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RECETTES ALCHIMIQUES
(FAR. GR. 2419 : HOLKHAMICUS 109)
COSMAS LE HIÉROMOINE
CHRYSOPÉE
PARIS
LES ALCHIMISTES GRECS
RECETTES ALCHIMIQUES
(PAK. GR. 2419 ; HOLKHAMICUS 109)
COSMAS LE HIÉROMOINE
CHRYSOPÉE
COLLECTION DES UNIVERSITÉS DE FRANCE
DERNIERS OUVRAGES PARUS
Série grecque
dirigée par Jacques Jouanna
Série latine
dirigée par Jean-Louis Ferrary
ARNOBE. Contre les Gentih (Contre les païens), tome VI, livres Vl-VII.
Texte établi, traduit et commenté par B. Fragu.
LES ARPENTEURS ROMAINS, tome II, Hygin Siculus Flaccus. Texte
établi, traduit et commenté par J.-Y. Guillaumin.
COMMODIEN. Instructions. Texte établi et traduit par J.-M. Poinsotte.
ENNODE DE PAVIE, tome II. Lettres. Texte établi, traduit et commenté
par S. Gioanni.
PLINE LE JEUNE, tome I. Lettres. Nouvelle édition. Texte étabti, traduit et
commenté par H. Zehnacker.
SYMMAQUE. LHscours. Texte établi, traduit et commenté par J.-P. Callu.
VITRUVE. De Varchitecture, livre V. Texte étabh, traduit et commenté par
C. Saliou.
COLLECTION DES UNIVERSITÉS DE FRANCE
publiée sous le patronage de l'ASSOCMTION GUILLAUME BUDÉ
TOME XI
RECETTES ALCHIMIQUES
(PAR. GR. 2419 ; HOLKHAMICUS 109)
COSMAS LE HIÉROMOINE
CHRYSOPÉE
ANDRÉE COLINET
Docteur en Philosophie et Lettres à l'Université catholique de Louvain
PARIS
LES BELLES LETTRES
2010
Conformément aux statuts de Γ Association Guillaume
Budéy ce volume a été soumis à Vapprobation de la commis-
sion technique, qui a chargé M. A.-Ph. Segonds d'en faire la
révision et d'en surveiller la correction en collaboration avec
Mme A. Colinet.
¡SAN : 978-2-251-00559-1
ISSN : 0184-7155
AVANT-PROPOS
ANDRÉE COLINET
INTRODUCTION*
I. MANUSCRITS ET ÉDITION
B. Phonétique*
1. Voyelles
1.1. Dans les deux manuscrits, les voyelles ω et ου al
ternent dans des noms : το χωνί ον, το χωνίν et το χουνίν
ainsi que σάπων et το σαπούνιον apparaissent dans la même
2. Consonnes
2.1. Dans les deux manuscrits, σθ est parfois devenu στ :
γενέσθαι et γενέσται, χωριστηναι, νά σκεπαστώσιν57. Mais
dans YHolkhamicus, on rencontre ίσθίαν à côté de ίστίαν,
dérivés du grec ancien εστία ou ίστίη.
2.2. Dans le Parisinus, on peut observer deux fois la trans
formation de λκ en ρχ : άρχαλίν, άρχιμία58. Parfois aussi, la
lettre ξ y est remplacé par ζ : ελεζίρ, ζηρή, mais les deux gra
phies sont proches. D'autre part, dans YHolkhamicus, πτ se
transforme en φτ comme en grec moderne : νά πέφτη (ρ. 21,
22, écrit να πέυτη), transformation du grec ancien πίπτω,
άφτούμενα (écrit αυτούμενα), dérivé du grec ancien άπτω59.
Le groupe prononcé f s ou vs devient ψ : χονέψη pour χώ
νευση60 et vn devient μν comme en grec moderne : αχαμνός
remplace χαυνος (toujours) avec changement d'accent après
être passé sans doute par άχαυνός, la forme du Paminus*1.
2.3. Un groupe de consonnes a tendance à se simplifier :
dès la κοινή, γιγνώσκω et γίγνομαι, très fréquents dans les
deux manuscrits, sont devenus γινώσκω et γίνομαι62. Dans le
Parisinus σφίξον, forme du grec moderne63, dérive de σφίγ-
ξον, άχριτα (p. 13, 13, apparat), est mis pour άχρηστα64,
βετιότρ' (ρ. 3, 16, apparat), pour βελτιώτερα, λεκή pour
λευκή (p. 49, 9-10, apparat)65. Les occurrences observées
dans YHolkhamicus sont plus banales dans la langue médié-
vale : μάλαμα pour μάλαγμα, συβολή pour συμβολή, mais
C. Morphologie
1. Déclinaisons
1.1. Remarque. Dans le Parisinus, le -v final adventice est
présent dans l'accusatif singulier des noms neutres en -μα et
dans μέλι ainsi que parfois dans l'article τό ou dans les pro
noms ou les adjectifs neutres en -o ou en -υ. Également dans
l'accusatif masculin ou féminin de la troisième déclinaison
ainsi que dans les participes en -οντά. Cette profusion ne se
remarque pas dans VHolkhamicus qui indique le -v final ou
l'omet de façon aléatoire.
1.2. Article. Dans VHolkhamicus, l'article du nominatif fé-
minin pluriel est plusieurs fois οι, la forme du grec moderne
(écrite ici ή), à côté de αϊ, la forme du grec ancien 68 . Il s'y
ajoute un article indéfini formé à partir du nombre « un » 69 .
On n'observe rien de tel dans le Parisinus.
D. Syntaxe
1. Syntaxe des cas
1.1. Le datif, très rare, est remplacé par l'accusatif ou par
des prépositions construites soit avec le génitif, soit avec l'ac-
cusatif. Dans le Parisinus, il apparaît quelquefois après la
préposition èv (p. 2, 11 ; p. 11, 18), mais dans des noms de
la deuxième déclinaison. Ou après l'adjectif δμοιος, mais on
rencontre aussi le génitif après cet adjectif121 : δμοιον χρυσού
(p. 12,14). Dans YHolkhamicus, il ne subsiste plus que dans
la formule èv ονόματι του θεού ou σύν θεφ άγίω, ainsi que
dans la recette H 4, recette plus ancienne attribuée à Zosime
(300 ap. J.-C.) dans la Chrysopée de Cosmos122.
1.2. Le complément d'objet direct qui précède le verbe est
parfois repris par un pronom après le verbe : το πινάκιν εκεί
νον βάλε τον (ρ. 3, 5). Dans YHolkhamicus on rencontre un
double accusatif après ποτίζω et δίδω 123 : πότιζε το μολύβιν
άπασα (ρ. 23, 4) ; δός πυρ άχαμνον το υαλίν (ρ. 48, 17-18).
1.3. La fonction du relatif invariable δπερ est précisée par
la reprise à sa suite de son antécédent ou d'un pronom dé-
monstratif124 : δπερ εκ τούτου (p. 6, 1, qui correspond au
latin ex quo) ; δπερ τών υδάτων ή δοκιμασία οδτως εστίν
(ρ. 53,14-15) ; είς δδωρ... δπερ το δδωρ άναλυόμενον (ρ. 57,
9-10).
1.4. Les prépositions sont abondantes. Il s'en crée des va-
riantes : μέ à côté de μετά, απέ à côté de από, σέ à côté de είς,
ωσάν à côté de ως, ces deux dernières seulement dans YHol
khamicus, p. 63, 2 pour σέ et p. 53, 10 pour ωσάν. Elles ont
E. Vocabulaire
A. Sources du Parisinus
B. Sources de /^Holkliamicus
156. Cf. L. Schuba, Hss. Pal. Lat, p. 342, qui donne au ma-
nuscrit une origine française. N'est pas cité par TK.
157. DWS 307, signale le même texte dans Edinburgh,
Univ. L. 131,1478, f. 75-82 ; il est mentionné aussi par TK 1340,
7. L'incipit est le même que celui de Palerme, mais Fexplicit est
différent ; de plus, le nom de Laurent Buti du manuscrit de Pa-
lerme y est devenu Laurentius Luci. Buti est une commune de la
Toscane près de Pise. U. Chevalier, Répertoire, col. 737, cite un
François Buti, né à Pise en 1324 et mort en 1406. On rencontre
aussi un Jacques Buti, mort en 1450 (U. Chevalier, idem, et Th.
Kaeppeli, Scriptores O. P., II, 309-310).
158. Carini, p. 181, n° 63.
SOURCES : FRÈRE ÉLIE LIII
168
identifiés . . Thorndike, tout en reconnaissant la réputa-
tion dufrèreElie comme alchimiste, ou peut-être à cause de
cette dernière, s'interrogeait sur l'authenticité des œuvres
qui lui sont attribuées, car les manuscrits où il les rencontrait
datent du xve siècle169. En ce qui concerne le Vade mecum,
il ne connaissait pas les recettes anonymes du Vatican, Pal.
lat. 1267, manuscrit du xrve s. Π ne se doutait pas non plus
que le manuscrit de Palerme, du début du xrve s., contenait
le fruit d'un vol de Laurent Buti, sans doute en 1298, qui
était le même texte. D'autres recettes utilisant les acides mi
néraux se rencontrent dans ces deux manuscrits. Le Vatican,
Pal . 1267, f. 7V, possède une eau merveilleuse à base des
mêmes ingrédients dont les effets sur le mercure et l'argent
sont mentionnés. Le manuscrit de Palerme contient, f. 396v-
397 (f. 375v-376), une recette proche du Vade mecum : un
chapitre dufrèreGautier adressé à l'empereur Henri, empe
reur de 1312 à 131317°. Son auteur décrit le même procédé
2.2. Manuscrits.
J'en ai vu cinq manuscrits188 : ils sont fort différents. Quel
que soit le manuscrit, le traité a pourtitreIncipit liber Arche-
lai philosophi de corporibus et spiritibus [TK 618] et débute
toujours par Incipit breuis expositio summe totius libri mine
rału operis et maioris [TK 181]. On peut toutefois discerner
deux groupes.
a) Dans le premier groupe, après une phrase d'introduc
tion où l'auteur promet de dissiper les obscurités des auteurs
anciens, il expose la suite des livres, à vrai dire très courts,
plutôt des chapitres, qu'il compte aborder, ce qui nous donne
un fil conducteur qui nous permettra peut-être de dépar-
tager l'œuvre originelle des additions. Il rapporte ensuite
comment il a été amené à rédiger son traité qu'il qualifie
de traduction (translatio). Après une quête suivant la tra-
dition hermétique, il s'embarque pour Constantinople à la
cour de l'empereur Emanuel (sic), c'est-à-dire Manuel Com-
nène Ier (1143-1180), et rédige à sa demande cette summa,
avant d'en composer une plus brève (summula). Il reprend
ainsi pour désigner son ouvrage l'appellation de summa, déjà
présente dans la première ligne du texte, et la différencie de
la summula. Il semblerait donc que Summa et De corporibus
et spiritibus soient identiques.
ne le laisse pas deviner. Mais c'est dans cette ville que Pascal
Romanus, l'interprète de Manuel, a traduit les Cyranides du
grec en latin en 1169197 et le Lumen luminum de Michel Scot
se présente parfois comme la traduction d'un Livre de Dé-
dale grec198. A l'heure actuelle, les interrogations subsistent.
2.4. Auteur ?
Le manuscrit de Païenne, B. Corn. 4Qq AIO, f. 303 v , dans
l'explicit d'un recueil de recettes, nous dévoilerait peut-être
l'identité du personnage qui se cache sous le nom d'Arche-
laus : Explicit liber magistrì Iacomini prouincialb de rialto de
uignone, compilatus ex scientia excellentùsimi cardinalis albi.
Quem librum intitulat Archilaum. Le texte est ambigu : on ne
voit pas si l'auteur du livre intitulé Archelaus est le Cardinal
blanc ou bien maître Jacqmain. Le Cardinal blanc est Jean
de Tolède, médecin à la cour papale mort en 1275 et féru
d'alchimie, mais on ne connaît pas le maître Jacqmain ou Ia-
cominus, appelé aussi Iacobinus au f. 279 et Iacobus au f. 313 v
du même manuscrit. Si le traité de Michel Scot n'a pas été
interpolé pour les passages où il cite notre auteur, les dates
ne concordent pas. D'autre part en étudiant les manuscrits,
nous avons vu que les textes d'Archelaus ont été plusieurs
fois remaniés et donc ces affirmations ne sont pas contra-
dictoires. Le Cardinal blanc ou Maître Jacqmain a pu opérer
un remaniement de l'œuvre de son illustre prédécesseur et
dans ce cas, il n'y aurait pas de raison de soupçonner d'in-
authenticité les passages où Michel Scot cite le philosophe
présocratique, s'il était devenu une célébrité incontournable
de l'alchimie.
