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À tous ceux et celles qui ont à cœur de protéger la nature

pour que nos enfants puissent bénéficier avec bonheur de la


richesse des végétaux qu’elle nous offre si généreusement.
AVERTISSEMENT

Les suggestions formulées dans cet ouvrage visent à corriger les habitudes
de vie et à fournir l’information nécessaire afin de connaître les méthodes
naturelles pour améliorer et préserver la santé. Ces informations ne
remplacent en aucun cas le recours au diagnostic et au traitement par un
professionnel de la santé.
INTRODUCTION
Tout le dispositif intérieur du corps dépend des besoins nutritifs des éléments anatomiques.
L’architecture de chaque organe est dominée par la nécessité, où se trouvent les cellules,
d’être immergées dans un milieu toujours riche en matières alimentaires, et jamais
encombré par les déchets de la nutrition.
L’homme, cet inconnu,
Alexis Carrel, 1935.

Le nombre de cas d’affections cutanées, comme l’eczéma, l’urticaire, le


psoriasis, le zona, a grandement augmenté depuis quelques décennies. Faut-
il s’en surprendre? Non, si nous considérons qu’avec l’industrialisation est
venue toute une panoplie de produits chimiques, de produits alimentaires
transformés voire dénaturés, en plus de l’ajout fréquent de substances
artificielles. Il n’y a rien d’étonnant dans le fait que la consommation
régulière d’aliments transformés ou de substances chimiques soit un facteur
qui puisse perturber notre organisme et affaiblir les fonctions de notre
système immunitaire, nous rendant plus vulnérables aux agressions
extérieures, aux virus, aux bactéries, aux parasites, sans oublier la pollution.
L’importance d’une alimentation dépourvue d’additifs chimiques et de
colorants artificiels était prônée déjà dans les années 1970 et 1980. À cette
époque, je commençais mes cours en naturopathie et j’assistais à de
nombreuses conférences sur la prévention et les habitudes alimentaires en
lien avec la santé. On citait alors les travaux du docteur Paul Carton, de
Marchesseau1, de Mességué, de Valnet, de Schlemmer et d’autres, tous des
pionniers dans le domaine de la santé en Europe. Grâce à leurs travaux, on
reconnaissait surtout de plus en plus le pouvoir bénéfique des aliments et
leur valeur nutritionnelle comme essentielle à la santé de l’humain. Au
Québec également, des thérapeutes en médecine naturelle et des praticiens
de la santé – conscientisés et avant-gardistes, disons-le – faisaient déjà
appel aux vertus thérapeutiques des aliments. Aujourd’hui, des études
valident et mettent en lumière le bien-fondé d’une alimentation saine et
équilibrée, et de plus en plus de gens en sont conscients.
Puisque l’alimentation est intimement liée aux déséquilibres de
l’organisme, je propose, dans le cadre de cet ouvrage, une approche globale
misant, entre autres, sur des aliments particuliers afin d’aider à prévenir ou
à réduire la sensibilité aux allergènes qui se manifestent par des réactions
cutanées, non seulement dans les cas d’eczéma, d’urticaire, de psoriasis,
mais aussi pour d’autres troubles de la peau comme le zona, puisque le
système immunitaire y joue également un rôle capital. Vous trouverez donc
dans ce livre des suggestions de moyens naturels pour chacune de ces
affections cutanées, ainsi que pour d’autres troubles courants, d’origine
virale ou fongique, touchant la peau: aphtes buccaux, herpès labial (feu
sauvage), mycose ou pied d’athlète, verrues, ainsi que pour la dermatite
séborrhéique, l’érythème fessier et le muguet des nourrissons.
Le premier chapitre de l’ouvrage traite brièvement des fonctions de la
peau, des émonctoires — ces organes tels le foie, les poumons, les reins, les
intestins qui servent à éliminer les déchets ou les sécrétions. J’aborde
ensuite, dans le deuxième chapitre, l’importance d’un système immunitaire
vigoureux dans la prévention ou le soulagement des affections cutanées.
Dans les chapitres trois et quatre, je décris divers problèmes de peau et
ajoute les suggestions de traitements appropriées pour chacun d’eux, tout en
m’attardant aux facteurs pouvant les déclencher ou les aggraver.
Le chapitre cinq traite des plantes bénéfiques à la peau. Considérées
comme des remèdes traditionnels, elles possèdent plusieurs vertus qui
peuvent aider à soulager divers maux. Ces plantes médicinales, aux
propriétés émollientes, antiinflammatoires, cicatrisantes et antiseptiques,
ont été choisies dans le but d’apporter un soutien à l’organisme pour
favoriser la santé de la peau. Le chapitre six présente les nutriments utiles
dans le traitement des affections cutanées.
Les chapitres sept et huit apportent des précisions quant aux rôles de
deux facteurs essentiels: la gestion du stress et l’équilibre acido-basique.
Sachant qu’une approche globale implique le respect des facteurs naturels
de santé, il est indiqué de porter une attention minutieuse au mode de vie.
En effet, il existe un lien entre le stress que l’on peut vivre (contraintes
sociales, deuil, problèmes au travail, anticipation avant un examen, etc.) et
le déclenchement d’éruptions cutanées et de démangeaisons. Puisque la
plupart des problèmes de peau sont des troubles multifactoriels, il vaut
mieux adopter des mesures pour contrer les effets négatifs du stress en
renouvelant ses réserves énergétiques par la nutrition, en soutenant son
système nerveux par l’action de la phytothérapie et en s’accordant
suffisamment de repos. Il en est d’ailleurs de même pour les enfants: nous
devons veiller à ce qu’ils ne manquent pas de nutriments et à ce qu’ils
profitent d’un sommeil adéquat et réparateur pour favoriser la résistance de
leur système immunitaire.
Si les manifestations cutanées peuvent survenir à la suite d’un stress,
elles peuvent aussi être la conséquence d’un surplus de résidus acides dans
l’organisme. Nous verrons que de rectifier ses habitudes alimentaires aide à
préserver ce précieux équilibre acido-basique.
Enfin, un glossaire placé en fin de livre définit plusieurs termes utilisés
dans les domaines de la santé et des soins de la peau.
Toutes ces informations pratiques vous serviront à guider vos choix afin
de favoriser votre rétablissement et votre bien-être. Si vos habitudes
alimentaires et de vie sont à revoir, le recours à certains aliments et plantes
médicinales doit être privilégié pour le plus grand bénéfice de votre qualité
de vie et de celle des membres de votre famille.

1. Pierre-Valentin Marchesseau, biologiste et phytothérapeute; Maurice Mességué, phytothérapeute


et écrivain français; Jean Valnet, médecin chirurgien spécialiste dans les domaines de la
phytothérapie et de l’aro-mathérapie; André Schlemmer (1890-1973), médecin et auteur de La
méthode naturelle en médecine.
CHAPITRE 1
LA PEAU ET LES ÉMONCTOIRES

Avant d’aborder le rôle capital du système immunitaire dans les affections


cutanées, il s’avère nécessaire de décrire brièvement la structure et les
fonctions de la peau dans les mécanismes de défense.

LA PEAU
La peau est constituée de trois couches superposées: l’épiderme, le derme et
l’hypoderme.
L’épiderme (ou couche cornée superficielle) forme une couche semi-
perméable empêchant la perte en eau et contribuant à maintenir une
hydratation satisfaisante de la peau. L’épiderme se renouvelle
continuellement. Il est constitué de différents types de cellules dont,
majoritairement, des kératinocytes. Il comprend également des
mélanocytes, ou cellules pigmentaires1, qui assurent la coloration de la
peau, ainsi que des cellules à effets immunitaires – dites de Langerhans –
qui visent à alerter les autres cellules immunitaires (à la manière d’une
sentinelle) et à détruire les particules étrangères (comme les virus) qui
tentent de s’introduire dans le corps. On trouve également dans l’épiderme
toute une composante de lipides, dont les céramides, des molécules
indispensables à la fonction barrière de la peau.
Le derme (couche profonde de la peau) est un tissu conjonctif riche en
terminaisons nerveuses et en capillaires sanguins, assurant entre autres la
fonction d’apporter les nutriments aux cellules de la peau. Dans le derme,
on trouve les glandes sudoripares2, les bulbes des poils, les muscles de
l’horripilation (lorsque les poils se redressent) et, enfin, les glandes
sébacées, lesquelles sécrètent le sébum, une substance lubrifiante essentielle
donnant à la peau sa souplesse et assurant une protection naturelle.
L’hypoderme (sous le derme) est la couche plus ou moins épaisse de
tissu contenant des cellules graisseuses: les adipocytes. Il sert de protection
et d’isolant thermique ainsi que de réservoir énergétique (lipides, acides
gras).

Les trois fonctions essentielles de la peau


Fonction de protection. La peau et les muqueusesa constituent une
première barrière protégeant notre organisme contre les substances
étrangères de l’environnement: pollution, microbes, champignons,
rayons ultra-violets.

Fonction de régulation. La peau joue un rôle d’échangeur thermique


entre le milieu ambiant et le corps. Elle régularise notre température
corporelle. Ainsi, elle protège grâce à des récepteurs sensoriels du
toucher qui nous permettent de ressentir la chaleur, le froid, la douleur,
etc.

Fonction sécrétoire. Par le sébum et la sueur, la peau élimine certaines


toxines (ou déchets métaboliques) issues de l’activité cellulaire de
l’organisme ainsi que des substances chimiques ou médicamenteuses.
Enfin, si le travail des reins est incomplet, la peau compense en
éliminant les résidus métaboliques qui s’accumulent dans l’organisme.

a Les muqueuses sont des membranes qui tapissent les cavités internes du tube digestif, du
système respiratoire (des narines jusqu’aux alvéoles pulmonaires) et des voies urinaires et
génitales. Elles contribuent à l’élimination des déchets métaboliques, tout comme les
émonctoires.
La peau est donc un organe d’élimination qui participe à la stabilité du
milieu intérieur. En temps normal, une peau saine présente un pH (potentiel
hydrogène) légèrement acide de 4,5 à 5, ce qui est idéal pour qu’elle tienne
son rôle de barrière protectrice contre les agressions extérieures (microbes,
pollution, insectes, etc.). Notons que la plupart des problèmes cutanés
surviennent à la suite d’un déséquilibre du pH. Plusieurs facteurs peuvent
modifier le pH de la peau et donc en altérer la capacité de protection:

• Les carences en vitamines A (bêta-carotène), B, E, ainsi qu’en zinc.


Celles-ci proviennent souvent d’une alimentation déséquilibrée ou
d’une malabsorption intestinale, comme dans le cas de la maladie
cœliaque, ainsi que de la prise prolongée de certains médicaments.
• L’abus de tabac ou d’alcool.
• La surexposition au soleil; les cellules immunitaires de la peau étant
sensibles aux UV, les expositions fortes et répétées peuvent
diminuer ou faire chuter la fonction immunitaire.
• Les soins cutanés inadéquats (l’utilisation de savons à pH élevé,
donc trop alcalins, affecte l’équilibre naturel de la peau). Éviter les
nettoyants à base de laurylsulfate de sodium. Choisir un gel douche
ou un savon au pH neutre à base d’ingrédients naturels.
• Les produits cosmétiques à base d’huile.
• La consommation insuffisante d’eau.
• La transpiration excessive: elle contribue au déséquilibre du pH de
la peau en la desséchant.

LES ÉMONCTOIRES
Nous avons vu que la peau a la capacité d’éliminer des déchets par la
transpiration. Toutefois, d’autres organes jouent en priorité le rôle
d’émonctoires en assurant l’élimination des déchets de l’organisme qui
proviennent de la digestion, des oxydations cellulaires et de l’usure de la
matière vivante.
À part la peau, voici les quatre principaux émonctoires ayant un rôle à
jouer dans l’élimination des déchets:

• Les poumons: ils rejettent du dioxyde de carbone.


• Le foie: par le biais de la vésicule biliaire, il sécrète la bile et
déverse ainsi une multitude de déchets.
• Les reins: ils excrètent les déchets par l’urine, entre autres
l’ammoniac et l’urée.
• Les intestins: ils éliminent les déchets issus de la digestion des
aliments.

Les informations suivantes démontrent l’importance de favoriser le


travail des émonctoires de l’organisme. Voyons en particulier de quelle
façon nous pouvons stimuler le travail du foie, des intestins et des reins.

Le foie
Le foie filtre plus d’un litre et demi de sang à la minute pour, entre autres,
en éliminer les toxines. Comme il est également responsable du
métabolisme des gras, son action dans les problèmes à composante
inflammatoire tels que l’eczéma et le psoriasis est importante: grâce à des
enzymes, le foie arrive à transformer l’acide linoléique (acide gras
essentiel) en prostaglandine anti-inflammatoire (médiateur lipidique).
Toutefois, pour que cette transformation se produise convenablement, des
nutriments comme le zinc, le magnésium et les vitamines B6 et B8 lui sont
essentiels. Nous en traiterons en profondeur dans la section des acides gras
essentiels (voir à ce sujet le chapitre 6.)
Un dérèglement du foie se manifeste par différents symptômes, par
exemple une langue chargée (enduite d’une substance blanche, qu’on
observera aisément le matin à jeun), une bouche pâteuse, une mauvaise
haleine, des nausées, des gaz, des ballonnements, de la constipation, de la
somnolence après les repas et certains types de migraines.
Voici quelques suggestions pour favoriser le travail du foie:

• Éviter la consommation d’aliments frits, et choisir la cuisson à la


vapeur, au four ou au wok.
• Privilégier les végétaux dits amers comme l’endive, le radicchio, la
mâche, la scarole; une petite portion chaque jour suffit.
• Consommer de l’huile d’olive à raison d’une à deux cuillerées à
soupe par jour, à ajouter aux aliments ou à consommer en
vinaigrette avec un peu de citron ou des aromates.
• Appliquer une bouillotte d’eau chaude sur le côté droit, là où se
situe le foie.
• Boire de la tisane comprenant un mélange de plantes (boldo,
pissenlit, anis, menthe) ou une infusion de chardon-Marie.
• Consommer de la lécithine de soya bio granulée non blanchie (à
garder au réfrigérateur). Elle est un important supplément
alimentaire pour la santé de la peau. Grâce à sa teneur en
phospholipides, elle est essentielle au système nerveux et a un effet
calmant. Elle est vivement conseillée dans les cas de psoriasis. On
l’ajoute aux aliments, par exemple dans un yogourt ou des céréales,
sans jamais la faire chauffer pour ne pas en altérer les composés. La
dose recommandée est de 2,5 ml par jour avec le repas pendant une
semaine et de 5 ml par jour sur une période de 4 à 6 semaines. Ce
dosage minime ne provoque généralement pas de désagrément.

Toute cellule vivante, tant végétale qu’animale, contient de la


lécithine. Notre foie fabrique de la lécithine si l’organisme dispose de
trois vitamines du groupe B (choline, pyridoxine et inositol), de gras
insaturés et de magnésium.

Les intestins
La muqueuse intestinale joue un rôle capital dans l’équilibre de la santé,
d’où l’importance d’en préserver l’intégrité. L’utilisation abusive
d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires nuit à la muqueuse intestinale en la
rendant plus perméable, ce qui laisse passer trop d’allergènes dans le circuit
sanguin. Ce processus force le système immunitaire à réagir.
C’est un fait indiscutable que la prise d’antibiotiques à répétition altère
la flore microbienne intestinale en diminuant le nombre et la diversité des
bactéries qui y sont présentes, engendrant une diminution de l’efficacité du
système immunitaire. «L’intestin est l’organe le plus important sur le plan
de la fonction immunitaire: approximativement 60% des cellules
immunitaires du corps sont présentes dans la muqueuse intestinale3.»
Pour maintenir l’intégrité des muqueuses, certains nutriments sont à
privilégier. Il faut veiller à consommer suffisamment de fruits, de légumes,
de protéines (davantage d’origine végétale), de bons acides gras essentiels
(oméga-3), des probiotiques, etc. Nous en traiterons en détail au chapitre 6.

Les reins et les intestins


On peut aussi stimuler l’activité des reins et des intestins. Voici quelques
suggestions alimentaires:

• Boire suffisamment au courant de la journée, de 1,5 litre à 2 litres


par jour comprenant: soupe, jus, tisane, eau. Choisir si possible une
eau de source à teneur faible en minéraux (certaines eaux
contiennent un taux élevé en minéraux inorganiques qui sont
difficilement assimilables par les reins).
• Ajouter à ses repas des végétaux aux propriétés diurétiques: céleri,
chicorée, concombre, courge, poireau, cresson, endive, oignon,
melon, etc. Tout en favorisant l’élimination urinaire, ces végétaux
apportent des éléments nutritifs et un bon pourcentage de fibres
alimentaires, lesquelles contribuent à améliorer l’évacuation
intestinale.

Pour conclure ce chapitre, retenons que la santé de la peau dépend de celle


de l’organisme. Deux besoins physiologiques fondamentaux sont
nécessaires pour préserver la santé: d’une part, fournir à l’organisme tous
les nutriments nécessaires pour son bon fonctionnement (protéines, lipides,
glucides, vitamines, minéraux, et eau); d’autre part, améliorer la capacité de
l’organisme à éliminer ses déchets (toxines ou résidus normaux que les
cellules transforment) par ses voies d’excrétion. Ne pas respecter ces
principes de vie peut produire un déséquilibre susceptible d’engendrer
différentes maladies ainsi que des problèmes de peau.
1. Les pigments de mélanine absorbent plus de 70% des rayons ultra-violets qui franchissent la
couche cornée et constituent un important mécanisme de protection.
2. Les glandes sudoripares rejettent la sueur par les pores de la peau, éliminant ainsi des déchets
comme l’urée qui provient du catabolisme des protéines.
3. WGO Global Guidelines. «Probiotiques et prébiotiques – Écosystème microbien et immunité de
la muqueuse», World Gastroenterology Organisation, octobre 2011.
www.worldgastroenterology.org.
CHAPITRE 2
LE SYSTÈME IMMUNITAIRE: NOTRE MÉCANISME DE
DÉFENSE

Le système immunitaire permet à notre organisme de lutter contre les virus,


les bactéries, les champignons et les parasites. Il a aussi la capacité de se
défendre contre des corps étrangers (piqûres d’insectes, échardes, etc.). Ce
mécanisme de défense, conçu pour neutraliser les substances
potentiellement pathogènes, est complexe et son efficacité est déterminée
par les organes lymphoïdes (ganglions lymphatiques, thymus et rate) où
résident plusieurs types de cellules (globules blancs comprenant les
lymphocytes) produites par la moelle osseuse, lieu principal de fabrication
des globules blancs. Les lymphocytes se trouvent également en grande
concentration dans d’autres tissus lymphatiques tels que les amygdales, les
adénoïdes, etc. Ils jouent un rôle important dans le système immunitaire.
Bref, ce dernier est un réseau de cellules, de tissus et d’organes travaillant
ensemble pour défendre l’organisme.
En fait, l’organisme possède deux types de mécanismes de défense:
l’immunité innée et l’immunité adaptative.
L’immunité innée, présente dès la naissance, réunit un ensemble de
mécanismes qui interviennent rapidement pour assurer la protection de
l’organisme. Elle est dite «non spécifique», car elle ne tient pas compte de
la nature des micro-organismes qu’elle combat. C’est la réponse
inflammatoire, soit la première ligne de défense de l’organisme.
L’immunité adaptative, ou spécifique, est dotée d’une mémoire presque
infaillible, c’est-à-dire qu’après un premier contact avec un antigène,
l’organisme le reconnaîtra par la suite. Cette immunité repose sur la
capacité d’un type de globules blancs (les lymphocytes B et T) à répondre
de façon adaptée à toute agression, mais il existe un certain délai entre
l’exposition et la réponse adaptative maximale.
Notez que ces deux systèmes de défense sont interdépendants, car des
composants de l’immunité innée influencent l’immunité adaptative, et vice
versa.

L’AFFAIBLISSEMENT DE LA VIGILANCE IMMUNITAIRE


Un système immunitaire affaibli par différents facteurs s’exprime souvent
par des problèmes cutanés à composante inflammatoire, comme l’eczéma,
le psoriasis, l’urticaire, le zona, les verrues, etc. N’oublions pas que
l’inflammation vise justement l’inactivation des agresseurs (les micro-
organismes) et la mise en œuvre de la cicatrisation des tissus.
La réaction inflammatoire se manifeste par quatre signes: rougeur,
chaleur, douleur et œdème. Ces derniers sont causés par la libération de
médiateurs chimiques, soit l’histamine (très active dans l’inflammation) et
les leucotriènes.

ALLERGIE ET INTOLÉRANCE À L’HISTAMINE


Produite par l’organisme, l’histamine a pour principale fonction de détruire
les substances étrangères. Il faut savoir que plusieurs aliments sont riches
en histamine et qu’elle est normalement dégradée dans l’organisme sous
l’action de l’enzyme diamine oxydase (DAO), ou histaminase. Toutefois,
une intolérance à l’histamine1 peut résulter d’un déséquilibre entre
l’accumulation d’histamine apportée par l’alimentation et une activité
réduite de la DAO au niveau gastro-intestinal, provoquant ainsi divers
symptômes similaires aux réactions allergiques: éruption cutanée,
démangeaisons, urticaire, éternuements, asthme, etc. On parle alors d’une
pseudo-allergie, soit une réaction n’impliquant pas de réponse immunitaire
spécifique. Les fausses allergies alimentaires, ou pseudo-allergies,
surviennent après l’ingestion d’un aliment riche en histamine. Par ailleurs,
une réduction fonctionnelle de la DAO peut provenir de diverses causes,
par exemple:

• une carence en vitamines C et B6 (pyridoxine);


• des excès d’alcool;
• des médicaments inhibiteurs de l’enzyme DAO comme certains
antibiotiques ou antidépresseurs.

Il est à noter que l’intolérance à l’histamine est plus élevée chez les
personnes souffrant d’une maladie inflammatoire de l’intestin. On suppose
que ce serait peut-être en raison d’une mauvaise assimilation de certaines
vitamines.
Voici une liste non exhaustive des aliments riches en histamine qui
peuvent provoquer des réactions inflammatoires:

• Fromages fermentés: emmental, parmesan, roquefort, gouda,


camembert.
• Charcuterie emballée, saucisson sec, jambon, foie de porc ou de
bœuf.
• Certains poissons2: thon, maquereau, bonite, anchois, sardine,
hareng, poissons fumés (privilégier le poisson frais ou congelé).
• Blanc d’œuf (l’ovomucoïde du blanc d’œuf est très
histaminolibératrice3).
• Choucroute, marinades.
• Lentilles, haricots, noix, noisettes, arachides.
• Boissons alcoolisées: certaines bières, vin rouge, cidre, saké (alcool
japonais fermenté).

D’autres substances, par exemple les additifs chimiques comme les


sulfites et les colorants artificiels, peuvent également déclencher une
allergie alimentaire ou, plus souvent, une pseudo-allergie alimentaire.
Au cours d’une réaction allergique (réaction d’hypersensibilité à un
agent ou à une molécule de nature protéique provenant de l’environnement
qui peut être d’origine animale, végétale ou chimique), le système
immunitaire réagit de façon inappropriée et excessive devant une substance
dite allergène en incitant, entre autres, les lymphocytes (ou globules blancs)
à produire une variété particulière d’anticorps appelés immunoglobu lines E
(IgE). À leur tour, ces anticorps se lient aux mastocytes (une variété de
globules blancs, ou leucocytes, jouant un rôle dans les allergies) et
provoquent une réaction immédiate en libérant la sécrétion de médiateurs
tels que l’histamine et les leucotriènes. Ainsi libérés en grande quantité
dans le sang, ces médiateurs vont déclencher des symptômes d’allergie qui
affecteront les voies respiratoires ou la peau, en provoquant de l’eczéma, de
l’urticaire, etc.
Comme il en a été question précédemment, il existe cependant des cas
d’allergies qui sont en fait des pseudo-allergies, ou intolérances à
l’histamine. Les symptômes impliqués sont alors semblables, mais ne
mettent pas en jeu des mécanismes immunologiques de type IgE
dépendant4.

