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Chapitre 1 : Courbes planes

Version complète
Année 2018-2019

COURBES PLANES

Table des matières


1. Fonctions de R vers R2 : généralités 1
1.1. Définition et opérations sur les fonctions vectorielles 1
1.2. Fonctions coordonnées et support 2
2. Limites et continuité de fonctions vectorielles à valeurs dans R2 3
2.1. Rappels : voisinages, point adhérent à une partie de R 3
2.2. Limites d’une fonction à valeurs dans R2 (dans V , dans P) 4
2.3. Continuité en un point, sur un intervalle et opérations 5
3. Dérivabilité des fonctions de R dans R2 6
3.1. Définitions, point régulier, point stationnaire, opérations, tangente au support 6
3.2. Dérivées successives, fonctions de classe C m sur un intervalle 10
3.3. Formule de Taylor-Young 11
4. Étude des courbes planes en coordonnées cartésiennes 13
4.1. Réduction du domaine d’étude 13
4.2. Variations conjointes des fonctions coordonnées 13
4.3. Tangentes aux points singuliers et étude locale 15
4.4. Étude des branches infinies 18
4.5. Recherche d’éventuels points doubles 24
4.6. Exercices 27
5. Courbes données par une équation polaire ρ = f (θ) 33
5.1. Repère polaire et coordonnées polaires 33
5.2. Courbes données par une équation polaire : définition et réduction du domaine d’étude 35
5.3. Étude du signe de la fonction θ 7−→ ρ(θ) 36
5.4. Tangente au pôle 36
5.5. Tangente en un point autre que le pôle 37
5.6. Étude locale en un point confondu avec le pôle (et en particulier si le pôle est stationnaire) 39
5.7. Branches infinies 40
5.8. Quelques exemples 43
6. Corrigés des travaux dirigés 46
6.1. Courbes planes en coordonnées cartésiennes 46
6.2. Courbes planes en coordonnées polaires 60

 
Dans tout ce chapitre, le plan euclidien P muni du repère orthonormé direct O,~i, ~j choisi une fois pour toutes
et sa direction V (i.e. l’ensemble des vecteurs du plan) muni de la base (~i, ~j) seront identifiés avec l’espace vectoriel
R2 muni de son produit scalaire canonique et de sa norme associée au moyen des bijections :

R2 −→ P  R2 −→ V
x et
(x, y) 7−→ M (x; y) 7−→ x~i + y~j
y

La deuxième de ces bijections étant un isomorphisme d’espaces vectoriels.

1. Fonctions de R vers R2 : généralités


1.1. Définition et opérations sur les fonctions vectorielles.
1
2 COURBES PLANES

Définition 1.1. On appelle fonction vectorielle à valeurs dans R2 toute fonction :


f : R −→ R2
L’ensemble de définition d’une telle fonction sera noté D (ou Df si ambiguïté) comme d’habitude.

— Compte-tenu des identifications faites plus haut, f apparaît donc également comme une fonction de R dans P
et comme une fonction de R dans V . Si on veut cependant distinguer ces différents points de vue, on pourra

− ~~
désigner pour t ∈ Df par f (t) le vecteur de V de composantesf (t) sur  la base (i, j) et par M (t) (ou Mf (t)
en cas d’ambiguïté) le point de coordonnées f (t) dans le repère O,~i, ~j du plan P, M (t) est appelé point de
paramètre t.
−−−−−−−→
— Si t et t0 sont deux éléments de Df , le vecteur f (t) − f (t0 ) s’identifie donc au vecteur du plan M (t0 )M (t).
— On peut donner sens à une telle fonction, en en donnant une interprétation cinématique, le paramètre t
désigne alors le temps, le point M (t) désignant alors la position d’un point mobile à l’instant t.
La structure d’espace vectoriel de R2 permet alors de définir naturellement des opérations sur les fonctions vectorielles
à valeurs dans R2 :

Définition 1.2. Soient f : R −→ R2 et g : R −→ R2 deux fonctions vectorielles et λ : R −→ R une fonction


numérique d’ensembles de définition respectifs Df , Dg et Dλ , on définit les fonctions f + g et λf d’ensembles de
définition respectifs Df ∩ Dg et Dλ ∩ D f par :
f +g : R −→ R2 λf : R −→ R2
et
t 7−→ f (t) + g(t) t 7−→ λ(t)f (t)

1.2. Fonctions coordonnées et support. Considérons les formes linéaires coordonnées :


p1 : R2 −→ R p : R2 −→ R
et 2
(x; y) 7−→ x (x; y) 7−→ y
On a alors :
∀X ∈ R2 , X = (p1 (X); p2 (X))
Soit f une fonction vectorielle de R dans R2 , les fonctions p1 ◦ f et p2 ◦ f sont alors des fonctions numériques de
R dans R et puisque p1 et p2 sont des applications, les fonctions x = p1 ◦ f et y = p2 ◦ f ont toutes deux pour ensemble
de définition Df .
La proposition suivante est alors immédiate :

Proposition 1.1. (et définition) Soit f : R −→ R2 une fonction vectorielle d’ensemble de définition Df . Les
fonctions x = p1 ◦ f et y = p2 ◦ f ont pour ensemble de définition Df et sont appelés fonctions coordonnées de f et
on a :
∀t ∈ Df , f (t) = (x(t); y(t))
On pourra alors écrire : f = (x, y) (en se rappelant que x et y sont des fonctions)

Remarque 1.1.
— Si f : R −→ R2 est une fonction vectorielle de fonctions coordonnées (x, y), pour tout t ∈ Df , (x(t), y(t)) est
donc le couple de coordonnées du point M (t) dans le repère (O,~i, ~j) et le couple de composantes du vecteur


f (t) sur la base (~i, ~j)
— Si f, g : R −→ R2 sont des fonctions vectorielles de fonctions coordonnées respectives (x1 , y1 ) et (x2 , y2 ) et
λ : R −→ R une fonction numérique, quelles sont les fonctions coordonnées des fonctions vectorielles f + g et
λf ?
— Réciproquement si on se donne deux fonctions numériques x : R −→ R et y : R −→ R, on peut alors considérer
la fonction vectorielle :
f : R −→ R2
t 7−→ (x(t); y(t))
dont l’ensemble de définition est :
Df = Dx ∩ Dy
Il s’ensuit que :
∀t ∈ Df , p1 ◦ f (t) = x(t) et p2 ◦ f (t) = y(t)
COURBES PLANES 3

autrement dit p1 ◦ f et x (resp. p2 ◦ f et y) coïncident sur Df mais pour autant, on a pas nécessairement :

p1 ◦ f = x et p2 ◦ f = y

puisque l’une des fonctions x ou y peuvent éventuellement être définies hors de Df .


L’exemple suivant illustrera ces quelques nuances :

Exemple 1.1. Considérons les fonctions :

x: R −→ R y: R −→ R f: R −→ R2
et
 
, t t
t 7−→ ln t t 7−→ t−1 t 7−→ (x(t); y(t)) = ln t; t−1

On a :
Dx = ]0; +∞[ , Dy = R\ {1} et Df = Dx ∩ Dy = ]0; 1[ ∪ ]1; +∞[

Définition 1.3. Soit f : R −→ R2 une fonction vectorielle, l’ensemble des point M (t) pour t décrivant Df est appelé
support de f .

Remarque 1.2.
— D’un point de vue cinématique, le support de f est la trajectoire du point mobile M (t).
— La courbe représentative d’une fonction ϕ : R −→ R donc d’équation y = ϕ(x) est en particulier le support de
la fonction vectorielle :
f : R −→ R2
t 7−→ (t, ϕ(t))

— L’objet de ce cours sera principalement de tracer les supports de fonctions vectorielles à valeurs dans R2 .
Lorsqu’on voudra représenter de tels supports, on pourra marquer sur les arcs obtenus le “sens de parcours”
pour t croissant du point M (t) sur ces arcs par une flèche.
— Le support d’une fonction vectorielle ne caractérise pas cette fonction vectorielle, par exemple les deux fonctions
vectorielles t 7−→ (cos t, sin t) et t 7−→ (cos (−2t) , sin (−2t)) ont toutes deux pour support le cercle trigono-
métrique de centre O et de rayon 1, la deuxième fonction correspondant à un parcours de ce cercle deux
fois plus rapide et dans le sens contraire (sens horaire) à celui de la première fonction (sens trigonométrique).
π
 5π
 3π
 7π

M 2 =M 2 M 4 =M 4
b b

~ ~
M (0) = M (2π) M (0) = M (π)
b b b b

π
 3π

M (π) = M (3π) O ~ı M =M O ~ı
2 2

b b


 7π
 π
 5π

M 2 =M 2 M 4 =M 4
f2 : t 7−→ (cos (−2t) , sin (−2t))
f1 : t 7−→ (cos t, sin t)

2. Limites et continuité de fonctions vectorielles à valeurs dans R2


2.1. Rappels : voisinages, point adhérent à une partie de R. On rappelle que R = R ∪ {−∞; +∞}.

Définition 2.1. Soit a ∈ R, on appelle voisinage de a dans R :


— si a = +∞, toute partie de R contenant un intervalle du type ]A; +∞[, A ∈ R ;
— si a = −∞, toute partie de R contenant un intervalle du type ]−∞A[, A ∈ R ;
— si a = t0 ∈ R, toute partie de R contenant un intervalle ouvert contenant t0 , (ou plus simplement contenant
un intervalle du type ]t0 − α; t0 + α[, α > 0).
L’ensemble des voisinages de a sera noté V(a).

Remarque 2.1. On remarquera que dans tous les cas, l’intersection de deux voisinages de a est un voisinage de a.
4 COURBES PLANES

Définition 2.2. Soit A une partie de R et a ∈ R, on dit que a est un point adhérent à A si tout voisinage V de a
rencontre A (i.e. si V ∩ A 6= ∅) . Autrement dit :
— +∞ est adhérent à A si et seulement si A est non majorée ;
— −∞ est adhérent à A si et seulement si A est non minorée ;
— t0 ∈ R est adhérent à A si et seulement si pour tout α > 0, ]t0 − α; t0 + α[ ∩ A 6= ∅

2.2. Limites d’une fonction à valeurs dans R2 (dans V , dans P).

2.2.1. Définitions et usage des fonctions coordonnées.

Définition 2.3. Soit f : R −→ R2 , une fonction vectorielle, L ∈ R2 et a ∈ R un point adhérent à l’ensemble de


définition Df de f .
On dit que f a pour limite L en a et on écrira :
lim f (t) = L
t→a
si et seulement si :
lim kf (t) − Lk2 = 0
t→a

Remarque 2.2.
— Lorsque cette condition est vérifiée et si L = (ℓ1 ; ℓ2 ) on pourra également dire :
 

− →
− ~ ~ ℓ1
lim f (t) = L = ℓ1 i + ℓ2 j et lim M (t) = Λ
t→a t→a ℓ2
— Si a = t0 ∈ R, on a limt→t0 f (t) = L si et seulement si :
∀ε > 0, ∃α > 0, ∀t ∈ Df , |t − t0 | < α =⇒ kf (t) − Lk2 < ε
— Si a = +∞, on a limt→+∞ f (t) = L si et seulement si :
∀ε > 0, ∃A ∈ R, ∀t ∈ Df , t > A =⇒ kf (t) − Lk2 < ε
— Si a = −∞, on a limt→−∞ f (t) = L si et seulement si :
∀ε > 0, ∃A ∈ R, ∀t ∈ Df , t < A =⇒ kf (t) − Lk2 < ε
— Les notions de limites à droite ou à gauche en un point t0 ∈ R adhérent à Df s’étendent sans difficulté et sous
les mêmes conditions aux fonctions vectorielles de R vers R2 .

Lemme 2.1. Pour tout X = (x; y) ∈ R2 , on a :


|x| 6 kXk2 et |y| 6 kXk2
p
Démonstration. Immédiate si on se rappelle que kXk2 = x2 + y 2 . 

Proposition 2.1. Soient f : R −→ R2 une fonction vectorielle de fonctions coordonnées (x; y), L = (ℓ1 , ℓ2 ) ∈ R2 et
a ∈ R un point adhérent à l’ensemble de définition Df de f . Alors :
(
lim x(t) = ℓ1
lim f (t) = L ⇐⇒ t→a
t→a lim y(t) = ℓ2
t→a

Démonstration.
— Supposons lim x(t) = ℓ1 et lim y(t) = ℓ2 , il s’ensuit que :
t→a t→a
p
lim kf (t) − Lk2 = lim (x(t) − ℓ1 )2 + (y(t) − ℓ2 )2 = 0
t→a t→a

D’où :
lim f (t) = L
t→a
COURBES PLANES 5

— Supposons maintenant que lim f (t) = L ∈ R2 et donc que lim kf (t) − Lk2 = 0. Par le lemme précédent, on a :
t→a t→a

|x(t) − ℓ1 | 6 kf (t) − Lk2
∀t ∈ Df ,
|y(t) − ℓ2 | 6 kf (t) − Lk2

Par le théorème des gendarmes, il s’ensuit que limt→a |x(t) − ℓ1 | = limt→a |y(t) − ℓ2 | = 0 et donc :
(
lim x(t) = ℓ1
t→a
lim y(t) = ℓ2
t→a

2.2.2. Limites et opérations.

Proposition 2.2. Soient f, g : R −→ R2 deux fonctions vectorielles et λ : R −→ R une fonction numérique.


Soient a ∈ R supposé adhérent à Df ∩ Dg et Dλ ∩ Df , L, L′ ∈ R2 et µ ∈ R. Alors :

lim f (t) = L 
t→a
=⇒ lim f (t) + g(t) = L + L′
′  t→a
lim g(t) = L 
t→a
et : 
lim λ(t) = µ 

t→a
=⇒ lim λ(t)f (t) = µL
 t→α
lim f (t) = L 
t→a

Démonstration. Elle est immédiate en passant aux fonctions numériques coordonnées.


En posant f = (x1 , y1 ), g = (x2 , y2 ), L = (ℓ1 , ℓ2 ) et L′ = (m1 , m2 ), si lim f (t) = L et lim g(t) = L′ , alors :
t→a t→a

lim x1 (t) = ℓ1 , lim y1 (t) = ℓ2 , lim x2 (t) = m1 et lim y2 (t) = m2


t→a t→a t→a t→a

Donc :
lim x1 (t) + x2 (t) = ℓ1 + m1 et lim y1 (t) + y2 (t) = ℓ2 + m2
t→a t→a

et donc :
lim f (t) + g(t) = L + L′
t→a

Le deuxième point se prouvant de manière analogue. 

2.3. Continuité en un point, sur un intervalle et opérations.

Définition 2.4. Soit f : R → R2 une fonction vectorielle d’ensemble de définition Df .


— Soit t0 ∈ Df , on dit que f est continue en t0 lorsque :
lim f (t) = f (t0 )
t→t0

— Soit I un intervalle ouvert contenu dans Df , on dit que f est continue sur I si f est continue en tout point de
I

Remarque 2.3. Les notions de continuité à gauche, à droite, en un point t0 , de prolongement par continuité s’étendent
sans difficulté aux fonctions vectorielles. On peut alors généraliser la définition précédente à tout type d’intervalle :
— Si I = [a, b[ (a ∈ R, b ∈ R ∪ {+∞}) est un intervalle contenu dans Df , on dit que f est continue sur I lorsqu’elle
est continue sur ]a, b[ et continue à droite en a.
— Si I = ]a, b] (a ∈ R ∪ {−∞}, b ∈ R) est un intervalle contenu dans Df , on dit que f est continue sur I lorsqu’elle
est continue sur ]a, b[ et continue à gauche en b.
— Si I = [a, b] (a ∈ R, b ∈ R) est un intervalle contenu dans Df , on dit que f est continue sur I lorsqu’elle est
continue sur ]a, b[, continue à droite en a et continue à gauche en b.
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Proposition 2.3. Soit f : R → R2 une fonction vectorielle de fonctions coordonnées (x, y) et d’ensemble de définition
Df .
— Soit t0 ∈ Df , alors :
f continue en t0 ⇐⇒ x et y continues en t0
— Soit I un intervalle contenu dans Df , alors :
f continue sur I ⇐⇒ x et y continues sur I

Démonstration. Immédiate par la proposition 2.1. 


Remarque 2.4. Si une fonction vectorielle à valeurs dans R2 est continue sur l’intervalle I, la partie correspondante de
son support peut se tracer “sans lever le crayon”.

Proposition 2.4. Soient f, g : R −→ R2 deux fonctions vectorielles et λ : R −→ R une fonction numérique.


— Soit t0 ∈ Df ∩ Dg , alors :
f et g continues en t0 =⇒ f + g continue en t0
— Soit t0 ∈ Df ∩ Dλ , alors :
f et λ continues en t0 =⇒ λf continue en t0
— Soit I un intervalle de R.
— Si I ⊂ Df ∩ Dg , alors :
f et g continues sur I =⇒ f + g continue sur I
— Si I ⊂ Df ∩ Dλ , alors :
f et λ continues sur I =⇒ λf continue sur I

Démonstration. Immédiate par la proposition 2.2. 

3. Dérivabilité des fonctions de R dans R2


Dans cette section, on limitera l’étude aux fonctions vectorielles à valeur dans R2 définies sur un intervalle I de R,
la plupart des notions introduites s’étendant aux fonctions dont l’ensemble de définition est une réunion d’intervalles
deux à deux disjoints.

3.1. Définitions, point régulier, point stationnaire, opérations, tangente au support.

3.1.1. Dérivabilité en un point, sur un intervalle et opérations.

Définition 3.1. Soit f une fonction vectorielle à valeurs dans R2 définie sur l’intervalle I et soit t0 ∈ I.
On dit que f est dérivable en t0 s’il existe L ∈ R2 tel que :
f (t) − f (t0 )
lim =L
t→t0 t − t0
ce qui équivaut encore à :
f (t0 + h) − f (t0 )
lim =L
h→0 h
Lorsque c’est le cas le vecteur L de R est appelée vecteur dérivé de f au point t0 et sera noté f ′ (t0 ).
2

Remarque 3.1.
— L’écriture f (t)−f
t−t0
(t0 )
est commode mais est légèrement abusive et désigne l’élément de R2 égal au produit externe
1 2 1
t−t0 (f (t) − f (t0 )) du vecteur f (t) − f (t0 ) de R par le réel t−t0 .
f (t)−f (t0 ) 1 −−− −− − −→
On notera que t−t0 s’identifie avec le vecteur t−t 0
M (t0 )M (t) du plan.


Dire que f est dérivable en t0 revient donc à dire qu’il existe un vecteur du plan L tel que :
1 −−−−−−−→ − →
lim M (t0 )M (t) = L
t→t0 t − t0

− →

Dans ce contexte, on pourra écrire f ′ (t0 ) = L .
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— Dans une interprétation cinématique, le vecteur f ′ (t0 ) représente le vecteur vitesse instantané du point mobile
M à l’instant t0 .
— Les notions de dérivabilité à gauche et à droite s’étendent sans difficulté aux fonctions vectorielles.
Remarque 3.2. Dans un interprétation cinématique, M (t0 ) est stationnaire si le point mobile M (t) arrive en M (t0 )
avec une vitesse nulle. Que fait-il après ? Reprend-il sa route ? Incline-t-il sa direction ? Rebrousse-t-il chemin ? La
proposition 4.2 répondra en partie à ces questions.

Définition 3.2. Soit f une fonction vectorielle à valeur dans R2 définie sur l’intervalle I.
On dit que f est dérivable sur I lorsque f est dérivable en tout point de I et la fonction :
f′ : I −→ R2
t 7−→ f ′ (t)
est appelée fonction dérivée de f sur I.

Proposition 3.1. Soit f une fonction vectorielle à valeurs dans R2 définie sur l’intervalle I de fonctions coordonnées
(x; y).
— Soit t0 ∈ I, alors
f dérivable en t0 ⇐⇒ x et y dérivables en t0
et dans ce cas :
f ′ (t0 ) = (x′ (t0 ); y ′ (t0 ))
— Donc :
f dérivable sur I ⇐⇒ x et y dérivables sur I
et dans ce cas
∀t ∈ I, f ′ (t) = (x′ (t); y ′ (t))

f (t)−f (t0 ) x(t)−x(t0 ) y(t)−y(t0 )


Démonstration. Les fonctions coordonnées de la fonction t 7−→ t−t0 étant t 7−→ t−t0 et t 7−→ t−t0 , le
résultat se déduit immédiatement de la proposition 2.1. 

Remarque 3.3. De ce résultat et du résultat analogue pour les fonctions numériques, on déduit que :
f dérivable en t0 =⇒ f continue en t0

Proposition 3.2. (dérivabilité et opérations) Soient f , g deux fonctions vectorielles à valeurs dans R2 et
λ : R −→ R une fonction numérique définies sur l’intervalle I.
— Soit t0 ∈ I, on suppose que f , g et λ sont dérivables en t0 , alors les fonctions f + g et λf sont dérivables en
t0 et on a :
′ ′
(f + g) (t0 ) = f ′ (t0 ) + g ′ (t0 ) et (λf ) (t0 ) = λ′ (t0 )f (t0 ) + λ(t0 )f ′ (t0 )
— On en déduit que :
Si f , g et λ sont dérivables sur I, alors f + g et λf sont dérivables sur I et on a :
′ ′
(f + g) = f ′ + g ′ et (λf ) = λ′ f + λf ′

Démonstration. Montrons par exemple le deuxième point. Les fonctions coordonnées de λf sont (λx; λy). Puisque les
fonctions numériques λ, x et y sont dérivables en t0 , il en est de même de λx et λy et on a :
 ′
(λx) (t0 ) = λ′ (t0 )x(t0 ) + λ(t0 )x′ (t0 )

(λy) (t0 ) = λ′ (t0 )y(t0 ) + λ(t0 )y ′ (t0 )
et donc λf est dérivable en t0 et :

(λf ) (t0 ) = λ′ (t0 )f (t0 ) + λ(t0 )f ′ (t0 )
Le premier point se démontrant de manière analogue en considérant les fonctions coordonnées de f + g. 

Exercice 3.1. Soient f , g deux fonctions vectorielles à valeurs dans R2 , on suppose que f et g sont dérivables sur
l’intervalle I et on note det le déterminant dans la base canonique (~i, ~j) de V donc orthonormée pour le produit
scalaire “.” canonique de V .
8 COURBES PLANES

(1) On considère les fonctions numériques :

σ: I −→ R δ: I −→ − R

→ et → 
t →

7−→ f (t). g (t) t 7 → det f (t), −
− →
g (t)

Justifier que σ et δ sont dérivables sur I et que :


( −
→ →
− → −

σ ′ (t) = f ′ (t). g (t) + f (t).→
g ′ (t)
∀t ∈ I,  →
− →
− 
δ ′ (t) = det f ′ (t), −→g (t) + det f (t), −

g ′ (t)

(On pourra introduire les fonctions coordonnées de f et g).


