Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
REVUE TRIMESTRIELLE
t.
ARTICLES :
G. Le Bras. Alger de Liège et Gratien
.......
Cerîaux. Le nom divin « Kyrios » dans la Bible Grecque. 27
5
propriété
NOTES :
.............
C Spicq. La notion analogique de Dominium et le droit de
52
...
M.-H. Laurent; La causalité sacramentaire d'après le Com-
mentaire de Cajetan sur les Sentences
A, Festugière. Notes aristotéliciennes : I. Les méthodes
77
...........
de la définition de l'âme. — IL La théorie du
Premier Moteur
BULLETINS :
G. Rabeau, M.-B. Roland-Gosselin, Th. Bésiade. Bulle-
83
....
tin de Philosophie : — I. Logique. —• IL Méta-
physique. — III. Philosophie sociale
...........
96
P. Mandonnet, L. Misserey. Bulletin des Institutions Ec-
clésiastiques
... .......
G. Rabeau. Le Congrès de Philosophie d'Oxford.
165
185
CHRONIQUE ''.
REGENSION DES REVUES
.,
.... 194
203
PARIS
:-y';: LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J. VRIN
La Revue des Sciences Philosophiques el Théologiqucs est publiée
sous la direction d'un groupe de Dominicains français, profes-
seurs au collège Ihéologique du SAUJ.CIIOIK, Elle parait tous les
trois mois, par fascicules de 200 pages iiwS 0 raisin.
Autres Pays
Prix du numéro de l'année en cours
.....
PRIX DE L'ABONNEMICNT : Pour la France et la Belgique
.......
.
50 fr.
65 fr.
1S fr.
L'Abonnement est annuel cl part de janvier.
Prix de l'année écoulée*. GO francs, port en plus.
Prix de chaque année antérieure à 1927 : 40 francs, port en plus.
CH. RENOUVIER
LES DERNIERS ENTRETIENS
recueillis par Louis PRAT.
Un volume petit in-8 de 98 pages 12 fr.
Ouvrages parus dans celte collection :
agrégé de l'Université
............
KANT. Prolégomènes à toute nutaphysique future, traduction par J. Gibelin,
15 fr.
DESCAUTES.
de cours à la Faculté des lettres de Lille
....
liegulae ad directionem ingenii, notice par Henri Gouhier, chargé
. .
15 Ir.
REVUE
DES
SCIENCES PHILOSOPHIQUES
ET
THÉOLOGIQUES
VINGTIÈME ANNÉE
.
1931
PARIS
LlBBAIRIE PHILOSOPHIQUE J. VRIN
6, PLACE DE LA SOKBONNB
ALGER BE LIÈGE ET GRATIEN
traité : De corpore et sanguine Domini, dont ils ont relevé les ana-
logies avec le De Consecralione. En 1834 seulement, Richter écar-
tait l'hypothèse d'une influence du De Corpore sur le Décret et prou-
vait l'usage fait par Gratien du Liber de misericordia et justitiaQ-).
Hùffer compléta la démonstration et il eut le mérite de découvrir
une nouvelle source du Décret : les Sententiae magistri A contenues
dans le manuscrit,latin 3881 de la Bibliothèque Nationale, qu'il
était enclin à considérer comme l'oeuvre d'Alger de Liège (2). Cette
hypothèse a été reçue avec une certaine faveur. Toutefois, des ré-
serves ont été faites dans ces dernières années (3). Et l'un des auteurs
qui les ont formulées avec le plus de force, M. l'abbé Amanieu,
remet en question la mesure de l'influence du Liber de misericordia
et le problème de l'influence du De corpore sur le Décret (4).
En somme, l'opinion le plus généralement répandue est que le
De corpore doit être rayé de la liste des sources du Décret (dans la-
quelle, toutefois, un auteur récent paraît tenté de le rétablir) ;
que le Liber de misericordia fut largement exploité par Gratien, mais
dans une mesure qu'il reste à préciser ; enfin, que les Sententiae
magistri A, qui semblent être l'une des sources du Décret (encore
que l'on ait élevé quelques doutes) seraient l'oeuvre d'Alger de Liège
(sur ce nom, des réserves sérieuses ont été faites).
(1) Ueber Algerus von Liittich und sein Verhâllniss zu Gratian, dans Beitrâge
zur Kenntniss der Quellen des canonischen Rechis, p. 1-17.
(2) Ueber Algerus von Liittich und einen noch ungedrucklen liber senlenliarum,
der wahrscheinlich von ihm verfasst und von Gratian benusst worden ist, dan.;
Beitrâge zur Geschichte der Quellen des Kirchenrechts... Munster, 1862.
(3) MAASSEN (Kril. Vicrleljalv., V, 1863, p. 186) et M. Paul FOURNIER (Bibl.
Ec. des Charles, t. 58, 1897, p. 051 et suiv.) tiennent pour plausible la conjecture
de Hiiffer. Réserves dans L. SAI.TET, Les réordinalions, 1907, p. 271 et DE GHEL-
LINCK, Le mouvement théologique du xne siècle, 1914, p. 84, note 1. (Le P.de Ghel-
linck, dans l'ensemble de son oeuvre, n'exclut pas l'hypothèse de Hûffer).
(1) Dictionnaire de droit canonique, v° Alger de Liège (1926).
ALGER DE LIEGE ET GRATIEN I
*
* *
Avant tout, il convient de s'entendre sur les règles élémentaires
de la méthode qui permet d'identifier les sources des collections
canoniques et singulièrement du Décret
1. Lorsque d'un texte inséré par Gratien on ne trouve dans une
collection antérieure qu'une partie (*), il semblera quelque peu témé-
raire de supposer que cette collection est la source du Décret (2).
La présomption d'un emprunt direct de Gratien à une collection
antérieure au Décret ne peut être autorisée que si cette collection
contient au moins tout le texte du Décret et d'un seul tenant. Vérité
ingénue ! Beaucoup d'erreurs, pourtant, sont nées de sa méconnais-
sance.
2. Cette présomption d'un emprunt ne saurait être véhémente
que si le texte du Décret ne se retrouve — et sous la même forme —
que dans une seule collection antérieure. Les imica, qui, dans les
collections très anciennes, sont souvent un indice de localisation (8),
leur fonction tardive est surtout de nous permettre de proposer des
généalogies. Qu'un dictum d'Alger devienne un dictum de Gratien,
cela prouve que l'auteur du Décret a fait usage du Liber de miseri-
cordia. Mais cette transcription directe d'un auteur est un cas d'une
trop rare simplicité. En général, le fragment commun au Décret
et à une seule collection antérieure actuellement connue — par
exemple : la Caesaraugustana — sera tiré d'un Père ou d'un concile
(1) Nous disons : un texte, et non pas : un canon. Il peut arriver qu'un ca-
non de Gratien soit composé de plusieurs textes empruntés à des sources différen-
tes. Ainsi, C. I, q. i, e. 23, le texte de saint Jérôme tiré du Liber de misericordia (III,
30) est suivi d'un autre texte d'origine indéterminée.
(2) On ne saurait sans fantaisie admettre que Gratien a exploré certaines col-
lections pour réajuster les morceaux disjoints d'un texte qu'il trouvait entier
en d'autres collections.
(3) H. Steinacker et K. Silva-Tarouca ont défendu ce critère et ils l'ont appli-
qué aux plus anciennes collections canoniques.
8 G. LE BRAS
(1) Le ms. 443 de la Bibl. munie, de Troyes et le ms. 562 (520) de la Bibl. munie,
de Cambrai, qui nous ont été obligeamment communiqués à Strasbourg. Les
mss 664 de la Bibl. munie. d'Amis et 24 de la Bibliothèque munie. d'Alençon
contiennent aussi notre ouvrage.
(2) Les divergences entre l'édition Malou et les mss de Troyes et de Cambrai
dans la disposition générale des textes sont de peu d'importance. Dans les deux
mss, chaque Livre est précédé de sa Table ; le sommaire du c. 2, L. I est formé
par la première phrase du Canon ; il y a une interversion de texte à la fin du c.
12, L. I ; la dernière phrase du c. 17, L. I est la première du c. 18 de l'édition
Malou.
(3) Elle a été dressée par M. AMANIKU, dans l'article déjà cité. II s'y trouve
quelques fautes d'impression : col. 393, au lieu de Bomanus Ponlifex, Dist. IV,
de cons., c. 36, lire c. 23. ; — au lieu de Cum scriptura, C. I, q. 1, c. 75, lire : c. 83 ;
— au lieu de In omnibus , C. I, q. 1, c. 98, § 7, lire : § 3 ; —-au lieu de Odit
Dcus, C. I, q. 1, c. 72, lire : c. 62.
(4) Il le suppose négligent ou de parti-pris. « Ce qui a pu tromper le critique
allemand, c'est qu'Alger reprend volontiers une partie restreinte d'un passage
qu'il a cité tout au long précédemment, pour l'expliquer. Cette pratique, en
tenant par ailleurs compte de passages réellement plus courts, peut donner
l'illusion d'où est sortie l'exagération du jugement généralisé... On ne peut donc
pas écarter l'utilisation par Gratien du De sacramentis pour des motifs a priori
ou intéressés. Au fond, en effet, la vraie raison de Hùffer pour éliminer cet ou-
vrage du nombre des sources de Gratien, c'est que cette exclusion lui a paru né-
cessaire pour démontrer que le Liber Scnlenliarum magistri A... est une oeuvre
d'Alger et une source de Gratien ». Op. cit., col. 391.
ALGER DE LIÈGE ET GRATIEN 11
10 124
•11 125 0 1,7
12 126 7
13 127 X
44 133 14
ALGER DE LIEGE ET GRATIEN 13
série, figurent des textes dont nous avons déjà établi qu'ils ne peu-
vent avoir été pris au De corpore et dont plusieurs proviennent cer-
tainement de la Panormie.
Le c. 22, Dist. II, de cons., est également dans la Panormie et
dans les Sentences Q) ; le c. 15, dans les Sentences (2). Rien ne décè-
le l'usage du De corpore.
Exclure toute présomption de parenté directe entre les six canons
.
de la Dist. IV, de cons. et le De corpore sera chose bien facile. Ces
six canons sont dans la Panormie et, sauf le dernier, dans les Senten-
ces, et ils appartiennent à des séries dont le parallélisme avec l'ordre
du Décret ne laisse aucun doute sur l'inutilité d'un recours au De
Corpore (3).
Parmi les six textes litigieux de la C. I, q. 1, il y en a qui ont
certainement été empruntés par Gratien à Alger de Liège : au Liber
de misericordia. Ce sont les c. 33 et 62.
(1) De corpore, I, 22 (Si quotiescumque) = Dist. II, de cons., c. 14, avec, ce-
pendant, une inversion. De corpore, III, 1 (Benedictio) = CI, q.l, c. 4. On trou-
vera dans Friedberg le renvoi à quelques-unes des collections où sont ces deux
textes.
(2) De corpore, I, 15 (Singuli accipiunl) = Dist. II, de cons., c. 77 ; 1,10 (Ali-
ter in ecclesia) = C. I, q. 1, c. 68 ; 1,12 (Ncc Moyscs) = Dist. II, de cons., c. 87.
Ces textes sont dans le Décret d' Yves.
(3) De corpore, III, 13 (Ex catholica) = C. I, q. 1, c. 31. — Cf. Pot. III, 10,
52.
(4) De corpore, III, 1 (Extra catholicam) = C. I, q. 1, e. 71. — Cf. Deusdedit,
EV, 128.
ALGER DE LIÈGE ET GRATIEN 15
(1) Composé vers l'année 1105, par Alger, au milieu des conflits qui déchi-
raient alors la ville de Liège et pour offrir une solution. Cf. G,LE BRAS, Le Liber
de misericordia et justitia d'Alger de Liège, dans la Nouvelle Bévue historique de
droit français et étranger, 1921, p. 80-118. Dans cet article, que nous ne résume-
rons point ici, le problème qui nous occupe n'est pas discuté. Nous y étudions
surtout la formation du Liber : sa structure et ses sources — complétant et rec-
tifiant les conclusions de Hùffer que M Amanieu reproduit, faute d'en avoir
connu d'autres.
16 G. LE BRAS
(1) Les manuscrits 443 de la Bibl. munie, de Troyes et 562 (520) de la Bibl.
munie, de Cambrai contiennent, à la suite du De corpore... le Liber... Nous en
ferons usage. L'édition qu'a donnée Martène (Thésaurus anecdolorum, t. 5) n'est
pas toujours correcte et Migne, en la reproduisant (P.L., t. 180, col. 857-968)
lui a infligé quelques légères blessures Les imperfections du texte de la Patrologie
ne doivent d'ailleurs point être exagérées.
(2) Prolegomena., col. LXXVII et suiv.
(3) Les corrections que propose M. AMANIEU (col. 397) aux listes de HÙFFER
et de FRIEDBERG ont besoin, elles-mêmes, d'être corrigées. Les c 77 et 83 de la
C. I, q. 1 correspondent bien au Liber... I 56 et suiv., comme dit Friedberg,
,
non pas II, 57 comme rectifie M. Amanieu. L'addition de six fragments que pro-
pose M. Amanieu est inadmissible : le texte n'est pas le même dans le Liber, II,
53 et dans les canons cités du Décret, qui sont, d'ailleurs, dispersés en cinq Ques-
tions et dont trois sont des paleae. — En revanche, col. 98, M. Amanieu fait
observer que le dictum Gratiani post c. 74, C. I, q. 1 est beaucoup plus long que
le dictum correspondantd'Alger, Liber de misericordia, III, 23 et que « les passa-
ges auxquels fait allusion Gratien dans ses additions à Alger, qu'il les cite ou
non lui-même, se rencontrent De sacram., III, 1 » A la vérité, Gratien ne fait
que reprendre quelques mots dans des textes de S. Grégoire, de S. Cyprien, de
S. Jérôme, de S. Léon, qu'il vient de citer (ibid., c. 72, 70, 61, 68) et qui sont tous
dans le Liber de misericordia (III, 21, 29,19, 20) — encore que Friedberg en ait
relevé seulement deux — et dont un manque au c. I, L. II du De corpore.
(4) M. Amanieu insiste beaucoup sur cette liberté dans le choix et la transcrip-
tion des textes et donne d'intéressants exemples. Pour apprécier la méthode de
Gratien, il faudrait que nous eussions toutes les sources qu'il utilisa : peut-être
n'a-t-il fait qu'en combiner les leçons.
ALGER DE LIÈGE ET GRATIEN 17
(1) II, 43 (col. 918 : In quo nolandum est...) ; III, 23 (col. 942 : Quod de pecca-
tore, et non haeretico...).
(2) III, 24.
(3) I, 83 (col. 893 : Ex qua praeceptorum varietate...) ; I, 37 et 38.
20 G. LE BRAS
III
Aux oeuvres d'Alger de Liège, Hùffer a proposé de joindre les
Sententiae magistri A qu'il avait trouvées dans le manuscrit latin
3881 de la Bibliothèque nationale. Plusieurs autres manuscrits
contenant ces Sententiae ont été, depuis lors, découverts : le Vatic.
lat. 4361, le manuscrit florentin Santa Croce, Plut. V, Cod. 7, le
manuscrit 1317 de la Bibliothèque municipale de Troyes, le manus-
crit latin 2878 de la Bibliothèque nationale 0-). Nous avons étudié
les deux manuscrits parisiens et celui de Troyes, qui nous a été
gracieusement communiqué (2).
Les premières séries de textes de ce sentenciaire ont pour sujet :
la Trinité, les anges, la création et la chute. Puis, dans un ordre
(1) Le ms. lat. 3881 de la Bibl. nat. a été décrit par HÙFFER, op. cit. ; le ms.
1317 de Troyes par PATETTA, dans les A tli délia R: A Cad. délie scienze di Tari-
no, 1897, t. XXXII, p. 455 et suiv. Le Val. lat. 4361 est du début du xne siècle,
sans trace de provenance. Le manuscrit florentin est du milieu ou de la fin du
xiie siècle. Le ms. lat. 2878 de la Bibl.Nat., du xine siècle,nous a été signalé par
M. Paul FOURNIER. Le Catalogue de la Bibl. Nat. porte : Hincmari, Bemensis
archiepiscopi, collectio e sacris Scripturis et orthodoxorum dictis de una et non tri-
na deitale.
(2) Les deux manuscrits italiens, nous ne les connaissons que par les des-
criptions qu'en a bien voulu nous donner M. Paul Fournier.
22 G. LE BRAS
(1) L'ordre des divers manuscrits est indiqué dans un tableau de M. Paul-
FOURNIER, art. cil.
(2) HÙFFER op. cit., p. 51 et suiv. — P. FOURNIER, loc. cit.
(3) Elles sont, en majorité, dans les séries de matrimonio (ms 3881, fol. 198.
et suiv., Décret, Causes xxvn-xxxv).
(4) D. II, c. 41-54 est parallèle à Sent mag. A, de Corpore... c. 6 et suiv.
D. II, c. 56-67 » » » c 16 et suiv
D. IV, c. 1-8^ » » de baptismo, c 1 et suiv.
D. IV, c. 15-27 » » » c. 18 et suiv.
D. IV, c. 46-541 » » » c. 31 et suiv.
D. IV, c. 61-68^ » » » c. 43 et suiv.
D. IV, c. 76-95 D » » c. 61 et suiv.
D. IV, c. 100-121 D » » c. 84 et suiv.
D. IV, c. 131-146 » » D c. 138 et suiv.
ALGER DE LIÈGE ET GRATIEN 23
les deux recueils (•) conclusion qui offre un intérêt général pour
:
l'étude de sa méthode de travail. La liberté qu'il s'octroie n'est point
celle de retoucher les textes à sa guise, mais surtout celle de choisir
entre les diverses leçons d'un même texte et s'il a moins de scrupules
qu'un éditeur moderne, il semble en avoir beaucoup plus que ses
prédécesseurs et modèles.
En somme, il nous paraît certain que Gratien a utilisé les Senten-
tiae, mais la preuve n'est pas aussi évidente qu'on l'a cru, depuis
Hùffer, et Magister A ne fut point, pour la plupart des textes qui
lui sont communs avec Gratien, le seul modèle et fournisseur du
Décret.
La date et la signature, le fond et la forme, les parentés et le
destin des Sententiae fournissent à Hùffer des raisons de leur assi-
gner pour auteur Alger de Liège.
Puisque les Sententiae magistri A ont utilisé la Panormie (1095)
et alimenté le Décret (vers 1140), elles ont été publiées dans le
demi-siècle qui précède l'oeuvre de Gratien : elles sont contemporai-
nes d'Alger, qui est précisément l'un des rares magistri dont le nom
commence par la lettre A.
(1) Ainsi, dans la série Dist.IÏ, de cons., c. 41-51, le texte de Gratien est par-
fois plus proche des Sententiae que de la Panormie (c. 41, 46), parfois plus proche
de la Panormie : le c. 42 est plus long que dans les Sententiae et se trouve entiè-
rement dans la Panormie ; le c. 48 est en deux fragments dans les Sententiae,
en un seul et plus proche de Gratien dans la Panormie ; le c. 50 a même incipit
dans la Panormieet le Décret, il commence plus haut dans les Sententiae ; le c. 51
a mêmes incipit et explicil dans le Décret et la Panormie, il se prolonge dans les
Sententiae. — Dans la série D. IV, de cons., c. 15-29, les c, 15 et 16 sont plus
proches des Sententiae que de la Panormie, mais les c. 20, 27, 29 ne semblent
venir ni de l'un ni de l'autre recueil. -— D. IV, de cons., c. 46-55, les mêmes canons
sont à la fois dans les deux recueils et Gratien semble associer les deux leçons.