Les types d’allergènes


On distingue trois types d’allergènes:

• aériens (par inhalation): pollens, moisissures, poussières,


acariens, plumes, poils d’animaux domestiques et certains
polluants chimiques;
• alimentaires (par ingestion): lait de vachea (protéine en cause:
l’alpha-lactalbumine), arachides, noix, œufs, oranges, fraises,
porc, chocolat, blé, poissons, crustacés, mollusques, etc.;
• chimiques (par contact): nickel, chrome, latex, etc.

a Ne pas confondre l’allergie causée par certaines protéines du lait de vache avec
l’intolérance au lactose du lait, due à une incapacité de digérer correctement ce sucre par
manque d’enzyme «lactase», se traduisant par des diarrhées et de l’inconfort gastro-
intestinal.

HÉRÉDITÉ ET AUTRES FACTEURS DE RISQUE


Une prédisposition familiale peut donner une indication des risques
d’allergie. En effet, un nombre croissant de personnes sont pourvues d’un
terrain allergique. Si l’un des deux parents est allergique, l’enfant risque de
l’être dans une proportion de 20 à 40%. Si les deux parents sont allergiques,
le risque passe de 40 à 60%.
Bien qu’il existe une prédisposition génétique, nous devons également
retenir que d’autres facteurs sont directement impliqués. En voici quelques-
uns qui peuvent nuire à l’efficacité du système immunitaire:

• Une consommation excessive de médicaments, particulièrement des


antibiotiques5.
• Le surmenage, l’épuisement (savoir se reposer est primordial).
• Le stress constant, l’anxiété, le mauvais sommeil (non
récupérateur).
• Les carences nutritionnelles créées par une maladie digestive,
comme la maladie de Crohn, ou par une alimentation déséquilibrée
à long terme (surveillez les excès de produits très concentrés en
sucre blanc: ils peuvent interférer avec les éléments nutritifs et
compromettre le système immunitaire).
• Les excès de toutes sortes: tabac, drogues, alcool, stimulants
contenant de la caféine comme les boissons gazeuses et les boissons
énergisantes.
• Les contaminants que l’on trouve dans l’environnement, comme le
mercure6 (le mercure est un métal lourd pouvant s’accumuler dans
l’environnement7 et dans les tissus vivants).

LE RÔLE DES NUTRIMENTS


L’impact des facteurs nutritionnels sur le bon fonctionnement du système
immunitaire est aujourd’hui largement documenté et reconnu. Les
nutriments jouent un rôle bénéfique dans la fonction immunitaire. À titre
d’exemple, la vitamine C contribue à lutter contre les virus et les bactéries
en favorisant l’activité des cellules phagocytaires qui détruisent les agents
pathogènes. De même, la vitamine D est nécessaire dans la production des
cathélicidines (importante pour les cellules de défense). La vitamine E,
quant à elle, augmente la résistance aux infections en stimulant la formation
des lymphocytes B et T. Enfin, un manque de minéraux, tels que le
sélénium et le zinc, peut perturber le système immunitaire. Nous verrons
plus en détail ce qu’il en est au chapitre 6.

LES COLORANTS ARTIFICIELS


Les colorants artificiels, souvent identifiés par des numéros, par exemple
E110 pour le jaune soleil, E129 pour le rouge allura, sont ajoutés dans une
multitude de produits alimentaires: les glaces (crèmes glacées) roses ou
bleues à la saveur de «barbe à papa»; les glaces à gâteaux colorées
artificiellement; les friandises à saveurs et couleurs synthétiques à base de
sucre blanc, d’acidifiants, de gélifiants, etc. Entre autres, on ajoute
différents colorants alimentaires artificiels dans les céréales que l’on
consomme au petit déjeuner. À surveiller!
Tous ces produits pratiquement synthétiques sont-ils nécessaires? Ils
flattent peut-être le palais ou la vue, mais présentent très certainement à
long terme plus d’inconvénients que d’avantages pour la santé.
N’oublions pas la fameuse couleur jaune nommée tartrazine8 (E102),
reconnue comme un colorant alimentaire histamino-libérateur qui est ajouté
non seulement dans beaucoup d’aliments et de condiments, mais aussi dans
certains médicaments.

Soyons soucieux dans le choix de nos aliments;


consommons des aliments sains, frais, le moins
dénaturés possible, et aux vives couleurs de la nature!

1. Maintz, L., et Novak, N. «Histamine and histamine intolerance», The American Journal of
Clinical Nutrition, 2007, 85: 1185-1196. http://ajcn.nutrition.org/content/85/5/115.full.pdf.
2. Pour plus d’informations: Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
l’environnement et du travail (ANSES), fiche de description de danger biologique transmissible
par les aliments, avril 2012. https://www.anses.fr/fr/system/files/MIC2012sa0209Fi.pdf.
3. Centre d’information et de recherche sur les intolérances et l’hygiène alimentaires.
http://www.ciriha.org/index/php/allergies-et-intolerances/l-œuf.
4. Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), juin 2006.
www.esculape.com/generale/histamine-intoxication-afssa.pdf.
5. Voir au chapitre 6 la section «Probiotiques, ou cultures bactériennes», qui aborde l’équilibre de
la flore intestinale (microbiote).
6. Une exposition trop forte au mercure nuit au système immunitaire et peut entraîner d’autres
problèmes comme des troubles psychologiques ou digestifs. Voir à ce sujet l’article dans La
Presse du 10 octobre 2013: «140 pays signent la convention Minamata sur le mercure».
www.lapresse.ca.
7. «Le mercure est largement répandu dans notre environnement. Il se concentre dans le poisson,
les crustacés et les autres produits comestibles d’eau douce sous une forme potentiellement
nocive pour l’être humain.» Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la
Lutte contre les changements climatiques.
http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/guide/autres.htm#principales-sources-mercure.
8. Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), juin 2006.
www.esculape.com/generale/histamine-intoxication-afssa.pdf.
CHAPITRE 3
L’ECZÉMA, LE PSORIASIS, L’URTICAIRE ET LE ZONA

Les troubles les plus fréquents comme l’eczéma, le psoriasis et l’urticaire


font partie des maladies inflammatoires de la peau. Le zona relève, quant à
lui, des maladies infectieuses. Pour chacune de ces affections, voici une
description, des informations sur les facteurs déclenchants, les symptômes à
surveiller et des suggestions de moyens naturels pour les prévenir ou pour
aider à les soulager.

L’ECZÉMA, OU DERMATITE ATOPIQUE


La dermatite atopique, communément appelée eczéma, est une maladie
inflammatoire chronique de la peau. En trente ans1, le nombre de cas
d’eczéma a presque triplé dans les pays industrialisés. À l’échelle mondiale,
l’eczéma touche environ de 10 à 15% des adultes et de 12 à 25% de tous les
enfants2. Cette affection est fréquente chez l’enfant en bas âge et peut
même apparaître chez le nourrisson. Plus de la moitié des jeunes atteints
d’une dermatite atopique verront leurs symptômes disparaître avant l’âge
adulte; ils auront cependant davantage tendance à développer des allergies
alimentaires, de l’asthme ou des rhinites allergiques.

Symptômes
L’eczéma se manifeste par une peau sèche et irritée, des plaques rouges
(éruption érythémateuse) et des démangeaisons. Des vésicules contenant du
liquide apparaissent généralement en surface. Celles-ci peuvent suinter et
former des croûtes jaunâtres. Les plaques rouges, les suintements et
l’œdème sont des symptômes liés à l’inflammation.
Chez le nourrisson, l’eczéma se localise généralement sur les joues et le
visage. Puis, après l’âge de 1 an, les lésions peuvent apparaître au niveau
des plis (coudes, jambes) ou derrière les oreilles. Chez les adolescents et les
adultes, les éruptions cutanées touchent le front, le cuir chevelu, le cou ainsi
que les plis des coudes et des genoux.

Pour prévenir les complications chez le bébé


Il est important de garder les ongles de bébé courts et, dans les cas
graves, de lui mettre des gants de coton pendant la nuit. Pour éviter
qu’il se gratte, on peut aussi couvrir la zone atteinte d’un pansement.
En effet, le grattage des lésions peut provoquer des fissures qui
pourront s’infecter et produire de l’impétigo, une affection
superficielle de la peau très contagieuse et très fréquente chez l’enfant.
Cela résulte généralement d’une bactérie (staphylocoques dorés ou
streptocoques).

Il existe plusieurs formes d’eczéma chronique, mais la plus répandue est


la dermatite atopique. Il s’agit d’une prédisposition à développer des
allergies de façon génétique au même titre que l’asthme et la rhinite
allergique (rhume des foins). La prévalence augmente avec les antécédents
familiaux.
Les personnes aux prises avec un terrain allergique sont hypersensibles
à des allergènes normalement inoffensifs présents dans l’environnement;
leur système immunitaire réagit de façon excessive et engendre une réaction
inflammatoire, comme nous l’avons vu au chapitre 2. La dermatite atopique
a donc des causes multifactorielles présentant une composante génétique et
une composante environnementale.

Les céramides
L’eczéma évolue par poussées de durée variable suivies de périodes
d’accalmie. La peau reste cependant très sèche en raison d’un déficit
constitutionnel en céramides. Notez que les céramides représentent 40% des
lipides de la couche cornée, et qu’ils jouent un rôle important dans la
fonction de barrière de la peau et dans l’hydratation cutanée. Une baisse de
production de céramides entraîne une perte en eau responsable de la
sécheresse, des démangeaisons et de la desquamation.
D’autres substances peuvent également altérer la barrière protectrice de
la peau. Ainsi, comme plusieurs études le mettent en évidence, on observe
la perte de fonction d’une molécule protéinique, la filaggrine. Celle-ci, qui
normalement fixe les fibres de kératine au sein des cellules épithéliales des
tissus, serait déficitaire, ce qui affecterait l’efficacité de son rôle de
protection. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale
(Inserm) affirme: «Il existe une augmentation des pertes insensibles d’eau
transcutanée au cours de la dermatite atopique, liée à une anomalie de la
barrière de perméabilité cutanée, qui est en rapport avec des mutations de
perte de fonction de la filaggrine dans un tiers des cas environ3.»
Une altération de la fonction de barrière cutanée (la structure de la peau)
cause une sensibilité accrue aux agressions, permettant ainsi aux allergènes
de l’environnement (pollens, poussières, etc.) de pénétrer dans l’épiderme,
puis d’interagir avec les lymphocytes T qui vont s’activer et déclencher
l’inflammation et les démangeaisons. Il s’agit donc d’un cycle (sécheresse –
démangeaisons – grattage – barrière cutanée endommagée – pénétration des
irritants et des allergènes) qui stimule la dermatite atopique.

Le stress et la dysfonction de la barrière cutanée


Comme je l’ai déjà mentionné, un des principaux facteurs déclenchant ou
aggravant les problèmes de peau est le stress. Le stress psychologique
augmente la production de glucocorticoïdes endogènes, ce qui freine la
synthèse des lipides épidermiques, altérant ainsi son intégrité.
Beaucoup d’études, entre autres celle publiée dans le Journal of Clinical
Investigation de novembre 20074, semblent démontrer l’influence du
psychisme dans le maintien de l’homéostasie cutanée et dans le
déclenchement de problèmes dermatologiques, tels que l’eczéma et le
psoriasis.
Quelques suggestions

• Éviter le lait, les fromages riches en matières grasses, les


crèmes glacées, et diminuer le plus possible les graisses
animales, dont les charcuteries.
• Éviter également les produits alimentaires concentrés en sucre
blanc (glucose) ainsi que les boissons gazeuses et les boissons
énergisantes contenant de la caféine.
• Attention aux événements stressants: ils accentuent les crises
d’eczéma.
• N’utiliser ni savons au pH acide (ils ont une action abrasive),
ni produits parfumés, ni assouplissant pour la lessive.
• Utiliser un humidificateur durant la période hivernale pour
contrer l’air trop sec de la chambre ou de la maison.

À propos du lait
Dans un article publié par l’Inserm sur le rôle de l’alimentation dans la
dermatite atopique, le dermatologue-immunologiste Jean-François Nicolas5
nous éclaire: «Il y a vraisemblablement plus d’atopiques souffrant
d’intolérances alimentaires que d’authentiques cas d’allergies alimentaires.
C’est particulièrement vrai chez le nourrisson.» Pourquoi? lui demande-t-
on. «Parce que notre corps n’est pas fait pour être exposé aux molécules
présentes dans certains aliments. Ainsi, il est logique qu’un enfant nourri au
lait maternel puisse réagir à l’ingestion du lait de vache puisque, à la base,
celui-ci est destiné à un veau. Outre le lait, le blanc d’œuf est l’allergène le
plus fréquent dans ces rares cas d’allergie alimentaire de l’enfant.»

BON À SAVOIR (NOURRISSON)

• Chez le nourrisson ou durant la petite enfance, la prise


d’antibiotiques peut contribuer à la survenue de l’eczémaa.
• Après un traitement aux antibiotiques, il est important de
rééquilibrer la flore intestinale (ou microbiote) en donnant au
nourrisson un supplément de probiotiques en poudre, et ce,
pour une période de 6 à 8 semaines, afin d’aider son système
immunitaire.
• Les suppléments de probiotiques sont aussi efficaces pour
réduire les gaz et les coliques chez le nourrisson.
• Chez l’enfant qui présente de l’eczéma, des démangeaisons,
des écoulements nasaux et des rhumes à répétition, il faut
vérifier la consommation de produits laitiers (lait, crème
glacée, fromage): il est possible qu’il ne les métabolise pas
très bien. S’il y a lieu, on doit remplacer ces produits par des
boissons de riz, de soya ou d’amande «enrichies» qui sont
généralement mieux tolérées (à la condition que l’enfant n’ait
pas d’intolérance à ces dernières).
• Certains tissus ou produits chimiques peuvent déclencher un
eczéma de contact. Soulignons en particulier les vêtements de
laine et de nylon, les tissus synthétiques, les teintures des
vêtements, les produits cosmétiques, etc.
• Il est conseillé de bien lire les étiquettes pour déceler la
présence d’un agent conservateur comme la
méthylisothiazolinone (MIT), utilisé même dans des lingettes
pour bébés, dans certaines crèmes pour les mains et dans des
savons à vaisselle liquides. Ce produit occasionnerait de plus
en plus d’allergies, notamment de l’eczémab.

a Plusieurs études suggèrent que la prise d’antibiotiques lors de la petite enfance augmente
le risque d’apparition de l’eczéma. Voir entre autres l’étude publiée dans le Journal of
Allergy and Clinical Immunology: «Antibiotic exposure in early infancy and risk for
childhood atopy», juin 2005, 115(6): 1218-1224.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pudmed/15940137.
b «Les allergies aux conservateurs, la MIT: un allergène à la une? Le dermatologue vous
informe», Syndicat national des dermatologues-vénéréologues.
https://www.syndicatdermotos.org/dossier/les-allergies-aux-conservateurs-mit-allergene/.

Une investigation est souhaitable afin d’éviter, dans la mesure du


possible, le ou les produits en cause pour mieux prévenir la réaction
allergique.

Phytothérapie
Utilisation interne
Consulter le chapitre 5 pour les précautions et les doses recommandées.

• Ortie (en infusion ou en jus vendu dans les commerces).


• Bardane (teinture de racine fraîche bio).

Utilisation externe

• Savon doux et non parfumé à base d’avoine colloïdale (très


apaisant).
• Crème émolliente à base de souci (sur le marché, on trouve un
excellent onguent à base de souci, ou calendula, en association avec
la consoude, le plantain et le mouron blanc). Bien hydrater la peau
après le bain; appliquer plusieurs fois par jour dans les cas de fortes
démangeaisons.
• Pommade à base de racines de réglisse (contenant de l’acide
glycyrrhétinique). Pour diminuer les démangeaisons et les
sensations de brûlure, appliquer 3 ou 4 fois par jour. On peut aussi
préparer des compresses imbibées de décoction de racines de
réglisse: appliquer sur les lésions 2 fois par jour.
• Lotion à base de graines de lin: 60 ml de graines de lin pour 1 litre
d’eau. Faire chauffer légèrement et laisser reposer 1 heure. Filtrer et
conserver la lotion au réfrigérateur. Utilisation: 3 ou 4 fois par jour,
appliquer légèrement sur les lésions avec un linge imbibé.
• Cataplasme de farine de riz: mélanger 60 ml de farine de riz à 60 ml
d’eau bouillie (ou une quantité d’eau suffisante pour faire une pâte
facile à étendre sur les lésions).

Suggestions alimentaires
• Remplacer le lait de vache par une boisson de riz, d’amande ou de
soya bio et enrichie de calcium, de vitamine B12 et de vitamine D.
• Privilégier une alimentation alcaline et diminuer les jus acides: jus
de raisin, d’orange, de pamplemousse, limonades.
• Préparer des jus frais à l’extracteur, par exemple carotte, céleri et
poivron rouge combinés.
• Privilégier des aliments contenant de la vitamine D (tonifie le
système immunitaire).
• Choisir des aliments riches en vitamine E, en sélénium et en
quercétines (flavonoïdes).
• Favoriser le yogourt nature biologique accompagné de fruits doux:
poires, bananes, abricots, dattes.
• Adopter les probiotiques: Lactobacillus acidophillus Bifidus, 2
milliards de bactéries, 2 fois par jour, 30 minutes avant les repas. À
privilégier surtout si on a eu un traitement aux antibiotiques.
• Ajouter à ses aliments de l’huile de lin ou encore des graines de lin
ou de chia moulues.

Modifier adéquatement certaines habitudes alimentaires peut aider à


réduire la fréquence et l’intensité des poussées d’eczéma. De plus, comme il
est essentiel de combiner les aspects nutritionnel et psychologique dans le
traitement de l’eczéma, et cela, même chez les enfants, il est important de
suivre les recommandations du chapitre 7.

LE PSORIASIS
Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique de la peau qui touche
près d’un million de personnes au Canada6. Parmi les maladies cutanées,
elle est une des plus communes, affectant environ 3% de la population
mondiale7.
Le psoriasis n’est pas contagieux. Bien qu’il se manifeste plus
fréquemment chez les adultes âgés de 20 à 40 ans, il peut apparaître à tout
âge. Dans 30% des cas, il survient chez des personnes ayant une
prédisposition génétique, et les symptômes peuvent être plus importants
quand on considère les facteurs aggravants.
Il existe diverses formes de psoriasis, mais la plus courante est le
psoriasis en plaques, lequel représente 90% des cas. Chez les personnes qui
en sont atteintes, les cellules de la peau (les kératinocytes) se renouvellent
jusqu’à dix fois plus rapidement que la normale: en 3 à 4 jours au lieu de 28
à 30 jours. Les cellules, qui n’ont pas eu le temps de finaliser leur
maturation, s’accumulent à la surface de la peau, augmentant l’épaisseur de
la couche externe (la cornée) et créant ainsi une inflammation de la peau.
Cette réaction inflammatoire proviendrait d’une anomalie du système
immunitaire qui entraîne les lymphocytes T (globules blancs) à ne pas
répondre comme ils le devraient aux tissus sains de l’organisme, ce qui
déclencherait un processus accéléré de régénération cellulaire.

Symptômes
On trouve des plaques rouges recouvertes de pellicules blanchâtres
principalement au niveau des coudes, des genoux et, chez près de la moitié
des personnes atteintes de psoriasis, sur le cuir chevelu. Le psoriasis peut
aussi atteindre le torse, la paume des mains et la plante des pieds, les ongles
des doigts et des orteils. L’assèchement de la peau provoque la plupart du
temps des démangeaisons. Les lésions peuvent saigner.
Le degré de gravité des symptômes du psoriasis varie d’une personne à
l’autre. Selon l’étendue de la maladie, elle sera jugée de légère à sévère.
Elle progresse par poussées, des périodes d’inflammation alternant avec des
phases d’accalmie.
Des complications peuvent survenir et limiter l’individu dans ses
activités, créant une anxiété qui affecte grandement la qualité de vie; en
effet, dans les formes sévères, le psoriasis est parfois aussi associé à des
atteintes articulaires douloureuses (rhumatisme psoriasique).
Une règle importante à suivre quotidiennement: notez ce que vous
consommez (aliments, boissons, médicaments) et les éléments stressants de
votre vie; cela vous éclairera sur ce qui pourrait être à l’origine de
l’apparition des symptômes.

Le déclenchement des crises


Voici les principaux facteurs contribuant à déclencher le psoriasis ou à
l’aggraver. Ces derniers sont différents d’un individu à l’autre et varient au
cours de la vie de chacun.

• Le stress, les émotions fortes, l’anxiété, la fatigue nerveuse, les


exigences professionnelles, les événements bouleversants comme
un deuil, un divorce, la perte d’un emploi, etc. En effet, le
psychisme joue un rôle de premier plan dans les problèmes de
psoriasis. La gestion du stress par des techniques appropriées est
donc primordiale dans le traitement de cette maladie. Par le fait
même, il vaut mieux éviter les substances qui augmentent le taux de
cortisol sanguin, comme la caféine.
• Un coup de soleil grave.
• Certains médicaments utilisés pour traiter l’arthrite, comme
l’indométacine, de même que les antipaludéens et le bêta-bloquant
«propranolol». Ces derniers peuvent aggraver le psoriasis ou en
provoquer des poussées8.
• Le lithium9. Il est démontré que ce médicament utilisé comme
antidépresseur peut, chez certaines personnes, provoquer une
poussée de psoriasis.
• Une consommation excessive d’alcool et le tabagisme. Ces
habitudes augmentent le risque de développer du psoriasis ou d’en
aggraver les symptômes.
• Une infection de la gorge, comme une angine à streptocoque. Celle-
ci peut favoriser le psoriasis en gouttes (10% des cas) qui apparaît
généralement au cours ou au début de l’âge adulte.

Suggestions alimentaires
Avec de la persévérance, il est possible de mieux contrôler l’inflammation
liée au psoriasis. On adoptera une approche thérapeutique visant non
seulement à appliquer des onguents sur la peau, mais également à fournir à
l’organisme les nutriments essentiels afin de renforcer le système
immunitaire. Comme le psoriasis peut être causé par une perturbation du
métabolisme des gras, il faut en particulier penser à mieux choisir les
matières grasses de son alimentation. Il importe aussi d’améliorer les
fonctions du foie en recourant à des plantes ayant des propriétés
cholagogues, c’est-à-dire qui facilitent la sécrétion biliaire, ce qui favorisera
l’élimination des déchets de l’organisme en prévenant ou en éliminant la
constipation.

À éviter

• Les aliments raffinés: sucre blanc, farine blanche (pain, pâtisseries),


riz blanc.
• Les graisses animales (charcuteries, sauces brunes, béchamel).
• Les fromages à haute teneur en matières grasses.
• Les fritures, les cuissons au barbecue.
• Toutes les boissons renfermant de la caféine (café, colas, boissons
énergisantes et celles auxquelles on a ajouté de la guarana10, etc.).
• Les boissons alcoolisées.
• Les viandes transformées (saucisses, etc.) et les aliments riches en
gras saturés (beurre, crème, saindoux), qui devraient être réduits au
minimum.

À privilégier

• L’ail en gousse (à ajouter à vos repas) ou un supplément d’ail


cryogénique en capsules (sauf si on prend un anticoagulant).
• Les aliments riches en bêta-carotène, en vitamine E, en sélénium et
en zinc (voir le chapitre 6).
• Les fruits séchés (sans sulfite): dattes, figues, pruneaux, abricots,
raisins secs, etc.
• Les fruits doux: bananes, poires, pommes jaunes, melon, etc.
• L’huile de graines de lin (riche en acides gras oméga-3): 5 ml tous
les matins.
• La lécithine de soya granulée (non blanchie et sans OGM). Dose
suggérée: de 2,5 à 5 ml par jour avec un repas. Conserver la
lécithine au réfrigérateur.
• Le saumon.
• Les vinaigrettes à base d’huile d’olive biologique extravierge, plus
quelques gouttes de jus de citron, du sel (style Herbamare) ou des
aromates, de la ciboulette, etc.
• Le jus alcalin: carotte, céleri, chou, betterave, poivron rouge ou
jaune.
• L’eau (une eau de source non chlorée, si possible): de 6 à 8 verres
par jour.

