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Élaboration et mise en œuvre d’un plan de gestion de la faune Élaboration et mise en œuvre d’un plan de gestion de la
Guide technique à destination des gestionnaires des forêts de
faune - Guide technique à destination des gestionnaires
production d’Afrique centrale
des forêts de production d’Afrique centrale
L’intensification des activités humaines, la demande croissante en protéines
animales suite à l’explosion démographique et le braconnage organisé (ivoire,
écailles de pangolins, ...) entrainent une pression croissante sur la faune sauvage
des forêts d’Afrique centrale. Pour répondre à ces menaces, des stratégies sont
mises en place aux échelles nationales et régionales. Une gestion efficace de
la faune sauvage au sein des concessions certifiées concourt à l’objectif global
d’une gestion raisonnée et durable du patrimoine forestier d’Afrique centrale.
Forest is Life
30 €
9 782870 161746
ÉLABORATION ET MISE EN ŒUVRE D’UN PLAN
DE GESTION DE LA FAUNE
GUIDE TECHNIQUE À DESTINATION DES GESTIONNAIRES
DES FORÊTS DE PRODUCTION D’AFRIQUE CENTRALE
DANS LA MÊME COLLECTION
Bogaert J., Halleux J.-M., 2015. Territoires périurbains. Développement, enjeux et
perspectives dans les pays du Sud. 304 p.
Bogaert J., Colinet G., Mahy G., 2018. Anthropisation des paysages katangais. 312 p.
Boldrini S. et al., 2017. Guide Technique. Plantation agroforestière d’Acacia auriculifor-
mis dans le Haut Katanga. 53 p.
Boudru M., 1989. Forêt et sylviculture. Traitement des forêts. 356 p.
Boudru M., 1992. Forêt et sylviculture. Boisements et reboisements artificiels. 348 p.
Bousson E., 2003. Gestion forestière intégrée. Approche structurée basée sur l’analyse
multicritère. 303 p.
Colson V., Granet A.-M., Vanwijnsberghe S., 2012. Loisirs en forêt et gestion durable.
304 p.
Dagnelie P. et al., 1988. Tables de production relatives à l’épicéa commun. 124 p.
Dagnelie P. et al., 2013. Cubage des arbres et des peuplements forestiers : tables et
équations. 176 p.
Daïnou K. et al., 2016. Hautes Valeurs de Conservation (HVC) dans les Unités Fores-
tières d’Aménagement du Cameroun : concepts, choix et pratiques. 94 p.
Delvingt W., 2001. La forêt des hommes. Terroirs villageois en forêt tropicale africaine.
288 p.
Delvingt W., Vermeulen C., 2007. Nazinga. 312 p.
Doucet J.-L. et al., 2012. Regards croisés sur la foresterie communautaire. L’expérience
camerounaise. 216 p.
Malaisse F., 1997. Se nourrir en forêt claire africaine. Approche écologique et nutrition-
nelle. 384 p.
Malaisse F., 2010. How to Live and Survive in Zambezian open Forest (Miombo Ecore-
gion). 424 p.
Meunier Q., Moumbogou C., Doucet J.-L., 2015. Les arbres utiles du Gabon. 340 p.
Mignon J., Haubruge É., Francis F., 2016. Clé d’identification des principales familles
d’insectes d’Europe. 87 p.
Nanson A., 2004. Génétique et amélioration des arbres forestiers. 712 p.
Tosso et al., 2020. Sentiers de suivi de la croissance, de la mortalité et de la phénologie
des arbres tropicaux : guide méthodologique. 124 p.
Rondeux J., Thibaut A., 1996. Tables de production relatives au douglas. 152 p.
Rondeux J., 1997. La forêt et les hommes. Arrêt sur images 1900–1930. 94 p.
Rondeux J., 1999. La mesure des arbres et des peuplements forestiers. 544 p.
ÉLABORATION ET MISE EN ŒUVRE D’UN PLAN
DE GESTION DE LA FAUNE
GUIDE TECHNIQUE À DESTINATION DES GESTIONNAIRES
DES FORÊTS DE PRODUCTION D’AFRIQUE CENTRALE
Barbara Haurez, Davy Fonteyn, Sarah Toint, Charles Bracke, Jean-Louis Doucet,
Kasso Daïnou, Stéphane Kéhou, Cédric Vermeulen
2020
http://hdl.handle.net/2268/253115
CITATION :
Haurez B., Fonteyn D., Toint S., Bracke C., Doucet J.-L., Daïnou K., Kéhou S.,
Vermeulen C. (2020). Élaboration et mise en œuvre d’un plan de gestion de la faune.
Guide technique à destination des gestionnaires des forêts de production d’Afrique
centrale. Gembloux, Belgique : Presses agronomiques de Gembloux.
Mise en page : Carolina Levicek
Illustrations : Carolina Levicek
Relecture externe : Michel Rougeron, Franck Trolliet
Coordination scientifique : Cédric Vermeulen
TABLE DES MATIÈRES
LE MOT DU SECTEUR PRIVÉ......................................................................................... 7
PRÉFACE........................................................................................................................ 8
COMITÉ DE RÉDACTION ........................................................................................... 10
REMERCIEMENTS........................................................................................................ 12
LEXIQUE....................................................................................................................... 16
AVANT-PROPOS........................................................................................................... 18
1. INTRODUCTION...................................................................................................... 19
2. CADRE RÉGLEMENTAIRE ET CERTIFICATIONS..................................................... 28
2.1. Contexte réglementaire international et législations nationales
liés à la faune...................................................................................................... 28
2.2. Certification de légalité...................................................................................... 42
2.3. Certification de durabilité.................................................................................. 44
2.3.1. Le Pan African Forest Certification (PAFC)................................................... 44
2.3.2. Le Forest Stewardship Council (FSC)......................................................... 50
3. ÉLABORATION ET MISE EN ŒUVRE D’UNE POLITIQUE ET
D’UN PLAN DE GESTION DE LA FAUNE DANS UNE CONCESSION FORESTIÈRE
D’AFRIQUE CENTRALE................................................................................................ 57
3.1. La politique de gestion de la faune................................................................... 57
3.2. Le plan de gestion de la faune........................................................................... 57
3.3. Mesures de gestion de la faune proposées....................................................... 58
Politique de gestion de la faune et organisation de l’entreprise............................. 61
Intégration de la stratégie de gestion de la faune dans
le règlement d’ordre intérieur.................................................................................. 69
Caractérisation initiale et suivi des populations animales –
Généralités et choix de la technique d’inventaire.................................................... 73
Inventaire de la faune via la technique des transects linéaires à largeur fixe........... 91
Inventaire de la faune via la technique du recce.................................................... 101
Inventaire des chimpanzés via la technique ARTS................................................. 107
Inventaire de la faune via l’utilisation de pièges photographiques....................... 117
Recensement, profil du village et organisation des finages .................................. 129
Étude de la consommation de viande de brousse................................................. 139
Identification et conservation des zones importantes pour la faune...................... 147
Information et sensibilisation des travailleurs et des populations riveraines
sur la stratégie de gestion de la faune................................................................... 159
Lutte contre le braconnage et les autres activités illégales.................................... 167
Gestion des routes et des voies d'accès à la concession....................................... 183
Approvisionnement des sites forestiers, bases-vie et camps permanents
en protéines et autres denrées alimentaires.......................................................... 197
Appui au développement d’activités alternatives à la chasse............................... 205
Zonage et organisation de la chasse ouvrière........................................................ 211
Installation et démantèlement des campements forestiers ouvriers
temporaires............................................................................................................ 217
Gestion des conflits homme-faune........................................................................ 223
Suivi-évaluation du plan de gestion de la faune.................................................... 233
4. CANEVAS DE PLAN DE GESTION DE LA FAUNE................................................. 239
5. CANEVAS DE RAPPORT DE SUIVI-ÉVALUATION ANNUEL DU PLAN
DE GESTION DE LA FAUNE...................................................................................... 248
ANNEXES................................................................................................................... 272
BIBLIOGRAPHIE......................................................................................................... 296
LEXIQUE
Ayant droit : Dans le cas présent, toute personne composant la cellule familiale
rapprochée (parents/enfants) des travailleurs de l’entreprise ayant le droit de profiter
de certains avantages éventuellement mis en place par l’entreprise pour ses travailleurs
(économat, logement, transport vers une ville pour faire les courses, etc.).
Baï : Clairière ouverte en forêt, souvent humide voire inondable, dans laquelle de
nombreuses espèces animales viennent se nourrir. Elles y trouvent une végétation
herbacée appréciée ainsi que des éléments nutritifs et minéraux présents dans la boue,
que certaines espèces ingèrent.
Braconnage : Acte de chasse ou de pêche illégale. Cette illégalité peut résider dans
la technique de chasse/pêche utilisée (engins prohibés par la loi), dans l’espèce
abattue/pêchée (espèce jouissant d’un statut de protection interdisant son abattage/sa
pêche), dans le nombre d’animaux abattus (abattage en dehors des quotas autorisés),
dans la saison (hors de la saison d’ouverture de la chasse pour la chasse commerciale)
ou dans le lieu où la chasse/pêche est pratiquée (parcs nationaux, zones où la
chasse/pêche est interdite). Chasser sans être en possession des licences/permis
obligatoires est également un acte de braconnage.
CLIP : Consentement Libre Informé et Préalable. Il s’agit d’un processus de consultation
des communautés locales en amont de la mise en place d’un projet susceptible
d’impacter les terres et ressources qu’elles occupent ou utilisent traditionnellement.
Cette consultation doit se faire de manière non contraignante, avant le démarrage
du projet et en fournissant des informations suffisantes sur le projet, ses dimensions,
sa localisation, son fonctionnement et les impacts principaux qu’il pourrait engendrer
pour que les populations puissent, en connaissance de cause, donner ou non leur
consentement à sa mise en place. La communication doit en outre être culturellement
adaptée.
Communauté locale : Population vivant dans ou aux limites de la concession forestière.
Elle comprend les groupes issus des villages riverains de la concession.
Conservation : Action de maintenir quelque chose (par exemple, une communauté
animale ou un écosystème forestier) dans son état initial. La démarche de conservation
peut donc permettre la mise en œuvre d’activités humaines, tant que ces activités
n’engendrent pas de modifications du système concerné.
Économat : Dans le contexte des sociétés forestières, magasin de vente au détail créé
par un employeur à l’usage de ses salariés.
Finage villageois : Réserves foncières sur lesquelles peuvent s’exercer des droits
d’usage : parcelles soumises au cycle cultural (y compris jachères et recrus forestiers),
terres en friche (ou « vierges »), portions d’espace éloignées du village et qui pourraient
faire l’objet d’une valorisation par ses habitants. Le finage comprend le terroir villageois
et les portions du territoire qui pourraient y être intégrées. À distance d’un village
donné, les usages de sa communauté s’affaiblissent au profit des autres villages,
donnant parfois au finage des limites floues et discutables.
Plan de gestion de la faune (PGF) : Document qui reprend en détail la manière dont
la faune est gérée par l’entreprise : objectifs poursuivis, activités à mettre en œuvre,
calendrier de mise en œuvre, suivi-évaluation, etc.
Politique de gestion de la faune : Vision globale, engagement de l’entreprise pour la
gestion de la faune.
Protection : Action de protéger quelque chose de l’influence de facteurs externes, y
compris les interventions humaines. Ce terme fait référence ici à une « mise sous cloche »
d’un système.
Saline : Ouverture dans le couvert forestier souvent créée par l’élargissement du lit
d’un cours d’eau. Comme les baïs, il s’agit de points de rencontre pour de nombreux
animaux qui s’y nourrissent et y puisent des sels minéraux dans le sol.
Terroir villageois : Ensemble des terres soumises au cycle cultural (en ce compris les
jachères et recrus forestiers), divisé en lots géométriques assignés ; portion du finage
où les logiques d’occupation du sol sont dominantes (Le Roy et al., 1996).
Transect : Dans le contexte du présent guide, ligne droite virtuelle que l’on ouvre
en forêt (à la machette ou au sécateur) pour étudier un phénomène et le long de
laquelle on comptera les occurrences des indices étudiés (indices de chasse, indices
de présence de faune, etc.).
Village riverain : Village situé dans les limites directes de la concession forestière.
AVANT-PROPOS
Cet ouvrage a été élaboré dans le cadre du projet « De l’Inventaire au Plan de Gestion
de la Faune, développement d’outils pour rencontrer les exigences des référentiels de
certification », financé par la COMIFAC dans le cadre du Programme de Promotion de
l’Exploitation Certifiée des Forêts (KFW-PPECF). Ce projet avait pour objectif de favo-
riser la mise en œuvre d’approches standardisées et reproductibles en vue d’assurer
une gestion durable de la faune dans les forêts certifiées. Le présent guide technique
est un des résultats du projet. Il vise à décrire les bonnes pratiques de gestion de la
faune dans les permis concédés aux entreprises forestières opérant dans la zone géo-
graphique du programme (Cameroun, Gabon, République centrafricaine, République
démocratique du Congo, République du Congo).
Ce guide constitue donc un outil opérationnel destiné aux opérateurs forestiers
d’Afrique centrale désireux de mettre en place ou d’améliorer la stratégie de gestion
de la faune au sein de leurs concessions, notamment dans le cadre d’une démarche de
certification de légalité ou de durabilité. Il a pour objectifs :
- d’appuyer les gestionnaires des forêts de production à formuler leurs objectifs et
leurs engagements en termes de gestion de la faune au travers d’une politique
adaptée et réaliste ;
- de les aider à identifier et hiérarchiser les priorités en termes d’activités à mettre
en place pour gérer la faune dans leurs concessions ;
- de servir d’outil pragmatique pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de
gestion de la faune qui réponde aux objectifs de l’entreprise.
Il est le fruit d’une longue expérience de recherche-action, menée conjointement par
l’association Nature+ et par l’équipe de Forest is Life de l’Unité TERRA de la Faculté de
Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège.
1. INTRODUCTION
Sur le plan international, la conservation Que ce soit dans le but de répondre aux
de la biodiversité et la gestion durable obligations légales, d’améliorer la dura-
des ressources naturelles constituent au- bilité des pratiques d’exploitation ou de
jourd’hui une des préoccupations ma- respecter les critères des systèmes de
jeures. Les grands bassins forestiers tro- certification, la gestion de la faune dans
picaux abritent une diversité importante les concessions d’exploitation de bois
d’espèces et leur contribution dans la d’œuvre d’Afrique centrale est donc de-
régulation du système climatique mondial venue un volet majeur de l’aménagement.
en font le centre des débats pour la lutte
Les sociétés d’exploitation forestière se
contre le changement climatique.
heurtent cependant à plusieurs obstacles
Ces préoccupations se sont traduites de- lorsqu’il s’agit d’améliorer leurs pratiques
puis le début des années 90 (conférence de gestion pour assurer la conservation
de Rio sur la biodiversité de 1992) par des espèces animales. Les difficultés ma-
une évolution des codes forestiers des jeures sont le manque de connaissances
pays d’Afrique centrale. L’aménagement et d’expertise technique en biologie de
forestier y a été intégré de manière systé- la conservation, le fait que la gestion de
matique. Les exigences légales en termes la faune reste en théorie une prérogative
environnementaux sont allées croissantes. régalienne, et enfin que les coûts d’élabo-
En particulier, la prise en compte de la ration et de mise en œuvre d’un plan de
gestion de la faune soient réputés élevés.
ressource faunique dans l’aménagement
Pour pallier ces problèmes, il est primor-
des forêts de production a pris peu à peu
dial de mettre en place une hiérarchisa-
de l’ampleur. Par exemple, l’État gabo-
tion des mesures de conservation de la
nais a rendu obligatoire l’élaboration et la
faune en fonction des objectifs poursuivis
mise en œuvre d’un Plan de Protection de
par l’entreprise. La gestion de la faune de-
la Faune dans les concessions forestières
vra être intégrée dans la structure interne
depuis juillet 2018.
de l’entreprise en recrutant les équipes ou
Parallèlement aux évolutions des légis- en désignant un responsable des aspects
lations nationales, les systèmes de cer- faune au sein du personnel. Des collabo-
tification de durabilité, tels que le Fo- rations devront également être dévelop-
rest Stewardship Council (FSC) et la Pan pées avec les autres parties prenantes de
African Forest Certification (PAFC), se la gestion de la faune (Autorités gouver-
sont développés. Au-delà des exigences nementales et administratives, organisa-
légales, leurs principes et critères en- tions internationales de conservation de
gendrent des exigences supplémentaires la nature et de développement, commu-
en ce qui concerne la gestion et la pro- nauté scientifique, autres membres du
tection de la faune pour les gestionnaires secteur privé et populations riveraines
forestiers désireux de s’engager dans des massifs exploités), afin que la gestion
une démarche de certification de leurs de la faune au sein de la concession fores-
concessions forestières. tière devienne l’affaire de tous.
19
Conservation ou protection
L’utilisation des termes « conservation », « protection » et « préservation »
est variable selon les cadres légaux et les références bibliographiques. Ces
différences de définition, de signification et d’interprétation rendent complexe
la compréhension des exigences des législations nationales et des systèmes de
certification. Elles engendrent aussi des disparités en termes de mise en œuvre, et
constituent un risque de non-conformité aux réglementations en vigueur.
Dans ce guide, les définitions suivantes seront utilisées :
- conservation : action de maintenir quelque chose (par exemple, une
communauté animale ou un écosystème forestier) dans son état initial. La
démarche de conservation peut donc permettre la mise en œuvre d’activités
humaines, tant que ces activités n’engendrent pas de modification
significative du système concerné ;
- protection ou préservation : action de protéger quelque chose de
l’influence de facteurs externes, y compris les interventions humaines. Ces
termes font référence dans le présent document à une « mise sous cloche »
d’un système.
20
Le tableau 1 résume cette organisation dédiés (colonne 4).
et doit permettre d’atteindre rapidement
Les fiches sont notées en italique et en vert
les fiches opérationnelles. Pour chacun
dans la dernière colonne. Les parties du
des chapitres du guide (colonne 1) et des
quatre volets constitutifs d’un plan de guide correspondant à des chapitres/titres
gestion de faune (colonne 2), les enga- conventionnels sont reprises en noir. Ainsi,
gements à prendre par l’entreprise sont les parties concernant la législation et les
listés (colonne 3), ainsi que les fiches thé- certifications ne sont pas présentées sous
matiques correspondantes ou les titres forme de fiche.
Tableau 1. Structure du guide sur l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de gestion de
faune.
1. Introduction
L’entreprise s’engage à
respecter les principes et 2.3. Certification de
critères de gestion durable durabilité
(FSC ou PAFC)
L’entreprise formalise sa
politique de gestion de la
faune dans un document
1. Organisation et
dédié (plan de gestion
fonctionnement de
de la faune – PGF) qui 3.2. Le plan de ges-
l’entreprise en lien avec
comprend les résultats des tion de la faune
la faune
inventaires de la faune,
les mesures de gestion
3. Élaboration et mise appliquées et le suivi-
en œuvre d’une poli- évaluation du PGF
tique et d’un plan de
gestion de la faune dans
une concession fores- L’entreprise définit ses
3.1. La politique de
tière d’Afrique centrale objectifs en matière de
gestion de la faune
gestion de la faune,
internalise les aspects
« faune et surveillance du
territoire » et développe
Politique de gestion
des collaborations avec
de la faune et
les parties prenantes de la
fonctionnement de
gestion de la faune
l’entreprise
21
Volets constitutifs d’un
Engagements de Titres à consulter/
Chapitre du guide plan de gestion de la
l’entreprise Fiches thématiques
faune
Caractérisation
initiale et suivi des
populations animales
– Généralités et
choix de la technique
d’inventaire
Inventaire de la faune
via la technique des
transects linéaires à
largeur fixe
Inventaire de la faune
via l’utilisation de
pièges photogra-
phiques
Recensement, profil
du village et organi-
sation des finages
Les menaces et les pres-
sions qui pèsent sur la
faune sont documentées Étude de la consom-
mation de viande de
brousse
Identification et
3. Mise en œuvre du Le zonage de la conces-
conservation des
plan de gestion de la sion tient compte des
zones importantes
faune populations animales
pour la faune
22
Volets constitutifs d’un
Engagements de Titres à consulter/
Chapitre du guide plan de gestion de la
l’entreprise Fiches thématiques
faune
Information et
sensibilisation des
travailleurs et des
populations riveraines
sur la stratégie de
gestion de la faune
Approvisionnement
des sites forestiers,
bases-vie et camps
3. Mise en œuvre du permanents en proté-
3. Élaboration et mise Les menaces qui pèsent ines et autres denrées
plan de gestion de la
en œuvre d’une poli- sur la faune sont réduites alimentaires
faune
tique et d’un plan de
gestion de la faune dans
une concession fores- Appui au développe-
tière d’Afrique centrale ment d’activités alter-
natives à la chasse
Zonage et organi-
sation de la chasse
ouvrière
Installation et déman-
tèlement des cam-
pements forestiers
ouvriers temporaires
23
Les différentes fiches regroupées au lent temps plein (ETP) de 6 jours de travail
chapitre 3.3 constituant le cœur de ce par semaine pendant 52 semaines par an
guide comprennent les informations et en comptant 20 jours de congés an-
suivantes : une estimation de l’inves- nuels en moyenne.
tissement matériel et des compétences
Les cadres et ingénieurs sont appelés à
requises, une description détaillée de la
mesure à mettre en œuvre, ses avantages gérer de nombreux dossiers en parallèle
et ses inconvénients dans le contexte spé- et leur implication dans la réalisation de
cifique des forêts de production, le tout chaque mesure ne les occupe souvent
éventuellement assorti de différentes qu’une partie de leur temps de travail.
références permettant d’approfondir la Les charges de travail cumulées pour ces
thématique. postes sont calculées en additionnant les
temps de travail des différents interve-
Les éléments suivants permettront de nants. Ainsi, si deux employés du niveau
lire correctement les différentes sections « ingénieur » travaillent chacun un quart
et pictogrammes constituant les fiches temps sur une mesure, le pictogramme
techniques : affichera un mi-temps (cumul des deux
Investissement matériel quart-temps).
Lorsque la mesure ne nécessite un vé- Les techniciens, quant à eux, sont souvent
hicule que de manière ponctuelle, il a embauchés pour des tâches plus spécia-
été considéré qu’un véhicule déjà pré- lisées réalisées en équipe et il arrive fré-
sent dans l’entreprise pouvait être uti- quemment qu’un technicien passe tout
lisé. Dans ce cas, l’achat d’un nouveau son temps de travail sur une unique tâche.
véhicule n’a pas été comptabilisé dans Le pictogramme « techniciens » indiquera
les investissements. le nombre de techniciens requis pour la
- faible (1/4) : de 100.000 à mise en place de chaque mesure. Si le
7.000.000 CFA – de 150 à cumul des temps de travail des différents
11.000 euros ; membres de l’équipe de techniciens dé-
passe 1 ETP, le nombre total cumulé des
- moyen (2/4) : de 7.000.000 à
temps de travail de toute l’équipe sera
20.000.000 CFA – de 11.000 à
mentionné sous le pictogramme. Ainsi,
30.000 euros ;
une équipe de trois techniciens travaillant
- élevé (3/4) : de 20.000.000 à chacun un mi-temps sur une mesure cu-
50.000.000 CFA – de 30.000 à mule 1,5 ETP. Ce chiffre sera indiqué sous
75.000 euros ; le pictogramme « techniciens ».
- très élevé (4/4) : de 50.000.000 Les charges de travail cumulées sont ex-
à 100.000.000 CFA – de 75.000 à primées en ETP cumulés par an pour les
150.000 euros.
activités à mener en continu, et en ETP
Charge de travail cumulée par type de cumulés sur le temps de l’étude ou de
poste l’activité pour les mesures ponctuelles ou
La charge de travail cumulée par type de périodiques :
poste est estimée sur base d’un équiva- - occasionnelle (+/4) : de 1 à
24
5 hommes-jours/an (ou le temps de mais son aval est nécessaire pour
l’activité) ; mettre en place certaines mesures
structurelles ou liées à la politique
- faible (1/4) : de 6 à 75 hommes-
d’entreprise, typiquement l’inser-
jours/an ou 1/4 ETP/an (ou le temps
tion de mesures de gestion de la
de l’activité) au maximum ;
faune dans le règlement d’ordre
- moyenne (2/4) : de 76 à intérieur (ROI) ou le recrutement
150 hommes-jours/an ou 1/2 ETP/an de personnel dédié aux probléma-
(ou le temps de l’activité) au maxi- tiques de gestion de la faune.
mum ;
Fréquence/périodicité
- élevée (3/4) : de 151 à
- infra-annuelle : activité à réaliser
220 hommes-jours/an ou 3/4 ETP/an
plusieurs fois par an (le nombre est
(ou le temps de l’activité) au maxi-
précisé) ;
mum ;
- annuelle : activité à réaliser une
- très élevée (4/4) : 1 ETP/an (ou le
fois par an ;
temps de l’activité).
- supra-annuelle : activité à mettre
Si plusieurs ETP/an sont requis, leur
en place toutes les x années (le
nombre sera précisé sous le pictogramme.
nombre d’années est précisé) ;
Niveaux de technicité/compétences
- ponctuelle : activité à réaliser une
- technicien : le technicien met les seule fois ;
mesures en place sur le terrain. Il
- en continu : activité dont la réa-
exécute les activités listées dans le
lisation est « transversale », et qui
plan de gestion de la faune (PGF),
impacte la gestion quotidienne de
par exemple les inventaires de la
l’entreprise.
faune ou les enquêtes dans les
villages ;
- ingénieur : l’ingénieur (correspon-
dant à un cadre « technique ») est
impliqué dans la mise en place au
quotidien des mesures de gestion
de la faune et possède des compé-
tences techniques et scientifiques
utilisées pour la gestion des pro-
blématiques fauniques ;
- cadre : le cadre tel que défini dans
cet ouvrage est un cadre « de di-
rection » ou « administratif ». Il est
membre de la direction de l’entre-
prise et n’est pas forcément spé-
cialisé dans la gestion de la faune,
25
RECENSEMENT, PROFIL DU VILLAGE ET ORGANISATION Intitulé de la mesure
DES FINAGES
Investissement financier
pour le matériel nécessaire
à l’application de la mesure
M AT É RI E L N É C E S S A I R E
Véhicule, GPS, fiches d’enquête, papier flipchart, marqueurs, maquette interactive, Liste du matériel nécessaire
appareil photo, matériel de barda (si nécessaire pour la prise des points GPS sur le à la mise en place
terrain).
DE S C RI P T I O N T E C H N I Q U E
La bonne connaissance du fonctionnement de la vie villageoise et des zones utilisées
Description technique de la
pour différents usages par les populations riveraines sont des prérequis indispensables mesure
(...)
R É F É R E N C E S « P O U R A L L ER PL U S L O I N » Références bibliographiques
complémentaires sur le
Burini Federica, 2012. Cartographie et participation pour la coopération environne-
mentale : le terrain et la restitution des savoirs traditionnels en Afrique subsaharienne. thème abordé dans la fiche
Annales de géographie, 5-6 (687-688), 487-512 technique
26
À la suite des fiches thématiques, un ca- suivi-évaluation du PGF est ainsi proposé
nevas de PGF reprenant les différentes au chapitre 5.
mesures exposées dans ces dernières et
Ce guide peut donc être utilisé de diffé-
hiérarchisant leur mise en place est propo-
rentes manières, soit en suivant sa struc-
sé au chapitre 4. Il pourra servir de base
ture pas à pas pour mettre en œuvre un
de travail à tout concessionnaire désirant
PGF et choisir les actions prioritaires à en-
mettre en place un PGF plus performant.
treprendre, soit en choisissant ponctuel-
Enfin, le présent ouvrage se termine par lement une fiche afin d’évaluer l’intérêt
un chapitre approfondissant la théma- de la thématique qui y est abordée et son
tique du suivi-évaluation déjà abordée ajout éventuel dans une stratégie déjà
dans une fiche. Un canevas de rapport de opérationnelle1.
1
Bien que leur mise en œuvre permette de limiter les impacts négatifs directs de l’exploitation forestière sur
l’écosystème forestier, y compris sa composante animale, les pratiques d’Exploitation Forestière à Impact
Réduit (EFIR) ne sont pas abordées dans cet ouvrage. Nous renvoyons aux ouvrages de référence traitant
de cet aspect :
FAO, 2003. Code régional d’exploitation forestière à faible impact dans les forêts denses tropicales humides
d’Afrique centrale et de l’Ouest. Rome : FAO.
Dirou S. & Priser F., 2017. Les pratiques EFIR des sociétés FSC dans le Bassin du Congo. Synthèse. France :
ATIBT & TEREA.
Dubart N. & Levicek C., 2017. Exploitation Forestière à Impact Réduit. Guide pratique illustré. Gembloux,
Belgique, Yaounde, Cameroun : Nature+, PPECF, COMIFAC.
27
2. CADRE RÉGLEMENTAIRE ET CERTIFICATIONS
2
Dans ce contexte, une veille réglementaire peut être définie comme étant le processus d’identification, de
compréhension et de mise à jour des exigences des réglementations applicables à l’entreprise. La consul-
tation des journaux officiels et de tout autre canal de communication législative devra être réalisée régu-
lièrement. Les nouveaux textes applicables à l’entreprise devront être classés et l’entreprise devra vérifier
sa conformité aux exigences qui y sont énoncées pour s’adapter au plus vite au cadre légal national ou
international.
28
conformément à la réglementation rela- du droit d’usage et limitée à ce
tive à la faune. dernier. Des alternatives en termes
de revenus et de protéines pour-
Afin de ne pas alourdir inutilement la lec-
ront cependant être développées
ture du tableau, les références des diffé-
ou appuyées dans les villages rive-
rents textes réglementaires3 sont reprises
rains. Des actions de sensibilisation
à la fin de ce dernier. Seuls des numéros
à la gestion durable de la faune
de renvoi (en vert) correspondant à ces
pourront également être réalisées ;
différentes références sont indiqués dans
le tableau. - la chasse illégale ou braconnage.
Elle concerne toutes les activités
En matière de chasse au sein des conces-
de chasse non autorisées par la
sions forestières, il existe des différences
loi : chasse d’espèces protégées,
assez importantes entre les pays. Toute-
utilisation d’armes non autorisées,
fois, il est possible dans tous les cas de dis-
chasse de gibier destiné à la com-
tinguer trois types de chasse qui doivent
mercialisation durant la période de
être abordés de manière spécifique :
fermeture de la chasse, etc. Elle
- la chasse interne, effectuée par doit être réprimée, sanctionnée
le personnel de la société dans la et limitée en contrôlant l’accès au
concession. Celle-ci devra être en- réseau routier. Une collaboration
cadrée, contrôlée et devra respec- entre l’entreprise et des agents
ter toutes les lois en vigueur. En assermentés de l’État (Eaux et Fo-
outre, l’entreprise forestière pourra rêts, gendarmerie) aidera à la ré-
mettre en place un système d’ap- pression efficace de ces pratiques
provisionnement alimentaire, en illégales. On distingue parfois au
particulier en protéines, afin de sein du braconnage le petit bra-
limiter la pression de chasse exer- connage (effectué par les popu-
cée par son personnel. Cette me- lations locales pour la subsistance
sure est une obligation légale dans et le commerce au sein du village)
certains pays ; elle devra ainsi être du grand braconnage, soit tourné
mise en place dans les bases-vie vers la commercialisation massive
des entreprises forestières au Ga- de viande de brousse (à destina-
bon, en République démocratique tion des bases-vie et des centres
du Congo et au Cameroun comme urbains), soit ciblé et tourné vers le
explicité dans le tableau 2 ; trafic international (ivoire, pattes de
- la chasse externe ou de subsis- gorilles, écailles de pangolin, etc.).
tance, effectuée dans la conces- Ces deux dernières formes de bra-
sion par les habitants riverains. Elle connage doivent être combattues
doit être autorisée dans le respect prioritairement.
3
Différents sites internet permettent de télécharger la plupart des textes légaux cités dans ce guide :
- http://www.ppecf-comifac.com/environn_juridique.html
- http://www.fao.org/faolex/country-profiles/fr/
- https://www.documents.clientearth.org
- http://www.droit-afrique.com/
29
Tableau 2. Récapitulatif des exigences légales nationales en termes de gestion de la faune au sein des
République démocratique
Exigence Cameroun Gabon
du Congo
Études écolo- Lister les espèces pré- Définir les zones présentant une Lister les espèces présentes
giques sur l’état sentes dans la conces- forte richesse biologique dans la concession
des ressources sion et leurs statuts
floristiques et Recueillir des informations relatives RDC 7.
fauniques Décrire les activités à la faune sauvage
de chasse, pêche et Déterminer l’impact possible
élevage GAB 2. des routes, des campements
et autres infrastructures sur
CAM 1. Lister les espèces présentes et l’écosystème et la biodiver-
leurs abondances relatives, assor- sité et indiquer les mesures
Spécifier les espèces ties d’essais de corrélations des d’atténuation devant être
courantes de même résultats sur la faune avec la stratifi- mises en œuvre
que les espèces me- cation forestière et l’occupation
nacées et les habitats humaine RDC 4.
sensibles dans la forêt
ou son voisinage Identifier les habitats menacés de Identifier les espèces de
destruction et les espèces rares/ grands et moyens mam-
CAM 6. menacées mifères présents dans la
concession
Fournir des cartes Établir les bases du suivi des im-
de distribution des pacts directs ou indirects (chasse) Caractériser la distribution et
espèces inventoriées de l’exploitation forestière sur les l’abondance de ces espèces
espèces animales au sein de la concession
CAM 3.
Proposer des mesures permettant Identifier les menaces et
de limiter le braconnage opportunités relatives à ces
espèces
GAB 9.
Caractériser spatialement
les menaces et opportunités
sur les populations de ces
espèces
RDC 8.
Documents dans Les mesures obliga- Rapport d’études sur la biodiver- Le plan d’aménagement fo-
lesquels sont toires en termes de sité (préalable au plan d’aména- restier précise les modalités
reprises les me- protection de la faune gement) d’exécution des obligations
sures de gestion seront précisées dans relatives à la protection
de la faune/plan le cahier des charges GAB 9. de l’environnement et les
de gestion de la de la convention Le plan d’aménagement doit mesures à mettre en œuvre
faune définitive, dans le plan préciser les mesures visant (…) la concernant (…) la protection
d’aménagement et conservation de la flore et de la de la faune sauvage
dans le permis annuel faune
d’opération RDC 4.
GAB 2. Les activités de conservation
CAM 4.
ou de protection program-
Rapports d’inventaires mées pour l’année sont
faune décrites dans le plan annuel
d’exploitation forestière
CAM 3.
RDC 9.
30
forêts de production en Afrique centrale.
Fiches thématiques ou
République du Congo République centrafricaine
chapitre en lien avec l’exigence
Lister les espèces présentes dans Lister les espèces présentes dans la Caractérisation initiale et suivi
la concession, leurs statuts, densi- concession des populations animales –
tés, fréquences et distributions Généralités et choix de la
Identifier les espèces rares et/ou menacées technique d’inventaire
Décrire les activités de chasse,
pêche et élevage Affiner la connaissance de la distribution + Fiches détaillant les diffé-
des espèces dans la mosaïque forestière rentes techniques d’inventaire
CGO 5. de la faune
Préciser la variabilité de l’impact des activi-
Identifier les zones comportant tés humaines sur la faune
des espèces endémiques de la
flore et de la faune, les zones Poser les bases du suivi des impacts directs
comportant des espèces de flore ou indirects (chasse) de l’exploitation fores-
et de faune rares et/ou menacées tière sur les espèces animales
d’extinction, les zones de grande Réaliser une carte de répartition des
diversité biologique grands et moyens mammifères et une
CGO 4. carte des impacts humains sur la faune
Identifier des zones devant subir un mode
de gestion particulier afin de préserver
certaines surfaces où les espèces rares ou
menacées sont particulièrement abondantes
RCA 4.
Le plan d’aménagement comprend Le plan d’aménagement comprend des 4. Canevas de plan de gestion
un programme de gestion de la relevés écologiques complémentaires, de la faune
faune y compris sur la faune et pose les bases
du suivi des impacts directs ou indirects
CGO 4. (chasse) de l’exploitation forestière sur les
espèces animales
RCA 4.
31
République démocratique
Exigence Cameroun Gabon
du Congo
Étude d’impact Obligatoire Obligatoire pour les activités Obligatoire pour les instal-
environnemental relevant du secteur de la forêt et lations à implanter dans les
(EIE) CAM 1. de l’agriculture, notamment projets concessions forestières
Canevas de l’EIE : mis en œuvre en dehors des limites
RDC 5.
CAM 7. des aires protégées
GAB 3. Obligatoire dans la zone
En périphérie d’une tampon d’une aire protégée
aire protégée : CAM 2. Précision de la variabilité de
l’impact des activités humaines sur RDC 1.
la faune Obligatoire pour le projet
GAB 9. d’aménagement et d’exploi-
tation forestière
RDC 8.
Accès au réseau Réglementé Contrôle et limitation de l’accès à Fermeture des routes non
routier de la la concession permanentes à la fin de
concession Fermeture des routes l’exploitation
d’exploitation à la fin
de l’exploitation RDC 11.
32
Fiches thématiques ou
République du Congo République centrafricaine
chapitre en lien avec l’exigence
Obligatoire Obligatoire
CGO 4. RCA 1.
