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M1 – TUE41E

M1 - TUE41E – Physique et chimie des eaux continentales


Examen du 11 janvier - partie Philippe Belleudy – Hydrologie et hydraulique (1h30) - tous documents autorisés
correction
Dans tous les cas, essayez de justifier, mais sans perdre trop de temps, votre réponse. Toutes les données
nécessaires ne sont pas forcément fournies par l'énoncé, vous ferez alors les hypothèses qu’il convient.
Toutes les données de l’énoncé ne sont pas forcément nécessaires. Les différentes questions sont
indépendantes. Graphiques à rendre avec la copie (n’oubliez pas d’identifier ces pages). « amont » et « aval »
sont des adjectifs invariables.

1. L’île (environ 1/3 de la note)


Andouillette a construit un modèle qui calcule les écoulements de la rivière Picrate. La rivière est représentée
par ses sections en travers et le modèle fait une approximation unidimensionnelle. Les frottements sont
2
modélisés par la formule de Strickler Q = k str ARh 3
Sf Le tronçon étudié comprend un île autour de
laquelle la rivière est représentée par les deux bras (voir figure). La longueur respective des bras est
LG=1200 m et LD=1650 m. Dans un premier calcul, le coefficient de rugosité kstr a une valeur identique kstr =30.
Andouillette constate que le modèle reproduit
correctement les niveaux dans le modèle. En Q
particulier, pour un débit total Q=250 m3s-1, les QG
niveaux calculés aux points de confluence
amont et aval de l’île sont identiques aux
niveaux qui ont été mesurés dans la rivière. La
QD
perte de charge entre ces deux points est
∆H=0.5 m.
Cependant la répartition des débits de part et
d’autre de l’île ne correspond pas avec ce qui a été mesuré pour ce même débit total Q=250 m 3s-1 (voir
tableau).
Qtotal bras gauche bras droit rugosité bras gauche rugosité bras droit
calculé Q=250 m3s-1 QG=120 m3s-1 QD=130 m3s-1 kstr G=30 kstr D=30
3 -1 3 -1 3 -1
mesuré Q=250 m s Q'G=70 m s Q'D=180 m s kstr'G kstr'D

Andouillette a remarqué que les deux bras offrent des conditions d’écoulement différentes : la végétation dans
le bras gauche entraîne des frottements importants alors que les rives du bras droit sont maçonnées. Il faut
donc ajuster les coefficients de frottement respectifs de chaque bras. Donnez une meilleure estimation de
ces coefficients kstr’G et kstr’D pour caler correctement le modèle :
- le modèle doit continuer de reproduire correctement les niveaux à l’amont et l’aval de l’île ;
- le modèle doit reproduire correctement la répartition des débits qui a été mesurée.
On supposera que tous les autres paramètres du modèle sont bien représentés (et en particulier la géométrie
des deux bras).
Pour chaque bras, on écrit une relation entre la perte de charge en régime graduellement varié, la rugosité et
le débit.

∆H
2
Q = k str ARh 3
(on considère en première approximation une pente moyenne
L
représentative pour chaque bras).
Après calage, le calcul doit conserver la perte de charge qui était bien calculé. On écrit de façon indifférente
pour D ou pour G :

∆H Q Q' Q Q'
= = donc k ' str = = k str
L 2
3
2
3
2
3 Q
k str ARh k ' str ARh k str ARh

Philippe Belleudy TUE41E_exam_2007-08_hydro_corr.doc / Page 1


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Qtotal bras gauche bras droit rugosité bras gauche rugosité bras droit
3 -1 3 -1 3 -1
calculé Q=250 m s QG=120 m s QD=130 m s kstr G=30 kstr D=30
3 -1 3 -1 3 -1
après Q=250 m s Q'G=70 m s Q'D=180 m s kstr'G = 18 kstr'D= 42
calage
Plusieurs données de l’énoncées étaient inutiles : la longueur des deux bras et la perte de charge entre les
deux nœuds.

