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Institut de Formation des Techniciens et Techniciens Spécialisés de Salé

Option: Aménagement des espaces verts et développement durable

Irrigation & Arrosage

1
1- Besoins en eau des cultures
Pourquoi déterminer les besoins en eau des cultures ?

- Projet d'irrigation : conception des réseaux d'irrigation


(Calcul du débit d’équipement, dimensionnement du groupe
de pompage, des canalisations, des accessoires..etc)

- Gestion des réseaux d'irrigation : prévision à court terme


(programmation des apports d'eau: dose, temps
d’arrosage,etc), pilotage des irrigations..etc

- Planification de l'utilisation des ressources hydrauliques :


volume d'eau nécessaire pour l'irrigation, ressources en eau
disponibles, surfaces irrigables au vu des ressources, etc.
Phénomènes vitaux chez les plantes
Qu’est ce que la transpiration ?
C’est la perte de l’eau sous forme de vapeur d’eau par les stomates des feuilles et
des autres parties vertes vers le milieu qui l’entoure.

De fines gouttelettes d’eau visibles à l’intérieur du sac : de l’eau s’est évaporée


de la plante par transpiration.
Les stomates sont des ouvertures répandues en grande quantité sur la face
inférieure des feuilles de la plante.
Leurs ouverture et fermeture dépendent du climat et de la quantité d’eau
disponible dans la plante. Plus de 98% de l’eau absorbée par les racines est
rejetée au niveau des feuilles. Seul 2 % environ de l’eau puisée dans le sol
sert à la photosynthèse.
L’évaporation de l’eau par les stomates crée un phénomène de dépression
favorisant la circulation de l’eau du bas vers le haut dans la plante.
Facteurs influençant la transpiration de la plante:
✓Facteurs climatiques: température,
rayonnement, durée d’exposition du soleil
humidité relative de l’air, vitesse du vent.

✓Facteurs physiologiques
activité de l’assimilation et de la synthèse de
la plante: nature du végétal, phases cruciales
du cycle (épiaison, floraison etc); durée de
la végétation, etc

Les quantités d’eau consommées par une plante comprennent évidemment


l’eau évaporée directement par le sol , et l’eau transpirée par la plante, les
plantes et le sol constituant un complexe indissociable; d’où la notion de
l’Evapotranspiration.
On estime de 300 à 800 l par kg de matière sèche produite la quantité d’eau à
fournir au sol sur le quel pousse la plante.
À titre indicatif: Si le poids total de la récolte du blé est estimé à 9000 kg/ha et que
le poids de sa matière sèche est évaluée à 7600 kg, il va falloir une consommation
de l’eau d’environ 4600 m3/ha.
Evaluation des besoins en eau des cultures
➢Introduction:
Pour que la plante continue à fonctionner normalement durant la journée et
maintenir ses stomates ouverts, elle doit prélever de l'eau dans le sol. Il existe
donc pour les plantes une demande en eau qui ne pourra être satisfaite que si
l'offre du sol le permet.
La demande est caractérisée par l’évapotranspiration.

➢Evapotranspiration:
C’est la somme des volumes d’eau utilisés par les plantes (eau de constitution, eau
de végétation) et évaporés par unité de surface du sol.
Unités: 1 m3/ha ou mm de hauteur d’eau (1mm= 1l/m2=10 m3/ha)

Comme les quantités évaporées et transpirées dépendent dans une certaine mesure
des taux d’humidité préexistants dans le sol, de type de culture et de son stade
de végétatif , ainsi que des conditions climatiques, on définit alors les concepts
suivants:
•Evapotranspiration de référence ou potentielle (ET0):
Elle correspond à la double hypothèse du maintien du taux d’humidité du sol à
une valeur très proche de sa capacité maximale de rétention et d’un
développement végétatif optimum (similaire à un couvert de gazon se développant
activement sur une grande étendue, bien alimenté en eau et indemne de maladie) .
Ainsi, pratiquement sa valeur reste dépendant des facteurs climatiques.

•Evapotranspiration réelle (ETr):


Elle varie à la fois avec les conditions météorologiques, le type de culture, les
stades phonologiques et les conditions d'humidité du sol.

•Evapotranspiration maximale d’une culture (ETM):


Elle correspond au volume d’eau nécessaire pour compenser
l'évapotranspiration d'une culture donnée à un stade phénologique donné,
établit dans un champ de grande superficie, dans des conditions de sol non
limitantes du point de vue de la disponibilité de l'eau, et conduisant au
rendement cultural potentiel dans des conditions climatiques données».