Choisir également un mode de cuisson à la vapeur ou à la poêle à feu


doux avec une huile végétale non hydrogénée (d’olive, de canola ou de
colza).

Phytothérapie
Utilisation interne

• Ortie: 1 tasse par jour d’infusion de feuilles ou, en concentré


liquide, 20 gouttes dans un peu d’eau, 2 fois par jour, avant les
repas.
• Boldo: 1 tasse par jour (favorise l’écoulement biliaire), pendant 2
semaines (ne pas dépasser le dosage conseillé). Ne pas utiliser en
cas d’obstruction des voies biliaires ou de troubles hépatiques
graves. La femme enceinte et allaitante doit éviter le boldo, ainsi
que les enfants de moins de 12 ans.
• Camomille allemande: 1 tasse, 3 à 4 fois par semaine (calme le
système nerveux). Précaution (à forte dose) pour les personnes qui
prennent des anticoagulants: la camomille contient des coumarines
qui augmentent l’effet anticoagulant.
• Cure de radis noir11: 1 ampoule par jour durant 12 à 14 jours,
jamais plus. Choisir une marque de bonne qualité sans édulcorant.
Faire une petite cure 1 ou 2 fois par année, au printemps et à
l’automne. Pendant la cure, ne pas utiliser d’autres plantes pour le
foie.

Utilisation externe
• Gel d’aloès (aloe vera de bonne qualité et stabilisé à froid).
• Huile essentielle de myrrhe sauvage: mélanger 2 gouttes dans 15 ml
d’huile d’amande douce. Avant l’utilisation, tester sa tolérance en
appliquant 1 goutte du mélange sur le pli du coude. Si la peau ne
réagit pas après 10 minutes, appliquer sur les lésions très
délicatement et peu à la fois. La myrrhe a des propriétés
cicatrisantes et anti-inflammatoires.
• Huile d’olive: elle exerce une action protectrice sur la peau
déshydratée.
• Crème non parfumée à base d’huile de rose musquée et d’extrait de
fleurs de souci: appliquer doucement et peu à la fois sur la peau
sèche. Très efficace pour soulager le psoriasis.
• Huile d’amande douce: pour le psoriasis du cuir chevelu, appliquer
sur les lésions et laisser imprégner de 30 minutes à 1 heure. Rincer
avec un shampoing très doux.

Autres suggestions

• S’exposer au soleil de façon régulière et pour de courtes durées.


L’ensoleillement produit un effet alcalinisant sur la peau et, sous
l’action des rayons ultra-violets sur les stérols de la peau, contribue
à fabriquer une dose de vitamine D. Celle-ci serait efficace pour
réduire l’inflammation (voir les recommandations et les études sur
la vitamine D au chapitre 6). Attention cependant aux coups de
soleil: même légers, ils peuvent endommager la peau.
• Prendre des bains à l’eau de mer. Ajouter un peu de sel de mer dans
l’eau tiède du bain ou des algues marines en sachet de toile. Au
contact de l’eau salée, on peut ressentir un léger picotement, mais
peu à peu la peau s’habitue.
• Utiliser un savon sans parfum au pH légèrement acide ou un savon à
base d’huile d’olive et de laurier.
• Maintenir un taux d’humidité normal dans la maison (la sécheresse
de l’air peut provoquer l’apparition des lésions).
• Perdre du poids s’il y a lieu. Plusieurs études révèlent que le
surpoids aggrave le psoriasis, en plus de favoriser l’apparition du
syndrome métabolique: hypertension et cholestérol.
• Prendre soin de son système digestif en ajoutant à ses aliments des
fibres alimentaires pour éviter la constipation12.
• En cas d’intolérance au gluten, surveiller sa consommation de
grains céréaliers qui en contiennent: blé, orge, seigle, avoine. Les
remplacer par le riz, le millet, le sarrasin, le maïs, le quinoa ou les
graines de chia, par exemple.
• Selon sa tolérance, éliminer les produits dérivés qui contiennent du
gluten: farine Graham, malt, vinaigre de malt, etc. Au sujet du
régime et du psoriasis, la Fondation nationale du psoriasis (National
Psoriasis Foundation) estime que, selon de nouvelles recherches,
plus de 25% des gens atteints de psoriasis seraient sensibles au
gluten. Depuis les années 2000, nous pouvons constater la
multiplication de la littérature scientifique sur le sujet. Plusieurs
études établissent un lien possible entre le psoriasis et la sensibilité
au gluten des céréales13,14. Un régime sans gluten semble réduire
les symptômes de psoriasis chez certaines personnes.

L’URTICAIRE
L’urticaire est une affection inflammatoire de la peau qui est bénigne dans
la majorité des cas. On estime qu’au cours de leur vie 20% des gens en
souffriront au moins une fois. Bien que l’urticaire ne soit pas héréditaire,
elle est souvent observée chez les personnes présentant un terrain atopique,
c’est-à-dire ayant des antécédents d’allergie comme des rhinites, de
l’asthme ou de l’eczéma. Une prédisposition existe, mais les causes de
l’urticaire sont multiples. On distingue deux grands types d’urticaire:
L’urticaire allergique. L’urticaire est rarement de nature allergique.
«Les urticaires allergiques sont des urticaires aiguës. Elles sont explosives
et associées à une activation mastocytaire généralisée, responsable du choc
anaphylactique. Elles ne concernent qu’une très faible minorité des cas
d’urticaires15.» Les réactions allergiques véritables surviennent en général
moins de trente minutes après l’ingestion d’aliments ou le contact avec
l’agent sensibilisant (piqûre d’insecte, produit chimique, cosmétique, nickel
dans les bijoux, latex, etc.). Dans ces cas, l’urticaire affecte les tissus sous-
cutanés ou les muqueuses, et atteint généralement le visage (en particulier
les paupières et les lèvres); il s’agit d’angiœdème, ou œdème de Quincke16.
L’œdème de Quincke peut causer une enflure inquiétante et rendre la
respiration difficile, voire impossible, si la muqueuse du larynx est affectée,
ce qui nécessite bien sûr une urgence médicale et le recours à l’adrénaline
(épinéphrine).
L’urticaire non allergique. L’urticaire non allergique (ou pseudo-
allergique) est la plus fréquente. Selon la durée des manifestations, on
distingue la forme aiguë, d’une durée variable allant de quelques heures
jusqu’à moins de six semaines, et la forme chronique qui survient de façon
régulière et qui peut persister ou se prolonger plus de six semaines, parfois
même pendant des années.
L’urticaire est le résultat d’une libération anormale d’histamine
produisant une hypersensibilité cutanée. Cette libération intervient lorsque
les mastocytes (cellules du système immunitaire) présents autour des petits
vaisseaux de la peau et des muqueuses sont activés par des allergènes ou
par des stimuli non allergéniques.
Dans sa forme chronique (non allergique et non dangereuse), les
mastocytes en cause sont fragiles et très réactifs. Il est intéressant de savoir
que l’urticaire est rare chez le sujet âgé, peut-être en raison d’une baisse
d’activité des mastocytes17.

Symptômes
L’urticaire se caractérise par des plaques surélevées (enflure), des
démangeaisons parfois intenses et des sensations de brûlure. Les papules
ressemblent aux piqûres d’ortie (urtica en latin). Elle peut se manifester à
un endroit limité ou s’étendre sur une grande surface du corps; dans ce
dernier cas, on parle d’urticaire géante ou généralisée. La plupart du temps,
l’urticaire disparaît spontanément en quelques heures.
L’apparition des symptômes peut survenir durant la nuit, ce qui perturbe
le sommeil de la personne atteinte. La prédominance nocturne de l’urticaire
pourrait être liée au cycle de production du cortisol, qui est plus faible en
milieu de nuit18.
Facteurs déclenchants
Plusieurs facteurs peuvent déclencher les symptômes d’urticaire. Voici les
principaux:

• Les aliments riches en histamine: charcuteries (saucissons),


poissons et crustacés, hareng fumé, choucroute, fromages
fermentés, blanc d’œuf.
• De nombreux médicaments, principalement les anti-inflammatoires
dérivés de l’aspirine, les antibiotiques (pénicilline, sulfonamides)
ainsi que la codéine.
• Les additifs alimentaires tels les sulfites, les benzoates (l’acide
benzoïque est beaucoup utilisé comme agent de conservation), le
colorant artificiel jaune ajouté parfois au fromage (l’utilité de la
tartrazine, ou E102, n’est qu’esthétique. Il faut savoir que plusieurs
pays l’ont interdite comme additif aux aliments de consommation),
les colorants ajoutés aux condiments, aux cornichons (relish), aux
confitures, à la crème glacée à la vanille, aux biscuits, à certaines
pâtisseries et aux boissons alcoolisées.
• Le froid, la chaleur, les piqûres d’insectes, les blessures, les
parasites ou une maladie infectieuse.

Déceler l’aliment ou la substance responsable de l’urticaire demande


parfois une longue observation. Mais, pour prévenir les récidives de
l’urticaire, l’éviction de l’élément déclencheur est nécessaire. Pour y
arriver, le fait de noter tout ce qu’on consomme quotidiennement dans un
journal alimentaire, en indiquant l’heure, aidera à repérer l’agent nuisible.
Pour l’urticaire comme pour les autres troubles cutanés mentionnés dans
cet ouvrage, nous devons fournir à notre organisme tous les éléments
essentiels afin de recouvrer un état d’équilibre et de santé, donc respecter au
mieux les facteurs naturels de santé: alimentation saine, oxygénation,
hydratation, équilibre émotionnel, exercice, repos, etc.

Suggestions alimentaires
À éviter
• Les vinaigrettes et les marinades à base de vinaigre blanc.
• L’alcool et le tabac (ces substances sont considérées comme des
facteurs pouvant aggraver les symptômes de l’urticaire).

À contrôler (ou à diminuer)

• Les aliments à forte teneur en histamine (attention de ne pas manger


au cours du même repas de grandes quantités de plusieurs de ces
aliments).
• Le café et les boissons gazeuses contenant de la caféine.
• Les jus de fruits (pamplemousse, orange, raisin, pomme) et les
limonades.

À privilégier

• Les légumes verts et les légumes orangés (pour alcaliniser): brocoli,


haricots verts, céleri, cresson, persil, carottes, courges, patates
douces, etc.
• Les probiotiques (les bactéries lactiques sont utiles à l’organisme,
comme Acidophilus, Bifidus, Streptococcus, etc.).
• Les aliments qui contiennent de la quercétine (voir les sources
alimentaires au chapitre 6).
• Les aliments contenant des omégas-3 (voir la section «Les acides
gras essentiels» au chapitre 6).

Phytothérapie
Utilisation interne
Consulter le chapitre 5 pour les précautions et les doses recommandées.

• Ortie (en infusion): boire de 1 à 2 tasses par jour (pour alcaliniser et


aider à réduire l’inflammation).
• Camomille allemande (anti-inflammatoire et calmante).
Utilisation externe

• Crème à base de mouron blanc, ou mouron des oiseaux (très


préconisée dans les cas d’éruption cutanée).
• Lotion à base de plantes émollientes (pensée sauvage, calendula):
préparer une infusion avec 5 ml de chacune des plantes. Mettre dans
un pot de verre et verser 2 tasses d’eau bouillie. Laisser infuser 10
minutes, puis filtrer. Laisser tiédir avant d’utiliser la lotion.

BON À SAVOIR
Parmi le vaste choix de crèmes contre les démangeaisons proposées
sur les tablettes des commerces, certaines bloquent les pores de la
peau et ne sont d’aucune utilité. Éviter en particulier les crèmes
contenant de la gelée de pétrole (pétrolatum) ou encore celles qui sont
à base de silicone, particulièrement de diméthicone.

Autres suggestions

• Appliquer des compresses imbibées d’eau fraîche (soulage la


démangeaison).
• Éviter les bains chauds ou les douches chaudes.
• Ne pas gratter ni frotter la peau.
• Prendre en compte le stress psychologique. Les conséquences
émotionnelles du stress seraient principalement à l’origine de
l’urticaire chronique. «Les poussées [d’urticaire] sont le plus
souvent la conjonction d’un terrain urticarien et de facteurs
stimulant les mastocytes, notamment le stress19.»

LE ZONA
Le zona est une maladie infectieuse provoquée par un virus identique à
celui de la varicelle, nommé herpes zoster. On estime qu’une personne sur
trois en sera atteinte au cours de sa vie. Au Canada, le nombre de nouveaux
cas de zona chaque année est estimé à 130 00020. L’incidence du zona
augmente avec l’âge en raison d’un affaiblissement du système
immunitaire.
Si la varicelle a été contractée durant l’enfance, le virus demeure dans
l’organisme à l’état latent. Logé pendant plusieurs années dans les
ganglions rachidiens de la moelle épinière, il peut se manifester
soudainement lorsque certaines conditions sont réunies, lesquelles
affaiblissent les défenses immunitaires. On peut penser à un choc émotif, à
un stress chronique21 ou à des carences nutritionnelles pouvant entraîner
une grande fatigue émotionnelle. De plus, à la suite d’une maladie, la prise
de certains médicaments comme les immunosuppresseurs, la cortisone et
les stéroïdes peut contribuer à réactiver le virus.

Symptômes
Le zona se caractérise par une éruption de vésicules sur une partie du corps,
le plus souvent le thorax (atteinte intercostale dans 50% des cas), et
généralement sur un seul côté, créant un tracé plus ou moins horizontal qui
évoque la forme d’une demi-ceinture. D’ailleurs, le terme anglais pour
désigner le zona, «shingles», mot dérivé du latin cingulum, veut dire
ceinture. Toutefois, le zona peut aussi se développer ailleurs sur le corps,
suivant le parcours des nerfs sensitifs.
Le zona ophtalmique (ou oculaire), moins fréquent, atteint la partie
supérieure du visage. Ce type de zona est une urgence médicale, car il peut
atteindre la cornée et compromettre la vision.
Les vésicules rouges sont remplies d’un liquide séreux. En 7 à 10 jours,
elles se dessèchent et provoquent de vives démangeaisons ainsi qu’une
sensation de brûlure. Après la disparition de l’éruption, la névralgie
(inflammation d’un nerf sensitif) peut persister pendant des mois ou même
des années. Dans certains cas, les douleurs névralgiques sont intolérables.
Le zona ne se transmet pas d’une personne à l’autre. Cependant, le
liquide qui s’écoule des vésicules contient des particules du virus; il peut
infecter la personne qui n’a jamais eu la varicelle et lui transmettre celle-ci
par le contact avec une muqueuse, par exemple si elle se frotte les yeux, la
bouche ou le nez.
Suggestions alimentaires
À diminuer

• Les sucreries (desserts très sucrés, chocolat, friandises à haute


teneur en sucre blanc, etc.).

À privilégier

• L’ail en gousse (riche en sélénium: aide à lutter contre le virus de


l’herpès et du zona). À ajouter aux repas quotidiennement.
• Les aliments riches en vitamine E: huiles végétales non hydrogénées
(olive, canola, tournesol, germe de blé, lin), avocat, boissons de
soya, fèves de Lima, graines de tournesol, germe de blé (non rôti).
• Les aliments riches en vitamine B6 et en vitamine C: gelée ou jus de
cassis (ce fruit favorise et stimule le système immunitaire).

Phytothérapie
Utilisation interne

• Échinacée (extrait de racine) pour soutenir l’immunité. Dose: 20


gouttes dans un peu d’eau. Prendre deux fois par jour pendant 2 à 3
semaines (voir les précautions à prendre au chapitre 5).
• Thym (en infusion): ajouter une pincée de thym à 250 ml d’eau,
faire bouillir, puis filtrer. Boire 1 tasse par jour. On peut la mélanger
avec une infusion de mélisse pour plus d’efficacité.
• Cassis (décoction de feuilles): déposer 20 g de feuilles de cassis
dans 500 ml d’eau chaude et laisser tremper pendant 1 heure. Faire
venir à ébullition, fermer le feu et laisser infuser 10 minutes, puis
filtrer. Boire 2 tasses par jour.

Utilisation externe

• Huile de vitamine E: percer une gélule de 400 UI et en appliquer le


contenu, sans masser, sur les lésions cutanées. Répéter 3 ou 4 fois
par jour afin d’atténuer la douleur.
• Compresses fraîches et humides imbibées d’une lotion à base
d’infusion de mélisse (voir le chapitre 5 sur les bienfaits des plantes
médicinales).
• Compresses de feuilles de chou cru: écraser 2 ou 3 feuilles avec un
rouleau à pâte pour les ramollir et en extraire le jus, qui est très
cicatrisant. Les appliquer directement sur les zones touchées par le
zona en les faisant tenir avec un tissu de coton ou des bandes de
gaze.
• Un peu de bicarbonate de soude ajouté à l’eau du bain. Après le
bain, appliquer une lotion anti-démangeaison à base d’avoine.
• Cataplasmes d’argile verte «montmorillonite». Mélanger 80 ml
d’argile verte avec suffisamment d’eau fraîche pour obtenir une pâte
facile à étendre, ou ajouter à l’argile un peu de jus d’aloès et 1
goutte d’huile essentielle d’arbre à thé (tea tree oil). Laisser le
cataplasme sur les lésions environ 3 heures; répéter pendant
quelques jours. Lorsqu’il n’y a plus de douleur, espacer le
traitement. Il est aussi possible d’appliquer en alternance, une
journée sur deux, le cataplasme d’argile et les compresses de
feuilles de chou, en prenant soin de changer ces dernières chaque
fois.
• Cataplasme de farine de graines de lin. Moudre 80 ml de graines de
lin et ajouter 30 ml d’eau ou d’huile d’amande douce. Appliquer le
cataplasme sur la peau 1 fois par jour, en le recouvrant d’un tissu de
coton stérile, et le garder au moins 2 heures. Changer le mélange à
chaque utilisation (usage unique).

Autres suggestions

• Garder la zone de peau atteinte propre et sèche.


• Ne pas gratter les vésicules.
• Porter des vêtements légers afin d’éviter le frottement des vésicules.
• Dormir suffisamment et s’accorder du repos.
• Éviter l’exposition au soleil, surtout s’il y a des lésions et des
démangeaisons.
1. Hello, M., et coll. «La prévalence de la dermatite atopique (DA) a doublé, voire triplé, dans les
pays industrialisés depuis les trente dernières années», La revue de médecine interne, 37 (2016),
pages 91-99.
2. http://www.eczemacanada.ca/mediafiles/educational_resources/pdf.
3. Inserm. Site Internet:
http://allergo.lyon.inserm.fr/maladies_allergiques/DERMATITE_ATOPIQUE-
%20La_question.pdf. Une des références citées à ce propos: Palmer, C.N., et coll. «Common
loss-of-function variants of the epidermal barrier protein filaggrine are a major predisposing
factor for atopic dermatitis», Nature Genetics, 2006, 38: 441-446.
4. Slominski, A. «A nervous breakdown in the skin: stress and the epidermal barrier», The Journal
of Clinical Investigation, novembre 2007, 117(11): 3167-3170. http://www.jci.org.
5. Jean-François Nicolas, directeur d’équipe Inserm (Institut national de la santé et de la recherche
médicale). http://allergo.lyon.inserm.fr/dermatite_atopique.htm. Article paru dans Pragmacie, no
5. «Quel rôle joue l’alimentation?» http://allergo.lyon.inserm.fr/maladies_allergiques/Aller-
gie_alimentaire-et-Dermatite_atopique.pdf.
6. Sources: Réseau canadien du psoriasis: www.cpn-rcp.com/fr/psoriasis et Association canadienne
de dermatologie: www.dermatology.ca.
7. Augey, Frédéric, et Jean-François Nicolas. Le psoriasis en 20 questions, novembre 2008,
Département Allergologie et Immunologie Clinique.
http://allergo.lyon.inserm.fr/fiches_patientes/Fiche12.pdf.
8. Association canadienne de dermatologie. «Les déclencheurs du psoriasis», 2017.
www.dermatology.ca/fr/patients-et-grand-public/peau/psoriasis.
9. La première description d’un lien entre le lithium et le psoriasis a été démontrée par Carter en
1972, et depuis, de nombreuses études mettent ce lien en lumière. Voir à ce sujet sur PubMed:
Chan, H.H., Wing, Y., Su, R., et coll. «A control study of the cutaneous side effects of chronic
lithium the-rapy», Journal of Affective Disorders, 2000, janvier-mars, 57(1-3): 107-113.
10. La principale substance active du guarana est la caféine. Les graines de guarana peuvent en
contenir jusqu’à trois fois plus que les grains de café.
11. Chevallier, Andrew. «Le radis noir est employé depuis le VIIe siècle pour favoriser la
digestion.», Encyclopédie des plantes médicinales, Sélection du Reader’s Digest, 1997.
12. Suggestion de lecture: Améliorer sa digestion naturellement, Éditions Québecor, 2010. Plusieurs
informations sur les fonctions digestives ainsi que des recettes sans gluten et sans lactose y sont
proposées.
13. Cunningham, E. «Is there research to support a specific diet for psoriasis?», Journal of the
Academy of Nutrition and Dietetics, mars 2014, 114(3): 508.
http://www.jandonline.org/article/S2212-2672(14)00004-5/fulltext.
14. Bhavnit, K., Bhatia, B.A., et coll. «Diet and psoriasis: Part 2. Celiac disease and role of a gluten-
free diet», The National Center for Biotechnology Information.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4104239/. Tiré de: Journal of the American
Academy of Dermatology, août 2014, 71(2): 350-358. www.jaad.org.
15. Inserm. Immunologie-inflammation-infectiologie et microbiologie (dossier d’information:
urticaires). Dossier réalisé avec la collaboration du conseil scientifique de la Société française
d’allergologie. Mise à jour: mars 2016. http://www.inserm.fr.
16. Heinrich Quincke (1842-1922). Médecin allemand qui a décrit la maladie de Quincke, variété
d’œdème.
17. Augey, Frédéric, et Jean-François Nicolas. L’urticaire en 20 questions, juin 2009. UF
Allergologie et Immunologie Clinique, CH Lyon-Sud, INSERM U 851, Université Lyon 1.
http://allergo.lyon.inserm.fr/fiches_patientes/Fiche13.pdf.
18. Idem.
19. Augey, Frédéric et Jean-François Nicolas. L’urticaire en 20 questions, juin 2009. UF
Allergologie et Immunologie Clinique, CH Lyon-Sud. INSERM U 851, Université Lyon 1.
http://allergo.lyon.inserm.fr/fiches_patientes/Fiche13.pdf
20. Guide canadien d’immunisation pour les professionnels de la santé (mise à jour complète du
chapitre: août 2018). https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/.
21. Découle de situations stressantes prolongées et répétées, provoquant une sécrétion d’hormones
(adrénaline et cortisol). Chez les personnes affectées par le zona, on constate généralement
qu’elles ont vécu un grand stress ou de fortes émotions les semaines qui ont précédé l’éruption.
CHAPITRE 4
QUELQUES TROUBLES CUTANÉS DES ADULTES ET DES
ENFANTS

Les aphtes buccaux, le feu sauvage (herpès), le pied d’athlète (mycose) et


les verrues sont des problèmes fréquents et désagréables affectant la peau
ou les muqueuses. Chez les nourrissons et les enfants, la dermatite
séborrhéique, l’érythème fessier et le muguet sont tout aussi inconfortables.
Bien qu’il s’agisse d’affections virales ou fongiques, on peut éviter leur
récidive et en soulager les symptômes par l’action préventive et l’utilisation
de moyens naturels.