(2) On considère les fonctions :

µ: I −→ R ν: I −→ R
→ 2 et
− −

t 7 → f (t)
− t 7−→ f (t)

(a) Justifier que µ est dérivable sur I et déterminer sa dérivée.



− →

(b) En déduire que ν est dérivable en tout point t0 de I vérifiant f (t0 ) 6= 0 et déterminer sa dérivée.

Solution
(1) Les fonctions coordonnées x, y (resp. x1 et y1 ) de f (resp. de g) sont dérivables sur I, il en est donc de même
de σ = xx1 + yy1 et δ = xy1 − x1 y et on a pour tout t ∈ I :

σ ′ (t) = x′ (t)x1 (t) + x(t)x′1 (t) + y ′ (t)y1 (t) + y(t)y1′ (t)


= x′ (t)x1 (t) + y ′ (t)y1 (t) + x(t)x′1 (t) + y(t)y1′ (t)

− → →′

= f ′ (t).−

g (t) + f (t).− g (t)

De même :

µ′ (t) = x′ (t)y1 (t) + x(t)y1′ (t) − y ′ (t)y1 (t) − y(t)y1′ (t)


= x′ (t)y1 (t) − y ′ (t)y1 (t) + x(t)y1′ (t) − y(t)y1′ (t)
−
→  −
→ 
= det f ′ (t), −→g (t) + det f (t), − →g ′ (t)

(2)
(a) D’après la question 1. pour le cas g = f , la fonction µ est dérivable sur I et on a :

− →
− → −
− → → −
− →
∀t ∈ I, µ′ (t) = f ′ (t). f (t) + f (t). f ′ (t) = 2 f (t). f ′ (t)

(b) Désignons par h la fonction racine carrée définie sur [0; +∞[ et dérivable sur ]0; +∞[, alors ν = h ◦ µ est bien
définie sur I.

− →

Soit t0 ∈ I vérifiant f (t0 ) 6= 0 , alors µ(t0 ) ∈ ]0; +∞[ et ν est donc dérivable en t0 et on a :

ν ′ (t0 ) = h′ (µ(t0 )) µ′ (t0 )


1 →
− →

= r × 2 f (t0 ). f ′ (t0 )

→ 2
2 f (t0 )

→ →

f (t0 ). f ′ (t0 )
= − →

f (t0 )
 


f (t 0 ) →

=   . f ′ (t0 )


f (t0 )

− →

f (t0 )
où on remarquera que →
− est le vecteur unitaire colinéaire de même sens que f (t0 ).
f (t0 )

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3.1.2. Tangente au support en un point régulier.

Définition 3.3. (limite d’une famille de droites passant par un point fixe)
Soit (Dt )t∈D une famille de droites du plan P indexée par la partie D de R. On suppose que toutes les droites Dt ,
t ∈ D passent par un même point A du plan et soit a ∈ R adhérent à D. S’il existe une famille (−

u (t))t∈D de vecteurs

− →

non nuls du plan et un vecteur v 6= 0 tels que :
∀t ∈ D, −

u (t) dirige D t

et
lim −

u (t) = −

v
t→a
on dira que la famille (Dt )t∈D admet pour limite en a la droite D passant par A et dirigée par →

v.

D
Dt
Dt


u (t)

−u (t) Dt


v


u (t)
A b

Définition 3.4. Soit f une fonction vectorielle à valeurs dans R2 définie sur un intervalle I de R et de support Γ.
Soit t0 ∈ I, s’il existe un voisinage V de t0 telle que la famille de droites ((M (t0 )M (t)))t∈V \{t0 } (passant toutes par
le point fixe M (t0 )) soit bien définie et ait pour limite en t0 une droite T (donc passant par M (t0 )), on dit que la
droite T est la tangente à Γ en son point M (t0 ).

b
M (t)
M (t)
b

M (t0 ) M (t)
b

b
M (t)

Proposition 3.3. Soit f une fonction vectorielle à valeur dans R2 définie sur l’intervalle I et dérivable en t0 ∈ I.

− →

On suppose que M (t0 ) est un point régulier (i.e. f ′ (t0 ) 6= 0 ), alors le support Γ de f admet pour tangente en son


point M (t0 ) la droite T passant par M (t0 ) et dirigée par f ′ (t0 )

1 −−−−−−−→ →
− →

Démonstration. Puisque limt→t0 t−t 0
M (t0 )M (t) = f ′ (t0 ) 6= 0 , il existe un voisinage V de t0 contenu dans I tel
que pour tout t ∈ V \ {t0 }, on ait M (t) 6= M (t0 ) et la famille de droites ((M (t0 )M (t)))t∈V \{t0 } est donc bien définie
1 −−−−−−−→
et admet pour point fixe le point M (t0 ). De plus pour tout t ∈ V \ {t0 }, le vecteur t−t 0
M (t0 )M (t) dirige la droite
(M (t0 )M (t)) et vérifie :
1 −−−−−−−→ − → →

lim M (t0 )M (t) = f ′ (t0 ) 6= 0
t→t0 t − t0
10 COURBES PLANES

Il s’ensuit que la famille de droites ((M (t0 )M (t)))t∈t∈V \{t0 } a pour limite en t0 la droite T passant par M (t0 ) et dirigée


par f ′ (t0 ), ce qui par la définition précédente, prouve que T est tangente au support Γ de f en son point M (t0 ). 

Remarque 3.4.
— L’existence de tangentes en des points stationnaires sera étudiée à la sous-section 4.1.
— Si f a pour fonctions coordonnées (x, y) et est dérivable en t0 et si M (t0 ) est un point régulier, alors :
— si x′ (t0 ) 6= 0 et y ′ (t0 ) = 0, la tangente est « horizontale » ;
— si x′ (t0 ) = 0 et y ′ (t0 ) 6= 0, la tangente est « verticale ».
3.2. Dérivées successives, fonctions de classe C m sur un intervalle.

Définition 3.5. Soit f une fonction vectorielle à valeur dans R2 définie sur l’intervalle I et soit t0 ∈ I. Par convention,
on pose f (0) = f . La suite des dérivées successives de f est alors définie par récurrence de la façon suivante :
— Si pour m ∈ N, f (m) est définie au voisinage de t0 ∈ I et si f (m) est dérivable en t0 , on dit que f est m + 1
′
fois dérivable en t0 et le vecteur f (m) (t0 ) est appelé vecteur dérivée (m + 1)-ième de f en t0 et sera noté
f (m+1) (t0 ).
— Si f est m + 1 fois dérivable en tout point de I, on dit que f est m + 1 fois dérivable sur I et la fonction :
f (m+1) : I −→ R2
(m+1)
t 7−→ f (t)
est appelé fonction dérivée (m + 1)-ième de f sur I.

Remarque 3.5.

− →

— Dans un contexte cinématique, le vecteur f ′′ (t0 ) = f (2) (t0 ) est le vecteur accélération du point mobile M (t) à
l’instant t0 .
d2 f dm f
— Comme à l’habitude les dérivées successives de la fonction vectorielle f pourront être notées df dt , dt2 , . . . , dtm ,
(notations de Leibniz surtout utilisées en Physique).

Définition 3.6. Soit f une fonction vectorielle à valeurs dans R2 définie sur l’intervalle I et m ∈ N, on dit que f
est de classe C m sur I et on pourra écrire f ∈ C m (I) lorsque pour tout k ∈ J0; mK, f (k) existe et est continue sur I.

Remarque 3.6.
— Pour que f soit de classe C m sur l’intervalle I, il faut et il suffit que f soit m fois dérivable sur I et que f (m)
soit continue sur I.
— Une fonction vectorielle de classe C 0 sur I est une fonction continue sur I.
— Si pour tout m ∈ N, f est de classe C m sur I (i.e. si f est indéfiniment dérivable sur I), on dit que f est de
classe C ∞ sur I.

Proposition 3.4. Soient f une fonction vectorielle à valeurs dans R2 définie sur l’intervalle I et de fonctions
coordonnées (x, y) et m ∈ N, alors :
f de classe C m sur I ⇐⇒ x et y de classe C m sur I
et dans ce cas :  
∀k ∈ J0; mK , ∀t ∈ I, f (k) (t) = x(k) (t); y (k) (t)

Démonstration. Immédiate par la proposition 3.1. 

Proposition 3.5. Soient f , g deux fonctions vectorielles à valeurs dans R2 et λ une fonction numérique supposées
toutes de classe C k sur l’intervalle I, alors les fonctions :
f + g et λf
k
sont de classe C sur I.

Démonstration. Immédiate par la proposition précédente ou par récurrence à l’aide de la proposition 3.2. 
COURBES PLANES 11

3.3. Formule de Taylor-Young. Le résultat suivant découle immédiatement du résultat analogue pour les fonctions
numériques (voir deuxième formulation) :

Proposition 3.6. Soit f une fonction vectorielle à valeurs dans R2 , de fonctions coordonnées (x, y) et de classe C m
(m > 1) sur l’intervalle I et soit t0 ∈ I, alors il existe une fonction ε : I −→ R2 vérifiant
lim ε(t) = 0R2
t→t0

et telle que :
(t − t0 )2
∀t ∈ I, f (t) = f (t0 ) + (t − t0 )f ′ (t0 ) + f ”(t0 ) + . . .
2
k m
(t − t0 ) (k) (t − t0 ) (m) m
... + f (t0 ) + . . . + f (t0 ) + (t − t0 ) ε(t)
k! m!
m
X (t − t0 )k (k)
= f (t0 ) + (t − t0 )m ε(t)
k!
k=0
(F ormule deT aylor-Y oung à l′ ordre m)
Ce qui peut aussi s’écrire :
     ′   
x(t) x (t0 ) x (t0 ) (t − t0 )2 x” (t0 )
∀t ∈ I, = + (t − t0 ) + + ...
y(t) y (t0 ) y ′ (t0 ) 2 y” (t0 )
k   m    
(t − t0 ) x(k) (t0 ) (t − t0 ) x(m) (t0 ) m ε1 (t)
...+ + . . . + + (t − t 0 )
k! y (k) (t0 ) m! y (m) (t0 ) ε2 (t)
avec :
lim ε1 (t) = lim ε2 (t) = 0
t→t0 t→t0

Démonstration. Les fonctions coordonnées x et y sont de classe C m sur I donc par la formule de Taylor-Young pour
les fonctions numériques, il existe donc deux fonctions numériques ε1 et ε2 définies sur I et de limite 0 en t0 telles
que :
( Pm k
m
x(t) = k=0 (t−t 0)
x(k) (t0 ) + (t − t0 ) ε1 (t)
∀t ∈ I, Pm (t−tk!0 )k (k)
y(t) = k=0 k! y (t0 ) + (t − t0 )m ε2 (t)

D’où dans R2 :
m
X (t − t0 )k
∀t ∈ I, f (t) = f (k) (t0 ) + (t − t0 )m ε(t)
k!
k=0

où la fonction vectorielle t :−→ ε(t) = (ε1 (t); ε2 (t)) vérifie :


lim ε(t) = 0R2
t→t0

Remarque 3.7.
— En identifiant R2 et V et en soustrayant membre à membre f (t0 ) à la formule ci-dessus (et puisque f (t) − f (t0 )
−−−−−−−→
s’identifie avec M (t0 )M (t) ), la formule de Taylor-Young peut alors s’écrire :
m
−−−−−−−→ X (t − t0 )k −
→(k)
(t0 ) + (t − t0 ) −
m→
∀t ∈ I, M (t0 )M (t) = f ε (t)
k!
k=1
avec :
ε (t) = ~0 c’est-à-dire lim k→
lim →
− −ε (t)k = 0
2
t→t0 t→t0

et (t − t0 ) ε (t) pourra alors se noter →


m−
→ − m m
o ((t − t0 ) ) (ou plus simplement o ((t − t0 ) )) si besoin.
— Pratiquement si on veut déterminer la formule de Taylor-Young d’une fonction f (dont on sait qu’elle est de
classe C m ) à l’ordre m, il sera souvent très fastidieux de dériver m fois la fonction f , dans ce cas on préfère
obtenir les développement limités à l’ordre m des fonctions coordonnées x et y au voisinage de t0 (et le plus
souvent en posant h = t − t0 qui est donc au voisinage de 0) comme dans l’exemple suivant :
12 COURBES PLANES

Exemple 3.1. On considère la fonction vectorielle :


f: R −→  R2 
3t 3t2
t 7−→ 1+t2 ; 1+t2

La fonction f est de classe C sur R et on veut déterminer la formule de Taylor-Young à l’ordre 5 aux voisinages de
0 et de 1.
Les fonctions coordonnées x et y de f sont définies par :
3t 3t2
∀t ∈ R, x(t) = et y(t) =
1 + t2 1 + t2
On a au voisinage de 0 :

x(t) = 3t 1 − t2 + t4 + o(t5 )
= 3t − 3t3 + 3t5 + o(t6 )
et
y(t) = tx (t)
= 3t2 − 3t4 + o(t5 )
et on obtient donc la formule de Taylor-Young :

−    
f (t) = 3t~i + 3t2~j + 3t3 −~i + 3t4 −~j + 3t5~i + −

o (t5 )
d’où :
f (0) = (0, 0) , f ′ (0) = (3; 0) , f ′′ (0) = (0; 6) , f (3) (0) = (−18; 0) , f (4) (0) = (0, −72) et f (5) (0) = (360, 0)
De même pour h au voisinage de 0, on a :
3 (1 + h)
x(1 + h) = 2
1 + (1 + h)
3 (1 + h)
=
2 + 2h + h2
3 1+h
= ×
2 1 + h + h22
 2  3  4  5 !
3 h2 h2 h2 h2 h2 5

= (1 + h) 1 − h − + h+ − h+ + h+ − h+ +o h
2 2 2 2 2 2
 
3 h2 h4 3 3
= (1 + h) 1 − h − + h2 + h3 + − h3 − h4 − h5 + h4 + 2h5 − h5 + o(h5 )
2 2 4 2 4
 2 4 5

3 h h h
= (1 + h) 1 − h + − + + o(h5 )
2 2 4 4
 
3 h2 h3 h4
= 1− + − + o(h5 )
2 2 2 4
De même :
y(1 + h) = (1 + h) x(1 + h)
 
3 h2 h3 h4 5
= (1 + h) 1 − + − + o(h )
2 2 2 4
 
3 h2 h4 h5
= 1+h− + − + o(h5 )
2 2 4 4
Il s’ensuit que :


f (1 + h) = −

u 0 + h− u 2 + h3 −
u 1 + h2 −
→ → u 4 + h5 −
u 3 + h4 −
→ → →
u5 +−

o (h5 )
avec :            
3

→ 0 − 43 3
− 38 0
u0 2 ,→

u1 3 ,→

u2 ,→

u3 4 ,→

u4 et →

u5
3
2 2 − 43 0 3
8 − 38
et donc :
       
3 3 ′ 3 ′′ 3 3 (3) 9
f (1) = ; , f (1) = 0; , f (1) = − ; − , f (1) = ; 0 , f (4) (1) = (−9; 9) et f (5) (1) = (0, −45)
2 2 2 2 2 2
COURBES PLANES 13

4. Étude des courbes planes en coordonnées cartésiennes


L’étude des courbes planes suit normalement (éventuellement à l’ordre près) le plan suivant :
— réduction du domaine d’étude ;
— variations conjointes des fonctions coordonnées ;
— étude des branches infinies ;
— tangentes et étude locale aux points stationnaires ;
— recherche d’éventuels points doubles (si demandé ou si nécessaire) ;
— tracé du support.

4.1. Réduction du domaine d’étude. Soit I un intervalle (ou une réunion d’intervalles) et f : I −→ R2 dont on
veut tracer le support Γ.
On suppose qu’il existe une bijection τ de I sur lui-même et un intervalle J ⊂ I tels que I = J ∪ τ (J) et tel que
pour tout t ∈ I, le point M (τ (t)) se déduise du point M (t) par une transformation du plan simple s (une symétrie
centrale, une symétrie axiale, une rotation, une translation et parfois l’identité . . . ).
Dans ce cas, on trace la portion ΓJ du support correspondant à des valeurs du paramètre t ∈ J, puis on complète
le tracé par s (ΓJ ) pour obtenir ainsi toute la courbe Γ.
Ce processus, peut être répété plusieurs fois et dans ce cas les différents tracés doivent être réalisés dans l’ordre
inverse des différentes étapes ayant conduit à la réduction du domaine d’étude.
Pour τ , on utilisera souvent les fonctions t 7−→ a − t (symétrie de l’intervalle par rapport à a2 ) et en particulier
t → −t, et parfois les fonctions t 7−→ t + a, t 7−→ 1t . . .

Exemple 4.1. On considère la fonction vectorielle :

f: R −→ R2 (
t
x(t) = 1+t2
t 7−→ (x(t); y(t)) où 1−t2
y(t) = 1+t2

La fonction f est définie sur R et on a :

∀t ∈ R, x(−t) = −x(t) et y(−t) = y(t)

Les points M (t) et M (−t) sont donc symétriques par rapport à (Oy), on réduit donc l’intervalle d’étude à [0; +∞[
De plus pour tout t ∈ ]0; +∞[ :
  1
1 t t
x = 1 = 2 = x(t)
t 1 + t2 t +1
et
  1
1 1− t2 t2 − 1
y = 1 = = −y(t)
t 1+ t2
1 + t2

Les points M (t) et M 1t sont donc symétriques par rapport à (Ox) et puisque l’image de ]0; 1] par la fonction inverse
est [1; +∞[, on étudie la fonction f sur l’intervalle J = [0; 1]. On trace ensuite la portion de courbe correspondante
puis on complète le tracé dans cet ordre :
— par symétrie par rapport à (Ox)
— par symétrie par rapport à (Oy) de la courbe obtenue à l’étape précédente.

4.2. Variations conjointes des fonctions coordonnées. Pour compléter l’étude de la fonction, on indique dans
un même tableau conjoint les variations des fonctions coordonnées x et y.

Exemple 4.2. On reprend l’exemple précédent, f est clairement de classe C ∞ sur R et on a pour tout t ∈ R :

1 + t2 − 2t2 1 − t2
x′ (t) = =
(1 + t2 ) 2 (1 + t2 )2

et :
 
′ −2t 1 + t2 − 2t 1 − t2 4t
y (t) = 2 =− 2
(1 + t2 ) (1 + t2 )
14 COURBES PLANES

D’où le tableau de variations conjoint sur l’intervalle d’étude :

t 0 1

x ′ (t) 1 + 0
1
2
x
0
1
y
0

y (t) 0 − −1

En particulier la tangente au ~
 point M (0) de coordonnées (0, 1) est horizontale (dirigée par i) et la tangente au 1point

1 ~
M (1) de coordonnées 0; 2 est verticale (dirigée par j). Pour compléter l’étude on peut considérer le point M 2 de
 →
−  
coordonnées 52 ; 35 où la tangente est dirigée par le vecteur f ′ 21 de composantes 25 12
; − 32
25 donc également par le
vecteur de coordonnées (3, −8) ou tout autre vecteur colinéaire. De plus sur l’intervalle [0; 1], x croit strictement et y
décroit strictement, on obtient donc le tracé suivant :
M (0)
b

1

M 2
b

~

O M (1) ~ı

On complète alors le tracé successivement par symétrie par rapport à (Ox) puis par rapport à (Oy) pour obtenir
la courbe suivante : :
M (0)
b

 
M − 21 M 12
b b

~

M (1)
b

O ~ı

b b

M (−2) M (2)
b

M∞

Le point M∞ ci-dessus est le symétrique par rapport à (Ox) du point M (0) et n’appartient pas au support de f ,
cependant :
lim M (t) = lim M (t) = M∞
t→−∞ t→+∞

On dit que M∞ est un point limite de Γ en ±∞.


La fonction u : θ 7−→ tan 2θ réalise une bijection de ]−π; π[ sur R, la fonction g = f ◦ u réalise donc une autre
paramétrisation du support Γ de f . Les fonctions coordonnées de g sont alors définies par :
 θ
 x(θ) = tan 22 θ = 1 sin θ
1+tan 2 2
∀θ ∈ ]−π; π[ , 2 θ
 y(θ) = 1−tan2 θ2 = cos θ
1+tan 2

Et x et y se prolongent alors par continuité en π et −π, le point limite M∞ appartenant cette fois au support de g.
COURBES PLANES 15

4.3. Tangentes aux points singuliers et étude locale.

4.3.1. Tangente en un point stationnaire.

Proposition 4.1. Soit f une fonction vectorielle à valeurs dans R2 et de classe C m (m > 1) sur l’intervalle I et
soit t0 ∈ I.
On suppose qu’il existe un entier naturel non nul p 6 m tel que :


∀k ∈ J1; p − 1K , f (k) (t0 ) = 0
et :
f (p) (t0 ) 6= 0
(Autrement dit f (p) est la première dérivée non nulle en t0 ), alors il existe un voisinage V de t0 tel que la famille de
droites ((M (t0 )M (t)))t∈V \{t0 } passant toutes par le point fixe M (t0 ) soit bien définie. De plus cette famille de droite
−−→
admet pour limite en t0 la droite T passant par M (t0 ) et dirigée par le vecteur f (p) (t0 ) qui est donc la tangente au
support de f au point M (t0 ).

Démonstration. La formule de Taylor-Young à l’ordre p s’écrit ici :

−−−−−−−→ (t − t0 )p −−→
f (p) (t0 ) + (t − t0 ) −
p→
M (t0 )M (t) = ε (t)
p!

avec :


lim →

ε (t) = 0
t→t0

On a donc :
p! −−−−−−−→ −− →
M (t 0 )M (t) = f (p)
(t0 ) + p!−

ε (t)
(t − t0 )p

et donc :

p! −−−−−−−→ −− →
(p) →

(4.1) lim M (t 0 )M (t) = f (t0 ) 6= 0
t→t0 (t − t0 )p

En particulier, il existe donc un voisinage V de t0 contenu dans I tel que pour t ∈ V \ {t0 }, M (t0 ) et M (t) ne soient pas
confondus, ce qui assure l’existence de la famille de droites ((M (t0 )M (t)))t∈V \{t0 } , ces droites passant toutes par le
p! −−−−−−−→
point fixe M (t0 ) et admettant (t−t 0)
p M (t0 )M (t) pour vecteur directeur, donc par 4.1, la famille ((M (t0 )M (t)))t∈V \{t }
0
−−→
a pour limite la droite T passant par M (t0 ) et dirigée par f (p) (t0 ) qui par définition est la tangente à Γ au point
M (t0 ). 

4.3.2. Étude locale en un point d’une courbe paramétrée.

