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NBN EN 1992-1-2 : 2004/A1:2019 : Eurocode 2 : Calcul des structures en béton - Partie

1-2 : Règles générales - Calcul du comportement au feu

Chapitre 3.2. LE COMPORTEMENT AU FEU


3.2.1. Le comportement au feu 3.2.21 La courbe température - temps normalisée :
3.2.10 La réaction au feu des produits de construction . méthode de calcul de la résistance au feu
. et matériaux d'aménagement 3.2.22
La résistance au feu dans les Eurocodes
3.2.20 La résistance au feu des produits, éléments de .
. construction et d'ouvrages

3.2.1. LE COMPORTEMENT AU FEU


Le comportement au feu est un élément fondamental de l'approche de l'étude d'un bâtiment dans son ensemble.
L'article R. 121-2 du code de la construction et de l'habitation (CCH) définit le comportement au feu :
« Le comportement au feu en cas d'incendie est apprécié d'après deux critères :
 - 1. la réaction au feu, c'est-à-dire l'aliment qui peut être apporté au feu et au développement de l'incendie ;
 - 2. la résistance au feu, c'est-à-dire le temps pendant lequel les éléments de construction peuvent jouer le rôle
qui leur est dévolu malgré l'action d'un incendie. »
En pratique :

 La réaction au feu s'exprime en classe. Elle concerne les produits et matériaux de


construction.
Les matériaux de construction sont les matières ou produits qui permettent de préparer les éléments d'une
construction : pierre, brique, plâtre, acier, verre, etc.

 La résistance au feu s'exprime en degré (ou classe) : elle concerne les produits, éléments de
construction et d'ouvrages.
Les éléments de construction sont tous les composants dont l'assemblage participe à un édifice. Ils sont
répertoriés par familles : dalles, poteaux, cloisons, portes, faux-plafonds, charpentes, toitures, etc.

LA RÉGLEMENTATION
La réglementation dans ce domaine est définie par le code de la construction et de l'habitation et par des arrêtés
pris en application. L'article R. 121-5 précise que « des arrêtés du ministre de l'intérieur fixent les différentes
catégories de la classification, tant en ce qui concerne la réaction au feu que la résistance au feu, les conditions
d'essais et la compétence des différents laboratoires chargés d'y procéder. »

La réaction au feu
L'article R. 121-3 du CCH précise la notion de réaction au feu :
« Les éléments de classification retenus au point de vue de la réaction au feu sont, d'une part, la quantité de chaleur dégagée
au cours de la combustion et, d'autre part, la présence ou l'absence de gaz inflammables. La classification adoptée doit donc
préciser le caractère pratiquement incombustible ou combustible et, dans ce dernier cas, le degré plus ou moins grand
d'inflammabilité. »

 L'arrêté du 21 novembre 2002 modifié relatif à la réaction au feu des produits de


construction et d'aménagement fixe les méthodes d'essais et les critères de classification.

La résistance au feu
La résistance au feu est définie dans l'article R. 121-4 du CCH :
« La classification au point de vue de la résistance au feu est établie en tenant compte du temps pendant lequel sont satisfaites
des conditions imposées relatives, soit à la résistance mécanique, soit à l'isolation thermique, soit à ces deux critères cumulés.
Il est prévu un certain nombre de degrés types de résistance au feu déterminés par un programme thermique normalisé. »
 L'arrêté du 22 mars 2004 modifié relatif à la résistance au feu des produits modifié éléments
de construction et d'ouvrages fixe les méthodes d'essais et de classement de la résistance au feu.

Cas particulier des conducteurs et câbles électriques


Les conducteurs et câbles électriques (rassemblés sous le terme « câbles ») sont appréciés en fonction de leur
comportement au feu : il s'agit d'un classement de réaction et de résistance au feu particulier. Celui-ci fait l'objet de
l'arrêté du 21 juillet 1994.

 La classification de la réaction au feu des câbles comporte trois catégories : C1, C2 et C3.

 La classification de la résistance au feu des câbles comporte deux catégories : CR 1 et CR


2.
Pour répondre à une catégorie, les câbles doivent satisfaire à des exigences normatives et faire l'objet d'un
procès-verbal de classement.
Par ailleurs, la commission européenne a adopté une décision concernant la réaction au feu des produits
(décision 2006/751/CE du 27 octobre 2006). L'annexe de ce document (tableau 4) porte sur la classification des
caractéristiques de réaction au feu des câbles électriques. Elle définit également les conditions de montage et de
fixation ainsi que les paramètres d'essais pour les câbles électriques.

3.2.10. LA RÉACTION AU FEU DES PRODUITS


DE CONSTRUCTION ET MATÉRIAUX D'AMÉNAGEMENT
L'article R. 121-2 du code de la construction et de l'habitation définit la réaction au feu comme « l'aliment qui peut
être apporté au feu et au développement de l'incendie. »
L'article R. 121-3 du CCH précise la notion de réaction au feu :
« Les éléments de classification retenus au point de vue de la réaction au feu sont, d'une part, la quantité de chaleur dégagée
au cours de la combustion et, d'autre part, la présence ou l'absence de gaz inflammables. La classification adoptée doit donc
préciser le caractère pratiquement incombustible ou combustible et, dans ce dernier cas, le degré plus ou moins grand
d'inflammabilité. »

L'arrêté du 21 novembre 2002 modifié


L'arrêté du 21 novembre 2002 modifié relatif à la réaction au feu des produits de construction et d'aménagement
« fixe les méthodes d'essais et les catégories de classification en ce qui concerne la réaction au feu :
 - des produits visés à l'article 1er du décret du 8 juillet 1992 [constitue un produit de construction tout produit
fabriqué en vue d'être incorporé, assemblé, utilisé ou installé de façon durable dans des ouvrages tant de bâtiment
que de génie civil] désignés (...) produits de construction ;
 - des produits non visés à l'article 1er du décret du 8 juillet 1992 (...) mais dont les conditions d'emploi sont
prescrites par les règlements de sécurité contre l'incendie, désignés (...) matériaux d'aménagement » (art. 1 de
l'arrêté)

Les produits de construction


Il s'agit :
- de produits pour les murs ou les plafonds, y compris les produits de finition ;- les éléments de
construction ;- les produits intégrés aux éléments de construction ;- les produits des façades et murs
extérieurs, y compris les couches d'isolation ;- les sols et les revêtements des sols.
L'article 2 de l'arrêté du 21 novembre 2002 modifié précise que « les produits de construction sont classés, en
fonction de leurs caractéristiques de réaction au feu (...). » Les classes évoquées ici sont autrement nommées
Euroclasses. Les euroclasses ainsi déterminées sont utilisées, pour l'application des règlements de sécurité contre
l'incendie. 
Les annexes de l'arrêté présentent les correspondances entre les anciennes et les nouvelles classes de réaction
au feu. Ces correspondances permettent d'adapter les dispositions des règlements de sécurité avec le nouveau
classement.

Les matériaux d'aménagement


Les matériaux d'aménagement ne sont pas fabriqués en vue d'être incorporés de façon durable dans les
ouvrages de construction. Ce sont les tapisseries, les rideaux etc. Ils restent couverts par le classement français
(classement M).
LE CLASSEMENT DES PRODUITS DE CONSTRUCTION

Le fonctionnement des Euroclasses


Le comportement au feu d'un produit dépend fortement du scénario de sollicitation thermique auquel il est soumis
et des critères de performance utilisés.
Cet aspect est pris en compte dans le nouveau système des Euroclasses. Le système Euroclasses est construit
autour de trois scénarios de sollicitation thermique, voulus représentatifs de divers stades de développement de feux
couramment rencontrés dans les bâtiments. Les performances de réaction au feu prises en compte par les
Euroclasses sont :
- la combustibilité ;- la production de fumées ;- la production de gouttes enflammées.
A chacune de ces trois performances correspondent des classes.
La classification de base, correspondant à la combustibilité, est divisée en sept classes de A à F :
- A1, A2, B, C, D, E, F.
Une distinction est faite entre les produits de construction dans leur ensemble et les sols. Cette distinction
s'explique par le fait que les scénarios d'exposition au feu et le comportement des matériaux diffèrent dans les deux
cas. Les sols sont notés « FL » pour « Floor ». Ainsi les classes pour les sols sont :
- A1fl, A2fl, Bfl, Cfl, Dfl, Efl, Ffl.
A la classification de base (combustibilité) s'ajoutent les classifications liées au dégagement de fumées et à la
production de gouttes enflammées.
Le dégagement de fumées est noté « s » pour « smoke » et comprend trois classes :
- s1, s2 et s3.
La production de gouttes enflammées est noté « d » pour « drop » et comprend deux classes :
- d0, d1, d2.
Les classes sont rangées dans le sens croissant selon le scénario de sollicitation. Ainsi A1 correspond à une
moindre combustibilité que F, s1 correspond à une plus faible production de fumées que s3...
A partir de ces trois niveaux de performance, la qualité du produit par rapport à un incendie peut-être appréciée.
Ainsi un produit marqué : A2 s2 d0 est très peu combustible, produit de la fumée, ne produit pas de goutte ou de
débris enflammés au cours de l'essai.
Classement Euroclasses en fonction des trois niveaux de sollicitation
Classes Autres produits Classes Sols
Bombe calorimétrique et petit four.
Deux essais :
Dans certains cas, SBI en variante, avec des seuils plus exigeants
A1 A1FL Bombe calorimétrique et petit four. Pas
que pour B.
de classification additionnelle.
Pas de classification additionnelle.
Essai SBI, performances permettant un classement en B. Même esprit que la classe A2.
A2 Bombe calorimétrique ou petit four réal. (Le choix réel entre ces A2FL - Panneau radiant
deux essais dépend de la composition du produit) - Bombe calorimétrique ou petit four
Petite flamme.
Petite flamme avec les mêmes seuils que pour D et C.
B BFL Panneau radiant (éclairement critique
Essai SBI.
supérieur ou égal à 8 kWm2)
Petite flamme.
Petite flamme, avec les mêmes seuils que pour la classe D.
C CFL Panneau radiant (éclairement critique
Essai SBI : seuils plus sévères que pour la classe D.
supérieur ou égal à 4,5 kWm2)
Petite flamme.
Essai à la petite flamme avec des seuils plus sévères que pour E.
D DFL Panneau radiant (éclairement critique
Essai SBI
supérieur ou égal à 2 kWm2)
Essai à la petite flamme avec observation de la chute des gouttes
E EFL Essai à la petite flamme
enflammées qui fait l'objet d'une classification additionnelle
F Aucune performance de réaction au feu déclarée FFL Idem classe F

Une classe admissible est définie par une combinaison de niveaux de performance lorsqu'il est fait appel à une
(ou des) classification(s) supplémentaire(s). La correspondance se fait dans la ligne affectée à la catégorie M.Toute
combinaison issue des lignes supérieures est également admissible.

Les produits classés par convention


Certains produits et matériaux, dont le comportement au feu est bien connu et stable, ne sont pas soumis aux
essais et le classement à leur appliquer est fixé de façon conventionnelle.
Les classes A1 et A1fl sont attribuées sans essais et correspondent aux produits très peu combustibles, tels que
l'argile, la perlite, la laine minérale, le verre cellulaire, le béton, la céramique, la chaux, etc.
Les matériaux ne nécessitant pas d'essais préalables pour être classés dans les catégories A1 et A1 FL doivent
être composés de matériaux tels que verre, béton, fer, granulats minéraux... Aucun de ces matériaux ne devant
contenir plus de 1 % en poids ou en volume de matériau organique réparti de manière homogène (ex : colle).
Les produits de construction sont classés selon la nouvelle classification Euroclasses, avec une adaptation
concernant les règlements de sécurité contre l'incendie. Les Euroclasses deviendront obligatoires au fur et à mesure
de la parution des arrêtés concernant l'application du marquage CE sur les produits de construction soumis au
décret du 8 juillet 1992. Pour les produits dont l'arrêté portant application des décisions communautaires n'est pas
encore publié, le classement M reste valide.

