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Malformations anorectales

B. Frémond

Dans les malformations anorectales « hautes », le cul-de-sac rectal ne descend pas en dessous
du plan des releveurs, la chirurgie est complexe et son résultat est aléatoire. Dans les malfor-
mations anorectales « basses », le cul-de-sac descend sous le plan des releveurs, la chirurgie
périnéale est suffisante, et son résultat acceptable. Les malformations associées sont observées
dans la moitié à deux tiers des cas, et elles influencent beaucoup le pronostic. Le traitement
chirurgical habituel est une anorectoplastie par voie périnéale sagittale postérieure : un tiers
des enfants opérés sont parfaitement continents, mais un quart restent totalement incontinents
et la moitié sont constipés. La qualité de vie est souvent sérieusement affectée par les malfor-
mations anorectales opérées durant l’enfance. L’acceptation ainsi que la connaissance des
séquelles par les parents et l’enfant sont une première étape essentielle.

INTRODUCTION L’utilisation de la radiographie pour préciser la


hauteur du cul-de-sac rectal a représenté un pro-
grès décisif : elle fut décrite pour la première fois
Le terme « malformation anorectale » remplace en 1930 par Wangensteenn et Rice (4). La tech-
l’ancienne dénomination « imperforation anale » nique du cliché de profil tête en bas est encore
qui était inexacte et trop restrictive. Il regroupe un largement utilisée actuellement. Rhoads en 1948,
éventail de malformations certes très variées, et Norris en 1949 contribuèrent à répandre large-
mais unies par un même concept thérapeu- ment l’utilisation du traitement chirurgical par
tique (1). Beaucoup de ces malformations consti- une double voie abdomino-périnéale en un temps
tuent encore un véritable défi thérapeutique, les (5, 6). Toutes ces techniques comportaient un
risques de séquelles fonctionnelles restent très temps périnéal aveugle et sommaire, et le résultat,
importants. au moins dans les formes hautes, s’apparentait
souvent à celui d’une colostomie périnéale, avec
ses complications, en particulier l’incontinence
et le prolapsus. Le premier à avoir clairement
HISTORIQUE souligné l’importance capitale de la préservation
et du « bon usage » chirurgical de la musculature
Jusqu’au XVIIIe siècle, l’incision simple, la tro- périnéale, et à avoir introduit le concept de la
cardisation à l’aveugle, la dilatation d’une éven- sangle puborectale, fut Stephens, en 1953, à la
tuelle fistule périnéale, et même parfois la réali- suite d’études anatomiques précises (7). Le même
sation d’une colostomie furent les seuls auteur a grandement contribué à l’amélioration de
traitements disponibles. En dehors de quelques la technique chirurgicale, en décrivant l’abaisse-
succès isolés, peu d’enfants survivaient. Amussat ment par voie sacro-périnéale respectant la sangle
fut le premier, en 1835, à décrire une technique des releveurs. Toutefois, le mérite d’une parfaite
de proctoplastie par voie périnéale, avec suture compréhension de l’anatomie des différents élé-
cutanéo-muqueuse (2). En 1880, Mc Leod ments du système sphinctérien anal dans les mal-
recommandait un abord abdominal si l’intestin formations anorectales revient à Alberto Peña.
ne pouvait être atteint par voie périnéale (3). C’est lui qui a introduit le concept plus global de
612 Pelvi-périnéologie

complexe musculaire strié, véritable continuum classification reposait essentiellement sur l’as-
périnéal, toujours présent mais plus ou moins pect clinique et sur l’interprétation du cliché de
développé, englobant de façon indissociable les profil en inversion permettant de déterminer la
muscles striés du périnée postérieur, des releveurs hauteur du cul-de-sac rectal rempli d’air, par rap-
aux fibres les plus superficielles du sphincter port à la ligne pubococcygienne dite « de Ste-
externe (8, 9). Toute la chirurgie moderne des phens ». Dans chaque classe d’anomalie exis-
malformations anorectales découle de ces tra- taient de très nombreuses variantes, l’ensemble
vaux, en s’efforçant de préserver ce complexe devenant fort complexe et peu applicable en pra-
musculaire et de placer l’intestin correctement en tique. Une classification dite « de Wingspread »,
son centre. moins complexe, fondée sur le même principe
« haut-intermédiaire-bas », fut proposée en
1986 (11). Le concept thérapeutique unifié de
Peña (1) permet en fait une classification des-
INCIDENCE – ÉPIDÉMIOLOGIE – criptive encore plus simple (tableau I), fondée
ÉTIOLOGIE – CIRCONSTANCES beaucoup plus sur des impératifs chirurgicaux
DE DÉCOUVERTE que sur des données embryologiques (12).

