EUX & NOUS

PAR FADEL DIA

H
Il y a donc immigrés
et immigrés !
uit Français sur dix - (et sans doute la pro-
portion est du même ordre dans les autres
pays de l’Union Européenne)-sont prêts à
accueillir chez eux, à bras ouverts les réfugiés
qui viennent d’Ukraine, et pour justifier cette gé-
néreuse hospitalité, d’éminents journalistes, poli-
tiques, ou intellectuels français ont donné sur les
médias de multiples raisons dont voici un pot
pourri:
- «c’est une immigration de grande qualité intel-
lectuelle…»
- «ce sont des Européens de culture qui partici-
pent à notre espace civilisationnel (!) …»
- «on ne parle pas de Syriens, on parle d’euro-
péens qui partent dans des voitures qui res-
semblent aux nôtres…»
- «ce sont des gens qui aiment leur pays…»

BARTH, ÉDIFIÉ
On reste pantois devant autant d’hypocrisie, de
mauvaise foi et d’inexactitudes car aucune de
ces justifications ne tient la route.

MISE EN DELIBERE DU VERDICT DU PROCES EN

N° 8638 - Du Jeudi 3 Mars 2022 - ISSN N° 0850 - 3060 - Prix 200 Fcfa - Zone UEMOA - 400 Fcfa - 150 UM - www.sudquotidien.sn SUITE P. 8

APPEL DANS L’AFFAIRE NDIAGA DIOUF

LE 18 MAI ! L IBRE PROPOS

PAR ABDOULAYE THIAM

A
Vivre sa foi, librement sans
vouloir l’imposer aux autres
vant-hier, des milliers d’enfants sénégalais se
sont déguisés pour fêter le Mardi Gras qui ouvre
la période pascale, jusqu’à la fête de la Résur-
rection du Christ. Parmi ces enfants, l’écrasante ma-
jorité était des musulmans. Ils étaient heureux. Ils
chantaient. Ils dansaient. Comme chaque année,
leurs parents ont encore mis la main à la poche. Il
en sera ainsi lors de la fête de Pâques. Sans occulter
Noël. Cette année, le carême des Catholiques va
coïncider avec le Ramadan des Musulmans qui at-
tendront avec impatience leur Ngalakh. Ensuite les
deux communautés célébreront ensemble la Korité,
puis la fête la Tabaski (fête du mouton). Il en est ainsi
depuis les temps immémoriaux. Et rien, absolument
rien ne pourra changer cette solidarité légendaire
entre les musulmans et les catholiques sénégalais.
Le Sénégal est d’ailleurs un exemple typique de dia-
logue islamo-chrétien. Nous pouvons bomber le torse
d’avoir eu un président catholique de 1960 à 1980.
Pendant 20 ans, Léopold Sédar Senghor a dirigé ce
beau pays composé de plus de 95 % de musul-
mans.
P. 3 SUITE P. 8
 2 Actualité SUD QUOTIDIEN - N° 8638
DU JEUDI 3 MARS 2022

ACCORDS SIGNES AVEC LES SYNDICATS ENSEIGNANTS

Macky Sall veut une application
systématique
Le Président de la République Macky Sall a présidé, hier, mer-
credi 02 mars 2022, le Conseil des Ministres. Au cours de
cette réunion, il a demandé au Gouvernement de veiller à l’ap-
plication systématique des accords signés avec les syndicats
des enseigants et d’assurer leur suivi régulier dans le cadre
d’un dialogue social permanent entre ces derniers, les Minis-

E
tres sectoriels concernés, les parents d’élèves et autres ac-
teurs de la communauté éducative.
n conseil des ministres
hier, mercredi 2 mars, le
Président de la Répu-
blique Macky Sall a demandé
au Gouvernement de veiller à
l’application systématique des
accords signés et d’assurer
leur suivi régulier dans le cadre
d’un dialogue social permanent
entre les Ministres sectoriels
concernés, les syndicats d’en-
seignants, les parents d’élèves
et autres acteurs de la com-
munauté éducative. Le Chef de
l’Etat a souligné, par ailleurs,
l’impératif de garantir un pacte
social durable dans le secteur
éducatif afin de mener, dans le
consensus, les initiatives néces-
saires à l’amélioration de la qua-
lité des enseignements et ap-
prentissages. Il a indiqué, enfin,
l’urgence d’engager une réflexion
sur le réaménagement du ca-
lendrier scolaire ; la mise en
place d’un Conseil national de
l’Education et de la Formation,
un cadre consensuel et inclusif
de supervision des orientations,
actions et performances du sys-
tème éducatif. Dans la foulée,
Macky Sall a salué l’effort bud-
gétaire exceptionnel de près de
cent (100) milliards de FCFA,
consenti par l’Etat, à compter
du 1er mai 2022, pour revalo- mation professionnelle et de lâche contre les violences faites négal afin de consolider la poli-
riser, de façon significative, les l’apprentissage, à développer aux femmes, mais également tique d’inclusion et de promotion
traitements, salaires et rému- des offres de formation profes- pour asseoir l’autonomisation économique des femmes. Le
nérations des enseignants et sionnelle adaptées aux enjeux économique des femmes, par Président de la République de-
personnels d’encadrement du et défis de l’économie nationale. le renforcement continu de leurs mande, enfin, au Ministre de la
système éducatif. Abordant la Revenant sur la préparation de capacités et les facilités d’accès Femme et au Ministre, Secré-
question liée à l’accélération de la célébration de la Journée in- aux financements de leurs acti- taire général de la Présidence
l’édification des centres dépar- ternationale des droits des vités. Il invite, dès lors, la Délé- de la République, d’actualiser
tementaux de formation pro- femmes, le 08 mars, le Prési- gation générale à l’Entreprena- le cadre législatif et réglementaire
fessionnelle, le Chef de l’Etat a dent de la République a de- riat rapide des femmes et des relatif à l’organisation et au fonc-
rappelé au Gouvernement, la mandé au Gouvernement de jeunes (DER/FJ), à intensifier tionnement de l’Observatoire na-
place primordiale qu’il accorde poursuivre les efforts significatifs les financements dans les com- tional de la Parité (ONP).
à la valorisation du capital hu- déployés pour lutter sans re- munes et départements du Sé- NDEYE AMINATA CISSE
main national et à l’objectif
d’orienter 30% des élèves sor-
tants du cycle fondamental dans
la formation professionnelle.
Macky Sall a invite, à ce titre, le
Ministre en charge de la For-

PROPOS OUTRAGEUX À L’ENDROIT DE LA COM-

MUNAUTÉ CATHOLIQUE
Macky Sall condamne
avec fermeté
Lors de la réunion du conseil des ministres, le Président de
la République a condamné,
avec fermeté, au nom du
Gouvernement, les propos
outrageux à l’endroit de la
Groupe Sudcommunication communauté catholique,
Amitié II x Bourguiba
BP 4130
proférés à travers un or-
Tél : 33 824  33 06 gane de presse. Il a ainsi in-
Sud Quotidien vité le Ministre de la Com-
Edité par Sud Sarl
munication et le Conseil
Associés :
La Rédaction
national de Régulation de
Administrateurs l’Audiovisuel (CNRA) à rap-
Abdoulaye Ndiaga Sylla - Vieux SAVANÉ peler aux médias et organes
Directeur de la publication
Vieux SAVANE
de presse, leurs rôles et res-
Rédacteur en Chef ponsabilités majeurs dans la
Abdoulaye THIAM préservation des valeurs de
Chef d’Edition la République et la consoli-
Moctar DIENG
Impression : AFRICOME
dation de la concorde natio-
Distribution : nale, conformément aux
Tél : 33 824  33 06 prescriptions des cahiers de
Service commercial
Tél : 33 824  33 06 charges qui leur sont oppo-
e-mail : sudcommercial@sudonline.sn sables.
Adresse Internet N A CISSE
http://www.sudquotidien.sn
E-mail : sudquotidien@yahoo.fr
SUD QUOTIDIEN - N° 8638
DU JEUDI 3 MARS 2022 Actualité 3

MISE EN DELIBERE DU VERDICT DU PROCES EN APPEL DANS L’AFFAIRE NDIAGA DIOUF

Barthélémy Dias, édifié le 18 mai !
Appelée à la barre de la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel du tribunal de grande der le pick-up et s'enfuir. Il n'était
instance hors classe de Dakar hier, mercredi 2 mars, l’affaire Ndiaga Diouf, du nom du plus un danger pour Barth. Les
nervi tué en décembre 2011 lors de l’attaque de la mairie de Mermoz-Sacré Cœur a été faits sont établis et je vous de-
mise en délibéré au 18 mai prochain. Lors de l’audience dans le cadre de cette affaire, le mande d’infirmer le jugement
Procureur général a demandé l'infirmation de la peine de 2 ans dont 6 mois ferme infligée rendu en première instance et
de déclarer les prévenus cou-
à Barthélémy Toye Dias en première instance et sa condamnation à 5 ans d’emprisonne-
pables ».
ment ferme. La famille de feu Ndiaga Diouf a réclamé 150 millions en guise de dédomma-
gement et intérêts, soit 6 fois les 25 millions de F CFA décidés par le juge de la première
instance. Soulignant de leur côté que la balle qui a tué Ndiaga Diouf ne provient pas de
LA DEFENSE PLAIDE LE
l'arme que détenait leur client, les avocats de la défense ont plaidé le renvoi de Barthélémy
RENVOI DE LEUR CLIENT A
Toye Dias à des fins de la poursuite. DES FINS DE LA POUR-
SUITE.
Prenant la parole à leur tour,
les avocats de Barthélemy Dias
ont plaidé le renvoi de leur client
à des fins de la poursuite. En ef-
fet, selon eux, le jugement rendu
en première instance s’est
fondé sur une « vidéo et cette
vidéo montrait bien qu’il y avait
un individu qui était toujours en
liaison, qui n’était pas du groupe
de Barthélémy Dias. Il avait tout
fait pour se faufiler ». Mieux,
ajoute encore Me Ousseynou
Fall et confrères, « les balles qui
ont tué Ndiaga Diouf ne provien-
BARTH EXPLIQUE LES RAI-
SONS POUR LESQUELLES IL
A INTERJETE APPEL
Appelé à la barre auparavant,
le maire de Dakar Barthélémy
Dias est revenu sur les raisons
qui l’ont poussé à interjeter ap-
pel dans le cadre de cette af-
faire. « On m'accuse d'avoir
donné des coups et blessures
mortels, ils n'ont aucune
preuve pour m'inculper. Je ne
détiens pas l'arme du crime.
J’ai fait usage d’un pistolet de
9 mm et la balle qui a tué
Ndiaga Diouf ne provenait pas
de l’arme que je détenais. »,
s’est notamment défendu l’an-
cien mairie de Mermoz-Sacré
Cœur avant d’ajouter. « J’ai fait
appel parce que je réfute
d’abord les accusations. Je
considère que je suis
condamné à tort. C’est vrai que
j’ai purgé la peine mais j’ai in-
terjeté appel parce que je sou-
haite que ce dossier soit vidé

