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L’intestin
C’est la vie
© Éditions First, un département d’Edi8, Paris, 2017.
ISBN : 978-2-412-02203-0
ISBN numérique : 9782412027943
Dépôt légal : avril 2017
Savez-vous par exemple d’où vient cette question qu’on vous pose :
Comment allez-vous ? À l’origine, il s’agissait de demander : Comment
allez-vous à la selle ? Comment se passe ce moment intime qui consiste à se
débarrasser du fruit de votre digestion ? En d’autres termes, avez-vous bien
déféqué aujourd’hui ? Il est vrai que la consistance de nos excréments est
souvent le reflet de notre santé. Il est vrai qu’en d’autres temps, lorsque la
médecine n’était pas aussi performante qu’aujourd’hui, une dysenterie
pouvait être fatale.
Des médecines encore plus anciennes se sont intéressées, bien avant encore,
à nos entrailles. En ayurvéda, la médecine traditionnelle indienne, le bon
(ou le mauvais) fonctionnement de notre ventre peut expliquer de
nombreuses maladies. Tout comme en médecine traditionnelle chinoise,
pour laquelle une analyse des selles est exigée. En fait, ces deux cultures
placent au centre du corps le ventre, d’où irradie l’énergie. Les médecines
traditionnelles ont toujours été beaucoup plus à l’écoute de nos intestins,
qui tiennent pour elles une place essentielle et centrale. Au contraire, la
médecine occidentale ne s’est penchée que tardivement sur leur
fonctionnement.
Nos étrons ont-ils toujours suscité une telle réaction de pudeur et de gêne ?
Non, pas toujours. Car dans l’histoire de l’humanité, déféquer n’a pas
toujours été mal vu. Bien avant les cabinets privés, les cabinets d’aisances,
les besoins se faisaient aux latrines publiques, dans une ambiance
conviviale, propice à la conversation. Dans l’Antiquité romaine, par
exemple, déféquer se pratiquait en compagnie d’autres personnes. « Les
latrines étaient des lieux de sociabilité appréciés des classes moyennes, où
il était de bon ton de palabrer de l’actualité et des affaires de manière
décontractée », rappelle l’anthropologue Salvatore Bevilacqua interrogé par
un journaliste du quotidien vaudois 24 heures. Les Romains avaient même
un dieu des latrines publiques, Stercutius, divinité des lieux d’aisances, du
fumier et des excréments. C’est dire la valeur que les citoyens accordaient à
cet endroit.
Déféquer en public redevient donc une mode au xviie siècle, mais reste
réservé aux nobles. La chaise percée est utilisée à la cour du Roi-Soleil.
C’est effectivement à cette période qu’apparaît la chaise aisée. C’est en tout
cas à cette époque que son utilisation publique est attestée.
Il faut dire qu’à l’époque, les recoins du château de Versailles sont souvent
pris pour des lieux d’aisances. Saleté, odeurs nauséabondes… certains
nobles commencent à vouloir faire leurs besoins sans se salir, sans les
inconvénients de ces toilettes improvisées. C’est donc à cette période de
l’histoire de France que la chaise percée connaît un réel engouement. Elle
est en fait typique de la période moderne. D’après l’historien allemand
Hans Peter Duerr (Nudité et pudeur, 1998), le fait d’utiliser une chaise
percée en public était une marque de puissance : « Il s’agissait, en fait,
d’une forme moderne d’affirmation de sa puissance, destinée à montrer à
son hôte le peu de cas que l’on faisait de lui. » L’historien cite le cas du duc
de Vendôme, décrit comme un personnage sale et répugnant mais dont les
manières sans-gêne alliées à son rang finissent par devenir un signe de
distinction.
C’est au temps des Égyptiens que l’on retrouve la première description d’un
lavement intestinal. Les hommes se seraient inspirés du comportement d’un
oiseau du Nil, l’ibis, qui, se sentant constipé, s’introduisait le bec chargé
d’eau du Nil dans le fondement.
Les Grecs et les Romains ont aussi utilisé cette technique. Hippocrate lui-
même en conseillait la pratique qui perdurera jusqu’au Moyen Âge.