Garçons
La plupart des auteurs s’accorde sur une inci- Fistule périnéale
dence moyenne de 1 pour 5 000 enfants nés Fistule recto-urétrale bulbaire
vivants, incidence un peu plus importante chez Fistule recto-urétrale prostatique
les garçons que chez les filles. Les causes restent Fistule recto-vésicale
Imperforation anale sans fistule
inconnues, les cas familiaux sont exceptionnels. Atrésie ou sténose rectale
La malformation est découverte en règle à
Filles
l’examen du nouveau-né. Le diagnostic échogra- Fistule périnéale
phique anténatal est très rare, sauf chez la fille en Fistule vestibulaire
cas de cloaque avec hydrocolpos, ou chez le Imperforation anale sans fistule
garçon en présence d’une calcification digestive Atrésie ou sténose rectale
endoluminale qui fait évoquer une fistule recto- Cloaque court (canal commun < 3 cm)
Cloaque long (canal commun > 3 cm)
urinaire.
Tableau I – Classification des malformations anorectales
selon Peña.

CLASSIFICATION – ANATOMIE
Malformations du garçon
En l’absence de cause connue, les classifications
existantes sont purement descriptives. Aucune de Les fistules cutanées sont des malformations
celles qui ont été proposées n’a cependant réussi basses où le rectum est placé correctement dans
à s’imposer unanimement sur le plan interna- un complexe musculaire strié généralement bien
tional. À la suite des travaux de Stephens (7, 10), développé. Seule la partie basse du rectum est un
il était devenu habituel de distinguer deux peu déplacée vers l’avant (fig. 1a). Le rectum et
grandes classes d’anomalies, les malformations l’urètre sont bien séparés. Le trajet fistuleux n’est
hautes, supralévatoriennes, et les malformations parfois pas direct, pouvant suivre horizontale-
basses, infralévatoriennes. Dans les premières, le ment la ligne médiane vers l’avant, en sous-
cul-de-sac rectal ne descend pas en dessous du cutané, pour s’ouvrir sur le raphé médian du
plan des releveurs, une chirurgie complexe périnée ou des bourses, voire à la base de la
d’abaissement est nécessaire, dont le résultat est verge. L’orifice peut être à peine visible. On peut
aléatoire. Dans les secondes, le cul-de-sac des- en rapprocher les sténoses anales, les imperfora-
cend sous le plan des releveurs, une chirurgie tions membraneuses et l’anus dit « couvert ». Le
simple par voie périnéale est suffisante, avec des pronostic est bon.
résultats réputés satisfaisants. En fait, des formes Les fistules recto-urétrales sont les malforma-
intermédiaires ont rapidement été décrites. Cette tions les plus fréquentes chez le garçon, elles
Malformations anorectales 613

s’accompagnent souvent d’une méconiurie plasiques, les difficultés de la réparation chirur-


