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Stefan Michalski
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On peut définir trois catégories pratiques de températures inadéquates, les collections de diverses natures ayant une sensibilité distincte
pour chacune de ces catégories.
Les températures trop élevées. La présente catégorie peut être subdivisée en fonction des processus chimiques, physiques et
biologiques. Ce sont les processus chimiques qui sont les plus importants dans le cas des musées et des archives : les
températures ambiantes courantes sont en effet beaucoup trop élevées pour assurer la conservation à long terme de matériaux
synthétiques instables, particulièrement les supports d'images, d'enregistrements sonores et de textes. En fait, pour la plupart
des musées, seules les collections d'archives de ce type exigent un examen attentif des situations présentant des températures
inadéquates.
Les températures trop basses. Les températures trop basses sont généralement salutaires aux collections, hormis dans le cas des
matériaux polymères tels que les peintures, qui deviennent plus cassants et fragiles. Heureusement, l'adoption de mesures de
manipulation sûre permet d'atténuer la plupart des risques connexes.
Les variations de température. Elles constituent le problème le plus préoccupant pour les responsables de musées et entraînent
de nombreuses demandes de régulation des conditions ambiantes (parallèlement aux problèmes de variations de l'humidité
relative). L'importance accordée aux variations de température est sans commune mesure avec leur portée réelle en matière de
préservation des collections.
Il existe des éléments communs aux trois catégories, au chapitre des mesures de régulation des conditions, mais il est préférable
de les traiter comme trois catégories distinctes lors de l'évaluation des risques auxquels sont exposées les collections.
Les dommages chimiques cumulatifs causés par l'exposition à des températures assez élevées pour entraîner
une dégradation rapide
Nombre de produits fabriqués après la première moitié du XIXe siècle, particulièrement les papiers, les matériaux photographiques, les
caoutchoucs et de nombreux types de matières plastiques, subissent une dégradation chimique irréversible au cours d'une période
correspondant à la durée moyenne d'une vie humaine. On peut maintenant ajouter à cette liste un éventail de supports d'enregi strements
électroniques contemporains qui va des rubans analogiques aux disques numériques. Le tableau 1a et 1b contient une liste des objets de
musée et d'archive, classés en fonction de leur sensibilité chimique à une situation très particulière de « température trop élevée », soit la
température ambiante normale, ainsi que les valeurs de leur durée de vie approximative. La dégradation étant en grande partie provoquée
par l'hydrolyse acide, l'humidité relative (HR) joue aussi un certain rôle dans ce domaine (consulter « Les conditions d'humidité relative
inadéquates »), mais la température constitue toutefois l'élément dont la régulation est la plus importante. En plus des matériaux qui sont
déjà acides lors de leur fabrication, il faut aussi tenir compte des matériaux tels que les textiles, les papiers et les cuirs, qui deviennent
acides lorsqu'ils sont exposés à certains polluants qui se trouvent à l'intérieur ou à l'extérieur des bâtiments, tout particulièrement le
dioxyde de soufre associé à la pollution atmosphérique industrielle des XIX e et XXe siècles.
Figures 1a et 1b. Exemples d'objets pour lesquels des températures adéquates, en matière de confort des personnes, sont « trop élevées »
pour assurer leur préservation à long terme. La photographie du papier journal a été prise lorsque celui-ci n'avait que 27 ans et celle de la
poupée en caoutchouc, lorsqu'elle en avait environ 30. Seules des conditions d'entreposage à froid peuvent assurer une bonne préservation
de tels objets pendant plus d'une génération.
Les pellicules et les feuilles de nitrate de cellulose, qui ont surtout été produites de 1896 à 1952, constituent un cas exceptionnel de
sensibilité élevée. Ces matériaux ont tendance à devenir poudreux ou poisseux au fil des ans. Les rouleaux de pellicule ayant subi une
sérieuse dégradation peuvent même s'enflammer à des températures supérieures à 38 °C. Les personnes responsables devraient
déterminer si leurs collections contiennent de tels objets et, le cas échéant, les isoler.
Tableau 1a et 1b. Sensibilité chimique de certains matériaux à la température ambiante et durée de vie des matériaux dans diverses autres
conditions. Les valeurs de la durée de vie ont été établies pour une HR d'environ 50 %. Pour plus de détails sur l'effet combiné de l'HR et de
la température sur la durée de vie, consulter « Les conditions d'humidité relative inadéquates ». Les sources, pour la plupart des matériaux,
font l'objet d'un examen dans la publication de Michalski (2000).
Entreposage, milieu ~ 5000 ans ~ 1500 ans ~ 500 ans ~ 150 ans
frais ~ 10 °C et +
Entreposage, milieu 20 000 ans ~ 6000 ans ~ 2000 ans ~ 600 ans
froid ~ 0 °C et +
Il convient de noter que la plupart des matériaux présents dans une collection mixte peuvent être classés dans la catégorie des objets de
faible sensibilité et qu'en pratique, ils ont résisté pendant des siècles, voire des millénaires, à diverses températures d'entreposage sans
l'aide des mesures d'entretien « modernes ». La préservation de ces matériaux a été assurée par une combinaison de facteurs, soit des
conditions de températures modérées et une certaine protection contre la pollution industrielle, qui est attribuable à leur conservation dans
un milieu rural ou dans une quelconque enceinte, que ce soit un bâtiment, une boîte ou la structure même de l'objet, par exemple la reliure
qui protège un livre fermé.
