Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L
ET DILTHEY
25
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page26
26
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page27
G U I L L A U M E FA G N I E Z
les angles morts de cette dernière. C’est ainsi que tout « coin obscur de
la connaissance » s’est peuplé de « fantômes » susceptibles de dire le peu
de valeur de la vie 14. Comme Nietzsche, Dilthey présente cet au-delà de
l’expérience comme un espace nocturne d’où la raison, relayée par l’ima-
gination, fait surgir des « ombres » prétendument plus réelles que l’ex-
périence sensible. Et comme lui, il entend déchirer « les toiles d’araignées
métaphysiques tissées entre l’ici-bas et l’au-delà (vom Diesseits zum Jen-
seits) » 15, et reconduire la raison à la stricte dimension de l’immanence
de l’expérience. C’est dans cette sphère de l’expérience que doit se replier
la pensée philosophique si elle entend « comprendre la vie à partir d’elle-
même » 16. Tel est en effet le mot d’ordre central de l’ensemble de la
pensée de Dilthey, dont il convient de noter aussitôt que Dilthey lui-
même l’attribue également à Nietzsche. Dans un texte tardif (1907), Dil-
they, envisageant l’œuvre de Nietzsche dans sa signification historique,
la situe au sein d’une lignée de « philosophes de la vie » qui, renonçant à
toute vaine métaphysique, a les yeux rivés sur « l’énigme de la vie » : « La
vie doit être interprétée à partir d’elle-même », telle serait la « grande
idée » de ces Lebensphilosophen. Certes, Dilthey fustige cette philoso-
phie qui, par manque de méthode, retombe dans l’ornière de la méta-
physique ; mais force est de constater qu’elle entend, à la lettre, s’acquit-
ter de la tâche même que se propose la philosophie de Dilthey 17.
Qui plus est, Dilthey conçoit l’auto-interprétation de la vie avant tout
au titre d’une psychologie, dont il croit initialement, à la lecture de
Humain, trop humain, que Nietzsche lui aussi est en passe de la dévelop-
per. Dans une recension de 1880, Dilthey se réjouit de voir Nietzsche don-
ner congé aux « paralogismes métaphysiques » de Schopenhauer, et s’en-
gager dans une « enquête psychologique qui cherche à se frayer un accès
à la compréhension de la culture en ses principaux phénomènes ». Et
d’ajouter : « C’est avec joie que nous le saluons sur ce chemin où le
conduisent savoir psychologique et recherche historique. » 18 Il est vrai
que Nietzsche appelle sans relâche de ses vœux – en première lecture,
dans un même souci de la Diesseitigkeit de la connaissance – la consti-
tution d’une philosophie renouvelée au fil d’un véritable « travail psy-
chologique », dont le penseur dit que « rien n’est aussi nécessaire » 19.
Toutefois – et sans même évoquer la définition nietzschéenne de la
psychologie comme savoir des sentiments moraux 20 –, la formulation
même de ce point de convergence psychologique est le lieu d’une diver-
gence importante, qui se fait jour à l’occasion de ce qui paraît être l’uni-
que occurrence d’une lecture faite par Nietzsche d’un texte de Dilthey.
L’hypothèse est en effet largement admise par les commentateurs selon
laquelle le jeune philosophe Heinrich von Stein, appartenant à la fois
aux cercles respectifs des proches de Nietzsche et de Dilthey, ait évoqué,
27
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page28
28
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page29
G U I L L A U M E FA G N I E Z
29
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page30
d’un sujet et d’un objet, mais bien au contraire comme une unité entiè-
rement dynamique : chez l’un comme chez l’autre, c’est bien à partir
d’un point d’ancrage pulsionnel et pratique, et non rationnel et théo-
rique, que le monde se déploie. Nietzsche insiste davantage sur l’aspect
physiologique de la constitution du monde au sein d’un horizon déter-
miné à partir de l’organisme et des besoins qui sont les siens ; mais plus
généralement, sa thèse est bien que « nous soyons dans notre toile
comme des araignées, et quoi que nous y prenions, nous ne pouvons
prendre que ce qui veut bien se laisser prendre dans notre toile »34. La
récusation de l’idée de perception comme réceptivité qui s’ensuit, et l’af-
firmation constante chez Nietzsche d’une compénétration du sensible
et du sens dans l’expérience humaine, conduisent à la mise en relief de
la créativité immanente à l’expérience, et à la détermination de l’Erleben
comme Erdichten 35. De sorte que « ce monde tout entier, c’est nous
autres humains qui l’avons créé » : « Le monde de l’impression sensible
tout entier est la Urdichtung de l’humanité. » 36 Le statut des concepts
fondamentaux de la connaissance se voit dès lors révisé à l’aune de l’éla-
boration du monde menée à partir de « notre œil, inconsciemment poète
et logicien (Dichter und Logiker) tout à la fois » 37. La problématique tra-
ditionnelle de la logique subit ainsi un déplacement majeur. Si « la
logique repose sur des postulats auxquels rien ne correspond dans le
monde réel, par exemple le postulat de l’égalité des choses, de l’identité
de la même chose à des points différents du temps » 38, aucune objecti-
vité ne saurait pour autant lui être octroyée des mains d’un quelconque
sujet universel. La logique est ici pensée comme procédant d’un déve-
loppement organique au sein duquel la métaphysique elle-même – et
tout particulièrement son tropisme « atomiste » – peut être conçue et
recevoir une fonction 39.
