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Segmentation d’images microscopiques basée sur les

attributs textures couleur


DJEZIRI Benyounes Benomar Mohammed Lamine, Med
Laboratoire Génie Biomédical Amine Chikh
Dépt. Génie Biomédical Laboratoire Génie Biomédical
Université de Tlemcen, Algérie Dépt. Informatique
djeziri.benyounes@gmail.co Université de Tlemcen, Algérie
m benomaramine@gmail.com_

Abstract— La segmentation des cellules sanguines est un enjeu de pathologique dépend principalement de la segmentation
recherche important en hématologie et dans d’autres domaines correcte de l’image.
connexe. Dans cet article, une technique de segmentation des
images microscopiques est proposée dans le but d’extraire les
composantes des cellules sanguines (noyau, cytoplasme, globule
rouge et plasma). L’image est représentée en couleur, les attributs
d’Haralick extraits des matrices de cooccurrences sont utilisées
pour caractériser les textures couleurs présentent dans ces
images. Un prétraitement est réalisé pour extraire le fond
(plasma) afin de réduire le temps d’exécution et le bruit. Les
machines à vecteurs de support (SVM) ont été appliquées pour
une segmentation par classification pixellaire supervisée. La
méthode proposée a été testée sur vingt sept images
microscopiques réelles avec des résultats prometteurs et des taux
de reconnaissances du noyau, globule rouge atteignant les 98% et
du cytoplasme 80%.

Mots clés: Segmentation d’image microscopique, texture couleur,


Classification, Support Vector Machine (SVM).
Figure 1. Image microscopique de cytologie