Selon une règle empirique relative aux avantages des basses températures, toute réduction de 5 °C de la température de conservation d'un
objet entraîne le doublement de sa durée de vie (comme le démontrent les données du tableau 1a et 1b, lorsque les comparaisons sont
effectuées par pas de 5 °C). Les critères permettant de déterminer la « durée de vie » d'un objet peuvent être sujets à controverse, par
exemple l'importance du jaunissement, de la déformation ou de la désagrégation subis, mais il ne fait aucun doute que pour un critère
donné, la règle est respectée.
Les dommages physiques subis dans des conditions où la température est trop élevée
Certains objets contiennent des matériaux qui subissent une déformation et deviennent moins résistants, voire qui fondent, lorsque la
température dépasse une valeur précise. Le tableau 2 contient une liste de certaines températures de transition connues et des exemples
des dommages que peuvent subir les objets. Hormis les cas de produits exotiques tels que des aliments, des cosmétiques et de la cire, et
celui du problème occasionnel d'adhésifs utilisés pour effectuer des réparations et qui se sont par la suite rompus, il est clair que l'exemple
le plus important du tableau 2 est celui de la déformation irréversible des matières plastiques contemporaines. Nombre de supports
électroniques ne peuvent supporter que de très légères déformations avant de devenir illisibles. Ainsi, dans la vie quotidienne, les
vidéocassettes, les disques compacts et les DVD soumis à une exposition directe à la lumière solaire subissent une déformation rapide. Il
convient de souligner que la température nécessaire à cette dégradation, soit quelque 60 °C, est largement supérieure à la plage de valeurs
normalisées qu'on pourrait établir à partir des conditions ambiantes courantes dans lesquelles sont conservées de telles collections. Lors de
l'élaboration de normes, on fait toujours preuve d'une extrême prudence en établissant une large marge de sécurité, mais en matière de
gestion des risques, il s'avère toujours utile de connaître la température exacte à laquelle un objet ou une collection peut subir, à court
terme, une dégradation catastrophique (dans l'exemple susmentionné, le temps requis, exprimé en minutes ou en heures, pour qu'un objet
devienne chaud, lorsqu'il est exposé à une température d'environ 60 °C).
La section ci-après, qui porte sur les variations de température, traite des dommages physiques causés par la dilatation des matériaux,
lorsque celle-ci est attribuable à une hausse de la température.
Tableau 2 : Dommages physiques causés ou aggravés par des températures trop élevées ou des températures trop basses.
Les dommages biologiques subis dans des conditions où la température est assez élevée pour favoriser
la croissance de moisissures et d'autres organismes
Les moisissures présentent une phase active à des températures supérieures à environ 4 °C, tandis que les insectes sont actifs si la
température est de quelque 10 °C ou plus (consulter « Les insectes et animaux nuisibles »). Il est rare que les collections de musées
canadiens aient présenté des problèmes de moisissures ou de mites en hiver, lorsque les installations d'entreposage n'étaient pas
chauffées. Les responsables de musées se trouvant dans des pays au climat froid doivent tenir compte du fait que toute décision de
chauffer le milieu dans lequel est conservée une collection en grande partie composée d'objets en laine, de peaux ou de plumes, afin
d'assurer le confort des personnes, se traduit par une hausse des coûts et, de plus, pourrait accroître les risques de présence de
moisissures et d'insectes pendant toute l'année, plutôt que pendant une simple période de six mois.
De nombreux objets courants conservés dans des institutions canadiennes ont résisté à des températures aussi basses que -30 °C et
l'expérience pratique démontre que la plupart n'ont pas subi de dommages perceptibles (consulter la vignette 1). L'utilisation accrue, dans
les musées, de méthodes de désinfestation non toxique à basse température d'objets qui sont placés dans un « congélateur » (consulter
« Les insectes et animaux nuisibles »), implique que nombre d'entre eux ont été soumis de façon abrupte à des températures se situant
entre -30 et -40 °C. Les résultats de récentes études comparatives indiquent que seuls quelques objets ont subi de légers dommages. On
n'a pas encore clairement établi si les dommages ont été directement causés par les basses températures ou s'ils sont attribuables à des
effets subsidiaires qui seront l'objet d'une discussion dans la section sur les variations de la température. De manière générale, les risques
que constituent les basses températures pour les objets pouvant être gravement endommagés par des insectes et animaux nuisibles, c.-à-
d. ceux constitués de matériaux organiques et qui sont habituellement résistants ou souples, sont beaucoup plus faibles que les risques
associés aux insectes et animaux nuisibles vivants.