Ex, : c. 46. Nunc autem non... (mag. A : Non autem, Pan. : Nunc autem) ; c. 47,
Gratien comme Yves : nec aequali prudentia sunt omnes praedicti, tandis que
mag. A: nec equaliter sunt prudentes, mais plusieurs mots (et ministerium - quam-
vis) sont dans Gratien et Sent. mag. A, qui manquent à la Panormie. — Le c. 54
est plus court dans les Sententiae : dans la Panormie, il a même mesure que dans
Gratien, mais plusieurs mots sont dans le Décret et dans les Sententiae qui ne
sont pas dans la Panormie telle que Migne l'imprime. — Le c. 61, D. IV, de cons.,
est plus proche de la Panormie que des Sententiae, le c. 62 n'est que dans ce der-
nier recueil, le c. 63 a quelques mots de plus dans le Décret que dans les deux
autres collections. — Le c. 79 a pu être pris à Yves, non à mag. A — D. IV,
de cons., c. 100-121 : tous les textes qui sont dans les Sententiae sont dans la
Panormie et à peu près sous la même forme et dans le même ordre qu'au Décret,
24 G. LE BRAS
tiennent plus d'un fragment dont l'esprit s'accorde mal avec celui
du De corpore ou du Liber de misericordia (x).
(1) I, p. 160.
(2) I, p. 69.
(3) Kyrios, I, p. 71.
(4) Usage très variable avec av.rprf] ; essai d'explication I, p. 134.
(5) Cf. Kyrios, I, p. 72.
(6) A vrai dire, le manuscrit A, soutenu une fois par S et Q mg., emploie trois,
fois l'article avec rà OQOÇ, tandis que B omet l'article aux trois passages Is.
Il, 2, 3 ; sxx, 29 (Kyrios, I, p. 159).
LE NOM DIVIN « KYRIOS » DANS LA BIBLE GRECQUE 33
— Synthèse.
C.
struit une théorie pour extérioriser le sentiment obscur qui les gui-
dait dans le choix de leurs expressions ('). Ainsi, ce n'est tout de
même pas indifféremment que les Septante ont écrit <5dfa KVQIOV
et yofleîodai xov KVQIOV. Les vieux traducteurs avaient un sens
théologique très affiné ; ils se rendaient compte, plus ou moins
confusément, que pour sauver la transcendance divine, il leur fal-
lait empêcher que le Seigneur soit dans son essence le terme de l'ac-
tivité humaine et ils interposaient l'article entre Kyrios et le ver-
be ou le substantif représentant une action humaine. Grâce à ce
procédé, on obtenait une sorte de manifestation de Dieu ad ex-
tra (2).
Un tel raffinement théologique était impossible dans le texte hé-
breu, qui ne dispose pas de ces subtilités dans l'emploi de l'article
et ne se sert jamais de l'article, d'ailleurs, avec les noms propres.De
sorte qu'un trait de spiritualisation, propre au judaïsme hellénis-
tique, a pu se fixer dans sa conception de Dieu et dans sa vie re-
ligieuse, le judaïsme d'Alexandrie séparant des notions unies dans la
représentation plus concrète et presque sensible que les Juifs pales-
tiniens conservaient du divin.
Il y a donc déjà trace dans la version alexandrine de la distinc-
tion philonicnne entre l'essence divine 6 cov et les Puissances supé-
rieures que Philon désignera par Theos (la Puissance créatrice)
et Kyrios (la Puissance royale). Au nom d oev de Philon correspond
dans les Septante Kyrios sans article, tandis que Kyrios avec l'ar-
ticle représente déjà ce que Philon appellera les deux Puissances
Kyrios et Theos (3).
2°. Evolution secondaire. Déjà les premiers traducteurs avaient
développé d'une autre manière la signification du nom Kyrios,
substitut de IHVH. On le voit à certaines formules qu'ils emploient
et qui dépassent l'original hébreu. Kyrios est synonyme de ôeoç
(1) I, p. 462. Darin liegt eine Vorbereilung fur die in spàthellenistischer Li-
«
teratw auftretemtc Unlerscheidung des Kyrios als einer bestimmten Manifesta-
tionsweise, die einem anderen Gebiet angehôrl, a(s die des Theos, des Golles der
Welt ». —• L'accord n'est pas apparent avec ce que Baudissin a écrit I, p. 101 :
« In Septuaginta fehll aber ganz die philonische Beslimmung von KVQIOÇ und
Oeôç als zweier Krâfle des ô &v. <°
A moins que l'auteur ne veuille insister sur
38 L. CERFATJX
ce qu'il ajoute : « Unlerschieden wird zwischen y.vpioç und Oeôç auch in Septua-
..
ginta, nur beinahe in einer der philonischen entgegengesetzten Vveise : xvgioç ist,
wie sich uns weiterhin ergeben uird, der Gotl Israels, der sich seinen Verehrern zu
eigen gibt, OEÔÇ, dagegen derselbe eine Gott olme Rucksicht auf dies Gemeinschafls-
verhâltnis » En réalité, nous aurons l'occasion de le montrer, Philon n'est pas
si loin des LXX pour la façon de comprendre Theos et surtout Kyrios.
LE NOM DIVIN « KYRIOS » DANS LA BIBLE GRECQUE 39
(1) Variantes au vocatif: Gen., xx, 4; Ex., xv, 17 (le Samaritain lit
IHVH à ce passage) ; Ps. XXXVIII, 16 ; xxxix, 8 ; XLIV, 24, etc. Comme Baudissin
admet que les Adoni au vocatif sont authentiques, et puisqu'il y a des variantes
dans leur attestation, on ne peut rien conclure non plus de l'existence des va-
riantes, contre les Adoni du style narratif,
42 L. CERFAUX
(1) J'ai signalé bon nombre d'exemples dans l'article Le titre « Kyrios », dans
Rev. se. phil. théol., t. XI, 1922, pp. 44-47.
(2) III Reg., xxn, 6 ; Is., in, 17, 18 ; vu, 14, 20 ; vm, 7 ; ix, 7 ; x, 12, etc. ;
Am., vn, 8.
(3) Mich., i, 2, etc.
(4) Nous reviendrons plus loin sur le cas des passages postérieurs, où Adonâi
pourrait, être un véritable nom propre. Aux débuts de la période grecque,
lorsqu'on se faisait scrupule de prononcer le tétragramme sacré, sans que la
coutume de le lire Adoni se soit déjà fixée, les scribes devaient avoir la ten-
tation de remplacer IHVH par une autre formule, et Adoni se présentait na-
turellement. Plus tard, lorsqu'on a lu régulièrement le tétragramme Adoni ou
Adonâi, on a pu fort aisément écrire IHVH là où il aurait fallu Adoni,
LE NOM DIVIN « KYRIOS » DANS LA BIBLE GRECQUE 43
vrai pour des noms différents, ce ne l'est pas dans un cas comme
celui-ci où un scribe ignorant l'état du texte original peut croire à
une dittographie du grec, ou juger inutile d'écrire deux fois la même
chose.
REMARQUE.
— En somme, c'est la situation du texte grec d'Isaie
qui se représente. Si nous admettons que KVQIOÇ KVQIOÇ est la
leçon plus difficile il n'y a rien que de normal à la voir s'éliminer
de plus en plus dans la tradition manuscrite.
dire n'est pas très clair, que les LXX ne traduisaient pas le tétra-
gramme et ne changeaient pas ses caractères (hébreux), tandis que
les autres écrivaient âôoeval, dans le texte et KVQIOÇ en marge. Lu-
cien aurait réuni les deux traductions, non pas toujours mais dans
les cas où le texte portait : « Ainsi parle Adonâi le Seigneur », ou
«Ainsi commande,ainsi fait Adonâi le Seigneur » et expressions sem-
blables.
Ceci s'appliquerait précisément aux cas où A, Q et les manuscrits
lucianiques ont la leçon âôoeval KVQIOÇ.
Baudissin avoue que ces données de Jacques d'Édesse ne sont pas
entièrement correctes ; néanmoins il en faudrait retenir que cer-
tains manuscrits grecs distribuaient âôoeval et KVQIOÇ entre le
texte et la marge. La seule hypothèse plausible serait celle-ci :
les scribes qui recensent de cette façon le texte lucianique ont conçu
des doutes sur l'autorité de la leçon Adonâi IHVH de l'original hé-
breu (ils lisaient sûrement, au moins dans une partie de leurs ma-
nuscrits hébreux, la leçon massorétique actuelle) ; voilà pourquoi
ils ne consentent plus à écrire le double nom dans le texte de leur
traduction grecque (1).
On constate d'autre part une relation entre âôoeval KVQIOÇ des
manuscrits lucianiques et la leçon KVQIOÇ KVQIOÇ du Vaticanus. Le
sort de KVQIOÇ KVQIOÇ de B, celui de âôoeval KVQIOÇ et celui de Adonâi
IHVH du texte massorétique sont liés : KVQIOÇ KVQIOÇ de B est en-
traîné dans le discrédit que les manuscrits lucianiques ont jeté sur
Adonâi IHVH.
On pourrait émettre l'hypothèse que la leçon KVQIOÇ KVQIOÇ de
B viendrait des manuscrits lucianiques par traduction de âôoeval.
Ce n'est pas vraisemblable. C'est par le texte hébreu commun que
la relation s'établit (2).
Etudiant ensuite la situation du texte de A et de Q, Baudissin
(1) Dans ce cas, évidemment, ils ont dû écrire KVQIOÇ dans le texte, comme
traduction de IHVH, et placer àôcovai en marge. Comme Jacques d'Édesse
dit le contraire, il faut que celui-ci se soit trompe (Kyrios, I, p. 538).
(2) Pourquoi ne pas se contenter de l'hypothèse très simple que âôoeval
y.éqioç serait une correction savante du KVQIOÇ KVQIOÇ de la première
traduction (conservée par B)'? Baudissin a besoin d'un texte hébreu édité exprès
pour sa thèse, qui n'aurait contenu qu'une cinquantaine de fois l'expression
Adonâi IHVH, là où B et les manuscrits lucianiques sont d'accord pour lire un
double nom.
46 L. GERFAUX
croit que ces manuscrits n'ont pas connu plus de KVQIOÇ KVQIOÇ
que ce qui en est contenu dans B, et qu'ils ont remplacé, sous l'in-
fluence de la recension de Lucien, les KVQIOÇ simples par âôoeval
KVQIOÇ (*).
pas « mon Seigneur », mais possède la valeur d'un nom propre par
lequel Dieu se désigne comme le souverain universel (Allherr).
L'intention est plus évidente dans la formule « vous saurez que je
suis A.. I. », qui introduit des menaces.
D'autre part, Adoni IHVH est employé 5 fois au vocatif. Là,
.
Adoni indique la relation du prophète avec Iahvé. Le double nom se
traduira par Mon Seigneur Iahvé (même formule que pour le roi).
Il n'est pas vraisemblable que le même écrivain emploie Adoni
ou Adonâi de deux façons si différentes, tantôt, au vocatif, donnant
sa valeur au suffixe personnel, tantôt, aux autres cas, la laissant
tomber. On conclura de cette remarque que l'auteur des expressions
« Ainsi parle Adonâi IHVH » etc. est différent de l'auteur des voca-
tifs. Celui-ci est Ezéehiel ; l'autre est un remanieur.
REMARQUE. — Tel est le raisonnement. Mais précisément, c'est
raisonner beaucoup. Est-il si difficile d'étendre à toutes les formules
le bénéfice d'authenticité que l'on réserve aux vocatifs? S'il ne
s'agissait que des expressions « Ainsi parle A. I. », ou bien. « Parole
de A. I. », ou bien « la main de A. I. », il faut avouer qu'on les tradui-
rait fort heureusement par « Ainsi parle Monseigneur Iahvé » etc.
Le prophète les prononce pour introduire un oracle, ou il réfléchit
sur l'accomplissement des menaces de « son Maître » ; et comme
un ambassadeur, il proclame la puissance et l'autorité du Souverain
qu'il représente.
Les cinq cas où nous trouvons « Vous saurez (ils sauront) que je
je suis A. I. » sont nettement favorables à l'interprétation de Bau-
dissin. Mais qu'il nous soit permis de faire jouer, une fois aussi,
la question d'authenticité (*). Sur ces cinq cas où nous lisons la
formule, 4 fois la Bible de Kittel, faisant confiance aux LXX, athé-
tise Adoni. Que l'on songe en outre que ces cinq cas sont délayés
dans la masse des 40 cas environ où Ezéehiel emploie l'expression
« Vous saurez (ils sauront, etc.) que je suis Iahvé ». Chaque fois,
une erreur de scribe est vraisemblable à cause du voisinage de
ne'um Adonâi, que les scribes postérieurs comprenaient sûrement
à la façon de Baudissin, en considérant Adonâi comme un nom propre
très solennel.
Le dissentiment qui nous sépare de Baudissin est irréductible
parce que celui-ci n'a pas voulu faire attention à une chose qui nous
semble obvie et qu'appuient toutes les analogies du monde sémiti-
que : que adoni, même employé en parlant de Iahvé par un de « ses
serviteurs les Prophètes », donc autrement qu'au nominatif, peut et
* *
-
La tâche que nous nous étions imposée est achevée. Regardons
en arrière.
Le point de départ de Baudissin est mal choisi. Peut-on séparer
comme il le fait la cause de Kyrios nom propre, traduisant IHVH,
de celle de Kyrios épithète? C'est, de part et d'autre, le même Ky-
rios. Il n'est pas vraisemblable que les deux usages soient sans rac-
cord.
Baudissin a donc outré une première constatation juste. S'il est
vrai que Kyrios est un nom propre il, est tout aussi vrai qu'il
peut reprendre aisément l'une ou l'autre de ses valeurs appellatives
ordinaires. Ce n'est pas un nom propre qui tombe du ciel.
Il a outré une deuxième constatation, juste elle aussi. Adonâi,
dans le texte massorétique actuel, est traité comme un nom propre.
Mais ce nom propre déguise à peine l'épithète Adoni, et le seul crime
des Massorètes est d'avoir hiératisé leur texte. Ils n'ont pas commis le
faux d'introduire en masse des noms divins.
Grâce à ces deux procédés, un fossé désormais infranchissable est
creusé entre Kyrios et Adonâi. Il faudra trouver à Kyrios une
nouvelle origine.
Louvain. Lucien CERFAUX.
U NOTION ANALOGIQUE BE DOMINHJM
ET LE DROIT DE PROPRIÉTÉ
(1) Sur le sens du terme Dominium dont l'ampleur analogique ne permet pas
de traduction française, cf. Bcv. Se. ph. th., 1929, pp. 269 ss.
(2) IaP.,q. 96, a. 2. ^
-.j
(1) III C. G., cap. 113. C'est ce que D. SOTO a bien noté : « Dominium exter-
narum rerum nemini nisi hac ratione convenit, quod sit ipse suarum actionum
dominus : dominium enim quod quisque habet in suos actus causa est et radix
eius quod habet in alias res, est autem solus homo suarum actionum dominus
per mtelleetum et voluntatem. Eadem ergo ratione jus illi soli convenit ut domi-
nus sit aliarum rerum », De juslitia el jure, liv. 4, q. I, a. 2.
(2) I Polit, lect. 2 (paulo ante finem). P. TISSET, Revue de Métaphysique et
de Morale, 1930, p. 58, a finement noté, au point de vue psychologique, que
<i
dans l'affirmation spontanée du droit, on trouve... en dernière analyse, une
affirmation pure et simple de personnalité — qui semble n'être qu'un aspect de
l'instinct de conservation ». « Pour de pénétrants jurisconsultes etd'illustres
historiens, « la propriété n'est que la périphérie de ma personne étendue aux cho
ses» (JHEKING, La lutte pour le Droit, trad. de Meulenaere, p. 46 ; cf. également
FUSTEL DE COULANGES, Cité Antique, p. 62. Voir, d'ailleurs, Eth. ad Nie., V,
6, §6. Cf. encore ROUSSEAU, Emile, livre II, éd. Auguis, Paris, 1824, p. 157,)
54 c. SPICQ
donc lieu de soumettre ces actes à notre dominium » (*). Rien n'est
donc plus nôtre que la partie rationnelle de nous-mêmes — par
son intelligence et sa volonté, l'homme est « sui compos ».
Remarquons la possession intime de l'objet connu par la faculté
connaissante. La connaissance, en effet, est un acte centripète,
une appréhension qui fait entrer l'objet dans le sujet. Ne parle-t-on
pas de prise de contact et de saisie de l'objet par la faculté connais-
sante, et aussi légitimement, de possession immanente , de prise
de possession etc.. ? L'intelligence, dans l'ordre intentionnel et
intelligible, entre en possession de l'objet connu — et, de fait,
l'intelligence informée et déterminée intentionnellement par la
species impresse aboutit à la production d'un terme intellectuel
distinct de son opération, la species expresse, en la contemplation
de laquelle s'achève l'intellection ; cette species expresse est la
représentation immédiate et actuelle de l'objet connu ; c'est cet
objet même, présent à l'intelligence sous forme d'idée actuelle et
en qui se termine la connaissance. On peut donc dire que par la
species expresse, l'intelligence possède vraiment, en elle, l'objet
connu, se l'assimile, se l'approprie. C'est le cas de propriété le plus
intime qui se puisse concevoir par rapport à un objet extérieur-, le
bien envisagé est immanent au propriétaire: «Comprendre, ex-
prime l'inclusion d'un objet dans le sujet qui comprend ; — com-
prehensio dicitur... stricte et proprie secundum quod aliquid in-
cluditur in comprehendente ( 2) ».
Les actes de l'appétit sensible sont soumis eux aussi à la maîtrise
/de notre volonté « Sub te erit appetitus tuus et tu dominaberis
illius » Genèse IV, 7. Mais déjà en ce domaine le volonté n'a plus
le pouvoir despotique de maître à esclave qu'elle pouvait exercer
fur elle-même, aucune force étrangère ne pouvant la forcer à vou-
loir ( 3) ; ici son empire est plus restreint, car les dispositions cor-
porelles qui se trouvent inévitablement engagées, ne lui sont pas
totalement soumises, elle ne peut donc exercer qu'un pouvoir
politique comme à l'égard d'hommes libres, dit le philosophe, qui
ne sont pas totalement asservis au commandement ( 4) ; la posses-
(1) Ibid., a. 6.
,
(2) Ia P., q. 12, a. 7, ad lm. De là, la propriété des « produits de l'esprit »,
droits d'auteur et brevets d'invention.
(3) Ia Ilae, q. 6, a. 4 et a. 6, ad lm : « Quantum ad ipsum proprium actum
voluntatis non pôtest ei violentia inferri ».