Intégration de la politique de
gestion de la faune dans le
règlement d’ordre intérieur
33
République démocratique
Exigence Cameroun Gabon
du Congo
Définition du droit Droit des populations Droit des communautés villa- Droit des populations à
d’usage coutumier riveraines d’exploi- geoises à satisfaire des besoins satisfaire leurs besoins
ter tous les produits personnels ou collectifs via domestiques individuels
forestiers, fauniques l’utilisation des produits forestiers ou communautaires via le
et halieutiques à l’ex- et l’exercice de la chasse et de la prélèvement de ressources
ception des espèces pêche artisanale forestières
protégées, en vue
d’une consommation GAB 4. RDC 2.
personnelle Nécessité d’obtenir un
CAM 1. permis collectif de chasse
pour les populations locales
CAM 5. (chasse à l’aide d’engins
coutumiers : lance, sagaie,
Les produits issus de arbalète, etc.)
la chasse traditionnelle
ne peuvent en aucun RDC 3.
cas être commercia-
lisés
CAM 2.
Chasse non tradi- Soumise à autorisation Soumise à autorisation (permis et Soumise à autorisation :
tionnelle, incluant (permis et licence) licence) et au respect des quotas permis rural de chasse (pour
chasse à l’arme les populations locales avec
à feu CAM 1. GAB 1. une arme à feu non perfec-
Permis de petite chasse : abat- tionnée), permis sportif de
tage des espèces non protégées chasse, permis de tourisme,
et des espèces partiellement permis spéciaux
protégées (sauf éléphant, buffle et RDC 3.
sitatunga), armes lisses et rayées
autorisées de calibre inférieur à
9 mm
34
Fiches thématiques ou
République du Congo République centrafricaine
chapitre en lien avec l’exigence
Droit des populations à assurer Droit des populations riveraines à exploiter Recensement, profil du village
leur subsistance par la chasse des les produits forestiers pour leur subsis- et organisation des finages
animaux sauvages non protégés, tance, notamment la chasse des espèces
à l’aide de moyens traditionnels de gibier ordinaires, à l’aide d’armes ou Étude de la consommation de
dans la zone où réside le chasseur, engins de fabrication locale, et sans com- viande de brousse
et sans commercialiser les produits mercialiser les produits
CGO 1. RCA 3.
CGO 2. RCA 2.
Soumise à autorisation (permis et Soumise à autorisation (permis et licence) Lutte contre le braconnage et
licence) et au respect des quotas les autres activités illégales
CGO 1. Permis de petite chasse : espèces non Zonage et organisation de la
protégées chasse ouvrière
Permis de moyenne chasse et de grande
chasse : espèces non protégées et partiel-
lement protégées
RCA 3.
35
République démocratique
Exigence Cameroun Gabon
du Congo
Pratiques de Chasse en véhicule Chasse de nuit avec ou sans engin Armes automatiques, ca-
chasse interdites à moteur, chasse éclairant, chasse ou capture via nons tue-fauve, fusils fixes,
(ou conditionnées nocturne, chasse drogues/appâts empoisonnés, engins lumineux, collets et
par une autorisa- avec drogues/appâts fusils fixes et explosifs, pièges lacets métalliques, filets de
tion spéciale) empoisonnés/fusils métalliques et collets en câbles tenderie, poisons et produits
anesthésiques/explo- d’acier toxiques, feux circulaires
sifs, chasse avec engins ou enveloppants, armes
non traditionnels, GAB 1. fabriquées clandestine-
chasse au feu, chasse ment, armes et munitions
au fusil fixe, chasse au de guerre ayant composé
filet moderne, chasse à l’armement réglementaire
l’engin éclairant des forces armées nationales
ou étrangères, armes rayées
CAM 1. d’un calibre inférieur à
6,5 mm pour animaux autres
que les oiseaux, rongeurs,
petits singes et petits carni-
vores non protégés, armes
lisses de quelque calibre
que ce soit ou armes rayées
d’un calibre inférieur à 9 mm
pour la chasse au gros gibier
RDC 3.
Approvisionne- Doit être organisé pour Doit être organisé pour les sites Doit être organisé pour les
ment alimentaire les sites forestiers (pro- forestiers sites forestiers n’étant pas
téines à prix coûtants) établis à proximité d’une
et les travailleurs logés GAB 9. ville ou d’un village
en forêt Doit être assuré pour les travail- RDC 5.
CAM 5. leurs logés dans les bases-vie :
ouverture d’un économat et/ou
transport des travailleurs jusqu’au
point de ravitaillement le plus rap-
proché (interdiction de vente de
munitions, de câbles métalliques
et autres matériels de chasse à
l’économat)
GAB 10.
Conservation des Série de protection : Protection des zones d’intérêt Série de protection : série
zones importantes îles, lacs, cours d’eau écologique constituée de zones iden-
pour la faune ou zones inondées en tifiées pour leur vulnérabi-
permanence, pentes GAB 9. lité. Il s’agit notamment de
fortes, forêts sacrées Protection des zones d’intérêt éco- surfaces à forte pente, des
logique, notamment par des règles berges des cours d’eau, des
d’exploitation à faible impact têtes de sources
GAB 10.
36
Fiches thématiques ou
République du Congo République centrafricaine
chapitre en lien avec l’exigence
Drogues, poisons, filets conçus à Chasse au moyen d’un véhicule, chasse Lutte contre le braconnage et
partir de matières synthétiques, avec engin éclairant, chasse avec drogue/ les autres activités illégales
enceintes, pièges aveugles, appâts/armes/munitions empoisonnés,
fosses, battues, collets à câbles fusils fixes, armes tirant en rafales, filets,
métalliques, feux de brousse, enceintes, pièges (si risque de capture
chasse sans licence de chasse, d’animaux protégés), fosses, collets, trébu-
chasse en dehors de la saison chets, guet-apens, feu
de chasse ou dans une zone non
ouverte à la chasse, non-respect RCA 3.
des quotas autorisés, chasse en
véhicule à moteur, à partir d’un
aéronef ou d’une embarcation,
chasse de nuit, chasse avec des
armes de guerre, chasse à l’aide
d’engins éclairants
CGO 1.
Séries de protection : ensemble Séries de protection : zones mises en dé- Identification et conservation
de blocs forestiers destinés à pro- fens afin de maintenir un couvert forestier des zones importantes pour la
téger les sols fragiles, les sources destiné à la protection ou la conservation faune
d’eau, les zones marécageuses, de la diversité biologique
les mangroves, les zones humides,
les autres ressources naturelles RCA 2.
et les ressources culturelles qui y
sont associées ; zones sensibles,
37
République démocratique
Exigence Cameroun Gabon
du Congo
Zones tampons Obligatoire Obligatoire sur au moins 5 km Limites des zones tampons
des aires pro- autour des parcs nationaux créées par décret délibéré
tégées (cas des Chasse interdite, en Conseil des ministres
zones tampons réglementation des Activités forestières régies par un
se superposant à activités de plantation, cahier des charges particulier RDC 1.
des concessions agriculture, élevage,
récolte du bois de feu Activités cynégétiques et agricoles Étude d’impact environne-
forestières) limitées au droit d’usage mental et social obligatoire
et droit d’usage
préalablement à toute acti-
CAM 1. GAB 8. vité d’exploitation forestière
Aucune installation industrielle, dans une zone tampon
base-vie ou campement forestier RDC 8.
ne pourra être construit
dans la zone tampon d’une aire
protégée
GAB 9
CAM 1.
38
Fiches thématiques ou
République du Congo République centrafricaine
chapitre en lien avec l’exigence
Identification et conservation
des zones importantes pour la
faune
Espèces intégralement protégées (A) Espèces intégralement protégées (A) Liste en annexe 2
Espèces partiellement protégées (B) Espèces partiellement protégées (B)
Espèces non protégées (C) Gibiers ordinaires (C)
CGO 3. RCA 3.
39
République démocratique
Exigence Cameroun Gabon
du Congo
40
Fiches thématiques ou
République du Congo République centrafricaine
chapitre en lien avec l’exigence
Information et sensibilisation
des travailleurs et des popula-
tions riveraines sur la stratégie
de gestion de la faune
6. Décret n°161 du 19 janvier 2011 fixant 2. Loi n°011/2002 du 29 août 2002 por-
les conditions de délivrance des per- tant Code forestier
mis et licences de chasse et de capture
3. Loi n°82-002 du 28 mai 1982 portant
7. Décret n°164/PR/MEF du 19 jan- réglementation de la chasse
vier 2011 réglementant le classement
4. Arrêté Ministériel n°034/CAB/MIN/
et les latitudes d’abattage des es-
EDD/03/03/BLN/2015 du 3 juillet
pèces animales
2015 fixant la procédure d’élabora-
8. Arrêté n°118/PR/MEFEPEPN du tion, de vérification, d’approbation,
1 mars 2004 portant réglementation de mise en œuvre et de suivi du
des activités forestières, minières, plan d’aménagement d’une conces-
agricoles, aquacoles, cynégétiques sion forestière de production de bois
et touristiques à l’intérieur d’une zone d’œuvre
tampon
5. Arrêté Ministériel n°021/CAB/MIN/
9. Guide technique national pour l’amé- ECN-T/15/JEB/2008 du 7 août 2008
nagement et la gestion des forêts do- portant normes relatives aux installa-
maniales du 1er décembre 2004 (lié tions à implanter dans les concessions
au Décret n°689/PR/MEFEPEPN du forestières
1er décembre 2004)
6. Arrêté n°028/CAB/MIN/ECN-T/15/
10. Guide pour l’Élaboration d’un Plan JEB/0 du 7 août 2008 fixant les mo-
de Protection de la Faune dans les dèles de contrat de concession d’ex-
concessions forestières au Gabon (lié ploitation des produits forestiers et de
à l’Arrêté 937/MEFEDD/SG/DGFAP cahier des charges y afférent
du 11 juillet 2018)
7. Modèle de rapport d’inventaire
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU d’aménagement : guide opération-
CONGO (RDC) : nel de juillet 2007 (Ministère de l’En-
1. Loi n°014/003 du 11 février 2014 rela- vironnement, Conservation de la Na-
tive à la conservation de la nature ture, Eaux et Forêts – SPIAF)
41
8. Modalités de prise en compte de la 5. Canevas de rédaction du rapport d’in-
faune dans les Plans d’Aménage- ventaire d’aménagement forestier,
ment : Guide opérationnel de 2017 CNIAF 2004
(Ministère de l’Environnement et
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RCA) :
Développement durable – DIAF)
1. Loi n°07.018 du 28 décembre 2007
9. Canevas d’élaboration du Plan Annuel
portant Code de l’environnement de
d’exploitation forestière : guide opé-
la République centrafricaine
rationnel de juillet 2007 (Ministère de
l’Environnement, Conservation de la 2. Loi n°08.022 du 17 octobre 2008 por-
Nature, Eaux et Forêts – SPIAF) tant Code forestier de la République
10. Canevas et guide de réalisation de centrafricaine
l’étude socioéconomique : Guide 3. Ordonnance n°084.045 du 27 juillet
opérationnel de juin 2017 (Ministère 1984 portant protection de la faune
de l’Environnement et Développe- sauvage et règlementant l’exercice
ment durable – DIAF) de la chasse en République centrafri-
11. Normes d’exploitation forestière à caine
impact réduit : guide opérationnel de 4. Normes nationales d’élaboration des
juillet 2007 (Ministère de l’Environ- Plans d’Aménagement PARPAF 2006
nement, Conservation de la Nature,
Eaux et Forêts – SPIAF) 2.2. Certification de légalité
12. Normes d’affectation des terres lors Différents organismes ont mis en place
de l’élaboration des Plans d’Aménage- des systèmes de certification du respect
ment : guide opérationnel de juin 2017 de la législation nationale au niveau des
(Ministère de l’Environnement et Dé- entreprises forestières en Afrique cen-
veloppement durable – DIAF) trale. Ces systèmes, dits « systèmes de
RÉPUBLIQUE DU CONGO (CGO) : certification de légalité vérifiée tierce-
partie » sont les suivants4 :
1. Loi n°37-2008 du 28 novembre 2008
sur la faune et les aires protégées - Origine et Légalité des Bois (OLB)
développé par Bureau Veritas ;
2. Loi n°16-2000 du 16 novembre 2000,
portant Code forestier du Congo - Forest Legality Verification (FLV),
Verification of Legal Compliance
3. Arrêté n°6075 du 9 avril 2011 déter-
(VLC) et Verification of Legal
minant les espèces animales intégra-
lement et partiellement protégées Origin (VLO) développés par Rain-
Forest Alliance et repris par Nature
4. Directives nationales d’aménage- Economy and People Connected
ment durable des forêts naturelles (NEPCon) :
du Congo (Ministère de l’Économie
forestière et de l’Environnement, • le FLV consiste en un système
CNIAF) de diligence raisonnée avec une
4
Bureau Veritas : https://www.bureauveritas.fr/besoin/certification-olb
RainForest Alliance/NEP Con : https://www.nepcon.org/fr/certification
42
approche « risque » au sein de - la vérification que l’exploitation
l’ensemble de la chaîne d’ap- du bois et les autres activités liées
provisionnement. Des analyses à l’exploitation respectent l’en-
de risques sont réalisées et des semble des lois et réglementations
mesures d’atténuation adaptées applicables (VLC).
sont proposées pour limiter les
La légalité de l’entreprise est ainsi vérifiée
situations à haut risque,
en matière de gestion et d’exploitation
• le label VLC (vérification de la du bois, d’emploi et de sécurité du per-
conformité légale) et le label sonnel et de respect de l’environnement,
VLO (vérification de l’origine lequel inclut donc la composante ani-
légale) regroupent des dispo- male. Cette démarche ne demande nor-
sitions concernant le respect malement pas d’effort supplémentaire de
des textes législatifs en matière l’entreprise en termes d’activités à mettre
de gestion et exploitation des en œuvre, spécifiquement en termes de
bois, d’emploi et de sécurité gestion de la faune, ce qui a été mention-
des personnes, de respect de né au chapitre 2.1. Cependant, pour ob-
l’environnement. Les exigences tenir la certification de légalité, en plus de
normatives de ces services de se conformer à la législation du pays au
conformité légale sont axées sur sein duquel la concession est située, l’en-
la vérification de la légalité des treprise devra documenter et fournir des
pratiques en matière d’aména- preuves de la bonne application des lois.
gement forestier, de commerce Dans cette optique, la mise en œuvre d’un
et d’origine/provenance du bois. système de rapportage et d’archivage est
essentielle afin de s’assurer en interne
Cette certification est réalisée sur base
que tout est bien respecté, mais surtout
volontaire. L’entreprise devra établir un
et principalement de permettre aux au-
contrat avec l’organisme de certification
diteurs d’évaluer si l’entreprise respecte
choisi. Un pré-audit permettra d’attirer
bien ces dispositions légales. Un classe-
l’attention de l’entreprise sur les écarts et
ment documentaire organisé par année
les non-conformités éventuels à corriger. (et par permis ou concession si l’entre-
Le respect de la législation sera vérifié lors prise en exploite plusieurs) permettra par
d’un audit complet. Après l’attribution du exemple de conserver de manière ordon-
certificat, des audits de surveillance an- née tous les documents aidant à prouver
nuels contrôleront la conformité de l’en- le respect des lois par l’entreprise. Ainsi,
treprise. Le certificat est renouvelable les preuves de paiement des différentes
tous les cinq ans. taxes et cotisations légalement dues par
l’entreprise seront conservées et classées
La certification de légalité est souvent ré-
dans des fardes ou des fichiers clairement
alisée en deux étapes :
nommés et idéalement rangés par ordre
- la vérification que le bois provient chronologique afin de pouvoir rapide-
d’une entité qui dispose de l’auto- ment être consultés lorsque cela s’avère
risation légale pour l’exploiter (VLO nécessaire, entre autres lors d’un audit de
ou OLB) ; certification.
43
2.3. Certification de durabilité attitré, consultation des documents ad
hoc, etc.). La gestion environnementale
La certification de durabilité, ou certifica-
durable implique notamment la conserva-
tion de gestion forestière durable, évalue
tion des populations animales au sein de
la durabilité des pratiques de gestion fo-
la concession.
restière mises en œuvre par l’entreprise en
considérant les aspects sociaux, écono- En Afrique centrale, les systèmes de certi-
miques et environnementaux. Le respect fication de durabilité actifs sont le Forest
de normes élaborées par les systèmes Stewardship Council (FSC) et le Pan Afri-
de certification doit être contrôlé par des can Forest Certification (PAFC). Ces deux
organismes indépendants via des audits. certifications se basent sur le respect et la
La démarche est similaire à celle suivie mise en œuvre de principes et de critères
pour la certification de légalité (démarche regroupés dans des standards générale-
volontaire, contrat avec un certificateur ment présentés sous forme de grille.
2.3.1. Le Pan African Forest Certification à l’échelle mondiale. Il est cependant en-
(PAFC) core peu connu en Afrique centrale. À ce
Le système de certification forestière Pan jour, la certification PAFC est opération-
African Forest Certification (PAFC) est un nelle au Gabon et au Cameroun6 et un
schéma de certification reconnu par le standard national est en cours de déve-
Programme for the Endorsement of Fo- loppement en République du Congo. Un
rest Certification (PEFC). Le PEFC a été standard régional « Afrique centrale » est
créé en 1999 et constitue le système de en cours d’élaboration pour une valida-
certification de durabilité le plus répandu tion par le PEFC en 2021.
5
Voir http://www.fsc.be/fr-be/nieuws/id/784
6
À noter qu’aucun organisme de certification n’est à ce jour accrédité pour réaliser les audits sur la norme
de gestion durable de la forêt développée par PAFC Cameroun.
44
Le PAFC Gabon s’articule autour de populations locales.
quatre principes liés au cadre légal, à la
Les principes et critères du PAFC Gabon
durabilité de la production, au maintien
et PAFC Cameroun relatifs à la gestion de
des fonctions écologiques de la forêt et
la faune et les documents y afférant sont
au bien-être des communautés locales. Le
repris aux tableau 3 et tableau 4. La der-
principe 3 est particulièrement associé à
nière colonne de ces tableaux renvoie aux
la conservation de la faune.
principaux chapitres et/ou aux fiches du
Le PAFC Cameroun comprend trois prin- présent ouvrage aidant à la mise en place
cipes concernant la gestion durable, le des mesures traitant des thématiques
maintien des fonctions écologiques de la abordées dans les principes et critères de
forêt et l’amélioration du bien-être éco- ces référentiels.
nomique et social des travailleurs et des
Tableau 3. Principes et critères du référentiel Pan African Forest Certification – Gabon7 en lien
avec la gestion de la faune.
Documents requis
Chapitres/
Principe Critères spécifiques à la
Fiches thématiques
gestion de la faune
7
http://www.pafc-certification.org/gabon/documents-pafc-gabon
Version 2.3 – Février 2014
45
Documents requis
Chapitres/
Principe Critères spécifiques à la
Fiches thématiques
gestion de la faune
46
Tableau 4. Principes et critères du référentiel Pan African Forest Certification – Cameroun en lien
avec la gestion de la faune. Tiré de http://www.pafc-certification.org/cameroun/documents-pafc-
cameroun, Version du document : 3, Date : 26.11.2018, Approuvé par l’assemblée générale PAFC
Cameroun, Date : 27.06.2019.
Documents requis
Chapitres/Fiches
Principe Critères spécifiques à la
thématiques
gestion de la faune
La cartographie des
ressources forestières
devra identifier, pro-
téger et/ou conserver
des zones forestières
écologiques impor-
tantes contenant des
concentrations élevées
des ressources (habitats
1. L’unité de gestion et espèces endémiques
forestière (UGF), quelle ou les espèces en voie Identification et conser-
que soit sa vocation, est de disparition telles que vation des zones impor-
gérée durablement en définies dans les listes tantes pour la faune
vue de la production de de références recon-
3.1. La politique de
biens et services nues)
(Indicateur 1.2.5) gestion de la faune
1.2 L’UFA est aména- Le gestionnaire forestier Caractérisation initiale
gée en vue d’objectifs est tenu d’élaborer une et suivi des populations
déterminés et claire- politique écrite mon- animales – Généralités
ment établis dans une trant son engagement et choix de la technique
perspective de gestion vis-à-vis des présentes d’inventaire
durable normes de gestion
+ Fiches détaillant les
forestière durable ;
différentes techniques
cette politique doit être
rendue publique d’inventaire de la faune
(Indicateur 1.2.6) Recensement, profil du
Le plan d’aména- village et organisation
gement, dans ses des finages
prescriptions techniques
relatives à la conserva-
tion de la biodiversité
et à la gestion des
espèces protégées et
des espèces menacées,
s’appuie sur des études
sur l’écologie de la forêt
(Indicateur 1.2.7)
47
Documents requis
Chapitres/Fiches
Principe Critères spécifiques à la
thématiques
gestion de la faune
1. L’unité de gestion 1.3 Une production du- Le plan de gestion des Suivi-évaluation du plan
forestière (UGF), quelle rable de bois d’œuvre espèces menacées et de gestion de la faune
que soit sa vocation, est est assurée en quantité des espèces protégées
et en qualité est effectivement mis en 5. Canevas de rapport
gérée durablement en de suivi-évaluation an-
vue de la production de œuvre
(Indicateur 1.3.3) nuel du plan de gestion
biens et services de la faune
48
Documents requis
Chapitres/Fiches
Principe Critères spécifiques à la
thématiques
gestion de la faune
49
Documents requis
Chapitres/Fiches
Principe Critères spécifiques à la
thématiques
gestion de la faune
Identification et conser-
vation des zones impor-
tantes pour la faune
Il existe un règlement Caractérisation initiale
intérieur interdisant et suivi des populations
et sanctionnant le animales – Généralités
2.3 L’impact des transport et la commer- et choix de la technique
2. Les principales fonc-
activités d’exploitation cialisation de viande d’inventaire
tions écologiques de la
sur la biodiversité est de brousse ainsi que
forêt sont maintenues + Fiches détaillant les
minimisé le transport des armes
sur les véhicules de la différentes techniques
compagnie forestière d’inventaire de la faune
(Indicateur 2.3.4) Intégration de la stra-
tégie de gestion de la
faune dans le règlement
d’ordre intérieur
Les zones ayant une
importance vitale
3.2 Les droits et devoirs quant à la satisfaction
des travailleurs et des des besoins fondamen-
Recensement, profil du
3. Selon l’importance populations locales taux des populations
village et organisation
et l’intensité de ses présentes sur l’UGF locales sont identifiées
des finages
opérations forestières, sont clairement définis, et indiquées sur les
le gestionnaire de l’UGF reconnus et respectés cartes forestières de
doit contribuer à l’amé- l’UGF
lioration du bien-être (Indicateur 3.2.8)
économique et social
Toutes les parties Information et sensibi-
des travailleurs présents 3.3 Le gestionnaire
impliquées participent à lisation des travailleurs
dans l’unité de gestion forestier encourage
la surveillance et à l’éva- et des populations rive-
et des populations la participation des
luation des ressources raines sur la stratégie de
locales populations locales
naturelles, sur la base gestion de la faune
présentes sur l’UGF à la
d’un protocole accepté Lutte contre le bra-
gestion des ressources
par tous connage et les autres
forestières
(Indicateur 3.3.3) activités illégales
50
le principe 1 relatif au respect des lois et à la gestion de la faune, pour la région
traités internationaux en vigueur dans le Afrique centrale, sont repris au tableau 5.
pays concerné, le principe 6 traitant des La dernière colonne de ce tableau renvoie
impacts environnementaux et le prin- aux principaux chapitres et/ou aux fiches
cipe 9 lié au maintien des hautes valeurs du présent ouvrage aidant à la mise en
de conservation (HVC). Le FSC est le sys- place des mesures traitant des théma-
tème de certification de durabilité le plus tiques abordées dans les différents prin-
représenté en Afrique centrale. cipes et critères du standard FSC pour le
Les principes et critères du FSC relatifs bassin du Congo.
51
Tableau 5. Principes et critères du référentiel Forest Stewardship Council pour le bassin du Congo en
lien avec la gestion de la faune. Tiré de FSC-STD-CB-01-2012-EN Congo Basin Regional Standard
EN (https://africa.fsc.org/fr-cd/certification/standard-rgional-pour-le-bassin-du-congo-01).
2. Régime foncier,
droits d’usage et
responsabilités
2.1. Contexte réglementaire
Les droits fonciers 2.1. Une preuve évidente des droits international et législations
et les droits d’usage d’usage à long terme (par exemple titre de nationales liés à la faune
à long terme des propriété, droits coutumiers ou contrat de
ressources foncières bail) doit être fournie Recensement, profil du village
et forestières doivent et organisation des finages
être clairement définis,
documentés et légale-
ment établis
52
Principe Critères Chapitres/Fiches thématiques
4. Relations commu-
nautaires et droits 4.5. Des mécanismes appropriés doivent Recensement, profil du village
des travailleurs être utilisés pour permettre de résoudre et organisation des finages
les différends et apporter une juste
Les opérations de ges- compensation en cas de perte ou de Information et sensibilisation
tion forestière doivent dommages affectant les droits légaux ou des travailleurs et des popula-
préserver ou améliorer coutumiers des populations locales, leurs tions riveraines sur la stratégie
le bien-être social et propriétés, leurs ressources ou leurs condi- de gestion de la faune
économique à long tions de subsistance. Des mesures doivent
terme des travailleurs être prises pour éviter de tels dommages Gestion des conflits homme-
forestiers et des com- ou de telles pertes faune
munautés locales
53
Principe Critères Chapitres/Fiches thématiques
54
Principe Critères Chapitres/Fiches thématiques
8. Suivi et évaluation
Un suivi – fonction de
la taille et de l’inten-
sité de l’exploitation 8.1. La fréquence et l’intensité du suivi de-
forestière – doit être vraient être déterminées en fonction de la
taille de l’exploitation forestière et de son Suivi-évaluation du plan de
réalisé pour évaluer gestion de la faune
l’état de la forêt, intensité, de la fragilité et de la complexité
les rendements des des écosystèmes concernés. Les procé- 5. Canevas de rapport de
produits forestiers, la dures de suivi devraient être cohérentes suivi-évaluation annuel du plan
chaîne d’approvision- et reproductibles dans le temps afin de de gestion de la faune
nement et de trans- permettre une comparaison des résultats
formation du bois, les et une évaluation des changements
activités de gestion et
leurs impacts sociaux
et environnementaux
55
Principe Critères Chapitres/Fiches thématiques
9. Maintien des
forêts à haute valeur
de conservation Identification et conservation
des zones importantes pour la
Les activités d’aména- 9.3. Le plan d’aménagement doit contenir faune
gement dans les forêts et mettre en œuvre des mesures spéci-
à haute valeur de fiques qui garantissent le maintien et/ou Recensement, profil du village
conservation doivent l’amélioration des attributs de conserva- et organisation des finages
maintenir ou amélio- tion respectant le principe de précaution. Suivi-évaluation du plan de
rer les attributs qui Ces mesures doivent être mentionnées gestion de la faune
les caractérisent. Le spécifiquement dans le résumé du plan
principe de précaution d’aménagement, qui doit être mis à la 5. Canevas de rapport de
doit inspirer toutes disposition du public suivi-évaluation annuel du plan
décisions relatives aux de gestion de la faune
forêts à haute valeur
de conservation
56
3. ÉLABORATION ET MISE EN ŒUVRE D’UNE POLITIQUE ET D’UN
PLAN DE GESTION DE LA FAUNE DANS UNE CONCESSION FORES-
TIÈRE D’AFRIQUE CENTRALE
8
Voir l’Arrêté n° 937/MEFEDD/SG/DGFAP du 11 juillet 2018 instituant un Plan de Protection de la Faune
dans les concessions forestières, agro-industrielles, minières et pétrolières.
57
4. caractérisation de la ressource Une proposition plus détaillée de canevas
faunique et des menaces ; de plan de gestion de la faune est donnée
5. mise en œuvre des mesures de au chapitre 4.
gestion de la faune ;
6. suivi-évaluation du plan de gestion
de la faune.
travailleurs et des des zones viande de brousse bases-vie et camps de la faune dans le
populations importantes permanents en règlement d’ordre
riveraines sur la pour la faune Zonage et protéines et autres intérieur
stratégie de gestion organisation de la denrées
de la faune Gestion des routes chasse ouvrière alimentaires Lutte contre le
et des voies d'accès braconnage et les
Recensement, profil à la concession Recensement, profil Appui au autres activités
du village et du village et développement illégales
organisation des Installation et organisation des d’activités
finages démantèlement finages alternatives à la
Gestion des routes
des campements chasse
et des voies d'accès
forestiers ouvriers à la concession
Gestion des conflits
temporaires
homme-faune
Figure 1. Les cinq axes de mise en œuvre d’un plan de gestion de la faune. Adapté de Vandenhaute
& Vermeulen, 2005.
58
- occasionnelle (+/4) : de 1 à 5 pour la gestion des problématiques
hommes-jours/an (ou le temps de fauniques ;
l’activité) ; - cadre : le cadre tel que défini dans cet
- faible (1/4) : de 6 à 75 hommes-jours/an ouvrage est un cadre « de direction »
ou 1/4 ETP/an (ou le temps de l’acti- ou « administratif ». Il est membre de
vité) au maximum ; la direction de l’entreprise et n’est pas
forcément spécialisé dans la gestion
- moyenne (2/4) : de 76 à 150 hommes-
de la faune mais son aval est néces-
jours/an ou 1/2 ETP/an (ou le temps
saire pour mettre en place certaines
de l’activité) au maximum ;
mesures « structurelles » ou liées à
- élevée (3/4) : de 151 à 220 hommes- la « politique d’entreprise », typique-
jours/an ou 3/4 ETP/an (ou le temps ment l’insertion de mesures de ges-
de l’activité) au maximum ; tion de la faune dans le règlement
- très élevée (4/4) : 1 ETP/an (ou le d’ordre intérieur (ROI) ou le recrute-
temps de l’activité). ment de personnel dédié aux problé-
matiques de gestion de la faune.
Si plusieurs ETP/an sont requis, leur
nombre sera précisé en dessous du Fréquence/périodicité
pictogramme. - infra-annuelle : activité à réaliser
Niveaux de technicité/compétences plusieurs fois par an (le nombre est
précisé) ;
- technicien : le technicien met les me-
sures en place sur le terrain. Il exé- - annuelle : activité à réaliser une fois
cute les activités listées dans le plan par an ;
de gestion de la faune, par exemple - supra-annuelle : activité à mettre en
les inventaires de la faune ou les
place toutes les x années (le nombre
enquêtes dans les villages ;
d’années est précisé) ;
- ingénieur : l’ingénieur (correspon-
- ponctuelle : activité à réaliser une
dant à un cadre « technique ») est im-
seule fois ;
pliqué dans la mise en place au quo-
tidien des mesures de gestion de la - en continu : activité dont la réalisation
faune et possède des compétences est « transversale », et qui impacte la
techniques et scientifiques utilisées gestion quotidienne de l’entreprise.
59
POLITIQUE DE GESTION DE LA FAUNE
ET ORGANISATION DE L’ENTREPRISE
Continue
Selon les pratiques
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
La première étape pour la prise en comprendra : (i) le développement de
compte de la faune au sein d’une conces- connaissances sur les communautés ani-
sion forestière est de définir précisément males présentes dans la concession et les
les objectifs poursuivis par la société et menaces auxquelles elles font face, (ii) la
les démarches qu’elle s’engage à entre- réduction des impacts directs et indirects
prendre. Ces engagements devront être de l’exploitation forestière sur ces com-
formalisés dans une politique de gestion munautés animales et (iii) la contribution à
de la faune (voir Chapitre 3.1) qui devra l’effort global de conservation en concer-
orienter toutes les futures décisions prises tation avec les gestionnaires des aires
par la société. Cette politique devra être protégées et des forêts de production
élaborée conjointement par la direc- voisines. Un document écrit reprenant la
tion générale, le chef de site, le respon- politique de gestion de la faune sera rédi-
sable de l’aménagement, le responsable gé et signé par la direction générale. Son
faune, le responsable de la certification contenu sera diffusé et vulgarisé à l’en-
(s’il existe), les autres cadres concernés semble du personnel. Il sera également
et un représentant des employés (syndi- largement affiché dans les locaux, in-
cat). L’entreprise pourra éventuellement frastructures et campements permanents
faire appel à l’appui d’un expert faune de la concession et sur le portail internet
externe pour l’aider dans l’élaboration de de l’entreprise.
sa politique. Selon la volonté de l’entre-
La concrétisation de la politique de gestion
prise, la politique de gestion de la faune
de la faune au sein de l’entreprise se fera
61
par différentes actions : jectifs stratégiques poursuivis via des
indicateurs de suivi stratégique (ISS)
1. Élaboration d’un ensemble d’actions
(voir fiche « Suivi-évaluation du plan
en faveur de la faune qui sont reprises
de gestion de la faune »). Dans le cas
dans un document synthétique, le
d’une entreprise ayant adhéré à une
plan de gestion de la faune (PGF, voir
démarche de certification de durabili-
Chapitre 3.2)
té, un appui technique d’une organisa-
Le plan de gestion de la faune s’or- tion de conservation pourrait être né-
ganise autour de l’atteinte d’objec- cessaire pour valider le PGF proposé.
tifs stratégiques clairs en termes de
2. Internalisation des aspects faune au
gestion de la faune. Ces objectifs
sein de l’entreprise
stratégiques devront être adaptés au
contexte de l’entreprise ainsi qu’à ses La mise en œuvre, le suivi et l’adapta-
ambitions en termes de gestion de la tion du PGF devront être coordonnés
faune. Leur définition dès le début du par un membre du personnel de l’en-
processus de réflexion autour de la treprise. Selon les objectifs et le niveau
gestion de la faune permettra de choi- d’exigence poursuivis, la tâche sera
sir et de mettre en place des mesures confiée au responsable de l’aména-
adaptées qui répondent au mieux à gement ou mieux, à un responsable
l’atteinte de ces objectifs. Ces derniers faune et surveillance du territoire
pourraient par exemple être : (parfois simplement appelé respon-
sable faune dans ce guide par soucis
- élaboration d’une politique de ges-
de concision) recruté spécialement à
tion de la faune et mise en œuvre
cet effet et placé sous la supervision
d’un PGF adapté ;
du responsable aménagement ou du
- connaissance de l’état des popula- responsable certification s’il existe (Fi-
tions animales ; gure 2). Il peut également être direc-
- conservation des populations ani- tement placé sous l’autorité du chef
males ; de site en l’absence de responsables
aménagement ou certification.
- diminution des facteurs de pression
sur la faune. En fonction de la taille de l’entreprise,
de la surface de la concession fores-
Le PGF décrira les actions mises en tière, de sa valeur faunique (état des
œuvre pour atteindre les objectifs communautés animales, proximité
que l’entreprise s’est fixée en termes d’aires protégées, etc.) et de l’engage-
de gestion de la faune, de planifica- ment ou non dans une démarche de
tion prévisionnelle et de suivi de ces certification volontaire de légalité et/
actions. En particulier, un programme ou de durabilité, une équipe faune et
de suivi-évaluation sera établi et per- surveillance du territoire sera consti-
mettra de vérifier la mise en œuvre des tuée. Un à trois techniciens faune se-
actions prescrites via des indicateurs ront recrutés (préférentiellement au
de suivi opérationnel (ISO), et l’effica- sein de la communauté locale) pour
cité des actions dans l’atteinte des ob- assister le responsable de la mise en
62
œuvre du PGF. Ils devront idéalement bons candidats potentiels, avec l’incon-
avoir une bonne connaissance en ma- vénient qu’ils peuvent représenter une
tière d’écologie et de reconnaissance source d’information pour leurs an-
des espèces animales, d’utilisation du ciens camarades. Il convient de ce fait
GPS et d’orientation en forêt. Les an- d’être particulièrement prudent lors de
ciens braconniers et chasseurs sont de l’embauche de ces techniciens.
Agence Congolaise
Directeur de site de la Faune et des
Aires Protégées
Cellule d’aménagement
Techniciens
faune
63
œuvre d’un tel plan peut donc requé- villageois, ONG, etc.) et les activités
rir une collaboration avec différentes pour lesquelles leur collaboration est
parties prenantes. Les principaux éventuellement requise sont présentés
partenaires potentiels (Ministères, dans le tableau 6.
64
Tableau 6. Collaborations et partenariats possibles dans le cadre de la gestion de la faune.
Partenaire ou collaboration à
Activités
développer
9
Réseau EAGLE : https://www.eagle-enforcement.org/
65
Partenaire ou collaboration à
Activités
développer
Les Autorités administratives en charge des forêts et de la faune constituent des partenaires
privilégiés dans le cadre d’une gestion de la faune efficace dans les concessions forestières
d’Afrique centrale (© J.-Y. De Vleeschouwer).
66
- l’établissement et la rédaction d’un document qui présente la politique de
gestion de la faune au sein de l’entreprise permet de formaliser les engage-
ments de l’entreprise et de fixer des objectifs clairs ;
- la signature du document de politique de gestion de la faune constitue un
engagement personnel du signataire, qui se sent impliqué dans la stratégie
globale de l’entreprise ;
- l’établissement de partenariats et de collaborations permet d’accéder à des
compétences qui n’existent pas au sein de la société forestière.
67
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
Élabore le PGF avec l’appui du responsable faune et un appui
Responsable éventuel de compétences externes
aménagement Échange avec le responsable faune pour la bonne mise en œuvre
du PGF
Responsable
des aspects Participe à l’élaboration du PGF
faune et
surveillance Met en œuvre et suit le PGF
du territoire
68
INTÉGRATION DE LA STRATÉGIE DE GESTION DE
LA FAUNE DANS LE RÈGLEMENT D’ORDRE INTÉRIEUR
1!
