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"La tasse de chocolat" de Charpentier, une date problématique

Conference Paper · March 2020

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Arnaud Manas
Banque de France
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La tasse de chocolat de Charpentier,
Une date problématique

Arnaud Manas
Chef du Service du Patrimoine et des Archives
de la Banque de France - Paris I Sorbonne
arnaud.manas@banque-france.fr

Résumé :

La date de réalisation de la tasse de chocolat de Charpentier fixée à 1768 a toujours suscité


des interrogations en raison de l’impossibilité chronologique pour les cinq protagonistes d’être
simultanément présents en cette année. Plusieurs autres éléments paradoxaux conduisent à
remettre en question cette datation. La découverte de la mention « Charpentier 76 » sur le
tableau Le duc de Penthièvre et sa fille Louise-Adélaïde, contemporain du précédent permet de
modifier la chronologie et d’associer à ces deux toiles, une troisième de Le duc et la duchesse
de Chartres de Gautier-Dagoty. Dans cette perspective, l’interprétation de la tasse de chocolat
doit être revue. Loin d’une banale conversation piece, elle constitue non seulement un
véritable memento mori nostalgique évoquant la mémoire de la comtesse de Toulouse et du
prince de Lamballe. Mais encore, elle traduit hommage appuyé à la princesse de Lamballe
honorée par l’amitié de la reine Marie-Antoinette.

Mots-clés : Charpentier, Tasse de chocolat, Lamballe, Penthièvre, mort, miroir.

La Tasse de chocolat de Charpentier le vieux, est considéré comme l’un des tableaux
emblématiques de l’art de vivre de l’ancien régime. Il est présenté comme une scène
charmante dans laquelle, le duc de Penthièvre et sa famille en habits de cour dégustent du
chocolat dans un salon richement décoré (Figure 1). L’ensemble exprime « une nouvelle
douceur de vivre, les joies de la vie de famille, ‘un bonheur suffisant, parfait et plein’ pour
reprendre les mots de Rousseau, parfaitement illustré ici1 ». Cette toile décrite comme une
conversation piece2 représentant des membres de la plus haute aristocratie.

Sur le plan chronologique, le tableau est supposé dater de 1768 (LACAILLE, SD) tant pour sa
réalisation que pour la scène représentée. Ainsi il se situe dans les mois qui suivirent le
mariage du fils du duc avec la princesse Marie-Thérèse de Savoie-Carignan. Or à la même
époque, Bachaumont dans ses mémoires secrets écrit que Louis XV, voyant le duc de
Penthièvre, le qualifia de « plus malheureux des pères » de son royaume.

1
DELALEX, 2016
2
BÉCARD 2013, p. 21-22
Pour tenter d’expliquer ce paradoxe, le tableau doit être « passé à la question » au moyen des
traditionnelles interrogations des rhéteurs et des confesseurs3. Dans un premier temps, le
tableau sera replacé dans son contexte en rappelant la scène et les personnages représentés
(qui, quoi et où) et son auteur (par qui). Dans un deuxième temps, une nouvelle datation
(quand) sera proposée en dissociant la date de réalisation de la date de la scène peinte. Pour
conclure, une hypothèse sera formulée quant à la fonction de ce tableau (pour qui et
pourquoi).

Figure 1 : La tasse de chocolat de Rauch & Leboucher, copie de l’original de


Charpentier

Cinq aristocrates à la campagne


La tasse de chocolat a été peint par Jean-Baptiste Charpentier le vieux4 (1728-1806) qui était
le peintre attitré du duc de Penthièvre depuis 17625. Ce tableau représente cinq personnages et
un chien dans un décor sobre avec quelques éléments d’ameublement.

Trois femmes, deux hommes et un chien


L’identification des cinq protagonistes et de leurs liens familiaux (Figure 3) est aisée. Le duc
de Penthièvre est assis à gauche sur une chaise tendue de tissu cramoisi. Sa poitrine est barrée
par les cordons de l’ordre du Saint-Esprit et la cravate de l’ordre de la toison d’or. Il tient dans
3
quis, quid, cur, quomodo, ubi, quando, quibus auxilii (ROBERTSON, 1946).
4
BELLIER DE LA CHAVIGNERIE, 1865, p. 42-43.
5
LORIN, 1907, p. 311-324.
sa main droite un camée (Figure 20). À côté de lui, se trouve son fils le prince de Lamballe, lui
aussi décoré du cordon et de la croix de l’ordre du Saint-Esprit. Le jeune prince tend de sa
main droite une soucoupe emplie de chocolat alors que la tasse qu’il tient dans sa main
gauche est vide (Figure 2). Cette soucoupe est probablement destinée au chien de la Princesse.
Cette dernière qui a épousé en 1767 le fils du duc est assise sur une chaise au centre du
tableau ; elle donne une friandise à son chien, un épagneul.

