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Université Hassan II

Faculté des Sciences et Techniques Mohammedia.

Master Physico -Chimie et Analyses des Matériaux

Rapport à propos les composites et


nanocomposites :

Réalisé par: Encadré par :

 YAICH GHIZLANE PR. BOUHRIA


 CHAHUD JILLALI ZINEB PR. EZZAHI

Année universitaire : 2018 / 2019


Introduction
Partie I : les composites ……………………………………………………………9
1.definition…………………………………………………………………………………9
2.Pourquoi un matériau composite ? : …………………………………………...10
3.Caractéristiques des materiaux composites…………………………………….11
4.Constituants des materiaux composites ………………………………………..11
4.1. le renfort………………………………….......................................................11
4.2.la matrice……………………………………………………………………………………………………………………….13

4.3.les charges ……………………………………………………………………16


4.4. les additifs…………………………………………………………………….16
5.Classification des materiaux composites…………………………………….........16
5.1.Classification suivant la forme des constituants ………………………………16

5.2.Classification suivant la nature des constituants …………………………………17


6.Domaine d’application …………………………………………………………...18
7. Procède d’élaboration……………………………………………………………19
7.1. Moulage au contact …………………………………………………………...19
7.2. Moulage par projection simultanée …………………………………………...20
7.3. Injection thermodurcissable BMC …………………………………………….21
7.5. Enroulement filamentaire …………………………………………………………..22
8.Architecture des materiaux composites…………………………………………..23
8.1. Monocouche ………………………………………………………………….23
8.2. Stratifies ………………………………………………………………………23
8.3. Sandwich……………………………………………………………………...24
Partie II. Nanocomposites…………………………………………………………25
1.Definition…………………………………………………………………………25
2 .de microcomposite au nanocomposites…………………………………………25

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3.structure des nanocomposites……………………………………………………26
3.1.les microcomposites………………………………………………………...26
3.2. Les nanocomposites intercales…………………………………………….27
3.3.les nanocomposites exfolies ou délaminés…………………………………27
4.les avantages et les applications ………………………………………………28
5.Classification…………………………………………………………………….28
5.1. Classification suivant la matrice…………………………………………………..28
5.2. Classification suivant le renfort et la charge………………………………………30
6.les domaines d’application…………………………………………………….....31
7.les limites des nanocomposites…………………………………………………..32
Partie III exemple d’un nanocomposites a matrice polymère ……………….34
1.Nanocomposites à matrice polymère ……………………………………………34
2.Les argiles………………………………………………………………………..34
3.La montmorillonite………………………………………………………………35
4.Modification des argiles…………………………………………………………36
5.Préparation des nanocomposites………………………………………………..37
6.Les propriétés…………………………………………………………………....39
6.1. Stabilité thermique…………………………………………………….…….39
6.2. Propriétés de retard au feu…………………………………………………..39
6.3. Propriétés barrière ……………………………………………………...…...39
7. Les applications ………………………………………………………………………40
Conclusion
Bibliographie

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DÉDICASE

J’offre ce modeste travail

À nos chers parents, aucune dédicace ne pourrait exprimer l’ampleur la

gratitude, l’amour, le respect. Merci pour vos sacrifices, votre amour, votre

confiance, votre soutien moral et financier.

À nos douces sœurs et nos chers frères, trouvez ici le témoignage de notre

profond attachement et immense amour et la preuve de notre gratitude pour

votre sollicitude. On vous souhaite tous le bonheur et la prospérité du monde.

À nos chers professeurs de MASTER PCAM, qui se dévouent sans cesse pour

nous éclaircir la voie et les immenses horizons du savoir et dont la vocation

mérite largement tout le respect.

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REMERCIEMENTS
Au terme de ce rapport de recherche bibliographie.

À Mrs EZZAHI ET BOUHRIA

Nous remercions les personnes qui étaient bénéfique pour nous et

également pour leurs gentillesses, leurs collaborations, leurs efforts, et pour

l’aide que vous avez apporté pour la réalisation de ce travail.

Aux membres de jury

En fin, nous avons exprimons nos vifs remerciements et notre profonde

gratitude d’avoir accepté de s’intéresser à ce modeste de de travail. Sans oublier

tout le corps professoral de la filière chimie et du département de chimie ainsi

que tous les corps administratifs de la faculté des sciences et techniques de

Mohammedia.

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RÉSUMÉ

Les travaux de cette étude ont permis de contribuer à la compréhension et


au développement de la physique et de la chimie des matériaux. L’étude porte,
d’une part une généralité détaillée des composites et nanocomposites. Présentons
les classifications, les propretés, les avantage, les méthodes d’élaborations et les
divers domaines d’application qui provient de ses excellentes caractéristiques.
D’autre part nous avons étudié un exemple de travail de nouveaux
nanocomposites polymère- argile.

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Au cours de ces dernières années, l'industrie de la transformation des matériaux
composites a bénéficié d'une croissance rapide et régulière, soutenue en particulier par la
diversité des applications. Les matériaux composites disposent d'atouts importants par rapport
aux matériaux traditionnels. Ils apportent de nombreux avantages fonctionnels : légèreté,
résistance mécanique et chimique, maintenance réduite, liberté de formes. Ils permettent
d'augmenter la durée de vie de certains équipements grâce à leurs propriétés mécaniques et
chimiques. Ils contribuent au renforcement de la sécurité grâce à une meilleure tenue aux chocs
et au feu. Ils offrent une meilleure isolation thermique ou phonique et, pour certains d'entre eux,
une bonne isolation électrique. Ils enrichissent aussi les possibilités de conception en permettant
d'alléger des structures et de réaliser des formes complexes, aptes à remplir plusieurs fonctions.
Dans chacun des marchés d'application (automobile, bâtiment, électricité, équipements
industriels, …), ces performances remarquables sont à l'origine de solutions technologiques
innovantes. L’utilisation de renforts de taille nanométrique aboutit à l’appellation des
nanocomposites qui présentent plusieurs intérêts par rapport aux composites classiques. Le
premier intérêt réside dans la surface interraciale entre les nanocharges et la matrice. Pour un
poids donné, les nanoparticules présentent une surface d’échange beaucoup plus importante que
les particules de taille microscopique. Les nanocomposites ont donc de meilleures propriétés
en comparaison avec les composites classiques, comme par exemple une meilleure répartition
des contraintes à l’intérieur de la matrice.