APHTES BUCCAUX
Près d’une personne sur cinq sera affectée, à un moment de sa vie, par des
ulcérations légères, forme mineure qui est la plus commune et dont il sera
question ici. Les cas d’ulcérations chroniques sont plus rares; il s’agit de la
forme majeure: les lésions sont plus grandes, les ulcères plus nombreux, et
cette forme est souvent accompagnée de fièvre.
Les aphtes buccaux apparaissent en petites lésions de 2 à 10 millimètres
de diamètre à l’intérieur de la bouche (sur la muqueuse buccale ou les
gencives, ou encore sur les côtés de la langue). Les lésions sont
incommodantes et souvent douloureuses (sensation de brûlure: le mot
«aphte» vient d’ailleurs du grec ancien aphthai, qui signifie brûlure). Les
aphtes de forme mineure peuvent disparaître spontanément en 1 ou 2
semaines. Ils ne sont pas contagieux, mais surviennent de façon récurrente.
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à déclencher les aphtes buccaux.
En voici quelques-uns:

• Une petite blessure à l’intérieur de la bouche causée, par exemple,


par un mauvais ajustement d’une prothèse dentaire ou par un
mordillement de la joue.
• Une fatigue excessive résultant d’un manque de sommeil.
• Une sensibilité alimentaire. Un lien a été observé entre la récurrence
des aphtes et une sensibilité à certains aliments (café, chocolat,
œufs, noix, fraises, tomates, fromage) ou encore à des agents de
conservation comme l’acide benzoïque.
• Une déficience nutritionnelle (particulièrement en B12 et en fer)
dans les cas d’aphtes récurrents.
• La prise de certains médicaments (des anti-inflammatoires non
stéroïdiens comme l’ibuprofène, l’alendronate utilisé contre
l’ostéoporose, un traitement corticoïde prolongé) et de substituts
nicotiniques.

À éviter

• Le tabagisme (même si, chez certains fumeurs, l’arrêt du tabac peut


provoquer une poussée d’aphtes dans les premiers jours).
• Les rince-bouche à base d’alcool.
• Les dentifrices abrasifs contenant du dodecylsulfate de sodium ou
du laurylsulfate de sodium. Parmi les dentifrices naturels, en choisir
un avec de l’extrait de résine de myrrhe ou à base d’huile essentielle
d’arbre à thé.
• Les aliments très épicés ou très acides, comme les marinades.

À privilégier
• Les aliments riches en vitamine C: cresson, persil, poivron rouge,
entre autres (voir d’autres sources alimentaires au chapitre 6,
tableau 2).

Phytothérapie
Utilisation interne

• Extrait liquide de racine d’échinacée pour aider à stimuler le


système immunitaire. Dose: 20 gouttes dans 60 ml d’eau, 3 fois par
jour pendant 7 jours (voir d’autres informations et précautions sur
l’échinacée au chapitre 5).

Utilisation externe

• Teinture de myrrhe (désinfecte et accélère la cicatrisation; peut


toutefois provoquer un léger picotement): imbiber le bout d’un
coton-tige avec quelques gouttes, puis appliquer sur la lésion 3 à 4
fois par jour.
• Rince-bouche: infuser 5 g de feuilles de sauge dans 250 ml d’eau.
Faire bouillir de 1 à 2 minutes, puis filtrer et laisser tiédir. Ne pas
boire, seulement rincer la bouche plusieurs fois par jour.
• Réglisse en poudre (accélère la cicatrisation des ulcères): appliquer
3 ou 4 fois par jour sur les lésions. On trouve aussi sur le marché
des pastilles de réglisse.
• Sachet de thé noir ou vert (action astringente): plonger le sachet de
thé quelques secondes dans l’eau chaude, puis le passer à l’eau
froide avant de l’appliquer sur la plaie pendant 5 minutes, 2 ou 3
fois par jour.

FEU SAUVAGE, OU HERPÈS LABIAL


Le virus de l’herpès est en cause dans l’apparition du feu sauvage. Il se loge
sous la peau et s’active à la chaleur ou à l’humidité. À noter que les feux
sauvages à répétition peuvent être le signe d’une mauvaise résistance de la
peau.
La durée d’un feu sauvage est généralement de 8 à 10 jours. Ce virus est
contagieux. Il se transmet par contact avec la salive ou les lésions d’une
personne infectée. Pour cette raison, il est conseillé d’éviter d’embrasser
quelqu’un qui a une éruption (feu sauvage) non séchée, d’utiliser les
ustensiles ou les objets qui ont été en contact direct avec la salive d’une
personne infectée (surtout durant les poussées), d’avoir des contacts oraux
ou génitaux durant une éruption d’herpès labial ou génital chez son
partenaire. Soulignons que le virus de l’herpès génital (ou herpès simplex
de type 2) peut causer l’herpès labial.
Pour revitaliser l’organisme, voici quelques suggestions:

• Adopter une alimentation riche en vitamine C et en zinc. Ces deux


nutriments aident aussi à mieux assimiler la vitamine A (voir le
chapitre 6, tableaux 2 et 5, pour les sources alimentaires).
• Utiliser du vinaigre de cidre de pomme de bonne qualité. Appliquer
sur la lésion avec un coton-tige imbibé, puis, lorsque c’est sec,
mettre de la vitamine E (tirée d’une capsule de 400 UI). Procéder en
alternance plusieurs fois par jour, toutes les 2 ou 3 heures environ.
Poursuivre le traitement pendant au moins 1 mois pour corriger le
problème.
• S’accorder du repos.

Phytothérapie
Utilisation externe

• Compresses imbibées d’une infusion de mélisse (accélère la


guérison de l’herpès).
• Onguent à base de sauge officinale (propriétés astringentes et
antiseptiques): pour un meilleur résultat, appliquer dès les premières
sensations de picotement.

PIED D’ATHLÈTE, OU MYCOSE DU PIED


Le pied d’athlète est une infection cutanée fréquente causée par un
champignon qui se transmet facilement par contact physique. Il se
développe sous et entre les orteils, ce qui entraîne des fissures de la peau,
des desquamations et parfois des démangeaisons.
L’humidité peut être un facteur qui influence le développement du
champignon (pour cette raison, il est conseillé d’éviter les bas de nylon ou
ceux contenant des fibres synthétiques), mais c’est aussi l’indication d’un
affaiblissement du système de défense, qui démontre une moins grande
efficacité.

Phytothérapie
Utilisation externe

• Huile essentielle d’arbre à thé: mélanger 3 gouttes à 5 ml d’huile


d’amande douce. Tamponner sur la lésion matin et soir, pendant 15
jours.
• Onguent à base de souci: ajouter à l’onguent 4 gouttes d’huile
essentielle d’arbre à thé. Appliquer sur les lésions.
• Gousse d’ail coupée en deux: frotter délicatement sur les lésions.

VERRUE
Les verrues sont extrêmement fréquentes. Elles touchent surtout les jeunes
de 5 à 15 ans, mais tout le monde est susceptible d’en contracter. Bénignes,
ces petites excroissances cutanées sont causées par un virus de la famille
des papillomavirus (VPH) qui peut se propager sur les doigts, les mains, le
visage ainsi que sous la plante des pieds; dans ce dernier cas, on les nomme
«verrues plantaires».

Verrue vulgaire
Très contagieux, le virus s’introduit lorsqu’il y a une fissure ou une
coupure, même minime, de la peau. Il se transmet par contact avec une
surface humide.
Si les verrues peuvent disparaître spontanément sans traitement, il vaut
mieux les traiter de façon efficace, car souvent elles récidivent. Pour
augmenter ses chances d’enrayer les verrues, il faudra, dans un premier
temps, renforcer son système immunitaire en prenant soin d’avoir un bon
équilibre alimentaire (apport suffisant de toutes les vitamines) et de vie, par
exemple en accordant de l’importance à la détente et au repos, comme nous
l’avons vu au chapitre 2.

Phytothérapie
Utilisation externe

• Gel d’aloès (aloe vera): appliquer 3 fois par jour pendant 6 à 8


semaines ou plus.
• Gousse d’ail: appliquer une tranche fine d’ail sur la verrue et la
maintenir ainsi pendant 1 ou 2 heures à l’aide d’un bandage.
Répéter chaque jour pendant 2 à 3 semaines.
• Macération d’ail dans l’huile: faire macérer 3 gousses d’ail coupées
en deux dans 80 ml d’huile végétale pendant quelques jours.
Appliquer une goutte de ce mélange sur les verrues.

Verrue plantaire
La verrue plantaire se situe en profondeur sous l’épiderme du pied. Elle est
généralement indolore, sauf si elle est située sur un point de pression
comme la plante des pieds ou sur une zone subissant beaucoup de friction,
ce qui peut occasionner de la douleur à la marche.
Causées par le virus de la famille des papillomavirus (le même que pour
les verrues vulgaires), les verrues plantaires sont facilement contagieuses,
surtout sur un sol humide comme aux abords des piscines.
L’apparition de verrues plantaires peut être due à une mauvaise
résistance de la peau ou à une trop forte transpiration des pieds.

Phytothérapie
Utilisation interne

• Ajouter à son menu des aliments contenant du bêta-carotène ou


riches en zinc et en vitamine E pour stimuler le système
immunitaire.

Utilisation externe
• Appliquer localement de la teinture mère de thuya (cèdre blanc): 2
gouttes matin et soir. Recouvrir d’un pansement et procéder pendant
8 à 10 semaines.
Il est également conseillé de préparer des bains de pieds avec du sel de
mer gris ou du gros sel: 15 g par litre d’eau. Répéter chaque jour.

Voyons maintenant quelques affections cutanées qui affectent les


nourrissons.

DERMATITE SÉBORRHÉIQUE
La dermatite séborrhéique, communément appelée croûte de lait ou
chapeau, est une affection très fréquente chez les bébés de moins d’un an.
Généralement entre l’âge de 2 semaines et 6 mois, on voit apparaître de
petites plaques plus ou moins épaisses et jaunâtres sur le cuir chevelu,
lesquelles sont provoquées par un excès de production de sébum (substance
grasse produite par les glandes sébacées). Celles-ci peuvent aussi se situer
au niveau du visage, des sourcils et des tempes du bébé. Cette affection peut
également toucher les adultes, mais c’est relativement rare. Les hommes
semblent atteints plus souvent que les femmes.
On suspecte que l’excès de sébum sur le cuir chevelu serait entretenu
par la prolifération d’une levure microscopique de type Malassezia furfur1
naturellement présente sur la peau.
Bien que la dermatite séborrhéique du nourrisson soit bénigne et qu’elle
puisse disparaître sans aucune intervention, il est tout de même plus sage
d’y remédier pour éviter l’irritation au cuir chevelu et engendrer la chute de
cheveux.
Il convient également de tenir compte de l’enfant qui a une intolérance
alimentaire aux protéines laitières (lait de vache): on peut alors remplacer le
lait par une boisson de riz enrichie ou de soya biologique enrichie (selon la
tolérance de l’enfant). À noter que l’avis d’un professionnel de la santé est
conseillé.

Phytothérapie
Utilisation interne

• Chlorophylle liquide (naturelle et sans saveur): ajouter de 1 à 4


gouttes au biberon ou au verre de jus (selon l’âge du bébé), 1 fois
par jour, pendant quelques jours seulement.

Pour favoriser une bonne hydratation, l’enfant doit également boire de


l’eau.

Utilisation externe

• Huile d’amande douce: appliquer légèrement sur le cuir chevelu.


Laisser agir une vingtaine de minutes. À l’aide d’une brosse à
cheveux à poils doux, enlever minutieusement les croûtes, puis
laver en utilisant un shampoing doux (non parfumé). Bien rincer à
l’eau tiède et assécher. Attention, ne pas arracher les croûtes à sec,
cela pourrait causer de l’infection.

ÉRYTHÈME FESSIER
Cette affection est généralement causée par un contact prolongé avec l’urine
ou les selles. Comme on le sait, l’ammoniac de l’urine est très irritant. Des
rougeurs et une irritation de la peau apparaissent alors dans la région
recouverte par la couche. La solution est de changer souvent l’enfant pour
le maintenir au sec.
Il est possible que l’érythème soit causé par une infection au
champignon Candida albicans. S’il y a présence de cloques, consulter un
professionnel de la santé.
Voici quelques suggestions pour prévenir l’érythème fessier du
nourrisson:

• Éviter les lingettes humides (elles peuvent assécher la peau du bébé)


ou, sinon, choisir des lingettes non parfumées et sans alcool.
• Bannir la poudre pour bébé, le talc et la farine de maïs.
• Éviter d’utiliser un assouplisseur pour laver les couches en coton.
Phytothérapie
Utilisation externe

• Pour la toilette de bébé, utiliser un savon très doux à base d’extrait


naturel de calendula (fleurs de souci), puis bien sécher la zone du
siège avant d’appliquer un onguent ou un baume protecteur aussi à
base de calendula.
• Pour rétablir le pH naturel de la peau du bébé, utiliser de l’huile
d’olive ou d’amande douce en association avec des graines de lin
moulues. Mélanger 10 ml de graines avec 15 ml d’huile. Appliquer
sur les zones atteintes, 2 fois par jour, avec un coton ou un linge
propre.

MUGUET, OU CANDIDOSE BUCCALE


Le muguet est une infection bénigne de la muqueuse buccale très fréquente
chez le nourrisson, causée par un champignon microscopique (ou levure),
Candida albicans, qui est normalement présent sur la peau et les
muqueuses. Les bébés sont habituellement touchés jusqu’à l’âge de 9 mois.
Le muguet apparaît la plupart du temps à la suite d’un traitement aux
antibiotiques. On remarque alors des plaques blanchâtres surélevées sur les
gencives ou sur la surface interne des joues, sur le palais et la langue.
En général, un muguet léger est indolore et peut guérir de lui-même
après 1 ou 2 semaines, sans traitement. Il est tout de même préférable de
tenter, dès le début, de l’enrayer, car le champignon peut proliférer et
persister sur une plus grande surface de l’intérieur de la bouche, ce qui
devient incommodant et peut rendre l’enfant maussade.
Voici quelques suggestions pour prévenir le muguet chez le nourrisson:

• Respecter à la lettre les règles d’hygiène de base: après chaque


usage, laver dans l’eau bouillante les sucettes, les tétines des
biberons et même les hochets; pour éviter la transmission du
champignon, ne jamais porter à sa bouche la sucette du bébé avant
de la lui donner.
• Appliquer sur les plaques de la muqueuse du yogourt contenant de
bonnes bactéries Lactobacillus acidophillus, ou encore des
probiotiques en poudre dilués avec de l’eau.
• À l’aide d’un coton-tige, badigeonner les lésions de la muqueuse
buccale avec un extrait liquide de calendula (fleurs de souci) ou un
glycéré d’échinacée biologique.

BON À SAVOIR
Au cours de l’allaitement, l’infection à champignons du bébé peut se
transmettre à la mère. Les mamelons sont alors sensibles, la peau
devient brillante ou pèle sur l’aréole. Bien nettoyer les seins après les
tétées avec du vinaigre de cidre de pomme dilué (5 ml dans 125 ml
d’eau).

1. Gupta, A.K., et Bluhm R. «Seborrheic dermatitis», Journal of the European Academy of


Dermatology and Venereology, 2004; 18(1): 13-26. www.ncbi.nlm.nih.gov/pudmed/14678527.
CHAPITRE 5
LES PLANTES MÉDICINALES POUR SOIGNER LA PEAU

Une plante est dotée d’un ensemble complexe de principes actifs ayant une
influence sur les différents systèmes de régulation du corps. En tenant
compte des actions spécifiques des plantes médicinales, soit émollientes,
diurétiques, anti-fongiques, ou même de leurs propriétés anti-
inflammatoires et antiseptiques, nous réalisons qu’elles apportent
d’innombrables bienfaits pour soulager les affections cutanées.
De plus, certaines plantes suggérées en utilisation interne, comme la
mélisse et la camomille, sont recherchées pour leur effet calmant. En
contribuant à mieux gérer le stress, elles aident à un meilleur rétablissement
de diverses maladies de la peau.
Selon leur degré d’efficacité, vous trouverez dans ce chapitre les
principales plantes naturelles ayant un rôle à jouer dans les affections
cutanées ainsi que des indications sur leur mode d’utilisation. Elles peuvent
être utilisées par voie interne, soit en infusion, en capsules, en décoction ou
sous forme de teinture mère (extrait liquide), ou par voie externe, soit
comme lotion, onguent, compresse ou cataplasme.
Dans tous les cas, pour obtenir les résultats souhaités, il est nécessaire
de choisir des plantes de bonne qualité et de respecter le dosage
recommandé par le fabricant (indiqué sur l’emballage du produit) ou un
professionnel de la santé.
Dans ce chapitre, nous verrons d’abord trois façons simples d’utiliser
les plantes médicinales, leurs propriétés, puis les principales plantes qui
jouent un rôle dans la prévention et le soulagement des affections cutanées.
Il est à noter que les personnes qui prennent des médicaments doivent être
prudentes et consulter un professionnel de la santé pour connaître les
interactions entre les médicaments et les plantes utilisées par voie interne.
De plus, plusieurs restrictions s’appliquent pour la femme enceinte ou
allaitante.

TROIS PRÉPARATIONS SIMPLES


De façon générale, l’utilisation des plantes médicinales est simple. Voici
trois modes pratiques de préparation:

Infusion. Verser 250 ml d’eau bouillante sur 5 à 15 g de plantes séchées


(fleurs ou feuilles), couvrir et laisser reposer quelques minutes (le temps
peut varier de 2 à 15 minutes). L’infusion peut se boire chaude ou froide.

Décoction. Verser 1 litre d’eau froide dans une casserole, déposer la plante
fraîche ou sèche (de 25 à 50 g), soit l’écorce coupée, les racines ou les
graines, couvrir et amener à ébullition. Laisser mijoter doucement de 20 à
40 minutes. Filtrer.
Les feuilles ou les fleurs de la plante peuvent aussi être utilisées, mais
étant donné qu’elles sont plus fragiles, il faut les laisser mijoter moins
longtemps. Boire la décoction chaude ou froide (se conserve pendant 24
heures), ou utiliser en lotion pour la peau (sauf sur une plaie ouverte non
nettoyée, ce qui causerait une propagation des impuretés).

Macération à froid. Dans un récipient de verre, mettre environ 500 ml d’eau


et 25 g de plantes ou de parties de plantes (fleurs, racines). Couvrir et
laisser macérer de 10 à 12 heures. Filtrer. Utiliser comme une décoction ou
en lotion. À noter que cette méthode préserve davantage les principes actifs
de la plante.

QUELQUES PROPRIÉTÉS DES PLANTES


Antifongique: Combat les infections causées par des levures
parasites ou des champignons.
Diminue l’inflammation et, par le fait même,
Anti-inflammatoire:
aide à soulager la douleur.
Antihistaminique: Contrecarre les effets de l’histamine.
Détruit les micro-organismes responsables des
Antiseptique:
infections.
Contracte ou renforce les tissus de la peau et
Astringente: des muqueuses, contribuant ainsi à réduire les
sécrétions.
Cholagogue: Favorise l’écoulement de la bile.
Dépurative: Purifie l’organisme.
Diurétique: Stimule la sécrétion d’urine.
Émolliente: A un effet apaisant, adoucissant.
Stimule les défenses immunitaires du corps
Immunostimulante:
contre les infections.
Laxative (dépurative): Accélère l’évacuation intestinale.

LES PRINCIPALES PLANTES MÉDICINALES

Aloès (Aloe vera)

Les feuilles charnues et épineuses de l’aloès contiennent une substance


gélatineuse utilisée comme remède traditionnel.
Pour adoucir la peau, l’aloès a fait ses preuves depuis longtemps. Cette
plante aux propriétés émollientes et anti-inflammatoires est recommandée
dans les cas de brûlures mineures. Le gel d’aloès contient, entre autres, une
substance appelée bradykininase qui apaise les démangeaisons cutanées.
En soins externes, l’aloès est particulièrement efficace contre l’eczéma
séborrhéique, les verrues et les piqûres d’insectes. Grâce à sa teneur en
aloétine B (un immuno-stimulant), il favorise la cicatrisation; c’est
pourquoi on le suggère également dans les cas de zona.

Utilisation externe

Appliquer 2 fois par jour un gel d’aloès pur sur les zones irritées. Choisir un
gel de bonne qualité, conservé dans un récipient opaque, et qui ne contient
ni colorants ni fragrances.
Étant donné que l’aloès médicinal est une plante facile à cultiver en pot
à l’intérieur, il est possible de préparer un gel d’aloès maison. Pour en
recueillir la sève, il suffit de couper à sa base une feuille charnue, de
l’ouvrir soigneusement sur le sens de la longueur et de retirer le gel en
pressant avec le dos de la lame d’un couteau. Il est important de le
conserver dans un contenant en verre stérilisé; il se garde au réfrigérateur 2
ou 3 jours. Pour limiter son oxydation et le conserver quelques jours de
plus, ajouter 1 ou 2 gouttes d’extrait de pépins de pamplemousse.

Arbre à thé (Melaleuca alternifolia)

L’arbre à thé (tea tree) est l’antiseptique naturel le plus efficace. Remède
traditionnel hérité des aborigènes australiens, il est aujourd’hui utilisé tant
en Europe qu’en Amérique.
Utilisation externe
À part ses propriétés antiseptiques, l’arbre à thé est l’antifongique par
excellence; il est recommandé pour traiter les furoncles, le pied d’athlète,
les verrues, les infections fongiques comme le muguet (candidose buccale)
et les infections des ongles (onychomycose).
De plus, contre l’acné, il existe diverses crèmes à base d’arbre à thé.
Choisir un produit de bonne qualité et l’appliquer sur les boutons 2 ou 3
fois par jour.

Précautions

• Ne pas utiliser pour les enfants de moins de 3 ans.


• Pour les enfants de plus de 3 ans, diluer 2 gouttes d’huile
essentielle d’arbre à thé dans 15 ml d’huile d’amande douce.

Avoine (Avena sativa)

De la famille des graminées, ou poacées, l’avoine est connue non seulement


comme un excellent aliment en raison de sa valeur nutritive, mais aussi
comme une plante aux qualités adoucissantes et apaisantes pour la peau
grâce à sa teneur en saponines. D’ailleurs, l’avoine est incorporée sous
différentes formes dans plusieurs produits de soins corporels qui visent à
calmer les inflammations et les démangeaisons.

Utilisation externe
• Lotion maison pour les soins de la peau: ajouter 100 g de flocons
d’avoine à 500 ml d’eau, faire bouillir quelques minutes. Filtrer.
Une fois le liquide refroidi, appliquer sur la peau ou incorporer à
l’eau du bain.
• Extrêmement fine, la poudre d’avoine colloïdale est aussi
recommandée pour être ajoutée à l’eau du bain.

Utilisation interne

La consommation régulière d’avoine est aussi indiquée pour ses propriétés


laxatives: elle aide à prévenir ou à soulager les problèmes de constipation.
Selon plusieurs études, ses fibres solubles, dont le bêta-glucane1, seraient
bénéfiques, entre autres, dans l’abaissement du taux de cholestérol sanguin.
De plus, l’avoine contribue à alcaliniser l’organisme, ce qui n’est pas à
négliger pour mieux traiter les problèmes cutanés.

Bardane (Arctium lappa)

En France, on nommait autrefois la bardane «herbe aux teigneux2» en


raison de son efficacité contre les maladies chroniques de la peau et du cuir
chevelu. En effet, la racine de bardane, utilisée pour ses propriétés
émollientes, dépuratives et légèrement diurétiques, est très appréciée pour
ses bienfaits en cas de problèmes dermatologiques: acné, eczéma, psoriasis,
urticaire, furoncles, prurit, crevasses, gerçures, etc.
Les racines et les feuilles de la bardane peuvent être utilisées en
infusion, en décoction ou encore en cataplasme. Sur le marché, on la trouve
aussi sous forme d’extrait liquide ou en capsules.
Utilisation interne

• Teinture de racine fraîche de bardane bio. La posologie est


généralement de 20 à 30 gouttes dans 60 ml d’eau, 2 ou 3 fois par
jour.
• Infusion: 10 g de feuilles séchées pour 500 ml d’eau bouillante.
Infuser 10 minutes. Boire 2 tasses par jour. À noter qu’on peut
ajouter 5 g de feuilles de pissenlit pour accentuer son efficacité.
• Décoction: 5 g de racines de bardane en poudre dans 250 ml d’eau
froide. Amener à ébullition, arrêter le feu et laisser reposer 10
minutes. Filtrer et boire 1 tasse par jour.

