Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
II Fonctions holomorphes 47
I Fonctions complexes d’une variable complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
I.1 Isomorphisme entre R2 et C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
I.2 Un premier exemple : f (z) = z 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
II Fonctions holomorphes, C-différentiabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
II.1 Propriétés élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
II.2 Dérivée complexe et composantes connexes . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
III R-différentiabilité et Cdifférentiabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
III.1 R-linéarité et C-linéarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
III.2 Applications C-linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
III.3 Les conditions de Cauchy-Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
III.4 Comportement local d’une fonction holomorphe . . . . . . . . . . . . . . . 62
1
.0 SOMMAIRE SOMMAIRE
IV L’Exponentielle 121
I L’exponentielle complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
I.1 Construction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
I.2 L’exponentielle réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
II Cosinus et Sinus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
II.1 Trigonométrie réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
II.2 Trigonométrie Complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
II.3 Trigonométrie hyperbolique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
II.4 Quelques commentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
II.5 Le nombre π . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
III Retour sur les fonctions circulaires réelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
III.1 Relations autour du cercle trigonométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
III.2 Fonctions réciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
IV Fonctions tangentes et réciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
IV.1 Tangente et Arctangente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
IV.2 Tangente et Argument tangente hyperbolique . . . . . . . . . . . . . . . . 140
V Vers le logarithme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
V.1 Détermination de l’argument . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
V.2 Le logarithme réel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
V.3 Détermination principale du logarithme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
V.4 Fonctions puissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Sommaire
I Propriétés algébriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
II Propriétés topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
III Les fonctions complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
IV Connexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
V Suites et Séries de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
VI Propriétés algébriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
VII Propriétés topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
VIII Suites et séries de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
IX Séries entières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
X Correction des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
x + m = n, m, n ∈ N,
il faut passer aux entiers relatifs Z = {0, ±1, ±2, . . .}.
Et pour être capable de résoudre toute équation de la forme
px + q = 0, p, q ∈ Z,
( )
p
il faut aller chercher les nombres rationnels Q = / p, q ∈ Z, q 6= 0 . Ce dernier en-
q
semble est fermé sous les quatre opérations de l’arithmétique mais on ne peut y résoudre
pour x toute équation du type
x2 = a, a ∈ Q.
Le corps, R, des nombres réels permet de résoudre certaines de ces équations mais
pas toutes. Cet ensemble, muni de la valeur absolue | |, est un espace métrique qui est,
de plus, complet au sens où toute suite (un )n∈N qui satisfait la condition de Cauchy
lim |xm − xn | = 0 y est convergente mais on ne peut par exemple y obtenir une
m,n→+∞
solution de l’équation
x2 + 1 = 0.
Il faut pour cela construire le corps des nombres complexes C.
5
I.2 I. Propriétés algébriques I LES NOMBRES COMPLEXES
I Propriétés algébriques
I.1 Structure
Définition I I.1.1.
• z + z ′ = (x + x′ , y + y ′),
• zz ′ = (xx′ − yy ′, xy ′ + x′ y),
⋄ Muni de ces deux lois, C est un corps commutatif : 0 = (0, 0) est l’élément neutre
pour l’addition, 1 = (1, 0) est l’élément neutre pour la multiplication et l’inverse
multiplicatif de (x, y) 6= (0, 0) est
!
x −y
, 2 .
x + y x + y2
2 2
C = {z / z = x + iy avec x, y ∈ R et i2 = −1}.
On calcule donc avec les nombres complexes comme avec les nombres réels en rem-
plaçant partout i2 par −1.
x = Re z, y = Im z.
z1 + z2 = z1 + z2 et z1 z2 = z1 z2 .
iR
M(z)
y
−−→
OM
O 1 x R
M(z)
b
|z|
O − arg z
M(z̄)
⋄ Le nombre positif q
|z| = x2 + y 2
est le module de z. Pour tous nombres complexes z1 et z2 ,
z1 |z1 |
|z1 z2 | = |z1 ||z2 |, = , z2 6= 0 (I.2.1)
z2
|z2 |
M (z1 z2 )
|z1 z2 |
M (z2 )
|z2 | M (z1 )
|z1 |
θ1 + θ2
θ2
θ1
O
II Propriétés topologiques
Muni de la norme z 7−→ |z|, C est un C-espace vectoriel normé. En particulier, quels
que soient z1 , z2 et z3 ,
|z3 − z1 | 6 |z3 − z2 | + |z2 − z1 |.
z1
|z3 − z1 |
z3
O
|z2 − z1 |
|z3 − z2 |
z2
d(z, z ′ ) = |z − z ′ |, (II.0.3)
II.1 Suites
⋄ Une suite (zn )n∈N de nombres complexes converge vers 0 si lim |zn | = 0 c’est-à-dire
n→+∞
On note lim zn = 0.
n→+∞
⋄ Une suite (zn )n∈N de nombres complexes converge vers un nombre complexe z si
(z − zn )n∈N converge vers 0 c’est-à-dire si
lim |zn − z| = 0.
n→+∞
On note lim zn = z.
n→+∞
Imz z
sup bc bc
|R
ez
|, | |z |
I m
z|
bc
O |R Rez
ez
|+
|I
m
z|
En conséquence, les règles de calcul sur les réels concernant la limite d’une somme,
d’une différence, d’un produit ou d’un quotient restent valables.
⋄ Le plan achevé C s’obtient à partir du plan complexe C par adjonction d’un point
« à l’infini », noté ∞, et défini par :
C = C ∪ {∞}.
Ainsi,
1
zn −−−−→ ∞ si et seulement si −−−−→ 0.
n→+∞ zn n→+∞
zn −−−−→ ∞ et wn −−−−→ a implique zn + wn −−−−→ ∞.
n→+∞ n→+∞ n→+∞
⋄ Toute suite de points de C contient donc une suite extraite convergeant vers un
point de C. 4
⋄ De plus, muni de la distance 5 définie en (II.0.3), C, | | est un espace métrique
complet, c’est-à-dire que le critère de Cauchy est valide :
Exemples:
0
a z=
+a
az
r b
O
az + az > 0
b
a
ā
• Toute intersection et toute réunion finie d’ensembles fermés sont des ensembles
fermés.
Soit A une partie de C. Les points de E qui sont limites d’une suite de points de
A sont dits adhérents à A et leur ensemble, noté Ā, est appelé l’adhérence de A.
Théorème I II.2.3.
Si (Fn )ni nN est une suite décroissante pour l’inclusion de fermés non vides de C
telle que lim diam(Fn ) = 0 alors il existe un z0 ∈ C tel que
n→+∞
\
Fn = {z0 }.
n∈N
\
Preuve: Notons Γ = Fn . Par la décroissance de la suite des diamètres, Γ est soit vide, soit
n∈N
réduite à un point. Montrons qu’elle est non vide.
Les Fn étant non vides, choisissons pour tout n ∈ N, un point zn ∈ Fn .
Comme lim diam(Fn ) = 0, la suite (zn )n∈N est de Cauchy dans C complet donc converge.
n→+∞
Comme les Fp sont fermés pour tout p ∈ N et que zn ∈ Fp dès que n > p, la limite z0 de
(zn )n∈N appartient à Fp pour tout p, donc à Γ. Ainsi Γ 6= ∅.
Exemples:
• Un disque ouvert D(a, r) = {z ∈ C / |z − a| < r} est ouvert.
• Toute réunion et toute intersection finie d’ensembles ouverts sont des ensembles
ouverts.
Proposition I II.2.5.
6. On dit plus couramment que U est un ouvert si et seulement si il est voisin de tous ses points.
Soit z0 un point de C.
Une partie de C est appelée un voisinage (ouvert) de z0 si et seulement si il contient
un ouvert contenant z0 . 7
On note souvent V(z0 ) l’ensemble des voisinages de z0 .
Une partie de C est appelé un voisinage de l’infini si et seulement si son complé-
mentaire est borné.
Exemples:
• Un ouvert est voisinage de chacun de ses points d’après I II.2.5. 8
• Une droite ou un segment n’est voisinage d’aucun de ses points dans C. 9
• Une droite (∆) n’est pas un voisinage de l’infini car son complémentaire dans C
n’est pas borné.
A 6∈ V(∞)
A 6∈ V(∞)
A 6∈ V(∞) A ∈ V(∞)
La notion de point adhérent sera un outil très utile par la suite ; aussi en voici diverses
caractérisations.
(i) Il existe une suite (zn )n∈N de points de A telle que z = lim zn .
n→+∞
L’assertion (i) exprime que z ∈ A tandis que l’assertion (ii) exprime que l’adhérence
d’une partie A est le plus petit fermé contenant A.
Preuve:
II.3 Compacité
Un ensemble E ⊂ C est dit borné s’il existe r > 0 tel que E ⊂ D(0, r).
Preuve: La condition est nécessaire. Pour éviter des longueurs inutiles ici, on se ramène au cas
réel où le théorème (I II.3.10) a déjà été démontré les années précédentes. Comme E est borné,
toute suite (zn )n∈N de E l’est aussi donc aussi les suites réelles définies par ses parties réelles et
imaginaires. On peut donc extraire une sous-suite convergente de chacune d’elle et former une
sous-suite zϕ(n) n∈N convergente vers un élément nécessairement dans E fermé.
Réciproquement, si (zn )n∈N est suite d’éléments de E convergente vers un élément z alors
toute sous-suite de (zn )n∈N converge vers z et z ∈ E qui est donc fermé. De plus, si E n’était
pas borné on pourrait construire une suite (zn )n∈N d’éléments de E vérifiant, par exemple,
|zn+1 | > |zn | + 1 qui contredirait l’hypothèse comme quoi on peut extraire une sous-suite conver-
gente de (zn )n∈N qui serait nécessairement bornée.
Preuve: La condition est nécessaire. Considérons d’abord le cas du carré E = [−r, r] × [−r, r]
de côté 2r . S’il existe une famille d’ensembles ouverts Oi i∈I recouvrant E mais dont aucune
sous-famille finie ne recouvre E, l’un des quatre carrés de côté r, [−r, 0] × [−r, 0], [−r, 0] × [0, r],
[0, r]× [−r, 0] et [0, r]× [0, r] ne peut pas être recouvert par une sous-famille finie. Par récurrence,
r
on construit ainsi une suite décroissante Kn n∈N de carrés emboîtés de côté n qui ne peuvent
2
pas être recouverts par une sous-famille finie de Oi i∈I .
r
Pour tout n ∈ N, Kn 6= ∅ donc ∀ n ∈ N, ∃zn ∈ Kn . Comme lim n = 0, la suite (zn )n∈N
n→+∞ 2
est de Cauchy dans C complet donc converge vers un élément z ∈ E et appartenant à tous les
Kn (fermés). Il existe donc un ouvert Oiz c’est-à-dire un (petit) recouvrement fini contenant z
et tous les carrés Kn pour n assez grand, en contradiction avec leur définition.
K bc z0
K1
bc z1 bc
z
bc z33
K
E bc z2K2
10. Cette propriété est en fait la définition générale d’un compact en topologie : un espace est compact
si et seulement s’il est séparé et a cette propriété.
Lorsqu’ils sont satisfaits, la fonction f est dite continue en z0 . Elle est continue sur
E si elle est continue en tout point de E.
Si le nombre η(ε, z0) peut être choisi indépendamment de z0 , on dit que f est
uniformément continue sur E.
Une fonction complexe est donc continue si et seulement si sa partie réelle et sa par-
tie imaginaire le sont toutes les deux. Ainsi, sommes, différences, produits, quotients et
compositions de fonctions continues (lorsqu’elles sont définies) sont continues. De même,
toute limite uniforme de fonctions continues est continue.
ηz ε
′
z ∈ D z0 , 0 d’où |z − z0 | 6 |z − z ′ | + |z ′ − z0 | 6 ηz puis |f (z) − f (z0 )| 6 .
2 2
On obtient alors
|f (z) − f (z ′ )| 6 |f (z) − f (z0 )| + |f (z0 ) − f (z ′ )| 6 ε.
f est donc uniformément continue sur E.
Théorème I III.2.3.
L’image d’un ensemble compact par une fonction continue est un ensemble com-
pact.
Preuve: Soient K un ensemble compact de E et Ui i∈I un recouvrement d’ouverts de f (K).
Comme f est continue, f −1 (Ui ) i∈I est un recouvrement de K par des ouverts dont on peut
extraire un recouvrement fini f −1 (Ui ) i∈J par compacité de K.
J fini
Ui i∈J est alors un recouvrement fini de f (K) qui est donc compact (dans f (E)).
J fini
Preuve: Soit f : E 7−→ R l’une des applications citées dans le corollaire avec E un compact de
C.
D’après I III.2.3, f (E) est compact donc borné et fermé. Comme f (E) est borné il existe α et
β dans E tels que α = inf f (E) et β = sup f (E). Comme E est fermé α, β ∈ E.
11. On dit plus couramment qu’une fonction continue (à valeurs réelles) sur un compact atteint ses
bornes.
12. Le théorème de Liouville VI III.3.3 page 211 permettra plus tard une démonstration bien plus
efficace mais patience !
13. Il en existe bien d’autres !
Par suite, |P (z)| > |ap ||z|p − pM |z|p−1 −−−−−→ +∞. L’ensemble des z ∈ C tels que
|z|→+∞
|P (z)| 6 α + 1 est borné.
• Par définition de la borne inférieure, on peut considérer une suite (zn )n∈N à valeurs com-
plexes telle que P (zn ) −−−−−→ α. Cette suite est bornée donc, d’après le théorème de
n→+∞
Bolzano-Weierstrass (I II.3.10), on peut en extraire une suite convergente zϕ(n) n∈N
. No-
tons ω sa limite.
Par continuité de P , on a P (ω) = α.
• Il ne reste plus qu’à montrer α = 0. Supposons le contraire et, par exemple, α > 0. De
P (X + ω)
plus, quitte à considérer le polynôme , on peut supposer :
α
et écrire :
p
X
q
P = 1 + aq X + ak X k , où q est le premier indice tel que aq 6= 0.
k=q+1
θ+π
Soit aq = ρeiθ sous sa forme polaire et considérons z = rei q , r > 0. On a :
p
i θ+π
X
P (z) = 1 − ρr q + ak r k e q
k=q+1
Xp
|P (z)| 6 |1 − ρr q | + |ak ]r k .
k=q+1
p
X
|P (z)| 6 1 − ρr q + |ak ]r k .
k=q+1
| {z }
∼ ρr q >0
r→0
On peut donc trouver des z ∈ C tels que |P (z)| < 1 = min |P (z)| ce qui contredit la
z∈C
définition de α.
Corollaire I III.2.6.
IV Connexité
IV.1 Ensembles connexes
Définition I IV.1.1.
On dit qu’un ensemble E ⊂ C est connexe s’il vérifie l’une des propositions équi-
valentes suivantes :
Intuitivement un espace topologique est dit connexe s’il est « d’un seul morceau ».
Exemples:
• C est connexe.
(i) ⇒ (ii) : Si F , F ′ était une partition de E en deux fermés, alors E \ F et E \ F ′ formeraient une
partition de E en deux ouverts, ce qui contredirait (i).
(ii) ⇒ (iii) : S’il existait une partie A on vide, différente de E ouverte et fermée alors A et E \ A
formeraient une partition de E en deux fermés.
(iii) ⇒ (iv) : Soit f : E 7−→ {0, 1} une application continue. Supposons par exemple qu’il existe z ∈ E
tel que f (z) = 0. Alors f −1 (0) est un ouvert, fermé et non vide. Donc f −1 (0) = E, d’après
(iii) et f est constante.
(iv) ⇒ (i) : Si E n’est pas connexe. Il existe alors des ouverts U et V non vides et disjoints tels que
E = U ∪ V. Alors l’application f : E 7−→ {0, 1} définie par
(
1 si z ∈ U
∀ z ∈ E, f (z) =
0 si z ∈ V
c’est-à-dire que l’image réciproque de tout ouvert de {0, 1} est un ouvert de E, donc f est
continue, ce qui contredit (iv)
Voici une rapide propriété des connexes qui servira pour la suite, notamment en V
III.1.2 page 181 :
Corollaire I IV.1.2.
Exemple:Une fonction continue sur un espace connexe à valeurs dans Z discret est, à
fortiori, localement constante donc constante partout d’après I IV.1.2.
Preuve: Soit z0 ∈ E. On pose Ω = {z ∈ E / f (z) = z0 } = f −1 {z0 }.
Comme f est continue
[ et que {z0 } est un ouvert, Ω est ouvert.
c
De plus, Ω = f −1 {z} est ouvert comme réunion d’ouverts, donc Ω fermé.
z∈E\{z0 }
Ω est donc ouvert et fermé dans un connexe. D’après (iii), Ω = E.
Proposition I IV.1.3.
Soit A une partie connexe de C. Alors toute partie B telle que A ⊂ B ⊂ Ā, est
connexe.
En particulier Ā est connexe.
Preuve: Si B n’est pas connexe, on peut trouver deux ouverts U et V de C tels que
B ⊂ U ∪ V, B∩U =
6 ∅, B∩V =
6 ∅ et B ∩ U ∩ V = ∅.
U V
A B
Ā
Ce résultat est faux pour l’intérieur d’une partie. L’intérieur d’une partie non vide
A étant définit comme la réunion de tous les ouverts contenus dans A ou de manière
équivalente comme le plus grand ouvert contenu dans A.
Proposition I IV.1.4.
L’image d’un espace connexe par une fonction continue est connexe.
A Å
∃i0 ∈ I, ∀ i ∈ I, Ci0 ∩ Ci 6= ∅.
[
Alors C = Ci est connexe.
i∈I
C1
Ci0
C2
C3
Pour tout i ∈ I, la restriction f|Ci de f à Ci connexe, est continue donc constante nécessai-
rement égale à f (ci0 ). D’où, f est constante sur C qui est connexe.
Le lemme I IV.2.5 permet de définir une notion très importante pour la suite :
• Pour tout z ∈ E, C(z) est la réunion de tous les connexes contenant z donc une
composante connexe est connexe d’après I IV.2.5.
• Un sous-ensemble de C est connexe si et seulement si il ne contient qu’une seule
composante connexe.
Proposition I IV.2.7.
b z0
bc
z1
b
E z0 E
b
a γ
bc z1
γ
Théorème I IV.3.9.
Preuve:
(i) Soit z0 ∈ A. Pour tout z ∈ A il existe une application continue γz : [0, 1] 7−→ A telle
que γz (0) = z0 et γz (1) = z. Comme [0, 1] est connexe et γ continue, d’après I IV.1.4,
l’ensemble Az = γ [0, 1] est aussi connexe et contient z0 et z.
[
En écrivant A = Az , réunion de connexes d’intersection non vide, A est connexe
z∈E
d’après I IV.2.5.
Γz0 = z ∈ A / il existe un arc γz de A joignant z0 à z .
Γz0 est non vide car il contient z0 . Il suffit alors de montrer que Γz0 est ouvert et fermé
dans A.
mais en général, un espace connexe n’est pas toujours connexe par arcs comme le montre le graphe de la
1
fonction x 7−→ dont l’adhérence est connexe sans être connexe par arcs.
sin x
15. La notion de connexité par arcs généralise celle de convexité puisque l’on n’impose plus que les
points soient reliés par des segments.
x
bc Γz0 bc
bc
z0
bc
bc
bc Γz0 bc
z0 x bc
bc
bc
z
A
Γz0 est un ouvert-fermé non vide de A connexe, il est donc égal à A tout entier qui est,
par conséquent, connexe par arcs.
est connexe par arcs par définition. C’est la composante connexe par arcs contenant
z0 .
L’équivalence du théorème I IV.3.9 va donner toute son importance à une famille
d’ouverts : les domaines.
Exemples:
• Les pavés ouverts, les ouverts convexes sont des domaines.
B C
Comme tout connexe, un domaine est « d’un seul tenant » c’est-à-dire que l’on peut se
promener à l’intérieur sans traverser de frontière. Par contre il peut y avoir des « trous ».
D’après I IV.1.4, on sait que l’image d’un domaine par une fonction continue est
connexe par contre ce n’est pas nécessairement un ensemble ouvert 16 donc un domaine.
On verra cependant que pour les fonctions holomorphes, l’image d’un domaine est soit un
domaine, soit réduite à un point.
Corollaire I IV.3.12.
Proposition I IV.3.13.
Preuve: Soit A un domaine. A est ouvert et connexe, donc il est connexe par arcs d’après I
IV.3.9. Soient z0 et z1 deux points
de A, et γ : [0, 1] 7−→ A un chemin continu qui joint z0 à z1 .
Comme A est ouvert et γ [0, 1] ⊂ A, pour tout t ∈ [0, 1], on peut trouver un disque Dt centré
en γ(t) et inclus dans A quitte à réduire le rayon de chaque disque. On a alors
[
γ [0, 1] ⊂ Dt ,
t∈[0,1]
recouvrement de γ [0, 1] par des ouverts. Or, [0, 1] est compact donc son image par γ continue
est aussi compact dans A d’après I III.2.3. On peut donc extraire un recouvrement fini
[
Dti ,
i∈I
I fini
de γ [0, 1] . Quitte à ajouter les disques D0 et D1 à ce recouvrement, en joignant les centres
bc
z0
bc bc
bc bc
bc
bc
bc
bc bc bc
z1
γ
des disques (par des segments), on obtient un chemin C 1 par morceaux joignant z0 à z1 . 17
Attention, ce résultat est faux en dehors d’un espace métrique. Considérons, par
1
exemple, la fonction f : x ∈]0, 1] 7−→ sin et l’ensemble
x
A= x, f (x) / x ∈]0, 1] ∪ {0} × [−1, 1] .
Alors A est connexe car A = ϕ ]0, 1] est l’adhérence de l’image du connexe ]0, 1] par
l’application continue ϕ : x 7−→ (x, f (x)) pour x ∈]0, 1].
Mais A n’est pas connexe par arcs car z0 (0, 0) et z1 (1, sin 1) appartenant tous deux à
A ne peuvent être joints par un chemin continu.
y
1 z1 (1, sin 1)
bc
0 bc
x
1
1
f (x) = sin
−1 x
Un ouvert U est dit étoilé si il existe z0 ∈ U tel que pour tout z ∈ U le segment
[z0 , z] est entièrement inclus dans U.
Le point z0 est alors appelé un centre de U.
C’est donc une notion plus générale que la convexité : un ouvert (ou un ensemble)
est dit convexe si il contient le segment [z0 , z1 ] dès qu’il contient ses extrémités. Alors que
pour un ouvert étoilé on demande seulement qu’il existe un certain z0 tel que cela soit
vrai pour tous les z1 .
b b b
z0 z1 z0
Exemples:
• L’ouvert C\R∗− n’est pas convexe mais il est étoilé en prenant pour centre n’importe
quel réel positif.
On dit que (fn )n∈N converge ponctuellement a sur D vers f si pour tout z ∈ D, la
suite (fn (z))n∈N converge vers f (z) c’est-à-dire :
∀ ε ∈ R∗+ , ∀ z ∈ D, ∃η(z, ε), ∀ n > η, fn (z) − f (z)
6 ε. (V.1.4)
a. ou simplement
On dit que (fn )n∈N converge uniformément sur D vers f si pour tout z ∈ D, la
majoration dans (V.1.4) est indépendante de z ∈ D c’est-à-dire :
∀ ε ∈ R∗+ , ∃η(ε), ∀ n > η, sup fn (z) − f (z) 6 ε.
z∈D
On dit que (fn )n∈N converge uniformément sur tout compact de D si pour tout
compact K de D, elle convergence uniformément sur K.
Théorème I V.1.4.
Soit (fn )n∈N une suite de fonctions continues sur un ensemble D et à valeurs
dans C.
Si la suite (fn )n∈N converge sur tout compact de D vers f alors f est continue
sur D.
|f (z0 ) − f (z)| 6 |f (z0 ) − fn (z0 )| + |fn (z0 ) − fn (z)| + |fn (z) − f (z)|
6 2 sup |f (z) − fn (z)| + |fn (z0 ) − fn (z)|.
z∈K
D’une part, par convergence uniforme de (fn )n∈N sur K, ∃N (ε, K) ∈ N tel que
ε
n>N =⇒ sup |f (z0 ) − fn (z)| 6 .
z∈K 4
D’autre part, par continuité des fn en z0 , ∃η(ε, z0 ) > tel que
ε
|z − z0 | < η =⇒ |fn (z0 ) − fn (z)| 6 .
2
Pour n > N et |z − z0 | < η, on obtient finalement |f (z0 ) − f (z)| 6 ε. La fonction limite est donc
continue en z0 choisi quelconque dans D donc elle est continue sur D.
Une suite de fonctions (fn )n∈N d’un ensemble D ⊂ C vers C converge uniformément
sur D si et seulement si
∀ ε ∈ R∗+ , ∃η(ε), ∀ p > η, ∀ q > η, ∀ z ∈ D, fp (z) − fq (z)
6 ε.
+∞
X
sa somme et Rn = S − Sn = zk = zn+1 + zn+2 + . . . , son reste de rang n.
k=n+1
Ces deux critères se révèleront d’une grande importance pour déterminer les disques
de convergence des séries entières aux chapitres
X suivants.
Preuve: sous l’hypothèse de convergence de |zn |, il suffit de vérifier que la suite (Sn )n∈N est
de Cauchy.
Pour tout n, p entiers naturels,
n+p n+p +∞
X X X
Sn+p − Sn = zk
6 zk 6 |zk |,
k=n+1 k=n+1 k=n+1
X
par convergence de la série |zn |.
+∞
X
Soit alors ε > 0. Comme lim |zk | = 0, il existe η(ε) tel que pour n > η,
n→+∞
k=n+1
+∞
X
Sn+p − Sn 6 |zk | 6 ε.
k=n+1
X
Le critère de Cauchy est vérifié, la série zn est donc convergente.
Preuve:
(i) Critère de D’Alembert :
• Supposons que ℓ < 1. Il existe donc un réel k ∈]ℓ, 1[ et un rang n0 (k) au delà duquel
zn
6 k c’est-à-dire :
zn−1
n−n0 zn0 n
zn 6 kzn−1 6 k zn0 6 k ×
k n0
n
6 M k terme général d’une série géométrique convergente.
X
D’après les critères de comparaison sur les séries à termes positifs, zn est donc
convergente.
• Supposons ℓ > 1 ou ℓ = 1 + ◦(1). Le raisonnement est identique : il existe donc un
zn
réel k ∈]1, ℓ[ et un rang n0 (k) au delà duquel k 6 puis
zn−1
0 6 kzn−1 6 zn
0 6 kn−n0 zn0 6 zn
zn0
0 6 kn × 6 zn
k n0
0 6 M kn 6 zn .
X
Les critères de comparaison assurent ici la divergence de la série zn .
(ii) Critère de Cauchy : Le raisonnement est identique à celui du critère de D’Alembert en
√
remarquant que comparer n zn et un réel k revient à comparer zn et kn .
• Si ℓ < 1 alors il existe donc un réel k ∈]ℓ, 1[ et un rang n0 (k) au delà duquel
0 6 zn 6 kn terme général d’une série géométrique convergente.
• Si ℓ > 1 ou ℓ = 1 + ◦(1) alors il existe donc un réel k ∈]1, ℓ[ et un rang n0 (k) au delà
duquel 0 6 kn 6 zn terme général d’une série géométrique divergente.
Les critères
X de comparaison assurent respectivement la convergence et la divergence de la
série zn .
On dit que (Sn )n∈N converge absolument sur D vers S si pour tout z ∈ D, la série
de terme général |uk (z)| converge ponctuellement dans D.
Remarque: Il n’est pas toujours facile de calculer sup |uk |. Par contre, il suffit de trouver
X z∈D
une série αn de R+ convergente, telle que pour tout n ∈ N et tout z ∈ D, |un (z)| 6 αn .
Par application des critères de comparaison des séries numériques à termes positifs il
est clair que la convergence normale implique la convergence absolue. Montrons qu’elle
entraîne un peu plus que cela.
Théorème I V.3.11.
X
Une série de fonctions un (z) à valeurs dans C qui converge normalement sur un
ensemble D ⊂ C converge uniformément sur D.
