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Réf.

: AG3251 V1

Contrats de l’ingénierie -
Date de publication :
10 janvier 2005 Maîtrise d’œuvre

Cet article est issu de : Génie industriel | Conception et Production

par Gilles CASTAN

Résumé Cet article a pour sujet le contrat de maîtrise d’œuvre, le contrat le plus
rencontré et le plus spécifique aux activités d’ingénierie. Selon le type de projet, ce
document doit couvrir l’expression du besoin, la conception du produit et la supervision de
la réalisation de ce même produit par les tierces parties. Une des difficultés de ce contrat
est qu’il doit inclure des règles qui ne sont pas légales ou réglementaires, le cas des
règles qualité. Un modèle de contrat type commenté est présenté en fin d’article.

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Contrats de l’ingénierie
Maîtrise d’œuvre
par Gilles CASTAN
Direction juridique de Thales Engineering & Consulting

1. Repères caractéristiques du contrat .................................................. AG 3 251 - 2


2. Prise en compte de règles autres que légales ................................. — 3
2.1 Les Plans....................................................................................................... — 3
2.2 La gestion de configuration ........................................................................ — 3
2.3 L’organigramme des tâches ........................................................................ — 4
3. Modèle de contrat type .......................................................................... — 5
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. AG 3 259
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e contrat de maîtrise d’œuvre est l’un des nombreux contrats rencontrés


L dans les activités d’ingénierie [AG 3 250]. Il a pour objet de couvrir :
— l’assistance à l’expression de besoin,
— et/ou la conception du Produit,
— et/ou la supervision de la réalisation du Produit par des tierces parties.
C’est non seulement l’une des réponses possibles permettant de mettre en
œuvre un investissement mais aussi celle qui est la plus caractéristique de
l’ingénierie.
Pour des raisons pratiques, dans tous les documents relatifs à la maîtrise
d’œuvre, le contrat de maîtrise d’œuvre sera dénommé « Contrat de maîtrise
d’œuvre » ou « Contrat ».

Nota : Les opinions développées sont celles de l’auteur et non pas forcément celles de son employeur.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
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CONTRATS DE L’INGÉNIERIE _____________________________________________________________________________________________________________

