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3 Catégories abéliennes 19
3.1 Prérequis aux catégories abéliennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.1.1 Objets et morphismes zéros . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.1.2 Noyaux et conoyaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.2 Dénition et premiers exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.3 Premiers résultats pour les catégories abéliennes . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.4 Existence de l'image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.5 Suite exacte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.6 Préliminaires à la chasse dans les diagrammes . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.6.1 Pseudo-éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.6.2 Propriétés des pseudo-éléments et de la pseudo-égalité . . . . . . . . 30
4 Lemmes de Diagrammes 34
4.1 Lemme des 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.2 Lemme du serpent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
5 Bibliographie 39
4 TABLE DES FIGURES
Résumé
Dans ce travail, nous présentons une introduction à la théorie des catégories, notion
unicatrice des structures algébriques et outil puissant des mathématiques modernes.
Nous exposons un développement ne nécessitant aucun prérequis et conduisant à des
lemmes de diagrammes utiles et ô combien sympathiques.
1 Introduction
La théorie des catégories est une branche des mathématiques qui a été dévelop-
pée dans les années 1940 par les mathématiciens Samuel Eilenberg et Saunders Mac
Lane, puis propagée par Alexander Grothendieck durant les années 1960. Elle permet
de généraliser le concept de structures algébriques et d'applications conservant cette
structure, qu'il s'agisse d'espaces vectoriels et d'applications linéaires ou de groupes et
de leurs homomorphismes. Cette théorie abstraite est devenue un outil indispensable
dans les mathématiques théoriques modernes, notamment en algèbre, en géométrie
algébrique, en topologie algébrique, etc.
L'objectif de ce travail est de présenter une introduction à la théorie des catégories
dans le but d'introduire la technique de chasse dans les diagrammes ainsi que deux
résultats importants : le lemme des 5 et le lemme du serpent.
Nous avons choisi de faire une présentation complète des concepts nécessaires pour
démontrer les lemmes de diagrammes, raison pour laquelle ils apparaissent tard dans
l'exposé.
Après avoir présenté les fondations logiques nécessaires, nous présentons la dénition
de catégories et quelques exemples. Par la suite, nous exposons certaines propriétés de
base des morphismes ainsi que des exemples de propriétés universelles. Nous pouvons
alors introduire le concept de catégorie abélienne et de suites exactes an de parler de
la chasse dans les diagrammes et des lemmes correspondants.
(iii ) X, Y ∈ U ⇒ X × Y ∈ U ;
(iv ) X, Y ∈ U ⇒ F(X, Y ) ∈ U où F(X, Y ) est l'ensemble des applications de X
dans Y ;
(v ) (I ∈ U et xi ∈ U , ∀ i ∈ I) ⇒ i∈I xi ∈ U ;
F
(vi ) (I ∈ U et xi ∈ U , ∀ i ∈ I) ⇒ i∈I xi ∈ U .
Q
Démonstration.
(i) C'est un cas particulier de (U2) avec x = y .
(ii) La dénition du couple en termes d'ensembles est (x, y) = {x}, {x, y} . Par
conséquent, il sut d'appliquer deux fois (U2), pour x, y puis pour {x}, {x, y}.
(iii) Pour tout x ∈ X , on a x ∈ U (U1). Soit y ∈ Y , on a de même y ∈ U .
Par conséquent, (x, y) ∈ U , ∀x ∈ X (par (ii)) et donc {(x, y)} ∈ U , ∀x ∈ X .
Utilisant l'axiome (U3) sur la famille d'indices X ∈ U et les éléments ax = (x, y)
de U , on obtient [
ax = {(x, y) | x ∈ X} ∈ U .
x∈X
Ceci est vrai pour tout y ∈ Y et utilisant de la même façon (U3) sur la famille
d'indices Y ∈ U et les éléments ay = {(x, y) | x ∈ X} de U . On obtient alors le
résultat : [
ay = {(x, y) | x ∈ X, y ∈ Y } = X × Y ∈ U .
y∈Y
(iv) Le fait que F(X, Y ) ∈ P (X × Y ) et (U4) puis (U1) nous fournissent le résultat.
(v) Posons ai = xi × {i} pour tout i ∈ I . D'après (ii) et (iii), ai ∈ U pour tout
i ∈ I . Alors par l'axiome (U3) appliqué a la famille I et aux éléments ai de U ,
il vient [ [ G
ai = xi × {i} = xi ∈ U .
i∈I i∈I i∈I
Par conséquent, !
Y [
xi ⊆ F I, xi .
i∈I i∈I
Or, par (U3), i∈I xi ∈ U et donc par (iv), F I, xi ∈ U , puis par (U4)
S S
i∈I
et (U1), on obtient le résultat.
u
t
Pour continuer à travailler avec les univers, nous avons besoin de l'axiome suivant.
Axiome 2.3
Tout ensemble est contenu dans un univers.
On peut maintenant choisir U tel que N ∈ U . On voit qu'un tel univers est assez
grand , puisque presque toutes les constuctions mathématiques que l'on peut vouloir
faire seront dans cet univers. On va donc se xer cet univers et le noter U par la suite.
Nous allons maintenant dénir ce qu'est une classe et un petit-ensemble, pour pouvoir
énoncer la dénition de catégorie.
Dénition 2.4 (Classe et petit-ensemble)
(i ) On appellera classe les sous-ensembles de U .
(ii ) On appellera petit-ensemble les éléments de U .
Par la suite, nous utiliserons le terme ensemble à la place de petit-ensemble pour
ne pas alourdir les énoncés. Maintenant, la classe U vérie S ∈ U si et seulement si S
est un ensemble. On peut donc dénir les catégories.
2.2 Catégories et premiers exemples 7
la loi de composition de (M, ∗). En eet, dénie de cette façon, les axiomes
d'associativité et d'identité pour la catégorie sont fournis par ceux du monoïde.
Ainsi, cette catégorie nous donne un exemple où les morphismes ne sont pas des
applications.
On introduit maintenant le principe de dualité, qui sera un outil puissant dans les
démonstrations.
Remarque 2.10
(i) La catégorie duale de la catégorie duale est la catégorie elle même, c'est-à-dire
(A ∗ )∗ = A .
(ii) L'identité sur A dans A ∗ est (1A )∗ . En eet, soit f : A −→ B et g : B −→ A.
On obtient
∗ ∗
f ∗ ◦ (1A )∗ = (1A ◦ f ) = f ∗ , (1A )∗ ◦ g ∗ = (g ◦ 1A ) = g ∗ .
2.4.1 Monomorphismes
f ◦ g = f ◦ h ⇒ g = h.
Exemples 2.16
(i) Introduisons la catégorie des ensembles Set. La classe de ses objets est |Set| = U
et pour tout couple d'objets A, B ∈ Set, son ensemble de morphismes est
Set(A, B) = F(A, B). Les monomorphismes de cette catégorie correspondent
exactement aux applications injectives.
En eet, soit f : A / B et a, b ∈ A tels que f (a) = f (b) ainsi que I ∈ Set,
/
I 6= ∅. Soit maintenant g, h : I / A dénies par g(i) = a et h(i) = b pour
tout i ∈ I . Alors on a
I6=∅
f ◦ g = f ◦ h ⇒ g = h =⇒ a = b.
2.4.2 Epimorphismes
g ◦ f = h ◦ f ⇒ g = h.
Remarque 2.20
On peut voir que la proposition duale de f : A / B est f ∗ : B / / A .
En eet, si f ◦ g = f ◦ h ⇒ g = h, alors
g ∗ ◦ f ∗ = h∗ ◦ f ∗ ⇒ (f ◦ g)∗ = (f ◦ h)∗ ⇒ f ◦ g = f ◦ h ⇒ g = h ⇒ g ∗ = h∗ .
si b ∈ im(f ),
1
g(b) =
0 sinon,
g ◦ f = h ◦ f ⇒ g(z 0 ) = h(z 0 ) ∀ z 0 ∈ Z.
2.4 Propriétés des morphismes 11
2.4.3 Isomorphismes
On notera f −1 l'inverse de f .
(ii) La notion d'isomorphisme est auto-duale. En eet, si f : A −→ B vérie la
dénition, on a
∗ ∗
f ∗ ◦ f −1 = (1B )∗ , f −1 ◦ f ∗ = (1A )∗ .
Par conséquent f ∗ : B −→ A est un isomorphisme par la remarque 2.10.
(iii) Si f : A −→ B est un isomorphisme, alors f est un monomorphisme et un
/
épimorphisme. En eet, soient g, h : I / A . Alors, on obtient
f ◦ g = f ◦ h ⇒ f −1 ◦ f ◦ g = f −1 ◦ f ◦ h ⇒ g = h.
2.5.1 Diagrammes
Q
+++
++
r +++
++
qA ++qB
++
~ P @@ +++
~~~ @@ +
@
~~~ pA pB @@ ++
A B
Diagramme 1: Produit
2.5 Quelques exemples de propriétés universelles 13
Exemples 2.29
(i) Dans la catégorie Set, le produit de deux objets est leur produit cartésien.
(ii) Dans les catégories Grp, Ab et Rng le produit de plusieurs objets est leur pro-
duit cartésien, et les lois de composition sont dénies composante par composante
par les lois initiales. Par exemple, si (G1 , ∗1 ), . . . (Gn , ∗n ) sont des groupes avec
leur loi de composition, la loi ∗ du produit sera dénie de la manière suivante :
(a1 , . . . , an ) ∗ (b1 , . . . , bn ) = (a1 ∗1 b1 , . . . , an ∗n bn ), ∀ai , bi ∈ Gi .
(iii) Dans le catégorie Top, le produit d'une famille d'espaces topologiques (Xi , Ti )i∈I ,
est l'espace topologique (Xπ , Tπ ), déni de la manière suivante. L'ensemble Xπ
est le produit cartésien des ensembles Xi , i ∈ I . Dénissons
nY o
B= Ui : Ui ∈ Ti , Ui 6= Xi sur un sous-ensemble ni de I .
i∈I
si a ≤P b,
{?}
X (a, b) =
∅ sinon,
où ? est un élément quelconque. L'associativité de la composition de morphismes
est assurée par la transitivité de la relation d'ordre ; les morphismes identités
sont donnés par la réexivité et l'unicité du morphisme entre deux éléments est
assurée par l'anti-symétrie.
Dans ce cas, le produit d'une famille d'objets est leur inmum, s'il existe. On va
le montrer pour deux objets a et b. Supposons que leur inmum i, existe. Par
dénition de l'inmum, la situation est la suivante :
i<
<<<
<<
<<
a b
Supposons maintenant que l'on ait un autre objet i0 ∈ X et deux autres mor-
phismes comme dans le diagramme suivant :
i0
...
..
..
.
i >> ..
>> .
>> ..
>>.
a b
Démonstration.
Les notations de la proposition 2.28 seront utilisées.
Etape 1. Si on prend Q = P dans la dénition du produit, on obtient l'existence
d'un unique morphisme t : P −→ P tel que le diagramme 1 commute. Puisque
1P est un morphisme faisant commuter le diagramme, il est le seul.
QS /
///
//
q p //
//
//
//
qA
P @ //qB
@@ //
@@ /
@@ //
@@ //
pB @@ /
pA @@ //
@@ /
@ /
A B
Regardons maintenant,
pA = qA ◦ p = pA ◦ q ◦ p,
pB = qB ◦ p = pB ◦ q ◦ p.
TI O U+
+++
+
r +++
++
tA
++tB
++
? S _ @ +
@@ ++
@@ ++
s sB @@ +
A
A B
Diagramme 3: Coproduit
Exemples 2.32
(i) Dans la catégorie Set, le coproduit d'une famille d'objets (Ci )i∈I est leur union
disjointe. C'est-à-dire que puisque pour tout i ∈ I , on a Ci0 = Ci ∪ {i} est en
bijection avec Ci , on peut donc faire simplement l'union sur les Ci0 :
a [
Ci = Ci0 = {(x, i) : i ∈ I, c ∈ Ci } .
i∈I i∈I
(ii) Dans la catégorie Ab, le coproduit d'une famille d'objets est aussi leur produit.
(iii) Soit (Xi , Ti )i∈I une famille d'espaces topologiques. Leur coproduit (X, T ) est la
somme topologique habituelle :
• X est l'union disjointe des ensembles comme dénie au point (i).
• T est dénie de la manière suivante :
a
T = Ui , Ui ∈ Ti ∀i ∈ I,
i∈I
MA
AA
AAm
AA
A f
/
A /B
}>
∃! r
k }}}
g
}}
}}
K
Diagramme 4: Egaliseur
16 2 INTRODUCTION AUX CATÉGORIES
Remarque
Si on prend M = K , on aura que r = 1K .
Proposition 2.35
Si l'égaliseur de deux morphismes existe, il est unique à isomomorphisme près.
Démonstration.
Reprenons les notations de la dénition précédente et supposons que (M, m) et (K, k)
sont deux égaliseurs de (f, g). Puisque (M, m) est un égaliseur, il existe s : K → M tel
que m◦s = k. En combinant cette équation avec k◦r = m, on a que k◦r◦s = k = k◦1K .
En utilisant le fait que le morphisme induit est unique et la remarque précédente, on
obtient que r ◦ s = 1K . De la même manière, on peut montrer que s ◦ r = 1M . u
t
Puisque l'égaliseur est essentiellement unique, on peut écrire ker(f, g) pour désigner
l'égaliseur de f et de g .
Exemple 2.36
Dans les catégories Set, Grp et Rng, l'égaliseur de deux morphismes f, g : A // B
est le sous ensemble de A où les deux morphismes coïncident :
ker(f, g) = {a ∈ A : f (a) = g(a)},
Ceci implique que f et f˜ sont des morphismes faisant commuter le diagramme suivant :
C@
@@ k◦f
@@
f˜ f @
k @
// B
g
K /A
h
(i ) M ∈ C ,
(ii ) le morphisme m ∈ C (K, M ) est tel que m ◦ f = m ◦ g ,
il existe un unique morphisme r : K → M tel que le diagramme suivant commute :
MO `A
AA
AA
m AAA
o g
∃!r Bo A
}} f
}}}
}
}~ } k
K
Diagramme 6: Coégaliseur
Exemple 2.39
Soit f : A −→ B un morphisme de la catégorie Ab. Alors le coégaliseur de (f, 0), où
0 est l'homomorphisme de groupe qui envoie chaque objet sur l'élément neutre, est le
couple (B/f (A), π), où π est l'homomorphisme canonique.
En eet, pour a ∈ A, on a π (f (a)) = 0, puisque f (a) ∈ f (A), et donc π ◦f = π ◦0 = 0.
Soit maintenant q : B −→ Q un homomorphisme de groupe tel que q ◦ f = q ◦ 0 = 0,
ce qui revient à dire que f (A) ⊂ ker(q). Par la propriété universelle du quotient de
groupes, on sait qu'il existe un unique homomorphisme de groupe q̄ tel que q̄ ◦ π = q .
f
/ q
/Q
/B
A
0 x;
x
x
π
x
x ∃! q̄
B/f (A)
Démonstration.
Découle de la proposition 2.37 et du principe de dualité. u
t
2.5.4 Images
A+ @
f
/B
@
++ @@ g ~ ~? I
h ~
++ @@@ ~~
++ @ /~ ~
++ I
++
k + m
l
++
++
++
++
6
C
Diagramme 8: Image
Exemple 2.42
Dans les catégories Set, Ab, Grp, par exemple, l'image d'un morphisme f : A −→ B
est l'inclusion depuis l'ensemble {f (a) : a ∈ A} dans B .
Q
f 00
g 00 P /B
0
f
g0 g
( /C
A f
Diagramme 9: Pullback
Remarque 2.44
Lorsque l'on parle du pullback d'un morphisme f : A → C , on parle en fait du
morphisme f 0 dans le pullback de (f, g), où g est un morphisme de codomaine C .
Proposition 2.45
Le pullback d'un monomorphisme est un monomorphisme.
Démonstration.
Soit f : A −→ C un monomorphisme, g : B −→ C un autre morphisme et (f 0 , g 0 )
leur pullback. Supposons maintenant qu'il existe k et k0 des morphismes tels que
f 0 ◦ k = f 0 ◦ k 0 . On pose ensuite h = f 0 ◦ k et h0 = g 0 ◦ k . La situation est alors celle
représentée sur la diagramme 10.
19
Remarquons tout d'abord que par choix de h, h0 , les triangles (I) et (II) commutent.
On a de plus l'égalité suivante : g ◦ h = g ◦ f 0 ◦ k = f ◦ g 0 ◦ k = f ◦ h0 , où l'on a utilisé
la commutativité du carré. Ainsi, par dénition du pullback, k est l'unique morphisme
de X vers Y ayant ces propriétés. On va montrer que k0 les satisfait aussi, ce qui
entraînera k = k0 .
La commutativité du triangle (II) provient du fait que, par hypothèse, f 0 ◦ k0 = f 0 ◦ k,
le membre de droite étant égal à h. Pour établir la commutativité du triangle (I),
regardons : f ◦ g 0 ◦ k0 = g ◦ f 0 ◦ k0 = g ◦ h = f ◦ h0 et donc, puisque f est un mono-
morphisme, g 0 ◦ k0 = h0 . Il s'ensuit que k = k0 .
X@ h
@@
@@k (II)
@@
Y /B
(I) 0
h0 f
g0 g
#
/ C.
A f
u
t
Dénition 2.46 (Pushout)
Le pushout de deux morphismes est déni de manière duale à partir du pullback.
3 Catégories abéliennes
La dénition de catégorie abélienne, que nous présentons plus bas, assure l'exis-
tence de constructions telles que les images et noyaux. Elle présente de plus une
structure supplémentaire, notamment sur l'ensemble des morphismes entre deux ob-
jets. Ces propriétés des catégories abéliennes sont essentielles pour dénir les suites
exactes et généraliser la chasse d'éléments dans les diagrammes. Pour la dénition de
catégorie, nous suivons à quelques nuances près l'approche de Saunders Mac Lane [3].
MA
AA
AAm
∃!r AA
A
k /A
f
//
K B
0
Démonstration.
(i) Notons (K, k) = ker(f ) et (Q, q) = ker(g). On a alors par dénition, f ◦ k = 0,
ainsi g ◦ k = 0 et donc, il existe un morphisme c : Q −→ K tel que k ◦ c = q . De
même, en inversant le rôle de k et de q , on obtient l'existence de c̃ : K −→ Q tel
que q ◦ c̃ = k. On a alors
q ◦ c̃ ◦ c = k ◦ c = q, k ◦ c ◦ c̃ = q ◦ c̃ = k.
Or, k, q sont des monomorphismes car ce sont des égaliseurs. Par conséquent
= Q, ce qui donne ker(f ) = ker(g).
c−1 = c̃ et donc K ∼
(ii) Découle de (i) et de la dualité.
u
t
Proposition 3.19
Soit A une catégorie abélienne X, Y ∈ A et f : X −→ Y . Alors,
(i ) f est un monomorphisme si et seulement si ker(f ) = 0.
(ii ) f est un monomorphisme si et seulement si pour tout Z dans A , pour tout
morphisme g : Z −→ X tel que f ◦ g = 0, on a g = 0.
(iii ) f est un épimorphisme si et seulement si coker(f ) = 0.
(iv ) f est un isomorphisme si et seulement si f est un monomorphisme et un épi-
morphisme.
Démonstration.
/
(i) Soit f : X −→ Y et g, h : Q / X tels que ker(f ) = 0 et f ◦ g = f ◦ h. Alors
f ◦ (g − h) = 0. Par conséquent f ◦ (g − h) = 0 ◦ (g − h) et donc par dénition du
noyau, il existe un unique morphisme de Q vers 0 qui fait commuter le diagramme
suivant :
Q@
@@ g−h
@@
0 @@
f
/
0 0 /X /Y
0
g ◦ f = 0 ◦ f ⇒ g = 0,
où l'on a utilisé le fait que f est un épimorphisme. Or, le noyau d'un morphisme
0 : X −→ Y est un isomorphisme. En eet, (X, 1X ) vérie la dénition, puisque
pour tout g : X −→ A, g est l'unique morphisme vériant 1A ◦ g = g . Puisque
le noyau est unique à isomorphisme près (voir proposition 2.35, page 16), on
obtient l'existence de f 0 ∈ A (X, Z) un isomorphisme tel que le diagramme
suivant commute :
ZT @o
@@
@@
@@
@@f
f 0−1 f0 @@
@@
@@
@
/X
0 //
X 1
Y
X 0
24 3 CATÉGORIES ABÉLIENNES
X
β
X+ y
+++
+ !
x +++ S 0
/D
++ α f =πg ◦m
α
++β
++
P + g 0 =πf ◦m g
A AA ++
~~~ AA +
~~π πg AA++
~~~ f B /C
B D f
(ii) La preuve de cette assertion est donnée dans le livre de Francis Borceux (voir [2]),
à la page 29 (il s'agit de la proposition 1.7.6). Pour utiliser cette démonstration,
iI faudra préalablement dénir et obtenir l'existence du biproduit, ceci est fait
dans le même livre à la page 4, proposition 1.7.6.
u
t
Lemme 3.21
Si le morphisme x est un noyau, alors ker(coker(x)) = x.
Démonstration.
Montrons que, pour tout morphisme u : A −→ B , ker(coker(ker(u))) = ker(u).
