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Habbanae

Le journal des donateurs d´AVSF n° 117 / 3e Trimestre / Septembre 2015

Les solutions face


au changement
climatique

Vie des projets Pérou : Revenus en plus, CO2 en moins.


Nicaragua : Modélisation stratégique et climat.
Sénégal : Informer les éleveurs.

Pour que les Hommes vivent de la Terre durablement - www.avsf.org


EDITO
Tout le monde le sait désormais : l’agriculture et l’élevage sont responsables d’une
part non négligeable des émissions de gaz à l’origine du changement climatique, et
ils sont en même temps fortement impactés par ce phénomène. Il en résulte que
ce secteur doit à la fois contribuer à la lutte contre le réchauffement, et en même
temps s’adapter à ces évolutions. Certes. Mais que de disparités masquées par ce
raisonnement sectoriel et englobant !
Le changement climatique est avant tout un processus d’une insupportable injus-
tice : ceux qui en souffrent le plus sont ceux qui ont le moins contribué à le provo-
quer. Le dernier rapport du GIEC nous alerte même sur le risque de voir les quelques
progrès récents en matière de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté
réduits à néant !
Face à cela, la solidarité importe plus que les solutions techniques. Si les négocia-
tions internationales, obstruées par des intérêts de court terme, peinent à l’intégrer,
il nous revient d’ accompagner les populations les plus exposées dans leurs efforts
d’adaptation.

Alexandre Martin, Directeur de Publication

ACTUALITÉS
L’essentiel L´agroécologie
2014 au Togo
Lyon : 14 F bis avenue Berthelot, 69007 Lyon
Nogent : 45 bis avenue de la Belle
Gabrielle 94736 Nogent sur Marne Cedex
Tél. : 01 43 94 72 36
E-mail : avsf@avsf.org
Internet : www.avsf.org

Directeur de Publication :
Alexandre Martin.
Rédacteur en chef : Gaëtan Delmar.
Ont participé à ce numéro : Katia Roesch,
Stefano Mason et Jean Jouzel.
En 2014, AVSF a consacré 88,4% de ses AVSF a signé une convention de projet
ressources à ses projets de développe- avec le Fonds Français pour l’Environne- Maquette et réalisation : Randòmika.
ment Mondial (FFEM). http://www.randomika.com
ment. Cette année encore, les coûts de
Impression : Uniservices Développement
l’association sont maitrisés : les frais Z.I de la Prairie - 91140 Villebon sur Yvette
d’appel à la générosité du public repré- Le projet agroécologique « Durabilité et
sentent 2,2% du budget et les frais de résilience de l’agriculture familiale dans Commission paritaire :
fonctionnement 7,1%. la région des Savanes » est retenu par- 0918 H 86626
mi les 12 projets lauréats du concours ISSN 1148 - 4357.
Un merci tout particulier à nos donateurs international d’innovations Challenge CCP 6200 M - Lyon
réguliers ! Même si les dons ne repré- Climat Agriculture et Forêts.
sentent que 8% de nos ressources, ils
Ce concours est organisé par l’AFD, le Imprimé sur papier recyclé.
sont primordiaux pour la souplesse et la
réactivité d’intervention de l’association CIRAD, le MAEDI, le MAAF, et la Fondation
dans ses 75 projets d’aide au dévelop- de France, pour soutenir les innovations Au Nord Niger, lorsqu’un éleveur Peulh
pement en cours (20 pays). dans les secteurs de l’agriculture, de la perd son troupeau, les autres éleveurs
forêt, du dérèglement climatique et du lui offrent chacun une génisse pleine,en
Pour en savoir plus, lisez le document développement durable. échange de sa parole de restituer à cha-
« Essentiel 2014 » joint à ce journal ou cun, trois ans plus tard, une génisse
rendez-vous sur notre site web, page pleine issue de la même lignée: c’est
« découvrir AVSF / association ». l’Habbanae ou le prêt de l’amitié.