I. INTRODUCTION Différents algorithmes et techniques ont été développés


pour résoudre le problème de la segmentation d’image.
Cependant, il n’y a pas de solution générique pour résoudre ce
En hématologie l’analyse des cellules sanguines, problème. Ces techniques doivent être combinées avec les
particulièrement les globules blancs, dans les images connaissances du domaine afin de trouver une solution de
microscopiques peut fournir des informations utiles segmentation efficace.
concernant la santé des patients, cette étape de lecture, le
screening, est une activité manuelle qui consiste en une Haralick introduit en 1973 [1,2] un outil statistique, les
inspection et analyse visuelle par le cytotechnicien de toutes matrices de cooccurrences, pour mesurer la distribution des
les cellules présentes sur une lame dans le but de détecter des niveaux de gris dans l’image tout en prenant en compte les
cellules anormales ou suspectes afin d’établir un diagnostic. interactions spatiales entre les pixels. Sharma a montré que les
résultats obtenus par l’analyse des matrices de cooccurrences
Cette analyse est d’un intérêt capital car le diagnostic
sont bons en termes de discrimination de textures en niveaux
dépend de la bonne reconnaissance des cellules anormales ou
de gris [3]. Une approche basée sur la texture a été présentée
suspectes. Or cela est difficile et reste toujours un processus
par Daniela et al [4]. Pandit [5] et Keller [6] ont réalisé des
très long demandant concentration, expérience et compétence
travaux remarquables sur la segmentation, l’extraction des
de l’expert, ce dernier risque souvent de se tromper dans le
caractéristiques et la classification des leukocytes sur les
diagnostic. Pour pallier à ceci, une approche est indispensable
images en niveaux de gris de la moelle osseuse.
pour aider le cytotechnicien en utilisant un système
informatique s’appuyant sur l’analyse d’images afin de réduire Dans notre approche, l’image complète est segmentée en
le temps et augmenter la précision du diagnostic. quatre régions : noyau, cytoplasme, globule rouge et fond
(Fig.1). Nous avons opté pour l’utilisation des 4 premiers
L’article présente la première étape de la construction d’un
attributs textures d’Haralick extraits à partir des matrices de
système automatique de reconnaissance des cellules. Cette
cooccurrences [1,2] pour la caractérisation de la texture des
démarche consiste à segmenter des images microscopiques de
images couleurs, suivi de la construction d’une
cytologie, qui est une étape cruciale pour l’analyse
classification pixellaire supervisée par SVM.
automatique des cellules; étant donné que le succès de la
classification
Cet article est organisé comme suit : une introduction et un Cet outil statistique, qui est les matrices de cooccurrences à
aperçu sur le domaine de segmentation d’image cytologique niveaux de gris (GLCM), introduit par Haralick en 1973 [1,2],
dans la section 1, suivi d’une présentation de la notion de est intéressant car il mesure la distribution des niveaux de gris
texture couleur et les indices d’Haralick utilisés dans la section dans l’image tout en prenant en compte les interactions
2. Dans la section 3 les concepts de base du classifieur spatiales entre les pixels. Cette matrice est une matrice carrée
SVM sont exposés. Les principales étapes de la segmentation 2
de taille n où n correspond au nombre des niveaux de gris de
et des résultats sont présentés dans la section 4. Les l’image. La plupart des images sont codées sur 256 niveaux de
conclusions sont données dans la section 5. gris par conséquent, la taille des GLCM est considérable.
Généralement les niveaux de gris de l’image sont requantifiés
II. EXTRACTION DES CARACTÉRISTIQUES (16, 32 ou 64 niveaux de gris) ce qui permet d’avoir un temps
de traitement plus restreint [8,9], dans notre cas les images
A. Notion de Texture sont codées sur 256 niveaux de gris et nous avons
Il n’existe pas de définition précise de la texture, et, malgré utilisés 64 niveaux de gris pour les GLCM.
son omniprésence dans les images (importante dans les images Une matrice de cooccurrence mesure la probabilité
médicales, aériennes, de textiles,...), « Il n’existe pas d’apparition des paires de valeurs de pixels situés à une
d’approche formelle ni de définition précise de la texture » certaine distance dans l’image. Elle est basée sur le calcul de la
[1,2]. probabilité P (i, j, δ, θ) qui représente le nombre de fois où un
En termes de définition de la notion de texture, on trouve pixel de niveau de gris i apparaît à une distance relative δ d’un
d’abord celle donnée par le dictionnaire, qui précise pixel de niveau de gris j et selon une orientation θ donnée. La