On se réfère au diagramme ci-dessous. Soit (K, k) = ker(u), (Q, q) = coker(k) et
(K 0 , k 0 ) = ker(q). On a alors q ◦k = 0 et donc l'existence d'un morphisme c : K −→ K 0
tel que k0 ◦ c = k. Par ailleurs, u ◦ k = 0 et donc il existe s : Q −→ B tel que s ◦ q = u.
Ainsi, u ◦ k = s ◦ q ◦ k = 0. Or (K, k) = ker(u), ce qui implique l'existence d'un
morphisme c0 : K 0 −→ K tel que k ◦ c0 = k0 .
QO A
AA
AAs
q AA
A
Kh
k /A u /B
0
c
O
k0
c
'
K0
Par conséquent,
k 0 ◦ c ◦ c0 = k ◦ c0 = k 0 , k ◦ c0 ◦ c = k 0 ◦ c = k.
Or, par la proposition 2.37 page 16, k et k0 sont des monomorphismes et donc c0 = c−1 ,
K∼= K 0 et ainsi ker(coker(ker(u))) = ker(u).
Maintenant, x = ker(u) pour un certain u et donc le résultat s'en suit. u
t
Proposition 3.22
(i ) Dans une catégorie abélienne A pour toute morphisme f : A −→ B il existe
C ∈A, m: C / B un monomorphisme et e : A / / C un épimorphisme,
tel que f = m ◦ e. On appelle cette décomposition factorisation par l'image. De
plus m = ker(coker(f )) et e = coker(ker(f )).
(ii ) Soit f : A −→ B , f 0 : D −→ E , g : A −→ D, h : B −→ E tels que h ◦ f = f 0 ◦ g .
Autrement dit, f, f 0 , g et h sont tels que le diagramme suivant est commutatif :
A
f
/B
g h
D /E
f0
26 3 CATÉGORIES ABÉLIENNES
#
A
e / / C m /B
s k h
D / / • /; E
e0 m0
f0
Démonstration.
Pour cette preuve, nous nous sommes inspirés du livre de Saunders Mac Lane [3].
(i) On se réfère au diagramme 15. Notons (K, k) = ker(f ) et (E, e) = coker(ker(f )).
On a que f ◦ k = 0 et la dénition de e implique l'existence et l'unicité de
m : E −→ B tel que m ◦ e = f .
On doit maintenant prouver que m est un monomorphisme. Pour cela considérons
x : X −→ E tel que m◦x = 0. On veut montrer que x = 0. On a par dénition du
conoyau que m se factorise à travers (Q, q) = coker(x), On note r le morphisme
tel que m = r ◦ q . Or, par la proposition 2.40 page 17, on a que e, q sont des
épimorphismes, et donc, on voit facilement que q ◦ e l'est aussi. Par conséquent,
par l'axiome (A6), il existe h tel que (Q, q ◦ e) = coker(h). De plus
f ◦ h = r ◦ (q ◦ e) ◦ h = r ◦ 0 = 0.
H
}}
}
s
}} h
~}}
K k /A /B
f
~~? O
~ r
e ~~
~~~s m
X /Eo //Q
x q
A
e //I
_
h
s m
J r
/B
Démonstration.
Reprenons les mêmes notations que dans l'énoncé et appliquons la proposition 3.22
(ii) au diagramme ci-dessous. On obtient ainsi l'existence d'un unique morphisme
h : I −→ J tel que le diagramme commute.
A
e / / I m /B
g h 1B
J / / J /B
1J m0
Proposition 3.24
Soit f : A −→ B un morphisme d'une catégorie abélienne A . Par la proposition
3.22
page 25, il existe un objet C ∈ A ainsi qu'un monomorphisme m : I / B et un
épimorphisme e : A / / I . Alors m est l'image de f .
Démonstration.
Soit un triple (J, v, u) où J est un objet de C , v un morphisme de A vers J et u un
monomorphisme de J vers B tel que f = u ◦ v . Il faut montrer qu'il existe un unique
morphisme h : I −→ J faisant commuter le diagramme suivant :
A* ?
f
/B
?
** ?? e ? I
m
** ???
** ? /
** I
*
v ** u
**
**
**
**
7
J
28 3 CATÉGORIES ABÉLIENNES
Corollaire 3.25
Dans une catégorie abélienne, l'image d'un morphisme existe toujours.
Démonstration.
Découle directement de la proposition 3.22 et de la proposition précédente. u
t
A
f
/B g
/C
A>
g
/B h /C
>> @ ?? ?
>> ??
e >>
?
> / m f ?? / n
I J,
ker(f ) = ker coker(m) . Puisque, dans une catégorie abélienne, tous les monomor-
phismes sont des noyaux, on obtient, par le lemme 3.21, que ker coker(m) = m, et
donc que ker(f ) = m, ce qui implique que la suite (g, h) est exacte dans A .
Réciproquement, si la suite (g, h) est exacte dans A , la suite (h∗ , g ∗ ) est exacte dans
A ∗ par ce que l'on a fait avant et le principe de dualité. u
t
Proposition 3.29
On a les équivalences suivantes :
(i ) 0 /A f
/ B est une suite exacte si et seulement si f est un monomor-
phisme ;
(ii ) B
f
/A / 0 est une suite exacte si et seulement si f est un épimorphisme.
Démonstration.
(i) On sait que (0, f ) est une suite exacte si et seulement si ker(f ) = im(0) = 0, ce
qui est le cas si et seulement si f est un monomorphisme (voir point (i) de la
proposition 3.19).
(ii) Découle du point précédent et du principe de dualité.
u
t
β γ
A
α /B /C /D δ /E
ζ η θ λ
µ ξ
F /G ν /H /I π / J.
Pour prouver, dans un premier temps, que η est injectif, on pourrait se donner un
élément x ∈ C tel que η(x) = 0 et montrer ensuite que x = 0. Cette manière de
procéder fonctionne si les objets de la catégorie sont des ensembles dans lesquels
on peut choisir des éléments, par exemple dans les groupes, les espaces vectoriels, les
modules. . . Puisque l'on ne peut pas garantir cette propriété dans toute catégorie abé-
lienne, on va travailler avec des pseudo-éléments, introduits dans la dénition suivante.
Y
p
//X
p0 a
a0 /A
X0
| ? a ?{z. . . ? a} = f (m + n),
= a
m+n
et donc f est bien un homomorphisme de groupes. En fait, il est facile de montrer que
A est isomorphe (en tant qu'ensemble) à hom(Z, A) : à chaque élément du groupe on
assigne l'homomorphisme déni ci-dessus.
Proposition 3.33
La pseudo-égalité est une relation d'équivalence sur les pseudo-éléments d'un objet A.
Démonstration.
Nous utiliserons ici les notations de la dénition 3.31.
(i) La réexivité et la symétrie sont immédiates.
(ii) Montrons maintenant la transitivité. Soient a, a0 , a00 ∈∗ A tels que a =∗ a0 et
a0 =∗ a00 . Par dénition de la pseudo-égalité, il existe des épimorphismes p, p0 , p00
et p000 tels que le diagramme suivant commute :
q • q0
p0 p00
• //•oo •
p a0 p000
• /Ao •
a a00
En prenant le pullback, qui existe toujours dans une catégorie abélienne, des
morphismes p0 et p00 , on a l'existence de morphismes q et q 0 tels que p0 ◦q = p00 ◦q 0 .
Puisque, dans une catégorie abélienne, le pullback d'un épimorphisme est un
épimorphisme (voir 3.20 page 24), on a que q et q 0 sont des épimorphismes.
Ainsi, p ◦ q et p000 ◦ q 0 sont des épimorphismes tels que a ◦ p ◦ q = a00 ◦ p000 ◦ q 0 , ce
qui implique que a =∗ a00 .
3.6 Préliminaires à la chasse dans les diagrammes 31
u
t
Démonstration.
Supposons que f = 0. Alors f (a) = f ◦ a = 0, et donc, par la proposition précédente,
f (a) =∗ 0.
Réciproquement, supposons que f (a) = 0 pour tout a ∈∗ A, on a donc f = f (1A ) =∗ 0,
ce qui implique, à nouveau par la proposition précédente, que f = 0. u
t
Démonstration.
(i) ⇒ (ii) Supposons que f soit un monomorphisme et soient a, a0 ∈∗ A tels que
f (a) =∗ f (a0 ). Ainsi, par dénition, il existe p et p0 , des épimorphismes, tels que
f ◦ a ◦ p = f ◦ a0 ◦ p0 . Puisque f est un monomorphisme, on a a ◦ p = a0 ◦ p0 , et
donc a =∗ a0 .
(ii) ⇒ (iii) Supposons maintenant que la condition (ii) soit satisfaite. Alors, (iii) est
satisfaite comme cas particulier en prenant a0 = 0.
(iii) ⇒ (i) Cela provient du point (ii) de la proposition 3.19 et de la proposition 3.34.
u
t
32 3 CATÉGORIES ABÉLIENNES
f0
X //•
a b
A //B
f
Démonstration.
f g
(i) ⇒ (ii) Soit A −→ B −→ C une suite exacte. Soit m◦e la factorisation en image de
f donnée par la proposition 3.22. Puisque la suite est exacte, l'image m de f est
le noyau de g . Ainsi, g ◦ m = 0, ce qui implique que 0 = 0 ◦ e = g ◦ m ◦ e = g ◦ f
et donc g f (a) =∗ 0 pour tout a ∈∗ A.
Y
q
//X
@@
@@ b
@@
a c
@
m @
A / / I /9 B / C.
e g
Soit (a, q) le pullback, qui existe toujours dans une catégorie abélienne, des mor-
phismes (c, e). On a donc c ◦ q = e ◦ a, et donc, m ◦ c ◦ q = m ◦ e ◦ a, ce qui
3.6 Préliminaires à la chasse dans les diagrammes 33
(ii) ⇒ (i) Pour la preuve, nous utiliserons le diagramme 21. Nous allons, à nouveau,
utiliser la factorisation en image m ◦ e de f . Il faut donc montrer que ker g = m.
Par hypothèse, on sait que pour tout a ∈∗ A, on a que g (f (a)) =∗ 0. En uti-
lisant la proposition 3.35, on déduit que g ◦ f = 0. Puisque f = m ◦ e, avec e
épimorphisme, on a que g ◦ m = 0. Pour montrer que m est eectivement le
noyau de g , il faut montrer que pour tout morphisme b tel que g ◦ b = 0, il existe
un unique morphisme r avec m ◦ r = b.
Z
}} AAA q
p
}} z AA
AA
~~}}} n A
• • //•
a b0 b
A / / I /B g
/C
e m
X
}}> > AAA
}}
p AAa
}} AA
}} A
Y A A /B
AA q }> f
AA }}}
AA }
A }}} a0
X0
Avant de passer aux lemmes de diagrammes, nous aimerions souligner l'usage des
axiomes des catégories abéliennes dans les résultats obtenus. Les axiomes (A3) et
(A5) servent à assurer l'existence des noyaux et conoyaux, qui sont ensuite très lar-
gement utilisés. Par ailleurs les axiomes (A1), (A2) et (A4) sont nécéssaires pour
prouver les règles de chasse dans les diagrammes, tandis que l'axiome (A6) inter-
vient dans la preuve de l'existence de l'image, et assure le bon comportement des
isomorphismes (voir 3.19 page 23), que l'on utilise pour prouver le lemme des 5. Ainsi,
l'intégralité des axiomes sont utilisés et l'on peut donc armer que les catégories
abéliennes sont le bon contexte pour aborder les résultats qui vont suivre.
4 Lemmes de Diagrammes
Les lemmes de diagrammes sont des outils très utilisés en algèbre homologique et
en topologie algébrique, par exemple le lemme des 5, présenté ci-dessous, permet de
trouver des isomorphismes entre structures algébriques.
β γ
A
α /B /C /D
_ _
ζ η θ
F /G /H /I
µ ν ξ
Démonstration.
Durant la preuve, les propositions 3.35 à 3.38 seront utilisées sans mention explicite.
Pour montrer que η est un monomorphisme, on veut montrer que pour tout c ∈∗ C
tel que η(c) =∗ 0 on a c =∗ 0. Soit donc c ∈∗ C tel que η(c) =∗ 0. Composant
avec ξ , on aura que η ◦ ξ(c) =∗ 0. En utilisant la commutativité du diagramme, on
obtient que 0 =∗ ξ ◦ η(c) =∗ θ ◦ γ(c), ce qui implique que γ(c) =∗ 0, puisque θ est un
monomorphisme.
β γ
La suite B −→ C −→ D étant exacte, il existe b ∈∗ B tel que β(b) =∗ c. Grâce à
la commutativité du diagramme, on a l'égalité ν ◦ ζ(b) =∗ η ◦ β(b) =∗ η(c) =∗ 0.
µ
En utilisant le fait que la suite F −→ G −→ H est exacte, on obtient qu'il existe
ν
f ∈ F tel que µ(f ) = ζ(b). Puisque est un épimorphisme, il existe a ∈∗ A tel que
∗ ∗
β γ
A
α /B /C /D δ /E
ζ η θ λ
F /G /H /I /J
µ ν ξ π
(i) En appliquant le lemme des 5 au diagramme 23, privé des objets E et J et des
morphismes correspondants, on a que η est un monomorphisme.
(ii) Grâce au principe de dualité et au lemme des 4 appliqué au diagramme 23, privé
des objets A et F , on obtient que η est un épimorphisme.
u
t
Alors, il existe des morphismes uniques α, β tels que le diagramme entier commute.
De plus, le couple (α, β) forme une suite exacte.
0 0 0
A
α /B β
/C
γ δ
D
ζ
/E η
/F
θ (1) λ (2) µ
0 /G /H /I
0 ν ξ
Démonstration.
(i) Dans un premier temps, montrons l'existence des morphismes α et β .
On commence par s'intéresser au colonnes 1 et 2. Puisque γ = ker(θ), et que le
carré (1) commute, on a λ ◦ ζ ◦ γ = ν ◦ θ ◦ γ = ν ◦ 0 = 0. Puisque δ = ker(λ),
il existe un unique morphisme α : A −→ B tel que ζ ◦ γ = δ ◦ α. On procède
de la même façon sur les colonnes 2 et 3 pour obtenir l'existence et l'unicité
de β : B −→ C qui est tel que η ◦ δ = ◦ β . Le diagramme complet est alors
commutatif.
(ii) Il reste à montrer que (α, β) forme une suite exacte.
Pour cela, nous allons utiliser la propositon 3.38 page 32. Par la commutativité,
on a ◦ β ◦ α = η ◦ ζ ◦ γ . Or, (ζ, η) est une suite exacte et donc η ◦ ζ = 0.
Ainsi, ◦ β ◦ α = 0 et puisque est un noyau, c'est un monomorphisme et donc
36 4 LEMMES DE DIAGRAMMES
β ◦ α = 0.
Il reste à montrer que pour tout b ∈∗ B tel que β(b) =∗ 0, il existe a ∈∗ A tel
que α(a) =∗ b.
Soit donc b ∈∗ B tel que β(b) =∗ 0. On a η ◦ δ(b) = ◦ β(b) = 0. Par conséquent,
puisque (ζ, η) est une suite exacte, on obtient l'existence de d ∈∗ D tel que
ζ(d) =∗ δ(b). Par la commutativité, puisque λ◦δ = 0, il vient que 0 = λ◦δ(b) =∗
λ ◦ ζ(d) = ν ◦ θ(d), et donc ν ◦ θ(d) = 0. Or, par la proposition 3.29 page 29, ν est
un monomorphisme et donc θ(d) = 0. Si l'on note X = dom(d), le fait γ = ker(θ)
implique l'existence de a : X −→ A tel que γ ◦ a = d. Par la commutativité, on
obtient,
δ ◦ α(a) = ζ ◦ γ(a) = ζ(d) =∗ δ(b).
Puisque δ est un noyau, c'est un monomorphisme. En utilisant la proposition
3.36 page 31, on obtient α(a) =∗ b, le résultat désiré.
u
t
Lemme 4.4 (Lemme du serpent)
Dans une catégorie abélienne, considérons le diagramme ci-dessous, dans lequel les
deux lignes (ζ, η), (0, ν, ξ) sont exactes,
γ = ker(θ), δ = ker(λ), = ker(µ),
0 0 0
ED
A
α /B β
/ C _ω_ _ _ _
/ 0 BC
γ δ
ζ
/E η
/F
?>
D
_ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
θ (1) λ (2) µ
0 /G /H /I
ν ξ
89 π ρ σ
_ _ _ _ _/ J τ /K ϕ
/L
0 0 0
Démonstration.
(i) On remarque d'abord que le lemme du noyau nous donne l'existence et l'unicité
des morphismes α, β tels que ζ ◦ γ = δ ◦ α, η ◦ δ = ◦ β et le couple (α, β)
forme une suite exacte. Puisque le dual du noyau est le conoyau, par le dual du
lemme du noyau, on obtient l'existence et l'unicité des morphismes τ, ϕ tel que
le diagramme entier commute. On obtient aussi que (τ, ϕ) forme une suite exacte.
(R, r) = ker(g), (R̃, r̃) = ker(f ), (Q, q) = coker(g), (Q̃, q̃) = coker(f ),
α β
/R /B / R̃ /C
A
_ α1 _ α2 _ β1 _ β2 _
γ r δ r̃
D
ζ1
/ / Iζ ζ2
/E
η
//F o /F /0
1F 0
θ g λ f µ
0 /Go / G /H / / Iξ /I
0 1F ν ξ1 ξ2
π q ρ q̃ σ
J /Q /K / Q̃ /L
τ1 τ2 @ ϕ1 ϕ2 @
τ ϕ
et donc x ◦ ω̃1 = 0 car p est un épimorphisme. Or, par le lemme 3.21 page 25,
ker(x) = ker(coker(s)) = s, ainsi il existe un morphisme ω̃ : R̃ −→ Q, qui fait
commuter le diagramme 27. Puisque dans le diagramme 26, les trois colonnes
centrales sont exactes. Ainsi l'ajout du morphisme ω̃ laisse ce diagramme com-
mutatif.
Ψ _ ED
/P / / R̃
ψ _ p
p0
F BC
Ξ r̃
ω̃
Iζ /E
ζ2 η
/ /
?>
_ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _
g λ f
G /H / / Iξ
ν ξ1
89
q 0
s Υ
/Q /S //X
s x
(iv) Montrons maintenant que ω = τ1 −1 ◦ ω̃ ◦β2 −1 est tel que les suites (β, ω) et (ω, τ )
sont exactes. Par dualité, il sut de prouver que (β, ω) est une suite exacte. Pour
cela, on va montrer que (β1 , ω̃) est une suite exacte.
Etudions l'action de ω̃ sur les pseudo-éléments de R̃. Soit donc c ∈∗ R̃. Alors
r̃(c) ∈∗ F et du fait que η est un épimorphisme et de la proposition 3.37 page
32, on obtient un morphisme e ∈∗ E tel que η(e) =∗ r̃(c). Par la proposition 3.27
page 28, on voit que (ν, ξ1 ) forme une suite exacte. On remarque de plus que
ξ1 ◦ λ(e) =∗ µ ◦ η(e) =∗ µ ◦ η ◦ r̃(c) = 0.
Y @
e1
//•
@@
@@
p∗ @@
c
e2 P /C
p
p0 r̃
• /E /F
e η
Et donc,
s ◦ ω̃(c) =∗ s ◦ ω̃ ◦ p(p? )
=∗ s0 ◦ λ ◦ p0 (p? )
=∗ s0 ◦ λ(e)
=∗ s0 ◦ ν(g ? )
=∗ s ◦ q(g ? ).
est exacte.
(v) Montrons enn l'unicité de ω . Pour cela factorisons le par l'image. Ainsi, il existe
m et e des morphismes tels que ω = m ◦ e. De plus, puisque la suite (β, ω, τ ) est
exacte, ker(τ ) = m et par dualité coker(β) = e. Ainsi, le choix de ω pour rendre
la suite exacte est unique.
u
t
5 Bibliographie
Références
[1] Francis Borceux, Handbook of Categorical Algebra 1, Cambridge University
Press, 1994.
[2] Francis Borceux, Handbook of Categorical Algebra 2, Cambridge University
Press, 1994.
[3] Saunders Mac Lane, Categories for the Working mathematician, Springer,
Deuxième édition (1998).
[4] Andrew Archibald, PlanetMath : universe,
http ://planetmath.org/encyclopedia/Universe.html, 24.04.2009.
40 RÉFÉRENCES
Dimitri Z AGANIDIS
4 Applications du théorème 69
4.1 Théorie de Galois pour les anneaux commutatifs . . . . . . . . . . . . . . . 69
4.1.1 Pullbacks dans les catégories Ring∗ et Prof . . . . . . . . . . . . . 69
4.1.2 Adjonction relativement admissible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
4.1.3 Algèbres unitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.1.4 Théorie de Galois de Grothendieck . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
4.2 Théorie de Galois pour les revêtements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
4.2.1 Adjonction relativement admissible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
4.2.2 Pullbacks dans la catégorie Loco . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
4.2.3 Classification des revêtements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
5 Conclusion 90
4 TABLE DES FIGURES
Résumé
Ce projet présente et démontre le théorème de Galois catégorique de Janelidze.
Beaucoup de correspondances de Galois sont en fait des conséquences de ce théorème
très général. Dans ce travail, nous appliquons ce théorème pour construire une théorie
de Galois pour les anneaux commutatifs unitaires et pour les revêtements.
