Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
URGENCES
OPHTALMOLOGIQUES
Epu-H, Hérissart 27 avril 1999
Epu-H
1 8
2 9
3 10
4 11
12
5
13
14
6 15
7 16
17
Epu-H
EXAMEN OPHTALMOLOGIQUE
ULCÈRE DE CORNÉE 7
INSUFFISANCE LACRYMALE 10
IRIDOCYCLITE 11
INJECTION PÉRIKÉRATIQUE 14
HÉMORRAGIE SOUS-CONJONCTIVALE 15
CONJONCTIVITE 16
ÉPISCLÉRITE, KÉRATITE 17
CRISE DE GLAUCOME AIGU 19
PLAIE DU GLOBE OCULAIRE 20
ŒIL DOULOUREUX BLANC 21
OBLITÉRATION DE L’ARTÈRE CENTRALE DE LA RÉTINE 22
OBLITÉRATION DE LA VEINE CENTRALE DE LA RÉTINE 31
PRÉ-TEST 37
CAS CLINIQUES 39
MESSAGES 43
Epu-H
Il s’agit d’un motif fréquent de consultation que ce soit chez le généraliste ou le spécia-
liste. L’œil rouge ou/et l’œil douloureux peuvent être la traduction d’une affection banale ou
grave nécessitant un traitement d’urgence. L’étude soigneuse de la symptomatologie fonc-
tionnelle et l’examen du segment antérieur recherchant les principaux signes d’orientation
"macroscopiquement " visibles permettent en général d’en préciser le diagnostic et de pres-
crire un traitement approprié.
EXAMEN CLINIQUE
INTERROGATOIRE
De BÉNIGNITÉ
La sécrétion : dépôts dans l’angle interne, cils englués, paupières collées au réveil.
Picotements, prurit, sensations de grains de sable
De GRAVITÉ
La DOULEUR oculaire vraie parfois à irradiation trigémellaire souvent associée à un
larmoiement, une photophobie, un blépharospasme qui sont l’expression d’une irrita-
tion ciliaire.
LA BAISSE D’ACUITÉ VISUELLE
L’association ŒIL ROUGE + DOULEUR + BAISSE D’ACUITÉ VISUELLE est tou-
jours la traduction d’une affection oculaire grave.
Epu-H
EXAMEN PHYSIQUE
Il précise
L’INI OU LA BILATERALITE de la rougeur
La présence de SÉCRÉTIONS
Cette manœuvre est indispensable devant tout œil rouge ne serait-ce que pour recher-
cher la présence d’un corps étranger.
Epu-H
Epu-H
EXAMEN
Toute ulcération cornéenne fluo positive est une contre-indication à l’utilisation des cor-
ticoïdes.
Epu-H
ÉVOLUTION
Progressive et lente avec vascularisation cornéenne s’il existe une atteinte du stroma.
PRINCIPALES ÉTIOLOGIES
• Foyer infectieux dentaire : pyorrhée, granulome, kyste apical, gingivite recherchées
par un examen stomatologique avec orthopantotomogramme
• Étiologies microbiennes
Liée à un processus microbien évolutif dans l’organisme qui embolise au niveau
de l’uvée antérieure (méningite, pneumopathie aiguë)
Liée à un processus allergique (tuberculose, streptocoque, staphylocoque) qui
nécessite de pratiquer une cuti-réaction à la tuberculine, une radiographie de tho-
rax, un dosage des antistrepto et staphylolysines.
• Étiologies virales
L’herpès ++, le zona ophtalmique+++, les cytomégalo-virus recherchés par les
sérodiagnostics spécifiques.
• Étiologies parasitaires
Surtout la toxoplasmose qui est le plus souvent la cause d’uvéites postérieures.
Elle nécessite de pratiquer une ponction de chambre antérieure avec rapport de
Desmond (taux d’anticorps dans l’humeur aqueuse sur taux d’anticorps dans le
sérum). Plus exceptionnellement, les leptospiroses peuvent être en cause
Chlamydia, mycose
• Maladies rhumatismales :
Spondylarthrite ankylosante +++ très fréquente qui mérite une radiographie systé-
matique des sacro-iliaques + HLA B27
Polyarthrite rhumatoïde chez l’adulte mais surtout chez l’enfant (maladie de
STILL) avec la triade d’AZOLINI
Epu-H
Iridocyclite
Kératite en bandelette
Cataracte
• Maladie de Behcet : l’iridocyclite s’associe à une vascularite rétinienne et à des
aphtes buccaux et génitaux (HLA B5)
• Ophtalmie sympathique : uvéite grave développée sur l’œil adelphe (controlatéral)
d’un œil traumatisé par une plaie sclérale touchant plus particulièrement le corps
ciliaire et ayant fait lui-même une uvéite.