1. Repères caractéristiques En complément, deux situations opposées doivent être prises en


compte :
du contrat — le Maître d’œuvre n’est pas responsable du fait des défaillances
de l’Entreprise à réaliser le Produit conformément aux spécifications
contractuelles ;
■ Tout d’abord, il convient d’identifier les parties prenantes dans le — lorsque la loi le prévoit de façon expresse et de façon exception-
contexte de droit français dans lequel il a été choisi de se situer. nelle (garantie décennale des ouvrages des articles 1792 du Code civil
Dans la terminologie juridique française, le client est usuellement et suivants que sont les bâtiments, le génie civil, les ouvrages d’art,
dénommé « Maître de l’Ouvrage » (parfois, on le rencontre aussi etc.), le Maître d’œuvre peut être responsable pour des dommages
sous le terme « d’autorité contractante », de « donneur d’ordre », causés par des tierces personnes qui ne sont pas sous son contrôle.
etc.). Pour des raisons pratiques, il sera dénommé « Client » dans
l’ensemble des études relatives aux contrats d’ingénierie. Bien souvent, les non-juristes distinguent les « clauses adminis-
tratives » (sous-entendu « clauses juridiques »), les « clauses tech-
Le prestataire de services intellectuels qui fait appel à une part niques » et les « clauses financières » avec un « document
importante de « matière grise » est usuellement dénommé « Maître chapeau » (§ 3) qui les relie les unes aux autres. Même si une telle
d’œuvre ». Ce terme est maintenu dans ces articles. Il désigne la distinction est un non-sens juridique (la nature a horreur du vide et,
personne physique ou morale qui, pour sa compétence technique nonobstant ce qui peut être parfois dit, le droit est partout présent,
et dans le cadre d’un Contrat, est chargée par le Client de concevoir même dans les clauses techniques et financières), nous avons
et/ou de diriger et de contrôler l’exécution des travaux par les four- retenu cette approche pragmatique pour bâtir le Contrat avec des
nisseurs (ci-après dénommés « Entreprises ») qui contractent des recommandations dans un esprit de « recettes de cuisine ». On
accords (ci-après dénommés « Marchés ») directement avec le notera que les commentaires relatifs aux dispositions techniques
Client et de proposer leur réception et leur règlement (le terme peuvent s’appliquer aussi bien en droit privé qu’en droit public car
Entreprise est ici préféré aux termes « contractant », « fournisseur », elles se réfèrent essentiellement aux activités de l’ingénierie et non
« vendeur », « fabricant », « titulaire », « adjudicataire », qui sont pas au droit de l’ingénierie.
parfois utilisés dans ce sens).
Commentaires concernant l’architecture contractuelle du
■ Nous avons choisi de présenter la maîtrise d’œuvre sous la forme Contrat de maîtrise d’œuvre :
d’un exemple de contrat commenté. Il s’agit d’un document type L’ordre dans lequel les éléments sont présentés n’a rien d’obli-
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rédigé de telle sorte qu’il soit facilement utilisable quel que soit le gatoire. D’autres présentations sont envisageables et existent pour se
contenu du Projet en cause : conformer aux usages et réglementations particulières. Il arrive en
— Produit statique tel qu’immeuble, pont, route, etc. ; effet que les accords distinguent les documents généraux des docu-
ments particuliers.
— Produit dynamique tel qu’équipement, procédé, système... ;
— Les documents généraux sont les cahiers des clauses admi-
— programme informatique, etc. (sur la notion de Produit,
nistratives générales qui fixent les dispositions administratives appli-
cf. [AG 3 255]).
cables à toute une catégorie d’accord et les cahiers des clauses
La contrepartie est que nous nous sommes focalisé sur l’objet techniques générales qui fixent les dispositions techniques applica-
spécifique du contrat de maîtrise d’œuvre sans tenir compte de bles à toutes les prestations d’une même nature.
l’existence de règles spéciales ou de secteurs spécifiques. — Les documents particuliers sont les cahiers des clauses
Ce document type est rédigé pour être équilibré et non pas pour administratives particulières qui fixent les dispositions techniques et
être en faveur de l’une ou de l’autre partie (individuellement ou col- administratives propres à un accord spécifique et les cahiers des clau-
lectivement dénommées « Partie » ou « Parties »). Compte tenu des ses techniques particulières qui fixent les dispositions techniques
caractéristiques propres à chaque Projet et des négociations entre nécessaires à l’exécution des prestations prévues propres à un accord
les Parties, celui qui choisit de travailler à partir de ce document doit spécifique. Les documents particuliers comportent l’indication des arti-
procéder à toutes les suppressions, adjonctions ou modifications cles des documents généraux auxquels ils dérogent éventuellement
éventuelles en vue d’assurer l’adéquation du Contrat au Projet, en (cela suppose logiquement que la rédaction des documents généraux
préservant la cohérence interne entre les différentes clauses. soit préalable à la rédaction des documents particuliers).
— Les dispositions techniques (en anglais, technical provisions ou
Commentaires concernant l’économie globale du Contrat de engineering provisions ) sont l’ensemble des documents ayant pour
maîtrise d’œuvre au plan juridique : objet d’exprimer des exigences techniques liées à un accord et les obli-
Au plan juridique, la responsabilité du Maître d’œuvre dans l’exer- gations techniques qui pèsent sur le titulaire de cet accord (ce qui est
cice de sa profession est sujette aux principes généraux du droit qui lui attendu du Produit objet de l’accord, les tâches à accomplir et les outils
sont peu ou prou applicables : associés et les fournitures attendues avec leur lotissement).
— il est de son devoir d’exécuter ses engagements contractuels et
de répondre de ses défaillances ; Une telle présentation suppose néanmoins que les utilisateurs de
— sa responsabilité en matière de responsabilité du fait des tiers cet article disposent des connaissances fondamentales de ces trois
dépend des principes généraux du droit concernant les représentants différents domaines ; c’est l’objet des commentaires qui sont volon-
et les préposés. tairement limités à la gestion externe du Projet, c’est-à-dire aux
Les principales erreurs et négligences du Maître d’œuvre sont les activités ayant potentiellement un impact visible sur les relations
suivantes : contractuelles, la gestion interne du Projet par chaque Partie n’étant
— pour les plans et les spécifications : pas traitée dans ce document.
• ne sont pas remis dans le délai prévu,
• ne sont pas achevés selon soit les dispositions du Contrat, soit Dans ce cadre :
les normes applicables, soit les usages en vigueur dans la profes-
sion, — les rédactions contractuelles de base proposées sont parfai-
• contiennent des informations erronées données aux Entreprises tement en phase avec les dispositions du droit français ;
à l’occasion de leur mise en concurrence ; — les commentaires recourent avant tout au vocabulaire usuel-
— les offres les plus basses ou les coûts réels sont supérieurs aux lement rencontré dans le monde de la qualité eu égard à leur dif-
coûts réels autorisés par le Contrat ; fusion dont témoigne le nombre croissant d’entreprises qui se font
— le Maître d’œuvre est défaillant dans l’administration du Marché certifier ISO avec les conséquences explicites et implicites qui en
conclu entre le Client et l’Entreprise. découlent.

