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Faisabilité d’une transmission en espace libre en présence de structures

métalliques
On désire équiper des gardiens affectés à la surveillance d’un grand parking souterrain d’un
système de communication sans fil. Le parking est construit en béton armé de structures
métalliques, qui ont un impact sur la propagation d’ondes électromagnétiques. Le but de cet
exercice est de déterminer la fréquence minimale à laquelle les gardiens de ce parking
pourront communiquer, sachant que le parking est construit sur un niveau, avec une distance
verticale sol-plafond de 2,65m. On opte pour une transmission par ondes TE (champ
électrique polarisé rectilignement et
perpendiculaire à la direction de z
propagation).
Pour traiter ce problème, l’espace souterrain Z=a
est placé dans un repère orthonormé direct,
Oxyz, de base (u x , u y , u z ) . On assimile le a=2,65m

sol et le plafond du parking à deux plans x


O
métalliques parfaits, repérés par les côtes Z=0

z = 0 et z = a , comme illustré sur la figure


ci-contre. Les propriétés électrique et
magnétique de l’espace libre entre le sol et le plafond sont assimilables à celle du vide.

Le champ électrique en un point M(x,y,z) de l’espace souterrain est supposé de la forme


E = E0 ( z ) cos(ωt − k x) u y
1. Montrer que l’amplitude E0 ( z ) de cette onde obéit à une équation différentielle du second
ordre.
2.
a) Déterminer l’expression analytique de E0 ( z ) dans les trois cas suivants : ω < k c , ω = k c ,
ω > k c . Quelles sont vos conclusions ?
b) Montrer qu’il ne peut y avoir propagation des ondes de mode N (N entier) que pour des
fréquences f supérieures à une fréquence de coupure f N que l’on exprimera en fonction de a,
N et c.
c) Sur quelle fréquence minimale et quelle longueur d’onde maximale les gardiens du parking
pourront ils communiquer entre eux ?
3. Déterminer les champs électrique E ( x, z , t ) et magnétique B ( x, z , t ) de l’onde

1
Corrigé

A : Propagation dans le vide illimité

a)
-Equations de Maxwell dans le vide

div E = 0 (1)

rot ( E ) = − ∂ B (2)
 ∂t

div( B ) = 0 (3)

 ∂E
rot ( B ) = µ0 ε0 (4)
 ∂t

-Equation de propagation du champ E


On applique la formule du double rotationnel au champ E , puis les équations (1), (2) et (4) :
 ∂B  ∂ rot ( B ) ∂2 E
rot  rot ( E )  = grad  div ( E )  − ∆ E ⇒ − ∆ E = rot  −  = − = µ ε
0 0 ⇒
 ∂t  ∂t ∂t 2

1 ∂2 E
∆E − 2 2 = 0 (5)
c ∂t

-Equation de propagation du champ B


On applique la formule du double rotationnel au champ B , puis les équations (2), (3) et (4) :
 ∂E  ∂ rot E ( ) ∂2 B
 ( )  ( )
rot  rot B  = grad  div B  − ∆ B ⇔ − ∆ B = rot  µ0ε 0
 
∂t 
= µ ε
0 0
∂t
= µ ε
0 0
∂t 2


1 ∂2 B
∆B − =0 (6)
c 2 ∂t 2

b) Caractéristiques du champ E = E0 ei (ωt −kx ) u y


- Le terme de phase ωt − kx = ωt − k .r , avec r = x u x + y u y + z uz , et k = k ex . L’onde se
propage dans la direction Ox, dans le sens du vecteur u x .
- E0 représente l’amplitude du champ électrique. ω est la fréquence angulaire de l’onde. k est
le module du vecteur d’onde. x est l’abscisse du point de l’espace repéré par le vecteur r .
- L’onde est polarisée dans la direction du vecteur u y .

c) Condition de propagation sur k et ω

2
En posant E = E0 ei (ωt −kx ) u y dans l’équation (5) on obtient :

∂2 E ∂2 E ∂2 E 1 ∂2 E ∂2 E 1 ∂2 E  1 
2
+ 2
+ 2
− 2 2
= 0 ⇒ 2
− 2 2 = 0 ⇒  −k 2 − 2 ( −ω 2 )  E0 ei (ωt −kx ) = 0 ⇒
∂x ∂y ∂z c ∂t ∂x c ∂t  c 

k =ω/c (7)

Pour que le champ E = E0 ei (ωt −kx ) u y soit solution de l'équation de propagation, il faut que la
relation (7) soit satisfaite. Cette relation est la relation de dispersion de cette onde dans le
vide.