ETM = ET0 * kc Kc: Coefficient cultural


Moyens de détermination de l’évapotranspiration
de référence (ET0)
➢ Formules climatiques
– Méthode de Blanney – Criddle
– Méthode de Turc
– Méthode de Penman-Monteith
– Méthode de Thorntwaite
– etc;

➢ Méthodes expérimentales
– Evaporomètres (bac classe A, etc)
– Lysimètre
Formule de Blaney Criddle:
  
ET0 (mm / mois ) = p (%)  0,46 * t m ( c) + 8 
 
n n

t + t m. min j =1
 tmax j t
j =1
min j

t m = m. max avec t m. max = t m. min =


2 n n
j : jour ; n : nombre de jours du mois

P(%):Pourcentage d’heures diurnes pendant le


mois considéré par rapport au nombre d’heures
diurnes annuelles.

Heures moyennes journalières de forte insolation N (h/j)


Latitude janv fév. mars avr. mai juin juil août sep. oct. nov. déc.
50° 8,5 10,1 11,8 13,8 15,4 16,3 15,9 14,5 12,7 10,8 9,1 8,1
46 9,1 10,4 11,9 13,5 14,9 15,7 15,4 14,2 12,6 10,9 9,5 8,7
40 9,6 10,7 11,9 13,3 14,4 15,0 14,7 13,7 12,5 11,2 10,0 9,3
35 10,1 11,0 11,9 13,1 14,0 14,5 14,3 13,5 12,4 11,3 10,3 9,8
30 10,4 11,1 12,0 12,9 13,6 14,0 13,9 13,2 12,4 11,5 10,6 10,2
25 10,7 11,3 12,0 12,7 13,3 13,7 13,5 13,0 12,3 11,6 10,9 10,6
20 11,0 11,5 12,0 12,6 13,1 13,3 13,2 12,8 12,3 11,7 11,2 10,9
15 11,3 11,6 12,0 12,5 12,8 13,0 12,9 12,6 12,2 11,8 11,4 11,2
10 11,6 11,8 12,0 12,3 12,6 12,7 12,6 12,4 12,1 11,8 11,6 11,5
5 11,8 11,9 12,0 12,2 12,3 12,4 12,3 12,3 12,1 12,0 11,9 11,8
0 12,1 12,1 12,1 12,1 12,1 12,1 12,1 12,1 12,1 12,1 12,1 12,1
Exemple de détermination de Latitude (x) 28,08128 ( x − x1 )( y2 − y1 ) + ( x2 − x1 ) y1
Latitude (x1) 25 Nx =
N dans le cas où la latitude ne
Latitude (x2) 30 ( x2 − x1 )
figure pas sur la table : N de Latitude 1 (y1) 10,7
Exemple: latitude 28,08128 N de Latitude 2 (y2) 10,4
pour le mois de janvier Résultat Nx= 10,52

La station agro
météorologique
➢Mesure de l’insolation réelle:
L’héliographe est l’instrument qui permet de mesurer la durée
d’ensoleillement ou d’insolation (n) sur un point de la surface de la
planète. Plus précisément, il enregistre la durée pendant laquelle le
rayonnement solaire est d'une intensité suffisante pour produire des
ombres distinctes. L’héliogramme est le diagramme d'enregistrement
d'un héliographe.
Formule de Thorntwaite

Exemple: Coordonées Altitude


Station
Latitude Longitude (m)
Meknes 33°53′36″N 5°32′50″O 531

Nbre de Tempérture °C T moy N i ET0t (mm/mois) FC ET0 r ET0r


Mois
jours
Maxi Mini (°C) h (mm/mois) (%) (mm/mois) (mm/j)
Janvier 31 15,0 4,3 9,7 10,17 2,706 22 0,876 19,67 0,63
Février 28 16,3 5,1 10,7 11,0 3,164 27 0,856 23,08 0,82
Mars 31 18,8 7,0 12,9 11,9 4,199 38 1,026 38,51 1,24
Avril 30 21,5 8,5 15,0 13,1 5,277 49 1,088 53,31 1,78
mai 31 24,7 10,7 17,7 13,9 6,779 66 1,198 78,61 2,54
Juin 30 29,6 13,7 21,7 14,4 9,197 94 1,199 112,38 3,75
Juillet 31 34,0 16,3 25,2 14,2 11,539 122 1,224 149,46 4,82
Août 31 34,1 17,0 25,6 13,4 11,818 126 1,156 145,25 4,69
Septembre 30 30,1 15,0 22,6 12,4 9,782 101 1,033 104,07 3,47
Octobre 31 25,5 12,1 18,8 11,3 7,427 73 0,977 71,30 2,30
Novembre 30 19,5 8,3 13,9 10,4 4,702 43 0,864 36,99 1,23
Décembre 31 15,7 5,3 10,5 9,9 3,075 26 0,852 22,20 0,72

l= 79,666
a= 1,768
Formule de Turc:

Hr: Humidité relative de l’air en %


➢Mesure de l’humidité relative de l’air ambiant:
L’Humidité Relative (HR%) est la quantité de vapeur d’eau présente dans une
masse d’air ambiant à une température donnée par rapport à la quantité maximum
de vapeur d’eau que la masse d’air pourrait contenir (voir tableau plus bas).