simplement qu’une texture est la reproduction spatiale d’un distance δ n’excède pas, en général, quelques pixels, afin de ne
motif de base dans plusieurs directions. prendre en compte qu’une information très locale de voisinage.
Puis, d’autres plus précises, telle que : une texture est une Les directions angulaires θ classiquement utilisées sont 0, 45,
structure spatiale constituée par l’organisation de primitives 90 et 135 degrés. La figure (Fig.2) illustre ce propos.
(ou motifs de base) ayant chacune un aspect aléatoire. Une
texture est alors une structure hiérarchique à 2 niveaux.
Ou bien encore, cette définition qui considère une texture
comme un phénomène à 2 dimensions :
 La première concerne la description d’éléments de
base ou primitives, à partir desquels est formée la
texture.
 La deuxième est relative à la description des relations
spatiales entre ces primitives.
On distingue en fait, selon l’élément de base et les règles
de placement, 2 types de textures : les macro-textures (ou
Figure 2. Plus proches voisins du pixel ‘X’ selon les 4 directions
textures structurées), les micro-textures (ou textures
aléatoires).
Comme les matrices de cooccurrences contiennent
beaucoup d’informations et sont donc consommatrices en
B. Les matrices de cooccurrences et les indices d’Haralick espace mémoire, elles ne sont pas directement exploitées pour
Dans la littérature, de nombreuses méthodes permettent caractériser les textures. Les utilisateurs préfèrent donc extraire
d'extraire des paramètres caractérisant la texture. Elles se de ces matrices des attributs afin de réduire la quantité
décomposent en deux grandes classes : l'approche structurale d’informations à manipuler, tout en conservant la pertinence
et l'approche statistique [1,2]. L'approche structurale consiste à de ces descripteurs. C’est pour cette raison que nous avons
repérer les éléments de base de la texture, ainsi que leurs choisi d’utiliser les 13 premiers attributs d’Haralick extraits à
arrangements. L'approche statistique s'applique en particulier partir de ces matrices [1,2].
aux textures ne possédant pas de primitives élémentaires autres
que le pixel comme le cas de nos images microscopiques. Dans son article "Textural features for image
classification", Haralick introduit quatorze attributs de texture
Nous détaillerons dans la suite les attributs qui nous ont extraits des matrices de cooccurrences. Ces attributs sont les
tout particulièrement intéressés, à savoir les matrices de suivants [7]:
cooccurrences et les indices d’Haralick extraits de ces
matrices. Nous avons voulu privilégier les matrices de 1. L’énergie :
cooccurrences et les attributs textures, par opposition à nos 2
précédents travaux où nous avons utilisé seulement les 1= ij (Pij(,) ) (1)
caractéristiques colorimétriques [16,17], dans le but de Ce paramètre mesure l’uniformité de la texture. Il atteint de
poursuivre nos futurs travaux avec la même idée en fortes valeurs lorsque la distribution des niveaux de gris est
combinant la texture et les couleurs au niveau de chaque constante ou de forme périodique. Dans ce dernier cas, les
pixel. valeurs élevées d’énergie sont obtenues pour les matrices
P(δ,θ) lorsque (δ, θ) correspond à la période.
2. Contraste 11. Entropie des différences
2
2= ij ((i-j) Pij(,)) (2) 11= - i
Ng-1
Px-y(i) log(Px-y(i)) (11)
Le contraste mesure les variations locales, si ces variations 12. Information sur la corrélation
sont importantes, alors le contraste sera élevé. La valeur en est
d’autant plus élevée que la texture présente un fort contraste. 12= (HXY – HXY1) / max (HX,HY) (12)
Ce paramètre est fortement non corrélé à l’énergie.
Où HX et HY sont respectivement les entropies de Px
3. Corrélation
et Py.
Ng Ng
3= ( i j (ij) Pij(,)-µxµy ) / xy (3) HXY = - ∑i ∑j p(i,j)log(p(i,j))
Où μx, μy, x et y sont respectivement les moyennes et HXY1= - ∑i∑j p(i,j)log(px(i) py(j))
les écarts type de px et py.
13. Information sur la corrélation
Ce paramètre permet de déterminer si certaines colonnes
de la matrice sont égales, c’est-à-dire s’il existe des 1/2
13= (1-exp[-2.0(HXY2-HXY)]) (13)
dépendances linéaires dans l’image. En effet, plus les valeurs
sont uniformément distribuées dans la matrice de Où:
cooccurrences et plus la corrélation est importante. La HXY2= - ∑i∑j px(i) py(j)log(px(i) py(j))
corrélation n’est corrélée ni à l’énergie, ni à l’entropie.
14. Coefficient de corrélation maximal
4. Variance
1/2
Ng Ng 2 14= (1ière plus grande valeur propre de Q)
4= ( i j (i-µ) Pij(,) ) (4)
(14) Où :
La variance mesure l’hétérogénéité de la texture. Elle
augmente lorsque les niveaux de gris différent de leur Q= ∑k (p(i,k)p(j,k)) / (px(i)py(k))
moyenne. La variance est indépendante du contraste. Les attributs f6, f7, f8, f10, f11, f12, f13 et f14 apportent