LES ESSAIS
Les Euroclasses font l'objet de 5 types d'essais dont un avec le SBI (Single Burning Item en anglais pour Objet
Isolé en feu) sur des échantillons de plus grandes dimensions. Le classement officiel d'un matériau donne lieu à un
rapport indiquant les caractéristiques des échantillons, la référence commerciale, l'identité du fabricant, les modalités
d'essais ainsi que la durabilité dans le temps du classement.

Le procès verbal de l'essai est valable 5 ans. La présentation de procès verbal peut être exigée par
l'administration lors de contrôles afin de justifier de la bonne application de la réglementation. Ceci est valable pour
le classement M et Euroclasses tant que les normes harmonisées produits ne sont pas sorties.
 
PRODUITS DE CONSTRUCTION
Trois niveaux de sollicitation à simuler par les essais (sévérité croissante en descendant)
Sols Autres produits
Attaque ponctuelle par une petite flamme Attaque ponctuelle par une petite flamme
Feu pleinement développé dans la pièce Sollicitation thermique par un objet en feu (petit élément de mobilier, corbeille à
voisine papier)
Feu pleinement développé dans la pièce Feu pleinement développé dans la pièce

 
Pour satisfaire aux exigences imposées par les règlements de sécurité contre l'incendie, des tableaux de
correspondance définissent les catégories M admissibles pour l'intégration des produits de construction.
 
Tableau de correspondance entre Euroclasses
et classement M pour les produits autres que les sols (2)
Classes selon NF EN 13501-1 Exigence
A1 - - Incombustible
A2 s1 d0 M0
A2 s1 d1 (1)
s2 d0
A2
s3 d1 (1)
M1
s1
d0
B s2
d1 (1)
s3
s1 (2) (3)
d0
C (3) s2 (3) M2
d1 (1)
s3 (3)
s1 (2) M3
d0
D s2 M4
d1 (1)
s3 (non gouttant)
Toutes classe (2) autres que E - d2 et F M4
(1) Le niveau de performance d1 est accepté uniquement pour les produits qui ne sont pas thermofusibles dans les conditions de l'essai.
(2) Le niveau de performance s1 dispense de fournir les informations prévues par l'arrêté du 4 novembre 1975 modifié portant réglementation de
l'utilisation de certains matériaux et produits dans les établissements recevant du public et l'instruction du 1 er décembre 1976 s'y rapportant
(3) Admissible pour M1 si non substantiel au sens de la définition de l 'annexe 1.

 
Tableau de correspondance entre Euroclasses et classement M pour les sols
Classes selon NF EN 13501-1 Exigence
A1 fl   Incombustible
A2 fl s1 M0
A2 fl s2
B fl s1 M3
C fl s2

s1 (1)
D fl M4
s2
(1) Le niveau de performance s1 dispense de fournir les informations diverses prévues par l'arrêté du 4 novembre 1975 modifié portant
réglementation de l'utilisation de certains matériaux et produits dans les établissements recevant du public et l'instruction du 1 er décembre 1976 s'y
rapportant.

Les laboratoires
Les laboratoires agrées par le Ministère de l'Intérieur pour effectuer les essais et établir les procès verbaux de
classement sont les suivants :
- CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) ;- LNE (Laboratoire national de métrologie et
d'essais) ;- LCPP (Laboratoire central de la préfecture de police) ;- CRB (Centre de recherche du
Bouchet (SNPE)) ;- IFTH (Institut français du textile et de l'habillement) ;- SNPE matériaux
énergétiques (SME).

3.2.20. LA RÉSISTANCE AU FEU DES PRODUITS, ÉLÉMENTS DE


CONSTRUCTION ET D'OUVRAGES
La résistance au feu des éléments de construction est définie comme « le temps pendant lequel les éléments de
construction peuvent jouer le rôle qui leur est dévolu malgré l'action d'un incendie » (article R. 121-2 du code de la
construction et de l'habitation).
L'évaluation de la résistance au feu des produits, éléments de construction et d'ouvrages est réalisée, soit au
moyen d'essais, soit à partir de calculs, soit par d'autres modes de justification. Elle est définie par l'arrêté
interministériel du 22 mars 2004 modifié et ses cinq annexes.
Cet arrêté porte sur la résistance au feu des produits, éléments de construction et d'ouvrages. Il fixe «  les
méthodes et les conditions d'évaluation des performances de résistance au feu des produits, éléments de
construction et d'ouvrages, auxquelles se réfèrent les règlements de sécurité contre l'incendie. » L'arrêté du 22 mars
2004 modifié annule et remplace l'arrêté du 3 août 1999. Il met en application les méthodes d'essais et de
classement européennes et abroge les méthodes françaises.
« Les performances de résistance au feu évaluées au moyen d'actions thermiques prédéterminées sont exprimées en degrés ou
classes. Ces degrés, ou classes, sont directement liés aux durées pendant lesquelles les produits, éléments de construction et
d'ouvrages satisfont aux critères de performance retenus, en fonction du rôle qui leur est dévolu du point de vue de la
sécurité. » (article 4 de l'arrêté).

Les produits évalués


L'évaluation de la résistance au feu s'applique aux produits suivants :
 • éléments porteurs sans fonction de compartimentage :
- murs,- planchers,- toitures,- poutres,- balcons,- escaliers,- passerelles ;
 • éléments porteurs avec fonction de compartimentage :
- murs,- planchers et toitures ;
 • produits et systèmes destinés à protéger des éléments ou des parties des ouvrages :
- plafonds n'ayant pas de résistance au feu propre,- enduits, panneaux, protections projetées,
revêtements et écrans de protection contre le feu ;
 • éléments non porteurs ou parties d'ouvrage :
- cloisons (y compris celles comportant des parties non isolées),- plafonds possédant une résistance
au feu intrinsèque,- façades (murs rideaux) et murs extérieurs (y compris éléments vitrés),-
planchers surélevés,- calfeutrements de pénétration et joints d'étanchéité linéaire,- portes et
fermetures résistantes au feu (y compris celles comportant des vitrages et des quincailleries) et
leurs dispositifs de fermeture,- portes étanches aux fumées,- fermetures des passages ménagés
pour les systèmes de convoyage (tapis roulants) et les systèmes de transport sur rail,- conduites et
gaines pour installations techniques,- cheminées,- revêtements et parements de murs et plafonds ;
 • produits destinés à être utilisés dans les systèmes de ventilation (à l'exclusion des systèmes
d'extraction de la chaleur et de la fumée) :
- conduits de ventilation,- clapets ;
 • produits destinés à être utilisés dans les systèmes de contrôle des fumées et de la chaleur :
- conduits d'extraction des fumées pour compartiment unique,- conduits d'extraction des fumées
résistants au feu multi-compartiment,- volets d'extraction des fumées pour compartiment unique,-
volets d'extraction des fumées résistant au feu multi-compartiment,- ecrans de cantonnement,-
ventilateurs extracteurs de fumées et de chaleur, joints de connexion,- exutoires de fumées et de
chaleur naturels.

Evaluation de la résistance au feu


Selon l'arrêté du 22 mars 2004 modifié, l'évaluation de la résistance au feu peut être déterminée selon quatre
approches :
 - méthodes d'essai et d'évaluation selon l'annexe 1 ;
 - méthodes de calcul et règles de dimensionnement, selon l'annexe 2 ;
 - référence à un procédé de fabrication ou de construction approuvé dont la liste figure en
annexe 3 ;
 - appréciation de laboratoire agréé, établie selon l'annexe 4.

Les critères et la classification de la résistance au feu


Dans cet arrêté, la résistance au feu est définie selon trois caractéristiques essentielles, symbolisées par une
lettre :
 • R : Capacité portante
Capacité à supporter l'exposition au feu sans perte de stabilité ;
 • E : Etanchéité au feu
Etanchéité au feu sur le côté exposé sans transmission de flammes et de gaz chauds pouvant
s'enflammer sur la face non exposée ;
 • I : Isolation thermique
Isolation thermique imposant des températures maximales sur le côté non exposé.
Des critères complémentaires sont appliqués :
 • W : Rayonnement (flux maximal)
L'élément testé ne laisse pas passer ou n'émet pas de rayonnement supérieur à 15 kW/m 2 ;
 • M : Action mécanique (résistance à un impact) ;
 • C : Fermeture automatique (capacité) ;
 • S : Passage des fumées ;
 • G : Résistance à la combustion de la suie (cheminées)
Ancienne classification Nouvelle classification
SF : Stabilité au feu R : Capacité portante
PF : Pare-flamme E : Etanchéité au feu
CF : Coupe-feu I : Isolation thermique

Les classifications sont exprimées, sauf indications contraires, en minutes (avec introduction de 20 min) et non
plus en heure ou fraction d'heure comme c'était le cas dans l'arrêté du 3 août 1999.
Un mur REI M 120 est un mur dont la résistance mécanique et aux chocs, l'étanchéité au feu et à la chaleur est
de 2 heures ; une porte E30 est une porte pare-flamme de degré 30 minutes ; une cloison EW 60 est une cloison
étanche au feu avec un rayonnement limité à 1 heure.

Les classifications spécifiques propres à des éléments particuliers

 K : Capacité de protection contre l'incendie (revêtements, parements de murs et plafonds)

 D : Durée de stabilité à température constante (écrans de cantonnement)

 DH : Durée de stabilité sous la courbe standard température/temps (écrans de


cantonnement)

 F : Fonctionnalité des ventilateurs extracteurs de fumée et de chaleur

 B : Fonctionnalité des exutoires de fumée et de chaleur naturels


Des indices apportent des compléments, par exemple :

 Localisation et sens d'exposition au feu :


 - (i → o), (o → i), (i ↔ o).
i : inside (intérieur), o : outside (extérieur)
Ces indices montrent que l'élément a été testé et satisfait aux exigences par l'intérieur, par
l'extérieur ou les deux ;
 - (a → b), (b → a), (a ↔ b).
a : above (dessus), b : below (dessous). Ces indices montrent que l'élément a été testé et
satisfait aux exigences par le dessus, par le dessous ou les deux.

 Orientation de l'élément :
 - (v e) ), (h o ).
v e  : vertical, h o  : horizontal : l'élément convient pour une position verticale ou horizontale ;
 - l'isolation thermique peut-être donnée selon deux hypothèses : I 1 et I 2 .
I 1 correspond à une augmentation maximale de température de 180 K.
I 2 correspond à une augmentation maximale de température de 360K ;
 - simple ou multiple
Indique que l'élément convient pour une utilisation en compartiment unique ou en multi
compartiments.
Dans l'annexe 1 de l'arrêté sont également indiquées des méthodes d'essai d'application nationale pour
lesquelles il n'est pas prévu de version européenne.
Ce sont des méthodes relatives aux protections thermiques des structures, essais sur structure acier pour
caractériser les protections en présence de primaire anticorrosion, essai pour caractériser les protections projetées
sur un support enduit d'un fixateur de surface, essais relatifs aux ventilateurs de VMC, aux plafonds stables au feu et
aux clapets bouche et terminaux.

