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"Tout est dit quand il a dit qu'il était valaisan. Il est différent parce qu'il est Valaisan" Sylvine Eberlé
"Haut-Valais et Bas-Valais, ce sont deux mondes différents mais tout le monde est valaisan,
il y a simultanément un sentiment d'appartenance locale (à son clocher),
d'appartenance au Haut ou au Bas-Valais, et une appartenance au Valais lui-même"
Fierté d'être valaisan qui est une composante identitaire : sentiment d’appartenance très marqué
et même identification à son territoire, à son ascendance, à sa communauté, à son réseau
Sentiment d'appartenance
à la Suisse secondaire
> l'esprit "village" : tendance à l'esprit de clocher et place particulièrement importante accordée à "la
dimension locale"
Cet attachement à une organisation sociale à taille humaine se manifeste même dans les petites villes qui gardent l'esprit
"village"
"Très fort sentiment d'appartenance, de notion de communauté, de village" Christine Roduit
"Il y a tout l'aspect de la structure sociale du canton. C'est vrai, je reconnais aussi l'esprit de clocher, voilà on est bien
chez soi" Jean-Marie Bornet
"En Valais, quand on aborde les problèmes, on le fait toujours de manière locale, par le petit, par le clan. On pense peu à
l'échelle du Valais . Ce n'est pas un problème d'identité, mais de la manière d'aborder les problèmes" Jacques Cordonnier
"Le Valais souffre de l’esprit trop régionaliste et cela peut être une force ou une faiblesse. Souvent un frein" Hermann-
Michel Hagmann
" Pendant longtemps, la presse écarite a constitué, tant dans le Haut que dans la partie romande, le seul média à proprement
parler valaisan. Le succès des quotidiens ou des journaux de partis politiques est sans aucun doute dû à la part
importante consacrée aux informations régionales, qu'elles soient politiques, culturelles ou sportives. La recette de ce
succès tient en un mot : proximité. Mais, depuis une quinzaine d’années, d’autres médias sont venus enrichir le paysage
médiatique : des radios locales et une chaîne de télévision régionale donnent aux Valaisans un regard plus riche,
puisque différencié, sur leur pays et les événements qu’il vit. " Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
"Parmi les visiteurs qui prennent le temps de côtoyer plus attentivement les Valaisans, qui oserait affirmer à un Evolénard qu’il
ressemble à un habitant de Saint-Martin, à un Saxonain qu’il s’apparente à un Fulliérain ou à un Martignerain qu’il présente les
mêmes traits qu’un habitant de la vallée de Conches ? Personne ne s’y aventurerait car le risque de heurter les fiertés
respectives est élevé. " Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
spécificité d'une identification au "territoire" lui-même et d’un sentiment d’appartenance "physique" (suite)
> la fierté de sa singularité
"J’ai l’impression d’appartenir à une race à part !" Jacques Lathion
"Tout est dit quand il a dit qu'il était valaisan. Il est différent parce qu'il est valaisan" Sylvine Eberlé
"le vignoble valaisan partagé par plus de 23'000 propriétaires constituerait une image identitaire à laquelle les Valaisans
s'identifient et qu'ils souhaitent faire connaître également à l'extérieur du canton. Ce serait une image créée à partir d'une
particularité qui différencie le Valais des autres régions. " Joëlle Schneider, Elisa Domeniconi, www.histoireduvin.ch
" Puisqu’il y a des montagnes, puisqu’il y a des populations dans ce milieu, ces populations doivent avoir des
caractéristiques différentes. " Debarbieux, http://www.aix-mrs.iufm.fr
un droit à l'appartenance assez "fermé" : toujours une très grande importance accordée à la filiation, à
la famille et même simplement au nom
"Il y a les Valaisans et les étrangers (ndlr : l'étranger peut être suisse…)" Fabian Claivaz
"Si l'on croise quelqu’un en Valais il vous demande le nom de votre père : "T'es la fille à qui?". Tout le monde se connaît, le
microcosme social valaisan est très réduit. Sans un nom valaisan en Valais c’est très difficile, y compris pour chercher
un emploi." Sylvine Eberlé
"On a l'impression que l'on ne peut pas entendre un nom étranger: On essaye de vouloir comprendre un nom à
connotation valaisanne. Quand je me présentais « Vaucher », par exemple on comprenait quelque chose comme «Rossier».
Ou alors on constatait que je n’étais pas valaisanne et l'on me demandait alors si j'étais ou non catholique." Anne
Martin
"Le fils continuera à faire paître sa vache sur le terrain qui appartenait à son père…"
"Par exemple, si l'on n'a pas de famille ici, c'est difficile d'élever des enfants par manque de structures d'accueil, à cause
de la solidarité au sein des familles, il n'y a pas eu nécessité de développer une politique familiale…."
"Pour les amis de l’extérieur je suis la « Valaisanne ». Valaisan pour les extérieurs, mais pas valaisan pour les Valaisans" .
Sylvine Eberlé
"Le réseau ne fonctionne pas si l'on n'est pas valaisan (le nom par exemple)"
"Le Genevois qui vient habiter en Valais sera un étranger à la Sage jusqu’à sa mort, y compris son fils" Sylvine Eberlé
"En fin de compte, on ne peut pas devenir valaisan…"
"Selon la coutume ils enivrèrent le messager. (Cette coutume chez nous de renvoyer les gens soûls, on l'a gardée ; forcez-les
à boire, forcez-les à passer sous le joug des ceps!)" Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"Le Valais accepte cette image imposée de l'extérieur qu'on lui présente comme traduisant son identité vraie et profonde.
Rares sont ceux qui s'y opposent (..) On peut par exemple songer aux villageois de Champéry
qui créent l'Association du Vieux-Champéry dont les productions et cortèges en costume ancien
répondent à la soif de pittoresque des touristes." Alain Clavien, www.memo.fr
"Nous allons organiser en folklore même les avalanches." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"Il y a un problème de transmission des bons côtés de l'identité, on a un énorme travail à faire pour éduquer le Valaisan à
connaître ce qu'on a, à sensibiliser à nos richesses" Marie-Claude Morand
"En Suisse alémanique, le cliché habituel du Valaisan représente un paysan au sang chaud
et en révolte permanente qui jette ses tomates au Rhône" Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan
aujourd’hui
"Il y a un réflexe valaisan envers le reste de la Suisse. C’est loin la Suisse !" Jean Bonnard
"Quand on voyage, beaucoup de gens ne savent pas où est le Valais" Anne Martin
Document de travail / CoManaging 410
QUESTIONS D 'EGO / ATTRACTIVITÉ
DONNÉES OBJECTIVES
En 2004, 17.5% de la population valaisanne était étrangère (17.3% en 2000), soit 50'628 résidants (Suisse: 2000 =
20.5 %, 2004 = 22.1%)
Augmentation de la population étrangère de 24% entre 1990 et 2000 contre 6% de la population d'origine Suisse
27.5% de la population étrangère a moins de 20 ans et seulement 5% plus de 65 ans
La population active en Valais représente un taux très inférieur à la moyenne Suisse 46% de la population (CH:
56%); hommes 54.2% (CH: 63%), femmes 37.9% (CH: 48.8%), étrangers 50.5% (CH: 68%)
Taux de chômage inférieur à la moyenne nationale : 2.5% au 31 juillet 2006 contre 3.1% pour la Suisse.
dernière position des cantons suisse en revenu moyen par habitant CHF 36'850.- en 2004, soit le 68% de la
moyenne suisse (CHF 54'496) (Le canton de Bâle-Ville, 1er de liste, enregistre un montant de CHF 107'592.- par
habitant !!!)
3'523 Valaisans touchent l'aide sociale, soit 1.3% de la population alors qu'en Suisse 3% de la population touche
l'aide sociale. Le Valais est en 5ème position, à égalité avec le canton des Grisons. (2004)
3ème croissance de la population 1er exploitation dont la surface cultivée mesure de 0 à 1 hectare (1985)
6ème nbre de personnes par ménages (1980) 1er surface utilisée par les vignes
9ème certificats de maturité délivrés (1989) 3ème superficie totale
9ème dépenses publiques pour l’enseignement, la culture et le 11ème surface agricole utile (1985)
sport (1989) 24ème densité de population
10ème taux de natalité (1989) 26ème surface agricole utile par exploitation (1985)
14ème part des femmes dans les certificats de maturité (1989) 26ème surface agricole utile par exploitation de montagne (1985)
19ème divorce pour 1000 habitants (1989)
Économie Équipements
5ème croissance des personnes employées dans le secteur des 2ème taux de logements vacants (1989)
services (1975 - 1985) 2ème dépense pour les routes cantonales et nationales (1987)
3ème Nombre de nuitées dans l’hôtellerie 3ème voitures de tourisme pour 1000 habitants (1989)
10ème part de l’activité tertiaire pour 1000 habitants (sans 3ème nombre de lits d’hôtels
chômeurs) (1980) 7ème nombre de places de cinéma pour 1000 habitants (1989)
13ème nombre de sociétés anonymes (1990) 16ème nombre d’habitants par médecin (1990)
19ème épargne bancaire (1990) 21ème loyer annuel en francs par logement (1980)
21ème part de l’activité secondaire pour 1000 habitants (sans 23ème nombre d’habitants par point bancaire (1990)
chômeurs) (1980) 23ème moyenne en francs et par étudiant des bourses versées par le canton
26ème indice suisse du revenu des cantons par habitants (1989) (1989)
plaisir à être "entre soi", malgré des querelles de clocher, particulièrement dans le Haut-Valais, et
réflexe défensif commun : esprit régionaliste
"Les Valaisans s’ennuient des Valaisans; dès qu’on est hors Valais on recherche le Valaisan pour aller boire un verre."
Pierre Devanthéry
"On dit des Haut-Valaisans "ils se font la guerre chez eux mais dès qu’ils sortent ils chassent ensemble."..C'est un réflexe
encore plus fort dans le Haut-Valais mais c'est vrai aussi à l'échelle du canton. Lorsqu’à l’extérieur on attaque le Valais, les
Valaisans se défendent, mais dès qu’ils sont à l’intérieur du Canton, ils s’attaquent entre eux." Jean Bonnard
"Dans le Haut-Valais, il ne faut pas parler de fusion entre les villages ou les communes" Frédéric Zuber
"Solidarité avec tout ce qui est valaisan" Alain Barbey
"Une fois que les Valaisans sont hors du canton, ils sont ensemble "cul et chemise" (complicité)." Roland Imboden
"Chaque Valaisan se reconnaît, trinque, se donne une bourrade, un coup de pied de veau dans la poitrine, cligne de
l'œil et sait que le Valais pourrait être le meilleur dans n'importe quoi : le vin, le ski ou la prière. S'il s'applique, s'il se
lance. Quelle fête ; mes parrains ! " Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
> une force d'identité un peu hégémonique : manque de place pour les minorités
"Le Valais est un peu "mangeur" par sa force d'identité, il n'y a pas encore assez de place pour les minorités " Hermann-
Michel Hagmann
"De plus en plus, prise de conscience de la qualité de vie en Valais au niveau des paysages, du climat, on prend
conscience de la richesse du Valais (qualité des contacts humains, des paysages, du climat, des vins, des produits, etc) .
On prend conscience que même en gagnant moins on vit mieux ici. Cela va donc jusqu'à des possibilités de carrière
sacrifiées pour rester ici et profiter" Jean Bonnard
"Les Valaisans sont maintenant fiers de leurs richesses, pas économiques, mais la qualité de vie, le climat, le
territoire, etc" Christine Roduit
"Attention à ce que la fierté ne devienne pas de l'autosatisfaction" Hermann-Michel Hagmann
"Je ne crois pas qu’il y ait d’aspect profondément négatif dans l’identité valaisanne. Nous pourrions tout au plus déplorer
un brin de chauvinisme que l’on ne retrouve pas aussi marqué dans la plupart des autres cantons. Ce n’est tout de
même pas trop grave !" Jean-Bernard Moix
trop grande discrétion sur les performances, les aspects identitaires de la modernité : manque de faire-
savoir des savoir-faire de pointe à l'extérieur, et en interne, blocages ou méconnaissance à propos de la
tradition d'innovation et plus généralement des richesses technologiques
"L'inventeur de la pendule universelle c'est un Valaisan, c'est Pierre de Rivaz!" Marie-Claude Morand
"Des gens comme les Wengers dans l'architecture qui sont des gens ayant quelque chose à apporter, ce sont des gens qui,
sont présents dans de petits cercles, mais sont absents dans l'image culturelle du Valais." Jacques Cordonnier
"Qu'on ait fait des surfs à Saxon, ça me paraît logique, parce que l'on est un pays de montagnes, mais que l'on ait fait des
planches à voiles on n'en parle pas, et dans la vallée de Conches, il y a un gars qui fabriquait des bateaux, on n'en parle
pas!" Bernard Attinger
"On trouve en Valais des entreprises technologiques très intéressantes; on a à Raron une entreprise qui produit des
prothèses qui sont vendues dans le monde entier ; à Viège on a une usine qui fabrique des machines d’emballage pour
toute la Suisse et même à l'extérieur, il y en a comme ça aussi en Bas-Valais." Frédéric Zuber
"On peut prendre l'exemple de l'usine Djeva SA. On ne table jamais sur cette usine de laser pierres fines et tout ça, ils
travaillent pour la NASA, et personne n'en parle jamais. C'est hallucinant le nombre de petites industries très créatives
mais peu acceptées, on dirait que les Valaisans, c'est un peuple allergique à l'industrie." Marie-Claude Morand
"Il y a un manque de connaissances de base énorme du Valais par les Valaisans, et les gens ont du mal à "vendre" ce
qu'ils ne connaissent pas." Christophe Valentini
"Il y a un problème de transmission des bons côtés de l'identité, on a un énorme travail à faire pour éduquer le Valaisan à
connaître ce qu'on a, à sensibiliser à nos richesses, c'est paradoxal par rapport à la fierté d'appartenance qui est forte mais
qui a besoin d'être réalimentée après s'être détournée vers le fabriqué, le folklorique, le réducteur. Mais on constate
une réconciliation entre le Valais moderne et les richesses oubliées." Marie-Claude Morand
paradoxe dans un territoire à la forte identité: l’appropriation passive d’une "image" en forme de clichés
"confortables", construite par et pour le regard extérieur (cf. aussi RAPPORT AVEC LE TEMPS et CULTURE / AFFINITÉS
ET TALENTS ARTISTIQUES)
"On est un peu folklorique et on le cultive un peu, avec un côté un peu démonstratif et caractère bien trempé." Jacques
Lathion
"Le Valais accepte cette image imposée de l'extérieur qu'on lui présente comme traduisant son identité vraie et profonde.
Rares sont ceux qui s'y opposent comme Louis Courthion qui, dans le Confédéré, dénonce l'enjolivement des temps passés.
La plupart des Valaisans reprennent à leur compte ces clichés, avec des motivations diverses pourtant. Certains, dans les
rangs conservateurs notamment, adhèrent totalement à cette représentation qui correspond à leur propre image fantasmée
du canton. D'autres, plus madrés, savant utiliser une représentation dont ils ne sont pas dupes. On peut par exemple songer
aux villageois de Champéry qui créent l'Association du Vieux-Champéry dont les productions et cortèges en costume ancien
répondent à la soif de pittoresque des touristes." Alain Clavien, www.memo.fr
"Nous avons lancé sur le marché un archétype de Valaisan. Nous l'adoptons, nous nous en inspirons. On s'aperçoit à
peine du coupage." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"Le costume est peut-être, au tournant du siècle, l'un des symboles les plus forts que revendiquent les Valaisans (notamment
ceux du Val d'Illiez ct du Val d'Hérens). Pourtant, une fois encore, il s'agit d'une transcription de ce que les citadins ont voulu
voir. (...) Ainsi, le "typique" affiché dans les prospectus définit moins la culture d'une région donnée à une époque
déterminée qu'il ne satisfait les envies d'exotisme du visiteur. (..)