Preuve: Il suffit de
! vérifier le critère de Cauchy uniforme I V.1.5 pour la suite de fonctions
n X
Sn (z) = uk (z) .
k=0 n∈N
Pour tous n, p entiers naturels et tout z ∈ D,
n+p n+p n+p +∞
X X X X
Sn+p (z) − Sn (z) = uk (z) 6 uk (z) 6 sup uk 6 sup uk ,
k=n+1 k=n+1 k=n+1 z∈D k=n+1 z∈D
X
par convergence de la série sup |un |. Il est important de remarquer que ce majorant est
z∈D
indépendant de z ∈ D.
+∞
X
Soit alors ε > 0. Comme lim sup uk = 0, il existe un entier η(ε) tel que pour n > η,
n→+∞
k=n+1 z∈D
+∞
X
Sn+p (z) − Sn (z) 6 sup uk 6 ε.
k=n+1 z∈D
X
Le critère de Cauchy uniforme (I V.1.5) est vérifié, la série un (z) converge donc unifor-
mément sur D.
VI Propriétés algébriques
Exercice VI.1:
Mettre sous forme algébrique, les nombres complexes suivants :
3 + 6i 2 + 5i 2 − 5i (1 + i)9
(i) Z1 = (iii) Z3 = + (v) Z5 =
3 − 4i 1−i 1+i (1 − i)7
√ !3
1+i
2
3 + 6i 1 3
(ii) Z2 = + (iv) Z4 = − + i
2−i 3 − 4i 2 2
Exercice VI.3:
Résoudre dans C les équations suivantes :
Exercice VI.4:
Calculer le module des nombres complexes suivants :
Exercice VI.6:
Mettre sous forme trigonométrique les nombres complexes suivants :
√ √ √
(i) 1 + i (ii) 1 − i 3 (iii) − 3 + i 1+i 3
(iv) √
3−i
Exercice VI.7:
Trouver les nombres complexes z tels que :
z−1 z−1
(i) ∈R (ii) ∈ iR
z+1 z+1
Exercice VI.8:
Exercice VI.10:
Soient z et ω deux nombres complexes tels que z̄ω 6= 1.
|z − ω|
Montrer que 6 1 si |z| 6 1 et [ω| 6 1 avec égalité si et seulement si |z| = 1 ou
|1 − z̄ω|
|ω| = 1.
Exercice VI.11:
Soient α et β deux nombres réels. Mettre le nombre complexe z = eiα + eiβ sous forme
trigonométrique.
α+β α−β
(indication : on pourra poser u = ,v= ).
n
2 2
X
En déduire la valeur de Cnp cos[pα + (n − p)β].
p=0
Exercice VI.12:
Montrer que l’équation d’un cercle ou d’une droite du plan C est de la forme
αzz̄ + βz + β̄ z̄ + γ = 0, (VI.0.6)
2π
(ii) En déduire que cos( ) est l’une des solutions de l’équation 4z 2 + 2z − 1 = 0.
5
2π
En déduire la valeur de cos( ).
5
π
(iii) On considère le point B d’affixe −1. Calculer la longueur BA2 en fonction de sin
10
√ π 2π
puis de 5 (on remarquera que sin = cos ).
10 5
i 1
(iv) On considère le point I d’affixe , le cercle C de centre I de rayon et enfin le
2 2
point J d’intersection de C avec la demi-droite [BI). Calculer la longueur BI puis
la longueur BJ.
Exercice VII.2:
(ii) Montrer qu’une intersection finie d’ouverts de C est un ouvert. Que dire d’une
intersection infinie d’ouverts de C ?
Exercice VII.3:
Montrer que les fonction suivantes sont continues sur C :
Exercice VII.4:
Soit U un ouvert de C. Montrer que si ϕ: R+ 7−→ C et f : U 7−→ C sont des fonction
continues alors la fonction z 7−→ ϕ |f (z)| est une fonction continue sur U.
+∞
X
(ii) Montrer que la série un (x) converge uniformément sur tout intervalle [0, A], avec
n=1
A > 0.
+∞
X
(iii) Montrer que la série un (x) ne converge pas uniformément sur R+ .
n=1
(Indication : on pourra contredire le critère de Cauchy)
+∞
X
(iv) Montrer que la série (−1)n un (x) converge uniformément sur R+ .
n=1
+∞
X
(v) Montrer que la série (−1)n un (x) converge normalement sur tout intervalle [0, A],
n=1
avec A > 0 sans pour autant converger normalement sur R+ .
IX Séries entières
Exercice IX.1: X X X
Déterminer les domaines de convergence D des séries entières n!z n , nn z n , zn ,
Xz n Xz n
et .
n n!
Exercice IX.2:
X (−1)n 2n X (−1)n+1 2n+1
Déterminer les domaines de convergence des séries entières z et z .
(2n)! (2n + 1)!
Exercice IX.3:
1 1 1 1
Déterminer les séries de Taylor à l’origine de , , , , ...
1 − z (1 − z) (1 − z) (1 − z)4
2 3
Exercice IX.4:
Soit (an )n∈N une série entière de rayon de convergence R. Est-il exact que pour |z| > R
on a lim |an zn | = +∞ ?
n→+∞
ω 2 = z ⇐⇒ (α + iβ)2 = a + ib
⇐⇒ α2 − β 2 + 2iαβ = a + ib
Soit en identifiant les parties réelles entre elles ainsi que les parties imaginaires :
α 2
− β2 = a
⇐⇒
2αβ = b
Cela donne deux couples (α, β) de solutions et donc deux racines carrées ω = α + iβ de z.
En pratique on répète facilement ce raisonnement, par exemple pour z = 8 − 6i,
ω 2 = z ⇐⇒ (α + iβ)2 = 8 − 6i
⇐⇒ α2 − β 2 + 2iαβ = 8 − 6i
α2− β2 = 8
⇐⇒
2αβ = −6
q
2
+ β 2 = 82 + (−6)2 = 10 le module de z
α
⇐⇒ α2 − β 2 = 8
2αβ = −6
2
2α
= 18
⇐⇒ β = 10 − α2 = 1
2
2αβ = −6
√
α = ± 9 = ±3
⇐⇒ β = ±1
α et β de signes opposés
α = 3 et β = −1
⇐⇒ ou
α = −3 et β = +1
(i) ∆ = −2i dont les racines carrées sont 1 − i et −1 + i, d’où les racines z1 = 5 − 2i
et z2 = 6 − 3i.
(i) |Z1 | = 1
√
(ii) |Z2 | = 2
√ √ √
(iii) |Z3 | = |2i||3 + i||1 + i| = 2 × 10 × 2 = 4 5
√
2 13 × 5 65
(iv) |Z4 | = donc |Z4 | =
2×2 2
|1 + i|4 4
(v) |Z5 | = =√
|2 + i| 5
√
(2 + i)(1 + i) + 2i(1 − i) 3 + 5i 34
(vi) Z6 = = donc |Z6 | =
(1 − i)(1 + i) (1 − i)(1 + i) 2
q √ 3π π
Correction de l’exercice VI.5: ρ = 4 + 2 2, θ = ; ρ = 4, θ = − ;
8 10
ρ = 1, θ = 2ϕ + π.
z−1
Correction de l’exercice VI.7: Si z = −1, la fraction n’a pas de sens.
z+1
z−1 z−1 z−1
Si z 6= 1, ∈ R est équivalent à arg = 0 mod π et ∈ iR est équivalent à
z+1 z+1 z+1
z−1 π
arg = mod π (on enlève le cas z = 1 car 0 n’a pas d’argument).
z+1 2
z−1
Interprétation géométrique de arg : soit M, A, B les points d’affixes respectives
z+1
z, 1 et −1. On suppose que M est différent de A et B. Le nombre 1 − z est l’affixe du
−−→ −−→ z−1 −−→ −−→
MA et −1 − z celle de MB, donc arg = arg(1 − z) − arg(−1 − z) = (MB, MA).
z+1
−−→ −−→
(i) Pour z 6= 1, l’équation est équivalente à (MB, MA) = 0 mod π, c’est-à-dire A, B
et M sont alignés, donc z ∈ R. On voit que z = 1 est solution donc l’ensemble des
solutions est S = {z ∈ R, z 6= −1}.
−−→ −−→ π
(ii) Pour z 6= 1, l’équation est équivalente à (MB, MA) = mod π, c’est-à-dire M est
2
sur le cercle de diamètre [AB], qui est le cercle de centre 0 de diamètre 1. On voit
que z = 1 est solution donc l’ensemble des solutions est S = {z; |z| = 1} \ {−1}.
α+β α−β
[2π] si cos >0
Arg(z) = 2 2
α+β α−β
+ [2π] si cos <0
π
2 2
α−β
(Attention, si cos < 0, z = 2 cos veiu n’est pas la forme trigonométrique de z !).
2
Soit n ∈ N. Calculons z n de deux façons différentes. D’une part
n
X
n iα iβ n
z = (e + e ) = Cnp eipα ei(n−p)β ,
p=0
et d’autre part, en utilisant la forme obtenue plus haut : z n = 2n cosn v einu . En comparant
les parties réelles des expressions obtenues on obtient :
n
X α−β α+β
Cnp cos[pα + (n − p)β] = 2n cosn cos(n ).
p=0 2 2
Correction de l’exercice VI.12: Il est aisé de voir que si α = 0 alors (VI.0.6) est
l’équation d’une droite et si α 6= 0, il suffit de remarquer que
|z + β|2 = (z + β)(z̄ + β̄) = zz̄ + βz + β̄ z̄ + |β|2.
D’où 2
β |β|2
αzz̄ + βz + β̄ z̄ + γ = 0 + =
⇐⇒ α z − γ.
α α
s
β |β|2 γ
C’est l’équation d’un cercle de centre − et de rayon − (pourvu, bien sûr, que
α α2 α
|β|2 > γα).
i A1
A2
A0
O 1
A3
A4
On en déduit :
2iπ 4iπ 4iπ 6iπ 2iπ 8iπ
ω0 = 1, ω1 = e 5 , ω2 = e 5 , ω3 = e− 5 = e 5 , ω4 = e− 5 = e 5 . On a bien
ωi = ω1i . Enfin, comme ω1 =
6 0,
1 − ω15 1−1
1 + ω1 + . . . + ω14 = = = 0.
1 − ω1 1 − ω1
2π 4π 4π 2π
(ii) Re(1 + ω1 + . . . + ω14) = 1 + 2 cos( ) + 2 cos( ). Comme cos( ) = 2 cos2 ( ) − 1,
5 5 5 5
2 2π 2π 2π
on en déduit : 4 cos ( ) + 2 cos( ) − 1 = 0. cos( ) est donc bien une solution de
5 5 5 √ √
2 −1 − 5 −1 + 5
l’équation 4z + 2z − 1 = 0 dont les solutions sont et . Comme
√ 4 4
2π 2π 5−1
cos( ) > 0, on en déduit que cos( ) = .
5 5 4
4π 4π
(iii) BA22 = |ω2 + 1|2 = | cos(
) + i sin( ) + 1|2
5 5
4π 4π 4π
= 1 + 2 cos( ) + cos2 ( ) + sin2 ( )
5 5 5
2π
= 4 cos2 ( ).
√5
5−1
Donc BA2 = .
2
√ √
5 1 5−1
i
(iv) BI = + 1 = . BJ = BI − = .
2 2 2 2
(v) Pour tracer un pentagone régulier, on commence par tracer un cercle C1 et deux
diamètres orthogonaux, qui jouent le rôle du cercle passant par les sommets et des
axes de coordonnées. On trace ensuite le milieu d’un des rayons : on obtient le point
I de la question 4. On trace le cercle de centre I passant par le centre de C1 : c’est
le cercle C. On trace le segment BI pour obtenir son point J d’intersection avec
C. On trace enfin le cercle de centre B passant par J : il coupe C1 en A2 et A3 ,
deux sommets du pentagone. Il suffit pour obtenir tous les sommets de reporter la
distance A2 A3 sur C1 , une fois depuis A2 , une fois depuis A3 . (en fait le cercle de
centre B et passant par J ′ , le point de C diamétralement opposé à J, coupe C1 en
A1 et A4 , mais nous ne l’avons pas justifié par le calcul : c’est un exercice !)
c’est-à-dire t ∈ D(ω, R) choisi quelconque donc D(z, ε) ⊂ D(ω, R). Le disque ouvert
D(ω, R) est donc ouvert.
b
ε
t b
z
b
ω R
Montrons maintenant qu’un disque fermé n’est pas ouvert. Considérons z = ω + Reiθ ,
ε
un point de ∂D(ω, R) ⊂ D(ω, R). Pour tout ε > 0, le point t = z + eiθ est dans D(z, ε)
2
sans être dans D(ω, R) car :
ε iθ ε
|t − ω| = ω + R+ e − ω = R + > R.
2 2
(iii) Il suffit d’écrire que |z̄ n − z̄0n | = |z n − z0n |. Avec le même raisonnement, on montre
aussi que z 7−→ ¯¯z est continue sur C.
1 1
(iv) Il suffit d’écrire que Re(z) = (z + z̄) et Im(z) = (z − z̄).
2 2i
Par continuité de f donc de |f | en z0 , on peut aussi trouver un réel α > 0 tel que
∀ z ∈ U, |z − z0 | < α =⇒ |f (z)| − |f (z0 )|
< η. (X.0.8)
A
(ii) Pour tout x ∈ [0, A], |un (x)| 6 , terme général d’une série convergente donc la
n2
+∞
X
série un (x) converge normalement donc uniformément sur tout intervalle de la
n=1
forme [0, A].
n 1
(iii) Pour tout entier k tel que n + 1 6 k 6 2n, on a n2 + k 2 6 5n2 d’où > .
n2 +k 2 5n
On en déduit que
2n
X un (n) X2n
n 1 1
= > n× = .
k=n+1 n + k k=n+1 n + k 5n 5
2 2 2 2
+∞
X
La série de fonctions un (x) ne vérifie donc pas le critère de Cauchy uniforme, elle
n=1
ne converge donc pas uniformément sur R+ .
(iv) Il suffit ici d’utiliser le critère des séries alternées. En effet, à x > 0 fixé, la suite
+∞
X
un (x) est positive, décroissante et tend vers 0. La série (−1)n un (x) est donc
n∈N
n=1
convergente et on a la majoration du reste :
+∞ x
X k
(−1) uk (x) 6 |un (x)| =
.
k=n
n2 + x2
Correction de l’exercice IX.1: C’est une simple application des critères de D’Alembert
et de Cauchy :
• Pour an = n! et z 6= 0, on a :
|an+1 z n+1 |
= (n + 1)|z| −−−−→ +∞.
|an z n | n→+∞
• On sait que la série géométrique z n est convergente si et seulement si |z| < 1, ce qui
signifie que son domaine de convergence est le disque unité ouvert
1 |an+1 z n+1 | n
• Pour an = et z 6= 0, = |z| −−−−→ |z|.
n n
|an z | n+1 n→+∞
X zn
Si |z| < 1, le théorème de d’Alembert nous dit alors que la série z n converge
n
absolument.
X zn
n
Si |z| > 1, on a lim |an z | = +∞ et la série z n diverge.
n→+∞ n
Enfin si |z| = 1 alors z = eit avec t ∈ [0, 2π[. D’après le théorème d’Abel sur les
X eint
séries semi-convergentes, la série diverge uniquement pour t = 0, soit pour
n
z = 1.
X zn
Conclusion, le domaine de convergence de z n est le disque unité fermé privé
n
de 1, soit
D = {z ∈ C / |z| 6 1} \ {1}.
X zn
• A l’aide du critère de D’Alembert toujours, la série est absolument conver-
n!
gente pour tout nombre complexe z. Son domaine de convergence est C tout entier.
(−1)n
2n
Correction de l’exercice IX.2: En posant un =
z , pour z 6= 0, on a :
(2n)!
un+1 |z|2
= −−−−→ 0.
un (2n + 2)(2n + 1) n→+∞
X (−1)n 2n
Le critère de D’Alembert nous dit alors que la série z est absolument conver-
(2n)!
gente. son domaine de convergence est donc D = C.
Le raisonnement et le résultat sont les mêmes pour la deuxième série.
+∞ +∞
1 1 1
X ′ X
Correction de l’exercice IX.3: ∀|z| < 1, = z n et = = nz n−1 ,
1 − z n=0 (1 − z) 2 1−z
... n=1
Correction de l’exercice IX.4: Non. Dans ce cas on est seulement assuré que lim sup |an z n | = +∞
n→+∞
mais il n’y a aucune raison que lim inf |an z n | = +∞.
n→+∞ X
Il suffit de prendre par exemple la série z 2n , de rayon de convergence R = 1, mais
(|an z n |)n∈N n’a pas de limite : la valeur est 0 pour n impair et |z|n pour n pair, qui tend
vers l’infini lorsque |z| > 1).
Sommaire
I Fonctions complexes d’une variable complexe . . . . . . . . . 47
II Fonctions holomorphes, C-différentiabilité . . . . . . . . . . . . 52
III R-différentiabilité et Cdifférentiabilité . . . . . . . . . . . . . . 56
IV Fonctions harmoniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
V Applications conformes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
VI Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
• Si f est définie dans C il faudra lire f ◦ φ(x, y) lorsqu’on écrira f (x, y).
• Inversement si f définie dans R2 , il faudra lire f ◦ φ−1 (z) lorsqu’on écrira f (z).
Cet abus de notation permettra d’alléger les écritures. Ces réflexions amènent à considérer
le diagramme commutatif suivant :
47
I.2 Un premier exemple : f (z) = z 2 TD no 1
f
C C
z f (z) avec f˜ = φ−1 ◦ f ◦ φ,
P = φ ◦ P̃ ◦ φ−1 ,
φ φ−1
et Q = φ ◦ Q̃ ◦ φ−1 . (I.1.1)
f˜
R2 ! R2 !
x P̃ (x, y) D’où f (z) = P (z) + iQ(z).
y Q̃(x, y)
φ φ−1
f˜
R2 ! R2 !
x x2 − y 2
y 2xy
Tout le problème de représenter le graphe une fonction complexe
f : U ⊂ C ≃ R2 7−→ C ≃ R2
est de disposer d’un repère de dimension isomorphe à R2 × R2 soit de dimension 4 (sic !).
Ces derniers étant plutôt rares, on doit contourner cette difficulté :
– Les images réciproques des courbes u = cste et v = cste sont des hyperboles
d’équations respectives
v
x2 − y 2 = u et xy = .
2
48 - L3 - Analyse Complexe Fabien PUCCI
TD no 1 Un premier exemple : f (z) = z 2
O 1 x
Remarque: La figure (I.2.1) représente aussi les courbes de niveaux des fonc-
tions P̃ (x, y) et Q̃(x, y).
– Les droites d’équation x = cste et y = cste sont transformées en des paraboles
d’équations respectives
v2 v2
u = x2 − et u= − y 2. (I.2.2)
4x2 4y 2
O 1 u
⋄ On peut représenter dans un repère de R3 les parties réelle ou imaginaire (Fig. I.2.3).
P̃ Q̃
R2 ! R R2 ! R
x x
x2 − y 2 2xy
y y
2xy
x2 − y 2
x
y y
x
Figure I.2.3 – Parties réelle et imaginaire de z 7−→ z 2
x2 + y 2
y
x
La propriété de C-différentiabilité est une propriété locale 1 Dans la suite, nous em-
ploierons indifféremment le terme d’holomorphie pour une fonction C-dérivable en un
point ou sur un ouvert et lorsqu’elle est holomorphe sur U, il est alors possible de définir
son application dérivée
f ′ : U 7−→ C
′
z f (z).
Nous verrons cependant que la notion d’holomorphie prend tout son sens lorsqu’elle
est reliée aux propriétés topologiques de son ouvert de définition.
De plus, même si la définition de f ′ (z0 ) est analogue à la définition de la dérivée d’une
fonction de variable réelle, on verra que les fonctions holomorphes ont des propriétés
beaucoup plus intéressantes que les fonctions dérivables de variable réelle.
Dans un premier temps, comme sur R, la relation (II.1.4) entraîne, qu’une fonction
C-dérivable est nécessairement continue puisqu’il revient au même de dire, au voisinage
d’un point z0 où f est holomorphe,
2
f (z0 + h) − f (z0 ) = dfz0 h + o(|h|), (II.1.4)
dfz0 : C 7−→ C
(II.1.5)
z f ′ (z0 )z.
Comme sur R encore, la réciproque est fausse : il suffit de considérer z 7−→ z̄ ci-après,
continue sur C sans être holomorphe nulle part.
Exemples:
z0 + h − z0 z0 + ih − z0
lim = 1 6= lim = −1.
h→0
h∈R∗
h h→0
h∈R∗
ih
Remarque: Les fonctions z 7−→ z̄, z 7−→ Re z, z 7−→ Im z et z 7−→ |z|2 nous
fournissent des exemples de fonctions indéfiniment dérivables vues comme fonctions
de R2 dans R2 et non dérivables au sens complexe. La fonction z 7−→ |z|2 est
uniquement dérivable en 0 avec une dérivée nulle
|z|2
= z̄ −−→ 0.
z z→0
⋄ Pour tout entier naturel n, la fonction f : z 7−→ z n est holomorphe sur C avec
f ′ (z) = nz n−1 pour tout n > 1 et tout z ∈ C.
Preuve: Les cas n égal 0 ou 1 sont triviaux. Pour n > 2, soient z0 ∈ C et z dans un
voisinage de z0 , il suffit d’écrire :
1 n
⋄ La fonction f : z 7−→ n est holomorphe sur C∗ avec f ′ (z) = − n+1 pour tout
z z
z ∈ C∗ .
1
par continuité sur C∗ des fonctions z 7−→ , ∀p ∈ N∗ .
zp
Il est facile de voir que l’ensemble des fonctions holomorphes de U dans C est une
algèbre pour les lois usuelles + ,× et ◦. Plus précisément :
Proposition II II.1.2.
Preuve: Ces propriétés se démontrent exactement comme dans le cas réel. Démontrons seule-
ment la propriété (II.1.7). Dans des voisinages respectifs de z0 et w0 = f (z0 ), l’expression (II.1.4)
s’écrit :
Comme f est continue en z0, pour z suffisamment proche de z0 , f (z) appartient à un voisinage
de f (z0 ) et o |f (z) − f (z0 )| = o(|z − z0 |). On peut alors reporter (II.1.9) dans (II.1.7) :
g f (z) − g f (z0 ) = g′ f (z0 ) f ′ (z0 )(z − z0 ) + o(|z − z0 |) + o |f (z) − f (z0 )|
= f ′ (z0 ) × g′ f (z0 ) (z − z0 ) + o(|z − z0 |)
Exemple:
• Une fonction polynomiale est holomorphe sur C tout entier. 6
• D’après ((ii)), une fonction rationnelle est holomorphe sur son ensemble de définition.
Donnons une variante de ((iii)) sous une forme affaiblie mais utile 7 :
Lemme II II.1.3.
Preuve: Soient t 6= t0 dans [a, b]. Il suffit de revenir à la définition (II.1.3) en remarquant que
par continuité de γ, lim γ(t) = γ(t0 ) c’est-à-dire que l’on pourra toujours trouver un voisinage
t→t0
adéquat de t0 envoyant γ(t) dans un voisinage de γ(t0 ).
Ainsi fait, on a :
(f ◦ γ)(t) − (f ◦ γ)(t0 ) f γ(t) − f γ(t0 )
=
t − t0 t − t0
f ′ γ(t0 ) γ(t) − γ(t0 ) + o |γ(t) − γ(t0 )|
=
t − t0
γ(t) − γ(t0 )
= f ′ γ(t0 ) × + δ(t),
t − t0
o |γ(t) − γ(t0 )| o(|t − t0 |)
avec δ(t) = = |γ ′ (t0 )| × = |γ ′ (t0 )| × o(1) −−−→ 0.
t − t0 t − t0 t→t0
La fonction f ◦ γ est donc bien dérivable en t0 avec (f ◦ γ)′ (t0 ) = γ ′ (t0 ) × f ′ γ(t0 ) .
Théorème II II.2.4.
Preuve: Soit a un élément de U. Comme U est un ouvert connexe, d’après (I IV.3.13) page 25,
il est connexe par arcs c’est-à-dire que pour tout b ∈ D, il existe un chemin affine γ : [0, 1] 7−→ D
reliant a à b. Il est clair que γ est continu et au moins C 1 par morceaux
(sur R).
D’après (II II.1.3), la fonction de la variable réelle ϕ : t 7−→ f γ(t) est dérivable sur [0, 1] et
telle que
ϕ′ (t) = γ ′ (t)f ′ γ(t) = 0,
donc constante sur [0, 1] c’est-à-dire f (a) = ϕ(0) = ϕ(1) = f (b).
7. On aura besoin de ce résultat notamment dans la recherche de primitives en V II.2.10 page 171.
L’élément b ∈ D ayant été choisi de manière quelconque dans D, f est donc constante sur D
c’est-à-dire localement constante sur le connexe U. D’après I IV.1.2 page 20, elle est constante
sur U tout entier.
Corollaire II II.2.5.
Soit U un ouvert de C. Une fonction holomorphe sur U dont la dérivée est nulle
est constante sur chaque composante connexe de U.
Preuve: D’après I IV.2.7 page 22, si U est ouvert, ses composantes connexes le sont aussi. Il
suffit alors d’appliquer la proposition précédente à chacune d’elles.
• LR (C, C), espace vectoriel sur R des applications R-linéaires de C dans C (où C est
identifié à R2 ). C’est aussi l’espace des applications R-linéaires de R2 dans R2 noté
L(R2 , R2 ). Il est de dimension 4 sur R.
La différentielle 8 df(x0 ,y0 ) d’une application f˜ : R2 7−→ R2 définie par
!
h1
f˜(x + h1 , y + h2 ) = f(x,
˜ y) + df(x ,y ) + o(k(h1 , h2 )k),
0 0
h2
• LCR (C, C), espace vectoriel sur C des applications R-linéaires de C dans C. 9
Il est de dimension 2 sur C.
On note traditionnellement dx et dy les applications de LCR (C, C) qui à z = x+iy ∈ C
associent Re z et Im z respectivement, c’est-à-dire
(
dx(1) = 1, dy(1) = 0,
Comme le couple (dx, dy) forme une C-base de LCR (C, C).
dx(i) = 0, dy(i) = 1,
On définit ensuite les applications dz et dz̄ par
Le couple (dz, dz̄) est encore une C-base du C-espace vectoriel LCR (C, C). 10
8. Lorsqu’elle existe !
9. C’est le précédent muni de sa structure complexe canonique.
10. L’opérateur dz n’est autre que l’identité de C et dz̄ celui de la conjugaison.
• LCC (C, C), espace vectoriel sur C des applications C-linéaires de C dans C.
Formé des applications de la forme z 7−→ αz, α ∈ C, il s’identifie avec le dual
complexe C∗ de C donc de dimension 1 sur C dont (dz) en forme une C-base.
Revenons un instant sur les écritures en (II.1.4) et (II.1.5). Outre le fait qu’elles ex-
priment que la C-différentielle d’une fonction holomorphe appartient naturellement
à LCC (C, C), puisque ce n’est qu’une multiplication par f ′ (z0 ), on reconnaît aussi et
surtout l’expression d’une similitude du plan complexe de rapport |f ′(z0 )| et d’angle
arg f ′ (z0 ). C’est un fait général auquel est consacré le paragraphe suivant.
f˜ : R2 ! 7−→ R2! ! ! !
x a −b x cos θ − sin θ x
=ρ .
y b a y sin θ cos θ y
Une application C-linéaire définit donc une application R-linéaire dont la matrice dans
la base canonique est de la forme !
a −b
. (III.2.12)
b a
Réciproquement, soit f˜ ∈ L(R2 , R2 ), une application dont la matrice dans une base
soit de la forme (III.2.12). Il est clair que que l’application φ◦ f˜◦φ−1 définit une application
de LC (R2 , R2 ). On a donc démontré le résultat suivant :
Lemme II III.2.1.
Proposition II III.3.2.
Remarque: Ceci veut simplement dire que, sous les bonnes hypothèses de différentiabilité,
une fonction est holomorphe si et seulement si sa différentielle est une similitude du plan.
Preuve: Si f est holomorphe en z0 = x0 + iy0 , posons f ′ (z0 ) = u + iv et h = h1 + ih2 sous leur
forme cartésienne. L’expression (II.1.4) s’écrit :
L’application dfR,(x0 ,y0) est bien une application R-linéaire de L(R2 , R2 ) c’est-à-dire que f
est R-différentiable. De plus, sa matrice dans une base de R2 est bien de la forme (III.2.12) donc
dfz0 est C-linéaire.