(4) Ia U^,q.l7, a.7 ; q.9,a.2, ad 3m ; / Polit, lect. 3. « Appetitus inferior non
obedit superiori appetitui ad nutum sed interdum répugnât», De Virt, q 1,
a. 4 ; I» IIae, q. 56, a. 4 ; IIa 11^, q. 158, a. 2, ad 3m.
60 C. SPICQ
(1) « Possessio, id est sicut aliquid perfecle subjacens potenliae sicut dicitur
in I Metaphys. cap. 2. a medio », De Verit. q. 15, a. 1. « Illud proprie dicitur
haberi ut possessio quod liabetur ad nutum », De Verit. q. 7, a. 7.
(2) De Virt. in communi, q. 1, a. 4. < Anima corpori dominatur despotico
principatu quia eorporis membra in nullo rcsistere possunt imperio animae,
sed statim ad appetitum animae movetur manus et pes et quodlibet membrum,
quod nalum est moveri voluntario motu », Ia P., q. 81, a. 3, ad 2m.
(3) Le consentement matrimonial est un cas de translation du droit de pro-
priété sur son propre coprs, en vue des actes ordonnés à la procréation : n Con-
sensus matrimonialis est actus volunlatis quo ulraque pars Iradii el acceptât
jus in corpus, perpetuum et exelusivum, in ordine ad actus per se aptos ad prolis
generalioncm. » Cod. Jur. Can. 1081, § 2.
(4) IIaIIae, q. 64, a. 5, ad 3m. Comment ne pas signaler ici que ces limites et
cette finalité incluses dans le dominium de l'homme sur lui-même justifient déjà
les limites analogues du droit de propriété sur les biens extérieurs ?
(5) lia nae, q. 73, a 2.
DOMINIUM ET DROIT DE PROPRIÉTÉ 61
(1) Ibid., a. 3.
(2) Comment inl&& 11^, q. 72, a. 1, n° 2 ; q. 73, a. 2.
— D. SOTO, De lus-
titiaet Iure,liv. IV, q. 2, a. 3. prend position contre lui.
(3) IaIIae q. 75, a. 1, ad 2™ 3™.
(4) Ibid.,q. 73, a. 1.
(5) Ibid., a. 2.
(6) Ibid.
62 ô. SPÏCCJ
.
curam de bono nomine » Eccli.XLI, 12. Cependant ce bien si proche
des biens spirituels et qui nous est indispensable pour vivre hu-
mainement (x) (on ne peut vivre dignement sans un minimum de
sympathie, d'honneur, d'amitié, etc..) constitue comme l'atmos-
phère morale, l'air ambiant nécessaire à notre existence propre-
ment humaine, il nous est beaucoup plus propre et nôtre que les
biens matériels auxquels va désormais s'étendre le dominium dans
l'ordre de l'extension du pouvoir ; C'est, en effet, ici que se place-
rait le dominium proprietatis, dominium sur les êtres sans raison
qui existent séparément et indépendamment de nous. Il suffit
d'en marquer la place dans la série des analogues et de noter qu'il
ne peut s'agir ici que d'un pouvoir moral et non plus physique tel
que celui de la volonté sur ses actes ou sur ceux des autres puis-
sances par manière d'impulsion et de motion efficiente.
Enfin un dernier dominium est celui qui s'étend aux personnes
étrangères à nous ; il mériterait une étude développée. Des recher-
ches récentes ( 2) dans les théologiens et les juristes médiévaux ont
révélé, en effet, une confusion fréquente entre le droit de gouverne-
ment public et le droit de propriété. L'erreur s'est-elle produite
par un paralogisme purement verbal comme serait l'application
univoque de la notion de dominium à l'un et à l'autre droit? ou
plus profondément, comme il semble bien, la confusion procédé-t-
elle de principes préalablement élaborés? Quels sont alors ces
principes et si le prince est non seulement chef de ses sujets, mais
encore propriétaire de leurs biens, quel sont les rapports de ces
deux pouvoirs? autant de recherches utiles à entreprendre.
Contentons-nous de noter que selon la qualité des personnes
sujettes, on distingue dans ce dernier Dominium une double caté-
gorie de pouvoirs : « On peut avoir autorité, dit S. Thomas, sur
quelqu'un (homme, épouse, enfant) comme sur un être libre et
on le gouverne alors en vue de son propre bien ou du bien commun.
Mais on peut dominer sur quelqu'un comme sur un esclave, quand
on s'en sert pour sa propre utilité « ad propriam utilitatem sui » (3).
Alors que le premier pouvoir est ce qu'on appelle un « dominium
jurisdictionis, » c'est-à-dire un pouvoir ordonné au bien propre des
sujets que l'on gouverne (4), le second est un véritable « dominium
(1) IlaIlac, q. 01, a. 3. « Servus in quantum, servus est aliquid domini», Iia
Ilae, q. 57, a. 4, ad 2^ ; q. 58, a. 7, ad 3m ; / Polit, lect. 2 (in fine) ; lect. 3. —
S. Thomas a reçu cette doctrine des Anciens ; ceux-ci, en effet, n'admettaient pas
que l'esclave élant donné sa condition, puisse jouir du privilège de la personnalité
juridique, il ne pouvait être sujet d'un droit. « Servi pro nullis habentur », 32 Dig.
DeRege jur.4-17 UIp.« Servile caput nullum jus habet », 3 et 1 Dig.de Capit.min.
IV. 5 Paul. L'esclave pouvait être vendu,tué, au gré de son propriétaire, la po-
testas de ce dernier était absolue et sans limites comme celle sur les biens ma-
tériels.
(2) Ia P., q. 96, a. 4, et VIII Ethic, lect. 10 : « Domini i.tunlur serves inten-
dendo ad suiipsorum utilitatem » ; néanmoins, à la différence de la possession
des êtres sans raison, si l'esclavage n'est pas contre le droit divin ou naturel
l'homme n'est pas ordonné, par nature, à un autre homme comme à sa fin. —
Cf.-II Sent, dist. 44, q. 1, a. 3.
(3) IV Sent, dist. 24, q. 1, a. 1, qla 1, ad 1^.
(4) IIa IIaP, q. 189, a. 6, ad 2m ; q. 57, a. 4, ad lm.
(5) I Polit, lect. 2 ; « possessio quaedam », ibid.
64 c. SPICQ
(1) XII Tables, 3, 6. TERTTJI.LIEN, dont on sait la culture juridique, fait allu-
sion à cette loi : «Judicatos rétro in partes secari a creditoribus leges erant ; con-
sensu tamen publico crudelitas postea erasa est ; in pudoris notam capitis poena
conversa est » Apol. iv, 9.
(2) 11 se produit avec la procédure formulaire une classification des cas de
manus injectio : la manus injectio pura, la manus injectio pro judicato et la
manus injectio judicati. GAIUS, IV, 21-24.
DOMINIUM ET DROIT DE PROPRIÉTÉ 67
otage ; c'est sa propre personne, son corps qui était remis en gage
au créancier par le débiteur « loco wadii », il devenait quasi-esclave ;
aussi était-il pris d'ordinaire parmi les personnes dans la dépen-
dance du débiteur, c'était quelqu'un de sa mesnie, le créancier le
retenait auprès de lui, en charte privée parfois ou même aux fers ;
il était autorisé à se venger sur lui, si le débiteur n'acquittait pas
sa dette à l'échéance, comme il se serait vengé sur le débiteur
(Mort, mutilation, esclavage pour dettes) Q-) ». Le créancier garde
donc sur la caution les mêmes pouvoirs qu'il avait autrefois sur le
débiteur, mais l'évolution juridique consiste en ceci : que l'exé-
cution n'atteint plus la personne du débiteur, mais l'un des siens.
Sans doute c'est toujours une personne dont la satisfaction est
presque équivalente à un payement ; et si le créancier n'a plus d'ac-
tion à poursuivre contre le débiteur, il garde ces mêmes droits sur
la caution, mais il y a déjà une distinction faite entre le sujet et
l'objet du droit. La personne même endettée n'est pas directement
attaquée, mais seulement sa caution comme lui appartenant et
étant quelque chose de lui ; bientôt les biens mobiliers répondront
seuls des obligations du débiteur. Celui-ci ne paiera pas encore
sur la valeur de ses immeubles. Voici en quelques mots le sens de
cette évolution.
(1) Cf. les remarquables Etudes sur le droit babylonien, les lois Assyriennes et
les lois Hittites d'Edouard CUQ, Paris, Geuthner, 1929, pp. 77-161 et passim*
(2) 1*11^, q. 95, a. 2.
76 c. SPICQ
LA CAUSALITÉ SACRAMENTAIRE
(1) Il nous a paru mutile de donner ici un inventaire complet de ces articles,
nos lecteurs les trouveront signalés et étudiés dans le Bulletin thomiste, 1929,
n» 516-517.
(2) Sum. Theol. Illa Pars, q. 62, art. 1.
(3) Cette thèse a surtout été défendue par BILLOT, De Ecclesiae Sacramenlis,
Rome 1896, t. I,p. 74. — In IV Sent,d. I, qu. 1, art. 4.
(4) POURRAT, La théologie sacramentaire, Paris, 1910, p. 156.
78 M. H. LAURENT
(1) Sur Cajetan, cf. MANDONNET, dans Dict de Théo l. cathol, Paris, 1905
t. Il, col. 1313-1329.
(2) Deux volumes sur papier avec double pagination : Le tome I comprend
Comment in I et II Sent, pages 1-353 ane. num. ; pages 1-366 nouv. num. —
Le tome II comprend Comment, in III et IV Sent., fol. 353-650 et un cahier de
6 fol. non numérotés ane. num. ; fol. 366-681r nouv. num. — Écriture fin xvie
siècle ; nombreuses tâches d'humidité.
(3) S. BONAVENTURE(In IV Sent, dist. I, p. l,art 1, qu. 4) les appelle : magni
magistri .
LA CAUSALITÉ SACRAMENTAIRE D'APRÈS LES SENT.DE CAJETAN 79
TEXTE JUSTIFICATIF.
(1) Cette objection a été longuement reprise par les théologiens postérieurs
au concile de Trente : cf. CANO, Relect. de Sacrament, P. IV, 2a concl. (édit.
Serry, 1746, p. 486); VASQUEZ, In III P„ qu. 62, art. 4, disp. 132, cap. 2,
n. 30 ; SUAREZ, In id., d. 9, sect. 2.
LÀ CAUSALITÉ SACRAMENTAIRE D'APRÈS LES SENT. DE CAJETAN 81
(1) Sur ce syllogisme logique, cf. surtout 2as Anal. II, ch. 8-10 et Top. I.
100 a 29,
LES MÉTHODES DE LA DÉFINITION DE L'AME 87
comme nécessaire dès l'instant qu'on les pose (*). Cela ne peut se faire
qu'en résolvant ce concept en des éléments qui en révèlent l'essence
totale, matière et forme, genre et différence.et en manifestant en-
tre les éléments une connexion telle qu'elle exprime l'unité indivise
de l'essence. C'est donc la méthode de résolution ou d'analyse qui
fera le fond de notre démarche, cependant que la méthode de divi-
sion ou d'énuméralion totale assurera la rigueur des connexions éta-
blies entre les éléments ainsi séparés. Maintenant, comment dis-
tinguer ces.éléments du concept, ces espèces à l'intérieur du genre,
et le genre lui-même du genre plus étendu auquel il se ramène
comme à sa matière, il n'y a pour le savoir que le recours à l'expé-
rience, c'est la méthode d'induction. Résolution en éléments premiers,
induction pour faire connaître ces éléments, division pour en permettre
la recomposition selon un ordre rigoureux qui les présente comme
nécessairement liés dans l'essence par eux manifestée, telles seront
donc les trois méthodes logiques de la définition.
(1) 96 b 15-25.
(2) 97b7sq.
(3) 96 a 24 - b 14.
(4) 96 b 25 - 97 b 6. Sur la division cf. 1ers Anal. I, 31, 46 a 30 sq. ; 2ÛB Anal.
Il, 5, 91 b 18-32.
LES MÉTHODES DE LA DÉFINITION DE L'AME 89
(1) De là vient que l'induction n'aboutit qu'à la ntaxiç. Cf. 2ds Anal. II, 3,
90 b 14 et de An. 402 a 11.
(2) 402a 21.
90 A. FESTUGIÈRE
(1) Pourtoute cette étude, cf. surtout 2ds Anal. II, 1-10 et 13 ; JJEQL ifvyjr\ç
II, 2 début et le commentaire de Rodier ; ROLAND-GOSSELIN, Les Méthodes de la
Définition d'après Aristote, dans Rev. se. ph. th., 1912, pp. 235-252 ; 661-675.
(2) R. MUGNIEH. La théorie du Premier Moteur et l'évolution de la pensée
aristotélicienne, Paris, Yrin, 1930.
(3) Le terme d'« union substantielle » revient à plusieurs reprises et, pour qui
connaît le Stagirite, ne laisse point de doute au sujet de cet immanentisme pré-
conisé par l'auteur.
(4) Introd.,p. 4.
(5) Ibid.
(6) Ibid.
(7) Introd., p. 4.
LES MÉTHODES DE LA DÉFINITION DE L'AME 91
(1) P. 27.
(2) P. 27. C'est nous qui soulignons.
(3) Ibid,
92 A. FESTUGIÈRE
I. — LOGIQUE
Les ouvrages de logique de cette année (et ils sont nombreux)
sont dominés par deux grands noms, celui de M. Edmund Husserl
et celui de M. Canning Scott Schiller. Les traités composés par ces
deux hommes illustres manifestent une pensée puissante, mais nous
avouons de suite qu'ils sont décevants. Autour d'eux se rangent des
livres moins originaux, mais parfois d'une doctrine plus complète
et plus sûre.
Nous avons plaisir à recommander celui de M. Akos VON PAUXER,
professeur à l'Université de Budapest, (*), et qui a été traduit en
allemand par le Dr. Joseph Somogyi. La logique est définie souvent
« science des
lois de la pensée juste ». Définition incomplète, car
qu'est-ce que la pensée juste, sinon celle qui est vraie? La logique
est donc théorie de la vérité, du moins de ce qu'il y a de commun aux
différentes vérités, c'est à dire de la vérité formelle, de sa structure
et de sa manière de subsister..Suit la logique appliquée, qui se divise
en théorie de la pensée (systématique-méthodologie) et critique de la
connaissance. La méthode de la logique ne peut être ni inductive
ni déductive, ni aller des conséquences aux principes,ni des princi-
pes aux conséquences, puisque ce serait présupposer l'induction et la
déduction avant de les avoir légitimées. La méthode doit être la
•« réduction » ( 2) : des convictions tenues pour justes, elle dégage les
lois de la pensée juste, et de celles-ci les premiers principes. C'est;
en somme, ce que nous appellerions en français la méthode réflexive.
En effet, nous ne tenons pour vraie une assertion que d'après son ac-
cord avec certains contenus et avec certaines formes : il s'agit donc
de reconnaître les présupposés que sont ces formes, et les présuppo-
sés impliques dans ces formes, et ainsi de suite. On poursuit le tra-
vail de réduction jusqu'à ce qu'on arrive à des formes qu'on ne puisse
justifier sans les faire intervenir elles-mêmes : par exemple, le prin-
cipe d'identité.
Toute connaissance suppose que la vérité « subsiste », c'est-à-dire
qu'elle vaut, même si elle n'est pas connue. Cette permanence doit
(1) Akos VON PAULER, Logik, Versuch einer Théorie der Walirheit. Berlin-
Leipzig, Walter de Gruyter, 1929 ; in-8, 291 pp.
(2) Méthode régressive que S. Bonaventure appelait déjà reductio.
0G G. RABEAU
(1) E. HUSSERL. Formate und ttahsêendehlate Logik. Halle (Saale), Max Nie-
meyer, 1929 ; in-8, 298 pp.
BULLETIN DE LOGIQUE 101
(1) A. PFAENDER. Logik. Halle (Saale), Max Niemeyer, 1929 ; in-S, 365 pp,
C'est une seconde édition.
BULLETIN DE LOGIQUE 103
(1) A. LUENEMANN. Logik der Philosophie. Wien und Leipzig, Wilhelm Brau-
mûller Universitàts-Verlagsbuchhandlung,1929 ; in-8, 127 pp.
(2) L. ANDERSON. Das Logische, seine Gesetze und Kategorien. Leipzig, Félix
Meiner, 1929 ; in-8, 97 pp.
106 G. RABEAU
(1) SI. KicKuivr. Die Logik (les Prûdikats und (las Problem der Ontologie. Hei-
delberg, Cari Winters Univcrsitàtsbuchhandlung, 1930 ; in-8, 23(5 pp.
(2) If. RICKERT. Die Grenzen der natinwis.senschafilichen Begriffsbildung.
ïubingen, Molir, 1929 (5e Auflage, 6-7 Tausend) ; in-8, 776 pp.
BULLETIN DE LOGIQUE 107
(1) R. LATTA and Â.. MACPEATH. The éléments of Logic. London, Macmillan,
19^9 ; in-12, 393pp.
108 G. RABEAU
les mots sont plastiques, et, avec l'aide des gesLes, des intonations,
on arrive jusqu'à un certain point, à exprimer les significations per-
sonnelles. Car les significations sont strictement personnelles.
Comment décrire la signification personnelle ? Ce n'est ni une chose,
ni une relation entre des choses ; c'est une réaction de l'esprit par
rapport au cours des événements, ou encore une attitude que nous
prenons vis-à-vis d'objets de pensée, qui sont transfigurés quand
nous leur attribuons une signification. Elle est dans l'intime de l'âme,
et les gestes souvent la disent mieux que les mots : l'honnête homme,
lui, tâche de dire ce qu'il veut signifier, tandis que le logicien (classi-
que, bien entendu) est obligé de trouver un sens à ce qu'il dit.On se
rend compte combien profond est ce phénomène de la signification,
quand on cherche en vain un mot, ou que les mots ne nous viennent
pas, ou que nous éprouvons, ce qui est assez fréquent, comme une
aphasie. La signification que nous exprimons n'est d'ailleurs jamais
qu'une partie de celle que nous expérimentons, elle est donc le résul-
tat d'un choix opéré par nous.
En incorporant les significations dans les mots, les hommes les
ont prises pour des choses, au lieu d'y reconnaître des attitudes de
l'âme. Or, en réalité, nos significations, étant chacune pour le pré-
sent, disparaissent pour jamais et cèdent la place à d'autres. Mais
comme notre esprit et le monde restent en présence l'un de l'autre,
nous nous imaginons que les mots, puisqu'on peut les répéter, res-
taurent par leur répétition des idées fixées (universaux), et qu'à ces
idées fixées correspondent des essences. Si nous analysions bien nos
procédés, nous verrions qu'au contraire, quand nous usons de mots
universels, nous négligeons les différences individuelles en vue d'un
certain but, mais cette négligence voulue nous fait toujours courir
un risque. Le but est une situation de fait, une question choisie sur
quoi nous nous concentrons, et nous traitons le cas concret comme
un cas universel,de manière à utiliser ce que nous ont appris d'autres
cas de la même espèce. On voit donc quel est le rôle des idées : c'est
un rôle utile, biologique ; il y a donc des idées utiles ou inutiles, non
justes ou fausses. Toute la difficulté est de savoir les employer pour
exprimer.