Les variations de température
La résolution de problèmes techniques classiques a permis de traiter de nombreux cas d'objets complexes soumis à des variations extrêmes
de température, par exemple ceux de moteurs, de structures en acier de ponts à long tablier et même de cafetières en verre. Si on utilise
ces modèles pour estimer les risques de rupture, il est clair que les variations de température nécessaires pour causer de tels dommages,
pour la plupart des objets dont la taille peut se situer entre celle de véhicules et celle d'objets portatifs, sont de l'ordre d'au moins quelque
200 °C, dans le cas de matériaux cassants, et sont beaucoup plus importantes dans celui de matériaux résistants comme le bois, le papier,
le cuir et la plupart des peintures. Les dommages causés par des transitions apparaissant dans les listes des catégories de « températures
trop élevées » et de « températures trop basses », même le processus de carbonisation, se produisent habituellement avant la rupture. Tel
que susmentionné dans la section « Les températures trop basses », les résultats d'études récentes sur les effets secondaires du traitement
d'objets à de basses températures (de -30 à -40 °C), afin de les protéger contre les dommages causés par des insectes et animaux
nuisibles, indiquent qu'ils n'ont subi que très peu de dommages physiques, voire aucun. Un chercheur qui possède une vaste expérience
dans ce domaine (Padfield, 2006), n'a observé qu'un seul cas de dommages importants imputables exclusivement à une variation de 50 °C,
soit le refroidissement de 20 à -30 °C suivi d'un réchauffement pour revenir à 20 °C. Les dommages en question consistaient en une
délamination de la couche métallique appliquée à l'arrière du verre d'un vieux miroir. C'est ainsi qu'un stratifié composé de matériaux
solides très rigides, appliqués sous forme de couche continue, qui présentait une faible adhérence (le tain des miroirs anciens s'écaille
souvent facilement), constitue un cas de référence en matière de sensibilité élevée aux variations de température. Un matériau de ce type
peut en effet résister pendant des décennies à des variations des conditions climatiques ambiantes (probablement des variations de
températures d'au moins 15 °C), mais il est fort probable qu'il subisse une délamination s'il est soumis à une variation de 50 °C. Ces
données concordent avec l'estimation antérieure selon laquelle la plupart des objets, particulièrement ceux composés de matériaux plus
souples que le verre et le métal (le bois, la peinture, le cuir) ou ceux dont la conception permet un certain mouvement des composants
(incrustations de métal dans le bois, faces du calibre et du cadran fixées à l'aide de pinces), devraient résister à une variation de 50 °C, et
ce, avec de très faibles, sinon de minimes, risques.
Mais qu'en est-il des cas d'objets subissant de nombreuses variations successives de température? L'application répétée de contraintes peut
entraîner la fissuration de fatigue des matériaux. Dans le cas initial d'une contrainte périodique unique qui provoque une rupture, les
données d'études techniques réalisées sur de nombreux matériaux indiquent que pour une valeur correspondant à environ un quart de
ladite contrainte, dans le cas de matériaux cassants (verre, céramiques, peintures à l'huiles anciennes), et à environ la moitié de la même
contrainte, dans le cas de matériaux résistants (bois, papier, cuir), la fissuration de fatigue se produit après environ un million de cycles.
Pour une valeur correspondant à environ un huitième de la contrainte, les matériaux résisteront indéfiniment aux variations de
température, mais comme l'exécution d'un million de cycles quotidiens prendrait 3000 ans et puisque la plupart des objets ne peuvent
complètement réagir aux cycles plus rapidement que dans ces conditions, on peut considérer que la combinaison d'un million de cycles et
d'un quart de la contrainte constitue une extrapolation très prudente des risques préoccupants associés à de multiples variations de la
température. On peut donc extrapoler qu'un objet présentant une sensibilité élevée (un objet cassant) et qui subit des dommages lorsqu'il
est soumis à une seule variation de 50 °C, ne subira les mêmes dommages qu'après de nombreux millénaires, s'il est simplement soumis à
des variations quotidiennes de 10 °C (ce qui explique la résistance du vieux miroir à des variations antérieures, probablement inférieures à
celle de 50 °C). La plus grande partie des objets de musée et d'archive étant beaucoup moins sensibles, on peut encore accroître, tout en
restant prudent, ces variations quotidiennes permises, et les fixer à 20 °C ou même 40 °C. Les résultats de la modélisation géologique de
l'érosion subie par des grès cassants et faiblement agglomérés, exposés aux températures extrêmes du désert pendant des millénaires
laissent croire que ladite estimation est effectivement prudente, car les variations de température auxquelles sont soumises ces surfaces,
entre le jour et la nuit, sont largement supérieures à la plage de quelque 50 °C.
Selon un autre auteur, les craquelures que contiennent les premiers essais de peintures sur toile sont attribuables à de légères variations
de température, mais un examen plus rigoureux des données révèle qu'il est plus probable que les craquelures soient causées par une
quelconque condensation à la surface de la toile et que l'interprétation soit faussée par des mesures incorrectes de la température. Ainsi,
une peinture de Krieghoff qui présente de nombreuses craquelures et cuvettes (consulter « Les conditions d'humidité relative
inadéquates »), qui a été soumise par le passé à des variations quotidiennes de température et d'HR, ne présente pas de craquelures dans
la zone située au-dessus des barres du châssis. Les calculs de la réponse thermique, de même que la réponse à l'humidité de la zone
susmentionnée (Michalski, 1991), indiquent que cette plage a surtout été protégée contre des variations quotidiennes d'HR, mais pas de
celles de température. Il semble donc que les variations quotidiennes de température propres aux conditions ambiantes d'une maison
historique canadienne ne sont pas responsables des craquelures que présente cet objet. D'autre part, les résultats de modélisations
informatiques d'anciennes peintures à l'huile, réalisées par d'autres auteurs, semblent indiquer que les basses températures enregistrées en
hiver, considérées comme variations saisonnières, sont effectivement responsables de certains motifs de craquelures qui sont couramment
observés dans le domaine.