Je le traduis :
pour tous ses textes qui sont communs aux deux manuscrits,
soit 260 lignes, c'est-à-dire, plus de la moitié. Pour H 17, re-
cette de la lunaire, je crois plutôt, d'après son vocabulaire,
à une source latine directe, bien qu'une source grecque soit
possible et qu'à terme elle remonte à la période alexandrine.
Les sources sont certainement grecques pour H 4 et H 3
(parallèle avec Cosmas). Elles le sont sans doute aussi pour
l'ensemble H 8-9-10 (reprise de termes au turc, emploi du
drame, fabrication d'eau divine typique de l'alchimie alexan-
drine). La recette H 16 utilise la même abréviation du drame
qu'H 8 et les deux recettes emploient du crin de cheval, ma-
tière propre à VHolkhamicus que je n'ai jamais rencontrée
ailleurs dans la littérature alchimique grecque ou latine :
H 16 proviendrait peut-être ainsi de la même source que
l'ensemble précédent. H 27, en plus d'un signe de l'arsenic
glosé par un équivalent dérivé du turc, utilise de l'urine de
jeune garçon vierge, typique des vieux auteurs. H 14 et 15
en sont proches aussi par leurs ingrédients et leurs procédés.
Enfin, H 34 se sert de lie de vin de Malvoisie. Toutes ces re-
cettes laissent deviner une rédaction dans un environnement
grec récent, mais sans la découverte de leur source, il est im-
possible de se rendre compte de leur origine plus lointaine,
d'autant plus que le terme δράμι en toutes lettres, son abré-
viation et l'emploi d'un dérivé turc ѵьааѵтір comme glose
se retrouvent en H 6, recette tirée du Vade mecum du frère
Elie. L'utilisation de ces éléments ne prouve donc rien : c'est
peut-être seulement le résultat de la propension de l'auteur
à transformer ses recettes.
8. Plan général des sources
Pour chaque manuscrit,
— la première colonne indique le chapitre,
— la deuxième le nombre de lignes dans ma première
transcription,
— la troisième la source ou le passage parallèle précédé
de cf.,
civ INTRODUCTION
— la quatrième les équivalences et les doublets.
Parisinus = R Hoikhamkus = [£
1 2 3 4 1 2 3 4
1 08 cf. Palerme H 18 1 11 cf. Palerme
2 15 Boston ; Lond. Addit. = H19 2 16 cf. Aluns et seh
3 08 Archelaus = H21 3 14 ±H35
4 08 cf. Bethlehem = H22 4 12 Cosmas
5 04 Archelaus 5-7 174 Eue = R 16-18
6 07 Lumen luminum 8 35
7-8 19 Archelaus 9 06
9 05 = H20 10 12
10 04 = H12 11 33 «R15
11 05 = H13 12 04 = R10
12 05 Boston 13 05 = R11
13 04 Vat. Pal. lat. 978 14 10 cf. Palerme
14 12 15 15 cf. GAG
15 29 cf. Michel Scot = H11 16 20
¡-18 166 Elie = H5-7 17 21 Hermès
19 66 . claritaús 18 08 cf. Palerme -RI
20 15 Vat Pal lat. 1330 ; Ä minor 19 15 Boston = R2
21 10 id. 20 05 = R9
22 05 id. ; BL Shane 3457 21 08 Arcbelaus = R3
23 08 id. 22 08 cf. Bethlehem = R4
24 08 id. 23 03
25 05 id. 24 06
26 14 id. 25 05
27 14 cf. . inuestigatwnis 26 03
28 05 Boston ; cf. P. Tarente 27 09 cf. Semita recta
29 04 Boston ; cf. L. inuestigatwnis 28 05 ±H15
30 04 Boston 29 04 ±H22
31 17 cf. Palerme 30 03
32 03 cf. Palerme ; L. inuestigatwnis 31 05 cf. Palerme
33 03 32 04 cf. Palerme
34 06 cf. Palerme ; Boston 33 08 cf. Aluns et sels
35 05 Psellos, §13 34 11
36 05 cf. L. clarùatis 35 15
Total : 496 - 12 = 484 lignes Total : 513 - 23 = 490lignes
CARACTÈRE DES RECUEILS cv
A. Caractère du Parisinus
B. Caractère de /'Holkhamicus
3. Divisions.
I . IN TEXTO GIL4ECO :
a) codices
Bol = Bologne, В. Univ. lat. 138 (104), saec. XV.
Ρ = Paris, BN lat. 14005, saec. XV.
Pal = Palerme, B. Gom. 4 Qq AIO, saec. XIV.
SI = Londres, BL Sloane 692, saec. XV.
Sl a = Londres, BL Sloane 1754, saec. XIII-XIV.
Sl b = Londres, BL Sloane 3457, saec. XV.
V = Vatican, BAV lat. 4092, saec. XIV.
Vp = Vatican, BAV Pal. lat. 1267, saec. XIV.
b) editiones, uide supra, p. схш-схѵш.
<А. Recepta e codice
Parisino gr. 2419 hausta>
R 1. Περί τή§ λαγαρίσεως άφροδίτη$. Vide infra,
С, R 1 Η 18.
5 R 2. rupi λαγαρισεως του διό$. Vide infra, С,
R 2 Η 19.
R 3. ГІ€рІ λαγαρίσ€ως του κρόνου. Vide infra, С,
R 3 Η 21.
R 4. Περί τοΰ ταρτάρου. Vide infra, С, R 4 Η
io 22.
R 5. Περί άσβεστου των ώων. — Ό άσβεστος
των φλοιών τών ώών ούτως γίνεται. Βάλε άπ' αυτά
δσα βούλει eis τανάκιν ώμον και πώμασον αυτό
καλώς και βάλε αυτό εις τον φοΰρνον τον πηλινον
15 και αφες αυτό ήμερόνυκτον εν ή εως δτου να ενη
ικανό ν.
solem inter duos lin theolos. Deinde imple ollam crudam et di-
mitte in fornace fìguli tribus uel 4 diebus donec erit infrigidata
fornax et, olla optime bituminata bitumine philosophorum ut
calx non comburatur ab igne, extrahe et inuolue in pelle in 8
diebus, aperi et inuenies calcem lune quam reconde ad horam
necessitatis.
— Cf. Vat. Pal. lat. 978, XIII 0 s., f. 46 : Calcinatio testarum.
— Calcinatio testarum sic fit. Accipe testas ouorum quantum
uis et impie ollam et superpone coopertorium bene argillatum
non seratum et pone in fiirno calcinationis super tripodem et
da telón fortissimum 3 dies et 3 dies et calcinatur et albatur.
* Pour les notes dont l'appel est resté sans réponse en bas
de page, l'on se reportera aux Notes complémentaires en fin
de volume, p. 77-121. — Pour l'explication des p h é n o m è n e s
de langue, on lira dans l'introduction le chapitre qui leur est
consacré, supra, p. XXI-XLVII.
2 RECEPTA PARISINI, R 6 - R 7
2 νέγρο super λευκόν add. R3sl || 12 έτερην ego : ετρ cf. supra,
Ιτερην [ρ. 7,11] R || 16 άλ<χς per signum ut semper R || 20 λύση
ego : λυσ' R.
tur adhuc, ita quod sit bene for tis usque ad quartum diem.
Deinde extrañe pignatellam et matériám tuam calcinatam et
albissimam ad instar nini s. Tere ergo ipsam et pone ad disso-
luendum super lapidem marmoreum in loco húmido et mundo
donee quicquid ex ea poterit resomi resoluatur. Et cum dissolu-
ta fuerit, ponatur in aliqua ampulla et dimittatur residere per
aliquos dies donee bene clarificetur. Quando uero fuerit bene
clarificata, transmittetur in aliam ampullam, ita leuiter quod
feces ipsius remaneant.
6. Si a u t e m uis f e r m e n t a r e dictam m e d i c i n a m ad a u r u m ,
loco argenti p o n e a u r u m p u r i s s i m u m foliatum eodem p o n d e r e
c u m coniunctione elemen t o r u m a l i o r u m , scilicet p a r t e m uncie
terţii elementi qui distülauit in colore r u b i n i . E t habebis quic-
quid uolueris c u m dei adiutorio. — CMAL V I , p . 131, n ° 632,
Boston, ML 18, Bamberg a. 1464-1468, f. 171- 173 : Sequi
t u r aliud o p u s , uidelicet ad faciendum o l e u m argenti u i u i ex
quo postea e x t r a h u n t u r q u a t u o r e l e m e n t a , ex quibus elementis
REG. DU PARISINUS, R 19 § 5 - R 20 10
déposez-le sur les charbons et projetez un peu de la pierre
divine sur le mercure. Donnez du vent avec les soufflets pen-
dant 1/8 d'heure, bientôt il se dissoudra en une masse ronde,
se coagulera et deviendra de l'argent parfait17 .
6. Si vous voulez transformer sa couleur en or, prenez au
lieu de l'argent de l'or en feuille pour le dissoudre dans la
même eau, comme je vous l'ai appris plus haut pour l'argent,
en opérant comme pour l'argent en toute chose, sauf qu'il
vous faut ajouter 1/8 d'once du troisième élément, qui a
distillé en une couleur rouge, à toutes les parts des autres
éléments, c'est-à-dire toutes les onces de la poudre. Vous
obtiendrez vite ce que vous cherchez18.
R 20. Huile d'or19. — L'huile d'or se fait ainsi. Prenez de
la limaille d'or à volonté. Ensuite confectionnez une eau de
cette façon : prenez sel de nitre une part, vitriol romain deux
parts, un quart de part de <sel ammoniac et un cinquième de
φυλαξον.
R 24. "Ελαιον τοΰ θείου. — Лабе θείον ζώντα λί
τρας β', στυτττηρίαν γ€μμαννήν λίτραν α', και ταύτα
τρίψον ψιλότατα και μίξον όμου. Είτα βάλε αυτό
εις ράκος λινόν και βάλ€ το εσω εις ουρον παίδων
αφθόρων και βράσον, και τό μεν έρυθρόν όπερ πλέει
άνωθεν σύναξον μετά δοίδυκος ξύλινου. Και μεθοΰ
τό σύναξης, βάλε το εις τό λαμπίκον και στάλα-
ξον αυτό €ΐς πυρ άχαυνόν ή είς ύδωρ τταφλάζον,
και δσον γένει σταλαγμένον φυλαξον. Γίνωσκε δε
και τοΰτο δτι τό πρώτον ύδωρ δπου σταλάξει εστίν
ύδωρ καθαρόν, τό δέ δεύτερον κίτρινον, και εστίν
αυτά άχρηστα. Τό δε τρίτον δπερ εστίν έρυθρόν
φυλαξον.
R 25. *Ελαιον βεντριόλου. — Λάβε απ' αυτό ερυ-
θρωμένον μοίραν α' και άλας μοίρας β'. Και τρίψας
βάλε όμοΰ εις τήν κοπρίαν ή εις τόπον ψυχρόν επ
άνω εις τήν πέτραν, και τούτο ποίησον ημέρας γ'
ή <' τό πλειον. Και τό άναλυθέν φυλαξον. Ή αυτή
δέ συμβολή έστιν και τοΰ κρόκου τοΰ σιδήρου και
οΰτως γίνεται.
paulatim paula tim per totum diem, et pone ipsam sub igne
fimi sicut superbis fecisti. Et ita facias per ν dies. Et quando
erit completum accipe karattum unum et pone super unziam
unam de luna perfecta, et efficietur sol.
tombe dans l'eau de seule. Faites cela cinq ou six fois et vous
trouverez le cuivre plus blanc que neige. Cette préparation
est facile lorsque l'on veut obtenir de l'argent pur51.