La logique classique, qui a ignoré le « meaning », a ignoré un autre
phénomène fondamental en logique, la « relevance ». Ce mot, dont
la législation écossaise la première commence à user au xvne siècle,
est ignoré des législations du Continent : nous n'essaierons donc pas
de lui trouver un équivalent en français. On en devine déjà le sens
quand on se représente un juge traçant une démarcation entre les
circonstances qui sont « relevant» pour son but, et les autres. Dé-
crivons les propriétés de la « relevance » : 1°) La subjectivité: dans un
problème réel, aux données multiples, ou plutôt quand nous igno-
rons quelles sont les données réelles, nous choisissons ce qui est
«
relevant », et nous le choisissons en raison de sa valeur pour nous
et de notre attitude envers lui. 2°) La sélectivité (selectiveness) :
le « relevant » est extrait d'une infinité de faits ; quand l'enquête
BULLETIN DE LOGIQUE lll
est fructueuse, nous le réduisons presque à un point. 3°) Le risque,
qui doit être avoué franchement, avec droiture et probité. En choi-
sissant, on n'est pas sûr de réussir. Les faits « irrelevant » sont sou-
vent semblables à beaucoup de faits « relevant » : toute la différence
consiste en ce que les derniers nous mènent à notre but de connaître.
C'est cela que 1 ancienne logique appelait « essentiel ». Mais entre le
« relevant » et l'« irrelevant», la différence est minime ; un rien peut
faire que l'un devienne l'autre. 4°) Etre toujours discutable et révi-
sable : la « relevance » n'est pas une affaire de forme verbale ou d'im-
plication de mots, elle est toujours une question de comparaison de
valeur entre des prétentions opposées à la vérité.
Il est aisé de voir qu'après cette analyse, il ne reste plus rien de la
logique formelle. La « sélectivité » supprime l'idée d'une vérité to-
tale ; l'arbitraire de la « relevance » supprime la validité formelle des
raisonnements ; le risque supprime l'idéal d'une énumération com-
plète des faits. En somme, c'est le conflit aigu entre deux logiques :
l'une, qui a l'esprit de sécurité et ne trouve rien et ne connaît rien ;
l'autre, qui a l'esprit d'aventure indispensable pour acquérir la con-
naissance.
La théorie de la « relevance », c'est à dire de ce qui mène à la
vérité, nous fait déjà deviner la théorie de la vérité. La vérité est
d'abord affaire pratique : pour vivre, il faut anticiper l'avenir, en
extrayant de la nature des formules de lois invariables. La vérité
est la valeur d'une prédiction. La logique a donc à décrire des va-
leurs : seulement, elle doit distinguer entre « prétention à la valeur»
(value-claim) et « valeur », et entre diverses espèces de valeur. Les
valeurs sont des faits naturels,psychiques,qu'ilfaut considérer comme
tels. Entre « value-claim » et » value », il y a bien des formes de pas-
sage : tout « value-claim » se fonde déjà sur quelques motifs qui le
justifient, et, à l'opposé, aucune « value » ne se légitime par une
vérification exhaustive. Entre les deux, la pensée se meut vers les
vérifications plus complètes. Mais qu'est-ce que vérifier? Comment
définir la vérité, et le critère qui sert à la discerner?
On pourrait définir la vérité : 1° comme valeur logique : le vrai
est ce qu'il est bon de croire ; 2° comme satisfaction d'un besoin
ou d'un désir : nous avons vu que tout jugement répond à une ques-
tion pratique ; il est vrai quand la réponse est satisfaisante ; 3° com-
me « prétention à la vérité » qui sert à travailler "et est utile. Naturel-
lement, on entendra par « utile » tout ce qui conduit à un but. En
somme, la vérité est une utilité. Mais toute utilité n'est pas vérité.
Nous avons donc à distinguer les « prétentions à la vérité » des autres
tendances : par là-même nous distinguerons la vérité qui en est le
terme.
Les « prétentions à la vérité » peuvent se classer environ en sept
classes : 1°) les postulats, qui sont une réclamation immédiate et
presque inconditionnée du succès. Ils se justifient au travail qu'ils
fournissent, à leur « working » ; 2) les axiomes, qui sont des postulats
à qui il ne manquerait rien pour être pleinement justifiés. Ce cas est
112 G. RABEAU
(1) TRICOT. Traité de logique formelle. Paris, Vrin, 1930 ; in-8, 316 pp.
(2) L. BAUDRY. Petit traité de logique formelle. Paris, Vrin, 1929 ; in-12, 91 pp.
(3) G. KOSTELNYK. Das Prinzip der Identitàt, Grandlage aller Schlùsse.
Lemberg, Druck von Stauropyg ianischen Institut, 1929 ; in-8, 58 pp.
REVUE DES SCIENCES. — T. XX, FASC. 1. — 8.
1Î4 G. KABEAU
vie P-). Et il a raison : la vie n'a un sens humain, elle ne va à son but
que si elle est guidée par une pensée impersonnelle, et c'est la logique
qui donne la théorie et les règles de la pensée impersonnelle.Malhue-
reusement, M. Govi est dominé par les préjugés « scientistes : la
mentalité religieuse serait due à la crainte de désordres sociaux et la
mentalité rationaliste du sentiment esthétique. La vraie voie de la
science est l'empirisme . L'ouvrage est divisé en trois parties : logi-
que, épistémologie, critique. Il est écrit de manière prolixe. L'auteur,
bien au courant de l'histoire de la philosophie, donne souvent des
renseignements utiles.
IL — MÉTAPHYSIQUE,
I. — CRITIQUE D E LA CONNAISSANCE
ET SYSTÈMES GÉNÉRAUX.
Philosophie allemande, — La Philosophie der symbolischen For~
men de M. Ernst CASSIRER (3) arrive, avec son troisième volume,
à sa conclusion normale, qui est une vue d'ensemble sur les rap-
ports des différentes formes selon lesquelles s'exprime l'activité
de l'esprit, depuis le mythe des primitifs et le langage du sens
commun jusqu'aux précisions mathématiques de la science. Phé-
noménologie de la connaissance, dit l'auteur. Mais'ce n'est pas au
sens nouveau donné à ce terme hégélien par Husserl et son école.
Cassirer reste fidèle à la terminologie de Hegel et à sa méthode
générale. Les manifestations diverses de l'activité spirituelle ne
sont pas la réalité même de l'esprit; phénomènes seuls observa-,
blés, elles permettent cependant à la réflexion philosophique de dé-
gager par l'analyse transcendantale les conditions qui les rendent
possibles a priori. Fidèle à Hegel, C. l'est encore plus à Kant.
Il y a vingt ans, dans son importante étude sur les concepts de
substance et de fonction, C, à l'exemple de Kant, ne considérait
l'esprit que dans son oeuvre estimée la plus parfaite, à savoir la
science. Aujourd'hui encore la science lui parait devoir garder cette
place éminente.Mais.entre temps, il a su apprécier et il a voulu étudier
avec beaucoup de soin les oeuvres spirituelles plus humbles, comme
là perception, le langage, le mythe. A plus d'une reprise, Kant lui-
même avait clairement entrevu la nécessité d'étendre l'analyse
transcendantale à toutes les formes de l'activité théorique de l'es-
prit. Il restait à prendre une conscience tout à fait précise, et
aussi large que possible, de cette tâche complémentaire, et à la
mener à bien en mettant à profit les ressources innombrables, ac-
cumulées, dans le domaine de l'observation et de l'expérience, par
les spécialistes.
Il restait aussi à légitimer dans le détail, et à adapter aux situa-
tions très diverses de la connaissance théorique, le relativisme et
le symbolisme qui, aux yeux de C, caractérisent essentiellement
l'activité spirituelle ; à établir enfin la continuité de l'oeuvre de
l'esprit, si' étrangement multiple et disparate. Tel est le sens de
l'effort entrepris par C.
Une philosophie réaliste admettrait, facilement que la perception
ou le langage, ou même les inventions mythologiques, sont des
approximations diverses, plus -ou moins heureuses, plus ou moins
entachées de subjectivisme et d'erreur, dans l'essai tenté par l'es-
,prit de s'orienter à travers une réalité qui le dépasse et s'impose
à lui. L'idéalisme n'a pas cette ressource. Les essais, les tâtonne-
ments, les progrès de l'esprit, sont de lui totalement. L'on peut
seulement dire qu'il s'exprime lui-même, comme il peut, selon
certaines lois qu'il ignore, et qu'il appartient au philosophe de re-
trouver par l'analyse. Expression, et expression symbolique, voilà
toujours le produit de l'esprit. En chacun de ses actes, en effet, une
relation peut être observée entre une forme et une matière, entre
un sens et un symbole, ( la relation entre le mot et l'idée, entre
l'« âme » et le « corps » en est le prototype) .L'esprit n'est en défi-
nitive^que l'ensemble théorique des fonctions qui déterminent ces
relations.
116 M.-D. ROLAND-GOSSELIN
C'est aussi par ce côté que l'on pourrait sans paradoxe essayer
de compléter les observations faites par Cassirer au moyen de cel-
les que présente le récent volume de M. Heinrich GOMPERZ ; Ueber
Sinn und Sinngebilde, Verstehen und Erkldren (1). L'opposition mê-
me de l'empirisme sans rigueur, et plus ou moins pragmatiste, de
H. G. à l'idéalisme de C, ne serait pas sans enseignement utile.
D'après H. G. les modalités de notre intelligence du monde se
ramènent aux deux suivantes : expliquer et comprendre. La science
poursuit l'explication de l'univers ou de l'action humaine (car
il s'agit aussi des sciences morales) en soumettant le fait à la loi, le
concret à l'abstrait. Mais, à un degré quelconque de la connaisance,
nous ne comprenons vraiment que les faits, ou les idées, ou les sen-
timents ou les explications, qui viennent répondre en quelque
manière à nos dispositions, à nos habitudes, en un mot à notre at-
tente. De là certaines oppositions et certaines relations assez com-
plexes, entre expliquer et comprendre ; H. G. les analyse avec finesse.
Les allusions nombreuses de M. M. Pradines à la philosophie
de Husserl, dans l'ouvrage qu'il publiait il y a deux ans, pou-
vaient paraître un signe de l'intérêt suscité par la phénoménologie à
l'Université de Strasbourg. Nous en avons aujourd'hui une preuve
indiscutable dans l'important ouvrage consacré à la Théorie de l'intui-
tion dans la phénoménologie de Husserl, par M. E. LEVINAS, docteur
de la même Université (b). Cette thèse n'est pas en effet seulement
un exposé de la pensée de Husserl, telle qu'on la peut dégager des
études jusqu'ici publiées par ce philosophe ; elle met de plus à pro-
fit ses leçons inédites et des conversations privées ; elle est en-
fin l'oeuvre d'un élève, d'un très bon élève, dont la réflexion per-
sonnelle entend prolonger l'oeuvre du maître, et qui prend parti
dans les interprétations d'école. M. L. se réclame volontiers de M.
Heidegger, l'un des disciples les plus en vue de Husserl.
(1) Heinrich GOMPERZ. Ueber Sinn und Sinngebilde, Verstehen und Erklâ-
ren. ïûbingen, Mohr, 1929 ; in-8, VIII-256 pp.
(2) Cf. R. se. pli. th., t. XVIII (1929), p. 297.
(3) E. LEVINAS. La théorie de l'intuition dans la phénoménologie de Husserl
(Bibl. de phil. contemp.). Paris, Alcan, 1930 ; gr. in-8,223 pp.
BULLETIN DE MÉTAPHYSIQUE 117
pour objet l'ensemble des rapports généraux qui dominent les lois
proprement scientifiques (*). Substances matérielles, substances spiri-
tuelles et leur action récip oque ; causalité et liberté, rapport des
substances relatives à la substance absolue qui fait l'unité du mon-
de ; tels sont les problème qui relèvent de la métaphysique. W.
.
les traite en s inspirant di Lotze, dont il estompe cependant la
pensée par l'usage d'un envirisme modéré, ennemi de toute affirma-
lion trop certaine. Le moi.isme qu'il n'ose abandonner tout à fait,
incline singulièrement au théisme. Il est peut-être possible, dit-
il, de se faire une idée assez satisfaisante de la substance en se re-
portant à l'expérience que nous avons de nous-même, substance re-
lative.
C'est aussi de la science, et de la critique des méthodes scienti-
fiques, que le Prof. Hugo DINGLER, de l'Université de Munich,
s'élève jusqu'à la métaphysique (2). Ses travaux précédents sur
la méthode des sciences l'avaient conduit à reconnaître l'importance
de la volonté dans l'établissement de la science, et même en géo-
métrie. Dans son dernier livre il veut approfondir cette découverte
et montrer que le vouloir est la réalité dernière supposée par toute
l'activité intellectuelle et morale de l'homme. L'une des voies les
plus originales par lesquelles il aboutit à cette conclusion est l'ana-
lyse de la connaissance en général et de la certitude. Le principe
dont il se sert alors pour juger des questions posées par la philoso-
phie critique est la distiention entre les données de la connaissance
spontanée et vraiment naïve, inconsciente de tout problème, et le
point de vue nécessairement limité et artificiel, de toute réflexion
orientée vers un objet distinct, sciemment déterminé. L'application
de ce principe lui suggère plus d'une remarque intéressante,et mieux
justifiée, semble-t-il, que son appel au vouloir pour fonder la certi-
tude. Ce n'est pas à une métaphysique rationnelle mais bien à une
sorte de contact mystique avec le Premier Vouloir que D. se trouve
ainsi conduit.
D'inspiration volontariste et mystique sont également les con-
sidérations « axiologiques » de M. L. F. ANDERSON sur L'âme el la
conscience(3) et les analyses proposées par M. W. EHRLICH des Degrés
de la personnalité (4).
(1), The Problcm of Truth. Lectures delivered before the Philosophical Union
TJniversity of California 1927-1928. ( Univ. of Calif. Public, in Philos, vol. 10)
Univ. o Calif. Press, Berkeley, 1928 ; gr. in-8, 263 pp.). — Studies in the Nature
of Truth. Lectures... 1928-1929. (Univ. of Calif. Ibid. 1929; gr,
... vol. 11).
in-8, 232 pp.
(2) W. P. MONTAGUE. Truth Subsislential and Exislenlial (Problem... pp.
245-263).
(3) G. H. MEAD. A Pragmalic Theory of Truth ( Studies... pp. 65-88).
(4) S. C. PEPPER. Truth by Continuily (Problem... pp. 27-59).
(5) J. LOEWENBERG. The Fourfold Root of Truth (Problem... pp. 209-241);
The Prepositival Nature of Truth ( Studies... pp. 1-32).
(6) D. W. PRALL. The Inacçessibility of Truth ( Studies... pp. 201-232),
124 M.-D. ROLAND-GOSSELIN
(1) Alfredo GOFI-'RHDO.LOfilosofia del nulla di /route alla jilosojia dell' essere.
Note critiche aile opère filosofiche di Benedetto Croce. Milano, Soc. edit. « Vita e
Pensiero », s. d. (1929) ; in-12, 445 pp.
(2) Ferruccio PARDO. La filosofia teoretica di Benedetto Croce (Bibl. di Filos.
dir. da A. ALIOTTA). Napoli, Perrclla, 1928 ; g., in-8, 244 pp.
(3) Ugo SPIRITO. L'idealismo ilaliano e i suoi critici ( Studi filos. dir. da Gio-
vanni GENTILE, Sec. Ser., VI). Firenze, Le Monnier, 1930 ; in-8,266 pp.
BULLETIN DE MÉTAPHYSIQUE 127
(1) Devant faire court, nous ne pouvons discuter, comme il serait intéressant
de le faire, quelques opinions du R. P. de T. — La solution qu'il donne aux dif-
ficultés opposées à l'objectivité des sensations n'est-elle pas d'un spiritualisme
excessifparaissant séparer en quelque sorte le sens de son organe ? N'oblige-t-elle
pas aussi à mettre la qualité sensible réellement perçue à l'intérieur de l'organe
externe ou même interne ? Et n'est-ce pas là s'éloigner à peu près autant que le
subjectivisme de l'instinct du sens commun, aussi bien que s'exposer aux critiques
légitimes de la science? — Les pages consacrées à la logique du probabilisme
(app. VI, pp. 493 ss.) seraient à rapprocher des études si intéressantes de M.
l'abbé BAUDFN, parues dans la Vie intellectuelle (déc. 1929, février, avril, mai et
juin 1930. — Cf. R. se. ph. th., t. XIX (1930), pp. 720-721.) Je doute fort que
le R. P. de T. exprime la pensée de S. Thomas en disant que la vraisemblance
ne nous tient aucunement lieu de vérité, et que, devant les probabilités les plus
fortes, notr.' assentiment reste libre de se porter où il veut. — D'autres points
ont été relevés avec beaucoup de précision et de sûreté par le R. P. SIMONIN,
0. P. dans le Bulletin thomiste de janvier 1930, pp. 1-16, et l'un d'eux étudié
plus à fond par le môme auteur dans Angelicum VII, 1930, pp. 218-248, sous
le titre : L'identité de l'inlellect et de l'intelligible dans l'acte d'intellection.
(2) Etienne GILSON. Le réalisme méthodique dans Philosophia perennis. Ab-
handlungen zu ihrer Vergangenheit und Gegenwart. Festgabe Josef Geyser
zum 60. Geburtstag. Hrsg. v. Fritz-JoachimVON RINTELEN. Regensburg, Hab=
bel, 1930, Bd. II, pp. 743-755.
136 M.-D. ROLAND-GOSSELIN
IL — QUESTIONS SPÉCIALES.
Au nombre des essais critiqués par Hessen, et avant lui déjà par
Franzelin, ceux du Prof. GEYSER sont peut-être les plus importants,
d'autant qu'après avoir cru possible de ramener analytiquement le
principe de causalité au principe de contradiction, G. reconnut le
bien fondé des observations qui furent opposées à son raisonne-
ment, et, admettant désormais le caractère synthétique du prin-
cipe, tenta de le justifier par un appel à la « vue » intellectuelle
des relations nécessaires données dans l'expérience.
Une nouvelle étude de Geyser ( 2) parue peu après celle de Hes-
sen, reprend le même problème, mais de plus haut, c'est-à-dire
en lui donnant pour base une discussion approfondie du sens et de
la valeur du principe de raison suffisante. De même que H., G.
fait précéder la partie positive de son travail d'une partie critique,
mais son enquête s'étend au-de là des frontières allemandes, et il
parle avec estime des travaux du P. Descoqs, du P. Garrigou-La-
grange, etc. Il ne fait pas mention cependant de H. lui-même, sans
doute parce que le livre de son collègue de Cologne parut après
la rédaction du sien.
G. distingue avec soin le sens et l'application du principe de
raison, selon qu'il s'agit de l'ordre logique ou de l'ordre réel.
Dans l'ordre de la connaissance, l'assentiment donné à un juge-
ment n'est légitime que si l'esprit voit dans les termes mis en re-
lation une raison de les attribuer l'un à l'autre ; qu'il s'agisse d'ail-
leurs de l'évidence d'une liaison nécessaire, immédiate ou médiate,
ou de motifs plus ou moins rigoureux sur la valeur desquels, bien
entendu, devra toujours se modeler la fermeté de l'assentiment.