- La vitesse de phase de l’onde est vϕ = ω / k = c , qui est une constante. vϕ a donc la même
valeur quelque soit la fréquence de l’onde. Le vide est donc un milieu non dispersif.

d) Détermination du champ B .

Pour obtenir l’expression de B à partir de celle de E il est préférable d’utiliser l’équation de


Maxwell-Faraday donnée par (2). Par ailleurs, l’expression de E = E0 ei (ωt −kx ) u y implique que

⇔ iω , et l’équation (2) se met sous la forme rot ( E ) = −iω B .
∂t

En coordonnées cartésiennes, l’expression de B s’écrit donc :


 ∂Ez ∂E y 
 −   ∂E y 
 ∂y ∂z  − 
 Bx  ∂z   0 
  1  ∂E ∂E z  1 
0  = −  0  ei (ωt −kx ) ⇒
1 1 
B =  By  = − rot E = −  x −  =− 
iω iω  ∂z ∂x  iω  iω 
B 
  ∂E y  
 −ikE0 
 ∂E y ∂E x   
z

 ∂x − ∂y   ∂x 
 

k E0 E0 i (ωt −kx )
B= ei (ωt − kx ) u z = e uz
ω c

B : Faisabilité d’une transmission en espace libre en présence de structures


métalliques

1. Equation satisfaite par E0 ( z ) .


Le champ e.m. qui servira pour la communication entre les gardiens de ce parking doit
satisfaire aux équations de Maxwell, et à l’équation de propagation qui en découle. Les
propriétés électrique et magnétique de l’espace souterrain étant assimilables à celles du vide,
l’équation de propagation du champ électrique E = E0 ( z ) cos(ωt − k x ) u y = E0 ( z ) cos(θ ) u y = E u y
s’écrit :
1 ∂2 E
∆E − 2 2 = 0 ⇒
c ∂t

3
∂2 E ∂2 E ∂2 E 1 ∂2 E ∂2 E ∂2 E 1 ∂2 E
+ + − = 0 ⇒ + − =0 ⇒
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 c 2 ∂t 2 ∂x 2 ∂z 2 c 2 ∂t 2
∂ 2 E0 1
−k 2 E0 cos θ + 2
cos θ + 2 ω 2 E0 cos θ = 0 ∀ θ⇒
∂z c

∂ 2 E0  2 ω 2 
=  k − 2  E0 (8)
∂z 2  c 

2a) Expression analytique de E0 ( z )

Remarques :
- Dans le système considéré, les surfaces du sol et du plafond sont assimilables à des
structures métalliques. A l’intérieur de ces structures (assimilables à des conducteurs
parfaits) le champ e.m. est toujours nul.
- Le système étant physiquement limité par deux plans métalliques, le champ e.m. doit
satisfaire, non seulement l’équation de propagation dans l’espace souterrain, mais
aussi les conditions aux limites du système. L’énoncé précise que le champ électrique
est orienté selon u y ; il est dont tangent aux surfaces du sol et du plafond. On devra
donc appliquer la condition de continuité de la composante tangentielle du champ
électrique. Autrement dit, la composante tangentielle du champ électrique doit
s’annuler sur les surfaces du sol et du plafond de ce parking. Ne seront retenues
que les solutions de l’équation (8) qui respectent cette condition, c’est-à-dire :
 E0 (0) = 0 (9a )

 E0 ( a ) = 0 (9b)

∂ 2 E0
L’équation (8) peut se mettre sous la forme 2
= ξ 2 E0 , avec
∂z
2 2 ω2
ξ =k − . (10)
c2
Trois cas sont envisageables sont le signe de ξ 2 :

(i) Pour ξ 2 > 0 ⇔ ω < k c


La solution de l’équation (8) s’écrit E0 ( z ) = α1 exp(ξ z ) + α2 exp(−ξ z ), où α1 et α2 sont des
constantes, et les conditions (9a)-(9b) s’écrivent :
α1 + α2 = 0
 ⇒ α1 [ exp(ξ a ) − exp(−ξ a ) ] = 0
α1 exp(ξ a ) + α2 exp(−ξ a ) = 0
⇒ exp(ξ a ) = 1 / exp(ξ a ) ⇒ exp(2ξ a ) = 1 ⇒ a = 0

Cette solution n’est pas envisageable car la hauteur du plafond ne peut pas être nulle : a ≠ 0 .

