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Ahmed Wahbi (1921,1993 ), ‫هللا يرحمه‬

Un petit aperçu sur le parcours et biographie d'Ahmed Wahbi, le King de la chanson Oranaise
El Asri :
Ahmed Wahbi de son vrai nom Ahmed Driche Tidjani, né à la clinique Ste Anne de Marseille
(Sud de la France), le 15 Novembre 1921 et mort à Alger le 28 Octobre 1993.
Est l'un des fondateurs avec Houari Blaoui du genre musical nommé El Asri.
Un genre nouveau né à Oran dans les années 1940, et influencé par les grands maîtres de la
musique arabe comme Mohamed Abdelwahab et Farid El Atrache, qui tout en empruntant son
style à l'Orient utilise les rythmes et le langage poétique typiquement oranais.
Il est enterré au cimetière Sidi Yahia de Bir Mourad Raïs à Alger.
Né d'un père Algérien et d'une mère Française d'origine Italienne, sa mère décède alors qu'il
était encore nourrisson, il grandira avec sa sœur dans le quartier de M'dina Jdida à Oran chez
son grand père, une famille d'origine d'un village à côté de la wilaya de Tiaret.
Son père est le chanteur Dader qui fut membre du groupe S'hab El Baroud ou Banda
Zahouaniya du quartier de M'dina Jdida.
Ahmed Wahbi va trouver sa vocation de chanteur à travers le réseau du scoutisme et
notamment avec la création en 1937 du groupe de scouts musulmans d'Oran - En-Najah - dont
il fera partie avec Hamou Boutlélis et Kada Mazouni.
Son talent se révélera lors des longues veillées qui se déroulaient dans la forêt de Misserghine
au cours desquelles il reprenait le répertoire de Mohamed Abdelwahab.
Le mois de Mai 1992, Driche Tedjini Ahmed, plus connu sous le nom d’Ahmed Wahbi, était
la neuvième personnalité du monde de la culture et des arts à être décoré de la médaille «
Achir », alors qu’il était sur son lit d’hôpital, à Ben Aknoun, dans la banlieue d’Alger.
Sur le petit écran, les téléspectateurs découvrirent un homme amaigri, méconnaissable…
Il s’éteindra quelques mois après, le
28 Octobre 1993 et sera, selon ses vœux, enterré dans la capitale, loin d’Oran, sa ville
d’adoption.
Wahbi avait 72 ans et un parcours fabuleux dans le monde de la chanson, durant 40 ans.
Auteur compositeur dans le registre de la chanson oranaise, il a interprété plus de 800
chansons, depuis l’enregistrement de son premier disque 78 tours, en 1949, à la maison
d’édition « Pacific ».
En fait, sa première apparition en public remonte à l’année 1946 à la salle « Atlas » d’Alger,
avec Rouiched, Keltoum, Abderrahmane Aziz, Mohamed Touri, Missoum et Cheikh Er-
Rouge.
Cependant, avant d’être un artiste reconnu, Ahmed Wahbi a connu la gloire dans le milieu de
l’athlétisme et de la natation, après avoir été sacré champion dans le 110 mètres haies.
Après s’être investi dans la chanson, dans les années 1940, l’année 1950 sera une période
faste, après sa rencontre avec Cheikh Abdelkader ElKhaldi.
Il signera ses plus belles chansons dont
« Ya Touil Erragba », « El Ghezal », « Yemna ».
Son répertoire sera également enrichi, grâce à l’apport d’un autre chantre du « Chi’r El-
Malhoune », Cheikh Mostefa Benbrahim.
Ahmed Wahbi fut aussi un militant nationaliste durant la guerre de libération nationale (1954-
1962), lorsqu’il rejoint en Août 1957, la base frontalière de l’Est, Ghardiamaou, pour
renforcer la troupe artistique du FLN et participer à des tournées de galas dans les pays amis
d’Europe, d’Asie et du Moyen-Orient, pour représenter l’Algérie et son peuple en lutte pour
sa liberté.
À la base Ben M’hidi, (Maroc), et dans les centres de soins ouverts dans la bande frontalière
de algéro-tunisienne, Ahmed Wahbi apporta réconfort et bonheur, à travers des interprétations
de son répertoire, au profit des Djounoud, de l’Armée de Libération Nationale (A.L.N).
Après l’indépendance, son itinéraire artistique sera jalonné de succès avec ses chansons telles
« Wahran, Wahran ».
