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Pour la rentrée, les ados

veulent être «grave stylés» !


A LA VEILLE DE LA RENTRÉE, IL N’Y A PAS QUE L’EMPLOI DU TEMPS
OU LES PROFS QUI OBSÈDENT LES ÉLÈVES. C’EST AUSSI «QU’EST-CE
QUE JE VAIS METTRE LE JOUR J». DÉCRYPTAGE.

Ils veulent être les plus beaux pour aller… (bien) travailler! C'est un rituel qui ne se démode jamais. Pour leur
rentrée ce lundi, les 3,41 millions de collégiens et 2,26 millions de lycéens de l'Hexagone vont soigner leur look et
donc préparer minutieusement leur tenue la veille. Ils ont eu toute leur dernière semaine de vacances pour y
réfléchir entre « potes ».

Il faut être bilingue anglais-français et en connaître un rayon en matière de tendances vestimentaires quand on
interroge Shirel et Ely, 15 ans, sur la mode de la rentrée. Pour ces demoiselles de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-
Seine) qui entrent en seconde, ce qui est « grave bien », c'est le « loose style », le « crop top » et le jean « mom ».
Autrement dit, le style « ample » et « décontracté », le T-shirt qui s'arrête au sommet du nombril et le « jean de
maman » taille haute à la coupe droite et aux hanches larges, « c'est la classe ».
« Mon père trouve ça moche, ma mère adore », dit l'une. « Moi, c'est l'inverse », enchaîne l'autre. « Mais entre
jeunes, on trouve ça branché. Si ça ne plaît pas aux adultes, tant pis ! », préviennent les deux copines croisées cette
semaine dans le quartier des grands magasins à Paris.

UN PREMIER JOUR «DÉTERMINANT»

Comme elles, des millions de collégiens et lycéens vont peaufiner leur look pour leur premier jour de cours ce
lundi. « Comme on ne connaît personne, on jouera sur l'image qu'on renvoie à travers nos habits pour donner une
bonne impression », reconnaissent Shirel et Ely, adeptes des chaussures à papa ou « dad shoes », ces baskets à
semelles compensées. Lou, 13 ans, qui s'apprête à découvrir la 4e, veut, lui aussi, « assurer » à la récré de son
nouveau collège parisien après « s'être fait virer ». « Si on est bien sapés, on est bien vus, la popularité passe par là
», répète celui qui a un faible pour les maillots à logos ostensibles. Les goûts de l'ado ont mué. « L'année dernière,
je m'habillais avec n'importe quoi. Les Geox, les chaussures qui respirent, c'est fini ! », s'engage-t-il.

Pour Nolan, 15 ans, qui fera ses premiers pas en lycée pro, le « premier jour est aussi déterminant ». « A la
rentrée, il faut attirer l'œil. Après, on peut s'habiller comme un plouc ! », sourit-il. Lilhiou, 15 ans, fan de mode
décalée avec son bermuda en style écossais, sous le charme aussi des tons « vert néon » décidera de sa tenue à la
dernière minute.

« On verra bien ce qu'il y a de propre à ce moment-là », lance l'ado de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Eliott, 16
ans, enfilera un « cargo » kaki. D'inspiration militaire, ce pantalon élastiqué aux chevilles et reconnaissable à ses
grandes poches latérales au niveau des cuisses est un mélange de treillis et de survêtement. « C'est super-
confortable », s'enthousiasme ce garçon des Hauts-de-Seine coiffé d'un bob. A son cou pend une chaîne à maillons
XXL très bling-bling avec une petite plaque. « Dessus, c'est écrit style en russe », traduit-il. Il l'a acheté 215 €, avec
les deniers de son job d'été. « Mes parents m'ont dit : T'as payé ça très cher et en plus, c'est moche », s'esclaffe-t-il.

«ON S'OBSERVE TOUS À LA RENTRÉE»

Son pote Aymar, 16 ans, est, lui, accro aux chaussettes montantes. « Mon père se marre quand il les voit, il me dit
qu'il avait les mêmes gamin », décrit-il. Ce lundi, les deux amis sortiront le grand jeu de la tête aux pieds. « C'est
normal, on s'observe tous à la rentrée. Mais la barrière des apparences disparaît au fil des mois », constatent-ils.

Victoire, 17 ans, future élève de terminale, mise, elle, sur le jean « boot cut », « serré en haut et large en bas, limite
patte d'eph'» et le t-shirt « flashy » bien rentré dans le pantalon. Elle plébiscite aussi « l'oversize », les T-shirts et
les chemises « deux ou trois tailles au-dessus pour le confort ». « Je prends ceux de mon père, c'est du XL », jure-
t-elle. Lizie, 19 ans, qui n'est plus lycéenne mais étudiante en fac de « psycho », porte également « les chemises à
papa » dénichées en friperie ou dans les rayons hommes. « C'est le côté masculin que j'aime bien », résume-t-elle.
Elle a succombé aussi au boom du « cargo ». « Avec des talons, c'est super beau », promet-elle.

Le retour de la barrette

Elle a longtemps collé aux cheveux des intellos et des filles à papa avant de disparaître, méchamment victime des
préjugés. La barrette fait son grand retour, adoptée par les demoiselles qui ne sont pas forcément les premières de
la classe. Avec des perles, de toutes les couleurs et toutes les formes, avec parfois des messages, c’est le bonus
capillaire de la rentrée.

« Elle n’est plus réservée aux enfants sages, on adore casser les codes », résume Shirel, 15 ans. Le « chouchou » ou
« scrunchie », cet élastique recouvert de tissu coton ou velours qui s’affiche sur les têtes comme aux poignets fait
aussi son come-back. Autres accessoires indispensables pour être totalement dans le coup : le collier « afro » à
mini-coquillages et la chaîne argentée fixée à un passant du pantalon grâce à un mousqueton.
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