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INTRODUCTION

La vie humaine est semblable à un chemin dont l’issue est un précipice affreux. On nous en avertit dès le
premier pas ; mais la loi est portée, il faut toujours avancer. Parfois, on veut retourner en arrière. Marche !
Marche ! Un poids invincible, une force irrésistible nous entraine. Il faut sans cesse avancer vers le
précipice. Mille traverse, milles peines nous fatiguent et nous inquiètent dans la route. Encore, si nous
pouvions éviter ce précipice affreux ! Non, non, il faut marcher, il faut courir : telle est la rapidité des
années. On se console pourtant, parce que de temps en temps on rencontre des objets qui nous divertissent,
des eaux courantes, des fleurs qui passent. On voudrait s’arrêter ; Marche, marche ! et cependant on voit
tomber derrière soi tout ce qu’on avait passé ; fracas effroyable ! Inévitable ruine ! On console, parce qu’on
emporte quelques fleurs cueillies en passant, qu’on voit se faner entre ses mains du matin au soir et quelques
fruits qu’on perd en les goutant : enchantement ! Illusion ! Toujours entrainé, on approche au gouffre
affreux : déjà tout commence à s’effacer ; les jardins moins fleuris, les fleurs moins brillantes, leurs couleurs
moins vives, les prairies moins riantes, les eaux moins claires : tout se ternit, tout s’efface. L’ombre de la
mort se présente ; on commence à sentir l’approche du gouffre fatal. Mais il faut aller sur le bord. Encore un
pas : déjà l’horreur trouble les sens, la tête tourne, les yeux s’égarent. Il faut marcher ; on voudrait retourner
en arrière ; plus de moyens : tout est tombé, tout est évanoui, tout est échappé.
Avec ce texte majestueux de Bossuet. Je tiens à saluer pour une dernière fois la dépouille mortelle de l’être
qui nous a été très qu’est celle qui est couchée dans ce cercueil en ce moment.
En fait, je ne vais pas retracer la vie entière de Grand-mère, ça c’est sûr. Mais succinctement, je vais piper
des mots pouvant expliquer, narrer les petits moments inoubliable que j’avais eu de la veine de partager avec
le sage femme qu’elle a été.
Elle est née le 24 Juillet 1931, donc elle est une nonagénaire. Vu qu’elle a cueilli 90 récoltes de café sur
cette terre. Elle était l’une des roses qui avaient éclos dans le jardin d’Alfred. Mammi avait doté d’un nom
mystérieux, dont Gislaine Alfred. A fleur d’âge, Granny bossait très dur pour gagner sa vie, ainsi qu’aider
ses parents à subsister. Elle était une femme très courageuse, sage et honnête. Mammi était du même coup
curieuse, intrépide, probe et devenu plus tard mère de famille, après avoir épousé un homme issu de la
famille Pierre répondant au nom de Miller. Donc, elle a reçu une dot maternellement démesurée. Surplus,
Madame Miller a eu l’opportunité de vivre la troisième (3eme) génération de sa famille (enfants, petits-
enfants et arrières petits-enfants).
Granma, était notre griot, car elle nous raconta des histoires des civilisations passées. En outre, elle a été
notre mentor, vu qu’elle nous a enseigné les rudiments de la vie. Elle nous disait toujours de garder dans nos
crânes chacune de ses instructions. Elle nous a aussi appris de ne plus décourager dans tout ce que nous
faisons dans nos vies. Elle nous a appris de marcher, au lieu d’être assis dans un petit coin, par les mots
d’une maxime créole qui dit : << Pousyè pye pi bon pase pousyè dèyè >>, que je tiens à traduire en français
moyennant mes recherches par un vieil proverbe africain stipulant :<< Mieux vaut marcher sans savoir où
aller que de rester assis >>. « Mes enfants respectez toutes les choses de la nature car elle est une chose
sacrée » elle nous répéta mainte et maintes fois. Elle nous a enseigné de respecter toutes les personnes avec
qui nous rencontrons chaque jour de notre vie, que ce soit dans des relations interpersonnelles,
impersonnelles ou toutes autres.
CONCLUSION
Grannie est partie. Oui ! Elle est partie. Partir, pas comme un oiseau qui a perdu son cap dans le firmament.
Mais, comme un ruisseau qui ne reviendra plus. Qu’elle repose en paix ! Que sa dépouille subissant la loi
des transformations physiques, revienne refaire de la vie dans ses campagnes qu’elle a tant aimées. Je sens
que son esprit nous voit. Soyons persuadés que dans son immatérialité, elle nous dit à tous, à sa famille en
pleurs, à ses amis désolés : «  Ne pleurez pas sur moi, j’ai franchi la porte sombre ; celle qu’on n’ouvre plus
quand elle fermée. Mais j’ai trouvé ici ma récompense ; celle que trouve la bonne ouvrière, celle pour
laquelle a été dit : « Elle moissonnera dans l’allégresse, celle qui aura semé dans les pleurs. » Que son
souvenir reste et demeure en nous comme un réconfort et un exemple.
Gis ! Gislaine ! Man Miller ! Grann ! Grannie ! Que la terre s’apprêtant pour ingurgiter et dévorer votre
chaire vous soit légère !

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