1 Introduction
Dans un certain nombre de domaines, les mathématiciens ont découvert une correspon-
dance entre objets mathématiques qu’ils ont nommée galoisienne. Ces différents domaines
n’ont pourtant pas de liens directs entre eux et malgré cela, ces correspondances entre-
tiennent des similarités importantes.
On peut donc se demander quelle est la relation qui réunit toutes ces théories dites de
Galois.
L’objectif de ce travail est de répondre au moins partiellement à cette question. Pour
ce faire, nous présentons une preuve du théorème de Galois catégorique de Janelidze. Ce
théorème, comme son nom l’indique, apparait dans le contexte de la théorie des catégo-
ries. Plus précisément, le théorème est construit autour d’un couple de foncteurs adjoints.
Ce théorème très général a de nombreuses applications et nombres des correspondances
de Galois sont en fait des conséquences de ce théorème. Nous montrons donc quelques
applications pour les anneaux et les revêtements.
La première partie du document consiste en une révision des bases de théorie des caté-
gories qui sont nécessaires à la compréhension du théorème. On y aborde principalement
l’adjonction entre deux foncteurs et les monades.
La seconde partie constitue le coeur du travail, avec l’énoncé et la preuve du théorème.
Celui-ci donne une équivalence de catégorie entre les objets scindés par un morphisme dit
de descente galoisienne et les préfaisceaux internes sur le groupoïde de Galois associé au
même morphisme.
Enfin, la dernière partie montre les applications à la théorie des anneaux commutatifs
unitaires et des revêtements. La théorie de Galois pour les anneaux que l’on obtient est
en fait une généralisation de la théorie de Galois de Grothendieck pour les corps, qui elle
même étend la correspondance classique (infinie). Quant à elle, l’application à la théorie
des revêtements donne lieu au théorème classique de classification des revêtements.
6 2 QUELQUES BASES DE THÉORIE DES CATÉGORIES
F (g ◦ f ) = F (g) ◦ F (f ).
Exemples 2.3
(i) L’application Π1 : Top∗ −→ Grp est un foncteur.
(ii) Soit R : A −→ B un foncteur. On peut définir un nouveau foncteur
de la façon suivante :
• pour tout objet (B, A) ∈ |B ∗ × A |, B (−, R(−))(B, A) = B (B, R(A)) ;
• pour tout morphisme (f ∗ , g) : (B, A) −→ (B 0 , A0 ), son image B (f ∗ , R(g)), est
définie par
B (f ∗ , R(g))(k) = R(g)kf, ∀k ∈ B (B, R(A)).
Puisque R est un foncteur, R(1A ) = 1R(A) et ainsi B (1B ∗ , R(1A )) = 1B(B,R(A)) .
De plus, pour tout couple de morphisme
(f ∗ , g) : (B, A) −→ (B 0 , A0 ), (f 0∗ , g 0 ) : (B 0 , A0 ) −→ (B 00 , A00 )
2.1 Définitions élémentaires 7
= R(g 0 g) ◦ k ◦ f f 0
= B f 0∗ f ∗ , R(g 0 g)
0
αA ◦ F (f ) = G(f ) ◦ αA .
f F (f ) G(f )
A0 F (A0 ) / G(A0 )
αA0
Remarques 2.5
(i) On peut observer que l’on peut composer des transformations naturelles. En effet,
soient F, G et H trois foncteurs d’une catégorie A vers une catégorie B ainsi que
α : F ⇒ G et β : G ⇒ H deux transformations naturelles. Alors β ◦α : F ⇒ H, défini
par (β ◦ α)A = βA ◦ αA pour tout A ∈ |A |, est bien une transformation naturelle.
Cette composition est associative et possède des éléments neutres 1F : F ⇒ F définis
par (1F )A = 1F (A) . En fait, étant donné deux petites catégories A et B (c’est à dire
telles que les collections d’objets sont des ensembles), en prenant les foncteurs de A
vers B comme objets et les transformations naturelles entre eux comme morphismes,
on forme une nouvelle catégorie.
/ /
(ii) Soient F, G : A / B et H, K : B / C des foncteurs. On peut associer à deux
transformations naturelles α : F ⇒ G et β : H ⇒ K leur produit de Godement
β ? α : H ◦ F ⇒ K ◦ G, défini par l’égalité (donnée par la commutativité des faces
haut et bas du diagramme ci-dessous)
pour tout A ∈ |A |. La situation est résumée par le diagramme suivant, qui est
commutatif par la naturalité de α pour les faces droites et gauche du cube, et par la
naturalité de β pour les autres.
8 2 QUELQUES BASES DE THÉORIE DES CATÉGORIES
βG(A)
H ◦ G(A) / K ◦ G(A)
H(αA )pppp
p7 K(αA )pppp
p7
ppp ppp
ppp βF (A) ppp
H ◦ F (A) / K ◦ F (A)
H◦G(f ) K◦G(f )
H◦F (f ) K◦F (f )
βG(A0 )
H◦ G(A0 ) / K ◦ G(A0 )
7 p7
H(αA0 ) K(αA0 ) ppp
pp
pp
βF (A0 ) ppp
H ◦ F (A0 ) / K ◦ F (A0 )
Exemple 2.6
Soient R : A −→ B, L : B −→ A des foncteurs et η : 1B ⇒ R ◦ L une transformation
naturelle. Calculons les produits de Godement 1L ? η : L ⇒ LRL et η ? 1R : R ⇒ RLR :
(i) pour tout B ∈ |B|, (1L ? η)B = L(ηB ) ◦ 1L(B) = L(ηB ) ;
(ii) pour tout A ∈ |A |, (η ? 1R )A = RL(1R(A) ) ◦ ηR(A) = ηR(A) .
Proposition 2.7 (Inversion d’une transformation naturelle)
//
Soient F, G : A B des foncteurs et η : F ⇒ G une transformation naturelle. Si, pour
tout A ∈ |A |, ηA est inversible, alors η −1 : G → F est une transformation naturelle.
Démonstration.
Il suffit de constater que pout tout f : A −→ A0 ,
−1 −1 −1 −1 −1 −1
ηA 0 ◦ G(f ) = ηA0 ◦ (G(f ) ◦ ηA ) ◦ ηA = ηA0 ◦ (ηA0 ◦ F (f )) ◦ ηA = F (f ) ◦ ηA .
u
t
Proposition 2.8 (Propriétés du produit de Godement)
/ / /
(i) Soient F, G : A / B , H, K : B / C , L, M : C / D des foncteurs et des
transformations naturelles α : F ⇒ G, β : H ⇒ K, γ : L ⇒ M .
Le produit de Godement est associatif, c’est-à-dire (γ ? β) ? α = γ ? (β ? α).
(ii) On considère la situation suivante :
F / H /
G ⇓α ⇓β
A /B K /C
L ⇓γ M ⇓δ
/ /
Dans ces conditions,
(δ ? γ) ◦ (β ? α) = (δ ◦ β) ? (γ ◦ α).
Démonstration.
(i) On calcule simplement, pour tout objet A ∈ A :
(γ ? β) ? α A = (γ ? β)G(A) ◦ LH(αA )
= γKG(A) ◦ L(βG(A) ) ◦ LH(αA )
= γKG(A) ◦ L(βG(A) ◦ H(αA ))
= γKG(A) ◦ L((β ? α)A )
= γ ? (β ? α) A .
2.2 Adjonction 9
Deux catégories sont isomorphes lorsqu’il existe un foncteur inversible entre ces catégo-
ries. Cette notion peut paraître en désaccord avec l’esprit global de la théorie qui consiste à
tout voir à isomorphisme près. La notion suivante donne une généralisation qui correspond
avec cette habitude.
Définition 2.9 (Equivalence de catégories)
Un foncteur F : A −→ B est une équivalence de catégories lorsque il existe un foncteur
G : B −→ A et des isomorphismes naturels F G ∼ = 1B , GF ∼
= 1A . On dit alors que les
catégories A et B sont équivalentes, ce que l’on note A ≈ B.
Proposition 2.10 (Transitivité de l’équivalence de catégories)
Soient A , B, C trois catégories. Si A ≈ B et B ≈ C , alors A ≈ C .
Démonstration.
Evident. u
t
2.2 Adjonction
2.2.1 Définitions
Définition 2.11 (Réflexion)
Soient R : A −→ B un foncteur et B un objet de B. Une réflexion de B le long de R est
un couple (LB , ηB ) vérifiant les propriétés suivantes :
(i) LB est un objet de A ;
(ii) ηB est un morphisme B −→ R(LB ) ;
(iii) pour tout objet A ∈ |A | et tout morphisme r : B −→ R(A), il existe un unique
morphisme s : LB −→ A tel que R(s) ◦ ηB = r.
Diagramme 3: Réflexion
ηB
LB B / R(LB )
u u
u
s r uuu
u
uz u R(s)
A R(A)
Diagramme 4: Coréflexion
A
RO A AO o L(RA )
v:
vvv
v
s r
vv
vv L(s)
B L(B)
Remarque 2.13
(i) Les propriétés universelles assurent l’unicité à isomorphisme près des réflexions et
coréflexions.
(ii) Si R : A −→ B est un foncteur, le dual de la réflexion d’un objet B ∈ |B| le long de
R est la coréflexion de B le long de R.
L(b) b RL(b)
ηB 0
L(B 0 ) B0 / RL(B 0 )
u
uu
s r uuu
u
zuu R(s)
A R(A)
Remarque 2.16
(i) L’unicité à isomorphisme près des réflexions et coréflexions assure l’unicité à isomor-
phisme près des adjoints à gauche et à droite.
(ii) Si R : A −→ B est un foncteur et L : B −→ A est son adjoint à gauche, alors
L∗ : B ∗ −→ A ∗ est l’adjoint à droite de R∗ : A ∗ −→ B ∗ .
Démonstration.
(i) Clair d’après les définitions.
(ii) Si R : A −→ B est un foncteur, alors R∗ : A ∗ −→ B ∗ est défini de la façon suivante :
• pour tout objet A ∈ |A |, R∗ (A) = R(A) ;
2.2 Adjonction 11
Ainsi, η et vérifient la première égalité. Il reste donc à montrer que est bien une
transformation naturelle et que la deuxième égalité est vérifiée.
Prouvons d’abord que est bien une transformation naturelle en utilisant le fait que
(LR(A), ηR(A) ) est la réflexion de R(A) le long de R. Pour cela, soient A, A0 ∈ |A |
ainsi que f ∈ A (A, A0 ). La naturalité de η ? 1R entrâine que
f R(f ) RLR(f )
ηR(A0 )
/
A0 R(A0 ) o RLR(A0 )
R(A0 )
Or,
R(L(B) ) ◦ RL(ηB ) ◦ ηB = R(L(B) ) ◦ ηRL(B) ◦ ηB = 1RL(B) ◦ ηB ,
ce qui implique que L(B) ◦L(ηB ) = 1L(B) , en utilisant l’unicité donnée par la reflexion
(L(B), ηB ) relativement au morphisme ηB .
(ii) ⇒ (iii) Pour tout (B, A), on définit
Il faut maintenant voir que ces deux transformations sont naturelles et inverses l’une
de l’autre.
Pour cela, soient f ∈ A (L(B), A) et g ∈ B (B, R(A)). D’abord, on trouve que
Il reste à montrer que les transformations sont naturelles. D’après la proposition 2.4,
il suffit de vérifier que α est une transformation naturelle. La situation est représentée
par le diagramme ci-dessous :
Diagramme 6: Naturalité de α et β
α(B,A)
/
(B, A) A (L(B), A) o B (B, R(A))
β(B,A)
α(B 0 ,A0 )
/
(B 0 , A0 ) A (L(B 0 ), A0 ) o B (B 0 , R(A0 ))
β(B 0 ,A0 )
ηB = α(B,L(B)) (1L(B) ).
α(B,L(B))
(B, L(B)) A (L(B), L(B)) / B (B, RL(B))
α(B,A)
/
(B, A) A (L(B), A) o B (B, R(A))
β(B,A)
α(B,A)
/
A ∗ (A, L∗ (B)) A (L(B), A) o B (B, R(A)) B ∗ (R∗ (A), B)
β(B,A)
α(B 0 ,A0 )
/
A ∗ (A0 , L∗ (B 0 )) A (L(B 0 ), A0 ) o B (B 0 , R(A0 )) B ∗ (R∗ (A0 ), B 0 )
β(B 0 ,A0 )
u
t
Notation 2.18
(i) Le théorème précédent nous permet de voir que l’adjonction fait intervenir un couple
de foncteurs, l’un étant l’adjoint de l’autre et réciproquement. On note L a R pour
indiquer que R est l’adjoint à droite de L et L est l’adjoint à gauche de R.
(ii) Les transformations naturelles du point (ii) du théorème précédent sont nommées
respectivement unité et co-unité.
Corollaire 2.19 G / L /
Soient deux adjonctions C o ⊥ Bo ⊥ A d’unités respectives η et ν ainsi
D R
que de co-unités et ε. Alors, le foncteur LG est l’adjoint à gauche de DR. Cette adjonction
a pour unité η̄ et pour co-unité ¯, definies de la façon suivante :
pour tout C ∈ |C |, η̄C = D(νG(C) ) ◦ ηC
pour tout A ∈ |A |, ¯A = εA ◦ L(R(A) ).
2.2 Adjonction 15
Démonstration.
Cela provient directement de la composition des isomorphismes naturels donnés par la
caractérisation précédente. Soient C ∈ C et A ∈ A , on obtient alors :
A (LG(C), A) ∼
= B (G(C), R(A)) ∼
= C (C, DR(A)).
Observons que pour tout ensemble X, celui-ci s’identifie avec l’ensemble {fx : x ∈ X}
qui forme une base de spanK (X). Il faut encore définir spanK sur les morphismes.
Pour tout φ : X −→ X 0 , soit spanK (φ) : spanK (X) −→ spanK (X 0 ) l’extension li-
néaire de la fonction que φ induit sur les bases. C’est-à-dire, pourP tout f ∈ spanK (X),
il existe k ∈ N et x1 , . . . , xk ∈ X, αx1 , . . . , αxk ∈ K tels que f = ki=1 αxi fxi . On pose
alors
k k
!
X X
spanK (φ)(f ) = spanK (φ) αxi fxi = αxi fφ(xi ) .
i=1 i=1
L’isomorphisme VectK (spanK (X), V ) ∼ = Set (X, U (V )) donné par la propriété uni-
verselle des applications linéaire conduit à une adjonction spanK a U .
En effet, en définissant pour tout (X, V ) ∈ Set∗ × VectK ,
par
α(X,V ) (T )(x)
P = P
T (fx )
k k
β(X,V ) (t) i=1 αxi fxi = i=1 αxi t(xi ),
h i
on obtient que α(X,V ) ◦ β(X,V ) (t) (x) = β(X,V ) )(t)(fx ) = t(x) pour tout x ∈ X.
De plus, pour tout f ∈ spanK (X), il existe k ∈ N et x1 , . . . , xk ∈ X, αx1 , . . . , αxk ∈ K
16 2 QUELQUES BASES DE THÉORIE DES CATÉGORIES
Pk
tel que f = i=1 αxi fxi . On obtient alors
k
!
h i h i X
β(X,V ) ◦ α(X,V ) (T ) (f ) = β(X,V ) ◦ α(X,V ) (T ) αxi fxi
i=1
k
X
= αxi α(X,V ) (T )(xi )
i=1
k
X
= αxi T (fxi )
i=1
= T (f ).
L’isomorphisme α(X,Y ) : Set (X × E, Y ) −→ Set (X, Set (E, Y )), défini pour tout
couple (x, e) ∈ X × E par
α(X,Y ) (f ) (x)(e) = f (x, e)
2.3.1 Définitions
Définition 2.21 (Monade)
Soit C une catégorie. Une monade T sur C est un triple T = (T, µ, η) où T : C −→ C est
un foncteur, µ : T ◦ T ⇒ T et η : 1C ⇒ T sont des transformations naturelles, vérifiant les
propriétés suivantes :
(i) µ ◦ (µ ? 1T ) = µ ◦ (1T ? µ) ;
(ii) µ ◦ (η ? 1T ) = µ ◦ (1T ? η) = 1T .
La situation est représentée par les diagrammes commutatifs ci-dessous.
1T ?µ 1T ?η
T3 +3 T 2 T AAA +3 T 2 ks η?1T T
AAAAAA }}}}
µ AAAA µ }}}}}}
µ?1T
AAA }}}}
µ }}
T2 +3 T T
1K ?∆ 1K ? ?1K
KKS 3 sk KKS 2 K BksBB KSK 2 +3 K
||
BBBB |
|||
BBBB
∆?1K ∆ BBBB ∆|||||||
B |||
K 2 ks
∆
K K
Proposition 2.23
Soient C une catégorie et T = (T, µ, η) une monade sur C . Alors T∗ = (T ∗ , µ∗ , η ∗ ) est une
comonade sur C ∗ .
18 2 QUELQUES BASES DE THÉORIE DES CATÉGORIES
Démonstration.
Il suffit de constater que µ∗ : T ∗ ⇒ (T ∗ )2 et η ∗ : T ∗ ⇒ 1C ∗ comme demandé et que les
diagrammes commutatifs pour les comonades sont exactement ceux des monades dont on
a inversé le sens des morphismes.
Démonstration.
Montrons d’abord que le diagramme 8 de la définition 2.21 commute. On calcule, en utili-
sant le point (ii) du théorème 2.17 ainsi que la propriété 2.8 :
Proposition 2.25
Soient R : A −→ B et L : B −→ A deux foncteurs tels que l’on aie une adjonction
L a R, d’unité η et de co-unité . Alors (LR, 1L ? η ? 1R , ) est une comonade sur A .
Démonstration.
On passe aux catégories duales et on obtient l’adjonction R∗ a L∗ de co-unité η ∗ et
d’unité ∗ (voir la remarque 2.16 (ii)). La proposition précédente implique que le triple
(L∗ R∗ , 1L∗ ? η ∗ ? 1R∗ , ∗ ) est une monade sur A ∗ . Par conséquent, (LR, 1L ? η ? 1R , ) est
une comonade sur A . u
t
Exemples 2.26
On reprend les exemples 2.20 et on regarde leurs monades et comonades associées.
(i) La monade sur la catégorie Set associée à l’adjonction spanK a U est le triple
(U spanK , 1U ??1spanK , η) où (1U ??1spanK )X : U spanK U spanK (X) → U spanK (X)
est explicité ci-dessous.
Pour tout w ∈ U spanK U spanK (X) il existe des Pkuniques coefficents α1 , . . . , αk ∈ K et
vecteurs v1 , . . . , vk ∈ spanK (X) tel que w = i=1 αi fvi . De même, chaque vi s’écrit
2.3 Monades et comonades 19
Pni
de façon unique comme vi = ji =1 βji fxji . On peut maintenant expliciter l’image de
w:
ni
k X
X
(1U ? ? 1spanK )X (w) = αi βji fxji .
i=1 ji =1
k
X
(1spanK ? η ? 1U )V (w) = αi ffvi .
i=1
(ii) La monade sur la catégorie Set associée à l’adjonction − × E a Set (E, −) est le
triple (Set (E, − × E), 1Set(E,−) ? ? 1−×E , η) où (1Set(E,−) ? ? 1−×E )X est donné
par :
µA ηA
T 2 (A) / T (A) A DDD / T (A)
DDDD
DDDD
T (m) m DDDD m
DDD
T (A)
m /A A
20 2 QUELQUES BASES DE THÉORIE DES CATÉGORIES
Proposition 2.29
Soient C une catégorie et T = (T, µ, η) une monade sur C . La classe des T-algèbres munie
des morphismes définis ci-dessus forme la catégorie d’Eilenberg-Moore des T-algèbres, que
l’on note C T .
Démonstration.
Evident.
∆A A
K 2 (A) o K(A)
O A Eo EE K(A)
O
O EEEE
EEEE
K(d) d EEEE d
EEE
K(A) o
d
A A
Proposition 2.32
Soient C une catégorie et K = (T, ∆, ) une comonade sur K. La classe des K-co-algèbres
munie des morphismes définis ci-dessus forme la catégorie d’Eilenberg-Moore des K-co-
algèbres, que l’on note CK .
Démonstration.
Évident.
Proposition 2.33
∗
Soient C une catégorie et T = (T, µ, η) une monade sur C . Alors (C T ) ∼= C(T
∗ .
∗)
Démonstration (Ébauche).
Le foncteur bijectif est donné par G(A, m) = (A, m∗ ), G(f ∗ ) = f ∗ . Les détails sont laissés
au lecteur. u
t
2.3 Monades et comonades 21
F T (f 0 ◦ f ) = T (f 0 ◦ f ) = T (f 0 ) ◦ T (f ) = F T (f 0 ) ◦ F T (f ).
Soient maintenant (A, m) une T -algèbre et C ∈ |C |. On définit
: C T F T (C), (A, m) −→ C (C, U (A, m))
α
C,(A,m)
C (C, U (A, m)) −→ C T F T (C), (A, m)
β :
C,(A,m)
α (f ) = f ◦ ηC
C,(A,m)
β (g) = m ◦ T (g).