C’est aux xviie et xviiie siècles que le lavement est le plus pratiqué en
France, parfois même plusieurs fois par semaine : ces lavements étaient
prescrits par les médecins. Le clystère (l’ancien nom pour le lavement) était
souvent administré par un garçon apothicaire. Les maîtres pouvaient aussi
se le faire administrer par leur serviteur.
Et puis qu’est-ce que l’appareil digestif ? Il s’agit d’une suite d’organes, qui
se succèdent et qui sont connectés les uns avec les autres. Au total, on
estime que l’intestin mesure, une fois qu’il est complètement déroulé, de 7 à
8 mètres de long.
Alors, suivez le guide et venez parcourir le long trajet de votre sandwich
jambon-beurre, avec ou sans cornichon, dans votre tube digestif.
L’intestin grêle joue également un rôle primordial pour notre santé puisque
c’est ici que sont absorbées de nombreuses vitamines : la vitamine A, la
vitamine des yeux, la vitamine D qui permet au calcium de se fixer sur les
os, la vitamine E qui joue un rôle d’antioxydant, la vitamine K qui aide à la
coagulation du sang, la vitamine B12 qui sert à la fabrication des globules
rouges. À l’entrée de l’intestin grêle, au niveau du duodénum, existe un
petit orifice par lequel les sucs digestifs sont projetés sur les aliments pour
les réduire en bouillie. La bile produite par le foie et stockée au niveau de la
vésicule biliaire et le suc pancréatique fabriqué par le pancréas sont libérés
dans des canaux qui débouchent directement dans le duodénum. Dès que
nous mangeons quelque chose, pancréas et foie commencent donc à
produire ces sucs : des enzymes digestives et des dégraissants.
Cette échelle répartit les selles en sept catégories selon leur consistance,
leur couleur. Et d’ailleurs pourquoi les classer ? Parce que nos excréments
nous renseignent sur la qualité de notre digestion. Si elle est saine, alors les
selles seront de type 3 ou 4. Ce qui signifie qu’elles présentent la bonne
proportion d’eau. Les selles sont alors dures, moulées, en forme de saucisse,
craquelées à la surface. Les selles de type 4 sont le nec plus ultra de l’étron :
des selles molles mais moulées en forme de saucisse ou de serpentin.
Celles-ci présentent le meilleur équilibre entre eau et substances solides.
Les selles de type 1 correspondent à des crottes en forme de noisette, c’est-
à-dire de petites boules dures qui n’adhèrent pas entre elles. L’émission de
ces selles est difficile et indiquent un état de constipation. À partir du type
5, les selles deviennent de plus en plus molles. Au stade 7 notre caca est
complètement liquide. C’est la courante, la diarrhée. Inutile de préciser que
nos intestins ne sont pas au mieux de leur forme.
Quant au temps de parcours, pour le type 1, les résidus ont besoin d’une
centaine d’heures pour être évacués. Et pour les selles de type 7, elles sont
évacuées en une dizaine d’heures.
boire de l’eau ;
consommer des fibres (légumes verts, fruits, pain, céréales
complètes) ;
pratiquer une activité physique pour stimuler le transit intestinal (un
peu de marche à pied peut suffire).
Et en cas de diarrhée ?
En cas de diarrhée (selles de type 6 ou 7), il est recommandé
de bien veiller à boire de l’eau pour éviter un état de
déshydratation.
Et impérativement consulter un médecin lorsque la diarrhée est
accompagnée d’une forte fièvre ou que les selles sont accompagnées
de sang. En effet, ces symptômes sont souvent synonymes d’infections
plus graves qu’il faut traiter rapidement.
Mais qu’en est-il de notre flore intestinale ? 100 000 milliards de bactéries
qui pèsent au total entre 1 et 5 kilogrammes et sont réparties sur une surface
d’environ 400 mètres carrés. Le microbiote est l’ensemble des micro-
organismes qui vivent dans notre intestin : une communauté, un véritable
écosystème garant de notre système immunitaire. En effet, 80 % de nos
cellules immunitaires se situent dans notre intestin.