(ii) Pour ξ 2 = 0 ⇔ ω = k c
La solution de l’équation (8) s’écrit E0 ( z ) = β1 z + β2 (où β1 et β2 sont des constantes), et les
conditions (9a)-(9b) s’écrivent :

4
α1 + α2 = 0
 ⇒ α1 [ exp(ξ a ) − exp(−ξ a ) ] = 0
α1 exp(ξ a ) + α2 exp(−ξ a ) = 0
⇒ exp(ξ a ) = 1 / exp(ξ a ) ⇒ exp(2ξ a ) = 1 ⇒ a = 0.
Cette solution n’est pas envisageable car la hauteur du plafond ne peut pas être nulle : a ≠ 0 .

(iii) Pour ξ 2 < 0 ⇔ ω > k c on peut poser que


ω2 2 2
ξ 2 = k2 − 2
= − ξ = i2 ξ (11)
c
La solution de l’équation (8) s’écrit alors E0 ( z ) = γ1 exp(i ξ z ) + γ 2 exp(−i ξ z ), où γ1 et
γ 2 sont des constantes, et les conditions (9a)-(9b) s’écrivent :
γ1 + γ 2 = 0 ⇔ γ 2 = −γ1
 ⇒ γ1 exp(i ξ a ) − exp(−i ξ a ) = 2i γ1 sin( ξ a ) = 0

γ1 exp(i ξ a ) + γ 2 exp(−i ξ a ) = 0

sin( ξ a ) = 0 ⇒ ξ a = N π ⇒


ξ = , (où N est un entier non nul). (12)
a
La solution de l’équation (8) se met alors sous la forme
 N π z 
E0 ( z ) = A0 sin   , (où A0 est une constante). (13)
 a 

2b) Condition de propagation

Les relations (11) et (12) conduisent à

2
ω2  Nπ 
k2 = 2
−  (où N est un entier non nul). (14)
c  a 

Cette relation entre k et ω est la relation de dispersion pour l’onde considérée dans l’énoncé,
avec une amplitude du champ électrique donnée par l’expression (13). On peut facilement
remarquer que la propagation n’est possible que si k 2 > 0 , ce qui correspond à :

N πc Nc
ω> = 2π f N ⇒ f N = (15)
a 2a

2c) Fréquence minimale pour communiquer


Cette fréquence correspond à N = 1 , à savoir,

c
f1 = (16)
2a
L’application numérique donne f1 = 56, 6 MHz .

5
3. Champs électrique E ( x, z , t ) et magnétique B ( x, z , t ) de l’onde

D’après la relation (13) on peut écrire que

 Nπ z 
E = A0 sin   cos(ωt − k x ) u y
 a 

Pour obtenir l’expression de B il est préférable d’utiliser l’équation de Maxwell-Faraday


donnée par (2), et partir de l’expression de E en notation complexe :
E = Re(E ɶ = A sin  N π z  exp [i ( ωt − k x ) ] u = E
ɶ ), avec E ɶ u

a 
0 y y y

Par ailleurs, cette expression de E ɶ implique que ∂ ⇔ iω , et l’équation (2) se met sous la
∂t
ɶ ɶ
forme rot (E ) = −iωB .

ɶ s’écrit donc :
En coordonnées cartésiennes, l’expression de B
 ∂Eɶ ∂Eɶ 
y
 z−   ∂E ɶ   Nπ  Nπ z  
 ∂ y ∂ z   −
y
  − A cos  
 Bx 
ɶ
∂z 
0
a  a 
   ∂Eɶ ∂Eɶ   
ɶ = B
B ɶ  = − 1 rot E
ɶ =− 1  x − z 1
=−  0 =−  0
1
 exp [i (ωt − k x ) ] ⇒
y
ɶ  iω iω  ∂ z ∂x  iω   iω 
ɶ
∂E  Nπ z  
 Bz   ∂Eɶ ɶ   y   − ikA sin
 y−
∂E x
    0   
 ∂x    a  
 ∂x ∂ y 
 
ɶ Nπ  N π z  iθ Nπ  N π z  i (θ −π /2)
B x = −iA0 a ω cos  a  e = A0 a ω cos  a  e
    
ɶ
B y = 0

Bɶ = k A sin  N π z  eiθ
 z ω 0  
 a 

 Nπ  Nπ z 
 Bx = A0 a ω cos  a  sin θ
  
 y B = 0 avec θ =ωt − kx

 Bz = k A0 sin  N π z  cos θ
 ω  a 

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