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Cycle Préparatoire Intégré

Première année Module : Algebre1


o
Examen N 2 (Durée :2heures)
25 Janvier 2018

Commencer par les questions et les exercices qui vous paraissent simples.
Tous les documents sont interdits ainsi que les calculatrices et téléphones.

Exercice 1. 6 points Soit (F, ≤) un ensemble ordonné et f : E −→ F une application


 
injective. On définit la relation binaire  sur E par : ∀ x, y ∈ E, x  y ⇐⇒ f (x) ≤ f (y) .
I. Montrer que  est une relation d’ordre sur E.
II. Montrer que si ≤ est une relation d’ordre total sur F , alors  est une relation d’ordre
total sur E.
III. A quelle condition la réciproque est-elle vraie ?
On définit la relation binaire  sur I =] − 1, +1[ par :
 
x y
∀ x, y ∈] − 1, 1[, x  y ⇐⇒ ≤
1 + x2 1 + y2
IV. Déduire de I. que  est une relation d’ordre et comparer dans (I, ) les éléments
1
a = 0 et b = .
2
Exercice 2. 8 points
I. Déterminer les racines (réelles) du polynôme P = X 6 − X 5 − X 4 + X 2 + X − 1, en
précisant leurs multiplicités respectives.
II. Factoriser P en produits de polynômes irréductibles dans R[X].
III. Donner la forme de la décomposition en éléments simples de la fraction rationnelle
1
réelle F (X) = (sans calculer les coefficients).
P
IV. Donner le quotient Qk et le reste Rk de la division de P par D, suivant les puissances
croissantes jusqu’à l’ordre k = 1, 2, 3 et 4, avec D = 1 − X − X 2 .
Exercice 3. 5 points On considère sur ]−1, 1[ la loi de composition ?, définie par : ∀ x, y ∈
x+y
] − 1, 1[, x ? y = .
1 +xy 
1/ Sachant que ∀ x, y ∈] − 1, 1[, 1 + xy > 0 , montrer que ? est une loi de composition
interne dans ] − 1, 1[. 
2/ Montrer que ] − 1, 1[, ? est un groupe abélien (commutatif).

Bon Courage.

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Cycle Préparatoire Intégré
Première année Module : Algebre1
o
Correction de l’examen N 2
du 25 Janvier 2018

Exercice 1. 6 points Soit (F, ≤) un ensemble ordonné et f : E −→ F une application


 
injective. On définit la relation binaire  sur E par : ∀ x, y ∈ E, x  y ⇐⇒ f (x) ≤ f (y) .
I. Montrer que  est une relation d’ordre sur E. 2pts
II. Montrer que si ≤ est une relation d’ordre total sur F , alors  est une relation d’ordre
total sur E. 1pt
III. A quelle condition la réciproque est-elle vraie ? 1pt
On définit la relation binaire  sur I =] − 1, +1[ par :
 
x y
∀ x, y ∈] − 1, 1[, x  y ⇐⇒ ≤
1 + x2 1 + y2

IV. Déduire de I. que  est une relation d’ordre et comparer dans (I, ) les éléments
1
a = 0 et b = . 1+1 pt
2
Correction de l’exercice 1.

I.  est une relation d’ordre sur E ?

a.  est Reflexive, car :


∀ x ∈ E, f étant une application alors f (x) = f (x) donc f (x) ≤ f (x), c’est à dire x  x,
ce qui montre que  est Reflexive.

b.  est Transitive, car : ∀ x, y, z ∈ E,

(x  y) ∧ (y  z) ⇐⇒ (f (x) ≤ f (y)) ∧ (f (y) ≤ f (z))


=⇒ f (x) ≤ f (y) car ≤ est une relation d’ordre
=⇒ x  y

ce qui montre que  est Transitive.

c.  est Anti-symétrique, car : ∀ x, y ∈ E,

(x  y) ∧ (y  x) ⇐⇒ (f (x) ≤ f (y)) ∧ (f (y) ≤ f (x))


=⇒ f (x) = f (y) car ≤ est une relation d’ordre
=⇒ x = y car f est injective

2
ce qui montre que  est Anti-Symétrique.

De a. , b. et c. on déduit que  est une relation d’ordre.

II. Supposons que ≤ est une relation d’ordre total sur F et montrons que  est une
relation d’ordre total sur E.
Soit x, y ∈ E, donc f (x), f (y) ∈ F et comme ≤ est une relation d’ordre total sur F alors
(f (x) ≤ f (y)) ∨ (f (y) ≤ f (x)) donc (x  y) ∨ (y  x), c’est à dire :
 
∀ x, y ∈ E, (x  y) ∨ (y  x)
ce qui montre que  est une relation d’ordre totale sur E.