• Lésions cutanées ; érythème noueux, furonculose, acné rosacée
• Foyer infectieux à distance : génital, urinaire, intestinal.
En l’absence de cause évidente, la recherche d’une étiologie représente un bilan lourd
et coûteux qui s’avère souvent négatif. La découverte et le traitement de cette étiologie pour-
ront cependant dans certains cas éviter les récidives.
TRAITEMENT
C’est avant tout le traitement de la cause quand elle est connue (traitement d’un foyer
ORL ou stomatologique).
Epu-H
Les insuffisances lacrymales sont favorisées par l’âge, l’arthrite rhumatoïde, par la
maladie du syndrome de Stevens-Johnson et la prise de médicaments systématiques tels
qu’antidépresseurs, parasympatholotiques, anxiolytiques, antihistaminiques, bêta blo-
quants…
La kératite sèche qui en résulte provoque pour le patient une impression de grain de
sable sous les paupières et une difficulté à supporter la lumière (photobie).
TRAITEMENT :
On peut également diminuer la sécheresse oculaire dans certains cas par l’obturation
des points lacrymaux au moyen de clous méatiques.
Epu-H
Elle associe une inflammation de l’iris (iritis) qui se traduit avant tout par une réaction
spastique (myosis) et plastique (synéchies) et une inflammation du corps ciliaire (cyclite) qui
est à l’origine des signes d’accompagnement des réactions ciliaire et d’une exsudation pro-
téinique anormale caractéristique.
SIGNES FONCTIONNELS
En général unilatéraux au début, ils sont communs aux affections graves du segment
antérieur :
DOULEUR importante, sourde, à irradiation trigémellaire
BAISSE DE VISION généralement assez marquée, elle est variable en fonction de
l’importance de la réaction exsudative
Les signes d’accompagnement LARMOIEMENT, PHOTOPHOBIE,
BLÉPHAROSPASME sont moins importants que dans la crise du glaucome aigu
EXAMEN
• ROUGEUR OCULAIRE avec INJECTION KÉRATIQUE
• MYOSIS
• CHAMBRE ANTERIEURE TROUBLE liée à la sécrétion de protéines inflamma-
toires par le corps ciliaire entraînant :
Le "TYNDALL" de l’humeur aqueuse (particules brillantes en suspension mobiles
dans la fente lumineuse fine et étroite de la lampe à fente)
• PRÉCIPITÉS RÉTRO-CORNÉENS prédominant dans la partie inférieure de la cor-
née
• SYNÉCHIES IRIDO CRISTALLINIENNES qui attachent le bord pupillaire de l’iris
sur le cristallin et nécessitent un traitement mydriatique urgent afin d’éviter une
"séclusion pupillaire" définitive.
Ces synéchies ne sont pas évidentes au premier abord du fait du myosis, par
contre, elles deviennent évidentes après dilatation pupillaire : la pupille se déforme
est prend des aspects variés, en cœur, en trèfle, etc… en fonction du nombre d’ad-
hérences irido-cristalliennes persistantes.
Epu-H
ÉVOLUTION
FORMES CLINIQUES
Formes symptomatiques
• Hémorragiques avec hyphéma
• Suppurées : iridocyclite à hypopion
• Hypertoniques
On observe deux types :
Précoce : iridocyclite hypertensive liée à une hypersécrétion d’humeur
aqueuse lors d’une crise aiguë dont le traitement est celui de l’iridocyclite
Tardive liée aux synéchies
De l’angle irido-cornéen
Irido-cristalliniennes circulaires avec IRIS TOMATE
Forme nodulaire ou granulomateuse
Il existe des nodules iriens qui sont le plus souvent en rapport avec :
• Une bacillose
• Un B.B.S.
Forme associée à une uvéite intermédiaire ou une choriorétinite à rechercher systéma-
tiquement
Epu-H
FORMES ÉTIOLOGIQUES
Il peut s’agir d’une atteinte directe de l’iris et du corps ciliaire par un agent infectieux
situé à distance ou d’un phénomène immunitaire à partir d’un foyer infectieux, la production
d’anticorps entraînant une réaction inflammatoire uvéale.
Epu-H
L’INJECTION PÉRI-KÉRATIQUE
Une injection péri-kératique localisée dans un secteur sera très évocatrice d’un ulcère
de cornée situé en regard.
Il s’agit d’une rougeur localisée ± circulaire, profonde avec dilatation du réseau vascu-
laire sous-conjonctival associée à une douleur à la pression.