H 3. Excellente compo- H 35. Autre composi-
sition. — Prenez du plomb, tion52. — Prenez du plomb,
cinq drachmes, et du mer- 25 (ou 30) drachmes et fon-
cure, cinq drachmes. Fondez dez. Lorsqu'il est fondu, ayez
le plomb. Lorsqu'il est du soufre, 5 drachmes (ou
fondu, ayez du mercure 20). Dès que le soufre est
bien chaud; versez-le sur fondu, enlevez-le du feu et
le plomb et agitez; enle- versez-le sur le plomb et
vez immédiatement du feu laissez refroidir. Vous ver-
et laissez refroidir. Lorsqu'il rez alors que le produit est
est refroidi, broyez-le bien et friable : mettez-le dans le
lorsqu'il est broyé, prenez mortier, broyez et tamisez,
prenez et réservez. Prenez
cinabre, 6 drachmes, et alun pur, 6 drachmes. Broyez bien
et unifiez, mettez dans un plat franc53. Prenez aussi miel,
104. Cette recette n'a pas de titre, elle est précédée d'une
croix dans la marge, identique à celle qui précède la partie du
manuscrit consacrée aux recettes alchimiques.
36 RECEPTAMVM HOLKHAMICI, H 32 - H 34
ψον μέταλλο άφροδίτης και γίνεται λευκον ώσπερ
σελήνη καθαρά. |
Η 33. Έτερη συμβολή του έρμου. — Λάβε έρμη ν
όσον βουλει και βάλε αυτήν εις καλάμι χλοερόν.
5 Εϊτα λάβε θείον κίτρινον ττολυ και ποίησε αυτό
χνοΰς. Και ζυμωσον αυτό με ύδωρ και ποίησε αυτό
ώς ζύμη ν παχέαν και χρΐσον το καλάμι όλον. Και
μετά το χρίσας, λάβε πηλόν εντέχνου και χρίσε
αυτό άπάνου εις το θείον και πάλε χρίσε αυτό μέ
10 θείον και μέ πηλόν. Και φιμώσας ασφαλώς, θές
[θές] το εις άνθρακα άφτόμενα ίνα πήσση ημέρας
β'. ν Επειτα άνακαλυψας και εύρήσεις αυτό ώσπερ
χρυσίον. Είτα λάβε άπέ ήλιον καθαρόν Δρ' α' και
βάλε εις αυτόν τόν έρμήν, εις Δρ' ι', και γίνεται
15 ήλιος καθαρός.
Η 34. Έτερα συμβολή της άλτέμιας. — Λάβε
χάλκωμα λεπτότερο ν κομμένον, είτα π υ ρώσον αυτό
καλώς και βάλε αυτό εις οξος δριμέος, τρεις και
τέσσερες φορές πυρωμένον εως ότου νά γένη πυ-
20 ρώδες. Είτα βάλε δια ργ upo ν δσον βουλει, βάλε και
σουλιμαν δσον βούλει φίνον. Ό δέ φίνος ή πρόβα
εστί αυτό* βάλε άπάνου του έναν άσπρον, και ει
146. L'acide nitrique lorsqu'il est pur est blanc, mais dans
cette réaction, le fer contenu dans le vitriol romain lui donne
une couleur jaune rougeâtre, d'après Macquer, Élémens de chy-
mie, I, p. 76 (en réalité, la couleur rougeâtre provient sans doute
des vapeurs rutilantes). Seules les versions grecques parlent
d'une couleur noire. D'après le latin et le Parisinus, c'est le som-
met de l'alambic qui devient blanc et non l'extrémité du tube de
décharge, il y a donc dans VHolkhamicus confusion entre καλάμι
et κάλυμμα.
50 RECEPTA VTR. GODICIS, R 16/H 5 § 2
blanchira immédiatement à
l'intérieur et à l'extérieur,
bien qu'il ne soit pas un
métal capable de devenir de
l'argent pur à toute épreuve.
Ce dernier ne peut se former
qu'à partir du mercure.
4. Lorsque vous enlevez le 4. Lorsque les 40 jours
produit du fumier approprié sont révolus, enlevez le bal-
(à la saison), mettez-le dans lon du fumier. Et ce qu'il
un matras en verre que vous contient, placez-le dans un
enduisez bien et mettez en autre semblable, bouchez
terre pendant quarante jours bien et enfouissez-le en
pour que son contenu soit terre pendant 40 jours. Puis
réduit en ses éléments159. enlevez-le et mettez son
Lorsque ces jours sont révo- contenu dans un autre ballon
lus, mettez le matras dans du semblable au précédent. Pla-
sable humide; laissez-le dé- cez ce dernier dans du sable
passer du sable d'un doigt ou contenant de l'eau douce
plus, et laissez-le là 40 jours. pendant 40 jours et chan-
Enlevez-le et suspendez-le gez l'eau de 7 en 7 jours.
à l'air pendant 40 autres Les quarante jours écoulés,
jours : alors se déposera prenez le ballon bouché et
184. Les chiffres latins varient suivant les versions qui hé-
sitent entre LX (5/), LXX (Bol V Vp) et LXXX (S/ 6 ). Lagercrantz, éd.
p. 44 et 63, propose ο <α'>. Mais la pierre transmute le métal
sans y ajouter du poids, l'auteur considérant que la pierre est
un agent transmutateur sans réalité matérielle, cf. supra,fìnR
17 H 6, où le texte grec du Parisinus apparaît comme corrigé.
185. En résumé, les chapitres R 16 H 5 et R 17 H 6 consti-
tuent une préparation d'une pierre philosophale pour l'œuvre
au blanc, comprenant I o une préparation d'acide nitrique,
2° une dissolution de nitrate d'argent, 3° une dissolution
de nitrate de mercure, 4° le mélange des deux solutions, 5°
l'évaporation du tiers et la formation de cristaux blancs, 6° la
réduction de ces cristaux en leurs éléments, 7° la production de
la pierre blanche et sa multiplication. En parallèle, le chapitre
R 18 H 7 constitue une préparation d'une pierre philosophale
pour l'œuvre au rouge, comprenant I o une préparation de mer-
cure rouge ainsi qu'une préparation d'eau de deux sels, 2° une
dissolution de mercure rouge dans l'acide nitrique ou eau forte,
3° une dissolution d'or dans l'eau des deux sels, 4° le mélange
des différentes eaux, 5° l'évaporation du tiers et la formation
de cristaux rouges, 6° la réduction de ces cristaux en leurs élé-
ments, 7° la production de la pierre rouge et sa multiplication.
Ces préparations sont assez simples et claires à défaut d'être
efficaces. Elles appliquent des idées exprimées souvent par les
médiévaux, comme : le mercure est la matière première des
métaux ; le ferment de l'argent est l'argent, le ferment de l'or
est l'or ; la pierre doit être réduite en ses éléments. Ou encore :
il faut purifier les substances avant de les mettre en œuvre ; le
plomb est de l'or caché.
<Appendix : receptum magicum e
codice Pausino gr. 2419, f. 2 7 1 ^
INTRODUCTION"
i. MANUSCRITS
ΕΤΕΡΑ ΕΡΜΗΝΕΙΑ.
AUTRES EXPLICATIONS
38. Cf. Alch. gr., X, §42.6, qui emploie aussi le participe έθο-
λωμένον « trouble », pour caractériser l'aspect du mercure lors
de sa première sublimation et Alch. gr., X, §43.2 qui le compare
à l'argent.
75 ΕΡΜΗΝΕΙΑ ΤΗΣ ΧΡΥΣΟΠΟΠΑΣ, 11
Page 1.
1. Le texte est assez proche d'Archelaus, mais il n'en a retenu
que la phrase essentielle et la durée de la calcination diffère.
Les recettes de préparation de chaux de coquilles d'œuf sont fré-
quentes, cf. entre autres Alch. gr., X, §65.4 et n. 459 ; CAG, II,
p. 452, 9-14 et CAG, III, p. 424 (où je traduis ψύχας par « ayant
séché », Ιχε πεφυλαγμένον par « tenez en réserve » et φύλαξον par
« réservez ») ; GMA, II, p. 52, Démocrate syriaque, VI, n° 4 ;
L. sacerdotum, CMA, I, p. 221, n° 175 ; Geber, . inuestigationis,
Newman, p. 78 (f. 8 r ). — La calcination des coquilles d'oeuf,
composées essentiellement de carbonate et de phosphate de
calcium, donne un blanc pur utilisé en peinture. En alchimie,
la chaux des coquilles fait partie de la liste des substances fa-
vorisant le blanchiment, cf. Alch. gr., X, p. 63, 2-5 et Albert,
Semita recta, Borgnet, p. 559a.
Page 2.
2. Le terme ό δοΐδυξ traduit le latin cochlear ici et infra, dans
la recette R 21, tandis qu'en R 24, il traduit lingua, qui tout
comme cochlear peut avoir le sens de cuiller, voir infra9 n. 21
et 27, alors qu'en grec moderne tout comme en grec ancien
il désigne un pilon. On ne voit pas comment faire tenir de la
limaille de fer sur un tel outil. [Ce sens de cuiller aurait aussi
mieux convenu en Alch. gr., X, voir index, s. ν. δοΐδυξ].
3. Le grec précise la matière du mortier et l'emploi du pi-
lon, tout en omettant le nombre de fois qu'il faut répéter
l'opération. La dernière phrase est moins proche du latin. Il
n'est pas question d'oeuf dans la recette latine, mais l'oeuf était
un liant normal en peinture. On peut supposer une addition en
grec ou une variante dans certains manuscrits latins. Quant au
terme Ικβαλμα, il est cité par Ducange, col. 444, s. ν. εΰγαρμαν,
78 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 2-3)
Page г.
5. Le texte grec résume et défigure le texte latin, à moins que
le modèle latin du traducteur ne soit déjà fort corrompu. — La
recherche du moment favorable pour une opération alchimique
est une préoccupation constante des adeptes, cf. Zosime, GAG,
II, p. 158,16 et CAG, III, p. 158 ; Olympiodore, citant Zosime,
CAG, II, p. 69-70 et CAG, III, p. 75, dans une comparaison
avec les salaisons ; CMA, II, p. 42, Démocrite syriaque, V, 2 ;
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 2-3) 79
Page 4.
7. La recette est traduite du latin, comme le laisse devi-
ner l'expression οδρον παιδος θηλυκού, traduction du latin urìna
puerì uirginis, le mot uirgo ayant été compris dans le sens de
jeune-fille. L'expression latine elle-même traduisait le grec οδρον
ποαδος άφθόρου, urine de jeune garçon vierge, voir infra, H 27
et n. 94, ainsi que CAG, I, p. 46, n. 3. Erreur similaire dans
la Mappe clauicula, Smith et Hawthorne, n° 85, p. 100, manus-
crit Phillipps-Corning, f. 20 v , 13, dans une recette utilisant de
Yurinam muliebrem, où a disparu en outre le terme παιδός. Cette
dernière recette est d'origine alexandrine, comme l'ont montré
R. Halleux et P. Meyvaert, « Les origines », p. 44. — Le vinaigre
est une addition du grec. L'emploi du groupe d'ingrédients vi-
naigre et urine est très fréquent dans les textes alchimiques,
mais il faut remplacer ici καί (et) par ή (ou) comme fréquem-
ment, voir Alch. gr.y X, index grec ή et και, les deux produits
mordants, vinaigre et urine, se neutralisant en tant qu'acide et
base. Ou bien faut-il utiliser les deux produits l'un après l'autre
suivant l'addition d*Hermès dans la Semita recta d'Albert, Bor-
gnet, p. 557b : (sulphur) per unum diem in aceto, et secundo in
urina decoquatur ; voir aussi CMA, II, p. 99-100, recettes 1 et
2. Pour l'expression urina pueri uirginis, voir par exemple M.
Scot, Lumen luminum, Wood-Brown, p. 261, 15 ou le manuscrit
Vatican, Pal. lat. 1267, f. 8V.
8. Comme le titre latin l'indique, il s'agit à l'origine d'une
recette docimastique visant à déterminer la composition d'un
objet doré, mais dans l'état actuel du texte grec, le produit
obtenu, qu'il soit acide ou basique, pourra détruire la teinture
superficielle d'un métal vil sans attaquer l'or vrai, mais sans
le passage au feu perdu en grec, il ne changera pas la couleur
d'un alliage jaune, cf. Geber, Summa, Newman, p. 619, 26-32
et 780. Voir aussi Alch. gr., I, p. 52 et R. Halleux, « Méthodes
d'essai », p. 55-56 ; CMA, II, p. 86, Démocrite syriaque, IX, 8.
9. La gomme est de la gomme arabique, comme le précise le
latin. La colophane est une résine plus ou moins jaune et sèche,
assez diaphane et friable, résidu de la distillation de la térében-
thine. Son nom est dérivé de la ville de Colophon en Ionie d'où
elle provenait. On l'appelle également poix grecque ou poix
sèche. Elle s'emploie habituellement pour purifier l'étain, voir
infra, R 2 H 19 et n. 116. La notion de métal doux n'apparaît
pas dans l'alchimie alexandrine, elle désigne un métal facile-
ment malléable, cf. Alch. gr., X, p. 15, 5 et n. 68, p. 27, 16 et
index, s. ν. γλυκύς, γλυκύτης et dulcedo, dulcís, etc.
