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Verveine officinale

Nom commun : verveine officinale, verveine commune, herbe sacrée, herbe aux sorciers
Nom latin : Verbena officinalis
Famille : Verbenaceae
Goût :
•Amer
•Astringent
•Légèrement âcre
Energétique :
•Refroidissante
•Asséchante
•Calmante

Tension nerveuse et musculaire


Agit comme relaxant et antispasmodique des muscles squelettiques, en particulier des muscles des épaules et du cou.
( Premiers touchés lorsque la personne souffre de stress chronique. )
La personne n'en est souvent pas consciente, sauf le soir, moment où les muscles sont tellement tendus qu'ils commencent
à faire mal. La personne ressent le besoin de se masser, de s'étirer, de faire des mouvements de cou et d'épaules pour
défaire partiellement ces noeuds.
Personne ultra ambitieuse qui s'est fixée une mission de réussite. Les tâches s'accumulent sur ses épaules. Dans sa tête,
c'est une tempête de projets.
Les nuits sont souvent courtes, le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. Compliqué de faire confiance aux autres
lorsqu'on peut tout faire soi-même. De toute façon, la barre est tellement haute que peu arrivent à l'atteindre. Se détendre,
c'est pour ceux qui n'ont rien de mieux à faire. La personne puise constamment dans ses réserves physiques et mentales,
souvent jusqu'à l'épuisement. ( Pita en Ayurvéda. )
En infusion ou teinture pendant plusieurs semaines. Son action est lente et subtile.
C.B : Agit sur les fondations du système nerveux (petites doses, long terme), plante d'appoint qui aiderait à traverser un
stress ou une anxiété passagère et aigüe.
+ passiflore (Passiflora incarnata), + houblon (Humulus lupulus), + pavot de Californie (Eschscholtzia californica) ou +
teinture des fruits laiteux d'avoine (Avena sativa, A. fatua).

Digestion
Très amère. Tonique digestif ( prendre av repas ! ). Teinture diluée dans un peu d’eau, et ceci va stimuler la sécrétion des
sucs digestifs en préparation au repas.
Leclerc : “parasympathomimétique faible”, active le système nerveux parasympathique (celui qui favorise le mode repos,
relaxation et nutrition) au profit du système orthosympathique (stress, “fuite ou combat”).
Le stress a une influence très marquée sur la digestion. Sous l'influence de l'adrénaline et du cortisol, la digestion tourne
au ralenti. Il y a mauvaise production de sucs digestifs, mauvaise contraction des muscles lisses. La digestion, dans ce
contexte, sera petit à petit retonifiée par la verveine qui agira sur les deux axes en même temps : axe digestif et axe
nerveux.
Lenteurs digestives chroniques dues au stress (++).

Maux de têtes
Lorsque l'un de ces déclencheurs est une tension des épaules et du cou (et donc indirectement un stress), peut contribuer
à la réduction de la fréquence des crises.
Ne la prenez pas ponctuellement lorsque le mal de tête démarre, elle ne fera pas grand chose. Plutôt en traitement de
fond, sur plusieurs semaines.

Névralgies du trijumeau
Cette indication nous vient de Leclerc, qui a “obtenu de bons effets de l'extrait fluide de la plante stabilisée (1 à 2
cuillerées à café par jour) dans certaines formes légères de névralgie du trijumeau” (ref : Leclerc).
Cazin parle d'application locale pour d'autres types de névralgies : “Itard s'est servi, dans la névralgie de l'oreille, d'un
cataplasme préparé avec les tiges de verveine écrasées, cuites dans du lait, et liées au moyen de la farine de graines de lin.
Dubois, de Tournai, s'est bien trouvé, dans quatre cas de douleurs rhumatismales ou névralgiques de la tête, de
cataplasmes préparés avec les feuilles de verveine cuites dans du vinaigre et écrasées” (ref : Cazin).
Dans les indications de Cazin, nous parlons donc d'une application locale d'un cataplasme de la plante, légèrement infusée
dans très peu d'eau chaude afin d'en faire une pâte.
Sevrage de l'alcool (ou autres substances)
Lorsqu'on doit gérer des addictions, les amères sont souvent utilisées.
Moore : alcoolique qui a décidé d'effectuer un sevrage et qui traverse des yoyos de glycémie sanguine ainsi que des
épisodes de dépression.
1 ) car lorsqu'on enlève l'alcool ou les cigarettes, on a tendance à se ruer sur des sucreries pour compenser. Ces
hyperglycémies vont entraîner des hypoglycémies réactionnelles, donc encore plus d'envies de sucré ! L'infusion, prise
dans la soirée, calme la personne, rend le sommeil moins problématique, et au long terme stabilise les yoyos
métaboliques. Mais on peut aussi prendre l'infusion ou la teinture au besoin, dès que l'envie (de cigarette, d'alcool, de
sucré) devient un peu trop forte.