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OBJECTIFS DU TRAVAIL

Le présent chapitre comprend trois parties distinctes :

Le premier chapitre

Dans ce chapitre nous avons présenté une généralité sur les composites tels que sa définition,
classification, propriétés jusqu’ à sa méthodes d’élaboration.

Le deuxième chapitre

Présente une étude bibliographique sur les nanocomposites, leurs Propriétés, et les
différentes domaine d’application. Le chapitre se termine par la présentation des avantages
des nanocomposites et leurs limites.

Le troisième chapitre

Dans ce chapitre nous avons traité un exemple sur les nanocomposites à matrice polymère
renforcée par les nanofeuillets (argile). Toutefois les résultats obtenus en terme de mesure des
propriétés (thermique, mécanique …) ont été présentes et discutes.

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I. LES COMPOSITES

1. Définition
Les matériaux composites ne sont pas une nouveauté, ils ont tous temps été utilisé par
l'homme, citons par exemple le bois, le béton et le béton armé.
Il n'existe malheureusement pas de définition unique des matériaux composites. Dans cette
ressource, nous retenons à ces critères suivants :

Tout matériau hétérogène pourrait être qualifié de matériau composite. Néanmoins, on donne
généralement une définition plus restrictive. Un composite est un matériau constitué de deux phases (ou
plus) non miscibles ayant des propriétés et des rôles différents. L’une, continue, est appelée matrice et
l’autre, discontinue, appelée renfort (Figure 1-1).

Les composants doivent être physiquement identifiés : il doit exister une interface distincte entre eux.
Ce mélange possède des propriétés nouvelles et on recherche en les associant un ensemble de
performances supérieures aux composants pris séparément. Le renfort assure souvent la tenue
mécanique et la matrice, la cohésion et le transfert des efforts vers le renfort.

Figure 1 : Matériau composite

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On distingue deux types de composites: les composites grande diffusion et les composites
haute performance.

 Grande diffusion :

Les matériaux composites à grande diffusion offrent des avantages essentiels, qui sont :

Optimisation des coûts par diminution des prix de revient, sa composition de polyester avec

Des fibres de verre longues ou courtes (sous forme de mat ou tissu) et la simplicité du principe

D’élaboration du matériau :

 Moulage par contact


 SMC et injection

 Hautes performances :

Les matériaux composites à hautes performances sont utilisés dans le domaine


d’aéronautique où le besoin d’une grande performance déduite des hautes valeurs ajoutées. Les
renforts sont plutôt des fibres longues. Le taux de renfort est supérieur à 50%. Ces composites
sont élaborés par les procédures suivantes :

 Drapage autoclave, enroulement filamentaire, RTM.


 Beaucoup de procédés encore manuels.
 CMM, CMC.

2. Pourquoi un matériau composite ?


Le principal intérêt de l'utilisation des matériaux composites provient de ses
excellentes caractéristiques. Ils disposent d’atouts importants par rapport aux matériaux
traditionnels. Ils apportent de nombreux avantages fonctionnels :

 Légèreté
 Grande résistance à la fatigue
 Liberté de formes
 Maintenance réduite
 Faible vieillissement sous l’action de l’humidité, de la chaleur, de la corrosion

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 Insensibles aux produits chimique sauf les décapants de peinture qui attaquent
les résines.
 Permettent également de modifier certaines propriétés physiques comme le comportement
thermique, la résistance à l’abrasion ou les propriétés électriques.

3. Caractéristiques du materiaux composites


Les propriétés des matériaux composites dépendent de beaucoup de facteurs et sont différentes
selon les divers types de matériaux composites. Ces propriétés résultent :

 Des propriétés, de la nature et de la quantité des matériaux constitutifs.


 Des constituants, de la géométrie et de la distribution du renfort
 De leurs interactions, de la nature de l'interface matrice-renfort, etc.

Les principales caractéristiques des pièces fabriquées en matériaux composites sont :

 Le gain de masse,
 La bonne tenue en fatigue (durée de vie augmentée),
 L’absence de corrosion,
 L’absence de plasticité (leur limite élastique correspond à la limite de rupture)
 Le vieillissement sous l'action de l'humidité et de la chaleur
 L’insensibilités à certains produits chimiques courants (solvants, peinture, huiles,
pétroles...)
 Tenue aux impacts et aux chocs très moyenne, - très forte anisotropie.

4. Constituants des materiaux composites :


4.1. Le Renfort
Les renforts contribuent à améliorer la résistance mécanique à la traction et la rigidité des
matériaux composites, un grand nombre de fibres sont disponibles sur le marché en fonction
des coûts de revient recherchés pour la structure réalisée se présentent sous forme filamentaire
(des fibres organiques ou inorganiques) .

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Différentes natures de renfort:

Figure 2 : types de renfort

Parmi les sites les plus employées on peut citer :

 Fibres de verre

Les fibres de verre ont un excellent rapport performance–prix qui les placent de loin au
premier rang des renforts utilisés actuellement dans la construction de structures composites.

 Fibres de carbone

Les fibres de carbone ont de très fortes propriétés mécaniques et sont élaborées à partir
d’un polymère de base, appelé précurseur. Actuellement, les fibres précurseurs utilisées sont
des fibres acryliques élaborées à partir du polyacrylinitrique (PAN). La qualité des fibres de
carbone finales dépend fortement des qualités du précurseur.

 Fibres céramiques

Les matériaux composites de type céramiques sont souvent constitués de renforts et de


matrice en céramique. Les fibres sont élaborées par dépôt chimique en phase vapeur sur un fil
support. Ces fibres sont rencontrées dans des applications où la température est très élevée
entre 500°C et 2 000°C. Ces matériaux sont utilisés notamment dans les parties chaudes des
moteurs d’avions. Quelques exemples de fibres céramiques :

Fibres de Carbure de Silicium

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Fibres de Bore

Fibres de Bore carbure de silicium

4 .2. La Matrice

La matrice est l'élément qui lie et maintient les fibres. Elle répartie les efforts (résistance à
la compression ou à la flexion) et assure la protection chimique des fibres .