Auteur compositeur, interprète, Ahmed Wahbi se préoccupa aussi du devenir des autres
artistes, en présidant durant deux mandats successifs aux destinées de l’UNAL (Union
Nationale des Arts Lyriques), en qualité de secrétaire général.
Il sera l’invité de nombreuses émissions télévisées après sa rencontre avec Saïm Hadj son
principal parolier.
Il produira 19 œuvres de qualité.
Ce fut une rencontre féconde que le chanteur mettra à profit pour mettre en musique les belles
qacidas, comme « Fat elli fat », « Cha’lat la’youne ».
Ahmed Wahbi a participé dans des galas en parcourant d’autres villes du pays.
Sa personnalité s’est forgée aussi dans ses séjours à l’étranger, comme à Paris où il se
produisit au cabaret « El-Djazaïr » de la rue de la Huchette, dans le quartier latin.
Il est vrai que Wahbi a donné à la chanson oranaise, une dimension qui a dépassé les
frontières du Maghreb.
Il s’inspirait toujours des grands maîtres de la chanson orientale classique et aimait évoquer
de lointaines anecdotes nées de la rencontre avec Farid El Atrache ou Mohamed Abdelwahab
et aussi son admiration pour Ryadh Soumbati.
Son retour dans la ville qu’il a toujours adulée sera une halte assez longue pour réfléchir à un
projet qui lui tenait tant à cœur.
Au crépuscule de sa vie, Ahmed Wahbi avait à cœur de manager un institut pour la promotion
de la chanson oranaise avec des enseignants et un programme pédagogique élaboré.
Le décor était planté dans le projet de réaménagement du Palais des Arts et de la Culture
d’Oran (PACO) mais le projet n’a pas pu être concrétisé.
Ahmed Wahbi va connaître les pires moments de sa vie.
Son épouse va décéder à la suite d'une maladie.
Ce qui l’affecta énormément.
Ensuite, son fils Dader, fut ravi à la fleur de l’âge, victime d’un accident de la circulation, ce
fut le coup de grâce.
L’auteur de Wahran, Wahran ne se relèvera jamais.
Il dépérit et ne résista pas aux aléas de la vie.
Cette ville sera quand même reconnaissante en mentionnant son nom sur le fronton du
conservatoire entièrement rénové.
C’est le seul souvenir qui rappelle ce monument d’une richesse inestimable.
Le poète de « l'oranité profonde », auteur de plusieurs de ses chansons, il fera appel à d'autres
poètes pour des textes authentiquement oranais.
C'est ainsi qu'il sollicitera le poète Abdelkader Khaldi - l'auteur de Bakhta qui eut une grande
influence sur la chanson oranaise - ou encore certains maîtres de la poésie populaire comme
Mestfa Ben Brahim, Cheikh Saïd ou Cheikh Benkablia.
En 1950, il enregistre chez Pathé-Marconi sa chanson phare sur le thème de l'exil qui le
consacre dans la tradition algérienne : Wahran Wahran.
Chanson où il évoque son père Dader.
L'essentiel de son œuvre se fera dans l'exil puisqu'il vécut à Paris de 1947 à 1957 avant de
rejoindre Tunis où il fonde la troupe musicale du FLN.
Période où il mène une activité de propagande pour la cause nationale.
Résidant à Oran depuis l'indépendance, il ne quittera cette ville qu'à deux reprises : de 1965 à
1967 en séjournant à Paris puis de 1969 à 1971 pour le Maroc.
De retour à Oran, il prendra la direction musicale du Théâtre régional d'Oran.
Poursuivant une œuvre qu'il appellera
« l'aventure de la chanson algérienne », Ahmed Wahbi est contraint au fil des ans de réduire
son activité à la suite de problèmes de santé.
On peut citer ces quelques chansons :
- Wahran wahran.
- Seredj ya fares.
- Bayet aalel jemar netguela.
- Alach tloumouni.
- Alf hila ou hila.
- Bakhta.
- Choufou El-Hila.
- H'kem Ya Rabi.
- Kheira.
- Mada J'ra.
- Nabouni.
- Ya Arisna.
- Ya Moulate El-Sac.
- Ya Ouchek El-Zine.
- Ya Ouelfi.
- Ya Sayelni.
- Yamna.
- Bekit Besslama Watni.
- Lasnamia.
- Matoual Da El-Lil.
- Wahd El-Ghozal.
- Ya Dzayer.
- Yamina Zend'ha Ichali.
- Fet Eli Fet.
- Ya Touil El Erragba .

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