Chez Dilthey, c’est au point où l’impulsion de la vie humaine rencon-
tre une résistance que commence le monde extérieur, et c’est dans la
perspective de l’ensemble des aspirations et tendances de la vie que ce
dernier déploie son sens. En d’autres termes, « le monde n’est jamais que
corrélat du soi », et lorsque la vie se fait consciente, le déploiement exté-
rieur d’un monde manifeste simultanément sa propre intériorité : « Aussi
vivons-nous toujours au milieu de symboles » 40. On notera de nouveau
qu’il ne s’agit pas ici d’une « objectivité » purement représentative, mais
bien de la constitution d’un monde dans les termes indissociables de la
représentation, du sentiment et de la volonté, à l’image du sujet dont
les Lebensbezüge animent le monde. Telle est la structure fondamentale
qui revient à la Weltanschauung dont tout esprit est porteur à des degrés
divers : à partir d’une inscription déterminée dans le monde, une « vision
du monde » particulière s’élève, toujours à la fois théorique et pratique,
30
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page31
G U I L L A U M E FA G N I E Z
qui relève en un sens elle aussi d’une mise en forme première du réel et
partant d’une Dichtung primordiale.
Toute la logique, mais plus précisément l’appareil catégorial élaboré
par la pensée métaphysique d’Aristote à Kant, peut être envisagée
comme participant d’une telle configuration du monde. Car les catégo-
ries ne sont nullement « rationnelles » : elles expriment un rapport au
monde qui procède en dernier ressort de la vie entendue selon toutes
ses dimensions. Cependant, le propre des catégories métaphysiques est
justement d’occulter cette « origine vivante » 41. Pour Nietzsche comme
pour Dilthey, « [l’homme] barre lui-même la route (er steht selber im
Wege) : il recouvre les choses » 42, et la logique est un moment essentiel
de cette obstruction et de ce recouvrement. Ceux-ci procèdent d’une
réflexion du monde au « miroir » de l’intellect 43, qui en donne une image
à la fois stabilisée et atomisée ; aussi l’égalité, l’identité, la causalité, la
substance doivent-elles être mises sur la sellette. Cette dernière, en par-
ticulier, est conçue par les deux philosophes comme l’effet d’une projec-
tion de l’identité à soi dans le monde. La métaphysique, dit Nietzsche,
« croit au moi , au moi en tant qu’être, au moi en tant que substance,
et elle projette sur tous les objets sa foi en la substance du moi – c’est
ainsi que se crée le concept de chose » 44. Un fragment de 1887 précise :
« Le concept de substance, une conséquence du concept de sujet : et non
l’inverse ! » 45 Dilthey pour sa part estime que l’unité du réel, et plus par-
ticulièrement l’unité de l’objet, est chaque fois « empruntée à la structure
de notre vie psychique elle-même », à savoir à la cohésion (Zusammen-
hang) et à l’ipséité (Selbigkeit) qui font « l’unité contenue dans ce qui
caractérise la personne comme vie »46. Or, par un singulier renversement,
le soi, en s’interprétant lui-même à partir du monde extérieur auquel il
a initialement communiqué sa vivante unité, en vient à se comprendre
au prisme de la substance. La vie, originairement flux, processus, activité,
reçoit ainsi une « fermeté rigide » qui lui est étrangère et où elle se
perd 47. La métaphysique revêt ainsi le sens d’une auto-interprétation
aliénante de la vie qui relève non seulement d’un processus psycholo-
gique mais également d’un déploiement historique. Peut-être est-ce jus-
tement, comme le dit Scheler, le mérite de Dilthey et de Nietzsche que
d’avoir, les premiers, envisagé le logos comme « invention grecque », et
ce faisant « historisé » la métaphysique et « l’anthropologie de l’homo
sapiens »48. La « philosophie de la vie » ayant à charge de surmonter l’alié-
nation métaphysique de la vie, devait dès lors nécessairement revêtir
une dimension historique. Cette démarche historique de la philosophie
marque une convergence majeure entre Dilthey et Nietzsche.