pathognomonique. La fistule est le plus souvent gicale sont à leur maximum, le pronostic fonc-
bulbaire (fig. 1b), les muscles sont alors généra- tionnel rectal et vésical est médiocre. Le vagin est
lement de bonne qualité, avec un sacrum bien parfois distendu de façon importante par des
développé, une fossette anale et un sillon inter- sécrétions muqueuses ou de l’urine, c’est l’hy-
fessier bien marqués. La fistule peut être plus drocolpos (fig. 1h).
haute, au niveau de l’urèthre prostatique ou du
col vésical (fig. 1c). Dans ce dernier cas, la mus-
culature est généralement très hypoplasique, le
a b
sacrum grossièrement malformé, et le périnée
plat, sans fossette ni sillon. Le pronostic fonc-
tionnel est alors médiocre.
Les agénésies anorectales sans fistule sont
rares, mais les muscles périnéaux et le sacrum
sont généralement bien développés, et le pro-
nostic est bon. C’est la malformation la plus fré- c d
quente dans la trisomie 21.
L’atrésie rectale avec anus normal est extrê-
mement rare chez le garçon, toutes les autres
structures périnéales sont normales, le pronostic
est excellent.
e f
Malformations de la fille
Les fistules ano-cutanées périnéales sont iden-
tiques à celles du garçon, ce sont des malforma-
tions basses (fig. 1d). Le rectum et le vagin sont
bien séparés, l’orifice est plus ou moins antérieur, g h
parfois très proche du vestibule.
Les fistules vestibulaires sont les malforma-
tions les plus fréquentes de la fille (fig. 1e). L’in-
testin descend verticalement en avant du com-
plexe musculaire, et s’ouvre par un orifice
souvent de très petite taille au niveau du vesti-
bule, juste sous l’hymen. Au-dessus de la fistule, Fig. 1 – Schéma des principales malformations ano-rec-
le vagin et le rectum partagent une paroi com- tales en coupe sagittale. Le complexe musculaire strié est
mune. Ces enfants ont en général un complexe représenté en hachuré. Chez le garçon, a) fistule péri-
néale, b): fistule recto-uréthrale bulbaire, c) fistule recto-
strié bien développé, un sacrum normal, et un vésicale. Chez la fille, d) fistule périnéale, e) fistule
bon pronostic. vestibulaire, f) cloaque avec canal commun court,
Les fistules vaginales vraies et les formes sans g) cloaque avec canal commun long, h) cloaque avec
fistule sont très rares. hydrocolpos.
Les cloaques sont les malformations les plus
complexes de la fille : le rectum, le vagin et
l’urètre s’ouvrent dans un conduit unique qui
s’abouche en règle au niveau de la vulve. Malformations associées
L’examen du périnée retrouve un seul orifice, la
vulve est petite et courte. Le canal commun est Leur fréquence est comprise entre 45 % (13) et
plus ou moins long. Lorsqu’il est court (fig. 1f), 60 % (10). Leur gravité potentielle, en particulier
les muscles, le sacrum et le périnée sont généra- dans les formes hautes, impose de les rechercher
lement bien développés, le pronostic est bon. systématiquement à la naissance. Elles influen-
Lorsque le canal commun est long (fig. 1g), les cent largement la prise en charge et le pronostic
autres structures périnéales sont souvent hypo- vital et fonctionnel.
614 Pelvi-périnéologie