3.2.21. LA COURBE TEMPÉRATURE - TEMPS NORMALISÉE :


MÉTHODE DE CALCUL DE LA RÉSISTANCE AU FEU
Bien que le développement d'un incendie soit un phénomène très aléatoire, il s'est avéré nécessaire de
reconstituer d'une manière expérimentale différents types d'incendies dans le but de définir des lois générales sur la
résistance au feu des éléments de construction et de structures des bâtiments. Ces recherches ont conduit à
adopter une formule standard considérant les variations de température en fonction du temps, formule
nécessairement arbitraire qui ne reflète pas notamment les températures atteintes lors des incendies réels pendant
la période d'embrasement, ni pendant celle de décroissance. Cette formule a été adoptée par l'Organisation
Internationale de Normalisation (ISO) afin de normaliser un type de feu et de permettre la comparaison du
comportement vis-à-vis de ce feu des matériaux de construction. Définie dans la norme ISO 834 «  Essai de
résistance au feu - Elément de construction » et illustrée par la courbe « courbe température-temps normalisée », la
relation est la suivante :
T = 345 log 10 (8t + 1) + 20
où T est la température du four au temps t, exprimée en °C, t est le temps, exprimé en minutes.

Durée de l'essai
5 10 15 30 45 60   90  120  180  240  360
en minutes
Évolution de la température en degré Celsius 556 678 738 842 902 945 1 006 1 049 1 110 1 153 1 214

Cette courbe était déjà utilisée pour les essais de classement des matériaux issus de l'arrêté du 3 août 1999.
Dans l'arrêté du 22 mars 2004 modifié, cette courbe reste la référence. Cependant des conditions d'échauffement
différentes sont susceptibles d'être adoptées dans des circonstances spéciales. Dans certains cas pratiques, il est
possible d'identifier des scénarii dans lesquels il pourrait exister un écart important par rapport aux conditions
standards d'échauffement. Il est possible d'appliquer les conditions d'échauffements suivants :
- courbe concernant les feux d'hydrocarbures ;- courbe concernant l'échauffement lent ;- courbe
concernant un feu externe.

Méthode de calcul
Les méthodes de calcul et les règles de dimensionnement sont indiquées dans l'annexe 2 de l'arrêté du 22 mars
2004 modifié.
Ce sont les normes de la série P 92 701 à 704 et les parties relatives au feu des Eurocodes avec leur document
d'application nationale. Dans l'annexe 2, une méthode propre à la détermination du degré de résistance au feu des
planchers bétons avec bac acier collaborant est présentée.

Les procédés de fabrication ou de construction approuvés et connus


L'annexe 3 de l'arrêté du 22 mars 2004 modifié, permet d'utiliser des procédés de fabrication ou de construction
approuvés et connus :
• fabrication de portes en bois décrites dans les normes NF P 23 501 et 502, modifications admises
sur ces portes (cahier du CSTB n° 2129 de janvier 1987) ;• dispositions constructives concernant les
jonctions cloisons-plafonds réalisées à base de plaque de plâtre permettant de satisfaire aux
exigences d'isolation coupe feu entre les locaux des derniers niveaux dans le cadre de« l'art. U24 de
l'arrêté du 23 mai 1990, pour les établissements recevant du public de type U,« l'art. 6 de l'arrêté du
31 janvier 1986, pour les bâtiments d'habitation ;• dispositions constructives concernant les parois
de cages d'escalier à ossature bois ;• stabilité au feu 1/4 h pour les conduits.

Les laboratoires agréés


L'annexe 4 de l'arrêté du 22 mars 2004 modifié présente les procédures à respecter. Elles sont relatives :
- à l'appréciation de laboratoire agréé ;- aux éléments soumis aux essais ;- aux documents relatifs à
la classification.

Validité des procès-verbaux

 Pour les produits non soumis au marquage CE fabriqués en série ou mis en œuvre
conformément à une notice de montage, la durée de validité des procès-verbaux est de 5 ans. Si
l'échantillon est un prototype, un procès verbal provisoire d'une durée de validité de 12 mois
(contre 9 dans l'ancien arrêté)est délivré. La durée de validité du procès verbal est étendu à 5 ans
après vérification par le laboratoire de la conformité de la fabrication en série La date à prendre en
considération pour fixer la limite de validité des PV est celle de la réalisation du dernier essai pris
en compte pour le classement.

 Pour les produits non soumis au marquage CE fabriqués en série ou conformément à une
notice de montage, le titulaire d'un procès verbal venant à échéance peut demander la
reconduction de celui ci pour une durée de 5 ans.

 Les procès verbaux de résistance au feu délivrés antérieurement au 1 er avril 2004 restent
valables jusqu'à expiration de leur date de fin de validité sauf pour les produits visés au point
suivant.

 La durée de validité des procès-verbaux de résistance au feu valides à la date de publication


d'un arrêté mettant en vigueur le marquage CE, est prolongée jusqu'à la fin de la période de
transition prévue par cet arrêté.

 Pour les produits, éléments de construction et d'ouvrages, les procès-verbaux de résistance


au feu, en cours de validité à la date de mise en application d'une norme d'essai européenne les
concernant, restent valables pendant 7 ans à compter de cette date, sauf pour les produits visés
au point précédent et les clapets bouche et clapets terminaux (jusqu'à la date d'obligation de
marquage CE).

 .2.22. LA RÉSISTANCE AU FEU DANS LES EUROCODES


Dans le cadre de la directive « Produits construction » (DPC), des règles correspondant aux exigences
essentielles de résistance mécanique de stabilité des ouvrages et de sécurité en cas d'incendie ont été définies.
Ces règles européennes, ou eurocodes, ont pour objectif de fournir des base communes de conception, de calcul
et de réglementation au sein de l'Union européenne.
Les prescriptions touchant à la résistance au feu ne sont pas réunies dans un Eurocode particulier, mais sont
contenues dans une partie spécifique de chacun des Eurocodes « actions » (EC1) et « matériaux » (EC2 à EC6 et
EC9).
Les Eurocodes 1 à 6 et 9 comprennent chacun une partie 1.2 consacrée aux règles de calcul pour la résistance
au feu des ouvrages structurels.
Les Eurocodes, au travers de la résistance que doit présenter une structure à l'incendie, ne traitent que de
mesures de protection passive face à l'incendie.
Les exigences en matière de sécurité incendie demeureront une prérogative nationale, les Eurocodes pourront
servir de moyen de preuve du respect des niveaux de résistance au feu exigés. C'est d'ailleurs dans ce sens que les
réglementations devraient évoluer pour intégrer autant que possible les aspects de résistance au feu et sismique des
Eurocodes.

Les parties « feu » des Eurocodes « matériaux »

Chacun des Eurocodes « matériaux » définit l'évolution des caractéristiques mécaniques (résistance,
déformation, relation contrainte-déformation) en fonction de la température, ainsi que d'autres propriétés des
matériaux (masse volumique, dilatation thermique, chaleur spécifique, conductivité thermique).
Dans les Eurocodes « matériaux », pour les trois premiers chapitres (avant ceux traitant des méthodes de calcul
proprement dit) il y a eu un souci d'uniformisation des informations à apporter et des possibilités de calcul.
Ainsi, chaque partie définit les exigences fondamentales qu'une structure doit respecter, les actions et les valeurs
de calcul des propriétés des matériaux (coefficients partiels de sécurité, combinaisons d'action...), ceci selon trois
méthodes de justification :
- analyse globale de la structure ;- analyse de parties de la structure ;- analyse par éléments.

Les principes généraux indiquent que le calcul de la résistance au feu d'une structure peut être réalisé selon trois
types de méthodes suivant les niveaux de schéma structurel :
- méthodes tabulées basées sur des données empiriques et applicables à une analyse par élément ;-
méthodes de calcul simplifiées basées sur des équations prenant en compte des paramètres physiques et
applicables généralement à une analyse par élément ;- méthodes de calcul avancées basées sur les
équations de la physique et applicables à une analyse de la structure dans son ensemble. Les principes
généraux (thermique, structurel...) servant de base au développement des méthodes avancées sont
également indiqués.

Concernant les modèles de calcul avancés, seuls les principes sont donnés (calcul combinant les réponses
thermique et mécanique) dans chacune des parties « feu » des Eurocodes.
Chacune des parties « feu » spécifie les différences ou les suppléments à ajouter à un dimensionnement à
température normale.

Eurocode 1 - Partie 2-2

L'EN 1991 - Eurocode 1 - Bases du calcul et actions sur les structures - Partie 2-1 : Actions sur les structures -
Actions sur les structures exposées au feu détermine les actions à considérer lorsqu'une structure est exposée
accidentellement au feu.
Il traite des charges mécaniques et des charges thermiques pour le dimensionnement des structures exposées
accidentellement au feu.
Afin de déterminer le choix de la combinaison des actions à prendre en compte pour le dimensionnement de la
structure, un incendie est considéré dans tous les cas comme un accident.
Cette norme porte principalement sur les représentations de l'incendie au moyen des différentes courbes, dites
nominales, de l'évolution de la température en fonction du temps :
- courbe normalisée, suivant l'ISO 834 (voir fiche La courbe température-temps normalisé : méthode de
calcul de la résistance au feu) ;- courbe représentative du feu extérieur d'une température inférieure à
660 °C ;- courbe représentative du feu d'hydrocarbures, dont la caractéristique est une augmentation rapide
de la température ; la norme prévoit également la possibilité d'une représentation plus « réaliste » de
l'évolution d'un incendie (concept d'ingénierie de la sécurité incendie).

Des annexes informatives donnent :


- des modèles de l'évolution de la température. Ces modèles font usage, soit de courbes paramétriques
température/temps ou de la notion de temps équivalent qui dépendent des dimensions et du type de
construction, de l'intensité du feu, de la taille des ouvertures dans le bâtiment, du facteur de ventilation...,
soit de modèles numériques : modèles une zone, deux zones, feu localisé, CFD ;- les limites d'application
des méthodes ;- la base de calcul pour la combinaison des actions.

Eurocode 2 - Partie 1-2

L'EN 1992 - Eurocode 2 - Calcul des structures en béton - Partie 1-2 : Règles générales - Calcul du
comportement au feu donne les règles à considérer pour le dimensionnement au feu des constructions en béton.
Cette partie contient les différentes tables fournies avec les dimensions minimales des sections et l'enrobage
nécessaire des armatures pour différents types d'éléments en béton en fonction de la résistance au feu demandée :
- poteaux ;- parois ;- éléments tendus ;- poutres ;- planchers.

Les principes des méthodes de calcul simplifiées sont commentés pour le dimensionnement au feu. Le principe
général repose sur le profil de température de la section de l'élément considéré.
Conformément aux diminutions de la résistance caractéristique en compression du béton et de la résistance
caractéristique de l'acier aux températures élevées, les caractéristiques mécaniques et géométriques de la section
sont réduites.
À partir de ces sections réduites, on peut déterminer la résistance de l'élément au feu, pour ensuite la comparer
avec la sollicitation des actions mécaniques en cas d'incendie.
La norme indique les propriétés des matériaux (béton et armature en acier) en fonction d'une élévation de
température (de 0 à 1 200 °C).

Eurocode 3 - Partie 1-2

L'EN 1993 - Eurocode 3 - Calcul des structures en acier - Partie 1-2 : Règles générales - Calcul du comportement
au feu traite du calcul de structures en acier exposées accidentellement au feu. Elle identifie les différences avec le
calcul à température normale et lui apporte des compléments.
L'Eurocode 3 partie 1-2 fournit les informations nécessaires à la vérification des structures à l'incendie grâce aux
modèles de calculs simplifiés. Le contrôle peut se faire à deux niveaux : par rapport à la résistance ou par rapport à
la température critique.
On retrouve ainsi des informations concernant :
- le calcul de la résistance des éléments tendus, comprimés, fléchis... ;- la détermination de la température
critique.