Réciproquement, il suffit de remonter les implications précédentes, l’essentiel du travail ayant
été fait en (II III.2.1).
∂ P̃
(x , y )
∂ f˜ f˜(x0 + h, y0 ) − f˜(x0 , y0) ∂x 0 0
(x0 , y0 ) = lim = (III.3.16)
∂x h→0 h
∂ Q̃
(x0 , y0 )
∂x
et
∂ P̃
(x , y )
∂y 0 0
∂ f˜ ˜ 0 , y0 + k) − f˜(x0 , y0 )
f(x
(x0 , y0 ) = lim = , (III.3.17)
∂y k→0 k
∂ Q̃
(x0 , y0 )
∂y
∂ P̃ ∂ P̃
(x0 , y0) (x0 , y0 )
=
∂x ∂y
. (III.3.18)
∂ Q̃ ∂ Q̃
(x0 , y0 ) (x0 , y0)
∂x ∂y
où la matrice (III.3.18) s’appelle la jacobienne de f en (x0 , y0 ).
De plus, en considérant des nombres complexes de la forme z = x + iy0 , on a aussi :
f˜(x, y0 ) − f˜(x0 , y0 ) ∂ f˜
= x→x
lim = (x0 , y0 ).
0
x6=x0
x − x0 ∂x
f (z) − f (z0 ) f (x + iy0 ) − f (x0 + iy0 ) ∂f
f ′ (z0 ) = z→z
lim = x→x
lim = (z0 ). (III.3.19)
0
z6=z0
z − z 0
0 x − x0 ∂x
x6=x0
∂P ∂Q
= (z0 ) + i (z0 ).
∂x ∂x
Preuve: L’équivalence ((i)) ⇔ ((ii)) n’est qu’une reformulation de (II III.2.1) et (II III.3.2).
Quant à ((ii)) ⇔ ((iii)), l’expression de la jacobienne en (III.3.13) avec f ′ (z0 ) = u + iv
entraîne l’égalité (III.3.15).
Il faut bien noter que, a priori, les conditions de Cauchy-Riemann (III.3.14) ne font
intervenir que les dérivées partielles de f , et ne garantissent donc pas l’existence de la
différentielle de f : la condition de R-différentiabilité ne peut donc pas être omise dans
(II III.3.3).((ii)).
z5
Par exemple, la fonction f définie par f (z) = est continue, possède des dérivées
|z|4
partielles par rapport à x et y et satisfait en z = 0 aux conditions (III.3.14). Pourtant,
elle n’est pas C-différentiable.
Exemples:Les conditions de Cauchy-Riemann permettent de montrer que les fonctions,
d’apparence très raisonnable, z 7−→ z̄, z 7−→ Re z, z 7−→ Im z, z 7−→ |z| et z 7−→ |z|2 ne
sont pas holomorphes.
Preuve: Considérons par exemple f : z 7−→ z̄ où, avec toujours les notations de (I.1.1),
P̃ (x, y) = x et Q̃(x, y) = −y. D’où
∂ P̃ ∂ Q̃
(x, y) = 1 6= (x, y) = −1.
∂x ∂y
Cette fonction n’est donc holomorphe en aucun point de C.
Interprétation géométrique
Les conditions de Cauchy-Riemann entraînent des contraintes géométriques assez ri-
gides notamment pour les courbes à P̃ et Q̃ constantes. Plus précisément :
Théorème II III.3.4 (Lignes de niveau orthogonales).
−−→ −−→ ∂ P̃ ∂ Q̃ ∂ P̃ ∂ Q̃ ∂ Q̃ ∂ Q̃ ∂ Q̃ ∂ Q̃
grad P̃ . grad Q̃ = . + . = . − . = 0.
∂x ∂x ∂y ∂y ∂y ∂x ∂x ∂y
O 1 x
Avec un langage de physiciens, les courbes courbes P̃ (x, y) = cste et Q̃(x, y) = cste
s’appellent les équipotentielles des champs P̃ et Q̃ tandis que les courbes orthogonales à
ces dernières portent le nom de lignes de champ. Le théorème (II III.3.4) s’interprète alors
comme suit :
Pour une fonction holomorphe, les lignes de champ de sa partie réelle
sont les équipotentielles de sa partie imaginaire 11 .
11. et inversement !
Preuve: Ce résultat est une conséquence directe du théorème d’inversion locale pour les fonc-
tions R-différentiables de R2 .
Comme g est continue en w0 , l’expression précédente a bien une limite lorsque w tend vers
w0 égale à
1
.
f ′ g(w0 )
Remarque: L’inverse de la similitude df˜(x0 ,y0 ) associée à f ′ (z0 ) est la similitude df˜f−1
˜(x0 ,y0 )
1
associée à ′ .
f (z0 )
D’après (II III.4.5), pour une fonction holomorphe il suffit de vérifier f ′ (z0 ) 6= 0 pour
être localement biholomorphe.
Exemples:La fonction z 7−→ z 2 est localement biholomorphe dans un voisinage de chaque
1 1 1 1
′
z0 6= 0. Pour la fonction de Joukovski f : z 7−→ z+ , on a f (z) = 1 − 2 . Elle
2 z 2 z
est localement biholomorphe pour z0 6= ±1.
Lorsqu’une fonction est biholomorphe d’un ouvert U dans un ouvert V, ceux-ci sont
identiques du point de vue de l’analyse complexe, puisque toute propriété vérifiée sur l’un
peut être transférée au second par composition avec le biholomorphisme. Remarquons
aussi qu’une fonction biholomorphe est en particulier un homéomorphisme. Les ouverts
U et V possèdent donc aussi les mêmes propriétés topologiques.
! !
∂f 1 ∂f ∂f ∂f 1 ∂f ∂f
(z0 ) = (z0 ) − i (z0 ) et (z0 ) = (z0 ) + i (z0 ) , (III.5.21)
∂z 2 ∂x ∂y ∂ z̄ 2 ∂x ∂y
C’est le contexte dans lequel s’énoncent les célèbres conditions de Cauchy exprimant
la C-linéarité de la différentielle de f (lorsqu’elle existe) en fonction des dérivées partielles.
Proposition II III.5.9.
∂f ∂f ∂f
2 (z0 ) = (z0 ) + i (z0 )
∂ z̄ ∂x ∂y
∂P ∂Q ∂P ∂Q
= (z0 ) + i (z0 ) + i (z0 ) + i (z0 )
∂x ∂x ∂y ∂y
∂P ∂Q ∂P ∂Q
= (z0 ) − (z0 ) + i (z0 ) + (z0 )
∂x ∂y ∂y ∂x
= 0.
∂f
f ′ (z) =
(z) = 0,
∂x
ce qui équivaut à dire que f est constante sur U tout entier d’après (II II.2.4).
IV Fonctions harmoniques
Définition II IV.0.1.
Soit U un ouvert non vide de R2 . On dit qu’une fonction ϕ : U 7−→ R est harmo-
nique sur U si elle est de classe C 2 sur U avec
∂2ϕ ∂2ϕ
∀(x, y) ∈ U, (x, y) + 2 (x, y) = 0.
∂x2 ∂y
∂2 ∂2
L’opérateur + est noté ∆ et appelé laplacien.
∂x2 ∂y 2
Théorème II IV.0.2.
∂ 2 P̃ ∂ 2 P̃ ∂ 2 Q̃ ∂ 2 Q̃
∆P̃ = + ∆Q̃ = +
∂x2 ∂y 2 ∂x2 ∂y 2
! ! ! !
∂ ∂ P̃ ∂ ∂ P̃ ∂ ∂ Q̃ ∂ ∂ Q̃
= + = +
∂x ∂x ∂y ∂y ∂x ∂x ∂y ∂y
! ! ! !
∂ ∂ Q̃ ∂ ∂ Q̃ ∂ ∂ P̃ ∂ ∂ P̃
= + − = − +
∂x ∂y ∂y ∂x ∂x ∂y ∂y ∂x
∂ 2 Q̃ ∂ 2 Q̃ ∂ 2 P̃ ∂ 2 P̃
= − =0 =− + = 0.
∂x∂y ∂x∂y ∂x∂y ∂x∂y
Remarque: Nous verrons plus loin qu’une fonction holomorphe est en fait indéfiniment déri-
vable. L’hypothèse P̃ et Q̃ de classe C 2 sur U sera donc redondante.
Exemples:
⋄ comme la fonction P : (x, y) 7−→ x2 + y 2 dont le laplacien ∆P = 4 est non nul n’est
pas harmonique donc il ne peut pas exister de fonction holomorphe sur C de partie
réelle x2 + y 2 = |z|2 .
Même si on ne le démontrera pas ici, le théorème (II IV.0.2) admet une réciproque :
Théorème II IV.0.3.
Ce théorème permet donc de voir, sur un ouvert simplement connexe, l’ensemble des
fonctions harmoniques comme celui des parties réelles de fonctions holomorphes.
Grâce à cette découverte, Riemann a ouvert l’application des fonctions holomorphes
à de nombreux problèmes de la physique, puisque cette équation est satisfaite par le
potentiel gravitationnel d’un corps, par les champs électriques et magnétiques via les
équations de Maxwell, par la chaleur en équilibre et les liquides parfaits sans rotationnel.
1
f: z 7−→
z
x
! P̃ (x, y) = 2
x
x + y2
y −y
Q̃(x, y) = 2
x + y2
qui est holomorphe sur U = C∗ .
x −y
Les fonctions P̃ : (x, y) 7−→ 2 et Q̃ : (x, y) 7−→ 2 sont donc harmoniques sur
x +y 2 x + y2
R2 \ {(0, 0)}.
On a tracé en (Fig. IV.1.7), les courbes de niveau de la fonction P̃ .
1 1
f (z) = + .
z+1 z−1
Les parties réelles et imaginaires de f sont donc des fonctions harmoniques dont on a
tracé les courbes de niveau en (Fig. IV.2.8).
Exemple:Même si l’on ne démontre pas (II IV.0.3), on peut tout de même chercher de
telles fonctions sous la forme f = P +iQ, où Q : U 7−→ R s’obtient en résolvant le système
(III.3.14) défini par les conditions de Cauchy-Riemann.
Soit, par exemple P : C 7−→ R défini par
x
x2 + y 2
x
Figure IV.1.6 – P̃ : (x, y) 7−→
x2 + y 2
O 1 x
∂ 2 P̃ ∂ 2 P̃
∆P̃ = + = 2 − 2 = 0.
∂x2 ∂y 2
O 1 x
O 1 x
V Applications conformes
Les transformations du plan effectuées à l’aide de fonctions holomorphes jouissent
d’une propriété remarquable : « elles conservent les angles ». Tout repose sur la proposition
(II III.3.2). Précisons tout d’abord ces quelques notions :
Soient U un ouvert de C et f : U 7−→ C une fonction complexe qui à z ∈ U associe
w = f (z) ∈ f (U).
Considérons alors deux chemins γ1 et γ2 de classe C 1 dessinés dans U qui se coupent
en un point z0 ∈ U régulier pour γ1 et γ2 c’est-à-dire :
−
→′
γ2
−−−−−→′
(f ◦ γ2 )
θ −−−−−→′
γ1 θ (f ◦ γ1 )
z0 −
→′
γ1
f (z0 )
γ2
U f (U )
f ◦ γ1 f ◦ γ2
On regarde maintenant leurs images par f supposée holomorphe : les deux courbes
f ◦ γ1 et f ◦ γ2 dessinées dans f (U) se coupent en f (z0 ) et leur vecteur tangents respectif
en ce point sont donnés par
! !
d dγ1 dγ1
(f ◦ γ1 )(t0 ) = (f ′ ◦ γ1 )(t0 ) × (t0 ) = f ′ (z0 ) × (t0 )
dt dt dt
! !
d ′ dγ2 ′ dγ2
(f ◦ γ2 )(t0 ) = (f ◦ γ2 )(t0 ) × (t0 ) = f (z0 ) × (t0 )
dt dt dt
Les vecteurs tangents image sont donc les images des vecteurs tangents par une simi-
litude de rapport f ′ (z0 ) d’après (II III.3.2). Si f ′ (z0 ) 6= 0 c’est-à-dire si le point z0 est
régulier l’angle des courbes images est le même que celui des courbes originelles. De telles
applications sont dites conformes.
Avant de donner des exemples, précisons ce point :
Définition II V.0.1.
existe et est indépendant de θ. Une application qui conserve les angles en tout
point de U est dite conforme sur U.
f (z0 + h) − f (z0 )
Remarque: Dans cette définition, le terme δf (z0 , h) = représente la
|f (z0 + h) − f (z0 )|
direction (un complexe du cercle unité), qui va de f (z0 ) à f (z0 + h).
i(τ +θ)
f z0 + re
i(τ +θ)
z0 + re
L′ θ
f (z0 )
θ
iτ
L z0 + re
z0 f z0 + reiτ
Théorème II V.0.2.
Preuve: Comme f est holomorphe dans un voisinage de z0 avec f ′ (z0 ) 6= 0. Pour tout élémet
h = reiθ dans un voisinage de 0 écrit sous sa forme polaire, on a :
Exemple:f : z 7−→ z 2 est holomorphe sur C, de dérivée f ′ : z 7−→ 2z. Cette dérivée
s’annulant en zéro, on n’est pas assuré de la conservation des angles des vecteurs tangents
à des courbes passant par zéro. Effectivement les demi-droites z(t) = teiα , (t, α > 0) sont
transformées en les demi-droites f (z(t)) = t2 e2iα ce qui montre que les angles des tangentes
aux courbes droites correspondantes sont multipliés par 2.
Cependant f est une transformation conforme 15 de C∗ sur lui-même, et on peut vérifier
que les droites parallèles aux axes du plan ne passant pas par zéro sont transformées en un
réseau de courbes orthogonales comme illustré en (Fig. I.2.2). En précisant les résultats
de (I.2.2), on a :
⋄ Les droites x = x0 ont pour image les paraboles de foyer O et de directrice x = 2x20 .
⋄ Les droites y = y0 ont pour image les paraboles de foyer O et de directrice x = 2y02.
Compléments
Pour la résolution analytique ou numérique d’équations aux dérivées partielles à deux
dimensions, l’utilisation de changements de variables associés à des transformations con-
formes bijectives présente un intérêt certain.
En effet, on est assuré de ce qu’un système de coordonnées orthogonales sera trans-
formé en un nouveau système de coordonnées elles aussi orthogonales. Ceci garanti une
certaine simplicité des formules de changement de coordonnées des opérateurs différentiels,
tout en permettant de transformer un domaine de géométrie compliqué en un domaine
de géométrie simple.
A ce sujet on dispose du théorème dit de Riemann, qui stipule que, étant donné un
ouvert simplement connexe U, il existe toujours une application conforme bijective f qui
transforme U en l’intérieur du disque unité.
Une extension de ce théorème due à Carathéodory et Osgood montre que si de plus
U est borné et sa frontière est une courbe tracée par un circuit injectif de C, alors on
peut prolonger f sur la frontière de U, et cette frontière se trouve alors transformée en le
cercle unité. Cette dernière extension est capitale puisque un problème physique comporte
toujours des conditions aux limites posées sur la frontière de U.
VI Exercices
VI.1 Topologie et nombres complexes
Exercice VI.1:
Soit α un nombre réel.
Exercice VI.2:
Lorsque z est complexe les fonctions sin(z), cos(z), sh(z) et ch(z) sont définies par les
formules 16 :
Exercice VI.3: n o
Soit α ∈ R et Hα = − reiα / r ∈ R+ .
(i) Montrer que C \ Hα est ouvert et étoilé par rapport au centre eiα .
On considère la fonction argα : C\Hα 7−→]α−π, α+π[ telle que pour tout z ∈ C\Hα ,
argα (z) est l’unique argument de z dans l’intervalle ]α − π, α + π[.
Exercice VI.6:
f
Si f et g sont deux fonctions dérivables au sens complexe au point z0 montrer que est
g
dérivable au sens complexe et donner la valeur de la dérivée lorsque g(z0 ) 6= 0.
Exercice VI.7:
Montrer la formule pour la dérivée d’une composition g ◦ f .
Exercice VI.9:
Prouver qu’une fonction holomorphe sur un ouvert connexe, de dérivée identiquement
nulle, est constante.
Et si l’ouvert n’est pas connexe ?
Équations de Cauchy-Riemann
Exercice VI.10:
Montrer qu’une application u : C 7−→ C est R-linéaire si et seulement si il existe deux
nombres complexes α et β tels que :
Exercice VI.11:
La fonction f définie sur C par f (z) = f (x + iy) = x2 y + iy est-elle holomorphe ?
Exercice VI.12:
Cet exercice propose une variante pour développer la théorie de la fonction exponentielle.
(i) On se donne une fonction f qui est n + 1-fois dérivable au sens complexe sur le
disque ouvert D(0, R). Soit z ∈ D(0, R). En appliquant la formule de Taylor avec
reste intégral de Lagrange à la fonction de la variable réelle t 7→ g(t) = f (tz) pour
0 6 t 6 1, prouver :
(ii) On suppose que f est dérivable au sens complexe une fois sur D(0, R) et vérifie
f ′ = f et f (0) = 1. Montrer que f est infiniment dérivable au sens complexe.
+∞
X zk
(iv) Réciproquement on considère la fonction F (z) = .
k=0 k!
(a) Vérifier que le rayon de convergence est infini.
(b) Établir par un calcul direct que F ′ (0) existe et vaut 1.
(c) En utilisant le théorème sur les séries doubles, montrer que :
∀ z, w ∈ C, F (z + w) = F (z)F (w).
(iii) La somme de carrés de nombres réels précédente ne peut être nulle que si et seule-
ment si sin(a) = 0 et sh(b) = 0, c’est-à-dire a ∈ πZ et b = 0.
Donc sin(z) = 0 ⇐⇒ z ∈ πZ.
z1
× 1
b eiα
α
−3 −2 −1 O 1 2
−1 ×
z2
17. Ce résultat se prolonge aisément : C \ E est connexe dans C pour toute partie E finie.
il suffit pour cela de montrer que ϕ est une application fermée 18 . Soit alors F
une partie fermée de ] − pi, π[, c’est aussi une partie compacte dont l’image par
ϕ, continue dans Uα est aussi compacte. Comme Uα est séparée, on en déduit
que ϕ(F ) est fermée et le résultat.
En notant alors ψ l’inverse de ϕ, on remarque que
argα = ψ ◦ s,
ϕ
où s est définie par s : C \ Hα Uα .
z
z
|z|
La continuité de argα sur C \ Hα résulte alors de celle de ψ et s.
Θ − argα
(b) L’application h = est définie et continue dans C \ Hα et prend des
2π
valeurs entières. Comme C \ Hα est connexe d’après ((ii)), son image par h
est connexe dans Z. Or, les seules parties connexes de Z muni de la topologie
discrète, sont les parties
réduites
an uno seul élément c’est-à-dire qu’il existe donc
un entier k ∈ Z tel h C \ Hα = k . On en déduit le résultat.
Correction de l’exercice VI.4: Il suffit de vérifier que f est dérivable au sens complexe.
Pour tout z 6= 0 :
1
f (w) − f (z) −1 1 1
z−w
lim = lim w z = lim =− .
w→z w−z w→z w − z w→z w − z wz z2
18. L’image de toute partie fermée est une partie fermée.
1
La fonction f est bien holomorphe sur C \ {0} avec f ′ (z) = − .
z2
Correction de l’exercice VI.5: Considérons le produit f g. En utilisant la définition
même de la dérivée, on a :
1 g(z + h) − g(z) f (z + h) − f (z)
f (z + h)g(z + h) − f (z)g(z) = f (z + h) + g(z)
h h h
′ ′
−→ f (z)g (z) + g(z)f (z).
h→0
Autre manière :
′ ′
f (z + h)g(z + h) = f (z) + f (z)h + hε(h) g(z) + g (z)h + hε(h)
′ ′
= f (z)g(z) + f (z)g (z) + f (z)g(z) h + hε(h) .
Notons wh = f ′ (z)h + hε(h). Alors (et comme dans les exercices précédents on utilise
« epsilon » pour n’importe quelle fonction tendant vers zéro lorsque sa variable tend vers
zéro) :
g f (z + h) = g f (z) + wh = g f (z) + g ′ f (z) wh + wh ε(wh ).
Ainsi :
1
wh
g f (z + h)) − g(f (z) = g ′ f (z) + ε(wh ) .
h h
wh
Lorsque h → 0, on a wh → 0, donc ε(wh ) → 0 et par ailleurs → f ′ (z). Au final
h
wh
(g ◦ f )′ (z) = lim g ′ f (z) + ε(wh ) = g ′ f (z) f ′ (z).
h→0 h
Dans le cas d’un ouvert connexe Ω quelconque, le précédent raisonnement montre qu’au
voisinage de tout point z0 ∈ Ω la fonction f est constante. C’est donc une propriété
ouverte. Autrement dit, si z0 ∈ Ω est un point quelconque, l’ensemble
E = {z ∈ Ω ; f (z) = f (z0 )}
est un ouvert. Pour conclure il faut établir que E est aussi un fermé de Ω (topologie
n o
−1
induite ! !). Or ceci est évident puisque E = f f (z0 ) est l’image d’un fermé par la
fonction continue f . Notons enfin que E =
6 ∅ puisque z0 ∈ E. Les seuls ensembles à la fois
ouverts et fermés du connexe Ω étant l’ensemble vide et Ω, on a Ω = E. La fonction f est
constante sur Ω.
Si Ω n’est pas connexe, f peut prendre différentes valeurs sur les différentes compo-
santes connexes de Ω.
Correction de l’exercice VI.10: Il est clair qu’une application définie par (VI.2.28)
est R-linéaire. De plus, dans ce cas, α et β sont alors solutions du système
α + β = u(1)
(VI.3.29)
iα − iβ = u(i)
(1 − u)n |z|n+1
Z 1
6 |z|n+1 sup |f (n+1) (w)| du 6 sup |f (w)| .
|w|6|z| 0 n! |w|6|z| (n + 1)!
A z ∈ C fixé, cette dernière expression tend vers 0 lorsque n → ∞.
+∞
X zk
D’où f (z) = .
k=0 k!
zk
(iv) (a) Fixons z ∈ C et notons ak = . Alors :
k!
1
ak+1
= |z| −−−−→ 0
ak
k + 1 k→+∞
D’après le critère de D’Alembert, le rayon de convergence de cette série est
+∞. En particulier, F est holomorphe sur C.
(b) Une série entière est dérivable sur son disque de convergence donc ∀ z ∈ C,
X kz k−1
F ′ (z) = = F (z). D’où F ′ (0) = F (0) = 1.
k>1 k!
(c) Les séries F (z) et F (w) étant absolument convergente sur C, leur produit de
Cauchy est également convergent et on peut permuter les sommes :
∞ X
X k
z j w k−j X∞
1 X k
k!
F (z)F (w) = = z j w k−j
k=0 j=0 j! (k − j)! k=0 k! j=0 j!(k − j)!
∞
X 1
= (z + w)k = F (z + w).
k=0 k!
∂2u
= −2e−x sin y + xe−x sin y − ye−x cos y
∂x2
∂2u
= −xe−x sin y + 2e−x sin y + ye−x cos y
∂y 2
∂2u ∂2u
D’où ∆u = + = 0 et u est harmonique sur R2 .
∂x2 ∂y 2
(ii) Comme f est cherchée holomorphe, elle doit satisfaire aux équations de Cauchy-
Riemann :
∂v ∂u
= = e−x sin y − xe−x sin y + ye−x cos y (VI.3.30)
∂y ∂x
∂v ∂u
=− = −e−x cos y − xe−x cos y − ye−x sin y (VI.3.31)
∂x ∂y
En intégrant (VI.3.30) par rapport à y, x étant constant, on obtient :
−ye−x sin y − xe−x cos y + e−x cos y + ϕ′ (x) = −ye−x sin y − xe−x cos y + e−x cos y
ϕ′ (x) = 0.
f (z) = u + iv
= e−x (x sin y − y cos y) + ie−x (sin y + x cos y)
! !
−x eiy − e−iy eiy + e−iy −x eiy − e−iy eiy + e−iy
=e x −y + ie y +x
2i 2 2i 2
= i(x + iy)e−(x+iy)
= ize−z .
1
(ii) Ces conditions sont vérifiées par la fonction Log. Sa dérivée est .
z
Sommaire
I Séries Entières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
II Fonctions analytiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
III Conséquences de l’analyticité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
IV Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
I Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
C
e chapitre reprend les idées que Weierstrass développa en son temps : il consiste
simplement à voir les fonctions de la variable complexe à travers leur représen-
tation locale en sommes de séries entières. X
Une série entière étant une série de fonctions de la forme an z n , le lemme d’Abel
(III I.1.2) montre très simplement que le domaine de convergence d’une telle série est un
1
disque D(0, R) dont le rayon est donné par la formule de Hadamard R = 1 .
lim sup |an | n
Suivant Weierstrass, une « bonne » fonction de variable complexe est une fonction f ,
définie sur un ouvert U de C, telle que, pour tout point zo de U, il existe une série entière
X
an z n de rayon de convergence R > 0 dont la somme centrée en zo est égale à f dans
un voisinage ouvert de z0 , soit
+∞
X
f (z) = an (z − z0 )n .
n=0
De telles fonctions s’appellent des fonctions analytiques sur U. Les fonctions usuelles,
comme l’exponentielle complexe, les fonctions trigonométriques et les fonctions hyper-
boliques sur lesquelles nous reviendrons au chapitre (IV ) sont analytiques sur C. Plus
généralement, on montre en (III II.3.6) page 99 que la somme d’une série entière définit
une fonction analytique à l’intérieur de son disque de convergence. Ce résultat n’est pas
une évidence : si l’on fixe un point zo du disque de convergence, on doit alors montrer que
la somme de la série initiale s’exprime localement comme somme d’une autre série centrée
en z0 , dont les coefficients diffèrent a priori de ceux de la première.
Les fonctions analytiques possèdent de remarquables propriétés, qui les distinguent
radicalement des fonctions de classe C ∞ à deux variables réelles. Par exemple et non
des moindres, lorsque leur ouvert de définition U est connexe, elles sont complètement
déterminées par leurs valeurs sur une partie de U de la forme {zm , m ∈ N}, où (zm )m∈N
83
I.1 I. Séries Entières TD no 2
est une suite d’éléments de U qui possède une valeur d’adhérence. C’est le théorème des
zéros isolés (III III.1.4) ou principe du prolongement analytique (III III.2.7).
La notion de série entière est donc tout naturellement à la base de l’étude. Ce cha-
pitre commence donc par rappeler rapidement leurs principales propriétés avant de définir
les fonctions analytiques proprement dite c’est-à-dire développables en séries entières au
voisinage de tout point de leur ouvert.
I Séries Entières
Ce premier paragraphe est un prolongement de l’étude des séries de fonctions débutée
au chapitre (I )V page 28. Il s’attache à redémontrer rapidement les quelques propriétés
importantes des séries entières et propres à celles-ci qui nous seront utiles par la suite.
Preuve: Soit M un majorant de |an z0n |. Les propriétés ((i)) et ((ii)) découlent de la majoration
n n
z
|an z n | 6 M z ,
|an z n | 6 0 (I.1.1)
z0 z
0
où le dernier membre de l’inégalité (I.1.1) est le terme général d’une série géométrique conver-
gente.
Ce lemme simple montre quelle est la forme du domaine de définition de la série : c’est
un disque. L’assertion (ii) est une conséquence importante qui mérite d’être reformulée :
Si une série entière converge en un point z0 alors elle converge normalement sur
tout le disque ouvert de centre O et de rayon |z0 |.
z0 X
b la série numérique an z0n
converge. n∈N
0< |z0 |
r6
|z0 |
b
O X
La série de fonctions an z n
n∈N
converge normalement.
X X
Figure I.1.1 – an z0n converge ⇒ an z n converge normalement si
|z| < |z0 |.
n o
Preuve: Posons I = r ∈ R+ an r n n∈N est bornée qui est non vide car il contient au moins
0. Si I = {0} alors R = 0 convient.
Sinon, soit r ∈ XI, différent de 0. D’après le lemme d’Abel (III I.1.2), pour tout élément
s ∈ [0, r[, la série an sn est convergente ce qui entraîne que la suite an sn n∈N converge vers
n∈N
0 et en particulier est bornée. D’où s ∈ I et [0, r[⊂ I. Ce dernier est un intervalle de R+ qui
contient 0 donc il contient aussi l’intervalle [0, R] où R est le sup défini en (I.1.2).