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_____________________________________________________________________________________________________________ CONTRATS DE L’INGÉNIERIE

2. Prise en compte de règles Selon le Projet en cause, un Plan peut être plus ou moins
complexe, de 20 à plus de 1 000 pages ! L’enjeu est de dimensionner
autres que légales le contrôle du Projet ainsi que ses coûts associés. Rédiger et mettre
en œuvre un Plan est un surcoût évident par rapport à une mission
d’ingénierie standard, surtout lorsqu’on songe que les Plans que
Tout rédacteur d’un tel document doit tenir compte de règles qui l’on rencontre usuellement sont, entre autres, les suivants : (0)
ne sont pas légales ou réglementaires et ne se trouvent pas
incluses dans des Codes (Code civil, Code du Commerce, etc.). Il en • plan d’ingénierie
• plan d’acceptation ;
est ainsi des règles qualité. et de développement ;
• plan d’intégration/
Commentaires concernant la qualité et l’assurance de la qualité : validation ; • plan de contrôle et d’essais ;
On appelle qualité l’ensemble des caractéristiques d’une entité • plan de développement ; • plan de développement logiciel ;
qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés et • plan de documentation ; • plan (ou spécification) d’essais ;
implicites. L’obtention d’une qualité satisfaisante implique l’ensemble • plan de fiabilité ;
des phases de la boucle de la qualité. Les contributions à la qualité de • plan de formation ;
• plan de gestion de Projet ;
ces différentes phases sont parfois considérées séparément pour les • plan de la justification • plan de gestion de configuration ;
distinguer, comme par exemple la qualité due à la définition des de la définition ; • plan de maintenabilité ;
besoins, qualité due à la conception du produit, qualité due à la • plan de maintenance ;
conformité, qualité due au soutien tout au long du cycle de vie du Pro- • plan de management ;
• plan de management • plan de production ;
duit. Le terme « qualité » n’est utilisé isolément ni pour exprimer un et de l’ingénierie système ;
degré d’excellence dans un sens comparatif, ni pour des évaluations • plan de réalisation ;
• plan de qualification ;
techniques dans un sens quantitatif. Pour exprimer ces deux sens, un
• plan de soutien intégré ; • plan de soutien logistique
adjectif qualitatif doit être utilisé. Par exemple, on peut employer les intégré ;
termes suivants : • plan de sûreté
de fonctionnement ; • plan de test ;
— qualité relative : lorsque les entités sont classées en fonction
de leur « degré d’excellence » ou d’une manière « comparative » ; • plan de test du logiciel ; • plan du programme qualité
— niveau de qualité : dans un sens quantitatif (tel qu’employé • plan qualité. pour le logiciel ;
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dans le contrôle par échantillonnage) et mesure de la qualité lorsque


des évaluations techniques précises sont effectuées.
L’assurance de la qualité est l’ensemble des activités préétablies
Nonobstant ces considérations financières, la façon de rédiger
et systématiques mises en œuvre dans le cadre du système qualité,
un Plan, comme le rejet d’un Plan, peuvent parfois revêtir un carac-
et démontrées en tant que de besoin, pour donner la confiance
tère potestatif (l’exécution du Contrat dépend d’un événement que
appropriée en ce qu’une entité satisfera aux exigences pour la qua-
l’une ou l’autre des parties a le pouvoir d’accomplir ou d’empêcher,
lité. À l’égard du Client, l’assurance de la qualité a pour objet de lui don-
ce qui rend l’obligation d’origine en cause nulle de plein droit). Les
ner confiance. Les dispositions d’assurance de la qualité sont à adapter
dangers sont les suivants :
au processus concerné : assurance qualité en production, en dévelop-
pement, en management de Projet, etc. L’expression donner confiance — le Client refuse systématiquement les Plans proposés pour les
est plus ouverte que des expressions telles que fournir des preuves amener à être toujours plus détaillés ;
objectives car elle laisse transparaître le caractère de probabilité plutôt — et/ou le Maître d’œuvre rédige systématiquement des Plans
que de certitude qui s’attache souvent à l’assurance de la qualité. sous-dimensionnés pour réduire les coûts de leur mise en œuvre.
La référence aux règles qualité a été largement utilisée pour Si les Parties viennent à convenir d’utiliser des Plans, nous recom-
commenter les dispositions contractuelles parce qu’elles constituent mandons de se référer au moins à des Plans types pour limiter des
un référentiel commun à toutes les parties prenantes de chaque opé- risques de nullité de la Clause contractuelle en cause, voire du
rateur économique, au-delà même des frontières nationales qui Contrat si elle est essentielle.
marquent les limites territoriales de tout droit national. En revanche,
elles n’ont été prises en compte que de façon limitée dans la rédac-
tion du Contrat. Trois raisons principales motivent cette attitude :
— elles ne sont pas toujours compatibles avec le droit français ; 2.2 La gestion de configuration
— elles ne sont pas inhérentes aux activités de l’ingénierie ;
— elles constituent des surcoûts liés à leur mise en œuvre en Lorsque le Client passe commande d’un Produit complexe, son
termes de gestion de Projet. besoin peut ne pas être simplement le développement de
Au plan contractuel, au moins trois différences majeures par l’ensemble complexe mais le développement d’un Produit
rapport aux règles classiques en matière de qualité peuvent être complexe qui devra « vivre » (évoluer) pendant un temps déter-
mises en exergue : les plans, la gestion de configuration, et l’orga- miné. Une place prédominante est alors accordée à la gestion de
nigramme des tâches. configuration. En effet, l’ingénierie ne développe plus un Produit
(immeuble, équipement, logiciel...) mais un article de configuration
(immobilier, matériel, logiciel...). Cela veut dire que l’on ne se
contente pas de développer un Produit qui, une fois terminé, est
2.1 Les Plans placé en gestion de configuration pour maîtriser les évolutions,
mais que l’on développe « ab initio » un article de configuration
On appelle Plan le document de référence pour prévoir, approuver dont la traçabilité doit être assurée.
et mettre en œuvre les méthodes, ressources et procédures pour la
conduite d’une activité donnée. L’obligation de créer des Plans n’a La gestion de configuration est un surcoût évident, pour le Maître
pas été retenue au titre des engagements contractuels. d’œuvre comme pour le Client, par rapport à une mission d’ingé-
nierie standard qui ne nécessite normalement que l’identification de
D’habitude, les évènements suivent la chronologie suivante : la « configuration appliquée » ou encore « configuration réalisée ».
— les Parties signent le Contrat ; C’est l’état de la configuration tel qu’il est constaté et relevé sur le
— le Plan est rédigé par l’ingénierie par référence au contenu Produit au fur et à mesure de sa livraison et de son acceptation. Elle
d’une norme identifiée par le Contrat ; correspond à la notion de « tel que construit/fabriqué ». Seule
— le Plan est approuvé ou rejeté par le Client. celle-ci sera envisagée de façon standard dans le cadre de cet article.