L'échauffement des structures en acier non protégées et les structures en acier protégées par un matériau de
protection contre le feu sont également traités.

Eurocode 4 - Partie 1-2

L'EN 1994 - Eurocode 4 - Calcul des structures mixtes acier-béton - Partie 1-2 : Règles générales - Calcul du
comportement au feu traite du calcul de structures mixtes acier-béton exposées accidentellement au feu.
Elle décrit également l'influence de la température sur la résistance et sur les propriétés des aciers de
construction, du béton normal (NC) et léger (LC) et des aciers d'armatures (les trois matériaux que l'on retrouve dans
une construction mixte).
Un chapitre est consacré à la détermination de la résistance au feu, soit :
- à l'aide de tableaux de valeurs donnant directement la résistance au feu en fonction des dimensions, de la
position et de l'enrobage des barres ;- à l'aide de modèles de calculs simples ou à l'aide de méthodes de
calcul avancées.

Enfin, l'EN 1994-1-2 donne les dispositions constructives permettant de garantir l'efficacité de la connexion entre
l'acier et le béton pour les poteaux et les poutres mixtes, aussi bien pour le dimensionnement à température normale
qu'en situation d'incendie.

Eurocode 5 - Partie 1-2


L'EN 1995 - Eurocode 5 - Calcul des structures en bois - Partie 1-2 : Règles générales - Comportement au feu
concerne le dimensionnement des structures en bois exposées accidentellement au feu.
Différentes procédures de dimensionnement à température normale sont expliquées :
- analyse des éléments par « la méthode de la section efficace ». La résistance est calculée dans
l'hypothèse où les valeurs de résistance et de rigidité ne sont pas affectées par le feu, mais l'effet du feu est
pris en compte en déterminant la zone qui n'apporte rien à la résistance de l'élément (zone carbonisée) ;-
analyse des éléments par la « méthode de la résistance et rigidité réduites ». Les valeurs de résistance et de
rigidité sont réduites dans les zones affectées par le feu ;- analyse de la structure entière ou de parties
tenant compte des effets de température et d'humidité sur la résistance et la rigidité.

La norme détermine les profondeurs de carbonisation.


Par ailleurs, certaines règles plus particulières sont données concernant les poutres, les poteaux, les murs ou
encore les sols, et les jonctions bois-bois ou acier-bois...

Eurocode 6 - Partie 1-2

L'EN 1996 - Eurocode 6 - Calcul des ouvrages en maçonnerie - Partie 1-2  : Règles générales - Calcul du
comportement au feu donne les règles pour le calcul du comportement au feu pour la maçonnerie.
Cette norme donne certaines règles pour déterminer la résistance au feu d'une structure en maçonnerie. Aucune
analyse complète de la résistance au feu, tenant compte du comportement de la structure entière, n'est disponible
pour le moment.
On se limite aux résultats d'essais standards sur des éléments, qui expriment la durée de résistance au feu.
Les critères auxquels un mur doit répondre dépendent de sa fonction et des prescriptions nationales en rapport
avec la sécurité au feu.
Les murs en maçonnerie sont classés suivant leur fonction :
- murs non chargés ou murs chargés ;- murs avec fonction séparatrice ou sans fonction séparatrice ;- murs
creux.

Partant de là, les murs :


- porteurs doivent répondre au critère « R » (conserver leur capacité portante sous une certaine charge
appliquée durant la période exigée de résistance au feu) ;- de séparation doivent répondre au critère « EI »
(empêcher la propagation des flammes et un échauffement excessif en face non exposée pendant la
période exigée de résistance au feu).

Le document fait également une distinction parmi les matériaux constituant la paroi en maçonnerie :
- briques en terre cuite ;- blocs de béton ;- béton silico-calcaire ou béton cellulaire.

Pour chaque cas, des groupes sont définis en fonction de la proportion des vides et de la masse spécifique
apparente.
Des tableaux donnent l'épaisseur minimale de la maçonnerie pour des résistances au feu comprises entre 30 et
240 minutes.

Eurocode 9 - Partie 1-2

L'EN1999 - Eurocode 9 - Conception et dimensionnement des structures en alliages d'aluminium - Partie 1-2  :
Règles générales - Calcul du comportement au feu spécifie les conditions de calcul des structures en aluminium
exposées accidentellement au feu.
Le processus est équivalent à celui de l'Eurocode acier en prenant en compte les propriétés de l'aluminium.

Chapitre 3.3. LA CONCEPTION DES BÂTIMENTS


3.3.1. L'isolement des bâtiments 3.3.4. Les façades
3.3.2. La stabilité des structures au feu 3.3.5. Les couvertures
3.3.3. L'accessibilité des bâtiments
3.3.1. L'ISOLEMENT DES BÂTIMENTS
L'éloignement des bâtiments les uns par rapport aux autres est un moyen de prévention efficace.
Dans la mesure où la séparation de certaines activités s'avère possible, une première approche de l'isolement
peut être faite. Elle consiste lors des études d'implantation sur le terrain, à concevoir des bâtiments distincts suivant
les activités tout en maintenant entre chaque construction, un espace libre.
Pour le législateur et l'assureur, il s'agit d'un élément majeur de prévention. En cas d'insuffisance, il donne lieu à
des exigences supplémentaires ou à des mesures compensatoires.
Afin de protéger les bâtiments des incendies susceptibles de provenir de l'extérieur et d'éviter la propagation aux
immeubles voisins de sinistres venant de l'intérieur, la réglementation prévoit, pour chaque type de construction, des
mesures d'isolement.

BÂTIMENTS D'HABITATION
Les mesures évitant la transmission du feu sont peu contraignantes si les habitations sont individuelles et isolées.
Les exigences en matière de résistance au feu des éléments séparatifs vont croissant pour les habitations jumelées
et collectives à plusieurs niveaux. Elles sont définies par l'arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection contre
l'incendie des bâtiments d'habitation, notamment aux articles 11 à 15, qui fixent les règles pour les façades et les
couvertures (voir les fiches : 3.3.4. Les façades et 3.3.5. Les couvertures).

LIEUX DE TRAVAIL
Selon l'article R. 235-4 du code du travail :
« Les bâtiments et les locaux (...) doivent être conçus et réalisés de manière à permettre en cas de sinistre (...) la limitation de
la propagation de l'incendie à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments. » D'autre part, ces « bâtiments et locaux doivent être
isolés de ceux occupés par des tiers dans les conditions fixées par la réglementation visant ces derniers. »

Locaux dont le plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 8 m du sol

 Cas général
Toutefois, des dispositions spécifiques sont applicables si les locaux de travail sont situés dans des « bâtiments
dont le plancher bas du dernier niveau est à plus de 8 m du sol extérieur » (Article R. 235-4-13 à R. 235-4-14, C.
trav.).
Selon l'article R. 235-4-14, ces bâtiments doivent « être isolés de tout bâtiment ou local occupé par des tiers au minimum par
des parois CF 1 h ou par des sas comportant des portes PF 1/2 h munies de ferme-porte et s'ouvrant vers l'intérieur du sas. »
Cet article du code du travail est complété par l'arrêté du 5 août 1992 modifié fixant les dispositions pour la
prévention des incendies et le désenfumage de certains lieux de travail :
« L'isolement latéral entre un bâtiment visé par le présent arrêté [dont le plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 8
m du sol] et un autre bâtiment ou établissement contigu occupé par un des tiers doit être constitué par une paroi CF 1 h.
Une porte d'intercommunication peut être aménagée sous réserve d'être CF 1/2 h et munie d'un ferme-porte. » ( § 1, art. 4, A
5.08.92 mod.)

 Parcs de stationnement couverts


« Les parois des parcs de stationnement couverts, sans préjudice de l'application des prescriptions spécifiques concernant ces
parcs, doivent être au moins CF 1 h ; toutefois les intercommunications sont autorisées si elles s'effectuent par des sas munis
de portes au moins PF 1/2 h équipées de fermes-portes et s'ouvrant vers l'intérieur du sas. » ( § 4, art. 4, arrêté du 5.08.92
mod.)

 Les locaux à risques particuliers d'incendie


« Les locaux présentant des risques particuliers d'incendie associés à un potentiel calorifique important doivent être isolés des
autres locaux et dégagements par des murs et des planchers au moins CF 1 h. Les portes d'intercommunication doivent être
au moins CF 1/2 h et munies de ferme-portes. » (§ III, art. 6, A 5.08.92 mod.)
Les locaux auxquels sont destinées ces prescriptions sont :
- les locaux réceptacles des vide-ordures ;- les machineries d'ascenseur ;- les locaux comportant les
installations de ventilation contrôlée (VMC) inversée et les installations de conditionnement d'air ;-
les locaux électriques contenant des groupes électrogènes ;- les postes de livraison et de
transformation électrique ;- les cellules à haute-tension ;- les cuisines contenant des appareils de
cuisson d'une puissance totale nominale supérieure à 20kW ;- les locaux d'archives et les
réserves ;- les dépôts contenant plus de 150 litres de liquides inflammables ;- les locaux de
stockage de butane et de propane commerciaux n'ayant pas une face ouverte sur l'extérieur.
ERP
L'article R. 123-6 du code de la construction et de l'habitation prévoit que
« l'aménagement des locaux, la distribution des différentes pièces et éventuellement leur isolement doivent assurer une
protection suffisante, compte tenu des risques courus, aussi bien des personnes fréquentant l'établissement que de celles qui
occupent des locaux voisins. »
En application de cet article, le règlement de sécurité ERP fixe les conditions d'isolement à respecter dans ses
articles CO 6 à CO 10 pour les établissements du 1er groupe et à l'article PE 6 pour ceux du 2 e groupe.
Extrait de l'article CO6 du règlement ERP :
« Un établissement recevant du public doit être isolé de tout bâtiment ou local occupé par des tiers afin d'éviter qu'un
incendie ne puisse se propager rapidement de l'un à l'autre. »
L'article CO 7 donne les recommandations concernant l'isolement latéral entre un ERP et les tiers contigus :
« L'isolement latéral entre un ERP et un bâtiment ou un local occupé par des tiers doit être constitué par une paroi CF 2 h. Ce
degré est porté à 3 h si l'un des bâtiments abrite une exploitation à risques particuliers d'incendie. »
« Les structures de chaque bâtiment doivent être conçues de manière à ce que l'effondrement de l'un n'entraîne pas
l'effondrement de l'autre, soit de manière à ce que leurs structures principales présentent une stabilité au feu de même degré
que le degré CF des parois d'isolement. »
L'article CO 8 traite de l'isolement entre un ERP et les bâtiments situés en vis-à-vis et donne des
recommandations pour les façades (voir fiche 3.3.4. Les façades).
L'article CO 9 énonce les recommandations concernant l'isolement dans un même bâtiment entre un ERP et un
tiers superposés.
« Dans le cas de superposition d'un ERP et d'un tiers, le plancher séparatif d'isolement doit présenter les qualités de résistance
au feu suivantes :
 - lorsque le plancher bas du niveau le plus haut de l'établissement est à 8 m, ou moins de 8 m du sol :
 CF 1 h si l'établissement ou le tiers, qui est en partie inférieure, est à risques courants,
 CF 2 h si celui qui est en partie inférieure est à risques particuliers ;
 - lorsque le plancher bas du niveau le plus haut de l'établissement est à plus de 8 m du sol :
 CF 2 h si l'établissement ou le tiers, qui est en partie inférieure, est à risques courants,
 CF 3 h si celui qui est en partie inférieure est à risques particuliers. »
L'article CO 10 titré « Franchissement des parois verticales d'isolement ou aires libres d'isolement » précise que
« le dispositif de franchissement est CF 2 h », sauf dans certains cas où il peut être de degré 1/2 heure. Le reste de
l'article se concentre sur les portes, la maintenance et les éventuels passages souterrains.
Lorsque ces conditions d'isolement ne sont pas respectées, « les bâtiments d'une même exploitation et les
exploitations groupées dans un même bâtiment ou dans des bâtiments voisins (...) sont considérés comme un seul
établissement » (art. GN 2 du règlement). La conséquence en est l'addition des effectifs de chacune des
exploitations, qu'elles appartiennent ou non au même établissement, pour la détermination de la «  catégorie » du
groupement. La catégorie d'un établissement peut également être affectée par celle, plus pénalisante, dont relève un
établissement voisin du fait de son « type » d'exploitation.
L'isolement des établissements du 2e groupe est traité dans l'article PE 6 :
« Les établissements doivent être isolés de tous bâtiments ou locaux occupés par des tiers par des murs et des planchers CF 1
h. Une porte d'intercommunication peut être aménagée sous réserve d'être CF 1/2 h et munie de ferme-porte. Les dispositions
dont aggravées si une autre réglementation impose un degré d'isolement supérieur. »

