Vous êtes sur la page 1sur 5

Lewis et Bannister

Note : ceci est inspiré de deux épisodes que l’on trouve dans les chemin de fortune. D’abord,
ce synopsis permettra à vos pirates de voir apparaître le pirate Lewis, qui se séparera d’eux
et de leur capitaine avant d’entamer sa propre carrière. Ensuite, l’ambiance un peu irréelle
et la façon dont le capitaine des personnages va chercher à la résoudre (à grand renfort
d’alcool) est inspiré de la carrière de Barbe Noire (les hommes de Barbe Noire qui furent
pris ont rapporté, avoir aperçu un mystérieux passager analogue à celui-ci ; j’ai juste
beaucoup brodé dessus tout en conservant une grosse dose de mystère). Le thème de ce
synopsis est double : il traite de la séparation d’un équipage et de l’apparition d’un capitaine
un peu plus tyrannique à mesure que le temps passe (avec à terme, éventuellement, son
marronnage, du moins je l’espère).

Après environ deux jours de route, direction La Dominique (ou toute autre destination selon
votre équipage), la vigie signale un navire portant voiles anglaises. Un sloop. Le capitaine des
PJ consulte rapidement ses officiers (second, canonnier) ainsi que son quartier maître et son
maître d’équipage (dans mon groupe ce sont deux PJ). Le second, Winston n’est pas trop
d’avis d’y aller. Les cales sont pleines d’or qu’ils n’ont pas encore dépensé, cela ne leur
apportera pas grand chose sinon des pertes. Cependant, les gens qui sont proches de
l’équipage (Quartier maître et maître d’équipage) ont pu percevoir une tension palpable chez
les hommes, voir une certaine excitation.

Un jet d’Empathie / Perception, permet de remarquer Lewis, l’ancien Quartier maître en


première ligne, assez excité lui aussi, un comportement qu’on ne lui connaît guère
d’ordinaire. Les hommes semblent résolus à prendre ce navire. Du côté des officiers, Winston,
le second, ne cache pas son scepticisme et craint un chasseur de pirate. L’’équipage veut en
découdre c’est inévitable bien que les officiers ne comprennent pas les raisons de cette
excitation.

Lorsque le navire pirate prend en chasse le Herald, celui-ci essaie de fuir. Mais lorsque le
Pavillon Noir est hissé et le premier coup de semonce tiré, il fait savoir qu’il va se rendre. A
bord, les marins semblent terrifiés, ayant eu vent de quelques uns de leurs exploits les plus
infâmes passés. La présence des pirates impressionne et semble vraiment de très mauvais
augure pour eux. Les pirates peuvent rapidement apprendre des marins que le capitaine s’est
enfermé dans la Sainte Barbe, prêt à la faire exploser si les pirates ne repartent pas.

Le capitaine est mort de trouille. Il s’est donc enfermé dans la Sainte Barbe, prêt à tout faire
sauter. Il est avec son second et son canonnier. En plus de la frousse qui règne à bord, il est un
facteur qu’il faut éclaircir : le Herald semble être frappé par la poisse. D’après les marins, ils
partaient de Saint Kitts pour la Jamaique, où ils devaient y escorter un prisonnier, seul, pour
l’y faire pendre. En se rendant à fond de cale il sera possible de s’apercevoir qu’il n’y a aucun
prisonnier. Cependant, un examen minutieux permettra, à travers des traces, discrètes de
repas, de se rendre compte qu’effectivement un prisonnier à séjourné ici (cependant ses fers
ne semblaient pas fermés). Pourtant, même sous la terreur et la torture, les marins seront
formels, ils ont embarqué un prisonnier pour la Jamaïque et tous s’étonnent qu’il ait disparu
en pleine mer de la sorte. Depuis Saint Kitts, le Herald n’a connu que des problèmes : des rats
dans la cambuse, du gros temps, des pirates maintenant…

A bord, la suspicion règne vis a vis de ce prisonnier. D’autant que le capitaine avait donné des
ordres pour qu’il soit nourri correctement et qu’il s’entretenait régulièrement avec lui, seul au
cours du voyage. Nul ne l’aimait à bord, bien qu’il fut assez avenant. Lorsque les pirates sont
arrivés, cela a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. [en vérité le quartier maître des
anglais, un certain Bannister a fait courir la rumeur que le prisonnier était responsable de tous
leurs malheurs]

Bref, le capitaine, son second et son canonnier sont cloîtrés dans la Sainte barbe. Ils craignent
cette vague de malheurs. Le capitaine est au bord de tout faire péter si les pirates ne se retirent
pas. Il se dit, en son for intérieur, qu’il n’aurait jamais du accepter d’escorter ce prisonnier.
Lequel est par ailleurs introuvable.

