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Chapitre 2 : Alimentation des poulets

Introduction
L’alimentation joue un grand rôle en aviculture. Elle représente les deux tiers des dépenses
totales et est l’un des facteurs conditionnant la réussite de l’élevage des volailles. De ce fait,
Il y a donc un grand intérêt à gérer minutieusement la nutrition des poulets. Elle ne vise pas
systématiquement à maximiser les critères techniques (indice de consommation, vitesse de
croissance, nombre d’œufs pondus par poule présente, etc.) mais à atteindre un optimum
économique qui est fonction du coût des matières premières et du prix de vente du produit
Ceci sous-entend :
- le respect du plan d’alimentation, avec les différentes phases : démarrage, croissance
et finition ;
- l’adaptation permanente du matériel à la croissance des animaux, pour éviter le
gaspillage.
Le présent chapitre vise à donner aux étudiants les connaissances nécessaires à la maîtrise des
techniques d’élevage et d’alimentation des poules pondeuses et de poulets de chair.
A la fin de cours, l’étudiant doit être capable de :
- appliquer les techniques d’alimentation des poules pondeuses et de poulets de chair ;
- formuler les rations de la volaille ;
- reconnaître les matières premières utilisables dans l’alimentation de la volaille ;
- appliquer les techniques d’élevage en production avicole.

1. Quelques rappels sur la physiologie digestive des poulets


1.1. Anatomie et activités sécrétoires du tube digestif

Quelle que soit l’espèce aviaire, l’appareil digestif apparait très adapté pour transformer des
aliments concentrés en éléments nutritifs. L’appareil digestif des volailles se distingue de ceux
des mammifères par :
- La présence d’un bec remplaçant les lèvres des mammifères ;
- l’existence de deux estomacs successifs et distincts. Le ventricule succenturié ou
proventricule (estomac chimique) et le gésier ou estomac mécanique qui assure
l’homogénéisation, voire un certain broyage de l’aliment ;
- l’originalité de la partie terminale ou cloaque dans lequel aboutissent à la fois le
rectum, les voies urinaires et génitales.
Les gallinacées et les galliformes ont des appareils digestifs semblables. Les palmipèdes
ne possèdent pas de jabot, mais l’œsophage est capable de se dilater sur toute sa longueur.
Chez les colombins, le jabot secrète une substance nutritive (le lait de pigeon) pour le
jeune. Par ailleurs, la vésicule biliaire est inexistante et les caeca très peu développés chez
cette espèce.

Figure 1: Anatomie de l’appareil digestif de la poule

1.1.1. Le bec et la cavité buccale

Le bec des volailles sert à la préhension de l’aliment et de l’eau. L’eau est bue de façon
passive : son passage s’effectue grâce aux mouvements de tête. La cavité buccale des oiseaux
contient de nombreuses glandes salivaires dispersées sécrétant un suc salivaire dont le volume
varie entre 7 et 30 ml en fonction des conditions nutritionnelles. Chez l’adulte ce suc salivaire
est riche en mucus assurant à la fois la lubrification du bol alimentaire pour faciliter son
passage dans l’œsophage et l’humidification permanente de la cavité buccopharyngée. Tout
comme chez les mammifères, la salive de la poule contient de l'amylase qui prépare à la
digestion des sucres dans le jabot.
1.1.2. L’œsophage

L’œsophage se présente comme un tube passif chez la volaille. Il présente entre sa partie
cervicale et sa partie intrathoracique le jabot qui est considéré comme une simple dilation de
l’œsophage. Il a pour rôle d’accumuler les aliments de les humecter et de les ramollir. Il s’agit
d’un réservoir temporaire dont le contenu se videra progressivement en fonction de l’état de
vacuité du gésier.
1.1.3. Proventricule et gésier

Le proventricule est le lieu de la sécrétion de pepsine et d'HCl. Le proventricule débouche sur


le gésier où s’effectuent le broyage et le malaxage du chyme. Cet organe est entièrement
musculaire (à part une couche cornée interne). Le poids du gésier reflète donc la puissance de
broyage de l'organe, ainsi que son activité. Le gésier est séparé du proventricule et du
duodénum respectivement par l'isthme et le pylore (Figure 2). Ces deux zones sont impliquées
dans la régulation des processus de digestion, le proventricule assurant la digestion chimique
et le gésier la digestion mécanique. La pression régnant à l’intérieur du gésier contracté est de
l’ordre de 15 mercures.

Figure 2: Proventricule et gésier, vue externe et coupe longitudinale


1.1.4. Intestin grêle

D’une longueur d’environ 120 cm chez le poulet adulte, l’intestin grêle présente la même
structure que celle des mammifères : le duodénum, le jéjunum et l’iléon.
Le duodénum est en forme de U dont les deux branches englobent le pancréas. Les canaux
cholédoques et pancréatiques débouchent dans la partie terminale de la branche ascendante du
duodénum en y déversant des enzymes pancréatiques et de la bile. Le jéjunum est long d’une
cinquantaine de centimètres. Il présente des circonvolutions sur le bord libre du grand
mésentère. L’iléon est aussi long que le jéjunum et abouti à la valvule annulaire après avoir
cheminé entre les deux caeca. L’absorption des nutriments a lieu au niveau du jéjunum et de
l’iléon.
1.1.5. Le gros intestin et le cloaque