Contre-indications

• La bardane pour usage interne n’est pas conseillée aux femmes


enceintes ou allaitantes, ni aux personnes qui souffrent de
calculs urinaires ou qui sont allergiques aux astéracées (une
grande famille de plantes).

Si vous prenez des médicaments (hypoglycémiants ou anti-


plaquettaires), informez-vous auprès de votre pharmacien des
interactions possibles.

• Les préparations à base de bardane ne devraient pas être


consommées par les très jeunes enfants, sauf sur
recommandation d’un praticien de la santé qualifié.

Utilisation externe

Cataplasme: dans 500 ml d’eau bouillante, ajouter 25 g de feuilles ou de


racines de bardane, laisser infuser une quinzaine de minutes. Filtrer et
laisser refroidir. Appliquer la lotion sur la peau et recouvrir d’un linge en
coton, ou appliquer localement un pansement imbibé de la lotion de
bardane. Laisser au moins une trentaine de minutes.

Camomille allemande (Matricaria recutita)

La camomille allemande a des propriétés antispasmodiques (relaxant


naturel) et anti-inflammatoires. Grâce à sa teneur en proazulènes (huile
essentielle), on lui attribue un effet antiallergique. En Europe, on utilise
depuis longtemps des préparations de camomille pour traiter divers
problèmes dermatologiques tels que l’eczéma et le psoriasis.
Parmi les ingrédients de certains produits commercialisés (crèmes), le
bisabolol peut figurer: il s’agit tout simplement d’un extrait de la camomille
réputé pour son action calmante et anti-inflammatoire.

Utilisation interne (pour apaiser les tensions nerveuses)

Infusion de camomille. Boire 1 ou 2 tasses par jour.

Utilisation externe (pour soulager l’inflammation cutanée)

Lotion: faire une infusion de fleurs de camomille, refroidir avant


d’appliquer.

Précaution
Prudence si vous prenez des anticoagulants (warfarine): la camomille
contient des coumarines, ce qui augmente l’effet anticoagulant.
Chardon-Marie (Silybum marianum)

Depuis longtemps, le chardon-Marie est utilisé par les Grecs pour ses vertus
médicinales. C’est une plante de la même famille que l’artichaut
(astéracées) et, tout comme ce dernier, elle a une action bénéfique sur le
foie.
La silymarine (isolée en 1968) est la substance active contenue dans les
graines du chardon-Marie.

Utilisation interne

Graines de chardon-Marie (biologique): infuser 2 g dans 1 tasse d’eau


bouillante pendant 10 minutes, boire 2 tasses par jour.
Sur le marché, on trouve aussi le chardon-Marie en capsules ou en
teinture mère indiqué pour le bon fonctionnement du foie. Il soulage
également les problèmes d’eczéma et de psoriasis.

Contre-indications

• Le chardon-Marie n’est pas recommandé chez les femmes


enceintes ou allaitantes.
• En cas de maladie du foie, consulter un professionnel de la
santé avant d’utiliser cette plante.
• S’abstenir de prendre le chardon-Marie en cas d’allergie aux
plantes de la famille des marguerites.
• Certains produits d’extrait de chardon-Marie baignent dans
une base d’alcool et ne sont donc pas recommandés pour les
jeunes enfants.

Échinacée (Echinacea purpurea et E. angustifolia)

L’échinacée présente des vertus exceptionnelles. Elle est l’une des plantes
médicinales qui ont été les plus populaires au XIXe siècle aux États-Unis et
en Amérique du Nord. Quelque peu oubliée lorsque le marché des
antibiotiques a pris le dessus, l’échinacée a heureusement refait surface;
depuis le début des années 1980, sa popularité mérite que nous lui
réservions une place de choix dans notre pharmacie naturelle.
L’efficacité de l’échinacée est reconnue dans les infections bactériennes,
virales, fongiques (à champignons ou à levures comme Candida albicans).
Elle joue aussi un rôle dans la réduction de la gravité des réactions
allergiques.
De plus, elle est considérée comme un immunostimulant.
Grâce à ses composés actifs (les polysaccharides et les alkylamides),
l’échinacée tonifie le système immunitaire en stimulant l’activité de cellules
(les macrophages) qui recherchent et détruisent les bactéries nuisibles et
autres particules étrangères à l’organisme circulant dans la lymphe.
L’échinacée est également intéressante pour ses propriétés anti-
inflammatoires: «Activité anti-inflammatoire, dont le mécanisme probable
serait l’inhibition de la hyaluronidase. L’échinacée possède une activité
semblable à celle de la cortisone3.» En effet, les biosubstances contenues
dans l’échinacée peuvent prévenir la propagation de virus en entravant
l’hyaluronidase, une enzyme qui réduit la matière intercellulaire (tissu
conjonctif dans lequel on trouve l’acide hyaluronique qui agirait comme
bouclier contre l’invasion des microbes).

Utilisation interne

Prendre de l’extrait de racine d’échinacée pendant 2 à 3 semaines, arrêter


pendant la même durée, puis reprendre le cycle au besoin.

Précautions

• Abstenez-vous de prendre de l’échinacée si vous êtes


allergique aux plantes de la famille des marguerites, si vous
prenez des médicaments comme la cyclophosphamide, ou
encore si vous avez subi une greffe d’organe.
• Interaction possible avec les immunosuppresseurs.

Sur le marché, on trouve de l’extrait de racine d’échinacée sous


différentes formes: jus biologique en ampoules, en petits flacons, en
capsules, en teinture mère. À noter que le glycéré convient bien aux enfants
en bas âge.
Il est préférable de choisir de l’extrait liquide fait à partir de plantes
fraîches de culture biologique d’échinacée.

Utilisation externe

L’application d’une crème à base d’échinacée est recommandée dans les cas
suivants: eczéma, urticaire, mycoses, démangeaisons, piqûres d’insectes.

Mélisse, ou citronnelle (Melissa officinalis)


La mélisse est une plante parfumée et apaisante qu’on a tout intérêt à
employer et même à cultiver pour toujours en avoir à portée de main. Les
apiculteurs de l’Antiquité portaient un grand intérêt à cette plante, qu’ils
appelaient aussi feuille de miel. Au Xe siècle, les moines bénédictins la
rapportèrent d’Espagne où elle était employée par les médecins arabes. Eh
oui! Ils l’utilisaient pour fortifier le cœur et combattre la mélancolie.
Les feuilles de mélisse contiennent des flavonoïdes, des tanins et des
polyphénols qui lui confèrent son pouvoir antiviral.

Utilisation interne

Une infusion de feuilles de mélisse est bienfaisante pour calmer le système


nerveux lors de périodes de stress et d’anxiété. Les effets de cette plante sur
l’humeur seraient dus à son action sur la production ou la libération de
l’acétylcholine (un neurotransmetteur).
Dose suggérée: 1 sachet pour 1 tasse d’eau bouillie. Laisser infuser de 3
à 5 minutes. Boire 1 ou 2 tasses par jour.

Contre-indications

• Son usage interne n’est pas recommandé chez les femmes


enceintes, les jeunes enfants et les personnes qui prennent une
médication pour traiter la glande thyroïde (à cause de la teneur
en acide rosmarinique de la mélisse qui semble avoir un effet
hypothyroïdien).
• L’huile essentielle est contre-indiquée par voie interne.
Utilisation externe

La mélisse est utilisée en lotion pour les cas d’herpès et de zona. Elle réduit
la fréquence des éruptions et accélère la guérison.
Préparation de la lotion: verser 1 tasse d’eau bouillie sur 30 g de feuilles
de mélisse, infuser 15 minutes. Laisser refroidir. Appliquer régulièrement
sur les lésions.

Mouron blanc, ou mouron des oiseaux (Stellaria media)

Le mouron blanc pousse dans la plupart des régions du monde. Autrefois,


on le consommait comme légume. On utilise les parties aériennes de la
plante pour soigner les irritations cutanées. Il est également très utile pour
réduire l’inflammation.

Utilisation externe (pour apaiser les démangeaisons)

• Infusion de mouron blanc: préparer 1 tasse d’infusion de mouron


blanc et ajouter à l’eau du bain.
• Crème à base de mouron blanc: efficace contre les problèmes
d’eczéma et d’urticaire.

Myrrhe (Commiphora myrrha)


La myrrhe, utilisée comme médicament dans l’Égypte ancienne il y a 3500
ans, est une résine épaisse qui vient d’un arbre épineux, le balsamier. Elle a
des propriétés cicatrisantes, astringentes et antiseptiques. On trouve
aujourd’hui sur le marché d’excellents produits à base de myrrhe sous
forme de teinture ou d’huile essentielle, ou encore en poudre.

Utilisation externe

• La myrrhe est efficace dans les cas de psoriasis: toujours diluer


l’huile essentielle de myrrhe avec une huile végétale (huile
d’amande douce) avant d’appliquer sur la partie touchée.
Précaution: tester sa tolérance en appliquant 1 goutte du mélange
sur le pli du coude. Si la peau ne réagit pas après 10 minutes,
appliquer.
• En gargarisme, la teinture de myrrhe est très efficace contre les
affections de la bouche (aphtes) et des gencives (gingivite).

Ortie dioïque, ou grande ortie (Urtica dioica)

L’ortie est une plante précieuse pour ses propriétés médicinales. Si vous
voulez la cueillir, n’oubliez pas de porter des gants, car ses feuilles libèrent
un liquide irritant (acide formique) qui provoque une réaction semblable à
l’urticaire: enflure, rougeur, etc. Cependant, une fois séchée ou trempée
dans l’eau, l’ortie cesse d’être piquante.
On apprécie d’abord cette plante pour ses qualités reminéralisantes. Elle
contient de la silice, du calcium et du potassium. Sa teneur en
bioflavonoïdes, entre autres la quercétine4, lui confère des propriétés
antiallergiques. Elle aide à stabiliser la libération d’histamine lors de
réactions allergiques.
L’ortie est bénéfique dans le traitement des irritations cutanées, car elle
a un effet anti-inflammatoire. Elle est donc recommandée contre les
problèmes d’eczéma, de psoriasis, d’urticaire, d’acné et d’autres infections.

Utilisation interne

L’ortie peut être utilisée fraîche ou séchée, en infusion ou en teinture: de 15


à 20 gouttes dans un peu d’eau, à boire avant les repas. Suivre la posologie
du fabricant indiquée sur l’étiquette.
Dans les commerces spécialisés, on trouve une préparation de jus
d’ortie qui agit comme diurétique: elle aide les reins à mieux éliminer les
toxines et les acides de l’organisme. La dose suggérée est de 15 ml par jour.
Le jus d’ortie se prend sur une courte période, de 8 à 10 jours.

Précautions

• Des interactions sont possibles avec certains médicaments:


renseignez-vous auprès de votre pharmacien.
• À ne pas utiliser si vous prenez des médicaments contre le
diabète ou des anticoagulants, ou si vous souffrez
d’hypotension ou d’hypertension.
• Ne pas prendre pendant la grossesse ou l’allaitement.
• Cesser l’utilisation en cas de nausées, de maux de tête,
d’étourdissements ou de malaises gastro-intestinaux.
• Informez-vous auprès d’un professionnel de la santé si vous
souffrez d’une maladie du cœur ou du rein.
Utilisation externe

En lotion ou en compresses: faire une infusion de feuilles d’ortie. Laisser


refroidir et filtrer avant d’appliquer sur la peau.

Réglisse (Glycyrrhiza glabra)

La réglisse est une plante médicinale précieuse. Elle fait partie de la famille
des fabacées (ou légumineuses). Utilisée depuis des millénaires, elle est
l’une des plantes les plus prescrites en Europe5. La racine de la plante a des
propriétés adoucissantes pour les voies respiratoires. Grâce à son principe
actif, la glycyrrhizine, elle accélère la guérison des ulcérations. Elle a aussi
une action anti-inflammatoire. Considérée comme une plante adaptogène,
elle soutient les glandes surrénales en favorisant l’action du cortisol; elle
potentialise l’effet de cette hormone.

Utilisation interne

Précautions

• À haute dose et à long terme, la glycyrrhizine peut faire


augmenter la pression sanguine (ou tension artérielle), ce qui
peut entraîner une rétention d’eau.
• À éviter chez la femme enceinte ou allaitante.
• Il existe des extraits de la plante déglycyrrhinisée (DGL),
c’est-à-dire sans glycyrrhizine, souvent suggérés dans les cas
de brûlures d’estomac ou d’ulcères. Cependant, sans ce
principe actif, le produit n’a pas la même efficacité. De plus, il
est déconseillé dans les cas d’hypertension artérielle, de
troubles cardiaques, d’œdèmes ou d’insuffisance rénale
sévère.
• Dans tous les cas, ne pas dépasser la dose prescrite (pas plus
de 4 à 6 semaines): comme il a été mentionné précédemment,
le principe actif de la plante peut faire augmenter la pression
sanguine.

Utilisation externe

• En gargarisme, elle apporte un réel soulagement en cas d’aphtes


buccaux. La racine de réglisse en poudre s’applique directement sur
l’aphte.
• En compresses, elle diminue les irritations de la peau, et ce, même
dans les cas de zona. Préparation: faire une décoction de racine de
réglisse (mettre 10 g de racine coupée dans 500 ml d’eau, faire
bouillir 20 minutes, puis filtrer et laisser refroidir).
• Crème topique à base de réglisse non déglycyrrhinisée: en général,
l’application se fait 3 ou 4 fois par jour.

Souci, ou calendule (Calendula officinalis)

Avec ses jolies fleurs orange vif, le souci est cultivé tant pour ses qualités
ornementales que pour ses propriétés médicinales. Ses composés
comprennent, entre autres, des glucosides amers, des stérols, des
flavonoïdes et des triterpènes. Il a des propriétés antiseptiques, anti-
inflammatoires et cicatrisantes. Très bénéfique pour la peau, il aide à
régénérer les cellules cutanées.

Utilisation externe

• En lotion ou en compresses: la lotion se fait à partir d’une infusion


ou d’une décoction et est appliquée sur la peau dans les cas
d’eczéma, de psoriasis, de piqûres d’insectes et d’érythème fessier
des nourrissons.
• En gargarisme contre les affections buccales: infusion ou teinture
pour utiliser sur les aphtes, le muguet (les candidoses).
• Pour les soins dermatologiques, on trouve sur le marché une variété
de produits composés de souci dans une base d’huile d’amande
douce, et parfois associés avec d’autres plantes comme la grande
camomille (matricaire).

1. Agriculture et agroalimentaire Canada. «B-glucanes de l’avoine et de l’orge – Des fibres


solubles uniques», août 2008. http://www5.agr.gc.ca/resources/prod/doc/misb/bv/ba/nutra/pdf/B-
glucans_fra.pdf.
2. Narodetzki, Dr A. La médecine végétale illustrée, faculté de médecine de Paris, environ 1940.
3. Locong, Alice, et Danielle Ruel. Guide des interactions médicaments, nutriments et produits
naturels, Presses de l’Université Laval, 2003, p. 382.
4. Pour les détails sur la quercétine, consulter le chapitre 6.
5. Chevallier, Andrew. Encyclopédie des plantes médicinales, Sélection du Reader’s Digest, 1997.
CHAPITRE 6
LES NUTRIMENTS POUR SOIGNER LA PEAU

Tout est une question d’équilibre… alimentaire!


L’avantage de consommer une variété de végétaux pour être en bonne
santé est indéniable: les fruits, les légumes, les grains céréaliers, les
légumineuses et les noix fournissent des nutriments aux fonctions
métaboliques multiples et majeures pour le fonctionnement optimal de
l’organisme.
Afin de prévenir une affection cutanée ou, tout au moins, d’obtenir un réel
soulagement, il convient aussi, selon chaque cas, de compléter l’approche
nutritionnelle par l’ajout de certains nutriments provenant des végétaux: les
acides gras essentiels, le bêta-carotène, les vitamines B6, C, D et E, le
sélénium et le zinc. De plus, certains aliments ou substances peuvent être
qualifiés de véritables alliés contre l’inflammation et les affections de la peau,
parmi lesquels l’ail, les champignons shiitake, la chlorophylle, les
germinations, le gingembre, les probiotiques et la quercétine. Voici quelques
notions sur leurs fonctions.

ACIDES GRAS ESSENTIELS


Les acides gras essentiels font partie de la famille des lipides. Pour bien
fonctionner, le corps a besoin de lipides qui sont, en fait, les constituants des
membranes cellulaires. Ceux-ci assurent le transport des vitamines
liposolubles (A, D, E et K) dans l’organisme tout en facilitant leur absorption,
ce qui améliore leur efficacité.
Si, d’une part, la consommation de bons gras doit être privilégiée, d’autre
part, la diminution des mauvais gras dans notre régime alimentaire est tout
aussi nécessaire. Nous nous intéressons ici particulièrement au rôle bienfaisant
de deux acides gras essentiels dans la prévention ou le soulagement des
affections cutanées. Il s’agit de l’acide alpha-linolénique (AAL), de la famille
oméga-3, et de l’acide linoléique (AL), de la famille oméga-6. Rappelons
qu’on parle de gras essentiels, car l’organisme n’est pas en mesure de les
fabriquer. On doit les obtenir par l’alimentation.
Les acides gras essentiels s’avèrent indispensables au bon fonctionnement
du système immunitaire et à l’intégrité des cellules de la peau. En réalité, il est
souhaitable de consommer quatre fois plus d’oméga-6 que d’oméga-3. Or, en
2010, le Centre national de la recherche scientifique de Paris rapportait que,
durant les quarante dernières années, la consommation d’oméga-6 a
considérablement augmenté tandis que celle d’oméga-3 a diminué: «Aux
États-Unis, le rapport peut même atteindre 40 oméga-6 pour 1 oméga-31.»
C’est malheureusement la réalité, et on peut constater que de nombreux
problèmes de santé, dont l’obésité et divers troubles inflammatoires, sont
engendrés par ce déséquilibre. Dans les pays industrialisés, les habitudes
alimentaires, trop axées sur la consommation de produits d’origine animale
(viande, lait, fromage, crème, œufs, etc.), apportent un excès d’oméga-6, ce
qui favorise le développement d’une hormone inflammatoire, les
prostaglandines E2. Par ailleurs, l’apport en oméga-3 est faible (nous ne
consommons pas suffisamment de noix, d’avocats, de fruits oléagineux,
d’huiles végétales non hydrogénées, etc.). Or, ces aliments riches en oméga-3
favorisent les prostaglandines E3, qui ont un effet anti-inflammatoire.

Un déséquilibre de la production des prostaglandines


affecte notre mécanisme de défense,
augmentant ainsi la vulnérabilité aux maladies
inflammatoires de la peau.

Depuis le début des années 1980, nombre d’études établissent un lien avec
les acides gras essentiels et les maladies inflammatoires, dont les problèmes
cutanés comme l’eczéma et le psoriasis2,3,4.
Chez les sujets atteints d’atopie — les gens prédisposés génétiquement aux
allergies courantes —, les études démontrent un déficit fonctionnel en une
enzyme, la delta 6-désaturase, dont le rôle est de convertir l’acide linoléique en
GLA (acide gammalinolénique) en contribuant à l’intégrité de la barrière
cutanée. Ainsi, pour mieux contrer certains problèmes cutanés, il est nécessaire
de connaître les facteurs qui freinent l’activité de cette enzyme:

• une déficience nutritionnelle (B6, magnésium);


• trop d’aliments renfermant des acides gras trans, des huiles
hydrogénées présentes dans certains produits de boulangerie, dans des
biscuits, et même dans certaines marques de beurre d’arachide;
• le tabagisme et la consommation excessive d’alcool.

Comme il a été mentionné au chapitre 2, l’inflammation est un processus


normal de l’organisme qui se défend contre une infection ou une blessure.
Toutefois, lorsqu’il y a un déséquilibre en acides gras essentiels,
l’inflammation devient excessive, d’où l’importance de bien choisir ses
aliments.
Pour favoriser un équilibre en oméga-3 et en oméga-6, voici quelques
suggestions alimentaires:

• Limiter la consommation d’aliments riches en gras saturés, ce qui


implique de diminuer les viandes grasses, les charcuteries (jambon,
saucissons, etc.), les produits laitiers riches en matières grasses (crème,
fromages et mets composés de ces produits comme la sauce béchamel
et la sauce barbecue, etc.), les desserts riches en gras ainsi que les
produits alimentaires comme certaines pâtes à tarte à base de graisse
alimentaire (shortening). Les fritures sont également à éviter le plus
possible.
• Équilibrer l’apport en oméga-6, ce qui implique de diminuer les huiles
de maïs, de tournesol, d’arachide, de carthame, de soya et, bien sûr, les
aliments transformés qui en contiennent.
• Privilégier les bonnes sources alimentaires en oméga-3, ce qui
implique d’ajouter les huiles pressées à froid de canola (colza), de lin,
d’olive extra vierge non hydrogénée. Bien choisir les mayonnaises: on
en trouve d’excellentes à base d’huile de canola et de vinaigre de cidre
de pomme dans les commerces d’alimentation. Privilégier les
vinaigrettes ou les margarines faites à partir de ces huiles non
hydrogénées, les graines de lin et de chia moulues, les noix de
Grenoble, etc. (voir le tableau 1 à la page suivante). On trouve
également des acides gras oméga-3 d’origine marine dans le saumon,
le maquereau, le hareng. Cela dit, il faudra user de précaution si vous
êtes intolérant à l’histamine.
• Choisir l’huile de lin pressée à froid de culture biologique pour ajouter
à vos salades ou aliments cuits. Par ailleurs, on ne l’utilisera pas pour
la cuisson, car elle ne résiste pas à la chaleur. Sur le marché, on trouve
aussi de l’huile de graines de lin en capsules.
• Incorporer des graines de lin ou de chia moulues au yogourt ou à une
recette de muffins. Pour 10 ml de l’une ou de l’autre, nous obtenons
1,3 g d’oméga-3, couvrant ainsi nos besoins quotidiens; nous
bénéficions en plus de leur teneur en fibres et d’autres éléments
nutritifs comme le calcium.

BON À SAVOIR
L’activité de l’enzyme delta 6-désaturase est potentialisée par le
magnésium, le zinc, la vitamine B6 et la biotine (ou vitamine B8) que
l’on trouve dans plusieurs aliments: œufs, banane, avocat, grains
céréaliers, amande, saumon, chou-fleur, champignons.

Tableau 1 – Teneur en oméga-3 de quelques aliments d’origine végétale

Aliments Quantité Oméga-3 (g)


Avocat ½ 0,11
Boisson de soya 250 ml 0,24
Graines de chia moulues 10 ml 1,3
Graines de lin moulues 10 ml 1,3
Gruau à cuisson rapide 100 g 0,11
Haricots de soya 100 g 0,60
Huile de colza (canola) 15 ml 1,3
Huile de graines de lin 2,5 ml 1,3
Huile de noix 15 ml 1,44
Huile d’olive 15 ml 0,08
Noix de Grenoble 60 ml 2,3
Tofu ferme 80 g 0,5

BÊTA-CAROTÈNE, OU PROVITAMINE A
Le bêta-carotène est un précurseur de la vitamine A que l’on nomme aussi
«provitamine A». Présent dans les végétaux, il fait partie de la grande famille
des caroténoïdes (on en a identifié plus de 600 à ce jour). Parmi ceux-ci, le
bêta-carotène est l’un des plus importants, et l’organisme peut le transformer
efficacement en vitamine A. Étant liposoluble, la vitamine A est en grande
partie emmagasinée dans le foie, qui la libère selon les besoins du corps.

Les conséquences d’une carence en vitamine A


La carence en vitamine A est plutôt rare dans les pays industrialisés, sauf
dans les cas de diarrhée chronique ou de maladie compromettant son
absorption, ou encore en cas de malnutrition. Cela dit, plusieurs
symptômes peuvent indiquer un manque de vitamine A: mauvaise vision
nocturne, sensibilité des yeux à la lumière, sécheresse de la peau et faible
résistance aux infections.