Un psychromètre est l’instrument de mesure destiné à


sec humide
connaître des caractéristiques énergétiques de l’air
humide et donc mesurer l’humidité relative
Il est constitué de deux thermomètres mesurant au
même moment et au même endroit la température de
l'air (dite température sèche) et sa température humide.
Le thermomètre mouillé est entouré d'une mèche
Imbibée d'eau liquide de telle sorte que lorsque elle se
dessèche, elle provoque une baisse de température
jusqu'à saturation de l'air en contact immédiat avec le
thermomètre.
La différence entre ces deux températures données par le
psychromètre permet de mesurer l’humidité relative.
Table psychrométrique
La table permet de connaitre l’humidité relative (%)
À partir de la lecture des températures indiquées par le thermomètre sec et humide

sec humide
➢Mesure du rayonnement:
L’ensoleillement, aussi appelé insolation, est la mesure de la puissance de
rayonnement solaire que reçoit une surface au cours d'une période donnée,
s'exprimant en MJ/m2 (comme recommandé par l’organisation météorologique
mondiale) ou en kWh/m2 . Cette mesure divisée par le temps d'enregistrement
fournit la mesure de puissance, appelée l’irradiance, exprimé en W/m2.
Un pyranomètre est un capteur qui
convertit le rayonnement solaire global
qu'il reçoit en un signal électrique qui peut
être mesuré. Le pyranomètre mesure une
partie du spectre solaire.
Le pyranomètre doit également tenir compte
de l'angle du rayonnement solaire, on
nomme cela la réponse en cosinus. Par
exemple, 1000 W/m2 reçus Pyranomètre
perpendiculairement au capteur (soit 0° par
rapport au zénith) sont mesurés comme 1000
W/m2. Cependant, 1000 W/m2 reçus d'un
angle de 60° par rapport au zénith est mesuré
à 500 W/m2
Un rayonnement net mesure les rayonnements entrants et
sortants à ondes courtes et à ondes longues. Ces quatre
mesures font souvent partie du bilan d'énergie. Les
évaluations du bilan d'énergie nous aident à comprendre si
l'énergie solaire est stockée dans le sol ou perdue, reflétée,
émise dans l'espace ou utilisée pour évaporer l'eau. Un capteur de rayonnement net

La carte d'insolation du Maroc indique: potentiel moyen d’irradiation globale


journalière 5.5kWh/m²

Cartographie du gisement solaire au Maroc


Tableau donnant les Irradiations globales moyennes journalières de quelques villes du royaume en
kWh/m² (Source: Météorologie Nationale).
Formule de Penman-Monteith
900
0,408 ( Rn − G ) +  U 2 (es − ea )
ET0 = t + 273
 +  (1 + 0,34U 2 )

Avec:
ET0: évapotranspiration de référence journalière (mm/j) La formule de Penman est basée sur
Rn: rayonnement net à la surface de la culture (M Joules/m2/j) les données concernant la pression
Rn= (1- albédo)* Rg
atmosphérique , les radiations,
G : flux de chaleur dans le sol par conduction en MJ/m²/j
l’ensoleillement, l‘humidité, la
1 kWh = 3,6x10^6 Joules
T: température moyenne journalière à 2 m du sol (°C) température de l'air et la vitesse du
U2: vitesse moyenne journalière du vent à 2 m du sol (m/s) vent.
es: pression de la vapeur saturante à la température t (kPa)
ea: pression réelle de la vapeur (kPa)
P: pression atmosphérique (kPa)
: pente de la courbe des pressions de vapeur (kPa/°C))
 : constante psychrométrique (kPa/°C)
Formule de Penman-Monteith
900
0,408 ( Rn − G ) +  U 2 (es − ea )
ET0 = t + 273
 +  (1 + 0,34U 2 )

 =
4098 * esat (T )
Rn = Rg * (1 − a)
(T + 237,3) 2

17 , 27 T

 = 0,665 * 10 −3 p esat (T ) = 0,6108e T + 237 , 3

 293 − 0,0065 z 
5 , 26

p = 101,3  z : altitude par rapport à la mer


 293 
➢Estimation expérimentale des besoins en eau des cultures
❑ Bac classe «A»:
✓Détermination de ET0 :