31
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page32
Un « philosopher historique »
32
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page33
G U I L L A U M E FA G N I E Z
33
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page34
34
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page35
G U I L L A U M E FA G N I E Z
35
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page36
36
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page37
G U I L L A U M E FA G N I E Z
visme par les moyens mêmes de la conscience historique, dont elle est
en quelque sorte le déploiement scientifique. La multiplicité des visions
du monde attestée par l’histoire se laisse en effet réduire à une typologie,
par laquelle la multiplicité se voit contenue dans un « cercle limité » de
« possibilités » qui sont celles des attitudes de la vie par rapport au
monde 81. Si une telle domestication de la prolifération des interpréta-
tions peut avoir lieu, c’est sur la base de la thèse que « nous ne pouvons
apercevoir la pure lumière de la vérité que sous forme de rayons diver-
sement réfractés » 82. En deçà de la multiplicité des interprétations par-
ticulières de la vie règne l’unité de cette dernière : c’est la tâche d’une
« philosophie de la philosophie » que de reconduire réflexivement cette
multiplicité historique à l’unité fondamentale de la vie, qui en cette
démarche atteste sa souveraineté en tant qu’esprit. Le fondement de
cette réconciliation de la relativité et de l’universalité, rétablissant dans
ses droits la science en son paradigme traditionnel, est manifestement
une figure de la subjectivité par laquelle Dilthey se voit tributaire de
l’anthropologie et de l’humanisme modernes. On sait qu’il est revenu
au contraire à Nietzsche de les ébranler radicalement. Mais, pour nous
en tenir au caractère historique du philosopher, on est en droit de s’in-
terroger sur les présupposés téléologiques de cette sorte de pointe auto-
réflexive qu’il atteint chez Dilthey. Ce dernier ne succombe-t-il pas, à son
tour, au modèle hégélien d’une « philosophie de l’histoire » qui en
énonce le sens « comme du haut d’un phare bordant la mer de l’his-
toire » 83 ? Tout en procédant lui aussi à une « déification du devenir » 84,
ne fige-t-il pas ce dernier dans un sens global articulé par la typologie
des visions du monde, se retournant ainsi contre l’historicité foncière de
la vie, par lui pourtant sans cesse réaffirmée ? à tout le moins, une telle
interrogation invite à réviser une certaine représentation convenue de
Dilthey, mais également de Nietzsche, dans leurs rapports respectifs à
l’histoire.
37
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page38
38
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page39
G U I L L A U M E FA G N I E Z
39
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page40
40
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page41
G U I L L A U M E FA G N I E Z
41
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page42
Guillaume Fagniez
42 .
.
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page43
G U I L L A U M E FA G N I E Z
NOTES
1/ Elles avaient été signalées par Raymond Aron dans sa thèse de 1938 ; cf. La philosophie
critique de l’histoire, nouv. éd. S. Mesure, Paris, Julliard, 1987, p. 14, 102 et 119 sq.
2/ M. Scheler, Versuche einer Philosophie des Lebens. Nietzsche – Dilthey – Bergson, in
Vom Umsturz der Werte. Abhandlungen und Aufsätze, Gesammelte Werke, vol. 3, Bern,
Francke, 1972, p. 311-339.
3/ Cf. H. Rickert, Die Philosophie des Lebens. Darstellung und Kritik der philosophischen
Modeströmungen unserer Zeit, Tübingen, J. C. B. Mohr, 2e éd., 1922, p. 17-34.
4/ H. Rickert, Psychologie des visions du monde et philosophie des valeurs (1920), trad.
franç. A. Larivée et A. Leduc, dans Philosophie, 87, 2005, p. 28.
5/ Cf. G. Scholtz, « Diltheys Philosophiebegriff », in G. Kühne-Bertram, F. Rodi (éds.), Dilthey
und die hermeneutische Wende in der Philosophie, Göttingen, Vandenhoeck &
Ruprecht, 2008, p. 17-18.
6/ H. Schnädelbach, Philosophie in Deutschland 1831-1933, Francfort-sur-le-Main, Suhr-
kamp, 1983, p. 69.
7/ H. Schnädelbach, op. cit., p. 83.
