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TERTULLIEN

LA CHAIR DU CUmST
TOME 1

INTRODUCTION, TEXTE CRITIQUE, TRADUCTION


ET COMMENTAIRE

DE

Jean-Pierre l'lAm;:
agrégé de l'Université

Publié avec le concours du Centre National des Le/Ires

LES ÉDITIONS DU CERF, 29, BD DE LATOUR-MAUBOURG, PARIS 7'

l~
W
A ÉLISE ET ANNIE

28( . (
IËJ(TUL-L-I AN \45
ACN ,,~'S IIV

SouR.Cf...5
Ch r{&,€n V1 es
L21 b)

© Les Editions du Cerf. 1975


AVANT-PROPOS

Il Y a une quinzaine d'années, dom Pierre-Pat.ri4


Verbraken, moine de Maredsous et. docteur en théologie
de l'Université Catholique de Louvain, entreprit de
donner une nouvelle édition du De carne ChriBfi de
Tertullien. Il collationna les six manuscrits désignés par
nous sous les sigles ATPMFX, ainsi que les éditiODl
d'E. Kroymann et d'E. Evans, et. il commença d'établir
et de traduire le t.exte. Mais bientôt appelé à d'autres
tâches, notamment à la direction de la Revue Bénédicline,
il dut différer l'achèvement de son projet. et, quand je
me présentai à mon tour aux ,Sources Chrétiennes.
pour éditer ce traité, il me permit fort généreusement de
disposer de ses notes, parmi lesquelles un cahier contenant
toutes ses collations, recopiées au net et portant la trace
de minutieuses vérifications. Je me mis au t.ravail et.,
quand il m'eut laissé établir et traduire le texte selon
mon sentiment personnel, dom P. Verbraken eut. la bonté
de me relire pour s'assurer que j'avais bien compris les
collations qu'il m'avait remises, me donnant en out.re
toutes sortes de conseils utiles pour la rédaction de l'apparat
• critique et de l'introduction. On voit combien je lui suis
redevable et si, en plus d'un passage, notre apparat. ou
notre texte corrige les lectures d'E. Kroymann, c'est à
lui que tout le mérite en revient.
Mais ce travail n'aurait pu être mené à bonne fin sans
l'aide bienveillante et désintéressée de plusieurs personnes.
qui ne m'ont ménagé ni leur temps, ni leurs conseils.
, f,aÎJlfI A la Sorbonne,
~tu:" qu~ je me déc~dai
i.I.;1rid- CoJDJlle je commençaI de
,.... ., 118 la chance de rencon-
. . . .t.a,,~! ~ e a mes lectures jusqu'à INTRODUCTION
.,.,.rl 1. MoJD8t. quI ~geme serais certainement
pour 8f11Jbou~•. e si'e n'avais eu pour
_ ....... l'ttude du vale~ti~I~~e~em~ine après semaine, M~THODE BT PLAN
_ . .. . J.-B. M6nard, q';" .8UIVl,' .our de la soutenance.
~f8UC,n de Illon t.ravaIl JUs~u au J té de lire mon texte Le De carne Christi étant une œuvre théologique d'a
~"lpI, M R BraUD avaIt. accep .
~ • ~e faisant. profiter de sa connalssl~nce caractère fortement polémique, le premier devoir d'lm
tradUCluon'l 1 t de la pensée de Tertul len ; éditeur consisterait sans doute à identifier les adveraairea
....;tblDelle de a angue e . contre qui il est dirigé. Cela ne semble pas, tout. d'abord,
rt.eur de cette t.hèse de 38 cycle, et l'on devmera
;::"~e profit. que j'ai pu tirer de toutes les rema.rques trop difficile. Tertullien les nomme lui-même : Marcion,
nleI 6critea qu'il eut la bonté de me commumquer. Apellès et Valentin, bien connus des manuels d'hérésiologie.
~e m:e~ie aussi M. R. Schilling, qui ~ccuei1lit favo~a­ Mais il ne s'agit pas d'ajouter une nouvelle notice Il cellea
hlelllent. le travail que je lui présentai et f~t enSUite
qui exislent déjà sur ces trois personnages: nous voulons
priaident. du jury. J'ai enfin un~ dett~ consldéra~~e à
saisir la valeur et les limiles du témoignage de notre
l'égard de M. P. Petitmengin, qUI soumit à une cntlq~e traité concernant chacun d'entre eux.
Pour cela, nous disposons de trois points de compa-
aerrée en vérit.able t.echnicien de la tradition manuscnte
et. de' l'hist.oire du texte, l'apparat et la rédaction du raison : les œuvres mêmes de ces hérétiques ou ce qui
chapitre IV de l'introduction. Mon collègue Jacques subsist e de leurs écoles; les témoignages d'auleun
Gaillard m'a aidé à faire plusieurs vérifications, lorsque les chrétiens , leurs adversaires; enfin le témoignage .de
épreuves me sont parvenues. Je n'ai garde d'oublier Tertullien lui-même dans ses autres traités. Ce derruer
la gentillesse et. le soin que j'ai rencontrés à l' « Instit ut point mérit e la plus grande attention. Tout d'abord
des Sources Chrétiennes _ quand il s'est agi de préparer parce que Tertullien est pratiquement le. seul à no?s
mon manuscrit pour l'impression. Il me reste, bien entendu , parler d'Apellès, et que l' Aduersu~ MarclOne"!, fournIt,
Il revendiquer pour moi seul la responsabilité des erreurs sur son adversaire éponyme, une mme de renseignements
ou des opinions téméraires dans lesquelles j'ai pu persist er beaucoup plus riche que ce qu'on peut glaner chez tous
~algr6 les conseils et l'aide qui m'ont été si généreusement
les aut res auteurs. Cependant, en tentant d'exploiter
dlapens6s. toutes ces richesses, nous ne devons pas tenir d'avance
pour acquis qu'elles constituent un tout homogène, un
J.-P. M. ensemble d'égale valeur: ce serait méconnaître le caractè~
spécifique d'ouvrages, pour la plupart, fortement polémI-
qu es .
soit plus sommaire, et ..
eêléDitA de l'historien que celle des autres traités anlti-J_II ....~ .I!;
"o9I"li~re de disposer d'une apparattra dans le chapitre III. n D'.
s.n les circonstances, enfin que sa composition soit DlOÙII el
~. • maie pris au dépourvu, continue que celle du De rflIurreclione camia, ctaat
iitw..... roarD être Ja da. développements coutume de le rapprocher, puisqu'il en est.. en fait,

~
i'avaDce ... t
. serviront, éventuellemen , vement éloigné : cela sera confirmé par l'anal'yIe d6ltallNe
qw . moyennant de menues du traité qui figure au chapitre V.
• - l . adversaires, . d
. . . . . . .!JI; ou wv- . ' Tertullien a repris es Tel est le plan que nous avons suivi dana cette iDtro-
C'elt am8i que 'II duction : du plus extérieur au plus intérieur. Car lea
t.Îere de l'Aduersus 1udoeos dans le bvre 1
. . . :arcion,m. D'autre part, si tel de ses pamphlets circonstances et l'ordre même dans lequel Tertullien
. , rmation insuffisante et ne touche pas s'est attaqué à ses trois adversaires nous ont. paru plUl
'hé 't à extérieurs au De carne Christi que les éléments de leurs
....~ prte l'adversaire, le polémiste n SI era pa~
. . . _ Ge lD'O

Il GOIIlpCllllr un autre, qui pourra contredi:e le ~remler, doctrines retenus et discutés dans ce traité.
~ent dans la mesure où il sera mieux mf~rmé.
a. ailllÎ que les livres 1 à III Aduersus M~rclOnem
cmt. CODIlU trois moutures successives, et que les bvres .IV
et V reposent sur une information encore plus sobde
que les troil premiers. ,
On concevra que, dans ces conditions, nous ne pOUViOns
puler des trois adversaires de Tertullien dans le De carne
Cltritfi lans donner au lecteur deux indications prélimi-
DIirea : 10 ce traité est, selon nous, et contrairement à
l'opinion reçue, antérieur aux livres I-IV Aduersus
Marcionem ; 20 certains passages s'inspirent d'un ouvrage
du même auteur, aujourd'hui perdu, dont le titre probable
,tait. Aduersus Apelleiacos. Tel est l'objet de notre premier
chapitre, qui peut sembler d'abord d'un intérêt assez
marginal et d'une rédaction compliquée, mais qui sert à
Ilxer .une perspective d'ensemble confirmée par les autres
chapd,res.
MCar. ai le pe carne Christi est antérieur à l'Aduersus
areMlone~, il ~ a de fortes chances que son information
aur
'est arelon SOIt moins so l'1de que celle de cet ouvrage '
~ :'~eq~e ?,~nt~nt les analyses du chapitre II. Si l~
rière de T:~::i:OIt,~tre situé plutôt au début de la car-
n,lest naturel que son anthropologie
LA DATE DU «DB CARNB cmum .
ET LE TRAITÉ PERDU « ADVERSUS APBLLtn'Ad .

1. L'« ADvBRsu8 APELLBIAC08.

Pour comprendre les circonstances daDI lesquellea


Tertullien écrivit le De carne Christi, il serait souhaitable
d'élucider les rapports de ce traité avec un traité antérieur,
l'Aduersus Apelleiacos, qui s'y trouve mentionné au
chapitre VIII, mais qui est aujourd'hui perdu. NoUi
avons deux moyens d'y parvenir.
Dès 1874, dans sa première étude sur Apellès, A. Harnack
a const a té que les chapitres consacrés à cet hérétique
par l'Aduersus omnes haereses du Pseudo-Tertullien ne
s'inspirent pas seulement du Syntagma perdu d'Hippolyte,
1
restitué par l'accord d'Épiphane et de Philastrius , mais
aussi, et parfois d'une façon très littérale, de plusieurs
textes dispersés dans ditTérents traités de Tertullien :
le De praescriplione haerelicorum, le De anima, le livre III
Aduersus Marc ionem et le De carne Chrisli2. Or, il est peu
probable qu 'un compilateur se soit donné la peine de

1. A. HARNACK , A p . Gnosis, p. '23. Les références détaillées des


ouvrages que nous citons sont données dans la bibliographle, infra,
p. 197-205. Lorsque ce lle bibliographie ne mentionne qu'un seul
ouvrage d e l 'auteur cilé, le titre du volume est remplacé dana la
nole par la men tion o. c.
'2. l b. , p. 35-37.
L·.AD. . . . . .

..,nu.
ae...-
181 reDSeigne- t.raité perdu A~:.:;::~:~;=
_le daDII UD t rai·té daDS UDe certaine meI'IIi8,
e't t. êt.re que l'Aduersus Nous indiquoos ci-deaeoua, f t
.. ,_D~~ lement. des anootatioos D6ce•• aire& lao1~.ij"
--que fois qu'un traité
. ,. . tous les parallèles qui permettent. de ...._ ...~1w.iI
"cu1ier le D. carn' ChrIS'2 qUi Apelleiacos. On aura aiosi l'oeeuion cie
.. ta pert.i, la doet.rine d'Apellès -
au/ta • .,... h~.rues nous sommes ce traité perdu constitue une source impo~
~
.- UUV'--. ft ce certaine, de 1'd
l'A''·''-'. omnu.... A uersuS l'interprétation des neuf premiers chapitres du D• •-
.,,,-," • une 111 uen Christi. Nous commencerons, d'après A. Haroaèk, 1àtIIt
en établissant difTéremment les textes', par les paraUflle8
façon de déceler la trace
~.Iilé _core UDe seconde . Q, entre le Pseudo-Tertullien et Tert.ullien lui-même:
dans le De carne Chrisll. u on nous
. . el treit6 perdu .' rtic\e que nous avons publié TmuUien
--u.
...-
de ",umer ICl un a
à tte éditions De nombreux passages
Pseudo- Terlul/ien (VI, 4-6)
e ... Apellen, qui po.t.eaquam ID
..... eonpr enCchr°~" tCro uvent des p' arallèles dans les livres Post hos subsequitur Apelles,
mulierem carne laplus •.• (Carn.
cio DUGI'n. discipulus Marcionis qui postea-
Marcionem. Or, un examen ~t~entl
," l
nf et IV Aduerlu, quam in carnem suam lapsus VI, 1) .•. .Iapsus ln feminam. ••
~ révèle qu'aucun des deux traites ne est, a Marcione segregatus est. ab oeulis aaneti88iml maglatrl
_ cel pa...ges '·1 . t t Alexandriam leeesail (Pra...
.'iupire directement de l'autre, mais qu 1 s pU1se~ ous XXX, 5).
deux à une source commune. En elTet, contrairement
, ce qu'on pourrait penser, ce n'est pas dans. le.s ~assages Hic introducit unum deum in
De supercaeleslibus sedibus
dirigéa contre Marcion que le De carne Chrtsil s a~corde infiniLis su peri oribus partibus. (An. XX\I1, 3).
superioris mundi (Carn. VI, 3)
avec l'Aduersu. Marcionem, mais dans ceux qUI sont
alrigM contre Apellès, ou contre Marcion conjointement Angelum quemdam inelilum
Hune potestales mullas ange-
(Carn. VIII, 2).
'ApeUêl. Comment s'explique cette singularité? Pourquoi losque fecisse; praeterea el
Angelum nescio quem gloria-
le De carne Christi et l'Aduersus Marcionem ne s'accordent- aliam uirtulem, quam dici
sum (Prau. XXXIV, 4).
dominum dicil sed angelum
ila pas lur d'autres sujets, et en particulier lorsque seul
ponit.
Marcion ..t visé? Il n'y a selon nous qu'une seule réponse Angelum quemdam inelitum
à cette question : les passages parallèles du De carne Ab hoc uult uideri mun- nominant, qui mundum bunc
dum insLilutum ad imilationem instituerit et institulo, ei pae-
C!"üfi et de l'Aduersus Marcionem ne procèdent pas mundi superioris; cui mundo nitentiam admiscuerit (.ic Har-
dlJ'ectement les uns des autres, mais ils remontent au permiscuisse paenitentiam quia nack eo ... admiserit codd. om-
non ilium tam perfecte fecisset
nes) (Carn. VIII, 2).
quam ilIe superior mundus
1. Carn. VIII institulus fuisset ...
lI9n ' " 2. Adners us 1·11os semble .mdlquer
. que le titre du
D
h l celuilit pa. Adueraus
. Ap I l ' . .
e en , mais bien Aduersus Apelleiacos.
que retient A. HARN
P. 1I0llCllAUX 0 t no
, . . , p.• 5 n 7
ACK, o. c., p. 35; de même
). A. HARNACK, Ap. Gnosis, p. 35.
1. Carn. VI.IX. ' . .
2. lb., p. 21-22.
3. J.-P. MAHÉ, article no 1.
L·.AD~"'.
Lei hérétiques loultiea"'L~.,,_
'i~~===~~:eublltan-
~;;~:;5e!!!
(carll. VIII,
songe
que sa des
mèrephariaiena qui
et sel frèrea
'........ et lubstanUls synagogue, proteste qu'il D'. Di .....
iI1denu-'" t
..~r" mundl mutuatul es raÉison qu'il n 'est pal né. TertuUiea L II li i:t .. 1tIt;• •"1!
, .ID (GII7'II. VI, 3).
-- Ua &am ('c. earnem) l' criture ne mentionne pu ici qu'on ait uula II-t_
~~:::: elle (Je. Christum) Jésus, alors qu'elle a soin de le faire partout . . . . . . . . . .
(UI Marc. XI, 2). le cas se présente l ; 2/ que la tentatioD serait. laDI obJe't
Cululque (.c. Phllum enes ) ener-
n'ayant pas été précédée d'un doute'; 3/ de t.eute ft....
emale cireumuentu8 qua~ a~ si l'on avait voulu s'assurer que Jésus était Dé, ce .'était
:a dldicil, Phanero,ei' 8crlpslt pas ainsi qu'on aurait procédéS. 4/ Tertullien donne lOB
e!::!:=;quaDI
.:~. . ,..,plllUIIIID I8II'IlLur.
(Prou. XXX, 6). interprétation personnelle du passage qui n'eat pu tout
à fait la même dans l'Aduersus Marcionem que daDa le
De carne Chrisli'.
t' ce du Pseudo-Tertullien sur Mais on peut s'assurer, comme nous l'annoncioDi
ltot donn6 que 1a no 1 •
ci-dessus, qu'aucun de ces deux textes ne vise exclusi-
ApeIl- eet fort brève et que l'auteur a .utilisé, en meme
ue Tertullien, une notice extraite du Synta~ma vement Marcion : Apellès lui est toujours plus ou moina
: : : d~HiPPOlyte, on ne s'étonnera p~s que les par~l~ele~ nettement associé. Pour ne pas avoir l'air de Be répéter
l'I1ev6e par A. Harnack soient extremement fU~lbfs . purement et simplement, Tertullien tente de faire admettre
t.outefoÎl, ils nous permettent déjà de décou~rJr un~ le contraire , en écrivant dans le De carne Christi . :
première série de souvenirs de l'Aduersus Apellewcos qUi (, Qu'Apellès entende lui aussi ce que nous avons déjà
afDeureDt dans le texte du De carne Chrisli. répondu à Marcions.l) Il prétend appliquer ici pour la
Mail en comparant ce traité aux livres III et IV Aduersus première fois à Apellès un argument jusqu'alors réservé
Marcionem, nous allons pouvoir repérer des îlots beaucoup à son maître Marcion. Mais si l'on consulte le texte même
plu. importants. Nous ne devons d'aiJ1eurs reLenir comme de l'Aduersus Marcionem, on constate que le développe-
puaagea véritablement parallèles que des textes d'une ment correspondant (en IV Marc. XIX, 6-13) était ann~~cé
certaine étendue et où les ressemblances d'expression et dès le livre III (en XI, 2-3) avec une référence expliCite
d'argumentation ne soient pas discutables. Le plus long aux doctrines d'Apellès, de Philumène. et ceteri ?eSerto~eB
de ces parallèles nous est signalé par Terlullien lui-même: Marcionis 1). De fait, en interprétant ce verset de 1 Évang!le,
il ,'étend sur tout le chapitre VII du De carne Christi,
que l'on peut comparer, dans le livre IV Aduersus
Marcionem, aux paragraphes 6 à 13 du chapitre XIX. 1. IVMarc. XIX, 7 el Carn. VII, 2-3 .
. La succession des arguments est rigoureusement iden- 2. 8-9 el ib. 4.
lb.
3. 9·10 el ib. 5-6.
lb.
tique dans l.es deux textes. Il s'agit d'expliquer le mot de 10-12 et ib. 8-13.
J6eu~, repris par l'évangile de Marcion et d'Apellès :
4. lb. "u,'d iam responsum sil a no b'18
5 .• Audiat igilur el Apelles '1
• QUI est ma mère et qui sont mes Irères ? 1) (M allh. 12, 48). Marcioni . (Carn. VII, 1).
L'. ADV1B1l111'*W_

Marcion. maia né 1 '1 • etc. Toutefois, cela ne ........ . . ..


~=:::~~ du Seigneur! •. soit. seul à être visé par le texte : AJeDilii ~..._ .
lOa1. certainement et peut-être même davantage, car ~ . .~1Ii•
• _ que le Christ a réellement comme. nous le verrons ci-d8880ual, mCOl.JI_.I~==~::~
m~uva.18e que ,pour M.arcion; elle n'tilt. pD l'
a'&Iit pas né'. Dieu Juste (c est-à-dlre ni bon ni mauvaill)
mêmes observations sur le
~ chapitre VI (§ 5-10) du De l'Angelus igneus, praeses mali. Tertullien ~ le . .
..... . . . ~tre IX (§ 6-7) du livre III Aduersus
d'ailleurs fort. clairement. : personne ne dét.eat.e la otmit
. . . . . le ohapI 1 déroulement des deux textes et. I~ nais~an~e a~t.~nt. q~e ces mauvais apoU6iaqu.
lA encore e 't à (C Isb apellelaci carms Ignommiam praetendunt. maximel .).
'1iIlllllI'llll__t .dentique : 1/ les anges n on pas D'autre part, le passage de l'AduersuB Marcionem paraDèIe
'1 1 . S3 . 2/ le
poiIqU'iJI n'ont. pas la mounr pour nou , la celui du De carne Christi est. introduit. par une remarque
. .~_ lui-même apparut la Abraham d~ns un corps qui prouve qu'Apellès est principalement. visé : 1 Plane
l81li être né, puisqu'il ne devait pas, ~ncore
natiuitatis mendacium recusasti : camem ueram edidisti'. •
1DOIIrir': 3/1es anges n'ont pu avoir qu'un corps veritable, Qui reconnaît au Christ une caro uera? SQrement pu
o'..t4-c1ire proprement humain'. Non. s.e~lement le te~te Marcion, qui est d'un docétisme intransigeant. et. parle de
da Dt _III Ch,i,ti est explicitement dmge contre Apelle~, caro pulaliua6 , mais bien Apellès et Philumène.
IDÙIle texte de l'AduerlUI Marcionem indique la cet endrOIt Nous mentionnerons encore deux autres cas. Au livre III
que l'auteur cesse de s'adresser exclusivement. ~ Marci.o~ : Aduersus Marcionem (IX, 1) et au chapit.re III du De
Ult.erum et aliia haereticis' •. Qui sont ces aIt! haerehc! ? carne Christi (§ 6), théoriquement dirigé contre Marcion,
Dans le contexte du livre 111 Aduersus Marcionem, si il est question des anges apparus à Abraham et. à Lot.h :
• n'ut. pas Marcion qui est visé, il ne peut s'agir que m ais nous venons de voir ci-dessus que cett.e quest.ion
cl'Apellès et de Philumène. ét ait aussi discutée par Apellès 8 • De même, au livre III
Sipalon8 encore un troisième rapprochement, entre A du ersus M arcionem (XI, 5) et au chapitre III (§ 6) du
la Dt carne Christi (IV, 1 s.) et le livre III Aduersus De carn e Chrisli, quand il est question des fausses appa-
JlOI'Cionem (XI, 7 s.), où se trouvent rapportés des propOS rences du Christ, le premier texte est théoriquement
h6r6üques contre l'horreur de la grossesse et de l'accou- dirigé contre Apellès et le second théoriquement dirigé
chement. A vrai dire, le De carne Chrisli attribue ces contre Marcion : en fait ils s'adressent l'un et l'autre à
propos .uniquement la Marcion : ({ Tu méprises, Marcion , ces deux hérétiques à la fois, et ils remontent, comme
.t. obJet naturel de vénération : et comment es-t u nous j'avons dit ci-dessus, la j'Aduersus Apelleiacos.

(
~.~ omnxlum qui naliuitalem do mini in controucrsiam defer unl»
are. IX,6). 1. Carn. IV, 2 .
(Carn. Habuerit,
Il .• VI, 1). inquiunl ,rn~m
ca d ommus,
' dum non natam' 2. Cr. infra, p. 103.
3. Carn. VI l! , 8.
3. 111 Marc. IX, 5 el Carn. VI 5.7 4. II I Marc. X I, 6.
4. lb. 8 el ib. 7-8. ,. 5. I II /lIare. I X·X I et Carn. I·V, passim.
6. lb. 7 et ib. 8.10. 6. II I Marc IX, 1.6 et Carn . 111, 6.
1. III Marc. IX, 5.
LA DATE

criplione haerelicorum et :-.4t1u. . .1

~ CHRISTI.
fois "rmo. Au contraire l'Ad...,.... .1"'''-''
carne Chri.ti comporte quiDae'foia . . .'~iI

vingt. fois .ermo et pas une lI8IIle foi' ·.......' • • •


ttent. pas leulement de être l'explication de cette aingularit6 , RI ........._

_r.-._irAll.
iiiijii~.~.~"':::ulaident aUlli Il dater
...... ,-su.
IMI• .,.
...... QlJtlll.
l)eIIJ 18

aVIl .,w
G -Lichf' der altchrisllichen
A."1iI1 · · t que
Harnack ensel~al
't. ",Il. composé après les hvres 1 à
. t .
que la composition du De carne Clarmi bfa Iota.....
postérieure Il l'Aduer.UI Marcionem, 8Â 'en riallt6 •..,....
du De praescriptione haerefieorum, c'est-l-dire da en"iNDI
de l'an 200. Dans ce cas il faudrait supposer que TertilDieIl
a introduit plus tard, lors d'une réédition coUect.Ne de
.. MfII'CÏOII'm c'est-à-dire cert.amemen apres
ses œuvres, le renvoi du De carne Chrilfi l l'AduertUI
54........ dait., ent.re 'autres textes, sur la ,~réface iOn
.du
Marcionem qui motiva l'opinion d'A. Harnack l •
,..ionl
a.,.,..... I0Il _nil oil Tertullien donne Ilmpress
: ;•• la façon dont. se sont. succédé ses ouvrages
Dans l'article que nous avons déjà ment.ionné. noua
entreprenions une comparaison systématique du .tyle da
CID'a .. Wr6t.iquea : • Nous avons montré en quel o~~~: passages parallèles dans ces deux traités. De fait on ne
• IJataIIle U fallait. les attaquer, et noUS les avons eJ peut rien trouver de plus contrastant. que la lourdeur du
~tlDent at.taqués en leur consacrant à chacun. un De carne Chrisli en face de l'aisance ferme et. équilibrée
u.it.6: D.l'UnieiI4 de Dieu el de son Chrisl contre MarCiOn, de l' Aduersus M arcionem. Le premier accumule les indéfinia
fit ,. Cltair du Seigneur contre quatre hérétiques pour et les invariables avec une maladresse inexpreasive :
~d. base à ce débat tout particulièrement2 • » Joignant « primo quidem numquam quisquam annuntiasset illi ... , ;
'" el premier indice la mention explicite du livre IV le second en supprime trois sur quat.re, sans inconvénient
A4amuMareionem en De carne Chrisli VII, l, A. Harnack pour le sens : « primo non potuisse illi annuntiari'.'
eroJÙt. pouvoir conclure en toute sécurité que ce dernier Le premier multiplie les explications et les remarques
tnit.6 6tait. postérieur au premier. incidentes', le second va droit au but. Par exemple, le
PenoDDe ne mit en doute cette conjecture jusqu'à la premier demande ce qu'on a voulu tenter en Jésus :
ta.. de R. Braun. Celui-ci constate que Tertullien traduit « •.• utique natusne esset an non. Si enim hoc negauit. res-
GJdiJWrement. 10gOB au sens christologique par sermo ponsio eius hoc captauiL nuntiatio temptatoris • (§ 4). Suit.
et. BOIl par uerbum. Verbum ne se rencontre que dans ses une série de considérations générales: si l'on a tenté Jésus,
ouvragee réputés plus anciens: Apologelicum, De praes- ce n'est pas sans raison; si ce n'est pas sans raison, c'e~t.
qu'on a douté; si au contraire on n'a pas douté,.« ~UI~
1. cr. l. 'l, Leipzig 1904, p. 257-260. tu argumentaris uoluisse illos per temptationem SClsclt.an
t .• Iplur IIIquantum
occunDdum b' ad haere l"ICOS demonstrauimus, 'luo cuneo quod numquam produxerunt in quaestionem ? » En revan-
DI deo quld a .no 18. Et occursum est iam suo quoque li lulo : che dans l'Aduel'sus ,\1 arcionem tout s'enchaîne dans une
em Unlea tI Chris! .
_1111 dlam adutrJu,
d
If Otlusa uersus Marcionem,De carne uero
PftlltrueDdam, (Ru. ql~~ IUI~r ~~reses ad hanc maxime quaestionem
)IItIIdre le Utrt> ' De .. : la façon dont nous devons com-
1.....
...,.... .,.110.. carDe domml adu ersus qualluor haereses', voi r
1. R. BRAUN, O. c., p. 268 el 573 .
2. IV Marc. XIX, 7 el Carn. VII, 2.
LA. DA.TE

moins par rapport Il la _ _ -HN_


i.t.il8t••"-' ptuane esset est en quelque sorte une ~1Ï8~~"~idi1l1111l~.i
qo81P ex ipsa tempta-
dérablement augmentée. En eftet, de la tlftlllllll . . . .
iIi1"~".tf!(JI'M"io Claritfi s'embarrasse
I~I ,.,;:",.*.....:lI.WI1.J~;~.
on peut conclure que Tertullien eompôH - - -
par l'indis~ré~ion de livres 1 à : a) un opUICulum pro
IlUmqu8ID eiusmodl fUlt causa
1II• •'~'~.habeB causalD cur non nascen~o
b) u.ne.plen~or composifio en deux li~.
Rien ritBIII"".
a priOn de situer au moins la première d
.. l'Ad e ces deu é'--......
_ ....- ·
. . . . . . . . . 1 Don ueaerant 1D0ri ideo nec nas~l. » amSI que uerBUS A~el~eiac08, aux enVÏl'ODa de l'an _
~==::~'==
"
6)imine cette pesanteur et ne ~etIent
la plu. frappante pour l'appliquer dlrecte-
peu après le De praescrlpflone haereticorum, daDi la périochl
o,ù ~. Braun . pro~ose ~e situer le De carne Chritfi. D
.-&Nt: ere&urgendo in came in qua natus est ut s a~t l~ de faits bien difficilement saisiuables. Toutefois•
un mdlce peut contribuer à donner quelque probabilit6
• II.-
IIl'iJlOll'.....
pourri multiplier les exemples, mais. ~ous à ce~te hypothèse. Le livre 1 Aduersu. Marcionem 18
...... l8U1ement rappeler les conclusions de notre ar~lcle :
ODI
termme par un développement qui, mettant à profit. une
1..... dei p....gea parallèles de l'AduersuS Marcwn.em lettre . de Mar~i~n, énonce contre lui une prescription
• du DI earne Chri.ti n'est jamais en faveur de ce dermer, et se refère expliCitement au De praescriptione haereticorum.
qai .t. toujours plus lourd, plus dilTus, moins rythmé, Or, malgré de très grandes différences dans l'expre88ion,
mobll pricis que son rival. Pourtant ils traitent tous deux ce développement peut être comparé pour le contenu au
la meme matière dans le même ordre, et ils sont l'œuvre chapitre II du De carne Christi 2 : ne serait-ce pas l'indice
d'un meme auteur. Mais nous ne sommes pas seul à faire qu'il figurait déjà dans l'opusculum properalum, composé
.. pDre de constatations. G. Saeflund, C. Becker, à une date très proche du De carne Christi, sans qu'il nous
B. Traenkle' ont également confronté des passages soit possible de distinguer lequel est antérieur à l'autre '1
parallèles de l'Ad naliont8 et de l'Apologe!icum (Vulgate Quoi qu'il en soit, puisque le De carne Christi est posté-
et. codex de Fulda), de l'Aduersus Iudaeos et du livre III rieur à l'Aduersus Apelleiacos et antérieur à la version
Aduera~. Marc!o~em et d'autres encore, pour étudier définitive des livres 1 à III Aduersus Marcionem, nouS
l'6volution styhstlque de Tertullien. Leurs conclusions avons déjà un premier indice d'une des positions que nous
10111. identiques : le texte le plus concis est également détendrons dans le deuxième chapitre de cette introduction:
le plua récent. Il .n:y a pas d'exemple que l'auteur, aux ce n'est pas une réflexion sur Marcion qui est à l'origine
!'p8111 de sa. concIsion ordinaire, ait étendu un texte bref du traité, mais une réflexion sur Apellès et sur l'environ-
~:~: :CI ~e clar.l~ ou de précision plus pointilleuse. nement gnostique de sa doctrine. Aux alentours des
fait décISif en faveur de l'antér' 't' d D années 202 ou 203, Tertullien, qui a réfuté la théologie
CGI'II8 Chri.ti lOri e u e
par rapport à l'Aduersus Marcionem, ou du des apelléiaques, projette de compléter sa démonstration

1. 16. 8; el ib. fi. 1. G. QurSPEL, Bronnen ... , p. 1-21 : • De uitgave van adu. Marcio-
i. III Mare " IX "• el Carn. VI, 5 nem .•
8 C. BaCItER 0 e G 5
id. •1l1li . C
' . . . AEFlUND ' 0 . •
. p. UII-LXVII. , p. 166-189. H. TRAENKLE, 2. cr. notre commentaire de Carn. Il, 4.
qu'il agira
. . . . .Ilt aur un point.
r: • . -.. apria l'avoir réfuté
.~ Seulement. la
tJaDI un certain cont.ext.e
~-~"_~8D quelque sorte complé- CHAPITRE Il
's de Valentin et. de celle d.e
iiIII"'~ . -••-
' au.... _ . t 1. qu'U lui suffirait de. défimr
. POSITIONS H~IŒTIQUES
• I~ -ro"- il trois questions rhe~onque~
ru
,.,? Vnde est? Cuius modl es! ?)

11"--d'p
..
iii ' . _ _
• __ . . ._ .
.
(Ali

:Aque
coup troll
oceaBl
. dversaires au lieu d'un seul:
. a pour un avocat lmpa
on,
quête de praescripho .
.
nes
t'len t.
et de
Le rapprochement des trois doctrinel hérétiques n'''''
pas gratuit. Marcion, Apellès et Valentin sont. toua trois
convaincus que le Christ ne s'est. pas réellement incarné
.. .,..... touJOUI'I en d dans une chair semblable à la nôtre. Car celle-ci, chargée
SI.'" , ; ;de frapper une seconde fois ses plus angereux
.......- du De praescrlP '!'lone haere !l'corum 1.
de passions, d'impuretés et d'imperfections. diminuée
par la souffrance et par la mort, est nécessairement. la
créature de quelque Démiurge inférieur, régnant sur
1. J. H. Wülllllt, M. An. p. 7-14. notre univers matériel. Le Christ, au contraire, vient noua
L a. P. 81111lCALCO, O. C" p. 98, n. 72. révéler l'existence du Dieu supérieur qui règne sur un
univers spirituel. Comment eût-il pu revêtir une chair
semblable à la nôtre, puisque la vie de l'esprit, qu'il vient
nous enseigner, consiste précisément à êt.re délivré de
cette chair? S'accordant sur cette intuition essentielle.
Marcion, Apellès et Valentin la justifient par des expli-
cations fort différentes, qu'il est nécessaire de rappeler
ici dans le détail, sous peine de ne rien comprendre à notre
traité. Du même coup nous saisirons mieux les ressem-
blances de ces doctrines et nouS serons plus en mesure de
leur donner la place qui leur revient dans le grand courant.
l
religieux du ne siècle: le gnosticisme •

1. Tous les adversaires combattus dans Carn. sont des hérétiques,


qui se déclarent ouvertement hors de J'I;:glise. Mais parfois la situation
est moins claire. Il arrivait à des fidèles, influencés par les gnostlquea,
de rester dans l' ~"lise sans avoir conscience qu'ils n'en faisaient plus
parUe. Cr. l'écrit :nonyme Praedestinalus, PL &3, 607-608 : • DicunL
Nous devons comprendn
renseignement. des texte& de ~eil'tlll. .~11
ne se plaça ouvertement. bon de l'B...~. .
souS le pont.ificat. de Piel • En det. le DI • •
J,,,,,
Valentin qui aurail été. le
l8int.l.,\née, il tirer un.e doclrll~e
noUS fournit une précision importante en ."..
condiscipulus et condesertor de Marcion'. Cela ...........
aat_.....
WI'D8P-4"'.il esl en tout. cas cel~1 .deds trtolls qu'ils firent t.ous deux partie de l'eglise de Rome ... ~
.~ dans le De carne ChrlSh, on a quittèrent à peu près au même moment.. Or, noua emmp ; ' "
de Tert.uDi d' te depuis la découverte sons la date exacte où Marcion fonda S8 propre aect.e :
CIOJlIIue de lOurce lt Irec
he le plus manifestemen t en l'an 144, d'après le témoignage de ses disciples'. Mais
ua-madi'
DIIU' , d
88 ra ac
• siècle qu'on appelle le gnos t'1- Tertullien nous donne aussi les circonslances qui condui-
Ü~.lII'8lllt religieux u I: d'apprécier le plus justement sirent Valentin à la rupture. Il avail décidé d'être évêque
el peut. noua penne lre quia et ingenio polerai el eloquio'. On lui préféra quelqu'un
•~'iIodtioD hiatorique des deux autres.
h d . ni de son
vie d'autre qui avait survécu au martyre : ce ne peut être
ne lavons pas grand-c ose e sa ,.' que le pape Pie lui-même, sans doute en 140. Valentin
M1ution intellectuelle. Irénée noUS rapporte qu Il vmt à
Ilome IOUI le pontificat d'Hygin, d~ploy~ la p,lus gr.and:
quitta donc l'Église presque au même moment que Marcion,
.ct.ivité IOUS celui de Pie, et subSista Jusqu à Amcet. à trois ou quatre ans près6 •

!aU dei Dllum lic paruiss8 in lerris sicul Raphaelcm angelum aul A, Gnosticisme et (' De carne CbriBü.
Gabrlelem. Don camr ussumpta sed uisa ... sic se miscenL populo dei
ut non IDlelllgantur. Denique quia nullum alium errorem paUunLur Il est d'autant plus difficile de connaître les origines de
lOIDIIIunlcanl nobiscum : et hoc esl quod peius esl, quia quoscumquc
la doctrine de Valentin que ses disciples l'onl rapidement
IIInpllcellnuenerint. ita eos laciunl ~entire eL credere. Hoc scelus ... iLa
uUuUDt : Ergo drus Illas sordes habuiL sustinere (Juas naluralis et profondément modifiée. Irénée et Tertul.lien so~t.
euncepUo part us et l'ari"ntis inOigiL? Habuitque dei filius habere encore d'accord sur ce point; nouS pouvons bien sav?lr
a1uum d~ta sua abluenlem, humorem de naribus, saliuam ~x ore, jusqu'où s'étend l'influence de Valentin, mais il est malaisé
lOI'4em ln aure. in uentrr slercora, putorem in exhalalione? EL his
de définir ce qui est propre à Valentin lui-mê~es. ~~aIl;t
lbDIIIa quae Insania men lis excogi! ,Il. • Ce texte, peu t-Hre étroite ment
lDIpIr6 de Tertulli,'n (c!. A. HARNACK, • Terl. in der LilLeraLur der à se demander ce qu'était ce cuiusdam uelerls oplnloms
alleu Klrcbe', dans SII:ungsbericllLe der Pro Ak. der lI'issen sch. ZU
"'"n 1895. 1. '2. p. 5·19-579), nous apprend que, sans d étacher
tout. rail Ics IIMIt·s de leur loi, l'insistance des gnostiques sur les 1. Praes . x xx, '2. : • sub episcopatu Eleutheri ...• est manileste·
eervlludel de la choir pouvait ~xercer parmi eux une inl1uence
menL un e r rreur.
luDlIIlt; au·Mlà d. la rHulalion des grandes hérési~s, Carn. d ~vaiL
2. Carn . l , 3.
aUlliservlr è cornbatlrr celle inlluence.
Haer. X"
1. III., 1œlpéocC>l I I.' '0, p.<-V
.. ' ylXp
, ItpC>l"l"Oç
- - ÀEyol~EV1)Ç
, 3. 1 Marc. XV, l.
~ç &ltO "O)ç 4 . Val. IV , 1. . . d IISUS
~ Oùcù.c ç."l"GIÇ ciPXIXÇ tlç IS,ov XlXplXX-rijplX S,8ocaxocÀdo\l
c dont nous nouS inspirons CI- e
5. CI. W. VAN UNNIK, O. . ,
VrL'IOç ...
assez librement.
~ CIl• l'etat aelurl de la question dans [CO G 6. IR., 1 fIaer. Xl, 1 S. TERT., Val. IV.
... L, III Haer. IV, 3. .
_.w.,........
du poeticiame.
cela
Cependant,eulefou.ctitIa
diacUlliOIl d:::::=
De CC11'r1111
spirituel, cette étineeDe ctmu Mllm-Ja.i:,;,.r.,
"&!.fI- ......,lu i le congrèl
,. UMMP, n'a même pal ginent. avoir en eux. Il s'qi\
aecePwblea pour tous lei Tertullien croit. eonnaltre le texte COIi_
• Non ex sanguine ... neque ex uolUD.tate uiri· ..ii'tiiM
d. pr6-gDoBticilme ou de
na~~8 est..• Au contraire. les hérétiquea citat lII~llililiill
__lAie neliêcle ? Exiate-t-il un gnoati- qu Il cO~8Idère, à tort. comme une falaiflcatiOll :-. ~
d,eo nab sunt •. Cette erreur et. le commentaire deat •
La eeule chose qu'on puisse faire
s accompagne sont. pour nous extrêmement. inat.ructifa
Tout. d'abord, elle p~ut cont.ribuer à prouver qua" 1_
lCtueUement est. de définir les types
de doctrines qui doivent être ap~el~es adversaires de Tertullien sont des orientaux, et. llOU8
~. . . ._ . : le gnosticisme suppos~ ~a convictIOn verrons ci-~ess?us que cette précision géographique
....... l'homme une étincelle dlvme .. , tombée a une certame Importance théologiqueS. Car, en laÎIBant.
• , . eII . tàl
. . . 118 mOJIde soumis au destin, à la nalssanc~ e . . a de côté la. ver~ion éthiopienne de l'Episfula apo.folorum,
--'_ qui doit. être réveillée par la contreparb~ dlvme les seuls temollls de la leçon 8ç ... èyEVVYj6-t) (qui... a: tÜo
dl Bol pour être finalement réintégréeS ». M~ls. cette nalus esl) sont des occidentaux, comme Tertullien lui-
tl68DitiOD est. en elle-même insuffisante. Pour dlstmguer même : il s'agit de Justin, Irénée, Hippolyte, Sulpice
le gnOiticieme de tous les courants qui le suivent ou le Sévère, et peut-être Tyconius, l'adversaire de S. Augustin.
,...dat., et. qu'on peut. rat.tacher à la Gnose en général Au contraire, les témoins orientaux mentionnés par
'U l81li de ,connaissance des mystères divins réservée certaines éditions ne sonL pas sûrs : MéLhode contamine
t ODe 61it.e' ., il convient d'ajouter que dans ce mouvement probablement une formule de Luc, les versions syriaques
de r6inUgration qui rend IIU monde divin l'étincelle égarée écrivent ordinairement un pluriel, sauf quelques exceptions
d. . la matière, • il Y a identité divine du connaissant où la chute du waw final peut s'expliquer par l'initiale
(le gnostique). du connu (la substance divine de son Moi du verset suivant3 .
tranaceDdant) el du moyen par lequel on connaît (la Cependant Tertullien croit connaître l'intention de
Gnose en tant que raculté divine implicite qui doit être ses adversaires : (, Ils prétendent en efTet qu'il faut. lire
r6vaill6e el actualisée)' t. ainsi : ' Ils sont nés non du sang, ni de la volonté de la
chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu '. Ils
e 'z' de J_I, U T Nloull~ ne pouvons pas attendre que
• . er u len expose sereinement et objec- appliquent ces mots à ceux dont il est question précédem-
tivemal la doctnne de ses adversaires : il ordonne la ment, qui ont cru en son nom, afin de prouver l'existence
de cette fameuse semence mystérieuse des élus et. des
1. Val. IV, 2.
•• cr.•upra, p. 28, n. 2.
1. cr. Carn. XIX, 1-2.
a. lCOG, p. Dm-DIV. 2. cr. infra, p. 49.
•. n. 3. Cf. notre commentaire de Carn. XIX, 1.
Il. n.
! ~:::::i' qui le profèrent., et. qu'il .t..'cr::::=~~
Maie
œoient en colDlllent.
IOn nom, son, mais un corpl, un IP'W t
. ~ la loi commune les vases, parce que les 1lD8 6taieat .......~
_~....~~lI01IJDI8de la chair et de remplis •• Le ~erbe est • apparu. claaa Ia.,:=::~
l

! =:~~:-; du sang,L, c'est au smgu


. 1·1er, Sauveur, . ce qUI semble indiquer qu'U ... •
., Par ~f:nrit : ' Mais il est né nous, mais en même temps il est ~ l'inL61'Ï811r. _ _ _...
a.iiilA:;.......ur. qu il ee c car chacun le profère dans son cœur - ou du mœM
fi.
. bien de cette triple le cas des « spirituels t, des • vases. qui sont • r "'91
dit bérét.iques té~olgndoennait pour spécifique du semen arc.anum. De la même façon, il • devient un
~""It' tIII8 le ~ .d de titéMeBIIlne
du connaissant, du connu,
corps» en meme temps à l'intérieur et il l'extIJrieoI' ..
.. ..t;ieiI1P1 : 1 en . ance En etTet, ce ne nous. Ou plutôt il n'y a plus ni intérieur, ni extériéur :
iI ...OfID qui opère la co~nals~ reç~ le Christ, mais il y a identification du connu, qui était extérieur il l'inté-
.",. pli 6Ana _ lee hommes . , qUI onx la semence splrltue
.' Il e riorité du connaissant, par l'intermédiaire de la' co~
1
SR....... eau
t. Je qui .. avalen"
( en euillud arcanum electorum sance.
dt la ~6~tud: di~;nece:~e~:;ence, qui leur permet .d~ Rappelons, très sommairement pour le moment, 1ea
traits du mythe valentinien qui expliquent. la presence
: ~ n!~Bt ~utre que leur véritable personna~lte
00:.-: da:. la matière: réveillée par la venue du Chnst,
elle lee envahit tout entiers, elle provoque une secon~e
en l'homme, ou plus exactement dans certains hommes,
d'une étincelle divine qui s'éveille à la venue du Sauveur.
Le Démiurge, qui a créé Adam, n'est qu'une émanation
nlÙllllce, qui les identifie, eux qui connai~sent, au Chrls.t très indirecte de la divinité suprême. Toutefois, en modelant
qu'iIa connaiBllent, car ils naissen~ de Dieu comme lUI, l'homme dans la mauvaise matière, qui résulte du dérègle-
et IlOn pas de la chair: _ ex deo nat! .sunt »'.. .. ment des passions, il a été inspiré, sans le savoir, par une
Ainai l'Incarnation est-elle un fait aUSSI bien exteneur volonté supérieure à la sienne provenant directement
qu'intérieur, comme le prouve l'interprétation d~ verset du monde divin2 • Aussi, en l'animant de son propre
IUÎvant : 4 El Verbum caro factum est. » Tertulhen noUS
souffie, lui transmet-il bien plus qu'il ne possède lui-même:
fournit un indice précieux en nous avertissant que ses
il lui donne, en plus de sa propre substance psychique,
adveraaires entendent: le Verbe s'est fait chair, non pas
qui résulte de l'apaisement des passions et de la conversion
.. alio, mais ex seme/ipso". Car il n'a pas pris chair de la
vers le monde supérieur, une étincelle divine dont il était
Vierge Marie, dans le sein de qui il est né, son corps
dépositaire à son insu. Or d'Adam procèdent trois race8
mystique n'est pas non plus composé de la chair de ses
d'hommes, et c'est ici que se rencontrent grâce et détermi-
Ildèles.
Nous Bommes ainsi en mesure d'interpréter la para- nisme. La semence d'Adam ne transmet nécessairement
phrase de ce versel dans l'Évangile de V érilé : « Lors- que l'élément matériel ou « hylique & de sa personne :
qu'apparut le Verbe, lui qui est dans le cœur de ceux
1. cr. J.-E. MÉNARD, trad. Év. Vér., p. 50 (= p. 26, lin. 4-11).
1. Carn. XIX, 1-2. 2. CLÉMENT D'ALEXANDRIE, Exc. Theod. 47, 1-2 (éd. F. Sagnard,
'i. 1&. XV11I, 3-6. SC 23).

2
M i w:ati8 chose de origine divine, et qu'iporaat...1t . .. ..
que reçoit stantieUe, elle s'ignore eUe-~
d'Ad8ID lui-même Ne faudrait-il pu suppoeer .... ,.... . . .. .
ar l'intermédiaire parlent les gnostiques découle _-Dell..'.....:
Beth ~ivent du monde de Dieu? Reconnattre le Christ c'eet •
l'Ittache au Dieu d'en-haut, soi-même, s'identifier à lui, en naissant de
~ui. Si celu.i qui .connatt es~ identique à celui qu'il c6'" "
. _ éDJIlplètelDent jusqu'à la venue
Il ~?rattralt logtq~e que 1 ignorance de l'un lCJit iclefllliJt&'à
ne Christi décrit ainsi à 1Ignorance de 1 autre. Mais le texte cité par T~
ne pousse pas l'analyse aussi loin. Il n'eat question que
iiiii-- . D
Le • e car ce . • Dieu, disent-ils,
.... cette igDoran

en falpnt
n
d6BiJ'8. re ":
.
d l'Arne visible aux hommes
delle un corps, bien qu'elle

de l'obstacle du corps qui empêche l'âme de se conndtni'.
Cependant, il suffit d'examiner la réponse de Terl.uUieD.
pour se rendre compte que ses adversaires ne s'en tenaient
IiaÎl'llI'ÙOl'l invisible, ne voyant rien par sa lU~Ill r~ pas là , mais liaient effectivement l'ignorance de lOi l
li même à cause de la chaIr qUl l'ignorance de Dieu. « Tant s'en faut que (l'âme) s'ignore
...... JIllme pal e 'ée- ' a~ point qu'on disculait si
t 111-" obltacle : c • elle
ts1t elle-même qu'elle connaît son auteur, son juge et IOn
H était mortelle ou non. Aus SI. état. Avant même de rien apprendre sur Dieu, elle nomme
ttait- devenue
ou non, SI
-...ne corps dans le Christ pour qu 1
'1
Dieu. Sans connaître son jugement, elle dit qu'elle recom-
... ttt pouible de la voir nattre, mourir et, plus encore,
:=
mande sa cause à Dieu. Elle n'entend que ces mots :
t
, Il n'y a pas d'espoir après la mort' et cependant elle
, ·paralt. d'abord annoncer le néo-platonisme. adresse des vœ ux ou des imprécations à ceux qui ne sont
o.. . plUII particulièrement au début de la Ve Ennéade plus. Cela est développé plus longuement dans le livre
.. Plotin, où l'Arne s'est égarée au point de « se plac~r que nous avons intitulé Sur le témoignage de l'6me1. •
... bal que toutes les choses sujettes à naître et à pértr, Certes, on pourrait nous objecter que cet argument ne
.. «oyant la plus mortelle et la plus misérable de toutes ». permet de tirer aucune conclusion sur les valentiniens
Or. chez Plotin la cause de cette ignorance de l' âme est en particulier, car il a dans le De lestimonio animae et
..laudace, la génération, la différence première et l.a dans bien d'autres t raités une signification apologétique
. .té d'êt.re elle-même &, qui l'ont entraînée à counr beaucoup plus générale. Tertullien, en elTet, ne voit
• "opposé de Dieu, si bien qu'elle ne reconnaît plus son aucune discontinuité entre ses écrits contre les palens
et ceux qu'il dirige contre les hérétiques : «Numquid
enim inter illos distat nisi quod ethnici non credendo
1. 1/1. &3 et M. credunt at haeretici creden do non credunt' ? Mais cela
L Carn. Xl, 1. On peul comparer ce lexte à Res. XXXvn l, 3,
l fIOPOI dlll résurrections opérées par le Chrisl : • IdcircO tunC
.ectlonem anlmae soli deslinalam in carne quoque decucurrisse~
1. PLOTIN, V E nnlades l, 1.
JI
s 2. Carn. XI, l : •... prae impedimento carnis huius ••
. . . Dm potuiaset aliter oslendi resurreclio animae inuisibili nisl
3 . l b. XII, 4-5 .
. . aIo!b!Jl. IUbs'-
...nl'lae resuscilalionem.· cf commen t aIre
' de
4 . l b. XV, 4.
..... 1X,7. ' .
iJjJI_t. aUX dit1érents On peut ajouter égalemaat. ,.....
~~ ......... de C. Tibiletti
1
, a) non eam te (,e:. animam) W. .
FM......lIlel1T. en deUX temps. formata, bibliothecÏ8 exercitata, •
atticis pasta sapientiam ructas. Te aimpUtaY tIf}:\IfQ.
w_ant : An. XLI, 2-3
compello ...
1 Jlan. X. 2 h) Nam te quoque palam et tota libertate qua ~
D
C
Sicullumen ali- licel nobis, domi ac foris audimus ita pronuntiare : • qaàd
BUs m taDtam quo obstaculo deus dederit ' et ' si deus uoluerit ....
Idolatrla domi- impeditum ma- Tertullien commence par reconnaitre que l'Ame ett.
natio Dem net sed non dans un état d'ignorance, soit à cause de son corps (textes
obumbre nte comparet si A, D), soit à cause d'une mauvaise instruction (textes A,
lanla densitas
obstaculi fuerit E), soit à cause des démons ou, ce qui revient au même.
à cause du culte des idoles (textes A. B, Cl. Cette ignorance
s'interpose entre l'âme et Dieu, comme un écran (obum-
branle, texte C; sicul lumen aliquo obslaculo impedifum,
texte D) qui obscurcit sa vue, mais ne l'éteint pas tout à
fait : il suffit que l'âme rentre en elle-même (resipi,e:il.
texte A; seorsum, texte Cl, ou que sa lumière naturelle
rayonne de part et d'autre de l'obstacle (qua dalur radial,
ila et bonum in
)) lIIIIIl tamen memlnit 8ui
seorsum lamen
anima a malo
texte D) pour qu'elle retrouve la réalité de Dieu.
ilium quasi pro- Autrement dit, dans un contexte apologétique ordinaire,
_pIIOIt ut auclorill el bo- oppressum ... aut
prio Domine
• crapula, nIlBlis el decre- in totum uacat Tertullien utilise des schèmes de pensée très proches du
, deum' perhi-
1It IX tomno, U elu8 ... et ad- occulta salute, néo-platonisme. Il admet volontiers une ignorance acci-
a IX aUqua uenarii ipsius. bent et 'deum
aut qua datur dentelle de l'âme, à condition que celle-ci soit toujours
deorum' el
aa\lwdlne, radiat inuenta
et llnltatem
, quod deo pla- en état de retrouver la lumière en se tournant vers Dieu.
cet' et 'deo liberta te .. , sic
nam pati- et diuinitas ani- C'est d'ailleurs bien ainsi que l'entend Plotin : à tout
tur, deum commendo •...
mae in prae- moment l'âme peut faire marche arrière ~7t[a't'FE'i(lL de; 'tel
1
lIomInat hoc sagia erumpit .. · ÈvC(\I't'[C( et remonter vers l'Un dont elle est sortie •
l1li0 lIome, 'deus bonus' .. · Mais dans le De carne Christi la situation est entièrement
quia proprio
ciel uerl, différente. Ce sont les adversaires qui commencent par
• deu ma- poser l'ignorance de l'âme, et cette ignorance est irrémé-
111111' • deu diable jusqu'à la venue du Christ : nous ne devons pas
_III' et être surpris que Tertullien n'en dise plus rien de son côté
• quod delll
dederlt·...
1. PLOTIN, V Ennéades l, 1.
1. Co 1'IBlJ.BTTI, éd. Tul., Introd.
_1ItJIl8 platonicien une brume de sorte que
-z.:TiI,i1et~ti a fort. bien c'est pourquoi l'erreur s'est atlfer1I11Ï1t:~·'
matière dans le vide ... 1 ••
aniJD.é connait son Comment Jéaua ap)1OIC~-iI
-'ffIIIf''' .6fZ8nna1t.re toute chose : La riWladOD
à l'ignorance '1 Comment
f81t CO uod aha •
quo que du Sauveur
per q C pOlitique réveiller le germe spirituel
tte affirmation : (e um et la doctrine textes du De carne ChrUU ~UI
.....prend cet ui uerisimile est ut du germe lIplrituel
donnent la réponse. Tertullien COIl.t.
......_ _este 1 c . Sé .
ri • :;;;Uta non sitS? • Mais neque le développement que nous venons de lire en ajoutant. :
aul ab iIIitio Ua onnaissance naturelle «Ce n'est pas sa figure (effigies) que le Christ. a enaeigDé
.' .~_ ,t-:tee
r~
à ce~w 'musc .Slt
. qUid .ammus,
'
JIll&' à l'âme , mais son salut2 . ) Bel exemple de dialogue de
a ..l_um habere nos S C I ' Il'
f,....... . a Au contraire Tertu len so urds ! Si l'on entend l'effigies animae au sens ordinAire

i
if'."" eut UDde nesclmlus . • t l'âme se connaît elle-
• • • • III
~_.-
,",uW-' Non seu
• ilio et n'est
.'
.emen
'
lamais,
même accidentellemen t ,
d 0 non irrnoraL ut auctorem
du De a llima 3, comme le contour, la forme extérieure du
corpus animae , effigies et salus sont évidemment deux
choses difTérentes. Mais les valentiniens pouvaient l'enten-

dii.I,'œœofID :e
4 de SOI, maIS «a e "
et arbitru m et slatum (= quid, quahs) suum
. dre en un sens moins superficiel, un peu à la façon de
la secte gnostique d'où provient l'Évangile selon Thom/ll :
~;~ullien a profondément modifi~ I~ pre~ière part:: «Q uan d vo us voyez votre ressemblance, vous vous
a. IOn schéma pour repousger les insinuatIOns de ~ réjouissez. Mais lorsque vous verrez \'os images produites
dvenairea Bur l'ignorance de l'âme et qu'il a au co~traIre avan L vous, qui ne meurent ni ne se manifestent, combien
maintaDu énergiquement sa position sur la connaIssance grand sera ce que vous supporterez·. 0 Par conséquent,
uatureUe de Dieu, comment ne pas compr~nd:e q:e
• adversaires les deux problèmes sont sohdalres: L am
ou
: r. si les adversaires de Tertullien prétendaient, comme le
laisse supposer sa réponse, que le Christ avait sauvé
aljpore elle-même parce qu'elle igno.re Dieu à. qUi ~lle est l'âme en lui montrant son effigies, il est peu vraisemblable
OODIIIbatantieUe; l'ignorance de Dieu est Identique à qu'ils entendissent ce Lerme comme l'équivalent du pre-
l'lporance de soi; le corps est moins la cause que I~ mier Lype de ressem blance dont parle l'Évangile selon
rtaultat ou le symbole de cette ignorance: (e Le tout a éte Thomas, qui est superficiel et extérieur; il s'agirait plutôt
• la recherche de celui dont il est sorti ... l'ignorance du du second type: 1'« image» céleste préexistante, le modèle
PWe a produit l'angoisse, l'angoisse s'est épaissie comme idéal que l'âme fut autrefois et qu'elle doit redevenir

1. J .-E. \IÉNARD, Iratl. É v. Vtr ., p. 32 (= p. 17, lin. 5-16).

1. C. TIDILBTTI, M. Tes!. p. 'l.9-30. '2. Carn. XlI, 6.


t. StNtoUB, Epislulae morale8 l 'l.1 l 'l. , citée par C. T ibil etli, 3. cr. par ex. An. IX, 2 s .
4. Éu. Th., log. 88, o. C., p. 4.1 ; commentaire de ce Lede par
jI, ".10. ' H.-Lh. PUECH tians cln nuaire du Co/Uge de Franrt, 63' année (1962/
3. Carn. XII, 3.
63), p. 199-'200.
4, StNtoUB, Bpi81ulae moralts l'l.l, l'l..
I. Carn. XII, 4.
coDltitue l'expé- D'une pan, leI uge&
..... ~41P~.l8p·rovoque trouble voyage du Plérôme (ou monde aUJ~-r)2J.IiI"Ifi•
ils sont donc bien comme dealateJlit.a 4pItl1ii.1.......
. ._ " troUve .ubiteJlle~\~onfrOn~

iI:tIl:
,ea .a .. voir enfin SIon pOd .
: u grand trouble se pro Ul-
r e (cum quOI) dans sa miBBion rédemptrice.
~ésus, .étant déjà sauvé, pouède 1. p~ ..1....
lEI JtlltI • n .... uns étaient VI·des e t etre : JI ne peut donc pas l'unir lui-même aux hi. 1
parce que 1"" pour les sauver à leur tour; c'est à cet omce qu'il deod:iJltl
les anges et c'est par leur intermédiaire ( ~)
rl.IiDDlijl·. 1 courantes dont les valenti-
qu'il opérera «le redressement de la semence.:
. " _ \el P US .. d l' •
..- dél'gner cette moitié diVIne e ame L'union des âmes avec les anges est présentée comme
pour.
. . . .t J agnent le Sauveur, lui-même
une sorte de mariage spirituel, que Tertullien caricature
............ ~ qDl ac~~!'t.e en lui toute la puissance
• du rlllJVme qUi p D fort plaisamment dans son AduerBus ValenfiniOllOI :
1II111GU1l. Ce point est évoqué en un p~ssage du . e ca~ne « Que leur arrivera-t-il après? Ils seront répartis entre
: • Mail, répliquentrils, le Christ. a aUSSI re:etu les anges, escorte du Sauveur. Pour leur servir de flle
,
lIluture de l ange .. ,
- Dans quel dessem ? ... SeraIt-ce
. pourrait-on croire? Pas le moins du monde 1 Pour le~
i'I ait. voulu le l'associer comme une pUIssante escorte servir d'appariteurs? Même pas cela 1 Pour être leun
=ur accomplir la libération de l'homme? ... Dans .ce cas, ombres? Plût au ciel qu'il ne s'agit que de cela! Et.
1 n'la paB un seul Seigneur, un seul Sauv~ur, malS de.ux pourquoi donc, si l'on ne rougit pas de le dire? Pour être
u\IIaDI du salut, dont l'un ne peut éVidemment f1e~ leurs épouses! C'est alors qu'ils joueront entre eux leI
faire lans l'autre. Serait-ce alors que l'ange ne devait sabines enlevées et promises au mariage. Telle sera la
lItYir que d'intermédiaire ? ... Mais pourquoi le Christ récompense des spirituels et le prix de leur foi. Voilà
......U descendu lui-même pour une allaire qu'il devait l'utiliLé des mythes : que Gaius ou Marcus, qui a de la
faire régler par l'ange' ? Si nouS confrontons ce passage barbe en cette chair-ci, qui dans cetLe vie a l'âme sévère
ll'un des extraits de Théodote, nouS ne pourrons douter d'un mari, d'un père, d'un grand-père, d'un arrière-
que les valentiniens n'aient soutenu à la fois les deux grand-père - d'un mâle enfin, je n'en demande pas
termel de l'alternative que repousse ici Tertullien: «( Jésus, plus! - se voie par les œuvres d'un ange dans la chambre
aot.re 'lumière', comme dit l'Apôtre, • s'étant vidé de nupLiale ... , vous savez ce que je veux dire si je n'en dis
lui-même', c'est-à-dire, d'après Théodote, étant venu pas plus ... et qu'à la suite de cela, il accouche du trente
hora de la Limite, a, par le fait qu'il était l'Ange du et unième Éon 3 ! » Les âmes - même celle de Gaius ou
Plér6~e, entrainé au dehors avec lui les anges de la semence de Marcus _ contiennent, en effet, un principe féminin,
8up6neure. Et quant à lui, il possédait la rédemption, la semence de la Sagesse : elles sont donc normalement
~n tant qu'il provenait du Plérôme : mais pour les anges, destinées à s'unir aux anges qui portent la semence
il les a emmenés en vue du redressement de la semences. »
1. Carn. XIV, 2.
1. cr. 'UPNI, p. 33, D. 1. 2 . lb ., 3 : «per angelum '.
Il. CGrn. XIV, 1-3. 3. Val. XXXII, 3-4 .
a. Bze. Throd . 3-a, 1-~n ( éd. F. Sagnard, SC 23, p. 136-138).
._t
liiIiIrJ..- ,adlallle..-_bre nupt.iale
luprême dei
. . cœur de l' Svangile
ce mariage
ceux qui portent la chair, elbiiZ"
Be dépouillent au point de le . . . . . . .....
pas nus ... La cbair (du Chriet) - ·,1j'1iIiIiI
l'EspriIi-Saintl.• Ainsi notre corps. -1tAI"~1i
lition de tous les et d'erreurs, n'a pas de réalit6 : le aeul"ttlMâlllllii1l
•• r.... ....' abo
Iii.... .. rltlB daDI Bon intégnt. é prlml-
.. Ame est la chair spirituelle du Logos doIlfI t&,J'IIII
Jésus-Christ.
. rvent donc la passion et Toutefois, nous ne pODJlOlla. -
A quOI: Jésus-Chris~ dans une
Pourquoi le mythe
dent-U
.1 peu de place
. r -
pousser plus lorn notre analyse . . .
8~v~ir ce que cee noma piOpfli
la JIlOrt. ctive '1 N'hésitons pas à
teUe ~rspedu tout. Jésus n'est pas le dansC~"'_d ? signifient pour les valentinienl. Tertul-
.De carne ...... .
W ltt . - _. - eat à nea péchés' il est le réve'1 a t eur hen reproche à ses adveraairee de
poser « que le Christ soit quelqu'un et Jésus quelqu'•
•"1I..... il -- " rachète pa8
b no de s '
l'oubli. Il en résu 1te
• I.ao4Iu.li1pe l'erreur, la rurée~:ment mort sur la croix : d'autre, que l'un ait su s'enfuir du milieu de la foule,
qa'il n'est. pa8 . d '1 que l'autre ait été arrêté, que l'un se soit retiré sur la
IÏlDple apparence qui subsiste de lUi quan 1 a montagne, s'entourant d'une nuée pour resplendir aux
... .t. ent.re les mains du Père et, pour les yeux de trois témoins, que l'autre ait été accessible au
~ lOB .pn t 1 plice
. .tinieDI d'Occident., c'est même av~n e sup reste des hommes dans sa banalité, que l'un ait été coura-
..... l'..,rit du Sauveur a regagné le Plérome. geux, que l'autre ait tremblé, finalement que l'un ait
souffert sa passion, que l'autre soit ressuscité' •.
Ce reproche, survenant dans les dernières lignes du
B. CJhriIt e* léaul : le mythe valentinien traité, a tout d'abord de quoi surprendre, car il se comprend
mal sans référence aux mythes valentiniens dont l'auteur
.Dena c:ea conditions, nouS devinons que la réalité de sa
tlWr importe, somme toute, assez peu pour que le salut n'a pas touché mot dans tout ce qui précède. On peut.
s'interroger sur les raisons de son silence. Supposeraili-il
.vienne elJectif. Ou plutôt, si nous adoptons le langage
que son lecb:ur connaît déjà l' Aduersus ValentinianOl,
"valentinienB, il faut opérer un renversement des valeurs:
~ chair que nous appelons réelle est une illusion; c'est qui serait alors antérieur au De carne Christi, contrairement
à ce que no us avons essayé de montrer jusqu'ici '1 Si tel
la chair invisible qui est réelle. Cela est manifeste dans
était vraiment le cas, on ne comprendrait pas pourquoi
la MIltence 23 de l' tvangile selon Philippe, dirigée contre
ce dernier traité ne contient aucune référence au premier,
CIIIIX qui soutiennent la résurrection de la chair : « Il y en
alors que Tertullien est coutumier de se citer lui-même
.. qui craignent de ressusciter nus. C'est pourquoi ils
chaque fois qu'il l'estime nécessaire. Allons plus loin :
veulent. ressusciter dans la chair et ils ne saven t pas que
même si le De carne Christi est antérieur à l'Adueraru

1. J.-E. MiICARD, éd. Éu. Ph., p. 28. Plus détaillé: cf. H. G. G"F- 1. J .·E. MÉN"RD, éd, Év. Ph ., p. 57.
II1II11, Sludiua fum koptiBchen Philippuseuangt/iu m unter Berück-
"""fIIII. cW Sakramenle, Bonn 1969.
2. Carn . XXIV, 3.
l'affirmer, aectel 18 réclamant. d. V~

......,...Iit pas ajouté après pas entre ellel. ;~:=:=:


Mais revenons il l'explication d. Il
œajeur lur le valenti-
cité. En quoi ces mythel valentini. . taq~",.
- ".- . .~aigDificatif. Il n~ peut Jésus et Christ soient deux perm",.. . .• •
ilDPÜcite lur la doctrme. Nous nous bornons il l'esaentiel, renvoyaat. poJW .,l1li
i1l..- ...':' du le début. de sa carrière, détails aux analyses si claires et li complèta cie 1'.1Itqp.!!~
• •!"liiIllJll,*!,. ' our tout.es refusé à prendre
••id 1IJle fOli Pd-aires fables grotesques, Le P1ér6me . Dieu, le principe UDique d'titi ~
~i"',JI.,tl~de
• ... atesve.g'
que celles des po ètes. vIent tout ce qui existe, n'eet ~ft.
1','4l., ~~as Ce qui vaut, en revanche, saisissable en lui-même; tout ce que noua pouvou
D. diICU P.....:entations anthropologiques concevoir de lui, c'est le débordement, ou, pour emplO)'*
.....11- IOIlt 188 rep""" le mot propre, la Plénitude ("0 nÀ~pCùI'Cl) de 181 PUiMlIIlcei
.11...~11~~ tentent de rendre compte, et qUi. sont et de ses dons. Dans la grande notice d'Irénée sur lei
tII ., 6ea daDI les chapitres X à XV du De
a:==~CI'I~Veut,.on tiqu bJ'ecter r.u'une telle dichotomie valentiniens, qui est le document le plus complet et le
.. noUS 0 .. . . plus cohérent sur cette partie de leur doctrine, ces pw.
t/I1I&eertiftcielle, polémique, et que le mythe va~e.ntImen
.. diIIociable de la doctrine du germe spmtuel et sances, appelées Ages ou Éons, sont représentées comme
des couples allégoriques émanant les uns des autres
~
_
..JIII
uveur
qui l'identifie à celui qu'il sauve? Nous
. ble en une hiérarchie décroissante, de telle façon que l'entité
a" lOJIIIIIel pas si sllr. Il est pour le mOIllS re~arqua
féminin e du couple constitue simplement une qualité
qu'une méditation aussi profondément gnostIque. ~ue inhérente à l'entité masculine. Ainsi le «Père., appelé
l'Suangilt d8 V~rilé, un texte aussi ne.ttement valentlmen « Abîme », est conjoint à la «( Réflexion -, également
•• l'Sl1angi/8 .eion Philippe ne contIennent pas un mot appelée « Silence », de qui procèdent successivement
• myt.hologie, en tout cas rien qui ressemble à la grande
« Entendement» et «( Vérité », «( Discours. et «Vie t,
DOUoe d'Irénée ni à l'Aduersus Valenlinianos. «( Homme» et «( Église », etc. jusqu'à un total de trente
A pl08 forte raison, si Tertullien a eu des contacts directs
Éons. Seul «( Entendement ~ connaît directement le Père :
avec dea interlocuteurs valentiniens, s'il a commencé
les autres Éons sont écartés de lui par 0 Limite t, qui
par lire dea ouvrages du genre de ceux que ces derniers veille en même temps à maintenir la cohésion du Plérôme.
mettaient entre les mains des débutants, comme la L ettre
Il convient de noter que la grande notice d'Irénée ne
• FImo ou le De resurreclione du Codex Jung, c'est la
représente pas la doctrine de Valentin lui-même, mais de
Iipiflcation humaine, le contenu sotériologique de la
Ptolémée, un des disciples de l'école italique qui a infléchi
doct.rine qui devaient lui sembler le point fort de ses
sa doctrine2 . Celle-ci ne se laisse plus reconstituer d'une
adveraaires. Le reste - «( nescio quas illas ualen tiniano rum
Aeon~ genealogias 1 • - pouvait passer pour accessoire,
1. F . SAGNARD, o. c.; excellent résumé de la question dans l·int.r.
patuit, et d'autant plus insaisissable que toutes les aux Exc. Theod., éd. F. Sagnard, S C 23; l'article de G. QUlSPBL
dans VC nous paraIt appeler de nombreuses réserves.
2. IR., 1 Haer . VIII, :, : •... et Ptolemaeus quidem ita "
1. n.,2.
'JiOUI po886dona
• • et, claDJ une certaine
que son
de soi pardisciple Jafeeait
l'interm6diaile ~;~~5=!!~!
D'autre part. F. Sagnarcl a
~en qui, même
Ptolémée'~: :ut.t..:':::===
et le nom des Éons, Valentin 6tait.
• puiI6 la des sources de Marc le Mage que de ;...
ii,..:~:~ttt~ que la notion d'ém~­ qu'il nous est impollibJe, faute d'informa\ioua
cie prolation des Éons •. éta1t
• • I: : :ltt chez le disciple: tand1s que
d'apprécier exactement la portée t.h6orique de,• .,i.'"
i
::::ces
• • 1 eut. et numériquement les
personnelles ex~érie.ures
rences, il nous, se~ble probable qu'en. D''''' ••
pas gravement. 1 espnt de la doctrine, puiaque lei
quences soténologiques et anthropologiquea reateS.t
cœ.
'--~~~ . Valentin en faisait des pa~tles l~té­ sensiblement les mêmes.
peus6es. sentiments. mtentlOns
mofuIl). Ce jugeI?en.t s'accorde
al
n: Chute
Le mythe rapportait eDBUite la
déchéance et la restauration de la
j ....... d.IréDée qui parait lDd1quer au contra1re et restauration (c Sagesse, du Plérôme. Selon la grande
Iép8r8it le premier couple d:Éons .d'u~~ de la Sagesse
notice, «Sagesse., le trentième !OD,
caeore plus radicale qu.e ptolé~ee. PUlSqu 11 égarée par une «Intention» passionnée de connattre le
1P première Limite auss1tôt .ap~es .le ?r~mier
Père, se serait sans doute perdue dans son immensité,
Indicible. et «Silence 01 • Il lDs1sta1t aIDS1 sur
si elle n'avait été arrêtée par Limite. qui la fait revenir ..
• absolue du premier principe. alors
elle-même et exclut l'Intention du Plérôme'. Celle-ci
constitue alors une seconde Sagesse, établie dans le « Lieu
• l'al. IV. 2 : , ... nominibuB et numeris Aeonum dislinclis in intermédiaire », qu'Irénée nomme ordinairement c Acba-
. ,,1UJIIDlI
.......... aub.tanUs., .ed extra deum determinatas, quas ValentmuS
diulnltati. ut sensus et atleclus et motus incluserat. »
L la•• 1 Hall'. XI, 1 : ·Opouç a~ /lûo !mé6ETO, fvoc p.èv P.ETOC~U
moth» pour la distinguer de la première, non sans une
certaine ironie pour ce nom si étrange aux oreilles d'un
~ jIIIIIoiI ul '\VÜ ),OLltOÜ ll),1jpwILOCTOÇ, /lLopl~OVTOC TOUÇ y&VVT)~OU5 écrivain de langue grecque3 •
~ .là '\VÜ clycwij'tOu llllTp6ç, lnpov 8~ TOV &.q)Qpl~OVTot otUT<t> Le salut d'Achamoth s'opère en deux moments. Le
' " J&1I'Ifpœ W 'tOÜ ll),1jpwILIl'tOÇ. Mais il est possible qu' Irénée ait Père commence par émettre, par l'intermédiaire d'Enten-
!11111 eomprials doctrine de Valentin. En etlet, dans le système de dement, un no uveau couple d'Éons, Christ et Esprit.-
""'M, le r6le de la première Limite est tenu par le N oils, qui seul Saint4. Tandis qu'E sprit-Saint harmonise l'unité du
JIll' GOII\empler le Père et qui maintient ainsi les autres Éons à Plérôme, Christ s'étend sur Limite comme sur la croix
_ pliee en leur persuadant que leur ignorance es t nécessaire.

_me.
B _trlbue donc, de ce fait, à assurer la cohérence interne du
Mali dès lors que tous les Éons sont étroitement unis, ils
• •UIIlenL admeUre parmi eux aucun élément étranger : Limite
(équivoque favorisée par les difTérents sens du mot a't'(lup6<;)

..,...sL donc comme une fonction dérivée du Noils, plutôt que


_ une entité indépendante. Valentin semble av oir insisté sur 1. cr. F. SAGNAtlD, o. C., p. 230.
:;'pnmler .. peet de celle fonction (Père inconnaissable, cohésion
e
2. I R.. , 1 Haer. Il, 2.
3 . Cf. IR. , 1 H aer. IV et F. SAGNARD, O. c., p. 166.
PUr6me). et Ptolémée sur le deuxième (étanchéilé d u Plérôm
lB 6l6menta étrangers). A tout bien prendre l'opposition n' est 4. IR., 1 Haer. Il, 5·6.
fIIIW'n p.. al Importante. '
l la Sagesse cet.te appartenance, d. le _iCM.w1:lliJj
conjoint céleste: telle ut. la tllICCI.dll\.I. .. ,,~i
. ._(fi tqI&'"l ~p,6)aLC;
'~_-,·."5IÏiJ"~
apportée le Sauveur.