III. A quelle condition la réciproque est-elle vraie ?


Supposons que  est une relation d’ordre sur E. Cherchons une condition sur f pour
que ≤ soit aussi une relation d’ordre total sur F .
Soit X, Y ∈ F , pour pouvoir utiliser la relation  on doit pouvoir remonter vers E, ce qui nous
amène à supposer que f est surjective.
Supposons que f est surjective, alors :
∀ X, Y ∈ F, ∃ x, y ∈ E; (X = f (x)) ∧ (Y = f (y))
   
comme  est une relation d’ordre total, alors (x  y) ∨ (y  x) donc (X ≤ Y ) ∨ (Y ≤ X) ,
c’est à dire :  
∀ X, Y ∈ F, (X ≤ Y ) ∨ (Y ≤ X)
ce qui montre que : si f est surjective,
“  relation d’ordre sur E ” =⇒ “ ≤ relation d’ordre sur F ”.
IV. On définit la relation binaire  sur I =] − 1, +1[ par :
 
x y
∀ x, y ∈] − 1, 1[, x  y ⇐⇒ ≤
1 + x2 1 + y2
Pour montrer que  est une relation d’ordre sur  I, d’après la première question
 il suffit de
x
montrer que l’application f : I −→ R, définie par : ∀ x ∈ I, f (x) = est injective.
1 + x2
x x0
Or : ∀ x, x0 ∈ I =] − 1, 1[, f (x) = f (x0 ) ⇐⇒ =
1 + x2 1 + x02
⇐⇒ x(1 + x02 ) = x0 (1 + x2 )
⇐⇒ x + xx02 − x0 − x0 x2 = 0
⇐⇒ (x − x0 ) + xx0 (x0 − x) = 0
⇐⇒ (x − x0 )(1 − xx0 ) = 0
⇐⇒ (x − x0 ) = 0 car x, x0 ∈] − 1, 1[
⇐⇒ x = x0
ce qui montre que f est injective, et de I. on déduit que  est une relation d’ordre sur I.
1
Pour comparer les éléments a = 0 et b = dans (I, ), on compare les nombres f (a) et
2 
   2 2
f (b) dans (R, ≤). On a f (a) = 0 et f (b) = , d’où on déduit : 0  .
5 5

3
Exercice 2. 8 points
I. Déterminer les racines (réelles) du polynôme P = X 6 − X 5 − X 4 + X 2 + X − 1, en
précisant leurs multiplicités respectives. 2pts+1.5pts
II. Factoriser P en produits de polynômes irréductibles dans R[X]. 1.5pt
III. Donner la forme de la décomposition en éléments simples de la fraction rationnelle
1
réelle F (X) = (sans calculer les coefficients). 1pt
P
IV. Donner le quotient Qk et le reste Rk de la division de P par D, suivant les puissances
croissantes jusqu’à l’ordre k = 1, 2, 3 et 4, avec D = 1 − X − X 2 .0.5pt+0.5pt+0.5pt+0.5pt
Correction de l’exercice 2.

I. Déterminer les racines (réelles) du polynôme P = X 6 − X 5 − X 4 + X 2 + X − 1, en précisant


leurs multiplicités respectives.
On remarque que x0 = 1 est une racine particulière de P , pour déterminer sa multiplicité on
calcule les dérivées successives de P en x0 . On a :
P 0 = 6X 5 − 5X 4 − 4X 3 + 2X + 1 =⇒ P 0 (1) = 6 − 5 − 4 + 2 + 1 = 0
P (2) = 30X 4 − 20X 3 − 12X 2 + 2 =⇒ P (2) (1) = 30 − 20 − 12 + 2 = 0
P (3) = 120X 3 − 60X 2 − 24X =⇒ P (3) (1) = 120 − 60 − 24 6= 0
d’où on déduit que x0 = 1 est une racine de multiplicité 3 de P , donc P est divisible par
(X − 1)3 = X 3 − 3X 2
 + 3X − 1. 
En divisant P par X − 3X + 3X − 1 on obtient : P = (X − 1)3 Q0 , avec Q0 = X 3 + 2X 2 +
3 2

2X + 1.
On remarque que x1 = −1 est une racine de Q0 , sachant que Q0 0 = 3X 2 + 4X + 2 alors
Q0 0 (−1) = 3 − 4 + 2 6= 0, donc x1 = −1 est une racine simple de P .
En divisant Q0 par (X + 1) on obtient : Q0 = (X + 1)Q1 , avec Q1 = X 2 + X + 1.
Q1 étant un polynôme de second degré, son discriminant est ∆ = b2 − 4ac = 1 − 4 < 0, d’où
on déduit que Q1 n’a pas de racines réelles et par suite :

Les racines réelles de P sont : x0 = −1 de multiplicité 3 et x1 = −1 de multiplicité 1.