L
’actuel maire de Dakar,
Barthélémy Toye Dias de-
vra encore prendre son
mal en patience avant de
connaitre le sort que lui réserve
le juge d’appel dans le cadre de
son appel dans l’affaire Ndiaga
Diouf, nom du nervi tué en dé-
cembre 2011 lors de l’attaque
de sa mairie de Mermoz-Sacré
Cœur. En effet, appelée à la
barre de la Cour d’appel du tri-
bunal de grande instance hors
classe de Dakar hier, mercredi
2 mars, cette affaire qui a déjà
valu à l’ancien maire de la com-
mune Mermoz-Sacré Cœur une
condamnation à deux (2) ans
de prison dont six (6) mois
ferme et à payer avec ses co-
inculpés 25 millions de F CFA à
la famille de feu Ndiaga Diouf, a
été mis en délibéré au 18 mai
prochain.
LE NOUVEAU MAIRE DE
DAKAR SOUS PRESSION
MAXIMALE DU PROCU-
REUR GENERAL ET DE LA
FAMILLE DE FEU NDIAGA
DIOUF
Toutefois, il faut souligner que
si le juge de la Chambre correc-
tionnelle suit à la lettre le réqui-
sitoire du Procureur général, le
nouveau maire de Dakar, Bar-
thélémy Toye Dias risque de re-
gretter amèrement sa décision
d’interjeter appel de sa condam-
nation en première instance
dans le cadre de cette affaire
Ndiaga Diouf. En effet, dans son
réquisitoire lors de cette au-
dience qui s’est tenue en pré-
sence de l’ancien maire de Da-
kar, Khalifa Ababacar Sall, et de
plusieurs nouveaux élus de la
coalition Yewwi Askan Wi dans
la capitale, le Procureur général
a demandé l'infirmation de la
peine de 2 ans dont 6 mois
ferme infligée à Barth en pre-
mière instance et sa condam-
nation à 5 ans d’emprisonne-
ment ferme. Loin de s’en tenir
là, le parquet général a égale-
ment requis de la Chambre cor-
rectionnelle de la Cour d’appel
de Dakar 2 ans d’emprisonne-
ment ferme pour Habib Faye et
Baboucar Faye. De son côté, la
famille de Ndiaga Diouf a ré-
clamé 150 millions en guise de
dédommagement et intérêts,
soit 6 fois les 25 millions de F
CFA qu’elle avait obtenus du
juge de la première instance.
Pour justifier son réquisitoire
ferme à l’encontre de Dias fils,
Mme Fatou Omar Ndiaye a in-
diqué que toutes les personnes
qui ont reçu une balle dans
cette affaire l’ont reçu à l’ar-
rière. Mieux, elle a réfuté la
thèse de légitime défense bran-
die par Barth dans ce dossier.
« On ne peut pas parler de légi-
time défense dans ce dossier. Il
est constant qu'il détenait deux
armes. Il détenait au moins une
arme qui n'avait pas d'autorisa-
tion. La réaction disproportion-
nent pas de l'arme que détenait et que je suis totalement blan-
Barthélemy Dias ». Réagissant chi », a-t-il encore ajouté avant
au réquisitoire du Procureur gé- de lancer. « A chaque fois que
née de Dias était dictée par la néral, la défense a indiqué que je sors du pays, j’ai des difficul-
provocation. Il n'était même pas celui-ci ne s’est « reposé sur au- tés parce qu’ils m’ont mis sous
à la Mairie au moment où cun élément qui puisse corro- contrôle judiciaire. Je suis
Samba Diouf et cie venaient à borer ou asseoir la culpabilité » obligé de voyager avec mon
la mairie. Il a reconnu avoir at- de leur client Barthélémy Dias. passeport américain. J’ai plu-
teint une personne au dos », a- Par ailleurs, ils ont également sieurs fois appelé mon avocat
t-elle soutenu avant d’ajouter. « contesté les 150 millions récla- pour me sortir de l’aéroport ».
Ndiaga Diouf était dans une po- més par la partie civile qui, selon
sition couchée. Il voulait escala- NANDO CABRAL GOMIS
eux, sont injustifiés.
MISE SUR PIED DU BUREAU MUNICIPAL DE GUEDIAWAYE
Ahmet Aïdara installe Cheikh Sarr
de BBY comme 1er adjoint
Installé sans bureau municipal
depuis deux semaines, le
maire de Guédiawaye est fina-
lement revenu à de meilleurs
sentiments. Présidant, ce mer-
credi, la deuxième séance de
l’élection du bureau municipal
après le fiasco de la fois der-
nière, Ahmed Aïdara a finale-
ment accepté la victoire de
Cheikh Sarr. « Le poste de pre-
mier adjoint a été vote et ga-
gné par Cheikh Sarr le 17 fé-
vrier dernier. Félicitations
Monsieur Sarr », déclare-t-il
avant de procéder, sous les
applaudissements, à l’installa-
tion de son premier adjoint
à accepter le jeu démocra- vote du deuxième adjoint au
dans une atmosphère très ta-
tique. Le vote s’est alors pour- maire de la ville. Après Cheikh
quine. C’est dire donc que le
suivi actuellement et Aïda Sow Sarr, le maire Ahmed Aïdara
nouveau maire de Guédiawaye
Diawara également de BBY se verra soutenu au niveau du
qui était dans une posture bel-
est élue deuxième adjointe au bureau municipal, par la socia-
liqueuse, s’est résolument en-
maire avec 44 voix contre 42 liste et membre de la coalition
gagé à faire régner la paix et
pour Ndiémé Bâ à l’issue du Benno Bokk Yakaar.
 4 Economie SUD QUOTIDIEN - N° 8638
DU JEUDI 3 MARS 2022

BAISSE DES PRIX DES DENREES

L’UNACOIS affiche son inquiétude et interpelle l’Etat
L’Unacois Jappo a fait face à la presse hier, mercredi 2 mars 2022, au niveau de son importateurs et distributeurs) ont déplore par ailleurs, la mauvaise
siège. En effet, cette rencontre initiée avec la presse avait pour prétexte l’arrêté affiché leurs inquiétudes sur une formulation des directives du chef
n°003729 du 25 février 2022, du ministre du commerce portant fixation des prix du riz manifeste vente à perte. «Nous de l’Etat.
brisé ordinaire et homologation des prix plafond du sucre cristallisé et de l’huile raffiné avons travaillé avec ceux qui les «Le président de la République a
comestible. Il s’agit pour l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal de importent et les distribuent sur bien fait dans un contexte difficile
toute l’étendue du territoire. Nous comme le fait tout chef de pren-
se prononcer sur l’applicabilité de ce dit arrêté. À cette occasion les commerçants ont

«L
montré leur inquiétude sur les conséquences de cette baisse des denrées sur leurs bé-
néfices et invitent l’Etat à plus de discussions.
a situation est actuel-
lement grave», lance
l’Union nationale des
commerçants et industriels du
Sénégal, qui a fait face à la presse
hier, mercredi 2 mars 2022, au
niveau de son siège, à Colobane.
En effet, cette rencontre avec la
presse avait pour contexte de se
prononcer sur l’applicabilité de
l’arrêté 003729 du 25 février
2022, portant fixation des prix
du riz brisé ordinaire et homolo-
gation des prix du sucre cristallisé
et de l’huile raffinée comestible. Il
s’agit d’un devoir de transpa-
rence que nous avons avec l’Etat
dans le cadre du partenariat qui
nous lie, mais également par le
devoir de loyauté en direction des
populations et des consomma-
teurs, ont-ils relevé. Ainsi, après
examen de ce dit arrêté, l’Una-
cois Jappo et ses membres (les
avons ensemble examiné les dis-
positions de cet arrêté et des prix
qui sont indiqués. A l’arrivée, no-
tre conclusion est que cet arrêté,
s’il est appliqué en l’état, c’est de
dire simplement que ces entre-
prises là peuvent mettre la clé
sur le paillasson. Parce qu’elles
vendront toutes à perte», a indi-
qué Ousmane Sy Ndiaye, direc-
teur exécutif Unacois Jappo, qui
dre des dispositions pour soula-
ger ses populations. Il a très bien
agi. Mais à l’arrivée, c’est dans la
formulation de sa directive, qu’il y
a eu beaucoup de problèmes»,
soutient-il. Mieux, M. Ndiaye et
ses camarades restent convain-
cus que les informations mises
à la disposition de l’autorité pour
la prise de décisions n’émanent
pas le plus souvent de la bonne
source et par conséquent de-
mandent d’aller vers la bonne
source.
«On n’est pas sûr très souvent
que les informations mises à la
disposition de l’autorité pour des
décisions émanent de la bonne
source. Et la bonne source des
décisions à prendre émanent de
ces braves hommes et femmes
qui risquent tout pour approvi-
sionner notre pays», a soutenu
le directeur exécutif de l’Unacois
Jappo. Par conséquent, face à
cette situation, l’Unacois appelle
l’Etat à la table des négociations.
«Ce pays appartient à nous tous.
Ça, c’est des difficultés qui méri-
tent à des discussions profondes.
Il faut que l’Etat avec ses techni-
ciens s’assoie avec Unacois et
les importateurs autour d’une ta-
ble pour tirer au clair cette situa-
tion, parce qu’elle est très grave
et ce qui l’a amplifié n’est rien
d’autre que la situation en
Ukraine», a indiqué Moustapha
Lo, membre de Unacois Jappo
et conseil spécial du président de
la République.
Pour rappel, ce dit arrêté a fixé
le riz brisé non parfumé à l’ex-
port/import à 262 000 F/T,
264 500 F/T pour la vente en
gros et 275 F/KG au prix détail-
lant. Pour le riz brisé américain,
le prix export/import est de 320
000 F/T, 322 000 F/T en gros
et 335 F/T au prix détaillant.
Quant à l’huile de palme raffinée
le prix export/import est de 20
000 F/B 20L, 20 825 F/B 20L
en gros et 1100 F/litre. En ce
qui concerne le sucre cristallisé
il est vendu le prix export/import
à 570 000 F/T, 28 750F/sac
pour la vente en gros et 600
F/KG le prix détaillant etc.
Si certains applaudissent, d’au-
tres estiment qu’il ne s’agit là que
des mesures populistes et que
la vraie solution résiderait dans
l’augmentation des salaires.
OUSMANE GOUDIABY
(STAGIAIRE)
SUD QUOTIDIEN - N° 8638
DU JEUDI 3 MARS 2022 Social 5