Remarque: Si la suite (an )n∈N est bornée, on a nécessairement R > 1 et dans le cas
contraire 1 6∈ I et R 6 1.
Avec ces dernières définitions et le lemme d’Abel, nous pouvons un peu préciser les
propriétés :
X
(iii) Pour tout r tel que 0 6 r < R, la série an z n converge normalement
sur D(0, r). En particulier la somme d’une série entière est continue sur son
disque de convergence.
X
Attention, on n’affirme rien quant à la nature de la série an z n pour tout z ∈ C tel
que |z| = R.
Preuve: Grâce à la majoration (I.1.1), seule reste à démontrer l’assertion (ii) : Si z ∈ C est
tel que |z| > R alors, par définition de R, |an ||z|n ne peut être bornée et a fortiori an z n n∈N
X
ne peut converger vers 0 donc an z n diverge. La continuité de la somme d’une série entière
est une conséquence de la convergence normale sur tout compact contenu dans son disque de
convergence.
2. Le lecteur ou l’étudiant intéressé par ces questions pourra regarder les théorèmes de Tauber et de
convergence radiale d’Abel par exemple.
1
an+1
(i) Si admet une limite ℓ alors R = . (Critère de d’Alembert).
an
ℓ
q 1
(ii) Si n
|an | admet une limite ℓ alors R = . (Critère de Cauchy).
ℓ
Preuve:
a n+1
n+1 z
(i) Pour tout z ∈ C, lim = ℓ|z|. D’après le critère de D’Alembert (I V.2.7) page 30
an z n
an z n diverge c’est-à-dire R 6 1 .
X
pour les séries numériques, si ℓ|z| > 1 alors la série
ℓ
an z n converge et R > 1 .
X
Si ℓ|z| < 1 alors la série
ℓ
1
Conclusion, R = .
ℓ
(ii) Le raisonnement est identique en utilisant le critère de Cauchy (I V.2.7) page 30 pour les
séries numériques.
Ces deux derniers critères sont les plus utilisés en pratique pour calculer des rayons
de convergence 3 . Cependant, il peut arriver que les limites considérées n’existent pas. On
peut alors avoir recours à une formule explicite du rayon de convergence dite formule de
Hadamard :
1
R= q .4 (I.2.3)
lim sup n
|an |
n∈N
q
Preuve: Tout d’abord, si la suite n
|an | n’est pas majorée ou, de manière équivalente,
q n∈N q
lim sup n
|an | = +∞. Il en est de même de la suite n
|an zn| pour tout nombre complexe
n∈N n∈N
3. On prendra bien garde à ce que les réciproques de ces deux critères sont fausses !
4. La limite supérieure d’une suite (an )n∈N d’éléments de R̄ = R ∪ {±∞} est le sup dans R̄ des
valeurs d’adhérence de la suite (an )n∈N , noté lim (an ) ou lim sup(an ) et que l’on peut définir de manière
n∈N n∈N
équivalente comme le nombre lim sup ak (qui existe toujours dans R̄ car sup ak décroît).
n→+∞ k>n k>n n∈N
Tout majorant d’une suite est alors supérieur à la limite supérieure de cette suite :
X 1
z ∈ C∗ et la série |an z n | est divergente d’après (III I.1.2) c’est-à-dire R = 0 = . De
n∈N
+∞
q q
la même manière si n
|an | est majorée, il en est de même de n
|an z n | pour tout
n∈N n∈N
nombre complexe z ∈ C∗ . On peut alors appliquer le critère de Cauchy (III I.2.6) précédent :
X q 1
• |an z n | est convergente si lim sup |z| n |an | < 1 donc R > q .
n∈N n∈N lim sup n
|an |
n∈N
X q 1
• |an z n | est divergente si lim sup |z| n |an | > 1 donc R 6 q .
n∈N n∈N lim sup n
|an |
n∈N
1
Conclusion, R = q .
lim sup n
|an |
n∈N
X X
Preuve: Si |z| < min(R, R′ ), d’après (III I.1.5), les séries an z n et bn z n sont absolument
convergentes donc il en est de même de la série somme et on a ρ > min(R, R′ ). De plus, la
relation (I.3.4) est clairement vérifiée.
X Supposons que 0 < R 6 R′ . Pour tout réel positif r tel queX R < r < R′ , la série
n
an + bn r est divergente comme somme d’une série divergente an r n et d’une conver-
gente. D’où ρ 6 min(R, R′ ) = R et l’égalité ρ = min(R, R′ ) si R 6= R′ .
Preuve: Le cas où l’un des deux rayons de convergence est nul est évident. On suppose donc
désormais que R et R′ sont strictement positifs. Pour tout réel r tel que 0 6 r < min(R, R′ ) et
pour tout entier n ∈ N, on a :
X n Xn
n k n−k
|cn r | = ak r k bn−k r n−k
ak r bn−k r 6
k=0 k=0
n
! n !
X X
k n−k
6 ak r bn−k r
k=0 k=0
+∞
! +∞
!
X X
ak r k bk r k < +∞
6
k=0 k=0
La suite |cn r n | ni nN
est donc bornée. D’après le lemme d’Abel (III I.1.2), ρ > min(R, R′ ).
X X
Pour |z| < min(R, R′ ), les séries an z n et bn z n sont absolument convergentes d’après
X X
(III I.1.5), donc leur produit est égal au produit de Cauchy de an z n et bn z n c’est-à-dire
que la relation (I.3.5) est vérifiée.
X an n+1
X
Preuve: Comme an z n est la série dérivée de z , il suffit de montrer qu’une série
X X n+1
an z n et sa série dérivée nan z n−1 ont même rayon de convergence. Notons R et R′ leur
rayon de convergence respectif.
• Pour tout réel r tel que 0 6 r < R′ , la suite (nan r n−1 )n∈N est bornée donc (an r n )n∈N
aussi en vertu de la majoration :
Donc r 6 R et on en déduit R′ 6 R.
n−1
n−1 n r
nan r = an r0n . (I.3.6)
r0 r0
n r n
an r0n n∈N
Dans l’inégalité (I.3.6), la suite est bornée et lim = 0 car r0 < r.
n→+∞ r0 r0
La suite nan r n−1 n∈N est donc bornée et d’après le lemme d’Abel (III I.1.2), r < R′
c’est-à-dire R 6 R′ .
X X
Preuve: D’après le théorème (III I.3.10), on sait déjà que an z n et nan z n−1 ont le même
+∞
X
rayon de convergence ρ. Pour tout élément z ∈ D(0, ρ), on pose g(z) = nan z n−1 .
n=1
Soit z0 ∈ D(0, ρ) et soit r un réel tel que |z0 | < r < ρ de sorte que f (z0 ) et g(z0 ) sont bien
définis.
De même, soit h ∈ C tel que |h| 6 r − |z0 | de sorte que |z0 + h| 6 |z0 | + |h| 6 r et f (z0 + h) est
bien défini.
On a alors :
|h|
z0 b
r b
z0 + h
b
O ρ
+∞
X h i
an (z0 + h)n − z0n +∞
f (z0 + h) − f (z0 ) n=1
X
− g(z0 ) = − nan z0n−1
h h n=1
+∞
! +∞
X X
= an (z0 + h)n−1 + (z0 + h)n−2 z0 + . . . + z0n−1 − nan z0n−1
n=1 n=1
+∞
!
X
= an (z0 + h) n−1
+ (z0 + h) n−2
z0 + . . . + (z0 + h)z0n−2 − (n − 1)z0n−1
n=1
+∞
X
= un (z0 , h).
n=1
• Comme r < ρ, le reste de la série de terme général n|an |r n−1 converge vers 0 5 , c’est-à-dire
qu’il existe un entier n0 (ε) ∈ N tel que, d’après (I.4.7) :
+∞ +∞ +∞
X X X ε
n > n0 =⇒ un (z0 , h) 6 |un (z0 , h)| 6 2 n|an |r n−1 6 . (I.4.10)
n=N +1 n=N +1 n=N +1
2
X 1
Exemple:f (z) = z n a pour rayon de convergence 1 et pour tout |z| < 1, f (z) = .
X 1−z
On en déduit que la série nz n−1 a pour rayon de convergence 1 et que sa somme est
1
f ′ (z) = sur le disque unité ouvert.
(1 − z)2
5. A l’intérieur de son disque de convergence, une série converge absolument.
+∞
X
∀ z ∈ D(0, ρ), f (p) (z) = n(n − 1) . . . (n − p + 1)an z n−p
n=p
+∞
X
= (n + p)(n + p − 1) . . . (n + 1)an+p z n (I.4.11)
n=0
II Fonctions analytiques
II.1 Un exemple pour comprendre
X
Considérons la série entière (−1)n z 2n . D’après le critère de D’Alembert, on calcule
rapidement son rayon de convergence et, en reconnaissant la série géométrique de raison
−z 2 , on a l’égalité :
+∞
X 1
∀ z ∈ D(0, 1), (−1)n z 2n = .
n=0 1 + z2
Cette fonction simple permet de comprendre pourquoi le plan complexe est le cadre
naturel d’étude des séries entières. X
En effet, la série entière d’une variable réelle (−1)n x2n converge vers la fonction
1
f : x 7−→ sur l’intervalle ouvert ] − 1, 1[ où elles coïncident.
1 + x2
La fonction f étant continue sur R, il est naturel de vouloir prolonger cette égalité à la
droite réelle toute entière.
Or, si l’on trace les premiers termes de la série 6 , la figure (II.1.3) montre que la série
converge vers f seulement et seulement sur l’intervalle ] − 1, 1[. Ce phénomène était assez
déstabilisant et contre intuitif au début de l’histoire de l’analyse réelle. Le jeune étudiant
6. dite de Mac-Laurin.
O 1 x
X 1
Figure II.1.3 – (−1)n x2n converge vers sur ] − 1, 1[
1 + x2
trouve tout aussi déroutant d’appeler le segment ] − 1, 1[, le disque de convergence alors
qu’un segment est, somme toute, assez plat.
Ce qui est contre-intuitif et contre-étymologique sur l’axe réel ne l’est plus lorsqu’on
passe dans le plan complexe où l’on regarde la fonction de la variable complexe
1 1
z 7−→ = .
1+z 2 (z + i)(z − i)
Celle-ci admet deux pôles, i et −i, qui sont à la distance 1 de l’origine. Le disque de
convergence est redevenu bien « rond » mais est coincé entre ces deux singularités que
1
l’on visualise bien sur la surface z 7−→ tracée dans R3 . Il semble alors difficile
1+z
2
d’avoir un rayon supérieur à 1.
La solution vient en déplaçantXle centre du cercle de convergence Xet en considérant
non plus la série de Mac-Laurin an z n centrée en 0 mais la série an (z − z0 )n , dite
de Taylor centrée en z0 . En s’éloignant suffisamment des pôles i et −i de la fonction f ,
il semble raisonnable de penser que la nouvelle série coïncidera avec f sur un disque de
rayon aussi grand que le disque centré en z0 ne rencontre pas l’une des deux singularités.
Le problème qui se pose est alors le suivant : est-il possible de développer f en série
entière ailleurs qu’en l’origine ? et, si fait, que sera le nouveau rayon de convergence
devenu ? De telles fonctions sont dites analytiques et c’est le sujet des prochaines parties.
1
1 + z2
1
x 7−→
1 + x2
Re(z)
Re(z) Im(z)
Im(z)
1
Figure II.1.4 – z 7−→
1 + z2
i
1
bc
O 1 z0
bc
x
−i min(|z0 − i|, |z0 + i|)
On dit que f est analytique sur U si elle est analytique en tout point de U 7 et on
note traditionnellement O(U) leur ensemble 8 .
r b
b z
ρ z0 U
b
(i) Tout d’abord, pour des raisons d’existence de la série et de f (z), la nécessité de la
condition z ∈ D(z0 , r) ∩ U est claire. Il serait dommage d’avoir une belle égalité
entre deux termes dont l’un n’est pas sûr d’exister.
(ii) Ensuite, même si les deux domaines d’existence de la série et de la fonction sont
correctement déterminés, rien n’est dit sur leur domaine de coïncidence. Le disque
de convergence peut, par exemple, ne pas être contenu dans U comme illustré en
(Fig. II.2.6).
(iii) Enfin, l’égalité (II.2.13), exprime simplement que f est développable en série entière
au voisinage de tout point de U. Cependant, si l’on a prouvé en (III I.4.13) que
ce développement est unique dans le disque D(z0 , r), rien ne dit que celui-ci sera
identique à un développement centré en tout autre élément z1 de U.
Une fonction analytique sur U ainsi que toute ses dérivées sont holomorphes sur U.
Preuve: L’holomorphie étant une propriété locale, il suffit de prouver que f est dérivable en
un point quelconque
X z0 ∈ U. Comme f est analytique sur U, considérons son développement en
série entière an (z − z0 )n au voisinage de z0 . D’après (III I.4.12), cette série est dérivable sur
son disque de convergence et on obtient :
+∞
X
f ′ (z0 ) = nan (z − z0 )n−1 .
n=1
f est donc bien holomorphe en z0 choisi quelconque donc sur U tout entier. L’existence des
dérivées supérieures n’est qu’affaire de récurrence.
+∞
X
∀ z ∈ V(z0 ), f (p) (z) = n(n − 1) . . . (n − p + 1)an (z − z0 )n−p
n=p
X
= (n + p)(n + p − 1) . . . (n + 1)an+p (z − z0 )n
n∈N
et
+∞
X 1 (n)
P (z) = P (z0 )n(z − z0 )n ,
n=0 n!
1
La fonction z 7−→ est analytique dans C \ {0}. En effet pour |z − z0 | < |z0 |, z0 6= 0,
z
on a :
1 1 1 1
= =
z z0 + z − z0 z0 1 + − z0
z
z0
X (−1)n
n
= n+1 (z − z0 ) .
n∈N z0
P (z)
Soient une fraction rationnelle mise sous forme irréductible f (z) = et
Q(z)
n o
Z(Q) = zi , 1 6 i 6 k / Q(zi ) = 0 , l’ensemble des pôles de f .
1 1 1 1
= =
z − zi z − z0 + z0 −i z0 − zi 1 + z − z0
z − zi
n 0
1 X z − z0
= (−1)n
z0 − zi n∈N z0 − zi
X (−1)n
= (z − z0 )n .
n∈N
(z0 − zi )n+1
La convergence de la série géométrique étant sous la condition |z − z0 | < |z0 − zi | pour chaque
pôle, on obtient bien (II.3.14). Ici aussi, le rayon de la série est égal à la distance de z0 au
complémentaire de l’ouvert d’analyticité.
L’exponentielle
En anticipant un peu sur le chapitre suivant, la fonction exponentielle est analytique
dans C. Pour tout z0 ∈ C, on a :
exp z0
X
exp z = exp z0 × exp(z − z0 ) = (z − z0 )n .
n∈N n!
Les théorèmes (III I.3.8) et (III I.3.8) permettent de préciser la structure de O(U) :
L’ensemble des fonctions analytiques sur un ouvert U ⊂ C est une algèbre sur C
pour les lois usuelles + et ×.
Autrement dit, la somme d’une série entière est analytique sur son disque de conver-
gence.
X
Preuve: D’après (III I.4.13), f (z) = an z n et ses dérivées successives f ′ , f ′′ , . . . , f (p) ont
toutes le même rayon de convergence ρ et pour tout z0 ∈ D(0, ρ), les nombres
X
f (p) (z0 ) = (n + p)(n + p − 1) . . . (n + 1)an+p z0n
n∈N
b
r
z b
z0
b
O ρ
Soit z0 ∈ D(0, ρ) fixé et un réel strictement positif r tel que |z0 |+r < ρ. Pour tout z ∈ D(z0 , r),
considérons alors la série double de terme général un,p (z) défini par :
(n + p)(n + p − 1) . . . (n + 1)
un,p (z) = an+p z0n (z − z0 )p .
p!
p
n
+
p
N
=
n
N
+
p
=
n
+
12
p
=
n
+
11
p
=
n
10
+
p
=
n
+
9
p
=
n
+
8
p
=
n
+
7
p
=
n
+
6
p
=
n
+
5
p
J
=
+
4
p
3 =3
n
+
2n +
p
=
2
p
1 =1
1 2 3 N n
Figure II.3.8 – J finie ⊂ {n + p 6 N }
X X X X
|un,p (z)| 6 |un,p (z)| = |un,p (z)|
(n,p)∈J 06n+p6N 06q6N n+p=q
X X (n + p)(n + p − 1) . . . (n + 1)
= an+p z0n (z − z0 )p
06q6N
n+p=q
p!
X X q(q − 1) . . . (q − p + 1)
6 |aq | |z0 |q−p |z − z0 |p
06q6N n+p=q
p!
X q
= |aq | |z0 | + |z − z0 |
06q6N
X q
6 |aq | |z0 | + r < +∞.
06q6N
• D’une part :
X X X (n + p)(n + p − 1) . . . (n + 1)
un,p (z) = an+p z0n (z − z0 )p
q∈N n+p=q
p!
(n,p)∈N2
X X q(q − 1) . . . (q − p + 1)
= aq z0q−p (z − z0 )p
q∈N n+p=q
p!
X q
= aq z0 + z − z0
q∈N
X
= aq z q = f (z).
q∈N
• D’autre part :
X X X (n + p)(n + p − 1) . . . (n + 1)
un,p (z) = an+p z0n (z − z0 )p
p∈N n∈N
p!
(n,p)∈N2
X 1
= f (p) (z0 )(z − z0 )p
p∈N
p!
X 1
f (z) = f (p) (z0 )(z − z0 )p , (II.3.16)
p∈N
p!
pour tout élément z ∈ D(z0 , r). L’égalité (II.3.16) étant vérifiée pour tout réel positif r tel que
r < ρ − |z0 |, le rayon de convergence de la série de Taylor est donc au moins égal à ρ − |z0 |.
Preuve: Supposons le contraire c’est-à-dire que l’un des an ne soit pas nul. Notons q, le plus
petit entier tel que aq 6= 0. Pour tout z ∈ D, on peut écrire :
+∞
X
f (z) = z q g(z) avec g(z) = an+q z n .
n=0
Le lemme (III III.1.1) traduit que toute série entière s’annulant sur une partie possé-
dant un point d’accumulation est identiquement nulle 10 ou encore, par la contraposée :
Corollaire III III.1.3 (Principe des zéros isolés pour les séries entières).
L’ensemble des zéros d’une série entière non identiquement nulle est discret. 11
Comme U est connexe, il suffit de montrer que A est non vide, ouvert et fermé dans U pour
conclure à l’égalité A = U :
V
b
a
un b
V(a)
A
u
U
Figure III.1.9 – Z(f ) et prolongement analytique
• Par construction, tout élément z de A possède un voisinage ouvert inclus dans A donc il
est ouvert.
• Soit u un élément de l’adhérence Ā de A dans U. Il existe donc une suite (zn )n∈N d’éléments
de A convergente vers u. Pour tout n ∈ N, on a aussi f (zn ) = 0 et par continuité f (u) = 0.
Or, u ∈ U et f et analytique dans U. La fonction f est donc développable en série entière
dans un voisinage de u dans lequel elle possède une infinité de zéros. D’après le principe
des zéros isolés (III III.1.1), f est donc identiquement nulle et u ∈ A qui donc fermé.
En conclusion, A est ouvert, fermé et non vide dans U connexe donc A = U c’est-à-dire f est
identiquement nulle sur U.
Soit z0 ∈ Z(f ). Comme f est analytique, il existe r > 0 tel que, pour tout z ∈ D(z0 , r),
+∞
X
f (z) = an (z − z0 )n .
n=0
Les coefficients an ne peuvent pas être tous nuls, sinon Z(f ) contiendrait tout le disque
D(z, r) et cela contredirait le premier point. Soit donc m le plus petit entier (forcément positif)
tel que am 6= 0. Alors on a,
+∞
X
∀ z ∈ D(z0 , r), f (z) = (z − z0 )m g(z) avec g(z) = an+m (z − z0 )n .
n=0
La fonction g, somme d’une série entière est analytique d’après (III II.3.6) et vérifie
g(z0 ) = am 6= 0 par définition de m. Il existe donc un voisinage de z0 (contenu dans D(z0 , r))
sur lequel g ne peut s’annuler.
(iii) Si f n’est pas nulle, tout sous ensemble compact de U contient au plus un
nombre fini de zéros de f .
Preuve:
(i) Soient f et g deux fonctions analytiques sur U telles que f × g = 0 sur U. Si f ne possède
aucun zéro sur U, alors g est identiquement nulle sur U.
Si f possède un zéro z0 ∈ U sans être identiquement nulle sur U alors il existe un voisinage
V de z0 sur lequel z0 est son unique zéro. Comme sur V \{z0 } nous avons toujours f ×g = 0,
ceci implique que g est identiquement nulle. L’anneau est intègre.
X X
(ii) Soient z0 un point de U et an (z − z0 )n , bn (z − z0 )n deux développements en série
X
entière au voisinage de z0 . La série entière (an − bn )(z − z0 )n coïncide donc avec la
fonction nulle dans un voisinage de z0 . D’après le lemme (III III.1.1), ses coefficients sont
donc tous nuls et on en déduit an = bn pour tout n ∈ N.
(iii) Si un compact contenait un nombre infini de zéros de f , on pourrait en extraire une sous-
suite convergente d’après (I II.3.10) page 14 et donc un point d’accumulation de Z(f ) par
continuité de f ce qui n’est pas permis par (III III.1.4).
Soit U un domaine, V ouvert non vide de U, si f est une fonction analytique sur V,
on appelle prolongement analytique de f sur U toute fonction analytique définie
sur U, qui coïncide avec f sur V.
Il se pourrait très bien qu’il n’existe pas de tel prolongement, mais, s’il en existe un,
il est unique grâce à (III III.2.7).
Remarque: Le théorème du prolongement analytique est vrai pour les fonctions analy-
tiques mais faux pour les fonctions d’une variable réelle. Par exemple la fonction
(
0 si x 6 0
f (x) = − 1 ,
e x2 si x > 0
est de classe C ∞ sur R sans être analytique. En effet, si c’était le cas, Z(f ) contiendrait
R− qui admet de nombreux points d’accumulation donc f serait nulle partout. Ce qui
n’est pas.
13. ou, de manière équivalente, que m est la multiplicité de z0 .
14. Déjà joli, mais on verra que l’on a bien mieux. Patience !
cm
f (z0 )
|f (z0 )|
|cm |
hm cm
|hm cm |
θ = arg f (z0 )
O
puis
f (z0 + h) > f (z0 ),
Une conséquence immédiate de ce principe est que le module d’une fonction analytique
ne peut atteindre son maximum que sur la frontière du domaine de définition de f :
Soient U un ouvert connexe borné et f , une fonction continue non constante sur
U , analytique sur U.
Alors |f | atteint son maximum sur la frontière de U et nulle part ailleurs.
Preuve: En effet comme U est fermé et borné dans C, il est compact. La fonction continue
|f (z)| y atteint donc son maximum en un point z0 qui ne peut être à l’intérieur de U d’après le
principe du maximum (III III.3.9).
Soit U un ouvert connexe et borné dans C. Soient f une fonction définie et continue
sur U et analytique sur U et M le maximum de |f | sur ∂U. Alors on a :
(i) ∀ z ∈ U, f (z)
6 M.
(ii) S’il existe un point z0 ∈ U tel que |f (z0 )| = M alors f est constante sur U.
IV Exercices
IV.1 Séries entières
Exercice IV.1:
Montrer que si (an )n∈N est une suite de nombres complexes telle qu’il existe un nombre
X an
complexe z0 tel que la suite (an z0n )n∈N soit bornée, alors la série entière z n a un
n∈N n!
rayon de convergence infini.
Exercice IV.2:
sin x
, si x 6= 0
Pour x réel, on pose f (x) = . Montrer que f est de classe C ∞ sur R.
x
1, si x = 0
Exercice IV.3:
n
X Xk
Soient Pn = et R > 0 donné. Montrer que pour n suffisamment grand, Pn n’a pas
k=0 k!
de racine dans le disque fermé de centre 0 et de rayon R.
∂2f
(iii) Soit f de classe C 2 . Montrer que ∆f = 4 .
∂z∂ z̄
Exercice IV.6:
x
Soit P : C∗ 7−→ R définie par P (z) = P (x + iy) = . Déterminer, si elles existent,
|z|2
toutes les fonctions Q : C∗ 7−→ R telles que f = P + iQ soit holomorphe sur C∗
Correction de l’exercice IV.2: Pour x réel non nul, la fonction sin est développable
en série entière donc, il en est de même de f et on a :
+∞
X x2n
f (x) = (−1)n .
n=0 (2n + 1)!
Cette relation reste vraie pour x = 0 donc la fonction f est développable en série entière
sur R et en particulier, la fonction f est de classe C ∞ sur R.
Comme la suite de polynômes (Pn )n∈N converge uniformément 18 vers la fonction ex-
ponentielle sur DR , on peut donc trouver un entier n0 tel que pour tout z ∈ DR et tout
entier n > n0 ,
1
|ez − Pn (z)| 6 e−R .
2
Pour n > n0 et z ∈ DR , on a alors
1
|Pn (z)| > e−R > 0, Pn ne s’annule pas dans DR .
2
• Si f est constante alors f¯ l’est aussi et, en particulier f¯ est holomorphe. D’où (i)
=⇒ (iv).
f + f¯ f − f¯
• Réciproquement, si f¯ est holomorphe alors P = et Q = le sont aussi.
2 2i
Or, d’après un résultat du cours, des fonctions holomorphes à valeurs réelles sur un
ouvert connexe sont constantes. Donc f = P + iQ est constante et (iv) =⇒ (i).
• Si f est constante alors |f | l’est aussi. Donc (i) =⇒ (v). Réciproquement, si |f | est
constante alors il existe c ∈ R tel que
P 2 (z) + Q2 (z) = c2 .
Si c = 0, (i) est démontrée.
Sinon, supposons c 6= 0. La fonction u : z 7−→ P 2 (z)+Q2 (z), vue comme application
de R2 dans R est constante donc sa différentielle
∂u ∂u
du = dx + dy
∂x ∂y
est nulle. En particulier,
∂u ∂P ∂Q
∂x (z) = 2P (z) ∂x (z) + 2Q(z) ∂x (z) = 0
∂u ∂P ∂Q
(z) = 2P (z) (z) + 2Q(z) (z) = 0
∂y ∂y ∂y
En tenant compte des conditions de Cauchy-Riemann 19 , on obtient le système sui-
∂P ∂P
vant, où les inconnues sont et :
∂x ∂y
∂P ∂P
P (z) ∂x (z) − 2Q(z) ∂y (z) = 0
∂P ∂P
(z) + P (z) (z) = 0
Q(z)
∂x ∂y
Le déterminant de ce système est précisément P 2 (z) + Q2 (z) = c2 6= 0 donc l’unique
solution est le couple (0, 0). On en déduit que les dérivées partielles de P sont nulles
sur U connexe puis que P est constante. On a donc montré (v) =⇒ (ii) ⇐⇒ (i). 20
y 2 − x2
Correction de l’exercice IV.6: La fonction P : (x, y) 7−→ est différentiable
(x2 + y 2 )2
sur C∗ identifié à R2 \ {(0, 0)}. Si f = P + iQ = est holomorphe sur C∗ , la fonction Q est
alors différentiable sur C∗ avec :
∂Q ∂P y 2 − x2
(x, y) = (x, y) = 2 (IV.3.18)
∂y ∂x (x + y 2 )2
∂Q ∂P 2xy
(x, y) = − (x, y) = 2 (IV.3.19)
∂x ∂y (x + y 2)2
y
De (IV.3.19), on déduit que Q(x, y) = − 2 + ϕ(y), où ϕ est différentiable sur R.
x + y2
y
Avec (IV.3.18), on obtient ϕ′ (y) = 0 puis Q(x, y) = − 2 + c, où c ∈ R.
x + y2
x − iy z̄ 1
On obtient donc f (z) = 2 + ic = 2 + ic = + ic.
x +y 2 |z| z
19. et en divisant par 2
20. En écrivant f f¯ = |f |2 , on aurait pu utiliser la même méthode que celle employée pour montrer (iv)
=⇒ (i).
I Exercices
Exercice I.1:
Trouver tous les nombres complexes z solution de l’équation exp z = ω, où ω est un nombre
complexe fixé. Trouver en particulier les solutions de cette équation lorsque ω = exp ω ′ ,
où ω ′ est un nombre complexe donné.
