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LACTANCE
TOME 1
par
Michel PERRIN
Ma Ure-Assistant à l' Université de Picardie
1974
AVANT-PROPOS
li
e,1HIidI8 valeur d'argument, car, à cette
~!=:~~ depuis longtemps à Nicomédie.
,'fi a eu connaissance de la conversion
sibles à dater 3. En revanche, la chronologie . . . ._
celles qui sont conservées s'établit facilement·, Le
ficio Dei est certainement antérieur aux ImtitrdtOlu.,.~1tI
n.t_
. . . .Idr•• Les arguments d'A. Wlosok emportent la citent, et sont annoncées par lui 5. Étant donné les alJ! .'l2j
___DlLt0Dt8 vraisemblance, Lactance s'est converti A la persécution que l'on trouve dans le premier chaptUe du
. . . . . . "VIII'I 300. De opifi.cio, on peut situer cette œuvre en 303 ou _ SM,
mt_ _lleu, fi n'eut guère A souffrir de la persécution. A c'est-à-dire pendant la persécution de Dioclétien. Les.lIIIM1
"IF"""
. . . . . . . . vie, vers 316 ou 317, il devint précepteur du
fils de Constantin '. Vers 320, l'éducation de
tutions sont une œuvre de longue haleine, qui • .....,.
Lactance plusieurs années. On s'accorde généralement poUt
de"
QIIIpiII.dnaiUtre terminée, et Lactance être âgé d'au moins
ro....La suite de sa vie n'est pas connue de manière sûre.
lta Jtrpothèses que l'on peut faire à ce sujet dépendent de la
les dater de la période de 305 A 313. Il est plus difftcile
dans quel ordre les livres ont été composés. Stevenson
pouvoir y arriver partiellement 6, mais A. Wlosok, en mon-
cr.,.
.....,.m adoptée à propos de la question posée par les « pas-
. . . daaUstes D et les • dédicaces à Constantin l> . Si l'on pense
trant que, dès le De opificio Dei, Lactance avait une idée usez
claire des Institutions, a enlevé beaucoup de sa vraisem-
a"RC Emonds 6 que Lactance a supprimé les passages du a- blance à l'hypothèse selon laquelle, pour constituer les lnaU-
Iùtes. peu orthodoxes, en raison du concile de Nicée, et les tutions, Lactance aurait réuni un certain nombre de trait"
d.ucaces l Constantin, en raison du meurtre commis sur la antérieurs, rédigés séparément '.
penonne de Crispus, son élève, on est obligé d'admettre que D'autre part, à l'intérieur même des livres des Institutions,
il semble y avoir eu plusieurs étapes de composition : 181
« passages dualistes » et les cc dédicaces à Constantin », qui
J. Voir .pif., l, 1.
tranchent nettement avec leur contexte (la suture n'est pas
2. Voir BR.umT, SBAW 1890, 26; PICRON, Lac/rulce p, 26 avec l' obser-
vaHon ))IYchologiquement J' us t
e" . ,,' , ,
cfU h a dO s agIr d'une converSIOn pro-
lP'WIIve. 1. Voir son article . Ueber die dllalistiscben Zusaelze und die ~
S. Voir lnal. 4 30 13. . L t reden bei Lactantius " SBA W, t. 118-119, 1889,
4.. Voir 1. rM6re.:ces ., ou . ac ~ce polémique contre les h ér étiques.
II18I'I. et la diSCUSSIOn de la question chez Moreau, éd. de 2. Voir infra, p. 86-94.
!!"'1r·'HP. 15. n. 1. et chez STEVENSON, • The life . p 655 n 7 3. Voir MOREAU, éd , de mort. pers., p. 15-16,
5• • 0 EMOND Z . ,. ,..
Voir &aul IRira 8:9 Welle Auflage im Allerlum, Leipzig 1941, p. 55-72. 4 . Voir ibid ., p. 16.
lIItia ~ du De O~I~'. D4: Nous y développons la question du , passage dua- 5. Voir opif. 20, 1 s,
leIon laquelle U ~.o o,, et noUll prenons position, en faveur de la thèse 6. Yoir . The !ile " p. GG9. Ste\'enson croit qu'i1 est possible d'arrl'nI' l un
plu COUJt. • agirait d'addit'Ions lactanciennes à un texte antérieur, résultat positif, et propo'e l'ordl'e SlIi"'lllt : d'tlbord 1.. livres 5-7, puis 1-4•
7. Dans son J.uhlan::, p. HH , n. :!~.
LB _ _•
~~~
r=: .um mata
de ce fait.
opérer
Quant au De . .t
plus en plus sou", aue~P"~~'f:.:2:.:"':5:!1
pas été possible jusqu'ici
convaincante.
.............. références d'une Le tableau placé en fin de vo11Ull8
que la citation d'un livre états successifs de la recherche concernant.
lW80 certitude la date relative et les solutions auxquelles nous noui anttcma"
a\ même d'éliminer les contra-
..Jo. voyantes, par une relecture
Le titre de l'œuvre et Cet ouvrage, qui se
,~=~:;d:éa:o~semblent
-- ' és pour
donc trop plp l'axnbiguïté comme une réflexion sur l'bIOUDa;
iii pour dater la composition de
des Imtitulions dépasse le stade de de son genre recèle, malgré son apparente _
plicité, bien des ambigultés, 1
Mrit les Imtitulions, Lactance a rédigé le De commencer par son titre, De opificio Dei 2.
Le terme d'opificium est remarquable en soi. Il est rare
'l!EE:=~ persecutorum 2, et l'Épitomé des Instilu- archaïque, attesté avant Lactance seulement chez V~
J peut-on placer dans la même pé~io~e les
(trois exemples) et Apulée (un exemple) 3, et n'aura plus
J • 7." • caractère dualiste 4 ajoutées au De ~PI~ClO Del
III""'.
V IDIIJtutiom 5• Enfin, il ajouta aux InstitutIOns les
Constantin 8, et l'on perd complètement sa trace
.....~date.
qu'un usage sporadique, au IVe siècle 4. Il désigne l'œuvre du
Dieu opi/ex, dont Lactance nous dit qu'il est le calque du
grec O'I]f'-~oupyoç 5 •
Ce terme peut donc se référer à une double tradition: celle
du Démiurge platonicien, tel qu'il apparatt dans le Ti1me,
..,.'"
... t. Ven 314, sI J'on en croit STEVENSON, • The Iife " p. 675 (à cause de la c'est-à-dire le Dieu « artisan» qui transforme le Chaos initial
lIratIcm A cette date du. bellum Cilialense ,). Selon J. Moreau, éd. de marI. en « cosmos »; et la tradition chrétienne de Dieu creator,
".,., p. t8, Lactance annonce dans ins/. 2, 17, 5, son in tention de consacrer
_ tnIIt6 Ala colère divine. Il est probable qu'il a mis son projet à exécution
condilor 6. Le choix de ce titre à l'ascendance à la fois palenne
8pI'à avoir acbevé les ins/. et avant d'avoir commencé l'cpi/. !\lais si, avec
Palanque (art. f Sur la date du De mortibus persecutorum " dans les Jltélanges 1. Nous avons utilisé dans ce tableau une seule abréviation: lad. sign.\lle
Ctuœpino, 1966, p. 714), l'on fi:"e la première gnen-e contre Licinius en 316, Jactancien.
U raut reeuler de delL't ans la date proposée par Stevenson. 2. Voir A . S. PEASE, édition du De na/ura deorum de CICÉRON, p. 175
.2. Sur l'autbenticité lactancienne de l'œuvre, voir la mise au poin t de (sur le mot opifex), et surtout V. Lor, Lallanzio, p. 116-117 (sur opiflci/IIIJ.).
Moreau, "'. de mort. pers., p. 16 s. : l'œuvre est sû.rement luctancienne. Pour 3. Yoir "ARRO,., rust. 3, 16, 20, p. 148 Goetz; Men. 342, p. ln Ri_;
18 date, Plebon propose les dates de 318 ou de 319, Laurin celles de 313 ou Ca/us, Irg. Non., p. 483, 37 Mueller (= p. 776,37 Lindsay). A ces références
314, Stevenson celles de 314 ou de 317, et enrill Palanque (dans les Mélanges que nous a aimablement fournies le ThLL, il fa ut ajouter APULÉE, fla,. 9,14.
Ctuœpino, 1966, p. 711-716) de 313 à 315: • Luctance arrive avec Crispus à Mws Lactance est le premier, à notre connaissance, qui nit employé le terme
la Cour de Trèves à l'automne 313. Il a peut-être dès ce moment dans ses pour désigner l'ouvrage du Dieu opifex.
bagages Je début de mort. pers., qu'il put achever au cOurS de l'année 315, 4. Le ThLL nous a fourni des références ù c.u.CIDIUS, comm. 233, p. 248
quand U régnait à la Cour entre les empereurs et dans tout l'Empire une Waszink; 260, p. 267 Waszink, à HILAIRE trin. 3,25; 3, 26, et à beaucoup
f pu Iucunda ae serena '.
d'autres auteurs, parmi lesquels on compte notamment saint Augustin.
:. Vera 317. Voir STEVENSON, • The li!e " p. 676. 5. Voir V. Lor, Lallanzio, p. 116.
• Voir infra, chap. sur le . passage duaUste " p. 86-94. 6. Voir V. LOI, ibid., p. 102-103 : creator (el, il propos du terme cbez ~
tUllien, R. BRAU,., Deus CilristilUlorllm, p. 372-376); et ibid., p. 107-t08 :
:. Voir MOREAU, éd. de mort, pers., p. 18, n. 1.
candi/or (avec R. BRAt:N, Dells Cilris/ianorllm, p. :\50-351).
• San. doute en 323 et 324-325. Voir infra, p. 86-94, noire discussion.
LEDBI. .. . .
~=::~:On;
~
~.pour
peut remarquer,
daD.l'ensemble de 8011
à.
...
démontrer l'exIStence de la
de vue aUlsi, Il rejoint J6 De 1M. .~1Ii
opificio ayant pour sujet la f~
pu se situer à la fin d'un He:remJren
-:=::::,
-
daJlIl'emploi d'opifex. n n'il
que deux fois li; dans tOUll_
est emprunté, avec de~ ci~ations d'au_
exégétique, les auteurs replacent la
dans le cadre d'un commentaire de la Cl"4!11JitfMl\I
apparaît au premier chapitre de la Gen.e "-. l.ë&:!~=:::::
.me 8:, Quant à opificium, Il n est employé peut donc être conçu, dans cette troisième} ,..,
dans le titre de cet opuscule, pour comme un récit du sixième jour, celui de la cl'1eàt.lllIaI ~.
comme l' « ouvrage harmonieux de l'arti- l'homme par Dieu.
créé C J. On peut donc dès maintenant constater dans le desseiA lia
COIISéc;(Uelllt fort probable que Lactance a choisi De opificio plusieurs ambiguïtés. Le titre est d'abord Iuseep..
n raison de son ambiguïté protreptique et tible d'une double interprétation, chrétienne et palenne.
~eilrl!tll!lieme 1 : un palen comprend que le titre signifie Ensuite, le contenu de l'œuvre dépasse les promeues ••
~>ft,œIÎWe du divin démiurge li, et un chrétien « de l'ouvrage titre, compris striclo sensu. Enfin, la pluralité des perllpeo.
"";4" créateur 5 J. tives, à l'intérieur du De opificio, rend délicate la classHliIaJ.
retrouvons d'ailleurs cette ambiguïté dans le contenu tion et l'interprétation de l'œuvre.
~"";'.,· A,. De opificio Dei. Lactance décrit, un peu à la manière
d'~stote, l'anatomie et. la ?hysiolo.gie de ~'homme 6. Cette
descriptlon a des impltcatlOns philosophIques et théolo· Le dessein protreptique Sur le but finalement pour.
iJiques : l'auteur a une conception finaliste du monde, qui de Lactance suivi par Lactance dans le De
provient indirectement d'Aristote, mais surtout de la tradi· opificio, l'introduction et la
tion stolcienne, telle que Cicéron la suit au deux ième livre du conclusion de l'ouvrage nous donnent un certain nombre de
De natura deorum. De plus, cette réflexion se sit ue dans plu· renseignem ents explicites. Le premier paragraphe renferme
sieurs genres littéraires. D'abord, celui du traité d e « sciences en effet de n ombreuses allusions à la persécution qui sévis-
naturelles " dans la tradition de la descrip tion scientifique sait au moment de la r édaction de l'opuscule 2. Les chrétiens,
aristotQicienne et de son inventaire raisonné d e la nature, à en croire les calomnies païennes, sont persécutés parce
Mais dans le traité de Lactance, cette descrip tion est ordon· qu' « ils vivent autrement qu'il convient à des sages, et
camouflent leu rs vices sous le masque d'un nom 3 >. La puni-
tion qui leur est infligée par les persécuteurs est donc juste:
t. On trouvera les références chez R, BRAUN, i bi d., p, 380 s, les chrétiens se conduisant mal, les persécuteurs sont en
2. Voir V. LOI, Laltanzio, p, 116.
3. Voir ibid" p, 116.
qu elque sorte les instruments de Dieu, qui châtie par leur
,. V, LOI, ibid., p. 117, donne les autres r éférences du mol chez Laclan ce :
InII, 2, 8, 16; 2, 8, 48; epil. 21, 3,
5. On retrouve la même ambiguïté dans l'évocation de D ieu • opifeJ
1 . Voir le livre de p, E. ROBBINS, The hexameral liIeralure, Cblcaso 1912,.
:~ humani • chez MDruCIUS, 17, 11-18, 1 (. christianisation' d'un thèJ]1e qui est aujourd'hui encore la meilleure étude d·ensembl. sur la question.
2. Voir opi!. 1,1-2; 1,7, et infra, comm. ad l oC'.
8, Avec la restriction suivante : Aristote développe beuucoUP piuS SIl 3. Voir ib,'d 0, 1 ,_.
?
matière que Lactance.
LEDBt_ _ __
a.~=~,...,=reJl•œtte
~Ie l'existence de la
occasion son accord
plus particulièrement certaiIl8W)anaMdI. .iIiii
contemporaine.
avec le deuxième livre du De Après avoir montré que le titre D8 :0!~~~:!
opposition irréductible aux déjà des résonances protreptiqueB 1, et . .
pourtant de traiter de la pro- « passage dualiste » pouvait s'expliquer par leI~ix"'lIIiI
s déJt traité dans le De opificio 3. n protreptiques de l'auteur, nous pouvons ajouter qu8
de cette dernière œuvre, en
qu'U donne aux questions dévelop-
."JUtifdtlon6, dépend de la solution fourni.e dans
mentation utilisée par Lactance pour prouver l'exiet"'1:1i ...
la Providence se trouve dans un protreptique cbrétieDt
lauius de Minucius Felix: « ipsa praecipue formae Ma-
1'_
problème de la Providen.ce~. La presence, pulchritudo dum fatetur artificem a J. L'inspiration da . .
de ce renvoi au De oplficlo, montre donc passage de l'Oclauius est à chercher, comme l'a. 'd
ar'stI>un ;apport étroit entre les deux œuvres, malgré J. Beaujeu, dans le De nalura deorum de Cicéron a_ On piMtl
1. dUr«ences de présentation que nous avons soulignées donc estimer que Minucius a pu servir de relais aux idéeSa
Cicéron, pour les deux moyens d'explication des parties da
....-.n.
~t d0JUl6 ce rapport entre les deux œuvres, Lactance a corps: l'utilité (necessilas), et la beauté (decus)': MJo1lli1a
JIll CJUJit que la lecture du De opificio, traité protreptique, en a donné une interprétation chrétienne, mais il n'a pu_
ftaJt"1III préalable indispensable à la lecture des l nsliluiions, utile, pour son propos, de donner une grande ampleur il . .
-.ra apologétique. Il devait donc rendre la compréhension argumentation qu'il se contente d'esquisser 5. Au contraire,
dIt.Dr opiflcio plus claire pour un nouveau public, et peut- Lactance veut combler les lacunes laissées par Cicéron ., et il
lin at-ce là la raison pour laquelle il a inséré le « passage est amené à développer considérablement les quelques nota-
cluaJjsté. dans cette dernière œuvre. Ce passage rend en effet tions fournies par Minucius.
plus Dette la signification de l'expression « uirtutis sacra· Ce thème impoltant du De opificio appartient donc il la
mento religauit l, qui est bien obscure sans l'addition:;; littérature protreptique; on peut en dire autant de la stroc-
d'aat:re part, le dualisme net qui s'y exprime trahit sans ture générale de l'œuvre. En effet, on a distingué - ou
doute une évolution doctrinale de l'auteur, qui voudrait ici reconstitué - dans les protreptiques le plan suivant: une
préciser sa pensée, probablement pour préparer le lecteur dédicace, une discussion philosophique, et une partie ora-
aux 1ll8titutions, où cette thèse est développ ée 6. L'insertion toire 7. Ce plan est également rhétorique: propositio, confu-
~=t::~:dIn:possède
•
s ia littérature latine.
une certaine connaissance du grec
à pénétrer les choses que Dieu a voulu laisser toat à>tIMt
secrètes et cachées, et explorer la nature des choses célelt._
. _ . ellet la littérature oraculaire qu'il cite fréque~ terrestres 1 ». On constate donc chez Lactance un relatif
WIlPIIl"'C. et il a sdrement lu l'Ad A utolyc~m de Thé?p~lle désintérêt envers la connaissance scientifique de la nature
• •tIè1~e qu'U évoque dans le quatrième llvre des Dmlnae comme telle. Cette attitude peut être rattachée à une iJIt.m'+.
il n'en reste pas moins un homme dont la prétation trop strictement « culturelle» du verset « altiOra ta
.oaIturc est latine, pour l'essentiel. Il en était donc réduit à ne quaesieris 2 », qui a été quelquefois considéré comme ...
•'appuyer sur la littérature païenne 2. Il donne d'ailleurs lui- sorte de devise de l'obscurantisme, mais aussi aux thèDIBI
mMle .a source principale en se plaçant, dès le début de son chrétiens et païens sur les dangers de la 'itEp~Epr'a. ou de la
H+ftj, dans la filiation cicéronienne 3 : il veut compléter ce curiositas 3.
~a dit Cicéron, notamment dans le second livre du De Pourtant, il ne faudra it pas exagérer cette opposition entre
rifllura deorum 4. Mais le dessein de Lactance n'est pas iden- Lactance et Cicéron. La première raison en est que l'attita"
tique t celui de Cicéron. Dans le traité cicéronien, le stoïcien fondamentale de Cicéron dans le De natura deorum est fin de
ment très proche de celle de Lactance : Cicéron ne veut pas
écrire un traité de sciences naturelles à la manière de Pline.
1. On peut compléter, notamment à propos des Latins, le lrayail de F. E. dans l'His/aire naturelle, ou de Sénèque, dans les Questions
R()BllDiS, The hezameralliteralure, par l'article d'A. S. PEASE, ' Caeli en.r- naturelles. Cicéron n'invoque les « sciences naturelles» que
rant '. clans IIThR, t. 34, 1941, p. 163-200.
2. Voir J. STEVENSON, . The Iile ... " SI P, 1,1957, p. 663 : • Lactance ne dans le cadre d'une argumen tation philosophique à des ftns
411rlldt pu bien grec, Il est sceptique au sujet de la valeur des œ uvres inte~
lectuelles des Athéniens, il méprise la leuilas et la religion des Grecs, il connlU t
malle christianisme grec, et les auteurs grecs en général , . Notre étude du
1. Voit, opit. 1,15. Cela est Wle nllnslon directe aux auteurs de trait"
De oplflelo ne nous a pas permis d'infirmer le jugemenl de J. Stevenson,
tout au contraire. Peri Kosmou ou de De natura rerum.
S. Voir api'. 1,12. 2. Sir. 3. 22 .
3. Ct. intra, comm. d'opit. l, 15.
.c. Voir nal. d,or. 2,54,133 - 67, 168.
i-=::::==~~8D~œdeu :~~C::::~~;;';1
UoR
Dei. est laest le
que le De opiflcio
l'He#JIIl
~=:,faIre de Laclance 118 philosophe et rhéteur.
! a_ attre
=:;~.:'f1;:...... de la science, une
des fonctions de notre de Entre Cicéron,
légères Lactance
différences et:~~~~~~5::i=!!
d'attitude, qui ne
..MliIIl_ l'œuvre d:une Prov!- oublier la similitude fondamentale de
comprendre parfaItement les lectuelle. On peut, de même, observer un d~
et de l'Ame, mais il est capable de centres d'intérêt entre ces trois auteurs, Chez Cie_ _
eat pour rôle de maintenir l'âme dans thèmes essentiels à la fin du deUxième livre du De pahJtir
dit, en matière de connaissance, deorum sont la structure du corps humain l, la 'fOtiCttGIl
....t"eII:..lII totalement optimiste (l'homme ne peut contemplative de l'homme, marquée par les organes diIIi
ai totalement pessimiste (un scepticisme sens 2, les protections de ceux-ci 3, le rôle des organes dII
fondé). Son attitude se rapproche beau- sens dans l'expression artistique " la formation de la ndBOIl
.......rmde pula Nouvelle AcadémIe, . sion
. l' se r éf'ere aux et de la réflexion, les organes de la parole 6, les mains et leur
par Cotta dans le troisième livre du De usage dans les arts humains 6, la connaissance du ciel et dei
. , . " ainsi que de celle de Tertullien ~ans le De dieux 7, les saisons, les plantes cultivées 8, les animaux
..... ': n y a une rationalité profonde, .ontol~g~que, dans domestiques 9, l'usage des bêtes pour la nourriture, la divi-
tirIIt ce qui existe. Mais la rais?n humam~, hIllitée à, des nation, la chasse 10, la puissance divinatrice, la protection
lamma rationis., • rationes semmales », est lIlcapable d em- divine étendue aux animaux 11, l'aide apportée par les dieux
..... totalement cette rationalité. L'attitude de Cicéron aux grands hommes 12. Chez Cicéron, le thème de la structure
• eeUe de Lactance sont donc fondamentalement semblables, du corps humain n' est donc que peu développé, et cela
.ma l'auteur du De opificio Dei semble restreindre quelque explique la critique que Lactance lui adresse: Cicéron n'au-
peu la part de vérité que l'homme peut raisonnablement rait pas, malgré ses promesses, suffisamment développé le
eap6rer atteindre: on peut parler d'une différence de degré, thème finaliste à propos de la structure du corps humain 11.
mais non d'une différence fondamentale. Mais Cicéron parle longuement des rapports de l'homme,
Après avoir étudié l'attitude de Lactance en la comparant grâce à son âme, avec les autres hommes, avec les animaux,
avec celle de son prédécesseur païen, on peut essayer de
mener à bien la même étude avec son successeur chrétien,
Ambroise de Milan. Près d'un siècle après le De op ifi.cio Dei, 1. Voir nal. deor. 2, 54, 133 s.
2. Voù' ibid., 2, 56, 139 S.
l'évêque de Milan développe dans son H examéron un récit 3. Voir ibid., 2,57, 141 S.
des six jours de la Création, en s'inspirant de Cicéron et de 4. Voir ibid., 2, 58, 145 S.
modèles grecs. U ne consacre à l'homme qu'une partie de 5. Voir ibid., 2,59,147 S.
son étude, suivant en cela le schéma biblique. Une différence 6. Voir ibid., 2,60, 150 s.
7. Voir i bid., 2,61,153 S.
lI&entielle apparatt entre l' Hexaméron et le De op ifi.cio : 8. Voir ibid., 2, 62, 154 s.
9. Voir ibid., 2,63,157 S.
10. Voir ibid., 2, 65, 162.
1. Voir opi'. 1,16. 11. VOir ibid., 2, 65, 162 s.
2. Voir ibid., 14, 8-9. 12. Voir ibid., 2, 66, 165 '.
3. Voir tor. 4, 4-5. 13. Volr opi'. l, 12-14.
~:::::;;L;."-~pœ~.D~
iiiii lia l'6fItt
A notre connatssancé,
à son traité
-::=::'~traIt8:
il
• ft es1JIiqoe longuemenll ..
des problèmes qui
partie manque comp}è.
palen et chrétien 1. n a choisi de Pa1tt.~"' !
en raison de sa définition de l'h01l!Jme;
et Ame : lel'homme
c'est-à-dire corps estvéritable
un vase1. Par
.11....,
]:~~~~=:~~:::!
i iiiii....~IOU~ Iea mêmes thèmes à la fin du veut être exhaustif, il est contraint de parlel'!
_ ~n '. Mais sa perspective eat l'âme. En revanche, Cicéron, dans le deu:xlèr:ne'liJ,.l. ....
doute, il Y a entre eux de nOIn·
qui tiennent à deux raisons: d'abord,
et grecque, en matière d'anthropologie,
natura deorum, n'a pas besoin de traiter de l'Ame l
corps humain qui, dans la tradition stoïcienne,
l'existence de la providence des dieux. Quant à Ambie~
aO'Ii
p!lfa~ sèrt.
, te pas totalement, tant s'en faut; ensuite, veut, à l'aide d'une exégèse du premier chapitre de la ~
• :;::~ connaissent l'un et l'autre le deuxième montrer que toute la création matérielle a été cotlÇDe _
ilJe lfQÜU'a deorum. Les thème~ dévelo~pés par réalisée au mieux: les cieux chantent la gloire de Dieu. n ...
. 51 7 ... II01It Jea suivants : la be~uté de 1 homme t~ent à sa contente donc d' évoquer la beauté et l'utilité du C8IpI
e "In droite 5 ; l'homme est un mIcrocosme, et sa tete est la humain,
)laJ:t8'I& pht8 importante de son corps 6; elle est décrite lon-
IR' ", avec un grand luxe de détails, par rapport à l'éco-
Les aspects scientifiques Par conséquent, on ne doit
...... de l'ensemble 7. Puis viennent les parties supérieures
et rhétoriques pas s'étonner que l'on puisse
à l'ilomme 8, les parties inférieures au diaphragme 9, et
de la cOIIlposition envisager plusieurs manières
1'11Buv.re se termine sur une action de grâces à Dieu 10, La
de présenter le plan de l'ou-
delcrlption de la tête prend ainsi une grande place: à peu près
vrage, La première manière, purement descriptive et • scien-
At moitié du développement consacré à l'homme, Mais
tifique », était déjà celle de Picllon 3 : Lactance commence
"Milite, il n'est pas question de l'âme ou des problèm es qui s'y
l'Ilttaebent. Il apparaît ainsi que l'originalité du dessein de
Laetance, comparé à celui d'Ambroise, aussi bien qu'au traité 1, Sous cet aspect, le dessein de Némésius est proche de celui de Laelance
2, Voir opil , 1, 11,
cicéronien, tient à ce qu'il est le seul à parler des problèmes 3, Dans son Lactance, Paris 1901, ch, • La composition chez Laelanee -.
de l'Ame. Voici le détail du plan qu' il propose: A , L'œuvre commence par un expol6
du suj et (cl), 1); la finalité esl sensible dans les organes de chaque espke
(ch. 2) ; les Épicuriens font deux objec tions contre la Providence, la premlà'e
tirée des maux de la vic, la seconde de la m ort (ch, 3), Lactance leur répond
1. Voir Ibid" ch, 2-6, am SI : une vie non morlelle serait impossible (ch , 4, 2-8); cela aboutit à des
2, Voir Ibid" ch, 7-10, conséquences absurdes (ch. 4,9-15) ; cela r end inutile la raison (ch, 4,16-18)
3. Voir ibid" ch, 16-19, et la vie en commun (ch, 4,19-23). B, La descri p tion du corps: 1, le squelette
45'VVolr l'éd. SChenkl, au CSEL, t, 32,1, p , 246-261 : Iwc. 6, 9, 54 - 6, 10, 76, (ch. 5), une digression sur la fmalité des organ es (ch , 6), et une reprise de la
• olr hex, 6, 9, 54 s, rdescripti on genérale
' (ch, 7). 2, Les organes extérieurs : la tète (ch, 8, 1-5), le
6. Voir hex. 6, 9, 55 s, ront (ch, 8, 6), les oreilles (ch , S, 7-8), les yeux (ch, 8, 9-17), une digression
7. Voir hex, 6, 9, 58 s, sur
( 1 la v IS
' 1on ( c),
1 9), les clis et sourcils
' (ch , 10, 1-4), les joues (ch, 10, 5),len.
8, Voir hex, 6, 9, 69 s. (c~' 10, 6-8), une digression sur les organes pairs (ch, 10, 9-11), la bouche
c
9. Voir hex. 6, 9, 69-74, 1 O '210 , 12-20), le cou (ch, 10,21), les mains (ch, J O, 22-25), la poitrine (ch.
JO. Voir hex, 6, 10, 75-76. • 6-27), Les organes internes: le lArynx ct l'œsophage (ch , 11,1-9), le
--:=::::~:en:eréfutant
iji he
; fi d6erlt esposé
icl ce sor lei problèmea
qu'Ho I. Manou dit • d&:~:=5!!
Augustin 1 : les écrivains de l'
,:::~ ....,.enpnt par les paru..
ÜI 5-11), et en continuant par les culièrement ce dernier.sont~~:~::C~~!
W . . . .t qu'utnes (ch. 12-15). Puis il ser de manière scolaire; mals na s'w 1 rI tt . . . .
.coneernant l'Ame humaine : son siège cultivé qui ne s'en contenterait pal• .~:.:::::::=
lIOn origine enfin (ch. 19), avant de
une péroraison morale et religieuse.
par Pichon rend bien compte du contenu
3,
dans leur art une part de jeu littéraire,
flciellement Le moderne dit qu'ils C;I::'::~':::::::
qu'il ne comprend plus les règIes de ce jeu subt1l. Pu 1 • '
mals fi a le double inconvénient de ne pas quent, une certaine négligence apparente dana l'ordâ a la
apparattre le dessein d~ Lactance~ et d'im- démonstration logique, dans la manière d'amener lea "l8 a
de digressions. Or, d une part, 11 est très sions, correspond ici à un raffinement rhétorique. L·.....
~
t=::~: les digressions n'en sont pas, au sens moderne
...... _
• elles servent en effet à faire progresser le débat, au
que tout le reste, pourvu que l'on ne réduise pas
ne se satisfait pas de l'expression la plus sèche; pour lat,JIa
ligne droite n'est pas toujours le plus court chemin
point à l'autre : une œuvre philosophique n'est p _ _
d·.
la perspective de l'ouvrage aux visées d'un simple traité de manuel de géométrie, surtout depuis Sénèque.
tcIaDœS naturelles. D'autre part, si Lactance l'avait voulu, Il résulte de ces observations générales qu'un plan .....
