Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ÉTUDES
ET
LIEDER
Prfface rlr FERNAND ROBERI
EDITIOÀ*S SUBERVIE
Marcel DESPORTES
DU MEME i\UTEUR
ÉTUDES
ET
CllOtX D[, POLSILS (Chcz Subqvic' 1963).
LI EDER
Pr€facc dc FERIIÂND ROBERT
E,DITIONS SUBERVIts,
RODEZ
PREFACT:
-7 -
.*,--*r*"- -J
fance que le grec est une manière de déchillrer lc décisiue de sa uie où le grec occupait déjà'tou, ,on
monde. Préfèrera-l-on imuginq plus sîmplement que le esprit tandis quc sa sensib ilé éluil enaore nuissanle.
grec o prïs si nalurellemenl ploce dtns so ieunc eris- Eludes uniuersituires, disais-je : en lttit, enlre lcs
lence parce qu'elle élait poslon e ct que la poésie grec- ÿtlurages d'Euratt el les canps tle prisonnicrs, ses
que, comme toute la poésie médilerranéenne, a été étud.es n'ont atmp<trté qu'un lrà.s rapide contact aüec
d'abord. une poésie de pàtres ainsi que la mythologie l'Uniuercité, après quoi il lut ù ttouueau liuré ù la
lc :nggàre ? En lout cds, paî cet apprentissqe *olitaire solilude inlellectuelle, et dans quelles condilÎons ! Il
dc l'hellénisma ilans les clwmps est née une concep- aaheuait sa licence ù Rennes quatul on le mohilisa, en
tion de la poésie. Ane ad.olescence pagsanne et cham- jarn 1940 ; quelqucs jours après, prisonnier dc guene,
pêlre pendanl laquelle loule lu lormation dt Pespril il rdusstssail, à l'époque oit les camps étaient entore
ÿ, Concentru sur le gre( esl une préWrûtion rude ct en France, à enuoyer chez moi, des enoiront de Quim-
eflicace à comprend.re que tottte émotion, lout senti- per, une lellre que I'on pul m( laire paruenir clandes-
ment, loü|,e passion, toüte ongoisse, toute joie, s'énonce tinement jusqu'à mon prcpre cqmp aur enrrircns dc
en lermes rîgoureux et p cÎs. An ful poète s'inlerdira 'Iboges cl où il me demand.ail de luî indiquer un suiel
toujours d'êlre oagua, et, si jamais il lwi arriua d'être de trauail. II nous lut bîen cntendu impostible, une lois
obscut, ce nc pouma ê.lre que par un surcroit de rigueur: que l'on nous eût lranspottés dans des camps d'Alle-
il est une bonne et une mauaaise obscurité, on le saît, magne. de correspondre, mais lr sujet de tra»ail, il Ie
et I'on suit aussi que pour délînîr telle quî est bonne. trouuo loul seul, el. après cing années où il oaait
lc recours aux Gncs n'esl pas inulile. J'ai assisté au connu la cnplioilé en sloktg sorrJ sp.s ttsptrts les plus
lraaail acharné de Marcel Desportes pour éliminer durs, il m'appotta, le. jour m,ême de sa libérûion, à
toute mauuaise obscurîté : il m'a tlemandé à moi-mêmc Rennes, sa méditalion.sltr les Présocroliques, Tout dr
d'être un censeur impitogable toutes les foîs qu'îl m'a suite, à Ia fois par ùocdtion pa$sionnée de profess,tnr
luit lire det Den, et j'attesle ici les scruprr/cs aoec les- et pur nécessilé de gugner *r uic, il ensciqrru, cl. s'il
quels îl les a longuement remaniés, en un lrauail où esl uit? parDenu à l'altréflation des lellres, ('esl ?ncorc
îefloü rle pensée et de sincérîté en»ers soi se conlond par un ellorl solilaire, poursuitri en dépit de lrès' lour-
aaee la sonmission à des etillences lormelles eîtrême- dos lriehes qtolïdicnnes. Qurlque temps oprè.s, il mt
menl séoères. Ne uoulonl prononcer ici aucun mol qui lil l« confirlenre, enror( lri's saerèlt, dr sa tocation
évoque une <loclrîne ou un coümnl littéraîre et qui ris- poélique el m'apprit en nême temps qu'aganl été
Eterait ainsi de. fausser la prë,sentatîon dune æu»re où atteint de surdîté cn AllemalTne où son slalall se trott-
le poète a chanlé pour obéir à une nécessité intérieure, ottil ti proxinilé d'une rampe de l«ncemertl seruant à
sans jarnois penser à la laaon dont on pourrail Ie situer rles essais de lusies lràs brulytnls. il él«il mdnlenonl
pG tapport à rlaubes, aut parentés poélü1ttes qu'on assnré que cclle surdité alloil s'açgrarm sons cesse ef
pourrait lui trouuer, uu degré d'actuatité et de nou- deuiendrait un .iour tololc. Depuis, heureusPm?nt, une
aeauté c1u'on Iuî reconnaîtrail, je ueur se.ulement d.ire opération lui r permis d'échapper à rctlc nrcnace el
que chez lui cetle rigueur et ce goû.t de la perfection d.è retronuer dès moyens d'autlilion sttllisants pour
formelle doioent certainemenl beaucoup à la phase continuer ce mélier de ptolesseur qu'il dime ou point
-E- -9-
de ne pouooir s'en posser, mai& penddnt plusieurs
années, la mcnace élail restée implocable et absolue.
