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Université de Bourgogne – Dijon

UFR Sciences Humaines


Master Mondes Anciens et Médiévaux, Territoires et Environnement du Passé (M.A.M.T.E.P.)
Spécialité Archéologie, Cultures, Territoires et Environnement (A.C.T.E.)
Co-Habilitée uB – uFC

Le traitement de la surface des lames d'épée et des


pointes de lance durant le Second Âge du Fer dans la
vallée de la Saône

Master 1
Mémoire présenté par Jonathan MARCHAL
Sous la direction de M. Stefan WIRTH
Tuteur : Thibault LE COZANET
Année universitaire : 2014 – 2015
Sommaire
Remerciements.....................................................................................................................p.02
Introduction..........................................................................................................................p.03

1.Contextes, histoire de la recherche et problématiques......................................................p.04


1.1.Les armes dans la vallée de la Saône..................................................................p.04
1.1.1.Contextes historique et géographique
1.1.2.Choix des objets étudiés et problématiques
1.2.Histoire de la recherche......................................................................................p.06
1.2.1.Les études sur les découvertes fluviales
1.2.2.Les études sur la vallée de la Saône
1.2.3.Les études sur les pointes de lance et les épées

2.Démarches et méthodes....................................................................................................p.16
2.1.Définitions..........................................................................................................p.16
2.1.1.Lexique de la pointe de lance
2.1.2.Lexique de la lame d'épée
2.1.3.Lexique des techniques de traitement
2.2.Outils utilisés......................................................................................................p.23
2.2.1.Base de données
2.2.2.Système d'Informations Géographiques (S.I.G.)

3.Analyses et résultats..........................................................................................................p.27
3.1.Traitements des pointes de lance........................................................................p.27
3.1.1.Types de traitements
3.1.2.Répartition géographique des pointes présentant un traitement
3.2.Traitements des lames d'épée..............................................................................p.29
3.2.1.Types de traitements
3.2.2.Répartition géographique des lames présentant un traitement
Conclusion............................................................................................................................p.32
Bibliographie........................................................................................................................p.33
Catalogue..............................................................................................................................p.38
CD-ROM

1
Remerciements
Je tenais à remercier, en premier lieu, mon directeur, Stefan Wirth, pour m'avoir aidé dans le
choix de mon sujet de mémoire, Olivier Lemercier pour ses conseils de méthodologie mais surtout
mon tuteur Thibault Le Cozanet pour m'avoir aidé et accompagné tout au long de ce travail.

Je souhaite également remercier ma famille, essentiellement mes parents, Philippe et Karine,


pour leur soutien sans faille dans tout mes projets, pour leur aide en général et pour m'avoir
remonter le moral quand celui-ci était au plus bas. Ma grand-mère, Françoise, mérite aussi d'amples
remerciements pour tout ce qu'elle a fait pour moi cette année.

Je remercie également mes amis sans qui j'aurai probablement abandonné depuis longtemps
mais qui ont su me permettre de remonter la pente par leur bonne humeur. Parmi ses amis, je tenais
particulièrement à dire merci aux informaticiens Kévin, Cédric, Benoît, Lucas et, bien sûr, à mon
camarade Pablo avec qui j'ai passé une année magique, pleine de rebondissements.
Je ne peux oublier de citer mes autres camarades de première année de master A.C.T.E.
qu'ils soient Dijonnais ou Bisontins. Un grand merci, aussi, aux membres de mon conseil
d'administration de l'Association pour la Découverte du Manga et de l'Animation pour avoir su
gérer avec mes absences répétées et à tous les membres de cette association pour toutes les bonnes
choses qui sont arrivées depuis que je suis président.
Merci à tous les membres de l'Association Franc-Comtoise de Budo qui me permettent de
me défouler avec vous à l’entraînement tous les dimanches.

Je remercie également l'équipe du musée Vivant Denon à Chalon-sur-Saône (Saône-et-


Loire), et plus précisément à Catherine Michel et Denis Dubois, de m'avoir accueilli à de multiples
reprises pour me permettre d'étudier le mobilier et de m'avoir permis d’accéder et d'utiliser leur
documentation. Un grand merci à l'équipe du centre archéologique européen de Bibracte, à Glux-
en-Glenne (Nièvre) de m'avoir permis, durant une semaine, d'occuper une partie de la bibliothèque.

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Introduction
La vallée de la Saône est le théâtre de nombreuses découvertes en milieu fluvial et ce dès le
XIXème siècle. Notamment grâce au travail des érudits des locaux, comme L. Armand-Calliat qui
surveillèrent sans interruption les aménagements de la rivière. Cette charge fut reprise, au début des
années 1960, par L. Bonnamour qui se chargea également des premières prospections et fouilles
dans le cours de la Saône. Parmi les objets découverts dans la rivière, on trouve des outils en métal
ou en pierre, des vases en céramique ou métalliques et aussi des pièces d'armement. Ces dernières
vont être au centre de cette étude et on s'intéressera plus particulièrement aux pointes de lance et
aux lames d'épées qui ont été produites au second âge du Fer. Dans ce cadre, on étudiera surtout les
objets de ces types présentant des traitements ornementaux à leur surface.
A partir du XIXème siècle, les découvertes fluviales ont intéressé de nombreux chercheurs
avec dans un premier temps les Scandinaves, tels que J.J.A. Worsaae ou S. Müller, et les Suisses
avec la découverte des premières armes du site de La Tène par Friedrich Schwab. Ils ont étudié les
types d'objets qui sortaient de ces cours d'eau, lacs, tourbières ou marais et aux raisons pour
lesquelles ces artefacts purent être « tombées » dans ces milieux humides. Au cours de cette étude,
on s’intéressera aux pointes de lance et aux lames d'épée, pas du point de vue typologique que nous
évoquerons tout de même, mais pour les décors présents à leur surface qui furent bien moins étudiés
au cours des siècles précédents. Ainsi on présentera les traitements ornementaux observés sur les
armes de notre corpus que nous comparerons à ceux d'objets découverts en Europe. Ainsi on espère
retrouver les techniques et les outils utilisés pour réaliser ces décorations.
Dans un premier temps, on s'attachera à rappeler les contextes historiques et géographiques,
ainsi que les différentes études menées sur les découvertes fluviales à partir du XIXème siècle,
celles qui ont été dirigées dans la vallée de la Saône et celles sur les pointes de lance et les lames
d'épée. Dans la seconde partie, on s'attardera sur les définitions d'une lance, celle d'une épée et
celles des techniques de décor qui ont été utilisées sur les objets de notre corpus. On indiquera
également quels logiciels ont été utilisés et dans quels buts la base de données et des cartes ont été
réalisées. Dans la troisième et dernière partie, on détaillera les différents types de traitements de
surface que nous avons observé afin de les comparer entre eux et avec d'autres objets découverts en
Europe et d'essayer de comprendre quelle(s) technique(s) et quel(s) outil(s) ont été utilisé pour les
réaliser.

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1.Contextes, histoire de la recherche et problématiques
1.1.Les armes dans la vallée de la Saône
1.1.1.Contextes historiques et géographiques
La zone géographique qui nous intéresse pour ce mémoire est la vallée de la Saône et plus
précisément aux découvertes réalisées dans le cours de cette rivière. La Saône s'écoule sur 480 km,
prend sa source à Vioménil, dans les Vosges, et se jette à Lyon dans le Rhône, dont elle est le
principal affluent. Ce cours d'eau est divisé en trois entités : la Haute-Saône, de Pont-de-Saône à
Gray (82 km), la Petite Saône, de Gray à Verdun-sur-le-Doubs (115 km) et la Grande Saône, de
Verdun-sur-le-Doubs à Lyon (166 km). Le courant de la rivière est si faible que César qualifie « son
cours d'une incroyable lenteur, au point que l’œil ne peut juger du sens du courant » (César, Guerre
des Gaules, I, 12). Seule la profondeur a évolué à cause de la mise en place de digues et de
barrages. Les objets, qui nous intéressent, sont tous conservés au Musée Denon de Chalon-sur-
Saône et proviennent, pour la grande majorité, du département de Saône-et-Loire. La portion de la
rivière sur laquelle se concentre notre étude se situe dans la Grande Saône depuis la confluence avec
le Doubs jusqu'aux environs de Mâcon. Entre ces deux points la rivière parcourt environ 87 km
(voir figure 1).
L'occupation humaine dans la vallée de la Saône est attestée depuis le Paléolithique. On
trouve près de ce cours d'eau des installations néolithiques, des villages de l'âge du Bronze. La
présence d'armes, de vaisselle et d'outils dans la Saône est attestée depuis le début de l'âge du
Bronze mais s'intensifie dans la phase finale de cette période, avant de diminuer fortement puisque
très peu d'objets datant de la période de Hallstatt ont été retrouvés dans le cours de cette rivière. Au
Second âge du Fer, elle parcourt le territoire des Séquanes, des Lingons et des Éduens et livre de
nombreux artefacts, dont des outils, des demi-produits de type currency bar et de nombreuses
pièces d'armement, pour cette période. On peut noter la présence d'habitats de cette époque le long
de la Saône comme à Verdun-sur-le-Doubs ou bien sûr Chalon-sur-Saône qui servait de port aux
Éduens pour le commerce d'amphores de vin méditerranéennes que l'on retrouve en grand nombre
dans leur capitale à Bibracte sur le mont Beuvray (Saône-et-Loire) par exemple.