Il est constitué des caeca, du colon (quasi inexistant) et le rectum. Les coeca sont constitués
de deux branches distinctes d’une longueur de 20 cm chacun chez l’adulte. Les caeca sont le
siège d’une importante . Cependant, cette activité n’est pas comparable à celle observé chez
les mammifères herbivores, car elle ne permet pas l’hydrolyse de la cellulose et des autres
polyosides non amylacés. Le rectum est très court avec une longueur de 7 cm. Il débouche
dans le cloaque qui est la partie distale du tube digestif. Le cloaque comprend 3 parties : le
coprodaeum qui reçoit les déchets du gros intestin, l'urodaeum qui reçoit l'urine des reins via
les uretères, le sperme et les œufs, et le proctodaeum qui s’ouvre à l’extérieur. Il a pour rôle
de stocker temporairement et d’éjecter les déchets.
NB : Tout comme chez les monogastriques, chez la volaille, le pancréas et le foie sont les
deux grandes annexes de l’appareil digestif. Grâce à leurs sécrétions (trypsinogène,
chymotrypsinogène, amylases pour le pancréas et la bile pour le foie) ils facilitent la digestion
des aliments chez cette espèce.
La figure 3 présente une représentation schématique de la digestion chez la poule.
Figure 3: Représentation schématique de la digestion chez la poule

1.2. Facteurs influençant la consommation d’aliment chez les volailles

La consommation d'aliments chez les monogastriques est influencée par un certain nombre de
facteurs dont les principaux sont l'aliment et la température ambiante.

1.2.1. Influence de l’aliment

Les volailles régulent leur ingéré quotidien sur leur besoin en énergie. La quantité d’aliment
consommé chaque jour dépend du besoin quotidien de la poule et de la valeur énergétique de
l’aliment. L'accroissement de la concentration énergique de l'aliment entraîne donc une
réduction de l'ingestion. L'énergie apportée par l'aliment est utilisée : d'une part à l'entretien et
à la production, d'autre part, à compenser les transferts caloriques en situation froide, afin de
maintenir la température corporelle de l’animal. Ces derniers devront être bien maîtrisés si
l’on désire réduire les indices de consommation. La consommation est influencée dans une
moindre mesure par la teneur en protéine du régime. En cas de subcarence certaines espèces
tendent à une surconsommation d'aliment; le fait contraire est observé en cas d'excès de
protéines. Ce phénomène est surtout remarquable chez le poulet. La figure suivante présente
la variation de la consommation alimentaire en fonction de la densité énergétique de
l’aliment.
Figure 4: Impact de la teneur en énergie sur l'ingestion de l'aliment chez les poulets

1.2.2. Influence de la température

 La thermorégulation chez les oiseaux


A l'âge d'un jour, au sortir des boîtes, la température corporelle (ou rectale) des poussins se
situe entre 38 °C et 39 °C, lorsqu'ils ont été transportés dans de bonnes conditions.
Progressivement, elle s'élève, puis se stabilise entre 40,5 et 41,5 °C, vers l'âge de 21 jours.

Nous sommes en présence de “corps chauds” qui le plus souvent, dès la mise en place dans le
bâtiment, vont se trouver dans une ambiance plus fraîche (exception faite des pays à climat
tropical). La volaille est un homéotherme, c’est-à-dire qu'elle doit maintenir sa température
corporelle quasi constante, pour un fonctionnement normal de ses organes vitaux, des
transferts caloriques vont nécessairement s'établir avec plus ou moins d'importance entre le
corps des jeunes poussins et l'ambiance. Ainsi, pour lutter contre la chaleur, l'organisme du
poulet diminue sa production de chaleur (thermogenèse), et met en œuvre des processus de
perte de chaleur (thermolyse). Ces transferts peuvent se réaliser par plusieurs manières :

• par évaporation, l'animal peut éliminer des calories sous forme de vapeur d'eau. Chez les
oiseaux qui sont dépourvus de glandes sudoripares, le rythme respiratoire joue un rôle très
important dans la thermorégulation car il contrôle les pertes d'eau par evaporation au niveau
des poumons

• par convection, par les mouvements de l'air, au travers des duvets, puis des plumes lorsque
les animaux seront plus âgés ; la convection augmente avec la vitesse de l’air. Les volailles
ne transpirent pas mais une sensation de fraîcheur équivalente peut être créée en humectant
légèrement les plumes de l’animal et en entretenant des vitesses d’air autour des animaux,
c’est le cas lorsque la brumisation d’eau est associée aux vitesses d’air dans l’ambiance ;

• par conduction, par contact de certaines parties du corps, les pattes et la poitrine, avec la
litière ou le sol ; la conduction diminue quand la densité animale augmente du fait des
contacts entre animaux ; elle augmente lorsque les animaux boivent de l’eau froide ;

• par rayonnement, des surfaces chaudes vers les surfaces froides ; le rayonnement est une
perte de chaleur de l’animal vers les parois ou les litières plus froides ; c’est un gain de
chaleur avec la toiture ou la litière lorsqu’elles sont plus chaudes ;

• par l’excrétion fécale enfin.

Figure 5: thermorégulation chez les oiseaux

Tableau 1: Températures rectales de quelques espèces aviaires (en °C)

Poulet 40,5 - 41,5


Dindon 41,0 - 41,5
Canard 41,0 - 42,5
Oie 41,5 - 46,0

 La balance thermique
Pour maintenir leur température corporelle, les oiseaux ne possèdent pas de glandes
sudoripares, et leur seul mécanisme pour accroître leurs pertes de chaleur en situation chaude,
est de vaporiser de l’eau au niveau des voies respiratoires.
De jeunes poulettes exposées à 32 °C perdent ainsi 60 % de la chaleur totale par évaporation.
Cette augmentation des pertes évaporatoires en périodes chaudes est associée à un
accroissement du rythme respiratoire.
Une humidité relative élevée réduit les possibilités d’évaporation et accroît donc la sensation
de stress thermique : à 34 °C et 40 % d’humidité, les poules perdent 80 % de la chaleur par
évaporation alors qu’à la même température et avec 90 % d’humidité les pertes latentes ne
représentent plus que 39 %. Pour que les pertes par évaporation aient lieu, il faut que la
consommation d’eau soit optimale.
Le maintien de cette température corporelle est nécessaire pour un fonctionnement optimal
des organes vitaux de l’oiseau. La chaleur produite doit correspondre à celle perdue (ou le
contraire). Comme l’oiseau produit constamment de la chaleur, il faut que celle-ci “s’évacue”
régulièrement, sinon la température corporelle s’élève (notion de température d’ambiance
critique supérieure). Par contre si les transferts deviennent trop importants, cette température
corporelle aura tendance à s'abaisser (notion de température d'ambiance critique inférieure).
Les animaux peuvent, dans les cas extrêmes, succomber par hyperthermie (environ 47 °C de
température rectale) ou hypothermie (environ 28 °C).