Autrement dit, toute séquence de variations de température qui est semblable à des séquences auxquelles un objet a déjà été soumis ne
devrait pas causer des dommages significatifs à ce dernier. Un corollaire pratique peut être tiré de cette affirmation, soit le fait que toute
amélioration des conditions ambiantes antérieures, si modeste soit-elle, permettra d'éliminer les risques de dommages physiques. Il est
donc important que l'évaluation des mesures de régulation des conditions ambiantes utilisées par le passé soit d'une très grande exactitude
et, par conséquent, de ne pas sous-estimer la gravité de ces conditions, car plus la détermination des pires conditions antérieures est juste,
plus il est facile d'assurer aux objets de futures conditions de conservation adéquates. (Le même raisonnement s'applique au cas des
variations d'HR.)
En résumé, on peut affirmer que les conditions hivernales froides favorisent généralement la conservation d'une collection. Toutes les
données fiables qui ont été regroupées au fil des ans, dans le cadre de travaux de comparaison de collections conservées dans différentes
conditions climatiques, indiquent que nos collections seront en bien meilleur état si elles sont conservées à basse température en hiver et
que les risques associés au froid, ou aux variations saisonnières, sont minimes, voire nuls.
Il est aussi possible d'adopter une approche plus modérée au chapitre des avantages offerts par la conservation d'objets dans des
conditions hivernales. Une fois qu'un objet est soumis à une température approximativement inférieure à 5 °C, les avantages liés au
passage à des températures encore plus basses sont négligeables en ce qui concerne sa dégradation chimique globale sur une période d'un
an, car la période de dégradation estivale ne varie pas. D'autre part, les risques de dommages mécaniques continuent de croître à mesure
que la température baisse au-dessous de 5 °C. Si on adopte une approche visant à réduire au minimum les coûts d'énergie, soit en
chauffant un peu le milieu ambiant en hiver et en le refroidissant un peu en été, il existe alors une « situation idéale » en matière des
risques totaux : il suffit de maintenir la température ambiante au-dessous de 25 °C en été et au-dessus de 5 °C en hiver. Si l'objectif est
d'assurer une meilleure préservation de matériaux chimiquement instables, par exemple des journaux, des films, des rubans et des
matières plastiques, il faut envisager la mise en œuvre de mesures d'entreposage à froid à l'année longue.
Problèmes relatifs à l'HR causés par la variation des températures ou des températures non uniformes
Les responsables de musées et leurs conseillers regroupent souvent les concepts de température et d'HR en bloc dans la catégorie de la
« régulation des conditions ambiantes » ou du « milieu ». Dans le présent document, on traite des températures inadéquates et des
conditions d'HR inadéquates comme des agents distincts, car les dommages qu'ils peuvent faire subir aux collections, tout comme les
méthodes de régulation appropriées, possèdent beaucoup plus d'éléments différents que de points communs. En outre, le traitement
commun des deux agents en fonction de « normes de régulation des conditions ambiantes » a souvent mené à des généralisations
incorrectes et à des simplifications peu pratiques. Dans le cas des supports d'enregistrements électroniques et de photographies, de papier
journal et de documents d'archives de nature administrative, et d'objets en plastique de collection d'art moderne qui se dégradent
naturellement, le facteur clé est celui des risques associés aux « températures trop élevées », car ceux liés aux variations de l'HR sont, en
comparaison, négligeables. La situation est exactement l'inverse dans le cas des collections de meubles, d'objets en ivoire ou en métal et
de peintures à l'huile : les variations de l'HR entraînent des risques sérieux tandis que la plupart des cas de températures inadéquates n'ont
pas d'incidences graves. De plus, il existe des mesures peu coûteuses et peu énergivores, qui comprennent l'utilisation de techniques
passives propres à chaque situation, mais elles sont malheureusement mises de côté afin de trouver une seule solution technique aux
problèmes de « conditions ambiantes ».
Ceci étant dit, il convient de souligner l'existence de deux liens pratiques entre les variations de température et celles d'HR. Le premier
concerne le problème des variations de température avec le temps et le second, celui des variations dans l'espace, qui peut être plus
succinctement décrit comme un problème de températures non uniformes.
Dans une pièce ou une vitrine fermée et vide où la température est de 20 °C et l'HR, de 50 %, en l'absence de tout matériau tampon visant
à réguler le taux d'humidité, une variation de 1 °C en entraîne une d'environ 3 % de l'HR, tandis qu'une variation de 5 °C provoque une
variation de quelque 15 % de l'HR. Les variations les plus dangereuses sont les baisses de température de plus de 10 °C, qui entraînent
une HR de 100 % et, conséquemment, la condensation. Heureusement, dans la plupart des espaces de musées des maisons historiques,
ces effets sont grandement atténués par les capacités tampons inhérentes des surfaces des pièces ou des enceintes. (Les limites
pertinentes, dans le cas des spécifications établies dans le chapitre de l'American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning
Engineers (ASHRAE, 2003), ont été établies en se basant en grande partie sur les liens avec les risques associés à l'HR plutôt que sur les
effets mêmes de la température.) [LIEN conduisant à la page Web sur l'ASHRAE de l'ICC]
La variabilité de la température d'une zone à l'autre d'un bâtiment constitue généralement un problème plus sérieux que les variations de
température avec le temps, particulièrement dans le cas des musées dont les collections se trouvent dans des bâtiments dont les conditions
ambiantes sont loin d'être idéales. Le chapitre sur « Les conditions d'humidité relative inadéquates » contient une explication des diverses
façons dont des températures non uniformes peuvent entraîner des conditions d'HR inadéquates. En résumé, le cas le plus grave de
conditions d'HR inadéquates, soit un taux d'humidité excessif, est très souvent causé par l'air humide, surtout quand celui-ci entre en
contact avec des surfaces froides.