Exercice I.2:
On note arctan une détermination de l’inverse de la fonction tangente.
1
Z x
∀ x ∈ R, arctan x = dt.
0 1 + t2
Exercice I.3:
zn
Pout tout z ∈ C, on considère la série entière de terme général que l’on note (lorsqu’elle
n!
existe) :
X zn
exp z = .
n∈N n!
1
(ii) La fonction x 7−→ est développable en série entière sur l’intervalle ] − 1, 1[ et
1 + x2
s’écrit :
1 X
∀ |x| < 1, = (−1)n x2n .
1+x2
n∈N
Pour tout x ∈]−1, 1[, on peut trouver un intervalle I fermé contenant x et inclus dans
] − 1, 1[. Comme pour toute série entière, la convergence est normale à l’intérieur du
disque de convergence donc uniforme sur tout intervalle fermé inclus dans ce disque
et en particulier sur I.
x2n+1 X
Il s’ensuit que la série de terme général (−1)n se déduit de la série (−1)n x2n
2n + 1 n∈N
par une intégration terme à terme.
En tenant compte du résultat de la question ((i)), on obtient :
X x2n+1
∀ x ∈ [−1, 1], arctan x = (−1)n .
n∈N 2n + 1
!
1 π
(iii) Sachant que arctan √ = , on déduit que :
3 6
√ X 1
π=2 3 (−1)n .
n∈N 3n (2n + 1)
!
z1n +∞
+∞
X z2n
X +∞
X X n
z1k z2n−k
exp(z1 ) × exp(z2 ) = × =
n=0 n! n=0 n! n=0 k=0 k! (n − k)!
+∞
X 1 X n
n! X (z1 + z2 )n
+∞
= z1k z2n−k = .
n=0 n! k=0 k!(n − k)! n=0 n!
Donc,
∀ z1 , z2 ∈ C, exp(z1 + z2 ) = exp(z1 ) × exp(z2 ). (I.1.26)
1
e−z = .
ez
(b) La fonction z 7−→ z̄ est continue sur C, d’où
n
! n
!
z zk X zk
X
e = lim =⇒ ez = lim = ez .
k=0 k! k!
n→+∞ n→+∞
k=0
(v) (a) Une série entière est dérivable sur son disque de convergence et la série dérivée,
de même rayon de convergence, est obtenue en dérivant terme à terme la série
initiale. Pour z ∈ C, on a :
+∞ +∞ +∞
X nz n−1 X z n−1 X zn
(exp z)′ = = = = exp z.
n=1 n! n=1 (n − 1)! n=0 n!
7
x −∞ +∞ 6
5
+∞
x 4
e 3e bc
0 2
1
−4 −3 −2 −1 1
Figure I.1.11 – La fonction x 7−→ exp(x) sur R
+∞
X xn
(d) Pour x > 0, ex = 1 + x + > 1 + x. Donc lim ex = +∞ et (I.1.7)
n=2 n! x→+∞
entraîne lim ex = 0.
x→−∞
x 7−→ exp(x).
Principe du maximum
Exercice .4 (Théorème de Schwarz):
Soient R et M deux réels strictement positifs et f une fonction analytique sur le disque
ouvert D(O, R) telle que f (0) = 0 et ∀ |z| 6 R, |f (z)| 6 M.
M|z|
(i) Montrer que ∀ z ∈ D(O, R), f (z) 6 .
R
(ii) On suppose de plus qu’il existe un entier k > 1 tel que :
f (z)
(a) Montrer que la formule g(z) = k définit une fonction analytique sur D(O, 1)
z
vérifiant :
∀ z ∈ D(O, 1), |g(z)| 6 M.
(b) En déduire que |f (z)| 6 M|z|k pour tout z ∈ D(O, 1).
Que peut-on dire s’il existe a ∈ D(O, 1), tel que |f (a)| = M|a|k ?
Exercice .5:
Soit f une fonction analytique dans D(0, R), le disque de centre 0 et de rayon R.
Pour 0 6 r 6 R, on pose :
Mf (r) = max f (z).
|z|=r
(ii) Montrer que, si f n’est pas constante, r 7−→ Mf (r) est strictement croissante.
(iv) On suppose de plus que f est unitaire. Montrer que, si pour tout z de module 1,
|f (z)| = 1, alors f (z) = z n .
(ii) De la même manière que précédemment et comme dans le cours, d’après les hypo-
thèses sur les dérivées successives de f en 0, on peut factoriser f (z) = z k g(z), où g
est analytique dans D(O, 1), et vérifie g(0) = 0. Il manque la dernière hypothèse de
(i) :
M
Pour tout z ∈ D(O, 1) avec |z| = r où 0 < r < 1, g(z) 6 k . Par le principe du
r
module maximum, cette inégalité est encore vraie dans tout le disque avec |z| 6 r.
Il suffit alors, à z fixé dans D(O, r), de faire tendre r vers 1 pour obtenir :
∀ z ∈ D(O, 1),
g(z) 6 M.
(iii) On obtient immédiatement f (z) 6 |z|k g(z) 6 M|z|k . S’il existe un point a avec
f (a) = M|a|k alors c’est que g(a) = M et donc que |g| admet un maximum local
en a.
Toujours d’après le principe du module maximum, on en déduit que g est constante,
c’est-à-dire que :
f (z) = λz k .
L’inclusion {|z| 6 r1 } ⊂ {|z| 6 r2 } entrainera alors que r 7−→ Mf (r) est croissante.
En effet, si ce n’était pas le cas, la fonction f atteindrait son maximum sur le disque
fermé D(0, r) en un point intérieur ce qui est en contradiction avec le principe
précédent.
Si f est constante, comme {|z| = r1 } ⊂ {|z| = r2 } dès que r1 6 r2 , on a aussi
Mf (r1 ) 6 Mf (r2 ) et la fonction r 7−→ Mf (r) est encore croissante.
(ii) S’il existe r1 < r2 tels que Mf (r1 ) = Mf (r2 ), alors la fonction f atteint un maximum
sur le disque fermé D(0, r1 ) en un point intérieur. Elle est donc constante. Par
contraposée, si f n’est pas constante, r 7−→ Mf (r) est strictement croissante. 3
1 f (z)
(iii) Puisque g = n , on a
z z
1 Mf (r)
Mg ( = .
r rn
De plus, si f (z) = an z n + . . . + a1 z + a0 est un polynôme, alors
1
n
g(z) = z f = a0 + a1 z + . . . + an z n
z
est encore un polynôme, donc analytique sur C.
1
D’après la question précédente, la fonction r 7−→ Mg est alors strictement
r
décroissante, sauf si g est constante. Mais dans ce cas f (z) = az n .
(iv) En conservant les notations de la question précédente, comme f est unitaire, g(0) = 1
ce qui entraîne Mg(0) = 1. Or, Mg (1) = Mf (1) = 1 car f est unitaire.
D’après les questions précédente, g est donc constante, ce qui implique f (z) = z n .
Correction de l’exercice .6: Comme f est analytique sur Ω donc holomorphe, il suffit
de prouver qu’elle est à valeurs réelles c’est-à-dire Im f (z) = 0, pour obtenir le résultat
escompté.
Sommaire
I L’exponentielle complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
C
e chapitre est consacré à l’étude de la plus fondamentale des fonctions en ma-
thématiques ainsi qu’à la construction d’une détermination de l’argument et de
logarithme complexe qui sont les premiers exemples de fonctions multivoques 1
complexes.
En chemin, nous définirons rigoureusement et donnerons les principales propriétés des
fonction cosinus, sinus et tangentes circulaires et hyperboliques ainsi que leur réciproque
qui seront autant d’exemples de fonctions analytiques sur des domaines à préciser, obte-
nues par prolongement de la somme d’une série entière définie sur un sous-ensemble de
R.
Ce chapitre, permettra, en outre, de mettre en pratique les résultats de ceux qui l’ont
précédé.
I L’exponentielle complexe
I.1 Construction
1
(n+1)! zn
Pour tout z ∈ C non nul, −−−−→ 0, donc la série entière de terme général
1
n→+∞
n!
n!
est absolument convergente et son rayon de convergence est infini.
121
I.1 Construction TD no 5
Re (ez )
Im z
Re z
Figure I.1.1 – z 7−→ Re exp z
Définition IV I.1.1.
C’est donc une fonction entière. La série (I.1.1) étant normalement convergente sur C,
elle y est uniformément convergente sur tout sous-ensemble borné du plan complexe :
En particulier,
exp(0) = 1. (I.1.2)
Im
z
4
3
2
1
−
−11 O
1
−2 2
3
−3 4 R
ez
Figure I.1.2 – Lignes de niveaux de z 7−→ Re exp z
+∞
!
Xz1n +∞
X z2n +∞
X X n
z1k z2n−k
exp(z1 ) × exp(z2 ) = × =
n=0 n! n=0 n! n=0 k=0 k! (n − k)!
+∞ n +∞
X 1 X n! X (z1 + z2 )n
= z1k z2n−k = .
n=0 n! k=0 k!(n − k)! n=0 n!
On définit alors le nombre e comme étant exp(1) ce qui permettra d’écrire exp(z) de
z
manière plus simple : e .
e = 2, 7182818284590452353 . . .
Proposition IV I.1.2.
ez 6= 0. (I.1.4)
ez = ez . (I.1.5)
Preuve:
1
e−z = . (I.1.7)
ez
n
! n
!
X zk X zk
ez = lim =⇒ ez = lim = ez .
n→+∞
k=0
k! n→+∞
k=0
k!
2
it
e = eit × eit = eit × e−it = eit−it = e0 = 1.
D’où eit = 1.
Le théorème suivant montre le rôle central que joue l’exponentielle en analyse complexe.
Elle fait ici le lien entre les deux précédents chapitres comme premier exemple de fonction
holomorphe et analytique.
Théorème IV I.1.3.
n
z
(iii) ∀ z ∈ C, exp z = lim 1+ . La convergence étant uniforme sur tout
n→+∞ n
compact de C.
Preuve:
(i) D’après III I.4.12 page 91, une série entière est dérivable sur son disque de convergence et
la série dérivée, de même rayon de convergence, est obtenue en dérivant terme à terme la
série initiale. Pour z ∈ C, on a :
+∞ +∞ +∞
X nz n−1 X z n−1 X zn
(exp z)′ = = = = exp z.
n=1
n! n=1
(n − 1)! n=0 n!
La majoration étant indépendante de z ∈ D(0, r), la convergence est donc bien uniforme
sur D(0, r) donc sur tout compact de C.
7
6
5
4
3e
2
1
−7−6−5−4−3−2−1
−1 1 2
−2
−3
x x2 x3 x4 x5
Figure I.2.3 – exp(x) = 1 + + + + + + ...
1! 2! 3! 4! 5!
Preuve:
x
2
(i) D’après (I.1.4), pour tout x réel, ex 6= 0. D’après (I.1.3), ex = e 2 > 0. L’exponentielle
est strictement positive sur R.
(ii) La relation (I.1.8) montre que x 7−→ ex est dérivable mais aussi de classe C ∞ sur R.
(iii) D’après (I.1.8) encore, (ex )′ = ex > 0. L’exponentielle est strictement croissante sur R.
+∞
X xn
(iv) Pour x > 0, ex = 1 + x + > 1 + x. Donc lim ex = +∞ et (I.1.7) entraîne
n=2
n! x→+∞
lim ex = 0.
x→−∞
7
x −∞ +∞ 6
5
+∞
x 4
e 3e bc
0 2
1
−4 −3 −2 −1 1
Figure I.2.4 – La fonction x 7−→ exp(x) sur R
II Cosinus et Sinus
II.1 Trigonométrie réelle
On définit les fonctions cosinus et sinus réelle par les formules dites d’Euler :
⋄ Par définition, pour tout t réel, cos t = Re eit et sin t = Im eit . On obtient alors
l’identité d’Euler :
D’où cos′ t = − sin t et sin′ t = cos t pour tout t réel. Les fonctions x 7−→ cos x et
x 7−→ sin x sont C ∞ sur R.
⋄ A partir de la définition (II.1.10), il est facile de voir que cos(−t) = cos t, la fonction
cosinus est paire et sin(−t) = − sin(t), la fonction sinus est impaire.
⋄ L’égalité |eit | = 1 (I.1.6) se traduit par une autre relation fondamentale et étymolo-
gique 2 :
∀ t ∈ R, cos2 t + sin2 t = 1. (II.1.12)
En particulier, les fonctions sin et cos sont à valeurs dans [−1, 1].
+∞
! +∞
(it)n in tn
X X
it
cos t = Re e = Re = Re
n=0 n! n=0 n!
+∞ 2n 2 4
X t t t t6
= (−1)n = 1− + − + ... (II.1.13)
n=0 (2n)! 2! 4! 6!
+∞
! +∞
(it)n in tn
X X
it
sin t = Im e = Im = Im
n=0 n! n=0 n!
+∞
X t2n+1 t3 t5 t7
= (−1)n = t − + − + ...
n=0 (2n + 1)! 3! 5! 7!
1 1
1 1
t2 t4 t6 t3 t5 t7
(a) cos t = 1 − + − + ... (b) sin t = t − + − + ...
2! 4! 6! 3! 5! 7!
Figure II.1.5 – Les fonctions cosinus et sinus comme limite de leur série
de Taylor.
p+q p−q
cos p + cos q = 2 cos
cos
2 2
p+q p−q
cos p − cos q = −2 sin sin
2 2 (II.1.15)
p+q p−q
sin p + sin q = 2 sin cos
2 2
p+q
p−q
sin p − sin q = 2 cos sin
2 2
1 + cos 2a 1 − cos 2a
cos2 a = sin2 a =
2 2
(II.1.16)
= cos2 a − sin2 a sin 2a = 2 sin a cos a.
cos 2a
∀ z ∈ C, cos2 z + sin2 z = 1.
On prolonge de la même manière les égalités (II.1.14) et (II.1.15) à C ainsi que les
formules d’Euler (II.1.10), de Moivre (II.1.17), . . .
ez + e−z +∞
X z 2n
∀ z ∈ C, cosh z = = = cos iz
2 n=0 (2n)!
+∞ (II.3.19)
e − e−z
z X z 2n+1
∀ z ∈ C, sinh z = = = −i sin iz.
2 n=0 (2n + 1)!
Il est facile de voir que les séries entières de (II.3.19) sont convergentes et analytiques
sur C tout entier. Elles sont, en particulier, holomorphes sur C avec
cosh(a + b) = cosh(a) cosh(b) + sinh(a) sinh(b)
cosh(a − b)
= cosh(a) cosh(b) − sinh(a) sinh(b)
(II.3.21)
sinh(a + b) = sinh(a) cosh(b) + cosh(a) sinh(b)
sinh(a − b) = sinh(a) cosh(b) − cosh(a) sinh(b)
p+q p−q
cosh p + cosh q = 2 cosh cosh
2 2
p+q p−q
cosh p − cosh q = 2 sinh sinh
2 2 (II.3.22)
p+q p−q
sinh p + sinh q = 2 sinh cosh
2 2
p+q
p−q
sinh p − sinh q = 2 cosh sinh
2 2
1 + cosh 2a 1 − cosh 2a
cosh2 a = sinh2 a = −
2 2
(II.3.23)
cosh 2a = cosh2 a + sinh2 a sinh 2a = 2 sinh a cosh a.
O 1 x
x 7−→ cosh x
x 7−→ sinh x
ex + e−x
(ii) De la définition cosh x = , on déduit que cosh x > 0.
2
Puis, cosh2 x = 1 + sinh2 x entraîne cosh x > 1 pour tout x réel. La valeur 1 étant
atteinte pour x = 0.
(iii) En se limitant à l’ensemble des réels, les fonctions cosh et sinh sont indéfiniment
dérivables sur R avec :
(iv) Il résulte de (ii) et (II.3.24) que sinh est strictement croissante sur R puis
sinh x > 0 = sinh 0 pour x > 0.
(II.3.24) entraîne alors à son tour que cosh est strictement croissante sur R+ , stric-
tement décroissante sur R− par parité.
(v) Enfin avec lim cosh x = lim sinh x = +∞ et l’argument de parité (i), on peut
x→+∞ x→+∞
tracer les graphes II.3.6 de ces fonctions.
x −∞ 0 +∞ x −∞ 0 +∞
+∞ +∞ +∞
cosh x sinh x 0
1 −∞
Fonctions réciproques :
(vi) La fonction cosh est continue strictement croissante de [0; +∞[ sur [1; +∞[, elle
réalise donc un homéomorphisme de [0; +∞[ sur [1; ∞[. Sa fonction réciproque,
O 1 x
x 7−→ argcosh x
x 7−→ argsinh x
(vii) La fonction sinh est continue strictement croissante de R sur R, elle réalise donc
un homéomorphisme de R sur R. Sa fonction réciproque, notée argsinh est appelée
argument sinus hyperbolique.
Elle est dérivable sur R de dérivée
1
argsinh′ x = √ 2 .
x +1
En outre, on peut donner une expression exacte pour argsinh, qui est :
√
∀ x ∈ R, argsinh(x) = ln x + x2 + 1 . (II.3.26)
(viii) La fonction argsinh est développable en série entière sur l’intervalle ] − 1; 1[ donc
analytique et prolongeable à tout le disque unité ouvert par
+∞
X (−1)n (2n)!
∀ z ∈ D(0, 1), argsinh z = z 2n+1 .
n=0 4 n (n!)2 (2n + 1)
√ √ √
argcosh z = Log z + z+1 z−1 et argsinh z = Log z + 1 + z2 .
Im(z)
Re(z)
x 7−→ cos x
y 7−→ cosh y
⋄ Si les fonctions cos et sin, restreintes à R, sont bornées, il n’en est pas de même
pour ces mêmes fonctions définies sur C. Précisément pour z = x + iy ∈ C, on a :
cos(z) = cos(x) cos(iy) − sin(x) sin(iy)
= cos(x) cosh(y) + i sin(x) sinh(y) (II.4.27)
Im z
1
−π −π O π π 3π Re z 2π 5π
2 2 2 2
et
| cos z|
Im(z)
Re(z)
Im z
1
−π 2
−π O
2
π πRe z 2
3π
Puis,
II.5 Le nombre π
Théorème IV II.5.1.
π
(i) Il existe un nombre positif π tel que ei 2 = i.
Preuve:
(i) La fonction cos définie par (II.1.13) est continue sur l’axe réel et vérifie cos 0 = 1 > 0. De
plus, pour t = 2, la série (II.1.13) est une série alternée convergente dont le terme général
décroit à partir du second terme. Elle est donc inférieure à la somme de ses trois premiers
22 24 1
termes c’est-à-dire cos 2 < 1 − + = − < 0.
2 24 3
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe donc un plus petit nombre positif
t0 ∈ [0, 2] tel que cos t0 = 0 et on pose traditionnellement, par définition :
π = 2t0 . (II.5.29)
π
ei 2 = i.
(ii) Condition nécessaire : D’après (i), on a facilement eiπ = i2 = −1 7 puis e2inπ = 1 pour
tout n ∈ Z.
Condition suffisante : Supposons maintenant que z = x + iy soit un nombre complexe
tel que ez = 1 et montrons que z est un multiple entier de 2iπ.
7. Cette équation est assez remarquable puisque, écrite sous la forme eiπ + 1 = 0, elle relie 5 des plus
fondamentaux nombres mathématiques.
π π π π
x − 0 x − 0
2 2 2 2
1 1
cos x sin x
0
0 0 −1
π +x
2 −x
2
π
2
bc
bc
π− 1
x bc bc
x
sin t
bc
−2 −1 O cos1 t 2
x
bc bc
−x
π+ −1
bc
−2 bc
2 −x
−2
π +x
−π
π +∞
X (2n)!
∀ z ∈ D(O, 1), arccos z = − z 2n+1 ,
2 n=0 4 (n!) (2n + 1)
n 2
+∞
X (2n)!
arcsin z = z 2n+1 .
n=0 4 n (n!)2 (2n + 1)
π
Z(cos) = + kπ / k ∈ Z .
2
sin z
tan z = .
cos z
138 - L3 - Analyse Complexe Fabien PUCCI
TD no 5 Tangente et Arctangente
x 7−→ arccos x 1
x 7−→ arcsin x
O 1 x
Figure III.2.15 – arccos et arcsin pour x réel ainsi que leur série de
Taylor
−3π −π O π 3πx
−π π
2 2 2 2
x 7−→ tan x
x 7−→ arctan x
Figure IV.1.16 – tan et arctan pour x réel ainsi que leur série de Taylor
Cette fonction est analytique sur son domaine de définition, 2π-périodique, impaire,
holomorphe, indéfiniment dérivable 8 et de dérivée
1
tan′ z = = 1 + tan2 z. (IV.1.31)
cos z
2
(iii) On peut déduire diverses formules valables pour cette fonction tangente des formules
trigonométriques précédentes. Par exemple de (II.1.14) on déduit
tan a + tan b
tan(a + b) = ,
1 − tan a tan b
lorsque tous ces nombres existent.
π π
x − 0 x −∞ 0 +∞
2 2
π
+∞
2
tan x 0 arctan x 0
−∞ π
−
2
(v) Les fonctions tan et arctan sont toutes deux développables en séries entières, dé-
veloppement prolongeable analytiquement au plan complexe. Respectivement, on
a:
+∞
B2n (−4)n (1 − 4n ) 2n−1
π X
∀ z ∈ D 0, , tan z = z ,
2 n=1 (2n)!
+∞
X (−1)n 2n+1
∀ z ∈ D(0, 1), arctan z = z ,
n=0 2n + 1
O 1 x
x 7−→ tanh x
x 7−→ argtanh
Figure IV.2.18 – tanh et argtanh pour x réel ainsi que leur série de
Taylor
1
tanh′ z = = 1 − tanh2 z. (IV.2.33)
cosh2 z
Les nombres de Bernoulli peuvent aussi être définis par l’intermédiaire de leur fonction génératrice expo-
x
nentielle x c’est-à-dire
e −1
∞
x X xn
= B n ,
ex − 1 n=0 n!
pour tout x de valeur absolue inférieure à 2π, (le rayon de convergence de cette série entière).
Enfin, on peut aussi trouver une formule explicite en passant par les nombres de Stirling :
n k n k
X k! 1 X k X 1 X j k
Bn = (−1)k (−1) k−j
j n
= (−1) jn.
k + 1 k! j=1 j k + 1 j=0 j
k=0 k=0
(iii) Des formules trigonométriques du même type sont toujours valables, auxquelles il
faut ajouter :
(iv) D’après (IV.2.33) et (IV.2.32), la fonction de la variable réelle x 7−→ tanh x est
définie sur R, strictement croissante avec lim tanh x = 1. Elle définit donc un
x→+∞
homéomorphisme de R sur ]−1, 1[. Sa fonction réciproque, notée argtanh, est appelée
1
argument tangente hyperbolique. Elle est dérivable de dérivée .
1 − x2
x −∞ 0 ∞ x −1 0 1
1 +∞
tanh x 0 argtanh x 0
−1 −∞
(v) Les fonctions tanh et argtanh sont toutes deux développables en séries entières, dé-
veloppement prolongeable analytiquement au plan complexe. On a, respectivement :
+∞
B2n (−4)n (4n − 1) 2n−1
π X
∀ z ∈ D 0, , tanh z = z ,
2 n=1 (2n)!
+∞
X 1
∀ z ∈ D(0, 1), argtanh z = z 2n+1 .
n=0 2n + 1
.
(vi) En outre, comme pour argcosh et argsinh, on peut trouver une formule explicite. Il
s’agit d’une fonction multivaluée complexe. Sa branche principale est généralement
choisie en posant comme coupure les segments ]−∞; −1[ et ]1; +∞[ :
1
argtanh z = Log(1 + z) − Log(1 − z) ,
2
dont la restriction à ] − 1, 1[ s’écrit :
1 1+x
argtanh x = ln .
2 1−x
V Vers le logarithme
ϕ : R 7−→ S1
t eit .
ϕ
1
1
eit
bc
t sin t t
0 O cos t 11
eit
Figure V.1.20 – R −→ S1
Il ne nous reste donc plus qu’à montrer que ϕ est surjectif. Considérons un élément w = u+iv
de S1 c’est-à-dire tel que |w| = 1 et montrons qu’il existe un réel t tel que w = eit .
Supposons d’abord u > 0 et v > 0. La relation |w|2 = u2 +v 2 =1 entraîne que u et v sont dans
π π
[0, 1]. Or, la fonction cos est strictement décroissante sur 0, avec cos 0 = 1 et et cos = 0.
2 2
π π
Elle réalise donc une bijection 10 de 0, sur [0, 1] et il existe un unique réel t ∈ 0, tel que
2 2
π
u = cos t. Comme sin2 t = 1 − u2 = v 2 avec v > 0 et t ∈ 0, , on a v = sin t puisque ces deux
2
valeurs sont positives. Il en résulte que w = eit .
Si u < 0 et v > 0, on peut appliquer ce qui précède à −iw et on trouve −iw = eit puis
w = ei(t+ 2 ) . Enfin, si v < 0, on sait que −w = eit puis w = ei(t+π) . L’application t 7−→ eit est
π
p (V.1.34)
≃
R/
2πZ , +
10. ou d’après le théorème des valeurs intermédiaires. . .
arg z
Im z
Re z
ϕ̃ : R /2πZ 7−→ S1 .
consiste à choisir comme représentants les éléments de l’intervalle [−π, π[. On l’appelle la
détermination principale de l’argument. La fonction du même nom définie intuitivement
en I.2.2 page 8 l’est désormais rigoureusement.
11. Une partie Ũ ⊂ R /2πZ est un ouvert de R /2πZ si et seulement si p−1 (Ũ ) est un ouvert de R.
Im z
z
2 bc
z
1 |z|
z bc
sin
|z| arg z
O 1 2 3 Re z
Figure V.1.22 – Argument d’un nombre complexe non nul dans le plan
complexe
(i) La fonction ln est définie sur R∗+ , continue et strictement croissante sur son
ensemble de définition et vérifie :
∀ x ∈ R, ln ex = x et ∀ x ∈ R∗+ , eln x = x.
∀ x1 , x2 ∈ R∗+ , ln x1 x2 = ln x1 + ln x2 . (V.2.36)
+∞
X xn
∀ x ∈] − 1, 1[, ln(1 + x) = (−1)n−1 . (V.2.37)
n=1 n
Preuve:
(i) Simple conséquence du paragraphe précédent. De plus, par symétrie par rapport à la
première bissectrice y = x, on déduit :
Ainsi que
ln e = 1 et ln 1 = 0.
3
x +∞ 2
0
1 bc
+∞
−1 1 2 e
3 4 5 6 7 8
ln x −1
−2
−∞
−3
−4
Figure V.2.23 – La fonction x 7−→ ln x sur R∗+
(ii) L’exponentielle ne s’annulant pas sur R, la fonction ln est dérivable sur son ensemble de
définition et
1 1 1
∀ x = eu ∈ R∗+ , (ln x)′ = u ′ = u = .
(e ) e x
Puis, par récurrence, ln ∈ C ∞ R∗+ .
1
Remarque: ln x est la primitive de qui s’annule en 1.
x
(iii) Soient x1 = eu et x2 = ev , tous deux éléments de R∗+ . D’après (I.1.3),
ln x1 x2 = ln (eu ev ) = ln eu+v = u + v = ln x1 + ln x2 .
1
(iv) Il est clair que ln(1 + x) est une primitive sur ] − 1, +∞[ de . Ceci dit, pour tout
1+x
x ∈] − 1, 1[, on sait aussi que
+∞
X 1 ′
(−1)n xn = = ln(1 + x) .
n=0
1+x
On peut alors intégrer terme à terme ce développement en série entière sur l’intervalle
] − 1, 1[, le rayon de convergence restant inchangé d’après III I.3.10 :
+∞
X xn+1
∀ x ∈] − 1, 1[, ln(1 + x) = (−1)n
n=0
n+1
+∞
X xn
= (−1)n−1
n=1
n
O 1 x
X zn
Le rayon de convergence de la série (−1)n−1 étant 1, la relation (V.2.38) est
n
valide pour tout complexe z tel que |z − 1| < 1 c’est-à-dire tout élément du disque ouvert
centré en 1 et de rayon 1.
D’après III II.3.6, on sait que S est analytique sur son disque de convergence et vérifie :
1
S(1) = 0 et ∀ |z − 1| < 1, S ′ (z) = .
z
∀ z ∈ U, exp ◦f = Id|U .