5. Moment différenciel inverse (Homogénéité) des informations supplémentaires sur les degrés
d’homogénéité et de complexité de l’image, ainsi que sur la
corrélation.
Ng Ng 2
5=  j Pij(,) / 1+(i-j) (5) La méthode d’extraction de ces paramètres basée sur le
i
Ce paramètre a un comportement inverse de celui du calcul des matrices de cooccurrence est une des méthodes les
contraste. En effet, plus la texture possède de régions plus proches de la notion de texture. Elles mettent
homogènes et plus le moment différentiel inverse est élevé. effectivement en avant les relations qui existent entre les pixels
6. Moyenne des sommes de l’image en faisant intervenir l’aspect local (les niveaux de
gris) et l’aspect spatial (δ, θ). Cependant, ces matrices sont
2Ng
calculées de façon globale pour toute l'image, ce qui n'est pas
6= i iPx+y(i) (6) sans poser de problème quand nous savons qu'il est possible
7. Variance des sommes d'avoir plusieurs textures différentes dans une même image.
2Ng 2 Haralick [2] suggère de calculer des matrices de cooccurrence
7= i (i-8) Px+y(i) (7) avec différentes directions et d’en faire la moyenne.
8. Entropie des sommes Pour remédier à ce problème, nous calculons la matrice C
2Ng sur une fenêtre glissante de taille W centrée sur chaque pixel xi
8= - i Px+y(i) log (Px+y(i)) (8) de l'image (la taille de la fenêtre adéquate est donnée dans la
partie résultats expérimentaux). Ainsi, les mesures
9. Entropie mentionnées ci-dessus (indices d’Haralick) peuvent être
calculées pour
Ng Ng chaque pixel de l'image. Malheureusement, les temps de calcul
9= - i j Pij(,) log(Pij(,)) (9)
sont alors considérables, mais la résolution de la segmentation
L’entropie mesure la complexité de l’image. Lorsque les est de un pixel [10, 11, 12].
valeurs de la matrice de cooccurrences sont presque toutes
égales, l’entropie est élevée. Elle permet ainsi de caractériser
le degré de granulation de l’image. En effet, plus la valeur de III. SVM
l’entropie est grande et plus la granulation est grossière. La théorie de l’Apprentissage Statistique de Vapnik et de
L’entropie est faible si on a souvent les mêmes couples de Chervonenkis [13] a conduit au développement d’une classe
pixels. C'est un indicateur de désordre. L’entropie atteint de d’algorithme connu sous le nom de SVM. Ils permettent de
fortes valeurs lorsque la texture est complètement aléatoire réaliser des estimations en classification. Une des originalités
(sans structure apparente). Elle est fortement corrélée (par de la méthode est de produire une fonction de décision qui
l’inverse) à l’énergie. n’utilise qu’un sous-ensemble de la base d’apprentissage. Les
éléments de ce sous-ensemble sont nommés Vecteurs de
10. Variance des différences Support(VS).
10= variance (Px-y) (10)
Soit un ensemble d’apprentissage E = {(x1,y1),…, (xk,yk)} B. Méthode d’étiquetage
n
composé de k couples avec xi ∈ R et yi ∈ {-
1,+1}. Afin d’évaluer les résultats de segmentation nous devons
L’algorithme des SVMs projette les vecteurs xi dans un espacen disposer d’une base étiquetée (image vérité terrain). Ce qui
de caractéristiques H à partir d’une fonction non linéaire ∅: R nous intéresse ici est de détecter les globules blancs (noyau et
→H. L’hyperplan optimal de séparation des deux classes dans cytoplasme) et les globules rouges.
l’espace H est ensuite recherché. Cet hyperplan (ω,b) A l’aide d’un programme développé sous Matlab et d’un
matérialise la frontière de séparation entre les deux classes. La logiciel de traitement et de retouche d’image nous avons
classe y d’un nouvel exemple x est définie par : effectué l’étiquetage des 27 images de notre base (Fig. 4),
sachant que le vert représente le noyau, le jaune pour le
y = sign (.(x) + b) (15) cytoplasme, le rouge pour les globules rouges et le fond
L’hyperplan est optimal s’il maximise la distance qui le (plasma) en noir.
sépare des exemples dont il est le plus proche. Cette distance
est usuellement appelée marge du classifieur. Il a été démontré
[13] que maximiser cette marge correspond à maximiser le
pouvoir généralisateur du classifieur. En choisissant une
fonction noyau.
K (xi,xj)= (xi), (xj) (16)
Il a également été montré que la résolution du problème
dual correspondant produit une fonction de décision de la
forme :
(x) = xiSV (iyi K (xi, x) +b) (17)
Où {αi} et b correspondent à la solution optimale du Figure 3. Image microscopique prétraitée
problème dual. Dans cet article, la fonction noyau RBF (Radial
Basis Function) a été choisie comme noyau, qui est:
2
K(xi , xj) = exp(-g‖xi - xj‖ ) (18)
Le code du programme et une discussion plus détaillée sur
les C-SVM peuvent être trouvés dans [14]. Les SVM sont des
classifieurs binaires, m (m-1)/2 classifieurs SVM sont utilisés
pour un problème multi-classes.