Malformations génito-urinaires dement un éventuel dysfonctionnement vésical


secondaire aux anomalies neurologiques.
Ce sont les plus fréquentes. Leur incidence varie
beaucoup en fonction du type de malformation, Malformations cardiaques
allant de 28 % dans les fistules périnéales à 89 %
dans les cloaques longs (12). La plus fréquente des On les retrouve dans environ 10 % des cas, en
anomalies associées urologiques est le reflux, vien- particulier dans les formes hautes (10, 13). Les
nent ensuite les agénésies et dysplasies rénales. Le anomalies les plus fréquentes sont la tétralogie de
dépistage à la naissance de ces malformations passe Fallot, et les communications interventriculaires.
par une échographie qui doit être réalisée systé- La transposition des gros vaisseaux et l’hypo-
matiquement avant tout geste thérapeutique. Les plasie du ventricule gauche sont rares.
troubles fonctionnels vésico-sphinctériens sont fré-
quents, parfois même en l’absence de toute ano-
malie sacrée, rachidienne ou médullaire, ils peuvent Malformations digestives
être mis facilement en évidence par un examen
urodynamique avant toute intervention, la respon- Un large éventail de malformations digestives a
sabilité de cette dernière ne pouvant alors pas être été rapporté, aussi bien dans les formes hautes
ultérieurement incriminée (14-17). que dans les formes basses. L’atrésie de l’œso-
phage avec fistule œso-trachéale est la plus fré-
Chez le garçon, les anomalies génitales le plus quente. L’atrésie duodénale est plus rare, la
souvent retrouvées sont la cryptorchidie et l’hypo- maladie de Hirschsprung est exceptionnelle.
spadias. Chez la fille, les malformations utérovagi-
nales (atrésies et duplications) sont particulière-
ment fréquentes en cas de cloaque (18). Dans ce Associations malformatives
dernier cas, la fréquence de l’hydrocolpos néonatal
est supérieure à 50 % (12). Très fréquemment, l’hy- La plus courante est une association sporadique
drocolpos comprime le trigone et déplace la vessie et d’étiologie inconnue désignée par l’acronyme
vers le haut, entraînant des troubles de la vidange VATER ou VACTERL (V : vertèbres, A : anus,
vésicale et un retentissement sur le haut appareil. C : cœur, TE : tracheo-esophageal, R : reins, L :
Des gestes de drainage et/ou de cathétérisme à limbs). Sa fréquence est estimée à 15 % des cas
demeure ou intermittent sont alors indispensables. (22). Une autre association très particulière est
Plus qu’une urgence digestive, le cloaque est sou- constituée par la triade de Currarino, qui com-
vent une urgence urologique. prend une malformation sacrée, généralement de
type hémi-agénésie, une malformation anorec-
tale, le plus souvent une sténose anale, et une
Malformations vertébrales masse présacrée (tératome ou méningocèle anté-
et médullaires rieure). Les formes familiales de cette association
concernent 60 % des cas (23). Elle se transmet de
Elles sont également très fréquentes, en particulier façon autosomique dominante, avec pénétrance
les anomalies du sacrum. Le degré de dysplasie incomplète et expressivité variable.
sacrée est directement corrélé au pronostic fonc-
tionnel (12). Les études récentes, en échographie Anomalies chromosomiques
chez le nouveau-né, et en IRM chez des enfants
plus grands, montrent en outre la grande fréquence Elles sont rares, en dehors de la trisomie 21, dont
des anomalies médullaires, associées ou non à des l’incidence dans les malformations ano-rectales
anomalies sacrées ou vertébrales, même dans des est comprise entre 2 % (24) et 5 % (13), soit 10
formes basses (19-21). Il peut s’agir de moelles à 30 fois plus que dans la population générale.
attachées, de dysraphismes occultes, de lipomes, L’anomalie rencontrée est alors dans la majorité
de syringomyélies. La signification pathologique des cas une imperforation vraie, sans fistule, de
des ces anomalies médullaires n’apparaît pas tou- bon pronostic. Le syndrome du cat-eye est plus
jours clairement, mais elles imposent une sur- rare, lié à une trisomie 22 proximale : il associe
veillance clinique, échographique et urodynamique un colobome de l’iris et une malformation ano-
à long terme. Il est fondamental de dépister rapi- rectale.
Malformations anorectales 615