Corollaire IV V.2.4.
Sur tout disque ne contenant pas l’origine, il existe une détermination analytique
du logarithme. Plus précisément : soit z0 ∈ C∗ et θ0 = arg(z0 ) défini en (V.1.35).
Alors la série
+∞
X (−1)n−1
f (z) = ln |z0 | + iθ0 + n
(z − z0 )n ,
n=1 nz0
+∞
X (−1)n−1 z − z0 n z − z0
< 1 vers S z
Preuve: La série converge, pour définie en
n=1
n z0 z0
z0
(V.2.38). On sait qu’elle est analytique sur
tout
disque ne contenant pas 0 donc sur D(z0 , |z0 |).
z z
Donc exp ◦f (z) = |z0 | exp(iθ0 ) × exp ◦f = z0 = z.
z0 z0
Théorème IV V.3.5.
w = ez .
L’application exponentielle est un morphisme continu surjectif de (C, +) dans
(C∗ , ×) de noyau 2iπZ.
w
Preuve: Fixons un élément w 6= 0. D’après IV V.1.1, il existe un y ∈ R tel que = eiy et
|w|
d’après IV I.2.4, l’exponentielle réalise une bijection de R sur R+ , il existe donc x ∈ R tel que
|w| = ex .
En conclusion, w = ex+iy .
ϕ
(C, +) (C∗ , ×)
z ez
p (V.3.39)
ϕ̃
C/
2iπZ , +
C/ ∗
2iπZ ≃ C .
⋄ Si l’on cherche, comme dans R, à inverser la fonction exp, on est amené à résoudre
w = exp z = ex+iy pour z 6= 0 : on trouve x = ln |w| et y ≡ arg w (2π). On est donc
amené à poser une expression de la forme
⋄ Enfin, d’après (V.3.39), cette construction doit nécessairement être définie sur des
« bandes 13 » de la forme
n o
B̃−π = z ∈ C / − π 6 Im z < π ,
13. ou tout autre obtenue par translation à condition de choisir une détermination de l’argument adap-
tée.
w = ez
Im z Re w
5 5
4 4
3π 3
2 2
1 w0 = −ex0 1
bc
−5 −4 −3 −2 −1O 1 2 3 4 Re z −5 −4 −3 −2 −1O 1 2 3 4 Im w
−2
−π x0 − iπ −2
−3 bc −3
−4 −4
−5 −5
z = Log w
⋄ Cependant, la fonction Log n’est pas continue sur C∗ . En effet, soit x un réel stric-
tement négatif et considérons les deux suites (un )n∈N et (vn )n∈N de C∗ définies par
un = |x|eiπ(1− n ) vn = |x|e−iπ(1+ n ) .
1 1
et
1
Log un = ln |x| + iπ 1 − −−−−→ ln |x| + iπ
n n→+∞
Or, .
6=
1
Log vn = ln |x| − iπ 1 + −−−−→ ln |x| − iπ
n n→+∞
La fonction Log, ainsi construite ne saurait donc être continue sur B̃−π .
Im z
6 Re w
5 5
4 ln |x| + iπ 4
3 3
b
π b
un
2 2
b
vn
1 1
bc
x
−5 −4 −3 −2 −1
−1
O 1 2 3 4 Re z −5 −4 −3 −2 −1
−1
O 1 2 3 4 Im w
−2 −2
−π
−3 b −3
−4 ln |x| − iπ −4
−5 −5
n o
B−π = z ∈ C / − π < Im z < π .
exp|B−π est alors une bijection bi-continue de B−π sur C∗ \ R∗− = C \ R− où R−
est appelée une coupure du plan complexe. La bijection réciproque, toujours définie par
(V.3.40), est alors continue. Plus précisément :
Attention : l’égalité (V.2.36), usuelle dans R∗+ ne peut plus être appliquée dans C.
π π π
Par exemple, pour z = e2i 3 , on a z 2 = e4i 3 = e−2i 3 .
Si l’on choisit la détermination principale du logarithme, alors
π π
Log z = 2i et Log z 2 = −2i 6= 2 Log z.
3 3
| Log z|
Im z
Re z
est de la forme
Logα : C \ ∆α 7−→ Bα
z Logα z = ln |z| + i argα (z),
où la coupure ∆α correspondante est la demi-droite {ρeiα , ρ > 0} et α < argα (z) < α+2π.
Im z Re w
α + 2π ∆α
Bα α
1 1
O 1 Re z O 1 Im w
α
Figure V.3.28 – Bande Bα = z ∈ C / α < Im z < α + 2π et sa
coupure ∆α associée
La relation fonctionnelle :
La relation (I.1.3) pour la fonction exponentielle implique que
exp Log z1 z2 = z1 z2
= exp Log z1 × exp Log z2
= exp Log z1 + Log z2 .
On en déduit que :
L’entier k est déterminé par la branche du logarithme choisie. Si l’on considère la branche
principale sur C \ R− , on a :
2iπ si π < arg z1 + arg z2
∀z1 , z2 ∈ C\R− , Log z1 z2 = Log z1 +Log z2 + 0 si −π < arg z1 + arg z2 < π
−2iπ si arg z1 + arg z2 < −π.
Cette formule est la motivation pour considérer aussi des puissances complexes en V.4.
Proposition IV V.3.7.
D’après (iii), une détermination du logarithme sur U est donc nécessairement une
1
primitive de sur U.
z
Preuve:
f −g
(i) Si f et g sont deux déterminations continues du logarithme sur U alors h = est
2iπ
continue de U connexe à valeurs dans Z discret, donc h est constante d’après I IV.1.2 page
20.
v : R 7−→ R
θ u eiθ .
v est alors continue et 2π-périodique. Pour tout θ ∈ R, θ et v(θ) sont des représentants
d’une même classe d’argument de eiθ donc il existe un entier n(θ) tel que
v(θ) − θ = 2n(θ)π.
On applique ici le même raisonnement qu’en (i) : v est continue donc n est aussi continue
de R connexe dans Z discret donc elle est constante c’est-à-dire qu’il existe un entier n0
tel que
v(θ) − θ = 2n0 π.
f (z) − f (z0 ) Z − Z0 1 1
= −−−→ = .
z − z0 exp Z − exp Z0 z→zo exp Z0 z0
La moralité de IV V.3.7.(ii) est qu’il faut enlever un peu plus qu’un ensemble discret
pour espérer construire une détermination du logarithme continue. On sait depuis IV
V.3.6 qu’une telle construction est possible en enlevant une demi-droite. Entre les deux, on
pourrait essayer de construire une détermination du logarithme sur C privé d’un segment
ou d’un disque. Peine perdue, comme nous le verrons, segments, disques et autre ensembles
bornés sont homotopes 15 à un point.
Preuve: On sait déjà que Log est une détermination continue du logarithme sur C \ R− . Il ne
reste plus qu’à vérifier qu’elle y est analytique.
Soient donc z0 ∈ C \ R− et D un disque ouvert, centré en z0 de rayon r suffisamment petit pour
ne pas intersecter la demi-droite des réels négatifs.
Comme D ⊂ D(z0 , |z0 |), d’après IV V.3.7.(i), les deux déterminations du logarithme Log et
f définie en IV V.2.4 sont égales sur D à un facteur de 2iπ près. L’une étant analytique, l’autre
l’est aussi.
Im z
2
r
z0 bc
|z0 | 1
−5 −4 −3 −2 −1 O 1 Re z
φ : U 7−→ C (V.4.41)
z z α = exp(α Log z).
∀ z ∈ C \ R− , z i = exp(i Log z)
= exp(i ln |z| − arg z)
= exp(i ln |z|) × exp(− arg z).
π
Par exemple, ii = e− 2 +2kπ .
Remarque: Comme pour le logarithme, il faut être extrêmement vigilant avant d’utiliser
des formules comme z α+β = z α z β ou (zz ′ )α = z α z ′α , . . .
définit cette fois une vraie fonction 16 car Log c est fixé comme la valeur de la branche
principale.
Exemple: Avec α = e, on a Log e = 1 et ez = exp(z × 1) = exp z, ce qui justifie encore, a
posteriori, le choix des notations.
Proposition IV V.4.10.
∀ z ∈ U, αz α−1 .
Preuve: La fonction puissance est la composée de fonctions continues et C-dérivables donc elle
l’est aussi. Le reste n’est que calcul.
Exercice .1:
En n’utilisant que la relation fonctionnelle, démontrer que, pour tout p, q ∈ C :
p+q p−q
cos p + cos q = 2 cos cos .
2 2
Exercice .2:
(−1)n
Montrer que la série de terme général fn (z) = définit une fonction analytique sur
z+n
Ω = C \ {−n, n ∈ N}.
Exercice .3:
1
Vérifier que la fonction définie par f (z) = est développable en série entière au
2+z
voisinage du point z = 1 et écrire ce développement.
Exercice .4:
Déterminer les zéros des fonctions suivantes et préciser leurs ordres :
Correction de l’exercice .5: Comme f est à valeurs réelles sur ]−1, 1[, il en est de Xmême
de f ′ , f ′′ , . . . , et par récurrence, de toutes ses dérivées. La série de Taylor f (z) = an z n
n∈N
1
est donc à coefficients an = f (n) (0) réels.
n!
Il en sera de même, par hypothèse, de la série pour f (iz), donc on a aussi in an ∈ R
pour tout n.
Pour n impair on a donc Xan à la fois réel et imaginaire pur, donc nul.
Conclusion, f (z) = a2k z 2k et f est bien une fonction paire.
k∈N
LA THÉORIE DE CAUCHY
Sommaire
I Chemins de C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
L
e but de cette partie est d’établir une formule intégrale pour les fonctions holo-
morphes, c’est-à-dire de montrer que toute fonction holomorphe s’écrit comme
l’intégrale d’une certaine fonction. Nous en déduirons l’analyticité de toute fonc-
tion holomorphe et aurons ainsi montré l’équivalence entre « fonction holomorphe » et
« fonction analytique ».
Nous verrons que, pour une fonction donnée, le problème délicat de l’existence d’une
primitive complexe sur un ouvert de C n’est bien défini que conjointement à la notion de
chemin dans cet ouvert. Nous verrons ensuite de quelle façon la régularité des fonctions
admettant une primitive est reliée à la régularité des chemins considérés.
Nous introduisons d’abord la notion de chemin du plan complexe, puis celle d’inté-
gration le long de ces chemins. Nous étudierons ensuite en détail la relation entre cette
dernière notion et la détermination de primitives pour une fonction d’une variable com-
plexe.
I Chemins de C
159
I.1 Classe de chemins TD no 5
(i) L’image γ(I) (notée aussi parfois γ ∗ ) est appelée chemin et γ est un paramé-
trage du chemin. On confondra souvent γ(I), γ ∗ et son paramétrage γ.
(ii) Un lacet est un chemin continu fermé c’est-à-dire dont l’extrémité et l’origine
sont confondus : γ(a) = γ(b).
Un lacet est dit simple s’il n’admet d’autres points doubles γ(a) = γ(b).
γ∗ γ∗
f (t) t
a O t b x O ag(t) b x
Remarques:
• Si γ : [a, b] 7−→ U est un chemin, son image im γ = γ [a, b]) est le chemin géomé-
trique qu’il définit et γ est une paramétrisation de im γ.
bc
γ(b)
γ∗
b
γ(a)
• Dire qu’un chemin est sans point double revient à dire que γ est injectif.
γ∗ γ∗
bc bc
γ(a) = γ(b)
γ(a) = γ(b)
Lemme V I.1.2.
(i) Un chemin est dit continu (resp. continu et C 1 par morceaux, C 1 ) s’il admet
un paramétrage continu (resp. continu et C 1 par morceaux, C 1 ).
(iii) Deux chemins γ1 : [a, b] 7−→ U et γ2 : [c, d] 7−→ U sont dits C 1 -équivalents s’il
existe un C 1 -difféomorphisme φ : [a, b] 7−→ [c, d] tel que γ1 = γ2 ◦ φ.
Si, de plus, on peut trouver φ croissant, on dit que les chemins sont C 1 -
équivalents de même orientation.
γ2
γ1
O x
| | | |
t s
a b c d
φ
Figure I.1.4 – Chemins équivalents
Une courbe est une classe d’équivalence de chemins. Une courbe orientée est une
classe d’équivalence de chemins pour la relation précédente avec φ strictement
croissante.
Définition V I.2.4.
γ − : [0, 1] 7−→ C
t γ(a + b − t).
(ii) Si γ1 : [a1 , b1 ] 7−→ C et γ2 : [a2 , b2 ] 7−→ C sont deux chemins tels que
γ1 (b) = γ2 (c), le chemin juxtaposé 2 γ2 + γ1 3 est le chemin défini sur l’inter-
valle [a1 , b1 + b2 − a2 ] par
γ : [a1 , b1 + b2 − a2 ] 7−→ C
(
γ1 (t) si t ∈ [a1 , b1 ]
t
γ2 (t + a2 − b1 ) si t ∈ [b1 , b1 + b2 − a2 ].
Remarque: On peut aussi composer plusieurs chemins si le point final d’un chemin est
égal au point de départ du chemin suivant. C’est d’ailleurs de cette manière que l’on
construit un chemin C 1 par morceaux dans un domaine.
bc 1 (a1 )
γ
γ2∗
γ1∗ γ3 (b3 )
bc
γ2 (b2 )=γ3 (a3 )
bc
bc
γ1 (b1 )=γ2 (a2 )
γ3∗
γ : [α, β] 7−→ C
(β − t)a + (t − α)b
t .
β−α
.
(iii) Si T ⊂ C est un triangle dont les sommets z1 , z2 , z3 sont numérotés dans le sens
trigonométrique, on définit
γ : [0, 1] 7−→ C
1
(1 − 3t)z1 + 3tz2 si t ∈ 0,
3
1 2
t (2 − 3t)z2 + (3t − 1)tz3 si t∈ ,
3 3
2
(3 − 3t)z3 + (3t − 2)tz1 si t ∈ ,1 .
3
(iv) Pour a ∈ C, r > 0, le cercle orienté de centre a et de rayon r noté plus affinement
Ca,r = a + Cr ou encore plus simplement |z − a| = r est l’image du chemin
z = γ(t)
bc
γ∗
b bc
z0 = γ(a) z1 = γ(b)
γ
| | |
a t b
n−1
X b−a
∀ n ∈ N∗ , In = f γ(tn,k ) γ(tn,k+1 − γ(tn,k tn,k+1 − tn,k =
k=0 n
n−1
X
= f γ(tn,k ) (tn,k+1 − tn,k )γ ′ (tn,k ) + o(tn,k+1 − tn,k )
k=0
n−1
X
= (tn,k+1 − tn,k )f γ(tn,k ) γ ′ (tn,k ) + o(1).
k=0
4. Ou tout au moins que chacune des dérivées à gauche et à droite de γ|]ai ,ai+1 [ existe pour i = 0 . . . n−1.
5. Cette subdivision est indépendante de la subdivision, finie, a0 < . . . < an . Construire une subdivi-
sion sur chaque intervalle [ai−1 , ai ] à la manière de Newton-Cotes permettrait de calculer une meilleure
valeur approchée de cette intégrale mais tel n’est pas notre propos ici.
En notant a = a0 < a1 < . . . < an = b une subdivision telle que γ soit de classe
continue C 1 par morceaux sur chaque [ai , ai+1 ], i = 0 . . . n − 1, on a précisément :
Z n−1
X Z ai+1
f (z)dz = f γ(t) γ ′ (t)dt.
γ i=0 ai
Remarques:
Exemples
1
(i) Soient f (z) = et γ : t 7−→ eit une paramétrisation du cercle unité sur [0, 2π].
z
Comme f est holomorphe sur C∗ , elle y est en particulier continue.
Z
1 Z 2π
1 it Z 2π
dz = ie dt = i dt = 2iπ.
|z|=1 z 0 eit 0
(
0 si n 6= −1
Z Z 2π Z 2π
n n int int n+1 i(n+1)t
z dz = r e inre dt = ir e dt =
|z−ω|=r 0 0 2iπ si n = −1.
Comme on le verra plus tard, la fonction F est une bonne candidate à une primitive
de f sur U. Sur cet exemple simple, on voit bien ici le rôle tout naturel que vont
jouer les ouvert étoilés et plus tard les ouverts simplement connexes.
z0 b z0
bc
z
γ
(a) Segment dans un ouvert étoilé (b) Chemin dans un ouvert simplement connexe
(
0 si n 6= −1
Z
n
(z − ω) dz =
|z−ω|=r 2iπ si n = −1
1
Z
Ce qui s’écrit en particulier, dz = 2iπ. (II.1.4)
|z−ω|=r z−ω
On doit maintenant montrer que cette intégrale curviligne est bien définie, c’est-à-dire
qu’elle est indépendante du choix de la paramétrisation de la courbe orientée choisie.
Théorème V II.1.2.
Z
La valeur de f ne dépend que de γ̃ +
γ
Preuve: Soient γ : [a, b] 7−→ U et γ1 : [a1 , b1 ] 7−→ U deux éléments de γ̃ + et φ : [a, b] 7−→ [a1 , b1 ]
un difféomorphisme strictement croissant tel que γ = γ1 ◦ φ. Il suffit simplement de faire un
changement de variable adéquat :
Z Z b
f (z)dz = f γ(t) γ ′ (t)dt
γ a
Z b
= f γ1 ◦ φ(t) (γ1 ◦ φ)′ (t)dt
a
Z b
= f γ1 φ(t) γ1′ φ(t) φ′ (t)dt s = φ(t)
a
Z b1
= f γ1 (s) γ1′ (s)ds
a1
Z
= f (z)dz.
γ1
Proposition V II.1.3.
Preuve:
(i) Soit γ − le chemin défini par γ − (t) = γ(a + b − t). Il suffit d’effectuer le changement de
variable u = a + b − t :
Z Z b
f (z)dz = − f γ(a + b − t) γ ′ (a + b − t)dt u= a+b−t
γ− a
Z a
= f γ(u) γ ′ (u)du
b
Z b
=− f γ(u) γ ′ (u)du
a
Exemples:
(i) Intégration sur un triangle : Si T ⊂ C est un triangle dont les sommets sont
notés plus simplement A, B et C et numérotés dans le sens trigonométrique alors
on a :
Z Z Z Z
f (z)dz = y f (z)dz + y f (z)dz + y f (z)dz,
∂ABC AB BC CA
y
où la notation AB représente le segment orienté AB.
Z Z Z
B
f (z)dz + f (z)dz = f (z)dz,
∂T1 ∂T2 ∂P
C
puisque les deux intégrales,Z parcourues en T1 T2
Z
A
sens inverse, y f (z)dz et y f (z)dz s’an- P
BD DB
nulent mutuellement. Ce résultat , pour- D
tant simple, sera fondamental pour la dé- Figure II.1.8 – Intégration sur un poly-
monstration du théorème de Cauchy-Goursat gone
V II.3.13.
Γi Γj
Γ
Figure II.1.9 – Intégration sur un maillage
Le lemme indique simplement qu’en parcourant toutes les frontières des éléments
∂Γi , chaque arête intérieure est parcourue deux fois dans deux sens opposés. En
effet deux sommets voisins, définissent une arête qui est commune à deux éléments
et deux seulement disons Γi et Γj . Lorsque l’on somme les intégrales sur tous les
éléments du maillage, les deux intégrales sur l’arête commune s’annulent.
On fait ici la même remarque que précédemment : ce résultat sera fondamental pour
la démonstration du théorème de Cauchy homotopique (V IV.2.5) page 189.
Soit γ : [a, b] 7−→ U un chemin C 1 par morceaux. La longueur de γ est définie par
Z b
′
ℓ(γ) = γ (t)dt.
a
Cette longueur ne dépend pas du paramétrage et elle est finie.
Preuve: γ étant C 1 par morceaux, sa dérivée γ ′ est continue sur le compact [a, b] donc bornée
et on a
Z b
γ ′ (t)dt 6 |b − a| sup |γ ′ |.
a [a,b]
La longueur est donc finie
Soit maintenant, une autre paramétrisation γ1 de γ, de même orientation et φ : [a1 , b1 ] 7−→ [a, b]
un difféomorphisme strictement croissant tel que γ1 = γ ◦ φ. En particulier, φ′ > 0 sur [a1 , b1 ].
Le même raisonnement qu’en V II.1.2 conduit à
Z b1 Z b1 Z b
′
ℓ(γ1 ) = γ (t)dt = γ φ(t) φ′ (t)dt = γ ′ (s)ds = ℓ(γ).
1
a1 a1 s=φ(t) a
′
Si φ est décroissant alors b1 < a1 et φ < 0 sur [b1 , a1 ]. De plus, γ et γ1 sont d’orientation
opposés. On utilise encore V II.1.2 :
Z b1 Z b1 Z a
′
ℓ(γ1 ) = γ (t)dt = − γ φ(t) φ′ (t)dt = γ ′ (s)ds = ℓ(γ).
1 −
a1 a1 s=φ(t) b
Exemples:
⋄ Considérons Cω,r un cercle de centre ω et de rayon r > 0. On a :
Z Z 2π
′ it
|γ | = ire dt = 2πr.
|z−ω|=r 0
On retrouve (heureusement) la formule du périmètre d’un cercle ce qui légitime (s’il
en était besoin) les choix des notations faites au chapitre IV page 121.
⋄ Pour un segment [z0 , z1 ] paramétré sur [0, 1] par γ(t) = z0 + (z1 − z0 )t, on a :
Z Z 1
|γ ′ | = |z1 − z0 |dt = |z1 − z0 |.
[z0 ,z1 ] 0
Remarques:
• La fonction f n’a besoin d’être continue que sur le support de γ c’est-à-dire γ [a, b] .
Z Z b
′
f (z)dz = f γ(t) γ (t)dt
γ a
Z b
6 sup |f | × |γ ′ (t)|dt
γ a
= sup |f | × ℓ(γ).
γ
Corollaire V II.1.7.
Soient γ un chemin C 1 par morceaux de C et (fn )n∈N une suite de fonctions conti-
nues sur im γ convergeant uniformément vers f sur im γ. Alors,
Z Z
lim fn (z)dz = f (z)dz.
n→+∞ γ γ
On remarquera que cette proposition est encore valable si la suite (fn )n∈N ainsi que sa
limite sont continues sur un ensemble au moins connexes par arcs.
Soit une fonction f : U −7 → C définie sur une ouvert de C. On dit que f admet
une primitive complexe F sur U s’il existe une fonction holomorphe F : U −
7 →C
vérifiant F ′ = f sur U.
Exemples:
1 n+1
(i) Pour tout n 6= −1, z est une primitive de z n sur C.
n+1
(ii) cos z est une primitive de − sin z sur C.
X an X
(iii) (z −z0 )n+1 est un primitive de an (z −z0 )n sur son disque de convergence.
n+1
De II II.2.4 page 55, on déduit immédiatement, comme sur R :
Lemme V II.2.9.
Preuve: Soient γ : [a, b] 7−→ U un chemin et F une primitive de f sur U. D’après II II.1.3 page
55,
(F ◦ γ)′ (t) = γ ′ (t) × F ′ γ(t) = γ ′ (t) × f γ(t) .
D’où
Z Z b Z b
f (z)dz = f γ(t) γ ′ (t)dt = (F ◦ γ)′ (t)dt
γ a a
= F γ(b) − F γ(a) .
Comme F est continue sur im γ, la deuxième partie du théorème est claire avec γ(a) = γ(b).
Exemples:
Z
∀ n ∈ Z, n 6= −1, z n dz = 0.
γ
Z
1 1
(ii) Comme dz = 2iπ 6= 0, la fonction z 7−→ n’admet pas de primitive sur C∗
|z|=1 z z
1
et plus généralement, z 7−→ n’admet pas de primitive sur C \ {ω}.
z−ω
Le théorème suivant montre que la condition (II.2.6) est aussi suffisante pour l’exis-
tence d’une primitive sur un ouvert convexe 8 .
Plus généralement, on dit que f admet une primitive locale au voisinage de chaque
point de U, si pour tout z0 ∈ U, il existe un voisinage ouvert Vz0 de z0 contenu dans U
dans lequel f|Vz0 possède une primitive.
Bien entendu, si f possède une primitive dans U, elle possède une primitive locale au
voisinage de chaque point de U, mais la réciproque est fausse en général. L’exemple le
1
plus simple consiste à prendre U = C∗ et f (z) = . Nous savons déjà qu’elle ne possède
z
pas de primitive dans U et pourtant le théorème V II.2.11 montre qu’elle admet une
primitive locale au voisinage de chaque point de U.
Preuve: Soit ω ∈ U. Comme U est convexe, il contient le segment [ω, z] pour tout z ∈ U, la
fonction F est bien définie. Considérons z0 ∈ U et z dans un voisinage de z0 . Par convexité, le
triangle plein et fermé
[
T = [ω, (1 − t)z0 + tz],
06t61
8. Même si l’on en n’a pas l’utilité ici, on pourrait aisément montrer ce théorème dans le cadre plus
général d’un ouvert étoilé. Le prolongement que nous ferons plus loin aux ouverts simplement connexes
englobera le cadre de ces ouverts.
z0 z
bc bc
U
∂T
bc
ω
Z
f (ς)dς = 0
[ω,z]+[z,z0 ]+[z0 ,ω]
Z Z Z
f (ς)dς + f (ς)dς + f (ς)dς = 0
[ω,z] [z,z0 ] [z0 ,ω]
Z
F (z) + f (ς)dς − F (z0 ) = 0
[z,z0 ]
Z
F (z) − F (z0 ) = f (ς)dς
[z0 ,z]
Z
= f (z0 ) + f (ς) − f (z0 ) dς
[z0 ,z]
Z
= f (z0 )(z − z0 ) + f (ς) − f (z0 ) dς
[z0 ,z]
Z
par continuité de f sur le compact [z0 , z] c’est-à-dire que f (ς) − f (z0 ) dς = o(z − z0 ).
[z0 ,z]
On a donc bien montré que
Comme f est continue sur U, la fonction F est donc C-différentiable en tout point z0 de U
avec F ′ (z0 ) = f (z0 ).
Il n’est pas toujours pratique de considérer un triangle sur lequel intégrer f . on utilise
souvent, en pratique, une forme affaiblie de V II.2.11 :
Corollaire V II.2.12.
Puisque l’on vient d’affaiblir le théorème V II.2.11, on peut aussi préciser que celui-ci
est aussi valable si l’on suppose U seulement étoilé. En effet, il suffira de prendre pour ω
le centre de l’ouvert dans la démonstration de V II.2.11 pour avoir le résultat. Les ouverts
convexes étant un cas particulier des ouverts étoilés où tout point peut être pris comme
centre, on vient donc de donner une version plus forte de V II.2.11 et l’équilibre est ainsi
rétabli.
Preuve: Il est clair qu’il suffit de se limiter au cas où S est réduit à un singleton S = {α}.
Considérons un triangle T contenu dans U :
(i) Commençons par supposer que α 6∈ T c’est-à-dire f holomorphe sur tout un ouvert V
contenant T .
A l’aide des milieux de chacun des côtés, on découpe T en 4 triangles semblables δ1 , δ2 ,
δ3 et δ4 mais d’aire 4 fois plus petites.
Remarquons que l’un au moins de ces 4 triangles, nommée T1 , vérifie
Z Z
f (z)dz 6 4
f (z)dz .
∂T ∂T1
Z 4 Z Z
f (z)dz < 4× 1
X
En effet, dans le cas contraire, nous aurions f (z)dz 6 f (z)dz ,
∂T
i=1 δi
4 ∂T
ce qui est absurde.
9. En toute légitimité, la preuve de Goursat s’appuie sur des rectangles. L’idée d’utiliser des triangles
qui rend la preuve directement applicable à des domaines étoilés vient de Pringsheim. L’originalité de la
méthode de Goursat est en fait de se libérer de la condition « f ′ continue »dans la démonstration initiale
de Cauchy en utilisant la complétude de C.
b
α
b
z0
On construit alors, par récurrence, à partir de T1 une suite (Tn )n∈N de triangles vérifiant :
∀ n ∈ N∗ ,
Z Z
n
f (z)dz 6 4
f (z)dz .
