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I.I Définition :
Les schémas de liaison à la terre ont pour but de protéger les personnes et le matériel en maîtrisant les
défauts d'isolement. En effet, pour des raisons de sécurité, toute partie conductrice d'une installation est
isolée par rapport aux masses. Cet isolement peut se faire par éloignement, ou par l'utilisation de
matériaux isolants.
Il existe différentes manières de réaliser un réseau électrique qui se distinguent par la connexion (ou
non) du neutre à la terre. Cet article présente les différentes façons de faire, appelées "régimes de
neutre". Quels sont les différents régimes de neutre ?
Connexion du neutre en
régime TT
Entre une phase et la masse de l'appareil, il y a 230V pour un réseau 230V/400V. Il ne peut pas y avoir
plus en cas de défaut.
TNC : Le neutre (N) et le conducteur de protection (PE) sont confondus (PEN sur le schéma). Ce régime
est interdit pour des sections de câbles inférieures à 10 mm². En effet, la tension entre les extrémités du
conducteur de protection doit rester aussi faible que possible.
TNS : Le neutre (N) et le conducteur de protection (PE) sont séparés. Il faut utiliser des appareils
tripolaires + neutre. Dans les deux cas, la protection doit être assurée par coupure au premier défaut.
Entre une phase et la masse de l'appareil, il y a 230V pour un réseau 230V/400V. Il ne peut pas y avoir
plus en cas de défaut
Il existe d’autres régimes de neutre tels que TN ou IT. Sur certaines installations industrielles privées, il
est possible d’établir un régime de neutre différent du TT, comme par exemple le TN-C ou le TN-S. Dans
les chapitres suivants, nous allons en expliquer le principe, les avantages et les inconvénients de ces
différents régimes de neutre.
Les schémas de liaisons à la terre ont pour objectif d’assurer la protection des biens et des personnes
contre les défauts d’isolement. Ils constituent une boucle appelée « boucle de défaut » permettant
l’écoulement des courants de défaut et ainsi solliciter les dispositifs de protection par coupure
automatique. Tout cela, en vue d’éviter les risques d’électrisation, voire d’électrocution.
Anciennement dénommé « régime de neutre », voici une brève présentation des 3 schémas de liaison à
la terre utilisés en distribution basse tension.
Chaque schéma se différencie par le mode de connexion du neutre de la source d’alimentation par
rapport à la terre, ainsi que la manière dont on met à la terre les masses métalliques de l’installation.
En résumé, le mode de liaison à la terre de ces deux éléments va conditionner des paramètres liés à la
sécurité des personnes et du matériel.
Enfin, le I indique que l’élément en question n’est pas relié directement (Isolé ou Impédant) à la terre.
Il est à préciser que le N n’occupera jamais la première lettre du binôme ; par contre, le I n’occupera
jamais la deuxième.
De sécurité,
Atmosphérique liées à la foudre auxquelles sont exposés tous les réseaux aériens jusqu’au point
de livraison aux usagers,
Internes au réseau engendrées par les manœuvres et certaines situations critiques (résonances
de certains réseaux),
Résultant du défaut à la terre lui-même et de son élimination par les protections habituelles
(disjoncteurs).
Dégâts par l’arc au point de défaut ; en particulier fusion des circuits magnétiques des machines
tournantes,
1. Le neutre isolé, qui supprime la circulation dans le neutre du courant de défaut terre, mais
génère le plus de surtensions du fait de l’absence de référence en tension,
2. Le neutre à la terre direct, qui réduit au minimum les surtensions, mais provoque un courant de
défaut élevé du faible de la faible résistance du câble de mise à la terre.
Le choix se portera souvent sur une solution intermédiaire de neutre relié à la terre par impédance.
Sur un tel schéma de liaison à la terre, à Neutre Isolé, un défaut phase – terre ne provoque qu’un faible
courant (Id) par l’intermédiaire des capacités phase-terre des phases saines.
La Loi d’Ohms (U=RI ou U=ZI soit U=1/ Cω I) simplifiée montre que Id = 3CωV.
Le courant Id peut subsister longtemps en principe sans dommages car il ne dépasse pas quelques
Ampères (2A par km environ pour un câble unipolaire 6kV de section 150mm2 isolé au PRC dont la
capacité est 0,63μF/km).
Comme on le constate, le courant de défaut est suffisamment faible (de l’ordre des courants de fuite
occasionnés par certains équipements eux-mêmes) pour maintenir en service l’installation.
Le défaut d’isolement s’il n’est pas éliminé doit être obligatoirement signalé par un contrôleur
permanent d’isolement, type Vigil ohm IM9 ou IM400 de chez SCHNEIDER.
La recherche ultérieure du défaut exige d’une part un appareillage d’autant plus complexe qu’il
est automatique, pour permettre une identification rapide du départ en défaut, d’autre part un
service entretien qualifié pour l’exploiter.