Uaurait été très capable, avec sa formation de professeur de tablement conforme au dessein de l'auteur devait être adapü
l'tl4torJque, de composer un petit traité de sciences naturelles par lui aux exigences de cette rhétorique savante. Il est dou
en plusieurs points, présenté de manière scolaire, et tenant nécessaire de tenir compte des articulations indiquées par
atrIc:tement les promesses de son introduction. Or, il ne le Lactance lui-même sur la progression de son développement.
tait pas : dans le premier chapitre, il affirme sa volonté de
reprendre Cicéron pour le compléter; mais il ne tient qu'im· 1. Voir apif. 1,16 : • rationem corporis nostri dispicere et contemplarh 1
parfaitement sa promesse, car il est loin d'être exhaustif. Par c'est la conclusion du ch. l, qui restreint le sujet de l'œuvre, tel qu'U 8VIIlt
exemple, le philosophe Aristote, dans ses Parties des ani, été définI pour la première fois ibid., l, 11 : l'homme corps et Am••
mauz, et son Histoire des animaux, le naturaliste Pline, dans 2. Dans son Saint Augustin et la fin de la cuUure antique, Paria 1958 ("
éd.), Rctractatio, p. 544 s. : • Qu'aurais-je voulu, dans ma naïveté, exiger cie
80n Histoire naturelle, et le médecin philosophe Galien, dans ce maltre? Une composition sèchement scolaire, énonçant hlen sagement
80n De usu partium, donnent beaucoup plus de détails précis son but et ses divisions, et se tenant, point par point, au programme annoncê'
que lui. En revanche, son introduction limite trop étroite' Il etH été trop facile à saint Augustin de me donner satisfaction, mals cela
ment son sujet à l'explication finaliste du corps humain, lui efit paru indigne de lui, et de son public ... ,
3. On peut ajouter aux propos d'Ho 1. Marrou l'observation suivante:
puisque la dernière partie de l'œuvre est consacrée à un cette volonté de r echercher une composition insolite, surprenante pour J'au-
diteur et le lecteur, est une ruse ancienne de la rhétorique. Cf. en elfet lei
traités de Sénèque (étudiés sous cet angle par E. ALBERTINl, La compœitfon
dans les ouvrages philosophiques de Sénèque, Paris 1923; voir aussi P. GRDIALo
laD&a8e (ch. 11,10-14), les organes de la digestion (ch. 11, 15-20), la coneep- , La composition chez Sénèque, 1. Le De Constantia Sapientls " dans REA,
' : (cil. 12),. les organes . inférieurs (ch. 13), les viscères (ch. 14), la V~L< t . 51, 1949, p. 246-261, et • Il. Le De Providentia " dans REA, t. 52, 1950,
( • ~~C. LAme: son siege (ch. 16,1-10), sa nature (ch. 16, 11_18), le prlO' P.238-257), et les prOblèmes de composition qlÙ se posent dans lea traltés
::. (ch.17),la distinction entl:e animus et anima (ch. 18), l'origine de de Tertulllen, souvent très déconcertants de ce point de vue. A ce propol,
""lai (cil. 19, 1-4). L'ensemble se conclut par une péroraison morale el cf. l'ouvrage de J.-CI. FRED OUILLE, Tertullien et la conversion d. la cuUure
- (ch. 19, 5-20). antique, Paris 1971.
L' om'l'ag~ du Dieu er~nt.ur. T. 1. 2.
;~~!~~dtk:oUpage
trouver dansanat.
1IIl
ne permet pas de
même
presquedivisée deaerlptlon~~§§~~5!!
en deux : les
toute la
qu'au ch. 10 inclus), puis les partlea
=jM~ltt teste, telle que l'auteur l'a
• _ eIn personnel et préClS
_"'!IL
. 1•
"faire est la suivante : la compo.
noyau central de l'œuvre est en
ch. 11 au ch. 14 inclus). Plusieun
superposent dans cette première parUe. Bn~,:::=:=~
tion des parties internes du corps humain ~
_
de cette première « zone de certitude '. D'a" PlI?; 17
JnfjrOduction et une conclusion dont les première partie contient de nombreuses digrea...... _ ....
• ~... On trouve en effet dans ces chapitres 1 mique antiépicurienne. Avant de se lancer dans 88B. . , . .,
'-11III_aDUslODI autobiographiques du traité, ainsi proprement dit, Lactance doit réfuter les objeetlta. ..
~.1IeI ntt\r8llC88 à la persécution. L'annonce des principe qui peuvent s'élever. L'école épicurienne étant . .
1IIl_t,cIaDI 1e ehapitre 20, correspond à l'exposé des qui a lutté le plus vigoureusement contre l'idée de Provl6e=aa,
"1",11 GDt poussé Lactance à écrire le De opificio, dans c'est naturellement à l'épicurisme que s'en prend Lactanee
.....pltlre1. La partie centrale (chapit~es 1-19 ~nclus) traite _ suivant en cela les traces de Cicéron, dans le début du
III proprement dit : une explicatiOn finaliste du corps De natul'a deol'um. Les « digressions» de polémique pbilGI.
et de l'Ame de l'homme. D'autre part, il est vrai que le plan phique sont donc plus apparentes que réelles. En fait, eUea
... Lactance lui était en partie imposé par la tradition des font avancer l'exposé des dispositions providentielles du
. . . de sciences naturelles: il n'était pas libre d'organiser corps humain, en l'armant contre les objections théoriquea.
IID dfteloppement absolument à sa guise. Mais il était libre Ainsi, la première « digression 1 » est amenée par la consta-
dl cboUir la manière dont il le présenterait. tation de la fragilité humaine, dont Lactance a déjà pro-
Let chapitres 2 à 19 peuvent se diviser en trois parties: posé une explication personnelle dans le deuxième chapitre :
dans la seconde, l'auteur n'exprime pas de certitudes au Épicure et ses disciples se plaignaient de la faiblesse humaine,
auJet de certains organes du corps humain, par exemple, le qu'ils prétendaient être plus grande que celle des animaux.
cœur, le foie, le fiel, la rate; en revanche, dans la première Lactance leur répond donc par une interrogation. ad homi-
et la dernière, l'auteur arrive à des conclusions positives sur nem » : préféreraient-ils être hommes ou animaux, si on leur
d'autres organes (les os et le squelette, les appareils respira- donnait la possibilité de choisir? Les Épicuriens se replient
toire et digestif; la génération), et sur l'âme (Dieu a semé les sur leurs positions et lancent une deuxième attaque 1 :
Ames des hommes) : ainsi, à l'intérieur de ce « noyau central» la preuve extrême et apparemment irréfutable de la fragilité
tormé par les chapitres 2 à 19, la composition est, elle aussi, humaine est que l'homme meurt prématurément. Lactance
• en amande J. montre alors les conséquences absurdes de cette thèse, et il
Lactance commence par évoquer les circonstances de la affirme qu'il va commencer son véritable exposé 3.
composition du De opificio, et par citer sa source principale, n décrit la structure du squelette des êtres vivants, avec
Cicéron (ch. 1), puis il présente des éléments certains, du une allusion évidente aux premiers mots de la Genèse :
début du ch. 2 au ch. 13 inclus 2. Cette longue partie englobe « au commencement, quand Dieu façonna les êtres vivants' J.
to!i2. On doit remarquer que le titre choisi par Lactance indique déjà une
;:ambltlon que celle d'écrire un traité de • sciences naturelles ' . .
1.
2.
Voir
Voir
ibid., ch. 3.
ibid., ch. 4.
JIOtIIt ,OPlf. 13, 9 : • explicasse uideor omnia quorum ratio in teJlefj! 3. Voir ibid., 5, 1.
.. C lit à coup sOr un tournant de l'œuvre. 4. Voir Gen. 1, 1.
U_~~~~lut~ Dans une trol8ltm.e
.riw la terre 1. Cette positions plus fermes. Le
blème de l'origine de l'Ame- iii L eh _.
•,=:~:: DDB •celle de le
Dieu, Gen~
la rOle dQ Dieu est le semeur des Amee,. et
~e8 croit nécessaire de .. salut par une vie vertueuse, en J'espeetaMll ' tin 7 1
Il
..............lbOIUlia?~ daaa
,=:~.,. pal'. dualiste.,
logtque
n'ont pas
dud'intérêt ;~;:~:~::!;!I
Corpl, ouen soi,
ÎI uctance l un premier l'auteur n'y reviendra plus, Ba
peaser qu'il a voulu insister
• progressivement enVahi •• de l'œuvre,
reparatt :'~~~:;;=::~!~!I
c'estnà-dire
clairement; c'est que tel
l'idée que l'existence en rédigeant le De opificio. On peut
t la manifestation de la vertu.
. ...,. .IfOlSfI-.. parler d'un effort pour donner
au De opiflcio,
de deux thèm~s apPlatrte~~nt au dgenrl'~ de la doDU
la démonstratiOn P a omclenne e un.mortaliu, de Ktma
c, ..
voisine la présence, dans l'œuvre ultérlean da 11 • 7; Il
une absence surprend : beaucoup de par son autonmotricité, et le problème, d'origine ..,...,.
...,.cHICUSSions portant sur le corps et l'âme, et stoïcienne, de la localisation des passions dans art. . .
. . li nnot plùs dans le reste de l'œuvre: Cela indique organes. Ces deux thèmes philosophiques sont donc utD...
J PI ,3 . I t .... pour Lactance, l'étude anatomique et physio- comme des éléments qui peuvent prendre place dalle des
argumentations variées.
Enfin, quelques grands thèmes, qui seront très utro ....
dans les Institutions, le D e ira, ou l'Épitomé, sont déjà
. . ridIrIqa. : d'abord ee qui concerne l'homme, puis le monde, ensuite
u.,1IÙIII18l'este. L'homme a été créé faible et mortel (op if. 3 et 4 Il inst, présents dans le De opificio : Dieu père des hommes; le
1.~p8III'CJll'D manifeste sa vertu et soit sociable (opif· 4,18 Il epit. 60,4), dualisme comme moyen d'expliquer le monde, et le problème
,., toulel hommes aont frères (opif. 19, 3 Il epit. 60, 3). Il se tient droit de la connaissance (l'homme ne peut accéder qu'à une con-
(opI!, 8, li /1 irul. 3, 12), regarde vers le ciel, a pouvoir SW' les animaux naissance limitée) . Sous cet aspect, le De opificio n'apparalt
Clip". 8,18; 8, 3 "epit. 64, 3), qui, eux, vivenl penchés vers le sol (opif·
8, 2' 1/ iN 7), CertaIns croient qu'on peut localiser les passions humaines plus seulement comme un opuscule préparant la grande
..... œrIaIna orpnes (opif. 14,4 " inst. 6, 15). L'homme ne sait pas tout, œuvre des Institutions, mais comme un prélude, dans lequel
lIIIIa IOD Ignorance n'est pas totale (opif. 16, 6; 17. l " inst. 3, 6). Son âme Lactance pose pour la. première fois les thèmes fondamen-
auto-motrlce est bnmortelle (op if. 17, 1 Il epit. 65. 1). Il a reçu de Dieu la
lIipAe (opif. 3, 14 Il epit. 36, 3). Envers Dieu, qui est son père et maitre
taux de sa pensée. Car on peut dire que, dès le De opificio,
(opi'. 19,4 " opl'. 54, 4), il a une obligation de religion, q ui est un devoir le système philosophique lactancien existe dans ses grandes
deJuatIce vII-à-vis de Dieu (opif. 19, 8 Il epit. 36, 3) ; il est lié par les chaines lignes. Cela n'est pas très étonnant: l'auteur a sans doute
dela piété (oplf. 19,8 "epit. 64, 4). Le monde est composé de deu.x principes entre cinquante et soixante ans à l'époque où il composa
st de quatre éléments (opif. 10, 11 Il inst. 2, 9). L e m échant esprit persécu-
teur (oplf- 19, 1 bis Il inst. 3, 29) et les démons (op if. 19, 1 bis Il inst. 2, 15)
sa première œuvre chrétienne; il a donc largement eu le
aombattent contre le Bien (opif. 19, 2 bis Il inst. 2, 18). La présence du vice temps d'assimiler la culture et la. philosophie antiques
danlle monde est nécessaire à la manifesta lion d e la verlu (opif. 19, 3 bis " et de parvenir à des vues personnelles, peu susceptibles
WI. 5, 7 et epll, 24, 1 : l'origine de l'idée y est altribuée à Chrysippe e t il son d'évoluer.
Ilvre.ur la Prouldence. Une Idée corollaire: la valeur pédagogique de l'exis-
tence, dan. le monde, du mal et des animaux nuisibles : inst. 5. 22 et 7, 4).
Cette étude ne permet pas de déceler une évolution radin
Dieu d'pasae l'entendement de l'homme (op if 1 11 Il ep,'t 3 1) il es t inef- cale de la pensée de Lactance. En effet, celui qui lit la tota-
fable (0 if 1 ' . . • ..,' .
lité de l' œuvre de Lactance en retire ulle impression de
'::enn p . ,11 "eplt. 4, 4, ou celte conception est explicitement attribuée
èS Trismégiste). Le désaccord entre les philosophes est une cataslro -
~ ~u;-. la vérité (opif, 20, 2 Il epit. 27); la doctrine ù'f:picurc est lanéga-
stabilité, de permanence d'ensemble. Ce n'est qu'ensuite
que l'on décèle ce que nous ayons appelé plus haut des modi n
~ Providence (opif. 2, 10 Il imt. 3, 27). Ennn lme maxime il valeur
e : quand on ne volt pas le principe. on ne pe~t cO""evoi!' les cons é- fications d'équilibre.
quen_ (op If. 4, 12 "epit. 62, 5).
L Voir Infra, p. 86·94, notre élude sur le passage dualiste.
LBS _ __
~nt ~~~~~~~~~~!l1I1
eoDlti!oi
lea IOan:ea une certaine exactitude
dans notre
par l'œuvre de Clcnn.
.. J.;actanee. On peut
,.. leI seules qu'il ait de ceS chercheurs, l'observation
imprégné . début du De opiflcio, se situe . . . ·in:I.::==~=
waflemblablement enrichi nienne. Il veut continuer l'œuvre li
•• cours de sa longue carrière ses sources : le quatrième livre de la
Il s'est converti tardivement
at donc normal qu'il soit beaucoup
""11 des œuvres profanes que des
livre des Lois, le deuxième livre De la nat. . . .
faut donc de préférence attribuer à CicéroR. . . Dt nt
des développements, toute idée dont on peut rep~
,r
2
et c'est une troisième raison tence à la fois chez Cicéron et chez un autre auteùr. *,4"
quasi exclusivement classique de qu'il y ait citation textuelle et non-cicéronienne. 'fi,..
bd fournissait une bonne documentation il semble qu'il faille considérer méthodiquement i l • • •
bUe 1 La littérature latine du commentaire sur l' Hexa- cicéroniens non seulement les textes où l'on peut aàbIIr
:..... ~tant pas encore', Lactance s'est donc trouvé un parallèle avec le seul Cicéron, mais aussi ceux oit ap...
tf/iJII4L'D eut riduit à l'anthrop~logie stoïcienne ~u'il raissent cles analogies avec Cicéron et d'autrel ~
.....rr.. IOttreeI classiques. C est l~ une quat~leme Les parallèles essentiels entre Cicéron et le De o~
• 1 Udpet ..on la moins importante peut-etre, du ChOiX de ont déjà été soigneusement relevés par Pichou 3_ On p.ut
_lOUIIei. n en est sans doute une cinquième, l'intention enrichir cette liste de deux manières. D'abord, en enregis-
j/DItiiptique et • crypta-chrétienne ", dans l'esprit de l'Oc- trant les parallèles de détail que l'on peut découvrir après
IIfIIffD. Comme dans ce dernier opuscule, le christianisme lui entre les deux œuvres; ensuite, en proposant plusil!1Ul
6t 'Clone III sources bibliques sont ici très peu utilisées ou références cicéroniennes en parallèle, quand cela est po.
solpeusement dissimulées. sible 4. Les œ uvres de Cicéron utilisées par Lactance sont
LelIOurces de Lactance dans le De opificio ont commencé d'abord celles qu'il mentionne lui-même dans son premier
4'ttre étudiées depuis longtemps 5, et l'on peut s'en faire chapitre 6 : le De republica, pour certaines idées générales
aujourd'hui une Idée assez précise, du moins sur certains
points. Ainsi, grâce aux travaux de S. Brandt 6, de R. 1. Voir op if. 1, 12-14 .
Pichon 7 et de L. Rossetti 8, que nous utiliserons abondam- 2. Ce point de m éthode est important pour les œuvres perdues. Pour
admettre l'hypothèse d 'une source perdue, il raul pratiquement une absence
totale de parallèles avec J'œ uv r e de Cicéron.
1. Laetanee avait vraisemblablement cinquante à soixante ans quand JI 3. Dans son Lactance, ch . • Lac tance el Cicéron '. Nous citons les thèmes
6crlvlt le D. opificio Dei. dans l'ordre d e leur appari tion dan s le D e api fieio : le corps est l'enveloppe de
2. Sana doute vers 300. Voir supra, p. 13-14. l'âme (opi/. ], 11 Il r ep. 6, 24-2G) ; l'honune esl faible physiquement (opi/·
3. Voir opl/. 1. 12 •. 3,1-2 Il rep. 3, 1-2); il cst supérieur aux animaux (opif. 3, 11-12 I l rep • • ;
•• Voir ,upra, p. 25-31. Tlat. deor. 2, 56, 1·10); son âme est lin feu div;n (op il. 8, ;; I l r.p. 3, 1. 1);
5. Nous noUl limitons aux travalLx postérieurs à l'édition de S. Brandt, se.s dents sont utiles (opif. 10,1 6 " nal. cleor. 2, 54, 13·1); J'étymologie de
qui a pérlm6 toutes les autres. Utrlus est uir (opif. 12, 16 fi Tusc. 2, IS, 43) ; l'dmp de J'homme est Immor-
Il. Voir son artiele. Quellen "dans WSI., t. 13, 1891, p. 255-292. telle (api!. 17, l " rcp. 6, 25-27).
7. Dans son Lac/ance, 1901, ch .• Le De oplflclo D ei " 4. Nous essaierons de le faire dans no tr e commentaire, malt nous ne
tt::2~B son article. Il De opificio " dans Dida.,l<alei on, t. 6, 1928, p. cr~Yon s Pas utile ici d'entrer plu . a\'ant tians le détllil.
o. Voir op i/. 1, 12.
LBS _ _
en dlIltière de ~:~~~~=:=
~::::~;;;;!.;~
"._Ià
~ Mam il . t
80nt concentrées
qui IIltrodulaent le sujet 1.
semblablement tenté de
des étymologies tombées dana>lie
livrer à l'opération invene. Auut, _ _
dG"'.
lM l/I1IIU'a deorum est toute ,
fondamentale qui consiste à
fini téléologiques, et non anato-
- donne une étymologie sans nom ....,. ..Ii
qu'il est prudent de ne pas conclure il . .... .
de détail abondent sur des points Mais Lactance a aussi utilisé Varroa_~._
ex. les paupières, les dents, etc.). Il Nous retombons là dans un problème ''tU....
......ce s'est servi de ce livre essentiellem.ent L. Rossetti, qui en a présenté ainsi les 61~frm~:a::-i~
..... el, otJ il pouvait commodément pUIser douzième chapitre du De opifi.cio, Lactanee W • • •
deI~aeignements anatomiques et physiolo-
~::::I::~ D nit besoin. En effet, ces parallèles se multi-
~.....at ..rtul8l.-chaPitres purement descriptifs 2, alors qu'ils
citation qu'il met sur le compte de VIllTOII «'~.II
D'oÎ.! provient-elle? Selon Rossetti, • Lactance ilè
jamais le Tubéron, même dans cp. chapitre 12. Mats 1li1flC.
_Iii'"
.-t pl.. rares ailleurs. Le troisième traité important est fait observer avec raison que Lactance cite parfOis ~
eIlai du Tluculanu. Lactance Y a trouvé des informations sans le nommer 2 ». L'argument est donc peu ~
do sgraphiques sur l'âme 8. Là encore, il y a utilisation En second lieu, Rossetti remarque que Lactance énUJDènt
.. ' nique de Cicéron, dont l'influence, en fin de compte, dans les Institutions des auteurs qui ont parlé du corps
..... prédominante. humain 3, Il cite parmi eux Hermès et les Stoïciens utUisés
La deuxième source de Lactance, par ordre d'importance, par Cicéron en maints endroits, mais pas Varron. Or, si
est Varron. Mais la part de son influence est beaucoup Varron était vraiment une source importante du De opiffcio,
plus difficile à déterminer; car nous n'avons plus à notre comment expliquer cet oubli? Et Rossetti de conclure :
411position la totalité de ses œuvres, tant s'en faut <1. Lactance " Lactance a plutôt pris une connaissance indirecte du
a d'abord utilisé Varron comme source d'ét ymologies, Tubéron à t ravers le De die natali de Censorinus, grammai-
et Rossetti en a dressé un répertoire complet . Mais il faut rien du Ill e siècle, qui a compilé cette œuvre en 238 ap.
H garder pour autant d'attribuer à Varron toutes les éty- J.-C., en se servant du Tubéron.))
mologies que nous rencontrons dans le D e opifi cio. On Malheureusement, Rossetti n 'explique pas pourquoi
pourrait même soutenir que, comme Lactance mentionne Lactance cite Varron et Aristote. D'autre part, Censorinus
explicitement l'autorité de Varron pour certaines ét ymo- ne parle jamais de Varro n et d'Aristote. Si Lactance avait
logies et ne le cite pas pour d'autres, il ne considérait pas vra.iment utilisé ceUe compilation, ces deux noms devraient
ces dernières comme varroniennes. D'autre part, Varron don c être réunis dans le De die nata/i. Puisqu'il n' en n'est
est un auteur de poids, sur lequel il est bon de s'appuyer pas a.insi et que la source directe de Lactance devait réunir
l~s deux noms de Varron et d' Aristote, l'hypothèse la plus
SImple consiste à admettre une utilisation directe du Tubéron,
1. Voir notamment ibid., ch. 3. ou d'excerpta varroniens, dans ce chapitre 12. Varron a
2. Voir Ibid.• ch. 7-11 et 13.
3. Voir Ibid•• ch. 16 et 17.
4. Sur !'InOuence de Varron, "OlT
280469 . notamment BRANDT • Quellen " p.
--1. Voir note précédente.
StremJa' el ROSSETTJ, • Il De opificio " p. 151-173. Il faut ~oter aussi qu'A. 18~3 Dans Son article. De Varrone Lactantii nuctore " Slndi Slorid, t. S.
....... Prépare en ce momenl une thèse sur "anon elles Pères de ['f;gIise , p. 229-239 et 297-316.
(~ .....e de tranlrniSiion). ') 10 , 13 s.
3, Dans insl . -, .
LBS._._
"~~~~5~$llël
tl_pu.
_ _ JUi. lM auu. cord avec
sairel
Cicéron et la
naturela 1. Sœ
c.r n est fort do... r'flexion d'Hagendabl - -
•. t_ de lui-même con8tatd
D'autre part, le recours
dQicate et invérifiable ici,
•
tériser l'attitude de LactanOl.
apparemment
dans l'actualitééloigné
de la dea pOWmi....
persécu11oa, il
tenir compte des goo.ts personnels et du"
~~~2~2ëi
Lactance. L'auteur du De opiflcio nOUI PMatt_.'• • , • a
modéré, qui n'aime pas faire d'éclat, mai& f.P1l . . . _ _
Nous arrivons maintenant à d'au- moins des idées précises, et les exprime lans düoar. aa.
trea auteurs classiques, de mOindre le choix du sujet du De opificio, sont donc lnterve....
importance pour Lactance. Lucrèce à la fois, le désir de répondre à une inquiétude tlI.4olItliclllt
..
e~~:~:_~ cité dans le De opificio, et longuement très actuelle, et celui de donner à cette réponse un ~
spéculatif, aussi peu polémique que possible. II exiale ~
~:~:;'~~:: 1 : les chapitres 2, 3, 4 et 6 sont des
• U..-"
,....i6 polémique anti-épicurienne, qui prennent
dea fragments lucrétiens. Lactance a donc puisé
dans ce choix, une remarquable convergence entre la .....,
sion des circonstances eJo..-térieures et une constante • ••
..... LUcrke sa connaissance du système épicurien. Ce pensée lactancienne .
_.e,
f S'v t'opposant à sa propre conception de la providence
Lactance se devait d'en réfuter les thèses avant
",,,,r la partie descriptive de son œuvre 3. Il Y a donc
L'influence de Sénèque ne serait pas moins grande, à eq
croire L. Rossetti 2. Si l'on en juge par les opinions lpUI
Lactance émet sur Sénèque dans son œuvre ultérieure.
UDIlRtU18ation à peu près certaine de Lucrèce dans ce début « ce dernier aurait embrassé le christianisme s'il l'avait
_l'enVIe. Selon H. Hagendahl, Lactance a été influencé, connu 3 », et, fait bien plus important, « il a traité de la
ÙD8 le choix de son sujet, par les circonstances, et il a en Providence avec sagesse et presque avec divination' ..
même temps un but précis et original: affirmer l'existence Dans le même passage des Institutions, Lactance cite un
de la providence divine. Les Épicuriens sont donc ses adver· long extrait du De prouidentia de Sénèque, manifestant ainsi
une connaissance personnelle de cette œuvre. Selon Rossetti
encore, les arguments qui incitent à conclure à une influence
1. Voir InfM, commentaire de la fm du ch. 12. Ajouter V. LOI, Lattamio,
p. 147, n. 219 : • Selon R. HEISTERHAGEN, dans l'arronische Studien l, Zu
.... Levillor/d, Akadem/e der Wi.ssenschaften und der Literatur in Maint,
AbbandIungen der Geistes· und Sozialwissenschafllichen Klasse, 1957, 4, p. 1. Dans Latin Fatllers and the Glass ics, p. 53-57: . Dans le choix de son sujet,
150-159, Lactance a utilisé directement l'œuvre de Varron, sans passer par Lactance a peut-être été influencé par les circonstances, et non seulement
l'intermédiaire du De die natali de Censorinus. , par la santé morale de son élève. On ne pouvait en elIet faire aucune objection
2. AUlt articles précédemment cités de Brandt et de Rossetti (voir supra, à une discussion sur la structure du corps humain, ou sur les questions psy-
note 4, p. 42), ajouter H. HAGENDAHL, Latin Fathers and tlle Glassics, ch. 3, • chologiques. Mais son but précis était d'affirmer ce qui pour lui était la suI>a-
1 LutaDUua " p. 43-76. tance du christianisme : l'existence et la sagesse de la Providence (voir
3. LOI principales thèses épicuriennes dont Lactance a pulsé l'expression :. PICHON, Lactance, p. 64). Dans sa lu tte contre les Épicuriens, négateurs
chez Luerèce sont les suivantes : l'homme est fragile quand on le compare e la PrOvidence, il avait doue l'avantage de se retrouver l'a1l1é de la plupart
aux
mnrtanimaUlt (op', ., 3 ~ 1 Il nat. 5, 222 s.) ; il est soumis
' aux maladies ~t il 1• de~ philosophes. Le sujet s'adaptalt donc aux circonstances . •
pr6maturée (op.,. 4, 1 Il nat. 5, 222 S ). la disparition il l'origlOc du _. Dans . Il De oplfleio '. p. 1ici s .
monde dei . . , , . 3. Voir inst. 6, 24, 13.
• anunaux monstrueux montre bien que la Providence n'existe
pu (opl'. 6, 1 1. Il nat. 5, 834 s.). 4. Voir inst. 5, 22, 11.
LU _ _. _
:==::~~O~:~~~
CicérOn, que Pline BOIt 811-1'--_ _
et eatbne rnême chez Lactance une b6 .... • _ _III
. . . .lB qui lui avait dédid pas pu découvrir aHle1Jl'8 1. BD CIl _ . . . .
. . . ._: tralté du même argu. probable que Pline, qui écrivait ~
le thème de l'opuscule sa source, et que Lactance lut a .embo- a...
.....
* en dépit de cette coIncidence, fi y a
W ......III Lactance et à Sénèque,
....!If ... pretaient à une réfutation de
Enfin, par son caractère polé-
à faire à l'hypothèse d'une utlllsation dIJwte.: . .
D'abord, Lactance ne cite jamais son nom. .BJ_.~ ..
I ..
l!:~~~: De opificio n'est pas très différent
de Sénèque '. A cette argumen-
parallèles textuels précis sont totalement abaenttI. II1II1••.
dans le texte où l'on pourrait croire que la bévue de ~
.,..l1li
a
. . . . .i . . . . . vagues; elles ne s'appuient sur aucun pllral-
m, plus généralement, s~r a~cun texte précis.
an gamen attentif du De proUidentza de Sénèque ne
deuxième livre du De natura deorum, on s'attendrait,
vraiment Lactance avait utilisé Pline, à repérer un gr&DIt
nombre de rapprochements entre les deux auteurs, ce qat
, . . . père d'aller plus loin. TI parlltt donc prudent de ne s'avère impossible. Une utilisation directe de Pline parait
LI ,,4I4rw qu'avec réserve les rapprochements que l'on donc peu vraisemblable. Les quelques rapprochements
jM taire entre l'œuvre de Sénèque et le De opificio, et de constatés entre l'Historia naturalis et le De opificio pour-
~adinettre qu'une influence fort intermittente 3. Les rllp- raient dès lors s'expliquer par le fait que Pline appartient
prochements établis par Rossetti peuvent en effet s'expliquer à la tradition aristotélicienne romaine. Son œuvre étant,
'Plement par des lectures llnciennes, par la connaissllnce pour l'essentiel, une compilation d'Aristote, des manuels
4'1d6es atolciennes qu'on peut trouver chez Sénèque mais ou des abrégés anonymes de la doctrine anatomique d'Aris-
..... chez Cicéron, ou encore par l'utilislltion d'llrticles tote pourraient très bien être à l'origine des développements
duographiques de contenu analogue. de Lactance, sans que l'on soit obligé de faire intervenir
L'utilisation de Pline l'Ancien n'est pas moins problé- la paternité précise d'un auteur connu. Le naturaliste
matique, car ni Brandt, ni Rossetti ne l'ont évoquée 4. romain et l'écrivain chrétien remonteraient ainsi, par des
On peut pourtant relever dllns le D e op ificio quelques points intermédiaires différents, à une même tradition aristo-
de contact assez troublants entre Pline et Lactance 5. Il télicienne; à la rigueur, ils se seraient inspirés directement,
arrive en effet, en l'llbsence de tout rapprochement llvec mais sépllrément, d' un même type de manuels, latins héri-
1
tiers de cette tradition grecque.
•
1. Voir inal. 7, 4, 17-19.
2. Voir 1n81. 2, 10, 15.
3. Le problème ne 8e pose pas dans les mêmes termes pour les Institutions.
" Voir les articles cités supra, note 4, p. 42.
5. Voir fntra,le commentaire d'op if. 10, 13 (à propos de la langue); 11, 5
(~rem&rquable à propos de la place respective de la trachée artère et de
100000bap); 11,12 (explication du mutisme); 11, 16 (les intestins). 1. En op if. 11, 5.
LBa _ _ __
favtUl' de l'exiaten_ de
... deux .... d'utUité et de beau.t6 d.., 7 , .
D'une part, l'Ame humaine a; enfin, plus
hermétique, dont lI1entation sur l'origine du
1'eD1fl111ble de l'œuvre de quatre passages, Rossetti cO!ldllt." !:=~::~:
technique, c'est-à_ dérer comme vraisemblable, chez ' .....1Ultt\ _ _•
'ttantml' la question dès l'époque sance générale de certains écrits ~
ces deux catégories d'ou- être un usage sporadique de ces écrits. n ct'Idt.
perdues, et l'on en est réduit, appuyer cette conclusion en invoquant d'une part 1., 5 n
et reconstituer leur contenu, sance que Lactanéce manifesète, dans le reste de 108 a L
de l'œuvre pour lesquels aucune des écrits attribu s à Herm s; d'autre part, eerlldn.