8/ Dans une lettre d’avril 1872, le philologue Otto Ribbeck recommande à Dilthey la lecture
de La naissance de la tragédie « du Bâlois Nietzsche » parue la même année (cf. W. Dil-
they, Briefwechsel, vol. I, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2011, p. 629-630).
9/ GS, VIII, p. 229 ; Théorie des conceptions du monde, trad. franç. L. Sauzin, Paris, PUF,
1946, p. 277. (Dans ce qui suit, nous citons les Gesammelte Schriften de Dilthey sous
cette forme abrégée GS, suivie de la tomaison. Les tomes I à X sont parus chez B. G.
Teubner à Leipzig et Berlin, les tomes XI à XXVI chez Vandenhoeck & Ruprecht à Göt-
tingen.)
10 / Cf. GS, VIII, p. 199 sq. ; Théorie des conceptions du monde, p. 204.
11 / Sur les différentes phases de la réception de Nietzsche par Dilthey, cf. W. Stegmaier,
Philosophie der Fluktuanz : Dilthey und Nietzsche, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht,
p. 65 sq.
12 / Ecce Homo, Avant-propos, § 1.
13 / Cf. K. Löwith, De Hegel à Nietzsche, trad. franç. R. Laureillard, Paris, Gallimard, 1969.
(Titre original : Von Hegel zu Nietzsche – Der revolutionäre Bruch im Denken des 19.
Jahrhunderts, 1941.)
14 / Humain, trop humain I (HTH), Fragments posthumes (FP), 19 [83] (cf. également 19
[108]).
15 / GS, I, p. 356 ; Œuvres,1 : Critique de la raison historique, trad. franç. S. Mesure, Le Cerf,
Paris, 1992, p. 305-306.
16 / Cf. GS, V, p. 4-5 ; Œuvres 1, p. 39.
17 / Cf. GS, V, p. 369 sq. (Le monde de l’esprit, t. I, trad. franç. M. Remy, Paris, Aubier-Mon-
taigne, 1947, p. 369 sq.), GS, VIII, p. 196 sq. (Théorie des conceptions du monde, p. 246
sq.), ainsi que GS, IV, p. 210 sq.
18 / GS, XVII, p. 390.
19 / HTH, I, FP, 23 [114].
20 / Cf. HTH, I, § 37.
21 / Cette hypothèse a été formulée pour la première fois par J. Kamerbeek ; cf. « Dilthey
versus Nietzsche », Studia philosophica, 10, 1950, p. 52-84. Cf. également G. Misch, « Dil-
they versus Nietzsche. Eine Stimme aus den Niederlanden », Die Sammlung, 7, 1952,
p. 378-395.
22 / Le Gai savoir (GSa), § 355.
23 / Cf. GS, I, p. XVI-XVIII.
24 / Cf. en particulier GS, XIX, p. 58-75.
25 / Cf. HTH, I, Préface, § 8.
26 / GS, I, p. 357 ; Œuvres, 1, p. 306.
43
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page44
27 / Cf. GS, I, p. 126 ; Œuvres, 1, p. 289. Sur le « besoin métaphysique » chez Nietzsche, cf.
par exemple HTH, I, § 153 ; FP, 19 [85], FP, 23 [164] et passim.
28 / Cf. GS, I, p. 8 ; Œuvres, 1, p. 161.
29 / Cf. p. ex. GS, V, p. 415 ; Le monde de l’esprit, t. I, p. 414.
30 / Cf. GSa, § 147.
31 / Cf. par exemple FP, XII, 8 [2].
32 / GS, I, p. 395 ; Œuvres, I, p. 348.
33 / GS, I, p. XVIII ; Œuvres, 1, p. 148-149.
34 / Aurore (A), § 117.
35 / A, § 119.
36 / GSa, FP, 14 [8].
37 / GSa, FP, 15 [9].
38 / HTH, I, § 11.
39 / Cf. notamment HTH, I, § 18.
40 / GS, VIII, p. 17 ; Théorie des conceptions du monde, p. 21.
41 / GS, I, p. 401 ; Œuvres, 1, p. 353.
42 / A, § 438.
44
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page45
G U I L L A U M E FA G N I E Z
72 / CIn, II, § 9.
73 / GS, V, p. 266 ; Le monde de l’esprit, t. I, p. 271.
74 / GS, V, p. 10-11 ; Œuvres 1, p. 20.