Mais dans l'ordre ontologique sommes-nous en droit d'affirmer
que tout être quel qu'il soit possède nécessairement une raison
suffisante de son existence, de son essence, ou de son devenir?
Avons-nous l'évidence immédiate ou médiate, que tout objet,
tout être soit en relation nécessaire avec un autre et qu'il en dé-
pende comme de sa raison? Nous n'avons pas cette évidence,
(1) l'iero MARÏINETTI. La Libéria (Coll. « Isis »). Milano, Libr. edit. Lombar-
da, 1928 ; in-8, 500 pp.
(2) J. Th. DELOS, chargé du cours de Droit international public à la Faculté
libre de Droit et à l'École des Sciences sociales et politiques de Lille, La société
internationale et les Principes du Droit Public. Paris, A. Pedone, 1929 ; in-8,
gx-344 pp„
BULLETIN DE PHILOSOPHIE SOCIALE 147
(1) M. Le Fur regrette que M. Delos ait négligé Grotius, qui a eu le grand mérite
de reconnaître de nombreuses formes de société humaine entre l'individu etl'État
et qui a le premier, semble-t-il, dégagé la théorie du droit naturel social.
(2) M. Le Fur enseigne que le droit est encastré entre une discipline méta-
juridique (idée directrice et barrière) et des disciplines infra-juridiques, sans les-
quelles il ne serait qu'une forme vide.
148 TH. BÊSÏADE
(1) Chaque chapitre de l'ouvrage est précédé d'un sommaire, où sont coordon-
nées et numérotées les idées maîtresses qu'il expose et développe.
BULLETIN DE PHILOSOPHIE SOCIALE 149
(1) Vraie force sociale, cet idéal attire et conduit l'appétit de civilisation, le
besoin de transcendant et d'universel, énergie motrice qui pousse l'homme et
les nations à s'unir organiquement, en dépassant leur milieu, sans rompre avec
lui. Énergie motrice et but objectif : deux facteurs de la naissance et du dévelop-
pement de tout organisme social.
BULLETIN DE PHILOSOPHIE SOCIALE 155
(1) La volonté n'a qu'à exécuter ce que la raison lui propose comme obliga-
toire.
BULLETIN DE PHILOSOPHIE SOCIALE 157'
(1) La Loi, expression d'une volonté, tire sa force obligatoire d'une volonté
supérieure commandante ; la Puissance publique, dont le propre est de faire
la Loi,est formellement le pouvoir d'un vouloir qui est le fondement de l'obliga-
tion, bien qu'il doive, dans son exercice,respecler les règles morales (condition).
Les rapports des gouvernements et des gouvernés, les rapports mutuels des États
sont régis par la justice contractuelle : pacta et conventa justa sunt servanda.
Toutes- les volontés étatiques étant égales et ultimes, la puissance publique
n'est soumise à aucun pouvoir supérieur de même ordre.
REVUE DES SCIENCES. — T. XX, FASC. 1. — 11.
162 TH. SÉSIADE
(1) Le droit de guerre offensive n'est pas une prérogative de l'autorité étati-
que (réglée par la morale interindividuelle), mais le droit d'accomplir organique-
ment une procédure internationale d'exécution forcée. — Le R. P. D. ramène
le droit de souveraineté externe de l'État au droit de protéger le droit des
nationaux au Commerce international.
BULLETIN DE PHILOSOPHIE SOCIALE 165
(1) M. Georges RENARD, l'un des plus brillants et des plus vigoureux cham-
pions du Droit à fondement objectif, vient de publier le 1er volume de la Théorie
de l'Institution ; ce volume forme la partie juridique ; le second représentera
la partie philosophique. Nous en rendrons compte plus tard à nos lecteurs.
BULLETIN DES INSTITUTIONS
ECCLÉSIASTIQUES
I. — GOUVERNEMENT DE L'ÉGLISE.
(1) B. H. STRE ETER. The primitive Church studied with spécial référence to
the origins of tfte Christian mjnistry. London, Macmillan, 1929 ; in-8, xn-312 pp,
BULLETIN DES INSTITUTIONS ECCLÉSIASTIQUES' * 167
(1) Hugo KOCH. Cathedra Pétri. Keue Unlersuchungen ùber die Anfânge der
Prïmatslehre. Giessen, A. Topelmann, 1930 ; in-8, xn-188 pp.
(2) Erich CASPAR, Geschichte des Papsllums von den Anfângen bis ZUT Hohe
der Weltherrschaft. Erster Band. Romische Kirche und Imperium romanum.
Tubingen, J. Ç. B. Mohr, 1930 ; in-8, xv-633 pp.
168 P. MANDONNET
(1) J. B. BURY. History of the Papacy in the 19lh century (1864-1878). Loiw
çlon, Macmillan and Co, 1930 ;Fin-8, Lxi-175^pp.
172 P. MANDONNET
de M. RICHARD (*) ne peut dès ses débuts aller sans grandes diffi-
cultés, car c'est une maîtresse pièce que l'histoire du concile de
Trente. La documentation déjà publiée concernant ce célèbre con-
cile est énorme, peut-on dire, et la difficulté n'est plus de manquer
d'informations, mais plutôt d'être submergé par la masse d'écrits
de tout ordre qui peuvent ou doivent entrer en ligne de compte aux
yeux d'un historien consciencieux.
M. Richard semble s'être rendu compte des difficultés de sa tâche
et il a résolu le problème par un procédé qui, je le crains et surtout
je le souhaite, ne lui vaudra pas les félicitations des historiens et
moins encore celles des théologiens. De l'histoire d'un concile qui a
joué dans l'âge moderne le plus grand rôle doctrinal nous ne savons
presque rien. Le travail théologique qui a préparé les canons du
concile a été l'oeuvre des théologiens présents à Trente et secondaire-
ment à Bologne, et on y trouve le point de départ des positions
prises ultérieurement par les différentes écoles théologiques et les
premières agressions contre les doctrines classiques. Non seulement
M. R. procède par omissions, mais à l'occasion il a des expressions
fort discourtoises pour les théologiens qui à ses yeux sont surtout
des ergoteurs qui arrêtent la marche du concile. Notre historien a
d'ailleurs des qualificatifs malheureux pour les théologiens qui ont
ou n'ont pas ses sympathies. Pour lui, Cajetan est un « théologien
discuté » (p. 328), mais Ambroise Catharin est « l'illustre professeur
Ambrosius Catarinus, bien classé dans la Renaissance chrétienne »
(p. 251), ou simplement « le grave théologien Catarinus » (p. .353)
a toutes ses faveurs. Et cependant si le xvie siècle a connu des théo-
logiens médiocres et plus encore des théologiens suspects, Catharin
est le premier, car beaucoup de ses doctrines ont été condamnées.
Quel qualificatif en effet peut-on donner à un théologien qui a sou-
tenu tout de go que Dieu ne connaît pas le nombre des prédestinés ?
Malgré ses extraordinaires faiblesses et ses impardonnables audaces,
Catharin a tenu une place considérable dans les deux premières pé-
riodes du concile de Trente où il était l'animateur des nouvelles
doctrines élaborées par des humanistes qui n'avaient pas étudié la
théologie. C'est que les deux légats Del Monte et Cervini étaient ses
protecteurs et ses fauteurs. Le premier avait été jadis, à Sienne,
l'étudiant de Lancelot Politi, professeur de droit civil, devenu sous
le froc dominicain frère Ambroise Catharin, et ce dernier était
assez libre avec Cervini, qui était d'ailleurs l'ami intime de l'un de
ses frères, pour que, en 1520, il cherchât à attirer le futur légat près
de lui dans la congrégation dominicaine de Saint-Marc (2). C'est au-
IL — SACREMENTS ET CULTE.
(1) A. ESMEIN. Le Mariage en droit canonique, 2e édition mise à jour par R.GE-
NESTAL, Tome Ier, Paris, Recueil Sirey ; 1929, in-8, 477 p.
BULLETIN DES INSTITUTIONS ECCLÉSIASTIQUES 175
Pâques. Bruxelles, Vroraant, 1929 ; in-8, 294 pp. — Tome IV. La Sainte Litur-
gie durant le Cycle pascal, 1929, 231 pp. — Tome V. Du Dimanche de la Trinité
à l'Avent, 1930, 246 pp.
(1) Dom BAUDOT. Le Bréviaire. (Bibl. cathol. des Sciences relig.). Paris,
Bloud et Gay ; in-12, 172 pp.
(2) J. B. FERRERES, S. J. Historia del Misai Romano. Barcelona, Subirana
1929 ; in-8, cxxiv-425 pp.
BULLETIN DES INSTITUTIONS ECCLÉSIASTIQUES 181
paratoire, mais qui devrait préciser davantage aussi bien les élé-
ments que les totalités de la vie psychique ; la seconde et la troisième
sont également fructueuses.Husser la raison aussi de voir dans le
réel les « états de choses » qui sont des types d'ordre : ce n'est pas
nous, comme le croyait Kant, qui imposons ses lois à la nature. Seu-
lement, les Phénoménologues prétendent qu'ils voient les essences
des choses empiriques : ils sont comme les grandes personnes sans
psychologie, qui s'imaginent percevoir en bloc la « chose », l'autre
personne et la troisième dimension, parce qu'elles oublient le travail
de construction de ces notions opéré par elles dans l'enfance. Ensuite
les Phénoménologues, avec leur doctrine du « se donner, être donné »,
sont si bien persuadés que le réel leur est totalement accessible,
qu'ilsfont du monde phénoménal le monde en soi. En somme, ils
affirment, sans le prouver, des voies nouvelles du connaître, ils
tiennent pour science ce qui n'est que foi, et c'est là un grave danger
pour la philosophie.—Ces remarques de M. Dr. sont assurément de
très grande portée, en particulier sur le pouvoir qu'a l'intuition de
connaître des types d'ordre et sur son incapacité de saisir des essen-
ces telles quelles.Il y aurait intérêt à rapprocher ces vues de celles
émises par le P. Roland-Gosselin dans son travail profond sur l'in-
tuition (x).
La communication de M. LALANDE, malheureusement absent, fut
lue par un ami : « Formalisme et valeurs logiques ». S'il est impossible
de définir correctement la logique en tant que système formel, tout
s'éclaire quand on voit en elle un système de valeurs ou d'obliga-
tions : les apories accumulées depuis des siècles disparaissent, si
les énoncés logiques sont simplement des préceptes de pratique in-
tellectuelle. Mais très peu de gens sont disposés à accepter que la
logique soit simplement un système de valeurs ; ils ont ce préjugé
que les valeurs doivent être fondées sur l'être, sur des faits : ils ne
comprennent pas que, pour chaque génération, les faits sont cons-
stitués par les valeurs de la génération précédente. Ce n'est pas à
dire que les valeurs ne soient fondées sur rien : elles sont fondées sur
la « raison constituante », par opposition à la « raison constituée »,
celle qui a intégré l'expérience. Il est sans doute difficile d'isoler à
l'état pur la « raison constituante » : on pourrait cependant la défi-
nir : 1° par la recherche de l'identité comme valeur ; 2° par la recher-
che de l'assimilation des esprits entre eux, des choses entre elles et
des choses aux esprits.
Nous devons mentionner encore, parmi les communications de
logique, celle de M. LOSSKY, sur « Les principales caractéristiques
d'un système de logique basé sur l'intuitivisme en épistémologie
connaît le droit tout entier dans lequel il vit ? Qui est renseigné adé-
quatement sur le style de vie qui est le sien et celui des autres? »
Le résultat de ce paradoxe est que nulle part une conscience ne
pénètre les situations et les nécessités totalesjorsqu'ily a à prendre
de ces grandes décisions qui intéressent la vie des peuples ou le salut
spirituel de beaucoup d'âmes. Ceux qui décident agissent donc for-
cément d'après des pensées inadéquates : le cours de l'histoire est
déterminé par de petites causes individuelles. « La conséquence en
est : la destinée politique des peuples demeure en grande partie
livrée au hasard, c'est-à-dire à des forces inconnues. L'homme ne
peut le gouverner qu'en une très petite mesure. En dehors de lui
et au-dessus de lui il n'y a personne pour le gouverner ».
Sur la philosophie religieuse, à noter plusieurs communications,
et, m'a rapporté un ami, des conversations particulières qui suivi-
rent. M. Ph. KOHNSTAMM, d'Amsterdam, nous dit qu'à l'époque de
sa vie d'étudiant, lui et ses amis auraient défini les rapports
entre religion et métaphysique comme les rapports entre deux
superstitions en train de mourir. La situation est maintenant tota-
lement retournée : si la métaphysique est la limite qu'approche la
connaissance de l'univers quand elle prend de plus en plus de faits
en considération, n'est-il pas évident que tout philosophe est méta-
physicien? Quant à la religion, elle est, par rapport à l'univers,
une attitude suprathéorique, concernant non seulement l'intelli-
gence, le vouloir et le sentiment, mate la personnalité entière, et
attitude par laquelle l'individu pense et reconnaît sa dépendance
d'un pouvoir souverain. Telle est la conception de la religion que
nous devons accepter de la psychologie contemporaine. La crainte
respectueuse est donc essentielle à toute religion. Par conséquent tou-
tes les théories(Heymans, Max Stirner, les matérialistes),qui veulent
que la pensée humaine s'assujettisse tout, négligent les plus puissants
sentiments humains, et sont fondés sur « un système pathologique
d'axiomes ». Et ces théories, loin d'être le résultat de doctrines
rationnelles, expriment une volonté irrationnelle de domination,
et s'efforcent de supprimer les arguments qui les gênent. Plusieurs
métaphysiquessontpossibles qui seraient d'accord avec les sentiments
religieux, mais aucune autant que la métaphysique chrétienne,
voyant « dans l'univers l'expression d'une volonté personnelle, et
LÉ CONGRÈS DE PHILOSOPHIE D'OXFOKD 193
Les conclusions de leurs travaux, qui étaient demeurés secrets, ne furent com-
muniquées que vers le milieu d'Août avec une lettre de l'Archevêque de Cantor-
béry à toutes les églises anglicanes et épiscopaliennes. Ces conclusions,formulées
en 75 résolutions, sont d'une importance qui n'a échappé à personne. L'autorisa-
tion d'user de pratiques anticonceptionnelles dans le but de limiter le nombre
des naissances a tout particulièrement attiré l'attention. Nous renvoyons pour
ce qui regarde cette conférence de Lambeth et ses résolutions aux articles des
numéros deSeptembre, Octobre et Décembre de Theology dont nous avons donné
la recension. Signalons également que Les Documents de la Vie intellectuelle
(Juvisy, Seine et Oise) ont publié dans leur numéro du 20 octobre une traduc-
tion française des 75 résolutions de l'épiscopat anglican.
Décès. — A Oxford vient de mourir, âgé de 81 ans, Mgr BARRY. Son activité
s'était déployée à la fois dans les domaines de la philosophie,de l'histoire et de la
littérature. Il a laissé notamment une Histoire de la monarchie pontificale, des
biographies de Newman et de Renan et La Tradition de l'Écriture.
— La mort du Professeur Cuthbert Hamilton TURNER prive l'Université d'Ox-
ford d'un de ses plus distingués professeurs et la science religieused'un travailleur
auquel elle doit beaucoup. Né en 1860 à Londres, professeur d'histoire ecclé-
siastique puis d'exégèse, Fellow de Magdalen Collège à Oxford, premier direc-
teur (1899-1902) puis membre du comité de direction (jusqu'en 1912) et collabo-
rateur assidu jusqu'à sa mort de The Journal of Theological Studies, éditeur des
Ecclesiae occidentalis Monumenta Juris antiquissima dont le premier tome com-
mença de paraître en 1899 et que sa mort laisse inachevés, collaborateur du
Dictionnaire de la Bible de Hastings (articles Chronology of the New Testament
et Greek Patristic Commentaries of the Pauline Epislles) et de celui de Murray
(article Text of the New Testament), auteur d'un nombre considérable d'articles
et de plusieurs ouvrages, notamment The Sludy of the New Testament (1883 et
1920), The Historij of Creeds and Anathemas in the Eearly Centuries of the Church
(1906), et l'étude de S. Marc dans le New Commentary, il a concentré la part
principale de son activité, qui fut immense en dépit d'une santé précaire, sur le
christianisme primitif étudié à la lumière des diverses disciplines positives : his-
toire, exégèse, patristique, droit. Croyant sinci're, appartenant à l'Église angli-
cane sans s'être engagé dans l'état ecclésiastique, il se tenait jusqu'à preuve du
contraire aux positions traditionnelles. Les hypothèses brillantes ou les négations
hasardeuses n'étaient point son fait. Il s'appliquait surtout à l'étude patiente des
196 CHRONIQUE
— Deux volumes de mélanges ont été remis par ses anciens élèves et ses amis
CHRONIQUE 199
enseigne aux enfants dans nos écoles publiques, Paris, 1910 ; L'histoire des religions
et la foi catholique, Paris, 1910 ; Mgr d'Hulst apologiste, Paris, 1919 ; L'enseigne-
ment du catéchisme en France, Paris, 1922 ; L'éducation du clergé français, Paris,
1922.
Q-) Tous ces périodiques nous sont parvenus au c ours du quatrième trimestre
de 1930. Seuls les articles ayant un rapport plus direct avec la matière propre
dé la Revue ont été résumés. On s'est attaché à rendre aussi exactement que
possible la pensée des auteurs en s'abstenant de toute appréciation. —Les Re-
vues catholiques sont marquées d'un astérique. — La recension a été faite par
les RR. PP. CHÂTELAIN, COURTOIS, DEMAN, FÉRET, GARDEIL, HERIS, PERINELLE,
MISSEBEY, "SYNAVB (Le Saulchoir), DUMONT (Lille), LAVERGNE (Le Havre),
SIMONIN (Rome).
204 REGENSION DES REVUES
on regarder l'évolution organique comme étant une marche dans le sens du progrès.
(" Il est contraire à l'esprit de la science de regarder l'évolution comme ayant
un sens progressif».) pp. 259-265. — P. DEFFONTAINES. Essai de géographie
préhistorique de la Tchécosl vaquie. (Les époques paléolithiques,néolithiques,
et énéolithiques, l'âge du Bronze dans les différentes régions de la Tchécoslo-
vaquie.) pp. 275-283.
pp. 303-316. —L'esito negativo délia tentata Unione copta solto Paolo V. pp.
i)oro.
317-330. = 6 Dec. •— L'ignoto e la religione naturale secondo il senaior Gentile.
pp. 412-433. — La catastrofe del caso Turmel e i melodi del modernismo critico.
pp. 434-445.
passé ; et n'offensons pas, par nos paroles, ceux qui ont travaillé avant nous
et ont voulu bien faire.) pp. 371-379. — B. JANSEN. Nicolaus Cusanus, philo-
sophas antinomiarum. (Expose les idées dominantes de Nicolas de Cuse.) pp.