Or, les bactéries intestinales stimulent les cellules le long du nerf vague et
influent sur leur fonctionnement. L’ensemble des interactions du microbiote
avec le système immunitaire est appelé « axe cerveau-intestins-
microbiote ». Comprendre le fonctionnement précis de cet axe permettrait
de comprendre les causes et l’évolution des troubles psychiatriques et les
dysfonctionnements du système nerveux, selon certains chercheurs.
Ce deuxième cerveau produit également une substance importante pour
notre bien-être : la sérotonine. Celle-ci contribue à la sensation de bien-être
du cerveau. Or 80 % à 90 % de la sérotonine créée par le corps est produite
par les cellules nerveuses de nos intestins.
S’il n’existe actuellement aucun test pour évaluer avec précision l’état de
notre microbiote, en répondant à quelques questions simples, on peut
néanmoins dresser un tableau de l’état de nos intestins.
Si le microbiote est censé être stable à l’âge adulte, il est néanmoins affecté
par la prise d’antibiotiques, notre alimentation et notre environnement.
Comment notre mode de vie sédentaire et stressante influe-t-il sur notre
ventre ? Quel est l’impact d’une alimentation industrielle contenant des
pesticides ? Quelles maladies est-on susceptible de développer au cours de
notre vie ?
Chez les patients très constipés, différentes manœuvres peuvent aider les
selles à sortir, cela peut aller jusqu’à s’aider de ses doigts pour extraire les
selles ou faire pression sur le ventre, autour de l’anus ou au niveau du vagin
pour les femmes.
La diarrhée
On souffre de diarrhées lorsque l’on va aux toilettes trop souvent (plus de
trois fois par jour), que les selles sont urgentes, mais aussi en fonction de
leur consistance (voir l’échelle de Bristol). Si l’envie ne peut attendre,
même quelques minutes, cela peut vite devenir une obsession. Et cette
obsession porte un nom : la laxophobie, c’est-à-dire la peur de ne pas
arriver à temps aux toilettes.
Les ballonnements
Même s’ils ne sont pas inclus dans la liste des symptômes de la colopathie
fonctionnelle, nombreuses sont les personnes touchées par cette maladie à
souffrir également de ballonnements. Selon une étude américaine, 92 % des
personnes atteintes du syndrome de l’intestin irritable ont également le
ventre gonflé.
Ces ballonnements sont généralement plus importants après les repas, mais
leur intensité varie dans la journée. Ils peuvent vous obliger à desserrer
votre ceinture, voire donner l’impression que vous êtes enceinte, si vous
êtes une femme. Les ballonnements diminuent lorsqu’on arrive à évacuer
les gaz.
Les flatulences
Autre symptôme qui n’est pas officiellement compris dans la définition du
syndrome de l’intestin irritable : les flatulences, les pets, les gaz.
En fait, ces gaz correspondent à l’air avalé pendant le repas mais résultent
également du processus de digestion, résultat de l’activité microbienne. Ce
sont les gaz produits par l’activité de certaines bactéries de notre côlon qui
produisent du méthane (comme les vaches peuvent en produire), du sulfure
d’hydrogène mais aussi du dioxyde de carbone (CO2). Eh oui, nous
participons également, dans une moindre mesure toutefois, au
réchauffement de la planète ! Ces gaz sont régulièrement expulsés via le
rectum.
Les MICI sont des maladies qui évoluent toujours par poussées, avec des
périodes de rémissions entre chaque épisode inflammatoire.
La maladie de Crohn
Près de 10 % des patients atteints de la maladie de Crohn ont moins de 17
ans, ce qui représente environ 9 000 enfants ou adolescents en France.
L’incidence de cette maladie (nombre de nouveaux cas détectés par an) est
en très nette augmentation depuis quelques années. Pour les jeunes patients,
la maladie est souvent assez grave, notamment parce qu’elle a le temps de
se développer sur une longue durée. Elle pose des problèmes de prise en
charge spécifique, notamment parce qu’elle a un effet sur la croissance des
enfants et des adolescents.