∂T ∂Tn
On a, de plus,
1 1
ℓ(∂Tn ) = ℓ(∂T ) et diam(Tn ) = diam(T ),
2n 4n
c’est-à-dire que la suite (Tn )n∈N , ainsi construite est une suite décroissante pour l’inclusion
de fermés dont le diamètre tend vers 0. D’après le théorème I II.2.3 page 12 dans C complet,
l’intersection de ces triangles est réduite à un point z0 ∈ T̄ .
Utilisons maintenant la C-différentiabilité de f en z0 ∈ V :
où ε est une fonction continue sur tout voisinage de z0 et telle que lim ε(z) = 0.
z→z0
Z Z Z Z
′
f (z)dz = f (z0 ) dz + f (z0 ) (z − z0 )dz + ε(z)(z − z0 )dz. (II.3.7)
∂Tn ∂Tn ∂Tn ∂Tn
Les deux premières intégrales de (II.3.7) sont nulles d’après V II.2.10 car les fonctions 1
et z − z0 possèdent une primitive sur U.
Par continuité de ε en z0 , pour tout ε > 0 il existe un δ(ε) > 0 tel que |z − z0 | < δ entraîne
|ε(z)| < ε. Pour n suffisamment grand pour que Tn ⊂ D(z0 , δ), on a alors :
Z Z
f (z)dz 6 4n ε(z)(z − z0 )dz
∂T ∂Tn
6 4n × ε × max |z − z0 | × ℓ(∂Tn )
z∈T
n
6 4 × ε × diam(∂Tn ) × ℓ(∂Tn )
6 diam(∂T ) × ℓ(∂T ) ×ε.
| {z }
Constant
Z dernier terme de (II.3.7) n’a donc d’autre choix que d’être nul. On a donc prouvé que
Le
f (z)dz = 0.
∂T
b
α
Tε
T2
T1
Z Z Z Z
f (z)dz = f (z)dz + f (z)dz + f (z)dz.
∂T ∂T1 ∂T2 ∂Tε
D’après (i), comme T1 et T2 ne contiennent pas α, les deux premières intégrales sont nulles
et la dernière peut être rendue arbitrairement petite grâce à la majoration
Z
f (z)dz 6 ℓ(∂Tε ) sup |f |,
∂Tε ∂Tε
(iii) Si α est intérieur à T , on commence par découper T en trois triangles délimités par les
sommets de T et α. Il suffit alors d’appliquer le même raisonnement (trois fois) qu’en (ii).
T2
T3 b
α
T1
α b
T2
T1
Preuve: Comme f est holomorphe sur U (sauf en un nombre fini de points qu’il suffit d’éviter),
son intégrale est nulle le long de tout triangle T inclus dans U d’après V II.3.13. D’après V
II.2.11, on a donc immédiatement (i) et (ii).
γ2∗
bc
bc
γ1∗
Remarques:
(i) Le théorème V II.3.14, ainsi que les autres propositions précédentes se réécrivent
aisément dans un ouvert U seulement supposé étoilé de centre, disons ω pour faciliter
les notations. Le centre ω sera alors naturellement choisi pour la définition de F .
(ii) L’assertion (ii) est une ample généralisation du théorème de Cauchy-Goursat V
II.3.13 qui nous disait que l’intégrale le long du bord d’un triangle était nulle pour
toute fonction holomorphe dans un voisinage du triangle plein.
Par exemple il s’applique aux rectangles dont les bords ne sont pas parallèles aux
axes, ou aux parallélogrammes, ou aux rectangles en général, triangles, aux hexa-
gones, aux ellipses, aux ovoïdes quelconques, en fait à n’importe quoi, à partir du
moment que l’on peut trouver un ouvert étoilé incluant la figure et son bord et sur
lequel la fonction est holomorphe.
Sans conditions sur l’ouvert U, l’énoncé du théorème de Cauchy n’est pas correcte.
En effet, si le théorème s’applique en particulier aux disques, aux demi-plans ou à
l’ouvert C \ R− qui entre en jeux dans la discussion du Logarithme qui sont des ou-
verts étoilés sur lesquels toute fonction holomorphe admet une primitive holomorphe,
ce n’est pas le cas de l’ouvert U = C \ {0}. On verra plus loin que la question de
l’existence des primitives est naturellement liée à une classe plus large d’ouverts :
les ouverts simplement connexes.
1
Considérons, par exemple, la fonction f : z 7−→ sur U = C∗ . La fonction
z
F : z 7−→ Log z est une primitive sur le domaine étoilé C \ R− mais pas sur U.
Pour le prouver 10 , il suffit de vérifier, par exemple, que la condition nécessaire V
II.2.10 n’est pas satisfaite pour le chemin γ(t) = eit qui est un exemple très impor-
tant d’une intégrale le long d’un lacet donnant un résultat non nul :
Z
dz
= 2iπ.
|z|=1 z
10. encore !
(iii) L’assertion (iii) indique que si U est étoilé ou convexe et a et b sont deux éléments de
U alors pour toute fonction f holomorphe sur U on peut parler (sans autre précision)
de l’intégrale de f de a à b puisqu’elle ne dépend pas du chemin suivi pour aller de a
à b. On verra que cette remarque peut s’étendre aux ouverts simplement connexes.
V II.3.13 V II.2.10
R
f est holomorphe sur U γ f =0
Comme tout point d’un ouvert possède un voisinage convexe (donc étoilé) contenu
dans l’ouvert, par exemple un disque, nous en déduisons un résultat local d’existence de
primitives pour des fonctions holomorphes.
Corollaire V II.3.15.
Soient U un ouvert de C et f une fonction holomorphe sur U. Alors, pour tout point
z0 ∈ U, il existe un voisinage ouvert Vz0 de z0 sur lequel f admet une primitive.
1
Exemple:La fonction z 7−→ définie sur l’ouvert U = C∗ admet une primitive au voisi-
z
nage de tout point de U.
A ce stade, on peut déjà introduire la célèbre formule intégrale de Cauchy. La dé-
monstration donnée ici est plus proche dans l’esprit à celle que fit Cauchy en son temps.
En passant sur le côté historique, elle met en œuvre des idées que nous redévelopperons
plus tard, notamment dans la manière de découper et faire glisser les chemins autour des
singularités.
Soit U un domaine étoilé et γ une courbe fermée parcourant ∂U dans le sens positif.
Soit f holomorphe dans un voisinage de l’adhérence U de U.
1 f (ς)
Z
∀ z ∈ U, f (z) = dς. (II.3.8)
2iπ γ ς −z
f (ς)
Preuve: Soit z ∈ U fixé. La fonction ς 7−→ est holomorphe sur U \ {z}. On doit donc ôter
ς −z
ce point « chirurgicalement ».
α b
a
b
z α−
β
b
ω
U
γ
f (ς) f (ς) 1
Z Z Z
dς = dς = f (z) × dς + O(ε) = 2iπf (z) + O(ε). (II.3.9)
γ ς −z β ς −z β ς −z
f (ς)
Z
0= dς
δ −z
ς
f (ς) f (ς) f (ς) f (ς)
Z Z Z Z
= dς + dς + dς + dς
γ ς −z α ς −z β ς −z α ς −z
−
f (ς) f (ς)
Z Z
dς = dς.
γ ς −z β ς −z
Z Z
f (ς) 1 f (ς) − f (z)
Z
ς − z dς − f (z) dς = dς
β ς −z ς −z
β β
1
× ℓ(β) 6 ε 1 2πη = 2πε.
6 sup f (ς) − f (z) × sup
|ς−z|=η ς − z η
|ς−z|=η
1
Z
Sachant depuis (II.1.4) que dς = 2iπ et le réel ε ayant été choisi arbitrairement petit,
β ς − z
on a donc démontré le théorème on faisant tendre ce dernier vers 0.
page 185 montrera comment le théorème de Cauchy V II.3.14 s’insère tout naturellement
dans ce cadre.
Le pouvoir extraordinaire de la formule de Cauchy (II.3.8) réside dans le fait que
1
la variable z à gauche se retrouve à droite dans la simple forme .Toutes les belles
ς −z
propriétés de cette dernière fonction se transmettent, à travers l’intégrale, à n’importe
quelle fonction holomorphe. Elle va nous donner une suite de conséquences surprenantes.
Mais étudions là tout d’abord et tout particulièrement :
Soit z0 ∈ C et γ : [a, b] 7−→ C un lacet continu et C 1 par morceaux, tel que
z0 6∈ γ [a, b] . On pose alors
1 Z dς
Indγ z0 = .
2iπ γ ς − z0
qui est l’indice du lacet γ par rapport au point z0 .
Proposition V III.1.2.
(i) Indγ z0 ∈ Z.
(ii) Pour tout r > 0, le lacet γn : t ∈ [0, 2π] 7−→ z0 + reint a pour indice
Indγn z0 = n.
(iii) La fonction
z0 7−→ Indγ z0 est constante sur les composantes connexes
de
C\ [a, b] et nulle sur l’unique composante connexe non bornée de C\ [a, b] .
Preuve:
1 γ ′ (t)
Z b
Indγ z0 = dt.
2iπ a γ(t) − z0
Il suffit alors de montrer que φ(b) = 1. Sauf peut être sur un ensemble fini 12 S ⊂ [a, b],
γ ′ (s)
φ′ (t) = φ(t).
γ(t) − z0
puis
φ′ (t) γ(t) − z0 − γ ′ (s)φ(t) = 0,
φ(t)
qui est le numérateur de la dérivée de la fonction Ψ : t 7−→ . Cette dérivée est
γ(t) − z
nulle sur [a, b] \ S, où S est fini, c’est donc une fonction constante d’après II II.2.4 page
55.
Le chemin γ étant fermé, γ(a) = γ(b) entraîne φ(b) = φ(a) = 1.
1 rineint
Z
Indγn z0 = 2π dt = n. (III.1.10)
2iπ 0 reint
(iii) La fonction z0 7−→ Indγ z0 définie en (III.1.10) est continue sur C \ [a, b] d’après les
théorème sur les intégrales à paramètres dont l’intervalle d’intégration est compact. Elle
est, de plus, à valeurs dans Z donc constante sur chaque composante connexe de C \ [a, b]
d’après I IV.1.2 page 20.
Z
dz 1
De plus 6 sup × ℓ(γ). D’où
γ z − z0 z∈γ |z − z0 |
Z
dz
lim = 0.
|z0 |→+∞ γ z − z0
Sur la composante non bornée de C \ [a, b] , l’indice est donc nul.
γ2∗
b z0
γ1∗
Figure III.1.17 – Indice d’un point par rapport à deux lacets de même
origine
12. en chaque point de raccordement ai de la subdivision de [a, b] où γ n’est pas dérivable tout en
restant continu.
(iv) Il suffit de composer les lacets avec γ1 (b) = γ2 (a) et appliquer V II.1.3.
Exemple:Une conséquence de (ii) et (iii) est que pour tout paramétrisation orienté d’un
cercle de centre z0 , on a :
(
1 si |z − z0 | < r
Ind|z−z0 |=r (z) =
0 si |z − z0 | > r.
Définition V III.1.3.
S’il semble clair qu’un cercle du plan complexe partage ce dernier en deux composantes
connexes dont l’une est bornée (l’intérieur du cercle) et l’autre pas (l’extérieur), ce n’est
pourtant pas si évident 13 que cela à démontrer. On le doit à Jordan :
Tout lacet γ, simple, partage le plan en deux domaines dont il est la frontière.
En d’autres termes, le complémentaire de γ est la réunion de deux ouverts connexes
disjoints : le domaine intérieur, qui est borné, et le domaine extérieur, qui est non
borné.
Corollaire V III.1.5.
C = Int(γ) ∪ γ ∗ ∪ Ext(γ).
+1 +1
0
+2
+1
+3 +1 −1
+2
0
+1
γ∗
En pratique, pour calculer l’indice d’une courbe par rapport à un point, on ne calcule
pas d’intégrale mais on utilise le fait que la fonction indice ne varie que de ±1 lorsque
l’on franchit γ ∗ . Il est alors possible de calculer la valeur de l’indice de proche en proche
en tenant compte de l’orientation locale du chemin et en se souvenant que Indγ z = 0 si z
appartient à la composante connexe non bornée du complémentaire de γ ∗ , du moins si ce
complémentaire n’a qu’un nombre fini de composantes connexes et si γ ne parcourt aucun
arc plus d’une fois.
1 f (ς)
Z
f (z) × Indγ z = dς. (III.2.11)
2iπ γ ς −z
Remarque: Une première analyse de la formule (III.2.11) indique qu’une fonction holo-
morphe est fortement influencée par son comportement au bord. Observation déjà confir-
mée par le principe du maximum III III.3.9 page 106 et que confirmera la propriété de la
moyenne VI III.4.6 page 212. Preuve: soit z ∈ C \ γ ∗ et définissons la fonction g sur U par
f (ς) − f (z)
si ς 6= z
g(ς) = ς −z
f ′ (z) si ς = z.
Par définition de la dérivée, g est donc continue sur U et holomorphe sur U \{z}. Elle remplit
donc les conditions du théorème de Cauchy-Goursat V II.3.13. D’où, en substituant :
1
Z
g(ς)dς =0
2iπ γ
1 f (ς) − f (z)
Z
dς =0
2iπ γ ς −z
1 f (ς) f (z) 1
Z Z
dς = dς
2iπ γ ς − z 2iπ γ ς −z
1 f (ς)
Z
dς = f (z) × Indγ z.
2iπ γ ς − z
IV.1 Homotopie
Définition V IV.1.1 (Homotopie).
(ii) Si γ0 et γ1 ont même extrémité, on dit qu’ils sont homotopes strictement dans
U lorsque l’application H définie en (IV.1.12) vérifie (IV.1.13) et la condition
(iii) Si γ0 et γ1 sont des lacets, on dit qu’ils sont homotopes au sens des lacets
dans U l’application H définie en (IV.1.12) vérifie (IV.1.13) et la condition
Remarques:
• La condition (IV.1.15) n’est qu’une reformulation de IV.1.14 dans le cas des lacets,
c’est-à-dire
∀ s ∈ [0, 1], t 7−→ H(s, t) est un lacet.
Exemples:
(ii) Dans C deux chemins γ0 , γ1 : [a, b] 7−→ C continus sont toujours homotopes. Il suffit
de prendre
(iii) Dans C tout lacet est homotope au cercle unité D(0, 1), lui-même homotope à un
point (0, par exemple).
γ2∗
z0 b
γ1∗
(iv) Dans une couronne 15 , deux chemins continus ne sont pas nécessairement homotopes.
Proposition V IV.1.2.
15. ou plus généralement, sur un ouvert non simplement connexe . . . mais nous verrons ça plus loin.
Preuve: On démontre la propriété pour des chemins homotopes. Le raisonnement est identique
pour l’homotopie stricte et l’homotopie des lacets.
(i) La relation est trivialement réflexive.
(ii) si γ0 est un chemin homotope à un autre nommé γ1 alors il existe une application
H : [a, b]×[0, 1] 7−→ U continue vérifiant (IV.1.13). Si on pose H̃ définie par H̃(t, s) = H(t, 1−s),
H̃ est continue sur [a, b] × [0, 1] est vérifie H̃(., 0) = γ1 et H̃(., 1) = γ1 : γ1 est homotope
à γ0 , la relation est symétrique.
La relation d’homotopie sur les chemins est donc bien une relation d’équivalence.
On peut alors définir correctement l’homotopie sur les classes d’équivalence avec conser-
vation de l’orientation comme en V II.1.2 page 166 :
On dira que deux classes γ0+ et γ1+ sont strictement homotopes si et seulement si
γ0+ et γ1+ contiennent deux chemins g0 , g1 : [a, b] 7−→ U strictement homotopes.
Légitimons un peu cette définition : soit H : (t, s) ∈ [a, b] × [0, 1] 7−→ H(t, s) ∈ U
l’homotopie stricte entre les chemins g0 et g1 .
Pour toute autre paire g̃0 , g̃1 : [ã, b̃] 7−→ U de chemins de γ0+ × γ1+ de même source [ã, b̃],
on a
g̃0 = g0 ◦ φ0 et g̃1 = g1 ◦ φ1
où φ0 , φ1 : [ã, b̃] 7−→ [a, b] sont les difféomorphismes associés au changement de variables.
La fonction
H̃(t, s) = H (1 − s)φ0 (t) + sφ1 (t), s
Corollaire V IV.1.4.
Si γ0 et γ1 sont des chemins de U définis sur un même intervalles [a, b], équivalents
de même orientation, alors ils sont strictement homotopes dans U.
Ceci permet de définir l’homotopie pour les classes d’équivalence de chemins avec
conservation de l’orientation. 16
IV.2 Le théorème
Théorème V IV.2.5 (Cauchy-Gauss).
ou
Alors, Z Z
f (z)dz = f (z)dz. (IV.2.16)
γ0 γ1
d’un chemin ne dépend que des extrémités de ce chemin d’après V II.2.10 page 171. On n’aurait
même pas besoin de supposer γ0 et γ1 homotopes.
Le problème c’est lorsqu’on ne peut pas trouver de tel ouvert V contenant H [a, b] × [0, 1]
et tel que f admette une primitive sur V 18 . C’est là, que la compacité va venir à notre secours.
(i) Supposons pour commencer que γ0 et γ1 soient deux chemins continus, C 1 par morceaux
et de mêmes extrémités γ0 (a) = γ1 (a) et γ0 (b) = γ1 (b). On se place donc dans le cadre
de l’homotopie stricte de chemins et on considère l’application H définie en (IV.1.12) et
vérifiant (IV.1.13) et (IV.1.14).
1 b−a
Effectuons une subdivision à pas constant × de [a, b] × [0, 1] en posant :
n n
j b−a b
∀ k, j ∈ {1, . . . , n}, sj =
et tk = a + j . tk+1
n n Ijk
On définit la suite (Hn )n∈N comme étant l’interpola- tk
[a, b]
tion affine de H sur tout pavé
Ij,k = tk , tk+1 × sj , sj+1
a
par : ∀ (t, s) ∈ Ij,k , 0 sj sj+1 1
[0, 1]
γ0 (a) = γ1 (a)
b
U
γ1∗ = H(., 1)
Γjk
H(., 0) = γ0∗ b
γ0 (b) = γ1 (b)
"
1
Hn (t, s) = (sj+1 − s) (tk+1 − t)H(tk , sj ) + (t − tk )H(tk+1 , sj ) +
b−a 2
n
#
(s − sj ) (tk+1 − t)H(tk , sj+1 ) + (t − tk )H(tk+1 , sj+1 )
"
n2
= (sj+1 − s)(tk+1 − t)H(tk , sj ) + (sj+1 − s)(t − tk )H(tk+1 , sj )+
b−a
#
(s − sj )(tk+1 − t)H(tk , sj+1 ) + (s − sj )(t − tk )H(tk+1 , sj+1
1
18. Si f est la fonction et si γ0 est le cercle unité parcouru dans le sens direct c’est le cas.
z
∀ n ∈ N, Hn est continue sur I = [a, b] × [0, 1]. Montrons qu’elle converge uniformément
vers H sur I.
En remarquant que
b−a
(sj+1 − s)(tk+1 − t) + (sj+1 − s)(t − tk ) + (s − sj )(tk+1 − t) + (s − sj )(t − tk ) = ,
n2
on a :
)
,s
(t k
H
H(tk , sj+1)
b
Γjk
H
n (t H(
b
, s) t, s
) H
H(tk , sj ) n(
t, s , s)
H( j+ tk +1
t, s 1)
H(
j)
H(tk+1 , sj+1)
Hn
(t, b
sj )
H (t, s
j +1 )
b
H(tk+1 , sj )
n2
Hn (t, s) − H(t, s) = (sj+1 − s)(tk+1 − t) H(tk , sj ) − H(t, s)
b − a
+ (sj+1 − s)(t − tk ) H(tk+1 , sj ) − H(t, s)
+ (s − sj )(tk+1 − t) H(tk , sj+1 ) − H(t, s)
+ (s − sj )(t − tk ) H(tk+1 , sj+1 − H(t, s)
n2 h
6 (sj+1 − s)(tk+1 − t) + (sj+1 − s)(t − tk )
b−a
i
+ (s − sj )(tk+1 − t) + (s − sj )(t − tk )
sup H(t′ , s′ ) − H(t, s)
×
(t′ ,s′ ),(t,s) ∈Ijk
= sup H(t′ , s′ ) − H(t, s).
(t′ ,s′ ),(t,s) ∈Ijk
Soit ε > 0. Comme H est une fonction continue sur l’ensemble compact [a, b] × [0, 1], elle y
est uniformément continue d’après le théorème de Heine I III.2.2 page 16 donc il existe un réel
η(ε) > 0 tel que
′ ′
(t , s ) − (t, s) < η =⇒ H(t′ , s′ ) − H(t, s) < ε.
Fixons alors n suffisamment grand pour que δn < η. Soit (s, t) ∈ I, il existe j, k ∈ {1, . . . , n} tels
que (s, t) ∈ Ijk . On obtient alors
Hn (t, s) − H(t, s) 6 ε,
Autrement dit, les quadrilatères Γj,k = H(tk , sj ), H(tk+1 , sj ), H(tk+1 , sj+1 )H(tk , sj+1 ) sont
inclus strictement dans U, leur bord, formé par les fonctions t 7−→ Hn (s, t) et s 7−→ Hn (s, t), est
continu, C 1 par morceaux 19 . On peut donc appliquer le théorème de Cauchy V II.3.14.(ii) sur
un voisinage convexe de chaque quadrilatère, on obtient :
Z
∀ j, k ∈ {1, . . . , n}, f (z)dz = 0. 20
Γj,k
D’après le lemme V II.1.4 page 168, en faisant la somme sur j et k et en tenant compte de
l’orientation, on en déduit :
n−1
X n−1
XZ
f (z)dz = 0
j=0 k=0 Γj,k
Z Z
f (z)dz − f (z)dz = 0
Hn (t,0) Hn (t,1)
Z Z
f (z)dz = f (z)dz. (IV.2.17)
Hn (t,0) Hn (t,1)
Pour n assez grand, le disque (convexe) de centre γ0 (tk ) et de rayon D est strictement contenue
dans U et contient γk . On peut donc y appliquer une nouvelle fois le théorème de Cauchy V
II.3.14.(ii) : Z
f (z)dz = 0.
γk
Puis,
n−1
XZ
f (z)dz = 0
k
k=0 γ
Z Z
f (z)dz − f (z)dz = 0
γ0 Hn (t,0)
Z Z
f (z)dz = f (z)dz.
γ0 Hn (t,0)
19. Contrairement aux fonctions t 7−→ H(s, t) et s 7−→ H(s, t). C’est ici qu’apparaît la nécessité
d’introduire la suite (Hn )n∈N et toute la subtilité de la continuité uniforme sur un compact qui entraîne
la convergence uniforme.
20. Autrement dit, f admet une primitive sur un voisinage convexe de chaque Γj,k ce qui n’était pas le
cas sur U.
Z Z
Le même argument montre aussi que f (z)dz = f (z)dz.
γ1 Hn (t,1)
Finalement, on a montré que : Z Z
f (z)dz = f (z)dz.
γ0 γ1
(ii) Considérons maintenant le cas de deux lacets homotopes γ0 et γ1 et H une application continue
sur I définie par (IV.1.12) et vérifiant (IV.1.13) et (IV.1.15).
γ1 (a) = γ1 (b)
U b
γ0∗ γa∗
γ1∗
H(a, s)
b
γ0 (a) = γ0 (b)
L’application s 7−→ H(a, s) est continue, à valeurs dans U ouvert, donc on peut l’approcher
uniformément par une fonction affine par morceaux dont l’image est incluse dans U et telle que
γa (0) = H(a, 0) et γa (1) = H(a, 1). Par exemple 21 ,
n h i
∀ t ∈ [tk , tk+1 ], γn (t) = (tk+1 − t)H(a, tk ) + (t − tk )H(a, tk+1 ) .
b−a
On peut donc construire un chemin C 1 -équivalent et de même orientation que le chemin γa +γ1 +γa− ,
qui est strictement homotope à γ0 .
D’après ce qui précède, on a :
Z Z Z Z
f (z)dz = f (z)dz + −f (z)dz f (z)dz
γ0 γa γ1 γa
Z
= f (z)dz.
γ1
C seraient nulles puisque tous les chemins ouverts sont homotopes à un point, donc les
primitives aussi et donc toutes les fonctions holomorphes, ce qui n’est pas.
Le théorème IV.2.16 montre que la valeur d’une intégrale curviligne dans C ne dépend
que des extrémités. Le cas des chemins librement homotopes montre, lui, que deux primi-
tives dffèrent d’une constante. Montrons-le :
Considérons donc deux chemins homotopes pas nécessairement strictement. En reprenant
les notations précédentes, les applications s 7−→ H(a, s) et s 7−→ H(b, s) sont continues,
à valeurs dans U.
a, .
) γ1 (a)
H(
b
γ0 (a)
b
γa∗
γ1∗ = H(., 1)
H(., 0) = γ0∗ b
γ1 (b)
γb∗
,.)
(b
b
H
γ0 (b)
Figure IV.2.27 – Les intégrales d’une fonction holomorphes sur deux
chemins homotopes diffèrent d’une constante
Z Z
f (z)dz = f (z)dz
γ0 γa +γ1 +γb−
Z Z Z Z
f (z)dz − f (z)dz = f (z)dz − f (z)dz
γ0 γ1 γa γb
| {z }
Constant
Z Z
Lorsque γ0 et γ1 sont strictement homotopes, f (z)dz − f (z)dz = 0 et on retrouve
γa γb
(IV.2.16).
Une des conséquences du théorème de Cauchy-Gauss
Z zB V IV.2.5 est qu’une intégrale
le long d’un certain contour peut aussi être noté f (z)dz où zA et zB sont les affixes
zA
des extrémités A et B du chemin puisque l’intégrale ne dépend pas du chemin suivi. On
pourra retenir l’image suivante : finalement, pour une fonction holomorphe dans U, le
chemin est un élastique fixé par deux punaises dans le plan déformable à souhait mais en
restant dans U sans pour autant que les déformations de l’élastique modifie la valeur de
l’intégrale.
Corollaire V IV.2.6.
Indγ0 z0 = Indγ1 z0 .
Soit U ⊂ C un ouvert. On dit qu’il est simplement connexe s’il est connexe et
si deux chemins continus γ0 et ?γ1 de mêmes extrémités sont toujours strictement
homotopes.
De manière équivalente, U est simplement connexe si et seulement si il est connexe
et tout lacet est homotope au sens des lacets à un point.
Intuitivement, un ouvert est simplement connexe s’il est connexe sans trous 22 au sens
de I IV.3.11 page 25. Nous allons ici préciser certains points avancés au chapitre I ,
section IV. La première idée est que la simple connexité est un prolongement naturel de
la connexité par arcs. Pour garder une image, s’il est toujours possible de tirer un tuyau
d’arrosage à travers les arbres de son jardin (connexité par arcs), cela est beaucoup moins
évident, une fois revenu à son point de départ de tirer le dit tuyau par la même extrémité
(simple connexité) sans qu’il ne s’enroule autour d’un arbre (les trous)
Exemples
La proposition suivante montre que la simple connexité est une notion topologique :
22. Lorsque nous verrons l’identification entre C ∪ {∞} et la sphère de Riemann, on pourra plus simple-
ment dire qu’un ouvert de C est simplement connexe si et seulement si son complémentaire est connexe.
Figure IV.3.29 – Connexe, connexe par arcs, simplement connexe, étoilé, convexe
Figure IV.3.30 – Connexe, connexe par arcs, simplement connexe, étoilé, convexe
Proposition V IV.3.8.
Figure IV.3.31 – Connexe, connexe par arcs, simplement connexe, étoilé, convexe
Notons pour finir que la notion topologique de simple connexité se généralise à des
espaces topologiques connexes par arcs quelconques, par exemple Rn ou des sous-groupes
du groupe linéaire Gℓn (R). Enfin, citons le célèbre théorème de Riemann selon lequel tout
ouvert U simplement connexe et distinct de C est analytiquement isomorphe au disque
unité ouvert.
Preuve: Dans U simplement connexe, les chemins de mêmes extrémités sont strictement ho-
motopes et les lacets homotopes à un point. Il suffit d’appliquer le théorème de Cauchy-Gauss
homotopique V IV.2.5.
Donnons enfin un condition d’intégrabilité semblable V II.2.11 page 172 mais dans un
ouvert simplement connexe :
Preuve: Soit z0 ∈ U. D’après I IV.3.13 page 25, pour tout z ∈ U, il existe un chemin continus
γz0 ,z , C 1 par morceaux reliant z0 à z. On pose alors
Z
F (z) = f (ς)dς.