Figure 2 : Soucoupe tenue par le prince de Lamballe (détail)

Au second plan, Marie-Adélaïde, la fille du duc de Penthièvre s’est levée de sa chaise et se


tient debout derrière la Princesse. Enfin, la mère du duc, la comtesse de Toulouse, assise un
peu à l’écart, remue sa tasse de chocolat avec une petite cuillère. Hormis le Prince, tous les
personnages ont le regard tourné vers le spectateur. À l’exception de la comtesse de Toulouse
qui est vêtue à la mode des années 1740-1750, les vêtements des quatre autres personnages
datent des années 1760-1770.

Sur le plan de la composition, la princesse de Lamballe « trône » véritablement au centre du


tableau au premier plan, alors que le Duc de Penthièvre et la Comtesse de Toulouse sont
relégués sur les deux côtés, toujours au premier plan. Les deux enfants du duc l’encadrent au
second plan. En outre, l’éclairage est centré sur la Princesse, mettant en valeur son teint pâle
et sa robe décorée de roses.
Figure 3 : Généalogie des protagonistes de la « Tasse de chocolat »

Le duc de Penthièvre est le petit-fils légitimé de Louis XIV ; son père le comte de Toulouse
avait été le dernier des quatre enfants que le roi-soleil avait eu avec Madame de Montespan ;
sa mère la comtesse de Toulouse s’était éteinte en 1766. En 1744, il épouse Marie-Thérèse
d’Este qui meurt en couches dix ans plus tard. « C'est un prince pieux, charitable et bon, mais
d'une sensibilité presque maladive. Sa tristesse est connue autant que sa bonté ; veuf
inconsolable, père malheureux, la vie lui semble un trop pesant fardeau 6 ». À l’opposé de son
père, le prince de Lamballe mène une vie de débauche. Le Duc espère que son fils s’assagira
grâce à son mariage avec Marie-Thérèse de Savoie. Le mariage a lieu en janvier 1767. Le
bonheur est de courte durée. Bachaumont7 note dans ses mémoires secrets la descente aux
enfers de la princesse et de son beau-père (voir annexe). Au début de l’année 1768, la
situation du prince de Lamballe est désespérée : son mal qui le gangrène est aggravé par une
chute de cheval ; une intervention chirurgicale8 et les traitements médicaux l’achèvent. Il
s’éteint le 6 mai 1768 au château de Louveciennes et est enterré à Rambouillet. La Princesse
qui a sombré dans une grave dépression9 se retire au couvent. Marie-Adélaïde, désormais

6
BONHOMME 1869..
7
BACHAUMONT 1789, t. XVIII, p. 301
8
« Par l’impulsion du duc de Chartres, il se livra à la passion inextinguible d’une créole infectée, au point qu’elle
gangréna les parties extérieures comme les fibres internes. Il fallut lui faire l’amputation des testicules,
opération à la fois cruelle & douloureuse, dont il mourut. Les seigneurs & le public l’appelèrent, après son
opération, tout-à-la-fois douloureuse & déshonorante, le prince sans balles. » M.R.D.W, 1790, p. 27
9
CABANÉS, 1922, p. 120
seule héritière du Duc va épouser le duc de Chartres, à la lignée prestigieuse, mais compagnon
de débauche de son frère défunt… Cette succession d’évènements explique le commentaire
apitoyé de Louis XV sur le duc de Penthièvre.

Un décor simple
Le décor est sobre, la scène est située dans pièce lambrissée, parquetée et décorée de deux
miroirs placés au mur. Une fenêtre sur le côté gauche donne sur un parc boisé et éclaire
latéralement la scène. Cinq chaises ainsi qu’une table dorée avec un plateau en marbre blanc
forment l’ameublement. Les cinq chaises à la reine décorées de fleurettes sont dorées et
recouvertes de tissu cramoisi (Figure 4). Elles sont très proches des modèles produits par
Tilliard, Cresson ou Foliot dont le duc de Penthièvre possédait quelques exemplaires à
Chanteloup10. Elles ont très certainement été peintes d’après nature.