ET0 ( mm / j ) = K b  Eb
ET0: est l'évaporation du bac en mm/j
Kb: est le coefficient du bac qui dépend de
l'emplacement et qui reflète l'effet du climat sur l'ET0

Coefficient Kb
du bac Class
A en fonction
des conditions
environnantes
ET0 moyen pour différentes régions agro climatiques
en mm / jour

Température journalière moyenne (°


C)
Régions
Froid Modéré Chaud
< 10 ° C 10°C-20 ° C > 30 ° C
Tropicales et
subtropicales
- humide et subhumide 2-3 3-5 5-7
-aride et semi-aride 2-4 4-6 6-8
Région tempérée

- humide et subhumide 1-2 2-4 4-7


-aride et semi-aride 1-3 4-7 6-9
2. Détermination de Kc :
ETM (Lysimètre)
Kc =
ET0 (Formule ou Mesure (bac classe A))

Kc : dépend de :
•l’espèce végétale, voire même le type variétal
•les dates de semis ou de plantation
•la longueur du cycle de la culture
•les stades de croissance de la plante

Les valeurs de Kc varient généralement entre 0 et 1. Il arrive


qu’elles dépassent la valeur maximale pour atteindre 1.1 ou 1.2.
L’évolution-type du coefficient cultural est comme suit :

•0.2 à 0.5 : période d’installation de la culture


•0.5 à 1.0 : période de croissance active
•1.0 à 1.2 : période de pleine récolte ou mi-saison
•0.4 à 0.7 : fin saison
❑ Lysimètre
lysimètre à drainage
Le lysimètre drainant est le plus utilisé pour mesurer
l’évapotranspiration consiste à déterminer l’ETM en se basant
sur le bilan hydrique entre la quantité d’eau apportée et celle
perdue par drainage.

 Variation du stock en eau peut être éliminé (=0) en


maintenant l’humidité du sol très proche de la capacité
maximale.

NB: Le lysimètre peut être utilisée comme instrument de


mesure de l’ET0 en plantant du gazon bien développé
(ET0=ETM)
Ri= Ri-1 + Peff + Irr – D – ETM
ETM = Peff + Irrigation – Drainage
 R (Variation du stock en eau)

Ri Réserve en eau du sol au jour i (mm)


Ri-1 Réserve en eau du sol au jour i-1(mm)
Peff Précipitation efficace (mm)
Irr Apport de l’irrigation (mm)
D Drainage
ETM Evapotranspiration maximale
Valeurs du coefficient cultural (Kc) selon les stades végétatifs

Cultures Phase de végétation


Initiale Mi-saison Arri-saison
Arbres fruitiers
Agrumes, Sarclés
70% couverture 0,70 0,65 0,70
50% couverture 0,65 0,60 0,65
20% couverture 0,50 0,45 0,55
Agrumes, non sarclés
70% couverture 0,75 0,70 0,75
50% couverture 0,80 0,80 0,80
20% couverture 0,85 0,85 0,85
Durées des phases d’évolution du coefficient Avocat, sarclé 0,60 0,85 0,75
cultural pour différentes cultures (Jours) Vigne 0,30 0,65 0,45
Cultures maraîchères
Carottes 0,70 1,00 0,95
Laitue 0,70 1,05 0,95
Oignon sec 0,70 1,05 0,75
Oignon vert 0,70 1,00 1,00
Betterave de table 0,50 1,05 0,95
Tomate 0,60 1,15 0,90
Pomme de terre 0,50 1,15 0,75
Poivron 0,60 1,05 0,90
Cultures légumineuses
Haricot vert 0,40 1,00 0,90
Haricot sec 0,40 1,15 0,35
Pois chiche 0,40 1,15 0,35
Arachide 0,40 1,05 0,60
Lentilles 0,40 1,15 0,30
Soja 0,40 1,15 0,50
Cultures
cucurbitacées 0,40 1,00 0,75
Concombre 0,40 1,00 0,75
Melon 0,40 1,00 0,75
Pastèque
Fraise 0,40 0,85 0,75
Cultures céréalières
Maïs ,grain 0,30 1,20 0,30
Sorgho ,grain 0,30 1,00 0,55
Valeurs du coefficient cultural max (Kc) de quelques espèces végétales

Type de plante Exemple Kc

Vivaces Lavande 0,2 - 0,5


Plantes
Jasmin 0,2 - 0,6
grimpantes
Plantes piquantes Figuier de Barbarie 0,2 - 0,6

Arbuste Armoise 0,2 - 0,5

Arbres Mimosa 0,2 - 0,4

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