Si i'en parle, cerlaitvmenl cotûrp son gré (il lul très
diliidle- de le tléeidor ù luire constater gu'il s'agissail ORDRE DU POEME
d'ine inualidité de guerrel, l:rcl parce qa'il csl fndrs-
penmble de songer à <'( qut cps flnnéeî ont été pour
îui quand on ueut eomprendra cc qu'il a cherché el
trouié dans Ia poésie. Un qnttd rrombre de ses poèmes Hallstalr t4
ont pris forme dons la périodr or\ I'unioers sonorc
s'anienuiiait chaque jour dauanlage el constilüenl t7
comme ùn ellorl désespéré pour gorder le cotüatt uuee 2ü
les fltthmes el auee les sont. En p«rlant de nécessitë Morgcnbad 21
intérieure, Je n'emploie done pos une lormule uoirte. La chapclle ,... 24
Bien str, toute (Euorc est Dolonté r.n même tcmps que 25
nécessité ; et po.rt $e (ompoüer ainsi deuanl une telle Quand lnüne
angoisse, îl falloil trttoir cn soi I« tnème lorrc que De neigc menu-chtnuc . ... 27
oour méditer darts lrs mines dt sel srtr lcs Prësocrali- Du vaincu 29
iues ou déjà pour déeidcr loul s(ul d'apprendrc lc grcc Vcrdun n
en gordant lel lroupeaur el loul seùl y réussir. I-.icornc v
itn poàte esl un homm? d'aclion, et le nom l'[ndi- Autre Thabor 16
eue. Si ;re crot'.s que Morcel Desportes esl uraimenl )7
iloète, ce n'esl pas seulpmenl pot?p que tous les pay- Montabaur
iages. lorrs les souuenirs. loutes les pensées aussi. el Faiblesse 38
comm? on tlit. tous los lhèmes d'inspir«lion. tl«ns ce Ex-voto 39
re"cueil. montrenl aombien, tle Brelaç1ne .iasqien AIle- Brüderschaft 47
maqne, dc linlimité l«miliole jusqrt'ù lo réflerion phi Surviv.ncc......, 46
losophique. les ospetls <b s« pie les plrtr diuers prert-
neni naturellempnl lr rlllhtnt poélîquc qd I'crprimt Tristesse 47
loul entier : ('csl sttrloul lt(rc( qu'il I t en lui. depuîs Veillée ,18
- t0- - lt -
t07
Liturgie . .. 50 [,lalédiction
l
59 Escadrillo .
Nuit d'hiver il2
PdndÊnt Opcra
Tugdualicnnc 6) Chaos ... lt,
Vestcrburg
I l/t
Partâgcs .. 69
Paludier
ilt
Dépouillaocnt 70
Frau Endr.t
ll6
Lcs maisonr dcl corsaircs . .... 7l r l9
72
Flcrions . .
Tycho-Brahé 't 20
71
Lorelei ...
Strandbild t21
Deuuchtum
Au coin du feu . . .., 74 121
Billingen .
.-t2- -13-
Et .je tte scrais plus qu'urre ornbre
rlu ruilieu d'ornllres de soldats
Si jc ttc tne sâvâis saus uoml)re
F)ufonis sotrs rnes jettles pa§
- 14
- - 15
-
l
FAL§I SIMOENTIS
Un lomantiqtre harnronika
Dônt l'âme nc se défend guère
Irrrplole f)icu, Yémnika,
L'itnurense Natur.e, Ia Guer.rc...
-t8_ -t9-
Or la clocbe sur son râdeau
Toute noire sur Iâ nuit c.laire
Irrite à I'avent du bateau
L'impatience tlu corsaire.
-m- -21 -
LA CHAPDLLE
& Uhlad
QUAND MEME
Ià-haut, toot eu bord du vallon,
Veille en silenre la chapelle ;
Au fond du val I'onde étincelle ;
Âu ciel s'élàve rrne chanson.
À qrri de dire ici : « Jc vcttx » ?
Monre, là-haul, tinte le glas, I.a victoire, celles, propose ;
Grave un chæur entonne l'absoule... llnfant lenible jc dispost
Et Ie chant qui venail d'en bas Encor de certains de rrcr vrrfux.
S'esl lu. car'Ie clranteur écoute.
Au grund scûDdâlc des vairtcus,
Jeune chatrl€ur, jeune pastour. Mon insotrmissiotr lenâcc
Ful en ce val rire el voix clâire Àpparait tlotrlrne une nrenilce
Ce que va reprendre lû terre r\ux fers paisibleme nl r,ér:tts,
El que Iu seros quelque jour.
Insolent oui, rnais poinl rêveur !
En acte nr'achève mon rêvc,
Et droit au Néant courl sans trôve.
O braves gens, votre lalreur-
(Euvre juste n'est à mes yeux
Que vérilahlement humaine ;
Ainsi la province româine
Et I'exempl€ de nos aicux.
*u- -25-
Et ceci, je le dis tout bas :
Ce que je projette et commence
HéIas !tombe de chule immense
Au souflte d'absurdes comlats.
Le songe n'attend pas la main ;
Dès le départ le pied me glisse. .
Et point ne sais psrei! suPPlice DE NEIGIi ItENlI CHDIIUE
 l'éternel et faux demain.
-2ô- -27 -
Que je m'en vais rouler seul
Iln quelqLre cilerne vide
A .la renveroe, livide
Et sans Iinceul
I'enlanl » ?
Est-il vrai qu'on nr'ait vendu ?
Qu'avant d'à jamais me taile, l) I)u vaincu. I.orsqtt'il dut truvailler ou ttrout'ir', otr le
Toi seul rne restes sur terre. le rnerrr daus Ia forêt. Sur ll hlrpt, à lrLtil cordes.
O chant perdu ?
2l Une biche aslrilait arrx sout'ces de l'Àur'ûr'e 6
I:t leul. chute ch{ntriit (lc r'{)chel err rocher'.
:» Llrrtle Ics ,.ocs neigcux !'orlllit I'on(le §onorei
Et lâ bichc sirlrs peul lruv:rit loin de l'ârcller.