Figure 4 : Chaise à la reine (détail et modèle Foliot de Chanteloup)

10
MOREAU 2007, p. 279 ET SERRETTE 2003, p. 157
Les panneaux lambrissés décorés d’instruments de musique sont peints en vert.
L’encadrement doré des deux grands miroirs est orné de guirlandes. Dans le miroir de droite
se reflète un médaillon en grisaille représentant un personnage accroupi tenant une palme
(Figure 5).

Figure 5 : Reflet du miroir (détail – contraste augmenté)

Trois tasses hautes et une soucoupe (Figure 6 et Figure 2) constituent le service à chocolat. Ces
quatre pièces en porcelaine blanche ont un décor végétal bleu et rose. Tant le style que les
coloris typiques du bleu de cobalt et du rouge ferrique évoquent la porcelaine kakiemon ou
imari d’extrême orient11.

11
CASTELLUCCIO, 2013.
Figure 6 : Tasses de la Princesse et de la Comtesse

Une composition pour deux tableaux


La copie de La tasse de chocolat en dépôt à la Banque de France a été réalisée en 1836 par
Achille Leboucher et Charles Rauch à la demande de Louis-Philippe pour le musée historique
de Versailles12. La toile est connue sous l’appellation « La Famille du duc de Penthièvre en
1768 » ou « La Tasse de Chocolat ». L’original de Charpentier ayant été racheté en 1949 par
le château de Versailles13, ce dernier a généreusement mis en dépôt à la Banque de France la
copie de Leboucher et Rauch.

Le tableau de Charpentier ne présente pas de différence avec l’esquisse préparatoire14 (Figure


7) de l’Institut de France conservée à l’Abbaye de Chaalis.

12
Notice Joconde Charpentier MV7716 et Rauch & Leboucher MV3826
13
« Mentionné dans le Cabinet des Médailles du Palais-Royal ; mentionné au château d'Eu, XIXe siècle ; vente
des collections du duc de Vendôme, Me Lair-Dubreuil, n°61, 4 décembre 1931 ; acheté par un antiquaire de
Turin ; acheté par le duc Philippe de Wurtemberg, sa belle-sœur la princesse de Wurtemberg et la sœur de
celle-ci, Eudoxie de Bulgarie, pour l'offrir à leur père Ferdinand de Bulgarie ; mentionné au château de Cobourg
; envoyé au château d'Altshausen, 1948 ; vendu aux musées nationaux par Philippe de Wurtemberg, sa belle-
sœur la princesse de Wurtemberg et la sœur de celle-ci, Eudoxie de Bulgarie, 1949 ; entrée à Versailles, 17 nov.
1949 » (LACAILLE, SD)
14
http://www.chaalis.fr/fr/media-gallery/detail/76/208.
Figure 7 : Charpentier - Esquisse préparatoire (abbaye de Chaalis)

Il existe un autre projet non retenu 15 de Charpentier (Figure 8) reprenant dans une disposition
différente les mêmes personnages. La présence des sièges cramoisis et des miroirs encadrés
de guirlandes dorées laisse supposer que la scène devait probablement être située dans la
même pièce. La tonalité est plus légère et les personnages semblent plus jeunes.

15
Huile sur papier marouflé sur carton monté sur panneau de bois. H. : 0,34 m, L. : 0,515 m, Musée du
Domaine départemental de Sceaux, Cote : 2002.12.1 voir aussi
Figure 8 : Charpentier - esquisse préparatoire (musée de Sceaux)

Figure 9 : Charpentier, Le duc de Penthièvre et sa fille Louise-Adélaïde MV7850


La tasse de chocolat doit être rapproché d’une autre œuvre de Charpentier Le duc de
Penthièvre et sa fille Louise-Adélaïde16 (Figure 9), lui aussi daté de 1768. L’apparence
physique, les vêtements et la pose des personnages présentent de très fortes similitudes
(Figure 10 et Figure 11). Les deux tableaux ne constituent pas une paire et n’étaient
vraisemblablement destinés à constituer des pendants. Il est cependant légitime de penser que
Charpentier a utilisé les mêmes séances de pose et que les deux toiles sont contemporaines.