Au-delà d’une identité valaisanne commune, acceptée lorsqu’il s’agit de révéler une image globale du canton au regard
d’un autre situé à l’extérieur, il semble donc que de nouvelles structures identitaires sous-jacentes fourmillent au sein des
Valaisans et se révèlent dès que l’autre se rapproche. Ce processus provient peut-être d’une crainte devant une
globalisation, une assimilation paralysante" Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan
aujourd’hui
"Nous allons organiser en folklore même les avalanches." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
Document de travail / CoManaging 419
QUESTIONS D 'EGO / ATTRACTIVITÉ
paradoxe dans un territoire à la forte identité: l’appropriation passive d’une "image" en forme de clichés
"confortables", construite par et pour le regard extérieur (suite)
> faible "sentiment montagnard" mais "étiquette" de montagnard, et en même temps, affirmation d'un
"caractère" valaisan "formé" par la montagne
"Les racines montagnardes, c'est une forme d'éducation" Vincent Bornet
"Pour l’habitant, la montagne ce n’est jamais ici. La montagne est autre et ailleurs. Les montagnards sont ceux qui habitent
plus haut. Cela s’explique par une vision paysagère. La montagne, je la vois, de façon subjective et relative par rapport au point
depuis lequel j’observe. (…) Pour le scientifique, la perception de la montagne se veut objective, absolue (peu importe l’endroit
depuis lequel j’observe), cartographique, c’est à dire à l’opposé du regard de l’habitant. (…)"La place du montagnard apparaît
en contrepoint comme l’exaltation de la tradition. Il est souvent cantonné dans le statut de porteur de la tradition. Le
montagnard est essentiellement représenté par des images folkloriques. (..) Les montagnards finissent par accepter
l’étiquette qu’on leur a collé et par se définir eux-mêmes comme montagnards. " Debarbieux, http://www.aix-mrs.iufm.fr
" le thème du Peuple des bergers jouit d'une grande faveur, relancé par les fêtes alpestres d' Unspunnen en 1805 et
1808. Le "mythe suisse" créé au XVIIIe s. a eu jusqu'à nos jours un effet publicitaire. " Florian Hitz, Hans Stadler, Anton Schuler,
Fritz Glauser et Quirinus Reichen, www.memoonline.com
"C'est le tourisme qui va modifier en profondeur et en diversité tout le paysage et l'environnement humain des vallées
latérales. Il va "jouer un rôle primordial, écrit Bernard Crettaz, dans la détermination de l'identité montagnarde." Henri
Maître, Mosaïque du pays valaisan
paradoxe dans un territoire à la forte identité: l’appropriation passive d’une "image" en forme de clichés
"confortables", construite par et pour le regard extérieur (suite)
à l'étranger, un territoire pas précisément "situé", exceptés quelques sites symboles, et mal connu, y
compris en tant que "vallée du Rhône"
"Les gens de la Vallée du Rhône dans la partie française ne savent pas que le Rhône prend sa source en Valais; ils
pensent peut-être qu'il part de Genève..." Jean-Marie Grand
"Quant on voyage, beaucoup de gens ne savent pas où est le Valais, Quand quelqu'un ne connaît pas, on dit qu'on
habite à côté de Zermatt, de Crans-Montana (qui ont une notoriété ancienne) ou du Cervin, alors voilà, tout d'un coup ils
situent l'endroit." Anne Martin
"On a du mal à vendre le Valais précisément. Quand il y a un événement à Crans, on vend la Suisse."
"Quand on dit à l'extérieur qu'on fait du vin ou des abricots, ou qu'on est dans la vallée du Rhône, les gens ouvrent
des yeux ronds"
"Personne en France ne sait que le Rhône vient du Valais!"
"Les limites géographiques sont claires, c'est un monde à part cloisonné par la montagne"
Jean-Bernard Rouvinez
"On a un côté insulaire qui a une influence sur le caractère." Jean Bonnard
"La longue vallée est jalonnée de frontières dont la plus marquée est celle des langues :
français en aval, allemand en amont.
Il y en a d’autres : chaque district, voire même chaque commune, représente un monde et soi ;
et ce n’est pas par hasard que le Valais, autrefois véritable fédération,
porte dans ses armoiries les treize étoiles de ses treize districts."
Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
1 Canton
13 districts (14 districts dont deux demi-districts)
"Le découpage politique du Valais se fait traditionnellement en treize districts qui eux-mêmes comptent 160
communes." Anne Michellod encyc
3 régions constitutionnelles: le Bas Valais, le Valais Central et le Haut Valais
3 types d'entité géographique : Plaine, coteaux et vallées latérales, alpages et haute montagne
nombre incalculable de vallées et de vallons dons les 8 plus importantes sont le Val D’Illiez, le Val
d’Entremont, le Val de Bagnes, le Val d’Hérens, Le Val d’Anniviers, Le Mattertal, Le Saastal et le
Lötschental
14 régions touristiques
8 régions socio-économiques : Conches, Brigue, Viège et Loèche, Sierre, Sion, Martigny et le
Chablais
2 quotidiens régionaux, soit un par région linguistique
"Je pense qu’il y a quatre entités unitaires en Valais : Le Chablais (Monthey et St-Maurice), le Bas-Valais (Martigny et
Entremont), Le Centre (Conthey, Sion, Hérens, Sierre) et le Haut-Valais." Jean-Bernard Moix
"Le haut, le bas, le centre" Roland Vergères
> pour les Valaisans, des limites géographiques évidentes, voire théatralisées, mais non
enfermantes
"Le grand cirque du Valais" Laudo Albrecht
"Les limites géographiques sont claires, c'est un monde à part cloisonné par la montagne" Jean-Bernard Rouvinez
"Moi je suis tout à fait d'accord avec le côté fermé et le côté île, mais j'aimerais y ajouter une notion: J'ai le sentiment
que l'on entre en Valais… il y a des portes d'entrée en Valais. On peut se balader dans bien d'autres pays ou par
exemple on ne sait pas quand on rentre en Suisse-allemande, on ne sait pas quand l'on passe de l'Argovie à la
Thurgovie, tandis que là, il y a les colonnes d'Hercule! On rentre en Valais et on est dans un espace clos. Il y a
théâtralisation de l'entrée dans un espace quand même fermé!" Jean-Marie Grand
"On peut quitter Soleure sans s’en apercevoir mais on ne peut pas sortir du Valais sans le vouloir." Jean Bonnard
en même temps, une constellation de petits "mondes en soi" matérialisée par les 13 étoiles du
drapeau
"La longue vallée est jalonnée de frontières dont la plus marquée est celle des langues : français en aval, allemand
en amont. Il y en a d’autres : chaque district, voire même chaque commune, représente un monde et soi ; et ce n’est
pas par hasard que le Valais, autrefois véritable fédération, porte dans ses armoiries les treize étoiles de ses treize
districts. " Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
une "frontière intérieure" qui crée un canton bi-partite, mais sentiment dominant d'une unité du
canton au-delà des clichés et malgré les freins
"Canton bilingue, le Valais compte 276 170 habitants (en décembre 2000). Son chef-lieu est Sion (27 145 habitants). C’est
la Raspille, en amont de Sierre, qui marque la frontière entre le Haut-Valais germanophone et le Valais romand,
francophone." Anne Michellod encyclo
"Le Haut-Valais est la raison pour laquelle il n'existe pas une unité du Valais"
"Le Haut Valais est une minorité dans la minorité." Jean Bonnard
> bilinguisme considéré comme un frein important, en particulier pour monter des projets communs
(cf. RAPPORT AVEC LA LANGUE et CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES)
Communication institutionnelle et officielle (y compris la langue pratiquée pendant des réunions) du gouvernement du
canton à Sion n'est souvent pas exprimée en allemand d'où le sentiment des Haut Valaisans d'être peu considérés..
Le Haut-Valaisan est plus tourné vers l'Allemagne (voir info quotidienne à la télévision et dans les journaux) et le Bas-
Valaisan vers la France.
"Entre le Haut et le Bas Valais, c'est pratiquement un mur en béton. Nous avons un blocage à cause de la langue. Et
les Bas-Valaisans sont considérés comme latins et pas sérieux"
" L'art n'est pas favorisé à cause du problème de bilinguisme qui est une barrière colossale"
une "frontière intérieure" qui crée un canton bi-partite, mais sentiment dominant d'une unité du canton
au-delà des clichés et malgré les freins (suite)
> contestation sur la répartition des financements entre le Haut Valais et le reste du territoire
un "pays dans le pays" : le destin singulier du "moins suisse de tous les cantons"
le "Vieux pays" : un "véritable pays" de montagnards
un destin très mouvementé
une histoire qui a structuré fortement la société valaisanne
visuels
titre
un "pays dans le pays" : le destin singulier du "moins suisse de tous les cantons"
"Conquis par les Romains vers 57, le Valais fit par la suite partie du Royaume de Bourgogne dans le cadre duquel
l'Abbaye de St-Maurice devint un important foyer du christianisme. En 999, il fut légué par le dernier roi de Bourgogne
aux Evêques de Sion qui entrèrent en rivalité avec les comtes de Savoie. Historiquement, il définira les limites de son
territoire suite à de nombreuses guerres opposant le Duché de Savoie et l’Evêché de Sion. Les années 1475 et 1476
verront la défaite des Savoyards et l’établissement des frontières actuelles du Valais. Au XVIIe s., le Valais résista à la
Réforme. Occupé par les Français en 1798, le pays fut érigé en Etat indépendant en 1802, puis rattaché à l'Empire
français de 1810 à 1815 sous le nom de Département du Simplon avant d'entrer dans la Confédération Suisse (1815)."
Guy-Michel Coquoz et Elisabeth Darbellay-Gabioud, www.eye.ch
"Historiquement, le Valais est le moins suisse de tous les cantons"
"Lorsqu'il est confédéré, en 1815, après avoir été tour à tour bourguignon, savoyard, puis Etat indépendant, il avait donc
déjà un long passé, et pas grand chose de communs avec ses voisins helvètes… sinon des racines celtiques" Guide
du Routard
"En même temps la montagne fait penser à la fermeture, vase clos etc.
et moi, quand j'entends montagne, j'entends passage;
historiquement pour le Valais c'est important.
Le cliché de la fermeture nous allons le charrier encore quelques décennies, des années et des années,
bien qu'il y ait un brassage important de la population,que l'on soit un pays d'immigration etc.,
nous sommes mis en contact avec pas mal d'autres voisins."
Hermann-Michel Hagmann
DONNÉES OBJECTIVES
En 2004, 17.5% de la population valaisanne était étrangère (2000=17.3%) soit 50'628 résidants (Suisse:
2004 = 22.1%; 2000 ≈ 20.5 %; 1990 ≈ 18%; 1980 ≈ 15%).
Entre 1997 et 2004, l’évolution moyenne de la population étrangère se monte à +1.51%. La moyenne
pour les années 2002-2004 se monte à +3.4%
La population active étrangère en nette augmentation:
une augmentation de 24% entre 1990 et 2000, contre 6% pour la population d’origine suisse.
pour 62 ressortissants portugais en 1997, on en comptait en 2000 7943, soit un rapport de 1/128; Italiens
1/0.7, Français 1/2.78, Ex-Yougoslavie 1/23, Espagne 1/0.76 Autres 1/3.5
En 2000, la part de ressortissants européens dans la population résidente valaisanne se monte à
15.7%, des Français à 1.4%, des Italiens à 3.3%, des Portugais à 4.5%, des Espagnols à 0.8%, des
ressortissants d’Ex-Yougoslavie à 3.8%, des Africains à 0.6%.
"Jusqu'aux années 70, les Italiens constituaient la majorité des étrangers établis en Valais. En 2000, cette
majorité se partageait entre les ressortissants du Portugal (12’316 personnes, soit 26% de la population
étrangère) et de l’ex-Yougoslavie (10’403 personnes ; 22%)."
Essentiellement 3 Ecoles internationales d’hôtellerie réputées. 1 Ecole internationale de langue
Limitrophe avec 2 pays (France et Italie) et 4 cantons (Uri, Tessin, Berne, Vaud). 640 kilomètres de
frontière (approximativement 400 km de frontière au Sud dont environ le 1/3 avec la France et 2/3 avec
l’Italie et 200 km au Nord)
des affinités de montagnards transfrontalières plus fortes que les relations intercantonales
"On se sent plus proche des gens du Val d'Aoste ou des Chamoniards que des gens du canton de Vaud"
derrière le cliché de fermeture, une terre de passage et même de brassage, de métissage (cf.
ACCESSIBILITÉ)
> dès le moyen âge, des passages aux effets positifs de désenclavement culturel
"Durant tout le Moyen-Age, l'axe qui relie les principaux centres économiques passe par le Grand-Saint-Bernard. La route de
l'Entremont voit alors défiler toutes sortes de gens de conditions sociales et d'origine très différentes; des nobles, courtisans,
pèlerins, militaires, fonctionnaires, marchands… Ces migrations très passagères ne permettent pas des échanges
approfondis, mais contribuent au désenclavement culturel et économique de la région." Jean-Charles Fellay, Lucien
Rosset, Claudine Sauvain, Ils sont partis! L'émigration dans les vallées d'Entremont et du Trient
Pourtant au long de l’histoire, des femmes qui ont travaillé dur comme des hommes
Faible taux d'activité féminine par rapport aux hommes et par rapport à la Suisse
mais, depuis 20 ans,
spectaculaire mouvement de rattrapage et même de dépassement pour le taux et le niveau de formation
faible taux d'activité féminine par rapport aux hommes et par rapport à la Suisse mais, depuis 20 ans, un
spectaculaire mouvement de rattrapage et même de dépassement pour le taux et le niveau de formation
> taux d’activité des femmes très inférieur à des hommes et écart supérieur avec les taux nationaux
• taux d'activité des femmes : 63.5% (CH=70.2) soit inférieur à la moyenne suisse (en 2000)
• taux d'activité des hommes : 85.6% (CH=87.5)
• taux d’activité net VS : 74.6%; CH : 78.9%
> taux de chômage plus élevé chez les femmes, mais variations saisonnières moins grandes que pour les
hommes
• part de la population féminine active au chômage : 3.6% en juillet 2005 (CH=3.9) et 4.1% en décembre (CH=4.0)
• part des hommes : 2.5% en juillet (CH=3.3) et 5.7% en décembre (CH=3.7)
> pourcentage des emplois occupés par des femmes très inférieur à celui des hommes
• 40.5% des emplois occupés par des femmes et seulement 35% en équivalent plein temps
• 59.5% des emplois occupés par des hommes
Document de travail / CoManaging 452
FÉMININ / MASCULIN
faible taux d'activité féminine par rapport aux hommes et par rapport à la Suisse mais, depuis 20 ans, un
spectaculaire mouvement de rattrapage et même de dépassement pour le taux et le niveau de formation
(suite)
> pourcentage de la population féminine des 25-64 ans sans formation post-obligatoire très supérieur à
celui des hommes et écart supaérieur avec le pourcentage national : un héritage du passé (population plus
âgée et pauvreté des familles au milieu du siècle)
• pour les femmes : 39.8% (CH=25%),
• pour les hommes : 20.1% (CH=13.8%)
> depuis 20 ans, particulièrement pour les femmes, spectaculaire mouvement de rattrapage et même de
dépassement par rapport aux moyennes nationales en taux de formation et de maturités gymnasiales (cf.
GÉNÉRATIONS)
Les femmes valaisannes sont aujourd’hui plus nombreuses que les hommes à suivre une formation gymnasiale
> Valaisannes moins opiniatres dans leurs études que les hommes (mais plus que les autres femmes
suisses)
"… Si les femmes sont aujourd’hui plus nombreuses que les hommes à entrer à l’université , elles sont malgré tout encore
moins nombreuses à achever leur formation et obtenir un diplôme universitaire. Cependant, le Valais semble faire
meilleure figure que la Suisse au niveau de la formation universitaire, puisque la différence entre les taux d’entrées et de
diplômes et moins importante, ce qui reflète le fait que les Valaisannes terminent plus souvent leurs études que les
étudiantes suisses." Sarah Jurisch Praz, La situation de l'égalité entre femmes et hommes, comparaison entre la Suisse et le
Valais
Document de travail / CoManaging 453
FÉMININ / MASCULIN
faible taux d'activité féminine par rapport aux hommes et par rapport à la Suisse mais, depuis 20 ans, un
spectaculaire mouvement de rattrapage et même de dépassement pour le taux et le niveau de formation (suite)
> conservatisme des mentalités dans l'univers professionnel : filières de formation "excluantes" pour
les femmes et survivance de conceptions stéréotypées des rôles de l'homme et de la femme,
notamment professionnellement
• certaines filières de formation (sect.primaire) sont exclusivement masculines, ce qui n’est pas le cas au niveau
Suisse
• aucune filière ne se veut exclusivement féminine
• prédominance des femmes dans les secteurs: industrie de l’habillement (95%), services personnels (80%), santé et
activités sociales (75%), commerce de détail (66%) où le taux d’emplois à temps partiel est élevé.