Ponctuelle
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
69
Tableau 7. Règles concernant la gestion de la faune à intégrer dans le ROI.
10
La délimitation physique des camps de travailleurs (barrières et poste de contrôle à l’entrée) et/ou leur
séparation spatiale d’un éventuel village simplifie grandement le contrôle des gens qui le fréquentent. De
plus, limiter l’accès au camp de travailleurs à ces derniers et à leurs ayants droit permet de contrôler l’accès
aux infrastructures qui leurs sont réservées (par exemple à un économat d’entreprise, le branchement à un
réseau électrique d’entreprise ou encore l’accès à une infirmerie de l’entreprise).
70
Thématique Règles à intégrer dans le règlement d’ordre intérieur
Pratiques de chasse au
La chasse dans le cadre du droit d’usage (par les populations riveraines,
sein de la concession
dans le but unique d’alimentation du ménage) est autorisée en dehors des
zones protégées
Chasses organisées
pour les employés par la
société (si elles existent, Respect de la réglementation pour les chasses organisées (dates, heures,
voir fiche « Zonage et or- quotas, suivi des prélèvements, etc.)
ganisation de la chasse
ouvrière »)
Des sanctions devront être prévues et ap- toute forme d’implication dans le grand
pliquées en cas de non-respect du ROI. braconnage.
Selon la gravité de l’infraction et le degré
En complément du ROI, une charte de
éventuel de récidive, les sanctions évolue-
bonne conduite devra être établie, à
ront de l’avertissement oral ou écrit, à la
mise à pied sans salaire pendant plusieurs destination du personnel des entreprises
jours, combinée ou non à la suppression sous-traitantes et des consultants indé-
de certaines primes pour une année en- pendants de l’entreprise. Celle-ci repren-
tière, jusqu’au licenciement. Ce dernier dra les mêmes éléments que le ROI et im-
devra notamment être appliqué systéma- pliquera une clause de rupture de contrat
tiquement pour les cas de chasse d’indi- et des sanctions financières en cas de
vidus d’espèce protégée ou encore pour non-respect de ces règles.
71
- un ROI est un document nécessaire au bon fonctionnement de toute en-
treprise. Si le ROI est déjà disponible, l’intégration de règles concernant la
faune est une démarche aisément applicable ;
- les licenciements pour braconnage, assimilé à une faute grave, sont grande-
ment facilités.
- le ROI est un document qui décrit une ligne de conduite. Son efficacité dé-
pend des efforts de l’entreprise à faire respecter les règles, et à appliquer les
sanctions en cas d’infraction ;
- l’obligation pour les cadres et chefs de service de rapporter toute infraction
en lien avec la faune qu’ils auraient détectée peut mener à un climat malsain
de suspicion, si la communication n’est pas claire à ce sujet.
72
CARACTÉRISATION INITIALE ET SUIVI DES POPULATIONS
ANIMALES – GÉNÉRALITÉS ET CHOIX DE LA TECHNIQUE
D’INVENTAIRE
1! 2-5
Variable selon 3 ETP Etat initial : Suivi :
type d'inventaire Inventaire Ponctuelle Supra-annuelle
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
Les principes 6 et 8 du standard FSC, les des inventaires de la faune.
principes 2 et 3 du PAFC Gabon ainsi que
1. La revue bibliographique
les principes 1 et 2 du PAFC Cameroun
imposent à l’exploitant forestier de pou- Cette revue consistera en une compilation
voir documenter l’impact des activités de des informations disponibles concernant
la société sur la faune présente dans ses la faune au niveau de la concession. Elle
concessions. Les différentes lois natio- permettra d’identifier les espèces poten-
nales demandent également une caracté- tiellement présentes, en particulier les es-
risation initiale des concessions en amont pèces protégées, rares ou menacées, aux
des activités d’exploitation. Pour obtenir échelles locales, nationales et internatio-
cette documentation et, de manière plus nales. Sur cette base, la liste des espèces
générale, pour gérer et conserver les com- animales à considérer dans l’inventaire
munautés animales au sein d’une conces- faune sera dressée.
sion, il est nécessaire de connaître l’état L’inventaire devrait se focaliser sur les
initial de ces communautés et de vérifier moyens et grands mammifères pour plu-
leur évolution dans le temps : Quelles es- sieurs raisons :
pèces sont présentes ? À quelles abon-
dances ? Quelles sont leurs répartitions ? - ce sont les espèces les plus chas-
Quels sont les changements identifiés sées : les populations locales en
par rapport aux dernières données ob- dépendent pour leurs apports pro-
tenues ? Pour répondre à ces questions, téiques et cette forte pression de
deux activités seront réalisées de manière chasse constitue une menace pour
successive : une revue bibliographique et leur conservation ;
73
- leur sensibilité élevée aux condi- et celle de leurs habitats ont des ef-
tions écologiques et aux perturba- fets bénéfiques sur la protection de
tions du milieu font de ces espèces nombreuses autres espèces ;
de bons indicateurs de l’état géné-
- elles sont reconnues comme me-
ral de l’écosystème ;
nacées, font partie des espèces
- leurs indices de présence sont fa- protégées des listes nationales des
cilement détectables et identi- pays d’Afrique centrale et leur com-
fiables (du moins jusqu’au niveau merce est réglementé (notamment
du genre) ; par la convention CITES11) ;
- les méthodes d’inventaire des - leurs caractéristiques (taux de repro-
grands et moyens mammifères duction faible, organisation sociale,
ont été mises au point et testées à territorialité et/ou migration, etc.)
large échelle ; les rendent très sensibles aux fac-
teurs de perturbation extérieure ;
- ce sont des espèces embléma-
tiques, souvent menacées, qui - elles sont particulièrement tou-
attirent l’attention de la commu- chées par le grand braconnage
nauté internationale car elles sont (trafic d’ivoire) ou, pour les grands
régulièrement la cible d’un bra- singes, par les maladies épidé-
connage important en lien avec miques qui touchent aussi les hu-
un commerce illégal aux larges mains (fièvre hémorragique Ebola
ramifications. par exemple).
Parmi ces moyens et grands mammifères, Le suivi de l’évolution des populations
les gorilles (Gorilla gorilla), les chimpan- des moyens et grands mammifères per-
zés (Pan troglodytes) et les éléphants met donc d’évaluer l’effet du plan de ges-
(Loxodonta africana) comptent parmi les tion de la faune (PGF) sur la réduction des
espèces qui reçoivent le plus d’attention impacts directs et indirects de l’exploita-
des organisations de la conservation et tion forestière, et notamment d’évaluer la
des scientifiques. Différentes raisons ex- performance des activités de lutte contre
pliquent cet intérêt particulier : la chasse illégale.
11
Convention CITES : https://cites.org/fra/disc/what.php
12
Les techniques d’inventaire proposées dans le présent ouvrage ne conviennent pas à l’étude des reptiles
et des oiseaux pour lesquels des techniques d’inventaire spécifiques devront être mises en place (plans
d’échantillonnage dirigés, inventaires nocturnes, inventaires à l’audition, etc.). Il est vivement conseillé de
faire appel à des experts extérieurs pour de tels inventaires, l’identification de ces espèces nécessitant sou-
vent des compétences et une expérience que les experts faune classiques ne possèdent pas.
74
L’éléphant de forêt et le chimpanzé, deux espèces emblématiques de la faune forestière
d’Afrique centrale (© S. Toint).
75
via la technique des transects li- et conservation des zones importantes
néaires à largeur fixe » ci-après). pour la faune »).
Le système d’échantillonnage se Dans ce guide, différentes méthodes d’in-
base sur une grille de quadrats ventaire de la faune seront exposées : l’in-
dont la taille varie en fonction de ventaire via le relevé direct des présences
la superficie de la zone concernée. animales couplé au relevé d’indices de
Chaque quadrat doit alors être par- présence et l’inventaire via l’utilisation de
couru par un transect placé de ma- pièges photographiques.
nière aléatoire et d’une longueur
Ces différentes méthodes seront réali-
minimale égale à la moitié d’un
sées en journée (sauf déclenchements
côté du quadrat ;
nocturnes de certains pièges photogra-
- en République démocratique du phiques avec détection infrarouge) afin
Congo, le guide opérationnel des de maximiser les chances de détection
normes d’inventaire d’aménage- et de limiter les risques liés aux dépla-
ment forestier (Service Permanent cements nocturnes en forêt (chutes, ren-
d’Inventaire et d’Aménagement Fo- contres avec des animaux dans des condi-
restiers, 2007) livre également des tions de faible visibilité, etc.). De la même
informations sur la méthodologie à manière, il sera recommandé de limiter
suivre pour les relevés écologiques au maximum les parcours d’inventaire
complémentaires lors des inven- lorsqu’il pleut. Même si une petite bruine
taires d’aménagement. Il est entre ne gênera pas l’inventaire, une pluie four-
autres spécifié que seuls les indices nie devrait mener l’équipe à s’arrêter
de présence observables depuis le jusqu’à la fin de l’averse pour deux raisons
transect seront considérés (à l’ex- principales :
ception des nids de grands singes).
- l’équipe repèrera moins facilement
2. L’inventaire de la faune les indices de présence au sol avec
la pluie, et les vocalisations et cris ne
La caractérisation initiale et le suivi des
seront pas audibles avec le bruit des
populations animales sont effectués via
gouttes tombant sur la végétation ;
la réalisation d’inventaires qui se suc-
cèdent dans le temps. En comparant les - si l’équipe de terrain n’entend pas
estimations d’abondance (ou de densité) les animaux dans de mauvaises
obtenues à la suite de ces différents in- conditions météorologiques, la ré-
ventaires, il est possible d’estimer l’évolu- ciproque est également vraie. Les
tion de la population animale au cours du animaux n’entendent pas les pis-
temps, et donc l’efficacité du PGF pour teurs approcher et peuvent être
la conservation des espèces inventoriées surpris au dernier moment par l’un
(voir fiche « Suivi-évaluation du plan de d’entre eux, ce qui pourrait amener
gestion de la faune »). Les résultats des à des situations dangereuses du-
inventaires de la faune orientent égale- rant lesquelles les animaux auront
ment le zonage de la concession en dif- tendance à réagir plus agressive-
férentes séries (voir fiche « Identification ment par peur.
76
Inventaire initial ou inventaire de suivi
Les différents indices de présence relevés lors d’inventaires menés au début du
processus d’aménagement permettront de dresser un tableau plus précis de l’état
initial de la concession en termes de communautés animales et d’activités hu-
maines au sein de la concession. C’est cet état initial qui orientera les décisions de
gestion de la faune dans la concession et le choix des mesures qui seront mises
en place.
Les inventaires périodiques ultérieurs de suivi des populations animales et des
activités humaines dans la concession permettront d’évaluer l’efficacité dans le
temps des mesures de gestion de la faune appliquées et seront menés avec des
techniques d’inventaire rapides et généralement moins coûteuses (recce souvent
préféré aux transects, voir fiches « Inventaire de la faune via la technique des
transects linéaires à largeur fixe » et « Inventaire de la faune via la technique
du recce »). Cependant, pour permettre une comparaison valide des inventaires
successifs, les techniques d’inventaire utilisées doivent être similaires et idéalement
identiques.
77
- si l’équipe campe en forêt durant - deux techniciens faune respon-
plus d’une semaine, deux porteurs sables de la navigation en forêt
qui transportent la majorité des et du dégagement (minimisé) de
bagages et des vivres et suivent la végétation durant les déplace-
l’équipe à 50 m. ments. Ils assistent le chef d’équipe
lors de l’orientation et de la fixation
Le pisteur et le releveur doivent possé-
du piège à l’arbre et dégagent la
der une bonne connaissance de la faune
végétation dans le champ de vision
locale et de la forêt, ils peuvent être ori-
du piège photographique ;
ginaires des villages de la concession.
Les anciens braconniers/chasseurs repré- - l’équipe sera éventuellement ac-
sentent des candidats potentiellement compagnée d’un porteur pour des
intéressants pour ces deux postes. Rigou- missions longues.
reusement sélectionnés, formés pendant
Pendant la réalisation des inventaires,
l’inventaire et sensibilisés aux pratiques
l’équipe de techniciens travaillera à temps
de conservation de la faune, ils pourront
plein sur cette activité.
être retenus par la suite dans l’équipe
chargée de la gestion de la faune, offrant 2.2. L’inventaire via le relevé d’indices
une opportunité d’un emploi alternatif à de présence
la chasse/braconnage. Le chef d’équipe, Généralités
de niveau ingénieur, peut être le respon-
sable des aspects faune et surveillance Cette méthode d’inventaire consiste en
du territoire. Il peut éventuellement être l’observation des indices de présence (di-
rects ou indirects) des espèces animales
appuyé par un étudiant/stagiaire d’une
le long de transects linéaires et/ou de rec-
institution partenaire, chargé de mener
ce. Un transect linéaire correspond à un
une recherche scientifique au sein de la
layon strictement rectiligne ouvert dans le
concession. Il doit également posséder
sous-bois forestier. Un recce ou parcours
de bonnes connaissances de la forêt et de
de reconnaissance correspond à un che-
la faune locales.
min de moindre résistance parcouru avec
Pour un inventaire utilisant la technique une ouverture minimale de la végétation
des pièges photographiques, l’équipe suivant un cap théorique dont il peut mo-
sera composée comme suit : mentanément s’écarter pour contourner
un obstacle.
- un chef d’équipe qui coordonne
le travail de l’équipe. Il sera res- Il s’agit des méthodes les plus utilisées
ponsable du choix de la zone pour caractériser la faune dans le contexte
d’installation, de la vérification des des concessions forestières. Différentes
paramètres des pièges avant l’ins- variantes de ces inventaires par relevé
tallation définitive et de la déter- d’indices de présence sont décrites dans
mination de l’orientation finale du ce guide :
piège. Il complète également les - les transects linéaires à largeur fixe ;
fiches d’installation et enregistre
les positions géographiques réelles - les parcours de reconnaissance
(recce) ;
des pièges dans le GPS ;
78
- la technique ARTS (Adaptive Recce données, la méthode du Distance Sam-
Transect Sampling). pling®, sera également rapidement abor-
dée (voir fin de la fiche « Inventaire de
Chacune de ces techniques fait l’objet
la faune via la technique des transects
d’une fiche technique détaillée dans cet
linéaires à largeur fixe »).
ouvrage (voir fiches « Inventaire de la
faune via la technique des transects li- Indices de présence
néaires à largeur fixe », « Inventaire de
Les principaux indices de présence sur
la faune via la technique du recce » et
lesquels se basent ces inventaires sont re-
« Inventaire des chimpanzés via la tech-
pris dans le tableau 8. D’une manière gé-
nique ARTS »).
nérale, les indices de présence humaine
Enfin, bien que souvent moins adaptée sont également relevés, afin de pouvoir
aux besoins des concessionnaires fores- les croiser aux indices de présence ani-
tiers de par sa complexité, les difficul- male pour évaluer les zones dans les-
tés de sa mise en place et les compé- quelles la pression anthropique sur la
tences nécessaires pour le traitement des faune est la plus forte.
Tableau 8. Types d’observations et différents indices de présences relevés lors des inventaires faune.
Quelle que soit la technique d’inventaire abréviations devaient être utilisées, elles
utilisée, les indices de présence identifiés seront définies en début de carnet de
sont enregistrés dans le GPS par le chef terrain. Le GPS sera configuré en mode
d’équipe. Ce dernier prendra également tracking au début de la mission afin de
soin de les consigner par écrit dans son pouvoir vérifier a posteriori que les itiné-
carnet de terrain ou sur sa fiche en fai- raires prévus ont bien été respectés. Des
sant correspondre chaque observation coordonnées géographiques métriques
au numéro du waypoint correspondant de type UTM (Universal Transverse Mer-
du GPS, afin de posséder une sauve- cator) seront préférées. Elles permettent
garde physique de ces données. L’écri- d’appréhender facilement les distances
ture devra être clairement lisible et si des sur le terrain.
79
Indices de présence de faune (de gauche à droite et de haut en bas : nid et crottes de gorille,
empreinte de chimpanzé, empreinte d’éléphant) (© B. Haurez [gauches]/S. Toint [droites]).
80
dans une zone de surface restreinte. est également possible ;
Les pièges photographiques sont
- l’amélioration continue de la quali-
installés en forêt et peuvent être
té des appareils permet une iden-
laissés plusieurs semaines durant
tification de plus en plus aisée des
lesquelles ils accumulent les obser-
animaux présents sur les photogra-
vations ;
phies ou vidéos obtenues ;
- ils permettent d’obtenir des in-
- les photographies et vidéos
formations plus complètes sur les
peuvent être vérifiées et réutilisées
communautés animales présentes
par la suite, ce qui permet une va-
dans les zones d’intérêt en infor-
lidation croisée de l’identification
mant le gestionnaire sur une plus
des espèces ;
large gamme d’espèces. Les don-
nées sont des observations directes - les pièges sont dissimulés dans la
des animaux (photographies ou vi- végétation et s’activent à distance
déos), ce qui réduit le risque d’er- grâce à un détecteur de mouve-
reur d’identification. L’observation ment. Les perturbations pour la
d’espèces discrètes ou nocturnes faune sont donc très limitées.
81
se définit comme le nombre d’in- Du fait d’une forte dépendance
dices de présence par longueur à leur territoire, ces espèces sont
de transect/recce parcourue sur peu mobiles et peuvent être très
le terrain. Elle s’exprime via l’in- affectées par les perturbations
dice kilométrique d’abondance liées à l’exploitation forestière si
(IKA) (méthode de calcul donnée des mesures particulières ne sont
dans la fiche « Inventaire de la pas mises en place pour prendre
faune via la technique des tran- en compte leur présence dans
sects linéaires à largeur fixe »). certaines zones.
Les données issues des pièges
D’autres critères de choix peuvent peser
photographiques peuvent four-
dans la décision finale de sélection d’une
nir le même type d’indice corres-
technique. Par exemple, si un des objec-
pondant à un taux de capture par
tifs recherchés est de pouvoir documenter
espèce et par unité de temps.
par des photos la richesse faunique de la
Les abondances relatives des
concession, la technique d’inventaire pré-
différentes espèces donnent une
conisée sera évidemment les pièges pho-
idée de la rareté ou au contraire
tographiques. Il est également possible
de la profusion des différentes
d’utiliser une méthode dédiée préféren-
espèces,
tiellement aux inventaires initiaux ponc-
• des estimations de densités ? tuels pour réaliser des inventaires de suivi.
Ce choix sera en revanche plus onéreux et
La densité correspond à une es-
nécessitera généralement plus de temps
timation du nombre d’individus
qu’avec une technique plus adaptée aux
par unité de surface. Elle per-
inventaires de suivi.
met d’estimer les effectifs des
différentes populations animales Quoi qu’il en soit, l’arbre décisionnel pro-
dans la zone d’étude, posé à la figure 3 combiné à la compa-
raison des différentes techniques d’inven-
• des cartes de distribution ?
taire du tableau 9 permet déjà de guider
Les cartes de distribution et d’orienter le concessionnaire dans ses
donnent une information de la questionnements les plus fréquents rela-
répartition géographique et per- tifs au choix de la technique à appliquer.
mettent d’identifier les secteurs
En prélude aux fiches décrivant plus pré-
de la zone d’étude dans lesquels
telle ou telle espèce animale est cisément les différentes techniques d’in-
présente (exemple : voir Figure 6 ventaire, le tableau 9 synthétise leurs
dans la fiche « Inventaire de la principales caractéristiques ainsi que les
faune via la technique des tran- avantages et inconvénients liés à chacune
sects linéaires à largeur fixe »), d’elles.
• des informations précises sur Les informations détaillées sur leur mise
la localisation de certaines es- en œuvre sont données dans les fiches
pèces territoriales ? qui leur sont dédiées.
82
Inventaire périodique
Inventaire ponctuel à dans des zones
l’échelle de la concession spécifiques
Élaboration/ AAC, bloc quinquennal,
Révision du plan zone de chasse, série de
d'aménagement conservation
L’obten�on des densités Existe-t-il des layons L’obten�on des densités d’individus
Oui
d’individus est-elle récemment ouverts dans est-elle indispensable ?
indispensable ? la zone d’étude ?
Oui Non
Non
L’obten�on de la
Existe-t-il des layons répar��on géographique
récemment ouverts dans Oui Non précise d’une espèce
la zone d’étude ? Surcoût lié à l’ouverture territoriale est-elle
de transects désirée?
Oui Non
Oui Non
Transects à Recce Transects à largeur variables Transects à largeur variables Recce avec
largeur fixe (Distance Sampling) (Distance Sampling) adapta�on ARTS
Non
Existe-t-il des layons
récemment ouverts dans
la zone d’étude ?
Identification des zones à haut potentiel faunique
Non Oui
Recce Pièges
photographiques
Oui
83
Tableau 9. Comparaison des différentes techniques d’inventaire de la faune.
Diversité spécifique
Diversité spécifique
Abondances relatives (IKA)
Résultats obtenus Abondances relatives (IKA)
Cartes de distribution des
Cartes de distribution des espèces
espèces
OUI
Nécessité d’ouvrir des transects
sauf si layons de l’inventaire d’aména- NON
d’inventaire
gement disponibles
84
ARTS Distance Sampling® Pièges photographiques
OUI OUI
mais uniquement lorsqu’un nid est sauf si layons de l’inventaire d’aména- NON
identifié gement disponibles
85
Critère Transects linéaires à largeur fixe Recce
86
ARTS Distance Sampling® Pièges photographiques
Risque de vol/dégradation du
Nécessité d’ouvrir ou de disposer des matériel
layons d’inventaire
Prix d’achat des appareils parfois
Méthode nécessitant une rigueur im- élevé
portante tant sur le terrain que dans
le traitement des données, l’utilisa- Espèces arboricoles non captées
tion du logiciel Distance Sampling® Nécessité de gérer les piles
demande une formation spécifique utilisées (déchet ou piles rechar-
Méthode se concentrant sur une geables)
unique espèce devant être réalisée Pour des raisons statistiques, les
en complément d’un inventaire plus résultats ne sont fiables que pour des Biais possible pour des espèces
complet espèces suffisamment abondantes « curieuses »
(sans quoi les intervalles de confiance
Durée d’un inventaire difficile à esti- sont trop grands) Traitement des données par un
mer au préalable car dépendant du logiciel spécifique (besoin de
nombre de nids identifiés Certains facteurs utilisés pour faire formation)
les estimations de densités (vitesse
de dégradation des indices, taux de L’identification des espèces sur
production des indices, etc.) sont es- les images, le classement des
timés via la bibliographie et peuvent images et l’analyse des données
être imprécis ou ne pas correspondre sont chronophages et ne doivent
à la réalité du terrain ; il en résulte pas être négligés dans l’élabo-
une méthode fondée sur une addi- ration du programme relatif aux
tion d’estimations successives inventaires par pièges photogra-
phiques
87
- la caractérisation initiale des populations animales est un prérequis précieux
concourant à l’efficacité des activités de gestion de la faune mises en place
par l’entreprise. Il est important de connaître la liste des espèces présentes
dans la concession, leurs abondances relatives et leurs distributions pour
mettre en place des mesures de gestion de la faune adaptées au contexte
particulier de chaque concession ;
- le suivi des populations animales est indispensable pour évaluer l’efficacité dans
le temps des mesures de gestion de la faune mises en place par l’entreprise.
Responsable
Valide le programme d’inventaire de la faune dans la concession
aménagement
88
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
Appuie le responsable faune pour l’établissement du plan d’échan-
tillonnage
Réalise les cartes de distribution des espèces animales et des
Cartographe
activités humaines
Intègre les données d’espèces sensibles dans les cartes d’exploi-
tation
Techniciens
Exécutent l’inventaire
faune
89
INVENTAIRE DE LA FAUNE VIA LA TECHNIQUE
DES TRANSECTS LINÉAIRES À LARGEUR FIXE
1! 2-5
3 ETP État initial : Suivi :
Inventaire Ponctuelle Supra-annuelle
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
Dans le cadre d’un inventaire d’aménage- cher. C’est pourquoi des techniques plus
ment lors duquel des transects sont déjà simples dans leur mise en œuvre, comme
ouverts pour les besoins de l’inventaire les recce (voir fiche « Inventaire de la
de la ressource ligneuse, la méthode d’in- faune via la technique du recce »), sont
ventaire de la faune via des transects li- généralement préférées pour les inven-
néaires à largeur fixe est relativement peu taires de suivi.
coûteuse et simple à mettre en œuvre.
Il sera important de s’assurer que l’inven-
Elle constituera dans ce cas la technique
taire d’aménagement sur lequel se base
la plus indiquée pour la caractérisa-
l’inventaire de la faune couvre la totalité
tion initiale des populations animales.
de la concession et que certaines zones
Ce type d’inventaire d’état initial n’est
réalisé qu’une seule fois, mais demande- non productives en termes d’exploita-
ra un investissement en temps important tion forestière (savanes, tourbières, etc.)
pour les techniciens et l’ingénieur durant n’aient pas été exclues du plan de son-
sa réalisation. Il sera éventuellement pos- dage de l’inventaire d’aménagement.
sible d’utiliser cette méthode d’inventaire L’étude de la faune doit en effet concer-
pour les inventaires de suivi ultérieurs ner la totalité de la concession et pas uni-
supra-annuels (tous les deux à cinq ans), quement la surface utile (exploitable). Le
avec la contrainte de devoir réouvrir les cas échéant, des layons supplémentaires
transects, ce qui prend du temps et coûte devront être ouverts et prospectés dans
91
Transect ouvert pour un inventaire d’aménagement (© S. Toint).
ces milieux « marginaux » afin d’obtenir se munit d’un bâton d’1 m de long qu’il
des données sur la faune dans tous les ha- posera par terre à côté de lui pour voir si
bitats présents au sein de la concession. un indice est distant de plus ou moins 1 m
et s’il doit ou non être pris en compte dans
Lors d’un inventaire par transects linéaires
l’inventaire. Les nids de grands singes, les
à largeur fixe, l’équipe devra progresser
observations visuelles directes et vocalisa-
aussi discrètement que possible le long
tions constituent des exceptions et seront
du transect (correspondant à un layon
enregistrées quelle que soit leur distance
d’inventaire botanique, dans le cas d’un
au transect. Les indices de présence hu-
inventaire d’aménagement) à une vitesse
maine seront également relevés à 1 m de
maximale de 1 km/h pour faciliter la dé-
part et d’autre du transect afin d’estimer
tection des indices. Elle ne pourra pas
la fréquence et la localisation des activités
quitter son chemin, sauf pour observer
humaines en forêt, en particulier des acti-
en détail un indice afin d’en identifier
vités de chasse.
l’espèce, notamment pour les nids de
grands singes. Les indices indirects se- Tous les indices sont consignés sur une
ront relevés à 1 m maximum de part et fiche de terrain par le chef d’équipe. Un
d’autre du centre du transect (Figure 4 exemple de fiche de terrain est donné en
et Figure 5). Pour ce faire, l’observateur annexe 3 et pourra être adapté au besoin.
92
Zone à inventorier Layon
d’inventaire
d’aménagement
Transect
linéaire
d’inventaire
de la faune
Transect linéaire
à largeur fixe
Indices à ne pas
enregistrer
1m
1m Transect
Indices à enregistrer
Figure 4. Plan d’échantillonnage type et indices à relever lors d’inventaires de la faune par transect
à largeur fixe.
Figure 5. Équipe « suivi-faune » relevant les indices de présence de faune le long d’un transect
linéaire à largeur fixe.
93
Si le transect est déjà ouvert, l’équipe de faune relevés le long du transect. À
peut parcourir 6 km de layon par jour en l’inverse, un transect ouvert et laissé à
moyenne. Si le layon n’est pas ouvert, l’abandon en forêt pendant quelques
l’équipe peut ouvrir et parcourir 1 à 2 km semaines ou mois pourra devenir un axe
de layon par jour en moyenne. Cepen- privilégié de déplacement pour certaines
dant, cette technique devrait préférentiel- espèces recherchant des pistes dégagées
lement être réservée aux cas où les tran- pour avancer plus aisément en forêt. Cela
sects sont déjà ouverts (pour un inventaire aura tendance à engendrer une suresti-
d’aménagement par exemple). mation du nombre d’indices de présence
L’ouverture préalable des transects pour de faune. Pour limiter ce biais, l’équipe
l’inventaire botanique pourrait induire d’inventaire faune devrait idéalement
des biais sur les résultats de l’inventaire parcourir les transects d’inventaire bota-
faunique selon le temps écoulé depuis nique entre une et deux semaines après
cette ouverture. Ainsi, si l’inventaire de la le passage des prospecteurs. Si des tran-
faune est réalisé pendant ou juste après sects doivent être rouverts (inventaires
le passage des prospecteurs sur le tran- de suivi ayant lieu après les inventaires
sect, le bruit des équipes en forêt pour- d’aménagement initiaux), l’utilisation de
rait avoir fait fuir temporairement certains cette technique devrait être évitée tant
animaux, ce qui tendrait à minimiser le que possible (impacts des transects expli-
nombre d’indices directs ou indirects qués ci-après, surcoûts importants). Si le
Le cercocèbe couronné, un petit primate qu’il est possible d’observer en forêt lorsque l’équipe
d’inventaire est suffisamment discrète (© J.-Y. De Vleeschouwer).
94
concessionnaire décide de l’utiliser quand nidification ne comprenant que des
même, l’idéal est de prévoir une mission nids au sol est considéré comme
d’ouverture avec des machetteurs et des construit par un groupe de gorilles ;
layonneurs une dizaine de jours avant le
- l’ensemble des nids d’un site de ni-
passage de l’équipe faune.
dification ne comprenant que des
En plus du biais expliqué concernant le nids construits dans des arbres est
nombre d’indices de présence identifiés, considéré comme construit par un
l’ouverture de transects peut également groupe de chimpanzés ;
avoir un impact négatif sur la faune, car
- si un doute persiste (nids au sol et
ces derniers facilitent l’accès des chas-
en canopée dans un même site de
seurs dans le milieu forestier. Il sera dès
nidification sans autre indice per-
lors vivement conseillé de ne pas ouvrir
mettant de conclure sur l’identifi-
les débuts de transects de manière trop
cation), l’ensemble des nids du site
visible, par exemple directement depuis
de nidification est relevé comme
un axe routier. Un écran de végétation de
nids de « grand singe ».
quelques mètres d’épaisseur pourra être
conservé pour dissimuler le transect de- Traitement des indices de
puis la route. présence collectés
Si un animal venait à suivre un transect L’utilisation des indices de présence pour
pour se déplacer et laissait derrière lui estimer l’abondance des espèces ani-
plusieurs indices de présence d’un unique males se base sur l’hypothèse que l’abon-
passage, la question se pose de relever dance des indices de présence d’une
ou non tous les indices individuellement. espèce animale est directement propor-
À l’exception des nids de grands singes, tionnelle à l’abondance des individus de
des indices de présence appartenant à la cette espèce. De la même manière, le
même espèce, ayant la même catégorie nombre d’indices de présence humaine
d’âge (voir Annexe 4 et Annexe 5) et est supposé être proportionnel à la fré-
étant distants de moins de 50 m ont de quence des activités humaines en forêt.
grandes probabilités d’avoir été laissés L’abondance des différentes espèces en
par un même individu. Ces données sont fonction de la localisation spatiale sera es-
considérées comme une seule informa- timée par le calcul d’indices kilométrique
tion qui ne sera encodée qu’une seule d’abondance (IKA) ou indices de contact
fois. kilométrique (ICK) :
Dans le cas des nids de grands singes, IKA = ICK =
nombre d’indices de présence observés pour l’espèce
construit le nid est basée sur la localisa- Les données issues de l’inventaire faune
tion (au sol ou dans un arbre), l’odeur et permettront de dresser la liste des es-
les excréments :
pèces présentes, avec leurs abondances
- si ces indices ne permettent pas de relatives, et de produire des cartes de dis-
déterminer l’espèce avec certitude, tribution de ces espèces (Figure 6) et des
l’ensemble des nids d’un site de activités humaines dans la concession.
95
N
Unités de compilation
Layons d’inventaire
Répartition globale de la faune
0 - 4,99
4,99 - 9,98
9,98 - 14,97
14,97 - 19,96
2 0 2 4 6 8 10 kilomètres 19,96 - 24,95
Figure 6. Exemple d’une carte de distribution spatiale de la faune réalisée sur base d’IKA collectés
via le parcours de transects à largeur fixe (© CIFM-Pallisco).
96
à rendre imprécis le calcul de la densi- dans le cadre de l’exploitation forestière.
té : ce dernier exige l’utilisation de taux Pour ces différentes raisons, nous ne re-
de production des indices (nombre de commandons pas aux gestionnaires de
crottes ou de nids produits par jour) et concessions forestières de recourir à cette
de leurs vitesses de disparition. Ces pa- méthode et elle n’est donc pas présentée
ramètres sont fortement dépendants du en détail dans cet ouvrage.
type de végétation, du site dans lequel se
La méthode Distance Sampling® part
déroule l’inventaire, et de la saison durant de l’hypothèse que la probabilité de
laquelle il est réalisé. La détermination de détection des indices de présence dimi-
ces paramètres est chronophage, et re- nue avec la distance : plus un indice est
quière elle-même un nombre important distant du transect d’inventaire, moins il
d’indices. Enfin, l’utilisation de la méthode a de chance d’être repéré. Ainsi, la prin-
Distance Sampling® est sujette à plu- cipale différence entre cette méthode et
sieurs conditions d’application strictes et celle du transect linéaire à largeur fixe
complexes à respecter. Généralement, les est que, lors d’un inventaire par Distance
besoins des concessionnaires forestiers Sampling®, tous les indices de présence
en termes de connaissances des popula- détectés lors du parcours du transect sont
tions animales présentes dans leurs per- relevés, quelle que soit leur distance au
mis ne nécessitent pas d’obtenir une esti- transect, et que leur distance perpendi-
mation des densités animales. La plupart culaire au transect est systématiquement
du temps, l’abondance de ces espèces notée. Par contre, il est important que les
suffit à prendre des décisions cohérentes indices détectés lorsque les prospecteurs
de gestion de la faune et à répondre quittent le transect ne soient pas relevés
aux exigences légales et de certification (Figure 7 et Figure 8).
Transect linéaire
à largeur variable
D : distance
perpendiculaire
au transect D
D
D D D Transect
Indices à enregistrer
Figure 7. Plan d’échantillonnage type et indices à relever lors d’inventaires de la faune par transect
à largeur variable.
97
En outre, les inventaires par transects li- les populations d’éléphants sont estimées
néaires à largeur variable se focalisent via l’inventaire de leurs excréments, un
souvent sur certaines espèces animales. avantage étant que la taille importante
En particulier, l’estimation de la densité de ces différents indices de présence indi-
de gorilles et/ou de chimpanzés est réali- rects les rend aisés à repérer sur le terrain.
sée par un inventaire des nids, tandis que
Le relevé des indices de présence est réa- L’utilisation du logiciel pouvant s’avérer
lisé le long de transects linéaires disposés complexe, il est crucial que la personne
de manière systématique dans la zone à qui encode et qui traite ces données (le
inventorier. Cette méthode est, comme responsable faune idéalement, ou un ex-
la méthode des transects à largeur fixe, pert extérieur au besoin) soit bien formée
plus adaptée aux inventaires de caractéri- et rigoureuse dans son travail afin de ne
sation initiale des populations animales se pas générer d’erreurs dans les résultats
basant sur les layons d’inventaire d’amé- obtenus.
nagement.
Seul le Cameroun préconise l’utilisa-
L’analyse des données collectées sur le tion de cette méthode d’inventaires en
terrain nécessite une formation à l’utili- zones de forêts (Arrêté 221/MINFOF).
sation du logiciel Distance Sampling® ou Pour les entreprises désireuses d’aller
du package équivalent sous R, ou éven- plus loin dans leurs inventaires de faune
tuellement un coût supplémentaire en et souhaitant tester la méthode du Dis-
cas de recours à une expertise externe. tance Sampling® ou pour les exploitants
98
camerounais devant appliquer cette tech- un site de téléchargement du logiciel de
nique pour leurs inventaires, des liens vers traitement des données sont notés à la fin
un cours dédié à cette méthode et vers de cette fiche.
99
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
Responsable
Participe à la proposition de zonage de la concession
aménagement
Techniciens
Exécutent l’inventaire
faune
RÉ FÉ R E NC E S « P OU R A LLE R P LUS LO IN »
Billand A., 2005. Étude sur le plan pratique d’aménagement des forêts naturelles de
production tropicales africaines. Application au cas de l’Afrique centrale. Volet 3 : As-
pects faunistiques. Paris : ATIBT.
Kühl H., Maisels F., Ancrenaz M. & Williamson E.A., 2008. Best Practice Guidelines
for Surveys and Monitoring of Great Ape Populations. Gland, Switzerland: IUCN SSC
Primate Specialist Group. Consultable sur le site : https://portals.iucn.org/library/efiles/
documents/ssc-op-036.pdf
Maisels F. & Aba’a R., 2008. Section 3: Survey design. In: Kühl H., ed. Best Practice
Guidelines for surveys and monitoring of Great Ape Populations. Occasional papers of
the IUCN Species Survival Commission.
White L. & Edwards A., 2000. Conservation research in the African rain forests: a tech-
nical handbook. New York, NY, USA: Wildlife Conservation Society.