Les sources de températures inadéquates
La lumière solaire
C'est l'exposition directe à la lumière solaire qui constitue la plus importante source de températures inadéquates et des dommages qui en
découlent. La température de surface de matériaux isolants de nuance sombre comme les matières plastiques, les textiles et les bois
foncés, lorsqu'ils sont orientés vers le soleil, peut rapidement atteindre des valeurs supérieures de 40 °C à la température ambiante, ce qui
veut dire qu'elles peuvent facilement atteindre 75 °C par une chaude journée d'été. Si les objets sont entourés de verre, par exemple les
parois d'une vitrine d'exposition ou le vitrage d'un cadre, la température peut même dépasser ces valeurs. Il est clair que l'effet des rayons
de soleil peut entraîner des cas où les températures sont largement supérieures à toutes les valeurs de « températures trop élevées » du
tableau 2; de plus, si un objet est exposé directement aux rayons du soleil de manière courante, ceux-ci peuvent centupler sa vitesse de
dégradation, et ce, pour toutes les catégories de sensibilité du tableau 1a et 1b. Les feuilles de papier conservées dans des cadres vitrés et
munis d'un dos protecteur sont particulièrement vulnérables, car les conditions d'HR dans lesquelles elles se dégradent rapidement
constituent justement le milieu tampon régulé de l'enceinte.
L'éclairage artificiel
Tout comme dans le cas de l'exposition directe aux rayons du soleil, celle aux lampes électriques à incandescence peut provoquer le
réchauffement d'une surface, notamment en raison de la haute teneur en infrarouges (IR) de leur rayonnement (ce qui est aussi le cas des
lampes quartz-halogène). Les lampes à incandescence présentent même un rapport IR/rayonnement total plus élevé que les rayons du
soleil. L'utilisation excessive de lampes incandescentes dans les vitrines d'exposition constitue probablement, après l'exposition directe à la
lumière solaire, la cause la plus courante de variations de température extrêmes dans les musées (et, concurremment, des variations de
l'HR). La large fissure observée dans une rare selle des Premières nations, qui avait été exposée au Musée national de l'Homme, à Ottawa,
dans les années 1970, avait sûrement été causée en partie par le bas taux d'HR dans le bâtiment en hiver, mais aussi par l'HR encore plus
basse dans la vitrine, découlant du réchauffement attribuable à une ou des lampes.
Objets en transit
Le déplacement d'objets de musée en transit, particulièrement celui de peintures, comporte de nombreux risques élevés, entre autres ceux
associés aux températures inadéquates. En été, la température intérieure de véhicules non climatisés peut être beaucoup plus élevée que
celle de l'air extérieur, et en hiver, celle des camions se situe bien au-dessous des valeurs de « températures trop basses » du tableau 2,
dans le cas des peintures acryliques. Même le « court déplacement » de peintures qui ne sont pas suffisamment emballées, de la remise au
bâtiment où elles seront exposées, peut les rendre beaucoup plus cassantes que prévu, en hiver, sans compter qu'elles peuvent aussi subir
un certain claquement et être heurtées aux murs et aux planchers.
Éviter de placer des objets de nature organique, ou des objets de nature inorganique fragiles, dans des endroits où ils seront
directement exposés à la lumière solaire. Dans le cas de l'entreposage extérieur de grands objets, éviter l'exposition en plein
soleil d'œuvres qui comportent du bois, de la peinture, du cuir, du caoutchouc, des textiles ou des matières plastiques.
Éviter les situations qui produisent des sources de températures inadéquates, durant les travaux de conception de bâtiments
spéciaux. Le concept de « régulation thermique passive » consiste à mettre en place des murs bien isolés présentant une masse
thermique élevée afin que les variations de la température extérieure soient graduellement atténuées, sur une période de
nombreux jours ou semaines.
Éviter de choisir et d'installer des systèmes mécaniques peu fiables et dont l'entretien ne peut être assuré en utilisant des
ressources facilement accessibles et de la main-d'oeuvre locale. Informer tout expert-conseil participant au projet de ces besoins
particuliers. Il est beaucoup plus important d'éviter l'occurrence, au fil des ans, de quelques variations extrêmes causées par des
pannes, que celle de légères variations quotidiennes qui se produisent couramment.
Éviter de chauffer, en hiver, des collections qui contiennent des matériaux instables (consulter le tableau 2). Tirer avantage de la
période hivernale, et du temps froid de votre région (le cas échéant), pendant laquelle l'activité des insectes et animaux nuisibles
et le processus de dégradation chimique sont atténués et même interrompus.