• prédominance des hommes dans les secteurs: enlèvement et traitement des déchets (95%), métallurgie (95%),
industrie du bois (93%), construction (92%), production et distribution d’électricité/gaz/eau
"Le Valais semble subir un clivage entre femmes et hommes un peu plus important dans les formations
professionnelles que la moyenne Suisse. En effet, les stéréotypes liés aux métiers semblent encore marquer fortement
les esprits: un certain nombre de professions comme l’industrie (chimique et du bois notamment), les transports, et même le
bâtiment n’attirent absolument pas les femmes, alors que les hommes semblent bouder uniquement les soins corporels. On
peut se demander quels sont les mécanismes présidant au choix d’un métier. Il est probable que l’aspect culturel, et tous les
stéréotypes qui y sont liés, ne sont pas étrangers au choix de telle ou telle profession. Si tel est le cas, le canton du Valais
semble un peu plus « Stéréotypé » que la Suisse en général." Sarah Jurisch Praz, La situation de l'égalité entre femmes et
hommes, comparaison entre la Suisse et le Valais
"Elles ont percé la coque d'une société deux fois masculine de clercs et de fermiers pauvres." Maurice Chappaz, Portrait
des Valaisans en légende et en vérité
pourtant au long de l’histoire, des femmes "solides" et qui ont travaillé dur comme des hommes
"L’histoire du Valais se lit sur la figure et dans les habits des Valaisannes. Nos anciennes sont encore du Vieux-Pays, filles qui
ont mûri tôt, fatiguées tout de suite par les nombreuses maternités, desséchées et tordues par les travaux d’homme
sur les champs, dans les écuries…" Félix Carruzzo, Les Valaisannes, Treize étoiles, décembre 1962
"Les hommes aiment à être servis. Il suffit de peu pour les contenter, il suffit de peu pour qu'éclate leur mauvaise
humeur." Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
"Une Américaine plaignait une Zermattoise : - Quels instruments pour une femme : la hache, la faux, la pioche ! Et il faut
soigner le bétail, et il faut caresser les champs de seigle. Et les enfants dans les jupes ou dans la hotte. Et pendant ce
temps son homme, le guide, court les glaciers ! (..)
Il subsiste en nous, les garçons, même si nous ne grattons plus la terre mais le papier, ce fond paysan, ce mur de silence. Il
clôturait le foyer. Il nous mettait à l'aise. Il imposait à l'épouse sa grandeur et sa servitude. Nous avons alors ces
Valaisannes à bustes d'évêques, raidies dans leurs châles noirs comme des habits liturgiques. (..)
Peut-être n'est-on pas habitué dans les villages à être cajolé par de tels yeux? Nos femmes ont des regards de statues (..) .
Qu'est-ce qu'une belle femme ? A Kippel (patrie des Tschäggättä, c'est-à-dire des grands masques démoniaques,
gesticuleurs), dans l'église j'ai saisi au vol un éloge. Le gaillard près du bénitier se tordait les moustaches et les faisait crisser en
souriant des deux yeux : il regardait les femmes aux jupes qui dansent grimper à l'orgue. L'escalier craquait. "C'est quand
même la mienne la plus lourde !" conclue-t-il. Telle race, tel style ! Même massives, elles restent très fines, nos filles, nos
colonnes doriques. (..)
Les rudes paysannes des vallées ont été avec douceur et discrétion l'amie de leurs bonshommes, douloureuses et
gaies, infaillibles soutiens. Il me faut bien commencer par célébrer celles qui, dans notre histoire, apparaissent comme n'en
ayant pas. Ni histoire, ni chronique. Elles sont les servantes, les femmes d'ombre, les cruches de silence. (..)
– Sans nos femmes nous ne pesons pas plus qu'une feuille de papier à cigarette, conclut l'aubergiste de "La petite
Gentiane". Nos femmes, nos prêtres. Sans elles, sans eux !" Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en
vérité
pourtant au long de l’histoire, des femmes "solides" et qui ont travaillé dur comme des hommes (suite)
"Pas des lingères, mais des guerrières ces femmes de l'Alpe, habituées, dressées aux sports paysans, aux outils. Elles
ressemblaient quasiment à de jeunes recrues pleines de pudeur. Elles avaient des joues de gelée d'aurore, des yeux de
quartz bleu ou de très noire douceur. Elles ne savaient aussi bien que les autres ni chanter ni danser, mais marcher. Leur
pas lent, montagnard, avait une ligne de majesté et elles se taisaient sans coquetterie. Oui, elles n'avaient ni le piquant
des Cannoises ni la fougue à la danse des Savoyardes, et elles ne surpassaient pas en beauté pure les nobles couturières et
ouvrières d'Arles et d'Avignon, les filles dont les sculpteurs disent : "soulevez la chemise, c'est du marbre", qui étaient
extraordinaires dans leurs robes de cendre d'argent, de velours fané. Je tombais en arrêt, je fixais leurs chignons noirs et
leurs long cous blancs, elles avaient des ports de tête comme n'osent pas en avoir les reines. Mais chez nous, tout était dit
par une certaine puissance et une certaine transparence. (..)
Avec les Valaisannes vous reveniez aux sources. Vous passiez de l'impératrice provençale à la vierge primitive, celle
dont la qualité de vie renferme tout sans dissocier : la sexualité, la prière, l'énergie, l'esthétique. A peu près, beauté
pure d'une part, et santé pure d'autre part. quels étaient leurs traits, leurs types à ces femelles comme on dit en patois?
C'étaient la petite chevrette des rochers à tresses noires ; l'élancée, la robuste biche à chevelure blonde et aux yeux bruns,
contraste magnifié encore par une peau dorée ; celles-là et celles-ci qui sont bâties comme des tours, lentes, paisibles avec
une couronne en guise de coiffe. Je montais à la trace de nos vallées en les observant." Maurice Chappaz, Portrait des
Valaisans en légende et en vérité
symbolique féminine du paysage à l'échelle cantonale : sillon rhodanien entre les deux massifs
montagneux, traversé de part en part par l'eau…
"Les jeunes retraités affluent en Valais. Le canton est le seul de Suisse romande
à avoir connu ces dernières années une croissance positive des classes d'âge de 50 à 64 ans. (..)
Le Valais n'a jamais aussi bien porté son nom de Vieux Pays. Il s'impose comme la Floride de la Suisse."
François Mutter, Microclimat, fiscalité, coût de la vie: le Valais se profile comme la Floride de la Suisse in Le Temps, Jeudi 11 novembre 2004 site
http://switzerland.isyours.com
"le Valais a été touché de plein fouet par la crise des années 90, qui,
outre des dégâts sur le plan économique, est venue bouleverser l’organisation sociale.
Autre facteur de changement, le nombre croissant de divorces et de remariages
donnent à la famille valaisanne un visage nouveau, différent du clan traditionnel,
où plusieurs générations partageaient le même toit." Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
durant tout le XXème siècle, forte croissance démographique : une véritable révolution démographique
aujourd'hui pourcentage de familles sans enfant inférieur à la moyenne et taille moyenne des ménages
légèrement supérieure aux moyennes suisses
structure de la population valaisanne proche de la structure de la population suisse excepté le pourcentage
des - de 20 ans supérieur et le pourcentage des + de 60 ans inférieur aux moyennes nationales
taux de mortalité légèrement inférieur à la moyenne suisse
néanmoins population en voie de vieillissement
> forte attractivité du "Vieux pays" auprès des seniors …
aujourd'hui, profondes modifications et affaiblissement de la structure traditionnelle du clan familial
niveau de formation inférieur à la moyenne suisse
aucun établissement universitaire faisant partie du réseau universitaire national
de nombreux jeunes Valaisans disposant d'une formation supérieure ne s’établissent pas dans leur canton
pour des raisons professionnelles
mais depuis 20 ans, spectaculaire augmentation du taux de population en formation et du niveau de
formation : taux de maturité gymnasial supérieurs aux moyennes nationales
durant tout le XXème siècle, forte croissance démographique : une véritable révolution démographique
"on peut relever la forte croissance démographique qui marque le canton, la population ayant presque triplé (entre 1850 et
1980), passant de 81'559 à 218'707 habitants" Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace régional
> depuis les années 30 : population valaisanne doublée
> de 1990 à 2000 : augmentation de +9% (22'582 habitants)
> en 2000 : 272’399 habitants
28% dans le Haut-Valais (76’625 hab)
39% en Valais-Central (106’134 hab)
33% dans le Bas-Valais (89'640 hab)
pourcentage de familles sans enfant inférieur à la moyenne et taille moyenne des ménages légèrement
supérieure aux moyennes suisses
> 40% des ménages familiaux (Suisse : 45.1 %) et 24.4 % des ménages familiaux ne comptent qu’1enfant
(Suisse : 22.3 %)
> taille moyenne d’un ménage valaisan : 2.4 personnes (Suisse : 2.2)
• ménages privés : 2.40 (CH : 2.24),
• ménages familiaux : 3.73 (CH : 2.97)
• ménages non familiaux : 2.23 (CH : 2.21)
> taux net de reproduction est de 0.65% (l’indicateur conjoncturel de fécondité pour la Suisse a baissé
à 1.42, en 2004)
• en 1900 en moyenne, + de 5 naissances au cours de leur vie féconde de mères mariées
• en 1986, nombre moyen d’enfants nés du mariage : 1.79 (même chiffre que pour la Suisse)
> tendance nette à la dénatalité et donc renouvellement de moins en moins assuré de sa population
(rétrécissement de la base de la pyramide des âges)
> moyenne d'âge de la population valaisanne en augmentation : environ 40 ans (plus ou moins 37 ans
en 1980 !)
> d’ici quelques années, les personnes âgées de 65 ans et + vont former plus du cinquième de la
population et surpasser le nombre de personnes de moins de 20 ans (d’après les estimations réalisées par l’OFS) : en
2025, sur un total de près de 300'000 résidents, environ 68'000 Valaisans auront 65 ans ou plus, et parmi eux 18’000 auront
80 ans et plus
> augmentation du nombre de personnes vivant seules mais inférieur à la moyenne suisse : près de 12%
(Suisse : 15%)
> augmentation des ménages monoparentaux et des couples sans enfant.
Document de travail / CoManaging 463
GÉNÉRATIONS
de nombreux jeunes Valaisans disposant d'une formation supérieure ne s’établissent pas dans leur
canton pour des raisons professionnelles
"Quand on travaille dans le canton, on doit travailler d'un côté comme de l'autre
et il y a très, très peu de différences, il faudrait simplement qu'il y ait ce passage de la langue.
Je trouve la frontière petite; on donne des cours haut-valaisans, bas-valaisans,
on les met souvent ensemble et elle est petite la barrière."
Christophe Valentini
deux langues officielles, le français et l'allemand : au-delà des clichés et des postures, le
bilinguisme, une des rares différences objectives entre Hauts et Bas Valaisans, "populations
entremêlées"
langue française très majoritaire
le valaisan, encore utilisé dans certains villages
le franco-provençal toujours parlé dans le canton
seule "région-pays" où se rencontre le cœur des langues européennes des Alpes
rayonnement extra-cantonal de la littérature francophone ; plus grande discrétion de la littérature
germanophone
deux langues officielles, le français et l'allemand : au-delà des clichés et des postures, le bilinguisme,
une des rares différences indiscutables entre Hauts et Bas Valaisans, "populations entremêlées" (cf.
COMPLEXITÉ / UNITÉ)
"frontière linguistique" définie par la Raspille, rivière en amont de la ville de Sierre
"Il y a un barrage vis-à-vis de la langue, mais surtout des dialectes. Il y a un certain blocage psychologique des deux
côtés." Jean Bonnard
"Les langues déterminent de plus en plus la relation entre les parties du canton "
"Quand on travaille dans le canton, on doit travailler d'un côté comme de l'autre et je trouve qu' il y a très, très peu de
différences, il faudrait simplement qu'il y ait ce passage de la langue. Moi je trouve la frontière petite; on donne des
cours haut-valaisans, bas-valaisans, on les met souvent ensemble et elle est petite la barrière." Christophe Valentini
" Le Valais, à l’instar des cantons de Fribourg et de Berne est bilingue. C’est la Raspille, à la hauteur de Sierre qui sert
de frontière entre le Haut-Valais germanophone et le Bas francophone. Selon le recensement de 1990, près de 60% de
la population résidente est de langue maternelle française, contre 30% de germanophones. Les 10% restants sont
d’autres langues. " Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
"Depuis des siècles, les populations de langue française et de langue allemande sont entremêlées en Valais : un
modèle de la façon dont deux cultures peuvent vivre ensemble dans un territoire réduit. Même le sport réunit ces
populations de langues différentes. Citons par exemple la " Patrouille des Glaciers ", une course extraordinaire qui
consiste à relier Zermatt à Verbier à skis. " Michel Clavien, www.vs.ch/press
le valaisan, encore utilisé dans certains villages, à l'image d'Évolène, Savièse ou de Nendaz.
un ensemble de dialectes de la famille arpitane (ou francoprovençale) parlés dans la partie romande du canton du Valais
(Suisse), proche du Valdôtain. Dans le bas-Valais, les patois chablaisiens se rapprochent de l'arpitan savoyard.
"Le dialecte des Valaisans crée des liens" Frédéric Zuber
"J'ai accroché le fil populaire. Je n'ai pas eu peur d'être trivial. Car j'ai macéré dans le patois, ses grosses astuces et sa
saveur sans détour. L'animalité – même au niveau de la langue – doit-elle demander pardon à l'intellectualité? Je n'en suis
pas toujours sûr. Franc, comme la Bible et comme Rabelais, ou comme Freud? (..)
Dans le parler valaisan toute la nature prenait vie, dans le français de la bourgeoisie et de l'administration on
cachait les choses, on mettait nos âmes sous cellophane, elles y sont restées. (..)
Nous passions du patois au français, du roman au romand. Le régent nous enseignait à jurer : merle pour merde, et
dans la classe des filles la maîtresse relançait indéfiniment le syllabaire." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en
légende et en vérité
"La-bas, le Rhône naît du glacier : voilà d'abord son origine;(..)
Je regarde tout le temps le Rhône.
Ici à présent est son berceau : je regarde bouger le berceau, avec ses rives en bordure. (..)
La Savoie à ta gauche, le Pays de Vaud à ta droite (..)
Pays doux et grands, pays bien de toi, et dignes de toi. (..)
Cette double rive par les bouts se joint, formant l'ovale du berceau, et c'est une seul rive. (..)
Langue d'oc, langue d'oc, tu restes fidèle à ce cours, et un chapelet de patois est le long de ce cours égrené, avec
des grains de même bois, quoique de nuances différentes, et ici est notre nuance. (..)
parlant ta langue, ô Rhône, pour te dire, disant les hommes, disant les choses, disant les productions"
C.F. Ramuz, Chant de notre Rhône
"Le Valaisan quand il travaille, il travaille! Quand il fait la fête, il fait la fête!" Pierre Devanthéry
"Le Valais actuel se voit tiraillé entre un désir de modernité et les restes de tradition.