Figure 10 : Le duc de Penthièvre (Charpentier)

Figure 11 : Louise-Adélaïde (Charpentier)

16
Notice Joconde MV7850 Don de Robert D. Brewster en 1951 au château de Versailles. 99,2 x 107,5 cm. Voir
LACAILLE SD, (a) et SALMON 2017.
Le troisième tableau
Les deux oeuvres de Charpentier doivent être rapprochés d’un tableau de Jean-Baptiste André
Gautier-Dagoty (Figure 12) qui est daté de 1775-1776 d’après l’âge des deux jeunes enfants
représentés17. Ce Portrait du duc et de la duchesse de Chartres18 identifié par Philippe Bordes
représente la famille du duc de Penthièvre19. Sarah Grant note avec justesse que la figure de
droite (l’homme à la canne debout) n’est probablement pas celle du prince de Conti qui était
séparé de la princesse mais bien plus certainement celle du duc d’Orléans. La ressemblance
avec son fils et la présence de sa fille Bathilde à ses côtés militent en ce sens. Dans cette
logique, le personnage à gauche de Bathilde serait Madame de Montesson deuxième épouse
morganatique du duc d’Orléans (Figure 13). La scène pourrait se dérouler dans la salle de
théâtre de l’hôtel20 de cette dernière, expliquant l’absence de profondeur et le côté « décor de
théâtre » des deux niches latérales et la présence du rideau de théâtre.

Figure 12 : Portrait du duc et de la duchesse de Chartres Jean-Baptiste Gautier-Dagoty

17
Louis-Philippe assis un sur un coussin est né le 6 octobre 1773 et Antoine-Philippe, tenu par son grand-père,
est né le 3 juillet 1775.
18
Musée Nissim de Camondo (CAM 567)
19
BORDES 2007, pp. 256-273. Voir LEGRAND-ROSSI, 2009, p. 52
20
L’hôtel de Montesson avait été dessiné par Alexandre Brongniart et comportait une salle de théâtre «
portatif ». Voir les plans et les élévations (Musée Carnavalet inventaire D4434 et AN https://www.siv.archives-
nationales.culture.gouv.fr/siv/media/undefined/undefined/FRDAFAN87_ON3v0006185_L).
Figure 13 – Protagonistes du tableau de Gautier-Dagoty

La composition de la scène centrale de ce tableau est quasiment identique à celle de La tasse


de chocolat (Figure 14). Les membres de la famille de Penthièvre – et l’épagneul de la
princesse de Lamballe – ont pratiquement mêmes places, mêmes poses et mêmes âges. Le duc
de Penthièvre est assis à gauche, faisant face princesse de Conti21, sa belle-sœur. Le prince de
Lamballe, mort depuis près de huit ans, est représenté par la peinture de la sculpture de son
buste. Comme le note Sarah Grant, « La princesse, dans sa robe rose, est représentée avec une
palette et des pinceaux à la main, debout devant le monumental portrait ovale commémorant
son défunt mari qu’elle vient de peindre. Dans ce tableau dans le tableau, la figure ailée du
Temps tire un rideau sur cette scène en déposant une couronne de laurier sur le buste en pierre
du prince de Lamballe, représenté avec des traits aquilins. À côté du buste, la Mélancolie
effondrée sèche ses larmes en tenant une épée qui peut symboliser la Constance22. » Ce
tableau dans le tableau – peint par sa veuve – constitue une double mise en abyme qui permet,
tout en l’évoquant, de mettre le mort à distance.

21
Marie-Fortunée d’Este (1731-1803), fille de François III d’Este, duc de Modène, elle est arrivée en France en
1759 à la suite de son mariage avec Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti, comte de la Marche qui la fait
entrer dans cette branche cadette de la famille de Bourbon. Séparée de son mari en 1775.
22
GRANT 2018, p.24
Figure 14 : Composition de la Tasse de chocolat et du Duc de Chartres

Si la proximité entre La tasse de chocolat et Le duc et la duchesse de Chartres semble nette,


un élément est troublant : huit ans séparent les deux tableaux. Il importe donc de revenir sur
ce point.

Les jeunes filles et les morts


La datation de 1768 pour la Tasse de chocolat avait été déterminée par rapport au mariage et à
la mort du prince de Lamballe. En effet, les deux époux sont conjointement représentés sur le
tableau ce qui correspond à la période comprise entre le 17 janvier 1767 et le 6 mai 1768. À
travers la fenêtre, on distingue les frondaisons des arbres. La scène doit donc se dérouler au
printemps ou à l’été 1767 voire au printemps 1768. Cependant, cette date est aussi
problématique, et ce à plusieurs titres. D’abord, les personnages semblent vieillis alors qu’en
1767-1768, le duc a 42 ans, la princesse 18 et sa fille 16.