PRÉSENTATION CLINIQUE, (voire après l’âge de six mois pour certains


PRISE EN CHARGE INITIALE cloaques). Les avantages de la colostomie pre-
mière sont nombreux : elle permet d’attendre que
ET TRAITEMENT l’enfant soit plus grand avant une intervention
complexe, elle rend possible une opacification
Les deux questions qui se posent immédiatement descendante du cul-de-sac rectal (colostogramme
à la naissance d’un enfant atteint d’une malfor- distal) afin de mieux en préciser le niveau et
mation anorectale sont, dans l’ordre, celle de l’existence ou non d’une fistule, et surtout, elle
l’existence ou non d’éventuelles malformations protège la chirurgie périnéale de l’infection post-
associées, puis celle du choix du meilleur traite- opératoire. Les colostomies se compliquent
ment, en fonction du type de malformation (répa- cependant fréquemment : 32 % de problèmes
ration d’emblée ou colostomie). Sauf en cas de mécaniques (prolapsus, occlusions), et 29 % d’in-
fistule cutanée évidente, on ne peut souvent pas fections urinaires, quel que soit le type de colo-
répondre à la deuxième question avant 24 heures. stomie (27). Par ailleurs, une urétro-cystoscopie
Ce délai est en effet fréquemment nécessaire pour est à même de démontrer l’existence d’une fistule
recto-urinaire, au même titre que le colosto-
permettre à quelques traces de méconium de
gramme distal. Enfin, la colostomie et sa ferme-
s’extérioriser par une microfistule cutanée ou ves-
ture ultérieure imposent deux gestes chirurgicaux
tibulaire non évidente au premier abord, ou pour
supplémentaires. Certains proposent donc de cor-
mettre en évidence une méconiurie chez le
riger la plupart des malformations anorectales dès
garçon. En l’absence de fistule, il faut attendre
la naissance, sans colostomie, en dehors des
24 heures pour pouvoir déterminer avec certitude
cloaques (26, 28, 29). La technique de l’anorec-
la hauteur du cul-de-sac rectal, le temps que ce
toplastie par voie périnéale sagittale postérieure
dernier soit rempli d’air, et donc visible sur un
de Peña (9) est utilisée par l’immense majorité
cliché de profil du pelvis. Ce cliché peut être
des équipes. Le même concept d’intervention est
effectué selon la technique classique, tête en bas
applicable à l’ensemble des malformations (1).
et cuisses fléchies à 90°, l’air venant mouler le
Par une incision médiane périnéale, le cul-de-sac
cul-de-sac (4). Plus simplement, on peut faire ce
rectal est abordé en ouvrant sagittalement l’en-
cliché de profil en mettant l’enfant en décubitus
semble du complexe musculaire strié. Après libé-
ventral, bassin et fesses surélevés (25). On obtient
ration, fermeture de la fistule urinaire ou vaginale
ainsi des résultats aussi fiables qu’avec l’inverto-
éventuelle, et abaissement, le complexe est
gramme classique (26). Ce délai de 24 heures
reconstitué autour de l’intestin anastomosé à la
doit impérativement être mis à profit pour réaliser
peau. Des dilatations quotidiennes sont ensuite
un bilan systématique : examen clinique com-
nécessaires pendant quelques semaines. La cor-
plet, échographie rénale, cardiaque et médullaire,
rection de la plupart des anomalies peut se faire
radiographies du rachis complet, avec des clichés
exclusivement par cette voie périnéale, mais cer-
centrés sur le sacrum. Durant cette période d’éva-
taines fistules recto-urétrales hautes, les fistules
luation initiale, l’enfant reste à jeun et perfusé,
recto-vésicales et certains cloaques nécessitent
avec une sonde gastrique. La décision thérapeu-
également un abord abdominal.
tique peut être prise après cette phase d’observa-
tion. Schématiquement, une intervention simple
par voie périnéale doit être réalisée immédiate-
ment, sans colostomie, et quel que soit le sexe, en
cas de fistule cutanée périnéale, ou si le cul-de-
COMPLICATIONS
sac rectal est situé à moins de 1 cm du plan
cutané sur l’invertogramme. Beaucoup d’équipes Les décès sont rares, dus aux malformations
réalisent également une correction néonatale en associées cardiaques ou rénales. L’infection
un temps, sans colostomie, dans les fistules recto- locale est également rare. Si elle est due à un
vestibulaires de la fille. Dans les formes dites défaut technique de l’intervention (rétraction
hautes ou intermédiaires, la plupart des auteurs après un abaissement sous tension, ischémie
préconisent de réaliser une colostomie à intestinale) il peut en résulter un périnée cicatri-
24 heures de vie, puis une correction radicale de ciel séquellaire aux conséquences fonctionnelles
la malformation quelques semaines plus tard sévères. La rétention et les troubles mictionnels
616 Pelvi-périnéologie