Les intercommunications avec un parc de stationnement couvert


L'arrêté du 9 mai 2006 complétant et modifiant le règlement de sécurité des établissements recevant du public
établit les règles applicables au type PS et ses intercommunications avec d'autres établissements.
Les articles énonçant les dispositions à prendre pour les établissements en fonction de leur type sont données dans
le tableau suivant :
 
Type Intitulé Articles
J Structures d'accueil pour personnes âgées et personnes handicapées art. J 8
L Salle à usage d'auditions, de conférences, de réunions, de spectacles ou à usage multiple art. L 4
N Restaurants ou débits de boissons art. N 4
O Hôtels ou pensions de famille art. O 4
P Salles de danse ou salles de jeux art. P 6
R Etablissements d'enseignement, colonies de vacances art. R 4
S Salles d'expositions art. S 5
T Salles d'expositions art. T 12
U Établissements de soins art. U 5, U 6
W Administrations, banques, bureaux art. W 7
5e cat. Etablissement du 2e groupe art. PE 6

 Pour tous ces établissements cités ci-dessus


Les intercommunications éventuelles réalisées avec un établissement de type PS (parc de stationnement
couvert) sont assujetties aux dispositions du paragraphe 4 de l'article PS 8.
[Extrait du § 4 de l'article PS 8 :] « Intercommunication avec un local ou établissement abritant une autre activité ou exploité
par un tiers :
 - les intercommunications éventuellement aménagées dans les murs ou parois sont réalisées par un sas d'une
surface minimale de 3 m2 avec une largeur d'au moins 0,90 m. Leurs parois ont le même degré de résistance au
feu que les murs ou parois traversés. Le sas dispose de deux portes uniquement, situées aux extrémités du sas,
PF 1/2 h, équipées chacune d'un ferme-porte ou E 30-C, et s'ouvrant toutes les deux vers l'intérieur. Lorsque ces
sas sont susceptibles d'être empruntés par des personnes à mobilité réduite, leur surface minimale est de 5 m 2. La
largeur de ces sas et celle des circulations les reliant aux places de stationnement réservées aux personnes à
mobilité réduite sont d'au moins 1,50 m.
Tout autre dispositif est autorisé après avis de la commission de sécurité compétente.
Un sas ne contient ni dépôt de matériel ni armoire ou tableau électrique.
Lorsqu'un parc de stationnement couvert et un tiers relèvent de directions distinctes, un accord contractuel définissant les
obligations des parties relatives à la maintenance des dispositifs de franchissement est établi et joint au dossier prévu à
l'article R. 123-24 du Code de la construction et de l'habitation ainsi qu'au registre de sécurité de l'établissement.
Si l'établissement contigu est un immeuble de grande hauteur, les dispositions de la réglementation propre à ces immeubles et
concernant les parcs de stationnement s'appliquent. »

 Pour les établissements de type J, R, S, T, U et Y


Des dispositions complémentaires sont prévues :
- le parc de stationnement couvert est placé sous la même direction que l'établissement avec lequel
il est en communication (pour les types R, U où il peut-être installé en sous-sol, et J) ;- les dispositifs
de franchissement reliant un parc de stationnement et un établissement situés à des niveaux
différents peuvent comporter des escaliers, des ascenseurs, , des escaliers mécaniques ou des
trottoirs roulants (pour les types S, T et Y) ;- les sas et les escaliers éventuels débouchant dans les
parcs de stationnement ne sont pas considérés comme des dégagements normaux (pour les types
S, T et Y).

Isolement des parcs de stationnement (art. PS 8)


Les parcs de stationnement sont considérés comme des établissements à risques courants.

 Isolement d'un parc de stationnement par rapport à un tiers en vis-à-vis :


Si la distance séparant la façade d'un parc de stationnement d'un bâtiment tiers est inférieure à 8 m, l'une des façades est PF 1
h ou E 60, les baies éventuelles étant obturées par des éléments PF 1/2 h ou E 30.
Si le bâtiment en vis-à-vis comporte des locaux à sommeil au-dessus du premier étage, la façade de l'un des bâtiments est CF
1 h, EI 60, ou REI 60 en cas de fonction porteuse, et les baies éventuelles sont obturées par des éléments PF 1/2 h ou E 30.
Les dispositions ci-dessus ne sont pas exigées si le parc de stationnement répond simultanément aux conditions suivantes :
 - il est séparé d'un bâtiment tiers par une aire libre de 4 m au moins ;
 - il dispose d'un plancher bas du niveau le plus haut accessible au public situé à moins de 8 m du sol.

 Isolement entre un parc de stationnement et un bâtiment ou un local contigu abritant une


autre activité ou exploité par un tiers :
Le degré CF de la paroi d'isolement d'un parc de stationnement couvert avec un bâtiment ou un local contigu abritant une
autre activité ou exploité par un tiers est au moins égal au degré de stabilité au feu de l'établissement le plus exigeant avec un
minimum de 1 h. Cette durée est portée à 4 h si l'établissement contigu est un immeuble de grande hauteur.

 Isolement entre un parc de stationnement et un bâtiment ou un local superposé abritant une


autre activité ou exploité par un tiers :
Le degré CF minimal du plancher d'isolement entre un parc de stationnement et un bâtiment ou un local superposé abritant
une autre activité ou exploité par un tiers est de 1 h 30 ou REI 90.

IGH
Le code de la construction et de l'habitation considère que sont assimilés aux immeubles de grande hauteur
« les corps de bâtiments contigus, quelle que soit leur hauteur, lorsqu'ils ne sont pas isolés de l'immeuble de grande hauteur
dans les conditions précisées par le règlement de sécurité » (art. R. 122-2).
Par ailleurs, le paragraphe 7 de l'article R. 122-9 précise que
« pour éviter la propagation d'un incendie extérieur à un immeuble de grande hauteur, celui-ci doit être isolé par un volume
de protection répondant aux conditions fixées par le règlement de sécurité ».
Les conditions fixées par le règlement de sécurité des IGH sont définies aux articles GH 7 et GH 8.
Elles stipulent notamment
« qu'un immeuble de grande hauteur doit être isolé des constructions voisines par un mur ou une façade verticale CF 2 h au
moins sur toute sa hauteur, ou par un volume de protection. » D'autre part, « la limite latérale du volume de protection est
constituée par une surface verticale située à 8 m au moins de tout point des façades de l'immeuble qui ne sont pas CF 2 h au
moins. La limite inférieure du volume de protection est constituée soit par le sol soit par des constructions ou parties de
construction CF 2 h au moins. »
Enfin, le paragraphe 3 de l'article GH7 explique
« qu'un immeuble de grande hauteur ne peut être construit si la limite latérale de son volume de protection doit empiéter sur
les fonds voisins. Toutefois, il peut être dérogé à cette règle lorsque le propriétaire du fonds a obtenu des propriétaires des
fonds voisins la création, par acte authentique, d'une servitude conventionnelle assujettissant l'empiétement. »

Chauffage, ventilation, conditionnement d'air et installations d'appareils


de cuisson destinés à la restauration (art. GH 36)
« Lorsque les installations visées par la présente section [Chauffage, ventilation, conditionnement d'air et installations
d'appareils de cuisson destinés à la restauration] sont susceptibles de mettre en communication l'atmosphère de deux
compartiments ou sous-compartiments, elles doivent être conçues de façon à assurer en cas d'incendie l'isolement CF 2 h
prescrit par les articles R. 122-9 et R. 122-10 du code de la construction et de l'habitation. »

Parcs de stationnement couverts et locaux dangereux situés


dans l'immeuble
Des dispositions particulières s'appliquent aux parcs de stationnement situés dans les IGH selon l'article GH 10 :
« les parois séparant l'immeuble d'un parc de stationnement doivent être de degré CF 4 h au moins et ne comporter aucune
communication directe ou indirecte. »
« Au cas où les locaux voisins de l'immeuble présenteraient un danger d'explosion, les mesures d'isolement et les éléments de
la structure de l'immeuble de grand hauteur voisins de ces locaux doivent être déterminés en conséquence. » (art. GH 10).

Locaux à risques particuliers


L'article GH 11 stipule que :
« dans les locaux de l'immeuble qui présentent des risques particuliers d'incendie, il peut être exigé, pour les éléments
porteurs et les parois, des degrés de résistance au feu plus élevés [c'est-à-dire supérieurs à 2 heures], proportionnés au
risques. »

3.3.2. LA STABILITÉ DES STRUCTURES AU FEU


Selon l'article 2 du décret n° 92-647 du 8 juillet 1992 modifié concernant l'aptitude à l'usage des produits de
construction (application de la directive européenne n° 89-106 CEE), les produits doivent présenter des
caractéristiques telles que les ouvrages dans lesquels ils sont utilisés répondent à six exigences essentielles qui leur
permettent d'obtenir le marquage CE. Parmi ces exigences, deux concernent particulièrement la stabilité des
structures :

 Exigence essentielle de résistance mécanique et de stabilité.


L'ouvrage doit être conçu et construit de manière que les charges susceptibles de s'exercer n'entraînent ni
effondrement, ni déformation, détériorations ou dommages disproportionnés par rapport à leur cause première.

 Exigence essentielle de sécurité en cas d'incendie.


L'ouvrage doit être conçu et construit « de manière que, en cas d'incendie, la stabilité des éléments porteurs de
l'ouvrage puisse être présumée pendant une durée déterminée, que l'apparition et la propagation du feu et de la
fumée à l'intérieur de l'ouvrage soient limitées, que l'extension du feu à des ouvrages voisins soit limitée, que les
occupants puissent quitter l'ouvrage indemne ou être secourus d'une autre manière, et que la sécurité des équipes
de secours soit prise en considération ».
Des dispositions particulières sont précisées dans la réglementation, tant sur le plan de la stabilité des structures
à froid que sur leur comportement au feu. Toutes les constructions doivent en outre respecter les règles
antisismiques prévues par la réglementation les concernant.