IV. EXPÉRIMENTATION

A. Base d’images
Notre base a été construite à partir d’images réelles
acquises au sein du service d’hémobiologie (CHU Tlemcen), Figure 4. Image étiquetée (vérité terrain)
sur des lames avec la coloration MGG (May Grunwald
Giemsa). L’environnement LEICA (caméra et microscope)
C. Étape de segmentation
permet d’obtenir des images couleur RGB de 24-bit sous
format Bitmap. Par la suite nous avons converti ces images Notre segmentation est basée sur une classification
couleur en images niveaux de gris afin d’extraire les indices pixellaire, et nous avons choisi SVM comme classifieur.
d’Haralick [1,2]. En premier lieu, nous construisons un SVM appliqué sur
toutes les caractéristiques (14 caractéristiques= niveaux de
Vingt sept images microscopiques ont été utilisées pour gris
l’évaluation de l’algorithme de segmentation proposé. Nos + 13 indices d’Haralick), obtenues des images du premier
images ont été divisées en 2 groupes disjoints: le premier pour ensemble d’apprentissage en prenant en considération que les
l’apprentissage (18images), le choix de ces images est basé sur pixels des noyaux, cytoplasme et globules rouges. Chaque
un critère de représentativité de toutes les classes, le deuxième pixel est représenté par 14 caractéristiques.
pour le test (9images). Dans nos précédents travaux [16,17],
Nous avons testé trois fenêtres (3x3, 5x5 et 7x7) notre
nous avons enregistré des taux de reconnaissances du plasma choix s’est porté sur la fenêtre 5x5 centré sur le pixel
(fond) atteignant les 99%. Aussi, le fond de l’image prend considéré, d’où δ, θ ∈ {0,1,2,-1,-2} en utilisant toutes
généralement une grande partie de l’image ce qui augmente le les
temps de traitement et contient même du bruit, pour cela nous directions possibles (0°,45°,90°,135°,180°,-45°,-135°,-
avons effectué un prétraitement sur la base d’images pour
90°).
extraire la partie fond (Fig. 3).
D. Résultats et discusions
Nous avons mesuré et quantifié les performances de
segmentation de l’ensemble des images de test par rapport aux
images vérité terrain, pour cela nous avons utilisé deux
critères: le taux de reconnaissance (rappel) et la précision.
Ensuite une comparaison de ces résultats avec ceux obtenus
dans un autre travail [16], sur la même base d’images
microscopiques, en utilisant une technique de fusion de
segmentation par SVM dans différents espaces couleur à
savoir RGB, HSL, HSV, LUV et YUV.
Quelques résultats visuels de notre segmentation sont
présentés sur les figures 5 et 6 (Fig.5 Fig.6). La table (I)
montre les taux de reconnaissances et de précisions obtenues.
Le temps moyen de classification des images (512x384 pixels)
par SVM appliqué sur les 14 caractéristiques est de 305
secondes.