Wà"- t..IlNII.n de Christ., celle-ci,


lIDDDajgaDce du monde
.oIHIIDI"le d6a8lP0ir et. tout.es sortes
Nous pouvons aussi faire état. d'un...
l'exégèse de Jn l, 13 au chapitre XIXdv.De L
que nom, avons déjà étudiée ci-deaaua'
~
..... _ -
...,.~ temp., le Plérôme tou~ tout p~rticulier si l'on distingue entre I~ deux t;P.ea- :
~' :II~IIII'. 'gaiement. appelé Jésus, qUl formatIOn. En efTet, le docteur de l'école v~ .;"'e---
• • II'Ae', mot.h en lui donnant la conv.er- 'd t 1 H'eracl'eon, commenlait la fin de
OCCI en a e,
IJPb _ _..
Jn l, 3
rdCIII"'' la eeconde formation, la form.atlOn
s a
en ,la rattachant au. versel suivanl .• .J... 1.1 ovey n
L J.-J!I.
(lUT,!"
81",i~ fI6P'Pfl)CfLÇ ~ )(IX-rœ -rijv yvwaLv . Uhl~érleu~e­ ~Wl) ~v. Il r~pportalt ce texte, si nous en croyons Origène,
.av_OB devient la substance pSYl c Ique. u à la formahon des hommes pneumatiques, ou plua préci-
criaIAI de ce monde, tandis que cs passIOns s~men~ à .la première formation xa..i1 -rijv yiveaw. Faule
ur
_ _ les quatre éléments de la mati~re'. Là encore d explicalions supplémentaires, W. Fôrster commente
iaDOvait. par rapport à son mallre . prudemment : « Quelle est la tJ.6P9waLÇ qui doit. être
•_.. _•• _ IIVODS par Irénée que, selon Valentin, Christ distinguée de la première? Cela demeure inexpliqué'.•
AiI.- directement de Sagesse et remonte ve:s le Plérôme Sans aucun doute, si nous considérons ce que dit Origène.
demander la mission de Sauveurb. Faut-Il en concl~re, Toutefois, nous nous rappelons que le texte de Tertullien
~' F. Sagnard, que la distinction entre formatIon concernait aussi le semen arcanum eleclorum et spirilalium',
~ l'euence et formation sel~n la G~ose e.st un dévelop- donc vraisemblablement la formation des hommes pneu-

:t::
~t. plus tardif de la doctrme, qUI seraIt alors ?ro
1e occidentale' ? Cela n'est pas, à notre aVIS, u~e
lA absolue. Il est possible que selon Valentm
pre
matiques. Or cette fois-ci , il doit s'agir de la deuxième
formation , qui survient après la venue du Sauveur, la
form ation selon la Gnose.
forigine de la Sagesse extérieure suffît à lui assurer cette Mais nous avons vu que la leçon scripturaire sur quoi
appartenance au monde spirituel qu'est la p.6p cp wa LC; x~-rà s'appuie cette exégèse (ot ... tyevv-Ij6l}aav) est surtout
ftp olim, également appelée tJ.6pcpwaLC; xlX-rà -r~v ygVeaLv •
7
attestée en Orient. Il est donc fort possible qu'en la
Ce dont. eUe avait besoin, en revanche, c'est de reconnaître matière H éracléon soit plus importateur que créateur :
son exégèse des verset s 3 et 4 suppose celle du verset 13,
1. 1•• IV, 1. mais celle-ci suppose à son tour une leçon scripturaire
LI•. qui n'est pas à cette époque la plus courante en Occident..
1. n. IV, fi.
•. n, Ainsi la distinction entre les deux types de formation
6. 1•• XI, 1 : xlXl orOv XplaorOv oux altO 'tiilv ~v 'téi'> TIÀ1)pWfLŒ'tl pourrait être commune à toutes les écoles valentiniennes
..... ..... ~«.,a-,.-
.AJIrM,w "!""':VA"IailIXI, \lJV\1X
L" ' 1~)1tO 't'Ï'jç fI."I'tpoç ~~w ytvop.év1)c; XO('tO('
"V' P:"IJ&1iV 'rCoIV xpcLmV61V xlXl fI.€'teX (J)uiiC; 'tlv6c; .
.. F. SAGNARD, o. C., p. 231. 1. Voir supra, p. 30 8.
";À. o:;.0*"\ Fragmenta d'Héracléon, ad lob. l , 3.4 (texte établi
xal:"lIgeofe d, o. c., p. 475) : IXU'tOÇ YeXp -rl)v ltpw't1)v fl.6p,!,wa lv -ri)v
2. W. FOERSTER, O. c., p. 5.
3. Carn . XIX, 1.
"l' 'Pvccnv rcŒpcCl)(c.
-GflIII reconnaisaons la Sagesse, est descendu . . la ........
...-ntré ; nous avons L'école d'Orient, au oontnire, .111. ._,.
que F. Sagnard avait Axionicos et Bardeaane, aoutieat épi., _ . _..
était pneumatique. L'Espri~aint., ct..... 11..
est venu sur Marie; la puieaance du -r....-.J~. . .W1.~­
processus déjà exposé du Créateur qui est venu modeler ce que rllilp6~iIIi:.
l':ment spirituel contenu donné à Marie l . &
~_.. est descendu du Lieu Nous nous rallions Il l'interprétation de F. Sa.......
jusqu'au mon~e infé- pour l'école orientale le corps de Jésus-Christ ~:
d. bomm es Pneumatiques. Il Importe, a) un élément pneumatique invisible, b) un élément.
t. élément soit. réintégr é avan t visible, psychique très vraisemblablement, modelé pu
que ~ mera la matière. Telle est le Créateur « avec un art indicible.; à quoi l'école ~
.,
. . flJl8l qUJ consu d
.. . d l'Incarnation : le Jésus e dentale ajoute un second élément psychique, invisible
myt.bique e l'~on Sauveur qui a décidé cette fois-ci, mêlé d'un germe spirituel transmis pu
a'eat autre que . d
'l'IIiCIre vilihl ux hommes; pour cela il dOlt pren re Achamoth, qui est le Christ du Créateur, annoncé par
. ~t· sera t elle constituée? L'élément
De quOI.C:. e-eIt te~s~re est exclu: « Non putant
l'Ancien Testament. Nous commençons donc à comprendre
en quoi Jésus et Christ désignent deux êtres différents :
::'iIIÔ"'lIle.t ms ""nel e .
;JI_laID et humanam Christo substantiam mf~rmatam 3
.~ pour simplifier, en langage valentinien, ce qui est pneu-
elet., il . t trop évident que Jésus ne VIent sauver matique s'appelle Jésus, et ce qui est psychique s'appelle
1. hommes spirituels, les pneumatiques, et non pa~ Christ. Cependant, ce n'est même pas le Christ en général,
t'hJUques, qui sont purement matériels. Mais ceu.x qm mais seulement le Christ psychique visible qui a été
jpputieDDent Il la nature intermédiaire, les psych~ques, arrêté et qui est mort sur la croix : autrement dit, le
'iii d'Abel ne connaitront-ils pas, avec le DémIUrge, «Christ de l'économie» dont les deux écoles valentiniennes
ua .pèce' de salut? Dans ce cas, il serait logiqu? que reconnaissent l'existence.
là chair de Jésus comportât non seulement un élement Certes , on chercherait en vain chez Tertullien . une.
puamaUque, mais également un élément psychiq.ue. explication claire des enveloppements successifs qUI,
Lee valentiniens ne s'accordaient pas sur ce pomt; on pour ses adversaires, constituent la chair du Seigneur.
OQDDeIt le fameux rapport d'Hippolyte sur l'opposition de Ce n'est pas un témoin impartial; il ne veut pas comprendre
!Pra docteurs: (l'école italique) « à laquelle appartiennent de cœur, mais d'une façon purement intellectuelle. T~utea
lI6racléon et Ptolémée, enseigne que le corps de Jésus ces subtilités orientales lui paraissent tellement gratuites 1
lit. né psychique, c'est pourquoi, au moment de son Mais cela ne veut pas dire qu'il manque de clairvoyance
1>ept!me, I'Esprit, c'est-Il-dire le Logos de la Mère d'en-haut, ni d'information. Précisément sur le point important

1. 1\ paratt d'ailleurs n'avoir pas remarqué que la [LVIl[L-IJ ,!;",V


1. HIPPOLYTE, VI Elenchos, 35 cité par F. SAGNARD, éd. Eu.
~M!.w équivaut en fait à la première formation .
Th.od. (SC 23), introd., p. 6, en francisant les noms propres.
S. Voir mpra, p. 33.
2. F. SAGNARD, éd. Exc. Theod. (SC 23), p. 6 s.
&. Carn. XV, 3.
. . . . . . . tria clairement On souhaiterait trouver ..~:~.:~=!
. .lA il oppose soigneusement sur Valentin et 1'6oo1e orieDtale•
...~qatprétend que la chair chapit.re XV où il mentionne la JICIIH6.
Tert.ullien ne parle plus de caro ani"'"
IilfJ.IWi-dtrt «pneumatique. ou
• _ disciples, qui prétendent de caro spirilalis 1. Malheureusement . ~lllldia"~"··
_ r&'. -· composée d'âme ou du. ch?pitre et le chapitre XVI sont une ltponM,.
obJecb~ns formul~es par un épigone, il n'est plu quedin*
à P?rtlr d~ chapitre XVII, de la nature de la ohait ~
DOat priaenle pas les faita sous un jour
aliJDplifte 88DB déformer, comme un homme

~,..j
.... "e réalité concrète, et nous per~~t de
t de tous les critiques du valentImsme,
ChriSt., mal~ de s~ conception virginale, lur quoi 1.. cleu
écoles devaient s opposer moins nettement.
uae mell
_~.... poiDt comme sur beaucoup d' au t res, 1'0'
...l1li' rien t
pJuI proche du ma~tre q~e l'Occide~t. , .
~ ..r.ulfea a tort bien saisI la faiblesse de 1 école d OCCI-
C. Le valentinisme et la conception vilginaJ,
...-. PaiIque Jésus n'est vraiment Jésus qu'au moment de Nous avons vu plus haut en etJet
. . haptllDe, quand le Sauveur d'en~haut, descend ~ur Jésus né qu'Adam sème nécessairement selon
aftC _ anges, qu'a-tril donc été Jusqu alors? Rien «par l'intermé- la matière2 • Par conséquent ses fUs
ete pIDB que la créature du Démiurge inférieur, à pei~e diaire. de Marle
devraient tous être des hyliqu88,
.... que ce aimple mortel, ce nudus homo dont parlait comme Caïn et sa descendance; et s'il transmet à Abel
IhiClJl, qui était animé par l'esprit prophétique2 • En la nature psychique du Démiurge, à Seth la nature pneu-
fûIIDt, explicitement ce rapprochement, non seulement matique du Plérôme, ce n'est pas que ces deux natures
fJ'ert.ulliu confirme une seconde fois Hippolyte3 , mais lui appartiennent vraiment: il n'en est que le dépositaire.
il dGonce le caractère adoptianiste de cette christologie, Les valentiniens expriment cette distinction en opposant
qui, paradoxalement, ruine la transcendance que les soigneusement les prépositions : ce n'est pas d'Adam,
va!uÜDÏens réclamaient pour le Fruit du Plérôme, des- mais par l'intermédiaire d'Adam que les psychiques et
_du non pas du ciel sur la terre, mais de supernilales les élus tiennent d'être ce qu'ils sont: 3~' IXlhoü ~,oùx.
"'p'r~itatum etde Bublimilales sublimilalum4, qui devraient
{m' IXÙ-rOÜ 3~ 7tpoMÀÀe:-rIX~ &.fLc;>w 3.
ata hlu plus élevées 1 Ce qui est vrai de to us les fils d'Adam doit l'être égale-
1. Cam. XV, 1 : • Licuit et Valentino ... carnem Christi spirilalem ment du Christ. Non seulement Marie ne saurait lui
comm1niacl •• Carn. X, 1 : • Conucrtor ad illos alios aeque sibi pru- transmettre d'elle-même la nature spirituelle (qu'elle ne
dlIItel ~I camem Christi anima lem adfirmant . • Opposi tion de to u tes
i-
IId
=:gle~ en Carn. ~V, ~ : • carnis humanae ... non spiritalis
n), Blcut nec aR/mahs (= valentiniens occid entaux) nec
1. Carn. XVIII, 6, commen taire de quod de spiritu natum esl,

:r- e (= Apellès) nec imaginariae (= Marcion ).•


• • Carn. XIV, fi.
spiritus est : les hérétiques paraissen t l'appliquer à la chair du Christ •
Carn . XIX, 5 : caro spirilalis. Carn . X XII, 6 : spirilalem camem.
8. IbrPOLYTB' frag . Sur la Pâque, cité dans notre commentaire lb . : carnem Christi spirilalem .
ad Iocum.
2. VOir supra, p. 33 .
4. Cf. Val. VII,!. 3. Exc. Theod. 55 (éd. F . Sagnard, SC 23, p. 172).
IOn COrpB Comment. celle-ci peut..elle _ W ...
.... il bDporte qu'elle Cet.te vérité leur parait. III .w....., ...
_ ..... ou, pour employer faut. qu'elle Boit. à la foia vierp "-.lilllliw
Wf6Üqoea ne rougissent non uirgo - ou qu'elle ait. eDfant6 BaDa . . . .,,;i
el non peperiP. Tertullien croit habile •
l11li....... limple lieu de passage,
à ce prix que les valen- cette formule, .qui constit.ue en quelque --
de ses adversaires, pour la défense de l'OIrt.he&•
....!i , ",met' la descendance ad~mique s'im.aginent,. écrit-il, que leur langage ne fait pu ......
.pit.aeUe, échappant. au dilemme
alTane plu~ot que la leur; oui, elle a enfanté, et, da ..
lIi111tlllll.,1Il1llf;Olli1'een: il faut, ou bien so u ten ir
propre chair; non, elle n'a pas enfanté, car eUe n'a . .
Da'fid de Jessé, d'Abraham et d'Adam) reçu la sem~nce de l'homme. Oui, elle est. vierge, aux yea
. ...~ie d'.prii «afin de pouvoir en déduire la de ~on man; non, e~le. n'est pas vierge, pour ce qui ...
~ de substance dans le Christ, ou bien de 1 enfantement. MaiS Je ne veux point. de (leurs) raiaoDa :
la chair du Christ n'était pas composée que, celle qu~ a enfanté n'ait pas enfanté, parce qu'eUe
• • a. pallqu'e1le De remonte pas à une lignée composée ne 1 a pas fait de sa propre chair, ou que celle qui n'. .
pas vierge soit vierge, parce qu'elle n'est pas mère du
. . .. ttf,rouverons naturellement le même jeu de fruit de ses entrailless. »
iMPlllltlmII que précédemment à propos d'Abel et de
;;a : .Ptt uirginem dicitis natum, non ex uirgine, et
a.a, DOD IZ uulua'.' Notre texte rejoint ici, entiè-
On voit avec quelle habileté procédaient les valentiniena.
Ils prenaient le problème à l'envers, en partant. du résultat
final. A quoi bon, disaient-ils aux chrétiens, vous évertuer
.....' et de la façon la plus claire, la notice d'Hippolyte à soutenir que la mère du Christ est intacte parce que son
. , rtooJe valentinienne d'Orient et celle d'Irénée sur mari ne l'a pas touchée, si vous supposez au Christ une
ftaoJe d'Occident, preuve que toutes les deux étaient chair matérielle qui a détruit de toute façon les signes
. . doute d'accord sur ce point'. physiques de sa virginité, au sens où on l'entend ordinai-

=. Mis à part les textes script uraires


~ mentionnés au chapitre X X du De
carne Chrisli, l'un des arguments les
rement; le seul moyen d'échapper à cette contradiction
consisterait à admettre comme nous que la chair du
Christ , n'étant pas matérielle, n'ayant rien emprunté
pIua familiers aux hérétiques en faveur de leur thèse au corps qui l'a portée , n'a pu détruire une virginité
devait. consister en «questions ) sur la virginité de Marie. matérielle, ou qu'il existe une virginité d'un autre genre et
plus élevée que celle dont vous parlez.
Il faut croire que cette argumentation ne laissait pas
.;:.111.,1 Ha".. VII, 2: S.a Motplotç ... xot6oclt&p 68wp 8~.x aw).'ijvoç

.. Corn. XXII, 6. 1. Carn. XXI, 3 : • Quomodo enim uirgo mater' • (sur l'établie-
1. D. XX, 1. sement du texte, cr. notre commentaire ad locum).
,,', ~ IR., 1 Ha".. VII, 2 el HIPPOLYTE, VI Elencho8 35 : œ'/'Ço -rii~ 2. Carn . XXIII, 2.
1 ç y&wIJ8alç 311l Motplotç. 3. lb., 2-3 .
. . .iIrPt_ 1 raire départir Le manuscrit étant gr&'\'II 'I1i'-' . . . . . . .
.....Il•• _ dInI tout ce traité : reconstitué par J.-E. Ménard
une part d'hypothèse, mais il m6rite '..._.~
~.' JI- 1
in parfu • Mais elle l'admet, il s'ensuivrait que:
.'attachaient pas grande
Gd uiru m. a) Jésus y~e sa .c~air psychique visible . . . . . . . .
reete muet. Mais nou~ ~vons Joseph, qUi loue ICI le rôle d'un simple iDter..,,,~ ~
.-&.a_ la position valentmlenne comparable à celui de Marie pour sa chair pi ..k~
. . 1IIit .. a...... _er h l'
.......17 ft. rt"angile ,elon P lippe. . OUS y
N' invisible et pour sa chair spirituelle; ,
• .ne eat. c la vierge qu'aucune p~ls~a~tc.e b) l.a ~i:ginité d.e Marie en demièl e analyse n'at pM
........ la que consiste la vlrglm e, une vlrgmlLé physIque parce que cplle-ci n'at méritoire
Si c'eat en ce . '
1iI.,..-:
i ...- Dl8IIII
'eU soit une singularIté physique
Jt:81 qu'II e soit un privilège exceptionnel;
qu e e fiet la Samantame .' d' H'erac lé on
que pour les psychiques, qui Cont le\~r "al ut par la œuvres,
mais elle exprime la condition de tout être pneumatique
ici-bas, tant qu'il n'a pas été uni à son conjoint du Plér6me.
··•• •iI ... praD'_II dre, en e ,
emen t moins vierge que l '
a mere du
~~. . . . pat wu .' L'objecLion majeure qu'on opposera à cette hypothèse
....L Noua liIODS sans doute qu'~lle a eu SIX ma.ns, est que ni Irénée, ni Hippolyte, ni aucun autre auteur
pl daDI l'~vangile canomque, pour symbohser
e ecclésiastique ne nous indiquent que les valentiniena
- - ~
_ • p1IUI8D
qucea • matérielles dont parle l'Evangile selon
f . aient mis en doute la virginité physique de Marie. A quoi
."".. Maia ces puissances eur~nt beau o:mquer a~ec
l'on peut répondre:
.l'eDtralner en dehors de la vérité: elles lm sont res~ees
.......... elles n'ont pas entamé la pureté de son etre a) que des divergences pouvaient exister sur ce point,
...fond ~lIes ne l'ont jamais empêchée d'agir selon sa comme sur beaucoup d'autres, entre les sectes valenti-
.ture '.pirituelleS• Voilà de quoi nous devons. nous niennes. De m ême que certains ébionites, contre l'opinion
_venir en lisant la suite de la sentence : « Le SeIgneur générale de la secte, soutenaient la virginité de Marie!,
...unit pas dit' mon Père qui est dans les cieux' s'il inversement, il n'y a pas de raison doctrinale majeure
.'avait pas eu un autre père, mais il aurait dit simplement: pour que l'école v alentinienne, dont provient l'Evangile
~moD Père ' •.• selon Philippe, influencée peut-être par d'autres doctrines
gnostiques, ne l'ait pas niée, contrairement à l'opinion
générale de Ia secte .
1. 1/1., 3. b) A tout bien prendre , on ne voit pas pourquoi Marie
2. cr. J.-E. MENARD, éd. Év. Ph., p. 55.
3. ORlGI!NE. Fragments d'Héracléon, ad loh. 4, 6.20-22 ; cf. serait dite à la fois uil'go et non uirgo, si elle était parfaite-
A. HILGIINPELD, O. c., p. 483 s. et particulièrement le com mentaire
• de ~ (au lieu de 1tME:) ocv8pocç ~"Xeç ... ..-Ijv ôÀntT)v 1téiO'ocv xocxLocv CC cOt'ps sera crucifié. Dans so n commentaire, p. 209, J.-E. Ménard
~ BIIk -roiv et; ~v8p{;)v. lail remarquer que cel ar bre sy mbolise la matière (psychique en
4. cr. J.-E. MENARD, éd. Év. Ph., p. 55. CeUe hyp othèse est l' OCcurrence, p uisque son corps .est psychique) à cause de laqueIle
aon8rm6e par la senlence 91, p. 91 : si Joseph esl bien le père du Jésus esl crucifi é.
aorpa peycbique visible de Jésus-Christ (= • le Chrisl de l'économie -),
1. A. HILGENFELO, o. C., p. 4'!4 .
OB peuL s'attendre à lui voir. planler _ l'arbre de la croix sur laquelle
Wilill ;. .,.,.. Au contraire préciae de ces quelquea .... III
• ..IIrtoItien ,tait celle que seule souree écrite qu'il taeiltM d •
certain Alexandre qu'A. Hü_
_ WlflillllPI Philippe, la formule
comp~r
ne VOlt
au nombre des valeatiDi.. ' ~=::=C=t
pas sur quoi se fonde cette o·pilDatlb! r.
~_ _ et souvent presque irrépro- le nom d'Alexandre n'apparait pas d le
tzomper même des esprits l' Aduersus Valenlinianos où Tertua: •• , ...... .~
...~ ....., Hippolyte ou Tertullien, qui membres des deux écoles, sans doute
,t t 'é
~_l!
parce que -
. .....Id initi6a Il leur doctrine. Un {ait '" tout le reste de l' ouvrage, ta·
l IS e es reropl e, comme -aHIa
tput CIl : quelle qu'ail été l'opinion des que 1e D e carne C hrlsfl pUlse directement aux ~ •
lI1JI' le r6Je de Joseph, dire que Jésu~ e.st né or, aucune des positions que le De carne Chrilfi prête •
l'I\'ÏIDl surtout Il affirmer la nature emmem- Alexandre ne nous permet de le situer avec rtitude
:.Ilrit1IatIIe de la mère du Sauveur. du côté des occidentaux plutôt que des orientaux~
~udlit''w.diI que Tertullien, comparant Jésus à Ada.m, Les syllogismes Cependant l'examen du texte noua

._l.).
- ..... lIGl la virginité physique de la lerre dont Dleu comme genre permet d'acquérir quelques connaia-
(ulCIDduDl opere compressa , non~um sementi , littélralrd,e : llè sances positives sur lui et sur son
les hérétiques, proposant le meme parallèle, l exempe
. Ape s T
œuvre. out 'd abord, le traité que
1" pMat immédiatement la virginiLé de la lerre comme Tertulhen a eu entre les mains s'intitulait-il vraiment
__ image du Saint-Esprit, féminin dans les langues Syllogismes, comme le grand ouvrage d'Apellès? La
.wques et. «vierge. également : (' Adam a été fait phrase (, Sed remisso Alexandro eum suis Syllogismis ... t,
,. deu vierges, l'Esprit et la lerre vierge. C'est pourquoi qu'on. a coutume de citer comme une preuves, pourrait

_III.
Il (lbrIat. eat né d'une vierge, afin de réparer la chute
arrivée au début2 .» Comme il a été nié plus hauL
p Marie ait. conçu de l'Esprit-Saint qui est lui-même
théonquemen t avoir un autre sens. Elle pourrait être
conslrui te sur le même modèle que celle de Sénèque :
«relictis am bigui tatibus et syllogismis et cauillationibus
üe ,femme., la virginité de ~Iarie coïncide simplemen t e~ ce~eris acuminis irriti ludicris ... 49 ; dans ce cas, sylla-
iveO celle de l'Esprit, et il n'est plus question de terre glSml ne serait pas un titre, mais simplement un synonyme
vierge, parce que Jésus n'a pas de chair mal érielle. d'acuminis il'rili ludicra. Toutefois, nous croyons que
c~ tte explication doit être rejetée, parce que l'ouvrage
d Alexandre paraît bien avoir été composé de syllogismes,
D. LeI «Syllogismes. d'Alexandre

Nous ne saurions finir cette notice sans nous demander


eemment Tertullien a acquis une connaissance aussi 1. A. H' LGENFELD, O. c., p. 629.
2. lb., p. 70, n. 87.
3. Ct. Carn. XVJl 1 el le commenlaire d ·E. EVANS, éd. Carn.,
1. C_. XVII, 3. p. 156. '
t. Sv. Pli., spot. 83, éd. J.-E. Ménard, p. 87. 4. S ÉNÈQUE, Epislulae morales 108, 12.
v.uw_tâ

.. ......... DOUS l'entendons


~_.ltI 08S des Sgllogi.mu

DOua ont été transmis par


Il 1"ü60c;, 06)( Ipot lx 'fOG e.w ~ 'YtHEMlI.iII
prétend que tout ce qui est lOIti dei!
parfait, et que l'homme pourtant
doit acquérir plus de perfection qu:il n'
ne dit pas la vérité, en a 'NfJîy
et cl'Ambroise : Dans d'autres. cas enfin le syllo"'.m
.....1I8rat JDortem, quam non gus- ..- e eat """....
une
. seule d questIon
't : «Quomodo
. lignum Ul'tae pua 1 op.....
Uldetur a Ul am, qU3m lnsuffiatio de".. S'
i1f..poterat; 'l 't' l' l ,t 1 un tel
Il jillciobat, timere nOn potera t ; rappor t e al ISO e, nous ne serions pas en droï d
que celte question résume un sylloaisme' 1 ~ 8Ul~
ilitur deus Dlortern pro terro re obiecit, quam • d l' 0' ,mus e .........
meme e . ouvrage dont elle est tirée ,etr leseauts exemp1ea
. . t.iJDebantl , . de .sylloglsmes complets, rendent cette supposition t.rês
texte olDDle celui-là noUS reconnaIssons
vraisemblable .
iitlil.' 1dI les ctrois propositions d'un syllogisme Gardons à l'esprit l'exemple d'Apel-
• 'IlD raisonnement très semblable. O~ r~pproche Cinq syllogismes l'
es et. examinons le rapport de
~ faite : d'une part, l'ho~me .ne connals,~a~t pas. I~
d'Alexandre
" . Tertul.hen sur Alexandre, Bien que
-.on, d'autre psrt, il ne pouvaIt cramdrc cc qu 11 Ignorait ,
.111 tire une conclusion: donc la menace de mort pronon-
1héréllque ne SOit pas déSIgné par son nom, il est difficile
de douter qu'il ne soit le quidam ex facliuncula Valenlini
... par le Créateur était \'nine, dont le début du chapitre XV résume les objections',
Maia dans certains cas le rapport d'Origène ou
Or la premi~re d'entre elles comporte trois propositions,
d'Ambroise est plus allusif: dont Tertulhen dérange quelque peu l'ordre, pour placer
0) Si hominem non perfeclum fecit deus, unusquisque e~ tête la conclusion : serait-il excessif d'admettre que
lutem per industriam propriam perfectionem sibi uirtutis SI nous remettons celle-ci à sa place, nous retrouverons
aclaciacit. : l'esprit du syllogisme d'Alexandre?
') nonne uidelur plus sibi homo acquirere quam el
Carn. XV, 3 syllogisme
deus contulit' ?
Noua ne retrou\'ons ICI que deux propositions: 1. a) Non pu tant terrenam et bl Angelis Christus deterior
humanam Christo subs- deprebendi ne quit ;
. . deux prémisses du syllogisme. Mais nous com-
tantiam informatam
prenODB aisément pourquoi Ambroise nous laisse le
b) ne daterior angelis... de- cl angeli autem non terrenae
lOin d'sjouter nous-mêmes la conclusion; il suffIra de prehendatur carnis extiterunt
reprendre le refrain perpétuel d'A pellès : '1' w3~ç &pct c) qui non terrenae carnis a) ergo nec Christus.
extiterunt.
1. Tl'èIlargtment vulgarisé comme on p~ut en jllg~r par r x. par
AULU,GBLLB, Nocles Alticae Il, 8.
1. lb.
1. Sur le lena de cet ouvrage, voir infra, p. 104.
'2. lb.
a, A, HILGBNPI!LD, O. c., p. 531. 3. C'est aussi l'avis d'E. EVANS, éd. Carn., p. 156.
4. 16" p. &33,534.
Q1tieoIiODI suivantes bl el cur • non de eorraptela
I8d de Incorrupt.ela • t
accepte de faire ...., ..."1....
propoaition • non cl [non pu tant lerrenam et cl 8110" -.11 •
~::;:n~~ lubstantiam infor- humanam Chrisw aubs- ae ---1 CIIii .~
~ le premier argument, tantiam informatam] caelelUa) lIIDIBa ...
~=:: Oomllle le lfEU3ljt; &plX b (.Lü6oç 4. al et quare non aicut et Ula al al caro nOltn euaIa CId.
i perpét.uel d'Alexandre: l'héré- resurrexit et in caelo par fult, licut _ CbrIdI,
~".Itn W que de démontrer que le Christ reaump ta eat parlter l't!I1II1J8l8 deb1d\
incarné. D'autre part, il faut b1i ta et nos Ira par eius ata- bl caro aulem nosm non ata-
lim adsumilur? Um reaurrexit licut c:aro
111 pue objections qui suivent celle que Cbrl.U
......!I.~','.,'.IIlOlU' 8fI répondent deux li deux,
dans une
cl [non pulant terrenam et cl ergo caro nottra (.e. terreua
LeI deux premières concernenL la nais- ac humana) camla ChrIIU
humanam Christo subs·
. ."au CbrIat. i lea deux dernières sa résurrection. tanliam informatam) (caele.tlal par Don 88t.
el. la troisième tentent de réfuter une réciproquement
du t.ype : • notre chair est semblable à la al si caro Christi par nOllrse
'. . . Of' t; la deuxième et la quatrième réfutent la
o. al aul cur iIIa par noslrae
fuil, pari ter dlssolul debull
J : ua chair est semblable à la nôtre ... » CeLte bl non aeque in lerram hl caro aulrm Christi ln caelo
~,ple symét.rie permet li Tertullien de ne pas répéter dissolu la est?
resurnpta esl, nostra uero in
_ foie lur deux celle des prémisses qui esL à peu de lerram dissoluilur
. . près commune li deux objections successives cl (non putanl lerrenam el cl ergo caro Christi (IC. caeles-
lis) carnis noslrae (.e. Lerre-
humanam Christo subs·
nac ac humanaeJ par Don esl.
syllogisme lantiam informalam.)
ClI1ft. XV, 3

.. l' oporler~t limU.m noslrae


carnll .Imllitrr nasci
a si caro Christi similis noslrae
fuit, simili ter cam nasci
Il va de soi que nous ne prétendons pas ici reconstituer
le LexLe d'Alexandre. Guidé par l'exemple des syllogismes
oporluil
d'Apellès transmis par Origène ou S. Ambroise, nous
bl non de splritu nec de deo bl caro aulem Christi de spiritu
ac de deo nala esl; nostra voulons simplement démontrer que l'explication des
Md ex uirl uoluntate
uero ex uiri uolunlalc cinq brèves objections du chapitre XV à partir de syllo-
cl ergo caro Christi (caeJestisl gismes complets est non seulement possible, mais encore
el [non putanl terrenam et
humanam Christo subs· noslrae (sc. terrenae el hu' très vraisemblable : elle nouS confirme que l'ouvrage
tanUam Informatam.) manae) carnis similis non d'Alexandre était bien intitulé Syllogismes.
est.
réciproquemenl Nous voici en état d'expliquer
L al oporteret similrm [eius) a) si caro nos Ira similis carois Alexandre plus exactement la phrase du .chapit~e
carDia Iimiliter nasci Christi fuit, eam similiter et l'Écriture XVII que nouS commentIOns Cl-
nasci oport ui t Alexandro cum suis Syllogismis quos
dessus : «Remisso
..,...-
~."""Bpealmi. Valen~,
fdonei aUeuiue auetone

de idoneu. aue/or ? Nou~


L'identification des textes lU _ . . . .
trois aut.res syllogismes est enoore pb., ..III.~I'i"'.
syllogisme nO l, par exemple, fauHl i1IppD
deterilolr .angelis doàmteinlus deprehendatur. ~""PPlP.·.''ri_
-:t. de Il Tim. 2, 2 : • qUi une a uSlon vague verset. de Paul, comme Col. t. ..
c.I._e a~ . les prédicateurs « capables't•
•• Il
(6.; &O"TLV ~ XE<pIXÀ~ 1tœ<njC; clpxijç xclt ~oucricu;), ou S"".
a ux en qui l'Apôtre reconnal 2, 21 (O\l't"oç Xpunoü 'l'Ieroü)'l Ou t...~
cXXPOYWVLCX(OU IXU-roii
~t.1!I 80Ilt. C8que la tradition se fixe par il supposer un psaume de Valentin développant une
4PiïBt. dit Iors t les ouvrages en qUi. l'É grIse sorte d'échelle rigide des êtres, où les hommes matériela
J'III
MlilrMtI 4IIœ::
lei ep
so~connalt leur enseignement,
s 8 canoniques. Aussi bien le
sont nécessairement en dessous des anges, et les anges en
dessous du Christ, comme dans l'Evangile selon Philippe:
_ _ ,dit. .Ies o~~~~ peu près clos aux envir~ns «Le Christ a tout en lui-même, soit homme, soit ange,
-Jl:. ." 48 lScrit.ure . denlia d'Alexandre consiste soit mystère et le Père 1 ,) ? Nous ne saurions trancher
»- ISOI • la magna Impu d t t
.- . .. êler à ces ouvrages es ex es cette question. Le seul fait qu'on puisse hésiter entre
.a-.. _bablement Il m
- r-·. 1 me'me valeur probante les psaumes deux textes aussi différents équivaut pour nous à une
_ ..- • citer avec a . l '
_ _--. 'd t d'un Valentin hérétique et p atom- démonstration: les syllogismes d'Alexandre comportaient
• fOi DeVI e ceux dans leurs prémisses ou un passage de l'~criture ou un
.u:'i
daDa- 81 U
t.ilise nOU8 dit-on en les insérant (inlerseril')
argumen 'tat'10.
ns !liais •
si .celles-ci sont de vérilables
. '
texte valentinien, avec la même valeur probante dans les
deux cas. On admettra que ce raisonnement pourrait
qUopmes, il est vraisemblable que celte msertlOn être étendu aussi aux syllogismes n08 4 et 5.
OOIIIlste à citer l'~criture (idoneus allclor) ou les psaumes Nous pouvons encore éclairer un
de Valentin, dans leurs prémisses; nous avons ~e mo y en Contre qui
étalent dirigés dernier aspect des SyIoglsmes
l' de
o
de vérifier cette hypothèse. La mineure du syl,l.ogls~e n 2 les « Syllogismes. l'hérétique. Tertullien lui reproche
.'appuie sur Jn l, 13; le syllogisme nO 3 s msplre sa~s d'Alexandre? de prêter aux chrétiens une position
doute de 1 Pierre l, 23, ou, si l'on considère ~ue cet ~cr~t qui n'était pas la leur : cc A l'entendre, nous affirmons
at. peut-être l'un des plus récents du N. T., Il peu t s ~glr que le Christ a revêtu une chair d'origine terrestr~, afin
d'une lormule antérieure, reprise par l'auteur de la prima d'anéantir en lui la chair du péché ... comme SI nous
Pefri et remise en son jour véritable pour combatt~e pensions que la chair du Christ a été anéantie en lui
1. fausses interprétations des gnosUques ou des pre- comme pécheresse, alors que nous rappelons qu'elle
gnOitiques de la fin du 1er siècle. siège dans les cieux à la droite du Père ...2.» Nous com-
prenons l'indignation qui s'exprime dans ce passage :
1. Prou. XXV, B. 1 malgré le verset de l'ÉpUre aux Romains auquel Alexandre
2. D'après A. Harnack, le N. T. n'esl considéré comme un ensemb e
vfr1tablement cl08 qu'au lendemain de la crise monlanisle. .
3. cr. Carn. XX, 3 : • psalmi ... non quidcm aposlalae cl baerelicl
1. Eu. Ph., sent. 20, éd. J.-E. Ménard, p. 117.
et platonlcl Bed Banctissimi el receplissimi prophelac Dauid .•
2. Carn. XVI, 1.
•• Carn. XVll, 1.
8
quea. En revaDehe, il eat folt.. pcII. . . . . . . .
~t:.rtti- n'ont jamaiB
de polémique ait été dirigé 00IIb ~;~=~~!
..... ODe obair véritable à la sienne, aullllÎ bien cene ~}
'. . . . r_,,,;,,,,r en quelque BOne autres BecteB. Peut-être même d6eipaiWl
..~,...~_lui l'ancien homme comme
et délivrer ainsi l'humanité
~é~ri~ant (psychique, par exemple) toua l a ~éI '
mdlstmctement, un peu comme Ce'u ..1_- ••

_ _... C'elt le péché de la chair qu'il a . l't h ét' ..... , ...... lOB D ......
vrai, ~ppe al c r le~ même les hé~tiqu... Tert,alHep
l'II l, obair
*j!llllioer'aiDI du péché
h6rétiques •
l

n'étaient pas telleI~ent


a pu 5 y tro~per. M~l mformé deB gn08ea et dea
la pensée orientale, li a pu croire que ta tea 1
d6t.0un.
....... t.euir cette dernière thèse. Le gnostlque du
é recueil d'étaient dirigées contre l'~gli
Be,u et quea~qaeli
ea .... pua
::Upie, peDlait. que Jésus, né simple mortel, tranges entre ~lles s'expliquaient par une série de
...... '!,.bdpiré • l'Age de douze ans .par l'~n~e, Baru~h: contresens théologiques.
'lis lUite de son enseignement, Il avait ete cruclfie Tels sont les seuls renseignements que nous .,
,.4G tJD BlJlrit. inférieur, cie serpent & (Naas). Vaine
'11' l'
recuel Ir su.~ œuvre d'Alexandre. IlB nOUB donnent. le
pWB810Dl

~ut.ioD : • Jé8us abandonnant sur le bois le corps ton, la maDIere polémique de l'ouvrage. Ils sont trop peu
ëradID (la terre), monta vers le Bon (le Die,u s~périeu~). nombreux pour nous permettre de trancher la question
D dit • gden : ' Femme, je te rends ton fils , c est-à-dlre soulevée par. . la remarque d'A. Hilgenfeld : l'hérétique
rJaoDune psychique et l'homme matérieL Puis il remit 2
appar t enalt-Il à la branche orientale ou occidentale du
r.prit. entre les mains du Père et s'éleva vers le Bon • » valentinisme ?Pour des raisons qui restent encore fragilea,
On voit ici quel est le sens de la passion : comme l'a nous pencherIons plutôt pour la branche orientale. En
remarqué M. Simonetti3 , elle vise à restituer les éléments efTe~, dans le cas contraire, il faudrait admettre que la
qui constituent le corps du Christ aux trois principes notIce sur les Syllogismes constitue une sorte d'Uot de
dont. ils sont issus. La chair terrestre doit retourner à gnose occidentale dans un ensemble de chapitres entière-
la terre : il n'est donc pas question d'admettre qu'elle est ment consacrés à la gnose orientale : ce ne Berait pas là
montée aux cieux, pas plus que celle de ses fidèles, qui l'hypothèse la plus simple ni la plus vraisemblable.
liront délivrés comme lui du fâcheux héritage de l'huma- Nous ne pouvons identifier la source
nité. Cette position n'est d'ailleurs pas unique dans le que Tertullien suit à partir du chapitre
Jugement
gnOlticisme; on pourrait encore citer par exemple la sur l'information XVII jusqu'à la conclusion de Bon
notice d'Hippolyte sur Basilide'. de Tertullien
ouvrage. Il ne s'agit pas d'Alexandre
!our en revenir aux Syllogismes, il est peu vraisemblable
puisqu'il indique lui-même qu'il l'abandonne à la fin du
qu Al~andre se soit trompé au point d'attribuer aux
chapitre XVP. Il ne s'agit pas de la source qu'il a suivie
chrétiens une doctrine aussi voisine de celle de ces gnos ti -
dans les ch apitres X à XIV, puisque cette source était
nettement occidentale , tandis que celle-ci est nettement
!. lb., 2 : • non carnem peccllti ... sed peccalum carnis '.
ti. HI"OLYTE, V Elenchos 26.
8. M. SIMO"ETTI, O. c.,
p. 535. 1. Carn. XVII, 1 : • sed remiS80 Alexandro ... ,.
,. HI"OLYTE, VII Elenchos 27; ct. M. SIMONETTI, O. C., p. 535-536.
FMI. .t .... bien informée,
. . . . . . .Dy qui s'accordent Il
• •lll'JllI fraglllents d'Héracléon. 2. MARCION
li.. ,.,~.~ir cette question autant
,,~i_. ,.ro1Il1 tirer quelques conclusions
Ter&allien a ordonné sa matière. Il
A. Introd1lCÜoll
--, et flnit par l'Orient. Autrement a) Carrière C'est en 144, au témoignap de
.;fIt Il qu'il CODDaJt immédiatement, les valen- de l'bért!tlque Tertullien, que lea marcioDites eux-
_ _!II a rtIIlCOJIb'éI Il Rome ou en Afrique, avec qui . 1 . mêmes situaient la fondation de leur
'JIII!ln- .-.. d_ eDt.retiens directs : ce n~ sont pas des église
S . Selon ÉpIphane. et Philastrius
' q Ul. a,msplrent.
.. d,un
~ n.r-ques, mais des personnes vIvantes. Après y.ntagma . perdu. attnbué à Hippolyte, Marcion était
_ il oolDlllente un ouvrage polémique as.sez ré.pa~du déjà hérétIque
. bIen
, . avant d'arriver
. à Ro me, comme on
fIII"'Ï III CODtemporai~ .et d~nt ses advers~lre: faIsaIent peut en l~ger d apres les questIons insidieuses qu'il poaa
pd _ : .locum 8lbl feclt Alexander Ille .). Enfin, aux a~lontés de l'Église sur la parabole du bon et du
ipproIoDdiuant de plus en plus son sujet, il abor~e une mauvaIs arbre (Lc 6, 43)2. Nous préférons plutôt admettre
",e plus éloignée, moins actuelle de la doctrme, et avec Tertullien qu'il fut reçu pendant quelque temps
.-'il CODDlIt. SaDS doute de source livresque. dan~ l'Église. de Rome, et que c'est à Rome même qu'il
S'ü fallait. porter un jugement sur sa connaissance de devmt hérétIque, comme en témoignent deux faits mar-
la doctrine valentinienne au moment où il a écrit le De quants dont la mémoire avait subsisté jusqu'au début du
.".". Chri.Ii, nous dirions qu'elle n'esL sans doute pas Ille siècle. D'une part, il avait fait lors de son admission
, "
profoDde ni complète, mais qu'elle est, malgré ces limites, l ofTrande de 200 000 sesterces: cette somme considérable
pricile et. de première main. Peut-être faut-il prendre lui fut rendue par la communauté chrétienne lors de son
au pied de la lettre le «nescio quas illas ualentinianorum exclusion. D'autre part, il aurait écrit à ce moment-lll
Aeonum genealogias. du chapitre XXIV : Tertullien une certaine lettre sur sa doctrine, dont les marcionitea
D'a pal l'air d'en savoir plus sur la queslion que dans le faisaient encore usage au temps de Tertullien, qui eut
De praucriplione haere/icorum. 11 n'a pas lu les livres
s sans doute lui-même l'occasion de la lire 3 .
ae~ts de ~~s a?v~rsaire~ ; i~ n'a pas encore recopié Irénée .
Ma~ ce qu Il salt, Ille salt bIen, ill'a recueilli par lui-même,
et. il n'a pas feint d'en savoir plus long qu'il n'en savait le ch. XXXIX, par ex., s'inspire de IR., 1 /latr. IX, 3. On notera
réellement. C'est ce qui fait du De carne Christi une so urce également le jugement très favorable de P. ~10NCEAUX, O. c., p. 370,
peu. abondante sur le valentinisme, mais tout à fait qUI, après avoir mis à part le cas de Val., ajoule qu'ailleurs • let!
pr6cl8use. rensei gnements de T ertullien sont de première main '.
1. cr. A. HARNACK, !l1arcion', p. 19' .
.2. Cf. f;PIPHANE, Panarion XLII (PG 41, 697 s.). PBlI.AIITRIVS,
1. Cf•• upra, p. 53. DlUersarum haereseon liber 45.
3. Cf. notre commentaire de Carn. Il,4 et A. HARNACK, Marcion',
'" Carn. XVI, 1.
1. Mala U 1'& déjà lu, très certainement, avant d'écrire Praes.; p. 23'-33'.
'ltpADdit l une vitesse rejoint plus d'une fois dei , ••iI'tt
dIIII son Apologie, peu la chair du Christ, aur la r6eurrect.ioa: 1
ohez toutes les nations méfiance à l'égard de l'Ancien Teata. . .\, . . Ia.. . . . .
du Créate~r et de la divinité aup6rieure, etc. JIaia
et recul en Occident. peu après
cela ne ~UI parait pas important, puisque les motivatioal
~,.-I' ~core durer de longs siècles en de .MarclOn ne sont pas celles des gn08t.iques1• C'est J6aua
q~1 est au centre de sa doctrine. Le salut. qu'il apport.e
.,. d'A Harnack : Il était
p,1/11 Ion • n est pas réservé à une petite élite da apiritue1e il est
devenu tradiUonnel, depuis le grand ouvert à tous les hommes; l'instrument. de ce sal~t n'est
d'A Harnackl , d'opposer
ouvrage . . . ·t f 't pas la Gnose du Plérôme, mais la foi en la rédemption
" Bien que cette posItIOn al al loute gratuite de Dieu, en la mort et en la résurrection
&te_ au 6esl'objet des plus expresses r é serves 3 ,
. POlwqU8S. de son fils2.
...... plDIlIUI'I8JIJl inutile de rappeler ici brièvemenL
MIll Dt JUdgeod~bP:s Alors qu'il voit dans le gnosticisme Objeclions : il s'agit là incontestablement. d'éléments
.. term- "b.
~du vnc-J.Üsme visant à . ' dans 1a f01'
mtrodUlre
d'origine chrétienne; cependant ils prennent une signifi-
... _pw; a BJ- n:; é . , cation dilTérente dans le contexte de la doctrine dont
~....n d
_ .._ a es éléments de provenance M .
ext ne ure ,
A. Harnack a pensé pouvoir les isoler, Que signifie, par
At Harnack considère la doctrine de a~Clo~ comme exemple, le moL ({ foi ) dans une doctrine où il existe deux
. . sorte de simplification strictement !Dtér~eure au
Dieux? Ce n'est pas un élan direct et spontané vers le
ohrItt.ianiame, fondée sur une lecture fervente et ngour~use
Dieu unique, c'esL la découverte d'un Dieu supérieur
de 8. Paul'. Certes, il ne dissimule pas que l'hérétIque
qui n'est intelligible que par opposilion à un Dieu inférieur.
Que signifie le mot (, salut) dans une doclrine où l'homme
1. JUITUC, 1 Apologie XXV l, :. : xœ'l"<1 7téiv yivoç &:v6pw7twv. n'est pas responsable du péché? Ce n'est sûrement pas
1. Cf. daDila bibliographie, les références exactes des deux éditions une grâce accordée à l'homme, c'est la condamnation du
4\1 Marcion d'A. Harnack. Créateur. L'interprétation d'A. Harnack nous parait
a. U. BIAICCHI, O. C., p. 141 : • \1 est bien connu que cette inter-
pr6t.aUon d'un Marcion non gnostique est maintenant refusée par les fondée sur une équivoque : Marcion emploie souvent les
oomp6t.eota de l'h1sloiro du gnosticisme, ct constitue une péculiarité mêmes mots que les chrétiens, mais avec une signification
d. la ptDl6e du savant allemand .• Nous en sommes bien d'accord, entièrement difTérente 3 • Il n'est pas possible pour le
mIJ tant qu'on n'aura pas découvert d'autres témoignages sur
Mucloll (arméniens ou syriaques, par ex.) que ceux qu'a présentés
A, HafDIck, 11 faul bien, encore et toujours, discuter l'interprétation de
ce4ernlar,4lOmmel'a fait d'ailleurs U. Bianchi tout au long de son article. 1. lb., p. 196, n. 1 : la liste des rapprochemenls possibles,
" A, HARIIACK, Marcion', p. 13 : .... Anleihen hei Mythen und qU 'A. Harnack écarte lous avec dédain, comme jugeant le marcio-
m
M"l.erlen-komplexen, die ... den Vertrctern der christlichcn Gesa - nisme • oberniichlich ... nacb seinen Lehren und nicht zugleicb nacb
taberUeferung befremdlicb und unannebmbar waren .• seinen Motiven •. Naturellement, les Pères de l'Église seraient pour
t
6. Cf. lb" p. 30-35, le chapitre inUlulé • Der Ausgangspunk une bonne part responsables de ce jugement.
lIuc1ooa. et la dé6nition donnée de l'bérétiqu~ p. 21 : • ein religioser 2. Cf. ib., p. 197, suite de la n. citée précédemment.
11_ von Inl.ellektueller Reinlichkeil. .. der allen synkretis mUS , 3. Ces points nous paraissent, en partie du moine, avoir 61.6
ADeaorie und Sopblsterei ablebnt .• Entendez que la Grande Église Convenablement éclairés par P. G. VERWEIJS, O. C., auquel noUl
aooept.a1t ces 8Ophismes, au sentiment d'A. Harnack.
KAI\GIOW

~... ~ux les élémenta L. Cr~afeur. Ainai la théologie ~de:t!=::==:


-J'6flIIde du D. carn. Christi tentative, d'ailleurs intluencée par l',
!~:~: de le constater. de l'épo~ue, pour résoudre le probl6me de l'eripD&"
En quoI le Créateur en est-il responaable ., A deux t.iIIwt
selon Marcion. D'un côté parce qu'il n'est • ";M_
. . 't' quun ---
Dé ml~rge qUi ~ pe ri le monde dana la mauvaise matière
B. LI t1oG&ftD8 marciouite et qUI en a fait une mauvaise naturel. D'autre A.t
r. bl~m. du mal. Quel fut le '1 t· p..... en
uv pro dt' ? tant qu 1 ~s Jus~e, c'est-à-dire incapable d'être bon,
.fwJIt.....- . . . point de départ de sa oc. rme . et que sa 101 mesqume et tyrannique a maintenu l'homme
. le rapporter. Son témoignage,
Tertullien nOUS "1' . dans l'esclavage et dans la mortl .
IJ'l,ial a d'autant plus de valeur qu 1 s appu~e

lE
.ojou
que P l '1 tt de Marcion que nous avons déjà
lur aere .' b
.onn6e ci-dessus : • 11 langUissait, comme ~aucoup
aeatird'hui et des plus hérétiques, sur le pro~leme ~u
.' t s'émoussant le sens par 1 énormité
Le Dieu bon. Bien loin de lui, dans un monde spirituel
qu'un abîm~ sépare du sien, il y a un autre Dieu, infiniment.
bon, dont 11 ne soupçonne même pas l'existence8 • ~mu
par le sort misérable des hommes, qui lui sont cependant
lDIl et de son ongme . ·té ,il s'avisa que le Créateur d'Isal't :
e parfaitement étrangers, cet auLre Dieu décide d'envoyer
..eme de 8a cunOBI , . ' .. son Christ pour les sauver·. Les adversaires chrétiens
• Q'.t moi qui crée les maux. ' Comme il le croyait deJà

w:
.... DIable du mal, pour des raisons propres à persuader
ceux qui ont l'esprit à l'envers, il interpréta contre ~e
Créateur la figure du mauvais arbre qui donne de ~a uvals
de Marcion ne manquaient pas de lui demander pourquoi
le salut s'était fait si longtemps attendre depuis la création
du monde. La réponse se trouve dans l'Épître aux Galale8,
fruite, et supposa qu'il devait exister un autre .Dleu pour telle qu 'elle était comprise par l'hérétique: «Cum autem
tenir le rôle du bon arbre qui produit de bons frUits .., Il eut euenit impleri tempus misit deus filium suum ... ut eos qui
avec lui un certain Cerdon pour l'édifier dans ce scandale:
malgré leur aveuglement, ils s'imaginèrent qu'à eu~ deux 1
ila auraient moins de peine à voir leur deux Dleux .» 1. CLÉMENT D'ALEXANDRIE, Stroma/es 111,3, 12: Ç>UCHV x:xx1)v lx
'rC G)'"lJç Xctx'ijç xctl ~x /)LXcttOU ycvo!-,&njv O"IJ!-,LOUpyOÜ. cr. A. HAR"ACK,
nnvoyoDl pour plus de détails; cf. notamment, p. 243 s. : « Das MarCIOn', p. 273· .
2. Il A/arc. XXVlll, 1 : « Delictum et mortem el ipsum auclorem
Qeeetzproblem bei Marcion " où il fait justice du prétendu paulinisme dr licLi diabolum et omne mnlum ... (creator) passus est esse';
de l'hérétique. A. HARNACK, ft,Iarcion', p. 271·.
1. 1 Marc. Il, 2-3 : ,Languens enlm - quod el nunc multi et
lS 3. Cr. 1 Marc. XV (toulle ch. ). U. BIANCHI, o. c., p. 143, observe
maxime haeretici - circa mali quaestionem, unde malum, el oblus Il juste tilre : «L'infériorité du Démiurge se fonde d'ailleurs sur le
II8IIIIbul ipsa enormitate curiositatis inueniens crealorem pronun- fail _ très gnostique _ qu'il ne connalt même pas l'existence du
t
tlantem : 'ego su m, qui condo mala', quanto ipsum praesumpsera
man auctorem et ex aliis argumentis, quae ita persuadent peruersos Dieu supérieur .•
4. Cf. l'imporlanle remarque d'U. BIANCHI, O. C., p. 146 : cAu
IIII1que, tanto in creatorem inlerpretatus mal am arborem malo contraire de ce que dit A. Harnack, le dualisme gnostique n'implique
frucLua condentem, scilicel mala, alium deum praesumpsil esse pas seulemcnl le Dieu' inconnu' mais bien aussi le Dieu' étranger'
debere ln partem bonae arboris bonos fruclus ... Habuil el Cerdone~ (qui n'cst donc pas spécifique de Marcion) ,; cf. notre commentaIre
quemdam Informatorem scandali huius : duo facilius duos de os caeci
de Carn. IV, 3, t. 2, p. 336.
penpalasa 18 exillimauerunt. ,
isIII"IiM1~...~ir qu'A la consom-
èit. lui auasi, envoyer
changé en homme au point de .........
daDs la chair: parce que celui qui .........
1iI_".
4111=.'"
a~8si sans changement. Or, se ch.......... ' • .ntd...
• l'IilJïit IIitllllDoncé depu.ÏB l~ngt.e~ps c c~t. ~ettre fin à ce qu'on était. préc6demm..... DcIiIIIj~
""fIts-•• ChriIt pratique la .Justlce ? une qUI n admet. pas de fin n'admet. pu non lus de ohn
~-i_

_
....&iJaque
._ père: sa miSSIOn conslst.era
--
t l'univers . .r a fim
au peuple JUI,
mentl. » P"
On peu.t douter que Marcion ait. etYect.ivement tenu 01
MI........ '::mmat.ion de la Lois. C'est sans langage: JI ressemble un peu trop à dee argumenta dével
"''''_IIl~t ce lurcrott de malheur que ~e Dieu
......... :Cbriat peu avant la venue de son rival.
pés par Tertullien lui-même dans des contextes ditYé
" 1 1
ou 1 par e en son pr?pre nom. Par exemple, au début de
l'en..
or
Ce nouveau Christ arrive à l'~mpro­ son Adue1'sus M arClOnem, les rôles sont inversés. C'est
~ J' f. viBt.e, c'est-à-dire sans aVOIr été lui qui objecte à Marcion que Dieu est la grandeur suprême:
.. na .- annoncé par les prophètes ses « Or o~ ne peu.t ~dm~ttre d'imputer à la grandeur suprême
ildracl et. la nouveauté de son enseigne~ent sont .des la momdre dImmutIon qui la soumettrait. à une autre

~.8
• umBanS t.e de sa divinité' Au heu de naltre
'. .
grandeur suprême. Elle cesse d'être, en eITet., dès lors
r-- -al nt. comme tous les hommes, 11 descend duec- qu'elle est soumise. Mais Dieu ne peut cesser d'être dans
.-m ame ., 6 son statut, c'esL-à-dire la suprême grandeur!. 0 On trouve-
teillent du ciel dans la synagogue de Capharnaum .
rait encore dans l'Aduersus Hermogenem des arguments
Carn. Ill, 4-5. A ce sujet le De carne Chrisl~. prête à assez proches de ceux que nous venons de ciler. Ainsi
MarcioD un raisonnement (ondé sur le concept d Immuta- le Lexte du De carne Chrisli n'est probablement pas une
bilité divine: • Si Dieu était né et qu'il eût véritablement parole authentique de Marcion, mais un argument que
revêtu la nature humaine, il eût cessé d'être Dieu, perdant lui prête Tertullien par le procédé rhétorique de l'occupalio
ce qu'il était pour devenir ce qu'il n'était pas. » Supposition pour prévenir une objection possible, comme le prouve
inadmissible car Dieu ne saurait perdre son «( statut ». du reste la formule qui introduit cet argument : 4 non
• Ainsi, poursuit Marcion, je nie que Dieu se soit réellement
potes dicere ... 4 ,)

1. Go/. 4, 4.5 ~I TERT., V Marc. IV, ';?·3. Le Icxle que nouS ciLons 1. Cf. Carn . 1II, 4-5.
Ici en laUn esl probablrmenl celui d'ulle Vl'l'sion marcionilc du N_ T. 2. 1 Marc. VI , 3 : « ... non poLcst admiLti uL summo magno aliquam
que Terlullitn a l.ue il sa disposilion cn rMigeanl ses livres IV el V adscriba L deminulionem qua subicialur alii summo magnO. DesiniL
Adu",u, Afarciontm. enim si subicia Lur. Non est autem dei desinere de statu suo, id esl de
oris summo magno .• Cr. aussi l'ex~gèse d·]s. 40, 25 (. cui me simila-
2. 111 Marc. III, 4 : .... prneserlim aduersus Chrislum crcal
uent.urum elsignis el propbelis pl'opriis munilum, ul aemul us Chris li bilis? .) : J Marc. IV, 2.
par omnee dluersilalum species relucercl. (éd. C. Moreschini, p- (07). 3. Herm. VII, 2 : • Sicul enim celera, quae nascunlur aul lIunL
S. Cf.l'interprélation marcionile des prophéties d'après 1 II Marc. et idcirco aeLerna non sunt, sem el opposila fini, qua el initio, admIllunL
XlIII. ea, quae deus non capil, etc. '. Cf. aussi les rapprocbements avec le
4. C'eaL le 80ns du mol subito dans • Odit morus, qui subito de Discours vrai de CELSE dans notre commentaire ad Ill, 5.
oaelil Chrialum defcrebal. (Carn. Il, 1). 4. Nous ne sommes donc pas d'accord avec U. BIANCHI (o. C.,
li. Cf. IV Marc. VII, 1 s. p. 145) qui cite ce texte comme un témoignage authentique sur
Marcion; A. Harnack étail un peu plus réservé.
déDégatioD il une femme qui 11'1'5 aMW
iiItI..'._.....aJ:~le que leChrist. porté et le8 mamelles qui l'avaient ......
........ .... par le mauvais Dieu qui sermonem dei audiunt. et faebmt.1 •• •
D oe pouvait. avoir qu'une
. . . . . Tert.ullieD, une simple a~~are~ce Le Christ,
• .et fi" de fhomme • M'
homme 8JI Df.aa.l<J&
VWUIMiD """ ~

lOuvent. l' tprtl'e a~ Ph",~p,en8 quan d meme une Impost.ure de se déclarer ho


.·).. -do~·ct.riDe : • in effigie dei constltutus et • fils del'ho~me • sans avoir eu de chair bqm:m~:
'"' li uit pan'ari deo sed exhausit sem et- pare~ts huma ms ? A moins par huard • que l'homme

'~:E=~~UZ eIIIie aerui... et. in similitudme omlm~ ... ne SOIt autre chose que la chair, ou que la chair de l'h
..,..,t.ut AD"
hom01 .... Naturellement.. cette h effigIes,
..
.
ne vIenne pas de l'h omme, ou que Marie De BOit. d'autreomme

.t.'
race que l'homme, ou que le Dieu de Marcion De BOit
fIIII/It tlrnlUlu., cette figura étaient exclusives de toute
l'homme2 ?» - Tertullien parait ignorer ici un texte
faDGi6re. Mais, puisqu'il avait décidé de importan~ de la p:emière EpUre aux Corinlhien. eorrigM
.) La .." .,... s'abaisser pour le salut des hommes, par MarcIOn: «( Primus homo de humo terrenus secundus
.. ta aattt objecte le De carne Chrisli, cela dominus de caelo. Qualis qui de terra, tales ~t. terreni'
dl 1 ..r n'était pas plus déshonorant qu'il qualis qui de caelo, tales et qui de caelo ... sicut portaui:
mus imaginem terreni, portemus et imaginem caelestis.
prtL ue chair véritable ou une apparence de chair; de
tAIuk façon, les hommes qu'i~ renc.ontra~t, vêtu de ~ette
Hoc enim dico, fratres, quia caro et sanguis regnum
fonDa humaine, croyaient aVOir aITalre à 1 un des leurs. dei non possidebunts. »
Oui, le Dieu de Marcion est «( homme. venu des cieux,
Argumenf. ivangéliques. pour Marcion, en r~alité, I.a qui crée en nous une seconde humanité, • fille. de la
différence était considérable. D'une part, le Christ savait première et où la chair n'a point de part. Voilà sans doute
daD8 80n for intérieur que sa chair n'était pas humaine, un point qui rapproche Marcion des gnostiques beaucoup
et cette conviction seule pouvait déjà suffire à justifier plus qu'A. Harnack ne s'en est avisé: ce que le Christ.
devant lui une disposition qui lui permettait de converser vient implanter en nous pour nous sauver c'est • l'image
avec les hommes pour leur enseigner la voie du saluts. du second homme » qui, un peu comme 6 le germe spirituel t,
D'autre part, à tout bien prendre, il n'abusait personne. nous fait découvrir notre personnalité véritable en nouS
N'avait-i1 pas dit à qui voulait l'entendre qu'il n'était dotant d'un sens us supplémentaire, l'agnilio - nouS
pu né véritablement? «( Quae mihi mater et qui mihi pouvons traduire «( la Gnose » - , par quoi nouS connaissons
frat.rea ? c'est-à-dire «je n'ai pas eu de mère et je n'ai le nouveau Dieu4. Voudra-t-on objecter que cette «image
pal eu de frères., comme le soupçonnaient d'ailleurs les
pharisiens eux-mêmes. Bien plus, il avait répété cette
l. Cf. Carn. VII et le parallèle déjà signalé avec IV Marc. XIX,
6·13; voir supra, p. 19.
1. Cf. Phil. '2, 6-7 et TBRT., V Marc. XX, 3. 2. Cf. Carn. V, 6.
1. Cf. Carn. Ill, 1-2. 3. Cf. 1 Cor. 15 47-49 et TBRT., V Marc. X, 9·11.
3. Cf. lb.: • Salis erat illi conscientia sua. et III Marc. X, '2 : 4. 1 !'.larc. IX,i :.Scio quidem quo sensu nouum deum iaclitent,
• Sed quomodo Inter ho mines conuersaretur nisi per imaginem agnilione utique.; P. HOLMES (trad. Marc., p. 277) traduisait dès 1868:
lubttanUae humanae ? •
ililiï.i...~,_aoU8, mais qu'elle
....,111- 7 Le germe Ipirituel
d) lII8rdoD
et la Pa'elon n1";;~;~=:::==!
IOlugmoDl ce

~~::::~~ de la grAce plutôt


adveraaireelui
Tertullien particulièrement., ~'~41!~=~~~
ont ,1'1
:: ex Seth de obuenientia tra.nsforméll~ ~ass!on du Chriat en une iDctipe çD64
.,~, Jlat,1IrIJIlled indulgentiam 1. • pUlsque ce Ul-CI n aurait rien lOutJert de rêeI d
(tIIdomaliqu,? Quoi q.u'i1 en soit,. on chair qui n'était point réelle 1 • ... ~
~:~~::~: pourquoi le Christ de Marcion, La chair du Christ n'est pas insensible. Cela n'lit. .....
'" DOUI une leconde humanité spirituelle, dou~e pas exact. Tout d'abord, la chair apparente du
. . ." ....J.IIl.... :poeture. homme. et ~ fils de l.'hom
me
'l, Christ est capable de sensations. Puisque JéBua aent hien

,: ob ir ait la réalité de la nôtre. Mais nouS ne


~:e no:' imaginer qu'il s'agisse d'un phantasm.a
la femme qui touche le bord de son manteau et la «vertu.
qui s'échappe de lui pour la guérirl, pourquoi n'auraitrü

_110__
":.liPD
p• .. -
creux, comme écrit Tertullien, et tout à ,fait
'et,anL Cela est formellement exclu par cert~mes
eIlt
que Marcion conservait dans son évangile :
' .
pas également senti toutes les douleurs de la P8IIion ?
Dans le domaine du Créateur rien ne peut se faire que par
l'entremise de la matière. Par exemple, son prophète
Viel. manus me os et pedes, quia Ipse ego S,um" ;uomam Élisée eut besoin de l'eau du Jourdain pour guérir la
IflIitul 0818 non habet sicut me habcntem Uldetls . ,) Sans lèpre de Naaman, Au contraire, le Christ a guéri d'un coup
. . . lui arrive-t-il exceptionnellement de fondre entre dix lépreux, sans aucune action matérielleS; n'a-t-il pas
1.. mainB de ceux qui cherchent à l'attraper, comme par pu ressentir aussi des impressions de douleurs en se passant
exemple au milieu d'une foule hostile à Capharnaüm : de la substance d'une chair matérielle?
.IpII autem per medios transiens euasit3 • ,) Cette pulaliua Le prix secret de la Rédemplio/1, La logique de l'hérétique
0lI1O Jerait en ce sens quelque peu comparable au corps n'est pas la nôtre, et ce qui nous paraît si extravagant
"orieux du Christ ressuscité : elle peut passer à travers aujourd'hui a pu satisfaire autrefois les meilleurs esprits.
1. obstacles, mais cela n'empêche pas qu'on puisse la D'ailleurs, nous ne savons peut-être pas tout. Un auteur
toucher et. qu'elle puisse toucher les autres, comme en arménien nous rapporte que les véritables raisons de notre
t6moignent. plusieurs passages de l'Évangile conservés par rédemption étaient tenues secrètes par les marcionites'.
Marcion. Refuserons-nous ce témoignage sous prétexte que Marcion,
au contraire des gnostiques, n'avait pas de doctrine
• Now J know full weil by what ptrcepliue {acully they boasl 01 their secrète ? Mais il avait peut-être des formules liturgiques
new IOd; even their knowledge,. Cf, G, QUISPEL, Bronnen"., p, 93 et sacramentaires que tous n'avaient pas le droit d'entendre.
eUe texte cité par U. BIANC'U, 0, c., p, 143 : 01 ,btà ..-oil McxpxlwvoÇ,"
~ ft ~v, r.~ q>oc,n, yv&,nv euocyyeÀIl;ov..-cxt (CLÉMENT n'ALEXAN-
L Cf, Carn, V, 3 5,
Dili&, Stromalt. 1II, 3, 12),
2, Cr. Le 8, 43-48; TEU" IV Marc, XX, 8.
1. Val. XXIX, 3, 3, IV Marc, IX, 7 : • Eliseum quidem maleria eguisse •.
U ~ Cf. Le 24, 39; TERT" IV Marc, XLIII, 6 s, et Carn, V, 9. 4, Cr. A, HAR!<ACK, /lJarcion', p. 377., citant EZI'UK DE KOLII,
. loUICBI (o. c., p. 146) pense au contrai,,) que phantasmu est le mot dont il faul lire aujourd'hui le [le Dto dans l'M, L. Mariés el
IIIlploy6 par Marcion,
Ch, Mercier (Pa trologie Orientale, l. 28, p. 409-776),
8.cr. Le., 30; TERT., IV Marc. VIII, 3 et Carn, XXIV, 3,
·.•-
_ . . . ",,;,Ji l'accuae de ne pas pas encore Marcion de 10111'0& diraatIa ,qlil"'''l''~.
t

traité, comme il apprit. plu. tard li. ""a"iID#


. . . . . . . . . ...
son Aduersus Marcionem.
_ _ ....... Même si elle n'a pas eu
l'_on du Christ a eu la valeur En etTet, la doctrine de 1'h6ritiqU.
~ • N'as-tu pas écrit dans la a) Le • Nouveau
'Cestament »
s'appuyait sur deux grandes œuva ..
.,... ce. celui qui tue doit lui-même de Mardon critiques: son Nouveau Tatament et.

",1,-::f. J.
Je,
Qr6ateur, que . l' .
. ré aDd le sang du jusle dOil UI-meme
se justifie, après coup, .Ia malé-
1 Loi contre quiconque serait pendu
ses AntithèBe., dont noUi devons dire
quelques mots avant de retourner au De carne Chrilfi.
Échec de Paul devant l'aveuglement du autra ap6tre••
- - = : u ; est pris au piège qu'il a ten.d~ : il Se fondant sur le texte de l' J!pitre ara Galata: «Miror
"'.......,tir-
. a laisser le Christ racheter ses crea"ures uos tam cito transferri ab tO qui uos uocauit in gratiam,
~ d'\JDII pauion dont il est le seul responsable.
,r:: devinons déja queUes sont les limites de cette
......,tiOD ; c'est l'Ame seule qui est sa.uvée et. non le
ad aliud euangelium 1 », Marcion avait tenté de démontrer
que Pierre et les autres apôtre~, ayant mal compru
l'enseignement de leur maître et se laissant abuser par
.pa' . et. encore plutôt que l'àme elle-meme, qUi est un les juifs, avaient « j udaîsé ) l'f:vangile authentique prêché
{IIIlu ~orÏl presque aussi indigne que l~ corps', c'est par J ésus-Christ et dont Paul avait eu la révélation
Il'iJDa8e du second homme» que J~sus vlen~ reprendre directe au troisième ciel. Ainsi beaucoup d'églises, conver-
III elle ; la encore il rejoint les doclrmes gnostiques beau- ties d'abord au culte du Dieu étranger, retournaient à
6
coup plus que ne le pensait A. Harnack • celui du Créa Leur et s'aveuglaient au poinl de croire
que Jésus avait été envoyé par lui. Hélas! Après la mort
de Paul, cette erreur avait triomphé partout'. Naturelle-
C. L'information de Tertullien ment, on avait falsifié ses lettres pour es"ayer de la dissi-
muler. Tous les évangiles en circulation n'étaient que des
Si l'on examine attentivement la première partie du apocryphes grossiers. Marcion s'était donné pour tâche
De carne Christi, on constatera que Tertullien ne conn aissait de reconstituer à travers toutes ces déformations, le
véritab le ensei~nement de P aul et le véritable évangile
1. Cf, Corn. Il,3: • Si aposlolus (es) praedica publiee .• A. Harnack de J ésus-Christs.
l1lisemble pas avoir r~marqué ce lexie.
2. Cf. A. HARNACK, Marcion', p. 376'.
3. 1 Marc. XXIV, 3 : ,anima lenus saluos, carne deperd iloS t .
4. II Mare. IX, 1 : • cum adflalus dei id est anima t , à condition
1. Gal. l, 6; cf. TERT., V Marc. Il, 4.
que ce texte, Inspiré par le. D~ censu animae aduersus Bermog enem " 2. Cf. Proes. XXII-XXIX, qui est en même lemps dirigé contre
lit vraiment quelque chose à voir avec Marcion . les valen tiniens et 1.. texte cilé à la note précédente.
Il. Cela permettrait de préciser, semble-l-il , l'opinion exp rimée
par U. BIANCHI (o. c., p. 147) : • Il est nécessaire d'admettre que
3. 1 Marc. XX, 1 : 1 Aiunt tlnim Marcionem non taro innOUa88~
regulam separatione legis et euangelii quam retro adulterata
lIare/oD a fait UDe place spéciale à l'homme _ ou mieux, à son âme
recurasse . •
- par rapport à ce monde et à Dieu .•
" . . 8l1angila . Si, parmi lei veraeta qui ~. . . "'itOi_....
..... _ f~·r.t6'~l
_ lupprimer dei lIOn évangile, ~ ya une forte proportioa_ . . . . . .iIiI
et qui lui paraissait. de provenance
vement lucamens, comme J. Knox r.
l ' mWfI'"
prouve san.s. doute. qu'il n'a pu moditl6 le t.e:âe ~
• •" .uppre.sions furent sans
Cl- -; ne pouvait sembler à ses sur. des ,~ntIques. mternes ou UDÏqueJDeDt, do(c. «:yu.
mais qu JI a ~uss~ tenu compte de Marc, de MaUlti.. el
~::~cI~ret. du IU 8 siècles. Ce n'est pas de Jean, qUi lUi présentaient dei reneta encore plus
~ dU ~_ u'il R omis les épîtres de
l8IlI ou.... q déformés sans doute, mais des renets quand même du
• of"'. t. n .... Hébreux: il aurai't pu 1es véritable évangile de Jésus-Christ. '
aT'm_e- .
tout. 616ment. contraire Il sa d~ctrllle, comme
dt 1 dix autres. En fait nous devons La version latine de Marcion et le. citationa du • De
• __ .., expurgé lei ains l'un de;; premiers recueils carne Christi 1). Revenons maintenant au De carne Chrilti.
=-.lie qu'Il• eut.
'III
entre es m
rie la mort de l'Apôtre et qUI
. ~ ,étmcn
. t pas H. von Soden et A. Higgins ont séparément démontré,
.. «'ro1IM p 1 ta Les érlitres y étalent classées
a ..e=eildlent. comp er décroissante
.
l'un pour le livre V Aduersus Marcionem, l'autre pour le
: à quOi. '
MarCion ne livre IV2, que Tertullien avait utilisé, pour commenter
fil' ordre de gran deu . ''1
. . . . . probablement pas grand-chose, à cela pre,s q~ 1 le Nouveau Testament de Marcion, non pas un texte grec,
laternrt.it. la place de l'EpUre auX Galales et .de 1 Épl.trle mais une traduction latine de provenance marcionite,
. . ~phbi,n., qui servait de préface à ce premier recueil . d'un style assez fruste, apparentée à certaines versions
italiques, et nettement différente des versions africaines
L'IDangiie de Marcion. Quant aux raisons qui le portèrent
ou des traductions personnelles de Tertullien. Si celui-ci
• retenir Beulement l'Evangile de Luc, elles nou~ échappe.nt
avait déjà connu cette version marcionite au moment où
aujourd'hui pour la plupart. Il nouS sembl~ralt téméralfe
il écrivait le De carne Chrisli, n'aurait-il pas eu avantage
d'affirmer que cel évangile ne comportait 'pas enco:~
à s'en servir, non seulement pour réfuter Marcion lui-
le récit. de la naissance et de l'enfance du ChflSt, ou qu JI
même, mais aussi son disciple Apellès ? Car il est fort
n'6t.ait pas encore liê aux Acles des apôtres • N~us ~r0'y0ns
2

plut.6t. que Marcion s'est fié à la tradition qu~ falsal~ de


fau ssaire: car il n'y a pas d'uutre évangile que l'h an ll'ile de Jésus-
Luc un disciple de Paul: c'était donc l'évangile attnbué Chrisl, lrungmis à Paul dil'eclemrnl au troisieme ciel, el L'JC n'avait
• Luc qui devait approcher de plus près de la vérit~, pas le droil de se l'approprier; ct. IV Marc. Ill, 5 : • s~d adulleratum
malgré toutes les additions tendancieuses dont on avait de lilulo quoque.; IV Marc. Il, 3 : • contra ~Iarcion euangelio,
euay6 de le dénat.urer. Notons toutefois que l'hérétique scilicel suo , nullum adscribil auclorem .; IV Marc. Il, 4 : • Lucas . ...
seclalor Pauli sine dubio ul et si sub ipsiu3 Pauli nomine euangehum
ne récusait. pas totalement le témoignage des trois autres.
Marcion inlulisset.1 Ces derniers mots, toul particulièrement, nouS
paraissent montrer que Marcion a choisi l'évangile attribué (fausse-
menl selon lui) à Luc, parce qu'il le jugeait plus proche de Paul.
1. J. KNOX, o. c., p. 57-74.
,. Cf. la position de J. KNOX (o. c., p. 88), d'aillrurs tout à lait 1. J . KNOX, o. c., p. 106 s. .
2. Ct. H. VON SODEN O. c. et A. HIGGINS, O. C. ; opinion contraIre
contraire' celle d'A. HARNACK (Lukas der Arzt ... ) ; brel résumé de chez G. QUISPEL, Bron~en ... : p. 105 s., ch. VI : • De griekse brieven
la q1IeeUon par M. J. LAGRANGE, éd. Éu. Le, p. VIII S. van Paulus in marcionilische bewerking de bron van bet vijtde ~oek l,
1. Le Utre d'Éuangile ae/on saint Luc était selon Marcion la à qui A. HIGGINS répond dans les premières pages de son article.
première dee falsifications et dénonçail peu l-êlre même le nom du
PrimUS homo de bumo t.ene-
.......,...._ texte que Ion maltre1 • nu" secundul domlnue de , ... ~:~~::z::
prem",,!,
~ citations littérales llIelo (1 Cor. 15, 47. Cf. V VIII, '),
_,ill-lX-du IH cQI'n, Chrieti dirigent Marc. X, 9).

=_ le dilGÎPle nOUI constatons qu'elles


- _ cWféren tesdu texte de l'Aduersus
dei différences sont purement
qui,
Il était capital, aussi bien pour Apellh

' f '
laissaient subsister dans leur e.. a lit
éVangilqule
d (1 homme» et de 0 fils de l'homme 1 d l ' -a'A_
dune açon ou d une autre. Comme noUi l'avou noté
Il'
pourppenUCltiolllllt
' e 88 JU"WIUR'

De carne ChriBti plus haut, ce texte . faisant. du Christ l'iniliateur d'une


MI VtIII Il,,,.10''''''
. . . . JIIDIII JDI8Iel pede.
~ 1,.. .... UID, quonialD
Alplclle
quod ego sum, quia spirilus
0888 non habel, sicul me
secon d e h umamté céleste, y contribuait selon toute
semblance. N'était-ce pas le lieu ou jamais d'en
dans le De carne Christi, si Tertullien le connaissait. déjà
dis: .