.......' On se rappeIler~ q~e Brandt logies de pensée et de méthode observées entre le De o~
..... ,..,urœs
essentielles du De oplficlO, et qu'il et quelques passages de caractère hermétique. fi rappela
M ' a . . . . .' mtme plus d'importance qu'à Cicéron :
• ur .Utpoe. jusqu'au chapitre ~3 in,clus, l'autre scep-
. . .rI.r.b.ousee hermétique aurait mis l'accent sur le
religieux du paganisme tardif, qui réagit contre les
de la nouvelle religion chrétienne.
do..--
enfin l'appartenance de la littérature hermétique aux . . .
WJ .-loMtionnel du corps humain, en même temps Ces conclusions ne nous paraissent pas bien convaiDoanMt.
"-1 "'.....
t'
DI natura deorum de Cicéron 1. Le ne cite pas une seule fois explicitement Hermèa, . . ....
,:::~"-:iIll'llpfdfté de l'âme est justiciable de la les textes hermétiques sont abondamment utnisés .... le
iii 1. L'JJypothèse d'une origine hermétique reste de l'œuvre lactancienne 2. La seule manière d'upligaer
-=:,..ata
. . . .t'lI. rorlgfne du sommeil ne repose pas sur un
textuel 8. La thèse de la source hermétique
cv.!DJlc bien compromise.
le fait semble la suivante : Lactance n'a vraiment C01l1ln
la littérature hermétique qu'après avoir composé le De
ficio 3. A tout le moins, on est réduit à supposer qu'il la
0""
,..Peartant, il existe un texte des Institutions où Lactance connaissait fort mal vers 303-304. Ou bien, il a peut-êtn
. . apUcitement Hennès Trismégiste en énumérant répugné à citer, en pleine persécution,la littérature même dea
JUItAIIIlImt les auteurs qui ont écrit sur les problèmes du persécuteurs. Un texte permet de vérifier a contrario cette
00lJII humain '. On est donc fondé, par ce seul texte, à hypothèse: le seul passage du De opificio où l'on soit obligé
l'BCIIlerdler une influence hermétique possible sur le De de renvoyer à une source hermétique, en raison du silence
Optflcio. Si les résultats de cette enquête demeurent bien total des autres, se situe dans l' « addition dualiste' _.
1IIIfgres, c'est qu'il y a une différence notable entre le De Or, celle-ci, si l'on en croit le dernier état de la recherche.
opiflcio et les Institutions. Dans son opuscule, Lactance est nettement postérieure au reste de l'œuvre 6.
eIte parmi ses sources les noms de Cicéron, Varron, Lucrèce; Deux raisons nous amènent enfin à nous demander si
quelques années après, il cite, parmi les auteurs importants Lactance a utilisé la littérature doxographique. D'abord,
qui ont parlé du corps humain, Hermès, Cicéron et les force est de constater qu'on ne peut mettre un nom derrière
Stolciens. Mais cette différence est sans doute moins réelle chacune des informa.tions que nous transmet Lactance. Or
qu'il n'y paratt, et cela pour plusieurs raisons. D'abord, ce dernier n'est pa.s un auteur original, il se contente d'éla-
daDa le De opificio, Lactance affirme que l'œuvre de Cicéron borer et de mettre en place de manière personnelle un maté-
lui a servi de point de départ C« j'entreprendrai avec audace riel déjà existant. Par exemple, quand nous ne pouvons faire
d'exprimer un sujet que l'homme le plus éloquent a laissé de parallèles qu'avec Aristote, ou Grégoire de Nysse, cela
presque intact 6 »). Il Y reconnait donc implicitement qu'il
a complété la documentation cicéronienne à l'aide d'autres
1. Dans une perspective providentialiste, bien entendu.
. 2 . Un simple coup d'œll à 1" Index de Brandt prouve que Lactance connalt
b>en Hennès.
1. Voir Infra, COmmentaire d'opif. 2, 8 : • nec speciosa nec tuta '.
2 • Voir opif. 16, 9. d'~' ROSSETTI, dans. Il De opiflcio " p. 191, signale cette solution à titre
3. Voir opif. 18, 3 s. YPOthèse, mals sans s'y attarder.
4. Voir Imt. 2, 10, 13 s. 4. Voir opif. 19 bis, 2 .
5. Voir opif. l, 14. 5 Vo' . f
• 11' ln ra, p. 86-94. notre dlscusslon à propos du • passage dualiste '.
LES Mfi.",_ _
II!~::::::~~~ allti~
b_e 1. Selon B. von
lui oa p1uttt n'eat pal homogène, et U
traditions doxographiquea
1 1===~~";lfUête
est anatomique (A); le second
que sur
Lactance COIJt.
un éventuel d'un être fonctionnel (B).
d'anatomie et de phYBio- Lactance A-B-A; Grégoire et Ambroill.
trompe à propos de la position modèles utilisés par Cicéron l'auraiell.t ellRJ"! .MN'"
I==:=:~
. :Ia.
et de l'œsophage 2 - erreur Lactance, Grégoire et Ambroise, indépen..,... _ ._
_ , et il croit que la paroi de l'in- des autres. L'auteur de ces passages serait vraiIeIWJj
~;:~~d:.: vessie 3. li se méprend ainsi sur ment posidonius, dans des traités plus ou moÏDI l'UMIIfIétf
,lit 1It8.
l
l~~~~~~~~~~Cictron,
L'anthropologie latine, jusqu'à la fin du IVe siècle,
dans son De nalura
une interprétation physiologique_
deorum, donc pas une simple réplique de l'œuvre de Cicéro1lrt ...,
deux erreurs se trouvent rassemblées elle puiserait encore indépendamment aux mêmea IO~
fo~tout; Lactance Y expédie rapide- que lui.
nombre de questions, et la composition Une telle démonstration distingue peut-être inuW.mw
. .~....lbllblement été plus hâtive. D'autre part, le carac- deux traditions. Il n'y a là, en fait, que deux momentlll
.,.Ialentldre de ces bévues indique, à tout le moins, d'une même réflexion SUI le corps humain. D'abord un dé\(&,
Jappement anatomique et physiologique, où les orgaqelf
tir "lIIiotaftce n'a pas POluSsédtrifIjès'lloind son é~udde de l'~nèa
. . . humaine. li est p us CI e e saVOIr e maTIl re sont décrits matériellement, ainsi que leurs rôles respecti1.1t•
d.DIae .. eea erreurs remontent à Lactance ou à sa source, De là, on passe ensuite naturellement à l'idée que ces orgaJlllll
. . œla n'est pas trop gênant. L'important est qu'il sont utiles et que le tout forme une unité fonctionnelle
pana raisonnable de conclure, avec une certaine vraisem- remarquable. Parler de deux temps dans une même réflexion,
blance, que Lactance a recouru à un ou plusieurs manuels le premier médical et le second philosophique, semblerait
IIPchniques, en se contentant de les exploiter rapidement, donc plus juste. Pour ce qui est de remonter à Posidonius,
IIttanl souci d'approfondir dans le détail ses propres connais- il serait sans doute plus prudent de s'abstenir : on a trop
1IlJIC8I. peu de certitudes sur le penseur d' Apamée pour trancher,
Dès 1950, Endre von Ivanka avait d'ailleurs procédé et il n'est pas opportun de ressusciter le « pan-posidonia-
à une étude de doxographie comparée qui renforce une telle
hypothèse. li mettait en évidence certains points de contact
..1re le deuxième livre du De natura deorum de Cicéron,
1. Nons résumons ici 1'a1·ticle d'!V.\NKA, • Die stoische Anthropologie '.
le De opi{icio Dei de Lactance, le De opificio hominis de dans All.WW, t. 87, 1950, p. 178-192. Les parallèles concernent les points
Grégoire de Nysse, et le sixième livre de l' Hexaméron d'Am- suivants: • La chaleur irradiée par le cœur rend possible le mouvement de
cet organe, la respiration et la digestion. Enswte, la station droite de l'homme
décharge la main de la fonction locomotrice. Elle rend possible l'bablleté de
la main qui permel à l'homme d'acquérir une protection artificielle, eu
échange de la protection naturelle qui lui a été relusée, par opposition .u:~
1. Ce qui est chronologiquement impossible dans le cas de Grégoire de 'LIBmaux. De son côté, la mail\ décharge la bouche de la fonctloll d'app""
Nysse. ehe.r la nourriture. La bouche peut ainsi servir à l'émission d'W\ dlscoun
2. Voir opif. 11, 5. :'hCulé qui est la conditioil première de la vie sociale, naturelle pour W\
S. Voir oplf. 11, 20. tre raisonnable , (p. 180).
LBS sm_"'M
!~-:~~ U est ~=:=1:==
e
1. Ce serait dtft
Wleiinlner la tendaJice
~_liie ainsi par Cicéron
COIDplex
de la pensée• Comme
de Lactance pen'"
opificio, on est amené à y adDUItb-.Jl'.udIltlil"iii
• hétérogènes. Dans cette œuvre, la collP'llJl
de tirer de l'hypothèse entre les chapitres où sont locallsées les -~,M
NiI......it les sources de notre traité? opposées du siège de l'âme, c'est-à-dire enu.le • •1iI
anatomiques du De opiflcio et le chapitre 16. Il est difficUe de préciser ~...~.
. . ._,.. trace dans le De natura deorum ou cause de la complexité du plan du De opifl.cio 1•
.....bII4PIro1Il• viennent fort probablement, à tout en soit, les caractéristiques probables du modèle d.~
M.~(éJlueI - ou de plusieurs - compilé par phique, utilisé au moins jusqu'au chapitre 11, sont les . . .
et la physiologie du corps humain. vantes : il s'intéresse beaucoup aux problèmes médicaua
normal que les auteurs qui ont usé de ce genre et au corps humain 2, il insiste sur le rÔle et la pula.lUlee
Jfàlent pas tous choisi les mêmes points, d'au. de la providence divine 3, il conçoit l'âme comme maté..
'JII1II que leur contenu spécifique pouvait varier rielle. Cette théorie est analogue à celle que Tertullien énonce
hl . . ddtIdJ. Mais un tel manuel ne pourrait être la source dans le De anima comme étant celle de Zénon' : l'Ame ..t.
... ~ que jusqu'au chapitre 16; dans ce chapitre un spiritus, un souffle aérien, une substance pourvue d'une
... êI'tItt l'auteur commence à aborder les problèmes de existence matérielle. Ce premier modèle est donc vraisem-
.... selon une problématique philosophique différente blablement d'orientation stoïcienne .
de celle du manuel anatomique précédent. Or, dans les cha· Quant au second, utilisé au moins à partir du chapitre 16,
*
p!trtI- 16 19, on peut encore faire des parallèles entre
l;lctance et Grégoire de Nysse 2. On peut donc appliquer
il a d'autres caractéristiques : Lactance ne présente rien
comme certain dans les chapitres 16 à 18. D'autre part,
l ces passages le même raisonnement qu'à la partie anato· la phrase « sed ego id meo iure ab ancipiti uindico • semble
Ddque : l'ensemble doit remonter à une tradition commune. bien indiquer que l'auteur abandonne son modèle, de sa
Peut-on déterminer plus précisément l'orientation de ces propre autorité 5 . L' expression « ab ancipiti D fait songer
doxographies? Dans le De opificio, Lactance se contredit à la « disputat io in utramque partem », chère à Cicéron.
sur un point important : il semble affirmer que le poumon Ce modèle n'ét ait sans doute pas sceptique, mais bien proba-
est liège de l'âme 3. Puis il énonce la thèse du cœur siège biliste, dans la t radition de Carnéade. Car, dans un autre
de l'âme, en fait la critique, et, pour finir, est tenté de penser
que le siège de l'âme est dans le cerveau 4. D'autre part,
1. Voir p. 24, note 4, où n ous r ésumons nos positions. Si l'on croit qu'un
il compare l'âme à du feu 5, et, dans les I n stitutions, il
modèle traitait du corps humain et l'autre de l'Ame la coupure se situe au
adoptera la théorie d'origine stoïcienne selon l aquelle le feu début du ch. 16. Mais Lactance aborde l'étude des faits
' douteux et obllCW'l
est la substance de l'âme 6. D'emblée, le problème apparalt dès le ch. 14.
2. Voir la thèse de M. SPANNEUT, Le sloïcisme des Pères de l'Églist. notam-
.....: .Voir ce qu'en dit A. M. LAPFRANQUE, dans Pose idonios d'Aparnée, ment le ch. 5 de la d euxième partie, • La génération et l'bérédité. Les ~
nu-IO 1964, pals lm. tions médicales " p . 177.203.
2.VVOir l'article d'IvANKA, • Die stoische Anthropologie " p. 188 s. 3. Or. cette préoccupation disparalt au cours du De opiflcio • la dernière
S• oIr opll. 11, 3. occurrenc e d u mot prouldenha
" apparait en 8, 16 . •
•• Voir opl/. 16, 4. 4. Voir D e a ' 5 2
édill fllma , -3, avec le com m entaire de 'Waszink. p. 128 de son
on.
5. Voir onll
. . 18. ,5'. • ta mquam IgnIS
' " ... Slcut lIamma ' .
8 • Voir "",. 2, 12, 14. 5. Voir opit. 19,2.
....... L'IIetance 8UIt_
l'homnœ , _
.opbiel, sauf l'épicuriBhte. su. ..........
constrUira son « magnum opus ".
~~:~.... acm pas tout. Bit.., Pour conclure sur la question C::~::=::=
::; . 117. stolclennes sur l'Arne du De opificio Dei, nous pouvons
1. second modèle du De que notre recherche a mis en évidence : ~:::==
Portique 2. totalement probabiliste, car il croit à c
ron relève dans le De opificio sensibles (alors que, selon Carnéade, quand ~111!:':::
:d'un recours quelque peu hâtif sont d'accord, il n'y a pas d'obstacle; mais pas de '
philosophiques difIérentes ou non plus). D'autre part, dans notre commentaire. ee ....
présentant un catalogue les mêmes textes qui apparaissent souvent : le de-a ...
dei différentes écoles philosophiques. livre du De natura deorum de Cicéron, le premier livre . .
.ra ... riUllli è effacer tous les points de suture Tusculanes (ch. 50 s.); sur les problèmes du corps. A.riIItMe.
_.-pIIUIt& divers jusqu'à en .être parfois contra· Yarron, Galien; dans la polémique contre les Épicurieu•
a .s:.:.
• 1 II' Ua1'l'emler manuel lui a sen'l à démontrer l'exis·
~dence d'une manière « techni~u.e » : l'utilité
MI lifN'du corps humain prouvent la fillahte. Un second
Lucrèce. Les sources directes de Lactance semblent être
essentiellement médio-platoniciennes d'époque roOlaine
(comme Cicéron, que Lactance utilise à la fois en tat
~U Nfuter les thèses des différentes écoles sur l'âme. qu'auteur original, et que répertoire de textes philo-
Car la pensée personnelle de Lactance en cette matière sophiques); la rareté des citations stoïciennes n'en est ...
.,~ nettement que dans les Institutions 3 : pour lui, plus remarquable. Lactance représente probablement un
Na8 est immatérielle, conformément à la tradition pla· état tardif du moyen-platonisme, où apparatt un débat
1lJIIfelenne. Des thèmes et des images d'ascendance platoni· entre la tradition proprement platonicienne et celle propre-
efemte sont repérables ailleurs dans le D e opificio, tel le ment aristotélicienne, une polémique contre Épicure, et
lOrpI VRse de l'Ame '. D'autre part, l'idée que l'âme est une source médicale, dans la tradition des méthodiques,
IDImltérleIle se retrouve à difIérentes reprises dans le De opi- comme Galien, qui ont une théorie de la connaissance.
".~, Et ces ressemblances confirment, s'il en était besoin, Bref, Lactance nous propose une problématique, soutenue
que cet ouvrage n'est qu'une préparation des Institutions. par le style et l'autorité de Cicéron, mais qui est originale,
IActance écarte en effet ici un grand nombre de solutions car Lactance n'adopte que partiellement le probabilisme
philosophiques, sans développer longuement les siennes cicéronien.
propres. Le lecteur, grâce à cet examen critique, doit être
tll'IltIné à se persuader de l'existence de la providence divine;
ë'est la seule affirmation solide commune à toutes les philo-
,
• L'apport chrétien Au début de ce siècle, R. Pichon fai-
sait les remarques suivantes : • Le
t. VOiropif.17, 6. De opificio, philosophique et profane de ton, ne contient
3. Voirp. a. opif. 17, 5. aucune citation biblique. Ces citations sont au reste peu
3. Voir p. ex. inst. 7, 8.
4. VDir oplf. t, 11 ; 4, 24; 19, 9.
nombreuses dans les autres œuvres de Lactance; ce dernier
5. Voir oplf. 17, 1 : • (anima) nec uiderl aut tan!!l potest . ; 19,9: ' lp.e ne connait pas les Pères grecs, et ne doit que des détalls
bolDO (1.•• anima) neque tlUlgl neque nspicl neque conprehendl pote.t ,. aux Pères latins. Il a beaucoup lu et utilisé Minucius Félix,
et encore mobas i
0_
~1ièl:18ll18JIrt'l Le fait est que, dans les
nances bibliques 2, mais un seul d'entre eux ut • . J
.,1ir-ifaaldallC8 D'encourage pas la recherche des important, celui du châtiment comme preuve d'af!eaU •
iiiII_l1II cette dlr8Ction a : les auteurs chrétiens connus vraie, parce qu'il est peut-être le point de départ du De
Men Imparfaitement défendu la religion cio Dei 3. On pourrait retrouver la plupart des autres - par
_ .... ll:'vœu le plus cher est de fa~re mieux qu'eux. exemple, le corps vase de l'âme, la condamnation de la
.1IiP41181:G1:e. à lui seul, est peu probant . on peut en effet
___é.l.... sr coquetterie d'auteur, Lactance cherche Ja thèse stoïcienne, leur idée est. fauorabilis ac popularls oratlo .; cela paal
. __
. . .- araItn
que, plus
p grande qu 'Il e e n 'est r é eIl em en,
t 50 n Ofl-. amener beaucoup de gens à croire à leur idée. SI, comme on l'a aup~ plua
l -.. P . haut, Lactance était chrétien avant de quitter l'AfrIque, U n'a pu PlI .,.
J*IaIItIpsr rapport à ses adversaIres. avoir beaucoup de communauté de vues entre lui et Arnobe, qui a attaqa6
Qaol qu'U en soit, l'étude de pichon semble confirmer vigoureusement le christianisme avant sa conversion. Lactance a pu troUV.
Lactance a dit vrai. Un nouvel examen de la question les idées de son professeur (une lois qu'Arnobe fut devenu chrétien) aWIII
:nous a pas permis personnellement de modifier sensible- pernicieuses que les siennes propres quand Il était paien. Mais tout cela n'eet
aent la thèse de Pichon. Nous serions même tenté de penser que supposition, et l'on peut remarquer que Micka et IIIcCracken, les ~
niers auteurs à avoir traité le sujet, ont laissé sans réponse la question de la
que le rapprochement qu'il a cru découvrir entre Lactance dépendallce de L actance par rapport à A.1'llobe '. Notre avis sur la dlscWlllon
et Arnobe est bien illusoire. On peut se demander en effet de Stevenson est le suiv ant: il est d'abord probable que Lactance l'est
li Lactance, qui avait sans doute quitté l'Afrique peu après converti à Nicomédie, et non en Afrique. Mais cela ne change rien à propos
les débuts du règne de Dioclétien, a jamais eu connaissance de la dépendance év entuelle de Lactance vis-à-vis d' Amobe. En ellet,
de l'œuvre, ou même de la conversion de son ancien pro- malgré de nombrem( efIo r ts en ce sens, on n'a pas d'indice sQI' en faveur de
cette thèse. Or, si VTaiment Lactance avait connu l'œUVTe d'Amobe, il eet
felSeur c. Et, comme l'on peut repérer le même genre de plus que probable que n ous en d écouVTirions quelques traces.
1. Voir infra, commentaire d'op il. 17, 6.
t. Voir R. PICHON, Lac/ance, ch . • Les sources r eUgieuses d e Lactanee '. 2. Nous avons relevé les Ulèmes suivants que nous citons dans l'ordre où
2. Voir opl/. 17, 6, et ARNOBE, na/. 3, 7. ils se présentent dans le De opificio : • qui aime bien, châtie bien' (opif.
S. Voir Ina/, 5, l, 22. l, 2); valeur du mo t aduersarius (opil. l, 7); tilème de la mililia Chrisli
4. Voir en dernier Ueu J. STEVENSON, dans ' The life ., S tP, t. l, l, p. (op if. l, 9 ; 19, 8; 19 b is, 1); le corps vase de l'âme (opi/. 2, 9; le thème est
874: • Dans le De ira, Laetance considérait comme pernicieuse l'idée que Ja aussi platonicien); la condamnation de la vaine curiosi/as (opil. l, 15 et
cola n'était pas un attribut de Dieu. Il est possible qu'il fasse ici alJusio~ 14, 8); l'homme intérieur est l'homme véritable (op il. 2, 9); l'homme a la
do mma. t IOn
· sur les animau x (op it. 3, 16); le corps est voué à la mort (opl/.
aux Id661 de 50n maltre Amobe. Mais Lactance n e le mentionne pas parnu
.es prédécesseurs latins, et il apparaît très VTaisemblable que, loin de son 4,2); l'expression . in principio • reprend les deux premiers mots de la Genèse
AfrIque natale, Lactance ignorait la conversion e t l'œ uv re apologétiq~e (op'f. 5, 1); le thème de l'homme à l' image (opil. 8, 3) ; une allusion possible
de IOn professeur. Mais, tandis que le temps passai t , et que LactaJl~e éta,t ~~ b6a~téme chrétien (opil. 10, 19); le corps est fait de terre (opi/. 11, 11 et
retourné en Occident, Il est possible qu'II ait eu connaissance d e 1 œuvre l ' ) , la sexuahté fait parUe du p lan divin sur l'humanité (op il. 13, 2):
d'Arnobe. D ne mentionne pas nommément ses ad versaires contemporains. C~Cm
é orl. comparée à un sommeil (op if. 18, 3. L e thi'me est aussllucrétlen et
rO",en ).
Ceux quilOutiennent que la colère est contraire à la nature divine, possèdentt
de l'4MAO
•.•• rilas, et pensent être des hommes sages . Si ces derniers sou t leO
' nen 3. Voir supra, p. 1 Î-19.
r'ltiPr la partie auaton Si?
U1l~
Cela rend !eut
fit1io.LaCtance a en etlet pUlle .........
mUrature technique palelm.e QIt1
l'On ne sait pas Il
parfois la Bible 1. Ainsi, quand, par
è ces deux catégories thèse de l'âme placée dans le cœur de
a ".,o~é l'une d'elles. POur
eD induire que Lactance connaiualt
se retrouvent surtout
303-304, et qu'il a perfectionné ses cODDal..
. . . . . . . l'on doive absolument conclure
• • lIeleoture de ce livre avant la rédac-
suite, au fur et à mesure de la rédaction 4es
Mais il y a, contre une telle hypothèse, deux lfa:ae.<dJ~
lrt*t-.
... tatuels sont absents, les similitudes tions. Tout d'abord, la plupart des citations bibliqua. ~
.pc 'autre part, le De opificio et la Genèse l'on relève dans l'œuvre de Lactance se trouvent . . . . .
_ . rr. aae1Ji8 en partie des sujets voisins; ce seul fait Testimonia de Cyprien; elles n'impliquent donc pu ....
.... paid ItH l .xpltquer I~ n~mbre des rapprochements cément une lecture minutieuse, personnelle et direGte ..
fIIIIIbl- avec ce livre de 1 Écnture. Enfin, le catalogue la Bible. D'autre part, le fait que le De opificio ait un ~
DODI aVODS dressé est trop mince pour offrir la base tère crypto-chrétien ne permet pas de conclure; car il ....
!:1!f~onse .oJl~e. et même d'une ébauche d'étude tout à fait concevable que son auteur connaisse déjà bi....
•"_- _ ""11111 en la matière. mieux la Bible qu' il ne le laisse paraitre aux lecteun . .
lit dB tait que J'étude du De opificio présente une diffi- traité. On pourrait faire la même réflexion à propos des
èUll«' ~~!qtle en ce qui concerne les résonances bibliques,
Institutions. Car, dans cette œuvre écrite pour des palens,
œuvre écrite pendant la persécution, l'auteur
Lactance fait également l'usage le plus discret possible de
. .ImL8 paradoxalement qu'il a cherché à dissimuler son
la Bible 2, Mais rien ne nous dit qu'une étude serrée ne per-
dIItIstlanisme l, Il est par conséquent très difficile de déceler
mettrait pas d'y repérer une influence « camouflée • dans
11118 InOuence biblique que Lactance aurait dissimulée
son expression littérale, mais considérable, de la Bible.
yotontalrement comme telle. On est donc tenté de l'admettre
"me sur des critères ténus, et ulle telle enquêLe risque
par eonséquent d'échouer, si l'on tombe dans l' un ou l'autre
L'influence des Non sans quelque surprise, nous
de ces deux extrêmes: d'une part, à l'aide de concordances
auteurs chrétiens n ' avons rien relevé qui permette
scripturaires, trouver partout, sur les plus légers indices,
de conclure à une influence certaine
des expressions - mots et surtout groupes de m ots - propres
d~s ,auteurs chrétien s antérieurs sur le De opificio Dei.
Ala Bible; d'autre part, refuser toute influence de l'Écriture,
AUlSl, le thèm e de la beauté et de l'utilité des organes du
en alléguant que ces indices sont précisém ent t rop légers,
Nous avons essayé d'esquiver ces deux écueils, mais nous corps humain a beau être commun à Lactance et à Minucius
reco~aissons que beaucoup de ces rapproch ements sont
fort diacutables, et demandent une interprét ation prudente,
Lactance a donc pu emprunter en partie à la Bible, l, Voir opif, 16,3,
et surtout à la Genèse, l'idée du choix de son suj et, et quel- 2, Voir
l'œuvre deles
C cril'
, lqueS que La~lanee a dresse à Cyprien dans inst. 5,1.20& .. :
que. thèmes particuliers. Mais il l'a fort p eu utilisée pour tout à tait 1 yptlen est très utile à ceux qui sonl déjà chrétiens, mais elle elt
beaucou 1 ncapable de eonyertir qui que ce soit, parce que Cyprien utillM
ne Vellt ~oe. testlmon ia bibliques, sans valeur atL" ye\L'( des pillens. Lactane.
1. Voir opll. 20, 1. ne pas t omber da.ns le pl~ge dllns lequel est tombé Cyprhm.
auteUl'l qu'eu A propos de Cyprien et ·~~===I
blable enquête est encore ptaa
_IIII~ID . . peut pas conclure,
vert aucun texte qui permette un rR1_bj
. ._ .. ~Ie Mlnucius. n est bien
!
I!!~=:~~:es~t référé
surtout à la observe
si l'on source de
la
Les manuscrits et Samuel Brandt, au tifMal1 . . .
consacré par l'Octauius
leur classeIIleDt édition des œuvres dà ~
dans le Corpus de Vfenner ,~~~
~
IË!=~~=; est un peu différent. On relève en
lIfDlbre de points de contact possibles entre correctement posé. l~s pr~ncipes essentiels d'un: ~
critique du De opzficlD Del : écarter la masse énorme . -
, __. ._ el Ie1l'llit6 de Lactance. Car celtte œ~vre contient
quelque 150 recentiores au profit d'une dizaine d'antf-
loi oir 188 sujets traités sont es memes que les
...,~....nil,lIn"b..."...
:.. daDS le De opificio, Mais, si l'on examine de quiores remontant à l'Antiquité tardive ou au haut Moyen-
F' ...
.-&. _
1bOI --"ements on ne découvre rien de probant,
rapp"",",' . d'
:;-JIIIOD de l'absence de parallèl.es te:,tuels ln Iscu~ables.
Age 1. Brandt a correctement décrit les différents JJlIUlU&-
crits. Sur ce point, nous renvoyons donc purement et sim-
plement à l'introduction de son édition; nous nous conten-
......... exemple Lactance utihse bien le terme mcom-
_preMnlibilil
p aourune ' périphrase d terons de rappeler l'essentiel de sa présentation, en recti-
'
e meme sens pour qu al'1-
fiant, le cas échéant, les erreurs de datation et d'interpr&-
ftW Dieu, m~s il le fait en un se~s beaucoup ~l~~ a~str.ait
que Tertullien •. pour ce dernier, mcomprehenslblllS Slgmfle tation 2. Les manuscrits que nous avons utilisés sont les
que l'on ne peut toucher », alors que pour Lactance, il suivants 3 ;
:.smfte • que l'on ne peut compre.ndr~ D. Le ~hapitre 16 ~u B: Bononiensis 701. Ce manuscrit en onciales dela seconde moitié
De opiflcio, qui traite de la localisatIOn de 1 âme, autoflse du y' s., écrit en Italie du Nord ou en Italie Centrale, est actuelle-
beaucoup de rapprochements avec le chapitre 15 du De menl conseryé à la Bibliothèque Universitaire de Bologne '.
anima, qui traite du même sujet, mais l'on ne peut faire de Selon Brandt, les deux premières mains du manuscrit seraient du
VI-VII' s., la troisième approximativement du XliI-XIV· s. Mais
parallèle textuel. De même, on trouve dans l'œuvre de E. A. Lowe a corrigé les dates fournies par Brandt: BI et B' seraient
Tertullien et dans celle de Lactance un exposé sur les songes 3,
mals on ne décèle pas d'autres rapprochements que ceux
qui tiennent à la similitude de sujets; on ne peut faire, là
1. Ces manuscrits sont décrits dans l'édition que Brandt a procurée au
non plus, aucun parallèle textuel. On est donc obligé de
CSEL, t. 19, p. 13-74, et t. 27, p. 7-15.
conclure que rien n'autorise, en tout cas, à admettre une 2. La plupart des erreurs de Brandt ont été corrigées par E. HEcx. dana
utilisation de Tertullien par Lactance. s~s • BemerkWlgen , (VGhr., t. 23, 1969, p. 273-274); ce dernier nous a tria
al!nablement commWliqué les renseignements que B. BischoH lui avait
~~urms sur la datation et l'origine des manuscrits du De opificio. Nous avons
1. Voir infra, conunentaire d'opi,. 2, 8. autre part consulté les Codices latini antiquiores (désignés couramment
2. Voir V. LOI, Lattanzio, p. 17. Voir aussi opi'. l, 11 : • nec conprehendere :~ la suite par le sigle GLA) d'ET A. LOWE, et nous ayons écrit à B, Bischofl,
pouibUe eat ,; 10, 2 ; 16, 1 ; 16, 11. .m u nous a confirmé les datations d'ET Heck.
3, Voir opif. 18, 10 et De anima 45-50. Selon WASZINK (éd. TERT., . anl
cbez., 3U·' Les manuscrits parisiens ont été consultés sur place, à la Bibliothèque
AmIteIdam 1947, p. 48), il n'y a pas la moindre trace du De amma ale- loi a onale p .
Tous les ' ws sur fil m. Le Montepessulanus l'a été sur place, à lIIontpeilier.
NOYIlUen, Amobe, Lactance, Ambroise et Hilaire. De même, plus génér144,
pour 1 autres mss ont été consultés uniquement sur fùm, grâce à l' IRHT
meut, KAlu>P (Prob/eme aUchristtiche Anthropologie, Gütersloh 1950, p. t
en 4 ;o~alentianensiS et les Fragmenta Floriacensia.