1) Vint à passer un loi qui s'enfuyait tle guerret
Un vaincu pour toujours ray('du norn des Rois.
:', Muis quand il vit lq biche à la source d'cau clairea
Il cornut. ô Seigneur', Ia touche tlc 'l'on rloigt.
-?î-- -29 -
l
Puis d'une interminable corde
On y trempa Ie saint du lieu,
Et lâ pluie, ô ruiséricorde,
A choir se mit du ciel de Dieu.
C'était une bonne guilée
VERDI]N Douce : une bénédiclion,
Fraiche, abondantc, bien r.églée,
Sur la pâture et le sillon.
-n- -3t-
J
- tz- --rt-
A lâ tour ve s'unir lâ tour
Et la chapelle à Ia chapelle ;
Uu étage l'étage aPpelle
En un sublime tour à tour,
Ivle de rêve, ivre d'oubli
Sans fin rettait I'architecture,
I,ICORNE Et d'archaugélique sculpture
Âccomplir va I'ilaccompli.
Conurrc lc lrolte-Fuix dcs vottcs sidérales Un hornruc lrri nrontla le seuil dc sâ (lemeure.
tln genou sur le roc, droit de torse et do rein, II s'assit rtrr la pierlc, ei déjà solrs Ia L,cille,
§orrticrrt ir brrs nelverrx sorrticül lluque d'air'üin lftunblc, lnais [râuche pûrt, I'avait, suns nul rctard,
Lcs zorrcs de velrneil i\ flanrnrt's ves;lérales ; l.'avait, srtlrs un seul mot, servi la jertne épouse
Iucomparahlc soir. ! llarlieuse beauté !
:\ tr:N,els le lacis des sphères rnoes(ràles l,'ol rrltirrtc rltt .iorrl atttotrr de sou visagc
.\pp$rais"-cnl les Teux du IirnramenI serein, Achevail tlc lrcsser.rrrr l<licu rlc lrrmière
Cat potrl rrrrlrioler I'alrlirlut' srtzctaitr Et dÏoit IcIs I'i[connu tendant ses petits bras
N'étrrclr,lrrri rlt, l'azul r;uc Iigrrres rsllrlcs I
Son fils émelveillé dansait sul' §es genoux.
_3' _
-%*
I'ÂIBLESSE
-§- -19-
Au comble d'un soudain Péril, « Comme si la Vierge, dil-il,
La Deur avânt Pris I'altelage, - Qtr'on chante ce qu-on voudra d'elle ! -
Alnironsiné de Lorgeril  ne rien faire en son courül
Aliait à Ia mort avànt l'âge ; Avâit lant besoin de chardelle ! r
,,10 _41 _
- -
A donc lombarrt à rleux genoux
Pauvre pécherrr pril la Iumièrc,
Et droil sul le « priez poul Dous ,
La remil en place première.
De sèves et de floraisous
Emanait une inrmensc lrôve :
Un sorrfflc, un songc, un cltarnre. un r'ôve
AtI cours fuynnl des lroliz,,ns.
Landes, fr-rr'êts, par nroul§, par.vaux,
Sans frein, sans fin, se lcnouvelle
Une course qui s'écheYelle
Au franc gâlop de six chevaux.
--- 12 _ _13_
Vite, vite, plus vite encor... QueI brave compagnon c'était I
Et dispâfaissâit Ie village Quand il
sonnait par la Nature
Au vol fougueux de I'altelage, Au train d'enfer de sa voiture,
A Ia voix allègre du cor. Comme chaqud feuill€ écoutait I
-14- -45-
SURVIVANCE
TRIS.TASSE
-46- _47_
I
VEILLEE SOUVEMB
de Ktllcc
-48- -ry-
J
-50_ -5t -
Un si beau temps pour la récolte !
Et dire - pourquoi ? -- qu'il répond
De l'esu qui passe sous le pout !
Parcil poste uu It.rtttl sc pr'éfère : Sous leuru deux frottts. srtus letlt'seul r'êvc
Il n'a souci tlu lcndcmain, Un payrier llamtrl. ;rrlis noircil.
Bavarde âu hasard «lu chcmiu, Puis. lorttll'i de larve Lt'tive,
Et peuse, et lrouve... utais qu'y laire ? Sut' le brasier s'lni'alrlit.
-51 -
-52-
f)evers Rüdesheim. oir ruisselle
 fleur des eaux le disque d'or,
Or'r le pont lui-rnème étincelle,
Oir le fleuve gemmc s'endort,
-54- *55-
FR,ÀTTJRNI'fE AUTOMNE
Quand le cor?s pâr' la ref s'en va, Quel baptênre soudain rrr'lveuglc dc clarté ?
Par Ia porte de la chapellc Quelle nouvelle crâcc à tolrs mes scns rn'éveillc ?
Âu pied des tillculs vicnnent là De rluel délugc d'or ntr trtrttvir-je enchanté ?
Ceux gu'un delnier deroir appelle. .Ie ne suis plus qu'un cnil, qu'un ceil qui s'émerveille.
Viennerrt lous ceux qui l'ont connu, Ët plus je fends d'aut'ole à truvers ce lrépas,
Connu de c(tur-, conDù d'estime, Moins je soutiens les l'cux de lu fèle vermeillu,
Ilornnrc jerrne, vieillard chenu, El plus l'étrange dettil tidt c[ s'ortvre à Itres pus,
f)ebout sur Ie passage ultime. Plui je sens dans la lUult urr soleil qui somtneille.
Pensifs, Ie chapel à la main,
Leur raog sur Ie trolloir se tasse :
Aujourd'hui, c'est déjà rlemain,
Le cercueil vient, le cercueil passe...