TABLE I. RÉSULTATS OBTENUS POUR LE CLASSIFIEUR SVM

Noyau Cytoplasme G. rouge


Taux de reconnaissance 94.11% 44.09% 89.49%

Précision 84.44% 54.13% 70.32%

A la lumière des résultats présentés et des résultats visuels,


nous constatons que la segmentation de la région noyau est
hautement satisfaisante cela est dû à la ressemblance de la
configuration des attributs texture, en niveaux de gris, des
noyaux dans les différentes images et la différence de cette
configuration par rapport aux autres classes (cytoplasme et
globule rouge). Ces attributs qui tiennent uniquement compte
de l’information de Luminance (la luminance est ici définie Figure 5. Résultat visuel: (a)Image originale, (b)Image niveaux de gris,
(c)Image segmentée, (d)Image étiquetée(vérité terrain)
comme étant l’attribut d’une sensation visuelle selon laquelle
une surface paraît émettre plus ou moins de luminosité [7]).
Cette différence est visible dans la figure 6.a et 5.a (Fig.5
Fig.6).
Cependant il demeure toujours une confusion entre le
cytoplasme et les globules rouges, vu la ressemblance
considérable de leurs caractéristiques; cela est dû aussi à une
mauvaise classification des pixels appartenant à d’autres
régions classés cytoplasme (faux positifs). Cette confusion a
été constatée même dans des travaux utilisant d’autres
techniques et méthodes de segmentation [16,17].
Aussi, les images originales contiennent des régions claires
aux centres des globules rouges (Erythroblasts : globule rouge
avec noyau), ce qui mène à leurs classification généralement
comme cytoplasme ceci peut être corrigé par un simple
remplissage dans l’étape de post traitement. Puisque le
diagnostic de l’expert médical est basé essentiellement sur les
leucocytes (noyau + cytoplasme) nous avons trouvé utile
d’ajouter quelques résultats de précision concernant le noyau
et cytoplasme (Table II) ainsi que les résultats visuels pour
ce type de cellules (Fig. 7).