Dans ce contexte, son identité traverse une période difficile :
Les défenseurs de la modernité, de l’ouverture, ne se retrouvent pas dans ces restes de tradition
tandis que les tenants des coutumes ancestrales craignent de ne plus reconnaître le Valais,
qui les a bercés pendant leur enfance et qu’ils aiment tant "
Christelle Carrier, autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
"le respect de l'héritage, le respect de la génération avant nous, du travail qu'ils ont fait. " Joëlle Schneider, Elisa Domeniconi,
www.histoireduvin.ch
Document de travail / CoManaging 471
RAPPORT AVEC LE TEMPS
savoir prendre le temps de la fête comme du travail : la manifestation d'un tempérament à la fois
hédoniste et entier qui s'investit à fond dans l'instant vécu, dans le présent
> respect du temps de la tache à accomplir : un héritage de la culture agricole
tiraillements entre poids très important du passé et capacité d'adaptation et d'innovation
> attachement vrai à l'histoire, aux traditions …. malgré leur "folklorisation"
> mythe du paradis perdu et peur de la perte de l'identité : pour certains Valaisans, tentation du refus de la
modernité et de nostalgie du "Valais d'avant"
> tendance conservatrice, plus marquée dans le Haut-Valais
> construction d’une "imagerie folklorisée", identité touristique passéiste et figée qui occulte la contemporanéité
du Valais et a fortiori sa capacité à se tourner vers l'avenir
> respect particulier de la notion d’héritage : la charge affective du passé dans la transmission, particulièrement
en ce qui concerne la terre, et particulièrement la vigne
> hors du "temps corrupteur" jusqu'à l'arrivée du tourisme : une dimension îlienne protectrice
> capacité à prendre les tournants de la modernité et talent d'innovation
dimension d’éternité, d’immuabilité inhérentes à l'imaginaire de la montagne
Document de travail / CoManaging 472
RAPPORT AVEC LE TEMPS
Tiraillements de temporalités
entre vrai respect des traditions et de "l'héritage",
re-création identitaire passéiste, tentation nostalgique
et capacité à prendre les tournants de la modernité et à innover
savoir prendre le temps de la fête comme du travail : la manifestation d'un tempérament à la fois
hédoniste et entier qui s'investit à fond dans l'instant vécu, dans le présent
"On veut avoir le temps" Sylvine Eberlé
"Pas de stress, on A le temps et on PREND le temps". Christine Roduit
"Le Valaisan quant il travaille, il travaille! Quand il fait la fête, il fait la fête!" Pierre Devanthéry
> respect du temps de la tache à accomplir : un héritage de la culture agricole
"Dans l'agriculture, on "ne compte pas ses heures". Le faire serait immanquablement perçu comme un désintérêt, un
désinvestissement, une grave négligence. " Forney, www.histoireduvin.ch
tiraillements entre poids important du passé et capacité d'adaptation et d'innovation
"Un pays qui combine une ultra modernité avec une ultra tradition" Bernard Crettaz
"Le Valais actuel se voit tiraillé entre un désir de modernité et les restes de tradition. Dans ce contexte, son identité
traverse une période difficile : Les défenseurs de la modernité, de l’ouverture, ne se retrouvent pas dans ces restes de tradition
tandis que les tenants des coutumes ancestrales craignent de ne plus reconnaître le Valais, qui les a bercés pendant leur
enfance et qu’ils aiment tant (…) " Christelle Carrier, autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
"Faire le portrait de la société valaisanne d’aujourd’hui n’est pas si simple : il faut à la fois tenir compte des traditions
séculaires et des survivances d’un mode de vie ancien et des aspirations nouvelles des Valaisannes et des Valaisans
qui, à l’ère de la mondialisation, font partie intégrante de la société de consommation. La cohabitation entre ces deux
éléments se fait parfois dans la douleur et peut donner l’impression d’un dédoublement. Les jeunes filles quittent leur jeans
pour enfiler une robe de laine noire et un tablier brodé, le temps d’une fête folklorique et le patois, langue maternelle, il y a deux
générations encore, figure dans la liste des cours de langues des Universités populaires, aux côtés de l’anglais et de l’allemand.
Schizophrène le Valais ? Ni plus ni moins que les autres régions fortement typées par le passé et qui se coulent dans le moule
uniforme de la société européenne du XXème siècle. " Anne Michellod, www.vs.ch
"Un Valais de l’inquiétude, un Valais qui ne joue pas, un Valais qui se console de la modernité en mettant un pied dans la
tradition, un Valais de l’angoisse ." Bernard Crettaz
"Le Valais va en place dans le monde moderne, les prêtres et les souvenirs accompagnent le petit chenapan." Maurice
Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
Document de travail / CoManaging 476
RAPPORT AVEC LE TEMPS
> mythe du paradis perdu et peur de la perte de l'identité : pour certains Valaisans, tentation du refus de
la modernité et de nostalgie du "Valais d'avant"
Avec les changements sociétaux consécutifs de l'arrivée de la modernité, l'affaiblissement, voire la disparition, des
activités et des modes de vie traditionnels, pour certains apparition d'un sentiment de banalisation, voire de perte de l'identité.
Exemple paroxysmique avec Maurice Chappaz qui n'a eu de cesse d'invoquer et de décrire comme un paradis perdu la
paysannerie de son enfance en Valais
"J'aurais voulu être un paysan plutôt qu'un lettré." (..) "J'ai le sentiment d'avoir connu un miracle, et peut-être n'aurais-je
pu le voir, ce miracle, si sa disparition n'en faisait pas partie. Cela le rendait visible et, pour en témoigner, il fallait être un passant,
pas tout à fait dedans et jeté dehors en même temps. Ce qui m'est arrivé." Maurice Chappaz, Valais-Tibet, Icône des paysans de
montagne, Editions Le Cadratin
"Or les villages qui se sont endormis me font signe. Ils ne sont pas morts, ils sont seulement endormis, déclare le Seigneur. Or
malgré le progrès, malgré mon refus de regretter quoi que ce soit, ils surgissent, ils se réveillent en moi. Oui je les ai
connus dans l'enfance, oui l'acidité du jeûne (car il arrivait que eussent faim) ne m'a pas écorché" Maurice Chappaz, Portrait
des Valaisans en légende et en vérité
Document de travail / CoManaging 477
RAPPORT AVEC LE TEMPS
tiraillements entre poids important du passé et capacité d'adaptation et d'innovation (suite)
> mythe du paradis perdu et peur de la perte de l'identité : pour certains Valaisans, tentation du refus de la
modernité et de nostalgie du "Valais d'avant" (suite)
"Selon le poète [Maurice Chappaz], "l'origine des origines ce sont les paysans de montagne". Une civilisation hors de
l'Histoire, où l'on touche encore "aux bois de l'Arche", qui a pu "s'incarner et s'immobiliser passé mille ans". Les bisses
sont l'oeuvre d'art, par excellence collective, de cette société autarcique où le troc aurait remplacé l'argent et la spéculation;
société close aussi, régie par des valeurs immuables. Chappaz n'ignore pas que cette civilisation de la "survie" était celle
aussi des famines et du travail sans fin. Mais selon lui, l'homme y trouvait encore un sens à la vie, définitivement perdu dans la
modernité capitaliste.
"Ces saisons rythmaient bien le temps qui s’écoulait. Celui-ci s’écoulait d’ailleurs moins vite qu’aujourd’hui. On savait laisser le
temps au temps, comme disent les paysagistes, et c’est précisément ce que je vous souhaite aujourd’hui: de trouver suffisamment
le temps d’apprécier et de goûter les charmes de ces paysages " François Mudry, Payssage, un peu des peintres de Savièse dans
les collections municipales
"C'était le temps (il faut y revenir) où on avait encore des vacances de vendanges (on n'en a plus maintenant). (..) Celles des
fleurs, celle des fruits, celle de quand on sème, celle de quand on récolte. Le pays venait nous appeler jusque parmi nos livres,
avec sa vie à lui, et aux vendanges de Virgile nous invitait à comparer les siennes. Je suis ainsi parti, docile à son appel, ayant
connu la brusque intrusion des choses parmi nos différentes "matières d'enseignement", une règle vécue parmi les règles
écrites." C.F. Ramuz, Vendanges
> tendance conservatrice, plus marquée dans le Haut-Valais
mise en lumière par le résultat de votations des dernières années :
• pour l'acquisition de la nationalité par les étrangers de la 3ème génération : Bas-Valais 51,4% de oui ; Valais central 51,1 % de
oui ; Haut-Valais 34,4% de oui
• pour la retraite dès 62 ans, tant pour les femmes que pour les hommes : Bas-Valais 56,6% de oui ; Valais central 52,8 % de
oui ; Haut-Valais 43,% de oui
• pour la révision du régime des allocations familiales : Bas-Valais 62,1% de oui ; Valais central 62,7 % de oui ; Haut-Valais
48,8% de oui
"Ce conservatisme a probablement un lien avec la place prépondérante occupée par la religion, jusqu’aux dernières
décennies du siècle passé tout au moins." Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
Document de travail / CoManaging 478
RAPPORT AVEC LE TEMPS
> construction d’une "imagerie folklorisée", identité touristique passéiste et figée qui occulte la
contemporanéité du Valais et a fortiori sa capacité à se tourner vers l'avenir (cf. aussi QUESTIONS D'EGO et
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES)
"Ça répond à une demande du marché, parce que la demande était forte sur les aspects traditionnels." Vincent Bornet
"L'image culturelle, c'est la tradition, on batit encore là-dessus, alors que le Valais aujourd'hui, c'est l'innovation et
l'ouverture et on a des tas de choses à montrer. Le Valais du savoir est très peu utilisé comme image aussi dans le tourisme;
l'image que l'on véhicule du canton est trop marquée par la tradition." Jacques Cordonnier
"Aujourd’hui, on veut nous faire croire que l'on n'a pas évolué depuis les Romains, ce qui est faux. C'est comme si la
capacité d'invention du Valaisan n'existe pas. On loue son ingéniosité pour construire les bisses, la répétition du geste
ancestral, et ça s'arrête là alors que le Valaisan est très ingénieux. On a ce côté de modernité, d'imaginaire,
d'entrepreneur. Aujourd'hui le développement se fait en plaine, mais tout le caractère de la plaine n'est pas pris en
considération avec les valeurs de développement, de mobilité, d'urbanité. Ce qui est important et qui commence à
émerger dans la société valaisanne, ce sont ces valeurs de communication et d'ouverture avec le monde.Mais ces
valeurs là, qui existent aujourd'hui, ne sont pas reconnues dans les valeurs que l'on exporte." Marie-Claude Morand
" Le Valais actuel se voit tiraillé entre un désir de modernité et les restes de tradition. Dans ce contexte, son identité
traverse une période difficile : Les défenseurs de la modernité, de l’ouverture, ne se retrouvent pas dans ces restes de
tradition tandis que les tenants des coutumes ancestrales craignent de ne plus reconnaître le Valais, qui les a bercés
pendant leur enfance et qu’ils aiment tant (…) " Christelle Carrier, Autour de l’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
"Une image passéiste. Or, c'est [aux alentours de 1900] que les élites intellectuelles suisses se forgent et imposent une
image passéiste du Valais. (..) Ces clichés vont se renforcer pendant l'entre-deux-guerres alors même que le canton
continue sa modernisation, et, malgré les réappropriations parfois malicieuses par les populations locales, ils finissent par
former un carcan dont il sera difficile de se libérer plus tard. " Alain Clavien, www.memo.fr
> construction d’une "imagerie folklorisée", identité touristique passéiste et figée qui occulte la
contemporanéité du Valais et a fortiori sa capacité à se tourner vers l'avenir (suite)
"Le paradoxe de la "découverte des Alpes" consiste dans la volonté de renouer avec une nature et une vieille civilisation
intacte, au moment où, par l'effet même de cette découverte, les Alpes "naturelles et humaines" se modernisent
inexorablement" Bernard Crettaz, cité par Christelle Carrier, Autour du Concept d'identité... Que signifie être Valaisan
aujourd'hui ?
"Un premier groupe veut se débarrasser d’un Valais montré artificiellement sous un jour primitif et exotique, image que
les étrangers ont forgée depuis deux siècles ; le deuxième groupe est moins " extrémiste " : il ne rejette pas tous ces
clichés et veut renforcer caractéristiques qui sont considérées comme spécifiques du Valais. Le courant traditionaliste, quant
à lui, se veut le défenseur de l’intégrité culturelle du Valais et cherche à renforcer toutes les images identitaires pour
sauver l’originalité valaisanne." Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
> hors du "temps corrupteur" jusqu'à l'arrivée du tourisme : la dimension îlienne protectrice
"Il y a 100-150 ans, quand on entrait dans les vallées, on entrait dans le moyen âge. Il y a eu un passage brutal à la
modernité avec le tourisme. Ça a été la révolution culturelle du Valais."
"Le Valaisan apparaît même comme un être supérieur au citadin, vivant dans un monde à part, conservé hors du temps
corrupteur." Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
"Le Valais avec ses montagnes blanches, le Valais, cet aérolithe tombé dans le présent. Forclos à toutes idées
modernes, dans l'impossibilité de comparaître, d'être cité dans l'histoire, silencieux, goîtreux, imbécile, misérable avec
des douceurs et c'était peut-être ça sa spiritualité et je l'aimais tel quel. Pourquoi ? Parce que son ignorance me convenait, son
dédain du monde, de la réalité. (..)
Le tourisme avait cent ans. Ah ! Pendant si longtemps le Valais a été une île et une Bible. Ouvrez, ouvrez ; arrivez la
foule !" Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
Document de travail / CoManaging 480
RAPPORT AVEC LE TEMPS
> respect particulier de la notion d’héritage : la charge affective du passé dans la transmission,
particulièrement en ce qui concerne la terre, et particulièrement la vigne
"A la base de notre anarchie , il y a la propriété" Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
" il existe une manière particulière de parler de la vigne, de concevoir le rapport entre le Valaisan et sa vigne. cette manière
de parler et ces conceptions sont plus marquées lorsqu'il est question d'une vigne héritée. " Joëlle Schneider, Elisa
Domeniconi, www.histoireduvin.ch
" Le Valais actuel se voit tiraillé entre un désir de modernité et les restes de tradition. Dans ce contexte, son identité traverse
une période difficile : Les défenseurs de la modernité, de l’ouverture, ne se retrouvent pas dans ces restes de tradition tandis
que les tenants des coutumes ancestrales craignent de ne plus reconnaître le Valais, qui les a bercés pendant leur
enfance et qu’ils aiment tant (…) " Christelle Carrier, Autour de l’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
"C'est le respect de l'héritage, le respect de la génération avant nous, du travail qu'ils ont fait. " Joëlle Schneider, Elisa
Domeniconi, www.histoireduvin.ch
" Ainsi, la terre, les vignobles qui sont les lieux de rendez-vous des générations défuntes et vivantes, représentent aux yeux
de certains vignerons une forme de patrimoine. Et, " la plus haute vertu du patrimoine n'est pas de nous rappeler notre
différence ou notre condition mortelle mais de nous inscrire dans un territoire et un temps, qui sont pour tous ; ceux d'hier et
d'aujourd'hui. " Béghain, www.histoireduvin.ch
"Les paysans étaient grands. Si j'avais pu j'en aurait été un. Mais c'est le seul métier qui ne s'apprend pas, qui exige une
naissance de vingt ans. Et même il ne faut pas s'instruire pour rester paysans. C'est de la prêtrise modeste, des gens qui
créent de l'existence. Aujourd'hui les villages sans argent sont enterrés. Seule la vigne subsiste aussi forte chez nous que
l'industrie, aussi commerciale que mystique. Par elle je puis croire à la campagne. Avec elle, en elle, j'accomplis mon
voyage." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
> respect particulier de la notion d’héritage : la charge affective du passé dans la transmission,
particulièrement en ce qui concerne la terre, et particulièrement la vigne (suite)
• pas d'impôt sur les successions
"François Micheloud (..) vend aux étrangers la suisse "clé en main". Originaire du vieux pays, il reconnaît que le Valais est
un bon produit : "[Le Valais] est moins pointilleux que d'autres cantons pour accorder un forfait [fiscal], en plus, il ne connaît
pas l'impôt sur les successions. (..) d'une part, le canton du Valais applique la loi fédérale sans faire d'excès de zèle,
d'autre part, l'immobilier étant plus abordable dans le canton du Valais qu'il ne l'est dans le canton de Genève, inévitablement
l'impôt à forfait, basé sur l'immobilier, devient plus intéressant." site http://switzerland.isyours.com
> capacité à prendre les tournants de la modernité et talent d'innovation (cf. PROFIL ÉCONOMIQUE) mais
manque d'esprit visionnaire
"Peu visionnaires, davantage réalisateurs ?"
