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Année et spécialité : 2ème Licence de langue française

Intitulé de la matière: Grammaire 2

Crédits : 4

Coefficients : 2

Responsable : Tahri Souaad

Descriptif de la matière :

1- Connaissances préalables recommandées :


 Les règles grammaticales de base : les différentes classes et fonctions des mots,
conjugaison, voix (passive et active), les règles syntaxique, flexion.
 Notions linguistiques de base telle que : monème, structure, morphologie, syntaxe,
dérivation, composition.

2- Présentation :
 Module pratique dans lequel sont présentées des notions grammaticales et d’autres
linguistiques qui sont mis en relation et appliquées sur des phrases.
3- Objectifs de l’enseignement :

-Renforcer les connaissances acquises en module de Grammaire 1 qui est réservé à la grammaire
dite traditionnelle.

- L’étudiant doit retrouver la progression de la réflexion portée sur les notions d’unité de langue, sa
structure et son analyse.

- Faisant partie de l’unité pédagogique de LINGUISTIQUE, l’enseignement suggéré dans ce module


doit amener l’étudiant à appliquer les concepts théoriques appris dans les autres modules
linguistiques jusque-là proposés, à savoir Initiation à la linguistique (1ère année) et Introduction à la
linguistique(2ème année).

Contenu de la matière :

Programme :

Etant essentiellement un module d’application, le volume horaire consacré au cadre théorique n’est
pas aussi important que celui réservé aux exercices d’application.

SEMESTRE 1

Séance Intitulé de la séance Contenu de la séance / objectifs Document(s)


spécifiques support (s)
1 Prise de contact et 1. Présenter le module - Exercices de
présentation du transcription
2. Donner le programme
module
3. Introduire la transcription
phonétique
4. Problématique du mot
2 Notions 5. Définition de la Textes supports
préliminaires
morphologie
6. Définition de la syntaxe
7. Distinction : morphologie/
syntaxe
3 Concepts 8. Les unités significatives - Textes
linguistiques de base supports
i. La notion de signe linguistique à partir
de la double articulation du langage
- Exercices de
 La première articulation : le découpage
phonème
 La deuxième articulation : le
monème

4 Présentation et  Différents types de monèmes : - Textes
application de supports
lexicaux, grammaticaux, à signifiants
quelques concepts
discontinus, amalgamés, à signifiants zéro. - Exercices
d’identificati
on des
monèmes
5 Les deux axes de la  L’axe syntagmatique
langues Exercices
 L’axe paradigmatique

6 Lesunités ii. Délimitation des unités significatives


significatives
 Distinction : mot/monème
 Synthèmes (par dérivation,
composition,
confixation(interfixation) Exercices
 Critères de délimitation du synthème
 Distinction : monème/ synthème
 Distinction :
monème/synthème/syntagme

7 Etudes II. variations des unités Exercices de


morphologiques morphologie
significatives
1. La variation phonique
2. La variation grammaticale
3. Le genre
4. Le syncrétisme
5. La neutralisation
8 Applications Proposition d’exercices d’analyse Exercices de
morphologie
morphologique selon la théorie d’André
Martinet
9 Applications Proposition d’exercices d’analyse Exercices de
morphologique selon la théorie d’André morphologie
Martinet
10 Applications Proposition d’exercices d’analyse Exercices de
morphologique selon la théorie d’André morphologie
Martinet
11 Applications Proposition d’exercices d’analyse Exercices de
morphologique selon la théorie d’André morphologie
Martinet
12 Applications - Proposition d’exercices d’analyse Exercices de
morphologique selon la théorie morphologie
d’André Martinet
- Test
13 Applications - Correction du test Exercices de
- Proposition d’exercices d’analyse morphologie
morphologique selon la théorie
d’André Martinet
14 Applications - Proposition d’exercices d’analyse Exercices de
morphologique selon la théorie morphologie
d’André Martinet

SEMESTRE 2

Séance Intitulé de la séance Contenu de la séance / objectifs Document (s) support


spécifiques (s)
1 Classe de monèmes Définition et identification des - Textes supports
- Exercices
monèmes
-nom, verbe, pronom, les
participes, le présentatif
-les monèmes fonctionnels :
préposition, subordonnant,
coordonnant
- L’adjectif qualificatif, adverbes,
les modalités nominales et verbales
2 Classe de monèmes - Sujet, objet, autonomisé, - Textes supports
autonome - Exercices
- Monème fonctionnel, modalité
nominale, modalité verbale
3 Applications Proposition d’exercices d’analyse Exercices d’analyse
syntaxique selon la théorie d’André syntaxique
Martinet
4 Applications Proposition d’exercices d’analyse Exercices d’analyse
syntaxique selon la théorie d’André syntaxique
Martinet
5 Applications Proposition d’exercices d’analyse Exercices d’analyse
syntaxique selon la théorie d’André syntaxique
Martinet
6 Relations des unités 1. La hiérarchie Textes supports
significatives syntaxique
2. Les rapports de
subordination et de
coordination
3. Les fonctions
primaires et
secondaires
4. Les procédés
syntaxiques : l’ordre,
l’autonomie, les
fonctionnels.