La zone de neutralité thermique de l'ambiance dans laquelle vit l'animal est définie, pour un
âge donné, par les températures critiques inférieures et supérieures. Les transferts qui
s'établissent dans cette zone correspondent à des dépenses énergétiques faibles, non
influencées par l'environnement et égales à la production de chaleur dégagée lors de la
transformation de l'aliment en muscle et graisse et lors de l’activité des animaux. Leur confort
thermique est optimal. Les oiseaux transforment alors efficacement leur ration afin de
produire.

1.2.3. Impact de la température sur la consommation alimentaire

En climat ou saison froide (température de moins de 20°C), si l’isolation du poulailler est


insuffisante et que la température diminue à 15°C par exemple, les besoins en énergie
augmentent. La consommation d’aliment augmente également. Pour garder de bons indices de
consommation en production chair ou des taux de ponte corrects en production ponte, il faut
alors augmenter l’énergie de l’aliment. En climat ou saison chaude (au-delà de 30°C, les
besoins énergétiques diminuent de même que la consommation. Par conséquent, on assiste à
une sous-consommation et qui peut entraîner des baisses de performances. Les besoins en
nutriments autres que l’énergie (protéine, lysine, méthionine,) sont constants. Pour éviter les
inconvénients liés aux sous-consommations, il faut concentrer l’aliment en protéines et autres
éléments. Les formules d’aliments doivent être adaptées aux saisons et climats. En cas de
températures extrêmes (supérieure à 30 à 35°C), la quantité d’aliment ingérée ne satisfait plus
les besoins des animaux: les poules sont en situation de survie et cessent de s’alimenter. Elles
cherchent avant tout à maintenir la température de leur corps à un niveau compatible avec leur
survie (moins de 41°C) au détriment de la production.

2. Les besoins nutritifs des poulets


2.1. Les besoins en eau des volailles

L’eau est le principal constituant du corps des poulets (près de 75% à l’éclosion et 55% à
l’âge adulte). Elle est indispensable à la vie. L’eau est le premier aliment des volailles. A un
jour, un poussin comme un dindonneau consomme la moitié de son poids en eau.

Chez le poussin, un manque d’eau se traduit par une déshydratation rapide entraînant une
mortalité parfois élevée. Les pattes des poussins sont desséchées et, à l’autopsie, on observe
un dépôt blanchâtre, crayeux, d’urates sur les reins montrant leur mauvais fonctionnement.
Chez l’adulte, plus résistant, un manque d’eau dans des conditions climatiques normales
(température inférieure à 30°C) entraîne une sous consommation d’aliment. Un poulet qui
ne boit pas ne mange pas. Etant donné que l’aliment ingéré à une faible teneur en eau, (12%
d’humidité en moyenne), la consommation de l’eau par la poule permet sa bonne dilution et
favorise le transit intestinal. Ensuite, l’eau est absorbée au niveau digestif et filtrée au niveau
des reins. Les impuretés sont excrétées sous forme « d’urine solide » mélangée aux fientes.
Cette « urine » correspond aux cristaux d’urates visibles dans les fientes (matière blanche).
Ce mécanisme permet de maintenir la quantité d’eau nécessaire au niveau de l’organisme :
c’est l’homéostasie. A une température normale, un poulet boit environ 1,5 à 2 fois plus qu’il
ne mange. Lorsque la température dépasse 30°C les besoins en eau augmentent
considérablement et peuvent être multipliés par 3 ou 4. Cette eau supplémentaire n’est pas
utilisée dans le tube digestif mais dans les poumons. A ce niveau, l’évaporation d’eau
participe au maintien de la température du corps des poulets et permet de lutter contre les
fortes chaleurs. C’est pourquoi il faut veiller à ce que les oiseaux disposent toujours d’eau
claire à volonté. Une mauvaise alimentation en eau provoque des retards de croissance.
L’estimation de la consommation journalière d’eau pour 100 têtes peut se faire à partir de la
formule suivante :

L’eau servie aux poulets comme tout autre animal d’élevage doit être de bonne qualité. Cette
dernière comprend deux composantes : la qualité chimique et la qualité bactériologique.
(Tableau 1 et 2)

Tableau 1 : Normes recommandées pour la qualité chimique de l’eau d’abreuvement des


volailles

Paramètres Valeurs Interprétation et incidences


recommandées
Le pH 5,5 < pH < 6,5 Valeurs supérieures (> 8)
Diminution de la solubilité de certains antibiotiques, inhibition
des vaccins
Augmentation de la prolifération des bactéries Gram négatif
Abaissement de l’efficacité de la chloration
Valeurs inférieures (< 5)
Troubles urinaires ou digestifs, fragilisation du squelette
Diminution de la solubilité de certains
antibiotiques acides Corrosion
La dureté 10 à 15 °F Teneurs supérieures (> 20)
Abaissement de l’absorption des oligo-éléments
Diminution de la solubilité de certains antibiotiques et
vitamines
Teneurs inférieures (< 6)
Carence des animaux en oligoéléments. Influence sur la qualité
de la coquille des œufs Diminution de la solubilité des
sulfamides
Le fer ≤ 0,2 mg/l Teneurs supérieures (Fe > 1 mg/l et/ou Mn > 0,15 mg/l)
Dégradation de l’aspect (coloration) et du goût (inappétence) de
Le manganèse ≤ 0,05 mg/l l’eau
Diminue l’efficacité de la chloration
Développement de microorganismes sur les dépôts internes aux
canalisations
Les nitrates ≤ 50 mg/l Teneurs supérieures
Indicateurs d’une pollution de la ressource en eau
Troubles digestifs possibles à très forte concentration
Diminution de l’efficacité des vaccins
Les nitrites ≤ 0,1 mg/l Teneurs supérieures
Sont souvent associés à une teneur en matière
organique élevée Sont toxiques à faible
concentration
L’ammonium ≤ 0,5 mg/l Teneurs supérieures
Diminution de l’efficacité de la chloration