-56- -tl--
l
NUIT D'IIII'EB
I.ITIIRGIE
*58- -59-
l
Le signe agonisc. Sur I'heure
ll se voile, tremble, et s'éteint ;
Et tandis qu'une femtne pleure
IIn haut vicillard ouvre soudain :
-&-
l
n'tl(iDU rt LIENNE
la gllnd'anse'
J'aiurcrais, comnlc onlu.ll, côtoycr eu lleur
iriîiÀ* !"-pruettx rl'urrémones
ïil1Ëï1,1";;i,T-;r'lle ontluleuse cirdeuce'
Ou'il taisait bott r0vct' suus le saulc Pleureur !'
la feuille pctrsrve'
--"; ic plus bctrtt qucdoulcur'
ÿiiirri""i rii",,
hi'iï tîa" .'i'tii( '" rrruetie
l1
I
I
I
Àlleluia, mon ârne, ot chetrte I'inutile, O clairs frémissements d'aurores illustrés,
Ot dans mon souvetrir, blattche cscadre de l'Àrt, Dont l'hermiue à rnidi ne ravirait la gloire,
Qu'il reste le démon de mon æil versrtilc, Et qu'exalte, lc soir', le rehaut mordoré.
Que ce col recourhi. se tecuurbant sous I'onde Voiliers ilradiés de plus <le diarnant
Iircurvc mes désirs vcrs I'Ultitnc BeautÉ, Que n'en pleure au sortir des nâppes constellées
Qui nalt, demeur.e et mettl't flexible-vegabonde, [,a ruisselante pàlc ell rrresurc érnergeant,
Oui, que ce jeu trautiquc tru scitt dtt bcatr Lathé Cygncs dc Vaucoulcul sur,rnoir.es nicilécs,
Ne gravc au fond du c'aul l'inrtrtaculé plumagc Dc rt(,.s rÔvcs souvelrt pr(,lougés à rrrirruit
Iit li clcux dc luntière en aile relevé. Sou,r'euez-votts. r.ôvertrs rk:s lteules ot:ellées.
Qui tulle devenus de chatoyaut barège Quel- r'cvels, qrrcl rlésustle aulai-jc tionc vtlcu,
Et do tulle satin puis de sa(in surnit CaptiI Irelts ] absur dt, ct par. Ics ilrtfs r.lc Flurrr.c,
De soie aussi parfois avez nrtances grège, OLsctrIs plu(icictrs, r'itirrrlut'rrr. sculpt(', vâillcu :,
Cygnes victotieux des corolles des lys, §1 sependrrnl o1'cz : l'itrvincible, Iispér,ance,
O'ious qui pâlissez. l'écunre du livage Et votle errlle atrirrrr, t) (l-r'{rtes, rrrorr errrrrLral.
Et pâlir ne sâvez qu'entre vorrs réunis, Jc suis, ;rlus rluc jurrltis, lrleirr rlc t.utl'c ll.dsqlc(, ;
Chastes, riornplrateuls de viergcs au (r'oÙt sâge, O Cygnes, crol,ez-ruoi, (i_vgnes, ne chantez pas.
O miracles, qui serrl d'oir I'avant s'est miré
Menez la parabole à multiple sillage,
-u- -65-
PÂRTÀGES
-a-
;., #*]
llien I Sous le rnême globe une pendule sonne' Auditeurs, conseillers, syntlir:s, tous sédenlairer,
Arr tapis de la tahle il n'y a pas un pli' Sul tout ce qui voyage ils ont de larges parls.
'lit l'o, n" dirait pas que jamais sur ce lit Ils ont depuis tortjours pignr:n sur les remparts
Dans I'angle tlu rnur blanc ait reposé personne' Bl cela foime un corps de hiens hérêditaires.
Rien tt'a chanué de jour, rien n'a changé de place' Ainsi, blancs croisillons, ainsi, double fenêtle,
Êi tl,bliquc "Ël"il "u. le plancher cir'é On voit à scs trésors un peu de Saint-Malo
Proiette irn luntincux et tnobile carrti I)e tous les arts du Monde ou mettble ou bibelot
I-uire en très vieux salons oit le regard pénètre.
fui;Ënir" dàux vieux portraits reçoit la vieille
glace'
L'hôte qui sait ainsi quitter une dcmeure O fortune de mer sereine et fabuleuse !
g"t le àce à partir ions cesse préparé' O race d'arnateuts, el non pas de marins !
C,æur poinl ne lrouve place oÙt loge tant d'écrins
»u néantïc lu-chair le juste péné-tré De I'omhre avec de I'or joute méticuleuse !
Dont le corps ici-bas Be pâsse qu rl ne meure'
El c'est pourquoi ce corps a son.étal $-e grâce' L'aventure s'achève en avare vitrine...
It ne tr<iuble'de rien la ûgure
éternelle ; Allons, suis-je moi-même un vrai navigateur
Ou hicn quelque terlien, quelquc pauvre amateur'
Au seul salut d'une âme il met sa fin charnelle
Et son passage humain ne laisse pas de traee' Qui rinre, ovec des Itrols l. de lâ chose mârine ?
-m- -?t -
i
"J
IYCEO.BRAHE STRAI{DBN,I)
Sous les balcons déserts drr châleau d'Uranie' Dehout, devanl les llots, ees femmes de douleur
Lc Sund écttme atttout' de l)ri§ânts ouvragés ; Ilcdemandnient leuls rtrolts err clatttcttrs guttul'{rles,
f)u somtrre lretvédère atlx verres losangés t1t leurs appels portaisnl l'éclrt dc leur malheur
Sc chercheraient en vnin les côtes de Scanie ; Àu plus Jrrofond passd. rles plaintes ancestrales.