BÂTIMENTS D'HABITATION
Selon l'article R. 111-11 du code de la construction et de l'habitation (dispositions générales applicables aux
bâtiments d'habitation),
« la construction doit être telle qu'elle résiste dans son ensemble et dans chacun de ses éléments à l'effet combiné de son
propre poids, des charges climatiques extrêmes et des surcharges correspondant à son usage normal ».
Concernant la sécurité contre l'incendie, les prescriptions relatives aux structures des bâtiments d'habitation sont
précisées aux articles 5 et 6 de l'arrêté du 31 janvier 1986.
Celles concernant la structure des parcs de stationnement couverts situés dans les bâtiments d'habitation sont
précisées à l'article 81 du même arrêté.

Les éléments porteurs (art. 5)


« Les éléments porteurs verticaux doivent présenter des degrés de stabilité (SF) au feu ci-après :
 - habitations de la 1re famille : 1/4 d'heure ;
 - habitations de la 2e famille : 1/2 heure ;
 - habitations de la 3e famille : une heure ;
 - habitations de la 4e famille : une heure et demie.
Les éléments porteurs verticaux situés en façade ou en pignon des bâtiments doivent présenter ces degrés de stabilité
uniquement vis-à-vis d'un feu se développant depuis l'intérieur du bâtiment (...). Ces dispositions ne s'appliquent pas aux
éléments de charpente des toitures. »

Les planchers (art. 6)


« Les planchers, à l'exclusion de ceux établis à l'intérieur d'un même logement doivent présenter les degrés coupe-feu ci-
après :
 - habitations de la 1re famille : 1/4 d'heure pour le plancher haut du sous-sol ;
 - habitations de la 2e famille : 1/2 heure ;
 - habitations de la 3e famille : une heure ;
 - habitations de la 4e famille : une heure et demie. »
Ces prescriptions ne s'appliquent pas « aux planchers situés au-dessus d'un vide sanitaire non accessible ; aux planchers
hauts, aux faux-planchers ou plafonds du dernier niveau habitable lorsque les parois verticales de l'enveloppe des logements
(...) sont prolongées jusqu'à la couverture du bâtiment. »

Les parcs de stationnement situés dans les bâtiments d'habitation


« Les éléments porteurs des parcs de stationnement situés dans les bâtiments d'habitation doivent être :
 - SF 1/2 h pour les parcs à simple rez-de-chaussée ou comportant un rez-de-chaussée surmonté d'un étage ;
 - SF 1 h pour les parcs ayant au plus deux niveaux au-dessus ou au-dessous du niveau de référence ; les
planchers séparatifs devant être coupe-feu de degré une heure ;
 - SF 1 h 30 pour les parcs de plus de deux niveaux et dont le plancher bas du dernier niveau est au plus à 28 m
au-dessus ou au-dessous du niveau de référence. Les planchers séparatifs doivent être CF 1 h 30. Toutefois les
dalles de ces planchers constituant des éléments secondaires de la structure peuvent être CF 1 h seulement (art.
81 de l'arrêté du 31 janvier 1986). »

LIEUX DE TRAVAIL
Les bâtiments dont la construction ou l'aménagement sont postérieurs au 31 décembre 1992 doivent satisfaire
aux dispositions de l'article R. 235-3-1 du Code du Travail qui stipule que les bâtiments
« doivent être conçus et réalisés de manière à pouvoir résister, dans leur ensemble et dans chacun de leurs éléments, à l'effet
combiné de leur poids, des charges climatiques extrêmes et des surcharges maximales correspondant à leur type
d'utilisation ».

Locaux dont le plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 8 m du sol
Des dispositions complémentaires concernent les bâtiments dont le plancher bas du dernier niveau est situé à
plus de 8 mètres du sol dont la structure, ainsi que le précise l'article R. 235-4-14 du code du travail, « doit présenter
un degré SF 1 h et des planchers CF de même degré. » Toutefois, selon l'article R. 235-4-18,
« il peut être accordé dispense d'une partie de l'application de [ces] prescriptions [...], notamment dans le cas de
réaménagement de locaux ou de bâtiments existants, sur proposition de mesures compensatoires assurant un niveau de
sécurité jugé équivalent. La dispense est accordée par le directeur régional du travail et de l'emploi ou le fonctionnaire de
contrôle assimilé, après enquête de l'inspecteur du travail, après avis, lorsqu'il existe, du comité d'hygiène, de sécurité et des
conditions de travail ou, à défaut, des délégués du personnel et après consultation de la commission centrale de sécurité ou la
commission consultative départementale de la protection civile, de la sécurité et de l'accessibilité pour les établissements
recevant du public.»
Les cas de dispenses ou de mesures compensatoires sont détaillées dans la circulaire DRT n°  95-07 du 14 avril
1995 :
« Le plus souvent pour les structures légères, ces degrés [structure SF 1 h et plancher CF 1 h] ne peuvent être atteints sans
que celles-ci soient protégées (matériaux fibreux, enduits projetés, habillages résistants aux hautes températures). Dans
certains circonstances, par exemple, lorsque les conditions d'exploitation ne facilitent pas l'utilisation de tels procédés, des
dispenses (...) pourront être envisagés pour des structures métalliques. Il devra être alors prévu des mesures compensatoires,
telles que :
 - équipement d'alarme de type I, avec détection généralisée dans le bâtiment ;
 - limitation des effectifs en poste au-dessus de 8 m et limitation de la hauteur ;
 - système d'extinction automatique ;
 - dégagements protégés limités par des parois CF 1 h ;
 - dégagements supplémentaires.
Bien entendu, une analyse de risques réels dans les bâtiments concernés, respectant les principes généraux (...) devra être
effectuée. »

ERP
Les mesures de sécurité contre l'incendie relatives aux structures des bâtiments sont définies par le règlement de
sécurité du 25 juin 1980 modifié qui précise, aux articles CO 11 à CO 15, les dispositions générales applicables aux
établissements du 1er groupe, et à l'article PE 5 celles applicables aux établissements du 2e groupe.

Etablissement du 1er groupe
L'article CO 11 donne plusieurs définitions pour l'application des dispositions concernant les structures :
 - « La structure est l'ensemble des éléments nécessaires pour assurer la stabilité d'un bâtiment ou d'un ouvrage
sous les actions qui lui sont appliquées. »
 - « Un élément est dit principal si sa ruine a une incidence sur la stabilité du reste de la structure. Dans le cas
contraire, il est dit secondaire. »
 - « Une mezzanine est un plancher intermédiaire ménagé dans la hauteur comprise entre deux niveaux ou entre le
dernier plancher et la toiture d'un bâtiment. En outre, une mezzanine dont la surface n'excède pas 50 % du niveau
le plus grand qu'elle surplombe n'est pas considérée comme un niveau (au sens du règlement de sécurité). Un
plancher partiel accueillant au moins un local ne peut-être considéré comme une mezzanine. »
Le paragraphe 3 de l'article CO 11 précise que la construction des ERP « doit être réalisée pour supporter les
charges d'exploitation normalement prévisibles en raison de l'utilisation des locaux et du type d'établissement, en
application de la norme NF P 06-001 [Bases de calcul des constructions - charges d'exploitation des bâtiments] ».
Dans les ERP du 1er groupe, le règlement de sécurité exige généralement des degrés de résistance au feu pour
les éléments de structure principaux, c'est-à-dire ceux dont la ruine a une incidence sur la stabilité du reste de la
structure. Cette exigence est également requise pour certains éléments secondaires lorsqu'ils participent à la
résistance d'une paroi CF ou PF, ou lorsqu'ils assurent la stabilité d'ouvrages de circulations nécessaires à
l'évacuation.
Les degrés de résistance au feu imposés, selon la catégorie d'établissements, sont donnés par l'article CO 12 :
 
Etablissement occupant entièrement le Etablissement occupant Catégorie de
Résistance au feu
bâtiment partiellement le bâtiment l'établissement
Structure SF de
degré 1/2 h
Simple rez-de-chaussée Etablissement à un seul niveau Toutes catégories
Plancher CF de
degré 1/2 h
Structure SF de
2e catégorie
degré 1/2 h
3e catégorie
Plancher CF de
4e catégorie
Plancher bas du niveau le plus haut situé à Différence de hauteur entre les niveaux degré 1/2 h
moins de 8 m du sol extrêmes de l'établissement 8 m Structure SF de
degré 1 h
1re catégorie
Plancher CF de
degré 1 h
Structure SF de
2e catégorie
degré 1 h
3e catégorie
Plancher CF de
4e catégorie
Plancher bas du niveau le plus haut situé à Différence de hauteur entre les niveaux degré 1 h
plus de 8 m et jusqu'à 28 m y compris extrêmes de l'établissement > 8 m Structure SF de
degré 1 h 30
1re catégorie
Plancher CF de
degré 1 h 30

Les planchers sur vide sanitaire et les éléments principaux de structure de la toiture bénéficient de dérogations
sous certaines conditions. Pour les établissements et les locaux présentant des risques particuliers d'incendie, des
exigences de 2 à 3 h peuvent être requises (art. CO 13).
En atténuation de ces dispositions, aucune exigence de stabilité au feu n'est imposée pour les structures des
bâtiments à simple rez-de-chaussée et aux derniers étages des immeubles ne comportant pas plus de trois niveaux
lorsque certaines conditions spécifiques sont remplies simultanément (art. CO 14 et CO 15).

Etablissements du 2e groupe
Les établissements de la 5e catégorie, « occupant entièrement un bâtiment dont le plancher bas de l'étage le plus
élevé est situé à plus de 8 m du niveau d'accès des sapeurs-pompiers doivent avoir une structure SF 1 h et des
planchers CF de même degré » (article PE 5).
Sont également concernés « les établissements occupant partiellement un bâtiment et où la différence de
hauteur entre les niveaux extrêmes de l'établissement est supérieure à 8 m. »
Enfin, « des dérogations peuvent être accordées par la commission de sécurité lorsqu'il s'agit de l'aménagement
d'un établissement dans un immeuble existant. »

Parcs de stationnement couverts


La structure des parcs de stationnement couverts (type PS) fait l'objet de l'article PS 6 :
« Les éléments porteurs d'un parc de stationnement couvert non surmonté par un autre bâtiment sont SF 1 h ou R 60 et les
planchers intermédiaires CF 1 h ou REI 60 dans les cas suivants :
 - parc de stationnement couvert en superstructure disposant de deux niveaux au plus au-dessus du niveau de
référence ;
 - parc de stationnement couvert en infrastructure disposant de deux niveaux au plus ;
 - parc de stationnement couvert mixte disposant de deux niveaux au plus.
Les éléments porteurs d'un parc sont SF 1 h 30 ou R 90 et les planchers intermédiaires CF 1 h 30 ou REI 90 dans les autres
cas.
Toutefois, en atténuation, les dispositions des articles CO 13, § 3 et CO 14 des dispositions générales du règlement relatives
aux éléments principaux de structures de la toiture et aux bâtiments en rez-de-chaussée sont applicables. »
En complément, pour les parcs de stationnement à rangement automatisé, l'article PS 36 précise :
« Le degré minimal de stabilité au feu des éléments porteurs du parc est de 1 heure ou R 60, quel que soit le nombre des
niveaux. Toutefois, aucune exigence de stabilité au feu n'est requise pour les parcs de stationnement couverts à rangement
automatisé en superstructure comportant au plus trois niveaux. »

IGH
Le règlement de sécurité du 18 octobre 1977 prescrit, aux articles GH 9 à GH 11, les mesures générales à
respecter concernant les structures.
Selon l'article GH 9,
« la stabilité au feu des éléments de la structure de l'immeuble (poteaux, poutres, planchers etc.) doit être de degré 2  h au
moins. »
Par ailleurs,
« les dispositifs de franchissement des parois de l'immeuble en contiguïté avec d'autres constructions, au nombre de deux au
plus par compartiment, doivent se situer dans les dégagements » (art. GH 10).
« Les communications d'un compartiment à un autre et avec des escaliers doivent être assurées par des dispositifs CF 2 h et
pouvant être franchis par des personnes isolées, sans mettre en communication directe l'atmosphère des deux compartiments.
Les dispositifs doivent, en outre, être étanches aux fumées en position de fermeture, permettre l'élimination rapide des
fumées introduites pendant les passages à partir du compartiment sinistré et, même lorsqu'ils sont utilisés pour un passage
continu et prolongé de personnes, empêcher l'envahissement par les fumées de la partie non sinistrée. » (art. GH 26).