Au cas où le premier défaut ne s’élimine pas, un deuxième défaut survenant sur une autre phase
provoquera un véritable court-circuit biphasé par la terre. Celui-ci sera éliminé par les
protections de phase (disjoncteurs de la gamme SCHNEIDER ou LEGRAND).
◦ Avantage
L’avantage essentiel est la continuité de service parce que le courant de défaut Id, très faible, permet de
ne pas déclencher automatiquement.
◦ Inconvénients
La non élimination des surtensions par écoulement à la terre est un handicap majeur si elles sont
élevées. De plus, en cas de mise à la terre d’une phase, les autres se trouvent portées à la tension
composée par rapport à la terre ; ce qui renforce la probabilité d’un second défaut. Le coût d’isolement
Dans ce type de schéma, une impédance résistive limite le courant de défaut à la terre Id, tout en
permettant un bon écoulement des surtensions. Une protection à seuil généralement placée dans le
circuit de neutre doit intervenir pour éliminer le premier défaut.
Dans les réseaux alimentant des machines tournantes la valeur de la résistance est déterminée pour
obtenir un courant Id de l’ordre de 15 à 50A.
Dans les réseaux de distribution, on adopte des valeurs plus élevées (100 à 1000A) plus faciles à détecter
et permettant l’écoulement des surtensions de foudre.
◦ Avantage
Ce schéma de liaison est un bon compromis entre un courant de défaut Id faible et des surtensions bien
écoulées. Les protections sont simples, sélectives et le courant est limité.
◦ Inconvénients
Le premier réside dans le fait qu’il n’y a pas de continuité de service ; en cas de défaut terre, celui-ci doit
être éliminé aussitôt.
Le second point est que le coût de la résistance de mise à la terre croît avec la tension et le courant
devant être limité car la puissance dissipée dans cette résistance est proportionnelle au carré du courant
(I2).
En effet le courant de défaut Id est la somme des courants qui parcourent les circuits suivants :
En pratique, la faible valeur de la résistance fait circuler un petit courant résistif Ik1 de quelques
ampères.
Sur le réseau français, au niveau du poste source un système d’accord automatique (SAA) réalise
périodiquement l’ajustement pour prendre en compte le changement de topologie du réseau, le
désaccord maximum autorisé est de 40 A.
Le signalement du premier défaut est donné par la détection du passage du courant dans la
bobine de point neutre.
◦ Inconvenient
Le coût de la réactance de mise à la terre peut être élevé en raison de la nécessité de modifier la
valeur de la réactance pour adapter la compensation.
Pendant la durée du défaut, il faut s’assurer que le courant résiduel circulant ne présente pas de
danger pour les personnes et les biens.
◦ Protection
La détection du défaut se base sur la composante active du courant résiduel. En effet, le défaut provoque
la circulation de courants résiduels dans l’ensemble du réseau. Cependant, seul le circuit en défaut est
parcouru par un courant résiduel résistif.
De plus les dispositifs de protection tiennent compte des défauts auto-extincteurs répétitifs (défauts
récurrents).
Lorsque la réactance de la mise à la terre et la capacité du réseau sont accordées (3L NCω2=1)
Le neutre se relie à la terre sans impédance ni résistance de liaison. Ainsi, le courant de défaut Id entre
phase et terre est pratiquement un court-circuit phase neutre, donc de valeur élevée.
Ce schéma, idéal pour l’écoulement des surtensions, entraîne tous les inconvénients et dangers d’un fort
courant de défaut terre.
Il n’y a pas de continuité de service. En revanche, pas de protections spécifiques, les protections
normales de surintensités de phases agissent pour éliminer le défaut.
Il faut également garder présent à l’esprit le fait que des courants harmoniques à des fréquences
multiples du 50hz peuvent également induire des échauffements. Dans ce cas, c’est la valeur du courant
III. Conclusion
Comme évoqué en début d’article, c’est surtout le régime de neutre TT qu’on rencontre et qu’on
exploite en France. Selon les applications, il est possible d’établir un régime de neutre de type TN-C ou
TN-S. Cela se fait à la condition que le poste de transformation HT/BT soit chez le client.
La particularité du régime de neutre TN-C réside dans le fait que le conducteur de neutre (N) et le
conducteur de protection (PE) sont communs (PEN). Cela permet l’économie d’un conducteur ainsi que
d’un pôle au niveau des protections par disjoncteurs. Le point important à noter est qu’il devient interdit
de couper le conducteur de neutre. Il fait office de conducteur de protection. Toutefois, une attention
particulière se porte sur le repérage de ces câbles ou conducteurs.
La particularité du régime de neutre TN-S réside dans le fait que le conducteur de neutre (N) se sépare
du conducteur de protection (PE). Par conséquent, cela qui signifie qu’une distinction se faite au niveau
des câbles ou conducteurs. (Neutre en bleu et PE en V/J). Les disjoncteurs habituels coupent le pôle
correspondant au neutre. L’avantage principal est donc la résistance de boucle de défaut. Ce qui est
difficile en régime TT compte-tenu de la variation de résistance des terres.