7 Applications Proposition d’exercices d’analyse Exercices d’analyse


syntaxique selon la théorie d’André syntaxique
Martinet
8 Applications Proposition d’exercices d’hiérarchie Exercices d’hiérarchie
syntaxique selon la théorie d’André syntaxique
Martinet
9 Applications -Proposition d’exercices d’hiérarchie Exercices d’hiérarchie
syntaxique
syntaxique selon la théorie d’André
Martinet

10 Applications - Proposition d’exercices Exercices d’hiérarchie


d’hiérarchie syntaxique selon la syntaxique
théorie d’André Martinet
- Test
11 La phrase - Correction du test - Textes supports
- La phrase - Exercices
1. L’énoncé minimum :
critères de
délimitation
2. Les différents types
d’énoncé minimum : à
prédicat verbal : à
prédicat non verbal
3. Les différents types de
phrase : simple et
complexe
Exercices
12 Applications Exercices de délimitation de la phrase Exercices
et de l’énoncé minimum
13 Applications Exercices de délimitation de la phrase Exercices
et de l’énoncé minimum
14 Applications Exercices Exercices

Mode d’évaluation : continu et examen

Références bibliographiques, sitographiques :

 Dubois, J., 1975, Nom et pronom, Larousse, Paris.

 François, F., 1978, L’enseignement et la diversité des grammaires, Hachette, Paris.

 Guiraud, S., 1979, La syntaxe du Français, PUF.

 Gary Prieur, M., 1985, De la grammaire à la linguistique. L’étude de la phrase,


Armand Colin, Paris.

 Martinet, A., 1979, Grammaire fonctionnelle du Français, Colin, Paris.

 Martinet, A., 1980, Eléments de linguistique générale, Colin, Paris.

 Martinet, A., 1985, Syntaxe générale, Colin, Paris.