Tableau 2 : Normes recommandées pour la qualité bactériologique de l’eau d’abreuvement


des volailles
Paramètres bactériologiques Préconisations élevage
(germes par volume d’eau prélevé)
Germes totaux à 22°C ≤ 100 (dans 1 ml)
Flore totale
Germes totaux à 37 °C ≤ 10 (dans 1 ml)
Flore indicatrice Coliformes totaux 0 (dans 100 ml)
(germes fécaux) E. coli fécaux 0 (dans 100 ml)
Entérocoques intestinaux 0 (dans 100 ml)
Bactéries sulfito-réductrices 0 (dans 20 ml)
Au-delà de la norme d’équipement (nombre d’abreuvoirs) et de la répartition homogène de
celui-ci, les points d’eau et l’eau d’abreuvement doivent être maintenus propres et le matériel
doit être régulièrement contrôlé et adapté en fonction de la croissance des animaux de
manière à être aisément accessible et éviter le gaspillage (et de mouiller la litière).
Deux éléments interviennent dans la notion d’accessibilité :
- le nombre de points d’abreuvement ;
- l’adaptation des points d’abreuvement à la taille des animaux.
L’eau d’abreuvement doit être à une température de 25°C au cours des premiers jours de la
vie des poussins. La température n’est pas un problème en Afrique.

La consommation en eau représente normalement deux fois celle en aliment. En période


chaude, elle peut cependant atteindre quatre fois la consommation en aliment.

2.2. Besoins énergétiques

Les besoins énergétiques chez les poulets représentent l’énergie nécessaire au niveau
cellulaire pour le fonctionnement de l’organisme. Ce fonctionnement correspond à la
fabrication de nouveaux constituants (anabolisme) et à la destruction et l’élimination de
déchets (catabolisme). On distingue deux types de besoins en énergie chez les poulets :

▪ besoins d’entretien : énergie nécessaire au fonctionnement normal de l’organisme et au


maintien de la température du corps,
▪ besoins de production : énergie nécessaire à l’élaboration des produits, les œufs pour
les pondeuses et les muscles pour les poulets de chair.
Les processus métaboliques réalisés au niveau cellulaire s’accompagnent d’un dégagement
de chaleur (extra-chaleur) qui participe au maintien de la température corporelle en climat
froid. Par contre, en climat chaud, cette extra-chaleur doit être évacuée pour éviter une
température corporelle excessive pouvant entraîner la mort. Les besoins énergétiques des
volailles notamment de la poule pondeuse dépend de :

▪ la souche : poids (les besoins d’entretien des poules lourdes sont supérieurs à ceux des
poules légères),
▪ la production : plus le taux de ponte est élevé, plus les besoins augmentent,
▪ la température : les besoins augmentent quand la température baisse.
La croissance est d'autant plus élevée et l'indice de consommation plus faible que l'aliment est
dense en énergie. L'énergie est cependant l'élément limitant de la productivité en milieu
chaud. Les volailles règlent en grande partie leur consommation d’aliment de façon à couvrir
leur dépense énergétique. De ce fait, la pratique du rationnement n’est pas systématique en
aviculture ; elle n’intervient que pour la poulette future pondeuse et la plupart des futurs
reproducteurs. Pour les poules pondeuses et les poulets de chair, l’aliment, d’une teneur
énergétique donnée, est plus souvent distribué à volonté.

Toute élévation de la teneur énergétique d’un aliment se traduisant par une réduction de la
consommation, doit s’accompagner d’une augmentation des teneurs en protéines, minéraux et
vitamines. Pratiquement, les recommandations alimentaires en protéines, acides aminés et
minéraux sont indiquées en fonction de la teneur en énergie des régimes. D’une façon
générale, tout ce qui conduit à une réduction de la consommation alimentaire doit entraîner
une augmentation des teneurs des aliments en protéines, minéraux et vitamines.

L’élévation de la température depuis les températures basses jusqu’à la zone de neutralité


thermique (18-20°C) entraîne une réduction de l’ingestion de façon presque linéaire. Le
besoin énergétique décroit aussi lorsque la température s’élève jusqu’à la zone de neutralité
thermique, mais cette décroissance est moins rapide que celle de la quantité ingérée. Il
s’ensuit un risque de déficit énergétique. Au-delà de la zone de neutralité thermique,
l’ingestion décroit rapidement et l’animal se trouve en déficit alimentaire de plus en plus
accentué, cause d’une réduction des performances.