380-397.
ractèré social.) pp. 563-577. —- W.H. RANEY. Who Were the « Sinners »? (âfiag*-
tcoXoi désigne dans les synoptiques une classe de juifs qu'il faut identifier avec
les Am-hâ-âretz de la tradition rabbinique, qui échappaient à l'influence des
prêtres sous le double rapport rituel et financier. Cela explique la condamna-
tion de Jésus qui s'était montré favorable à certaines de leurs revendications.)
pp. 578-591.
dont l'élément premier serait l'acte même où elle se manifeste, à savoir le juge-
ment. C'est pourquoi il nie la vérité comme position statique d'idées,mais il la
maintient comme développement infini, selon les principes d'un vrai et propre
relativisme idéaliste. C'est pourquoi Dieu n'est plus pour lui une substance
absolue, mais une Valeur imm.meule à l'esprit humain, et qui va s'actuant à
mesure que celui-ci poursuit soi. devenir. De cette position— voisine du moder-
nisme par quelques aspects —- dérive cet optimisme moral et eschatologique
qui, s'il ne s'appuyait sur une base philosophique, pourrait sembler le fruit d'une
utopique idéologie libérale». Parenté intellectuelle de B. et d'Aliolta. Bi-
bliographie de B.) pp. 199-210. — G. CAPONI; UIIAGA. Il rapporta tru filosofia
ed arte net Fedone di Platone. (La tendance à unifier philosophie et poésie et la
tendance à destituer de toute valeur la poésie au nom d'un intellectualisme
rigide — deux interprétations possibles du texte du Phédon —sont cohérentes
entre elles si l'on considère la date de composition de ce dialogue.) pp. 211-219.
—• M.
GIOUGIANTONIO. La dotlrina délia volontà in J. Duns Scoto. (Mémoire
lu au V° Congrès International de Philosophie, Naples, 1924.) pp. 220-238. —
R. CAMPANINI. L'indirizzo psien-sociologico in Carlo Cattaneo e in Roberto Ar-
digo. (Parlant des faits sur lesquels avait insisté la réflexion aiguë de C, A. abou-
tit à la fusion des deux termes antithétiques, individu et société, considérés
comme les deux aspects divers d'une unique et complexe réalité.) pp. 239-260.
— E. RIGNANO. Il concetlo di fine in biologia. (L'article est daté de janvier 1930.
Défense d'une conception finaliste de la nature.) pp. 261-267.
natal et divin est-il valable ? C'est la question centrale dont dépend la philo-
sophie traditionnelle qui est une métaphysique de l'être. En admettant un
être suprême et transcendantal, elle répond affirmativement. Avant d'être qua-
lifiée comme illusoire par les sylèmes î.ntiméiaphysiques modernes, cette con-
viction profonde de l'humanité mérite d'être bien comprise.) pp. 433-444. —
J. K. HOLZAMER. Der Bcgriff des S innés cntwickelt im Anschluss an des « irreale
Sinngebildc » bei Heinrich Rickerl (fin). (Poursuite de la critique sur la manière
de voir de R. ; conclusions définitives.) pp. 445-473. — F. PELSTKR. Hand-
schriftliches zur Uebcrliejcrung der Quaesliones super libros Metaphysicorum und
der Collationes des Duns Scotus (à suivre). (Une étude critique des manuscrits
nous assure de l'authenticité des livres I-IX des Quaesliones super libros Mc-
taph.) pp. 474-487. — KEMPF. Die nalûrliche Gluckseligkeil des Menschen nach
Franz Suarez S. J. (Pour résoudre le problème de la béatitude naturelle S.
s'inspire de l'ancienne tradition scolastique. Il faut qu'il soit possible que l'hom-
me atteigne sa fin ultime en quoi consiste sa béatitude. Pour être objectivement
parfaite elle doit consister dans la vision intuitive de Dieu.) pp. 488-498 H.
NEWE. Die Philosophie Friedrich Schlegels in den Jaliren 1804-06 (fin). (IV.
Philosophie de la nature. V. Théodicée. VI. Ethique. Résumé du système : le
système de S. est une philosophie idéaliste du devenir, du « moi » divin qui s'é-
volue, dont tout émane, dans l'unité duquel tout retourne par un processus de
dématérialisation.Affinités de la philosophie de S. avec les autres grands sys-
tèmes antérieurs ou postérieurs au sien.).pp. 499-509.
pp. 481-502. — Dom DE BRUYNE. Le texte grec du deuxième livre des Macha-
bées. (D'une comparaison entre le grec et le latin,l'auteur conclut : « Il me semble
qu'il y a deux textes très anciens : a représenté par le vieux-latin, par Sinaî-
ticus, parfois par Vendus, et fi qui se sous-divise en Alexandrinus et q (= un
certain nombre de minuscules grecs). Lucien a connu les deux textes, il va tan-
tôt avec a, tantôt avec fi ; tantôt il les unit, tantôt il crée une nouvelle leçon.
J'en concluerais que l'accord a/3 doit prévaloir ».) pp. 503-519. — J. CANTINEAU.
Textes funéraires palmyréniens (Transcription et traduction de 14 textes.)
pp. 520-551. — P. DUVIGNAU. Une industrie acheuléo-mousléricnne en Palestine.
La station d"Aïn-Mousa. (Station située aux environs de Nazareth. Caractère
général de l'industrie. Description des pièces : pygiloïdes, racloirs, grattoirs,
pointes et nucléi, hachoir, burins, divers.) pp. 552-565. — F. M. ABEL. Épi-
graphie grecque : •/. Inscription funéraire de Kérak ; II. Le nom de Zonainos ;
III. Un rescrit impérial sur la violation de sépulture et le tombeau trouvé vide.
(Ce rescrit est gravé en caractères qui rappellent ceux de l'inscription de Théo-
dote, découverte par M. Weill à Jérusalem et qui se date avec la plus grande
vraisemblance aux abords de l'an 15 de notre ère. La prohibition de violatio
sepulchri, évoque S. Matth., 28, 11-15.) pp. 565-571. — P. DHORME. Un nouvel
alphabet sémitique. (C'est l'alphabet utilisé dans les documents découverts à
Ras-Shamra et que le P. D. a réussi à reconstituer.) pp. 571-577. — A. BARROIS.
Aux mines du Sinaï. (Travaux scientifiques de l'expédition de février-mars
1930, dont faisait partie le P. B.) pp. 578-598.
soi, ce qui ne voudrait rien dire en langage idéaliste, — mais pour soi. ») pp.
367-382. — G. GRUA. Un critique du transformisme Louis Viallelon. (Analyse
les idées sur le Transformisme de L.Vialleton, puis éclaire la conception de l'é-
volution en la rapprochant des travaux de quelques philosophes et naturalis-
tes, notamment de Le Roy et Cuénot.) pp. 383-421.
reprise par A. Landgraf (Rech. théol. anc. méd., 1930, 80-99) que Langton au-
rait eu en sa possession et légué à l'Église de Paris l'original des Sent, de P. L.)
pp. 569-573. — H. WEISWEILF.R. Hat Benedikt Statller die. Gotteschau Christi
geleugnetl (Stattler (f 1797) a été impressionné par le rationalisme et par
les difficultés que soulève la vision béatifique du Christ: il ne l'a pas absolument
niée, mais il est resté hésitant.) pp. 573-578. — F. HUERTH. « Revoluiionierung
der Ehe ». (A propos d'un article de M. Laros paru sous ce titre dans Hochland
(1930, 193-207) et pour qui les questions que soulève le mariage — finalité du
mariage, divorce, limitation des naissances — n'ont pas encore reçu de solu-
tion apaisante ; ce qu'on doit tenir pour certain et décidé.) pp. 578-588.
pour la qualité, le fait pour la loi : « une révision des premiers principes devient
absolument nécessaire : il faut construire à nouveau une philosophie de la na-
ture.— 2.Cette philosophie implique trois conditions : a) L'abstraction est né-
cessaïrejmais un compiexus d'abstractions ne restitue pas le fait concret, b) Au-
cun fait n'est isolé, mais ils dépendent tous l'un de l'autre, c) Une ph. de la na-
ture ne vaut que dans la mesure où elle rend l'induction intelligible. — 3. La
clé de cette «ph. de l'organisme» est le retour à la notion aristotélicienne du
devenir. Tout processus implique identité et nouveauté. Or la physique quan-
titative, dès là qu'elle « sépare ces deux caractéristiques inséparables de tout
événement réel, persistance de l'ancien, émergence du nouveau», manque à
rendre compte de la réalité. Mais, en ce cas, ce retour à l'ancienne notion du
mouvement, laquelle relie dans le phénomène passé et futur, rend possible et
intelligible l'induction. Du même coup l'on revient aux causes efficiente et
finale et à l'action de cette dernière pour le passage de la puissance à l'acte. —
4. Cette'dernière résurrection ramène au concept de Dieu. Il faut au terme un
Acte Pur, qui ne soit qu'acte. Sur ce dernier point les idées de W. manquent de
clarté du fait qu'il mêle à ses déductions « aristotéliciennes» tout un bagage
spindziste. Voici la conclusion de T. : « Je crois sérieusement que l'ouvrage du
Dr W, eût été meilleur encore s'il avait suivi un peu plus S. Thomas et un peu
moins Spinoza. ») pp. 66-79. — J. W. C. WAND. Buchmanism. (Quelques pages
sur ce ministre luthérien américain et sur son influence.) pp. 79-84. — W. K.
LOWTHER CLARKE. Thomas Bray, 1656-1730. (A propos du bi-centenaire de ce
personnage, bref résumé de la biographie qu'en donne un ouvrage de 1746
Publick Spirit, illuslrated in the Life and Designs oj the Révérend Thomas Bray
D. D„ laie minister of S. Bololph wilhout Aldgate. ) pp. 85-89. — NEVILLE
PORTSMOUTH. The influence and work of the Church of England. (Proteste con-
tre l'accusation de paganisme qui se multiplie de tous côtés à l'égard de l'Angle-
terre contemporaine.) pp. 89-95. = Sept. — BISHOP OF LONDON. The Lambeth
Conférence of 1930. (Résumé des travaux de la Conférence sur l'Existence de
Dieu, la Communion Anglicane, les Ministres de l'Eglise et des résolutions
qu'elle a prises au sujet de l'Inde du Sud,du Mariage et de l'éducation .religieuse
de la jeunesse ) pp.131-137.—A. J. HUBBARD. Physics and the Modernist : Wath
is truth ? (Discussion de l'ancienne notion d'atome en fonction des derniers tra-
vaux qui le dissocient. H. distingue le travail propre du physicien—reconnais-
sance des faits, inférences qu'on en tire — de celui du philosophe. Le carac-
tère d'instabilité, d'incertitude de la physique moderne n'atteint pas la
philosophie.) pp. 138-146. — E. L. MASCALL. The divine Logos and the
Universe. (Étudie, en fonction de la science moderne, les relations entre le Lo-
gos divin et l'univers créé. L'ordre mathématique du monde est une abstraction,
qui ne change rien à la création en tant qu'action continuelle du vouloir divin
rien non plus au sentiment religieux que nous en avons.) pp. 146-151. — R.
MARTIN POPE. Latin Hymns of the early period. (Commente,d'après les Early
Latin Hymns, Cambridge Patristic Texts, de A. S. Walpole, une série d'hymnes
qui s'échelonnent entre Hilaire de Poitiers (f 358) et Charlemagne (f 814).
S'arrête principalement aux hymnes d'Augustin, d'Ambroise, de Prudence, de
Fortunat. Un prochain article considérera l'hymnologie du Moyen Age.) pp.
151-160. •— Evelyn HUNDERHILL. God and Spirit. (Essai sur le mystère qu'im-
pliquent ces mots : Dieu est esprit.) pp. 160-170.
232 RECENSION DES REVUES
PÉDAGOGIE
Festgabefuer Tùeodor Zahn. Leipzig, Deichert, 1928 ; in-8, 238 pp. •— 10 Mk.
Le 10 ctobre 1928, M.Théodore Zahn atteignait ses 90 ans. L'Université d'Er-
langen, à laquelle il appartient, a voulu faire une manifestation de sympathie
en son honneur et, d'accord avec la librairie Deichert, lui a offert une Festgabe
de dix monographies, qui portent sur des sujets très divers, mais dont l'inspira-
tion demeure souvent confessionnelle.
M. Philippe BACIIMANN marque en quelques traits La place et tes caractéristi-
ques de la théologie d'Erlange.n (pp. 1-17). Sans verser dans le traditionalisme
et sans prendre les allures de la philosophie, la théologie d'Erlangen a cherché,
avec Harlcss. Hofmann et. Frank, à unir de plus en plus le salut personnel à
l'événement historique qui le concerne et à faire ressortir la puissance des
grandeurs et des forces surnaturelles. Elle a travaillé à mettre en valeur les don-
nées positives de l'évangile, tout, en visant à faire l'accord entre la vie intérieure
et Je travail scientifique. Elle n'est entrée dans les vues systématiques de
l'École de Tubingue et d'un Ritschl. pas
Nous avons déjà parlé (cf. ftev. se. ph. th., 1930, p. 153) de la monographie
de M, O. PROCKSCH sur le Roi Josias (pp. 19-53).
— 7* —
M.' Hermann STRATHMANN se pose le problème suivant : Le serment légal est-il
encore à retenir 1 II conclut négativement ; tant du point de vue de l'indivi-
dualisme religieux, que du point de vue positivement chrétien, il faut le rejeter.
' Luther le réclamait comme un acte d'obéissance envers l'autorité ; c'est à l'au-
-
torité à l'abolir (pp. 55-103).
M. Hans PRKUSS recherche quels étaient les livres de la Bibliolhèque de Bach
(pp. 105-129) et trouve qu'un grand nombre de ces livres appartient à la litté-
ture luthérienne. Cette littérature a exercé une grande influence sur l'art de Bach.
En retraçant L'histoire de la morale guerrière (pp. 131-150) de Luther à
Scharnhorst, M. W. ELERT insiste sur la manière morale dont Luther s'est préoc-
cupé-du service des armes et a déterminé, sous ce rapport, un courant bien-
-faisant. Si, dans maints sermons de la dernière guerre, on se trouve en présence
d'une identification entre l'Allemagne et le Royaume de Dieu, cela tient à des
influences qui se sont marquées au cours du xix° siècle et qui venaient d'autres
courants confessionnels.
M. Fr. ULMER cherche à préciser La Nature et les limites de la Liturgie (pp.
151-164). L'Homilétique, l'Hymnologie, l'Architecture et l'Ornementation re-
ligieuses, tout en ayant des rapports certains avec la Liturgie, ont leur disci-
pline propre. La liturgie consiste essentiellement dans les relations immédiates,
à caractère solennel,entre leDieu miséricordieux dans le Christ et sa communauté
pécheresse, mais sanctifiée dans le Christ.
M. Paul ALTHAUS fait à grands traits L'Histoire de l'exégèse de Jacques S,16
depuis S. Augustin : « Confessez vos péchés l'un à l'autre » (pp. 164-194) et montre
les différences d'interprétations auxquelles ont abouti les commentateurs.
«Ta langue te trahit » (pp. 195-209) est le titre original d'une étude de M. Wil-
helm VOLLRATH sur l'esprit anglais. La langue anglaise a marqué son empreinte
sur la vie religieuse et scientifique du pays.
L'une des monographies les plus contestables est celle de M. Fr. HAUCK sur
L'amitié chez les Grecs et dans le Nouveau Testament (pp. 211-228). Les Grecs
ont eu l'idée d'un noble humanisme : tout ce qui revêt une beauté humaine, ils
en recherchent l'épanouissement dans la vie, telle l'amitié dans les relations
humaines ; ils en sont même venus à admettre la possibilité d'une amitié avec
Dieu. Mais l'auteur, par contraste, établit que, dans le N. T., par suite de la
force de la révélation eschatologique de Dieu qui prend toute la vie, l'amitié,
comme réalité purement humaine, est tout à fait à l'arrière-plan, et même l'ami-
tié avec Dieu serait étrangère aux livres sacrés, encore qu'ils parlent d'une ma-
nière commune, inconnue des Grecs, de l'amour de Dieu.
Sur Amos 7, 10-17 (pp. 229-236), M. L. ROST exerce sa critique et rattache le
verset 11 au verset 6 du chap. 2. De cette façon le début et la fin du livre d'Amos
se trouvent réunis très étroitement et le discours sur les nations est à placer non
pas au commencement, mais à la fin de l'activité du prophète dans .l'Israël du
Nord.
. Dans les deux dernières pages du volume (pp. 237-239), M. Fr. HAUCK a ras-
semblé tous les titres des publications de M. Zahn de 1919 à 1928 et complète
ainsi la Bibliographie donnée en 1918. On remarque que le jubilaire continue
avec ardeur son travail déjà si fécond. P. S.
Bibliothek Warburg. Vortrâge. Herausgegeben von F. SAXL. Bd. Vï (1926-
1927) et Bd. VII (1927-1928). Leipzig, Teubner, 1930 ; gr. in-8, xi-248
pp. mit 102 Tafeln, et ix-341 pp. mit 42 Tafeln. — 25 et 20 Mk.
Édités avec un luxe qu'on ne connaît plus en France pour les ouvrages de
cette sorte, les Vortrâge de la Bibliothek Warburg continuent de nous offrir de
bons travaux. Le t. VI est consacré à un ensemble d'études d'histoire de l'art.
SCHMOSSER décrit les statues des grands hommes modernes qui ornent ou plutôt
défigurent tant de places publiques. SCHWARZENSKI fait connaître l'une des sour-
ces.de Ghiberti, TIETZE montre le lien entre l'art lombardo-roman et la Renais-
sance, HENKEL, en un mémoire très suggestif, expose l'évolution d'un type,
l'illustration des Métamorphoses d'Ovide, dans, l'art de la gravure du xv° au
xviie siècle, cependant que SALOMON analyse un curieux manuscrit illustré d'un
clerc avignonnais du xive siècle.
J3?ùn intérêt plus vif par l'ampleur, la nature et le lien logique des contribu-
tions, le t. VII présente un groupe de recherches «sur l'histoire du drame».
Signées de maîtres éminents, on y remarquera tout particulièrement les études
de PREUSS : « La substructure du drame », de GEFFCKEN : « La conception de la
tragédie dans l'antiquité » et de KROLL : « La descente du Christ aux Enfers ».
C'est l'un des problèmes les plus compexes, en même temps que des plus pas-
sionnants, que celui des origines de la tragédie. Comment, du choeur des chè-
vre-pieds, aussi burlesque sans doute que proprement «tragique», en est-on
venu à la représentation sublime de héros luttant contre la destinée, mystère
non expliqué, encore et, au vrai, à peine exploré. On connaît sur ce point le livre,
d'une fantaisie géniale, de Fréd. Nietzsche. Quels qu'en soient les défauts, évi-
dents, on a plaisir à voir un philologue aussi sûr que Geffcken y rendre hommage.