TRAITEMENT DE LA COVID-19
L’Oms recommande le molnupiravir
Le molnupiravir, un médicament antiviral est conditionnellement recommandé par l’Organisation et en bonne santé, y compris
mondiale de la santé (Oms) pour les patients atteints de covid-19 non sévère qui sont les plus à les enfants, et les femmes en-
risque d'hospitalisation. Cette déclaration a été faite hier, mercredi 2 mars, par un groupe d'experts ceintes et allaitantes ne de-
internationaux pour l'élaboration des lignes directrices de l'OMS. vraient pas recevoir le médica-
ment en raison des risques
potentiels. Pour ce qui
concerne les stratégies d'atté-
nuation nécessaires au niveau
de la population, y compris la
pharmacovigilance et la surveil-
lance de la résistance antivirale,
les chercheurs ont indiqué : «
ils ne font aucune recomman-
dation pour les patients atteints
d'une maladie grave ou critique
car il n'existe aucune donnée
d'essai sur le molnupiravir pour
cette population ». Et de recon-
naitre : « les problèmes de coût
et de disponibilité associés au
molnupiravir peuvent rendre dif-
vivante, élaborée par l'Organi-
sation mondiale de la santé
avec le soutien méthodologique
de la MAGIC Evidence Ecosys-
tem Foundation, pour fournir
des conseils fiables sur la ges-
tion du covid-19 et aider les mé-
decins à prendre de meilleures
décisions avec leurs patients.
Toutefois, les conseils s'ajoutent
aux recommandations précé-
dentes pour l'utilisation du bari-
citinib, des bloqueurs des ré-
cepteurs de l'interleukine-6 et
des corticostéroïdes systé-
miques pour les patients at-
teints de covid-19 sévère ou cri-
tique ; pour l'utilisation du
sotrovimab chez les patients at-
teints de covid-19 non sévère
et contre l'utilisation de plasma

S
elon les professionnels
de la santé, dans la prise
en charge du coronavi-
rus, les patients les plus à
risque d'hospitalisation sont gé-
néralement ceux qui ne sont
pas vaccinés, les personnes
âgées et les personnes dont le
système immunitaire est affaibli
ou qui souffrent de maladies
chroniques. Dans ces re-
cherches, pour vaincre la Co-
vid19, l’Oms vient de recom-
mander un autre médicament
dans la prise en charge des cas
non sévères. Il s’agit du molnu-
piravir qui est un médicament
antiviral et qui agit en empê-
chant le coronavirus de se dé-
velopper et de se propager. Se-
lon les experts de l’Oms, utilisé
le plus tôt possible après l'infec-
ficile l'accès aux pays à revenu convalescent, d'ivermectine et
faible et intermédiaire et exa- d'hydroxychloroquine chez les
cerber les inégalités en matière patients atteints de covid-19
tion, il peut aider à prévenir l'ap- moins de décès pour 1 000 de santé». Pour la source, les quelle que soit la gravité de la
parition de symptômes plus patients. Cependant, l’Oms a in- recommandations d'aujourd'hui maladie.
graves. Une recommandation diqué que les patients jeunes font partie d'une ligne directrice Denise ZAROUR MEDANG
d'aujourd'hui, basée sur de nou-
velles données issues de six es-
sais contrôlés randomisés im-
pliquant 4 796 patients. « Il
s'agit du plus grand ensemble
de données sur ce médicament
à ce jour », a renseigné l’Oms.
Des preuves de certitude mo-
dérée issues de ces essais sug-
gèrent que le molnupiravir ré-
duit le risque d'hospitalisation
dont 43 admissions de moins
pour 1 000 patients les plus à
risque et le délai de résolution
des symptômes en moyenne
de 3,4 jours de moins, tandis
que des preuves de faible certi-
tude suggèrent un faible effet
sur la mortalité à savoir 6

COVID-19 : BILAN DU MERCREDI 02 MARS 2022

13 nouveaux cas positifs

Le Sénégal a enregistré hier, mercredi 02 mars, 13 nou-

velles contaminations dont 1 cas contact et 12 cas issus
de la transmission communautaire (9 dans le département
de Dakar, 2 à Mbour, 1 à Fatick) sur 1422 tests effectués.
Le taux de positivité est de 0,92%. 13 patients sont déclarés
guéris et 4 cas graves sont admis en réanimation.
A ce jour, depuis l’apparition de l’épidémie au mois de mars
2020, 85712 cas ont déclaré positifs dont 83664 guéris,
1960 décédés, et donc 87 sous traitement. A ce jour, le
nombre total de personnes vaccinées est de 1448840.
M. DJIGO
 6 DOSSIER SUD QUOTIDIEN - N° 8638
DU JEUDI 3 MARS 2022

MARABOUTAGE, QUERELLES, VIOLENCES ET SOUFFRANCE DANS LES MENAGES

Les turpitudes des mariages polygames
Loin de contester les avantages notamment ceux rapportés par l’Islam - qui à bout. Et c’est souvent la cause de nos
nombreuses disputes», laisse-t-elle entendre.
LES ENFANTS, VICTIMES COLLATE-
pose des conditions aux hommes aspirant adopter ce régime - la polygamie
Une autre elle préfère se confier sous le cou-
revêt de nombreuses facettes dont les querelles auxquelles se livrent les co-
RALES DES RIVALITES ENTRE COE-
vert de l’anonymat, pour nous faire savoir
épouses, vivant sous le même toit surtout, et leurs corollaires. Ainsi la plus son mal-être. «Si je suis toujours dans ce
POUSES ET CIBLES DE MARABOU-
«faible» est écrasée et souffre en silence car n’ayant pas les armes néces- mariage, c’est parce que j’ai peur de décevoir TAGES
saires ni la force de livrer une bataille (physique, morale, psychologique, mys- ma mère qui n’a jamais quitté son foyer. Je Une autre, parmi tant d’autres adeptes de
tique, maraboutique…) dans ce «cercle vicieux». Pis, le recours aux mystique veux suivre ses pas. Je suis toujours critiquée cette pratique, s’invite au débat pour embou-
et maraboutage par certaines a pour finalité non seulement de neutraliser par mon mari, sans parler de ma coépouse cher la même trompette. «Moi, je ne mara-
leur rivale et avoir le contrôle sur le mari qui leur obéit au doigt et à l’œil, mais qui me mène la vie dure», dit-elle. Avant de boute personne. Mais si quelqu’un le fait, je
faire savoir qu’il est difficile de supporter une réplique. Je suis mystiquement protégée.
aussi et surtout les enfants ne sont pas épargnés dans ces attaques sour-

L
noises. Quitte à obtenir que la progéniture de la rivale soit la risée de la famille,
de la société… du fait de ses échecs dans toutes les entreprises.
a polygamie est la source de plusieurs
conflits dans les foyers, du fait notam-
ment de représailles qui en découlent.
Celle qui espérait vivre dans un ménage
digne d’un conte de fée, se retrouve à partager
son mari avec une ou plusieurs autres
femmes. Dès lors, la rivalité s’installe entre
les coépouses et devient de plus en plus
rude. Entre violences et querelles entre co-
épouses, souffrance et pratiques mystiques,
maraboutage, les femmes se livrent sans
pitié à une «guerre» où tous les coups sont
permis. Ainsi, celle(s) qui semble(nt) délaissé(es)
par l’époux au profit d’une autre, surtout la
nouvelle conquête, souffre(nt) en douce et
porte(nt) tout le poids/fardeau du monde
que devient leur mariage. Interrogée, Diatou
Cisse hésite, avant de se lancer. «Mon mari
a épousé une seconde femme plus jeune
que moi. Il a oublié tous les obstacles que
nous avons surmontés avant d’en arriver là.
J’ai peur de me révolter pour ne pas être la
cause d’un conflit familial. Je reste, malgré
tout, car je ne veux pas que mes enfants
sentent l’absence d’un d’entre nous», fait-
savoir Diatou qui estime que les enfants ont
besoin d’une certaine stabilité.
SUPPORTER STOÏQUEMENT LES
MAUX DE LA POLYGAMIE, EN RES-
TANT DANS LE MARIAGE, PAR
PEUR DE DECEVOIR
Deuxième épouse, Awa subit les assauts de
sa coépouse qu’elle qualifie de «sorcière».
«Depuis je que vis dans cette maison, je ne
cesse de subir les insanités de dame sorcière.
Et pourtant, c’est moi qui devais avoir cette
attitude à son égard car je suis la plus jeune.
Je souffre intérieurement car tout le monde
pense que je suis celle qui crée des problèmes,
depuis ma venue», confie-elle. Avant de pour-
suivre : «mes enfants sont souvent frappés
par leurs demis frères, juste pour me pousser
coépouse et des critiques venant de son
mari car, relève-t-elle, «parfois, il le fait devant
les enfants», déplore-t-elle.
«LE MARABOUTAGE FAIT PARTIS
DES MENAGES, TOUT LE MONDE
EN FAIT RECOURS MAIS…»
Au moment où certaines ont tous les soucis
du monde pour faire face à la dure réalité de
la polygamie qui ne fait pas de cadeau, les
plus cyniques font le tour des marabouts et
autres charlatans pour neutraliser la rivale
ou avoir une mainmise sur le mari. Ainsi,
elles sont prêtes à se ruiner, en vendant
leurs précieux bijoux ou épuiser les économies,
pour arriver à cette fin. «Donner une portion
à son mari pour qu’il t’obéisse, n’est pas
quelque chose de mauvais. Si tu ne le fais
pas, l’autre le fera et tu seras la seule qui va
souffrir ; donc il vaut mieux prendre les
devants. Le maraboutage fait partie des mé-
nages, tout le monde en fait recours, juste
que les intentions diffèrent», renseigne cette
dame qui ne décline pas son identité.
Lorsque ma coépouse a voulu m’atteindre,
j’ai rendu le coup en l’éloignant de mon mari»,
lâche-t-elle. Poursuivant, elle ajoute que les
enfants sont parfois visés dans les mara-
boutages, soit pour qu’ils tombent souvent
malades ou qu’ils ne réussissent jamais.
Selon Dieynaba Kouyaté, le manque de
confiance en soi, poussent les femmes dés-
espérées à aller consulter des marabouts,
tout en se ruinant. «La polygamie ne nécessite
pas de magie noire. Il faut savoir utiliser les
bonnes cartes, pour sortir victorieuse. Il faut
avoir des armes de séduction pour contrôler
le mari, casser la routine, en improviser des
choses uniques et créer un climat de confiance
entre vous deux, sans oublier la bonne cuisine.
Un homme a besoin d’un havre de paix ; le
reste, ce sont des détails». La polygamie
semble faire peur aux femmes mariées et
même celles encore célibataires du fait des
problèmes qu’elle engendre. Mais ce n’est
pas pour autant dire que certaines reculeront
face à ce dilemme.
Amsatou GANO
(Stagiaire)