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 4-5) 81
Page 5.
11. Recette sans doute résumée à partir d'une source mal
comprise. Cette source est la même que celle de la recette
suivante du manuscrit, voir infra, p. 41-45, R 15 H 11. I o
L'expression εϊς άγγείον ύελίνον б βούλει est inhabituelle et n'a
pas beaucoup de sens : pourquoi mettre les ingrédients « dans
un vaisseau de verre au choix » simplement pour les mélanger
avant de les mettre dans le creuset, alors que cette opération
aurait très bien pu se faire dans ce dernier ? Mais en compa-
rant la recette à la suivante R 15 H 11, je pense que άγγείον
ύβλίνον est une mauvaise traduction du latin \atrum> qui est ici
un ingrédient dont la quantité n'a pas d'importance. 2° L'essai
« sur l'enclume » est mon interprétation de l'essai « au fer »,
traduction littérale du texte. N'ayant jamais rencontré cette
expression, j'avais d'abord pensé à une erreur de signe pour
l'essai au plomb, beaucoup plus fréquent. L'essai au plomb, au-
trement dit l'essai à la coupelle, désigne la coupellation grâce à
laquelle il est possible de déterminer le titre de l'argent. Le mé-
lange d'argent et d'une autre substance se décomposera lors de
l'essai. La même technique s'emploie pour l'or. Si ici l'argent
(ou l'or) était pur, comme le début de la recette nous le fait
penser, il ne devrait pas être détruit dans l'essai au plomb.
Donc cette correction n'est pas de mise. Mais l'auteur envi-
sage ensuite le cas où le produit obtenu ne serait pas « doux »,
c'est-à-dire difficilement malléable : il faut donc qu'il ait été es-
sayé au marteau sur l'enclume précédemment et c'est le sens de
cette phrase. Cette interprétation est confirmée par l'essai sur
l'enclume pratiqué dans la recette H 11, voir infra, R 15 H 11 et
n. 130. 3° La recette se fait en deux temps : des fusions répétées
facilitées par l'emploi du savon et du verre comme fondants,
ensuite un affinage au sel ammoniac. La recette pourrait passer
pour une recette technique d'affinage d'un alliage, s'il n'y avait
pas les deux dernières phrases qui indiquent bien une fabrica-
tion de pierre philosophale, appelée ici ιατρεία, et qui nous fait
dire que la source de cette recette était proche de celle de R 15
H 11.
82 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 6-11)
Page 6.
12. L'assimilation entre esprit et élément se retrouve dans le
De Anima d'Avicenne, Artis chemicœ principes, dictio II, 4, p. 96 et
dictio IV, 2, p. 106. — Tout comme infra, dans les recettes R16 H
5-R 18 H 7, traduites du Vade mecum du frère Élie, nous devons
sous-entendre ici une théorie qui voit dans le mercure la base de
toute pierre philosophale, pierre formée à partir de mercure ré-
duit en ses quatre éléments. Nous retrouvons cette théorie chez
Arnaud de Villeneuve dans le Rosarium philosophorum, Manget,
I, p. 668-670 : pour être efficace, la pierre doit être réduite en
ses éléments. Cette réduction s'opère habituellement par une
distillation fractionnée, mais Arnaud reste prudemment dans
les généralités. En effet, si cette opération semble s'appliquer
lorsqu'il s'agit de pierre animale, cf. mon article « L. dabessi »,
p. 1012, elle devient une pure vue de l'esprit dans le cas d'une
autre pierre. Cette théorie a son origine dans la Septuaginta
de Jabir qui, lui, privilégie la pierre animale. Dans son article
sur les sources du L. sacerdotum, J. Ruska a peut-être entrevu
le mécanisme de cette extrapolation (« Studien zu L. sacerdo
tum», p. 107 et 111). Il a remarqué que, lors de la traduction
du §1, l'eau tirée de l'œuf avait été confondue avec le mercure
qui peut s'exprimer par le même surnom, et qu'au §6, l'œuf
devenait du soufre. On peut y ajouter qu'il peut s'agir aussi de
confusion de signe, comme dans le L. claritatis, Darmstsedter,
II, 43, recette tirée de la Septuaginta, Berthelot, p. 326, où se
remarque une confusion entre l'or et l'œuf qui peuvent avoir le
même signe en latin. Voir aussi infra, p. 54, R 17 H 6. 2, n. 157.
13. Formation d'un amalgame d'étain.
Page 7.
14. Les deux textes latin et grec se déroulent avec des va-
riantes ou des omissions souvent courtes. La différence la plus
importante apparaît dans la purification de l'amalgame, faite
par un lavage au vinaigre en grec (§1), tandis que le latin pro-
cède par addition de mercure sublimé, cf. infra, R 17 H 6.1. et
n. 153. Il y a flottement dans les couleurs des différentes eaux :
le grec omet la couleur de l'ambre (§1) et celle du rubis (§3).
Mais le latin se contredit dans la mention des couleurs de la
première eau : « couleur de l'ambre » au §1 et « très blanche »
au §2, où prima est sans doute une erreur de lecture. Le grec
détaille davantage les opérations : il filtre par une étoffe tandis
que le latin laisse simplement décanter ( §1 ), et pour un feu vif,
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 6-11) 83
Page 9.
16. Remarquons la traduction de aqua benedicta en θείον δδωρ,
l'eau divine chère à l'alchimie grecque et dont les sens sont
multiples, voir CAG, I, p. 68-69 et 285 ; Zosime, Alch. gr., ГѴ,
1, p. 21 et 162-167 ; papyrus de Leyde n° 87, Alch, gr., I, p. 104
et n. 4 ; Alch. gr., X, §51 et 49.3 ainsi que les n. 389 et 392 ; С
Viano, « Gli alchemistici greci ». Voir aussi infra, H 8 et . 67.
Page 10.
17. Le grec utilise le résidu trouvé au §4, au contraire du la-
tin, ce qui est compréhensible car le latin ne le mentionnait pas
plus haut ; il précise aussi la forme du vaisseau. Mais le verbe
congelare (solidifier) est traduit tantôt par σταλάζω (égoutter,
distiller, filtrer), tantôt par λύω (fondre), ce qui altère et obs-
curcit la marche de l'opération.
18. La fin du texte est plus proche de celle du manuscrit Bos-
ton, Med. . 18. — Cf. . claritatis, Darmstaedter, II, 77 pour
une recette similaire de mercure réduit en ses quatre éléments
et valable pour l'œuvre au blanc seulement. Pour des réduc-
tions en leurs quatre éléments d'autres substances minérales,
voir DWS 510 pour une réduction du soufre ; Roger Bacon, Ver
bum abbreuiatum, SM, p. 266-268 et la Sedacina, Barthélémy, II,
p. 72-83, pour une réduction de l'antimoine.
19. R 20-R 26 forment un tout assez proche d'un ensemble
intitulé Experimentum fit ex sex oléis dans le Vatican, Pal. lat.
1330, xve s., f. 199v-200v. Le même ensemble est repris dans
YAlkimia minor d'Albert le Grand, Kibre, §18- 24, en une version
différente, tandis que R 21 en particulier est identique à la
recette du manuscrit de Londres, BL Sloane 3457, xv e s., f. 307 v .
Page 11.
20. L'huile d'or est une solution d'or dissous dans l'eau
régale. En effet, la distillation du mélange sel de nitre,
KNO3, vitriol romain, FeS04, et alun lamelleux, sulfate double
d'aluminium et de potassium, va donner naissance à de l'acide
84 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 11-15)
Page 12.
22. Séparation du sang en ses quatre éléments par distilla-
tion fractionnée. Voir les textes édités par H.-J. Romswinkel,
De sanguine ; Y Epistola de sanguine humano distillato d'Arnaud de
Villeneuve, éditée par G. Gratarolo ; ainsi que Alch. gr.t X, §68
et n. 475 et 476.
23. Le terme στουράκιον traduit pressura ad modum olei oliua-
rum : Ducange, col. 1455, donne Ιλιξ c o m m e équivalent et
traduit par pampinas, corymbus.
24. On peut rapprocher le produit obtenu du kwas o u kvas,
une boisson enivrante, en usage chez les Slaves. Le kwas peut
s'obtenir, entre autres, en versant de l'eau chaude sur des
tranches de pain rôties qu'on laisse fermenter. Les céréales sont
peu employées en alchimie, toutefois Paul de Tarente, Theorica
et practica, fabrique une eau à partir de grains de blé n o n mûrs,
Newman, p. 185 (f. 4 8 r ) , et Roger Bacon, dans son Breue breuia-
rium, cite le froment comme le meilleur des esprits végétaux,
il est obtenu par putréfaction et distillation, voir SM, p. 2 2 8 ,
et Alch. gr., X, §64.1 et n. 446.
Page 13.
26. Le deuxième mot latin limatura, non identifié par le tra-
ducteur, est devenu μετά τίνος είδους, sublimo est traduit par
αναλύω comme plus haut et dissoluo par άχαυνίζω. Pour le sens
de ce dernier terme, comparer avec infra, R 29 et n. 3 6 , où
άχαύνωσις a le sens δε λύσις εις κόπρον. Voir aussi άχαυνός et
αχαμνός infra, en R 15 Η 11 et n. 128, ainsi qu'en R 16 H 5.1.
et n. 145, où άχαυνός qualifie le feu. Mais on utilise aussi en
latin le terme mollificano pour une dissolution dans le fumier,
cf. infra, Geber, . inuestigatìonis, apparat des sources de R 2 9 ,
p. 16 ; d'autre part un feu doux se dit parfois ignis mollis : nous
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 11-15) 85
Page 15.
30. Toutes ces huiles sont rouges et, additionnées d'un peu
d'or, sont destinées à fabriquer une pierre philosophale qui de-
vrait teindre l'argent et les métaux vils. — La recette marque
bien la différence entre les huiles fixes et les huiles volatiles. La
raison de cette distinction nous est donnée dans la version de
YAlkimia minor qui nous explicite le dessein de l'auteur de cet
experimentum. En effet, l'ordre de la préparation des huiles y est
différent : l'alchimiste présente d'abord trois huiles fixes, celles
de l'or, du fer et du vitriol ; il passe ensuite aux huiles volatiles,
nunc procedendum est ad olea non fixa, sed uolatilia, et décrit les
huiles de soufre, de sang et de pain. Il s'appuie pour justifier
son mélange de fixe et de volatil sur les Dicta philosophorum,
les Dires des philosophes, qu'il cite. Les Dicta philosophorum
sont une référence courante dans les œuvres latines (voir, entre
autres, Hermès, L. rebis, Steele et Singer, p. 49 ; les Distinctiones
des Aluns et seh, dans le L. claritatis, Darmstaedter, I, 80 et II,
44 ; Alch. gr., X, p. XLIII ; DWS 11 à 24 et annexes ; DWS 69). La
première citation, si sciuerisfacerefixum uolatile et uolatile fixum,
artis perfectionem inuenisti, est fréquente et très ancienne, déjà
attribuée à Hermès ou à Marie (voir quelques occurrences en
Alch. gr., X, n. 90 ; voir aussi pour le latin Berthelot, CM A, I,
p. 252). La seconde citation, si sciueris spirìtus et corpora summe
depurata coniungere per minima, perfectionis opera ubi indubitan-
ter complebuntur, reprend la même idée en insistant sur deux
notions : I o summe depurata, qui souligne l'importance de la
purification des ingrédients déjà marquée chez Jabir et Avi-
cenne et reprise dans le De perfecto magisterio (voir Manget, I,
p. 639 et Alch. gr., X, n. 72), et 2° per minima qui nous rap-
86 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 15-18)
Page 16.
36. Les termes άχαύνωσις et λύσις sont ici équivalents et
s'appliquent à la dissolution dans le fumier. Pour d'autres oc-
currences, voir supra, R 23 et n. 26 ; infra, R 15 H 11 et n. 128
ainsi que R 16 H 5.1 et n. 145. — L'enfouissement dans le fu-
mier permet le maintien d'une chaleur douce et régulière. Sur
cette technique, voir Aluns et seh, G 20 St 30 Lcl I, 32 ; Roger
Bacon, Speculum secretorum4 SM, p. 404 ou Akh. gr., X, p. 13,
10-14. Pour d'autres formules de fumier, voir infra, H 23-H 26
et n. 92.