II. Factoriser P en produits de polynômes irréductibles dans R[X].


De ce qui précède :

P = (X − 1)3 (X + 1)(X 2 + X + 1)
1
III. La décomposition en éléments simples de la fraction rationnelle réelle F (X) = est
P

1 A B C D MX + N
F (X) = = + + + + 2
(X − 1)3 (X 2
+ 1)(X + X + 1) 2 3
(X − 1) (X − 1) (X − 1) (X + 1) (X + X + 1)

IV. Le quotient Qk et le reste Rk de la division de P par D, suivant les puissances crois-


santes jusqu’à l’ordre k = 1, 2, 3 et 4, avec D = 1 − X − X 2 .

4
−1 + X + X 2 − X 4 − X 5 + X 6 1 − X − X2
- −1 + X + X 2 −1 − X 4

= −X 4 − X 5 + X 6
- −X 4 + X 5 + X 6
= −2X 5
D’après les divisions effectuées, on a :
Pour k = 1, 2, 3, P = (1 − X − X 2 )Qk + Rk , avec : Qk = 1 et Rk = −X 4 − X 5 + X 6
Pour k = 4, P = (1 − X − X 2 )Qk + Rk , avec : Qk = 1 − X 4 et Rk = −2X 5 .

Exercice 3. 5 points On considère sur ] − 1, 1[ la loi de composition ?, définie par :

x+y
∀ x, y ∈] − 1, 1[, x?y = .
1 + xy
 
1/ Sachant que ∀ x, y ∈] − 1, 1[, 1 + xy > 0 , montrer que ? est une loi de composition
interne dans ] − 1, 1[.  1.5pt
2/ Montrer que ] − 1, 1[, ? est un groupe abélien (commutatif). 3.5pt

Correction de l’exercice 3.
 
1/ Sachant que ∀ x, y ∈] − 1, 1[, 1 + xy > 0 , alors :
x+y
−1 < 1+xy
< 1 ⇐⇒ −1 − xy < x + y < 1 + xy
⇐⇒ (x + y + xy + 1 > 0) ∧ (x + y − 1 − xy < 0)
⇐⇒ (x(1 + y) + (y + 1) > 0) ∧ (x(1 − y) + (y − 1) < 0)
⇐⇒ ((y + 1)(x + 1) > 0) ∧ ((y − 1)(1 − x) < 0)
sachant que : ∀ x, y ∈] − 1, 1[, ((y + 1)(x + 1) > 0) ∧ ((y − 1)(1 − x) < 0), on déduit que :
x+y
∀ x, y ∈] − 1, 1[,
1 + xy
ce qui montre que ? est une l.c.i. dans ] − 1, 1[.
 
2/ Montrer que ] − 1, 1[, ? est un groupe abélien.
a. ? est commutative car l’addition et la multiplication sont commutative dans R.
b. ? est associative, car : ∀ x, y ∈] − 1, 1[,
x+y x + y + z + xyz
+z
(x ? y) + z 1 + xy 1 + xy x + y + z + xyz
(x ? y) ? z = = x+y = =
1 + (x ? y)z 1 + xy + xz + yz 1 + xy + xz + yz
1+ z
1 + xy 1 + xy
et on a :
y+z x + xyz + y + z
x+
x + (y ? z) 1 + yz 1 + yz x + y + z + xyz
x ? (y ? z) = = y + z = =
1 + x(y ? z) 1 + yz + xy + xz 1 + xy + xz + yz
1+x
1 + yz 1 + yz

5
d’où on déduit que
∀ x, y, z ∈] − 1, 1[, (x ? y) ? z = x ? (y ? z)
donc ? est associative.

c. ? admet un élément neutre e. On a : ∀ x ∈] − 1, 1[,


x+e
x ? e = x ⇐⇒ = x ⇐⇒ x + e = x + x2 e ⇐⇒ e(1 − x2 ) = 0
1 + xe
sachant que la loi ? est commutative, on déduit que pour e = 0 ∈] − 1, 1[,

∀ x ∈] − 1, 1[, x?e=e?x=x

ce qui montre que ? possède un élément neutre e = 0 ∈] − 1, 1[.

d. Tout élément de ] − 1, 1[ est inversible (ou symétrisable), car : ∀ x ∈] − 1, 1[,

x + x0
x ? x0 = e ⇐⇒ 0
= 0 ⇐⇒ x + x0 = 0 ⇐⇒ x0 = −x
1 + xx
sachant que ? est commutative, alors :

∀ x ∈] − 1, 1[, ∃x0 = −x ∈] − 1, 1[; x ? x 0 = x0 ? x = e

ce qui montre que tous les éléments de ] − 1, 1[ sont inversibles.


 
De a., b., c. et d. on déduit que ] − 1, 1[, ? est un groupe abélien.

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