Situations à empêcher
Empêcher l'exposition à la lumière du soleil en installant de simples volets et stores, dans le cas de zones d'exposition intérieures,
et des éléments en porte-à-faux et des toits, dans celui des objets exposés à l'extérieur.
Utiliser des matériaux isolants ou du moins, aménager un vide d'air d'au moins 10 cm, entre les objets et les murs extérieurs, les
planchers froids et les plafonds chauds.
Assurer une isolation efficace des œuvres d'art en transit, dans la caisse même, ou en enveloppant l'objet avec une couverture, si
on le transporte manuellement, sur une courte distance, à l'extérieur.
Situations à détecter
Assurer la surveillance de la température. La température constitue probablement l'agent de détérioration dont la mesure exacte
est la plus simple et la moins coûteuse.
Détecter tout signe de dommage chimique tel que du papier qui est devenu brun et cassant et des photographies qui se sont
dégradées. Les décideurs qui ne possèdent pas des connaissances approfondies sur les matériaux instables peuvent utiliser ces
exemples à titre d'indication générale. Si on vise à établir que la régulation de la température a récemment causé des conditions
de températures inadéquates, il faut avoir accès à des rapports sur l'état de conservation d'une grande exactitude et à des
registres des températures fiables pour la période en question.
Détecter tout signe de dommage mécanique subi par le passé, en faisant toutefois preuve de prudence dans l'interprétation des
données avant de conclure qu'il existe des besoins actuels en matière de régulation de la température. Les gestionnaires de
collections donnent souvent comme exemple les fissures que présentent des meubles ou des peintures afin de justifier leur
demande de nouveaux systèmes de régulation des conditions ambiantes. Bien que de tels faits puissent s'avérer (ou non) dans le
cas de la régulation de l'HR, ils ne constituent que rarement une preuve que la régulation de la température était inadéquate.
Interventions
Prendre des mesures d'intervention pertinentes en utilisant des dispositifs mécaniques tels que des appareils de chauffage et des
climatiseurs commandés par un thermostat. La fiabilité constitue un facteur crucial en ce domaine.
Intervenir dans le cas de matériaux instables qui vont se dégrader de manière irréversible au cours de la prochaine génération,
en abaissant la température de conservation (ou en adoptant une autre stratégie en matière de conservations d'archives, par
exemple en transférant l'information sur un support stable).
Isoler les matériaux des collections qui sont particulièrement instables, par exemple les négatifs ayant subi un traitement
inapproprié, les morceaux de mousse de polyuréthane et les objets en caoutchouc, qui se trouvent actuellement en présence de
matériaux plus stables. Des matériaux de ce type font contraste avec les autres comme sources de jaunissement, et il faut les
retirer de la collection et les entreposer séparément (ou même s'en débarrasser) car les produits de dégradation dégagés
endommagent les matériaux adjacents.
Récupérer et traiter
Les ruptures causées par des contraintes mécaniques peuvent souvent être réparées, et ce, même s'il subsiste des lignes qui
altèrent grandement l'aspect de l'objet.
Les déformations causées par des températures extrêmes (consulter la liste de températures trop élevées du tableau 2) ne
peuvent être traitées.
Les objets ayant subi un vieillissement de leur composition chimique ou des composés chimiques dont ils sont constitués
(consulter la liste du tableau 1a et 1b) ne peuvent être traités.
Stratégies de régulation des agents de dégradation pour différents niveaux de préservation
Stratégies de régulation de base : Aucun élément mobile, aucune machine et aucune consommation d'énergie!
Assurer l'isolation efficace des murs, du toit, des fenêtres et des portes du bâtiment, et, idéalement, que les murs présentent une
masse thermique élevée.
De plus, prendre les mesures pertinentes afin d'empêcher l'exposition directe à la lumière du soleil des matériaux,
particulièrement ceux de la liste des matériaux sensibles du tableau 2, qui subiraient des dommages après une seule journée
d'exposition directe. L'adoption des mesures relatives à la présente stratégie et à celle susmentionnée permet d'éliminer presque
tous les risques physiques associés à des températures inadéquates, mais il faut toutefois souligner que la durée de vie des
matériaux très sensibles (liste du tableau 1a et 1b) sera toujours très courte.
Inspecter les films des collections d'archives et en retirer les négatifs qui se dégradent rapidement (parce qu'ils ont subi un
traitement inapproprié). Isoler toutes les pellicules de nitrate de cellulose afin de prévenir l'altération des matériaux adjacents par
l'acide libéré et de réduire les risques d'incendies.
Inspecter les collections mixtes d'objets historiques et celles d'art moderne et en retirer les nitrates, plastiques, caoutchoucs et
uréthanes qui se dégradent rapidement et qui pourraient contaminer les objets adjacents.
Stratégies de régulation optimale : Des collections différentes et des situations différentes demandent des
mesures de régulation différentes
Suivre les stratégies de régulation de base décrites ci-haut et y intégrer, au besoin, les stratégies suivantes :
Dans le cas des collections d'archives et de matériaux contemporains qui se trouvent dans des collections mixtes d'objets
historiques, déterminer la stabilité des matériaux en fonction des critères de la liste du tableau 1a et 1b et prendre les mesures
nécessaires pour en assurer, au besoin et selon le mandat de l'institution, l'entreposage dans un milieu frais ou froid.