75 / Dilthey et Nietzsche ont lu l’Histoire de la civilisation en Angleterre de Buckle dans la
traduction d’Arnold Ruge, le premier dès sa parution en 1861, le second semble-t-il bien
plus tard, en 1887. Cf. GS, XVI, p. 100-106, et la lettre de Nietzsche à H. Köselitz du 20
mai 1887, ainsi que La généalogie de la morale, I, § 4 ; FP, XIV, 16 [39], et surtout CIn,
§ 44.
76 / GSa, § 344.
77 / GSa, § 374.
78 / M. Foucault, « Nietzsche, la généalogie, l’histoire », in Dits et écrits, t. I, Paris, Gallimard,
coll. « Quarto », 2001, respectivement p. 1022 et 1015.
79 / H.-G. Gadamer, Wahrheit und Methode, GW, 1, J. C. B. Mohr, Tübingen, 1990, p. 241.
80 / H.-G. Gadamer, Wahrheit und Methode, loc. cit.
81 / GS, VIII, p. 138 ; Théorie des conceptions du monde, p. 175. Nietzsche évoque également
(Par-delà bien et mal – PBM -, § 20) l’obéissance à « un certain schéma fondamental de
philosophies possibles », mais afin surtout de montrer le « charme » exercé par la gram-
maire sur la pensée.
82 / GS, VIII, p. 224 ; Théorie des conceptions du monde, p. 272.
83 / HTH I, § 238.
84 / Ibidem.
85 / GS, VII, p. 250 ; La vie historique, trad. franç. C. Berner et J.-C. Gens, Villeneuve d’Ascq,
Presses Universitaires du Septentrion, 2014, p. 84-85.
86 / GS, IV, p. 528-529.
87 / GS, VIII, p. 226 ; Théorie des conceptions du monde, p. 274.
88 / Et Dilthey d’ajouter : « Qui peut dire quelle part cette entreprise intimement destructrice
a pu prendre à l’altération de son esprit et à celle de Rousseau ! » (Cf. GS, IV, p. 528-
529.) Dans une lettre à Yorck de mai 1897, on trouve déjà formulée, plus lapidairement,
cette idée : l’homme ne peut « enlever ses peaux et se trouver tel qu’en lui-même (ce
dont Nietzsche est devenu fou) » (Briefwechsel zwischen Wilhelm Dilthey und dem Gra-
fen Paul Yorck von Wartenburg, Halle an der Saale, Max Niemeyer Verlag, 1923, p. 239).
89 / GS, VIII, p. 201 ; Théorie des conceptions du monde, p. 206.
90 / Ibidem.
91 / Cf. la recension déjà citée de Humain, trop humain, in GS, XVII, p. 390.
92 / Cf. GS, III, p. 210.
93 / Cf. J. Figl, « Nietzsche und die philosophische Hermeneutik des 20. Jahrhunderts »,
Nietzsche-Studien, 10/11, 1981/1982, p. 414 sq.
94 / Cf. A, §§ 18, 31, et 312.
95 / Cf. GSa, FP [11] 334, A, § 112 et PBM, 5e section.
96 / Cf. GSa, § 2.
97 / Cf. par exemple Par-delà bien et mal, § 224. C’est en ce sens qu’il faut comprendre un
énoncé nietzschéen à la lettre presque identique à un propos de Dilthey : « Nous sommes
historiques de part en part. » (FP, XI, 34 [73] ; cf. GS, V, p. 275).
98 / GS, VII, p. 252.
99 / Telle est notamment l’interprétation de Karl Löwith ; cf. en particulier « Nietzsche et
l’achèvement de l’athéisme », trad. franç. M. de Gandillac, in Nietzsche aujourd’hui ?,
vol. 2, Paris, Union Générale d’Éditions, 1973.
100 / Cf. GSa, FP, [11] 211.
101 / CIn, § 2.
102 / GSa, § 337.
103 / CIn, § 1.
104 / Cf. HTH, I, FP, 25 [10] et HTH II, OSM, § 179.
105 / Cf. S. Jollivet, L’historisme en question. Généalogie, débats et réception (1800-1930),
Paris, Honoré Champion, 2013, p. 109-131.
45
adc 24-2015.qxp_Art du comprendre 11/12/2015 23:44 Page46
106 / Cf. H. Schnädelbach, Philosophie in Deutschland 1831-1933, op. cit., p. 277-278. Cette
ligne d’interprétation est défendue par J.-C. Gens ; cf. Éléments pour une herméneu-
tique de la nature, Paris, Le Cerf, 2008, p. 132-161.
107 / GS, I, p. 36 ; Œuvres 1, p. 194.
108 / GS, XIX, p. 345.
109 / GS, XIX, p. 353.
110 / GS, XIX, p. 338-339.
46