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Fig. 1 : Les hauts-fonds entre Verdun-sur-le-Doubs et Mâcon (Dumont, 2002, fig. 13, p. 37)

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1.1.2.Choix des objets étudiés et problématiques
Il a été décidé de s'intéresser aux traitements de surface ayant une visée ornementale et non
fonctionnelle que comportent certaines pointes de lance et certaines lames d'épée. En effet, peu de
chercheurs se sont intéressés à cette question de la décoration des surfaces de ces pièces
d'armement. L'établissement d'une typochronologie était, alors, une étape nécessaire pour la
compréhension et l'organisation de certains sites. Certaines découvertes ont toutefois été étudiées
car elles ont plus attiré l'attention par leur état de conservation impressionnant ou parce qu'elles
présentent des décors figurés. D'autres présentant pourtant des ornementations plus simples n'ont
pas été étudiées et sont alors méconnues de la communauté scientifique. On a décidé, pour cette
année, de nous consacrer aux pointes de lance et aux lames d'épées conservées uniquement au sein
du musée Denon de Chalon-sur-Saône car un grand nombre d'objets sortis de la rivière ont été
déposés dans ce musée. Le fait que ces armes furent en milieu anaérobie sous les sédiments
alluviaux, c'est-à-dire que l'oxygène contenu dans l'eau, qui est un des facteurs de corrosion du fer,
n'atteint pas l'objet, le protégeant ainsi de la rouille, et nous permet d'avoir des artefacts avec une
surface peu rongée par la corrosion. De cette manière on peut observer les traitements de surface
qui ont été effectués sur ces artefacts. Notre corpus est composé uniquement des fers de lance et des
lames d'épée présentant des traitements à leur surface.
Au cours de cette étude, on tentera de savoir si les traitements sont les mêmes en fonction du
type de l'objet, de ses dimensions et/ou de sa forme. On s'intéressera aussi à la localisation
géographique de ces objets afin de déceler ou non une concentration des armes décorées dans
certaines parties du cours d'eau. On essayera également de répondre aux questions sur la réalisation
de ces traitements et notamment les outils qui ont permis de les faire.

1.2.Histoire de la recherche
1.2.1.Les études sur les découvertes en milieu humide
Les premières études sur les découvertes en milieu humide et les premières interprétations
apparaissent dès le XIXème siècle. C'est à cette période que de nombreux chercheurs scandinaves
tels que J.J.A. Worsaae qui, en 1866, interpréta ces découvertes, à partir des armes provenant des
marais de Thorsberg en Allemagne et de Vimose sur l'île de Fünen au Danemark, comme des
offrandes à des divinités dans les zones humides (Worsaae, 1866, p. 71). Il mit, dès cette époque, en
relation ces découvertes nordiques avec celles effectuées dans d'autres régions d'Europe comme les
lacs suisses (Worsaae, 1866, p. 72-73 ; Worsaae, 1878, p. 73-75). Sophus Müller a vu, dès 1898, un
geste d'offrande dans les vestiges de La Tène et de Berne-Tiefenau à partir des restes de sacrifices.

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Ce dernier fait déjà la distinction entre des « dépôts » réversibles, c'est-à-dire que les objets «
déposés » pouvaient être récupérés un temps après, et des « offrandes » qui n'avaient pas à être
récupérées comme dans les tourbières dans la zone nordique (Müller, 1898, p. 26, 145-146). Un peu
plus tôt, en automne 1857, le site de La Tène fut découvert grâce à une série d'armes sorties du lit de
la Thielle due à des prospections, dirigées par le colonel Friedrich Schwab, non loin de Hauterive en
Suisse. Dans les années 1870, de nombreux objets furent sortis du cours de la Ljubljanica à
l'occasion de dragages au niveau du site de la ville de Nauportus, l'actuelle Vrhnika en Slovénie. Le
conservateur de l'époque, Karel Dezman, fit appel aux plongeurs-scaphandriers de la marine austro-
hongroise afin de pouvoir récolter des vestiges et d'effectuer des prospections subaquatiques (voir
fig. 2). Les premières prospections eurent lieues en 1884 au lieu supposé du port romain de
Nauportus (Gaspari, 2006). Dans la première moitié du XXème siècle, les hypothèses principales
retenues pour les découvertes fluviales sont, par exemple, le fruit d'une perte occasionnelle lors
d'un combat sur les bords de la rivière ou sur le gué (Becker, 1938, p. 138-139 ; Kneidinger, 1942,
p. 278), soit de la destruction d'un site les contenant par les eaux due à l'érosion ou par une crue
(Becker, 1938, p. 140 ; Mildenberger, 1959, p. 97), ou lors d'un naufrage de bateau... Paul Reinecke,
dans les années 1920, interpréta le phénomène des dépôts, en Allemagne du Sud, comme une action
des populations locales en réaction à un envahisseur. Il les a groupé en Katastrophenhorizonte
(Reinecke, 1925). A partir des années 1950-1960, de nombreuses hypothèses vont être énoncées
pour expliquer ce phénomène d'objets dans les eaux parmi lesquelles on trouve l'offrande dans les
eaux, explication apparue dans les années 1860, l'hypothèse funéraire et celle des combats ritualisés
sur les gués, cette dernière est appuyée par la présence de traces de coups violents sur de
nombreuses armes (Louis, 1954). Dans ces trois cas, les auteurs sont sûrs de l’intentionnalité de la
déposition dans un cours d'eau et que les armes immergées ne devaient ou ne pouvaient pas être
récupérées.

Fig. 2 : Préparation pour une plongée de scaphandrier à la base navale de Pola (Dumont, 2006, fig. A, p. 19)

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Dans les années 1960, Walter Torbrügge met sur le même niveau les interprétations profanes
et sacrées pour les objets en milieu humide (Torbrügge, 1971), il définit, pendant les années 1970,
une méthode d'études pour ces objets s'appuyant les conditions et les origines des découvertes faites
dans les cours d'eau (Fundbedingungen), en tenant compte de la répartition historique et
géographique pour mettre en lien l'incidence des matériaux et formats des objets avec la
composition des lots de mobiliers provenant de milieux humides (Wirth, 2006). Ce même chercheur
qui montra, grâce à des cartes de répartition (voir fig. 3), que le milieu de déposition varie selon la
situation géographique et par le type d'objets déposés. Dans les années 1980, l'archéologie fluviale
commence à être réellement développée avec des techniques de prospections permettant ainsi
d'étudier le mobilier directement sous l'eau. En effet avant cette période, la majorité des objets
ramassés dans les cours d'eau et les lacs provenaient presque tous de travaux de dragage ou
d'aménagements (Bonnamour, Dumont, 2006). Durant ces années, on va également voir se
développer une méthodologie liée au contexte fluvial avec, avant la fouille des sites, une
localisation de ceux-ci par une prospection à vue des plongeurs, la réalisation de cartes
bathymétriques par ultrasons afin de repérer des anomalies dans le cours d'eau, la coupe du sous-sol
par un pénétrateur de sédiments ou encore à l'aide d'un détecteur de métaux. Le nombre des objets
retrouvés va alors augmenter de façon considérable ainsi que la documentation qui y est consacrée.
Les hypothèses sur les armes dans les eaux changent guère à cette époque : l'hypothèse funéraire
trouve peu d'adhérents mais les chercheurs s'accordent à ce que les armes ont été retirées du cycle
dit normal, utilisation puis recyclage, pour les vouer à un être supérieur et, dès 1984, avec André
Furger-Gunti qui propose que les armes du site de La Tène aient été sacrifiées depuis le pont dans la
Thielle au dieu celtique de la guerre, Caturix. Les chercheurs anglophones, à ce moment, élaborent
le modèle de l'étude de l'organisation sociale et les relations entre la société et la religion à travers
l'hypothèse économique de ces dépôts aquatiques, mais aussi terrestres. C'est-à-dire qu'ils ont une
image d'une société par ces « trésors » au moment t de la déposition.