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VIE DES PROJETS

PÉROU

Photo : AVSF.
Projet d’agroforesterie dans les champs de café.

revenus en plus, CO2 en moins


La densification des plantations caféières, la plantation d’essences d’arbres pour la construction et la reforestation sont
les trois piliers des projets agroforestiers d’AVSF pour garantir un meilleur revenu aux agriculteurs et capter du CO2.
En 2010, AVSF a lancé un projet innovant dans le district de des producteurs de café. En 2011, ce sont 318 hectares qui ont
Pichanaki : densifier la plantation d’arbres dans les plantations été reforestés, auxquels se sont ajoutés 191 hectares en 2012,
en s’appuyant sur les coopératives de producteurs de café. portant la superficie totale replantée à 800 hectares.
Avec trois objectifs : lutter contre la dégradation des sols fac- L’ingénieur et les experts forestiers du projet ont privilégié des
teur de perte en biodiversité, diversifier les revenus des agri- essences natives telles que Swietenia microphylla, Cedrela fis-
culteurs grâce aux produits du bois, et atténuer les effets du silis et Guazuma critina (en tout une douzaine d’espèces) et
changement climatique par un stockage accru du CO2, grâce les équipes d’AVSF ont soutenu l’installation de pépinières
au reboisement dans le cadre de la compensation carbone d’essences utilisées en construction. Ce parti-pris garantit aux
(pour compenser l’utilisation des énergies fossiles). agriculteurs un capital à moyen-long terme (25-30 ans), tandis
que l’ombrage supplémentaire apporté améliore la productivité
Attention, déforestation ! des caféiers à moyen terme, donc le revenu des agriculteurs.

La région concernée par le projet - appelée « Forêt Centrale » - Objectif : 112 000 tonnes de CO2 en moins sur 20 ans
borde la cordillère des Andes du côté amazonien. Le climat de
type tropical et d’altitude (entre 600 à 1600m) y favorisent des Un second projet de densification arboricole en caféiers hors
cultures variées : cacao et agrumes en zones basses, café en compensation carbone est en développement. Destiné à 350
zones hautes. Mais l’accroissement démographique et l’arrivée agriculteurs sensibles à la démarche agroforestière mais dont
de paysans très pauvres des régions andines, pratiquant une les parcelles ne sont pas éligibles à la certification carbone, le
agriculture migratrice, ont engendré une très forte pression sur projet portera sur 1000 hectares.
les terres. Les parcelles cultivées (en moyenne de moins de 2,5 Mieux encore : ces deux projets agroforestiers ont été couplés
ha) sont de plus en plus érodées et donc moins fertiles. Cela à des initiatives spécifiques pour la capture de CO2, ce qui a
entraîne une baisse des rendements agricoles et accélère déjà permis de planter 80 000 arbres dans les propriétés de
l’avancée sur les zones forestières plus hautes. Et les culti- 102 producteurs certifiés biologiques.
vateurs eux-mêmes ressentent déjà l’impact négatif de cette
déforestation sur l’environnement et donc le climat local.
800
800 hectares reforestés HECTARES 318
285
REFORESTÉS 191
Les premières plantations ont été réalisées sur la période 2009-
2010 : 285 hectares de parcelles caféières ont été enrichies de
100 arbres par hectare, grâce à un très fort investissement
2009/10 2011 2012

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VIE DES PROJETS

NICARAGUA

Photo: Marc Gibaud.


Les échanges ont souligné l’importance de cette méthodologie participative.

modélisation stratégique
et climat
Pour aider les petits producteurs à surmonter les aléas climatiques, une formation de 3ème cycle intitulée
« Sécurité, souveraineté alimentaire et changement climatique » a été mise en place en Amérique Centrale.

Le Nicaragua, comme la quasi-généralité des pays d’Amérique Un « participatif » d’avenir !