37. Pour ces deux recettes de fumier, le manuscrit de Bos-
ton est plus précis concernant l'emplacement de la fosse, ses
mesures et la façon de couvrir la fiole. H 25 utilise les mêmes
ingrédients que R 30, voir infra.
Page 18.
38. Les recettes de fabrication d'ambre jaune artificiel
sont assez fréquentes dans les manuscrits latins des xrve et
xv e s. : D.V. Thompson, «Trial Index to some Unpublished
Sources », p. 414, a répertorié une série de manuscrits qui en
contiennent ; DWS 951 cite aussi l'Oxford, Corpus Christi Coll.
125, xrve s., f. 117v ; on peut y ajouter une recette du manuscrit
de Palerme, B. Comunale 4Qq AIO, xrve s., f. 326-326v, identique
à GMAL, VI, p. 496, n° 82, manuscrit Bethlehem, Pennsylva-
nia, Lehigh Univ. 1, fin xv e s., f. 115b, ainsi que celles transcrites
ici dans l'apparat des sources. Ce faux ambre était utilisé sur-
tout pour confectionner des chapelets. Il était à base de blanc
d'oeuf durci auquel on incorporait habituellement un produit
colorant comme le safran, l'hématite ou le charbon, suivant la
couleur des grains désirée. La recette grecque le laisse naturel.
Macquer, Élémens de chymie, II, p. 485-486, enlève l'humidité
contenue dans le blanc d'oeuf durci en le distillant par l'alambic
88 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 18-20)
Page 19.
43. Voir d'autres variantes de la même recette chez Cosmas,
infra, §8 et n. 34, p. 69 ou CAG, II, p. 444, 17-22, ainsi que
dans ΓAmbrosianus E 37 sup., xvi e s., f. 290, passage édité par
CO. Zuretti en CMAG, II, p. 340,1-7. La fin du texte surtout est
différente de celle éditée par J. Bidez. Cette dernière pourrait se
traduire comme suit : « mélangez-les à de l'oxymel, et arrosez-
en le plomb fondu. Grâce à ce mélange et au soufre vif, le métal
devient solide par l'un et il prend la couleur des autres à travers
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 18-20) 89
tous ses pores. Grâce à tous, il est de For parfait ». Voir aussi
infra, H 35 et n. 56.
44. Χρίσμα του ύελίου, huile ou graisse de verre, est à rap-
procher sans doute d'Albert, De mineralibus, Borgnet, p. 91a,
oleum uitri. Dans ce passage, Albert décrit une fabrication de
laiton à partir de cuivre, d'un peu d'étain et de calamine (car-
bonate de zinc). Selon lui, en vue d'obtenir une plus belle
couleur dorée, certains fixent la calamine, pour qu'elle reste
plus longtemps en contact avec le cuivre, en recouvrant le mé-
lange cuivre et calamine de verre pilé qui fondra au-dessus du
mélange et retardera l'évaporation de l'oxyde de zinc, résultant
de la décomposition de la calamine. Il appelle ce verre fondu
oleum uitrì, huile de verre. Il précise aussi que certains réitèrent
plusieurs fois l'opération et ajoutent de l'argent au lieu d'étain
pour obtenir ainsi une couleur encore plus proche de celle de
l'or. L'expression est proche de στέαρ του ύέλου, employée plu-
sieurs fois dans le traité du comte de Santa Flore en Alch. gr., X,
p. 184, 19 et sqq., voir index et n. 718 [En cet endroit, la réfé-
rence du 1. inuestigationü est fausse : il faut lire p. 243 (f. 23 r )].
Cette dernière expression correspond au latin pinguedo, sapo,
spuma, sagimen uitri et désigne l'écume qui se sépare du verre
pendant sa fusion. Même ingrédient dans la Sedacina, Barthé-
lémy, I, 298, C'est un synonyme de sel alcali, employé dans la
recette du L. claritatis donnée dans l'apparat des sources. Il est
utilisé comme fondant.
Page 20.
46. Le copiste a commencé son travail en écrivant un signe
de croix, signe que l'on retrouvera en début de H 32. — Théo-
riquement, le terme άλτέμια peut être complément de αρχή ou
de διάταξις. Lagercrantz choisit la deuxième solution : dans ce
cas αρχή fait corps avec l'invocation à Dieu. Mais j'ai préféré
faire dépendre άλτεμία de αρχή en comparant ce titre à d'autres
provenant du même manuscrit, voir surtout f. 20, 'Αρχή σύν
θεφ άγίφ της τέχνης του ραμβουλείου βταν..., voir encore f. 19 où
σύνθεσις est un génitif médiéval. — Le mot άλτέμια apparaît deux
fois dans le texte, ici et dans le titre de la recette n° 34. Lager-
crantz traduit le terme par « Alchemie », trad. p. 6 et 21, et dans
l'introduction à l'édition, p. 31-32, il s'interroge sur l'origine
de la forme, voir supra, p. XLVII.
47. Lagercrantz, trad. p. 6, traduit διάταξις par « Hilfsmittel »,
aide, moyen de secours, et pour lui le terme concerne ici la
première recette. Chez les alchimistes, le mot simple τάξις veut
90 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 20-23)
Page 21.
49. Lagercrantz, éd. p. 57, comprend κάνα βάτζο en deux
mots, un vase, mais la lecture que m'a proposée monsieur le
Professeur P. Yannopoulos, κανναβάτζο en un seul mot, une eta
mine, me paraît plus adaptée au sens général de la recette.
Lagercrantz traduit d'ailleurs κάνα βάτζο άρύν, trad. p. 6, par
« mit Löchern versehenes Gefäss ». Il voit, éd. p. 57, dans άρύν
une variante du grec classique αραιός, cf. Alch. gr., X, p. 36, 14,
άραίν, la forme du manuscrit, f. 16, étant άρεν. Pour la forme
δέσε, il propose de la faire dériver, d'après le sens de la phrase,
d'un verbe inconnu, δαίω signifiant diviser ou découper. Mais
à partir du moment où l'étamine est identifiée, le verbe δέω,
signifiant lier, nouer, est tout à fait de mise.
50. Lagercrantz, trad. p. 7, traduit φρύγανα par «Kohlen
stäbchen», bâtonnets de charbon. Ce sens du grec ancien
ne convient pas ici, on ne voit pas l'utilité de charbons de
bois dans cette recette. Le sens du grec moderne « petit bois,
menues branches, brindilles (Pernot) » convient mieux car le
déversement du cuivre sur des branches permettra, pensait-on,
de mieux attaquer ensuite le métal divisé ainsi en fines gout-
telettes par son passage à travers les branches qui forment un
treillage et servent de tamis. Mais l'emploi de branchages pour
granuler le cuivre est superflu : après avoir été fondu, s'ü est
versé dans de l'eau froide, il se solidifie sous forme de granules
(R. Halleux, Non ferreux, I, p. 237).
Page 22.
52. La recette H 3 est reprise dans la marge du f. 191, ici H
35, avec quelques variantes de langue. De plus, les poids des
ingrédients sont différents et le mercure y est remplacé par du
soufre. Amalgamer le plomb ou le transformer en sulfure sont
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 20-23) 91
Page 23.
54. Le mot άπασα est invariable en grec moderne, voir su
pra, introduction, p. xxxrv. Il peut donc être un neutre singulier
qualifiant μολύβι comme l'a compris Lagercrantz, ou un neutre
pluriel désignant les différentes substances. Les deux traduc-
tions sont possibles et n'amènent guère de différence de sens.
J'ai choisi la deuxième en comparant le texte à celui de la 1.7, δλα.
56. Recette typiquement alchimique de fabrication d'or en
colorant du plomb avec des matières rouges ou jaunes. Dans
l'alchimie alexandrine, le plomb est la base de tous les mé-
taux, voir CAG, II, p. 168, 3 (Zosime) ; p. 95, 5 ; 96, 3 ; 98,
9 (Olympiodore citant les oracles d'Apollon, puis citant deux
fois Zosime). À partir d'Apollonius de Tyane, le métal qui est
extérieurement du plomb est intérieurement de l'or, voir Alch.
gr., X, p. 247, n. 71. C'est la théorie de Jabir et des Aluns et seh ;
c'est la théorie générale en Occident. Il est donc logique de ten-
ter de partir du plomb pour obtenir de l'or. On la trouvera aussi
dans le Vade mecum du frère Élie, voir infra, R 18 H 7, p. 63,
92 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 2 3 - 2 4 )
Page 24.
62. Le copiste de VHolkhamicus a écrit βοσίο et non βυσίο
comme le lit Lagercrantz qui le rapproche de βησσίον, cité par
Hésychius et attesté dans le papyrus de Stockholm, Alch. gr., I,
Holm. 635. On trouve aussi en grec moderne βυτίον ou βουτίον.
Je fais de βοσίο une variante de βοττίον, attesté en Alch. gr.> X,
164, 9, mais tous ces termes ont des sens similaires. — Τρίψας
de Cosmas et λείωσον (écrit λύοσον) de VHolkhamicus peuvent
provenir de la même abréviation dans un manuscrit antérieur,
voir CMAG, VIII, index et Alch. gr., X, p. хххш-хххгѵ.
63. Pour le poids de l'argent, la différence est considérable
entre l'hexage de VHolkhamicus, écrit en toutes lettres (έξάγιν),
et celui de la livre de la recette de Cosmas, écrite en usant de son
symbole : l'hexage vaut le sixième de Ponce qui vaut elle-même
le douzième de la livre. Pour le poids de la poudre (ξηρίον),
VHolkhamicus est clair, mais il y a flottement dans les diffé-
rents manuscrits de Cosmas qui ont confondu l'abréviation de
l'hexage avec celle du chiffre 6, ce qui a entraîné dans certains
d'entre eux l'addition de ή. Les proportions de VHolkhamicus
sont celles d'une recette de fraude courante tandis que chez
Cosmas la poudre devient la poudre de projection alchimique
dont une partie infime permet la transmutation en or. Cette
propriété de la poudre de projection n'apparaît pas clairement
chez les alchimistes alexandrins chez qui se rencontre cepen-
dant l'idée qu'une quantité infime d'or peut transmuter une
énorme quantité de matière, comme le levain transforme la
pâte, voir CAG, II, p. 175, 20-23 ; 145, 9-11 ; 248, 7-8, mais
elle est courante dans l'Occident médiéval.
64. Les lignes 7-8 se retrouvent telles quelles dans les Mé
moires authentiques de Zosime (Ahh. gr.y ГѴ, 1, p. 21, 1). —
L'allusion à la pauvreté qualifiée de mal incurable apparaît chez
lui également, voir CAG, II, p. 212, 21. Synésius reprend l'idée,
voir CAG, II, p. 59, 7-8 et p. 67, 24-68, 2. Elle est fréquente
chez les commentateurs ultérieurs : p. 414, 9 (le Chrétien) ;
451, 19-20 (Hiérothée). Elle apparaît encore dans un morceau
anonyme, p. 285, 3 et dans le Travail des 4 éléments, p. 342, 18,
mais sans détermination cette fois. Voir aussi infra, Cosmas,
p. 66, n. 4. — Quant à l'idée d'écarter les ennemis, elle est
94 NOTES COMPLEMENTAIRES (p. 24)
Page 26.
71. L'argent est transmuté en or par la projection d'une
pierre philosophale faite de mercure que l'on sublime avec une
série de produits destinés à le teindre en jaune-rouge : cinabre,
cuivre calciné, vitriol jaune, sandaraque jaune, safran de fer
sont rouges ou jaunes. Certaines de ces substances sont déjà
utilisées pour dorer l'argent dans le papyrus de Leyde, Alch.
gr., I, p. 97 §50, recette qui se sert de vitriol, sandaraque et
cinabre. Michel Psellos la reprend en y ajoutant du soufre et de
l'orpiment, CMAG, VI, p. 34-36 §8. On la retrouve chez Cos-
mas §4, infra, p. 68-69, ou CAG, II, p. 443, 17-444, 2 et dans
Alch. gr., X, §97.3. Le cinabre est utilisé également pour donner
à l'argent le poids de l'or, voir Alch. gr., X, §13 et n. 143. Ici la
recette se complique encore par l'addition de substances sup-
plémentaires et par le recours à la pierre mercurielle. On peut
aussi rapprocher la recette des eaux rouges d'Avicenne, incluses
dans le De perfecto magisterio de l'édition Manget I, p. 650-651,
surtout de la sixième eau (chaux vive, soufre, vinaigre, cuivre,
vitriol vert, arsenic sublimé rouge, vitriol rouge), mais ces eaux
colorent et ne prétendent pas transmuter.