Différentes natures de la matrice :

Figure 3 : types de matrice

Dans le cas de CMO les principales matrices utilisées sont

 Résines thermodurcissables

Les résines thermodurcissables ont des propriétés mécaniques élevées. Ces résines ne peuvent
être mises en forme qu’une seule fois. Elles sont en solution sous forme de polymère non
réticulé en suspension dans des solvants .

Les résines polyesters insaturées

Les résines de condensation (phénoliques, aminoplastes, furaniques)

Les résines époxydes sont des résines thermodurcissables


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Les résines polyesters

Les résines polyesters insaturées viennent de très loin en tête dans la mise en œuvre des
matériaux composites. Leur développement est le résultat :

D’un faible coût de production,

De leur diversité offrant de multiples possibilités,

D’une adaptation à des procédés de fabrication faciles à mettre en œuvre et à automatiser.

D'où un développement industriel sans cesse croissant. Suivant leur module d'élasticité, les
résines polyesters sont classées en : résines souples, résines semi-rigides et résines rigides. Les
résines habituellement utilisées dans la mise en œuvre des matériaux composites sont du type
rigide.

Les résines de condensation

Les résines de condensation comportent les résines phénoliques, les aminoplastes et les résines
furaniques.

Les résines phénoliques sont les plus anciennes des résines thermodurcissables dont la plus
connue est la bakélite.

Les résines phénoliques seront donc utilisées dans le cas de pièces nécessitant une tenue élevée
en température ou une bonne résistance aux agents chimiques.

Les résines aminoplastes sont voisines de celles des résines phénoliques. Les avantages de ces
résines, il faut ajouter :

La possibilité d'utilisations alimentaires,

La possibilité de colorer les résines.

Les résines furaniques sont assez peu utilisées en France à cause de leur coût, trois fois plus
élevé que les résines polyesters. Parmi leurs avantages :

Un durcissement plus rapide que les résines phénoliques,

Une grande inertie vis-à-vis des agents chimiques corrosifs.

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Cette dernière caractéristique conduit à utiliser les résines furaniques dans le cas de matériaux
devant résister aux produits chimiques : citernes, tuyaux, bacs, etc.

Les résines époxydes

Les résines les plus utilisées après les résines polyesters insaturées sont les résines époxydes.
Elles ne représentent cependant que de l'ordre de 5 % du marché composite, à cause de leur prix
élevé (de l'ordre de cinq fois plus que celui des résines polyesters).

Du fait de leurs bonnes caractéristiques mécaniques, les résines époxydes, généralement


utilisées sans charges, sont les matrices des composites à hautes performances (constructions
aéronautiques, espace, missiles, etc.

 Résines thermoplastiques

Les résines thermoplastiques ont des propriétés mécaniques faibles. Ces résines sont solides
et nécessitent une transformation à très haute température. Les polychlorures de vinyle (PVC),
les polyéthylènes, polypropylène, polystyrène, polycarbonate polyamide sont quelques
exemples de ces résines thermoplastiques.

De même que pour les résines thermodurcissables, les matériaux les plus performants ont des
caractéristiques mécaniques élevées et une masse volumique faible.

Les divers thermoplastiques peuvent être renforcés par des fibres et font partie alors des
matériaux composites. Cependant, dans le domaine des composites, les résines
thermoplastiques ont un développement limité, du fait de la nécessité de faire appel à des
transformations à hautes températures de produits solides .

4 .3. Les charges :

L’objet de la charge renforçant est d’améliorer les caractéristiques mécaniques de la résine, ou


diminuer le coût des résines en conservant les performances des résines. En générales ces
charges sont des microbilles ou des particules (poudre).

Les principales charges utilisées sont :

Microbille en (verre, carbone, époxyde, phénolique, polystyrène, etc. …)

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Des poudres ou paillettes métalliques : (cuivre, fer, aluminium, etc. …)

Des particules de carbone (noir de carbone)

4.4. Les additifs :

Ils sont nécessaires pour assurer une adhérence suffisante entre le renfort fibreux et la matrice
et de modifier l’aspect ou les caractéristiques de la matière à laquelle ils sont ajoutés. Les
additifs se trouvent en faible quantité (quelques % et moins) et interviennent comme :

 Lubrifiants et agents de démoulage.


 Pigments et colorants.
 Agents anti-retraits.
 Agents anti-ultraviolets.
 Accélérateur.
 Catalyseur.

5. Classification des matériaux composites


Les composites peuvent être classés suivant la forme des composants ou suivant la nature
des composants .

5 .1. Classification suivant la forme des constituants

En fonction de la forme des constituants, les composites sont classés en deux grandes classes :
les matériaux composites à particules et les matériaux composites à fibres.

Composites à fibres

Un matériau composite est un composite à fibres si le renfort se trouve sous forme de fibres.
Les fibres utilisées se présentent soit sous forme de fibres continues, soit sous forme de fibres
discontinues : fibres coupées, fibres courtes etc. L'arrangement des fibres, leur orientation
permettent de moduler à la carte les propriétés mécaniques des matériaux composites, pour
obtenir des matériaux allant de matériaux fortement anisotropes à des matériaux isotropes dans
un plan. Le concepteur possède donc là un type de matériau dont il peut modifier et moduler à
volonté les comportements mécanique et physique en jouant sur :

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La nature des constituants,

La proportion des constituants,

L’orientation des fibres,

L'importance des matériaux composites à fibres justifie une étude exhaustive de leurs
comportements mécaniques. En conséquence, le présent ouvrage sera essentiellement consacré
par la suite à l'étude de ce type de matériaux.

Composites à particules

Un matériau composite est un composite à particules lorsque le renfort se trouve sous forme
de particules. Une particule, par opposition aux fibres, ne possède pas de dimension privilégiée.

Les particules sont généralement utilisées pour améliorer certaines propriétés des matériaux ou
des matrices, comme la rigidité, la tenue à la température, la résistance à l'abrasion, la
diminution du retrait, etc. Dans de nombreux cas, les particules sont simplement utilisées
comme charges pour réduire le coût du matériau, sans en diminuer les caractéristiques.

5 .2. Classification suivant la nature des constituants

Selon la nature de la matrice, les matériaux composites sont classés suivant des composites à
matrice organique, à matrice métallique ou à matrice minérale.