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CONTRATS DE L’INGÉNIERIE _____________________________________________________________________________________________________________

Commentaires concernant les trois éléments de base de la Commentaires concernant les caractéristiques de la configura-
configuration : tion :
La Configuration est l’ensemble des caractéristiques fonctionnelles et La configuration se caractérise par :
physiques d’un Produit (système, matériel, logiciel ou leur combinaison), — sa capacité à être identifiée (l’identification d'une configu-
définies par les documents techniques et obtenues par le Produit. ration comprend les activités destinées à déterminer les constituants
La gestion de configuration est la discipline qui consiste à assurer du Produit, à choisir les articles de configuration, à fixer dans des
la conduite et la surveillance technique et administrative du cycle de documents les caractéristiques physiques et fonctionnelles d’un arti-
vie des articles de configuration. Concernant les articles de cle de configuration, y compris les interfaces et les évolutions ulté-
configuration physiques, il s’agit d’identifier et documenter les carac- rieures et à allouer des caractères ou des numéros d’identification aux
téristiques fonctionnelles et physiques des articles de configuration, de articles de configuration et à leurs documents) ;
contrôler les évolutions des articles de configuration et leur documen- — et les différents états de configuration parmi lesquels :
tation connexe, de consigner et fournir l’information nécessaire à une
• Configuration de référence : configuration d’un Produit, formel-
gestion effective des articles de configuration notamment sur la situa-
lement identifiée à un moment du cycle de vie du Produit et figée par
tion des évolutions envisagées et la situation de la mise en place des
la Spécification Technique de Besoin et le Dossier de Définition du
évolutions approuvées et d’auditer des articles de configuration pour
Produit, à partir desquels les autres configurations sont identifiées
assurer qu’ils sont conformes aux spécifications, aux dessins, aux
au moyen de leurs écarts par rapport à la référence (activités ulté-
documents de contrôle des interfaces et aux autres conditions
rieures de gestion de configuration).
contractuelles. Concernant les fichiers de données numériques, il
• Configuration définie : état de la configuration décrit à un
s’agit de l’application d’un choix de principe retenu pour identifier les
instant donné par le Dossier de Définition du Produit.
configurations et rendre compte de leur situation de façon à attribuer
une identification exclusive aux fichiers de données digitales, y • Configuration applicable (aussi appelée « Configuration
compris aux versions des fichiers et à leur situation (par exemple : de approuvée courante ») : configuration identifiée par ses écarts par
travail, autorisée, présentée, approuvée) et relever et fournir l’informa- rapport à une configuration de référence, ces écarts (évolutions ou
tion nécessaire à la gestion effective des fichiers de données, y dérogations avant production) ayant été acceptés par la procédure
compris sur la situation des versions mises à jour des fichiers. contractuelle d’approbation.
L’article de configuration est un ensemble (ou l’un de ses éléments • Configuration appliquée (« telle que réalisée ») : configuration
distincts) qui satisfait la fonction de l’utilisation finale et que le Client a d’un Produit, identifiée par une configuration applicable à laquelle
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déclaré devoir faire l’objet d’une gestion séparée de la configuration. s’ajoutent les écarts éventuels traités par des dérogations acceptées
L’article de configuration doit être identifié au moyen d’une documen- caractérisant les anomalies de réalisation. La configuration appliquée
tation et doit répondre au moins à l’un des critères suivants : correspond à la notion de « telle qu’elle est réalisée à l’acceptation
— sa technologie, son fonctionnement ou sa fonction sont du Produit ». Elle vise à déterminer les écarts avec la configuration