2. Le canal jaugeur (environ 2/3 de la note)


Le canal jaugeur construit à l’exutoire du vallon du Laval permet de mesurer les débits de ce bassin versant
expérimental. Les photos ci-contre montrent cet ouvrage. De l’amont vers l’aval, il comporte donc une partie
convergente, un col (section B), et une courte partie divergente qui se termine par une chute (section C).
Les différentes sections sont rectangulaires. La pente de l’ouvrage sera négligée de même que les pertes de
charge. La largeur au col est bB=0.40 m.
On va essayer de comprendre pourquoi on peut mesurer les débits du ruisseau avec ce dispositif.

2.1. les « axes hydrauliques »


2.1.1. profondeur critique
Entre la section amont A et le col (section B), la partie convergente a une longueur de 10 m et elle porte
progressivement la largeur de bA=3 m à bB=0.40 m. Il y a un élargissement ensuite sur la courte portion BC.
Calculez la profondeur critique pour le débit Q=1 m3s-1. Remplissez le tableau suivant et tracez la courbe sur la
figure 1. (tableau à rendre avec la copie ou à recopier)
section A B C
abscisse longitudinale (m) 0 4 6 8 9 10 10.5 11
largeur b (m) 3 1.96 1.44 0.92 0.66 0.4 0.55 0.7
profondeur critique (m) 0.22 0.30 0.37 0.49 0.62 0.86 0.70 0.59
On remarque donc un maximum de cette courbe pour la section B qui est la plus étroite.
2.1.2. profondeur normale
La pente du fond est nulle et les parois sont très lisses dans le dispositif convergent-divergent. Que peut-on
dire de la profondeur normale dans l’ouvrage (partie AC) ?
2.2. Courbe de charge (énergie)
On trouvera sur la figure 2 les courbes charge/hauteur d’eau pour le débit Q=1 m3s-1. Ces courbes sont
tracées respectivement pour les sections A (amont convergent), C (extrémité aval du canal) et D (section
naturelle à l’aval du canal).
2.2.1. à l’aval
Comme on le voit sur la photo ci-dessus, la section D a une largeur de l’ordre de 3m à l’aval de l’ouvrage. Le
dénivelé depuis la section C est de 0.50 m. Pour le débit Q=1 m3s-1 on a calculé que la profondeur dans cette
section aval est d’environ 0.33 m (par rapport à la référence z=0 choisie pour la figure 2, le fond de la section
D est donc 0.50 m plus bas).
Placez le point de fonctionnement de D sur cette figure.