ON RECHERCHERA :
LE TONUS OCULAIRE(+++)
Par le palper bigidital ou au tonomètre chez le spécialiste
Epu-H
Quand elle rentre dans un contexte traumatique, le problème est très différent.
Examen :il s’agit d’une tache rouge vif, localisée dans un secteur ou étendue à toute la
conjonctive bulbaire. Elle peut s’associer à une hémorragie palpébrale.
ÉTIOLOGIES
Hémorragie spontanée : elle est très fréquente et banale, liée à une fragilité capillai-
re pour laquelle dans bon nombre de cas on ne retrouve aucune cause
Il faudra rechercher :
• Une artériosclérose
• Une hypertension artérielle
• Un diabète
• Un trouble de la coagulation (leucémie, hémophilie, thrombopénie, etc…).
Hémorragie d’origine traumatique
• Traumatisme contusif ou perforant du globe oculaire avec ou sans corps étran-
ger. Il impose un bilan ophtalmologique complet car il peut être la seule traduction
externe de lésions intra-oculaires graves.
• Traumatisme crânien : l’hémorragie sous-conjonctivale bilatérale associée à un
hématome palpébral bilatéral " en lorgnette " est très évocatrice d’une fracture de
l’étage antérieur de la base du crâne.
• Traumatisme à distance (thoracique, cervical, accouchement)
Hémorragie sous-conjonctivale dans le cadre d’une kérato-conjonctivite à adénovirus
La résorption de l’hémorragie se fait en une quinzaine de jours. Les traitements sont
inutiles, certains protecteurs vasculaires favoriseraient la régression de l’hémorragie… (colly-
re ANGIOPHTAL® ou DIOPARINE®). Leur intérêt est avant tout d’ordre psychologique.
Epu-H
Ces signes fonctionnels sont dominés par la sécrétion conjonctivale associée à une
sensation de gène, de picotement, de prurit.
L’EXAMEN RECHERCHERA :
• L’injection conjonctivale
• La présence inconstante d’une adénopathie pré-tragienne, de follicules, de papilles
ou de fausse membrane.
• L’absence d’anomalies du segment antérieur
• L’éventuelle association à une blépharite, une kératite, un corps étranger sous-pal-
pébral, une dacryocystite.
Epu-H
Signes fonctionnels
Douleur spontanée à la mobilisation du globe ou à la pression à travers la paupière.
L’acuité visuelle est normale
Examen
Il existe une petite voussure violacée avec dilatation des vaisseaux conjonctivaux et
épiscléraux.
Étiologies
Dans la majorité des cas, il s’agit d’une affection rhumatismale : spondylarthrite
ankylosante, polyarthrite rhumatoïde. Sinon, il faut rechercher les mêmes causes
que pour les iridocyclites
Traitement
Il est à base de corticoïdesl locaux en collyre, pommade et injections sous-conjoncti-
vales.
Epu-H
KÉRATITES BACTÉRIENNES
Elles sont essentiellement provoquées par des germes Cocci gram +
On observe des sécrétions purulentes importantes, avec en plus la présence d’un
ulcère à hypopion plus ou moins prononcé.
Conduite à tenir :
Consultation ophtalmologique pour une antibiothérapie puissante
Recommandations :
Faire très attention au corps étranger méconnu
Les infections cornéennes identifiées doivent être adressées à l’Ophtalmologiste
KÉRATITES VIRALES
1) Adénovirus
Ce sont des kératoconjonctivites très contagieuses.
Elles présentent des sécrétions claires, une kératite ponctuée et on observe une
adénopathie prétragienne.
Traitement :
Antiseptique ou antibiotique local
2) Herpétiques
On observe un ulcère caractéristique de forme dendritique qui est une contre-indica-
tion formelle aux corticoïdes locaux.
Traitement :
Traitement antiviral local.
KÉRATITES MYCOSIQUES
Les kératites mycosiques sont diagnostiquées essentiellement dans les cas de
malades atteints du SIDA
Elles se développent suite à la présence de candida, ont une évolution torpide et
présentent une résistance au traitement antibiotique.
Epu-H
Elle survient généralement chez des sujets prédisposés présentant une chambre anté-
rieure étroite (glaucome par fermeture de l’angle).
Signes fonctionnels
• Douleur oculaire violente (sensation d’écrasement oculaire) avec irradiations trigé-
mellaires.