Ensuite, la date de 1768 tant pour la réalisation que pour la représentation n’est pas
cohérente23 avec la présence de la comtesse de Toulouse qui est morte le 30 septembre 1766.
Charpentier aurait été confronté à l’alternative suivante : soit il représentait la comtesse de son
vivant et dans ce cas le tableau était situé à l’été 1766, à l’époque où se négocia le mariage.
Dans ce cas, la représentation de Marie-Louise de Savoie devenait problématique puisque la
future princesse se trouvait encore en Italie. Soit il représentait la comtesse alors qu’elle était
déjà morte. Dans cette hypothèse, la date de réalisation du tableau ne semble pas pouvoir se
situer avant la fin de l’année de deuil de la comtesse24 (octobre 1767). À cette époque, les
infortunes de la princesse de Lamballe étaient patentes et le prince avait déserté le domicile
conjugal. Même en faisant abstraction de la présence fantomatique de la comtesse de
Toulouse, la scène demeure irréelle, le rapprochement des deux jeunes époux paraît
fantasmagorique. De plus, il est difficile d’imaginer d’une part le duc de Penthièvre, en proie
à la dépression commander dans de telles circonstances un tableau et d’autre part à la
princesse de Lamballe de se prêter à un tel simulacre… Enfin, les deux époux devraient être
mis en avant au premier plan, avec le Prince en position centrale. La présence de la Comtesse
demeure difficile à expliquer, sauf pour des questions de composition.
23
Lorin parle d’un « anachronisme ».
24
FORTAIRE, 1808, p. 84
Le choix dans la date de la Princesse
L’examen détaillé du duc de Penthièvre et sa fille Louise-Adélaïde révèle, dans le coin
inférieur droit une inscription, « Charpentier 76 » (Figure 15) qui permettrait de dater le
tableau à 1776, soit huit ans plus tard. Ipso facto la Tasse de chocolat daterait aussi de 1776
comme Le duc et la duchesse de Chartres.

Figure 15 : Détail Le duc de Penthièvre et sa fille Louise-Adélaïde

En 1776, le prince de Lamballe est mort depuis huit ans et la princesse a repris une vie
mondaine. Comme le note Cabanès25, « l'étiquette ne permettant pas à une jeune princesse,
non mariée ou veuve, d'avoir sa maison et de vivre dans le monde avant vingt-cinq ans [soit
1774], Madame de Lamballe dut se retirer au couvent des dames de la rue Saint-Antoine ; elle
y avait un très bel appartement, dont elle ne sortait que pour les bals et cérémonies de la Cour.
Ce n'est qu'au bout d’un certain temps, sur l'insistance affectueuse de son beau-père, qu'elle
accepta l'hospitalité de ce dernier, dans la fastueuse résidence du duc de Penthièvre, à
Rambouillet. Peu à peu elle reprit son existence mondaine et on la vit assister aux fêtes du
mariage de l'archiduchesse Marie-Antoinette avec le Dauphin [16 mai 1770] ». La princesse
peut dès lors être représentée avec les conventions d’usage.

Sub rosa
La présence du chien aux pieds de la princesse de Lamballe outre l’amour de cette dernière
pour ces animaux (voir GRANT 2018, p. 14) mentionnés dans son testament26 est une évocation
de la fidélité. Il est même l’« attribut des veuves27 » et le symbole de la « fidélité à la mémoire
de son époux28 ».

De même, les roses coupées évoquent la mémoire des morts. Trois fleurs coupées jonchent le
sol dans Le duc et sa fille et deux dans Le duc et sa famille (Figure 16). De même,
Mademoiselle de Penthièvre caresse une rose qu’elle tient sur son sein et une rose coupée est
accroché au corsage de la Princesse de Lamballe (Figure 17). Ces éléments accréditent l’idée
que le Prince n’est plus de ce monde lorsque le tableau est peint.

25
CABANÈS, 1922, p. 130
26
« Je donne et Legue a Aza six cent francs de Pension viagere et une année de ses gages et nouriture plus cent
cinquante livres de Pension viagere pour avoir soin de mes chiens, cette Pension a finir a la mort des chiens. »
CABANÈS 1922, p. 482
27
TERVARENT 1997, p. 122
28
HALL 1974, p. 104
Figure 16 : Fleurs sur le sol (à gauche Le duc et sa fille, à droite Le duc et sa famille)

Figure 17 : Rose tenue par Mlle de Penthièvre et du corsage de la Princesse de Lamballe

Une erreur de perspective ?