TABLE II. RÉSULTATS SVM APRÈS POST TRAITEMENT

Noyau Cytoplasme
Taux de reconnaissance 97.76% 65.08%

Précision 85.21% 53.23%

Figure 6. Résultat visuel: (a)Image originale, (b)Image segmentée, (c)Image


étiquetée(vérité terrain)
Afin de pouvoir comparer les résultats de notre approche
avec une autre méthode de classification [16], la table (III)
recense les résultats de classification obtenus sur la même base
d’images microscopiques.
De meilleurs résultats de classification sont obtenus dans
[16] en utilisant différents espaces couleurs afin de profiter de
la complémentarité de ces espaces. Cette comparaison
permettra de mettre en évidence l’insuffisance de la seule
information de luminance (niveaux de gris) pour discriminer la
texture. Figure 7. (a) résultat SVM, (b) résultat post traitement, (c) vérité terrain
[1] R. Haralick, K. Shanmugan, et I. Dinstein. Textural features for image
TABLE III. COMPARAISON DES RÉSULTATS AVEC UNE AUTRE MÉTHODE classification. IEEE Transactions on SMC, 3(6) :610–621, 1973.
[2] R. Haralick. Statistical and structural approaches to texture. IEEE
Noyau Cytoplasme Transactions on SMC, 67(5) :786–804, 1979.
Précision (Nos résultats) 85.21% 53.23% [3] M. Sharma et S. Singh. Evaluation of texture methods for image
analysis. In R. Linggard, editor,Proceedings of the 7th Australian and
Précision (Travail [16]) 92.91% 88.36% New Zealand Intelligent Information Systems Conference, pages 117–
121, 2001.
[4] Daniela Mayumi Ushizima Sabino, Luciano da Fontoura Costa, Edgar
V. CONCLUSION Gil Rizzatti , Marco Antonio Zago: A texture approach to leukocyte
recognition. Elsevier, Real-Time imaging 10, 205–216, 2004.
Dans cet article, nous présentons une méthode de [5] M. Pandit, H. Hengen: Image analysis of blood and bone marrow
segmentation d’images microscopiques texturées. L’objectif smears. IEEE/BMESI BIOVISION, Bangalore, 2001.
est de caractériser les textures présentes dans ces images en [6] J. Park, J.M. Keller: Fuzzy patch label relaxation in bone marrow cell
utilisant les attributs d’Haralick (14 indices) extraits des segmentation. Proceedings, IEEE International Conference on Systems,
matrices de cooccurrences (GLCM). Cependant, ces matrices Man, and Cybernetics, Orlando, FL, 1133-1138, 1997.
sont calculées de façon globale pour toute l'image, ce qui n'est [7] Alice Porebski: Sélection d’attributs de texture couleur pour la
classification d’images. Application à l’identification de défauts sur les
pas sans poser de problème quand nous savons qu'il est décors verriers imprimés par sérigraphie. Thèse Doctorat, Université
possible d'avoir plusieurs textures différentes dans une même Lille 1 - Sciences et Technologies. 2009.
image. Pour remédier à ce problème, nous calculons la matrice [8] Ludovic Paulhac : Outils et méthodes d’analyse d’images 3D texturées :
GLCM sur une fenêtre de taille w centrée sur chaque pixel x Application à la segmentation des images échographiques. Thèse
de l'image. Ainsi, les attributs de texture peuvent être Doctorat, École Doctorale Santé, Sciences, Technologies. Université
calculés pour chaque pixel de l'image. La segmentation est François Rabelais de Tours. 2009.
basée sur une technique de classification pixellaire [9] Hanifi Majdoulayne : Extraction de caractéristiques de texture pour la
classification d’images satellites. Thèse Doctorat. Université de
développée par VAPNIK connu sous SVM. Ce choix est Toulouse III. 2009.
justifié par: 1) un taux de classification élevé et 2) un [10] Andrea Cohen, Dhouha Attia, Cyril Meurie et Yassine Ruichek : Une
processus de classification rapide. méthode de segmentation hybride par combinaison adaptative des
informations texture et couleur. MajecSTIC, Bordeaux, France. 2010.
Les résultats obtenus ont été très convaincants et
[11] C. Kervrann and F. Heitz : Segmentation non Supervisée des Images
encourageants, ce qui nous permettra de poursuivre l’´etude et Naturelles Texturées : Une Approche Statistique, Traitement du Signal,
essayer d’améliorer la méthode préconisée, en sélectionnant 1994, 11, 1, 31-41.
les attributs textures les plus pertinents, utiliser une approche [12] S . Liu and M. Berthod and G . Giraudon, Satellite Image Segmentation
hybride qui tient compte de la texture et de l’information Using Texture Information, Contextual Information, and Map
couleur. Knowledge, Systems Engineering in the Service of Humans
International Conference on System Man and Cybernetics, 1993.
[13] Vapnik V. : Statistical Learning Theory. John Wiley and Sons,
VI. REMERCIEMENTS Chichester, 1998.
[14] Chang, Chih-Chung and Lin, Chih-Jen: fLIBSVMg: A library for
support vector machines. ACM Transactions on Intelligent Systems and
Notre équipe a réalisé l’acquisition des images Technology, 2, 3, 27:1–27:27, Software available at
microscopiques de cytologie ainsi que l’annotation http://www.csie.ntu.edu.tw/˜cjlin/libsvm. 2011
(étiquetage) des différentes régions (classes). Cette base n’aura [15] C-W. Hsu and C-J. Lin: A comparison of methods for multiclass support
pas vu le jour sans la contribution de Mme N.Benmansour vector machines. IEEE Transactions on Neural Networks, 13, 3, 415–
(Médecin Hématologiste - C.H.U Tlemcen) qui nous a ouvert 425, 2002.
son service et nous a permis l’accès au microscope LEICA et [16] I. Baghli, M.Benazzouz and M.A. Chikh: ”Cytological image
segmentation based on fusion in two levels”. WOTIC’11 (The Fourth
les lames des patients. Nous tenons à la remercier vivement et Workshop on Information Technologies and Communication),
témoignons notre gratitude. Casablanca, Morroco, October 2011
[17] A.Benomar, M.Benazzouz and M.A Chikh: FCM spatial pour la
REFERENCES segmentation d’images microscopiques de cytologie. BIOMEIC’12
(Biomedical International Conference), Tlemcen, Algérie. 2012.

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