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Du résultat à la variation
de l’endettement net
Le Chapitre 1 conduisait au tableau des flux de trésorerie qui rassemble l'ensemble des
dépenses et des recettes enregistrées au cours d'une période et détermine le
désendettement net.
On pourrait croire que ces deux optiques, radicalement différentes, n'ont aucune
relation. Mais le bon sens nous dit que quelqu'un de riche aura, tôt ou tard, de la
trésorerie, et que quelqu'un de pauvre connaîtra des problèmes de trésorerie, sauf à
faire fortune entre-temps…
Bien que la complexité des mécanismes d'une entreprise implique des décalages
entre bénéfice et trésorerie, il y a cependant, tôt ou tard, convergence. L'objet de ce
chapitre est de réconcilier l'optique « trésorerie » et l'optique « résultat ».
Nous verrons que, dans la pratique, les flux sont reconstitués à partir des variations de
comptes du bilan.
Les recettes d'exploitation devraient être égales aux ventes de l’exercice mais elles en
diffèrent car les clients paient avec certains délais, ou par avance. Les recettes
d'exploitation ne sont donc égales aux ventes de l’exercice que si celles-ci ont été payées
comptant ; à défaut, elles viendront accroître l'encours clients.
Augmentation de
–
l'encours clients
Recettes
= Ventes de l'exercice ou
d'exploitation
Diminution de
+
l'encours clients
Tout comme les produits d'exploitation diffèrent des recettes d'exploitation, les
charges d'exploitation diffèrent des dépenses d'exploitation. Les dépenses ne sont pas
égales aux charges d'exploitation de l'exercice compte tenu :
du décalage lié aux conditions de règlement obtenues par l'entreprise (crédit
accordé par ses fournisseurs…) ;
du fait qu'une partie des achats n'est pas consommée au cours de l'exercice. Ce
décalage différenciant les achats des consommations est régularisé par
l'inscription en compte de stocks des matières premières non encore
consommées.
Augmentation du stock de
+
matières et de marchandises
ou
Diminution du stock de matières
–
et de marchandises
Charges
Dépenses
= d’exploitation
d'exploitation
consommées
Diminution des dettes
+
fournisseurs
ou
Augmentation des dettes
–
fournisseurs
COMPTE DE
DIFFÉRENCE TABLEAU DE FLUX
RÉSULTAT
4. L'INVESTISSEMENT
5. LE FINANCEMENT
Tout comme le cycle d’investissement, le cycle des ressources financières est par
essence un cycle propre à la trésorerie. Les ressources financières (nouveaux emprunts,
augmentations de capital) n’apparaissent pas au compte de résultat où seule apparaît
la rémunération d’une partie de ces ressources : les intérêts des emprunts.
Enfin, l’impôt sur les sociétés est à la fois une charge qui apparaît au compte de
résultat et un flux de trésorerie rémunérant l’État qui, s’il n’apporte pas de fonds à
COMPTE DE
DIFFÉRENCE TABLEAU DE FLUX
RÉSULTAT
Ce même tableau nous permet de faire l'exercice inverse auquel nous nous sommes
livrés ou plus exactement d'expliquer la variation de l’endettement net à partir du
résultat net. Pour ce faire, il suffit d'ajouter au résultat net l'ensemble des mouvements
de la colonne centrale :
Résultat net
+ Dotations aux amortissements1
– Variation du besoin en fonds de roulement d’exploitation
– Investissements nets des cessions d’actifs
+ Augmentations de capital
– Dividendes versés
= Désendettement net
Puis, celle-ci n'apparaîtra effectivement en « caisse » que compte tenu des décalages
liés au cycle d'exploitation et que reflète la variation du besoin en fonds de roulement
d’exploitation.
Au total, le tableau de flux de trésorerie comporte trois blocs correspondant aux trois
fonctions :
1Y compris les dotations aux provisions pour restructuration et les dépréciations d’actifs immobilisés et, dans le cas
particulier des comptes consolidés (voir Chapitre 6), des dotations aux amortissements des écarts d’acquisition
(normes françaises) et les dépréciations des écarts d’acquisition (normes IFRS).
Résultat net
+ Dotations aux amortissements4
+ Dépréciations d’actifs immobilisés
+ Variation des provisions à caractère de réserve
+/– Moins-values (plus-values) sur cession d’actifs5
= Capacité d’autofinancement
écarts d’acquisition (normes françaises) et les dépréciations des écarts d’acquisition (normes IFRS).
5 Afin donc de ne pas les prendre en compte dans le calcul de la CAF.
On a donc :
Flux de trésorerie provenant de l’exploitation = Capacité
d’autofinancement - Variation du BFR d’exploitation.
6 Sous déduction de la participation des salariés si elle n’a pas déjà été incluse dans les frais du personnel.
7 Hors plus et moins-values de cession.
Nous venons d'isoler les mouvements de trésorerie liés à l'activité ; nous pouvons donc
maintenant classer les autres mouvements entre ceux qui sont liés à la politique
d'investissement et ceux qui sont liés au financement de l'entreprise.
8 On verra au Chapitre 21 que, dans une optique d’évaluation, il est retenu avant frais financiers.
OPÉRATIONS D'EXPLOITATION
Résultat net
Dotations aux amortissements et dépréciations sur actifs immobilisés
Autres éléments sans incidence sur la trésorerie
Capacité d'autofinancement
Variation du besoin en fonds de roulement
FLUX DE TRESORERIE D'EXPLOITATION (A)
OPÉRATIONS D'INVESTISSEMENT
OPÉRATIONS DE FINANCEMENT