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Fig. 3 : Carte de répartition des épées à poignées massives en fonction du contexte de Torbrügge (von Nicolai, 2013,
Fig. 1 à 4, p. 31)

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L'interprétation cultuelle des armes dans les eaux va être approuvée par la majorité des pré et
protohistoriens des années 1990. D'autres hypothèses, comme celles du funéraire et des combats
ritualisés, vont réapparaître de temps à autres. Le dernier cas est soutenu principalement pour un
type d'épées dit « à sphères » ou « à rognons » et est marqué par la tradition des épopées médiévales
irlandaises. A côté de tout ça, Felix Müller a démontré, à partir des bronzes palafittiques, que les
objets métalliques provenant des sites lacustres, de même que les découvertes fluviales, ne sont pas
des déchets domestiques de part leur grand nombre et leur bon état et ne résultent pas d'une
catastrophe naturelle ou d'une perte intentionnelle car, dans le dernier cas, leur propriétaire aurait
tout fait pour les récupérer (Müller, 1993). Richard Bradley, dans sa monographie The passage of
arms, fait la différence entre les découvertes terrestres, qu'il désigne par « hoards », et les
découvertes fluviale par les termes « river finds ». Le mobilier, qu'il soit enfoui sous terre ou
immergé, montre, d'après lui, une consommation des richesses rituellement afin que la personne qui
sacrifie ces objets augmente son prestige personnel et affirme son statut social,et pour l'auteur, les
dépôts funéraires et ceux hors des tombes font partie du même cycle mais ont lieu à des moments
différents de celui-ci (Bradley, 1990).
Les dernières études admettent que la majorité des découvertes en milieu humide ne sont pas
dues au hasard. Si l'on suppose que ces dépôts fluviaux sont le résultat de gestes ritualisés alors ils
seraient les derniers témoins d'une action cultuelle, funéraire ou encore des deux. Bien que l'idée
d'offrande soit la plus répandue, au moins pour les grands dépôts constitués en grande partie de
pièce d'armement, probablement prises à l'ennemi et ayant subies des altérations (découpages,
cassures, pliures) dans certains cas, dans les pays scandinaves et le nord de l'Allemagne, l'hypothèse
funéraire, dans laquelle la rivière est interprétée comme un lieu de passage vers l'au-delà, est
souvent remise en avant sans jamais s'imposer. Depuis 2003, des fouilles ont repris à La Tène et le
mobilier ancien est réétudié, ce qui a permis d'émettre deux nouvelles hypothèses pour ce site. La
première considérerait le site comme une décharge de sanctuaire et repose sur le fait que le milieu
aquatique serait l'endroit d'un dépôt secondaire des armes qui étaient, auparavant, affichées dans un
sanctuaire et relégué dans un autre endroit suite à un nettoyage ou réaménagement de celui-ci
(Reginelli, 2009). La deuxième, énoncée par Thierry Lejars et Felix Müller, propose que le dépôt
non intentionnel de ces armes soit le résultat d'une chute des trophées, où celles-ci étaient
accrochées, depuis le pont traversant la Thielle (Müller, 2007, p. 100-101 ; Lejars, 2007 ; Müller,
2009). Cette hypothèse peut également être retenue pour d'autres sites de la région des Trois-Lacs,
en Suisse.
En 2002, les objets métalliques trouvés en contexte humide du site de Port (Suisse) et de ses

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environs ont été réexaminés et publiés par Felix Müller (Müller F., Rey T., Wyss R., 2002). Une
table ronde s'est tenue en 2004 à Bibracte avec pour thème les dépôts, aussi bien terrestres que
fluviaux, au second âge du Fer en Europe. Un colloque sur les âges du Fer dans l'arc jurassien et ses
mages a eu lieu en 2005 à Bienne, en Suisse, sur les questions d'habitats, de sanctuaires dans cette
zone géographique. En 2007 eu lieu une table ronde à Neuchâtel autour des connaissances
anciennes et récentes du site de La Tène et autour du phénomène des dépôts et des sanctuaires dont
certains se trouvent à proximité de cours d'eau ou de lacs. La même année le mobilier du site de La
Tène, dispersé dans de nombreux musées commence à être réétudié et de nouvelles publications
ayant comme sous-titre La Tène, un site, un mythe ont vu le jour. Actuellement, cette collection
comprend trois volumes et un DVD qui contient une base de données avec le mobilier récupéré
entre 1857 et 1923, des archives et références bibliographiques. Deux tables rondes ont eu lieues en
2011, au centre européen de Bibracte, autour de l'interprétation des armes dans les eaux au cours de
différentes périodes et qui a donné une publication dirigée par Alain Testart cherchant à comprendre
le phénomène de la déposition des armes en contexte humide (Testart, 2013).
On peut également préciser qu'il existe des synthèses sur les découvertes en milieu humide
que ce soit pour un type d'objet en particulier, par exemple les casques (Wirth, 2007), pour des
zones géographiques et chronologiques précises, comme l'Allemagne de la période latènienne à
l'époque romaine (Rieckhoff, 2006), ou encore sur les interprétations faites sur ce type de
découverte (Von Nicolaï, 2013).

1.2.2.Les études sur la vallée de la Saône


Dès la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle, les nombreux travaux
d'aménagement de la rivière vont permettre de sortir un nombre conséquent d'objets qui vont
intéresser assez rapidement les érudits locaux. Les premières découvertes sorties de la Saône ont été
relatées pour la première fois dans un journal local, le Patriote de Saône-et-Loire, le 5 avril 1843
lors de travaux de dragages entrepris pour faciliter la navigation dans la ville. On doit les premières
recherches archéologiques en Chalonnais à Louis Landa et Jules Chevrier, ce dernier ayant publié
une notice sur un vase en bronze dans le premier des Mémoires de la Société d'Histoire et
d'Archéologie de Chalon-sur-Saône (S.H.A.C.) (Chevrier, 1846). Joseph Déchelette s'est mis assez
rapidement à référencer les découvertes et à les documenter avec notamment la collection de
Monsieur Millon, constituée lors des dragages pour la construction de la ligne de chemin de fer
entre Chalon-sur-Saône et Louhans (Déchelette, 1913). On peut également citer la S.H.A.C. qui
jouera un rôle important dans la connaissance archéologique de la vallée de la Saône avec la

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publication de ses Mémoires et ce dès sa création en 1844 et qui verra l'apparition d'une chronique
archéologique dans les années 1970. Par la suite, dans les années 1950, Louis Armand-Calliat a
travaillé sur les environs de Chalon-sur-Saône à l'époque du Second Âge du Fer (Armand-Calliat,
1956) en s'intéressant plus particulièrement aux principales découvertes, telles qu'à Marloux,
Mellecey, Aluze..., sur la route entre Bibracte, capitale des Éduens, et de son port situé à Chalon-
sur-Saône et à la localisation de celui-ci. On peut également citer, parmi les études dans la vallée de
la Saône, les travaux d'Alain Bulard qui a réalisé une première documentation des armes du musée
Denon dont seulement une partie a été publiée dont, par exemple, son étude de la pointe de lance
décorée retrouvée dans le Doubs à Saunières en Saône-et-Loire (Bulard, 1978).
Parmi les chercheurs qui ont le plus contribué à la recherche dans cette zone géographique,
on peut nommer Louis Bonnamour. Il s'occupa de surveiller une partie des travaux de dragages
(voir fig. 4) qui eurent lieu dans la Saône à partir des années 1960 mais également de former ceux
qui s'en occupaient et de récupérer les artefacts qui étaient sortis. Il prospecta chez des particuliers à
la recherche d'objets archéologiques et inventoria ceux qu'il trouva. Il rédigea, durant de
nombreuses années, la chronique archéologique des Mémoires de la S.H.A.C. dans laquelle furent
répertoriées les découvertes d'objets ou de sites par les membres de cette société savante et fut le
conservateur du musée Denon de Chalon-sur-Saône. Il fut également le premier à réaliser des
prospections et fouilles dans le cours de la Saône (voir fig. 5). La première fut réalisée de 1979 à
1982 sur le site de l'âge du Bronze d'Ouroux-sur-Saône à l'aide de palplanches, c'est-à-dire de
poutrelles métalliques qui s'assemblent pour former une cloison étanche, pour isoler le site du
courant ce qui n'eut pas de bons résultats et par l'aménagement d'une péniche, la Praehistoria (voir
fig. 6), pour servir de base et de support logistique qui servit par la suite pour les prospections et
fouilles dans la Saône. On peut également citer Annie Dumont qui dans sa thèse, soutenue en 1997,
sur les passages à gué de la Grande Saône dans laquelle elle recense les gués existants et ceux qui
sont probables avec le mobilier découvert à proximité (Dumont, 2002) ou l'étude réalisée sur les
fourreaux décorées du musée Denon par Jean-Paul Guillaumet et Miklós Szabó (Guillaumet, Szabó,
2002) qui aurait du être la première partie d'un programme d'étude et de publication des armes de ce
musée, les suivantes devaient être consacrées aux lances et pointes de flèche, pour la deuxième
partie, et aux lames des épées, pour finaliser le projet.
Il existe également des études sur certaines parties de la Saône, pendant des périodes
précises et/ou sur un type de mobilier en particulier, faisant office de sujet de mémoires comme
celui de Raphaël Durost sur les bouilloires en céramiques d'époque gallo-romaine trouvées dans la
Saône (Durost, 1998), celui de Rémi Collas traitant des âges des métaux dans la basse vallée de la

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Saône (Collas, 2006) ou encore celui de Blandine François qui s'intéresse au mobilier métallique
issu de la Petite Saône (François, 2012).