OUSTAZ MAODO FAYE, SUD FM SEN RADIO

«Même si ce n’est pas dans le cadre du mariage,
le maraboutage a toujours été interdit par l’Islam»
De plus en plus la polygamie rime avec rivalités, violences, souffrance des femmes en quoi les questions économiques et sociales
douceur dans les couples et le recours au maraboutage et autres pratiques mystiques se posent, les enfants qui se retrouvent dans
au sein de ces ménages sénégalais. Et pourtant, même si ce n’est pas dans le cadre les rues. Quand vous leur demandez : «où
du mariage, le maraboutage a toujours été interdit par l’Islam, selon Oustaz Maodo est ton papa ?» On te dit : «mon papa m’a
Faye de la radio Sud FM. Non sans préciser toutefois qu’il est permis d’aller voir un lancé dans les rues, je quémande, je fais la
marabout pour solliciter des prières. mendicité». Tout ça ce sont des éléments
Qu’elles sont les conditions que l’Islam équidistants entre vos femmes, mais restez bannis par l’Islam. Si on ne peut pas avoir
pose pour le mariage en général et plus très équilibré entre vos femmes parce que quatre femmes, on se limite à une seule
cela c’est banni par l’Islam. C’est formelle-
particulièrement la polygamie ? c’est une question de cœur», une question femme, c’est tout. C’est ce que l’Islam nous
ment interdit par la religion musulmane. Ce
Le mariage est un élément très important, d’amour. «Loolu Yalla xamna ko» (ça, Dieu le demande.
n’est pas du tout accepté. Le Prophète nous
fondamental dans la religion musulmane. Le sait). Mais il nous demande également d’être Les problèmes de cohésion sociale,
dit même que le fait d’aller consulter un
Prophète (PSL) en a plusieurs fois parlé, le très discrets dans ce cas-là. d’éducation des enfants au sein des fa-
voyant est banni et interdit par l’Islam. Et il
Coran également en parle. C’est quelque Ce qu’on voit ici au Sénégal, c’est sou- milles reflètent en partie la présence
nous dit : «si tu le fais, Dieu n’acceptera pas
chose qui facilite les relations, stabilise éga- vent des hommes qui ne remplissent de ces enfants dans la rue ?
tes prières pendant 40 jours». Donc il faut
lement les relations sociales et sociétales. pas les conditions mais qui cumulent Ça peut être, mais dans ce cas-là ça serait
absolument que les gens fassent attention.
Maintenant, dans l’Islam (…) la polygamie est des femmes au nom de la religion. donc une question sociale. Il y a des choses
On ne nous demande pas d’aller consulter
acceptée ; mais ce n’est pas du tout une Qu’en dit l’islam ? qui normalement relèvent de la sociologie,
un marabout ou faire du maraboutage. Pour-
obligation. Ça il faut qu’on le sache. On peut Ce ne pas du tout le point de vu de l’Islam. ce sont les sociologues qui doivent en parler
quoi, en ce moment-là, ne pas prendre ton
se marier à une femme, deux, trois femmes, Parce que dans l’Islam, la sérénité de parce que l’Islam nous a déjà tracé des voies.
chapelet, prier deux «rakkats» et demander
une quatrième épouse, d’accord, mais l’Islam l’homme est un élément important pour la Les voies, elles sont là, elles sont claires.
à Dieu ce que tu veux ? C’est très simple. Le
ne permet pas qu'on dépasse les quatre. stabilité du foyer. L’Islam ne nous demande Maintenant, si on applique les principes de
maraboutage est interdit ; même si ce n’est
Également la religion de Muhammad (PSL) pas de faire quelque chose qu’on ne peut l’Islam, il n’y aura aucun problème. Si on ne
pas dans le cadre du mariage, le marabou-
nous demande une équité c’est-à-dire être pas. Le Coran nous dit : «Allah n’impose à les applique pas maintenant, ça dépend de
tage a toujours été interdit par l’Islam depuis
équidistants entre les épouses. C’est ce aucune âme une charge supérieure à sa la volonté de l’individu, dans ce cas-là l’Islam
Médine, depuis les guerres saintes.
qu’on appelle en wolof «maandu» entre les capacité». Donc, personne n’est obligé de s’en lave les mains.
Maintenant en Afrique, on a nos réalités. Il
femmes. Alors, un mari, par exemple, qui faire des choses dont vous va subir les consé- Et les problèmes de maraboutage en-
faut que ta maman aille voir un marabout
est infidèle ou qui prend parti en faveur d’une quences après. Ce qui fait que nous, en tout tre coépouses et conjoints, qu’en dit la
pour... Cela n’a rien à avoir avec faire une
femme au détriment des autres, ça ce n’est cas, en tant que musulmans, nous devons religion?
prière. Tu peux aller voir un marabout pour
pas du tout accepté par l’Islam. Même si savoir nos limites, ça ce sont des Hadiths C’est Haram. Dans tous les secteurs de la
solliciter des prières et non donner un nom
son cœur bas le plus pour l’une d’elle, on prophétiques. Mais malheureusement, il y a société, le fait d’aller consulter un marabout,
pour que l’autre soit au-dessus. Ça, non !
doit le faire en cachette parce que Dieu nous des gens qui ne remplissent pas du tout les pour marabouter un mari ou une coépouse,
PROPOS RECUEILLIS PAR
dit : «Je sais que vous ne pouvez pas être conditions pour être polygame. C’est pour- pour qu’il t’aime plus que les autres, tout
SEYNABOU BA (STAGIAIRE)
SUD QUOTIDIEN - N° 8638
DU JEUDI 3 MARS 2022
DR ABDOU KHADRE SANOGO ABDOUKHADRE, SOCIOLOGUE
«La polygamie a des conséquences extrêmement
néfastes chez certaines femmes, mais…»
Aujourd’hui, la polygamie est source
d’animosité entre coépouses, de souf-
frances et est souvent perçue comme
une «sanction» de la première. Com-
ment en est-on arrive là ?
En quoi serait-il une sanction de chercher
une coépouse à une femme qu’on a épousé
en premier lieu ? Ça dépend. Mais, il y a des
situations où, le plus normalement possible,
on discute avec à sa femme avant de cher-
cher une autre épouse. Le souci, ce n’est
pas ça. Le souci c’est comment une femme
perçoit toujours l’arrivée d’une coépouse ?
C’est vrai que, la tendance, elle-même peut
percevoir ça comme une sorte de sanction,
peut-être. Mais le fait entant que ce n’est pas
destiné à faire mal à sa femme  ; au
contraire, c’est pour faire plaisir à l’homme
parce que lui, à son niveau, il a des critères
qui lui permettent de dire : «j’ai envie de me
prendre une seconde épouse». Maintenant,
est-ce que cet acte en tant que tel qui est
considéré comme un acte délibéré de faire
souffrir la femme ? Je ne le pense pas. Oui,
elle peut percevoir ça comme une trahison
en terme de chagrin, en terme d’échec
parce que, naturellement, les individus détes-
tent partager soit l’objet qu’ils aiment ou
bien même leur propre propriété. Visible-
ment, on le fait souvent de manière injuste
parce qu’on peut prendre une seconde
épouse et complètement marginaliser la
première, ne plus s’occuper d’elle. Ça, ça
peut faire naître des sentiments de chagrin ;
ça peut même pousser certains à se suici-
der ; ça peut avoir comme corolaire des
conséquences directes, le divorce.
Qu’est-ce qui l’explique ?
Bon, certainement le fait qu’il faudrait com-
prendre, essentiellement, je ne vous parle
même pas des hommes, les individus par
essence sont polygames. Il est vrai que les
femmes ont des limites parce qu’au Sénégal
nous ne sommes pas dans un régime poly-
andrique, c’est-à-dire qui permet aux
femmes de pouvoir se marier avec plusieurs
hommes, mais dans d’autres sociétés ou
culture, les femmes ont la possibilité d’avoir
plusieurs époux, mais c’est pas parce que
les femmes n’ont pas plusieurs maris
qu’elles-mêmes ne désirent pas, n’appré-
cient pas d’autres hommes autres que leur
propre mari. Même si elles vont vous dire
que c’est faux, mais psychologiquement, l’in-
tériorité de l’individu peut se pencher vers
d’autres personnes. Déjà que vous avez en-
tendu la fameuse problématique de «am jëk-
keur, am far» (avoir un mari et un amant)… Il
y a beaucoup de femmes qui sont mariées
et qui ont des amants. Ça, nous ne sommes
pas dans la religion pour juger, on est dans
l’appréciation scientifique. Le fond du pro-
blème, c’est que, aussi bien la polygamie
chez les hommes que l’appréciation des
femmes vis-à-vis d’autres maris, on ne fait
ressentir, si vous voulez ; on ne sait pas si
c’est un désir, si c’est des sentiments, c’est
dans ce cadre précis.
La polygamie peut avoir des consé-
quences néfastes chez certaines
femmes, mêmes si elle a des avan-
tages ?
Oui, vous avez raison, la polygamie a des
conséquences extrêmement néfastes chez
certaines femmes. Mais, en tant que tel, le
phénomène n’a pas été créé pour faire souf-
frir les femmes, du tout. Mais peut-être que
c’est les procédés : comment on le fait ?
Quand on le fait ? Le contexte ? Vous ne pou-
vez pas avoir une épouse qui est malade, elle
n’est pas encore guéri, et lui trouver une se-
conde épouse. Ça peut être extrêmement
frustrant. Vous ne pouvez pas avoir une
épouse qui a le cancer du sein, qui a fait un
accident, qui a un AVC… et aussitôt, même
pas deux semaines, vous vous permettez ça.
Quand même, ça peut être un peu déprécié.
Mais, en tant que telle, arrêtez, s’il vous plaît,
de reproduire le même modèle des “tou-
bab”. La polygamie, en tant que telle, a aussi
des attributs positifs que l’Islam a prolifique-
ment déclinés. Ça permet d’avoir plusieurs
progénitures, ça permet même à certaines
femmes de se reposer dans la couche, mais
ça permet aussi si vous voulez de pouvoir se
glorifier d’avoir plusieurs enfants qui parta-
gent la même lignée ou la même descen-
dance, etc.
Les enfants paient un lourd tribut des
souffrances de leurs parents, des ma-
raboutages… Qu’est-ce qui peut justi-
fier le recours à ces pratiques
extrêmes et mystiques ?
La polygamie en tant qu’institution, en tant
que cadre propice (plongeant parfois) les en-
fants dans cette situation de vulnérabilité.
Mais créé par qui ? Par la femme ? Quand
on parle de polygamie, on parle de concur-
rence, on parle de compétition. Évidemment,
au Sénégal, quand on parle de concurrence
et de compétition, forcément il y a une di-
mension de maraboutage. Ça, il faut l’admet-
tre. Maintenant, qui paye ce lourd tribut-là ?
C’est les enfants. Innocents qu’ils sont, ils
sont instrumentalisés dans un combat qui
n’est pas le leurs puisque quand ton père a
la possibilité de se marier à 3, à 4 femmes,
c’est son problème. Vous, vous devez suivre
votre trajectoire et vous contenter de ça.
Mais, comme souvent les enfants sont très
proches de leurs mères, souvent ils sont uti-
lisés comme des instruments de combats,
pour mener un combat encore une fois qui
n’est pas le leur. Ils s’en rendent compte
quand ils deviennent adultes. Vous-même, en
tant qu’enfants, vous avez envie de prendre
d’autres femmes et c’est là-bas que vous
vous rendez compte que, de manière ma-
chiavélique, souvent les dames arrivent à
jouer sur cette sensibilité maternelle pour
pouvoir faire comprendre aux enfants que
leurs demi-frères ou demi-sœurs sont des
ennemis ; ce qui est loin d’être le cas.
Il y a quand-même des exceptions, des gens
qui ont très bien compris. Il y a des familles
où la polygamie a été très bien reçue, étant
entendu qu’on nous considère comme des
demi-frères et demi-sœurs. Et même l’adage
wolof dit : «rien n’est beaucoup plus glorieux
que d’avoir des demi-frères et sœurs». Mais,
tout dépend de la responsabilité du père qui
doit chapeauter tout ça. Toute la famille est
sur ses épaules et qu’il se batte pour mettre
tout le monde dans un même toit  ; qu’il
puisse aussi exercer cette autorité pater-
nelle qui voudrait que, s’il demande à tout le
monde de se conformer à la règle de la mai-
son, tout le monde le fait. Maintenant, évi-
demment oui, au Sénégal on a comme
l’impression que cette polygamie a des
conséquences délétères sur les rapports in-
terpersonnelles entre enfants mais sur
aussi le point de vue psychosocial, puisse
qu’on a vu des combats fratricides extrême-
ment meurtriers, portées en toile de fond
derrière par les mères, où la famille se
trouve disloquée, morcelée par le simple fait
que chacun des enfants d’une épouse quel-
conque réclame la proximité vis-à-vis du père.
Comment y remédier, sachant que la
polygamie a toujours existé dans nos
sociétés traditionnelles, avant même
l’avènement de l’Islam ?
A mon avis, il n’y a pas mille et une solutions
pour remédier à ça. Il faudrait que, une
bonne fois pour toute, d’un point de vue pé-
dagogique, du point de vue du plaidoyer, que
les gens puissent comprendre qu’à la base,
et ça aussi du point de vue responsable,
c’est la responsabilité des hommes.
En quoi faisant ?
Au simple faite qu’ils savent qu’ils doivent na-
turellement faire comprendre aux femmes
qu’ils épousent que ce n’est pas parce que
je vous ai épousé qu’il n’y a pas possibilité qu’il
y ait d’autres femmes. A la base, les femmes
sont frustrées parce qu’elles se sentent tra-
his, parce qu’on ne leur a jamais fait croire,
au départ de la relation, qu’elles pourraient
se retrouver dans une situation polygame.
Bien avant le mariage ou la signature de pa-
pier, il faudrait que les hommes musulmans
puissent avoir le courage de dire à leurs
compagnes, avant qu’elles ne deviennent
leurs conjointes, qu’ils sont musulmans.
Mais, comme on dit : «dans un long chemin,
personne ne sait ce que demain sera fait»,
dès l’instant où vous promettez à une
femme que : «je m’engage à vous épouser
et que je compte mourir avec vous», il faut
respecter cette engagement-là. Parce que
les promesses sont faites pour être respec-
tées. Il n’y a pas de soucis dès l’instant que
c’est clair dans la tête de la femme. Mainte-
nant c’est à elle de s’engager. Mais, on ne
DOSSIER 7
peut pas changer les règles du jeu en plein
jeu. Ça peut complètement «distorsionner»
le tissus social. Mais le problème, il faudrait
aussi que les gens comprennent une bonne
fois pour toute, c’est qu’il est clair qu’un mu-
sulman, qui est née musulman, qui veut être
musulman, dans ces liens de mariage, il y a
possibilité de polygamie comme il y a possi-
bilité de monogamie. Toujours est-il que là où
on rate le coche, c’est depuis le début de la
relation. Les hommes doivent essayer d’être
très courageux et responsables et dire aux
femmes leurs projets de manière très
claire : «je vous épouse, mais je ne vous pro-
mets pas que vous serez ma seule épouse».
Ou bien alors quand vous promettez à
quelqu’un qu’elle sera votre épouse, quelles
que soit les difficultés de la vie, il faut respec-
ter votre promesse ; sinon ce qu’on verra,
c’est au niveau des tribunaux, les guerres de
succession, les campagnes de destruction
humaine entre les personnes de même
sang. Ça c’est extrêmement odieux.
A qui incombe la responsabilité, finale-
ment ?
La responsabilité incombe aux hommes qui
ne disent pas la vérité à leurs épouses et aux
femmes aussi. Soit elles sont musulmanes
ou elles ne le sont pas. Je ne peux pas com-
prendre que quand on parle du Prophète,
tout le monde se précipite pour dire Paix et
Salut dur Lui (PSL) et après, quand on vous
dit que vous êtes dans un régime polyga-
mique, vous décidez d’être athée. Il faudrait
que les gens assument les conséquences.
Dans la religion musulmane, la polygamie est
tracée comme une possibilité de régime ma-
trimonial, bien sûr avec ses règles. Mainte-
nant, ça aussi les gens ne le disent jamais,
ceux qui se précipitent pour se taper d’au-
tres épouses souvent n’ont pas les moyens
pour le faire, alors que les règles sont claires.
Pour pouvoir aspirer être polygame, il faudra
les dispositions. Si on règle déjà ces paramè-
tres-là, il me semble que, peut-être, on pour-
rait éviter (ces conséquences néfastes).
Mais, partant de la nature de la femme, je
suis convaincu que tout le temps il y aura des
femmes jaloux parce qu’elles veulent mar-
quer leur territoire ; et c’est de bonne guerre.
Maintenant peut être que le véritable conseil
que je leur donne, il y a un adage qui dit : «qui
veut voyager loin, ménage sa monture»  ;
quand vous ne voulez pas avoir de co-
épouses il faut vous donnez les moyens de
ne pas avoir de coépouse. Et ce n’est pas les
marabouts, c’est dans le vécu quotidien,
dans l’approche, dans la pédagogie, dans le
respect, dans la considération que vous don-
nez à votre époux. Et finalement la relation
conjugale se transforme en relation sociale.
Certain on la possibilité de prendre d’autres
épouses mais ils ne le font pas parce qu’en
fait ils savent nettement que leur épouse,
comme on le dit en wolof, suffit pour 1, 2, 3
et 4. Et maintenant vous ne pouvez pas éga-
lement ne pas remplir votre rôle, vous ne
pouvez pas échouer dans votre couple et
empêcher à votre mari d’avoir une autre
épouse...
PROPOS RECUEILLIS PAR
SEYNABOU BA (STAGIAIRE)
 8 Eux & Nous SUD QUOTIDIEN - N° 8638
DU JEUDI 3 MARS 2022