Le bêta-carotène est un antioxydant. Sa conversion en vitamine A dans


l’organisme renforce notre système immunitaire et contribue à la santé de la
peau et des muqueuses (yeux, voies respiratoires et urinaires, intestins) en
participant au renouvellement des cellules de l’épiderme, donc à l’accélération
de la cicatrisation des plaies.
Le bêta-carotène est très répandu dans les végétaux. Voici quelques
aliments qui en contiennent: algue nori (vendue sous forme de minces feuilles
séchées qui peuvent être ajoutées aux soupes ou servir à faire des sushis),
carotte, patate douce, abricot, épinard, mâche, laitue romaine et à feuilles
vertes comme la roquette, bette à carde, chicorée, courge musquée, citrouille,
cantaloup, chou vert frisé, chou de Bruxelles, bok choy, brocoli, soya, cresson
de fontaine, mangue, pêche, goyave, mandarine, papaye, persil, ciboulette,
coriandre, basilic frais, etc.
En consommant chaque jour des légumes verts ou orangés et des fruits
orangés, on obtient un bon apport en bêta-carotène et en caroténoïdes.
Toutefois, il est important de considérer que le bêta-carotène contenu dans
les aliments peut perdre de son action lors de l’entreposage (sous l’effet de la
lumière, par exemple) ou de la déshydratation des aliments5.

BON À SAVOIR
Plusieurs nutriments facilitent l’absorption de la vitamine A: les
protéines, le zinc et la vitamine B.
Par contre, plusieurs médicaments peuvent entraver son absorption,
donta:

• l’huile minérale lourde (substance utilisée comme laxatif);


• les contraceptifs oraux;
• l’antibiotique néomycine;
• les hypolipidémiants, comme le colestipol;
• les antiacides, comme l’oméprazole, le Maalox, etc.

a. Locong, Alice, et Danielle Ruel. Le guide des interactions médicaments, nutriments et


produits naturels, Presses de l’Université Laval, 2003, p. 352.

Voici quelques préparations contenant du bêta-carotène:

• Patates douces cuites, pilées, avec un peu de boisson de soya à la


vanille; ajouter 30 ml de persil frais haché.
• Potage à la courge.
• Soupe aux tomates et à l’orge + épinards.
• Yogourt + 2 abricots.
• Granité mangue et papaye.
• Muffin à la citrouille ou gâteau aux pommes, aux amandes et à la
citrouille.
• Salade verte + carottes râpées + graines de tournesol + canneberges +
huile d’olive avec aromates et jus de citron.
• Taboulé: boulgour fin (blé concassé) + persil, tomate, oignon
(agrémenté de mayonnaise traditionnelle ou végétale, ou simplement
d’huile d’olive et de citron).
• Bouillie de haricots jaunes ou verts, de betteraves et de carottes.
• Gratin de rutabagas et de carottes en purée; ajouter de l’ail, un peu de
boisson d’amande et des aromates.
• Sushis (préparés avec l’algue nori); l’algue s’ajoute bien aux soupes.
• Aromate: ajouter de la ciboulette fraîche dans vos soupes, vos salades,
les œufs, les tomates.
• Jus frais de carotte et de poivron rouge préparé à l’extracteur.

VITAMINE B6
La vitamine B6 fait partie d’un groupe de vitamines B (B1 B2, B3, etc.) qui
produisent un effet synergique sur les autres. Toutes ont des fonctions
importantes pour notre santé, et certaines d’entre elles, comme la B5 et la B12,
collaborent avec la B6 à la fonction immunitaire.
En plus de son implication dans la production d’anticorps, la vitamine B6
(pyridoxine) favorise le métabolisme des acides gras essentiels; elle est donc
importante pour la santé et conseillée pour lutter contre les problèmes cutanés
tels que l’eczéma et le psoriasis. L’apport quotidien recommandé pour un
adulte est de 1,2 à 2 mg.
Bien que de nombreux aliments renferment de la vitamine B6, les jeunes et
les personnes âgées présentent fréquemment une déficience de cette vitamine.
Cela peut être causé par un régime alimentaire restrictif ou par la prise
excessive de médicaments.
Voici quelques aliments d’origine végétale fournissant cette vitamine:
germe de blé, pomme de terre, banane, pois chiches, pistache, pruneau, avocat,
asperge, chou frisé, figue séchée, chou de Bruxelles, melon brodé, maïs, fève
de soya, graine de lin, graine de tournesol, sarrasin.

VITAMINE C, OU ACIDE ASCORBIQUE


La vitamine C est un antioxydant important. Elle est bénéfique au bon
fonctionnement de l’organisme et indispensable à la santé de la peau.
La vitamine C contribue à:

• tonifier le système immunitaire, ce qui permet de lutter contre les


infections;
• maintenir l’intégrité de la peau;
• accélérer la cicatrisation en favorisant la synthèse du collagène;
• neutraliser les effets des substances inflammatoires produites par des
allergènes; elle est un antihistaminique naturel.

Une carence en vitamine C peut se manifester non seulement par une


moins bonne résistance du système immunitaire aux infections, mais aussi par
une peau sèche et un ralentissement de la guérison des plaies.
Comme elle est hydrosoluble, on doit fournir chaque jour à l’organisme de
la vitamine C par le biais de l’alimentation. Notez que les réserves en vitamine
C de l’organisme ne sont jamais très considérables.
Au Canada, l’apport nutritionnel de référence en vitamine C est établi à 75
mg pour la femme et à 90 mg pour l’homme. Toutefois, en prévention, il est
préférable de fournir à notre organisme de 200 à 400 mg de vitamine C
quotidiennement pour couvrir nos besoins, en particulier si l’on est fumeur ou
fumeur passif.

BON À SAVOIR

La vitamine C étant très fragile, nous devons tenir compte des facteurs
suivants, qui amoindrissent son effet:

• La cuisson des aliments en détruit une bonne partie.


• Le tabagisme: un fumeur perd environ 25 mg de vitamine C par
cigarette.
• La pollution et le stress induisent dans notre organisme une plus
grande demande en vitamine C.
• Les contraceptifs oraux, les anti-inflammatoires et certains
médicamentsb contre le rhume ou la grippe peuvent augmenter
l’excrétion urinaire de la vitamine C de l’organisme, et donc en
abaisser le taux sanguin.

b Locong, Alice, et Danielle Ruel. Le guide des interactions médicaments, nutriments et


produits naturels, Presses de l’Université Laval, 2003, p. 168-169.

Il est facile d’avoir un bon apport en vitamine C à la condition de ne pas se


priver de fruits frais et de légumes (non surcuits). Pour préserver le plus
possible cette précieuse vitamine, on préférera la cuisson à feu doux à la
marguerite ou une cuisson rapide dans la poêle.

Tableau 2 – Teneur en vitamine C de quelques aliments

Aliments Quantité Vitamine C (mg)


Brocoli cru 100 g 93
Cantaloup (en cubes) 250 ml 71
Cassis (baies) 100 g 200
Chou de Bruxelles cuit 100 g 62
Chou vert frisé cru (kale) 100 g 120
Cresson de fontaine 250 ml (36 g) 15
Mâche crue 250 ml (59 g) 23
Citron 1 31
Clémentine 1 36
Orange 1 59
Pamplemousse ½ 47
Fraise crue 100 g 57
Goyave crue 100 g 184
Kiwi 1 57
Litchi 100 g 72
Papaye 100 g 62
Patate douce cuite au four 1 moyenne 28
avec pelure
Persil haché 15 ml 5
Pois mange-tout bouilli 100 g 48
Poivron jaune 100 g 184
Poivron rouge 100 g 190
Poivron vert 100 g 89
Tomate 1 moyenne 32

VITAMINE D, OU CALCIFÉROL
La vitamine D est aussi qualifiée d’hormone (ou prohormone), car elle est en
grande partie synthétisée par la peau sous l’effet de l’exposition au soleil, pour
être ensuite véhiculée par le sang, puis transformée par le foie et les reins en
métabolite actif, le calcitriol, qui agit sur le métabolisme du calcium.
Au-delà de son rôle essentiel pour la santé osseuse, la vitamine D est
impliquée dans de nombreux processus physiologiques, entre autres dans la
maturation des cellules, dont les cellules de la peau (les kératinocytes) et celles
du système immunitaire.

La santé de la peau
La vitamine D rendrait plus efficace la production des cathélicidines6 (une
catégorie de peptides antimicrobiens concentrés au niveau de la couche cornée
et nécessaires aux cellules de défense, soit les macrophages), ce qui explique
son action sur l’inflammation. En raison de cet aspect, la vitamine D pourrait
réduire les symptômes d’allergie et de certaines affections cutanées comme le
psoriasis et la dermatite atopique (eczéma)7.
D’ailleurs, en 2013, un congrès s’est tenu à Milan, en Italie, sur le thème
de la vitamine D et de ses liens possibles avec les allergies et l’asthme. Un
article publié sur le site esculape.com affirmait: «[…] En dehors de l’asthme,
la vitamine D pourrait aussi être impliquée dans le contrôle de la dermatite
atopique. Le calcitriol induit la transcription génique associée à la barrière
épidermique […] Une étude récente a montré que la carence en vitamine D
[…] est associée à la sévérité de la der-matite atopique chez l’enfant8.»
Apport quotidien recommandé de vitamine D9:

Enfants de moins de 1 an: 10 μg ou 400 UI


De 1 an à 70 ans: 15 μg ou 600 UI
Plus de 70 ans: 20 μg ou 800 UI
Femme enceinte ou
15 μg ou 600 UI
allaitante:

À la suite de nombreuses recherches, les autorités ont révisé à la hausse


leur recommandation concernant l’apport en vitamine D. La valeur a donc
augmenté depuis quelques années, mais elle varie toujours d’un pays à l’autre.

Une vitamine soleil


Peu d’aliments courants apportent une quantité appréciable de vitamine D. La
principale source demeure le soleil, car, sous l’action des rayons ultra-violets
B, la peau acquiert la capacité d’élaborer cette vitamine. Merveilleux! Ce
laboratoire qu’est l’organisme réussit à produire naturellement de la vitamine
D, si précieuse pour la santé.
Voici quelques suggestions pour mieux profiter de l’ensoleillement. Une
personne à la peau claire privilégiera une exposition même partielle (visage et
avant-bras) au soleil de façon régulière, de 10 à 15 minutes, 3 ou 4 fois par
semaine, sans application d’écran solaire10. Cela engendre une production
efficace de vitamine D3. À noter que l’exposition au soleil serait profitable
entre 10 h et 15 h. Toutefois, au-delà de 15 minutes, il importe de se protéger
en employant un produit doux pour la peau, soit une crème protectrice sans
ingrédients chimiques.

Attention
Une exposition prolongée entraîne un vieillissement cutané et augmente
le risque de cancer de la peau.

Une vitamine liposoluble


La vitamine D est liposoluble (soluble dans les corps gras). Dans l’organisme,
elle est notamment emmagasinée dans le foie. Comme nous venons de le voir,
l’apport alimentaire seul ne peut couvrir les besoins en vitamine D: il faut
compter sur une exposition régulière aux rayons UV du soleil durant l’été pour
accumuler une réserve suffisante. Par contre, si on n’a pas eu la possibilité de
bénéficier du soleil, on peut recourir, surtout en période hivernale, à un
supplément alimentaire de bonne qualité.
Avec l’âge, la synthèse de la vitamine D est moins efficace. C’est pourquoi
le Guide alimentaire canadien suggère aux personnes de plus de 50 ans de
prendre chaque jour un supplément de 10 μg (400 UI) de vitamine D.

Précaution
Avant de prendre un supplément de vitamine D, demandez l’avis d’un
professionnel de la santé. Plusieurs cas exigent un suivi médical, par
exemple ceux de calcifications rénales, de sarcoïdose,
d’hyperparathyroïdie, etc.

La vitamine D ajoutée à certains aliments ou qui compose les suppléments


alimentaires se distingue ainsi:

• D2 (ergocalciféol) d’origine végétale: elle a été isolée à partir de


l’ergot de seigle qui est un petit champignon parasite;
• D3 (cholécalciférol) d’origine animale: elle est issue de la lanoline de
mouton (substance naturelle de la laine) ou du foie de poisson.

Depuis quelques années, certaines compagnies proposent un supplément


naturel de vitamine D de source végétale fait à partir du lichen boréal et
présenté dans une base d’huile.
Le champignon shiitake est une très bonne source de vitamine D (voir
comment l’apprêter à la fin de ce chapitre).

BON À SAVOIR
Une malabsorption intestinale peut mener à une carence en vitamine D.
Les principaux antagonistes de cette vitamine sont:

• la pilule contraceptive (anovulants);


• les corticostéroïdes;
• l’alcool.

Tableau 3 – Teneur en vitamine D de quelques aliments11

Aliments Quantité Vitamine D μg/UI


Boissons enrichies: soya, riz,
250 ml 2/80
amandes
Céréales: granola (vitamine D
250 ml 3/120
ajoutée)
Champignon de Paris cuit 100 g 1,18/42
Champignon portobello cru 125 ml 0,3/1,20
40 g, ou 10
Champignon shiitake séché 15/600
champignons
Hareng grillé 100 g 5,4/214
Jaune d’œuf cuit 1 gros (17 g) 0,8/28
Lait de vache (vitamine D
250 ml 3/120
ajoutée)
Margarine molle (maïs, soya,
15 ml 1 à 2/40 à 80
olive)
Saumon rose poché 100 g 21,5/861
Truite arc-en-ciel cuite au
100 g 11/440
four

VITAMINE E, OU TOCOPHÉROL
Les vertus de la vitamine E ont été mises en évidence il y a longtemps. En fait,
c’est en 1922 qu’elle fut découverte, mais ce n’est qu’en 1968 que le Food and
Nutrition Board du National Research Council des États-Unis l’a reconnue en
tant qu’élément essentiel à l’homme12. On lui accordait des bienfaits, entre
autres sur la fertilité; on la qualifiait même de «vitamine jeunesse».
Aujourd’hui, ses mérites pour notre santé sont largement reconnus. Les
recherches se sont multipliées et ont démontré le rôle protecteur de la vitamine
E pour notre organisme et nos cellules. En protégeant les membranes
cellulaires, la vitamine E agit de manière à prévenir les dommages aux
cellules13, exerçant un effet antivieillissement. Elle est donc nécessaire au
maintien de la qualité de la peau et du système immunitaire.
Comme la vitamine E est liposoluble (soluble dans les corps gras),
l’organisme peut l’emmagasiner dans ses tissus et s’en constituer une réserve.
La vitamine E est en réalité un complexe de huit molécules organiques
(quatre tocophérols et quatre tocotriénols) ayant chacune une activité
biologique particulière qui représente la mesure de la puissance de son action
dans le corps. La forme la plus active chez l’humain est l’alpha-tocophérol.
L’apport nutritionnel quotidien recommandé pour un adulte est de 15 mg
d’alpha-tocophérol, ce qui équivaut à 22 UI. Cependant, pour obtenir un effet
préventif ou soulager les affections cutanées — ce qui nous préoccupe ici —,
la dose doit être quelque peu supérieure. Dans certains cas, en plus d’une
alimentation à haute teneur en vitamine E, il est préférable de recourir à un
supplément alimentaire, pour autant, bien sûr, qu’il n’y ait pas de contre-
indications particulières au dossier médical.
Pour choisir un supplément de vitamine E de bonne qualité et sous forme
naturelle (qui est obtenu à partir de la distillation des huiles végétales),
assurez-vous que la mention «d-alpha» se trouve sur l’étiquette. La forme
synthétique porte la mention «dl-alpha». Pour bénéficier des avantages
antioxydants du supplément alimentaire de vitamine E, un dosage de 200 UI
(134 mg) par jour pour un adulte est généralement suggéré.
Les signes possibles de carence en vitamine E sont une peau sèche, des
cheveux secs, de l’eczéma ou du psoriasis. De plus, des troubles d’absorption
des matières grasses, que l’on observe par exemple dans la maladie cœliaque
ou la maladie de Crohn, peuvent causer une carence en vitamine E.
BON À SAVOIR
Le sélénium améliore l’efficacité de la vitamine E.
Voici des médicaments qui peuvent entraver l’absorption de la
vitamine E:

• anticoagulants: Coumadin (interaction);


• médicaments pour abaisser le taux de cholestérol sanguin;
• médicaments contre les ulcères;
• antibiotiques: néomycine;
• anovulants (pilule contraceptive);
• fer inorganique;
• huile minérale lourde et tout abus de laxatifs.

Tableau 4 – Teneur en vitamine E de quelques aliments14

Aliments Quantité Vitamine E (mg)


Amande 60 ml 9,3
Arachide, grillée à sec 60 ml 3
Avocat ½ (90 g) 2
Bette à carde bouillie 250 ml 3
Boisson de soya enrichie 250 ml 3
Chou (feuilles vertes) 100 g 7
Germe de blé (non rôti) 60 ml 4,2
Graine de lin 60 ml 2
Graine de tournesol 60 ml 8,5
Huile d’olive vierge 15 ml 2
Huile de carthame 15 ml 5
Huile de germe de blé 15 ml 27
Huile de soya 15 ml 2,3
Huile de tournesol 15 ml 7
Lécithine de soya 15 ml 1
Noisette 125 ml 11
Noix de Grenoble 125 ml 2
Son de riz 30 ml 1

BON À SAVOIR
S’il est avantageux de consommer des aliments riches en vitamine E afin
d’améliorer le plus possible notre état de santé et de prévenir ou soulager
les affections de la peau, nous devons aussi tenir compte de ces critères:

• Puisque les amandes, les noix et les graines rancissent facilement,


il vaut mieux les choisir en écale pour une fraîcheur maximale.
• Les huiles végétales doivent être dans un contenant de verre
ambré pour préserver leur teneur en vitamine E, qui est fragile à
la lumière.

SÉLÉNIUM
Réputé pour son action antioxydante, le sélénium est un oligoélément
important dans la production d’une enzyme appelée glutathion-peroxydase. En
synergie avec la vitamine E, cette enzyme protège les membranes cellulaires
contre l’oxydation causée par les radicaux libres. Elle contribue également à la
production d’anticorps qui neutralisent les bactéries et les virus, et est donc
essentielle au bon fonctionnement du système immunitaire et de la glande
thyroïde.
L’apport nutritionnel en sélénium recommandé pour un adulte est de 55 μg
par jour. Il a la particularité d’améliorer l’absorption de la vitamine E15.
Plusieurs aliments, comme les noix, contiennent du sélénium et de la vitamine
E. Or, ces deux nutriments interviennent dans le processus inflammatoire, le
modulent et le régulent. Dans les cas d’eczéma et de psoriasis, on aura donc
avantage à choisir des aliments riches en sélénium et en vitamine E. À noter
que la valeur nutritive en sélénium varie selon le sol où poussent les aliments
qui en contiennent.
Voici quelques sources alimentaires de sélénium:

• Les noix16 et les beurres de noix: noix de cajou, pistaches, amandes;


beurre de graines de sésame, ou tahini (15 ml = 5,2 μg); graines de lin
(15 ml = 2,6 μg).
• Les légumineuses: haricots de Lima, pois chiches, lentilles, gourganes
(fèves des marais), et les produits à base de soya: tofu (100 g de tofu =
9,4 μg).
• Les céréales à grains entiers: avoine, germe de blé, riz complet,
couscous cuit (125 ml = 23 μg).
• Les champignons: champignons shiitake (10 champignons séchés = 46
μg), champignons de Paris, crus ou cuits (125 ml = entre 10 et 21 μg).
• Autres aliments: ail (15 ml = 1,2 μg), algues, oignon, arachide,
asperge, avocat, choux, mélasse non raffinée (15 ml = 3,70 μg);
aliments d’origine animale (la teneur en sélénium varie selon
l’alimentation de l’animal): œuf cuit (1 gros = 17 μg), saumon cuit
(100 g = 40 μg).

ZINC
Le zinc est un oligo-élément qui joue un rôle fondamental dans le
fonctionnement de l’organisme, et particulièrement dans les affections
cutanées. Étant un des composants des globules blancs, il renforce les
mécanismes de défense du système immunitaire. Il participe également à
l’élaboration d’une enzyme indispensable, l’adénosine désaminase, qui
intervient dans la synthèse des protéines, notamment dans la formation du
collagène.
Le zinc contribue aussi au maintien de l’équilibre acidobasique; il est tout
indiqué pour atténuer les affections cutanées. L’apport quotidien recommandé
pour un adulte est de 10 à 15 mg (un peu plus pour un sportif et pour la femme
enceinte). Une carence en zinc entraîne une plus grande susceptibilité aux
infections, des problèmes relatifs à la peau, aux cheveux et aux ongles ainsi
qu’une guérison ralentie des plaies.
BON À SAVOIR
Malgré la présence du zinc dans de nombreux aliments, les carences sont
assez fréquentes et sont souvent causées par différents facteurs qui
réduisent sa teneur dans les aliments:

• À cause des techniques agricoles intensives actuelles et de l’ajout


des engrais chimiques, les sols contiennent moins de zinc que
jadis.
• Le raffinage des grains céréaliersc (blé, orge, riz, etc.) nous prive
d’une bonne partie de cet oligo-élément.

D’autres facteurs peuvent entraîner à la longue une déficience en


zinc: l’excès d’alcool et certains médicaments, par exemple les
anovulants (œstrogènes prescrits comme hormonothérapie de
remplacement) qui nuisent à l’assimilation du zincd.

c D’où l’importance de choisir le plus possible des aliments biologiques et des grains céréaliers
complets.
d Locong, Alice, et Danielle Ruel. Le guide des interactions médicaments, nutriments et
produits naturels, Presses de l’Université Laval, 2003.

Tableau 5 – Teneur en zinc de quelques aliments

Aliments Quantité Zinc (mg)


Amande 125 ml 3,57
Arachide 125 ml 2,52
Avoine 100 g 3,97
Beurre de sésame (tahini non
30 ml 3
rôti)
Boisson de soya 250 ml 1,03
Champignon shiitake séché 10 3,0
Germe de blé 60 ml 3,6
Graine de citrouille 100 g 7,46
Lentilles cuites 125 ml 1,3
Noix de cajou 100 g 5,35
Œuf 100 g 1,2
Pacane 125 ml 2,58
Pistache 125 ml 1,56
Riz brun à grains longs cuit 250 ml 1,3
Tofu ferme 100 g 1,57
Yogourt nature 2% m.g. 250 ml 2,3

D’autres aliments contiennent du zinc: le riz sauvage, l’orge, le millet, le


sarrasin, le maïs, les pois chiches, le quinoa, les noisettes, l’avocat, l’artichaut
et les épinards.

Plusieurs aliments et substances peuvent également aider à améliorer l’état de


santé général et la peau. Voici des informations sur certains aliments
particulièrement intéressants pour la santé de la peau.

AIL (ALLIUM SATIVUM)


L’ail est une plante qu’on utilise comme condiment depuis la plus haute
Antiquité. Sa richesse en allicine (substance volatile) et en sulfure d’allyle lui
confère des propriétés antibactériennes, vermifuges et antifongiques. Il est
efficace contre les agents infectieux, soit les virus, les bactéries, les parasites et
les champignons responsables du pied d’athlète. Il s’avère bénéfique à la flore
intestinale en détruisant les parasites intestinaux17.
Contenant de la silice et du sélénium, l’ail est particulièrement
recommandé pour stimuler les défenses immunitaires: «[…] Il est connu pour
être un antibiotique efficace depuis fort longtemps; on s’en est même
abondamment servi lors de la Première Guerre mondiale. Des recherches
médicales ont depuis confirmé qu’il contenait du sulfure d’allyle, un puissant
antibiotique18.»
D’autres aliments de la même famille que l’ail (les liliacées) contiennent
aussi de la silice: oignon, ciboulette, ciboule, échalote, poireau.