considérés comme des points à surveiller par le Client ; applicable, ces écarts de configuration conduisent à des remises à
— il fait l’objet d’un développement organisé de sorte que tout ou hauteur du Produit concerné, ou, le cas échéant, lors de l’accepta-
partie des produits qui le constituent sont développés spécifique- tion, à des dérogations. À la suite de cette étape, la configuration
ment, globalement ou partiellement au titre du Projet. appliquée peut être amenée à subir des évolutions tout au long de la
vie des produits. On peut ainsi en repérer des états particuliers : la
configuration appliquée livrée représentant son état au moment
de la livraison, la configuration appliquée opérationnelle repré-
Commentaires concernant la décomposition du Produit :
sentant son état dans la phase opérationnelle, etc.
Un Produit est décomposé de façon arborescente, par niveaux
Dans ce contexte, il faut enregistrer les différents états de confi-
successifs en articles constituants plus simples. Cette arborescence se
guration (enregistrer et présenter sous des formes définies les docu-
crée progressivement :
ments établis pour la configuration, l’état des demandes d’évolutions,
— de la phase « Exploration du concept » jusqu’à la phase « Déve- de la mise en œuvre des évolutions et des dérogations approuvées).
loppement », les exigences pour le Produit sont déclinées jusqu’aux
articles de configuration désignés pour le développement ; c’est
l’arborescence de développement ;
— à partir de la phase « Développement », la description du Pro-
duit se complète à partir de l’arborescence de développement, niveau 2.3 L’organigramme des tâches
par niveau, jusqu’aux composants élémentaires ; c’est l’arborescence
de définition. Certaines entreprises considèrent que créer un organigramme
Les notions de type d’article de configuration, de composé, etc. doi- des tâches (ci-après dénommé « OT » ; en anglais, work
vent être caractérisées par un ou des attributs. breakdown structure ) serait une contrainte de mise en œuvre des
La représentation jusqu’aux unités fonctionnelles de l’arborescence règles qualité usuelles. Même si cette technique peut parfois s’avé-
de définition est le « schéma d’articulation » ; ce document fait partie rer appropriée, cette opinion est une erreur. En effet, l’OT a été
du Dossier de Définition [AG 3 254] du Produit global. imposé et continue à l’être par le Ministère américain de la Défense
On désigne normalement : nationale pour comparer les coûts de ses différents achats d’inves-
tissements, opération par opération. On le voit, l’objet spécifique
— bloc d’identification d’un Produit : le bloc d’identification du de l’OT n’est absolument pas une pratique propre à améliorer la
Produit composé du code fabricant et de la référence fabricant (qui est
mise en œuvre technique des investissements mais un outil de
une combinaison de caractères attribuée par le concepteur responsable
contrôle de gestion financière. Là encore, créer un OT n’est pas
de la définition pour identifier un produit de sa responsabilité) ;
inhérent aux activités de l’ingénierie et représente un surcoût lié à
— composant : tout article entrant dans un assemblage pour
sa mise en œuvre en termes de gestion de Projet.
constituer l’article situé au niveau immédiatement supérieur dans
l’arborescence considérée (le composant n’est pas décomposable) ; C’est si vrai que la norme MIL-HDBK- 881-1993 définit le contrôle
— composé : tout article obtenu par l’assemblage d’autres articles comptable par référence spécifique à l’OT (Intersection de l’élé-
(les composants situés au niveau immédiatement inférieur dans ment du work breakdown structure et de l’unité de l’organisation
l’arborescence) ; concernée, incluant un ou plusieurs lots de travaux. C’est à ce
— composé logistique : tout article à la fois échangeable et répara- niveau que les performances techniques, les budgets, les délais,
ble par échange de ses constituants dans le cadre de sa maintenance. les attributions de tâches, la comptabilité, l’évaluation de l’avance-
La relation composant-composé est gérée dans la nomenclature des ment, l’identification des problèmes et les actions correctives sont
articles. définis).