Distance Sampling®
Cours en anglais : https://workshops.distancesampling.org/online-course/index.html
Logiciel : http://distancesampling.org/
100
INVENTAIRE DE LA FAUNE VIA LA TECHNIQUE DU RECCE
1! 2-5
3 ETP État initial : Suivi :
Inventaire Ponctuelle Supra-annuelle
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
La pratique des recce, ou parcours de concession (voir fiche « Suivi-évaluation
REconnaissanCE, consiste à suivre en fo- du plan de gestion de la faune »), et
rêt des « chemins de moindre résistance » d’autre part de fournir des données qui
– pistes d’éléphants, forêts à sous-étage alimenteront une éventuelle modification
dégagé, crêtes, pistes humaines, etc. – dans le zonage de la concession (modi-
tout en conservant grossièrement un fication des séries de conservation pour
azimut déterminé (variation acceptable correspondre aux zones les plus riches en
de +/- 60 °C). faune par exemple, voir fiche « Identifica-
Le principal avantage de cette méthode tion et conservation des zones impor-
par rapport au transect linéaire est qu’il tantes pour la faune »).
n’est pas nécessaire d’ouvrir des transects
Dans la technique du recce, la plupart
d’inventaire. Pour cette raison, cette tech-
des indices de présence sont relevés sur
nique sera souvent préférée aux transects
une bande d’1 m de part et d’autre de
linéaires pour les inventaires périodiques
l’observateur (voir Figure 9 ci-dessous).
de suivi des populations animales. Les
résultats de ces inventaires de suivi per- Comme pour le transect, un bâton d’un
mettent d’une part d’évaluer l’efficacité mètre de long pourra être utilisé pour ra-
dans le temps des mesures de gestion pidement savoir si un indice doit ou non
de la faune mises en place au sein de la être considéré.
101
Les pistes d’éléphants constituent souvent des chemins de moindre résistance pour progresser
aisément (© S. Toint).
Cap théorique
du recce
Recce
Indices à ne pas
Zone à enregistrer
Grille de inventorier
1 km x 1 km 1m
Cap théorique
1m Recce
Indices à
enregistrer
Figure 9. Plan d’échantillonnage type et indices à relever lors d’inventaires de la faune par recce.
Les lignes de cap théorique sont perpendiculaires au réseau hydrographique principal ou au relief
principal.
102
Cependant, tous les indices de présence 500 m d’itinéraire à parcourir (Figure 9).
humaine, toutes les observations directes Par exemple, pour un bloc quinquennal
(et vocalisations) et tous les nids de grands de 60.000 hectares, la longueur de recce
singes sont pris en compte, quelle que à parcourir avoisinerait donc les 300 km.
soit leur distance à l’observateur. Comme Ainsi, avec une progression journalière
lors de l’utilisation de transects, des in- moyenne de 6 à 8 km le long d’un recce,
dices de présence appartenant à la même il faudra compter entre 40 et 50 jours d’in-
espèce, ayant la même catégorie d’âge ventaire pour une équipe faune.
(voir Annexe 4 et Annexe 5) et étant dis-
La création du plan d’échantillonnage
tants de moins de 50 m sont considérés
consiste ensuite à tracer des lignes direc-
comme une seule information qui ne sera
trices théoriques qui serviront de cap de
encodée qu’une seule fois.
référence aux équipes. Ce sont ces caps
L’utilisation du sécateur sera préférée à que l’équipe suivra et vers lesquels elle
celle de la machette pour aider aux dé- reviendra après avoir éventuellement dé-
placements en forêt. Une piste ouverte au vié en restant sur un chemin de moindre
sécateur se referme en effet très vite. Son résistance.
ouverture fait beaucoup moins de bruit
Selon les méthodes utilisées par la Wild-
que des coups de machette, ce qui est
life Conservation Society (WCS), les lignes
primordial pour réaliser des observations
directrices du plan d’échantillonnage
directes.
doivent passer par les limites de la zone
En forêt, une équipe peut raisonnablement d’étude et doivent, si possible, être orien-
espérer couvrir 6 à 8 km de recce par jour. tées perpendiculairement au réseau hy-
drographique principal ou au relief prin-
Lors d’inventaires fauniques dans le cadre
cipal (voire au gradient de chasse si la
d’une activité d’exploitation forestière, la
pression de chasse dans la zone est très
longueur de parcours nécessaire se ba-
importante) afin de recouper un maximum
sera sur des références bibliographiques
d’habitats différents. Le départ et la fin du
appropriées. En forêt dense, 500 m de
recce se situent idéalement à proximité
recce par km² de zone à inventorier se-
d’une route pour des questions de facili-
ront généralement satisfaisants (sauf si
té d’accès. L’équipe veillera cependant à
des prescriptions légales nationales im-
conserver un écran de végétation entre la
posent un taux de sondage différent). Le
route et le début du recce pour en dissi-
plan d’échantillonnage établi au préalable
muler l’existence depuis la route et éviter
à l’aide d’un outil SIG doit donc prévoir
son utilisation par des chasseurs.
le parcours de minimum 500 m de recce
dans chaque cellule de 1 km de côté de Une pré-stratification des formations vé-
la zone d’étude. Pour ce faire, la carte gétales n’est pas strictement nécessaire
de la zone d’étude sera préalablement pour élaborer le plan d’échantillonnage
superposée à une grille virtuelle de cel- mais, si cette information existe, elle
lules de 1 km de côté grâce à un logiciel pourra permettre d’adapter le tracé pour
SIG et l’itinéraire prévisionnel sera éta- une meilleure représentativité des diffé-
bli afin de passer dans chaque cellule et rents milieux de la zone d’étude pris en
que chacune d’elles contienne au moins compte dans l’inventaire.
103
Des buffles dans un trou d’eau en savane, un milieu qu’il ne faut pas négliger dans les inventaires
de la faune (© S. Toint).
Une fois le tracé théorique dessiné, il sera transects linéaires à largeur fixe ») obte-
divisé en segments d’1 km de long. Cette nus pour chacun des tronçons et de réali-
division sera effectuée via un logiciel SIG ser une carte intégrant cette information
a posteriori, après la mission de terrain, (Figure 10).
sur base du tracking du GPS. Elle permet-
tra d’exprimer les indices kilométriques Un exemple de fiche de terrain adaptée au
d’abondance (ou IKA, voir fiche « Inven- recce est proposé en annexe 3 et pourra
taire de la faune via la technique des être adapté au besoin.
Figure 10. Exemple d’une carte de distribution des gorilles réalisée sur base d’IKA. Les zones
en vert foncé présentent des concentrations plus importantes en IKA de gorilles et donc
vraisemblablement en gorilles (© CIFM-Pallisco).
104
- le suivi des populations animales est indispensable pour évaluer l’efficacité
des mesures de gestion de la faune mises en place par l’entreprise ;
- la technique du recce est peu coûteuse et moins destructrice pour l’environ-
nement que les transects linéaires grâce à une ouverture minimale et discrète
du chemin de moindre résistance ;
- l’utilisation de sécateurs pour une ouverture minimale de la végétation per-
met à l’équipe d’être plus discrète et de maximiser ses chances de réaliser
des observations directes d’animaux. Cette technique doit donc être privi-
légiée pour les inventaires des primates arboricoles qui reposent quasi-
exclusivement sur des observations directes ;
- l’absence de layons largement ouverts limite l’utilisation de ces axes de
pénétration dans la forêt par les chasseurs.
Chef de site Approuve les éventuelles modifications des limites des séries et/
ou des zones HVC basées sur les analyses des données d’inventaire
de suivi
Approuve les mesures de lutte anti-braconnage urgentes et spéci-
fiques dans les zones à risque où les indices de chasse sont nombreux
105
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
Techniciens
Exécutent les inventaires
faune
RÉ FÉ R E NC E S « P OU R A LLE R P LUS LO IN »
Billand A., 2005. Étude sur le plan pratique d’aménagement des forêts naturelles de
production tropicales africaines. Application au cas de l’Afrique centrale. Volet 3 :
Aspects faunistiques. Paris : ATIBT.
Kühl H., Maisels F., Ancrenaz M. & Williamson E.A., 2008. Best Practice Guidelines
for Surveys and Monitoring of Great Ape Populations. Gland, Switzerland: IUCN SSC
Primate Specialist Group. Consultable sur le site : https://portals.iucn.org/library/efiles/
documents/ssc-op-036.pdf
Maisels F. & Aba’a R., 2008. Section 3: Survey design. In: Kühl H., ed. Best Practice
Guidelines for surveys and monitoring of Great Ape Populations. Occasional papers
of the IUCN Species Survival Commission.
White L. & Edwards A., 2000. Conservation research in the African rain forests: a
technical handbook. New York, NY, USA: Wildlife Conservation Society.
106
INVENTAIRE DES CHIMPANZÉS VIA LA TECHNIQUE ARTS
1-5
3 ETP Annuelle à
Inventaire supra-annuelle
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
La technique ARTS (Adaptive Recce lisée pour des inventaires de suivi et
Transect Sampling) est une technique donner des informations sur d’autres es-
d’échantillonnage adaptatif développée pèces (éléphants, buffles, céphalophes
par la Zoological Society of London (ZSL) etc.) (voir fiche « Inventaire de la faune
dans le contexte des inventaires fau- via la technique du recce »). Seuls les
niques dans les massifs de production du inventaires des chimpanzés seront expli-
Cameroun. Elle consiste en l’utilisation cités dans cette fiche, afin de ne pas inu-
de recce avec un effort d’échantillonnage tilement en compliquer la lecture.
accru, par le biais de transects perpendi-
Les chimpanzés évoluent en groupes
culaires, dans les zones où l’espèce-cible
distincts, défendant des territoires bien
est plus abondante ou aux endroits où
différenciés contre l’intrusion d’autres
davantage d’indices de présence sont
groupes de chimpanzés. Ces territoires
détectés (É. Arnhem, communication
avoisinent souvent une vingtaine de km².
personnelle).
Ce comportement, qui les rend moins
Elle est utilisée dans le cas d’inven- mobiles que d’autres espèces animales,
taires complémentaires dédiés à une es- engendre également une sensibilité ac-
pèce-cible territoriale, généralement le crue aux perturbations d’un chantier
chimpanzé. Étant donné qu’elle implique d’exploitation. Les activités d’exploi-
des recce, elle peut être également uti- tation peuvent contraindre un groupe
107
de chimpanzés à fuir son territoire et difficilement franchissable (rivières et
se retrouver exposé aux agressions des plans d’eau principalement).
groupes voisins, ou acculé à un obstacle
Les chimpanzés, comme les gorilles, nagent très mal. Une rivière constitue pour ces espèces un
obstacle infranchissable (© S. Toint).
La technique ARTS permet d’identifier et au préalable à l’aide d’un outil SIG et doit
de localiser les noyaux des territoires de prévoir le parcours de minimum 500 m
chimpanzés qui correspondent aux zones de recce dans chaque cellule de 1 km de
de concentration en nids. L’obtention de côté de la zone d’étude. Pour ce faire, la
la répartition spatiale de cette espèce carte de la zone d’étude sera préalable-
peut être utile pour une délimitation plus ment superposée à une grille virtuelle de
précise de séries de conservation et/ou cellules de 1 km de côté grâce à un logi-
de forêts HVC (voir fiche « Identification ciel SIG. L’itinéraire prévisionnel sera éta-
et conservation des zones importantes bli afin de passer dans chaque cellule et
pour la faune »). Le chantier d’exploi- que chacune d’elles contienne au moins
tation peut également être organisé en 500 m d’itinéraire à parcourir (Figure 11).
prévoyant une zone de refuge « sécuri- En pratique, l’équipe démarre en réalisant
sée » pour les chimpanzés présents dans un recce suivant un azimut général selon
le secteur. Par exemple, l’inventaire des le plan d’échantillonnage.
chimpanzés dans les blocs quinquennaux
Dans le cadre des inventaires fauniques
permet d’organiser l’exploitation des cinq
de la grande et moyenne faune mamma-
assiettes annuelles de coupe (AAC) en li-
lienne, les indices de présence au sol sont
mitant l’impact sur les différents groupes
relevés dans une bande de 1 m de part et
de chimpanzés potentiellement présents.
d’autre du centre du recce (hormis les in-
Le plan d’échantillonnage ARTS suit les dices de présence humaine, les observa-
mêmes recommandations que celui utili- tions directes [et vocalisations] et les nids
sé dans la technique du recce. Il est établi de grands singes) (voir fiche « Inventaire
108
de la faune via la technique du recce »). distants de moins de 50 m seront consi-
Les indices d’une même espèce appar- dérés comme une observation unique.
tenant à la même catégorie d’âge et
Cap théorique
du recce
Grille de
1 km x 1 km
La technique ARTS concerne spécifique- l’un à l’autre (voir les croix noires qui s’im-
ment la distribution des nids de chimpan- briquent sur la figure 12).
zés dans la zone étudiée. Toutefois, la dis-
Lorsqu’un nid est identifié, un pisteur est
tinction entre les nids des gorilles et des
envoyé à la recherche d’autres nids du
chimpanzés n’est pas toujours aisée. Pour
même groupe à proximité de la branche
cette méthode, il est considéré que les
du transect (prospecter au moins dans un
nids au sol sont exclusivement construits
rayon de 50 m). Le but est alors d’identi-
par les gorilles. Dès qu’un nid de grands
singes est repéré à plus de 2 m du sol, fier tous les nids du groupe, c’est-à-dire
l’équipe effectue un transect en croix les nids de même âge présents dans un
(deux axes perpendiculaires de 500 m rayon de 50 m. Si un autre groupe de nids
orientés selon les quatre points cardinaux est repéré à partir d’une des branches de
et se croisant en leur milieu) centré sur les la croix (nids distants de plus de 50 m du
coordonnées GPS métriques arrondies à premier), une autre croix est inventoriée à
250 m près les plus proches du nid. Par la suite de la branche sur laquelle le nou-
exemple, un nid situé aux coordonnées veau nid a été repéré (voir Figure 12). Si
métriques N472.224-E523.410 déclen- aucun nid n’est découvert à partir de la
chera quatre transects linéaires centrés sur branche de la croix, aucune croix supplé-
le point N472.250-E523.500. Cela permet mentaire ne sera prospectée. À chaque
à des réseaux de transects linéaires dé- nid, les coordonnées géographiques sont
clenchés indépendamment de s’intégrer enregistrées dans le GPS et les données
109
suivantes sont notées dans un carnet de De retour au bureau, une couche car-
terrain : hauteur estimée du nid, catégorie tographique sera créée via un SIG en in-
d’âge (ces facteurs permettant de distin- cluant tous les nids identifiés (polygone
guer les deux espèces de grands singes minimum convexe) pour chaque zone de
sur une base statistique13) (voir Annexe 4), concentration de nids. Il sera ainsi pos-
distance perpendiculaire entre le centre sible d’estimer la localisation des terri-
du nid et le centre du transect constituant toires des différents groupes de chimpan-
la branche de la croix la plus proche, zés dans la zone d’étude. Il est également
position (gauche/droite) par rapport au possible de calculer des indices d’abon-
transect (permettant éventuellement une dance dans les polygones créés. Cepen-
estimation de la densité des chimpanzés dant, l’information spatiale obtenue avec
dans la zone). Une fois toutes les branches les zones de concentration de nids et les
de transects clôturées, l’équipe reprendra noyaux de territoire est souvent suffisante
sa progression en suivant le recce à partir dans le cadre d’un inventaire de la faune
de l’endroit où elle l’aura laissé. dans une concession forestière.
13
Tous les nids de même âge à moins de 50 m l’un de l’autre sont réputés avoir été construits par un seul
groupe de grands singes. Ainsi, si des nids au sol sont identifiés dans un groupe de nids, tous les nids du
groupe sont comptabilisés comme des nids de gorilles.
110
Recce parcouru
Cap théorique
Nids et transects
Figure 12. Exemple de parcours selon la méthode ARTS – Les parcours recce réalisés par l’équipe
sur le terrain sont tracés en bleu et les croix de transects réalisées lors de la détection d’un nid
(étoile jaune) sont tracées en noir, le cap théorique à suivre par l’équipe est tracé en rouge.
Légende
Légende Nids de chimpanzés
Parcours recce Noyau présumé
/transects ARTS de territoire de
Grille de 1 x 1 km chimpanzés 1
Zone inventoriée Noyau présumé
Route de territoire de
chimpanzés 2
Zone inventoriée
Route
N N
0 2 km 0 2 km
Exemples de parcours ARTS dans un bloc quinquennal (gauche) et identification des noyaux
de territoire des chimpanzés (droite) à la suite de l’inventaire (d’après des cartes de S. Kéhou –
CIFM-Pallisco).
111
Avec cette technique, l’adaptation de l’ef- des chimpanzés seront idéalement
fort d’échantillonnage est proportionnelle exploitées en alternance pour évi-
à l’abondance de l’espèce-cible, l’inven- ter la dispersion des membres du
taire étant plus poussé dans les zones où groupe et permettre leur rassem-
l’espèce-cible est repérée : les transects li- blement dans les poches d’exploi-
néaires étant uniquement réalisés lorsque tation non exploitées couvrant leur
des nids sont identifiés. Cela permet un territoire ;
gain d’information spatiale intéressant,
- dans les zones de forêt particuliè-
tout en limitant les coûts. La ZSL estime à
rement riches en chimpanzés, la
150 hommes-jours de travail la réalisation
route sera ouverte préalablement
d’un inventaire à environ 1 % sur une su-
au commencement de toute acti-
perficie d’environ 12.000 ha.
vité d’exploitation, afin d’exploiter
Outre le braconnage, le risque majeur l’extrémité d’une poche en reve-
pour les chimpanzés réside dans le fait nant ensuite vers la piste principale.
qu’ils ne trouvent pas refuge au sein de Ceci évitera de repousser les chim-
leur territoire, qu’ils soient amenés à le panzés vers des barrières naturelles
quitter et à pénétrer le territoire d’un infranchissables (grandes rivières
autre groupe. Le principe directeur à res- par exemple) ;
pecter pour veiller à leur survie est d’évi-
- une fois les territoires des chim-
ter d’avoir une AAC qui affecte en peu de
panzés connus et cartographiés,
temps (à l’échelle d’une année) l’intégrali-
leur éventuel classement en HCV
té de leur superficie territoriale. Les princi-
de type 1.2 (espèces animales et
pales recommandations qui pourront être
végétales menacées ou en dan-
faites pour optimiser les activités d’exploi-
ger) pourra être discuté (voir fiche
tation forestière suite à la localisation de
« Identification et conservation
différents groupes de chimpanzés sont les
des zones importantes pour la
suivantes :
faune ») ;
- le chantier sera planifié de manière
- des campagnes de décâblage
à travailler de l’extérieur vers l’inté-
consistant en la recherche et la des-
rieur du territoire des chimpanzés,
truction des pièges à câble métal-
pour ramener ces derniers vers le
lique pourront régulièrement être
noyau central de leur territoire et
menées autour des noyaux terri-
pour éviter qu’ils n’en sortent au
toriaux. Les câbles ainsi récupérés
risque de rentrer en confrontation
en forêt seront dans la mesure du
avec un groupe voisin ;
possible ramenés à la base-vie et
- les poches d’exploitation seront brûlés afin de s’assurer qu’ils ne
délimitées afin d’éviter qu’une puissent être revendus ou récupé-
seule poche ne couvre entièrement rés d’une manière ou d’une autre
une zone riche en chimpanzés ; par des chasseurs.
- les poches d’exploitation situées
à proximité du noyau du territoire
112
Un piège à câble métallique, une technique de chasse illégale qui capture aveuglément n’importe
quelle espèce, y compris les espèces protégées (© S. Hette).
113
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
114
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
Techniciens
Exécutent l’inventaire
faune
115
INVENTAIRE DE LA FAUNE VIA
L’UTILISATION DE PIÈGES PHOTOGRAPHIQUES
1-5
3 ETP Annuelle à
Selon le nombre Déploiement et supra-annuelle
d'appareils récupération
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
Adoptée à un rythme croissant ces der- la technique des transects linéaires à
nières décennies par les institutions de largeur fixe ») pour un suivi au sein de
recherche et de conservation pour l’in- zones spatialement restreintes (assiette
ventaire et le suivi des communautés annuelle de coupe [AAC], série de pro-
animales terrestres, la technologie des tection ou de conservation, etc.).
pièges photographiques pourrait faci-
Une boite à outil dédiée à cette tech-
lement être utilisée par les opérateurs
nique d’inventaire a été produite en
forestiers pour l’évaluation de l’efficacité
complément de ce guide technique (voir
de leur plan de gestion de la faune (PGF).
références à la fin de cette fiche). Elle
La qualité croissante des appareils et leur
détaille plus précisément les différentes
progressive démocratisation rendent ce
étapes de mise en place des pièges pho-
type d’inventaires plus compétitif et plus
tographiques ainsi que les méthodes de
qualitatif qu’auparavant. Des protocoles
traitement des données.
simples (voir ci-dessous) ont également
vu le jour, permettant une collecte de Le réseau TEAM (Tropical Ecology As-
données standardisées au sein des fo- sessment and Monitoring) a proposé,
rêts de production. Les inventaires par à l’échelle pantropicale, une méthode
pièges photographiques s’avèrent plus standardisée d’inventaire par piège pho-
performants que les transects linéaires tographique des communautés de verté-
(voir fiche « Inventaire de la faune via brés terrestres. Cette méthode, conçue
117
et optimisée pour déceler d’éventuelles être intéressant pour évaluer les impacts
modifications de la communauté animale et conséquences de l’exploitation fores-
au cours du temps, ne permet cependant tière dans le temps sur la faune (abon-
pas d’estimer l’abondance d’espèces in- dances relatives des différentes espèces
dividuelles. Appliquer cette méthode déduites des taux de capture sur piège
standard aux concessions forestières photographique) ainsi que pour éva-
certifiées « production durable » ou dé- luer les éventuels impacts de la chasse
sireuses de se lancer dans une démarche dans les zones de chasse définies par
de certification permettrait d’évaluer et l’entreprise (si elles existent, voir fiche
de comparer les niveaux de diversité « Zonage et organisation de la chasse
entre ces forêts de production et les aires ouvrière »). Il permettrait également
protégées suivies par le réseau TEAM. Du d’évaluer l’efficacité dans le temps des
point de vue des concessionnaires fores- mesures de gestion de la faune mises en
tiers, un tel protocole pourrait également place.
Différents exemples d’espèces animales détectées par pièges photographiques (de gauche à
droite et de haut en bas : potamochère, pangolin géant, mangouste à long museau, céphalophe
de Peters, cercocèbe agile, chimpanzé).
118
1. Déploiement des pièges Dans de rares cas, quand la zone d’étude
photographiques sur le terrain est peu étendue, une densité d’installa-
tion d’un piège photographique par km²
Le choix des zones d’inventaire dépen- est également envisageable. Il est re-
dra des objectifs spécifiques développés commandé de laisser le réseau de pièges
dans le PGF. Cependant, les séries de pro- photographiques sur le terrain pour at-
tection/conservation, les zones de chasse teindre au minimum 1.000 jours d’inven-
ouvrière (le cas échéant, voir fiche « Zo- taires cumulés. Un piège photographique
nage et organisation de la chasse ou- actif pendant une journée complète
vrière ») et les zones récemment exploi- (24 h) correspond à un jour d’inventaire.
tées seront prioritairement suivies. Une Si 30 pièges sont installés sur une zone
fois la zone d’étude définie, un maillage d’intérêt, ils devront donc être laissés
systématique sera généré sur SIG permet- minimum : 1.000/30 = 34 jours, la durée
tant d’atteindre une densité d’installation diminuant avec un nombre croissant de
sur le terrain correspondant à un piège pièges photographiques installés au sein
photographique par 2 km² (Figure 13). d’une même zone.
A B C
d’altitude
Gradient
20 km
Figure 13. Les appareils peuvent être placés systématiquement dans une grille (A et C) ou à
proximité d’une piste animale (B) mais toujours à une densité d’un piège photographique pour
2 km² (d’après TEAM Network, 2011).
119
À titre indicatif, le tableau 10 reprend un risque majeur de faux-déclenchement
les principaux critères de dimensionne- (trop proches de l’appareil ou comportant
ment organisationnel, logistique et finan- de très jeunes pousses qui grandissent et
cier d’un inventaire par pièges photogra- deviennent gênantes).
phiques comprenant le déploiement de
Un exemple de fiche de terrain adaptée
50 appareils sur le terrain.
à la méthodologie TEAM est joint en
Le paramétrage des appareils ainsi que annexe 6 du guide. Cette fiche peut être
le choix du site d’installation sont décrits modifiée au besoin.
de manière détaillée dans la boite à ou-
L’appareil sera orienté afin de capter les
tils méthodologique associée au guide et
mouvements sur la piste animale qu’il
dont les références sont données à la fin
surveille. L’inclinaison du terrain et/ou de
de cette fiche. Le piège photographique
l’arbre qui supporte le piège photogra-
sera installé face à une piste animale ou
phique sera pris en compte et l’orienta-
à un croisement de pistes. La végétation
tion de l’appareil sera ajustée à l’aide d’un
herbacée et lianescente sera dégagée
petit rondin de bois placé entre ce dernier
dans un rayon de 3 à 4 m sans dénatu-
et le tronc si nécessaire (Figure 15).
rer le sous-bois (Figure 14). Les arbres et
tiges épaisses de végétation ne seront en Il arrive que certains animaux adoptent un
principe pas retirés de la zone de détec- comportement agressif envers les pièges
tion, sauf et uniquement s’ils représentent photographiques s’ils les repèrent. Une
Tableau 10. Dimensionnement type d’un inventaire par pièges photographiques d’une surface de
100 km² pendant un mois.
Durée et nombre des missions de déploiement 2 missions d’une semaine pour le déploiement
et de récupération de +/- 40 pièges photogra-
phiques 2 missions d’une semaine pour la récupération
14
Il n’est pas évident de prévoir une unique mission de déploiement de 40 pièges photographiques vu le
poids et le volume des 40 appareils, difficilement transportables en une seule fois dans les sacs à dos de
l’équipe de terrain. Une alternative au dédoublement de mission est de prévoir des porteurs qui accom-
pagnent l’équipe.
120
astuce pour limiter ce risque consiste à un câble cadenassé. Il faudra être atten-
frotter le piège avec des déjections ani- tif à ne pas salir l’objectif lors de cette
males une fois ce dernier installé et so- manœuvre.
lidement arrimé à son support grâce à
Figure 14. Représentation de la phase d’installation spécifiant la zone à dégager. Les croix rouges
montrent des éléments de la végétation à couper pour ne pas entraver le bon fonctionnement de
l’appareil.
121
Figure 15. L’orientation du piège photographique doit permettre de capter les mouvements sur
la piste animale qu’il surveille.
122
Installation d’un piège photographique et dégagement de la végétation herbacée à la machette
(© S. Toint/African Parks Network).
Si les appareils sont déployés dans des déployés). Une carte vierge sera installée
finages villageois ou des zones fréquen- alors que la carte précédemment utilisée
tées par des chasseurs, il importera d’ef- sera ramenée au bureau afin d’en extraire
fectuer une sensibilisation préalable afin les photos et vidéos pour les stocker sur
d’expliquer les objectifs de l’étude aux un disque dur dédié.
populations locales. Cela permettra de
Dans le cadre d’inventaires réguliers, la
limiter les vols et les actes de représailles traçabilité des données et du matériel
sur le matériel déployé. constitue un point crucial pour tout bon
2. Stockage et traitement des suivi. Lors de l’extraction des données,
données le nom du fichier contenant les photos/
vidéos sera composé du numéro de sé-
Les photos prises par les différents pièges rie du piège photographique ainsi que de
photographiques sont stockées sur des l’identifiant de la carte SD utilisée. Cette
cartes SD. Ces dernières devraient avoir étape est essentielle pour permettre la
une capacité minimale de stockage de traçabilité et ainsi relier les données ac-
16 Go. Si le déploiement des pièges quises par chaque piège photographique
photographiques dépasse trois mois, des aux données environnementales prises
cartes de 32 Go seront préférées. Ces lors de son installation (voir fiche de ter-
cartes seront généralement remplacées rain en Annexe 6). Pour finir, une copie de
dans les appareils au même moment que sauvegarde sera systématiquement effec-
les piles (si les appareils restent longtemps tuée sur un disque dur dédié.
123
Une fois les données stockées, il est im- références à la fin de cette fiche), il a été
portant que le responsable faune ait éga- décidé de décrire plus précisément l’inter-
lement les outils pour les traiter afin de face d’encodage Camera Base®. Basée
fournir le plus rapidement possible des sur la suite Microsoft Office® et produite
résultats qui vont servir d’appui à la prise par M. Tobler du San Diego Zoo Global
de décisions en matière de gestion de la Institute for Conservation Research, cette
faune dans les concessions. Cette phase interface est libre de téléchargement sur
de traitement passe par l’utilisation de lo- internet16. Simple d’utilisation, elle per-
giciels dédiés au traitement des photos/ met d’exporter facilement les données,
vidéos permettant à la fois de visionner les une fois l’espèce identifiée, dans un for-
données et de leur assigner une date, une mat Excel® ou vers d’autres programmes
heure et une espèce. Il est parfois conseil- d’analyse.
lé en amont du traitement de trier les pho-
tos/vidéos où une espèce est présente de L’exportation des données s’exprime
celles issues d’un faux-déclenchement. dans la plupart des logiciels sous la forme
Ce travail est conséquent et peut entrai- d’une table où chaque ligne correspond
ner des erreurs. Il convient plutôt de pré- à une détection d’une espèce préalable-
server le jeu de données brut et d’iden- ment identifiée, une date et une heure. Il
tifier les faux-déclenchements comme tel convient ensuite au gestionnaire d’ana-
lors du traitement. Ces derniers pourront lyser cette table brute pour en sortir les
ensuite être retirés des résultats. Il existe indices écologiques qu’il considère les
de nombreux logiciels, comparés large- plus pertinents à l’échelle de la stratégie
ment dans la littérature spécialisée15, qui de gestion de la faune adoptée par l’en-
se différencient sur base de leur capacité treprise. Les indices suivants sont notam-
à répertorier un ensemble de variables as- ment souvent utilisés :
sociées aux photos/vidéos (sexe de l’ani- - richesse totale en espèces
mal, nombre d’individus, etc.) et à faciliter
l’exportation et l’analyse ultérieure des Nombre d’espèces détectées sur
données. la période d’inventaire, tous pièges
photographiques confondus ;
Suivant le nombre d’appareils déployés
dans le dispositif d’inventaire et le nombre - courbe d’accumulation des espèces
de photos réalisées par chaque appa- Évolution du nombre d’espèces
reil, le tri et le traitement des données détectées au cours du temps ou
peuvent s’avérer assez longs. Ils prennent de l’effort d’échantillonnage. Si
en moyenne entre deux et trois heures cette courbe tend vers une asymp-
pour un piège photographique déployé tote, l’inventaire peut être considé-
pendant un mois sur le terrain. ré comme exhaustif (pour rappel,
Au sein de la boite à outils proposée en 1.000 jours d’inventaire cumulés
complément du présent ouvrage (voir sont recommandés au minimum) ;
15
Voir la publication de Young et al. (2008) citée en fin de fiche.
16
Voir http://www.atrium-biodiversity.org/tools/camerabase/
124
- indice d’abondance relative par d’occurrence/d’utilisation des sites
espèce échantillonnés en tenant compte
Nombre d’évènements de détection de la détection imparfaite des es-
indépendants pour chaque espèce, pèces. Une espèce peut être pré-
en fonction de l’effort d’échantil- sente sur la zone mais ne pas tra-
lonnage (exemple : 0,5 évènement verser la zone de détection du
de détection par jour d’inventaire piège photographique ou ne pas
pour l’espèce i, l’espèce i est vue être photographiée en la traversant
en moyenne une fois tous les deux et donc ne pas être détectée.
jours) ; La publication de Sollmann (2018) citée
- probabilités d’occupation par en fin de fiche propose une explication
espèce claire et détaillée des analyses les plus fré-
quemment utilisées sur base des données
Modèle d’occupation, basé sur
les données de présence/absence issues des pièges photographiques.
d’une espèce, décrivant les patrons
125
- seules les espèces animales terrestres pourront être documentées par cette
technique ;
- il existe des risques de vol de matériel en forêt dans les zones sensibles
malgré la pose de cadenas ;
- certains animaux comme les éléphants peuvent également s’en prendre aux
appareils et les abimer, voire les détruire lorsqu’ils les repèrent ;
- le prix d’achat du matériel peut être un frein pour les entreprises ;
- l’utilisation des pièges photographiques nécessite une quantité importante
de piles, et génère donc beaucoup de déchets. Une démarche de gestion
de ces déchets devra être mise en place. Il sera également possible de se
tourner vers des piles rechargeables, l’utilisation de ces dernières nécessitera
une certaine organisation afin d’assurer leur recharge régulière. Notons éga-
lement que le transport de ces piles spécifiques est contrôlé et limité à un
certain nombre par personne par les compagnies aériennes ;
- l’utilisation de pièges photographiques pourrait générer un biais au niveau
du nombre d’observations pour certaines espèces plus « curieuses » qui
auront tendance à revenir sur les sites d’installation des appareils plus
fréquemment pour les observer ;
- le traitement des images nécessite une formation et un logiciel dédié (voir
boite à outil) ;
- le classement des photos, l’identification des espèces et le traitement des
données prennent beaucoup de temps ;
- les nombreuses données générées par de tels inventaires nécessitent une
bonne organisation et de la rigueur dans la gestion des espaces de stockage
de données, ainsi que des capacités de traitement et d’analyse importantes.
126
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
Chef de site Approuve les éventuelles modifications des limites des séries et/ou
zones HVC basées sur les analyses des données d’inventaire de suivi
Approuve les mesures de lutte anti-braconnage spécifiques dans les
zones à risque où les études par pièges photographiques suggèrent
une activité de chasse importante (photos de braconniers)
Techniciens
Exécutent les inventaires
faune
127
RÉ FÉ R E NC E S « P OU R A LLE R P LUS LO IN »
Boite à outils « Pièges photographiques » (Fonteyn D.) : https://www.gembloux.ulg.
ac.be/faunefac/
Sollmann R., 2018. A gentle introduction to camera-trap data analysis. African Journal
of Ecology, 56(4), 740-749, Consultable sur le site : https://doi.org/10.1111/aje.12557
Young S., Rode-Margono J. & Amin R., 2018. Software to facilitate and streamline
camera trap data management: A review. Ecology and Evolution, 8(19), 9947-9957,
Consultable sur le site : https://doi.org/10.1002/ece3.4464
Protocole TEAM (pièges photographiques) :
Jansen P.A., Ahumada J., Fegraus E. & O’Brien T., 2014. TEAM: a standardised came-
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P.D., Fleming P.J.S., eds. Camera trapping: wildlife management and research. Mel-
bourne, Australia: CSIRO Publishing.
TEAM Network, 2011. Terrestrial Vertebrate Protocol: Implementation Manual, v. 3.1.
Arlington, VA, USA: Tropical Ecology, Assessment and Monitoring Network, Center for
Applied Biodiversity Science, Conservation International.
128
RECENSEMENT, PROFIL DU VILLAGE ET ORGANISATION
DES FINAGES
1!
2 ETP Ponctuelle
Étude
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
La bonne connaissance du fonctionne- de viande de brousse »).
ment de la vie villageoise et des zones
L’équipe sociale de l’entreprise (voir
utilisées au sein de la concession pour
fiche « Politique de gestion de la faune
différents usages par les populations
et organisation de l’entreprise ») aura
riveraines sont des prérequis indispen-
la charge de l’organisation de ces acti-
sables à des études plus spécifiques
vités. Afin d’obtenir la participation d’un
sur la viande de brousse. Elle permet
maximum de villageois lors des activi-
également d’aborder plus efficace-
tés de recensement et de cartographie,
ment d’éventuels problèmes de conflits
l’équipe sociale passera dans les villages
homme-faune et de proposer des solu-
quelques jours avant la date prévue de
tions adaptées à chaque village.
réunion afin que chacun puisse s’orga-
Cette étude se déroulera en deux étapes niser au mieux pour être présent le jour
détaillées dans cette fiche, correspon- dit. En pratique, le jour le plus approprié
dant à deux types d’enquêtes différents. pour la réunion sera décidé en concer-
Elle pourra être ultérieurement complé- tation avec le chef de village. Une note
tée par une étude dédiée au suivi de de la société informant officiellement les
la consommation de viande de brousse villageois de la tenue de la réunion sera
(voir fiche « Étude de la consommation alors laissée au village.