Un enseigne sort alors de la Sainte Barbe, si les pirates ne s’y sont pas rendus, et vient les
quérir en leur faisant part des exigences du capitaine :

« Le capitaine vous enjoint à quitter le navire d’ici une heure, faute de quoi, il le fera exploser
».

A la nouvelle de quoi, une vague de terreur se propage alors dans l’équipage.

Plusieurs actions peuvent donc être envisagées dans l’heure :


- Recrutement (Persuasion / Charisme). Il y a 30 marins.
- Négociations avec le capitaine. Il faut essayer de le ramener à la raison et de le faire
sortir.
- Chercher le prisonnier disparu (qui restera introuvable)

Que faire ?

- Obtempérer après s’être servi et avoir recruté. Il faudra faire relativement vite alors,
une heure c’est peu.
- Pousser l’équipage à se mutiner et les laisser repartir afin qu’ils mettent eux même
hors d’état de nuire leur capitaine. Le message passera plutôt bien chez Bannister qui y
sera réceptif. D’ailleurs un personnage observateur aura pu observer Bannister discuter
avec Lewis quelques minutes avant. Dans ce cas ignorez la suite avec le second.
- Tenter d’assassiner le capitaine. Difficile et risqué.

Si aucune action n’est entreprise par les pirates après une demi-heure, un cri résonnera alors
dans la Sainte Barbe. Le second et le canonnier en sortiront alors, livides et tremblants. Le
Second tient un couteau maculé de sang. Le second s’avance alors et réclame des pourparlers
avec les pirates. Si on l’interroge, il dira de façon très diplomatique, bien qu’un peu choqué,
avoir « relevé le capitaine de ses fonctions » au motif que celui-ci mettait en danger tout
l’équipage et la cargaison. Au petits malins qui lui feront remarquer que cet acte ressemble
fort à une mutinerie, il s’en défendra pourtant, car à ses yeux, ce n’en est pas une. Il n’est
donc pas enclin à rejoindre les rangs des pirates. Notez qu’il porte un pistolet chargé à sa
ceinture, ainsi que le canonnier. Il enjoint les pirates à se comporter en gentilshommes et de
façon civilisée. Il a pas mal d’aplomb et de bagout, bien qu’il ne soit aucunement en état
d’imposer une condition. Ordre est donné aux pirates de les arrêter. Deux coups de feu partent
dans sa direction tandis que les deux hommes dégainent et tirent, chacun manquant sa cible (si
vous le souhaitez, le chirurgien des PJ peut avoir été touché par une des deux balles perdues
alors qu’il venait observer le spectacle).
Le capitaine des PJ rigole alors et les fait mettre aux fers. « Ce navire viendra s’ajouter au
notre et fera route avec nous à l’avenir ». (Nul ne s’est encore rendu compte que le chirurgien
a été touché).

Le quartier maître du Herald s’interpose alors, objectant que s’ils sont des pirates, ils
devraient laisser l’équipage de prise décider de son propre sort. Ce qui est on ne peut plus
juste. Mais le capitaine des PJ semble obsédé par l’idée d’avoir un second navire :

« Songez mes frères aux actions de plus grande envergure que nous pourrons ainsi envisager !
L’Angleterre ne nous a-t-elle pas abandonnés comme des chiens lorsque fut signé la Paix ! Je
n’ai connu nulle paix en ces eaux si éloignées du Continent ! » Puis il ajoute à l’intention de
Bannister :

« Ne fais pas de zèle vermisseau, je suis maître de votre navire et c’est mon damné équipage
qui décidera de son sort et du tien. » Ce à quoi l’autre rétorque :

« Vous vous trompez Capitaine. Je suis maître de mon sort, et seul ou avec mon équipage,
avec ou sans votre soutien, je me fais pirate à compter de ce jour. »

Sur quoi, le Capitaine sourit, confiant.