Parcs de stationnement couverts


Des dispositions plus sévères s'appliquent aux parcs de stationnement contigus à un IGH selon l'article GH 10 :
« les parois séparant l'immeuble d'un parc de stationnement doivent être de degré CF 4 heures au moins et ne comporter
aucune communication directe ou indirecte. »
Les parcs de stationnements couverts situés dans un IGH « doivent répondre aux dispositions générales prévues
aux articles R. 122-9 et R. 122-10 du Code de la construction et de l'habitation [traitant du compartimentage] et aux
conditions fixées par l'instruction interministérielle relative aux parcs de stationnement couverts [circulaire du 3 mars
1975). » (art. GH 11).

Locaux à risques particuliers


« Au cas où les locaux voisins de l'immeuble présenteraient un danger d'explosion, les mesures d'isolement et les éléments de
la structure de l'immeuble de grand hauteur voisins de ces locaux doivent être déterminés en conséquence. » (art. GH 10).
Enfin, selon l'article GH 11,
« dans les locaux de l'immeuble qui présentent des risques particuliers d'incendie, il peut être exigé, pour les éléments
porteurs et les parois, des degrés de résistance au feu plus élevés [c'est-à-dire supérieurs à 2 heures], proportionnés au
risques. »

3.3.3. L'ACCESSIBILITÉ DES BÂTIMENTS


Afin d'assurer aux personnes une protection efficace, la réglementation impose, pour toutes les constructions,
des dispositions minimales permettant l'accès aisé et l'intervention des services de lutte contre l'incendie. Les voies
d'accès permettant cette intervention comprennent les « voies engins » et les « voies échelles ».

BÂTIMENTS D'HABITATION
Les exigences d'accessibilité des bâtiments d'habitation sont définies par l'article 4 de l'arrêté du 31 janvier 1986
modifié. Elles concernent les immeubles d'habitations, c'est-à-dire ceux dont le plancher bas du logement le plus
haut est compris entre 8 et 28 m et ceux dont le plancher bas du logement le plus haut est compris entre 28 et 50 m
(3e et 4e familles distinguées dans l'art. 3 du même arrêté).
Il existe deux types d'immeubles d'habitation dans la 3 e famille (plancher bas du logement le plus haut > 8 m et
< 28 m) :
 - le premier type [A] doit notamment « comporter des circulations horizontales telles que la distance entre la
porte palière de logement la plus éloignée et l'accès de l'escalier soit au plus égale à 7 m ; être implanté de telle
sorte qu'au rez-de-chaussée les accès aux escaliers soient atteints par la voie échelles. » ;
 - le second type [B] comprend les immeubles qui ne répondent pas aux précédentes obligations et qui doivent
donc être implantés « de telle sorte que les accès aux escaliers soient situés à moins de 50 m. d'une voie ouverte à
la circulation. » Cette voie ouverte doit répondre aux caractéristiques des voie engins ;
 - les habitations appartenant à la 4e famille doivent être « utilement accessible aux engins des services publics et
de lutte contre l'incendie » et doivent « être implantées de telle sorte que les accès aux escaliers protégés (...)
soient situés à moins de 50 m d'une voie ouverte à la circulation. » Cette voie ouverte doit répondre aux
caractéristiques des voie engins.

La voie engins
Extrait du point A de l'art. 4 de l'arrêté du 31 janvier 1986 mod.
La voie engins est « une voie utilisable par les engins des services de secours et de lutte contre l'incendie »
Elle doit répondre aux caractéristiques suivantes :
 - « largeur : 3 m, bandes réservées au stationnement exclues » ;
 - « force portante calculée pour un véhicule de 130 kilo-newtons (dont 40 sur l'essieu avant et 90 sur l'essieu
arrière, ceux-ci étant distincts de 4,50 m) » ;
 - « rayon intérieur minimum R : 11 m » ;
 - « surlargeur S = 15/R dans les virages de rayon inférieur à 50 m (S et R sont exprimés en mètres) » ;
 - « hauteur libre autorisant le passage d'un véhicule de 3,30 m de hauteur majorée d'une marge de sécurité de
0,20 m » soit 3, 50 m ;
 - « pente inférieure à 15% » :

La voie échelles
Extrait du point B de l'art. 4 de l'arrêté du 31 janvier 1986 mod.
La voie échelles est une partie de la voie engins « utilisable pour la mise en station des échelles ». « Si cette section de voie
n'est pas sur la voie publique, elle doit lui être raccordée par une voie utilisable par les engins de secours (voie engins) ».
La voie échelles doit répondre aux caractéristiques suivantes :
 - « la longueur minimale est de 10 m ; »
 - « la largeur, bandes réservées au stationnement exclues, est portée à 4 m » ;
 - « la résistance au poinçonnement est fixée à 100 kilo-newtons sur une surface circulaire de 0,20 m de
diamètre ».
Les voies échelles peuvent être soit parallèles, soit perpendiculaires à la façade desservie. 
· « Voies parallèles : leur bord le plus proche doit être à moins de 8 m et à plus de 1 m de la projection horizontale de la
partie la plus saillante de la façade pour l'emploi des échelles de 30 m. La distance est réduite à 6 m pour les échelles de 18
m. »
· « Voies perpendiculaires : leur extrémité doit être à moins de 1 m de la façade et elles doivent avoir une longueur minimale
de 10 m. »
« En outre, dans le cas où le maire décide que les bâtiments classés en 3e famille B peuvent être soumis aux seules
prescriptions fixées pour les bâtiments classés en 3e famille A (...), ne sont considérés comme accessibles que les logements
dont un point d'accès (bord de fenêtre ou du châssis) est situé, en projection horizontale, à moins de 6 m du bord de la voie
pour l'emploi des échelles de 30 m. Cette distance est réduite à 2 m pour les échelles de 24 m et nulle pour les échelles de
18 m. Toutefois sont également considérés comme accessibles les logements dont le point d'accès, bien que situé au-delà des
distances fixés ci-dessus, permet néanmoins de les atteindre par un parcours sûr (balcon filant, passerelle, terrasse). »

LIEUX DE TRAVAIL
Selon l'article 235-4 du code du travail,
« les bâtiments et les locaux (...) doivent être conçus et réalisés de manière à permettre en cas de sinistre : l'évacuation rapide
de la totalité des occupants dans des conditions de sécurité maximale ; l'accès de l'extérieur et l'intervention des services de
secours et de lutte contre l'incendie ».
Toutefois, des dispositions spécifiques sont applicables si les locaux de travail sont situés dans des « bâtiments
dont le plancher bas du dernier niveau est à plus de 8 m du sol extérieur » (art. R. 235-4-13 à R. 235-4-15).
Selon l'article R. 235-4-14, ces bâtiments doivent « être accessibles au moins sur une façade aux services
d'incendie et de secours. »
En complément, l'article 3 de l'arrêté du 5 août 1992 modifié, précise les dispositions applicables aux bâtiments
dont le plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 8 m du sol. Ainsi dans ce cas précis,
« chaque bâtiment doit avoir une façade comportant une sortie normale au niveau d'accès et des baies accessibles à chacun de
ses niveaux aux échelles aériennes des services de secours et de lutte contre l'incendie. Est considéré comme baie accessible
toute baie ouvrante, de dimensions suffisantes permettant d'accéder à un niveau accessible aux occupants (circulation
horizontale commune ou local accessible en permanence). Cette façade doit être desservie par voie utilisable pour la mise en
station des échelles ou voie d'échelle au sens de l'article 4 de l'arrêté du 3 janvier 1986, modifié par l'arrêté du 18 août 1986
relatif à la protection des bâtiments d'habitation » (voir ci-dessus).

ERP
Selon l'article R. 123-4 du code de la construction et de l'habitation,
« les bâtiments et les locaux où sont installés les établissements recevant du public doivent être construits de manière à
permettre l'évacuation rapide et en bon ordre de la totalité des occupants. Ils doivent avoir une ou plusieurs façades en
bordure de voies ou d'espaces libres permettant l'évacuation du public, l'accès et la mise en service des moyens de secours et
de lutte contre l'incendie ».
Compte tenu de la complexité que peut revêtir la détermination des voies utilisables par les services de secours
et les différentes possibilités de desserte extérieure en fonction de la distribution intérieure des bâtiments, il est
souhaitable d'étudier l'implantation de ces voies ou espaces libres, dès l'avant-projet, avec le corps local de sapeurs-
pompiers.
En effet, suivant que le plancher bas du dernier niveau accessible au public est à plus ou moins 8  m du sol et que
le bâtiment comporte ou non des « secteurs » ou des « compartiments », la réglementation impose l'accessibilité par
voies engins, par voie échelles ou par espaces libres. Ces derniers doivent être suffisamment dimensionnés pour
permettre l'évacuation du public, l'accès et la mise en œuvre des moyens de secours, notamment d'une échelle
aérienne si le niveau accessible est à plus de 8 m.
Les articles de référence sont les articles CO 1 à CO 5 pour les ERP du 1 er groupe, et l'article PE 7 pour ceux du
e
2  groupe).