D, 2) comtate que l'utilisation par Lactance du De anima de Tertulll n'cs • Ir BRANDT, GSEL, t. 19, p. 13 s. et t. 27, p. 8 s.
pu cWmontrable.
LBa. . . ._ _
pena !pie
s: parulnru
l parll, l'''.
lia Blbnothèqu~
Ce
du De op/fle/o que H et MI.
1~~:====r:=
au plus du
r.DrD118 de dix livres,
n;lll.'. et l'Epitome, après le cha- Ces trois derniers manuscrits ont loft Jft
!::==;~~;~~:GelE:
m
jUlulcrilfragments ·
en oncialesdedeFleury-sur-
la seconde
écrit en Italle, si l'on en juge
le De opiflcio, en raison de leur état tria laèDiia
P : Paris/nus Puteanus 1662. Actuellement. Pull; "!.WB 7 '
tbèque Nationale, ce. manuscrit. du trolslè~ quart da. -e,
conservé 11 la Bibliothèque Muni-
;a~ti1ilDteml:e9~2~ (ancienne cote: 169). Les folios ~~~r!tll é:;'b~~~~~h~q~:s~~~~'C~:td: 2:~~m~;:~ ~co':i:lt:t
WCll,!.,menta du De op/flc/o : de 7,3 11 8,6 Corpus lactancien semblable à celui de B, et présente une 10• •
;;~~;~~~ ":01 rapporta, ce manuscrit est très proche lacune de 4, 19 11 8, 16, mais il a l'intérêt de noui avoir COBeem>lé
, passage dualiste " dont il est le plus ancien et le melDeur ttmolp
g: Golhanus membr. 1,55. Les folios 188'-197 r contiennent le De
'J,.,.IJIlA~r/lt'ts J48 (ancienne cole: 141). Cc manuscrit du opificio. Il est actuellement conservé 11 la Bibliothèque du Land cie
est vraisemblablement. origin~r~ dt l'Est. d~4~a Thuringe, à Gotha. Ce manuscrit des XIV-XV· s. contient les llUlUu..
Roter que le manusc~lt V ( a en ranetnsls l'
4' d lions, le De opific/o et le De ira '. Brandt ne l'a utilisé, dans le'De
,....,,..11 uacdt,;:
Institutions n a aucun rappOr avec e
~41 qu'il a une origine difTérente (peut-être opific/o, que pour l'édition du • passage dualiste " mals noUlIlVOlll
est actuellenlent conservé 11 la Bibli~thèque préféré en faire une collation complète, afin d'avoir un apparat
Ct d~aI . nes Il a été corrigé par deux mams très critique homogène et de nous faire une idée de la valeur du manuscriL
pàle e eennCtlednans' la dernière partie, où l'écriture primi- Son utilisation pourrait être en effet intéressante pour l'édition du
•Unénlles, notamm De ira, car, pour cette dernière œuvre, nous disposons d'une base
avait été presque ellacée par le temps . manuscrite restreinte. D'autre part, cette collation complète n'avait
jamais été faite, 11 notre connaissance. Elle nous a permis de cons-
t.e groupe des manuscrits désignés p~r les lettre~ HM S tater que, très souvent, l'indication recenliores dans l'édition Brandt
4Qmprend les manuscrits suivants, qUl tous ~Ol:tlennent renvoyait en fait au Gothanus et peut-être à lui seul. Ce manuscrit
Alel fragments des chapitres 19 et 20 du De opzfielD: n'a pas de valeur propre pour le De opific/o, mals Il peut néanmoins
servir, en second rang, 11 con flrmer certaines leçons.
B' Val/canus Palalinus 161. Ce manuscrit de la première moitié h : Glasgouiens is Hunt.rianus 274, U. 5, 14. Ce manuscrit dei
du I~' s. est actuellement conservé 11 Rome, 11 la Bibliothèque XIV-XV. s. se trouve actuellement conservé 11 la Bibliothèque Uni-
Vaticane '. Il contient les Institutions, et ensuite des fragments du versitaire de Glasgow 5 _ Nous l'avons collationné, mais nous ne
De op/fic/o. l'avons pas utilisé d ans notre apparat critique, en ralson de son peu
M: MDnlepeuulanus 241. Ce manuscrit du IX ' s. est actuelle~en,t de valeur. Son seul int érêt est de présenter le • passage dualiste ",
conserv4! 11 la Bibliothèque de l'École de Médecin e de Montpelher . et c'est la ralson pour laquelle Brandt l'a utilisé. Mais, même dans
D a le m~me contenu que H, auquel il ressemble beaucoup par la ce passage, ce m anuscrit se contente d'offrir le texte de P, en y
qualité de son texte. ajoutant des erreurs ou en commettant des omissions manifestel.
N?~s n'avons donc pas cru nécessaire d'alourdir notre apparat
Crtttque par ces variantes sans intérêt.
:
=$==~=~ munre où la tradition qu'ils représentent Enfin, les variantes de B3, isolées par rapport à to1lt ta
1. reste de la tradition manuscrite du De opificio, nousllldiqwellt
les manuscrits HMS, qui ne donnent que
que le manuscrit utilisé par ce scribe a une place isolée , .
oplfleio après les Institutions, présentent un rapport à l'ensemble des autres manuscrits a. N01l& 11811'1
.itI~.a~';bre de fautes communes, compte tenu de leur trouvons donc dès maintenant devant un premier cla n i
-:::~~: J. Us forment donc une famille différente ment des m anuscrits en quatre groupes: ]35, BV, HMS,
if autres manuscrits.
~.Jtil!Ùô1.I&Jlle lieu, les manuscrits P et g, eux aussi, semblent et Pg.
Nous allons maintenant examiner dans le détailles difté-
.iiitlltUIIÎr un groupe particulier, la présence - ou l'ab- rents manuscrit s, en commençant par les plus lacunaires:
..., ...- clu « passage dualiste D isolant, en raison de son
HAiS. Pour ce faire, nous n'avons à notre disposition
fiI&I01'l8RC8 matérielle, les manuscrits qui le présentent qu'environ un vingtièm e du texte 4. Dans cette parUe du
lia. autres. Ds sont les seuls, en effet, à présenter le ({ passage texte, apparaissent les groupes suivants de fautes com-
tuallste 1 dans un texte très semblable, et ils comportent
munes: BVHMSPg (1) 6, BHMS (1)6, BVPg(l)', HMS
Jm grand nombre de fautes communes 3. De plus, co mme P
(3) 8, B P g (1) 9, Pg (3) 10, Sg (2) 11, HM (2) 12, VS (1) 13 et
~;~;~~:ae
. _ ......ees élevêea. • copUllUOel sont les suivantes :
et Bg (1) '. Le premier point ceJ'taI•• ::=1
~
tirer aucune
considérer con-
le groupe quable des fautes déterminant des
...fJrDl14e par trois fautes com-
e révèle par deux fautes illien Pa: 15, 1. 6 ln BV : omo Pg; 16, 1. 58 eonc1\IIIÏi ~:~~m
; 16, 1. 77 Ileut BV : sieut sunt Pa: 16, 1. 78 ~
~:::::JPart les groupes Pg et Sg : 16, 1. 84 numquam BV : non Pg: 17, 1. 3 quidquld BV :
iii
.,.r'pmJnatJon de g (des XIV-XV· 5.) 1.29 rerum BV: am. Pg: 17, 1. 31 quisplam BV: quia Pu:l?,J.
ii••~.""I~IIiliIl~: Malheureusement, l'étendue Dm. PO: 17, 1. 44 fuisse B V: esse PO; 18, 1. 7 .epararl non potest
Pg; 18, 1. 7 uiuendi BV : uidendi Pg: 18, 1. 35 aleut BV : ut Pa: 20,
!
!==!.~.:.:;Jt:De opifl.cio ne permet pas de pousser
hypothèse. uelBV: am. PU.
7. En api!. 1, 1. 42 magno opere BP : magnopere Va: l, L 68 euequ1BP.:
maintenant les manuscrits B, V, Pet g, exequi Vg; 2,1.3 qui ~P: quia VU; 2, 1. 30. in homlne BP: homiDl V,,. ..
~=:::~,.:ua: Jmportants pour le De opificio, quoique la 1. 10 posset BP : pOSSlt Vg; 4, 1. 22 extranos BP : extraneos Vg; .. L 71
Il par P diminue le matériel dont nous pou- .equeretur BP : sequerentur VU; 9, 1. 14 et BP : tune Vg: Il, L 24 ,...
lantur BP : falluntur VO: 10, 1. 4 nam Ipsae BP : Dam et Ipoe Vg; 10, L
. . . . ., .... Les groupes suivants de fautes communes • Id est BP: inest Vg; 10,1. 19 qui BP: quis Vg: 10,1.92 quaque BP,
JbllJI ,."ut: BVPg (5) 2, VPg (9) s, BPg (4) " BVg quacumque Vg; 11, 1. 3 quoniam BP : quia Vg; 12,1.29 prlmos BP: prio
-P,-'88)', VI (18) 7, BP (15) 8, BV (7) 9, et Bg (1) 10. mum Vg; 12, 1. 69 pararetur BP : pareretur VU; 13, 1. 10 ex BP : omo Vg;
15,1. 18 quonam modo BP : quomodo Vg.
8. En op if. l, 1. 68 nec Vu : ne BP; 2, 1. 44 tegere Vg : tegeret BP;S,
1.26 educentur V g : edueantur BP ; 4, 1. 3 ex V 0 : am. BP : 10, 1.8 obtutum
II< Baopll.ll1,J.lIl reclplatBVSPg: resplelat HM; 19,1. 36 qui BVSPO: VO: optutum BP; 10, 1. 35 nisi Vg : am. BP; 10, 1. 37 aliquam usumque
. .IDBM. Vg : atque usum BP: 10, 1. 65 quo Vg : quod BP; 11, 1. 49 si sleut Vg:
U. En op/I. III, J. 22lJDpllus qulequam BHMPg : q. a. Ir. VS. ,\ ut BP; 13, 1. 5 queri Vg : quaeri BP; 14, 1. 35 quis Vg : qui BP: 15-
J. Bn opll. 111,1. 41 posset HMSPg : possit BV. 1.14 ex Vg: et BP; 16,1. 50 ullo Vg: Dullo BP: 18,1. 2 quo VU: quod
2. En op/I. 2, L 19 reJegata : rellgata BVPg; 2, 1. 27 denegasset et: dene- BP: 18, 1. 3 quo Vg : quod BP; 18, 1. 20 paululum Vg : paulum BP.
JIiIIIel BVPg: 3, J. 581l\arUm : Illorum BVPg; 9, 1. 14 didueitur : dedueitur 9. ED api!. l, 1. 1 quam Pg : quamquam BV; 4, 1. 21 euiusmodl PfI :
BVP,: 11, J. 46 tolles: colles BVPg. huius- BV; 10, 1. 52 sit Pu : am. BV; 10, 1. 102 sinu Pu : situ BV: 11,1.53
S. En op/f. 2,1. 47 operam B : opera VPg; 3,1. 52 naseantur B: naseuntur posset Pg : posslt BV : 17, 1. 13 quaestionem Po : quaeslione BV: 17, 1. 311
VPg: 3, J. 57 humanamne B : humanam VPg; 3, 1. 94 magis B : am. VPg; quia Pu : qui BV.
3, L 102 plnnlnun B : pennarum VPg; 14, 1. 7 quoniam B : quia VPO; 10. En api!. 3, 1. 96 eonuerterit PV : -ret Bg.
15, L 311Dt B :sunt V Pu: 16, 1. 89 traetatu B : traetu V Pg: 20, 1. 22 sese B :
.. VPII. 1. En api!. 5, 1. 6 perdueerent: produeerent BVg; 6,1. 39 sint: sunt BVg.
4. En op/I. 4, 1. 15 matura V : natura BPg: 10, 1. 65 non V : sed BPy; 2. En api!. 4,1. 104 uides B : uide Vg .. 5, 1. 5 quaedam membra B: m. q.
11, L 34 aneJlls V : anulla BPU: 20,1. 23 aut V : omo BPU· ~. ~ g ; 5, 1. 11 enim B : am. V g ; 5, 1. 1,1 tenendumque B : temperandumque
5. En op/I. 3, L 64 quo P: quod BVO; 12, 1. 73 nuneupatus P : nomlnatus 0, 5,1. 16 plnnae B : pennae Vg; 5, 1. 26 molliora B : mollia Vg: 5, 1. 29
BVII: 15,1. 25 quod P: quo BVU. ~a~au B: nauis VU: 5,1. 43 slmt B: sint Vg; 6,1. 4 nata esse B: e. n. Ir. Va:
1 8. En opif· l, 1. 2 ae.tlmare BV : exJstlmare PO: l, 1. 22 et BV : ut PO; V '.~ ut B: et ~t VU; 6,1. 11 uideret B: -rent VU; 6, 1. 25 oneris B : operls
JiL 25 et BV : ego Pg: l, 1. 40 prosperas BV : proprias PO: l, 1. 85 quidque 0%' ,1. 49 ordlOale B : -nnta Vg; 6, 1. 51 enim si B : S. e. Ir. Vg; 6, 1. 59
V: qulequld PO: 3, 1. 17 eondieionis BV : eonditioni PU; 3, 1. 18 tam BV : omoraretur
V. B .. aut . o. r u; 6 , 1. 6 1 lOexperlum
. . B :
B : exp- Vg; 6, 1. &1 ln
~P,,:3,1.22 utBV: am. Pu; 3,1. 51 sit BV: am. PU: 4,1. 6 saepe BV : ex~e :. 7, 1. 4 uellet B : uelit l'U; 8, 1. 25 exislimat B : -auit et l'g; 8. 1. 35
-rcnf
=..:.:":
lI: 4, L 42 homlnes ea BV : homo non ea Pg; 4, 1. 42 naseantur BV :
P • 12,
4, 1. 42 ne BV : omo Pg; 4, 1. 63 fierl BV : am. PU: 10, 1.Us3
BV : d. e. Ir. Pa: 12, 1. 30 deprehendltur BV : deprehendiln
vam B : pere- Vg: 8, 1. 66 perlueente B : lue- Vg; 8, 1. ;4 uideret B:
3 E g; 8,1. 86 possent B : possint l'g; 8, 1. 93 atque B : ae Yg.
.: n opl'. 6, 1. 26 et fi : omo BV.
g, L 87 AC BV : et Pu: 13, 1. 12 aut BV : ae Pa: 14, 1. 9 apleni' BV : . En oplf. 5, 1. 53 et V : et in Ba.
nettement que g le situe au~
d'un
Les conclusions Il tirer de
en8U~
par le stemma de la page l '.
ai~::~~;~,~:p:.r des
v. ~ r. qua_ En raison de l'absence =II="~
dltion, il faut constituer le t e x t e .
fi l'aJcl1étype, on peut expliquer la priorité aux témoins les plus a s et 1_ _ . . . .
• 7, VI et Pg. La fréquence du
llllifitll!l_i:*I des groupes VPg, BPg, Vg,
, nal res , c'est-à-dire B VP. F peut lervJlo à faire
la leçon de l'ancêtre qui lui est commQn avec B. HM":
eo""""
tend Il démontrer une notable
sont pratiquement négligeables, Quant Il ~ U a cont!e'1bt
pupe BV et P. Des échanges
sa modernité (il est plus récent d'une dizaine de liècles
1 longue • et la • courte • se sont
que B ou F), ses contaminations, et aussi le f1ût que son
~~.produjts très tôt dans l'histoire du texte scribe ne semble pas avoir eu beaucoup de scrupules Il
corriger le texte pour l' « améliorer '. Mais, quand P est
examiner la place des deux folios de F lacunaire, un désaccord entre V et 9 pourrait nous avoir
l'este de la tradition. Nous disposons des
conservé la leçon de l'ancêtre commun de P,.
p, Vet g dans le De opificio, de 7,3 à 8,6, Nous avons en conséquence adopté les principes critiqtles
B, F, V, P et g, de 11,11 à 12,6. Dans le suivants : modifier le moins possible le texte transmis
les groupes de fautes communes sont les par les manuscrits, en présence d'un consensus de BVP.
Vg (7) 1 et BF (1) 3; dans le second : BF V Pg En cas de désaccord entre eux, donner théoriquement la
(.f) " BF (1) 6 et Pg (1) 8. F n'apparatt donc que préférence aux groupes BP contre V, ou VP contre B.
0::.: ___ ' et cela avec le seul manuscrit B. Compte tenu
Mais si l'on se trouve devant B V contre P, on est obligé
d'étendue de F dans le De opificio, et de ce que nous de chercher la lectio diffici/ior, ou le texte qui donne le meilleur
IaYDDI de lui par ailleurs 7, nous pouvons raisonnablement sens. Enfin, vu les contaminations à l'intérieur de la tra-
iIImIl~rer comme significatives les deux occurrences du •
dition, on ne peut appliquer de façon trop rigide aucun de
sr9UPe BF. Tous les autres groupements con firment les
m Othèses fonnulées plus haut : la présence de la faute
ces principes, et il faut examiner chaque cas pour lui-même.
De plus, quand aucun critère ne viendra guider notre choix,
eommune BFVPg renforce l'hypothèse de l'ancêtre unique nous adopterons une position conservatrice, en imprimant
de cette tradition ancienne qui nous est actuellement le texte de l'édition Brandt du CSEL, en accompagnant
conservée; enfin, l'existence des groupes V9 et Pg montre •
d'un forta sse recte les leçons rejetées en • variantes 1 dans
l'apparat critique 2.
1. En opil. 1, 1. 31 generis BF : genere et Vg; 7, J. 49-50 sed tamen cwn
B1f: fIUIII tamen Vg: 7,1. 56 alicubi ,-, BF : alibi Vg; 7, J. 59 summa par....
lIIIIIda BF : -ma. partes ... -tae Vy: 7, J. 62 uel 1 BF : omo Vg; 8, 1. 7 eodom 1. Il est possible que les 4 branches du stemma doivent être réduites il3,
BP: adem VfI: 8,1. 24 conclusit BF : inc- V g. ,II' on a d met que BV et H1HS ne forment qu'un groupe. Il n'y a pas de faute
2. En opif. 8, 1. 18 orbi. Vg : omnis BF. commune BV.IIMS, mals une faute BHMS en opif. 19, 1. 14 (sua/suo),
3. En opif. 12,1. 9 intersecta: interfecta (-tae F) BFVPg. et une faute VS en opi!. 19, 1. 22 (interversion de termes). Nous ne pensons
•• En opil. 11, 1. 55 intersaeptus BFP : -ceptus Vg; 11, J. 81 necubl pas que ces deux senles fautes communes (qui sont d'ailleurs de petites fautes)
BFP : ne cul VfI: 12, 1. 7 lta BFP : omo Vg; 12, 1. 13 putant - quldem remettent en cause le stemnla que nous proposons.
BFP: alunt VfI.
5, En opif. 12, 1. 23 sangulnem VPg : -ne BF.
T;' Nous avons utilisé les travaux suivants de nos prédécesseurs :
J ·SSTANGL, . Lactantlana " dans RhM, t. 70, 1915, p. 224-252 et 441-471 ;
8, En oplf. 11, 1. 91 Intestlnorum BFV : 1. enlm PfI· • VBNNUNO, Untersuchungen fur Pal/odin! und Jur Iateinlachen Fuit-
7. Voir .upra, tntroduction, p. 64.
L,OW.
iii:r lB
ft
dllllcUe de montrer que l'œuvre de Lactance n'est
redoDdances, et que ce dernier n e choisit pas tou-
la plus pure ou la plus recherchée. Mais Il est
un peu différente : pourquoi tant de morts prématurées' RIa.
décisif, ni en faveur de la thèse de l'authenticité, ni contre elle.
6. En De opificio 5,11, fol. 253' : • manus ex eo locounde~
manifeste UDe tendance en ce sens, si bi en qu'il y a 1a corpore 1ubique uersus moueri. ..• La précision semble lupell_
un motif pour que Lactance ait supprimé le morceau la variante cherch erait à éviter une confusion avec l'artlcu1atlOllcla
11118 IntentloD stylistique. coude, bien que le texte soit très clair. A en juger dans le eadre de
S. BIl1J6 oplflcio 3, 4, 101. 249' : « considerans enim condicionem l'interprétation de l'ensemble des variantes, l'une des deux hypo-
tIfIIID. IateUego n1hU lIeri aliter debuisse / quam factum est /, ut thèses suivantes doit donc s'imposer: ou bien nous sommes en r_
IiIt1nIIcam potulsse, quia deus potest omnia ... • Rien de déterminant. d'une glose remontant au v · s., ou bien le contenu de ceUe variante
Le .ntenu de la variante est d' une grande ba nalité: on ne voit de B' était initialement lactancien, et l'auteur l'a éliminée en cord-
"ment pas pourquoi un scribe l'aurait raj outée de sa propre geant le premier ét at de son texte.
autorité. En revanche, une suppression pour motif stylistique se 7. EnDe opificio 8, 7, fol. 256':. quoniamsimpliciumcauernarum
compreDd. angustias praeteruolare uox posset 1 et spargl l, nlsl.•.• On peut
3. ED De opificio 3,6, fol. 249' : 1 p ecudum scUicet 1 armento- fair e sur ce cas les mêmes réflexions que pour la variante située en
rumque 1 condido melior... • Rien de dét erm inant non plus. Lac- De opificio 3, 6 (= supra, add . 3).
tallce établit dans ce paragraphe un parall èle ent re l'homme et 8. En D e opi fi cio 9, l , fol. 257'-257 v : 1 Libet hoc loco 1ArcesUae
l'animai, Le redoublement de p ecudum par armenlorumque, sans (illorum B' 1) reprehendere u anitatem, qui dum uult (uolunt 111)
apporter de DuaDce importante, n ' est p as choquant. Il peut donc • ostendere sens us esse falsos, m ulta colligit (colligunt 111) ln quibus
avoir été ajouté par un interpolateur aussi bien que retranché par oculi faU ant ur ... » Nous discutons ce passage dans notre commen-
l'auteur daDs une 1 seconde édition ' . taire, ad loc., et nous concluons : il est difficile de penser que le
4. ED De opificio 3, 11, fol. 249 v : 1 qu aero igitur ab his qui con dl- sc~ibe désigné par le sigle B ait tiré cela, soit de son propre cru.
donem peeudum suae praeferunt, quid eligant, si deus his deferat SOit de l'œuvre de Lactance, car ce dernier présente Arcésllas
comme le premier philosophe à avoir affirmé un scepticisme total.
Le morceau pourrait donc remon ter à Lactance, qui l'auralt sup-
t. Nous n'en avons pas repéré d'aut res dans le reste du Corpus lactanclen, primé en s' ap ercevant qu'Arcésilas p artageait cette doctrine avec
ll'alde de l'apparat de Brandt. Mals cela ne remplace pas une nouvelle coUa- un certain nombre de philosophes.
tfoD de la totalité du Bononionsis 701, au m oins sur film. 9. En De opificio 11, 4, fol. 260' : • ipsa enlm uicissitudo / Oandll
,.. 2. Nous les présentons dans leur contexle en les commentant br lè"Vement
cIana l'ordre 011 elles apparaissent dans le' D e opificio. On peut en outre
-.ulter fnfra, notre commentaJre. d 1. VOir p. ex. opit. 19 bis, 3,le thème voisin du choix entre les deUl[ pnrea
3. Voir. Bemerkungen " dans VChr., t. 23, 1969, p. 275-276. e v Ie, Symbolisés par deux voles qui partent dans des dlreetlons op~
LB._
. ..III" clan' le
.~ •
.,.
dans notre commentaire, ad loc. En résumé
de la recension de B' pouvait penser
Je( absolument nécessBire. Il ne s'agit donc pas
l l'homme ne peu t se plaindre à Dieu d'être petit et lalble. PI b
ment, peu importe que, dans le troisième chapitre du De
Platon parle de la nature alors qu'il aurait dd parler de Dled
0"""'"
1 .. WenUflUe aux précédentes, puisque le scribe pouvait comme Dieu a créé la nature, le bien que nous tenonl de ee" •
..... aIdIf l . .tiIDe de correction. Par conséquent, même si ce nous vient, en dernière analyse, de Dieu. Il n'en reste pal . . . .
. . , . " , pli imaginé les autres variantes que nous discutons que le fait que Platon parle de la nature est répréhensible d'n point
S Il .....pltfe. fi est possible qu'il ait cru que l'absence d'un verbe de vue chrétien, ce qui explique la petite phrase de BI : eUe IlgDItle
",.iIaDtOrilatt. ajouter dicitur. Il faut donc laisser ce passage qu'il ne faut pas trop creuser l'expression platonicienne, malIi
......".... de la discussion sur la valeur de la recension de Ba. qu'elle est bonne à utiliser dans une polémique contre lei ~
-!';liB eaoduslon. on peut dire que ces douze variantes interlinéaires curiens. Enfln, le mot de Platon est qualifié de mflfa, pu
n'apportent rien qui puisse vraiment fixer notre jugement dans un rapport à la thèse des Épicuriens. Metius, mais non optlme. 011
_ lWcUIt L'enlelDble présente peu d'intérêt pour les idées de peut donc interpréter la variante de la manière suivante : si Je
, ..,st-', Le .eul critère pouvant expliquer une addition par un sigle B' cache un interpolatenr, ce dernier a cherché à atténuer tel
IDtIrpGlat.ur ou une suppression par l'auteur, est d'ordre stylis- la contradiction apparente entre les Institutions et le De oplP.io
Uque. Or. on sait combien ce critère, s'il est seul, est délicat à manier, Dei. Mais si B' représente un moment dans l'histoire lactancienM
"fII'IIllt louvent des Interprétations plus subjectives que justifiées. du texte du De opificio, on peut penser que cette parenthèse res-
trictive, qui ralentit le mouvement de la phrase par scrupule théo-
logique, a été sacrifiée par Lactance quand il a expliqué ensuite ce
C. Lu diz variantes inlroduites par hd-hs
.
1 qu'il pensait exactement du mot de Platon .
3. En De opificio 4,7, fol. 250v : • cum ergo sic homo formandUi
Noaa allons d'abord les examiner en elles-mêmes puis nouS dis cu- esset a deo ut mortalis esset aliquando , hd , '. In mg, inf· : ./ et par
....... de l'interprétation à donner à hd-hs . •
se ipsum (ipum B') mobilis (no-Brandi) semper / hs , '. Nous diseu-
1. En De opiflcio 1, 12, fol. 247' : • Marcus Tullius, cum id facere
&emptulet, , hd , materiam late patentem angustis flnibus termi- ~ons ce passage dans notre commentaire'. Le texte reflète des
HUit.... In mg. Inf. : • nlhi! prorsus effecit, nam , hs , •. La variante Idées que Lactance a empruntées à Platon, et il aurait fallu il un
lnIIIte donc sur la critique de Cicéron, mais cela n'entratne pas
dlJncoh6rence avec les habitudes de Lactance, ou avec la suite de
1. Voir opif. 20, 5, avec l'opposition entre rhétorique et phllosopble.
2. Voir infra, commentaire ad loc.
~ Vell' Infra. eommentalre ad loc. 3. Voir inst. 3,19,27.
Bulpt6 opl/. 9, 1, oil le nom d'Arcé8iles apparatt dans Je seul B'. 4. Voir infra, commentair~ ad loc .
LB: _ _
JIOII'!I'!01 UD lnterpo.....
• cet
lia
06 U eat
endroit, alors que
lateur, l'U a exl.té, lavalt
:;OUtl et leur contexte. En
'*
une suppression par Lactance
po..lt lnftrmltas ab eo de l'hiatus que nous soulignont d .... là
lit <lIIt BI) -. ln mg. inf. : rimé. Mais on peut essayer d'expUquér
~neue des Idées : le scribe a pu Insérer la
._Il' est ut , hs , '. La variante
ttpiflcio 4,7. Il peut donc s'agir
dt la .upprlllsion d'une redite par
153" : • ut atomis suis locum faceret
endroit. La suite des idées serait parfaite
I8pUème alinéa, avant is constat. Le senl lerait ~1:==
e l'homme puieee trèe facilement fW01lb-
::u. la trachée est composée d'os flexlblea
~la.ilatllDil~um et lnane uolitantibus 1hs 1'. On d'anneaux assemblés ...• Comme ce passage se
formule dans deux autres textes de page, dans la même colo~ne du. Bononiensi. 701,
le même que le précédent. rieUe du scribe est plaUSible. SI cette dernière
foL 255": • tamen cum ipsa nuditas hominls recte, on peut interpréter cette. variante soit comme
ualeat, non tamen eU am capiti congruebat polation, soit commile la. SUPPt restsllon Pdar l'auteur d'une PEOJ! i mb
•• , Quanta enim deformitas in eo futur a esset ex subordonnée peu ut e, mSlS an our ement sur le balla_
.:., .. Rien de déterminant: la naïveté de l'affir- 10. En De opificio 11,10, fol. 260 v : « loquendi enlm faeu1tate8
pas étonnante de la part de Lactance. La variante non haberemus, si ut gulae Iter ad os tantum. ita gurgullo ad .....
_due. mals la phrase est très convenablement intro- tantum pateret 1 hs 1· Aperuit igitur.... In mg. BUp. : • , nec prote.
aont.exte : pas de sutures choquantes. Donc, interpo- dens ex eo spiritus efficere uocem sine linguae ministerio poIHl
1hd 1 '. On peut rappro cher cette variante d'un passage des 1,..".
:
t:~:3;~r~ d'unefol.
10,18, banalité
259 r : par l'auteur.
• dentes autem ipsos 1 hd 1ne lutions 1 ; mais cela ne prouve rien en matière d'authenticité. D'autre
magis horrori quam ornamento essent...• In mg. part, rien dans cette variante n'est choquant. Nous sommes donc:
mlrabW modo per ordinem fixos 1 hs 1 •. Cette variante ramenés à l'alternative suivante: soit l'interpolation, soit la sup-
itiiifelrDbia ll'exprlllsion • pilis in ordinem stantibus " à propos des pression d'une r edi te par l'auteur.
clea .ourcils •. Elle n'est ni choquante, ni gênante pour la suite On peut donc conclure que l' examen de chacune de ces variante.
1INes. Nous retombons dans le même cas que pour le quatrième ne permet pas de porter sur leur nature un jugement clair. Let
Je cinquième passage; deux possibilités apparaissent: l'inter- variantes int rodui tes par hd-hs sont sans doute souvent mieux
,alatlou, ou la suppression d'une redite par l'auteur . insérées qu e les a utres, et elles présentent un meilleur sens, mail
.. Eu De opiflcio 11.3. fol. 260 r : • genus quoddam u isceris molle aucune n'est vraiment indispensable à la compréhension du con-
Idque ftI'Ilm, quod pulmonem uocamus 1 hs 1 '. In mg. sup . : • 1 in texte. Nous allons donc mainten ant les étudier dans leur ensemble,
qDIId .plrltus reciproca ulcissitudine commearet 1h d 1 '. La variante en abandonn ant les critères stylistiqu es, qui ne nous ont pas permis
lit lllea Jnsérée, elle paraIt annoncer la suite du texte: « uicissitudo d'aboutir à un e solution.
tl .plrandl resplrandique tractus .... '. Mais le doublet ne prouve Il faut d'abord examiner le « phénom èn e BO • par rapport au reste
PUlJ'IUld-chose, et nous sommes ramenés au cas précédent. de ~~ tradition. On sait que le Bonon iensis 701 est de la deuxième
e. En De opiflcio 11. 5. fol. 260- : • quoniam ergo duo sunt in moItié du v' s., et qu'il a été écrit en Italie du Nord ou en Italle
hoJp!ne receptacula. unum aeris .... alterum cibor um quod alit cor- Centrale '. Or, li existe un autre manuscrit du De opificio qui pré-
pua, hd " duas esse per collum fistulas necesse est .• In mg. inf. : ~;te les mêm~s ~ar~ctéristiques : F (= Fragmenla Floriacensia).