:vS ,&111 .,.. Don babel, hab en lem uidelis (Carn. V, 9) sous cette forme ?
. . JIll ballaDlelD uldeU.
,,,,,, •• IV Marc. XLIII, Conclusion: an/é:iori/é de «Carn. t par rapport à
(1 IV Marc. ». Que dIre encore du fait que Phil. 2, 6 n'est
1) Eliam si angeluS de caelis aliler
L lIMt .....Iu. de llIelo ailler même pas cilé, alors que l'hérétique y voyait. un 0 sulTrage 1
euangelizaueril uobis quam nos
tQIIIPIlIIueril euangelizauimus, anathema éclatanl de l'Apôtre en faveur de sa thèse? D'une façon
_UlelDl .U (Gal. l, 8. sit (Carn. VI, 2). générale le seul fait que notre moisson soit si maigre, que
V Marc. lI,r»), Tertullien laisse entendre, non sans mauvaise foi, au début.
Quoiqu'elles soient purement formelles, ces différences
1ODt. auez nettes pour rendre peu probable que Tertullien
.'ut.reigne à user du même texte latin que, dans l' Aduersus Chacun de ces lexles ne traduil que partiellemenl le verset grec
Marcionem, il emprunte aux hérétiques. Nous n'avons (Phil. 2, 8) : htxrcdvwaev étxu'1:oV yev61L"voç illt'~)(ooç fdxPL 6tx'lti-:ou,
relevé qu'une seule variante présentant un intérêt indénia- 6IXVIi'!:OU Ill: a'1:txupoü.
Le daUf de subditus morli présenle-l-i! un autre sens que usque ad
blement. doctrinal-, mais elle est d'importance: morlem? Cela n'esl pas évidenl si l'on songe à l'équivalence fréquente
de ce cas el de in+acc. (cf. E.T., § 87-88), qui s'accorderait ici a _
1. A. H"RN .. CK, Ap. Gnosia, p. 75 : • Apellen apostolo Marcionis bien avec le style très condensé de V Marc. Toulefoi. ces datifs de
Ulum esse constat,; cf. les témoignages cités ib., p. 74, n. 2. Nous ne destination expl'iment ordinairemenlle terme d'un mouvement, non
dllculons pas ci-dessous l'allusion indirecte à Malth. 18, 12 (cf. d'un espace de temps comme ce serail le cas ici. Il esl donc perml8
Carn. VU l, 3 et notre commentaire ad loeum ), car il peut s'agir de songer à une aulre inlerprélaUon : le Chrisl de Marcion ne se
d'un simple lapsus de Terlullien; d'aulre par l, Malllt. l'l., 48 (cf. soumel pas volonlairemenl à la morl; il Y esl contraint par les
Carn. VU, 1 el notre commentaire ad loeum) est égalemenl cité en démons au service du Créa leur, qui lui innigent le supplice que leur
IV Marc. XIX, 6, si bien que nous ne pouvons pas savoir quel élail, mattre a jugé le plus infamanl (cf. III Marc. XVIII, 1 : • id genue
8U volelnage de Le 8, 20, le texte de Marcion. morlis .. . quod ipse maledixeral', et ib. XXIII, 5:' Chrislum...
t. On pourrait 80nger égalemenl à comparer: alterius dei diciUs a crea loris uirlutibus el potestatibus, ul aemuUe
omni se humililale deiecil in crucem aclum ,).
IDOrU aubdltum et mortem crucis usque ad morlem el mortem
(Phil. t, 8 reconslilué d'après crucis (Carn. IV, 3).
V Marc. XX, 5).
doute t.rop peu nombreux. au ~:~:7!~~::
.~,.rfi-'qu. les hérétiques pour nous ouvrir la perapeelÎWI
parait pas plaider
du Nouveau Testament
Tout.efo~s un point. est. clair: ClOIlf......., ••
U_tl:~

""."'DU!
wa.~.'--
qu'il l'ignorait au moment
ClJrini? Certainement non,
les A~I~'hèse8 cOl~portaient. de 10Jl8WIII . . . . _, ••
opposiflOnes où 1hérétique détachait de ...
brefs passages de l'Ancien Testament nnn. ~~ ,--DC_
~ •
_ grandes lignes. 11 savait, par b f ' r - - 0pp• •

._.'11
"1"•
.........lDIlltiliBait un ~/Jangi/e de Luc dont il
réGit de la nativité, de l'enlance et du
.J~t.. Il savait d'autre part que l'héré-
à. d~ ~e ~ passages du Nouveau Testament. .t d6moIltnr
amsl 1. eXls~en~e ~e ?eux Dieux ditIérenta : l'un limitA,
mesqum, vmdlcatIf, 1 autre tout.-puiuant. et exclusivement
bon2 •
. . . . .pIQrai .ur les épitres de Paul, Dè,~ le De pr~es­ Or nous savons que Tertullien a ut.iliIé les Antifhù.
_dit um il connaissait en gros 1 mlerprétatlOn pour composer ses cinq livres Adueraua Marcionem non
..II................~ I~pflre aUZ Ga/ales', En revanche, il ignorait seulement parce qu'il le dit expressément au début. de
BOn
.1IIUID8'-
oedaIaemen-t ler.détail de toutes ses cor~ectlOns .
~ aval t
:.1'l" livre IV, mais encore, dès les livres 1 à 111, le t.it.re de
encore eu IOUS les yeux la verSIOn marclOmLe du l'ouvrage esL mentionné et on peut reconnaitre plusieurs
rqapeau Tulamenl, dont il sc servit pour comp~ser, I~s de ces oppositions S ,
lIvre.e IV et. V Aduersus Marcionem, Autrement, il n eut Discussions sur ['Ancien Teslamenl dans le «De carne
pli IJUlnqué de donner plus de force à ses arguments ChrisLi 1). Si le De carne Chrisli était véritablement. posté-
... citant. le texte des hérétiques ct en dénonçant leurs rieur au livre IV Aduer'sus Marcionem, comme on l'admet.
laJaiflcatione, comme il crut devoir le faire pour les valen- ordinairemenL, on devrait y trouver des traces de la
t.lDiens au chapitre XIX du De carne Chrisli 3 • Voilà encore lecture des Anlilhèses; mais tel ne nous parait. pas être
une preuve de l'ancienneté de ce traité, le cas. L'ouvrage n'est même pas nommé, et il n'est. pas
Mais pour éclairer son Nouveau certain que le chapitre III, qui est le seul de la notice sur
b) . . . ADdtlMla· Teslamenl, pour en faire une sorte de Marcion où l'on discuLe sur le sens de l'Ancien Testament.,
da MarcIoD témoignage de l'opposition des deux s'en soit inspiré.
Dieux, Marcion lui avait adjoint un ouvrage d'exégèse «( Carn. l) II l, 6-9 el les queslions des hérétiques. Appa-
dont 8el disciples usaient comme d'un second livre cano- remment, pourtant, ce chapitre comporte des éléments
nique : leI A nlilhèses. qu'on pourrait. être tenté de considérer comme aut.henti-
Nafure de ,'œuvre, Quelle que soit l'ampleur des rensei-
pements que nous possédons sur celles-ci, ils sont sans 1. A. HARNACK, Marcion', p. 256··313·,
2. 1 Marc. XIX, 4 : ,Nam hae sunt ' Anlilbesis' MareioDia id
esl conlrariae opposiliones .; IV Marc. l, 2 : ,Sed et iswa ~roprio
congressu comminus id esl per smgulas iniecliones PontiCl, cecl-
1. Cf. Carn, VIII, 1 : 'solis istis capilulis ... '.
,. Cf. Carn, II, IV el V; Praes. XXIII. dissem .. . :t '
nt
...8. ~Uf l'erreur de Te~tullie~, voir supra, p. 31. Mais l'iJnporw
3. 1 Marc. XIX, 4; JI Marc. XXVIIJ, 1; 111 Marc. XXI, 1 et
qun 6prouve le besOin de ~Ignaler que les hèreliques ont un le"le XXIV, 1 ; IV Marc. l, 2, etc,
dII6mIt du lieD,
. . . .~phl.. 8-7, comparant
« D'ailleurs, ei c'était un ~:':~:~~:=::Î
. . . . . d'aqt" dans l'Ancien le soleil aurait plutôt exuIW dia t.oai
tate d'8pbrem de Nisibe aurait dO s'arrêter pour reprder •
Marcion pendu il lion gibetl • Seul 1Ot~'."""IlfIl"'ÎI1_.
... hoD d'introduire dans son
. .aphel 8-9 proposent une compa- ment nous parait beaucoup m~ine pro;~t e:, po""
rap,n • 1
~NIi""!:.. corpe de la colombe apparue
"l8 ft
para re à A H ' - .. qa .....
. arnack lUI-même: contrairemeAt' l'opialoa
" ldrdaiD 101'8 du baptême du Christ. Or du. savant allemand, , nous savons que 1a croyance en . .
""~.. t ~ent Il des «manichéens, marcio- Dieu
. ~ étranger» n est pas un trait distin t.if d
., c _.......-
u m..-uav-
===:~~tiques' J. Il est donc indéniable que msme malS qu elle se retrouve chez d'autree Uquee'
Au surplus .Éphrem dirige son commentaire du ~:a.aro~
•_Itea '
OLè
na
pas inventé la matière de ces quatre para-
d t '
: B retourne contre Marcion es. argumen. s ~Ul contre plusleu~s sectes à la fois. Il a précédemment dénoncé
.:JIII,:-.lIiItS OOUJ'I panni les hérétiques eux-memes. Mals rIen tous
. ceux .qUl méconnaissent
" l'humanité du Chris t pour
dIver.ses ra.lso~s, en disant: 0 II a pris un corps impassible .,
:...mtee
JIIOU"8 que ces arguments soient spécifiquement
ni, Il plus forte raison, qu'ils soient tirés des o~ .blen « Il n a ~as accompli notre salut dans un corpe
ventable '), ou bien « son corps est d'origine terrestre.
A""Origine
.....·marcionile de ces questions? Le texte d'Éphrem ou blen « son ~orps est d'origine célestes •. Pourquoi,
au moment de tIrer les leçons de la Passion, oublierait-il
.. DOmme même pas Marcion. Il se borne à noter que la
toutes ces sectes pour ne plus songer qu'à Marcion?
mort du Christ confond les héréLiques qui prétendent
Nous pensons donc qu'A. Harnack s'est beaucoup avancé
que cie corps de notre Sauveur n'était qu'une apparence
en versant au dossier de l'hérétique un argument qui
aomme le corps des anges qui mangèrent dans la demeure
pouvait être largement répandu en dehors même du
d'Abrahams J. Cette position peut être le fait de n'importe
marcionisme.
que1a docètes et non pas seulement des marcionites. Mais,
Le cas du texte de Jérôme est encore plus clair. Comment
quoiqu'il ne s'explique pas sur ce point, c'est peut-être
peut-on sérieusement considérer comme authentiquement.
la suite qui conduisit A. Harnack à en juger autrement:
marcionite un argument fondé sur un texte qui ne figurait
• Si le Christ était le fils d'un étranger, le soleil ne se serait
pas chargé de ténèbres lors de sa crucifixion'. ')
Nous admettrons que cette phrase rappelle le passage 1. IV Marc. XL Il, 5 : • Ceterum aduersario laeso ... magis 801
correspondant dans le livre IV Aduersus M arcionem : radiis insultasset, magis dies slelisset, libenler speclans pendentem
in paliùulo Christum Mal'cionis .•
2. cr. par ex. Éu. Ph., srnt. 9 : • Ceux qui étaient élrangers, il
1. A. HARNACK, Marcion', p, 365', cite la lraduction latine
Aucher-Moeainger, Giessen 1893; cf. depuis, I!;PHREM DE NISIBE, les a rachetés .•
3. L. LELOIR, éd. Éphrem, SC 121, p. 74:' Cerlains disaient:' JI a
Cornmenlalre de l'tvangile concordant (trad. L. Leloir, SC 121).
assumé un corps impassible' et d'autres: • Il n'a pas accompli 80n
li. Cf. JÉRlIMB, Trac/a/us in euangelium Marci CCL 78 P 458, office de guide dans un vrai corps', Certains disaient de son COrpl
lin. 2298 • 1 b . " .
D. 42r43 .. , e rapproc ement est SIgnalé par A. ORBE, O. C., p. 264, qu'il était terrestre, tandis que d'autres le voulaient cNesle. CertaiDa
affirmaient sa préexistence au monde, et d'autres disaient qu'Il
8. L. LBLQUI, o. C., SC 121 P 375
4. lb. ,. . avail eu un commencemenl dans Marie .•
empruntent aux ..... la . ......
cie Marcion?
_ _-or. J'rbme est révéla- leur descente du ciel la
l11li' rr~==:~t!
t J ..
VI, c'est Tertullien qui tebb; d
. . . . _ marcionitae et ceterae
_ _ , .... djre elt que l'argument.
toutel cel sectes et l'on pas eu de chair, mais a10ra ils eeroû
que le Créateur a su faire pour
._r4.....
dans un dilemme 1 : ou bien ils diI'oDt 1(a1Jl...~.

. . .I,~ _ épOque, la différence exacte


supérieur a fait pour son Christ ~ i- ce qIW DiW
....... et lei manichéens. Qui sait même les anges ont eu une chair ma~ OUI leDiIa , ils dItèat . .
",,,,,,.cllfll1CiollilGl parce qu'il a lu l'argument , d tt . ' a ora aeroM foftM
f .
d a me re que le Dieu supérieur n'a
__ Cltrilfi de Tertullien '1 Christ ce que le. Créateur a su faire pu pourlU18881re poul' leur
angea lOb
1IiI• .~(iaGIqu'i1 eoit hora de doute que les arguments d onner une chair sans compromettre 1 t '
:'i.~" notre cbapitre III proviennent des conlro- conclusion
, qui contredirait toute la deurt ~a ure p~
oc noe mllJ'Clomte.:
...... WritiqUeI, il est fort peu prob.ab~e qu'ils soient ty~i­ A 1 exemple des anges, Tertullien joint celui de la colombe
. . .MD\ et. authentiquement DlarciODlt~s, encore moms ?pparue à Jean-B?ptiste sur le Jourdain; cependant
..... tient été tirés directement des Antithèses. Il tente
. de prévernr les obJ' ections de l'hérét'Ique. Que
.eam.• III, 6-9 el VI, 9-11. Mais l'examen du texte MarclOn ne proteste. pas. que le baptême du Christ ne
. . . . de Tertullien achèvera de nous en convaincre et fig~re pas ~ans son evangile : celui-ci n'est qu'une falsifi-
acna. montrera du même coup d'où lui sont venus ces cation; qu'JI ne proteste pas qu'il ne reconnait plus l'Ancien
arpments. On peut observer un parallèle si remarquable Testa.ment : il l'a reconnu autrefois, puisqu'il avait la foi
.tre III, 6-9, dirigé contre Marcion, et VI, 9-11, dirigé chrétienne aux termes de sa lettre, citée dans le cbapitre
contre Apellès, qu'il faut nécessairement que l'un de ces précéden t 2 : « aliquando legisti et credidisti 3 t ; ces quelques
l
deux textes ait été composé d'après l'autre . Comment mots suffisent. à prouver que Tertullien ne conn ait pas
..voir lequel '1 Au chapitre VI, ce sont les apelléiaques enc~re. les A ntzthèses, au moment où il rédige le De carne
eux-mêmes qui comparent la venue des anges à celle de ~hrlstz, comme il les connaîtra plus tard en rédigeant. les
leur Christ' : de fait ces anges, comme le Christ d'Apellès, livres IV et V A duersus Marcionem. Autrement il saurait
~ue. ce n'est pas seulement «autrefois ~ que Marcion
Carn. V I hsalt l'Ancien T est ament, mais qu'il n'a jamais cessé de
1. Carn. 111
Consistance : le lire, non par ce qu'il y croyait, mais pour le citer comme
luL numquid et angcli illi probenl a nge los illos carncm de u~ t émoignage véridique de la malignité du Créateur.
phantasma carnis apparucrunl sideribus concepisse (V l, 8). Sl Ter tullien avait connu les Antithèses, pourquoi n'aurait-i1
(111, 7). pas étendu à Marcion le reproche qu'il adresse li son
Devenir: disciple Apellès : « Quale est ut alterius regulae fldes
oorpus columbae ubi sil re· proplerea nec l'equirilur nec
aumplo spiritu in caelum L. Si oslendilur quid postea factum
uldIAlI c:um ex nihilo profere- sit corporibus ilIorum. Quod de
1. cr. ib . VI, 7.
batur, ec:lIee8 et c:um in nihilum nihilo fui t, nibil factum est 2. Cf. ib . II, 4 et notre article nO 2.
aubduc:ebatur (Ill, 9). (VI, 11 ). 3. lb. II I , 6.
1. cr. Carn. VI, 3.
. ._ _-~ argument.at.io-
iiCftII..... DGUI pennet. de concl~e D. (!ogeJœi_
Marcion une quesLlon
. ._ . . IIIW~r6~ti~·q·ues et. dont. Tertullien Quoi qu'il e~ Boit de ce dernier 1'8pproe"._t. ..

!i1:::;...... co
ntroverses avec les apel-
r - ent achèvera de nous convam-
~VI contre Apellès et non avec
. croyons pouvoIr conclure comme il lUit :
- Aucun. des raisonnemente développés par TertuJHen
1ü.~~~. JI eh'PI O'on d'Éphrem sur la chair
contre . /. MarcIOn, dans les chapitres 1 à V d11 UfIft_
carne
lU que la queS~1 Ch riS !, ne nous rapporte rien de typiquement et d'a "'h _
. t .. Dio en
:~:::_lDte le pluB de points communs : t lquemen marclODlte. Les indications du chapitre 11
Z- PI Ezposilio concordanlis euangelii sur l'évangile de Marcion sont également vraies de celui
if, __ C/trllll,
(e lranslatione Aucher- d'Apellès. Le raisonnement sur pouvoir et vouloir et
VI, 1'1 •• Moesinger, p. 256)' sur l'im~utabilité de. Dieu, est un schéma rhétori'que
Qui ergo dicunl corpus salua- développe par Tertullien en d'autres circonstances trèl
J&l&1Ir qul carnem Christi ad loris noslri speciem quamdam difTérentes 1 . L'argument qui suit sur la chair des anges
.....plUIII proponunt angtlO- fuisse ul corpus angelorum ... est en quelque sorle décalqué du chapitre VI contre
IUJD,H ...quia de iUis angelis non esl Apellès. De même c'est probablement ce dernier qui
..,JIIIIlut umquam angelu8 Ideo scriplum, quod infeslali. cru-
......d1t ut cruclOgeretur ul
proférait les diatribes les plus violentes contre les horreurs
cinti, occisi el crucifixi sunl ... de la chair et de l'accouchement, comme nous le verrons
.nem experlrelur... ... non enim eranl angeli cor-
~let angeloB carnem non en son lieu 2 • Quant à la réflexion d'inspiration paulinienne
proprlam gealellO, utpote na- porales sur la folie de l'Incarnation et sur la nécessité de croire
tara lubllentlae Bpiritalis ... en la chair du Christ pour croire en sa passion, elle remonte
sed lormam induerunt, quae
...In carnem aulem bUIDanam ulililali uid enliu m conuenie- dans son idée d'ensemble aux premiers afTrontements
\rIDIDgurabllea ad tempus ul de l'Église et des docètes, et dans le détail notre commen-
u1derl et congredi cum homi- bal.
taire signalera quelques rapprochements possibles avec
lIIbul pOilent.
Ignace d'Antioche.
Les deux démonstralions étant à peu près du même
_ A l'époque où Tertullien a composé le De carne
type, il y a lieu de supposer que les deux adversaires se
Christi, il n'avait de Marcion que la connaissance générale
ressemblent' . mais vague don t témoigne le De praescrip/ione haere/icorum,
et croyait, quan t au reste, pouvoir déduire sa position
1. lb. VI, 4. de celle de son disciple Apellès. Mais il n'avait lu ni son
'A. C'eBt de la que procède également le texte, poslérieur à ceux
que nous venons de citer, qu'on peul lire en III Marc . IX, l-'2 elS
Nouveau Tes /ament, ni ses Antithèses, comme il le fit
dont nous avons démonlré l'appartenance à AduersuS Apelleiaco plus t ard pour rédiger ses cinq livres Aduersus Marcionem.
daDl notre article (nO 1) déjà mentionné supra, p . 16, n. 3.
3. Carn. VI, ;, el9. La traduclion latine du Commentaire de l' évan-
1. Cr. nolre com menla ire ad tocum .
,u.llOneordanf nous parait laire ressortir plus clairemenl 1e parallèle.
•. Cr. peut-êlre le parallèle esquissé entre Apellès el Tatien par '2. Voir infra, p. 104.
A. HARNACK, Ap. Gnosis, p. 89 B.
dana un ouvrap
du moiDs iDtitull
~t. uaur6l. ~ .. ~:-:=:=:=
farouches, est trop plaisante pour
lem.. ..
que la cancat.ure de 1'héNtique. . . . , ...... !.11. . .
auprès des vierges que d.
• •• • • •li'.. . . . .
quoa
pas Tertullien d'avoir embelli quelque .. 11
peu -la rialit ... j
Tout. ce que nous savons sur la
earribre d'Apellès se limite à quelques bl Apellèll, MarclOD Nous n'avons aucune rlÙ80ll de
et le gnosticisme c~nt:ester qu'ApeUb ait. bien 6t6
lipes du De praescriptione ha~re.ti-
l .. d18cI~le de Marcion. Mail le problême
tflltfilellllllSllt.reeoupées par notre De carne Chrlsfl : est de savOIr
· SI sa doctrme s'explique co mme un 11Dlp
• 1e
de Marcion à Rome, cet hérétique aurait rompu appro ron d Issement, une méditation prolongée d U d
. . matt.re pour aller fonder sa propre secte à "t "1 e ce e e
son mal re, .ou SI faut supposer l'apport. d'éléments
~ ~_ t. serait. revenu à Rome quelques années ét~a~gers qUi fassent d'elle une synthèse véritablement
AI .'III"ID,
WII. Noua e verrons à quel point sa doctrme . d' !Té .t
raI
1 orlgmale .
• eeDe de Marcion: ces divergences suffisent ampl~ment
A. Harnack et l'entrelien d'Apellès el cU Rhodon. Sana
• expliquer leur rupture. Nou~ n'avons pas be~om d~ avoir méconnu la personnalité de l'hérétique, il noul
aoJre à l'interprétation malveIllante de Ter!'ulhen qUi
s~mbl~ qu'A. ~arnack a plutôt choisi le premier type
1lOIII représente Apellès, éperdu de honte. fuyant les
d exph.catlOn. C est une des raisons pour lesquelles, selon
reprdl de son vénéré maître parce qu'une fe~m~ I~i nous, Il n'a pas cessé d'insister sur le fragment recueilli
avait. fait oublier la rigoureuse chasteté des marclOmtes . par Eusèbe d'un entretien qu'Apellès eut à la fin de sa
On peut. douter qu'il s'agisse là d'autre chose que d'une vie avec Rhodon, le disciple de Tatien 3 . Dans les dernières
rumeur incontrôlée, comme il en circulait à cette époque paroles de l'hérétique, que le problème de Dieu est. le
aur presque tous les hérétiques3 • En tout cas l'occasion plus difficile de tous et qu'en fin de compte seraient.
6tait. belle de faire de cette femme anonyme une sorte de sauvés tous ceux qui. ayant Coi au crucifié, seraienllrouvés
contrepartie à Philumène, cette vierge prophétesse en des œuvres bonnes', le savant allemand a cru lire
qu'Apellès devait rencontrer plus tard lors de son deuxième
"jour à Rome', et dont il recueillit les songes et les visions
1. En dehors de Prou. XXX, 6, le lilre de l'ouvrage est alleal6
par P S. -TERT . , Adu. om o h. VI, 6 et HIPPOLYTE, VII ElenchOl 38,
1. Cf. Prau. XXX, 5-7 cl Carn. 1. 3; VI , 1-2. probab lement d'a près l'Aduersus Apelleiacos.
2. Prae•. XXX. 5-6 : «Lapsus in feminam, desertor conlinenli~e 2. Cf. notre commentaire de Carn. VI, 1-2.
lt
Marclonensis. ab oculis sanctissimi magis lri Alexandria m seccss . 3. Co mparer le modeste commentaire d'EUSÈBE, V Hi.toire
Inde p08t annos regressus non melior nisi t an t um qua iam non Ecclés iastique X III, 5-6, dans A. HARNACK. Ap. Gno.i., p. 10-11
Marclonitea... , (20 lignes) el les p. 181-185 de Marcion', résumant un article des
S. Cf. par ex. l'anecdote identique racontée par ÉPIPHANE (Pa nu- mélanges Alber t Hauck (1916).
rion XLII, l, 2) Il propos de la jeunesse de Marcion. , 4. E USÈBE, ib . : Lw6i)aEa6ot' y.xp 'toùç btl -rOv èa-rœup",~
4. Prau. XXX, 6 : « ln alteram feminam impegit, i1Iam uirgine!O "l)À1tu,6"1"ott; &'1tE<pot(VE"I"O, fL6vov E.xV EV lpyo<Ç &.yot60Iç cilplaxc.>vrœ&·
PbUumenen. ,
les comprenait : .S....b :v••'_~~:::=:
0: aut.heDtique. La foi
principal de~ grandea
enfin admettre plue ou moiDa-~.
:=:::.
. .
taII~-

i 1iPI.:......
~==~~ . . .t.
A. Harnack, aural~nt servi
e de Marcion; malS comme
Il Il ~ame d'Apellès1 eût été désa-
le paulID· t lerait. pas que crOIre.
au
là d'une position ext.rême qu'
fois devenu vieux, au terme d'uae 10
inU:llectuelleJ. En somme, A. Harnack
.......

rev:.ct'uat ......
moms accusée, à S8 première lhèae J'..........~.. 'U ' -
par A. H 1'l gen f eIdS : que la doctrine d'A
' peU""
-- ta' _ "
. 'oU'
_"
i.j...~,\tl. Paal : U ne po. un seul Dieu, créateur du 'II' , _n JA'D- ....
a_li d croire en u p fiI.xe, qu e e.n a pas cessé d évoluer: ten animum iDter eoaJe.
" '• .-r-que e . dea 1 Loi et des prophètes. ar siae cathohcae do~t~nam et. gnosticorum opinio. . auo-
'III je 1a,_Dieu
__ v, " 1e sur
d d maltre et. du dlSClp
tuantem et contraria mter se conciliandi irritos conatua' 1.
__pa" 1-- dHaccor bl 8 u
t à noUS SI. 'lmport an t s ne Nous .nous proposons pour notre part. de montrer que
nni noUS sem en ..'
1ICIiD1,. "'-. liels qu'on pourrait crOIre, pUIsque la doctrme de cet hérétique se comprend plus clairement
_te
_i'dIJlt. pas a~8BI essen tive tout &~e;'t"Ii~e;LV 't"o'V À6yo'V est
tMologle spéculai 'n race de la foi 2 • Et là encore
ripureueeDlent sans va eur e cr à son extrême limite le
si l'on s~p~ose qu'elle accentue le caractère gnostique
du marClOlllsme, en empruntant à d'autres doctrinea
ApeDlII ne ferait. que pouss . conçue comme gnostiques. Quant aux difficultés, dont. nous ne viendrons
. ·te de la ·tvWav pour la 7t~O"nc; pas à bout, il nous semble qu'elles ne sont pas dues aux
rejet marcloDl . 1- • ~
timple évidence mtérleure. hésiLations d'un disciple qui cherche sa voie en méditant
ane . ' 't "
pour admettre une Lelle interpre aelon ~s
d la pensée de son maître, mais simplement au caractère
lie=J=IO;:ttre el du disciple, il rau~ ~'abord convemr très fragmentaire de nos sources.
. étal't effectivement pauhmen. Nous avons
que MarClon . . 1 sM ' '1
déjà expliqué que cela nous semblait lmposslb. e. a~s 1 B. Le Dieu unique et ses anges
faut. également suivre A. Harnack quand I~ soutient
que les paroles d'Apellès, à la fin de c~t ~ntretlen, repré~ «Je ne me soucie pas, disait ApeUès,
sentent. une conviction mûrement réflechle 1), le ~ noyau a) Le «mono-
théisme . d'Apellès
d'apprendre de Marcion qu'il y a
(Kern und Stern) même de sa doctrine, et non « l'echa?pa- deux principes, éternels tous les deux:
taire désespérée d'un vieillard talonné par son adversaire 1). j'enseigne pour ma part qu'il n'yen a qu'un seul et. je
Pourtant, c'est bien de cetLe dernière façon qu'Eusèbe
1. A. HARNACK, Jl.farcion', p. 181.
y ,- - r:J. )(r:J.6wç 2. A. H arnack l'insinue simplement (Marcion', p. 182) : • Die
Til a. ~. «actq>ia'tr:J.'fo" ~8oYI'-r:J.'ft.,e:'fO r:J.U'f'l' Trpr:J.yl'- ' Frage bleibl olTen , ob Apelles sicb ais Lehrer immer so ausge8prochen
1rpoclp~Xct!U', 'tO mpl 6e:oü. - , hal oder ersi ais Greis. ; ib., p. 194, il distingue la position extrême
1. cr. A. HARNACK Ip rapprochem enl prop osé dans MarclO~ ,
, m~~ d'Apellès nongnostique de S8 position première inJ1uencée par la
p. 18'l, pntre la position d'Apellès ct les grandes épures «. 9
n1I.e1,: Rom. 8, 24; 1 Cor. 1,23; 2, 2; 15, 19; 11 Cor. 1, 10.; Ph"T~~O:
Gnose : • Die Lehre des Apelles - von der Slellung, die er zuletzt
cbe eingenommen ba t sehe ich ab - isl eine interessante Verbindung des
2. A. HARNACK, Marcioll', p. 183 : , Die ganz lheore lls d
logle wlrd hier aus der christlichen Religion einracb a usgewiesen unt Marcionitismus mit d em Gnoslizismus .•
l
jades ~~IL' 'fil. Myo. kalegorisch verbolen > ; ib ., p . 184 : • dam 3. A. HILGEN F E LD, o. c., p. 535.
4. A. HARNACK, Ap. Gnosis, p. 84-85.
wIrd jades Erkennlnis von Gott aus der Welt abgel ebnl >.
8. Voir .upra, p. 71.
:aoton lui demandait. uirtut.em (.c. creat.orem) T 7 ."i::::-:I~
-t=~=:il mont.1'ait. incapable
il aorte : o6celsité intérieure :
angelum porut.'•• Ra laiL l'blll1l":":'::::::=
bien que 800 malt.re dt. DOftUD' ;
inferior. le Créateur du monde 0iI .". . _...._ . . .
,t:;~
li
__
ii.~r-t'ID!. ",,,iL09œ,'.
.ihle de comprendre co~ment.
iJD....--:t. renoncer au «duahsme t
interprétait ces noma comme Iea aut.n. P 'ft' f ' il
de simple.s façons de parler pour d'gner _ .'fttl
ne ~o~valt être qu~ la créature du Dieu ~ Gd
~IIJ~" 1farCi01l pouval . c1'pes' du marcionisme
l deUX. pnn . t. ceIUl-CI, comme l~ Dieu de Marcionl , .'6t.ait.cré611D 1IIlWân.
• • •• Car el deux .• il Y en a un qUi es
~. _ 6gaUX toua lei t q' ui est. doux, paisible, le monde supéfl~ur, dans une matière .upra........
,- . r' l'au re . sans doute parfaitement spirituelle; il l'avait. peup16 cie
'fIIOGohe, perne., ment. bons.. Il Y en a un qUI nombreux anges et d'une puisaance encore plus , .....
1 W ....ot et. lupéneure 'vers' un aut.re qui est
111 6 daDl son u m , ,. d' l'angelus inclitus, qui devait devenir notre Créateur'.
_ 1IIDIt6, conflD 'val Tert.ullien s lU Igne
- • do . e même son ri . ,
..... qui mm. l'et. l'autre alors qu on ne Dans sa première disaertat.ion,
..... 1el DO
mme Dieux, t à un '
l'autre la. suprême gran deur .), b) L'Ange Illustre A. Harnack jugeait. qu'au début. de
et la Création
lMI...econnalt. pas à 1unde. . 'té' De fait l'un est le Dieu sa carrière Apellès avait. conçu les
_.a
"' __ -'~ l'ealeDce de tla lvml. démiurge inférieur , qUI. ne peu t rapports de cet ange et du Dieu supérieur en des termes
__ l'autre es un . .
IUPnoaue, t'è et qui ne se serait lamaIs cru extrêmement voisins de ceux du marcioniame. Tria
_ faire sans la ma 1 re . vite l'Ange IllusLre s'était révélé méchant, limité, mesquin.
,. 't connu l'exist.ence de son rIVaI.
Dieu 8 ~ a:: que ce déséquilibre ait incité Apellès ~ et il avait créé notre univers x!X,";oc -.Yjv !X,)-roü ~(t:6).Tjv
ible
D~ à un monothéisme plus rigoureux. Au. surplus, ,~~
P 8LIXvOL!XV 4 • A. Hilgenfeld avait observé que le texte
;':uvait. s'inspirer des autres systèmes gnostlqu: q~on
d'Épiphane sur quoi s'appuyait celte opinion donnait. un
avait sous les yeux. Était-ce si imp?rtan\ q~:s v:~:~t.i­
aperçu très bref et sans doute très condensé de la doctrine
d'Apellès5 . Ainsi la phrase &:,,~f,'1) 8& 0,)( ày!X66ç' s'appli-
ac:eordAt le nom de Dieu à son DémlUrge . . L
mens en faisaient aulant, cependant, ils n'étaient P?IO. quant au Démiurge, ne signifiait pas que celui-ci fllt
. 1 m deo autem Slml- devenu mauvais après avoir été bon, mais simplement
dupea .• Demiurgon et Ipsum ange u , 1
. h à e rapporte e
lem' • On comparera cette p rase ce qu .
. . d'A Ilès . « Aha III
Pa8udo-Tertullien sur le DémiUrge pe .
1. PS.-TERT., . Idu. omo h. VI, 4 : dici esl une COrTection de
A. IlARNACK (Ap. Gllosis, p. 21) pour die il des mss.
. 7 N n mihl opus 2. 1 Marc. XV, 1 : • cum dixeris esse et iIli condilionem suam •.
1. PRILABTRIVS, Diuersarum haereseoll hber 4 : . 0 . ego
eet. dlecer8 a Marelone ut duo principia adseram coaeterna . 3. Cf. le tableau des textes joint à nolre commentaire de Carn.
enIm unum prlnclpium esse praedico, quem deum cognosco .• V1!!.
,. EUltaB, V HiBloire Ecclésiastique XIlI, 5-6. t te- 4. Cf. A. HARNACK, Ap. Gllosis, p. '28 s., et ~P1PHAl<E, PaTUJrion
.' f bellipo en ""
n-
S• t M ..."'. V 1
I I '•
• alterum LUdlcem, erum, timu01·· XLIV, l.
alt.erum mltem, placidum et lanlummodo bonum alque op
. . . nega Bum mu
rn 5. Cf. A. HILGENFELD, o. c.,p. 535.
... lb., .. : • Nega deum quem dlClS delerlO r em , 6. cr. ÉPIPHANE , Panarion XLIV, l, el A. HILOBNPBLD, O. Co•
IIIIIIlUID quem credis mlnorem .• p. 537, n. 890.
li. IR., 1 Hatr. V, 2.
Cet.te idée n'ut pal '"_~ ......
• • •~~..,,~~~~~ Il Dieu fort. clairement exprimée ~_• ..,
partepr l'epence. On
A1JellM eat. pu maintenir
lD8fGÏonite du Dieu juste et.
de l'un la créat.ure de l'autre :
• Le monde a été produit par UDe . . . . . . .
façonné voulait le faire incorruptible Il
une chute et il n'atteignit. pal l'objet. ct.
III.".
-:-:::::==
En efTet, il n'y a pas d'incorruptihilitll . .
le Dieu bon d'être directement li
sd~ulemt ent tde~ el?fanta • 'dTouDt.. ce qui De parti'ile Id
1

Irec emen .. essence u leu lupérieur (autnmealo


.... l'hérétique ne professa jamais dit toute créature et, li plus forte raison, toute proclhotJoâ
.....~~ q;~pos de la création. D~ns un des créatures) est nécessairement imparfait,
"''''It~'' iIoOtJ'iIl8 .
l'CIIIgelUl !ne 1
,·,u.
crée le monde ou nous
D'après les quelques lignes du De
.' " .. _,~I, du monde supérieur 1 . Cela ne suppose
, 1 D

t .1 • li JJIIap _~ tion aucun désir coupable de c)':u.lr~~e::rce" car.ne Chrisli et du Pseudo-Tertullien


.......... aucune p",aomp Bien ,au contraire: .
Il est '
assIS té qUI nous décrivent la chute du
.. _..... D' b
dYaJiIer avec le leu l,on. r't la volonté et la vertu du Démiurge, il semble que celui-ci, devant l'imperfection
. . . la tAche par , esp l , . du monde qu'il avaiL créé, ait éprouvé du • repentir.,
Chriat,l qui n'est apparemment pas une créature, mais
-u 6m" ti directe de la divinité. CommenL devons-nous
re~~seC:ter cette collaboration? Bien que nos textes
r.en dïaent. rien, nous devons sans douLe supposer q~e. le
paenilenlia, qui s'est solidifié comme une mauvaise matière
mélangée à cet univers cL contribuant li l'éloigner de
Dieu 2 .
A vrai dire, les parallèles que nous avons cherchés
Créateur d'Apellès, comme le Démiurge valenLmle~
dans les autres syslèmes gnosLiques nous incitent li nous
iDcoDiciem ment guidé par le Sauveur ~t la Sa~esse.,
représenter un enchaînement de fails un peu plus complexe,
ignore d'oli vient J'inspiration de son projet et. crol~ agir
entièrement seul: sans cela on ne comprendraIt ?O.I~t la
Dans la notice d'Hippolyte sur les valentiniens, le repentir
déception qu'il éprouve une Cois l'ouvrage termme . ~e
(\LE:T&"OW:) est eITeclivement à l'origine de la matière
psychique qui est l'élément du Démiurge. Mai .. il ne résulte
monde qu'il a créé n'c,t cerLainement ~as ma.uv~IS, pas directement des passions de la Sagesse. 11 est issu
maïa il ne saurait être égal au monde supérieur qUI lUI a du redressement (8LOpf)OÜ") de ces passions par le Sa~veur :
servi de modèle. C'est la constaLation de ceLte diITérence «Il fi t de la crainte une substance psycbique, de la tnstesse
qui entraine la chute du CréaLeur. une substance matérielle , de l'anxiété la substance .des
démons; quant à la conversion, à la prière et aux su?plica,
tions il en fit la remontée le repentir et une pUissance
1. Pa .•TaRT., Adu. am. h. VI, 4 : • ad imilalionem mundi supe· , ' D .teS
rlorl.t.
de la substance psychique qui est appelée la rOI . •
t. Cf. Carn. VIII, 3.
8. cr. Eze. Theod. 49 : 'End 81: OÙX l:yl"W<JXE" -r1)" (= Zocplœ~)
1\' liMoü hcpyoüaœ" ol6fLtVOÇ l8lqt 8u"OCfLEL 81}fLLOUpyd" cpLÀEPY ç 1. Éu. Ph., senl. 99. rmltCulIIe
2. Cf. PS.-TERT., Adu. am. h. VI, " : • cui mundo .pe
IN ,UœL. ecle paenilenliam , ; cf. Carn. VIII, 2 : • paenitenliam 8dUll~uerlt.~
4, cr. PS .•TERT., Adu. am. h. VI, 4 : • quia non ilium tam perr
3. Cf. HIPPOLYTE, VI Elenchol 32 : Kœl .rov !Ù'" '1 ojIux
flcllael quam ille superior mundus inslilutus fuisset ,.
claDS le monde- ~*'~ ....
1 r.::=~'11,'"
D6miurp
deux
~ent. bref.,
d'une ,chair de pêcll6l-ta
Cet.te conceptioD D·. pM . . .....
Le petit. prince du CIatW • .. , ..... .
1.A.....", ApelleiOOOl de aU royaume des ~gyptieD8, .... ~.... _ . ."

!
!==::;:;;:C~htit'i cet.te
et. on peut.pénitence appa-
le dire, presque eux' : entendons qu'il a prit leUR~,::::=:=:~
Christ gnostique prend en général l'
a .~ de met.ire en contradiction la afin d.e le s~uver. Maia cette apparellee De . . . . . .HI
1i~~.&tI~"'~'tJIÏ~ d'ApeUèa : on admettra ~ue devenir réalité, .1car la mislion du J'eUDe Iaé_ ·..... ....D'lI• •
w..
• 1. n'ceeaités de sa démonstratIOn, comp lèt. e~~n t : 1 accept.e de partager le rep.- de . . . . . .
..... ~mot de paenilenlia, deux mome~ts et aussltot li prrd la mémoire de ce qu'il était et .. 1IIIâ-i
de l'attitude du Démiurge. Dans un premier servir leur roP .
oelai-ci 'prouve des regrets devant le mo~de Nous avons là un schéma comparable à celui de la chute
.-LI. t _m"P.ts s'épaississent comme une matière
_ , e CIB ·ve-- d ·è "A selon Apellès. En eflet, le jeune prince est originaire da
l"loigne de Dieu. Da?s ~n ~uXl m~ ""mps, monde supérieur.. ,Il raconte comment, avant. son d'part,
toujours 80US l'inspiratIon mconsCiente du ses parents onl:. he sur son dos un paquet qui, malgré sa
regrets 8e transforment en un sentiment taille, était assez léger pour qu'il pût le porter sans peine:
,..w' l~ pénitence. proprement dite, qui le pénètre «c'étail:. de l'or de la maison des Dieux (ou des demeures
&out ~tier, lui et 80n univers, amorçant leur retour d'en haut - "wv &vw), de l'argent et des grand8 trésors' t .
ven le monde supérieur. Nous verrons que cette hy~othèse Ce paquet symbolise probablement une chair d'essence
•'accolDUl aS8ez bien de la suite du système. Mais nous supérieure qui n'est pas sans rappeler, comme nous le
ode
devons auparavant parler de l'anthropologie d'Apellès. verrons ci-dessous, la chair célest.e du Christ apelléiaque :
En plus des anges qui habitent le c'est donc un être supérieur enveloppé d'une telle chair qui
devient sujet de l'Égypte, c'esl:rà-dire du monde matériel,
d) L'Aqe de Feu monde supérieur, il semble que le pour avoir eu l'imprudence de goût.er aux nourritures
et la c:bute Dieu bon ait également créé des âmes
dei Amel humaines de sexe masculin et fémi- terrestres.
De même les âmes humaines créées par le Dieu bon
nin l . S'emparant de la matière issue des passions du
d'Apellès, quand elles onl:. accepté les mets offerte par
lHmiurge, ou peut-être d'une matihe plus mauvaise
l'Ange de Feu, tombent dans le monde inférieur et se voient.
encore dont nous ne connaissons pas l'origine, un ange
perverti, l'ange/us igneus, fabriqua des nourritureti terres-
t.rea, et s'en servit pour appâter les âmes qui tombèrent
1. Cf. supra, p. 99, n. 3.
2. cr. Le Chanl de la perle, versels 29-30, o. C., p. 304.
hoLlIcm o60l<xv -ri)v 8~ u),u'l}V -rljv 01: ,btoplctv 8Ct'I-'-0v<ùv, -rl}v
ÀUrr1)V
3. 1 b., versets 32-33 : • Ils me donnèrent à manger de leur repu;
~i)v _1 8bjaLv J<tJtl et j'oubliai que j'étais le fils du Roi et je servis leur roi.' -
lx&"tElctv &vooov xCtl I-'-E'tc1.Vo'CtIl xCtt 8&vetfLlV
~ ~ ~'t\~ XCtÀei'tcu 8e~lÔ'.. .
4. cr. ib., versets 4-6 (p. 302); el. p. 312 la DO~ lur - " ' _ .
1. cr. An. XXXVI, 3 : • quoniam el Apelles ... ante corpora consll-
\uIII animai uirilea ac muliebrcs J.
On voit. A ce
récit. o6x !PŒ lx TOÜ 8&oiJ ." 'tP~a _ _
. .___ .......e pour Apellès ~e s'opposait encore à IOn lIlIItI8;
paree que l'Ame humalne vérité de l'A. T. : non qu'n lui reetlt _ _
.....,.~_ d'origine infiniment ~luB pour son ancienne croyance, maïa 1»11_
tlHatori. : elle appartIent un témoignage de la méchanceté du D6l1llÎll!jj

_.I.""""J.
... pit aup"n'eur. D'autre . part, parce
' t
.......... cr6 ture du DémIUrge ln er-
injustes persécutions contre l'homme, ..
contraire, le Démiurge d'Apellès, etTray6 pu . .
quences de la chute et de l'égarement dea Amea,
.'.... pa. lai al' elle est radicalement
t l . u_ et e ma . 1" l' le Dieu supérieur d'envoyer son Christ au eeco...
,. . . . _II...
• ..,dt" ..... .,.....
• - ..; -
confond avec
le mal et ce Ul qUl a
'
of On ne s'étonnera donc pas que,
mondeZ. Il sera en fail sauvé en même temps que celui-el.
....... " p""'" m 1. Marcionem Tertullien ait tel la brebis égarée de l'~vangile, que le Christ ra• •
u.._ III AdutrlUS ' . é t' vers son maîlre 3 • Ce salut est d'ailleurs, comme dau le
.... le ....... d'A \lès les horribles lmpr ca Ions
pIao6 d8lll ia bouche, ,. Ptetribuait à Marcion : s'il faut marcionisme et au contraire des autres sectes gnostiquee,
... le
Dt _ne Chm hé l a
étiques c'est Apellès qUl al
. ét 't une rédemption plus qu'une révélation'.
eJloiai' entre les deux r 2 , A cela près, qu'Apellès se crut
.... doute le plus véhément •
b) La chair astralecontraint, suivant le mot de Tertullien,
du Christ
d'être plus raisonnable que son mat-
C. La venue du Christ tre • Celui-ci, tout en maintenant que nous avons été
6

rachetés par la passion du Christ, ne se souciait pas de


· l'Ange de Feu ne se contenta
Mais . lui donner d'autre valeur que symbolique : puisqu'elle
a) IJInDt l'enraya. pas de séduire les âmes humames,
~ c:.=::' il LenLa également de se les attac~e~
appelle le CbrlIt par un enseignement mensonger . ~ es
n'avait jamais été qu'une apparences. Apellès crut pouvoir
lui donner pleine réalité, en la préservant loutefois des
injures de la naissance et de la condition commune à
lui le Dieu d'Israël qui a parlé à Moïse dans le bUisson tous les hommes : il lui suffisait de soutenir que Jésus
ardent, c'est lui qui a enseigné sa Loi dans la fou.d re da~
Sinal. Il en résulte que l'Ancien Test amen t , msplré p 1. Cité par ORIGÈNe, llom iliae in Gene3im Il, 2.
un mauvais ange, devrait être entièrement mensongerê '2. cr. ORIGÈNE, Commenlarium in epislulam ad Tilum (l. 5 , p. 283),
De fait., les Syllogismes d'Apellès, dont nous avons ~onn cité par A. HAR:'<ACk. Ma rcion ', p. 417' : , Illum autrm ingenitum
plus haut quelques exemples, critiquent la véra~lt~ de dcum in consummalione saeculi misisse Itsum Cbristum ad emen·
ns dationem mundi rogatum ab eo deo qui cum (sc. ~undum) recerat,
l'~criture', ils s'acharnent à déceler des con tradlctlo• -6 , ut mi ttrret fllium su um ad mundi sui correcttOnem' (PG 14,
pour conclure aussitôt au mensonge : ..ye:ul)·~c; &pcr. 0 [Jo') oç, 1303-1 304 ).
3. Carn. VII I, 3 : • de figura erralicae ouis' et cr. notre commen-
. s l errenls taire ad locum. .
1. Ct. An. XXIII, 3 : • Apelles sollicilalas r efert anima qui 4. Cf. toutefois le commentaire de quem magno redemll en Carn.
lro IV, 3.
lIICIa de lupercaeleatibus ab igneo angelo, deo Israelis el nos ,
alnde Illia peccatrieem circumfinxerit carnem .• 5. cr. Carn . V I, 1 : c supra magistrum sapere compulai '.
1. Voir .upra, p. 93, et P. SINISCALCO, O. C., p. 61. 6. cr. supra, p. 80.
. . ., . oélestes, en deaC8n- Tout l181'ait pari..........~
deux textes que nou waou ..
noua tranamet a1llli d.
U. Mais il nous faut ici que noua ne pOUVODB paner 10_ ....f j t. . . . . . . .rIi
Tertullien. Si ce mon~e, pénét.r~ Christ, en remontant aux cieux le ~ dei .W.l..~... r
fat6l!ral411D1Bnt pécheur, n'est-Il pas vrai corps, et rendit Il chacun des élément. ce qui 'hIl ....~
qui font partie du monde, nait : «le chaud au chaud, le froid au froid
t ? Par conséquent, on ne voit l'humi~e, le sec au sec l t. Comment concilier ex! ~
Igaleœen l'hérétique à refuser au Christ et celUi du ch. VI du De carne Chrùti ? Faadralt,.il adm'"
ce que gagne "1 ' 't d' une
Atre sous prétexte qu 1 s agi tre, par hasa~d, q.ue le monde supérieur était. ClOmpoM
comme 1a• nu de , toute façon 1'1 1UI. donne une
de chaud et d humide, de sec et de froid, comme le monde
. . d. J*hé, .puisque pas beauCOUP mieux. La notion où nous habitons? Cela ne parait pas possible. Un tAltte
."'air ptrale' U qUIAne vau t . clairs
' de
..... t un des points les mOlfiS d'Origène, un peu plus précis que celui d'Hippolyte,
a. • p6Ditence. " ....n
la doctrine d'Apellès, nous ne la ferons pas ID e~.vl emr
. t . nous aidera peut-être à sortir d'embarras : c Certaina
. . Remarquons seulement qu 1 es t hérétiques, écrit-il, disaient que notre Sauveur, montant.
daDa cette dIBCUSSlon. . d
t.riII douteux qu'une substance tirée de la pém~ence u de la terre vers le ciel en emportant son COrpl, arriva
l)6miurge soit. aussi c pécheresse» que les tumques de jusqu'au cercle qu'on appelle la ceinture du soleil, et
chair fabriquées par l'Ange de Feu. c'est là, selon eux, qu'il posa son enveloppe corporelle,
car il ne lui était pas possible de s'élever plus avant'. t
La chair du Christ apelléiaque comporte au moins deux Si ces hérétiques sont vraiment des apelléiaques, comme
.nllfloppements. Mais surtout, quelle est l'origine exacte
le jugeait A. Harnack, nous reconstituons aisément la
d.la chair de Jésus '1 Il est très net que Tertullien s'appli-
doctrine d'Apellès : le corps du Christ comportait deux
que ici Il le dissimuler. Dans le ch. VIn, où. il ~orm~l~ sortes d'éléments, les substances proprement spirituelles
IOn objection, il se contente d'écrire : « de sideribus Ilh du monde supérieur, et certaines substances astrales
subatanliam competisse2~, et il aITecle de comprendre
empruntées aux sphèrrs les plus élevées de notre monde
que ces Rstres font partip du monde créé par le Démiurge.
Cela est en ronlr11llicliun l1agranle uyec la formule 3du
1. I1IPPOLYTE, VII Elenchos 38 : 'El'C<O,<OLç .;i (3L1l dm!wxc,
ch. VI : • de sideribu, et. subotanliis superioris munùi Il. Moa:ç 1tc<À'v o:ov oeofLov o:oü OWfLa:TOç, O"w<Ï> ,<0 OtpfL6v, tlruzpij> 'fà
La chair du Chrisl parait ici tirée ùes substances du monde tlruxpov, uypii> ..0 ,'J"yp6v, é;7lpiji ..0 <;7lp6v, l'a:! OÜTWç btopc,j6-r) T.p~
m
supérieur : soit que les astres en fassenl eITectivemenl «ya:Oov 1ta:..épa:.
partie, soit qu'il s'agisse d'aulre~ astres que ceux de notre 2. cr. ORIGÈNE, Comment. in Psalmos XVIII, 6 (t.12, p. 73) conservé
dans J'Apol. de PAMPIIILE, cilé par A. HARNACK, Marcion', p. 418::
monde. On comprend que la polémique de Terlullien • Quidam quidem dicebanl quod saluator noster adscendens. e terris
n'ait pas intérèL à dissiper l'équivoque . ad caelum et corpus suum adsumens peruenit usque ad eum C1rculu~,
qui salis zona nominalur, et ibi, aiunl, posuit tabemaculum corpon.
sui, non enim ultra eral possibile id progredi. (PG 17, 600);
1. Cr. Carn. V l, 1. A. Harnack , p. 418', commente laconiquement: • Entweder Apelle.
2. Cf. Carn. VIII, '2 el supra, p. 99, n. 3. oder Hermogenes '.
3. Cr. Carn. VI, 3 et supra, p. 99, n. 3.
du baptême de Jée1ll,
. . . . . . - que celles qui
dans le corps d'une colombe : -::;:::t=~
~=:"i:";·~GIla·
! .'elt pas en contradiction compte de ces apparitions et d. GIll
te faisait. du Démiurge : u~e Que devient le corps de ces anpe OU . . ............
bon mais nullement hosllie
. ...... ··de .on intÀrêt. Que Tertullien ne
081 détails n'est. pas pour nous ~ur-
avant et après leur descente sur terre '1 V. . M JI ••
dire qu'il s'agit là de corps fantomat.iq1lea : .: . . -
Abraham ~ lavé les pieds de ces anges; Loth • pa ...
"'\1'" __ daJII qu'en décrivant. les doctrmes toucher. D autre part, le texte même de l'ivaagile doaDa
, _ _ '.... .
avons vu . 1
. très peu préCIS sur e nom re
b
...a-d.o.l_1ltII, il est. aUBlI . du à cette colombe une [orme corporelle. Ainsi, vous •
~_. ta que comport.e la chaIr pouvez plus admettre qu'une seule explication: c'est. en
. . . d'lDveloppemen une autre formule d'Origène
G-I-eur 1 BD revanc be, descendant du ciel sur la terre, que ces anges et. cette
...... •. nfi otre hypothèse : (1 d e SI'd'b
en us colombe ont pris au passage les substances qui conat.it.uent
v1eat. • _lIlt. co rmer n . f .t
O

• r - am 8 irilalique natura corpus elUS uen - 'l. leur corps et ils les ont rendues à leur retour. L'explica-
et a1ia quad p.. e dist in clion très neLle entre les tion que vous êtes contraints d'admettre, et. que voua
Noua rencontroo s ICI un · ., 1
6l6mlDta ast.raux et. les éléments proprement spmtue s. admettez d'ailleurs implicitement dans les deux cas que
Il nous reste encore à revenir sur je viens d' exposer, de quel droit la refusez-vous, quand il
c) • Quai doDU. les quaesliones don~ usaient les apel- s'agit du Christ?)
-: r.":: 1e léiaques à l'appui de leurs hypothèses. Tel est l'argument que nous croyons pouvoir déduire
en rapprochant deux passages de notre traité : les para-
du ChrIIt Nous avons déjà indiqué plus haut
et die ...... dans quel mauvais pas s'engageait graphes 5 à 13 du ch. VI , directement adressés à Apellès,
et ceux du ch. III (§ 6-9), qui adaptent à la doctrine de
Marcion s'il avait réellement comparé la chair des anges
Marcion un argument primitivement adressé à Apellès,
du Créateur apparus à Abraham à celle de son ?h~ist3.
Rien n'ét .. it au contraire plus facile pour les disciples comme nous avons tenté de le montrer ci-dessus. On
d'Apellès. Non qu'ils aient pu ajouter foi aux réci~s de comprend d'ailleurs que Tertullien se soit irrité d'un tel
l'Ancien Teslament. illais les (1 questions.) des hérétlques procédé et qu 'il ait tenté de s'y opposer en énonçant une
ne servaienl pas à l'exposé de leur doctrine : elles visaient prescription. Pour notre part, il nous paraît que l'habileté
principalement à embarrasser les chré~iens. Essayons de de la «question.) n 'est pas indigne de l'auteur des Syllo-
nous figurer d'après le texte de Tertullien la nature de gismes.
leurs procédés. (1 Vous admettez, devaient-ils dire auX Nous n'en savons pas davantage sur la doctrine d' ~pellès.
, psychiques' de la grande Église, l'existence de ces anges Les traités qu'OriO'è ne avait composés contre lUI étant.
o 1" te en
qui descendirent du ciel pour converser avec Abraham. auj ourd 'hui to us perdus, c'est Tertullen qUi res
De même, on peut lire dans votre Évangile qu'au moment fin de compte not re source principale, informateur du
Pseudo-Tertullien et même, partiellement, de l'Elencho.
du (1 second.) Hippolytel. Malheureusement, noUS ne
1. cf. lupra, p. 51.
G 06U) reprise daM
'l. cf. ORlotNB, Homiliae in Lucam XIV, 4. 1. C'est la conclusion d 'A. HARNACK (Ap. n
3. cr. lupra, p. 91.
11Jt& ;tra_iif.
citer qu'un aeul exemple, l'
• • '.. iP.clreerdcorrelcte:n~Dt6t. Aduerlus Mareioncm, pour ..
. . . .41... eVODI p u e ..l'8l est passé maltre eD ce genre de
.....111"'" toutee _ informatioDs.
nous ici de renvoyer au commllltain da
1If.I.....u..élefol'lDuler un jugement. critique
~
..
~::=:~:'le ul fait qu'on puisse const.ater
de' comprendre la doct.rin.e d' Ap~llès
XVII et XVIII de notre traité.
Ce n'est donc pas ~bion que Tertullien veat. d ....p ..
en m~me temps que ~arcion, Valentin et. ApeIliI, qaaad il
_ . ._~_lJDitIuement • Marcion; elle. était. cert.ame-
mentIOnne au chapitre II du De resUl'l'eCtioM .....
uJtat d'UD Iyncrétisme gnostIque beaucoup un traité « De carne do mini aduersu8 quat.t.uor hure...1 ••
..... -:,:"'. OUaDt au reste, nous avons déjà fixé Entendrait-il alors rappeler que le De carne ChrÎlli combat.-
IkAl~t. la limite extreme de ce que peut nous tait deux espèces de valenliniens ? Il Y a, nous aemble-t.-ü
--.... Tertullien, en essayant de ~émontrer, dans une hypothèse plus simple et qui s'accorde mieux • ~
: aotIce .ur Marcion, qu'il n'avait pomt encor~ so~gé, désinvolture habituelle. Quelques paragraphes plus haut.,
kIl'IqII'U Ndigea l'Aduerlus ~~elleiacos, à s mS~lrer dans le même chapitre, il résume les erreurs des hérétique.
diNotement de l'évangile des héretlques pour les convamcre sur la chair du Christ: « Ils prétendent ou bien qu'elle D'a
de leura erreul'8. aucune réalité, comme Marcion et Basilidès, ou bien
qu'elle est d'une qualité particulière, comme les héritiers
de Valentin et. Apellès2 • ~ Voilà donc les quailuor huereses
CONCLUSION
qu'il se vante d'avoir réfutés dans le De carne Ch,.isli.
Tel. sont. les trois adversaires qui paraissent dans le Inutile d'objecter que le nom de Basilidès n'est pas
D. carne Chridi. Nous nous permettons d'ajouter qu'il n'y mentionné une seule fois dans tout ce traité. Tertullien
en a pas d'aulres. ignore ce genre de scrupule : à la fin du même chapitre,
il prétend avoir confondu l'opinion d'un certain Lucanus
dans son livre (' De omni statu animae.; on admettra
Pourquoi la citation que ce livre a de fortes chances d'être le De anima. Repor-
• de came domini aduersus quattuor haereses ,) ? tons-nous donc à son texte: nous y rencontreron~ Apellès,
CarpocraLès, Hermogène, Marcion, Ménandre, Philumène,
Le Dom d'~bion n'apparaît que fugitivement dans
etc. Bref, d'après l'index de J. H. Waszink, quatorze héréti-
l'argumentation 1 : à l'époque de TerLullien il ne s'agit
ques différents mais non Lucanus3 ! En disant ce qu'il
plus que d'un souvenir. Le seul parLi qu'on puisse encore
faut penser de ia nature de l'âme, Tertullien estime qu'il a
tirer de ces anciennes controver~es est d'adapter à l'adver-
Baire valentinien des argumenLs autrefois dirigés contre
d'aut.res types d'hérésies. Il suffit de comparer, pour ne
1. cr. Res. Il, Il.
2. Cr. Res. II, 3 : •... aut nullius uerit.atis conten.dentes eam,
secun<lurn ~Jarcionem et Basiliden aut propnae qUBlltatis, secundum
Marcion' '..
p 409' . B·len en t endu, nous ne prenons pas position sur 1a
hp,·(·ù(·s Valentini et Apellen. • , .•
penonnalité du • second. Hippolyte, l'adversaire de Calliste. 3. cr. Re.•. Il, 13 et J. H. WASZINK, éd. An., p. 623, § Hert·\Jcs
1. Cf. Carn. XIV, 5; XVIII, l, et notre commentaire du ch. XVII.
........I ... b6Ntiqu.ea qui

i~::=a:; n en va de même
Sallilid. peDB8, tout
iiiI."l",~1i D'avait point de réalité,
......... tn18 réfutation part:ïculière.
•• (;hriIfi oppose à Marcion sera CHAPITRB III
.....III!IIDI.... BaallidèB, comme les anathèmes
_Ir'J.~~ sur les hérétiques de leur temps
III b616tiques à venir, et suffisent à les exclure POSITION DE TERTULLIBN

. . . . . .tolique 1•
1. TERTULLIEN POLÉMISTE l
.*..-1Ie oommentaJre du ch. XXIV.
Nous venons déjà d'aborder, à la fin du précédent
chapitre, l'attitude de Terlullien lui-même dans le cours
de la controverse. 1I1ais, pour la saisir plus précisément,
nous devons essayer de nous représenter l'extrême difficulté
de s'en prendre de front à de lels adversaires. Car leI
héréLiques s'entendaient merveilleusement par leurs« que...
tions », leurs « syllogismes ~ et leurs _ antithèses. à prêter
à leurs arguments les apparences de la rigueur logique.
En fait, ils s'efTorçaient par toutes ces démonstrations
négatives de contraindre la raison de leurs inlerlocuteurs
à se reconnaître vaincue, pour la ire appel, tout à leur aise,
aux prestiges de l'imagination. Sur ce terrain ils étaient
imbattables. En vain le bon sens tentait encore d'être
entendu au milieu du débordement des symboles et des
images. La logique peut se mettre elle-même en défaut
par l'application de principes contraires, mais le langage
mythique est d'un autre ordre et rien ne peut le démentir,
ni lui-même. Aucune image n'est plus vraie ni plus fau888
qu'une autre quand il s'agit d'exprimer l'inexprimable:
dès lors que l'imagination cherche à s'étendre jUlqu'à

1. Cf. les remarques de P. MONCEAUX, O. C., p. 311 et 331-335, 1111'


la « double tactique de Tertullien '.
raison Marcion, ApeU6e et. V.....'1.
genre de preacriptioll8 paraft ~..;~..
.dDlettre le langage de ses #uJMelicorum : faut-n p8J11er que If
~emblée sur le même terrain,
....ltrA..... folld de la quest.ion sans poser
'eUe ne devait. point ~é~asser,
prescriptions que faisait valoir le
procédure extraordinaire, ou aux exceptiou
..

de la pr?cédure formulaire, qui tiennent liIa Mi ·tI • •


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,.ljllJjlilf ~
...._"6OiIf;Ie
rOll '_...
i du côLé hérétique de dIVIser la
~ e de la contraindre tôt ou tard
14e-m"m
du Ille sIècle, de prae,cripfionu pro ,.,.? Ce ~ Ut iii
questions de spécialistes que noua ne eroyoaa pu buIiIII-
, .. t à pensable de trancher pour apprécier la portée pol6mique
IOD incompétence pour céder e~tIeremen
de l'argument dans le De carne Chrilfi,
"""'tiOD D'était-il pas plus sQr de lUI refus.er par
ftmaaiDa , 't. d prêter à toutes ces argutles, en En revanche, depuis le solide ouvrage de J. K. StirDi-
.ypce le ciro1 e se d . , ~a~~, on ne saurait, se~on nous, meUre en doute l'o.-
cYJhraitaDt. pour ainsi dire de l'extérieur, le . o,?am~ ou JUridIque de ce type d objections, chaque fois du moiDa
't l' bl'et. de sa recherche? AinsI dOIt-on
eUe trouveru 0 qu'elles apparaissent en rapport avec le De prtUleriptione
OOIDprendre, à notre avis, les efTorts de no~re auteur pour
haerelicorum 3 •
retenir la discuasion en marge de la questIOn posée, pour
ne l'accepter que dans la mesure où elle est superflue
(IZ GbundDnli), où elle est gagnée pa~. avance, parce que 1. Cf. Carn. II, 3·6; VI, 4 ; XV, 1-2; 4- emploi en IV, 5, maia
c'est l'Mrétique Marcion qui est censé en user contre le Christ du
l'adversaire est déjà condamné et qu Il ne peut user des
Créateur.
armes dont il use d'ordinaire. 2. La première opinion est celle de J. K. STIRNIMANN, o. c" p. 27,
Pour cette entreprise de désarmement, Tertullien 86 8. ; la seconde est celle de D. 1\I1CIIAllLIDE5, o. C., p. 11-13, 42-45,
diapose de trois moyens : a) les prescriptions, b) de~ 48, 108. Notre ignorance du d.roit romain nous interdit de décider
lequel de ces deux auteurs a raison: notons toutefois que la prau-
arguments d'ordre logique extrêmement généraux qUI criptio pro reo soutenue par D. Michaëlides était tombée en désuétude
partagent avec les prescriptions la propriété d'être des à l'époque de Tertullien.
compendia, c) un moyen plus subtil et plus difficile à 3. La rédaction de cette introduction était d~jà achevée quand
saisir: le choix d'un certain style et d'un certain langage, nous pùmes avoir accès à la lhèse de doctorat de J,·C. FRB-
DOUILLE, mentionnée dans la bibliographie, dont les pages 195 Il 234
opposé à celui que l'adversaire inclinerait à donner au sont consacrées à une étude approfondie de praescriplio/praescribere,
débat fondée sur le relevé des 64 passages où ces mots apparaissent dans
toute l'œuvre de noIre auteur. Sans vouloir contester la valeur d'un
grand et bel ouvrage qui marquera certainfment un tournant Mcisif
A. Les prescriptions dans les études concernant Tertullien, nous avouons que co chapitre
ne nous a pas entièrement convaincu. Certes, nous reconnaissons que,
Par trois fois dans notre lI'ailé , le substanlif pl'aescri[1/io dans la plupart des exemples relevés par J.-C. Fredouille en dehOrs
de Praes., la Dotion exprimée par prae,criptio/praucribere a un sena
ou le verbe praescribere introduisenL, aussitôt après l'énoncé • dialectiqu e, et non • juridique', dont les rapprochements a.vec
~e leur nom et un bref résumé de leur position, des objec- l'usage des rhéteurs (p. 231 s.) arrivent à rendre compte d'une maruère
tions décisives contre chacun des trois ad\'ersaires : satisfaisante; mais nous ne pouvons nouS résoudre (bien qu'on nous
y convie, p. 221) à confondre les emplois dans Prau. (ou en référence
rEMiU6Wa

::umtateUl'l s'accordent. du moins au &enl larp du .~~.,cr.JM•• ji


de .l'argument. ~ paratt. au ......

=- ••"

iJf,_ID~ ~nnatt.re que Tertul- traIté. Les hérétiques eoutillUleœ tII·""'Il~'-"'1!W
.... ..,jtpile 8a position face aux du Christ est composée de matière ut:... ,..~
attaques des hérétiques à celle du
plClClèsl. Or. quelle que soit la procédure
est composée d'Ame ou d'esprit
't' . 1
~_u.·
. -....,,~~
ta ..: -

.t.-
...11._.1::","'...18 raordiDaire), les prescriptions que fait
1t ~deur ont. pour caractéristique, si elles se
I"Mnt, de raccourcir les débats en dispensant d:ab.o.rder
n es qu une .slmp e apparence: que ne liaent.-ila l'8arit.are 1
Ils y verraIent qu'en maint p88l1lp JéIuI Mt.
homo : cel~ devrait suffire à témoigner uice
pe16
Pl'GUCI'i~
que sa chaIr est humaine et ne peut être com oeée d' ln
..:. . . de la question. On conn8it la pa~ole de Qumtl.hen : chose
. que la .chair des . hommes . AinRI'
_, enp . . BU dU
pnnclp8
.10__ eacriptio ne lis pendet de Ipsa re quaen non moms, Tertulhen serait en droit de considérer la qU8ItiOD
.~ ex pra
... Jl8C8II8I. t Voilà pourquoi Tertullien qua l'(]~ le vo 1on t'\Crs tranchée, le débat terminé, aussitôt après l'énoncé de cee
.,_.riptions de co mpendia 3 , autrement dit de raccour- passages de l'Ancien et du Nouveau Testament•
lIIIl ......--- . 'C
. , d'argumenta rapides et déclSI s. .' 4
D I11ftlra donc, comme l'a observé J. K. Stlrmmann , Prescription On remarquera touteCois qu'il ne
qu'une objection soit de nature il balayer d'emblée ~'o~jet et possession les présente pas comme constituant.
du d'bat pour qu'elle puisse être appelée preScflptlOD, dCe5 Écritures une prescription à proprement parler:
( • am.» VI, 4) 1'1 d't
1 seu 1ement, qu'Ils
. en tiennent
lieu (uice praescriplionis). Car les prescriptions, dans la
expUclte • Prau.) avec tous les nuire., et à évacuer enUèrement la perspective de notre traité, très proche encore du De
valeur Juridique du concept. 11 nOliS semble qu'on peut soutenir que praescriplione haerelicOrLlm, ne sont pas seulement des
celul.cl n'a poe nécessairement ln même valeur quand il apparalt objections qui abrègent le débat : elles doivent avoir un
IuIllUvement pour inlroduÎl'e une objeclion de quelques lignes, ou
quand U conslilue l'idél' cl'nlral~ d'un traité de 44 chapitre.s. Si l'on caractère juridique. Dans le De praescriplione haerelicorum
ne noui accorde pns que Pra es. est une sorte de longu e métaphore elles interviennent pour trancher la question : «Cui
Juridique, où Tertullien cherche à défendre son bien, le sens aulhen- compelit possessio scripturarum 1 ? ~ Quand on aura
Uque de. ecritures, contre les prétentions des hérétiques à les utiliser démontré que les églises apostoliques sont les seules
pour Boutcnlr lpurs erreurs, l'unité logique de cette œuvre nous
6cbappe complètement. Aussi préférons-nous admettre que le propriétaires légitimes de l'Écriture, on en déduira que
concept praucrip/iolpraucribere, où conOuent des éléments d'origine les hérétiques n'ont pas le droit de l'utiliser pour alimenter
diverse, a, chez Tertullien, des emplois • dialecUques, el • juridi- leurs controverses2 •
quea', Irreductibles les uns aux autres, ces derniers re$lant toujours Telle est la teneur de l'argument opposé aUX apelléiaques
d'autant plus sensibles que la r~rérence à Praes. est plus explicite.
quand ils prétendent tirer des quaesliones de l'Ancien
1. Cf. J. K. STIRNIMANN, o. C., p. 86; F. REFOULÉ, éd. Praes.,
p. 25; D. MICHAItLIDES, o. C., p. 47 s.
2. QUINTILIEN, De ins/i/u/ione ora/oria VII, 5, 3.
8. ct. parax. Il Nol. XII, 38; Pal. IV, 6; Herm. l, 1 ; 1 Marc. 1,7; 1. cr. Praes. XV, 4.
III Marc. 1,2; le fait a également été relevé par J .-C. FREDOUILLE, 2. cr. Praes. XXXVll, 1 : • Non esse admittendos baeretieoB ad
0. c., p. 218.224, qui rapproche encore praescriplio d'autres mols de inoundam de scripturis prouocalionem quos ... probamus ad acripturaa
valeur. dialectique '. non perlinere .•
•. J. K. STIRNII4ANN, o. C., p. 87.
deux p~el~riptiODl1 qui flpn Il . :'....... !
. . .,1tellpa.lI6parable de la foi praucrlphone haerefit:orum. -stird.i
.,....... avec eUe un tout indivis,
...tt...1t de parchemin et. l'écrit.ure
n'a confié sa . doctrine
garan ts à qUi
l'
on
qu'aux ap6k.,
doive recourir
_Ir .I&"~
..
~"'. ~ le laDPge des juristes, il faut . é b)
enselgn,
poaI' ....I r • • • •
que ce recoure n'eet poIIible ••
........... que la feuille. de pa~che~in, médiaire des églises qu'ila ont eux-mêmea:,F11ilitdl••t",
_, ...... choIe principale., tandIs que 1 éCrIture Le ~e .carne Christi fait explicitement appell ~ ~
........ ace_ire t, et. qu'en cas de contestation prescrIptIOns po~r refuser à Marcion le droit. de comm_ _
. . . .lHItl de la • cbole accessoire. reviendra né cessai- (à plus forte raIson de mutiler) le Nouvea T t.am t.-
. . . . . . -ft propriétaire de la ~ ch~se principale~. Par eharéf1'1 n ' est nI. . apôtre, u ea en
ni compagnon dea apôt.res . A
ut CfdD' lia question: ,~ qUI revIent. la possessIOn d~ c r le~, pUlSqU "1' ' Dl m..me
1. n a pas la foi apostolique par laqueUe
... , liure '1 t, on est. en drOIt de répondre: « à ceux. qUi on dev~ent c~rétlen. 2
~n elTet pour juger du caractme
_11 foi dont les 8critures sont le document» (( qUibus
3
apo~toh~u.e ~ ~ne doct~me, on peut faire appel au principe
aompetat. ftdes ipsa, cuius sint scripturae »). de. 1 ~ntefl~rlt~ sdu Vl'al, occasionnellement. nommé praea-
D6I lors Apellès n'a même pas le droit d'engager le crlplw noulLoils : la chose véritable est. toujours antérieure
d'bat. lur l'Ancien Testament : loin de le tenir pour un à son imitation 4 •
document. de sa foi, il le considère en effet comme un tissu En avouant dans une de ses lettrp.s avoir renoncé 1 la
de menlOngesl Tertullien peut donc lui prescrire à juste foi chrétienne, Marcion pose que cette foi est. différente
titre : ,Comment se fait-il qu'une foi d'un canon dilTérent de la sienne et qu'elle a sur lui l'avantage de l'antérioriW :
de la nôtre emprunte, pour appuyer ses propres argumen- de ce seul fait elle correspond à la tradition transmise
tations, les 8critures de la !oi qu'elle combat? Pourquoi « par ceux qui avaient qualité pour la transmettre' t,
I l loucie-l-elle de Moïse, puisqu'elle rejette le Dieu de c'est-à-dire « les églises qui la tenaient. des apôtres, les
Mo1ae ? S'il est un autre Dieu, que tout ce qui lui appartient
loit. autre' 1. Du moment que le Dieu d'Apellès n'est pas
le Dieu de l'Ancien Testament mais de l'évangile falsifié de 1. Cf. Praes. XXI, 1-3 : 10 - • Hine i~ilur dirigimu8 praeacrip-
tionem : si dominus Christus lesus aposlolos misit ad praedicandum.
Marcion, les hérétiques ont nécessairement tort s'ils essaient
alios non esse reeipiendos pracdiealores quaro Christus instituit ....
de Il prévaloir de cette Écriture qui ne leur appartient pas. 20 _ • Quid aulem praedieauerinl. .. et hic praeseribam non aliter
proba ri d ebere nisi per easdem eeelesias quas ipsi aposloU condi-
l\1ais la question est bien moins
..~orlté
etPrmrtptlon claire pour le Nouveau Testament. derun l. •
2. c r. Carn. II, 4 : • non credendo quod ereditum christiauo8
da vrai Car les hérétiques se réclament eux raeil ; Praes . XIX , '2 : • disciplina qua fiuot chri.Uanl •.
( • Cun. • II , 3-6) . t
aussI. d e l' enseignement du ChrIs. 3. cr. 1 iHarc. l, 7.
1. Cl. Praes. XXIX, ;; : • ln umnilius urrilas irna!iinern anleeedit,
Comment apprécier la valeur de cette prétention ? Les
pus t rl'Ill .imililudo succedil. .
5. LI rarn. JI , 4 : • in quaJa m "pistula . pt Il, ;; : • Rescindendo
1. Cf. COI'n. VI, 4. qu od eredidisli pro bas, antequam rescinderes, aliter fuisse .•
2. Cf. D. MICRAl!UOES, o. C., p. 39. 6. cr. Carn. Il, 5 : • ab eis traditum, quorum fuit lradt'rp,.
3. Pra". XIX, 2.
4. COI'n. VI, 4.
'.J."'. 'de J}ieu1 •• En vertu de de rendre auperflu. _ ~_. . . .~.......~
........ cette foi apostolique tion de la ch~. Avant. d'e,.....1 -
ri"f adhérant. point., a usurpé dana une chBlr humaine, _ bM6tiqtIiM
,.rit1I- lur lesquelles il prétend
TertuWea pourrait. t.héoriquement.
dans quelle chair le Christ. .t.
'1 h te
l s ~e eur ront à une caUBe déjà Jupe.
-_..:
NII_UI:
..
ltJui tnf.erdire, llui et. à ses discip~es,. toute d e Juger une seconde fois, et. leur ooudamnatioa IUI' . . . .
"- textA& et. la foi qui leur est mdlssolu- nouvelle question résultera nécessa'arement. d•1• prelllitn';,
. .: '0'_
ti6e - leulernent e:e abun dantl. qu "1 1 accepte

Indépendamment de ces trois pas- B. Les «compendia. logiq,.a


j It" L ft _ sages oil apparaît le mot de prescrip- ~up~oson.s ~~intenant
"':-0- 'm tion et. qui sont dirigés successivement
T t Il' d'
le débat engagé, malgré lei
obJectIOns JUridiques contenues dans les p . ti
resenp ona •

_ Il d iS,11on contre Marcion, Apellès et Valentin,
dl la cbaIr nouS nolerons que le De carne Christi 'd" Ispose encore d'une aulre catégorie d'a rgumen~-
er u. len ..
non ~un Iques ~u il n'appelle pas praucriptionu, maia
toat entier est. présenté dans son introduclion et dans sa parfo.ls compendla comme les pral'scriptiones, pour éviter
ooncluaion comme une sorte de précédent qui préjugera de discuter avec son adversaire du fond de la question
l'illue d'un futur débat sur la résurrection de la chair. el réfuter d'un coup toules sorles d'objections en apparence
.... hérétiques, dit Tertullien, soucieux de nier cette Corl difTérentes les unes des autres.
v6rit.6, refusent de reconnaître l'humanité de la chair
du Christ. : «ne ... praeiudicatum sit aduersus illos eam
5
reaurgere omni modo, quae in Chrislo resurrexerit ». 1. cr. ib. , 4 : • Si iom in Cbristo rrsurrexerit caro', rll'applicaUon
n est. significatif que le lerme praeiudicalum soit repris pratique en XLVIII pour J'exégèse ùc 1 Cor. 15.
par pratiudicium en lête du De resurrectione camis, 2. cr. Res. II, 6 : • Obducti dehinc ... de Christo carnia redemplore
iam el de resurreclione carnis reuincenlur, congruenler scilicet. 1 lia ne
avec référence explicite au De carne Christi 6 • pourronl, à vrai dire, même pas engager celle deuxième controverse
En toute rigueur, le but de ce traité devrait donc être en verlu de l' e.xceplio rei iudicalae : • Bis de eadem re ne sit acUo •
(cr. D. MICHAËLlDll:S, O. c., p. 113-121).
3. R. D. SIDER, o. e., p. 56, indique que l'argumenl uellelpoau
1. Prou. XXI, ., : • quoù ecclesiac ab uposlolis, aposloli a Chrislo, (cr. Carn. Ill, 1 s.) correspond à un lieu rhétorique bien connu, en
Chrislus a deo accepil '. usage dans les débats sur les questions de fails (cf. CICtRON, De inuen-
2. cr. Prou. XXI, " : .Omnem ucro doclrinam de mendacio tione Il, 7,24 et QUINTII.IEN, De institutione oratoria V, 13,31· Noua
praeludicandam quae sapial con Ira ucnlalem ecclesiarum et aposlO- ajouterons que les apologèles en onl usé avant Tertullien (PS.-JUSTIN,
lorum Christi el tlei .• Res. 5; ATnÉNAGO Rll: , Peri Anastaseo8 2; TUÉOPRILE D'ANTIOCRE,
3. cr. Carn. Il, " : • Nullo iure recislL • Ad Auto/!l eum l, 8). Mais dans la discussion ci-dessous, noua ne noua
4. lb., 6 : • Nunc ex abundanli relraclamus .• préoccupons pas d'indiquer l'origine de ce genre d'argument, noul
r.. Carn.
IIbello d f 1' l', cr ' .ib' XXV,2: • Resurrectio nos Irae . a l'10
carms décrivons seulement leur place et leur ronctionnement dans la
6 e endenda bIDc habebil praeslructionem . • polémique de Tertullien.
. cr. Ru. Il, 4 : • summo praeiudicio. et Il, 5 : • Volum en
praemlalmua ' De carne Christi' .•
....,..cl. moitié du al Duplex lata nld. .hlr nr. Il
Nt ut aut. noluelU eoncJG'e
_ _te A"........ Marcionma, quld aut DOB potulllt. , . .
_ _ _ _ae-.JDUltiplient les critiques Uum ceuat•
......, ftIMIipit6 du Dieu de l'Ancien
Un seul argument suffit
Sed non polulue Indllnum 8ecI dIo lIIIiIl _lIiifti'
deo e8l . quoclnoa-.
• _ . . . . lMe1I .'est. abaissé, c'est pour assurer
__ "'UID,l. De ce 88ul fait il 8~ I~bère de t~ut
4'tilc1ipiU, • car rien n'eat. auasi d~gn~ de DI~u
b) Nolui88e an dlgnum, uolo
inquirere.
An....., aobud .......... _
ai uolull et pobdt
- coneldenauu.
Ad eomJIMIIIUIR d _ :
et. na_.
telUt d l'hommeS.. Une fOlS ce prlDC1pe admiS,
.Ie'ter toutes les objections déjà formulées c) Dic mihi, Marcion, uolull Si enlm nalCl • deUIl DOl1IIIII&
ta J01IlT8 re~ deus luus cognosci se quo- quaeumque de eauaa,
l' c1Y8l'1aire (. quaecumque adhuc ut pUS I·11 a e3t·ID f1Irma cumque in lempore an non?
~m~ coDigitis ad destructionem creatoris ») et le Alio proposito et descend il nec hominem • ulderl pra...
JIÎIIiII tllJmptndium épuise d'avance toutes les répons~s et praedicauil ct passus titisset. Nam qule lJcm!IMm
resurrexit quam uU cognos- uidens eum nepret natum ,
l toatee leI questioD8 à venir (<< ut et cetera compendlO
cerelur?
ibIOl1I8m' .). Ce genre d'argument ressemble quelque At sine dubio, si cognilus Ila, quod nolui88el _ , nec
JIt1l • la prescription, puisqu'il constitue une sorte de esl, uoluit. Nihil enim circa uiderl omnlno uolulueL.
,"alable à l'examen des cas particuliers et fonctionne eum Heret, nisi uoiuisset.
nrtout par la forme, indépendamment du contenu. d) Qui ergo tantopere noliliam Omnis rei dlsplicentll etlam
sui procurauit, ul in dede- opinio reprobalur, quia Dlbil
Cela paraîLra encore plus clairemenL inlcrest ulrum sit quid an non
core carnis exhiberelur', et
p,~t dans le compendium ci-dessous qui se quidem, maiore, si faisae sil, si cum non sit esse praesu-
milur. Piane inlerest U1ud ut

=-::'17
d'aD c compacDum' déroule parallèlemenl dans le De _ nam hoc turpius si et
menUlus est subslanUam falsum non paliatur, quod uere
liai cieux tralt& carne Christi el le premier livre non esl. • Sed salis erat 00,
~! .~) Aduersus Marcionem, pour démonlrer, corporis - qui et maledic-
tum in se creatoris admisit
inquis, consci.nlia sua. Vide-
d'un côlé que le Dieu de Marcion rinl homines si nalum putabant
Iigno suspensus,
aurait dil s'incarner dans une chair véritable, de l'autre quia bominem uidebanl ••
qu'il aurait dû créer un monde qui lui eût propre: Quanlo ergo dignius, quo cona-
quanto honeslius por aliqua Lanlius humanam 8ustinuisset
De carne Christi propriae molitionis indicia cxislima lionem uere na lus, eam-
Aduer.u. Marcionem cognilionem sui praestruxis- dem exislimalionem eli&m non
•••Nemo debcal credere dcum sel 1 nalus subiturus ...
el Ulum, qui nihii condidil,
DIli raUo forle proferai ur. Quid ta nli fuit edoce, quod
sciens Christus quid esset, id
se, quod non erat exhiberet' ,
1. Cf. 11 Marc. XXVII, 7 : c Dei mei penes uos dedecuS sac,·a-
menlum esl humanae saiulis .•
'a.
Ib., 1 : • quia nibil lam dignum deo quam salus hominis ' .
• Ib . N. B . • En d) rapprocher le début de Marc. de la fin de Carn.
•. Ib.
TBRTUU;

teillent. par ce mol. A ce compte, 11


de _ vsomeate : compendia dBDI le De CIJJ'M CIuVIf.
reconuattre que la dialectique pour ne relever qu'un aeul CGNIDJI zJj
MlP'ft_fft fIè l'applique pas à Dieu, qui peut faç~n don~, au chapitre XlII, l'auteur ~.:,:~ la

,

, D'eu avait. quelque raison de ne
hl . . . . alorI(C )1 ou de ne pas vouloir créer
Ii
.... ,.,. 1l8ftre arn, ,
chair et 1 âme du Christ. sont. deux etp6cee diItiD.ek 1
celle dont, au chapit.re
· IX de l'Ad"-
démon t re 1a d ua1lté du Père et. du Fils:
".
~<. ... ft
......QI Pr

Aduersus Praxean De car,.. Chr,."