Dans la Tasse de chocolat, deux miroirs ornent le mur du fond29. Le miroir de gauche reflète
la princesse de Lamballe et Mademoiselle de Penthièvre alors que le miroir de droite qui est
de biais ne reflète aucun des personnages présents (Figure 18). En écartant la possibilité une
erreur involontaire d’optique30 commise par Charpentier, le peintre a choisi ce moyen pour
évoquer la mort de la Comtesse et du Prince représentés comme des ombres sans reflets
propres.

29
Le miroir droit n’est pas incliné par rapport au mur car le reflet du bord droit du cadre se voit à côté du bord.
S’il s’agit d’une porte, celle-ci est fermée.
30
Voir l’effet Vénus (BERTAMINI ET AL. 2008), les erreurs « classiques » (MILLER 1988) et la catoptrique
(BALTRUSAITIS, 1978).
Figure 18 : Reflets tels qu’ils devraient être

La construction géométrique des images virtuelles31 montre que manifestement, le spectateur


devrait voir la dans le miroir non seulement la comtesse de Toulouse mais aussi le prince de
Lamballe mais pas les trois autres personnages (Figure 18). Le duc de Penthièvre et les deux
jeunes femmes sont hors du champ du miroir. Leurs reflets ne doivent donc pas y apparaître
conformément aux lois de l’optique et de la perspective. Pourtant Mademoiselle de Penthièvre
et la Princesse de Lamballe y apparaissent (Figure 19), confortant leur aspect réel. En
regardant leur position (à droite du miroir), leur ordre (à gauche Penthièvre, à droite
Lamballe) et leur orientation (profil pour Mlle de Penthièvre et quasiment de dos pour la
princesse de Lamballe), le seul point de vue compatible avec cette représentation est situé
l’emplacement du prince de Lamballe. Il correspond à son point de vue. Par ailleurs, sur le
miroir de droite, se distingue le reflet de l’encadrement mouluré (pilastre ?) d’une ouverture
ainsi qu’un médaillon. Ces derniers se trouvent dans le dos du peintre.

31
L’image d’un objet ou d’un personnage réel dans un miroir est l’image de l’objet ou personnage virtuel
(symétrique du réel) dans le plan du miroir.
Figure 19 : Reflets tels qu’ils sont

La comtesse et le prince sont donc sans reflet et appartiennent tous deux au monde des
ombres. Enfin, le médaillon dans le miroir représentant un personnage tenant une palme
pourrait dans ce contexte avoir une signification précise.

Les questions justement soulevées par Frédéric Lacaille32 pour Le duc de Penthièvre et sa fille
Louis-Adélaïde « Faut-il y voir les deux membres survivants de la famille, le duc ayant perdu
successivement son épouse, princesse d’Este-Modène, en 1754, sa mère, la comtesse de
Toulouse, en 1766, et son fils, le prince de Lamballe, en 1768 ? » et Le duc de Penthièvre et
sa famille « Il est possible que le tableau ait été commandé par le duc de Penthièvre pour
commémorer la mort de sa mère, et que le camée qu’il tient à la main doive évoquer son
épouse, Marie-Thérèse-Félicité d’Este (1726-1754), disparue depuis plus de dix ans. »
prennent tout leur sens. Le tableau évoque la mémoire de trois morts : la duchesse de
Penthièvre, la Comtesse de Toulouse et le Prince de Lamballe.

32
LACAILLE SD a.
Figure 20 : Camée du duc de Penthièvre (détail)

Memento mori
La tasse de chocolat apparaîtrait dès lors comme un memento mori ou un objet de méditation
nostalgique inspiré de la composition du tableau de Dagoty et donc postérieur. La comtesse de
Toulouse ne prend pas seulement la place géométrique de la princesse de Conti mais aussi la
première dans le culte des disparus du duc de Penthièvre. Dagoty évoque le prince de
Lamballe par la peinture de sa sculpture alors que Charpentier le représente sans ombre. Ce
choix s’inscrit dans les traditions populaires qui sont combattues par les encyclopédistes. La
place du mort et notamment celle des revenants et des fantômes font débat au XVIIIe siècle33.
Le sujet est critiqué par les philosophes ; Voltaire dans son Dictionnaire philosophique34
écrivait au sujet des apparitions : « Ce n'est point du tout une chose rare qu'une personne,
vivement émue, voie ce qui n'est point. […] Des visions fantastiques sont très fréquentes dans
les fièvres chaudes. Ce n'est point s'imaginer voir, c'est voir en effet. Le fantôme existe pour
celui qui en a la perception. Si le don de la raison, accordé à la machine humaine, ne venait
pas corriger ces illusions, toutes les imaginations échauffées seraient dans un transport
presque continuel, et il serait impossible de les guérir. C'est surtout dans cet état mitoyen entre
la veille et le sommeil qu'un cerveau enflammé voit des objets imaginaires, et entend des sons

33
Cf. CALMET 1751
34
VOLTAIRE 1764
que personne ne prononce. La frayeur, l'amour, la douleur, le remords, sont les peintres qui
tracent les tableaux dans les imaginations bouleversées ».

