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1- Le libre échange
Selon Keynes, il soutient dans son débat politique international que le libre-échange entre les
pays européens, permettrait de gagner en productivité en exploitant les avantages de chaque
pays selon ceux qu'ils développent. Ces pays promettraient de ne pas mettre en place de droits
de douane nouveaux.
Keynes soutient dans son débat avec les classiques que les tarifs douaniers peuvent être utilisés
à des fins de guerre économique et à des fins politiques. L'érection de barrières douanières est
particulièrement néfaste pour les pays débiteurs, car cela empêche les créditeurs de les
rembourser progressivement. Dans La Fin du laissez-faire en1926, Keynes considère que si les
défenseurs du laisser-faire le plus débridé ont pu pulluler, c'est du fait de la faible qualité des
propositions des opposants : le protectionnisme d'une part, le socialisme marxiste d'autre part.
Dans son article « La fin de l'étalon-or , publié en 1931, Keynes remarque que les pays débiteurs
ont tout à perdre à instaurer des droits de douanes. Les pays créanciers dont Keynes parle sont,
à l'époque, les États-Unis et la France. Il écrit : « Le reste du monde doit beaucoup d'argent à
ces pays, pour des raisons qui ont trait à la guerre et aux paiements décidés après la guerre. Ces
pays mettent en place des barrières douanières qui empêche le paiement de ces sommes sous
forme de biens. Logiquement, il ne reste plus qu'un moyen par lequel le reste du monde peut
maintenir à leur égard la solvabilité et la dignité : d'arrêter d'acheter les biens de ces pays.
Keynes soutient toutefois qu'il est préférable de dévaluer la monnaie plutôt que d'imposer des
mesures protectionnistes : « car si le taux de change de la sterling est dévalué de, mettons, 25 %,
cela a la même conséquence que de réduire nos importations sous forme de droits de douane ;
mais les droits de douane ne stimulent pas nos importations, et peuvent même les heurter »
2 –Le protectionnisme
2.1 Mesure de neutralisation des externalités des relances budgétaires
La position de Keynes selon le protectionnisme peut être expliquée par sa théorie de la demande
comme stimulateur du système économique. Contrairement aux néoclassiques de l'époque,
Keynes défend l'idée selon laquelle la crise de 1929 qui a commencée en Angleterre est due à
une insuffisance de la demande. Dès lors, une pratique d'austérité salariale une compression des
salaires ne permettrait pas de sortir du marasme économique. Il vaudrait donc mieux pratiquer
tout à la fois une politique de relance budgétaire, qui soit associée à une augmentation des droits
de douane afin de limiter le risque que les sommes dépensées par l’État stimulent la production
de biens étrangers.
La remise en cause du libre-échange par Keynes est due à une critique, dans les années 1930,
vis-à-vis de la théorie de l’avantage comparatif selon les classiques. Selon lui, en effet,
l'avantage comparatif est perçu par les dirigeants comme statique : un pays serait efficace dans
une production donnée, et ne pourrait développer davantage dans nulle autre. Cela conduirait à
un gaspillage des ressources nationales. Il conclut dans une note adressée à l'Economic
Advisory Council ne plus trop « croire à un très haut degré de spécialisation nationale.
3-Le chômage
Keynes montre que l'explication du chômage du terrain du marché du travail vers celui de
l'équilibre du marché des biens et services mais en interaction avec celui de la monnaie. En
effet, cette insuffisance de la demande effective s'explique fondamentalement par un blocage
de l'investissement (la consommation étant mécaniquement déterminée par le revenu). Ce
blocage de l'investissement résulte du fonctionnement du système financier et monétaire. En
effet, il y a absence d'ajustement automatique entre l'épargne et l’investissement. Car le taux
d'intérêt qui détermine la confrontation avec l'efficacité marginale du capital n'a pas d'influence
sur l'épargne. Le taux d'intérêt n'est plus déterminé par l'équilibre sur le marché des fonds
prêtables entre épargne et investissement comme dans le raisonnement classique, mais sur le
marché de la monnaie. Cela permet à Keynes d'affirmer que le chômage massif est lié à un
blocage de l'accumulation capitaliste qui résulte d'un taux d'intérêt trop élevé par rapport au
rendement attendu du capital.
4-L’inflation
L'inflation par la demande fait partie indirectement des recommandations de John Maynard
Keynes. Ses analyses macroéconomiques envisagent l'inflation modérée d'une manière
positive. Pour Keynes, l’accroissement de la quantité de monnaie en circulation ne produira de
l'inflation que si les capacités de production sont employées pleinement. Si ces conditions de
ne sont pas remplies, l'augmentation de la masse monétaire n'aura comme seule conséquence la
baisse du taux d'intérêt, qui stimule l'investissement et l'offre, ce qui permet de relancer
l'économie. C'est le principe de la politique monétaire keynésienne.