Vous êtes sur la page 1sur 4

CHAPITRE II

L’IMPOT SUR LES TRAITEMENTS ET SALAIRES (ITS)


Section I : Champ d’application
I : Revenus imposables – Article 1er du CGI
L’ITS s’applique à toutes les sommes payées dans l’année aux salariés par les employeurs publics et privés,
directement ou par l’entremise d’un tiers, en contrepartie ou à l’occasion du travail. Ces sommes peuvent avoir
plusieurs dénominations, formes (espèce ou nature) ou modes de calcul, notamment : traitements, indemnités,
émoluments, commissions, les avantages en nature, etc.
Il convient de faire la distinction entre ces revenus et des revenus similaires tels que les bénéfices non commerciaux.
En effet, constituent des traitements et salaires les sommes perçues dans le cadre d’une activité professionnelle
exercée par une personne physique placée dans un état de subordination juridique ou d’étroite dépendance vis-à-vis de
son employeur.
Sont également considérées comme des salaires les sommes perçues par certains dirigeants de sociétés en
rémunérations de leurs fonctions particulières de direction, notamment :
ü Tous les dirigeants non associés de sociétés, quelle que soit la forme juridique de la société ;
ü Les dirigeants associés de société anonymes ;
ü Les gérants commandités de sociétés en commandite simple.
Cependant, il faut noter que les rémunérations allouées à quelque titre que se soit aux associés gérants majoritaires
des SARL ne sont pas considérées comme des salaires, mais sont plutôt soumises à l’I/BIC au nom du bénéficiaire
après déduction des frais professionnels réellement supportés (CGI art 58).
Entrent également dans la catégorie des traitements et salaires, les pensions et rentes viagères.
Les rémunérations imposables se composent des rémunérations principales, des rémunérations accessoires, des
avantages en nature et des sommes perçues en fin d’activité.

II : Les revenus exonérés – Art 3 du CGI


1)-Les exonérations à caractère social
Elles comprennent :
- les allocations familiales et les allocations d’assistance à la famille ;
- les majorations de soldes, d’indemnités ou de pensions attribuées en considération des charges de famille ;
2)- L’exonération des allocations pour frais d’emploi
- les indemnités spéciales destinées à couvrir les frais de mission ou de déplacement.
Il s’agit en fait des remboursements des dépenses relatives à l’emploi ou à la fonction ou correspondre à des dépenses
professionnelles spéciales réellement supportées par l’employé et utilisées conformément à leur objet.
3)- Les autres exonérations
- indemnités de 1982, indemnités de solidarité et toutes autres indemnités dont l’exonération est prévue par un
texte règlementaire ;
- la retraite des combattants ;
- les indemnités de licenciement et de départ à la retraite dans la limite des montants fixés par le Code du
Travail ;
- les rentes viagères et indemnités temporaires versées aux victimes d’accidents de travail.

III : Les personnes imposables – Art 4 du CGI


En principe, sont soumises à l’ITS les personnes exerçant leur activité salariale au Mali et cela quel que soit le lieu de
résidence de leurs employeurs. Ce qui importe, c’est la résidence habituelle du salarié ou la source du revenu.
La résidence est définie à partir de la possession d’une habitation à disposition ou le cas échéant du lieu de séjour
principal.
Par ailleurs, les revenus de source malienne sont imposés au Mali même si le bénéficiaire est domicilié ou réside hors
du Mali à la double conditions que l’activité rétribuée s’exerce au Mali et que l’employeur y soit domicilié ou établi.
Cependant, les conventions fiscales permettent d’éviter les doubles impositions en octroyant le droit d’imposition à
l’Etat de domiciliation du bénéficiaire.

Section II : Détermination du revenu imposable (Art 5 à 8 CGI)