L'entreposage à froid peut aller de l'utilisation d'un seul congélateur horizontal ou vertical (consulter la vignette 2) à celle d'un
bâtiment spécialement climatisé à ces fins (Wilhelm, 1993). Les petits musées auraient avantage à se regrouper et à partager
des espaces d'entreposage à froid.
Dans le cas d'une collection mixte d'objets historiques qui a été conservée dans un vieux bâtiment pendant de nombreuses
décennies, sans qu'il y ait un changement perceptible de l'état des objets au cours des dix dernières années, il ne faut pas
essayer « d'améliorer » les systèmes de régulation des conditions ambiantes (par exemple, en ajoutant de nouveaux composants
ou en en modifiant le fonctionnement, entre autres, en augmentant le chauffage en hiver), à moins d'avoir examiné avec soin l a
nature des conditions actuelles de températures inadéquates et d'avoir prouvé que ces conditions causeront des dommages plus
importants que ceux pouvant découler des « modifications ». La première étape doit nécessairement comprendre l'adoption de
mesures qui assureront la fiabilité et l'entretien à long terme des systèmes de régulation, et de tout autre élément pertinent, du
bâtiment, avant d'envisager la modification des valeurs cibles des paramètres ayant des effets sur les conditions ambiantes.
Lorsque l'on envisage d'assurer la régulation des conditions ambiantes « à l'échelle d'un bâtiment », il est important de
reconnaître les facteurs limitatifs propres à l'enveloppe du bâtiment, plus particulièrement si ce dernier possède une valeur
historique intrinsèque. Une publication de l'ASHRAE (2003) contient un tableau et une liste de cinq types de bâtiments et de leur
capacité de résister aux variations associées aux systèmes de régulation des conditions ambiantes. Les lecteurs qui veulent en
savoir plus sur la manière d'adopter une approche philosophique globale du dilemme peuvent consulter le document intitulé New
Orleans Charter for Joint Preservation of Historic Structures and Artifacts, publié conjointement par l'Association for
Preservation Technology International et l'American Institute for Conservation of Historic and Artistic Works (APT/AIC). L'étape
suivante consiste à choisir un niveau approprié de variation et de point de consigne, en vertu des critères pertinents de régulation
des conditions ambiantes de l'ASHRAE, et d'en assurer la mise en œuvre (ASHRAE, 2003). (Consulter le tableau 2 du chapitre sur
« Les conditions d'humidité relative inadéquates ».)
Lorsque l'objectif visé est d'effectuer l'exposition d'objets d'une collection itinérante, il faut tenir compte du fait que certains
grands musées prêteurs exigent que la régulation des conditions ambiantes respecte les critères du niveau A de l'ASHRAE ou,
dans certains cas, le niveau AA (ASHRAE, 2003). (Consulter le tableau 2 du chapitre sur « Les conditions d'humidité relative
inadéquates » et le LIEN conduisant à la page Web sur l'ASHRAE de l'ICC.) Il faut généralement aménager des pièces ou des
bâtiments à ces fins. On peut aussi envisager la solution de la « pièce au sein d'une pièce », soit l'approche du cocon (ASHRAE,
2003).
Conclusions
Non seulement sommes-nous de bien piètres juges en matière de détermination de la réaction d'un objet à la température, mais nous
avons aussi tendance à faire preuve d'animisme envers les collections. Il nous est en effet difficile de croire que nos peintures et nos
meubles les plus précieux sont relativement « satisfaits » d'être conservés à une température glaciale de -20 °C. Les êtres humains
préfèrent grandement vivre dans un milieu réchauffé en hiver, et ce, même s'il en résulte une très basse HR. Nous devons donc reconnaître
que nos collections historiques ont une « sensibilité » contraire et préfèrent des conditions froides accompagnées de conditions d'HR
modérées.
Il nous est tout aussi difficile d'accepter le fait que les anciens matériaux qui ont été utilisés pendant une grande partie de l'histoire de
l'humanité sont assez stables et que ce sont plutôt les objets de notre époque (de la fin de l'âge industriel à l'ère électronique) qui
constituent des problèmes, car ils sont aussi éphémères que notre propre existence. Bien que la préservation cryogénique de notre corps et
la migration de notre mémoire relèvent de la science-fiction, ces techniques constituent les seules solutions pratiques pour la plupart des
matériaux contemporains ayant une valeur patrimoniale.
Les spécifications et normes relatives à la température qui sont habituellement utilisées dans les musées ne sont pas basées sur des
critères détaillés des besoins propres à chaque collection, mais plutôt sur l'observation générale que les collections semblaient assez bien
résister aux températures auxquelles les êtres humains se sentent bien. Le fait que les températures assurant notre bien-être semblaient,
fort à propos, ne pas avoir d'effets nuisibles sur nos collections s'est graduellement transformé en l'idée qu'elles représentaient les
températures adéquates pour la conservation des collections, ce qui n'était pas entièrement vrai, dans le cas d'une collection connue, et
entièrement faux, dans celui de nombreuses collections telles que celles des bibliothèques et des archives. On a donc supposé que les
variations admissibles, compte tenu des dommages sérieux observés à la suite de très grandes variations de température, devraient être
minimes, et ce, afin que des effets de moins en moins nuisibles se traduisent par des conditions de plus en plus avantageuses.