Utilisation interne

Le bulbe frais d’ail s’incorpore facilement dans presque tous les mets. Pour
mieux digérer l’ail, commencez par en consommer peu à la fois.
On trouve également sur le marché des suppléments d’ail en gélules ou en
comprimés. Encore une fois, on doit choisir un supplément de bonne qualité
vendu par des compagnies respectueuses de la meilleure fabrication des
produits, comme l’ail séché à froid, pour mieux protéger les principes actifs.

Précaution
Si vous prenez des anticoagulants, l’ail (en suppléments) peut intensifier
l’effet du médicament. Consultez votre pharmacien.

CHAMPIGNON SHIITAKE
La consommation de ce champignon est très courante en Asie,
particulièrement au Japon. Le champignon pousse sur le bois de l’arbre shii et
du chêne. Grâce à sa teneur en vitamine D et à ses composés de
polysaccharides particuliers, il a des propriétés tonifiantes et stimulantes pour
le système immunitaire. Il se prépare comme les autres champignons: on
l’ajoute dans les soupes, les sauces, le riz, les mets à l’orientale ainsi que dans
les sautés de légumes et de tofu.

Préparation du champignon shiitake déshydraté


Déposer 50 g de champignons dans un bol, recouvrir d’eau chaude non
bouillante et faire tremper 20 minutes. Conserver l’eau de trempage pour
l’ajouter à un bouillon ou à une soupe.

CHLOROPHYLLE
La chlorophylle est le pigment vert des végétaux qui est synthétisé sous
l’action de la lumière. Au centre de la molécule de chlorophylle se trouve un
atome de magnésium que l’organisme est en mesure de substituer facilement à
un atome de fer. Cet échange facilite la formation de l’hémoglobine (molécule
presque identique) et permet le transport adéquat de l’oxygène vers les
cellules.
La chlorophylle est bénéfique à l’organisme: non seulement elle aide à
stabiliser l’équilibre acido-basique, mais grâce à sa richesse en magnésium,
elle permet également de lutter contre les agressions microbiennes en
stimulant les anticorps du système immunitaire.
En ajoutant aux menus une variété de légumes verts, on bénéficie de leur
qualité nutritive et alcalinisante dans les cas, par exemple, d’éruption cutanée
et de démangeaison.
Voici quelques légumes verts à privilégier dans votre alimentation: les
épinards, les pois mange-tout, le kale, le brocoli, les rapinis, les haricots verts,
la bette à carde, le cresson, la laitue romaine et autres feuilles vertes comme la
mâche, la roquette et enfin le persil. Ce dernier est un condiment possédant
une grande richesse nutritive: outre sa teneur en chlorophylle, il contient de la
vitamine C, du bêta-carotène, du fer, du calcium et du manganèse. Des études
ont démontré son importance pour inhiber la sécrétion d’histamine. Il est donc
souhaitable d’ajouter du persil frais, à raison de 5 ml par portion, à vos soupes,
salades, taboulés, pâtés et riz.
Sur le marché, la chlorophylle liquide est vendue en bouteille de 50 ml. On
peut en ajouter quelques gouttes aux jus, aux tisanes ou à l’eau.

GERMINATIONS
La germination est un processus donnant naissance à une nouvelle plante, ce
qui accroît la qualité nutritionnelle des grains. Voici quelques exemples de
grains qu’on peut faire germer:

• Légumineuses: lentilles, soya (les germes de soya sont très nourrissants


et se consomment légèrement cuits ou crus; ils sont incorporés dans les
mets vietnamiens, comme les rouleaux de printemps), haricots mungo
(utilisés pour le chop suey), luzerne (les germes au goût délicat se
consomment crus, par exemple dans les sandwichs).
• Céréales: blé (herbe de blé), sarrasin, quinoa.
• Légumes: radis (les germes ont une saveur piquante; à ajouter aux
salades, aux omelettes, aux sandwichs), brocoli, etc.
• Plantes: moutarde, etc.
• Noix: graines de tournesol.

Les germinations contiennent un ensemble de nutriments: vitamine A,


acide folique, magnésium, zinc, etc. La teneur en vitamines et en minéraux des
germinations apporte de nombreux bienfaits à l’organisme tant pour renforcer
le système immunitaire que pour lutter contre l’inflammation.
Si vous n’avez pas le temps de les faire pousser à la maison, sachez
qu’aujourd’hui une belle variété de germinations sont commercialisées. Il faut
cependant bien vérifier leur fraîcheur et savoir qu’elles doivent être
réfrigérées. À éviter à tout prix: les germinations noircies, ramollies ou dont la
date de péremption est dépassée.

GINGEMBRE (ZINGIBER OFFICINALE)


Le gingembre que l’on consomme est la partie souterraine (le rhizome, ou
racine) de la plante. Jaune pâle, le rhizome frais est très aromatique et son goût
est légèrement citronné. Son arôme provient de ses huiles volatiles riches en
sesquiterpènes. En cuisine, on l’utilise frais ou séché (en poudre) pour
agrémenter de nombreux plats. Sous forme moulue, le gingembre s’incorpore
facilement, entre autres, au curry, au riz et au pain d’épices. Mariné et en
tranches, il accompagne bien les sushis.
Le gingembre possède de formidables propriétés médicinales. Il a un effet
antivomitif et soulage efficacement le mal des transports. Il est également
bénéfique contre les allergies: il réduit la sévérité des symptômes.
En ce qui a trait aux problèmes de peau, la racine de gingembre est anti-
inflammatoire. Ses composés font diminuer la production de prostaglandines
et de leucotriènes.

Deux suggestions

1. Infusion: 2,5 ml de racine (en poudre) pour 250 ml d’eau


bouillante. Infuser de 3 à 5 minutes. Boire 1 tasse par jour.
2. Couper de 2 à 4 tranches minces de racine de gingembre fraîche,
puis verser l’eau bouillante, laisser infuser 10 minutes.

Précautions

• En raison de son effet tonifiant, éviter de boire l’infusion au


gingembre le soir avant le coucher.
• Le gingembre n’est pas conseillé si vous souffrez de brûlures
d’estomac (gastrite).

PROBIOTIQUES, OU CULTURES BACTÉRIENNES


Le terme «probiotique» fut introduit pour la première fois en 1965 par Lilly et
Stillwell19. Voici la définition des probiotiques utilisée par les associations
scientifiques internationales: «Microorganismes vivants qui, lorsqu’ils sont
administrés en quantité adéquate, ont des effets bénéfiques sur la santé de
l’hôte20.»
Les probiotiques couvrent un large éventail de souches bactériennes et
d’autres microorganismes; Lactobacillus acidophilus, casei, rhamnosus,
bulgaricus, Bifidus, Streptococcus thermophilus et Saccharomyces ne sont que
quelques-unes des 400 espèces dont les propriétés biologiques dans la flore
intestinale sont mieux comprises aujourd’hui.
Les bienfaits des probiotiques pour la flore intestinale chez l’adulte et chez
l’enfant ont été démontrés dans un grand nombre d’études. Ils augmentent,
entre autres, la résistance aux infections en rendant plus efficace la fonction
barrière de l’intestin21. Ils semblent également jouer un rôle dans la
prévention et le traitement des dermatites atopiques22.
L’intestin renferme des milliards de bactéries qui colonisent le tube digestif
et ont des fonctions essentielles. L’ensemble de ces bactéries amies constitue la
flore intestinale (ou microbiote intestinal) qui joue un rôle majeur dans la
santé:
• en activant la production d’enzymes, donc en améliorant les fonctions
digestives;
• en limitant la prolifération des bactéries nocives (pathogènes) telles
qu’Escherichia coli et la salmonelle;
• en augmentant l’efficacité du système immunitaire (en activant les
macrophages et en favorisant la production d’anticorps);
• en participant à la synthèse de certaines vitamines B (ce qui améliore
l’absorption des nutriments).

Deux aliments à privilégier: le yogourt et le kéfir


En raison de leur effet salutaire sur l’équilibre de la flore intestinale, le yogourt
et le kéfir sont à mettre au menu.
Le yogourt est un excellent aliment. Cependant, depuis les années 1980,
les choix se sont multipliés sur les tablettes et plusieurs ne sont plus aussi
bienfaisants qu’on pourrait le penser. Pour un yogourt santé, choisir de
préférence un véritable yogourt naturel et biologique à saveur nature (auquel
on pourra ajouter des fruits), sans gélatine, à faible teneur en matières grasses,
portant l’inscription des noms des cultures bactériennes. Le yogourt de soya
est aussi excellent: il est fabriqué avec des cultures bactériennes actives de
type lactobacillus.
Le kéfir est plus liquide que le yogourt. Il s’agit d’une boisson fermentée
légèrement effervescente. Il renferme un bon pourcentage de probiotiques.
Le yogourt ou le kéfir peuvent être consommés tels quels, ou servir de base
pour les trempettes et les vinaigrettes.

BON À SAVOIR
Si l’alimentation influe positivement sur la composition de la flore
intestinale, certains médicaments peuvent, par ailleurs, nuire à son
équilibre. Par exemple, les antibiotiques sont reconnus pour
compromettre la flore intestinale.
Après un traitement aux antibiotiques, il est bénéfique de prendre un
supplément de probiotiques (Lactobacillus acidophilus, Bifidus,
rhamnosus, bulgaricus, etc.) pour recoloniser la flore intestinale;
préférablement, on prendra un comprimé de probio-tiques 30 minutes
avant le repas.

Comparativement au yogourt ou au kéfir, les suppléments de probiotiques


renferment une dose très concentrée de bonnes bactéries, ce qui procure un
effet thérapeutique.
On peut également trouver sur le marché certaines marques de
probiotiques sans produits laitiers, utiles en particulier pour les personnes
intolérantes aux protéines de lait ou de yogourt. Ces probiotiques, vendus sous
forme liquide, sont préparés dans du riz brun.

Précautions
Avant de prendre un supplément de probiotiques, demander l’avis d’un
professionnel de la santé.
Contre-indication dans les cas suivants: fièvre, nausées,
vomissement, diarrhées contenant du sang, fortes douleurs abdominales,
déficit immunitaire lié à une maladie (sida, lymphome), traitement
médical (corticothérapie, chimiothérapie, radiothérapie).

QUERCÉTINE
La quercétine fait partie de la famille des flavonoïdes (pigments qui donnent
leurs riches couleurs aux fleurs, aux fruits et aux légumes), des composés qui
se rencontrent abondamment dans la nature. Elle est un antioxydant puissant.
Qualifiée d’antihistaminique naturel, la quercétine, en association avec la
vitamine C, stabilise la libération d’histamine lors de réactions allergiques (ou
de pseudo-allergies) et contribue à atténuer certaines manifestations comme les
éternuements et les démangeaisons cutanées.
Grâce à son pouvoir anti-inflammatoire (elle entrave la formation des
leucotriènes pro-inflammatoires), la quercétine est suggérée pour contrer les
problèmes cutanés comme l’eczéma et l’urticaire.

Tableau 6 – Sources alimentaires de quercétine


Aliments

Câpre, livèchee, oignon rouge, asperge cuite, pomme avec pelure, raisin, vin
rouge, petits fruits (bleuet, canneberge, groseille, fraise, cerise, myrtille),
brocoli, chou de Bruxelles, chou frisé, chou rouge, chou-fleur, agrumes,
aneth frais, coriandre, fenouil, haricots vert et jaune, poivron, radicchio,
chicorée, ananas, goyave, prune, farine de caroube, sarrasin (sous forme de
grain, de gruau ou de farine), thé vertf, etc.

e La livèche est une plante-légume aussi appelée céleri perpétuel.


f Le thé vert (cultivé en Asie depuis des milliers d’années) contient de la quercétine ainsi que des
polyphénols (catéchines).

UNE OUBLIÉE: LA CAROUBE


La caroube est le fruit du caroubier. Légèrement sucrée, sa pulpe a un goût un
peu chocolaté. Elle a une bonne valeur nutritive: elle contient, entre autres, de
la vitamine E, du calcium, du magnésium et de la quercétine. La caroube en
poudre s’incorpore très bien aux gâteaux et aux biscuits. Elle remplace
facilement le chocolat.

1. Communiqué de presse, Paris, 16 juillet 2010. «L’abus d’oméga-6 et le déficit en oméga-3 favorisent
l’obésité de génération en génération», Centre national de la recherche scientifique.
http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1944.htm. D’après Massiera, «The Western-like fat diet
sufficient to induce a gradual enhancement in fat mass over generations», The Journal of Lipid
Research, 2010, 51.
2. Meynadier, J., Michel, B. «Médiateurs lipidiques de l’inflammation (acides gras essentiels,
prostaglandines et leucotriènes) en dermatologie», Annales de dermatologie et de vénéréologie,
1983, 110: 851-860.
3. Monpoint, S., et coll. «Acides gras essentiels en dermatologie», Annales de dermatologie et de
vénéréologie, 1992. 119: 233-239.
4. Horrobin, D.F. «Fatty acid metabolism in health and disease; the role of delta 6-desaturase», The
American Journal of Clinical Nutrition, mai 1993, 57(5 suppl): 732S-736S.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8386433.
5. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, «Vitamine
A & caroténoïdes provitaminiques». Mis à jour le 14/04/2016. https://www.anses.fr.
6. Murakami, M., Ohtake, T., Dorschner, RA., et coll. «Cathelicidin anti-microbial peptide expression
in sweat, an innate defense systeme for the skin», Journal of Investigative Dermatology, novembre
2002, 119(5): p. 10901095. http://www.jidonline.org/article/S0022-202X(15)30051-8/fulltext.
7. Schauber, J., Gallo, R.L. «The vitamin D pathway: a new target for control of the skin’s immune
response?», Experimental Dermatology, 2008, 17(8): p. 633-639. Cité sur le site Internet:
http://pubmedcentralcanada.ca/pmcc/articles/PMC2729115/.
8. World Allergy and Asthma Congress 2013 (Milan, Italie): 22-26 juin 2013. «La vitamine D est
toujours sur le devant de la scène dans l’allergie et l’asthme!», publié par le Journal International de
Médecine, Dr Geneviève Démonet, 09/09/2013. http://www.esculape.com/medicament-
alerte/allergie/asthme/vitamineD-2013.pdf.
9. 1 ug (microgramme) équivaut à 40 UI (unités internationales).
10. «De nombreuses personnes comblent au moins une partie de leurs besoins en vitamine D par
l’exposition au soleil. Mais la saison, la période de la journée, la couverture nuageuse, la
pigmentation de la peau et l’application d’écrans solaires sont autant de facteurs qui peuvent influer
sur la quantité de rayons ultra-violets reçus et, partant, sur la synthèse de la vitamine D.» Santé
Canada, «La vitamine D et le calcium: Révision des apports nutri-tionnels de référence».
http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/nutrition/vitamin/vita-d-fra.php Date de modification 2012-03-22.
11. Brault Dubuc, M., et Caron Lahaine, L., Valeur nutritive des aliments, 9e édition, 2003, Société
Brault-Lahaie.
12. Caducee. http://www.caducee.net/Fiches-techniques/vitaminee.asp.
13. Packer, L. «Protective role of vitamine E in biological systems», American Journal of Clinical
Nutrition, avril 1991, 53; 1050S05S. http://ajcn.nutrition.org
14. Données recueillies sur le site Internet de Santé Canada: Valeur nutritive de quelques aliments
usuels. http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/alt_formats/pdf/nutrition/fiche-nutri-data. Et: Brault Dubuc, M.,
et Caron Lahaie, L., Valeur nutritive des aliments, 9e édition, 2003.
15. Brinker, Francis. Herbal contra-indications and drug interactions, Eclectic Medical Publications,
Oregon, 4e édition, 2010, p. 466.
16. La noix du Brésil est très riche en sélénium (5 noix = 340 ug), mais il faut la restreindre car elle
apporte aussi beaucoup de lipides, dont des acides gras oméga-6.
17. http://www.guildedesherboristes.org/wp-content/uploads/guide_ail_version_finale-1.pdf.
18. Chevallier, Andrew. Encyclopédie des plantes médicinales, Sélection du Reader’s Digest, 1997.
19. Lilly, D.M., et Sillwell, R.H. «Probiotics: Growth-Promoting Factors Produced by Microorganisms»,
Science, 147(3659): 747-748. Mentionné sur le site internet: http://ajcn.nutrition.org, History of the
term probiotic.
20. Cité sur le site Internet de World Gastroenterology Organisation Guideline: «Probioctics and
prebiotics», 2011, www.worldgastroenterology.org.
21. Isolauri, E., et coll. «Probiotics: effects on immunity», The American Journal of Clinical Nutrition,
février 2001, 73(2): 444s-450s. Site internet: www.ajcn.nutrition.org. Bourlioux, P. et coll. «The
intestine and its microflora are partners for the protection of the host», The American Journal of
Clinical Nutrition, 2003, 78(4): 675-683.
22. Rosenfeldt, V., Benfeldt, E., et coll. «Effect of probiotics on gastrointestinal symptoms and small
intestinal permeability in children with atopic derma-titis», The Journal of Pediatric
(www.jpeds.com), novembre 2004, 145(5): 612616. Cité sur le site Internet:
www.ncbi.nlm.nih.gov/pudmed/1550759.
CHAPITRE 7
LA GESTION DU STRESS ET LES GLANDES
SURRÉNALES

Sur une longue période, le stress est un facteur contribuant aux problèmes
cutanés tels que l’eczéma, l’urticaire, le psoriasis, etc. En effet, le lien entre
un stress continu et le déclenchement ou l’aggravation de certains désordres
cutanés a été établi. Cela se passerait sous le contrôle du système neuro-
immunocutané, le SNIC1.
Nous ne réagissons pas tous de la même façon aux situations de stress
telles les inquiétudes, les contraintes sociales, les exigences
professionnelles, etc. D’un individu à l’autre, la capacité d’adaptation au
stress varie; elle dépend, entre autres, de l’hérédité, des habitudes
alimentaires et du mode de vie.
Entreprendre une démarche pour améliorer sa résistance organique
implique en premier lieu de reconnaître l’agent stressant, puis, dans la
mesure du possible, de chercher à amoindrir son impact sur l’organisme. En
second lieu, il importe d’observer de près ses habitudes alimentaires et son
mode de vie, qui, tous deux, pourraient nuire au bon fonctionnement du
système nerveux. Par la suite, il s’agit d’apporter les corrections nécessaires
pour se rétablir.
Bref, mieux gérer le stress est important lorsqu’on souhaite traiter de
façon naturelle les affections cutanées, et qui parle de stress parle des
glandes surrénales.

LES GLANDES SURRÉNALES


Les glandes surrénales sont deux petites glandes qui coiffent le pôle
supérieur de chaque rein. Elles travaillent de concert avec le système de
l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Lors d’un stress, c’est
l’adrénaline — surnommée hormone du courage — qui nous fait réagir
devant l’urgence; elle est produite par la partie interne de la glande
surrénale, la médullosurré-nale. Ensuite, en réponse à ce stress, d’autres
hormones prennent la relève, dont le cortisol. Ce dernier a pour rôle de
régler le métabolisme des glucides, des lipides et des protéines ainsi que
l’équilibre de l’eau et des sels minéraux. Un stress chronique engendre une
surproduction de cortisol, ce qui affaiblit à la longue la performance du
système immunitaire et finit par produire un effet nocif sur la peau.
Puisque les glandes surrénales jouent un rôle de première importance
dans les réactions allergiques respiratoires et cutanées, on a intérêt à en
prendre soin et à prévenir leur épuisement.
Voici quelques suggestions pour tonifier les glandes surrénales.

À éviter

• Les substances contenant de la caféine, soit le café et les boissons


gazeuses de type cola. En excès, la caféine provoque une
augmentation du taux de cortisol.
• Les sucreries, car les sucres concentrés raffinés diminuent la
résistance au stress.
• Le surmenage: accordez-vous des périodes de repos et dormez au
moins sept heures par nuit.
• À noter que sauter le petit-déjeuner entraîne souvent une baisse
d’énergie; il est préférable de manger une heure tout au plus après
votre lever.

À privilégier
• La racine de réglisse (en décoction: 2 g par tasse d’eau). Faire
bouillir 3 minutes et laisser reposer 10 minutes. Sous forme de
teinture mère ou de comprimés, on prendra 1 comprimé avant le
repas. Voir au chapitre 5 les précautions d’utilisation.
• Les sources alimentaires de vitamine B: germe de blé, céréales à
grains entiers (riz, orge mondé, avoine), légumineuses, graines de
tournesol, etc.
• Les aliments riches en vitamine C, en zinc et en oméga-3. Voir au
chapitre 6 les tableaux s’y rapportant.
• L’huile de graines de lin: elle lutte contre l’inflammation et aide à
atténuer la réaction allergique.
• Les sources alimentaires de magnésium qui diminuent la tension
nerveuse: légumes verts, panais, riz à grains entiers, sarrasin, millet,
avocat, banane, soya, figue, arachide, amande, avocat, mélasse (non
raffinée), poudre de caroube, etc.
• Le romarin est un aromate aux propriétés stimulantes. Il est utile
pour soutenir l’action des glandes surrénales. Faire une infusion de
romarin: 1,25 ml de feuilles par tasse d’eau bouillie, filtrer, et boire
1 tasse par jour. Le romarin peut être ajouté notamment aux soupes,
aux sauces, etc.
• La tisane de mélisse (remplace très bien le café): prendre 1 ou 2
tasses par jour.

Pour contrer la grande fatigue, on pourra recourir à l’éleu-thérocoque, le


ginseng sibérien. On la qualifie de plante tonique, car elle favorise la
résistance au stress. En faire une décoction de 30 ml de racine en poudre
dans 250 ml d’eau. Boire 1 ou 2 tasses par jour. On peut aussi prendre le
ginseng sibérien en comprimés ou en extrait liquide; suivre la posologie du
fabricant en commençant par une dose plus faible, et augmenter
progressivement.

Le ginseng: précautions

• Il est contre-indiqué chez la femme enceinte.


• Ne pas l’utiliser non plus si l’on prend un inhibiteur d’enzyme
utilisé comme antidépresseur ou si l’on souffre d’hypertension
ou de troubles du rythme cardiaque.
• N’est pas recommandé pour les enfants de moins de 12 ans.
• Ne pas dépasser la dose suggérée.
• Ne pas employer au-delà de six semaines.
• S’informer sur les interactions possibles avec d’autres
médicaments.
• Éviter la caféine.

Voici d’autres suggestions qui contribuent à réduire le stress:

• Recourir à l’aromathérapie: huile essentielle de lavande à raison


d’une goutte sur l’oreiller ou sur un papier-mouchoir qu’on laissera
à la tête du lit.
• Pratiquer une technique de relaxation: méditation positive, comme
des exercices de visualisation. En position allongée, fermer les yeux
puis respirer très lentement tout en s’imaginant flotter sur une mer
d’un bleu limpide ou un endroit qu’on idéalise. Ce moment d’une
dizaine de minutes favorisera l’apaisement de votre esprit.
• Faire des exercices de respiration profonde: prendre une grande
respiration, retenir son oxygène pendant 5 secondes, expirer. À
répéter 3 ou 4 fois.
• Marcher de 15 à 30 minutes par jour procure une meilleure
oxygénation, ce qui calme.
• Pratiquer lentement des exercices d’étirement.
• Cultiver des sentiments positifs et éviter les remords ainsi que
l’inquiétude.
• Écouter de la musique harmonieuse ou méditative procure
également un effet apaisant.
1. Démarchez, M. «Le système nerveux cutané: le toucher, la sensibilité à la pression, aux
vibrations, à la température, à la douleur, nociception», 2011.
http://biologiedelapeau.fr/spip.php7article30.
CHAPITRE 8
QUELQUES NOTIONS SUR L’ÉQUILIBRE ACIDO-
BASIQU E

Pour maintenir les fonctions vitales normales et conserver une bonne santé,
l’organisme doit réguler l’équilibre des acides et des bases (alcalins) de ses
différents fluides: la lymphe, la salive, l’urine et, principalement, le sang.
Le degré d’acidité ou d’alcalinité du corps se mesure par le potentiel
hydrogène (pH), qui est la concentration en ions H+ d’une solution. Le pH
est évalué sur une échelle de 1 à 14.
La valeur 7 indique la neutralité. Plus une substance est acide, plus elle
tend vers le 1; plus elle est alcaline, plus elle tend vers le 14.