Arrêté N° 99- 892/MF-SG et N° 99-0894/MF du 18 mai 1999.
Le revenu brut est déterminé en tenant compte du montant net des traitements, salaires émoluments, primes, etc et
leurs suppléments ainsi que les autres avantages en nature sous réserve des exonérations prévues.
Le revenu imposable est obtenu en déduisant du revenu brut (voir paragraphe I) :
a)-Les retenues faites par l’employeur en vue de la constitution de pensions ou de retraites dans la limite de
4% des salaires bruts ;
b)- Les indemnités et allocations pour frais d’emploi (AFE) destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction
ou à l’emploi effectivement utilisées conformément à leur objet.
Un Arrêté du Ministre chargé des finances fixe le montant maximum déductible à:
• 80 000 F par mois pour les dirigeants salariés des entreprises réalisant un chiffre d’affaires annuel HT
supérieur à 250 millions F ;
• 60 000 F par mois pour les dirigeants des entreprises réalisant au plus 250 millions F.
c)- Une indemnité de dépaysement pour les salariés expatriés dont le montant est fixé par un Arrêté du
Ministre chargé des Finances. Actuellement, le montant est fixé à 15% des émoluments normaux en espèces, exclusion
faite des allocations familiales, des indemnités pour frais d’emploi et des avantages en nature. Cette déduction
concerne le personnel d’encadrement expatrié ayant au plus 10 ans de séjour au Mali.
En résumé, la détermination de la base taxable est effectuée en deux étapes :
1ère Etape : Revenu Brut
Revenu Brut = Rémunérations en espèces + Avantages en nature
2ème Etape : Revenu imposable
Revenu imposable = Revenu Brut en numéraire – (Allocations et indemnités diverses non imposables +
Retenues faites par l’employeur au titre des régimes de retraite) + 50% avantage en nature
La base taxable est arrondie aux mille francs inférieurs.

Section III : Modalités d’imposition et perception de l’impôt


I : Principe de la retenue à la source – Art 9 (nouveau) du CGI
Pour faciliter le recouvrement, la loi impose à tout employeur de calculer et de retenir chaque mois l’ITS dû au titre du
mois lors du versement du salaire au salarié.
Cette obligation n’incombant évidemment qu’aux employeurs domiciliés au Mali, les contribuables domiciliés au Mali et
percevant des salaires d’employeurs établis hors du Mali doivent procéder eux-mêmes au calcul et au reversement de
l’ITS dû. Il en est de même des travailleurs des missions diplomatiques et consulaires étrangères ainsi que ceux des
organismes internationaux au cas où leurs employeurs n’effectuent pas les retenues.

II : Calcul de l’impôt
D’abord l’impôt brut est obtenu par l’application au revenu imposable d’un barème progressif prévu à l’article 10 du
CGI.
A cet impôt brut il est appliqué la réduction pour charge de famille déterminée comme suit pour obtenir l’impôt
net (article 11 du CGI) :
- Célibataire, divorcé ou veuf, sans enfant à charge……………………….. 0% ;
- Marié(e) sans enfant à charge………………………………………………10% ;
- Par enfant à charge, jusqu’au dixième inclus………………………………2,5% ;
- L’enfant majeur infirme donne droit à une réduction d’impôt de 10%.
Par enfant à charge il faut entendre les enfants mineurs ou infirmes ou âgés de moins de 25 ans lorsqu’ils poursuivent
leurs études ou qu’ils accomplissent la durée légale de leur service militaire ou dans les mêmes conditions les enfants
recueillis.
Depuis le 1er janvier 2008, une réduction de deux points de pourcentage est appliquée pour obtenir l’impôt net à payer.
Cette réduction est ainsi appliquée :
• détermination de l’impôt « brut » jusqu’après la phase de l’application de la réduction pour charges de
famille ;
• détermination du taux « X » correspondant à cet impôt : « X » = impôt brut/base imposable
• Taux à appliquer « Z » = « X » - 2%
• Impôt net = base imposable x Z
Il faut noter l’existence d’un barème d’ITS permettant de lire le montant de la retenue mensuelle si l’on dispose du
salaire net imposable et de la situation de famille.

III : Obligations des employeurs, Contrôle et Sanctions


Les employeurs sont tenus de reverser au plus tard le 15 du mois suivant les retenues afférentes aux salaires versés le
mois précédent (art 414 LPF).
Aussi, au courant du mois de janvier de chaque année, ils doivent déposer au Service des Impôts un état présentant
pour chaque employé occupé au cours de l’année précédente une situation détaillée prévue à l’article 29 du LPF.
L’employeur qui n’aurait pas effectué les retenues est passible d’une amende fiscale égale au montant des retenues
non effectuées (100%). L’amende est portée à 200% si les retenues ont été effectuées mais non déclarées. Il en est de
même en cas de minoration ou d’inexactitude.
En cas de retard dans le paiement, l’employeur encourt une amende fiscale de 2% par mois sans excéder 20%
décomptée du 16 du mois au 15 du mois suivant.

Vous aimerez peut-être aussi