TERMES DE REFERENCE DE L’ATELIER DE CONSULTATION

COMMUNAUTAIRE DES TOUTES LES PARTIES PRENANTES DU PAYSAGE DE LA

FORÊT D’EBO POUR LA CO-CONSTRUCTION D’UN CADRE D’ACTION COMMUN
POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DES COMMUNAUTÉS LOCALES

B.P. 12903 Bonanjo Douala, Cameroon, Tel 237 233479658, e-mail: info@eboforest.org
CONTEXTE ET JUSTIFICATION

La forêt d’Ebo est un espace qu’ont en partage les populations des départements du Nkam
et de la Sanaga Maritime. Point chaud de la biodiversité d’une superficie de près de 2000 km²,
elle est le plus grand bloc forestier intact du Golfe de Guinée. Cette forêt s’étend sur le
territoire coutumier et ancestral de plus 40 villages dont les populations vivent soit dans
les zones périphériques, soit dans les villes et villages un peu plus éloignés. Les
populations sont restées connectées à cette forêt pour répondre à leur besoins vitaux de
subsistance ou pour les rituels de connexion à leur ancestralité. En plus d’être le territoire
ancestral de populations riveraines et autochtones, cette forêt abrite une diversité
remarquable de la faune et de la flore qui pourraient soutenir le développement durable des
communautés locales si jamais elles sont bien aménagées et exploitées.
Sur le plan floristique, la forêt majoritairement intacte et mature, est composée
d’herbacées, lianes, arbustes et arbres susceptibles de servir soit comme bois d’œuvre, soit
comme épices ou fruitiers. Pas moins de 30 nouvelles plantes ont été découvertes dans la forêt
d’Ebo. Parmi les espèces endémiques découvertes, l’on a le Palisota ebo, Talbotiella ebo,
Ardisia ebo et Uvariopsis dicaprio.
Sur le plan faunique, la forêt d’Ebo regorge une importante diversité d’espèces de
mammifères, de reptiles, d’insectes, d’oiseaux, de batraciens, d’amphibiens et de
poissons. Plusieurs de ces animaux font partie des espèces en voie de disparition dans le
monde et ont de ce fait une haute valeur pour la conservation. En 2012, l’on dénombrait
parmi les grands mammifères recensés dans la forêt d’Ebo, 03 espèces en danger critique
d’extinction (Gorilla gorilla, Loxodonta cyclotis et Piloocolobus preussi), 03 espèces
menacées d’extinction (Pan troglodytes ellioti, Mandrillus leucophaeus, Allochrocebus
preussi preussi) et 02 espèces vulnérables (Cercopithecus erythrotis, Cercocebus
torquatus). S’agissant des primates, 11 des 29 espèces de primates diurnes recensées au
Cameroun se trouvent dans la forêt d’Ebo. Parmi elles, le colobe bai de Preuss dont les
seules traces d’existence dans le monde n’ont été trouvées que dans la forêt d’Ebo et le
Parc National de Korup. Les chimpanzés d’Ebo ont une faculté exceptionnelle à utiliser
les outils pour casser les noix, extraire les termites de leurs termitières ou le miel des
ruches. Nous avons aussi les gorilles de la forêt d’Ebo qui semblent relever d’une sous-
espèce nouvelle pour la science.
Si la forêt d’Ebo est un espace de vie pour faune et flore, elle porte aussi les
signes d’interactions avec les êtres humains. Malheureusement, cette interaction emporte