M"'} : • • J'Ill't.lui même la réponse en admeltanl al ... omnia quod uocantur, hoc Omnla pericUtabunWr 1IIIt.er
, l'actvereatre
fi 1
uI .ou o'r l'apparence
- de 1, (Cam. )
homme erunl., et quod crunl, hoc Bccipi quam .unt el am1ttere
quod sunt dum aUter accl-
... Dieu a vo u av 1 uocabuntur, el permisc~re
08 H faire conDattre (Marc.) ; . . . se diuersilas uocabulorum piuntur, ei aliter quam lunt
.J • s'avise alor~ que la dignité dlvme eXige non polesl omnino, quia nec cognominantur. Fidel DOml-
a)DiJIl8lI 'lIe
on ' '. . rerum quarum erunl uoca- Hum salus est proprletetum, ..
jusqu'au bout de ses mlentlOns . par conse- bula ...
que t e~ Oal. avait voulu avoir l'apparence de l'homme, 1n Chrislo uero Inuenlmua
quen , Il leu ) t '1 l't bl ... Paler enim lola subslanlia
il aurait dO aussi en avoir la réalité (Carn. ,e SI. vo~ al est, filius uero, deriuatio animam el camem slmpliclbu.
Be faire COnDaUre, il aurail dù créer un monde qUI lUi fût lolius el porlio sicut ipsc el nudis uoeabulls edite....
profiletur : Quia paler maior diuise pronunlialas ab Ipso,
propre (Marc). me est. A quo et minoratus utique pro duarum qunlitetum
On voit. comment fonctionne ici le compendium: l'énoncé canilur modico quid citra distinctione, seorsum nrumam
de deux principes très généraux - ~ie~ p~ut t.out c~ qu'il angelos. el seorsum carOl'ru. Quid'
Anxia e,l, inquit, anima meG
veut et. il ne peut donner une realIsatlOn llluSOlre ou usque ad morllm. El pani.
partielle à sa volonté - permel d'écarter tous les argu- quem ego dedero pro .alul.
ments qu'avancerait. l'adversaire pour prouver que le mundi caro mea e.I ...
Christ ne s'est pas incarné ljuClcumque de causa (Carn.) Al eum ctluidil spreies, eamem
cl Sic el paler alius a tUio dum
et. cetle démonstration esl si indépendante du fond de la et alUmam, duo ostrndit. Si
filio maior, dum alius qui
duo, iam non unUffi ...
discussion qu'ellc règle aussi bien n'imporle quel problème general, alius qui generalur,
relat.if aux projets divins : par exemple si Dieu a voulu alius qui mi lli l, alius qui
mitlilur, dum alius qui
Ure connu ou non quocumque in lempore (Marc.), ou facil, alius pel' quem fil ...
toute autre difficulté soulevée par Marcion. Ipsum quod paler el filius
dicunlur, nonne aliud ab
Nous proposons d'étendre l'appel-
alio est?
~tlOD lalion de compendia à tous les argu-
(c l'ru. • IX, 14 t' A celLe réserve près que, pour la clarté de la présentation,
eh Cana •• XIII, 14) ments qui présenlent ce caraC .er~
de généralité et qui peuvent ainSI nous avons déplacé en a) ce qui, dans le texte de l' Adu~rslU
fonctionner indépendamment de leur contenu, même si,
Praxean, fait suite immédiatement à cl, les deux raison-
dana leur contexte, Tertullien ne les désigne pas exp li ci- nements comportent trois points identiques :
_ _ _• fOIIIIlcrii par l'uaage,
. . . . . . _ _due daDa la réalité : ~ ~:.:.:-
••'.......
Oa Il'' /MW
Tert.uDien Hi L'
reproche j . . . .
~•• 1P:""IIi]'~riet.atum • i . . ne pu vouloir .....
W_'tfaide de brèves citations scnptu- signification qui leur est propre, de readn '.IDI..· I11~
,-..-&la chair du Christ (Carn.), le Père et doux et. ténèbres ce qui est.lumière1 ., car le ~_. . tiIj
d6lip6a dans l'ecriture par des noms vers la vérité consistait. justement. selon eu; l 4lOI1lt4!atllf>
- t d'ailleurs des destinations dilTé- la véracité des noms du langage : «LeI 110mB qui ...t
et qu'ilt on donnés aux choses terrestres renferment. UDe srancIe
• espondent aussi à des réalités illusion, car ils détournent leur cœur de ce qui ..t solide
par COJII6qUeJlt , ils co rr vers ce qui n'est pas solide ... Tous les noma qui ont 6t6
entendus sont dans le monde pour t.romper. S'ils étaient.
"lDtes.
La validiU d'un tel raisonnement. ne dépend évid~m~.ent dans l'Éon, ils ne seraient pas nommés dana le monde,
. Is on l'applique: on peut 1 ubhser à aucun jour, et ils ne seraient pas rangés parmi lell cholle8
, . dei obleta auxque .
démontrer n'importe quelle dual~té, po~rvu qu on
'
terrestres. Ils ont une fin dans l'Éon. Un seul nom n'est pu
~ 8a disposition des textes scriplur~lres qUI en fassent prononcé dans le monde: le nom que le Père a donné au Filai .•
Mat,. Nous pOUVODS donc encore une fOIS parler de compen- Contrairement à ses adversaires, pour qui tout. langage
dium, au 8en8 d'argument général el for~el, tel ~u.e noUS est trompeur et reflète une réalité inférieure empêchant
l'avons défini ci-dessus. Nous aurons som de ~lst:nguer, l'homme de communiquer avec l'Éon divin, Tertullien
dana notre commentaire, les aut.res passages ou 1 auteur affirme avec force la validilé des mots que le Saint.-Espril
use de ces compendia de ceux où il aborde le fond de la n'a pas hésité à employer pour s'adresser aux hommes·.
Cela n 'implique pas seulement l'appel du chapilre XIII
queation1 . à la {ides nominum, mais une attention scrupuleuse,
un effort constant pour employer le terme propre toul
C. Questions de langage et de style
au long du traité.
C'est ainsi, nous semble-l-il, que
Mais le principe de la {ides nominum nous invit.e à poser Prudence du style l'on s'e' pliquera plu~ facilemeIlt deux
e
un problème beaucoup plus vaste, auquel nouS ne donn - de Tertulllen traits stylistiques marquants d u De
roDS d'ailleurs que quelques bribes de solution : quel
carne Chrisli. Le premier consiste en l'abus fastidieux
langage faul-il adopler, quel vocabulaire ou quel st~le,
jusqu'à l'écœurement de la répélition ùes mêro~s termes
11 quelques mots d'intervalle ou même S~?s mte~alle
pour s'opposer le plus ellicacement à des adversaires
hérétiques, el notamment valenLiniens. du Lout. ! Sans doute y a-l-il là une part d mexpénence,

1. 1s. 5, 20; cf. Carn. XXIV, 1.


1. cr. notre commentaire: Carn. VIll, 4-5; X , 3; Xl, 4; XIV, 2; 2. Éu. Ph., sent. Il.
XV, 1 ; XVI, 5, etc. 3. Cf. notre commentaire de Carn. Xlll, 2.
IDIDII cpe d'autres traités term- et du
réalist.es, qui paraÜlltDt. d'.~;~~!::l=~I=
1
"',I!I" Ile ID_es lourdeurs •
à la dignité du sujet et au

_!===:===!!
.....uw.__ . . . . l'et1et. d'une vigilance
,~. D Y a tellement. d'espè-

..:x ....
..~ _tipiame et. tellement. d'espèces
-'-'
cesse préciser qu~ le Christ
chair. qui est. chair, et. non aUSSI ~ne autre
classique. • Natura
il vaut mieux, ueneranda
en présence Ill,
d'eaprita
à inventer des chairs célestes, fantomaU....
pneumatiques ~u autres, rappeler l8D8 CIIIM _ Il n 3 •
niMIIl8 Ame, ou une seule Ame, qUi est â~e, que la conception, la naissance et la petite eata.ee ..,
....l'IIIIliUDt Ame qui deviendrait chairZ. L~s adversaires
Christ ont eu toutes les apparencel de rialit.ée mat6llan..
;8 pte à exploiter la moindre faille du texte et triviales qui ne laissent point de place à cee deta . -
cause, supposés par les hérétiques,
'.. ~ t,irer les conséquences les plus extravagantes
~ie prépositions, qu'il vaut mieux restreindr4e Au resle il f~ut noler que Clément d'Alexandrie, opp0a6
-.nt. qu'on le peut l'usage des pronoms d~ rappel ,
à des adversalfes très semblables à ceux de Tertullien,
recourra au même genre d'explications, et. peut-6tre
aum6roter sea argumenls6 , développer les Juge~ents
même avec un plus grand réalisme'. La physiologie était.
111 piuelÎlDples', et ne pas avancer une phrase sans repéter
à la mode, depuis la fin du premier siècle, chez les philo-
le mot., ou le groupe de mols, qui permet de la rattacher
sophes les plus gravesS et les plus mondains des conf6ren-
lia phrase précédente? 1 Ce qu'on perd en élégance, on le
ciers. Si nous sommes choqués d'enlendre Tertullien
lagne en clarté; on progresse sans do~le lourde,ment, ~als
donner des explications aussi précises pour nier la virginité
on ne laisse point de prise aux sophismes de 1 adversaire.
de Marie in parlu, ou s'adresser à un congrès de sage&-
Le deuxièml' point qui nouS parait femmes el de médecins pour se faire expliquer le fonction-
.........œa morales digne d'être nolé, c'est que Tertullien nement des mamelles, songeons que l'intérêt pour ces
du wcabu1alre ne recule jamais à employer le mot questions était devenu si vif qu'il ne semblait pas déplacé
phyIIolollque propre, si rude soit-il. De là, la de les aborder en conversanl avec la meilleure société,
profusion, notamment à partir du chapitre XVII, des et même devant les dames.

1. Cf. arUcle nO 1 et supra, p. 23. 1. Cf. An. XXVII, 4 elle jugemenl de P. MONCEAUX, 0, c., p. 3r»3:
2. Cf. Carn. XIII, 6. • Il explique le myslère de l'Incarnation avec le ol18-gêne et la
3. Cf. ib. XX, 1. précision naive d'une sage-femme .• P. DE LADRIOLLB, .La pbyslologie
4. Que l'on observe les r~pélilions, par ex. en Carn. XVI, 3 : dans l'œuvre de Terlullien., dans Archives générales dt tnlduin.,
• Nam et 81 alibi in similitudirte inquit carnis peccali fuisse Chrislurn, 1906, p. 1317-132B, avail déjà souligné l'importance de ce type
non quod eimlliludinem carnis acceperil quasi imaginem corporis el d'argumenls dans l'œuvre de nolre auleur. Toulefois, son article Nl
non uerlt.alem, sed simililudin~m peccalricis carnis uult inlelleg i, !Juod surloul composé de cilations de An. el laisse de cOlé le problème de
Ipo non peccatrix caro Christi eius fueril par cuius eral peccalurn ...•
ecce l' 1ncarnation. ne
f». Cf. Carn. XX, 4 : • uicesimum primum ... ecce unum ... 2. Cf. nolre commenlaire de Carn. XX, 6 el la clt.aUon d'Or\P
a1Iud ...ecce aliler '. dans le commentaire de Carn. IV, 5.
Il, Cf, ib, XVI, 5 : • Noli conslringere explicabilem sensum .•
3. Cf. ib.
7, Cf. notre commenlaire de Carn. XVIII, 5.
TBRTULL. . '. . . . .'

.~~1aÎfI~1I dana une anecdote al8ez proche de ceUe qui eat'....rpà.r' . ........
•• • 1Jj.t. de IOn contempo~a~. du De carne Chrùfil.
Celui-ci. Be rendant. en VISite On voit. q~e le rhéteur D'héIite pM • _. yClf . _,; -.
""'llt4lip~1- cloDt. la f8Dlme venait d'accoucher,
mêmes ' l 'détaila,
è ' non pu au caUrI d'--
f ami 1 ~e, mali dana de. circonatancee
- ' -'MAo.
faite..
_SlII _ _
1
~'a V1IIaC. cr:. ...
... et. pOle quelques questions polies
~ . . ._tura.
. . ..au .....
1- anté de aa fille, puis il demande
-.cUoa,ptA allaiter elle-même. Comme o~ UI r pon
l'é d
mondames : on fait. aueoir dan. le
de salle de récepbon Il la maison d'un sénateur a part..agD\
à la plus haute noblesse: il a autour de lui na:RUlemeat.
f6re ménager sa santé, il improvise tout un
son hôte et la belle-mère de celui-ci, mais tout. un auclitoiN
"_~I"'_I8Dt (fabalari pro/ixias) sur la nature e~ la étra~ger à la m~iso~ en la personne des amis, dilciplea et
d amelles . ce ne sont pas seulement, dit-li,
...ctt.ion . el m t.'ts bou'tons destinés à embellir la poitrine admirateurs qUi 1 o~t accompagné, parmi leaquels ..
• d'.... zJoliape 1 d' t ' trouve Aulu-Gelle, qUi savoure en connaiueur les ornementa
... m • (e uenustiores naeuulo s ... ornan 1 pec OnS
. . ..m_eI "è d et l'éloqu~nce (_ amoenitates ... et. copias ubertateequet)
081JI8 'l, mais des. sources sac~é~s, nournCI res. u genr~ d'une vérItable conCérence (oralio) improvisée.
humain' (e fontem ilium sanct1ssl mum .,. generIs h umam Ne soyons donc point choqués que Tertullien ait.
educatorem 'l· . . développé ce genre d'argumentation dans son De carne
Suivent. dea explications physIOlogiques. comparables à Chrisli , puisqu'il avait des modèles rhétoriques et. de
oeil.. du De carne Christi. Le fœtus se nourrIt du sang de.sa meilleurs motiCs, sans doute, qu'un philosophe Il la mode
mère Il l'intérieur de l'utérus (<< aluis8e in utero sangume simplement désireux d'éblouir gon auditoire par l'originalité
auo neseÎo quid 0). Or le lait destiné au nourrisson est
de son p ropos.
composé de ce même sang devenu blanc par échauITe~enL et On distinguera d' aillpurs soigneu-
par aération (0 an quia spiritu mulLo eL calore exalbUlt, non Remarques sement la précision physiologique du
idem sanguis est nunc in uberibus qui in utero fuiL ? ») . sur le ton vocabulaire aux chapitres XVII et.
Ce changement s'opère au moment de l'accouchemen t du traité
suivants, des traits satiriques plus ou
(e aduentante iam partus lempore ,») : le sang remonLe moins grossiers répa ndus çà et là contre les hérétiques' :
alors vers les parties supérieures «( in supernas se partes « quas argumen tis (lilui non fa cile est. ioco risuque (orator)
profert.) et conlinue d'oITrir au nouveau-né sa nourri Lure dissoluit3». Si l'on peul contester quelquefois le bon
coutumière (. familiarem uictum ,»). Il résulte de ces goût de ces interven tions satiriques, il faut du moins
explications que le lait joue un rôle primordia l dans reconnaître que Tert ullien ne les a pas multipliées: ,nec
l'hérédité: non seulement parce qu'il Lransmet le sang insignis improbitas et scelere iuncta .. , ridetur'.. Du
de la mère, mais parce que ce sang a été mélangé il la moment que notre t raité retenait délibérément le flot
semence du père au moment de la concrpLion (<< natura
inis
lactis... quae iam a principio imbuta paLerni sem
concretione.) : ce qui suppose une théorie physiologique 1. cr. notre commentaire de Carn. XIX, 3.
2. cr. par ex. Carn. VI, 1 ; VII, 10; XIX, 2.
3. De oratore Il, 58, 236.
C I CÉRON, . cite ce
1. cr. AULU.GELLE, Noetes allicae XII 1 dont sont lirées to utes 4. lb ., 237.cr. J .-C. FREDOUILLE, O.C., p. l52-156~ qUi
les citations incluses dans le texte ci-des~o~s. texte et dont nous approuvons entièrement les conclUSIOns.
TBRTULLIB _ _ __

Jean: Et V".bum 0Gr0 , _•• fil, ..


·eleDtJDieDlletl1 la gravité du Verbe étant. d'avance .......... . ..., : : :• • ..a
."jÏI4l1*; ......t le crime de ces inaensés qui, débat portera seulement. sur la ,.
...~~_ ...... 1& pallion du Chriat et excusent ~
raisons et modalités du fadum :-::--. ,la
. . ; 7 de DieU', Le trait satirique ne,. fa~t gique est donc liée à une qu" U
a qulllboD cb il' dl ,

,!:I:I:. .... que


:i~' _IU-·....
pu. ou
la Apre
Io....U'U porte à IOn
d comble
. h 1' t
mdl-
te teinte, dans ~e8 emlers ~ a pl res,
on ne .peut discuter si la chair du ~ ~~~ :
humame sans se faire d'abord une certB' . 6rita)J_ _
nité. me ul6e cie l'hUllJao
M1I• .m- f6rocité
de visionnaire, qUI rappelle le )ugeme.nt
. .Dt ..."ip'io n' halrdicorum, l'enfer du De spect~cults :
PI re'-nons principalement du reste, c est la A. Anthropologie
.-ete
.. que m6ditation
noUS ""
sur le neces,arium de d~cus /id el'3 , sur
Or, curieusement, l'auteur nous parait •
;e
le de l'espérance chrétienne, où Tertulhen a retrouvé,
spontanément, l'accent d'Ignace d'Antioche et
définir ce qu'est un homme. peu souCIeux de

ciel premiers martyrs·. a) ChaJr, âme Tantôt, reprenant l'opposition bibli-


et nature humaine que de crtXp~ et de 7NZÜ!L1lt 1, il oppoae
. l'homme à Vieu comme .pirilus et
caro2 : ce derm~r.terme lui semble alors suffire pour résumer
2. TERTULLIEN THÉOLOGIEN
toute la conditIOn humaine. Tantôt au contraire il se
Nous pouvons maintenant aborder la question de rond : souvient du (.L~~È:v &À~O ,,-av &'16pw7tO'J <rU!L6otlVELV 1)~\)x1jv'
la doctrine qu'oppose Tertullien à celles des hérétiques. dont les stOiClens 5 étalent fait l'écho : «Sommes-nous
Voici comment il délimite lui-même son suj et: ( E x aminons quelque chose en dehors de notre âme, alors que tout
la substance corporelle du Seigneur; quant à sa subst ance ce que nous sommes est âme '1 Non , nous ne sommes rien
spirituelle, tout le monde est d'a ccord. Il n' est question sans l'âme : il ne nous reste même plus le nom d'hommes,
que de sa chair. Nous discutons de sa réalité eL de sa seulem ent celui de cadavres'. & Tanlôt enfin, nOU8 appre-
qualité : si elle a existé, quelle fut son origin e, et quelle nons que l'humanité du Christ consistait nécessairement
fut sa nature&., Contrairement à l' Apologelicum ou au dans sa ch air et son âme, les deux « espèces - de sa personne:
5
développement parallèle de l'Aduersus l udaeos et du «dum h omo sit qua caro et anima • •
i La vérité est que Tertullien ne songe pas encore, comme
troisième livre Aduersus Marcionem , le De carne Chrisl 6
ne se propose donc plus de discuter ( de Christo ut de0 .). dans le De anima ou dans le De resurrecfione carni., Il
Si l'on résume l'Incarnation par le verset du prologue de
1. cr. R. B R A U N, O. c., p. 298-299.
2. Cf. p ar ex. Carn . V, 7 : • Virtutes spirilus dei deum, paulonee
1. cr. Carn. XXIV, 2.
t. Cf. Carn. V, 3. camem hominis probauerunt. •
3. Cf. Carn. IV et V. 3. PLAT O N, A lcibiade 130 c.
4. Cf. commentaire de ces chapitres. 4. Carn. X II , 1.
6. Carn. l, 2. 5. Cf. ib. X III, 6 et XIV, 4.
a. Cf. Ap. XXI, 3.
_ . .t--- IdWiqu- de sa pena6e, un moment. du 1ltaDt .,....'::,::=:f:~
l'apparition : que al 1'011. 'J
. . . .,." • l'tille et. de la chair dans
__ pu wei que l'Ame BOit concevoir cet.te bruaque er6atkna Il:' ~::=::=~
sement, il est encore préférable cie t 'lit' ----
. . . puiIqU'eUe a été inaéré~ a~rèa tiré (leur chair) d'une matière ktreItN flu*6t ........1If
~::=~~ d6j. appelée homme; 11 n eat. genre de substance céleste, puiaqu'eUe ..........-
i II qae la chair conat.it.ue l'homme aana qualité si terrestre qu'elle se nourril de DOdIZÎ1 a. ta 1
":::::~'J"~ le départ de celle-ci elle prend le D?m tres l ••
• AiDai le vocable • homme' est ~omme le ben Cette conviction repose sur deux raiBOna _IUtj"·,
...... eubltaDceB mêlées l'une à 1 autre et elles La première est un simple point de lermiDotop : G' •
~ deus 1
ble que par leur cohésion .» Une que caro a un sens beaucoup plus restreint. que 00",,"".
. . . droit • ~ .véoct.a\ nécessnire dans un traité consacré L'opposition, peut-être i8sue de la terminologie palllinienM ,
WleIlÜl8 aU poID~
'è ù1 il fallait définir la responsa b·l·t·
Ile
&lIS fIDI del'Dl rea, 0 . b t'
a été fortement infléchie par la culture stotcieDDe de
d l'lm 1. du corp~ pour justifier la rétrl u IOn Tertullien. On peut concevoir des, corps. de tout.ee 8Orta,
_une de 1 :..e actes . mais cela était inutile à la célestes, spirituels ou autres: à vrai dire, on ne peut. rieD
_une e e u . , , ' ,
l6lDÏque du Dt carne Christi. L'auteur n a donc pas concevoir qui n'ait un corps rar, tout ce qui est., eIIt.COrpll.,
:ulev6 la question: plutôt que de nous di~e positivement Mais le corps des ange!; ou celui de l'Ame, par exemple,
oe que Bont. l'Ame ou la chair de l'homme, il nous apprend ne sont pas charnels, ils sont sui generis. Noua ne trahirions
.urtout ce qu'elles ne sont pas. donc pas notre texte en le rapprochant de Clément.
Contre Apellès d'abord, il montre d'Alexandrie, qui explique, reprenant lui aussi des catégo-
b) CUIr et terre que l'idée de chair céleste est absurde
ries stoïciennes, que tout a un corps, même l'Ame, même
les anges, même le fils de Dieu, mais que le corps de l'Ame
en elle-même: tant il est vrai que qui dit chair dit Lerre.
ou des anges paraît incorporel en face des corps matériels
Un signe très caractéristique de cetLe conviction nous est comme les astres, et corporel en face du corps infiniment
fourni par sa réponse aux (1 queslions 1) hérétiques su~ les
2
apparitions d'anges de l'Ancien Testament • L'Écnture moins corporel du fils de Dieu·.
En face de cetle valeur lrès générale du mot corpU6
ne nous explique pas où ces anges, qui sont des substances (qui le rend éventuellement apte à désigner la chair quand
apirituelles, ont pris la substance de la chair dans laquelle lout risque d'équivoque est exclu), caro désigne étroitement.
ils sont apparus passagèrement aux hommes. L'hypothèse la faiblesse de notre condition humaine, qui est de nattre
la plus raisonnable serait donc de penser, devant un tel
mence, qu'ils ne l'ont prise nulle part, qu'elle a émergé
1. lb" 12.
1. RA. XL, 3 : • Porro nec anima pcr semeLipsam lwmo, quae 2. cr. R. BRAUN, o. e., p. 304-307. d
ftBment.o lam bomini appellato postea inserta est, nec caro sine anima 3. Carn. Xl, 4 ; cr. les résonances stolcicnnrs de la fonnule au
ulll
homo, quae post exilium animae cadauer inscribitur. Ita uocabul notre commentaire. ( U'lntrod
homo colllerlarum subslanliarum duarum quodammodo fibula est, 4. cr. CLÉMENT D'ALEXANDRIE, Eze. ThCj)d. 10; 11; 14 e
23 P 14-16) el Carn. VI, w.
ft'

lIIb quo uocabulo non possunt esse nisi cohaerentes .• d e F. SAGNARD, éd. Exe. Theod., SC " ,
t, cr. Carn. VI, 9-13.
TBRTUL&'" . _ . _

...!IlI........
........~_ ooJDIII8Dd donc plus facilement.
uel
un autre. genre ., qu'on De lui d
• genre antérieur •• Ce qui est
1
l'argile, devrait l'être 88DS dCMlte
v:-:,r
"-1_1a.1~"'litfi~~1.,
.l.......IaII.. de DOve vie terrea
cie Tertullien . dernier
repose en tirée de la terre. ..........- . . . . 'III
...........~,.. 1a _tion de l'homme dana les pr~miera
a:.~8D
Toutefois l'auteur obeerve que . de
Î .. la GtnM,. Il éprouve d'autant moms ~e tiré d'une chose de façon il être t . . _oe qai ....
d cet argument contre un adversaIre l' t' é ' . ....... c...- que ce doIlt.
• • •11<
~ or!aDlll'.te il la vérité de l'Ancien Testament, ou on .a, Ir.
11
~~ ,a Ir l' n :~~ 81 le ï,nement autre qu'ft ne laille plu voir
n est pas de matière qui ne téJDoiBne
".:':.•. t. il ~eult d'une évidence commune à toutes de son or:gme, même si elle change et prend le caraat.ère
II' ti lP • la fable de prométhée elle-même raconte propre d tune
dit ' At chose
d nouvelle' .• Par conaéquent notre
OOJIIIIlent. l'homme fut pétri du hmon. e a ( e~red'
. . . . 0111. . ' 2A
chaIr peu ,e re e.venue autre chose, elle peut avoir a •
l'autorité de l'li:criture, aux (abulae nallO
num
qUI, ans des , propriétés
'II dlfTérentes; il n'en demeure pas mOlD8 ~
le GU présent, paraissent remo nler aux sens us commun.est, vraI qu e e conserve en elle-même la matière qu'elle a
dont. la vérité divine a doué lous les hommes, au p~m reçue de la terre et que celle-ci donne de BOn origine d
que certain. palens ccroient tout en ne croyant. pas ,Il), témoignages faciles à énumérer: ,les muscles pareils a:
Tertullien tente même d'ajouter une sorte de vénficaLlOn moLtes de glèbe, les os semblables aux rochera... 188
expérimentale. En elTet, bien que le changement mette entrelacs serrés de nerfs pareils aux surgeons des racines ...• •.
00 il tout ce que l'on était antérieurement, aucun change- ~e ~ous hâton,s pas de juger ce développement trop
ment. ne saurait être vraiment total. n.alr : 11 peut avoIr été inspiré par un passage des QUI!S-
E88ayons, par exemple, de définir en quoi la poterie fions nalurelles de Sénèque'. Il est en tout cas conforme
diffère de l'argile dont elle a été tirée. Elle a acquis des à toutes les catégories de la physique stoïcienne, aussi
qualités nouvelles, qui ne forment pas un ensemble hétéro- bien pour les diliérentes espèces de terre énumérées que
clite, mais la constituenL véritablement comme une pour la conception d'ensemble : que notre chair et notre
unité autonome et stable (lula), un corpuS homogène sang, constituant les éléments 'passibles. de notre
(uni(ormis), dans lequel on ne peut pas dissocier plusieurs personne, sont effectivement issus de la terre et de l'eau,
substances (subslanlia indiscrela) : il est donc juste, l'air et le feu étant censés fournir les éléments ,actifs".
puisqu'elle a cessé d'être ce qu'elle était, étant devenue Contre Valentin, il fallait surtout
c) Chair et âme démontrer que la chair ne peut être
\. LeI textes bibliques sur la rai blesse de la chair sont extrêmement ni psychique ni spirituelle parce qu'elle est une réalité
nombreux j rappelons seulement Matfh. 26, 41 (ou Mc 14, 38) cité distincte de l'âme et de l'esprit. Quant à ce dernier point,
danl notre texle en IX, 7. Mais ce qui nous paratt important, c'est
que caro pouvait aussi avoir la même résonance dans la culture
It.olcienne de Terlullien (cr. SÉN., Epis!ulae morales 121,21 : • Dicam 1. cr, ib . XIII, 2.
quomodo omne animal pemiciosa inlellegere cogalur nalura. Sentit 2. lb. IX, 1.
18 carne comtare; itaque sentit quid sit quo secari caro, quO uri, 3. lb., 3.
quo obteri possi l.. .•). 4, cr. commenlaire ad IX,3.
t. Cf. Carn. IX, 2 et commenlaire. 5. Cf. ib.
3. n. XV, 4.
par deux noma distiDc\a, _1L~ ",1tti_...III.

iIIIii.-.....
. . . .~'pI.. • . .tation particulière.
verbe
de Dieu, qui est
sur la nature de cee deux r6aIiYI.
Les au~s ?menta noua pean'C 1; ........~. .I

-.
:o;t..- _ . Dieu De s'est pas fait chair ez

~:~I~~~.~...'8Ï~
1_ ...
'on ID déd.rl.e que sa chair n'était pas
.
~rit." n Doua raIte à exalJllner '
,pourquoI
là des bnbes d mformation l1U' le foad . . ~
inuito Tertulliano : soit que l18li a~ .. -
. 't ,.
-"1"-
,
- - ....
couvnr, SOI qu il ne puÏ8le en"~-~" Lo."
Il se. dé '1 t..........~J
•.
==+

A~si
pu non plUI être composée d âme. PUisqu 1 lent à montrer que l'Ame eet. autn choie
indireCtement, qu'e~t menti~nnée, l'âme
.... da Christ. Bien qu'à plusleurl reprises 1 auteur
la chair 1 cw:
les positions gnostiquu l1U' l'origiDI
mal comme Ignorance de soi-même et de Dieu noua v ....t
: -....... énergiquement l'existence, on. reste étrange- d'apprendre que l'âme, étant. à l'origine du aenaatiaDa
- ' surpris l la lect.ure des quatre c~apltres que. ~otr~ possède nécessairement une nature aensible et. ratioDn.
tnit6 OODIacre au problème de l'âme, de recueIlhr SI qui lui donne le moyen de se connattre elle-même et. de
d renaeignementB sur ce qui constitue l'humanité reconnaître son juge et son auteur 1 ; mais nous ne somm..
peu e . t' . t .
de l'Ame du Sauveur. Une seule cita IOn scnp ur aire pas éclairés pour autant sur les autres facultés qu'elle
_ • Mon Ame eat angoi5sée ju~qu'à la mort ,) - nous
3
pourrait avoir, ni sur le rapport de ces facultés entre ellu,
Jaiaae ent.l'evoir qu'elle était sujette aux passions et, qu'elle comme dans le De anima2 • Pourtant, il pouvait être
lOuftrit. avec la chair. Mai~ le problème n'est pas autrement intéressant de disputer de la sincérité des sens contre
abordé, et. nous en apprenons il peine davantage sur la des adversaires docètes 3 •
De même c'est au dét.our d'une argumentation portant
nat.ure humaine en général.
Tout. se paue comme si Tertullien, ne se sentant pas essentiellement sur la chair que nous venons Il découvrir
encore mQr pour une discussion qui devait donner lieu que l'âme possède un corps sui generis·. Si le Christ avait
plus tard Il l'un de ses traités des plus longs et des plus réellement formé le projet, que lui prêtent les hérétiques,
difficilea, cherchait il se dérober derrière des arguments de rendre l'âme visible aux hommes, il aurait sans doute
tris généraux, que l'on pût faire valoir « quelle que soit préféré le faire dans ce corps qui était bien à elle, plulôt
d'ailleurs la forme de nolre âme dans le secret de son être, que de la dénaturer en l'a l1ublant, d'une chair psychique,
ai ce n'est qu'elle n'est pllS charnelle 4 l). De fait, l'argument semblable à la nôt,re, qui ne pouvait manquer de donner
déciaif qui met fin au débat, est un de ces compendia, lieu à des malentendus6 ! Mais sur l'origine, la forme,
dont nous avons plus haut expliqué la portée, la {ides la spécificité du corps de l'âme, nous ne trouverons aucun
nominum, entièrement indépendante de l'objet auquel des renseignements développés plus lard dans le De anima'.
on l'applique'. Car enfin, dire que la chair et l'âme sont
deux réalités distinctes parce que l'Écriture les désigne
1. cr. Carn. XII, 2-5.
2. Cf. An. X-XVIII.
1. Cf. Carn. XVlll, 4. 3. Cf. notre commentaire de Carn. l, 4.
'l. Cf. ib. X-XIII. 4. Of. Carn. Xl, 2-4.
3. Mallh. 26, 38. Mc 14, 36 ; cl. Carn. XIII, 5. 5. CI. ib., 6.
4. Carn. X, 3. 6. Cf. An. V-IX.
&. Cf ••upra, p. 125.
Tertullien est. • l'oppG16 d'. . Wibl.....IÏIWI
parait. avoir bien peu
lODS que la chair du Christ. n'ait ........~....~ ..
. . . ie r. _nI Clari.li, c'est. que ses soire, comparable à la chair clee.... FI • • • •1
i!~=~:~li:-;.:ti,.;.ma
av.ec Loth ou ,avec Abraham, il ne .'0:11 hi. . . . . . ...
principalement, ne la met-
a eD question. De même pour l'Ame salrement
. 'qutelle dGt. être apparente. AU _-Loo
,,- ellllho;_
~:==: 1 .... : i1I n'en niaient pas la survie mais
• =ehair. Le traité n'est. donc pas, Il proprement.
....ft/_traité sur l'Incarnat.ion : il ne vise pas. Il expose~
car D leu n es pas trompeur et il n'est.
se .soit délibérément.
d
poIIihle ....
moqué de ses créaL=l• OUI ftIODDo
naissons un es compendia étudiés ci-deesue'
ftII'eIt 1'h1llllanit.é du Christ en général, malS en quoI
... ,..,are notre résurrection charnelle. On conçoit
. . . _ oonditions que, devant. des docHes ordinaires,
Mais la chair du Christ n'était pas un 'impie moyen de
converser avec ,les ho~mes, ,car l'Incarnation ut une priM
en charge de 1 hum.amt~. C est par III que les développe-
_ _at. contre Marcion ou seulement contre Apellès, ments de notre traité dltlèrent sensiblement de ceux d.
Tertu1fien se fOt. bien passé de noUS dire que le. Christ était livres l à III Aduersu5 Marcionem. Dans ces demiera,
laomJD8 qua caro el anima, et de nous renseigner sur la Tertullien s'elTorce de combattre la doctrine du Dieu
aa\UI'I de son Ame: si les valentiniens n'avaient pas parlé inconnu: il présente donc l'incarnation du Verbe comme
de CQI'O animalis, il se serait contenté d'opposer la chair l'achèvement d'une révélation commencée dès les premiers
de l'homme Il l'esprit de Dieu. jours de la création par la bonté divine et renouvelée
depuis en chaque individu par le témoignage de l'Am.'.
Au contraire, dans le De carne Christi, cette visée gnoséolo-
Il. Christologie gique passe au second plan: Jésus n'est pas venu satisfaire
Nous examinerons tout d'abord la la curiosité métaphysique de ses interlocuteurs; il ne leur
.)f1Dalltcl finalité de l'Incarnation, si tant est a pas enseigné, par exemple, quelle était la forme ou la
de l'lDcaroatlon qu'elle ne soit pas à elle-même sa couleur de leur âme, mais ce qui était utile à leur salut'.
Encore fauL-il noter que la correction de leurs vices,
propre fin. l'exemple de la pureté, la réfutation de l'idolâtrie impor-
La chair du Chrisl n'esl pas un s impie accessoire pour
taient moins pour le salut que l'acte même de sa venue
conuerser auee les hommes. Car il était un point. sur quoi parmi les hommes: (, le Christ est venu sauver ce qui avait
les adversaires de Tertullien tombaient d'accord malgré
leurs divergences: le Christ n'avait pas recherché pour péri l) .
L'allusion assez fugitive du De carne Chrisli à Le 19, lOi
elle-même l'apparence de l'homme, mais simplement
comme un moyen commode de dispenser son enseignement
1
en Be mettant. à la portée de ses interlocuteurs . Voilà
1. Cf. Carn. III, 3 et 7.
pourquoi il leur importait assez peu que cette apparence 2 . Cf. supra, p. 124.
fOt. fondée ou non dans la réalité. 3. Cf. 1 Marc. IX-X; Il Marc. III-IV; III Marc. 11-111, etc •.
4. Cr. Carn. Xli, 6 : • Non emgiem Buam didicit a ChrISto
1. Pour Marcion, cf. III Marc. X, 2 : • Quomodo inter homines sed salutem .•
conuenaretur
A .. per Imagmem
' Dl81 . . substantiae humanae?·; pour 5. Cf. ib. XIV, 1.
peUh, cf. Corn. IX, 8; pour les valentiniens, cf. ib. XI, 6.
Son premier 8J1UIIUID' •. _ - _
• . . . . . . .tai1'e aUI8Î explicite phique. Il reprend. preaqae" .......liii
il_JIll- t.:J)8 nlurHClione earni. déjà énoncé daDl 1_
. ._ ",.,.",.m : • S'il est. vrai que apostolique d'Irénée : • Non eniIa malli-_W~.1IiiI1i
. . .t. . . . p4ri daDI chacune de Bes deux nascitur 1 • - • en eitet l'inucible eet _... l'ti......
qae l'holDllle Boit. entièrement S~nèque représentait la mort comme le _bu 1 Ra
1ii..... :iI).We....opillliOD des hérétiques qui s'opposent d une dette à la nature : • Morieria immo CG_
en."
~t
1

~
(iiliilii" •• Ia".ürll•• L'abaenC8 de ce commentaire tient, naturae debitum persolues· .• Tertullien
...... part. aax iDcertit.udeB anthropologiques de notre le même esprit : • Muluum debit.um est nat.iuitati CUID
..._ o.p.claDt , il ne fait aucun doute que le Christ mortalitate'. ~ Ainsi les anges de l'Ancien T.tamen~
.....".• obIJ'PI'lui.m6me de ce qu'il vient sauver, c'est-à- apparus à Loth et à Abraham, n'étant. pu VeDUI pour
. . . . . . .ulement. d'une Ame, mais d'une chair semblable mourir, n'eurenl pas besoin de na1tre, et le Seigneur lui-
• la D6tre'. La réalité de celte chair donne son prix à même parut sans être né tant qu'il venait. aeulement
.... Ndemption. Gomment. dire que le Christ nous a converser avec l'humanité. Mais quand il vint. pour la
w.tm.t. rachetés, s'il noUS a rachetés en fausse monnaie? sauver en mourant pour elle, il devait s'ensuivre .. , • que
x.ïali lB chair était réelle, • il nous a rachetés d'un grand le Chris\' naquît également à cause de ce qui natt. puisqu'il
prix' • en noUS donnant. la preuve de son amour. D'ailleurs, devait mourir pour ce qui est soumis à la mort en raillon
peut.-on aimer quelqu'un sans aimer également ce qui le d'une naissancé 1).
fait êt.re ce qu'il est '1 Il n'est donc pas pensable que, Cependant un lien plus profond que la simple loi naturelle
li le Christ. a aimé l'homme et qu'il l'ait racheté par unit la mort et la naissance du Christ. Tertullien l'indiquait.
amour, il ait rougi de porter une chair identique à la déjà à Marcion: le Christ ~ fait de la mort une naissance
nouvelle en nouS donnant la vie céleste' •. La conlroverae
liennel. avec Valentin l'oblige à préciser comment cette nouvelle
Solidarité de la naissance et de la mort du Christ. naissance est liée non seulement à notre mort, mais aussi
Cependant l'hérét.ique Apellès voulait bien admettre à sa propre naissance: , Il fallait qu'il naquit d'une façon
que la chair du Christ. eût élé réelle : mais en quoi la nouvelle, lui qui devait fonder une nouvelle naiBSance,
nnalité de l'Incarnation était-elle compromise, si cette don\' le Seigneur, par la VOLX d'Isaïe, avait prédit qu'il
chair réelle n'était pas soumise à la naissance 6 ? La réponse
de Tertullien consiste à rendre solidaires la naissance
et. la mort. du Christ. 1. lb.,
2. IR., 6.Démonslralion de la prtdica/ion apol/olique 38 (trad.
L.-M. Froidevaux, SC 62, p. 93).
1. cr. ~u. XXXIX, 1-3 pl IV Marc. XXXVII 3 : ,Si lolus 3. SÉNÈQUE, De remediis (orlui/orum 2,8 (F. Haase, Suppl. p. 46);
bomo perleral ex ulraque su b s l anl1a, . tolus homo saluus
' fiat necesse ct. TeRT., Ap. L, 14; An. L,2 et J. H. WASZINK, éd. An.,. p. 619 •
cm
"t,n et ellsa est srnlenl'10. h aere t 'Icorum neganlium carnis salul .• 4. Carn. VI, 6 el commentaire dans R. CANTALAliESSA, Cra.l%glo,
... Cr. .upra, p. 133.
3. cr. par ex. Carn. XI, 6. p.87.
4. cr. 1 Cor. 6, 20 et Carn IV 3
5. Carn. VI, 7 .
6. cr. Carn. IV, 4. .,. 6. lb. IV, 4.
•. cr. ib. VI, 1.
__ Iipe '1 • Voici qu'une qu'on e'accorde ordinalmD ' " lai. . . . . . . . .
-"--!"'II'I-In et.
qu'ello enfantera un claire dans l'eaprit de TertullieD. Un tale
W1i1l\-Ja. .••- . DOuvelle oil l'homme nalt. rend un écho nettement m0ÎD8 mat""r ~::::=:
ne porte sur sa peau dea tache& d'idolAtrie, . . tA
'1
J)ieIl .t. Dé en l'homme, prenant la
~=:~IJII::. eace 18118 la semence ancienne, ou de fraudeS .•
~~.'J_.lIII'fo':e par la semence Douvelle, c'esL-à- La cause de la souillure n'eat donc pu phJaioIoIirpir

.tMll t. d la purifier en la débarrassant des
e, . e
. " , _ "IOn aDCÎeDDO viel. •
mais morale; elle n'afTecte pal la nature au &e1Ul m&tiIrià
du terme, elle consiste plutôt dans l'habitation de l'eaprit
diabolique. Et à l'intérieur même de notre traité, li l'OD
Du fait que Tertullien met quelque- s'avisait de pousser jusqu'au bout. tous lee 8f811D18Dta
1» I I I " · fois en parallèle semen uiri et semen de la polémique anti-valenlinienne, on arrivenit e8l18
.. ,.... ....:... dei', et que le semen dei est certaine- doute à une contradiction entre le chapit.re XVII, qui
m8Dt ,.".,,. ,pirilalel, il semble qu'on doive interpréter impute l'absence de péché originel à la réalité ph)'lliologique
roppoaitioD de la • semence nouvelle» et de la « semence de la naissance virginale3 , et le chapitre XXII, qui présente
&DCÎeDDo. en admettant l'équivalence des rapports le Christ. comme le sem en d'Abraham et. de David'.
Car ce mot de semen peut êlre interprété, dans le contexte
auiv&Dta: général du traité, en un sens tout à fait matériel. On lit.
semen nouum sem en anliquum
(maleria seminis) en effet, au chapitre XIX, que le semen uiri 1 est un
semen spiri la le échauffement du sang, alt.éré par une sorle de bouilloDD&-
semen dei semen um ment qui fait coaguler le sang de la femme t, à peu près
Comme, d'autre part, « les souillures de l'ancienne vie» comme la présure fait coaguler le fromage blanc' .. Par
(.ordes anliquilalis) se réfèrent difficilement à autre conséquent, puisque Jésus est vraiment né de la vierge
choIe qu'au péché originel, la signification du texte Marie, dont il a reçu la chair et. le sang, qui sont. ceux
parait assez claire : en naissant de la vierge Marie sans mêmes d'Abraham et. de David, à défaut d'être né ez
la semence de l'homme, le Christ brise, en quelque sorte, concubilu, il a bien reçu les éléments conslitutifs du semen
le déterminisme physiologique qui transmettait la souillure de ses deux ancêtres, l'un et l'autre entachés d~ péché
d'Adam dans l'acte même de la génération, un peu à la originel : et si vraiment celui-ci se transmet aU881. maté-
façon d'une tache matérielle ou d'une maladie contagieuse. riellement qu'il paraît au chapitre XVII, la naissance
Libéré ainsi du péché originel, il nous en libère à notre
• tour. 1. cr. par ex. R. CANTALAMESSA, Cri,tolog ia , p. 67 et A. GAUD_&"
A vrai dire on peut se demander si cette conception, dans DTC, t. XII, l, e. 364. t 1 s idolatriae aut
2. Bapl. IV, 5 : • Nemo super cutem porta macu a
stupri aut rraudis. J
3. cr. supra, p. 144, n. 1. Abrahae Chrilt.ul o).
1. lb. XVII, 2-3. 4. cr. Carn. XXII, 6 (d'après Gal. 3, 8: • se::e l'origlne ariat.ot6li-
2. lb. XVIII, 2 : • Vaeabat enim semen uiri apud habentem dei 5. Carn. XIX, 3; cr. dans notre commen
IBIDID ••
eienne de ces théories.
3. n., 3 : • spiritus eum semine ex deo J.
TBll'l'UL,1iJBa '. . ._

pour que le Christ. en directement. de l'Ame du" •


d'auue part, entre le mal iDhInat.lcl,... . . . . ....
de cette conception remonte et. le. mal que ~haeun 'Y int.ro4luit par . . JIN.............
l~e des catégories slolci~nnes, AinSI, pour n êt.re pu ent.i6rem . .'
..,......... Tertullien envisage lous les problemes : elle-même, la conception de Tert.uUien lUI' la .... • Crs d
pbilO8Opbique, où rien n'existe que les du péché originel n'en parait pu moÏDIIa m4me ......
•• ~"OD.ftui··t par présenter en. termes ~atériels De carne Chri,li que dans ses autrea traités.
lei plui .pirituelles, ce qUI est certam:ment L'Incarnation dkri" ptJI' da - -
CIl 101 pour le péché originel; D'un au~rc côté, Il faut. c) ModaUtés de de moullement. L'acte même de l'Incar-
..... _ _ 'DnaUre que Tertullien s en est. tOUjours représenté l'Incarnation
_ . . ' nation est parfois mentionné dana le
la tftD'D'Ïuion IOU8 l'aspect d'un délcrnllDlsme quasI traité par de simples verues de mouvement. : in_re,
e6miDaP. Le texte le plus caractéristi~ue est cel~i du procedere et, un peu plus souvent, descenderel, qui Ile
Dt IMIimonio /Jnim/Jt où l'Ame humame reconnalt en
Satan l'8Dge de la méchanceté - par qui l'homme se laissa
abuser, aux origines, à transgresser les mandement.s de 1. Cf. An. XXVII, 9 : • ex uno homine toi a hace anlmarum reclun-
Dieu et. fut, pour cette raison, voué à la mort, transmettant danlia J.
2. Cf. An. XLI, 1 : • Malum igitur animae, praeler quod es
dû lOri 88 condamnation à Ioule sa race infectée par sa
obuenlu spiritus nequam superslruilur fJ( originla uilio ant.ecedlt
..m.neel •. Mais cette vue est aussi confirmée par le De naturale quodam modo.' J. H. WASZINK,I:d. An., p. 453, commenle :
anim/J, qui montre l'âme de chaque individu jaillissant • The sinfulness caused by the devil in the Iifé of every individual,
is ciearly dislinguished from the stale of corruptness proceeding
from original sin .• C'esl l'inlerprétation la plus simple, mola esl-ce
1. cr. Carn. XI, 4 et commrntnire. bien la seule? Si l'on enlendait praeltr quod au sens de praelerquam
~. cr. Ioule fois un texle discordant, dans la mesure où il paratt quod (cf. J. H. WASZINK, ib. ell\. 1l0PPE, Syn/ax, p. 76), on pourrait
unir t.ranlmission séminale cl libre exercice de la volonté: Cast. li, soulenir que cette phrase concern~ seulement le p~ché originel donl
t) •• : • Porro si quaeris unde ucnit ista uoluntas qua quid uolumus elle nie le caractère proprement nalurel : • Le mal de l'Ame, A ceci
aduenua dei uoluntalem, dicam : ex nobis ipsis. Nec lemere. Semini près qu'il s'ajoule par surcrotllors de la venue de l'esprit diabolique,
anlm fuo rupondefU nect88e est, siquidem ille princeps et generis et esl présenl dès le début à cause du péch6 originpl pl n ~l natul't'l
deHcU Adam uo/uil quod de/iqui/. Neque enim diabolus uolunlatem d' une cerlaine façon. J L'Ame ne licnl pas le péché or.gmd de ,a
el Impoauil delinquendi, sed materiam uolunlali subministrauit. naissance, il s'ajoule à ses qualilés natives (,uptr"~u./ur) ~ar luite
Cet.erum uoluule8 ci de inobaudientia urneral. Proind e et tu si non de l'inlervenlion extérieure du ,piri/u. nequam. Ma.s celle mt.erven-
obaudlerls domino qui le proposilo praecepto liberae potesl alis lion se produisanl dès le débul (an/tcedi/) ressemble par cela même
lnaUtull, per uo/unlotis liber/alem uo/ens deuerges in id quod deus non à la nalure (na/urale quodam modO) sans être proprement ~atureUe
uuU et ita le pules a diabolo subuersum qui, etsi uull le ueUe quod (proprie na/urate) contrairement au bien donl il est question dans
deus non uull, non tamen facil ut et uelis, quia nec protoplaslos le même chapitre.' Celte inlerprétation irail plulôt dans le sens du
tune Inultos ad uoluntalem delicli subegil, immo neque inuilos naque lexte cilé supra, p. 146, n. 2, et elle diminuerail no~~le:U;~I~
Ignorantes, quid deus nollel. J Cf. infra, p. 147, n. '2. contradiction que nous venons de signaler entre Carn. ~ e .
3. Tul. Ill, 2 : • Per quem bomo a primordio circumuenlus ul En revanche elle s'accorderail assez mal avec le. positions traducia-
praeceptum dei excederel et propterea in morlem dalus, exinde
,
nisles affirmées dans le reste de J1n. "IV 3 il ropOS du
\otum pnui de 8UO somine infectum suae eliam damnalionis lradu- 3. Pour descendere : cf. Carn. IV, 3; XJl, 6; X , P
cem teeil. J
.._"'III••'''' voieina comme à peu
~ que l'évangile de Marcion
certaine mesure, inetdere, pN.fi • .:tI1Ir:o.......... .
employés ~'une façon paralWe à , ..................
•,.r ...... aAuDO quinto decimo principatus
lil
Tantôt. ils sont. associés à un mot. qui .............
ou la nature humaine. On comparera, pu.. ',11'1

!
!=~;::-J:.:".,,~•ifCependant
leaus de l'usage
caelo in ciuitatem
de deBcendere carne procedere 1 à ~ (.Lt"(CÎÀ'I "nlÜ a61JI4'rOtO ~1If-'
De se limite pas au cont.exte anti- 'hIO'{JÜ Xplt1"t'OU btl~'Ij(Llcx, 3lœ Tl 3& ~>.& xtd.1'&Ù~;
ou encore ut qUl homo uoluerit inœdere' à 9clM; ... 18Il
Mmlulite . Da ODt dODC, aemble-t-i1, une origine beaucoup ocv OpCù7tOç ... bt<;8lj(L'lj0'&v +,(.L~v· : dans ces ca. le verbe de
. . . . . . q~e le x«8ij>'Ocv (Le 4, 31) repris parl'évan.gile de mouvement désigne clairement la descente du Chriat
• h6Ntique, et qu'il faut. sans doute renoncer à Clrcons- dans la chair, l'Incarnation à proprement parler. Mala
l
""" d'une façon précise . . parfois il est employé sans aucune détermination. On peut
Bien qu'il n'y ait, en face de ces verbes, aucun substanl1f rapprocher « nullus urnquam angelus ideo descendit I1t
qui réponde au grec mI8'1j(L[~ .et que le se~s de ce ,mot crucifigereturS ~ el Tl~ ~ X?V1"t'{Jij bt13'1j(Ll!l; àouÀ.ClGu;
dépall8 celui d'une simple vIsite, on peut elre lente de
comparer leur usage 11 celui d'Èm8'1j(L;:~v dans 3 un tex~e
, ' 7t0'.
O'.7t0cpuY·f}, ).'1..O'.ç
,- OC'l!lT/.'ljÇ
, , , , , ' X.".I\.
CX7.XN.OCI'l, ,. u,...,
. ~-- -~'f
, ou .....
et Èm8·f}(LlO'. indiquent plus généralement le séjour du
comme l'Homélie pascale du Pseudo-HIppolyte. On salt Christ sur la terre, l'Incarnation comme moyen de la
d'ailleurs que le lat.in répugne aux néologismes abstraits :
Rédemption.
le mot. incarnation - O'CXflXWCflÇ -, attesté en grec dès Nous ne prétendons pas que dcscendere et ses sub.titutl
Méliton de Sardes, trouve chez Tertullien un équivalent puissenl avoir un sens aussi riche qu'b:\8'1j(Ll:~v dans le
très approximatif, et. d'ailleurs isolé, dans le latin corpo- monde hellénistique7 : mais il est fort possible qu'en les
ratio'; d'une façon générale, même quand le substantif employant, Tertullien se souvienne de formules christo-
existe dans la langue de son lemps, notre auteur préfère logiques déjà courantes au second l'ièclc, si l'on admet.
les locutions verbales plus concrèles5 . Toutefois, dans une les conclusions de R. Cantalames~a sur le Pseudo-
Hippolyte 8 , et qui seraient peut-être dérivées de 1 Jn 4, 2
g
Cbrill lui,même; cl. ib. YI, 5, à propos des anges comparés au comme l'a supposé R. Braun •

Chriat. Pour proctdere: cl. ib. YI, 5; X, 2. Pour incedere : cl. ib. XI, 6.
t. Cr. noire commenlaire de Carn. II, 1.
2. R. BRAUN, o. c., p. 322·326, éludie la lraduction de !:PX°!-,<XL, J. cr. Carn. YI, 5.
~ et lCOtU).cu(J~ (cr. N. T., Irénée, Justin, Clémenl d'Alexandrie) 2. PS.-H'PPOLYTE, Homtlie Pa"ale 47 et 7, éd. P. :\aulin, SC 27,
par ulnire el aduenlu8: mais il esl remarquable que, saul quand il p. 173 el 133.
cUe Le 9,56 en Carn. XII, 7 où le Chrisl dillui-même : « Yeni animam 3. Carn. XI, 6.
ealuam racere " Terlullien ne décril l'Incarnation par aucun de ces 4. PS .-HIPPOLYTE, JIomthe Pascale 47, ib., p. 171.
deux mote dan. notre traité. 5. Carn. VI, 5.
3. Noul noul appuyons sur R. CANTALAMESSA, L'Omelia • in 6. Pa.-HIPPOLYTE, Homélie Pa,cole 44, ib., p. 165;
S. PueM', p. 190,195. 7. cr. R. CANTALAMESSA, L'Omelia ' ln S. pa~cha '. ~'. 193.
:. cr. MËUTON DE SARDES, Irag. YI (éd. O. Perler, SC 123, p. 226). S. CI. ib., p. 454 : « L'ambianle da cui è uscilo 1 Omeha ID 8. pascha
vocd,cr. R. BRAUN, o. c., p. 300, avec références à la richesse du il l'Asia Minore della seconda melà deI II accolo .•
u1a1re grec à la même époque, et Carn IY 1 . « repudias corpo' 9. CI. R. BRAUN, O. C., p. 310, n. \.
nUonem.. . , .
. . . . . . . .Iq1II.OD décrit l'Incar- dan8 un fragmeat de Tertul.a. . . . . . 1Ii
nyme dit. de Pra.dafinaful.
............. hz_te de Dieu parmi lei
C'est 8aDl doute pour cette NiIOlr-04I~• • •
-:~=:: 4'expliquer de queUe façon eUe
Iii dère indutus comme prif6rable • ~

,=:t:: ...
il ......
d8vait poser fort clairement
A4am'" Pro:uan : «Il nous faut
comment le Verbe s'est incarné,
écrit-il, a revêtu la chair, «puisque aoœ dlir..a.,tilllillÎ
d'autre part que Dieu est immuable et iDaltIJn1tIe da
qu'il est éternel. Or une métamorphose impliipIC _dl ...
.~.......iIIlIH'PhOIé en chair ou s'il a revêtu la chair • rition de l'être antérieur: tout ce qui est. mM"MrphoI6
...IIi.u.dltrur.abld in carne an indutus camem .)1. en autre chose cesse en elTet. d'être ce qu'il ,tait. ,.,..
1.11la pteike de cel formules se passerait Il la rigueur
....,UaatiOD : la façon la plus ingénue d'interpréter le
devenir ce qu'il n'était pas' .• Seule l'image du "Item_
permet de préserver intacte la nature divine du ChriIt.
..... El V"bum caro fadum e.t, est de croire qu'il s'agit an lérieure 11 l'Incarnation .
d'. . esp6ce de transformation. Cela devait être l'opinion Si l'on compare cette terminologie à celle du De carne
.,.teDée dea paiens, même. philosophes ~o~~e Celse ,
2
Chrisli, on s'étonnera de la confusion de ce dernier traitA.
.. cles moinl réfléchis parmi les fidèles. L ongme de la Est-ce parce que Phil. 2, 6-7 n'y est pas commenté ?
MCODde formule est sans doute plus complexe. Des influen- Tertullien ne paraît y donner aucune valeur lpéciale
. . extérieures au christianisme ont pu jouer un rôle au verbe induere. Faute de l'opposer 11 Iran.figurari (eew
important.. D'une part, les récits fabuleux des païens lransfigllrabilis est attesté dans notre traité'), il aurait
concerDlDt. les métamorphoses ou les apparitions des pu l'opposer à cOlluerli, que l'Aduersus Prazean emploie
Dieux BOUS forme de mortels: «uirgineos ... luppiter induit parallèlement à lrans(tgurari4 : lout au contraire, il réunit
artus' •. D'autre part, ln théorie valentinienne des envelop- les deux verbes 11 plusieurs reprises.
pements successifs qui constituent la chair du Christ Ainsi, Marcion déclare que si le Christ était né et. qu'il
usait également de la métaphore du vêtement: «( Volunt eût réellement revêtu la nature humaine, il eût cessé
illum prosicias earum substanliarum induisse quarum d'être Dieu (<< si natus fuissel et hominem uere indui..el
summam saluti esset redaclurus 4 .» Enfin, l'expression deus esse desisset ~) ; et il explique son opinion en ajoutant:
earnem induere peut aussi remonter, par l'intermédiaire • Nego deum in hominem uere conuer.'llIm~ .• Un peu plus
de locutions voisines, comme carnem accipere, {Jerere,
gulare Il l'exégèse de Phil. 2, 6-7. Nous en avons la preuve
1. Cf. le texle dans CCL 2, p. J335: -induit ae.Beruilem lUn1ca~~.
dei llIius formam serui suscipiens'; commenlalre par R. BRA ,
O. C., p. 311 cl R. CANTALAMESSA, Cri.l%gia, p. 81 a••
1. cr.
Praz. XXVII, 6 et l'examen du problème pal' R. CANTA- 2 P al: XXVII 6.7:' Immo indul lls celerum deum lmmulabUem
. r., T nsfiguraUO Butem
L4I1BSBA, Cri,'%gia, p. 72·78. et intormabilcm credi necesse esl ut aelernum. ra t 1
'a. Cf.. ORIGÈNE, Contre Ce/se IV, 18 : <D'I)a!v o~v è1;'ijç /S'tL 'l'tOL inleremplio est prlslini : omne enim quodcumque tranall~ ur n
~ cl>.ll8&c 1LC'tCt61Îll&L (= conuerlitur) 0 0e6ç, &o1tep o~'tol cp<xo LV , aliud dcsinit esse quod fuerat et incipit esse quod non era .'
1 NI'« Ov-q,",~, )((ll npotlp'I)'taL 'to &8UV<X't€LV' 'Î) aù'toç fLèv oÙ
3. cr. Carn. VI,XVII
9. 13:' si sermo conuersuS esse tin caroem'•
~' mILe,. 3è. TOÙ~ opwv'taç 8oxdv, xal 1tÀ<xvif xa\ q,eù8e'tat.
• TACB, Achille" J, 263, cilé par R BRAUN 0 C P 311 n 2.
4 cr P
. . rrn. X ,
4. Val. XXVI, 2. . , . .,. " 5. Carn. 1\1, 4.
Alluer.UI ,.,..,.
............. 08' pria ODe forme humaine
iii• • • ,aI.- hUDlao&m t) au Christ revêtu
~bIe (tuere hominem indulus t)l.
XXVU, 7 (po_lm)
a) quodcumque tranallguratur
ur. . . . . ...
M .......... illlliIIIiï~......
ln aliud deslnlt _8 quod quod enl claa .~
IN- _ aat.re contexte, Tertullien dit à Valentin fuerat et incipit etIIIe quod _L ..
. .. .._.t.p.. changé l'Ame en chair pour la mani- non crat ...
• IIJ,~_ penDDne ne couvre d'un casque ou d'un masque b) transOguralio aulem Inler- cODuerU enlm ID .ua4 IIDII ....
.._qa.ü veut mDDtrer : 1 Hoc aute~ factu~ es~ animae emptio est prislini... priallnl •••
:ID Gal'DeID alien8m conuersa, ahenam indUlt super- c) sermo aulem deus .•. perseue- led nIbll cleo par .L.• aL deu
.-nI,. Cette fois-ci, les deux verbes sont présentés rando scilicet in sua forma. et ln omnla CODUerU poult -'
qualia esl perseuerare.
_me rigoureuaemenl synonymes. On pourrait faire des
l'IIB8J'CIUII semblables Bur des expressions proches d' induere
/lGl'IIIm comme carnem (corporis uerilatem, hominem, etc.) Maintenir que l'l~c~rnation est une conuerlio moyen-
pIlar. (g,n re , accipere, subire), qui sont également nant de telles restrtcltOns, c'est en fait évacuer complè-
3
confondues avec conuerli ou /ransfigurabilis • tement l'idée de changement ou de métamorphose.
Mais ai Tertullien n'a pas encore exclu ces deux derniers Il faut observer, avec R. Cantalamessa, qu'en niant
mota de Ion vocabulaire, ce n'est pas à dire qu'il n'en si explicitement la [ormule amitlens quod eral dum fil quod
preaaente pas les dangers. Il ne consent à présenter l' Incar- non eral , Tertullien se rapproche, dans les termes mêmes,
Dation comme un 1 changement,) (colluersio) , que faute de l'Homélie pascale du Pseudo-Hippolyte: ô iJlv EL1.EV
d'un terme plus approprié et à condition de préciser qu'il ,
ouy. '"
OC7t:WI\EcrE'J, "",' T
0 0<0 O\)r. ELlE: . " ,
r.:':lOcr/.;qJ.OOC'lwv l • Il s ' agl't.

l'agit. d'un 1 changement.,) absolument unique, sans rien là sans doute d'une formule catéchétique courante dans
de commun avec Cl'UX que nous observons dans les choses la christologie du Ile siècle, dont l'idée se trouve largement
créées : 1 quorum utique deus in omnibus par non est illustrée par une série d'anlithè.es dans le fragment XIV
• • • t
81C nec ln. eXlt.u conuersionis' ,). En eITet ce changement de Méliton de Sardes: • Qui agnu. uisus e;;t, pastor mansit. i
préserve mtégralement l'essence antérieure du Christ qui seruuS reputalus est, dignitatem filü non denegauit .,.
.
qUI ne cesse pas d'être Dieu du [ait qu'il devient homme.
'
serui speciem indu lus est et palris speciem (= speciem
Les formules du De carne Christi, s'accordant avec l' Aduer- diuinaro) non mutauiL2. _ On pourrait enfin mentionner
,ua Prazean ~uanl au résultat ordinaire du changem ent l'argumen t d' Irénée contre les docètes, qui est exactement
(cf. a et b cI-dessous), soutiennent également dans les l'inverse de celui que nolre chapitre III place dans la
mêmes termes la permanence de Dieu (cf. cl· bouche de Marcion. L'hérétique affirme que, si le Christ
avait pris une humanité vérilable, il aurait cessé d'êt.re
1. lb., 7.
t. lb. XI, 1).
3. ct. partan~'
bumuam. ex lb 111 ' 6' . conuerS08 in e lllg iem
..• aagelos crealor18 1. PS.-HIPPOLYTB, Homtlie Pascale 45, éd. P. Nautin, p. 165;
non prop,b;m es~ corp~rl8 uerilalem gcslasse.; ib. VI, 9 : • carnero cf. R. ' L'Omelia' in S. Pascha " p. SC
CANTALAMBSSA 202.123 ~9-
ad temp g sse ... lD camem aulem bumnnam transllgurabiles 2 . MÉLI TON DE SARDES, Irag. XIV (éd. O. Perler, ' p.
DI 1. 2(0) et R. CANTALAMBSSA, L'Omelia ' in S. pa.cha " p. 201.
4, lb. III, 6.
..... ,...14,11..,. .... Au contraire, canière, Tert.ulliea ace• • • •_
.......... n',6tait qu'wae apparence, un • changement, (oen.....J. '1IIÏilli'!
...... ae qu'il 'tait : • Si autem toute sa substance. n ne tardera , . . -:~==:I
_ . . . . ". .bat homo, neq.ue .q.U?~ eral sion logique: l'Incarnation n'est pu , .
,.. . .iItt iph'itIII dei, quoni~m Inulslblhs ~sl Il convienl d'écarter conumi 011 Irtuufl,= ..~
fil_lit lIfritaa quaedam eral ID eo, non emm induere, plus propre à qualifter d'UM r....... al*
processus unique en son genre.
_1',81" 1Iictebaturl.
6 _ traité
• le texte d'Irénée relie cette Cependant, certains passages de noUe tnit6 lain,'III'
......e DOw.., , . prévoir une telle évolution. Celui, par exemple, ota l'.....
de tendance mareionite, à celle, ~Ius subt~le,
..,W.atiD, '.&DI nier la réalité de la chair du ChrISt, expose pourquoi le Christ a eu une Ame vraiment hum":
t qUI. 1 V· M' ~ Vt qui homo uoluit incedere, animam quoque bllm.....
... qu'eU. provienne efTectivement. de.. lerge .ane.
condicionis ostenderit, non faciens eam carnem sed illlluMll
V1lne ",triction 1 • Idem est puta~lUe ,dICere eum u1su~
et 1dbD ex Maria accepisse 3•• De fait, c est dans les Ch~pl­ eam carne l . ~ L'opposition indu en. 1 facienr eat bieD
W coDl8créa à la réfutation de celte erreur que TertullIen, celle d'une métamorphose et d'une simple a880mption.
lalll reprendre le mot de conuersio qu'il a laissé subsister D'un côté, en prenant une carnem animalem, le CbriIt
transforme (= faciens) Bon âme en chair et il n'a plus ni
d&DI les chapitres antérieurs, achève de montrer que
chair ni âme, mais une chair-âme ou une Ame-c:hair;
l'Incarnation n'est pas un genre de métamorphose. Car
de l'aulre, il se charge d'une âme humaine qu'il revet
enfla, si le Verbe n'avait pas reçu sa chair de la Vierge
d'une chair humaine en pré8ervant la distinction de
Marie, il faudrait nécessairement qu'il l'eût lirée de sa . )1
chacune des deux espèces (seorsum caro, seorsum anima .
propre substance ex semelipso. Cependant le versel. El
Nul doule que cel emploi d'induere ne préfigure ceux de
V".bum caro fac/um esl n'autorise pas cette conclUSIOn,
l' , \duersus Praxean. Il 5ulTira de transposer aux deux
puiaqu'il ne donne aucune indicalion sur l'origine de cette
nalures du Christ ce qui est ici suggéré à propoS de son
chair. Tertullien interprète ce silence en sa faveur : le
âme et de son corps pour parvenir à une description plus
Verbe ne s'est pas métamorphosé en chair, il a pris chair,
c'esl-à-dire qu'il l'a reçue d'un ètre exlérieur à lui (1 non correcte des modalilés de l'Incarnation.
ex semelipso sed ex alio ») •. ~fais cet le qupstion est difficilemenl
Cette formule nous ôte les derniers doules que nous d) Les deux natureS dissociable du problème des deux
pouvions avoir sur la pensée de l'auteur. S'il y a un progrès du Christ ~ub5tance5 du Christ el de J'union
enlre le De carne Christi et l'Aduersus p,.axean, il consiste hypostalique.
Terminologie. Sur ces points, Tertullien pos~ède dé :
j
surtout dans la clarté de l'expression. Au début de sa
une terminologie cohérente el claire qui ne vanera pas.
1. Carn. HI, 4.
2. IR., V HaU'. 1,2. Nous cilons la version latine pour [acililcr la 1. lb. Xl, 6.
comparaison. 2. lb. XIII, 4-5. M TOC et les exemplee
3. Cf. l'étude de ces mols cbez J . OING, • • ,
a. 111.
4. Carn. XVIII, 4. rassemblés dans son index.
TBRTULLmII _ _ _ _',

Noua avona déjA expliqut ' - Il 7 •


1

~.P'" dei paaeapl of) s'opposent. l


cette opposition • Par c:aro DOUI de ...... eallllllljjlrt
. . . . .lidtlt da CbriIt., notre traité ment.ionne en général, chair et. Ame l la foia oa . '. . . . . ..
_~",IX tuMtaDC8II' (ulraque .ub.lantia, duae les faiblesses et les limites de l~ ~ '. . . ."
• Je mot' tub,tance • est encore employé ~ar 8pirit~s, la nature de Dieu, maïa, daM 1........ .
• •tii• .>ëllllll..
' UD contexte christ.ologique avec un qualifi- 1 Incamabon, en tant seulement qu'elle appartiead. •
corporelle, spirituelle, de la chair, de Verbe, désigné ordinairement par .pirifrll da'l. CIci
,..rltll'. Ulle foia seulement, il est question des • natures 0 apparait clairement dans l'Adutrsua Pra:œan of) TertaUieD
r._", fUtIfIIIU,) du Christi, et, d'une façon. plus juridi~ue, cile ~c 1, 35 so~~ une forme non canonique; ,Spiritua dei
MI deux ,conditions", A ces expressIOns abstraites, (au heu de Spiritus sanctus) superueniet in te et. uirt.uI
01l peut ajouter des oppositions concrètes comme homo/ altissimi obumbrabit le" Il commente : ,Cet aprit. de
. ., homini. flliu./dei fi/ius, caro (hominisllspiritus (dei). Dieu ne peut être autre que le Verbe de Dieu ... car l'esprit.
Toutes ces oppositions peuvent d'ailleurs figurer dans des est la substance du Verbe, le Verbe l'opération de l'esprit.
6DoncN parallèles, où elles sont posées comme équiva- et lous deux ne fonl qu'un 3. , Moins explicitement., cette
leçon scripluraire el son exégèse sont déjà présupposées
lente, :
par un passage du De carne Christi: , Qua autem (Christ.ua
Aliter non dicerelur est) spiritus dei et uirlus allissimi non potesl infra angelos
1. homo Christus, sine carn!:', nec haberi.» On en trouverait d'ailleurs des traces dans le
2. hominis filius, sine aliquo parente homine, sicut nec De praescriptione haerelicorum, qui est encore plus ancien'.
3. deus sine spiritu dei) nec Deux voies d'approche lIers la double nature du Christ.
4. dei filius sine deo patre6 • Mais nous saisirons mieux ce que sont ces deux substances,
chair et esprit) dans la personne du Christ (encore que le
St.ylistiquement. le croisement des oppositions homo (111 mot persona soit absent de nolre lraité), si nous examinons
deus (3), hominis fi/ius (2)/dei fi/ius (4) souligne leur comment nous apparaît leur dualilé. De ce point de vue,
conditionnement réciproque, qui s'exprime par le double J. Moingt a très juslement souligné 6 l'importance métho-
jeu de négations: non .. , sine .. , nec .. , sine, etc. ; toutefois, dologique des quelques phrases qui introduisent la discus-
dans le cours du trailé, l'opposition de caro (ou de ses sion sur la conception virginale du fils de Dieu: • porlons
substit.uts : carnalis, carneus, corporalis) et de spirilus maintenant l'attaque sur un seul front : le Chrisl a-t-il
(spirila/is) est de beaucoup la plus fréquente 6 .

