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1.

Formes et localisation des conflits contemporains


 Depuis la fin de la guerre froide et l'implosion de l'URSS en 1991, les guerres entre États (ou conflit
interétatique) sont de moins en moins nombreuses et sont localisés essentiellement au Moyen Orient
et à l’Asie du Sud.
On peut citer l'invasion du Koweït par l'Irak en 1990, puis la libération du Koweït par une large coalition
d’États en 1991, ou, actuellement, le conflit du Cachemire entre Inde et Pakistan, seule zone de guerre
interétatique ouverte (mais avec des combats irréguliers, de faible intensité). Ces guerres entre armées
font souvent relativement peu de victimes, et principalement des militaires. Il existe d’autres conflits
interétatiques (une vingtaine en tout), mais en partie inactifs (conflictualités sans conflit armé direct)
comme entre Israël et la Palestine, ou entre les deux Corées depuis 1950.
A noter néanmoins en Europe depuis fev. 2022, conflit interétatique entre Ukraine et Russie, qui fait
suite à un conflit de basse intensité dans l’est de l’Ukraine avec la sécession des régions de Donetsk et
de Louhansk.

 En revanche, les guerres civiles (ou conflits intraétatiques / conflit interne à un pays (guerre civile,
insurrection)) se multiplient depuis cette période, sont souvent très mortifères et sont majoritairement
localisées en Afrique, Asie du Sud, Proche/Moyen Orient et Caucase.
Ainsi, le massacre de Tutsi au printemps 1994 au Rwanda, fait selon l'ONU 800 000 victimes en
seulement trois mois. De même, les conflits intraétatiques qui ont éclaté suite aux Printemps arabes à
partir de décembre 2010 ont fait des milliers de victimes, que ce soit en Libye, en Syrie ou au Yémen.
A noter que ces derniers ont vu leur situation s’internationaliser avec l’intervention de puissances
extérieures (cf partie suivante pour la Syrie).

 Enfin, la distinction inter/intraétatique ne suffit pas à caractériser tous les conflits. Nécessité également
de les définir en fonctions des forces en présence et de leurs capacités militaires respectives. Il
existe donc des guerres symétriques et des guerres asymétriques. Les premières se caractérisent par
la mise en œuvre de moyens classiques (troupes régulières) qui créent un équilibre théorique entre les
belligérants. Le secondes opposent des combattants dont les forces sont très déséquilibrées, comme
entre une armée régulière forte contre un mouvement de guérilla a priori faible ; une nation contre un
mouvement terroriste, etc. La guerre du Vietnam ou d’Algérie, l’opération Barkhane menée par la France
au Sahel… Ce type de conflit favorise l’utilisation par le camp réputé faible de moyens de lutte non
conventionnels comme des attentats, voire du terrorisme.

2. Des conflits à lire à plusieurs échelles en raison d’acteurs nombreux


Doc. 2 p. 103, 1 et 2 p. 104
 Les conflits armés sont pris dans un jeu complexe d’échelles, articulant le local au global, en raison
de l’intervention d’acteurs extérieurs (casques bleus, puissances étrangères, coalitions internationales).
Exemple avec le conflit syrien, qui est au départ une guerre civile (conflit intra-étatique, échelle locale)
liée à l’insurrection d’une partie de la population contre le pouvoir. Interviennent rapidement des
puissances étrangères soutenant l’une ou l’autre partie (Russie et Syrie en soutien du pourvoir, coalition
internationale avec une partie des rebelles même si soutien faible, échelle globale). Et puis, à l’échelle
régionale, l’Arabie Saoudite et l’Iran souhaitent renforcer leur puissance au MO en intervenant
indirectement dans le conflit. Enfin, à côté des acteurs conventionnels (troupes régulières), les acteurs
non conventionnels sont très nombreux : rebelles de l’ASL, rebelles islamistes modérés, jihadistes,
combattants chiites pro iraniens…

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