Proposition 4.2. Soit f : I −→ R2 un arc paramétré de classe C m (m > 2) et t0 ∈ ˚


I, on suppose qu’il existe deux
entiers naturels p et q, 1 6 p < q 6 m tels que :
∀k ∈ J1, p − 1K , f (k) (t0 ) = 0R2
f (p) (t0 ) 6= 0R2
∀k ∈ Jp + 1, q − 1K , f (k) (t0 ) et f (p) (t0 ) liés
f (q) (t0 ) et f (p) (t0 ) linéairement indépendants
 
−−→ −−→
On se place dans le repère local M (t0 ); f (p) (t0 ), f (q) (t0 ) . Alors l’allure du support de f au voisinage de t0 est
donnée suivant les parités de p et q par les schémas suivants :
16 COURBES PLANES

t > t0
t > t0
− (q)

− (q)
→ f (t0 )
f (t0 ) − (p)
→ − (p)

f (t0 )
b
f (t0 )
b

M (t0 )
M (t0 )
t < t0
t < t0

p impair et q pair p impair et q impair


Point ordinaire Point d’inflexion

− (p)

f (t0 )
t quelconque
t > t0

− (q)
→ −−→
f (t0 ) f (q) (t0 )
t < t0 −−→
b
M (t0 )
f (p) (t0 )
M (t0 ) b

p pair et q impair p pair et q pair


Point de rebroussement de 1ère espèce Point de rebroussement de 2ème espèce

 
−−→ −−→
Démonstration. On se place dans le repère M (t0 ) ; f (p) (t0 ) , f (q) (t0 ) et on détermine le signe des coordonnées
(X (t) ; Y (t)) de M (t) dans ce repère pour t au voisinage de t0 .
D’après la formule de Taylor-Young, on a pour t suffisamment proche de t0 :

q
−−−−−−−→ X (t − t0 )k −−→
f (k) (t0 ) + (t − t0 ) −
q→
M (t0 )M (t) = ε (t)
k!
k=p

avec →
−ε (t) = ε (t)~i + ε (t)~j vérifiant :
1 2



lim →

ε (t) = 0 et donc lim ε1 (t) = lim ε2 (t) = 0
t→t0 t→t0 t→t0

−−→ −−→ −−→ →


− −−→
Pour k ∈ Jp + 1, q − 1K, f (k) (t0 ) et f (p) (t0 ) sont liés et puisque f (p) (t0 ) 6= 0 , il existe donc αk ∈ R tel que f (k) (t0 ) =
−−→
αk f (p) (t0 ).  
−−→ −−→
Enfin ~i et ~j se décomposent sur la base f (p) (t0 ), f (q) (t0 ) de V :

−−→ −−→ −−→ −−→


~i = af (p) (t0 ) + bf (q) (t0 ) et ~j = cf (p) (t0 ) + df (q) (t0 )

et donc :
−−→ −−→
−ε (t) = (aε (t) + cε (t)) f (p) (t ) + (bε (t) + dε (t)) f (q) (t )

1 2 0 1 2 0
COURBES PLANES 17

D’où :
q−1
−−−−−−−→ (t − t0 )p −−→ X (t − t0 ) −−
k →
(t − t0 ) −−
(q) →
M (t0 )M (t) = f (p) (t0 ) + αk f (p) (t0 ) + f (q) (t0 )
p! k! q!
k=p+1

q
−−→ q
−−→
+ (t − t0 ) (aε1 (t) + cε2 (t)) f (p) (t0 ) + (t − t0 ) (bε1 (t) + dε2 (t)) f (q) (t0 )
 
q−1
p
(t − t0 )  X p! (t − t0 ) k−p
q−p
−−→
= 1+ αk + p! (t − t0 ) (aε1 (t) + cε2 (t)) f (p) (t0 )
p! k!
k=p+1

(t − t0 )
q −−→
+ (1 + q! (bε1 (t) + dε2 (t))) f (q) (t0 )
q!
On a donc au voisinage de t0 :
 
p q−1 k−p
(t − t0 )  X p! (t − t0 ) q−p
X(t) = 1+ αk + p! (t − t0 ) (aε1 (t) + cε2 (t))
p! k!
k=p+1

et
(t − t0 )(q)
Y (t) = (1 + q! (bε1 (t) + dε2 (t)))
q!
D’où :
(t − t0 )p (t − t0 )q
X(t) ∼ et Y (t) ∼
t0 p! t0 q!
II s’ensuit qu’au voisinage de t0 , X(t) et Y (t) gardent respectivement le signe de (t − t0 )p et (t − t0 )q . D’où le
tableau donnant les signes de X et Y au voisinage de t0 suivant les parités de p et q :

t t0
X(t) − 0 +
p impair et q pair point ordinaire
Y (t) + 0 +
X(t) − 0 +
p impair et q impair point d’inflexion
Y (t) − 0 +
X(t) + 0 +
p pair et q impair point de rebroussement de 1 ère espèce
Y (t) − 0 +
X(t) + 0 +
p pair et q pair point de rebroussement de 2 ème espèce
Y (t) + 0 +
 
−−→ −−→
Ces différents tableaux donnant la position du point M (t) dans le repère M (t0 ) ; f (p) (t0 ) , f (q) (t0 ) pour t au
voisinage de t0 . 

Remarque 4.1.
— f (p) (t0 ) et f (q) (t0 ) sont les deux premiers vecteurs (vraiment) dérivés de f en t0 qui soient linéairement indé-
pendants.
— On retiendra ce résultat en se rappelant que les coordonnées X(t) et Y (t) du point M (t) dans le repère local
p q
M (t0 ) ; f (p) (t0 ), f (q) (t0 ) sont au voisinage de t0 respectivement du signe de (t − t0 ) et (t − t0 ) .
— On rappelle que pratiquement, pour trouver les dérivées successives de f en t0 , on effectue des développe-
ments
 limités au voisinage  de t0 des fonctions coordonnées x et y. De plus au lieu de se placer dans le repère
−−→ −−→
M (t0 ); f (t0 ), f (t0 ) , on peut aussi se placer dans un repère local (M (t0 ); −
(p) (q) →u p, −
→) où −
u q
→u p (resp. −

u q ) est
−−→ −−→
un vecteur non nul colinéaire à f (p) (t0 ), (resp. f (q) (t0 )) et de même sens que lui (ce qui ne change pas le signe
des coordonnées dans ce nouveau repère).
Exemple 4.3. On considère la fonction vectorielle :
f: R −→ R2  
x(t) = 2 cos3 t + sin3 t
t 7−→ (x(t); y(t)) où
y(t) = cos3 t − sin3 t
18 COURBES PLANES

La fonction f est clairement de classe C ∞ sur R et on a pour tout t ∈ R :


x′ (t) = −6 cos2 t sin t + 6 sin2 t cos t
= 6 cos t sin t (sin t − cos t)
et :
y ′ (t) = −3 cos2 t sin t − 3 sin2 t cos t
= −3 cos t sin t (sin t + cos t)

Ce qui fait apparaître le point M (0) de coordonnées (2, 1) comme un point stationnaire du support Γ de f . On a
au voisinage de 0 :

!
 3
 
t2 3

2 3
x(t) = 2 1− +o t + t+o t
2
 
3t2 3 3

=2 1− +t +o t
2
= 2 − 3t2 + 2t3 + o(t3 )
et
 3
 
t2 3
3
y(t) = 1 − + o t − t + o t3
2
3t2 
=1− − t3 + o t3
2
Donc :
−−−−−−−→
u + t3 −
M (0)M (t) = t2 −
→ →
v +−

o (t3 )
avec :
   

→ −3 2
u et →

v linéairement indépendants
− 23 −1
On a en particulier p = 2 et q = 3 et M (0) est donc un point de rebroussement de première espèce.
D’où l’allure de Γ au voisinage du point M (0) :

M (0)
b

~ −

v
O



u

4.4. Étude des branches infinies.

4.4.1. Branches infinies.

Définition 4.1. Soit f une fonction vectorielle à valeurs dans R2 et α ∈ R un point adhérent à Df . On dira que le
support de f admet une branche infinie pour t → α lorsque :
lim kf (t)k2 = +∞
t→α

Remarque 4.2.
— Il y a donc branche infinie pour t → α, lorsque limt→α OM (t) = +∞, autrement dit si lorsque t → α, le point
M (t) s’éloigne indéfiniment de l’origine O.
— Si f a pour fonctions coordonnées (x, y), on se limitera pratiquement aux cas particuliers :
lim x(t) = ±∞ ou lim y(t) = ±∞
t→α t→α
COURBES PLANES 19

4.4.2. Droites asymptotes. On rappelle que si A est un point du plan euclidien et D une droite de ce plan, on appelle
distance de A à D, le nombre :
d(A, D) = inf AM = AH
M∈D
où H est le projeté orthogonal de A sur D.

b
A

H
b

M b

De plus si A a pour coordonnées (xA ; yA ) et D pour équation ax + by + c = 0 (avec (a; b) 6= (0; 0)) dans le repère
orthonormé (O,~i, ~j), alors :
|axA + byA + c|
d(A, D) = √
a2 + b 2

Définition 4.2. Soient f une fonction vectorielle et α ∈ R tels que le support Γ de f présente en α une branche
infinie et D une droite du plan.
On dit que D est une asymptote à Γ pour t → α lorsque :
lim d (M (t), D) = 0
t→α

Remarque 4.3. Dans cet énoncé si α ∈ R, la limite peut n’être prise qu’à droite ou à gauche.
On déduit alors facilement des points précédents la proposition suivante :

Proposition 4.3. Soit f une fonction vectorielle de fonctions coordonnées (x; y) et α ∈ R tels que le support Γ de
f admette une branche infinie pour t → α.
Alors la droite D d’équation ax + by + c = 0 est asymptote à Γ pour t → α si et seulement si :
lim ax(t) + by(t) + c = 0
t→α

Remarque 4.4. Pratiquement dans la plupart des cas, on cherchera les équations des asymptotes sous forme réduite :
x = a ou y = ax + b.
Comme précédemment, les limites peuvent n’être prises qu’à droite ou à gauche.
4.4.3. Asymptotes horizontales et verticales.

Proposition 4.4. Soient f une fonction vectorielle à valeurs dans R2 définie sur D et α ∈ R adhérent à D et a ∈ R,
alors :
— la droite d’équation x = a est asymptote verticale au support Γ de f pour t → α si et seulement si :
lim x(t) = a et lim y(t) = ±∞
t→α t→α
— la droite d’équation y = a est asymptote horizontale au support Γ de f pour t → α si et seulement si :
lim y(t) = a et lim x(t) = ±∞
t→α t→α

Démonstration. Immédiate par la proposition précédente puisqu’il y a branche infinie pour t → α et que :
lim x(t) = a ⇐⇒ lim x(t) − a = 0
t→α t→α
et
lim y(t) = a ⇐⇒ lim y(t) − a = 0
t→α t→α
20 COURBES PLANES

Remarque 4.5. Comme dans la proposition précédente, les limites peuvent n’être prises qu’à droite ou à gauche si
α ∈ R.

Exemple 4.4. On considère la fonction vectorielle :

f: R −→ R2 (
t3
x(t) = 1−t2
t 7−→ (x(t); y(t)) où 1+t2
y(t) = 1−t2

de support Γ. On a :
lim x(t) = +∞ et lim y(t) = −1
t→−∞ t→−∞

et
lim x(t) = −∞ et lim y(t) = −1
t→+∞ t→+∞

Il s’ensuit qu’en +∞ et −∞, Γ présente une asymptote horizontale d’équation y = −1.


On doit également étudier les positions de la courbe par rapport à cette asymptote, on peut soit étudier le signe
de :
2
y(t) + 1 =
1 − t2
soit effectuer le développement asymptotique de y(t) au voisinage de ±∞. On a :

1 + t12
y(t) = −
1 − t12
   
1 1 1
=− 1+ 2 1+ 2 +o 3
t t t
 
2 1
= −1 − 2 + o 3
t t

et on en déduit qu’aux voisinages de +∞ et −∞, Γ reste en dessous de son asymptote.

Remarque 4.6. Dans pratiquement tous les cas, les variations conjointes de x et y permettent de déterminer les positions
relatives de Γ et de ses asymptotes horizontales ou verticales.

4.4.4. Recherches d’asymptote obliques et/ou de branches paraboliques. Soient f une fonction vectorielle à valeurs dans
R2 de support Γ et α ∈ R adhérent à Df .
On suppose que :
lim x(t) = ±∞ et lim y(t) = ±∞
t→α t→α

Supposons que la droite D d’équation y = ax + b (avec a 6= 0) soit asymptote oblique au support de Γ pour t → α,
on a :
lim y(t) − ax(t) − b = 0
t→α

et donc :
lim y(t) − ax(t) = b
t→α

D’où
y(t) y(t) − ax(t)
lim = lim +a=a
x(t) t→α
t→α x(t)
 
y(t)
et puisque le vecteur de coordonnées 1; x(t) est un vecteur directeur de la droite (OM (t)), la famille de droites
((OM (t))t de point fixe O a pour limite la droite d’équation y = ax.
On en déduit une méthode de recherche d’asymptote oblique :
COURBES PLANES 21

Soit f une fonction vectorielle à valeurs dans R2 de support Γ et α ∈ R adhérent à Df .


On suppose que :
lim x(t) = ±∞ et lim y(t) = ±∞
t→α t→α
y(t)
— Si lim = 0, la limite de la famille de droites (OM (t)) lorsque t → α est (Ox).
t→α x(t)
On dit que Γ admet une branche parabolique de direction asymptotique (Ox) lorsque t → α.
y(t)
— Si lim = ±∞, la limite de la famille de droites (OM (t)) lorsque t → α est (Oy). On dit que Γ admet une
t→α x(t)
branche parabolique de direction asymptotique (Oy) lorsque t → α.
y(t)
— Si lim = a ∈ R∗ , alors la famille de droites (OM (t)) admet pour limite pour t → α est droite d’équation
t→α x(t)
y = ax.
— Si lim y(t) − ax(t) = ±∞, on dit que Γ admet une branche parabolique de direction asymptotique la droite
t→α
d’équation y = ax lorsque t → α.
— Si lim y(t) − ax(t) = b ∈ R, Γ admet pour asymptote oblique lorsque t → α la droite d’équation y = ax + b.
t→α

Exemple 4.5. On reprend l’exemple de la fonction vectorielle de support Γ :


f: R −→ R2 (
t3
x(t) = 1−t2
t 7−→ (x(t); y(t)) où 1+t2
y(t) = 1−t2

Γ présente clairement des branches infinies pour t → 1 et t → −1.


On a :
y(t) 1 + t2
lim = lim =2
t→1 x(t) t→1 t3
et on a :

1 + t2 − 2t3 (1 − t) 1 + t + 2t2 1 + t + 2t2
∀t ∈ R\ {−1; 1} , y(t) − 2x(t) = 2
= 2
=
1−t 1−t 1+t
et donc :
lim y(t) − 2x(t) = 2
t→1
et la droite D1 d’équation y = 2x + 2 est donc asymptote oblique à Γ pour t → 1.
Les positions relatives de Γ et D1 sont données par le signe de
1 + t + 2t2 − 2 − 2t 2t2 − t − 1 (t − 1) (2t + 1) 3
y(t) − 2x(t) − 2 = = = ∼ (t − 1)
1+t 1+t 1+t 1 2

Donc pour t au voisinage de 1, Γ est au-dessus de D1 si t > 1 et en dessous si t < 1


De même :
y(t) 1 + t2
lim = lim = −2
t→−1 x(t) t→1 t3
et
1 − t + 2t2
lim y(t) + 2x(t) = lim =2
t→−1 t→−1 1−t
et la droite D−1 d’équation y = −2x + 2 est donc asymptote oblique Γ pour t → −1.
De plus pour t 6= −1 au voisinage de −1 :
1 − t + 2t2 − 2 + 2t 2t2 + t − 1 (t + 1) (2t − 1) 3
y(t) + 2x(t) − 2 = = = ∼ − (t + 1)
1−t 1−t 1−t −1 2
Donc pour t au voisinage de −1, Γ est au-dessus de D−1 si t < −1 et en dessous si t > −1
Remarque 4.7.
— En fait l’étude de la branche infinie pour t → −1 était inutile, puisque x est impaire et y paire, on pouvait donc
restreindre l’intervalle d’étude à [0; +∞[ et compléter le tracé par symétrie par rapport à (Oy), cette symétrie
échangeant les droites D1 et D−1 .
— Pour étudier la branche infinie pour t → 1, on aurait aussi pu déterminer les développements asymptotiques
de x et y au voisinage de 1 puis trouver une combinaison linéaire de ces développements qui élimine les termes
22 COURBES PLANES

tendant vers l’infini :


Pour h non nul au voisinage de 0, on a :
3
(1 + h)
x(1 + h) = 2
1 − (1 + h)
1 + 3h + 3h2 + h3
= 
−2h 1 + h2
 
1 2 2
 h h2 2

=− 1 + 3h + 3h + o h 1− + +o h
2h 2 4
 
1 5 7
=− 1 + h + h2 + o(h2 )
2h 2 4
1 5 7
=− − − h + o (h)
2h 4 8
et
1 + (1 + h)2
y(1 + h) =
1 − (1 + h)2
 
1 2
 h h2 2

=− 2 + 2h + h 1− + +o h
2h 2 4
 
1 h2 
=− 2+h+ + o h2
2h 2
1 1 h
= − − − + o(h)
h 2 4
On élimine les terme tendant vers l’infini par la combinaison linéaire :
1 1 h 1 5 7
y(1 + h) − 2x(1 + h) = − − − + + + h + o(h)
h 2 4 h 2 4
3
= 2 + h + o(h)
2
et donc :
3 3
y(1 + h) − 2x(1 + h) − 2 = h + o(h) ∼ h
2 0 2
Ce qui prouve que :
lim y(1 + h) − 2x(1 + h) − 2 = 0
h→0
et donc que la droite D1 est asymptote à Γ pour t → 1 et de plus que pour t au voisinage de 1, (h au voisinage
de 0), Γ est au dessus de D1 si t > 1, (h > 0) et en dessous si t < 1, (h < 0).
Exercice 4.1. Achever l’étude de la fonction f et tracer son support Γ.
Solution
L’étude des branches infinies ayant été faite, il ne reste qu’à dresser le tableau de variations conjoint des fonctions
x et y.
On a vu que l’étude peut se ramener à l’intervalle [0; +∞[ en complétant le tracé par symétrie axiale d’axe (Oy).
La fonction f est clairement de classe C ∞ sur Df = R\ {−1; 1} et on a pour tout t ∈ Df :

′ 3t2 1 − t2 + 2t4
x (t) = 2
(1 − t2 )

t2 3 − 3t2 + 2t2
= 2
(1 − t2 )

t2 3 − t2
= 2
(1 − t2 )
et
 
′ 2t 1 − t2 + 2t 1 + t2
y (t) = 2
(1 − t2 )
4t
=
(1 − t2 )2
COURBES PLANES 23

On obtient donc le tableau de variations conjoint :


t 0 1 3 +∞

x′ (t) 0 + + 0 −

+∞ −323
x
0 −∞ −∞
+∞ −1
y −2
1 −∞
y ′ (t) 0 + + +

Le point M (0) de coordonnées (0; 1) est donc stationnaire et on a au voisinage de 0 :


x(t) = o(t2 ) et y(t) = 1 + 2t2 + o t3



Il s’ensuit que la tangente au point M (0) est dirigée par f ′′ (0) de coordonnées (0; 4) et est donc (Oy). Une étude
locale plus approfondie ne s’imposant pas, puisque par raison de symétrie par rapport à (Oy), M (0) est nécessairement
un point de rebroussement de première espèce :

b
M(0)

~

O ~ı

√  √ 
Γ présente également une tangente verticale au point M ( 3) de coordonnées − 3 2 3 ; −2 .
On obtient le tracé suivant :
24 COURBES PLANES

t → −1+ t → 1−

b
M(0)
~

O ~ı

t → +∞ t → −∞
√ √
M( 3) b b
M(− 3)

t → 1+ t → −1−

4.5. Recherche d’éventuels points doubles. Les points doubles (voir triples, quadruples, . . . ) du support Γ d’une
fonction vectorielle f de fonction coordonnées (x; y) sont les points atteints pour deux (trois, quatre, . . . ) valeurs
distinctes du paramètre. Autrement dit ce sont les points de paramètres t1 et t2 distincts tels que :

M (t1 ) = M (t2 )

Pour les trouver, on résous donc le système :



x(t1 ) = x(t2 )
t1 6= t2 et
y(t1 ) = y(t2 )

(où on peut même toujours supposer t1 < t2 ).


(Si la fonction f étudiée est périodique (i.e si x et y le sont toutes deux) de période T, on ne résoudra le système
précédent que pour des valeurs t1 et t2 du paramètres appartenant à un même intervalle de longueur T )
Dans le cas où x et y sont des fonctions rationnelles de t, on pourra systématiquement mettre t1 − t2 6= 0 (ou t2 − t1 )
en facteur et simplifier le système.
On pourra également poser S = t1 + t2 et P = t1 t2 et simplifier encore le système en se ramenant au calcul préalable
de S et P .
Cette recherche peut être parfois laborieuse et ne doit être envisagée que si l’étude de la fonction f a fait apparaître
l’existence d’un point double intéressant ou si l’énoncé de l’exercice le demande explicitement.
Si c’est le cas, on prendra souvent soin de déterminer les tangentes en ce point pour les deux valeurs du paramètre
t1 et t2 et de faire apparaître ces tangentes sur le tracé du support.