1. Cf. &upra, p. 136, n, 1.


1. Carn. V, 7; XVIII, 6·7. 2. Cf. R. CANTALAMESSA, Cris/a/agio, p. 49·;,4.
3. Cf. Praz. XXVI, 'l el 4 : ' Hic spiritus dei, idem e~l senno ...
'2. Ill. l, '2; XIX, 3 (2 fois).
Nam el spiritus subslanlia esl sermonis el sermo operaUo splritu.
3. cr. ill. V, 7.
' ',·dcr.lll. V, 7; pour le sens de ce mot cf. J. MOINGT 0 C P 396 s. el duo unum sunl. '
e • n a, p. 50-56. ' . ., . 4. Carn. XIV, 5; cf. Prau. XIIl, 3.
li. Carn. V, 6. 5. Cf. J. MOINGT, O. C., p. 812 s.
6. cr. par ex. ill. VI 6·10 (8 fois); XVIII, 3-7 (7 fois).
,i,.. ,emi,.. ui,i, .... Ie ...._ . . . .
1ïÎII.", ~.; .. moyen le plui
. . . . . .J. .lt

....";fII.mun.
lnuDaiae, pWaqu'e11e
. . . . . humaine. Cependant.,
niU 6tablie par Ion nom
t.u6e la aemenCl de r ............
NOUI avonl déjl uuliqu6 l pl.61a1IIt _iii
Tertullien recourt l la phyaiotepe ·jIaIiIlJiili_1II
iI~iiI...~- delOD et.re, le caractère lensible leur énergie aux mota de l'&nbml. lA "!=~::=
1 est ici, comme l'a observé J. H. W~
. . . . tP'ila eabiI) et.le résultat. de sa Passion • $ choix entre deux théoriea sur la fonnatiOB ,.....
i .....,.i1ailt.e deux façons de constater la double
• ". . QhrW, et p.rticuli~rement sa nature humaine
et sur l'hérédité humaine'. La t.héorie stotcieane
il se ralliera plus tard, en composant. BOn De
l' ...
8IIi.... '-na:
':"_"-INIi18: • l
de .piritali enim certum est •• La première de la femme un simple réceptacle du .emen ui,i, compra....
tIIl'lbIlÛII.e et déductive: elle conclut de la double filiation à lui seul de quoi assurer la croissance du COrpl de l'cmI"- t
.. l lei deux natures. La seconde est empirique le Christ n'ayant pas eu de père humain on ne voit pu.
.......ative. BUe consiste surtout à observer son compor- dans ces conditions, r.omment il aurait été rua de l'h01Dllle
, ....t ext6rÏeur, qui traduit à la fois l'humain et le surna- et Tertullien n'eût pu que s'incliner lui-même devan\.
tunl. Examinons successivement ces deux méthodes. l'objection qu'il adresse aux valentinien., que le ventre
La DOie tUduclilJt. La plus grande difficulté que rencon- d'une vierge est un curieux endroit pour une naÎI88Dce
trera la première sera de démontrer la filiation humaine du spirituelle, si l'on ne fa iL qu'y passer sans rien prendre' 1
ChriIt contre l'exégèse valentinienne du prologue de Jean. Il adopte donc la théorie aristotélicienne, selon laquelle
Si Je Christ. n'est pas _ né du sang, ni de la volonté de la le sang de la [e011111' constitue la matière de l'embryon
chair, ni de la volonté de l'homme mais de celle de Dieu ,) , et, après la naissance de l'enfant, la matière du lait dont.
3
peutron lui attribuer une naissance autre que spiriLuelle ? il est nourriS. Il lui cst ainsi possible de démontrer comment
Tertullien s'efforce d'expliquer toutes les restrictions de Marie transmet sa propre chair a u fruit de ses entraillea
~,gc~ture par la conception virginale du Christ, qu'il et ne peut l'allaiter que parce qu'il a été réellement arraché
Juatdie ~ar la nécessité de l'union hypostatique : « Il ne (auel/i) à son sein 7 ; il donne en outre un fondement
convenaIt. pas que le fils de Dieu naquît d'une semence objectif à la ratio, à la disposilio qui fail du Christ un
~umaine, de crainte qu'entièrement (Iolus) fils de l'homme,
il. ne fût pas également fils rie Dieu'. ,) C'était donc d'une
Vierge qu'il devait prendre chair : l'Écriture n'a jamais 1. lb. XIX, 3.
2. cr. supra, p. 128 s. et 145.
v.oul.u dire autre chose. Les mots 11011 ex llo/unlale uiri 3. Cf. J. H. WASZI:<K, ~d. An., p. 3~Z.:l48,dontlesconclulion. .onL
slgD1fl~nt seulemcnt /lon ex cOllcubilu ; de même, non ex approuvées par M. SPA""I'.UT, O. C., p. 181-184 et Il. CANTALAIlBSSA,
,angulnt ne signifie pas nO/l ex subslanlia carnis, mais
1. Cf. J. H. W ASZIN K, éd. An., p. 3·14 : • Women produ~e no ~perm,
Cris/%gia, p. 69-71.
80 the body of the embryo, in contrasl with Ils soul, owes 11.8 eXIstence
1. Carn. XVII, I.
2. lb. l, 2. to the father only .•
8. Cf. ib. XIX. 5. cr. Carn. XIX, 5.
4. lb. XV III, I. 6. Cf. notre commentaire de XIX, 3 el XX, 6.
7. Cf. Carn. XX, 5-6.
1D'i_ tNIit6 matérielle aux peiDe • revendiquer' la pnlJlri.........
adNaIa l David et aux même! : combien alon, au ....lha~lt.flliI
du Créateur, actualiB6e par Tiliaa .'lII.. . .
• ~.lItril-ClllI't le Verbe par qui tout a été
• •,--'''J18 CbriIt lJ8DI ce premier caillot. que
dérisoire de soutenir que la c1aaIr da 0 lA
véritablement. humaine, comme Bi elle awÀ _1CIii"_
.....
_.:LIa __... de l'homme' ou. plus précisément.,
l'improviste et. de nulle part, au sri du J)ieG.
des gnostiques!
. . . . . de oette l81Dence, comme not.re t.exte semble Il n'est point. nécessaire de prouver la ftliatioll ~,
. . . ."',. D.op6re-t.-il pas de la même façon que pour Sauveur à des adversaires admettant. le texte de lA 1, . .
Ifts.,roe d'Adam quand son Bouffie anima une chair et n'ayant. que trop tendance il nier toute autre ftJiatiMl
, • • dlIII la terre vierge'? Et. l'image de l'arbre de en rail\on du prologue de Jean. Ainsi, dès lOri que cee deus
.J_ u devient,.elle pas autre chose qu'une comparaison filiations sont admises, on en déduira aisément lea deus
qmholique, quand on sait qu'à travers cette longue natures du Christ. N'a-tri! pas énoncé lui-même:.Ce qui
''''''' des ancêtres du Christ dont l'Écriture déroule la est né de la chair est chair, ce qui est né de l'eaprit eat
eacoeuion, c'est la chair même d'Adam, le semen esprit3 l) '? 'Étant donné qu'il est lui-même esprit de Dieu,
d'Abraham, de Jessé, de David, qui nait du sein de Marie né de Dieu, il faudrait être de mauvaise foi pour couper
daDa la personne du Christ6 ? le verset en deux et soutenir qu'il n'est pas aUBBi cette
Se superposant à la réalité physiologique de la consan- chair née dans la chair. Nous avons donc là un témoignage
guinité, l'identification du Christ à la fleur du surgeon certain de ses deux substances : la chair qu'il pouède
de la race de David qui a poussé sur la souche de Jessé, en tant que fil~ de l'homme et l'esprit qu'il pouède en
actualise d'un coup la permanence de la disposition tanL que fils de Dieu. Les deux filiations ~ont explic.itement.
divine et olTre à Tertullien une partie des mots qui lui présentées comme indépendanles' et laissent préjuger la
manquent pour traduire d'une façon aussi réaliste que distinction des deux naLures.
La voie induclÎt1e. ~lais celle-ci paraîtra sans doute plus
pouible la soumission du fils de Dieu à cette chair où
clairement, si nouS explorons l'autre voie, qui ~ous p~~et
il est venu s'incarner. Le lien qui relie l'enfant à sa mère
ut comme le Iradux qui relie le fruit à la racine, qui
d'atleindre au Christ Dieu et homme: la vOie empmque
transmet a.u fruit la substance du troncs. Mais, alors que
et inductive, fondée sur l'observation de sa vie et de sa
dans la SUIte des générations humaines le lien s'estompe
Passion. .
peu il peu, le fruit, la branche et la racine se trouvent ici On ~ait qu'A. Harnack, observant que la hste des ouvra-
dans une dépendance visible, où l'origine n'a point de
ge~ de Méliton de Sardes ressemblait curieusement aux
titres des traités de Tertullien, avait essayé de montrer
1. Cf. lb. XVII, 4.
2. Cf. lb. XVI, 5.
.3. Cf. lb. XVIIl ' 2'. ' Va ca b' . semen uiri apud habenLem
Il. emm 1. cr. ib. XXI, 6 el commentaire.
d el lemen .• 2. Cf. par ex. HIPPOLYTE, VI Eltnchol 35.
4. Cr. lb. XVII, 3-4. 3. cr. Carn. XVIII, 5.
:. ~. ~:. XXXII, 2 : • caro ipsa Abrahae et Dauid >. 4. cr. ib., 6.
• • 1. X, 5 et commentaire. Il
........,n ....ait HOUtaDD dMnité cacl* "ail'll _ __
lM_ où i1 ..t qu..ÜOll aUX marcionitel 4I'll . .t8iIdWai
. . . .~iQ CbriIt d8D8 UD CODtexte
.......ale • oeIui du De carne Chri.ti,
• •~ lIat pn0ia6ment DEpL actpx6»aE(a)c;
grandis, semel Lotus, ltaUm Cb".,i
nent que le Chriat. .'. 1• • '.,....

et deus tant.um·. ? Si l'oa voulalt '.......


. , , . . . que, depuis, la découverte de les suivre sur leur terrain et cberoberf ,. _l''ll!i
u ..- de M4Iiton ne peut que renforcer cette de vie publique les signes aimult1n61 • •
oIItet9ODI toutefois que la méthode de de son humanité. C'eat ainai qu'avait prooM6 ...."t.jl
a_~.N de ceUe de Tertullien: « Aucune nécessité, que firent après lui Hippolyte et Tert.ullien'•
....~_ qui at. du leDI, d'établir il partir des actions Pratiquement on insistera ici encore lur le. ......
X d''''' par le Christ après le baptême, la vérité el
-..'wduonAme et de son corps, de (sa) nature humaine
d'humanité, les à.V6pW1tLVct du Christ. Selon 1. ~
énumérées par notre traité et qu'on ret.rouve cl·.....
~ n ......le) il la nôtre... En elTet, comme il était Dieu dans le livre III Aduersu. Marcionem', on exe",i ••
... la 1011 homme parfait, c'est lui-même qui nous fil cl'abord les noms donnés au Christ par l'~criture (MtItÏ1IG) ~
. . .Itre _ deux lubstances : sa divinité par les miracles homo, fi/ius hominis, mediafor dei ef hominum MrIIII IUIII
..... pend8Dt les trois années consécutives au baptême, Chrislus, uir a deo deslinalus'; on recueillera les pallapl
lIOn humanité pendant les trente ans antérieurs au baptême,
de l'Ancien et du Nouveau Testament oà il d_BM
ofl il cachait. les signes de sa divinité par les imperfections clairement sa chair, son âme, les entrailles ou les mamellel
iDhVent.ea il la chair, bien qu'il fût Dieu dès l'éterniW, ,) de sa mère, etc. 6 • Après quoi, on examinera auai le
Si la restriction «pour ceux qui onl du sens ,) signifie caractère sensible des traitements dont il a fait. l'objet
que l'auteur s'adresse seulement aux fidèles, la méthode (sens us fraclalionis) : il a été vu homme, sa voix a 6té
entendue il a Hé touché par plusieurs personnes avant. et
proposée par le texte, n'élanl pas polémique, ne peut de
toute façon êlre comparée à l'elle de Terlullien qui a après sa 'résurrection. Voudrait-on suppose~ q?'il t.rompe
, tous ceux qui le voient, tous ceux ~UI 1 entend:nt,
toujours en vue des adversaires gnostiques; mais si ce
tous ceux qui l'approchent et tous ceux qUi le touchen~ ~ ?
Ira~ent est aussi dirigé contre eux, on peul juger que
Tertullien se prémunira plus tard con~re .cette S~ppo.ltlon
Mélllon adopte une taclique périlleuse. En déclarant
autrement qu'en élevant des prescnpllons : il tentera
qu'il lui suffit des trente années de vie privée pour démon-
trer l'humanité du Christ, il renonce à trouyer des trails
d'humanité indiscutable dans les trois années de vie (Ia~les)
1. lb.: • Car les acUons aPr::c!~ba:~
par le Chris.t
publique, où les miracles du Christ (1 manifesLaien t sn el surtout les miracles, m3ntlesla.enl sa diVinité
chair el elles élaienl connues de lout le monde .•
'2. IV Marc. XXI, Il.
3. Cf. noIre commentaire de IX, 7.
~ Cf. A. H~RNACIt, • Die Ueberlielerung der gri~cbi8chen Apolo-
4. cr. Carn, XVII, 1 el commentaire.
::&er des IWelten Jahrhunderls in der allen Kirche und im Millel-
5. cr. Carn. XV, \,
", TU l, 1 (1882), p. 254-259
L lI.iu
.. Cf l' 8v1a .
de R. CANTALAHESSA, Cristologia, p. 64.
6_ Cf. ib. XlII, 5 et XX, 4.
7. lb. V, 10 .
TON DB SARDES, Irag. VI (trad. O. Perler, SC 123, p.227).

..
. . . . . . . ..,) et. 1. vivaat.' ..
. . . . .). Il ~a8it. principa- Homo deo mb:fua.
_ _ ', .o•• Je De carne Chri.U encore l'union hypoatatiqu...... .
lIif'.4i1i1- aD raccourci saisissant : que dans l'Aduer.UI Pra:t.att -
lUb Samaritide, lacrimatus confusum sed coniunctum in UIl& pei• •
ad mortem : Caro enim, nem Iesuml t - , on voit qu'il
.~. . .m fundit poatremol .• le Christ comme une sorte d'être in1*tdlllalW: âl

1Ii-- ..... de son humanité ne dissimulent


diviDe : au contraire, ils la font éclater
ii.*l1M pend contraste. Comment se fait-il qu'un
conCus d'humanité et de divinit6. On
surpris que la seule formule du De carne ClrillV
par~isse présenter ces deux natures, non pas 1éI."
mil.":
~.wliill, laibIe, qui etU dtl pa88er presque inaperçu (igno- mais dans leur réunion, comporte le verbe
_1t!h;'IOIm capable de tels signes et de telles paroles ? valenliniens, dit l'auleur, ont des positioDl COlltrllclictAlllnlj
lIfùa doctrina et signa ista ?» Les hérétiques ne à propos du Christ : ,Agnoscunt hominem deb mich.m:
_.~ pal que, si le Christ eût été réellement cet et negant hominem 3 . _ Nous ne sommes paa sOr qu'li
. . .te et. lumineux sorti de leur imagination, ses Caille traduire cette Cormule par lea mots: 1 Ds confealellt
pt' cel>l n'auraient pas paru aussi surprenants. C'était que (pour lui ) l'homme s'esl uni li Dieu et ila nient ~
...""Uit6 de son apparence qui les rendait vraiment humanilé. 1) Cerles, on pourrait citer deux autres textes'
.mNouleux : • Carnis terrense non mira condicio ipsa de Tertullien où apparaît la même Cormule (ou une trie
. .t. quae cetera eius miranda Caciehat3 . ,) proche varianle) et qui signifient etTectivement que le
C'~tait celte même humilité qui conlraignail à reconnaî- Christ unit en sa personne un - mélange f d'humanit6
tIe, dans un ~lre aussi maniCest.emenl humain , la présence et de divinité. Cepend~nt ces textes nous paraissent avoir
d~ flla de Dieu, capable d'aussi grands miracles : « ses un carac tère 1rop polémique pour correspondre saDI
~acl~, venant de l'esprit de Dieu, ont prouvé qu 'il restri ction à la pensé/' dl' l'auteur.
'taIt Dieu, &es souffrances ont prouvé que sa chair ve nait Ainsi dans l'Apologelicum, aussitôt après l'énoncé de
de l'homme- t. ~'exislence dislincte de ces deux compor- la [or mule « nascilur (Christus) homo deo mixtus f, celui-ci
tements ne serait pas concevable sans l'exisl ence de deu x ajou te à l'adresse des païens : - Recipite ioterim hanc
natures dis~nctes, la chair et l'esprit, conserv ant chac une Cabu lam similis est ueslris5 . ~ Comme s'il venait de parler
l~urs p~p~été8 antithétiques : « d'un côlé il est né, de volonlairement un langage mythique - eL par conséquent
'autre tl n est pas né, ... d'un côté il est Caible , de l' aul re approximatiC _, le seul que ses adversaires entendissent. 1

1. lb .
1. Cf. notre commentaire de 1 4
1. Carn. IX, 7. ' . 2. Praz. XXVII, 11.
a. cr. lb. [)-6. 3 . Carn . XV, 6.
4. A p. XXI, 14; II Marc. XXVII, 6.
•. n. V, 7. 5. Ap. X XI, 14.
. ._ _. _ MareioMl'lt lau6 de
formule "miaeeDli ~~:t~ ;==~=
pu laiDpoaviU ..
• • • • ,,_ eepèœa de leichel qui
oIi6l ...'.-.....rell... t6Dèbrea et de nouveaux
cherche un compendium pour en
n'a peut-être
NouS lai880ns au lecteur de chaim

explications est plue conforme au AJIe ..


laq."'.__
toutee'. n coDieille à ses adv~r:saires. l'auteur; observons toutefoia que la luite . .
_ p606tr6 d'une li grande humlh~, de pleine de verve. Ayant conatatA que lOB Diw DI
le GOIDlDÎllionnaire du Père, son serviteur. auX censeurs marcionites • ni grand, ni petit, ni ..........
6t.6 vu, atendu, touché par les hommes, «q~i amP.. Tertullien entreprend d'écrire dea
a lui l'homme et le Dieu .. , en sorte que s Il contre leur Dieu à eux, à la manière de Marcion, bla
~. à Dieu, ce soit pour le donner à l·homme3~. entendu'.
Revenons maintenant au Dt carne Chrùti. On verra
11 . t certain que l'Adutrsu$ Praxean. dans un contexte dans notre commentaire que le plan du chapitre XV
. . di1!6reDt', présente également le Fils. co.m me messager
inciterait à comprendre que homo deo mizlUl De concerne
du P6re dlDl l'Ancien Testament; mais Il nouS semble
pas l'union hypostatique mais plutôt la descente de
6tnDP qu'ici, en face de l'humilité • passible. du Fils. l'Esprit dans le sein de la Vierge Marie. Il serait alora
la dipitA du Père •• impas~ible •• soit reha.ussée p~r le.s indiqué de traduire : «Ils reconnaissent que pour lui
lDota plaeidUl. philosophorum deus'. Tertulhen ne s est-Il
(= Jésus) l'être humain (= Marie) s'esl uni à Dieu
dono pas assez moqué du Dieu paresseux d'Épicure
(= l'Esprit) et ils nient qu'il soit un être humain ••
dlDllel chapitres précédents? N'a-tril pas dit avec assez En tout cas, si l'on rejelte relie interprétation. en
de flertA : • Deum nos a prophetis et. a Christo non a
raison des deux aulres ('xemples, il est illégitime d'expliquer
phllosopbis nec ab Epicuro erudimur 6 1) ? Par conséquent,
le verbe miscere au sens vague d'. unir. rassembler t,
ou bien ce texte est une capitulation devant l'adversaire par les text.es où Irénée écrit : «Qui filiu8 dei est. fIliuB
_ Tertullien reconnait sérieusement que Dieu le Père hominis fadus est, ut homo commixtu~ uerbo dei ... fiat
r8uemble à la rigueur (ul ila dixerim) au Dieu des philo- fllius dei3.» Car les mots homo commi.rllls ufrbo dei ne
sopbes - ou bien c·est. un cuisant sarcasme, et. dans ce signifient pas l'humanité du Christ mêlée à ija divinité.
ca., le contexte immédiat de la phrase. y compris la
mais la nôtre , qui . par lui, est réunie à Dieu'. .
Si on laisse de côté une formule isolée et d'un sens au.ssi.
discutable. on admettra que l'auteur du De carne Chr~h
1. Il Marc. XX. 1 : « Sed enlm sepiae isti ... lenebras hinc blasphe-
préfère présenter séparément plutôt q~e ~ans leur umon
mlae Interuomunt .•
2. Cf. '". XXV. 1 : «Iam nunc ut omnia eiusmodi expediam ... • les deux natures nu Christ, afin d IDslster davantage
Maill'advenaire est coriace el Terlullien commence à perdre pa lience
(XXVIl. 1) : «Iam nunc ut el celera compendio absoluam ... • 1. Il J'H arc. XXVII. 8 : «Nec Magnus uobi8 placet nec modlcu,.
3. lb. XXVll, 6 : «Miscenle in semetipso hominem ct deum ... ut
nec iud ex, nec amicus . •
tantum homlni conrerat quantum deo delrahil. . 2. cr. lb. XXVIll. C Wo/D,la
4. Praz. XVI. 3. IR., III Hatr. XIX. l, cité par R. CAl.TAU........ r ,
&. Cf. Il Marc. XXVII. 6.
p 142, n. 1.
8. Il Mare. XVI. 2 (cr. 1 Marc. XXV, 3.5; IV Marc. XV, 2; 4. cr. A. HOUSSIAU. O. C•• p. 206.
V Mare. XIX. 7. etc.).
TBR~"' ___•
. . . . .,.~.._... 811
centre du débat: une
. ._ ...1AI1t au delà det néceaaitéa de la
il ne repole pal comme celui cha
lur la progreaaion cont.inue .rUDe !.:..~..:;:::
la juxtaposition de t.rois grande bIoe. cIIri", ...... j.1i
adversaires diITérenta, en UR'" -- prosa m dii_ • . . . .,~
ii'liPlàteDllDt. en mesure d'apprécier l'elTort . De mê,me pour les argumenta: la .,.t6matila'''' "
r01irDl par Tertullien dans le De carne Christi, mcomplete.
, .Tertullien
d est capable de e1auer m qa. "'! l 1
GlariliaCm de _ autres traiLés : peut-être y verra-t-on 100 t S l acqUis e ses prédéeesseurl en défi . ~
du jugement de notre premier chapitre, . d'
VOles ace s è à 1
a double nature du Ch na Dlll8Dt let deux
. U n 'est.
• •.. : m81l
le ûtuait. tout au début de la carrière de cet auteur. pas. capable comme dans l'Aduer.u. Pra:uan de s'élever
elet. l'impression que nous retirons de notre lecture vraiment au-dessus du débat, pour tirer plus au fond let
est. cene d'une pensée naissante plutôt que longuement conséqu~nces de sa pensée, pour replacer les concluaiona
mMe, d'un début prometteur, plutôt que d'un achèvement. de détail dans un ensemble. C'est ainsi que la qu ti
., 1 est abandonnée aussitôt qu'emea.......on
d u p éch'e ongme
Ainsi, pour les conceptions anlhropologiques, nous 1 . eun,..- ,
IOmm88 plus proches du De testimonio animae que du que es notices contre Marcion, Apellès et Valentin ouvrent
Dt anima ou du De resurreclione carnis. Certes, nous ne chacune une perspective diITérente sur le sens de la
JiIonl rien qui contredise à ces deux derniers traités. Rédemption, sans que l'auteur tente de les rapprocher
L'auteur professe déjà que la nalure humaine est composée que l'adion distincte des deux natures du Christ est
de chair et d'âme, et que l'àme a un corps sui generis saisie empiriquement sans que leur union soit envisagée
ellentiellement dislinct de celui de la chair. Mais il semble comme elle le sera plus tard dans l'Aduersul Prazean.
hésiter à prendre le temps d'expliquer sa pensée: il préfère Mais peut-être eslrce là l'intérêt du De carne Chri.li.
couper court en se retranchant derrière les compendia. Dans ses autres traités, Terlullien a ~ouvent concentré
Il en resulte que ce qu'il laisse entendre Louchant l'huma- sa pensée en formules brèves rt coupantes, d'apparence
aiLé du Chri8t considérée en elle-mème comme l'union cristalline, mais parfois difficiles à saisir : • Expedila
d'u~e âm~ et d'un corps, manque de précision et de fermeté; uirtus ueritalis paucis amal; mulla llIcndacio erunt
mBlS curleus~ment, lui qui devait approfondir plus tard necessaria1. 1) Tout se passe comme si, gràcf> aux hé itations,
ses .conceptlons anthropologiques, n'éprouva pas le à la relative discontinuité des troi~ bloes conslituant
besolD de revenir sur ce problème. le traité, nous assistions à l'élaboration de certaines de
Quant aux questions proprement christologiques on ces formules. Nous voyons, par exemple, l'auteur découvrir,
ne peut être qu'étonné du contraste entre la de~sité
en discutant de la chair spirituelle contre ses adversaires
valentiniens, un problème qui lui avait jusqu'alorl échappé
la clarLé, l'intel\!gence des derniers chapitres Aduersu;
dans ses controverses avec les païens et les marcionites :
Prazean et certames incertitudes de notre traité. Mais là
qu'on ne peut ni concevoir ni exprimer l'Incarnation
encore la ditTérence consisle moins dans les idées elles-
même~ que dans leur degré de maturation . Il semble
que 1.auteur vienne à peme . d' emerger
. des perspectives
.
1 res, pour organiser plus rigoureu-
po1émIques p a rt'ICU l'è 1. 11 Marc. XXVI Il, 3.
~dent. sa pensée. Le plan du traité que nous étudierons
Cl- essous en d't '1 est à cet egard
e al, . . . e :
caractéTlstlqu
_ . _ .. ILIti •
....MII.. et ."nillrli,
. .~......._"'46jè l'ambi-
....... aiui 88 créer lOua
".,icnlt. fait. d8D8 l'AduUlu,

PROBL~M.B8

1. CUBaBIlBIIT DBa lIAJIVICaIIW

Le De carne Christi noui elt. parvenu par l'iata JI li ..


de trois témoins nettement. caracUria6a :
a) A (Agobardinu.) = Paris, Biblioth. NatioD.,
lat. 1622, fol. 196v - 204v (IXe lIi6cle).
Ce manuscrit ne comporte que les chapitrel 1 • IX "
deux paragraphes du chapitre X. La luite est perdue.
b) T (Trecensis) = Troyes-en-Champagne, Biblioth6que
municipale 523, fol. 142v - 157r (XIIe siècle).
Ce manuscrit n'a été découvert qu'en 1916. n elt. doDc
ignoré de tous les éditeurs antérieurs è E. KroymaDD.
Nous distinguons entre les leçons avant (TM) et. apria
correction (Tpe), sans prendre position Bur la personne du
ou des correcteurs.
c) 0 = Corpus dit. de Cluny •.
Lt>s manuscrits issus d'un hyparchétype 6, dont. certaiu
auraient pu être copiés à Cluny, se partagent. en deux
catégories :
D'un modèle non identifié, ot, procèdent. clirecteJD8Dt. :
P (Palerniacensis) = Sélestat, Bibliot.hèque municipale
e 88
(autrefois 439), fol. Sv - 22v (1re moitié du XJ ai6cle).
Ce manuscrit comporte des annotatioDl m8J'IÏDaleI cie
B. Rhenanus, qui s'en servit., en même templ que d'aD
MIbIir" le texte
_ ......" pu6ra1ement.
atitiI6,M"
1" 6ditioD llC1
il ~=~=
. . .ptt 011 des remarquea l'int.erm6diaire t "s'4 iHllII
aiaée pour l'Ad......... AI.......... illil
.~III . _M imprimé è tit.re de
iIII~~. . tria rares exceptions
..a., doDo toujours è ce que l'on peut
qu'en MF X, et DOB ct. . p.,
carne ChriJfi : il faudrait. ))OovW
-::1====
où P et F X auraient chacun GOIIIIIIB . ... .
Will _",lmé aD 1521. tandis que B. Rhenanue donnerait.lIIlJaûn.
Montpellier, Faculté de médecine pal' A ou par T. De tele pauapa .. - _. . . .~. . .
..... (m'aiècle, maïa plus tardif que P). mais en aucun cas la faute n'est li Il'llVtl~.Ct·(.~Wi....
autre modèle, fl, qu'il faut probablement identifier soupçonner le savant éditeur de l'avoir lui-mtme • _ _..
Cependant, comme la vérité ne se partage pas, da _ . -
=;::.!H~in:~U.ie"'ir, utilisé par B. Rhenanus, procèdent que l'hypothèse de C. Moreschini est d6mon~ ,...
l'ilduersus Marcionem, il faut. également. l'admet.tle padr
, (FltnwnlinUJ Magliabtchianus) = Florence, Bibliolhè- le De carne Christi.
NatiOnale, Conventi soppressi l, VI, 10, fol. Ir - llr A Ioules fins utiles, nous avons collationné aulIÎ la
(d6but. du xv· siècle). 1re édition de B. Rhenanus, RI (Bâle 1521), fondH aur P
lM .uaeriplionu de la 1re el de la 2e partie de ce manus- r.t ~, ct la 3e, R3 (Bâle 1539), fondée en outre luruncodd8
orit DOUI apprennent qu'il fut copié il Pforzheim en 1,126 apparenLé à M, dont l'éditeur avait pris connaial8DG8
pu deux franciscains du nom de J. v. Lauterbach (pour indirec tement par les collations d'un ami.
là 1" partie contenant le De curne Christi ) et T. v. Lymphen E. Kroymann pslimait que les trois branches de la tradi·
pour la suite. t ion il T et 0 procédaient indépendamment. de l'arch6-
X (Lu:umburgensis) = Luxl'mbourg, Bibliothèque Na tio- lype" {,,2. So n jugpmcnl
' :t été ébranlé par les recherches de
nale 75, fol. lr-14v (fin du xv e siècle).
Ce manuscrit porte ~ur le feuillet de garde un ex-libris
1. C!. les passages suiva nts, qui peuvent tous résulter de correcUoua
de P. Roberti, abbé de ~Iüll"ler il Luxembourg. Le fol. 1 d,' B. Rhenanus : " lin. ;1 ne rali gentur ATPmg.R. elaUgenlUf
est. détérioré et une partie du lilre a complètement disparu. P\I F -antur X 1/ 1Y lin . 27 " u!er ATR, ou!ers p:.f 8u!eret PX {/VIl
Jusqu'à ce jour, il n'avait pas élé utilisé pour l'édition du lin 75 n.gal' AT FX nrgan l P npj;1r t H, Il VIII lin. 21-'22 coneeptUID
D. carne Chria/i. ..\TIl, consrptlllTI PMF consceptum (lit! conscriplum t ) X {/ XIV
110. 13 idonrus TPmg. R, ideo rl'U' XIl, - Dans cel autre. p-~
Dans un travail récent sur la lradition m anu scrite de la correction semble pills dimcile li admetlre, encore ~ue P el F
l'AduerauB Marcioneml, C. Moreschini a monlré q ue F X commellenl les mémr. !aules : VII lin. 90 nuncupault ATR. alllll
-anl XIl, 1/ X Illin . 2 quoquo A:11, alia. quo 6R,. La. mention al~
ne procédaient. pas directement de ~, le codex II it'sall giensis ne pourrai l-elle pas signiO er ICI • dans le codex Hlnaugleua18
Nous aurions alors un léger indice que ni F ni X n'ont éLé copl6l

Sa,..,.. .
..al~:
__
CfA' C. MORBSCHINI, • Prolegomena ad una
dlUl"\U M arclonem.,
. dans Annali della
futura edizione
Scuola Normale
. . ."" :~, Plia 35 (1966), p. 296·308; 36 (1967), p. 93-1 02 et
directement sur ce ms .
2. E. KROY>lANN , CS EL 70, p. XVII s.

, édiUon recensée dans notre bibliographie.

-
.........."r~. . . trouve lui auui
._.111. .. comme le IN carne
jijI~..~ID'i" Palcla. Q. dont. leI leçonl
...... par .. IIOnationa de l'humaniste
iIfl.~" .,.
derDier tÂmoin, T et, 6 ont. en
-........ .,mummeDt. gravel pour qu on pU188e
If 1e...... d'un hyparchétype e, s'interposant
........ fll'Oh6type 0).
_lM dâlonatration DOUI incite il remettre en cause
_ft)I"-b6le d'S. Kroymann, également dans le cas du
~...,.". CluVli. Mime en laissant hors de compte les IX' S . A
. - _ partioularités de langag~ con~ervées dans A,
.. qui peuvent avoir été corrigées mdépendamment X' S.

dau T et danl 8, ces deux derniers ont en commun des


faute. relativement graves recensées dans notre apparat
.ttique en 1 lin. 24, III lin. 45. 63, IV lin. 23. 45, V lin.
XI' S.
M
,
P

88. 49, VI lin. 40. 64, VII lin. 50, VIII lin. 7. 15, IX lin. 8.
XII' S.
T ,
1

,
1
Noua entendoDl bien que si le texte était établi différem-
ment, ce que noul considérons ici comme fautif passerait
XII l' S.

XIV' S.
.5
parloÎl pour la bonne leçon ; il n'en demeure pas moins
que la liate serait en lout cas nettement plus longue que
celle deI fautes communes à A eL à T (VI lin. 18. 49;
X\" S. x
VII lin. 81) ou il A et il Il (VI lin. 1. 5). Encore ces quelques )(\1' s. editiones B. Rhenani.
'autes trouvenl-elles aisément une explication mécanique.
Ces relevés nous paraissent constituer un argument de
poids en faveur de l'exislence d'un hyparchétype e
d'où procéderaient T et Il. Mais il Caut supposer aussi, t e onl en commun celles de ila (1 lin. 2)
comme le suggère H. Trânkle, que le copiste de Il a conta- on no t era que T e . d"à qué
Ld h 'be (Il lin. 16), qui peuvenl aVOIr eJ. ~an
e
minéle texte avec un texle voisin de A dans les passages e e ex 1 h la longue omiSSion de
luivants: 1 lin. 16 responderent A redderent T redderent dans le lexte e. En revanc r, -. bl
d enIIllm.l&-16,sem e
reaponderent 6 / / II lin. 12 oblationis T obligationis cxislimalionem uere /lalus eam em, h é téleute en
. . dé d mmeni par om 0
A 6// V lin. 61 aspicite inquid di cens A aspicite ait T s'èlre produite m pen. a . t roblème dans l'hypo-
alpicite dicens 6 / / VI lin. 5 peruenimus T paruimus il eL en T. Un seul cas fait vramle?? de odio habita en
. d II T " kle . c'est l'omiSSion
A 8 (paruifacimus RI mg.). Si l'on considère les omissions, th e8~ e . ran· Il. Peut-être, le copiste de 6,
IV lm. 3-4, commune à A et à du texte e, un texte appa-
1. ct. H. TuaMltLa, éd. Jud., p. 1 8.
s'il a eu sous les yeux, en plu~
t.ftI,IIVI!lI' ua motif pour Cbriet. qui COlDâ...a ...1. . . .
. -__ au mot naliuilaa, liwt. Bub Samaritidet
.tj,drilq~. Nous jugeons donc JésUI, qui a connu la '.ma.la
,'til_le p_nLe, pour l'esaentiel, la mort. pour la premi" foia : . . . ,~__~"
cau' oeUe d'E, Kroymann , et qu'elle bientôt. c'est. la aienne qu'il doit. aII__ iO.".J"
.IJf ."". Clarüti. Si l'on veut bien se traduit alors par le pauage du """-WIJlJ
on établira le ,Iemma codicum • Trepidat ad mort.em, aanguinem faDdlt
(cf. Carn. IX, 7). Seul A noua a rapp0rt.6 .......
IhIIHIe-le ,age 175. cette alternance, surprenante au point. de vue de lar ' , . .
mais riche d'intentions sty\istiques1 . '

* CaDcriRB DBB MANUBCRITS ET TRADITION INDIRECTE


b) D'une façon générale, T ou 80n réviseur ont. 1. dM_
de corriger ce qu'ils ne comprennent pas au premier
abord ou qui n'esl pas conforme Il leur sentiment. de 1.
Neu aimerion8 maintenant dépeindre brièvement les latinité. Par exemple, où les aulres manuscrits écrivent
_daDoeB part.iculières aux trois branches de la tradition. adeo delinebalur (cf. Carn. Ill, lin. 44), dana un 881lI
G) Le copiste de A commet souvent d'étranges erreurs. inlensif qui se comprend fort. bien, T nous transmet. ab .,
La plUl courante et la plus caracLéristique est de mal quo delinebalur. Ailleurs, il est question des anges du Dieu
l6parer leI mots. Ainsi quoquo modo (Carn. l, lin. 5) devient inférieur (cf. Carn. Ill, lin. 45 : angeli. inferiorÎl dti) :
quo quomodo; lu polenliori deo (Carn. III, lin. 46-47) mais T ignore que Marcion distingue deux Dieux. Il
devient ul polentior ideo, etc. Mais ces quelques fautes corrige donc : angelis in(erioribus deo. Notona d'ailleurs
d. bon aens n'empêchent pas le manuscrit d'être un témoin que cette ignorance est systématique. Quand les autres
de premier ordre sur la langue de Tertullien. Il est souvent. manuscrits écrivent: oui homo deus Marcionis (cf. Carn. V,
le ~ul, comme l'ont remarqué E. L(ifstedt et H. Hoppe, à lin. 39-40), Tp. nouS donne aul homo deus 0 Marcion.
avoir conservé certaines habitudes stylistiques propres Pas plus qu'il ne connait l'existence, dans les systèmes
l cet auteur. L'usage poétique du verbe simple au lieu gnostiques, d'un Dieu ~upérieur et d'un Dieu inférieur,
du composé (.cf. Carn. V, lin. 33 : slruclam)l, l'ellipse ce manuscrit ne sait qu'il existe deux mondes correspondant
~u pronom sUjet de la proposition infinitive (cf. Carn. IV, à chacun de ces deux Dieux : ainsi, la leçon de PM,
lin. 46 : praesumpseris inuenisse)2, l'ellipse de l'infinitif subslantiis superioris mundi (cf. Carn. VI, lin. 18), devient,
...fI (cf,. Carn. VII, lin. 46 : (oris pour (oris esse)3, l'alter- en T, subslanliis superioribus mundi.
nanc~ !Ibre :~ parfois très expressive du présent et du Mais le témoignage de T est particulièrement impo~t
parfait. . VOICI par exemple un récit des soufTrances du pour la deuxième moitié de notre texte, lorsque A fait
défaut. Il a su éviter le plus souvent les omissions par
homéoléleutes, fréquentes dans 6, qui défigurent le texte.
1. Cf. E. LOEFSTEDT, Z.S. T., p. 79.
2. Cf. ib., p. 53.
3. Cf. H. HOPPE, Syn/ax., p. 45. 1. cr. ID., KrU. Born., p. 104.
4. cr. E. LOEFSTEDT, Z.S. T., p. '24.
"~._lIlpl'ttris caract6rüt- D'une 'açon . . . . . e ...
..l
IWIllilllitl4lf . . Bludia Tcrfullianca, image de 8 moiu ftd6le qat r. ,0.....11
.~..nIID. G. Th6rDeU l'interrogeait exemple. A la tuite d'une vu Sud•
• iN... 6dit6 par F. Oehler tlOUI la forme et d'une 'auSle coupe, on voit ilMlOPJ..............-
...... ut. kteo Don peperit. et ideo uirgo, (cf. Carn. XII, lin. 39) devoir l'li .,."......iIJI.tlF..~
ftcl,_.a Don de uisceribus suis mater • (ct et niBi corpor?,iler dana PFX : li eDOON l''''''' ..,_:
13-10). Le philologue suédois, qui faute est anCienne, elle n'eat imputable' aGetill cM
........ tIDCOl'I lu T, 80Upçonna une omission de (} copistes en particulier, mais bien' 6.
IItpoà de r6tablir : • Non tamen ut. ideo non pepereril Il est difficile de tirer parti de la tradition ~
,.,.,.U.
fIICI' et ideo uirgo, quae non uirgo, quia non de Tout d'abord, parce que le8 auteun qui lisent Tertun;";
~u. loil mater 1•• L'apparat critique de l'édition ne s'en vantent pas, et ont tendance à ~crire IOn texte
JI. !(royalann de 1942, où figurait la leçon de T, devait lui plutôt qu'à le citer littéralement. D'autre part, Tertullien
doDDer raÏlOn. On y lisait: • Non tamen ut ideo non peperit s'est beaucoup répété lui-même, et notamment, un grand
quae peperit quia non ex sua carne, et ideo uirgo quae nombre de développements du De carne Chrûti ont ,t.6
DOD uirgo quia non de uisceribus suis mater, » Le sens du repris dans des œuvres plus mûres qu'on cite plUl volo...
p....p .'en trouvait entièrement modifié, et d'une façon tiers : l'Aduersus Praxean, l'Aduer,u. Marcionun ou le
dKiaive pour l'intelligence de la doctrine valent.inienne De resurrectione carnis. La plupart des parallèles qu'OD
dana notre traité. signale, depuis A. Harnack l , entre les conceptions chriatolo-
e) Parmi les manuscrits du type 0, il Y a une différence giques de Tertullien et celles des auteurs plus tardifl,
frappante entre la bonne tenue de P et M et les erreurs concernent en réalité ces traités et non le De carne Chrûti.
p88Îères ou absurdes multipliées par F et X. La principale Nous avons toutefois signalé, au-dessus de notre apparat
utilité de ces deux derniers nous paraît être de dénoncer critique, les rares cas où un emprunt. direct à notre texte
les fautes communes à tous les manuscrits de la famille, est l'hypothèse la plus probable.
et corrigées parfois plus ou moins adroitement par P et M.
Par exemple, dans un passage où il est question de la
lactation, P et M olTrent une leçon in mamillam (cf. 3. RÉDACTION DE L'APPARAT CRITIQUE
Carn. XX, lin. 42-43), si plausible dans le contexte
qu'E. Evans l'a conservée2• Cependant, si l'on compare Mis à part les deux éditions de B. Rhenanus, qui jouent.
la ~eço.n de T, uenis senlinam il/am, qui forme un sens d'ailleurs un rôle très secondaire dans la reconstruction
8ati~falsan~, à celle de F X, uenissenl in mamillam, qu'il de e, nous n'avons consulté aucune édition ancienne:
est ImpOSSible de construire avec le reste de la phrase, c'est uniquement d'après E. Kroymann qu'il nOUI ~ve
on se penuadera aisément qu'in mamillam est le résultat exceptionnellement d'imputer telle ou telle correc~~n •
d'une fausse coupe figurant déjà dans e. tel ou tel philologue humaniste. Notre apparat cntique

1. Cf. G. THOERNELL, S.T., l. Z, p. 53. 1. Cf. Silfung.berichlt du Pr. Ak. du WiutlllCh. w B..un. 1_.
2. Cf. E. EVANS, éd. Carn., p. 68.
~.IU lIi\'COmplet, e'eet-à-dire que nous
...,""".... CU la leçon de A, celle de T et
............1.11 arrive que dans ce dernier groupe
_ucrita aient des leçons particulières,
CHAPITRB V
,..!;JlaOfl_ pal oru bon de le signaler, suivant en cela
-.. upl. de IL TrAnkle, De même, lorsque Toc ou Tpc
. . . . . .t dift6raient de A ou de 8, On aura l'occasion ANALYSE DU • DE CARNE CHRISTI.
de- remarquer que les collations de dom p, Verbraken
ne .'accordent pss toujours avec celles d'E. Kroymann.
Chacun de ces cas a, comme on le pense, fait l'objet. de DOBDE
plumeurs vérifications, mais nous ne sommes pas à l'abri de (l, 1-'2)
toute erreur,
Souvent, en rédigeant notre traduction, nous nous On ne saurait cru ire cn la résurrection de la chair 8IlDS
aommes interrogé sur le bien-Condé d'une telle entreprise. croire en la chair du Chrisl (§ 1).
N'6tait.-i1 pas plus honnête de suivre l'exemple de Position du problème: limilons-nous à la nature corpo-
J, H, Waszink, qui a préféré résumer dans un langage relle du Seigneur; trois que,lions devront être examinées:
stylistiquement neutre l'hacun des chapitres du De anima, an esl, !Inde est, cuiusmodi est (' '2 ~ .. ,noslrae resurreo-
plutôt que de prêter à Tertullien les lourdeurs d'une tioni L'1).
traduction littérale? Mais, lout. compte fait., nous ne
regrettons pas nolre parti: même si le résultat est parfois 1. R. D. SlDER, O. C., p. 33, (',,"yant d'appliquer â la composition
difficilement support able, ce n'est pas toujours de la fauLe de Carn. des schémas rhétorique. traditionnels, considère qu'Il
du traducteur. Il l'st bon qu'on puisse apprécier directe- parUr du ch. XVII la réfutation d,'s doctrinp's h~rtilique9 (rtprthtflllo)
est terminée, tandis que Tertullien commence à établir 88 tbête par
ment la distance des siècles qui nous sépare de Tertullien, des arguments positifs (conflrma/io). :\OU5 formulons, contre ceUe
tout ce qui a yieilli en lui, mais aussi, dans les beaux opinion, les deux objections suivantes: 1° Si "raimcnt les cb. XVIl
passages, les accents les plus authentiques de sa roi. à XXIII consUluent une conflrmalio qui r.pond li la rtprthtn.io des
Nous avertissons ici le lecteur que nous avons consulté, chapitres précédents, il faut avouer qu'eUe n'y répond que partielle-
ment. Car seuls demeur~nt en lice Irs ndver;aircs qui prétendent que
s~ns scrupule, les traductions anglaises de P. Bolmes et la chair du Christ est spirilotis, c'est·ll-dire tp.i valentinien., Nulle
d E, ~vans, !cs traductions françaises des citations de u
part il n'est plus question ni de caro pu/aliua, ni de roro ,atlul ,
J, Momgt. Meme il la très médiocre adaptation française c'est-Il-dire des marcionites et des apelléiaques. attaquès précédem-
cs
d'A, ~e Geno~de, nous avons emprunté plus d'un trait ment. 2. Même.i l'on suppose (cf. XVII, 1) qu'en rl'lutantl seuil
valenliniens sur l'article de la naissance virginalr du Christ, Tertullien
énergique qUi ne nous a pas semblé indigne de notre
es lime établir un fait posili! qui rwne a (orliori Ips systèmes de
auteur, Nous espéro ns qu ' on nous pardonnera ces larCIDS,. Marcion et d'Apellès, il n' est pas exact de soutenir que ~'argumenla­
mg
comme un hommage à l" é' . é moslt de nos predécess
. eurs : lion de ces chapitres soit exclusivement posillve. En fait, aU centre
pour notre part ,nou
s nous sommes toujours . décldé' pour même de celte dernière parLie, les ch. XVIII, XIX ~t ~X sont
la traduction qui no us paraissait
. . la plus Juste
. par la lettre consacrés à la réfutation d'arguments valenliniens qUi n avalent pu
été présentés jusqu'alors. Nous pensons auX exégèses de Jean (en
et. par le ton.
1. Marcion supprime de rB_.~.

..
. . [1" ·.'
de Tertullien
(l, 2- V, 10)
ut
la naissance et. la petite enl" d. . . . .~. .
2. Il tombe ainsi 80UB le coup d'Ulle ~aJtlle!JI"j
_ il n'a pas qualité pour le raire (13);
_ il ne l'a pas toujours fait. : cette innovatioa d'IIII. . .
, : : : - : oette queetion revient. il examiner la doctrine son erreur (§ 4-6).
.. ,1 qui est plUI radicale que les autres : en elTet,
a. l!la foIIla chair et. la naissance, tandis qu'Apellès
• la Dei"lDee .&DI nier la chair et que Valentin ne nie
.. appuence ni l'une ni l'autre; il se réserve de leur II. Réponse au oblectioDl cie 1'.... 1 ...

doDaer ua autre sens (l, 2 • Marcion ... 11-1, 4). (Ill, 1 - V. 5)


1. L' J ncarnalion serail-elle impo"ible à Dieu? (III, 1-3).
Fauss!' question. car à Dieu rien n'est. imposaible lÙlOD
1. Argoment de prescription ce dont il ne veut pas (§ 1).
(II) Mais Dieu n'aurait certainement pas voulu des apparencea
de la naissance s'il n'en avait eu la réalilé (§ 2-3).
La doctriDe de Marcion repose sur une falsification des
2. L' J ncarnulion serail-elle alors dangerewe pour Di,u?
Bcriturea.
(lIl, 4-6 ~ exitu conuersionis .).
npport avec la doctrine du .emen .pirilale) et li la wscussion sur les _ Si Dieu s'était réellement changé en homme. objecte
prépOliUODI pu et e.z;. En sens inverse, on pourrait observer que la l'hérétique, il aurait ces.é d'être Dieu (§ 4-5 •... competit.
,.",....,.,10 des cbapitres précédents comportait bien aussi des
brlbel de conflrmalio: p. ex. le cb. V, où Tert. lire les leçons des finis» ).
JDlraclea et de la palsion du Cbrist pour établir l'exi~tence de ses _ Pas du tout: au contraire de ses ('réatures, Dieu peut
deux naturee. Ainai l'interprétation de R. D. Sider nous semble trop devenir autre chose en restant ce qu'il est (§ 5 • Plane
rlIlde, et noul comprenons mal pourquoi il s'est départi, li l'égard du natura ... • - § 6 •... exitu l'onuersionis .).
eeul Carn .• du jugement prudent qu'il porte (p. 202) sur les autres
tralt6a de Tert. : • In pracUee tbe total separa lion of confirmation La réponse à ces deux oLjections est illustrée par l'exem-
and rerutaUon were found inelTective, and the two were frequenUy pie des anges de I·A.T. et de la colombe descendue au
Ia\enroven and Inseparable .• Cela ne signifie pas cependant que ia baptême de Jésus : ce qui est possible. à ces c.réatures
u,ne de notre traité ne soit pas nette : les valenUniens présumant
que 11011 leulement la chair, mais aussi la naissance du Christ est supérieures, à plus forle raison est pOSSIble à DIeu (III,
d'Ulle qualité dilTérente de la nOtre, il est naturel que Tert., a~rès, 6-9).
leur avoir répondu sur la chair (ch. X li XVI), leur réponde aussi
lurDIa naleaanee (cb. XVII li XXIII).
3. L ' J ncarnation n'élanl ni impossible, ni danger,u.e
l1li le plan cl·dessous, nous renvoyons aux chapitres et aux serail-elle indigne de Dieu?
parapaphes de notre édition. Dans les cas où nous divisons un Tertullien admet qu'elle e.t indigne aux .yeux du monde.
parapaphe, 1I0ua lignalons le mot li parlir duquel commence la mais il juslifie rette indignité (IV, 1- V, 0).
dlV:olI en le faisant suivre de ...• et le mot jusqu'où elle s'étend,
an faisant préc6der du même signe.
ANALYIII

, ..... qui défte volon-

_ c~ impüque la haine de
l'amour du Christ. RépoD88
ta.ltJiliaf facceptation de sa chair sans
. . . .dt pu (§ 1-4).
iill""'~ le Chriat eot adopté une condition best.iale
que la nôtre, l'Incarnation est un défi
demandons-nous quelle est IOn origine c'eli....
Une lois démontrée l'existence de la chair .. ca...
III
elle ~ient de. ce monde ou d'un autre, ai' elle ... tom . .
t

_DUJa ..gt888 du monde (§ 5-7). du Ciel ou 51 elle est née. Il suffit pour cela de ..fut.
liB: ....ble lncarnation il ne peut y avoir de véri- Apellès, qui soutient que le Christ. l'a empnmt.6e ua
..... Ndemption (V, 1-5). passage, avant de venir sur la terre, dans lea régioDl
J..oPque avec lui-même, l'hérétique aurait dû aussi suppri- supra-célestes (VI, 1-3 •... mutualus est carnem .).
_ de IOn N.T. la passion et la résurrection du Christ,
'iIat il Die la réalité en niant la réalité de sa chair et de sa
naila'DC8 (§ 1-3 .... uere passus »). 1. Réfutation des argumenta scripturairel dei h6NUIl-
D faut donc maintenir ce necessarium dedecus fidei : Dieu (VI, 3 - VII, 13)
a eu une chair véritable, sans quoi il ne serait pas réellement
1. Exemple liré de l'A.T. : les hérétiques prétendent
,JJOrt. ni réellement ressuscilé (§ 3 (, Parce ... » - § 5
expliquer l'apparition du Christ comme celle des anges
« ... implexam ? .).
(VI, 3-13).
III. Péroraison a) PrescripLion : ils n'onl pas l,) droit d'utiliser l'A.T.
Preuve des deUJ: natures du Christ puisqu'ils en répudient l'au leur (§ 3 «Et utique .... -

~. par .a
naissance de la Vierge et de l'esprit de Dieu,
qw le rend à la lois fils de l'homme et fils de Dieu (V 5
§ 4).
b) L'exemple ne r.onvient pas parce que les anges et. le
«Quae nasci .... - 6); , Christ n'ont pas le~ mêmes raisons de prendre chair

2. par sa vie el par sa passion, qui prouvent qu'il est aussi (§ 5-8).
_ Les anges ne sont pas descendus pour mourir, donc pas
réellement. h?mme que réellement Dieu: pourquoi entacher
IOn. humanaté de mensonge? (V, 7-9 « ... imaginem pour naîlre (§ 5).
_ Le Christ, au contraire, venu pour mourir, devait.
UOC1U) ;
naître auparavant (§ 6-7 •... mori competebat .).
3. par.a résurrec/ion, après laquelle il fit sentir la réalité _ Si dans le passé il est venu sans naître, c'est. qu'il ne
de Bon corps aux disciples (V, 9 «Fuit itaque ... » - V, 10
devait pas encore mourir (§ 7 • Atquin tunc ... • - § 8
« .. , conlaclus .).
« .. , annuntiaretur »).
4. Slupidilé de la posilion de Marcion : son Christ est
un menœur el un charlatan (V, 10 (, Ergo iam .,. natus est »).
b) Exégète ort.hodoD .....- ...
_ La mm et les fliree cie ..... iM• • •
en raison de leur iner6cluHt6 (18 .W: ......
.... out. pria une chair qui ne leur § Il .... reuoeantium 1).
_~Ii. propre (1 9). _ ~i. Jésus avait eu l'intention de la. ......., . , .
puI .... l'Scriture ne nouS dit pas où ils l'ont chOISI une autre occasion (§ 11 • Cet.erum..••).
ln, ..... qu'iJa l'ont prise au néant (§ 10). _ Les droits de Dieu et les droila de la f.mille (111).
,...mblancel en faveur de cette hypothèse (§ 11). c) Interprétation symbolique : l'~gliae et la Spa"-.'
"BD tout 6tat de cause, si leur chair a une autre origine, (~ 13) .
... III n6ceUairement terrestre. puisqu'elle s'est nourrie Ces explications sont valables pour Le 11,27-28.
d.W nourritures terrestres (§ 12).
_ none il n'y a pas de raison de supposer autre chose Il. Contradictions intema. de la dooVine 4 'A....
pour le Christ (§ 13). Une chair céleste n'ei)t pas été moins indigne du Christ.
2. Di.cullion du propOs de Jésus: • Quae milti maler el qu'une chair terrestre (VIIl, 1-;)).
qui mihi frair"? (VB). _ Apellès ne tire rien d'aulre de l'~vangile que CM
A quelqu'un qui lui aurait faussement annoncé la présence preuves inconsistantes (§ 1).
de sa famille, Jésus aurait, scion les hérétiques, répondu _ Cependant la chair et le monde lui paraissent indignes
qu'il n'avait ni mère ni frère~ : preuve qu'il n'était point du Christ: la chair, parce qu'elle est l'œuvre de l'angelUl
né (§ 1). i[Jneus praes es mali, le monde, parte qu'il est pénétré
a) RHut(llinll de l'cxi'~l'~'' hérHique (§ 2-8) : de pénitence qui y a été ajoulée par l'angelu. inclitUl,
_ Le plus simple est de supposer que la mère el les frères son créateur (§ 2-3).
de Jésus exi~laicnt rérllrmenl et qu'ils étaient connuS Mais si le monde est pénétré de pénitence, il est tout
enlier entaché de péché: le ciel comme le reste (§ 4).
(§ 2).
_ L'~crilure. ne dit pas, comme elle fait d'habitude quand _ Par conséquent, une chair céleste n'était pas moins
le cas se presente, que l'annonce était mensongère et indigne du Christ qu'une chair terrestre (§ 5 .... non
destinée à le tenler (§ 3). poluit &).
_ D'ailleurs, quelle raison aurail-on eue de 11' tenter '? Ill. Péroraison
(§ 4-5). Le Christ avait un esprit d'origine céleste, mais un corps
_ ~ n'était pas une bonne mélhode, pour savoir s'il
J'origine terrestre (VIII, 5 - IX, 8).
étalt.n~, de mentionner sa mère et ses frères (§ 5-6).
1. Le lexie ~ Primus homo de terrae limo, .ecundUI
_ SI Ion a tenté quelque chose, c'est sa divinité plutôt
homo de caelo. concerne seulemenl l'esprit du Chri.t III
que son humanité (§ 6-7).
non son corps (VIII, 5 • Legimus.... - VIII, 7).
- Donc l'aunon ce ét't'
al smcere
. (§ 8 ... , superuenissent .).
.uL\J.y_ .~a"

BOuteDait.: - que la • • ~WJlIII'-


1lW. . oé D'''' pU IOn
ou d'esprit, - ~

••* au Cbriat que a'il a cet


.. chair n'en demeure pas moins
pas été une vraie naiMauce et. ..
ventre de Marie.

IIIPI.-_ Chrl.r al/Gif toute. lu apparences d'un A. QUALITÉ HUMAINB DB LA CHAIR DU çç....
(X-XVI)
. . . . . . . 1IOrpI porte la marque de la terre dont il est
1-3). 1. Réfutation des doc\riDel ~
Aacan8 chose tirée d'une autre ne lui devient tout à (X, I-XV, 2)
tait .traogère (§ 1)_ 1. Conlre l'école valenlinienne occidentale: la chair du
_ ÂppUoation de ce principe au corps tiré de la terre
Christ n'est pas rornpogée d'âme (X-Xlii).
(12-3)· a) Une telle disposition serait. inutile au salut de
b) C'e.t. cet.te marque que les hommes onl pu voir
dans le corps du Christ. (§ 4-8). l'âme (X) :
_ Ditea-nous à quoi on aurait pu reconnaître une chair _ Si la chair du Christ côt composée d'âme comme le
soutiennent les hérPliques, son âme est composée de chair :
célesLe (§ 4). mais alors, pourquoi la sauver t.andis qu'il ne sauve pal
_ Aaaurément. ses actions méritaient l'Honnement (§ 5).
la chair (§ 1-2) ?
_ Mais sa Passion a bien prouvé qu'il était comme nouS: Cependant, c'est notre âme que le Christ. est. venu
edt.-on osé la lui infliger dans le cn~ contraire (§ G-8) ? sauver : elle n 'esl pas charnelle; la sienne ne l'est. donc
pas non plus (§ 3-4).
b) L'âme n'a pas be~oin d'une telle di position pour
acquérir la connai~~ance d'elle-mème (XI el XII).
En eITet, celle di~position est inefficace (Xl) :
CVIVSIIIODI EST?
Réponse de Terlullien : humana _ L'âme, disent-ils, étant dans l'ignorance d'elle-même,
(X-XXIlI) Dieu l'a rendue visible par JésuS (§ 1).
_ Quel singulier moyen de la rendre visible que de l'affu-
~n~ fois démontré que le Christ a eu une chair véritable,
bler d'un corps qui n'est pas à eUe! Il aurait. plutôt faU~
~ n est. pas arrivée d'un autre monde, mais qui est née
commencer par rendre visible le corps qu'elle possédait
ICI-b~8, ~ans le nôtre, il reste à expliquer que cette chair
aU88l bIen que cette naissance furent aussi humaines déjà (§ 2-4 « ... quod non est .).
g~ea pouvaient. l'être, sau[ à maintenir la divinité du _ Au moins, cet autre corps dont elle était chargée aurait
nat : cela revient à réfuter l'hérésie de Valentin qui
...... (1 8). - Il n'avait pal de
.... que l'lm. l'ignore elle-même ne voulait pu Huver lei .....
_ Il n'avait pu besom d'un ......~~. . . .
lil"citûllalt toute chose : eUe se conn ait son plan de salut {§ 2 « Cui ergo .... - 3 \!
_ Il n'en avait pas non plus besoiIl ",." • __..
_-tll.a}. (§ 3 «An uero ... et. angelui '1 .) •
l'Ame raisonnable de l'homme qui
.....ItM.,... t.ltIlF.t de son destin (§ 4-5).
CIIf)It, De l'a donc pas renseignée sur sa for~e,
b) En quoi Jésus est ange, en quoi il De l'......f
_ L'Écriture l'appelle parfois ange en raiIoe
c....W
_ .on I8lut, par l'exemple de sa résurrecbon fonction, non de sa nature (§ 3 «Dictus est .•.• -
... .in filio .) .
_ Par sa nature il est à la fois en de88us et en deuoua clet
• ) L'Ame et la chair du Christ étaient donc deux espèces
anges: en dessous comme homme, en de88U8 comme Dieu
at.i'dtel (XIII). .
,Fidel nominum salus est propfletatum. (§ 1-4) .
. (§ 4 « Sed cum ...• - § 5 •... gestalt).
_ Fausseté de l'opinion d'Ébion qui faisait de JélUi un
Bi l'Ame devient chair et la chair âme, on ne les retrouve homme possédé par un ange (§ 5 • Pote rat. ...• - § 6).
phil llÎ l'une ni l'autre (§ 1 - •. ,. alterutrum fiunt ? ,»).
_ Il faut appeler les choses dilTérentes par des noms 3. Gonll'e l'aient in III i-même: le Ch,i,t n'auait pa UM
dift6rent8 (§ 1 • Certe ...• - § 2 « ••• proprietatum »). chair spirituelle (XV, 1-2).
_ Exemple de la terre cuite qui est appelée poterie : Au lieu de supposer que la r.hair du Christ. était compoaée
l'&!ne du Christ aurait dO également changer de nom, d'âme, Valentin a supposé qu'elle était composée d'esprit:
ai elle était devenue chair (§ 2 • Eliam cum .,. ') - § 4 supposition :lussi gr:l! uite que les précédentes, .I! ~oj
«... indiaereta substantia .). Tertullien se contente de répondre par quelques CltatioDl
Mais l'~criture désigne toujours l'âme et le corps du de l'~('riture sur l'humanité du Christ.
Christ comme deux espèces distinctes (§ 4-6) :
_ Elle ne parle pas de chair-âme ou d'âme-chair, comme Il. Réponse à plusieun objectioDi
eU. aurait dO le faire si le mélange s'était réalisé (§ 4 hérétiques sur la doctrine cbrétieDDe
t ID. Christo ... seorsum carnem »). (XV, 3 - XVI, 5)
_ EumpleB de mention séparée de l'âme et du corps de
MIua (§ 5). 1. Objections mineures (XV, 3-6) :
_ Donc il avait un corps et une âme : deux espèces _ Si le Christ est homme, il est. inférieur ault ...... ;
. . . . . . (§6).
ANALYSS

JI n6tre, eUe D'eat pas née


ai nous démontrons que .. ~~~"~_"l,
est une vraie naÎI88Dce humaine et. que . . .
••
vOllullltA de l'hoJDIDe i s'il est né de ment. la chair de 18 mère - et ...... ... ..
~ D'lit pal corruptible i si sa chair (XVII, 1) .
. . . • la abtre, elle davait se dissoudre comme la
JnaOt.re ~r comme elle (§ 3) .
........., de Tertullien: lea hérétiques sont encore plus 1. Néeeaité de 1& nai-... will'e.

~- -'
_ Bni.... R..·
_1Id1l quel. paleJll (§ 4).
•nlpo......·
.
oui il a élé abaissé en dessous des
1,6 riture, le dit. ; oui, d'une certame
. {
açon,
1. L'argumenl de récapilulation (XVII. 2-6).
c o. ~) La naissance virginale de Jésus est. le signe d'une
Beat. D6 de l'homme, puisqu'Il est né d~ Ma,~le et e
...... puslque C • d l'E ' .
spnt , naIssance nouvelle pour l'homme (§ 2-3 •... expialam e).
. rps était corruptible, PUlsqU Il est réellement
OUI. IOD co l' . àl fl d b) Mais cette naissance nouvelle reproduit. la figure de
mort i oui, nous ressusciterons comme Ul, mais a ID es
la naissance ancienne (§ 3-6) :
temps (§ 5-6).
_ Jésus est né d'une .... ier~e comme Adam était. n6 de la
2. R~pon,e à Alexandre; exégèse de « Rom.') 6, 6 el
terre vierge (§ 3 il Sed tota .... - § 4).
a
8. (XVI) : Ève étail encore vierge quanù elle conçut la perdit.ion
_ Selon Alexandre, c'est une chair de péché que nouS par le verbe du diable; par le verbe de Dieu, la Vierge
imputons au Christ et que nous voulons voir anéantie Marie a conçu le salul (§ 5-6).
en lui (§ 1 .lnsuper .. , carnem peccali ,»).
_ Mais nous savons bien que la chair du Christ n'a pas 2. J1rgumenl physiologique (XVllI, 1-3) :
été anéantie puisqu'elle siège 11 la droile du Père; et elle _ Pour ne pas êlre entièrement fils de l'homme, Jésus
n'est pas non plus pécheresse, puisque le péché de la chair devait prendre chair de sa mère el non de la semence de
a été anéanti en elle. Elle ressemble à la chair du péché l'homme (§ 1-2 « ... dei sem en .).
par son origine el non par sa faute (§ 1 « Quod et si .. , » - _ De même qu'avant l'Incarnation Dieu le Père suffisait.
§ 3). pour qu'il fût fils de Dieu, de même, après l'Incarnation,
_ En elTet, le Chrisl ne }louvait anéantir le péché danti sa mère suffil pour qu'il fût fils de l'homme (§ 2. ltaque ." e
une autre chair: comme celle d'Adam la sienne est sembla-
- §3 « ... ex deo ,»).
ble à la nOtre sans être née de la semence de l'homme
3. Conclusion (XVIII, 3 • Igilur .. ' deo sumpait ·l·
(§ 4-5).
Puisqu'il devait naître d'une vierge et que la provenance
divine de son esprit sauvegarde sa nature divine, il n'y a pas
B. QUALITÉ HUMAINE DE LA NAISSANCE DU CHRIST de raison qu'il n'ail pas pris chair de la Vierge.
(XVII-XXIII)
Mais en voilà assez de ces discussions sur la qualité de
la chair du Christ. Nous trancherons d'un coup la question
ANALYSE DU -a......~ • •
l'appuient. lur ce t.at.e pou ................

. . . . . - . . liai J8Dl8Dt
... " . . .IM doDn 6 .. chair au ChriIt
uirginem. et. non. _ uiqpMt (1
_ Tertullien leur oppose d·.... "i'- • __-
préposition tex. : Mailla. l, 16; Bal. .. il(.jllli. .....

.t.
muliere • rappelle «uerbo caro fact.um .) ; PI. 21 :.. ' 5 '
• 'JiI' .. ,.,.. ,ur "Il1U'" il, ,'appuient (XVIII, me ex uuro matris meae. (§ 2-4).
_ Réalités physiologiques 8OuII-jacentee l «* t
It .. ",~ 7).
fi) Leprolope de l'évangile de Jean (XVIII, 3-XIX,5): (§ 5-6) .
. - • Verbum caro factum ellt ne signifie pas que le Verbe c) Conclusion: le seul point qui diltingue la Dai.alDOl
lOi" devenu chair seulement à partir de lui-même : il du Christ et la nôlre, c'eslla conception virginale. Mais U
at. plut raiaonnable de pen8er qu'il a pris chair de celle s'agit quand même d'une vraie naissance (§ 7).
ofI il eat. né (XVIII, 3 • Quia ... »- 5 •... et factum est »). 2. Toule l'Écrilure proclamt que Juu. ut llroiment
_ D l'a d'ailleurs indiqué lui-même en définissant l'origine fils de l'homme par la chair de .\tarie (XXI-XXII).
de 888 deux natures: sa chair, née de la chair, et son esprit, a) Témoignages de l'f:crilure 6ur la mère de Dieu
n~ de l'esprit. (XXI ) :
_ Si on lui applique la seconde moitié du verset, il n'est _ Si Jésus n'a pas réellement reçu 6a chair de Marie,
pal possible de ne pas lui appliquer aussi la première la prophétie d'Isaïe esL fausse (§ 1-2).
(XVIII, 5 • Vel quia .,. » • 7). _ De même l'annonce de l'an{!e, malgré l'objection
_ • Non ex sanguine .,. sed ex deo natus est. 1) Les héréti- hérétique que Marie ce~se d'être vierge si elle donne la
que8 écrivent. ex deo naLi sunt 0 pour appliquer le texte chair au Christ : car elle ne sera mère qu'à ce prix (§ 3).
à la race des hommes spirituels: mais est-ce qu e Valentin _ De même celle de Jean-Baptiste et d'f:lisabelh, qui
n'est pas né comme tout le monde? Le Christ au contraire, s'accorde si bien avec la vision de la fleur de Jessé (§ 4-7).
et. lui seul, est vraiment né de Dieu (XIX, 1-2). b) J ésus fils de David , de la race d'Adam (XXII).
Généalogies du Christ dans l'Évangile. Chair tirée de ~a
_ Dire qu'il n'est pas né de la volonLé de la chair n 'équi-
vaut pas à dire qu'il n'est pas né de sa subst ance ' dire
terrc, transmise depuis Adam jusqu'à Abraham, David
qu'il n'est pas né du sang, signifie simplement qU'il' n 'est
pa8 né de la semence masculine qui est un échauffe ment et Jé!ms.
de sang (XIX, 3-4). 111. Conclusion :
_ Quel endroit pour le Verbe de Dieu que le venLre d' une
le signe de la Vierge
f~~me, s'il n'avait rien à y {aire et qu'il dût recevoir
(XXIII)
d atlleurs une chair spirituelle (XIX, 5).
b) Mal/h. 1, 20 et le petit jeu des prépositions (XX, 1. Signe de conlradict /On /'hérétiqup (§ 1-3).
pOUl'

1-6). 2. Sig/le clai,. pour les chrétien.' (§ :{ • Sed apud ... • -


- • Nam quod in ea natum est, etc.» : les hérétiques § 5 •... sui~ maler *.
'*___...... DaUaaDce de JéaUl.

~i::~.:"
~ ceué fOt
d. JélUI
. . . . . . j....,erie11d
·
d'&t.re
moinavierge «in:
aaint.
uuluam sanctum uocabitur

r Etprif-Saint alJait pr~lJu et stigmatis~
.Mi&o ..,.,..ini".'" (1 6). A. ABRÉVIATIOI'I

a) Œuftel 4. TemIIliea
dBOBAI801 An. De anima
Ap. Apologelicum
(XXIV-XXV) De baplismo
Bapt.
Carn. De carne Chrisli
1. L'Elprit a en effet déjà nommé et déjà condamné Cast. De exhorlalione caslilali,
tous les hérétiques (XXIV, 1-3). Cor. De corona
Cult. De cullu feminarum
2, Jour terrible du jugement, quand ils verront venir De {uga in perseculione
Fug-.
Jélus dans cette chair qu'ils ont reniée (XXIV, 4). Herm. AduersuS Hermogenem
3. Tertullien abordera plus tard le problème de la résur- Ido\. De idololalria
lei. De ieiunio aduersus psychico8
rection (XXV). Iud. AduersuS Iudaeos
Marc. AduersuS Marcionem
Mart. Ad marlyras
Monog. De monogamia
Nat. Ad naliones
Oral. De oralione
Paen. De paenilenlia
Pat. De palienlia
Praes. De praescriplione hautlicorum
Prax. AduersuS Praxean
Pud. De pudicilia
Res. De resurreclione carnis

• 1. C~lle 1i5le vise surlonl 11 l'allègcrn~nl des Ilotes tl du commen-


lalre. Pour une orienlalion bibliographique plus complète, on se
reportera à l'ind tx bibliographique du livre de R. Braun, cil6
ci-dessous, el on complHera, après 196'2, à l'aide dr J.-C. FIIEDOUILLE.
P. PETIT"ENGIN doit publier tr~8 prochoinemPll1 une bibliographie
complète de Tertullien .

..
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KrlUlc TtrluUiana (Publl. . . . . al ...
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Œuvres complèles, trad. anglaise par J . Donaldson,
A. Rober ts , d ans The Antenicene FalhuI, t. 3,
1. Pour ne pas allonger démesurémenl cp lll' lislo, qu'il so,l enlend u
que nous cilons Terlullien en nous référant à la div ision par chapilres
et paragraphes des diverses éditions rassrmblées dans CCL, \. 1 el 'l , 1. Origène: les ind ica tions de tom~s el de pages daIll notre Intro-
duction ou noIre com menlaire concernent Ics texles cil~8 d'aprée
si :ellU
même ai noua en modifions le lexte .

m'
our los auteurs anciens, nous utilisons de préférence les collections
Letlru; Il défaul, PO, PL, Teubner . Nous nouS limitons Il
A. Hilgenreld el signalés explicitemenl comme tels.
1 en onner cl-dessous les autr~s éditions, ou celles que nous avons
e plUI fréquemment utilisées, notammenl Ics Mitions comm~ntées.
.~===::!
_ ...Jlapl" (lIlcbipn)
_ _ Clarl," et de J.-C. l'1lBDoulLIoIIf
am'que, Ittu~
A. HIOOOlI, • T'be LaUa Tell
ii'=~~iaH=ObD:~8I:!iJ'ler, SIudl,n Tertulllan ., daIII VC ,iliitit:;;~

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A""'UrnI, t. 23, 1-2,
ScbDelder, NeuchAtel J .-P. Adu".,QI
MAR*, AplUciacGI
artlcIe et la
DO 1 - .IA
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R. : Eiusdem edilio terlia, 1539, p. 16-37.
su,vie d'u n poinl d'int errogalion . lenl •
R : Consensus edilionum RI Rs' Ouand deuX références figurenl côle à cMe, eUe. le rappoTl
~ . S' le. drux références 8e su,ven PM
11 : Consensus codicum PM. deux lexles parall eles . - " II ' u,' I,eul se rapporler
, . , , 'l b'cn d'une a u.,on q
~ : Fons codicum et editionum FXR. autre ind,catlon. ,1 ,s 91P ou• l', u Ire OU b',en d e 1a c,'lalion d'un texle
indiOcrem men l à 1 une ou ~ a . ' _ Si la seconde eal marquée
'f : Consensus codicum FX. idenllque so us l' une OU so~s 1 autre . la remière que le lexte ..
6 : Consensus PMFX. d'un aslé"isq ue, c'esl préc,sémenl à p
o : Consensus Te. rapporle. de l'Ancien Testament
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LA 01lAIB DU 08."

"':• • reaurrect.ionil ante istos Sadducaeorum


1111_.- ... demeurée, avant eux, proches parente da Sadcluci.'·
un"
1. 1. Ceux qui tentent d'ébranler la roi OB la ...