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parfois des conséquences négatives, car non seulement la forêt ne répond pas toujours
efficacement aux besoins de populations, mais elle compromet lourdement la possibilité
pour les générations à venir de satisfaire les leurs. De plus l’on observe de plus en plus
une tendance à exploiter de manière peu rationnelle les ressources de la forêt d’Ebo. En
effet, entre exploitation illégale et abusive du bois, braconnage, collecte abusive de
produits forestiers non ligneux, expansion du front agricole et velléités de réinstallation
des natifs, la forêt d’Ebo subit une forte pression entrainant sa dégradation sans
retombées positives suffisantes pour les collectivités locales et/ou pour l’État. A ces
contraintes, s’ajoutent des problèmes tels que l’impunité des contrevenants à la loi
forestière et faunique sur fond de corruption, les acquisitions foncières à grande échelle et
l’incompréhension des activités de conservation dans la localité.
Ces menaces combinées font peser sur la forêt d’Ebo un risque de perte d’une
biodiversité aussi riche qu’unique et précieuse. Pour soutenir la conservation, de
nombreuses initiatives ont déjà été mises en œuvre par le passé. Entre autres, la
sensibilisation et l’éducation du public y compris les communautés sur les enjeux de la
conservation; la recherche biologique sur la faune et la flore; la cartographie participative
et la promotion d’activités génératrices de revenus. Bien que ces activités aient produit
des résultats considérables, l’inclusivité apparait comme une condition de réussite du
projet de conservation de la forêt d’Ebo pour le développement durable des
communautés. Autrement-dit, il est impérieux de considérer les communautés riveraines
comme faisant partie de la solution. Fort de ce constat, l’Association des Chefs
Traditionnels des villages Riverains de la Forêt d’Ebo (ACTRIFE) et Ebo Forest
Research Project (EFRP) organiseront un dialogue, une réflexion concertée entre les
parties prenantes des départements du Nkam et de la Sanaga-Maritime sur les problèmes
de développement local, la situation de la forêt d’Ebo et les perspectives de gestion
rationnelle et durable de celle-ci.

OBJECTIFS

L’objectif général de la consultation projetée est de co-construire avec toutes les

parties prenantes intervenant dans le paysage de la forêt d’Ebo un cadre d’action commun
pour le développement durable des communautés locales.
De manière spécifique, le dialogue projeté a pour objectifs de :

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 - Accompagner les populations riveraines de la forêt d’Ebo et les autres parties
prenantes clés dans la réalisation d’un diagnostic de l’état de développement des
communautés ;
- Accompagner les populations riveraines de la forêt d’Ebo et les autres parties
prenantes clés dans la réalisation d’un diagnostic de l’état de conservation de la
forêt d’Ebo ;
- Faciliter le processus d’identification des solutions par les populations riveraines
de la forêt d’Ebo et les autres parties prenantes clés en vue d’une gestion durable
de celle-ci sans compromettre les moyens de subsistance des communautés
riveraines ;
- Élaborer un plan d’action réaliste et durable pour la gestion durable de la forêt
d’Ebo et la satisfaction des besoins de subsistance des communautés riveraines.

METHODOLOGIE

La consultation projetée réunira 120 personnes issues des 09 cantons riverains de

la forêt d’Ebo dans les départements du Nkam et de la Sanaga-Maritime. À ceux-ci
s’ajouteront des représentants des Mairies des 05 communes riveraines ainsi que des
représentants de la société civile. L’approche méthodologique sera l’Évaluation Rurale
Participative (Participatory Rural Appraisal) et l’Apprentissage et Action Participatives
(Participatory Learning and Action) en tant que techniques permettant de placer les
communautés au centre du processus de diagnostic et d’identification des solutions à
leurs problèmes. Pour ce faire, en fonction des phases, le brainstorming et les graffiti
walls seront utilisés dans la conduite des discussions.

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AGENDA PROVISOIRE

L’agenda prévisionnel de la consultation prévoit ce qui suit :

HORAIRES ACTIVITES RESPONSABLES/INTERVENANTS

8h30-9h00 Arrivée et installation des ACTRIFE, EFRP, Participants

participants

9h00-9:20 Ouverture de l’atelier et ACTRIFE, EFRP

Présentation des participants

9h20-9h30 Recueil du CLIP Consultant et Participants

9h30-10h00 Recueil des attentes Participants et Consultant

10h00-10h30 Pause-café Tous

10h30-11h00 Partage d’expériences sur Majesté TOUTOU, Majesté MAKOK,

l’importance de la forêt et le M. LESSANEN, etc.
développent communautaire

11h00-11h20 Présentation sur les défis rendant Consultant

difficiles les efforts de
conservation
11h20-11h50 Discussions Tous

11h50-12h00 Pause Tous

12h00-12h30 Partage d’expériences sur les AD

solutions mises en œuvre au
niveau communautaire
12h30-13h30 Travaux de groupes sur les Tous
solutions pour une gestion durable
de la forêt d’Ebo et le
développement communautaire

13h30-14:30 Pause-déjeuner Tous

14h30-16h00 Restitution et Discussions Tous

16h00-16h20 Évaluation Tous

16h20-16h30 Clôture de l’atelier ACTRIFE, EFRP

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