Divers renforts sont associés à ces matrices. Seuls certains couples d'associations ont
actuellement un usage industriel, d'autres faisant l'objet d'un développement dans les
laboratoires de recherche. Parmi ces composites, nous pouvons citer :

Composites à matrice organique (résine, charges), avec :

Des fibres minérales : verre, carbone, etc.

Des fibres organiques : Kevlar, polyamides, etc.

Des fibres métalliques : bore, aluminium, etc.

Composites à matrice métallique (alliages légers et ultralégers d'aluminium, de magnésium, de


titane), avec :

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Des fibres minérales : carbone, carbure de silicium (SiC),

Des fibres métalliques : bore,

Des fibres métallo-minérales : fibres de bore revêtues de carbure de silicium (BorSiC).


Composites à matrice minérale (céramique), avec :

Des fibres métalliques : bore,

Des particules métalliques : cermets,

Des particules minérales : carbures, nitrures, etc.

Les matériaux composites à matrice organique ne peuvent être utilisés que dans le domaine des
températures ne dépassant pas 200 à 300 °C, alors que les matériaux composites à matrices
métallique ou minérale sont utilisés au-delà : jusqu'à 600 °C pour une matrice métallique,
jusqu'à 1000 °C pour une matrice céramique.

6. Domaines d’applications
Les excellentes performances mécaniques des matériaux composites fibres résine en terme de
caractéristiques spécifiques en font des matériaux attrayants pour l’utilisation dans les
structures. En outre, l’intérêt de ces matériaux réside dans leur anisotropie aisément contrôlable
par le concepteur qui peut ainsi ajuster la rigidité et la résistance en fonction des sollicitations
extérieures. Ainsi l'immense avantage des matériaux composites est de pouvoir être optimisés
pour chaque application : on peut placer le renfort exactement où il est nécessaire. Cette
optimisation résulte en une grande performance de ces matériaux, qui sont souvent de loin les
plus légers pour une résistance mécanique spécifiée. Cependant ils restent très chers à fabriquer!
D'où leurs domaines d'application :

 Électricité et électronique,
 Bâtiment et travaux publics,
 Transports routiers, ferroviaires, maritimes, aériens et spatiaux (notamment
militaire),
 Santé (instrumentation médicale),
 Sports et loisirs (skis, raquette de tennis, planche à voile, surf, club de golf, …).

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Ainsi on note que les matériaux composites sont surtout utilisés pour des applications où une
haute performance est recherchée et où le prix n'est pas le facteur primordial.

7. Procédés d’élaboration
L’élaboration d’un matériau composite consiste en trois opérations indispensables qui
sont :

Imprégnation du renfort par le système résineux.


Mise en forme à la géométrie de la pièce.
Durcissement du système :
• Soit par polycondensation et réticulation pour les matrices thermodurcissables,
• Soit par simple refroidissement pour les matières thermoplastiques.

Les procédés les plus importants sont :

Moulage par contact

Moulage par projection simultanée

Injection thermodurcissable BMC

Compression thermodurcissable SMC

Enroulement filamentaire (ou bobinage)

7.1. Moulage au contact

Le principe consiste à imprégner manuellement les renforts disposés dans un moule. C'est peu
onéreux et des pièces de formes quelconques peuvent être réalisées mais à cadence très faible.
Cette technologie est plus réservée à la réalisation de pièces prototypes ou de simulation

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Figure 4 : Principe du moulage au contact

7 .2. Moulage par projection simultanée

Le moulage est effectué par projection simultanée de fibres coupées et résine catalysée sur
un moule. L'équipement à projeter est constitué d'une machine à couper le stratifie et d'un
pistolet projetant la résine et les fibres coupées, l'ensemble fonctionnant par air comprimé. La
couche de fibres imprégnées de résine est ensuite compactée et ébullée au rouleau cannelé. Le
moulage par projection permet d'obtenir de grandes séries de pièces, avec un bas prix de revient.

Figure 5 : Principe du moulage par projection simultanée

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7. 3. Injection thermodurcissable BMC (Bulk Molding Compound).

Procédé discontinu haute pression (100 bars). Alimentation et dosage du Compound,


Injection-pression, maintien et polymérisation, puis éjection. Les avantages sont : réalisation de
grande série, faible coût matière, peu de finition, temps de cycle. Les limites sont : le taux et la
longueur des renforts et les propriétés mécaniques du composite obtenu.

Figure 6: Principe du moulage par injection

7.4. Compression thermodurcissable SMC (Sheet Mödling


Compound)

Le principe consiste à déposer des feuilles de préimprégnés dans un contre moule chauffé,
de comprimer le matériau avec un moule chauffé, polymérisation puis éjection de la pièce.
Avantages : coût matière, propriétés mécaniques et thermiques. Les limites sont l'aspect, le
dimensionnement des presses et la finition

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Figure 7: Compression thermodurcissable SMC

7.5. Enroulement filamentaire (ou bobinage)

Technologie pour les HP. Le principe consiste en un enroulement sous tension sur un
mandrin tournant autour de son axe de fibres continues préalablement imprégnées d'un liant.
Les avantages sont la disposition optimale des renforts, les très bonnes propriétés mécaniques,
possibilité de réaliser des pièces de grandes dimensions avec des surfaces internes lisses. Les
limites sont des formes uniquement convexes et investissements importants.

Figure 8 : Principe du moulage de l’enroulement circonfirentiel

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Remarque

- Il existe d'autres procédés : drapage en autoclave, centrifugation, stratification en continu,


thermoformage sous vide, estampage.

8. Architecture des materiaux composites :

8. 1. Monocouche:

Les monocouches représentent l’élément de base de la structure composite. Les différents


types de monocouches sont caractérisés par la forme du renfort : à fibres continue, à fibres
courtes, fibres tissus et mat .

Fgure 9 : Couche de composite

8.2. Stratifies :

Les stratifiés sont constitués de couches successives (appelées parfois plis) de renforts

(Fils, stratifies, mat, tissus, etc.) imprégnés de résines.

Figure 10 : Constitution d’un stratifié

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8.3. Sandwichs

Matériaux composés de deux semelles (ou peaux) de grande rigidité et de faible


épaisseur enveloppant une âme (ou cœur) de forte épaisseur et faible résistance. L'ensemble
forme une structure d'une grande légèreté. Le matériau sandwich possède une grande rigidité
en flexion et c'est un excellent isolant thermique.