Philippe Belleudy TUE41E_exam_2007-08_hydro_corr.doc / Page 2


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On place donc le point D sur la courbe correspond à cette section à l’altitude -0.17. (voir figure 2)
2.2.2. en C
Andouillette : « Le niveau en C est le niveau critique. »
Boudin : « Le niveau en C ne peut pas être supérieur au niveau critique
Cervelas : « Le niveau en C peut être inférieur au niveau critique » h A (m2) V H (m)
Qui a raison ? Qui a tort ? Justifiez rapidement vos réponses. (m) (m/s)
Indiquez ou surlignez sur cette figure le ou les points de fonctionnement 0.5 0.2 5.00 1.77
possible pour la section C. 0.6 0.24 4.17 1.48
Boudin a raison : Pour que le niveau en C soit subcritique, il faudrait que 0.7 0.28 3.57 1.35
cela provienne d’un remous aval. Ce n’est pas le cas ici (le niveau aval est 0.8 0.32 3.13 1.30
très bas). 0.9 0.36 2.78 1.29
Cervelas a raison : il est toujours possible que l’écoulement en C soit 1 0.4 2.50 1.32
supercritique, imposé par l’amont. 1.1 0.44 2.27 1.36
Andouillette n’aura donc raison que si rien de force un écoulement 1.3 0.52 1.92 1.49
supercritique en amont de C.
1.5 0.6 1.67 1.64
Les points de fonctionnement possibles pour C sont donc les points qui
1.7 0.68 1.47 1.81
correspondent au régime supercritique.
(tableau à rendre avec la copie
2.2.3. en B
Remplissez le tableau ci-contre toujours pour Q=1 m3s-1 et tracez sur la figure 2 la courbe énergie/hauteur
d’eau pour la section B.
Quelle est l’énergie minimale dans la section B ?
Comme pour chacune de ces courbes, l’énergie minimale correspond à la profondeur critique. En regardant la
courbe tracée à la question 2.1.1 que l’écoulement à l’amont de B a toutes les chances d’être subcritique (il
faudrait sinon arriver en A avec une profondeur très faible et une vitesse très forte). Donc en B, on sera soit
critique, soit subcritique (si l’aval le permet).
2.3. Tout s’éclaire ! (enfin, on l’espère…).
2.3.1.
Comparez l’énergie minimale en B avec l’énergie dans la section aval C. Déduisez le niveau en B. Placez sur
la figure 2 le point de fonctionnement en B. Précisez la position du point de fonctionnement en C. Tracez sur la
figure 1 une ébauche de la ligne d’eau entre B et C.
L’écoulement en C est supercritique. L’écoulement en C ne peut pas être subcritique. Donc B est critique.
L’énergie en C ne peut pas être supérieure à l’énergie en B, on élimine donc la partie de C-supercritique qui
correspond à une énergie supérieure à HcB. L’énoncé nous dit par ailleurs qu’il n’y a pas de pertes de charge,
l’énergie en C est donc identique à l’énergie en B. On place donc C.
La ligne d’eau entre B et C est supercritique. En C, on a un jet vers l’aval..
2.3.2.
Placez sur la figure 2 le point de fonctionnement en A ? (vous n’avez pas oublié l’hypothèse sur les pertes de
charge ci-dessus !) Complétez l’ébauche de la ligne d’eau (figure 1)
La surface libre en A est quasiment horizontale, à la différence de la surface libre en B, ce qui permet une
meilleure précision dans la détermination du niveau : il ne reste plus qu’à installer un appareil qui mesure qui
enregistre le niveau d’eau en A…
Sans perte de charge dans le convergent, le point de fonctionnement en A se place à la même énergie que B.
La ligne d’eau se trace de B vers A et de B vers C (sur ce corrigé ;: calcul Bernoulli avec une feuille Excel).
Le dénivelé entre C et D ici assure presque automatiquement qu’il n’y pas de remous aval. Sinon, ce
disposition convergent-divergent permet de réaliser dans tout les cas un écoulement critique dans le col. La
relation charge/débit est facile à déterminer et donc une mesure du niveau en amont permet de connaître le
débit. Un déversoir peut aussi être utilisé. Les avantages du dispositif convergent-divergent sont 1/ une hausse
limité du niveau en amont de l’ouvrage (qui limite donc les débordements) ; 2/ on évite les risques
d’engravement que pourrait provoquer un seuil .A Draix, c’est un peu plus compliqué en fait parce qu’on
mesure des écoulement hyperconcetrés (700g/l en juin 2003) Voir <
http://www.cemagref.fr/Informations/Actualites/colloque/feteSC_2004/posterFDS6.pdf>

Philippe Belleudy TUE41E_exam_2007-08_hydro_corr.doc / Page 3


Votre n° d’étudiant ici :
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N’oubliez pas de rendre cette feuille avec votre copie

1.4
niveau (m)

1.2
figure 1 : profil en long
1.0

hc (question 2.1.1)
0.8
ligne d'eau (question 2.3.2)

0.6 fond

0.4

0.2
A B C
0.0
0 2 4 6 8 10 12
-0.2 fond distance longitudinale

-0.4 D

-0.6

2.0 profondeur h (m)


figure 2

section A
section B (question 3.2)
1.5 section C
section D A (question 2.3.2)
Série14

1.0

B (question 2.3.1)
section B
(question
0.5
section C
section A
C (question 2.3.1)

0.0
C possibles (question 2.2.2)
D (question 2.2.1)
section D
Charge H (m)
-0.5
-0.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0

Philippe Belleudy TUE41E_exam_2007-08_hydro_corr.doc / Page 4

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