• Baisse importante de la vision qui est réduite à une perception lumineuse
• Nausées, vomissements
Examen
• Rougeur oculaire avec injection péri-kératite
• MYDRIASE : semi-mydriase aréflexique
• Cornée trouble, "glauque", buée de l’épithélium cornéen superficiel
• Œil dur comme du bois à la palpation bigiditale : hypertonie oculaire supérieure à
50 mm de mercure (normalement inférieure ou égale à 20 mm)
• Fond d’œil non visible
Traitement
Il s’impose d’urgence
• Instillation de myotiques (PILOCARPINE®) toutes les heures
• IV de DIAMOX® (55 mg et de MANNITOL
• IRIDECTOMIE au laser ou chirurgicale bilatérale
Epu-H
Signes fonctionnels
• Baisse d’acuité visuelle souvent importante
• La douleur nette du traumatisme est rarement le signe déterminant qui motive la
consultation.
Examen clinique
• Rougeur oculaire souvent sectorielle en regard de la porte d’entrée
• HYPOTONIE OCULAIRE
Signes associés variables en cas de :
Plaie de cornée
• Aplatissement de la chambre antérieure
• Déformation pupillaire liée à une hernie irienne
• Signe de Seidel (après instillation d’une goutte de fluorescéine, celle-ci est
"lavée" par l’humeur aqueuse qui fait issue hors du globe par la brèche cornéen-
ne)
• Éventuellement cataracte
Plaie scérale
• Chambre antérieure plus profonde
• Issue de vitré hors de l’œil
• Hémorragie du vitré fréquemment associée
Examens complémentaires
Devant toute plaie du globe oculaire, il est indispensable de demander une radiogra-
phie d’orbite face et profil à la recherche d’un corps étranger intra-oculaire métal-
lique.
Traitement
C’est une urgence chirurgicale qui nécessite un traitement sous anesthésie générale et
microscope opératoire qui consistera en un parage et une suture de la plaie associés à une
éventuelle extraction d’un corps étranger intra-oculaire.
Epu-H
Epu-H
INTRODUCTION
Et sur le plan général, car elles témoignent souvent d’une athéromatose généralisée.
DIAGNOSTIC POSITIF
Signes fonctionnels
L’oblitération artérielle se caractérise par la survenue de la cécité totale et brutale
unilatérale, sans douleurs ni phosphènes (pas d’éclairs lumineux). Cette cécité a été
souvent constatée au réveil.
Signes d’examens
L’examen montre :
• une cécité unilatérale (perte de toute vision)
• une mydriase aréflexique, mais avec conservation du réflexe consensuel à l’éclai-
rement de l’œil sain (contraction de la pupille de l’œil malade)
Au fond d’œil :
• Au tout début : des artères rétrécies, filiformes, vides de sang (témoins de l’occlu-
sion du tronc de l’ACR) ou un courant granuleux au niveau de la colonne sanguine
(celui-ci étant plus net au niveau des veines)
• puis, dans les premières heures, associé au rétrécissement artériel, un œdème
rétinien ischémique :
De toute la rétine, mais prédominant au pôle postérieur de l’œil qui apparaît blan-
châtre.
Siégeant dans les couches internes de la rétine avec une macula qui apparaît
Epu-H
Epu-H
FORMES CLINIQUES
1) L’occlusion de l’artère centrale de la rétine avec présence d’une artère cilio-
rétinienne d’origine choroïdienne.
L’artère cilio-rétinienne est une branche inconstante (15% des cas) née du systè-
me vasculaire choroïdien, qui irrigue la région inter-papillo-maculaire et, dans des
cas rares, la macula.
Lorsqu’elle irrigue la macula, il va persister en cas d’occlusion de l’ACR , une
vision centrale utile, alors que le champ visuel est tubulaire. Au fond d’œil, il exis-
te un triangle inter-papillo-maculaire, de coloration normale, entouré d’un œdème
rétinien ischémique.
2) L’occlusion aiguë d’une branche l’artère centrale de la rétine.
Le tableau est tout à fait différent selon que les branches artérielles occluses sont à
destinées maculaires ou pas. Cela conditionne les signes fonctionnels et le pronos-
tic.
Très souvent, il s’agit de la branche temporale supérieure (90% des cas) avec, très
fréquemment, atteinte maculaire, d’où un tableau voisin de celui de l’occlusion de
l’ACR, avec :
• Une baisse brutale de la vision d’un œil
• Une amputation du champ visuel en quadrant nasal inférieur, correspondant au
territoire artériel lésé (ici, territoire rétinien temporal supérieur).