Fièvre et toux
Les plantes amères ont une énergétique refroidissante. La verveine est un diaphorétique et fébrifuge classique, favorisant
une meilleure transpiration et donc un meilleur échange de chaleur pendant la fièvre.
Leclerc : “son action antithermique a été remise à honneur par le Dr Ricci qui prétend même qu'elle est supérieure à celle
de la quinine”.
Achillée millefeuille ou la fleur de sureau meilleurs gout.
La plante a une activité expectorante, aussi émétique (= vomitive). Les deux propriétés se retrouvent très souvent dans
les mêmes plantes, avec une action commune qui se fait par irritation du système digestif (puis transmission au travers du
nerf vague) à partir d'une certaine dose. (ref : Scudder).

Bouffées de chaleur
La verveine calme les bouffées de chaleur accompagnées de tension nerveuse et musculaire. Wood explique qu'elle a une
action régulatrice sur l'échange des fluides, utile lorsque la personne est chaude mais ne transpire pas assez, ou au
contraire lorsque la transpiration est surabondante, ce qui survient parfois lors des bouffées de chaleur nocturnes (oreiller
trempé).
Ces amères pures ont une énergétique plutôt calmante et refroidissante, donc à utiliser dans ces situations de chaleur. On
peut combiner la verveine officinale avec d’autres amères calmantes comme l’agripaume (Leonurus cardiaca) en
particulier si les bouffées de chaleur sont accompagnées de crises d’anxiété.

Syndrome prémenstruel
Chez certaines femmes, les deux derniers jours juste avant les règles sont difficiles d'un point de vue émotionnel, avec
parfois de grosses fringales incontrôlées. Aujourd'hui, on attribue ceci à une baisse prématurér de la progestérone.
Je ne pourrais pas vous expliquer comment la verveine officinale fonctionne dans ce contexte, mais elle peut vous aider.
Commencez à la prendre 5 à 7 jours avant les règles.
Galactagogue
La verveine a été traditionnellement utilisée pour favoriser une montée de lait. Leclerc mentionne une “augmentation
marquée de la sécrétion lactée” (ref : Leclerc). Valnet rajoute que “la découverte de la verbénine est venue confirme le
bien-fondé de cette médecine empirique” (ref : Valnet).

Utilisations diverses
•En tant qu'amère, la verveine officinale a été utilisée comme dépurative pour les problèmes de foie, de peau, de
douleurs articulaires (pour évacuer les déchets accumulés).
•C'est l'une des plantes amères de la convalescence, aidant la personne à rebâtir ses forces au travers d'une
meilleure digestion et assimilation.
•Le courant éclectique américain l'utilisait comme émétique, c'est-à-dire qui provoque les vomissements. Je cite
Scudder : “Dans des doses d'une once toutes les 10 minutes, jusqu'à ce que la personne vomisse. C'est un émétique
très efficace, et peut être utilisé avec avantage dans les maux de tête provoqués par une indigestion, les débilités de
l'estomac, les fièvre, et lorsqu'un émétique doux est indiqué” (ref : Scudder). Les émétiques ne sont plus utilisés
aujourd'hui, car il n'y a rien de doux dans un émétique (le commentaire de Scudder doit être pris dans le contexte
d'émétiques plus violents comme la lobelia, à une époque où les purges étaient de rigueur).
Point important donc : à faible dose, elle tonifie. A fortes doses, elle irrite et devient émétique.

Précautions
Vu son action tonique sur la sphère utérine, elle est contrindiquée pendant la grossesse. Elle est aussi contrindiquée
pendant l'allaitement.
Préparation de la verveine officinale
Parties utilisées
•Les feuilles et sommités fleuries sont récoltées en général à la fin de l'été. Ne gardez pas toutes les tiges, gardez les
plus fines, compostez les plus grosses.
•Moore explique que dans le passé, les racines étaient utilisées mais créent un effet émétique beaucoup
trop prononcé (ref : Moore).
Formes utilisées
•Teinture de plante fraîche (1:2 – alcool à 80°) ;
•Teinture de plante sèche (1:5 – alcool à 50°) ;
•Infusion de la plante fraîche ou sèche ;
•Cataplasme de la plante fraîche ou sèche ;
L'infusion est relativement amère et pour certains pénible à boire. N'hésitez pas à la mélanger avec de la mélisse ou de
la camomille matricaire par exemple pour la rendre plus agréable.
Moore fait remarquer que la teinture de plante fraîche ou sèche se transforme parfois en gel, et d'une manière assez
imprévisible. Il attribue cela aux différentes teneurs d'amidon dans la tige et de stachyose dans la racine selon la plante,
l'endroit et l'année. Il n'y a rien à faire lorsque cela arrive, le gel se dissout dans un peu d'eau.
Doses
•Teinture
•30 à 90 gouttes, jusqu'à 4 fois par jour (ref : Moore)
•Infusion
•1 cuillerée à dessert de plante coupée pour une tasse d'eau (ref : Valnet)
•3 à 4 g de plante par tasse, 3 fois par jour (ref : Fournier)
A cause de sa nature émétique, mieux vaut la prendre par petites doses.

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