• ut BecU ceruix ac moueri facillime possit 1 hs 1 '. On ne voit pas , ce manuscn t Italien de la seconde moitié du V . s., malheureuse-
bleapourquolle fait que deux conduits traversent le cou de l' homme ~,ent ,~rès fragmentaire, ne présente pas la seule variante de type
lnl permet de tourner plus facilement la t ête. De plus, on ne voit pas qu II aurait pu avoir étant donné l'éten due des fragments qu'U
nous
_ a con servés ' . Quant
' aux autres manuscrits anciens . du D.
1. Voir fnat. 3, 17, 21 et Ira 10, 9. 1. Voir inst. 4 8 6 s
2. Voir opll. 10, 2. 2 ".
3' Voir E. A. LOWE, CLA 3, 280.
3. Voir opll. 11. 4. . En opif. 7, 9.
1.8 _ __
\
• 11 ,1&al\ ~.80",.WuI"
Id ... '1" 1.. modèles des plDl
du~1It '" ont 811 11'origine ane
de la marque d'iDlerUon lB
~
;5:5;:
et non tillant. Lei symbole. lad et
lI01II lapOUVODl
probibla lOUI ...
apprendft nO' plus anciens manuscrits laÜDII.
rapport au resta du Coqnq Olm ce que E. A. Lowe dit du
la Sooontemi. 701, paut-ou confirmer ses conclusions: hd. renvoie 1 una
et peut-on voir s'U s'est Hm • et signifie hic deorsum, et hs renvoie 1 une
dit, paut-on préciser l'lUlU du et signifie hic sursum. Autre point Important
Quelques passages prouvent Indubl_ présente hd-hs non seulement dans le De optfil;l.o,
moins dans les Imtituliom, un modèle reste du Corpus lactancien. Or, dans ce dernier CU; ....
deux cas que nous avons vérifiés, /1' la recension de BI se retrouvent en d'autres maaaacrlte} . .
et l'on peut recouper son témol- sont insérées dans l.edtéex~e lmême. 0bnl a donc pratlquemeù la_ Iva
_tu 1663, du début du IX· s.) donne le que ce scribe conSI ralt es sym 0 es hd-hs comme d • .,.' ? ....
avec la correction donnée par BI 1. De passages omis à réinsérer dans le texte. Or, on ne connal' .... ft
III D. ira dans l'édition Brandt, un coup d'œil, manuscrits de l'époque du Bononiensis 701 qui préseatea ....
edtlque, montre que B' commet un assez signes pour ren voyer à des gloses '. On peut, par conséquent, _ 'Ci.
omissions, très souvent par saut du même que la présence de hd-hs pour introduire certaines variantes JJIIMI1III
par BI. Mais ces compléments sont indispen. qu'elles ne sont pas des gloses de BI. Ces passages contest. . . . . . .
r_
du texte et coIncident avec le reste de la tra· vaient donc dans le manuscrit collationné par B' sur le B~
pas du tout Je cas dans le De opificio. Enfin, le Au cas où il y aurait glose, il aurait fallu qu' eUes aient d6Jl.Mlt
pdlante deux Jongues Jacunes dans les Institutions l, insérées dans le manuscrit qui a servi de modèle 1 BI, ce qui en
Ja~ ira '. BI les comble. Quoi qu'il en soit, il faut tenir possible (au moins théoriquement). Mais les variante. de la
.... ' • .que, au moins dans les Institutions et le De ira, le scribe sion B' ne peu vent être d es gloses dans les autres œuvre. du Cor,..
IWIIIII: an modèle de bonne qualité, et q~'il l'a. soigneusement laetancien contenu d a ns le Bononiensis 701, car eUes sont parfela
eoDatlonnê sur le Bononiensis. D'autre part, il y a bien des chances nécessaires à l' intelligen ce du texte. Cet usus du scribe nous IIlclte
)IIItŒ ...., Il BI a utilisé un manuscrit de Corpus, ce qui vau.t po~r à penser qu e d a ns le D e opificio aussi, le symbole hd-hs IIldique 4.
J/IIJllllllllattom et le De ira vaille également pour le De OPlfiCIO •
JIIIiI cela _te hypothétique, en raison de l' a bsence, dans ceUe
....ère œuvre, d'une seule variante qui soit vraiment indispensable
l~teIl1pnce du texte. . slgnlficance " dans les Mlscellan ea Giovanni Mereati, t. 6 (Studf e raa.
!BD troisième lieu il faut examiner la v aleu r des sign es de renvoI 126), 1946, p. 36-79.
III.-/v. Brandt pensait que hd signifiait hoc dees t, et hs, hoc sequitu~ ' . 1. Voir ibid., p. 49-50.
Kals E. A, Lowe, dans son article sur les plus ancien s sign es d'omls- 2. Lowe poursuit en parlant de l'évolution des symboles et de leurs parti-
lIoa dan, les manuscrits latins 7, après avoir notam ment étudié le cularités géographiques, ce qui ne nous intéresse plus directement.
3. Voici l'avis de B. BischotI, dans une lettre du 15.3.71, dont noUi le
remercions bien vivement : • La quantit é de la documentation réunie par
1. Noter que quelques ..centiores ont quelques variantes de type B'. E. A. Lowe à partir de nombreux manuscrits, manifeste avec une pleine
VilirlUl' ee point BRANDT, CSEL, t. 27, l, p. 9. évidence qu'il s'agit d'un signe spécifique pour insérer des omissions dans le
2. Voir fnst. 2, 8, 34 (p. 136, 3 Brandt), et 6, 21, 4 (p. 562, 15 Brandt). texte. En aucun CCl3, même si je pense à toute ma pratique des manuscrit.
lI'IIus devon. ces deux références à J'amabilité d'E. Heck. Jusqu'au IX' siècle, les paires de lettres hd.hs, dl•.SR, etc., n'ont ~té u~
li. Voir fmt. 4, 8, 6-12 (deux lacunes). pour renvoyer à une glose personnelle ou à un Scbolion. Une InterpolatloD
•• Voir Ua 5, 9. :u mOYen de hd.hs serait. un loup sour nois et perfide recouvert d'une JM8U
6. C'eat-à-dlre, si toutes les corrections opérées par B' dans le CorpUl el brebis , (eln helmtUckisch und perllde eingeschleuster Wolf lm Scbaf-
pe z) ' mals Je ne pourrais crOlfe
. à cette ruse. E n présence de toute interpOla-
lletanclen ont pour origine la même source ancienne. Ilon, nous 9
8, Voir CSEL, t. 19, 1, Prolegomena , p . 26, note 1. and géné tl ommes maintenant beaucoup plus réservés que ne l'était la
7. Voir. The oldest omission slgnl ln latln manuscrlpts: thelr orlgln ra on de S. Brandt, •
1.8 _ __
I tç;==~t..imeIl l'on
car
Part.a..
enpense -VIe
Dt opiflcio est l'œu'Y!'e
1»
la soîû"tJAA Ilel'enlernble
le
l'on choisira pour E
du p1'Oti1èlM; -Id..
conlid'rables, dépassant dà ___ . .
sente édition. Nous nous contenterou ,...._.
!_.
la position des principaux ~hefChèllllr..q1lâ1"'_
passage dans l'apparat en indiquant la solution d'ensemble que:noua~:::91
•.Ili!PPPCIl-:p.. lur lui pour étudier une ,• et les raisons de ce choix. Enfin, n01ll
iÎi"_1N',-!8 de Lactance. Mais si on le plus dans le détail à propos du pass.
f'EI1jterâ en l'insérant dans le texte opificio 1.
spéciaux, entre crochets, et l'on Rappelons la position du problème : ou ~'-"
iiiallnt y trouver certains éléments permet- 1 additions dualistes» dans une partie de la traditioB ' ''11
crite, une dans le De opificio 2, une dans le de..,.....~·
",::~:::,~:~6:J~u:ne évolution de la pensée lactancienne. et une autre dans le septième livre des lnstitutiou~ ......
j dernier cas, il est également important
si Lactance a ajouté ou retranché que deux dédicaces à l'empereur Constantin, a.u pre1llWr 1
Wi.Ult!I..;.la vemon • courte. est-elle antérieure ou posté- et au septième livre des Institutions '.
L'addition dualiste du De opificio figure dans le P.tE?
~::==::::~:D~gue.l?
il ne contient qu'un des passages dualistes 1662 (du troisième quart du IX· s,) et dans le GotharuaJojU
l'ensemble des œuvres de Lactance, et ne (des XIV-XV· s.);
III.'_'Y
iIlil!lIIII~' aucune dédicace à Constantin. Les autres morceaux celle du deuxième livre des Institutions dans le Pari.imIa
- ['elWl se trouvent en effet dans les Institutions, ouvrage Regius 1663 (du début du IX e s.), dans le Parisinru lM4
,1fiuo 1etUlel nous ne dlsposons pas exactement de la même (du xu e s,) et dans le Golhanus;
maIluscrite que pour le De opificio. La solution choisie celle du septième livre des Institutions dans le ParÏliftu
rI
.... ..
de la pensée chrétienne de Lactance. En tout état de cause. cette
eote
, - elle condulra1t à des développements disproportionné. à la prés 5, Après in.t. 1. 1. 13-16•
' 6. Après inst. 7. 27,11-17 .
LB PM.",, , , ,
_-_aMi.
s . .
!!55;'JID:~.;ikto
1
supprimés, après révision de. hllCitliftuu
et un véritable
il aurait cenl....
pourcbal., luismême, rétractant des positions trep
l'œuvre de Ladance. Or, éditeur d'une rigueur dogmatique pl.. "'0
1B1a&:
. ._ . . d'être eXpurgées sur ce point, \ pouvons, du moi~s,en ceàquMi concerne les pa 16 a.c•• 1]:
~M;,..' ricfactioB courte. En revanche, Emonda faire la même critique oreau qu'à Emondln . . ~
'U1
WlW._KIIr>fI que Lactance ait été son propre sages, qu'ils soient ou non authentiques, sembleatlJlaa:tta
iit"Ir>IIlIIIItfJRS les dédicaces à Constantin après des additions et non des suppressions.
II1IIIU.'8i- 1Zispus par Constantin en 326; lei Telles sont les quatre étapes de la recherche sur ee ;.....
blème, On voit comment chacun a essayé de UO_Mt taa.
if::::::
.i
. . . .,rlllttlel_Dt dualistes l'auraient été à la même
l illte du concile de Nicée,
apportée par Emon~s est trè,s séduisante,
solution éliminant les points faibles de la thèse de lOB pd>
décesseur : Pichon critique justement la préférence d«nm#tt
par Brandt à une famille de manuscrits; Emonda HlM' )
J>àifool. lDàI'IIft pour la première fOlS un motIf probable Il
_ e a " " " des passages contestés, Mais elle a deux avec raison l'idée d'une censure postérieure, im a gln6e , .
_~ majeurs : Piganiol a daté en 323 et en 324 Pichon; Moreau corrige la thèse d'Emonds à propos deiI
• __ lei dédicaces à Constantin, et cela avec des argu- dédicaces à Constantin, mais la conserve pour les pBllaga
Al.
t . . . IOlides 1. Emonds n'en tient pas compte, et en reste
'l'''''''
. . . . Ctrtte Idée figurait déjà dans les chapitres 24
avec un renvoi à Platon. Enfin, dans
,. psr? • septième livre des Institutions, l'expulsion
du terme : Lactance en effet y expose le rôle du diable, qul
pousse les hommes vers le péché et la mort, tandis que Dieu
par la vertu, les guide vers l'immortalité. C'est entre
diable et la vertu que se situe l'opposition, que Laetance
k
• o_hoJDJDe du Paradis marque le début de la sagesse
:,:.!.... BD effet, la sagesse consiste à distinguer le bien explique par une unité supérieure (la P.OYIlP-X!1l divine), ce
qui remonte sans doute au stoïcisme, Ensuite, le contenu
. .tIIII1i eUe est un choix conscient, Or, là où le mal n'existe
,.., la diltfnc:tion entre le bien et le mal n'a aucune raison de l'addition concorde avec le reste de l'œuvre de Laetance 1.
. . . L'homme ne pouvait donc être sage avant d'avoir D'autre part, l'expression « uirtutis sacramento religauit a •
. . dlassé du Paradis, son péché étant donc, en quelque est difficilement compréhensible par elle-même, si l'addition
IGne, une condition préalable à l'acquisition de la sagesse. n'est pas authentique 4, et cette dernière, contrairement
Or, dans les Institutions 2, et dans l'Épi/orné 3, le récit au reste du De opificio, est dépourvue de tout « crypto-
de l'expulsion de l'homme du Paradis est conforme à ce que christianisme ». Quoi qu'en ait dit Brandt 5, tous ces faits
noUl en dit la Bible. La pensée de Lactance évolue donc parlent en faveur de l'addition, par Lactance, de ce morceau.
entre la rédaction des Institutions et celle des additions;
ces dernières ont pour fonction de préciser et d'accentuer 1. Voir supra, note 2, p. 91.
2. Voir infra, notre commentaire de l'addition après op if, 19, 8.
certains aspects de sa doctrine, et sont donc vraisembla- 3. Voir opif. 19, 8.
blement postérieures aux Institutions et à l'Épi/omé. 4. On peut renvoyer ici à l'article récent de V. LOI, • Problema dei male e
A notre avis, cette solution répond à toutes les exigences duaUsmo negli scritti di Lattanzio " dan. Annali della FaeoUd di Lellue
que la recherche antérieure avait précisées : Brandt avait Filoso{ia e Magislero dell'Uniuersilà di Cagliari, t. 29, 1961-1965, p, 37-96,
Voir aussi A. WLOSOK qui, dans Laklanz, p. 185-189, réunit une ImpoJ'o
prouvé que les dédicaces et les passages dualistes sont des tante somme de texles pour prouver qu'il s'agit là de. engagements du
ajouts; Pichon avait montré qu'ils sont lactanciens; Piganiol baptême. Le fait qu'un long commentaire soit nécessaire pour expUquer ce
avait daté les dédicaces; Emonds avait lancé l'hypothèse texte prouve à l'évidence qu'il n'est pas clair par lui-même,
de la double édition des Institutions; Heck étend aux pas- 5. Voir son article. Dualistlehe Zusaetze " p, 33. TI faut cependant r~
qu~r ~ue cette addition s'insère beaucoup plus naturellement dans le De
sages dualistes la solution de Piganiol, reprise par MoreaU, l °Pl{ic.o
2 8 6 que le 5 passages d.ts " • dualistes' des Inslliulions.
. De plu•• en irul,
é
(~o~ l'addilion par le manuscrit R de i'édilion Brandt, du terme spirilum
1. Phu précisément, E. lIeck date la première d'avant septeOÙlre 324, que l'é~'tBrandt, CSEL 19, 1, p. 130, 1. 3 de l'apparat critique) montre
la _ d e d'après cette date.
autresma...,du t~xte présenté par R est postérieur à celui présenté par lei
dans 1 use..t. qui l'omettent: l'addition rendait le hune moins clair que
2, Voir Iml, 2, 12, a recension co urtG, ce qui a conduit à rajouter splrilum pour le~,
S, Voir 'plI, 22.
1ÏIII...."'IcII'!~I~~ l' Illbuthio ~~I::::~~:~~~::::~~~=Z~=:
~=:~~"=.~;d~~'un.
iii lit PlU' llJl
_.
le public comPl'eml.
•
1-
fbUIIIII" 148.
FrobeD-
e La seconde 6dition Aldine, -
lit 'Ia première à éditer les • pu.....
la persécution; mals constantin après Instituliona 7, 27, 2. BIle
JII8I1uscrits, dont le Parisin.,. S. et conu.at.
clair un passage qui était trop Ions. Cette édition a été très suivie.
rédaction. eç7 L'édition de Cologne, en 1544, par Plane Q~-"'IIiIIII_
notre position de la manière l'édition de Fasitelius, de .l'édition d']l:rasme (pour le De op'lfefo),
=
insl que de bons man USClltS.
l'lIrJlItt!l..~ d'une suppression et celle d'un ajout a 8. L'édition de Sixtus Betuleius, en 1563, Il BAIe, est la premlbe
edIteS ~ dans le De opificio et les Ins/i- à comporter un commentaire.
~, absolument incompatibles : i~ a pu y 9. L'édition de Tornaesius, en 1567, Il Lyon, ajoute deM* • •
. . . .a augmentée, et une autre supprimant les bonnes leçons. Elle a connu de nombreuses rééditions•
=
=
i
Il
~ ajoutées. Cette suppression pour-
,u• ., après le concile de Nicée et l'assassinat de
plr'Coastantln (cette solution se rapproche de celle
....., .-. Emonds). Mais cette dernière hypothèse
... ..-
~t d'être bien comp Iqu e ...
l' é
10. L'édition de Michel Thomasius, en 1570, Il Anven, cha
Plantin, utilise le ms . Bononiensis 701, et propose de bonnea conJec-
tures. Elle a souvent été rééditée.
11. L'édition de Servatius Gallaeus (à Lyon en 1660), . . . .
Thomas Spark (à Oxford en 1684), et celle de Christophe Ce~
(à Leipzig en 1698), obscurcissent au. contraire le texte par ...
recours immodéré à une foule de recen/IOTes.
12. L'édition de I. G. Walchius, en 1715, à Leipzig, pubUe po-
~• •t S. Brandt, dans l'édition des œuvres de la première fois le t exte complet de l'Épitomé, à l'aide du
Taurinensis , retrouvé à Turin en 1711, par Scipio MalIeius.
110_
~UOD8 Lactance qu'il a publiée dans le Corpus de 13. L'édition de Christophe-Auguste Heumann, en 1736, Il GlSt-
Vienne en 1890 et 1893, a donné une liste tingen, n'utilise pas de nouveaux manuscrits, et condamne à tort
uhaustive des éditions du De opificio Dei, à la date de. so~ beaucoup de passages, en les considérant comme des gloses ou cl.
additions du es à des moines.
~tion 1. Nous nous contenterons ici d'en citer les prmcI-
14. L'édition de J. -L. Buenemann, en 1739, Il Leipzig, rééditée
pales : en 1764 et en 1786, marque un grand progrès dans l'histoire du
texte de Lactance. L'éditeur a une bonne connaissance de l'wu.
1. L'editio princeps fut publiée en 1465, par Co nrad Sweynhe~m aue/oris, et rest itue souvent la bonne leçon.
et Arnold Panmartz, au monastère de Subiaco. C'est le pre!n.ler 15. L' édition de J .-B. Len glet-Dufresnoy, en 1748, à Parla,
llvre imprimé en Italie à porter une date d' im pression . Cette éditIOn utUise de nouveaux manuscrits (les Parisini ). Mais la science philo-
cont1ent les Insti/utions, le De ira, et le De opi fi cio Dei. Elle a été logique de l'éditeur est inférieure à celle de Buenemann. Son texte
reprise par les mêmes éditeurs en 1468 et 1470. . sera notamment repris par Migne (= P L , t. 6-7, Paris 1844).
2. L'édition de Venise, donnée en 1473 par Ven delin. de Spire, 16. L'édition de F. Eduardus, en 1754-1759, à Rome, ajoute
ut la première édition à publier l' Épitomé, dans sa recensiOn ~ourte. quelqu es leçons en provenance du codex B ononiensis 701.
3. L'édition de Janus Parrhasius, en 1509, à Venise, réédlt~e e~ 17. L' édition de O. Fr. Fritzsch e, en 1842-1844, à Leipzig, est la
· s IOg·-
1511 et 1521, apporte quelques conj ectures et correct iOn première à comporter les fragmen ts des œ u vres perdues de Lactance.
Dleuses. . J -B. 18. L' éditio n de Brandt-Lau bma nn, donnée en 1890-1893, au
4. La première édition Aldine, publiée en 1515, à Vemse, par ;t le CSEL , t . 19 et 27. Elle a rendu compl ètement périmées les éditions
Egnatius, utilise un très ancien m a nuscrit, qui est p~obable:equel. p.récédentes. E lle nous a servi de base, en raison de sa quallté essen-
Bononiensis 701. Brandt a en effet const até la coïncidence e lieUe: un usage exclusif et scientifique des manuscrits de l'Antiquité
quea leçons de cette édition avec ce manuscrit. ta. r d'Ive et du haut Moyen Age, à l'exclusion de la masse des recen·
h~res qui obscurcissent la tradition. Cette édition n' est cependant
1. VIIIr CSBL. t. 27, p . 39 •. p s sans défauts: Brandt a tendance Il corriger trop focUement le
ÉDJTJO._=- =-....
. . meta ...... plUS récentes que la traduetlaa ~1irI@I.
reJetA 4.... 1'.".. pas accompagnées d'une êdttton
hW_etH l CODltantbl, et III toutes l'inconvénient d'avoir éü ftldIII• •niiii
ii.....~::~::~:D~no~;U:le
~pt
Douvelle
~J~Uleons que ilia
DepUIs l'édi.
critique du D.
• de Brandt, même si son édition reste lit _ .
disposions pour l'ensemble de l'œuvre ;~==
de Ladance. Mais A. Wlolok travail critique sur le texte était ~"ilD
d'ensemble des œuvres de Lactauce saire à toute tentative nouvelle de traduction.
• 1 .. .".. qui nit D'a pas la préteDtion d'être exhaustive. des Études Latines, t. 36, 1958, p. 205-234. •
:~~2~t8ireDlent, à propol de Lactance, aux ouvrages « Deux coura~ts dans la littérature latine tardive: ato'lcllme
::;;;rïi.o. oplflclo. Par exemple, on ne citera pas les nombreux et néo-platomsme " dans Revue des Étude. Latfnes t. 42
..... qui oat 1D1IJ'II1I6 la controverse sur l'authenticité du De mor- 1964, p. 122-140. ' ,
• Le corps tombeau : Platon, Gorgias 493a, Cratyle 4011e,
. . . ,..../IlOrwn. Phèdre 250c " dans Revue des Études Anciennes t. 68 1966
~ B., 1 Lactance " dans Dictionnaire de Théologie Catholique, p. 101-122. ' • •
Recherches sur les Confessions de saint Augustin, Paris, De
t. 8, 1935, 3425-2444. Boccard, 1968.
)I.UmIJIL B., Ueber die Benützung der philosophischen Schriften « Cicéron et le précepte delphique " dans Giornale ItalilJllD
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.- ~ ~==~===I
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dU modes chez Lactance " dans p. 381-393.
26-37 ;
t. 4, 1900, p. 233-235 ; LAVRIN J. H., Orienlations ma/lresles de. all'ol(llItala
1!::~. ibid., t. 5, 1901, p. 316-317 ; à 361, Rome 1954. Le chapitre 5 (p. IIJ1~3~,-a
é de
lignification " ibid., t. 5, 1901, tance, et les p. 193-206, plus précisément
701 ..............
~Miémfi!D8Is saec. v
ET
Floriacensia codicis Aure-
lWleDtl!J 192 (olim 169). . . . . . . . . . . . .. saec. v TRADUCTION
_ codex Valentianensis 148 (olim 141) .. saec. IX
!=il Côi!ex Vatfcanus Palatinus lat. 161. . . . saec. IX
M = codex Montepessulanus 241 ......... saec. IX
;;: codex Parisinus lat. 1664 . . . . . . . . . . .. saec. xn
P = codex Parisinus lat. 1662 . . . . . . . . . . .. saec. IX
g = codex Gothanus, 1, 55. . . . . . . . . . . . . .. saec. XIV-XV
2. EDITORES ET EIIIENDATORES
..taro pertioentibus docilior esse debebis? Apud quem en restan t encore ton précepteur, mais pour t" 11 U
JO nunc prollteor nulla me necessitate uel rei uel temporis gner une matière plus belle et une doctrine meilleure;
fapediri, quominus aliquid extundam quo philosophi 2. Car si, dans les belles-lettres qui ne forment que la
sectae nostrae quam tuemur instructiore ~ doctioresque langue, tu t'es montré un disciple assez travailleur, com-
iD posterum fiant, quamuis nunc m ale audiant casti- bien davantage, dans ces matières vraies qui concernent
genturque uulgo, quod aliter quam sapientibus conuenit la vie, devras-t u être plus disposé à t'instruire? En effet,
15 niuant et uitia sub obtentu nominis celent : quibus illos je le déclare m aintenant devant toi, aucune nécessité de
aut mederi oportuit aut ea prorsus effugere, ut beatum fait ou de circonst ance ne m' empêche de forger un ouvrage
atque incorruptum sapientiae nomen uita ipsa cum qui rende mieux instruits et plus savants à l'avenir ceux
praeceptis congruente praestarent . 3. Ego tamen ut qui sont philosophes dans notre secte, celle dont nous
défendons la cause, même si pour le moment, ils ont mau-
vaise réputation et sont châtiés en masse, sous le prétexte
qu'ils vivent autrement qu'il convient à des sages, et
cam~ufl ent leurs vices sous le masque d'un nom: or il
BF V H.lIS Pu
a~ral,t fallu qu'ils y portent remède ou échappent tout à
lil. : de opillcio Dei: JNC.DE.OPI.FICIO D IVINO LIB. Vllll B ET OPI-
FICIO Dl F CAELI FIRl\lIAN I LACTANTII INCIPIT LIBER DE fmt a ce grief, afin de maintenir bienheureux et incor-
OPIFICIO CORPORIS HVMAN I AD DEMETRIANVM foeliciter incipit ruptible le nom de la sagesse en accordant leur vie même
V DE DI OPIFICIO.ID.E.DE RATIONE FIRl\I1ANI LACTANTI.AD avec leurs préceptes. 3. Personnellement, pour nous
DEMETRIANVM HM De di opiHcio.idest de ratione. F. L. Ad Demetria·
Dum S INCIPIT DE OPIFICIO DI LIBER NONVS P incipit liber
FIrmIan1 qui et Lactantii de opificio d ei uel formatione hominis g
1. B V Po
v Pg : deesset
Brandt lin "B Il 7 lin~
"_,,am"t"t
lUS 1 tient
li us SCrlpSl
" - : 1. lUstruen
. tlb us VP11
recc. et eddgula ,· B 118 uens VPu: uerbis B 11 11 ex tundam Bl' P U : excudam
1 quam PU: quamquam BV 112 aestimarc BV : cxistimarc Pu 1\ 5 dees scOl . l 15 illos BVa : omo P 1\16 \lt BVa : et P
f&IItrU8JIl, laborem nullutn
mei, tum praeserthn ~e n:~~::::~;:::~::~
recole devant aucune
~"'.~nt ne tu quidem tui
. ' .
1 mienne, surtout quand il_de "rH!
".Al';O~' te publicae rel necl'ssitas 1
m'en souvienne, de même que .I oif.....rd
i&I~·l~îer1tat, tamen lieri non potest comme je l'espère et le 801I1\1Ilte"'I':-" 14_iiii
civiques ont beau te détourner de. œl~~JJa_.i1
il-::!~:::I~a:sPiciat « mens sibi conscia
omnia tibi quae pro bonis il ne peut se faire qu'un u esprit eonaeien
lIIéJe; sed ita, si nihil de statu mentis regarde de temps en temps vers le ciel. i-. ~..... . .
.mm ne paulatim consuetudo et me réjouis que tout ce que l'on tient pour des ~;e• • •
sieut fieri solet in animum tuum pour toi un cours h~ureux, mais seulement l M • • IM
a. ideoque te moneo et rcpetens iterum
(C que cela ne change flen à ton état d'esprit. Je aaiJUII.
Jleoblectamenta ista terrae pro magnis effet que peu à peu l'habitude et l'agrément de eea.ItÏ ml.
• âiriHouil Il'bere te eredas, quae sunt non tantum comme il arrive d'ordinaire, ne se glissent PI'OP' •••t • ....
sn "t, quia dubia, uerum etiam insidiosa, quia dulcia. dans ton âme. ~. t~'esht Prt0ur~uoi je t'exhorte et. • ms 1;
" tue conJuctator et aduersarius noster scis quam nant sans cesse, Je ex 0 eral Il pour que tu ne Cl'Oita,. ..
......tua et idem saepe uiolentus, sicuti nunc uidemus. tenir pour des biens grands ou vrais ces charmea de •
85 _fla_omnia quae inlicere possunt pro laqueis habet, et terre, qui sont non seulement trompeurs, parce qu'ila . .
~tIIl tam subtilibus ut oeulos mentis effugiant, ne changeants, mais même insidieux, parce qu'ils sont aédui..
fel8int hominis prouisione uital'i. 8. Summa ergo pru- sants. 7. Car ce fameux lutteur, notre adversaire, t u "
6ntla est pedetemptim procedere, quoniam utrubique combien il est retors et aussi combien il est souvent brutal.
aaJtus insidet et offensacula pedibus latenter opponit. comme nous le voyons maintenant. Tous ces objets qui
40 i. Itaque res tuas prosperas in quibus nunc agis suadeo peuvent séduire, il les tient pour des lacets, et des lacets si
ut pro tua uirtutc aut contemnas, si potes, aut non déliés qu'ils échappent aux yeux de l'âme, afin que
magno opere mireris. Memento et ueri parentis tui et in l'homme ne puisse les éviter par sa prévoyance. 8. Le
qua ciuitate nomen dederis et cuius ordinis fueris : comble de la sagesse est donc de s'avancer pas à pas, puia-
intellegis profecto quid loquar. 10. Nec enim te super- qu'il occupe les deux côtés des défilés et glisse sournoise-
45 biae arguo, cuius in te ne suspicio quidem ulla est, sed ea ment des obstacles sous nos pas. 9. Aussi, pour la
quae dico, ad mentem referenda sunt, non ad corpus: défense de ta vertu, je te conseille de mépriser ton bon-
heur présent, si tu le peux, ou de ne pas avoir pour lui trop
191aborem nulJum BVP : n. 1. Ir. g Il 22 et BV : ut Po Il 23 a ueris d'admiration. Souviens-toi de ton vrai père, de la cité où
l'P,: habeat B Il lusUs VPg : a lustis B Il 25 et BV: ego Po Il tu as donné ton nom, et de l'ordre auquel tu appartiens.
28-29 tuum senslm Inrepat B' : tuum repat B' V Po Il 29 ilenID'
Bl'Pg : Iterumque Brandt Il 31 aut BPg : ae V Il 3t saepe BVP : Ipse 9 Il 10. Ce n' est pas, à vrai dire, que je t'accuse d'orgueil,
35 Il haee BVy : omo P Il habet BVg : habenl P Il 37 prudentia VP'~ : défaut dont il n'est pas en toi le moindre soupçon, mais il
proaJdentia BP' Il 39 insidet BPg : Ineidit V Il 40 prosperas BV : propriO' faut rapporter mes paroles à l'âme et non au corps: tout
,., Il q\I VPII : ales B Il 42 malDo opere BP : magnopere Vo 1143 qua
clultate VP,1 : quam -lem B Il fueris BVO : -rit P Il 45 tn EVy : omo p
___,.,.ut lUdmo tamqualb
11. Vas est enint son organiame
on sert un maltre, .;t;;~~55!!
est et
enlui
idIIilll Jd est homo ipse uems en quelque sorte un vase fait
•
._-JJrOme:tht!O flctum, ut poetae c'est-à-dire l'homme véritable, et
iBlirlJlllO rerum conditore atque nrtifice façonné par Prométhée, comme le dill8II1~J<~iii
ptouidentiam perfectissimamque par ce souverain créateur et artisan dU:::=:~
• thII.lI' eoaprehendere nec uerbo enarrare la divine providence et la puissance abaolue ••
incompréhensibles et ineffables. J'essaierai ....pc ' b ..