Centrale, est affecté de façon récurrente par des phénomènes
climatiques qui impactent fortement les petits producteurs. La connaissance du terrain d’AVSF et sa proximité avec les
L’augmentation de la température globale et de la fréquence organisations locales ont doublement facilité les choses.
des sécheresses, le dérèglement des périodes de pluie fait D’abord pour mettre en place une approche participative allant
chuter la productivité des cultures (quand il ne provoque pas de l’évaluation des moyens d’existence jusqu’à la formulation
la perte des récoltes), tandis que maladies et ravageurs pro- de stratégies d’adaptation, avec par exemple l’évaluation des
lifèrent. impacts du changement climatique. Et ensuite, pour formuler
Les ouragans notamment, de plus en plus fréquents, pro- les actions prioritaires permettant d’y faire face.
voquent des inondations et des dégâts considérables sur les Les échanges ont souligné l’importance de cette méthodologie
cultures. La sécurité alimentaire des populations locales dé- participative pour articuler les connaissances locales aux savoirs
pendra donc de plus en plus de leur capacité à s’adapter aux scientifiques, ainsi que pour rétro-alimenter et valider loca-
aléas climatiques actuels et futurs. lement des modèles scientifiques existants. A terme, cette
approche pour l’instant spécifique aux projets d’adaptation,
10 stratégies locales formulées devrait pouvoir s’appliquer à n’importe quel projet de
développement.
Un partenariat innovant a été construit entre AVSF, L’Ins-
titut d’Etude sur la Faim (IEH) et la fondation de re- Après Mitch, l’agro-écologie fait la différence !
cherche sur le climat basés en Espagne et une institution
locale, l’Université Centro Américaine (UCA). Il a permis de mettre A la suite de l’ouragan Mitch en 1998, une étude à grande
en place au sein de l’université une formation continue de échelle a été menée sur 180 communautés de petits exploi-
3ème cycle, intitulée « Sécurité, souveraineté alimentaire et tants de diverses régions du Nicaragua. Elle a démontré que
changement climatique ». Cette formation appliquée, a débouché des parcelles cultivées selon des méthodes agroécologiques
sur la formulation de dix stratégies locales d’adaptation au simples (engrais vert, rotation des cultures, légumineuses,
changement climatique. Il s’est agi d’évaluer la vulnérabilité arbres…) attestaient d’une augmentation de 40% de la couche
aux aléas (pluies, température) des productions les plus signi- arable, d’un degré d’humidité accru, d’une moindre érosion
ficatives (maïs et haricot notamment), pour ensuite modéliser des terrains, et de facto de moindres pertes économiques que
leur comportement à partir des scénarios climatiques locaux. les parcelles témoins en exploitation conventionnelle.

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SENEGAL

Photo : Isabelle Tourette.


L’information sur les différents points d’eau est vitale.

informer les éleveurs


Au nord du Sénégal, le Ferlo est une zone aride écologiquement fragile, dont l’économie agro-pastorale est très
menacée par le changement climatique. La mise en place de systèmes d’information et d’alerte constitue un début
de réponse aux risques de dégradation des conditions de vie des populations d’éleveurs.

D’une superficie représentant plus d’un tiers du pays, le Ferlo Objectif : avertir les éleveurs du manque de pâturage ou
est l’une des rares zones refuges pour l’élevage pastoral. C’est de points d’eau (assèchement des mares, ensablement des
aussi une zone de transit stratégique, pour la transhumance puits, pannes de forage) dans une zone donnée, pour préve-
comme pour les échanges commerciaux entre le Sénégal, le nir la mortalité des troupeaux.
Mali et la Mauritanie. Les pâturages du Ferlo sont assez fournis
pour l’hivernage, mais fragiles en saison sèche du fait du manque Diffusées par les radios communautaires, les centres d’alertes
d’eau. Déjà dégradés par le surpâturage, les feux de brousse, et sur les marchés hebdomadaires, ces informations sont aussi
l’érosion des sols et l’élevage abusif, ils sont gravement menacés accessibles via le site « spaif.org »… un des pivots du système,
par le changement climatique. qui aide aussi à la décision des partenaires opérationnels, des
administrateurs locaux et des instances politiques nationales.
A défaut de pluie…
Objectif : avertir les éleveurs du manque
Le changement climatique est déjà nettement perceptible de pâturage ou de points d’eau (assèche-
dans le Ferlo. Au fil des 20 dernières années, le régime des
précipitations est devenu très variable, avec une alternance
ment des mares, ensablement des puits,
d’années humides et sèches. Une saison des pluies écour- pannes de forage) dans une zone donnée,
tée et retardée de 10 à 20 jours, des fortes pluies sur 2 à 3 pour prévenir la mortalité des troupeaux.
jours de plus en plus fréquentes engendrent dégâts matériels
(cultures, infrastructures) et pertes humaines et animales. Les … et le feu de brousse !
ressources des éleveurs sont d’autant plus menacées que la
tendance est à la disparition des espèces fourragères de qualité Chaque année, la zone sylvopastorale est ravagée par des feux
et à la réduction de l’espace pastoral au profit de l’agriculture. de brousse qui poussent les troupeaux à une transhumance
Dans ce contexte, l’information sur l’état des sources d’eau forcée et accentuent le processus de désertification. Le projet
devient cruciale. teste un système d’alerte aux feux de brousse en temps réel, en
privilégiant depuis plusieurs années sa diffusion par téléphone
… Savoir où est le point d’eau mobile. Et pour prévenir les conflits (parfois sanglants) entre
cultivateurs et éleveurs transhumants, la localisation des couloirs
Un dispositif d’alerte précoce a été mis en place en liaison avec pastoraux fait l’objet d’une information systématique.
le Centre de Suivi Ecologique qui reçoit et systématise les in-
formations agro météorologiques et hydrologiques régionales.
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PLAIDOYER