[,a leige sur le ciel est âvaltrnclre blême .lc rr';rviris poirrl lremblrl sous lL choc de la rncr'
Iit l'éclBt tlc son vol sur la houle de plornb, Sr Irrallt dc l)artout (:orllne ull llourreau flagelle ;
Suivant l'éhat du fol, du sotllnois Aqullon, Je n'avais nts clr peut sous lr,délugc anr,er'
\ragabonde, r'oltige, orr tombe, href emblème. Qui toulmcntâit lc rni)lc ainsi rlultne mareellt.
I-o,squc cctlo lrlatrclteur'à la trtcl s'csl ttnie' [{ais fetntnes qtrc lirssclttble rrrr sorttlrtc tcndcrrtain
Ouel est Ie souvenir d'un l'lt-rcon sttr les llols ? L'une pleulait sor gills I'autlt' plettrait son pire
(iuel rcsle rle crislal éhauche quels ilots ? Iit r)rou sûng leflrra dcvrnt ce tlerril gernrain
l)t que devicnt l'étoile aDr'ès cetlc agonie ? Qrrc tl'épave cn ipirvc Àrrionlrl'hui rlésespère.
Orranrl cherra I'Urivcls ailsi pâle vanesse. Plus inson<lublc eucor (luc lc vieil Océan,
Ôr'r sera I'amplc sein de I'Ullime Océan ? 'l'elrihlc m'apparu( uDe ilnmense tcndressc
Qu'importe ? Jc fldmis : I'image du Néant Et devant pareillc âurc cn fâce du Néant
Disçipe, Dietr ssil oir, ce que j'eus de jeunessc. Je megurai nlâ rn( r au sou de slL détlesse,
_72_ -71 -
Donc, sous un chône, ou sous un orne!
Au même instânt qu'il n'en Peut Plue,
Le porteur voil, limite énorme,
Une borne au pied d'un talus.
-74- -75-
487r FS 135
}TAIN
A partir <lc cc.iour, rnonyme ct fâlal Au Nord du l.r'ait yital sc cr'cu.seot tleux sillous !
i\le clrcrtlre I'rrigrrillotr r1u'écartail Ic truit:rl ; Lt prr:rrricr',,lru ct lrlcl i failc fuir lc Nloude,
Àdieu, mon bsatt lelour pleilr rle sens el (l'usirs!'. Harcclrr ccpenduni de I)lusicurs aiguillous,
C'cst le sillon du ctrtrr'. ligrre pule et profonde ;
Si ll guerlc ,n'(:(r'asc rrr ces buis colultraires.
Âu sol dorl ie.uis fait ()n ne nl('rctrrlra pas. Et l'âutle, ,r to!'t rtruri d'un dard comrne I'aipic,
l,ll les nriens, si I'on voit la 6n de ccs cornixrts, C'est non moins gé»éreux que Déméter Attique,
N'uulolt qu'rtn ccrctteil plein dc halrles nrensongèr'es. Un fr.èr'e fluiueux el penaif de l'épi,
Qui vêt rle lances rl'or I'irtrmerlsité rustiquê.
A moi, rnon avenir, rnon oiseau tutélaire I
-76- -77 -
LE PUBLICÂIN SI,NÿIÏL
SILLONS
_79_
*79-
HOMIII'ES E1' COUI,EUVRE AVIS INCOGNIîA
-80- -81 -
NvvÀI,trDD AItSOI"U
Mon couraqe ? Ah! monsietrr, de grâceI mon couragel"' Etre libre ? Je sais : avoir terre et troupeaux ;
Àooclcz. vàulez-vous ? les choses par leur rrom' Àllel bon Ditrtl btln rril au clrs de sott couragc ;
Pôùr savoir tI pour Yoir txlul d'honrme à sort ouvragt' :Lvoil dloii itn sâltlt de lollt sull entourâge,
Àitu, A ariri, nrais chut ! pas de Zénon"' Elt le soir satts t etltctds euttct en §on repo§,
",,"l
genouillères Ilôlas ! tl'urr pâuvlc bottr'Éi lu paix rnême tlépend.
Il prend sâ peine et va, rnais sul dessur Rien, pas trtôtitc muu lit, n'cst à tnoi sut'la'lerre ;
iitiu-iottc I un tourmenl - courbé deux bâtons ;
Aux obrtcs rltr passc veille cncot le mystèrc
iii ià or* l,,e*ot dcs ulrlrcs plus sept esotons'
tlu bruyère
Et le'silence r'ùdr: cu ntoi colrttnc un serpent.
I.i.:t ilês l,»rg*ternlts connu dc tlc
S'il t)ârcourt §alts I'epos l(:s routes et les rues, Iililc ? ô rnon Pèr'c, êtltr, lout sinlPlement
;Iltle ;
JaÀâi" au* carlefouis il n'a tendu [a main, S'évadel uu-tlelà dc loutes lcs frontières,
Ni rlÉrrr.dr.1 sur nlace ulci'r'es el vetrues ; Attcindre, ittttccessiblc uux itloles tltières,
C'est le travail {tr'il trouve à folcc de chemilr ; Au r:æur dr I'univels le dieu du lirmament.
Graveur'. Nul ue vct'tez de pareille manière : ...Mon inlassable cû:ur', tnes inlassables yeux
'l'racent obscurôurcnt dc têltts caractèrcs,
Il a noul ttri la itrie et lâ simplicité'. .. !)t jc connais en tnoi lcs legistres des cieux
Satrs'ltolreut' patictruraltl lli Tert'e l)urssonnlel'e'
t'{omure, gravé toujortrs au coitr de la bonté' A la sourde lueur tlc ttta laupc Ractère.
* *83 -
-82
EUROPE
-04- -85-
-Iels nous sommes plus de dix mille
Au n avs des som-bres hivers ;
N;-i -i; sommes qu'une famille
Aux membres sagement divers'
Câr notreami, c'esl un -grand liwe
Arr sommet de chaque cnelrun ; II,LE.E"I.RANCE
flf "";:"*,".11x"::1,'uquT.i",l'Jli,.