.
_e
".IIf'IÏII,tabC)talmen, quoniam corporis et animi ~-~
. . . . . .'6IIft; utriu8que rationem quantum pusillitas pwsque mention a été faite . .
llidlaé Les mobiles corps et de l'âme, d'ex.pOMl' ..
.".'!de peruidet, explicare. 12. Quod offi-
causa maxime suscipiendum puto, quod
.....~, TaUlal, uir ingenli singularis, in quarto De
de rédaction structure de l'un et de l'a~
du « De opificio Dei Il pour autant que la faiblesse de
Mf ,JllJlelIibro, cum id facere temptasset, nihil prorsus mon intelligence la discerne.
80 HiS. IIUD materiam late patentem angustis finibus 12, Si je pense en effet devoir assumer cette mission, e'elt
tilllDfMmt leuiter summa quaeque decerpens. 13. Ac essentiellement parce que Marcus Tullius, cet hODUlle
., àJIl _et excusatio cur eum locum non fuerit exse- d'un talent exceptionnel, ayant tenté de le faire daRI le
. . ., ipIe testatus est nec uoluntatem sibi defuisse nec quatrième livre de la République, n'est arrivé à rien ù - .
curam. In Iibro enim De legibus primo cum hoc idem lument, mais a borné dans d'étroites limites une matière
85 t1BIlJI1atim stringeret., sic ait : « hunc locum satis, ut largement étendue, en se contentant de butiner légère-
mihi uidetur, in bis libris quos legistis expressit Scipio ». ment à la surface de tous les problèmes. 13. Et pour
Postea tamen in libro De natura deol'um secundo hoc qu'il n'ait aucune excuse de ne pas avoir poussé à fond
idem latius exsequi conatus est. 14. Sed quoniam nec cette question, il a lui-même témoigné qu'il n'a manqué
fbi quidem satis expressit, adgrediar hoc munus et ni de volonté, ni de soin. En effet, dans le premier livre des
sumam mihi audaciter explicandum quod homo diser- Lois, en effleurant sommairement ce même point, il parle
tissimus paene omisit intactum. 15. Forsitan repre- ainsi: « Scipion a, me semble-t-il, suffisamment traité cette
hendas quod in rebus obscuris coner aliquid disputare, question dans les livres que vous avez lus. » Par la suite
eum uideas tanta temeritate homines extitisse, qui uulgo cependant, dans le second livre De la nature des dieux, il
philosopbi Ilominantur, ut ea quae abstrusa prorsus entreprit de pousser à fond cette même tâche. 14. Mais
p~isque, même dans ce passage, il ne l'a pas suffisamment
developpée, j'aborderai cette tâche, et j'entreprendrai
.7 Ideo BVP : Ila g Heumann Il 48 regatur BVP'y: ne- pl Il 50llctum avec audace d'exposer un sujet que l'homme le plus élo-
VPfI : -tua B Il 55 pusillitas BVP : pusillanimitas g Il 59-60 nihil prorsus
etreclt nam BI : om, BIVPg Il 61 5umma quaeque BPg : -mam quamque
quent a presque laissé intact. 15, Tu me blâmeras peut-
V Il a:a cur BVg : om, P Il fuerit BVg : esse P Il 66 hls BVP : hils fi être d' entreprendre de disserter sur des points obscurs :
III Brandt Il expreeait BVg: -5S! P 1167 in libro VPg: om, B Il 68 eltSequl tu, vois en ellet qu'il s'est trouvé des hommes assez témé-
BP: euqul VfI Il nec Vg : ne BP Brandi forl, recte Il 70 audaciter BVP :
lIDduter fi ffilC. el edd, 1171 forsltan BVP : forsan g raires - le peuple les nomme philosophes - pour cher-
~. .reDtur au aataram .-ri pén6trer les . .........._
_ _ .~quaea fïit secrètes et
- '. ..ia1I••l)Dflrec1tar:i neque tangi •• dtoses célestes et teneatœs
_tA 11 poBIUDt : et tamen de rend inaccessibles à nos yeu.
. , _utant, ut ea quae adfe- ilDperceptibles à nos sena; et Ua.
iii~;.IIIp",j1l:ide:ri uelint. 16. Quid est structure de tout cela, tant et Bi bien ~:::::=
."IIi,"I.,,~D.l quisquam putet, si rationem passer l~urs t~éories pour démontR~ 8tI
et contemplari uelimus? Quae pourquOl deVllons-nous donc considérer eom"""'f I l
JlOIl . . quia ex ipsis membrorum officiis table l'intention de discerner et de contemplerl. ~
IinguJarum quanta ui prouidentiae
ait, intellegere nobis licet.
.*
. . . jIIM8IIl atque rationem, ut ex eo appareret nos ab
... _ geaeratos, qui ipse intellegentia, ipse sensus ae
est. 2. Ceteris animantibus quoniam rationalem L'intelligence humaine 2, 1. Ce Dieu, notre CrieiI
• hl ,. ulm non attribuit, quemadmodum tamen uita compense teur et notre Père, a donnée
euum tutior esset ante prouidit. Gmnes enim suis ex se les avantages accordés effet à l'homme l'esprit et 1&
piJii taxit, quo facilius possent uim pruinarum ac frigorum par Dieu aux animaux raison, pour que cela fit voir
sutinere. 3. Singulis autem generibus ad propulsandos que nous avons été engendrés
Impetus externos sua propria munimenta constituit, ut par Lui, qui est L ui-même intelligence, esprit et raison.
aut naturalibus tells repugnent fortioribus aut quae 2. Puisqu' Il n'a pas attribué cette même puissance de la
lunt inbecilliora, subtrahant se periculis pernicitate raison aux autres êtres vivants, Il a prévu à l'avance
fugiendi aut quae simul et uiribus et celeritate indigent, comment leur vie cependant serait assez sûre. En effet, Il
..tu se protegant aut latibulls saepiant. 4. Itaque alia les a tous recouverts de leurs pelages respectifs, pour leur
eorom ueI plumis leuibus in sublime suspensa sunt uel permettre de supporter plus facilement la violence des
frimas et des froids. 3. E t pour que les espèces se pro-
7$lcrutarentur VPg : -rent B Il 76 t errenar umque BVg : -arum P Il tègent des attaques de leurs ennemis, Il a institué pour
77 remotae BVg : -ta P Il conlrectari VPo : contueri B Il 77-78 tangi manu
Wg: m. t. Ir. B 1178 sensibus VPg : sensu B Il 80 quid BV P'o : quIs P ' Il chacune des défenses particulières, soit pour qu'elles
81 ratIonem BV g : -nes P 1182 dispicere B : d es- P ins- V g 1185 q uidque BV : résistent par des armes naturelles a ux espèces les plus
quIcquld Pfl.
fortes, soit pour que les plus faibles se soustraient aux
3.BVPfI dangers par la vitesse de leur fuite, soit pour que les
1 qui BP : quia rg Brandi 115 ist a m u irn BP : istam uiam r uitanl istam espèces dépourvues à la fois de puissance et de vitesse se
fi 118 earwn BVP' O : eorum p l 11 6-7 ex sepilis V . ex ipsc pilis Bl ex ipso se
pWa B' ex se pelllbus Py Brandt Il 7 possent DP~ : ~ossin l Y forl. Tecle Il 12
protègent par leur ruse ou se retranchent dans leurs
IbdIpnt BPg : -geant V Il 1-1 leuibus V P : lae- B lenibus y cachettes. <1. C'est pourquoi d'a ut res espèces ont été
. ...... quibusdam in ore suspendues dans les ml ~:=~::==
_ _ _• .allUDei ungues : num nues SUf des sabots, ou p
iiiI.~"- deeSt. 5. Si qua uero in
. ....t..Ille tameD stirps eorum luudi_
•
la gueule
pattes: armée
aucune ne de O!~d:.=~::=!!!
dents,de
manque
.e.:.,:}IIidlt relegata regioue, ubi maiora 5. Et si certaines sont la proie de p1Q
.ut acceperunt uberem generandi été, pour que malgré tout leur race ne dilparttt,._I1-....
.. et I»esfliis quae sanguine aluntur, uictus ment, reléguées dans des régions ob de plus d V Î
ilrIIÎïe"l1IIII et iD1atam tamen cladem ad conserua- peuvent exister, ou elles ont reçu une grande i..,;;'.
_ • • Jll1Iltitudo ipsa superaret. 6. Hominem afin que, tout à la fois, elles pussent être en abo~
,..~. -cI(tDCeSS8 et uirtute sentiendi atque elo- pour nourrir les bêtes carnivores, et que leur multitude
iIàfI, eorum quae c~teJi.s animalibus attributa même, en vue de la conservation de l'espèce, snrp8188
. , • • espertem, quia saplenba reddere poterat quae cependant les pertes subies. 6. Mais comme n a accordé
: . uaturae eondicio denegasset, (et) statuit nudum et à l'homme la raison, et qu'Il lui a donné la faculté de pen-
iletmem, quia et ingenio poterat .armari et ratio.n~ ser et de parler, Il l'a créé dépourvu des facultés attribuées
-aestiri. 7. En uero ipsa quae mubs data et horruru par Lui aux autres êtres vivants, parce que sa sagesse
.egata sunt, quam mirabiliter in homi~e ad ~~lch~itu pouvait rétablir ce que sa condition naturelle lui avait
tfipem faciant, exprimi non potest. Nam SI homml fermos refusé, et Il l'a fait nu et désarmé, parce qu'il avait tout â
dentes aut cornua aut ungues aut ungulas aut cau dam aut la fois son intelligence pour arme et sa raison pour vête-
uarii coloris pilos addidisset, quis non sentiat quam turpe ment. 7. Mais, cela même qui a été donné aux animaux
animal esset futurum, sicut et muta, si nu da et inermia et refusé à l'homme, on ne saurait dire combien cela
fingerentur? 8. Quibus si detrahas uel naturalem sui convient admirablement à la beauté dans l'homme. Car si
corporis uestem uel ea quibus ex se armantur, nec spe- Dieu avait donné en plus à l'homme comme aux bêtes des
ciosa poterunt esse nec tuta, ut mirabiliter, si utilitatem crocs, des cornes, des ongles, des sabots, une queue ou un
cogites, instructa, si speciem, ornata uideantur : adeo pelage bigarré, qui ne peut concevoir quel affreux animal
miro modo consentit utilitas cum decore. 9. Hominem il elÎt été, de même que les animaux aussi, s'ils avaient été
uero quoniam aeternum animal atque inmortale fmgeba~, créés nus et désarmés ? 8. Leur enlève-t-on leur robe,
non forinsecus ut cetera, sed interius armauit nec mum- ou ce qui leur sert d'armes, ils ne pourront être ni beaux,
mentum eius in corpore, sed in anima posuit, quoniam ni en sécurité, si bien qu'ils semblent admirablement bien
superuacuum fuit, cum illi quod erat maximum tribuisset équipés, si l'on considère l'ut ilité, et parés, si l'on considère
la beauté: tant l' utilité s'accorde admirablement avec la
be~uté. 9. Mais puisqu'Il fa çonnait l'homme comme un
16 null1 BVP: -que 9 1119 relegata Brandt: -li- BVPa Il reglon e B' ~9:
rellg\onlsB' releglones P 1122 suppeteret B Va : -rent P 1124-25 eloquendi- ammal ét ernel et immortel, Il ne l' a pas armé à l'extérieur,
. d~·
quaeBVg: omo P 1126 quia VPg: qui B 1127 denegasset et He umann: rntn comme les autres, mais à l'intérieur, et Il n'a pas placé son
paetBVPg Brandt Il statuit V g : S. eum B S. enim P Brandi 11 30 in ho Ita: re~part dans son corps, mais dans son esprit, car il aurait
BP : bomln1 Vg 1134 et' BVP: omo 9 Il 37 ut BV'Pa : aut V' 11 39 util
lJIVPg: bumi- B' Il 43 eum HU V 9 : iIIi euro B ut euro iIIi P He Superflu, après lui avoir attribué le plus important, de
. . ._lti~ .C1Ub
pedilut. 10. Vilde
".LL__ le protéger par des ' CU..........
cGJI8Ïdère qu'elles ~::=::~
• •, _ secuntur amentiaa Illunain. 10. Ausai •
reprehendunt, ut jours avec ét~nnement la 101iB ~:~::::=~
_,.weatlier iDstruetum esse ac reg;. d'Épicure qw mettent en queatiQJl
1IiPI- r.t"S'UDl insecabilibus ae 80lidia nature, pour montrer que le monda Ma *'tIaI. . . . .
IIBIIQ >JIf'M!JUfD fortuitis concursionibuB n'est gouverné par aucune Providence... ~. [ $ t
Ifm•• raf: Data sint. 11. Praetereo quae ad l'origine des choses à des éléments inaécablesi'.')jdWl,j1li
pet!tiDentia uitio dant, in quo ridicule • sibles, aux rencontres accidentelles desquela to",,,'11 J t
IIIIlIO~ quod ad rem de qua nunc agimus doivent leur naissance, dans le présent comme . . . Ii
passé. 11. Je laisse de côté les tares qu'ils pritendellt
découvrir dans le monde même, car à son proposleurtdle
prête à rire: je ne retiens que ce qui concerne le sujet c.-
• " ;!JI l tQaeruntur hominem nimis inbecillum et fragilem
."'ill cetera nascantur animalia : quae ut sunt edita
_""teœ. protinus in pedes suas erigi et gestire discur-
WItD
nous traitons maintenant .
I
!::~::~futu et calol'e
1Ipiritu fuerit tepefaetwn
animatum, •
Comment expliquer que le petit _ . . . . . .
coup plus fragile que celui cie l1hoa !
..
1 Jaborem Clbis a parentibus nutl'iendae?
eligunt, inbecilliora praetereunt. 11.
ab his qui condicionem pecudum suae
, n" •• .qoid e1igant, si deus. his. defera~ optionem,
incapable, non seulement de voler, mais même . . ....
cher. 10. Il ne serait donc pas de la dernière &cJttiII!*
penser que la nature a mal agi vis-à-vis des oia. Ii\
d'abord parce qu'ils naissent deux fois, ensuite pb'cl
.1 F ,..unt, bumanamne. saplentlam. eügendi cum qu'ils sont si faibles qu'ils doivent être nourris par d_,-
Ht'ciljlate an pecudum firmItatern cum III arum natura. ments que leurs parents vont chercher à grand-peÎoli
1 sr.pemt? Oal.d eJigunt? 12. Scilicet non tam pecudes Mais mes contradicteurs choisissent les animaux les plia
10 .a4 ut Don malint uel fragiliol'em multo quam nunc est, forts, et laissent de côté les plus faibles. 11. Je dema_
_ -modo humanam, quam illam inrationabilem firmi- donc à ceux qui préfèrent la condition des bêtes à la lewt
1atIm. Sed uidelicet prudentes uiri neque hominis ratio- ce qu'ils préféreraient, si Dieu leur donnait à choisir :
UIJi. uolunt cum fragilitate neque mutorum firmitatrm aimeraient-ils mieux la sagesse humaine qui permet . .
aiDe ratione. 13. Quo nihil est tam repugnans tamque choisir, avec sa faiblesse, ou la robustesse des bêtes avec
65 centrarium, quod unum quodque animal aut ratio leur nature? Que choisissent-ils? Que préfèrent-ils? 12.
ioatruat necesse est aut condicio naturae. Si naturalibus De toute évidence, ils ne sont pas assez bêtes pour ne pas
manimentis instruatur, superuacua ratio est. Quid enim préférer une nature, même de beaucoup plus fragile
excogitabit? Quid faciet? Quid molietur? Aut in quo qu'elle n'es t maintenant, pourvu qu'elle soit humaine, à
cette robuslesse dépourvue de raison. Mais, bien entendu,
en hommes sages, ils refusent la raison de l'homme si eUe
45 bahent VPg : habeant B Il 46 non Br : non malerno corpore Pu
edd. 1147 matenù corporis BVg : omo Pli 48 cum DVg : ont. P 1151 Sil.BV/ est fragile, comme la robustesse des bêtes, si elle est sans
omo Pgl152 bis VPg : ulx B Il nascantur B : -CW1- VPa forl. recle Il mfi .- raison. 13. Rien n'est si contraire à cet argument, si
lUe P : -me BII -ma V Il ut BPII : omo V Il 55 igilur BVP : ergo g Il h~S
BVP : bila Il ils Brandi 1156 eUganl BPa : -gunl V Il his Brp: hlis g ~1S
incompatible avec lui, que la nécessité où se trouve chaque
BrandI 1157 humanamne B : -nam VPg Il eligendi B" : 0111. B'VPg Il oS être vivant d'avoir sa ressource dans sa raison ou sa condi-
lIIaPum BrandI: illorum BVPg Il 59 quid oplanl «uiù eligunt B' : omo tion naturelle. S'il a sa ressource dans des défenses natu-
IPVPg 1160 malint BVP: malunt 9 Il 62 hominis B"U : omo P Il 64 ~~" relles, la raison est superflue. En effet, qu'imaginera-t-il?
P : quod BVg quid «uod Brandi Il 66 si BrPg : nam si coni. Bran
es excogltablt D'l'PO: excitauit B' excilabit J3' Il faciet DVP: 1. aul 0 recc. Que fera-t-il ? Qu'entreprendra-t-il? Ou bien, en quoi
eledd.
• •,... que pOllint eue montrera-t-il cette hœ1lJ11:it'œ1lill
14.. Si autem ratione loi concède Sp(IDtllntlmelllt-'.ce\·• • •
. . . . . .meilltll8 corporis, C11Dl raison? 14. En revanche, si rtcre· ~::
• • •'muDul possit inplere? Quae de raison, quel besoin aura-t-il dei ft
~. Ol'D8Ildum tuendumque hODlÏ- corps, du moment que la raison qui lut. _ • • • •
1iIIIIII~..ms ae m~us a deo dari. 15. remplir les fonctions de la nature? En VéJIt.~""'.1
. . .Il0l''' Don magni homo et exiguarum a tant de puissance pour équiper et protéger 1'1___
_ _ lit infirmae, tamen quoniam id quod Dieu n.'aurait rien pu lui d?nner de plus grand III ....'Ilt
.8apjlt. et instructior est ceteris anima lib us et de meilleur. 15. Enfin, bien que l'homme D'ait,..,.
18. Nam eum fragilis inbecillusque n~scatur, grand corps, que ses forces soient restreintes et 118 santé
•
• mutis omnibus tutus est et ea omma quae faible, pourtant, ayant reçu ce qui est le plus important,
l1li- Jl8lCUDtur, etiamsi uim caeli fortiter patiuntur, il est à la fois mieux pourvu que les autres êtres vivota,
ka.iRe tamen tuta esse non possunt. 17. !ta fit ut et mieux équipé. 16. Car il a beau nattre fragile etfaibte,
WlI..,.bolllÙJlÙ conferat ratio quam natura mutis, quoniam il n'a rien à craindre de tous les êtres dépourvus de la
JIIia neque magnitudo uirium ne.que firmitas co.rporis parole, et tous les animaux qui naissent plus solides, même
• .,.". potest quominus aut op?nmantur a nobl~ .aut s'ils supportent vaillamment la violence des intempéries,
a .. trae subiecta sint potestatI. 18. Potestne 19ltur ne peuvent cependant ne rien avoir à craindre de l'homme.
lIiquis cum uideat etiam bo~e~ Iucas e~efantos ~~it cu~ 17. Par conséquent, la raison apporte plus à l'homme que
inmanissimis corporibus ac umbus serulre homml, quen la nature aux animaux, puisque ni la grandeur de leurs
de opiftee rerum deo, quod modicas uires, quod paruum forces, ni la solidité de leur corps ne peuvent les empêcher
corpus acceperit, nec beneficia in se diuina pro merito d'être dominés par nous ou soumis à notre pouvoir.
90 aestimat? Quod est ingrati, aut, ut uerius loquamur, 18. Donc, quand on voit servir l'homme même des bœufs
inBani. 19. Meliua igitur Plato, ut hos credo ingratos de Lucanie - il veut dire des éléphanta - , avec leurs
refeUeret, « naturae gratias egit, quod homo natus esset Il. corps si monstrueux, peut-on se plaindre du Dieu artisan
Quod IpBam quale ait non eat huius materiae ponderare. de la nature, parce qu'on a reçu des forces modérées, un
20. Quanto magis melius et sanius, qui sensit condicionem petit corps, sans considérer comme un service rendu les
95 hominis esse meliorem, quam isti qui se pecudes natos bienfaiLs de Dieu à notre égard? C'est le fait d'un ingrat,
ou, pour dire plus vrai, d'un fou. 19. Platon, pour réfu-
ter, je crois, ces ingrats, « a IIlieux fait de remercier la
nature d'être né homme ». n n'est pas de notre propoa de
89 oatendet BV'Pg: -dit lTl Il possint BV : -sent P -sunt g recc. et ed?;J! juger de la portée de cette assertion. 20. Comme l'at-
70 ultro B·Vp·O : ultra B'P' Il 71 quid BV'Pg : quod 1Tl Il 76 qUODI Il titude de celui qui s'est rendu compte que la condition
VPg: omo B 117Slnbecillusque BVP: -lisque g 1185 subiecta VPg: -~e; Il humaine était préférable, est meilleure et plus saine que
Ilnt BVP : sunt g Il 86 lucas B' V P : lucos /1 lucas elefantos diclt ad. .
d ut uerluS po ct _
~ ac ulrIbua BVg : am. P 1190 ut uerius loquamur Vg : quo 93 quod ipSUOl -
BVp. n erare B': Ont. B'l'Pu Il 9·~ mngis B : omo l'Pu 119" natos
Ioquar B uerlua loquamur P Il 91 rnelius igitur B' : omo B' VPg Il . n. esse g
.,.ua de ces indiYidu ~:::::I
profecto cupiant ln effet, l'il le trouvait
ooadicionem pristinana en ces animaux dont il~:I~!;=;:=::=
ae firmitas corpons, ut ment ils désireraient à l'
• et le réclameraient à grands cris, ~-~ilJw._.Nii
-:::~aanua per aerem libera discur-
• Plus enim Manus praestant ,.i
et la solidité du corps ne valent~.lI~~l'WIl!pJi.IhII....
111."''' pillDarum, plus lingua quam totius tion de la langue, et la libre COlmle dea.a . _
airs ne vaut pas l'absence de mains. Le81nlliDi tu
21. Quae igitur amentia est ea f y'7
iillIIJ.,.ltIII....1la1i8 sint, aecipere detrectes? en effet plus que la légèreté et l'usage des 8iàa; : kt 1 1
plus que la force du corps tout entier. 21. QUellehil~:
a-t-il donc à préférer un don que, le cas échéant, l'. . . . .
___~ ,.... queruntur hominem morbis et inmaturae serait d'accepter?
• • •_aulùec:tum. Indignantur uidelicet non deos esse
. . . . Vkljme, inquiunt, sed ex hoc ostendimus homi-
• • ,uIIa prouidentia esse factum, quod aliter fieri Les maladies 4, 1. Ils se plaignent a1IIIi
5 J'ait. 2. Quid si ostendo id ipsum magna ratione et la mort de l'homme que l'homme soit soumis aœ
.....um esse, ut morbis uexari posset et ut uita saepe sont les conséquences maladies et à une mort p~
• .medio cursus sui spatio rumperelur? Cum enim deus de sa nature maturée. Ils trouvent appa.-
taiDlai quod fecerat sua sponte ad mortem transire remment révoltant de n'être
tDgflouisset, ut mortem ipsam, quae est dissolutio naturae, pas nés dieux. « P as du tout, disent-ils, mais nous mon.
10 .pere posset, dedit ei fragilitatem , qua e mor ti adit um ad tron~ que l'homme n'a pas été fait par la Providence, par
di880luendum animal inueniret. 3. Na m si eius roboris le faIt qu'il aurait dû être fait autrement. Il 2. u Et si je
.6eret, ut ad eum morbus et aegritudo adire non posset, montre qu 'il a été fort raisonnablement prévu que des
De mors quidem posset, quoniam mors sequella morborum maladies puissent le frapper, et que sa vie soit souvent
est. Inmatura uero mors quomodo abesset ab eo cui esset ~risée a.u nùlieu de sa course? Il Dieu savait, en effet, que
1 être vIvant qu'il avait créé de son propre chef tendait
vers la mort. Aussi, pour lui permettre de recevoir la mort
96 quos VPu: quod B 1\ forle B'VPa : r. eos B ' 1\ conuerle .. it r p :
oret Bg 1\102 plnnarum B : pell- l'P a 1\10-1 quae si Rl'P' y : quasi pl 1\ même, qui est une dissolution naturelle Il lui a donné la
detreoteo BV P : detractes g f~agilité, qui ouvre à la mort un accès po~r dissoudre l'être
,. B V P(-93) a vIvant. 3. Car, s'il avait été créé d' une vigueur telle que
1 hominem l'Pu: -nes B 1\ 2 subiectum VPa : -los B I\' deos Bl'P' 9: eos
la souffrance physique ou morale ne pût entrer en lui,
Pl Il ~ esse le BpoU : esse Vpl 1\ 3 ex V g : omo BP 1\ 5 ostendo l'Pg : même la mort ne l'aurait pu, puisque la mort est une
..clam B 116 pouet BPU : -sit V 1\ et ut IIeck : ut et V et Pa B randi ut B Il COnséquenc
m e des ma l '
adles. MalS. comment une mort pré-
lIlepe BV : sua Pu Il 7 rumperetur V P g : rap- B 1\ 8 transire B li a : -isse P Il
Q CIIIIlOUllset BVa : cogoossel P 11 10 posset RP : -sit l'a Il ei B l ' P' O :
aturée ferait-elle défaut à celui à qui une mort à l'âge
et Pl Il aditum BPa : ndditum V II ]:l ne - posset B l' 9 : om. P normal a ét é fixée? É videmmen t, ils veulent qu'aucun
......._
hominem mori uol1Ult homme ne meure qu'apria
conpleuerit annum. " année de son âge. 4. CDIlblIis
.-'_lWlIÇIlgJ~~~~ rerum poterit ratio pourra-t-il tenir devant une li
les faits'l En effet, pour que pll!ldl~
Iiii!:==::~:~:~~
(
: n,
caiusmodi potest esse quod hominem
et ictus extrarios solidum atque inexpu-
.1Miat? eum enim constet ex ossibus et neruis et
condition mortelle est nécessairerne1lJt
quel genre peut être une condition 8U11e81dl
l'homme inébranlable et inexpugnable face .inI4....
F~t; ,..... et languine, quid horum potest esse tam et aux coups de ses ennemis? Car s'il est ..... e.
25 "..... ut fragilitatem repellat ac mortem? 6. Vt de muscles, de viscères et de sang, lequel de _ -"........
~ homo indissolubilis ~it ante id ~empus. quod ilIi peut être assez solide pour repousser la fratIilit6
putant oportuisse constitUl, ex. qua el ~ate~la corpu~ mort? 6. Par conséquent, pour que l'homme IIOIl~"
attribuent? Fragilia sunt omma quae Ulden ac tangI soluble avant le temps qu'il aurait fallu, à leur avm. 1fit
poIIIunt. Superest ut aliquid ex caelo petant, quoniam in fixer, en quelle matière lui donneront-ils un corps? Tout
30 terra Dihil est quod non sit infirmum. 7. Cum ergo sic ce qui peut être vu et touché est fragile. Il leur reste l
homo formandus esset a deo ut mortalis esset aliquando demander une nature céleste, puisque sur terre il n'est rien
ft pel' a. ipaum mobiUB Belnper, res ipsa exigebat ut que de fragile. 7. Puisqu'il fallait donc que Dieu eikt
terreno et fragili corpore fingeretur. Necesse est igitur ut façonné l'homme de sorte qu'il finît par mourir bien qu,
mortem recipiat quandolibet, quoniam corporalis est; par lui-UlêUle, il fût toujourB Inobile, la réalité même
35 corpus enim quodlibet solubile atque mortale est. 8. exigeait qu'il fût pétri d'un corps terrestre et fragile. Il est
Stultissimi ergo, qui de morte inmatura queruntur, quo- donc nécessaire qu'il reçoive la mort un jour, puisqu'il
niam naturae condicio locum illi facit. Ita consequens erit est de nature corporelle, car tous les corps, quels qu'ils
ut morbis quoque subiectus sit : neque enim patitur soient, sont soumis à la dissolution et à la mort. 8. Bien
natura ut ab esse possit infirmitas ab eo corpore quod fous sont donc ceux qui se plaignent de la mort prématu-
40 idcirco DOD BolidUIn firlnulnque natu= e st, ut aliquando rée, puisque not re condition naturelle y donne lieu.
Bit L.'homme sera donc logiquement exposé aussi à la mala-
soluendum est. 9. Sed putemus fiel'Ï posse quemad- die: car la nature ne souffre pas que la faiblesse puisse être
absente d'un corps qui D'a pas été créé Bolide et ferme
pour qu'il puisse un jour se décomposer. 9. Mais sup-
posons qu'il puisse en être comme ils le veulent, et que les
15 matura V : na; BPg Il hominem V P g : -num B 1116 conpluerit BVg:
-plerlt P 1121 culusmodi Pg : hulus;BV Il 22 extrarios BP : extraneos. V~ ::~~ s~mper B': omo B"Y Pg 1133 ut BPg : omo V lort. rede Il 35 quodll-
nec. el edd. Il 26 Igitur BPg : omo V Il quod VPg : quld B Il 27 cons m t 40 Id IrU' omo P Il 36 quoniam BPg : quia V Il 37 laclt BVg : faclat P 1\
BV, : -tullse P Il el materia VPU : m . ei Ir. B 1128 attribuent V Pg: _buan~ Posse\c; - natum est B" : omo B"l'Pg 1141 sit B" : est B"VP, Il llIri
B 1130 ergo BPg : enlm V Il 32 et p er se ipsum (ipurn B') mobUis (n 9 : P.). Ir. B
bOlIJlIIe8 naillent d81• • _ __
..........Ijclc... naseantur. ne
pas IOumis à la maladie oU.iU. .~
iiii......t.'tluai'pfliracto aetatillQae la durée de leur âge, et sana 8\1-', • •
• eaectutem : 10. non
mité de la vieillesse. 10. Ne 'vu_..,.
~".,,_Itittrtl~~, quid sequatur, omni
conséquences d'un tel état de Chloae. '$i~~~
.~p8I* lIIlOri DUUO modo posse? Sed si
impossible de mourir à n'importe flUlel ...~. .
..........."IiiGtu potest, mori poterit. Res igitur
Mais si un autre homme peut l'empêchea: ~&. . . . ..
f.illl.IllIIni.JCfIIIÏ,ente certam diem mori non potest,
sera possi~le qu'il meure: La chose reqaivt . . . .-..:
'=::::::~ quia lubtrahi possunt, opus non sit. homme qUI ne peut mOUflr avant une date tlxè. Wlllitl_l.