73. Cette préparation d'eau d'alun est très simple. Pour
d'autres préparations, voir Alch. gr., X, §72, p. 128-130 et n. 529
à 532.
Page 27.
75. Pour un temps de séchage plus précis, cf. infra, re-
cette H 11.3, p. 44. Lagercrantz, trad. p. 14, traduit ολίγον par
« langsam », lentement.
Page 28.
77. Le manuscrit porte άνουνον surmonté sur -ουν- du titu
lus qui marque la contraction. Lagercrantz l'interprète comme
άνούρανον, terme inconnu qu'il fait dériver de ουρανός et pro
pose comme traduction, éd. p. 68, intectus ou trad. p. 15, « frei
liegende », à l'air libre. Je pense qu'il faut y voir une abrévia-
tion d'un dérivé άΆνορωπος : άνθρώπειον ou άνθρώπινον. En effet
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 24-28) 97
Page 30.
83. La recette parallèle utilise simplement de la chaux et de
l'huile, sans sel. Lagercrantz la rapproche de С AG, II, p. 332
§40, une recette similaire qui devrait transformer de rétain
en or, voir apparat des sources [J'y traduirais plutôt στάκτη
par « cendre », dans le sens d'un bain de cendre, et non par
lessive, comme le fait C.-E. Ruelle. Quant à έκβάλλω, c'est le
terme propre pour désigner l'extraction par distillation dans
un alambic, voir infra, n. 105]. Dans le cas envisagé, comme
le remarque Berthelot, CAG, III, p. 317 n. 1, l'on obtient un
Uniment calcaire capable de rendre une étoffe ou un papier in-
combustible. Il en va de même ici, mais, à mon avis, si l'on
rapproche les trois recettes, on doit les supposer incomplètes.
Le but de la manipulation n'est pas de rendre une étoffe in-
combustible. L'huile de chaux, une fois testée, doit servir à
une opération préliminaire exécutée sur un métal vil (déca-
page avant teinture ?) que l'on ajoutera à un métal précieux
pour en augmenter le poids sans en dénaturer la couleur. C'est
une préoccupation constante des alchimistes, voir entre autres
CMAL VI, p. 67, n o s 132 et 133 (emploi d'huile, de soufre et de
mercure), d'après le manuscrit de Boston, Med. . 18, f. 40 ou
p. 439, n° 38 (emploi du sel gemme), d'après le manuscrit de
San Marino, Huntington . 1051, f. 95.
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 28-34) 99
Page 31.
84. L'emploi de crin de cheval est une spécificité de
YHolkhamicus, cf. supra, H 8 et n. 68.
85. Le manuscrit porte μιαν en toutes lettres. Lagercrantz
traduit, p. 16 : « in der selben Stärcke ».
Page 34.
91. La lettre ε est l'initiale du chiffre qui suit, cf. infra, H
11.6 et n. 136.
92. Ducange, col. 887, cite le mot ματζάνα dans deux enume
rations, l'une de légumes, l'autre de fruits, sans en donner le
sens. E. Trapp, Lexikon, 5, p. 979, traduit ce terme, ou ses va-
riantes, par aubergine. Même sens en grec moderne. E. Trapp
rapproche μα(ν)τζάνα de μαντζιτζάνιον, ibid., p. 970, de même
signification. Ce dernier terme était présent en Alch. gr., X,
p. 126, 6-8, où il faut donner à λύω un sens actif et non un sens
moyen, comme je l'ai fait. En effet, les deux textes s*éclairent
mutuellement : il s'agit de végétaux utilisés pour dissoudre les
préparations alchimiques. Les espèces purgatives citées dans
Alch. gr., X, sont peut-être utilisées dans un désir d'obtenir pour
les préparations alchimiques le résultat observé sur le corps
humain. — Par souci d'économie d'énergie et de surveillance
durant de longues périodes, cette dissolution se fait soit dans
du fumier frais (H 23) qui fermente (la chaleur atteinte dans
la fermentation du fumier de cheval peut être de 70° ), parfois
additionné de vinaigre (R 29) ou de chaux vive (R 30), soit
par des procédés rappelant celui de la marmite norvégienne
(H 24), soit par des procédés mixtes (H 25).
94. L'urine d'enfant impubère, comme traduit Berthelot en
CAG, I, p. 46, n° 89 et n. 3, se rencontre plus d'une fois dans
l'alchimie grecque : dans le papyrus de Leyde n° 67, Alch. gr.,
I, p. 100 ; chez Zosime, Alch. gr.y IV, 1, p. 18, 53 et p. 146, n. 6
fort développée ; Alch. gr., X, p. 106, 25. L'ingrédient intervient
aussi en médecine, voir Alch. gr., I, p. 33, n. 1, et se retrouvera
en alchimie latine sous les termes d'urinapueri uirginis. Emplois
de la même expression plus ou moins respectée supra, en R 12
et R 24. Sur le duo urine/vinaigre, voir supra, n. 7.
95. Le manuscrit présente le signe de l'arsenic, écrit sous
la forme des n° 302 ou 1041 de CMAG VIII, et surmonté par
une autre main des mots σαρί ζηρνάκ, calque d'un mot turc dési-
gnant l'arsenic jaune, d'après Lagercrantz, éd. p. 34, voir supra,
100 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 34-36)
Page 35.
99. Le titre de cette recette est en noir et ne se distingue
pas du texte de la recette précédente H 28, ce qui a induit en
erreur Lagercrantz qui rapporte ταρτάρου έλαιον à cette dernière
et croit H 29 sans titre. Il s'agit d'une huile de tartre, faite à
partir de tartre et de sel commun, assez semblable à celle de
la recette dìAlch. gr., X, §81.4, qui utilisait du sel gemme. Voir
aussi supra, n. 97 et infra, R 4 H 22 et n. 123.
100. La fixation du mercure consiste à supprimer sa volati-
lité. Elle s'opère de plusieurs façons : soit on l'éteint à l'aide
de certaines substances comme dans cette recette ou dans la
suivante, soit on l'associe au plomb ou au soufre pour former
un amalgame ou du cinabre artificiel.
101. Au lieu de Хьбабосѵ, que lisait Lagercrantz et qu'il traduit,
trad. p. 20, par « eau de rivage (Wasser from Strande) », je vois
un χ où Lagercrantz voyait un λ et un σ où il lisait un v. Il
s'agit donc de χιβάδας ou χηβάδας, accusatif pluriel de χηβάδα ou
άχηβάδα, qui désigne un coquillage. Pour éteindre le mercure,
la tradition médicale utilise souvent de la poudre d'os de seiche
(voir Alch. gr., X, §42.1, sa source et n. 321).
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 34-36) 101
Page 36.
105. Si έκβάλλω veut dire extraire par l'alambic, comme le
pense Lagercrantz — ce qui est le cas dans la recette précédente
— nous serions ici en présence d'acide nitrique. Voir supra, H
18 et H 27, pour des méthodes plus traditionnelles et moins
énergiques.
106. Coagulation traditionnelle du mercure. Dans la confec-
tion du cinabre, les alchimies syriaque et arabe privilégient la
coagulation du mercure ò Vodeur de soufre. Le mercure est en-
fermé dans un contenant qui peut être suivant les cas un roseau
comme ici, un tissu, un vaisseau de terre ou même de verre.
Ainsi enfermé, le mercure est mis, souvent suspendu, dans un
vaisseau plus grand dans lequel il est entouré de soufre. On
ferme le deuxième vaisseau et l'on chauffe. Comme les points
d'ebullition du soufre et du mercure sont différents (447° pour
le soufre et 350° pour le mercure), on force ainsi les vapeurs de
mercure à s'unir à celles du soufre sans s'échapper à l'extérieur.
Voir par exemple : CMA, II, p. 31 (marmite d'argile) ; CMA, II,
p. 288 (linge) ; Jabir, K. al-Khawâss, Holmyard, p. 57 (vaisseau
de verre) ; Aluns et seh, G13 St 23 ou Alch. gr., X, §43.4 et 99.3
(linge).
102 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 36-41)
Page 38.
112. Dans VHolkhamicus, les feuilles du métal sont représen-
tées par deux carrés précédés du mot πέταλα en toutes lettres
et surmontés de la mention ομια écrite par une autre main,
alors que l'habitude du manuscrit est plutôt de faire précéder
chaque signe alchimique de l'initiale du terme qu'il représente,
voir l'introduction, p. XXIII et supra, n. 91 et 93 ainsi que infra,
n. 136. Lagercrantz, trad. p. 17, traduit par « gleich grosse »
(donc il comprend que le mot δμοια est une précision au texte
et doit en faire partie). Je pense plutôt, comme l'interprète
l'auteur de la surcharge, que les deux carrés sont la redite de
πέταλα, ce que confirme d'ailleurs le texte du Parisinus.
113. Le mot τέφρα désigne la cendre. Lagercrantz, trad.
p. 17, traduit l'expression ποίησον αυτά τέφραν par «verasche
sie ». A mon avis, cendre a ici seulement le sens de poussière,
de poudre, comme l'indique sa reprise plus bas par le mot
τρϊμμα.
114. Les recettes de décapage du cuivre avec des sels sont an-
ciennes et nombreuses. Celle-ci est une des plus simples. Pour
d'autres occurrences plus élaborées, voir Alch. gr.y X, §16.1,
p. 31, 13-20 ; §27.3 ; 27.4 ; 28.1 ; 82.14 et n. 210. Voir aussi
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 36-41) 103
Page 40.
119. Le verbe χωρίζω correspond au latin separo qui s'emploie
dans certains textes comme le De perfecto magisterio (Manget,
I, p. 642-645) pour désigner la purification préliminaire. Le
terme separatus apparaît en latin dans la recette du manuscrit
de Boston.
120» Cette eau est décrite en Alch. gr., X, §82.1 et n. 243.
121. Le texte d'Archelaus est très différent selon les versions.
Le texte grec est proche de celui du manuscrit du Vatican, Pal.
lat. 1339, mais il lit « quatorze » au lieu de « dix ou quarante »,
raccourcit l'interprétation de l'action des ingrédients et omet la
finale. Même procédé dans les Aluns et seh en Ρ 69. Lagercrantz,
trad. p. 18, propose une formation de céruse.
Page 41.
123. Le tartre est le dépôt qui se forme dans le vin et
s'attache à la paroi des tonneaux : c'est le bitartrate de potas-
sium ou tartrate acide de potassium, KC4H5O6. Il est à l'état
impur, mélangé avec des substances étrangères et principale-
ment du tanin. Si on le calcine, comme ici, on obtient le sel de
tartre, c'est-à-dire du carbonate de potassium, K2CO3, plus pur
que celui retiré des cendres des végétaux. On l'utilise fréquem-
ment pour blanchir le cuivre, comme ici. cf. Paul de Tarente,
Theorìca et practica, Newman, p. 186 (f. 18г) ; Albert, Semita
recta, Borgnet, p. 556b ; Alch. gr., Χ, §81.4 et . 583 ; CMAL,
VI, p. 451, n o s 106,114, 115, d'après le manuscrit San Marino,
Huntington . 1051, f. 120. Laisse à l'humidité, il se liquéfie et
devient de l'huile ou eau de tartre, voir aussi supra, H 27 et
n. 97 ainsi que H 29 et n. 99.
104 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 42-46)
Page 42.
126. Lagercrantz, trad. p. 15, se demande si le miel ne serait
pas ici un terme codé (Deckname), mais le miel sert plusieurs
fois d'adjuvant dans les recettes alchimiques, car il est un ré-
ducteur, voir supra, recettes H 3 et H 35, voir aussi Alch. gr., 1
et X, index, s. ν. μέλι. Voir en particulier Alch. gr., X, §85.7.
Page 43.
129. Les variantes οελος, ύαλί, ύελί désignent le verre. On
trouve plusieurs fois des recettes alchimiques utilisant le verre
comme ingrédient, voir Alch. gr., X, index. Verre et huile sont
utilisés entre autres par Jabir, dans la Septuaginta, Berthelot,
p. 347 ou Alch. gr., X, §18.2 et n. 171, lors de la fusion du fer,
pour le rendre semblable à l'argent ; par Sedacer, dans la Sedu-
cimi, Barthélémy, II, p. 90-97, 1Д, 8,16,18,20,21,25 et n. 74.
