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" Les sources minérales et thermales des Alpes étaient tenues en haute estime pour leurs effets thérapeutiques aux
époques préhistoriques déjà, dans l'Antiquité et de nouveau dès le bas Moyen Age (Bains) " Florian Hitz, Hans Stadler,
Anton Schuler, Fritz Glauser et Quirinus Reichen, http://hls-dhs-dss.ch
"Le Valais est le château d'eau de toute la vallée rhodanienne : 800 kilomètres de rivières principales jettent leurs
eaux dans le Leman : c'est une richesse et un éloge ; et un héritage, imprescriptible comme le sang ; mais aussi un
travail incessant, une mise de forces humaines, une exigence de qualité ; les générations successives participent à
ce mandat que leur donne la nature ; et chaque génération vérifie la légitimité et le bien-fondé de ses actions en regard
des enjeux socio-économiques particuliers : ainsi se succèdent l'ère des bisses, celle des grands captages et celle des
ouvrages sécuritaires. Actuellement, les enjeux et les défis ont une dimension environnementale. (..)
La région modelée et creusée par les plissements géologiques et le glacier du Rhône est l'une des plus sèches de
toute la Suisse ; elle a parfois si soif qu'elle laisse mourir sa végétation si variée, mêlée de plantes méditerranéennes
et d'arbres du Nord.
La couronne des quatre mille contient pourtant la moitié des neiges éternelles du pays, que le soleil de l'été
libère en flots grondants et écumeux dans les torrents et les rivières : les bisses sont nés de cette nécessité et de
cette générosité ; la terre sera fécondée par le glacier. Jean Follonier écrit que l'appel est entendu de là-haut où la
neige "se saigne pour la vigne" : c'est le sang couleur de glacier et d'absinthe." Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
"une république catholique, avec un monde de torrents" Chateaubriand, cité par Maurice Zermatten, Sion, capitale
aristocratique et paysanne
> une composante importante du territoire et de ses paysages, la glace et les glaciers
" Le canton du Valais est marqué par la glace : les glaciers recouvrent 18 pour-cent de la surface totale du canton. " Valais-
Wallis, Géographie et témoignages sur le Valais
" Parmi les 16 plus grands glaciers suisses, avec une surface de glace d’au moins 18 km², 12 se trouvent sur sol
valaisan. (…) les trois plus grands glaciers de Suisse (en superficie et en longueur) sont situés en Valais : le grand glacier
d’Aletsch, le Gornergletscher et le Fieschergletscher. " Valais-Wallis, Géographie et témoignages sur le Valais
" Le Valais joue le rôle de château d’eau de la Suisse, grâce à la réserve d'eau constituée par ses 45 glaciers (..) C’est
également ici que sont visibles les plus grands glaciers du pays: Aletsch, Fiesch, Gorner, Oberaletsch, Rhône, Otemma,
Corbassière. Les glaciers valaisans, qui représentent plus de la moitié des surfaces englacées du pays " Emmanuel
Reynard, www.vs.ch/encyclo
"Il y a seulement 20'000 ans, les glaciers recouvraient encore la presque totalité du Valais. Leurs traces sont
nombreuses : creusement différencié des vallées latérales dont le débouché et dénivelé par rapport à la vallée du Rhône
(vallées suspendues, Vallon de Réchy) et scié par des gorges (Trient, Lötschental), accumulation de moraines ébouleuses et
instables (pyramide d’Euseigne). " (http://www.regione.vda.it)
Document de travail / CoManaging 220
COMPOSITION et PAYSAGES / eau
paradoxal manque d'eau douce et nécessaire maîtrise de l'eau : une problématique ancienne
"Il y a une rareté de l'eau disponible naturellement , sauf les petits torrents de montagne mais il faut monter haut. C'est un
pays où il ne pleut pas, le seul pays où l'on arrose la vigne….ça a conditionné toute la vie, les bisses, etc
"Je me pose la question si le Valaisan voit le Valais comme un pays de l’eau. Et s’il décrit son pays, il décrit d’abord un
pays sec. L’eau, j’en prends conscience, pour moi c’est comme des poches ; il y a la poche énergie hydraulique, il y a la
poche eau thermale, mais je n’ai pas la vision d’un Valais de source." Jacques Cordonnier
"Comme pour le Rhône, l’eau est endiguée depuis longtemps en Valais, sous forme de bisses, de canalisations ; quand
on voit en automne tous ces jets d’eau et ces jeux de lumière c’est extraordinaire, mais jamais nature. L'aspect utilitaire a
primé, on n'a donc pas l'image d'un pays d'eau parce qu'on ne la voit presque jamais à l’état naturel, sauf les torrents de
montagne. Et pratiquement tous les grands torrents qui arrivent en plaine sont canalisés et non jaillissants." Marie-Claude
Morand
"Si l’on fait le bilan entre les apports d’une part et les pertes de l’autre, on aboutit pour la période estivale (…), à un déficit, en
plaine, dans la région du Valais Central, de l’ordre de 300mm. Cela veut dire qu’il manque 300 litres d’eau par m² aux
cultures pour qu’elles prospèrent dans de bonnes conditions ". Jean-Henry Papilloud
paradoxal manque d'eau douce et nécessaire maîtrise de l'eau : une problématique ancienne (suite)
> à l'origine de savoir-faire emblématiques devenus un véritable patrimoine culturel : les bisses et les
barrages (CF. PATRIMOINE DES SAVOIR-FAIRE ET PATRIMOINE ARCHITECTURAL ET ARTISTIQUE)
• bisses
"Le Valaisan, lorsqu’il parle de l’eau, il pense bisses. Il dit bisse, ça veut dire quoi, ça veut dire rareté de l’eau qu’il faut