Aux pirates, et surtout aux PJ, de décider de ce qu’il adviendra de la prise. Clairement le
capitaine se montre sous un nouveau jour et s’oppose à ce que le navire soit rendu.
Néanmoins il respectera la décision de son équipage, non sans les avoir fustigé, ce qui
inquiètera fortement certains d’entre eux et créera quelques tensions. Certains hommes ne
cacheront plus leur désapprobation quand aux décisions du capitaine. Ils sont ouvertement
mécontents et, au cours de l’assemblée qui suivra seront représentés par Lewis. Celui-ci, vient
auprès du Quartier maître pirate qui lui a succédé et réclame la tenue d’une assemblée, à
laquelle il sera difficile de déroger. Il faut en effet régler rapidement ce mécontentement et
l’évacuer pour la sécurité de tous. L’équipage est sur le point de se diviser. Bannister et ses
hommes, bien que n’ayant pas forcément droit à la parole, se rangeront aux côtés de Lewis,
ainsi que 10 à 15 des pirates.

Si le Herald a été pris pour servir aux pirates, Lewis et Bannister le réclameront pour suivre
leur propre chemin, après avoir débarqué les hommes qui ne voulaient pas se faire pirates.
Si, au contraire, il a été décidé de laisser le Herald voguer, Lewis, Bannister et leurs partisans
seront débarqués sur une île non loin du côté français d’Hispaniola, avec un certain nombre de
vivres et d’eau.

Le capitaine pirate, du haut d’un siège placé dans la salle du Conseil suivra la décision de
l’assemblée quelle qu’elle soit. Son regard est noir et un rictus inquiétant se dessine au coin de
ses lèvres. Il se dégage véritablement quelque chose de noir, de terrifiant, comme si le diable
présidait soudain une assemblée de sorciers. Le gros de ses hommes restera donc de son côté,
à bord de la Délivrance.

« Lewis !
Tu es un bâtard sans nom ! Tu as fait un bon quartier maître et un bon pirate. Mais tu es trop
clément avec ces fils de putain ! Raclure de latrines ! tu sais pourtant que dans notre vie, il
n’est pas de place pour cette foutue compassion de merde qui pollue ton esprit malade.
Mais je reste confiant. Un jour tu comprendras. Tu deviendras un vrai démon. Tu pendras,
étriperas et ce jour là sonnera le glas de ta damnation et de nos retrouvailles. Alors je
t’accueillerais parmi mes légions. Ce n’est pas par clémence que je te laisse partir aujourd’hui
mais bien parce que j’ai la certitude que nos chemins se croiseront à nouveau en enfer. Pars
Lewis, tu as toute ma malédiction ! Vas-t-en donc avec ton or et mes hommes car je te renies.
Je te le prédis Lewis, tu seras comme moi un jour. Et surtout, prospères ! »

« Soyez assuré que je ne vous décevrais pas, Capitaine »

Un jour après que les équipages se soient séparés et que les pirates ait repris leur routes, trois
témoignages différents mettront peut-être la puce à l’oreille des personnages (ces témoignages
peuvent être entendus aux repas ou à tout autre moment que vous jugerez opportun).

- J3 :

« Dans la cambuse, j’ai vu un homme. Il était plutôt bien sappé hein, et avait pas mal de
prestance. C’était un rouquin ».