~iscu~sions,
controuersia moratam ita student
~U.. ut. eaJD .pem negent etiam ad carnem pertinere, à, l'abri des et prétendent que cet. espoir ..;
thriat.i quoque camem quaestionibus distrabunt, s étend pas Jusqu à la chair elle-même, ont. r&ÏIOD claM
• ~quUB BUt. nullam omnino aut quoquo .mo~o al.iam leurs controverses de se partager auui lu lambeaux de
tent la chair du Christ, et de soutenir ou bien que c:elle-ai
irâet.er bumanam, ne, si. humanam constl . fUisse,
praeiudicat.um sit. aduersus Illos eam resurgere omm modo, n'existe pas, ou bien qu'elle est de tout. autre nature
qu•• in Christo resurrexerit. 19itur unde illi deslruunt qu' humaine : car ils craignent, s'il était établi qu'elle f6\
earnis uot.a, inde nobis erunt praestruenda. 2. Examinemus humaine, que cela ne fil préjuger contre eux qu'elle
10 oorporalem 8ubstantiam domini, de spiritali enim eertum ressuscitera de toule façon puisqu'elle ressuscita daDI le
..t.. Garo quaerit.ur; uerilas et qualitas eius retraetatur, Christ. C'est donc à l'endroit précis ou ils s'elJoreent. de
an ruerit. et. unde el cuiusmodi [uerit. Renuntialio eius saper les aspirations de la chair que nouS devrons prémunir
celles-ci. 2. Examinons la substance corporelle du Seigneur;
dabit. legem nostrae resurreelioni. quant à sa substance spirituelle, toulle monde est d'accord.
Marcion, ut carnem Chrisli negaret, negauit etiam
Il n'est question que de sa chair. Nous discutons de 88
Iii natiuitatem, aut ut natiuitalem negaret, n egauit et
oarnem, seilieet ne inuieem sibi lestimonium r esponderent réalilé et de sa qualité : si elle a existé, quelle fut son
origine et quelle fut sa nature. En proclamant son existence
nous fixerons la norme de notre propre résurrection.
Test.: l,lin. 11-13: cf. NOVATIANvs,De Trinilale 10 (CCL 4, p. '28).
Marcion, voulant nier la cbair du
L'erreur de MarcIon .
comparée il celles Christ, . en m ême temps sa n~
a mé .
l'liu/lU: Incipit de carne XPI AM Incipit de carne :k Nicasi uiuas d'ApeUès sance; ou inversement, voulant. DIer
ln Xlifi domino nOBtro amen T Incipil eiusdcm de uera carne domini et de Valentin sa naissance, il a nié en même temps
P Q. Seplemll Florentis Terlulliani incipit liber de carne XPI F sa chair : apparemment qu'il redoutait de v~ir la cbair
••• Liber ullicUB qui noruil an no domini ducenlcsimo X et la naissance se prêter mutuellement témOignage, car
, moratam a : Morato A orla 1'11 ils Rigattius: isla A am. 0 \13 spem
AlI : eemper T Il 4 quo que carnem Christi inu. 0 Il dislrahunl 0 :
dlllI'uunt A destruunt Kroy. Il 5 aul' omo T Il quoquo modo Te<: quo
quomodo Ay 118 Christo AT : -lum e \1 resurrexeril AS : -xil T \1 11 15
n\raclaturAT: -tanture 111'2 fuerit cl unde el cuiusmodi omo A 11 a. Cr. .\cl. '2
But omo T 1118 reapondereul A: redderenl T redderenl responderenl e


I,ll-

il n 'y a paa de DaiMaace ..... e~ ..e'-


01- DGA
__ ....... carne
utitûtu line carne nec caro
eadern licent.ia haeretica et.
natiuitatem negare, ut.
lance. 3. Comme l'U n'dt
de la .même licence b6r6tiqu~d!:t1a ~
14..... et pott.ea del8rt.or ipsius, aut. et. carnem
oonleIB aliter ilIas int.erpretari, ut.
la naissance, comme fit Apell.' 1i·I.«. ....
renégat; ou encore reconnalt.re l' :.r
diiJqll

~
ua mais leur donner un autre a et la ........
......._ ... oondetert.or eiul Valentinus. 4. Sed el disciple et · 4tlt ., b
CII'Iltlll Cbrist.i putatiuam introduxil, aeque potuit
t l 'renégat
. .en même teS:-'
pa que 1UI.
COIIUD8 . . . J.....
~en '.' c~ UI qUl. mit son Christ en dn. daDl 1ID8 o1a*
.......tern quoque phantasma confingere , ul et conceptus Imagmalfe. aurait pu aussi bien lui forge r une ni" . sn.
• .N.prupatus et parlui uirginis et ipsius exinde infanlis f1an t oma ' té dde sorte que la conceP t"Ion, 1a gNMe..e
t t Ique
~ .,. 30",1., haberentur eosdem oculos eosdemque a ma er~1 e la vierge el le déroulement ult.6rie";
~ fefellislent quO! carnis opinio elusit. de la petite enfance, tout cela passAt pour un mua . ••
a b usan 1 c~s. m êmes yeux et ces mêmes sens qui se trom,.
IL 1. Pline natiuitas a Gabriele annuntialur". Quid iIli
rent en lUi Imputant une chair.
oum anp10 creatoris'1 Et in uirginis uterum conceptus
iDducitur". Quid illi cum Esaia < etiam> creatoris e '1 Odit U. 1. 11 est vrai que cette naÏll8llC8
d
moras, qui subito de caelis Christum deferebat • « Aufer l'évanglle
Prescription
contre es t annoncée par Gabriel" : mais il
& bine, inquit, molestos semper Caesaris census et diuersoria muillé de Marcion se soucie bien, lui , de l'ange du Créa-
anguata et sordidos pannos el dura praesepia. Viderit teur ! On nous le représente également
angelica multitudo deum suum noctibus honorans. Seruent
l~
conçu dans le sein d' une vierge b : mais il se soucie bien
potiua pecora past.ores· et. magi ne fat.igentur de Ion gins lui , d' Isaïe qui vient encore du Créateur' 1 11 hait
quOI: dono illis aurum suum '. 2. Melior sit et Herodes ne len teurs, lui qui faisait descendre des cieux son Chriat
improvisé d ! «Enlève-moi d'ici, dit-il ces recensements de
César, touj ours importuns, ces hôtels où on loge à l'étroit,
~
Teat.: Il, lin. 6.10: cf. HIERONYMVS Conlra I-Ielu idium 18 (PL " 3
i02 Bl. ' , ces langes sales, cette crèche sans confort; tant pis ai
cette foule d'anges honore son Dieu aux heures de la nuit;
ces bergers feraient mieux de garder leurs troupeaux·
18 et omo T \1 19 admissa AG : amissa T \1 ut AG : a u l T r 20 ipsius
AG : elus T \1 e~'.omo AT \1 21 confrssuS AG : profcsBUS T \1 \ 1Ias AT:
et ces mages de ne pas se fatiguer à venir de si loin' :
un. G \1 24 ~allUilalem A : -lis El \1 pha nlasma AT: -mata G \1 je leur fais cadeau de leur or '! 2. Que même Hérode
26 ordo 'f<tI 30XEiv R.-> : ordo .. 0 80xdv R. orlio"o o:OX&W T
_
ordo ta docln A ordo 10 coxm
.
". œ orlodOxIe . Y \1 hab~ren tur AT :
be~tur 81\ 27 fefclhssenl AG : -Iisset T 1\ elusit T: clusit A inlusit 0:
muslt y
(p.2 1'>83-585 ulerum AG'. - ro T Il 3 E
ln omo T .\1 Esai ' eh. am scripsi cum Braun
sala a. Cf. Lc l, 26-30 b . Cr. Le l , 31 e. Cf. Is. 7, 14 d. cr.
l . a 8 esset a prophela A essen l ia T \14 de caelis Le 4, 31 (e Marcionis r eeensione) e. Cf. Le '2, 1-20 1. CI. Mallb.
Ch r 18 t um A
referebat T \1'. Chr
f' de c ae10 A Chr. de caelis in u. G\1 deferebat El:
m '2, 1 g. Cf. ~!all h . 2, II
- • d . au er AT: au!ers G \1 6 pa nnos sordidos inu. T 1\ 7 deu
ni r.:.
ommum• Ay Il no C t'b 1 us om o T \1 8 pecor a p otius inv. T \1
T ~.
ma... ., : magls A Il ne f t "Igenlur AT : efa ligentur G \1 9 et omo T
a
... -'.~!\>' .
dn,ïeDD~ meU~ . . . . . JI...I'II'_k.......~
iDfana. ne MaJa qu on ne Cll'CODCÏIe pM . . . -
........,....r. ne parentee IUOI oneret. cela lui ferait. mal; qu'on ne le . . .- ..... . .
.1- r
AL

.M
....
Il.11- iD. ..... t.radatur Simeoni, ne il en coilterait. A 881 parenta 1& ....- ..
'-Ii ...... contrittet.. Taceat. et. anui Hla, qu.
'on ne 1
. e ~me
tte -r - _11_1
pal DOn plUl eDtIe lia ..........
Siméon : il a~lgerait ce vieillard qui doit. hieDtM. •
k., • Bit opûlor consiliis tot. originalia
~Iedle ;.ttal
Je

........ a..1l de1ere, Marcion, ausUS es ne caro eius Que cette enfin tienne la laque : elle
a. Ex qua, oro te, auctoritate '1 Exhibe.
• :,,,OIWlIletM • praenuntia aliquid : si apostol us praedica
un sort à 1enfantt.
t u as os éM
' t VoilA par quels d8l_n l '
, . arClOn, détruire tant de t.ext81 aut ........

.Je""
: Il .poatolicUi cum apostolis senti : si tantum sur le Christ, pour qu'ils n'apportent point. 1
· 3M'" apN1lW
~ua. ende quod traditum est: si nihi! islorum es, de s~ ch aiT. . aiS, le te pne, de quelle autorité? Mon\le-
le. SI tu es un prophète, fais quelque prédiction' ai t.u •
tG JDerit.o dixerim. morere. 4. Nam et morluus es, qui non
• chriIUanuI, non credendo quod creditum christianos un apôtre, prêche pu?liqu~m~nt i si lu es un co~papoD
fuit. : et. eo magis morluus es quo magis non es christ.ianus, d.es apôtres, range-toI à 1 aV18 des apôtres i si tu 81 un
simple chrétien, crois ce qui vient de la tradition' ai tu
qui cum fuisti excidisti rescindendo quod relro credidisti,
lieut. et ipse conl1leris in quadam epislula, eL lui non
n'es rien de tout cela , je puis le dire avec raison
. '
~eurll
4. Et d'ailleurs tu es déjà mort, toi qui n'es pas chrétien,
1& Degant. et. Dosm probant. 5. IgiLur rescindens quod credi-
ne croyant pas ce qu'il faut croire pour être chrétien :
4Iisti iam non credens rescidisti. Non lamen quia credere
tu es d' autant plus mort que tu es moins chrétien, toi
desiati recte rescidisti : alquin rescindendo quod credidisLi
qui le fus et toi qui en déchus en rayant ce que tu croyais
probas antequam rescinderes aliter fuisse. Quod credidisti
autrefois, comme tu l'avoues toi-même dans une certaine
aliter, illud ila erat traditum. Porro quod lraditum erat, lettre: les tiens ne le nient pas, leg nôtres l'en convainquent..
80 id erat uerum, ut ab eis traditum quorum fuit tradere. 5. Ainsi, quand Lu as rayé ce que lu avais cru, tu 1'81
Ergo quod erat traditum rescindens, quod er at uerum rayé parce que tu n'y croyais déjà plu,. Cependant ce
rescidiati. NuUo iure fecisti. 6. Sed plenius eiusmodi n'était pas un bon calcul de le rayer parce que lu avais
cessé d'y croire: au contraire, en rayant ce que lu avais
cru, tu donnes la preuve qu'auparavant il y avait quelque
chose d'autre, que tu as rayé. Cette autre chose en quoi tu
Il nec AT : ne 6 \1 ne El : nce A \1 oneret A Tpe : bonerel ct bonorel
y 1\ 12 oblatlonis T: obligalionis AS 11 13 senem moriLuru m e : senex
avais cru était la tradition. Or cette traJiLion était. la
morilurus A le moriturum T \1 conlristel El : -LeLur A \1 eL omo T \1 vérité puisqu'elle avait été transmise par ceux qui avaient
14 lot omo T \1 1& Marcion delere inv. T \1 es AT : esl e \1 16 auelo- qualité pour la transmettre. Ainsi en rayant cette tradition,
o
ritate' Exhibe Bcripsi cum Kroy. (cf. Brf., p . 249 s.) : exhibe auel - c'est la vérité que tu as rayée. Tu n'avais aucun droit.
ritatem A exhibe am. El \1 17 propheLes AT : - Ln e \1 18 Lanlum AS: de le raire. 6. Mais noUS avons déjà développé plus longue-
~te~ T. \1 21 8S El : esl A \1 eredendo El : -dendum A \1 22 quo magis
T • qUI 6 \123 fulst.\ T : fuisses AS \1 26 non 1 am . T \1 reseidisti A6 :
credldisU TII27 atqum ct: atque in A ad qui TPo an quon iam y\l27 -'28 i. cr. Le 'l, 21-38
l1
credldisU prob8s. .- fuisse
T 1129 lta erat6 q~o. d am. A \1 28 eredld
. lsl1
. . Ae : resCld
. .lS . h. cr. ~lallh. 'l, 16- 18 (J ér. 3 1, 15)
t A6 . '. llerat A \lbl eraL TPc \1 30 uerum El : uerbum A \1
u . et T \1 els AS : is T 1\ fuit AI) : crat T
n,'
.ffIJINIlT
_ _es alibi iam uBi ment dans un autre OU" . . . . . ,"'i:."
contre t.out.ea les hér6aies : ici 118111 ............. .
ia .l&'I1allGadllDÜ retract.amUB , deside- lurcrolt. et. demander pour queUes l'8iIcma W"ptIiI_' • •
. . . .:_ putaueril nat.um esse Christ.um. Christ. n'est. pu né.
• quatenu! boc pulas arbit.rio t.uo DL 1. Dans la mesure ota tu .. ,,,MI
....
• poaaibilem aut. . ' t em d eo D'~~C;:-::Upc»o avoir e~ le droit. d'en juger, ta il
'=-ti......
!IIi Da U1
mconuemen
ti~t.atem. Sed deo nihil impossibile
.
......... Gult. An ergo noluerit nasci - qUla SI UO.Ul ,
.
mSI
l't
..ble • Dieu nécessaIrement. tenu cet.te DaI• •DOe
ou pour impossible ou pour inccm-
V(.tHlfite à Dieu. Mais à Dieu, rien n'est impollible, excepU
. . et Dat.uI 81t. _ consideremus. Ad compendlUm ce qu'il ne veut pas. Considérons donc s'il n'a pu voulu
dl .pa"1'0 : ai enim nasci se deus noluiss~~, quacumque ~e naître: car s'il l'a voulu, il l'a pu et il est. né etJectivement.
C bOID1'nem se uideri praestltlsset . Nam qUlS Je cours au plus bref: si Dieu n'avait. pas voulu naltre,
. .
..., . . nec 'd na eum negaret. natum'l Ua quo d no lUlsse
' t
_ e m Ul e . d' l' 1• peu importe pour quelle raison, il ne se serait. pal prêté
'd ri omnino uoluissel. 2. Omnis rel ISp lcenels à l'apparence humaine. Qui en eltet, le voyant. homme,
.... neoui e . 'd
10 eti. opinio reprobalur, quia nihil interest. utrum ~lt. qUl aurait pu nier qu'il fût né '1 Ainsi ce qu'il n'aurait pu
m
aD Don lit., Bi cum non sit esse praesumllur . Plane mterest voulu être, il n'aurait pas non plu voulu en avoir la
illud ut. falBum non palialur quod uere ~on est.. «Se~ moindre apparence. 2. Tout cc que l'on rejette, on refllle
aaUI erat illi, inquis, conscientia sua. Vidermt hommes SI également d'en avoir la réputation ; car il importe peu
n.t.um put.abant quia hominem uidebant: 1) ~. Quan~o ~rgo qu'une chose soit ou ne soit pas, si l'on suppose qu'elle
111 dignius, quo constantius humanam sustmUlsset. ~xlstlma­ est alors qu'elle n'est pas. Mais ce qui importe en tout. cas,
Uonem uere natus, eamdem exislimationem etlam non c'est que Dieu ne consenle pas à feindre ce qui est. s~nl
nat.us subiturus cum iniuria conscientiae suae. Quam tu existence réelle. _ Cependant, me dis-lu. sa conviction
ad 6duciam repulas, ut non natus aduersus conscientiam intime lui suffisait. Tant pis pour les hommes qui le
luam natum se exislimari suslinerel? Quid t.anti fuit, croyaient né parce qu'ils le voyaient hom~e. t 3. Soit.,
mais qu'il eût Hl- plus digne et plus consequent de. sa
part, de supporter l'opinion des homme~ en étant vé~lla­ er
Tell.: JlI, lin. 3.5.23-24: cr. LEPOR1VS, Lib. emend. (PL 31, 1223 D).
blement né, que de se di~poser, san.s ~'lre .né: à Ilaiss
Test. : JlI, lin. 6.19 : cl. NOVAT1ANVS, Dt Trinilale 10 (CC L 4, p. 28).
cette même opinion blesser sa conVictIOn mllme. Quel
.' . t d' 'oir supporté cont.re
smauher aplomb lUi supposes- u a" .' , .
" .' .' '1 û' né alors qU'II ne 1 était
sa conviction . mtune,. qu on.• e crd' e i m'and pnx . que le
34 relraclamus 0 : -lemus A
'l ul omo T 113 exislimaueris AB : eslimoueris T 114 noJueril UrsintlS : pas 1 Renseigne-mOI : étale-ce un s ..,.
uoluerlt codd.1I5 el' omo l'II el poLuil omo B 11 6 noluisscl Aa. : uoluissel
T~ 117 nec omo T 11 nam omo Tpoll 8 ils AT : ilaque 0 11 noluissel AB :
uoluiaeel T Il 9 omnino El : bomini A 11 Il an El : aul Ali 12 illtld
omo Ali falsum AO : ralli T 11 13 iIIi erat inv . T 11 inquis AB : _quies T Il
ulderinl AU: -derunl T Il si AB : sed T 1115 quo AT : quanLoqu C6 Il 15-16
um
exlstimationem uere Ralus eamdem omo AT 1117 quam tu 0 : quanl
A Evom 1118 repulas El: -lans Ali ul non nalus 0 : non lantum A
Christ, ..chant ce qu'D .....,1110. ._ _
. ._ id te qaod non erat.
..ï.tI..... .• )te, li nat.uB fumet. et.
........ .... deeilBet., amittene quod
~êtant. réellement. la natare hm "
4. Tu ne peux rêpoadN qu'ft .. '....
Dieu, perdant ce' qu'il était. ....... .,-• •'.. ...'IN.
J. . . . .
r-- --,.
f• .w,'DlIII erat.: t periculum enim status Bui e. n y a pu de dlUlpl' q1Ie Dieu ,._~• •ii
pas. E n efttil
,-i«11W icleo, inquis, nego deum in hominem ~e s~n état. Dt !'fais justement. pour cette raMa, ..,. . . tri
.-.~ ut. et. naaceretur et carne corporaretur, le .me que leu se soit réellement cb"" .. lia'" ~
_l'Il'" eat. et.i8Jll inconuertibilis sit necesse est, pomt de. nat~re et de prendre corps daDI la chair :
~',fI"'" ÎD atiud fInjs est pristini. 5. Non competit que celUI qUI est sans fin doit être aUBIÏ 1&DIl cbIOP:-n:
a.;GlIIUJ_io eiull cui non competit finis, • Plane, natura Or ~e changer en aulre chose, c'est mettre fin l ce qu'OB
.a lep est. ne permaneant in eo quod é~all précédemment. O. Donc ce qui n'admet. pu de tla
10 ~ in eia. et. ila non permanendo pereant, dum n admet pas non plus de changement.. Je l8ÏI bia,
,....t. conuertendo quod fuerunt. Sed nihil deo par est; la nature. de~ êtres soumis au changement est UlujeU:ie
.at.ura liul ab omnium rerum condicione distat. Si ergo il celte. lo~ : LIs ne pe~istent pas il êlre ce qui chanp ID
quae a dao distant., a quibus et deus distat, curn conuer- eu~. AinsI, en ne .per'Hstant point, ils disparailsent., puill-
tuat.ur amiltunt quod fuerunt, ubi erit diuersitas diuinitalis qu en changeanl Ils perdent ce qu'ils étaient.. MaÎl riID
.. a cet.erit rebuB niai ut conlrarium obtineat, id est ut deus n'esl semblable à Dieu. Sa nalure dilTère de la condition
et. in omDÎa conuerti possit et qualis est perseuerare? commune des êtres. Par conséquent, puisque ces êtres ai
dillérenls de Dieu el donl Dieu eslai dilTérent., en changeant
6. Alioquin par erit eorum quae conuersa amittunt quod
perdent ce qu'ils étaient, que deviendra l'oppOliLion
tuerunt., quorum utique deus in omnibus par non esl, sic
nec in exilu conuersionis. Angelos creatoris conuersos in enlre la condition divine el celle de tous les autres êt.res,
si nous ne maintenons pas l'affirmation contraire : que
40 eŒgiem humanam aliquando legisti et credidisli et tant am
Dieu peut à la fois se changer en toule chose el rellter tel
corporis ueritalem gestasse, ut et pedes eis lauerit
qu 'il esl ? 6. Sans cette affirmation il sera simplement
Abraham. et manibus ipsorum ereplus sit Sodomitis Loth b,
semblable à ces êtres qui, en changeant, perdent. ce qu'illl
conluctatus quoque homini angelus tolo corporis pondere
élaienl ; mais Dieu , n'élant sûrement pas leur semblable
sous tout autre rapport, ne l'est donc pas non plus quant. au
résultat du changement. Il fut un temps où tu Ii!ais et.
tu croyais que les anges du Créateur, changés en une
forme humaine, portèrent un corps d'une telle realiU
20 quod AT : cum611esselid se AT: esset esse se ex essoUs S6 y ll qu'Abraham leur lava les pieds·, que de leurs propres
' 1t
'1 Don potes 9: el n. p. A Il ne si A : nisi 6 si (ras. praec.) T Il Z3 fil A : est mains ils arrachèrent Loth aux Sodomites et qu'un
T adaumlt 6 Il '24 esl A6 : Marlionis blasphemin add . T Pc Il idee A6:
eso T IIlnqula A6 : -quies T Il hominem A6 : -n e T Il '25 el' omo AT n ange enfin , lultant avec un homme de toul le poids de
oorporaretur El : corporatur A Il 27-28 conuerli enim - competit
lInIa omo T 1128 elus i/a A (approb. LOfs., Z.S. T . p. 10) : omo 6 (def.
Tl D31 perduntEl: pereunl A Il 33 quae am. 6 Il el am. A6 Il 35 a a. Cr. Gen, 18 , 4
b. cr. Gen. 19, 10
OIIL AD 38 deua am. A Il par in omnibus inv. T

..
1IItla. . .
7. Quod erp IOn c:orpa, dem..... ~::~:=

~=~==~:::!I
i~_1J8II11i in corpulentiam tenait 10rL- 1 7. AiDIi te.
iiii".~_~~~t., hoc tu poten- tout en prenant par leur
~ __rit. Chriat.ua eiua uera humain, n'en reeter pu ~ "'._. ..
rii..,.pI_uer'are'l Aut. numquid et pouvoir è un Dieu plUl pmllant, ~."IM.
p":. ' ...
_ _ _dl apparuerunt'l Sed non audebis n'aurait pas eu la force de reeter Dieu ea ........m • ••
l'humanité 'l Ou bien eske que ce. . . . . . . . . .Pli.
• lie apud te angeli creatoris sicut et
dans un fantôme de chair 'l Mais tu n'oera ,.. . . .
~ Ohrist.ua cuius angeli. tales qualis et
cela, car si dans ta pensée les anges du Criateur _ ... M
toript.uras opinioni tua~ resistentes .non de qualité que le Christ, le Christ. appartiendra aa ......
.... JtieoÏ88eI, alias corruplsses, .confudls.S~t te Dieu que ces anges qui ont même qualité que le Chrid.
ftJ... .........
-,"" euanalillium lohannis 4 praedlCans spmtum B. Cependant, si tu n'avais pas, de propos délib6r6, taat.Ot
ICilMlllbItJ., corporel delapsum se disse super dOffimum.
..,,- .
rejeté, tantôt dénaturé les Écritures qui s'oppol8llt •
Qi~prib~1 cum boc esset, Lam uere erat et columba quam ton sentiment, l'Évangile de Jean d t'aurait. confondll
• .,J,,",UI, JIeC interfecerat substanliam propriam assumpta en la matière, lui qui déclare que l'Esprit. descendit. dana
~ extranea. 9. Sed quaeris corpus columbae ubi le corps ' d'une colombe et se posa sur le Seigneur. Or
lA reaumpto Bpirit.u in caelum : aeque et angelorum l'Esprit, sous cette apparence, était colombe auyi rieUe-
10 eaclem ratione interceptum est qua el edltum [ueral. ment qu'Esprit: il n'avait pas mis fin li sa propre substance
li uiCÜlBel cum de nihilo proferebalur, scisses et cum in en prenant une substance étrangère. 9 . • Mais, demandea-tu,
aibilum Bubducebatur. Si non fuil inilium uisibile, nec que devient le corps de la colombe, une fois l'Esprit. retiré
ftnia. Tamen corporis soliditas eral, quoquo momento au ciel ? Il Comme celui de~ anges, il s'est résorbé de la
corpus uidebaLur. Non polest non fuisse quod scriptum est. même façon qu'il était apparu. Si tu avais pu voir le
moment où il émergeait du néant, tu aurais également.
IV. 1. 19it.ur, si neque ul impossibilem neque u L peri- connu le moment où il retournait au néant. puisque
culosam deo repudias corporalionem, superest ut quasi tu n'as pu voir son commencement, lu n'as pu voir non
plus sa fin . Cependant ce corps a.... ait pleine consistance,
à quelque moment qu'on lui vit l'apparence d'un COrpl.
Ce qui est écrit ne peut pas n·a.... oir pas été.

44 I.deo A6: ab eo a quo TPC Il ergo 0 : cmrn A Il 45 infrr io ris A :


IV. 1. Par conséquent, si t.u ne
.rlbUI e Il dei AT : deo ct dil '( Il conuersi 0 : -sis A Il 46 angrli 0 : ulr refuses à Dieu l'Incarnation ni parce
n'était pas indigne que tu l'estimerais im~ossib~e, ni
L'I ncarnation
1.. A 1146-47 tu polenliori deo Tct: ul polrnlior id eo A tu polenti o
Ideo y 1147 aureres A : ·rers 011 rius om o 0 Il 50 si omo Til sicut ,\ 0 : euae
de Dieu parce que tu l'estimerals pénll
quemadmodum T \151 eius dei AT : eiusdem subs tanliae 611 cu lus AS : . . 1 . tt et que tu la dénonces
e
oui T IIl.ogeli AT : aogeli angeli \1 54 in hac s pecic AT : hi nc 6 Il
e
pour lUi, Il reste que tu a reJe es
e
i6 delllplum A : dilapsurn T lapsum \1 sedisse T : desediss Att
r urn •. cr. Le 3, 22
cleeceodlue y Il &6 uere A6 : uera T Il 57 el omo T \1 59 a ngelo el d. cr. JII 1. 32-34
ÙIII. 81\61 et omo 611 63 quoquo A : quo 0
c. cr. Gen. 32, 27
1 ut' omo A \1 ut' omo T


·.DI
i61i1f1---
.•-
. . . . .,:ia:.
t(1ÛdeDl eXOrBua odio
apurcitial genilaüum
comme iDdipe
naiaBanCB, allonl, lui. ~;=;::::=:::
dep6rwe
mise dans le ventre 1ea ................
~e _1-
....!.'_-D' l_illlilli",:.'
et eanguiniB foeda coagula, caillou aang et. d'eau, lUI' cette cUIr
.-...I1eDdlle par nouem menles. Describe
. . . . . . . .IIGIIIII~I, grauam, aDXÎum, nec Bomno
neuf mOI8, tirer Ba nourriture de ee
.--.
donc ce ven t.re,. p1UI mOll8t.n1eux da JOur
• -
-rata-
- J01II', eh . .
P

. . . . . lil1lillliuilbUI faatidii et. gulae. Inuehere iam to urmen


U...... té r--' me-"
d et. Jamais en renna ..1_--
.... . . - ..L.. 10_ _• ,
IIIDJ_lilriB eDit.eDW pudo rem , uel pro periculo so ICI..., e part et d'autre par 188 capricea de l'app6tit
',"jU1I.1tII . . .da!. oe1 pro natura religiosum. 2. Horres. utique et
. dédu dégoût.d Déchalne-toi ' maintenant., con._.-
..... _oi •• -_
f4t.*"r st.. 0UDl IUÏI impediment.is profusum; utIque et daDt
nat.~UemeD\
ID cents e la femme en travail qui l'honorent.
......... dedipariB, quod pannis dirigitur, quod unctio- par le danger qu'eUe court et qui IOnt
.u.. tormatur, quod blanditiis deridel ur . Hanc uenera- sa~rés. 2. Apparemment qu'il te fait peur cet. enfant
. . . . . DAt.urae, Marcion, despuis, el quomodo natus es '1 releté avec armes et bagages, et que tu le d6daip_
l i 0diIti naacentem hominem, el quo modo dilig aliquem?
is encore une fois débarbouillé, parce qu'il faut le maintenir
Te quidam plane non amasli, cum ab ecclesia et fide dans des langes, le pétrir de pommades et le faire rire par
CbriBti recesaiat.i. Sed uideris, si libi displices, aul si aliter des caresses! Tu méprises, Marcion, cet objet nalurel de
es Dat.ul. 3. Gerle Chrislus dilexit hominem illum in vénéra lion : et comment es-tu né ? Tu hais ln naÎSlance
immundit.iis in ulero coagulatum, illum per pudenda de l'homme: et comment peux-tu donc aimer quelqu'un '1
to prolat.um, ilium per ludibria nutritum. Propter eum Toi, en tout cas, tu ne t'es guère aimé toi-même quand lu
descendit., propter eum praedicauit, propter eum omni se L'es retiré de l'Église et de ln (oi du Christ 1 Mais, tu peux
humiliLate deiecil usque ad mortem, et mortem cruciS". bien te déplaire à toi-même ou être né autrement que tout.
Amauit. utique quem magno redemit b. Si ChrisLus creatoris le monde, peu nous imporLe 1 3. Le Christ, au moine,
est., Buum merito amauit ; si ab alio deo est, magis amauit aima cet homme, ce caillol formé dans le sein parmi les
~ quando alienum redemit. Amauit ergo cum homine immondices, cet homme venant au monde par les organes
honteux, cet homme nourri au milieu de caresses dérisoires.
C'est pour lui qu'il est descendu, pour lui qu'il a prêché,
Teat. : IV, Un. &-14.48-49 : cf. HIERONYMVS, Contra Heluidium lB pour lui qu'en toute humilité, il s'est abaissé jusqu'à la
(PL i3, Wl Bl· mort, et la mort de la croix". Apparemment. qu'il a aimé
celui qu'il a racheté d'un si grand prix b. Si le Christ.
3 quldem A6 : lam T Il 3·4 odio babita omo A6 Il 5 foeda omo T Il
vient du Créateur, il se devail d'aimer ce qui est sien;
8 alendae A6 : -ndo T'C -nda TPC Il 7 de die A6 : de d. in die T de
d. In dlem Bva1l611 7-B nec somno tulum T : nec sono totum A nexum mais s'il vient d'un autre Dieu, il l'a d'aulant plus aimé
io
totum 611 9 in omo T 1110 bonorandum A6 : borrendum T Il relig - qu'il a racheté en lui un élranger. Ainsi, en même Lempl
lum A6 : reuerendum TpcI\12 ablutum AT : oblitum 01\ dedignarise que l'homme, il a aimé sa naissance, il a aimé sa chair.
AT : -naberia ct -naueris y 1\ dirigitur El : ducilur A Il 14 natura
Marcion AT : 0 Marcion naturae 6 1\ 17 displices El : -cet A 1\ lB es
naLul A: n. e. inv. T natus 6 Il cerle AT : et C. 6 Il 19 utero El: U.
b. Cf. 1 Cor. 6,20; '7,23
coaguLero (,le) A Il 19-20 per pudenda prolatum ilium omo AP Il 20 a. Cf. Phil. 2, 8
mum omo T Il 20-21 eum descendit propter omo A Il 22 deiecit usque
8 : deleclLu8. que A Il i3 creatoria A : creator eiua 6 TPC Il 24 deo
8 : deus A Il amauit. AT : adamauit eIl 25 quando El : quam deo A
;:~;::!;II!
....._ .. Nibil amari poteat.
"_i.~'" Aut. auler natiuitatem ce qui
On ne lepeut
fait pu
Atre .ce.qu'U .t.
. . ua Mn... Ii
a..iClll'll4nn et. praesta quem deus la naiu8Dce et montre-moi 1".,....
_,.II,JaetnO 4Uem deus. re~emit, tu ha~~ faia-moi voir ce que Dieu a rachetA. Ji.
~ue doae~IIIl~.:>-:81~':1::
ii::':" !hl.......... red.mit, et IndIgna quae mSI
1A1O~_ _~et '1 Natiuitat.em reformat a morte
".dIûIe'Aldielti, carnem ab omni uexatione restituit,
l'homme Dieu a rachetA, veux-tu
de ce .qu il a racheté, et rendre indip'l .. 1. . .
n'auraIt pa~ racheté s'il ne l'avait aim6 ? n ,. .. III
....
...
IIIMI. eIIlaou.,
1 t aecam reluminat, paralyticam redin-
c ·t t t .
~ort un~ nal8san~e nouvelle en nous donnant la vie c6leIt.e ;
Il r~ta~ht la chaIr. de t~ute meurtriuure; 16preue, U la
........" datmOoiacam expiat, mort.uam resUSCI a·, e nasci
• iUaIn erubelcit'1 D. Si rauera de lup~ aul sue au.t uacca punfie, aveugle, Il lUI rend la lumière' paral}tique,
il lui rend toutes ses facultés; poas6d6e' il l'exorcise'
~ 1 :_..t et. ferae aut pecorl~ corpore mdutus
.... __ uou....... . '11'
raedicaret tua opmo r , 1 1 censura mor~e, il.la ress~scite: : et tu veux qu'il rou~ d'y naItre i
,apum 1 rum P
___...:'-caeo
•.• t.urpe hoc deo' et . '.
mdlgnum hoc d'el fil'
1 10,
5. SI vr81ment 11 avait voulu sortir d'une louve, d'une truie
pra.........era.. . . l' ou d'une vache, qu'il prêchât le royaume des cieux, vAtu
et. atult.um propt.erea qui ita credal »..Slt pla~e stu tu~ SI du corps d'un fauve ou d'une bête, la critique ne manquerait.
40 de nOltro sensu iudicemus deum. Sed ClrcumsplCe, MarcIOn,
pas, je pense, de lui objecter que c'est une honte pour un
IIÎ tamen non delesti : Slulla mundi elegil deus ut confund~l
Dieu, une indignité pour un fils de Dieu, et. en plus qu'il
.api.nfia d • 6. Quaenam haec stulta sunt: C~n~er.slO faut être fou pour y croire 1 Assurément c'est. une folie
hominum ad culturam ueri dei, reiectio errorlS, disCiplina si nous jugeons Dieu avec notre esprit. Maia prends garde
iuatiLiae, pudiciliae, misericordiae, patientiae, innocentiae Marcion, si du moins lu n'as pas gralté le texte 1 • Dieu a
41i omnis? Haec quidem stulta non sunt. Quaere ergo de
choisi ce qui était folie aux yeux du monde pour emplir
quibu8 dixerit; el si praesumpseris inuenisse, num erit de confusion sa sagesse4.» 6. Qu'est-ce donc que cette
folie ? Serait-ce le retour des hommes au culte du vrai
Dieu, le rejet de l'erreur, l'enseignement de la justice, de
26 eUam cnrnfm fliam naliuilaLem ci us inu. T Il amari AS : -are la chasleté, de la miséricorde, de la patience, et de l'inno-
T 1\ 27 ide: eL A 1\ auL omo T 1\ auler ATPc : aulers Ct; auleres Y 1\ cence en toute chose '1 Mais cela, ce n'est pas de la folie.
28 et' omo T 1\ adim~
i
e: aul adhibe A 1\ '29 homo A6: homio T 1\ Cherche donc ce qu'il a appelé ainsi; et si tu te fais fort.
31 000 redemisset AB: n. r. non rfdemisseL T 1\ noliuiLatem relormal
d'avoir déjà trouvé, est-il rien d'aussi fou que de croire
a morle Kroy.; o. reformata morte A naliuiLale relormala 0 naliui-
tatem relormalam [relorn.aL TP'l morluam T 1\ 33 leprosam AO :
-sum T 1\ reluminal AT ; perluminaL 6 1\ 34 expiaL 0 : capLal A 1\
34-3& nasci in iIIam erubescil 0 : nos iIlam erubfscemus A 1\ 36 et
Ali: aut T 1\ 38 proescribereL 0 : proscribereL A 1\ 39 qui 0 : quia A 1\
lite: si A 1\ si omo .\ 1\41 mundi 0 : mulLi A 1\42 sapientia A : -liam
T -tes 111\43 hominum AT : -nis 0 \1 cu1Lul'am AT : cullum 0 1\ reicclio
Ali: refeclio T 1\ disciplina AS: -nae T \1 44 misericordiae palienliae
d. 1 Cor. l, 27
A : p. m. inu. e m. sapienliae T 1\ 45 omnis haec A : omnia c. Cf. MaLlh. 11,5. '15. 35, 5-6
baec 91\ 8tulta omo T 1\ 46 inuenisse A (cf. LOfs., Z.S. T. p.53) :
e
te InueniBSe 1\ num TPC : non ASTo. 8
. . ._ _ .1pIidaa ct _ aD DIeu ~i.'\iI"'I' •• •
.......,illll..aturae IlODtu- dans la chair -,~_:.:=::::~
. . . . . . . . .illltulta Don eue, de la nat.ure. ? Pt.. ft 1[* _ • •
......atk_1D elegerit lapientiae folie ? Et aerait.-il .ut:n ...........
"..-di!'- faci1iua oreditur Iuppiter
1ialII....". ' " uare homo Christui penea
de cette Ngene, on eroi\ pha
s'est fait cygne ou taureau que
fMI._ ......
pour défier la Ngeaee de ee _de 'CI.........iii

Il.~
Christ fait homme 1 II'1II- -
.~... et. alla t.am atulta quae pertinent ad V. 1. Oui, il est d'autl'el foIIllfJli
Le KllDdaIe
RIK1PIIllÏOiIl8I dei. Aut prudentiam dicant deum de la croix folles que ceU.ll, concerDa1lt
_ .. ~,..hoc quoque, Marcion, immo hoc potius. ~c:e1uI outrages que Dieu BOuM clIu ..
1d.....iaciIill1ÙU1• deo, quid magis erubescendum, nasci de la "·'Muee Pauion. Si ce n'est pu vrai, qu'"
- . ' Cunem geatare an crucem? Circumcidi an appc~le sagesse un Dieu crucifié 1 Supprime cela a1IIII
Bciucari an aepeliri? In praesepe deponi an in MarClon .. Q.ue dis-je? Cela de préférence. Qu'y a-Ml
. . . . .û.o rec:ondi '1 Sapientior eris si nec ista credideris, de plus mdlgne d'un Dieu et dont il doive plus roup ,
_ " ,IIIGB • Npiena nisi stultus in saeculo fueris dei stulta Est:- ce de naître ou de mourir? De porter la chair ou la
.....«10. 2. An ideo passiones a Christo non rescidisti, croIx ? De se (aire circoncire ou de Be faire clouer? De ..
,. put. phantasma uacabat a sensu earum? Diximus retro (aire nourrir ou ensevelir? D'être couché dana une criche
&IIIae illum et natiuitat.is et in(antiae imaginariae uacua o,u déposé dans ~n tombeau'? Tu seraa encore plu . . .
ludibria aubire potuisse. Sed iam hic responde, interfecLor SI tu refuses aussI de croire à ces folies. Maia tu ne saurais
aeritatia, nonne uere crucifixus est deus? Nonne uere être sage si tu n'es pas fou en ce monde, en croyant aux
monuua ut uere crucifixus? Nonne uere suscitatus ut uere folies de Dieu. 2. N'aurais-tu pas justement négligé de
16 IOilicet mortuus'l 3. Falso st.atuit inter nos scire Paulus rayer les soufTrances du Christ parce que son fantôme
ét ait trop creux pour les sentir? Nous avona déjà dit
qu'il aurait pu, d'une (açon tout aussi creuse, Bubir la
vaine dérision d' une naissance et d'une enfance imaginaires.
MAis à ce point ou nous voici, réponds, assassin de la
.7 \am AT: IBm 6 Il quam omo e Il 48 carneum AO : carnalu m T 1\ vérité: Dieu n'a-t-il pas été réellement crucifié ? N'es~iI
H alla lint qUBe El : alias inique A pas mort aussi réellement qu'il a été réellement crucifié '1
'et omo A 1\ But AS: apud T 1\ dicanl AT: -ca m e 1\ 3 aurer AT : N'est-il pas aussi réellement ressuscité qu'il était, cela va
aulen 6 Il quoque hoc inv. T 1\ 4 indignius El : -nus A 1\ 5 an 1 om , A 1\ de Boi réellement. mort? 3. Serait-ce faussement que Paul
. .tare A6: -laBBe T 1\ 6 suffigi AO : suffici T Il 7 monimenlo A : O1on\1- a décrété parmi nous qu'il ne savait rien d'autre que
:tum 9 1\ recondi AO : recludi T 1\ 8 in omo 0 1\ 9 rescidisli Ta: :
d18U Ar 1\ 10 B sensu A TPo : ad sensum 0 1\ Il imaginariae j\ :
:-8iJw'Ia et T lmaginarium imaginariae 0 1\ 12 hic El : hinc A II 13
1I'Ilu:. A6 : do~nus T 1\ 14 m.orluus El : m, est A 1\ ut' AT : et 0 Il
AlI fIxua A6. C. est T 1\ BuscllaluB AT: resuscilalus 0 II 15 sc. icet
:'. et T Utaleo CI : taleum se A falsum T et falso enim y
. . . . .-p\lltaJD iDgeIIit ll, falao
.--. . ._ ilitur et Odes Dost.ra,
JélUl crucifl6· t Serait". "1IIii_~
tombeau", lau.eDMlD\ qa'i1 __ r._lI!Iïji

_ _ ...- aperamus a Christo. tiOD' 'l Dana ce cu notN lei .............,
iiillti~ qui iatereJDptores excusas dei 1 rien ne sera que fantllme daDI tout. . . . . _
... Christus si nihil uere est. du Christ.. 0 le plus ecélérat d. 110........ W
....,.,.......... &pei totiua orbis. Quid. d~st.ruis h.ors de cause les meurtriers de Dieu 1 Ca;" ........
n~n ~oulTert de leurs mains, ai rien de . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . ftdei? Quodcumque deo mdlgn~m
~ ét~lt réel. De ~ce, épargne l'UDÏque .pûuce de
mIJd apedit. 8aluUB Bum ji non confundar de do~mo
• mlit conçu. u• fuerif, confundar et ego elUS d. 1 UDlvers ! PourquoI détruire ce délhonneur Déc.I.aire. Il
....,lD,- 1 l' . .
AI" non inueDÏo mat.erias confuSlO DlS quae me per
foi '1 Tout ce qui est indigne de Dieu tourne Il mon av....
• ~ ruboris probent. bene impudente~ et feliciter tage: Je ~uis sau~é si ~e ne rougis point. de mon Sei.........
Car II a dit: • QUI rougira de moi, je rougirai auui de lui·••
PItum. eruciflxua est. dei mius ; non pudet qUIa pudendum 4. Or je ne trouve pas de malières Il rougir que ceUea qui
. ., Btmortuua est. dei mius ; credibile est q~ia i~eptu~ ~st. me prouvent, quand je méprise ma honte, que mon impu-
If, aepulLuB reaurrexit; certum est qUl.a. Imposslbll~. dence est un bien et ma folie une félicité. Le Fill de Dieu
10ts, Sad haec quomodo uera in illo erunt, SI Ipse non fUlL a été crucifié? Je n'ai pas honte puisqu'il faul avoir honte,
oerua, ai Don uere habuit. in se quod figeretur, quod ~~re­ Le Fils de Dieu est mort '1 Il faut y croire puisque c'..t.
...tur, quod sepeliretur et resu5citaretur, cafJ:-e~ sClhcet a bsurde. Il a été enseveli, il est ressu8cité : cela est certain
banc languine BufJusam, ossibus structam, ~erUis mtexta.m, puisque c'est impossible. 5. Mais comment tout cela
ueDie implexam'l Quae nasci et mori nOUlt, humana sme pourra-t-il être réellement en lui, si lui-même n'a pal ~t.é
8& dubio ut. nata de homine ideoque mortalis, haec erit in réel, si réellement il n'a rien eu en lui qui pût être crucifié,
Christo homo et fi/ius hominis. 6. Aut cur homo Christus mourir, être enseveli el ressusciter : c'est-Il-dire une
eL hominis mius si nihil ho minis eL nihil ex homine'l Nisi chair comme la nôtre, irriguée par le sang, charpentée
si auL aliud est homo quam caro, aut aliunde caro ho minis par les os, entrelacée de nerfs, sillonnée par les veines '1
Or cette chair qui sul nailre el mourir, humaine san8
aucun doute puisqu'elle naquil de l'homme el, pour celte
raison , mortelle ' c'est clic qui, dans le Chri l, sera l'homme
et le Fils de 1'homme. 6. Si ce n'e t pas Hai, en quOi le
.
16 leaum omo El Il 18 eril A : esl 0 Il 19 hominum 0 : -nl'm A Il Christ est-il homme ou Fils de l'homme puisqu'il n'a rien
inl.eremplorcs El : inlerredemplores A Il dei Ae : domini T Il 20 fis
qui appartienne 11 l'homme ou qui lui vienne de l'homme. '1
Ali: bis T 1121 quid AT : qui 6 Il 22 dedecus Aoc : dccus TPo~ Il 23
lum e: elm A 1127 cruciflxus AT : na lus e Il 28 crcdibile AT :
A moins que l'honlme ne soit autre chose que la chair,
e
proraue C. 611 ineptum AT : inemptum Il 29 impossibilc e: imp· ou ClllP la chair de l'homme De vienne pas de l'homme,
eal AT Il 30 sed baec 6 : Dam A haec T Il uera omo T Il in illo uera
'nu. Il 1133 banc omo A Il struclam A (cf. L~rs., Z.S. T., p. 79) : sub-
e
.truct.am Il 34-35 bumana ... nata AT : bumanam ... nalarn 611 35 C. CI. 1 Cor. '&, 17
e
ld80que AT: ideo quia 611 erit AT: est 1136 Cbristo AT: Chr. quia ~ cr. , Gor. 2, 2 Il. cr. 1 Cor. If,. 4
Chrietua TV' Il 37 6\1us bominis inv. 6 Il 38 aliud 0 : alius A Il aliunde d. Malth ln, 3:\. Mc 8,38. Le 9, 26
Ali: allud T
....,..lIJ8In ~ aut. homo ou quedeMarie
Dieu De'" "~~~~:~~f:~!
Marcion De lOit 1~_ _·1
._.,1iq11O
.,._""'''' bomo Ghriat.ua line
.Ifl'_ ... ftliua
-,ldIl."',
parente homine, licut.
line deo palre.
eeasul hominem el deum
Usde non nalum, hinc cameu.m,
ldDC in6rJIlum, inde praeforte~.' hmc
tout. cela, le Christ. De . . . .~.~:~~:~:::~
avoir une chair, ni Fila de l;"-nM
parent. humain : pu plui qu'il ne lIINit. .,.......
de Dieu, ni Fils de Dieu l8DI Die. pou PD -,~ ....
la ?rovenan~e de sel deux .ubl........ ........
t.
.......... uialDtem• Quae proprietas condlcl~num, était à la fOl8 homme el Dieu : d'un c6t6 il 11\ .... . .
l'aulre il n'est poinl né ; d'un cÔté il est. c:haroel de l'....
_1"'
al".
. -' 1AllD1llII., aequa utique n~~urae cu\Us~ue
dilpunata esl, eadem flde et splfltus et carn~s.:
epirit.UI dei deum, passiones c~rnem ~ommls
spirituel; d'un côté il est faible, de l'aulre touÎ-pci=mt,
d'un côté il est mourant, el de l'aulre vivant. Le cara~
particulier de ses deux conditions, humaine et. divine,
:. t. 8 Si uirtut.es non sine spirltu, permde et
est maintenu distinct par l'égale réalité de MI dewl
~llOD ~e carne. Si caro cum passio.nibu~ ~c~a, natures, par la vérité identique en lui de son esprit et de
" .piritus ergo cum uirtutibus fal~us. QUld .dlmldlas sa chair i ses miracles venant de l'esprit de Dieu ont
_-.1 • Chrislum'l Totus ueritas fUIt. 9. MalUlt, crede,
_aOlo 'd . prouvé qu'il était Dieu, ses soulTrances ont plOuv6 que
MICÏ quam ex aliqua parte mentiri - et qUI em .10 sa chair venait de l'homme. 8. S'il n'y a pas de miracles
1111 l81Detiplum _ ut carnem gestaret sine ossibus ~uram, s~ne sans l'Esprit, il n'y a pas non plus de soulJrances ....
mUlCulis lolidam, sine sanguine cruentam, sme tumca la chair. Si la chair est fiction, ainsi que ses soutJrances,
ueet.itam sine fame esurientem, sine dentibus edentem, l'Esprit est fausseté ainsi que ses miracles. Pourquoi livrer
sine lin~a loquentem, ut phantasma auribus fuerit se~mo la moitié du Christ au mensonge? Tout en lui fut vérité.
eiUI per imaginem uocis. Fuit itaque phanLasm~ eba~ 9. Crois-moi : il a préféré naître, plutôt que de mentir
60 posl relurrectionem cum manus et pedes suos dlsclpul~s en quoi que ce mt - et d'ailleurs il ~on détriment - en
inspiciendos ollert : AspieiLe, dicens, quod. eg~ sum, q~ta portant une chair consistant .. , mais sans os, solide mais
spiritus olSa non habeL sieul me habenlem utdells'. 10. Sme sans muscles, saignante sans avoir de sang, vêtue saDI la
tuniquc (dc sa peau), alTamée san$ avoir d'appétit, mangeant
Test. : V, Jin. 4;;-50 : cC. NOVATIANV~, De TrinHale Il (CCL 4, sans dents, parlanl sans langue en sorle que sa parole
p. 'l8-29). ne rût qu'une illusion parvenant. aux oreilles par un écho
fantôme. JI fut donc aU5~i un fantômc, même oprès 80
39-40 aut homo deus Marcionis [0 Marcion TPO]. Aliter AT : Deus
résurrection, lorsqu'il olTrit- à l'examen de ,ses ~isciple.1
Marclonls aut aliter 6 Il 40 dicerelur AO : dicelur T Il 47 naturae e: ses pieds el ses mainti en disant: , Regardez, c est- bleD ~Ol,
-ra A Il culusque omo 61148 tlde AS : uice TPO II el' omo e Il carnis AT : rar un egprit n'a point d'os comme vous voye~ qU,e J en
e
caro 6 Il 49 spiritus dei deum A : spiritum dei Il 50 perinde A : ai •. $ 10. Sans aucun doute, ce n'est pas l'espnt, c est la
prolnde e Il lit carne omo A Il flcla A(l : Calsa T Il 52 dimidias A(l :
eum d. TPoli 63 Chrislum AS : -lus T Il crede Arx. : credi el T credi ~ Il
M parte A: S8 p. T p. se S 1155 ul AS : quod T 1160 su os AO: suis Til
61 olren A6 : 8ulferrel Tac oflerrel TPC Il dicens (l : inquid dicens A ail r. Le 24, 30
TU quod A6 : quoniam T II sum e: sim A 1\ quia omo A
v.
• . .~ qu'ae spirit.us non habet ?bair. qui a dea mam.. . . . . . . . ., .. . .~.
mterprètes-tu cette parole ........ W,1..-krII• •'
._IÔ
'.1Ii 1fOOIIIl Interpretaris, Marcion,
Iit..,umo tantum infers lesum?
et. cireUmuenit omnium oculos,
Jélul vient d'un Dieu eana' d6tour, d'aM' 1'6aail
et sanl partage? yoici qu'il t.Iompe, .... _aL. . .
~,~kBtlliU:lD accesSUB et contactus. Ergo iam égare tous ceux qUl le voient. toua ceux qui r~::=~
tous ,ceu~ qui l'approchent, toua ceux qui le
•• caelo deferre debueras serl de aliquo
coet.u, nec deum praeter hominem s.ed ~agum
DIC .alum pontificem 1 sed spectacuh artlficem,
ton Christ, mais le prendre /1 quelque troupe de .t:......
Ce n était donc pas du ciel qu'il faDait faire 1........

lui qui n'est pas Dieu dégagé de l'humanit.6, maïa holllJM


..1ir16orkaorum resuscitatorem sed uiuorum auocatorem. adonné à la magie; qui n'est pal prêt.re du saluV mail
quod et. Ii maguB fuit natus est. passé maître cn matière de spectacle; qui ne r~uaeit.e
pas les morts, mais ne séduit que leI vivants. A cela pria
ft. 1. Sed quidam iam discentes Pontici il~ius, supra qu'il est né quand même, tout magicien qu'il 11lt. 1
magÎslrum lapere compulsi', concedunt Chnsto. ~ar~is
ueritatem line praeiudicio lamen renuendae natJUltalls . VI. 1. ~tais voici maintenant. que
• Habuerit., inquiunt, carnem dum omnino non nalam. ~ Contre ApeUès : certains disciples de cet. homme du
fi PeruenimuB igitur de calcaria, quod dici solet, in carbo- chair du Christ Pont, contraints d'être plus sages que
et cbalr des aD&es
nariam, a Marcione ad Apellen, qui posteaquam a disciplina leur maitre', concèdent au Chriat. la
Marcionis in mulierem carne lapsus, dehinc in uirginem réalité de sa chair sans y voir cependant une présomption
Philumenen spiritu euersuS est, solidum Christi corpuS sed en faveur de la naissance qu'ils lui refusenL. • Nous voulona
line natiuitate suscepit ab ea praedicare. 2. Et angelo bien, disent-ils, qu'il ait eu une chair pourvu qu'elle ne soit.
née d'aucune façon., C'est ce qu'on appelle tomber
du four à chaux dans le four à charbon, de Marcion en
Apellès, cet Apellès qui tomba d'ubord de l'école de
Test. : VI, lin. \1.13 (uide eliam XX 1V, lin. 12-14.) : cl. lit ER01<Y"VS,
Marcion chez une femme - ce fu\' aux dépens de sa chair-
ln Gal. l, 8 (PL ·26, 344 Al.
et de là chez la vierge philumène, el s'y gâta l'esprit..
C'est à cause d'elle qu'il se mit à prêcher que le Christ.
6f) qui a T: quia Ali Il Si\llplici et bono ct optimo conjeci (c f. 1
Marc., VI. 1l'o. el s. cl b. A6 et s. ct o. ct b. Til inrers 0: inler A Il
eut un corps consistant, mais qui n'était point né. 2 .. Cepen-
lesum OIR. T Il 6t! magum 0, magnum A Il 70 hominem A6 : -num dant l'Apôtre opposera au fameux ange de Phdumène
Til speclaculi A6 : expeclaculi (sic) T Il 71 resuscilatorcm AT :
sUlcitatorclII 6 Il 72 nisi quod omo T
1 quidam lum T : quid iam A6 Il Ponlici A<1. : ponlifiCis Ty Il 4
dum omnlno 0 : dominus A Il 5 peruenimus T : paruimus Ali Il 5-67
oarbonarÎam TI : -ria codd. Il 6 a disciplina A6 : "ct disciplinam T 11
carne Ali : carnem TX omo Pli lapsus A: 1 . est T 1. ~l (lll uirginem AT: r. cr. Hébr. 9, 11
-ne Il 1111 Philumen~n AT : -nc 6 Il cuersus est A6 : uersurn es t T il a. cr. Lc 6, 40
elO
sed AT : et Il 119 8uscepit Ali: suscipere T Il praedicare. El ang A :
carnem. Et angelo T praedicans ut angclus <1. pracdicans el
angelus F praedicans et ut angelus X
........apOIIf,oIUl reapondebit.
• •~.,.lII8IllLellat. dicens : Efiam li
viv~t.
la même: •parole prephM:Ique:~~=:=!!
Quand m ..... \ID . . . .
enlcngner un autre nope que l'IN"
"obi. quam no.
aVODS enseigné qu'il soit. uath.... l . . . Mil""
Il-::::::~:."::•.3. Hia uero qua_ insuper
Confltentur uere corpus r6pond~ è. leurs propoaitiona 6DOae6. ~"_ft,~
reconnalBsent que le Christ. a NeIlement. ..
....ar'
••II.l'"
materia si non ex ea qualitate
Vllda corpus si non caro corpus? Vnde
Oai& nasci baberet ea futura quae nascitur.
.,,~ldItillUI, iDquiunt, et substantiis superioris mundi
• 1IIIaat.1lti .t. camem .• Et. utique proponunt non esse
D,où en ven81't la mati'Ilre sinon d'uu matike"
qualité que celle où elle apparailnit.' D'_ ,...:
corps SI. son corps n'ét81t.
' --
- ass,..

pu chair ? D'ota veaait. la .......


si elle n'était point. née? Car enfln eUe devait. bieD..stIt
pour devenir ce qui est le résultat d'une nai"IDOI 1 ....
tG pt_am corpus line natiuitate, cum ~t apud nos an.gelis ils répondent. : «C'est dana les astna et 1. Inbttana ••
..,.~'itDuUa uteri opera in came processisse • 4. Agnosclmus
o
du monde supérieur qu'il a emprunté sa cbair.• Bt ut.uJù.
~emita relatum,sed tamen quale egl ut allerius regulae lement. ils avancent qu'un corps qui n'est pu né n'a pu
Id. ab ea flde quam impugnat inslrumentum argumenta- de quoi nous surprendre, puisque auui bien d8DI notn
tlODibuslUis mutuetur'l Quid illi cum Moyse, quae deum doctrine les anges ont eu le droit de se présenter" no.
ta Moyai reicit? Si alius deus est, aliter sint res eius. Sed en êtres charnels sans le secours d'un ventre maternel·,
ut.antur haeretici omnes scripturis eius cuius utuntur 4, Assurément nous ne disconvenons pas que l'~criture
eUam mundo : erit illis hoc quoque in Lestimonium iudicii, le rapporte ainsi. Mais comment se fait.-il que leur foi,
quod de exemplis ipsius blasphemias suas instruunl. Facile d'un canon différent de la nôtre, emprunte, pour appuyer
est ueritati etiam nihil lalc aduersus eos praescribenti ses propres argumentations, les Écritures de la foi qu'elle
30 obtinere. 5. Igitur qui rarnem Chris li ad exemplum combat? Pourquoi se soucie-t.-elle de Mol8e, puisqu'elle
proponunt angelorum non nalam dicentes, licel carnem, rejette le Dieu de Moïse? S'il est un autre Dieu, que tout
comparent uelim et caUsas tam Christi quam et angelorum ce qui lui appartient soit autre 1 Mais laiasons toua 1.
hérétiques exploiter les Écritures d'un Dieu dont ils
exploitent aussi le monde et ce sera encore un témoignage
retenu pour leur condamnation, que leurs échafaudages
de blasphèmes sur des exemples fournis par Dieu. La
10 Phllumenes A6 : filumenensi T Il Il qua R : quia cod . \1
d vérité l'emporte facilement contre eu~, même sans de tell~
12 caeUs Aœ : caelo Ty Il 13 euangelizauimus 0 : -zaucris AP. \1 prescriptions. 5. Par conséquent, je somme ceux qUI
quae A : qui 0 \1 14 argumcnLantur 0 : -lalur A \1 confilenlur AO : avancent que la chair du Christ, à l'exem.ple de celle des
-tentes T Il 16 non omo ATo. Il 17 haberet 0 : habere A Il 18 et T : et anges n'est pas née bien qu'elle fût une chair, de confronter
de A6 IIsuperioris 6 : -ribus AT Il 21 carne AT: -nem 0 Il 23-24 , C .t . b' que les anges ont
argumentetionibus 0 : argumenlorum A \1 24 suis am. AT Il quae pour quelles raisons le hns aUSSI len
AT.' : qui TPO 6 \1 25 reiciL Ta; : reiecil Ay Il sed AT : et 0 Il 27 illis
e: nuus A \lIn omo A \129 uerilali 0: -lem Ali 31 dicentes A~ :
dlacentes œ diceres TPO \1 licet AT: sciliceL 6 Il carnem AT: c. cr. Gen. 19, 1
oarneam 611 32 uelim AO : U. dicenL TOO u. discent TPO 1\ causas Lam b. Gal. l, 8
AG : cast.am T \1 et' omo A
. . . ._Lf~~rulllLl. umquam angelu. paru danl la chair. ADcaa ......~• •f...
........, ut mortem experiretur,
..... DUJD4Uam eiusmodi fuit causa
HIi/dlll-m. babeB causam cur non nascendo
re8luacité. Jamais 1.
pour être crucitl6. poUl' MIt' . . . . . . . . . . . . . . . .NII
8DpI n'eut t .. ll:~:~~=='
pour prend~ COrpl et c'.t la raIIoD poar lit ."aIt
.
.M~"'.- '1lOD 1I81lerant mori ideo nec nasci.
fJI.IC~." mori missUII, nasci quoque necessario
se sont pas lDcaméa par la voie d'ODe nail . - : . . . ..
pas venus pour mourir, ils n'6taient pu . . ... - -
po.ur nattre. 6. Mais le Chriat., envoy6 pour DIODI'Ït," fil
...Wi . . . pOlll8t; non enim mori solet nisi quod salrem~nt. dut naitr~ aussi afin de pouvoir 1IIOIIrir; •
. . . . Matuum debit.um est. natiuitat.i cum mortalitate. effet rlen ne meurt lamait! que ce qui nalt. La 811_ _
_ . ..,...",...di causa nascendi est.. 7. Si propter id quod a une dette à l'égard de la mort. La règle de mourir fat
. . . . . mortuUI est. Christus, id autem moritur quod et la raison de sa naissance. 7. Si le Christ est. mort 1 caUle de
iIàIIJi-, coDlequens erat, immo praecedens, ut aeque ce qui meurt et que ce qui meurt soit aU8IÎ ce qui naD.,
••",etur propter id quod nascitur, quia propter idipsum cela devait avoir pour conséquence, ou plulllt pour condi-
<Ii aori habebat. quod, quia nascitur, moritur. Non compe- tion préalable, que le Christ naquit également. • caUle de
flûat. non naaci pro quo mori competebat. Atquin tune ce qui naît puisqu'il devait mourir pour ce qui ut. IOWDÏI
quoque inter angelos iIIos ipse dominus apparuit Abrahae 4, à la mort en raison d'une naissance. 11 ne lui appartenait.
eine natiuitate, cum carne, scilicet pro eadem causae pas de ne pas naître pour la chair puisqu'il devait. mourir
diuemtate. 8. Sed uos hoc non recipitis, non eum Christurn pour elle. Et pourtant le Seigneur en personne apparut.
60 recipientes, qui iam tune et alloqui et liberare et iudicare jadis à Abraham parmi ces fameux anges", vêtu de chair
humanum genus ediscebat e in carnis habitu, non natae quoiqu'il ne rût pas né : toujours en vertu de la dillérence
adhuc quia nondum moriturae nisi prius et natiuitas eius de ses raisons. 8. Mais vous ne l'admettez point., faute
et mortalitas annuntiarentur. Igitur probent angelos iIlos d'admettre ce Christ qui, dès ce momenlrlà, apprenait.
camem de sideribus concepisse. 9. Si non probant quia nec à entretenir, à libérer, à juger le genre humain", revêtu
li6 acript.um est, nec Christi caro inde erit cui angelo
rum d'une chair qui n'était pas encore née puisqu'elle ne
accommodant exemplum. Constat angelos carnem non devait pas encore mourir, sans que fût faite auparavant.
l'annonce de sa naissance et de sa mort. Ainsi, qu'ila
donnent la preuve que ces anges ont re~u leur chair dei
astres! 9. S'ils ne peuvent la donner parce que cela .n'est.
as écrit• la chair du Christ, à qui ils veulent.,apphquer
Il t.
33 carne A : carnem 0 \1 processcrint AT : -cesserunt e \1 34 uV P
cet exemple, ne sera pas non plus de cette ongIne. ~
omo A\l35 auacilarelur AT : resuscilnr~lur 6 \1 fuil causa A6 : causas T \1 clair que la chair portée par ces anges ne leur apparten81t.
36 cauaam omo T \1 38 al 0 : ad A \1 mori omo A \1 39 possel A6 :
m
p088ll T 1\ 40 eal A : esl inler se 0 1\ 4l esl. Si 0 : elsi A \1 42 elo .
A 1\ 43 conaequens AT : C. aulem 0 1\ 44 idipsum AO: ipsum T \145
quia AT: quia id quod 6 \146 pro quo Ae: proplcr quod T 1\ Alquin
y : alqui T ad quin A ct 1\ 48 carne A6 : carneis T 1\ 49 eum 6 : cnim e. Cf. par ex. Gen. 18,5.'20; 19, 16.24
AT 1\50 qui A : quia 0\1 52 moriturae AS : morilura erat T \1 53 d. cr. Gen . 18, 1
e
annunUarenlur 0 : -liarelur A \1 54 carnem de siderillus concepiss
A : de alderibua accepisse subslanliam carnis 0
pu en p1'Opre, paiIqa'UI . . . ~:==~I
,,".1.
_ _• ~ae lpiritalil
pnGiI-, in camem
spirit.uell8l, qui ont. ma aoqII_
eapèee particulière. Toot.efcM • .._*",!... iii
i1::~:::::
i ad temPUI, ut uideri et
10. 19itur cum relatum
l'occasion figure de chair hmn........ .,._.~
~om~es de les voir et. de 181 reDOODtar. 10. M . .~...i
iII._L,..IfbLL earnem, relinquitur intellect.ui 1 f:cnt.ure ne rapporte pas d'ota Ua 0Dt. pria . .
'CIL ft hoo'" proprium angelicae potestatis il reste à notre entendement de ne point dont.w '0"'''
1i1".". corpUI Bibi sumere. • Quanto magis, propre à .Iapu~ssance angélique de prendre IlU' lOi-:...".
~"lnllitl~ • Cert.um est. Sed nihil de hoc constat sa~s le t\fe~ d aucune matière préexiataate.• A pl.. ,...
.tdJI'"'~ llOIl exhibet. 11. Ceterum qui ualent fa cere falSon, ré~h~ues-~u, d'une matière existant. d6j". a-Mil"
.....101 quod Datura non sunt, cur non ualeant et ex ment. MalS nen n esL assuré sur ce point, car l'Berit.me D'.
I1lbataDtia facere? Si fiunt quod non sunt, cur non parle pas. 11. D'ailleurs ceux qui sont capablea de •
_ OaDt quod non eat'l Quod auLem non est, cum fit, changer eux-mêmes en ce qu'ils ne sont point. par oat.me,
III Dibilo ut. Propterea nec requiritur nec ostenditur quid pourquoi ne pourraienlrils en faire autant.. même aana le
te poatea factum sit corporibus ilIorum. Quod de nihilo fuit, secours d'aucune substance '1 S'ils deviennent ce qu'iJI
DiIaII faot.um est.. possunt nihi! ipsum conuertere in carnem, ne sont pas, pourquoi ne le deviendraienlrila pas à partir
qui aemetipaos potuerunt conuerLere in carnem. Plus est de ce qui n'etit pas '1 Or ce qui n'esl pas, quand il devient.,
ut.uram demutare quam ra cere maleriam. 12. Sed et si sort du néant. Aussi, dans l't:crilure, pa8 de queation Di
de mat.eria necease fuit angelos sumpsisse carnem, credi- de réponse quant à ce qu'il advint ensuite de leura COrpL
711 bUius utique est de terrena maleria quam de ullo genere Ce qui avait été tiré du nt'anL retourna au néant.. lia
oael8lltium substantiarum, cum adeo terrenae qualitatis peuvent changer en chair jusqu'au néant, ceuX qui ont.
exatiterit ut terrenis pabulis pasla sit f. Fuerit nunc quoque pu se changer eux-mêmes en chair. 11 esL plus ditncile de
aiderea, eodem modo lerrenis pabu lis pasta, quando terrena changer sa naLure que de créer de la matière. 12. Mail
Don e~8et, quo terrena caeleslibus pasta est, quando quand les anges auraient nécessairement pris chair d'une
80 caeleati8 non esset - legimus enim manna tum esui populo matière (préexistante), on admettra sans doute plus
volontiers qu'ils l'ont tirée d'une matière terrestre que
d'aucun genre de substance céleste, pui5~u'elle se m~nt.ra
d'une qualité si terrestre qu'elle se nourrit de nourritures
terrestres f. Et, supposé qu'une chair tirée ~e9, astres
67 geal.asl8 El : porlasse A Il utpote natura Kroy. : ut poteatur
• A u~pot.e neturee T utpute natura ct ut puta natura ~ Il 58 corporis
e: oorporalia A Il camem A6 : -ne T Il 59 humanam A6 : -na Til ait pu se nourrir de nourritures terrestres quO!qu eUe ne
\ranallgurabllea Act: -bilis Ty Il ut am. A 1160 congredi cum El : concre- fnt pas terrestre, puisque pareillement une chair terrestre
dltum A Il poasentEl: posse A Il 61 sumpserint El : -pserit A Il 64 a pu se nourrir de nourriture céleste sans pour auta~t.
:~~ A6 : -q.ules Til nihil de hoc [eo 6] Ae : de nihilo T Il 65 quia être céleste _ en elTet, nous lisons que la manne serYlt.
p ura A6 • quod crealuram T Il qui Ay : quia Tct Il 66 el omo
e e
AU 67 lubsl.antia AT: -tiam Il 68 ex AT : et ex Il fiant El: fiat
!~ ;:1.8;0 e:aul A Il.69 requiri~ur Ae: relinquitur T 1\ 70 postea omo
fUerlt e omo 6 1174 fUit AT : fUlsset e Il 77 exsliteritEl: existeril A Il
f. Cr. Gen. 18, 8 i 19,3
manda:m. ~II nunc T : sit n. A n. sic 0 1\ 80 manna tum Kroy. :
um manna AS Il populo esui inv. T
..._ ..... "uc homo" - non ...
jadis au peuple ?'.~ t.I-4I&.'• •_
_ toi GOndioio dominicae camis a mangé le pain des ...... .
18. Homo uere futurus de la chair du Seigneur n'. '"
" . .~_...._ à part une fois pour tou"', _ ..... cfI.; ......i
""......,m, oport.ebat indueret, cuius
coius et mora, natiuit.aa
différente. 13. Puisqu'il devait et.re Jwi; ,. . . . . . .'
jusqu'à la morl, il devait revltir la chair qai . . . Jf,
la morl. Or la naissance précède cette chair qui" 1 ri
à la mort.
.._,_0 'Ip'OtieJII de nat.iuitate contenditur, omnes
.vu. 1. Mail chaque foia . .' .
..m ut praeiudicantem de carnis in
Enl~ d~Matth. dispute de la naiaaance da ChriI&.