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_____________________________________________________________________________________________________________ CONTRATS DE L’INGÉNIERIE

Considérations techniques relatives à l’OT :


Un OT est une structure arborescente orientée vers le Produit qui CONTRAT DE MAÎTRISE D’ŒUVRE
décompose les travaux correspondant à un Produit en matériel, logiciel,
prestations, données et dispositifs, résultant des efforts d’ingénierie lors Entre :
de l’acquisition d’un article de configuration. Cette méthode analytique ,
sert à présenter et définir le Produit à développer et/ou produire et établit Société au capital de ,
un rapport entre les tâches à accomplir et entre ces tâches et le Produit Dont le siège social est à ,
final. Certaines normes amènent à construire l’OT selon deux Immatriculée sous le numéro au Registre du Commerce et
approches : une arborescence-fonction et une arborescence-produit, qui des sociétés de ,
doivent coexister et être liées tout au long du Projet ; dès lors, l’OT se Représentée par ,
décline selon les arborescences-fonction et arborescence-produit et se ci-après dénommée le « Client »,
décompose avec des disciplines différentes qui doivent se répéter pour
chaque niveau : études, essais, qualité, gestion, maintenance, moyens... Commentaire concernant l’identification du Client :
Il désigne la personne physique ou morale qui, en liaison avec l'utilisateur final, est
À ce stade, il importe de rappeler certaines définitions de base : responsable de la spécification du Produit en termes techniques et contractuels, et
— Arborescence : structure décomposant par niveaux successifs de la maîtrise de sa conception et/ou de sa réalisation. Il confie ici à un Maître
d’œuvre la réalisation de certaines tâches moyennant rétribution. Il fait respecter
un produit complexe en constituants plus simples. les objectifs de performances, prix et délai contractuellement arrêtés.
— Arborescence fonction : représentation de l’identification des
fonctions attendues du Produit à partir du besoin exprimé. Chaque d’une part,
fonction peut se réduire à la réalisation de sous-fonctions et ainsi de Et :
suite. L’approche fonction est fondée sur l’emploi des méthodes ,
d’analyse fonctionnelle. Société au capital de ,
Dont le siège social est à ,
— Arborescence produit : représentation structurelle des liens de
Immatriculée sous le numéro au Registre du Commerce et
composition existant entre les divers constituants d’un Produit. Le des sociétés de ,
concept d’arborescence peut s’appliquer à l’ensemble des biens et Représentée par ,
services inclus dans la fourniture à livrer (matériel, logiciel, éléments
de soutien, équipements de formation). Commentaire concernant l’identification du Maître d’œuvre :
— Arborescence technique : l’usage industriel amène à utiliser Si la maîtrise d’œuvre est constituée de plusieurs intervenants, il faut tous les
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mentionner et maintenir la clause relative au groupement en co-traitance de


deux termes équivalents qui ne diffèrent que dans leur représentation l’annexe 1 [AG 3 254].
schématique technique du système : le Tableau Synoptique d’Arti-
culation (représentation sous la forme arborescente) et le Tableau ci-après le « Maître d’œuvre »,
Synoptique de Décomposition (représentation sous la forme de d’autre part,
niveaux ou incrément : 1, 2, 3, n, etc.). Individuellement et collectivement aussi dénommés « Partie »
— Arborescence de spécifications : représentation graphique qui ou « Parties »,
décrit la totalité des spécifications pour un Produit et montre leurs Fait le à , en autant d’exemplaires originaux que néces-
liens entre elles. saires aux Parties pour la mise en œuvre du Contrat.
— Arborescence d’intégration : elle ne correspond pas forcément
Commentaire concernant la date et le lieu de formation du contrat :
à l’arborescence du Produit. Elle est une présentation graphique de la
Pour des raisons liées à la détermination du droit applicable à la formation du
stratégie d’intégration. C’est pourquoi elle peut être représentée Contrat, il est toujours nécessaire d’identifier la date et le lieu de formation du
graphiquement « à l’envers ». Contrat.