Car c'était un noble essai, et qu'il faudra bien reprendre, sur d'autres bases. On
regrette qu'en son beau travail, G. lui-même passe trop vite sur ce point. Ce pro-
blème des origines commande en effet toute la suite de l'évolution et permet seul
de l'entendre. On fait fausse roule, ce semble, à suivre ici les indications d'Aris-
tote. Ce qui frappe surtout, chez Eschyle, c'est le caractère religieux de la tragé-
die. G. le remarque fort bien, les personnages sont ici tout d'une pièce. En eux,
point de conflit moral, de lutte entre des passions. C'est qu'ils sont menés, do-
minés. Les véritables protagonistes habitent une autre région, au vrai « surna-
turelle ». C'est l'invincible Destinée, mystérieuse, incompréhensible : et c'est
en face, l'éclairant, et peu à peu la pénétrant de raison, d'intelligibilité, la Jus-
tice. Agamemnon tue Iphigénie, ClytemnestreAgamemnon,OresteClytemnestre :
nul des trois n'est coupable. Une force les pousse, qui vient d'en haut, et dont
nous sentons au terme qu'elle est l'expression vivante de la juste Divinité. Mais
si tout ce théâtre est de la sorte si foncièrement, si essentiellement imprégné de
divin, n'est-ce pas qu'à l'origine le propre choeur des chèvre-pieds signifiait
autre chose que jeux et mimes? C'est ici que des études comme celles de Preuss
sont d'un précieux intérêt: Elles mettent, il semble, sur la voie. P. décrit, chez
un certain nombre de peuplades, les formes primitives du drame tel qu'il se dé-
gage de la danse religieuse el des fêtes de culte. Le drame apparaît ainsi, dans son
origine, comme un phénomène liturgique. Après bien des siècles, c'est dans la
liturgie aussi qu'en l'Église chrétienne les représentations dialoguées prendront
source. Et quoi de plus « dramatique » à vrai dire, au sens propre du mot, que
telle cérémonie de culte? Ainsi se pose le problème : le drame n'est-il pas, dans
son jet premier, une explication de la geste du dieu ? N'y a-t-il point correspon-
dance entre la naissance et l'évolution de la tragédie et la naissance et l'évolu-
tion des formes du sentiment religieux et du culte ? Et enfin ne voit-on pas,
dans la Grèce elle-même, le rationalisme s'introduire dans la tragédie dans la
mesure exacte où il pénètre la religion? N'est-ce pas là tout justement ce qui
caractérise le mouvement de, la tragédie d'Eschyle à Euripide? Voilà, croyons-
nous, ce qu'il vaudrait la peine d'analyser à cette heure. La philologie ne peut
ici se séparer de l'histoire des religions. Le rapprochement des deux belles études
de Preuss et de Geffcken mène droit à cette conclusion. Heureux qui reprendra,
sur ces bases nouvelles, l'étude du grand problème dont s'enchantait Fréd.
Nietzsche. A. M. FESTUGIÈRE.
Dietrich VON HILDEBRAND. Die Ehe. Mùnchen, J. Millier, 1930 ; petit in-12
46 pp.
Dans cette plaquette élégamment éditée, se trouvent rassemblées, sous une
forme élevée, de nobles pensées sur l'amour humain et chrétien dans le mariage.
De superbes reproductions des principaux chefs-d'oeuvre que la peinture ou
la sculpture ont composés à la gloire du mariage ajoutent encore au cachet
artistique de l'impression.
R. JANIN. Les églises séparées d'Orient. (Bibl. cath. des se. rel.). Paris, Bloud
et Gay, 1930 ; in-16, 200 pp.
La"cpmpétence du R. P. Janin en ce qui concerne Les Églises orientales et
les. Rites orientaux faisait bien augurer du volume annoncé sous son nom dans
ïâ.Bibl cath.. des se. rel. L'événement n'a pas trompé notre attente et nous avons
retrouvé dans Les Églises séparées d'Orient l'abondante et sûre documentation
— 14* —
de l'auteur. Il n'est plus ici question de Rites, si ce n'est incidemment, et par
là se trouve supprimé l'objet des petites chicanes que les critiques pointilleux
n'avaient pas manqué de chercher au P. J. lors de la publication de son premier
ouvrage. Par contre, l'exposé de l'histoire et de l'organisation des diverses égli-
ses orthodoxes est repris sur un plan identique. Avec plaisir toutefois on con-
state que l'auteur a complètement refondu ces chapitres, les a condensés sans
en rien laisser perdre, et surtout les a mis à jour, point fort important lorsqu'il
s'agit d'églises comme l'église russe et généralement les églises slaves, qui ont
été soumises en ces denières années à de nombreuses vicissitudes. On regrette-
ra cependant que les limites imposées à son ouvrage ne lui aient pas permis de
nous entretenir davantage de la vie liturgique et de l'histoire doctrinale de ces
églises, et parla, de nous en faire pénétrer l'âme.C'est grand dommage. La cause
de l'Unité, qui est chère à l'auteur, y aurait certainement gagné. C. D.
Lexikon fur Théologie und Kirche, zweite Aufl. des Kirchl Handlexikons
herausg. von Dr. M. BUCHBERGER, Bischof von Regensburg. Bd.II : Bar-
tolomaus bis Colonna. Freiburg in B. ITerder, 1931 ; in-4,16*-1024 pp.
Le deuxième volume remplit bien le programme qu'a fixé la direction : on a
visé à constituer une encyclopédie pratique à l'usage des prêtres auxquels le
ministère ne laisse pas les loisirs de la recherche scientifique : d'où multiplication
de courtes notices et compression du point de vue théologique proprement dit :
pas de citations, mais de rapides bibliographies, plutôt un schéma d'étude
qu'un résumé de monographie. Aussi certains articles ont-ils une allure un
peu sèche, voire purement bibliographiquetpar. ex. Bulgakov). Par topographie
ailleurs, on
a donné un développement et un soin particuliers aux articles de
biblique, de missiologie, de géographie, et de statistique religieuses ; noter aus-
si de bonnes gravures concernant l'archéologie et quelques reproduction d'au-
tographes.
Signalons quelques articles nouveaux ou renouvelés, ou qui nous ont paru
heureux : Batiffol ; Bekenntnisschriften (confessions religieuses) ; S. Bellarmin
(L. Koch) ; Beruf (vocation, mis au courant des récentes controverses) ; Bol-
chevismus (J. Schweigl) ; Buss ; S. Canisius (Metzler) ; China (Schmidlin) ; Chry-
sostomus (Baur). Relevons aussi l'art. Cajefan (J. Mayer) qui constitue un bon
résumé, avec une légère erreur : il y a eu des éditions des opuscules de Cajetan
avant celle de Paris 1530 (à savoir 1511, 1514 et 1529), — et l'art. Chardon(E.
Krebs), courte notice mais qui, grâce à la récente mise en valeur de ce théologien
par M. Brémond, répare l'oubli où on l'a laissé jusqu'ici (ni Hurter ni le Dict.
de Théol. Cath. ne le mentionnent).
Il ne serait pas impossible cependant, de relever quelques oublis : Maurice
Blondel, Berdjaev par ex. : légers défauts dans un ouvrage qui, dans ses limites
pratiques et malgré le schématisme excessif de certains articles, est bien informé,
bien équilibré, bien imprimé. M.-J. C.
Ansii. TH. Gedanken ûber die Weise. (Extrait de Studia Calholica, nov.
1930). Nijmegen, Uitgave van N. V. Centrale Drukkerij, 1930 ; in-8, 31 pp.
Acta
,
Gonventus Pragensis pro Studiis Orientalibus anno 1929 celebrati.
Olomuci, sumptibus Academiae Velehradensis, 1930 ; gr. in-8, 258 pp. —•
38 ce.
ALEKSEEV N. N. Religija, Pravo i Nravstvennost'. Paris, YMCA-Press, 1930 ;
in-16, 106 pp. — 0,50 doll.
D'ALÈS A. De Verbo incarnato. Paris, Beauchesne, 1930 ; in-8, xvi-490 pp.
— 45 fr.
ARCHAMBAULT P. S. François de Sales. (Les moralistes chrétiens). Paris,
Gabalda, 1930 ; in-12, 319 pp. — 20 frs.
ARSENIEV N. Pravoslavie, Katolicestvo, Protestantizm. Paris, YMCA-
Press, 1930 ; on-16, 175 pp. — 0,80 doll.
AVERROES. Tahafot-at-Tahafot. Texte arabe établi par M. BOUYGES S. J.
(Bibliolheca arabica scholasticorum, série arabe, T. III). Beyrouth, Impri-
merie catholique, 1930 ; in-8, xi.-680 pp. •— 105 fr.
BAUER K. Die Wittenberger Universitâtstheologie und die Anfânge
der Deutschen Rêîorttiation, Ttibingen, Mohiy 1928 ; x-159 pp.
BAYOT A. Le poème moral, traité de Vie chrétienne. (Publications de l'Aca-
démie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, Textes
anciens, Tome I). Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1929 ; in-8, cevm-
304 pp. — 50 fr.
BECKER O. Zur Logik der Modalitâten, Sonderdruck aus : Jahrbuch fur
Philosophie und Phânomcnologische Forschung, Bd. XI. Halle (Salle),
Niemeyer, 1930 ; gr. in-8, 35 pp. — 4 Mk.
BELT. G. K. A. et DEISSMANN A. Mysterium Christi. Londres, Longmans
Grcen and Co, 1930 ; gr. in-8, x-288 pp. — 15 sh.
BEVENOT H., O.S.B. Die Beiden Makkabâerbûchei*. (Die Heilige Sclwift
des Alten Tesfamentcs, IV. Band, 4 Abteilung). Bonn, Hanstein, 1931 ;
in-8, xn-260 pp. — 9,60 Mk.
BIARD J. Les Dons du Saint-Esprit. Avignon, Aubanel fils aîné, 1930 ; in-8,
205 pp. — 20 fr.
BISSEN J.-M., O.F.M. L'exemplarisme divin selon Saint Bonaventure.
(Etudes de Philosophie médiévale. IX). Paris, Vrin, 1929 ; gr. in-8, 304 pp.
— 35 fr.
BLONDEL M. Une énigme historique le Vinculum
: « substantiale d'après
»
Leibnitz et l'ébauche d'un réalisme supérieur. (Bibliothèque des
archives de Philosophie). Paris, Beauchesne, 1930 ; in-8, xxiv-148 pp.
— 30 fr.
BOHL F. M. T. Das Zeitalter Abrahams. (Der aile Orient. Bd. 29). Leipzig,
Hinrichs, 1930 ; in-8, 56 pp. — 2 Mk. 10.
BOLLEY A. Gebetsstimmung und Gebet. Dûsseldorf, Pâdagogischer Verlag,
1930 ; in-8, 248 pp.— 12 Mk.
BONIZO. Liber de vita christiana. (Texte zur Geschichte des Rômischen und
kanonischen Rechls im Miltelalter, I. Band). Berlin, Weidmann, 1930 ;
gr. in-8, r.xxxxvn-4 02 pp.
BOUTROUX E. La Philosophie de Kant. (Bibliothèque d'Histoire de la Philo-
sophie). Paris, Vrin, 1926 ; gr. in-8, 37C pp. — 35 fr.
BRAUN H. Gerichtsgedanke und RechJertigungslehre bei Paulus. (Un-
iersuchungen zum Neuen Testament, Heft 19). Leipzig, Hinrichs, 1930 ;
in-8, 120'pp. — 6,50 Mk.
BRroHTMAN E. S. The problem of God. New- York. The Abingdon Press, 1930 ;
in-8, 210 pp. —2 sh.
BRoss ST. Gilles de Rome et son traité « De ecclesiastica potestate ».
Paris, Beauchesne, 1930 ; in-8 , 84 pp. — 15 fr.
BROWNE S. A Pragmatist Theory oî Truth and Reality. Princeton, Pr. Univ.
Press, 1930 ; in-'\ 83 pp. — 1,50 Doll.
BHUDER K. Die Philosophischen Elemente in den Opuscula sacra des
Boethius. (Fors'-I ungen zur Geschichte der Philosophie und der Pàdagogik,
III. Bd., Heft 3). Leipzig, Meiner, 1928 ; in-8, iv-86 pp. — 5 Mk.
BIUJNRMANN .T., S.V.D. Kirche und Gottesglaube. Zweite ergânzle und ver-
besserte Auflage. S. Gabriel bei "Wicn, Missionsdruckerei, 1930 ; gr. in-8,
520 pp.
BURY J. B. Rïstory oî the Papacy in the XÎXth Gentury.(l 864-1878).London,
Macmillan, 1930 ; in-8, r.xn-176 pp. — 10 sh.
BUSTON. History of Buddhism. I. Part. Translated from Tibetan by E.
Obermiller. (Materialirn zur Kunde des Buddhism. 15. He.fi). Leipzig
Harrassowitz. 1931 ; in-8, 188 pp. — 15 Mk.
CARROT. F. (Dora). Les livres de la liturgie latine. (Bibliothèque catholique des
.
sciences religieuses). Paris, Blond et Gay, 1930 ; in-8, 165 pp. •— 12 Fr.
CAMM (Dora BEDK) O.S.]S. De l'anglicanisme au monachisme. Journal
d'étapes d'un converti. Traduit de l'anglais par Ch. Grolleau.( Coll.
Pax. Vol. XXXII). Paris.Desclée de Brouwer et Co, 1930 ; in-12, 112 pp.
— 5 Fr.
CANTECOR G. Comte. (Les Philosophes). Paris, Mellottée, s. d. ; in-12, 175 pp.
— 12 Fr.
CAYRÉ F., A. A. Précis de Patrologie. II. Paris, Desclée, 1930 ; in-12, 922 pp.
CHAIX-RUY J. Le Jansénisme. Pascal et Port-Royal. Paris, Alcan, 1930 ;
in-12, 167 pp. — 15 Fr.
CHRISTIANSEN B. Die Kunst. Ruchenbach i. Br., Felsenverlag, 1930 ; in-8, 260
pp. — 6 Mk., 80.
COLI.IN R. Réflexions sur le Psychisme. (Cahiers de Philosophie de la Na-
ture, III). Paris, Vrin, 1930 ; in-8, 228 pp. — 20 fr.
Con.TON G. G. Life in the middle Ages. 2» éd. 4 vol. London, Cambridge
Uiiiversity Press, 1928, 1929, 1930; in-8, xvi-266, xiv-170, XLIV-184,
XVf-396pp. — 7j 6 s,, 6 s., 6 s., 10„ 6 s.
— 19* —
Credo Ecclesiam. Festgabe zum 70. Geburtstage des D. Wilhelm Zoellner.
Herausgegeben von Hans EHRENEERG. Gùtersloh, Bertelsmann, 1930 ;
gr. in-8, xvi-415pp. — 18 Mk.
CRISÔGONO DE JESTJS SACRAMENTADO. La Escuela mistica carmelitana.
Madrid, Mcnsajero de Santa Teresa, 1930 ; in-8, 456 pp. — 8 Pes.
DANNENBAUER. Luther als Religiôser Volksschriîtsteller 1517-1520. (Samm-
lung Gemeinverstandlicher Vortrage). Tûbingen, Mohr, 1930 : in-8, 42 pp.
— 1,80 Mk.
DELACROIX H. Le Langage et la Pensée. (Bibliothèque de Philosophie contem-
poraine). 2e éd. Paris, Alcan, 1930 ; in-8, vm-624pp. — 60 fr.
DESCAMPS P. Etat social des peuples sauvages. (Bibliothèque scientifique).
Paris, Payot, 1930 ; in-8, 288 pp. avec 23 hors-texte. — 30 fr.
DIEKAMP F. Katholische Dogmatik, nach den Grundsâtzen des Heiligen
Thomas. 2. Band. Munster, Aschendorff, 1930 ; in-8, x-585pp. —13,70 Mk.
DOMBART T. Der Babylonische Turm. (Der A lie Orient, Bd. 29). Leipzig,
Hinrichs, 1930 ; in-8, 36 pp. mit iv Tafeln. — 1 Mk. 90.
DREYER K. Die Religiôse Gedankenwelt des Salomo Ibn Gabirol. Leipzig,
Pfeiffer, 1930 ; gr. in-8, 158 pp. — 9 Mk.
DROEGE TH., C. SS. R. Der analytische Charakter des Kausalprinzips.
' Bonn a. Rh., Hofbauer-Verlag, 1930 ; in-8, 107 pp. 4 Mk.
•
—
DUDON S., S. J. Le Gnostique de Saint Clément d'Alexandrie. Opuscule
•
Les Actes des Apôtres. Les grandes épîtres de Saint Paul. Paris,
Téqui, 1930 ; in-8, 612 pp. — 30 fr.
Lutherana VI. Sechstes Lutherheft der Theologischen Studien und
Kritiken. 102." Band, 1-2 Heft. Gotha, Klotz, 1930 ; in-8, 210 pp.
LUTOSLAWSKI W. W. The Knowledge of Reality. London, Cambridge Unver-
sity Press, 1930 ; in-12, xvn-203 pp. — 7 sh. 6.
Marburger Theologische Studien. Heft I et III. Gotha, Klotz, 1931 ; in-8,
78 et viii-44 pp. — 3,50 et 2,40 Mk.
MARGOLIS M. L. et MAUX A. Histoire du Peuple Juif. Trad. de l'Anglais par
J. ROBILLOT. Paris, Payot, 1930 ; gr. in-8, 750 pp.
MARTIN R. M., O.P. La Controverse sur le Péché originel au début du
XFtf"e siècle. Textes inédits. (Spicilegium Sacrum Lovaniense. Etudes
et documents, fascicule 10). Louvain, Spicilegium Sacrum Lovaniense,
1930 ; gr. in-8, xvi-428 pp.
MATÎTIN V. Les congrégations romaines. (Bibliothèques catholique des scien-
ces religieuses). Paris, Bloud et Gay, 1930 ; in-8, 210 pp. — 12 fr.
Id. — Les cardinaux et la Curie. (Bibliothèque catholique des sciences reli-
gieuses). Paris, Bloud et Gay, 1930 ; in-8, 210 pp. — 12 fr.
MAUSBACH J. Dasein und Wesen Gottes. Erster Band. Munster in West-
falen, Aschendorff, 1930 ; in-8, xvi-524 pp. — 4 Mk. 25.
MAYLAN C. E. Freuds tragischer Komplex. Mûnchen, Reinhardt, 1929 ;
in-8, 215 pp. — 7Mk. 80.
Meditatio Pauperis in solitudine auctore anonymo saec. xm. edidit F. M.
DELORME, O.F.M. (Bibl. Franciscana Ascetica medii aevi. Tom. VII).
Quaracchi, Collège S. Bonaventure, 1929 ; in-16, LI-371 pp.
MESSINA G., S. J. Der Ursprung des Magier und die Zarathustrische Re-
ligion (Scripta Pontificii Institua Biblici). Roma, Pontificio Instituto
Biblico, 1930 ; gr. in-8, 102 pp.
MIOHELITSCH A. Allgemeine Religionsgeschichte. Graz, « Styria », 1930 ;
in-8, xv-930 pp. — 30 Mk.
MIEHLE A. u. PAGEL FR. Religiôse Kindheitserlebnisse. Breslau, F. Hirt,
1930 ; in-8, 200 pp. — 6,40 Mk.
MÔHLER J. H. I. Gesammelte Aktenstùcke und Briefe. Herausgegeben
— 22* —
ben von S. LOSCH. Mûnchen, Kosel, s. d. ; in-8, xxiv-552 pp.
MUGNIER R. La Théorie du Premier Moteur et l'Evolution de la Pensée
Aristotélicienne. (Bibliothèque d'Histoire de la Philosophie). Paris, Vrin,
1930 ; gr. in-8, 232 pp. — 30 fr.
Id. — Le sens du mot ©eioç chez Platon. (Bibliothèque d'Histoire de la phi-
losophie). Paris, Vrin, 1930 ; gr. in-8, 152 pp. — 20 fr.