___.,.1& _tate ipaum dominum uolunl ?eg~s~e <se>
cüxerit : Quae mihi maler et qUi mlhl fralres' '!
flitur et Apellea quid iam responsum sit a nobis
, tous ceux qui la rejettent.. parce
qu'ils y voient une présomption en faveur de la NaIit.6
de sa chair, prétendenl que le Seigneur lui-même a ni6
.II'OioDi eo libello quo ad euangelium ipsius prouocauimus, sa naissance en disant: • Qui est ma mère el qui BOnt. mea
ooulderandam scilicel maleriam pronunliationis istius. lrères' '!» Qu'Apellès entende donc lui ausai ce que noUi
t. Primo quidem numquam quisquam annuntiasset illi avons déjà répondu à Marcion dans l'ouvrage 01'1 DOua
mat.rem et fratres eius foris slanles \ qui non cerlus esset avons eu recours à son propre évangile: qu'il faut examiner
10 et habere illum malrem et fralres et ipsos esse, quos tunc sur quoi porte cette parole. 2. Premièrement peraonne
Duntiabat, uel relro cognilos uel tunc ibidem comperlos, ne lui aurait jamais annoncé que sa mère et &es frira
Ucebit propterea absLulerint haereses isla de euangelio, l'attendaient dehors b sans être sûr qu'il avait une mère
quod et creditum palrem 0 eius Ioseph [abrum et matrem et des lrères et que c'était bien eux: qu'on lui annonçail
Mariam et fralres et sorores eius optime notos sibi esse à ce moment : soit qu'on les eût connus auparavant ou
16 dicebanl qui mirabanlur docll'inam eius d • 3. « Sed temp- qu'on eût lait leur connaissance en c.ette occasion. Cela
tandi graUa nunliaueranl ei matrem et [ratres quos non est vrai même si les hérétiques onl supprimé de l'I=;vangile
habebat,. Hoc quidem scriptura non dicit, alias non les passages où ceux qui s'étonnaient de l'enseignement.. de
Jésus disaient fort bien connaître Joseph le charpentier,
son père supposé c, Marie, sa mère, scs frères et ses S~UrtI.:
3. «Mais, répliquent-ils, c'était pour le tenter q? on lUI
avait annoncé une mère et des frère:; qu'il n'avait. pal. •
L'Écriture en tout cas n'en dit rien, alors qu'en d'autrell
lit Infrlngitur AS : -getur T 1\ semel am. T 1\ 84 induerel AIJ. : ut
Ind. T Induere "Y 1\ 85 el' A : est 8 1\ el' A : esl 8
3 uerllate 8 : ·tem A 1\ dominum AT : deuro S 1\ negasse s6 Kroy. :
Il8IBlle (ra •• Bub.q.) A ne gare T negare esse S 1\ 4 quia A: quod
g. cr. pllr ex. Ex. 16, 4 b. Ps. 78, 2:; b. cr. Matlb. l'l, 47.
Et 116 quid AS: quod T 1\ 6 ad am. 81\ 8 primo AS : -mum T \1 annun-
Uallel El : annunLias scd A 1\ 9 stan les A : slare 8 \1 10 el' am. 8\1 ip- R. Mallh. l'l, 48. Me 3, 33. 'Le 8, ~I d. cr. Mallh. 13, 65-06.
lOSe: ln IpS08 A 1\1'2 lieebil A (cf. lloppe, Beilr., p. 38) : lieel 81\ isla 'Mc 3, 3'2, • Le 8,21 e. cr. Le 3, 23
ccfd.: lalae codd.1\ euangelio 8 : -lium A 1\ 13 el' am. AT \1 eredilum Mc 6, '2-4
AG : c. esl TPo
eu.m-:
. . . . . .11 . . . e1'g8. p.....,eUe ..........' _
...........m e ; et alibi : le tenter: • VoiIl, ....... 'G.~.
ftmpIan'" .um'. Quod pour le tenter· -,OII_::C':.:=c::=~=1

.._r..-
iIIII.~"'aiflcl8l'i temptaDdi gratia
ICripturam de tuo infers.
debet subesse. Quid
de lui pour le tenter', _Quie
dans notre punI' que eaIa .nit . . fIII~,._ _
Je n'admets pas ce que tu apportll ..
.1II
i......_ lt in illo'l Vtique natusne esset n'est pas dans 1'11criture. 4. De,,·.......'"
liiillll tit)o netlauit responsio eius, hoc caplauit quelque matière à cette tentation. Ou'oatAIa dl:.. .....
Sed nulla temptatio lendens ad tenter en lui 'l Apparemment, l'il était n6 00 DOIl • •..
iIi...... de quo dubit.ando tempt.at, i~a ~ubito c'est cela que niait sa réponse, c'.t cela que d:.IW
à surprendre l'annonce du tentateur. MaÎl aucunet.entatica
. . . . .1I0Il ante praecedat quaestio qua? dubltatlOnem
cherchant à éclaircir le doute qui la provoque ne prod'"
oopt tempt.ationem. 5. Porro SI nusquam de
si soudainement qu'on ne commence pu d'abord ,..
..... Christi uolutatum est, quid tu argumentaris s'interroger puis, de là, par douter, et qu'on ne soit aiDaI
...II1II1- Wos per temptat.ionem sciscita~i. quod nu~qua~ entraîné à tenter. 5. Or puisque la naiasance du Chriat n'_
........mllt in quaestionem? Eo adlcl~us : ellam SI fait. l'objet d'aucun débat, comment peux-tu arpmenter
. .ptandua esset de natiuitate, non ~ll~ue hoc modo qu'ils voulurent s'informer, en le tentant, d'un point
,.pt.aret.ur , earum personarum annunliallO ne qu~e pote- sur lequel ils ne s'étaient jamais interrogés '! J'ajoute
R >fUt etiam nato Christo non fuisse. Omnes nasclmur et ceci : quand il aurait fallu le lenler sur sa nailll'lDce,
tam non omnes aut fratres habemus aut malrem. on ne l'aurait évidemment pas tenté ainsi, par l'annonce
en
6. Adhuc potest et patrem magis habere quam malrem et de personnes qui auraient pu ne pas exister, même li
_uIIDculos magis quam fratres. Adeo non competit temp- le Christ était né. Nous somlTle~ tous nés, mais noua
tatio natiuitatis quam licebat el sine malris et sine fraLrum n'avons pas tous des frères ou une mère. 6. De plUI, on
60 nominatione constare. Facilius plane est ut certi illum et peut très bien n'avoir plus que son père et non la mère,
matrem et fratres habere diuinilatem potius temptauerint ou ses oncles et non ses frères. Ainsi on ne peut supposer
aiua quam natiuitatem, an inlus agens sciret quid fori~ qu'on le tentait sur sa naissance, puisque celle-ci pouvait
euet, mendacio pelitus praesentiae annuntiatae eorum qUI être établie sans mentionner ni sa mère, ni ses frères.
Sans aucun doute, il serait plus facile de supposer, puis-
qu'on était certain de l'existence de sa mère et de ses
t frèr es, qu'on le tentait sur sa divinité p~~tôt .que sur ~
18 erga AT: circa 611 20 pharisaei A6: !ratres eius T Il cum omo
e nquod AfI. : quos T quo y 11 21 significllri 6 : -ca rit A -care T 1\ 22a naissance: saurait-il, en étant occupé à 1 mténeur, ce qUl
' 'lat' des menteun
Inferae: In!erls A 1124 temptandum e : -lando T -lantum Ali pul - se passait dehors, malgré les so Il ICI Ions ., .
27
uerunt e: putauerint A Il utique omo Til 26 nulla A6 : n. est T 11 ila qui lui annonçaient la présence de personnes qUi n étalent
A6 : Isla Til 30 quid A6 : quod T Il 32 quaestionem AS : -ne T 11l
34 annunlialione e: -nemAIi 36 habemus e: -bent A Il 37 poles
eodd. (lmper.onaliler) : potes Kro!!. 11 et' omo Ali 39 naliuitatis A6 :
oU T Il Ueebat A6 : \icet T Il el' omo T Il 40 cerli A6 : cerle T 11 ct A6 : e. Le 10,25 t. Mallb. 19, 3
om. TO' non TPDII 43 peUlus AT : pocius (sic) 6 Il annuntiatae omo e
_ _- -' ,ie uacuiaaet. t.empla-
~ .. ~

pal là lur le moment' Il. . . . . . . . . .11i


euenire ut., quoa illi n'ellt pal lité habile. 7. n aurait. pl, . . . . ...,•
.............DltA. esse, uel ualetudinÏll lement que ceux dont on lui -DlD.'
nola ei iam necesait.ate.
aciat. posee ae ruborem tempta-
d~ho~ étaient absenta pour quelque , . . . . .
d atTau:s ou de voyage, connue de lui aupara?lJll.
ne se rIsque à tenter de telle façon qu'illache
Pa."
la ....
.iii_,,"',a1Ii.~ptor materia tempt.ationis compe-
-• •illjWi IlÎIIbGr-tilapllicilwenuntiatioDÏe, quod uere mater
d.e ~'épreuve peul retomber lur lui 1 8. Par ~DlII(III "
SI rIen de ces paroles n'est. propre à le tenter D01lI aval
....lfÎII. . _ I1Iperuenissent.. Sed quae ratio responsi
• • • " fratre8 ad praesens negantis,. ~iscat et.~am
le droit. de penser que l'annonce était. linche : la ......
et ses frères venaient réellement d'arriver. Mail qu'ApeIlta
....... 0. Pntres domini non credider.ant III Ilium', Slcut apfren,ne également pourquoi il répond, à ce momen~ll,
ialDIJ8Iio ante Marcionem edito rontmetur. Mater ae~ue qu II n a pas de mère ni de frères. 9. Les frèrea du Seipeur
• clemouatrat.ur adhaesisse illi, cum Martha et .Man~e n'avaient pas cru en lui' : cela figure dans l'~vangile
• • in commercio eius frequent.enlur h . Hoc deDlqu~ III publié avant Marcion. Pareillement. on n'y voit. point.
_ apparet. incredulitas eoru~ : cum Iesus docer~t Ulam que sa mère se soit jointe à lui, alors que Marthe et. d'aul.rel
uitaet eum dei regnum praedlcare~, cum .Ia~g~onbus et femmes du nom de Marie le fréquentaient. auidllment. a.
'UltIia medendis operaretur, exlranels defixls III Ilium tam Dans ce passage enfin le manque de foi de 8a famille est.
80 proximi aberant. 10. Denique superueniunt .. et for.is manifeste: tandis que Jésus enseignait le chemin de la vie,
.ubsiat.unt. : neC introeunt, non computantes sClhcet qUld prêchait le royaume de Dieu, s'employait. à guérir les
iotus ageret.ur, nec sustinent salt.em, quasi necessarius maladies et les infirmit.és, tandis que des étrangers ne le
aliquid atTerrent eo quod ille cum maxime agebat, sed quit.taienL pas, eux, qui le tourhaient de si près, demeuraient.
ampliuB int.erpellant. et a tanlo opere auocatum uolunt. à l'écart.. 10. Finalement les voilà qui arrivent. et ils restent.
6& Oro t.e, Apelle, uel t.u, Marcion, si forte tabula ludens uel à la porte sans même entrer, comptant pour rien, aans
de hist.rionibus aut. aurigis conlendens lali nuntio auoca- doute, ce qui se passait. à l'inlérieur; ils n'attendent.
reria, nonne dixisses : «( Quac mihi maler, aut qui {ratres »'1 même pas, s'imaginant. lui apporter quelque chose de
plus urgent que ce qu'il était en train de Caire. Bien plus,
44 preesentis AT: -senti 0 11 el6 : nec Tom . A 11 sic AT : si 611 uacuis- ils l'interrompent et. prétendent le di.lraire d'une œuvre
ilL AB: ualuisscl T 1\45 enim omo 61\46 loris A : 1. esse T 1. slare 61\ si importante. Dis-moi, Apellès, ou toi, Marcio?, Bi .un
_ omo T 1\ uel A6: auL ul'l T 1\ ualeLudinis 0 : -ne A 1\ 47 noLa ei iam jour, au cours d'une partie d'échecs ou d'une dISCUSSIO~
Krog. : notae iam AT nota 611 48 passe se sciat inu. 6 11 49-50 com- sur des mimes ou des conducteurs de chars, on avaIt.
nis
petente A6: -tenLel' T 11 50 liberatur 0 : libraLur A 1\ cnunLialio A: essayé de te distraire par une t.elle nouvelle, .n'aurais-t.u
nuntialoris 01\ 51 quae A6 : quae sit T Il 53 Apelles 0 : pelles A 1\
Ileut AT : s. et 61\ 54 in omo A 1\ 55 Marlha T : ~Ial'thae A611 55-56 pas aussi répliqué: 0 Qui est ma mère et qUI 80nt mes
et Mariae aliae A6 : et Maria aliae quae T 1\ 56-57 in Jaco omo T 1\
67 lesus AT: is61\ 59lam A6: Lamen T 1\ 62 susLinentsaltem lsalU m
T]0: suslinentur saluLem A 1\ necessarius A6 : -rium T 11 63 cum y: h. CI. Le 8, 2-3; '10, 38-iL • Jn II, 5.19 ••
quo A tum TPcCL 1\ 64 interpellant 0 : iterpellenl A 1\ a omo T 11 g. CI. Jn 7, 5
auoeatum T : uocatum A reuocaLum 6 11 65 Apelle A : Apelles 01\ • MalLh. 27, 56. 'Mc 16, 1
tabula A6 : -Iam T 1\ 66 aurigis A6 : iurgiis T 1\ 67 qui A6 : qui mibi T
frèrea '1. 11. Alon qua •
,... . .1ChJ'ittU8. legem et pro- a~?nfi.Bit. :~!'!~~~
Dieu. aClCOIIl,h'lit ..
iIIlIII;1,...~ ...ari caligiDem diBpargenl. dissipait. les ténèbres d. taU ..
agir indignement. que de tenir ,_Jill.lib.............. ,• •
~ncrédulea t~
. . . . . . . . . pereutiendam incredulitatem
.-endam importunitatem ab les •I' ........... .
qui demeuraien": .. •e4lllaat
. .::~:~ ~ les Importuna qui le dét.ou . t. de , 011 . . . .,
il
ad negandam natiuitatem
et. temp11l et. ordo lenno nis , non eius d'ailleurs choisi un autre "::nt lOIl œa... ' • •
"...,atiari etiam ab eo cui et mater esset et
"-'"....... iadigDatio parentes negat, non negat, sed
un discours autrement. ordonné • 1IM. autn ouui.,
u.~ur
et non pas celui dont. on peut ....r. mamer .--t -
.. Del 1FT.,
me en

".miI 1
.....It. 11. Denique potiores fecit alios et meritum
_ndeDB audientiam scilicet uerbi, demonstral
negauerit matrem et fratres. Qua enim
ID è re
l' e t d es frères'
, 'mer.ses parents• IOUI 1e coup 1de
~a Ion, ce n est pas mer, mais blAmer. 12. Finalemeat
Il .accorda à d'aut.res. sa pré[éren~el
~ , m
......
l'iadi-

. d'Iquant. COIDID8

reni:-.~ke
..II-libi adoptauit qui ei adhaerebant, ea abnegauit illos raison de son chOIX l'attention qu'ils prêtaient Il le.
10 qài ab eo absistebant. Solet. eUam adimplere Christus quod Il montre ainsi dans quelles conditions il a
.nos docet.. 13. Quale ergo erat, si docens non tanti facere et ses frères. Tout comme il adopta pour siena ce
l' . t .. .
avale~ SUIVI, Il renia ceux qui se détachaient. de lui. Olt qUI
.
aat.nm aut. pat.rem aut fratres quanti dei uerbum, ipse
dei uerbum annunliat.a Matre eL fraternitate desereret? Le,.Chrlst: pour règle de meUre en pratique lui aUIIÎ ce
qu 11 enseigne aux autre:;. 13. Comment pouvait.-il donc,
Negauit. it.aque parentes quomodO docuit negandos : pro
ae in Matre lout en prêchant qu'il faut moins estimer sa mère, IOn ~re
8i dei opere. Sed et alias : figura est synagog
ou ses frères que la parole de Dieu, abandonner lui-même
abiunct.a et. Iudaeorum in fratribus incredulis. Foris erat
la parole de Dieu à l'annonce de sa mère et de ses frères?
in Ulis Israel, discipuli autem noui, intus audientes et
Ainsi il n'a désavoué ses parents que dans le sena où il
credentes, cohaerentes Christo ecclesiam deliniabant, quam
avait enseigné à les désavouer: pour le service de Dieu.
potio matrem et digniorem fralernitatem recusato
rem Mais autre chose encore: il y a, dans sa mère qui se tient.
110 carnali genere nuncupauit. Eodem sensu denique et illi à l'écart, une image de la SynagoS1;ue, dans ses rrères incré-
exclamat.ioni respondit., non matris uterum et ub era negans, dules, une image des juifs. En leur personne c'est Israël
led feliciores designans qui uerbum dei audiunLl. qui demeurait aux portes, tandis que les nouveaux disciples,
qui à l'intérieur écoulaient. et croyaient, unis au Christ.,
88 ChrlStU8 A6 : -lum T \1 70 esl 0 : el A \1 7Z reuoeantium A6 : formaient une première esquisse de l'~glise : mère préférée,
uocanUum T \1 73 ei 0 : el A \1 74 possil 0 : possel A \1 75 indignaliO frères plus dignes, comme il les appela cn répudiant. la
AG : -Uone T \1 parenles omo y \1 negal' omo 6 \1 79 sibi alios inv. T 11
abnegaull A6 : negauil T 11 80 adimplere 0 : implere A 11 81 faeere 826: parenté de la chair. C'est enfin duns le même sens qu'il
faceret AT 11 82 patrern aul malrern inv. T \1 palrern aul omo 611 - répondit aussi à l'exclamation de la femme: sans renier
83 uerbum ipse dei omo A 11 83 uerburn dei inv. T 11 annunUata A : pourtant le ventre ou le lait de sa mère, il présenta comme
e
-tam T nuntiata 11 malre el fralernilale A6 : -rem et -tem T 11 plus heureux encore ceux qui écoutaient la parole de
81) et omo T 11 alias figura esl A6 : alia est figura T 11 86 abiuneta
AG : adiunctae T \1 88 eobaerentes A : et e. 0 11 90 nuneupauit AT : Dieu l .
-pant G
j. Cf. Le 11, 27-'28
i. Cf. Mallb. 12, 50. Mc 3, 34-35. Le 8, 21
~ftt~
~-
..
:ibU8 lIlaxime inst.ructi c .....
d'. ApeIAoI. ,
Sa
9IIL 1.
Apennvell:m:::r:;:::~
eeeundum ueritat.em quelqu.
_,.m int.erpret.alis sat.is esse et •• al , tl_a.t_
bilI.._.cai'DÏJ humanae in Christo per la lumlère vrale d un Bvangile l8DI 008,.... Di .....
"'lfJa. 2. Sed quoniam el isli Apelleiaci aurait dQ suffire à prouver l'bmnaD it4 de la _1IiI1-:JI.

.de
iilllâtaDpraetendunt. maxime, quam uolunt ab
lDaIi aollicit.alis animabus adstruclam,
':dipalll Christo et. idcirco de sideribus illi
Christ en élabliBsant 18 D8ÎIIance. 2. 1lai1
outre ces Apelléiaques avancent. principalement.
tiure de la. chair, puisqu'ils la prétendent ajou"" . .
âmes, sédUites par leur fameux Prince embrué da .....
6t:llitliam competiBse, debeo eos de sua paratura puisque pour ces raisons ils la jugent. indigne du Chriâ,
J& Angelum quemdam i~clitum .nomin~nt, .qui il qui il convint mieux de prendre substance dau lei
~ hune instit.uerit et, insl1tuto, el paemtenl1am astres, il faut bien que je les réfute d'aprèa leur propre
t,lprilCuerit. 3. El hoc BUO loco tractauimu.s -. ~am est système. Un certain ange, qu'ils appellent. tl'A.
aobia et. aduenus illos libell~s. - an ~Ul spmtum et Illustre _, créa ce monde el, quand il l'eul créé, il y mAta
uoluntat.em et. uirtutem Chnsl1 habuerlt ad ea opera ùu repentir. 3. Voici encore un point. que nous aVODi
16 tfipUIll a1iquid paenitentia fecerit. Eum angelum ~t~am débattu en son lieu - C3r 1I0US avons écrit. un ouvrage
cle figura erraticae ouis· interpreta~tur : test~ l~tur contre eux. puisque cet ange fut as islé daD8 BOn œuvre
paenit.entia institutoris sui peccatum ~n~ mu~dus, slquldem par l'esprit, la volonté et la puissance du Christ, a-t-il
omnis paenitentia confessio est dehcl1, qUla locum non pu créer quelque chose qui fllt digne de repentir '1 D'autre
habel niBi in deliclo. 4. Si mundus deliclum est - qua part, ils prétendent reconnaitre rel ange sous la figure de
10 corpUB el membra b - delictum erit perinde et caelum et la brebis perduea. Il en résulterait, ('IJmme en témoigne
caeleBlia cum caelo ; si caelestia, et quidquid inde concep- le repenLir de son Créateur, que le monde serait un péché
tum prolatumque est : mal a arbor malos [ructos edat puisque lout repentir est l'aveu d'un péché et n'a pli
necesse eslo. Caro igitur Christi de caelestibus structa de ù'autre raison d'être que le péché. 4. Or si le monde eat
un péché, le ciel sera aussi un péché - car ils sont. entre
b
eux dans la même relation que le corps et ses membres -
2 uidentur Bibi ino. 0 1\ Marcion et 0 : MarCÎone A 1\ 5 isl i AO : ipsi et toutes les substances célestes :;eront. péché en même
T 1\7 mali AO : esse alii T 1\ animabus Ae : -malibus T 1\ adslruclam A : temps que le ciel. Mais s'il en est. ainsi des substances
abltructam 0 Il B idcirco indignam Chris la et omo APX·· Il 9 debco célestes de même lout ce qu'elles conçoivent ou é~et~nt. :
AG : debemus T Il eos AT : illos e Il Il ei conjeci cum Harnack (Ap. , . t d ' que de mauvais fruits".
Gno,i" p. 21) : eo codd.1I 12 admiscueril conjeci cum Harnack (ib.J:
le maUVaiS arbre ne peu pro Ulre
us Par conséquent la chair du Chrisl. provenant des substances
admllerlt codd. Il tractauimus Ae : -labimus T 1113 el ' am. e Il aduers
El: ad A lllibcllus OTPo : -los Apo 1114. ad ea 0 : habca (sie) A Il
15 paenitentia AT : -tiae e 1\ recerit am. A Il eum A : cum 0 Il 16 Quis
El : omnia A Il interpretantur A : -lenlur 0 Il 17 pecea 1um AT :
b. CI. 1 Cor. 12, 12 c. Cf.
delictum e Il 18 est 0 : et A Il \ 9 qua Oehler : quam A quia 0 Il 202
perlnde A : prolnde 0 Il 2\ cae\eslia eum caelo si am. A Il 21-2
Q. cr. :\otalth.
18, \'2. 'Lc \5,4-7
conceptum AT: conseplum e Il 22 mala 0 : el m. A Il fructos AT : \tutth . 7, 18; 1'2, ~3. Lc 6,43
-tUI G
·"atorio eèDItl
"'1.8...
«üam ut
si niM 181DbW.'1a::=~
at.re
t.re dana le CUiI\.
"'ldriluriiluotae materiam à la DÔt.re. 6. Aiui P......
Dostra, aut. eam dana lei deux cu, qu'. iml".~I."'t·•
....... 1Ilelior eBle Don pot.uit..
matière marquée d'un HII&U pl...~~':-:~-:~~~:::
iIIi~•• ;'.""r'tJe
limo, tecundus homo qui la nôt.re ne plalt. pu, ou qu'ils Vl
.....IirIc •• materiae different.iam spectat., que même la Bubltance céleete D'aarût. ,.a~:::::
........k'O aubst.antiae carnia primi hominis, qu'elle. Il est vrai que noUl liIona : c Le,.. ;
de apiritu substantiam opponit est né du limon de la terre et. le second du aiel e..... ,..• •
_ "..(114 est Christi. Et adeo ad spiritum, non
... IItA_ hominem refert ut quoa ei comparat
"1lI1'" ~e terrena caelestes fieri, spiritu scilicel.
(ois le texte n'envisage pas une dilI6renoe de -dU 1 1
il oppose à l'ancienne Bubstance charnelle du pl
homme, Adam, qui n'était. que terreatze, la ........
7_
..ecmadum carnem quoque caelestis Christus, céleste du second homme, le ChriBt, qui pro,ieDt. de
_ • . ,.....nt.1Jr illi non secundum carnem caelestes. l'Esprit. D'autre part le texte rat.tache l'homme c6IeIte
ra. qui flant. caelest.es, qualis et Christus, terrenam si évidemment à l'Esprit, et. non pu à la chair, qu'GD -
saurait douter que ceux qu'il lui compare 118 de~
IUbatantiam geatant, hinc quoque confirmatur
• •11 etiam Christum in carne terrena fuisse caelestem, célestes dans cette chair, et cela , par la grlce de l'&prit.
-aII~ li aunt. qui ei adaequantur o•
7. Or si le Christ était céleste jusque dam Il chair, OD"
saurait lui comparer des hommes qui ne BOnt pu c6leat.
... 1. Praetendimus adhuc nihil quod ex alio acceptum par leur chair. Par conséquent, puisque ~ux qui devieDneD~
célestes comme le Chri~t portent une chair dont. la lublt.anee
lit, ut. aliud sit. quam id de quo est acceptum, ita in totum
t'st tirée de la terre nous avons encore une preuve qoe le
dud esse ut. non suggerat unde sil acceptum. Omnis
Christ lui. même r~t céle~te dans une chair ~rretltze,
materia aine testimonio originis suae non est, etsi demutetur
comme to us ceux qui deviennent semblables è lw·.

IX. 1. Nous soutenons en outre que


" COMtat A : constitit 0 Il censu 6 : censui A censu il T Il 25
L'orIgine terrestre rien de ce qui a été tiré d'une chose
tt. Dm. T Il par El : pars A 1\ iam omo 6 Il subsla nli ao A6 : ·Ua T Il de la chair du Chrbt d faron à être autre chose que ce dont.
...ua. A8 : ·tra T 1126 Christo AT : ·lus 6 Il dedignanlur A: -na lur e " ,. 1. lUi
en Inducere AT: induere 0 111la si 0 : islas A Il 27 aliquam AT: on l'a tiré n'es t si pleinement autre .qu Il ~e ~o~
IlIam 8 Umaterlam 0 : -riae A 1128 cam 0 : eamd emAIi 29 agnos cant voir d'où on l'a tiré. Il n'est pas de matière qUI ne t6 ~
AT: cognoBcant 8 Il qua 0 : quae A Il caeleslis AT : -li 6 Il 33 id esl . . • . Il h nge et prend le cara",""'"
Ada.om.AII 34adeoA6:ab eo Til non A (rf. Ln{s ., Z .S.T., p. 6 1 s.): de son ongme, meme SI e e c a
ur
Don ad ell 35 el A: sic 6 omo T 1138 compararen l ur e : comparenl
ur
e
AT U39 qui omo 8 Il et AT: est 6 Il 40 hinc AT : hic Il confirma l
A8 : conllrma Ubi T Il 42 ii omo 0 d. 1 Cor. 15, 47 e. Cf. 1 Cor. 15,49
la ilt. ut. allud omo Til aliud sil - ila in lolum om o A Il cst T : sil 6
(A de/ICf.nt.) Il 3 esse AT : esl611 ut AT : cui 0
_ _ corpus boo nOltrum, propre d'une chose DOuvelle. t. '::::~I
. . fabulai aationum ueritas pé~ daDl le limon de la t.erre, c
_1bI- 8lementum confitetur, came
: MIID.liOiet alia ait. species qualit.atis
aUSSI a~ ~ahles des natioDl, att.eete lit . .
db~ son ongme : telirre par la chair, OB. PIf le ....
aliud fit. - , ceterum quid est. 'lent que sa1 qua té ait. pria l'u......
r-v d'..... a...._6 - ..-bi.:l
IiIb'" hUlllor'l Quid ,caro quam. terra c es en ce a que consiate le changement d' .....
.'8liÏ*J'1U 1088 '1 3. Considera smgulas qualitales, une autre. Toutefois, à part cela qu'estrl!iaUIIII I e -
. l' 'd '
amon un IqUI e rouge '1 Qu'es~ que la chair, Iiaaa
que_
088a ut eaxa, etiam circum papillas
~111 i aspice neroorum tenaces ,conexus ut la terre, changée en figures qui lui appartiennent'
3. Examme .une à une leun qualités respectives : lei
. . . . . .t' ...dioum, et uenarum ramoso s dlscursus ut
muscles pareils aux mottes de glèbe, les os aemblahlel
11 riuorum, et lanugines ut musc~s, et comam ut aux rochers, et même, autour des mamelons comme
oUapiteIn, et. ipl08 medullarum in abdl~~ ~he~auros ~t . '
des gravllions ; regarde ces enlrelacs serrés de nerfs pareill
aaetaDa camie. 4. Haec omnia terrenae OflgtDlS Signa et m aux surgeons des racines, ces réseaux ramifiés de veines
Chriato fueront, et. baec sunt quae illum dei filium celaue- comme des ruisseaux sinueux, ces duvela semblables
rant non alias lantummodo hominem existimatum quam aux mousses, cette chevelure comme un gazon et. le t.résor
10 .telll humana substantia corporis, Aut edite aliquid caché des moelles, qui sont comme les minerais de la
iD illo caeleste de Septentrionibus et Virgiliis et Suculis chair. 4. Tous ces signes témoil,Tflent de on origine terrestre
emendicat.um; nam quae enumerauimus, adeo terrenae et se sont rencontrés dans le Chri,l également. Ce sont
teatimonia carnis sunt ut et nostrae : sed nihil nOUU111, eux qui cachèrent en lui le Fils de Dieu, puisqu'il n'eut.
nibil peregrinum deprehendo, 5. Denique uerbis el, faeLis pas d'autre raison d'êLre pri~ simplemenL pour un homme
2l) tantum, doctrina et uirtule sola, ChrisLum homines que de montrer la réaliLé humaine d'un corps. Si ce n'est.
obst.upescebanl. Notarelur autem eLiam carnis in illo pas vrai, montrez en lui quelque élémenL célc·te mendié
nouilas miraculo habila, Sed carnis lerrenae non mira à la Grande Ourse, aux Pléiades ou aux Hyarles ; car ce que
condicio ipsa erat, quae cetera eius miranda faeiehat, cum nous venons d'énumérer Lémoigne que sa chair était. Bi
manifestement terrestre qu'elle étaiL semblable à la nOtre :
en revanche, je ne saisis rien en lui de nouveau ni d'étranger.
5. Finissons-en : ce n'étaiL que pour ses paroles et. po~r
l) Doslrum hoc inv. A Il 6 figulnlum A6 : figuratutn psI Til 7 ses actions pour son enseignement el pour son pOuvOir
utrumqu~ 0 : ulriusque A Il originis 6To. : originem A TPc Il elemenlum que les ho~mes regardaient le Christ avec stu~eur; ~n
revanche une chair d'un genre nouveau aura~t ~tlt~
9 : -U A Il carne A6 : -nem T 118 lerraro A TOC: terra Tpa terrenam
811 sanguine A6: ·ncm Til aquam. Nam AT : aqllanam 6 Il sil omo , .t é our miracle. MaiS c était
A Il Bpecies A : racies El Il Il conuersa omo A Il in figuras suas El : in leurs remarques et serai pass
-ra lua A Il 12 ut' A6 : ut el Til 15 ut muscos A6: in roasculis TP· Il
. 1 d'et'P n de sa chair , terrestre
Justement parce .que a con . 1 110 ue l'on remarqu81t •
18 el om, 6\1 haec omo A Il 18·19 et huec - celaurl'lllll AO : aul credite n'avait en elle nen de mlracU eux q . D' ù
T \119 lnnlummodo AS : lanluroroodo modo T Il'ZO p"lanl.cm huroaM ses miracles dans tout le reste. On demandait : 1 0
A: ex humana lnnlum T el [ex oc] huroana 611 22 eroendicaturo T:
lemen dicalum A emendalum 6 Il 24 nihil El : mhilquu A \1
2l) ChriBtum A : -li El \1 homines El : -nero A Il 26 Bulero omo Il
. ' 'l'lfI!ma iIfcIa'l 6. Etiam vient cet eJIMipaD_ et ......~~\~.....
......,r,....1Ct etat uox : adao nec 6. Ainai parlaient mime _ , :;';~:=::
. .
. . . .8ft;,. ,aeduro eaelestis claritatiB.
_1f'érâOèlfl81'"PhetiB de ignobili aspectu
lIMa'" iplaeque contumeliae loq~untur :
rence : tant IOn corpl n'eut pu Il
encore ~Oin8 l'éclat d'un ft,.. 061... .-....
même SI les prophèt.ea se taiaent IV ......miIIM ......
ilumanaro camero, contumehae uero apparen.ce., la Passion et les outragea le cIiIeD\ lemt..:':
An aUBUB esBet aliqui ungue summo la ,PlasSrlOnt' que sa chair fut humaine et. lei oala • ,
• •.-... e6rpUI nouum, sputaminibus contaminare qu e le u sans éclat. 7. Quelqu'un aurait,.ü 016 . . . . .
,,_rt,~iitIIl-' merentem? Quid dicis caelestem carnem, seulem~nt du bout de l'ongle un COrpl d'un genre DOUYea1I,
W- UDde ael.tem intellegas non habes'l Quid terrenam ou ~oulller de crac~ats un viaage4 qui ne parèt. poiDt. le.
. ' & qaa~ unde terrenam agnoscas h.abes? Esuriit sub
mérIter '1 PourquoI parler de chair céleste si rieo ne fait.
.., .:.to-, lit,üt, Iub Samaritide', lacnmalus. esl. sup.er
tauulD', trepidat ad mortem b : Caro enlln, mqUll,
comprendre qu'elle ét.ait céleste '1 Pourquoi nier qu'elle
fOt. terrestre si tu as des raisons de reconnatlre qu'elle
était terrestre? Il a eu Cairn en présence du diable·,
"""""", languinem fundit postremo!: 8 ...Haec sunt~
et soif en présence de la Samaritaine'; il a pleuré sur
opinOT, ligna caelestia 1 • Sed quomodo.' IDqUltlS, contemn~
Lazare', il tremble devant la mort', il dit : ela chair
et paU pOBBet Il sicut. et dixit, si quid ex IUa ~ar~e de c~e~es.tl est faible l ) , el, pour finir, verse son sang!. 8. Voilè, je
ta generositate radiasset'l • Ex hoc ergo conu~nclmus. mhtl ID
pense, des signes d'origine céle,te 1 Et si vous répliquez:
iDa de caelia fuisse, propterea, ut contemm et patl posset.
( Mais comment, si sa chair avait rayonné la nobl8l&e
de son origine céleste, aurait-il pu soutTrir les outragee
X. 1. Conuerlor ad illos alios aeque sibi prudentes' qui et la P assion k comme il l'avait prédit 1 " cela nous est.
camem Christi animalem affirmant, quod anima caro sit un argument pour vous prouver que justement elle n'svalt.
rien qui vînt des cieux, pour qu'Hlui Cùt pO 'sible de soutTrir
am les oULr ages et la Passion.
29 doclrlna El : -nam A \134 quidem El : quidam A \1 35 inhonesl
1IId. : lDonealam (.ic) A inhonesla T inhoneslam probauerunl 6 \1
X. 1. Je me tourne maintenant ven
IUqul AT: -quia 0 \136 perslringerc El: pewnguere A \lspulaminibus Contre . Il
AT : ullam a. CIl nullam s. y Il 38 eaelesl em omo A \1 39 lerrena ffi les valentlniens: ces autres-là, non mOinS sages
omo A \1 csuriil AS (cf. LDfs., Kril. Bem., p . 104 ) : esuri l T \1 40 siliil la cbair du Cbrlst leurs propres yeux', qui affinnent
AGI (cf. LOf•. , ib.) : silil T sieut y \1 lacrima lus esl A (cf. LO fs., n'est pas psychique que la chair du Chri~l est composée
' •. ) : lacrlmal T laerimalur 6 \1 42 rundil poslremo y (cf· LDfs ., ib .) :
p.t. inu. A rudil p. Ct p. rudil T \143 inquilis A : inquil is T inquam
d'âme, parce que l' âme serait devenue chair. Par consé-
8 U44 pouet A6 : -sil T \1 dixit AT : -xie Il ex AT Po: el TOO in 0 Il q uent, la chair elle-même est âme el, de même que la
46 ex AS : el T Il 45-46 in illa de caeHs fuisse AO : illi de eaelesU ab-
fu1l1e TPo
1 Uloa alioa A : alios T ilIos 6 Cf. Mc 14, 33 i. ~Ia' lb. '26, 41. M~4, 38
g. cr. Jn li, 35 h. 31 L 9 ••
j . Ct. Jn 19, 34 k. CI. Matlb. 16, 21. "c 8, . C ,
1. Malth. 13, 54 b. CI. Is. 53, 3 e. lb. d. Cf. Mattb. 27, a. Cf. Rom . Il , 25; l'l, 16 (prov. 3, 7)
30. Mc 15, 19. Le 22, 64 e. CI. Mallh. 4, 2-4 r. CI . J n 4,7
chair ~t CO~poe6e d'..... ra-
. . caro animalia, it.a et.
........"requiiro. Si, ut animam de ch81l'. la encore l'en
. l', •
~
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--:~:::~~
....
_.,.. "1IC8~ .nimam Christ.us, quia a pns me en lui pour ••uv. 1'.....
~tre sau~ée que par lui, puisqu'elle devai\!l-~'4IIIWi""
i111164_ ipllIJIIl, dom in ipso, non uideo
le ne VOIS pas pourquoi il eut l...":"
• • •it 1IDÎJIlÙem induendo carnem, quasi · d'Il - .... pour ...... la ....
de f al~e e e une chair compo. d'&me •
..iIIr.....ilUiIl1ll facere non posset., nisi carneam pouvait sauver l'Ame autrement qu'-I ' ..GOidIDII l'II
. . . . . ._ enÎ1D nosuaa animas non tant.um non o Cil" .... afMLutohalzph
"". ar en In S 11 apporte le salut. nOB Amee IIDI 'eDea
-.tam a carne disiunctas saluas praestet,
SOient .charnelles et même quand eUee BOnt 116~ de
l1li...,....... UlBlll quam ipse suscepit, etiam non carneam
• IUI'" pot.uit. in salutem 1 Item cum pracsumant non
la chair, à plus forte raison il a pu co d .
l'à ''l't l ' n UU'8 au
me • qu 1 pn ,. ui-même, sana qu'elle fdt. charnelle 1
_u.
-_....

..... -.ad animae nostrae solius liberanda c c~usa pro ces- De meme
...,Chriatum, primum quam absurdum ut, ammam solam
r bé pUlsqu Ils préjugent que le C..au..
....:·t. a para, non
pour 1 rer notre chair mais seulement. notre &me
li llheraturul, id genus corporis eam Cecerit quo~ non erat co~bien il e~t absurde, pour commencer, que, venant.
Iiber.turus 1 3. Deinde, si animas nostras per Illam quam un~~uement h?érer l'â.m~, il en ail fait. ce genre de corpe
petauit liberare susceperal, illam quoque quam geslauit, qu I~ ne ven~lt pas hberer. 3. Deuxièmement., puisqu'il
noaf,ram gestasse debucrat, id est nosLrae formae, cuius- avait entrepris de sauver nos âmes par celle qu'il a priM,
cumque (orroae est in occullo anima nost.ra, non tamen quant à en prendre une, il aurait. dû aussi la prendre
10 carneae. Ceterum non nost.ram animam liberauit, si nôtre, c'est-à-dire de même forme que la nôtre, quelle
carneam habuit : nostra enim carnea non est. 4. Porro si que soit d'ailleurs la Corme de nolre âme dans le secret.
non nostram liberauit, quia carncam liberauit, nihil ad nos, de son être, si ce n'est qu'elle n'e 't. pns charnelle. Mais
quia non nostram liberauit. Sed nec liberanda erat quae si l'âme qu'il avait ét.ait. charnelle, ce n'est pas notre
non erat nostra, ut scilicet carnea. Non cnim periclitabatur âme qu'il a libérée, car nolre âme n'est. pas charnelle.
'11) si non erat nostra, id est non carnea. Sed liberatam const.at 4. Or, si ce n'est pas la nôlre qu'il a libérée, parce que
illam. Ergo non Cuit. carnea, sed Cuit nostra, si ea fuit quae celle qu'il a libérée était charnelle, rien de tout. cela ne nous
liberaretur quoniam periclitabatur. Iam ergo si anima concerne, puisque ce n'est pas la nôtre qu'il a libérée.
non (uit carnalis in Christo, nec caro potest animalis Cuisse. Mais elle n'avait même pas besoin d'êlre libérée, puisqu'elle
n'ét.ait pas nôtre, du moment qu'elle élait charnelle.
En efTet, elle ne courait aucun danger si elle n'était point.
comme la nôtre , c'est-à-dire non chamelle. Or il eat. .
éLabli qu'elle Cut libérée. C'est donc qu'elle n'était pOIOt.
4 hie am. T 1\ causas Aa : -sam T 1\8 earnenm TOt : carnelll Ar \1 charnelle, mais comme la nôtre, puisque c'est elle qu'il
10 a AT: in al\\\ ipse Aa: iIle TI\12 in Aa: ad 1'POl\13 soHus
um Callait libérer du danger où elle se trouvait. Par conaéqu~t.
Iiberandae ... abltinc deflci! mutilus Agobardinus liber 1\ 14 prim tram
T : si l'âme n'était pas composée de cbair dans le Christ,
primo 61\ absurdum T : a. esl e 1\ 15 genus e : gestu T 1\ 18 nos
e: noalra quaeque T 1\ 22 quia carncam (carnem T]liberauit T !(roy- : sa chair ne peut avoir été composée d'âme.
omo e1\ 23 quia T : quia carnea non est quia e 1\ 26 sed T : et e
I11III_-_.' conuenUnuI, .... D'a ... MC.
"j~~
il1I~::~=:OIri'tus
....... I ................
? PODI G1
iIlquiunt,animam
gestiuit al la : : : : :

_bere, faciendo eam _" d'A- Cbriat, ....


......,itiI1_ cOh~polICeC' .....e,

l.'" !Il"•
aemhle avoir ...
tit.erit., Datura nihil sed nec C. ~Ir.. est que Dieu, dieeot,.iII,WII!~~
d6IÏ11......
oI
ij
. . ..., ..... ilDpedimeDto carnis huius, ut VIsible aux hommes, en faisant. d'elle 1ID '
~.",,,,,,Yne ait. anima an non, mortalis an eOt été jusqu'alors
, 00IfI0
invisible ' ne voyant. rieD pu__ _ •••
...~_ _111 COrpUI etteetam in Christo ut cam et
.........tt.~lIHIrieDtAml et, quod sit amplius, resurgentem
" '........ 2. Et. boc autem quale erit, ut per eurnem
anima sibi aut nobis, qune per earncm
~~tu~elle, meme pas elle-même, à caUle de la cIIeir
alsalt obstacle: c'était au point ' di
était née ou non, si elle était mo~: on 1CUt..it.1i
esl-elle devenue corps dans le Ch . ~ ou non. AIIIIi ra.
possible de la . voir naître ' mourir nat
r_
qu'il DOUI lM
,.....t. agD08ci, ut sic ostenderetur dum id fiL cui . e , pPOlUI
ur encore, .........
",.ht, id est caro? Tenebras uidelit;el (lrccpit uL lucere citer. ~ 2., MaiS comment se pourrait-il raire que l'am.
....... Denique adhuc prius retractemus an islo llIoLlo se ~ontrat à elle-même ou à nous par l'entre' d la
l i .,.deDda fuerit anima, <quam> in totum inuisibilem cha~r! ceLte chair qui l'empêchait d'être connue~qu~eUe
..wo aUegant. : utrum quasi incorpuralem an eliam ChOlSIL,
h" pour se .manifester, de devenir l'obits ce 1 qw• la
babeDtem aliquod genus corporis proprii. 3. EL Lamcn, cac a~t, c est-à-dlre la chair? Apparemment qu'eUe l''''
oum inuisibilem dicant, cllrpora\em ron~tit uunt habentcm c~argee de ténèbres afin de resplendir 1 Par coDSéquent.,
quod inuisibile sit. Nihil enim habens inubibile quomodo discutons avant toule chose s'il convenait. qu'elle (dt
ID inuisibi\is potest dici? Sed ncc csse quidem poLest, nihil ~la~ifestét' ainsi, ceUe âme qu'ils prétendent avoir #lU
habens per quod sil. CUIn auLcm sil, habeaL neccsse csL Jaols Lout à fail invisible: à la façon d'un être incorporel
aliquid per quod est. 4. Si babe! aliquid per quod esL, ou d'un être également pourvu d'un corpa particulier
hoc erit corpus eius. Omne quod esL, corpus e:;;t sui generis; en son genre. 3. Cependant, en disant qu'elle est invisible
nihil est incorporale, nbi (juon non cs!. lIabenLe igiLur ils établissent qu'elle est corporelle pui qu'elle a quelqu;
Iii anima inuisibile corpus, qui uisibilem cam farerr ~u,cpperaL ch08e d'invisible. Si clle n'a rien d'invisible, comment.
peut-on dire qu'elle est. invisible? ~1ais il est même
impossible qu'elle soit, l'i elle n'a rien qui la rasse être.
Test.: XI, lin. 17-'H: cl. AVOVSTlNVS, Gen . ad Iii. X, '..l5 s. (PL 31, Or puisqu'elle est, il est nécessaire qu'elle ail quelque
417 A, Sed • De anima' libri praecipue meminisse uide/ur) .
chose qui la fait être. 4. Si elle a quelque chose qui la (ait
être, cela ne peut être que son corps. Tout ce qui est,
3 uldeatur hnbuisse inv. 0 \1 inquiunt 0 : -quil T \1 g<'stiu,l ™: esl rorps, en son genre particulier; rien n'est incorporel
saltaull PFX \1 5 sed am. 0 \1 7 nalane sil T : nala esl 0 \1 an non
mort.aJls omo 6118 ut 6 TOC : ~t 'l'pc \1 el am. T \1 14 adhuc T (cf· Happe, sinon ce qui n'est pas. Ainsi, puisque l'âme a un COrpl
SlInlaz..., p, .ll~) : ad hoc e \1 prius Ta; : am. '( \1 JI) anima 0 : a. dehinc invisible , Dieu, qui s'était chargé de la rendre visible,
TU quam 'CFlp" : an codd.1I 16 relro scripsi : relro cam T eam retro 011 aurait agi plus dignement en rendant visible ce que l'on
aUegant MF : -gent P alligant X alligans TOC allegans TPc 1\ 20 nec
_ ~: ne esse a; necesse T \1 24 est 1 am. T \1 nisi T : nihil 0 \1 25 qui
Il : corpus quod Tpol\ facere e : faceret T
".f 4uod inuiaibile
jlÜJilD aut. iuftrmitaa deo
peDllait exister d'ta.....
ni le melllODp Di l'iI...... iijii
41,.ill1Û""'m quam quod erat.
....'.1'4 quod erat. demonst.rare non
uoleDl hominem cassidem aut
Or, s'il a montri l'Ame aGtlrel"I'1 ...1MIII1t
un mensonge; s'il n'a pu 6t6 CAJ,.t• • • • IIIIi.
elle était, c'est de l'impUÏllaDce. 6. VUil '-tlllll"'-';lIII~

"'' '11.
JIoC autem fact.um est animae, si in
iJeD- induit superficiem. Sed et si
deputetur, ut. aliqua ui rationis occulta
liilima, corpus tamen non sit quidquid ~st
masque ? C'est pourtant ce qui flIt uri.'
cha.ngeant edn chair, on l'a vetue de debon
M aiS, quan
,. on. supposerait que l'Ame _ ~. ..
et. que l ame eXIste pourtant par je ne sais queDe
.5
montrer quelqu'un, s'en va l'affubler d'lm CII","~1".
l r ...

_.ftOI- UIii
-II

Jti'oiiîde et impossibile deo non erat, et proposlto · té' . , ••
. . . .entiua competebat., Doua ali~ua c~rporis spe~ie de r81son my~ neuse, pourvu toutefois que rien de ce qat
1lemODItrare quam ista commum ommum, alterlUs est âme ne SOIt corps, il n'aurait pas éUJ impouihle l DIea.
notitiae, ne sine causa uisibilem ex inuisibili facere dans de telles conditions - et cela aurait mieux c:onv.-
à ses desseins - , de la montrer dans une nouvelle applll'tlDel
&fjItiu.t animam, iustis scilicet quaestionibus oportunam
corporelle et non dans celle, commune Il tout, dont noua
40 par carnis in mam human.ae de~e~sionem .. 6. ~(Sed non
avions déjà une autre connaissance: ainsi Dieu n'aurait
poterat Christus inter hommes mSI homo ulder!.» Redde
pas semblé avoir eu le projet inutile de rendre visible
ilitur Christo fidem suam ut qui homo uoluerit incedere
l'âme qui était invisible, l'exposant. aux justes doutel
animarn quoque humanae condicionis oslenderit, non
de ceux qui chercheraient à soutenir contre elle qu'i1I
faciens earn carneam, sed induens cam carne. ont affaire à une chair humaine. 6.• Mais le Christ. ne
pouvait apparaître parmi les hommes que comme un
m. 1. Ostensa sit nunc anima pcr carnem, si constiterit homme. » Rends donc au moins justice fi la bonne (oi da
illam ostendendam quoquo modo fuisse, id est incognitam Christ: s'il a désiré venir comme un homme, il a également.
sibi et nobis. Quamqu::un in hoc uana distinrlio est , quasi monLré l'âme dans une condilion humaine, sans la rendre
n08 seorsum ab anima sim us, cum totum quod sumus charnelle mais en la revêtant de chair.
5 anima sit. Denique sine anima nihil sumus, ncque hominis
xn. 1. Nous sommes prela il
L'âme se connait admellre maintenant que l'Ame a éUJ
et ell:ll~~=~ Dieu manifestée par la ~hair, pou~ qu'on
établisse qu'il était nécessaire de la
a
t6 feciaact T : recisae \1 27-28 mendacium - compeLil ont. T \1 28 manifester d' une façon ou d'une aulre : c'est-à-dire qu'elle
mendaclum 8: mendantium T \131 animae T : animale 0 \1 32 conuersa était inconnue à eUe-même et à nous. Mais sur ce point.,
T: -Iam 8\1 et omo T \1 33 occulta a: a
-Le T \1 35 el' om o \1 impossibile
la distinction est vaine : sommes-nous quelque chose
a
8: poeaibUe T \1 39 iustis Kroy. : isLis codd. \1 40 in illam omo \1 44
en dehors de notre âme, alors que lout ce que nous 8O~mea
carneam 8 : carnem T io . l'Ame' il ne
a
'quoquo T : quo 8\1 incogniLam T : -La \1 3 disLinclio e:dis lens est âme ? Non nous ne sommes nen sans . .
Tpa\ll) neque T : ne 8 \1 hominis 8 : -nes T nous reste mê~e plus le nom d'hommes, seulement. celUI
,,~e~
QUi ,'ipon. t.
ai l'Ame .'ipeN:.attm_i.J
. . . .jaaiim!... .me lensu, connalt.re d'une laS- DU
. . . . ._ _ dixsrim, animae est naturellement doo6e i1t ....~
_L~- ~Nll"ibUI anima sentire n'y a rien qui ait. une AIIl. et. • •• ~
~ et.iam lenSUS, nedum J"••
qui soit doué de sens et qui D'ait. ......
plus expressément, le sens ett. r ...
~:::~_ ut. ipsa I8nsum sui ab initio
iii Mi BOire quid inlerdum sibi sit conséquent, puisque c'esll'Ame qui dOIDDl~" ,""II
.... ~ia'.tlillUD necessitate, si non scit suam de sentir, puisque c'est elle qui lei . ._
necessa riumest? Hoc quidem in de toutes choses, sans parler de leun qualitél, ...~_"'....
1II".IOfl:nasc"re e8t., notitiam sui dico, sine qua croire qu'elle n'a pas reçu dès le débuLle ...U........ «Ii..
auJla anima se ministrare potuisset. 4. Puto même? D.'où vient qu'elle sache ce qui loi ....6•••_
selon les cIrconstances en raison de Bel quali.... utunIIIIt
. . . . hoJDÏDem, animal solum rationale, compolem
si elle ne sait pas comment elle est, ni l'objet de . , . . _
_ . . . . . Iortit.um quae illum raciat animal rationale,
de ces nécessités? S'il est un lail que l'on peul. recoa. . . .
• • "adlÎlll'ationnlis. Porro quomodo rationalilô quae
en toule âme, je dis que c'est la connaiaaance d'eUe-~:
hominem rationale animal, si ipsa rationem suam
car sans celte connai~sance d'elle-même, il ne eerait. point
. _ !porans semetipsam·1 Sed adeo non ignorat ut
d' âme qui sûl se servir d'elle-même. 4. Maie l'homme,
...,rem et. arbitrum et statum suum noriL 5. Nihil arlhuc je crois, qui est le seul êlre animé raisonnable a reçu lui
U .. deo discens deum nominal. Nihil adhuc de iudirio eius oussi, el plus qu'un aulre, une Ame propre ft faire de lai
If dtt.ens deo commendare ~c diciL Nihil magis a udi en~ un être animé raisonnable , puisqu'elle eat raÎllOnnable
..un Ipem nullam esse po~l morlem el. bene el m ale elle-même avant toulp chose. Or comment aerait.-elle
ùhmcto cuique imprecatur. Plenius haec prosequitur roisonnable, et faisant de l'homme un être anim6 raiIoD-
UIIellua quem scripsimus De leslimonio animae. 6. Aliol{uin Ilahle, si elle ne connait pas 83 propre raison par ignorance
ID ai anima semetipsam ignorans eral ab inilio , nihil a Chrigto d'ellc-même? Mais t onl s'en faut qu'elle ,'ignore eUe-
même qu ·ell e conn aît son auteur, son juge et SOD éLaL.
5. Avant même de rien apprendre sur Dieu, elle nomme
Dieu. Sans connaîlre son jugement, elle dit qu'eUe recom-
, Ile Krou. : bic Tom. 61\ ignorel T : ignora ril 6 Il quoquo T : mande sa cause à Dieu. Elle n'('ntend que ces mots: ,Il
n 'y a pas d 'e~poir après la morl., et ccpend~nt. eUe adreaae
15
quo il Il l' praeatet 6 : -lat T 1\ et omo T 1\ 14 sit sibi inu. T 11
llaturaUum 6: -raU T 1117 omni anima e : oronin anima m T il noli tia m des vœux ou des imprécalions à ceux qUI ne SODt. plui.
8: -Ua. T 1118 notitia sui 0 : sui T'C sibi TPO 1\ se e : a se T 1\ 19
~l;Ilpotem TPo : computem T'. compules 0 1\ 20 et omo T 1\ 2 1 r a tio- Cela est développé plus lon!!"uement dans le livre q~~ noua
fIIJla porre quomodo omo 0 Il 22 emcil 0 : -ciet T Il ipsa e : ipsam Til avons intitulé Sur le témoignage de l'âme. 6. D ailleUJ'l
. . ., 8: ut et TI\24 auctorem 0: acLorem TPC1\26 dicit OT"c : discit si l' âme était ignorante d' elle-même depuis le .com:
.. ~R cement , elle n 'aurait rien dû apprendre du Cbriat.,
sn. ••••

.-_.'Rd Nunc autem. DOD


pluteID. Propterea dei
-'''IIIIIl'1la!tli~ non ut ipsa se anima
comment eUe 6tait. Or te 11-. . . ._1. . .
lui a enaeign6e, mais lOB ...... . .. ..
Dieu e~t descendu et .'est charp . . . . . . . . . . . ..
..... _ ut. Qhriatum in Bemetipsa. Non 18
dre Il 1 Ame non pu Il connaltre ~~ID".·. "',.iiiii
IIoJlNllalllltepericlitabatur, Bed dei uerbum.
IIII.-r rttatIif"""" "'., non anima. El Veni,
""'a(.l1ft faeere D, non .d~x~t. ostend~re.
mais Il connaltre le Chrial en eUe. Ce D'Mail
de soi qui meltait IOn salut en p6ril .,:.:
du Verb~ de Dieu. 7.• La vie, dit.-ü, ~'.t.
Ir
1'1
'
.v!a".1 •
5

NI...i uimirUm animam, Iicet inulBlbtlem, nasc.l et et non 1 âme. Ou encore : • Je Buia v-
'1 d' ....u pour ......
l dme »i 1 ne It pas pour la montrer. D faut aroa.,
'A b
... Doorporaliter, ut nobis nascens et mOrIens
sans doute, que nous ignorions que l'Ame,bien q ,. ..:.&.....
• l,blaBterex}überetur? Ignorauimus pla~e res~rrecturam " t ' umw_
nalssal et mouraIt non sans avoir un corpa , pour qua
. . 'I1'DI. Hoc erit quod Christus man~festaUlt .: sed et
,
no~s la montrât naissant et mourant sous forme corporelle t
IloO DOII aliter in Be quarn in Lazar~ ahq~o· CUlUS c~ro
MalS c~ qu~ nous ne savions sûrement pas, c'est. qu'eUe
_ . .t .nimaliB ita nec anima carnahs. QUld e.rgo a.~phus
iDDOWlt nobia de animae ignoratae retro dlsposltIone? ressuscIteraIt avec la chair. Voilà ce que le Christ. a mui-
resté : et il ne l'a pas manife lé autrement en lui-marne
• Quid inuiaibile eius fuit quod uisibililatem per carnem qu'en un certain Lazare", donlla chairn'ètaitpucompoMe
deaideraret? d'âme, ni l'âme composée de chair. Mais qu'avoDl-noUi
DIL 1. • Caro facla e~t anima ut anima ostenderetur. * appris de plus qui nous fût jusqu'alors inconnu sur la
Numquid ergo et caro anima facta est ut caro manifesta- disposition de l'âme? Qu'y avait-il d'invisible en eUe
retur? Si caro anima est, iam non anima est sed caro. qui eût besoin d'être rendu visible par la chair 1
Si anima caro est, iam non caro est sed anima. Vbi ergo
L'âme et la chair XIII.!.· L'ûme, disent-ils, eat
1:1 caro et. ubi anima, si alterutro alterutrum facta sunt,
du Christ devenue chair pour que l'Ame fOt.
immo si neulrum sunt dum alterutro alterutrum fiunt? sont deux espèces manife~tée.» ~Iais c3t-ce que la chair,
Certe peruersissimum ut carnem nominantes animam distinctes de son côté, est devenue âme pour que
intellegamus el animam significantes carnem interprete- la chair rût révélée? Si l'âme est chair, elle n'est plus
mur. 2. Omnia periclitabuntur aliter accipi quam sunt et âme mais chair; si la chair est âme, elle n'est plus chair
10 amillere quod su nt dum aliter accipiuntur, si aliter quam mais âme. Où est la chair et où est l'âme, si elles se sont.
changées l'une en l'autre, ou plutôt si elles ne sont plUi
ni l'une ni l'autre puisqu'elles sc changent l'une en l'autre 1
En tout cas, c'est un étrange renversement que de nommer
35 perlclilabatur T : -tatur e Il 36 manifeslata e : manifesta T Il la chair et d'entendre l'âme, ou de signifier l'âme et com-r
39 non mori inu. T Il mori non - nascens et am. e Il moriens T : mori prendre la chair. 2. Toutes choses risqueront de puae
ni M mori niai Py Il 41 erit e : erat T Il 42 cuius e : cuiusque T pour autres qu'elles ne sont et de perdre ce qu'elles sont.
3 Il caro esl anima iam non est caro sed anima inu. T Il 4 non caro
eelled anima Il: non esl caro s. a. inu. y non anima sed caro T Il c. Jo 11, 'l3-'l&
b. Lc 9, 56
l:Ianlma T : a. eal611si alterulro omo 611 sunt T : est e Il 9 alterutro a. Jn l, 4? JI Cor. 4, 10?
a1\erutrum T : allerulrum alterum e
.aIua est proprie-
qualitat.ea aceipiunt.
en pauant pour_.
que ce qu'eUes 1ODt. Redar taMIl
gratia argilla exeoeta garder les propmtéa. D'lm_
••lfItr iliec communieat. eum uoeabulo qualités impliquent l'attribution ~pplllll"'''''

-=......
0ù1D ipso genere. 3. Proinde el L'argile, .par exemple, qU8Dd eUe - . -. . . .
_,!l1IIta tlon potest non id esse quod facta de polene : elle n'a plu8 rien de _
_ quod !uerat, aliud seilieel facta. Et de son genre antérieur puisqu'eUe n'. phil rfIta
iIIIIMltadlltlm adhibuimus exemplum, plenius co avec la. réalité de ce genre. 3. De meme l'Ame ... œM:
enim testa ex argilla unum est corpus une fOIS devenue chair, ne peut qu'6lre ce qu'6 III
devenue et ne plus être ce qu'eUe 6tait, puilqu'e1Ie - '
.ha1Mj;IlOC,.b,uI1ilm unius scUicet corpori". 4. Nec potest
devenue autre chose. Nous venonll de citer un exemple :
et argilla, quia quod fuit non est, quod aulem
pou~sons le plus au fond. Il est vrai que la poterie, tiNe
.,. .- et <Domen> non adhaerel. Ergo et anima caro
de 1 ~rg~le, est un seul corps bien défini et que ce co",
. . .1 uniformis solidata, et singularitas tuLa esL et
.. . est Slgmfié par un seul nom. 4. Mais on ne aaurait. appeler
iDdIIcNta 8ubst.antia. In Christo uero muenllllUS anl111am cetle potene également du nom d'argile: car ce qu'eUe
11 et carneD1 simplicibus et nlldis uocabulis ediLas - i.cl est a été, elle ne l'est plus, et puisqu'elIe ne l'est. plUl, ce Dom
uimam animam et carnCIII carnem, nusquam anllnam ne lui reste pas attaché. En conséquence, quand l'Ame
OII'Dem aut carnem animam, qual1ùo iLa nominal'i debuis- est devenue chair, ayant pris consistance eD UDe forme
I8Jlt si ita fuissent - , sed eliam sibi quamque substantiam unique, elle est à la fois une individualité stable et. une
muise pronuntialas ab ipso, ut iqllc pro du arum qualiLatum substance indissociable. Or, en ce qui concerne le Christ,
30 dist.inctione, seorsum animam eL seorsum carn cm. 5. Quid? nous trouvons son âme et sa chair désignées par des term81
Anxia esf, inquit, anima mea Ilsquc ad modem·, et : Panis directs et nels - c'esl-à-dire . on ~me comme lme, sa
quem ego dedero pro salute mWldi caro mea est b. Porro si chair comme chair i nulle lrace de chair-âme ou d'lme-
anima caro fuissel, unUlD e:;~el in ChrisLo : carnea anima chair, alors qu'il aurait fallu leur donner ces noma .i
telle avait été leur réalité. Bien plus, il désigne chacune dell
substances de sa personne en la prenant séparément
pour elle-même, puisque l'une et l'auln: étaient. d'une
Tesl.: XIII, lin. 13-15.20-Z1 : cr. IS!DOR\' S, Elym. 20, 4, 4 (Lindsay,
qualité distincle : l'âme de son côté et la chair du sieD.
vol. 2).
5. Comment cela '1 • Mon âme, dit-il, est angoissée jusqu'à
11 cognominanlur 6 : accipiuntur TP. mg. Il 17 rucral T : ruerit 6 la mort". et encore : « Le pain que j'offrirai pour le
Il aUud T"oe : ut aliud TP. (ut mg.) Il racta 6 : raciat T Il el' am. Til salut du ~onde est ma chair>. t Cependant, si l'lme
19 ulemur 6 : uleremur T". ulamur TPO Il lesla am. T Il 21 non est
quod Bulem omo 0 1\ 22 el nomen non Evans : et non T non 6 Il
avait élé chair, il n'y aurait eu q~'une seule d~ose dans 1:
Christ: une âme composée de ch:lIr ou une chair composé
ergo omo T 1\ 23 80lidata a (cf. Moingt, p. 497) : soliditas T Il et' T :
e e
lad \1 luta (cf. Moingt, ib.): tala T Il 24 indisCl'cta 6 : indiscrepata
un
T \127 camem' a: carnalem T Il animam a : animalem T Il 29 pron -
Ualal ab T : pronunUata sub a Il 30 et am. T Il 30-31 Quid? an,oa Q. MaUb . 26, 38. 'Mc 14, 34
b.Jn6,51
8It InQUll e : quid inquit anxiata est T Il 33 unum a : et unuIll 'f
.. epeci_.
~ carnem et. d'Ame. Mala quaù n _ . . .
1t.1II.~:"lJD DOn unum; si non de aa penonne, chair et. ......
~_IId'-·:nec caro animalis. Vnum 6. Or deux chOl88 n'eD Iont, PlI . .~
.fMI-.IaIO
anima. Niai 8i et. seorsum
. . . . . praet.er eam quae caro erat, et.
pal une, elles ne 1IODt. donc Di ... U
chair composée d'Ame. Car UDe . : . :::.. . . . .
• 1Ia1~"al'IIam praet.er illam quae anima erat..
............ anima, iUa fri.fi. usque ad mortem
en une chair-Ame ou une Ame-chair A '
part il ne flit revêtu d'une autre A~_
't h' ,.
Dl_ l ~-..
en••
IUWI, eD P la - -
ét al c air, ou qu il portU une autre chair ,..
cene qui était â~e. Mais puisqu'il n'a qu'~e-=" ...
......fIII'. muruli .Glu", 8aluus est numerus duarum
• W._NS iD IUO genere dist.antium, excludens carneae et une seule chair, que l'une est. triste jusqu" la mort,
Je....W. . . . . lpeciem. et que l'autre est le «pain ofTert pour le wut du 1DODde~
nous sommes assurés du nombre de ses deux IUbsla"CII
t .• Sed et. angelum, aiunt, gestauit Christus. ~ qui di ITèrent chacune dans leur genre, excluant. l'~
fii ntione? Qua et hominem'l Eadem er~o. sit ~t causa. unique d'une âme chamelle.
Yt.1lomin8ffi gestaret Chrislus, salus hommls fUlt causa,
~cet ad restit.uendum quod perierat a : homo perierat, XIV. 1. • Mais, répliquent-ila, (en
Le Christ
li IODdnem restitui oportuerat. Vt angelum gestaret Christus ne porte pu plus de son Arne et de son corpe)
Dihil tale de causa est. 2. Nam et si angelis perdiLio repu- d'ange en lui, le Christ a aus i revêtu la nature
mals U est ange de l'ange .• De quelle façon? Comme
tat.ur in ignem praeparatum diabolo et angelis eius b, ou messager du Père 1'1 a d' au Lre par t revêtu ce Ile de
numquam tamen iIIis resliluLio repromissa est. Nullum
l'homme ? Il faut, par conséquent, que ce soit pour la
mandat.um o de salute angelorum suscepit Christus a patre.
même raison. Pour que le Christ revêtit la nat.ure de
10 Quod pater neque repromisit neque mandauit, ChrisLus
l'homm e il y avait une raison, le salut de l'homme; il
administrare non potuit. Cui ergo rei angelum quoque
fallait évidemment restaurer ce qui était perdu a : l'homme
gest.auit, nisi ut saLellilem fortem cum quo salutem
s'était perdu, c'était l'homme qu'il (allait restaurer.
hominis operaretur'l 3. Idoneus enim non erat dei mius Mais aucune raison du même genre ne pouvait obliger le
Christ à revêtir la nature de l'ange. 2. Bien que noua
considérions en elTet que les anges trouvent leur perdition
« dans le (eu préparé pour le diable et pour ses ang,:,· f,
ils n'ont point cependant la promesse d'une restauration:
34 Rut e:ut Ta. ac TP. Il 37 si omo 6 le Christ n'a reçu aucun commandemenL· de s?n Pè~
1 aed et Ty : 8ed Il 112 sit T : est 611 3 fuit omo Til 5 bominem restilui
e: h. reeutuUo Ta. bominum restitulio TP. Il 11 ergo T : igitur 6 Il concernant le salut des anges. Ce que le Père n'a ni promlS
12 fort8m e:forte T Il 13 idoneus T : idee reus 6 ni commandé le Christ n'a pas pu l'exécuter. Dans quel
dessein a-t-il' donc aussi revêtu la nature de l'~nge'
. .' l" r comme une pUISsante
Seralt-ce qU'II aIt voulu se aSSOCIe . .
. 1 l'bé t" de l'homme? 3. Ainsi
escorte pour accomplir a 1 ra Ion
a. Cf. Le 19, 10 b. Mattb. 25, 41 c. Cf. Jn ID, 18
l lui Hui, le na de DiMk ......
Il'lIniIIW.ld. tJD8Ulari serpente l'bomm~ je~ l b. pu _ _ . .. .
IIIIlIII':t""J_lDÎ1lU8 nec ODUS saluti-
i,UII- . . . . . et. utique alter altero
ce
~81S
11 mY.a
~ads ~uxna pal
lI8llI
un .... B'1
du aalut, d4at.l'a
1~::::!iI:=

se~ir d'~termédiaire 1ib·~.I11"'~Etiti·=!~::~:~:::4


_a' ...... -.lum liberarat hominem '1 nen faire sans l'autre. Serait.-ee ....

._,.,aqelum !Id id quod per angelum erat

.u.
que danala
quid et ipse'l Si per se quid MaiS pourquoI le Christ est-il d---.1
d Il . '1 d . _lllui-mllle , . . - -
t»lIlbU eet. quidem Angelus magni cogilalus • a aire qu 1 eValt. faire régler par l'up ., Si l'
~.w~~IB(m Don naturae uocabulo. Magnum enim d'intermédiaire
. .t ..- a\IIIl. 1w--m6me"
pourquoi a"';r . ..... B\ ta
".Iit"..ms BUper bominis scilicet restitutionem ag~bsabl. par ,~uI i-même, qu'elit-il l faire de l'.... " J.
sais .Ien q~ 1 est appelé l', Ange du grand deueia· t,
~=::=:~ BR"culo erat. Non ideo lmnen sic angelus cela "eut dire le messager : c'eat. le nom de III foutimt
« ut aliqui Gabriel aut Michael. 4. Nam el
et. non de sa nat.~re. Il devail en ellel annoncer à ce aikIe
. . . . . domino uineae mittitur ad uinitores, sicul et
les grands dessems du Père concernant. la resta Ü01l
"iHU. de fructibus petitum e ; sed non propterea unus ex de '1l'homme. Mais il ne faut. pas comprendre pour ura. __ •
,ulli
ramulia deputabitur filius quia famulo rum successil officio.
ua
ergo dicam. si forte, ipsum filium angelum, id esl
nuntium patris. quanl angelum in filio. Sed cum de ipso
au .......
qu 1 est ~nge de la même fa~on, par exemple, qu'un Gabriel
o~ un 1h?hel. 4. Car si le maître de la vigne envoie IOD
FIls aupres des vignerons aussi bien que ses serviteura,
10 lit pronunt.iatum : Minuisli eum modico quid ci/ra ange/os'. pour rie mander sa plut de la récolte", Loutefoi le lUa
quomodo uidebitur angelus. sic inrra angelos diminutus.
ne ~oit. pas être considéré comme un des serviteurs pour
dum bomo sit qua caro et anima. et filius hominis'? 5. Qua aVOir pns leur place dans la même [onclion. Je trouverail
autem spiritus dei et uirlus altissimi; non potest infra donc plus facile de reconnaître, s'il y a lieu, que le Fils
angalos haberi. deus scilicet et dei filius. Quanto ergo dum est lui-même un ange, c'est-à-dire l'envoyé du Père,
&ri hominem geslat minor angelis ractus est, tanto non dum plulôt qu'un ange est dans le Fils. ~Iais comme c'est.
angelum gealat. Poteral haec opinio Ebioni conuenire qui précisément de lui qu'il a été annoncé: ,Tu l'as abaialé
un peu en dessous des anges' t, comment passera-t-il
Teal. : XIV, lin. 20-23 : cr. AVOVSTINVS, Sermo VII, 3 (CCL 41, pour un ange, lui qui ful abaissé en de;sous de anges:
p. 72). car il est homme dans la mesure où il C5L chair et. Arne, et.
Fils de l'homme. 5. En reyanche dans la mesure où il est.
1& dominu8 T: deus 01116 sed T : si 611 18 ipse am. 011 20 angeluS m esprit. de Dieu et vertu du Três-Haul'. on ne peut. le
magnl ç~gllalU8 T : magni eonsilii angelus6 (ltllius LXX, quo ulilur elia placer au-dessous des anges. lui qui est Dieu et Fils de
AugUillnu., o. c. In lesl.) Il 25 domino 0 : deo T Il uinilores T : eulto res Dieu. Par conséquent.. aussi vrai qu'cn revêtant la nature
6 ft SO modico ct: -eum T[311 31 angelus T : angelum induisse 6 Il 32 si l
T: fil 0 Il qua caro 6 : quaero T Il qua' R, : quia codd. Il 35 Lanlo T:
de l'homme il est devenu inférieur aux anges, autant. cela
quant.o 6 Il non dum Ge/enius : nundum T dum e 1\ 36 polerat T : serait faux s'il avait revêtu la nature de l'ange. ente Cette
pot.erll6 opinion aurait pu convenir à Ébion qui rep:és JésuSn
rom me un homme. rien qu'un homme. un snDple deiiCC -
r. Ps. 8, 6 g.
cl. 1•• 9, & (LXX) e. cr. Mallb. 21,33 s.
Zacb. 1, 14
_ _0 Dauid. id est DOD dant. de la race là David
......... plane prophetis aliquid temps Fila de Dieu. n '
.ndtllum fuisse edicat quemad- plus de bruit. que lei prop.....
quod a Christo Dumquam était en lui comme en un eerteiD
inIAi _gflru qui in me loquebalur b ; que le Christ. n'a jamais dit.: • SU'.......l,...........
me dit b " ni ce mot familier è to. . . . prc'fllj"1 C.......
• _!IV
_ _ illud omnium prophetarum : H ate
Sple fIDim erat dominus coram et ex sua
du Seigneur l " car il était lui-m6me le fIeip.... ,......s
d~vant tous et de s~ propre autorité: • Mail moi je . . .
$

PfOD1udieDB : Ego aufem dico uobis J. Et quid d:s J. l) ~ue te fau!"il encore puisque lIa1e .'6erie : .0.
h«to. Baaia exclamante : Non angelus neque legalus n est nt un ange ni un envoyé, c'eat le Seigneur lui-aIIIM
4Drnira". HluOl eo. (ecil k '1 qui les a sauvés k • '1
XV. 1. Valentin de IOn c6t6, en
'St. t. Licuit et. Valentino ex priuilegio haeretico Valsenu~. vertu de son privilège hérétique, , ' .
'iJIIJ'DeDl Christi Bpiritalem comminisci. Quiduis eam fingere et 1es« y o..... mes.
d'Aleundre
. de supposer que la chair du
permis
pm.uit quisquis humanam credere no~uit, quando, ~uod ad Christ était. composée d'etprit.. N'im-
omn81 dict.um sit, Bi humana non fUit nec ex homme, non porte quoi eClt fait l'aITaire pour qui s'est refusé. croire
, uideo ex qua substantia ipse Christus et hominem se et que cette chair fût humaine! Mais qu'ils se le tiennent.
ftlium hominis pronuntiarit : Nunc aulem uullis occidere pour dit, tous autant qu'ils sont: si elle n'était pas humaine
hominem uerilalem ad uos loculum·, et : Dominus esl ou née de l'homme, je ne vois pas en raison de quelle
.abbati fllius hominis b • De ipso enim Esaias : Homo in substance le Christ aurait pu se dédarer homme et. Pila
plaga et .ciens (erre imbecillilalem c. Et Jeremias : Et homo de l'homme. «Voici que vous voulez tuer l'homme qui
10 ut, et quis cognoscet eum cl '1 Et Daniel: Et ecce super nubes vous a dit la vérité.~, G le Fils de l'homme est maUre du
famquam fllius hominis·. Etiam Paulus apostolus : Mediatol· sabbat b »). Cela confirme la parole d'Isaïe II son sujet:
dei et hominum homo Christus Jesus'. Item Petrus in Actis « Un homme de douleurs et qui entend ce que c'est. que
apostolorum : Jesum nazarenum uirum uobis a deo des!i- port.er sa faiblesse c » ; ou de Jérémie : « Il est homme et.
natum l, utique hominem. 2. Haec sola sufficere uiee qui le connaîtra cl '1 t ou de Daniel : • El voici au-de&S~
des nuées comme un fils d'homme·.' L'apôtre Paul dit.
aussi : «Le médiateur entre Dieu et les hommes, c'est.
38 el 6 : est pc upungil TPC Il ati'luid TOc: aliqui TPc aliquo l'homme Jésus-Christ'.; de même, Pierre dans lu At:!-
61139 in iIlo 6: in nonnullis TPC il edical 0: dicalur T Il 40 a omo 611 des Ap6lres : « Jésus de Nazareth, un homme qu.e Dieu
43 el omo ct '1 ex omo y Il 44 el omo 6 IIUi Esaia exclamante T : Esaiam nous a envoyé 1 ». Parfaitement, un homme 1 2. Rien. que er
excl8m8ntem audi 6 cela devait suffire à constituer une prescription, II Lémolgll
2 quiduis 6 : quidquid uis T Il 4 sil T : esl 6 Il 1) el hominem se T :
hominem 6 Il 6 pronunliaril 6 : pronunciaueril T Il 7 locutum 6 :
eloeulum T Il 10 cognoscel eum T : cognouil ilium 0 Il ecce omo 6
b. Matlb. 12, 8 c. ls. 53, 3 d. Jér. 17,9
a. Jn 8, 40 r. 1 Tim. 2, " g. Act. '2, '2'2
h. Cf. Le l, 35 i. cr. par ex. Is. l, 2.18.20.24. Jér. 4, 3.27; (LXX) e. Dan. 7, 13
6, 16.22 etc. j. Matth. 5, 34.39 k. Is. 63, 9 (LXX)
...,_ iIcl • ...,DÏUm carnis humanae
iIIIi.... "' ... spiritalia, sicut nec animalia d'une Ohair~:==C:!
d'esprit. que
,.·&.JI"."
41....
~
!=:~~~::~~~~
si les hérésies avaieat.
_ pot.uiss 3. Namet utartificio
ent. studio
li sine penes
.. Valent.iDi faotiuncula legi, ~rimo. non pulant
et bumanatn Christo substanl1am mforn: alam ,
l'artifice de la l'bicall1l t
la chapelle de Valentin qu'u.
ait été formé d'une substance
.'
ta..pII_en_..