C,(A,m)
Vérifions que β est bien définie, c’est-à-dire que β (g) est bien un morphisme de
C,(A,m)
T-algèbres, pour tout g ∈ C (C, U (A, m)) :
β (g) ◦ µC = m ◦ T (g) ◦ µC
C,(A,m)
= m ◦ µA ◦ T 2 (g)
= m ◦ T (m) ◦ T 2 (g)
= m◦T β (g) .
C,(A,m)
= f ◦ µC ◦ T (ηC )
= f,
22 2 QUELQUES BASES DE THÉORIE DES CATÉGORIES
α β (g) = m ◦ T (g) ◦ ηC
C,(A,m) C,(A,m)
= m ◦ ηA ◦ g
= g.
Il suffit maintenant de démontrer que α est une transformation naturelle, ce qui s’ob-
tient par naturalité de η. En effet, pour tout objets C, C ∈ |C|, (A, m), (A , m ) ∈ C T et
0 0 0
= γ ◦ h ◦ (ηC ◦ φ)
= γ ◦ h ◦ (T (φ) ◦ ηC 0 )
h i
= α 0 0 0 ◦ C T F T (φ∗ ), γ (h).
C ,(A ,m )
Proposition 2.35
Soit K = (K, µ, ) une comonade sur une catégorie C . Le foncteur oubli U : CK −→ C
possède un adjoint à droite FK : C −→ CK . On le définit, pour tout A, A0 ∈ |C | et pour
tout morphisme f ∈ C (A, A0 ), par
FK (A) = (K(A), µA )
FK (f ) = K(f ).
Démonstration.
∗ ∗ G
Par la proposition 2.33, on a que (C ∗ )(K ) ∼ = CK . La proposition précédente (2.34) donne
une adjonction
∗ / ∗
F (K ) : (C ∗ ) o ⊥ (C ∗ )(K ) : Ũ
Passant au dual, on obtient une adjonction
∗) ∗ / ∗) ∗
Ũ ∗ : (C ∗ )(K o ⊥ C : F (K
Grâce au corollaire 2.19, il reste seulement à contrôler que les morphismes annoncés sont
∗ ) ∗
∗ −1
bien U = Ũ ◦ G et FK = G ◦ F (K . Or, pour tout (A, d) ∈ CK , f un morphisme de
K-co-algèbres et g un morphisme de C ,
Démonstration.
Soient η et respectivement l’unité et la co-unité de l’adjonction F T a U . La monade
associée à l’adjonction F T a U est (U F T , 1U ? ? 1F T , η) = (T, µ, η). u
t
Proposition 2.37
Soient C une catégorie et K = (T, ∆, ) une comonade sur C . La comonade associée à
l’adjonction U a FK est exactement K.
Démonstration.
Soient η et respectivement l’unité et la co-unité de l’adjonction U a FK . La comonade
associée à l’adjonction U a FK est (U FK , 1U ? η ? 1FK , ) = (K, ∆, ). u
t
Il faut encore vérifier que R(f ) est bien un morphisme de T-algèbres, pour tout morphisme
f : A −→ A0 . Or,
Un élément de SetT est donc un couple (X, m) tels que les diagrammes suivants soient
commutatifs :
µX ηX
(U spanK )2 (X) / U span (X) X LLLLL / U spanK (X)
LLLLL
K
LLLLLL
U spanK (m) m LLLLLL m
LL
U spanK (X)
m /X X
On va appliquer cette identité plusieurs fois pour vérifier les axiomes d’espace vectoriel.
Pour tout x1 , x2 , x3 ∈ X, α, β ∈ K,
Associativité
(x1 + x2 ) + x3 = m fm(fx1 +fx2 ) + fx3
= m((fx1 + fx2 ) + fx3 )
= m(fx1 + (fx2 + fx3 ))
= m fx1 + fm(fx2 +fx3 )
= x1 + (x2 + x3 );
α · (β · x1 ) = m αfm(βfx1 )
= m(α(βfx1 ))
= m((αβ)fx1 )
= m((αβ)fx1 )
= (αβ) · x1 .
Ainsi, V (X, m) est bien un espace vectoriel. Vérifions maintenant que V (g) = g est une
application linéaire, pour tout morphisme de T-algèbres g : (X, m) −→ (X 0 , m0 ).
Pour tout α ∈ K, x1 , x2 ∈ X,
g(αx1 + x2 ) = g m(fm(αfx1 ) + fx2 )
= g(m(αfx1 + fx2 ))
= m0 (U spanK (g)(αfx1 + fx2 )
= m0 (αfg(x1 ) + fg(x2 ) )
= αg(x1 ) + g(x2 ).
−1
Il reste à montrer que V = (CanT ) .
Soient (W, +, ·) un espace vectoriel et g une application linéaire. Alors on obtient que
V (CanT (W, +, ·)) = (W, +0 , · 0 ) avec, pour tout w, w̄ ∈ W , α ∈ K,
α · 0 w = V (αfw ) = α · w.
De plus, V (CanT (g)) = V (g) = g, donc V ◦ CanT = 1VectK .
Soient maintenant (X, m) une T-algèbre et h un morphisme de T-algèbres. Alors, posant
V (x, m) = (X, +, ·), on obtient CanT (V (X, m)) = (X, X ), où
k k k
! !
X X X
X αi fxi = αi xi = m αi fxi .
i=1 i=1 i=1
SetT ∼
= VectK .
u
t
26 2 QUELQUES BASES DE THÉORIE DES CATÉGORIES
Exemple 2.45
Le but de cet exemple est de présenter un foncteur comonadique tout en se familiarisant
avec les catégories de morphismes au dessus d’un objet. On se donne Set comme catégorie
de base et p : E −→ B un morphisme de Set. On définit les foncteurs suivants :
(i) p! : Set /E −→ Set /B , donné par
p! (A, f ) = (A, p ◦ f ) pour tout (A, f ) ∈ Set /E ;
p! (g) = g pour tout g ∈ Set /E ((A, f ), (A0 , f 0 )).
p∗ (X, φ) = (E × X, p1 ).
B
On rappelle que le pullback de ces deux morphismes est le sous ensemble du produit
cartésien E × X donné par E × X = {(e, x) ∈ E × X : p(e) = φ(x)}, et p1 , p2 sont les
B
projections standards.
On définit l’image d’un morphisme g : (X, φ) −→ (X 0 , φ0 ) comme l’unique morphisme
donné par la propriété universelle du pullback E × X 0 , appliquée au diagramme
B
suivant :
~
E /B
p
Il faut encore vérifier que p∗ est bien un foncteur, ce qui est donné par la propriété
universelle. En effet, puisque 1E×X fait commuter le diagramme précédent où l’on
B
remplace (X 0 , φ0 ) par (X, φ) et g par 1X , l’unicité implique que
De même, la propriété universelle donne que p∗ (f ◦g) = p∗ (f )◦p∗ (g) pour tout couple
de morphismes composables (f, g).
! ∗
On va maintenant montrer à une adjonction p a p .
que l’on a affaire
Soient (A, f ) ∈ Set /E , (X, φ) ∈ Set /B . On doit se donner une transformation
α((A,f ),(X,φ)) : Set /B p! (A, f ), (X, φ) −→ Set /E ((A, f ), p∗ (X, φ)).
On définit, pour tout morphisme g ∈ Set /B p! (A, f ), (X, φ) , l’image de g par la trans-
g
A
α((A,f ),(X,φ)) (g)
"
E×X /X
B p2
f
p1 φ
% /B
E p
p2
ϕ
/A h /E×X /
A0 tX
B γ◦p2
tt
p∗ (γ) γ ttt
t
tt
# tt
% tz t
E × X0 / X0
B p02
p1 φ
f
f0 p01 φ0
)% /B
~
E p
η(A,f ) : (A, f ) −→ E × A, p1 ,
B
η(A,f ) = α((A,f ),p! (A,f )) 1p! (A,f ) .
1A
A
η(A,f )
!
E×A /A
B p2
f
p1 pf
% /B
E p
β(X,φ) : E × X, p ◦ p1 −→ (X, φ),
B
(X,φ) = β(p∗ (X,φ),(X,φ)) 1p∗ (X,φ)
= p2 .
p1
p1 φ
& /B
E p
! ∗
associée à l’adjonction est donc (p ◦p , 1p! ?η ?1p∗ , ). On définit
La comonade (K, ∆, )
un foncteur F : Set /B K −→ Set /E par
Il faut vérifier que c’est bien défini, c’est-à-dire que γ est 0bien un morphisme dans Set /E
de F (X, φ), d = (X, p1 ◦ d) vers F (X , φ ), d = (X , p1 ◦ d0 ). Le diagramme suivant
0 0 0 0
donne la réponse :
E×X o d
X
zz
B
p∗ (γ) www
w zz
γ z
ww
w zz
{ww z zz
}z
E × X0 o d0
X0
B
p1 φ
p01 φ0
p
E /B
Il reste à montrer que (CanK )−1= F et l’on aura fini de prouver que p! est comonadique.
Or, puisque CanK F (X, φ), d = (X, p ◦ p1 ◦ d), η(X,p1 ◦d) = (X, φ ◦ p2 ◦ d), η(X,p1 ◦d) ,
on doit prouver que p2 ◦ d = 1X et que η(X,p1 ◦d) = d.
Puisque (X, φ), d est une K-co-algèbre, on a que (X,φ) ◦ d = p2 ◦ d = 1X . Par ailleurs,
la propriété universelle du pullback (E × X, p1 , p2 ) appliquée au triple (X, p1 ◦ d, 1X ) assure
B
que d est le seul morphisme de X −→ E × X tel que p2 ◦ d = 1X et p1 ◦ d = p1 ◦ d. Ainsi,
B
η(X,p1 ◦d) = d.
De plus, F ◦ CanK (A, f ) = F (A, p ◦ f ), η(A,f ) = (A, p1 ◦ η(A,f ) ) = (A, f ) (voir le
diagramme 12). u
t
2.3 Monades et comonades 31
Remarque 2.46
Dans l’exemple précédent, la seule propriété de Set que nous avons utilisé est que le
pullback de deux morphismes existe toujours. Par conséquent, cet exemple se généralise
pour toute catégorie C avec pullbacks, une fois que l’on s’est fixé un choix, pour chaque
morphisme φ, d’un pullback de (p, φ).
32 3 THÉORÈME DE GALOIS CATÉGORIQUE
• c /•
d b
• /•
a
si a, b ∈ C , alors c, d ∈ C .
On note C ⊆ C pour indiquer que C est une classe de morphismes de C .
Définition 3.2
Soit C une catégorie, I ∈ |C | et C une classe de morphismes admissible de C . La catégorie
C /I est définie par
n o
(i) C /I = (C, f ) : C ∈ |C |, f ∈ C et f ∈ C (C, I) .
n o
(ii) C /I ((C, f ), (C 0 , f 0 )) = g ∈ C (C, C 0 ) : f = f 0 ◦ g .
La loi de composition est celle induite par la composition dans C .
Remarque 3.3
On remarque que C /I est une une sous-catégorie
pleine de C /I , c’est-à-dire telle que
pour tout objets (C, f ), (C 0 , f 0 ) ∈ C /I , C /I ((C, f ), (C 0 , f 0 )) = C /I ((C, f ), (C 0 , f 0 )).
Proposition 3.4
Soient C ⊆ C une classe de morphismes admissible d’une catégorie avec pullbacks et
p : E −→ B ∈ C . Alors l’adjonction
/
p ! : C /E o ⊥ C /B : p∗
Démonstration.
et p̄∗ = p∗
On vérifie d’abord que les foncteurs p̄! = p! sont bien définis.
C /E C /B
Pour tout objet (A, f ) ∈ C /E , p! (A, f ) = (A, p ◦ f ) ∈ C /B puisque C est stable par
composition.
Pour tout objet (X, φ) ∈ C /B , p∗ (A, f ) ∈ C /E par la condition (iii) de la définition
3.1.
Soient η et respectivement l’unité et la co-unité de l’adjonction p! a p∗ . Posant
⇒ p̄∗ p̄! et ¯ : p̄! p̄∗ ⇒ 1
η̄ = η et ¯ = , alors η̄ : 1 sont bien des
C /E C /B C /E C /B
transformations naturelles, par la remarque 3.3. Elle vérifient de plus les identités de la
caractérisation d’une adjonction (voir théorème 2.17 (ii)), ce qui prouve que p̄! a p̄∗ . u
t
Proposition 3.6 /
Soit L : (B, B) o ⊥ (A , A ) : R une adjonction relativement admissible, avec B
une catégorie avec pullbacks. On note η et respectivement l’unité
. et la co-unité de l’ad-
B
B −→ A L(B) , défini par
jonction. Pour tout objet B ∈ |B|, le foncteur LB :
et RB (g) est fourni par la propriété universelle du pullback comme le montre le diagramme
suivant :
34 3 THÉORÈME DE GALOIS CATÉGORIQUE
p(A,f )
RB (A) / R(A)
nn
RB (g) R(g)◦p(A,f ) R(g)nnnn
nnn
n
% ' nv nn
RB (A0 ) / R(A0 )
p(A0 ,f 0 )
RB (f ) R(f )
RB (f 0 ) R(f 0 )
{
B / RL(B)
ηB
/ .
Cette adjonction se restreint à une adjonction LB : B
A L(B) : RB .
B o
⊥
Démonstration.
Soit R̃ : A L(B) −→ B RL(B) un foncteur définit par
. .
.
R̃(A, f ) = R(A), R(f ) pour tout (A, f ) ∈ A L(B) ,
La deuxième observation consiste à voir que voir que les isomorphismes naturels α, β entre
les foncteurs B (−, R(−)) et A (L(−), −), donnés par la preuve.du théorème 2.17,
se
restreignent à des isomorphismes naturels entre les foncteurs B RL(B) −, R̃(−) et
.
A L(B) (L(B) )! ◦ LB , − . En effet,
. n o
B RL(B) (B̃, b), R̃(A, f ) = g ∈ B B̃, R(A) : b = R(f ) ◦ g
et
. n o
A L(B) (L(B) ) ◦ LB (B̃, b), (A, f ) = h ∈ A L(B̃), A : L(B) ◦ L(b) = f ◦ h .
!
.
Or, pour tout h ∈ A !
L(B) (L(B) ) (B̃, b), (A, f ) , α(B̃,A) (h) := R(h) ◦ ηB̃ , et donc
b = R(L(B) ) ◦ ηRL(B) ◦ b
= R(L(B) ) ◦ RL(b) ◦ ηB̃
= R(f ◦ h) ◦ ηB̃
= R(f ) ◦ α(B̃,A) (h).
.
Ainsi, α(B̃,A) (h) ∈ B RL(B) ( B̃, b), R̃(A, f ) .
3.1 Enoncé du théorème 35
.
De même, pour tout g ∈ B RL(B) (B̃, b), R̃(A, f ) , β(B̃,A) (g) := A ◦ L(g) ce qui im-
plique
Or, les conditions (i), (i) et (iii) de la définition d’adjonction admissible assurent que les
foncteurs en question sont bien définis sur les sous-catégories considérées. Par ailleurs, le
fait qu’elles soient pleines fournit le fait que l’adjonction est conservée.
En combinant l’exemple 2.45 et ce que l’on a vu plus haut, on obtient que l’unité de
B
cette adjonction est donné, pour tout (B̃, b) ∈ B , par la propriété universelle du
pullback du diagramme suivant :
B̃ ηB̃
ηB
(B̃,b)
$ !
RB (L(B̃)) / RL(B̃)
p(L(B̃),L(b))
b
RB (L(b)) RL(b)
&
B / RL(B)
ηB
.
Pour tout (A, f ) ∈ A L(B) , soit (P, p1 , p2 ) le pullback de (R(f ), ηB ). La co-unité
est un isomorphisme.
Pour expliciter la situation, on pose (P, p0 , b0 ) le pullback de la paire (p, b), alors par défi-
nition, p∗ (X, b) = (P, b0 ). Par ailleurs, (RB (L(P )), RB (L(b0 )), p(L(P ), L(b0 )) est le pullback
de la paire (RL(b0 ), ηE ). On demande alors que η(P,b E
0 ) , donné par la propriété universelle
Xo p0
P E
ηP
η(P,b 0)
$ !
RB (L(P )) / RL(P )
p(L(P ),L(b0 ))
b
b0
RB (L(b0 )) RL(b0 )
$ '
Bo p E ηE
/ RL(E)
Remarque 3.8
On notera SplitB (p) la sous-catégorie pleine de B B constituée des objets scindés par p.
On les dit scindés car ils généralisent d’une certaine manière la notion d’algèbre scindé par
une extension de corps (voir le théorème 4.25).
p∗ LE
/ / .
B o ⊥ B o ⊥ A L(E)
B E
p! RE
3.1 Enoncé du théorème 37
π0
A×B /A
C
π1
B /C
f
On notera l’unique morphisme suivant :
g
D f
f
g
' $
π0
A×B /A
C
g
π1
' /C
B
Remarque 3.12
Avec cette notation, la règle suivante s’applique :
h
f◦ k
f h
◦ = .
g k h
g◦
k
A1 × A1 π0
/ A1
A0
π1 d1
A1 / A0
d0
d0
/
A1 × A1 c / A1 o i A0
A0 d1
/
Voici les axiomes pour les catégories internes, ainsi que leurs interprétations pour les petites
catégories :
(i)
d0 ◦ i = d1 ◦ i = 1A0 .
Cet axiome exprime le fait que le domaine et le codomaine d’une identité sur un objet
est exactement cet objet-là.
i ◦ d0 1A1
(ii) Soient et les morphismes de domaine A1 et de codomaine
1A1 i ◦ d1
A1 × A1 donnés par la propriété universelle du pullback du digramme 14 avec les
A0
couples de morphismes (i ◦ d0 , 1A1 ) et (1A1 , i ◦ d1 ). Alors,
i ◦ d0 1A1
c◦ = 1A1 = c ◦ .
1A1 i ◦ d1
π 0 ◦ P 0
π 1 ◦ P0 : (A1 × A1 ) × A1 −→ A1 × A1
c◦ A0 A0 A0
P1
c ◦ P0
: (A1 × A1 ) × A1 −→ A1 × A1
P1 A0 A0 A0
3.1 Enoncé du théorème 39
Cet axiome exprime l’associativité de la composition. En effet, pour les petites caté-
gories,
π 0 ◦ P 0
c◦ π1 ◦ P0 : ((f, g), h) →
7 (f, h ◦ g) →
7 (h ◦ g) ◦ f
c◦
P 1
c ◦ P0
c◦ : ((f, g), h) → 7 (g ◦ f, h) → 7 h ◦ (g ◦ f )
P1
Exemples 3.14
(i) Toutes les petites catégories sont des catégories internes de Set.
(ii) Soit p : E −→ B un morphisme d’une catégorie C avec pullbacks. Soient le pullback
(E × E, d0 , d1 ) de (p, p) et le pullback (E × E) × (E × E), π0 , π1 de (d0 , d1 ). On
B B E B
pose
1E
∆= : E −→ E × E
1E B
et
d0 ◦ π0
c= : (E × E) × (E × E) −→ E × E
d1 ◦ π1 B E B B
E (E × E) × (E × E)
1E B E B d0 ◦π0
∆
c
!
E×E /E
B d0 d1 ◦π1 E×E /E
1E B d0
d1 p
d1 p
#
/B
E p E /B
p
d0
/
(E × E) × (E × E) c /E×E o ∆ E
d1
B E B B /
40 3 THÉORÈME DE GALOIS CATÉGORIQUE
En effet, l’axiome (i) est vérifié par définition de ∆ et les axiomes (iii), (iv) par
définition de c. Concernant l’axiome (ii), on doit vérifier que
! !
∆ ◦ d0 1E×E
c◦ 1E×E = 1E×E = c ◦ B .
B
B ∆◦d 1
!!
∆ ◦ d0
d0 ◦ c◦ = d0 ◦ ∆ ◦ d0 = d0
1E×E
B !! .
∆ ◦ d0
d1 ◦ c◦ = d1 ◦ 1E×E = d1
1E×E
B
B
Exemples 3.16
(i) Toute petite catégorie dont tous les morphismes sont inversibles est un groupoïde
interne sur Set.
(ii) On reprend l’exemple précédent. Les données suivantes forment un groupoïde interne
de C :
d0
/
(E × E) × (E × E) c /E×E o ∆ E
d1
B E B B
L /
τ
3.1 Enoncé du théorème 41
E×E
B d1
τ
# !
E×E /E
d0 B d0
d1 p
$
/B
E p
E×E
B d0
∆◦d0
# !
E×E /E
d0 B d0
d1 p
$ /B
E p
On calcule :
! !
1E×E 1E×E
d0 ◦ c ◦ B = d0 ◦ π0 ◦ B
τ τ
= d0 ◦ 1E×E
B
= d0 .
Par ailleurs,
! !
1E×E 1E×E
d1 ◦ c ◦ B = d1 ◦ π1 ◦ B
τ τ
= d1 ◦ τ
= d0 .
u
t
L(d0 )
/
L(c) L(∆)
L (E × E) × (E × E) /L E×E o L(E) ,
L(d1 )
B E B
I
B /
L(τ )
où
d0
/
(E × E) × (E × E) c /E×E o ∆ E
d1
B E B B
L /
τ
A1 × I /I
A0 πI
π A1 FObj
A1 / A0
d0
Pour comprendre le sens de cette définition, regardons ce qui se passe dans la catégorie
Set.