Il y a donc immigrés et immigrés !

L
PAR FADEL DIA - SUITE DE LA PAGE UNE
’Ukraine est loin d’être un
tigre industriel technolo-
gique ou scientifique (
avec une population légère-
ment supérieure à celle de la
Corée du Sud, son PIB est le
dixième de celui de ce pays), et
les cohortes d’Ukrainiens qui
ont franchi les frontières de la
Pologne, de la Roumanie ou de
la Moldavie (près d’un million
en moins d’une semaine !) sont
presqu’exclusivement consti-
tuées de femmes, d’ enfants et
de personnes âgées, pour la
simple raison que leur gouver-
nement a interdit « l’évasion »
des citoyens en âge de porter
des armes. De quelle « qualité
intellectuelle » parle-t-on donc
et si celle-ci peut servir de
passe droit à un immigré,
pourquoi avoir fermé systéma-
tiquement les portes de l’Eu-
rope aux réfugiés syriens ou
irakiens, dont beaucoup étaient
des intellectuels et des cadres
qui fuyaient des régimes obs-
curantistes. Ils n’étaient pas
tous non plus de pauvres hères
car pour gagner l’Europe ma-
térialiste il faut avoir les moyens
de payer les bakchichs, les ran-
çons et les frais du voyage. En-
fin, si la « qualité » importe tant,
pourquoi avoir fermé la fron-
tière polonaise aux réfugiés
Africains qui sont pour la plu-
part, des étudiants, des sportifs
de haut niveau ou des chefs
d’entreprises ?
« Des voitures qui ressemblent
aux nôtres ? » C’est plus qu’un
triple mensonge, c’est d’une bê-
tise incroyable ! Les réfugiés
syriens ou irakiens ne s’étaient
pas présentés sur des cha-
meaux aux frontières de l’Eu-
rope et la majorité de ceux qui
sont venus d’Ukraine n’étaient
pas au volant de « leurs » voi-
tures mais sont arrivés par
train, par bus et quelquefois à
pied. De même que l’armée de
l’air ukrainienne était surtout
équipée d’avions de fabrication
russe (voilà pourquoi l’Union Eu-
ropéenne cherche des Migs et
des Tupolev d’occasion pour al-
ler à son secours !), de même
l’essentiel du parc automobile
ukrainien n’est pas composé
que de voitures Renault ou Ci-
troen.D’ailleurs dans le grand
village qu’est devenu le monde,
ce qui fait la caractéristique
d’un parc c’est le dynamisme
des fabricants et le niveau de
vie des acheteurs et le parc
saoudien est plus proche de ce-
lui des Etats-Unis ou de l’Alle-
magne que ne l’est celui de
l’Ukraine.
Vous avez dit « espace civilisa-
tionnel » ? Il y a quelques an-
nées encore l’Oder-Neisse était
considérée non pas seulement
comme une frontière politique,
mais comme un mur séparant
deux formes de cultures,
presque deux civilisations incon-
ciliables. Si on considère au-
jourd’hui qu’il y a le même «
lantique à l’Oural, alors il faut
aussi reconnaitre que c’est
dans ce même espace que
sont nés, hier Hitler et Staline,
et Poutine aujourd’hui.
« Ils aiment leur pays ! » Si cela
sous-entend que les immigrés
africains, notamment, ne sont
pas attachés à leurs patries
d’origine, alors c’est une insulte
adressée à nos familles, à nos
peuples, à nos états !Les Afri-
cains qui risquent la mort en
traversant le Sahara ou en
s’embarquant sur de frêles es-
quifs, n’ont qu’un objectif : ga-
gner assez d’argent ou de sa-
voir pour rentrer au pays et
sortir leurs familles de la mi-
sère et de l’ignorance, car,
contrairement à d’autres im-
migrés, ils ne vont pas à la re-
cherche d’une nouvelle patrie
et peu d’entre eux réinvestis-
sent ce qu’ils gagnent dans
leurs pays d’accueil. « Il n’y a
pas d’amour, il n’y a que des
preuves d’amour » : nos dias-
poras font plus qu’aimer leurs
elles et leur contribution à
l’amélioration des conditions de
vie de leurs pays respectifs est
supérieure à l’aide au dévelop-
pement !
La vérité elle est pourtant là, et
elle est simple, mais les vérités
ne sont jamais faciles à dire.
La vérité c’est qu’il y a immigrés
et immigrés. Il y a ,d’une part,
ceux auxquels on ouvre, toutes
grandes, les portes des mai-
sons et des gymnases (jusqu’à
ce qu’on soit rattrapé par le
syndrome du plombier polo-
nais, car Israël ,qui est toujours
en avance sur le reste du
monde, fait déjà le tri et ne
prend que les juifs !), et d’autre
part ceux dont l’accueil consti-
tue un « crime de solidarité »,ou
qu’on vend à la Turquie pour
qu’elle serve de bouclier, et que
ni la découverte du cadavre
d’un enfant sur une plage
grecque, ni le naufrage, en Mer
du Nord ,d’un canot dont le
SOS avait été ignoré, n’a pas
rendu plus sympathiques.