• Un œdème rétinien ischémique en secteur au fond d’œil, localisé au territoire de
la branche occluse, qui apparaît rétrécie, filiforme, avec soit atteinte maculaire
sévère (avec œdème péri-maculaire et tâche rouge cerise), soit atteinte maculaire
discrète (l’œdème maculaire léchant les bords de la macula), soit rarement
épargne maculaire. Parfois l’embol est visible, arrêté dans l’artère, orientant vers
une occlusion par sténose carotidienne (embol jaune chatoyant)
À l’angiographie fluorescéinique, une occlusion de la branche temporale, souvent
totale, rarement partielle (persistance d’un courant laminaire entre l’embol et la
paroi).
La PAO est normale. Le traitement s’impose d’urgence
L’occlusion d’une branche nasale est moins grave. L’acuité visuelle reste conservée.
Il existe une amputation du champ visuel en quadrant, à limites nettes, sans atteinte
maculaire.
3) L’occlusion aiguë d’une artériole capillaire
C’est une découverte d’examen systématique du fond d’œil. Elle se traduit par la
présence d’un ou plusieurs nodules dysoriques : exsudats blancs, cotonneux, super-
ficiels, siégeant le long des vaisseaux, d’apparition brutale et évoluant avec la mala-
die causale. C’est un œdème aigu des fibres optiques.
Un grand nombre de nodules dysoriques traduit toujours un processus clinique réti-
nien sévère.
4) Occlusion associée de l’artère et de la veine centrale de la rétine.
Elle est évoquée lorsque au fond d’œil sont constatées des hémorragies diffuses au
sein de l’ischémie rétinienne.
Epu-H
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
EN PHASE AIGUË
On élimine facilement
Devant une baisse brutale de l’acuité visuelle
• Un décollement de la rétine
• Une occlusion (thrombose) de la veine centrale de la rétine avec son tableau
d’hémorragies diffuses, mais l’association est possible.
• Une pseudo-papillite vasculaire (par occlusion ciliaire). Le diagnostic peut être
délicat
• Une neuropathie optique aiguë (névrite optique aiguë)
Devant un œdème ischémique localisé autour de la papille
• Une choroïdite juxta-papillaire
• Un œdème papillaire d’autre origine
BILAN ÉTIOLOGIQUE
Il doit comprendre :
Un bilan cardio-vasculaire
Fondamental, il précisera l’existence :
• D’un terrain vasculaire d’arthéromatose (+++) (HTA ancienne et sévère, insuffi-
sance coronarienne, artériopathie des membres inférieurs, syndrome d’insuffisan-
ce vertébro-basilaire)
• De facteurs de risque vasculaire, outre l’hypertension artérielle (diabète, tabagis-
me, obésité)
• D’un souffle carotidien du côté de l’occlusion, voire d’un souffle bilatéral.
• D’une cardiopathie emboligène (rétrécissement mitral, arythmie complète avec
fibrilation auriculaire).
Un bilan biologique
• Bilan lipidique (dosage du cholestérol, des lipo-protéines HDL et LDL et leurs
rapports, dosage des apolipoprotéines A et B et leurs rapports).
• Recherche d’un diabète (glycémie à jeun et postprandiale, hyperglycémie provo-
quée)
• Étude de la crase sanguine avec NFS et VS
Epu-H
ÉTIOLOGIES
Epu-H
Le fond d’œil montre rarement un embol dans une artère rétinienne (embol plaquettaire
blanchâtre, embol calcaire blanc) ou une rétinopathie ischémique chronique (présence de
nombreux nodules dysoriques en ophtalmoscopie, et de zone de non-perfusion capillaires
rétiniennes périphériques en angio-fluographie). Il est souvent normal ou montre une artério-
sclérose rétinienne banale.
L’angiographie fluorescéinique met en évidence l’arrêt circulatoire qui est toujours net
et l’allongement du temps bras-rétine.
La pression de l’artère ophtalmique est parfois abaissée du côté de l’accident.
Le Doppler carotidien, au besoin complété par un doppler pulsé, associé à une échoto-
mographie des carotides et l’artériographie carotidienne (actuellement digitalisée, moins
dangereuse que l’artériographie carotidienne classique) précisent le siège et l’importance de
la sténose carotidienne.
Le résultat visuel final dépend de l’atteinte maculaire et de sa durée : soit perte de la
vision par occlusion définitive (avec des artères blanches), soit parfois restiturio ad integrum.
Une intervention de pontage carotidien peut, dans certains cas, être proposée.
D’autres causes sont possibles
• Rétrécissement mitral
• Endocardite infectieuse
• Embolie gazeuse après traumatisme (fracture ouverte ou fracture traitée par
enclouage centro-médullaire) avec nodules dysoriques au fond d’œil.