Conception et desserte des bâtiments (art. CO 1)


· « Conception et desserte - Généralités
Afin de permettre en cas de sinistre :
 - l'évacuation du public ;
 - l'intervention des secours ;
 - la limitation de la propagation de l'incendie,
les établissements doivent être conçus et desservis selon les dispositions fixées dans le présent chapitre.
Toutefois, un choix entre les possibilités indiquées aux paragraphes 2 et 3 ci-dessous est laissé aux concepteurs. (...)
· Desserte des bâtiments
Compte tenu de la distribution intérieure choisie, les bâtiments doivent être desservis dans les conditions suivantes :
a) Distribution par cloisonnement traditionnel :
Les bâtiments dont le plancher bas du dernier niveau accessible au public est à moins de 8 m au-dessus du sol doivent être
desservis :
 - soit par des espaces libres conformes à l'article CO 2 (§ 3) ;
 - soit par des voies-engins conformes à l'article CO 2 (§ 1).
Les bâtiments dont le plancher bas du dernier niveau accessible au public est à plus de 8 m au-dessus du sol doivent être
desservis par des voies-échelles conformes à l'article CO 2 (§ 2) ;
b) Distribution par secteurs :
Dans ce cas, les bâtiments dont le plancher bas du dernier niveau accessible au public est à plus de 8 m du sol doivent être
desservis dans les conditions fixées par l'article CO 5 ;
c) Distribution par compartiments :
Dans ce cas, les bâtiments doivent être desservis dans les conditions fixées à l'alinéa a ci-dessus. »

Voie engins (article CO 2)


« Voie utilisable par les engins de secours (en abrégé voie engins) : voie, d'une largeur minimale de 8 m, comportant une
chaussée répondant aux caractéristiques suivantes, quel que soit le sens de la circulation suivant lequel elle est abordée à
partir de la voie publique :
Largeur, bandes réservées au stationnement exclues :
 - 3 m pour une voie dont la largeur exigée est comprise entre 8 et 12 m ;
 - 6 m pour une voie dont la largeur exigée est égale ou supérieure à 12 m.
Toutefois, sur une longueur inférieure à 20 m, la largeur de la chaussée peut être réduite à 3 m et les accotements supprimés,
sauf dans les sections de voies utilisables pour la mise en station des échelles aériennes définies au paragraphe 2 [voir voie
échelle] ci-dessous.
Force portante calculée pour un véhicule de 160 kilonewtons avec un maximum de 90 kilonewtons par essieu, ceux-ci étant
distants de 3,60 m au minimum.
 - Résistance au poinçonnement : 80 N/cm2 sur une surface maximale de 0,20 m2.
 - Rayon intérieur minimal R : 11 m.
 - Surlargeur S = 15/R dans les virages de rayon intérieur inférieur à 50 m.
 - (S et R, surlargeur et rayon intérieur, étant exprimés en mètres.)
 - Hauteur libre : 3,50 m.
 - Pente inférieure à 15 %. »

Voie échelle (art. CO 2)


« Section de voie utilisable pour la mise en station des échelles aériennes (en abrégé voie échelle) :
Partie de voie utilisable par les engins de secours dont les caractéristiques ci-dessus sont complétées et modifiées comme
suit :
 - la longueur minimale est de 10 m ;
 - la largeur libre minimale de la chaussée est portée à 4 m ;
 - la pente maximale est ramenée à 10 % ;
 - la disposition par rapport à la façade desservie permet aux échelles aériennes d'atteindre un point d'accès
(balcons, coursives, etc.), à partir duquel les sapeurs-pompiers doivent pouvoir atteindre toutes les baies de cette
façade, la distance maximale entre deux points d'accès ne devant jamais excéder 20 m.
Si cette section de voie n'est pas sur la voie publique, elle doit lui être raccordée par une voie utilisable par les engins de
secours.
Lorsque cette section est en impasse, sa largeur minimale est portée à 10 m, avec une chaussée libre de stationnement de 7 m
de large au moins. »

Espace libre (art. CO 2)


« Espace libre : espace répondant aux caractéristiques minimales suivantes :
 - la plus petite dimension est au moins égale à la largeur totale des sorties de l'établissement sur cet espace, sans
être inférieure à 8 m ;
 - il ne comporte aucun obstacle susceptible de s'opposer à l'écoulement régulier du public ;
 - il permet l'accès et la mise en œuvre facile du matériel nécessaire pour opérer les sauvetages et combattre le
feu ;
 - les issues de l'établissement sur cet espace sont à moins de 60 m d'une voie utilisable par les engins de secours ;
 - la largeur minimale de l'accès, à partir de cette voie est de :
 1,80 m lorsque le plancher bas du dernier niveau accessible au public est de 8 m au plus au-dessus du
sol,
 3 m lorsque le plancher bas du dernier niveau accessible au public est à plus de 8 m au-dessus du sol. »

Dispositions communes aux voies (engins et échelle) et espaces libres


(art. CO 2)
« Les voies, sections de voies et espaces libres ci-dessus doivent être munis en permanence d'un panneau de signalisation
visible en toutes circonstances et indiquant le tonnage limite autorisé.
La permanence des conditions imposées dans les paragraphes 1, 2 et 3 doit être assurée. »

Façade et baie accessibles (art. CO 3)


« Chaque bâtiment, en fonction de sa hauteur et de l'effectif du public reçu, doit avoir une ou plusieurs façades accessibles,
desservies chacune par une voie ou un espace libre suivant les conditions fixées aux articles CO 1 (§ 3), CO 4 et CO 5.
· Façade accessible : façade permettant aux services de secours d'intervenir à tous les niveaux recevant du public.
Elle comporte au moins une sortie normale au niveau d'accès du bâtiment et des baies accessibles à chacun de ses niveaux.
Baie accessible : toute baie ouvrante permettant d'accéder à un niveau recevant du public et présentant les dimensions
minimales suivantes :
 - hauteur : 1,30 m ;
 - largeur : 0,90 m.
Les façades aveugles ou munies de châssis fixes, qui font partie du nombre de façades accessibles exigées, doivent être
munies de baies accessibles répondant aux caractéristiques suivantes :
 - hauteur : 1,80 m au minimum ;
 - largeur : 0,90 m au minimum ;
 - distance entre baies successives situées au même niveau : de 10 à 20 m ;
 - distances minimales de 4 m mesurées en projection horizontale entre les baies d'un niveau et celles des niveaux
situées immédiatement en dessus et en dessous ;
 - les panneaux d'obturation ou les châssis doivent pouvoir s'ouvrir et demeurer toujours accessibles de l'extérieur
et de l'intérieur. Ils doivent être aisément repérables de l'extérieur par les services de secours. »

Nombre de façades accessibles et dessertes par des voies ou espaces libres (art. CO 4)
« Le nombre minimal de façades accessibles et de dessertes correspondantes par des voies ou espaces libres est fixé comme
suit :
- a) Etablissements de 1re catégorie recevant plus de 3 500 personnes :
2 façades opposées desservies par 2 voies de 12 m de large ou 3 façades judicieusement réparties et desservies
par 2 voies de 12 m et 1 voie de 8 m de large, les deux conditions suivantes étant toujours réalisées :
 - 1.  la longueur des façades accessibles est supérieure à la moitié du périmètre du bâtiment ;
 - 2.  tous les locaux recevant du public en étage sont situés sur les façades accessibles ou n'en sont séparés que
par de larges dégagements ou zones de circulation.
Si cette dernière condition ne peut être respectée, l'établissement doit avoir 4 façades accessibles réparties sur toute sa
périphérie et desservies par 2 voies de 12 m de large et 2 voies de 8 m ;
- b) Etablissements de 1re catégorie recevant entre 2 500 et 3 500 personnes :
2 façades accessibles desservies par 1 voie de 12 m de large et 1 voie de 8 m de large si la condition 2 ci-dessus
est respectée.
Si cette condition n'est pas respectée, l'établissement doit avoir une troisième façade accessible desservie par une
voie de 8 m de large ;
- c) Etablissements de 1re catégorie recevant entre 1 500 et 2 500 personnes :
2 façades accessibles, chacune desservie par une voie de 8 m de large ;
- d) Etablissements de 2e et 3e catégories :
1 façade accessible desservie par une voie de 8 m de large ;
- e) Etablissements de 4e catégorie :
1 façade accessible qui, par dérogation aux dispositions de l'article CO 2 (§ 1 et 2), est desservie :
 - par 1 voie de 6 m de large comportant 1 chaussée libre de stationnement de 4 m de large au moins ; ou
 - par 1 impasse de 8 m de large avec 1 chaussée libre de stationnement de 7 m de large au moins.
Toutefois si l'établissement est en rez-de-chaussée, toutes les sorties peuvent donner sur un passage d'une largeur de 1,80 m
aboutissant à ses 2 extrémités à des voies utilisables par les engins de secours. Si ce passage est couvert et non désenfumé, la
distance de tout point de l'établissement à l'une des extrémités du passage doit être inférieure à 50 m. Si le passage est
désenfumé ou à l'air libre, cette distance est portée à 100 m. »

Espaces libres et secteurs (art. CO 5)


« En application de l'article CO 1 (§ 3 b), lorsque le plancher bas du dernier niveau accessible au public est à plus de 8 m au-
dessus du sol, les voies-échelles peuvent être remplacées nombre pour nombre par des espaces libres à condition que ceux-ci
permettent la mise en station d'une échelle aérienne sur un ou plusieurs emplacements afin d'atteindre à chaque niveau une
baie accessible par secteur, ce dernier étant défini à l'article CO 24 (§ 2). Cette baie doit ouvrir soit sur un dégagement, soit
sur un local accessible au public. »

Accessibilité des parcs de stationnement (art. PS 5)


« Le plancher du niveau le plus haut et celui du niveau le plus bas d'un parc de stationnement ne peuvent se situer à plus de
28 m du niveau de référence. Afin de permettre aux sapeurs-pompiers d'accéder rapidement à chaque niveau, les parcs
disposant de plus de 7 niveaux en infrastructure doivent disposer d'au moins 1 ascenseur à dispositif d'appel prioritaire
pompiers.
Chaque parc de stationnement est desservi, au niveau de référence, par au moins 1 voie utilisable en permanence par les
engins des services publics de lutte contre l'incendie et de secours conformément aux dispositions de l'article CO 2, § 1, [voir
plus haut] des dispositions générales du règlement. »

Accessibilité dans les établissements du 2e groupe (art. PE 7)


« Conformément aux dispositions de l'article R. 123-4 du code de la construction et de l'habitation, les établissements doivent
être facilement accessibles, de l'extérieur, aux services de secours et de lutte contre l'incendie.
Si le plancher bas de l'étage le plus élevé est situé à plus de 8 m du niveau d'accès des sapeurs-pompiers, l'établissement doit
avoir 1 façade comportant des baies accessibles aux échelles aériennes selon les dispositions prévues aux articles CO 2 (...) et
CO 3 (...). Ces baies doivent ouvrir sur des circulations horizontales communes ou sur des locaux accessibles au public. »

IGH
Selon l'article R. 122-6 du code de la construction et de l'habitation :
« la construction d'un immeuble de grande hauteur n'est permise qu'à des emplacements situés à 3 km au plus d'un centre
principal des services publics de secours et de lutte contre l'incendie. Cependant, le préfet peut autoriser la construction d'un
immeuble de grande hauteur à une distance supérieure, après avis de la commission consultative départementale de la
protection civile, par un arrêté motivé, compte tenu notamment de la classe de l'immeuble, de la densité d'occupation, des
facilités d'accès et de circulation, du type du centre de secours, du service de sécurité propre à l'immeuble et des ressources
en eau du secteur. »
Ces dispositions sont complétées par celles du règlement de sécurité.
L'article GH 6 du règlement de sécurité traite des voies d'accès pour les véhicules de lutte contre l'incendie :
« Les sorties des immeubles sur le plan accessible aux engins des sapeurs-pompiers ne pourront se trouver à plus de 30 m
d'une voie ouverte à la circulation publique à ses deux extrémités et permettant la circulation et le stationnement de ces
engins [*]. »
« Sur ces voies, un cheminement répondant aux caractéristiques minimales suivantes doit être réservé en permanence aux
sapeurs-pompiers :
 - hauteur libre sous voûte : 3,50  m ;
 - largeur de la chaussée : 3,50  m ;
 - largeur de la plate-forme : 4,50  m ;
 - rayon de braquage :
 intérieur : 11 m,
 extérieur : 14,50 m ;
 - pente inférieure ou au plus égale à 10 % ;
 - résistance : 13 t minimum, dont 4 t sur essieu avant, et 9 t sur essieu arrière ; ceux-ci étant distants de 4,50 m. »
[*] Extrait de l'article GH 34 : « La distance à parcourir par les sapeurs-pompiers, depuis les voies définies à l'article GH 6 ci-
dessus pour atteindre les accès aux ascenseurs à dispositif d'appel prioritaire ne doit pas dépasser 50 m.
Les sapeurs-pompiers doivent accéder directement à chaque niveau de chaque compartiment non atteint ou menacé par
l'incendie au moyen d'au moins deux ascenseurs à dispositif d'appel prioritaire conforme à la norme française. »

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