L IB R E PROPOS
espace civilisationnel » de l’At-
PAR ABDOULAYE THIAM - SUITE DE LA PAGE UNE
patries, elles se sacrifient pour
Puisqu’on parle de vérité, il faut
aussi reconnaitre qu’il y a
crime et crime. La Gambie
s’échine, toute seule, à faire
condamner le génocide des Ro-
hingyas par la Birmanie, mais
l’Europe et les Etats-Unis sont

I
unanimes à accuser Poutine
Vivre sa foi, librement sans vouloir l’imposer aux autres de crimes de guerre après une
semaine d’opérations mili-
l avait comme principaux soutiens les Khalifes généraux sident Poète mais aussi avec Joseph François Thiécouta Gomis taires.
des Tidianes (Ababacar Sy) ; des Mourides (Serigne Fallou maire Dakar de 1961 à 1964. Il y a aussi indignation et ind-
Mbacké) ; de la famille omarienne (Thierno Saïdou Nourou Nous devons donc rester vigilants pour éviter tout irrédentisme gnation.Nos chefs d’états se
Tall).Mieux, le 7 juin 1963, le président Senghor, de religion qui pourrait menacer notre cohésion nationale, en freinant bousculaient à Paris, Place de
catholique, avait procédé à l’inauguration de la Grande Mos- ces nouveaux censeurs qui s’érigent en donneurs de leçons, la République, et se procla-
quée de Touba. L’intérêt de ce rappel se trouve dans le fait tentant par tous les coups de nous imposer la conduite à maient Charlie (11 morts),
comme l’écrivait avec brio le Professeur Abdoulaye Elimane tenir. Hier, ce sont les Catholiques qui ont été attaqués. Demain, mais il n’y avait pas un ministre
Kane, que «ces religions n’ont jamais eu d’intention ou de vo- ce sera le tour de qui ? européen pour manifester à
lonté hégémonique d’imposer leur croyance ou leurs cultes à Grand Bassam (22 morts) ou
des peuples voisins». Et l’ancien Conseiller culturel du maire ROLE DE VIGIE DES MEDIAS à Ouagadougou (30 morts) et
de Dakar, ancien ministre d’ajouter, «les Tijanes, les Mourides, Les médias ont un rôle extrêmement important à jouer dans exprimer son indignation face
les Layennes, les Niassènes, les Khadres-Ndiassane, Madina- la concorde nationale. Par conséquent, ils doivent rester vigi- à d’autres attentats terro-
Gounass, etc. Ces confréries sont en un certain sens concur- lants face à ces ennemis de la laïcité et de la République. La ristes!
rentes mais très rarement opposées au point de mettre en bataille de l’audimat ne devrait pas nous pousser à donner la Quand on compare la passiveté
péril la cohésion sociale». C’est cette chance unique que cer- parole à n’importe quel énergumène. Surtout ce prêcheur qui des pays occidentaux devant
taines personnes en manque d’inspiration tentent de saper, croit sortir de la cuisse de Jupiter pour nous dicter nos amis, l’intervention au Yémen de
de désagréger. Au nom de leur foi, elles sortent des énormités nos voisins, poussant l’outrecuidance jusqu’à prôner le cloi- l’Arabie Saoudite (dont le prin-
tendant à remettre en cause notre commun vouloir de vie sonnement entre Catholiques et Musulmans. Si en plus de cipal dirigeant est accusé par
commune, en usant d’un terrorisme intellectuel, d’un discours nos dérives personnelles notées ça et là, chaque jour, dans leur justice de barbarie et de
haineux, communautarisme, sectarisme dans le seul but de les colonnes des journaux, sur les ondes FM, au niveau de la meurtre !), ou la parcimonie et
remettre en cause notre laïcité constitutionnalisée. C’est-à- télévisions et autres sites internet, nous laissons libre court à les réserves avec lesquelles ils
dire, «l’égale dignité de tous les cultes et le libre exercice de certaines insanités passées par nos canaux, alors nous serons ont accepté de participer à la
ceux-ci par leurs adeptes, mutuellement respectueux les uns tous coupables. Nous aurons alors failli à notre mission : celle lutte contre les terroristes au
des autres». Heureusement, que l’écrasante majorité des sé- de consolider les acquis que nous ont légué nos doyens qui se Sahel, d’une part, et d’autre
négalais refuse de leur suivre dans leur projet diabolique. Le sont battus pour le pluralisme des médias. Pour y arriver nous part leur soutien, l’empresse-
verdict des élections locales du 23 janvier 2022 en est une devons arrêter d’être des pompiers-pyromanes. Des propos ment dont ils ont fait preuve
parfaite illustration. Les Dakarois, composés majoritairement tenus en direct peuvent nous échapper. Mais quand c’est pour fournir à l’Ukraine des
de musulmans ont décidé d’envoyer Barthlemy Dias, un ca- dans des émissions enregistrées que certains propos dés- armes, des munitions , du car-
tholique, à la tête de la mairie de la capitale sénégalaise. Nous, obligeants, tendant à saper la cohésion nationale, sont tenus burant et même des combat-
Sénégalais, pouvons en être fiers. Nous avons fait mieux que et malgré tout diffusés sans que le journaliste ne recadre l’in- tants, on réalise qu’il y a aussi
tout le monde. Un homme de couleurs n’a présidé aux desti- terviewé ou lui nous apporte la contradiction, il y a de quoi s’in- solidarité et solidarité !
nées des Etats-Unis qu’en 2008 avec Barack Hussein Obama. quiéter. Parce que nous sommes en train de faillir à notre C’est ce que n’ont pas compris
Londres, l’une des capitales les plus cosmopolites au monde rôle de vigie, de veille et d’avant-garde. Surtout que cet imam les présidents africains qui, plu-
n’a eu droit à un maire musulman qu’en 2016. Il s’agit de est un récidiviste. Il a tenu ces mêmes propos sur la 2STV tôt que d’aller à son secours,
Sadiq Khan. Ces deux élections ont fait le tour du monde. Alors avant de les réitérer sur le plateau de Walf TV. ont mis le peuple malien en
que le Sénégal a toujours montré la voie. D’abord avec le pré- quarantaine !
SUD QUOTIDIEN - N° 8638
DU JEUDI 3 MARS 2022 Actualité 9

SAINT-LOUIS : EN COLERE CONTRE LE MANQUE DE CONSIDERATION DE LA PART DE LEUR TUTELLE

Les enseignants de la Formation Professionnelle et
Technique revendiquent le départ du Ministre Dame Diop
Les enseignants membres du Syndicat de l'Enseignement
Professionnel et Technique de la région de Saint-Louis ont
revendiqué hier, mercredi 2 mars, le départ de Dame Diop,
Ministre de l'Emploi, de la Formation Professionnelle, de
l'Apprentissage et de l'Insertion de la tête de ce départe-
ment ministériel. Ils ont observé dans la matinée un sit-in
devant les locaux de l'Inspection d'Académie de la région
pour fustiger le manque de considération notoire de la part
de leur tutelle à leur égard. Ces enseignants grévistes dé-
noncent une dépendance de celle-ci au Ministère de l'Edu-

C
cation Nationale et menacent de poursuivre le combat
jusque l'obtention de gain de cause.
e sont des enseignants
très en colère et munis
de brassards rouges,
pancartes en mains, qui ont
manifesté hier, mercredi 2
mars, leur colère à travers un
sit-in qu'ils ont observé devant
les locaux de l'Inspection d'Aca-
démie de Saint-Louis. On pou-
vait lire à travers leurs pan-
cartes divers messages tels
que "La FPT oubliée" ; "Dame
Diop dégage !"; "Dame Diop Mi-
nistre fantôme" ; "Paiement
des indemnités" entre autres.
Des messages qu'ils ont scan-
dés face à la presse. Sur place,
ces enseignants membres du
Syndicat de L'Enseignement
Professionnel et Technique de
nique et de la Formation Pro- crétaire général chargé de la lement notre ministère est au-
Saint-Louis ont revendiqué le
fessionnelle. Il est clair que la communication du Syndicat de tonome parce qu'on dirait que
départ de leur tutelle, le Minis-
réussite de l'Enseignement l'Enseignement Professionnel nous dépendons trop du minis-
tre de l'Emploi, de la Formation
Technique et de la Formation et Technique de Saint-Louis. tère de l'Éducation Nationale", a-
Professionnelle, de l'Apprentis-
Professionnelle ne pourra se Ses camarades et lui ne com- t-il déploré tout en indiquant que
sage et de l'Insertion en l'oc-
faire sans ses acteurs et le prennent pas toujours pourquoi la question des passerelles pro-
currence Dame Diop. "Nous
Syndicat qui les représente. les points revendicatifs qui fessionnelles, la baisse des in-
exigeons son départ parce que
Donc, il a intérêt à recevoir nos concernent la Formation Profes- demnités et des budgets alloués
nous ne pouvons pas avoir un
secrétaires généraux pour sionnelle n'aient pas été pris en aux établissements d'enseigne-
Ministre de tutelle avec qui
qu'ils discutent avec lui et voir compte lors des récentes négo- ment professionnel et le favori-
nous voulons communiquer
les voies et moyens de mettre ciations entre l'État du Sénégal tisme de leur Ministre de tutelle
alors que lui, refuse de nous
les agents dans de bonnes et les représentants de syndi- constituent les difficultés qui
recevoir. Pourtant, nous
conditions de travail mais aussi cats d'enseignants. "Nous plombent le secteur de la For-
sommes le seul syndicat qui
pour le rayonnement de la for- sommes écoeurés par l'attitude mation Professionnelle.
est au niveau de son départe-
mation professionnelle", a sou- de notre tutelle et nous nous de-
ment ministériel à savoir le Syn- YVES TENDENG
tenu Mamadou Kéba Diallo, se- mandons même est-ce que réel-
dicat de l'Enseignement Tech-