γz0 ,z
Soit alors h ∈ D(0, r) avec r > 0 suffisamment petit pour que le segment [z, z + h] soit inclus
dans U. Soit alors γz+h,z0 , un chemin continu, C 1 par morceaux reliant z + h à z0 dans U. Dans
un ouvert simplement connexe, la lacet Γ = γz0 ,z + [z, z + h] + γz+h,z0 est homotope à un point.
D’où,
Z
f (ς)dς = 0
Z Z Z Γ
La fin de la démonstration
Z est identique à celle de V II.2.11, la continuité de f sur le compact
[z, z + h] entraînant f (ς) − f (z) dς = o(h) puis
[z,z+h]
1 f (ς)
Z
f (z) × Indγ z = dς. (IV.4.18)
2iπ γ ς −z
Preuve: On reprend les mêmes notations qu’en V III.2.6 page 184 et notamment la fonction g,
définie sur U par
f (ς) − f (z)
si ς 6= z
g(ς) = ς −z
f ′ (z) si ς = z.
Comme γ est homotope à un point dans U et que g remplie les conditions du théorème de
Cauchy-Gauss V IV.4.9, on a :
f (ς) − f (z)
Z Z
g(ς)dς = dς = 0.
γ γ ς −z
La fin de la preuve est identique et donne la formule (IV.4.18).
Sommaire
I Les Conséquences du théorème de Cauchy . . . . . . . . . . . 199
II Comportement local et prolongement . . . . . . . . . . . . . . 204
III Conséquences de la formule de Cauchy . . . . . . . . . . . . . 209
Pour tout ouvert U du plan, toute fonction f holomorphe U est analytique sur U.
X
En particulier, pour tout z0 ∈ U, le rayon de convergence ρ de la série an (z−z0 )n
centrée en z0 est supérieur ou égal à la distance de z0 au complémentaire de U,
ρ > d z0 , C \ U ,
et les coefficients sont donnés par
1 f (ς)
Z
an = dς,
2iπ Cz0 ,R (ς − z0 )n+1
où Cz0 ,R = z0 + Reit est une paramétrisation d’un cercle orienté centré en z0 et de
rayon R tel que 0 < R < ρ.
• Comme U est voisin de chacun de ses points, il contient un disque de centre z0 et de rayon
R > 0. Soit γ : t ∈ [0, 2π] 7−→ z0 + Reit une paramétrisation orientée de sa frontière (le
199
I.1 Analyticité des fonctions holomorphes TD no 5
z b
r
bc
z0
cercle de centre z0 et de rayon R). Quitte à réduire R, on peut supposer que im γ est
entièrement contenu dans U.
1 f (ς)
Z
Indγ z × f (z) = dς. (I.1.1)
2iπ γ ς −z
1 1 1 1
= =
ς −z (ς − z0 ) − (z − z0 ) ς − z0 1 − z−z
ς−z0
0
+∞
X (z − z0 )n
= , (I.1.2)
n=0
(ς − z0 )n+1
+∞
X f (ς)(z − z )n
0 sup|ς−z0 |=R |f | +∞
X r n
avec 0 < r < R
6 ×
n=0
(ς − z0 )n+1 R R n=0
sup|ς−z0 |=R |f (ς)| 1 1
= × r = sup |f (ς)| × . (I.1.3)
R 1− R |ς−z0 |=R R−r
1
Le dernier terme de (I.1.3)
Z est bien indépendant de ς et intégrable sur im γ . On peut donc
X
intervertir les signes et dans (I.1.1) :
1 +∞
X Z
f (ς)
Indγ z × f (z) = dς (z − z0 )n .
2iπ n=0 γ (ς − z0 )n+1
Enfin, d’après V III.1.2.(iii) page 181, sur le connexe D(z0 , r), on a : Indγ z = Indγ z0 = 1
pour tout z ∈ D(z0 , r) ce qui se traduit par :
1. Il est même constant.
1 +∞
X Z
f (ς)
f (z) = dς (z − z0 )n . (I.1.4)
2iπ n=0 γ (ς − z0 )n+1
X
L’expression (I.1.4) est bien celle d’une série entière an (z − z0 )n centrée en z0 dont les
coefficients an sont donnés par
1 f (ς)
Z
∀ n ∈ N, an = dς.
2iπ γ (ς − z0 )n+1
1 1
En particulier, |an | 6 × sup |f (ς)| × n , le rayon de convergence est au moins égal
2π |ς−z0 |=R R
à R.
La fonction f est donc bien développable en série entière au voisinage de tout point de U,
elle est analytique sur U.
Enfin, la condition sur R, c’est-à-dire que le cercle γ = z0 + Reit soit contenu dans U entraîne
que le rayon de convergence de la série (I.1.4) est au moins égal à d z0 , C \ U .
+∞
f (n) (z0 ) X
Par identification avec le développement de Taylor (z − z0 )n de f au voisi-
n=0 n!
nage de z0 , unique d’après III I.4.13 page 93, on en déduit que :
Corollaire VI I.1.2.
f (ς)
Z
n!
∀ n ∈ N, f (n) (z0 ) = dς. (I.1.5)
2iπ |ς−z0 |=R (ς − z0 )n+1
SoitX
f une fonction analytique sur un ouvert U de C. Les coefficients de sa série de
Taylor an (z − z0 )n centrée en z0 ∈ U sont donc donnés par l’une des deux relations :
Toute l’originalité est d’offrir une alternative à un calcul des dérivées d’ordre n d’une
fonction si celles-ci s’avéraient trop compliquées ou inversement, à un calcul d’une intégrale
curviligne casse-tête (typiquement le cas de la physique).
Le seul point malheureux étant que cette dernière relation n’est calculable que si nous
arrivons à mettre la fonction dans l’intégrale curviligne sous la forme :
f (ς)
,
(ς − z0 )n+1
ce qui loin d’être aisée dans la plupart des cas.
L’idée serait alors de trouver un chemin général pour l’intégrale curviligne, valable
pour toute fonction f tel que ce dénominateur (qui contient en plus une singularité en
z0 ) disparaisse. La solution viendra plus loin en contournant cette singularité c’est-à-dire
en déformant le disque |ς − z0 | = R intervenant dans l’intégrale (I.1.6) en une couronne
autour de z0 .
Une première conséquence du théorème de Cauchy-Taylor est que la C-différentiabilité
entraîne la C-différentiabilité à tout ordre.
b z0
b z0
b z0
b z0
b z0
b z0
b z0
b z0
b z0
b z0
z0
b
Corollaire VI I.1.3.
Soit U un ouvert de C.
Si f ∈ H(U) alors f ′ ∈ H(U).
Preuve: La preuve est immédiate : si f est holomorphe sur U elle y est aussi analytique d’après
la théorème de Cauchy-Taylor VI I.1.1 page 199 donc dérivable d’après III I.4.12 page 91, sa
dérivée f ′ étant encore analytique donc holomorphe.
Remarque: Par une récurrence aisée, on en déduit que les dérivées à tout ordre d’une
fonction holomorphes sont également holomorphes.
Une conséquence de VI I.1.3 est une réciproque utile au théorème V II.2.10 :
Preuve: L’holomorphie étant une notion locale, il suffit de se restreindre à un disque ouvert
quelconque contenu dans U. Soit donc D(z0 , r) un tel disque ouvert fixé. D’après V II.2.11, la
fonction f admet une primitive holomorphe F sur D(z0 , r) qui est convexe donc étoilé. D’après
le corollaire VI I.1.3 précédent la fonction F est infiniment dérivable. La fonction f = F ′ est
donc holomorphe sur D(z0 , r) donc sur U.
Corollaire VI I.1.5.
Soient un ouvert U ⊂ C (fn )n∈N une suite de fonctions holomorphes dans U qui
converge uniformément sur tout compact de U vers une fonction f .
Alors f ∈ H(U).
Preuve:
Z Soit T un triangle
Z inclus dans U. Comme T est fermé borné dans C c’est un compact
et fn = 0 entraîne f = 0 par convergence uniforme puis VI I.1.4 implique f ∈ H(U).
∂T ∂T
Théorème VI I.2.6.
En particulier, si U est étoilé, le point (iii) devient : f admet une primitive sur U.
(i) ⇒ (iii) Tout z ∈ U admet un voisinage convexe donc étoilé sur lequel on peut appliquer le théo-
rème de Cauchy-Goursat V II.3.13 puis V II.2.11.
(iii) ⇒ (i) Soit z ∈ U, f admet une primitive holomorphe F sur un voisinage Vz = D(z, r) étoilé et
on a f|Vz = F ′ . d’après VI I.1.3, l’holomorphie de F entraîne celle de f .
(Moreira) Z
f est holomorphe sur U f =0
VI I.1.4 γ
(Cauchy-Taylor)
1 Z f (ς)
f est analytique sur U f (z) = dς
VI I.1.1 2iπ γ ς − z
Preuve: La notion d’holomorphie étant une propriété locale, on peut se restreindre à un disque
ouvert contenu dans U, dans lequel f est continue et holomorphe sauf en un nombre fini de
points. Un disque étant convexe, d’après le théorème de Cauchy V II.3.14 page 177, l’intégrale
de f le long de tout chemin fermé est nulle. Le théorème de Moreira VI I.1.4 permet de conclure :
f ∈ H(U).
(z − z0 )2 f (z)
g′ (z0 ) = lim = lim (z − z0 )(f (z) = 0,
z→z0 z − z0 z→z0
En application, on peut tenir une promesse faite en III III.1.4 page 103 :
Corollaire VI II.1.4.
Preuve: Il suffit de reprendre la démonstration de III III.1.4 page 103 et d’appliquer le théorème
de prolongement holomorphe
X VI II.1.1 à g :
Soient donc f (z) = an (z − z0 )n le développement de f centré en z0 et m le plus petit
entier tel que am 6= 0. On a :
∀ z ∈ U, f (z) = (z − z0 )m g(z),
où g, comme somme d’une série entière, est analytique donc holomorphe dans un voisinage
f (n) (z0 )
de z0 2 . Par unicité, ses coefficients coïncide avec ceux de son développement de Taylor
n!
2. Ça, on le savait déjà.
Posons alors
f (z) − f (z0 )
si z 6= z0
g̃(z) = (z − z0 )
m
f (m) (z0 )
si z = z0
m!
La fonction g̃ est holomorphe dans U \{z0 }, bornée dans un voisinage de z0 donc holomorphe
dans U d’après VI II.1.3 et coïncide avec g sur son disque de convergence. Comme g̃(z0 ) 6= 0,
elle est donc non nulle dans un voisinage de z0 et on a prouvé (II.1.7).
(ii) Pour tout entier n ∈ N il existe une fonction holomorphe h : U 7−→ C appelée
racine n-ième complexe de f , telle que
hn = f.
Preuve:
f
(i) Comme f ∈ H(U) ne s’annule pas sur U, la fonction est holomorphe sur U. Comme
f′
f
U est simplement connexe, d’après V IV.4.10 page 197, ′ admet une primitive g sur U
f
f ′
c’est-à-dire telle que g′ = ′ . Ceci entraîne que f e−g = (f ′ − g′ f )e−g = 0. La fonction
f
f e−g est donc constante. Il suffit alors de choisir la primitive de g telle que f e−g = 1 pour
avoir l’assertion (i).
1
(ii) Il suffit de choisir h = e n Log f .
Puisque tout point d’un ouvert de C admet un voisinage simplement connexe donné
par un disque ouvert centré en ce point, nous en déduisons le résultat suivant.
Corollaire VI II.2.6.
(i) Si f est holomorphe dans U alors elle admet au moins localement un loga-
rithme complexe ainsi qu’une racine n-ième pour tout n ∈ N fixé.
(ii) Si f est seulement supposée continue sur U alors il existe une détermination
continue du logarithme sur U, c’est-à-dire une fonction continue g : U 7−→ C
telle que eg = f .
Preuve: Si m = 1, ce n’est rien d’autre que le théorème d’inversion locale II III.4.5 page 62 et
dans ce cas, ϕ(z) = f (z) − f (z0 ) convient.
Supposons maintenant m > 2. D’après le corollaire VI II.1.4, dans un voisinage D(z0 , r) de
z0 , la fonction f s’écrit :
m
∀ z ∈ V1 = g−1 (W1 ), h g(z) = g(z)
m
f (z) = f (z0 ) + (z − z0 )n h g(z)
= f (z0 ) + ϕ(z)m où ϕ(z) = (z − z0 )h g(z)
n
L’application ϕ définie sur V1 est holomorphe par construction. De plus, g(z0 ) = h g(z0 ) 6= 0
entraîne
ϕ′ (z0 ) = h g(z0 ) 6= 0.
D’après le théorème d’inversion locale II III.4.5 page 62, il existe donc un voisinage V ⊂ V1 de
z0 et un voisinage W = ϕ(V) de ϕ(z0 ) sur lequel ϕ : V 7−→ W est une bijection bi-holomorphe.
Elle vérifie, de plus, ϕ(z0 ) = 0.
Corollaire VI II.3.8.
Preuve: Les hypothèses du lemme VI II.3.7 sont vérifiées. Gardons les mêmes notations et
soient ϕ : z0 ∈ V 7−→ W un isomorphisme biholomorphe tel que ϕ(z0 ) = 0 et W = ϕ(V) un
voisinage de w0 3 . Considérons r > 0 tel que D(0, r) ⊂ W.
Pour tout w ∈ D f (z0 ), r m \ {f (z0 )}, le nombre w − f (z0 ) ∈ D 0, r m \ {0} et admet m
racines λk , k = 1, . . . , m complexes distinctes appartenant à D(0, r) ⊂ W. Comme ϕ−1 est un
isomorphisme sur D(0, r), les m points distincts zk = ϕ−1 (λk ) appartiennent à V,voisinage de
z0 et vérifient :
m
∀ k ∈ {1, . . . , m}, f (zk ) = f (z0 ) + ϕ ϕ−1 (λk )
= f (z0 ) + λm
k
= f (z0 ) + w − f (z0 )
= w.
Proposition VI II.3.9.
Soit f une fonction holomorphe sur un ouvert U. Si f est injective, alors f est un
isomorphisme biholomorphe sur son image.
Preuve: Supposons f est injective alors, d’après VI II.3.8, la dérivée f ′ ne peut s’annuler.
D’après le théorème d’inversion locale II III.4.5 page 62, c’est de plus une bijection holomorphe
sur son image. Il suffit donc de montrer que l’inverse est holomorphe.
Soient w0 un point quelconque de l’image et z0 son antécédent. Alors, le théorème d’inversion
locale II III.4.5 montre l’existence de voisinages ouverts V de z0 et W de w0 tels que g = f|V
soit une bijection d’inverse holomorphe de V sur W.
L’inverse g−1 coïncide avec f −1 sur W, ce qui montre que f −1 est holomorphe sur W. Le
choix de w0 , donc celui de W étant arbitraire et la notion d’holomorphie une notion locale, la
proposition est démontrée.
Preuve: Soit f une fonction holomorphe sur un ouvert U de C. Soit V ⊂ U un ouvert dans U,
montrons que f (V) est un ouvert c’est-à-dire voisinage de chacun de ses points. Soit z0 ∈ U, il
s’agit donc de montrer que f (U) contient un voisinage D f (z0 ), r de f (z0 ) pour r assez petit.
D’après le lemme VI II.3.7, on peut trouver un voisinage ouvert V ⊂ V de z0 , un voisinage
W de 0 ainsi qu’un fonction biholomorphe ϕ : V 7−→ W telle que ϕ(z0 ) = 0 et
√ √
v m = w − f (z0 ) =⇒ |v|m < r ⇐⇒ v ∈ D(0, m
r) = D(ϕ(z0 ), m
r).
Le point w, choisi dans un voisinage de f (z0 ), est donc bien dans l’image de f ce qui revient au
même de dire que f (V) est voisinage de chacun de ses points : il est ouvert.
Soit f une fonction holomorphe sur un ouvert U. Soient z0 ∈ U et R > tel que le
disque D(z0 , R) soit contenu dans U.
Alors, ∀ n ∈ N et r vérifiant 0 < r < R, on a :
f (n) (z )
0 sup|z−z0|=r |f (z)|
(III.1.9)
6 .
n! rn
Proposition VI III.2.2.
Soient un ouvert U ⊂ C (fn )n∈N une suite de fonctions holomorphes dans U qui
converge uniformément sur tout compact de U vers une fonction f .
Alors pour tout p ∈ N, (fn(p) )n∈N converge uniformément sur tout compact de U
vers f (p) ∈ H(U).
Preuve: Les corollaires VI I.1.3 et VI I.1.5 assurent déjà que f et toutes ses dérivées sont
holomorphes sur U. Montrons que la convergence uniforme sur tout compact.
Soient K un compact inclus dans U, z ∈ K et Rz un réel strictement positif tel que
D(z, Rz ) ⊂ U.
D’après VI III.1.1, pour tout 0 < r < Rz , on a :
′
f (z) − f ′ (z) 6 sup |(f − fn )(ς)|.
n
ς∈Cz,r
[
Utilisons la compacité de K : K ⊂ D(z, Rz ) recouvrement par des ouverts dont on peut
z∈K
extraire un sous-recouvrement fini, lui-même contenu dans un disque fermé D et borné donc
compact 5 . Notre majoration devient alors :
′
f (z) − f ′ (z) 6 sup |(f − fn )(ς)|.
n
ς∈D
puis
sup f ′ (z) − fn′ (z)| 6 sup |(f − fn )(ς)|.
z∈K ς∈D
U D
Comme D est compact, la convergence uniforme de fn vers f sur tout compact (donc D) entraîne
celle de fn′ vers f ′ .
Une récurrence aisée montre la convergence uniforme sur tout compact des dérivées supé-
rieures.
On obtient donc f (n) (0) = 0 pour tout n > 1, c’est-à-dire f est constante (égale à f (0)).
Corollaire VI III.3.4.
Si une fonction entière satisfait |f (z)| 6 M|z|n pour |z| → +∞ alors la fonction f
est un polynôme de degré au plus n.
En particulier, les fonction exp, cos, sin, sinh et cosh définies au chapitre IV , entières
et non constantes, ne peuvent donc être bornées.
Le théorème de Liouville est faux sur l’axe réel. En effet, les mêmes fonctions de la variable
réelle cette fois sont entières et bornées sur R sans être constantes
Tout polynôme non constant à coefficients complexes admet une racine complexe.
Preuve: Considérons en effet un polynôme non constant P de degré n tel que ∀ z ∈ C, P (z) 6= 0.
1
La fonction f = est donc non constante et analytique. Il nous suffit donc de prouver qu’elle
P
est bornée sur C pour conclure via le théorème de Liouville VI III.3.3 : on a,
n an−1 a0
P (z) = z an + + ... + n ,
z z
avec an 6= 0. Donc lim |P (z)| = ∞. On peut donc trouver un disque fermé D tel que :
|z|→+∞
1
• en dehors de D, la fonction f = est bornée car |P | tend ver +∞.
P
1
• dans D, f = est continue sur un compact donc bornée aussi.
P
En conclusion, f est bornée sur C et le théorème est démontré.
Remarque: Par récurrence sur le degré et division euclidienne, ce résultat entraîne qu’un
polynôme de degré n admet exactement n racines complexes, comptées avec leur multi-
plicité.
Soit f une fonction holomorphe sur un ouvert U. Pour tout disque fermé D(z0 , r)
inclus dans U,
1 2π
Z
f (z0 ) = f z0 + reit dt.
2π 0
(iii) ϕ|∂U = g.
Il n’existe pas toujours de solution au problème de Dirichlet mais s’il en existe une sur
un ouvert connexe borné alors le principe du maximum assure que c’est la seule :
Proposition VI III.5.8.
Soit P̃ une fonction harmonique à valeurs réelles non constante sur U ouvert
connexe de R2 . Alors P̃ ne peut admettre de maximum ni de minimum local
dans U.
Preuve: Supposons par exemple l’existence d’un maximum local en z0 ∈ U et D(z0 , r) un disque
centré en z0 et inclus dans U sur la frontière duquel on a P (z) 6 P (z0 ).
Or, d’après II IV.0.3 page 66, P est la partie réelle d’une fonction f holomorphe sur un
voisinage V de D(z0 , r). Alors g = exp ◦f est aussi holomorphe sur V , et |g| = exp P admet un
maximum local en z0 sans être constante, ce qui contredit le principe du maximum III III.3.9
page 106.
Le résultat similaire sur l’absence de minimum local s’obtient en appliquant le même raison-
nement à −P .
On en déduit immédiatement le
Corollaire VI III.5.9.
Ce résultat implique l’unicité des solutions d’un problème de Dirichlet plan posé sur
U ouvert connexe borné. En effet la différence entre deux solutions est une fonction har-
monique dans U, continue sur U, qui vaut zéro sur le bord de U : une telle fonction est
nulle d’après la proposition VI III.5.8.
Sommaire
I Fonctions méromorphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
C
e chapitre est consacré à l’étude des fonctions holomorphes sur des ouverts privés
de certains sous-ensembles discrets, on dit que ces fonctions sont à singularités
isolées. L’exemple le plus simple, qui en est aussi le modèle local, est celui
des fonctions holomorphes sur des disques épointés. Pour de telles fonctions, on montre
l’existence d’un développement en série, qui généralise celui de Taylor et qu’on appelle
le développement de Laurent. Ses termes sont des monômes de la forme an (z − zo )n , où
maintenant l’entier n appartient à Z.
b
z0
Figure .5.1 – Déformation d’un ouvert privé d’un point isolé en une
couronne dans C
Le point essentiel est que tous ces termes, sauf celui pour lequel n = −1, possèdent
des primitives. L’intégrale le long de lacets contenus dans le disque épointé et entourant le
centre ne détecte donc que le coefficient a−1 de ce terme, qu’on appelle le résidu. Le théo-
rème des résidus globalise cette étude locale et permet d’exprimer simplement l’intégrale
le long d’un chemin, pour une fonction à singularités isolées en fonction des résidus en
chacune des singularités « entourées par le chemin ». C’est donc un moyen extrêmement
efficace pour calculer des intégrales, mais aussi un outil théorique profond.
I Fonctions méromorphes
215
I.1 Comportement au voisinage d’une singularité TD no 5
(i) soit, la fonction f peut être prolongée par continuité en z0 en une fonction
holomorphe. La singularité est alors artificielle.
(iii) soit, l’image de tout voisinage épointé de z0 est dense dans C. On dit alors
que z0 est une singularité essentielle de f .
Par la suite, on appellera disque 1 épointé d’un point z0 ∈ C de rayon r > 0, noté
D ∗ (z0 , r), tout voisinage de la forme D(z0 , r) \ {z0 }.
Preuve: Si z0 n’est pas une singularité essentielle de f alors il existe un voisinage D ∗ (z0 , ε) de
z0 épointé en z0 dont l’image n’est pas dense dans C c’est-à-dire qu’il existe un point a ∈ C et
un réel r strictement positif tel que
D(a, r) ∩ f D ∗ (z0 , r) = ∅.
b
f (z0 )
a| >r
)−
|f (z
a
r
b
f D∗ (z0 , r)
Figure I.1.2 – D(a, r) et f D ∗ (z0 , r) sont disjoints dans le cas d’une
singularité essentielle
1 1
La fonction z 7−→ est donc holomorphe sur D ∗ (z0 , r) et bornée par car |f (z)−a)| > r.
f (z) − a r
D’après le théorème de prolongement holomorphe VI II.1.3 page 205, on peut donc la prolonger
en une fonction f˜ holomorphe sur D(z0 , r) tout entier.
1. ou voisinage
En appliquant alors le corollaire VI II.1.4 page 205, il existe donc un entier naturel m et une
fonction g, holomorphe sur D(z0 , r), ne s’annulant pas en z0 tels que
1
∀ z ∈ D(z0 , r), = (z − z0 )m g(z).
f (z) − a
D’où
1
∀ z ∈ D(z0 , r), f (z) = a + .
(z − z0 )m g(z)
1
Comme g ne s’annule pas dans un voisinage de z0 , la fonction est holomorphe dans un voisinage
g
de z0 . On se retrouve alors dans l’un ou l’autre des deux premiers cas suivant que m est égal à
0 ou pas.
1
Exemple:La fonction z 7−→ e z2 admet une singularité
n essentielle eno0.
∗
En effet, considérant un disque épointé Dε = z ∈ C / 0 < |z| < ε , il suffit de montrer
que son image par f est dense dans C. Or,
n o
Dε∗ = reit / (r, t) ∈]0, ε[×[0, 2π[ ,
et
n cos 2t sin 2t o
f Dε∗ = Z = e r2 × e−i r2 , (r, t) ∈]0, ε[×[0, 2π[ .
Pour tout Z = ρeiθ ∈ C∗ , le système
cos 2t
ρ=e r2
sin 2t
θ=−
r2
admet pour solution le couple (r, t) défini par
1
r= q
4
(ln ρ)2 + θ2
θ
sin 2t = q .
(ln ρ)2 + θ2
Conclusion : f Dε∗ = C∗ , qui est bien dense dans C.
−1
z2
e
Im z
Re z
Im z
Re z
1
Figure I.1.3 – Module et argument de la fonction z 7−→ e z2 . Les deux
tours qui apparaissent forment une singularité dont les
lignes de niveau (en jaune) sont des lemniscates. L’ar-
gument de f (z) se comporte beaucoup plus violemment
avec une infinité de rotations sur chacune de ces lemnis-
cates.
219
I.1 TABLE DES FIGURES TD no 5
I.1.1 Des fonctions y = f (x) et x = g(y) peuvent être écrites sous la forme : . . . . . . . . . . . 160
I.1.2 Chemin de C possédant un point double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
I.1.3 Lacets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
I.1.4 Chemins équivalents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
I.2.5 Juxtaposition des trois chemins γ1 : [a1 , b1 ] 7−→ C, γ2 : [a2 , b2 ] 7−→ C et γ3 : [a3 , b3 ] 7−→ C.
On obtient ainsi un chemin C 1 par morceaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
II.0.6Intégration le long de γ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
II.1.7Ouverts de C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
II.1.8Intégration sur un polygone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
II.1.9Intégration sur un maillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
II.2.10
Condition suffisante d’intégrabilité dans un ouvert étoilé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
II.3.11
Découpage du triangle T lorsque α 6∈ T . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
II.3.12
Découpage de T lorsque α est un sommet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
II.3.13
Découpage de T lorsque α appartient à l’intérieur de T . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
II.3.14
Découpage de T lorsque α appartient à la frontière de T . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
II.3.15
Deux chemins de mêmes extrémités forment un lacet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178
II.3.16
Formule intégrale de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
III.1.17
Indice d’un point par rapport à deux lacets de même origine . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
III.1.18
Calcul de l’indice d’un lacet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
IV.0.19
Déformation continue d’un lacet en cercle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
IV.1.20
Homotopies de lacets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
IV.1.21
Homotopies de chemins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
IV.1.22
Dans C, deux lacets sont toujours homotopes entre eux et à un point . . . . . . . . . . . . 187
IV.1.23
Homotopie dans une couronne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
IV.2.24
Invariance de l’intégrale sur deux chemins homotopes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
IV.2.25
(Hn )n∈N converge uniformément vers H sur I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
IV.2.26
Invariance de l’intégrale sur deux lacets homotopes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
IV.2.27
Les intégrales d’une fonction holomorphes sur deux chemins homotopes diffèrent d’une
constante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
IV.3.28. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
IV.3.29. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
IV.3.30. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
IV.3.31. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
IV.3.32
Connexe, connexe par arcs, simplement connexe, étoilé, convexe . . . . . . . . . . . . . . . 197
.5.1 Déformation d’un ouvert privé d’un point isolé en une couronne dans C . . . . . . . . . . 215
I.1.2 D(a, r) et f D∗ (z0 , r) sont disjoints dans le cas d’une singularité essentielle . . . . . . . . 216
1
I.1.3 Module et argument de la fonction z 7−→ e z2 . Les deux tours qui apparaissent forment une
singularité dont les lignes de niveau (en jaune) sont des lemniscates. L’argument de f (z)
se comporte beaucoup plus violemment avec une infinité de rotations sur chacune de ces
lemniscates. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218
222
TD no 5 INDEX
Voisinage
d’un point, 13
de l’infini, 13
Weierstrass, 83
Zéro
d’une fonction, 102
ordre d’un, 105
principe des -s), 102