Facteurs environnementaux ?
L’inflammation chronique du tube digestif qui caractérise les MICI
semble être la conséquence d’une anomalie de la réponse
immunitaire de l’intestin vis-à-vis de composants de la flore
intestinale pour des personnes génétiquement prédisposées.
C’est en tout cas la piste suivie par les médecins. L’épidémiologie,
qui est l’étude des facteurs environnementaux associés à une
maladie, montre une incidence plus élevée de cette maladie dans
les pays industrialisés et sa nette progression dans les pays en
voie d’occidentalisation. Ce qui peut laisser supposer que certains
facteurs environnementaux, probablement liés au mode de vie
occidental, pourraient avoir une influence importante sur
l’apparition des premiers symptômes. De très nombreux facteurs
de risque ont été évoqués. Les seuls qui soient clairement établis
sont le tabac (par des mécanismes encore inconnus à ce jour, non
liés à la nicotine), et l’ablation de l’appendice dans l’enfance,
lequel protège de la rectocolite.
Les recherches menées sur la maladie ont passé au crible les gènes de
dizaines de familles dans lesquelles la maladie de Crohn est fréquente. Elles
ont permis de découvrir plusieurs sites génétiques qui indiquent une
susceptibilité accrue de souffrir de cette maladie. Le rôle de ces gènes, leurs
interactions et les conséquences de leurs mutations font l’objet d’intenses
recherches.
La maladie cœliaque
La maladie cœliaque est une maladie fréquente. Elle est plus connue sous le
nom d’« intolérance au gluten », car c’est la consommation de gluten qui
provoque la réaction auto-immune. Elle ne doit pas être confondue avec la
« sensibilité au gluten », qui ne se traduit pas par une inflammation de
l’intestin.
La rectocolite hémorragique
La « recto » – comme préfèrent la nommer les patients – est une maladie
invisible. Il s’agit pourtant d’une pathologie handicapante et douloureuse.
La rectocolite hémorragique fait partie des maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin (MICI), dont l’incidence est en forte progression
chez les enfants.
Mais les deux tiers des bactéries du microbiote sont impossibles à cultiver
en présence d’oxygène, et encore moins dans une boîte de Petri en
laboratoire. Une fois sorties de leur milieu naturel, elles ne survivent pas.
Une deuxième méthode d’étude est donc utilisée depuis les années 2000,
une méthode moléculaire : la métagénomique. Elle consiste à extraire
l’ADN total des bactéries du microbiote et de séquencer l’ensemble des
bactéries, ce qui permet de détecter quelles sont les bactéries présentes et
comment elles fonctionnent.
Pour cela, ils ont développé une approche innovante d’ingénierie tissulaire
associée à l’utilisation de cellules souches, c’est-à-dire des cellules
indifférenciées capables de générer des cellules spécialisées. Ces cellules
peuvent recréer un intestin humain fonctionnant comme un vrai organe. Il
faut dire que, jusqu’à présent, il n’existait aucun modèle biologique pour
étudier le microbiote directement chez l’homme.
Pour cette raison, et parce que, chez les malades, les problèmes gastro-
intestinaux précèdent souvent les symptômes moteurs, les chercheurs ont
émis l’hypothèse que les bactéries de l’intestin contribuent à la survenue de
la maladie de Parkinson. Pour confirmer cette idée, ils ont utilisé des
souris qui produisaient en trop grande quantité une certaine protéine,
caractéristique de la maladie de Parkinson, et présentaient les symptômes de
la maladie.
Dans un premier groupe, les souris ont montré une population variée de
bactéries intestinales, celles du second groupe en étaient exemptes. Toutes
les souris ont dû réaliser plusieurs tâches pour révéler leurs compétentes
motrices : courir sur un tapis roulant, traverser une poutre et descendre
d’un poteau. Les souris exemptes de germes étaient significativement
meilleures que les souris avec un microbiome complet.