Figure 11 : Matériaux sandwiches à âmes pleines

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II.NANOCOMPOSITE

1. Définition
Les nanocomposites sont également composés d’une matrice et de renfort. La différence
par rapport aux matériaux composites classiques provient du fait qu’au moins une de renfort a
une dimension inférieure à 100 nm. Cette nanocharge peut être monodimensionnelle (les
nanotubes et les fibres de carbone), bidimensionnelle (argiles en feuillets et les nanofeuillets de
graphène) ou encore tridimensionnelle (nanosphères). Les nanocomposites présentent plusieurs
intérêts par rapport aux composites classiques. Le premier intérêt réside dans la surface
interraciale entre les nano renfort et la matrice. Pour un poids donné, les nanoparticules
présentent une surface d’échange beaucoup plus importante que les particules de taille
microscopique. Les nanocomposites ont donc de meilleures propriétés en comparaison avec les
composites classiques, comme par exemple une meilleure répartition des contraintes à
l’intérieur de la matrice .

Nanocomposites naturels:

Une large variété de nanostructures et nanocomposites existe déjà dans la nature comme les os,
les toiles d’araignée ; Les nanobiocomposites naturels ont une structure à l’échelle du
nanomètre, à l’image de celle de certains coquillages, dite de brique et mortier constituée de
protéines organiques et de particules de carbonate de calcium.

Nanocomposites synthétiques historiques :

L’idée d’améliorer les propriétés des matériaux en combinant deux phases aux propriétés
différentes n’est pas nouvelle, même au niveau nanométrique. En 1917, le noir de carbone a été
introduit dans la composition des pneumatiques dont la durée d’utilisation a été ainsi multipliée
par cinq.

2. De microcomposite au nanocomposites :
Les nanocomposites constituent une classe de matériaux à part entière. En effet bien
qu’ils aient la même composition que les composites classiques, notamment concernant la
nature de la matrice, leur différence réside dans la taille des composants (matrice ou renfort)
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et dans le fait que certaines propriétés spécifiques n’apparaissent qu’à l’échelle du nanomètre.
Les composites avec des renforts micrométriques ont montré certaines de leurs limites. Leurs
détriments de la plasticité ou de la transparence optique.

3. Structure des nanocomposites :


Suivant la méthode utilisée pour la préparation des nanocomposites, il est possible
d’obtenir principalement trois types de composites différents :

Figure 12 : Structure de nanocomposites

3.1. Le microcomposite

Le renfort reste dans son état agrégé et la matrice ne peut s’intercaler entre les couches
de silicates. Une séparation en phases distinctes à lieu conduisant à un système immiscible avec
une faible attraction physique entre les composants organiques et inorganiques. Mécaniques du
système global sont mauvaises (figure 12).

Figure 13 : Structure d’un microcomposite

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3.2. Les nanocomposites intercalés

Dans ce type de nanocomposites, les feuillets d’argile sont bien séparés entre eux et
uniformément dispersés dans la matrice polymère. Dans ce cas, le polymère sépare les couches
d’argile de plus de 80–100 A°. C’est la structure la plus intéressante car elle permet d’avoir une
interaction maximale entre les feuillets d’argile et la matrice polymère ; la quasi-totalité de la
surface d’interfaces est concernée (figure 13).

Figure 14. Structure d’un nanocomposites intercalé

3.3. Les nanocomposites exfoliés ou délaminés

Dans ce type de nanocomposites, les feuillets d’argile sont bien séparés entre eux et
uniformément dispersés dans la matrice polymère. Dans ce cas, le polymère sépare les couches
d’argile de plus de 80–100 A°. C’est la structure la plus intéressé ante car elle permet d’avoir
une interaction maximale entre les feuillets d’argile et la matrice polymère ; la quasi-totalité de
la surface d’interfaces est concernée (figure 14).

Figure 15. Structure d’un nanocomposites exfolié

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4. Avantages et application des nanocomposites :
Comme décrit précédemment, les matériaux nanocomposites présentent souvent des
propriétés supérieures par rapport aux composites classiques, telles que la résistance, la rigidité,
la stabilité thermique et à l'oxydation, les propriétés barrière, ainsi qu’un comportement
retardateur de flamme. Le fait que ces propriétés soient accessibles pour des taux de renforts
faibles, constitue aussi un avantage appréciable : ces matériaux sont souvent plus légers que les
composés classiques ce qui les rends compétitifs pour des applications spécifiques.

Une amélioration significative des propriétés mécaniques notamment de la résistance sans


compromettre la ductilité du matériau car la faible taille des particules ne crée pas de larges
concentrations de contrainte.

Augmentation de la conductivité thermique et de diverses propriétés notamment optiques qui


ne s’expliquent pas par les approches classiques des mélanges de composants. Les
nanoparticules, ayant des dimensions en-deçà des longueurs d’onde de la lumière visible (380-
780 nm), permettent au matériau de conserver ses propriétés optiques de départ ainsi qu’un bon
état de surface.

La diminution de la taille des renforts que l’on insère dans la matrice conduit à une très
importante augmentation de la surface des interfaces dans le composite. Or, c’est précisément
cette interface qui contrôle l’interaction entre la matrice et les renforts, expliquant en partie les
propriétés singulières des nanocomposites .

5. Classification des matériaux composites

5.1. Classification des nanocomposites suivant la matrice:

Classiquement les nanocomposites sont classés suivant la nature de la


matrice et l’ordre croissant de la température d’utilisation .

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Nanocomposites à matrices polyméres:

La deuxième grande famille de nanocomposites regroupe les matériaux à matrices


polymères. On peut classer les nanocomposites à matrice polymères en quatre sous familles
(ce sont les classes les plus importantes) selon le type de la nanocharge incorporée

Dans la matrice et leur intérêt scientifique. Il est très connu que les nanocomposites à base des
nanocharge carboniques et ceux à base d’argiles sont les plus étudiés et les plus répondus dans
le domaine industriel

Les nanocomposites polymères contenant des nanocharge carboniques forment la plus grande
famille de nanocomposites à matrice polymère dû à leurs propriétés spécifiques qui peuvent
être atteintes à des faibles pourcentages de nanocharge. Les fibres et le noir de carbone sont
bien connus pour leur pouvoir renforçant. L’engouement naissant des nanotechnologies a
permis la synthèse de nouvelles nanocharge carboniques avec un pouvoir renforçant similaire,
voir meilleur, que celui possible avec les fibres et le noir de carbone, avec en plus tous les
avantages que leur confèrent leur aspect nanométrique. Ils sont les nanotubes de carbone et les
nanofeuillets de graphène

Nanocomposites à matrice métallique:

Un domaine de températures allant, jusqu’à 600 degrés dont certains


procédés de fabrication, s’inspirent de la métallurgie des poudres. Les particules
de seconde phase peuvent être des oxydes, borures, carbures, nitrures.