129
Le recensement et l’étude du profil du début du processus d’enquête permet-
village et de son organisation17 sont in- tra d’obtenir des données concernant le
dispensables à la mise en œuvre de nom- village dans sa globalité (nombre d’ha-
breuses autres mesures liées à la faune. bitants approximatif, spécificités éven-
Ils permettent d’appréhender correcte- tuelles du village, principales communau-
ment le contexte local afin d’adapter au tés représentées, importances relatives de
mieux les différentes mesures à la réalité ces dernières, etc.). Cet entretien prélimi-
du terrain. naire avec le chef sera suivi d’une réunion
explicative quant aux objectifs du recen-
1. Recensement de la sement, et garantissant notamment son
population humaine et profil indépendance par rapport à l’État autant
socioéconomique que son caractère anonyme. Idéalement,
Les ménages au sein desquels les en- tous les ménages du village devront en-
quêtes seront réalisées devront être repré- suite être interrogés. Un exemple de fiche
sentatifs des différents types de ménages d’enquête est donné en annexe 7 et peut
être adapté. Une personne par ménage
des villages. Typiquement, si des villages
répondra au questionnaire, le chef de
comptent des habitants bantous et des
ménage ou un autre membre de ce der-
habitants issus des peuples autochtones,
nier. Si le village est gros (plus de 40 mé-
il sera indispensable d’enquêter auprès
nages), les enquêtes seront menées sur la
de ces deux communautés. Pour caracté-
moitié des ménages issus des différentes
riser la population au sein et aux alentours
communautés ou quartiers existants et
immédiats de la concession, un recense-
sélectionnés aléatoirement. Ces enquêtes
ment devra être réalisé dans chacun des
auprès des ménages sélectionnés et les
villages riverains. Lors de ces recense- données issues de l’entretien avec le chef
ments, les ménages constituant chaque permettront de brosser un tableau global
village seront caractérisés : ethnie, clan, du village en matière de chasse.
lignage, origine, sexe, sources principales
de revenu (chasse, pêche, agriculture de Les personnes qui pratiquent la chasse se-
rente, agriculture vivrière, produits fores- ront identifiées et catégorisées selon leurs
pratiques de chasse (de subsistance ou
tiers non ligneux, bois, artisanat, métier
commerciale). Grâce aux données obte-
professionnel), activités principales en
nues, il sera possible d’estimer le nombre
termes de temps dédié, niveau scolaire,
de ménages qui dépendent économique-
niveau de revenu, profession, religion et
ment de la chasse (pourcentage de mé-
composition de la famille.
nages pour lesquels la chasse est citée dans
Un entretien avec le chef du village au les trois principales sources de revenu).
17
Il ne faut pas confondre cette étude avec l’« étude socioéconomique » classiquement menée dans le cadre
du processus d’élaboration d’un plan d’aménagement. En effet, l’étude présentée ici est nettement plus
succincte et est orientée vers l’acquisition de données relatives au rapport que les villageois entretiennent
vis-à-vis de la faune. Une étude socioéconomique classique est plus généraliste et aborde de nombreuses
autres thématiques qui ne sont pas soulevées ici. Elle permettra notamment d’appréhender de manière plus
réaliste et plus correcte les activités génératrices de revenu et l’organisation du finage villageois (entendu
comme l’espace où se déploient toutes les activités des villageois, agriculture, chasse, pêche, collectes
diverses).
130
Lors du recensement, un diagnostic des dans son organisation (autorité du chef
pratiques socioéconomiques et de l’or- remise en cause, clans opposés, etc.) sera
ganisation structurelle des villages pourra vraisemblablement plus complexe à im-
également être réalisé de manière plus pliquer correctement dans d’éventuelles
opportuniste au fil des discussions. Les activités en lien avec l’entreprise. Les infor-
pratiques socioéconomiques seront consi- mations récoltées au fur et à mesure des
gnées dans le carnet de terrain des enquê- discussions pourront être valorisées dans
teurs. Par exemple, il est toujours intéres- le cadre du développement d’alternatives
sant d’identifier les villageois pratiquant au commerce et à la consommation de
une activité de production de protéines viande de brousse (voir fiche « Appui au
alternatives à la chasse. Ou encore, un vil- développement d’activités alternatives à
lage présentant des dysfonctionnements la chasse »).
131
Comment réaliser une maquette interactive ?
Une maquette interactive est composée de différents éléments faciles à réaliser
soi-même :
- des tissus de couleurs différents pour représenter les éléments de base,
c’est-à-dire l’affectation principale des terres (zones de forêt, parcelles
cultivées, zones de chasse, zones habitées, zones sacrées) ;
- de petites baguettes de bois peintes représentant les axes linéaires (routes,
pistes, rivières) ;
- des blocs de bois peints représentant les différents types d’éléments ponc-
tuels : des bâtiments, des éléments remarquables dans le finage villageois
ou des infrastructures (école, maison, centre de santé, boutique, marché,
café, puits, lieu de culte, cimetière, pont, arbre remarquable, site sacré, site
de cueillette, campement, ancien village) ;
- quelques éléments de bois neutres pour permettre de créer des éléments
propres à chaque village et non prévus dans le kit de base de la carte interac-
tive (prévoir des marqueurs pour pouvoir écrire ou dessiner sur ces éléments).
Quelques exemples…
Éléments de base (fonds de carte)
132
Le support initial de la maquette sera mis de l’élaboration de la carte du terroir et
à disposition des villageois avec les re- de noter les zones dans lesquelles des
pères principaux (cours d’eau, éléments conflits homme-faune surviennent le plus
de relief, etc.). L’enquêteur aidera les fréquemment. Ces informations pourront
participants à compléter la carte avec les être utiles lors de la mise en place éven-
éléments qu’ils jugent importants. S’il ne tuelle de mesures de gestion des conflits
s’avérait pas possible de travailler avec homme-faune (voir fiche « Gestion des
une maquette, une carte pourrait être conflits homme-faune »).
dessinée sur de grandes feuilles de pa-
pier flipchart, ou en dernier recours, tra- En règle générale, il est important de :
cée au sol en s’aidant d’éléments dispo- - produire une carte à 360° autour du
nibles sur place (cailloux, bouts de bois, village, même si ce dernier se situe
etc.). Lors de cet exercice, une cartogra- à la limite de la concession et n’est
phie complète des occupations spatiales
pas entièrement inclus dans le per-
pourra être réalisée en localisant les zones
mis. Cela permet de mieux com-
où sont réalisées les différentes activités
prendre l’organisation globale du
des villageois. La carte élaborée grâce à
la maquette (ou à défaut tracée sur le sol) finage et d’appréhender le niveau
sera reportée sur du papier (type rouleau de dépendance du village envers
de papier flipchart) ou photographiée afin les zones situées dans les limites de
de garder une trace de la séance de tra- la concession ;
vail et du résultat de la démarche partici-
- noter sur la carte la légende des
pative de cartographie. Des relevés GPS
différents sigles utilisés ;
complémentaires seront réalisés sur le
terrain afin de faciliter les analyses SIG et - dater et faire signer la carte parti-
la production de cartes thématiques. Pour cipative papier par l’ensemble des
ce faire, les enquêteurs seront guidés par personnes qui ont participé à sa
des membres des communautés au sein conception ;
du finage villageois afin de relever avec
eux les points les plus importants à faire - prendre une photo des participants
apparaître sur la carte. lors de la conception de la carte
afin de documenter l’élaboration
La localisation des pistes cynégétiques,
de cette dernière et de limiter les
des campements de chasse et des prin-
cipaux sites de chasse constitue une don- contestations éventuelles concer-
née précieuse pour une gestion future nant la participation des popula-
de la chasse (notamment en termes de tions au processus ;
surveillance). La localisation des parcelles - prendre une photo de la carte fi-
cultivées autour du village sera utilisée nale ;
pour mieux identifier certaines situations
menant à des conflits homme-faune. Les - toujours représenter le nord et une
dommages aux cultures par la faune sau- légende simple sur la carte.
vage ont par exemple tendance à être
Une fois le travail terminé, une collation
plus souvent observés dans des parcelles
peut éventuellement être offerte aux
agricoles éloignées des implantations hu-
maines permanentes. Il sera intéressant participants pour les remercier du temps
d’aborder ce sujet avec les villageois lors consacré à la réunion.
133
Travail au village
Cartographie participative du
Représentation schématique
village à l’aide d’une
du village
maquette interactive
Retour au bureau
134
Les résultats obtenus seront utiles pour des séries agricoles et de développement
le zonage de la concession : limites dé- communautaire, etc.
finitives de la concession, identification
135
leur expliquant l’intérêt de la démarche à leur niveau (prise en compte de
leur finage villageois dans certaines décisions de l’entreprise et acquisition
d’un outil intéressant pour gérer leur finage au niveau du village). Il arrivera
cependant que le positionnement d’éléments de la carte doive être estimé
au mieux avec les données recueillies ;
- à certaines saisons, les disponibilités des villageois sont moindres car ils sont
occupés dans les cultures (ouverture de nouvelles parcelles entre autres) et il
peut arriver qu’un certain nombre soit absent lors des réunions ;
- une cartographie participative qui n’est pas suivie d’un relevé complet des
activités au GPS ne présente qu’un intérêt limité.
Cartographe Édite sur SIG les cartes de finages sur base des relevés GPS
Enquêteurs/
animateurs Réalisent les enquêtes dans les villages
ruraux
136
R É FÉ R E NCE S « P OU R A LLE R PLUS LO IN »
Burini F., 2012. Cartographie et participation pour la coopération environnementale : le
terrain et la restitution des savoirs traditionnels en Afrique subsaharienne. Annales de
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ticipative et bonnes pratiques. Rome : FIDA. Consultable sur le site : https://www.
ifad.org/documents/38714170/39144386/pm_web_f.pdf/957bb635-d136-4c5f-b94e-
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Gata T., Handja G.T., Long C. & Lutonde E., 2008. La cartographie participative et la
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développement, CENADEP et RRN. Consultable sur le site : http://www.iapad.org/wp-
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conservation. In : Delvingt W., éd. La forêt des hommes, terroirs villageois en forêt tro-
picale africaine. Gembloux, Belgique : Presses agronomiques de Gembloux.
137
ÉTUDE DE LA CONSOMMATION DE VIANDE DE BROUSSE
1-2
2 ETP Annuelle à
Étude supra-annuelle
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
Une bonne gestion de la faune passe à quel point cette dernière est cruciale en
par une connaissance minimale des pres- Afrique centrale, tant au niveau des ha-
sions qui s’exercent sur les populations bitudes alimentaires locales que pour la
animales. En Afrique centrale, la chasse bonne gestion des écosystèmes dont elle
est une activité traditionnelle encore très dépend.
importante pour l’approvisionnement ali-
Sans qu’elle soit interdite dans la conces-
mentaire des populations locales, sous ré-
sion, la chasse peut y être limitée par le
serve des nombreuses limitations légales
développement d’autres activités géné-
propres à chaque pays (périodes, permis,
ratrices de revenus et/ou de production
techniques autorisées, etc.). La pratique
alimentaire (voir fiche « Appui au déve-
de la chasse fait partie intégrante du droit
loppement d’activités alternatives à la
d’usage des populations locales.
chasse »). Avant de favoriser des alter-
Au Gabon, la Direction Générale de la natives, il est cependant important d’ac-
Faune et des Aires Protégées (DGFAP) ré- quérir des connaissances sur l’importance
fléchit à la mise en place d’un système de de la viande de brousse dans l’alimenta-
commercialisation de la viande de brousse tion des ayants droit et des ménages des
légal et encadré par des garde-fous qui communautés riveraines. Il importe aus-
garantiraient la durabilité écologique ain- si d’identifier les autres activités qui leur
si que la qualité sanitaire de cette pra- fournissent des revenus et des produits
tique. Cet intérêt des Ministères pour la alimentaires. Pour répondre à ces ques-
question de la viande de brousse montre tions, des études spécifiques, basées sur
139
des enquêtes réalisées dans les villages 1. Suivi de la consommation
riverains de la concession mais surtout locale de viande de brousse ou
dans les bases-vie, seront menées pério- « suivi casserole »
diquement, pendant un mois, durant les
Les suivis de consommation permettent
deux principales saisons. La consomma-
de déterminer l’importance de la viande
tion de protéines animales sauvages dans
de brousse comme source de protéines
les bases-vie constitue en effet un indica-
par rapport aux autres ressources dispo-
teur important de l’impact de ces bases-
nibles : poisson pêché, viande d’élevage
vie sur la faune. domestique, produits frais importés, pro-
S’il s’avérait trop lourd financièrement duits industriels. Le suivi se fera dans les
et logistiquement de mener cette étude villages riverains et au niveau des bases-
chaque année dans les différents villages, vie. Les ménages suivis seront sélection-
il est possible de faire une première étude nés sur base volontaire, après discussion
de l’état initial, assez complète, et qui avec le chef de village et devront consti-
comprendrait la majorité des villages et tuer un échantillon représentatif des mé-
nages du village en termes d’importance
les bases-vie. L’étude serait ensuite re-
de l’activité de chasse, de sources prin-
produite annuellement dans les bases-
cipales de revenus et du niveau de re-
vie uniquement et tous les deux ans dans
venu (caractéristiques déterminées lors
les villages (sans soucis d’exhaustivité,
de l’étude du profil du village, voir fiche
quelques villages sélectionnés et échan-
« Recensement, profil du village et orga-
tillonnés périodiquement suffisent). Elle
nisation des finages »).
permettra alors d’acquérir un indice indi-
rect d’évaluation de l’effet dans le temps Ces suivis de consommation de viande de
de certaines mesures mises en place brousse seront présentés aux populations
comme des suivis de l’alimentation et
pour limiter la consommation de viande
d’éventuelles carences alimentaires. Les
de brousse. Par exemple, a-t-elle baissé
enquêteurs prendront garde de ne pas
après la mise en place de sources de pro-
insister sur l’aspect « viande de brousse »,
téines alternatives ? Outre l’acquisition de
ce dernier pourrait amener une certaine
ces informations, l’objectif de cette étude
méfiance de la part des personnes inter-
sera de caractériser les différentes pra-
rogées et des biais dans les réponses
tiques alimentaires autres que la chasse, obtenues.
notamment pour l’approvisionnement en
protéines. Les suivis casserole seront préférentielle-
ment réalisés dans des villages identifiés
Couplé à ces suivis de la consommation lo- comme étant des villages de « grands
cale de viande de brousse (ou « suivis cas- chasseurs ». Il faudra veiller à effectuer
serole »), le suivi des quantités de viande ces suivis dans au moins un village par
de brousse passant par les barrières de la grand axe périphérique (route principale)
concession permettra d’affiner le diagnos- entourant la concession. Dans chaque vil-
tic en termes de flux de protéines dans les lage suivi, une sélection de ménages à in-
bases-vie et villages riverains. terroger sera réalisée afin de cadrer avec
140
une unité sociale pertinente et sociale- vailleurs. Il faudra cependant être attentif
ment reconnue par le village (quartier, ha- au risque de biais dans les réponses des
meau, etc.). Dans cette unité sociale, tous travailleurs si le règlement d’ordre inté-
les ménages seront interrogés et suivis. rieur (ROI) de l’entreprise contient des ar-
ticles contraignants concernant la gestion
L’équipe sociale, éventuellement se-
de la faune et les activités de chasse (voir
condée par l’équipe faune, aura la charge
fiche « Intégration de la politique de
de ces enquêtes ou les supervisera (si réa-
gestion de la faune dans le règlement
lisées en externe). Un ou plusieurs enquê-
d’ordre intérieur »).
teurs locaux devront être recrutés pour
réaliser ces enquêtes. Ils dépendront de Les données permettront d’estimer la fré-
la cellule sociale de l’entreprise. Ces en- quence de consommation de viande et la
quêteurs devront idéalement connaitre proportion des différents types de viande
les langues locales et devront pouvoir lire consommés et leurs accompagnements
et écrire aisément. Une bonne aptitude (légumes, féculents, etc.). L’importance de
au dialogue est également nécessaire. Le la viande de brousse dans l’alimentation
suivi de la consommation de 20 ménages sera mise en évidence, ainsi que les alter-
maximum peut être effectué par un en- natives existantes (viande d’élevage locale,
quêteur chaque soir. Le nombre d’enquê- viande et poisson surgelés, chenilles, etc.)
teurs doit donc être adapté au nombre et leur contribution au bol alimentaire.
de ménages à suivre (un enquêteur par
Un exemple de fiche de suivi de consom-
village). Le travail des enquêteurs locaux
mation de viande de brousse (suivi casse-
sera contrôlé et suivi par le responsable
role) est disponible en annexe 8 et pourra
social. Cependant, si l’entreprise manque
être adapté au besoin.
de main d’œuvre et/ou de capacité pour
les suivis dans les villages riverains, cette Une comparaison des résultats de cette
activité pourra être externalisée et confiée étude pourra également être faite avec les
à des organismes spécialisés, des experts données de vente de protéines animales au
externes ou à des étudiants selon les col- niveau de l’économat (s’il existe, voir fiche
laborations développées par l’entreprise. « Approvisionnement des sites forestiers,
bases-vie et camps permanents en proté-
Les ménages suivis seront interrogés par
ines et autres denrées alimentaires ») afin
les enquêteurs tous les jours en fin de
de comprendre à quel point cette source
journée (entre 16 h et 18 h) au sujet de la
de protéines alternatives est rentrée dans
composition des repas consommés durant
les habitudes alimentaires des bases-vie.
la journée. Les enquêtes seront menées
durant un mois en grande saison sèche et Une fois le travail terminé, une compensa-
à nouveau un mois en grande saison des tion peut éventuellement être offerte aux
pluies afin de prendre en compte la varia- participants pour les remercier du temps
bilité saisonnière dans le régime alimen- consacré aux enquêtes. Il peut s’agir
taire et les activités de chasse. Les études d’une petite rétribution financière, d’une
de suivi de consommation de viande de contribution matérielle aux dépenses de
brousse pourront être effectuées en in- la cuisine, ou de collations, à la discrétion
terne auprès des ayants droit et des tra- de l’entreprise.
141
Assiette de viande de brousse (© C. Gérard).
Chenilles de sapelli, une source de protéines alternatives saisonnière importante dans certaines
régions d’Afrique centrale (© S. Toint).
142
2. Suivi du transit de viande de de potentielles activités de braconnage
brousse aux barrières dans la zone, ce qui pourrait nécessiter
une éventuelle réaction (surveillance ac-
Bien que les gardiens n’aient pas l’auto-
crue, lutte anti-braconnage, voir fiche
risation de saisir les produits de la chasse
« Lutte contre le braconnage et les
(même illégale) lors des contrôles de vé-
autres activités illégales »).
hicules ou d’individus aux barrières (sauf
en présence d’un agent assermenté), il Ces données, couplées aux suivis casse-
leur est possible de tenir un registre des role, permettent d’améliorer la connais-
quantités de viande de brousse (ou autres sance des habitudes alimentaires des
produits de la chasse) qui transitent par habitants des villages riverains et des
ces barrières. bases-vie. Elles donnent également
Ainsi, lors des contrôles aux barrières, une première idée des prélèvements
lorsque des produits de la chasse sont de faune dans la concession. Enfin,
repérés, les gardiens relèvent différentes elles renseignent sur l’impact de la
informations qui sont consignées dans concentration humaine liée aux bases-
un registre attitré à ce suivi. Un exemple vie sur les populations animales, impact
d’entête de registre est donné en dont les entreprises sont directement
annexe 9. Le poids des produits intercep- responsables.
tés est relevé grâce à un peson.
Les registres sont encodés
dans un tableau Excel®
(ou un autre tableur) tous
les mois et un bref rapport
mensuel est rédigé par le
responsable faune. Ce rap-
port donnera une estimation
du poids de produits par es-
pèce (ou groupe d’espèces
quand l’identification spé-
cifique s’avère compliquée)
qui a transité par la barrière
durant le mois écoulé et
comparera ce chiffre à ceux
des rapports mensuels pré-
cédents. Toute augmenta-
tion ou diminution impor-
tante et/ou rapide de ces
chiffres à une barrière sera
mise en évidence et signa-
lée à la direction. Cela pour-
rait être le signe d’une éven- Pesée de viande de brousse à l’aide d’un peson
tuelle « sur-chasse » et/ou (© C. Julve).
143
- plus la relation entre les villageois et l’entreprise est bonne, plus les infor-
mations recueillies seront fiables. Comprendre comment la consommation
de viande de brousse s’organise dans la concession permettra de proposer
des alternatives efficaces adaptées au contexte réel. Pour ce faire, comme
pour toutes les mesures qui demandent la collaboration des populations
riveraines, la cellule sociale devra réussir à tisser des liens cordiaux réguliers
avec les villageois en passant fréquemment les saluer et discuter avec eux,
et ce même si certaines enquêtes sont confiées à des consultants ou à des
étudiants. Ce personnel extérieur sera introduit auprès des populations par
l’équipe sociale et l’accueil qui leur sera réservé dépendra de la qualité des
relations entre les villages et l’entreprise.
144
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
145
IDENTIFICATION ET CONSERVATION
DES ZONES IMPORTANTES POUR LA FAUNE
3/4 ETP Continue
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
Que ce soit au travers des législations tuent le principe 9 du référentiel
nationales, ou dans les critères de certi- FSC ;
fication de durabilité, l’identification et la
- les zones forestières écologique-
conservation des zones importantes pour
ment importantes qui sont reprises
la faune sont des exigences auxquelles les
dans le principe 3 du référentiel
gestionnaires des concessions forestières
PAFC Gabon, dans le principe 2
d’Afrique centrale sont confrontés. Selon
du PAFC Cameroun et dans le prin-
le niveau d’exigence poursuivi par l’entre-
cipe 6 du FSC.
prise, différentes zones devront être iden-
tifiées : 1. « Séries de protection » et
« séries de conservation »
- les « séries de protection » et les
« séries de conservation » qui font L’aménagement d’une concession fores-
généralement partie des normes tière implique la délimitation de diffé-
nationales en matière d’aména- rentes séries d’aménagement qui pos-
gement ainsi que des critères de sèdent des objectifs bien spécifiques : la
certification. Elles sont dédiées à la production de bois d’œuvre, la protection
conservation des zones sensibles et de zones sensibles, la conservation de
de la biodiversité ; zones dont la biodiversité est riche ou me-
nacée18, l’amélioration des connaissances
- les zones à « haute valeur de
scientifiques ou la satisfaction des besoins
conservation » (HVC) qui consti-
des populations locales et leur dévelop-
18
Pour rappel, les définitions des termes « conservation » et « protection » sont données au chapitre 1.
147
pement. L’identification et la délimitation ou salines identifiées pendant ces inven-
des séries se fait au moment de la rédac- taires entre autres). Dans ce cas, le res-
tion du plan d’aménagement sur base des ponsable aménagement veillera à ce que
résultats des inventaires de la flore et de ces zones soient intégrées à la série de
la faune (voir fiche « Caractérisation ini- conservation ou de protection et que des
tiale et suivi des populations animales mesures particulières d’exploitation et de
– Généralités et choix de la technique gestion soient prises localement pour en
d’inventaire » et fiches relatives aux dif- tenir compte. Il devra pour ce faire pro-
férentes techniques d’inventaire de la duire des cartes des zones concernées
faune), des données d’orohydrographie mises à jour chaque année et expliquer au
du milieu et des études socioécono- chef d’exploitation et au chef de chantier
miques (voir fiche « Recensement, profil quelles mesures prendre pour conserver
du village et organisation des finages »). ces nouvelles zones importantes pour la
Cependant, il peut arriver que de nou- faune. Ainsi, les séries visant la conserva-
velles zones d’intérêt pour la faune soient tion de la faune peuvent être évolutives
découvertes ultérieurement, lors d’inven- dans le temps.
taires d’exploitation par exemple (baïs
148
Ces séries sont reprises de manière va- La conservation de la faune dans le cadre
riable sous les termes « série de protec- du système de certification de durabilité
tion » ou « série de conservation » selon les PAFC passe notamment par l’identifica-
législations nationales des pays du bassin tion des zones forestières écologiquement
du Congo (voir Tableau 11). importantes (Indicateur 3.3.1 PAFC Ga-
bon) ou des zones de forêts d’importance
Le référentiel FSC pour le bassin du Congo
écologique présentant des fonctions pro-
fixe cet objectif à la « série de conserva- tectrices spécifiques (Indicateurs 1.2.5 et
tion », également appelée zone ou aire 2.3.1 à 2.3.3 PAFC Cameroun). Ces zones
de conservation. Les exigences en termes sont définies sur base de leurs concen-
de définitions, de modalités d’identifica- trations significatives en ressources natu-
tion et de mesures de gestion relatives à relles, sur leur potentiel à préserver des
la faune sont détaillées dans le tableau 11 espèces en danger d’extinction et des
pour les différents pays d’Afrique centrale habitats d’intérêt biologique particulier,
ainsi que pour les certifications FSC et et sur base de leur représentativité des
PAFC. habitats au sein de la concession.
Tableau 11. Séries de protection/conservation dans la législation et dans les standards de certification,
principaux critères d’identification et propositions de mesures de gestion.
Séries
d’aménagement
Identification pour les Propositions de
dédiées à la Objectifs
aspects fauniques mesures de gestion
préservation de la
biodiversité
Activités de faible
impact environne-
mental sur les sols,
Zone de transition les eaux, la faune et
marquant la limite Bande de 5 km de largeur la flore autorisées
Zone tampon des
entre le parc national le long de la frontière des
parcs nationaux Activités d’exploi-
et les zones où les ac- parcs nationaux adjacents à
Gabon tation forestière à
tivités humaines sont la concession
librement pratiquées faible impact autori-
sées, réglementées
par un cahier des
charges particulier
149
Séries
d’aménagement
Identification pour les Propositions de
dédiées à la Objectifs
aspects fauniques mesures de gestion
préservation de la
biodiversité
Maintien, restauration
et amélioration des Exploitation fores-
éléments constitutifs Zone où les espèces endé- tière réglementée
« Série de
de la biodiversité, y miques, rares ou menacées
conservation » Mise en œuvre de
compris la compo- sont abondantes, ou zones mesures de conser-
République du sante faune abritant une grande diversi- vation (surveillance
Congo té biologique
Protection des et lutte contre le
habitats de la faune braconnage)
sauvage
Exploitation fores-
« Série de Maintien d’un couvert
tière interdite (ou
protection » forestier destiné à
Zones de forte diversité répondant à un
la protection ou à la
République biologique cahier des charges
conservation de la
centrafricaine d’exploitation spé-
diversité biologique
cifique)
Activités autorisées
et mesures de
La série de conservation
gestion/restrictions
comprend des zones de
Garantie de la mises en œuvre
grande richesse en biodi-
présence continue permettant de pro-
versité : présence d’espèces
des espèces rares, téger ou améliorer
« Zone ou série de animales ou végétales
menacées ou en la biodiversité et
conservation et de endémiques, abondance de
danger d’extinction maintenir les éco-
protection » faune sauvage
et de leurs habitats et systèmes dans leur
FSC protection d’écosys- Minimum 10 % de l’unité état naturel
tèmes rares dans leur forestière d’aménagement
Suivi au moins une
état naturel (UFA) doivent être classés en
fois tous les 5 ans
séries de conservation ou de
pour identifier et
protection
évaluer les change-
ments
150
Séries
d’aménagement
Identification pour les Propositions de
dédiées à la Objectifs
aspects fauniques mesures de gestion
préservation de la
biodiversité
151
Une saline dans les forêts du Congo, un lieu de rencontre de nombreuses espèces animales
(© S. Toint).
(Cas 1) L’ensemble de
l’aire protégée de la
concession devra être
Les aires protégées, considérée comme HVC
au sein desquelles les (Cas 1) L’exploitation et
activités humaines sont (Cas 2) Une zone tampon les autres activités hu-
interdites ou limitées, devra être délimitée le maines sont interdites
long de la frontière de
constituent des refuges (Cas 2) L’exploitation est
l’aire protégée, soit sur
pour les populations autorisée
base de la présence d’un
animales, notamment
habitat particulier, rare (Cas 2) La construction
lorsque l’exploitation ou menacé, soit sur une
HVC 1.1 forestière est en cours des routes devra être limi-
largeur fixe (par exemple
Aires à proximité. Dans le tée pour réduire l’accessi-
comme au Gabon, où
protégées contexte des concessions bilité à l’aire protégée
la législation impose la
forestières, les HVC de définition d’une zone (Cas 2) La lutte contre les
type 1.1 concernent tampon de 5 km de activités illégales et en
(Cas 1) soit des conces- large). Lorsque le plan particulier le braconnage
sions qui contiennent une d’aménagement n’est pas sera renforcée (voir
aire protégée, (Cas 2) encore finalisé ou est en fiche « Lutte contre le
soit des concessions qui révision, il est recomman- braconnage et les autres
sont adjacentes à une aire dé d’établir les séries de
activités illégales »)
protégée protection et de conser-
vation préférentiellement
dans la zone limitrophe
de l’aire protégée
152
Type de HVC Description Identification Mesures de gestion
La localisation d’une
concession forestière au
sein d’un centre d’endé-
Une espèce est dite
misme restreint devrait
endémique si son aire de
mener à sa classification
distribution est limitée à
en HVC de type 1.3. Dans
une zone géographique
le cas de l’Afrique cen- Des mesures de gestion
restreinte. La taille de
trale, le centre d’endé- particulières ne devront
cette aire géographique
misme restreint peut être être mises en œuvre que
varie selon l’espèce de
HVC 1.3 considéré comme une si les espèces endé-
quelques hectares à une
Espèces endé- zone couvrant la surface miques présentes sont
région qui englobe plu-
miques de forêt dense humide du menacées. Les mesures
sieurs pays. Les centres
pays considéré (Répu- de gestion concernées
d’endémisme à l’échelle
blique centrafricaine, sont les mêmes que pour
du bassin du Congo ont
République du Congo, les HVC de type 1.2
été délimités pour les
Gabon, Cameroun), ou
espèces de mammifères
une partie de celui-ci (Ré-
(http://www.observa-
publique démocratique
toire-comifac.net)
du Congo). Pour les cas
de sub-endémisme, voir
Daïnou et al. (2016).
153
Type de HVC Description Identification Mesures de gestion
La concentration saison-
nière d’espèces animales
concerne :
Selon les différents
(Cas 1) des zones qui types de concentration
abritent des ressources saisonnière des espèces,
naturelles présentes en devront être intégrés aux
permanence et utilisées HVC de type 1.4 : Réalisation de patrouilles
tout au long de l’année de surveillance des
(Cas 1) les salines et baïs
par certaines espèces activités de braconnage
animales (Cas 2) les zones humides (voire de répression, voir
et le réseau hydrogra- fiche « Lutte contre le
(Cas 2) des zones qui braconnage et les autres
phique permanent
HVC 1.4 abritent des ressources activités illégales ») :
Concentration permanentes mais dont (Cas 3) les zones à forte
saisonnière l’importance varie au densité d’arbres fruitiers (Cas 1) régulières pour
d’espèces cours du temps qui sont fréquemment les zones utilisées toute
visités par certaines l’année
(Cas 3) des zones au sein
espèces animales rares
desquelles des ressources (Cas 2, 3 et 4) spécifiques
ou menacées durant la
naturelles importantes aux périodes de concen-
période de fructification
sont présentes seulement tration pour les autres
à certaines périodes de (Cas 4) les corridors zones
l’année migratoires lorsqu’ils sont
connus, par exemple les
(Cas 4) des corridors
routes migratoires utili-
migratoires fixes utilisés
sées par les éléphants
par certaines espèces au
cours de leurs déplace-
ments saisonniers
L’éléphant de forêt, classé comme localement en danger d’extinction en Afrique centrale par
l’IUCN, apprécie les zones humides de bords de rivière (© S. Toint).
154
L’impact positif des mesures de gestion et appliqué comme expliqué ci-après (voir
et de protection mises en œuvre dans les également fiche « Suivi-évaluation du
forêts à HVC importantes pour la faune plan de gestion de la faune »).
devra être vérifié via un suivi de l’état Dans certains cas, la délimitation des
des populations animales des espèces séries de production et/ou protection/
concernées dans le temps (voir fiche « Ca- conservation est matérialisée sur le ter-
ractérisation initiale et suivi des popu- rain par l’ouverture de layons qui peuvent
lations animales – Généralités et choix donner un accès plus aisé à certaines par-
de la technique d’inventaire » et fiches ties de la concession pour les activités
relatives aux différentes techniques d’in- illégales (c’est également le cas de l’ou-
ventaire de la faune). verture des layons de limites de l’UFA).
3. Délimitation des zones En République du Congo par exemple, la
importantes pour la faune limite entre la série de production et les
autres zones d’utilisation, si elles ne sont
Les limites des zones forestières particu- pas naturelles, sont matérialisées par un
lièrement importantes d’un point de vue layon de 2 m de largeur au moins (Décret
écologique devront être clairement dé- n°2002-437 du 31 décembre 2002). Au
limitées sur le terrain. Des mesures de Cameroun en revanche, ces limites sont
gestion devront être mises en œuvre, a matérialisées par un layon marqué à la
minima pour les parties les plus sensibles peinture et seule la végétation herbacée
de ces zones. Un programme de suivi de et arbustive est coupée (Arrêté n°222/A/
la gestion de ces zones devra être établi MINEF du 25 mai 2002).
Panneau de limite d’une série de protection (© S. Toint) et matérialisation de la limite d’une série
de protection à la peinture (© CIFM-Pallisco).
155
Il peut arriver que l’ouverture de layons situation problématique est iden-
de délimitation puisse s’avérer probléma- tifiée (braconnage, pollution,
tique, voire contreproductive en termes implantations humaines illégales,
de conservation. Par exemple, lorsqu’une pénétration du chantier dans des
concession forestière borde un parc natio- zones normalement non exploi-
nal ou une réserve de faune, l’ouverture tées, etc.) ;
de layons aux limites du permis devrait
- délimitation et entretien des limites
être évitée et un marquage à la peinture
des zones importantes pour la
préféré, si la législation l’autorise ou si
faune sur le terrain selon les moda-
une dérogation peut être obtenue auprès
lités évoquées ci-dessus ;
du Ministère en charge des forêts. En ef-
fet, ces layons ouverts peuvent être utili- - implantations humaines perma-
sés par des braconniers pour progresser nentes ou semi-permanentes (cam-
plus facilement en forêt et accéder à des pements, routes d’exploitation,
zones du parc ou de la concession jusque- bases-vie, etc.) interdites dans la
là inaccessibles. Le cas échéant, cet as- mesure du possible ;
pect devra être discuté entre le conces- - études sur les populations animales
sionnaire et le gestionnaire du parc ou justifiant le classement de la zone
de la réserve, avec l’aval du Ministère en en zone importante pour la faune
charge des forêts. réalisée périodiquement (tous les
4. Principes de gestion et un à cinq ans suivant les cas) per-
de conservation des zones mettant d’évaluer la santé de ces
importantes pour la faune populations ainsi que les pressions
auxquelles elles sont soumises.
Les mesures de gestion des zones impor-
tantes pour la faune s’articulent généra- L’entreprise adoptera des mesures de
lement autour des cinq grands principes conservation des zones importantes pour
suivants : la faune en accord avec ces grands prin-
cipes, adaptées à son contexte propre et
- exploitation forestière interdite ou en accord avec la législation nationale. Elle
répondant à un cahier des charges veillera également tout particulièrement à
renforcé (EFIR, etc.) ;
limiter le braconnage dans ces zones (voir
- surveillance renforcée permettant fiche « Lutte contre le braconnage et les
de réagir rapidement lorsqu’une autres activités illégales »).
156
- le zonage de la concession peut permettre des relations plus harmonieuses
avec les populations riveraines ;
- la définition des modalités de gestion pour les différentes séries permet de
limiter dans certaines zones les droits d’accès, tout en reconnaissant dans
d’autres les droits d’usage ;
- la concession peut se targuer de contribuer à l’effort national de conserva-
tion de la faune.
157
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
Organise les patrouilles régulières de contrôle du territoire et du
respect des séries d’aménagement
Responsable
Analyse les données d’inventaire faune pour identifier les zones à
faune et
classer en séries de protection ou de conservation lors de la rédac-
surveillance du
tion du plan d’aménagement
territoire
Propose les mesures de gestion spécifiques aux zones importantes
pour la faune
Marquent les limites des zones importantes pour la faune (séries)
Techniciens Effectuent les missions de contrôle du territoire et du respect des
séries d’aménagement et réalisent les inventaires
RÉ FÉ R E NC E S « P OU R A LLE R P LUS LO IN »
ATIBT-FFEM, 2014. Études sur le plan pratique de l’aménagement des forêts naturelles
de production tropicales africaines – Volet 4 Gestion Durable et préconisations en vue de
la certification. Nogent-sur-Marne, France : ATIBT. Consultable sur le site : https://www.
atibt.org/wp-content/uploads/2017/06/Manuel_ATIBT_4e_volet_certification.pdf
Daïnou K. et al., 2016. Hautes Valeurs de Conservation (HVC) dans les Unités Forestières
d’Aménagement du Cameroun : concepts, choix et pratiques. Gembloux, Belgique :
Presses agronomiques de Gembloux. Consultable sur le site : https://orbi.uliege.be/
handle/2268/201957
158
INFORMATION ET SENSIBILISATION DES TRAVAILLEURS
ET DES POPULATIONS RIVERAINES SUR LA STRATÉGIE
DE GESTION DE LA FAUNE
1 ETP Continue
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
Les engagements pris par la société
concernant la gestion et la protection
de la faune au sein de sa concession
(politique de gestion de la faune) et les
activités mises en œuvre pour respecter
ses engagements (plan de gestion de la
faune, PGF) devront être communiqués
à l’ensemble des membres du personnel
de l’entreprise ainsi qu’aux populations
riveraines de la concession. Pour ce faire,
un programme d’information et de sensi-
bilisation devra être mis en place auprès
des travailleurs, des populations locales
et dans les écoles des villages riverains
(Tableau 13).
En fonction de la dimension de l’entre-
prise, du nombre de villages et de la taille
de la population riveraine de la conces-
sion, de l’importance des groupes mino-
ritaires et de l’engagement ou non dans Discussion au village sur les espèces animales
une démarche de certification de légalité chassées (© S. Hette).
159
et/ou de durabilité, le programme d’in- responsable de la faune, le responsable
formation et de sensibilisation sera mis en hygiène, sécurité et environnement et le
œuvre par le responsable du volet social responsable de la certification (s’il existe).
de la société, assisté ou non d’animateurs Ils pourront également être empruntés à
ruraux. La conception des supports de d’autres organisations spécialisées pour la
communication sera réalisée par le res- sensibilisation générale.
ponsable social en concertation avec le
Tableau 13. Thèmes et public cible des différentes séances de sensibilisation sur la gestion de
la faune.