Dans la seconde partie de leur expérience, les chercheurs ont greffé des
échantillons de microbiote de patients atteints de maladie de Parkinson et de
personnes en bonne santé chez deux groupes de souris exemptes de germes.
Ils ont remarqué que les souris qui ont reçu les premiers échantillons ont
commencé à présenter des symptômes de cette maladie, contrairement aux
souris qui hébergeaient les bactéries intestinales de personnes en bonne
santé. « Le fait de pouvoir transférer les symptômes suggère que les
bactéries sont un facteur majeur de la maladie », complètent les
chercheurs.
Ces derniers ont également découvert que lorsque les bactéries intestinales
décomposent les fibres alimentaires, elles produisent des molécules
appelées acides gras à chaînes courtes. Des substances qui pourraient dans
certains cas favoriser une inflammation au niveau du cerveau et provoquer
des dysfonctionnements des neurones.
Si d’autres études doivent être menées sur le sujet, les scientifiques estiment
que le microbiote pourrait être utilisé comme un biomarqueur pour
identifier les patients à risque et faire l’objet d’une nouvelle approche pour
traiter en amont la maladie de Parkinson.
La transplantation fécale
« Face à Clostridium difficile, les matières fécales sont plus efficaces que
les antibiotiques ». Ainsi titrait, en 2014, le célèbre journal anglais New
England Journal of Medicine.
Or les infections liées à cette souche ont brutalement augmenté au cours des
vingt dernières années. Le taux de mortalité a également explosé, en partie
à cause d’une souche mutante très virulente.
Le budget – qui doit encore être approuvé par le Congrès – consacré à cette
recherche, s’élève à un demi-milliard de dollars. Seulement un cinquième
de l’argent vient du gouvernement, le reste étant fourni par des universités
et des entreprises intéressées. Parmi elles, la fondation du milliardaire
américain Bill Gates, qui a d’ores et déjà investi 100 millions de dollars
dans le projet.
1. « Microbiota Diurnal Rhythmicity Programs Host Transcriptome Oscillations », Cell, vol. 167,
n° 6, 2016, p. 1495-1510.
3 - Prendre soin de son intestin
Ce qui est bon pour l’intestin
La santé et la diversité de notre microbiote dépendent de notre alimentation.
Comment bien manger ? En matière de nutrition, la façon même dont nous
prenons nos repas est de la plus haute importance.
Manger bien mais manger moins ! Lorsque l’on fait un repas trop
copieux, on risque d’imposer une pression sur le sphincter inférieur de
l’œsophage, c’est-à-dire le muscle qui empêche la nourriture de remonter
dans l’œsophage, et donc de déclencher des brûlures d’estomac. De plus, il
est recommandé d’avaler de petites portions des aliments les plus nutritifs,
en privilégiant les protéines maigres ainsi que les fibres provenant des fruits
et des légumes.
Manger moins mais manger plus souvent. Lorsque l’on suit le conseil de
manger moins en quantité, on doit forcément manger plus fréquemment
pour se procurer tous les nutriments dont on a besoin. C’est ainsi qu’on
parvient à réguler son taux de sucre dans le sang. Surtout, ne sautez pas de
repas et essayez de prendre le temps nécessaire pour manger – même
lorsque le temps vous est vraiment compté.
Une fois le repas terminé, il faut laisser la gravité faire son œuvre.
Résistez à la tentation de vous allonger après un repas copieux, car en fait,
la position horizontale nécessaire à une sieste annule les effets bénéfiques
de la gravité. Restez en position debout (ou assise) pendant environ trois
heures après avoir mangé pour que la nourriture se déplace vers le bas en
direction de votre estomac et de vos intestins. Si vous devez vous coucher
après un bon repas, assurez-vous d’élever la tête de votre lit de 15
centimètres environ.
Mangez des fibres ! Veillez à ce que votre régime alimentaire comporte des
aliments à forte teneur en fibres. Les fibres insolubles, c’est-à-dire celles
qui se retrouvent dans la pelure des pommes, dans les graines et les noix.