Macquer, Élémens de chymie, I, p. 242, dit que le verre facilite la
fusion du cuivre. Lagercrantz traduit le terme par « borax » en
se basant sur une équivalence, μβουράζω ήγουν ύ*λον, contenue
dans le traité d'orfèvrerie Sur la précieuse et célèbre orfèvrerie,
édité en CAG, II, p. 329, 26. L'expression Οελος βοράχη revient
en p. 324, 11 et 331, 22. Il découvre 6ελος ρ. 323, 14 dans une
recette qui utilise plusieurs ingrédients que l'on rencontre ici,
mais c'est une recette que Berthelot n'arrive pas à interpréter
(GAG, III, p. 310, n. 1). Toujours dans ce même traité Οελος ap
paraît encore p. 324, 12 et p. 330, 5. De toute façon, le terme
borax à cette époque peut désigner des substances très diverses
utilisées pour faciliter la fusion des métaux ou la préparation
des soudures (voir Berthelot, GAG, III, p. 310, n. 4 ; D. Goltz,
Mineralnamen, p. 248-250 ; Alch. gr., X, §73 et ses notes). Les
Aluns et seh, voir Alch. gr., X, §100.37 et n. 851, identifient verre
des sages et borax.
130. L'essai, présent dans le seul Hokhamicus, laisse suppo-
ser que l'on doit arriver à un produit qui se broie. De l'or pur ne
se broie pas, il faut user d'un subterfuge : on l'additionne habi-
tuellement de miel, de plomb, de litharge, ou on l'amalgame.
Je n'ai pas trouvé trace de procédés qui utiliseraient du savon,
du verre ou du borax. Habituellement, ces produits servent à
purifier les métaux et à les rendre aptes au martelage, comme le
conseillent le Breue breuiarium de Roger Bacon, SM, p. 147-148,
ou ΓAnonyme de Zuretti, Alch. gr., X, p. 15, 1-8, qui se servent
d'ingrédients similaires.
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 42-46) 105
Page 44.
131. Il n'y a pas de chapitre des préparations dans le Parisi
nus.
134. Το ποθούμενον désigne ici, suivant la teinture que l'on dé-
sire obtenir, le métal choisi au début de la recette, soit l'argent,
soit l'or, comme le précise le Parisinus. En H 8, il désignait la
pierre philosophale, voir supra, n. 69.
Page 46.
135. Un cérat est une substance qui possède la consistance
de la cire, voir Alch. gr., X, p. 12 et p. 131, 14-25, leurs sources
et notes. Ce terme désigne donc ici la poudre obtenue après
la fonte du métal, poudre ramollie par la combinaison du sel
ammoniac et du vinaigre et devenue une pâte.
136. Le ε devant le chiffre έπτα est son initiale : c'est une ha
bitude de VHolkhamicus de faire précéder les signes alchimiques
de leur initiale, voir p. XXIII, et il en fait parfois de même pour
les nombres, cf. supra, H 26 et n. 91.
137. Ces deux recettes reprennent en l'amplifiant la courte
recette de dulcifìcation de Michel Scot qui comporte un ingré-
dient de plus, le vert-de-gris. Voir aussi supra, R 14, une recette
qui semble être la même que R 15 H 11, mais moins dévelop-
pée. Les trois recette, R 14, R 15 et H 11, fabriquent une pierre
philosophale composée d'or ou d'argent que l'on traite à la ma-
nière d'un métal vil en ajoutant des fondants (verre et savon)
lors de la fusion (§1) et en le dulcirían ensuite par une céra-
tion (sel ammoniac et vinaigre) suivie d'une sublimation. On
devrait obtenir du sel ammoniac combiné avec le métal qu'il a
entraîné dans sa sublimation, cf. supra, R 27 et n. 31.
138. R 16-R 18 forment un ensemble : c'est la fabrication
d'une pierre philosophale pour l'œuvre au blanc (recettes 16 et
17) et pour l'œuvre au rouge (recette 18) à partir d'eau forte
ou acide nitrique. L'ensemble se retrouve dans une version un
peu différente en H 5-H 7 que j'édite en regard. La source de
ces trois recettes est un texte latin qui apparaît sous plusieurs
versions, le Vade mecum du frère Elie, voir supra, p. L-LDC. La
version de cet ouvrage qui se rapproche le plus du grec pour
l'œuvre au blanc est celle du manuscrit de Bologne, B. Univ.
lat. 138 (104), f. 242-244 v (= Bol), ensuite celle du Vatican, lat.
4092 (= V). — Les titres de la première recette grecque, qui
diffèrent dans les deux manuscrits, conviennent à l'ensemble
106 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 46-47)
Page 47.
139. Comme presque toujours, les poids varient fortement
suivant les versions. Les ingrédients ne sont pas identiques :
le Pansinus, tout comme le Vatican, lat. 4092, propose une va-
riante au vitriol romain, le vitriol de Chypre et il ajoute du
cinabre, ce qui correspond au vermillon du latin, tandis que
YHoïkhamicus le remplace par de l'alun de roche. Certains ma-
nuscrits latins utilisent de Γ alun comme variante à la place
du vitriol, tout en gardant le vermillon. Le vitriol romain est
un sulfate de fer (voir D. Goltz, Mineralnamen, p. 153), le vi-
triol de Chypre un sulfate de cuivre et de fer, l'alun est un
sulfate double d'aluminium et de potassium, l'alun de roche est
l'ancien alun rond de Dioscoride, il provient de la ville de Rocca
ou Ruhâ en Asie mineure, autre nom d'Édesse (voir Ruska,
«Übersetzung», ρ, 69), La distillation d'un sulfate produit
de l'acide sulfurique qui réagit sur le sel de nitre ou salpêtre
(nitrate de potassium) pour former de l'acide nitrique. C'est
toujours la préparation de P.J. Macquer en 1756 dans ses Sie
mens de chymie, I, p. 75-76 : « Décomposer le Nitre par Vintermede
de VAcide vitriolique [...] Prenez parties égales de Nitre bien
purifié et de Vitriol verd ; faites bien sécher le Nitre, et réduisez-
le en poudre fine. Faites calciner le Vitriol jusqu'au rouge :
réduisez-le de même en poudre très-fine ; mêlez exactement
ensemble ces deux matières. Mettez le mélange dans une cor-
nue de terre ou de bon verre luttée, assés grande pour qu'elle
ne soit qu'à moitié pleine. Placez la cornue dans un fourneau
de réverbère ; couvrez-la du dôme : adaptez-y un grand réci-
pient de verre, lequel soit percé d'un petit trou bouché avec
un peu de lut. Luttez exactement ce récipient à la cornue avec
du lut gras, recouvert d'une toile enduite de lut de chaux et
de blanc d'œuf. Echauffez les vaisseaux très-lentement. Le ré-
cipient s'emplira bientôt de vapeurs rouges très-épaisses, et les
gouttes commenceront à distuier du col de la cornue. Conti-
nuez la distillation, en augmentant un peu le feu ; quand vous
verrez que les gouttes ne se succéderont que lentement, et qu'il
y aura entr'elles plus de quarante secondes ; ouvrez de temps en
temps le petit trou du récipient, pour en laisser échapper le su-
perflu des vapeurs. Augmentez le feu vers la fin de l'opération,
jusqu'à faire rougir la cornue. Lorsque la cornue étant rouge,
il ne sortira plus rien, déluttez le récipient, et versez promp-
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 46-47) 107
142. Tout comme le Vatican, lat. 4092 qui se sert d'un uas, le
Parisinus utilise un appareil cité de manière très vague : άγγειον
ύέλινον. Mais d'après la suite de la recette et sa description dans
VHolkhamicus (φιάλη έντεχνος ύέλινος), c'est une cucurbite. C'est
d'ailleurs le sens habituel d'urinai utilisé par le manuscrit de
Bologne. Le Parisinus emploie le terme de λαμπίκον pour dési-
gner le chapiteau de l'alambic. Mais VHolkhamicus désigne le
chapiteau par κάλημα que j'interprète en κάλυμμα, couvercle,
cf. capellum ou cooperculum en latin qui peuvent désigner le
chapiteau de l'alambic. Ce sens a échappé à Lagercrantz, éd.
p. 60, qui y voyait καλάμι avec une métathèse de voyelles et
un changement d'accent. Le mot καλάμι apparaît plus bas dans
VHolkhamicus, p. 48, 14b, et désigne le tuyau de décharge, tan-
dis que p. 49, 6b, il a été confondu avec κάλυμμα, voir infra,
108 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 47-52)
Page 48.
143. Le Parisinus ne détaille pas cette opération, qu'il indique
seulement par le verbe πωμάζω. Les textes latins non plus.
145. Dans YHolkhamicus, le terme vague ύαλί (vaisseau de
verre), soumis au feu est l'alambic complet (cucurbite et cha
piteau) d'après la phrase latine : quousque summitas incipiat
rubificare. En effet, des vapeurs rutilantes s'élèvent au début
de la distillation. La phrase manque dans le Parisinus. — Sur
les termes άχαυνός et αχαμνός, voir supra, n. 128. Le terme Ισθία
est une variante de εστία (ionien Ιστίη), voir supra, p. xxix, pour
-στ- et -σθ-.
Page 49.
147. Cet arrêt dans la manipulation n'est mentionné ni dans
le Parisinus, ni en latin. Mais ily est supposé puisqu'on y bouche
aussi le vaisseau. En effet, pourquoi boucher le vaisseau, si c'est
pour y verser aussitôt de l'argent ?
148. Décantation supplémentaire au moyen d'un siphon,
présente seulement dans YHolkhamicus. Voir figure en CMA,
I, p. 152, fig. vi, ou Geber, Summa, Newman, p. 703.
Page 51.
152. Préparation d'une solution de nitrate d'argent. Le ni-
trate d'argent est un solide incolore. En solution, exposé à l'air
et à la lumière, il noircit : d'où les recommandations de bien le
boucher et de le garder à l'ombre que l'on rencontre seulement
dans YHolkhamicus. La couleur verte est peut-être donnée à la
solution par le vitriol romain qui est vert. — L'union du frère
et de la sœur est évoquée souvent dans la littérature alchimique
latine. Le texte le plus connu fait référence à l'histoire de Ca-
britas et de Beua dans la Visio Arislei, éd. Ruska, Turba, p. 327
ou Manget, I, p. 495 : il s'agit là de l'union du soufre, le frère,
et du mercure, la sœur. Elle apparaît aussi dans le Tractatus
aureus d'Hermès, chap. IV, Manget, I, p. 432, à propos de Vé-
nus et de son frère ; dans les Aluns et seh, à propos du mercure
et des métaux, G 9 et Ρ 19 : Et qui ligat me cumfratre meo uel
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 4 7 - 5 2 ) 109
Page 52.
153. Le lavage par le vinaigre est absent dans les manuscrits
latins, mais il est suggéré malgré tout dans le manuscrit de
Bologne par les mots loti et desiccath Ce lavage va nettoyer le
mercure de certaines impuretés (cf. L. claritatis, Darmstœdter,
I, 21 note). Ici, l'opération est complétée par le pressage à tra-
vers une peau. C'est un procédé classique de toujours, déjà chez
Pline qui parle de peau apprêtée (Я/Ѵ, XXXIII, 9 9 , Zehnacker,
p. 8 8 , in pelles subactas). C'est une peau de chamois chez R.
Lulle, Experimenta, Manget, I, p. 8 4 0 , Exp. 24 : Accipe Mercu-
rium uulgi, atque Ulum lauabis cum aceto, postquam eius terrestreitas
remota fuerìt, transeat per corium camusciœ. Macquer, Élémens de
chymie, I, p. 65, utilise toujours u n e peau de chamois. Cette
technique est employée aussi couramment pour récupérer le
mercure utilisé lors de l'amalgamation des sables aurifères.
Dans les préparations médiévales de pierres philosophâtes chi-
mériques, le mercure est souvent purifié par sublimation : l'on
obtient alors du sublimé corrosif mêlé de calomel, voir Albert,
Composés des composés, Zetzner, IV, p. 831-832 ; Arnaud, Ro
sarium philosophorum, Manget, I, p. 667b. On trouve la m ê m e
précision du grec, supra en R 19 et n. 14, mais sans le pressage
à travers une peau. — Grâce à sa forte tension superficielle,
le mercure, quand il est pur, n'adhère pas à ce qu'il touche
c o m m e un autre liquide et n e mouille pas la peau : c'est ce
que les anciens veulent dire lorsqu'ils affirment qu'il est sec,
cf. Avicenne, De congelatione, Holmyard et Mandeville, p. 38 et
52.