OPINION
L’harmonie islamo-chretienne,
une longue tradition sénégalaise
L'harmonie islamo-chrétienne
est une longue tradition sénéga-
laise. Elle a ses racines histo-
riques, ses fondements scriptu-
raires, ses dimensions sociales
dans la vie quotidienne et au mo-
ment des fêtes musulmanes et
chrétiennes qui sont l’occasion
d’échanges de bons procédés
(ngalax, yakalé, ndogou, net-
toyage des cimetières chrétiens
par les musulmans, cimetières
communs entre musulmans et
chrétiens comme à Joal Fa-
diouth et Ziguinchor, etc). Ces
marqueurs du dialogue religieux
et de la cohabitation harmo-
nieuse entre musulmans et
chrétiens démontrent qu’au Sé-
négal il s’insère dans les mœurs
et la culture au sein des familles,
des quartiers comme à l’échelle
des autorités institutionnelles. Et
ne discutez que de la meilleure
façon avec les gens du Livre sauf
ceux qui d’entre eux qui sont in-
justes. Et dites-leur : nous
croyons en ce qu’on a fait des-
cendre vers nous et vers vous.
Notre Dieu est le même que le
vôtre et c’est à Lui que nous
nous soumettons” , nous dit le
Coran. Cette harmonie commu-
nielle et cette relativisation des
différences théologiques et cul-
tuelles expliquent plus facilement
la préférence des sénégalais et
surtout des khalifes généraux
des principales confréries reli-
gieuses du Sénégal pour Léopold
Sédar Senghor, pourtant chré-
tien, lui permettant d’accéder à
la magistrature suprême dans
un pays à majorité musulmane.
Le Sénégal est un pays dans le-
quel la prégnance du religieux
sur la vie politique, économique
et social des communautés et
des individus est connue et do-
cumentée depuis très long-
temps. Avec 95% de musul-
mans, 4 à 5% de chrétiens, mais
surtout première nation au
monde en termes de poids du
religieux dans la vie quotidienne
(d’après Pew Research Center,
2010 et 2015), le Sénégal se
singularise par un islam confré-
rique largement majoritaire, des
associations islamiques non
confrériques bien ancrées et
une communauté chrétienne
structurée et diversifiée. D’après
Afrobaromètre (2020), 91%
des citoyens font d’abord
confiance à leur leader religieux
et appartiennent à des regrou-
pements organisés pour la vie
collective, l’entraide et la mobili-
sation pour des projets et agen-
das communs. Une étude ré-
cente rappelle que les sénégalais
occupent avec l’Ethiopie les pre-
mières places du classement
mondial sur l’importance de la
religion dans leur vie. Le Pr Ous-
mane Kane (Université Harvard)
dans une conférence tenue à
Dakar sur Islam et Paix en 2015
déclarait ceci. « Comptez le nom-
bre de célébrations religieuses
qui ponctuent notre vie quoti-
dienne. Tout en étant le pays le
plus religieux du monde, le Sé-
négal est aussi un des pays les
plus tolérants du monde car les
adeptes des différentes religions,
pour l’essentiel de l’histoire du
Sénégal contemporain, ont co-
existé de manière pacifique et
fraternelle ».
Mais ce modèle sénégalais est
mis au défi de la démultiplication
et de la circulation des idées et
des tendances qui génèrent de
nouvelles conflictualités expri-
mées de manière plus ou moins
violente surtout avec la générali-
sation des réseaux sociaux. Le
dialogue religieux est devenu in-
dispensable au maintien de l’har-
monie interconfessionnelle et
subséquemment de la cohésion
sociale qui constitue une valeur
refuge face aux crises politiques,
sanitaires, économiques environ-
nementales de plus en plus fré-
quentes. La mobilisation des re-
ligieux musulmans et chrétiens
pour renforcer la mobilisation
communautaire contre le coro-
navirus en 2020, ou encore leur
rôle de régulateur durant les
troubles de mars 2021 démon-
trent que l’implication multiforme
des chefs religieux est consubs-
tantiel au vivre ensemble séné-
galais.
Le dialogue religieux au Sénégal
doit être interrogé sous plu-
sieurs dimensions. L’existence
de divers courants dans l’Islam
(sunnisme, chiisme, soufisme,
mouvements réformistes) et
dans le Christianisme (église ca-
tholique, églises protestantes, or-
thodoxes, évangéliques, etc.), et
par ailleurs de sous branches in-
terprétatives et communauta-
ristes qui s’affirment par oppo-
sition aux autres, pose le défi de
dialogues intra religieux souvent
plus nécessaires pour la paix et
la stabilité du Sénégal.
Cheikh Gueye, ENDA
 10 Actualité SUD QUOTIDIEN - N° 8638
DU JEUDI 3 MARS 2022

GUINÉE
Le FNDC prêt à manifester si la junte s'éternise au pouvoir
Un collectif ayant orchestré des mois de contestation en Guinée en 2019-2020 a évoqué tout juste installé. Les autorités ne se sont pas

L
mardi une possible reprise des manifestations si les militaires restaient au pouvoir jusqu'en
2025, comme le suggère un document largement diffusé.
e Front national pour la
défense de la Constitu-
tion (FNDC) "s'opposera
avec détermination à toute
idée d'une transition longue",
dit-il dans un communiqué fai-
sant référence à un calendrier
circulant sur les réseaux so-
ciaux depuis la veille, dont l'ori-
gine est inconnue.
Ce projet de transition prévoit
des élections législatives en no-
vembre 2024 et présidentielle
en mai 2025. Le FNDC "invite
BURKINA FASO
Cérémonie officielle d'investiture du lieutenant-
colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été investi président ce mercredi matin.
Le leader du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, qui a pris le pou-
voir par coup d’État le 24 janvier, avait déjà été déclaré président en février par le Conseil
constitutionnel. Vingt-quatre heures après l’adoption d’une charte de transition, la cérémonie
officielle de son investiture a donc été organisée. Une cérémonie très sobre.
La cérémonie, très sobre, s’est
tenue dans la salle des banquets
de Ouaga 2000. Le local, qui de-
puis des mois accueille le tribunal
militaire pour le procès des as-
sassins de Thomas Sankara, a
été aménagé pour l’occasion et
paré des couleurs nationales du
Burkina, le vert et le rouge. Sur
les murs, des cartes du pays en-
tourées de mains protectrices.
Sur les piliers qui soutiennent l’édi-
fice, des messages sont affichés
: dialogue, responsabilité, justice,
mérité, sauvegarde, solidarité, pa-
triotisme, réconciliation, paix, etc.
Un champ lexical lié aux missions
que se sont fixées les forces ar-
mées, remarque notre corres-
pondant à Ouagadougou. Il y avait
environ 700 invités présents, pas
de chefs d’État étrangers, mais
des délégations de diplomates et
surtout les représentants des
corps constitués : partis poli-
tiques, les syndicats, mouve-
ments de jeunesse, de femmes
ou encore les leaders religieux et
les citoyens à rester mobilisés
pour une éventuelle reprise des
manifestations pacifiques ci-
toyennes". Le FNDC a été aux
avant-postes de la mobilisation
contre un troisième mandat du
président Alpha Condé en
2019-2020.
La contestation, plusieurs fois
brutalement réprimée, a fait
des dizaines de morts sans
empêcher une nouvelle inves-
titure d'Alpha Condé en décem-
bre 2020. Ila depuis été ren-
communautaires, rapporte notre
envoyée spéciale à Ouagadou-
gou,Gaëlle Laleix.
UN NOUVEAU PRÉSIDENT
SILENCIEUX
Lors de cette cérémonie, le nou-
veau président est resté silen-
cieux… Une volonté affichée dès
le départ et l’investiture a été
courte. « Excellence M. le prési-
dent du Faso. Nous vous recon-
naissons comme grand maitre
des ordres burkinabè » a dit An-
dré Roch Compaoré, le Grand
chancelier des Ordres burkinabè,
avant de remettre au lieutenant-
colonel Damiba le collier qui sym-
bolise la présidence… Puis
l’hymne national a retenti et
après félicitations de rigueur le
rideau est retombé. On est donc
loin, de la dernière investiture pré-
sidentielle : en décembre 2020,
Roch Marc Christian Kaboré
avait choisi le Palais des sports
pour l’évènement et une dizaine
versé le 5 septembre 2021
par des militaires sous le com-
mandement du colonel Ma-
mady Doumbouya. Le colonel
Doumbouya s'est engagé à
rendre le pouvoir à des civils
élus à l'issue d'une période
transitoire. Mais le colonel, qui
s'est fait investir président de
transition le 1er octobre 2021,
refuse de se laisser dicter un
délai. Il dit que celui-ci sera fixé
par un Conseil national (CNT)
tenant lieu d'organe législatif et
de chefs d’État africains s’étaient
déplacés. « Mais il s’agissait là
d’un président élu ! » rappelle un
observateur de la vie politique bur-
kinabè.
Pour certains, le lieutenant-colo-
nel Damiba aurait ainsi choisi la
sobriété, conscient du caractère
exceptionnel de son régime. En
signant la Charte de transition
lundi, il s’est en tout cas engagé
à ne pas se présenter à l’élection
présidentielle qui mettra un
terme à cette période d’excep-
tion. Il n’y a eu aucune prise de
parole et c’est une très bonne
chose, a estimé Auguste Moha-
med Koumsongovo, président de
l’organisation Sauvons le Burkina.
L’heure n’est plus aux mots, place
à l’action, a-t-il conclu. « Nous en-
tamons une nouvelle ère et cela
interpelle tous les acteurs de la
société burkinabè à se mobiliser
autour de tous les organes de
cette transition », a fait savoir Yéli
Monique Kam, ex-candidate à
l’élection présidentielle de novem-
bre 2020. Selon Li Jian, l’ambas-
sadeur de la République popu-
laire de Chine et doyen du corps
diplomatique au Burkina Faso,
cette cérémonie constitue un
nouveau point de départ pour un
peuple qui souffre et qui aspire à
un avenir plus paisible, sécuritaire
et surtout pour un développe-
ment économique et social.
RFI
Le CNT ne s'est toujours pas exprimées dans les médias à
prononcé, malgré les pres- son sujet. Le FNDC dit dans
sions de l'organisation des son communiqué confirmer
États ouest-africains qui a sus- "l'authenticité de ce document
pendu la Guinée de ses ins- (qui sera soumis au CNT les
tances et réclame un calen- prochains jours)".
drier "acceptable" de retour Les responsables guinéens
des civils à la tête du pays. Une n'ont pas soumis un tel calen-
mission commune de la CE- drier aux membres de la mis-
DEAO et de l'ONU s'est rendue sion CEDEAO/ONU mais lui
dimanche et lundi en Guinée. ont dit que le calendrier était
Deux responsables du gouver- en préparation, selon une
nement de transition n'ont pas source proche des discus-
répondu aux sollicitations de sions.
l'AFP au sujet du calendrier. AFRICANEWS
CRIMINALITE FAUNIQUE
9 fusils de calibre 12 et une peau
de léopard et saisis à Kolda
Des braconniers ont été arrêtés avec 9 fusils de
calibre 12 et une peau de léopard à Kolda. L’an-
nonce est d’un communiqué parvenu à la rédaction
hier, mercredi 2 mars.
Lundi 28 février, une opération mixte menée par les
Parcs nationaux en collaboration avec la Police de Kolda,
renforcés par les éléments de la Division des Investigations
Criminelles (DIC), la Brigade d'Intervention Polyvalente (BIP)
et l’appui du projet Eagle Sénégal a permis d’interpeller
deux présumés trafiquants, l’un de faune sauvage et l’autre
d'armes de chasse neuves en provenance de la Guinée
Bissau.
Cette annonce est d’un communiqué reçu par la Rédac-
tion. Selon la source, les présumés trafiquants ont été
arrêtés en flagrant délit de détention, de circulation et de
tentative de commercialisation d’une peau de léopard 8
fusils de calibre 12 et une arme de poing calibre 12. «Le
léopard aurait été tué en Guinée-Bissau et les armes pro-
viendraient du même pays où elles auraient été confec-
tionnées dans des ateliers dédiés à leur fabrication», ajoute
le document. Toutes ces armes à canon long et court se-
raient destinées au braconnage mais également à la dé-
fense physique illégale des personnes. Les deux présumés
trafiquants sont actuellement entendus par les Parcs na-
tionaux et la Police. «Au Sénégal, ce n'est pas la première
fois que les hommes de loi saisissent des contrebandes
de faune et d'armes illégales ou de stupéfiants en même
temps. Ces armes illégales sont en vente «sous le man-
teau» au Sénégal, avec des calibres de puissance létale,
donc pouvant donner la mort», indique en outre le com-
muniqué qui rappelle qu’à Kolda, en juillet 2020, en pleine
pandémie à coronavirus, une opération mixte avait permis
l'interpellation de 3 personnes.
Ces trafiquants de faune étaient appréhendés en posses-
sion, circulation et commercialisation d'une peau de Léo-
pard, une espèce intégralement protégée et menacée de
disparition, 1 peau de serval, 17 peaux de Guibs harna-
chés, différentes espèces de mammifères africains et 2
cornes de Guibs. Finalement, 25 peaux au total ont été
saisies sur le principal prévenu ainsi que 32 morceaux de
viande de brousse braconnés de guibs torréfiées, desti-
nées à la consommation humaine et 1 manche d'une
arme de chasse. Toutes les peaux, d'après les enquêtes
menées, pourraient provenir du Parc National du Niokolo
Koba dans lequel un des présumés trafiquants exercerait
illégalement la chasse depuis plus de 30 ans.
F. NDIAYE
SUD QUOTIDIEN - N° 8638
DU JEUDI 3 MARS 2022 Services 11
 12 Sports SUD QUOTIDIEN - N° 8638
DU JEUDI 3 MARS 2022

