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Crédits : 4
Coefficients : 2
Descriptif de la matière :
2- Présentation :
Module pratique dans lequel sont présentées des notions grammaticales et d’autres
linguistiques qui sont mis en relation et appliquées sur des phrases.
3- Objectifs de l’enseignement :
-Renforcer les connaissances acquises en module de Grammaire 1 qui est réservé à la grammaire
dite traditionnelle.
- L’étudiant doit retrouver la progression de la réflexion portée sur les notions d’unité de langue, sa
structure et son analyse.
Contenu de la matière :
Programme :
Etant essentiellement un module d’application, le volume horaire consacré au cadre théorique n’est
pas aussi important que celui réservé aux exercices d’application.
SEMESTRE 1
SEMESTRE 2
-
Cours du semestre 1
I. Notions préliminaires :
1. Du mot au signe linguistique :
La notion de « mot » représente ce double caractère d’être familière, évidente pour le
grand public, et cependant de constituer pour le linguiste une source de difficultés
théoriques considérables. En grammaire traditionnelle, le mot est défini comme « l’unité
graphique séparée des autres unités de la phrase par un espace ». Par exemple : table,
pomme de terre, observation, partirions sont tous des mots selon la grammaire
traditionnelle. Or l’analyse de ces différentes unités révèle une différence entre, d’une
part, table, observation et pomme de terre et, d’autre part, partirions. Les trois
premières unités réfèrent chacune à une seule réalité de façon distincte entre table, d’un
côté, et observation et pomme de terre, de l’autre. Table est une unité simple
indécomposable sur le plan sémantique, référentiel et morphologique ; alors que pomme
de terre et observation sont des unités sémantiques, référentielles et morphologiques
complexes. Toutefois, partirions n’est pas analysable de la même façon que les trois
premières unités. L’analyse sémantique de ce « mot » met en évidence trois unités
différentes et dissociables à savoir le verbe partir, le conditionnel présent, et la première
personne du pluriel (nous). L’ambiguïté de ce concept de « mot » à regrouper des unités
de tailles et de composantes distinctes a alors engendré une nouvelle conception de
l’unité de la langue. Ferdinand de Saussure va parler du signe linguistique, qui est « la
combinaison d’un concept, appelé « signifié », et d’une image acoustique, appelée
« signifiant »(…) ». « Les deux composantes sont étroitement solidaires, chacune n’ayant
d’existence que par l’autre. » (CLG)
Cette conceptualisation se trouve approfondie par André Martinet qui va à son tour
développer sa théorie de la double articulation du langage. Dans cette théorie, il va
mettre en avant le concept de monème qui est, sur le plan de la définition, plus pertinent.
2. Définition de la morphologie : elle se définie comme l’étude des variations non
significatives du signifiant des monèmes.
3. Définition de la syntaxe : elle est définie comme l’ensemble des procédés dans la
mise en relation des unités grammaticales et des unités lexicales afin de construire des phrases
correctes.
4. Morphologie/ syntaxe : la distinction syntaxe/morphologie repose sur la nécessité de
différencier les faits fonctionnels (syntaxiques), c’est-à-dire ceux qui participent directement à
l’élaboration de la communication et les faits contingents ou encore redondants
(morphologiques), imposés par le contexte ou les habitudes contraignantes.
5. Les unités significatives :
A. Le signe linguistique dans la double articulation :
La double articulation du langage : elle signifie que les énoncés linguistiques sont
articulés, c’est-à-dire, construits avec des segments minimaux, et ceci sur deux
plans différents.
La première articulation du langage est celle « selon laquelle tout fait d’expérience à
transmettre, tout besoin qu’on désire faire connaitre à autrui s’analysent en suite
d’unités dotées chacune d’une forme vocale et d’un sens » (A. Martinet). Ces unités
sont des unités significatives successives minimales, les monèmes. L’énoncé : Le petit
chat miaule contient six de ces unités successives : [lə] [Ø][ pəti] [ʃa] [mjol] [Ø]. Leur
sens est ce qu’on appelle le signifié et leur forme vocale signifiant du monème qui
constitue ainsi un signe linguistique. Ces unités sont minimales, c’est-à-dire qu’elles ne
peuvent être analysées en unités significatives plus petites. Mais leur forme vocale ou
signifiant peut être à son tour articulé en une succession d’unités minimales
successives, non significatives cette fois, mais distinctives : les phonèmes ; petit, par
exemple, contient quatre de ces unités /p-ə-t-i/, qui en sont les unités de la
deuxième articulation.
Le monème : unité de la première articulation, dotée d’une forme (son signifiant) et
d’un sens (son signifié). Ainsi, le mot retournez résulte de la combinaison de quatre
monèmes : re-tourn-présent de l’indicatif-ez. On n’oubliera pas que pour Martinet, il y
a monème quand il y a choix, et non quand il y a forme. En français, les trois marques
du féminin de « la grande chaloupe », qui n’implique pas un choix, ne sont pas un
monème. Pour « la » et « grande », le féminin dans ces mots relève d’une règle
grammaticale de l’accord syntaxique qui impose à l’article et à l’adjectif de suivre le
nom en genre. En ce qui concerne « chaloupe », le genre féminin n’est pas le résultat
d’un choix, le nom « chaloupe » est féminin par convention. C’en est un quand le genre
marque le sexe : « tigresse » où « esse » marque un choix qui oppose le signifié de
tigresse à celui de tigre.
Morphème/ lexème : Cependant, il y a deux types de monèmes : les morphèmes et
les lexèmes. Les morphèmes, chez Martinet, sont définis comme des monèmes
grammaticaux par opposition aux lexèmes, qui sont des unités lexicales. Ces
dernières appartiennent à des inventaires illimités ou ouverts, tandis que les unités
grammaticales appartiennent à des listes fermées. La fréquence des morphèmes
est, de ce fait, bien plus élevée.
Le monème à signifiant discontinu : il s’agit du monème à signifiant discontinu
lorsque celui-ci se réalise en deux ou plusieurs points sur l’axe syntagmatique ; c’est
le cas par exemple des temps composés.
Ex : /dez ãfã/ et la forme /e/ devant des monèmes par une consonne permet de
mettre en évidence l’aspect non pertinent de la présence ou de l’absence du /z/.
Exercices d’application :
Analysez morphologiquement les phrases suivantes :
1. Tout était familier, les rues en taupinière, les maisons mal alignées amalgamées les unes
aux autre, les flaques d’eau qui ne se sont pas écoulées, la boutique croulante du
marchand de patate douce.
2. Nous reprenons la route de la ville, qui de loin apparaît comme un petit nid de corsaire
caché dans la verdure construite en amphithéâtre.
3. Dans le triangle situé au nord –ouest du confluent du Tigre, s’étend largement une zone
informe et mouvante d’allusions et d’eau qui se transforme sans cesse.
4. Elle avait été mon luxe, cette rivière, et j’avais pêché des coquillages dans le sable fin de
ses rives, avec l’émotion d’un chercheur d’or.