Fig. 4 : Image d'une petite drague vers Verdun-sur-le-Doubs en 1975 (Bonnamour, 2000, p. 16)

Fig. 5 : Balisage en surface sur le site d'Ouroux-sur-Saône en 1979 (Dumont, 2006, Fig. 11, p. 25)

Fig. 6 : Péniche Praehistoria et palplanches sur le site d'Ouroux-sur-Saône de 1978 à 2000 (Bonnamour, 2000, p. 19)

13
1.2.3.Les études sur les pointes de lance et les épées
On ne traitera ici que les études sur ces deux catégories d'armes pour le Second Âge du Fer.
Joseph Déchelette a fait une synthèse des découvertes réalisées de l'armement de la période de La
Tène sur différentes zones géographiques telles que la France, la Grande-Bretagne ou l'Allemagne.
Il étudia notamment, pour les armes offensives et défensives, les contextes de découvertes. Il fait
remarquer la présence d'estampilles sur certaines épées, comme l'exemple du petit personnage
accroupi à l'intérieur d'un ovale sur l'épée découverte à Chaussin (Jura) et de gravure sur les
fourreaux trouvés sur le site de La Tène par exemple (Déchelette, 1914). Pour l'étude des pointes de
lance, on peut citer les travaux d'André Rapin qui, à partir du site du sanctuaire de Gournay-sur-
Aronde (Oise, France), a réalisé une typochronologie de différentes pièces d'armement dont des fers
de lance du Second Âge du Fer retrouvés sur ce site à partir des formes, des dimensions des douilles
et/ou de l'empennage et de la section (Brunaux, Rapin, 1988). De cette manière, il a pu déterminer
six types de pointes de lance. On peut également citer l'étude des épées, mais surtout, des fourreaux
du site de La Tène par Jose Maria De Navarro (De Navarro, 1972) qui apporte la notion de
chagrinage pour définir une surface qu'on a couvert de points incisés ou poinçonnés pour essayer de
la faire ressembler à du cuir travaillé et les travaux de Radomír Pleiner sur les épées celtes que ce
soit au niveau des techniques de fabrication et d'ornementation, ainsi que les outils associés pour
ces travaux (Pleiner, 1993). Jean-Paul Guillaumet a établi un nouveau protocole d'étude, par rapport
à celui d'A. Rapin, pour les pointes de lance des Âges du Fer à partir de celles provenant de la
Saône. Il nous donne les différentes formes des éléments et des sections des fers de lance et nous
explique la façon dont il a pris ses mesures et lesquelles il a choisi, avec les unités de valeurs, la
manière de les présenter graphiquement et comment on doit les représenter et ce que nous devons
montrer (Guillaumet, 2003).
Lors de son étude du mobilier du site du sanctuaire de la Villeneuve-au-Châtelot (Aube,
France), Gérard Bataille traite des méthodes de dénombrement par type d'objets dont les épées et les
pointes de lance et énonce des règles pour réaliser le Nombre Minimum d'Individus (NMI) pour ces
objets (Bataille, 2008). Il s'intéresse tout particulièrement à la représentation du nombre d'individu
des différents types de mobilier dans les sites de sanctuaires de par leur typochronologie, leur
répartition sur le site et le contexte de découverte afin d'identifier de possibles pratiques cultuelles
pour les phases d'utilisation du sanctuaire en question.
Parmi les études sur les armes décorées, on peut compter les travaux d’Éva Petres et de
Miklós Szabó dans le bassin des Carpates (Petres, Szabó, 1992) avec notamment une partie
importante sur l'iconographie et un catalogue des différentes pièces archéologiques. La réétude des

14
objets du site de La Tène (Suisse), depuis 2007, dans les différents musées qui les conservent
comme celui de Bienne (Suisse) et de Berne (Suisse) par, respectivement, Thierry Lejars (Lejars,
2013) et Felix Müller (Müller, Stapfer, 2013), qui a travaillé également sur les découvertes en
milieu humide de Port et de ses environs (Müller, Rey, Wyss, 2002), a conduit ces deux spécialistes
à revoir la documentation sur le mobilier métallique, dont les armes et plus précisément les pointes
de lance et les lames des épées, provenant de ces sites. Ils ont donc revu les artefacts qu'ils ont
décrits et inventoriés. Ils ont notamment pris en compte, dans leurs travaux, des dimensions des
objets, du poids de ceux-ci, s'ils possèdent une ou plusieurs estampilles et les traitements de surface,
pour les lames d'épée, et les différentes formes pour les pointes de lance, en s'appuyant sur la
typologie d'A. Rapin et si ces artefacts ont subis des altérations (découpe, pliage...).

15
2.Démarches et méthodes
2.1.Définitions
2.1.1.Vocabulaire de la pointe de lance (voir fig. 7)
Une lance est formée par l'assemblage d'une pointe en métal sur une des extrémité d'une
hampe en bois et qui peut être complétée par un talon à l'autre extrémité. Le fer de lance est
constitué d'une douille, d'une pointe qui correspond au prolongement de la douille et fait d'une
saillie, une nervure, qui sert d'axe de symétrie, dans la majorité des cas, pour l'empennage, composé
de la continuité de la nervure centrale en fines feuilles de métal. André Rapin (Brunaux, Rapin,
1988, p. 133-134) a déterminé, pour établir une typochronologie, six groupes de ce type d'objet à
partir de ceux retrouvés sur le site de Gournay-sur-Aronde qu'il subdivise en fonction des
dimensions de la douille (voir fig. 8).
Le groupe I est composé par les fers de lance dits « classiques », du fait de leur grande
répartition durant l'Antiquité. Ils sont de forme convexe avec une carène moyenne, une pointe
triangulaire et sont divisés en trois sous-groupes : le premier Ia, le plus stable durant le Second Âge
du Fer, a une longueur totale comprise entre 20 et 30 cm et de 5 à 9 cm pour la douille ; le second
Ib est une variante plus grande, dépassant souvent les 40 cm et dont la douille semble être plus
courte et doit être le résultat de mutations du dernier quart du IIIème siècle av. n.-è ; et la dernière
version Ic présente une douille plus grande et a dû exister de façon ponctuelle à partir du IVème
siècle av. n.-è mais a été réellement diffusée que dans la seconde moitié du IIème siècle av. n.-è.
Le groupe II est formé par les pointes de lance à forme convexe à carène haute avec ou sans
pointe dégagée et divisé en trois sous-catégories : la première IIa présente une douille courte et un
empennage assez large et son origine doit se trouver au cours du IIIème siècle av. n.-è ; la seconde
IIb est une forme à douille et empennage large et dont l'utilisation est plus tardive que pour la
première sous-catégorie et n'a pas du dépasser le IIIème siècle av. n.-è ; la dernière IIc évoque par sa
douille longue et son empennage étroit la forme d'une feuille de saule et dont la diffusion a dû être
faite durant la fin du IIème siècle av. n.-è.
Le groupe III est constitué par les pointes de lance dite de forme large et trapue avec soit une
pointe triangulaire, dans ce cas il s'agit d'une forme convexe à carène basse, soit à pointe allongée, il
s'agit ici d'une forme biconvexe à carène basse. Il est divisé en trois variantes : la première IIIa a
une douille longue et présente un empennage large, de 7 à 8 cm, dont l'extrémité prolonge la base de
manière rectiligne et son origine au IVème siècle av. n.-è semble provenir d'Europe centrale et son
utilisation est attestée jusqu'au milieu du IIIème siècle av. n.-è ; la seconde IIIb a une forme
semblable malgré une douille plus courte, entre 4 et 5 cm, et que la carène de l'empennage soit plus
basse et à du prendre la suite du type précédent durant le IIIème siècle av. n.-è ; et la dernière IIIc a
une forme plus large et plus pointue et semble avoir été utilisée à la charnière des IIIème et IIème
siècles av. n.-è..
Le groupe IV comprend les fers de lance en forme dite de « baïonnettes », divisé en deux
sous-type. Le premier, IVa, est proche des formes « classiques» mais il est plus large et a une pointe
plus longue et a dû être utilisé durant le premier quart du IIème siècle av. n.-è. Le type IVb présente
une pointe plus longue que l'empennage et semble avoir connu sa diffusion optimale vers le milieu
du IIème siècle.
Le groupe V est constitué par les pointes de lance dites biconvexes. La pointe de ce type de
fer est pensée comme pour un poignard avec des tranchants parallèles et commençant par une base
joufflue rappelant celle du type précédent. Ce groupe est subdivisé en deux variantes. La première
Va comporte un épanouissement de la base de l'empennage plus important que celui de la pointe. La
longueur moyenne de ces fers est de 20 cm mais il en existe des plus grands. La seconde Vb montre
un abaissement de la carène de l'empennage, ce qui accentue le dégagement de la pointe.
Le groupe VI est composé des pointes de javelots. Il se différencie des autres groupes par les
proportions et les dimensions des armatures qui le composent. Celles-ci sont réduites au minimum
pour la pointe et sont équipées d'une douille plutôt longue, ce qui augmente la robustesse de ces
fers. On ne traitera pas plus ce groupe car nous avons pris la décision de ne pas les étudier.
Il existe également un groupe VII, comprenant des pointes de lance à douille octogonale. Il
est particulièrement rare en Europe et fut longtemps attribué aux périodes médiévales. N'ayant
aucun objet de ce type dans notre corpus, on ne s'attardera pas plus dessus.