Un rnarinier, dis-moi, malnan,
C'est cet homme assis à Ia barre,
A Ia barre de son chaland
Qui tl'un double r:ourant séPare
Eaux ct ciels du tanal dormânl.
--E6- -87 *
I
I
Si la sereine bienvenue,
Ici le bleue! Ià Ie blê,
Enfance, vieillesse chenue,
Àu logis ue reod que comblé,
-94 - -95-
J
--96- -97 -
Loin de moi tout I'or de Byaance,
Aussi loin que la médisance !
O réselve à ton chevalier
(les liclrs tl'ltumairre larscsse
Et ptodigue en toutç sag"esse,
DE BURG EN BURG Achète-toi pour édleeessc
Un équitaliie chancelier I
d. futhe
Acte du Moude, qui I'inspire,
Acte dc I'Invisible Ernpire,
Âcte tlc I'l-lornme, Acte sllns firr,
De burg en burg rle plaine en plaine l[on ari, donl I'univers s'éclairc,
Ilumble écolicr du grand Hellène, Ainsi que le disgue solaile
Un vieux chanteur. devant la cour llst à lui-nrônre sol salaire
Decline la gcste sàxonne : llt trop chcr. pour. trn souvelain,
La gloile au glaivc se molssolllte,
Au foud des bois la trompc sonne, I)ontte-rrroi l){,ur k)$ un l)t.eltvir(e :
t'ju rref de roi se boit I'amour.. LIn vin rlu RIrin fnrnc de scrvafic...
Ileureux. trois fois lreuleux lc liLu
Bt sur sa prunellc hagarde Oir si douce cst la nroindre arrnrônc,
Atlâchant la salle el la sarde IJt du nrelcj que jr: tc donnc,
Il allume à l'æil du baiôn, 0 Roi, p<lur la r:icbe curtronne
Preux cl courtois, pleiu d'endavoure, ,(h !sorrge à remqrtiel Dieu. »
Une étincelle de bravoure
Et la dame err so[ oæur sâvotrlc
Une su.rvité srns nom.
_90_
-99 -
I
t00
- - -l0l-
Dans Ia neige du champ de lin,
Dans I'averÉ à perle féconde
I-ouons-LE de I'arc à Ia lyre, Et I'abfun€, ou I'atome olein
A I'inextioguible soleil Croisa son frère, el fit Îe Monde ;
Dans ce fleuve olt, quand iI expire, Dans le disr;ue âe diamant
Exulte quelque bond vermeil ; Qui mesure Ie firrnamenl
Dans l'iriadiance du Verbe Et verse à Tout vie el Iumièrp .
A trsvers Ie germe, la gerbe oars rJ aoisi ;Jùiàà rn-riii
Et Yotre renaissance, ô Chair I Qui des sæuirs Ulüme et Pr'emière
Dens l'éguinoxe, Ie soletice, Auima jour l'inerte nuit !
L'aire d'été, l'âlre d'hiver
Et Ie regue de Ia Justice. Louons-IÆ d'esDace etr esnâce
Et daDs les slx direcHons '
Louons-I.Ê dans I'oaristvs Dont I'aile, ni I'rrt;il, du rapare
Lors qud Ia déesre fervdnte, N'épuise les ext€ûsions I -
A I'heure où se ranirne Attis, Oui, sphère sans circonfêren'ce
Unit les races qu'elle invente ; ftnmense de pârlout ÿélance
Dars l'alcool, dans l'aliment, Un impérissable Aujourd,hui ;
Dans Ia joute des éIéments, A nos sens, muré par I'arête
Le puits, lâ tour, l'Amour, la Haine En choses qu'il edplil de lui.
Et darrs Ie baume salva{eur Cel éIan donne joià et fête ;
Que sur nohe douleur humaine
Epand le chaut consolateur ; Ea noue son charael horizon
Say trêve à ses conlours rebelle,
Dans le chæun Ia ronde, la stance, Afléatrtissqnt ]eur prison.
Tôl reprend sa daise si 'belle
Quand Ie miracle de nos corps Et vol ivre de liberté
Doux effort souple résistance
Articulq son jeu d'accords ; Lluenchalnable afflnité
Dans la mystique symphonie Par delà la flamme future
Oü Ie nombre, pure harmonie, Evadés pour I'êtérnité
Meurt silence et renalt concert ; Dans I'ample sein de la Nature
Dans la harde au bois sur qui veille En DIEU sacre notre unité.
-
Uu haut patriarcat de cerf
Au seuil de la saison-merveills ;
- ttz, *
-tor-
l
MÂLEDICTION
d,e U hlaod
_«_
Râppellc-toi, mon fls, disâit Ic vieux harpeur,
Nos accords el nos chanls d'amotrr et de Iumière ;
Ils doivent de ses nraux dôlivrer la chaumière
Et soustraire le pâuvt'c âu pouvoii de la Peur. »
L1æil sanglont dr: I'hiver sur. lir lu{igre câllune
Eclaire faihlement les jours riu Nord glacé ;
Lc Roi de plus de sang eut I'cil plus tiaversé ;
La Reine uuprès de Iui parut un clsir de luoe.
-107-
i
Le vieillardprit la harpe, ci du jeu de ses doigls Malheur, malheur à vous, jardins iltimités !