postopératoires sont fréquents, mais ils corres- continence étaient rapportés respectivement par
pondent en général à l’exacerbation de troubles 39 % et 13 % des patients, contre aucun dans le
préexistants (14). Le risque de complications uro- groupe contrôle. Dans le groupe des 33 malfor-
logiques iatrogènes n’est pas négligeable, il doit mations hautes et intermédiaires, 18 % des patients
être réduit par une parfaite connaissance anato- avaient une bonne continence, mais aucun n’avait
mique préopératoire de l’anomalie (30). La sur- un score à 14, seuls 2 patients n’avaient jamais de
venue d’une sténose anale doit être prévenue par souillures, 54 % avaient une continence « accep-
un programme de dilatations quotidiennes. Si la table », 21 % une continence mauvaise, et 2
sténose est liée à une infection postopératoire ou patients avaient une colostomie définitive. Des pro-
à une vascularisation rectale précaire, un abais- blèmes sociaux et sexuels étaient rapportés res-
sement intestinal itératif peut devenir indis- pectivement par 85 % et 30 % des patients. Un
pensable. Les prolapsus sont surtout le fait des tiers avait en outre une incontinence urinaire.
techniques anciennes d’abaissement par voie Aucun de ces patients n’avaient eu un suivi régu-
abdominale, sans reconstruction du périnée. Ils ne lier après l’adolescence. Il faut néanmoins souli-
se voient quasi plus avec l’intervention de Peña. gner que tous les patients de cette série ont été
opérés avant 1963, et on peut donc espérer qu’avec
les progrès de la chirurgie et de la prise en charge
des séquelles, les résultats dans trente ans des
RÉSULTATS FONCTIONNELS prises en charge actuelles seront améliorés. Les
résultats de la série de Hassink de 58 adultes
opérés d’une malformation haute sont très voi-
Comme bien souvent chez l’enfant, les résultats
sins : aucun n’a une continence normale au sens
fonctionnels sont difficiles à évaluer avec préci-
strict, mais 84 % se déclarent néanmoins satisfaits
sion, ils évoluent de manière importante avec la
(33, 34). Dans ces séries d’adultes, la plupart des
croissance et la maturation. On ne peut donc en
patients déclarent avoir découvert souvent tardive-
juger qu’avec beaucoup de recul. Les éléments
ment et par eux-mêmes les meilleures mesures
d’appréciation sont nombreux et ne font l’objet
pour contrôler leur incontinence et/ou leur consti-
d’aucun consensus, ils sont souvent subjectifs et
pation, sans aide spécialisée particulière.
toujours très influencés par les parents. Les résul-
tats sont variables en fonction du type de malfor- Pour Langemeijer (35), sur 36 enfants de plus
mation, des anomalies associées, et de l’âge. Les de quatre ans opérés d’une malformation haute
notions mêmes de continence, de constipation, de selon la technique de Peña, seuls trois sont conti-
qualité de vie, varient beaucoup selon les auteurs. nents, 7 ont des périodes de continence complète
Toutes les études publiées sont rétrospectives. entrecoupées d’épisodes de pertes de selles, 24
Rintala (31, 32) a comparé la continence et la ont des souillures quotidiennes imposant le
qualité de vie de 116 adultes de plus de trente ans, change des sous-vêtements, et 2 sont constipés.
opérés avant 1963 d’une malformation haute ou Pour cet auteur, l’acquisition d’une continence
intermédiaire (33 cas) ou basse (83 cas), avec un normale après malformation anorectale haute est
groupe contrôle de sujets sains du même âge et du impossible quelle que soit la technique, en raison
même sexe. Le score utilisé allait de 0 (aucune notamment de l’absence de sphincter interne. De
continence) à 14 (continence normale) et reposait plus, pour certains, la technique de Peña ne don-
uniquement sur un questionnaire, sans nécessité nerait pas de meilleurs résultats fonctionnels que
d’examen physique ou complémentaire. Dans le les techniques plus anciennes par voie sacro-péri-
groupe des 83 malformations basses, 60 % des néale ou abdomino-périnéale (35, 36). Cepen-
patients avaient une bonne continence (score 10 à dant, pour Rintala, chez le garçon ayant une mal-
14), contre 100 % des contrôles, mais 15 % seu- formation haute, l’anorectoplastie par voie
lement avaient un score à 14 contre 76 % des sagittale postérieure de Peña améliore au
contrôles. Une continence « accept-able » (score contraire les résultats fonctionnels de façon sta-
entre 5 et 9) était notée dans 33 % des cas, et mau- tistiquement significative, et diminue beaucoup
vaise (inférieur à 5) dans 7 % des cas. Dans 4 cas les indications de chirurgie secondaire pour
de ce groupe, la continence s’est dégradée après un incontinence ou prolapsus : 35 % d’enfants
accouchement par voie basse. Des problèmes constamment propres sans aucun traitement d’ap-
sociaux et sexuels liés à la malformation et à la point, contre seulement 5 % des patients opérés
Malformations anorectales 617