Exemple 3.19
Soit A = (A0 , A1 , d0 , d1 , i, c) une catégorie interne de Set, c’est-à-dire correspondant à une
petite catégorie A . La notion de préfaisceau interne sur A correspond alors exactement
avec celle de foncteur de A dans Set. Pour voir ceci, donnons nous F = (I, FObj , FMor )
un préfaisceau interne et interprétons la structure et les axiomes. D’abord, on peut voir
que FObj permet de définir une application F : A −→ Set sur les objets. En effet, on
−1
peut poser, pour tout A ∈ A0 , F (A) = FObj (A). Ainsi, F associe à A l’ensemble de ces
préimages par`FObj . Réciproquement, étant donné un foncteur G : A −→ Set, on peut
définir GObj : a∈A0 G(a) −→ A0 par (x, a) 7→ a. En effet,
a a
I= G−1
Obj (a) = G(a).
a∈A0 a∈A0
F (g ◦ f )(x) = FMor (g ◦ f, x)
= FMor g, FMor (f, x)
= F (g)(F (f )(x)) = [F (g) ◦ F (f )](x),
et donc F (g ◦ f ) = F (g) ◦ F (f ).
Remarque 3.20
Dans le cas d’un groupoïde G sur une catégorie concrète C , on peut voir intuitivement
FMor comme une « action de groupoïde » de G sur (IF , FObj ). La proposition 4.23 peut-
être éclairante à ce sujet. Elle montre que d’une façon générale, si le groupoïde ne possède
qu’un seul objet, alors c’est un groupe, et les préfaisceaux internes sur G sont les objets
de C munis d’une action de groupe de G qui est de plus un morphisme de C .
Exemple 3.22
Etudions la situation dans Set :
La première condition donne que si x ∈ F (A), c’est-à-dire FObj (x) ∈ A, alors on a que
GObj ◦ α(x) = FObj (x) ∈ A. Par conséquent, α(x) ∈ G(A).
La deuxième condition assure que pour tout morphisme f de A et tout x ∈ F (domf ),
alors
Les identités sont trivialement des transformations naturelles, ce qui achève la preuve. u
t
Définition 3.24
Soient C une catégorie avec pullbacks, C une classe de morphismes relativement admissible
A
et A une catégorie interne sur C . La sous-catégorie pleine C de C A est définie par
n o
A
C = (IF , FObj , FMor ) ∈ C A : FObj ∈ C .
3.1.4 Enoncé
Théorème 3.25 (Théorème / de Galois catégorique)
Soit L : (B, B) o ⊥ (A , A ) : R une adjonction relativement admissible (voir 3.5)
où A et B sont des catégories avec pullbacks. Si p : E −→ B est un morphisme de descente
galoisienne de B par rapport à ces données, alors il existe une équivalence de catégorie
Gal(p)
SplitB (p) ≈ A .
3.2 Preuve du théorème 45
et .
−→ A
Gal(p)
F2 : A L(E)
ayant des monades associées isomorphes. Nous allons commencer par donner la construction
de F1 .
Démonstration.
(i) ⇔ (ii) : Par définition, il suffit de constater que (1E )∗ = 1B/ . Cela vient du fait que
E
le pullback de (1E , e) est (B̃, 1E , e).
(ii) ⇒ (iii) : Evident avec (X, f ) = LE (B̃, e).
(iii) ⇒ (ii) : Par la condition (ii) de la définition 3.10,
E
(X,f ) : LE ◦ RE (X, f ) −→ (X, f )
RB (E E
(X,f ) ) ◦ ηRE (X,f ) = 1RE (X,f ) ,
E
ce qui implique que ηR est un isomorphisme. Nommons φ : (B̃, e) −→ RE (X, f )
E (X,f )
l’isomorphisme fourni par hypothèse. Alors η(EB̃,e) est aussi un isomorphisme, d’inverse
−1
φ−1 ◦ (ηR
E
E (X,f )
) ◦ RE LE (φ).
u
t
Remarque 3.27
La proposition précédente implique que si un objet (A, f ) ∈ B /E est isomorphe à un
objet (B̃, e) scindé par 1E ((B̃, e) ∈ B /E , par définition), alors il est aussi scindé par ce
même morphisme. En effet, puisque les isomorphismes dans B et que B est stable par
sont
B
composition (voir la définition 3.1), alors (A, f ) ∈ /E et le point (iii) de la proposition
précédente permet de conclure.
46 3 THÉORÈME DE GALOIS CATÉGORIQUE
Corollaire 3.28
Soit (B̃, b) ∈ B /B . Les propositions suivantes sont équivalentes :
Démonstration.
Découle de la définition 3.7 et de la proposition précédente. u
t
Lemme 3.29 LE
/ .
Les foncteurs SplitE (1E ) o ⊥ A L(E) donnent une équivalence de catégories
RE
.
SplitE (1E ) ≈ A L(E) .
Démonstration.
Le foncteur RE est bien tel que im(RE ) ⊆ SplitE (1E ), par la proposition 3.26. Par ailleurs,
la définition 3.10 (ii) assure que LE ◦ RE ∼
= 1A et la proposition 3.26 implique que
/L(E)
∼
RE ◦ LE = 1Split (1 ) .
E E
Proposition 3.30
Le foncteur p∗ : SplitB (p) −→ SplitE (1E ) est monadique.
Démonstration.
On doit d’abord montrer que p∗ |SplitB (p) ⊆ SplitE (1E ), ce qui est effectivement le cas par
le corollaire 3.28 (iii). Son adjoint à gauche p! : SplitE (1E ) −→ SplitB (p) est aussi bien
défini, puisque si un objet (B̃, e) est dans SplitE (1E ), alors
. par
la proposition 3.26, on
∼ A
a que (B̃, e) = RE (X, f ) pour un certain (X, f ) ∈ L(E) . La condition (iii) de la
définition 3.10 assure que p! RE (X, f ) est scindé par p, ce qui veut dire que ηpE∗ (p! R (X,f ))
E
est un isomorphisme. Le fait que (B̃, e) ∼ = RE (X, f ) entraine que ηpE∗ (p! (B̃,e)) est aussi un
isomorphisme, et donc p! (B̃, e) ∈ |SplitB (p)|.
On a donc une adjonction entre les sous-catégories pleines :
/
p! : SplitE (1E ) o ⊥ SplitB (p) : p∗ .
Il reste à voir que le foncteur de comparaison associé à cette adjonction est une équivalence
de catégorie. D’abord, on sait que la monade T associée à l’adjonction précédente est la
/
même que celle associée à p! : B /E o ⊥ B /B : p∗ . En effet, l’unité et la co-
unité sont les mêmes. Par conséquent, le foncteur de comparaison de l’adjonction qui nous
intéresse est la restriction du foncteur de comparaison
T
CanT : B /B −→ B /E
à SplitB (p). Par la condition (i) de la définition 3.10, on sait de plus que ce dernier foncteur
est une équivalence de catégorie, soit donc G son équivalence inverse. On doit prouver
que cette équivalence se restreint à une équivalence de catégories entre (SplitE (1E ))T et
3.2 Preuve du théorème 47
SplitB (p). On sait déja que im CanT |SplitB (p) ⊆ (SplitE (1E ))T . En effet, on a déja prouvé
que le foncteur de comparaison
est biendéfini.
On doit voir que im G|(SplitE (1E ))T ⊆ SplitB (p). Soit ((B̃, e), m) ∈ (SplitE (1E ))T .
On a que CanT ◦ G((B̃, e), m) = ∼ ((B̃, e), m). Ceci entraîne un isomorphisme entre « les
composantes objets » de ces deux algèbres, c’est-à-dire que p∗ (G((B̃, e), m)) ∼ = (B̃, e).
Ceci implique comme précédemment le fait que p∗ (G((B̃, e), m)) ∈ |SplitE (1E )| et donc
G((B̃, e), m) ∈ |SplitB (p)|. u
t
Lemme 3.31 /
Soient G : C o B : D une équivalence de catégories et TB = (T, µ, η) une mo-
nade sur B. On nomme respectivement α et β les isomorphismes naturels GD ⇒ 1B et
1C ⇒ DG. Alors,
TC = (T̃ , µ̃, η̃) := DT G, 1D ? µ ◦ (1T ? α ? 1T ) ? 1G , (1D ? η ? 1G ) ◦ β
est une monade sur C et les catégories des algèbres sont équivalentes, c’est-à-dire :
C TC ≈ B TB .
Démonstration.
Pour vérifier que TC est bien une monade sur C , il suffit d’utiliser les propriétés du produit
de Godement 2.8 et le fait que TB est une monade sur B. Nous allons seulement vérifier
la condition d’associativité, l’autre se résolvant de façon similaire. On calcule µ̃ ◦ (µ̃ ? 1T̃ ) :
1D ? µ ◦ (1T ? α ? 1T ) ? 1G ◦ 1D ? µ ◦ (1T ? α ? 1T ) ? 1G ? 1DT G
= 1D ? µ ◦ (1T ? α ? 1T ) ◦ (µ ◦ (1T ? α ? 1T ) ? 1GDT ) ? 1G
= 1D ? µ ◦ (1T ? α ? 1T ) ◦ (µ ? 1GDT ) ◦ (1T ? α ? 1T GDT ) ? 1G
= 1D ? µ ◦ ((1T ? α) ◦ (µ ? 1GD )) ? 1T ◦ (1T ? α ? 1T GDT ) ? 1G
= 1D ? µ ◦ (µ ◦ (1T ? 1T ? α)) ? 1T ◦ (1T ? α ? 1T GDT ) ? 1G
= 1D ? µ ◦ (µ ? 1T ) ◦ (1T ? 1T ? α ? 1T ) ◦ (1T ? α ? 1T GDT ) ? 1G
= 1D ? µ ◦ (1T ? µ) ◦ (1T ? 1T ? α ? 1T ) ◦ (1T ? α ? 1T GDT ) ? 1G
= 1D ? µ ◦ (1T ? µ) ◦ 1T ? (1T ? α) ◦ (α ? 1T GD ) ? 1T ? 1G
= 1D ? µ ◦ (1T ? µ) ◦ 1T ? (α ? 1T ) ◦ (1GDT ? α) ? 1T ? 1G
= 1D ? µ ◦ (1T ? µ ◦ (α ? 1T ? 1T ) ◦ (1GDT ? α ? 1T ) ? 1G
= 1D ? µ ◦ (1T ? α ? 1T ◦ (1GD ? µ) ◦ (1GDT ? α ? 1T ) ? 1G
= 1D ? µ ◦ (1T ? α ? 1T ) ◦ (1T GD ? µ) ◦ (1T GDT ? α ? 1T ) ? 1G
= 1D ? µ ◦ (1T ? α ? 1T ) ? 1G ◦ 1DT G ? 1D ? µ ◦ (1T ? α ? 1T ) ? 1G .
L’équivalence de catégories entre les catégories des algèbres est donnée par le couple de
foncteurs DTB , GTB définis de la façon suivante :
pour tout (B, m) ∈ B TB ,
DTB (B, m) = (D(B), D(m) ◦ DT (αB )),
pour tout f ∈ B B ((B, m), (B , m )),
T 0 0 DTB (f ) = D(f ),
pour tout (C, n) ∈ C TC , G (C, n) = (G(C), G(n) ◦ αT G(C) −1 ),
T B
pour tout g ∈ C T C 0 0
((C, n), (C , n )), GTB (g) = G(g),
48 3 THÉORÈME DE GALOIS CATÉGORIQUE
On doit commencer par vérifier que c’est bien défini. On ne traitera que le cas du foncteur
DTB , l’autre étant similaire. La situation est résumée par le diagramme commutatif ci-
dessous. Les carrés (1) et (3) commutent par naturalité de α, le carré (2) par naturalité
de µ et le (4) et le triangle supérieur puisque (B, m) est une TB -algèbre. Le carré (5) est
commutatif par naturalité de η, et le triangle inférieur par la proposition 3.4.3 du livre
[2][p.115], qui implique que G est l’adjoint à gauche de D, avec unité β et co-unité α.
DT G DT (αB ) (1) DT 2 (αB ) (2) DT (αB )
DT G D(m) (3) DT (m) (4) D(m)
DT (αB ) D(m)
/ DT (B) / D(B)
DT G D(B)
O O rrr
rrrrrrr
r
rrrr
rrrrrrr
r
rr
D(ηGD(B) ) (5) D(ηB ) rrrr
rrrrrrr
r
rrrr
rrrrrrr
r
rrr
D(αB )
DGD(B) / D(B)
O nn
nnn
nnnnn
nnn
βD(B)
nnnnn
nnn
nnnnn
n
D(B)
Ainsi, l’image d’une algèbre sur TB est bien une algèbre sur TC . Par ailleurs, l’image
d’un morphisme est bien un morphisme, puisque le diagramme suivant est commutatif, par
définition et par naturalité de α :
DT G D(f )
/ DT G D(B 0 )
DT G D(B)
DT (αB ) DT (αB 0 )
DT (f )
DT (B) / DT (B 0 )
D(m) D(m0 )
D(f )
D(B) / D(B 0 )
Le foncteur DTB est donc bien défini. Il reste à montrer que c’est une équivalence de
3.2 Preuve du théorème 49
catégorie. Or,
GTB ◦ DTB (B, m) = GD(B), GD(m) ◦ GDT (αB ) ◦ αT G(D(B)) −1 ,
DTB ◦ GTB (C, n) = DG(C), DG(n) ◦ D(αT G(C) −1 ) ◦ DT (αG(C) ) .
On va donc montrer que α : GTB ◦ DTB ⇒ 1BTB est un isomorphisme et de même pour
β : 1C TC ⇒ DTB ◦ GTB . La seule chose à démontrer est que les α et les β sont bien des
morphismes d’algèbre. On commence par β et on calcule (voir diagramme) :
βDT G(C)
+
DT G(C) / DT GDG(C) / DT G(C) / DGDT G(C)
DT G(βC ) DT (αG(C) ) D(αT G(C) −1
)
n DG(n)
C / DG(C)
βC
Calculons maintenant pour α−1 (l’inverse d’un isomorphisme d’algèbre est un morphisme
d’algèbre) :
αT (B) −1
+
T (B) / T GD(B) / GDT GD(A) / GDT (A)
T (αB −1 ) αT G(D(B)) −1 GDT (αB )
m GD(m)
B / GD(B)
αB −1
Il suffit de voir que, par naturalité, αT (B) ◦ GDT (αB ) = αT GD(B) ◦ T (αB ), et donc :
u
t
Proposition 3.32
Soient R : A −→ B un foncteur monadique et D : B −→ C une équivalence de catégorie.
Alors DR est monadique.
Démonstration.
Soient L : B −→ A l’adjoint à gauche de R et G : C −→ B l’équivalence de catégories
inverse de D. On note η et respectivement l’unité et la co-unité de l’adjonction L a R et
TB la monade sur B associée.
50 3 THÉORÈME DE GALOIS CATÉGORIQUE
TB = (RL, 1R ? ? 1L , η) := (T, µ, η)
On remarque que TC est associée à TB comme dans le lemme précédent. Par ailleurs, pour
tout A ∈ |A |,
CanTC (A) = DR(A), DR A ◦ L(αR(A) )
= DTB ◦ CanTB (A),
CanTC (f ) = DR(f )
= DTB ◦ CanTB (f ).
Pour conclure, le foncteur CanTC = DTB ◦CanTB est une équivalence de catégories, puisque
il est la composition de deux équivalences de catégories. u
t
Corollaire 3.33 .
Le foncteur F1 := LE ◦ p∗ : SplitB (p) −→ A L(E) est monadique.
Démonstration.
Résulte du lemme 3.29 ainsi que des propositions 3.30 et 3.32. u
t
Démonstration.
On va prouver le résultat par récurence.
P0 : D’abord, 1L(E) ∈ A puisque A contient les isomorphismes. Par ailleurs, (E, ηE , 1E )
est un pullback de (ηE , 1RL(E) ), ce qui implique que RE (L(E), 1L(E) ) ∼
= (E, ηE , 1E ),
et par la proposition 3.26, (E, 1E ) ∈ |SplitE (1E )|.
Pn ⇒ Pn+1 : Par hypothèse de récurence, ∗ ! n
(p. ◦ p ) (E, 1E ) ∈ |SplitE (1E )|. La proposition
3.26 assure l’existence de (X, φ) ∈ A L(E) tel que RE (X, φ) ∼ = (p∗ ◦ p! )n (E, 1E ).
u
t
Lemme 3.35
Le groupoïde de Galois Gal(p) est effectivement un groupoïde interne sur A .
Démonstration.
Il suffit de prouver que L (E × E) × (E × E) est un pullback de (L(d0 ), L(d1 )) et que
B E
B
L (E × E) × (E × E) × (E × E) est un pullback de (L(d1 ) ◦ L(π1 ), L(d0 )). Ainsi, le
B E B E B
groupoïde de Galois est bien défini puisque L(c) a bien pour domaine un pullaback de
(L(d0 ), L(d1 )). De plus, les axiomes de groupoïde interne sur A sont vérifiés puisque L
préserve la commutativité des diagrammes.
0n commence par voir que les pullbacks (E× E)× (E× E) et (E× E)× (E× E) × (E× E)
B E B B E B E B
sont les composantes objets des pullbacks (que l’on peut aussi voir comme des produits)
dans B /E suivants.
(E × E) × (E × E), d1 ◦ π0 / E × E, d1
B E B π0 B
π1 d1
E × E, d0 / (E, 1E )
B d0
/ E × E, d0
(E × E) × (E × E) × (E × E), d0 ◦ P0
B E B E B P0 B
P1 d0
(E × E) × (E × E), d1 ◦ π1 / (E, 1E )
B E B d1 ◦π1
Il faut observer que toutes les composantes de ces pullbacks sont dans SplitE (1E ). En
effet,
E × E, d1 ∼
= E × E, d0 ∼
=(p∗ ◦ p! )(E, 1E )
B B
(E × E) × (E × E), d1 ◦ π1 = (E × E) × (E × E), d1 ◦ π0 ∼
∼ =(p∗ ◦ p! )2 (E, 1E )
B E B B E B
∼
=(p∗ ◦ p! )3 (E, 1E )
(E × E) × (E × E) × (E × E), d0 ◦ P0
B E B E B
On voit facilement que ces morphismes sont bien définis et qu’ils sont en fait dans B /E .
Il reste à vérifier qu’ils sont inverses l’un de l’autre :
d0 ◦ c0
d0 ◦ c0 d0 ◦ π0
c1
d0 ◦ π0 ◦
◦ c1 =
d1 ◦ π1 c1
d1 ◦ π1
c1 d1 ◦ c0
d1 ◦ π0
d1 ◦ c0 d1 ◦ c0
d1 ◦
c1
d0 ◦ c0
= d1 ◦ c0
c1
c0
= = 1(E×E)×E .
c1 B B
3.2 Preuve du théorème 53
d0 ◦ π0
d0 ◦ c0
d0 ◦ c0 ◦ d1 ◦ π1
d0 ◦ π0 c1
c1 d1 ◦ π0
◦ d1 ◦ π 1 =
c1 d0 ◦ π0
d1 ◦ π0 c1
d1 ◦ c0 ◦ d1 ◦ π1
d1 ◦ c0
d1 ◦ π0
d0 ◦ π0
d1 ◦ π0
=
d1 ◦ π0
d1 ◦ π1
π0
= d0 ◦ π1
d1 ◦ π1
π0
= = 1(E×E)×(E×E) .
π1 B E B
Par le lemme 3.29, puisque LE est une équivalence de catégorie, elle possède aussi un
adjoint à gauche (voir la proposition 3.4.3 du livre [2][p.115]) et préserve donc les limites
et en particulier les pullbacks, par la proposition 3.2.2 du même livre. Ainsi, puisque les
. sont en fait dans SplitE (1E ), alors leur image par L est aussi un
pullbacks considérés
pullback dans A L(E) . La situation est la suivante :
/ L E × E , L(d1 )
L (E × E) × (E × E) , L(d1 ) ◦ L(π0 )
B E B L(π0 ) B
L(π1 ) L(d1 )
/ (L(E), 1L(E) )
L E × E , L(d0 )
B L(d0 )
/ L(E × E), L(d0 )
L (E × E) × (E × E) × (E × E) , L(d0 ) ◦ L(P0 )
B E B E B L(P0 ) B
L(P1 ) L(d0 )
/ (L(E), 1L(E) )
L (E × E) × (E × E) , L(d1 ) ◦ L(π1 )
B E B L(d1 )◦L(π1 )
Il reste à voir que les composantes objets de ces pullbacks forment aussi des pullbacks.
On va le vérifier seulement dans le premier cas, car la méthode est la même pour le second.
Soit X ∈ |A | et des morphismes f : X −→ L(E × E), g : X −→ L(E × E) tels que
B B
54 3 THÉORÈME DE GALOIS CATÉGORIQUE
A1 × X /X A1 × (A1 × X) / A1 × X
A0 πX A0 A0 s1 A0
π A1 f s0 d1 ◦πA1
A1 / A0 A1 / A0
d0 d0
3.2 Preuve du théorème 55
πA1 ◦ s1
et est le morphisme donné par la propriété universelle sur le pullback
s0
A1 × (A1 × X)
A0 A0 πA1 ◦s1
πA1 ◦ s1
s0
( &
A1 × A1 π0
/ A1
A0
s0
π1 d1
( / A0
A1
d0
A1 × (A1 × X)
A0 A0 πX ◦s1
ξ(X,f )
( πX &/
A1 × X X
A0
πA1 ◦ s1 πA1
c◦ f
s0
(
/ A0
A1
d0
Ce dernier diagramme est commutatif grâce à l’axiome (iii) des catégories internes.