-
Cours du semestre 1

I. Notions préliminaires :
1. Du mot au signe linguistique :
La notion de « mot » représente ce double caractère d’être familière, évidente pour le
grand public, et cependant de constituer pour le linguiste une source de difficultés
théoriques considérables. En grammaire traditionnelle, le mot est défini comme « l’unité
graphique séparée des autres unités de la phrase par un espace ». Par exemple : table,
pomme de terre, observation, partirions sont tous des mots selon la grammaire
traditionnelle. Or l’analyse de ces différentes unités révèle une différence entre, d’une
part, table, observation et pomme de terre et, d’autre part, partirions. Les trois
premières unités réfèrent chacune à une seule réalité de façon distincte entre table, d’un
côté, et observation et pomme de terre, de l’autre. Table est une unité simple
indécomposable sur le plan sémantique, référentiel et morphologique ; alors que pomme
de terre et observation sont des unités sémantiques, référentielles et morphologiques
complexes. Toutefois, partirions n’est pas analysable de la même façon que les trois
premières unités. L’analyse sémantique de ce « mot » met en évidence trois unités
différentes et dissociables à savoir le verbe partir, le conditionnel présent, et la première
personne du pluriel (nous). L’ambiguïté de ce concept de « mot » à regrouper des unités
de tailles et de composantes distinctes a alors engendré une nouvelle conception de
l’unité de la langue. Ferdinand de Saussure va parler du signe linguistique, qui est « la
combinaison d’un concept, appelé « signifié », et d’une image acoustique, appelée
« signifiant »(…) ». « Les deux composantes sont étroitement solidaires, chacune n’ayant
d’existence que par l’autre. » (CLG)
Cette conceptualisation se trouve approfondie par André Martinet qui va à son tour
développer sa théorie de la double articulation du langage. Dans cette théorie, il va
mettre en avant le concept de monème qui est, sur le plan de la définition, plus pertinent.
2. Définition de la morphologie : elle se définie comme l’étude des variations non
significatives du signifiant des monèmes.
3. Définition de la syntaxe : elle est définie comme l’ensemble des procédés dans la
mise en relation des unités grammaticales et des unités lexicales afin de construire des phrases
correctes.
4. Morphologie/ syntaxe : la distinction syntaxe/morphologie repose sur la nécessité de
différencier les faits fonctionnels (syntaxiques), c’est-à-dire ceux qui participent directement à
l’élaboration de la communication et les faits contingents ou encore redondants
(morphologiques), imposés par le contexte ou les habitudes contraignantes.
5. Les unités significatives :
A. Le signe linguistique dans la double articulation :
 La double articulation du langage : elle signifie que les énoncés linguistiques sont
articulés, c’est-à-dire, construits avec des segments minimaux, et ceci sur deux
plans différents.
 La première articulation du langage est celle « selon laquelle tout fait d’expérience à
transmettre, tout besoin qu’on désire faire connaitre à autrui s’analysent en suite
d’unités dotées chacune d’une forme vocale et d’un sens » (A. Martinet). Ces unités
sont des unités significatives successives minimales, les monèmes. L’énoncé : Le petit
chat miaule contient six de ces unités successives : [lə] [Ø][ pəti] [ʃa] [mjol] [Ø]. Leur
sens est ce qu’on appelle le signifié et leur forme vocale signifiant du monème qui
constitue ainsi un signe linguistique. Ces unités sont minimales, c’est-à-dire qu’elles ne
peuvent être analysées en unités significatives plus petites. Mais leur forme vocale ou
signifiant peut être à son tour articulé en une succession d’unités minimales
successives, non significatives cette fois, mais distinctives : les phonèmes ; petit, par
exemple, contient quatre de ces unités /p-ə-t-i/, qui en sont les unités de la
deuxième articulation.
 Le monème : unité de la première articulation, dotée d’une forme (son signifiant) et
d’un sens (son signifié). Ainsi, le mot retournez résulte de la combinaison de quatre
monèmes : re-tourn-présent de l’indicatif-ez. On n’oubliera pas que pour Martinet, il y
a monème quand il y a choix, et non quand il y a forme. En français, les trois marques
du féminin de « la grande chaloupe », qui n’implique pas un choix, ne sont pas un
monème. Pour « la » et « grande », le féminin dans ces mots relève d’une règle
grammaticale de l’accord syntaxique qui impose à l’article et à l’adjectif de suivre le
nom en genre. En ce qui concerne « chaloupe », le genre féminin n’est pas le résultat
d’un choix, le nom « chaloupe » est féminin par convention. C’en est un quand le genre
marque le sexe : « tigresse » où « esse » marque un choix qui oppose le signifié de
tigresse à celui de tigre.
 Morphème/ lexème : Cependant, il y a deux types de monèmes : les morphèmes et
les lexèmes. Les morphèmes, chez Martinet, sont définis comme des monèmes
grammaticaux par opposition aux lexèmes, qui sont des unités lexicales. Ces
dernières appartiennent à des inventaires illimités ou ouverts, tandis que les unités
grammaticales appartiennent à des listes fermées. La fréquence des morphèmes
est, de ce fait, bien plus élevée.
 Le monème à signifiant discontinu : il s’agit du monème à signifiant discontinu
lorsque celui-ci se réalise en deux ou plusieurs points sur l’axe syntagmatique ; c’est
le cas par exemple des temps composés.

Ex : « j’ai mangé » /ӡ/ Ɛ/ ᴓ/ mã ӡ/ e/


Le signifiant discontinu / Ɛ/ ᴓ/………. /e/ représente le temps « passé composé » ; de
même pour les pronoms personnels : « vous mangiez »: /vu/ mãӡ/ j /e /