Exemple 4.6. On veut rechercher les points doubles du support Γ de la fonction vectorielle :

f: R −→ R2  1
x(t) = t −
t 7−→ (x(t); y(t)) où t
y(t) = t2
COURBES PLANES 25

Il est clair que f est définie et de classe C ∞ sur R∗ et l’on a pour tous réels t1 et t2 non nuls vérifiant t1 < t2 :
 
x(t1 ) = x(t2 ) t1 − t11 = t2 − t12
⇐⇒
y(t1 ) = y(t2 ) t21 = t22

t1 − t2 + t1t1−t
t2 = 0
2
⇐⇒ 2 2
t1 − t2 = 0
(  
(t1 − t2 ) 1 + t11t2 = 0
⇐⇒
(t1 − t2 ) (t1 + t2 ) = 0

1 + P1 = 0
⇐⇒ (où on a posé S = t1 + t2 et P = t1 t2 )
S=0

P = −1
⇐⇒
S=0
⇐⇒ t1 et t2 racines de X 2 − 1 = 0
⇐⇒ t1 = −1 et t2 = 1
 
0
Γ présente donc un point double en A atteint pour les valeurs 1 et −1 du paramètre t.
1
De plus, on vérifie que
f ′ (1) = (2; 2) et f ′ (−1) = (2; −2)
→′
− →′

et donc f (1). f (−1) = 0, les deux tangentes au point double A sont donc perpendiculaires.
Exemple 4.7. Considérons la fonction vectorielle :
f: R −→ R2 
x(t) = t − 2t12
t 7−→ (x(t); y(t)) où 2
y(t) = t + t2
On a clairement Df = R∗ et f est de classe C ∞ sur R∗ et on a :

t3 +1
∗ x′ (t) = 1 + t13 =
∀t ∈ R , t3
y ′ (t) = 1 + t
x′ (t) gardant donc sur R∗ le signe de t(t + 1) et y ′ (t) celui de t + 1. D’où le tableau de variations conjoint :

t −∞ −1 0 +∞

x′ (t) + 0 − +
− 32 +∞
x
−∞ −∞ −∞
+∞ +∞
y 0
− 12
y ′ (t) − 0 + +


Le point M (−1) de coordonnées − 32 ; − 12 est stationnaire et on a pour tout h au voisinage de 0 :

(1 − h)−2
x(−1 + h) = −1 + h −
2
1 
= −1 + h − 1 + 2h + 3h2 + 4h3 + o(h3 )
2
3 3
= − − h2 − 2h3 + o(h3 )
2 2
et
1 − 2h + h2
y (−1 + h) = −1 + h +
2
1 h2
=− +
2 2
26 COURBES PLANES

On a donc :
−−−−−−−−−−−−−−→
M (−1)M (−1 + h) = h2 ~u + h3~v + −→ 
o h2
   
−3/2 −
→ −2
où les vecteurs ~u 1/2
et v sont non colinéaires. M (−1) est donc un point de rebroussement de première
0
espèce.
L’axe (Ox) est asymptote à Γ pour t → 0, Γ restant en dessous de (Ox) pour t → 0− et au dessus pour t → 0+
d’après le tableau de variations.
Au voisinage de ±∞, on a :
y(t) t

x(t) 2
D’où des branches paraboliques de direction (Oy) au support Γ de f en ces voisinages.
Un tracé approximatif fait alors apparaître un point double. Soient t1 et t2 deux réels distincts non nuls qu’on
supposera vérifier t1 < t2 , on a M (t1 ) = M (t2 ) si et seulement si :
 (
x(t1 ) = x(t2 ) t1 − t2 + (t1 −t2t2 )(t1 +t2 )
2 t2 =0
⇐⇒ 1 2
y(t1 ) = y(t2 ) t1 − t2 + (t1 −t2 )(t1 +t2 )
=0
2
 S
⇐⇒ P 2 = −2 (où on a posé S = t1 + t2 et P = t1 t2 )
S = −2
 2
P =1
⇐⇒
S = −2
 
P =1 P = −1
⇐⇒ ou
S = −2 S = −2
⇐⇒ t1 et t2 solutions de X 2 + 2X + 1 = 0 ou de X 2 + 2X − 1 = 0
⇐⇒ t1 et t2 solutions de X 2 + 2X − 1 = 0
√ √
⇐⇒ t1 = −1 − 2 et t2 = −1 + 2

De plus :
 √   √ 
x −1 − 2 = x −1 + 2
√ 1
= −1 + 2 − √ 
2 3−2 2
√ 3 √ 5
= −1 + 2 − − 2 = −
2 2
et
 √   √ 
y −1 − 2 = y −1 + 2

√ 3−2 2 1
= −1 + 2 + =
2 2
 
−5/2
et le point A de coordonnées 1/2
est donc un point double du support Γ de f .
De plus :
 √  1
x′ −1 − 2 = 1 − √ 3
1+ 2
 √ 3
=1+ 1− 2
√ √
=1+1−3 2+6−2 2

=8−5 2
√  √ 
= 2 −5 + 4 2
COURBES PLANES 27

De même :
 √  1
x′ −1 + 2 = 1 − √ 3
1− 2
 √ 3
=1+ 1+ 2
√ √
=1+1+3 2+6+2 2

=8+5 2
√  √ 
= 2 5+4 2
 √  √  √  √
y ′ −1 − 2 = − 2 et y ′ −1 + 2 = 2
√ →
− √ 
Les tangentes en A au support Γ de f sont donc dirigées (en divisant par 2 2 les vecteurs f ′ −1 − 2 et
 5 √     5 √   
→′
− √  −2 + 2 2 0,33 5,33
f −1 + 2 ) par les vecteurs de coordonnées ≈ et 2 +2 2 ≈ .
− 12 − 12 1
2
1
2 
√ 3
On peut compléter l’étude par les points d’intersection de Γ avec les axes, on obtient les points M 24 de coordon-
 √3 √3
  √ 3

nées 0, 24 + 42 ≈ (0; 1,11) et M (−2) de coordonnées − 17 8 , 0 = (−2,125; 0). La tangente au point M 2
4
étant
→′  √
− 3
4
  √
3
 →

dirigée par f 2 de coordonnées 3, 1 + 24 ≈ (3; 1,79) celle en M (−2) est dirigée par f ′ (−2) de coordonnées
7

8 , −1 = (0,875; −1) .
On obtient alors le tracé suivant :

t → −∞ t → +∞

b b

M(−4) M(2)


−′  √
3
4

f 2
 √
34
M 2
b

A −

′ √
t → 0+



b


′ √ √
~ f (−1+ 2)/2 2
u f (−1− 2)/2 2

t → 0− b
O ~ı


v M(−1)

4.6. Exercices.
Exercice 4.2. On considère la fonction vectorielle :
f: R −→ R2
( 2(t+t3 )
x(t) = 1+t4
t 7−→ (x(t); y(t)) où 2(t−t3 )
y(t) = 1+t4

dont le support Γ est appelé lemniscate de Bernoulli.


On demande d’étudier f et de tracer Γ.
Solution
f est clairement de classe C ∞ sur R. Les fonctions x et y étant toutes deux impaires, pour tout t ∈ R, les point
M (t) et M (−t) sont donc symétrique par rapport à O, ce qui permet de limiter l’étude à l’intervalle [0; +∞[
D’autre part pour tout t ∈ R∗ :
   
1 2 1t + t13 2 t3 + t
x = = 4 = x(t)
t 1 + t14 t +1
28 COURBES PLANES

et de même :
 
1
y = −y(t)
t

1

Les points M (t) et M t sont donc symétriques par rapport à (Ox), ce qui permet de limiter l’étude à l’intervalle
I = [0; 1].
On a :
  
′ 1 + 3t2 1 + t4 − 4t3 t + t3
∀t ∈ I, x (t) = 2 × 2
(1 + t4 )
1 + t + 3t + 3t6 − 4t4 − 4t6
4 2
=2× 2
(1 + t4 )

2 t6 + 3t4 − 3t2 − 1
=− 4
(1 + t4 )
  
2 t − 1 t4 + t2 + 1 + 3t2 t2 − 1
2
=−
>0
z }| {
2 1−t 2
t4 + 4t2 + 1
=
(1 + t4 )4

et x′ (t) est donc du signe 1 − t2 donc positif sur I ne s’annulant qu’en 1.


De même :
  
′ 1 − 3t2 1 + t4 − 4t3 t − t3
∀t ∈ I, y (t) = 2 × 2
(1 + t4 )
1 + t − 3t − 3t6 − 4t4 + 4t6
4 2
=2× 2
(1 + t4 )

2 t6 − 3t4 − 3t2 + 1
= 4
(1 + t4 )
  
2 t + 1 t4 − t2 + 1 − 3t2 t2 + 1
2
= 4
(1 + t4 )
 
2 t2 + 1 t − 4t2 + 1
4
= 4
(1 + t4 )
 2 2 
2 t2 + 1 t −2 −3
= 4
(1 + t4 )
>0 <0 sur I
z }| { z }| {
√  √ 
2 t + 1 t2 − 2 − 3 t2 − 2 + 3
2

= 4
(1 + t4 )

√ p √
et y ′ (t)pgarde donc sur I le signe de l’opposé du trinôme t2 − 2 + 3 dont les racines sont t1 = 2 − 3 ∈ I et

t2 = − 2 − 3 6∈ I.
Or
√ √ √ 2
√ 4−2 3 3−2 3+1 3−1
t21 = 2 − 3= = =
2 2 2

et donc :
q √ √ 
√ 2 3−1
t1 = 2 − 3 =
2
COURBES PLANES 29

On obtient alors :

2t1 1 + t21
x (t1 ) =
1 + t4
√ √ 1  √ 
2 3−1 3− 3
= √ 2
1+ 2− 3
√ √  √ 
2 3−1 3− 3
= √ 
4 2− 3
√ √  √  √ 
2 3−1 3− 3 2+ 3
=
√ √ 4 √
 
2 3−1 3+ 3
=
√ 4
6
=
2
De même :

2t1 1 − t21
y (t1 ) =
1 + t41
√ √ 2
2 3−1
= √ 
4 2− 3
√ √  √ 
2 2− 3 2+ 3
=
√ 2
2
=
2
D’où le tableau de variations conjoint :

t 0 t1 1

x′ (t) + 0


2
x 6
2
0

2
2
y
0 0

y (t) + 0 −

√ √ 
6 2
La tangente au point M (t1 ) de coordonnées est horizontale, celle au point M (1) de coordonnées (2; 0)
2 ; 2


est verticale. Enfin la tangente au point M (0) confondu avec O est dirigée par le vecteur f ′ (0) de coordonnées (2; 2)
donc également par ~i + ~j.
D’où le tracé pour t ∈ I :

M(t1 )
b

~
M(0) M(1)
b b

O ~ı

On complète ensuite le tracé par symétrie par rapport à (Ox) puis par symétrie par rapport à O :
30 COURBES PLANES

 
M − t1 M(t1 )
1
b b

~
M(−1) O=M(0) M(1)
b b b

b b
 
M(−t1 ) M 1
t1

Notons que O est point limite pour t → ±∞ avec une tangente en ce point dirigée par ~i − ~j par symétrie par rapport
à (Ox).

Remarque 4.8. On verra en Travaux dirigés, un autre paramétrage de la lemniscate de Bernoulli.

Exercice 4.3. On considère la fonction vectorielle :

f: R −→ R2 ( 2
x(t) = 3(1−t )
t 7−→ (x(t); y(t)) où 1+t2
y(t) = tx(t)

dont le support Γ est appelé strophoïde droite.


On demande d’étudier f et de tracer Γ.

Solution
La fonction f est définie sur R, la fonction x est paire et la fonction y impaire donc pour t ∈ R, les points M (t) et
M (−t) sont symétriques par rapport à (Ox) et on peut donc limiter l’étude à l’intervalle I = [0; +∞[.
On a pour tout t ∈ I :

 
−2t 1 + t2 − 2t 1 − t2
x′ (t) = 3 × 2
(1 + t2 )
12t
=− 2
(1 + t2 )

et

y(t) = x(t) + tx′ (t)


 
3 1 − t2 1 + t2 − 12t2
= 2
(1 + t2 )

3 t4 + 4t2 − 1
=− 2
(1 + t2 )
 2 
3 t2 + 2 − 5
=−
(1 + t2 )2
>0
z }| {
√  2 √ 
2
3 t +2− 5 t +2+ 5
=−
(1 + t2 )2
COURBES PLANES 31
√ p√
et y ′ (t) est donc du signe de l’opposé du trinôme t2 + 2 − 5 dont les racines sont : t1 = 5 − 2 et − t1 . D’où le
tableau de variations conjoint :
t 0 t1 +∞

x′ (t) 0 − −
3
x x (t1 )
−3
y (t1 )
y
0 −∞

y (t) + 0 −

On a t21 = 5 − 2, donc :

3 1 − t21
x (t1 ) =
1 + t21
√  √  √  √ 
3 3− 5 3 3− 5 5+1 3 5−1
= √ = = ≈ 1,854
5−1 4 2
et :
y (t1 ) = t1 x (t1 )
√  p√
3 5−1 5−2
= ≈ 0,9
2
Γ présente une tangente verticale en M (0) et une tangente horizontale en M (t1 ). De plus M (1) est confondu avec O


et la tangente en ce point est dirigée par f ′ (1) de coordonnées (−3; −3) donc également par le vecteur de coordonnées
(1; 1).
De plus limt→+∞ x(t) = −3 et limt→+∞ y(t) = −∞, donc la droite d’équation x = −3 est asymptote verticale à Γ
pour t → +∞, Γ restant à droite de cette droite d’après le tableau de variations. On obtient le tracé suivant après
complétion par symétrie par rapport à (Ox) :
t → −∞
x = −3

M (t1 )
b

~
O = M(1) M(0)
b b


b

M (−t1 )

t → +∞

Exercice 4.4. On considère la fonction vectorielle :


f : R −→ R2 
x(t) = cos 3t + 2 cos t
t 7−→ (x(t); y(t)) où
y(t) = sin 3t
32 COURBES PLANES

dont le support Γ est appelé trisectrice de Ceva.


On demande d’étudier f et de tracer Γ.
Solution
La fonction f est clairement de classe C ∞ sur R et périodique de période 2π, on peut donc restreindre l’étude à un
intervalle de longueur 2π. De plus x et y sont respectivement paire et impaire, pour t ∈ R, les points M (t) et M (−t)
sont donc symétriques par rapport à (Ox) et on peut donc restreindre l’étude à l’intervalle [0; π]. Enfin pour tout
t∈R:
x(π − t) = cos (3π − 3t) + 2 cos(π − t) = −x(t) et y(π − t) = sin (3π − t) = y (t)
 
et les points M (t) et M (π−t) sont donc symétrique par rapport à (Oy), on restreint donc le domaine d’étude I = 0; π2
puis compléter successivement le tracé obtenu par symétrie par rapport à (Oy) puis par rapport à (Ox).
On a pour tout t ∈ I :
x′ (t) = −3 sin 3t − 2 sin t

= −3 2 sin t cos2 t + sin t 2 cos2 t − 1 − 2 sin t

= sin t 1 − 12 cos2 t
et :
y ′ (t) = 3 cos 3t
q √
1 3
Posons α = arccos 12 = arccos 6 ≈ 1,278 . On obtient le tableau de variations conjoint suivant :

π π
t 0 6 α 2

x′ (t) 0 − − 0 +
3 √ 0
x 3
x(α)
1
y y(α)
0 −1

y (t) + 0 − − 0


x(α) ≈ −0,192 et y(α) ≈ −0,638
√ √
(En bidouillant les calculs, on peut montrer que x (α) = − 93 et y (α) = − 933 ).  
Les tangentes à Γ aux points M (0) et M (α) sont verticales, les tangentes aux points M π6 et M π2 sont hori-
zontales.  −
→ 
De plus M π3 est confondu avec O et la tangente en ce point est dirigée par le vecteur f ′ π3 de coordonnées
√ √ 
(− 3; −3) donc
 π également par le vecteur de coordonnées 1, 3 .
Pour t ∈ 0; 2 , on obtient le tracé suivant :

π

M 6
b

~
π
M 3 M (0)
b b

O ~ı

M (α) b

π

M 2

Enfin, on complète le tracé par symétrie par rapport à (Oy) puis par rapport à (Ox) :
COURBES PLANES 33

π

M 6
b b b

b b

~
π

M 3 M(0)
b b b

O ~ı
b b

M(α)
b b b

π

M 2

5. Courbes données par une équation polaire ρ = f (θ)


5.1. Repère polaire et coordonnées polaires. Considérons les deux fonctions vectorielles :


u : R −→ V −

v : R −→ V

→ ~ ~ et −

θ 7−→ u (θ) = cos θ i + sin θ j θ 7−→ v (θ) = − sin θ ~i + cos θ ~j

où on remarque donc que :


 π
∀θ ∈ R, →

v (θ) = −

u θ+
2

Proposition 5.1. (et définition) On a les propriétés suivantes :


— les fonctions − →
u et −→
v sont de classe C ∞ sur R, périodiques de période 2π, et vérifient :
d−
→u d−

v
=−→ v et = −−

u
dθ dθ
— Pour tout θ ∈ R :
—  k−
→u (θ)k = k−
→v (θ)k = 1
— ~i, u (θ) ≡ θ [2π] et (−

− →
u (θ), −

v (θ)) ≡ π2 [2π]
— (O; − →u (θ), −

v (θ)) est donc un repère orthonormé direct appelé repère polaire relatif à l’angle θ.


→ ~
v (θ)
π −

u (θ)
2

θ
O ~ı

Démonstration. Tout est immédiat. 

Remarque 5.1. La dérivation des fonctions →



u, →

v , −−

u et −−

v correspond à une rotation vectorielle d’angle π
2 comme
indiqué dans le schéma suivant :
34 COURBES PLANES

d

~
d −

v (θ)
dθ −

u (θ)
θ

O ~ı

−→

u (θ)
−−

v (θ) d

d

En d’autre termes, on a pour tout k ∈ N et tout θ ∈ R


dk −
→ dk −

   
u →
− kπ v →
− kπ
(θ) = u θ + et (θ) = v θ +
dθk 2 dθk 2
ou encore :
d2k −→u k−→ d2k+1 −→
u
= (−1) u et = (−1)k −

v
dθ2k dθ2k+1
et
d2k −
→v k−
→ d2k+1 −→v
2k
= (−1) v et 2k+1
= (−1)k+1 −→
u
dθ dθ
Dans ce contexte, les formules de Taylor-Young en θ0 à l’ordre n s’écrivent :

→ h2 → h3 → (−1)k h2k − (−1)k h2k+1 −
u (θ0 + h) = −

u (θ0 ) + h−
→v (θ0 ) − − u (θ0 ) − − v (θ0 ) + . . . + →u (θ0 ) + →v (θ0 ) + . . . + −
→o (hn )
2 6 (2k)! (2k + 1)!
et :

− h2 → h3 → (−1)k h2k − (−1)k+1 h2k+1 −
v (θ0 + h) = −

v (θ0 ) − h−

u (θ0 ) − − v (θ0 ) + − u (θ0 ) + . . . + →
v (θ0 ) + →u (θ0 ) + . . . + −

o (hn )
2 6 (2k)! (2k + 1)!

Proposition 5.2. (et définition) Soit M un point distinct de O, on appelle couple de coordonnées polaires de M
tout couple (ρ, θ) ∈ R∗+ × R tel que : (
ρ
 =−− OM
~i, OM→
≡ θ [2π]
Pour un tel couple, on a alors :
−−→
OM = ρ− →
u (θ)
 
Dans un tel contexte, le point O est appelé pôle du repère (O,~i, ~j) et la droite orientée O,~i axe polaire.

−−→
Démonstration. Immédiate puisque OM et →

u (θ) sont colinéaires de même sens et puisque →

u (θ) est unitaire. 
Remarque 5.2.
— Certains auteurs préfèrent noter (r; θ) le couple de coordonnées polaires d’un point.
— Un point M non confondu avec O a pour coordonnées polaires (ρ, θ) ∈ R∗+ × R si et seulement si son affixe dans
le plan complexe est ρeiθ .
— Pour un point M 6= O donné, il n’y a pas unicité du couple de coordonnées polaires, sauf à astreindre θ à
appartenir à un intervalle semi-ouvert de longueur 2π.
— Si un point M distinct du pôle a pour coordonnées polaires (ρ; θ), ses coordonnées cartésiennes (x; y) sont :

x = ρ cos θ
y = ρ sin θ
−−→
— Dans la sous-section suivante, on considèrera encore des points M vérifiant OM = ρ− →
u (θ) où ρ pourra être
négatif ou nul et en toute rigueur (ρ, θ) ne sera plus alors un couple de coordonnées polaires :
COURBES PLANES 35

— Si ρ = 0, alors M et O sont confondus.


 −−→
— Si ρ < 0, alors OM = |ρ| = −ρ et ~i, OM ≡ θ + π [2π], (un couple de coordonnées polaires de M est alors
(−ρ, θ + π) mais un couple de coordonnées cartésiennes est encore (ρ cos θ; ρ sin θ)).
−−→ −−−→
— Si M et M ′ sont les points du plan définis par OM = ρ− u (θ) et OM ′ = ρ1 −
→ →u (θ1 ) où ρ, ρ1 ∈ R∗ et θ, θ1 ∈ R,
on a alors :
 
′ ρ = ρ1 ρ = −ρ1
M = M ⇐⇒ ou
θ ≡ θ1 [2π] θ ≡ θ1 + π [2π]

−  − →
— Si D est une droite passant par le pôle O dirigée par le vecteur t vérifiant ~i, t ≡ θ0 [2π] et M le point
−−→
vérifiant OM = ρ−→u (θ), alors :
M ∈ D ⇐⇒ ρ = 0 ou θ ≡ θ0 [π]
On dira dans ce cas qu’une équation polaire de la droite D est θ ≡ θ0 [π].
5.2. Courbes données par une équation polaire : définition et réduction du domaine d’étude.

Définition 5.1. On se donne une fonction :


f : R −→ R
et on considère la fonction vectorielle :
ϕ: R −→ P
−−−−−→
θ 7−→ M (θ) vérifiant OM (θ) = f (θ)−

u (θ)
On dit alors que le support Γ de ϕ a pour équation polaire :
(E) : ρ = f (θ)
ϕ est la fonction vectorielle associée à l’équation polaire (E) et f sa fonction radiale.