« Palsembleu, mais qu’est-ce que tu foutais dans la cambuse hein ? T’essayais de piquer de la
gnole ? bon allez va, tais-toi et je dirais rien, tu devais avoir un peu trop picolé quand t’as vu
ton fantôme. »

- J6
« J’étais à la manœuvre sur le pont, quand j’ai vu un homme, plutôt petit, brun entrer dans la
salle du Conseil. »
« Mon pauvre gars, le soleil a du te cogner sur la caboche, comment veux tu qu’un étranger
se balade inaperçu à bord du navire ? Et qu’il entre dans la salle du Conseil en plus ! »

- J9

« Ben je roupillais dans l’entrepont et j’ai entendu un bruit. Je me suis réveillé et je l’ai vu
comme je te vois là gamin, on aurait dit qu’il inspectait les canons. J’l’ai pas trop bien vu, tu
sais que ma vue commence à être basse, mais je l’ai bien entendu ça c’est sur
« Allons Chicot, tu devais être encore en train de dormir, rien de plus. C’est pas dramatique
de faire encore des cauchemars à ton âge ? (rire gras)

Ce jour ci, le coq notera que certaines des provisions seront gâtées (exactement 6 jours
après que le mystérieux ait été aperçus pour la première fois). Ce qui le contraindra
par ailleurs à annoncer une mauvaise nouvelle au capitaine et à l’équipage : il va
falloir réduire les rations de moitié, par mesure de précaution

- J 12

« j’lai vu, il est entré dans la cabine du capitaine pendant que celui-ci faisait le point. J’m’en
souviens car La Plume venait juste de sortir de la cabine et je l’ai salué. »
Ce jour ci, un incident surviendra pendant la manœuvre. Une des manœuvres se
rompra littéralement et arrachera la tête d’un des marins de façon extrêmement
sinistre.

Dès lors une forme de suspicion commencera à régner à bord. Cela commence à faire
beaucoup trop. Les première rumeurs commencent à courir, ils ont embarqué le mystérieux
passager du Herald à leur bord. C’est le démon qui est monté à bord pour les condamner tous.

- J 15

Quelques jours encore après, un des canons de l’entrepont se sera détaché et écrasera
un des hommes, qui en sera blessé

A cet instant précis, certains marins particulièrement calculateurs noteront, si cela n’a pas déjà
été fait, que les incidents sont intervenus exactement 6 jours après que le mystérieux passager
eut été aperçu à l’endroit de l’incident. Pour certains c’est un sombre présage. 6 jours, trois
incidents. Beaucoup y voient le chiffre de la Bête. Une ambiance de superstitions commence à
régner à bord, certains se signent, se repentissent.

Aucune des description ne concorde vraiment. Sur le dernier témoignage, le Capitaine


démentira formellement ces sornettes et exigera que lui soit donné le nom des délateurs pour
régler ça entre quatre yeux avec eux. Le passager mystère se révèlera être totalement
introuvable.

Mais les rumeurs les plus folles continueront de courir. En vrac il pourra être entendu :
- Ils ont embarqué le Diable à bord lorsqu’ils ont pris ce sloop
- Ils sont maudits d’avoir laissé Lewis partir, celui-ci leur portait bonheur.
- Le capitaine est coupable, il a sûrement du passer un Pacte avec le démon. Souvenez
vous de son discours envers Lewis. Le Capitaine est responsable de leurs malheurs
(certains vont plus loin en envisageant, à demi-mot le marronnage du Capitaine).
- Il faut se débarrasser du démon à bord, en lui offrant un tribut (un des pirates
proposera de jeter un coffre d’or espagnol à la mer pour le détourner de leur navire ;
un autre pourrait proposer un sacrifice humain).
- L’or des Espagnols est maudit, il faut s’en débarrasser (Si vous avez fait jouer le
dernier voyage du griffon).
- Ils n’auraient jamais du torturer cet évêque qui a été mis sur leur route, car dorénavant,
le Seigneur se venge d’eux.

Dans l’intervalle, le Capitaine fait convoquer cambusier, maître d’équipage et quartier maître.
Devant cette situation et afin d’assurer un minimum la cohésion de l’équipage en attendant de
trouver un moyen de les rassurer (par exemple en arrivant à destination) ordre est donné de
doubler les rations de rhum, ceci afin de prévenir une fronde et des désordres (note : Barbe
Noire procédait beaucoup ainsi).

Cela s’avèrera un succès car ils arriveront enfin à bon port, juste à temps lorsque leurs
réserves d’alcool se seront épuisées. Les esprits s’apaiseront alors et les plus viles rumeurs
seront, au moins temporairement, enterrées.

Vous aimerez peut-être aussi