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consommateur
CHAPITRE II
I. Présentation :
La théorie du consommateur occupe une place centrale dans la théorie néoclassique, elles
s’intéressent tout particulièrement à ce qui est la base des échanges entres les agents.
Historiquement elle s’est construite autour là de la notion d’utilité et tout particulièrement par
celle de l’utilisation de la dernière unité consommé, même si les présentations les plus récentes
font plutôt appel à la notion de relation de préférence (qualifié parfois de relation d’utilité
ordinale).
Il est indispensable de bien comprendre l’articulation entre variation à la marge >> et dérivé
d’une fonction (en liaison avec la recherche d’un extremum de cette dernière), entre taux de
substitution de deux biens et rapport de leurs prix, car ce sont des thèmes centraux de la
théorie du consommateur.
II. Paniers des biens, espace des marchandises :
Considérons n bien, caractérisé par l’indice i (i= 1, 2, …,). Si on note xi la quantité du bien i, on
appelle paniers des biens le vecteur formé par les x i : ( x 1, x 2;… x n). Comme les x imesurent des
quantités, on peut considérer qu’ils sont non négatifs. Par ailleurs, afin de pouvoir utiliser les
résultats traditionnels de l’analyse mathématiques, on suppose que les x isont des nombres
réels (non négatifs). Ce qui revient à supposer que les biens considérés sont parfaitement
divisibles donc : x iIR+ (i= 1, 2,…, n). L’ensemble des vecteurs ( x 1, x 2 : IRn+ est appelé espaces
des marchandises ; il est représenté graphiquement par l’orthant positif de IR n. Par la suite, nous
considérons souvent des paniers comportant deux biens seulement, car cela permet une
représentation graphique sans nuire à la généralité des résultats. Le panier des biens ( x 1; x 2) est
alors représenté par le point M : ( x 1 ; x 2), comme le montre le graphique ci- dessous
Soit un panier de biens quelconque M= ( x 1 ; x 2). L’ensemble CM des paniers de Q considérés par
le consommateur comme équivalents à M, selon sa relation de préférence, forme une classe
d’équivalence par rapport à sa relation de préférence : CM= {Q IR2/Q ~ M}. Ainsi si p ~M alors
P CM.
Si on propose que les biens 1 et 2 peuvent être divisés en fractions aussi petites que l’on veut
( ce qui est le cas par exemple pour de la farine ou un liquide ; mais non pour une table ou une
voiture, c’est à dire que les biens sont parfaitement divisibles, alors on peut supposer que
l’ensemble CM contient une infinité de points représentés par une courbe dans l’espace des
marchandises, appelée courbe d’indifférence passant par le point M ( en réalité une courbe
d’indifférence est caractérisée par n’importe lequel de ces points car P ~ M → Cp =CM ).
L’ensemble des courbes d’indifférence du consommateur forme une partition de l’espace des
marchandises.
Si on suppose que la satisfaction du consommateur augmente avec la taille de son panier de
biens, plus une courbe d’indifférence est éloignée de l’origine », plus elle correspond à une
utilité élevée.
Soit le panier des biens M= ( x 1 ; x 2) et la courbe d’indifférence qui lui est associée.
Faisons varier les quantités de biens du paniers ( x 1 ; x 2) de x 1 pour le bien1 et de x 2 pour le
bien2 de façon à avoir un nouveau panier de biens : M’= ( x 1+ x 1 ; x 2+ x 2) considérés comme
équivalents à M= ( x 1 ; x 2). Cela se traduit graphiquement par le fait que M et M’se trouvent sur
la même courbe d’indifférence. On peut donc substituer x 2 du bien2 à x 2 du bien1 sans
changer le niveau de satisfaction du consommateur. Le rapport - x 1/ x 2 mesure donc ce taux
de substitution (représenté graphiquement par la valeur absolue de la pente de la corde MM ’).
Comme nous pouvons le voir sur le graphique ci-dessous, ce taux de substitution varie selon les
valeurs données à x 1. Afin d’éviter ce problème, pour avoir un taux unique en M, on définit le
taux marginal de substitution en M comme étant la limite de ce rapport.
x1
avec ( x 1 + x 1 ; x 2 + x 2) ~ ( x 1, x 2).
U est l’utilité procurée par l’unité supplémentaire du bien1 lorsque le panier de biens est ( x 1 ;
x 2) ( U est donc une fonction de ( x 1 ; x 2).