De plus en plus profond coulait Ie flol sonore ; Cieux ! que i'avais l'âme ravie
Alois plana la voix r1u'on cr'rl dil dr Lénore, Ouaad il chautait à voix d'azur pal les cites
Et Ie vieux reprenail rlc ll nttneul des bois. Sur le heau vcrsant de la vie I
Ils dirent le printemps sous le rorrge ravage ; Ah !maudit soit sur' {uus (lui filt lè [reurh'ier I
IIs dirent Ies corheaux sur les couchants guerriers, Quc sun rèqttc rlc gloit'e sombre,
La maltôte rapace et les vils usuriers : Autant gu'urt bluuc ttouvtlc a lc tlroit de prier,
IIs dirent Ia famine ; ils rlircnl le servage. Dâns ltr nuit éternellc sombre I »
La honle humiliait les glands et les flâtteurs, Il dit, et de sill<lns ouvolt illrluotrsément
Et courbait lco soldats sous la harpe ivoirine ; Ce qui fut le palais sur scs pentcs s'écrase ;
Or, prenant sur son oæur la rose purpurine, .{insi Dieu s'abàttânt sul lc [errpart qu'il rase
La reine en plerrrs Ja ielte aux pieds des deux chanlcurs. Eteint le loug blasphirrrrc ol le long hurlemcnt.
Fil au fronl du jettne honrmc rrrre étoile de sanq Sa ménroile avct: Iu! s'ritartl auétutic.
Et larit le couplet de la rnmplainte humaine.
-lü- -100-
i
* ll0 _til_
-
. -f"f --
-- --"- . i"",,.... ,- I
CHAOS WESTI!:RBURG
-ltz- *il3-
I
_l
FRAU ENDRE§
PAI,UDIER
Quatre plâges : le Ciel ; (Justre slânces : rnon clos, Un glaive lui perç* lc creur
Qual[e hons rnurs de pierre arr folld tle murs stns nom- En secret, voici deux semaitles;
[bre; Et dès lors 5161ns elle fait peur
Une chartre, et de loiu je suis le sort d'unc onrbre, Au-delà des pâleurs lrumaitres.
Arche noire, arche blanche, au [arge ber des flols.
Elle guette en vaitr Ie fucteut';
Je cueille uu jour le ,jt-rrrl aus lrives que je Lends, Bllc pleure âprès son l)âssâge,
Je cueille à plcincs tnairrs de grève cn grève blonde Et uul pourtunt ne Yoit de plcur'$
Une manne sutts prix cc rlui reste de I'onde Couler sul ce pauvre visage.
Oir jc parque pour moi re qu'ort nornme lc 'l'emps.
Et les yeux, sutts [itt cotuurnés
'fu fais d'unnrôrne pas, ôr'['emps, choir sous la faulx Du feu des lnrmes solitaires,
Les gcôles et les gueux, lcs roses et les ohêrres ; A tout, sauf à leur rieuil fermés,
Et tu forges Ia gloire et lu ronges les chaines Sont rouges comme ceux des tnères.
llt lâ tonüre ouvle I'aubc et l'or sonûe plus faux.
A (able - uir plus ne sc dil Inot -
Quel vtin maitre rne presse àu uom de {uelsr.lins TOus autour de Ia plâce vide
Nous déchirc, soudain écho
De moi me vient nta Loi. Je suis à ce que j'aime, Dc l'immense guerrc homicide,
Une gente, unc lente et neige fleur de gemme
A qui pour stelle pure il laut la paix d€s roi§. Le sanglot, I'appel maternel
Qui dc sa toulc-horreur farouche
Au iréfonds du betceau charnel
Nous surprend eDcore, et me touche.
- il{- - lr, -
II Moi qui songe au bec du corbeeu,
Je reconnais qu'il a I'air grave I
Il avait le front pur el beau,
Dans I'ombre indécise se dresse L'æil loyal el ferme du brave.
Un portlait dc jeune inconnu,
l)ebout dans sa vague détressc Frau Endres se l qu'il n'esl point mort
.{.u rnilieu du mrrr sombre et ûu.
Que de sa belle ûancée
O rnon amour ô mon trésor
Graudes br-lttes uouleur de ueige, Ne lui vint aussi la pensée.
Ample pelisse de houzerd,
Hôte résigné de Tronège, Dans le Pli de son grand sarrau
A coup sfir rtn soldrl. du Tzat : L'un contre I'autre ils ont pris place.
Et deulsche Kiuder deutsche Irrau
Le prisonnier: ([€ l'âutre guerre, Le même deslin les enlace.
Autre victirnc du Destin,
L'æil terue, la nrine grégaire, Quant à moi, drt food rlu litrccul,
Et du soleil ct»unre incertain... Le pli du sarrau de ma mèrc,
Otr je serais à jamais seul,
lievit-il sa ferlns 611 sa ville :' Me serait une lombe amère.
0u depuis lt'entc uns est-il 1à
Parce qu'un jour sol crpur servile
A tout jamais y vucilla ?
En ce cas, galc sa urétnoire !
Un défunt n'est pas un absent ;
Oui, gare I'heure expiatoire
Àu lrès mince ûlet de sang.
III
Sul son ur:ut', au pli du sarrau
La nrère u plar'(,, douloureuse.
Son fils en tunique feldgrau
Portt'conjurel la tornhe cleusc,
-il6_ -!t7 -
l
LOAELEI
TLEXIONS
lt Eciot
De la brume crépusculaire
A con,tre-lleuve, demi-nue, Oir Ie Rlrin se tait, puis s'endort,
L'orteil au bord du guai rivé Au plus haul «lu baiser solaire
Se courbe, dos bien incurvé, Emerge une ile, une ile d'or.
Quelque solilaire inconnue,
Sur Ia falaise cou(umière
Attend, puis du milieu des eaux En flgure de dis.mant
Remonle quelque seau d'ôrable §jège la forme de lumière
Âlourdi d'onde vénéraole Unique sous le firmament.
Au boul de perches de ro:caux.
Sa cantilène lors s'élève ;
Dardé vers le seau qul ruisselle Aux souffles du soir le Désir
Apparait le ferme dessin Ecoute ému de Spire à Clève
I)'une demi-sphère dc r,ein Une harpe de Dieu frémir.