ABOU BERTHÉ SUR LA 5E ÉDITION WORLD TENNIS TOUR ITF DE DAKAR

«La compétition a atteint un niveau plus élevé»
Le Tournoi international de l’ITF Junior disputé pendant deux semaines à Dakar, a pris fin le niveau des jeunes joueurs de
ce samedi sur une note positive. En plus d'une participation record, avec plus 90 joueurs 13-14 ans est plus élevé. Il y a
issus de vingt nationalités, le niveau a été satisfaisant selon Abou Berthé. Le co-directeur eu des matches très disputés
du tournoi a également relevé une participation appréciable des jeunes tennismen séné- tout au long de la quinzaine en
galais lors de cet évènement tennistique qui offre aux compétiteurs âgés entre 15 à 18 simple comme en double" sou-
ligne-t-il. "Sans aucun doute, la ré-
ans de se mesurer aux meilleurs de leur catégorie au niveau international.
vélation du tournoi, c’est Thomas
Faure, le vainqueur des deux édi-
tions en simple. Il était venu, il y a
2 ans, mais il revient avec un
tout autre niveau avec un jeu so-
lide du fond du court", précise-t-
il. L'ancien numéro un du tennis
sénégalais note également une
participation appréciable des
jeunes tennismen sénégalais.
"Cette année la participation des
joueurs sénégalais a été fort ap-
précié. Ils se sont bien compor-
tés face à des joueurs qui ont
plus de métier qu’eux. Il y a une
maine, le jeune Sénégalo-améri-
cain a été la découverte.
"Nous avons aussi «découvert»
un jeune Américano-sénégalais
du nom de Jelani Sarr. Il vient de
finir le lycée et va intégrer un col-
lège de sports et études où le ni-
veau est très élevé. C’est un
joueur très complet. Il joue bien
du fond de court comme à la vo-
lée. Il a une bonne marge de pro-
gression. La britannique Hays
aussi a surpris, elle n’a pas un
jeu spectaculaire mais est très
efficace sur le plan tactique", sou-
ligne-t-il, avant d'appeler à un meil-
leur accompagnement des
jeunes catégories. Ce qui, selon
lui, permettra de porter les
jeunes joueurs sénégalais à un
niveau plus élevé.

A
bonne participation des sénéga- "Nous devons les encourager à
lais. Ils gagnent en confiance faire plus de compétitions. Il faut
mais manquent de matchs. que la fédération accompagne
près deux semaines de de gagner des points ITF dans le recommandé." s'est réjoui Abou Techniquement, ils n’ont rien à les entraineurs et les jeunes qui
tournoi à l’Olympique Club circuit. "Cette année, on a eu plus Berthé. Co-directeur du tournoi, envier aux autres", indique-t-il. ont besoin de matériel (ra-
de Dakar, le Tournoi in- de joueurs et joueuses que les ce dernier indique que la com- quettes, balles, cordages etc.). Il
ternational de l’ITF Junior a éditions précédentes. Les pétition a, cette année, atteint un L'AMERICANO-SENEGA- n’est pas possible d’amener un
baissé ces rideaux ce samedi matches se sont déroulés dans niveau plus élevé que celui des jeune à un niveau élevé s’il a des
27 février à l'olympique club de de bonnes conditions sur les années passées. "Le niveau est
LAIS JELANI SARR, LA DE- difficultés à avoir le matériel de
Dakar, avec la participation de deux semaines. Nous avons plus élevé cette année, particu- COUVERTE base. Il faut organiser plus de
plus 90 joueurs issus de vingt géré les soucis de notre mieux. lièrement chez les garçons. Dès Dans le lot, le technicien relève tournois surtout pour les jeunes,
nationalités. Tous les deux ta- Ces problèmes sont d’ordre le 1er tour, nous avons eu des particulièrement le bon par- depuis des années c’est les clubs
bleaux au niveau des filles et gar- technique qui sont gérés par le matchs âprement disputés. cours du jeune tennisman Jelani qui organisent", a-t-il confié.
çons étaient pleins lors des qua- superviseur qui a été mandaté Nous avons constaté aussi que Sarr. Finaliste de la 2ème se- Omar DIAW
lifications. Ce qui est d'emblée un par la fédération internationale
bon motif de satisfaction pour de tennis. Nous étions sollicités
les organisateurs de ce tournoi pour prendre des décisions diffi- SELON LE DTN MAYACINE MAR
de la Fédération internationale ciles mais il est important de don-
de tennis. Cet open international ner une bonne image du pays.
junior, lancé en octobre 2018,
est une occasion pour les jeunes
Les joueurs, coaches et parents
apprécient bien la destination Sé-
Les JO de 2023, l'objectif des U23
venus de divers horizons et âgés
de 15 à 18 ans (garçons et filles)
négal et beaucoup viennent
parce que le tournoi leur a été
du Sénégal
Le directeur technique national
(DTN) du football, Mayacine
Mar, a déclaré mercredi s’être
LIVERPOOL fixé pour objectif, concernant la
sélection des moins de 23 ans
Sadio Mané comparé à (U23) du Sénégal, de la qualifier
aux Jeux olympiques (JO) pré-
Cristiano Ronaldo ! vus en 2024 à Paris.
‘’Dans le cadre de la politique
Après une saison 2020/21 compliquée, Sadio Mané re- de développement de notre
trouve progressivement son top niveau ces derniers mois, football, il est important de met-
que ce soit en club avec Liverpool ou en sélection sénéga- tre sur pied une sélection com-
laise, avec qui il a remporté la CAN 2021 en terminant pétitive des U23, avec l’objectif
meilleur joueur du tournoi le mois dernier. Pour mettre de prendre part aux prochains
toutes les chances de son côté, l’ailier a récemment décidé JO’’, a-t-il dit dans un entretien
de s’attacher les services d’un physiothérapeute personnel, avec l’APS.
José Luis Rodriguez, avec qui il avait déjà travaillé chez les La direction technique nationale
Reds. Et celui-ci ne tarit pas d’éloges au sujet du Lion. de la Fédération sénégalaise de
«Il veut toujours donner plus. Le succès le rend encore plus football est en train de réunir
affamé. S’il y a de nouveaux défis et de nouveaux trophées des petites catégories, sur le Coupe d’Afrique des nations, le
les données concernant les territoire national. 6 février dernier, a pris part aux
à atteindre, il les relèvera. Dès qu’il ne se sent pas mis au joueurs pouvant intégrer cette
défi, il cherchera à faire autre chose. Plus Sadio gagne, Certains joueurs de la sélection JO de Londres en 2012.
équipe nationale, selon Maya- sénégalaise senior championne Certains internationaux de foot-
plus il en veut. C’est un athlète de haut niveau. Cristiano cine Mar. ‘’Nous recherchons
Ronaldo joue toujours en Premier League à 37 ans. Il n’y a d’Afrique, dont Bamba Dieng et ball sont nés en Europe, d’au-
les jeunes nés entre 2001 et Pape Matar Sarr, peuvent être tres sont passés par les petites
aucune raison pour que Sadio ne puisse pas en faire de 2003, qui sont passés par les
même», a estimé le spécialiste auprès du média The Athle- intégrés à l’équipe nationale des sélections nationales, a-t-il dit,
sélections de jeunes’’, a précisé U23, selon Mayacine Mar. citant, pour la seconde catégo-
tic. A bientôt 30 ans, le natif de Bambali a donc encore de le DTN, se réjouissant du dé-
belles années devant lui ! Le DTN rappelle que le noyau rie, Ismaïla Sarr, Krépin Diatta
marrage, dans les prochaines de l’équipe vainqueur de la et Pape Matar Sarr.
AFRIK semaines, des compétitions