"le mythe d'une société immuable et économiquement pure ne résiste guère. Un exemple : après la Peste noire de
1348, selon les auteurs des Bisses du Valais (Monographic, Sierre 2000), les bisses témoignent de la mainmise des
bourgeoisies sur l'eau. Une telle réorganisation de l'économie locale ouvre la voie à une différenciation sociale accrue, d'où
naîtra, au détriment de la céréale, l'alpage affermé spécialisé dans la production fromagère. Le commerce en fera son affaire.
Si belle que soit l'image du poète, de Virgile à Chappaz, il n'est pas de société sans histoire." Jérôme Meizoz, Le Temps, 9
septembre 2000
"Les Valaisans sont des gens très sportifs, ils se donnent à fond aussi dans ce domaine-là"
"Le caractère valaisan, c'est la ténacité et la capacité à relever des défis, même pharaoniques,
par exemple l'endiguement du Rhône" Grégoire Jirillo
"Une composante forte du caractère valaisan, c'est la ténacité forgée par le climat et la dureté de la vie"
Jean-Bernard Rouvinez
" Le Valaisan a de la persévérance : si un projet n'aboutit pas, il va rebondir sur autre chose" Pierre Devanthéry
Document de travail / CoManaging 483
ÉNERGIE, ÉQUILIBRE
tranquillité puisée et " ressourcée " dans l’attachement à la terre et à ses valeurs :
influence positive, apaisante et intense à la fois, de la forte dimension de "nature"
> la preuve par le niveau de sécurité
> et le sens de l'accueil …
équilibre parfait entre sérénité et vitalité …qui permet de supporter les déséquilibres
une énergie latente, presque " incontrôlable " quand elle est libérée
ténacité quasiment identitaire : une force opiniâtre, persévérante héritée du combat contre
un environnement difficile
> capacité à relever tous les défis et à rebondir
> engagement et efficacité dans le travail
> détermination et même esprit de combativité mais sans agressivité
vitalité extravertie, voire débordements, caractéristique d’un tempérament latin
importante pratique et tempérament sportifs
tranquillité puisée et " ressourcée " dans l’attachement à la terre et à ses valeurs : influence positive,
apaisante et intense à la fois, de la forte dimension de "nature"
"Et [le Valaisan] serait bien instable s'il n'était un naïf de souche saine, brutalement simple, attaché à sa terre comme au vrai
morceau de paradis, fidèle à ses arbres, à ses forces bovines, à ses amis." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en
légende et en vérité
"la nature, (…) sa beauté dénudée, explosant de joie, tandis qu’un feu d’artifice intérieur vous invite à la contemplation. (..)
Dans un environnement majestueux, harmonieusement dépouillé, un ravissement des sens, synonyme de paix. (…) Vous
emplir les yeux d’une présence naturelle animée et apaisante " Roland Puippe, L’été suggéré, le Valais au fil de l’eau,
supplément du Nouvelliste 7 juillet 2000
"Les propriétaires sont attachés à leur terre par un lien affectif. " (..) Du côté des amateurs, le travail de la vigne est ressenti
comme une fuite de la frénésie urbaine ou du stress de son travail ; un moment de détente en marge du lieu professionnel,
où l'on évacue les tensions. Ainsi, travailler à la vigne, c'est aussi oeuvrer en plein air et se ressourcer au contact de la
nature. En outre, cette activité est une occasion pour les personnes d'être ensemble et de partager des bons moments. " Joëlle
Schneider, Elisa Domeniconi, www.histoireduvin.ch
"Dans cette cathédrale de la Nature, le bonheur intérieur et la plénitude de l'esprit s'imposent comme des certitudes. (..)
On se laisse envahir par un sentiment de plénitude et on ressent un profond bien-être intérieur. Si par hasard, une
rencontre animalière vient encore égayer notre balade en montagne, elle laisse alors dans notre coeur un souvenir ineffaçable."
Roland Clerc, www.faune-valais.ch
"la douceur des paysages (..) La noble grandeur et la rayonnante sérénité qui émanent des coteaux saviésans (Maurice
Jean-Petit-Matile) (..)
"l’émergence d’un calme serein, qui n’exclut pas la force " Charles André Meyer, payssage, un peu des peintres de Savièse
dans les collections municipales
tranquillité puisée et " ressourcée " dans l’attachement à la terre et à ses valeurs : influence positive,
apaisante et intense à la fois, de la forte dimension de "nature" (suite)
> et le sens de l'accueil …
"Si tu es en symbiose avec ton environnement, tu peux être accueillant… les Valaisans sont en symbiose avec leur
environnement" Laudo Albrecht
une énergie latente, presque " incontrôlable " quand elle est libérée
" Ah ! Quand ce pays se met en marche !... Il a ses hésitations, ses tâtonnements, ses doutes, ses peurs secrètes devant les
décisions à prendre, ses " complexes " comme on dit. Il a été durement frappé par un conservatisme extrême, par la routine et les
impossibilités d’évolution. Mais une fois en marche, allez donc suivre ses bonds prodigieux… Tant d’énergies secrètes et
intactes surgissent soudain à la surface et qu’il serait difficile à museler. En dix ans, on rattrape cinquante ans d’inertie.
En dis ans, on secoue la poussière des habitudes crasseuses, des siècles improductifs. On se sent une âme si
terriblement jeune, soudain, mise en si grand appétence de rénovation, que parfois on se demande si tant d’ardeur ne risquera
pas de provoquer la cassure et le déséquilibre. " Jean Follonier, pays en marche, Treize étoiles, février 1963
" Ces garçons de la montagne avaient en eux de grandes forces latentes (…) ils réussissaient parce qu’ils avaient de la
volonté à revendre. " Maurice Zermatten, la Symphonie Valaisanne
une ténacité quasiment identitaire : une force opiniâtre, persévérante héritée du combat contre un
environnement difficile (suite)
> détermination et même, esprit de combativité mais sans agressivité
"un esprit combatif mais bon enfant"
"La mentalité valaisanne est déterminée et solidaire" Marie-Claude Morand
" Il y a les réunions de familles, les amitiés nouées dans les sociétés locales,
mille occasions de fraterniser. Le soir, après la journée de travail,
on aime se rencontrer au bistrot pour partager un verre de fendant et échanger les nouvelles.
On discute, chacun défendant âprement ses idées selon ses convictions."
"la vigne joue un rôle social en Valais puisqu'il s'agit d'un " mode de vie " (..)
Les vignobles, façonnés par les mains d'hommes de plusieurs générations,
représentent une forme d'héritage, de patrimoine à la fois naturel et culturel."
Siniscalchi, Joëlle Schneider, Elisa Domeniconi, www.histoireduvin.ch
une qualité de vie exceptionnelle, qui fixe les habitants dans le territoire
aimer profiter de la vie, ensemble, et goût de la fête : une réputation non usurpée de Valaisans
bons vivants
> plaisirs mêlés de la convivialité, de la parole, de la table ... et du vin : un art du partage dans la
spontanéité et la générosité
> néanmoins, comportements longtemps imprégnés des interdits de la morale chrétienne et de la notion
de "péché
à la fois amène et actif, un naturel propice à rendre la vie agréable
le vin et la vigne, une composante identitaire très forte, érigée en vraie culture : à la fois un savoir-
faire traditionnel, un fruit du travail, un symbole de la transmission et une source de plaisir
emblématique d'un art de vivre très hédoniste
> travailler "sa" vigne : une part de l’art de vivre valaisan, pourtant en perte de vitesse chez les jeunes
proximité équilibrante et "ressourçante" de l'environnement naturel et du rapport "affectif" à la
terre
chasse et pêche, deux cultures fortes en Valais ...et même tradition de braconnage organisé au
sein de la communauté villageoise
Document de travail / CoManaging 491
ART DE VIVRE, HÉDONISME
Le vin et la vigne, une composante identitaire très forte, érigée en vraie culture :
une qualité de vie exceptionnelle, qui fixe les habitants dans le territoire
"De plus en plus, prise de conscience de la qualité de vie en Valais au niveau des paysages, du climat, on prend
conscience de la richesse du Valais (qualité des contacts humains, des paysages, du climat, des vins, des produits, etc) . On
prend conscience que même en gagnant moins on vit mieux ici. Cela va donc jusqu'à des possibilités de carrière
sacrifiées pour rester ici et profiter" Jean Bonnard
"On a une qualité de vie exceptionnelle : par exemple les distances sont courtes et il y a peu de feux rouge, donc pas de
temps perdu lors des déplacements quotidiens." Jacques Lathion
"Une part importante dans l'identité valaisanne, c'est la qualité de vie : l'aspect social, le bien être et vivre en sécurité"
Jean-Marie Bornet
aimer profiter de la vie, ensemble, et goût de la fête : une réputation non usurpée de Valaisans bons
vivants
"Le Valaisan est bon vivant, festif et l'art de vivre est fondamental, mais on doit y instiller un peu moins de régionalisme et
un peu plus d’excellence. " Hermann-Michel Hagmann
"Le Valaisan aime la vie et en profite" Pierre Devanthéry
"L'art de vivre dans le Valais, c'est "Carpe Diem"
Savoir faire la fête même d'un échec … : "Sion 2006 quand même", l’esprit de la fête"
"L'amitié met toujours en branle le physique, le sang, et ça ici on le comprend." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans
en légende et en vérité
aimer profiter de la vie, ensemble, et goût de la fête : une réputation non usurpée de Valaisans bons
vivants (suite)
> plaisirs mêlés de la convivialité, de la parole, de la table... et du vin : un art du partage dans la
spontanéité et la générosité
"Le tutoiement vient facilement, puis vient rapidement la bouteille de Fendant." Pierre Devanthéry
"Il y a une culture de la rencontre avec l'autre, plutôt dans le Haut-Valais"
"Après avoir surmonté la méfiance vis-à-vis de l'étranger: la convivialité, la générosité, le plaisir de partager en toute
simplicité". Nicolas Salamin
"La convivialité la générosité" Gilberte Favre
"Une forme de convivialité, le temps de vivre (proximité domicile/travail) le clan au sens familial par exemple ou les sociétés.
La liberté de vivre en ville et à la montagne (urbain & montagnard)." Marc-André Berclaz
"La vie communautaire y est très présente" Madeleine Wiget-Daly
"L’apéro" Jean-Daniel Rouiller
"La fête et la convivialité" Roland Vergères
"Le Valaisan n'est pas bavard si ce n'est lorsqu'il a bu." Nicolas Salamin
"La pudeur dans ses démonstrations vis à vis du touriste de passage, la bonne humeur autour d'un verre de vin ("T'es pas
plus dommage que les autres, bois donc ton coup")" François Perraudin
"Les bistrots comme carrefours sociaux, la propriété…" Marc-André Berclaz
"Payer la tournée au bistrot " Jean-Daniel Rouiller
"L'apéritif" Roland Vergères
"Il y a les réunions de familles, les amitiés nouées dans les sociétés locales, mille occasions de fraterniser. Le soir, après la
journée de travail, on aime se rencontrer au bistrot pour partager un verre de fendant et échanger les nouvelles. On
discute, chacun défendant âprement ses idées selon ses convictions. Ce caractère bien trempé, ces identités affirmées on les
retrouve (…) " inconnu
Document de travail / CoManaging 495
ART DE VIVRE, HÉDONISME
aimer profiter de la vie, ensemble, et goût de la fête : une réputation non usurpée de Valaisans bons
vivants
> plaisirs mêlés de la convivialité, de la parole, de la table... et du vin : un art du partage dans la
spontanéité et la générosité (suite)
"Et il y aurait cette bonne tiédeur d'air, mais pas seulement cette tiédeur d'air, parce que les cœurs bientôt, eux aussi,
seraient attiédis, et puis réchauffés, et les cœurs connaîtraient le rapprochement dans le vin.
Dans le vin, des choses sont dites, qui ne le sont pas à jeun. Les natures se reconnaissent, parce qu'elles se laissent aller.
On va à la rencontre les uns des autres dans le vin : "Ah ! ça m'a fait plaisir de vous entendre !" On n'ose pas dans la vie
ordinaire. On a un mur autour de ses pensées. Il faut le vin pour qu'on saute par dessud le mur. (..) N'est-ce pas l'important
que les cœurs se réveillent et voient qu'ils vivent mieux, n'étant plus enfin qu'un seul cœur." C.F. Ramuz, Chant de notre
Rhône
> néanmoins, comportements longtemps imprégnés des interdits de la morale chrétienne et de la notion
de "péché"
"Ici on ne regarde pas les garçons dans les yeux"
"Les Valaisans ont le chapelet à le main quand ce n'est pas le verre. Hors de ça c'est le blocus sentimental, ce qui ne les
empêche pas de rester drôles et salés. "Soixante ans, quarante ans, vingt ans ! " psalmodiaient mes soldats en se touchant le
front, puis le cœur, puis les couilles. Et ajoutaient les caporaux : "Il faut faire une partie de rire avant l'éternité" Maurice
Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
le vin et la vigne, une composante identitaire très forte, érigée en vraie culture : à la fois un savoir-faire
traditionnel, un fruit du travail, un symbole de la transmission et une source de plaisir emblématique d'un
art de vivre très hédoniste
"Le vin fait partie intégrante de la culture du Valais." Hermann-Michel Hagmann
"Nous sommes ici au Château de Villa dans un lieu de culture, culture de la vigne et du vin. La vigne et le vin font partie de
notre culture." Grégoire Jirillo
"Le paysage est révélateur de l'histoire du lieu et des gens, passé et présent. Et la vigne joue un rôle social en Valais puisqu'il
s'agit d'un " mode de vie " et un rôle environnemental car elle fait partie intégrante du paysage de l'endroit. Ce sont des
aspects identitaires, qui sont à conserver. (..) Les vignobles, façonnés par les mains d'hommes de plusieurs générations,
représentent une forme d'héritage, de patrimoine à la fois naturel et culturel. Naturel, car l'environnement du Valais, sa
plaine, ses coteaux et ses sommets, font partie de ce que l'on nomme le patrimoine naturel. Culturel, car les vignobles
représentent les techniques et savoir-faire des hommes qui interagissent avec ces vignes " Siniscalchi, Joëlle Schneider,
Elisa Domeniconi, www.histoireduvin.ch
" Les recherches en cours prouvent que l’on consomme du vin et du raisin en Valais dès l’Age du Fer. Les plus anciens
indices viticoles suisses seraient ces pépins de raisin, pédicelles et charbons de vigne cultivée, découverts sur le site
archéologique de Gamsen dans le Haut-Valais. Au Moyen-Age, les vignobles sont parfaitement organisés et appartiennent à de
nombreux propriétaires. La vigne semble déjà être cette culture domestique et populaire, largement répandue. "
www.museevalaisanduvin.ch
"Je lève mon verre. Je dis : "Vous voulez savoir pourquoi nous sommes religieux? Ce qui me plaît le plus dans la religion, à
cause de toute la matière, c'est la résurrection des corps." Je suis physique comme la vigne et le vin. Lui, il se trouble,
moi je prie." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"La vigne, le vin, donnent de l'esprit aux paysages et aux hommes. (..)
Peut-être ces contrastes des coteaux ratissés à l'excès ou sauvages trouvent-ils leur réponse chez les hommes, violents et
doux ainsi que leur vin, comme s'ils se nourrissaient des mêmes sèves et tiraient du soleil une ardeur identique."
Maurice Zermatten, Sion, capitale aristocratique et paysanne
Document de travail / CoManaging 497
ART DE VIVRE, HÉDONISME
le vin et la vigne : une composante identitaire très forte, érigée en vraie culture : à la fois un savoir-faire
traditionnel, un fruit du travail, un symbole de la transmission et une source de plaisir emblématique d'un
art de vivre très hédoniste (suite)
" – Qu'on m'apporte une caisse de luminaires. – Qu'est-ce que des luminaires? – Ce sont les bouteilles de vin doré du
Valais.
