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Episode sept 

: Le mat sanglant

Tout ne se passa pas comme prévu sur le bateau. Alors que le temps se gâtait, les marins se mirent à
prier les kamis pour avoir la vie sauve. C’est alors que le chef eut une vision : Il fallait jeter ces
funestes passagers par-dessus bord.

Ainsi, Saburo est enfermé dans un sac alors que Yuritsuma est drogué. Minakô et Ishirô, seuls, ne
peuvent offrir une grande résistance. Voici donc les quatre compagnons à la mer, accrochés à
quelques maigres planches sur lesquelles reposent leurs affaires. Cette bande de flibustiers a pensé
en dernier ressort qu’une femme enceinte et un vieillard avait droit à un support pour les aider à
nager…

Heureusement pour eux, un bateau se présente. Il s’agit d’un navire marchand dont le capitaine n’est
autre que Yuritsuma Akira, le fils unique de Yuritsuma… Il transporte à son bord Sato Aya hime, la
sœur d’Ishirô, celle-là même qui a prévenu ce dernier du coup d’état de leur frère. Ayant entendu
qu’un certain Saburo avait vaincu en duel un général de Gassan Toda, ils se sont lancés à leur
poursuite dans l’espoir fou de les retrouver sur l’océan.

Akira a bien réussi, son talent de tisserand est légendaire et il demande une nouvelle fois à son père
l’autorisation de renoncer à son rang de samuraï afin de pouvoir honorer sa famille grâce au
commerce plutôt qu’à la guerre. Son père refuse. Hors de question de renoncer à son rang, surtout
après la trahison de sa mère. Le nom de la famille doit retrouver sa gloire.

Ce que Yuritsuma ignore, c’est qu’Akira joue là son va-tout. Il n’est pas le capitaine du bateau et
encore moins son propriétaire. Il a acheté tout l’équipage avec ses économies pour impressionner
son père afin de lui montrer qu’il pouvait réussir en suivant sa voie. Ruiné en vain, il offre de
superbes kimonos confectionnés dans la meilleure des soies à tout le monde, sauf à son père, et les
faits déposer sur l’île nommée la « Sœur des vagues ».

Une fois à terre, nos compagnons rencontrent trois Kaïzokus prétentieux et le ton monte rapidement
entre eux et Yuritsuma. Ce dernier finit d’ailleurs par se disputer aussi avec Ishirô sous le regard
surpris d’Aya. Saburo, plus sage, parvient à expliquer qu’ils sont les envoyés du seigneur Okibo et
qu’ils viennent récupérer le « Cheval de Dieu » et sa cargaison, celle-là même que les chrétiens
destinaient à Sato Sadao…

Le pirate les conduit à leur campement. Un repaire glacé plein de brigands et de gibiers de potence
dont le niveau de saleté est comparable à la laideur de leurs facies ingrats.

En discutant, Saburo et Minakô comprennent que les kaïzokus veulent obtenir plus d’argent de la
part des Okibo mais la somme qu’ils demandent est absurde. Ils souhaitent vendre un bateau au prix
d’un fief !

Saburo obtient d’eux qu’ils les amènent voir le bateau. Pendant les trois heures du trajet, Aya utilise
le prestige de sa lignée pour en imposer aux pirates. Rapidement, elles les a tous à sa botte. Même le
chef, Take, ne sait sur quel pied danser face aux remarques de la fillette.

Quand ils arrivent sur place, ils comprennent le problème. Les pirates, trop sûr d’eux, ont laissé le
bateau chrétien s’échouer sur des récifs. Leur demande ne sert donc qu’à gagner du temps pour
dissimuler leur échec. Ishirô et Yuritsuma décident d’aller inspecter la cargaison et de vérifier
l’étendue des dégâts. Les pirates ont peur. Comme tous bons marins, ils ne savent pas nager et seuls
les huit plus braves acceptent de les accompagner. Minakô et Aya restent sur la terre ferme avec
Saburo.

Après un périple des plus hasardeux, ils arrivent sur l’épave. Les dégâts sont importants mais
réparables en quelques jours d’après les marins expérimentés. Quant aux caisses de bois
entreposées à fond de cale, elles contiennent deux immenses canons, cent teppôs, de la poudre et
des munitions, des vivres et de l’acier.

A terre, les kaïzokus se font de plus en plus entreprenant avec les jeunes filles. Saburo exécute
quelques exercices (comme trancher des boucles d’oreille ou des ceintures) afin de calmer les
ardeurs de tout ce beau monde.

Sur le bateau la situation devient tendue. Les pirates ont vu les stocks et pensent qu’il y a là de quoi
devenir la plus redoutable bande de flibustiers de tous les temps. Yuritsuma songe à les passer par le
fil de sa lame mais Ishirô lui rappelle que ce sont les plus expérimentés des marins. Les autres ne sont
que des coupe-jarrets.

Une idée lui vient alors. Il leur promet un uniforme dans son armé en tant que manieur de teppô,
une formation, une solde, la gloire et des femmes. Le rêve est vendu et les marins sont bons clients.
Le bateau sera donc réparé et conduit jusque chez les Okibo via Gôjô, seul autre port de la région
après Gassan Toda.