1 .OD ent, iam non homo ille, sed deus fiet.
be~oin de,~' al,imenter de. nourriture, parce qu'on petit
. . . . . .IIl'S••"eriUl dixi, qui de fragilitate hominis querun-
retirer. S Il n a pas besoIn de nourriture, dès Ion il ni.....
petiHimum queruntur, quod non inmortales
pius un h omme, malS . un d'leu. Donc, comme je l'- . dit
-
plus h~ut, ceux qui se plai~.nent de la fragilité de l'h.:.....
... FpiI:liia1que SÎDt nati. Il. Nemo nisi senex mori debet.
• b !Y _ mort de»et, quia deue DOD est. Atquin morta-
se plaignent surtout de ~ etre pas nés immortels et 6tea
55 . . . .on potest cum inmortalitate coniungi. Si enim
nels. , 11. « Personne, SI ce n'est le vieillard, ne déS
....un. est in senectute, inmortalis esse in adulescentia
mounr. » n doit sûrexnent DlOurir pour la bonne .......
atm potest nec est ab eo condicio mortis aliena qui quan-
qu'il n'est pas Dieu. Mais comment? Mortalité et immot">
doqUe monturus est, nec ulla inmortalitas est cui sit
t«minus constitutus. 12. Ita fit ut et inmortalitas talité sont incompatibles. En effet, si l'homme est mortel
60 exclula in perpetuum et ad tempus recepta mortalitas dans sa viei~l~sse, il ne peut être immortel dans sa jeunesse.
hominem constituat in ea condicione, ut sit in qualibet Car I~ c~ndItlOn mortelle n'est pas étrangère à celui qui va
aetate mortalis. Quadrat igitur neces.,itas undique nec mounr a un moment ou à un autre, et aucune immorta-
debuisse fien aliter nec fas fuisse. Sed isti rationem li~é ~'existe pour l'être à qui un terme a été fixé. 12.
aequentium non uident, quia semel errauerunt in ipsa Amsl ~efu~er l'immortalité pour toujours, et accepter la
65 lumma. 13. Exclusa enim de rebus humanis diuina mortahté a terme, établit l'homme dans une condition
prouidentia necessario sequebatur il l omnia sua sponte t~lIe qu'il est mortel à n'importe quel âge. De toute néces-
lint nata. Hinc inuenerunt illas minutorum seminum Slt~, donc, il ne devait ni ne pouvait en être autrement.
plagas et concursiolles fortuitas, quia rerum originem non MaiS c~s gens-là ne voient pas la logique des conséquences,
une fOIS qu'ils se sont trompés sur le principe même. 13.
En e~et, une fois la providence divine exclue des choses
hhumames ' il s' enSUlval
" tnecessmreme
' ' nt que toutes les
~ homines ea BV : homo non ea pry Il nascanlw' BV : -alur Po Il ne BV : ~ Oses sont nées d'elles-mêmes, De là, ils ont inventé ces
omo Pu 1143 quis V : qui B qua Po Il aetatis suae l'Po: s. a, tr. B 11 46
pone VPg : possit B 1148 certam B : -ta P -tum l'a fort. recte Il dieru BVO :
t~teux chocs de petits atomes et leurs rencontres for-
d1e p 1149 quia BVP : que P Il possunt VPg : -sint B Il sit VPg : sint B Il Ul es ' parce qu "1
1 s ne voyaient pas l'origine des choses.
50 si BVPI1 : sed si Brandt Il 51 de l'PO: omo B Il 52 queruntur' VPO :
-nmtur B 1154 nempe- non est B': om, B'VP!J 1157 nec est BVO: om, P Il
om, V 11 63 fieri BV ' ,
58 ulla BVg : una P Il inmortalitas BPa : mor- l' Il 50 et Po : etiaIll B , ' om, Pg Il 64 ID BPg : id ,. 1168 originem l'Pli: -ne B
L oU\,"og l '
(' (11 DI eu crénLrul'. T. 1. d.
. _ cam oonieciaaent. 14. S'étant jetés daDà _ . -
mall'8 animas cum corpo. contraignait dès lors l pel. . . . . . . .
::::=:=!I
avait à sa disposition une ~JI1e.·_IIiiWJII"
ser les périls, et s'il n'avait besoin
ses semblables, quelle société y 1
.1Ihl~,fty1l11le humanitas? Aut quid esset
•.8IIIIIlefteratius, quid inmanius? 21. Sed mutuel, quel ordre, quelle raison•
• iM.M1m. e8t nec per se potest sine homine humains? Ou alors, qu'y aurait-il de pIn .........
J'homme, de plus sauvage, de plus m(ln."III11tr1~<.~
101
. . . . . . . .rtelill adpetit, ut uita communis et ornatior
22. Vides igitur omnem hominis rationem
••.pme stare, quod nu dus fragilisque nascitur,
..... morbis adficitur, quod in~natura morte multa~ur.
sans J'homme, 11 recherche la société pour que ."'1._7'
Mais puisqu'il.est faible et ne peut par lui.mtme:i1tb_
_iii_Ill
itllII,,-
rlillet eioamodi motus et
dignitate quam nunc
8urvenait
serait à la aullBÏ a;,;~::::=~
fois 8upertla
lors, la main, ayant perdu 1":'::=~==
"illD l8Cidi similis uideretur esset-
Ld" quod genus in ilIa inmanis-
twieft'ect:um est. 13. Deus enim qui
par sa mobilité excessive, ~
phant, et l'homme serait tout l faIJ
car ce genre d'organe a trouvé une ............
IfOtestatem suam multarum rerum
.JIOIuit ostendere, quoniam caput eius dans cette bête si monstrueuse. 13. I)"IIl·~l.~•
longe porrexerat, ut terram posset ore voulu montrer sa providence et sa PUiSS:lIUSê1D111!t1'1î1ioi
metatur Beck emetatur Vg emelitur Brandi el edd. II leue Vg: leuem BI:;2
onerls B : operls Vg 1126 et g : omo BV 1128 iam operi BI' : o. 1. tr. g B1'O
ni es pieds pour march '
er, pUIsque .
ces organes étalent nés
avant qu'existât l'usage de la vue, de l'ouïe et de la
polSet Vg: possent B 11 33 constat VU: -tant B Il:19 sint Brandt: sunt
.•
. . .cm ex aatis extitiBBe Jo marche, mais que les .1'1 ....
ilitlta4_ta et deridicula refutare consécutifs à leur naissance ..
• •'. uideatur, sed libet inl'ptire, paraisse pas moins fou de réfuter dei ____
ne se ille nimis argutuDl ridicules de ce genre, mais je veux être feta.: pal. . .
iijiiIlrSJrie1IllE~? Non sunt oculi ad uiden- avons affaire à un fou, pour qu'il ne
.1al1m- aident? Postea, inquit, eorum usus fin. 10. Que dis-tu, Épicure? Les
~ft4I""li ergo causa nati sunt, siquidem nihi) pour voir? Pourquoi voient-ils donc? C'est
Ialh:ua:m aidere. Item membra cetera cuius rei que leur usage apparut. Par conséquent, ila .GIlt nai>"b
. ,en v én'té ,1'1S ne peuvent rien faire d'au.......
voir, PUlSqU '1"".11 1
ililit'ldn't',ipse usus ostendit : qui utique nullo modo
..,.•ittlll'e, nisi essent membra omnia tam ordinate, voir. De mêm~, .le rôle des autres organes montre, l;
.-.um
.,:_laicIeDlter effecta. ut usum possent habere. 11.
si dicas aues Don ad uolandum esse natas neque
. . ad saeuiendum neque pis ces ad. natandum ~eque
seul, leur finahte; en tout cas, ce rôle ne pourrait eci • r
si tous les organes n'avaient été produits avec un
et une prévoyance tels qu'ils pussent avoir un rôle. 11.
Olcb
lomines ad sapiendum, cum appareat el naturae offlclOque Se pourrait-il, en effet, que tu dises que les oiseaux Ile . . . .
l8l'IIire animantes ad quod est quaeque generata? 12. pas nés pour voler, les bêtes féroces pour se déchatner, ...
J5 Sed uidelicet qui summam ipsam ueritatis amisit, semper poissons pour nager, les hommes pour être sages, alOlll
erret necesse est. Si enim non prouidentia, sed fortuitis qu'il est manifeste que les êtres vivants sont soumis l
atomorum concursionibus nascuntur omnia, cur numquam l'ordre naturel et au rôle en vue duquel chacun a été
fortuito accidit sic coire illa principia, ut efflcerent animal engendré? 12. Mais bien sûr, celui qui a laissé échapper
eiusmodi quod naribus potius audiret, odoraretur oculis, le principe même de la vérité est dans la nécessité d'errer
GO auribus cerneret? 13. Si enim primordia nullum genus sans cesse. En effet, si tout ne naît pas de la Providence,
positionis inexpertum relinquunt, oportuit eiusmodi mais de rencontres fortuites d'atomes, pourquoi le hasard
cottidie monstra generari in quibus et membrorum ordo ne fait-il jamais que ces éléments se rassemblent de façon
praeposterus et usus longe diuersus existeret. 14. Cum à form er un animal qui puisse plutôt entendre par les
uero uniuersa genera et uniuersa in quoque membra leges narines, sentir par les yeux et voir par les oreilles? 13.
65 suas et ordines et usus sibi attributos tueantur, manifes- Si, en erret, les éléments ne laissent sans l'expérimenter
tum est Ilihil fortuito esse factum , quoniam diuinae aucune façon de se placer, il a fallu que, chaque jour,
rationis dispositio perpetua seruatur. 15. Verum alias soient créés des monstres de ce genre, chez lesquels la
disposition des organes se trouvât intervertie, et le rôle
absolument opposé. 14. Mais comme l'ensemble des
espèces et l'ensemble des organes gardent en chaque être
41 derldieula BV : ridi- fi 1142 non Vg : si non B Il 44-45 oeuli ad uiden- , leur~ lois, leurs dispositions et les rôles qui leur ont été
dum BV : ad u. o. Ir. g 11 4 5 igitur Vg : omo B Il eorllm usus BV : u, e. tr. • at~nbués, il est manifeste que rien n'a été fait au hasard,
fi 1148 Ilnt Bl' : sunt g 11 49 ordinate B : -nata Vg Il 51 enim si B :. s. e. PUisque la disposition du plan divin se conserve perpé-
61 Illex-
Ir. VfI 1153 naturae B'Vg : -ra B' Il 59 odoraretur B : But O. V g 11
pertum B : ex- Vg Il 64 ln B : omo Vg
tuellement. 15. Mais nous réfuterons ailleurs Épicure :
• ....a.:'.. ldellltia ut coepim1ll
•
ra~nnonspourrn~b~"~1
aVons commencé de le faiNt
~
!==:~:~~ specie pulcherrimum
in alterum est, inpeditius
transferatur, nihil ut si quid quoi? n'est-il
.t pash ' dans la foule si nomble_"'_
divin que, __
êtres Vivan s, caque ammal, du point de vue dia
•• un.tut, nibi1 deformius ad. aspect~m uideri necesse propre genre, soit le plus beau, de telle sorte que, . : -
VI 'Ii elefanto ceruicem prohxam tnbuas aut camelo
86 "1. . uel si serpentibus pedes aut pilos addas, in quibus faisait ~n échan.ge d'organ.es entre deux êtres vi:"':'
~ aequaliter corporis longitudo nihil aliud exigebat
lI1Ii ut maeulis terga distincti et squamarum leuitate
nécessairement nen ne paraItrait plus gênant, pour ce .
concerne l'utilité, ni plus difforme pour ce qui est de
pect? Par exemple, si l'on attribuait à l'éléphant une este&-
1:=
SIdhlti in lubricos tractus sinuosis flexibus laberentur.
7'. In quadrupedibus autem idem opifex contextum spinae lure allongée ou une courte au chameau, ou bien si 1'011
ajoutait des pattes ou des poils aux serpents, ces animaux
40 a summo capite deductum longius extra corpus eduxit et
acuminauit in caudam, aut ut obscenae corporis partes uel chez qui la longueur d'un corps régulièrement allongé ne
réclamait rien d'autre que de glisser en courbes sinueuses,
propter foeditatem tegerentur uel propter teneritudinem
avec leur dos rehaussé de taches et le poli de leurs écailles
mururentur aut ut animalia quaedam minuta et nocentia
1, qui les soutiennent et leur permettent de s'allonger en
motu eius arcerentur a corpore : quod membrum si
glissant. 7. Mais chez les quadrupèdes, le Créateur a
45 detrahas, inperfectum fit animal ac debile. 8. Vbi autem
f~it . aussi sortir plus loin, hors du corps, l'assemblage de
ratio et manus est, tam non est id necessarium quam
1 épme dorsale, qui part d'en haut, et de la tête, et Il l'a
indumentum pilorum : adeo in suo quaeque genere aptis-
effilé en form e de queue, soit pour que les parties honteuses
sime congruunt, ut neque nudo quadrupede neque homine
du corps fussent couvertes à cause de leur laideur, ou pro-
tecto excogitari quicquam turpius possit. 9. Sed tamen
tégées à cause de leur délicatesse, soit pour que son mou-
v.ement écartât du corps certains petits animaux nui-
Sibles : si l'on retranchait ce membre l'animal en serait
. '
mutilé et affaibli. 8. Mais là où se trouvent la raison
25 eo FVg : oe B' ore B' 1\26 eunctis BYF : omnib us g 1\ 27 figurarUID
BVF : -ralorum (J recc. el edd. 1\ 31 generis BF : genere e t li g recc. el edd. 1\ et ~a main, une queue est aussi superflue qu'une toison de
36 exigebat BF : exhibebat V exhlbeat g 1\ 37 ut BFY : om . g 1\ distinctl p.o Ils : tant il est vrai qu'en chaque espèce animale les par-
BVg: distrlneti F Illeuitaie B'FVg: lae- B ' 1\38 lractus B'FVg : -tos B'uII
41 aut ut Brandi: ut BV'y aut FY' II obsccnae cOi-poris partes B Fa: ob,e -
tIes du corps sont parfaitement adaptées, en sorte qu'on
rae .t c. partern V' obscurae c. partes r ' 1\ 43 aul ut BF : aut V ut g 1\ 45 ne pourrait rien imaginer de plus laid qu'un quadrupède
fit BFVg : slt recc. el edd. 1\47 quaeque F V(J : quoque B 1\48 nudo BVg · nu ou qu' un h omme couvert de pOlIs. .9.. . que
MalS, bien
D. a F 1\ 49-50 sed tamen eum BF : eum tamen V g
1
•
_Id puJcbtitudinem ualeat, la nudité même de 1~~DiI_..
_.IÜd-...p""
• _10-
_ • •1181- oaua. eaim 4eIa:r=-
Texit ergo illud
futuruDl erat, quasi summum
rsble, encore ne g'I'CC:cmilaii-..ileiii.;
Jlll)DU'e ell eftet queUe lU......1...........
l'a donc recouverte de poils et.pai-. . .. . .ii
75 :ru
'deret eff05s0S orbes et ruptas oculorum fibras et fluen-
per uenas sanguinem et c~esc~ntes .e~ uulnerib~s
carnes et obductas ad ultimum Clcatnces mhl1 posse lUClS
s'ils étaient fermés.» 13. Assurément lui-même, ou plU-
tôt Épicure, dont il est le disciple, avait les yeux crevés,
pour ne pas voir que des orbites crevées, des fibres
admittere, nisi forte oculos auribus similes nasci uolebat, oculaires rompues, du sang s'écoulant par les veines, des
ut non tam oculis quam fora minibus cerneremus : quo excroissances de chair saillant des blessures, et des cica-
nihil ad speciem foedius, ad usum inut.ilius fieri po~es~. trices obturées jusqu'au dernier point, ne pouvaient lais-
80 14. Quantulum enim uidere possemus, SI mens ab l.ntllms ser passer aucune lumière, à moins que par hasard il ne
penetralibus capitis pel' exiguas cauernar~m nmulas voulût que les yeux naquissent semblables aux oreilles,
attenderetl Vt si quis uelit transpicere per clcutam, ~on en sorte que nous vissions non pas tant grâce aux yeux
plus profecto cernat quam cicutae ipsius c.apacI~as que grâce aux trous: rien n'aurait un aspect plus hideux,
conprehendat. 15. Itaque ad uidendum membns potlUS ni plus inutilisable. 14. En effet, comme nous pourrions
85 in orbem conglobatis opus fuit, ut uisus in latum sparge- voir peu de chose, si notre attention partait des profon-
retur, et quae in primori facie adhaererent, ut libere po~- deurs intimes de la tête et passait à travers les fentes
sent omnia contueri. 16. Ergo Ille . ff aIlS
b '1' d"JUill a e proU!-
. étroiLes de cavités 1 Ainsi, si l'on voulait voir à travers une
dentiae uirtus fecit duos simillimos orbes eosque Ita paille, on ne verrait assurément pas plus que n'enferme la
capacité de la tige même. 15. C'est pourquoi la vision
63 aliud Va :
60 donee B'Vg : dumhaec B' Il 61 esset Bg : essent V Il dd Il réclamait des organes d'une forme plutôt ronde, de telle
, . t g recc. et e .
alIquid B 1164 sunt posita Vo: p. s. tr. B Il tueamur Bl : ln u- 'd 1B .
65 quae per BV'a : qur V' Il 66 perlncente B : lu-
l' 11 74 UI ere
fi V . erou- B II
. sorte que le champ de vision fût largement étendu. et
-rent l'g Il elIossos orbes B' l'g : -sus -bis B' 1174-75 et Duen lem g. Va : aLtachés sur le devant de la face, afm de pouvoir tout
80 rossemus
79 ad speciem V g : adspecie B Il usum l' g : usuS B . Il B') B II 86 ~ontempler librement. 16. Par conséquent, la puissance
pOlSimul B Il 84 conprehendat l 'g : compraehendit (a deI.
adhaererent Vg : adherent B Il possent B : possint Vg Inexprimable de la divine providence a fait deux orbites
tout à fait sembJablel W . . . .i
,::::~ ..d moueri tamen Ile
il autedJ. ipso. umoris PUri qu'elles ne pussent etJëctueaflnrill
,..,. ~ in quorum media parte dant bouger et pivoter mc)d~. . .~
tenerentur, quas pupillaa Sa volonté, les yeux mêmes lO1Œt:-tpII" .
puris atque subtilibus cernendi transparente et limpide; en leur miilia6(''''·''''.
.....~lDtiilic1tu~. 17. Per eos igitur orbes se neuses des regards sont tenues enfetat661 .......
ï1J:::::~tlU:;t uideat miraque ratione in unum noUS appelons pupilles, et qui ~elrl~~rm-U:h"en.~!• • iii
li amborum luminum uisus. parence délicate le sens et le système de la vue.
travers les yeux, l'esprit se tend donc lui-même pour
et la vision des deux yeux se mêle et s'unit admirabJns' '.
ArceeUae pour ne faire plus qu'un.
Libet hoc loco illorum reprehendere uanitatem
uuIt
'lui dum uolunt ostendere sensus falsos esse, multa Quelle est la véracité 9 , 1. Je crois bon en cet
des sens? endroit de critiquer la vallité
c:Sj';::.t in quib.us oculi.. fallan.tur, in.t~r ~uae iIlud d'ArcésUas
etiam, quod furiosls et ebrns omma duphcIa Ulde~ntur : de ceux qui, en voulant d...
5 quasi uero eius erroris obscura sit causa .. Ideo emm. Ht, ra. semble
quia duo sunt oculi. 2. Sed quomodo Id fiat acc~pe. montrer que les sens sont trompeurs, rassemblent beau..
Visus oculorum intentione animi constat. Itaque quomam coup de circonstances dans lesquelles les yeux peuvent se
mens, ut supra dictum est, oculis tamquam fenestris tromper, parmi lesquelles celles-ci aussi: tout paraît double
utitur, non tantum hoc ebriis aut insanis accidit, sed et aux fous furieux et aux ivrognes: comme si vraiment la
10 sanis et sobriis. Nam si aliquid nimis propius admoueas, raison de cette illusion était obscure. En effet, il en est ainsi
duplex uidebitur : certum est enim interual~um ac spa- parce que les yeux sont au nombre de deux. 2. Écoute
tium quo acies oculorum coit. 3. Item s~ retr?rsum donc comment cela peut se faire. La vision des yeux est
auoces animum quasi ad cogitandum et mtentJOnem constituée par une tension de l'âme. C'est pourquoi, puis-
mentis relaxes, tum acies oculi utriusque diducitur et que l' esprit, comme il a été dit plus haut, se sert des yeux
Comme de fenêtres, cela arrive non seulement aux ivro-
gnes et aux fous, mais aussi aux gens sains d'esprit et
Vg 11 93 -94 sobres. Car si l'on approche de trop près un objet, il parai-
90 umorls Brandt: -res BI humo!'is B·1' 9 Il 93 alque B : ac .
· l'Pa' lpsa B tra double: c'est qu'il y a un intervalle et une distance
a cernendl sensus denuo incipit P (cl. 4,1.93) 11 951psam .
fixes où se réunit la force pénétrante des yeux. 3. De
9. B V Pg
1 ArcesUae scripsi : -chi- B' iIIorum B' V Pa 11 2 uu Il
B' . uolunt B' Vpg Il
. ! 1 9 aul insanis
même si, en sens inverse, on détourne l'esprit, par exem-
3 coJUgit B': coJUgunt B1VPg Il fallantur BPa : faJ1untur l 1 dt. dodu- ple pour réfléchir, et que l'on relâche la tension de l'âme,
BVg : omo P 1112 retrorsum ,"Pg : -sus B IIl.l dlducilur Bran . alors la force pénétrante des yeux se sépare, et ils se met-
BVPg Il et BP : tune Vg
1
• tent à voir chaoun - ,. . .
Si aDÏDlum 1'IIl'I1II l'esprit et si l'on cri_te
. . . .,.aGit in unum quidquid tout ce qui parail8ait dG",_ _
l4_I8iIt-é11JO mirum si mens ueneno qu'un. 4. Ainsi, qu'y a-1;-Ü ar.lt9JliIIiiii
. . .tatll.diriflf&e se non potest ad uiden- par le poison et la puissance du
quidem ad ambulandum neruis
pour voir, de même que les pieda ae~""i
aut si uis furoris in cerebrum pour se promener, quand la faiblesse _IIIlŒl
disiungit oculorum? Quod adeo cles, ou si la violence de la folie furieuse qaJCiiiidij
liII'IiiIIrI~~ lu8CÏ8 hominibus, si aut insani aut ebrü vag es sur le cerveau, désunit l'accord d~ ,YtllQ:'l i'*~lIiil,
-=::~ medo possit accidere ut aliquid duplex est si vrai. que, si des borgnes
f devenaient 1oua QIJ:;~"
fi 5. Quare si ratio apparet cur oculi fallantur, il ne serait en aucune açon possible qu'il leur . .~~;.i..
• .."ifestum est non esse falsos sensus : qui aut non fal-
luntur. si sunt puri et integri, aut si falluntur, mens
tunen non fallitur, quae illorum nouit errorem.
voir double. 5. C'est pourquoi, si l'on voit clairem
raison pour laquelle les yeux se trompent, il est ma_
que le,~ sens ne s~ tro~p~nt pas: ou ils ne se ttom,.
pas, s Ils sont preserves mtacts; ou s'ils se ttom~
10, 1. Sed nos ad dei opera reuertamur. Vt igitur oculi l'esprit qui reconnaît leur erreur ne se trompe pal.
munitiores essent ab iniuria, « eos ciliorum tegminibus
occuluit D, unde « oculos esse dictos )) Varroni placet.
2. Nam ipsae palpebrae, quibus mobilitas, id est palpi- Les organes voisins 10, 1. Pour nous, revenona
5 tatio, uocabulum tribuit, pilis in ordinem stantibus de l'œil donc aux œuvres de Dieu. Pour
nallatae saeptum oculis decentissimum praebent : quarum , que les yeux fussent mieux pro-
motus adsiduus inconprehensibili celeritate concurrens et tégé~ de tout dommage, Il les a occultés en les protégeant
uidendi tenorem non inpedit et reficit obtutum. 3. Acies de ClIs, et c'est de là que les yeux tirent leur nom d'oculi
enim, id est membrana illa perlucens, quam siccari et de l'avis de Varron. 2. Car les paupières mêmes, aux:
10 oharescere non oportet, nisi umore adsiduo tersa praeni- quel,les la mobilité, autrement dit la palpitation, a fait
teat, obsolescit. 4. Quid? Ipsa superciliorum fastigia a~tnbu er leur nom, fortifiées de poils rangés debout, four-
pills breuibus adornata nonne quasi aggeribus et muni- Uissent aux yeux le rempart le plus convenable : leur
~ou.v~ment incessant - car elles se joignent avec une
16 aciernque BVg: aciem P 1\ 17 ergo BVP: igitur 9 1\ 24 uideant
VPg : -at B 1\ falJantur BP : faliuntur Vg 1\27 tamen BVg : t. ipsa P msalSlssable rapidité - n'empêche pas la continuité de la
vue et redonne de la force au regard. 3. En effet, l'or-
10. B V Pg
ga~e de la vue, c'est-à-dire cette membrane transparente,
2 clliorum BVg : ciliciorum P 1\3 occuluit VPg : -lit B 1\ esse dictos BV :
d. e. Ir. Pg 11 4 Dam ipsae BP : nam et ipse Vg 1\ palpebrae BVP9 : paJpe~ q,u on. n.e doit pas laisser se dessécher ni devenir aride,
trae ,cripseral Varro Il id est BP : inest Vg in est et edd. 1\5 in ordinern BVP : sl~ffalbht,. à moins que, sans cesse nettoyée par un liquide.
in -ne 9 Il stantibus VPg : in stan- B 1\ 8 obtutum V 9 : opt- BP 1\ 9 siccan
VP" : ore B 1\10 oharescere B VP : ares- 9 1\ nisi BPg : ct n. V tort. recte .II
e e ne bnlle d'un vif éclat. 4. Eh quoi? Les sommets
10-11 tersa l>raeniteat P : t. reniteat B t. pure niteat V 9 1\ 12-13 et munI- mêmes des sourCI'1 s, pourvus de poils courts, ne retranchent
mentum V'Pg : et m. et m. VI et -to B
. ._ . . . .l~
et lpeeiem liDmJ et ne fortifient-ils pu; . . . .
........11 IIMUI exoriens et ueluti rien ne tombe sur eux, i!t _,,-_
~"_*41M aciem simul et dilcernit lissent-ils pas? En effet, le_~iII
fIIiI••-' quDque genarum non indecena
iiI..,.- oollium leuiter exsurgens ab omni
proximité et qui s'allonge
régulière, sépare les deux yeux ea.<.1Il
DO''''.
prouisumque est ab artifice protège. 5. Plus bas aussi, le 1'8lltle. .
Mte uehementior ictus exti~erit, eminen- n'est pas sans beauté, s'élève dOUetnnl&Dt~.1IIi
6. Nasi uero pars supenor usque ad
f_1Ikl1J fbrmata est, inferior autem cartilagine
des collines, et rend les yeux mieux prirt.6l*
et l'artisan suprême a prévu que si, par hIl_
=....:.. te moDita ut ad usum digitorum possit esse
7.. In hoc autem quamuis .si~~lici membro
tllhflll8t1tftlcia eonstituta, unum .ducendl spmtus, alterum
trop violent se produisait, il serait relPolI1116.ïllÎ~
éminences. 6. Quant au haut dU'IUl1$i
Le nez façonné solide jusqu'au milieu, mais 111'iWi.
25 .pièIICIi~dorjs, tertium ut per elUS cauerna~ pu~~amenta rendu souple par le cartilage qui 'iy
;.eIJrI deftuant. Quas ipsas deus qu~m m~rablh, ~uaI? attaché, si bien que les doigts peuvent le manief.
diuiDa retione molitus est, ut tamen hiatus lpse naSI ons Bien que cet organe soit simple, trois fonctions y WIlUI••
apeciem non deformaret ! 8. Quod er~t plane futurum, si établies, la première, celle de conduire le soume, 11
unum ac simplex fora men pateret : at.l~ ~elut ~anete.per deuxième, de capter les odeurs, la troisième, de permettJe
30 medium ducto intersaepsit atque dlUlSlt, fecItque lpsa aux déjections du cerveau de s'écouler par ses orifices.
clupüeitate pulcherrimum. 9. Ex quo intellegi~us quan- Comme elle est admirable et divine, la structure selon
tum dualis numerus una et simplici conpage sohdatus ad laquelle Dieu les a réalisés eux-mêmes, de façon cependant
rernm ualeat perfectionem. Nam cum sit corpus unum, que l'ouverture même du nez n'enlaidisse pas l'apparence
tamen totum ex simplicibus membris constare non du visage! 8. Cela serait assurément arrivé, s'il ne s'ou-
35 poterat, nisi ut essent partes uel dexterae uel sinistrae. vrait qu'un seul et unique trou : mais Dieu l'a obstrué
10. ltaque ut pedes duo et item manus non tantu~ a~ pour ainsi dire par une paroi menée en son milieu, l'a
utilitatem aliquam usumque uel gradiendi uel faclendJ divisé et rendu très beau par sa dualité même. 9. Cela
ualent, sed et habitum decoremqu e admirabilem confe- nous permet de comprendre
Les organes doubles combien le nombre deux, cons--
14 nuuI B'rPg : narus B' Il ueluti 1'Pa : uelut B 1117 leuiler VP: el
titué par un seul et unique
•
1. B lenlter 0 recc. el edd. Il exsurgens BVP: exur- 9 1119 qui BP: qUIs Va Il a~semblage, contribue à la perfection des choses. Car,
20 nui 8'V'P'g : nisi B' VIp' Il 21 in[erior BVg: intel'ior P 1122 adhaerente bien que le corps soit un, encore ne pouvait-il être composé
'l BVy .
B: -tem P adheret 1'0 recc. Il ad usum VPo : ab usu B Il poss, 9'·
. . B' Il 28-2 s,
posset P 1127 est BVg : omo P Il na si oris B'YPg : nal'SLOflS
tou~ entier d'organes simples, sans qu'il y eût des parties
unum ae Rtp : nisi uoum ae B' ae V si 9 Il 29 at BrandI: ad BVP omo d:ol~es ou gauches. 10. C'est pourquoi, si les deux pieds
. B' 1132 nU-
/1 Il 31-32 intellegimus quantum B'VPg : inlellegunu .... nturn Vp. amSJ que les mains non seulement remplissent utilement
merus una et B'VPg: numeru ..... t B' 1135 nisi 1'0: omo RP Il ~::: B1r~;
uelut B Il 37 a1iquam usumque Vu : atque (ad- R) lIsum BP Il les fonctions de marcher et de fabriquer mais confèrent à
l'h '
am./1 1138 uaJent VII : -let B -Ierent P omme une allure et une beauté admirables, de même,
L'ou\'rage ct
U 1)'leu cn:':) leur. T. 1. 6.
iIh-.
iMllWii tt
Qperis quasi CUlmea
ailus in duas acies ët
.,18j:1_iIDO artifice diuisa est, quia
dan' la tête, qUllr........
clivine tout entiè~ ..._ _
en deux oreilles, la VUlê.·4. . . . . .;;
Ullti.nlirl:atiio est, quamuis sit unum, narines, parce que le cerveJRij . ., ....
. . . . • mbrana interueniente discretum sens, a été séparé en deux padtlÎPilal•
"J'illllrpjifU.~ I8pientiae domicilium uidetur, par une membrane intermédi~ iillllii
• •iJlflaClllttlUllleD intrinsecus sinus habet, quibu8 qui semble être le siège de liaa~~=:;=~~!
