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Episode six Le périple vers les flots.

Au monastère chrétien, Ishirô, Yuritsuma, Minako et Saburô reçoivent la visite inattendue du


Seigneur Okibo. Renseigné sur leur présence en ces lieux par le subtil Makoto, il est venu leur
donner des informations sur les événements du mois passé et leur proposer un marché.
Il leur apprend donc que Sato Sadao, fort de son coup d’état, vient de prendre, en pleine trêve
hivernale, les villages fortifiés de Mila, Nenuge et Ozo appartenant tous les trois au fief
Okibo. Après s’être plaint directement au nouveau seigneur du clan Sato, Okibo san s’est mis
en route vers Gasan Toda pour obtenir réparation auprès du daimyo. C’est en chemin qu’il a
rencontré Makoto.

Ces prises militaires sont très étranges. Le printemps arrive et le daimyo va faire lever des
troupes auprès de ses vassaux. Alors que les Môri vont partir en campagne pour délivrer
Takamatsu, le Daimyo de la province d’Izumi ne pourra pas tolérer ce genre d’excentricité sur
ses terres. Elles ont donc de fortes chances d’être invalidées, de générer de lourdes réparations
et de mener le clan Sato en disgrâce.
Il semble en plus que les chrétiens s’intéressent beaucoup à Sato Sadao, ce qui constitue un
crime supplémentaire.

Le vieux seigneur leur propose ensuite un marché alléchant. Il a appris qu’un navire chrétien,
nommé le « Cheval de Dieu » devait amener une cargaison de nature inconnue sur l’île
d’Hokaïdo. Okibo a donc décidé de recruter des kaizokus à grand prix pour récupérer le
bateau. Malheureusement, cette bande d’incapables tente de renégocier les termes du contrat.
Ils sont en possession du bâtiment sur une île nommé « la sœur des vagues » et Okibo san est
pieds et poings liés. Il ne peut en effet en aucune façon s’impliquer directement dans cette
affaire. Par contre, Ishirô et ses compagnons pourraient s’en occuper ! Ils pourraient récupérer
la cargaison, la ramener à terre à Gôjô et continuer par route jusqu’au fief Okibo.
Vu leur statut de ronins, cette occasion de se faire un allier puissant est inespérée. Après les
Tsumada, voici que la famille Okibo tente d’utiliser en sa faveur l’atout Ishirô. Décidément,
ce cher Sadao semble savoir comment se rendre impopulaire !

Préparant son escapade, le groupe fait ses bagages. Avant tout, Yuritsuma san convainc ses
compagnons de refaire un tour sur les terres de Norinaya Eizô. L’idée de se mettre ce parvenu
dans la poche effleure le groupe compte tenu du fait qu’ils ont en leur possession les preuves
de son illégitimité ainsi que le soigneur Yoshi hi. Avec une petite préparation juridique, ces
deux éléments constitueraient une force imparable devant laquelle Norinaya san devrait
ployer.
Mais Saburo persuade les autres que le moment est mal venu. Une fois sur les terres
Norinaya, Ishirô découvre au bout d’une pique la tête congelée de Kazaburô, le chef de la
sécurité de Norinaya qui avait fait le choix de soutenir Ishirô dans un souci de justice et de
repentance. Il est toujours regrettable de choisir le camp du perdant…

Se rendant à l’auberge pour rencontrer les compagnons de Yuritsuma, ils croisent par hasard
Kado san, le bailli de Norinaya, dont il décident sagement de se cacher. Ce dernier est
visiblement détesté par les notables de la cité qui ne lui pardonnent pas l’exécution cruelle de
Kazaburô. Alors qu’Ishirô, Gen’ichi et Saburô décident d’aller prendre un bain, Yuritsuma
part avec Otoki, un des ronins qu’il cherchait. C’est en chemin que tout deux tombent dans
une embuscade tendue par Kado. Il ne leur a visiblement pas pardonné les ennuis qu’ils lui
ont causés le mois dernier et il les a reconnus dans l’auberge. Le combat est âpre mais Otoki
et Yuritsuma mettent en fuite leurs agresseurs. Ils vont alors se réfugier chez Akeo, un
médecin ami de Otoki.
Pendant ce temps, Ishirô a tiré les vers du nez de Minakô qui finit par avouer que le père de
son enfant est Sato Asao et qu’elle porte donc un des héritiers potentiels du fief. Saburo,
Gen’ichi et Ishirô n’ont pas le temps de digérer la nouvelle. Nus dans leur baignoire, les trois
hommes sont totalement pris au dépourvu par l’attaque soudaine des rustres envoyés par
Kado.
Gen’ichi est tué d’un terrible coup de lance sans avoir seulement le temps de voir d’où venait
l’attaque. Récupérant la lance, Saburo tente de faire face aux quatre adversaires qui se
présentent devant lui. Nu et avec une arme qu’il ne maîtrise pas, le malheureux est rapidement
neutralisé. Ishirô, grâce aux leçons de son sensei, saisit et désarme un premier adversaire.
Minako, surgissant de nulle part, enfonce son tanto dans le flanc d’un second bandit.
La situation est pourtant clairement à l’avantage des brutes. Minako reçoit un terrible coup au
visage et Ishirô est seul face à des ennemis enragés et en surnombre. Profitant d’une frappe
furieuse qui mutile atrocement un de ses adversaires, Ishirô tente avec succès d’intimider les
autres. Ce coup de bluff heureux met fin au combat. Cette bande de va nus pieds n’était pas
prête à mourir pour les quelques sens qu’elle a reçu.