Le désir du vin descend des montagnes, des cônes d'ombre. Il me semble qu'il y a un colloque, la nuit, dans l'assemblée
pointue des neiges. Les pierres mêmes disant : "Nous voulons participer, nous voir, nous trouver." Maurice Chappaz,
Portrait des Valaisans en légende et en vérité
> travailler "sa" vigne : une part de l’art de vivre valaisan, pourtant en perte de vitesse chez les jeunes
"La Vigne joue un grand rôle. Salut Dubuis ! Ton bisse alimentait des tablards précieux ; l'eau, la foi aux ceps et nous,
travailleurs et buveurs de calice. Ici, les ouvriers et les avocats et notaires veulent posséder leurs vignes et faire encore
leur propre vin, même si cela devient un luxe. Car les collections de tableaux ou les écuries de course ne coûteront bientôt
pas tant plus que trois ou quatre parchets d'Arvine ou de Dôle menue à piocher et à encaver. Mais le vin familial fait de chaque
repas une petite messe commune avec le bourdonnement de la campagne sur la nappe blanche." Maurice Chappaz,
Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"Parce que c'est beau, la vigne ; c'est dur, mais c'est beau." C.F. Ramuz, Vendanges
" il existe une manière particulière de parler de la vigne, de concevoir le rapport entre le Valaisan et sa vigne." Joëlle
Schneider, Elisa Domeniconi, www.histoireduvin.ch
" On prenait le temps parce qu'on aimait faire ça. C'était un plaisir, même un peu de congé ! On fermait un jour par semaine la
boulangerie et on aimait bien aller à la vigne ce jour là. C'était super." Vigneronne amatrice, www.histoireduvin.ch
" Surtout chez nous en Valais, la vigne fait partie de la vie ! " Vigneron amateur, www.histoireduvin.ch
" Il faut remarquer que cette activité, tout en étant considérée comme pénible, est fortement valorisée, justement parce qu'elle
demande des efforts. " Joëlle Schneider - Elisa Domeniconi, www.histoireduvin.ch
" Les professionnels tout comme les amateurs estiment que la nouvelle génération n'a pas le même intérêt pour la vigne et que
le côté sentimental lié aux vignobles familiaux est moins présent. " Joëlle Schneider - Elisa Domeniconi,
www.histoireduvin.ch
Document de travail / CoManaging 498
ART DE VIVRE, HÉDONISME
chasse et pêche, deux cultures fortes en Valais ...et même tradition de braconnage organisé au sein
de la communauté villageoise
"Les chasseurs sont très puissants en Valais. si vous n'êtes pas chasseurs, vous ne pouvez pas être élu conseiller
d'Etat"
4ème canton suisse en nombre de chasseurs : 3’572 chasseurs en 2003, ce qui fait de lui le
4ème rang des cantons suisses en nombre de mammifères abattus : un total de 9’843
Gibier à poils: Chevreuil, cerf, lièvre, lapin sauvage, chamois, sanglier,
Gibier à plumes: Faisan, perdrix, caille, oie sauvage, canard sauvage, bécasse, pigeon sauvage
pêche sportive et de loisir : L’ombre ; La truite de rivière ; Le saumon de fontaine ; La truite canadienne ; La perche ; Le
brochet ; La carpe ; La truite arc-en-ciel ; La tanche ; L’omble chevalier
"[Le monde animal et la chasse] En Suisse et en Valais, des lois et des ordonnances précisent tout, des principes de base
aux modalités ; et la mouvance écologique l'intègre dans ses programmes et ses revendications. (..) Le service de la
chasse est ainsi devenu une véritable institution faunistique servie par plus d'une trentaine de personnes : six
employés à l'administration centrale, vingt-quatre gardes-chasse, trous chefs d'arrondissement, deux biologistes, l'un à
plein temps, l'autre à mi-temps ;" Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
"La culture populaire qui se traduit par notre folklore et nos traditions me paraît essentielle.
A cela s’ajoutent les manifestations culturelles et artistiques que nous connaissons
et qui sont toutes importantes pour le rayonnement du canton." Jean-Bernard Moix
"Ce qui me frappe ici en Valais, c'est les foyers créatifs multiples, nombreux, vivants, relativement importants
mais jamais du très grand.
Il y a une créativité vivante, énormément de productions et de créations dans tous les arts,
que ce soit l'écriture, que ce soit la peinture, que ce soit la musique, que ce soit l'art de la parole,
vraiment une créativité en cascade." Anne Martin
"Ce n’est jamais de l’art pour l’art; par exemple les chœurs mixtes sont liés à la religion et les fanfares à la politique.
Chez nous un village à l'époque pouvait avoir mille habitants et deux fanfares, et c'est toujours le cas.
C'est collectif, c'est une entité, il fallait être dans la fanfare pour être intégré." Grégoire Jirillo
"Un réservoir de musiciens d'instruments de cuivre de qualité exceptionnelle." Roland Vergères
"Dans le projet de loi sur le tourisme, il n'y a pas un mot sur la culture, c'est significatif ! "
"La culture valaisanne est souvent marquée par des Valaisans d'adoption." Nicolas Salamin
"Le plus important est que ce lieu (..) ait inspiré des œuvres durables;
que ces gens, sa lumière et son âme aient nourri et fécondé les créations artistiques d’un groupe de peintres,
qui ont donné corps, peut-être sans le vouloir, à l’école de Savièse " Bernard Wyder, Pays sage, un peu des peintres de Savièse dans les
collections municipales
"Il est clair qu'il y a une construction culturelle, c'est-à-dire que le tourisme a transformé la culture valaisanne ( ..)
C'est le touriste qui a construit le sentiment, chez le Valaisan, de n'avoir qu'une culture traditionnelle." Marie-Claude Morand
Document de travail / CoManaging 500
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
loin des "milieux artistiques", un rapport de proximité à l'art, "concret" et "local", hérité d'une
tradition de pratique communautaire "de village"
foisonnement de petits foyers de "créativité vivante" dans tous les arts
> rôle important des associations dans la vie culturelle
présence de la musique importante et contrastée, des formes les plus traditionnelles aux plus
contemporaines, sans compter les innombrables festivals
effet pervers d'une image culturelle "folklorisante" construite pour l'extérieur qui occulte la part
de l'identité valaisanne plus artistique, créative, savante, intellectuelle
territoire à la fois sujet et "muse", y compris pour de nombreux allogènes : depuis la fin du
XIXème siècle, grande vitalité de la création artistique, particulièrement la littérature et la peinture,
notamment "l'école de Savièse"
simultanément , "exil" des artistes valaisans
tradition ancienne d'ouverture aux influences artistiques européennes
la danse, l'art le plus sensuel, "empêchée" par le poids de la religion
Document de travail / CoManaging 501
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
Ernest Biéler
Raphaël Ritz
loin des "milieux artistiques", un rapport de proximité à l'art, "concret" et "local", hérité d'une
tradition de pratique communautaire "de village"
par exemple gros succès des troupes de théâtre amateur
"Par exemple il y a la culture des troupes de théâtre de village. Il est intéressant de voire qu'il y a parfois des
spectacles de théâtre classiques de très bonne qualité programmés aux Halles à Sierre où ils vont avoir de la peine à
remplir, par contre si vous avez la troupe de théâtre de Chippis qui s'y produit, qui est une troupe avec une histoire et
qui fait du théâtre amateur etc., ils vont avoir quinze jours pleins! Et on ressent une grande difficulté pour les troupes à
aller se produire ailleurs." Anne Martin
"Il n’y a pas d’artistes valaisans qui ont fait la notoriété internationale du Valais." Pierre Devanthéry
"Toute la musique, le folklore, sont liés au lieu lui-même parce que l'on s'amusait ensemble pour enlever la
tristesse du quotidien; puis c'est resté comme ça; et c'est vrai que les milieux artistiques ont beaucoup de peine en
général; moi je le sens aussi en venant de l'extérieur." Sylvine Eberlé
"Très diversifié et ancré dans la population par le biais de nombreuses sociétés très actives (théâtres, musiques
(brass-bands, fanfarres de haut niveau), sociétés culturelles diverses)" François Perraudin
"La diversité, l'attachement à la tradition, l'aspect populaire, les sociétés (musique etc)" Marc-André Berclaz
"Groupes folkloriques, fanfares, petites troupes théâtrales" Jean-Daniel Rouiller
"La culture populaire qui se traduit par notre folklore et nos traditions me paraît essentielle. A cela s’ajoutent les
manifestations culturelles et artistiques que nous connaissons et qui sont toutes importantes pour le rayonnement du
canton." Jean-Bernard Moix
présence de la musique importante et contrastée, des formes les plus traditionnelles aux plus
contemporaines, sans compter les innombrables festivals (suite)
> programmation musicale locale pléthorique
" Aujourd’hui, toutes les petites villes, et même plusieurs villages, se sont dotés d'une ou plusieurs salles de spectacles, et
organisent durant la saison d'hiver des concerts, dont ceux particulièrement prisés mis sur pied à la Fondation
Gianadda à Martigny ou auThéâtre La Poste à Viège.
En été, cette activité diminue, mais, en divers lieux, les stations prennent le relais, offrant à leurs hôtes des séries de
concerts, classiques ou contemporains. Si les principaux festivals sont basés à Sion, Ernen et Verbier, ils
essaiment dans chaque région. Les festivals d'Ernen, de Sion et de Verbier s'accompagnent d'académies, dont les
professeurs et les élèves, venus de nombreux pays, offrent aussi de multiples récitals en plusieurs lieux.
Leur succès et l'image culturelle qu'elles apportent au Valais incitent les hôteliers de certaines stations comme Crans et
Zermatt à enrichir le programme des saisons intermédiaires en organisant des séries de concerts de haute qualité.
On peut mentionner encore les tournées organisées librement par certains ensembles, notamment des choeurs de jeunes,
qui profitent de leurs voyages ou de leurs séjours de vacances pour se produire dans la région. " Michel Veuthey,
www.vs.ch/encyclo
présence de la musique importante et contrastée, des formes les plus traditionnelles aux plus
contemporaines, sans compter les innombrables festivals (suite)
> berceau du chœur perpétuel dans les monastères
" Fondée en 515 par le roi Sigismond de Bourgogne, l'Abbaye de Saint-Maurice fut le premier monastère d'Occident à
pratiquer la "louange perpétuelle", avec cinq choeurs de moines se relayant 24 heures sur 24. Malheureusement, les
manuscrits de cette époque n'existent plus, car les incendies et les éboulements se sont ligués pour anéantir les anciens
documents. En revanche, on en trouve dans les archives du Chapitre de la cathédrale de Sion, mais ils sont plus tardifs et ne
remontent qu'aux derniers siècles du Moyen Âge. (..)
A la fin de la période médiévale, le Valais comptait plusieurs prieurés, rattachés soit à l'Abbaye de Saint-Maurice, soit à l'Hospice
du Grand Saint-Bernard, soit encore à des monastères extérieurs comme le prieuré de Saint-Pierre-de-Clages. Chacune de ces
petites communautés pratiquait sans doute le chant, et cette tradition s'est maintenue dans les paroisses, où, aujourd'hui
encore, des chœurs amateurs chantent régulièrement durant les offices religieux. On imagine aisément que cette
habitude de chanter ensemble débordait sur la vie de tous les jours. Ainsi, la plupart des chorales valaisannes pratiquent
également un répertoire populaire profane, que les compositeurs Charles Haenni et son fils Georges, fondateur du
Conservatoire cantonal à Sion en 1947, ont singulièrement enrichi en parcourant les vallées" Michel Veuthey, www.vs.ch/encyclo
> le plus vieil orgue du monde encore jouable (cf. patrimoine architectural et artistique)
"Sion, capitale du Valais et siège de l'évêché depuis le VIe siècle représente un autre point d'ancrage historique pour les
musicologues: la basilique de Valère conserve le plus vieil orgue du monde encore jouable. Datant de la première moitié du
XVe siècle, cet instrument mérite doublement une visite : notamment l’été pendant le Festival de l’orgue et de la musique
ancienne, pour sa sonorité particulière et pour son aspect visuel, accroché, avec ses volets peints, en nid d'hirondelle sur le mur
occidental de l'église. " Michel Veuthey, www.vs.ch/encyclo
présence de la musique importante et contrastée, des formes les plus traditionnelles aux plus
contemporaines, sans compter les innombrables festivals (suite)
> une musique traditionnelle aux accents cosmopolites
" On imagine aisément que cette habitude de chanter ensemble débordait sur la vie de tous les jours. Ainsi, la plupart des
chorales valaisannes pratiquent également un répertoire populaire profane, que les compositeurs Charles Haenni et son fils
Georges, fondateur du Conservatoire cantonal à Sion en 1947, ont singulièrement enrichi en parcourant les vallées, notant les
textes et les mélodies d'anciennes chansons, dont certaines rapportées de France ou d’Italie par les soldats revenus du
service mercenaire. " Michel Veuthey, www.vs.ch/encyclo
" Jean Daetwyler dates s'inspira de ces airs pour certaines de ses propres compositions, constatant que souvent cette
musique suivait des gammes lointaines, par exemple le mode lydien d'Asie Mineure. " Michel Veuthey,
www.vs.ch/encyclo
effet pervers d'une image culturelle "folklorisante" construite pour l'extérieur qui occulte la part de
l'identité valaisanne plus artistique, créative, savante, intellectuelle
"A ceux qui accrochent leur cœur au Vieux-pays, le Valais paraît perdre son identité. C'est vrai que dans beaucoup de
domaines la rupture culturelle est évidente : entre "la Catherine" de Vibert et les modules de Duarte, la chapelle de Tous-
les-Saints à Valère et l'église d'Hérémence, les portraits de notables et les personnages de François Gay, les paysages de
Biéler et les toiles-alu de Messerli, les rythmes des fifres et la musique contemporaine de Pierre Mariétan … C'est la preuve
du dynamisme culturel, nourri par de nombreuses créations neuves mais né dans un terreau que les siècles précédents
ont peu à peu constitué." Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
effet pervers d'une image culturelle "folklorisante" construite pour l'extérieur qui occulte la part de
l'identité valaisanne plus artistique, créative, savante, intellectuelle (suite)
> une image réductrice, aujourd'hui anachronique, d'un Valais traditionnel, paysan et montagnard (cf.
APPARTENANCE / RAPPORT AVEC LE TEMPS) en décalage complet avec l'art contemporain
"Dans le projet de loi sur le tourisme, il n'y a pas un mot sur la culture, c'est significatif ! "
"Quand vous regardez la littérature touristique et les guides de voyages de la fin du XIXème vous voyez ce que viennent
chercher les gens en Valais… Ils ne viennent pas chercher l'architecture romane qu'ils ont déjà ou gothique ou etc. On parle très
peu du trésor de St-Maurice par exemple, qui au niveau national, au niveau mondial, est quelque chose d'important. On ne parle
pas des ruines romaines, de l'amphithéâtre, rien! Qu'est-ce qui les étonne car ils viennent des villes, des endroits où ils ont déjà
tout ça ? Ce qui les intéresse, c'est ce qu'ils n'ont pas eux, donc les danses, les costumes des femmes le dimanche quand
elles vont à la messe etc. et c'est ça qui est mis en avant. (..) Donc il est clair qu'il y a une construction culturelle, c'est-à-dire
que le tourisme a transformé la culture valaisanne. Au moment où le Valais, comme territoire organisé vers la fin du XIXème
a commencé à produire une pensée de lui-même, dans toutes les manifestations publiques, les expositions cantonales et discours
politiques, on voit bien que tout ce qui est privilégié comme image identitaire, c’est justement le Valaisan terrien, le
Valaisan montagnard ; donc la plaine n’existe pas dans les valeurs mises en avant par les politiques. Donc le vrai Valaisan c’est
le montagnard, le vrai Valaisan c’est le paysan, donc une valeur de la terre. Dans tout ce qui a été commandé dans les œuvres
culturelles, même dans la littérature, pour toutes les manifestations officielles (même le 175ème anniversaire de la rentrée du Valais
dans la Confédération), le conseil d’Etat a demandé la production d’un cortège folklorique. Tout ce qui a été produit lors de
cette manifestation, c’était la mise en valeur du Valais comme œuvre de la terre et rien de ce que l’on pourrait appeler la
culture savante, le côté inventif, ingénieur. C’est la terre et la montagne !" Une incapacité à concevoir que le Valais
possède aussi un produit culturel, une architecture internationale qui est déjà là. (..) Il y a une grande méconnaissance, en
Valais, de l’histoire culturelle valaisanne et de ses potentialités culturelles. Et ça c’est vraiment un problème de l’identité
valaisanne et de son rapport avec le présent et avec la culture. C'est un phénomène qui est construit. Vous ne trouvez pas,
au XIXème, le sentiment du Valaisan à l'égard de la culture, des traditions et de leurs potentialités. Vous ne les retrouvez
qu'au XXème siècle. Et ça c'est l'influence, entre guillemets, négative du tourisme : c'est le touriste qui a construit le
sentiment, chez le Valaisan, de n'avoir qu'une culture traditionnelle." Marie-Claude Morand
Document de travail / CoManaging 512
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
effet pervers d'une image culturelle "folklorisante" construite pour l'extérieur qui occulte la part de
l'identité valaisanne plus artistique, créative, savante, intellectuelle (suite)
> une image réductrice, aujourd'hui anachronique, d'un Valais traditionnel, paysan et montagnard (cf.