ÉTIOLOGIES LES PLUS FRÉQUENTES DES EMBOLS RÉTINIENS
• Athérome des gros vaisseaux : carotides +++, crosse de l’aorte
• Malformation des gros vaisseaux (anévrismes, boucles vasculaires)
• Cardiopathies emboligènes : rétrécissement aortique calcifié, rétrécissement
mitral,fibrilation auriculaire
• Endocardites : maladie de Barlow, myxyome de l’oreillette gauche, collagénoses,
infarctus du myocarde
• Hypertension artérielle maligne
• Embolie graisseuse
OCCLUSIONS PAR SPASMES
Exceptionnelles, elles ne se rencontrent que dans des cas très particuliers :
• Contusion oculaire directe
• Intoxication par l’alcool méthylique ou la quinine
• Injection rétrobulbaire d’un produit anesthésique contenant de l’adrénaline
• Injection oculaire, essentiellement décollement de la rétine, avec injection de gaz
expansifs ou cerclage du globe trop serré.
• Anticonceptionnels dont le rôle sera discuté.
L’évolution est fonction de la durée du spasme. La restitution peut être complète dans
quelques cas heureux, nulle dans d’autres. Il faut n’injecter dans l’orbite ou le vitré que des
liquides à température du corps.
Epu-H
ÉVOLUTION ET PRONOSTIC
Les cellules ganglionnaires sont altérées de façon irréversible passées les deux pre-
mières heures suivant l’obstruction.
Si une thérapeutique peut être efficace, il faudrait l’appliquer avant ce délai ce qui est
rarement possible.
La récupération fonctionnelle est donc nulle dans la majorité des cas.
OBLITÉRATION DU TRONC DE L’ARTÈRE CENTRALE DE LA RÉTINE
Les rares améliorations sont en rapport, en général, avec des embolies et sont à rap-
procher des cécités monoculaires transitoires.
Une atrophie optique survient dans presque tous les cas, cela en quelques semaines
(liées à l’absence d’irrigation des fibres nerveuses rétiniennes)
Epu-H
Au fond d’œil, on note une régression de l’œdème rétinien ischémique, avec soit un
rétablissement de la circulation si l’occlusion est levée, soit un rétrécissement des artères en
filets blancs (absence de reperméabilisation par persistance de l’occlusion), d’où l’apparition
d’une circulation de suppléance sous l’aspect de néovaisseaux, lorsque l’occlusion est par-
tiellement levée.
Mais des aggravations sont possibles avec extension de l’oblitération (avec atteinte
maculaire lorsque celle-ci était initialement respectée).
PRINCIPES DU TRAITEMENT
TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE
Traitement d’urgence
Il vise à rétablir le plus rapidement possible la circulation.
• Injection rétro-bulbaire (derrière l’œil) de vaso-dilatateurs (quel que soit le méca-
nisme supposé de l’occlusion), associée à une injection intra-veineuse d’acétazo-
lamide (DIAMOX®) pour diminuer le tonus du globe oculaire.
• Perfusions de vasodilatateurs et administrations d’anti-agrégants plaquettaires.
Dans certains cas : sujet de moins de 60 ans, occlusion fibrino-cruorique récente de
moins de 24 heures et incomplète de l’ACR, ou occlusion localisée à une branche
temporale avec œdème ischémique affleurant la macula, on associe aux vasodilata-
teurs.
• Des corticoïdes à fortes doses et :
• Des thrombolytiques (UROKINASE) à fortes doses, qui visent à dissoudre le
caillot. Il faut respecter les contre-indications de ce traitement (HTA très sévère,
AVC récent, âge élevé, maladies hémorragiques)
• Relayés ensuite par les anticoagulants (pour limiter l’extension du thrombus)
puis, plus tard, par des anti-agrégants plaquettaires.
L’indication la plus délicate, mais la plus positive est la cécité monoculaire transitoire
par migration de l’embol, car dans certains cas, 24 à 48 heures plus tard, survient une
amaurose brutale définitive. Tout œdème papillaire discret ou toute succulence de la rétine
impose un tel traitement.
TRAITEMENT A VISÉE ÉTIOLOGIQUE
Il vise à éviter l’extension de l’oblitération en cas d’occlusion d’une branche et l’atteinte
de l’autre œil en cas d’occlusion du tronc de l’ACR.
Thrombose athéromateuse
• Contrôle des facteurs de risque : obésité, HTA, diabète, hyperlipidémie.
• Intervention sur une plaque locale d’athérome carotidien si l’état local et général
du patient le permet
Epu-H
Epu-H
INTRODUCTION
Il s’agit d’un syndrome d’OCCLUSION correspondant à un arrêt de la circulation de
retour de la veine centrale de la rétine (VCR) ou d’une de ses branches, survenant dans la
deuxième partie de la vie.