Minako s’enfuit rapidement dans les rues déjà pleines de soldats. Kado n’a pas perdu de
temps, cette bagarre est en effet un prétexte parfait pour faire intervenir la garde…
Ishirô, trainant un Saburo inerte, commet l’erreur de remonter dans les chambres de
l’établissement pour récupérer les affaires du groupe. Il se retrouve cerné dans la chambre
avec un sensei qui peut à peine marcher. Prenant leur courage à deux mains et malgré leurs
blessures, ils se jettent par la fenêtre et tentent de semer les troupes qui se lancent à leurs
trousses. Saburo reçoit une flèche dans le dos et c’est en trainant son vieux maître qu’Ishirô
trouve refuge dans une minuscule étable.

La nuit et la matinée passent dans l’angoisse. Minako, libre de ses mouvements évolue au sein
d’une ville en état d’alerte. Toutes les troupes du fief semblent être à la poursuite de ses amis.
Grâce à ses nombreuses relations, elle finit par localiser la maison d’Akea le soigneur dans
laquelle quelques ronins se sont réunis. Elle se lance ensuite sur les traces d’Ishirô et Saburo
et dans la journée, l’habile intendante parvient à réunir tout le monde chez le guérisseur à la
barbe des patrouilles.

Yuritsuma explique à ses compagnons que leur intérêt est d’aider Ishirô à récupérer son fief.
Le groupe attend deux jours et deux nuits chez le guérisseur, afin de laisser le temps aux
troupes lancées à leur recherche de se lasser, et se remet en route vers Gasan Toda.
Se faisant passer pour des marchands, ils arrivent en quelques jours aux portes de la citadelle.
Malheureusement pour eux, les mouvements de troupe de Sadao et les prises des villages du
clan Okibo ont mis la région en ébullition. Une queue interminable de chariots, piétons,
palanquins, les séparent des portes de la ville. De plus, impossible de faire passer armes et
armures en se faisant passer pour des marchands !
Alors qu’ils n’ont rien avalé depuis plus de deux jours, ils découvrent qu’il faut une
autorisation pour aller plus loin que les faubourgs. Le laisser-passer est compliqué à obtenir et
doit présenter le sceau de la ville de départ.

Minako découvre qu’il y a des moyens de passer outre : intimidation exercée par des
personnes importantes, contacts dans la haute société de la cité, charabia juridique, pot de
vin…. Malheureusement, le groupe n’a rien de tout ça ! Alors que Minako cherche à voler un
laisser passer, Saburo a une idée…
Il se rappelle d’un sabreur d’exception ayant créé son propre style : Tsukahara Hikoshirô.
Bien sûr l’homme est une légende et il est connu de tous, mais rares sont ceux qui connaissent
son visage.

Ainsi donc et jouant le tout pour le tout, il choisit de se faire passer pour cet homme rendant
visite à un notable avec sa (très) jeune épouse (enceinte), Minako, et ses deux disciples, Ishirô
et Yuritsuma. N’hésitant pas à doubler soldats et samuraïs, palanquins et charrettes, le groupe
arrive devant le bailli chargé du contrôle des entrées alors que, dans leur dos, une foule de
mécontents commence à se regrouper.

Usant d’un aplomb formidable, Saburo s’annonce et exige qu’on le laisse passer. Après tout,
Tsukahara sensei est une légende et les légendes n’attendent pas. Appuyé par la mauvaise
humeur feinte et l’exaspération des deux faux disciples, la comédie est parfaite ! Déjà le
groupe des mécontents se disperse. Personne n’a envie d’affronter un homme qui a inventé
son propre style ! Seul le bailli ne semble pas connaître Tsukahara. Qu’importe, les samuraïs
autour l’informent et, suant d’angoisse mais d’apparence déterminée, les quatre usurpateurs
franchissent la grande porte.