Les zones habituelles de densité énergétique de la ration sont 2800 à 3200 kcal EM/kg. Au-
delà, le poulet s'engraisse de 2% par 100 kcal et la calorie coûte plus cher, d'où le rôle de la
formulation par optimisation. Les besoins de la poule pondeuse sont surtout liés au poids vif,
à la vitesse de croissance et à l'intensité de ponte. En climat chaud, prévoir la norme 2800
kcal/kg. L'énergie nette d'un œuf est d'environ 86 kcal/œuf de 60 g.
Le système Energie Métabolisable est le mieux approprié aux volailles, parce qu’il permet les
mesures les moins coûteuses et les plus précises de la valeur des aliments. Les besoins en EM
des poules pondeuses peuvent être obtenus par la formule ci-après :
EM = (155 – 2,1 * Température) * Poids moyen + 5* g/j de GQM + 2* g/j
d'œufs

La teneur en EM de l’aliment pour la volaille peut être déterminée par l'équation suivante
pour les mélanges:

EM (kcal/kg de MS) = 3951 + 54,4.%MG - 88,7.%CB - 40,8.%Cendres

La satisfaction du besoin énergétique détermine l’ingestion d’une façon quasi absolue chez les
pondeuses à œufs blancs (type Leghorn), d’une façon beaucoup plus relative chez les autres.
Ces dernières tendent à consommer d’autant plus de calories que la concentration énergétique
du régime est plus forte et que leur poids vif est plus élevé. Sauf pour les souches de type
Leghorn, il est préférable d’utiliser des régimes à concentration énergétique élevée modérée :
2500 à 2800 kcal d’EM/kg. Dans cet intervalle, le niveau choisi en fonction de la souche, du
stade de ponte et de la température, laquelle influence la consommation, doit correspondre au
coût le plus bas de la calorie « équilibrée ».
2.3. Besoins protéiques et les acides aminés

Les protéines sont les principaux constituants des productions avicoles : des œufs pour les
pondeuses et des muscles pour les poulets de chair. La richesse en protéines de qualité de ces
produits animaux nécessite d’apporter un aliment lui-même riche en protéines de qualité.
Théoriquement, il faut couvrir les besoins minimaux en acides aminées essentiels et apporter
suffisamment d'azote pour permettre la synthèse des acides aminés non essentiels. Le
pourcentage de protéine brute est proportionnel à la densité énergétique de la ration puisque
celle-ci règle la consommation volontaire.
• Compter 20 à 25 % pour les poussins (de 0 à 4 semaines)
• 18 à 22 % de 4 à 8 semaines (+1% en climat chaud)
• 15 à 20 % par après et pour les poulettes et les poules pondeuses.
Le besoin protéique, peu lié au poids vif des animaux, dépend beaucoup de la production
d’œufs. Ainsi, à l’inverse de l’énergie, seulement 30 % des protéines sont utilisés pour couvrir
les besoins d’entretien. Au pic de ponte, les souches lourdes et légères ont des besoins
sensiblement égaux et on peut définir, quel que soit le type d’animal, les quantités minimales
quotidiennes d’acides aminés assurant la ponte maximale. Ce besoin est d’autant plus élevé
que la ponte est plus précoce.
En règle générale, il est prudent d’apporter un léger excédent de protéines par rapport au
besoin, pour tenir compte de la variabilité des matières premières.
L’ingéré protéique doit se situer entre 16 et 19 g/j de protéines brutes ; le choix dans cet
intervalle s’effectue en fonction des conditions économiques, en particulier du coût des
protéines par rapport au prix de vente des œufs.
L’apport des protéines ne doit pas être dissocié de celui des acides aminés essentiels, en
particulier acides aminés soufrés et lysine.

2.4. Besoins en minéraux et en vitamines

Les deux minéraux principaux sont le calcium et le phosphore. Ils participent à la constitution
du squelette. Chez le poulet de chair à croissance rapide, une bonne minéralisation du
squelette est importante pour éviter les problèmes de boiteries ou de déformations articulaires.
Chez la poulette, une bonne ossification est capitale car le squelette joue le rôle de réservoir
pour ces minéraux pendant la ponte. Chez la pondeuse, la formation de la coquille de l’œuf
nécessite un apport journalier de 3,5 à 4 g de calcium (la teneur de l’aliment en calcium doit
être d’environ 3,5 %). et d’environ 0,50g de phosphore disponible en fonction de l’âge et du
niveau de production. Un manque de calcium ou un déséquilibre du rapport
calcium/phosphore (excès de phosphore) provoque une fragilité de la coquille.
Les besoins en Ca sont de 1% en croissance, 3-4 % en ponte. Les hautes températures
conduisent à une alcalose et à une diminution de la capacité à mobiliser le Ca. Les œufs
deviennent alors cassants. Il existe plusieurs façons de lutter contre cette alcalose respiratoire.
Par exemple distribuer l'aliment aux périodes les moins chaudes de la journée.
Le besoin en phosphore est faible ; une supplémentation assez large a cependant été prévue.
La présence d’une forte quantité de calcium est indispensable pour obtenir des coquilles
solides, éléments essentiels de la qualité de l’œuf.
Le calcium est surtout apporté sous forme de carbonate, dont il faut considérer la solubilité.
Sa granulométrie est également importante, pour permettre à la poule de le reconnaître parmi
les autres constituants de la ration et de satisfaire aussi son appétit spécifique pour ce minéral,
qui existe avant et au début de la formation de la coquille.
Cela explique la mise en place d’une alimentation calcique séparée ; les animaux disposent
alors d’un aliment de ponte, renfermant 1 % de calcium au lieu de 3,5 %, et d’une source
concentrée de calcium : coquilles d’huîtres ou coquillages lavés et concassés (particule de 2 à
4 mm). Ce mode d’alimentation calcique permet de mieux satisfaire les besoins des animaux,
notamment en fin de ponte lorsque la solidité de la coquille tend à diminuer.
La chronologie de l’apport calcique doit également être prise en compte. Dans les conditions
usuelles d’éclairement (14 h continues par jour), la formation de la coquille débute au moment
de l’extinction de la lumière. C’est donc dans l’après-midi que la poule doit ingérer de fortes
quantités de calcium. En l’absence de l’alimentation calcique séparée, il est donc
indispensable d’assurer une distribution de nourriture l’après-midi.
Les concentrés minéraux vitaminés (CMV) du commerce sont la principale source en ces
différents éléments et sont généralement incorporés à des doses variant entre 0,5 et 5 % de la
ration. Les besoins de reproduction sont souvent plus élevés que celui de la ponte.
N.B :
 Toutes les techniques permettant d’augmenter la quantité de calcium disponible
en fin de nuit permet d’améliorer la qualité de l’œuf
 La digestibilité du calcium varie :
o en fonction de l’heure de la journée : le calcium est plus digestible la nuit au
moment de la formation de la coquille, d’où l’importance de la distribution
d’aliment en fin de journée. Le calcium présent dans le tube digestif est mieux
utilisé ce qui évite à la poule de puiser sur ses réserves osseuses.
o en fonction de l’âge : le calcium est moins digestible chez les poules âgées.
o en fonction du pic de ponte, on diminue généralement progressivement les
quantités quotidiennes d’aliment. Pour éviter les problèmes de fragilité de
coquille, il faut alors augmenter la teneur en calcium de l’aliment en fin de
ponte.
Les besoins des volailles en sodium sont couverts par l’apport de sel de cuisine dans l’aliment
(chlorure de sodium) à raison de 200 à 400 g par tonne en fonction des apports des autres
matières premières (farine de poisson). Un manque de sel entraîne un cannibalisme grave
pouvant provoquer des mortalités importantes. Au contraire, un excès de sel s’accompagne
d’une surconsommation d’eau qui est éliminée sous forme de fientes très liquides contenant
des particules alimentaires non digérées en raison d’une accélération du transit digestif.
En ce qui concerne les oligoéléments tels que le Fer, du Cuivre, du Zinc, etc., ils interviennent
en quantité intimes dans l’aliment mais jouent un rôle important. L’effet des carences de
chacun de ces éléments est comme et des recommandations précises existent pour chaque
espèce de volailles en fonction de leur stade physiologique. Actuellement, l’incorporation des
CMV permettent de pallier à toutes les carences éventuelles.