par voie abdomino-périnéale (37). Par ailleurs, conçoit qu’au sein d’une équipe multidiscipli-
le taux de complications postopératoires est naire comprenant chirurgiens pédiatres et chirur-
moindre. Dans la série de Peña, comprenant giens d’adultes, gastro-entérologues et rééduca-
1 192 patients, et toutes malformations confon- teurs spécialisés, ainsi que psychologues et
dues, 37,5 % sont « totalement » continents, et infirmier(e)s spécialement formé(e)s. Le traite-
25 % sont « totalement » incontinents (12). Les ment rationnel de l’incontinence passe par une
meilleurs résultats obtenus avec l’intervention évaluation simple et objective de ses causes,
de Peña sont confirmés par Tsuji (38), avec reposant essentiellement sur l’histoire clinique,
11 enfants ayant une bonne continence, sur l’examen physique, le lavement baryté, et l’état
23 malformations hautes ou intermédiaires. de la moelle, du rachis et du sacrum, sur des
Dans les malformations basses de la fille, qui radios simple et sur l’IRM, cette dernière véri-
constituent le groupe au pronostic réputé le plus fiant également la qualité de la musculature pel-
favorable, les résultats fonctionnels ne sont cepen- vienne et de l’abaissement rectal (44). Des tests
dant pas toujours parfaits. Javid rapporte 45 % de thérapeutiques simples et adaptés permettent de
patients n’ayant pas une continence parfaite, et compléter cette évaluation, ils imposent un suivi
55 % qui sont constipés, mais avec un recul médian sur plusieurs jours en milieu spécialisé. Il peut
de onze ans seulement (39). La grande fréquence s’agir de lavements évacuateurs répétés, de grand
de la constipation séquellaire dans les malforma- volume, en cas de rétention stercorale et de dila-
tions anorectales, en particulier dans les formes tation du rectosigmoïde, ou au contraire de médi-
basses, est notée dans toutes les études. Dans la cations visant à ralentir le transit, associées à un
série de Peña (12), 48 % des patients sont régime sans résidus et à des petits lavements en
constipés, le pourcentage monte à 61 % dans les cas de tendance diarrhéique, particulièrement
fistules vestibulaires et 59 % dans les fistules recto- chez des patients ayant eu un abaissement abdo-
bulbaires. La constipation survient malgré l’ab- mino-périnéal et une résection rectosigmoï-
sence de sténose, l’hypothèse généralement évo- dienne. Au terme de cette évaluation, plusieurs
quée est celle d’un trouble de la motilité du colon options sont possibles (44). Une reprise de
sus-jacent (40). Une anomalie des cellules de Cajal l’abaissement chirurgical peut être proposée si le
a récemment été mise en évidence (41). La consti- rectum est mal positionné dans un complexe
pation est un phénomène auto-aggravant : sans trai- musculaire strié bien développé, et si le pronostic
tement, le rectosigmoïde se dilate progressivement général de la malformation est bon, avec un
et se vide de moins en moins bien, se remplissant sacrum normal. Une résection du sigmoïde est à
de fécalomes toujours plus volumineux. Ceci peut envisager si ce dernier est très dilaté, dans le
entraîner une pseudo-incontinence par « regorge- cadre d’une constipation sévère avec pseudo-
ment » (40). Le suivi postopératoire rapproché et incontinence par « regorgement », sur une mal-
au long cours des malformations anorectales doit formation de bon pronostic correctement opérée,
impérativement tenter de prévenir cette situation et surtout si le patient est continent après des
qui peut devenir rapidement irréversible, et imposer lavements évacuateurs d’épreuve. En dehors de
un geste de résection rectosigmoïdienne (40, 42). ces deux cas précis, et si on parvient à obtenir un
Après intervention de Peña, lorsqu’elle existe, la bon contrôle de l’incontinence et/ou de la consti-
constipation s’améliore ou disparaît fréquemment pation par le traitement médical et les lavements,
à la puberté, ce qui améliore la continence. Les il y a potentiellement une indication à réaliser
raisons de ce changement n’apparaissent pas clai- une cæcostomie continente transappendiculaire
rement, les rôles respectifs d’une meilleure moti- pour effectuer des lavements antérogrades (inter-
vation sociale et de l’imprégnation hormonale vention de Malone) (45). Ce procédé tend à
pubertaire restent à déterminer (43). devenir une technique de choix dans les séquelles
des malformations anorectales, permettant d’ob-
tenir un excellent contrôle de l’incontinence dans
plus de 70 % des cas, de nombreuses variantes
SÉQUELLES ont été décrites (46-49). Il faut souvent plusieurs
semaines d’essais et d’adaptation aux patients
La prise en charge des séquelles des malforma- pour trouver le rythme, le volume, et la compo-
tions anorectales et leur suivi à long terme ne se sition des lavements qui leur permettront d’ob-
618 Pelvi-périnéologie

