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Les activités militantes de Cheikh H’ssissen

Cheikh H’ssissen a adhéré très jeune à la cause nationale et militait au sein du mouvement
patriotique PPA/MTLD. Il est vrai que sa qualité d’artiste professionnel et son caractère jovial et très
ouvert masquaient habilement ses activités militantes. A travers la constitution de sa première
troupe musicale, il avait entrepris de procéder à l’éveil de la conscience nationale au sein de la
population. A la Casbah dont il est issu, il chantait des chants patriotiques, notamment au local des
Scouts Musulmans Algériens « El Idjtihad » à Ain Meaouqa BirDjebbah, selon les témoignages
d’artistes qui l’ont connu, comme Boualem Rahma, etc.. Il entreprit des tournées de sensibilisation
et de propagande à travers tout le pays, à l’instar du grand homme de théâtre et animateur Bachterzi
Maheiddine.

En septembre 1952, après l’arrestation de son maître Amraoui Missoum et ses musiciens pour avoir
chanté au cours d’une fête familial des chansons jugées subversives, H’ssissen contribua à la
mobilisation des artistes pour solliciter la libération des collègues incarcérés, ce qui fut fait
rapidement.

Il rejoignit le FLN en 1955 et intégra l’OCFLN dans la cellule constituée dans l’axe des rues Porte-
Neuve, Zama et Monthabor, en plein cœur de la Casbah. Leur mission : sensibiliser la population,
l’informer sur l’activité des frères et d’une manière générale soutenir l’action du FLN. N’a-t-il pas
composé dès le déclenchement de la guerre de libération sa célèbre Qacida Ya zahrat El Bouldane,
abondamment fredonné dans les milieux populaires dans laquelle il diffusait des messages de la
résistance et appelait au soutien de l’ALN ?

Au cours de l’année 1956, son domicile a fait face à une descente de police au cours de laquelle il
réussit à cacher le révolver qu’il détenait sous le lit de son bébé, Yacine, son fils cadet. Selon El Ankis,
il a fait partie de l’Union artistique algérienne (El Ittihad el fenni el dhjazairi) qui a mis en œuvre la
décision prise par le FLN de cesser toute activité artistique à la fin de l’année 1956.Lors de la grève
générale des 8 jours au début de l’année 1957, en pleine bataille d’Alger, alors qu’il assumait ses
missions de contrôle, d’explication et de sensibilisation de la population, il fut surpris dans un café
par une descente des soldats français, il fut arrêté et battu une journée entière avant de finir à
l’hôpital Beaufraisier. A l’hôpital, lors des visites de son épouse et de ses amis, il leur confiait des
médicaments à remettre aux moudjahidine.

Compte tenu de ses antécédents nationalistes, Cheikh H’ssissen fut parmi les premiers éléments à
être sollicité pour la constitution de la troupe nationale de musique et de théâtre avec les grands
noms du théâtre et de la musique algérienne Mustapha Kateb, Ahmed Wahby, Boualem Rais, Farid
Ali, Wafia, Alilou Debbah, Mustapha Sahnoun, Ahmed Malek, Maamar Boulaouinet, etc. Il y joua un
rôle déterminant comme leader de la partie musique chaabi.

Il fit ainsi le sacrifice de sa vie, de son confort personnel, de sa famille qu’il ne reverra plus, pour un
idéal national, dicté par les instances supérieures de la Révolution, à savoir la constitution de la
Troupe nationale du FLN qui a sillonné le monde entier pour faire connaître l’Algérie, sa Révolution et
sa Culture.

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