Démonstration.
Il faut d’abord vérifier que G est bien défini. On commence par prouver que G(X, f ) est
bien un préfaisceau interne sur A.
Le premier axiome demande que d1 ◦ πA1 ◦ ξ(X,f ) = d1 ◦ s0 , ce qui est vrai puisque
πA1 ◦ s1
d1 ◦ πA1 ◦ ξ(X,f ) = d1 ◦ c ◦
s0
π A1 ◦ s 1
= d1 ◦ π1 ◦
s0
= d1 ◦ s0 ,
où l’on a utilisé l’axiome (iv) des catégories internes pour établir la deuxième égalité.
!
i ◦ d1 ◦ πA1
Le second axiome demande que ξ(X,f ) ◦ 1A1 × X = 1A1 × X . On va le prouver
A 0
A0
par unicité du morphisme faisant commuter le diagramme suivant :
56 3 THÉORÈME DE GALOIS CATÉGORIQUE
A1 × X
A0 πX
$
"
A1 × X /X
πA1 A0 πX
πA1 f
$
A1 / A0
d0
i ◦ d1 ◦ πA1
1A1 ◦ πA1
= c◦
i ◦ d1 ◦ πA1
1A1
= c◦ ◦ πA1
i ◦ d1
= πA1 ,
où l’on a utilisé l’axiome (ii) des catégories internes pour établir la dernière égalité. De
plus,
! !
i ◦ d1 ◦ πA1 i ◦ d1 ◦ πA1
πX ◦ ξ(X,f ) ◦ 1A1 × X = πX ◦ s1 ◦ 1A1 × X
A0 A0
= πX ◦ 1A1 × X
A0
= πX .
Si (A1 × A1 ) × (A1 × X), P0 , P1 est le pullback de (d0 ◦ π0 , d1 ◦ πA1 ), le troisième
A0 A0 A0
axiome demande que
π1 ◦ P0
c ◦ P0
ξ(X,f ) ◦ = ξ(X,f ) ◦ π 0 ◦ P0 .
P1 ξ(X,f ) ◦
P1
(A1 × A1 ) × (A1 × X)
A0 A0 A0 πX ◦P1
(
A1 × X /% X
A0 πX
πA1 ◦ P1
c◦ π A1 f
c ◦ P0
(
/ A0
A1
d0
3.2 Preuve du théorème 57
En effet,
c ◦ P0 πA1 ◦ s1 c ◦ P0
πA1 ◦ ξ(X,f ) ◦ = c◦ ◦
P1 s0 P1
π A1 ◦ P1
= c◦ .
c ◦ P0
et
c ◦ P0 c ◦ P0
πX ◦ ξ(X,f ) ◦ = πX ◦ s1 ◦
P1 P1
= π X ◦ P1 .
Par ailleurs,
π1 ◦ P0 π1 ◦ P 0
= c ◦ πA1 ◦ s1 ◦
π A1 ◦ ξ(X,f ) ◦ π 0 ◦ P0 π0 ◦ P0
ξ(X,f ) ◦ s0 ξ(X,f ) ◦
P1 P1
π0 ◦ P0
πA1 ◦ ξ(X,f ) ◦
= c◦ P1
π1 ◦ P0
πA1 ◦ s1 π0 ◦ P0
c◦ ◦
= c◦ s0 P1
π1 ◦ P0
πA1 ◦ P1
c ◦
= c◦ π0 ◦ P0
π1 ◦ P0
π A1 ◦ P1
= c◦ π 0 ◦ P0
c◦
π 1 ◦ P0
π A1 ◦ P1
= c◦ ,
c ◦ P0
où l’on a utilisé l’axiome (v) des catégories internes pour établir l’avant-dernière égalité.
Le foncteur G est donc bien défini sur les objets.
Il faut vérifier que, pour tout φ ∈ C A0 ((X, f ), (X 0 , f 0 )), G(φ) est bien une transfor-
A1 × (A1 × X)
A0 A0 φ◦πX ◦s1
&
A1 × X 0 $
/X
A0 πX 0
π A1 ◦ s 1
c◦ 0
πA f0
s0 1
& / A0
A1
d0
πA1
D’abord, il faut se rappeller que G(φ) = d!1 ◦ d∗0 (φ) = d∗0 (φ) = . On calcule
φ ◦ πX
donc :
π A1 ◦ s 1
πA1 c◦
G(φ) ◦ ξ(X,f ) = ◦ s0
φ ◦ πX
πX ◦ s1
πA1 ◦ s1
c◦
= s0 ,
φ ◦ πX ◦ s1
et
0 ◦ s0
πA 1 s0
0 s0 0 c◦ 1
s00
πA ◦ ξ(X 0 ,f 0 ) ◦ = πA ◦ ◦ πA1
1 G(φ) ◦ s1 1
0 ◦ s1
πX 0 ◦ s1 φ ◦ πX
0 0
s 0
πA1 ◦ s1
= c◦ 0 ◦ πA1
s0 ◦ s1
φ ◦ πX
0 ◦ π A1
π ◦ s1
= c ◦ A1 φ ◦ πX
s0
πA1 ◦ s1
= c◦ .
s0
(X 0 , f 0 ), F 0 C A (G(X 0 , f 0 ), F 0 ) o C A0 ((X 0 , f 0 )0 , U (F 0 ))
β(X 0 ,f 0 ),F 0 )
On calcule alors
∗ ∗ πA1
C A
(G(φ ), γ) ◦ β((X,f ),F ) (a) = C A
(G(φ ), γ) FMor ◦
a ◦ πX
πA1
= γ ◦ FMor ◦ ◦ G(φ)
a ◦ πX
0 π A1 π A1
= FMor ◦ ◦
γ ◦ π IF φ ◦ πX 0
0 πA1
= FMor ◦
γ ◦ a ◦ φ ◦ πX 0
= β((X 0 ,f 0 ),F 0 ) (γ ◦ a ◦ φ)
β((X 0 ,f 0 ),F 0 ) ◦ C A0 (φ∗ , U (γ))(a).
=
60 3 THÉORÈME DE GALOIS CATÉGORIQUE
i◦f
défini par δ((X,f ),F ) (α) = α ◦ , pour tout α ∈ C A (G(X, f ), F ). Vérifions que
1X
c’est bien défini :
i◦f i◦f
FObj ◦ α ◦ = d1 ◦ πA1 ◦
1X 1X
= d1 ◦ i ◦ f
= f.
L’avant-dernière égalité est donnée par l’axiome (ii) des transformations naturelles internes
tandis que la dernière égalité découle de la propriété universelle du pullback A1 × X.
A0
De plus,
π A1
δ((X,f ),F ) ◦ β((X,f ),F ) (a) = δ((X,f ),F ) FMor ◦
a ◦ πX
πA1 i◦f
= FMor ◦ ◦
a ◦ πX 1X
i◦f
= FMor ◦
a
i ◦ FObj ◦ a
= FMor ◦
1IF ◦ a
i ◦ FObj
= FMor ◦ ◦a
1IF
= a.
La dernière égalité est donnée par l’axiome (ii) des préfaisceaux internes. u
t
Démonstration (Théorème).
Par la proposition précédente, on a une adjonction
/
G : C A0 o CA : U .
⊥
3.2 Preuve du théorème 61
Calculons l’unité
et la co-unité de cette adjonction. Dans un premier temps, pour tout
(X, f ) ∈ C A0 ,
i◦f
δ((X,f ),G(X,f )) (1G(X,f ) ) = 1G(X,f ) ◦
1X
i◦f
= .
1X
πA1
β(U (F ),F ) (1U (F ) ) = FMor ◦
1U (F ) ◦ πX
= FMor .
de constater que les axiomes pour les algèbres sur la monade T sont les mêmes que ceux
des préfaisceaux internes. En effet, pour tout ((X, f ), m) ∈ C A0 , m est bien un
T
L’axiome (ii) sur les algèbres donne que m ◦ η(X,f ) = 1(X,f ) , ce qui implique que
i◦f
m◦ = 1X ,
1X
transformation naturelle interne entre (X, f, m) et (X 0 , f 0 , m). Le fait que ce soit un mor-
phisme de C A0 implique que α◦f 0 = f , le premier axiome des transformations naturelles
0 πA1
internes. De plus, α ◦ m = m ◦ T (α) = ◦ m0 , le deuxième et dernier axiome à
m ◦ πX
vérifier. u
t
Corollaire 3.38 .
−→ A
Gal(p)
Le foncteur F2 : A L(E) est monadique.
Démonstration. .
Le théorème précédent donne que le foncteur F̃2 : A Gal(p) −→ A L(E) est monadique.
On remarque dans un premier temps que l’adjonction mentionnée dans la proposition 3.37
se restreint à l’adjonction désirée. En effet, puisque p ∈ B et que B est stable
! par prise de
Gal(p)
pullback, d0 , d1 ∈ B et donc L(d0 ), L(d1 ) ∈ A . Ainsi, im G . ⊆A et le
A L(E)
fait que les sous-catégories soient
. pleines achève l’argument.
La monade associée sur A L(E) reste donc inchangée, il suffit de contrôler que le
foncteur de comparaison et son inverse se restreignent aussi aux sous-catégories.
!
.
Par ailleurs, im CanT Gal(p) ⊆ A L(E) et im (CanT )−1 .
Gal(p)
⊆A ,
A A L(E)
et, de nouveau, le fait que les sous-catégories soient pleines achève la preuve. u
t
où les transformations naturelles η et sont celle données par l’exemple 2.45. Par ailleurs,
les lemmes 3.29 et 3.31 nous donnent explicitement la monade associée à F1 en fonction
de la précédente, il s’agit de
TF1 = LE ◦ p∗ ◦ p! ◦ RE , 1LE ? 1p∗ E −1
? ? 1p! ◦ 1p∗ ◦p! ? (η ) ? 1p∗ ◦p! ? 1 RE ,
!
1LE ? η ? 1RE ◦ (E )−1 .
.
(A, f ) ∈ A L(E) ,
L(c) ◦ s0
µF2 (A,f ) =
s1
d0 ◦ π0
L ◦ s0
= d1 ◦ π1
s1
L(∆) ◦ f
ηF2 (A,f ) = ,
1A
On va expliciter maintenant la .
relation entre les deux monades. On considère l’équi-
/ .
valence de catégories LE ◦ RE : A L(E) o A L(E) : 1A L(E) . Le lemme 3.31
.
. T F . T̃
assure que A L(E) ≈ A L(E) , où T̃ est donné par :
2
T̃ = (T̃ , µ̃, η̃) := TF2 ◦ LE ◦ RE , µF2 ◦ (1TF2 ? α ? 1TF2 ) ? 1LE ◦RE , (ηF2 ? 1LE ◦RE ) ◦ β ,
Composante fonctorielle
On introduit le lemme suivant, qui va être utile pour montrer l’égalité des monades dans
la composante fonctorielle.
Lemme 3.39
Soient (A, a) et (A0 , a0 ) deux objets de B /E scindés par 1E . Alors leur produit existe et
est aussi scindé par 1E .
Démonstration. .
Par la proposition 3.26, on a l’existence de (X, φ), (X 0 , φ0 ) ∈ A L(E) tels que l’on ait
(A, a) ∼
= RE (X, φ) et (A0 , a0 ) ∼
= RE (X 0 , φ0 ). .
Comme précédemment, on peut exprimer les produits dans B /E et A L(E) comme
des pullback dans B et A , qui existent par hypothèse. Ainsi, les produits (A, a) × (A0 , a0 )
et (X, φ) × (X 0 , φ0 ) existent.
Puisque RE possède un adjoint à gauche, par la proposition 3.2.2 du livre [2][p.106],
RE préserve les limites et en particulier les produits. Par conséquent,
(A, a) × (A0 , a0 ) ∼
= RE (X, φ) × RE (X 0 , φ0 ) ∼
= RE (X, φ) × (X 0 , φ0 )
Montrons maintenant
.l’égalité
des composantes fonctorielles.
A
Soit (A, f ) ∈ L(E) et posons (B̃, e) = RE (A, f ). On doit calculer TF1 (A, f ). On
observe d’abord que, quitte à changer le choix des pullbacks pour p∗ ,
En effet, on vérifie facilement que le deuxième terme est bien un pullback de (p ◦ e, p),
comme le montre le diagramme suivant.
(E × E) × B̃ /
B E πB̃ B̃
πE×E
B
e
E×E /E
B d0
d1 p
E /B
p
Par ailleurs, on remarque ensuite que le produit (E × E), d0 × (B̃, e) dans B /E est
B
(X, m)
g
h
g h
(E × E) × B̃, d0 ◦ πE×E
B E B
m NNN
mmm NNN
mmmm N
m
mm πE×E πB̃ NNN
mv m B
NNN
N'
(E × E), d0 (B̃, e)
B
g
Le fait que soit bien défini provient du fait que g et f sont des morphismes de
h
B /E , ce qui implique que d0 ◦ g = m = e ◦ h. Par ailleurs, c’est bien un morphisme de
B /E , puisque d0 ◦ πE×E ◦ g = d1 ◦ g = m.
B h
Le lemme 3.39 nous permet de conclure que ce produit est dans SplitE (1E ), puisque
ces deux composantes sont dedans (comme on a vu dans la preuve du lemme 3.35). Ainsi,
ce produit est préservé par l’équivalence de catégories LE , qui possède aussi un adjoint à
gauche. Par conséquent,
L((E × E) × B̃), L(d0 ) ◦ L(πE×E ) = LE (E × E), d0 × (B̃, e)
B E B B
= L(E × E), L(d0 ) × (L(B̃), L(e)).
B
3.2 Preuve du théorème 65
Ainsi, comme précédemment, L((E × E) × B̃), L(πE×E ), L(πB̃ ) est un pullback de
B E B
(L(d0 ), L(e)).
Or, T̃ (A, f ) est donné par le diagramme suivant, où le carré est un pullback et la
composante morphisme est la composition verticale.
T̃ (A, f ) / L(B̃)
L(e)
L(E × E) / L(E)
B L(d0 )
L(d1 )
L(E)
Par conséquent, quitte à changer le choix des pullbacks pour L(d0 )∗ , on obtient que
T̃ = TF1 .
Composante multiplicative
On va prouver dans un premier temps que 1(LE ◦p∗ ) ? ? 1(p! ◦RE ) = µF2 ? 1(LE ◦RE ) . On se
.
A
fixe (A, f ) ∈ L(E) et on pose (B̃, e) = RE (A, f ). Le diagramme commutatif suivant
résume la situation,
s1
(E × E) × (E × E) × B̃ / (E × E) × B̃ /)
B E (B̃,p◦e) B̃
B E B E p∗ (B̃,p◦e)
s0 e
(E × E) × (E × E) /E×E /E
B E B π0 B d0
π1 d1 p
/
E×E d0 /E /B
B p
d1
d1 p
E /B
p
où chaque carré est un pullback (avec d0 lorsqu’il y a deux morphismes) et par définition,
d0 ◦ π0
◦ s0
p∗ (B̃,p◦e) = d1 ◦ π1
s1
c ◦ s0
= .
s1
c ◦ s0
des pullabacks pour L(d0 )∗ ). On remarque qu’alors L = µF2 (L(B̃),◦L(e)) , ce qui
s1
termine la preuve de cette égalité.
Des arguments similaires et le fait que 1LE ? ((η E )−1 ) = E ? 1LE permettent de prouver
que
1LE ? 1p∗ ◦p! ? (η E )−1 ? 1p∗ ◦p! ? 1RE = 1TF2 ? E ? 1TF2 ? 1LE ◦RE ,
ce qui clôt la preuve de l’égalité des composantes multiplicatives des monades.
Composante unité .
A
On calcule maintenant η̃(A,f ) : (A, f ) −→ T̃ (A, f ), pour (A, f ) ∈ L(E) . On pose
comme précedemment (B̃, e) = RE (A, f ) et on obtient :
e
Par ailleurs, ηF1 (A,f ) = L(η(B̃,e) ) ◦ (E )−1 , avec η(B̃,e) = . La situation est la
1B̃
suivante :
B̃
1B̃
η(B̃,e)
'
∆◦e (E × E) × B̃ /)
B E πB̃ B̃
πE×E
B
e
e
#
E×E /E
B d0
d1 p
E /B
p
∆◦e
Ce diagramme suggère que η(B̃,e) = , ce qui achève la preuve du théorème
1B̃
de Galois catégorique. u
t
inverse de CanT2 , qui est donnée par la formule (1). C’est d’ailleurs un véritable inverse.
On a la composition suivante d’équivalences de catégories (voir la preuve de lemme 3.31) :
(LE )T1
CanT1 / / . T F
SplitB (p) o (SplitE (1E ))T1 o A L(E)
1
Π (RE )T1 O
T2
1A . (LE RE )T2
L(E)
CanT2 / . T2
A
Gal(p)
o A L(E)
−1
CanT2
L’équivalence qui est toujours connue est donnée par le calcul suivant, où l’on utilise
l’égalité des composantes fonctorielles (voir la partie 3.2.3) pour établir la quatrième égalité,
et le fait que la transformation E est naturelle (voir le diagramme 23). On pose, pour
alléger la notation, B̂ = (B̃, b) et X = p∗ (B̂).
−1
B̂ 7→ CanT2 ◦ (LE ◦ RE )T2 ◦ LTE1 ◦ CanT1 (B̂)
−1
CanT2 ◦ (LE ◦ RE )T2 ◦ LTE1 X, p∗ B̂
=
−1
−1
CanT2 ◦ (LE ◦ RE )T2 LE (X), [LE ◦ p∗ ] B̂ ◦ [LE ◦ p∗ ◦ p! ] ηX E
=
T2 −1
−1
LE RE LE (X), [LE RE LE ◦ p∗ ] B̂ ◦ [LE RE LE ◦ p∗ p! ] ηX
E
= Can ◦
E −1
[L(d1 )! L(d0 )∗ LE RE LE ](X)
−1
−1
LE RE LE (X), [LE RE LE ◦ p∗ ] B̂ ◦ [LE RE LE ◦ p∗ p! ] ηX
E
= CanT2 ◦
E −1
[LE p∗ p! RE LE ](X)
−1
T2 −1 E −1 ∗ ∗ ! E
= Can LE RE LE (X), [L p∗ ](B̂) ◦ [LE ◦ p ] B̂ ◦ [LE ◦ p p ] ηX
E
T2 −1
∼
= Can ∗
LE (X), [LE ◦ p ] (B̂)
= L(E × B̃), L(πE ), [L ◦ p∗ ](πB̃ ) . (2)
B
68 3 THÉORÈME DE GALOIS CATÉGORIQUE
E −1
[LE p∗ p! RE LE ](X)
LE RE [LE p∗ p! RE LE ](X) o [LE p∗ p! RE LE ](X)
E −1
LE RE [LE ◦p∗ p! ] ηX E −1
[LE ◦p∗ p! ] ηX
E
[LE p∗ p! ](X)
−1
p∗ p! ](X) o [LE p∗ p! ](X)
LE RE [LE
LE RE [LE ◦p∗ ](B̂ ) [LE ◦p∗ ](B̂ )
E
−1
LE RE LE (X) o
LE (X)
LE (X)
69
4 Applications du théorème
4.1 Théorie de Galois pour les anneaux commutatifs
Dans cette partie, on va se servir du théorème de Galois catégorique pour donner une
correspondance de Galois pour les anneaux qui sont à partir de maintenant commutatifs
et unitaires. En particulier, cela donnera lieu à la théorie de Galois de Grothendieck pour
les corps.
Cette partie est inspirée des sections 2,3,4 du livre [4].
Dans la suite, le dual de la catégorie des anneaux Ring∗ joue le rôle de la catégorie B
du chapitre précédent et la catégorie des espaces topologiques profinis Prof joue celui de
A.
Un lecteur qui a besoin d’une introduction aux espaces topologiques profinis, limites
projectives et inductives (dites aussi directes) peut consulter le projet de Rafael Gugliel-
metti [5] ou encore le livre [6]. On utilise principalement une caractérisation des espaces
topologiques profinis comme étant les espaces topologiques compacts, Hausdorff et totale-
ment discontinus.
a · b = f (a) · b
et
a · c = g(a) · c.
Donnons de plus une structure d’anneau à ce produit tensoriel, par b ⊗ c · b0 ⊗ c0 = bb0 ⊗ cc0 .
On doit vérifier que c’est bien défini, c’est-à-dire que si b⊗c = b̃⊗c̃, alors bb0 ⊗cc0 = b̃b0 ⊗c̃c0 .
Or, (b, c) ∼ (b̃, c̃) si et seulement si il existe a ∈ A tel que b = a · b̃ et a · c = c̃, ce qui
implique directement que bb0 ⊗ cc0 = b̃b0 ⊗ c̃c0 . Il est clair que ce produit est associatif et
que 1 ⊗ 1 est l’unité. On l’étend à tout B ⊗ C par distributivité. On voit de plus que les
A
morphismes iB , iC sont bien des morphismes d’anneaux.