Les nanocomposites à matrice métallique encore appelés MMC pour métal-matrix


composite se sont développés grâce à la facilité et à la maîtrise des procédés de
fabrication ainsi qu’à leur faible coût.

Nanocomposites à matrice céramique

Les matériaux céramiques et les nanocomposites à matrice céramiques sont généralement


fragiles. La fabrication de ces matériaux se fait par frittage de différents oxydes et matériaux
inorganiques ce qui consiste en un « compactage » de ces différents composants sous haute
pression et quelques fois hautes températures. Les propriétés de ces matériaux dépendent

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Fortement de leur structure, il s’est avéré que les céramiques composées de nanograins sont
ductiles, les joints entre ces derniers, bloquant plus efficacement la propagation des fissures.

Depuis une vingtaine d’années, de nouvelles voies de préparation ont permis l’obtention
d’oxydes nanocristallins et de poudres non oxydées de très haute pureté. Néanmoins, le passage
de nanopoudres à un matériau céramique nanostructure est très difficile, l’agglomération des
poudres augmentant avec la diminution de la taille des particules. Le frittage, nécessitant de
hautes pressions et dans certains cas de températures élevées, est généralement accompagné par
une rapide croissance des grains rendant difficile le maintien d’une nanostructure tout en
augmentant la densité. Comme dans le cas de certains matériaux métalliques, une solution
consiste à ajouter des additifs ayant pour but de diminuer la croissance des grains. Un exemple
de nanocomposites à matrice céramique est celui à matrice Al2O3renforcée par des
nanoparticules de SiC.

5.2. Classification suivant Les différents types de renforts ou charges :

Les renforts ont au moins une de leurs dimensions morphologiques


inférieure à 100 nm et peuvent être classés en fonction de leur géométrie.

Les nanoparticules :

Les premières nanoparticules ont été utilisées il y a plus de cent ans. Les
améliorations et nouvelles méthodes visent à obtenir un meilleur contrôle de la
taille, de la morphologie et des

Les nanotubes et nanofibres :

Ont un diamètre inférieur à 100 nm et un rapport longueur/diamètre d’au moins


100. Une avancée plus récente est venue des nanotubes de carbone avec leurs
exceptionnelles propriétés mécaniques et électriques. Ils peuvent être utilisés avec une
grande variété de matrices polymères (polyamide, polyester, polycarbonate,
polystyrène, …). La dispersion des nanotubes dans le polymère.

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Plaques/lamelles/feuillets :

Ce sont des matériaux constitués de couches d’épaisseur de l’ordre du nanomètre et avec un


rapport de forme, dans les deux autres dimensions, d’au moins25. Parmi ce type de matériaux,
les argiles sont peut-être les plus connues, elles sont naturelles donc faciles à extraire. Leur
structure a été étudiée et déterminée il y a de nombreuses années.

Figure 16 : types des renforts

6. Les domaines applications

Le nombre d’applications de nanocomposites a augmenté rapidement. La production


mondiale devrait dépasser les 600 000 tonnes et devrait couvrir les domaines clés suivants dans les
cinq à dix prochaines années :

 Systèmes de distribution de médicaments

 Revêtements de barrière anticorrosion

 Gels de protection UV

 Lubrifiants et peintures anti-rayures

 Nouveaux ignifugeants matériaux

 Nouveaux matériaux résistant aux rayures et à l'abrasion

 Fibres et films de résistance supérieure

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Les améliorations apportées aux propriétés mécaniques ont suscité un intérêt majeur
pour le nanocomposites dans diverses applications automobiles et générales / industrielles.
Ceux-ci incluent la possibilité d'utilisation comme boîtier de rétroviseur sur divers types de
véhicules, de poignées de porte, de couvercles de moteur et de collecteurs d'admission et de
courroies de distribution. Parmi les applications plus générales actuellement envisagées, on peut
citer les impulseurs et les pales pour aspirateurs, les boîtiers d’outils électriques, le capot de
tondeuse et les capots pour les équipements électroniques portables tels que les téléphones
portables, les téléavertisseurs

7. Les limites des nanocomposites


Les nanocomposites ont leurs propres limites intrinsèques notamment techniques mais
sont également confrontés au problème de leur coût. Une des problématiques est le contrôle
de la taille, la distribution et la répartition homogène des nanoparticules dans la matrice qui
confère au matériau ses propriétés spécifiques. Il est nécessaire de développer de nouvelles
techniques et procédés pour atteindre la phase d’industrialisation et surmonter les
incompatibilités des méthodes antérieures vis-à-vis de la taille nanométrique. Le passage à
une production de masse et une baisse des coûts est essentiel pour éviter que les
nanocomposites ne se cantonnent à des marchés de niche, comme dans le secteur de
l’aéronautique pouvant accepter un surcoût au profit de la performance, ou à des applications
beaucoup plus ciblées qui ne peuvent être obtenues que grâce aux propriétés uniques des
nanocomposites .

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III.EXEMPLE D’UN NANOCOMPOSITE A MATRICE
POLYMERE

Le terme de nanocomposites décrit un matériau biphasé dont la phase de renfort présente


une dispersion de taille nanométrique. La matrice peut être métallique, céramique ou polymère.
Le rôle du renfort est soit d'améliorer la ténacité du matériau, soit d'apporter un renforcement
mécanique (charges plus rigides que la matrice). Dans ce chapitre, nous nous focaliserons sur
les matériaux composites à matrice polymère .

