Vous êtes sur la page 1sur 1

Margot LAFON B3G2

Ramzi Are , accusé au procès de l’attentat de Nice : « Tout ce


que je veux, c’est dormir paisiblement »

Accusé d’avoir fourni une arme à l’auteur de l’attentat de Nice en 2016, Ramzi Are est entendu,
depuis lundi, par la cours d’assise spéciale de Paris. En état de récidive, il est le seul des 8
accusés à encourir la perpétuité.

« Le terrorisme, c’est pas mon délire. » Ramzi Are est l’un des trois protagonistes poursuivis pour
association de malfaiteurs terroriste. Le franco-tunisien qui fêtera ses 28ans le 28 novembre
prochain, reconnait avoir fourni une arme à Mohamed Lahouaiej Bouhlel, l’auteur de l’attentat,
mais nie toutes accusations terroristes. « Le terrorisme, c’est un crime contre l’humanité. C’est
abominable, c’est pour les fous, les monstres. » Rasé de prêt et vêtu de noir, il arbore un ton
calme pour tenter de convaincre ses interlocuteurs. « Mohamed n’était pas mon ami. Je pense
qu’il a essayé de me piéger. » Ramzi Are explique avoir rencontré l’auteur des attentats lorsqu’il
était en prison. En e et, l’accusé a vécu en détention pendant 10ans, pour vol aggravé. « Il était
livreur de boisson et nous relançait le ballon quand il passait au dessus du grillage. Quand on
s’est parlé pour la première fois, on s’est même pas présenté. Je lui ai juste demandé de trouver
un moyen pour faire rentrer du cannabis. » En juillet 2015, Ramzi Are est relâché en semi-liberté.
C’est là que les liens entre lui et l’assaillant se sont resserrés.

D’escroquerie à transaction
Lorsqu’on demande à l’accusé de décrire l’assaillant, il avoue : « J’ai pas fait d’analyse sur sa
personnalité mais je peux dire que c’était quelqu’un de craintif, qui parlait peu, il était discret. Je
ne le pensais pas dangereux. » Un personnage dont Ramzi ne se mé e pas mais qui se tourne
vers lui, début juillet 2016, pour se procurer une arme.

Le franco-tunisien con e ne pas voir le futur assaillant comme un ami, plutôt comme un client
non-régulier, qui ne lui rapportait pas beaucoup. « C’est d’ailleurs pour ça que j’ai essayé de
l’escroquer. Au pire, je perdais pas grand chose. » En e et, Ramzi Are a, dans un premier temps,
tenté d’arnaquer son client en lui refourguant une fausse arme, que Mohamed a tout de suite
reconnue. « Il s’y connaissait. Il m’a dit : c’est pas bien, ça marche pas ça. »

L’accusé s’est alors tourné vers Brahim Tritrou, un ami à lui actuellement détenu en Tunisie. « Il
m’a présenté monsieur Hanej. » Artan Hanej est albanais et deviendra le fournisseur de cocaïne
de Ramzi Are . Il sera d’ailleurs lui aussi, entendu par la cours à partir de jeudi. Artan Hanej fournit
l’arme à Ramzi qui la procure alors à Mohamed Lahouaiej Bouhlel, le 12 juillet 2016. « J’ai fait la
transaction et je n’ai plus revu Mohamed après. »

« J’étais un petit con. »


« À l’époque des faits, j’avais 21ans. J’étais un petit con, égoïste. Je ré échissais pas. D’ailleurs
je n’étais même pas au courant que c’était monsieur Lahouaiej Bouhlel qui avait commis ce
crime. Quand je l’ai appris, quelques semaines plus tard, j’étais choqué. » L’avocate générale
relance alors l’accusé sur un message de l’assaillant que l’accusé avait reçu, le soir de l’attentat,
à 22h27. « Je n’ai pas lu le message avant 3-4h du matin. J’étais bourré. » Il explique ne pas
s’être rendu compte, en 2016, de la gravité de ses actes. « J’avais l’habitude de vivre comme ça.
Je viens d’un endroit où c’est banal de vendre des armes, de voler, de faire du tra c de drogue. »
L’homme con e alors : « J’ai grandi. J’ai eu le temps de ré échir en prison. Aujourd’hui, tout ce
que je veux, c’est dormir paisiblement. » Ramzi explique que son passé ne l’a pas aidé et se
justi e même en racontant avoir été poussé par des moeurs sociales, des codes. « C’est les
codes de la rue qui m’ont emmené ici. Mais aujourd’hui, je m’en fous, je ne veux plus les suivre.
Je veux mener à bien mes projets. »

fi
fi
fi
fi
ff
fi
fi
fi
ff
fl
fi
fi
fi
fl
fi
fi

Vous aimerez peut-être aussi