Les différents tableaux ci-dessous présentent les recommandations alimentaires des poulets

Tableau 2: Les besoins nutritionnels des poulets

Désignation Chair Chair Finition Ponte Poulette (8-20 Pondeuse 20-


Démarrage (0- (4-8 semaines) Démarrage semaines) 72 semaines)
4semaines (0-4
d’âge) semaines
d’âge)
EM (Kcal/Kg) 3000-3200 2900-3000 2900-3000 2600-2800 2600-2800
PB (%) 21-23 20-22 18-20 15-16 17-18
Méthionine 0.5 0.5 0.5 0.5 0.45
(%)
Lysine (%) 1.0 1.0 1.0 0.8 0.8
Calcium (%) 1.0 1.2 1.0 1.2 3.5-4
Phosphore (%) 0.6 0.49 0.6 0.5 0.45

2.5. Les besoins quantitatifs de l’aliment


La quantité d’aliment à distribuer pour un poussin ou une poulette (jusqu’à environ 20
semaines) peut se calculer sur la base de la consommation d’un poussin «d’un jour » (10 g) à
laquelle on ajoute autant de fois 5 g que la volaille a de semaine d’âge.

Avec t=l’âge en semaine

Tableau 3: Consommations moyennes des poules pondeuses


Semaines Aliment par tête et Aliment par tête et Aliment cumulé (g)
par jour (g) par semaine (g)
1 15 105 205
2 20 140 245
3 25 175 420
4 30 210 630
5 35 245 875
6 40 280 1.155
7 50 350 1.505
8 50 350 1.855
9 60 420 2.275
10 60 420 2.695
11 65 455 3.150
12 65 455 3.605
13 70 490 4.095
14 70 490 4.585
15 75 525 5.110
16 75 525 5.635
17 75 525 6.160
18 80 560 6.720
19 85 595 7.315
20 90 630 7.945
21 100 700 8.645
22 100 700 9.345
23 105 735 10.080
24 105 735 10.815
25 110 770 11.585
26 115 770 12.355
27 120 840 13.195
Après 27 semaines 125 875 14.070

Pour les poulets de chair, la quantité d’aliment à distribuer en fonction de l’âge de la volaille
se calcule par la formule ci-après :

Avec t= âge en semaines


Tableau : Consommation d’aliment et d’eau par jour par poussin en fonction des tranches
d’âge (poussins chairs)
Ages Consommation aliment Consommation eau

0 au 14e jour 15 à 50 g 30 à 100 ml

15 au 21e jour 60 g 120 ml

22 au 45e jour ou plus 90 à 150 g 180 à 300 ml

3. Les techniques de rationnement et d’alimentation des poules pondeuses


Selon le niveau de professionnalisme de l’éleveur et de la disponibilité de l’aliment et/ou des
matières premières, diverses techniques sont utilisées pour l’alimentation des volailles.
D’après Henuk et Dingle (2002), ces techniques se résument souvent à : la distribution ad
libitum d’aliment complet broyé, la distribution ad libitum d’aliment complet granulé ou en
miettes, la distribution d’un mélange d’aliment complet et de grains entiers, un aliment
complet humide distribué 2 à 3 fois par jour, un aliment complet offert de manière restreinte
et, l’alimentation libre. Toutes ces méthodes se regroupent en deux grandes méthodes :
L’alimentation libre et le rationnement quantitatif.