Remarque 5.3.
— On identifiera souvent ρ avec la fonction f . Pour tout θ ∈ Dρ , on écrira donc :
−−−−−→
OM (θ) = ρ(θ)− →
u (θ)
et on pourra donc également parler de ρ′ , ρ′′ . . . (si ρ est suffisamment régulière).
Dans ce contexte, on dira que ϕ est la fonction vectorielle associée à la fonction radiale ρ.
— On prendra donc garde que ρ peut prendre des valeurs négatives ou nulles (voir remarque 5.2).
— Dans toute la suite de la section, on gardera les notations de la définition 5.1.
— On notera que si x et y désignent les fonctions coordonnées de la fonction ϕ, on a pour tout θ ∈ Dϕ :

x(θ) = ρ(θ) cos θ
y(θ) = ρ(θ) sin θ
et ϕ peut donc être définie par :
ϕ: R −→ R2 
x(θ) = ρ(θ) cos θ
θ 7−→ (x(θ); y(θ)) où
y(θ) = ρ(θ) sin θ
Sous cette forme tous les résultats de la section 4 s’appliquent, mais en pratique, on n’étudiera très rarement la
fonction ϕ et on préférera utiliser les spécificités des coordonnées polaires pour simplifier l’étude de ces courbes.
— La réduction du domaine d’étude est parfois déroutante mais souvent très fructueuse :
On suppose la fonction radiale ρ définie sur D :
−−−−−−−−−−→ 
— Si ρ est périodique de période pπ , (p ∈ Z ∗
, q ∈ N ∗
premiers entre eux), pour θ ∈ D, on a OM θ + pπ
=
   q q

ρ (θ) ~u θ + pπ
q et M θ + pπ q est donc l’image de M (θ) par la rotation de centre O et d’angle pπ q , on peut

restreindre l’étude à un intervalle de longueur q puis compléter le tracé par un nombre fini ( égal à q ou 2q
suivant la parité de p) de rotations de centre O et d’angle ± pπ q .  
— Si il existe pour p ∈ Z , q ∈ N tel que pour tout θ ∈ D, on ait θ + pπ
∗ ∗ pπ
q ∈ D, θ − q ∈ D et ρ θ + q

= −ρ (θ)
−−−−−−−−−−→   
(on dit que ρ est antipériodique d’antipériode pπ q ), alors OM θ + q

= ρ (θ) ~u θ + π + pπ
q et le point
 
M θ + pπ q est donc l’image de M (θ) par la rotation d’angle π + pπ q , on limite l’étude à un intervalle de
pπ pπ (q+p)π
longueur q puis on complète par rotations successives d’angle π + q = q .
36 COURBES PLANES

— Si il existe α ∈ R tel que pour tout θ ∈ D, on ait α − θ ∈ D et ρ (α − θ) = ρ (θ), alors les points M (θ) et
M (α − θ) sont
 α symétriques
 par rapport à la droite D d’équation polaire θ ≡ α2 [π], on limite donc l’étude à
l’intervalle 2 ; +∞ et on complète le tracé par symétrie par rapport à D. (Ce cas s’applique au fonctions ρ
paires pour α = 0, symétrie par rapport à (Ox)).
— Si il existe α ∈ R tel que pour tout θ ∈ D, on ait α − θ ∈ D et ρ (α − θ) = −ρ (θ), alors les points M (θ) et
M (α − θ) sont  α symétriques
 par rapport à la droite D d’équation polaire θ ≡ π+α
2 [π], on limite donc l’étude
à l’intervalle 2 ; +∞ et on complète le tracé par symétrie par rapport à D. Ce cas s’applique au fonctions
ρ impaires pour α = 0, symétrie par rapport à (Oy)).
— Pour retrouver ces différentes réductions du domaine d’étude et les transformations géométriques associées, on
devra faire systématiquement des schémas au brouillon.
Dans toute la suite de la section, on reprendra les notations précédentes.
Exemple 5.1. On veut déterminer l’intervalle d’étude le plus petit possible pour la courbe Γ d’équation polaire
ρ = sin 2θ
π
ρ est définie sur
 R et antipériodique d’antipériode 2 , on peut donc limiter l’étude à un intervalle de longueur π2 , le
π
point M θ + 2 se déduisant de M (θ) par une rotation de centre O et d’angle 2 + π ≡ − π2 [2π].
π

Pour tout θ ∈ R, on a ρ π2 − θ = ρ(θ), les points de paramètres θ et π2 − θ sont donc symétriques par rapport à la
droite d’équation polaire θ ≡ π4 [π] et on limite donc l’étude à l’intervalle 0; π4 , on complètera le tracé dans cet ordre
par :  
— une symétrie par rapport à la droite d’équation polaire θ ≡ π4 [π] (première bissectrice du repère O;~i, ~j ;
— 3 rotations successives d’angle − π2 (ou π2 ).  
On a donné ci-dessous le tracé de la courbe correspondant à des valeurs de θ prises dans l’intervalle 0; π4 puis le tracé
complet obtenu par la procédure ci-dessus :

~ ~ ~

~ı ~ı ~ı
O O O

5.3. Étude du signe de la fonction θ 7−→ ρ(θ). Le sens de variation de la fonction θ 7−→ ρ(θ) n’est pas absolument
indispensable pour permettre de tracer le support d’une courbe en coordonnées polaires, et se révèle parfois difficile à
étudier. Par contre, il est essentiel d’étudier le signe de cette fonction et de repérer ses annulations, qui correspondent
à des passages au pôle. Toutefois, lorsque les calculs le permettent, on tracera le tableau de variations de θ 7−→ ρ(θ)
pour mettre en évidence le signe de ρ ainsi que les passages par l’origine.
Exemple 5.2. On veut étudier et tracer la courbe d’équation polaire :
ρ = sin 3θ

π
ρ est antipériodique de période et on peut donc limiter l’étude à un intervalle de longueur π3 , (le point M θ + π3
3
se déduisant de M (θ) par une rotation de centre O et d’angle π3 + π ≡ − 2π 3 [2π]).
De plus ρ est impaire et les points
  M (θ) et M (−θ) sont donc symétriques par rapport à (Oy) et on peut donc
limiter l’étude à l’intervalle I = 0; π6 . On complétera alors le tracé dans cet ordre :
— par symétrie par rapport à (Oy) ;
— par deux rotations successives d’angle − 2π 3 .
La fonction ρ est strictement croissante sur I et reste positive sur cet intervalle ne s’y annulant qu’en 0. L’étude de
cette courbe sera poursuivie dans une des sous-sections suivantes.
5.4. Tangente au pôle.

Proposition 5.3. On suppose qu’il existe un voisinage V de θ0 où θ0 est la seule valeur de V annulant ρ.
Alors la tangente T à Γ au point M (θ0 ) confondu avec O est dirigée par −→
u (θ0 ), et est donc la droite d’équation
polaire :
θ ≡ θ0 [π]
COURBES PLANES 37

Démonstration. Les droites (M (θ0 ) M (θ)) sont définies pour θ ∈ V \ {θ0 } passent par le point fixe M (θ0 ) = O et sont
dirigées par −

u (θ). Le résultat s’en déduit immédiatement puisque :
lim −→
u (θ) = −→
u (θ ) 0
θ→θ0

Remarque 5.4. La condition :


il existe un voisinage V de θ0 où θ0 est la seule valeur de V annulant ρ
(autrement dit au voisinage de θ0 , M (θ0 ) est le seul point de Γ confondu avec O) sera en pratique toujours réalisée.
5.5. Tangente en un point autre que le pôle.

Proposition 5.4. Soient ϕ la fonction vectorielle associée à la fonction radiale ρ définie sur l’intervalle I et k ∈ N,
alors :
(1) ϕ est de classe C k sur I si et seulement si ρ est de classe C k sur I.
(2) Si ρ est dérivable sur I, alors ϕ est dérivable sur I et on a :
→′

ϕ = ρ′ −

u + ρ−→v
Autrement dit : →

∀θ ∈ I, ϕ′ (θ) = ρ′ (θ)−

u (θ) + ρ(θ)−

v (θ)


et donc ϕ′ (θ) qui dirige la tangente point M (θ) a pour coordonnées (ρ′ (θ), ρ(θ)) dans le repère polaire
(O, −

u (θ), −

v (θ)).

Démonstration. Immédiate (par calcul pour le point (ii)) compte-tenu des propositions 3.2 et 3.5. 

Remarque 5.5. Le calcul des dérivées de ϕ peut ainsi se poursuivre, si ρ est deux fois dérivable sur I, on trouve ainsi :


ϕ” = (ρ” − ρ) −u + 2ρ′ −
→ →v
et ainsi de suite.
−−→ −−→
Exercice 5.1. On suppose que ρ est de classe C 4 sur l’intervalle I, déterminer ϕ(3) et ϕ(4) .

Proposition 5.5. (et définition) Soit Γ la courbe polaire de fonction radiale ρ supposée dérivable en θ0 .
On a les propriétés suivantes :
— Le point M (θ0 ) est stationnaire si et seulement si ρ(θ0 ) = ρ′ (θ0 ) = 0.
En particulier un point stationnaire est nécessairement confondu avec le pôle.
— On suppose que M (θ0 ) est non confondu avec le pôle (ρ (θ0 ) 6= 0) et on désigne par Tθ0 la tangente à Γ en ce
point, alors :


Tθ0 est dirigée par le vecteur ϕ′ (θ0 ) = ρ’(θ0 )−

u (θ0 ) + ρ(θ0 )−

v (θ0 ).
De plus :
— Si ρ′ (θ0 ) = 0, les droites (OM (θ0 )) et Tθ0 sont perpendiculaires en M (θ0 ).


Dans ce cas, on dit que le vecteur tangent ϕ′ (θ0 ) = ρ(θ0 )− →
v (θ0 ) 6= ~0 (ou la tangente Tθ0 ) est orthoradial(e).

— Si ρ (θ0 ) 6= 0 alors en désignant par α l’angle de droites ((OM (θ0 )) , Tθ0 ) (défini modulo π), on a :
ρ(θ0 )
tan α =
ρ′ (θ0 )
et en particulier le coefficient directeur de Tθ0 dans le repère polaire (O; −

u (θ0 ), −

v (θ0 )) est donc tan α =
ρ(θ0 )
ρ′ (θ0 )

Démonstration. →

— Le premier point est immédiat puisque ϕ′ (θ0 ) = ρ′ (θ0 )− →u (θ0 ) + ρ(θ0 )−
→v (θ0 ).
— On suppose M (θ0 ) non confondu avec le pôle, on a donc ρ(θ0 ) 6= 0.
−−−−−→
— Si ρ′ (θ0 ) = 0, la droite (OM (θ0 )) est dirigée par OM (θ0 ) = ρ(θ0 )− →u (θ0 ) colinéaire à −

u (θ0 ) et la tangente Tθ0
→′
− →
− −
→ →

est dirigée par ϕ (θ0 ) = ρ(θ0 ) v (θ0 ) 6= 0 colinéaire à v (θ0 ), donc Tθ0 et (OM (θ0 )) sont perpendiculaires.
w est un vecteur directeur unitaire dirigeant Tθ0 et α une mesure de l’angle (−
— Si ρ′ (θ0 ) 6= 0 et si −
→ →u (θ0 ), −

w ),
π →
− →
− →

alors α 6≡ 2 [π] et puisque (O; u (θ0 ) , v (θ0 )) est un repère orthonormé direct, on a w = cos α u (θ0 ) + →

38 COURBES PLANES



sin α−→v (θ0 ) et (angle de droites) : ((OM (θ0 )) , Tθ0 ) ≡ (− →
u (θ0 ), −

w ) ≡ α [π]. Les vecteurs →

w et ϕ′ (θ0 ) =
ρ′ (θ0 )−

u (θ0 ) + ρ(θ0 )−

v (θ0 ) sont linéairement dépendants, d’où :

cos α ρ′ (θ0 )
0= = ρ (θ0 ) cos α − ρ′ (θ0 ) sin α
sin α ρ(θ0 )
et :
ρ (θ0 )
tan α =
ρ′ (θ0 )

Exemple 5.3. On considère la courbe Γ d’équation polaire :
ρ = 1 + cos θ
La fonction ρ est périodique de période 2π, positive et paire.
On peut donc limiter son étude à l’intervalle I = [0; π] et on complétera le tracé par symétrie par rapport à (Ox).
On a pour tout θ ∈ I :
ρ(θ) = 0 ⇐⇒ θ ≡ π [2π] ⇐⇒ θ = π
et

ρ′ (θ) = − sin θ
Donc ρ′ (π) = ρ (π) = 0 et M (π) confondu avec le pôle est donc stationnaire, en ce point la tangente est (Ox).
On a de même π  π 
ρ = 1 et ρ′ = −1
2 2

− → −
− →
et la tangente T en M π2 est dirigée par le vecteur t = −− →u π2 + − →
  
v π2 = − i − j .

ρ π2  π
 = −1 = tan −
ρ′ π2 4

−  − → → π  − →
et la tangente au point M π2 et donc dirigé par tout vecteur non nul t vérifiant ~j, t ≡ −

u 2 , t ≡ − π4 [π],
 −→
autrement dit tel que ~i, t ≡ π4 [π].

Exemple 5.4. On reprend et complète l’étude de la courbe Γ de l’exemple 5.2 donnée par l’équation polaire :
ρ = sin 3θ
On rappelle que ρ est de classe C sur R, antipériodique d’antipériode π3 et impaire, ce qui permet de limiter

l’étude à l’intervalle I = 0; π6 , on complétera le tracé obtenu par symétrie par rapport à (Oy) puis par deux rotations
de centre O et d’angle π + π3 ≡ − 2π 3 [2π].
Sur I, ρ est strictement croissante, positive ne s’annulant qu’en 0. On a de plus pour tout θ ∈ I :
ρ′ (θ) = 3 cos 3θ
et donc en particulier :
π
ρ′ (θ) = 0 ⇐⇒ θ =
  6
Au pointM π6 de coordonnées polaires 1; π6 , le vecteur tangent est donc orthoradial.
Le point M (0) est confondu avec le pôle et la tangente à Γ en ce point est (Ox). On peut éventuellement donner
le tableau de variation et de signe de ρ sur I :
π
θ 0 6

1
ρ
0
ρ(θ) 0 +

Il serait intéressant de déterminer les points de tangentes horizontales et verticales, les calculs s’avèrent cependant
très fastidieux. On obtient le tracé suivant (après complément par symétrie par rapport à (Oy) et 2 rotations successives
d’angle − 2π3 ) :
COURBES PLANES 39

~ π

M 6
b b

O ~ı

5.6. Étude locale en un point confondu avec le pôle (et en particulier si le pôle est stationnaire). En
un point non confondu avec le pôle (donc non stationnaire par la proposition 5.5 (p = 1 impair)), les résultats de la
proposition 4.2 s’appliquent à la fonction −
→ϕ = ρ−→
u.
En un point M (θ0 ) confondu avec le pôle (donc en particulier pour les points stationnaires) où la tangente est donc
la droite d’équation polaire θ ≡ θ0 [π], pour déterminer la nature de ce point, on n’utilisera pas les résultats de cette
dernière proposition, l’étude du signe de ρ au voisinage de θ0 suffisant généralement :

θ > θ0
~
θ0
θ θ0
θ < θ0 O ~ı
ρ(θ) ? − 0 + ?

point ordinaire

θ0
~ θ < θ0

θ θ0 O ~ı
ρ(θ) ? + 0 − ?
θ > θ0

point ordinaire

θ > θ0

~ θ0

θ < θ0
θ θ0 O ~ı
ρ(θ) ? + 0 + ?

point de rebroussement de première espèce

~
θ0

θ < θ0 O ~ı
θ θ0

ρ(θ) ? − 0 − ?
θ > θ0

point de rebroussement de première espèce


40 COURBES PLANES

Remarque 5.6.
— On remarque donc qu’une courbe donnée par une équation polaire ne peut donc admettre de point de rebrous-
sement de deuxième espèce (nécessairement stationnaire donc confondu avec O).
— L’étude locale en un point distinct de O pour une courbe donnée par une équation polaire devra donc se faire
avec les outils de la proposition 4.2 appliqué à la fonction vectorielle ϕ, un tel point ne peut être qu’un point
ordinaire ou un point d’inflexion (puisque p = 1 est impair).
— On pourra donc retenir que :
— si ρ s’annule et change de signe en θ0 , alors M (θ0 ) = O est un point ordinaire.
— si ρ s’annule et ne change pas de signe en θ0 , alors M (θ0 ) = O est un point de rebroussement de première
espèce.
5.7. Branches infinies.
5.7.1. Directions asymptotiques et droites asymptotes. On a une branche infinie lorsque pour α ∈ R adhérent à l’en-
semble de définition D de ρ, on a :
lim OM (θ) = lim |ρ (θ)| = +∞
θ→α θ→α
et donc en particulier lorsque :
lim ρ (θ) = ±∞
θ→α
ce qui pratiquement sera toujours le cas et ce qu’on supposera par la suite.
Dans cette sous-section, on étudie le cas où α = θ0 ∈ R.  
En présence d’une branche infinie de ce type, on peut se placer soit dans le repère O,~i, ~j , soit dans le repère
polaire (O, −

u (θ0 ) , −

v (θ0 ))  
Étude dans le repère O,~i, ~j
On suppose que :
lim ρ (θ) = ±∞
θ→θ0
La droite ((OM (θ)) passe par O et est dirigée par −→u (θ) de limite −
→u (θ0 ) pour θ → θ0 . On en déduit que la famille
de droite ((OM (θ)) a pour limite la droite D passant par O et vérifiant ((Ox) , D) ≡ θ0 [π] et en particulier pour
θ → θ0 , la branche infinie de Γ a pour direction asymptotique
  la droite D d’équation polaire θ ≡ θ0 [π].
Les fonctions coordonnées (x, y) dans le repère O,~i, ~j sont :

x(θ) = ρ(θ) cos θ
∀θ ∈ D,
y(θ) = ρ(θ) sin θ
et on peut donc poursuivre l’étude comme dans la sous-section 4.4 où on notera que si ces limites existent :
y(θ)  π 
lim = lim tan θ = tan θ0 si θ0 6≡ [π]
θ→θ0 x (θ) θ→θ0 2

− →

Étude dans le repère polaire (O, u (θ ) , v (θ ))
0 0
On préfèrera en général cette option.
On a :
(−
→u (θ0 ) , →

u (θ)) ≡ θ − θ0 [2π]
Le repère polaire (O, u (θ0 ) , v (θ0 )) étant orthonormé direct et −

→ →
− →
u (θ) unitaire, il s’ensuit que :
~u (θ) = cos (θ − θ0 ) u (θ0 ) + sin (θ − θ0 ) −

− →
v (θ0 )
et donc que :
−−−−−→
OM (θ) = ρ (θ) cos (θ − θ0 ) −

u (θ0 ) + ρ (θ) sin (θ − θ0 ) −

v (θ0 )

→ →

et les coordonnées (X(θ); Y (θ)) du point M (θ) dans le repère polaire (O, u (θ0 ) , v (θ0 )) sont donc :

X(θ) = ρ (θ) cos (θ − θ0 )
Y (θ) = ρ (θ) sin (θ − θ0 )
et on poursuit l’étude de la branche infinie dans ce repère polaire :
On a :
Y (θ)
lim X(θ) = lim ρ (θ) cos (θ − θ0 ) = ±∞ et lim = lim tan (θ − θ0 ) = 0
θ→θ0 θ→θ0 θ→θ0 X(θ) θ→θ0

— Si limθ→θ0 Y (θ) = limθ→θ0 ρ (θ) sin (θ − θ0 ) = c ∈ R, la droite d’équation Y = c dans le repère polaire
(O, −
→u (θ0 ) , −

v (θ0 )) est asymptote au support Γ pour θ → θ0 et on notera que les positions relatives de Γ
et D dans ce repère sont données par le signe de Y (θ) − c = ρ (θ) sin (θ − θ0 ) − c.
COURBES PLANES 41

— Si limθ→θ0 Y (θ) = limθ→θ0 ρ (θ) sin (θ − θ0 ) = ±∞, Γ admet donc une branche parabolique
  de direction (OX)
autrement dit de direction la droite D d’équation polaire θ ≡ θ0 [π] dans le repère O,~i, ~j .
On a donc établi le résultat suivant :

Proposition 5.6. Soit Γ une courbe donnée par une équation polaire de fonction radiale ρ d’ensemble de définition
D.
On suppose que pour θ0 ∈ R adhérent à D, on a :
lim ρ(θ) = ±∞
θ→θ0

Alors Γ admet pour θ → θ0 une branche infinie de direction asymptotique la droite d’équation polaire θ ≡ θ0 [π] .
De plus :
— si limθ→θ0 ρ (θ) sin (θ − θ0 ) = ±∞, cette branche infinie est une branche parabolique de direction la droite
d’équation polaire θ ≡ θ0 [π] ;
— si limθ→θ0 ρ (θ) sin (θ − θ0 ) = c ∈ R, Γ admet pour asymptote, lorsque θ → θ0 , la droite D d’équation Y = c
dans le repère polaire (O, −
→u (θ0 ) , −

v (θ0 )). Le signe de ρ (θ) sin (θ − θ0 ) − c donne les positions relatives de Γ
et D dans ce repère.

Remarque 5.7. Comme toujours on pourra poser h = θ − θ0 .

Exemple 5.5. On considère la courbe Γ d’équation polaire :


1
ρ= √
1 − 2 cos θ
 
ρ est définie sur D = R\ θ ∈ R θ ≡ π4 [π] ou θ ≡ − π4 [π] et est clairement périodique de période 2π et on obtient
donc toute la courbe pour θ décrivant un intervalle de longueur 2π. De plus ρ est paire et pour θ ∈ D, les points M (θ)
et M (−θ) sont donc symétriques par rapport à (Ox). On peut donc limiter l’étude à l’intervalle [0; π]. On a :

lim ρ(θ) = −∞ et lim ρ(θ)=+∞


θ→ π
4
− π
θ→ 4 +

et Γ présente donc pour θ → π4 une branche infinie de direction asymptotique la droite d’équation polaire θ ≡ π4 [π].
On a pour tout θ ∈ D au voisinage de π4 et en posant h = θ − π4 :

 π sin θ − π4
ρ(θ) sin θ − = √
4 1 − 2 cos θ
sin h
= √ 
π
2 cos 4 − cos π4 + h

h + o h2
= √ √ √ 
2 22 h + 42 h2 + o (h2 )

h + o h2
= 2
h + h2 + o (h2 )
1 + o (h)
=
1 + h2 + o (h)
h
= 1 − + o (h)
2
et il s’ensuit que la droite D d’équation Y = 1 dans le repère polaire O; − u π ,−
→  → π 
4 v est asymptote à Γ, Γ restant
4
π− π+
dans ce repère au-dessus de D pour θ → 4 , (h < 0) et en dessous de D pour θ → 4 , (h > 0).

Exemple 5.6. On considère la courbe Γ d’équation polaire


10
ρ=
3θ − 2π
On a :
lim ρ (θ) = −∞ et lim + ρ(θ) = +∞
θ→ 2π
3

θ→ ‘2π
3
42 COURBES PLANES

2π 2π 2π
et on a pour tout θ 6= 3 au voisinage de 3 et en posant h = θ − 3 :

  
2π 10 sin θ − 2π
3
ρ (θ) sin θ − =
3 3θ − 2π
10 sin h
=
3h

h3

10 h − 6 + o h3
=
 3h 
10 h2 
= 1− + o h2
3 6

dans le repère polaire O, −


→  →
,−

et pour θ → 2π
3 , la courbe Γ admet pour asymptote la droite D d’équation Y =
10
3 u 2π
3 v 2π
3 ,
Γ restant dans ce repère en dessous de D pour θ → 2π 3 .

5.7.2. Branches infinies spirales et cercles asymptotes. On étudie ici les cas :

lim ρ (θ) = ±∞ ou lim ρ (θ) = R ∈ R


θ→±∞ θ→±∞

Définition 5.2. On désigne par Γ la courbe polaire de fonction radiale ρ.