Par le bel écart de I'aisseile.
Ravi de sa barque, en extase,
A l'écueil évité toujours
Le marinier courl et s'écrase
Àu terrible surtaut d'amour,
Immense vers le ciel concave
Eo cri le chanl s'épatrouit :
Point de çadavre ; nulle épave ;
Et le charme e'évanouit.
* ll8 r-
-ttg*
æær Ir rr
 grand'terreur, à grand-estrive
Qui par le vent, qui par Ia nuit Enlocés, lant Iû peul les mord I
Si lard à cheval s'aventure, l.e père à son ntcrrnil arrive
Au creux de son ccur plein d'ennui Iit ne tient plus r1u'un cnfant mort.
Que maintenanl sur sa monture ?
« Mais qu'as-tu donc vu, mon enfatrt ?
-I.à,Ah ! le Roi des Aulnes, sa lraine...
couronné d'or... qu'il est grand !
- C'esl de la brume aulour d'un frêne. »
-lN- -tzt-
j
_t
-124_ -125_
Plus son vol abst de soldats,
Plue exultanle elle étincelle,
Offrant sa fête universelle
A I'Homme qui la posséda.
ltaig quald le Hun se crut vaiaqueur,
Il vit la danse échévelée
L'DPEE IÿAI'TILA D'une imprévisible mêlée
Le ceruer de gaieté do cbeur,
-17Â_ -t27_
l
Un vol de chauve-souris
Zig-zaglril par la nuit pure
Ori s'abimait d'aveulure
Une étoile comme un cri-
-tzg_ -t29-
« LES ÈRUPLES LIBRES... r mes enfants
Qu'unime le vent de la Manche
Et le clarté d'un beau dimanche,
Mènent leur danse triomphante.
Dc la geôle, de [a torture
Oir jc tiens loujouls moins navré
Que révolté de nru capture,
O Ciel ! Ne sois-je délivré
-t)2- -)33-
_- ! ! l I I r r r, -q.rsb
Si de nouvelles Varsovies
De crime en crime s'allumant
Doivent menacer dans leurs vies
Au oeur d'un village fumant
-t?,l'_ -t35-
l
Après les savanls les Kapos. Lt pel'sp€ctivc s'ouvre err repus hennctiquc
Et l'on n'ouït.icmnis heure plus dôsertique
Arec plus grave son choir du halll du cadrâir.
Mort et les lèvres se cousont
L'æil garda, hagarde, vivanie. 4 r'tipres. eoill'c hlanclre, rrlerlr gr()upe noit..
Ultime lueur, l'épouvante
Au creux des orbites luisants. Âutlefois de prrtoul veuuient lès honnes femmes,
Bonrtcs s<eu rs de caltrpagne cl mainles bi-rnnes ârnes ;
Aujourrl'hui, rien : l'ahsence, el là-haut : Beaurnanoir.
Avant d'aux llarnrnes le jeler,
Le tortionnaire
féroce
Seuils fcr.més, volels clos; urr tronde, rnâis relrait,
Envova son image atroce
Iln Francc pour mieltx lourmenter. Drrns lbmble d'unc cour qualre jouerrr.s de car.tes.
Uuc place de ville avec cûdre el pal({rrles.
Ayant la pièce licu, mais profonde, cn secrel.
Et bien que reculant d'horreur,
Tremblanl on se passail la face,
O vision que rien n'eflace, Sâlls ccsse je revr.ris oe rlinrauchc évr.unnais.
Au plus haut point de la terreur. Que ce monde rn'enclrante et m'erseigne à moi-rnônre !
O, s'il fallait, Evran. «lire combien .iu t'aiure,
Enlends poul loûl a\.cu l'ennui qrrc je connflis.
Ton fils aux mains de I'ennemi,
Ce cauchemar sans sépulture,
O Mère, sans fin te torture
Et femme, lu n'as plus dormi.
-tx- _ tr7. *
REGINA CASTAA
ÂU DELA DE LA BBECHE
Au delà de Ia br'èche évite la clairièrc, Urr lrès long, très aigu, très plaintif sifllerncnt
I-rrrnchit à faire peur scs lèvres hermétiques :
El fuis ce tlésespoir d'on ne sait quel marais, Intrtc. toidc cncôr, dc fotrnes sqttelettiques.
D'on ne sait quel désert âu fotrd-de ces forêts ll gît exsangue. nu, glacé profotrrlétnent.
De lèpro el de bitume atroce fondrière.
Nul souffle ; nul oiseau i nullc ombre ; nulle Tel au milicu du lit sur Ia face ieté,
race Tel au sorlir du bac oir flotte un bloc de glace,
A jamais le silence infrairgible et sâcré ; ll sent une chaleur confuse qui I'enlace
De I'honrme en ce palud pou!. son malheur entré Et glisse sotls son col'ps un tièdc et sûr doigté.
Se perdrâient les appels et se perdrait h trace.
En vain de tes legarrls abrêgc la délresse : Sur I'angulcusc épaulc, ayant crispé les mains.
Dcs mains <le naufragé sur épave en dét'ive.
lls ont vu. Comnte rnoi, saisi de celle horrertr II épouse l'ôtleinte, en (létresse s'y rive
A jamais du Néânt malgrti toi l'éclair.cur tlt répond sans le voir à des rythmes humaius !
Tu diras qu'à tes ycux ce licu sans fin se rlresse.
_r30_
-119-
,.. I I I r rr . r I rr I r, '"1.,. -*- l
do Gathe
-142- -t4r*
l
-tu- i
; i
I
I
D'rMpIttiirÊR
^(lHr.:\'ll
r-r, 2{l .rvHrL ll)6.1
SIrR l-U§ I,IIILSSIS DL
.IItr\N s(rûliltvlli
rMPritMIIlR .\ ttot]Ez