C’est un accident grave entraînant une CHUTE MAJEURE DE L’ACUITÉ VISUELLE.
Le tableau clinique se caractérise par l’existence constante d’hémorragies rétiniennes
et de dilatations veineuses, et accessoirement d’un œdème papillo-rétinien et de nodules
dysoriques.
L’angiographie fluorescéine est capitale pour préciser l’altération du lit capillaire réti-
nien, base de toute thérapeutique visant à éviter les complications.
Le pronostic de la forme œdémateuse, la plus fréquente, doit être réservé pendant plu-
sieurs semaines, d’autant que la survenue d’un œdème maculaire reste possible jusque vers
le troisième mois.
DIAGNOSTIC
Le diagnostic positif repose sur l’association ophtalmoscopique
de deux signes constants : les hémorragies rétiniennes et la dilatation veineuse et
de deux signes inconstants : l’œdème papillo-rétinien et les nodules dysoriques. La
fluographie est essentielle, elle permet de poser les indications thérapeutiques adaptées.
L’examen oculaire sera systématique et comparatif. On recherchera toujours une
hypertonie oculaire associée au besoin après épreuve de provocation à la cortisone.
Diagnostic différentiel
En phase aiguë
On élimine facilement :
Les baisses brutales de l’acuité visuelle
• Décollement de rétine
• Oblitération de l’artère centrale de la rétine, mais l’association est possible
• Névrite aiguë
Les aspects ophtalmoscopiques parfois proches
• Des hémopathies (leucémies)
• Des rétinopathies hypertensives décompensées
Mais ces affections peuvent se compliquer d’une thrombose veineuse.
Formes vues tard ou compliquées
Le problème est de penser à une occlusion veineuse ancienne devant :
• Une hémorragie du vitré : l’échographie éliminera un décollement de rétine
• Une rétinopathie diabétique proliférante avec néo-vaisseaux
• Un glaucome néo-vasculaire.
Epu-H
Diagnostic étiologique
Un certain nombre de facteurs de risque doit être recherché lors de la survenue d’oc-
clusion veineuse, ce sont principalement :•
• L’artériosclérose
• L’hypertension artérielle
• L’hyperlipidémie
• Le diabète
• L’hyperuricémie
• La surcharge pondérale
• La contraception orale
Ces facteurs pris isolément ne se rencontrent pas plus souvent chez ces malades que
chez des patients supposés sains. C’est en fait leur association qui représente un facteur de
risque d’une maladie vasculaire en général, qu’il s’agisse d’un accident vasculaire cérébral,
d’un infarctus du myocarde ou d’une occlusion veineuse rétinienne.
Une place à part doit être faite aux troubles de la glyco-régulation souvent associés à
une hypertonie oculaire et à une occlusion veineuse peut être par un mécanisme génétique
multi-factoriel.
Epu-H
ÉVOLUTION ET PRONOSTIC
Forme oedèmateuse
Epu-H
Forme ischémique
TRAITEMENT
Traitement symptomatique
Le traitement médical
Son action est nulle dans les formes ischémiques (+++).
Il est employé dans les formes oedèmateuses et mixtes (sans qu’il soit apparu de diffé-
rences spectaculaires entre les malades traités ou non traités), et surtout dans les formes
incomplètes.
Epu-H
Les anticoagulants sont parfois prescrits pendant deux à trois mois dans les formes
œdèmateuses pour prévenir la formation secondaire d’un thrombus associé à des vaso-dila-
tateurs et des corticoïdes à forte dose dans les occlusions récentes chez des sujets jeunes.
Les CORTICOÏDES sont souvent utilisés si une phlébite ou une périphlébite est à l’ori-
gine de l’occlusion de la V.C.R.
Photocoagulation au laser
Son but est de prévenir :
a) Les complications liées à la capillaropathie ischémique
• Glaucome hémorragique
• Rétinite proliférante
Par contre, la maculopathie ischémique n’est pas une indication du traitement au laser.
b) Les complications liées à la capillaropathie oedèmateuse
• Rétinopathie exsudative menaçant la macula
• Œdème cystoïde de la macula
Ces différentes complications pourront être observées en cas de capillaropathie mixte
et leur traitement dépendra de l’importance relative des deux types de capillaropathie.
Les occlusions veineuses sans capillaropathie, papillo-phlébite, occlusion veineuse du
sujet jeune, ne relèvent pas d’un traitement au laser.
Forme ischémique non compliquée
La PHOTOCOAGULATION AU LASER DE TOUS LES TERRITOIRES NON-
PERFUSÉS EST IMPÉRATIVE, POUR PRÉVENIR L’APPARITION DE NÉO-VAISSEAUX
(destruction par des impacts de laser de ces zones (+++)
Elle doit être précoce, dès les premiers jours, confluente.