On suppose que :
lim ρ (θ) = R ∈ R∗ (resp lim ρ (θ) = R ∈ R∗ )
θ→+∞ θ→−∞
On dit alors que le cercle de centre O et de rayon |R| est asymptote à Γ pour θ → +∞ (resp. θ → −∞)

~

O ~ı

Remarque 5.8.
— Dans ce contexte, on cherchera à savoir pour quelle valeur du paramètre θ les points correspondants de Γ se
trouvent à l’intérieur ou à l’extérieur du cercle Γ et pour cela résoudre (au moins au voisinage de +∞ ou −∞
suivant les cas) l’inéquation |ρ (θ)| = OM (θ) > (ou <) R.
— Si limθ→±∞ ρ (θ) = 0, alors limθ→±∞ M (θ) = O, et O est donc un point limite lorsque θ → ±∞.

Définition 5.3. On désigne par Γ la courbe polaire de fonction radiale ρ.


On suppose que :
lim ρ (θ) = +∞ ou − ∞ (resp lim ρ (θ) = +∞ ou − ∞)
θ→+∞ θ→−∞
On dit alors que Γ admet une branche infinie spirale lorsque θ → +∞, (resp. θ → −∞).
COURBES PLANES 43

~

O ~ı

5.8. Quelques exemples.


Exemple 5.7. On veut étudier et construire Γ la courbe d’équation polaire :
ρ = cos 3θ
appelée trifolium régulier ou rosace à trois pétales.
La fonction ρ est clairement de classe C ∞ sur R. Pour tout θ ∈ R, on a :
 π
ρ θ+ = cos (3θ + π) = − cos 3θ = −ρ (θ)
3
Autrement dit ρ est antipériodique d’antipériode π3 et pour θ ∈ R, le point M (θ + π3 ) est donc l’image du point M θ)
par la rotation de centre O et d’angle π + π3 ≡ − 2π 3 [2π]. On peut donc restreindre l’étude à un intervalle de longueur
π
3 .
De plus ρ est paire, donc pour tout θ ∈ R, les points M (θ) et M (−θ) sont symétriques par rapport à (Ox). On
restreint donc l’étude à l’intervalle I = 0; π6 , on trace la portion de courbe correspondante, puis on complète le tracé
successivement par symétrie par rapport à (Ox), puis par 2 rotations successives de centre O et d’angles − 2π 3 .
On a de plus
∀θ ∈ I, ρ′ (θ) = −3 sin 3θ
et en particulier, au point M (0) de coordonnées polaires (1; 0), le vecteur tangent est orthoradial.
Puisque ρ( π6 ) = 0, la tangente au point M π6 confondu avec le pôle est la droite d’équation polaire θ ≡ π
6 [π].
On donne ci-dessous le tableau de variations et de signes de ρ sur I :
π
θ 0 6

ρ′ (θ) 0 −
1
ρ
0
ρ(θ) + 0

On peut s’intéresser (si demandé) au point de tangentes horizontales.


On a pour tout θ ∈ I :
y(θ) = sin θ cos 3θ
1
= (sin 4θ − sin 2θ)
2
44 COURBES PLANES

et donc :
y ′ (θ) = 2 cos 4θ − cos 2θ
= 4 cos2 2θ − cos 2θ − 2
√ √
1+ 33 1− 33
Le trinôme 4X 2 − X − 2 admet pour discriminant ∆ = 33 et donc  pour racines c11 =  8 ≈ 0,84 et c2 = 8 ≈
π
−0,59 qui appartiennent toutes deux à [−1; 1], mais 2θ ∈ 0; 3 donc cos 2θ ∈ 2 , 1 et la seule des deux racines
appartenant à cet intervalle
 est c1 . Il s’ensuit qu’en posant θ1 = 12 arccos c1 , M (θ1 ) est le seul point de paramètre
appartenant à 0; π6 où la tangente à Γ est horizontale. On a :
cos 2θ1 = c1 ≈ 0,84
 π

et puisque 2θ1 ∈ 0 : 3 , on a sin 2θ1 > 0 donc :
p
sin 2θ1 = 1 − cos2 2θ1 ≈ 0,54
D’où :
x (θ1 ) = cos 3θ1 cos θ1
1
= (cos 4θ1 + cos 2θ1 )
2
1 
= 2 cos2 2θ1 + cos 2θ1 − 1
2
1 
≈ 2 × 0,842 + 0,84 − 1 ≈ 0,63
2
et :
y(θ1 ) = sin θ1 cos 3θ1
1
= (sin 4θ1 − sin 2θ1 )
2
sin 2θ1
= (2 cos 2θ1 − 1)
2
0,54
≈ (2 × 0,84 − 1) ≈ 0,18
2
On obtient le tracé suivant :



M 3 b



M −θ1 + 3
b

b ~


M θ1 + 3
 
M(θ1 )
M π b
6
M(0)
b b

O
  ~ı
M −π b
6
M (−θ1 )
π

M −θ1 + 3
b

π

M θ1 + 3
b

π

M 3

Exemple 5.8. On veut étudier et construire Γ la courbe d’équation polaire :


ρ = 1 − tan 2θ
 
La fonction ρ est clairement de classe C ∞ sur D = R\ π4 + kπ 2 k ∈ Z et d’autre part périodique de période π2 , il
s’ensuit que pour θ ∈ R non congru à π4 modulo π2 , le point M θ + π2 se déduit de M (θ) par rotation
 de centre O
et d’angle π2 . On peut donc restreindre l’étude à un intervalle de longueur π2 par exemple sur I = − π4 ; π4 , le tracé se
COURBES PLANES 45

complétant par trois rotations successives d’angle π2 .


La fonction ρ est clairement strictement décroissante sur cet intervalle I et on a :
lim ρ (θ) = +∞ et lim ρ (θ) = −∞
θ→− π
4
+ θ→ π
4

Ce qui fait apparaître des branches infinies pour θ → − π4 + et θ → π4 − .


On a pour θ ∈ I au voisinage de π4 et en posant h = θ − π4 < 0 :
 π  π
ρ(θ) sin θ − = (1 − tan 2θ) sin θ −
4  π  4
= 1 − tan + 2h sin h
 2
cos 2h
= 1+ sin h
sin 2h
cos 2h
= sin h +
2 cos h
1
= + h + o (h)
2
La droite D1 d’équation Y = 2 dans le repère polaire O; − →
u π4 , −
 → π 
1
v 4 est donc asymptote à Γ pour θ → π4 − .
π−
La courbe Γ reste en dessous de D1 dans ce repère pour θ → 4 .
De même pour tout θ ∈ I au voisinage de − π4 et h = θ + π4 > 0 :
 π   π 
ρ(θ) sin θ + = 1 − tan 2h − sin h
4   2
cos 2h
= 1+ sin h
sin 2h
cos 2h
= sin h +
2 cos h
1
= + h + o (h)
2
La droite D d’équation Y = dans le repère polaire O; − →u −π , −
 → 
2
1
2 v − π est donc asymptote à Γ pour θ → − π + .
4 4 4
La courbe Γ reste au dessus de D2 dans ce repère pour θ → − π4 + .
On obtient l’allure suivante :

~

O ~ı

D1 D2

π− +
θ→ 4 θ → −π
4

On a d’autre part le tableau de variations et signes :

θ − π4 π
8
π
4

+∞
ρ 0
−∞
ρ(θ) + 0 −

On a pour tout θ ∈ I :

ρ′ (θ) = −2 1 + tan2 2θ
46 COURBES PLANES

Donc :

ρ (0) = 1 et ρ′ (0) = −2

et la tangenteau point M (0) ~ ~


′ π π
 de coordonnées polaires (1, 0) est donc dirigéeπpar
 le vecteur −2i + j .
On a ρ 8 6= 0 et ρ 8 = 0 et donc la tangente au point ordinaire M 8 confondu avec le pôle a pour équation
polaire θ ≡ π8 [π].
On trace la portion de courbe correspondant à l’intervalle I puis on complète le tracé par trois rotations successives
d’angle π2 .
On obtient :

5π −
θ→ π+ θ→ 4
4

θ → −π
4

3π +
θ→ 4

 
M π
2
b

~

M(0)
b b b

M(π) O ~ı

M −π
 
2

+
θ → −π
4

π−
θ→ 4 3π −
θ→ 4
+
θ → − 3π
4

π kπ
Les passages au pôle O correspondent aux valeurs 8 + 2 , k ∈ Z du paramètre.

6. Corrigés des travaux dirigés


6.1. Courbes planes en coordonnées cartésiennes.

Exercice 6.1. Étudier et tracer le support Γ de la fonction vectorielle :

f: R −→ R2 (
1
x(t) = 1−t2
t 7−→ (x(t); y(t)) où t3
y(t) = 1−t2

Solution
f est clairement de classe C ∞ sur son ensemble de définition R\ {−1, 1}.
Les fonctions x et y sont respectivement paire et impaire, pour tout t ∈ R\ {−1, 1}, les points M (t) et M (−t) sont
donc symétriques par rapport à (Ox) et on réduit donc le domaine d’étude à I = [0, 1[ ∪ ]1, +∞[.
Pour tout t ∈ I :
 
′ 2t ′ 3t2 1 − t2 + 2t4 t2 3 − t2
x (t) = 2 et y (t) = 2 = 2
(1 − t2 ) (1 − t2 ) (1 − t2 )
COURBES PLANES 47

D’où le tableau de variations conjoint :


t 0 1 3 +∞

x′ (t) 0 + + +
+∞ 0
x − 12
1 −∞

+∞ −323
y
0 −∞ −∞

y (t) 0 + + 0 −


avec − 3 2 3 ≈ −2,6.
On en déduit que (Oy) est donc asymptote horiontale à Γ pour t → +∞, les positions de Γ et (Oy) étant données par
ce même tableau.
Γ présente une branche infinie pour t → 1 où les fonctions x et y ont toutes les deux pour limites ±∞. On a :

y(t) t2 + t + 1 3
lim = 1 et lim y(t) − x(t) = lim − =−
t→1 x(t) t→1 t→1 t+1 2

et pour t → 1, la droite D d’équation y = x − 32 est donc asymptote à Γ.


Les positions relatives de Γ et D sont données par le signe de y(t) − x(t) + 23 . On a pour tout t ∈ I :

3 t2 + t + 1 3 −2t2 + t + 1 (1 − t) (2t + 1)
y(t) − x(t) + =− + = =
2 t+1 2 2 (t + 1) 2 (t + 1)

qui reste sur I du signe de 1 − t. On en déduit que pour t ∈ [0; 1[, Γ est au dessus de D et en dessous pour t ∈ ]1; +∞[.

Le point M (0) est stationnaire et on a au voisinage de 0 :

x(t) = 1 + t2 + o(t3 ) et y(t) = t3 + o(t3 )

Donc :

−−−−−−−−→
M (0) M (t) = t2~i + t3~j + −
→ 
o t3

et un point de rebroussement de première espèce dont la tangente est horizontale. On aurait pu limiter les dévelop-
pements à l’ordre 2 puisque vu la symétrie de Γ par rapport à (Ox), M (0) ∈ (Ox) est nécessairement un point de
rebroussement de première espèce. On obtient le tracé suivant :
48 COURBES PLANES

D′ t → −1−
t → −∞

t → 1−


M(− 3)

~

~ M (0)
b

O ~ı


M( 3)

t → −1+
t → +∞
D t → 1+

Exercice 6.2. Étudier et tracer le support Γ de la fonction vectorielle :


f: R −→ R2 
x(t) = sin 2t
t 7−→ (x(t); y(t)) où
y(t) = cos 3t
Le support Γ est une courbe de Lissajoux.
Solution
f est clairement périodique de période 2π et on peut donc restreindre l’étude à un intervalle de longueur 2π. De
plus x est impaire et y paire, les points M (t) et M (−t) pour t ∈ R sont donc symétriques par rapport à (Oy). On
peut donc restreindre l’étude à l’intervalle [0; π].
On a : 
x(π − t) = −x(t)
∀t ∈ R,
y(π − t) = −y(t)
et pour t ∈ R, les
 points
 M (t) et M (π − t) sont donc symétriques par rapport à O. On peut donc restreindre l’étude à
l’intervalle I = 0; π2 et compléter successivement le tracé par symétrie par rapport à O puis par symétrie par rapport
à (Oy).
On a :
∀t ∈ I, x′ (t) = 2 cos 2t et y ′ (t) = −3 sin 3t
et on obtient donc le tableau de variations conjoint :
π π π
t 0 4 3 2

x′ (t) + 0 − −
1 √
x 3
2
0 0
1 √
0
y − 2
2
−1

y (t) 0 − − 0 +
COURBES PLANES 49

 √ 
Aux points M (0) et M π3 de coordonnées respectives (0; 1) et 2
3
; −1 , la tangente est horizontale, au point

M π4 , elle est verticale.
 √  → 

Au point M π6 de coordonnées 23 ; 0 , la tangente est dirigée par f ′ π6 de coordonnées (1; −3). On notera que

M π6 est  un point double puisque par symétrie par rapport à O puis par rapport à (Oy), il est confondu avec le point
M − 5π 6 .
  → 

Le point M π2 est confondu avec O et la tangente en ce point M π2 est dirigée par f ′ π2 de coordonnées
 (−2; 3).
Par symétrie par rapport à (Oy), on notera que O est point double également atteint pour M − π2  
Enfin
 πun  tracé approximatif πfait3πapparaître
 des points doubles pour des valeurs du paramètres t1 ∈ −π; − π2 et
t2 ∈ 0; 2 , d’où β = t2 − t1 ∈ 2 ; 2 , α = t2 + t1 ∈ ]−π; 0[, avec α < β. On a :

 
x(t2 ) = x(t1 ) 2t2 ≡ 2t1 [2π] ou 2t2 ≡ π − 2t1 [2π]
⇐⇒
y(t2 ) = y(t1 ) 3t2 ≡ 3t1 [2π] ou 3t2 ≡ −3t1 [2π]
 π
⇐⇒  2π ou α ≡ 2 [π]
β ≡ 0 [π]  
β ≡ 0 3 ou α ≡ 0 2π 3

β = π ou α = − π2
⇐⇒
β = 2π 4π
3 ou β = 3 ou α = − 3

  
α = − 2π α = − π2 α = − π2
⇐⇒ 3 ou 2π ou
β=π β= 3 β = 4π 3
  
t2 + t1 = − 2π t 2 + t 1 = − π
t2 + t1 = − π2
⇐⇒ 3 ou 2π
2 ou
t2 − t1 = π t2 − t1 = 3 t2 − t1 = 4π
3
  
t1 = − 5π t 1 = − 7π
t 2 = 5π
⇐⇒ 6 ou 12 ou 12
t2 = π6 t2 = 12 π
t1 = − 11π12

 
Le point double M − 5π 6 = M π6 était déjà connu.
   √ 
2
Les points M − 11π12 et M 5π
12 sont donc confondus au point A de coordonnées
1
2; − 2 et les tangentes en
√ √   √ √ 
3 2 3 2
ces points sont respectivement dirigées par les vecteurs de coordonnées 3; 2 et − 3; 2 . De même, leurs
π
 
symétriques par rapport à (Ox) (symétrie par rapport
√ à O puis symétrie par rapport à (Oy)), M 12 et M − 7π
12

sont confondus avec le point B de coordonnées 3; − 3 2 2 de tangentes respectivement dirigées par les vecteurs de
√ √   √ √ 
coordonnées 3; − 3 2 2 et − 3; − 3 2 2 .
On obtient donc le tracé :

M ( 2π
3 ) M(0) M (− 2π
3 )
b b b

M ( 3π
4 )
b
M (− 12
π
) b
M ( 7π
12 ) M (− 7π
12 )
b
M ( 12
π
) b
M (− 3π
4 )

~

6 )=M (− 6 )
M( π 5π
b b b

M (− π O
6 )=M ( 6 ) 2)
M (± π

M (− π
4)
b
M ( 11π
12 )
b
M (− 5π
12 ) M (− 12 )
11π b
M ( 5π
12 )
b
4)
M( π

b b b

M (− π M(±π)
3) 3)
M( π
50 COURBES PLANES

Exercice 6.3. Étudier et tracer le support Γ de la fonction vectorielle :


g: R −→ R2  2 sin t
x(t) = 1+cos2 t
t 7−→ (x(t); y(t)) où 2 sin t cos t
y(t) = 1+cos2 t

Solution
g est clairement de classe C ∞ sur R et périodique de période 2π, on peut donc restreindre l’étude à un intervalle
de longueur 2π. Les fonctions x et y sont toutes deux impaires donc pour t ∈ R, les points M (t) et M (−t) sont
symétriques par rapport à O et on peut donc restreindre l’étude à l’intervalle [0; π].
Pour tout t ∈ R, on a :
x(π − t) = x(t) et y(π − t) = −y(t)
Les
 points
 M (t) et M (π −t) sont donc symétriques par rapport à (Ox), on peut donc restreindre l’étude à l’intervalle
I = 0; π2 . On complétera le tracé successivement par symétrie par rapport à (Ox) puis par rapport à O.
Pour tout t ∈ I, on a :
 
2 cos t 1 + cos2 t + 2 cos t sin2 t
x′ (t) = 2
(1 + cos2 t)
>0
z }| {
2 cos t 1 + cos2 t + 2 sin2 t
= 2
(1 + cos2 t)
et :
y ′ (t) = − sin tx (t) + cos tx′ (t)
 
− sin2 t 1 + cos2 t + cos2 t 1 + cos2 t + 2 sin2 t
=2×
(1 + cos2 t)2
  
2 cos2 t − sin2 t 1 + cos2 t + 2 sin2 t cos2 t
= 2
(1 + cos2 t)
   
2 2 cos2 t − 1 1 + cos2 t + 2 1 − cos2 t cos2 t
= 2
(1 + cos2 t)

2 2 cos4 t + cos2 t − 1 + 2 cos2 t − 2 cos4 t
= 2
(1 + cos2 t)

2 3 cos2 t − 1
= 2
(1 + cos2 t)
√ √
En posant α = arccos 3
3
∈ I, on obtient cos2 α =donc sin2 α = 1 − cos2 α = 1 −
1
3
1
3 = 2
3 et sin α = 6
3 , d’où :
√ √
6 2
x(α) = et y(α) =
2 2
On a donc le tableau de variations conjoint :

π
t 0 α 2

x′ (t) + + 0


1
x 6
2
0

2
2
y
0 0

y (t) + 0 −

√ √  
La tangente est horizontale en M (α) de coordonnées 26 ; 22 et verticale au point M π2 de coordonnées (1; 0). Au
point M (0) confondu avec O, elle est dirigée par le vecteur de coordonnées (1; 1). On obtient le tracé suivant :
COURBES PLANES 51

M (α − π) M (α)
b b

~
−π π
 
M 2 O=M(0) M 2
b b b

b b

M (−α) M (π − α)

Remarque 6.1. La fonction fonction τ : t 7−→ u = tan 2t réalise une bijection de classe C ∞ de ]−π; π[ sur R de bijection
réciproque τ −1 : u 7−→ t = 2 arctan u et on a pour tout t ∈ ]−π; π[ :
2 sin t
x(t) =
1 + cos2 t
4u
1+u2
=  2
1−u2
1+ 1+u2

4u 1 + u2
= 2 2
(1 + u2 ) + (1 − u2 )

4u 1 + u2
=
2 + 2u4

2 u + u3
=
1 + u4
et :
2 sin t cos t
y(t) =
1 + cos2 t
4u(1−u2 )
(1+u2 )2
=  2
1−u2
1+ 1+u2

2 u − u3
=
1 + u4
Il s’ensuit que la fonction :
f = g ◦ τ −1 : R −→ R2
( 2(u+u3 )
X(u) = 1+ut
u 7−→ (X(u); Y (u)) où 2(u−u3 )
Y (u) = 1+u4
est la fonction étudiée à l’exercice 4.2 et fournit donc un autre paramétrage du support Γ (lemniscate de Bernoulli)
de g et correspond à un autre parcours de ce support.
Exercice 6.4. On considère la fonction vectorielle :
f : R −→ R2 
x(t) = t − tanh t
t 7−→ (x(t); y(t)) où 1
y(t) = cosh t
dont le support est appelé tractrice.
(1) Étudier la fonction f et tracer son support Γ. (On précisera les coordonnées du point de paramètre 2 ln 2 et on
en donnera des valeurs approchées).
(2) Pour tout réel t > 0 , déterminer une équation cartésienne de la tangente Dt à Γ au point M (t) de paramètre t.
(3) Cette tangente recoupe l’axe des abscisses en un point N (t) dont on déterminera les coordonnées.
(4) Déterminer la distance M (t)N (t) .
52 COURBES PLANES

(5) Préciser la nature du mouvement du point N (t).