Comme cet accroissement dépend de la valeur donnée à x 1 (plus x 1 est grand, plus U l’est
aussi, du moins si le consommateur n’est aos saturé). On s’intéresse aux variations relatives de
U U
l’utilité données par : . Mais ce rapport dépend aussi de x 1 pour avoir un nombre unique
x1 x1
indépendant de x 1, on définit l’utilité marginale du bien1 au point M= ( x 1 ; x 2) comme étant la
limite de ce rapport lorsque x 1→0, en faisant appel à la dérivée partielle par rapport à x 1 de U
au point M.
U ( x1 ; x2 )
L’utilité marginale du bien1 au point ( x 1; x 2) est donnée par lim = U’ x 1( x 1; x 2)
x1 → 0 x1
Plus généralement, lorsque l’on a n bien l’utilité marginale par rapport au j ème bien au point M : (
x 1 ; x 2 ; … x n) est donnée par : U’ x j (M).
La théorie marginaliste considère en général que l’utilité marginale d’un bien est décroissante.
Ce qui se traduit ici par le fait que les dérivées partielles des U’ x j par rapport à x j si elles
existent, doivent être négatives :
O2 U
Utilités marginale décroissantes <==> < 0.
Ox 2 j
Le TSB est donnée par g’( x 1) (valeur absolue de la pente de la tangente à cette courbe). Les
points se trouvant sur cette courbe vérifient donc l’équation :
En dérivant par rapport à x 1, les deux membres de cette égalité (en utilisant pour le membre à
gauche, la technique de la dérivation en chaine »), on obtient :
U x 1 ( x1 ; g ( x1 ) )
'
g’( x 1) = -
U ' x2 ¿ ¿
Le point M se trouvant sur la courbe d’indifférence considérée, est de la forme ( x 1 ; g(x) ) ;
comme par définition, TSB= - g’( x 1), il s’ensuit que : le taux marginal de substitution entre deux
biens donnés est égal au rapport des utilités marginales de ces biens ce que l’on peut écrire
synthétiquement :
TSB= U’ x 1 /U’ x 2
Graphiquement il est donné par le triangle OAB avec A= (R/P 1 ; O) et B= (O ; R/P2)
OU ' U ' x ( x1 ; x 2) P1
=U x2 ( x 1 ; x 2 )−P2=0 ↔ 1
=
Ox 2 '
U x ( x1 ; x 2) P2
2
Avec R-P1 x 1- P2 x 2 = 0
NB : la solution ( x 1 ; x 2 ¿ est telle que le rapport des utilités marginales du consommateur y est
égal au rapport des prix des biens. Comme le rapport des utilités marginales est égal au taux
P1
marginal de substitution ; on a donc TSB=
P2
En reportant dans la fonction d’utilité, celle-ci s’écrit (compte tenu de la contrainte) : U ( x 1 ;(R-P1
x 1) /P2).
On est alors en présence d’une fonction de la seule variable x 1. En la dérivant en chaine par
' −P1
rapport à x 1(ce qui donne * ( x 1 ; x 2) + U x ( x 1 ; x 2 )( )¿; on obtient le même résultat que
2
P2
précédemment : le panier optimal est tel que le rapport des utilités marginales y est égal au
rapport des prix.
Remarque 2 : on procède de même lorsqu’il y a n bien. Soit en se servant de la contrainte de
revenu, comme cela a été fait ci-dessous, soit en annulant les dérivées du lagrangien :
Remarque 3 : Le résultat n’est que si les courbe d’indifférence ont la même forme donnée dans
le graphique (précision 7et 9).
X. Variation de la consommation avec le revenu :
Si on fait varier le revenu du consommateur, celle-ci féra varier les quantités consommées de
façon à se situer à chaque fois l’optimum. Le panier de biens ( x 1; x 2 ¿ va donc se déplacer dans le
plan sur une courbe appelée la courbe d’Engel (6 et 7).
(Afin de simplifier les notations, on n’a considéré que deux biens). Or, en raison de la relation (1)
et (2), conditions nécessaires pour que X corresponde à un choix optimal, on a :
Par ailleurs, si on dérive par rapport à R la contrainte de revenu (que doit vérifier le panier
optimal)
V’R (P, R) =
On interprète cette dernière relation en disant que l’utilité marginale est égale au multiplicateur
de Lagrange associé à la contrainte budgétaire.
Mais il faut bien voir que cette utilité marginale est d’un type particulier (le revenu n’étant pas
un argument de la fonction d’utilité), puisque correspondant à des variations de l’utilité
maximale en fonction de celle du revenu : elle présuppose un choix optimal du consommateur,
pour chaque valeur du revenu et des prix.