Photos : Jean Mas.


L’AGROECOLOGIE : UNE Katia Roesch.

SOLUTION EVIDENTE CONTRE LE


RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Katia Roesch, chargée de programme chez AVSF « Agriculture paysanne, Ressources naturelles et Changement climatique ».

Du 30 novembre au 12 décembre 2015, la France présidera la sociétés civiles française et du Sud, la coordination d’une
Conférence Internationale sur le Climat et accueillera au Bourget étude sur « Les innovations agroécologiques dans un contexte
des dizaines de milliers de représentants de gouvernements, climatique changeant en Afrique », et la rédaction de notes
organisations internationales, institutions, etc… D’où la forte et documents de positionnement sur les enjeux internatio-
mobilisation de notre gouvernement et de la société civile. naux liés à l’agriculture et climat (négociations, GACSA…) sont
Grande absente des négociations depuis 2012 car source de d’ores et déjà au programme.
blocages entre les pays, l’agriculture n’a pas été traitée à Lima Par ailleurs, la Global Alliance on Climate-Smart Agriculture
et ne le sera sans doute pas directement lors des négociations (GACSA) a été lancée en septembre 2014 par 18 pays (dont
à Paris. C’est pourtant un enjeu primordial pour 800 millions la France), 46 institutions et organisations et 7 entreprises. Un
de personnes dans le monde en grande majorité paysannes nouvel espace auquel s’oppose la société civile internationale
qui souffrent de la faim et sont les premières victimes des en raison d’objectifs mal dessinés, qui laissent la porte
changements climatiques. ouverte à tous types de pratiques et modèles agricoles no-
tamment très intensifs en intrants et énergie.
COP 21, un moment-clé
7 projets 100% « climatiques »
Aussi AVSF, en coopération avec d’autres ONG françaises
impliquées sur l’agriculture et le climat, agira pour mobiliser AVSF tente depuis 2010 de faire reconnaitre les populations
les pouvoir publics sur l’intégration de la sécurité alimentaire paysannes comme les premières victimes face au changement
(à défaut de l’agriculture) dans le texte de l’accord issu de climatique et l’agroécologie comme une voie pertinente pour
la Conférence. Nous maintiendrons pour cela un haut niveau l’adaptation des populations au changement climatique et
d’échange avec les autorités françaises, notamment dans le son atténuation. Pour cela, nous avons engagé 7 projets
cadre du GISA (Groupe Interministériel sur la Sécurité spécifiques : biogaz et alerte précoce au Sénégal, transition
Alimentaire). agroécologique au Togo, conservation de semences diver-
sifiées en Bolivie, reforestation et agroforesterie au Pérou,
D’autre part en s’appuyant sur sa position de chef de file du recherche et concertation pour l’adaptation au Nicaragua,
groupe d’ONG dédié à l’agriculture au sein de la Commission micro-irrigation et agroécologie à Madagascar.
Climat et Développement de Coordination Sud, nous contri-
buons à renforcer les compétences de la société civile fran- Enfin, la plupart des activités promues dans nos autres pro-
çaise et des pays du Sud, et sensibiliser les parties prenantes. jets ont des « co-bénéfices » climatiques car la plupart des
Avec notamment l’organisation de conférences parallèles, des pratiques paysannes apportent des réponses concrètes pour
formations sur les enjeux agriculture et climat pour les faire face aux impacts des aléas climatiques.
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Jean Jouzel est climatologue et vice-président du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur
RENCONTRE
l’évolution du climat), dont il a présenté le dernier volume du Rapport le 25 mars dernier.