Ubi ?
Une dernière question subsiste. Est-ce que les lieux dépeints par Charpentier étaient réels ou
bien de son invention. Le salon aux miroirs tout comme le jardin et la pièce d’eau pouvaient
soit être le fruit de l’imagination du peintre soit correspondre à l’une des nombreuses
résidences et parcs du Duc. La deuxième hypothèse semble la plus probable dans la mesure
où il s’agit d’une œuvre « nostalgique » évoquant des personnes disparues dans des scènes du
passé à des fins de remémoration. Parmi les nombreux châteaux possédés par le Duc35,
plusieurs paraissent devoir être écartés. En effet, le duc de Penthièvre ne prit possession des
domaines de Chanteloup, Sceaux et Anet qu’à la mort du comte d’Eu (15 octobre 1701 – 13
juillet 1775) et rendit Louveciennes à Louis XV en 1769. Le château de Crécy36 qui fut acheté
à la marquise de Pompadour en 1757 et revendu à la princesse de Montmorency en 1775
semble peu probable. Le château de Rambouillet (cédé en 1783 à Louis XVI) qui était la
résidence de prédilection du Duc semble le plus vraisemblable.

Conclusion
En conclusion, la date de réalisation de la tasse de chocolat semble pouvoir être placée à 1776
et celle de la scène à 1767 ou 1768. Au-delà d’une évocation nostalgique d’un passé idéalisé,
le tableau est aussi l’affirmation des liens qui unissent la princesse de Lamballe au duc de
Penthièvre37. Depuis 1768, leurs positions respectives se sont inversées. Au moment de son
mariage, elle n’était qu’une jeune étrangère entrée dans une des puissantes familles. Louis XV
était particulièrement proche de la Comtesse de Toulouse et estimait le duc de Penthièvre. En
1776, le duc n’est plus qu’un aïeul éloigné du jeune souverain alors que la princesse de
Lamballe, amie de Marie-Antoinette, est à son apogée. Elle devient la surintendante de la
maison de la Reine, le 16 septembre 1776 ce qui explique sa position centrale sur le tableau.

35
DUMA 1985
36
VITTET 2000
37
Dans son testament elle lègue à son beau-père une bague de turquoise garnie de diamants qu’elle lui
demande de porter souvent pour lui rappeler « mon union dans sa famille et ma tendresse filiale » (CABANÈS
1922, p. 480).
Annexe
28 juin 1767 — Mademoiselle de La Chassaigne, jeune actrice de la Comédie
Française et nièce de mademoiselle de La Motte, ancienne coryphée de ce théâtre, est
aujourd'hui l'objet de l'attention et de la jalousie de toutes ses camarades. Quoique peu
jolie et d'un talent très-médiocre, elle a été honorée des faveurs du jeune prince de
Lamballe, nouvellement marié, et elle porte dans ses flancs le fruit de cette union
féconde. Le père du héros, très-religieux, a pris toutes les informations nécessaires
pour constater la vérité et la légitimité du fait. En conséquence, il a fait assurer
l'actrice de sa protection, et l'on est à régler son sort, ainsi que celui de l'enfant à naître.

26 septembre 1767 — M. le prince de Lamballe, qui a épousé l'hiver dernier une


princesse aimable et jolie, s'étant laissé aller à la facilité de son caractère, un autre
prince M. le duc de Chartres a abusé de son amour du plaisir pour lui donner des goûts
fort contraires à celui qu'il devait avoir, du moins on l'en accuse. L'ardeur de son
tempérament l'ayant emporté fort loin, la princesse s'est trouvée atteinte d'un genre de
maladie qui n'aurait pas dû l’approcher. Le duc son père a écrit au roi de France. On a
sévi contre différentes créatures que ce prince avait honorées de ses bonnes grâces ;
mais la plus coupable et la plus adroite est une nommée la Forest, courtisane
recommandable par l'excès de son luxe et le raffinement de son art dans les voluptés.
N'ayant pu déterminer son illustre amant à la quitter, et craignant les suites de cet
attachement, elle a pris le parti de s'éclipser. Elle est partie, sans qu'on sache où elle
est, et le prince de Lamballe est dans la désolation.