Ces fibres recherchent l’humidité, qu’elles absorbent pour prévenir la
constipation en donnant du volume à vos selles, qu’elles ramollissent. Ne
négligez pas les fibres solubles contenues dans les légumes, les fruits, les
haricots et les grains entiers, car elles constituent un agent de liaison
visqueux qui aide à réduire le cholestérol.
Évitez ce qui peut irriter vos intestins. Permettez à votre système digestif
de faire une pause, ne l’exposez pas aux aliments ni aux boissons qui
semblent le déranger particulièrement. Parmi les déclencheurs les plus
fréquents d’indigestion, on retrouve les produits épicés ou gras, le chocolat
et la caféine. Alcool et tabac n’arrangent rien non plus. L’alcool est en effet
un irritant gastrique. L’alcool affaiblit également le sphincter (la valve) de
la partie inférieure de l’œsophage (le SIO) – ce qui provoque le reflux
d’acide dans l’œsophage menant à une indigestion.
Ne pas oublier d’écouter son corps et ses envies. Lorsque vous sentez le
besoin de vous rendre aux toilettes, allez-y ! N’empêchez pas votre corps de
fonctionner parce que vous avez un horaire chargé. Les selles que votre
corps retient trop longtemps deviennent de plus en plus sèches et solides, et
lorsque vous vous décidez enfin à les évacuer, leur passage est difficile et
susceptible de mener à des efforts intenses et prolongés qui provoqueront
peut-être des hémorroïdes.
Brocoli, son, blé entier, petit pois, choux de Bruxelles, pommes, figue ou
les fameux pruneaux : nombreux sont les aliments connus qui contiennent
des fibres insolubles. Ces dernières ont l’habitude de se comporter comme
une éponge. En gonflant, elles stimulent le transit intestinal. Elles
augmentent le volume des selles et améliorent leur consistance, grâce
notamment à l’eau absorbée. Elles sont donc recommandées en cas de
constipation. Et puis ces fibres insolubles produisent moins de gaz.
S’il vous semble difficile d’ingérer toutes les fibres dont vous avez besoin,
il existe des produits à base de psyllium qui peuvent vous aider à augmenter
votre apport quotidien en fibres. Le psyllium est connu sous le nom de
plantain des Indes ou d’ispaghul. Cette plante est utilisée depuis longtemps
afin de traiter des problèmes de constipation, de dysenterie et de diarrhée.
C’est un laxatif mécanique efficace qui ne provoque pas d’irritations de la
muqueuse.
Tout dans l’univers est régi par la loi du yin et du yang, qui sont à la fois
opposés et complémentaires : le ciel et la terre, le jour et la nuit, l’homme et
la femme. La macrobiotique nous invite à respecter l’équilibre du yin et du
yang dans notre organisme en nous alimentant plutôt yin ou plutôt yang
selon nos besoins.
Ainsi, les aliments sont classés dans l’une ou l’autre de ces deux catégories.
Il ne s’agit pas de manger plus yang que yin ou l’inverse. Il convient de
rechercher des aliments comportant l’équilibre yin et yang, ou de le rétablir
par la cuisson qui rend plus yang les aliments yin. La macrobiotique
considère le riz comme l’aliment parfait, parce que le yin et le yang y sont
en équilibre.
Les avantages
Ce régime fait baisser le risque d’obésité et réduit également le taux de
cholestérol ainsi que la tension artérielle. Il protège de la constipation grâce
à son apport en fibres.
Les inconvénients
Ce plan minceur peut devenir difficile à suivre à court et long terme, car il
se révèle restrictif. Le choix d’aliments reste assez limité (riche en fibres et
pauvre en protéines). Ce régime est par ailleurs contre-indiqué chez les
enfants, les adolescents, les femmes enceintes et celles qui allaitent, les
personnes atteintes de cancer et bien sûr les personnes en dénutrition.
Le régime méditerranéen
Comme les bactéries intestinales se nourrissent de fibres, les prébiotiques,
augmenter l’apport en fibres sous forme d’aliments complets, de légumes et
de fruits est bénéfique. Les aliments riches en graisses animales font, quant
à eux, croître la proportion de bactéries Bacteroides et Firmicutes,
productrices de métabolites favorisant une inflammation locale.