160
Bénéficiaires Thème Explication
19
Voir https://journals.openedition.org/primatologie/397
Ces projets éducatifs initiés par la Wildlife Conservation Society (WCS) et la Wild Chimpanzee Foundation
(WCF) ont pour but d’enseigner aux enfants la richesse de la faune et la flore de l’écosystème de leur région
afin qu’ils l’apprécient et qu’ils en soient fiers. Ces projets apportent une connaissance de base de l’envi-
ronnement et encouragent les enfants à être les moteurs de changements à venir dans les attitudes afin de
décourager la chasse et le commerce illégal de la viande de brousse.
161
L’éducation environnementale des élèves dans les écoles des villages riverains mise sur la prise de
conscience des problématiques de conservation et de gestion raisonnée des ressources naturelles
par la génération future et incite les adultes de demain à gérer au mieux l’écosystème dans lequel
ils vivent (© J.-Y. De Vleeschouwer).
162
Réunion de sensibilisation des travailleurs sur le chantier (© P. Jeanmart).
163
Ces canaux de communication devront participants avant et après chaque activi-
être culturellement adaptés à leur public té d’information et de sensibilisation pour
cible : cadres de l’entreprise, ouvriers, évaluer dans quelle mesure le message
chasseurs, écoliers, populations riveraines communiqué a été compris par les béné-
peu ou pas lettrées, peuples autochtones. ficiaires (procédure de suivi-évaluation).
Le recours à la langue locale sera favorisé Enfin, il est recommandé d’initier des ac-
pour ces deux dernières catégories. Pour tions moins formelles dans les lieux où la
leur bonne mise en œuvre, les réunions communication est naturellement intense
et séances d’information et de sensibilisa- (marchés, matchs de foot, réunion de ton-
tion doivent être limitées à une cinquan- tine, etc.).
taine de participants maximum. Idéale-
La charge de travail dépendra du nombre
ment, des supports didactiques illustrés
de bases-vie dans la concession et de vil-
qui synthétisent les informations présen-
lages riverains autour de celle-ci, et de
tées seront distribués aux participants.
la possibilité d’organiser des séances re-
Elles seront documentées par un PV re-
groupant plusieurs villages (transport des
prenant le nombre de participants, le
villageois à prévoir le cas échéant). Une
genre et d’autres informations permettant
séance d’information et de sensibilisation
de documenter l’effort de sensibilisation.
devrait se faire sur une demi-journée en
En outre, des questionnaires simples de- comptant un ou deux animateurs pour
vraient être soumis à un échantillon de 50 personnes.
164
- l’organisation régulière d’activités et de réunions avec les populations rive-
raines peut permettre la création d’un contexte relationnel favorable entre
le gestionnaire forestier et les communautés locales ;
- la clarification des droits et devoirs de chacun permet de justifier les autres
mesures prises par l’entreprise.
165
RÉ FÉ R E NC E S « P OU R A LLE R P LUS LO IN »
Hesselink F. et al., 2007. Communication, éducation et sensibilisation du public (CESP)
– Guide pratique destiné aux points focaux et aux coordinateurs des stratégies et plans
d’action nationaux pour la diversité biologique (SPANB). Gland, Suisse : Union mondiale
pour la nature. Consultable sur le site : https://www.cbd.int/cepa-toolkit/cepa-toolkit-fr.pdf
Kit pédagogique sur la biodiversité (Unesco-CDB) :
Volume 1 : https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000244968
Volume 2 : https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000244969
Classes Nature :
http://www.deselephantsetdeshommes.org/
Dessin animé Elikya, l’enfant de la forêt (version en lingala) :
Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) (26 mai 2020). Elikya, l’enfant de
la forêt (version en lingala) [Vidéo]. YouTube. https://www.youtube.com/watch?v=5E-
582q2TIK4
166
LUTTE CONTRE LE BRACONNAGE ET LES AUTRES
ACTIVITÉS ILLÉGALES
1,5 ETP Continue
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
La pression humaine liée à l’installation lignes de pièges aux abords des champs
d’une entreprise d’exploitation du bois, ou des campements, soit des activités
de ses campements permanents, de son de commerce de viande de brousse or-
réseau routier, voire d’un site industriel en ganisées), d’où un impact important sur
forêt constitue l’impact négatif majeur de la faune.
l’exploitation forestière sur la faune.
Outre le braconnage, les ac-
tivités illégales qui peuvent
accompagner l’implantation
d’une entreprise comprennent
principalement l’exploitation
illégale de bois d’œuvre, les
cultures hors des zones dé-
diées (séries à vocation agri-
cole), l’orpaillage sauvage
et l’exploitation de carrières
non autorisées (sable, latérite,
cailloux). Ces implantations
humaines non autorisées s’ac-
compagnent fréquemment Panneau à l’entrée d’une concession forestière au Cameroun
d’activités de chasse (soit des rappelant certains interdits (© S. Toint).
167
Dans le cadre de l’exercice de leurs droits être pratiquée en dehors de l’exercice du
d’usage coutumiers, les populations rive- droit d’usage (qui s’exerce toute l’année)
raines sont autorisées à exploiter les pro- durant la période d’ouverture de la chasse
duits de la forêt pour satisfaire leurs be- (dont les dates sont spécifiques aux dif-
soins individuels ou communautaires. En férents pays d’Afrique centrale), sous
ce qui concerne l’exploitation de la faune, réserve de la détention d’un permis de
le droit d’usage fait référence à la chasse chasse et d’une licence de port d’arme,
de subsistance des animaux sauvages et dans le respect des quotas fixés par la
non-protégés par des moyens légaux. législation (voir Tableau 2). Dans les faits,
Dans certains pays comme le Cameroun, une majorité des pratiques de chasse ac-
la République du Congo et la République tuelles (chasse au câble en acier, chasse
centrafricaine, seuls les moyens de chasse de nuit au fusil, chasse au fusil non en-
traditionnels – dont les armes à feu et le registré) relève des pratiques illégales et
câble ne font pas partie – sont autorisés donc du braconnage.
dans ce cadre. En outre, la chasse peut
La chasse au piège à câble en acier et la chasse nocturne au fusil, deux pratiques illégales très
répandues en Afrique centrale (© S. Hette).
168
Le trafic d’ivoire est une pratique illégale qui ne peut absolument plus être tolérée au sein des
concessions forestières d’Afrique centrale (© L. Mathot).
Des crânes de gorilles dans un campement de chasse (© P. Auzel) et des chasseurs devant leur
campement (© C. Enthoven).
169
surveillance passive, le contrôle de l’accès fait leurs preuves dans les activités de lutte
à la concession, la documentation, l’initia- anti-braconnage au niveau de parcs natio-
tive et l’appui logistique et financier aux naux en Afrique centrale, ils sont encore
services compétents. peu répandus dans le secteur des entre-
Il s’agira notamment de mettre en place : prises forestières et le fait d’encourager
les travailleurs à surveiller et à éventuel-
- la fermeture des chantiers d’ex- lement dénoncer un collègue ou un voisin
ploitation, à la fin des travaux d’ex- pourrait s’apparenter à de la délation. De
ploitation d’une assiette annuelle plus, il arrivera que certaines dénoncia-
de coupe (AAC) ; tions soient non fondées et uniquement
- des dispositifs de contrôle de faites pour nuire à un concurrent ou pour
l’accès à son réseau routier (voir se venger d’un ennemi. Ces informations
fiche « Gestion des routes et des non pertinentes devront être identifiées
voies d’accès à la concession ») ; et rapidement écartées des renseigne-
- des patrouilles de surveillance, ments permettant d’améliorer l’efficacité
internes à l’entreprise, qui parcour- de la lutte anti-braconnage.
ront les concessions pour docu- En plus de ces mesures « classiques »
menter la fréquence et la distribu- de lutte anti-braconnage, certaines mé-
tion spatiale des activités de chasse thodes récentes développées grâce à de
et des activités illégales ; nouvelles technologies voient le jour de-
- des patrouilles mixtes de répres- puis quelques années. C’est par exemple
sion, composées des membres le cas de la détection sonore qui sera pré-
des patrouilles de surveillance et sentée à la suite des six mesures plus clas-
d’agents assermentés de l’Adminis- siques suivantes.
tration qui disposent de l’autorisa- 1. Fermeture des chantiers
tion de dresser des procès-verbaux
d’exploitation
et de saisir les armes et produits de
la chasse illégale ; Il s’agit d’une action à effectuer à la fin
des travaux d’exploitation d’une AAC.
- un système interne de signalement
Une fois les travaux d’exploitation clôtu-
volontaire des infractions et des
rés dans une AAC, les éventuels camps
activités illégales constatées par le
mobiles installés en forêt dans cette AAC
personnel de l’entreprise ;
seront démontés et le site nettoyé (voir
- un système de surveillance com- fiche « Installation et démantèlement
munautaire, pour étendre le si- des campements forestiers ouvriers
gnalement des infractions et des temporaires »). Les ponts construits pour
activités illégales aux populations desservir des pistes d’exploitation qui ne
riveraines. seront plus utilisées seront démantelés
La mise en place des deux dernières me- et l’accès en véhicule à ces pistes sera
sures peut s’avérer particulièrement déli- condamné via le positionnement de gru-
cate. En effet, bien que ces méthodes de mes, de blocs de latérites, de fossés ou
réseaux d’informateurs aient largement de talus de terre en travers de la piste.
170
Démantèlement d’un pont après exploitation (© CIFM-Pallisco).
20
Voir fiche « Caractérisation initiale et suivi des populations animales – Généralités et choix de la
technique d’inventaire » et fiches relatives aux différentes techniques d’inventaire de la faune. Pour rap-
pel, la pratique des recce, ou marches de reconnaissance, consiste à suivre des chemins de moindre résis-
tance – pistes d’éléphants, forêts à sous-étage dégagé, pistes humaines, etc. – tout en suivant un azimut
déterminé (variation acceptable de +/- 60 °C).
171
trimestriellement par le responsable faune les limites des séries à vocation agricole
et surveillance du territoire. La surveil- et les bordures de pistes pour repérer des
lance de lutte anti-braconnage devra être axes de pénétration en forêt.
prioritairement ciblée vers les zones où la La fréquence des patrouilles de surveil-
chasse villageoise n’est pas ou peu prati- lance devra être déterminée par le risque
quée. La surveillance d’implantations hu- d’occurrence d’une activité illégale tel
maines illégales ciblera préférentiellement que présenté au tableau 14.
Limites de la concession
Limites des séries de conservation
Trimestrielle
Pistes forestières abandonnées
Moyen (+ Actions de surveillance
Chantier en cours surprise auprès des ou-
vriers sur les chantiers)
172
par les patrouilles de surveillance sera dé- géoréférencée (point GPS), documentée
crit sur une fiche de surveillance et géo- par des photographies et fera l’objet d’un
référencé (note manuscrite des coordon- rapport aux Autorités compétentes. Les
nées géographiques et enregistrement contrevenants seront sommés de quitter
d’un point au GPS). Toute activité illégale immédiatement la concession. En outre,
(braconnage, sciage de bois illégal, par- les pièges rencontrés par les patrouilles
celles cultivées en dehors des séries à seront géoréférencés, comptabilisés dans
vocation agricole, orpaillage, etc.) sera un carnet de terrain, puis détruits.
L’orpaillage illégal est une activité fréquemment rencontrée dans les concessions d’Afrique
centrale. Elle s’accompagne d’activités de chasse, particulièrement dans les zones humides où
vivent des espèces protégées comme le chevrotain aquatique par exemple (© J.-L. Doucet).
Dans certains cas, l’utilisation du logiciel lisent déjà ce logiciel, ce qui permettrait
de conservation SMART21 (Spatial Monito- d’harmoniser l’analyse des informations
ring and Reporting Tool) pourra être envi- sur les activités illégales (braconnage
sagée pour l’analyse des données de pa- principalement) et d’optimiser le déploie-
trouilles de surveillance et la planification ment des patrouilles de surveillance dans
de ces dernières. Ce sera par exemple une zone plus vaste, couvrant la conces-
(mais pas uniquement) le cas de conces- sion forestière et l’aire protégée.
sions voisines d’une aire protégée qui uti-
21
Téléchargeable sur le site https://smartconservationtools.org/
173
4. Patrouilles mixtes de effectueront des saisies, des arrestations
répression ou procéderont à des déguerpissements.
Une collaboration devra être établie avec Les patrouilles mixtes de répression au-
les Autorités administratives locales (voir ront pour mission de :
fiche « Politique de gestion de la faune - lutter contre le braconnage et les
et organisation de l’entreprise ») pour autres activités illégales ;
l’organisation des patrouilles mixtes de
- faire appliquer la législation natio-
répression. Une patrouille mixte est com-
nale et la réglementation définie
posée d’agents des Eaux et Forêts asser-
dans le règlement d’ordre intérieur
mentés, de représentants de l’entreprise,
(ROI) de l’entreprise en matière
et éventuellement de représentants de
de chasse et de protection de la
l’Administration territoriale assistés par
faune ;
des éléments de la gendarmerie. Un ap-
pui logistique (carburant, nourriture, per - contrôler la circulation des armes,
diem, logement, etc.) sera à prévoir pour munitions et produits de la chasse
les agents assermentés selon les condi- sur l’ensemble de la concession ;
tions négociées avec les Autorités admi-
- procéder à la saisie des moyens et
nistratives locales. Les patrouilles mixtes
des produits de chasse illégale, et
de répression devront être réalisées sur le
à l’arrestation des personnes impli-
réseau routier de la concession et surtout
quées ;
en forêt, en déterminant préalablement et
en toute discrétion la localisation/les cir- - évacuer les installations humaines
cuits réalisés sur base des résultats obte- illégales.
nus par les patrouilles de surveillance (dis- Les membres des patrouilles de surveil-
tribution des activités humaines, activités lance et de répression internes à l’entre-
illégales, pression anthropique). Pour une prise devront suivre une formation relative
efficacité optimale, il est important que aux aspects faune et chasse de la légis-
ces patrouilles se préparent avec un ni- lation, au respect des droits de l’homme
veau de confidentialité permettant de ne ainsi que sur la conduite des opérations.
pas divulguer les lieux et objectifs ciblés
Comme expliqué dans la fiche « Politique
avant le départ en mission. Les actions
de gestion de la faune et fonctionnement
de répression auront prioritairement lieu
de l’entreprise », il existe un cas particulier
dans les secteurs les plus à risque (zones
en République du Congo où des Unités de
riches en faune, particulièrement en es-
Surveillance et de Lutte Anti-Braconnage
pèces protégées, et où les signes d’ac-
(USLAB) mises à disposition de l’entre-
tivités humaines sont abondants) dans prise par l’Agence Congolaise des Aires
les campements de chasse permanents. Protégées et de la Faune (ACFAP) sont en
Les agents du Ministère en charge des charges des missions régaliennes de sur-
forêts constateront les infractions liées à veillance et de lutte anti-braconnage dans
la faune, tandis que l’Administration ter- la concession. Elles dépendent hiérarchi-
ritoriale constatera les implantations hu- quement de l’ACFAP et sont appuyées
maines illégales. Au besoin, ces agents techniquement et logistiquement par
174
l’entreprise. Les USLAB entretiennent des gement. Ce sont elles qui se chargent de
relations étroites avec la cellule d’aména- la répression sur le terrain.
Saisies réalisées dans le cadre d’une opération de répression en collaboration avec les Autorités
(© M. Vandenhaute).
175
5. Signalement des infractions et envisagé en partenariat avec les popula-
activités illégales tions riveraines. Dans un premier temps,
le rapportage des cas de chasse illégale
Pour complémenter le travail réalisé par et des observations de carcasses en forêt
les patrouilles de surveillance, la contribu- par les villageois sera promu lors des ac-
tion volontaire et bénévole du personnel tions de sensibilisation en insistant sur la
de l’entreprise à la lutte contre le bra- menace avérée que constituent la grande
connage sera organisée. Des procédures chasse et le braconnage pour l’approvi-
formelles de signalement des infractions sionnement alimentaire des populations
et activités illégales constatées par le per- locales. Dans les villages situés dans les
sonnel devront être établies et mises en secteurs les plus à risques en termes de
œuvre (signalement au responsable faune braconnage, des enquêteurs et des infor-
et surveillance du territoire des campe- mateurs anonymes pourront être identifiés
ments de chasse en forêt, destruction des au sein de la population. Ils seront char-
pièges, signalement des carcasses d’ani- gés de recueillir en toute discrétion des
maux détectées en forêt, etc.). informations sur les actes de braconnage
et de les transmettre au responsable de
6. Système de surveillance la faune et de la surveillance du territoire.
communautaire Ils pourront être payés en échange des
L’établissement d’un système de surveil- renseignements pertinents qu’ils auront
lance communautaire pourra aussi être fournis afin de motiver leur coopération.
Discussions avec les communautés locales sur les activités menées dans leur finage villageois
(© F. Priser).
176
Dans certains cas extrêmes, compte tenu d’un véhicule le long d’une route
du caractère criminel du braconnage et normalement non utilisée ou en-
des risques encourus dans le cadre de la core des coups de feu à proximité
lutte contre cette activité, l’appui d’ONG d’une zone sensible pour la faune
spécialisées, telle que le réseau EAGLE22, pourront être signalés en temps
est vivement recommandé. réel et permettront un déploiement
rapide des équipes de surveillance
7. Systèmes de surveillance à
ou de lutte anti-braconnage sur le
distance
terrain. Ces technologies, à l’instar
Ces systèmes regroupent trois grandes des pièges photographiques, per-
catégories de technologies : les capteurs mettent de surveiller des zones iso-
sonores, les pièges photographiques et lées ou particulièrement sensibles
les traqueurs GPS. sans avoir besoin d’une présence
humaine continue sur le terrain.
- Les capteurs sonores : Cette tech-
Elles peuvent faciliter la surveil-
nologie récente est en cours de
lance du territoire, augmenter la ré-
développement et n’est pas encore
activité en cas d’alerte et rendre les
très répandue. Elle est cependant
actions de lutte anti-braconnage
très prometteuse pour la facilita-
plus ciblées.
tion de la surveillance de sites iso-
lés et mérite d’être mentionnée Ce type de dispositifs a déjà été
dans ce guide au vu des progrès testé dans deux sociétés fores-
technologiques qui ne manque- tières au Cameroun. Il s’agissait de
ront pas de rendre cette méthode dispositifs développés par RainFo-
de surveillance très attractive dans rest Connection (RFCx) équipés de
les prochaines années. Il s’agit de cartes SIM prépayées d’un opéra-
disposer à des points stratégiques teur téléphonique local. Les don-
des capteurs sonores capables nées des appareils qui étaient dé-
d’identifier la nature de certains ployés dans des zones hors réseau
bruits qu’ils perçoivent (moteurs, étaient récupérées sur le terrain par
tronçonneuses, coups de feu, cer- les équipes de surveillance via un
taines vocalisations animales, etc.). réseau WiFi local et traitées ulté-
Ces capteurs peuvent envoyer une rieurement.
alerte en temps réel, pour certains D’autres capteurs sont en cours de
modèles via le réseau télépho- développement. Ainsi le capteur
nique (si la zone est couverte par SERVAL (Sound Events Recognition
le réseau) ou pour d’autres via le for Vigilance and Localisation) dé-
réseau satellite si certaines caté- veloppé par Sensing Clues est équi-
gories de bruits encodées comme pé d’un système de reconnaissance
« à signaler » dans le logiciel sont de sons en temps réel. Sensing
captés. Par exemple, le passage Clues est en train d’« apprendre »
22
Voir http://www.wara-enforcement.org/
177
à ses capteurs à identifier de nou- s’avérer très efficace. Par exemple,
veaux sons, tels que les barrisse- dans les zones où les systèmes de
ments d’éléphants, ce qui pourrait fermeture des pistes post-exploita-
s’avérer très utile pour les gestion- tion sont régulièrement contournés
naires forestiers, tant au niveau de ou outrepassés (voir fiche « Gestion
la lutte anti-braconnage que pour des routes et des voies d’accès à
l’étude des populations animales. la concession »), ils permettent de
- Les pièges photographiques de documenter les passages non auto-
surveillance : Dans certains cas, risés en fournissant des photos des
l’utilisation de pièges photogra- contrevenants et/ou des véhicules
phiques dans le cadre de la sur- utilisés pour ces activités illégales.
veillance des axes routiers peut
Exemples de clichés réalisés par des pièges photographiques dans le cadre de la surveillance
d’une piste d’exploitation fermée révélant le passage de véhicules non autorisés ou de
braconniers (© P. Jeanmart).
- Les traqueurs GPS : Ces deux dans des cas de suspicion de col-
derniers dispositifs de surveillance laboration du chauffeur avec des
à distance peuvent également braconniers) peuvent suivre depuis
être couplés à des traqueurs GPS les bureaux de l’entreprise les vé-
dont les véhicules de l’entreprise hicules déployés sur le terrain. Les
peuvent être équipés. Ces tra- trackings des différents véhicules
queurs donnent la position GPS sont enregistrés et il est possible de
du véhicule en temps réel. Selon les consulter a posteriori au besoin.
les modèles, la transmission des Les chauffeurs se sachant « obser-
données en temps réel se fait soit vés » hésitent plus à faire des arrêts
via le réseau satellite, soit via les non autorisés et, de ce fait, les
antennes de téléphonie. Ainsi, le éventuelles complicités avec des
chef de site ou le responsable lo- braconniers ou d’autres contreve-
gistique (voire le responsable faune nants sont évitées.
178
- le fait de mettre en place un système de patrouilles qui circulent régulière-
ment dans la concession permet de déceler les actes illégaux avant qu’ils
ne soient trop étendus ou trop importants ;
- les patrouilles mixtes constituent le moyen le plus efficace pour obtenir des
résultats vraiment tangibles en matière de conservation de la faune ;
- les nouvelles technologies permettent d’effectuer une surveillance en
temps réel de zones isolées et d’améliorer la rapidité de réaction en cas
d’alerte sans avoir à déployer continuellement des équipes sur le terrain.
179
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
Techniciens
Exécutent les missions de surveillance
faune
Agents Saisissent les éventuels pièges et armes illégales ainsi que les pro-
duits de la faune issus des activités illégales identifiées
assermentés
du Ministère Effectuent les arrestations des contrevenants
en charge des
Rédigent un rapport de mission contenant la localisation et la na-
forêts ture des activités illégales identifiées sur le terrain ainsi qu’un in-
ventaire des saisies effectuées
Envoient une copie du rapport au chef de site
180
R É FÉ R E NCE S « P OU R A LLE R PLUS LO IN »
Logiciel SMART :
https://smartconservationtools.org/
https://smartconservationtools.org/wp-content/uploads/2018/01/SMART_GettingS-
tarted2017_French_sm.pdf
Capteurs sonores RFCx :
http://www.ppecf-comifac.com/tableau_recapitulatif.html?file=files/interventions/Ta-
bleau%202_Amelioration%20de%20la%20qualite%20de%20l%27exploitation%20indus-
trielle/Rapport%20C049.pdf
https://www.rfcx.org/
Capteurs sonores SERVAL :
https://www.sensingclues.nl/news/detecting-poachers-through-sound-event-recognition
Manuel WWF-GIZ pour le respect des droits de l’homme dans le cadre de la
lutte anti-braconnage : https://www.interholco.com/images/pdfs/WWF_Manuel_
droits_Homme_low_res.pdf
181
GESTION DES ROUTES ET DES VOIES D'ACCÈS
À LA CONCESSION
2 ETP Continue
Par barrière gardée
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
Cette fiche s’articulera autour de deux ou aux véhicules extérieurs dûment auto-
axes principaux : la réglementation et le risés (Administration forestière, sous-trai-
contrôle de l’accès routier à la concession tants, ONG, institutions de recherche).
et le contrôle des voies navigables. Elle Tout chauffeur utilisant le réseau rou-
abordera également l’impact de l’ouver- tier de la concession devra respecter
ture des routes sur la faune et les prin- les règles de circulation et de transport
cipales mesures d’atténuation associées. exposées dans le règlement d’ordre in-
térieur de l’entreprise ou ROI (voir fiche
1. Réglementation et contrôle
« Intégration de la stratégie de gestion
de l’accès routier à la concession
de la faune dans le règlement d’ordre
L’impact négatif principal de l’exploita- intérieur de l’entreprise »). L’accès
tion forestière sur la faune est lié à une au réseau routier de la concession sera
pénétration dans le massif forestier ren- contrôlé selon les modalités présentées
due plus aisée, et à une augmentation dans le tableau 15. Un suivi des produits
de la pression démographique dans des de la chasse transitant par les points de
zones initialement peu peuplées. Pour ré- contrôle (routiers ou fluviaux) sera réalisé
duire la pression humaine exercée sur les (voir fiche « Étude de la consommation
communautés animales, la circulation sur de viande de brousse »). En outre, tous
le réseau routier de la concession devra les ouvrages d’art (ponts principalement,
être limitée aux véhicules de la société, buses éventuellement) d’un axe routier
183
seront démantelés à la fermeture de cet sera interdit la nuit pour limiter les dé-
axe. Sauf autorisation exceptionnelle, le rives et les risques de collisions avec des
déplacement des véhicules sur les routes animaux.
non officielles appartenant à la société
184
Type d’accès Dispositif de contrôle
Explication
(voir Figure 16) ou de fermeture
Garde allant ouvrir une barrière limitant l’accès à une piste d’exploitation (© J.-L. Doucet) et
barrière à câble et cadenas (© P. Jeanmart).
185
Chaque poste de contrôle fixe nécessite attention particulière devra être portée
la construction d’une barrière à cadenas au respect des normes sanitaires, de sé-
et d’un poste de garde. La présence d’un curité et des obligations liées au droit du
gardien est requise 24 heures sur 24 et travail (congés, récupérations, heures de
7 jours sur 7, il faut donc compter deux travail consécutives, etc.). L’installation de
gardiens par barrière qui se relayent. Le champs au niveau des postes de garde et
gardien devra faire partie d’une société des guérites sera interdite, un petit po-
indépendante de surveillance pour évi- tager de 2 m² à l’usage exclusif des gar-
ter tout conflit d’intérêt. Une rotation et diens pourra cependant être toléré. La
un remplacement fréquent des gardiens construction de toute infrastructure autre
est nécessaire pour réduire le risque de que le poste de garde et la barrière sera
complicité et de collaboration à des acti- également interdite.
vités de braconnage. Pour ce poste, une
Barrière gardée
Route administrative
Route permanente de la société
Route temporaire de la société
Figure 16. Schéma illustrant les différents types de point d’accès et photographies des dispositifs
associés.
En plus des postes de contrôles fixes et autres activités illégales »). La combinai-
des dispositifs de fermeture des routes, son des patrouilles mobiles, plus efficace
des patrouilles de surveillance mobiles pour la détection des infractions, et des
seront organisées. Elles effectueront des postes fixes qui ont un effet dissuasif plus
contrôles inopinés des véhicules circulant important permettra de maximiser l’effi-
sur le réseau routier de la concession (voir cacité des contrôles.
fiche « Lutte contre le braconnage et les
186
Une collaboration avec les Autorités ad- et d’empêcher l’accès au massif fores-
ministratives permettra de procéder à des tier à d’éventuels intrus (braconniers,
actions de répression et des arrestations orpailleurs, etc.) arrivant en pirogue sur
grâce à la présence d’agents assermentés les cours d’eau. La mise en place le long
(voir fiche « Lutte contre le braconnage d’une rivière à des points stratégiques en
et les autres activités illégales »). termes de surveillance (limite du permis,
Un processus par étapes peut bien enten- proximité d’une route ou d’un pont, etc.),
du être envisagé, avec fermeture priori- de postes de contrôle équivalents à ceux
taire des principaux points d’accès. installés sur les pistes devra être réfléchie.
Elle sera réalisée s’il s’avère que la rivière
2. Contrôle des voies navigables est régulièrement empruntée par des em-
Les rivières navigables constituent, tout barcations extérieures à l’entreprise, et ce
comme les pistes et les routes, des axes afin de limiter l’accès à la concession et
de pénétration plus aisés au sein de la les activités illégales associées (chasse,
concession. Il est de ce fait important pêche au poison ou en zones interdites,
de pouvoir contrôler qui les emprunte orpaillage, etc.).
Les cours d’eau constituent des axes de pénétration aisée dans la concession, y compris pour les
activités illégales (© S. Hette).
Lors de la discussion sur les droits d’usage de cartographie participative (voir fiche
coutumier des populations riveraines, « Recensement, profil du village et or-
l’accès aux eaux de la concession pour ganisation des finages ») seront dans ce
les activités de pêche devra être abor- cas utiles pour identifier quelles sont les
dé. Certains cours d’eaux pourraient être rivières les plus fréquentées par les popu-
interdits à la circulation à toute embar- lations locales et pour quelles activités. Ils
cation étrangère à l’entreprise (dans les permettront d’orienter les contrôles, de
zones de conservation ou de protection mettre en place les limitations d’accès et
par exemple), d’autres laissés libres d’ac- de définir les éventuelles zones d’usage
cès durant certaines saisons. Les travaux coutumier pour la pêche villageoise.
187
3. Impact de l’ouverture des fragmentation d’habitat, les risques de
routes sur la faune et principales collision avec les véhicules ou les engins
mesures d’atténuation mais également l’augmentation de la fré-
quentation de la zone par des humains,
L’ouverture d’axes linéaires dans la forêt ce qui entraîne généralement une aug-
est la source de multiples impacts sur mentation de la pression de chasse.
la faune : la perte, la perturbation ou la
L’ouverture d’une piste en forêt peut constituer une barrière infranchissable pour les espèces
strictement forestières ou canopées-dépendantes (© S. Hette).
Les comportements des espèces ani- volontiers. C’est le cas des gorilles et
males sont assez variés face à une route de nombreux céphalophes. Ces espèces
ou à une piste. Certaines espèces stricte- sont connues pour apprécier les forêts
ment canopée-dépendantes comme de secondarisées à sous-bois herbacé. Les
nombreux petits primates, les galagos et gorilles recolonisent rapidement les forêts
les pottos voient en ces ouvertures des qui ont été exploitées afin de profiter de
barrières infranchissables. D’autres ani- ce type de végétation pionnière présente
maux, comme les buffles et les éléphants, dans les trouées d’abattage ou sur les an-
utilisent ces zones défrichées pour se dé- ciennes pistes. De plus, les gorilles ne sont
placer plus aisément tant que ces axes ne pas territoriaux et il est assez facile pour
sont pas trop fréquentés par les humains. eux de s’affranchir des activités humaines
Mais ces espèces risquent de déserter la en émigrant vers des zones où d’autres
zone durant la phase de travaux. Certains groupes coexistent déjà. La situation est
animaux retrouvent dans la végétation en revanche très différente pour le chim-
de bord de route des herbacées (appar- panzé, une espèce très territoriale prin-
tenant aux familles des Marantacées, Zin- cipalement inféodée aux forêts matures,
gibéracées, etc.) qu’elles consomment qui est dès lors très impactée par l’exploi-
188
tation forestière et la perturbation de son Outre les actions de contrôle des axes
milieu. Le groupe de chimpanzés risque routiers pour éviter l’augmentation du
en effet de devoir se déplacer sur des es- braconnage qui sont traitées plus haut
paces occupés par des groupes adverses, dans cette fiche, les principales mesures
donnant lieu à des rivalités territoriales d’atténuation permettant de limiter les
pouvant avoir des conséquences létales impacts négatifs sur la faune liés à l’ou-
dans le cas d’affrontements entre diffé- verture d’une route sont les suivantes :
rents groupes soudainement contraints
- la largeur de la bande défrichée
de cohabiter sur un même territoire (voir
sera limitée au strict minimum23
également la fiche « Inventaire des chim-
(mais garantira cependant la sé-
panzés via la technique ARTS »). Enfin,
curité des véhicules empruntant la
quelle que soit l’espèce animale, l’évite-
route) ;
ment de la route augmente rapidement
avec l’augmentation de la pression de - une bonne planification de l’ouver-
chasse, même très limitée. ture des routes permettra de limiter
les défrichements. Les bordures de
bretelles de saison sèche ne néces-
sitent pas ou peu de bande d’éclai-
rage et peuvent par exemple rester
intactes, permettant de la sorte aux
cimes des arbres de rester jointives
et de constituer des ponts de ca-
nopée permettant le passage de la
faune arboricole d’un côté à l’autre
de la piste ;
- aucun axe de circulation ne sera
ouvert dans des habitats priori-
taires pour la grande faune comme
les baïs ou les salines, ou dans les
zones forestières d’intérêt parti-
culier pour la biodiversité comme
les séries de protection et/ou de
conservation (voir fiche « Identifi-
cation et conservation des zones
importantes pour la faune ») ;
- des passages libres seront laissés
régulièrement (tous les 300 m) le
Une bretelle de saison sèche : l’éclairage de la long de l’axe ouvert pour permettre
route est minimal et l’ouverture de la canopée est le passage de la grande faune (sans
très réduite (© J.-L. Doucet).
grumes, ni houppiers, ni andains le
long du talus) ;
23
Voir Dubart N. & Levicek C., 2017.
189
Un mangabey à joues grises sautant d’une cime à l’autre pour traverser une route
(© J.-L. Doucet).
190
- la végétation autour des ouvrages qu’aux oiseaux. Ainsi, les ponts de ca-
de franchissement sera conservée nopée seront non seulement empruntés
afin de garantir un continuum vé- par les primates mais également par des
gétal d’une rive à l’autre. reptiles, amphibiens et petits mammifères
canopée-dépendants. Le rôle des ponts
Ces mesures devront être intégrées à la
de canopée sera également de réduire
procédure d’ouverture des routes après
les changements microclimatiques au sol
une consultation auprès du responsable
et de maintenir les conditions forestières,
exploitation et l’équipe faune contrôlera
limitant ainsi localement l’effet de lisière.
régulièrement leur bonne application sur
C’est la combinaison de cette ambiance
le terrain.
ombragée et d’une distance à découvert
Des mesures veillant à limiter les risques à parcourir la plus courte possible qui en-
de collision peuvent également être mises couragera certains animaux à traverser.
en place : Les buses pourront non seulement per-
mettre d’éviter l’ennoiement de certaines
- limiter la vitesse de circulation sur la
zones mais si elles sont régulièrement
piste. Pour ce faire, des panneaux
curées, elles serviront également d’axe
de limitation de vitesse et des ralen-
de circulation pour les espèces animales
tisseurs peuvent être mis en place.
terrestres plus fouisseuses ou aquatiques
Les ralentisseurs sont uniquement
(amphibiens, reptiles, petits mammifères).
placés avant les ponts et les villages
Si possible, certaines de ces buses se-
et sont toujours accompagnés d’un
ront assez larges pour pouvoir y laisser
panneau indiquant leur présence ;
une bande de terre recouverte de végé-
- brider la vitesse des véhicules de la tation qui sera plus attractive pour les es-
société ; pèces fouisseuses qu’un tunnel métallique
ou des grumes nues dans lesquels elles ne
- limiter au strict minimum nécessaire
s’aventureront pas. La végétation préservée
le trafic de nuit, car il est le principal
sur les berges des rivières au niveau des ou-
responsable de la mortalité routière
vrages de franchissement jouera le rôle de
pour la grande faune.
corridor écologique pour un large cortège
Les chauffeurs seront dûment informés d’espèces animales dont des amphibiens,
des règles de conduite au sein de l’entre- des reptiles, des petits rongeurs et de nom-
prise lors de la signature de leur contrat et breux oiseaux. Concernant ces derniers,
des sanctions encourues en cas d’infrac- l’effet barrière des routes pour les diffé-
tion. Ces règles seront intégrées dans le rentes guildes ornithologiques est d’autant
ROI (voir fiche « Intégration de la straté- plus important qu’il s’agit d’espèces séden-
gie de gestion de la faune dans le règle- taires et spécialistes de leur milieu.
ment d’ordre intérieur »). La figure 17 reprend les principaux
Il est intéressant de noter que la plupart groupes d’animaux, leur perception vis-à-
de ces mesures d’atténuation ne seront vis des routes ainsi que les mesures adap-
pas uniquement profitables à la grande tées permettant de limiter les impacts né-
faune mais également aux petits mam- gatifs sur la faune ou d’en augmenter les
mifères, amphibiens et reptiles, ainsi impacts positifs.
191
Perception de la route par la faune Espèces concernées Mesures adaptées de renforcement
ou d’atténuation
Figure 17. Mesures adaptées aux différentes espèces selon leur perception de la route.
Certains animaux se réapproprient rapidement les pistes fermées. Ici des potamochères
traversant une ancienne route d’exploitation (© J.-L. Doucet).
192
- la réglementation de l’accès au réseau routier est une obligation légale
dans certains pays (voir Tableau 2) ;
- la réglementation et le contrôle strict de l’accès au réseau routier et au
réseau hydrographique permet une réelle réduction du braconnage et des
activités illégales dans la concession ;
- le déploiement d’équipes par pirogues permet la surveillance des voies
navigables ;
- certains aménagements routiers (ponts de canopée, buses, etc.) et mesures
de circulation (limitation de la vitesse et de la circulation nocturne) permettent
de limiter les impacts négatifs de l’ouverture d’axes linéaires dans le couvert
forestier sur la faune.
- les barrières ont peu d’effet sur les motos, et aucun effet sur les piétons ;
- les grumes utilisées seules comme barrière sont facilement tronçonnables.