Pour le Client, Pour le Maître d’œuvre

3. Modèle de contrat type Le Contrat est un louage d’ouvrage et d’industrie soumis au


régime des articles 1779 et suivants du Code civil. Il s’ensuit
notamment que le Maître d’œuvre n’est pas le mandataire du
■ Clause A : Objet du présent document Client, sauf exception dûment prévue par le Contrat pour l’accom-
Le présent document (ci-après dénommé « Contrat ») a pour plissement d’un acte juridique au nom et pour le compte du Client
objet de définir les obligations respectives des Parties, l’une envers à l’égard des entreprises (ci-après dénommées « Entreprises »)
l’autre et envers les tiers, dans le cadre de l’exécution par le Maître chargées de fabriquer le Produit au travers de l’exécution des
d’œuvre des prestations de conception et de suivi de la réalisation contrats de travaux, de prestations de services et/ou d’équipe-
de ... (ci-après dénommé « Produit ») au profit du Client dans le ments directement conclus entre le Client et les Entreprises
cadre de ... (ci-après dénommé « Projet »). Ces prestations (ci-après (ci-après dénommées « Marchés »). Les règles propres au louage
dénommé(es) « Prestations ») sont décrites en annexes [AG 3 254], d’ouvrage et d’industrie, d’une part, et au mandat, d’autre part,
[AG 3 255], [AG 3 256]. s’appliqueront de façon distributive à leurs domaines respectifs.
Commentaire concernant le concept de Produit : Commentaire concernant la nature juridique du Contrat :
Comme indiqué dans l’article [AG 3 250], il a été décidé d’utiliser le Le texte du Contrat choisit de prendre parti sur la nature juridique du
terme « Produit », quelle que soit l’attente du Client. En droit français, Contrat de Maîtrise d’œuvre :
on utilise aussi très fréquemment le terme « Ouvrage ». Néanmoins, il — Contrat de louage d’ouvrage et d’industrie (en anglais désigné
a été décidé de ne pas le retenir dans ce contexte pour éviter toute services agreement ).
confusion avec la notion d’ouvrage entendu à la lumière des garanties, — Contrat de mandat (en anglais désigné agency agreement ).
responsabilités et obligations d’assurances découlant des articles 1792 — Contrat mixte (en anglais désigné mix services and agency
et suivant du Code civil français (voir ci-après les commentaires en agreement ).
paragraphe 5 de l’annexe 1 [AG 3 254]). Alors que l’objet propre du mandat est l’exécution d’un ou plu-
À l’évidence, ils seront davantage documentés en annexes 1 et 2 sieurs actes juridiques au nom et pour le compte du mandant par
[AG 3 254] et [AG 3 255]. le mandataire, le locateur d’ouvrage n’est chargé d’exécuter que
L’objet du Contrat peut être plus limité. Par exemple, le Maître des actes matériels ou intellectuels à titre indépendant sans repré-
d’œuvre pourrait n’assumer que la conception du Produit ou d’une senter son client. Par acte juridique, on entend toute manifestation de
partie du Produit, comme être limitée à une phase déterminée de la volonté accomplie en vue de produire des effets de droit et sans
conception du Produit. lesquels ces effets de droits ne se produiraient pas.

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tiwekacontentpdf_ag3251 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049459 - universite savoie mont blanc // 130.190.247.202
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CONTRATS DE L’INGÉNIERIE _____________________________________________________________________________________________________________

Par acte matériel ou intellectuel, on entend tout fait juridique, — le présent document ;
c’est-à-dire toute sorte d’événement résultant de situations de pur fait — annexe 1 : les dispositions administratives [AG 3 254] ;
tels que la naissance, la mort ou l’âge ou bien d’actions matérielles
— annexe 2 : les dispositions techniques [AG 3 255] ;
et/ou intellectuelles qui entraînent par leur existence même une
création, une modification ou une transmission de droit. — annexe 3 : les dispositions financières [AG 3 256].
Dans le silence du Contrat de Maîtrise d’œuvre, le droit français Ces documents annulent et remplacent toutes communications
recourt volontiers à la qualification unique de contrat de louage verbales et/ou écrites pouvant être intervenues entre les Parties
d’ouvrage et d’industrie alors que le droit suisse recourt plutôt à la qua- quant à l’objet du Contrat. Chaque Partie renonce à se prévaloir de
lification unique opposée de mandat. Dans la mesure où l’on se situe ses propres conditions générales dans le cadre de la formation, de
dans un espace de liberté contractuelle, il a été choisi de faire coller le l’exécution et de la liquidation du Contrat.
texte du Contrat de Maîtrise d’œuvre à la réalité du terrain : le Maître
d’œuvre est fréquemment le représentant du Client à l’égard des ■ Clause D : Entrée en vigueur, durée
Entreprises qui contractent directement avec lui et a donc un rôle de
Sauf disposition contraire en annexe, le Contrat est formé et
mandataire dans ce cadre. Il est réputé locateur d’ouvrage et
entre en vigueur par sa signature par les Parties.
d’industrie pour toutes ses autres Prestations.
Si l’on retient la solution unique de locateur d’ouvrage, il faut modi- L’exécution des Prestations débute à la date de formation du
fier la clause A du présent document et l’annexe 1 [AG 3 254] , clause Contrat.
relative à la direction de l’exécution du ou des Marchés. Le Contrat prendra fin après parfaite et totale exécution des Pres-
Quelle que soit la solution retenue, il est clair que celui qui exécute tations et extinction des droits et obligations que chaque Partie
le Contrat doit s’abstenir d’ordonner des modifications aux tient du Contrat.
contenus des Marchés sans avoir obtenu à l’avance l’autorisation
Commentaire concernant l’entrée en vigueur et la formation du
préalable écrite du Client. Deux modèles différents de fiches de
Contrat :
modification sont proposés en annexe 1 [AG 3 254].
Il peut être pertinent d’adapter ce texte par l’inclusion de conditions
Commentaire concernant la nature juridique des Marchés : suspensives d’entrée en vigueur du Contrat. La condition suspensive
Au plan juridique, la nature des Marchés peut être les suivants : (en anglais désigné condition precedent) est celle qui dépend d’un évé-
— Contrat de louage d’ouvrage et d’industrie (en anglais désigné nement futur et incertain. L’obligation ne peut être exécutée avant la
Parution : janvier 2005 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049459 - universite savoie mont blanc // 130.190.247.202

services agreement ). réalisation de l’événement.