Figure 17. Structure d’un nanocomposites

Leur particularité, comparée aux matériaux composites classiques, est de présenter une

interface importante (de l’ordre de 108 m2/m3). Ils ont suscité un grand intérêt dans le domaine

académique et industriel en raison de leurs propriétés remarquables. Ces propriétés sont


affectées considérablement selon les dimensions et la microstructure de la phase dispersée. Les
nanocharges utilisées peuvent ainsi être :

Unidimensionnelles : les charges se présentent sous forme de plans d’épaisseur de l’ordre


du nanomètre et de dimensions latérales allant de quelques dizaines à plusieurs centaines de
nanomètres tels que les minéraux en couches type argile.

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Bidimensionnelles : Les deux dimensions sont de l’ordre du nanomètre et la troisième est
très largement plus grande, formant ainsi une structure fibrillaire (comme les nanotubes de
carbone, nanofils, nanofibres, etc.). Ce type de renforts permet d’améliorer la rigidité du
polymère de base.

Tridimensionnelles : Les nanoparticules utilisées sont isodimensionnelles et sphériques


telles que des billes de silice nanométriques, les nanowhiskers, etc.

1.Nanocomposite à matrice polymère :


Au cours des 20 dernières années, une attention très particulière a été portée sur la synthèse
de nanocomposites à matrice polymère.
Ils constituent une classe de matériaux émergente aux propriétés prometteuses notamment en
termes de propriétés mécaniques, propriétés barrières, stabilité thermique, retardateurs de
flamme, matériaux à module d'élasticité élevé. Ceci est dû essentiellement à la très grande
surface d'interaction entre la matrice polymère et le nanorenfort et à la morphologie de
l’ensemble.
Parmi les différents nanorenfort décrits, une attention particulière a été portée aux argiles pour
l’élaboration de nanocomposites. Les argiles (phyllosilicates) se trouvent être l'un des renforts
idéals pour les polymères et ce, essentiellement grâce à la surface de contact très élevée des
argiles dispersées. Les nanocomposites lamellaires sont aussi des systèmes très prometteurs
pour de nouvelles applications technologiques comme dans les domaines de l’aérospatial,
l’automobile, la biotechnologie, l’électronique, l’énergie, la médecine et l’industrie optique. Il
a été établi que des améliorations considérables des propriétés physiques telles que la résistance
et le module de traction, la température de distorsion thermique et la perméabilité aux gaz
peuvent être obtenues par addition d’une faible fraction d’argile à la matrice polymère et ce,
sans nuire à l'homogénéité optique du matériau.

2. Argiles

Les argiles utilisées pour la synthèse des nanocomposites sont des minéraux naturels ou
synthétiques qui consistent en des couches très fines liées entre elles par des contre-ions.

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Leur principale caractéristique est de posséder une structure cristalline en feuillet d’épaisseur
nanométrique. Leur bloc de construction de base consiste en couches tétraédriques dans

Lesquelles le silicium est entouré par quatre atomes d’oxygène et des couches octaédriques
dans lesquelles un métal comme l’aluminium est entouré par huit atomes d’oxygène.

3. La montmorillonite :

Parmi les différents types de minéraux argileux, la montmorillonite est de loin la plus
couramment utilisée pour la p réparation de polymère-nanocomposites et c e, surtout depuis le
succès des travaux des chercheurs de TOYOTA sur l’amélioration des propriétés mécaniques
et thermiques du nylon-6 après un ajout de seulement 5% en masse de montmorillonite.

La montmorillonite a été d découverte en France à Montmorillon en 1847 par Damour et


Salvetat et identifiée par Knight en 1986.

C’est une argile très répandu e qui se présente sous forme d’une poudre de
granulométrie micrométrique. Elle fait partie de la famille des phyllosilicates de type T
OT ou 2:1. Ce sont des grains formés par agrégation de particules élémentaires

Figure 18 : Organisation multi-échelle de la Montmorillonite

Comme nous l’avons mentionné chaque feuillet est composé d’une couche octaédrique
d’alumine ou de magnésium encadrée par deux couches tétraédriques externes de silice, de telle
manière que la couche octaédrique ait en commun avec la couche tétraédrique ses atomes

D’oxygène (figure 19).

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Figure 19 : Représentation schématique de la structure cristalline des phyllosilicates

4. Modification des argiles :

Les silicates, dans leur état naturel, sont hydrophiles et ne sont miscibles qu’avec des polymères
hydrophiles tels que le poly(oxyde d’éthylène), le poly(vinylalcool). Afin de les rendre
miscibles avec d’autres polymères organophiles et améliorer leur compatibilité, et de la même
manière permettre l’intercalation des chaines de polymère à l’intérieur des galeries de l’argile,
il est nécessaire de procéder à une réaction d’échange des contres ions compensateurs alcalins

(Na+, Li+, K+...) par des tensioactifs organiques cationiques et ce, en s’appuyant sur la capacité

d’échange cationique (CEC) des argiles. L’échange de ces cations va avoir pour conséquence
l’augmentation de la distance séparant les feuillets, facilitant ainsi la pénétration des
macromolécules. De plus, la présence des cations organiques crée une « phase organique » entre
les feuillets et rend donc l’argile et la matrice polymère compatibles (Figure 19).

Figure 19 : Schéma d’une réaction d’échange d’ion par Fischer

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5. Préparation des nanocomposites :

Il existe plusieurs méthodes pour préparer des nanocomposites à base de polymère-


argile, principalement, la polymérisation in-situ, le mélange en solution, le mélange à l’état
fondu. L’inconvénient des deux premières méthodes est la co-intercalation du solvant dans le
cas où la réaction est en solution ce qui ralenti le transport dans l’espace intercalaire. Ces
techniques peuvent être utilisées individuellement ou en combinaison.

Polymérisation in-situ :

La polymérisation in-situ est la première méthode utilisée pour la synthèse de nanocomposites


base de polyamide 6. Elle est largement utilisée pour la préparation de nanocomposites
polymères. Le procédé se fait comme suit : l’argile est gonflée par le monomère ce qui permet
l’entrée de ce dernier à l’intérieur des galeries d’argile puis la polymérisation est amorcée à
l’intérieur des galeries de l’argile. La polymérisation se fait soit par chauffage, par irradiation
ou par diffusion d’un amorceur fixé sur l’argile, via une réaction d’échange cationique, avant
le gonflement de l’argile par le monomère. Cette méthode est considérée comme la plus
prometteuse pour obtenir des structures exfoliées, car elle offre la liberté de choisir un
tensioactif approprié et la technique de polymérisation de façon à obtenir une meilleure
dispersion de l’argile dans la matrice de polymère. Le choix du tensioactif est primordial
puisque plusieurs facteurs doivent être pris en considération. Il doit être réactif de manière à
pouvoir réagir avec le monomère et se fixer correctement sur le polymère. Il doit également
contenir certains groupes encombrants comme les longues chaines alkyles ou des structures
tétraédriques qui permettent d’accroitre l’intercalation et l’espacement.