Au bout de deux jours, le bateau chrétien est prêt à appareiller. Les pirates prennent leur propre
bateau en plus de ce dernier, pour faire bonne mesure dans cette mer mal fréquentée… Au bout
d’une heure de voile, et alors qu’il leur reste encore autant de temps avant de rejoindre le continent,
notre groupe de marins aperçoit une paire de voiles à l’horizon. L’une de face et l’autre par tribord.
Les vents leur sont favorables et les deux navires seront sur eux dans une demi-heure environ.

Ce sont d’autres kaïzokus et l’affrontement semble inévitable. Dans la cale, Minakô et Aya finissent
par comprendre comment fonctionnent les teppôs. C’est au cours de cette opération que
l’intendante révèle la vérité au sujet de la filiation douteuse de son frère Ishirô. Aya est choquée et
traite Minakô de menteuse, lui promettant un châtiment exemplaire pour cette insulte.

L’affrontement est pour bientôt et Saburo profite des dernières manœuvres pour s’imposer en tant
que chef militaire. Son intervention permet à nombre de marins de survivre aux premières volées de
flèches enflammées et de distribuer deux jolies salves de plomb. Les charges de Minakô sont
approximatives et les armes font surtout beaucoup de fumée. Mais l’effet psychologique est
remarquable.

Rapidement, il apparait que le navire pirate et son adversaire sont perdus. Du côté du bateau
chrétien, les choses sont un peu différentes. Le bâtiment est perdu à terme mais pas celui de leurs
adversaires. Yuritsuma lance alors l’abordage, suivi par tous les pirates et par Saburo.

Minakô et Aya restent seules sur le navire européen, avec le capitaine. L’intendante se précipite vers
Take mais découvre qu’il est criblé de flèches et que son cadavre ne tient debout que par un miracle
de la physique.
Sur le pont, c’est le carnage. Saburô et Yuritsuma répandent membres et viscères avec aisance au
milieu dans cette foule inexpérimentée et mal organisée. Mais un meneur fait son apparition et défi
le yojimbo. Ce dernier ne refuse pas une telle occasion. Malheureusement, la première blessure est
pour lui. Jouant le tout pour le tout et n’essayant aucunement de ménager sa blessure, Yuritsuma
assène un terrible coup à son adversaire qui meure instantanément.

Soudain, un bateau chrétien inconnu entre en scène. Sur son pont, Aya ne distingue que des blancs
et, au milieu, une jeune femme asiatique de haut rang. Visiblement samuraï. Personne n’a vu arriver
le navire, mais cela n’empêche pas se dernier d’envoyer par le fond les deux navires pirates qui
s’affrontaient en amont du bateau occupé par Ishirô et ses compagnons. Le tonnerre de la salve, les
dizaines d’hommes qui se jettent à l’eau (dont la plupart se noient) et la mort de leur chef,
conduisent les assaillants à se rendre sans plus attendre.

Le bâtiment est pris. Cependant, une explosion dans la cale du navire chrétien précipite les choses. Il
est en train de couler et il reste peu de temps pour en extraire la précieuse cargaison. Les prisonniers
sont réquisitionnés pour l’occasion et la moitié du matériel est finalement sauvée.

Bon nombre de pirates se sont jetés à l’eau depuis les navires condamnés et la densité est
importante sur l’ultime bâtiment. Dans cette foule de blessés et de prisonniers, Aya reconnait bon
nombre d’homme de la garde de Sadao. Elle apprend que sous couvert de piraterie, son putchiste de
frère a envoyé des hommes retrouver la trace de son navire et de sa cargaison.

Une dispute éclate entre Ishirô et Minakô. Le samuraï reproche à son intendante d’avoir trop parlé et
de mettre des idées inappropriées dans la tête de sa jeune sœur. Minakô tente de s’expliquer mais
devant son aplomb et son insolence, Ishirô la bloque contre le mât, l’égorge et finit le travail en la
poignardant à plusieurs reprises.

Aya semble satisfaite de cette issue de même que Yuritsuma. Saburo, par contre, est abattu. Une
nouvelle fois, un de ses élèves n’aura pas perçu la profondeur spirituelle de son enseignement…

Une fois arrivé au port de Gôjô, la question se pose de l’acheminement de la marchandise jusqu’au
fief Okibo. Les kaïzokus s’impatientent déjà de se voir intégrés dans une armée régulière et Ishirô se
demande si toutes ses armes ne seraient pas mieux employées à son service plutôt qu’à celui
d’Okibo.

Il a déjà perdu le soutien du général Sanataki, tué en duel par Saburo, la manne financière de
Yuritsuma Akira, qui aurait pu payer une partie de son armée et, sur un coup de tête, il vient
également de tuer son intendante, pourtant habile à trouver argent et solutions….

Le navire va bientôt être inspecté par les samuraïs de Gôjô, la plaie de Yuritsuma s’infecte déjà et
aucune solution ne semble se présenter…

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