On remarque ensuite que pour tout a ∈ A,
B×C
d /D
=
i
d¯
B⊗C
A
Il est facile de vérifier que d¯ est en fait aussi un morphisme d’anneaux, puisque d est
un homomorphisme d’anneau dans chaque variable et que les anneaux sont commutatifs.
Par conséquent, on obtient l’existence pour la propriété universelle du pushout. Vérifions
l’unicité : Soit m un autre morphisme tel que m ◦ iB = h et m ◦ iC = k. Puisque i = iB · iC ,
alors m ◦ i = m ◦ iB · m ◦ iC = d. u
t
Proposition 4.2
Le pullback de deux morphismes dans Prof est calculé comme dans Set.
Démonstration.
Il faut vérifier que P = {(x, y) ∈ X × Y : f (x) = g(y)} est un espace topologique profini,
lorsque f : X −→ T et g : Y −→ T sont des applications continues entre espaces topolo-
giques profinis. Puisque X et Y sont profinis, ils sont compacts, Hausdorff et totalement
discontinus. Par conséquent, X ×Y est compact, Hausdorff et totalement discontinu. Ainsi,
il suffit de voir que P est fermé dans X × Y . Or P est la pré-image de la diagonale de T
par l’application continue (f, g). Or, puisque T est Hausdorff, sa diagonale est fermée, ce
qui achève la preuve. u
t
Exemple 4.4
Pour tout anneau R, l’idéal trivial et R sont des idéaux réguliers, car engendrés respecti-
vement par 0 et 1.
Lemme 4.5
Soit R un anneau.
(i) Un idéal I est régulier si et seulement si, pour tout i ∈ I, il existe un idempotent e
tel que i = ie.
(ii) Une intersection finie d’idéaux réguliers est un idéal régulier.
(iii) Une somme quelconque d’idéaux réguliers est un idéal régulier.
4.1 Théorie de Galois pour les anneaux commutatifs 71
Démonstration.
(i) Le sens indirect est évident. Montrons le sens direct. Pour tout i ∈ I, il existe
r1 , . . . rn , ∈ R et e1 , . . . , en ∈ I des idempotents tels que
n
X
i= rj ej .
j=1
I * M ⇒ J * M,
alors I ⊆ J.
Démonstration.
(i) Montrons le sens direct. Supposons par l’absurde qu’il existe un idempotent e tel que
e, 1 − e 6∈ I. On considère alors l’idéal régulier M engendré par les idempotents de
I plus e, et on doit montrer que c’est un idéal propre. S’il n’était pas propre,
P alors
1 − e ∈ M , et donc (1 − e) = (1 − e)e0 pour un idempotent e0 de M . Or, e0 = i∈I ri ei
avec ri ∈ R et ei = e ou ei ∈ I. Or, (1 − e)e = 0, et donc (1 − e)e0 ∈ I, une
contradiction.
Montrons le sens indirect. Supposons par l’absurde qu’il existe M un idéal régulier
propre qui contient strictement I. Alors, il existe un idempotent e ∈ M \ I, ce qui
implique par hypothèse que (1 − e) ∈ I ⊂ M , et donc 1 ∈ M , une contradiction.
(ii) Par l’absurde, supposons que I * J, ce qui implique qu’il existe un idempotent
e ∈ I ∩ J c . On considère alors l’idéal J˜ = J + h1 − ei. Puisque e 6∈ J, l’argument du
point précédent assure que J˜ est propre, soit donc M un idéal régulier maximal qui
contient J˜ (qui existe par le lemme de Zorn), alors par le point précédent, e 6∈ M , ce
qui implique que I * M , une contradiction avec la contraposée de l’hypothèse.
u
t
72 4 APPLICATIONS DU THÉORÈME
OI = {M ∈ Sp(R) | I * M } ,
Démonstration.
Montrons d’abord que, pour tout anneau commutatif R, Sp(R) est un espace topologique
profini.
Vérifions que les ouverts mentionnés forment une topologie. D’abord, ∅ = O{0} et
Sp(R) = OR . Par ailleurs, le fait que pour tout idéaux I, J, on a que I ⊆ J ⇒ OI ⊆ OJ
et le point (ii) du lemme 4.7 implique que OI ⊆ OJ ⇒ I ⊆ J. Ainsi, l’application donnée
par O : I 7→ OI est un isomorphisme entre le treillis des idéaux et le treillis (τ, ⊆). En
particulier,
S O préserve les supremums et infimums. Par conséquent, OI ∩ OJ = OI∩J et
O
j∈J Ij = OPj∈J Ij , ce qui assure que τ est bien une topologie sur X.
Il suffit de montrer que Sp(R) est compact, Hausdorff et totalement discontinu.
On montre d’abord que l’espace Sp(R) est totalement discontinu. Supposons par l’ab-
surde que l’on a une composante connexe C avec M, M 0 ∈ C deux idéaux réguliers maxi-
maux distincts. Alors il existe un idempotent e ∈ M ∩ M 0c (par maximalité de M ), ce qui
implique par le point (i) du lemme 4.7 que 1−e ∈ M 0 . On choisit les ouverts Ohei et Oh1−ei .
On vérifie facilement que M ∈ Oh1−ei et M 0 ∈ Ohei . Par ailleurs, Ohei ∩ Oh1−ei = Ohei∩h1−ei .
Or, si x ∈ hei ∩ h1 − ei, alors il existe r, r0 ∈ R avec x = re = r0 (1 − e). En multipliant par
e, on obtient que x = re = r0 (1 − e)e = 0. Ainsi, l’intersection des deux ouverts est vide.
On prend les ouverts de C donné par U1 = Ohei ∪ C et U2 = Oh1−ei ∪ C. On sait déjà que
U1 ∩ U2 = ∅ et U1 , U2 6= ∅. Par ailleurs,
U1 ∪ U2 = C ∩ Ohei ∪ Oh1−ei = C ∩ OR = C ∩ Sp(R) = C,
que Sp(f )(M ) est un idéal régulier de R. De plus, puisque pour tout idempotent e ∈ R,
f (e) est un idempotent de S, on a que f (e) 6∈ M ⇒ 1 − f (e) = f (1 − e) ∈ M . Ainsi,
e 6∈ Sp(f )(M ) ⇒ 1 − e ∈ Sp(f )(M ), ce qui implique que Sp(f )(M ) est maximal.
Il reste à prouver Sp(f ) est continue. Soit donc IR un idéal régulier de R. On pose IS
l’idéal régulier engendré par l’ensemble {f (e) : e idempotent de IR }. On va montrer que
Soit M ∈ Sp(f )−1 (OIR ), c’est-à-dire tel que IR * Sp(f )(M ). Ceci assure l’existence
d’un idempotent e ∈ IR ∩ Sp(f )(M )c et donc a fortiori tel que f (e) 6∈ M . Ainsi, IS * M ,
ce qui implique que M ∈ OIS .
Soit M ∈ OIS , alors par définition, IS * M , ce qui implique l’existence d’un idempotent
e dans l’ensemble générateur de IS qui ne soit pas dans M . Par définition de IS , cela veut
dire qu’il existe un idempotent ẽ ∈ IR tel que f (ẽ) = e 6∈ M .
Supposons par l’absurde que ẽ ∈ Sp(f )(M ),Pce qui assure l’existence d’éléments ri ∈ R
et d’idempotents ei tels que f (ei ) ∈ M et ẽ = ni=1 ri ei . Alors, puisque M est un idéal et
f est un homomorphisme d’anneaux,
n n
!
X X
f (ẽ) = f ri ei = f (ri )f (ei ) ∈ M
i=1 i=1
une contradiction. Ainsi, IR * Sp(f )(M ), ce qui fini de prouver que Sp(f )−1 (OIR ) = OIS
et le fait que Sp(f ) est continue. u
t
Proposition 4.10
Le foncteur Sp : Ring∗ −→ Prof possède un adjoint à droite donné par le foncteur
Top (−, Z) : Prof −→ Ring∗ , où l’on voit Z comme un anneau topologique avec la topo-
logie discrète. Pour X un espace topologique profini, on muni l’ensemble Top (X, Z) des
opérations d’addition et de multiplication définies, pour tout c1 , c2 ∈ Top (X, Z) et pour
tout x ∈ X, par
Démonstration.
On doit d’abord vérifier que l’adjoint proposé est bien défini. On voit que les sommes et
produits de fonctions sont continues comme composée d’applications continues puisque
la somme et le produit sont continus dans Z. Par ailleurs, les fonctions constantes étant
toujours continues, le zéro et l’identité de l’anneau des fonctions sont bien continues.
De plus, si f : X −→ Y est un morphisme d’espaces topologiques profinis, alors
Top (f, Z) : Top (Y, Z) −→ Top (X, Z) donné par g 7→ g ◦ f , est effectivement un mor-
phisme d’anneau puisque (g + h) ◦ f = g ◦ f + h ◦ f , (g · h) ◦ f = g ◦ f · h ◦ f et 1 ◦ f = 1.
Pour prouver l’adjonction, construisons maintenant un isomorphisme naturel entre les
foncteurs Top (Sp(−), −) et Ring∗ (−, Top (−, Z)).
Soit X ∈ |Top|. Etudions dans un premier temps la structure de Sp Top (X, Z) . Les
fonctions idempotentes sont celles dont les images de tous les éléments sont idempotentes,
c’est à dire les fonctions X −→ {0, 1}. Elles sont continues si et seulement si la fibre de 1
est un ouvert fermé. Par conséquent, la donnée d’un idéal régulier maximal de Top (X, Z)
correspond à la donnée d’un ultrafiltre sur l’ensemble des ouverts fermés de X.
En effet, on fait correspondre à une fonction continue idempotente f l’ensemble ouvert
fermé f −1 (0). On note par la suite χU la fonction caractéristique de l’ensemble U . On
74 4 APPLICATIONS DU THÉORÈME
obtient alors que l’ensemble EM correspondant à l’ensemble des générateurs d’un idéal
régulier maximal M est tel que pour tout ouvert fermé U , soit χU ∈ M et donc U c ∈ E,
soit χU c ∈ M et donc U ∈ E. Par ailleurs, si U, V ∈ E alors
χ(U c ∪V c ) = χU c + χV c − χU c χV c ∈ M
On doit vérifier que c’est bien défini, c’est à dire que l’intersection est un singleton
et que l’application est continue. Or, par compacité, l’intersection ne peut pas être vide,
car sinon il existe un nombre fini d’éléments de ESp(f )(M ) tel que leur T intersection est
vide, une contradiction avec le fait que E est un ultrafiltre. Soient x 6= y ∈ U ∈ESp(f )(M ) U .
Puisque l’espace X est totalement discontinu, ses ouverts fermés constituent une base pour
la topologie (voir proposition 1.1.3 du document [5][p.4]). Or, l’espace est de Haussodorf, ce
qui donne l’existence de deux ouverts fermés disjoints Vx , Vy qui contiennent respectivement
x et y. Ainsi, Vx et Vy ne peuvent
T appartenir simultanément à ESp(f )(M ) , ce qui fait que
x ou y n’appartient pas à U ∈ESp(f )(M ) U , une contradiction. L’intersection est donc un
singleton.
On montre maintenant que α(R,X) est continue. Soit donc U un ouvert fermé de X.
Puisque Sp(f ) est continue, il suffit de vérifier que l’ensemble
\
Ũ = M ∈ Sp Top (X, Z) : V ∈U
V ∈EM
est un recouvrement ouvert d’un compact, on extrait donc un sous recouvrement fini, ce
qui implique qu’il existe des zi ∈ Z tel que
n
G
Sp(R) = f −1 (zi )
i=1
et que f −1 (zi ) 6= ∅. Or, on peut voir que l’ensemble Ohei : e ∈ R idempotent forme une
base d’ouverts pour la topologie, ce qui implique, par compacité du fermé f −1 (zi ), que
n
[
f −1 (zi ) = ODe E = ODe E.
ij i1 ,...eij
j=1
4.1 Théorie de Galois pour les anneaux commutatifs 75
Or, on a déjà vu que l’on pouvait trouver un autre idempotent ei tel que eij = eij ei pour
tout j(voir lemme 4.5 (i)). Ainsi, f −1 (zi ) = Ohei i , et
n
G n
G
Sp(R) = f −1 (zi ) = Ohei i .
i=1 i=1
On remarque hei = hẽi, alors il existe r, r0 ∈ R tels que e = rẽ et ẽ = r0 e. Ceci implique
directement que e = r2 ẽ. On trouve alors que :
e = rẽ = rr0 e
= r2 r0 ẽ = r0 e
= ẽ.
m
G
Ohei i = O De E,
ij
j=1
Pn,m
alors Σf = i,j=1 zi eij . En effet, si l’égalité précédente est vérifiée, alors pour j 6= k,
O e ∩ Ohei i = ∅, ce qui implique que eij ∩ heik i = 0 Par conséquent eij eik = 0. Par
D E
ij k
β(R,X)
/
(R, X) Top (Sp(R), X) o Ring∗ (R, Top (X, Z))
α(R,X)
β(R0 ,X 0 )
/
(R0 , X 0 ) Top (Sp(R0 ), X 0 ) o Ring∗ (R0 , Top (X 0 , Z))
α(R0 ,0 X)
où 0hẽi i = [h ◦ γ ◦ c]−1 (zi ) est une autre décomposition comme précédemment. Ainsi,
n
X n
X n
X
φ ◦ Σh◦γ◦c = φ( ri ẽi ) = φ(zi )φ(ẽi ) = zi φ(ẽi ),
i=1 i=1 i=1
Or, par définition, ΣχU ◦g = eU avec g −1 (U ) = OheU i . Alors, pour tout U tel que eU ∈ M ,
g(M ) 6∈ U car sinon M ∈ OheU i , une contradiction. Par conséquent, G(M ) ∈ V pour tout
V ∈ EhχU ∈Sp(Top(X,Z)):Σχ g ∈M i , ce qui implique que
U
Enfin, on calcule, pour k ∈ Ring∗ (R, Top (X, Z)) et f ∈ Top (X, Z), la composition
β(R,X) ◦ α(R,X) (k)(f ).
4.1 Théorie de Galois pour les anneaux commutatifs 77
−1
On s’intéresse d’abord à F = f ◦α(R,X) (k) (zi ) pour zi ∈ Z donné. Alors M ∈ Sp(R)
appartient à F si et seulement si
\
V ∈ f −1 (zi ).
V ∈Ehχ
U ∈Sp(Top(X,Z)):k(χU )∈M i
Or ceci implique que f −1 (zi )c , qui est un ouvert fermé, n’est pas dans l’ultrafiltre donné
par EhχU ∈Sp(Top(X,Z)):k(χU )∈M i et donc que f −1 (zi ) est dedans. Réciproquement, si f −1 (zi )
est dans l’ultrafiltre, l’intersection des éléments de l’ultrafiltre est dans f −1 (zi ). Ainsi,
M ∈ Sp(R) appartient à F si et seulement si k(χf −1 (zi ) ) 6∈ M , c’est-à-dire si et seulement
si M ∈ ODk(χ )
E . Par conséquent, F = OD
k(χ )
E et donc, puisque par un argument
f −1 (zi ) f −1 (zi )
de compacité, im(f ◦ α(R,X) (k)) = {z1 , . . . , zn }, alors
Ainsi, les deux transformations sont naturelles et inverses l’une de l’autre, ce qui conclut
la preuve. u
t
On choisit comme classes de morphismes dans chaque catégorie la classe de tous les mor-
phismes, ce qui assure le fait que l’adjonction est relativement admissible. Le théorème de
Galois catégorique (voir 3.25) nous donne le théorème suivant :
Théorème 4.11
Si p : K −→ E est un morphisme de descente galoisienne dans Ring∗ , alors il y a une
équivalence de catégorie
SplitK (p) ≈ Prof Gal(p) .
Interprétons maintenant le résultat dans le cas où p : E −→ K est une extension de
corps, pour mieux comprendre l’équivalence de catégories et sa relation avec la théorie de
Galois.
Démonstration.
∗
Soit (A, f ) de la catégorie Ring /R . L’anneau A possède une structure de R-module
induit par l’homomorphisme d’anneaux f : R −→ A. Elle est donnée, pour tout r ∈ R et
tout a ∈ A, par
r ? a = f (r) · a.
Par ailleurs, on a bien que
r ? (a · a0 ) = f (r) · a · a0 = (r ? a) · a0 = a · (r ? a),
ce qui fait que A possède maintenant une structure de R-algèbre. Par ailleurs, tout mor-
∗
phisme g de Ring /R ((A0 , f 0 ), (A, f )) donne bien lieu à un morphisme de R-algèbres
g : A −→ A0 puisque alors
Remarque 4.15
Soient K un corps et A une K-algèbre unitaire.
(i) Le polynôme minimal de a ∈ A sur K n’est pas nécessairement irréductible puisque
l’algèbre A n’est pas supposée intègre.
(ii) L’image de eva : K[X] −→ A est notée K[a].
On rappelle le lemme chinois, qui va nous permettre de prouver le théorème sur les
transformations de Gelfand, qui lui même est très utile dans la suite.
Lemme 4.17
Soit K un corps et f1 , . . . fk ∈ AlgK (A, B) des morphismes surjectifs. Alors, si pour tout
1 ≤ i, j ≤ k, ker fi + ker fj = A, alors le morphisme induit f : A −→ B k est surjectif.
4.1 Théorie de Galois pour les anneaux commutatifs 79
Démonstration.
Voir la proposition 2.1.12 du livre [4][p.19]. u
t
Proposition 4.18
Soient E un corps et A une E-algèbre. Alors,
(i) Un sous-ensemble fini F de AlgE (A, E) induit un morphisme de AlgE A, E Card(F )
Démonstration.
Chaque morphisme f ∈ AlgE (A, E) est surjectif puisque f (e·1) = e·1 = e. Par conséquent,
A ker f ∼
= E et donc ker f est maximal. Ainsi, si f 6= g ∈ AlgE (A, E), alors ker f 6= ker g.
En effet, sinon, ḡ −1 ◦ f¯ est un E-automorphisme de E, c’est à dire l’identité. Par conséquent,
f = f¯◦ π = ḡ ◦ π = g. Le fait que ker f 6= ker g assure que ker f + ker g = A par maximalité.
Soit F = {f1 , . . . , fk } un sous-ensemble fini de AlgE (A, E). Alors le lemme chinois
assure que le morphisme induit f est surjectif.
Soit maintenant α1 , . . . αk ∈ E tels que ki=1 αi fi = 0. Si e1 , . . . , ek est la base cano-
P
k
( )
X
k
f (a) ∈ U = (v1 , . . . , vk ) ∈ E : αi vi = 0 .
i=1
Or, f est surjectif et donc le sous espace U est égal à E k . Alors, pour tout i, ei ∈ U ce qui
implique que αi = 0. u
t
Théorème 4.19
Soit E une extension finie de K. Alors, pour toute K-algèbre A de dimension n, les pro-
positions suivantes sont équivalentes :
(i) A est scindée par E.
(ii) Card (AlgK (A, E)) = n.
(iii) Le morphisme Gel défini par
E ⊗ A −→ E Card(AlgK (A,E))
K
e ⊗ a 7−→ (e · σ(a))σ∈AlgK (A,E)
Démonstration.
On commence par quelques observations sur les conséquences des hypothèses.
On remarque que Card (AlgK (A, E))
< +∞. En effet, par la propriété universelle du
produit tensoriel, AlgK (A, E) ∼
= AlgE E ⊗ A, E . Or, la proposition précédente assure
K
que AlgE E ⊗ A, E est linéairement indépendant dans VectE E ⊗ A, E , qui est de
K K
dimension finie, car E ⊗ A est de dimension n sur E( la base est (1 ⊗ ai )ni=1 , où (ai )ni=1 est
K
une base de A comme K-espace vectoriel).
Par ailleurs la transformation de Gelfand est toujours surjective dans chaque variable.
La proposition précédente s’applique donc et la transformation de Gelfand est toujours
surjective dans ce contexte.
80 4 APPLICATIONS DU THÉORÈME
(ii) ⇒ (iii) On laisse au lecteur la vérification que le morphisme est bien défini, c’est-à-dire
que les différentes écritures possible pour un tenseur donnent lieu à une même image.
On remarque que E ⊗ A et E n ont la même dimension sur K, ce qui implique par le
K
théorème du rang que la transformation de Gelfand est un isomorphisme.
(iii) ⇒ (ii) Si la transformation de Gelfand est un isomorphisme alors
dimK (E) · Card (AlgK (A, E)) = dimK (E Card(AlgK (A,E)) )
= dimK (E ⊗ A)
K
= dimK (E) · n.
(i) ⇒ (ii) Soit (a1 , . . . an ) une base de A comme K-espace vectoriel..La sous-algèbre K[ai ]
vérifie la proposition (ii) du théorème. En effet, K[ai ] ∼
= K[X] hqi et q est séparable
donc
Card AlgK K[ai ], K̄ = deg(q).
Par ailleurs, toutes les racines de q sont dans E, et donc
Card (AlgK (K[ai ], E)) = deg(q) = dimK (K[ai ]).
On observe maintenant que A est généré par les K[ai ]. Il suffit donc de montrer que
si des algèbres A1 et A2 vérifient la proposition (ii) du théorème, alors il en est de
même pour A1 · A2 . On définit φ : A1 ⊗ A2 −→ A1 · A2 par φ(a1 ⊗ a2 ) = a1 · a2 . On
K
obtient que
A1 · A2 ∼
= A1 ⊗ A2 ker φ .