De plus, la surconsommation d’acides gras saturés, que l’on trouve dans les
graisses animales (beurre, fromage, viande, charcuterie) mais aussi dans les
plats cuisinés, les pâtisseries, les viennoiseries, augmente le risque de
cancer colorectal.
Le jeûne
Le jeûne a le vent en poupe. La preuve, 5 000 Français chaque année s’y
adonnent en s’élançant sur les chemins de randonnée le ventre creux et
l’esprit alerte. Le succès des rando-jeûnes ne faiblit pas. Réflexe naturel
d’autoguérison chez les animaux malades, le jeûne était recommandé par
Hippocrate. Pratique courante dans de nombreuses religions, il est aussi un
outil de protestation. Mais le jeûne est-il vraiment une cure permettant de
détoxifier l’organisme ? Quel est son effet sur les intestins et sur le corps en
général ?
Les FODMAP
C’est une diète mise au point par une nutritionniste australienne. Les
FODMAP sont des hydrates de carbone à chaîne courte dont l’acronyme
signifie : F pour Fermentescibles (rapidement fermentés par les bactéries du
côlon) ; O pour Oligosaccharides (fructanes et galacto-oligosaccharides ou
GOS) ; D pour Disaccharides (lactose) ; M pour Monosaccharides (fructose
en excès du glucose) ; A (And) et P pour Polyols (sorbitol, mannitol, xylitol
et maltitol).
Pour manger sans gluten, il faut donc éliminer les aliments à base de blé,
d’orge, sigle, épeautre, kamut, c’est-à-dire le pain, les pâtes, la farine et les
produits qui en contiennent (pizzas, tartes, gâteaux, pâtisseries, biscuits
salés et sucrés…) : omniprésents dans notre alimentation, ils regorgent de
gluten.
Les probiotiques
Ce sont en fait des souches de bactéries bienveillantes, les bonnes bactéries
de notre intestin. Dans ce véritable écosystème qu’est notre flore intestinale,
les bonnes bactéries côtoient les mauvaises. Et la constitution de notre
microbiote peut se dégrader après une maladie. C’est le cas également
lorsque l’on prend des antibiotiques, que l’on suit une chimiothérapie, ou
après une gastroentérite qui peut éradiquer les bonnes bactéries intestinales.
La plupart des probiotiques sont des bactéries lactiques comme les
lactobacilles ou les bifidobactéries : Lactobacillus rhamnosus GG,
Lactobacillus plantarum, Bifidobacterium infantis, mais aussi
Streptococcus faecium, Streptococcus thremophilus, Saccharomyces
boulardii. Vous reconnaîtrez souvent ces noms sur les boîtes de
probiotiques.
Les prébiotiques
Les prébiotiques sont ces aliments qui encouragent la croissance des
probiotiques. Ce sont des sortes d’engrais qui fournissent à nos microbes
des nutriments dont ils ont besoin en privilégiant les microbes qui nous sont
les plus bénéfiques.
La réflexologie
Inspirée de la médecine chinoise, cette technique passe par le toucher de
zones réflexes situées sous la voûte plantaire. Le mot « pied » pour les
Chinois signifie littéralement « partie du corps qui sauvegarde la santé. »
L’objectif est donc ici de mobiliser le processus d’autoguérison du corps en
exerçant du bout des doigts une pression soutenue sur ces points réflexes
qui utilisent les terminaisons réflexes situées sous la peau.