Elles seront donc doublées de fosses, du moins dans les zones faisant l’objet
d’un braconnage régulier ;
- les barrières à cadenas non surveillées peuvent être aisément contournées ou
les cadenas détruits si des aménagements particuliers ne sont pas effectués à
leurs abords. Elles doivent faire l’objet de contrôles réguliers et être couplées
autant que possible à des pièges photographiques de surveillance ;
- les agents qui sont postés aux barrières et postes de contrôle ne sont pas
assermentés, ils n’ont donc aucun pouvoir de répression ou d’arrestation des
contrevenants. La répression doit se faire en collaboration avec les Autorités
administratives, et l’appui d’agents assermentés de l’Administration ;
- idéalement, les agents aux barrières ne doivent pas être employés directement
par l’entreprise mais doivent appartenir à une société de gardiennage, ce qui
engendre des coûts supplémentaires ;
- une rotation et un remplacement fréquent des gardiens est nécessaire pour ré-
duire le risque de complicité et de collaboration à des activités de braconnage ;
- la limitation de l’accès aux cours d’eau de la concession peut poser des problèmes
avec les populations riveraines qui pratiquent la pêche si les droits d’usage coutu-
miers ne sont pas clairement négociés et définis avec les villages riverains.
193
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
Pourvoit aux moyens matériels, logistiques et humains pour l’ins-
tallation et la surveillance des dispositifs de contrôle et de ferme-
ture des routes
Chef de site Signe les autorisations d’accès au réseau routier/fluvial de la
concession
Le cas échéant, signe les courriers de dénonciation des activités
illégales aux Autorités compétentes
RÉ FÉ R E NC E S « P OU R A LLE R P LUS LO IN »
Dirou S. & Priser F., 2017. Les pratiques EFIR des sociétés FSC dans le Bassin du Congo.
Synthèse. France : TEREA & ATIBT. Consultable sur le site : https://www.atibt.org/files/
upload/technical-publications/ATIBT-TEREA-Etude-IFL-Pratique-EFIR-societe-certi-
fiees-Synthese-VF-A----1.pdf
Dubart N. & Levicek C., 2017. Exploitation Forestière à Impact Réduit. Guide pratique
illustré. Gembloux, Belgique : Nature+. Consultable sur le site : http://www.ppecf-co-
mifac.com/files/tutoriel/C066%20Guide%20EFIR%202018.xn--pdf-fga
Goosem M., Weston N. & Bushnell S., 2005. Effectiveness of rope bridge arboreal
overpasses and fauna underpasses in providing connectivity for rainforest fauna.
Berkeley, CA, USA: University of California. Consultable sur le site : https://escho-
larship.org/uc/item/8br4h1kb
194
Jochimsen D.M. Peterson C.R., Andrews K.M. & Gibbons J.W., 2004. A literature re-
view of the effects of roads on Amphibians and Reptiles and the measures used to
minimize those effects. Athens, GA, USA: University of Georgia, USDA Forest Service.
Laurance W.F. et al., 2006. Impacts of roads and hunting on Central Africa rainforest
mammals. Conservation Biology, 20(4), 1251-1261.
Laurance W.F., Goosem M., Laurance S.G.W., 2009. Impacts of roads and linear clea-
rings on tropical forests. Trends in Ecology & Evolution, 24(12), 659-69.
195
APPROVISIONNEMENT DES SITES FORESTIERS,
BASES-VIE ET CAMPS PERMANENTS EN PROTÉINES
ET AUTRES DENRÉES ALIMENTAIRES
1 ETP Continue
Si non sous-traité
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
L’installation d’un site d’une entreprise l’habitat disponible pour la faune fores-
forestière (site industriel forestier, base- tière. Elle augmente également le risque
vie ou campement permanent pour le de dégradation des cultures par les es-
personnel) équivaut à la création d’une pèces animales sauvages, et les conflits
agglomération en forêt, loin des facili- homme-faune associés. Elle précède sou-
tés économiques habituelles. Cette lo- vent une installation définitive et illégale
calisation isolée peut engendrer des de campements et hameaux.
contraintes pour le personnel de l’entre-
Dans le but de limiter le recours à la
prise : faible quantité et diversité de pro-
duits disponibles à l’achat, coût élevé et chasse pour l’approvisionnement en pro-
disponibilité fluctuante des aliments. Pour téines et dans un but annexe de limiter
répondre à leurs besoins alimentaires, les l’expansion des surfaces agricoles, dif-
ayants droit de l’entreprise (employés et férentes mesures devront être mises en
leurs familles) pourraient se tourner vers place. Le tableau 16 présente différentes
la chasse, la cueillette et l’agriculture iti- possibilités d’approvisionnement qui
nérante sur brûlis si des alternatives ne peuvent être combinées, selon la taille
leurs sont pas proposées en suffisance. (nombre d’ayants droit) et le niveau d’en-
La chasse a un effet négatif direct sur les gagement de l’entreprise en termes de
populations animales puisqu’elle corres- certification. Pour pallier l’accroissement
pond au prélèvement d’individus au sein de la demande en gibier lié à la présence
des populations de gibier. La conversion des sites d’exploitation, sans favoriser le
des surfaces forestières en plantations flux migratoire, ces mesures devront être
agricoles est la cause principale de dé- ciblées et réservées aux ayants droit de
forestation en Afrique centrale, réduisant l’entreprise.
197
Tableau 16. Mesures d’approvisionnement en protéines et autres denrées alimentaires pour les
sites forestiers.
Mesure
Denrées fournies Fréquence Explication
d’approvisionnement
Le terme « économat » tel qu’utilisé dans ce guide désigne un point de vente au détail de denrées et de
24
198
Mesure
Denrées fournies Fréquence Explication
d’approvisionnement
L’approvisionnement alimentaire
des campements permanents peut
Appui au dévelop-
Variable en fonc- être facilité par la mise en place de
pement de filières
Tous produits tion des initiatives filières locales de production alimen-
locales de produc-
locales taire (voir fiche « Appui au dévelop-
tion alimentaire
pement d’activités alternatives à la
chasse »)
Toutes ces mesures sont complémen- pisciculture (voir fiche « Appui au déve-
taires et il n’est souvent pas nécessaire loppement d’activités alternatives à la
de les appliquer toutes en même temps. chasse »).
Cependant, l’installation d’un écono-
L’entreprise devra prendre en charge l’or-
mat parait indispensable. Les mesures
ganisation et le financement du transport
les plus adaptées au contexte seront sé-
lectionnées et mises en place. Celles-ci et de la commercialisation des produits
pourront comprendre également, si la vendus à l’économat. Ces derniers seront
législation le permet, l’organisation de vendus au même prix que dans la ville la
chasses ouvrières strictement encadrées plus proche. De cette manière, le coût du
(voir fiche « Zonage et organisation de transport lié à l’éloignement des campe-
la chasse ouvrière ») ou encore la créa- ments ne sera pas répercuté sur le prix de
tion de petites structures d’élevage ou de vente des denrées à l’économat.
199
Pour que ces mesures servent à limiter le
recours à la chasse et la pression sur le
gibier, les prix appliqués pour la viande
issue d’élevage et le poisson devront
être concurrentiels par rapport au coût
de la viande de brousse. Dans les zones
où les populations animales sont encore
abondantes, l’effort de chasse néces-
saire pour ramener du gibier et le prix de
vente de ce gibier sont faibles. Une sub-
vention complémentaire venant de l’en-
treprise appliquée aux prix de la viande
domestique et du poisson sera peut-être
requise. Un incitant peut également être
conçu, sous forme « d’augmentation en
nature » distribuée aux ayants droits en
bons d’achats à faire valoir dans les com-
merces de la base-vie.
La vente de câbles métalliques (souvent
utilisés dans la confection de pièges), de Tableau des prix pratiqués pour la viande
munitions ou de tout autre matériel de d’élevage et le poisson dans un économat
chasse sera interdite à l’économat. (© C. Vermeulen).
200
La mise en place de filières d’approvi- que les campements des concessions
sionnement en denrées alimentaires est forestières.
conditionnée à des normes sanitaires et
Certaines entreprises peuvent également
d’hygiène strictes (respect de la chaîne du
directement mettre en place des struc-
froid, hygiène lors de l’abattage, contrôles
tures de production de denrées particu-
sanitaires, etc.). Une attention particulière
lièrement prisées et difficilement dispo-
sera apportée au respect de ces normes.
nibles localement, comme le pain par
Il est également important de relayer aux exemple. Dans ce cas, la boulangerie,
Autorités administratives le besoin de ainsi que l’achat du matériel et des ma-
développement des productions alimen- tières premières seront gérés par l’entre-
taires nationales pour alimenter les zones prise et le boulanger sera un employé de
de développement économique telles la société.
201
- l’approvisionnement des campements permanents en protéines et denrées
alimentaires constitue la mesure la plus efficace pour réduire la demande en
viande de brousse au niveau du personnel de l’entreprise.
202
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
Responsable
hygiène,
Contrôle le respect des normes sanitaires et d’hygiène
sécurité,
environnement
Responsable des
En association avec le responsable achat, évalue la consomma-
aspects faune et
tion de protéines et autres denrées alimentaires par rapport à
surveillance du
la viande de brousse
territoire
203
APPUI AU DÉVELOPPEMENT D’ACTIVITÉS ALTERNATIVES
À LA CHASSE
Variable selon
Selon initiatives activités
développées
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
Bien que l’appui au développement d’ac- ces réflexions dans le présent guide. De
tivités alternatives à la chasse relève d’une plus, la mise en place de telles activités
démarche volontaire de l’entreprise, les implique souvent des partenariats avec
avantages en termes de qualité des re- des structures spécialisées et dans la pra-
lations avec les populations locales et tique n’est donc pas toujours directement
les orientations en termes de gestion de gérée par l’entreprise. La présente fiche
la faune données par certains standards est donc à prendre à titre d’inspiration, et
de certification plaident pour la mise en se limite à des orientations contextuelles
place de ce type de mesures. générales suivies d’une liste non exhaus-
tive d’exemples d’activités alternatives.
La proposition d’activités alternatives à la
chasse en tant que mesure accompagna- L’appui au développement d’initiatives
trice dans la gestion durable de la faune locales de production de protéines ou
appartient en effet à un des cinq grands d’autres denrées alimentaires permettra
axes à intégrer dans un plan de gestion d’approvisionner les campements per-
de la faune (PGF, voir Chapitre 3.2), ce manents de l’entreprise et les villages
qui justifie l’existence de la présente producteurs en nourriture alternative à la
fiche, même si cette dernière ne contient viande de brousse. Ces activités génére-
pas d’instructions précises de mise en ront des revenus pour les communautés
place desdites activités. La description de ces villages, et contribueront au déve-
technique précise de chacune de ces ac- loppement local. De cette manière, le re-
tivités nécessiterait de nombreuses pages cours à la chasse comme activité alimen-
d’explications et de références tech- taire et économique sera réduit, ainsi que
niques sur des sujets spécifiques, il n’a la pression sur la faune.
donc pas été possible d’intégrer toutes
205
Élevage de porcs et pêche artisanale, deux activités procurant des sources de protéines
alternatives à la consommation de viande de brousse (© S. Hette).
206
connaitre le calendrier local de produc- activités spécifiques des différents sous-
tion et de raisonner en termes de ren- groupes de la communauté ? etc.
tabilité du temps de travail plutôt qu’en
Idéalement, l’approche destinée à fournir
termes de rentabilité à l’hectare ou de
des alternatives à la consommation et à la
rentabilité du capital investi. Les villageois
commercialisation de viande de brousse
alloueront leur temps de travail à l’activi-
devra combiner plusieurs activités com-
té la plus rentable à un moment donné,
plémentaires, identifiées à l’issue du dia-
délaissant pour un temps leurs autres oc-
gnostic mené au préalable. Ces activités
cupations. Si une activité fait gagner plus
alternatives sont très variées. Celles qui
d’argent mais qu’elle nécessite plus de
seront appuyées doivent cadrer avec les
temps de travail, sa mise en œuvre sera
habitudes culturelles locales et idéale-
problématique à terme et sa pérennisa-
ment être déjà pratiquées dans la région.
tion incertaine.
Ainsi, sans que la liste soit exhaustive, il
L’appui de l’entreprise peut se faire de est possible de soutenir la mise en place
différentes manières : subventions, aide des activités suivantes :
matérielle en mettant à disposition des
- l’agroforesterie (manioc et banane
équipements ou en distribuant du maté-
plantain dans un contexte agrofo-
riel, appui technique en fournissant des
restier ou cacaoculture sous om-
conseils ou en organisant des formations,
brage par exemple) ;
aide logistique en mettant à disposition
des véhicules de la société pour transpor- - les cultures maraichères à rende-
ter les producteurs et leurs produits vers ment amélioré (ou à haute valeur
les marchés urbains ou en achetant les commerciale) ;
produits et en assurant leur commercialisa- - l’élevage (petit élevage, élevage
tion, etc. Quelles que soient les initiatives domestique, etc.) ;
développées, il est important d’appuyer le
développement des filières de commercia- - la pêche ;
lisation (stockage, transport, etc.). - l’apiculture ;
Avant de lancer des projets pour le dé- - la collecte et la commercialisation
veloppement de telles activités, il est de produits forestiers non ligneux
important de faire un diagnostic des pra- (fruits, feuilles, lianes, etc.) ;
tiques agricoles, agroforestières et pasto-
- la foresterie communautaire ;
rales existantes (voir fiche « Recensement,
profil du village et organisation des fi- - etc.
nages »). Le but est d’apporter un appui à Certaines activités alternatives peuvent
des initiatives émanant des communautés même tirer profit de l’activité d’exploitation
locales ou déjà existantes, et non d’impo- forestière et en valoriser les déchets (fabri-
ser des projets portés par l’entreprise. Ce cation de charbon, menuiseries locales uti-
diagnostic permettra également de com- lisant les bois déclassés, etc.). Un contrôle
prendre l’organisation de la communauté strict de la provenance du bois utilisé pour
ciblée : Qui décide et comment les déci- ces activités devra être mis en place pour
sions sont-elles prises ? Quelles sont les limiter le détournement de bois.
207
Production de charbon de bois avec des rebuts de scierie – Projet appuyé par GIZ en 2015 chez
Alpicam au Cameroun (© A. Péroches).
208
- l’appui aux initiatives locales est complémentaire à l’approvisionnement
des campements en protéines et autres denrées alimentaires. Le premier
participe au développement local et aura des retombées à long terme. Le
second assure un apport régulier en nourriture, mais dépend de l’entreprise
et des marchés extérieurs.
209
RÉ FÉ R E NC E S « P OU R A LLE R P LUS LO IN »
AgriSud International, 2011. Capitalisation des Projets PADDAFAC et PASAOC. Ap-
pui au développement durable des activités et des filières agricoles, Province du Bas
Congo. Libourne, France : AgriSud. Consultable sur le site : http://www.agrisud.org/
wp-content/uploads/2014/02/CapitalisationPADDAFAC-Bas-Congo.pdf
AgriSud International, 2014. Capitalisation du Projet PADDALU– Améliorer les ateliers
d’élevage. Appui au développement durable des activités et des filières agricoles dans
le territoire de Luozi, Province du Bas Congo. Libourne, France : AgriSud. Consultable
sur le site : http://www.agrisud.org/wp-content/uploads/2015/03/Capitalisation-PAD-
DALU-3-Fascicule-Elevage-Vr.pdf
Dia M., 2019. Boite à outils pour le développement des activités génératrices de re-
venus au profit des communautés locales et populations autochtones établies en pé-
riphérie des aires protégées et des concessions forestières. PNUD, GEF, Ministère de
l’Économie forestière du Congo, ACFAP.
Vermeulen C., 2020. Identifier des Activités Génératrices de Revenus – Formation dis-
pensée dans le cadre d’une mission d’appui au Projet « Conservation des ressources natu-
relles et développement durable du Parc National d’Odzala-Kokoua (ECOFAC VI). Union
européenne, African Parks Network, Fondation Odzala-Kokoua, Nature+. Consultable
sur le site : http://hdl.handle.net/2268/249291
Site internet du projet d’appui au Centre agronomique et vétérinaire tropical de
Kinshasa (CAVTK) : http://labos.ulg.ac.be/cavtk/troupeaux-et-cultures-des-tropiques/
Guide pratique pour l’élevage d’aulacodes : https://www.gret.org/publication/lele-
vage-daulacodes-experience-en-cote-divoire/
Manuel de construction d’une barrière à ruches (Save The Elephants – Elephants
and Bees Project) : http://elephantsandbees.com/wp-content/uploads/2019/07/LK-
ING-2019-Beehive-Fence-Construction-Manual-4th-edition.pdf
Voir aussi :
Awely, une organisation qui vise à protéger les espèces animales notamment via le
développement local : https://www.awely.org
Initiative Développement, une ONG qui travaille pour le développement auto-
nome des populations locales : https://id-ong.org/
Rare, une organisation qui œuvre à la conservation de la nature à travers les chan-
gements comportementaux : https://rare.org/
210
ZONAGE ET ORGANISATION DE LA CHASSE OUVRIÈRE
1à2
/mois
Infra-annuelle
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
La population riveraine est autorisée à la législation.
chasser au sein de la concession dans le
La pratique de la chasse par les travail-
cadre de l’exercice de ses droits d’usage.
leurs devra être strictement réglementée
Le droit d’usage concerne la chasse d’es-
au sein de l’entreprise. Le cas échéant,
pèces animales non protégées, pour sa-
elle sera incluse dans le règlement
tisfaire les besoins de subsistance indi-
d’ordre intérieur (ROI). Elle sera interdite
viduels ou communautaires locaux, sans
avoir recours au commerce, sans recours durant les heures de travail (voir fiche « In-
à un véhicule pour le déplacement et tégration de la stratégie de gestion de
le transport des produits de chasse25 et la faune dans le règlement d’ordre in-
sans utiliser d’armes prohibées (voir Cha- térieur ») et ne sera pas organisée dans
pitre 2.1). En outre, la chasse peut être des concessions forestières défaunées
pratiquée en dehors de l’exercice du droit ou subissant des pressions de chasse ou
d’usage durant la période d’ouverture de de braconnage importantes. Cependant,
la chasse (dont les dates sont spécifiques dans le cadre de l’approvisionnement ali-
aux différents pays d’Afrique centrale), mentaire de ses ayants droit et lorsque
sous réserve de la détention d’un permis les populations animales ne sont pas trop
et d’une licence, dans le respect des es- sous pression, l’entreprise peut mettre en
pèces autorisées et des quotas fixés par place avec précaution une organisation
25
Dans certains pays comme le Cameroun, la République du Congo et la République centrafricaine, seuls
les moyens de chasse traditionnels – dont les armes à feu ne font pas partie – sont autorisés dans ce cadre.
211
de l’activité de chasse de ses employés, une année. Une rotation annuelle entre
en accord formel avec les Autorités ad- les différentes zones sera établie.
ministratives26. Dans ce cas, les chasses
Un comité de chasseurs, rassemblant les
seront organisées pendant la période
travailleurs de la société pratiquant la
d’ouverture de la chasse uniquement, le
chasse, devra être établi dans chacun des
dimanche ou lors d’un jour de congé, et
sites forestiers de la concession. Ce comi-
en dehors des week-ends de paie et de
té sera garant du respect par ses membres
quinzaine qui sont souvent des moments
de la réglementation nationale et interne
de fête, et donc de plus grande demande.
à l’entreprise en matière de chasse. Il sera
Les chasses organisées se feront exclu-
chargé de désigner les chasseurs partici-
sivement au fusil enregistré et dans des
pant à chacune des chasses organisées.
zones préalablement identifiées comme
« zones de chasse ouvrière ». Lorsqu’une chasse est organisée (en
moyenne une fois par mois), un nombre
Ces zones où seront organisées les activi-
déterminé de chasseurs sera sélectionné
tés de chasse pour les membres du per-
pour y participer. Ceux-ci devront faire
sonnel de l’entreprise devront être clai-
partie du personnel de l’entreprise et
rement délimitées. Trois à quatre zones
être en règle (permis de port d’arme et li-
de chasse seront identifiées au sein de
cences liés à la chasse, voir Chapitre 2.1).
la concession dans des zones éloignées
L’entreprise pourra éventuellement ap-
des villages, où la pression de chasse est
puyer les travailleurs chasseurs dans l’ob-
initialement nulle ou très faible, et en de-
tention de ces documents auprès des Ad-
hors des sites sensibles (voir fiche « Iden-
ministrations concernées. Cela permettra
tification et conservation des zones im-
de créer un climat de confiance avec ceux
portantes pour la faune » et Figure 18).
issus de villages riverains qui pourraient
Elles se situeront en dehors des terroirs
accepter plus facilement de donner des
de chasse traditionnels des villages rive-
informations sur leurs zones de chasse tra-
rains de la concession, pour éviter une
ditionnelles dans le cadre de campagnes
concurrence des activités de chasse des
de cartographie participative, voire même
employés allochtones nouvellement ar-
d’accepter de signaler certaines activités
rivés dans la zone avec la chasse de sub-
illégales ayant lieu dans leurs terroirs qui
sistance des membres des communautés
nuiraient à leurs droits d’usage.
locales et autochtones (voir fiche « Recen-
sement, profil du village et organisation Chacun des chasseurs aura droit à un
des finages »). Chaque zone sera utilisée nombre déterminé de munitions et à
pour les chasses organisées pendant la un quota maximal de prélèvements par
période d’ouverture de la chasse durant chasse organisée et par année en respect
26
Il faudra veiller à ce que ces chasses ouvrières cadrent avec la réglementation nationale en termes de
chasse et de droit d’usage. Dans certains cas (en République du Congo notamment, Communication per-
sonnelle Directeur Général ACFAP), l’organisation de telles chasses entre en conflit avec les notions de
droits d’usage des populations. Des zones de chasse sportives de type « safari » pourraient cependant être
définies dans la concession en accord avec le Ministère en charge des forêts et de la faune et les parties de
chasse devraient être encadrées par un guide de chasse si cela est demandé par l’Administration.
212
Zone de chasse ouvrière (ZC) répartie dans les trois
Unités Forestières d'Aménagement concédées à "
"
"
"
"
Site Bambidie
" "
!" " " " "
!" "
" Camp Okondja "
" "
"" "
" "
"
" " "
ZC Okondja "
"
" "
ZC Bambidie
"
¯
"
ZC Lélama
Camp Lélama
"
!
"
"
" "
"
0 10 20 40 km
Légende
"
213
fiches relatives aux différentes techniques - une faible présence ou une absence
d’inventaire de la faune) pour vérifier la d’espèces courantes et normale-
durabilité des activités de chasse. Dans ment abondantes. Les céphalophes
le cas où une diminution importante des notamment sont des espèces de
abondances ou une modification de la gibiers appréciées, sur lesquelles
composition en espèces est mise en évi- une pression de chasse trop forte
dence par le suivi, plusieurs options sont pourrait rapidement se traduire en
envisageables : une diminution des abondances.
- les quotas annuels totaux autorisés Le suivi des populations animales dans les
pour cette zone seront revus à la zones de chasse ouvrières devrait avoir
baisse ; lieu au minimum une fois sur le temps
- la durée de la rotation entre les de rotation prévu entre les différentes
zones de chasse sera augmentée ; zones de chasse ouvrière de la conces-
sion. Idéalement, ce suivi devrait être ef-
- de nouvelles zones seront inté-
fectué au moins une fois par an. Ainsi, les
grées pour augmenter la durée de
rotation ; taux d’abondance de référence des dif-
férentes espèces permettant d’estimer la
- cette activité sera simplement in- modification des populations animales en
terrompue.
période post-chasse devrait se baser sur
Certaines observations réalisées lors d’in- une moyenne issue d’anciens inventaires
ventaires de suivi en période post-chasse réalisés annuellement à la même période
peuvent ainsi alerter le responsable faune (après la saison de chasse) dans les diffé-
sur de potentielles perturbations dans les rentes zones de chasse.
populations animales et lui permettent
de prendre des mesures adéquates, en L’abattage des espèces protégées, de
accord avec la direction de l’entreprise et jeunes animaux et des femelles allai-
l’Administration. Citons entre autres : tantes sera strictement interdit. Tout acte
de chasse ne respectant pas cette règle
- une diminution significative de cer-
sera sanctionné par l’entreprise, et rap-
taines espèces territoriales ou très
porté aux Autorités administratives com-
sensibles aux perturbations anthro-
pétentes. Le chasseur impliqué sera inter-
piques. Lorsqu’ils sont présents
dit de chasse, voire licencié dans le cas
dans la concession, chimpanzés et
gorilles sont de bons indicateurs, de l’abattage d’un individu d’une espèce
même s’ils ne sont pas chassés du protégée.
fait de leur statut de protection En ce qui concerne le stockage des armes,
(voir Annexe 2) ; il sera préférable de les maintenir dans
- une diminution significative ou une armurerie (y compris les armes pri-
une absence de « top prédateurs » vées), de les distribuer le jour de la chasse
(grands félins, etc.) ; et de les récupérer à la fin de la partie.
214
- l’organisation de la chasse des travailleurs par l’entreprise participe à l’ap-
provisionnement alimentaire des ayants droit, tout en permettant de struc-
turer et de contrôler les activités de chasse ;
- l’appui de l’entreprise auprès des travailleurs chasseurs pour l’obtention
des permis et licences nécessaires pour toute activité de chasse peut créer
un climat de confiance avec les chasseurs, qui pourraient de ce fait être plus
enclins à collaborer avec l’entreprise pour d’autres activités en relation avec
la chasse.
- la bonne mise en œuvre de cette pratique requiert une validation des Autorités
administratives, une organisation stricte et un suivi écologique régulier ;
- cette activité peut susciter une polémique avec les ONG tournées vers la conser-
vation, en particulier si la concession présente déjà des communautés animales
en faible abondance ;
- la présence d’armes sur le site de la concession (en armurerie ou non) représente
une menace en cas de mouvements sociaux ;
- certaines certifications exigeront des études complémentaires pour prouver que
cette chasse ne nuit pas à la gestion durable de la faune.
215
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
Établit le programme d’organisation des chasses avec les
membres du comité de chasseurs
Vérifie que les participants aux chasses organisées sont en règle
Coordonne le déroulement des chasses organisées
216
INSTALLATION ET DÉMANTÈLEMENT DES CAMPEMENTS
FORESTIERS OUVRIERS TEMPORAIRES
Continue
À chaque campement
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
Certaines opérations d’exploitation né- les adapter à des campements itinérants
cessitent l’installation d’une équipe dans utilisés sur de très courtes durées.
un campement forestier temporaire en fo-
Pour limiter l’impact négatif de l’installa-
rêt. C’est notamment le cas des équipes
tion de tels camps sur le milieu forestier
qui réalisent l’inventaire d’aménagement
et la faune en particulier, les prescriptions
ou l’inventaire d’exploitation ainsi que les
suivantes seront respectées (Figure 19) :
différents inventaires de suivi de la faune,
et parfois des équipes chargées des ac- - aucun campement forestier ne de-
tivités de reboisement ou de recherche vrait être installé dans les zones
ayant lieu à distance des chantiers d’ex- tampons des aires protégées ;
ploitation. - dans la mesure du possible, au-
cun campement ne sera dressé
Les conseils donnés ici concernent prin-
dans une zone importante pour la
cipalement des campements temporaires
faune (voir fiche « Identification
d’une durée d’utilisation allant générale-
et conservation des zones impor-
ment d’une ou deux semaines à quelques
tantes pour la faune ») ;
mois. Si le camp change d’emplacement
tous les jours ou presque (cas de la plu- - le camp doit être à proximité d’un
part des inventaires faune par exemple), cours d’eau pour assurer l’appro-
certaines mesures sont difficilement ap- visionnement en eau et l’hygiène
plicables. Des alternatives sont données de l’équipe. Cependant, il sera
pour simplifier les mesures proposées et installé à au moins 50 m du cours
d’eau pour limiter les pollutions et
217
Campement forestier itinérant d’une équipe d’inventaire d’exploitation (à gauche) (© R. Doucet)
et campement de recherche semi-permanent (à droite) (© B. Haurez).
218
Une malle vide sera laissée au une fosse à une distance minimale
campement pour remplacer celle de 50 m des cours d’eau (sauf
qui est ramenée à la base-vie. S’il dispositions légales plus contrai-
s’agit d’un campement itinérant gnantes). Les déchets les plus pol-
changeant de localisation tous les luants (piles, batteries) ne seront
jours ou presque, les déchets non jamais brûlés, mais seront systéma-
biodégradables seront brûlés pour tiquement emportés dans les sacs à
éliminer toute odeur de nourriture dos et ramenés à la base-vie à la fin
qui pourrait attirer la faune près de la mission ;
du campement (risques éventuels - le sol sera débroussé entre les
de sécurité et de contamination tentes, ainsi que les chemins vers la
humain-animal) et enterrés dans fosse à ordure et vers les latrines.
219
pour prévenir son utilisation par des chas- et environnement, ou autre) lors du ravi-
seurs ou des braconniers. Les structures taillement alimentaire des campements
seront complètement démantelées. Les semi-permanents (de plusieurs semaines
piquets et éléments en bois seront brulés. à plusieurs mois de durée de vie). Le res-
Les latrines et la fosse à ordures seront re- pect des règles de démantèlement sera
couvertes d’une épaisse couche de terre vérifié à la sortie de l’équipe de forêt. À
tassée. Les déchets non biodégradables nouveau, s’il s’agit d’un campement itiné-
stockés dans la malle à déchets seront rant appelé à changer de place tous les
tous emportés pour un traitement au ni- jours ou tous les deux ou trois jours, cette
veau de la base-vie. mesure ne sera pas applicable. Dans ce
Le contrôle du respect de la procé- cas, c’est le chef d’équipe qui sera res-
dure d’installation du campement de- ponsable de la bonne application de la
vra être effectué par le responsable de procédure d’installation et de démantèle-
l’équipe (responsable hygiène, sécurité ment du campement.
- certaines mesures ne sont pas applicables telles quelles pour des campements
itinérants utilisés sur de très courtes durées ;
- la tentation pour les employés de chasser (pièges) autour d’un campement tem-
poraire est plus grande. Une vérification des sacs de l’équipe juste avant le départ
en mission pour s’assurer qu’aucun câble métallique ne soit emmené en forêt
peut être envisagée si nécessaire.
220
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
Valide les procédures d’installation et de démantèlement des
Chef de site
campements temporaires
Responsable des
aspects faune et
Vérifie le respect de l’interdiction de chasse
surveillance du
territoire
221
GESTION DES CONFLITS HOMME-FAUNE
1 ETP Continue
Selon mesures
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
Les conflits entre les populations hu- Dans la plupart des cas, le gestion-
maines et les populations animales sont naire forestier n’est pas responsable des
observés dans les zones où ces popula- conflits homme-faune survenant dans
tions partagent les mêmes territoires et/ les villages riverains. Cependant, le plan
ou les mêmes ressources. Différents types d’aménagement impose aux agriculteurs
de conflits existent selon la ressource et la de localiser leurs activités dans les séries à
faune considérées : destruction et consom- vocation agricole. Cela peut donner l’im-
mation des cultures, accès aux points pression aux villageois victimes de dégâts
d’eau, dégradation des infrastructures vil- aux cultures que cette organisation spa-
lageoises, attaques d’individus et compé- tiale est en partie responsable de leurs
tition avec les animaux domestiques. problèmes. Les mesures de conservation
de la faune mises en place par l’entreprise
Dans les concessions forestières d’Afrique dans sa concession peuvent aussi être
centrale, les dégâts aux cultures sont tenues pour responsables d’une « proli-
le type de conflit le plus fréquent. Les fération » des animaux qui viennent alors
champs de manioc, d’ananas et de ba- s’attaquer aux champs. Dans les faits, les
nane plantain, entre autres, font l’objet séries agricoles sont souvent assez éten-
de ravages par les éléphants et les grands dues et il est rare que des agriculteurs
singes principalement mais aussi par les cultivent des parcelles très loin de leur
petits primates, les rongeurs, les potamo- village. Ainsi, la délimitation de la série
chères, les buffles et les antilopes. agricole ne génère généralement pas de
223
réelle limitation dans la localisation des communautaire peut avoir un effet très
champs qui se situent pour la plupart non bénéfique sur le climat social. Dans cer-
loin du village. tains cas, les recettes des fonds de dé-
veloppement communautaire (ou fonds
Mais le ressenti des villageois reste que
similaires) pourront servir à financer des
le gestionnaire forestier leur impose des
méthodes de lutte contre les dommages
zones de cultures contraignantes, qu’il
aux cultures ou des expertises extérieures
protège la faune et que c’est un peu de
nécessaires à la mise en place de cer-
sa faute si des conflits homme-faune ap-
taines mesures plus techniques.
paraissent. Ce type de réaction peut très
rapidement dégrader les relations entre Dans le cas où des conflits homme-faune
l’entreprise et les communautés riveraines. sont observés au sein de la concession, un
diagnostic des conflits pourra être établi :
La prise en compte des conflits homme-
Où et quand se produisent-ils ? Quelles
faune par l’entreprise présente deux in-
sont les zones et les périodes les plus
térêts principaux : (1) éviter des cas de
touchées ? Quelles sont les espèces impli-
braconnage de revanche au sein de la
quées ? Quelles sont les personnes tou-
concession et (2) créer des relations de
chées ? Quels sont les dégâts observés ?
confiance et de collaboration entre l’ex-
Quelles sont les causes qui favorisent ces
ploitant et les populations des villages
conflits ? Ces enquêtes seront réalisées
riverains.
par l’équipe sociale. Des fiches de rensei-
Pour ce faire, il ne sera pas forcément gnements sur les conflits homme-faune
nécessaire de débourser des fortunes seront remplies dans chaque village pour
en solutions techniques très coûteuses. lesquels ce type de conflit aura été men-
Le simple fait de s’intéresser au sujet et tionné lors de la réalisation de la carte par-
de discuter avec les villageois de pistes ticipative (voir fiche « Recensement, profil
de solutions à mettre en place au niveau du village et organisation des finages »).
224
Sur base des résultats du diagnostic, plu- Dans le contexte des concessions fores-
sieurs mesures peuvent être mises en tières, les principales pistes de solutions
place. Celles-ci sont détaillées dans les ca- à envisager pour limiter l’occurrence de
hiers « Faune », « Conflits » et « Solutions » ces conflits sont reprises au tableau 17 et
de la boîte à outil produite par la FAO et illustrées à la figure 20.
le CIRAD (voir références en fin de fiche).
Tableau 17. Pistes de solutions à envisager pour limiter l’occurrence et la sévérité des conflits dans
une concession forestière.
En organisant un zonage du
territoire en concertation
avec les villageois, pour
concentrer et regrouper les
parcelles agricoles (série à
vocation agricole) dans les
zones où la surveillance est
aisée, où la faune est moins Peut nécessiter la délo-
Le regroupement des
abondante et le risque de calisation de certaines
champs facilite la mise
dégâts est moindre parcelles agricoles.
en œuvre d’autres
Selon l’organisation du
La cartographie participa- mesures de protection
terroir et le mode d’ac-
tive (voir fiche « Recense- (garde, clôtures, etc.)
cès aux terres, cela peut
ment, profil du village et La connaissance du s’avérer compliqué
Limiter le risque organisation des finages ») finage villageois permet
permettra de dresser un Le débroussaillage des
d’optimiser l’occupation
état des lieux du finage vil- périphéries des champs
spatiale des villages
lageois et pourra éventuel- doit être régulièrement
pour organiser plus
lement servir de base à une effectué pour rester
efficacement les me-
nouvelle organisation des efficace. Cela demande
sures de protection des
parcelles cultivées du temps et de la main
cultures
d’œuvre
Un débroussaillage de la
périphérie des champs
permet aussi de rendre plus
claire la limite du milieu
forestier aux animaux qui
hésitent à sortir du couvert
forestier
225
Type Action Avantages Inconvénients
226
Type Action Avantages Inconvénients
227
Il existe également des capteurs so- l’intrusion et d’aller dans leurs champs
nores qui pourraient être éventuellement pour tenter de dérouter les pachydermes
utilisés dans la mitigation des conflits avant qu’ils ne fassent des dégâts. Cette
homme-faune (voir fiche « Lutte contre technologie, encore peu répandue, pour-
le braconnage et les autres activités rait à l’avenir faire partie des mesures effi-
illégales »). La détection d’éléphants ap- caces en termes de lutte contre les dégâts
prochant de zones de cultures permettrait aux plantations par la faune.
aux cultivateurs d’être prévenus avant
Figure 20. Schéma d’une plantation et de mesures pour limiter les conflits homme-faune, en
particulier la dévastation des cultures par la faune sauvage.
228
(spécialiste en apiculture par exemple). pourra également être réfléchie. Citons
Ces expertises pourraient être financées par exemple le don aux villageois de
par le fonds de développement commu- planches déclassées pour les aider à
nautaire (ou fonds similaire). construire des barrières, des campements
de surveillance et/ou des tours de guet.
L’appui de l’entreprise à la mise en place
de ces mesures est souhaitable mais n’est La recherche de partenariats et de finan-
pas une obligation. S’il décide d’interve- cements externes à l’entreprise peut éga-
nir dans la gestion des conflits homme- lement être envisagée. Ce type de pro-
faune, le gestionnaire forestier pourra se blématiques peut intéresser de potentiels
limiter à des séances de sensibilisation, bailleurs de fonds ainsi que des instituts
à des discussions et des conseils aux po- de recherche.
pulations. Une participation en nature
Éléphant faisant demi-tour devant une barrière à ruches (© A. Edé/parc national Odzala-Kokoua).