La sécurité alimentaire
pourrait être mise en péril

Photo : Jean Jouzel


Quelle est la mission du GIEC ? d’un réchauffement non maîtrisé - accompagné dans certaines
régions de sécheresses à répétition - risquent d’être très
Dans les années 80, les climatologues accumulent les négatifs pour le monde paysan, en France mais, encore plus,
arguments sur les risques de réchauffement du fait dans d’autres parties du monde plus vulnérables. Au point
des gaz à effet de serre (GES). Les membres du G7 que la sécurité alimentaire pourrait être mise en péril. Nos
- convaincus de ce risque - décident de créer le GIEC en 1988 campagnes ont donc une formidable carte à jouer pour
sous les auspices de deux organisations onusiennes, le PNUE favoriser le stockage du carbone dans les sols et développer
(Programme des Nations Unies pour l’Environnement) et des énergies renouvelables - biomasse, solaire et éolien.
l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale).
Comment expliquer le décalage qui existe entre les alertes du
Précisément : « Evaluer, sans parti-pris et de façon mé- milieu scientifique depuis de nombreuses années et la prise
thodique, claire et objective, les informations d’ordre de conscience, assez lente de l’opinion publique et des
scientifique,technique et socio-économique nécessaires pour politiques sur ce sujet ?
mieux comprendre les risques liés au réchauffement
climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les Les politiques ont d’une certaine façon réagi rapidement en
conséquences possibles de ce changement et envisager mettant en place la Convention Climat dès 1992 et en y
d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation ». inscrivant l’objectif d’un réchauffement à long terme qui
serait limité à 2°C par rapport au climat pré-industriel ; là où
Le GIEC n’a pour mandat ni d’entreprendre des travaux de le bât blesse … c’est le passage à l’action. Quant à l’opinion
recherche, ni de faire des recommandations aux décideurs publique, le message du GIEC a longtemps été brouillé par les
politiques. Un des objectifs du GIEC est de fournir aux déci- climato-sceptiques. Certes leur action est désormais moins
deurs politiques les éléments pour qu’ils puissent prendre visible, mais nous avons collectivement une difficulté à accep-
des décisions. Les rapports sont publiés tous les 5 ou 6 ans et ter la réalité d’un réchauffement à venir et la nécessité, pour
le résultat d’une démarche « d’expertise collective ». y faire face, d’un changement de mode de développement qui
nous concerne tous.
Selon vous, quels sont les enjeux et les solutions pour les
paysans face au changement climatique ? Et le rôle d’une ONG comme AVSF dans tout cela ?

Le monde agricole est impliqué à différents titres. En France, Le mot clé d’un monde capable de respecter l’objectif 2°C est
agriculture et sylviculture contribuent pour une part importante « SOLIDARITE ». Et de ce point de vue, la dynamique d’AVSF
- plus des trois quarts - aux émissions de méthane et de est à l’évidence cruciale pour développer l’agriculture pay-
protoxyde d’azote qui comptent pour environ 25% dans les sanne - probablement la plus apte à assurer la sécurité ali-
émissions de GES de notre pays. Les rendements agricoles mentaire - et protéger la santé animale, qui elle-même pâtira
sont déjà sensibles au réchauffement climatique et les impacts du réchauffement.
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L´Agriculture et LE Climat
Voici une infographie pour découvrir les relations entre l´agriculture et le climat en quelques chiffres.

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