Fig. 7 : Nomenclatures d'une pointe de lance (d'après Müller, Stapfer, 2013, Fig. 9)

17
Fig. 8 : Typologies des pointes de lance (d'après Brunaux, Rapin, 1988, Fig. 66, p. 132 et d'après Lejars, 2013,
Fig. 126, p. 151)

18
2.1.2.Vocabulaire de la lame d'épée (voir fig. 9)
Une épée est composée d'une lame droite, plus ou moins longue en fonction du guerrier
qu'elle arma, avec deux tranchants, des bords rectilignes ou convergents et une extrémité plus ou
moins arrondie ou pointue en fonction de son utilité, ainsi une épée de taille et d'estoc aura une
pointe en V alors qu'une épée de taille uniquement aura une pointe en U. Elle est complétée par une
languette étroite, la soie, qui est de section, dans de nombreux cas, rectangulaire et qui servait de
support au manche et dont l'extrémité était martelée pour maintenir les éléments de la poignée.
Celle-ci généralement en bois, donc peu connue archéologiquement parlant, se compose en trois
parties : la garde, la fusée et le pommeau. La liaison avec la lame est marquée par l'élargissement
progressif de la soie, les épaules, qui sert de butée à une pièce, nommée la croisière, reproduisant
généralement la courbure du fourreau en négatif. Dans The Celtic Sword, R. Pleiner distingue les
lames en quatre catégories en fonction de la longueur et de la largeur de la lame. Lorsqu'elle mesure
moins de 35 cm, il s'agit de dagues ; quand la longueur est entre 35 et 50 cm, il s'agit de lame de
poignards ; quand la lame mesure entre 50 et 71 cm, elle appartient à une épée courte ; lorsqu'elle
mesure plus de 71 cm, il s'agit d'une lame d'une épée longue et lorsque sa largeur est inférieure à
2,5 cm, elle est qualifiée de lame de rapière. Le rapport longueur/largeur des épées au second âge du
fer est de 18/1 et de 23/1 pour les exemples les plus tardifs (Pleiner, 1993).
Les typologies existantes ne permettant pas encore de dater correctement une lame. La
datation d'une lame se fait par la présence d'un fourreau qui peut la contenir, la datation sera assez
fiable, ou se situer à côté, ce qui pourrait nous donner une datation si la forme et les dimensions de
l'épée correspondent à celles du fourreau.
G. Bataille a réalisé une comparaison des extrémités proximales et distales des épées du site
de la Villeneuve-au-Châtelot, il en a déterminé différents types pour chaque (Bataille, 2008).
Pour les parties proximales, il a déterminé cinq types différents. Le type 1 se définit par un
élargissement progressif de la soie, en forme de V inversé afin de rattraper la largeur de la lame. Le
type 2 se caractérise également par une soie en forme de V inversé mais son élargissement est
moins important que celui du type précédent. Quant à la jonction entre la soie et la lame, elle
s'effectue par épaulement marqué. Le type 3 est composé d'une soie rectiligne qui s'évase
brusquement, avec un angle proche de 90° pour atteindre la largeur de la lame. Le type 4 des parties
proximales se place entre le type 1 et le type 3. Sa soie s'élargit plus brusquement que celle du type
3 mais moins que celle du type 1. La jonction entre la soie et la lame a une forme similaire à un Y
inversé. Le dernier type, le 5, est proche du premier mais s'en éloigne au niveau de la jonction entre
la lame et la soie où on peut voir un léger épaulement.

19
Pour les extrémités distales, il en a également déterminé cinq types différents. Le type 1 est
caractérisé par une extrémité semi-circulaire large et des bords parallèles. Pour le type 2, il a
distingué deux variantes : le premier, 2a, a un profil en V et une extrémité légèrement arrondie, il a
une largeur moyenne entre les deux fils de 30 mm. Le second, 2b, montre les mêmes
caractéristiques à la différence que la pointe est plus effilée et que la largeur moyenne entre les deux
fils est de 28 mm. Le type 3 est défini par une extrémité arrondie et un profil en U. Sa largeur
moyenne entre les fils est de 28 mm. Le type 4 a un profil en U et sa largeur moyenne entre les deux
fils est de 55 mm. Et enfin le type 5 qui a, comme le type 2, un profil en V. La différence entre les
deux se fait au niveau de la largeur de la lame qui est d'environ 50 mm pour ce dernier type.

Fig. 9 : Nomenclatures, mesures et typologies des parties proximales et distales d'une épée (d'après Lejars, 2013,
Fig. 83, p. 114 et Bataille, 2008, Fig. 2 et 3, p. 25-26)

20
2.1.3.Vocabulaire des techniques de traitement
Dans cette partie, on tentera de définir les techniques de traitement qui ont été réalisées sur
les objets qui composent notre corpus que ce soit sur les pointes de lance et les lames d'épées.
Une des techniques présentes sur les deux types d'armes est la gravure. Il s'agit de faire un
décor en creux par enlèvement de matière à la surface de l'objet et ne créant pas de négatif sur
l'envers de celui-ci. Elle s'effectue à l'aide d'un outil coupant du type pointe sèche, burin ou gouge
(Dhennequin, 2005). Elle se présente sous plusieurs formes. La première est l'incision, elle consiste
à réaliser des motifs linéaires autour d'une douille ou le long des tranchants.

Fig. 10 : Exemple d'incisions linéaire sur une lame d'épée, n° inventaire : 99.28.51 (Photo : Marchal, J., 2014)
La seconde est le poinçonnage, elle permet de créer de petit creux, de forme circulaire ou ovalaire,
plus ou moins profond en fonction de l'outil et de la force impliquée dans la réalisation. Il existe des
lames sur lesquelles on trouve de grandes bandes de points poinçonnés donnant une apparence de
cuir travaillé à la surface de celles-ci. On donne le nom de chagrinage ou, en anglais, shagreening, à
cette technique (de Navarro, 1972 ; Pleiner, 1993).

Fig. 11 : Exemple de chagrinage sur une lame d'épée, n° inventaire : 54.13.1, Musée V. Denon (Photo : Marchal, J.,
2014)

21
La gravure peut également être réalisée à l'aide d'acides naturels, provenant de fruits ou de l'acidité
du sol, résultant d'une forme préférentielle d'oxydation de surface (Pleiner, 1993). Cette technique
est connue par les Celtibères et décrite par des historiens antiques dont Diodore de Sicile : « ils
enfouissent dans la terre des lames de fer et les laissent jusqu'à ce qu'avec le temps, la rouille ayant
mangé la partie faible du fer, il n'en reste que la plus solide, dont ils fabriquent d'excellentes épées
et leurs autres instruments de guerre. » (Diodore de Sicile, Bibliothèque Historique, V, 33).

Fig. 12 : Exemple de gravure à l'acide sur une lame d'épée, n° inventaire : 80.29.38, Musée V. Denon (Photo :
Marchal, 2014)
L'estampage est une autre technique. Elle consiste à donner à un « lingot » de fer, chauffé au
préalable, une forme déterminée en le compressant dans un moule en creux ou sur une forme en
relief (Thomas, 2002). Il est possible que cette technique fut utilisée pour la réalisation du décor de
la douille de la pointe de lance suivante (voir fig. 13).

Fig. 13 : Exemple probable d'estampage sur un douille de pointe de lance, n° inventaire : 73.52.1.1, Musée V. Denon
(Photo : Maillier A., Bibracte)

22
Une des autres techniques qui a pu être utilisé dans le traitement de la douille de certaines
pointes de lance est le limage. En effet, en limant la douille, en ne touchant pas à une zone, on va
créer une sorte de bourrelet qui sera plus ou moins élevé en fonction du temps de limage (voir
fig. 14).