L’aromathérapie
Certaines huiles essentielles permettent de réduire une désagréable
sensation de ventre gonflé et les crampes douloureuses. Mais attention, les
huiles essentielles ne sont pas à appliquer n’importe comment. Elles ne sont
pas seulement des concentrés de plantes dont elles sont extraites mais sont
souvent bien plus toxiques. Toutes les huiles sont donc à utiliser avec
précaution. Les huiles essentielles de basilic tropical, d’estragon ou de
cumin peuvent être très efficaces. Versez quelques gouttes diluées dans une
huile végétale neutre (huile de jojoba ou huile d’olive) et massez le ventre
avec de larges mouvements circulaires. Détente abdominale garantie ! Les
huiles essentielles qui favorisent la digestion sont les huiles d’estragon ou
de laurier noble. Mettez une goutte d’huile essentielle de votre choix sur
une boulette de pain ou un petit sucre, à prendre au milieu du repas. Vous
pouvez aussi vous masser le ventre dans le sens inverse des aiguilles d’une
montre avec deux gouttes d’huile essentielle de votre choix, diluées dans
une huile végétale.
La médecine ayurvédique
Toutes les médecines traditionnelles défendent l’idée selon laquelle les
maladies ont pour causes principales la rupture des équilibres et la perte
d’harmonie entre notre corps et notre esprit. Il en est de même de la
médecine ayurvédique. Tout est une question d’équilibre.
La médecine chinoise
Quel est le rôle des organes de la digestion dans la médecine chinoise ? Ils
sont considérés comme des zones énergétiques et chaque organe est associé
à une saison, une saveur, un élément et une qualité. Ainsi, l’estomac est un
lieu de transformation, l’intestin grêle un lieu de réception et de purification
et le gros intestin un lieu de transmission et d’élimination. Ces processus ne
sont pas purement chimiques, mais avant tout, énergétiques. Chaque
aliment nourrit ainsi un organe particulier à travers ses saveurs (acide pour
le foie, doux pour la rate, amer pour le cœur, etc.) ou sa nature (humide,
frais, chaud, sec). D’où l’importance d’une alimentation variée, mais aussi
adaptée aux saisons, aux terrains ou aux pathologies en diététique chinoise.
Privilégiez les activités qui font travailler les abdominaux sans les
« traumatiser » : la marche est évidemment conseillée. Ce n’est pas pour
rien qu’on parle de promenade digestive ! Il n’est pas nécessaire de se
lancer dans des activités extrêmes. Pensez également aux sports doux,
mouvements simples de gymnastique, vélo, natation, ou même jardinage :
cette activité est excellente pour les abdominaux. Au travail, si vous n’avez
pas le temps d’aller marcher, pensez aux couloirs, dans lesquels vous
pouvez vous promener pendant quelques minutes, aux escaliers, à préférer
aux ascenseurs.
Si vous avez des douleurs d’estomac et des gaz dans le ventre qui vous font
vous sentir ballonné comme un ballon plein d’air, ou si vous avez des
douleurs abdominales liées à ces gaz, n’hésitez pas : bougez ! Votre
digestion a besoin d’aide pour se débarrasser des gaz coincés dans le
système digestif. En essayant les postures de yoga, vous bougerez vos
intestins, ce qui vous apportera un soulagement immédiat. Si vous les
pratiquez régulièrement et que vous changez votre alimentation, vous
réussirez peut-être à vous débarrasser de ces douleurs récurrentes.
Redresse-toi !
Qui n’a pas entendu ses parents prononcer ces mots quand, enfant, il était
attablé le dos voûté ? Pour fonctionner au mieux, les organes de la
digestion, et en particulier l’estomac, doivent être détendus. La posture
assise favorise ce relâchement.
Ce sont les aliments qui montent à votre bouche, pas le contraire. Restez
bien droit, ne descendez pas « chercher » les aliments. Attention de ne pas
voûter le dos. Cela comprimerait vos organes. Il faut également éviter de
porter des vêtements trop serrés, qui entravent, eux aussi, le bon
fonctionnement de votre appareil digestif.
Si vous avez toujours du mal à digérer, vous pouvez « aider » votre estomac
à récupérer en effectuant des mouvements simples d’étirement. Attention
toutefois, ces exercices doivent être faits au moins une heure après chaque
repas.
Bon à savoir : la position accroupie peut, elle aussi, être bonne pour la
digestion. En effet, elle ne contraint pas le système digestif. Ainsi, en Asie,
manger accroupi est tout à fait courant.
Z-Access
https://wikipedia.org/wiki/Z-Library
ffi
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