.1bIi ..,mois continentur saepto intercedente a deux replis internes, qui .~
.Id;"'. in ipso mundo summa rerum uel de sim-
"'4. . .:1111 de duplici simplex et gubernat et continet
du sang séparées par une barrière m4~cIliam.~IIIÏ.Mi
dans le ~ond~ même. la souveraine puialUlfll:; _ .
double a partir du slmple ou simple l putti_
JO "'idi'
ihlbl.!itltin corpore de duobus uniuersa conpacta indis-
,..uuit1
hl praetenderent unitatem. 12. Oris quoque
et rictus ex transuerso patefactus quam utilis,
gouverne et contient la totalité, de même __
tout l'ensemble, constitué d'éléments dou~L.Ji"
cPIam deeens sit, enarra~ ~on pote st : cuius .usus in d~obus terait une unité
t6tYtat ofBcüs, sumendi Ulctus et eloquendl. 13. Lmgua Les organes 12. On ne saurait dire .......
ilttullnclusa, quae uocem motibus suis in uerba discernit,
55 • est interpres animi nec tamen sola per se potest loquendi
nnmus inplere, nisi acumen suum palato inliserit, nisi
de la parole : combien est utile et beml
la langue et les dents pect de la bouche et de sa Ie_
qui s'ouvre transversalement
Idiuta uel offensione dentium uel conpressione labrorum. son usage se compose de deux fonctions, celle de preadJe
Dentes tamen plus conferunt ad loquendum: 14. nam la nourriture, et celle de parler. 13. Enfermée à l'ÏDtfI;;
et infantes non ante incipiunt fari quam dentes habuerint rieur, la langue articule le son en paroles par ses mouve-
60 et senes amissis dentibus ita balbuttiunt, ut ad infantiam ments; elle est aussi l'interprète de l'âme, et elle ne peut
denuo reuoluti esse uideantur. 15. Sed haec ad hominem cependant remplir à elle seule la fonction de parler, si elle
solum pertinent aut aues, in quibus acuminata et uibrata n'a pas frapp é sa pointe sur le palais, si elle n'y est aidée
certis motibus lingua innumerabiles cantuum flexiones et par son choc contre les dents, ou par la compression des
uarios sonorum modos exprimit. 16. Habet praeterea ~èvres. Cependant, ce sont les dents qui contribuent le plus
65 et aliud officium, quo in omnibus, non tamen solo in a la parole: 14. car les tout-petits ne commencent pas à
pa:ler avant d'avoir des dents, de même que les vieillards
41 odoratlo BVg : -atus P Il diuisa BVa : -sus P Il 44 cor BPa : ont. V Il qUl ont perdu leurs dents bégaient à tel point qu'ils parais-
45lntrlnsecus VPg: extrin- B Il sinus B'VPa: -nos BI 1146 sanguinis BVP:
lIID8Uia fi Il contlnentur B'V'g : -netur Bll.nP Il 48 duplici simplex ~,~nt retomb és en enfance. 15. Mais cela concerne
B"VP,I: simplicl duplex Bl 1151 species BVg : -ciem P Il transuerso V'pg: l?ffime seul ou les oiseaux dont la langue allongée en
54
-tlUDl Vl aduerso B Il 52 sit Pu : ont. BV Il 53 eloquendi BVg : 10- P 11
InclUla BPg : clausa V 1155 per se potest BVP : potest per se 0 Il 57 acliuta ~Olllte et agitée de mouvements déterminés traduit les
BVP: ulta Il Il conpressione BVP : conprehensione g Il 59 rari BPy : ont. V Il Infl~xions innombrables des chants et les modulations
quam l'Pli: oisl B 1161 denuo reuoluti esse BVP : r. e. d. Ir. g 1162 aut~; vartées des sons. 1. 6 Elle a aussl. une autre fonction .
at P aut ad VII Il in VPg : om. B Il 64 uarios sonorum BVP : s. u. Ir. a Il '
ch
quo VII : quod BP Il ln omnibus BPa : hominib V Il non V : sed BPa ez tous les êtres, et non seulement chez les animaux
dentlbua QbQa dépourvus de la pa,ab
et tranamittit ad broyés et moulul par _ _•
c:ibo » putat c lin(lUae après les avoir mis en b.lœte.tlll
Bestias eti8ID in <
potu > passer dans le ventre. C'est ....1Iiï
iiI.-
"'iMI'u" eauataque hauriunt aquam
II1II- Jia3Uae sinu, ne tarditate ac mora
.celeri mobilitate conplodunt. Haec
~::~:':~: tamquam testudine tegitur eamque
ÏI deus quasi muro circumuallauit. 18.
le nom de langue (lingua) lui" eulUldllli
ft lie » (li gare) la nourriture. 1'Z ~
bêtes à boire : en effet, de leur lall. . . . . ..
et creusée, ils puisent l'eau et, une IOilB.4I~"1Ii
dans le repli de leur langue, de peur que leI~_.
....,.œ. ip801 lIdrallili modo par ordinam flxos, ne lui donne le temps de refluer, ils la frapp ..t • • •
aatricti magis borrori quam ornamento essent, d'un mouvement rapide. Aussi est-elle W1lO1LVt.
• •"" mollibua. quae a gignendis dentibus nominantur, concavité du palais comme d'une vOllte, et,.jI.....
daiade Jabrorum tegminibus honestauit : quorum retranchée tout autour par la barrière des dente ~• •
_tillaieUt in molari lapide maior est et asperior quam par un mur. 18. Mais les dents mêmes, .dmfrelJ dM
80 iB.oeteria ossibus, ut ad conterendos cibos pabulumque plantées en rang, pour éviter que, nues et découveJt..
8IdIlcerent. 19. Labra ipsa quae quasi antea cohaere- elles ne fussent un sujet d'effroi plutôt qu'un ornement.
hant, quam decenter intersciditI Quorum superius sub Il les a rehaussées des gencives molles (gingiuae), qui
ipsa medietate narium la~una q~adam leui q.uasi ual~e tirent leur nom de l'expression « engendrer les dents 1
signauit, inferius honestatIs gratIa foras molhter exph- (gignere), et aussi des enveloppes des lèvres: en effet leur
85 cauit. 20. Nam quod attinet ad saporem capiendum, dureté, comme dans la pierre de meule, est plus grande et
fallitur quisquis hunc sensum palato inesse arbitratur, plus rugueuse que pour tous les autres os, afin qu'elles
lingaa est enim qua sapores sentiuntur, nec tamen tota : soient capables de broyer les nourritures et les aliments.
Dam partes eius quae su nt ab utroque latere teneriores, 19. Les lèvres mêmes, jointes auparavant pour ainsi dire.
aaporem subtilissimis sensibus trahunt. Et cum neque ex avec quelle élégance les a-t-il séparées 1 Dieu a marqué,
90 cibo quicquam neque ex potione minuatur, tamen inenar- en effet, la lèv re supérieure, sous le milieu même des
narines, par un creux léger, comme par un vallon, et Il a
étendu la lèvre inférieure légèrement vers l'extérieur, pour
des raisons esthétiques. 20. Car, en ce qui concerne la
pe~ception des saveurs, tous ceux qui jugent que ce sens
~éslde dans le palais se trompent; en effet, c'est par la
66 contrltos et eonmolltos V g : c. et permo- B Brandt fort. recte per c. P 11
69 ln potu Heumann Brandt: potu BVPg II 70 adiuuat B'VPg : -bat B' 11 an?ue qu'on sent les saveurs, mais non par la langue tout
71-72 mora refluat B' : moraefluat B' Mora eilluat VPg 11 73 tegitur B'VPg : entière: car ses parties latérales, plus tendres, attirent la
teritur B' 1175 mlrabili - flxos B' : omo B'l'Pg 1178 quornm VPg : hOrum ~aveur par des sens très subtils. Et bien que la quantité
B 1179 ln E'VPg : lm B' 1183 leu! B'YPg : laeui R' 11 84 loras l'pg : Ions
B 1186 quisquls BPg: quisque V tort. reele 1187 enim Brg: omo P 11 sapores e nourriture ou de boisson ne diminue en rien, la saveur
lelltiuntur VPg : saporesentitur B' sapor sentltur Ra pénètre inexplicablement jusqu'au sens de la mème façon
~i. . .· ~I~~~.~
..pio decerpit. '21. queUe qu'eUe soit.
t!&1."
1106' la pel'lcep1üob
c
ùeDtris, quam mediam fere umbilicus non indecenti nota plus .s~mbres,.ne sont pas sans lui ajouter de la gntcea-'
135 lIgnat ad hoc factus, ut per eum fetus dum est in utero ont ete donnes aux femmes pour nourrir les bébés, au
nutriatur. homme~ seuleme~t p~~~ la beauté, po~r que leur poitriDe
ne paraIsse pas disgraclee et pour amsi dire mutilée. So..
cette ~ernière a été placée la surface plate du ventre,
t1, 1. Sequitur necessario ut de internis quoque uisce- m~rq~ee pr~sque en so~ milieu par le nombril d'un signe
ribu8 dicere incipiam : quibus non pulchritudo, quia su nt qUi n est pomt sans maJesté, et destiné à nourrir le fœtus
abdita, sed utilitas incredibilis attributa est, quoniam tant qu'il est dans l'utérus. '
opus fuerat ut terrenum hoc corpus suco aliquo de cibis ac
5 potibus aleretur sicut terra ipsa imbribus ac pruinis.
2. Prouidentissimus artifex in medio eius receptacul um Les parties internes 11, 1. Ensuite, je dois néces.-
eibis lecit, quibus concoctis et liquefactis uitales sucos . sairement commencer à parler
auss.I des viscères internes : la beauté ne leur a pas été
120 nam BVPo : iam Brandt Il 121 {ert BVO : l'racfert P Il 124 in ~ttnbuée, parce qu'ils sont cachés, mais bien une utilité
tergum l'PO: integrum B 11125 quasi l'PO: quas B Il a1terno BV'P9 : Incroyable, car il était besoin que notre corps formé de
altero V' 11128 datae l'PO: datum B 11130 leuiter VP : lae- B leniter 9
Nee. el edd. 11131 uenuslatis BVO : -tem P 11132 letus BVP'O : fedus P' Il terre se nourrît de quelque suc provenant des nourritures
datae BV'P : datae et 0 laete V' Il solum BVP'g: -lem pl Il deeus BV9 : e~ ?es boissons, comme la terre même le fait aussi des
decorem P 11133 huie BVP : hine 9 11 134 ferc VP : ferae B fore 0
p Ules et des gelées blanches. 2. Le très prévoyant arti-
11. BF (a 54) V Po san
an a fait en son nu'1 leu
' .
un réceptacle pour les alIments,
3 quonlam BP : quia l'O 115 sieut BVa : s. et P Brandt fort. recte Il aC
BV,,: et P 117 qulbus BVy : omo P III que, après les avoir digérés et liquéfiés, ce dernier
1IiIMI;oqJ~,.~ cum bom.o COli" distribUit les 8UCB! _ _
~:::::~~lItlpra
~
dixi recepta.o
animae uero aliatn Le pouIllOn d'unetme(aI"
ii.........~lU quoddam uisceris moUe parlé plU....h ...tlII
• ~pallmon.em uocamus, iD quod apiri,ua aliment; et Dieu a donné au 801"• •
......... oomm.....-, eumque non in uttis siège. Il a fait une sorte de VII-*1III1iI
~:-::~.annderetur semel spiritus aut inflaret que noUS appelons poumon, ~"iA".,iII
,:iI:::.:I:_:,.8e plenum quidem u.iscus .e~ecit, sed
circulât alternativement, et Il
_-pli'" _Ha
Il aeria capax, ut paulattm spmtum reci-
uentus per illam spargitur raritatem,
.',,1114l1li rorsus paulatim redderet, dum se ex illo
la manière d'une outre, de pen :qlltlllilifll
répande au-dehors qu'une seule fois, Ga .......
qu'une seule fois. 4. Dieu a fait lin . . . ._
li~:=::-::;:1
potest : 8.
quiNlIlIam enÏDl
quia semper
...II1II. . . . . cerebro membri portione,
roseau, et ce passage est toi.
assemblés et liés les 1IilIi·~1U
_.riJe.
........._ et Ill*ribus tam mente
seruetur. Il 15. Illud Uercl
correctement, en sorte que
composée de toua 1.. _ . ._ •
. . . .~lÎlltfltu'uDl dei, quod ad eonserua.
........n:tn duos sexus maris ae feminae
~. .piiPU8 inter se per uoluptatis inleeebraro
que par le corps.» 15. Mak "_aÎ.".
virile des mAles est COI. . . .W41b4iii
~
~~~"lJiff~""M« tici quidem ac philos op hi uocem esse
_J:SR'mma erem spiritu uerberatum, un d b
e uer a ' smt La voix 15, 1. Comment pouvona-uoUII m ire
_ .... ~ quod perspicuefalsum est. 2. Non enim uox
-1.......
._üa.
5 . . ..
. . .o.' -gignitur,
• sed intra et .
Ideo.'
slml'1'IOr ~enf
stipatum spiritum cum m obstantl~ auclU~
. est .1'11 a mairiens et les philosophes la définissent comme cte..,.
compte de la voix? Sans doute,lea~
Il
2. Quid aotem lit
~:=~co:nuenit nec umqua1ll.
esse dixerunt, aIii
J. éternel. 2. Or, S1l1' lE'l".
sans qu'on puisae le _ _
___.Ie
. . . . . .tua 4V8f'oç 4ioitur : nec illorum
sliquid uidetur. 3. Non enim
,=~::~~! per uulnus effuso aut febrium calore
d'autres du feu, d'autres du Yel-'I_ïii
a reçu le nom d'anima ou ~Iliinll_~."
le dit anemos, et cependant au. . . CJ. . ..
.. e:dingui, continuo in materia sanguinis semble avoir dit rien qui vaille. 3. .LT"I1IIIIï~~
peeenda est, ueluti si ueniat in quaestionem semble s'éteindre quand du sang se l'élIaD4".di
iiII.-:_ adimur. quid Bit, et respondeatur oleum esse, sure, ou si elle est consumée par l'ardeur _ ......
l5 UJ!lI! •• CODlumpto illo lumen e~ting~itur, cum ~int
dluena. sed alterum sit altenus alimentum. Vlde-
ergo anima similis esse lumini, quae non ipsa sit
1 l' il, aed umore sanguinis alatur ut lumen oleo. 4.
.Qui:..autem ignem putauerunt, hoc usi sunt arg~mento,
" s'ensuit pas qu'il faille placer la raison de rAi...
matière du sang, comme si la question se POIIlit A ••
ce qu'est la lumière dont nous nous servolUl et ._if
réponde: c'est de l'huile, puisque, de fait, la lm....
s'éteint quand l'huile est consumée, alors que les _ .'
10 . .ocI praesente anima corpus caleat, recedente fngesc~t. substances sont absolument opposées, et qu'au con\Ta,1q
Sed ignia et sensu indiget et uidetur et tactu conbunt, l'une est l'aliment de l'autre, Par conséquent, l'âme
aaima uero et sensu aucta est et uideri non potest et non paraît être semblable à la lumière, âme qui n'est pu
adurit. Vnde apparet animam nescio quid esse deo simile. elle-même du sang, mais qui peut se nourrir de l'hume\UI
5. At ilIi qui uentum putant, hoc falluntur, quod ex du sang comme la lumière de l'huile. 4. Ceux qui ont
25 sere spiritum ducentes uiuere uidemur. Varro ita definit : pensé que l'âme était du feu ont eu recours à l'argument
• anima est aer conceptus ore, deferuefactus in pulmone, suivant: la présence de l'âme réchauffe le corps, et son
temperatus in corde, diffusus in corpus ». 6. Haec retrait le refroidit. Mais le feu est dépourvu de sens, on
apertisBime falsa sunt. Neque enim tam obscuram nobis le voit, et il brûle au toucher, tandis que l'âme est pourvue
huiusmodi rerum dico esse rationem, ut ne hoc quidem de sens, invisible, et ne brûle mème pas superficiellement.
D'où il apparaît q ue l'âm e est un je ne sais quoi semblable
• uiderl BPy : moueri V Il aut BV 9 : ae P Il 7 alii' BV : et aHi Po à Dieu. 5. Mais ceux qui pensent que c'est du vent
eteolm alU edd. Il allia BVO : omo P 118 anima uel animu. BVP : -mus uel sont induits en erreur par le fait que nous semblons vivre
-ma Ir. Il Il 9 anemos BO Brandt: ane/MOC P anemoe 11 Il dieitur B'O :
omo B'VP Il 13 ueluti VPO : U. ponendum B Il qua estionem P a : -ne BV en respirant de l' air. Varron la définit ainsi: « l'âme est
Ut. quo VPg: quod B Il sit BPg : si V 1115 quoniam BVg : quo P Il exttn- d l' '
e air enfermé dans la bouche, réchauffé dans le pou-
lUltur VPII: -ptur B 1116 sed BPg: et V 1117 ergo B VP: iglt ur a Il quae
BPII: qua V 1121 et' BVg : a P Il et' BVP'g : ul pl Il eonburit (com- B) mon, rafraîchi dans le cœur, répandu dans le corps. »
B'V'P. : oret B' v' Il 22 aueta BPy : acuta V Il 23 simiJe BPg : -lem V Il 6. Il est bien clair que ces paroles sont fausses. En
:H)lUtant VPII: p. esse B 1125 uidemur VPa : -deremur B -deamur fdd. Il
JI rerum BV : omo Pli
elTet' J'e sou t lens
'
que lu raison des choses de ce genre n,est
pas si obscure pour nOLIs que no us ne comprenions même
_MW 'lJbIsft. An si mibl pas ce qui ne I*ttttMIiIIiI
_ill_mn 81It uilreum aut, le ciel est de ~rc!Dll.~_"
IlcilatlilDl " statimne adsen_ Empédocle, Il de l'air ..-.....
••W.,.lêfla sit ignorem'1 Sicut enim assentiment parce que .j'it• •
If. Anima ergo non est aer ore composé le ciel'1 En effet, tIÏ " .. . . . .
llliiidtc _rios
gignitur anima quam concipi 7. L'âme n'est donc pas de l'air.dI"~
parce que l'âme est conçue bien ·M~bq_"iJli
~""'mim post partum insinuatur in corpus,
• •~~JalltoS4)J)IJ~ uidetur, sed post conceptum être enfermé dans la bouche. En èIft. :ce.........
QII1ih" Mm in ntero necessitas diuina formauit, l'accouchement qu'elle s'insinue dans.. ca..,..... .
"linï'tldblt intra uiscera genetricis, ut et incremento croient quelques philosophes, mais
ra.8t ..bris pnlsibus gestiat emicare. Denique conception, quand la nécessité divine a.faÇ8D116
."rrJteri dans l'utérus, parce que le fœtus vit à l'~
4U- baec senserunt, ut omnino nihil dixerint : nam et l'intérieur. 8. Les autres parties de la défini. . . .
lWDgUine simnl et calore et spiritu uiuimus. Sed cum cons- Varron visent le fait que pendant ces neuf mois que . . .
tIt.anima in corpore his omnibus adunatis, non expresse- avons passés dans l'utérus, nous paraissons avoir Mi
ftlDt proprie quid esset, quia tam non potest exprimi morts. 9. Et cependant, il ne faut pas dire que cens
50 qulm uideri. qui ont été de cet avis se sont trompés au point de n'avoir
rien dit qui vaille: car nous vivons à la fois de sang, de
chaleur et de souffie. Mais comme l'âme n'existe dans 1.
t8, 1. Sequitur alia et ipsa inextricabilis quaestio, corps que quand ces éléments sont réunis, ils n'ont pas
memne sit anima et animus an uero aliud sit illud quo expliqué sa nature spécifique, parce qu'il est aussi imp.
sible de l' expliquer que de la voir.
pouvoir de,
du~Dien
n:tr;:I.~.J:,,:::::
IIJJCleDI pater est »,
. .,<ft1lD de mortalibus non potest quicquam .
DIeu ,
est pere la
aucapacité.
• •IIeI'IIn. Nee putari pater debet qui transfu- de tous les hommes lui seul .. c enti.._ _ ....uar l l
aRt inspirasse animam de sua nullo modo . , .. tous issu8 d'une semenœ.cvs ..
du CIel, c est ~UI qUI. est, notre père à toua J. comme ~
1IMi- - li sentiat, quando tamen aut quomodo id fiat
conprehensum. 4. Ex quo apparet non a
lI1rlïlnlS dari animas, sed ab uno eodemque omnium
Lucrèce., Car a partir d êtres ,mortels, rien ne peut ...
engendre que de mortel. Et Ion ne doit pas """Ï l' [.
..tre. qui legem rationemque nascendi tenet sol us, comme le père l'homme qui ne sent en aucune façon .
1fII~- solus efficit. Nam terreni parentis nihil est nisi ait transvasé ou insuffié une âme à partir de la aiemut. el!
• lit :amGram corporis in quo est materia nascendi, cum même s'il le sentait, il ne pourrait percevoir quaack-.elt
8èD8u uoluptatis emittat uel recipiat : citra hoc opus homo comment cela se fait. 4. Il est donc clair que les " -
aiatit nec amplius quicquam potest, et ideo nasci sibi sont données non par les parents, mais par le seul et m ....
fiJios optant, quia non ipsi faciunt. 5. Cetera iam dei Dieu et Père de tous les êtres, qui détient seul la loi et lea
sunt omnia, scilicet conceptus ipse et corporis informatio modalités de la naissance, car Il est seul à la produire. Car
26 et ÏDspiratio animae et part us incolumis et quaecumque il ne revient au parent terrestre que le seul fait d'émettre
deinceps ad hominem conseruandum ualent : illius munus ou de recevoir avec une sensation de volupté le liquide
corporel dans lequel se trouvent les matériaux de la
" blJ trlbUI VHMSPg : t. h. Ir. B II 4-5 ex utroque BVHPg : extroque naissance : l'homme s'arrête en deçà de cet ouvrage,
MuutrumqueS 1I5aJteruiro BVH.I1Po: a1lero Sil serunlur B'l'HiIlSPg: et ne peut rien de plus, et c'est pour cette raison qu'ils
-ren- BI Il anlmae BVPg : anima et corpus Hl\! animae corporis S II enim
BVHMP,I : omo S II 6 conlertur BV' HMS Pg : conleratur V' Il 7 de animis souhaiten t que des fils leur naissent, parce qu'ils ne les
anima DOD potest BHMSPg : am. V II 8 inconprehensibili BV'SP'g : con- font pas eux-mêmes. 5. Dès lors, tout le reste revient
pra&- V'pl -bU 1 H -bile lIT II decedere B V IISPg : decere 1\1 II 10
deaIque BHMSPg : et d. V 1111 ille idem H MS : idem ille Ir. BVPg 11 12
à Dieu, c'est-à-dire la conception même, le modelage
nam VHMSPg : omo B 1113 nec putari BVPg : am. HMS Il 13-1 4 trans- du corps, l' insufflation de l'âme, un heureux accouche-
tudisae se Heumann Brandt : t. BVHMSPg II 14 sua VPO : Suo BHMS ment, et tout ce qui est important ensuite pour entretenir
rdtl. 1115 Il BVHSPg: omo M II tamen BVPg : omo HMS 1116 habet BVH
MS: habeat Pg Il quo BVHSPg : omo M 1116-17 a parentibus BV'HMSg: l'homme dans l'existence: notre souffie, notre vie, notre
lIPPU"- V'P 1119 parentis B ' HMSPg : -tes B' p airis V II 20 ut BVPg: omo
RMS Il est BVRMPo : omo S Il 21 recipiat Bl'SPg : respi- HM II citrn
BRSP: et c. Vg uira il[ II 21-22 bomo resislit BVH.iIS : humorl. istiuS et BVI-lMS : Ont. P(J II 24 ipse VI-DISPg : On!. B II informatio VRMSP,,:
P humons lstius h. r. Il II 22 amplius quicquam BHMPg : q. a. Ir. V S II Conl_ B
lillir,-: lfBod uigem... 6.
incolumes SUDlal force, VOil"'
bienfait de ~ [ :::::::~
titt._u&rÜs rebus subministrat, et qu'II nous foumit l a ' l l . " , .
• •Idi tribUit, quam terrenus pater
..... Ideoq1le et de sapientibus stulti Il a également
terrestre attribué
ne peut à
tran~," ~;;=;~=a!!~
_ . saepe nascuntur : quod quidam pour cette raison que des pal'eldllo. . . . . . .__........
7. Sed non est nunc locus enfants fous, et des parents toua d...........
IlliIDdIt hoc dicere satis est, quod etiamsi astra que certains attribuent au destin et aUll.laRMa • 0 • •
continent, nihilo minus a deo fieri ce n'est pas le lie~ de disserter du. deatin, ~'est 75 . . . .
• •Nitra ipsa et fecit et ordinauit. Inepti ergo qui dire que, mêm~ SI, les astres renferment une rh. Pa
deo detrahunt et operibus eius attri- sur les choses, II n en reste pas moins que Di.. a taat
L Hoc igitur dei munere caelesti atque prae- créé, Lui qui a créé les astres mêmes et les a mia en ora
.. utamur in Dostra esse uoluit potestate : hoc Par conséquent, ceux qui retirent cette puissance à DMa
.'
-_oit,
lM 1l8DceIIIO ipsum hominem uirtutis sacramento
quo uitam posset adipisci : 19 bis, 1. dedit
.. ocnaaUtuit aduersarium nequissimunl et fallaeis-
pour l'attribuer à ses œuvres, déraisonnent. 8. n-
Ia sagesse, ce présent céleste et remarquable. de DiaI;
que nous nous en servions ou non, Dieu a voula quIiI
....... qtiritulll, eum quo in hac terrestri uita sine ulla soit en notre pouvoir : en effet, en accordant ee ~
......natU requis dimiearet. Cur autem deus hune uexa- Il a lié l'homme même par les engagements sacrés de 1&
.s __ generi hommum eonstituerit breuiter exponam. 2. vertu, engagements qui le rendent capable d'obtenir k
.aateolDlliadiuersitatem uoluit esse ideoque uulgo non aperuit vie.
auttatem, 8ed eam paueissimis reuelauit : quae diuersitas
omn. arcanum mundi continet. Haee est eniIn quae faeit
. . . airtutem, quae t ecilieet non modo esse, sed ne apparere Le vice est nécessaire 19 bis, 1. Dieu lui a donn '
50 quldem. t, quia uirtus esse non poterit, nisi fuerit compar à la manifestation et a établi pour lui, comm. ad-
de la vertu versaire, un eBprit eldor6m_t
28 nam BVlHMSPg: num V' Il praeter quod BV'HMSg : p. quld pervers et trompeur, pour que
VI praeterquam quod P Il benefieio BHMSPg : -eium V Il 29 eorpore
BHMSPg : omo V Il 31 ideoque BVHMPg : itaque S Il et V HMSPg: l'homme le combatte sans trêve ni repos en cette rie ter-
am. B 1132 quidam BVHMPg : quidem S Il 33 ac VHMSPg : et B 113~ restre. Je vais donc exposer brièvement pourquoi Dieu a éta-
quodetlamal VHMSPg: etiam quod si B (quod) etiamsi Brandi Il 3~ ~
bli ce persécuteur pour le genre humain. 2. Avant wut,
BVSPg: quae in HM Il et fecit VPg : ellecit B eficit HMS Il ordiDaUlt
BHMSPg: omault V Il ergo BVHMSP : igitur g Il qui' BVHSPg : ,Cfl;'ta Dieu a voulu qu'il y ait une opposition et, pour cette ralaon, D
Mil 87 potentiam BVHMS : potestatem Pg Il operibus eius BV : open el1~ n'a pas dévoilé la vérité à la foule, mais l'a révélée à un t.ri.
ur
Pli operIbus HMS 1139 an utamur VHMS : ut u. B an u. inutam 41
an u. an non utamur fJ recc. et edd. Il esse uoluit BVHII1P : u. e. tr. S~li_ petit nombre: en effet, cette opposition renferme tout le.sem
quo BHMPg: quod V qui S Il posset IiMSPg : possit BV 11 41 - 69 de -li et du Inonde. Car elle est ce qui fait que la vertu ezitlte, ,""u
. 1 • Pg' sel C
dIIcedIt Pli: haec desunt in BVHMS 1149-50·scilieet - qulC em . . eck sci-
DOIt modo esse (posset, si illa deesset), sed ne npparere quidem com.f! B ndt
qui, évidemment < sans elle, ne pourrait> non seule~
1Ieet(lIne Ipsa) non modo esse, seù lie apparere quldem ( posset> COIll. ra eXister, mais même se manifester, car la vertu n'avU' pu
___ e. . . , . . " _. ..
• . . .'. . ._"...... a••' a.1 cat••
~1iIII.................. _. pu .. , .. IIQP6riortt6 - l a ......... .
_,..1- ....... ItaqwI ".',.iIIi
.iI. . . . . . . . craoldam 1111"-
. . . . . . . . as _ _ario .n'm·oum, ae
perd.e'. CuiWl 01lUlia
. . . . . . . . . . . . . . labelaeb. ftrIne'ur aee aliter ad
• • • •1. . .' aeDil'l Dilli prudeati m8l1u lemper
pO••WI
l'homme,
.811. OOIlllta,
n a établi
cipe cODtraire, PO_laI_;;;;;::::!:!
ellDemi . C'eet lIOUI'qaoa, pwllillÏll\....i~i
"'qaIaIri" uirilem gerit animam qua suhlimium uigorem pour introduire dans les âmes humainee 1.. plUlldou _ _
vic.s, pour être iDspirateur d'erreurs et artisan de toua lM
~ coaetur, iIlf8l1da dictu et execrabilia moliens :
...... iDterflcit, et tameD ut proeterDit multos. sic a multis maux, de telle sorte que, Dieu appelant l'homme l l a _
1do&Ua pl'Oava'Wlque diacedit. 19, 9. Magna est enim uis l'autre l'eDtraîDe et le livre au contraire à la mort. 5. C''''
70 hominis, magna ratio, magnum sacramentum: a quo si quis lui qui induit eD erreur et trompe ceux qui recherche" la
non defecerit nec fidem suam deuotionemque prodiderit, vérité, ou bien, s'il De l'a pas pu par sa ruse et BOD lIZ'Cle1Il',tl
hic beatus est, hic denique, ut breuiter finiam, similis deo revêt une âme virile, par laquelle il s'efforce de faire Ob.....
lit necesse est. Errat enim quisquis hominem carne meti- 1er la vigueur des hommes sublimes, eD entreprenant dea
choses abomiDables à dire et exécrablee : il malmèn., il \1111,
et pourtant, s'il en abat beaucoup, il De s'en éloigne pae moine
vaincu et abattu par beaucoup.
D6dlcaca
à Conatalltbt
MGI't
La1lllD Moreau
1954 stewuon
1954 195$
240/260 v.250
245/250
v.290
non lact. laet. (v. 318/319) 313/31 4 314 ou 317 non lact., 318/319
non laet. lael., supprimés lin lact., supprimés lact. , supprimés, lact., supprimés ap.
lVe S. sous Constance car manichéens 325/326 (= Emonds)
idem lact. (306 et 316), laet., ajoutées en lac l., en 307 el 31 3 idem
supprimés lin IV' 323 el 324/325
s.
? op. 325/326
v. 340 ap. 325