tenir le résultat souhaité. Lorsque le pronostic 5. Rhoads JE, Pipes RL, Randall JP (1948) A simulta-
général de la malformation est mauvais, avec un neous abdominal and perineal approach in operations
for imperforate anus with atresia of the rectum and
complexe musculaire médiocre et un sacrum très rectosigmoid. Ann Surg 127: 552
dysplasique, et si le traitement d’épreuve par
6. Norris WJ, Brophy TW, Brayton D (1949) Imperfo-
lavements et ralentisseurs du transit ne permettent rate anus : a case series and preliminary report of a
aucun contrôle de l’incontinence, l’ultime res- one-stage abdomino-perineal approach. Surg Gynecol
source reste la colostomie définitive, d’indication Obstet 88: 623
exceptionnelle. Les interventions de myoplastie 7. Stephens FD (1953) Malformations of the anus. Aust
sphinctérienne de type Pickrell ne donnent un NZJ Surg 23: 9
bon résultat fonctionnel chez l’enfant que dans 8. De Vries PA, Peña A (1982) Posterior sagittal ano-
25 % des cas, l’amélioration de la continence rectoplasty. J Pediatr Surg 17: 638-43
dépend alors essentiellement de la rééducation 9. Peña A, de Vries PA (1982) Posterior sagittal ano-
pré- et postopératoire et de la réalisation de lave- rectoplasty : important technical considerations and
ments évacuateurs réguliers (50). Chez l’enfant, new applications. J Pediatr Surg 17: 796-811
l’expérience de la graciloplastie dynamique est 10. Stephens FD, Smith ED (1971) Anorectal malforma-
très réduite, et sans recul à moyen et long tions in children, Year Book Medical Publishers, Chi-
terme (51), mais cette technique, et le sphincter cago
artificiel, constituent certainement chez l’adulte 11. Stephens FD, Smith ED (1986) Classification, iden-
un recours intéressant en cas d’incontinence tification, and assessment of surgical treatment of
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La qualité de vie est souvent sérieusement Urologic problems in anorectal malformations. Part 1:
affectée par les malformations anorectales opé- Urodynamic findings and significance of sacral ano-
rées durant l’enfance. Une prise en charge initiale malies. J Pediatr Surg 31: 407-10
adaptée est fondamentale. Un suivi ultérieur 15. Kilic N, Emir H, Sander S et al. (1997) Comparison
rationalisé, spécialisé, multidisciplinaire, et à très of urodynamic investigations before and after poste-
long terme, est indispensable. L’acceptation et la rior sagittal anorectoplasty for anorectal malforma-
tions. J Pediatr Surg 32: 1724-7
connaissance des séquelles par les parents et l’en-
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