Solution
(1) La fonction f est clairement de classe C ∞ sur R. Les fonctions x et y sont respectivement impaire et paire, pour
t ∈ R, les points M (t) et M (−t) sont donc symétriques par rapport à (Oy). On peut donc restreindre l’étude à
l’intervalle I = [0; +∞[.
On a :
sinh t
∀t ∈ [0; +∞[ , x′ (t) = tanh2 t et y ′ (t) = −
cosh2 t
et on obtient donc le tableau de variations conjoint :

t 0 +∞

x′ (t) 0 +
+∞
x
0
1
y
0

y (t) 0 −

L’axe des abscisses est donc asymptote horizontale à Γ pour t → +∞ et d’après le tableau ci-dessus, Γ reste sur
I au dessus de (Ox).
Le point M (0) de coordonnées (0, 1) est stationnaire et on a au voisinage de 0 :
t3  t2 
x(t) = + o t3 et y(t) = 1 − + o t3
3 2

→ −−−−→
Les vecteurs f ′′ (0) et f (3) (0) de coordonnées respectives (0; −1) et (2, 0) sont donc linéairement indépendants.
M (0) est donc un point de rebroussement de première espèce et la tangente en ce point est (Oy), (ce dont on
pouvait se douter vu la symétrie de Γ par rapport à (Oy)) 
15 8
Le point M (2 ln 2) a pour coordonnées 2 ln 2 − 17 ; 17 ≈ (0,504, 0, 47) et la tangente à Γ en ce point est dirigée
−→ ′′ 
225 120
par le vecteur f (2 ln 2) de coordonnées 289 ; − 289 et est donc colinéaire au vecteur de coordonnées (15; −8)
8
ou encore au vecteur de coordonnées. 1, − 15 ≈ (1; −0,533)
On obtient le tracé suivant :

M(−2 ln 2) M(2 ln 2)
b b

−→
′′
f (0)=−~

t → −∞ t → +∞

O ~ı
→′
− 
(2) La tangente Dt est dirigée par le vecteur f (t) de coordonnées (x′ (t); y ′ (t)) = tanh2 t, − cosh
sinh t
2t donc, en divisant
sinh t
par cosh 2t 6
= 0 également par le vecteur de coordonnées (sinh t, −1), et passe d’autre part par le point M (t).
Une de ses équations cartésiennes est donc :

x − t + tanh t sinh t
= 0 ⇐⇒ −x − y sinh t + t − tanh t + tanh t = 0
y− 1 −1
cosh t
⇐⇒ x + y sinh t − t = 0
(3) Désignons par (x1 (t); y1 (t)) les coordonnées du point N (t), on a :
y1 (t) = 0 et x1 (t) + y1 (t) sinh t − t = 0 = 0
COURBES PLANES 53

D’où :
x1 (t) = t et y1 (t) = 0
(4) On a alors pour tout t > 0 :
1
M (t)N (t)2 = tanh2 t + = tanh2 t + 1 − tanh2 t = 1
cosh2 t
et la distance M (t)N (t) reste donc constante égale à 1.
(5) On a alors pour tout t > 0 :
x′1 (t) = 1 et y1′ (t) = 0
et le mouvement de N (t) est donc rectiligne uniforme (vecteur vitesse constant égal à ~i).
Cette courbe est appelée tractrice, la partie de cette courbe correspondant aux t > 0 est la trajectoire d’un
bateau M (t) tiré par un enfant N (t) au bout d’une corde de longueur 1 et marchant à vitesse constante (égale
à 1) le long de la berge rectiligne d’un étang, à l’instant initial t = 0, la corde étant perpendiculaire à la berge.
Exercice 6.5. Étudier et tracer le support Γ de la fonction vectorielle :
f: R −→ R2  1
x(t) = 2t + 2t−1
t 7−→ (x(t); y(t)) où 2 1
y(t) = t − 2t+1
Solution 
La fonction f est clairement
de classe C ∞ sur R\ − 21 ; 12 . On ne voit pas de réduction du domaine d’étude simple.
Pour tout t ∈ R\ 12 , on a :
 
2
2 2 (2t − 1) − 1 8t (t − 1)
x′ (t) = 2 − 2 = 2 = 2
(2t − 1) (2t − 1) (2t − 1)
 1
et pour tout t ∈ R\ − 2 :
>0
 z }| {
2
′ 2 2 4t3 + 4t2 + t + 1 2 (t + 1) 4t + 1
y (t) = 2t + 2 = 2 = 2
(2t + 1) (2t + 1) (2t + 1)
D’où le tableau de variations conjoint :

t −∞ −1 − 12 0 1
2 1 +∞

x′ (t) + + + 0 − − 0 +
−1 +∞ +∞
x − 37 − 23
−∞ −∞ 3
+∞ +∞ +∞
y −1 − 41 2
3
2 −∞
y ′ (t) − 0 + + + + +

On déduit du ce tableau que droite d’équation x = − 23 , (resp. y = − 41 ) est donc asymptote verticale, (resp.
horizontale) pour t → − 21 , (resp. t → 12 ). Les positions de Γ par rapport à ces asymptotes étant données par ce même
tableau.
Γ présente des branches infinies pour t → +∞ et t → −∞.
On a :

y(t) t

x(t) ±∞ 2
et Γ présente donc une branche paraboliquede direction (Oy) pour t → +∞ et t → −∞.
Au point M (−1) de coordonnées
 − 37 ; 2 , la tangente est horizontale et au point M (0) et M (1) de coordonnées
2
respectives (−1, −1) et 3; 3 , elle est verticale.
On obtient le tracé suivant :
54 COURBES PLANES

t → − 12 −
t → −∞
t → +∞

M(−1)

~ M(1) b

O ~ı

1− 1+
t→ 2 t→ 2
b
M(0)

t → − 21 +

Exercice 6.6. Étudier et tracer le support Γ de la fonction vectorielle :

f: R −→ R2

x(t) = −2 cos t
t 7−→ (x(t); y(t)) où 2 sin2 t
y(t) = 2+sin t

Cette courbe est appelée courbe du bicorne ou du chapeau de gendarme, vous comprendrez pourquoi après l’avoir tracé.

Solution
f est clairement de classe C ∞ sur R et de plus périodique 2π. Il suffit donc de l’étudier sur un intervalle de longueur
2π.
De plus pour tout t ∈ R, on a :
x(π − t) = −x(t) et y(π − t) = y(t)

et les points M (t) et M (π − t) sont symétriques par


 πrapport à (Oy). On doit donc centrer en π2 l’intervalle de longueur
2π choisi
 π àπl’étape
 précédente et pour cela choisir − 2 ; 3π
2 . On peut donc ensuite restreindre ensuite l’étude à la moitié
I = − 2 ; 2 de cet intervalle.
On a pour tout t ∈ I :
x′ (t) = 2 sin t

et

4 sin t cos t (2 + sin t) − 2 cos t sin2 t


y ′ (t) =
(2 + sin t)2
2 sin t cos t (4 + sin t)
= 2
(2 + sin t)
>0
z }| {
sin 2t (4 + sin t)
=
(2 + sin t)2
COURBES PLANES 55

On obtient le tableau de variations conjoint :

t − π2 0
π
2

x ′ (t) − 0 +
0 0
x
−2
2
2 3
y
0

y (t) 0 − 0 + 0

  
Aux points M − π2 et M π2 de coordonnées respectives (0, 2) et 0, 32 , la tangente est donc horizontale et le
point M (0) de coordonnées (2; 0) est stationnaire.
On a pour h au voisinage de 0 :

x(h) = −2 cos h
= −2 + h2 + o(h3 )

et
2 sin2 h
y(h) =
2 + sin h
2
2h2 (1 + o (h))
=
2 + h + o (h)

h2 + o h3
=
1 + h2 + o (h)
 
h
= h2 1 − + o (h)
2
3
h 
= h2 − + o h3
2
D’où :
−−−−−−−−→
u + h3 −
M (0) M (h) = h2 −
→ →
v +−
→ 
o h3
   
1 0
où les vecteurs →

u →

et v sont non colinéaires.
1 − 21
M (0) est donc un point de rebroussement de première espèce. On obtient le tracé suivant :

M −π

2
b



u
π

M 2
b

~


b b

M (0) O M (π)



v
56 COURBES PLANES

Exercice 6.7. Étudier et tracer le support Γ de la fonction vectorielle :


f: R −→ R2  t2 +1
x(t) =
t 7−→ (x(t); y(t)) où 2t
2t−1
y(t) = t2

Solution
La fonction f est clairement de classe C ∞ sur R∗ , aucune réduction du domaine d’étude n’apparaît clairement.
Pour tout t ∈ R∗ , on a :
t 1 2 1
x (t) = + et y (t) = − 2
2 2t t t
et donc :
1 1 t2 − 1 2 2 2 (1 − t)
x′ (t) = − 2 = 2
et y ′ (t) = − 2 + 3 =
2 2t 2t t t t3
On obtient alors le tableau de variations conjoint :

t −∞ −1 0 1 +∞

x′ (t) + 0 − − 0 +
−1 +∞ +∞
x
−∞ −∞ 1
0 1
y −3
−∞ −∞ 0

y (t) − − + 0 −

L’axe des abscisses est donc asymptote à Γ pour t → ±∞, les positions relatives de Γ et (Ox) étant données par le
tableau ci-dessus.
De même :
lim− x(t) = −∞, lim+ x(t) = +∞ et lim y(t) = −∞
t→0 t→0 t→0

D’où l’existence d’une branche infinie pour t → 0. On a :


y(t) 2
∼−
x(t) 0 t
On en déduit donc l’existence de branches paraboliques de direction (Oy) pour t → 0− et t → 0+ .
Au point M (−1) la tangente est verticale.
Le point M (1) de coordonnées (1; 1) est stationnaire. On a pour h au voisinage de 0 :
1+h 1
x(1 + h) = +
2 2 (1 + h)
1+h 1 
= + 1 − h + h2 − h3 + o h3
2 2
h2 h3 
=1+ − + o h3
2 2
De même :
2
y(1 + h) = − (1 + h)−2
1+h
  
= 2 1 − h + h2 − h3 − 1 − 2h + 3h2 − 4h3 + o h3

= 1 − h2 + 2h3 + o h3
et on a donc pour h au voisinage de 0 :
−−−−−−−−−−−→
M (1) M (1 + h) = h2 ~u + h3 −
→ 
v + o h3
 1   1 

− →
− −2
où les vecteurs u 2 et v sont linéairement indépendants, M (1) est un point de rebroussement de
−1 2
première espèce. On obtient le tracé suivant :
COURBES PLANES 57



v

M(1)
b

~ ~ı t → +∞

t → −∞ O →

u

M(−1) b

t → 0− t → 0+

Exercice 6.8. Étudier et tracer le support Γ de la fonction vectorielle :


f: R −→ R2 
x(t) = t2 − 2t
t 7−→ (x(t); y(t)) où
y(t) = 2t3 − 3t2
Solution
f est clairement de classe C ∞ sur R.
Pour tout t ∈ R :
x′ (t) = 2 (t − 1) et y ′ (t) = 6t2 − 6t = 6t(t − 1)
D’où le tableau de variations conjoint :

t −∞ 0 1 +∞

x′ (t) − − 0 +
+∞ +∞
x 0
−1
0 +∞
y
−∞ −1

y (t) + 0 − 0 +

On a des branches infinies en t → ±∞ et de plus :


y(t)
∼ 2t
x(t) ±∞
et Γ admet donc des branches paraboliques de direction (Oy) pour t → −∞ et t → +∞.
Au point M (0) confondu avec O, la tangente est horizontale et le point M (1) de coordonnées (−1, −1) est station-
naire. On a pour tout t ∈ R :
f ”(t) = (2, 12t − 6) , f (3) (t) = (0, 12)
donc :
f ”(1) = (2, 6) et f (3) (1) = (0, 12)
Ces vecteurs étant linéairement indépendant, M (1) est un point de rebroussement de première espèce et la tangente


en ce point est dirigée par 12 f ”(1) = ~i + 3~j.
58 COURBES PLANES

D’où le tracé
√ suivant, où on a également fait figurer le point d’intersection de Γ avec (Oy) de paramètre 2 et le
point M 1 − 3 ainsi que les tangentes en ces points :

t → +∞

M(2)

−→
f ′′ (1)
2

3
 ~
M 2 M(0)
b b

O ~ı
b

M(1) −−→
f (3) (1)
8
 √ 
M 1− 3
b

t → −∞

Exercice 6.9. Étudier et tracer le support Γ de la fonction vectorielle :


f: R −→ R2 (
t3
x(t) =
t 7−→ (x(t); y(t)) où 3t+1
3t2
y(t) = 3t+1

Solution  1

La fonction f est clairement
 1 de classe C sur R\ − 3 . Il n’apparaît aucune réduction du domaine d’étude possible.
On a pour tout t ∈ R\ − 3 :
3t2 (3t + 1) − 3t3 3t2 (2t + 1)
x′ (t) = 2 = 2
(3t + 1) (3t + 1)
et
6t (3t + 1) − 9t2 3t (3t + 2)
y ′ (t) = 2 =
(3t + 1) (3t + 1)2
D’où le tableau de variations conjoint :

t −∞ − 23 − 12 − 31 0 +∞

x′ (t) − − 0 + + 0 +
+∞ +∞ +∞
8
x 27 0
1
4 −∞
− 43 +∞ +∞
y − 32
−∞ −∞ 0

y (t) + 0 − − − 0 +

On a des branches infinies pour t → ±∞ et


y(t) 3
lim = lim =0
t→±∞ x(t) t→±∞ t
Γ admet donc des branches paraboliques de direction (Ox) pour t → +∞ et t → −∞.
COURBES PLANES 59

De même Γ présente des branches infinies pour t → − 31 et on a :

y(t) 3
lim = lim = −9
t→− 31 x(t) t→− 13 t

et pour tout t 6= − 31 :

3t2 9t3
y(t) + 9x(t) = + = 3t2
3t + 1 3t + 1

donc :

1
lim y(t) + 9x(t) = lim1 3t2 =
t→− 13 t→− 3 3

1
et la droite D d’équation y = −9x + 3 est donc asymptote oblique à Γ pour t → − 13 et puisque pour t 6= − 31 :

  
1 1 1 1
y(t) + 9x(t) − = 3t2 − = 3 t − t+
3 3 3 3

1
 1 1
  
Γ coupe D au point M 3 de coordonnées 54 ; 6 , reste en dessous de D pour t ∈ − 13 ; 31 et au-dessus sinon.
   
Aux points M − 32 de coordonnées 27 8
; − 43 et M − 21 de coordonnées 14 ; − 23 , les tangentes sont respectivement
horizontale et verticale et le point M (0) confondu avec O est stationnaire. Au voisinage de 0, on a :

x(t) = t3 + o(t3 )

et

y(t) = 3t2 (1 − 3t + o (t)) = 3t2 − 9t3 + o(t3 )

Donc :

−−−−−−−→ →

M (0)M (t) = 3t2 j + 9t3 −

v +−
→ 
o t3

 1

où ~j et −

v 9 sont non colinéaires et M (0) est donc un point de rebroussement de première espèce.
−1
On obtient le tracé suivant :
60 COURBES PLANES

t → +∞
+
t→ − 31

~

O


v

M − 32
b

b
M − 12

t → −∞

t→ − 31

6.2. Courbes planes en coordonnées polaires.


Exercice 6.10. Tracer la courbe Γ (appelée cardioïde) d’équation polaire :
ρ = 1 + cos θ
On déterminera en particulier les points de Γ où la tangente est parallèle aux axes.
Solution
La fonction ρ est clairement de classe C ∞ sur R, périodique de période 2π et paire.
On fera donc l’étude sur l’intervalle I = [0; π] puis on complètera le tracé obtenu par symétrie par rapport à (Ox).
Sur l’intervalle I, ρ est strictement décroissante et positive ne s’annulant qu’en π. Au point M (π) confondu avec le
pôle, la tangente est donc (Ox) et on notera que ρ restant positif sur R, ce point est un point de rebroussement de
première espèce, ce qu’on aurait voir directement compte-tenu de la symétrie par rapport à (Ox). On a pour tout
θ ∈ [0 : π] :
ρ′ (θ) = − sin θ
donc ρ′ (π) = ρ(π) = 0, ce qui confirme que M (π) confondu avec le pôle est stationnaire, d’autre part au point M (0)
de coordonnée polaires (0; 2), le vecteur tangent est orthoradial, la tangente à Γ en ce point est donc parallèle à (Oy).
Pour tout θ ∈ ]0; π[, on a donc :
ρ (θ) 1 + cos θ

=−
ρ (θ) sin θ
θ
2 cos2 2
=−
2 sin cos θ2
θ
2
θ
= − cot
 2 
θ π
= tan +
2 2
COURBES PLANES 61

Il s’ensuit que si Tθ est la tangente à Γ au point M (θ), on a :


 
θ π
tan ((OM (θ)) , Tθ ) = tan +
2 2

θ π
((OM (θ)) , Tθ ) ≡
+ [π]
2 2
(cette dernière relation étant encore vraie pour θ = 0 ou θ = π).
On a donc :
3θ π
((Ox) , Tθ ) ≡ ((Ox) , (OM (θ))) + ((OM (θ)) , Tθ ) ≡ + [π]
2 2
Il s’ensuit que pour θ ∈ I :
3θ π
Tθ (Ox) ⇐⇒ + ≡ 0 [π]
2 2
3θ π
⇐⇒ ≡ − [π]
2 2 
π 2π
⇐⇒ θ ≡ −
3 3
π
⇐⇒ θ = ou θ = π
3
 
Le point de paramètre π étant déjà connu. Au point M π3 de coordonnés polaires 23 ; π3 , la tangente est donc
parallèle à (Ox), (par symétrie par rapport à (Ox), on obtient également le point de paramètre θ = − π3 ). De même :
3θ π π
Tθ (Oy) ⇐⇒ + ≡ [π]
2 2 2

⇐⇒ θ ≡ 0
3

⇐⇒ θ = 0 ou θ =
3
 
Le point de paramètre 0 étant déjà connu. Au point M 3 de coordonnés polaires 21 ; 2π

3 , la tangente est donc
parallèle à (Oy), (et par symétrie par rapport à (Ox), on obtient également le point de paramètre θ = − 2π
3 ). On obtient
le tracé suivant :
π

M 3
b


 ~
M 3
b

M (π) M (0)
b b

O ~ı

M − 2π
3
b

b

M − π3

Exercice 6.11. Tracer la courbe Γ d’équation polaire ρ = 1 + tan 2θ . On recherchera son point double et on tracera
les tangentes en ce point.
Solution
ρ est clairement définie sur D = R\ {θ ∈ R/θ ≡ π [2π]}, de classe C ∞ sur D et périodique de période 2π.
On peut donc limiter l’étude à l’intervalle I = ]−π, π[ sur lequel ρ est strictement croissante et s’annule en − π2 . D’où
le tableau de signes :
62 COURBES PLANES

θ −π − π2 π

ρ(θ) − 0 +


En particulier (Oy) est tangente à Γ au point M − π2 confondu avec le pôle, ce point étant ordinaire puisque ρ
s’annule en changeant de signe en − π2 .
De plus :

lim ρ(θ) = −∞ et lim− ρ (θ) = +∞


θ→−π + θ→π

et Γ présente donc une branche infinie pour θ → ±π.  


Le repère polaire étant (O; −→
u (π) , −

v (π)) = (O; −

u (−π) , −

v (−π)) = O; −~i, −~j , on se place plutôt dans le repère
 
O;~i, ~j dans lequel les coordonnées du point M (θ) sont (x(θ); y(θ)) = (ρ (θ) cos θ, ρ (θ) sin θ).On a alors :

lim x (θ) = +∞ et lim− x (θ) = −∞


θ→−π + θ→π

θ
lim y(θ) = lim ρ(θ) sin θ = lim sin θ + 2 sin2 =2
θ→−π + θ→−π + θ→−π + 2

et de même :

lim y(θ) = 2
θ→π −

et la droite D d’équation y = 2 est donc asymptote horizontale à Γ pour θ → −π + et θ → π − .


Enfin pour tout θ ∈ ]−π; π[ :

θ
y (θ) − 2 = sin θ − 2 cos2
 2 
θ θ θ
= 2 cos sin − cos
2 2 2
 
√ θ θ π
= 2 2 cos sin −
2 2 4

On a donc le tableau de signes :

π
θ −π 2 π

y(θ) − 2 − 0 +

     
Donc dans le repère O,~i, ~j , Γ est en dessous de D pour θ ∈ −π; π2 et au dessus pour θ ∈ π2 ; π et coupe D au
 
point M π2 de coordonnées polaire 2; π2 . On a pour tout θ ∈ ]−π; π[ :
 
1 θ
ρ′ (θ) = 1 + tan2
2 2

π
et donc pour θ = 2 :
π  π
ρ = 2 et ρ′ =1
2 2

est donc dirigée par le vecteur −


→ + 2−

  
la tangente à Γ en M π
2 u π
2 v π
2 = −2~i + ~j.
COURBES PLANES 63

Un tracé approximatif fait apparaître un point double. Soient θ1 et θ2 dans ]−π; π[ vérifiant θ1 < θ2 . On a en posant
t1 = tan θ21 :
 
θ2 ≡ θ1 [2π] θ2 ≡ θ1 + π [2π]
M (θ1 ) = M (θ2 ) ⇐⇒ ou
ρ (θ2 ) = ρ (θ1 ) ρ (θ2 ) = −ρ (θ1 )

θ2 = θ1 + π
⇐⇒
ρ (θ2 ) = −ρ (θ1 )

θ2 = θ1 + π
⇐⇒
1 + tan θ21 = −1 − tan θ22

θ2 = θ1 + π
⇐⇒ 
tan θ21 + tan θ21 + π2 = −2
(
θ2 ≡ θ1 + π
⇐⇒ tan θ21 − 1
= −2
θ
tan( 21 )

θ2 = θ1 + π
⇐⇒
2t1 = 1 − t21

θ2 = θ1 + π
⇐⇒ 2t1
=1
1−t21

θ2 = θ1 + π
⇐⇒
tan θ1 = 1
 
θ2 = π4 θ2 = 5π
⇐⇒ ou 4
θ1 = − 3π
4 θ1 = π
4
| {z }
impossible

θ2 = π4
⇐⇒
θ1 = − 3π
4

Il s’ensuit que le point de coordonnées polaires 1 + tan π8 ; π4 et un point double de Γ atteint pour les deux valeurs
θ1 = − 3π π
4 et θ2 = 4 du paramètre.