• Le pH du sang est normalement de 7,38 à 7,42, donc légèrement


alcalin.
• Le pH de la salive se situe entre 6,0 et 7,0.
• Le pH de l’urine varie de 4,5 à 8,0, selon le métabolisme et le
régime alimentaire de l’individu. La première miction du matin est
plus acide. Un test du pH urinaire peut être réalisé avec du papier
réactif.

La stabilité du milieu intérieur (le sang et les tissus) est une condition
essentielle à la vie. Ainsi, l’équilibre acido-basique a une très grande
influence sur l’action des enzymes qui participent à toutes les réactions du
corps.

LA RÉGULATION DU PH
La régulation du pH implique les fonctions biologiques suivantes:

• Un système régulateur dit «tampon»: l’organisme utilise des


substances du sang telles que des bicarbonates, des phosphates et
des protéines (comme l’albumine) à mesure qu’il y a des variations
du pH. Ces substances se combinent aux résidus pour neutraliser les
excès soit d’alcalinité, soit d’acidité.
• Régulation pulmonaire: les poumons contribuent au maintien du pH
en expulsant divers déchets comme le gaz carbonique.
• Régulation rénale: les reins, en raison de leur fonction d’excrétion et
de réabsorption, assurent la régulation du taux de bicarbonate afin
d’équilibrer le taux du pH. Il arrive que les reins ne suffisent pas à
éliminer les acides; c’est alors que la peau va y suppléer en
éliminant le surplus par les glandes sudoripares, ce qui cause bien
souvent de l’irritation. Or, une peau irritée est plus sujette à
développer des problèmes cutanés et inflammatoires.

Évidemment, différents facteurs sont impliqués dans les problèmes


cutanés comme l’eczéma, l’urticaire et le psoriasis. Cependant, en aidant
l’organisme à préserver l’équilibre acido-basique par une alimentation plus
alcalinisante et par l’exercice physique, on améliore la santé de la peau.

La nutrition a un impact significatif sur l’équilibre


acido-basique et aussi sur la façon dont
on métabolise les aliments.

La teneur en minéraux et en protéines des aliments détermine leur degré


d’acidification ou d’alcalinisation. Les principaux minéraux sont:

• les minéraux alcalins: calcium, magnésium, potassium, sodium;


• les minéraux acides: chlore, soufre, phosphore.
Généralement, la consommation d’aliments tend beaucoup trop vers les
aliments laissant un résidu acide, comme les viandes, les fromages et
certaines céréales qui sont plus acidifiantes comme le blé et le maïs. La
viande, en particulier, a pris une trop large part dans les habitudes de
consommation alimentaire. De plus, l’alimentation moderne, qui est axée
sur une consommation exagérée d’aliments riches en protéines ou
industrialisés, force l’organisme à neutraliser ce surplus de résidus acides.
Pour maintenir l’équilibre acido-basique, l’organisme doit puiser dans ses
bases, c’est-à-dire dans ses réserves de minéraux, tels le calcium et le
magnésium.
Il est aussi désolant de constater que beaucoup d’enfants consomment
trop souvent des aliments pauvres tels que des pizzas pochettes, du
macaroni en boîte, des boissons gazeuses et des tonnes de sucreries au
détriment des fruits et des légumes.

ALIMENT ACIDE OU ALCALIN?


L’indice PRAL1 (de l’anglais potential renal acid load, ou charge acide
rénale potentielle) est une des méthodes évaluant le degré d’alcalinité ou
d’acidité d’un aliment. Selon cette méthode, plus la valeur d’un aliment est
élevée, plus l’aliment génère des acides; plus il est négatif, plus il génère
des alcalins.
Il faut savoir que le goût d’un aliment n’indique pas nécessairement son
acidité ou son alcalinité. En effet, un aliment acide au goût peut très bien
laisser un résidu alcalin dans le sang. Prenons l’exemple du citron, qui a un
pH acide de 2,12 mais qui, une fois métabolisé, laisse une charge résiduelle
légèrement alcaline de -2,3. Grâce à sa teneur en minéraux alcalins et au
système enzymatique, l’acide citrique du citron est transformé en
bicarbonate, une substance alcaline.
Comme l’organisme met tout en œuvre pour neutraliser le surplus
d’acides reçu au cours de la digestion, il doit disposer de suffisamment de
minéraux alcalins provenant de l’alimentation pour assurer cet équilibre.
Sinon, il devra puiser dans ses réserves, dont le calcium des os, ce qui à la
longue donnera lieu à une perte de densité osseuse. Donc, une grande
consommation de fruits acides (les agrumes, la grenade, l’oseille), de
marinades (les vinaigrettes, la moutarde, etc.) n’est pas suggérée chez les
personnes affectées par diverses maladies inflammatoires, car cela indique
généralement qu’elles disposent de peu de minéraux alcalins en réserve,
souvent en raison d’un régime trop protéiné ou qui comporte trop peu de
légumes.

De bonnes habitudes alimentaires permettent


de disposer de réserves alcalines.

Pour aider à préserver l’équilibre acido-basique de l’organisme, on doit


respecter les quatre points suivants:

1. Augmenter l’apport en aliments alcalinisants par rapport aux


aliments acidifiants, la proportion idéale suggérée étant de 70% pour
30% d’aliments générateurs d’acides. Privilégier: légumes (brocoli,
kale, courge, etc.), fruits doux, fruits séchés non sulfurés, haricots
mungo germés3, luzerne, millet, sarrasin, quinoa, algues4,
légumineuses, soya, amandes, graines de sésame (aussi le beurre
d’amande et de sésame), graines de lin, graines de citrouille, etc.
2. Réduire la consommation des viandes (jambons, abats, charcuteries),
de fromages (cheddar, parmesan, gouda) et de poissons (hareng,
sardine, crevette).
3. Bien s’oxygéner, respirer en profondeur: favoriser les exercices en
plein air.
4. Limiter sa consommation de café, d’alcool et de boissons gazeuses
(acide phosphorique). Remplacer par les tisanes qui neutralisent
l’acidité: avoine fleurie, camomille allemande, ortie. Préparer
également des jus à l’extracteur: carottes + céleri + betterave ou
poivron rouge. En plus, ajouter à l’eau ou au jus de 4 à 6 gouttes de
chlorophylle par 250 ml (source de magnésium). En vinaigrette,
utiliser un vinaigre de cidre de pomme de qualité (alcalinisant).
1. Outil de mesure acido-basique d’un aliment mis au point par Thomas Remer et F. Manz, de
l’Institut de recherche pour la nutrition des enfants, Dortmund, Allemagne.
2. Se mesure en mEq (milliéquivalent) par 100 g.
3. Chop suey.
4. Les algues se consomment dans les salades, les sushis, les soupes; choisir l’agar-agar (remplace
la gélatine) dans les recettes de flan, de gelée ou de mousse.
CONCLUSION
«Mettre tout en équilibre, c’est bien; mettre tout en harmonie, c’est mieux.»
Victor Hugo

Les informations contenues dans cet ouvrage permettent de réaliser que


même s’il existe, dans certains cas, une composante génétique, les
manifestations cutanées découlent bien souvent d’un ensemble de facteurs
qui contribuent à l’affaiblissement du système immunitaire, ce qui finit par
miner notre santé. Avec le temps, les habitudes de vie néfastes engendrent
une dévitalisation de notre organisme, ce qui peut ouvrir la porte aux
problèmes de peau.

Nous ne pouvons pas tout prévenir,


mais cela ne constitue pas une raison suffisante
pour négliger la prévention.

Rechercher un état d’harmonie, c’est être à l’écoute de notre corps et


reconnaître les besoins de notre organisme. Cela exige simplement de
respecter les facteurs naturels de santé nécessaires pour un mieux-être: une
bonne oxygénation, une petite dose de soleil, une eau de qualité, une saine
alimentation, des activités physiques, du repos et, surtout, l’adoption d’un
meilleur équilibre émotionnel en cultivant la joie et la sérénité! N’est-ce pas
là une action préventive? Prévenir, c’est aussi aller dans le sens de la nature.
Ainsi, nous choisissons de traiter les affections cutanées d’une façon plus
naturelle.

La nature nous offre une diversité de végétaux


et de plantes au potentiel indéniable!

Il est donc souhaitable d’orienter nos efforts vers une consommation


consciencieuse en nous rapprochant le plus possible de la nature. Les
végétaux sont nos meilleurs alliés pour contrer les affections de la peau et
pour nous aider à prodiguer des soins qui vont rééquilibrer et soutenir notre
organisme.

L’amélioration de nos habitudes alimentaires et


de notre mode de vie peut avoir un impact immense tant
sur notre santé que sur celle de notre famille.

Comme vous l’avez constaté à la lecture de cet ouvrage, se soigner avec


sagesse et discernement exige quelques réflexions et une démarche de santé
assidue. C’est ainsi que l’on peut préserver sa santé cutanée et embellir sa
vie!
ANNEXE
UNE PHARMACIE NATURELLE

En plus des plantes que vous aurez choisies au chapitre 5, prenez soin
d’ajouter les éléments suivants dans votre pharmacie idéale.

• Argile verte ou blanche


• Chlorophylle liquide (en flacon)
• Gel d’aloès (en petit contenant)
• Huile essentielle de melaleuca (arbre à thé, ou théier)
• Teinture mère de thuya (cèdre blanc)
• Onguent (ou crème à base de souci)1
• Eau de rose
• Graines de lin
• Probiotiques (en comprimés ou en liquide: certaines marques
doivent être gardées au réfrigérateur)
• Huile d’amande douce (un petit flacon de 25 ml suffit)
• Myrrhe (en teinture ou en poudre)

On choisira des produits naturels des fabricants qui respectent les


critères de qualité dans la production et la transformation.
Dans la cuisine, un investissement profitable pour la santé de toute la
famille est bien sûr la centrifugeuse: elle permet de se préparer d’excellents
jus de légumes fraîchement extraits.
1. Sur le marché, on trouve aussi des onguents antiseptiques (certification biologique), à base de
consoude, de calendula, de mouron des oiseaux et de plantain dans une base d’huile d’olive et de
cire d’abeille.
BIBLIOGRAPHIE

BRINKER, Francis. Herbal Contraindications and Drug Interactions,


Eclectic Medical Publications, 4e édition, 2010.
CARPER, Jean. Les aliments qui guérissent, Les Éditions de l’Homme,
1990.
CHEVALLIER, Andrew. Encyclopédie des plantes médicinales, Sélection
du Reader’s Digest, 1997.
DUFOUR, Anne, et Catherine DUPIN. Le grand livre de l’équilibre acido-
basique, Éditions Leduc, 2011.
DUKE, James A., Ph.D. Pharmacie verte, Modus Vivendi, 2010.
FAELTEN, Sharon, et coll. Les allergies, Gaëtan Morin Éditeur, 1987.
GARDET, Claude. Les vieux remèdes naturels, Éditions Jean-Paul Gisserot,
2008.
GIRARD, Jean-Pierre. Les maladies allergiques, Les Éditions La Presse,
1979.
LOCONG, Alice, et Danielle RUEL. Guide des interactions médicaments,
nutriments et produits naturels, Presses de l’Université Laval, 2003.
MONGEAU, Dr Serge, et Marie Claude L. ROY, Ph.D. Nouveau
dictionnaire des médicaments, Québec/Amérique, 1988.
PROVOST, Marie. Des plantes qui guérissent, Bibliothèque québécoise,
1991.
ROITT, Ivan M., Jonathan BROSTOFF et David K. MALE. Immunologie
fondamentale et appliquée, Medsi/McGraw Hill, édition française, 2e
édition, 1989.
SCHLEMMER, André. La méthode naturelle en médecine – doctrine et
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TOCQUET, Robert. Guide pratique des remèdes naturels, Éditions
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VALNET, Dr Jean. L’aromathérapie – traitement des maladies par les
essences des plantes, Maloine, 1976.
VANDER, Arthur J., J.H. SHERMAN et D.S. LUCIANO. Physiologie
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VOGEL, Alfred. Le petit docteur, Teufen, HAR, 1978.
WENCK, Dorothy A., Martin BARAN et Sat Paul DEWAN. Nutrition,
Reston Publishing, 2e édition, 1983.
WILLEM, Dr Jean-Pierre. Les intolérances alimentaires «La clé d’une
bonne santé», Guy Trédaniel éditeur, 2012.
WILLEM, Dr Jean-Pierre. Antibiotiques naturels: Vaincre les infections par
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SITES INTERNET
http://umm.edu/health/medical/altmed/herb (University of Maryland
Medical Center) – Complementary and alternative medicine guide.
http://www.caducee.net (réseaux et systèmes d’information santé au service
des professionnels).
http://www.passeportsante.net.
http://www.phytotherapies.org.
GLOSSAIRE

Allergène: Toute substance susceptible d’entraîner une réaction allergique.


Anaphylaxie: Réponse immunitaire spécifique essentiellement induite par
les IgE; cette réaction allergique grave peut mener à une vasodilatation
et à une constriction des muscles lisses, comme ceux des bronches, peut
mettre la vie en danger et nécessite une prise en charge médicale
immédiate.
Anticorps: Protéine du sérum sanguin sécrétée par les globules blancs
intervenant dans l’immunité, en réaction à l’introduction d’une
substance étrangère dans l’organisme.
Antifongique (antimycosique): Substance qui détruit les champignons.
Antigène: Constituant étranger à l’organisme de l’individu, qui induit une
réponse immunitaire.
Antihistaminique: Substance qui combat les effets de l’histamine,
responsable des manifestations allergiques.
Antioxydant: Substance qui prévient l’oxydation et empêche la
détérioration des cellules causée par les radicaux libres dans
l’organisme.
Antiseptique: Détruit les germes, ou en empêche le développement, ce qui
évite la contagion; aide à désinfecter les plaies et permet de nettoyer
certains organes.
Antiviral: Capable de détruire ou d’empêcher la croissance des virus.
Astringent: Provoque un resserrement des tissus organiques et tend à
diminuer les sécrétions des muqueuses.
Atopie/Atopique: Tendance allergique d’origine génétique qui augmente les
risques d’asthme, d’eczéma et de rhume des foins.
Carence: Insuffisance, manque ou absence d’un ou de plusieurs éléments
indispensables à l’organisme, dont les protéines, les lipides, les
glucides, les vitamines et les minéraux.
Catabolisme: Phase du métabolisme caractérisée par la dégradation des
composés organiques et par un dégagement d’énergie.
Cataplasme: Bouillie appliquée entre deux linges sur la peau pour
combattre une inflammation.
Catéchines: Polyphénols principaux du thé vert.
Cholagogue: Substance qui favorise l’écoulement de la bile.
Compresse: Pièce de gaze ou de tissu imbibée d’extraits de plantes et
utilisée en pansement sur les parties du corps atteintes.
Décoction: Action de faire bouillir une substance (une plante) dans un
liquide pour en retirer les principes solubles.
Dépuratif: Favorise l’élimination des déchets par action diurétique, laxative
ou sudorifique (stimule la transpiration).
Desquamation: Élimination de couches superficielles de l’épiderme sous
forme de squames (fines lamelles de tissu cutané). La peau sèche et
pèle.
Dioïque: Espèce végétale dont les fleurs mâles et les fleurs femelles sont
portées par des bases différentes.
Diurétique: Produit qui stimule la production d’urine.
Émollient: Adoucit les tissus enflammés. Exerce un effet apaisant sur la
peau et sur les muqueuses lorsqu’elles sont enflammées.
Enzyme: Substance protéinique qui permet de renforcer et d’accélérer les
réactions biochimiques dans l’organisme.
Épiderme: Couche externe de la peau.
Ergocalciférol: Vitamine D2 obtenue par irradiation de l’ergostérol.
Ergostérol: Stérol très répandu dans le règne végétal et qui peut, sous
l’action de rayons ultra-violets, se transformer en vitamine D2.
Flavonoïdes: Polyphénols présents dans les végétaux. Ce sont les pigments
qui leur donnent leur couleur et possèdent des propriétés antioxydantes.
Gluten: Protéine végétale qu’on trouve dans les graines des graminées (blé,
orge, avoine, seigle, etc.). Le gluten est constitué principalement de
deux protéines: prolamine et gluténine. La prolamine dans le blé est
nommée gliadine.
Hépatique: Relatif au foie.
Histamine: Substance de type hormonal présente naturellement dans
l’organisme. L’histamine est le premier médiateur connu et peut
entraîner une série de phénomènes inflammatoires caractéristiques de la
réaction allergique immédiate.
Homéostasie: Régulation naturelle de l’organisme consistant à maintenir
constants les paramètres biologiques (température, composition du sang,
etc.) face aux modifications du milieu extérieur.
Huiles essentielles: Essences obtenues par distillation des plantes.
Hyaluronidases: Famille d’enzymes (grosses protéines) qui ont pour
principale fonction de dégrader l’acide hyaluronique en fin de vie
(l’organisme en produit ensuite pour le remplacer). L’acide
hyaluronique est un élément augmentant la viscosité du liquide synovial
qui lubrifie les articulations.
Immunoglobulines: Famille de protéines à laquelle appartiennent les
anticorps.
Immunoglobulines E (IgE): Immunoglobulines de l’allergie de classe E
(anticorps spécifiques).
Kératine: Protéine fibreuse, riche en cystine, constituant la substance
fondamentale des poils et des ongles chez l’humain.
Leucocyte (ou globule blanc): Cellule du sang qui participe activement aux
mécanismes de défense de l’organisme.
Liposoluble: Qui se dissout dans les corps gras (par exemple, les vitamines
liposolubles).
Lymphoï’de: Relatif aux ganglions lymphatiques. Qui produit la lymphe,
les lymphocytes. La rate et le thymus sont des organes lymphoïdes.
Macrophage: Cellule dérivant des monocytes sanguins qui joue un rôle
important dans l’immunité. Participe à la synthèse des anticorps.
Médiateur (chimique): Substance sécrétée par les fibres nerveuses ayant un
effet sur les cellules voisines.
Métabolisme: Ensemble des processus de transformation des nutriments
dans l’organisme.
Mucilages: Substance végétale tirée du lichen, de la graine de lin ou de la
bourrache, constituée de pectines ayant la propriété de gonfler au
contact de l’eau et utilisée comme excipient médicamenteux et comme
laxatif.
Nutriment: Substance ayant un intérêt nutritionnel pour l’organisme
(nécessaire pour se maintenir en vie). On distingue les macronutriments
(protéines, lipides et glucides) et les micronutriments (vitamines,
minéraux et oligo-éléments).
Œdème: Infiltration de liquide séreux dans divers tissus, caractérisée par un
gonflement localisé ou diffus.
Oligo-élément: Élément chimique essentiel en infime quantité à l’organisme
(par exemple, fer, sélénium, iode).
Phagocytose: Mécanisme par lequel certaines cellules vivantes englobent et
digèrent des substances étrangères ou des microbes, les éliminant ainsi
de leur milieu.
Précurseur (biochimie): Composé qui en précède un autre dans une voie
métabolique. Par exemple, les acides aminés sont des précurseurs dans
la synthèse des protéines.
Prostaglandines: Éléments chimiques de type hormonal produits
naturellement par l’organisme en réaction à un stimulus. Les
prostaglandines interviennent dans de nombreux processus, entre autres
l’inflammation.
Prurit: Sensation de démangeaison intense.
Séborrhée: Hypersécrétion de sébum généralement accompagnée de
dermatite (inflammation de la peau) et de prurit (démangeaisons).
Stérol: Nom générique des alcools qui existent dans le cholestérol et ses
dérivés.
Surrénales: Petites glandes situées au-dessus des reins et produisant
diverses hormones, dont le cortisol.
Teinture mère: Liquide généralement obtenu par la macération de la plante
entière ou de certaines de ses parties dans de l’eau et de l’alcool
éthylique, ce qui favorise l’extraction des principes actifs de la plante,
leur concentration et leur conservation.
Thymus: Glande située à la partie inférieure du cou, jouant un rôle
important dans la résistance aux infections.
Vitamine: Molécule organique indispensable au bon développement et au
fonctionnement normal de l’organisme, qui ne peut les synthétiser
naturellement.
TABLE DES MATIÈRES

Avertissement
Introduction

Chapitre 1. La peau et les émonctoires


La peau
Les émonctoires
Le foie
Les intestins
Les reins et les intestins

Chapitre 2. Le système immunitaire: notre mécanisme de défense


L’affaiblissement de la vigilance immunitaire
Allergie et intolérance à l’histamine
Hérédité et autres facteurs de risque
Le rôle des nutriments
Les colorants artificiels

Chapitre 3. L’eczéma, le psoriasis, l’urticaire et le zona


L’eczéma, ou dermatite atopique
Symptômes
Les céramides
Le stress et la dysfonction de la barrière cutanée …
À propos du lait
Phytothérapie
Suggestions alimentaires
Le psoriasis
Symptômes
Le déclenchement des crises
Suggestions alimentaires
Phytothérapie
Autres suggestions
L’urticaire
Symptômes
Facteurs déclenchants
Suggestions alimentaires
Phytothérapie
Autres suggestions
Le zona
Symptômes
Suggestions alimentaires
Phytothérapie
Autres suggestions

Chapitre 4. Quelques troubles cutanés des adultes et des enfants


Aphtes buccaux
Phytothérapie
Feu sauvage, ou herpès labial
Phytothérapie
Pied d’athlète, ou mycose du pied
Phytothérapie
Verrue
Verrue vulgaire
Phytothérapie
Verrue plantaire
Phytothérapie
Dermatite séborrhéique
Phytothérapie
Érythème fessier
Phytothérapie
Muguet, ou candidose buccale
Chapitre 5. Les plantes médicinales pour soigner la peau
Trois préparations simples
Quelques propriétés des plantes
Les principales plantes médicinales
Aloès (Aloe vera)
Arbre à thé (Melaleuca alternifolia)
Avoine (Avena sativa)
Bardane (Arctium lappa)
Camomille allemande (Matricaria recutita)
Chardon-Marie (Silybum marianum)
Échinacée (Echinacea purpurea et E. angustifolia)
Mélisse, ou citronnelle (Melissa officinalis)
Mouron blanc, ou mouron des oiseaux (Stellaria media)
Myrrhe (Commiphora myrrha)
Ortie dioïque, ou grande ortie (Urtica dioica)
Réglisse (Glycyrrhiza glabra)
Souci, ou calendule (Calendula officinalis)

Chapitre 6. Les nutriments pour soigner la peau


Acides gras essentiels
Bêta-carotène, ou provitamine A
Vitamine B6
Vitamine C, ou acide ascorbique
Vitamine D, ou calciférol
La santé de la peau
Une vitamine soleil
Une vitamine liposoluble
Vitamine E, ou tocophérol
Sélénium
Zinc
Ail (Allium sativum)
Champignon shiitake
Chlorophylle
Germinations
Gingembre (Zingiber officinale)
Probiotiques, ou cultures bactériennes
Deux aliments à privilégier: le yogourt et le kéfir
Quercétine
Une oubliée: la caroube

Chapitre 7. La gestion du stress et les glandes surrénales


Les glandes surrénales

Chapitre 8. Quelques notions sur l’équilibre acido-basique


La régulation du pH
Aliment acide ou alcalin?

Conclusion
Annexe. Une pharmacie naturelle
Bibliographie
Sites Internet
Glossaire
La santé de votre peau par les plantes
ISBN EPUB: 978-2-7640-2698-4

Édition: Danielle Choquette


Infographie: Chantai Landry
Révision: Jocelyne Cormier
Correction: Odile Dallaserra et Caroline Hugny

02-19

Imprimé au Canada

© 2019, Les Éditions Québec-Livres,


division du Groupe Sogides inc.,
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(Montréal, Québec)

Tous droits réservés

Dépôt légal: 2019


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