— Contrat de vente (en anglais désigné sale contract ). La comparaison des droits français et anglais peut mettre en
— Contrat mixte (en anglais désigné mix contract ). lumière certaines difficultés concernant ce point. Il est fréquent que
Si l’on retient la solution unique de locateur d’ouvrage, il faut des opérateurs ne souhaitent pas être légalement tenus du seul fait de
modifier : la signature d’un accord. Sous l’emprise du droit anglais, les choses
sont simples et peuvent être résumées comme suit : « En matière de
— le paragraphe ci-dessus ;
contrats, vous ne vous préoccupez pas de l’intention effective d’un être
— l’annexe 1, clause relative aux relations avec les tiers [AG 3 254] ;
humain. Vous considérez ce qu’il a dit et fait » (Lord Denning dans
— et adapter la partie de l’annexe 2 [AG 3 255] relative à la direc-
l’affaire Storer contre Manchester [1974]). Ainsi, les parties peuvent soit
tion de l’exécution du ou des Marchés.
émettre le souhait de faire échapper leur accord à la sanction du tribu-
Pour les équipements, le droit français distingue deux cas : nal pour n’être tenus que d’un engagement moral, soit inclure une
— le cas de l’équipement pris « sur étagère » (en anglais, phrase sous réserve de contrat (en anglais, subject to contract ) de
off-the-shelf ) : équipement identifié lors d’une décision d’acquisition sorte que l’intention de créer une relation juridique ne soit pas encore
comme pouvant être retenu pour une exigence approuvée de maté- acquise. Face à de telles rédactions, les tribunaux anglais n’inter-
riel, sans coût supplémentaire pour son développement, sa modifica- fèreront pas avec la volonté des parties alors que les tribunaux français,
tion ou son amélioration (exemples : produits du commerce, matériel ne recherchant pas cet élément de façon classique dans un accord,
développé par un autre organisme ou matériel développé par d’autres auront tendance à ne pas en tenir compte. Selon nous, si les tribunaux
pays). Cet article peut être fourni par le contractant, ou fourni au français doivent avoir vocation à connaître une telle situation (notons
contractant en tant qu’équipement dû au titre de la fourniture ou que l’on se réfère au tribunal compétent, pas à la loi applicable, voir les
encore au titre de la fourniture dont le client est propriétaire. Dans ce commentaires de l’annexe 1, clause relative aux règlements des litiges
cas, le Marché est un Contrat de vente et, notamment, les garanties [AG 3 254]), le mieux est d’éviter le recours à la traditionnelle termino-
spécifiques pour vice caché sont applicables. Le fournisseur est un logie juridique anglaise (même parfaitement traduite) pour écrire déli-
fabricant, c’est-à-dire l’opérateur économique qui possède la maîtrise bérément que l’accord définitif doit, par exemple, être donné par la
de la conception et de la qualité du Produit ; Direction générale de chaque Partie.
— dans les autres cas, le Marché est un Contrat de louage La rédaction de cette clause est aussi l’occasion de rappeler certains
d’ouvrage et d’industrie et les garanties spécifiques pour vice caché éléments de terminologie anglaise qui constituent des pièges clas-
ne s’appliquent pas. Le fournisseur est alors un façonnier, siques. La signature marque l’accord d’une Partie sur le principe et le
c’est-à-dire l’opérateur économique qui exécute sur un Produit certai- contenu d’un contrat. Selon le contexte et les origines linguistiques, la
nes opérations selon des exigences d’exécution formulées par le traduction de l’expression to execute an agreement peut être « signer
Client. un contrat » comme « exécuter un contrat ». En anglais classique,
■ Clause B : Identification de la contrepartie signer un contrat se traduit par to execute an agreement et exécuter un
contrat se traduit par to perform an agreement. Si les pièces
En contrepartie de l’exécution des Prestations, le Client paiera au contractuelles doivent être rédigées en anglais, il peut être opportun
Maître d’œuvre les sommes prévues à l’annexe 3 [AG 3 256]. qu’un glossaire soit en mesure de préciser ces points pour éviter tout
■ Clause C : Identification des documents contractuels malentendu sur ces termes comme sur d’autres.
Tous les documents constituant le Contrat (et tous ses aspects) Exemple : Commentaire concernant le démarrage d’exécution
sont corrélatifs, complémentaires, s’expliquent mutuellement l’un des Prestations :
à l’autre. Ils doivent être lus comme un tout. Il peut être pertinent d’adapter ce texte par l’inclusion de conditions
En cas d’impossibilité d’appliquer les dispositions du paragraphe suspensives de démarrage d’exécution des Prestations du Contrat dis-
ci-dessus, le Contrat sera interprété selon un ordre de priorité tinctes de son entrée en vigueur. Dans ce cas, il est souhaitable que
décroissant par référence aux pièces énumérées ci-après que les l’annexe 3 [AG 3 256] prévoit une clause de prix actualisable pour les
Parties déclarent parfaitement connaître : honoraires du Maître d’œuvre.

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