Malheureusement, une telle logique bancale nous a poussés à grandement surestimer l'atteinte d'une température stable comme principe
directeur, à dépenser inutilement des ressources pour y parvenir, à transformer radicalement des bâtiments historiques pour n'en laisser
que les quatre murs, afin de mettre en place des systèmes de régulation des conditions ambiantes, et à employer des ressources
énergétiques peu abondantes pour combattre des conditions froides hivernales qui présentent en réalité des avantages certains.
Les responsables de musées et leurs conseillers ont adopté ces normes à l'échelle mondiale. D'ailleurs, la plupart exigent encore que leurs
collections soient entreposées et exposées à des températures très stables. Il faudra du temps avant d'atteindre un consensus permettant
d'examiner et de modifier ces normes, et d'ici là, les musées voulant accueillir des expositions itinérantes ou obtenir un quelconque octroi
de statut devront adopter les mesures nécessaires pour répondre aux exigences pertinentes. Les petits musées qui assurent déjà le soin de
leurs propres collections, de manière pratique et logique, peuvent toutefois commencer à adopter une approche de gestion des risques et à
employer une démarche plus modérée et plus rentable que celles permises par la plupart des normes.
Il n'existe actuellement qu'une seule publication qui contient des spécifications relatives à la température (et à l'HR) des bibliothèques, des
musées et des archives où l'on adopte cette approche complexe et progressive en matière de risques, qui établit clairement que les valeurs
de consigne de quelque 20 °C ne sont pas salutaires pour les matériaux contemporains instables, qui comporte des recommandations en
matière de réglages saisonniers afin de réaliser des économies d'énergie, et qui fournit une estimation des risques globaux pour six cas
distincts de spécifications relatives aux variations de température. La publication en question est l'édition la plus récente du manuel de
l'ASHRAE (2003). Les spécifications susmentionnées sont fournies dans le tableau 2 du chapitre sur « Les conditions d'humidité relative
inadéquates » et sont expliquées en détail dans une page Web spéciale portant sur le sujet.
Vignettes
Bibliographie
APT/AIC (Association for Preservation Technology International/American Institute for Conservation of Historic and Artistic
Works). New Orleans Charter for Joint Preservation of Historic Structures and Artifacts (lien disponible en anglais seulement).
Michalski, S. « Paintings, Their Response to Temperature, Relative Humidity, Shock and Vibration », dans Works of Art in
Transit, M. Mecklenburg (éd.), National Gallery, Washington, D.C., 1991, p. 223-248.
Wilhelm, Henry Gilmer, et Carol Brower. The Permanence and Care of Color Photographs: Traditional and Digital Color
Prints, Color Negatives, Slides, and Motion Pictures; Preservation Publishing Co., Iowa, 1993.
Documents clés
American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE). « Museums, libraries and archives »,
dans 2003 ASHRAE Handbook: Heating, Ventilating, and Air-conditioning Applications, SI edition; American Society of
Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers, Inc., Atlanta (Géorgie), 2003, p. 21.1-21.16. (Remarque : l'édition de
1999 contient les mêmes spécifications relatives à la régulation de la température et de l'HR, hormis les révisions de l'édition de
2003 ayant trait à la pollution. Les éditions antérieures à celle de 1999 ne contiennent pas le chapitre intitulé « Libraries, Archives
and Museums ». Les nouvelles éditions de ce document sont publiées à chaque trois ou quatre ans. Les responsables de musées
devraient supposer que les experts-conseils utilisent l'édition la plus récente de l'ouvrage.)
Michalski, S. Directives concernant l'humidité et la température dans les archives du Canada. Bulletin technique de l'ICC
n° 23; Institut canadien de conservation, Ottawa, 2000.
Glossaire
Coefficient de dilatation thermique : Augmentation fractionnaire de la longueur d'un matériau causée par un accroissement d'un degré de la
température. Consulter le document de Michalski (1991), pour un examen détaillé de certaines valeurs et sources.
K : Symbole du degré Kelvin, l'unité de température du système métrique utilisée par les scientifiques; selon les conventions, 0 K
représente le zéro absolu et la forme abrégée de « degré Kelvin » ne comporte pas le symbole du degré (°). Une variation de 1 K est
équivalente à une variation de 1 °C et, conséquemment, une variation de 5 K peut être remplacée par l'expression « variation de 5 °C ». Le
point de congélation de l'eau est de 0 °C ou 273,15 K. Les ingénieurs européens et canadiens ont tendance à utiliser les degrés Celsius
(°C), mais l'édition du manuel utilisé par les ingénieurs des États–Unis (ASHRAE, 2003), qui devrait respecter les normes du SI, présente
un mélange des deux unités, soit l'emploi des degrés Celsius (°C) pour les spécifications des points de consigne, et celui des degrés kelvin
(K) pour celles ayant trait aux variations de température.
Figure 2. Mme Betty Walsh, restauratrice d'archives au Royal British Columbia Museum, se tient à proximité des congélateurs verticaux
utilisés, au cours de la dernières décennie, pour entreposer des documents photographiques. En médaillon, le système de sacs doubles qui
assure la régulation de l'humidité.