Fig. 14 : exemple de limage sur la douille d'une pointe de lance, n° inventaire : 81.31.2, Musée V. Denon (Photo :
Marchal J.)

2.2.Outils utilisés
2.2.1.Base de données
La base de données effectuée, dans le cadre de ce mémoire, sur le logiciel Microsoft Access
2003, a été surtout utilisée pour répertorier les objets de notre corpus et les informations de ceux-ci.
Il sera expliqué pour chaque type d'objet la/les raison(s) de la prise en compte des différents
éléments dans cet outil informatique. Pour l'étude de cette année, on aurait pu se contenter de noter
les numéros d'inventaire des artefacts car ils sont tous conservés au musée Vivant Denon à Chalon-
sur-Saône mais dans l'idée de poursuivre nos travaux à d'autres musées, probablement au cours de
l'an prochain, il était donc important de préciser de quel endroit provient les objets qui composent
notre corpus.
On a décidé de créer une table pour gérer les sites, qui est en relation avec la table des
pointes de lance, liée à celle des illustrations de ces dernières, et avec celle des lames d'épée,
également liée à une table contenant les documents graphiques de celles-ci (voir fig. 15).

23
Fig. 15 : Relations des tables de la base de données
Pour les pointes de lance (voir fig. 16), il a été décidé que les critères suivants devaient être
pris en compte : toutes les données métriques (longueur totale, longueur de la douille, largeur
maximale de l'empennage) afin de savoir si les dimensions de l'objet vont avoir un effet sur le type
de traitement qu'il va recevoir et sur l'espace qui lui sera réservé ; la datation de l'artefact pour tenter
de voir une évolution ou non dans les décors ; l'emplacement de ceux-ci afin de déterminer si des
parties spécifiques de la pointe de lance sont réservées à recevoir un traitement ornemental ; et le
type de décor pour comparer les différents objets.

Fig. 16 : Formulaire d'une pointe de lance

24
Pour les lames d'épée (voir fig. 17), il a été décidé que les critères qui vont suivre devaient
être pris en compte. De la même façon que pour les pointes de lance, on a enregistré les données
métriques (longueur totale, longueur de la soie, largeur de la lame) afin de savoir si les dimensions
de l'arme ont un impact sur le décor qu'elle porte ; la forme de la section de la soie et celle de la
lame pour tenter de déterminer si une forme spécifique de lame reçoit un traitement particulier ; et
le type de décor présent sur chaque lame d'épée pour comparer ceux des différents objets.

Fig. 17 : Formulaire d'une lame d'épée

2.2.2.Système d'Informations Géographiques (S.I.G.)


Pour savoir si les objets présentant des traitements ornementaux à leur surface sont répartis
de façon uniforme ou non, il a été choisi de réaliser un système d'informations géographiques. Ce
dernier a été créé sur le logiciel libre Quantum GIS 2.8 Wien. On a décidé de créer une carte de
répartition comprenant les deux types d'objets (voir fig. 18), une concernant les pointes de lance
uniquement et une dernière pour les lames d'épée.
Le fond de carte du département de Saône-et-Loire, les limites des communes de ce
département et les cours d'eau ont été récupérés sur le site de l'institut national de l'information
géographique et forestière (IGN).
Les données, utilisées pour la localisation des objets dans la Saône, proviennent des fiches
d'inventaire du musée Denon sur lesquelles le nom du gué, qui couplé aux données d'A. Dumont,
permet d'avoir le point kilométrique (PK) où l'objet a été découvert si l'information est connue et
indiquée. Ce dernier est également indiqué sur certaines des certaines fiches du musée. Lorsque seul

25
le nom de la commune est indiqué, on a décidé de placer un point sur la rivière au niveau de la ville
de la découverte. Certains objets n'ayant comme provenance « vallée de la Saône », « Saône » ou
ceux n'ayant pas de provenance n'ont pas pu être pris en compte dans la réalisation des différentes
cartes. En plus de ces données, il a été décidé d'ajouter les points des villes de Verdun-sur-le-Doubs
et Mâcon qui servent de limites à notre zone d'étude et la ville de Chalon-sur-Saône où le mobilier,
sur lequel nous avons travaillé, est conservé. Les coordonnées précises, la longitude et la latitude,
des différents points ont été récupérées grâce au système de cartographie du site internet des voies
navigables de France (VNF).

Fig. 18 : Cartes de répartition des pointes de lance et des lames d'épée présentant un décor dans la vallée de la Saône
en Saône-et-Loire.

26
3.Analyses et résultats
3.1.Traitements des pointes de lance
3.1.1.Types de traitements
Sur les cent dix pointes de lance, de l'époque latènienne, observées au musée Denon, seules
dix portent des traitements que l'on va énumérer par la suite. Parmi ces fers, on en dénombre six qui
portent au moins une incision autour de la douille (voir catalogue 1, 3, 4, 5, 8 et 9) et deux qui en
ont sur la nervure centrale (voir cat. 6 et 7) dont une ayant également un décor d'ovales poinçonnés
(voir cat. 7). Pour les incisions, il est probable qu'elles aient été réalisées par coups successifs,
autour de la douille ou le long de la nervure centrale, à l'aide d'un burin pour obtenir des lignes aussi
droites. Sur une des pointes, les lignes incisées ne sont pas bien enroulées autour de la douille, ce
qui peut montrer que des erreurs peuvent exister lors de la réalisation de ce type de traitement (voir
cat. 1). Ces incisions au niveau de la douille pourraient rappeler les fils qui servaient à tenir les
pointes de lance plus anciennes ou justement pour imiter le type de décor de ces anciennes
productions. Dans les incisions, on ne trouve pas que de simples lignes, un des fers porte sur sa
douille des chevrons qui se situent presque dans l'axe de l'empennage (voir cat. 3). Pour celles
présentant des impressions en formes d'oves, le décor a pu être réaliser à l'aide d'un poinçon à bout
plat et en forme ovalaire (voir cat. 7). L’artisan a réussi à créer une sorte d'effet de feuilletage grâce
a cette technique et c'est comme si la fer de lance essayait d'imiter les feuilles des arbres, plus
seulement par la forme mais aussi par la texture.
Sur les deux autres on a affaire à des techniques différentes. Pour la première, on observe un
« bourrelet » autour de la douille. Celui-ci a peut-être été obtenu par le limage, sur ces deux côtés,
de la douille, créant ainsi une bande plus élevée que le restant de la douille (voir cat. 2). La dernière,
la pointe de lance de Saunières, présente des esses entourant un visage humain symétrique à
chevelures en esses, soutenu par une palmette réalisée avec le même motif (voir cat. 10). Ce type de
décor a pu être réalisé grâce à la technique de l'estampage. On retrouve ce type de décor sur des
objets ne faisant pas partie de l'armement, tels que des bijoux, comme par exemple le visage sur un
des bracelets en or de la tombe de Waldalgesheim (voir fig. 19).

Fig. 19 : Détail d'un des bracelets en or de la tombe de Waldalgesheim


(http://www2.iath.virginia.edu/Barbarians/Sites/Waldalgesheim/Scan08.jpg)

27
On n'a pas traité de la question de la chronologie pour savoir si les traitements de nos pointes
ont été réalisé à la même époque ou si plusieurs siècles les séparent. En effet, on a que peu
d'informations sur la datation de ces fers et on ne peut répondre à cette question.
Certaines pointes découvertes sur les sites de La Tène et Port présentent également des
décors et comme dans notre corpus, celles qui portent des incisions autour de la douille sont plus
nombreuses que celles présentant d'autres décors (voir fig. 20). Lorsque que l'on regarde les
productions du bassin des Carpates, on peut constater que la douille n'est pas la zone d'expression
des artisans, contrairement à la grande majorité des fers qui composent notre corpus. Les
traitements ornementaux qui y sont représentés sont plus variés, on ne se limite pas à quelques
incisions sur la douille ou à des motifs géométriques comme peuvent le montrer la pointe du musée
de Budapest qui montre, comme la pointe de Saunières, des caractéristiques du style végétal continu
ou style de Waldalgesheim (voir fig. 21).

Fig. 20 : Pointe de lance découverte à La Tène (Müller, Fig. 21 : Pointe de lance du musée de Budapest (Petres,
Stapfer, 2013) Szabó, 1992)

28
3.1.2.Répartition géographique des pointes présentant un traitement
Lorsque l'on regarde la répartition des hauts-fonds avec celles des découvertes de pointes de
lance, on peut constater à des similitudes (voir fig. 22). En effet, les fers de notre corpus, pour ceux
dont le contexte de découverte et la provenance nous est connu, ont été découverts sur des passages
à gué, ce qui permet de nous remémorer les différentes hypothèses énoncées sur les découvertes en
milieu fluvial. On peut également noter qu'un nombre important de pointes de lance de notre corpus
se situent à la confluence du Doubs et de la Saône.