3.1. L’alimentation libre

Cette technique d’alimentation diffère de la technique d’alimentation commerciale moderne


qui offre un aliment complet contenant des sources d’énergie et de protéines broyées, et
mélangées ensemble (Henuk et Dingle, 2002). Il existe différentes formes d’alimentation libre
dont les trois principales sont celles utilisées lors de la distribution de graines de céréales
entières chez les volailles :
- la technique d’alimentation ‘‘séquentielle’’ qui consiste à distribuer lors de séquences
alternées dans la journée plusieurs aliments de caractéristiques physiques et chimiques
différentes;
- l’alimentation en ‘‘mélange’’ : c’est la distribution de deux aliments de
caractéristiques physiques ou chimiques différents simultanément dans une même
mangeoire (Noirot et al., 1998);
- l’alimentation ‘‘séparée’’ : il s’agit d’une distribution simultanée mais, séparée dans
l’espace de différents aliments (Noirot et al., 1998).
Ces trois techniques de distribution de graines de céréales entières (figure 6) sont toutes
basées sur un choix plus ou moins dirigé de l’animal dans l’espace, le temps ou par tri
particulaire.
Chacune d’elle à ces avantages et ces limites. L’alimentation en mélange et l’alimentation
séquentielle permettent de mieux contrôler les proportions de céréales et d’aliment
complémentaire consommées par l’animal. L’alimentation séparée laisse en revanche
s’exprimer les facteurs individuels de la sélection alimentaire et ne permet pas toujours
d’obtenir la croissance et la composition corporelle escomptées par l’éleveur de poulets. En
effet, en alimentation séparée, la consommation des céréales est corrélée à la teneur en
protéines et en énergie de l’aliment complémentaire ; plus l’aliment complémentaire est riche
en protéine et pauvre en énergie, plus la consommation de la céréale entière est élevée (Yo,
1996). Le principal avantage de cette méthode en élevage est la simplicité de sa mise en
œuvre. La technique de mélange permet quant à elle, de contrôler la composition de l’ingéré
global, et de la moduler en fonction de l’âge des poulets et des performances de croissance.
Enfin, la technique d’alimentation séquentielle donne autant que la technique précédente des
résultats comparables à ceux obtenus avec un aliment complet mais nécessite au préalable une
détermination de la durée optimale des séquences.

Figure 6: Techniques d’alimentation libre


Source : Noirot et al. (1998)

3.2. Le rationnement quantitatif


Le rationnement quantitatif, restriction de la distribution d’aliments équilibrés, est la méthode
la plus rationnelle et la plus économique. Les quantités distribuées doivent être ajustées en
fonction de la concentration énergétique de l’aliment et de la température ambiante. Les
techniques de rationnement peuvent faire appel à :

• La distribution journalière de la ration en une fois et à heure fixe. Méthode la plus


rationnelle sur le plan nutritionnel, elle nécessite des installations adaptées pour
obtenir des lots homogènes ;

• La distribution tous les deux jours du double de la ration journalière, ou méthode de


skip-a-day. Elle est utilisée quand les installations ne permettent pas de réaliser
correctement le rationnement journalier ; longueur insuffisante des mangeoires,
trémies et chaînes d’alimentation trop lentes ;

• La limitation du temps d’accès à la mangeoire.


La limitation de la consommation d’eau peut aider le rationnement. Il faut pour aider cela
couper l’eau une heure après la fin de la consommation d’aliment.

Tableau 4: Plan de rationnement contrôlé de la souche Warren Isa brown pour une
entrée en ponte non précoce (21-22 semaines)
Aliment de démarrage 2 850 kcal Aliment de croissance 2 700 d’EM/kg.
d’EM/kg. 18 % PB 15 % PB
Semaine Ration (g/j) Semaine Ration (g/j)

1 Ad libitum 12 9 Rationné 52

2 18 10 56
3 23
11 60

4 Rationné 28 12 64

5 33 13 67

6 38 14 70

7 43 15 74

8 48 16 78
17 81

4. Formulation des aliments


La formulation des provendes consiste à combiner les différentes matières premières dont on
dispose afin d’obtenir un mélange assurant la satisfaction des besoins des animaux tout en
garantissant le prix le plus faible par Kg d’aliment fabriqué.
4.1. Règles à respecter pour la formulation des aliments chez les poulets

Les règles suivantes sont à respecter lors de la formulation :

 Il y a intérêt à utiliser un nombre important de matières premières (de 7 à 12) pour


équilibrer correctement une ration ;

 Il faut s’approcher autant que possible des besoins recommandés pour chaque
catégorie de volaille et au cours des différentes périodes d’élevage, sans gaspiller les
produits qui coûtent cher ;

 On ne remplacera jamais une matière première par une autre sans recalculer la
composition de la provende ;

 On ne fabriquera jamais un concentré minéral vitaminé (CMV) soi-même et on


respectera les normes recommandées pour l’utilisation des CMV du commerce ;

 La lysine et la méthionine de synthèse sont souvent indispensables de même que les


sources de calcium et de phosphore ;

 L’utilisation d’huile végétale ou de graisses animales permet d’obtenir un niveau


énergétique élevé dans les rations (notamment chez les poulets de chair)

 Les sons (riz, blé etc.) doivent toujours être utilisés (entre 7 et 12 % de la ration) pour
la régularisation du transit digestif et éviter les diarrhées et constipations.

4.2. Limites d’utilisation de certaines matières premières

En raison de la présence de facteurs antinutritionnels, pour respecter une présentation


optimale de la provende, ou parce que certains aliments confèrent des goûts à la chair et aux
œufs, il est nécessaire de respecter un certain nombre de règles particulières pour
l’incorporation des matières premières :
 Céréales : pas de limites d’utilisation à l’exception du sorgho rouge qui renferme des
tannins (limite de 30 à 35 % dans les rations, selon la teneur en tannins) ;
 Tourteau d’arachide : ne pas dépasser 25 % du mélange en raison de la présence
d’aflatoxine ;

 Tourteau de coton : ne pas dépasser 10 % du mélange en raison de la présence de


gossypol ;

 Tourteau de palmiste : ne pas dépasser 20 % du mélange (teneur élevée en fibres) ;


 Farine de poisson : ne pas dépasser 5 % du mélange car elle donne son goût aux œufs
et à la viande de poulet, surtout si elle est grasse ;

 Farine basse de riz : ne pas dépasser 40 % du mélange pour limiter l’effet dépressif
dû à son utilisation dans les rations ;

 Huile végétale et graisses animales : ne pas dépasser 5 % du mélange pour éviter la


diarrhée.
Le tableau ci-dessous présente les limites d’incorporation d’autres matières premières
dans l’alimentation des poulets.