229
- le fait que l’entreprise s’intéresse aux conflits homme-faune pourrait inciter
les villageois à penser qu’elle a une responsabilité dans l’occurrence de ces
conflits, ce qui n’est pas forcément le cas. Le message délivré dans les vil-
lages lors des missions de cartographie participative et de sensibilisation doit
clarifier ce point avec les villageois ;
- la plupart de ces méthodes sont relativement coûteuses et leur efficacité est
limitée dans le temps. Une stratégie de lutte contre les conflits homme-faune
nécessite de combiner et d’alterner les moyens de lutte ;
- certaines mesures nécessitent des moyens humains et logistiques consé-
quents, c’est principalement le cas de l’assurance dévastation.
230
R É FÉ R E NCE S « P OU R A LLE R PLUS LO IN »
Lamarque F. et al., 2010. Les conflits humains-faune en Afrique. Causes, conséquences
et stratégies de gestion. Rome : FAO/IGF. Consultable sur le site : http://www.fao.
org/3/i1048f/i1048f00.htm
Parker G.E., Osborn F.V., Hoare R.E. & Niskanen L.S., eds, 2007. Human-Elephant
Conflict Mitigation: A Training Course for Community-Based Approaches in Africa. Trai-
ner’s manual. Livigstone, Zambia and Nairobi, Kenya: Elephant Pepper Development
Trustand IUCN/SSC AfESG. Consultable sur le site : https://www.iucn.org/sites/dev/
files/import/downloads/heccombappmfr.pdf
Boite à outils Conflits homme-faune (BO-CHF) – FAO-Cirad : https://ur-forets-so-
cietes.cirad.fr/outils/boite-a-outil-bo-chf
Propulseurs à piment El@Out (CIRAD) : https://ur-forets-societes.cirad.fr/outils/el-
out-elephant-box
Manuel de construction d’une barrière à ruches (Save The Elephants – Elephants
and Bees Project) : http://elephantsandbees.com/wp-content/uploads/2019/07/LK-
ING-2019-Beehive-Fence-Construction-Manual-4th-edition.pdf
231
SUIVI-ÉVALUATION DU PLAN DE GESTION DE LA FAUNE
Continue
DE S C R I P T I ON TE CHN IQ U E
Le principe du suivi-évaluation consiste à situation de la concession en termes de
(1) évaluer la mise en œuvre des activités gestion de la faune (état des populations
prévues dans le cadre de l’amélioration animales, activités illégales, consomma-
des pratiques de gestion de la faune et tion de viande de brousse, etc.), l’acqui-
leurs performances dans l’atteinte des sition régulière de données comparables
objectifs auxquels elles doivent répondre, dans le temps est indispensable. Ainsi, les
et (2) mettre en œuvre des actions correc- activités de suivi des populations animales
tives pour améliorer la performance des (voir fiche « Caractérisation initiale et
activités et proposer des activités supplé- suivi des populations animales – Géné-
mentaires (gestion adaptative). ralités et choix de la technique d’inven-
taire » et fiches relatives aux différentes
Pour rappel, les engagements pris par la
techniques d’inventaire de la faune), les
société concernant la gestion et la protec-
activités veillant à diminuer les actes de
tion de la faune au sein de sa concession
braconnage (voir fiche « Lutte contre le
constituent la politique de gestion de la
braconnage et les autres activités illé-
faune de l’entreprise (voir fiche « Poli-
gales ») et les mesures prises pour limiter
tique de gestion de la faune et fonction-
la consommation de viande de brousse
nement de l’entreprise »), et les activités
par les ouvriers et leurs ayants droit (voir
mises en œuvre pour respecter ces enga-
fiches « Approvisionnement des sites fo-
gements sont regroupées dans un docu-
restiers, base-vie et camps permanents
ment synthétique, le plan de gestion de la
en protéines et autres denrées alimen-
faune (PGF, voir Chapitre 3.2).
taires » et « Appui au développement
Afin de pouvoir réaliser un suivi de la d’activités alternatives à la chasse »
233
entre autres) devront être rigoureusement chargée du suivi de la mise en
documentées et régulièrement mises à œuvre et de la performance de
jour. Cela permettra des croisements et cette activité. Tout problème
des comparaisons dans le temps de ces constaté sera directement commu-
jeux de données, ce qui donnera une idée niqué au responsable faune, et une
de l’évolution de la situation au sein de la solution sera recherchée en com-
concession et de l’efficacité des mesures mun ;
de gestion de la faune mises en place. - sur une période de réalisation plus
La performance des activités menées longue, spécifique à l’élément éva-
dans le cadre de l’amélioration des pra- lué : un à plusieurs mois pour les
tiques de gestion de la faune pourra être différentes activités du PGF, une à
évaluée selon différents critères : cinq années pour l’évaluation de la
performance de la stratégie d’amé-
- la pertinence : l’activité est-elle
lioration des pratiques de gestion
appropriée par rapport aux besoins
de la faune dans sa globalité (pour
réels ? A-t-elle un effet sur la situa-
une assiette annuelle de coupe
tion problématique initiale ? ;
[AAC], pour un bloc quinquennal).
- l’efficacité : l’activité et ses résul-
tats permettent-ils de contribuer à
l’atteinte des objectifs définis ? ;
- l’efficience : les moyens et res-
sources à disposition permettent-ils
d’atteindre les résultats attendus ?
Les moyens et ressources à dispo-
sition sont-ils utilisés pour obte-
nir des résultats de qualité ? L’ef-
ficience se calcule par le rapport
entre les résultats atteints et les
coûts ou les ressources investies.
L’évaluation de la pertinence et de l’effi-
cacité du PGF devra se faire en concerta-
tion avec les différentes parties prenantes
de la gestion de la faune de manière
continue. Au besoin, des modifications y
seront apportées tous les cinq ans.
Le suivi-évaluation sera ainsi effectué à
deux échelles temporelles (voir égale-
ment Figure 21) :
- au quotidien : chaque personne
responsable d’une activité sera
234
Définition d’une politique de gestion de la faune et fonctionnement de l’entreprise
• Application et respect des normes légales et des mesures de gestion, en lien avec les engagements
volontaires de l’entreprise (certification de légalité, principes et critères de gestion durable, autres)
• Intégration des aspects faune dans le règlement d’ordre intérieur
• Internalisation de la gestion de la faune au sein de l’entreprise
Objectifs stratégiques
Au quotidien :
Mise en œuvre des opérations de la stratégie : zonage de la concession,
réduction des menaces, surveillance, alternatives à la chasse
Annuellement ou infra-annuellement :
Études de suivi : populations animales, consommation de viande de
brousse
235
Pour rendre compte de l’efficacité et de objectivement vérifiable qui permet
l’efficience de la politique de gestion de d’évaluer les résultats obtenus et les chan-
la faune, des indicateurs seront utilisés. gements produits dans le cadre d’une in-
Un indicateur est une mesure quanti- tervention spécifique, dans notre cas : le
tative ou qualitative, renouvelable et PGF (voir Chapitre 3.2).
236
Les rapports produits devront être archi- Le suivi sera réalisé de manière continue
vés en version électronique et en version en interne. Il est cependant utile de pré-
imprimée dans un classeur dédié à cet voir régulièrement un audit externe, par
effet. Cet archivage systématique et or- exemple tous les cinq ans à l’issue d’un
ganisé facilitera fortement le travail lors plan de gestion quinquennal ou avant un
des contrôles du respect de la législation audit de renouvellement d’un certificat.
par les Autorités administratives, ou lors De cette manière, les actions correctives
des audits de l’entreprise dans le cadre et modifications de grande ampleur liées
de l’obtention, du suivi ou du renouvel- à la gestion adaptative seront également
lement d’un certificat (de légalité ou de calquées sur le rythme de l’aménagement
durabilité). et des audits.
237
EN BREF – QUI FAIT QUOI ?
Compile et analyse les données de suivi
Responsable des Rédige le rapport de suivi-évaluation du PGF
aspects faune et
surveillance du Veille à la mise en œuvre du plan d’actions pour améliorer les
territoire performances du PGF
Archive les rapports et les documents de référence
238
4. CANEVAS DE PLAN DE GESTION DE LA FAUNE
Niveaux de priorité :
Niveau 1 : Mesures primaires/Actions prioritaires requises préalablement à la mise en
place de nombreuses autres mesures de gestion de la faune
Niveau 2 : Mesures secondaires
Niveau 3 : Mesures tertiaires
239
Tableau 18. Canevas de plan de gestion de la faune.
Page de Garde
240
Actions à mettre en œuvre Chapitre/Fiches thématiques
241
Section Informations à présenter
4. Caractérisation de la ressource
faunique et des menaces
Cartographie participative
Mesures
Cartographie des HVC, liste des menaces potentielles identifiées, etc.
conservatrices
242
Actions à mettre en œuvre Chapitre/Fiches thématiques
243
Section Informations à présenter
244
Actions à mettre en œuvre Chapitre/Fiches thématiques
Minimisation de l’impact des campements forestiers tem- Installation et démantèlement des campements
poraires et semi-permanents sur la faune forestiers ouvriers temporaires
245
Section Informations à présenter
246
Actions à mettre en œuvre Chapitre/Fiches thématiques
247
5. CANEVAS DE RAPPORT DE SUIVI-ÉVALUATION ANNUEL DU
PLAN DE GESTION DE LA FAUNE
La mise en œuvre du PGF au sein de l’en- devront être présentés au début du rap-
treprise doit pouvoir être régulièrement port de suivi-évaluation. Le tableau 19
suivie et évaluée afin de permettre le re- reprend les objectifs stratégiques les plus
cadrage rapide et efficace d’éventuelles évidents en termes de gestion de la faune
mesures pour améliorer leurs perfor- au sein d’une entreprise d’exploitation fo-
mances et atteindre les objectifs straté- restière, à savoir :
giques que l’entreprise s’est fixée.
- élaboration d’une politique de ges-
Pour ce faire, deux mécanismes sont ap- tion de la faune et mise en œuvre
pliqués : le suivi stratégique, qui me- d’un PGF adapté ;
sure le niveau d’atteinte des objectifs
- connaissance de l’état des popula-
que l’entreprise s’est fixée en termes
de gestion de la faune, et le suivi opé- tions animales ;
rationnel, qui consiste à mesurer la per- - conservation des populations ani-
formance des activités de gestion de la males ;
faune mises en place et reprises dans le
- diminution des facteurs de pression
PGF (voir fiches « Politique de gestion
sur la faune.
de la faune et fonctionnement de l’en-
treprise » et « Suivi-évaluation du plan Ces objectifs stratégiques peuvent évi-
de gestion de la faune »). La figure 22 demment être ajustés par chaque en-
résume les différentes étapes de mise en treprise au contexte et aux ambitions en
place et de suivi permettant la réalisation termes de gestion de la faune. La liste
des objectifs stratégiques (définition de proposée sera cependant applicable à la
l’objectif stratégique, mise en place de plupart des cas de figure. Chaque objectif
mesures opérationnelles, suivi via ISO et stratégique y est décliné en sous-objectifs
ISS). Les questions à se poser à chaque associés à des indicateurs de suivi straté-
étape y sont mentionnées et un arbre de giques (ISS). Les fiches traitant des me-
décision synthétique est proposé pour sures à mettre en place pour atteindre ces
appréhender plus simplement le proces- objectifs stratégiques sont mentionnées
sus de suivi-évaluation. Un exemple pour dans le tableau et des exemples d’actions
l’objectif stratégique « Limiter les activités correctives sont donnés dans la dernière
illégales dans la concession » est donné. colonne. Comme expliqué à la figure 22,
Comme expliqué précédemment, la dé- le suivi stratégique ne sera pertinent que
finition d’objectifs stratégiques clairs est si les mesures opérationnelles destinées
la première étape d’une stratégie de ges- à répondre aux différents objectifs straté-
tion de la faune adaptée et efficace. Ils giques sont correctement mises en place.
248
Objectif stratégique Limiter les activités illégales dans la concession
À atteindre via la
mise en place de
mesures Comment atteindre mon
opérationnelles objectif stratégique?
(reprises dans le
PGF)
indices de suivi
Nombre de patrouilles organisées/prévision stratégique réalisé.
Des actions
Suivi opérationnel Nombre d’homme.patrouille/prévision correctives
Nombre de km patrouillés/prévision
(ISO) doivent être
prises pour
s’assurer que
OUI, les mesures les mesures
prévues ont été opérationnelles
mises en place. Il prévues soient
est possible Les mesures mises en mises en place
d’évaluer la place sont-elles
stratégie via des efficaces ?
indices de suivi
stratégique
OUI, le suivi
stratégique est bon
Les mesures
et l’objectif
stratégique est opérationnelles
appliquées sont
Suivi stratégique Nombre d’interpellations / patrouille atteint
efficaces pour
Nombre de PV dressés / patrouille
(ISS) Nombre de sanctions prises par l’Administration / patrouille atteindre
l’objectif
Mon objectif stratégique est-il atteint?
stratégique
NON, le suivi
stratégique n’est
pas bon et
l’objectif
stratégique n’est
pas atteint
Figure 22. Arbre de décision – suivi opérationnel et suivi stratégique. Exemple pour l’objectif
stratégique « Limiter les activités illégales dans la concession ».
249
Tableau 19. Tableau de bord de suivi-évaluation du plan de gestion de la faune – Objectifs stratégiques.
Connaissance de
l’évolution dans le Répartition des espèces rares, menacées, protégées étudiée
temps de populations régulièrement selon le programme prévisionnel (carte de répar-
animales (inventaires tition) (Non/Oui)
de suivi réguliers)
Mesures de gestion dédiées aux territoires présumés des dif-
férents groupes de chimpanzés mises en œuvre (si inventaires
ARTS) (Aucune/Moins de 50 % des mesures mentionnées dans
le PGF/Plus de 50 %/100 %)
250
Exemple d’action corrective
Fiches à consulter pour connaitre les mesures
opérationnelles permettant d’atteindre l’objectif
stratégique Que faire pour s’améliorer ?
251
Indicateurs de suivi stratégique
Objectifs stratégiques
Sous-objectifs
en termes de gestion
stratégiques Les mesures en place sont-elles efficaces pour atteindre mon
de la faune
objectif stratégique ?
Conservation des po- Nombre de constats de mesures de gestion des zones impor-
pulations animales tantes pour la faune non appliquées sur le terrain/mois
Conservation des
zones importantes % des zones importantes pour la faune contrôlées sur le terrain
pour la faune chaque mois et pour lesquelles les mesures de gestion sont
bien appliquées (50 %/plus de 50 %/100 %)
Diminution des fac- Connaissance des Ratio mensuel nombre de kg de viande de brousse consom-
teurs de pression sur facteurs de pression més/nombre de kg de viande industrielle ou d’élevage consom-
la faune sur la faune més (suivi casserole)
252
Exemple d’action corrective
Fiches à consulter pour connaitre les mesures
opérationnelles permettant d’atteindre l’objectif
stratégique Que faire pour s’améliorer ?
253
Indicateurs de suivi stratégique
Objectifs stratégiques
Sous-objectifs
en termes de gestion
stratégiques Les mesures en place sont-elles efficaces pour atteindre mon
de la faune
objectif stratégique ?
Patrouilles mixtes :
- nombre d’interpellations par patrouille en moyenne/an ;
- nombre de PV dressés par patrouille en moyenne/an ;
Diminution des fac-
Diminution des acti- - nombre de sanctions prises par l’Administration par patrouille/
teurs de pression sur
vités illégales (dont le an
la faune
braconnage)
Contrôles internes :
- nombre d’infractions relevées/nombre de contrôle des
équipes de travailleurs en forêt par an ;
- nombre d’indices de braconnage/km parcouru ;
- nombre d’infractions liées à la faune rapportées au respon-
sable faune ou au directeur du personnel/an ;
- nombre de sanctions prises envers des travailleurs/nombre
d’infractions liées à la faune par an
Diminution de la
consommation de Nombre de kg de protéines vendues à l’économat/nombre de
viande de brousse kg de protéines disponibles mensuellement
254
Exemple d’action corrective
Fiches à consulter pour connaitre les mesures
opérationnelles permettant d’atteindre l’objectif
stratégique Que faire pour s’améliorer ?
Lutte contre le braconnage et les autres activités Changer la composition des patrouilles pour éviter une corrup-
illégales tion progressive de certains éléments
Modifier régulièrement les zones patrouillées
Organiser des patrouilles mixtes avec des agents assermentés
Améliorer la sensibilisation sur les sanctions encourues en cas
d’infraction liée à la faune
255
Indicateurs de suivi stratégique
Objectifs stratégiques
Sous-objectifs
en termes de gestion
stratégiques Les mesures en place sont-elles efficaces pour atteindre mon
de la faune
objectif stratégique ?
256
Exemple d’action corrective
Fiches à consulter pour connaitre les mesures
opérationnelles permettant d’atteindre l’objectif
stratégique Que faire pour s’améliorer ?
257
Une fois les objectifs et sous-objectifs stra- que des éléments orientant la mise en
tégiques clairement établis, des mesures place du suivi-évaluation (fréquences de
opérationnelles visant à leur atteinte de- suivi, responsable, documentation, etc.).
vront être mises en place. Les différentes
mesures présentées dans les fiches tech- À nouveau, il s’agit ici d’une proposition
niques de ce guide représentent une liste de tableau de bord visant à faciliter le dé-
non exhaustive de mesures opération- marrage des activités de suivi-évaluation.
nelles qui pourront être sélectionnées et Des ajustements ou des modifications
appliquées pour répondre au mieux aux pourront y être apportées par l’entreprise
objectifs stratégiques fixés. pour coller au mieux à la réalité de son
Le tableau 20 propose, pour chaque me- organisation, de son contexte, de ses am-
sure faisant l’objet d’une fiche technique, bitions et des mesures de gestion de la
des objectifs opérationnels, des ISO ainsi faune mises en place.
Tableau 20. Tableau de bord du suivi-évaluation du plan de gestion de la faune – suivi opérationnel.
Mesures de gestion
Indicateurs de suivi opérationnel
proposées
Sous-objectif
Section du plan de stratégique concerné
gestion de la faune
(voir Tableau 19)
Quelles sont les actions à Les mesures prévues ont-elles été
mettre en place ? mises en place ?
Élaboration d’une
Élaboration d’une politique de gestion de PGF disponible (Non commencé/
3. Organisation/
politique de gestion la faune reprise dans un En cours de rédaction/En cours de
politique de
de la faune et son document synthétique, validation/Validé)
l’entreprise et par-
internalisation au sein le PGF
tenariats éventuels
de l’entreprise
Internalisation de la ges- Embauche d’un responsable faune
tion des problématiques en interne (Non commencé/Recru-
faune tement en cours/Contrat signé)
258
Le choix des valeurs seuils permettant place pour fixer ces valeurs seuils est d’ail-
d’évaluer le niveau de réalisation27 des leurs déjà une bonne manière de prendre
différentes mesures de gestion de la concrètement en main la gestion de la
faune est laissé à chaque entreprise. En faune et de dimensionner les efforts aux-
effet, selon la situation de départ d’une quels l’entreprise consent pour améliorer
entreprise, selon sa volonté ou non d’al- ses pratiques.
ler vers une certification et selon les dif-
férentes normes légales nationales, ces
seuils peuvent varier. L’essentiel dans
cette démarche est que chaque entre-
prise fixe des seuils qui cadrent avec sa ré-
alité et ses objectifs, et qu’elle s’y tienne
dans le temps. La réflexion à mettre en
Personnes
Sources de vérification Fréquence de suivi
Fiches à consulter responsables
pour connaitre les
mesures opérationnelles
permettant d’atteindre Qui est
l’objectif stratégique À quelle fréquence les actions responsable de
Où trouver l’information ?
doivent-elles être menées ? leur mise en
place ?
Politique de gestion de la
Annuelle Chef de site
faune
Responsable faune
Politique de gestion de la PGF Annuelle et surveillance du
faune et fonctionnement territoire
de l’entreprise
Responsable
Contrat de travail/Ressources
Mensuelle des ressources
humaines
humaines
27
Par exemple, trois niveaux de réalisation : 0 (insuffisant), 1 (moyen), 2 (satisfaisant) – voir fiche « Suivi-
évaluation du plan de gestion de la faune ».
259
Mesures de gestion
Indicateurs de suivi opérationnel
proposées
Sous-objectif
Section du plan de stratégique concerné
gestion de la faune
(voir Tableau 19)
Quelles sont les actions à Les mesures prévues ont-elles été
mettre en place ? mises en place ?
Connaissance de
Procédure de suivi des populations
l’évolution dans le
Existence d’une procédure animales disponible (Non commen-
temps des populations
de suivi de la faune cée/En cours de rédaction/En cours
animales (inventaires de
de validation/Validée)
suivi réguliers)
260
Personnes
Sources de vérification Fréquence de suivi
Fiches à consulter responsables
pour connaitre les
mesures opérationnelles
permettant d’atteindre Qui est
l’objectif stratégique À quelle fréquence les actions responsable de
Où trouver l’information ?
doivent-elles être menées ? leur mise en
place ?
Responsable faune
Suivi-évaluation du plan PGF, rapports de suivi-évalua-
Semestrielle et surveillance du
de gestion de la faune tion du PGF
territoire
Caractérisation initiale
et suivi des populations
Responsable faune
animales – Généralités Procédure d’inventaire initial et surveillance du
et choix de la technique de la faune, plan d’aménage-
Annuelle territoire
d’inventaire ment, rapports d’inventaire
faune, PGF Responsable amé-
Inventaire de la faune via
nagement
la technique des transects
linéaires à largeur fixe
261
Mesures de gestion
Indicateurs de suivi opérationnel
proposées
Sous-objectif
Section du plan de stratégique concerné
gestion de la faune
(voir Tableau 19)
Quelles sont les actions à Les mesures prévues ont-elles été
mettre en place ? mises en place ?
Connaissance de
Rapport d’inventaire de suivi de la
l’évolution dans le Réalisation des inventaires
faune disponible (Non commencé/
temps des populations de suivi de la faune selon
En cours de rédaction/En cours de
animales (inventaires de la procédure
validation/Validé)
suivi réguliers)
262
Personnes
Sources de vérification Fréquence de suivi
Fiches à consulter responsables
pour connaitre les
mesures opérationnelles
permettant d’atteindre Qui est
l’objectif stratégique À quelle fréquence les actions responsable de
Où trouver l’information ?
doivent-elles être menées ? leur mise en
place ?
263
Mesures de gestion
Indicateurs de suivi opérationnel
proposées
Sous-objectif
Section du plan de stratégique concerné
gestion de la faune
(voir Tableau 19)
Quelles sont les actions à Les mesures prévues ont-elles été
mettre en place ? mises en place ?
264
Personnes
Sources de vérification Fréquence de suivi
Fiches à consulter responsables
pour connaitre les
mesures opérationnelles
permettant d’atteindre Qui est
l’objectif stratégique À quelle fréquence les actions responsable de
Où trouver l’information ?
doivent-elles être menées ? leur mise en
place ?
Rapports du recensement,
Recensement, profil du Évaluation unique lors
des études des profils des
village et organisation des de l’aménagement d’une Responsable social
villages et de l’organisation
finages nouvelle UFA
des finages
Étude de la consomma-
tion de viande de brousse
265
Mesures de gestion
Indicateurs de suivi opérationnel
proposées
Sous-objectif
Section du plan de stratégique concerné
gestion de la faune
(voir Tableau 19)
Quelles sont les actions à Les mesures prévues ont-elles été
mettre en place ? mises en place ?
266
Personnes
Sources de vérification Fréquence de suivi
Fiches à consulter responsables
pour connaitre les
mesures opérationnelles
permettant d’atteindre Qui est
l’objectif stratégique À quelle fréquence les actions responsable de
Où trouver l’information ?
doivent-elles être menées ? leur mise en
place ?
Mensuelle
Rapports des patrouilles
de lutte anti-braconnage et
Lutte contre le bra- activités illégales Responsable faune
connage et les autres et surveillance du
activités illégales Trimestrielle territoire
267
Mesures de gestion
Indicateurs de suivi opérationnel
proposées
Sous-objectif
Section du plan de stratégique concerné
gestion de la faune
(voir Tableau 19)
Quelles sont les actions à Les mesures prévues ont-elles été
mettre en place ? mises en place ?
Nombre d’hommes-jours de
patrouilles de contrôle le long des
routes de la concession et aux
barrières/mois
268
Personnes
Sources de vérification Fréquence de suivi
Fiches à consulter responsables
pour connaitre les
mesures opérationnelles
permettant d’atteindre Qui est
l’objectif stratégique À quelle fréquence les actions responsable de
Où trouver l’information ?
doivent-elles être menées ? leur mise en
place ?
Responsable faune
Rapports des missions de et surveillance du
surveillance du territoire Mensuelle territoire
(contrôle des barrières) Responsable
exploitation
Responsable
Rapports de chantier Annuelle
exploitation
Responsable faune
et surveillance du
Rapports d’installation des territoire
Trimestrielle
panneaux et des ralentisseurs
Responsable
exploitation
Responsable
Installation et démantè- hygiène-sécurité-
lement des campements Rapports de contrôle des environnement
Mensuelle
forestiers ouvriers tempo- campements Responsable faune
raires et surveillance du
territoire
269
Mesures de gestion
Indicateurs de suivi opérationnel
proposées
Sous-objectif
Section du plan de stratégique concerné
gestion de la faune
(voir Tableau 19)
Quelles sont les actions à Les mesures prévues ont-elles été
mettre en place ? mises en place ?
Diminution de l’impact
de l’exploitation sur la Inventaires de suivi des zones de
faune chasse ouvrière réalisés chaque
5. Mise en œuvre année (Non/Oui)
du plan de gestion
de la faune
Campagnes de sensibilisation réa-
lisées à la fréquence prévue auprès
des différents publics cibles (Moins
de 50 % des campagnes réalisées/
Plus de 50 %/100 %)
Établissement d’un
programme de sensibili-
sation des travailleurs et
Ratio nombre d’employés différents
des populations riveraines
sensibilisés par an/nombre total
sur les problématiques de
d’employés
gestion de la faune
270
Personnes
Sources de vérification Fréquence de suivi
Fiches à consulter responsables
pour connaitre les
mesures opérationnelles
permettant d’atteindre Qui est
l’objectif stratégique À quelle fréquence les actions responsable de
Où trouver l’information ?
doivent-elles être menées ? leur mise en
place ?
Annuelle
Information et sensibilisa-
tion des travailleurs et des PV de réunions de sensibili-
populations riveraines sur sation Mensuelle Responsable social
la stratégie de gestion de
la faune
271
ANNEXES
Responsable faune
Description du poste :
Missions :
- élaboration et mise en œuvre de la gestion de la faune, incluant la surveillance de la concession
et la lutte contre les activités illégales, au travers d’un plan de gestion de la faune, en concerta-
tion avec le personnel chargé de l’aménagement forestier et le personnel chargé de la certifica-
tion ;
- élaboration et mise en œuvre d’un programme de suivi-évaluation destiné à évaluer la mise en
œuvre, l’efficacité, l’efficience et l’impact du plan de gestion de la faune ;
- mise en place et animation d’une plateforme de concertation entre l’entreprise et les différentes
parties prenantes impliquées dans la gestion de la faune à l’échelle du paysage.
Activités principales :
- coordonner et superviser l’équipe de la cellule faune et surveillance du territoire ;
- coordonner les activités de recherche spécifiques à la faune en collaboration avec les éventuels
partenaires ;
- inventorier, caractériser et cartographier les populations animales présentes au sein de la conces-
sion forestière ;
- suivre l’évolution de l’état des populations animales, en particulier dans les zones HVC, dans les
zones de chasse, etc. ;
- inventorier, caractériser et cartographier les menaces qui pèsent sur ces populations animales ;
- suivre l’évolution des menaces qui pèsent sur ces populations animales ;
- organiser et suivre le dispositif de contrôle de l’utilisation du réseau routier de la concession
(postes de contrôles fixes, patrouilles mobiles, dispositifs de fermeture temporaires et perma-
nents) ;
- organiser et réaliser des patrouilles de surveillance des activités illégales ;
272
- mener des actions de sensibilisation et d’information du personnel de l’entreprise, de leurs
familles et des populations sur la protection des ressources fauniques ;
- mettre en place et assurer l’approvisionnement en alternatives alimentaires à la viande de
brousse et développer des alternatives économiques à son commerce ;
- participer à la rédaction d’accords de collaboration entre les parties prenantes ;
- mettre en œuvre les plans d’action relatifs aux non-conformités en lien avec la faune observées
lors d’audits ;
- rédiger les rapports d’activités de la cellule faune et surveillance du territoire ;
- assurer l’archivage et le classement de tous les documents papier et la sauvegarde des données
informatiques en lien avec le volet faune et surveillance du territoire.
Signature du Signature du
Signature du salarié Responsable du service
Chef de Site Directeur Général
273
Annexe 2. Tableau récapitulatif des espèces animales de taille moyenne et grande, très régulièrement
applicable, DD = données insuffisantes, LC = préoccupation mineure, NT = quasi menacée, VU = vulnérable,
Cercopithèque de Allen/Singe
Allenopithecus nigroviridis Primates LC
des marais d’Allen
28
Taxonomie proposée par Grove & Grubb, 2011. Ungulate taxonomy. Baltimore: Johns Hopkins University
Press.
274
chassées ou nécessitant une gestion particulière selon les législations internationales ou nationales. NA = non
EN = en danger, CR = en danger critique, PP = partiellement protégée, IP = intégralement protégée.
République
République du République
CITES Cameroun Gabon démocratique
Congo centrafricaine
du Congo
II PP
Petit permis de
chasse
II PP
PP IP PP PP PP
I IP
PP IP PP PP PP
II PP PP PP
II IP PP PP PP PP
PP PP
IP
Petit permis de
II PP PP
chasse
IP PP
PP PP PP
II IP
II PP
II IP PP PP
II IP
II PP
275
Nom commun Nom scientifique Ordre IUCN
Cercopithèque pogonias/Cerco-
Cercopithecus pogonias Primates LC
pithèque couronné
Kobus ellipsiprymnus
Cobe Defassa Cétartiodactyles LC
defassa
276
République
République du République
CITES Cameroun Gabon démocratique
Congo centrafricaine
du Congo
II IP PP PP
II IP PP
II PP
II PP
IP IP PP IP IP
I IP IP IP IP IP
Petit permis de
III PP
chasse
PP IP PP IP PP
II
II IP IP IP
II
II IP IP IP IP
II IP IP
I IP IP IP IP
I IP IP IP IP
I IP IP IP PP
IP PP IP
I IP IP
I IP IP IP IP PP
II IP IP IP
II IP IP
II IP PP IP
II PP
277
Nom commun Nom scientifique Ordre IUCN
Guenon de Preuss/Cercopithèque
Allochrocebus preussi Primates EN
de Preuss
278
République
République du République
CITES Cameroun Gabon démocratique
Congo centrafricaine
du Congo
PP
PP IP
PP
I IP
I IP IP IP IP IP
II IP
PP PP PP PP PP
II IP IP IP IP IP
II PP PP
PP IP PP IP PP
PP IP IP
II IP IP IP IP IP
II PP IP
II IP IP
II PP PP IP
II PP PP IP
I IP IP IP
II
Petit permis de
II PP
chasse
IP
IP IP IP IP IP
PP
279
Nom commun Nom scientifique Ordre IUCN
Singe Dryas/Cercopithèque
Cercopithecus dryas Primates CR
Dryade
280
République
République du République
CITES Cameroun Gabon démocratique
Congo centrafricaine
du Congo
I IP PP
I IP PP IP
I IP IP IP IP IP
I IP IP PP IP
Petit permis de
chasse
PP PP PP PP PP
II IP IP PP IP
II IP IP PP IP
II PP PP IP PP PP
Petit permis de
chasse
III IP
PP PP
II IP
II IP
II IP
II PP
II PP
PP PP PP PP PP
II PP
PP
II PP PP IP PP IP
IP
PP
281
Annexe 3. Exemple de fiche de terrain – Recce/Transect linéaire.
Zone d’in-
Chef d’équipe :
ventaire :
Latitude :
Départ Arrivée
Longitude :
Type de végétation : M = marécage – FI = forêt inondable – FTFD = forêt de terre ferme dense – FTFC = forêt de
Catégorie
d’âge
N° Point Coordonnées Groupe Type (nids de
Espèces Heure
observation GPS GPS d’espèces d’indice grands singes
et crottes
d’éléphants)
Lat. :
Long. :
Lat. :
Long. :
Lat. :
Long. :
Lat. :
Long. :
Lat. :
Long. :
Lat. :
Long. :
Lat. :
Long. :
282
LINÉAIRE – Fiche de terrain
Latitude :
Longitude :
Distance
perpendiculaire au
layon/transect
(nids de grands Végétation Pente Météo Remarque
singes, crottes d’élé-
phants et indices
humains)
283
Annexe 4. Données à relever pour chaque nid et à consigner sur la fiche d’inventaire par le chef
d’équipe (Adapté de Haurez et al., 2014).
Donnée Description
Espèce Espèce qui a construit le nid (gorille, chimpanzé ou autre grand singe)
284
Annexe 5. Données à relever pour chaque amas d’excréments d’éléphant et à consigner sur la
fiche d’inventaire par le chef d’équipe (Adapté de White & Edwards, 2000).
Donnée Description
285
Annexe 6. Exemple de fiche de terrain – Pièges photographiques.
Informations – Pièges
Nom de l’observateur :
Mise en place
Coordonnées géographiques :
Description du site
Non Oui
Traces d’animaux Observations nom de (des) espèce(s) :
Non Oui
Présence de fruits (à - 100 m) Observations_ nom de (des) espèce(s) :
Non Oui
Perturbations anthropiques Observations :
Non Oui
Perturbations naturelles Observations :
Récupération
Date de récupération :
Fonctionnelle Manquante
Camera ID-N° : Endommagée/Dernière photo :
Fonctionnelle
Carte SD ID-N° : Endommagée :
Observations
286
photographiques
Nom caméra :
Latitude :
Longitude :
Altitude :
Vallée Autre :
Forêt périodiquement inondée Trouée Marécage à raphia Marécage sans raphia Autre
Précision :
Heure de récupération :
Date : Heure :
287
Informations – Pièges
Quelques rappels
288
photographiques
Autres observations
289
Annexe 7. Exemple de fiche d’enquête auprès des ménages pour le recensement dans les villages
riverains.
Religion : N° de maison/adresse :
Remarques :
Âge :
Hommes Femmes
1. 1.
2. 2.
3. 3.
Sources de revenus principales pour le ménage (1 étant la source la plus importante, suivie de 2 puis de 3) :
1.
2.
3.
Remarques :
290
Annexe 8. Exemple de fiche de suivi de consommation de viande de brousse.
Date :
N° maison/Nom du ménage :
Questions Modalités
0 = Un membre du ménage ;
5. Qui a prélevé le produit animal ?
1 = Une personne extérieure
11. Comment avez-vous obtenu ces ac- 0 = Cultivés par le ménage ; 1 = Cueillis par le ménage en forêt ;
compagnements ? 2 = Achat ; 3 = Don ; 4 = Cérémonie ; 5 = Troc ; 6 = Autre (préciser)
Remarques :
292
Village : Hameau, lieu-dit :
Coordonnées GPS :
Matin Midi Soir En-cas Matin Midi Soir En-cas Matin Midi Soir En-cas
293
Annexe 9. Exemple d’entête de registre de suivi des produits de la chasse aux barrières.
Direction du
Date Heure Gardien Modèle véhicule Immatriculation
véhicule
* Viande fumée, viande fraiche, peau, défenses, écailles, carapaces, autre (à préciser)
** Quand il est possible de le déterminer
***Kg : viande, écailles/Nombre : Peau, carapaces, défenses
294
du produit de la chasse Renseignements produit de la chasse
295
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Liste rouge IUCN des espèces menacées : https://www.iucnredlist.org/
Logiciel SMART :
- Logiciel : https://smartconservationtools.org/
- Manuel de démarrage SMART : https://smartconservationtools.org/wp-content/
uploads/2018/01/SMART_GettingStarted2017_French_sm.pdf
Manuel de construction d’une barrière à ruches (Save The Elephants – Elephants and
Bees Project) : http://elephantsandbees.com/wp-content/uploads/2019/07/LKING-
2019-Beehive-Fence-Construction-Manual-4th-edition.pdf
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elephant-box
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Rare, une organisation qui œuvre à la conservation de la nature à travers les change-
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- http://www.ppecf-comifac.com/environn_juridique.html
- http://www.fao.org/faolex/country-profiles/fr/
- https://www.documents.clientearth.org
Réseau EAGLE : https://www.eagle-enforcement.org/
Système d’information sur la biodiversité ATRIUM : http://www.atrium-biodiversity.org/
tools/camerabase/
Wara Conservation Project : http://www.wara-enforcement.org/
303
Agronomie Agronomie
Gembloux Gembloux
Élaboration et mise en œuvre d’un plan de gestion de la faune Élaboration et mise en œuvre d’un plan de gestion de la
Guide technique à destination des gestionnaires des forêts de
faune - Guide technique à destination des gestionnaires
production d’Afrique centrale
des forêts de production d’Afrique centrale
L’intensification des activités humaines, la demande croissante en protéines
animales suite à l’explosion démographique et le braconnage organisé (ivoire,
écailles de pangolins, ...) entrainent une pression croissante sur la faune sauvage
des forêts d’Afrique centrale. Pour répondre à ces menaces, des stratégies sont
mises en place aux échelles nationales et régionales. Une gestion efficace de
la faune sauvage au sein des concessions certifiées concourt à l’objectif global
d’une gestion raisonnée et durable du patrimoine forestier d’Afrique centrale.
Forest is Life
30 €
9 782870 161746