Fig. 22 : Répartition des pointes de lance le long de la Saône dans le département de Saône-et-Loire

3.2.Traitements des lames d'épée


3.2.1.Types de traitements
Sur les cent douze lames d'épée conservées au musée Denon, trente-neuf sont coincées dans
leur fourreaux et donc n'ont pu être examinées. Vingt-et-une lames portent des traitements que l'on
va énumérer. Parmi toutes ces lames, quatorze présentent les lignes incisées parallèles aux
tranchants (voir cat. 12, 14, 15, 17 à 25 et 28). Ce type de traitement peut servir à mettre en valeur
les tranchants et à imiter la gorge centrale présente sur d'autres lames (voir cat. 13 et 29). Deux
lames présentent des lignes incisées au centre de la lame : une où juste deux lignes parallèles
séparées par un vide représentant le centre de la lame (voir cat. 16) et une ou deux lignes sont
parallèles à l'arête centrale (voir cat. 26). Une dernière présente trois séries de trois incisions avec
une disposition particulière. Dans les trois cas, on a une petite incision, une beaucoup plus large et

29
une dernière équivalente à la première. Elles sont disposées de la façon suivante : deux séries sur les
bords parallèles aux tranchants et la dernière se situe au centre de la lame (voir cat. 31). Les
incisions centrales peuvent être l'héritage ou les précurseurs des lames à section losangique et, de la
même façon que les pointes de lances, elles peuvent rappeler des anciennes créations.
Parmi les autres traitements, on va trouver de nombreux points imprimés entre les arêtes de
la lame ou dans la gorge centrale. Dans notre corpus, on va avoir deux lames pour les points entre
les arêtes latérales et l'arête centrale (voir cat. 11 et 27) et deux lames pour les points dans la gorge
centrale de la lame (voir cat. 13 et 29). Cette technique de gravure a été réalisée par de nombreux
coups successifs à l'aide d'une pointe simple ou d'un ensemble de pointes attachées ensemble. Si
pour autant les gorges de ces lames ont une fonction, celle d'alléger le point de la lame, celle des
nombreux points imprimés n'est qu'ornementale. On a retrouvé sur le site de Port, en Suisse,
quelques épées présentant ce type de traitement (voir fig. 23).
D'autres épées vont porter, au centre de leur lame, des lignes sinueuses qui courent au centre
de leur lame (voir cat. 25 et 28). Ces lignes seraient les différentes couches de métal assemblées lors
de la création de la lame et révélées grâce à l'acidité du sol ou de certains fruits pour créer une
réaction d'oxydation uniquement en surface. Ce type de traitement est également attesté sur
certaines épées découvertes sur le site de La Tène, en Suisse (voir fig. 24).

Fig. 23 : Épée retrouvée sur le site de Port (Müller, Rey, Fig. 24 : Épée retrouvée sur le site de La Tène (Müller,
Wyss, 2002) Stapfer, 2013)

30
Tout comme pour les pointes de lance, la question de la simultanéité ou non des traitements
des lames de notre corpus a été mise de côté. De plus certaines épées ayant été trouvées sans leur
fourreau, il nous est, à l'heure d'aujourd'hui, impossible de dater ces lames sans connaître le
contexte exacte de découverte.

3.2.2.Répartition géographique des lames présentant un traitement


De la même façon que pour les pointes de lance, on a comparé les cartes de répartition des
hauts-fonds et des lieux de découvertes des objets de notre corpus (voir fig. 25). La majorité des
lames de notre corpus ont été retrouvées sur des passages à gué probables ou certains, rappelant
ainsi certaines hypothèses que nous avons vu précédemment. Pour les lames que nous avons
étudiées, on peut constater une concentration dans les environs de Chalon-sur-Saône montrant ainsi
que la ville avait peut-être une importance à l'époque gauloise et fut le point de passage d'un certain
nombre de guerriers.

Fig. 25 : Répartition des lames d'épée le long de la Saône dans le département de Saône-et-Loire

31
Conclusion
Ainsi après avoir rappelé l'évolution de l'archéologie subaquatique et des différentes
hypothèses énoncées à propos des découvertes en milieu humide, des principales études sur les
pointes de lance, les épées et la vallée de la Saône, on s'est intéressé à la question des traitements
ornementaux que portent certains fers de lance et certaines lames. On a définit ce qu'est une lance et
ce qu'est une épée et on a tenté de définir les techniques qui ont pu être utilisées sur les objets que
nous avons observés, comme les différents types de gravures que sont l'incision, le poinçonnage et
la gravure à l'aide d'acides naturels ou alors les techniques d'estampage et de limage.
A partir de ces définitions, on a tenté, après avoir énuméré et décrit les différents traitements
observés, de savoir quelle(s) technique(s) a/ont pu être utilisée(s) sur tel ou tel objets, et ce en
fonction du type de décor présenté. On a pu remarqué que certains décors et certaines techniques
étaient plus courants, notamment l'incision en lignes droites et parallèles aux tranchants sur les
lames d'épées ou des incisions autour des douilles des fers de lance. Certains artefacts, comme la
pointe de Saunières s'éloigne du reste de notre corpus de part sa décoration en style végétal continu,
rappelant ainsi des objets qui n'ont rien à voir avec l'armement. On a, malheureusement, pas pu
savoir si tel et tel traitement étaient contemporains ou non mais nous avons pu voir que ces objets
étaient tous « déposés » au niveau de passages à gué et qu'en fonction du type on avait des
concentrations dans certaines zones, à la confluence Doubs-Saône pour les fers de lance et aux
environs de Chalon-sur-Saône pour les lames d'épée.
Ce mémoire s'étant consacré aux objets conservés au musée Denon à Chalon-sur-Saône, il
est probable qu'il fasse l'objet d'une suite étendue à l'ensemble de la vallée de la Saône afin de
confirmer ou d'infirmer certains résultats contenus dans cette étude.

32
Liste des sources antiques

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Sitographie

Cartographie du site des voies navigables de France (http://www.vnf.fr/sigfed/carto/)

Site de l'institut national de l'information géographique et forestière (http://www.ign.fr/)

37
Catalogue
Le catalogue n'est pas ordonné par numéro d'inventaire ni par datation des objets, l'ordre
suivi, ici, est celui des pointes de lance puis des lames d'épée et le classement s'effectue par l'ordre
d'entrée de l'artefact dans la base de données.
Pointe de lance
1. 2011.0.1
Provenance : Inconnue
Datation : Inconnue
Long. totale : 303mm ; Long. douille : 98mm ; Larg. emp. : 40mm ; Diamètre douille : 22mm
Décor : Six incisions autour de la douille.

2. 81.31.2
Provenance : Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 516mm ; Long. douille : 75mm ; Larg. emp. : 38mm ; Diamètre douille : 16mm
Décor : Bourrelet autour de la douille.

3. 73.52.1.13
Provenance : Saunières (71), Doubs
Datation : Inconnue
Long. totale : 224mm ; Long. douille : 84mm ; Larg. emp. : 18mm ; Diamètre douille : 13mm
Décor : Une incision linéaire à la base de la douille et deux « chevrons » incisés quasiment dans
l'axe de l'empennage.

4. 72.8.2
Provenance : Allerey (71), Gué de la Tête-aux-Chevaux, Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 340mm ; Long. douille : 76mm ; Larg. emp. : 28mm ; Diamètre douille : 17mm
Décor : Deux incisions sur la douille au niveau des trous de fixation.

38
5. 99.28.53
Provenance : Ciel (71), Gué du Chapot, Doubs
Datation : Inconnue
Long. totale : 469mm ; Long. douille : 70mm ; Larg. emp. : 51mm ; Diamètre douille : 17mm
Décor : Une incision sur la douille juste au dessus des trous de fixation.

6. 74.11.7
Provenance : Montbellet (71), Jean-de-Saône, Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 422mm ; Long. douille : 64mm ; Larg. emp. : 31mm ; Diamètre douille : 16mm
Décor : Nombreuses incisions sur la nervure centrale.

7. 55.5.3
Provenance : entre Allériot (71) et Gergy (71), Gué de la Motte-Nozillot, Saône
Datation : 2ème siècle av. J.-C.
Long. totale : 541mm ; Long. douille : 111mm ; Larg. emp. : 28mm ; Diamètre douille : 16mm
Décor : Nombreux coups de poinçons de forme ovalaire sur l'empennage, sur les côtés de la
nervure centrale et une ligne incisée de chaque côté vers le point le plus haut de la nervure centrale.