 Le monème à signifiant amalgamé : il y a amalgame lorsqu’à une seule forme


phonique correspond deux ou plusieurs unités significatives différentes attestées
par ailleurs sous des formes séparables. Ex : « du » est l’amalgame de trois
monèmes (de+le+singulier ᴓ) réalisés indépendamment dans je viens de la ville :
/də/ la/ ᴓ/
 Le monème à signifiant zéro (ᴓ) : on parlera de monème à signifiant zéro lorsqu’on
ne peut faire correspondre à une unité une forme phonique particulière. C’est-à-dire
qu’à un signifié syntaxiquement nécessaire ne correspond aucun signifiant
formellement marqué. Ex : /l/ ᴓ/ ãfã/ et /l/ez/ ãfã/
Le monème « singulier » possède un signifiant zéro ; de même pour le monème
« présent » : [il parl ᴓ vit].
 Les axes de la langue : chaque unité de la chaine parlée appartient à deux
ensembles : syntagmatique (des unités d’un énoncé qui sont solidaires en vertu de
leur enchainement, dû au caractère linéaire de la langue) et paradigmatique (un
rapport entre unités qui peuvent figurer dans un même contexte, s’excluant
mutuellement). Toutes les unités linguistiques qui appartiennent à un même
paradigme sont en opposition paradigmatique : bouteille, dent, tasse ; dans
l’énoncé : une…………..de lait ; ou bien léger, profond, agité, de plomb, calme,
hypnotique, etc. dans Un sommeil…………………
1. Délimitation des unités significatives :
1) Distinction mot/ monème :
L’analyse linguistique s’est à juste titre, fondée tout d’abord, sur la
critique de la notion de « mot » qui regroupe des réalités différentes :
a) Des unités absolument indécomposables : ex. « livre ».
b) Des unités séparables sur le plan oppositionnel mais associées
dans la chaine parlée ex. : /parl/e/ : « parlais ».
c) Des unités analysables mais qui se comportent comme des unités
simples : ex. « sous-bois ».

Cependant, le recours à la notion de « mot » est fondé à condition qu’on


distingue :

a) Le mot : représenté par un monème : une unité minimale


significative : « livre ».
b) Le mot : représenté par un ensemble d’unités sémantiquement
séparables, mais pouvant commuter avec une unité minimale :
nommé « synthème ».
2) Synthème : types et Critères d’identification :
A) Définition du synthème :

Les synthèmes sont des segments complexes pouvant assumer les


mêmes fonctions que les monèmes simples. Ils sont cependant
soumis à des restrictions particulières au niveau combinatoire : les
dérivés et les composés ne se forment pas aussi librement que les
syntagmes.

La définition du synthème se fera en référence à son comportement


syntaxique. Selon A. Martinet, on appellera synthème un signe linguistique
que la commutation révèle comme résultant de la combinaison de
plusieurs signes minima, mais qui se comporte dans ses relations avec les
autres monèmes de l’énoncé, comme un monème unique.
B) Ceci implique ces trois critères de délimitation:
a) La commutation : le synthème a toutes les compatibilités des
monèmes d’une classe déterminée.
Ex : « plates-bandes » est un synthème qui s’intègre dans la classe
des noms. Il est donc compatible avec les déterminants
grammaticaux (ex : des plates-bandes), et les déterminants
lexicaux(ex : des plates-bandes étroites), mais aussi qu’il peut
commuter avec les noms.
b) La non séparabilité : aucune de ses parties constitutives ne peut
être déterminée séparément, par un autre monème. Ex :
impossibilité de dire « des plates et longues bandes étroites » ;
dans ce cas, il ne s’agit plus d’un synthème.
c) La non juxtaposition : Impossibilité de coordonner un élément du
synthème. Ex : dans le synthème « chemin de fer », on ne peut
dire « un chemin de fer et de terre ».
C) Types de synthèmes :
1. Synthème par dérivation : il se forme à partir d’un
monème libérable (qui peut être utilisé de manière libre, il
ne dépend pas d’un autre monème) et d’un ou de plusieurs
monème(s) non libérable(s) (qui a/ont besoin d’un autre
monème pour s’actualiser : les affixes : préfixe et suffixe).
Ex : bonté est constitué du monème libérable « bon » et
du monème non libérable « té ».
2. Synthème par composition : il se forme à partir de
monèmes libérables : ex : porte-monnaie. Il est constitué
du verbe « porter »+ « le présent de
l’indicatif »+ « monnaie » chacun de ces éléments
(monèmes) peut être utilisé de façon libre.
3. Synthème par confixation : il est formé par des monèmes
non libérables. Il s’agit d’un composé savant, c’est-à-dire,
un composé fait de mots grecs ou latins donc ils ne sont pas
capable d’usage libre. Ex : hexagone qui est constitué du
monème « hexa » qui signifie six et « gon » qui signifie
angle en grec mais ni l’un (hexa) ni l’autre (gon) ne sont
utilisés en français pour désigner ce qu’ils représentent en
grec.
3) Monème/ synthème /syntagme :
Le monème est l’unité minimale significative, alors que le synthème
représente un ensemble de monèmes qui fonctionne, au niveau d’un
énoncé, comme une seule unité significative.
L’emploi de ce nouveau concept paraît justifié, il couvre à lui seul, les
produits de la dérivation et de la composition, en insistant sur ce que ces
produits ont en commun. Par ailleurs, l’emploi du terme synthème,
permet de réserver celui de syntagme pour les combinaisons de
monèmes résultant de choix distincts faits à l’instant même par le
locuteur.
II. Etudes morphologiques : variations des unités significatives
La variation morphologique implique un changement de forme (signifiant) du
monème dans l’énoncé. Ces variations peuvent concerner les monèmes lexicaux
(noms, verbe, adjectifs qualificatifs) et les monèmes grammaticaux (modalités
verbale, nominales, nombre, prépositions, etc.)
Il y a deux types de variation :
1. La variation phonique : c’est une variation syntagmatique des unités
significatives (les monèmes) qui peut entrainer des variations morphologiques
au niveau des signifiants sans entrainer de changements de signifié.
Autrement dit, la variation phonique concerne l’ensemble des variations de
forme que peut subir une même unité significative selon le contexte de
prononciation dans lequel elle a été employé. De ce fait, on peut rencontrer
plusieurs formes représentant un seul signifié et ce à cause des unités qui le
suivent dans la chaine parlée.
On citera l’exemple du monème pluriel qui se présente sous deux formes /e/
et /ez/ ; ces deux variantes sont régulières : elles prennent la forme
d’alternances phoniques stables. Ainsi la régularité des formes en /ez/ devant
les monèmes commençant par une voyelle ou un « h » muet.