4 novembre 1767 – On a parlé de l’évasion de Mlle la Forest, au grand regret d’un


jeune prince nouvellement marié, qui avoit conçu pour elle une passion dangereuse.
On sait actuellement le motif de cette fuite précipitée. L’amant lui a fait présent d’une
partie assez considérable des diamants de la princesse. Sur les recherches que la
courtisane a eu vent qu’on faisoit, elle a cru devoir s’éclipser. Mieux conseillée, elle
s’est représentée depuis peu au duc de Penthièvre, père du jeune prince, a rapporté les
diamants, & s’est jetée à ses genoux en implorant ses bontés. Le duc a paru satisfait de
cette démarche ; il lui a dit qu’on feroit estimer les diamants, & qu’on lui paieroit la
valeur, qu’elle n’eût aucune inquiétude ; que son fils étoit le seul coupable ; qu’on
auroit soin de son enfant, si elle étoit grosse, comme elle disoit le soupçonner ; que
dans tous les cas on pourvoiroit à ses besoins ; mais qu’il exigeoit qu’elle vît plus le
jeune prince, son amant.

5 novembre 1767 – Une jeune princesse vive, aimable, mariée l’hiver dernier à un
époux fort jeune aussi, n’a pu supporter tranquillement les infidélités réitérées de son
mari, quelques funestes qu’elles aient été à son amour même pour ce moderne Thésée ;
elle n’a pu voir sans un excès de jalousie marquée, son éloignement & ses écarts ; elle
a conçu de l’envie contre les objets les plus méprisables, que le prince honoroit de ses
regards ; elle en a contracté une mélancolie profonde, & des vapeurs convulsives. Les
médecins à la mode n’ayant pu calmer ce mal plus moral que physique, elle s’est mise
entre les mains d’un nommé Pittard, charlatan en vogue par des emplâtres qu’il
applique sur le nombril. Plusieurs femmes de la cour en ont essayé, & madame la
duchesse de Mazarin en ayant parlé à la princesse, celle-ci vient depuis peu de le faire
appeler auprès d’elle.

5 janvier 1768 – On prétend que M. le prince de Lamballe s’étant absenté sans qu’on
sût où il étoit, le duc de Penthièvre l’a fait chercher partout ; qu’enfin on a trouvé ce
prince dans un hôtel garni, où il se faisoit traiter de la cruelle maladie suite d’une
funeste galanterie trop hasardée. On le dit dans l’état le plus déplorable, & on ajoute
que peut-être sera-t-il étrangement mutilé. »

7 janvier 1678 – M. le prince de Lamballe est à la Chaussée-d’Antin, chez M. de


Vargemont ; il est dans l’état le plus déplorable, aggravé parce qu’il s’est blessé à
cheval ; l’opération est indispensable, encore ignore-t-on s’il en réchappera. Malgré
cette rude leçon, il ne peut vaincre sa passion sur le sexe ; il a, dit-on, encore auprès de
lui une certaine Demoiselle la Cour surnommée Palais d’or ; parce qu’elle a perdu le
palais à la suite d’une maladie vénérienne, & qu’il a fallu lui en faire un artificiel
d’or. »

10 janvier 1768 – On assure que le duc de Penthièvre étant allé ces jours-ci faire sa
cour au roi, S.M. s’étoit écriée, comme il s’en alloit : « voilà le plus honnête homme
de mon royaume, & le plus malheureux des pères. »

6 mai 1768 – M. le prince de Lamballe est absolument sans espérance, & ne subsiste
plus que par la fièvre. Les princesses n’entrent plus dans son appartement. Il est
constant qu’il succombe sous les remèdes dont on l’a accablé. Il est de fait, par les
mémoires de l’apothicaire, qu’on lui a administré sept livres de mercure, sans compter
les dragées de Keyser, & autres ingrédients de charlatans, auxquels son altesse s’étoit
livrée d’abord. Madame la princesse de Conti & madame la comtesse de la Marche
sont à Lou[ve]cienne, & tiennent compagnie à toute la famille désolée. Du reste, le
prince fait une très belle-fin ; c’est le père Imbert, théatin, qui l’a confessé. M. le
prince de Lamballe vient de mourir.
BACHAUMONT L. Petit de, MAIROBERT M.-F. Pidansat de, et MOUFLE D'ANGERVILLE, 1789, t. XVIII.
Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République des Lettres en France, depuis MDCCLXII, ou
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