Figure 20. Structure de nanocomposites polystyrène-argile par polymérisation in-situ

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Mélange en solution :

Les feuillets de l’argile sont exfoliés en monocouches en utilisant un solvant dans lequel le
polymère (ou le prépolymère dans le cas de polymères insolubles comme le polyamide) est
soluble. Ceci est possible du fait que les forces d’empilement des feuillets silicatés sont
faibles. Le polymère s’adsorbé e par la suite sur les couches délaminés et lorsque le solvant
est évaporé ou le mélange précipité, les couches s’assemblent en prenant en « sandwich » le
polymère afin de former, dans le meilleur cas, une structure multicouche ordonnée. Ce
procédé permet aussi d’accéder aux nanocomposites préparés par polymérisation en émulsion
où l’argile est dispersée dans l’eau.

Cette méthode a été très largement utilisée pour la préparation de nanocomposites intercalés dans
le cas des polymères hydrosolubles comme le poly(alcool vinylique) , le poly(oxyded’éthylène),
la poly(vinylpyrrolidone) et l’acide polyacrylique. L’intérêt dans les cas cités, est que la
dispersion de la Na-montmorillonite est directement possible sans avoir recours à la
modification de l’argile. Les applications industrielles restent toutefois limitées.

L’intercalation de polymère par la technique exfoliation-adsorption peut aussi être conduite


dans les solvants organiques. Le poly(oxyde d’éthylène) a été ainsi intercalé avec succès dans
une montmorillonite sodée et une hectorite sodée par dispersion dans l’acétonitrile conduisant
à une incorporation stœchiométrique d’un ou de deux chaînes de polymères entre les couches
silicatés. Une augmentation de l’espacement intercouche de 0,98 à 1,36 et 1,71 nm est obtenue
respectivement.

Figure 21. Schéma de l’élaboration de nanocomposites par mélange en solution

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6. Propriétés des nanocomposites :

6.1. Stabilité thermique :

L’amélioration de la stabilité thermique des nanocomposites à matrice polymère a été mise en


évidence par les premiers travaux de Blumstein en 1965 dans le cas d’un système PMMA-
montmorillonite intercalée (10 % en masse).

En règle générale, l'incorporation de l'argile dans la matrice polymère a pour effet d’améliorer
la stabilité thermique du nanocomposite, en agissant comme isolant et comme barrière au
transport de masse des produits volatils générés lors de la décomposition. L’argile permet la
formation de charbon après décomposition thermique.

6 .2 Propriété de retard au feu :

De nombreux programmes de recherche ont été initiés sur l’amélioration de la résistance au feu
des matrices de polymères à renfort de feuillets de silicates. En effet, la réduction de
l’inflammabilité est un paramètre clé dans l’application des polymères techniques et de
commodités dans de nombreuses applications, plus particulièrement dans le domaine du
bâtiment. Une revue pertinente dans le domaine a été publiée par Gilman.

Le cône calorimètre est la méthode la plus efficace pour déterminer les propriétés au feu. Les
paramètres mesurés sont le taux de chaleur libérée (HRR).la chaleur de combustion, la
production de monoxyde de carbone et de fumée.

6.3 Propriété barrière :

En général, les polymères nanocomposites sont caractérisés par de très fortes améliorations de
leurs propriétés barrière (réduction de l’absorption de l’humidité et de la perméabilité à l’eau et
a un gaz). Cette propriété est d’un grand intérêt pour l’industrie de l’emballage. L’ajout de taux
de charges faibles en argile à des polymères allant des résines époxydes, des mastiques (comme
les siloxanes), des polymères semi-perméables (par exemple polyurées) production de
monoxyde de carbone et de fumée.

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7 .application

Les caractéristiques attrayantes des nanocomposites polymère-silicate leur ouvre d’ors et


déjà une variété d'applications industrielles. Nous donnons à titre d’exemple : l'automobile
(réservoirs de gaz, pare-chocs, panneaux d'intérieurs et d’extérieurs), construction (sections
de construction et panneaux structurels), aérospatiale (panneaux ignifuges et composants hauts
performants), les emballages alimentaires, textiles, etc.

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Conclusion
Un matériau composite est un matériau préparé en combinant deux ou plusieurs matériaux. Le
nouveau matériau ainsi formé offre résistance et durabilité sans perdre les caractéristiques
individuelles de chaque constituant du composite. Le matériau composite est utilisé pour
préparer divers articles de petite et de grande taille tels que des engins de sport, des automobiles,
des bateaux ou des corps d’avions. Grâce à une large utilisation de ce matériau composite dans
les objets d'usage quotidien, la demande d'un spécialiste de la réparation des composites est à
la hausse.

Par rapport aux materiaux composites classiques, les nanocomposites présentent des
améliorations quant à leurs propriétés mécaniques, thermique, électriques et Barriere, ces
performances leurs ouvrent grandement plusieurs applications industrielles possibles.

Durant les dernières années, les nanocomposites à base de polymères ont suscité beaucoup
d’intérêt en raison de leurs propriétés remarquables en comparaison avec les polymères
classiques 1 telles que la rigidité, la ténacité, la résistance chimique, les propriétés barrière et la
stabilité thermique.

Les argiles restent toutefois, de loin les plus utilisées pour accéder à ces matériaux. Ce minéral
répandu et bon marché permet d’améliorer sensiblement les propriétés mécaniques, thermiques,
barrière ainsi que les propriétés retardatrices de flamme des nanocomposites sans augmenter
leur densité ou réduire leur transparence et ce, relativement aux matériaux originaux.

L’amélioration des propriétés des nanocomposites polymère-argile s’explique par le haut


facteur de forme des argiles ainsi que leurs surfaces spécifiques élevées.

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