... ditC'iOr aDgelis dominus deprchcndalur, q~l .non ~eme~t de crainte qu'on ne pa""; .,.....
~_ _l.
_ ........e oa......
extiteru nt , dehinc quod oporlerel slmilem
. 'l d ci
mféneur à ses anges, qui n~ IOnt. pII_lIIIIiIIIIII~
terrestre; deuxièmement parce
aOlt.rae oarnis similiter nasci, non de splfl u nec e co,
à la nôtre devrait naltre eemblablemat _ _
ud ex uiri uoluntate b• 4 Et cur non de corruplela, sec! de
ni de Dieu, mais de la volont.6 de 1,...,9".. - l, .. . . . .
'Zr» incorruplela1? El quare non, sieut e.t iUa r~surrexil .et in
signifient ces mots, demandentrils, • llCID . . • • • •
caelo resumpta est, ila et noslra par elUS stal1m aÙ5U1mlur'/
corrompu mais de ce qui est incorruptiblel' , De ...
ut. cur illa par nostrae lion aeque in lcrrl~m ~isso.luta est? ')
que sa chair est ressuscitée et qu'eUe eat. ........ . . .
4. Talia ethnici uolulabunl : ( Ergo ÙCl fihus III tanlum
le ciel, pourquoi la nôtre n'y mont.trene , . . d'"
humilitatis exhaustus esl .), ct : « Si rcsurrexil in exemplum
si elle est semblable à la sienne '1 Ou bien po1llqllll la
30 Ipei noslrae, eur nihil laie dc nobis probalum est?» sienne, si elle est semblable à la nôtre ne 1·....... , .
Merilo elhnici talia, sl'd mcriLo el haeretici. Numquid
également dissoute dan;\ la terre '1 t 4. Voil' biea .. plOJ*
enim inler illos di,;lat lIisi quod elhnici non credcndo
éculés des païen& : 0 Ainsi le Fils de Dieu .'an6aDti\ • ....
credunl, al hacretici credendo non credunl? 5. Legunt de petitesse 1 ~ Ou bien: 0 S'il est reuuaciLé comme modIIe
denique : M inorasti ellm modico cilra angelos J, el negant de notre espérance, pourquoi n'y a-tril point de pa-
35 inferiorem sub:;! an! iam ChrisLi nec hominem se sed
d'un fait semblable panni nous? t Noua n'en aUn""
uermem pronunlialllis k, qui nec formam habuil nec speciem, pas moins des païens, pas moins non plua des b6~1
sed forma eius ignorabilis, de(ecla cilra omnes homines, y aurait-il une dilTérence entre eux, linon que lei peIM'
homo in plaga el sciens (erre imbecillilalem '. 6. Agnoscunt croient en ne croyant pas, tandis que les bér6Uq- DI
hominem deo mixlum et negant hominem; morluum croient pas en croyant? 5. Car enfin, Us liaent : .Tu l'II
abaissé un peu en dessous des anges! t, et ils nient la
15-16 cl humanae inv. T Il 17 imaginariae e: pulaliuae i. Til 19
substance inférieure d'un Christ, qui déclare n'~t.re P"
facliuneula T : raUone e Il 20 el humanam omo e Il 21 ne am. T Il même un homme mais un ver de te~ k. qui • ~'a ~. :
deprehendalur e: depredalur Ta. uel hendi add. TPC supra lin. Il 22 de dehors éclatants , mais passa maperçu, 1hmme ablllli de
extiterunl T : -teril e 1123 noslrae earnis T : noslri carnem ell 24-25 en dessous de tou~ les hOlllroes, comme un ~
aed de Ineorruplela omo T 1120 resumpla e: sumpla T Il 28 uolulabunl douleurs entendant ce que c'est que porter la 181~1~~
T : -labant e Il 29 exhauslus est scripsi : exbauslus e exbibilus est ') l'b rome l'est um • u _
T \1 31 nurnquid e : non aliquid TPC \132 quod am. T \1 34 modico e : 6. Ils confessent que (pOUf 1~l ~ ,. mort -'
-cum T \1 37 ignorabilis T : ignobilis 0 et ils nient son humanité; ils CfOient qu il est.

j. Ps. 8, 6 k. Cf. Ps.


h. Cf. Jn l, 13 i. l Pierre l, 23
~2, 7 1. Is. 53, 2-3
__- CHRIST

iii~:::~::~~::::~ ex incorruptela natum else


...... eorruptela aiiud lit a morte. • Sed et
..........wti8a ~ debebat. , EXlpecta. Nondum
prétendent. que œ4Ui __..II
tible, comme ai la _
. -
.....
u_
• MaJl notre chair aUlli alliridl~.iLliN
luite 1~ Patience : le Chritt. a'. .... .
MI......''''' QbriatUI oppreBBit. ID ut cum amicis de ennemis ID pour célébrer en ,.. ""'1
.., . . . . triumpheL triomphe sur Bel enne~.
m. 1. lnauper argumentandi Ii~idine ex ~orma ingenii
haeretici locum libi fecit Alexander Ille: quasI nos affirme- Exégèse de Rom. 6, 6
.
x,vx.1. U eet. -
quoI cet AlexandN a . .
ua_.....~..
mUI idcirco Christum terre ni census induisse carnem ut carrière à son chatouillement. d'ars"meatlr, . . . .
euacuaret in semetipso camem peccali a. Quod et si la pente naturelle des hérétiques. A l'entendre . .
(, diceremus, quacumque ratione muniremus sententiam mons que le Christ a revêtu une chair d'o" ta: Il
nost.ram dum ne tanta amenlia qua pulauit, tamquam
ipsam carnen! Christi opinemur ut peccatricem euacualam
afin d'anéantir en lui la ('hair du péché-. M6me li 0'''111
nos propres termes, nous appuierions notre la • '
'i
in ipso, cum iIIam et ad dexleram palris in caelis praesidere sur n'importe quel argument plutôt. que l'énorme.
meminerimus b et uenluram inde in suggestu paternae qu'il s'est imaginée: comme si nous pensions que la cb*
10 c1aritatis praedicemus c . 2. Adeo, ut euacuatam non du Christ a été anéanlie en lui comme péchereue alon
pos8umus dicere ita nec peccalricem : quia nec euacuatam que nous rappelons qu'elle siège dans les cieux lia droit.e
in qua dolus non fuil 4 • Defendimus autem non carnem du Père b et que nouS annonçons qu'ene en reviendra,
peccati euacuatam esse in Chrislo sed peccalum carnis, rehaussée de la gloire paternelle·! 2. Ainsi pal plUt que
non materiam sed naluram, nec substantiam sed culpam, nous ne pouvons dire qu'elle Cul anéantie, nous ne pouWIII
Ir, secundum apostoli auctoritatem dicentis : Euacuauil dire qu'ene fut pécheresse: car si elle ne fut. pal anéantie
peccatum in carnee. 3. Nam el si alibi in simililudine inquit c'est qu'il n'y eut point de Crau de en eUe'. En revanche
camis peccali l fuisse Chrislum, non quod similitudinem nous soutenons que ce n'est pas la chair du péché, mail le
carnis acceperit quasi imaginem corporis et non ueritatem, péché de la chair qui a été anéanti dans le Christ. : non la
sed simililudinem peccalricis camis uult intellegi quod ipsa matière de cette chair mais son nalurel, non 8a 8ubetance
20 non peccalrix caro Christi eius fuerit par cuius erat mais sa faute. Nous nouS appuyons sur la parole de
l'Apôtre: «Il a anéanti le péché dans la chair".• 3. En
effet, bien qu'il dise en un autre endroit. que le. Ch~t. fut.
1 argumentandi a: argumenlum de T \1 3 idcirco omo 6 \1 6 qua a: t dans la ressemblance d'une chair de péché 1 e, il n ent.end
quam T \1 8 el am. T \1 9 inde omo T \1 in omo 6 \1 Il quia omo 6 \1
pas qu'il ait reçu cette ressemblance .de cha~ com~e I~
166\ omo 6 \lsimililudine corr. P (Rhenanus?) : -nem cel/. \117 peccali
6 : ~eccatrici.8 T \1 18 uerilatem T : -lis 6 \1 20 non peccatriX omo T \1 fantôme d'un corps plutôt que sa réalité; mad en diIan
tuenl T : fUit Il( omo y \1 par 6 : per T ~ la ressemblance d'une cbair pécheresse. il veut. nOUl
faire comprendre que la chair du Christ, slIJi8 être elle-
même pécheresse était semblable à la chair dont. rellNe
le péché : comp~rable à celle d'Adam par .. race, IIDI
m. Cf. Ps. 8, 8; 1 Cor. 15, 27-28
a. Cr. Rom. 6, 6 b. Cf. Mc 16, 19 c. Cf. Mallh. 16, 27.
Mc 8, 38 d. 1 Pierre 2, 22 (Is. 53, 9) e. Rom. 8, 3 r. lb.
RIIT
l'être par ....u,..... '.....1111
lIA",tiII'" <A'cIee> aequanda. 4. Hinc que la chair qui ttliIfII4__

..1'4......iDé
fuieP carDem in Christo cuius
peeeatrix, et. sic in illa peccaLum
naturellement .. r ...__~... ltIIIi'"
en elle dans la meaure oà . . .~......
• • •b?. iD Christo Bine peccaLo habetur quae in
" tbW peceato non habebatur. At neque ad propo- Christ, alors qu'oo ne la
l'homme. D'ailleurs cela n~
~;=~::i==
lit,um ChriIü faceret euacuantis peccatum carnil>, non in d.u C~rist anéantinant le p6ch6 cle1a . . . . . . .
.. carne euaeuare illud in qua erat natura peccati, neque
W gleriam. Quid enim magnum, si in carne meliore el
lissait pas dans la chair dont le ..lic. A _.11-"'"
pos p ~s. qU? ce ~ ne servirait. • la gIoin. LfI· ....~. .
1 1
IltenUl, id elt non peccatricis naturae, naeuum peccaLi en :vérlte, d aV~lr détruit la tache du .,... . . . . ._ ...~.
80 peremit.? «Ergo, inquis, si nostram induit, peccatrix fuit ;el\léeuhr~ 1etA~ u~ nat~rel dittérent : en'_" in t '"

caro Christi •. 5. Noli constringere explicabilem sensum. e p ce.. mSI, réphquea-tu, ai c'est Dot.re . . . .-. ......
N08tram eniro induens su am fccit, suam faciens non revêtue, la chair du Christ était péehereue.• o. N.' • «
cI6wIoP~.
peccatricem eam fecit. Celerum, quod ad omnes dictum
eit qui ideo non putanl carnem nostram in Christo fuisse
31'1 quia non fuit ex uiri semine', recorùentur Adam ipsum
ùonc pns un roisonnement qui demande' 6tre
en revêtant notre chair il l'a rendue menne, en la..... '
sienne il l'a rendue sans péché. Quant au reIt.e - CIlIe
in hanc carnem non ex semine uiri facLum. Sicut Lerra soit dit à tous ceux qui pensent que le Chriat 0'. pa ..
b
conuersa est in liane carnem sine uiri semine , ita et dei une chair semblable à la nôtre, parce qu'eUe n'est pa"
uerbum potui t sine coagulo in eiusdem carnis transire de la semence de l'homme 1 - qu'on se souvienne qu'Ad8Ia
materiam. lui-même fut créé dans cette chair sana être né cie la
semence de l'homme. De même que la terre fuL chantI6e
xvn. 1. Sed rcmisso Alexandro cum suis Syllogismis, en cette chair b sans la semence de l'homme, de mime
qU08 in Hrgumentalionibuti lorquet, etiam cum psalmis sans le premier ferment de la fécondation, le Verbe da
Valentini, quos magna cunt impudentia quasi idonei Dieu a pu passer dans la matière de cette chair.
alicuius auctoris inlcrserit, ad unam iam lineam congres- xvn. 1. )Iais laissons Alexandre
1'1 sionem dirigamus : an carnem Christus ex uirgine acceperit, Convenances
symboliques entortiller les Syllogi.mu de &el argu-
ut hoc praecipue modo humanam eam constet , si ex
de la naissance menlations, laissons-l e Y glisler, avec:
humana matrice subsLanLiam traxit, quamquam licuit virginale une belle audace, les psaumes de
Valentin, comme s'ils élaient de quelque auteur canoni~e.
Portons mainLenant l'attaque sur un seul (ront : le ChriIt
a-t-il bien reçu sa chair de la Vierge : c'es~ le m~
21 Adae acqunnda Euans : adaequanda T adae quando 6 1\ 24 le plus autorisé d'établir que rette, chaIr étaiL hu~,
matrice bumame.
~um T : qllod 6 1\ 25 al T : nam 0 1\ ad 6 : al T 1\ 26 faccrel a: puisqu'elle a tiré sa substance une d
acere.T 1\ 29 nalurae T : -ra a 1\ naeuum a : UÎffi T 1\ 30 pereroil T :
a
redemlt 1\ 32-33 fecil suam - eam omo PFX (praebet MPc mg.) 1\33
h. cr. Gen. '2, 7
quod 6 : ra.uram praebet T 1\ 35 fuit 6 : fueril T g. Cf. Jn 1, 13
3 cum omo a 1\ 6 hoc omo T 1\ modo omo T
'. _ _ CJPUST
~ de &tatu qualitatis et de Cependant on a _MI'"
par BOn nom d'tlllll_":" ---
8IIl4'" exit.u paaaionis humanam conati-
.M,.Dia .atem commendanda erit ratio quae caractère sensible . . "'. . . . ..
• •I11.....Ii-l.. JUiua de uirgine naaceretur. Noue nasci résultat de aa PIIIioo. 2. Or, a::::~:!
de mettre en relief l'ordre .rI
tibr.ll_laeD&tiuitatia dedicator de qua signum daturus
naissance virginale du Pila de DiIL ItJ. . . .,•
ah Baaia praedicabatur. ~uod .istud signum? d'une façon nouvelle, lui qui dn'Iit. ,..• •-1. . . . .
. . . airgo eoncipiet in ulero et pamt (ilIUm". Co~ceplt
naiss.ance:. dont le :mgneur, par la .,. crlllè1liJ..
16 ilitur uirgo et peperit Emmanuel, quod est nO~lscu~
pr~dlt quo Il donnerait un ligne. Quel eat. ......
deua. 3. Haec est natiuitas noua dum homo nascll,ur m qu une .vler~e con~e,:a dans son sein et qa·. . ·. . .llélillll
dao ex quo in homine natus est deu~ carne antiqui s.emin.is un fils .» C est alDSI que la Vierge • tlODÇa et ......
luacepta aine semine antiquo, ut IUan, nouO semme, Id enfanté «Emmanuel., qui aignifie ,Dieu .veo ... ...
est apirit.ali, reformaret exclu sis antiquitatis sordibus 3. Telle est la naissance nouvelle où l'ho_ . . .
tG expiatam. Sed tota nouitas ista, sicut et in omnibus, de Dieu, depuis que Dieu est né en l'holDlD8• .,...... la
ueteri figura ta est rationali per uirginem dispositione
homine domino nascenle. Virgo erat adhuc terra nondum
chair de l'ancienne semence sans la semence .D......
afin de lui redonner (orme par la semence DOUveUe. c''''''''
opere compressa b, nondum semenli subacla, ex ea hominem dire spirituelle, et de la purifier en la d6bUTUlUlt dei
factum accipimus a deo in animam uiuam c. 4. 19itur si souillures de son ancienne vie. Mais ceLte riDov.t.ioa,
25 primus Adam iLa tradilur, merilo sequens uel nouissimus comme aussi touL le reste, (ut entièrement P......
Adam 4 , ut aposlolus dixit, proinde de terra, id est carne, par le passé lorsque, selon la disposition d'un ordre ratio&-
nondum generationi resignala in spiritum uiuificantem a nel, l'homme naquit à Dieu par l'intermédiaire d'ODe
deo est prolatus. El Lamen, ne mi hi uacet in cursus no minis vierge. Jusqu'alors la terre était vierge; elle n'avait pu
Adae : unde Chris lus Adam ab apostolo dictus est, si encore été Corcée par les labours b, violée par let semaiDel :
30 terreni non fuiL census homo eius ? Sed et hic ratio de fendit : et c'est de cette terre-là que nouS lisons que l'homme fut
quod deus imaginem el similitudinem suam · a diabolo fait par Dieu en une âme vivante·. 4. Par conaéqueat,
si lelle est la tradition sur le premier Adam, il ett jutte
que le second ou le «dernier Adam 4 t, ~mme l'~ DO~
l'Apôtre , soit également issu sous l'action , de'tDieu eaCON
d UJI8
8 el' omo a 119 sensu e : censu T il 12 habeba l T : debebal e Il de terre ou d' une chair que l'enfantement n aval pal
omo T 1113 quod T: quod esl 0 11 15 Emmanuel T : -elem 611 quod esl
descellée, pour devenir l'esprit qui .vivifie. ~peDclaDt,
omo e Il 16 deus T : deum 0 Il 17 ex quo in b omine nalus esl deus
e
T : in quo ho mine deus nalus esl Il Il 19 spirilali T : spirilaliLer Il je ne veux pas laisser d'exploiter cette IDterveDtioD do nom
e
22 homine omo Il 26 Adam omo T Il 27 nondum T : non Il gene· e d'Adam . D'où vient que le Christ a ~té,ap.p~lé Adamt!'e~
rationle: -nis Ta. ue1 e add. TP. supra lin. Il 29 Adae unde Chris- l'Apôtre si l'homme n'était pas en lUI d ongt~e.t.erreI.
tUB T : ad eumdem Chrislurn e
Il 31 deus T : dei 0 . ' une dispOSition ra~
ICI encore nouS noUS appuyons sur
. r t par une action . COD._;..
.....-.
nelle : Dieu en effet, riva Isan mblaDC8·
a. Is. 7,14 b. Cf. Gen. 2,5 c. Cf. Gen . 2, 7 d . Cf. l Cor. a recouv ré sa propre image et propre reaae
15, .5 e. Cf. Gen. l, 26
In uirginem
f). que :~::::~
viergeleeacore
aerbum aedifieatorium
leur de mort; e'~ . . . . . . . . .
IiJliHiII..
ti1iV1Dd1dt1mèIUJD erat dei uerbum également s'introduia .., _ . .il
. . .ItIII.~tt qttod pef eius modi sexum abierat
~==:~~:eumdem aexum redigerelur in salulem.
vie : ce que ce sexe avai\ -_II1II"-_
ainsi reconduit au salut par ce ....Ul..~
1 tèrP8nti : credidil Maria Gabrieli. Quod au serpent, Marie eut foi eu Gal W.
~.I._ déUquit, ista eredendo correxil. 0 Sed Eua de l'une eul pour remède la fol de ,,.......11
tuac coneepit in utero ex diaboli uerbo.» 6. Immo dis-lu, f:ve à ce momen~la n'a riea .1111_
"ilJ.dflepit. am exinde .ul abie~t~ p~rere~ ~l in dolo['!bu~ par le verbe du diable 1• 6. Eh biell li; ............
f.eret.« tlerbum diaboh semen 1111 fUI~'. Emxa esl. d:mqu~ par suite le verbe du diable fuL la 18m8llCl8 1 quiblh8JI.
dialîolum fratricidam. Contra !\Inria eum edldll qUi d'obéir dans l'humiliation el d'enfanter da. la . . . .,
oarnalem 'ralrem Israel, interemplorem SlIlIm, saluulll Finalement eUe enfanla un diable, 8IIU1Î1l de . . . ....
quaadoque praeslaret. In uuluam ergo deus uerbum slIlIm .\u contraire celui que Marie enfanta devait. ua ....
4& detulit bonum fratrem, ul mcmoria mali fratris euadercl. assurer le salul d'Israël, son frère par la chair et. ..-
Inde prodeundum fuit Chrislo ad ~alllLem homiuis quo meurtrier. Ainsi Dieu fit descendre son propre V. .
homo iam damnalu~ inlraucral h. dans le sein d'une femme pour être le bon rnn, ...
qu'en sortit le souvenir du mauvais frère. Il fallait que le
Xvw. 1. Nun!' ct simplicius rmipondeamu!\. Non compe- Christ sorlît, pour le salut de l'homme, d'un orpne Gia
tebat. ex seminr. humano (ki filium lIasci, ne si totus essl'L l'h omme n'élait enlré que dtijà condamné-.
fllius hominis non esset et dei lilius nihilque h abereL
XVlli. 1. Maintenant, riponclou
amplius Salomone el alllplius loua', nL ùe Ebionis opinione
Nalssance
virginale aussi sans allégories. Il ne conveaait
1'1 credendus erat. Ergo inlll dei lilim; ex p aLris dei semine,
et union P(lS que le Fils de Oieu naquit d'une
id estspirilu. 2. Vl l's.;elrt hominis lilius, caro <ci> eaque
hypostatique semence humaine, de crainte qu'enu.
sola erat ex homini,; earnr sumenda sin!' uiri semine.
rl'11lent fils de l'houlIne, il ne rùl pas également fila de Dieu
el n'eùL rien eu de plus en lui que Salomon ou que Jonas·:
35 struc!(lrium T : ex~l .. uclllrilJm 0 \1 :18 ist a T : baec 0 \1 corre"i! . d O' d'~bion.
c'est ainsi qu'il fallait le .croire au jugement t._
a P ar ron~équent il est acquIs que le Fils e leu ea .
de la semence de Dieu le Père, c'est-à-dire de !'~priL
T : deleuit 11 sed T : sed el 0 Il Il UUlU3111 0 : -ua T 11 43 mpm ori n
mali 8cripsi : memoriam m . cor/do 11 euaderel T : redderet 0 era-
e
deret Riga/liu8 2.. Pour êlre en même temps fils de l'bomlll , c était ..
1 el T : ul 0 11 '2 humano semine inu. T \1 ne si lH esnar/ius : ni~i chair et elle seulement, qu'il devait prendre de lattc:a:
codd.\l3 haberel a: hauere TPo \14 ul Oell/er: el a am . T \15 ialll am.
ùe 1'1lOmme, sans la semence de l'bomme. En e e
T \1 6 et am. 0 \1 ci ],,.oy. : am. codd. 1\ 6-7 eaque 80la era t ] ( roU· :
quae [.ublin. Tpej sola rral T ca sola qnne r ral 6

g. CI. Jn 8, H. 1 Jn 3, 12 b. Cf. Gen. 3_ Cf. Ma tth. t~, 4t-42. Le li, 31·32


f. Cr. Gen. 8, 16
4, 1
aemenee de 1'111_. . "
_It~".' .)aabentem dei semen. la "menee de Diaa.. . . . .1• •
. . . . _ uirgine patrem deum
~e matre. aeque eum de uirgine d'une vi.... il • pa .....
une mère humaiDe. de .............1iI
Ml.IJIt*l ~ habere hominem aine homine
lt
• •diio'IIaIÏq1le homo eum deo dum caro hominia il a pu avoir une mm bnmajpe -::::==~
3. En ré~umé, il elt. Dieu .. m'••
• •,,,!rit",IIlei: caro line lemine ex homine, spiritus cum
;te? .... _ dao. 19it.ur, li fuit. dispositio rationis ~u~er parce qu 11 a la chair de l'hoWii16 el ~=:==
l'Esprit de Dieu: de l'homme il_t .. cl
Il ilium dei ex uirgine proferendum, cur. non. ex ~lfgme
aGOIperit corpus quod de uir~ne p.rotu~lt, qUia ahud est
qaod a deo 8umpsit'l • Qu~mam, mqUlunt,. uerbum caro
~ions.' s'il est vrai qu'i~ a existé une dü.pOliuœ
Imphquant que le Fils de Dieu devait. Ma ....
nI_.6.
et de Dieu il tient la Bemence et. l'Bapri\. DI. . . . . .

(Gflum ..1"•• 4. Vox ista qUld. caro factu~ Slt .cont~stal~r vierge, pourq~oi ne ser.ai~e pu de la Vierp ...'il.
et declarat.; nec tamen perichlalur quasI statlm ahud Sit son corps, pUIsque celUI-CI est iBlu de la Vierge et que ....
10 factum caro et. non uerbum, si ex carne facLum est uerbum autre chose qu'il a reçu de Dieu '1 • Parce que. r6pliqtr e ,
caro. Aut. si ex aemelipso faclum est, scriptura dicat. ils, c'est le Verbe qui s'est rail chair·.• 4. Cet.t.e peroIlt
eum Icriptura non dicat nisi quod sit factum, non et atteste avec clarlé ce qui s'est fait. chair; cepeDdot,
unde sit. factum, ergo ex alio non ex scmetipso suggerit il n'y a pas à craindre qu'aulre chose que le Verbe ne •
fact.um. 5. Si non ex semelipso sed ex alio, iam hinc tracta soit. fait chair dès lors que le Verbe s'est. fait. chair. putir
'Ii ex quo magis crederc congruat carnem faclum uerbum,
niBi ex carne in qua et factum est. Vel quia ipse dominus
d'une chair. Ou bien alors, si c'est à partir de lui-mlme
qu'il s'est fait chair, que l'Écriture nous le dise . . . .
aenlenlialiler et definiLiue pronunliauit : Quod in carne puisque l'Écriture nous dit seulement. qu'il B'est. fait. chair
nalum esl caro esl o , quia ex carne nalum est. « Sed si de sans nouS dire à parlir de quoi il s'est rait chair, eUe DOU
homine lanlummodo dixil, non el de semelipso, plane nec port.e à croire qu'il ne s'est pas fait chair à partir de lui-
30 de ho mine Chrislo. - Nega hominem Christum, et ita même, mais à partir d'autre chose. 5. Si ce n'est. pu •
defendes non et in ip5um compelisse. - Atquin subicit : partir de lui-même, mais à partir d'aut.re cboae, d~t.e
maintenant à partir de quoi il est plus convenable de croIr8
que le Verbe s'est rait chair, sinon à partir de .la c~
dans laquelle il s'est fait? Quand ce ne semt. .qu eD
8 semen dei inv. Ty II 10 maire omo 01\ II hominem omo e 1\ 13
semine ex omo T 1\ 15 cur e : eum T 1\ 17 inquiunl e : inquil T 1\ 19 el
raison de la sentence décisive prononcée par
en personne : q Ce qui est né dans la cb8lf.
eI
. let. Seigneur
chair' t
·
declaral omo e 1\ 19-20 faclum sil inv. T 1\ 'lI semelipso T : semine
car cela est né de la chair. ,Mais s'il l'a dit.. aeul~
de l'homme et non pas aussi de lui-même, il ell ~
Ipso 6 1\ 23 semrlipso T: semine ipso a 1\ '.1.5 ex quo e : et ex quO T 1\

~u
congrual 6 : -ruel T 1\ 27 pronunliauil e : -tiat T 1\ '.1.8 si omo T 1\ umani
29-30 nec de ho mine Christo omo a1\ 30 nega hominem Christum omo qu'il ne l'a pas dit non plus de l'b !-é CbrieL
T 1131 derendes y : de!ende T« II in ipsum a : irsi TPo II alquin e : ad _ Commence par nier l'humanité du Christ. . alon.~
quid T pourras soutenir que cela. ne. lui c?nvenait ~aBeI:= de
lui-même! _ Cependant Il ajoute Et. ce qUI
b.Jnl,14 c. Jn 3, 6
,., «, quia dllQl
l'Bsprit. -~-:~~z=~
. . . . ..-1111\. e. utique uel eo magia at. 116 de Dieu l, e.
_ _tes aiua •• Si ergo et. hoc plu8 que cela ~n:r!E~~~
. . ._.~,et iIIui supra" Neque enim potes Soit, maïa li cette 'D
_-" .......'Ir- pD,i1lud lupra ad cet.eros homines, qui n'étaitrce pal aUIIÏ le ea t.oat
Ghriat.i et. carnis et. spirit.us non n'as pas le droit de couper apPlIlfl..a*i"
. . . . ),. oGeflendIl, ai t.am camem habuit. quam spirilum, à sa personne et ceux de toui. !·h_~· ".~
••
. . . .4.8IIID1 aubataDt.iarum proDuntiat condicione quas puisque lu ne nies paa que le Chrilt. . .
l'esprit et la chair. 7. Or pui.....'U ...........
" .. aemet. ipae gest.abat., DOD pot.est uideri de spirilu quidem b" , ~.,- •
len qu un esprit, en se prononçant euf la el 'Ur
..., de aame uero non sua delerminassc. Ita, cum sil
ipH de Ipiritu dei spiritus, ex deo nalus, ipse el ex carne deux subs,~anc.es qu'il. portait. en lui, il n'. ,........
bla~le q~ il ,aIt. .défim un esprit qui ,\ail, le _1'.I'tIiIII'
bomiDis homo in carne generatus. chaJr. qUl,. n étaJt . pas la sienne. Plr co...............
XIX. 1. • Quid est. ergo : Non ex sanguine neque ex donne q~ JI es~ lm-même Esprit issu de l'Blprit de N _
uolunlaü camis neque ex uolunlale uiri sed ex deo /latus né de DIeu, c esl également lui qui est hOIlllM . . . . ~
..la". Hoc quidem capilulo ego poli\l~ utar, curo adulLe-
ratares eiua obduxcro. Sic enilll scripluIU esse conLendunl :
chair de l'homme, engendré dans la chair.

c; «Non ex sanguine ncc ex carnis \lolunlate nec ex uiri, scd Exégèse de Jean 1 13 XIX. 1. • Et que signifie dODG : • B
, est né non du sang, ui de la wIGat.6
ex deo na li sunt b ., quasi supra dictos l'redcnles in nomine
eius. designel, ut oslendanl e,,;e semen illud arcanum de la chair, ni de la volont~ de l'homme, mail il • Di
de Dieu" ?» C'est. plutôt moi qui tirerai parti de Ge
electorum el spiritalium quod Rihi imbuunL. 2. Quomodo
verset quand j'aurai confondu ceux qui le corrompent.
autem ila eril, eum omnes qui credunt in nomine eius,
Ils prétendent en elTet. qu'il faut le lire ainai : • lia IOnt'"
10 pro communi lege generis humani ex sanguine et ex carnis
non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volon'"
et ex ~iri uo~untaLe nascantur, cLiam Valentinus ipse?
de l'homme, mais de Dieu b . • Ils appliquent. ces motl •
Adeo smgularlter ut de domino scriplum est: Sed ex deo
ceux dont il est question précédemment, qui ont. cru en
son nom c, afin de prouver l'existence de cet.te faJll8UMl
semence mysLérieuse des élus et des spirituela, qo'ila
33 spiritus T : 8. esl611 34 ipsum 6 : ipso T Il 35 cur non el 6 : currel
:on Tao cur non TPo Il 35.36 poles diuidere T : d. polesl 6 Il 38 neg
as cultivent en leur personne! '2. Mais comment en ~
: negant T Il si omo 611 39 cum omo 611 condicione pl'onunlial inu. 611 ainsi, puisque tous ceux qui croient en son nom, et Valentin
qua~ 6: quam TPoli-iO in semet T : clO Il gcslabal T : ·lal611 41·42 ipse comme les autres sont soumis à la loi commune du genre
sil tnu. 6 Il 42 spiritus T : et spiritus deus est ellipse' T : ipse est e
1 est omo T Il neque T : nec 0 Il '2 nrque T : nec 6 Il 6 nali sunt T :
humain, et naiss~nl du sang, de la chair et de la volon'"
de l'homme? Par conséquent., c'est au singUlier, et con--
~,atu8 est ~ Il. 7 oslcndant T : -dal 0 Il ilIud T : illius e 119 eius TOC supra
n : ddomml 6 Il 10 pro omo 6 Il ex carms
IR. . e : carne T Il 11 ex omo Til
l ... se T: et e Co Jn l, 12
a. Jn l, 13 (VL) b. Jn l, 13
d. lb. e. Jn 4, 24 f. Jn l, 13 (cr. infra XIX, 1)
ORAl" DU CHRIST

•.J...
$

.....
, • :1n • quia uerbum dei et cum dei uerbo
.,uttu dei uirtUio et .quidquid dei est ~hrislu~ ~
Il ....... ,uteal, DOD ex langume nec ex carms el
__tate : quia ex dei uolunlale uerbum ~aro faclu~
UlM
nant le Sei(pl8Q1', -au'ilId,." M
Rien de plUl vrai : . . il . .
en m~me lempe que le Verbe ft _.
la pUIssance de Dieu· : le C1niIt. ...... ..
à Dieu. Quanl à la chair, il n·IIIt.\,.'..... .
"., 3. Ad carnem enÏDl non ad uerbum perlmel ne gallo
lonlé de la chair, ni de la volontll de I~ .
form8ÜI Dostrae naliuilalis, quia caro sic habebal nasci,
non uerbum.• Negans autem ex carnis quoque uoluntate
s'es~ fait chair c'est par la volon'"
chaIr et non au Verbe que l'appli..... la
de'::."". +,
10 natum, cur Don negauit etiam ex substanlia. carnis? ~ ' ·lld. ·ftilll
5
. d ,,-
naIssance
.d e
't itmême ..forme que la D6t.r. '
' car a __- la , • •
Neque enim, quia ex sanguine negauit, substantIam carnis
qUI eval na re aIDBI et non le Verbe•• 1I"16!~_"1ii
renuit sed materiam seminis quam constat sanguinis esse
puisque l'Écriture nie, entre aut.rea c:hoeeI 'il . -
d? .la volo~té de la chair, comment peu~qadin _
calorem, ut despumatione mutatum in coagulum sanguinis
feminae. 4. Nam et coagulum in caseo eius est substanliae
26 quam medicando consLringit, id est lactis. InLellegimus
de
n aIt pas ~Ié, du même coup, qu'illOit. n6 la mlwta..
de. l~ chaIr! ~.N~llement, .car nier qu'il eQtle .........
ergo ex concubitu naLiuitaLem domini negatam, quod orlgme, ce n etaIt pas lUI refuser auaai la IUbttaaee ct.
sa pit et <non> ex uolunLate uiri et carnis, non ex uuluae la chair, mais seulement la matière de 8a aelD8llC8, qui.
participatione. Sed quid utique tam exaggeranter inculcauit comme on le sait, un échaulTement. du 1I8DI, alt.6r6 PIf
non ex sanguine nec ex carnis aut uiri uoluntat e n atum, une sorte de bouillonnement qui fait coaguler le l81li de
30 nisi quia ea erat caro quam ex concubitu natam nemo la femme . 4. En elTet, dans le fromage auaai, la p ' "
dubiLaret? Negans porro ex concubitu non negauit eL ex appartient à la substance qu'elle solidifie par IOD tzaite.
carne; immo confirmauit ex carne, quia non proinde ment, c'est-à-dire le lail. Nous comprenona donc: que -
negauit ex carne sicuL ex concubitu negauit. 5. Oro uos, mots (, non de la volonté de l'homme et. de la c:hair t
si dei spiritus non dc uulua carnem participaturus descendit nient que le Seigneur soit né d'un acte chamel, et. DOn pli
36 in uuluam, cur descendit in uuluam? P otuit enim extra qu'il n'ait rien reçu de la matrice. Mais pourquoi DOU
eam fieri caro spiritalis. < Si > simplicius multo quam a-t-il répé té avec tant d'insistance qu'il n'était pu n6
du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volon'" de
l'homme, sinon parce qu'il avait une chair dont personne
13 dei uerbum inu. T 1\ uerbo dei inu. 6 1\ 15 qua 6 : quia T 1\ 17 ne pouvait douter qu'elle fût née d'un acte charIMI'
pertinet6 : -nebat T 1\ nega lio e:
negauit T 1\ 18 sic omo T 1\ 22 quam Or " en niant l'acte il n'a pas nié la chair. Au contraire • • _ _L
6 : qua T 1\ 23 calorcm 0 : colorem T 1\ 23-24 sanguinis feminae nam il l'a confirmée , puisqu'il n'a pas nié la chair . aU8B110~
' Il
el c?agulum omo 6 1\ 24 et coagulum scripsi : ex coagulo T (6 lement qu'il a nié l'acte. 5. Dites-moi, le vous. pne,
defl~,ente) \1 ~aseo 6 : case Ta.
l'Esprit de Dieu est descendu dans une m~t.rice l8DI
e add. T PO supra lin. Il substan liae
eallnu. T 1\ ~7 el non Kroy. : et Tom. 6 \1 ex uolun tate T : uoluntas
6\1 28 sed T : el 6 \1 29 ex' omo T 1\ 30 caro omo T 1\ 31 et omo e \1 35 avoir l'intention d'y prendre chair, pourquoI ~~
c~r d~scendit in uuluam omo T \1 extra TP : et extra MFX \1 36 si dans une matrice? Il aurait pu en etTet rester à 1 est6ritlU'
simplicIUs scripsi : simplicius codd. 1\ qua m 6 : quam ut T pour prendre une chair spiritue\1e. Et s'il était beaucouP

d. cr. Lc l, 35 e. Jn l, 14
*Mr"aon
... ~.lf li
n, aine causa eo se intulit.
sin- causa descendit in
plus simple cIe.li ,pl......
l'intérieur, c'lIt.
do?,t il n'a rien np."por"-f"'_':~j"
..~,_~Ia acaepit. quia, si non ex iDa accepit, qu JI est deacendu daat
....... PlaID èlCeDdit.. maxime eius qualitatis caro reçu 88 chair : car l'il -~l' 'P~""
l.l~-" p . erat. uuluae, id est spiritalis. .
ral80n qu "1 , - ..II• ..
1 est deacendu
se f a~re
. une chair d'une en ~~=~:tJ
- . qui
qualit6
_ 1. 'Qualia est autem tortuositas uestra ut ipsam matnce : entendez une chair apiriiueDe.
•. , .,nlbam praepositionis. officio ad~cript~m au.ferre
cJUaeratla et alia magis uti, quae ln hac specle non muemetur Jésus n'est pu n6 xx.
1. FluHl que . . . . . .1iI
peu81 scripturas sanctas? Per uirginem di~itis natum n~n par la Vlerae, tortueux pour voaJoir dl....~.
& ex: uirgine, et in uulua non ex uulua, qUia et angelus ID mals de la VIerp, jusqu'à la Iyn&he ..L. ..,:~::
aomnÏB ad Joseph : Nam quod in ea nalum esl, inquit, non dans sa matrice -.
mals de sa matrice comme prépoaition, et lui ea iÀi • •
tle .pirilu sanclo esl., non dixit ex ea. 2. Nempe, tamenetsi . une autre que les lBia_ &sriwaw.
ex: ea dixisset, in ea dixerat : in ea enim erat quod ex ea connaissent pas ordinairement. dans 1-&_1 v
d't ''\ ce COD_ ... -
1 es qu l est né par une vierge et. non pu d'... .......
erat. Tantumdem ergo et cum diciL in ea, ex ea consonat,
10 quia ex ea erat quod in ea erat. Sed bene, quod idem dicit
dt'
an.s une ma rlce et non d'une matrice, paree que a·...
,,-Pt
Matthaeus, originem domini decurrens ab Abraham usque a dit ~n songe. à Joseph : , Ce qui est. né en elle .... 1'. .
ad Mariam, lacob aulcm generauil, inquit, Joseph, uirum d~ Samt-Es~rlt· ~ et qu'il n'a pa8 dit. : 1 ce qui . . . .
ma delle ». 2. Bien entendu, s'il avait dit. 1 né d'elle. U . . .
Mariac ex qua nalus esl Christus b. Sed et Paulus gram -
ticis istis silentium imponit : !vI isil, inquit, deus (ilium voul u dire « né en elle ., car ce qui était. né d'elle 6t.ait ...
16 .uum faclum ex muliere o• Numquid per mulierem aut in en elle. Ainsi, tout aussi bien, quand il dit. 1 né ID elle 1.
muliere? 3. Hoc quidem impressius quod factum poLius il déclare en même temps 1 né d'elle t : en etJet. ce qui tt.ait
dicit quam natum. Simplicius enim enuntiass et natum; né en elle était né d'elle. Mais nouS avons la chance que
factum autem dicendo et uerbum caro faclum d consignauit Matthieu, parcourant la généalogie du Seigneur, d'Abraham
jusqu'à Marie, dise la même chose: 1 Et Jacob enpDdra
Joseph, époux de Marie, de qui le Christ est n6'.• Bt Paul
aussi impose le silence à ces mauvais grammairiena pif
ces mots: « Dieu envoya son fils, qui fut. fsit. de la femme-. •
Eh bien 1 a-t-il dit par la femme ou daDI la f~ ,
37 uuluam Ilerel extra omo T". praebel TPc mg. Il 38 si omo 6 \1
2ex omo Tllpracpositionis T: proposilionis() 113 uli quac T : utique
i
IIlIlnuenietur T : -nilur Il 115 el' am. Til 7 lamcnctsi e : tamels TPc 118 3. Sa parole est d'autant plus forte qu'il dit: ,il fat
eral quod ex ea am. e Il 9 ex ca T : el ex ea e Il 10 quod' T : quid e \1 fait ), et non pas «il est né t. Il lui aurait. éU pluslÏJDpIe
dlCil.1I : dicens T Il Il decurrens e : recurrens T Il 12 aulcm am. 611 de déclarer « il est né »; mais en disant 1 il fut. raih, il l'.
Inquil generauil inv. e Il 13 na lus esl T : nascilur e Il 14 Misit inquil
d marqué du même sceau que le Verbe qui s'est fsit. chair',
Il: dlcens misil T 1115 nul e: cl T Il 16 muliere R : -rem cod . \1
et il atteste la réalité de cette chair qui fut. faite d'. .
pOUU8 omo 81117 dicil e : dixil T 1118 factum' T : f. est 0

c. Gal. 4, 4 d. Jn l, 14
•• MBlth. l, 20 b. Malth. l, 16
œRIST
, . . . adaeuerauit.. Nobis
..._ _ibid pat,rociDaDtur, no~ ~i~em
MtiiiUllêt.iai .. platonici aed lanellss1m1 et.
vierge. Rn ceU.' ..... *_-"1IIi
pour noul : DOIl ,... .......11
hérétique et plat.......,
iW• ..,m.... Dauid. DIe apud nOI eanit. Christum, laint et. eollJtumneDt _
eecïnit ipae Gbriat.UI. 4. Aeeipe uicesimu~ C'est. lui, danl notz. iBlle,
........11t di dominum pat.ri deo colloquentem : Qu la parce que le Christ. l ' . propb6tW
au . e E 4. Prends donc le paaume XXI et. .....i ~f'IIII..
.. la • pi auulIilli "" _ ulero mal~IB meae • ece unum.

conversant avec Dieu le Père : ,c. .......~ ...
Et : SP" ab uberibu. malrlS meae, Buper ~e sum
""a
•~ lua' Ecce aliud Et: Ab ulero ma/ris meae arraché du sein de ma mère-., Et. cl'a' .... :-:=:~~
prolll>lu, _ u U · · .
.Lo..
__ meus ,.
tu'. Ecce aliter. Et ad sens us
Q·d
nunc IpSOS
ll·t
~ J'espère en toi depuis que je tM.e lei m'm,n I•
mère.; hors de sa matrice, c'est. Bur tea pDOG ....,
~~._... _ 5 Auulsisti inquit ex ulero. Ul aue 1 ur
...,."-",,...UI. . "
80 Diai quod inhaeret, quod infixum, quod .innexum est el a
. été Jeté '.» Et de deux 1 Ailleun encore : ,Dtp.
ventre de ma mère c'est toi qui es mon Dieu'.' III la
quo ut. aureratur auellitur? Si non adhaeslt utero, quomodo
trois 1 Maintenant combattons lur le sena ... ......
auulaui est'l Si adhaesit qui auuls us est, quomodo adhae-
5. « Tu m'as arraché, dit le psaume, du eein de ma .......
aiaaet. nisi dum ex utero e~t per illum neruum umbilicalem,
Mais qu'arrache-Iron sinon ce qui adhère, ee qui lit ftd
quui rolliculi sui traducem, adnexus origin.i uulua:? à l'intérieur, ce qui est enlacé Il ee dont. il faut. l'ami-
81'1 Et.iam eum quid exlraneum extraneo adglulmatur, Ita
concarnatur et conuisceralur cum eo cui adglutinatur ut,
pour l'emporter? S'il n'adhérait. pu Il IOn ventre,
a-Iron pu l'arracher ? S'il y adhérait, puiaqu'on l'a a
œm""'"
eum auellilur, rapiat secum ex corpore a quo auellitur arraché, comment aurailril pu y adhérer Il moins qu'. la
Bequelam quamdam abruplae unitatis et traducis mutui sortie du ventre il ne rût encore lié Il sa mamee oriJineDe
eoitus. 6. Ceterum, cum et ubera maLris suae nominat sine par le cordon ombilical, qui était comme la Lige de lOIl
40 dubio quae hausit, respondeant obstetrices et medici et enveloppe? Même quand un corps s'unit de l'ext.6riear
physici de uberum natura : an aliter manare soleant sine à un autre corps qui lui est étranger, il se produit une t.eUa
communauté de chair et d'entrailles entre lui et le COrpl
auquel il s'unit que, si on l'en arrache, il emporte avec
soi du corps dont on l'arrache u~e sorte de léque~ de
19 ueritalem T: -li 611 uirginis TOC: -ne 6 uel e add. TPCsupra lin. Il
l'unité rompue et du lien de Irur umon mutuelle.. 6. D a~tre
u'il a
'W patrocinanlur T : -nabunlur 0 Il 21 plalonici T : p . Valentini
part le psaume nomme les mamelles de sa mere, q
tété~s sa~es-remm:!
6 Il 23 se omo T Il 23-24 uicesimum primum omo 6 Il 24 el a u di T :
et Dauld 611 dominum T : -no 611 co\1oquenlem T: eloquenlem e Il 27 sans aucun doute : laissons les
meae omo T Il 28 el ad BenBUS nunc T : nunc ad sen BUS 6 Il 30 quod'
33 médecins les naturalistes nous répondre SI, normal tri·
omo 61132 auulBus 1 6: -sum Til esl si adhaesil qui auulsus om o T 11 , d l·t à moins que la ma ee
e
umbiIicaIem T: -carem 1134 adnexus T : -xum 6 11 36 conca rnatur e: les mamelles donnent u al, 1 ÏJUII
n'ail subi les soulTrances de l'enfantement.. Alon, es ve
cum camalur e
T Il ul T : et Il 37 corpore T : c. aliquid 6 Il 38 quam-
s ,.Pt.
dam T: quemdam 611 abruplae 6 : abrulae T I1lraducis T: prodUCl
ffi f. Ps. 'l'l, 10·11 (aUter InlerpunclulDl
6\139 cum omo 61140 et' omo 6114\ uberum TMPC: liberorum P Iiberu e. PS. 2'l, 10
y y manare TPO P : manere TOO My 10-1
22, 11
_
• ,.-.ïilJa Iaotia laetiorem.
exinde uenia
ipaa translatione
Inde adeo fit
des part.iee ~f4_"" •
maintieaDeDt. _ 'l:JillIli

elles le diatilleot pou.. ID:


le lait. La preuve que t.a. __
Ikotitil...... eu- ••nguinis uacent. Quodaï durant l'allaitement., te. ~
• •lÎIiPt,... 'élit .. f.atum eat, DOD ex uuluae .c~mmuni­ Verbe .s'est fait chair' parta . . . . . .
•• n• • operata uulu., ni~il .functa, mhil pass.a~ r~cevOl~ de .Ia matrice, ai la m......
.:.. _ rh aoutem suum tranafudd. ID ubera quem mSI
... cp II1II ~, nen fait, nen subi, comment. ..."..
Don mut.t? Habere autem f ontem non po .u~t
t '
IliheDdo les mamelles une source qui feu•• elle ...pa:;. . . .
&0 ra.ti IObminiatrando, ai non haberet e.t causas ~angum~s pas transformer le liquide ai elle Ile l'. }III _ "I~
ipaiua, auulaionem seilieet suae ear~ls. 7. QUld ruent elle n'a pu avoir cette source en elle pour ,... . . .
DOUitatia in Christo ex uirgine nascendl, pala~ est: solum lait sans qu'cHe eût de raison de ripandJe lOB
hoc scilicet quod ex uirgine secund.um ratlOne~. q~am même qu'on lui eût arraché sa chair. 7. La ..: ..;; ..
edidimua et uti uirgo esset regeneratlO nostra spmLahter, apportée p.ar la naissance virginale du ChriIt. ... ,.,...
Iili ab omnibus inquinamentis sanctifieata per Christum, lement claire. Elle consiste uniquement en ceci : il ....
uirginem et ipsum etiam carnaliter, ut ex uirginis carne. d'une vierge en vertu des dispositions ratilmneBet qat
nous avons exposées, pour que notre rigén6raÜGD ~
XXI. 1. Si ergo conlendunt hoc competisse nouii.ati, ut tuelle fût également virginale et que nous fuaiona ........
quemadmodum non ex uiri semine, ita nec ex uirginis fiés de Loutes les souiLlures par le Ghriat qui - vierp
came caro fierel dei uerbum, quare non hoc sit Lota nouitas également, et jusque dans sa chair, puisqu'il lit. D6 de
ut caro, non ex semine nata, ex carne <semine nata> la chair d'une vierge.
li proeesserit? 2. Accedant adhuc comminius ad congressum. XXI. 1. Et s'ils plitendent. que
Ecce, inquit, uirgo concipiel in ulero·. Quidnam? VLique !:u:.~~~: celle rénovation exigeait non eeule-
dei uerbum, non uiri semen. CerLe ut pareret filium : nam sur la mère ment que le Verbe de Dieu Ml nt.
de Dieu chair sans la semence de l'bomme,
malS encore même pas de la chair d'une ~rge, ~
manque-t-il pour que la rénovation soil to,:,"e, Il .11 c~
n'est pas née de la semence et qu'eHe SOit 801'Ü8 d GJI8
42 geniloli e : -lis T 1\ 42-43 uenis senlina m illam inferni [in Lerni Tl
chair qui en était née? 2. Qu'ils avancent donc pour
Bangulnis T Kroy. : uenissenl in mamillam inlerai sanguinis e (aiiiS
libri. a/i/er corrigere conlendenli bus) \1 44 inde adeo e : quod ideo T \1 un combat plus rapproché .• Voici, dit l'Écriture, qU'1IJI8
. . Q' donc? Le Verbe
45 menses e: mensis T \1 sanguinis T : -num 0 \1 46-47 com munica Lione vierge. concevra en son sem".. 1 UOImence de l'bolJdll8.
8: communione T \1 47 nihl1 !uncLa T : nlhll iuncla Il \1 48 quem !( roy. : de Dieu, apparemment, et non a ie ti1I
quae eodd. \1 49 au lem am. T \1 lonlem T : sanguinem e \1 50 lacLl e : En tout cas , ce devait être pour enfanter un ,car
-Us T \1 el om. Il \1 52-53 solum hoc scilicet T : scilicet solum hOC
aciUcet Il 1\ 55 Chrislum Il : -li T
3 ait T : si e \1 4 semine nata' e : seminala T \1 ex l om. e \1 semine
us a. Is. 7, 14 (Mallh. l, 23)
natal Euan.: om. codd. \1 5 comminius R. : commiaus T communi
8 \1 7 semen T : semine e \1 7-8 fllium nam et pariel ia quil om. T
1iiII1~1- ut lpIiul fuit parere quia l'~criture ajour. • '......

•~=:==~~:~ipIlU8 ut quod peperit, licat


eoncepit. Contra li uerbum ex Be
".. . . . .ID. . .~ . . . ipeum " concepit et peperit et uacat
.,... A Non eaim uirgO concepit neque peperit, Bi
: :fI1IOCl pepem ex uerbi conceptu caro ipsiu~ est. Solane
comma il lui a apJputr.IBialil

m"me
A SI ' ce qu'eUe. CODp
• " .ico.". ."1211.
appartenu de ccmeevoiP • ..,. . .

le cas contraire, ai le Verbe .....


lui-même, il s'est. lui-même
iitlifi
.....
_hm prophBtaa uox euacuabitur an et ~ngel~ concep~um
quent la prophétie elt vaine. 3. a. • .,..;..,
11 ... artum UÏJ'8ÎIIÏIaDDuntiantiBa, an omms scnptura ebam qui l'a conçu et qui l'a enfanté, ai le Inû\ • •~
~qua matrem proDuntiat Chris~i? • Q.uomod~ e~ir~
<";'- > matar niai quia in utero elUS fUlt sed SI mhll
-111-' t? E' .
par la conception du Verbe D'est. pu
Mais ~st-ce ,~eulement la voix du propW: qal.""t
en vam ? 1'1 est-ce pas aussi la voix de 1'I11III .......,.
ex utaro aius accepit quod malrem eam facere .» 1 cUl~S
la conception et l'enfantement de la VIUp.' ..... .
iD utero luit., hoc nomen non debet caro extranea : matrls
pas enfin l'Écriture tout entière partout. ofl • aS? rf
10 utarum non appellat nisi filia uteri caro. Filia porro uteri
la mère du Christ? • Mais, répliques-t.u, llOiFh .et.
Don est. si aibi nata est. 4. Tacebit igitur et Elisabeth
mère serait-elle donc vierge, 11 moins qu'il D'ait Iriea . .
prophetam portans iam domini sui conscium infantem, et
dans son sein, mais qu'il n'en ait rien emprunté pour la
iDsuper spirilu sanelo adimpleta d? Sine causa enim dicit :
rendre mère?» Une chair qui a été d8D8 le MiD d'. .
Et unde mihi hoe ut mater domini mei ueniaf ad me"?
femme ne lui doit pas ce nom de mère ai eUe ait. .....
2& Si Maria non filium sed hospitem in utero portabat Iesum, étrangère : seule la chair qui est vraiment flUe du - .
quomodo dicit : Beafus (ruefus uferi lui I? Quis hic fructus l'appelle sein de ma mère. Or, elle n'est pu vraimeIl\
utari qui non ex utero germinauit, qui non in utero fille du sein si elle est née par elle-même. 4. PaudniHl
radicem egit, quia non eius est cuius est uterus? Vt quid donc qu'Élisabeth se taise elle aussi, quoiqu'elle porte
utique fructus uteri Christus? 5. An quia ipse est (' nos de en elle un prophète qui, tout enfant, reconnatt déjl lOB
Seigneur et qu'elle soit d'ailleurs remplie de l'Beprit-
Saint d ? Car c'est sans raison qu'elle dit: • Qui me vaut
TesL. : XXI, lin. 28-33: cf. EVAGRIVS, Altercatio (CSEL 45, p. 18). cette grâce que la mère de mon Seigneur vienne l moi- .,.
Si Marie portait Jésus dans son sein comme UII b6te
8 ut omo TMy 118-9 parere quia ipsius fuiL am. 0 Il 10 fueriL a : fuiL et non pas comme un fils, comment peulrelle lui dire :
T 1113 conceptu T : concepLo 0 Il solane [(roy. : sola an T sola haec
(, Bienheureux le fruit de ton sein 1 • ? Quel eat. done CI
8 Il 14 autem am. T Il 15 et parLum am. T Il scripLura eliam T : iam
ICriptura III scriptura yll17 uirgo scripsi: ergo po deI. TPo om.all fruit de son sein , qui n'a pas germé . dansl 'BOD sein, qui,
art,eDaDt
eed alaerip.i : sed a si Til 18-19 Ei cuius in scripsi: in cuius in T dans son sein n'a pas poussé de racmes, ne UI app
. . ti t '1 Mail l quel
a a
ln cuJus Il 19 hoc am. TPo Il 20 uLeri porro inv. Il 22 prophetam pas 11 elle comme son sem lUi appar en .
portaDl Evans : prophela porlans T prophelam praecans a Il 23
adimpleta omo Til 24 hoc am. a Il 25 porLabaL T : geslabat a Il 26
titre en réalité le Christ est-il fruit de SOD selD '1 6 Ne
serait-ce pas ~arce qu'il est personnellement la -
1
uterl 8 : uenlris T Il 28 quia T : qui a Il ut quid T : et qui a

b. lb. c. cr. Malth. l, 20-21. Lc l, 31-32 d. Le l, 41


•• Le l, 43 f. Le l, 42
1&
.._ie ......
l'IIIIi08
radix autem Iesae
t
Maria ex Dauid, tlos ex
ÏlBue de la ~ .......
la racine de J.... , ·G tlIMIII
. . dicftur Ieaus Christus, ipse erit et David, la tip de . . . _ 1IIII11ii
de David, et le ma de lIaiWt " r i"';;;;
'-t_ ....- fluctua quia per florem et ex flore
appelé JésUB-Chriat., D'.He , . . . . . .1IiI1i
___.etillditlU' in fructum. Quid ergo'l Negant et
. . . .iI ... lIorem et flori Buam uirgam et uirgae suam fruit '1 6. La fleur eat en efJet.1e :~;:::~r:
m et de la fleur que tout fruit pNDd la
~ quominus auam radix sibi uindicet per uirgam veulent-ils donc '1 RefuBent.-ila ao Irait.
~ eius quod ex uirga est,. floris et. fr~ctus '1 sa tige: à la tige sa racine atln d'emp::œ la ....iM
7;alquidem omnis gradus generis ab. u~t\Jno ad prmClpal~m revendiquer pour sienne, par l'entremlle . .
NC4IDIetur ut iam nunc carnem Christi non tantum Marlae propriét~ de ce qui sort de 88 tige, de la lieur ...........
~ ..d et D~uid per Mariam et lesse per Dauid sciant 7. A vrai dire chaque échelon de 88 race . . nI el . .. .
adbaerere. Adeo hune fructum ex lumbis Dauid, id est ex le dernier jusqu'au premier pour que l'OB . . . . .
posteritate camis eius, iurat i.Ui deus consessu~um in lhron.o chair du Christ n'adhère pas seulement Il Maria, . .
ipsiua-. Si ex lumbis DaUld, quanto magls ex lumbls aussi à David à travers Marie, Il JeIIé à tnven o.ftIIr.
Mariae ob quam ex lumbis Dauid 1 C'est pourquoi Dieu promet par serment à David
issu de ses reins, c'est-à-dire de la pott6rit6 cie .. ....,
Ge'"
ym. 1. Deleant igilur et leslimonia daemonum (ilium et lui jure qu'il siégera avec lui sur son propn trOu·.
Dauid a proclamantiulll ad lesum, sed testimonia aposto- S'il est issu des reins de David, comme il l'est. davantqe
lorum delere non poterunl si daemonum indigna sunt. des reins de Marie, car c'est par elle qu'il est. iIIu des ....
Ipse imprimis Matlhaeus, fidelissimus euangelii commen- de David!
~ tator ut comes domini, non aliam ob causam quam ut xxn. 1. Qu'ils détruisent cloDO
nos originis Christi carnalis compotes faceret, ila exorsuS Jésus, FUs de David aussi les témoignages des d6mcml
est : Liber generalurae Iesu Christi, filii Dauid , filii cri ant contre Jésus • Fils de David a , 1 III ne pourront
Abrahae b • 2. His originis fontibus gener e man ante cum détruire les t émoignages des apôtres, si ceUX des d6moDi
gradatim ordo deducilur ad Christi n atiuitalem, quid aliud sont indignes. En premier lieu Matthieu lui-m6me. qui.
10 quam caro ipsa Abrahae et Dauid, per sin gulos traducem en compagnon du Seigneur, ful un rédacteur t.rà ~d61e
de l'Évanfrile
o ,
sans avoir d'autre but queé de noUS m 1ivnI'
otI·
e l'origine de la chair du Christ, a commene par ces. .
fi~s.
30 prophelao T : proiecla pro(ecla P amelias. mll/tis pro-
e
banlibWl Il Iesse raùix aulem omo T Il 36 suam omo 0 Il 10 el Ic.s « Livre de la lignée de J ésus-Christ, de DaVId, ma
omo MFX Il el Icsse per Dauid omo P Il 41 adeo T : deo 0 Il 43 ipsi ll'
e
8 : iIlius T Il 44 ex T : in Il Dauid 0 : D. id esl - ilIi deus (cf· lin .
d'Abraham b &. 2. puisque, des sources ongmeU~ ~~
découle, le cours de cette lignée se déroule gra u
41-4'2) T
'2 proclamanlium Toc : -lia TOC 0 Il ad omo T Il 3 polerunt T Oc :
e
potuerunl Tac 1\ 7 generalurae T : genilurae 0 1\ Olii' e:fII i T \1
jusqu'à la naissance du Christ, est-ce autre chose que la
.
propre chair d'Abraham e e a
t d D vid que noUS .0,0lIl
8 ":b~ahae T : Abraham e (el sic alias u bicumque) 1\ 9 ad Chris li
natiUllalem T : a Christi natiuilaLe e • 3 11' 5 7 Le" 34.41 (~
Illio Dauid\, ct. MaLlh . 8, '29. Mc l, '24" ". •
teslimoniis daemonum) IJ . Matlb. 1, 1
g. cr. Is. 11, 1 h. Cf. Ps. 132, 11 (Act. 2, 30)
a. Erral Terlullianus, cf. Mallh. 20, 30. Mc 10, 47. Lc 18, 38 (de
_ _ IdI IIIIIIRI8T

....W....IIt • •ibitll! inferens Cbristum,


• a de uirgiDe? 3. Sed et. Paulu8,
ici 18 traM!JUlVze 11'._",~"
en qui le Cbriat. .........1

........ lIùtsPlü et diecipulu8 et magi8ter et testia même 8'avance et lGIt. cie la YIII",~'"
apoetolUi Christ.i, confirmat Chriatum ex disciple, maltre et tAmoiD cie . . . .
était. apôtre du même Chriat, _ : : :
.. ,»"d I80IIDdum carnem 0, utique ipsiu~. Ergo ex

._in.
." ft:.:id""" Christ.i. «Sed secundum Marlae carnem
_ _.. ~ .... - td·
Dauid. t Ergo ex Mariae ~arne es um ex semme
Dauid.4. Quocumque detorseris dlclum : aut ex. carne ~sl
est de .la 8e~ence de David aeIoa la .....,~4~
sa chair. li lUl. D.onc la chair du Cbriahli ... ,.t.
de David. «Mais c'~st aelon la chair de ....1. . . . .
la semence de David. tAlon il eet. de la et.ft.
lIari•• quod ex semine est Dauid, aul ex Dauld se~me puisqu'il est de la semence de David. 4. TOI.'W_iI
10 .... quod ex carne est Mariae. Tolam hanc controuerslam
comme tu veux : ou bien ce qui 88t. de la chair dIf• •
dirimit idem apostolus ipsum definiens .esse ~brah~e
est de la. semence de David, ou bien ce qui eat. de lat• •"
I8meD. Cum Abrahae, utique mullo magIs DaUld qUla de David est de la chair de Marie. Le mime Afl".
recent.ioria. 6. Retexens enim promissionem benediclionis tranche d'un coup ce débat, en déclarant. que le 0 ...

nat.ionum in semine Abrahae : Et in semine tuo benedicentur est la semenc~ d'A~raham. Étant la aemence d'AbraJIaa.
iii omnu naliones: non, inquit, dixit 'seminibus' tamquam à plus forte raison, II est celle de David qui 881 pllll r6ae1ate.
th pluribuB, sed 'semine' de uno, quod est Christus 4. 5. Rappelant en erret la promesse de bénir 188 naÜOlll cial
6. Qui haec nihilominus legimus el credimus, quam debemus la semence d'Abraham : • Et dans ta aemence l8J'OId,
et. possumus agnosccre in Chrislo carnis qualilalem? bénies toutes les nations ., l'Apôtre observe: • L'icritart
Vtique non aliam quam Abrahae siquidem sem en Abrahae n'a pas dit: tes semences comme s'il y en avait pllllÎlUII,
30 Christus; nec aliam quam lesse siquidem ex radice lesse mais ta semence parce qu'il n'yen a qu'une, le CbriIt.'••
110s' Christus; nec aliam quam Dauid siquidem fructus 6. Nous, cependant, qui lisons ces mots et. y apportonl
ex lumbis Dauid r Chrislus; nec aliam quam Mariae {oi, quelle sorte de chair pouvons-nous et devolII-n01ll
siquidem ex Mariae utero Christus g ; el adhuc superius nec reconnaître dans le Christ? Assurément, nulle autre
h
aliam quam Adae siquidem secundus Adam Christus • chair que celle d'Abraham, puisque le Christ est la semence
d'Abraham; nulle autre chair que celle de Jeasé, pUÏlqUe
le Christ est la fleur de la racine de Jessé'; nulle autre
12 prodit Evans: proditur 0 pl"oducitur T 1\ 13 les Use: t. eius chair que celle de David, puisque le Christ ut. le ~\
e
T 1\ 14 quia T : qua 1\ eiusdem omo T 1\ aposlolus Christi T : Christi des reins de David 1 ; nulle autre chair que celle de Mane,
e e
apostolos 1\ 17 semine' T : s. esl 1\ 18 diclum e:fruclum T 1\ 19 puisque le Christ est du sein de Marie 1 ; enfin pour remonter
quod ex e: aut T 1\ Dauid est inv. T 1\ 19-20 semine esl 0 : semen encore plus haut nulle autre chair que celle d'Adam,
est "fOo semine TPO 1\ 20 quod ex e: aul T 1\ 22 quia T : quasi 1\e ,
puisque le Christ est le second Adam b. Il en rés
ulte 'iJI
qu
e
24 ln semine Abrahae T : in nomine Abraham 1\ 2 6 d e uno semine
e
inll. T 1\27 nihilo minus omo 1\ 28 et omo T 1\ 31 quam Dauid e: quam
ex Dauid T 1\ 32 Mariae Evans: ex Maria e ex Mariae utero T 1\
boCL
34 Adae T : Adam e e. Cf. Is. II, 1 f. Cf. Ps. 132, Il
g. Cf. Le l, 42

( Cor. 15, 45
c. Rom. 1,3; ·11 Tim. 2, 8 d. Gal. 3, 8.16 (Gen. 22, 18)
• .......JlidWem camero habUÎ88e IOnt~_,.. ..
iIit,,~lOilldlcile 11IbitaDtiae deciucatur in

.....r.
avaient une chIù . . . ...

Ia~!tfillilii
W....- carseID Gbriati apiritalem non déduire la mAme ooadiUl•
ou bien d'admet.\nt que
apiritali ltirpe cenaetur. composée d'esprit puisqu'elle D. . . . . . . ,.1ïï
'8ell."IPl~laoiro\l18 adimpleri propheticam uocem composée d'esprit..
*i il' t." ......
.,uatatam : auper adhuc recentem infantem dominum
Ecu hic po,itu, esl in ruinam et suscita-
, . " . ",."uorum in J.rael el in signum contradicibile".
Le alpe
de contradiction: l' accomplilMlllell\
Marle est Il la fols tiques prononeéel
.. a;puJll euim natiuitatis Christi secundum Esaiam : ~Ie S.
et non vtera;e elgneur encore
pPopIBtG tlabil uobi. dominus ipse signum: ecce uirgo in . • Voici que celui-ci a 6t.6 Jlnawl
uIero concipief el pariel {ilium b. 2. Agnoscimus ergo signum la rUl~e et le re~èvement d'un grand nomJMoe ... ,• •
et devle~dra un signe de contradiction·., C'...... .....
contradicibile conceptum et partum uirginis Mariae de quo
academici isti : • Peperit et non peperit uirgo et non uirgo »), de la. naissance du Christ selon hale: • Pour eetœ d
le Seigneur lui-même vous donnera un ligne : ' 11 .'fi...
*
........
10 quasi non, et si ita esset dicendum, a nobis magis dici
conueniret. Peperit enim quae ex sua carne, et non peperit concevr~ en son sein et eUe enfantera un m.- '.• 2. Noaa
quae non ex uiri semine; et uirgo quantum a uiro, non r~connals~ons donc, pour signe de contradiction, la coaeep-
bon et 1 enfantement de la Vierge Marie. qui lm ctin
uirgo quantum a partu. 3. Non tamen, ut ideo non pepererit
à tous ces suppôts de l'Académie: t La vierge qui n·...
quae peperit quia non ex sua carne, et ideo uirgo quae
p as vierge a enfanté sans l'nfanler. t Comme ai un tel
UJ non uirgo quia non ex uisceribus suis mater. Sed apud
lan gage _ en admettant qu'il fallût le tenir - ne devait.
nos nihil dubium nec retortum in ancipiLem defensionem :
p as faire notre affaire plutôt que la leur. Oui, elle a enflnt6,
lux l~x et lenebrae tenebrae c, et est est eL non non , quod
et de sa propre chair; non, elle n'a pas enfantA, car eUe
ampllUs, hoc a malo est d. Peperit quae peperit, et si uirgo n 'a p as reçu la semence de l'homme. Oui, elle est. vierge :
concepit in partu suo nupsit. 4. Nam nupsit ipsa p ateIacti aux yeux de son mari ; non, elle n'est pas vierge, pour ce
qui est de l'enfantement. 3. ;\Iais je ne veux point. de VOl
!csl..: ,X"-I11 : Totum capitulum confer cu m anonymi cUlUsdam raisons : que celle qui a enfanté n'ait pas enfantA parce
qu'elle ne l' a pas fait de sa chair, ou que celle qui n·."
~~.
,crlptOfll Epistllia ad amicum aegrolum de ui ro per fecto' 6 (PL II
' pas vierge soit vierge parce qu'elle n'est pas mère du fruit
de ses entrailles. Chez noUS, rien n'est douteux, rien n'.
36 quo cadem 0 : quod ca Til 37 Chrislum T : -to 0 tortueux, r ien ne permet de soutenir à la fois le pour et
2. dominum () : dcum T Il 4 in Israel el in signum e: el signum in le contre . la lumière est lumière, les ténèbres, ténèbres' i
~8rael T Il conLradicib~IC T : quod conLradice Lur Il 6 ipso dominus
e oui est oui, et non est non . Tout le reste vient du mau~aia·.
C88et &nV. 6 Il II ex Dm. T Il 13 non lamen ut e.
e
nv. T.II 6-7 conclpleL ln uLero inv. 0 Il 9 isli T : uU Il 10 d icendum
Lamen ut no n T'·
Celle qui a enfanté a enfanté, et si elle a conçu Vlti::t
14men non
uae . Il pep ·t
erer! . .
scrlps,t ThOrn. (l. 2, p .. 54) : peperiL codd. 1I elle est devenue femme par l'enfantement. 4. Car eUe
ta TPC
e
1119q N peperlL - sua carne Dm. Il 15 ex T: de Il 18 est Dm. e e nn
c. cr. Is. 5,""
d. Ysttb. Ii, ~
am nup81t Oehler : non n. Tom. e a. Le 2 , 34 b. Is. 7, 14
"l___
,=:!:::"!.walClriptum
. . . .111 . . . . . . de ni maaculi admisli
.,aullt. Haec denique uulua
eat.: Omne masculinum
devenue faP"M . . . ..

.NI'.
livré paaaage. Gel. . . . .lti
de l'homme BOit.
c'est un être du mame __ .~..
.. ..du'" UDflGbitur domino·. Quis uere
c'est il cause de cette matrice
.............. iDe dei ftliul' ? Quis tam proprie
toutes I~s autres : • Tout. être . . . ..
. . . . . .Ithlpeiruit. quam qui c1ausam patefecit ~ 5. Ceterum
l1'" av.ptiae patefaciunt. Ita, q~ae mag~s pat.efada
~ JDaIÏI erat. clausa, utique magls non Ulrgo dlcenda
la ~atnce ~era appel6 lBiDt de. . . ...
a-t-Il une samteté plui réelle que eeIIe . . . . ...,
Fils de Dieu 1 ? Qui plus que lui a O\1'l,ert~ .. 'IDII.... .
81ft qaam uJrgo, laltu quodam mater antequam nu~ta. l'a trouvée close quand elle lui a livr6 pII.",~fI1
Et. quid ultra de hoc retractandum ~st? C~m hac ~at,l.one
quant au reste, c'est en devenant. ,. . . . ~===
80 apoat.olus non ex uirgine sed ex muhere ed,tum. dei fihum livrent passage; ainsi pour celle qui a d'a. . .
pronuntiauit l , agnouit adapertae uuluae nuptlalem pas- passage qu'elle était plus réellement eIoae : , . . .
.ionem. 6. Legimus quidem apud Ezechielem de uacca de dire qu'elle est vierge, il vaut. mieux dire lM... t
iUa quae peperit et non peperit b : sed uidete ne uos iam qu'elle ne l'est pas, puisqu'elle est devenue IMre dbt!1I'
t.une prouidens spiritus sanctus notarit hac uoce disceptà- ment avant que d'ètre femme. Fautril encore diIp..... ,
81i t.uros super uterum Mariae. Ceterum non contra mam suam Voici la raison qui a fait dire à l'Apôtre que le PiII de DIIa
simplicitatem pronuntiasset dubitatiue, Esaia dicente : était né non pas «d'une vierge. mais. d'une te......-.;
Concipiet et parie/!. il a reconnu qu'elle avait eu l'expérience d'une femme :
sa matrice a livré passage. 6. Nous lisona, il eat. vnl.
XXIV. 1. Quod enim et alias iaculatur in suggillationem
chez Ézéchiel, le cas de cette vache qui a enfant.6 lUI
haereticorum ipsorum, et imprimis : Vae qui faciunl du/ce enfanter b : craignez plutôt que l'EspritrSaiDt. n'ait voula
omarum el lenebras lucem·, istos scilicet notat qui nec vous flétrir par ces mols, vous qu'il voyait déjà dilcuter
du sein de Marie. D'ailleurs l'Esprit n'ellt rien prédit. qui
Test. : XXIII: lin. 27-28 : cr. HtERONYMVS, Con Ira FIeluidium 2
nous laissât dans le doute; cela ne serait pas conforme •
(PL 23, 185 A).
son habituelle simplicité puisque baie déclare : ,Bne
21 an emissi 6 : anne missi T 1\ id em MFX : id esl TP 1\ sexus concevra et elle enfanterai .•
6 : rexum T 1\ 23 uere a : uero T Il 21 sanctus ille, dei fllius Evans:
sanctus iIle T dei filius a 1\ tam am. 0 1\ 25 adaperuil a : aperu it
T 1\26 lta, quae Kroy. : itaque codd. Il magis am. T 1\27-28 quam uirgo
XXIV. 1. Car l'EspritrSaint décaclle
dlcenda est inv. T 1\ 29 bac am. T Il 30 filium dei inv. a Il 33 quae Les traits bien d'autres trails à la honte de cel
omo T 11 33-34 iam tune T : tam nunc a Il 36 dubilatiue a : ut d. T du Saint·Esprit mêmes hérétiques. Et tout. d'abord :
1 et alias T: Esaias ct Esaias et Helyas y!l suggillationem T : suggil - contre les hérétiques à . rendent. amer ce
(. Malheur ceux qUI 1
laUone a 11 2-3 dulee Qmarum et tenebras luecm a : de luee tenebras . . ' t 1 mière·.• Voilà a
de lenebris lueem T qUl est doux et ténebres ce qUl es u

e. Ex. 13,2 (Le 2, 23) f. Le l, 35 g. Gal. 4,4


krypbon i. Cf. Is. 7, 14
a. Is. 5,20
1I'W1D cooseruant., ut.
. . . . . . . . . j. .

M • • ...., ..,atur et. caro non alia


la lumière d6
ftétrillure .-::==
d. 1
pas d'autre .... ·qa......I __
. . . . .~. . J&01l aliua quarn qui praedicat.ur. chair que cene qui • _ . ...
.......... &"'neID proepicieDS, Ego ·~lm·.di~qUit..
.,.,.. . . . . . . .,<1 .... ,.. non .lb. Et. curn a 10 1 Ipsum
.....'fII
que celui qu'enseigne l'i~"'_
aussi en pensant. à Mareion·
••"iI
ive.,...
.... ml tUUI non (uif 0. nescio quas illas en dehors de moi. il n'yen·
10_ . Mnie. . . . Aeonurn genealogias d pulsat. Et. Non ex dit ailleurs la même ehose d~ .... ft. . ..
lIiIIiAf'I!.M "",,,. ete carni. auf uiri uolu~lale,. sed ex deo . '1 '
mOl,1 n y eut pas de Dieu" il
une 811.·......
.... n m" Ebioni respondit. Aeque, Ehamsi angelus de · d' • NIlvaM
gé n é a1ogle;; d éons valent.inieDi. Et en_.:~llti
..". Gli';" .uangeluauerif uobis quam nos, anathema sitr, né par la ~olonté du s~ng, ni par celle '" la
ad eaergema Apel1eiacae uirginis Philumell es dirigit. 3. celle'
de p 1 homme, malS" de Dieu' • .....\... .._~.
'Ou_ 1& . . . .
1& Cette, Qui negol Chri,'um in carne uenisse, hic anfichrislus ÉbIOn. areillement:
. . 1 Même ai un ange Y8DII d.~."
_', nudam et absolulam et simplici nomine naturae suae vo.us enSell5llalt un. au~re évangile que le ......
pronuntians carnem omlles disceptatores eius {erit : sicut S~lt . ana~hème r ~ : II vise droit au démon f • ..u;.
et deOniens ipsum quoque Christum unum h multiformis 1 amie d Apel.lès,. la vie~ge Philumène. 3. Et.. '" .....
Christi argumentalores qualit, qui alium faciunt Christum, façon, quand II dit: u QUlconque nie que le Chrilt. eat.
10 alium Iesum, alium elapsum de mediis turbisl, alium dans la chair, est un antéchrist. l, il proclame la . . :
det.entum l, alium in secessu monlis in ambitu nubis sub d.e sa chair, sans additions, sans reslrictioDi. "app"'"
tribus arbilris clarum k , alium celeris passiuum ' ignobilem, simplement du nom de sa nature, et frappe de ce ooup
alium magnanimum, alium uero trepidantem m, nouissime tous ceux qui en disputent; de même, en déclarant qat
alium passum. alium resuscitatum, per quod suam quoque c'est lui qui est le Christ et que le Chrisl est. un". il abat
26 in aliam carnem resurrectionem adseuerant. 4. Sed bene ceux qui argumenLent en faveur d'un Christ mult.iforme,
ceux qui veulenL que le Christ soit quelqu'un et. JéllII
quelqu'un d'autre, que l'un ait su s'enfuir du milieu de
la [oulel. que l'autre ait été arrêlé l , que l'un se soit. retir6
" Ipsa T: isla e Il 8 idipsum omo T Il 9 modo Evans : eodem ipsO sur la montagne s'entourant d'une nuée pour reaplendir
m. T eodem m. a Il quas illas 0 : quasi illos T Il 10 Aeonum a : eo
nonTII pulsal. Ela: pulsa dei T Il Il aulT:elallex': elexa omo
aux yeux de trois témoins k, que l'aulre ail été acceuible
T 1114 energema ~ : -mam a; enes gema T Il uirginis a : -ni TPo Il au reste des hommes dans sa banalité l , que l'un ait. été
nem
Philumenes Kroy. : filumenem TPo filium filomenen a; philemo courageux, que l'autre ait tremblé m, finalement que l'un
fllIum enem y Il 17 feril omo T Il 18 mulliformis ~ : -mes Ta; Il 19 ait souffert sa Passion, que l'autre soit. ressuscité. si bien
argumenlalores T : -loris a Il 20 alium 1 a : qui alium T Il elapsuro qu'ils peuvent affirmer qu'ils ressusciteront. eUX a_
e: delap8um T•• dilapsum TPc Il 21 secessu a : -sum T Il 25 aliaro
dans une autre chair. 4. Mais il me suffit. que celui qui
camem T : alia came a

b. Is. 45, 5-6 e. 15. 43, 10 d. Cf. 1 Tim. l, 4 e. Jn l, k. Cf. Ma tth . 17, 1-9. Mc 9, 14-29. Le 9, 37·42 \. Cf. Matlb. '26,
13 (VL) 1. Gal. l, 8 g. 1 Jn 4, 2-3 h. Cf. 1 Cor. 8, 6 55. Mc 14, 49. Le 22, 53. Jn 18, 20 m. Cf. Mc 14,33.38
1. CI. Le 4, 30 j. Cf. Mallh. 26, 57. 'Le 2'2, 54. 'Jn 18, 1'2
j;....~~'~ idem OmnibUI
paIIU8,
viendra des ciea - ' Je ....
qui apparattra • toua tIt. ta.
Iifi t"~.I'lIW-" : BI uideblAnl el ~gno.cenl
a 2 otique iplam carDem lB quam • Ils le verront., iIa le reeOlUldl.~"

..
1~5~:~~'D~ec
~ ':t aftlrm8Dt.

ipae eeee
poterit. nec agnosci, ut.
carnem in caelis. uacuam
mpto Christo sedere, aut. qUI carnem
Ils reconnattront, lana doute . . .
laquelle ils se sont. d6cbatn" •. ,
être lui-même, ni se faire ~ ...
c~uverts de c?nfusion, eux qui db:"'"
Sl~ge l~s
............. exe .
.......;t;8u.t.umdem, auto t.ant.ummodo anlmam, carnem dans Cieux, vide de aenaatiODl, 8IN' ::-._
1IIIO~OD iam.
VIdé du ChrIst, ou que sa chair et son lme ... ..., ......
plus, ou que seule son Ame s'y trouve lIUIia
_ 1 S d h ctenus de materia praesenti . Satis iam n'existe plus. .... •
_". . e
enim a . Ch"
arbitror instruct.am esse carnis ln
t
1"IS"0 e ex XXV_ 1. Mais en voill _ _
uirpe natae et humanae pro~alio~em. Quod et ~olum ~t :~~~t présent sujet. Je aoÏl 8voir ••d". . . . ._
dilcuBlum suftlcere potuisset, cllra smgularum ex ~lU~rso de notre cl1alr ment prouvé que le Chriat. nai\ -
li opÏDionum congressionem, quam et argument~tlODlbus chair, qu'elle était. née d'une vierp "
earum et. scripturis quibus utuntur,. prouoc.aUlmus ex qu'elle était humaine. On aurait pu se contenter de ctiIca&.r
abundanti, uU cum eo quod probaUlmus qUld et unde ce point sans alTronter l'une après l'autre tout.. -
ruerit caro Christi, quid non [uerit aduersus o~nes opinions opposées. Mais, par Bureroit, nous en lVOIII
praeiudicauerimus. 2. Vt autem dausula ~e p~aefa.tlOne appelé contre elles de leurs propres argumentatioDl et cial
10 commonefaciat, resurreclio nostrae carms all0 llb.ello Écritures sur lesquelles elles s'appuient. Touten d6montnat
defendenda hinc habebit praestructionem manifestato lam quelles étaient l'origine el la qualité de la ehair du ChriIt,
quale fuerit quod in Christo resurrexerit. nous avons du même coup préiug~, contre eux tous, de ce
qu'elle n'était pas. 2. Enfin, pour que ma concllllÏon
rejoigne mon début, la résurrection de la chair qu'il
28 confixerunl 0 : compunxcrunt T 11 quam e : qua T Il 31 carnem faudra soutenir dans un autre ouvrage, trouvera ici IOn
6 : el c. Til 32 luntumdem e: tanlum T fondement, puisque nouS avons maintenant démon'"
e e
2 el omo T 1\ 4 cilra T : spd c. 1\ 7 cum omo 1\ 9 praeiudicauerimus la qualité de ce qui ressuscita dans le Christ.
6 : praeiudicaremur TAC praedicaremus TPc 1\ 10 commonefacial
Kroy. : communem facial T communi faciaL 0 1\ resurreclio e: _lioncm
T 1\ 11 defendenda e: e
defendam T 1\ hinc T : hic 1\ manifesla to T :
O. Jn 19, 37 .• Apoc. 1,7.
e
manifesto 1\ 12 resurrexeril. Tet : -rpxil ~ n. Cf. Act. 1, Il
Finis: Explicit de carne:k T De carne XPi explicit et Deo
graUae. Explicit liber de carni (sic) Q. Seplimi Florentis T ertulliani
F finil liber de carne crisU X

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