8. 80.37.3
Provenance : Belleville/Saône (69), Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 271mm ; Long. douille : 110mm ; Larg. emp. : 26mm ; Diamètre douille :22 mm
Décor : Deux ciselures autour de la douille.

9. 88.12.4
Provenance : Saint-Marcel (71), Gué du Port Guillot, Saône
Datation : 3ème siècle av. J.-C.
Long. totale : 239mm ; Long. douille : 50mm ; Larg. emp. : 29mm ; Diamètre douille : 14mm
Décor : Une ciselure à la base de la douille et une forme quadrangulaire incisé sur un des rivets de
fixation.

39
10. 73.52.1.1
Provenance : Saunières (71), Doubs
Datation : 3ème siècle av. J.-C.
Long. totale : 490mm ; Long. douille : 30mm ; Larg. emp. : 35mm ; Diamètre douille : 20mm
Décor : Des esses entourant un visage humain symétrique à chevelure en esses, soutenu par une
palmette réalisée avec le même motif.

Lames d'épée
11. C.A. 271
Provenance : Chalon/Saône (71), Gué de la Benne-la-Faux, Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 924mm ; Long. soie : 77mm ; Larg. : 39mm
Section soie : rectangulaire ; Section lame : trois arêtes dont une centrale
Décor : De nombreux coups de poinçon circulaire entre les arêtes parallèles aux tranchants et celle
qui est au centre.

12. D98.20.383
Provenance : Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 896mm ; Long. soie : 114mm ; Larg. : 36mm
Section soie : rectangulaire ; Section lame : losangique
Décor : De chaque côté de la lame, une ligne incisée parallèle aux tranchants.

13. 74.12.70
Provenance : Ouroux/Saône (71), Gué du Port de Grosne, Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 603mm ; Long. soie : Ø ; Larg. : 35mm
Section soie : Ø ; Section lame : lenticulaire à gorge centrale
Décor : De nombreuses marques de poinçonnage dans la gorge centrale de la lame.

40
14. 74.12.69
Provenance : Ouroux/Saône (71), Gué du Port de Grosne, Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 285mm ; Long. soie : 119mm ; Larg. : 37mm
Section soie : rectangulaire ; Section lame : lenticulaire
Décor : De chaque côté de la lame, une ligne incisée parallèle aux tranchants.

15. 85.3.11
Provenance : Gigny/Saône (71), Gué de Gigny-Thorey, Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 925mm ; Long. soie : 118mm ; Larg. : 57mm
Section soie : rectangulaire ; Section lame : losangique
Décor : De chaque côté de la lame, une ligne incisée parallèle aux tranchants.

16. 77.10.4
Provenance : Seurre (21), Île aux Boeufs, Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 727mm ; Long. soie : 104mm ; Larg. : 39mm
Section soie : rectangulaire ; Section lame : losangique
Décor : Deux lignes incisées au centre de la lame.

17. 73.1.30
Provenance : Montbellet (71), Jean-de-Saône, Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 569mm ; Long. soie : Ø ; Larg. : 33mm
Section soie : Ø ; Section lame : lenticulaire
Décor : De chaque côté de la lame, une ligne incisée parallèle aux tranchants.

41
18. C.A. 272
Provenance : Chalon/Saône (71), Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 484mm ; Long. soie : 162mm ; Larg. : 39mm
Section soie : rectangulaire ; Section lame : lenticulaire
Décor : De chaque côté de la lame, une ligne incisée parallèle aux tranchants.

19. C.A. 267


Provenance : Chalon/Saône (71), Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 944mm ; Long. soie : 176mm ; Larg. : 38mm
Section soie : rectangulaire ; Section lame : lenticulaire
Décor : De chaque côté de la lame, une ligne incisée parallèle aux tranchants.

20. 72.22.2
Provenance : Montbellet (71), Jean-de-Saône, Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 472mm ; Long. soie : Ø ; Larg. : 40mm
Section soie : Ø ; Section lame : lenticulaire
Décor : De chaque côté de la lame, une ligne incisée parallèle aux tranchants.

21. 91.12.1
Provenance : Chalon/Saône (71), Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 825mm ; Long. soie : Ø ; Larg. : 32mm
Section soie : Ø ; Section lame : lenticulaire
Décor : De chaque côté de la lame, une ligne incisée parallèle aux tranchants.

42
22. 83.01.16
Provenance : Inconnue
Datation : Inconnue
Long. totale : 317mm ; Long. soie : Ø ; Larg. : 32mm
Section soie : Ø ; Section lame : lenticulaire
Décor : De chaque côté de la lame, une ligne incisée parallèle aux tranchants n'allant pas jusqu'à la
pointe.

23. 81.31.1
Provenance : Saône
Datation : 2ème siècle av. J.-C.
Long. totale : 1014mm ; Long. soie : 174mm ; Larg. : 36mm
Section soie : rectangulaire ; Section lame : lenticulaire
Décor : De chaque côté de la lame, une ligne incisée parallèle aux tranchants n'allant pas jusqu'à la
pointe.

24. D.99.9.1
Provenance : Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 976mm ; Long. soie : 131mm ; Larg. : 37mm
Section soie : rectangulaire ; Section lame : losangique
Décor : De chaque côté de la lame, une ligne incisée parallèle aux tranchants.

25. 81.6.46
Provenance : Lux (71), Gué des Ronzeaux, Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 1054mm ; Long. soie : 109mm ; Larg. : 39mm
Section soie : rectangulaire ; Section lame : losangique
Décor : De chaque côté de la lame, une ligne incisée parallèle aux tranchants et des lignes
sinueuses entre ces deux incisions, probablement réalisées par gravure à l'acide.

43
26. 78.29.1
Provenance : Crissey (71), Les Grés, Saône
Datation : Inconnue
Long. totale : 649mm ; Long. soie : 80mm ; Larg. : 52mm
Section soie : rectangulaire ; Section lame : losangique
Décor : Deux lignes parallèles à l'arête centrale, une de chaque côté.

27. 54.13.1
Provenance : Inconnue
Datation : Inconnue
Long. totale : 581mm ; Long. soie : 147mm ; Larg. : 42mm
Section soie : rectangulaire ; Section lame : trois arêtes dont une centrale
Décor : Nombreux points imprimés, par des coups de poinçon, de chaque côté de l'arête centrale.

28. 80.29.38
Provenance : Ormes (71), Gué de la Mare-Jandeau, Saône
Datation : 1er siècle av. J.-C.
Long. totale : 946mm ; Long. soie : Ø ; Larg. : 51mm
Section soie : Ø ; Section lame : lenticulaire
Décor : De chaque côté de la lame, une ligne incisée parallèle aux tranchants et des lignes
sinueuses entre ces deux incisions, probablement réalisées par gravure à l'acide.

29. 81.6.42
Provenance : Lux (71), Gué des Ronzeaux, Saône
Datation : 1er siècle av. J.-C.
Long. totale : 911mm ; Long. soie : 45mm ; Larg. : 39mm
Section soie : rectangulaire ; Section lame : lenticulaire à gorge centrale
Décor : De nombreuses marques de poinçonnage dans la gorge centrale de la lame.

44
30. 81.38.5
Provenance : Préty (71), Saône
Datation : 1er siècle av. J.-C.
Long. totale : 915mm ; Long. soie : 154mm ; Larg. : 28mm
Section soie : manche à sphère ; Section lame : losangique
Décor : Lignes sinueuses sur la lame, probablement réalisées par une gravure à l'acide.

31. 99.28.51
Provenance : Allerey (71), Gué de la Tête-aux-Chevaux, Saône
Datation : 1er siècle av. J.-C.
Long. totale : 855mm ; Long. soie : 109mm ; Larg. : 48mm
Section soie : lenticulaire ; Section lame : lenticulaire
Décor : Trois séries de trois incisions chacune composées de deux petites incisions et une plus
grande au centre. Deux sont situés sur les bords de la lame et sont parallèles aux tranchants. La
dernière se situe au centre de la lame.

45
Cat. 1:

46
Cat. 2 :

47
Cat. 3 :

48
Cat. 4 :

49
Cat. 5 :

50
Cat. 6 :

51
Cat. 7 :

52
Cat. 8 :

53
Cat. 9 :

54
Cat. 10 :

55
Cat. 11 :

56
Cat. 12 :

57
Cat. 13 :

58
Cat. 14 :

59
Cat. 15 :

60
Cat. 16 :

61
Cat. 17 :

62
Cat. 18 :

63
Cat. 19 :

64
Cat. 20 :

65
Cat. 21 :

66
Cat. 22 :

67
Cat. 23 :

68
Cat. 24 :

69
Cat. 25 :

70
Cat. 26 :

71
Cat. 27 :

72
Cat. 28 :

73
Cat. 29:

74
Cat. 30 :

75
Cat. 31 :

76
77

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