Tableau 5: Limite maximale d’incorporation de quelques matières premières


Aliment simple Limite maximale d’incorporation (en Kg) dans 100 Kg
d’aliment
poussin Poulet chair pondeuse
Maïs 50-70 50-65 50-55
Remoulage 5-10 15-20 15-20
Manioc - 15-20 15-20
Soja-grain 15-20 15-20 10-15
Tourteau de soja 15-25 15-20 15-20
Tourteau de coton 15-20 10-15 10-15
Tourteau de palmiste - 5-10 5-10
Farine d’os/coquillage 2-3 2-3 5-8
Concentré 5% chair 5 5 -
Concentré 5% ponte - - 5
Concentré 10% chair 10 10 -
Concentré 10% pondeuse - - 10

4.3. Formulation de la ration à partir du carré de Pearson

On peut calculer les régimes des monogastriques à l’aide du carré de Pearson. La méthode est
la suivante :
1. les différents aliments sont classés en deux groupes (ou familles d’aliments),
chacun pouvant comporter plusieurs matières premières.
2. à partir du taux de protéines de chacune des matières premières, on calcule le
niveau moyen de protéines pour chacun des groupes.
3. On calcule la ration en utilisant la méthode du carré de Pearson (Figure 1) :
▪ on place le pourcentage de la teneur en protéines de chaque aliment sur
les deux coins de la partie gauche du carré ;
▪ on place le niveau de protéines requis dans le régime complet (besoin
en protéine brute) au centre du carré ;
▪ Pour calculer la proportion de chaque élément requis, on soustrait le
petit nombre du plus grand en suivant la diagonale du carré. La proportion
de chaque ingrédient est donnée sur la partie droite du carré.
Figure 7: Méthode de formulation par le carré de Pearson
Exemple :
On donne ci-dessous un exemple de calcul d’un régime pour une poule pondeuse titrant à
16,5% de protéines, à base de quatre matières premières différentes (tableau 1).

Matières premières Teneur en protéine (%)


Maïs 8
Sorgho 10
tourteau de soja 44
Farine de poison 65

Résultat :
1. Les différents aliments sont classés en deux groupes : les céréales et les aliments
protéiques.
2. A partir du taux de protéines de chacune des matières premières, on calcule le niveau
moyen de protéines pour chacun des groupes. Si l’on veut utiliser des quantités
différentes de chaque ingrédient, il faut penser à tenir compte de la quantité de chaque
ingrédient apporté dans le calcul de ce niveau moyen (moyennes pondérées).

Par exemple, supposez qu’il soit plus facile d’obtenir du maïs que du sorgho, et qu’il soit
moins coûteux d’utiliser de la farine de soja que de la farine de poisson. Vous pouvez prendre
deux parts de maïs, et une part de sorgho, trois parts de tourteau de soja (44) et une part de
farine de poisson (65).
Vous aurez le calcul suivant :
Moyenne pondérée de l’apport en protéine des aliments énergétiques
Maïs ……… 2* 8% =16%
Sorgho …….1*10%=10%

Moyenne pondérée =

Moyenne pondérée de l’apport en protéine des aliments protéiniques

Tourteau de soja ……… 3* 44% =132%


Farine de poisson …….1*65%=65%

Moyenne pondérée =
On calcule la ration en utilisant la méthode du carré de Pearson.
Par conséquent, pour obtenir un régime contenant 16,5% de protéines, il faut mélanger 32,8
parts d’aliments énergétiques et 7,8 parts d’aliments protéiques. Exprimé en pourcentages, le
régime donne ce qui suit.
Aliments énergétique :

Aliments Protéique :

Les aliments énergétiques consistent à mélanger le maïs avec le sorgho.


On aura donc :
% Sorgho =81%/3=27%
% Maïs = 81%-27%=54%
De même pour les aliments protéiques on aura :
% farine de poisson = 19%/4=4,75%
% tourteau de soja : 19%-4,75= 14,25%

5. La maîtrise de la croissance
La croissance des animaux doit être contrôlée régulièrement (idéalement chaque semaine) par
la pesée d’un échantillon représentatif (1 % du cheptel et au moins 50 sujets par bâtiment). La
pesée doit s’effectuer dans le calme et avec un équipement adapté pour la capture, à moindre
stress, des poulets (quelques mètres de grillage par exemple). La pesée permet de situer
l’évolution du lot par rapport à une courbe de référence (mâle, femelle et moyenne) adaptée à
la souche utilisée et fournie par le sélectionneur ou par l’accouveur. Elle met en évidence les
écarts de poids et permet d’organiser une action corrective en cas de nécessité si un retard
important de croissance est constaté. Et, si à l’opposé, une avance trop importante est
constatée, on peut organiser un rationnement quantitatif. La pesée permettra, en parallèle avec
la connaissance de la consommation alimentaire, de calculer le Gain Moyen Quotidien
(GMQ).
Objectifs de croissance pour Isa Brown :

• A 4 semaines d’âge  280 g


• A 18 semaines d’âge  1 500 g
• A 5 % de ponte  1 575 g

• A 50 % de ponte  1 650

Thèmes d’exposé :
1. Alimentation des canards
2. Alimentation des pintades
3. Alimentation des dindons
4. Alimentation de la caille

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