Puisque 1 = tan π4 = tan 2π π
8 , tan 8 est solution de l’équation :

2t
= 1 ⇐⇒ t2 + 2t − 1 = 0 ⇐⇒ (t + 1)2 = 2
1 − t2
√ √  
dont les deux racines sont −1 + 2 et −1 − 2, puisque π8 ∈ 0; π2 , on a tan π8 > 0 et donc :
π √
tan = −1 + 2
8
√ π
et le point double a donc pour coordonnées polaires 2; 4 donc pour coordonnées cartésiennes (1; 1). De plus :
 
ρ π4 2 1 + tan π8
 =
ρ′ π4 1 + tan2 π8

2 2
= √
1+1−2 2+2

2 2
= √ 
2 2− 2
1
= √
−1 + 2
π
= cot
8

= tan
8
et dans le repère polaire O; −
→u π4 , −→
  
v π4 la tangente T1 à Γ au point M π4 fait donc une angle de 3π 8 avec l’axe
des abscisses de ce repère donc :
π 3π 5π 3π
((Ox) , T1 ) ≡ + ≡ ≡− [π]
4 8 8 8
64 COURBES PLANES
  √
De même tan − 3π
8 = tan π
8 − π
= − tan1 π = − −1+1 √2 = −1 − 2 et donc
2 8
 
ρ − 3π 4  2 1 + tan − 3π 8
=
ρ′ − 3π 4 1 + tan2 − 3π 8

=1− 2
π
= − tan
 8π 
= tan −
8
et dans le repère polaire O; − → →

  
u − 3π 4 , v − 3π
4 la tangente T2 à Γ au point M −3π 4 fait donc une angle de − π8
avec l’axe des abscisses de ce repère, donc :
3π π 7π π
((Ox) , T2 ) ≡ − − =− ≡ [π]
4 8 8 8
.
On en déduit que :
5π π π
(T1 , T2 ) ≡ (T1 , (Ox)) + ((Ox) , T2 ) ≡ − + ≡ [π]
8 8 2
Les tangentes T1 et T2 à Γ en son point double sont donc perpendiculaires.
On a ρ(0) = 1et ρ′ (0) = 12 , le point M (0) a donc pour coordonnées polaires (1; 0) et la tangente à Γ dans le repère
(polaire) O;~i, ~j en ce point est dirigée par le vecteur 21~i + ~j donc également par le vecteur ~i + 2~j.
 √   √
On a ρ − π4 = 1 − tan π8 = 2 − 2 et ρ′ − π4 = 12 1 + tan2 − π8 = 2 − 2 donc :

ρ − π4 π
 = 1 = tan
ρ′ − π4 4
 √ 
Il s’ensuit que la tangente à Γ au point M − π4 de coordonnées polaires 2 − 2; − π4 fait un angle de π4avec l’axe 
des abscisses du repère polaire O; − →u − π4 , −
 → 
v − π4 et est donc parallèle à l’axe des abscisses du repère O;~i, ~j .
  √ √  1  √
On a ρ 3π 4 = 1 + tan 3π
8 = 1 + 1 + 2 = 2 + 2 et ρ′ 3π 4 = 2 1 + tan2 3π 8 = 2 + 2 et donc :

ρ 3π 4  π
′ 3π = 1 = tan 4
ρ 4

 √ 3π 
Il s’ensuit que la tangente à Γ au point M 4 de coordonnées polaires 2 + 2; 4 fait un angle de π4 avec l’axe
des abscisses du repère polaire O; u 3π −
→ →
− 3π

et est donc également parallèle à l’axe des abscisses du repère
  4 , v 4
~ ~
O; i, j .
On obtient alors le tracé suivant :



M 4
θ → π− b

π

M 2
b

θ → −π +

M − 3π π
 
4 =M 4
~

M −π

2
b b

O ~ı M (0)
b

M −π

4

Exercice 6.12. Tracer la courbe Γ d’équation polaire :


cos 2θ
ρ=
cos θ
C’est un autre paramétrage de la strophoïde droite.
COURBES PLANES 65

Solution 
π
La fonction ρ est définie sur D = R\ θ ∈ R/θ ≡ 2 [π] , est de classe C ∞ sur D et on a pour tout θ ∈ D :

ρ (θ + π) = −ρ (θ)

et les points de paramètres θ et θ + π sont donc confondus. On obtient donc toute la courbe si le paramètre θ décrit
un intervalle de longueur π. De plus ρ est clairement paire et pour tout θ ∈ D, les points M (θ) et M (−θ) sont donc
symétriques par rapport à (Ox). On restreint donc l’étude à l’intervalle à l’intervalle I = 0; π2 et on complètera le
tracé par symétrie par rapport à (Ox).
On a pour tout θ ∈ I :

1
ρ (θ) = 2 cos θ −
cos θ
 
et puisque cosinus
 est  strictement décroissante, positive et non nulle sur 0; π2 , on en déduit que ρ est strictement
décroissante sur 0; π2 et, ρ s’annulant en θ = π4 , on obtient le tableau de signes et variations suivant :

π π
θ 0 4 2

1
ρ 0
−∞
ρ(θ) + 0 −


En particulier le point M π4 est confondu avec le pôle et la tangente à Γ en ce point est la droite d’équation polaire
θ ≡ π4 [π]. Par symétrie par rapport à (Ox), le pôle apparaît donc comme point double de Γ atteint également pour le
point de paramètre − π4 avec une tangente en ce point d’équation polaire θ ≡ − π4 [π], en particulier les deux tangentes
en ce point double confondu avec le pôle sont perpendiculaires.
On a une branche infinie pour θ → π2 − , mais pour θ ∈ I :
 π
ρ (θ) sin θ − = − cos 2θ
2

Donc :
 π
lim ρ (θ) sin θ − =1
π−
θ→ 2 2

 → π   
u π2 , −
et la droite D d’équation Y = 1 dans le repère polaire O; −
→ v 2 = O; ~j, −~i
De plus pour tout θ ∈ I :
 π
ρ (θ) sin θ − − 1 = − cos 2θ − 1 < 0
2

et Γ reste donc en dessous de D dans ce même repère.


D’autre part, pour tout θ ∈ I


′ sin θ sin θ 1 + 2 cos2 θ
ρ (θ) = −2 sin θ − = −
cos2 θ cos2 θ

Et au point M (0) de coordonnées polaires (1; 0), le vecteur tangent est orthoradial et la tangente est donc parallèle
à (Oy)
Il serait intéressant de déterminer les points de tangentes horizontales, mais √
les calculs
 s’avèrent fastidieux.
  
Les points M 6 et M 3 ont respectivement pour coordonnées polaires 3 ; 6 et 1; − 2π
π π 3 π
3
On obtient le tracé suivant :
66 COURBES PLANES

+
θ → −π
2

M −π

3

~
π

M 6
b

π π
 
M 4 = M −4 M(0)
b b

O ~ı
b

M −π

6

π

M 3
b

π−
θ→ 2

Exercice 6.13. Étudier et tracer la courbe polaire Γ d’équation :


ρ = 1 + 2 cos θ
Cette courbe est appelée Limaçon de Pascal.
Solution
ρ est de classe C ∞ sur R, périodique de période 2π et paire, on peut donc restreindre l’étude à l’intervalle I = [0; π]
puis compléter le tracé par symétrie par rapport à (Ox).
La fonction ρ est strictement décroissante sur I et ne s’y annule qu’en 2π
3 . D’où le tableau de signes et de variations
de ρ :

θ 0 3
π
3
ρ 0
−1
ρ(θ) + 0 −


En particulier la tangente au point M 2π 3 confondu avec le pôle est la droite d’équation polaire θ ≡ 2π
3 [π]. On
peut facilement calculer la dérivée de ρ, on obtient pour tout θ ∈ [0; π[ :
ρ′ (θ) = −2 sin θ
et ρ′ s’annule donc en 0 et π et le vecteur tangent aux points M (0) et M (π) de coordonnées polaires respectives (3; 0)
et (1; 0) est donc orthoradial, les tangentes en ces points sont donc parallèles à (Oy).
COURBES PLANES 67

On peut rechercher les points où la tangente est parallèle aux axes. On a pour tout θ ∈ [0; π] :
x (θ) = cos θ (1 + 2 cos θ) et y(θ) = sin θ (1 + 2 cos θ)
et donc :
x′ (θ) = − sin θ − 4 sin θ cos θ
= − sin θ (1 + 4 cos θ)
et
y ′ (θ) = cos θ + 2 cos 2θ
= 4 cos2 θ + cos θ − 2
Il s’ensuit que outre les points de paramètres 0 et π, la tangente à Γ est parallèle à (Oy) au point de paramètre
θ1 = arccos − 41 ∈ [0; π]. On a alors :
1 1
cos θ1 = − et ρ (θ1 ) =
4 2
Ce qui suffit pour construire le point M (θ1 ) :

~
b

M (θ1 )
θ1

b b

− 41 O ~ı
2
Le√ discriminant du trinôme
√ 4X + X − 2 vaut ∆ = 33 et ce trinôme admet donc deux racines distinctes c2 =
−1+ 33 −1− 33
8 ≈ 0,59 et
 c3 = 8 ≈ −0,84 appartenant
  toutes deux à [−1; 1]. Il s’ensuit que les points de paramètres
θ2 = arccos c2 ∈ 0, π2 et θ3 = arccos c3 ∈ π2 , π présentent tous deux des tangentes horizontales. On a cos θ2 ≈ 0,59
et cos θ3 ≈ −0,84 donc ρ (θ2 ) ≈ 2,18 et ρ (θ3 ) ≈ −0,68 et la construction des points M (θ2 ) et M (θ3 ) se fait comme
ci-dessus.  
π
Le point M 2 a pour coordonnées polaires 1; π2 et on a :
π  π 
ρ = 1 et ρ′ = −2
2 2
et la tangente à Γ en M π2 est donc dirigée par le vecteur −2− →
u π2 + −
  → 
v π
2 = −2~j −~i donc également par le vecteur
~i + 2~j.
On obtient alors le tracé suivant :
M(θ2 )
b

π

M 2
b

M(θ1 ) b
~ M(−θ3 )
b

Mπ) = M(−π) M(0)


b b b

3 )=O
M ( 2π ~ı
b

M(−θ1 ) b
M(θ3 )

M −π

2

M(−θ2 )
68 COURBES PLANES

Exercice 6.14. Étudier et tracer la courbe polaire Γ d’équation :


3θ 2
ρ = cos +
2 2

Solution 
La fonction ρ est périodique de période 4π 3 , il s’ensuit que pour θ ∈ R, le point M θ + 3

est l’image de M (θ) par
la rotation de centre O et d’angle 3 ≡ − 3 [2π]. On restreint donc l’étude à un intervalle de longueur 4π
4π 2π
3 . De plus
ρ est paire et pour θ ∈ R,
 les points M (θ) et M (−θ) sont symétriques par rapport à (Ox), on restreint donc l’étude
à l’intervalle I = 0; 2π3 et on complètera successivement le tracé par symétrie par rapport à (Ox) puis par deux
rotations successives de centre O et d’angle − 2π 3 . Sur l’intervalle I, ρ est strictement décroissante et on a le tableau
de signe suivant :

π 2π
θ 0 2 3

ρ + 0 −

On a pour tout θ ∈ I :

3 3θ
ρ′ (θ) = − sin
2 2
 √   √ 
et aux points M (0) et M ( 2π
3 ) de coordonnées polaires 1 + 2
2
; 0 et 1 − 2 π
2 ;−3 le vecteur tangent est orthoradial.
π

De plus en M 2 confondu avec le pôle, la tangente est (Oy).
On a :

π  √  
′ π 3 2
ρ = 2 et ρ =−
6 6 4
√ π √
3 2−
→ √ →
+ 2−
  
et la tangente au point M π6 de coordonnées polaires 2; 3 est donc dirigée par le vecteur − 4 u
π
6 v π
6
3−
→ π
 −→ π

donc également par le vecteur − 4 u 6 + v 6 .
De même :

π √ π
2 3
ρ = et ρ′ =−
3 2 3 2
√  √
est donc dirigée par le vecteur − 23 −
→ 2−

π
 2 π π
 π

et la tangente au point M 3 de coordonnées polaires 2 ; 3 u 3 + 2 v 3 .
 2π 
On obtient le tracé sur 0; 3 suivant :

π

M 6
π

M 3
b

~ b

~ı M(0)
b b

π

M 2 =O
b



M 3

que l’on on complète ensuite par symétrie par rapport à (Ox) :


COURBES PLANES 69

π

M 6
π

M 3
b

~ b

M − 2π

3
b

~ı M(0)
b b

π

M 2 =O
b



M 3

M −π

3
M −π
b

6
b

et on applique ensuite à l’ensemble deux rotations successives de centre O d’angle − 2π


3 , on obtient le tracé complet
suivant :

b
b

b b

~

b b b b

O ~ı
b

b b

b
b

Exercice 6.15. Tracer la courbe Γ d’équation polaire :


1 − sin θ
ρ=
1 + cos θ
Solution
La fonction ρ est définie sur D = R\ {(2k + 1) π/k ∈ Z} et est clairement périodique de période 2π. On restreint
donc l’étude à l’intervalle I = ]−π; π[. De plus :
θ  2
1 + tan2 2 − 2 tan θ2 1 θ
∀θ ∈ I, ρ(θ) = = 1 − tan
2 2 2
π
 π

Sur I, ρ reste donc positive
 π et ne s’annule qu’en
 2 et on voit que ρ est strictement décroissante sur −π; 2 et
strictement croissante sur 2 ; π et de plus M π2 confondu avec le pôle est un point de rebroussement de première
espèce dont la tangente au support est (Oy).
70 COURBES PLANES

La fonction ρ est de classe C ∞ sur D et on a :


  
1 θ θ
∀θ ∈ I, ρ′ (θ) = tan − 1 1 + tan2
2 2 2

— On a ρ (0) = 12 et ρ′ (0) = − 21 et la tangente à Γ au point M (0) de coordonnées polaires 21 ; 0 la tangente est
dirigée par le vecteur − 12~i + 21~j donc également par le vecteur ~ ~
 −i + j. 
— On a ρ − 2 = 2 et ρ − 2 = −2, donc au point M − 2 de coordonnées polaires 2; − π2 , la tangente est
π ′ π π

dirigée par le vecteur −2− →u − π2 + 2− →


 
v − π2 = 2~j + 2~i donc également par le vecteur ~i + ~j.
  √ 
On peut également placer les points M − 2π et M 5π de coordonnées polaires respectives 2 + 3; − 2π et
√ 5π  3 6 3
2 + 3; 6 sans tracer les tangentes en ces points.
On rappelle ci-dessous les variations de ρ : :

π
θ −π 2 π
+∞ +∞
ρ
0

On a des branches infinies pour θ → π − et θ → −π + .


On a pour θ ∈ I au voisinage de −π + et en posant h = θ + π > 0 :
(1 − sin (h − π)) sin h
ρ (θ) sin (θ + π) =
1 + cos (h − π)
(1 + sin h) sin h
=
1 − cos h
2

0 h

et Γ présente donc pour θ → −π + une branche parabolique de direction (Ox).


De même, pour tout θ ∈ I au voisinage de π − et en posant h = θ − π < 0 :
(1 − sin (h + π)) sin h
ρ (θ) sin (θ − π) =
1 + cos (h + π)
(1 + sin h) sin h
=
1 − cos h
2

0 h

et Γ présente donc également pour θ → −π - une branche parabolique de direction (Ox).


On obtient le tracé suivant :
θ → π−


M 6
b

~
M(0)
b b

π

M 2 =O ~ı

M −π

2

M − 2π

3

θ → −π +
COURBES PLANES 71

Exercice 6.16. Tracer la courbe Γ d’équation polaire :


sin θ
ρ=
1 − 2 cos θ
Solution 
Le fonction ρ est clairement de classe C ∞ sur D = R\ ± π3 + 2kπ/k ∈ Z et périodique de période 2π, on peut donc
restreindre l’étude à un intervalle de longueur 2π. De plus ρ est impaire et pour
  θ ∈ D, les points M (θ) et M (−θ)
sont symétriques par rapport à (Oy). On conduit donc l’étude sur I = 0; π3 ∪ π3 ; π et on complètera le tracé par
symétrie par rapport à (Oy).
On a clairement :
lim ρ(θ) = −∞ et lim ρ(θ) = +∞
θ→ π
3
− θ→ π
3
+

D’où une branche infinie pour θ → π3 .


π
On a pour tout θ ∈ I en posant h = θ − 3

 π sin π3 + h sin h
ρ (θ) sin θ − = 
3 2 cos π3 − cos π3 + h
√  
3 h
2 + 2 + o (h) h + o h2
= √
2

2 23 h + h4 + o (h2 )

3
+ h2 + o (h)
= √ 2 √ 
3 1 + 63h + o (h)
√ √ ! √ !
3 3 h 3h
= + + o (h) 1− + o (h)
3 2 2 6

1 3
= + h + o (h)
2 12
La droite D d’équation Y = 21 dans le repère polaire O, − →
u π3 , −
 → π 
v 3 et donc asymptote à Γ pour θ → π3 , et
π− π+
dans ce repère, Γ est en dessous de D pour θ → 3 et au dessus pour  θ→ 3 .
π
La fonction ρ garde sur I le signe de 1 − 2 cos θ = 2 cos 3 − cos θ et ne s’annule qu’en 0 et π, on a donc le tableau
de signes :
π
θ 0 3 π

ρ(θ) 0 − + 0

Il y a donc passage au pôle pour θ = 0 et θ = π et en ces deux points la tangente est (Ox).
De plus pour tout θ ∈ I :
cos θ (1 − 2 cos θ) − 2 sin2 θ
ρ′ (θ) = 2
(1 − 2 cos θ)
cos θ − 2
= 2 < 0
(1 − 2 cos θ)

 Ilπ n’y a πdonc pas de point de Γ où le vecteur tangent est orthoradial et ρ décroit strictement sur les deux intervalles
0; 3 et 3 ;π .
En M π2 , on a :
π  π 
ρ = 1 et ρ′ = −2
2 2
et la tangente en ce point est donc dirigé par le vecteur −2− →
u π2 + −
 → π
v 2 = −2~j − ~i donc également par le vecteur
→ ~

t = i + 2~j.  √   √ 
   
Les points M π6 , M π4 , M 2π 3 et M 3π
4 ont respectivement pour coordonnées polaires 1+ 3
4 ; − 5π
6 , 2+ 2
2 ; − 3π
4 ,
√   √ 
3 2π
4 ; 3 et 2−2 2 ; 3π4 , on place ces points sans déterminer leur tangentes. On obtient le tracé suivant après com-
plément par symétrie par rapport à (Oy) :
72 COURBES PLANES

π+
θ→ 3

π

b
M 2

M
3 )
( 2π
b b

b b

M ( 3π
4 ) O
~ b


M(0) M(π)
b b

π

M 6

b
π
 b

M 4

π−
θ→ 3

Exercice 6.17. Tracer la courbe Γ d’équation polaire :


θ
ρ=
θ−π
On déterminera en particulier ses points doubles.
Solution
La fonction ρ est définie de classe C ∞ sur D = R\ {π}.
On a :
lim ρ (θ) = −∞ et lim ρ (θ) = +∞
θ→π − θ→π +
Γ présente donc une branche infinie pour θ → π.
On a pour tout θ ∈ D proche de π et h = θ − π :
(π + h) sin h
ρ(θ) sin (θ − π) =
h 
(π + h) h + o h2
=
h
= (π + h) (1 + o (h))
= π + h + o (h)
 
et la droite D d’équation Y = π dans le repère polaire (O; −

u (π) , − →
v (π)) = O; −~i, −~j (donc d’équation y = −π dans
 
le repère O;~i, ~j ) est donc asymptote à Γ lorsque θ → π. Γ restant dans ce repère en dessous de D pour θ → π − et
 
au dessus pour θ → π + , (c’est l’inverse dans le repère O;~i, ~j ).
De plus :
lim ρ (θ) = lim ρ (θ) = 1
θ→+∞ θ→−∞

et le cercle C de centre O et de rayon 1 est donc asymptote à Γ pour θ → ±∞.


COURBES PLANES 73

θ
Pour tout θ =
6 π, on OM (θ) = |ρ(θ)| = θ−π et donc :

OM (θ) > 1 ⇐⇒ |θ| > |θ − π|


iπ h
⇐⇒ θ ∈ ; +∞
2
π   π

Il s’ensuit que Γ est à l’extérieur
 de C pour θ ∈ 2 ; +∞  \ {π} et à l’intérieur pour θ ∈ −∞; 2 . De plus Γ et C
π π
se coupent au point M 2 de coordonnées polaire 1; − 2 .
On a pour tout θ ∈ R\ {π} :
π
ρ′ (θ) = − 2
(θ − π)
et ρ est donc strictement décroissante sur chacun des intervalles ]−∞; π[ et ]π; +∞[.
On a :
π  π  4
ρ = −1 et ρ′ =−
2 2 π
Il s’ensuit qu’en désignant par T la tangente en M π2 , T admet donc pour vecteur directeur − π4 −
→ −−

 π
 π

u 2 v 2 =
~j − ~i donc également le vecteur 4~i − π~j.
4
π
Le tableau suivant donne signe et variations de ρ :

θ −∞ 0 π +∞
1 +∞
ρ 0
−∞ 1
ρ(θ) + 0 − +

Il y a passage au pôle pour θ = 0, la tangente en M (0) est (Ox), ρ changeant de signe en 0, ce point est ordinaire.
Un tracé approximatif fait apparaître une infinité de points doubles. Soient θ1 et θ2 deux réels distincts et distincts
de π et 0, on a :
 
θ2 ≡ θ1 [2π] θ2 ≡ θ1 + π [2π]
M (θ1 ) = M (θ2 ) ⇐⇒ ou
ρ (θ2 ) = ρ (θ1 ) ρ (θ2 ) = -ρ (θ1 )
Mais l’application ρ réalise une bijection de R\ {π} sur R\ {1} et le premier système n’admet donc pas de solution.
D’autre part :
θ2 θ1
ρ (θ2 ) = −ρ (θ1 ) ⇐⇒ =
θ2 − π π − θ1
⇐⇒ θ2 (π − θ1 ) = θ1 (θ2 − π)
⇐⇒ 2θ1 θ2 = π (θ1 + θ2 )
π
⇐⇒ P = S
2
où on a posé P = θ1 θ2 et S = θ1 + θ2 .
La condition θ2 ≡ θ1 + π [2π] équivalant à l’existence d’un k ∈ Z vérifiant θ2 = θ1 + (2k + 1) π et donc P =
θ12 + (2k + 1) πθ1 et S = 2θ1 + (2k + 1) π, d’où :
π π
P = S ⇐⇒ θ12 + (2k + 1) πθ1 = (2θ1 + (2k + 1) π)
2 2
⇐⇒ 2θ12 + 2 (2k + 1) πθ1 = 2πθ1 + (2k + 1) π 2
⇐⇒ 2θ12 + 4kπθ1 − (2k + 1) π 2 = 0
Le discriminant du trinôme vaut :
∆ = 16k 2 π 2 + 8 (2k + 1) π 2

= 8π 2 2k 2 + 2k + 1
2 
= (2π) 4k 2 + 4k + 2
h i
2 2
= (2π) (2k + 1) + 1 > 0
74 COURBES PLANES

et on a donc pour chaque k ∈ Z deux solutions :


r 
−4kπ + 2π (2k + 1)2 + 1
θ1 (k) =
q 4
2
π (2k + 1) + 1
= − kπ
2
et dans ce cas : q
2
π (2k + 1) + 1
θ2 (k) = θ1 (k) + (2k + 1) π = + (k + 1) π
2
ou q
2
π (2k + 1) + 1
θ1′ (k) = − − kπ
2
et dans ce cas : q
2
π (2k + 1) + 1
θ2′ (k) = − + (k + 1) π
2
On remarque que pour tout k ∈ Z :
q
2
π (2k + 1) + 1
θ2 (k) = − kπ = θ1 (−k − 1)
2
et de même :
θ2′ (k) = θ1′ (−k − 1)
Si bien que pour obtenir tous les points doubles, il suffit de considérer les points de paramètres θ1 (k) et θ1′ (k) pour
k décrivant N. Pour k ∈ N, on désignera
√ respectivement par Mk et Mk′ les points de paramètres θ1 (k) et θ1′ (k). On
π (2k+1)2 +1
notera que pour tout k ∈ N, on a 2 > kπ + π2
q
π (2k + 1)2 + 1 π
θ1 (k) = − kπ >
2 2
et q
π (2k + 1)2 + 1 π π
θ1′ (k) = − − kπ < − − 2kπ <
2 2 2
Il s’ensuit que les Mk (resp. Mk′ ), k ∈ N, sont les points doubles situés à l’extérieur (resp. à l’intérieur) du cercle C .
On obtient le tracé suivant :
COURBES PLANES 75



M 2
b

C −

 
θ→ b
M − 3π
2
~

M(3π) M (−π) M (0)


M (−2π) b
M(2π)
b b b b

O ~ı
b b

−π

M0′ M 2
M1′
b

θ→
+

π
b
M 2 M2
b

M1

b M0

θ → π−



M 2
b

θ → π+

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