APPARTENANCE / RAPPORT AVEC LE TEMPS) en décalage complet avec l'art contemporain (suite)
"Il y a des productions contemporaines de valeur, mais elles ne sont jamais mises en évidence. Il y a eu pratiquement tout
au long de l’histoire culturelle valaisanne, une émigration des intellectuels qui est absolument phénoménale. La plupart des
intellectuels valaisans sont à l’extérieur du canton, dans des postes d’ailleurs souvent à haute responsabilité, mais ils ne vivent
pas en Valais. Et c’est vrai que c’est très difficile de faire admettre ces valeurs qui ne sont pas enracinées ou que les gens, ou
que les politiques pensent ne pas être enracinées dans le sol valaisan, ce qui est faux !" Marie-Claude Morand
> pour beaucoup de Valaisans, aujourd'hui perte de repères identitaires et méconnaissance de leurs
propres trésors culturels, à redécouvrir
"Il y a ce phénomène de regard extérieur qui devient une identité, une façade pour les Valaisans. Et cette émigration des
artistes valaisans vers l'extérieur contribue à cela. Mais il y a tout un travail et une volonté de faire ressortir les éléments du
patrimoine qui ne sont pas valorisés aujourd'hui." Jacques Cordonnier
"C'est quand même intéressant de penser que la musique valaisanne c'est un Bâlois qui nous la fait, Monsieur Daetwiller, et puis
Mariétan qui est valaisan il est à Paris. Actuellement Et on est en train de faire croire aux Valaisans qu'ils avaient le cor des
Alpes, et je ne sais pas combien de festivals du cor des Alpes on a en Valais, mais le cor des Alpes ce n'est pas en Valais! On fait
des inaugurations au cor des Alpes et le Valaisan finit par croire qu'il a le cor des Alpes, mais ce n'est pas vrai! Il y a cette
perversion de l'identité valaisanne qui est très grave, parce que pour finir, les Valaisans en train de faire les foins en costumes
du dimanche etc, pour finir les Valaisans authentiques croient que c'était vraiment comme ça! Et il y a une perte de l'identité
culturelle qui est extrêmement grave." Bernard Attinger
"On passe à côté de vrais trésors culturels que l'on a! Nos musées, nos institutions, la médiathèque, regorgent de vrais
trésors à découvrir, or c'est tout l'enjeu de notre travail au service de la culture, c'est faire découvrir aux Valaisans d'abord. Il
faut faire passer ça dans le cœur des Valaisans et qu'ils se rendent compte de ces vraies richesses." Marie-Claude Morand
Document de travail / CoManaging 513
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
effet pervers d'une image culturelle "folklorisante" construite pour l'extérieur qui occulte la part de
l'identité valaisanne plus artistique, créative, savante, intellectuelle (suite)
> amorce d'un art contemporain qui revisite ses racines montagnardes pour retrouver le contact avec
un public "nourri" de culture folklorisante
"Avant, le Valaisan faisait venir des peintres, toutes les familles valaisannes faisaient venir des peintres d'ailleurs, il y avait
une grande circulation des peintres, il n'y a aucun problème jusqu'à la fin du XIXème dans le rapport du Valaisan avec cette
culture là. Aujourd'hui on a des artistes valaisans qui font de l'art conceptuel , plutôt abstrait et "international", mais le
plus souvent ils travaillent à l'extérieur parce qu'en Valais, on préfère acheter un Dallèves, on n'a aucune peine de vendre
même de mauvais artistes, entre guillemets, et qui peignent des chalets qui n'existent plus ou des femmes en costume avec
la chèvre à côté (comme si l'on allait garder les chèvres en costume d'époque). Il y a eu chez les artistes la phase de refus,
c'est-à-dire "on en a marre de ce folklore". Mais maintenant, même dans cette frange conceptuelle, et parallèlement
aussi dans la peinture, on a des tableaux qui partent des caractéristiques ethnographiques. On a même deux artistes
qui vivent à Bruxelles et qui travaillent sur le tricotage. Elles faisaient des installations très art conceptuel, mais maintenant à
base de tricot; elles font de la sculpture textile sur cette base là. Il y aussi d'autres personnes, et notamment de nombreux
peintres qui peignent les Alpes et qui font de la photo, de la mise en scène photographique sur la montagne, avec une
vision de la montagne qui est complètement contemporaine, mais c'est un paysage montagnard! Donc on a maintenant
cette génération plus jeune qui sort du refus en disant : vous nous avez assez cassé les pieds avec votre folklore, ça
on refuse et maintenant on revient et puis on essaie de faire évoluer. La difficulté est moins dans la création qu'elle n'est
dans le public. Dans le domaine musical contemporain aussi on a des gens intéressants qu'on essaie de faire revenir, qui se
produisent de temps en temps chez nous, mais l'audience est assez faible" Marie-Claude Morand
un territoire à la fois sujet et "muse", y compris pour de nombreux allogènes (cf. PATRIMOINE DES
PERSONNALITÉS) : depuis la fin du XIXème siècle, grande vitalité de la création artistique, particulièrement la
littérature et la peinture, notamment "l'école de Savièse"
> authenticité, beauté et grandeur des paysages, sources d’inspiration pour les artistes, en particulier
les peintres, écrivains et photographes et à l'origine du tourisme
"(…)l'artiste fut immédiatement séduit, (…) par l'authenticité des gestes et traditions rythmant la vie de cette société
rurale." Jean-Daniel Varone, www.culturactif.ch "
"A la fin du XIXème siècle déjà et au début du XXème siècle, des écrivains et des peintres découvrent les valeurs
culturelles du "Vieux-Pays" : Charles-Ferdinand Ramuz comprend le Valais dans ce qu'il a d'élémentaire et d'infini, de
particulier et d'universel, de charnel et de spirituel ; Rainer Maria Rilke y perçoit une dimension cosmique, comme
"une tension (..) entre les astres d'une constellation" ; Ernest Bieler est conquis par son iconographie et "une lumière
extraordinaire" ; Edouard Vallet célèbre la grandeur de l'humilité paysanne et l'intensité artistique des paysages ; de
nombreux peintres y trouvent refuge et inspiration : "Le Valais inconnu enracina les peintres qui se cherchaient", écrit
Maurice Chappaz. (..)
Le tourisme a une origine culturelle ; un rôle important est joué par les écrivains et les peintres : Jean-Jacques
Rousseau vante la santé et la bonté du peuple des montagnes et envoie Saint-Prex dans les Alpes en convalescence
sentimentale ; Töpffer y propose des "voyages" ; Albert de Haller célèbre la montagne en poésie descriptive dans son recueil
intitulé "les Alpes" ; Caspar Wolf magnifie les paysages en belles œuvres romantiques ; Raphaël Ritz, Edouard Vallet, Ernest
Bieler et les peintres de Savièse donnent une image idyllique de la nature pour les citadins en mal de rusticité. Ce sont
des pionniers œuvrant en textes littéraires et en chefs-d'œuvre picturaux, des "ouvreurs" de civilisation sans qu'ils
en aient véritablement le projet.
On parle de "paysages quadrillés par les peintres" , par d'autres artistes encore : Turner, oty père et fils, Laurent-Justin
Ritz, Diday, Calame, de Meuron, Bille, Cini… " Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
un territoire à la fois sujet et "muse", y compris pour de nombreux allogènes (cf. PATRIMOINE DES PERSONNALITÉS) :
depuis la fin du XIXème siècle, grande vitalité de la création artistique, particulièrement la littérature et la
peinture, notamment "l'école de Savièse" (suite)
> "l'école de Savièse", "Barbizon valaisan" : originalité d'une école locale composée principalement
"d'étrangers" dont le seul dénominateur commun fut l’attrait exercé sur eux par Savièse
"La culture valaisanne est souvent marquée par des Valaisans d'adoption." Nicolas Salamin
"De tous ces hauts-lieux de l’histoire de la peinture en Suisse, seul Savièse bénéficie, aujourd’hui, de l’appellation
"école". Le plus important est que ce lieu, au-delà de la querelle que son appellation a pu susciter, ait inspiré des œuvres
durables; que ces gens, sa lumière et son âme aient nourri et fécondé les créations artistiques d’un groupe de
peintres, qui ont donné corps, peut-être sans le vouloir, à l’école de Savièse " Bernard Wyder, Pays sage, un peu des peintres
de Savièse dans les collections municipales
"On pourrait affirmer, qu’il n’y a jamais eu d’école de Savièse, si l’on attache au mot école un sens trop littéral. En fait, les
peintres qui venaient à Savièse étaient attirés par un pays plutôt qu’un système didactique, voire doctrinaire. Mais on
pourrait aussi prétendre qu’il y a eu effectivement école, comme il y en a eu et comme il y en aura sans doute encore, dans le
sens de réunions d’artistes autour d’une thématique commune, souvent d’ailleurs bien plus d’idées et de sentiments que de
modes d’expression ou de styles. " Charles-André Meyer, Pays sage, un peu des peintres de Savièse dans les collections
municipales
"Chose remarquable, les artistes qui peignirent à Savièse ne furent que rarement originaires du Valais. Bien entendu, il
fallait un Valaisan – ce fut Raphaël Ritz, qui avait son atelier à Sion – pour jouer le rôle de pionnier et faire découvrir le site et
ses villages à un " étranger " - Biéler de Rolle – lequel alerta des confrères, lesquels à leur tour… " Arnold Kohler, Pays sage,
un peu des peintres de Savièse dans les collections municipales
un territoire à la fois sujet et "muse", y compris pour de nombreux allogènes (cf. PATRIMOINE DES PERSONNALITÉS) :
depuis la fin du XIXème siècle, grande vitalité de la création artistique, particulièrement la littérature et la
peinture, notamment "l'école de Savièse" (suite)
> "l'école de Savièse", "Barbizon valaisan" : originalité d'une école locale composée principalement
"d'étrangers" dont le seul dénominateur commun fut l’attrait exercé sur eux par Savièse (suite)
"En vérité, à part Raphaël Ritz, Raphy Dallèves et Berthe Roten-Calpini, les peintres de Savièse vinrent tous de
l’extérieur, en particulier de Genève: sur les dix-neufs artistes dont les œuvres composent la collection [Lehner], treize ont été
Genevois alors que Vaud, Neuchâtel, et la France n’en inscrivirent qu’un à leur actif. (…) enfin il y a eu l’implantation définitive,
celle d’un Albert Chavaz qui trouva là une patrie d’élection. " Arnold Kohler, Pays sage, un peu des peintres de Savièse dans les
collections municipales
"Quant au style, la diversité est encore plus grande, il importe de la souligner: nous avons affaire à des artistes dont le seul
dénominateur commun fut l’attrait exercé sur eux par Savièse. Dans les œuvres des uns et des autres, on ne peut
observer aucune parenté imputable à Savièse, aucune tradition d’ordre local n’y est décelable, bref on ne trouve aucun
élément distinctif aux peintres de Savièse. Or, de la pluralité des styles résulte la richesse même du panorama pictural
qu’offre l’ensemble de tableaux et de dessins réunis par le collectionneur " Arnold Kohler, Pays sage, un peu des peintres
de Savièse dans les collections municipales
"Pourquoi parler d’Ecole de Savièse, alors qu’il ne s’agit pas d’une Ecole? Ce sont sans doute des peintres de la
première génération eux-mêmes qui ont choisi cette appellation. Celle-ci, rappelons-le, se trouve déjà chez un critique
genevois de la fin du siècle dernier. Puis, Bernard Wyder, directeur du Manoir de Martigny, a présenté il y a quelques années un
dessin pour une gravure d’Otto Vautier où se lit " Peintres de l’Ecole de Savièse ". Le tableau correspondant à la gravure n’a pas
été retrouvé, mais le nom d’Ecole de Savièse était né: écrivains et journalistes l’ont repris et surtout Maurice Zermatten. On a été
jusqu’à parler d’un " Barbizon Valaisan " Michel Lehner, Pays sage, un peu des peintres de Savièse dans les collections
municipales
"A partir de 1890, une véritable colonie d'artistes s'installe en Valais, dans la région de Savièse. C'est ainsi que naît "l'Ecole de
Savièse". Sabine Leyat, www.vs.ch/encyclo
Document de travail / CoManaging 517
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
un territoire à la fois sujet et "muse", y compris pour de nombreux allogènes (cf. PATRIMOINE DES PERSONNALITÉS) :
depuis la fin du XIXème siècle, grande vitalité de la création artistique, particulièrement la littérature et la
peinture, notamment "l'école de Savièse" (suite)
> "l'école de Savièse", "Barbizon valaisan" : originalité d'une école locale composée principalement
"d'étrangers" dont le seul dénominateur commun fut l’attrait exercé sur eux par Savièse (suite)
Une deuxième vague artistique déferle sur le Valais dès 1920 sous l'impulsion du groupe de Saint-Luc, fondé à Genève et mené
par Alexandre Cingria. Il s'agit du renouveau de l'art religieux qui se manifeste essentiellement dans la décoration des églises,
comme en témoigne l'ensemble de vitraux d'Edmond Bille à l'église de Chamoson (1929-1930), mais également en architecture:
Alberto Sartoris et Walter M. Foerderer compte parmi les grands architectes de cette époque.
Après la Deuxième Guerre mondiale, l'exercice des arts est favorisé par l'amélioration des conditions économiques.
Ainsi naissent un Musée cantonal des beaux-arts à Sion en 1947 et une école cantonale des beaux-arts, fondée par le peintre
Fred Fay à Saxon en 1949. C'est dans ce contexte nouveau que de nombreux jeunes artistes valaisans, et valaisans d'adoption,
se lancent dans l'aventure artistique et contribuent à l'évolution du statut de la création artistique. Citons, entre autres, Charles
Menge, Angel Duarte, Charles-Clos Olsommer, et dans la plus jeune génération, André Raboud, Stéphane Brunner et Josée
Pitteloud." Sabine Leyat, www.vs.ch/encyclo
> un sujet "d'étude" et d'innovation pour historiens des temps modernes ou chasseurs de beautés
naturelles : les photographes et cinéastes
"L’apparition de la photographie et du cinéma a favorisé une tendance au réalisme. Le XXème siècle offre la particularité d’être
à la fois celui de l’avant-garde et celui du retour à la représentation d’un Valais traditionnel, déjà sur le point de disparaître.
" Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
Document de travail / CoManaging 518
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
un territoire à la fois sujet et "muse", y compris pour de nombreux allogènes (cf. PATRIMOINE DES PERSONNALITÉS) :
depuis la fin du XIXème siècle, grande vitalité de la création artistique, particulièrement la littérature et la
peinture, notamment "l'école de Savièse" (suite)
> un sujet "d'étude" et d'innovation pour historiens des temps modernes ou chasseurs de beautés
naturelles : les photographes et cinéastes (suite)
"Canton alpin par excellence, le Valais est devenu, dès le XIXe siècle, un lieu privilégié pour les artistes, les photographes,
puis les cinéastes. Il leur offre, dans un cadre grandiose, à la fois l'exemple d'une société traditionnelle et toutes les facettes
d'une région en mutation. (…) Les permanences et les changements, étudiés par les historiens et les ethnologues, ont été
également enregistrés par les photographes et les cinéastes. Longtemps négligées, leurs œuvres, dont la valeur
documentaire et culturelle est enfin reconnue, font maintenant partie du patrimoine dont on se préoccupe.
L’invention de la photographie est à peine diffusée, en 1839, que de nombreux photographes viennent en Valais. Les
registres des permis de séjour délivrés par le Département de justice et police mentionnent des daguerréotypistes et des
photographes ambulants. Dès les années 1860, nous trouvons des traces de photographes qui ouvrent un studio et ont
pignon sur rue, à l’instar d’un Hermann Brauns à Sion qui, né à Berlin en 1815, exerce simultanément les professions de
chimiste, pharmacien, professeur et photographe. (..)
A partir des années 1880, chaque ville importante du canton a son ou ses photographes installés (Fumex à Monthey,
Fontaine à Saint-Maurice, Denier à Martigny, Pasche à Sion, Zufferey à Sierre, Ruggeri à Brigue, etc.). Malheureusement, la
plus grande partie de leurs archives ont disparu. Pour leurs successeurs, la situation est variable. Si les archives d’un Raymond
Schmid sont particulièrement riches et complètes, en revanche, le temps a fait un tri sévère pour celles d’Oscar Darbellay,
d’Edouard Mussler, des Pollenghi ou des Dorsaz.Du côté des amateurs, les familles ou le hasard nous ont révélé des
photographes de talent. La Médiathèque Valais - Martigny a ainsi le bonheur de pouvoir archiver les œuvres d’Albert Nyfeler,
Charles Krebser, Pierre de Rivaz, Jean Simonot, Pantaléon Binder, Pierre Odier, etc.Enfin, des photographes extérieurs au
canton ont réalisé des documents importants dont nous avons reçu les originaux ou acquis des copies, et qui constituent
quelques-uns de nos fonds les plus riches, tels ceux de Charles Paris, Theo Frey, Rudolf Zinggeler, Fernand Perret, Max Kettel,
etc. " Jean-Henry Papilloud, www.vs.ch/encyclo
Document de travail / CoManaging 519
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
"Le sacré est ici à fleur de vie comme le roc est à fleur de terre." Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
mais "monolithisme religieux valaisan" affaibli par la crise contemporaine du catholicisme (suite)
> ouverture inégale selon les lieux et les milieux, logiquement favorisée par le brassage urbain et
touristique
"Trois discontinuités notoires : celle d’abord opposant les milieux urbains (surtout de plaine) aux zones rurales (de plaine et de
montagne) ; celle ensuite nette dans l’arrière-pays, opposant les localités touristiques aux villages agricoles ; celle enfin
caractérisant la région frontière au nord-ouest du canton. Les espaces de proportion plus faible répondent donc à des évolutions
classiques, le religieux, reflet de la tradition et marque d’une certaine permanence, s’atténuant par définition et de
manière préférentielle dans les milieux urbains et touristiques, où les brassages sociaux et culturels sont plus fréquents.(..)
L’affaiblissement constaté à Monthey et dans ses environs (mais aussi sur la périphérie de Martigny) s’explique par des
contacts de plus en plus marqués entre le Valais catholique et le canton de Vaud protestant, la fonction industrielle de
cette région drainant des résidents d’origine allochtone. Il en résulte Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace
régional
"Pour comprendre la profondeur des contes et légendes du Valais, il faut tenir compte de leur contexte ;
ils ont été engendrés par une société où la religion catholique était omniprésente
et la plupart de ces histoires sont fortement empreintes de religion et de morale. (..)
Nombreuses sont les histoires qui expliquent simplement de manière imagée le dogme. (..)
on quittait le terrain stable de la réalité pour s’ouvrir sur le monde du fantastique, des légendes,
des morts et des âmes en peine qui viennent troubler la vie des vivants, l
es avertir contre le danger ou les remettre dans le droit chemin."
Rachel Baeriswyl-Cottin, Marie-Françoise Pitteloud, http://tecfa.unige.ch
> mais aussi une porte ouverte sur l'imaginaire, voire les mythes : voyages immobiles pour les plus
pauvres, rivés à leur terre
"Valais dormant dont le corps se sentait des forces immenses, des aspirations fabuleuses, mais son âme les contenait, berçant
de contes et de légendes des impatiences qui ne savaient où aller… " Maurice Zermatten, la Symphonie Valaisanne
"Cependant, le réalisme glisse très rapidement vers le surnaturel dans les contes ; au quotidien se mêlent le fantastique et ces
personnages étranges. Ainsi, en plus de la réalité de la vie du valaisan, les contes puisent-ils leurs racines dans une certaine
forme de mythologie." Rachel Baeriswyl-Cottin, Marie-Françoise Pitteloud, http://tecfa.unige.ch
Document de travail / CoManaging 534
SENS DU MERVEILLEUX
une montagne "au-dessus de l'humain" qui stimule l'imagination : grandeur, mystères et dangerosité
> des histoires pour conjurer la peur en sentiment de protection : légendes, partie visible de l'alliance
magique, quasiment mystique, entre le Valaisan et les forces "sauvages" de la nature, notamment de la
montagne
"Si on est né ici, on est protégé par la montagne" Fabian Claivaz
"Pendant des siècles, là-haut, la solitude remplit l'espace de ses ailes énigmatiques, une solitude lointaine, inaccessible,
que les humains interprètent en signes hostiles ou bienfaisants." Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
"l’Esprit du lieu, qui est lui-même fortement perceptible dans l’inconscient collectif de la population valaisanne sous la
forme très spécifique des légendes. (..) Même si aujourd’hui, une nouvelle alliance apparaît, née de la maîtrise de la nature
par les sciences et les techniques, l’univers mental de cette ancienne alliance n’a pas encore totalement disparu et reste
profondément enfoui dans l’inconscient de chaque Valaisan. " Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie
être Valaisan aujourd’hui
"Mais la nature peut aussi se montrer capricieuse et imprévisible. Dans les contes alpins, les héros doivent souvent affronter
de nombreux cataclysmes naturels : avalanches, éboulements, orages, … Ainsi, les excès de la nature font corps avec
l’intrigue et contribuent à la fortune ou à la malchance des personnages. C’est peut-être pour cette raison que le valaisan a
toujours eu peur de la montagne, ce monde situé au dessus de la mesure humaine et qui ne peut qu’abriter des forces
hostiles et des êtres fantastiques. Alors, pendant les trois mois d’estivage, le montagnard conduit ses troupeaux au pied des
parois rocheuses. Il ne va pas plus haut, car ce n’est plus le monde des hommes et il vaut mieux ne pas violer ces frontières
invisibles. " Rachel Baeriswyl-Cottin, Marie-Françoise Pitteloud, http://tecfa.unige.ch
un territoire "au-delà de l'humain" qui stimule l'imagination : grandeur, mystères et dangerosité (suite)
"Des gens d’ici, le trait le plus profond je le distinguerai dans leur genre d’orgueil :
d’abord un orgueil très simple et sain, celui de " faire même ", de se tirer d’affaire,
peut-être pas sans le secours d’autrui, en tout cas sans les " étrangers ". (…)
Il convient de ne souffrir qu’en dedans et que l’extérieur soit dur.
Ils développent une capacité de solitude et d’effort, deviennent montagnards à l’extrême.
Vous tournent le dos sans un mot.
Briserez pas facilement la coque d’un garçon pour trouver la petite amande.
Ces orgueilleux sont souvent des humbles et des tendres
qui ne supportent pas un grain de mépris. Ils ont un point d’honneur affectif très vif.
Les plus fragiles, les plus vulnérables se tuent. (…).
Nous ne sommes pas raisonnables. Avec par ailleurs beaucoup de bon sens,
nous sommes des hommes à passions.
Vous pouvez faire santé avec notre peuple. On le renifle comme on renifle un verre :
De l’extêmisme il est corsé ! Mais pas de faux-goût. Assez subtil tout de même."
TEMPÉRAMENT / NATUREL
des terriens entiers et bons vivants au "cœur pur"
TEMPÉRAMENT / NATUREL
des "cœurs purs" : authenticité et franchise, derrière la réserve
"Le Valaisan c’est un cœur pur, vrai, authentique" Pierre Devanthéry
"Garder l'esprit de la montagne pour garder les vraies valeurs" Bernard Crettaz
"Il y a une grande authenticité des paysages et du caractère, influencé par la géographie, c'est à dire la montagne, la vie
dure et l'âpreté" Patricia Lafarge
"La franchise" François Perraudin
"D’aucuns jugeront le Sédunois quelque peu distant, peu enthousiaste et réservé. Qu’ils ne s’étonnent ni ne s’effraient. Le
Sédunois est Valaisan, ses attaches aristocratiques et paysannes ont formé son caractère. Mais approchez-le, pénétrez dans
son intimité, vous trouverez l’accueil le plus aimable, le plus franc. " Charles Allet, Trésors de mon pays, Sion
"La source des yeux, on la croirait nôtre. Quelle absolue netteté, soit que le regard jette un coup de griffe, soit qu'il
impose une sombre réserve. Le regard des guides après une course : une limpidité d'eau brûlante et de glace ; cette huile
pure aussi de ceux qui se sanctifient. Je respecte l'altitude, la transparence du Valais dans tous les yeux." Maurice Chappaz,
Portrait des Valaisans en légende et en vérité
caractère entier
"Il y a un caractère particulier en Valais : il n'y a pas de zone grise, c'est noir ou c'est blanc!. Le Valaisan, on sait où il est, on
sait s'il est d'accord ou pas d'accord, il n'y a pas de flou." Bernard Attinger
"Fidélité, liberté, caractère marqué (franc parler)" Marc-André Berclaz
"Nous ne sommes pas raisonnables. Avec par ailleurs beaucoup de bon sens, nous sommes des hommes à passions.
Vous pouvez faire santé avec notre peuple. On le renifle comme on renifle un verre : - De l'extrémisme, il est corsé ! – Mais
pas de faux-goût. – Assez subtil tout de même." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
bon vivant, joyeux, prenant le temps de profiter (cf. RAPPORT AVEC LE TEMPS et ART DE VIVRE, HÉDONISME) en
même temps que de la retenue
"Le Valaisan est bon vivant mais également retenu" Sandra Meyer
Document de travail / CoManaging 542
TRAITS DE CARACTÈRE et COMPORTEMENTS des habitants
TEMPÉRAMENT / NATUREL
esprit terrien
"l'attachement à la terre et à l'héritage des anciens" François Perraudin
"Le Valaisan est souvent décrit comme quelqu’un de profondément terrien. En effet, il est un homme propriétaire : la plupart
des Valaisans possèdent une parcelle de terrain qu’ils ont reçue en héritage d’une génération essentiellement agricole.
D’où l’importance que revêt la terre pour un Valaisan que le fait d’être issu de son coin de terre, source de fierté. "
Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
"Les paysans empoignaient les Alpes avec les mains, devenaient maîtres et seigneurs de quelques ceps, de quelques
mesures de seigle et de poules blanches et de vaches au mufle sauvage." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en
légende et en vérité
"Nous avons plié la terre à nos désirs ; nous l'avons domestiquée mais, à chaque heure, nous devons rester présents parce
qu'à chaque heure encore elle se rebelle. Nous sommes ses maîtres et ses esclaves, ses bourreaux et ses victimes."
Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
Document de travail / CoManaging 543
TRAITS DE CARACTÈRE et COMPORTEMENTS des habitants
TEMPÉRAMENT / NATUREL
sens de la fidélité
"Lorsque l'on a convaincu le Valaisan qu’on est digne de son amitié, on la garde pour toujours" Grégoire Jirillo
ACTION / RÉALISATION
résistance, combativité, extrême ténacité, opiniâtreté, héritées d'un combat multi séculaire pour survivre
dans un environnement naturel et historique difficiles
"Devise des gens de Pinsec : "avant de lâcher ….. on ne lâche pas" Jean-Marie Grand
"Les qualités humaines du Valaisan : la résistance (acquise dans un milieu difficile), la solidarité, la volonté et la
diversité" Jean-Marie Bornet
exemple des bisses "Creusés dans le sol, taillés dans la pierre ou suspendus sur des parois vertigineuses… (..) la conquête
courageuse d'un peuple qui doit sa survie - et son caractère sans doute - à la formidable ténacité de ses ancêtres." Le
Matin, 23 janvier 2000
"A force de lutter contre la nature on a trop de volonté !" Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"Le Valaisan doit lutter contre une nature hostile afin de survivre, ce qui a forgé son caractère si prisé par les visiteurs."
Christelle Carrier, Autour du Concept d'identité... Que signifie être Valaisan aujourd'hui ?
"Chaque jour, vivre de peu, compter sa misère, consolider sa masure. Et se tenir debout au milieu de tout ce qui tombe ;
s'arcbouter contre la montagne pour l'empêcher de tomber, dire non à toutes ces forces qui nous sollicitent et qui
paraissent si sûres d'elles-mêmes. Non, non, nous ne lâcherons pas pied. Les murs qui croulent, nous les remonterons ;
les maisons qui s'abandonnent, nous les remplacerons par des maisons nouvelles." Maurice Zermatten, Les saisons
valaisannes
"Un décor dramatique peuplé de gens tenaces et indépendants." Ernst Mühlmann, cité par Henri Maître, Mosaïque du pays
valaisan
tradition ancestrale de gestion communautaire, à l'exemple des bisses, mais paradoxalement, problèmes
avec l'action collective
"On a des difficultés à mettre en branle des stratégies collectives"
"Pour le XVe siècle en particulier, de nombreux documents [sources relatives aux bisses] concernant l'irrigation sommeillent
dans les archives des communes valaisannes. Parmi ces documents, on trouve de nombreux statuts et règlements
d'associations responsables des bisses et de leur gestion" Denis Reynart, Section d’histoire, Université de Lausanne, Les
bisses et la gestion de l'irrigation dans le Valais du XVe siècle
Document de travail / CoManaging 548
TRAITS DE CARACTÈRE et COMPORTEMENTS des habitants
ACTION / RÉALISATION
citations-résumés du thème
l'image de "crétins des Alpes" : "Consanguinités, manque de bonnes eaux, au XIXème siècle, les
voyageurs anglais, en mal de cimes imprenables, ramenant au pays les clichés de ces "crétins des Alpes"
déjà évoqués par Napoléon, et dont la réputation a longtemps collé aux sabots des montagnards suisses"
Guide du Routard
l'échec pour l'organisation des jeux olympiques d'hiver (surtout la 2ème fois) . Il y a eu une mobilisation et
une ferveur incroyables autour du projet et donc une déception en proportion…
bétonnage industriel et électrique (barrage) dans l'environnement
poteaux électriques omniprésents (cf. COMPOSITION ET PAYSAGES)
problèmes d'unité des habitants (cf COMPLEXITÉ / UNITÉ)
> territoire différents géographiques et économiquement entre la montagne et la plaine, la forme de "l'enclave"
Valais et Monthey ?
> communication institutionnelle et officielle (y compris la langue pratiquée pendant des réunions) du
gouvernement du canton à Sion : elle n'est souvent pas exprimée en allemand d'ou le sentiment des Hauts-
Valaisans d'être peu considérés…
> déséquilibre démographique (le haut valaisan pèse seulement 88 000 habitants contre 110 000 pour le
moyen valais et 95 000 habitants pour le bas valaisan.
> culture et langues différentes : le haut valaisan est tourné vers l'Allemagne (voir info quotidienne à la
télévision et dans les journaux) et la bas valaisan vers la France.
> mentalités différentes entre haut valaisan et les autres, contestation sur la répartition des financements entre
le Haut Valais et le reste du territoire..