K
Si mi = dimK (Ai ), i = 1, 2, alors, puisque le foncteur produit tensoriel possède un
adjoint à droite, il préserve les colimites et donc les quotients.
E ⊗ A1 ⊗ A2 ∼
= (⊕m ∼ m1 ∼ m1 m2 .
i=1 E) ⊗ A2 = ⊕i=1 (E ⊗ A2 ) = E
1
K K K K
m m
Ainsi, E ⊗ (A1 · A2 ) ∼
= E 1 2 Q . Or, puisque E est un corps, les seuls idéaux de
K
E m1 m2 sont de la forme m
Q 1 m2
j=1 Ej avec Ej ∈ {0, E} . Par conséquent,
E ⊗ (A1 · A2 ) ∼
= E dimK (A1 ·A2 ) .
K
Les seuls E-homomorphismes de E k dans E sont les projections, ce qui implique que
Card (AlgK (A1 · A2 , E)) = Card AlgE E ⊗ A1 · A2 , E = dimK (A1 · A2 )
K
Démonstration.
Voir la proposition 4.5.4 (i) du livre [4][p.100].
Remarque 4.21
La preuve du théorème précédent n’est pas donnée, car en plus d’être technique, elle ne
construit pas explicitement l’équivalence inverse Π (voir le diagramme 22 page 67). Ce
foncteur est pourtant nécéssaire pour calculer explicitement la correspondance inverse.
Théorème 4.22
Le groupoïde de Galois d’une extension galoisienne de corps i : K −→ E est isomorphe au
groupe de Galois Gal(E, K) muni de la topologie de Krull.
Démonstration.
On remarque dans un premier temps que pour tout corps K les seuls idempotents sont 0
et 1, ce qui assure que Sp(K) = {?}. Ainsi, le groupoïde de Galois possède un seul objet
et donc c’est en fait un groupe profini, puisque la composition et la prise d’inverse sont des
morphismes de Prof .
Par le théorème 1.4.7 de [5][p.37], on sait que le groupe de Galois muni de la topologie
de Krull est un groupe profini. Plus précisément,
où l’ensemble filtrant, que l’on nomme F, est constitué des extensions galoisiennes finies
intermédiaires entre E et K.
On va montrer maintenant que dans Ring,
E ⊗ E = lim M ⊗ M.
K → K
En effet, on remarque que l’on peut munir le système inductif (dual de système projec-
tif) d’une famille de morphismes compatibles φM = (iM ⊗ iM ) : M ⊗ M −→ E ⊗ E. Soit
K K
maintenant ψM : M ⊗ M −→ S une autre famille de morphisme compatibles, et montrons
K
la propriété universelle de la limite inductive. La situation est la suivante :
? SO `
ψ̄
ψM ψM 0
E⊗E
K
; dHH
ww HH
www HH
H
ww φM 0 HH
ww φM
M ⊗M / M0 ⊗ M0
K φM 0 M K
82 4 APPLICATIONS DU THÉORÈME
(M ⊗ M ) ⊗ (M ⊗ M ) ∼
=M ⊗M ⊗M ∼
= M ⊗ M n.
K M K K K K
Or, M n est scindée par M . En effet, le polynôme minimal de (e1 , . . . , en ) est le plus petit
commun multiple de ceux de e1 , . . . , en . Le lemme 4.19 implique que M ⊗ M n ∼
2
= Mn
K
et que Card (AlgK (M n , M )) = n2 . Or, si le groupe de Galois Gal(M, K) est numéroté
{σ1 , . . . σn }, et que πk : E n −→ E est la k-ème projection, alors σj ◦ πk ∈ AlgK (M n , M ),
ce qui implique que
AlgK (M n , M ) = {σi ◦ πj : i, j = 1, . . . n} .
Pour tout (m1 , . . . , mn ) ∈ M n , on sait qu’il existe un tenseur rm=1 kn αm ⊗ βm qui est sa
P
pré-image par la transformation de Gelfand. Alors,
r
!
X
c̃(m1 , . . . , mn ) = Gel km αm ⊗ (σi (βm ))ni=1
m=1
r
!n
X
= km αm · σj ◦ πk (σi (βm ))ni=1
m=1 j,k=1
r
!n
X
= km αm · σj ◦ σk (βm ) .
m=1 j,k=1
4.1 Théorie de Galois pour les anneaux commutatifs 83
Puisque
n
( )
Y
n j
Sp(M ) = M = Mi : Mi = M si i 6= j et Mj = 0 , (4)
i=1
on peut établir une bijection φ entre Gal(M, K) et Sp(M n ) par φ(σj ) = M j . De plus,
n
n2
Y
Sp(M ) = M j,k = Mr,s : Mr,s = M si r 6= j, ou s 6= k et Mj,k = 0 ,
r,s=1
2
ce qui donne une bijection ψ : Sp(M n ) × Sp(M n ) −→ Sp(M n ) définie par
ψ(M j , M k ) = M j,k .
M j · M k = Sp(c̃)(ψ(M j , M k ))
D E
= (m1 , . . . , mn ) : mi ∈ {0, 1} et c̃(m1 , . . . , mn ) ∈ M j,k
Démonstration.
La donnée d’un préfaisceau interne sur Gal(p) est la donné d’un espace profini P ainsi que
de deux fonctions continues P −→ Sp(L) et ∗ : Gal(p) × P −→ P . On remarque déjà
Sp(L)
que puisque Sp(L) = {?}, le choix de la première fonction continue ne va jouer aucun rôle,
puisqu’il est unique. De plus, le pullback Gal(p) × P est en fait le produit Gal(p) × P .
Sp(L)
Voyons ce que les axiomes requièrent : le premier axiome est vérifié trivialement, le
deuxième demande que pour tout p ∈ P , id ∗ p = p, tandis que le dernier donne que pour
tout g, h ∈ Gal(p), (g ◦ f ) ∗ p = ◦(f, g) ∗ p = f ∗ (g ∗ p). Ainsi, un préfaisceau interne sur
Gal(p) est un espace profini muni d’une action continue de Gal(p).
Il reste à voir qu’une transformation naturelle interne correspond à une application
continue préservant l’action. Ceci vient du fait que c’est la donnée d’une application conti-
nue α entre les Gal(p)-espaces profinis, avec le premier axiome trivialement vérifié et le
second assurant que
α(f ∗ p) = f ∗ α(p).
u
t
Proposition 4.24
Soit i : K −→ M une extension de corps galoisienne finie. Si une K-algèbre A de dimension
n est scindée par M (au sens de la définition 4.16) alors elle est scindée (au sens de la
définition 3.7) par i.
Démonstration.
On doit voir que l’unité de l’adjonction SpM a Top (−, Z)M est un isomorphisme en la
M -algèbre i∗ (A) = M ⊗ A.
K
L’unité de cette adjonction est donnée par
M
ηM ⊗A : M ⊗ Top Sp M ⊗ A , Z −→ M ⊗ A
K Top(Sp(M ),Z) K K
ηM ⊗ A
A
iA
/M ⊗Aq K
J K
T h
M ⊗ Top Sp M ⊗ A , Z o Top Sp(M ⊗ A), Z
K K
O O
Z
a
iM
ηM
K
i /M o Top (Sp(M ), Z) ∼
=Z
Théorème 4.25
Soit p : K −→ E une extension de corps galoisienne. Si une K-algèbre A est scindée par
E (au sens de la définition 4.16) alors elle est scindée (au sens de la définition 3.7) par p.
Démonstration.
On peut facilement vérifier qu’une K-algèbre A qui est algébrique sur K est la limite
inductive de ses sous-algèbres de dimension finie. En effet, la limite inductive est alors
l’union, et tout élément a ∈ A est dans K[a] qui est de dimension finie. Par conséquent,
dans Ring, lorsque B parcours l’ensemble filtrant des sous-algèbres de dimension finie,
A∼
= lim B.
→
4.1 Théorie de Galois pour les anneaux commutatifs 85
De plus, le corps E est la limite inductive des extensions galoisiennes finies intermé-
diaires K ⊆ M ⊆ E, ce qui donne :
E⊗A∼
= (lim M ) ⊗ (lim B).
K → K →
Le produit tensoriel possède un adjoint à droite et préserve donc les colimites, ce qui assure
que
E⊗A∼ = lim lim M ⊗ B.
K → → K
Le dernier terme correspond à la limite inductive
lim M ⊗ B
→ K
E⊗A∼
= lim MB ⊗ B.
K → K
Par conséquent, puisque Sp : Ring∗ −→ Prof et Top (−, Z) : Prof −→ Ring∗ préservent
les limites projectives (Sp par la proposition 4.3.7 du livre [4][p.90] et Top (−, Z) en tant
qu’adjoint à droite),
E ⊗ Top Sp(E ⊗ A), Z ∼
= E ⊗ Top Sp(lim MB ⊗ B), Z
Z K K → K
∼
= E ⊗ Top lim Sp(MB ⊗ B), Z
K ← K
∼
= E ⊗ lim Top Sp(MB ⊗ B), Z
K → K
∼
= lim E ⊗ Top Sp(M B ⊗ B), Z
→ K K
∼
= lim(lim MB ) ⊗ Top Sp(MB ⊗ B), Z
→ → K K
∼
= lim M B ⊗ Top Sp(M B ⊗ B), Z .
→ K K
E
Le morphisme ηE⊗ A , puisque naturel, commute avec les injections. Il est donc exactement
K
MB
lim→ ηM B ⊗B
. Par la proposition précédente, c’est un isomorphisme composante par com-
K
posante, et par fonctorialité de la limite inductive, c’est un isomorphisme. Pour les lecteurs
qui ne connaissent pas bien les limites projectives et inductives, la lecture de la partie 1.3.5
de [5][p.31] présente la fonctorialité de la limite projective. La fonctorialité de la limite
inductive est similaire. u
t
Remarque 4.26
On admet la réciproque de ce théorème dans ce travail. Une preuve peut-être trouvée
dans le corollaire 4.7.16 du livre [4][p.114], mais elle n’est pas satisfaisante pour ce projet
dans le sens où elle demande d’avoir prouvé indépendamment le théorème de Galois de
Grothendieck, ce qui est fait dans le livre, mais pas dans ce document.
86 4 APPLICATIONS DU THÉORÈME
Pour résumer, une fois que les objets catégoriques sont identifiés avec des objets algé-
briques, le théorème 4.11 donne comme cas particulier le théorème suivant :
Théorème 4.27 (Théorème de Galois de Grothendieck)
Si p : K −→ E est une extension galoisienne de corps, alors il existe une équivalence de
catégories contravariante entre la catégorie des algèbres scindées par E et la catégorie des
espaces topologiques profinis munis d’une action continue de Gal(E, K). Elle est donnée
par :
A 7→ AlgK (A, E),
avec le groupe de Galois agissant par composition.
Démonstration (Ébauche).
D’après l’équation (2) page 67, l’équivalence de catégories est donnée par A 7→ Sp(E ⊗ A),
K
avec une action ?A du groupe de Galois Sp(E ⊗ E) = ∼ Gal(E, K). On a de plus que
K
Sp(E ⊗ A) ∼
= AlgK (A, E)
K
(se référer à la proposition 4.5.5 du livre [4][p.101]). On peut prouver, de façon similaire à
la preuve du théorème 4.22, que l’action de Gal(E, K) sur AlgK (A, E) induite par ?A est
bien la composition. u
t
Pour conclure cette section, on montre comment obtenir la théorie de Galois classique
à partir de ce théorème.
Proposition 4.28
Soient K, E deux corps et A une K-algèbre algébrique sur K telle que K ⊆ A ⊆ E. Alors
A est un corps.
Démonstration.
Découle du corollaire 2.1.11 de [4][p.19]. u
t
Proposition 4.29
Soit G un groupe profini. Il y a une correspondance bijective entre les quotients du G-
espace profini G et les sous-groupes de G fermés. A un sous-groupe fermé H est associé le
G-ensemble G /H .
Démonstration.
Soit H un sous groupe fermé. On doit voir que G /H muni de la topologie quotient est
profini et que l’action naturelle de G est continue. Pour cela, on commence par remarquer
que l’application naturelle de passage au quotient est continue. Ainsi, l’action est continue
comme composition d’application continues.
Maintenant, puisque G est profini, il est la limite projective d’un système projectif
(Gi , φij ) sur un ensemble filtrant I. Les Gi sont de plus finis et munis de la topologie
discrète. On peut construire un second système projectif de la façon suivante. On pose
Hi = φi (H) et si j ≥ i, alors on construit, par la propriété universelle de l’ensemble
quotient :
.
Gj / Gj Hj
φij φ̄ij
Gi / Gi H
i
4.1 Théorie de Galois pour les anneaux commutatifs 87
On obtient de plus un morphisme de système projectifs surjectif entre (Gi , φij ) et
Gi Hi , φ̄ij ). Par le lemme 1.1.5 de [6][p.6], ce morphisme induit une application continue
surjective c entre G et lim Gi Hi . La commutativité du diagramme
/ lim Gi H
G1
11 c >> i
11 >>
11 >>
>>
11 >>
φj 11 >>
11 φ̄j >>
11 >>
φi
φ̄i .
Gj / Gj H
j
φij ss
sss
φ̄ij
s
sy ss
s
Gi / Gi H
i
assure que φ̄i c(g) = [φi (g)]Hi pour tout g ∈ G. Il reste à voir que c(g) = c(g 0 ) si et
seulement si g ∼ g 0 ou ∼ est la relation d’équivalence de passage au quotient par H. Or,
c(g) = c(g 0 ) si et seulement si [φi (g)]Hi = φ̄i c(g) = φ̄i c(g 0 ) = [φi (g 0 )]Hi pour tout i ∈ I.
Ceci est vrai si et seulement si l’on a l’existence de hi ∈ Hi tel que (φi c(g))−1 · φi c(g 0 ) = hi .
Or, dans ce cas,
φij (φj c(g))−1 · φj c(g 0 ) = φij (hj ),
ce qui implique que hi = φij (hj ). Ainsi, le point h défini par φi (h) = hi est dans lim Hi .
Or, par le corollaire 1.1.8 (b) de [6][p.7], H = lim Hi . .
On obtient donc une application continue bijective c̄ : G /H −→ lim Gi Hi ) . Puisque
.
de plus, G /H est compact et lim Gi Hi ) est Hausdorff, alors c’est un homéomorphisme.
Ainsi, G /H est profini.
Soit ∼ une relation d’équivalence sur G telle que G /∼ muni de la topologie quotient
soit un G-espace profini. Alors, puisque G /∼ est de Hausdorff, {[1]} est fermé, ce qui
assure que [1] est fermé dans G. C’est de plus un sous-groupe, puisque pour tout x, y ∈ [1],
= (xy −1 ) · [1] = (xy −1 ) · [y] = [x] = [1].
Par ailleurs, on remarque que si g, g 0 ∈ G et g1 ∼ g2 , alors 1 ∼ g1−1 g2 , ce qui veut dire
que G /∼ = G [1] . u
t
La proposition 3.4.3 du livre [2][p.115] assure qu’une équivalence de catégories est bi-
jective sur les ensembles de morphismes. Par conséquent, l’image via une équivalence de
catégories d’un épimorphisme est un épimorphisme. Ainsi, par la proposition 4.28, l’équi-
valence du théorème 4.27 met en relation les extensions intermédiaires
/ M
/E
K
avec les quotients du groupe de Galois en tant que espace profini muni d’une action sur lui
même :
Gal(E, K) / / Alg (M, E) //1.
K
La proposition 4.29 met alors en relation ce quotient avec le sous-groupe fermé Gal(E, M )
de Gal(E, K).
Ainsi, la théorie de Galois de Grothendieck est bien une généralisation de la théorie de
Galois classique.
88 4 APPLICATIONS DU THÉORÈME
Soit c : T −→ T 0 un morphisme de Loco. Puisque l’image d’un connexe par une fonction
continue est connexe, pour tout CT ∈ I(T ) il existe un unique CT 0 tel que c(CT ) ⊆ cT 0 . On
définit donc I(c)(CT ) = CT 0 .
Ce foncteur possède un adjoint à droite H : Set −→ Loco. Il est donné, pour tout
E ∈ |Set| et toute application f : E −→ E 0 par :
On choisit comme classes de morphismes dans chaque catégorie la classe de tous les
morphismes, ce qui assure le fait que l’adjonction est relativement admissible.
Tous les pullbacks n’existent pas dans Loco, mais la proposition suivante nous donne
l’existence de certains pullbacks, qui seront suffisants pour développer la théorie.
Proposition 4.33
Tous les pullbacks impliquant une application étale existent dans Loco.
Démonstration.
Il suffit de combiner le lemme 6.4.6 et la proposition 6.4.3 du livre [4][p.198-200]. u
t
4.2 Théorie de Galois pour les revêtements 89
Proposition 4.37
Le groupoïde de Galois Gal(p) coïncide avec le groupe fondamental de Chevalley du revê-
tement p : E −→ B.
Démonstration.
Voir la proposition 6.7.4 de [4][p.216]. u
t
Proposition 4.38
Lorsque E est simplement connexe, le groupe fondamental de Chevalley de p : E −→ B
coïncide avec le groupe fondamental usuel Π1 (B).
Démonstration.
Voir le corollaire 81.4 du livre [7][p.489]. u
t
5 Conclusion
Le théorème de Galois catégorique de Janelidze permet donc de prouver la théorie de
Galois de Grothendieck infinie pour les corps et la théorie de Galois classique pour les
revêtements.
Ce théorème est puissant, mais il n’est pas facile à appliquer car il faut, à partir d’une
adjonction relativement admissible, identifier ce que sont les morphismes de descente ga-
loisienne, les objets scindés et les préfaisceaux sur le groupoïde de Galois. Les préfaisceaux
sont relativement faciles à identifier, car dans le cadre des catégories concrètes, ce sont
des objets (I, FObj ) munis d’une sorte d’action du groupoïde de Galois. La difficulté réside
surtout dans l’identification des deux premiers, car les hypothèses sont plus difficiles à
vérifier. Par exemple, comme on l’a vu dans le cadre de l’application à la théorie de Galois
de Grothendieck, il peut-être difficile de trouver des conditions non catégoriques qui sont
nécéssaires et suffisantes pour que l’unité de l’adjonction ηpE∗ (X,φ) soit un isomorphisme.
Par ailleurs, on pourrait s’interroger sur les relations entre la théorie de Galois de
Grothendieck dans le contexte général des schémas avec ce théorème. La lecture de la
section 5.2 du livre [4] sur les extensions centrales de groupes suggère que le théorème de
Galois catégorique s’applique à des contextes qui ne sont pas du ressort de la théorie de
Grothendieck. La théorie de Galois des extensions centrales de groupes illustre bien l’utilité
des classes de morphismes, contrairement aux exemples qui ont pu être données dans ce
travail.
Pour finir, mentionnons quelques applications du théorème de Galois catégorique qui
n’ont pas pu être traitées ici :
(i) extensions centrales de groupes (voir [4] section 5.2) ;
(ii) factorisation monotone-light (voir [4] section 5.8) ;
(iii) revêtements de complexes simpliciaux (voir [8]) ;
(iv) théorie de Galois différentielle (voir [9]).
Toutes ces applications ont lieu dans des catégories concrètes. On peut donc se deman-
der ce que donnerait l’application du théorème de Galois catégorique dans des catégories
non concrètes, comme la catégorie des automates ?
RÉFÉRENCES 91
Références
[1] Rafael Guglielmetti et Dimitri Zaganidis. Introduction à la théorie des catégories et
aux lemmes de diagramme. Disponible à l’adresse http://www.allpotes.ch/raf/
epfl/tp_categories.pdf.
[2] Francis Borceux. Handbook of categorical algebra. 1, volume 50 of Encyclopedia of
Mathematics and its Applications. Cambridge University Press, Cambridge, 1994. Basic
category theory.
[3] Francis Borceux. Handbook of categorical algebra. 2, volume 51 of Encyclopedia of
Mathematics and its Applications. Cambridge University Press, Cambridge, 1994. Ca-
tegories and structures.
[4] Francis Borceux and George Janelidze. Galois theories, volume 72 of Cambridge Studies
in Advanced Mathematics. Cambridge University Press, Cambridge, 2001.
[5] Rafael Guglielmetti. Groupes profinis et cohomologie galoisienne. Disponible à l’adresse
http://raf.allpotes.ch/epfl/groupes_profinis.pdf.
[6] Luis Ribes and Pavel Zalesskii. Profinite groups, volume 40 of Ergebnisse der Mathe-
matik und ihrer Grenzgebiete. 3. Folge. A Series of Modern Surveys in Mathematics
[Results in Mathematics and Related Areas. 3rd Series. A Series of Modern Surveys in
Mathematics]. Springer-Verlag, Berlin, second edition, 2010.
[7] James R. Munkres. Topology (second edition). Prentice-Hall Inc., 1999.
[8] Marco Grandis and George Janelidze. Galois theory of simplicial complexes. Topology
Appl., 132(3) :281–289, 2003.
[9] G. Janelidze. Galois theory in categories : the new example of differential fields. In
Categorical topology and its relation to analysis, algebra and combinatorics (Prague,
1988), pages 369–380. World Sci. Publ., Teaneck, NJ, 1989.