Ex : /dez ãfã/ et la forme /e/ devant des monèmes par une consonne permet de
mettre en évidence l’aspect non pertinent de la présence ou de l’absence du /z/.

1. La variation grammaticale : c’est une variation paradigmatique due à un


conditionnement grammatical ; les unités peuvent avoir plusieurs formes qui
ne peuvent s’opposer et qui constituent un même choix signifié.
Ex : le monème imparfait se réalise différemment selon l’utilisation des
pronoms personnels ; nous obtenons la forme / Ɛ/ pour les personnes (1-2-3-
6) et la forme /j/ pour les personne (4-5).
Autres exemples de variations grammaticales : les monèmes de la classe verbe
peuvent aussi présenter des variations morphologiques.
Ex : le verbe « aller » se réalise selon l’utilisation des pronoms personnels,
différemment : / ӡə/ vƐ/ ᴓ/ (personne 1) et avec la personne 5 /vuz/ al /ᴓ/
e/
Par ailleurs, il est à noter que les unités de la classe des noms et celles de la
classe des adjectifs peuvent également dans certains contextes, avoir des
variations de forme selon le genre et/ou le nombre.
Ex : /lə/ ᴓ/ӡuRnal/ /l/e/ӡuRno/
/ œR ᴓ/ / œRœz/
2. Le genre : les substantifs sont répartis en deux classes morphologiques
« catégorie masculin » et « catégorie féminin ». On ne peut donc choisir entre
le masculin et le féminin ; le choix est dans la plupart des cas imposé par la
convention sociale (la langue) qui fait qu’un substantif est associé au genre
féminin ou masculin, ex : chaise est un nom féminin par convention ; il n’y a
rien dans chaise qui oblige à le considérer comme un nom féminin ce qui
justifie son appartenance à l’autre genre dans d’autres langue (arabe par
exemple). Par contre, le genre du nom lionne est déterminé par la biologie ce
qui va l’opposer au nom lion qui est, lui, masculin.
3. Le syncrétisme : on parlera de syncrétisme lorsqu’une même forme peut
recevoir plusieurs interprétations signifiées parmi lesquelles le locuteur doit
choisir alors que dans un autre contexte apparaîtront deux signifiants
différents.
Ex : Cette fille ; sept filles où l’on transcrit dans les deux cas /sƐt fij/
4. La neutralisation : il se peut que dans un contexte donné, l’inventaire
signifiant et l’inventaire signifié soient corrélativement réduits. Ainsi
l’opposition singulier/pluriel peut être neutralisée pour certaines unités
lexicales.
Ex : « les gens » : il n’y a pas de singulier correspondant ; « l’argent » : il n’y a
pas de pluriel correspondant.

Exercices d’application :
Analysez morphologiquement les phrases suivantes :
1. Tout était familier, les rues en taupinière, les maisons mal alignées amalgamées les unes
aux autre, les flaques d’eau qui ne se sont pas écoulées, la boutique croulante du
marchand de patate douce.
2. Nous reprenons la route de la ville, qui de loin apparaît comme un petit nid de corsaire
caché dans la verdure construite en amphithéâtre.
3. Dans le triangle situé au nord –ouest du confluent du Tigre, s’étend largement une zone
informe et mouvante d’allusions et d’eau qui se transforme sans cesse.
4. Elle avait été mon luxe, cette rivière, et j’avais pêché des coquillages dans le sable fin de
ses rives, avec l’émotion d’un chercheur d’or.

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