Elle est sans conséquence sur le champ visuel, puisque les territoires non perfusés
sont fonctionnellement morts. Dans les occlusions du tronc, cette photocoagulation est PAN-
RETINIENNE, avec des impacts très serrés, en évitant les circulations de suppléance.
Commencée précocement, elle doit respecter les hémorragies. Si ces hémorragies
sont trop étendues au devant des zones ischémiques ou si elles persistent trop longtemps,
la cryoapplication remplacera le laser (application de froid au niveau de la sclère pour détrui-
re les zones ischémiques).
Epu-H
Epu-H
PRÉ TEST
VRAI FAUX
1) Le glaucome aigu à angle fermé (GFA) est le plus fréquent X
2) Le GFA est plus fréquent chez la femme X
3) Le traitement en urgence du GFA est l’iridotomie au laser X
4) Ces molécules peuvent induire des crises de GFA :
- anspasmodiques atropiniques X
- imipramine X
- aspirine X
- oestrogènes X
5) Le test à la fluoresceine est positif dans :
- la kératite X
- l’uvéite X
6) L’instillation de collyres corticoïdes est formellement
contre-indiqué dans la kératite herpétique : X
7) Dans les pathologies suivantes, la baisse de l’acuité visuelle
est toujours présente
- kératites X
- uvéites X
- occlusion de l’artère centrale X
- occlusions de la veine centrale X
- GFA X
8) Dans une uvéite antérieure aiguë vous allez :
- instiller de la pilocarpine X
- instiller des mydriatiques X
- instiller des corticoïdes X
- faire un prélèvement conjonctival X
- faire un bilan étiologique X
9) Parmi ces affections, lesquelles s’accompagnent
fréquemment d’une uvéite aiguë ?
- la maladie de PAGET X
- le LEAD X
- la pelvispondylite ankylosante X
- la polyarthrite rhumatoïde X
- la périartérite noueuse X
- la maladie de BEHÇETX
10) Devant une baisse brutale unilatérale de l’acuité visuelle vous pensez à :
- un décollement de rétine X
- un glaucome chronique à angle ouvert X
- une occlusion de l’artère centrale de la rétine X
- une rétinopathie hypertensive décompensée X
- une sclérose en plaques X
- une maladie de HORTON X
Epu-H
Epu-H
CAS CLINIQUE N° 1
Que recherchez-vous ?
- pupille en semi mydriase
- globe oculaire dur au toucher bigidital
- injection périkératique
- cornée trouble
Quels seront les médicaments contre indiqués chez cette patiente après le traitement
bien conduit ?
- aucun
Epu-H
CAS CLINIQUE N° 2
Huit jours plus tard, il se présente au cabinet avec la même symptomatologie associée
à une éruption dans le territoire du V droit.
- donnez votre diagnostic
- conduite à tenir
- traitement
- complications
Zona du V droit
- rechercher une atteinte oculaire (baisse de l’acuité visuelle, rougeur)
- antiviral par voie orale, antalgique, éventuellement associé à un traitement
local par ZOVIRAX
- kératite, uvéite, uvéite hypertensive, rétinite nécrosante.
Epu-H
CAS CLINIQUE N° 3
Mr KINE, âgé de 30 ans, sans antécédent particulier vous consulte pour des lombal-
gies d’apparition récente le réveillant la nuit, associées depuis 24 heures à une gène doulou-
reuse de l’œil gauche avec brouillard visuel.
Quels sont les signes ophtalmologiques que vous recherchez pour le confirmer ?
- photophobie, larmoiement, blépharospasmes, rougeur oculaire et injection
périkératite
- myosis, déformation pupillaire
- précipités rétro cornéen
Conduite à tenir
Rechercher une étiologie
- foyer infectieux de voisinage
- cause allergique
- cause virale (herpès, zona, CMV)
- causes rhumatismales +++ (SPA, maladie de Still- Behçet
Traitement
- ATROPINE
– antibiocorticoïdes
- étiologies
Epu-H
CAS CLINIQUE N° 4
Mme PULURINE, âgée de 68 ans, DNID et HTA, migraineuse, porteuse de verres cor-
recteurs épais, artéritique amputée d’un pied, vous appelle dans sa caravane pour une bais-
se d’acuité visuelle rapide unilatérale non douloureuse
Epu-H
LES MESSAGES
Un œil rouge et
une baisse de l’acuité visuelle
= méfiance
Epu-H xx
Expert : yy; Animateur : zz