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Symposium Reckitt Benckiser la prescription réelle : 7 personnes ont été réincarcérées durant cette période,
dont 4 avaient une prescription de Suboxone®. Sur les 3 autres prescriptions
sur les addictions aux opiacés en prison de BHD, 2 sont dues au fait que le médecin prescripteur à l’extérieur de la
À l’occasion du 10e Congrès national des unités de consultation
v et de soins ambulatoires (UCSA), organisé par l’Association des prison ne connaissait pas la Suboxone®. Globalement, la prescription de ce
médicament n’a entraîné ni augmentation des dosages, ni rejet, et a été bien
professionnels de santé exerçant en prison (APSEP), qui s’est déroulé les 7 et acceptée par les patients.
8 février à Montpellier, le laboratoire Reckitt Benckiser Pharmaceuticals
a convié les congressistes à un symposium : “Addictions aux opiacés en
milieu carcéral : regard sur une nouvelle alternative”. À cette occasion, le SiX Français sur dix ont déjà soufflé
Dr Fadi Meroueh, chef de service de l’unité sanitaire de la maison d’arrêt de
Villeneuve-lès-Maguelone (700 à 800 détenus), a fait part de son expérience dans le ballon
Présentés dans le cadre de la 40e Matinée scientifique de l’Ins-
de plus de 15 ans dans la prise en charge de l’addiction en milieu carcéral et
présenté de nouvelles perspectives thérapeutiques. En effet, la prévalence v titut de recherches scientifiques sur les boissons (Ireb) de juin
des addictions en milieu carcéral est particulièrement élevée, allant dernier, les résultats de son Observatoire 2012 “Les Français et l’alcool” *,
de 30 à 60 % en fonction des produits concernés (alcool, tabac, cannabis, largement consacré à l’alcool au volant, montrent que 6 Français sur 10
héroïne, cocaïne, etc.). Actuellement, la prise en charge de ces patients (74 % des hommes) ont déjà été soumis à un test d’alcoolémie de la part
est hétérogène, et dépend de la taille des établissements pénitenciers, de des forces de l’ordre. Chez les hommes âgés de 25 à 34 ans, plus de 1 sur
la structure sanitaire et de l’implication du personnel. 2 (55 %) avait déjà testé volontairement son alcoolémie, contre 31 % dans
Or, selon le dernier rapport de l’Observatoire français des drogues et des l’ensemble de la population. Une prudence qu’il convient d’encourager,
toxicomanies (OFDT), la part des détenus bénéficiant d’un traitement puisque plus de la moitié (53 %) des Français déclarait avoir, au moins une
de substitution se situe entre 8 % et 9 %. Pendant l’incarcération, ce chiffre fois dans les 2 dernières années, pris le volant en étant très fatigué (49 %),
diminue car, dans un certain nombre d’établissements, les traitements ne ou après avoir trop bu (17 %), pris des tranquillisants (7 %), ou consommé
sont pas toujours poursuivis, contrairement à ce que prévoit la loi du 18 jan- du cannabis (2 %). L’étude a été conduite en avril 2012, à quelques semaines
vier 1994, instaurant l’équivalence des soins en milieu libre et en milieu de l’entrée en vigueur de l’obligation de disposer d’un éthylotest dans son
fermé. Le taux d’interruption de traitements a fortement baissé entre 1998 et véhicule (le 1er juillet 2012). cinquante pour cent des personnes interrogées
2004, mais il concerne toujours plus de 1 traitement sur 10 (données DGS/ ignoraient alors le taux légal d’alcoolémie (0,5 g d’alcool par litre de sang)
DHOS). Aussi l’un des enjeux actuels est-il de repérer systématiquement les et un tiers pensaient, à tort, qu’on peut éliminer cette quantité d’alcool en
personnes dépendantes, de leur proposer une prise en charge globale ou moins de 3 heures (il faut, en réalité, 4 à 5 heures en moyenne). En revanche,
une orientation, de leur permettre, dans et à leur sortie de prison, de béné- près de 6 Français sur 10 (57 %) situaient bien à 2 verres le seuil au-delà
ficier d’une prise en charge équivalente à celle des patients “hors des murs”. duquel le risque d’être en infraction est le plus probable. Positif également :
Jusqu’à présent, les professionnels de santé disposaient de 2 options thé- 9 Français sur 10 déclaraient appliquer systématiquement ou souvent le
principe du conducteur désigné (“celui qui conduit ne boit pas”) lors des
rapeutiques, la buprénorphine haut dosage (BHD) et la méthadone. Avec
sorties en groupe. En effet, parmi les Français qui sortent en voiture et sont
l’arrivée de Suboxone®, le panel thérapeutique s’enrichit et permet aux
consommateurs de boissons alcoolisées, les trois quarts (72 %) déclaraient
professionnels de santé de proposer à leurs patients un traitement ne pré-
appliquer “systématiquement” ce principe et 15 % le pratiquer “souvent”.
sentant pas d’intérêt s’il est injecté ou sniffé et ayant un moindre attrait
Plus généralement, les questions pratiques sur l’alcool, régulièrement posées
en termes de trafic. Le Dr Fadi Meroueh a ainsi mis en place une prise en
depuis 2006, montrent une légère progression des connaissances. Ainsi,
charge innovante de ses patients détenus en leur proposant ce traitement.
l’abstinence pendant la grossesse obtient son meilleur score en 2012 avec
En mai 2012, il a également lancé une étude auprès des patients pris en charge
79 % des Français qui conseillent à une femme enceinte de ne pas boire du
avec cette nouvelle thérapeutique, pour évaluer leur ressenti et comment
tout. À noter que 90 % des 18-24 ans, et notamment 96 % des jeunes femmes
celui-ci “impacte” la poursuite de leur prise en charge à la sortie de prison, en de cet âge, savent qu’il ne faut pas du tout consommer d’alcool pendant
cas de réincarcération : 55 patients ont bénéficié du traitement par Suboxone® la grossesse. En revanche, la connaissance des seuils de consommation à
pendant cette période, et 31 ont accepté de répondre au questionnaire admi- moindre risque reste faible : les seuils masculins et féminins ne sont connus
nistré par une éducatrice spécialisée. Soixante-quinze pour cent ont apprécié respectivement que par 28 % et 38 % des personnes interrogées.
le goût ; 19 l’ont sniffé au moins une fois, mais 14 n’ont jamais recommencé
(effet désagréable, et, pour certains, goût citron non apprécié) ; 3 patients ont * L’enquête de l’Observatoire Ireb “Les Français et l’alcool” est conduite périodiquement
depuis 2006 auprès d’un échantillon représentatif de Français âgés de 18 ans et plus dans
essayé l’injection i.v., 2 ne recommenceraient pas (sensation de mal-être) ; le cadre d’une enquête Omnibus. Elle dresse un état actualisé des connaissances, des opi-
2 ont vendu une partie du médicament, mais n’ont pas réussi à le revendre ; nions et des attitudes des Français vis-à-vis de l’alcool tout en mesurant leur évolution.
75 % des patients “demanderaient” de la Suboxone® à leur sortie. Concernant Pour toute information/inscription, tél. : (0)1 48 74 82 19 ; email : ireb@ireb.com