MURCHISON C. Psychologies of 1930. (The international university séries in psy-
chology). London, Oxford University Press, 1930 ; in-8, xx-498 pp. —
6 s h.
A History of Psychology in Autobiography. I. Edited by C. MURCHISON
Worcester, Clark Univ. Press, 1930 ; gr. in-8, xvin-516 pp. — 5 Doll.
NATHAN M. Les psychoses évitables. (Bibl. des connaissances médicales). Pa-
ris, Flammarion, [1929] ; in-12, 245 pp. — 12 fr.
NARBERHAUS J. Benedikt von Aniane. Munster, Aschendorff, 1930 ; in-8,
vi-80 pp. — 4 Mk. 40.
NINK C, S. J. Grundlegung der Erkenntnistheorie. Frankfurt a. Main,
Carolus-Druckerei, 1930 ; in-8, xn-292 pp. — 10 Mk. 50.
id. — Kommentar zu Kants Kritik der reinen Vernunft. Frankfurt a.
Main, Carolus-Druckerei, 1930 ; in-8, xvi-310 pp. — 10 Mk. 50.
NISTERS B. Die Christologie des Hl. Fulgentius von Ruspe. Munster,
Aschendorff, 1930 ; gr. in-8, 115 pp. — 5 Mk. 80.
ODDONE A., S. J. La Figura di Christo nel pensiero di S. Agostino. Torino,
Soc. Edit. Internaz., 1930 ; in-8, xn-138 pp. — 5 Lire.
Opus Epistolarum Des. Erasmi Roterodami. Denuo recognitum et auctum
per P. S. ALLEN et H. M. ALLEN. Tom. VII. 1527-1528. Oxford,Clarendon
Press, et London, H. Milford, 1928 ; in-8, XIH-560 pp. — 28 sh.
PARIS G. M., O. P. Dissertatio de Donis Spiritus Sancti in genere.Tau-
rini, Marietti, 1930 ; in-8, xii-114 pp. — 6 Lire.
PARPERT F. Das Mônchtum und die Evangelische Kirche. (Aus der Welt
christlicher Frômmigkeit. Band 10). Mûnchen, Reinhardt, 1930 ; in-8,
80 pp. — 3,80 Mk.
PÈGUES T., O. P. Commentaire français littéral de la Somme Théo-
logique de S. Thomas d'Aquin. XIX. Les Sacrements : Pénitence.
Extrême-Onction. Toulouse, Privât, 1930 ; gr. in-8, vni-618 pp.
Id. —• L'Autorité Pontifical et la philosophie de S. Thomas. Quelques
mots de réponse au R. P. de Tonquédec. Toulouse, Privât, 1930 ; gr.
in-8, 29 pp.
PICARD C. Les Origines du Polythéisme Hellénique. L'art créto-mycé-
nien. (Art et religion). Paris, Laurens, 1930 ; in-8, 186 pp. 24 planches
hors texte. — 20 fr.
PIERRE H. L'union de l'Orient avec Rome. (Orientalia christiania, XVIII-1).
Rome, Pont. Instit. Orient. Stud., 1929 ; gr. in-8, 157 pp. —• 26 Lire.
PIMENTA A. Estudos filisoficos e criticos. Coimbra, Imprensa da Universi-
dade, 1930 ; in-8, XLII-600 pp.
PLUS S. J. La sainteté catholique. Paris, Bloud et Gay, 1928 ; in-12, 148 pp.
POTTER CH. F. Les fondateurs de religions. Ed. franc, de G. Lepage. Paris.
Payot, 1.930 ; in-8, 428 pp. — 25 fr.
POYNTER J. W. Inside the Roman Church by one who was there. London,
Epworth Press, 1930 ; in-12,160 pp. — 2 sh. 6.
Pravoslavnaja mysl' Irudy pravoslavnago bogoslovnago Instituta v Parize v. II.
(La Pensée orthodoxe, travaux de l'Institut de théologie orthodoxe à Paris,
cah. II). Paris, 1930; gr. in-8, 210 pp. — 1 doll.
Quaestio de universali secundum viam et doctrinam Guillelmi de
Ockham. Édité par GKABMANN (Opuscula et textus historiam ecclesiae ejus-
que vitam alque doctrinam illustrantia. Séries scholastica, fasc. X). Munster,
Aschendorff, 1930 ; in-10, 40 pp. — 0,95 Mk.
RASHDALL H. God and Man. Oxford, Blackwell, 1930 ; in-8, 264 pp. — 6 sh.
Religion und Seelenleiden. Vortràge des Kath. Akademikerverbandes in
Kevelaer. Herausgegeben v. W. BERGMANN. Augsburg, Haas, 1929 ; in-8.
204 pp. — 7 Mk.
ID. — 1930 ; in-8, 135 pp. — 4 Mk. 50.
RENIÉ J., S. M. Manuel d'Ecriture Sainte. Tome I : Introduction générale
et Pentateuque. Tome 11 : Livres historiques. Livres didactiques.
Paris, Lyon, E. Vitte, 1930 ; in-12, 480 et 558 pp. — 20 et 24 fr.
RINTELEN (VON) F. J. Philosophia perennis. 1er Band. Abhandlungen
uber die Geschichte der Philosophie. 2e* Band : Abhandlungen
23*
— —
zur systematischen Philosophie. Regensburg, Habbel, 1930 ; gr. in-8.
vn-1244 pp. — 37 Mk.
RIVIER W. L'Empirisme dans les sciences exactes. (Archives de la société
belge de Philosophie). Bruxelles, Peerebooms, 1930 ; gr. in-8, 13 pp.—2fr.
ROTTA P. Il Cardinale Nicolo di Cusa, la vita e il pensiero. (Pubblicazioni
délia Universita cattolica del sacro Cuore. Série prima : science filosofiche).
Milan, Vita e Pensiero ; gr. in-8, xvi-454 pp. — 20 1.
RYBTNSKI J. Der Mal'akh Jahwe. Paderbom, Schbningh, 1930 ; in-8, 123 pp.
— 6 M.
SCHAERER R. Etude sur les notions de eonnaissance'et^ d'art d'Homère
à Platon. Maçon, Protat, 1930 ; gr. in-8, XII-216 pp.
SCHEEL O. Martin Luther. T. I et II. Tubingen, Mohr, 1921 et 1930 ; gr.in-8,
vin-340 et xn-694 pp. — 12 et 33,60 Mk.
SCHILLING H. Das Ethos der Mesotes. (Heidelberger Abhandlungen zur Phi-
losophie und iltrer Geschichte). Tubingen, Mohr, 1930 ; gr. in-8, iv-103
pp. — 6 Mk.
SCHILLING O. Die Staats- u. soziallehre des Hl. Thomas von Aquin. 2e
éd. Mûnchen, Hueber, 1930 ; in-8, vin-360 pp. —13,50 Mk.
SCHMIDT "W. Handbuch der vergleichenden Religionsgeschichte. Ur-
sprung und Werden der Religion. Munster, Aschendorff, 1930 ; gr.
in-8, xvi-296 pp. — 6,80 Mk.
SCHNEIDER C. Die Erlebnisechtheit der Apokalypse des Johannes. Leipzig,
Dorffling u. Franke, 1930 ; in-8, 146 pp. —. 6,50 Mk.
SCHNEIDER E. Psychoanalyse und Pàdagogik. (Paedagogisches Magazin),
Langensalza, Beyer, 1930 ; in-8, 72pp. — 2 Mk. 30.
SCHNEIDER W. Die Quaestiones disputatae de Veritate des Thomas von
Aquin in ihrer philosophiegeschichtlichenBeziehungen zu Augusti-
nus. (Beilraege zur Geschichte der Philosophie und Théologie des Mittel-
alters, Band 27, Heft 3). Munster, Aschendorff, 1930 ; 97 pp. — 5,20 Mk.
SCHRADER F. O. Der Hinduismus. (Religionsgeschichlliches Lesebuch). Tu-
bingen, Molli-, 1930 ; gr. in-8, vn-87 pp. — 3 Mk. 80.
SCHULEMANN G. Aesthetik. Breslau, Borgmeyer, 1930 ; in-12, 238 pp.
SCOTT C. A. A. New Testament Ethics. An Introduction. London, Cambrid-
ge University Press, 1930 ; vi-147 pp. — 5 sh.
SCHWEITZER A. Die Mystik des Apostels Paulus. Tubingen, Mohr, 1930 ;
gr. in-8, xvi-407 pp. —-19 Mk.
SEGOND J. Le problème du génie. (Bibl. de Philosophie scientifique). Paris,
Flammarion, [1930] ; in-12, 283 pp. — 12 fr.
SEEBERG R. Lehrbuch der Dogmengeschichte. Dritter Band. Die Dogmen-
geschichte des Mittelalters. (Sammlung Theologischer Lelvrbiicher.)
Leipzig, Deichert, 1930 ; vi-797 pp. — 27 Mk.
SELBIE W. B. Religion and Life. London, Oxford University Press, Milford,
1930 ; in-8, vi-136 pp. — 6 sh.
SIEDEL G. Theologia Deutsch. Mit einer Einleitung ùber die Lehre von
der Vergottung in der dominikanisehen Mystik. Gotha, Klotz.
1930 ; in-8, xi-198 pp.— 7 Mk.
SILBERT G. Moderne Willensziele. Dritte Aufl. Leipzig, Deichert, 1920 ; in-8,
64 pp. — 2 Mk. 30.
SrwEK P. L'âme et le corps d'après Spinoza. (Collection historique des grands
philosophes). Paris, Alcan, 1930 ; in-8, xxvm-204 pp. — 25 fr.
Id, — La psychophysique humaine d'après Aristote. Paris, Alcan, 1930 ;
in-8, vn-210 pp. — 30 fr.
SMURLO E. Le Saint-Siège et l'Orient orthodoxe russe. 1609-1654. (Publi-
.
cation des archives du ministère des Affaires étrangères. lre série, n" 4)
Prague, Editions Orbis, 1928 ; gr. in-8, vm-353 et 225 pp. — 70 fr.
SOLLIER P. La répression mentale.' (Bibl. de Phil. contemporaine). Paris,
Alcan, 1930 ; in-12, 218 pp. — 15 fr.
SORANZO G. Il papato, l'Europa cristiana e i Tartari. (Pubblicazioni délia
Universita cattolica del Sacro Cuore, Scienze storiche, vol. XII). Milan,
Vita e Pensiero, 1930 ; gr. in-8, xn-624 pp. — 50 L.
STODDARD L. Twelve years in the Catholic Church. London, Burns Oates,
1930 ; in-8, 174 pp. — 1 sh. 0.
STEINERR. Der Philosophie des Thomas von Aquino. Dornach, Am Goethea-
num, 1930 ; in-8, 131pp.
SURIN J.-J. Questions importantes à la vie spirituelle sur l'amour de Dieu.
Texte primitif revisé et annoté par es PP. A. POTTIER et L. MARIÉS,
S. J. Paris, Téqui, 1930 ; in-12, xv-237 pp. — 12 fr.
.
TANNERY P. Pour l'histoire de la science hellène. De Thaïes à Empédocie
(«j 2e éd. par A. DrÈs. Paris, Gauthier-Villars, 1930 ; gr. in-8, xxiv-435 pp.
TAROZZI G. L'Esistenza e l'Anima. (Biblioteca di Cultura moderna). Bari,
Laterza, 1930 ; in-8, xvi-240 pp. — 15 L.
TAYLOR V. The Gospels : A short introduction. London, Epworth Press,
1930 ; in-12, 128 pp. — 2 sh. 6.
TERNUS J., S. J. Zur Vorgeschichte der Moralsysteme von Vitoria bis
Médina. (Forschungcn zur chrisllichen Lileratur- und Dogmengeschichle.
XVI. Band, 3. i/e/O.Paderborn, Schôningh, 1930 ; in-8,116 pp. — 7,50 Mk.
THIELSCHER P. Unser Wissen um Jésus. Ein neuer Weg zur Quellenunter-
suchung. î. Die Selbstentfaltung des Stoffes in den vier Evangelien.
Gotha, Klotz, 1930 ; in-8, 442 pp. — 12 Mk.
THONE P. (Abbé). Vers une vie réparatrice. Tome III. L'esprit de la répara-
tion. Lille, S.I. L. 1. G, 1931, in-18, vi-202 pp. — 7 fr. 50.
TITIUS A. Natur und Gott. Ein Versuch zur Verstândigung zwischen,
Naturwissenschaft und Théologie. Zweite Aufl. Lieferung 4. Gottingen,
Van den Hoeck und Rupreclit, 1930 ; in-8,160 pp.
UMBERG J. Systema Sacramentarium. OEniponte, Rauch, 1930 ; in-8, vm-
122 pp. — 2 Mk. 40.
VAGANAY L. L'Evangile de Pierre. (Etudes Bibliques). Paris, Gabalda, 1930 ;
gr.in-8, xxm-357 pp.
VAISSIÈRE (DE LA) J., S. .1. La Théorie psychanalytique de Freud. Etude de
psychologie positive. (Archives de philosophie. Vol. VIII. Cahier I).
Paris, Beauchesne, 1930 ; in-8, 131 pp.
VAN HOVE A. De Legibus Ecclesiasticis. (Commentarium Lovaniense in
Codicem iuris canonici. Volumen I. Tomus II). Malines-Rome, Dessain,
1930 ; gr. in-8, XVIII-382 pp. — 40 fr.
VAN HOVE L. La joie chez Sainte Thérèse d'Avila. Bruxelles, Devrit, 1930 ;
in-8, 477 pp. •—• 40 fr.
VF.RMEERSC.II A., S. J. Pratique et Doctrine de la Dévotion au Sacré-Coeur.
7e éd. Tome I, La Pratique ; Tome II, Partie Doctrinale. Tournai.
Casterman, 1930 ; in-16, xvi-806 et 283 pp.
VEKNET F. La Spiritualité Médiévale. Paris, Bloud et Gay, 1929 ; in-12,216 pp.
VOGELSANG E. Luthers Hebraerbrief-Vorlesung (1517-1518). (Sammlung,
Gemeiiwerstander Vortrage). Tubingen, Mohr, 1930 ; in-8, 26 pp.—1,80 Mk,
Vues sur la Psychologie animale par H. ANDRÉ, F. J. J. BUYTENDIJK
G. DWELSHAUVERS, M. MANQUÂT. (Cahiers de Philosophie de la Nature,
IV). Paris, Vrin, 1930 ; in-8, 175 pp. — 20 fr.
WARRAIN F. La matière, l'énergie. Paris, Alcan, 1930 : in-8, 180 pp. — 20 fr.
WKBB C. C. J. Our knowledge of one another. From the proceedings of the
British Academy. Vol. XVI. London, H. Milford, 1930 ; gr. in-8, 18 pp. —
1 sh. 6.
WEINBERG S. Erkenntnistheorie. Eine Untersuchung ihrer Aufgabe
und ihrer Problematik. Berlin, Heymann, 1930 ; in-8, 134 pp. — 6 Mk.
WILPERT J. Erlebnisse und Ergebnisse im Dienste der christlichen Ar-
chaologie. Freiburg, Herder, 1930 ; in-8, ix-209 pp. mit 102 Bildern. —
15 Mk.
WINTERNITZ M. Der Mahayana-Buddhismus. (Religionsgeschichlliches Lese-
buch). Tubingen, Mohr, 1930 ; gr. in-8, vi-88 pp. — 3 Mk. 60.
"WOLFSONH. A. Crescas' Critique of Aristotle. (Harvard semilic séries, vol. VI).,
Cambridge, Harvard University Press, 1929 ; in-8, xvi-760 pp.
ZIEHEN TH. Die Grundlagen der Charakterologie. (Paedagogisches Magazin)
Langensalza, Beyer, 1930 ; in-8, VIII-372 pp. — 9 Mk.
..liiïbraiîrie J. VRliST, 6, place de "la ^orbonne, 6,
— JPikBIS (V<s)
f^ETUDES DE PHILOSOPHIE MÉDIÉVALE
.
A Directeur : ETIENNE GILSON.
,'•;:
;', '
- " professeur à la Sorbonne,
Directeur d'études à l'Ecole pratique
;:' ;- des hautes études religieuses.
.VOLUMES PARUS: ,-
I. Etienne GILSON. Le Thomisme. Introduction au système
,
r
c;
'.''•".
de saint Thomas d'Aquin. Troisième édition revue et
augmentée. Un volume in-8° de 315 pages
.-II. Raoul CARTON. L'expérience physique chez Roger Bacon ...
(Contribution à l'étude de la méthode et de la science
32 fr.
'/'
:- ;"''
'
189 pages
............
expérimentale au XIIIe siècle). Un volume in-8° de
:"•' tin. Un volume in-8° de 350 pages sur papier pur fil 60 fr.
,.:~," Édition ordinaire 40 fr..
.. . . . . . . . .Lulle, .
^XII. Car. GTTAVIANO. L'ATS compendiosa de Raymond
"-,
h[ de- Lulle. Un volume in-8° de 164 pages
....
avec une étude sur la bibliographie et le fond ambrosien
XIII. E. GILSON. Eludes sur le,rô-t/i de la pensée médiévale, dans
40 fr.
':'..:_
A- * 336 pp.
^/r. •' SOUS PRESSE:
.............
la formation du système cartésien. Un vol. in-8° de
40 fr.
.
1 20
Dînant.
...............
V. P. GLORIEUX. La littérature quodlibétique de 12G0 a
..............
.
35 fr.
16 fr.
d'Aphrodise ...........
VII. G. THÉRY, O. P. Autour du décret de 1210 : II. Alexandre
VIII. M.-D. ROLAND-GOSSELIN, O. P. Le o De ente et essentia »'
de S. Thomas d'Aquin.
. . . . . . . .
16 fr.
40 fr. '
Prévosihv ..............
omnia : I. Elude critique sur la vie et les OEuvres de
........
XII. Jeanne DAGUILLON. Ulrich de Strasbourg, O. P. La
« Summa de Bono ». Livre I.
25 fr.
40 fr.
XIII et XIV. Mélanges Pierre Mandonnet. Deux volumes. 150 fr.
SO US PRESSE :
M, T. L. PENID'O. Le rôle de l'analogie en théologie dogmatique*
A PARAITRE:
P. GLORIEUX. Les premières polémiques thomistes : II. Le Correcto-
rium Corruptorii « Sciendum ».
Cath. CAPELLE. Autour du décret de 1210: III. Amaury.de Bène,
H. IVIEYLAN. Philippe le Chancelier.
Marthe DULONG. Etienne Langlon.
Ed.BAUER etG. LACOMBE. Preposiiinioperaomnia : III. Quaesliones,
Dom LOTTIN et Dom A. BOON. La u Summa » de Godefroid de Poi-
tiers.
J. GUILLET. Essai sur l'activité intellectuelle d'après S, Thomas
d'Aquin.
Pour tout ce gui concerne la Direction de la Bibliothèque thomiste
s'adresser à M. P. MANDONNET, Le Sauïchoir, Kain (Belgique).
Les Souscripteurs à toute la Collection de la Bibliothèque tho-
miste, les Abonnés de la Revur des Sciences Philosophiques et Théo-
logiques et les Membres de la Société Thomiste bénéficient d'une
réduction de 20 %.