amener là où on n’en a pas." Jacques Cordonnier
" … le temps où les côtes sèches attendaient une fois par mois que le bisse les abreuve et leur redonne la force de
nourrir les hommes." Maurice Zermatten, la Symphonie Valaisanne
"Creusés dans le sol, suspendus ou taillés dans les parois rocheuses, comme des cicatrices chargées de souvenirs, les
bisses du Valais sont des témoins importants d’une histoire, d’une culture, d’une civilisation. Ils symbolisent le
combat des valaisans pour le contrôle de l’eau." Jean-Henry Papilloud, Les bisses du Valais
"L’irrigation par les bisses est sans conteste l’une des plus brillantes utilisations économiques et culturelles de
l’eau." Emmanuel Reynard, www.vs.ch/encyclo
paradoxal manque d'eau douce et nécessaire maîtrise de l'eau : une problématique ancienne (suite)
> à l'origine de savoir-faire emblématiques devenus un véritable patrimoine culturel : les bisses et les
barrages (suite)
• barrages, dont la mythique Dixence
"Le Valais est aussi la plus grande réserve d’eau de Suisse destinée à la production électrique et compte, de nombreux
barrages de haute altitude, certains tels que la Grande Dixence, Mauvoisin, Emosson, Mattmark ou Rawyl. Cleuson, Moiry,
faisant partie des plus imposants du monde. " www.tourisme-pour-tous.ch
"Et tout à coup j’ai vu la Dixence. Elle est à l’échelle des montagnes (...). J’en fus saisi et je me dis, mes fleurs à la main :
réjouis-toi ! Va revoir cette œuvre en tous cas, elle est la base, la pierre d’angle, de touche, d’achoppement du nouveau pays.
Le nombril du Valais est là et la pierre commence son roman : broyée, émiettée, dévalant sur un caoutchouc vers d’autres
installations et finissant par devenir le béton d’un grand mur. Je suis entré dans la montagne au fond d’une vallée couverte de
crocus, secouée d’avalanches, et j’en suis sorti dans une autre, très loin. De Cheilon au chantier d’Hohwäng, face au Cervin, il
y a vingt kilomètres par le grand collecteur qui doit drainer toutes les eaux de la Viège, toute la ramille des sources, toutes les
cascades, tous les torrents surgis des glaces qui enserrent Zermatt au vaste horizon. Le grand collecteur a ses rameaux
secondaires, ses puits, ses siphons; le flux entier des glaciers coule vers la Dixence. " Maurice Chappaz, Journal intime
d’un pays, "Treize étoiles", septembre 1960
"En quelques jours, sortent du sol des maisons, des bureaux, des cuisines, des magasins, des dépôts, des infirmeries, des
auberges, une chapelle même. Des installations fabuleuses montent au ciel, des ponts géants courent de part et d’autre de la
gorge, à cent ou deux cents mètres du sol : des wagonnets circulent sur des voies aériennes qui donnent le vertige. Les
machines ronflent nuit et jour; la nuit, d’immenses projecteurs éclairent le chantier et l’ombre des monstres de fer se prolonge
jusqu’au glacier.«
"Dans la gorge, les équipes décapent la surface du rocher, creusent, nettoient, lavent à grands jets brutaux le socle du futur
barrage. On voit passer, loin au-dessus de soi, les bennes du téléphérique; les cordages d’acier grincent dans les poulies.
Quels curieux oiseaux montent et descendent sans relâche, sur des pistes toujours les mêmes ? De temps à autre, un homme,
au passage, vous fait signe " Maurice Zermatten, L’Eau de Lumière, L’épopée de la construction d’un barrage
"Les annales sont riches de chroniques rapportant les débordements du Rhône ou de ses affluents. Pendant longtemps
les sociétés se sont adaptées à ces situations en privilégiant par exemple les implantations sur les cônes de déjection, eux-
mêmes dangereux, plutôt que dans la plaine alluviale du Rhône." Emmanuel Reynard, www.vs.ch/encyclo
"Au cours des dernières décennies, les Valaisans ont subi de grands désastres provoqués tant par le Rhône que par les
nombreux torrents, rivières ou ruisseaux qui descendent les vallées et qui peuvent, lors de hautes eaux, se montrer aussi
impétueux et dévastateurs que le fleuve. Les précipitations exceptionnelles de cette fin du XXe siècle sont gravées dans les
mémoires (..) Chacun se souvient des images angoissantes de la fureur des eaux déchaînées, des coulées de boue
dévastatrices, des inondations d'habitations et de cultures, de l'évacuation des personnes menacées… On comprend
mieux dès lors pourquoi, aujourd’hui, pour le Rhône comme pour les rivières, on essaie d’allier sécurité et préservation de
la nature." Jean-Henry Papilloud et Séverine Dorsaz
"Dans un creux, tel un creux de jeu de boules se trouve la clef de cette montagne. On voit le mince canal d'un ruisseau,
juste avant le passage d'un filet de source, à sec la plupart du temps, et de chaque côté d'énormes collines de cailloux.
Ce sont les éructements de cette montagne. Mais la rogne de cette montagne est demeurée très vive. Elle s'emplit de
boue, de cailloux, elle tousse, elle vomit secouant sa tripe sur les champs d'en bas, sollicitant le Rhône de sortir de son
lit, de se joindre à son torrent, les forçant à se répandre avec plusieurs mètres de crotte et de sable sur les terres défrichées
et promises, à noyer les caves et effacer les jardins." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
Document de travail / CoManaging 228
COMPOSITION et PAYSAGES / eau