La question se pose maintenant de trouver un bateau et surtout à manger le tout sans un sou en
poche. Alors que le groupe serre les dents devant une pièce de théâtre qui retrace les aventures
d’Ishirô dans une version particulièrement humiliante, la chance leur sourit à nouveau. Un
jeune homme cherche Tsukahara Hikoshirô, la nouvelle de sa présence en ville s’est vite
répandue et l’homme (un notable visiblement) souhaite rencontrer le maître et l’inviter à dîner
lui et sa troupe.

L’occasion est trop belle, Saburo, attrape le jeune homme, se présente une nouvelle fois sous
le nom de Tsukahara Hikoshirô et accepte l’invitation…. L’homme qui les a invités n’est autre
que Sanataki Hisashi, un général avec qui Saburo a déjà combattu il y a près de trente ans et
qui le vénère comme un kami. Le groupe goûte le sel de la situation. Ce général vieillissant a
invité Tsukahara san pour lui demander de le mettre en contact avec un certain Saburo et le
préparer à l’affronter ! En effet, il souhaite que cette légende du sabre lui offre un ultime
combat.

Le repas est extraordinaire et les invités ont bien du mal à ne pas se jeter sur les savoureux
morceaux de requin et autres beignets de légume. Au cours du repas, la discussion revient sur
ce Saburo qui fait tant rêver le général Sanataki. Il commence à s’offusquer de la façon dont
un disciple l’a trahit, le renversant pour…. Mais le faux Tsukahara intervient pour faire mettre
fin à cet échange. Le vieux sensei n’a pas envie que ses compagnons en apprennent trop sur
lui….

Le sujet arrive donc fatalement sur ce qui occupe la région : Sato Sadao a attaqué des villages
du fief Okibo en pleine trêve hivernale et à quelques semaines de la levée des troupes par les
Môri pour aller délivrer Takamatsu du siège de Hideyoshi. Sanataki Hisashi avoue avoir de la
sympathie pour Ishirô qui devrait être à la tête du fief. Le sake aidant, il s’enflamme et laisse
entendre qu’il pourrait réunir trois centaines de fiers guerriers pour renverser l’usurpateur qui
a sali la mémoire de son propre père, le grand Sato Asao.

Le récit plait beaucoup à Ishirô mais si cet homme meurt sous le sabre de Saburo, il ne va pas
être facile de lui faire lever son armée. Surtout que son héritier est un enfant de sept ans
benjamin d’une famille de seize sœurs, toutes mariées !
La nuit portant conseil, ils décident tous d’aller se coucher pour reprendre des forces
officiellement, pour comploter et choisir la marche à suivre en réalité. L’imposture ne pouvant
durer éternellement, il va falloir sortir du costume de Tsukahara san. Pourquoi pas demain ?

Dès l’aube, Saburo décide de mettre un terme à la supercherie et d’accorder son dernier
combat à Sanataki san. Le général est ravi contrairement à Ishirô qui voit s’envoler une jolie
troupe de samuraïs servie sur un plateau. De plus l’idée connait une faille importante. Pour
qu’il y ait gloire, il faut que le combat soit public et les deux adversaires présentés. Si cela se
fait, tout le monde saura que Saburo était à Gasan Toda, qu’il est bien en vie et qu’Ishirô l’est
probablement aussi…

Qu’importe, entre les deux sabreurs l’entente est parfaite. Quelle que soit l’issue du combat,
ils gagneront tous les deux en honneur et en respectabilité, entrant dans tous les cas dans la
légende. Sanataki san fait préparer une embarcation dans laquelle se rendent Minako,
Yuritsuma et Ishirô afin de leur permettre de continuer leur périple quoiqu’il arrive.

La rencontre a donc lieu sur les quais devant une foule incroyable. On arrête les parties de go,
les commerces ferment quelques minutes, les passants s’immobilisent, les mendiants cessent
de geindre, les enfants de jouer, les femmes de discuter.

Les présentations faites, le combat peut commencer. Les deux adversaires s’observent de
longues minutes puis s’élancent l’un vers l’autre. Saburo inflige une première entaille à son
adversaire, puis une seconde. Le combat est terminé. Le général Sanataki s’effondre
lentement le sourire aux lèvres et Saburo le salue une dernière fois avant de rejoindre ses
compagnons sur le bateau…

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