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Matrice

tridiagonale
Matrice dont tous les coefficients en
dehors de la diagonale principale, de
celle au-dessus et de celle en-dessous de
la diagonale principale valent 0

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En mathématiques, en algèbre linéaire, une matrice tridiagonale est une matrice dont tous
les coefficients qui ne sont ni sur la diagonale principale, ni sur la diagonale juste au-dessus,
ni sur la diagonale juste en dessous, sont nuls.

Par exemple, la matrice suivante est tridiagonale :

Définition
Définition

Une matrice , dont on note les coefficients ai,j, est dite tridiagonale si :

ai,j = 0 pour tous (i, j) tels que |i – j| > 1,

autrement dit si c'est une matrice de Hessenberg à la fois supérieure et inférieure.

Propriétés

Si une matrice réelle tridiagonale A vérifie ak,k+1 × ak+1,k > 0 pour k = 1, 2, ..., n — c’est-à-dire si
les signes de ses coefficients sont symétriques — alors elle est semblable à une matrice
hermitienne, et donc toutes ses valeurs propres sont réelles. Cette dernière propriété est
conservée si l'on considère plutôt la condition ak,k+1 × ak+1,k ≥ 0.

L'ensemble de toutes les matrices tridiagonales n × n est un espace vectoriel de dimension n


+ 2(n – 1) = 3n – 2 (le nombre de coefficients non nuls).

Utilisation

Algorithmes

De nombreux algorithmes d'algèbre linéaire nécessitent bien moins d'opérations lorsqu'on les
exécute sur des matrices diagonales. Il est courant que ce gain se propage aux matrices
tridiagonales.

Par exemple, le déterminant d'une matrice tridiagonale A n×n peut être calculé par la formule
récursive suivante :

où l'on note det [A]{1,...,k} le k-ième mineur dominant, c'est-à-dire le déterminant de la matrice
obtenue en ne gardant que les k premières lignes et colonnes de A. Le calcul du déterminant
par cette méthode est linéaire en n pour les matrices tridiagonales, alors qu'il est en n3 dans
le cas général.

Une transformation qui réduit une matrice quelconque à une matrice de Hessenberg réduira
une matrice hermitienne à une matrice tridiagonale. Ainsi, de nombreux algorithmes de
calcul des valeurs propres utilisent une étape de réduction sous la forme d'une matrice
tridiagonale s'ils travaillent sur des matrices hermitiennes.

Mémoire
Une matrice tridiagonale peut être stockée de façon optimisée en utilisant une représentation
particulière. Par exemple, la bibliothèque LAPACK enregistre une matrice non symétrique
sous la forme de trois tableaux unidimensionnels, l'un contenant les coefficients diagonaux
et les deux autres les éléments respectivement au-dessus et au-dessous de la diagonale.

Méthodes de résolution

Méthode numérique pour résoudre un système tridiagonal

Si l'on considère un système linéaire de la forme Ax = d où A est une matrice tridiagonale, il


est possible d'appliquer une méthode simplifiée reposant sur la décomposition LU sans
stockage des matrices de la décomposition pour le résoudre numériquement[1]. Pour ce faire,
on représente la matrice par :

On construit alors les coefficients de proche en proche :

Une fois ces coefficients formés, on peut trouver la solution x = (x1,...,xn) :

Matrices de Toeplitz tridiagonales

Soit une matrice de Toeplitz tridiagonale d'ordre n à coefficients complexes,


,

telle que bc = d2 ≠ 0. Les valeurs propres de T sont les λk = a + 2d cos nkπ


+1
pour k = 1, 2, … , n,
un vecteur propre xk associé à λk ayant pour composantes xk,j = ( db ) j sin nj k+ π1 (j = 1, 2, … , n)[2].

Si a, b et c sont réels et bc > 0, T est donc diagonalisable non seulement sur ℂ mais sur ℝ.

Démonstration

Puisque les n nombres λk proposés sont distincts, il suffit de vérifier que (pour
k = 1, 2, … , n) : T(xk) = λkxk. On peut, sans perte de généralité, supposer que a =
0. Il suffit alors de vérifier que pour k = 1, 2, … , n :

c.-à-d., en notant θ = nkπ


+1
, de vérifier que :

Ces égalités se déduisent d'identités trigonométriques classiques.

Applications

Les matrices tridiagonales sont courantes dans l'étude des splines cubiques. Elles sont
également souvent des solutions au problème de Sturm-Liouville.

D'autre part, un système linéaire impliquant une matrice tridiagonale, de la forme :

peut être résolu au travers d'algorithmes spécifiques, qui nécessitent O(n) opérations[3].

Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais
intitulé « Tridiagonal matrix (https://en.wikipedia.org/wiki/Tridiagonal_matrix?oldid=1146
45685)  » (voir la liste des auteurs (https://en.wikipedia.org/wiki/Tridiagonal_matrix?actio
n=history) ).
1. (en) Carnahan, Luther et Wilkes, Applied Numerical Methods. [réf. incomplète]

2. (en) Albrecht Böttcher (de) et Sergei M. Grudsky, Spectral Properties of Banded Toeplitz


Matrices, SIAM, 2005, 411 p. (ISBN 978-0-89871-785-3, lire en ligne (https://books.google.
com/books?id=g-2tDTYdOx8C&pg=PA35)  [archive]), p. 35.

3. (en) Gene H. Golub et Charles F. Van Loan (en), Matrix Computations, Johns Hopkins
University Press, 1996, 3e éd., 694 p. (ISBN 978-0-8018-5414-9, lire en ligne (https://book
s.google.com/books?id=mlOa7wPX6OYC)  [archive]).

Voir aussi

Articles connexes
Continuant (en)

Matrice bidiagonale (en)

Tridiagonalisation d'une matrice symétrique

Bibliographie

(en) Roger A. Horn (en) et Charles R. Johnson, Matrix Analysis, Cambridge University Press,
1985, 561 p. (ISBN 978-0-521-38632-6, lire en ligne (https://books.google.com/books?id=PlY
QN0ypTwEC&printsec=frontcover)  [archive])

Lien externe

(en) Tridiagonal and Bidiagonal Matrices


(http://www.netlib.org/lapack/lug/node125.html)  [archive] dans le manuel de LAPACK

Portail de l’algèbre
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Dernière modification il y a 6 mois par Anne Bauval

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