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La surprise d’Anika

Un récit de Calouan
Illustré par Virginie Martins-B.
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C e soir, en descendant les escaliers, maman a glissé


et s’est fait très mal à la cheville.
– Je crois que c’est cassé, annonce papa en grimaçant.
Il faut aller à l’hôpital.
– Oh non, pleure maman, qui avait prévu une belle
promenade ce week-end avec toute la famille.
Papa appelle au téléphone un ami pour
qu’il les emmène vite à l’hôpital. Toute la famille
monte à bord de la voiture d’Olivier. Papa est tout
attentionné avec maman, il préfère rester à ses côtés
et Anika ne sait pas quoi faire pour la rassurer.
– Laissez la petite avec moi, propose Olivier.
Je vous attends pendant que vous allez faire
les radios et les soins.
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Olivier est un homme drôle et souriant, il raconte


rapidement des blagues à la fillette, qui oublie vite
son chagrin à propos de sa maman.
– Tu sais, chez moi, j’ai un grand champ
sur lequel j’accueille des chevaux blessés
dont plus personne ne veut.
– C’est vrai ?
– Oui, tu sais, quand on a une patte blessée,
on ne peut plus faire grand-chose, on se sent triste
et inutile et, parfois, on n’intéresse plus personne.
Olivier lance un joli clin d’œil à Anika en ajoutant :
– Je suis sûre que tu sauras aider ta maman au mieux
et t’en occuper avec joie.
– Oui, mais je ne sais pas quoi faire.
– Tu lui demanderas mais tu pourrais ranger
la maison, préparer quelques petits plats délicieux,
lui chanter de jolies chansons, lui confectionner
des petits bouquets de fleurs.
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Mais quand l’homme parle de fleurs, Anika


pense à la promenade prévue deux jours après,
et qui n’aura pas lieu. Ses yeux deviennent tristes.
– J’ai une idée, sourit Olivier quand elle lui raconte
sa peine.
Lorsque maman ressort de l’hôpital, elle a un plâtre
à la cheville et ne peut plus poser le pied.
Elle s’appuie sur des béquilles et papa la soutient
du mieux qu’il peut. Ses yeux sont rouges,
la fillette comprend qu’elle a pleuré.
Mais Anika est souriante, elle jette des regards
joyeux à Olivier dans le rétroviseur.
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Et pendant deux jours, la fillette apporte


une aide précieuse à sa maman.
Le dimanche, de bonne heure, Anika va réveiller
ses parents.
– Vite, vite, préparez-vous, aujourd’hui,
c’est une belle journée !
Sa maman soupire, se désolant de ne pas pouvoir
aller gambader dans la nature comme elle le voulait.
– Chérie, murmure papa, nous ne sommes pas
pressés, nous n’avons rien à faire de particulier.
– Mais si ! Vite ! Vite ! Il faut se lever, s’habiller.
Amusés, les parents de la fillette s’exécutent
en l’entendant chanter dans la maison.
Dans la cuisine, Anika a préparé un bon petit
déjeuner avec des tartines de confiture à tremper
dans un bol de lait rempli de muesli et quelques
bonbons à grignoter en cadeau.
– Il faut tout manger, insiste la cuisinière,
car il vous faut des forces.
– Mais enfin, de quoi parles-tu ?
Muette, Anika passe deux doigts serrés le long
de ses lèvres comme si elle fermait une fermeture
éclair. Elle ne dira rien de son secret.
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Soudain, la sonnette de la porte d’entrée se fait


entendre.
– Mais qui est-ce ? interroge papa ? Tu as invité
quelqu’un ? demande-t-il à maman.
– Non, s’étonne-t-elle.
– Moi, si ! claironne Anika.
Et quand elle ouvre la porte, Olivier apparaît,
un large sourire sur le visage.
– Alors, tout le monde est prêt ? demande-t-il.
– Oui ! crie Anika en tapant dans ses mains.
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Sans bien comprendre ce qui se passe,


papa et maman montent dans le taxi d’Olivier
et regardent par la fenêtre les paysages qui défilent.
Quand Olivier stoppe son véhicule, ils se trouvent
au bord d’un grand champ.
– Vous êtes prête ? rigole Olivier en soulevant
la maman d’Anika. Alors, fermez les yeux !
Doucement, il s’approche d’un cheval de couleur
caramel qui hennit en sentant la main douce
d’Olivier sur son encolure.
Surprise, maman ouvre les yeux et découvre
une carriole attelée à un merveilleux animal.
– Quand je l’ai récupéré ici, explique Olivier,
il avait une patte cassée, il n’arrivait plus à faire
grand-chose. Mais à présent, il est guéri
et peut courir sans souci. J’ai pensé qu’il serait
le compagnon idéal pour cette journée,
ajoute-t-il avec un clin d’œil vers maman.
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Anika est heureuse de voir le bonheur dans les yeux


de sa maman, confortablement installée
dans la carriole. Elle vient à ses côtés, lui prend
la main et y glisse un petit bouquet de fleurs.
– Bonne fête, ma maman d’amour !
Maman la regarde les yeux grands ouverts.
– Tu es prête pour une promenade avec Tiki ?
Mais oui, inquiétée par sa blessure, maman avait
oublié que c’était le jour de la fête des Mères.
Anika, elle, n’a rien oublié et, grâce à Olivier,
elle sait qu’aujourd’hui restera un souvenir gravé
dans les mémoires pour longtemps.
– En route pour une épopée sauvage ?
lance le chauffeur de taxi.
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Lorsque toute la famille est calée dans la carriole,


Olivier grimpe sur la première place devant
et, les rênes entre les mains, il donne quelques
consignes pour rassurer les promeneurs. Anika
le regarde avec tendresse, elle est bien contente
qu’il soit leur guide aujourd’hui.

Fin

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