154. Dans YHolkhamicus, la deuxième eau est simplement
du mercure, tandis que le Parisinus et les autres préparations
110 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 52-58)
Page 53.
155. Lagercrantz, éd. p. 61, lit καλλ 'άχρις μένει : ut alter aqua
in prima maneai et traduit, tr. p. 9, par « so dass nichts ent
weicht». On ne voit pas dans ce cas comment un vaisseau
bouché pourrait laisser évaporer son contenu. Cette phrase
est une addition de VHolkhamicus. En gardant cette lecture,
on pourrait traduire : « Bouchez bien tant que le produit est
en attente ». Les différentes versions latines sont muettes sur
ce point. Le Parisinus ne parle pas de garder le produit bouché
en attente de travail, mais il lute l'ampoule, ce qui est normal
lorsque l'on compte soumettre pendant longtemps un appareil
à un feu relativement fort. Je pense qu'il faut lire καλά χρισμένη
dans VHolkhamicus et supposer un accord défectueux influencé
par le genre du mot latin ampulla, cf. p. 49, 6-10, les accords
des adjectifs qualifiant άκρον et άκρος et comprendre στουππώνω
comme « luter ».
Page 54.
157. Si l'on met une lame de cuivre dans du nitrate d'argent,
l'argent se précipite et se dépose sur le cuivre. C'est une des
façons d'argenter le cuivre (L. B. Francœur, Élémens de tech
nologie, p. 308, n° 360·). — Théorie du mercure seul, présente
déjà chez Geber (voir Summa, Newman, p. 204-208) et abon-
damment développée chez Arnaud de Villeneuve : voir entre
autres le Rosarium philosophorum, Manget, I, p. 665 ou le L.
perfecţi magisterii, Zetzner, III, p. 131. Avicenne, dans le De
congelatione, affirme qu'un corps ne peut être transmuté s'il
n'est pas d'abord ramené à sa matière première, qu'il ne pré-
cise pas : Нес compositio in aliam mutări non potent composińonem
nisi forte in primam reducantur matériám (éd. Holmyard et Man-
devüle, p. 55). On en déduira au temps de Geber et surtout
d'Arnaud que cette matière première est le mercure, en mi-
nimisant l'action du soufre dans la composition des métaux,
contrairement à la théorie en honneur jusqu'alors. — Ce pas-
sage est une addition du Parisinus, absente dans VHolkhamicus
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 52-58) 111
Page 55.
159. Le verbe στοιχειόω ou infra, p. 57, 18, στοιχίζω est la
traduction du latin elementare, réduire en ses éléments, voir
supra, R 19 et n. 12 ; R 21 et n. 22. Ici notre alchimiste emploie
un procédé simpliste : il lui suffit de disposer successivement
le mélange des solutions dans les différents milieux, le fumier
représentant le Feu, le bain de sable humide figurant l'Eau.
Page 56.
160. La nécessité de tenir le secret est déjà une caractéris-
tique des textes d'Hermès, cf. A.J. Festugière, La Révélation
d'Hermès Trismégiste, I, p. 76-81, ainsi que mon article «L.
dabessi», p. 1011. Elle se retrouve dans toute la tradition al-
chimique.
161. La phrase attribuée au philosophe développe le mot
stans, provenant d'Avicenne, ad Hasen, Zetzner IV, p. 871 : fiat
res una, stans, tingens, profundens, consolidane, perseuerans.
162. Pour ce chapitre, le texte du Parisinus est proche du
latin au contraire de VHolkhamicus, plus développé.
Page 58.
164. L'opération appliquant la troisième uertu est la mul-
tiplication de la pierre. Elle est appelée fermentatio dans le
manuscrit du Vatican, lat. 4092 : celui-ci sous-entend la compa-
raison avec l'action du levain (fermentum) qui transforme une
pâte entière en lui donnant ses propriétés. La fin du texte varie
suivant les manuscrits. Les parties (μοΐροα) ne se rencontrent
pas ici dans les textes latins, mais elles apparaissent dans le
Vatican, lat. 4092, en fin du chapitre suivant.
165. Référence au début de l'œuvre au blanc, voir supra, R
16 H 5. 1. Les auteurs grecs, contrairement aux manuscrits
de Bologne ou du Vatican, ne reprennent pas la fabrication de
l'eau forte qu'ils estiment connue, à tort comme on le verra ci-
après, n. 166. Pour ce chapitre, nous disposons d'un manuscrit
latin supplémentaire, le manuscrit de Londres, BL Sloane 3457,
qui ne décrit que l'œuvre au rouge.
112 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 59)
Page 59.
166. Nous sommes en présence d'une préparation d'oxyde de
mercure (II). Dans la version A du texte (manuscrits Londres,
BL Sloane 692, Vatican, Pal. lat. 1267, . Buti dans le manus-
crit de Palerme), cette préparation est expliquée tout au début
de la practica, après le prologue. Le grec suit la version B, il
est surtout proche du manuscrit de Londres, BL, Shane 3457,
accessoirement de Bologne, B. Univ. lat. 138 (104) et du Vati-
can, lat. 4092. Des recettes de mercure rouge se rencontrent
chez Albert, Alkímia minor, Kibre, §31, ou dans la compilation
de Maître Jacqmain, manuscrit Palerme, B. Comun. 4Qq AIO,
Garini n° 39, f. 311 (id.) ; aussi chez Geber, . inuestigationis,
Ruska, « Übersetzung », p. 29. Voir aussi Macquer, ÉUmens de
chymie, I, p. 341-342 : « Dissoudre le Mercure dans l'Acide nitreux.
Mettez dans un matras la quantité de Mercure que vous vou-
drez dissoudre : versez par-dessus autant de bon esprit de Nitre :
placez le matras sur un bain de sable d'une chaleur modérée.
Le Mercure se dissoudra [...] La dissolution étant achevée, lais-
sez refroidir la liqueur [...] Remarques : [...] Cette dissolution
étant refroidie, fournit des cristaux, qui sont un Sel nitreux
mercuriel [...] On se sert en médecine du Mercure précipité
ainsi en blanc de sa dissolution dans l'esprit de Nitre [...] La
préparation connue sous le nom de Précipité rouge, est aussi ti-
rée de notre dissolution de Mercure dans l'esprit de Nitre. Il
faut pour la faire, enlever [...] par distillation dans la retorte
[...] toute l'humidité de la dissolution. Quand elle commence
à être réduite en forme sèche, elle a l'apparence d'une masse
blanche et pesante. Alors on la pousse au feu assez fortement
pour en séparer presque tout l'Acide nitreux qui y est demeuré
concentré, et qui s'élève sous la forme de vapeurs rouges. A
mesure que l'Acide nitreux est enlevé par le feu, la masse mer-
curielle perd la couleur blanche, pour en prendre une jaune,
et enfin une très-rouge. Quand elle est entièrement devenue
rouge, l'opération est achevée. La masse rouge qui reste n'est
plus que du Mercure qui ne contient que peu d'Acide [...] elle
forme un très-bon escarrotique [...] sur-tout dans les ulcères
vénériens [...] Il est à remarquer que le Mercure acquiert, par
son union avec l'Acide nitreux, un certain degré de fixité ; car
le précipité rouge peut soutenir sans se volatiliser un degré de
chaleur plus fort que le Mercure pur. ». — La couleur de l'oxyde
de mercure est plutôt rouge et non jaune (κίτρινος), mais le grec
ne fait pas de différence entre les deux couleurs et appelle jaune
ou rouge le soleil, l'or, le safran, le sang, le minium... — La fin
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 59) 113
Page 60.
172. Lagercrantz traduit, p. 11, είς τάς στάκτας επάνω εις τον
φουρνον par «in die Asche des Ofens». Je pense plutôt que
l'auteur utilise ici un bain de cendre qu'il place sur le four-
neau.
174. Le mercure rouge est préparé plus haut, voir supra, R
18 H 7.1, mais sa dissolution n'est pas décrite : on obtient un
précipité plutôt qu'une eau. Cependant la suite du chapitre
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 59-63) 115
Page 61.
175. Le grec n'a fait qu'une sorte de préparation d'eau forte
et n'a jamais séparé le premier distillât contenant peu d'acide
nitrique, contrairement à tous les manuscrits latins, ce qui
provoque ici cette incohérence.
176. Le texte latin correspondant varie ; et efficietur admixtio
aquarum túrbida (Sl b SI Vp), rúbida (V) ou tepida (Pal) : trouble
et agitée, rouge ou tiède. La vraie leçon est sans doute túrbida,
car la solution comporte un précipité en suspension.
177. La leçon de H est fausse. Je suis R, en comparant au
latin : si de ipsoposueris in uose uitri, fociét residentiam sicut sanguis
draconh. Lagercrantz, éd. p. 65, trad., p. 11, voyait dans εις
ύελίον τήν ύπόστασιν, le borax.
178. Gomme qui s'écoule de l'écorce de certains dragonniers
ou d'autres végétaux et qui, en séchant, devient friable et rouge
sang. Ce produit provenait des Indes et entrait dans la compo-
sition de certains médicaments et de certains vernis.
179. De l'or calciné est de l'or réduit en poudre, cf. Alch. gr.9
X, n. 108. Mais l'or est trop mou pour être broyé, on y ajoute du
miel, de la litharge ou du plomb, cf. supra, n. 130 et Alch. gr.,
X, §§7 à 10 et notes. Une autre façon est de préparer un amal-
game, puis d'évaporer le mercure. Le terme du grec moderne
μάλαμα est dérivé de μάλαγμα, amalgame, mais désigne l'or par
glissement de sens. Mais en latin, il semble que la calcination
de l'or soit ici sa dissolution dans l'eau régale.
Page 63.
182. Le plomb est appelé de l'or caché chez Jabir, Septuaginta,
livre 66, Pal f. 183 v : plumbum interim est aurum, cf. Alch. gr., X,
116 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 63-66)
Page 66.
1. Tout comme Michèle Mertens, Alch. grM IV, 1, p. xxxvi,
je traduis ερμηνεία par un pluriel plus conforme à notre usage
dans ce sens. — Le terme Ιερομόναχος désigne un moine prêtre
(Ducange, col. 511) et non un « saint moine », comme traduit
Ruelle. Le génitif singulier des noms propres masculins de la
première déclinaison en -ας est en α dans une inscription at
taque du v e s. a. J.C. et se trouve chez Polybe (Dieterich, p. 171).
D'une façon générale, pour les phénomènes de langue, voir su
pra, introduction, p. XXVI-XLV.
2. Le terme chimie est orthographié χυμία dans tous les ma
nuscrits de Cosmas et χυμεία par Liddell-Scott, p. 2013, et c'est
l'orthographe en υ qui est à retenir. Ce terme a été traduit en
syriaque par khumia à une époque où le υ grec ne se prononçait
pas encore ¿, tandis que nos manuscrits grecs qui présentent
ce terme sont postérieurs à cette date et écrivent η-ι-υ-ει, in
fluencés par l'iotacisme. Il faut donc oublier les etymologies
d'origine égyptienne ou sémitique et y voir sans doute le de-
gré zéro de la racine χε^- que l'on trouve dans χέω, verser ou
fondre (un métal) et dans χύτης, la lingotière. L'alchimie de-
vient alors l'art de la coulée, l'art de la fonte. Pour les diverses
etymologies, voir, par exemple, R. Halleux, Textes alchimiques,
p. 45-47.
3. Citation partielle de la phrase attribuée habituellement à
Chymes et comportant des variantes : Έν το παν, δι' об το παν
τούτο γαρ ει μή έχοι το παν, ουδέν το παν (version d'Olympiodore,
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 63-66) 117
CAG, II, p. 84, 12-14). Sur cette formule, voir l'étude im-
portante de Michèle Mertens, Alch. gr., IV, 1, p. 181-183. —
L'association de l'aphorisme de Chymes, cité ici de manière
incomplète, avec l'idée de la Sainte Trinité, normale chez un
moine, n'est peut-être pas à faire, même si l'on trouve dans
les textes l'identification de l'Un avec Dieu, qu'il soit philoso-
phique, gnostique ou chrétien (voir les citations de passages en
Alch. gr., ГѴ, 1, p. 77-78). En effet, on rencontre dans le Corpus
d'autres triades, surtout chez les commentateurs, cf. CAG, II,
p. 133, 24-p. 134, 3 ; p. 205, 1 er texte ; p. 402, 13-15 ; p. 404,
3-4 ; p. 408, 10-13 ; p. 424, 9 et sq. ; p. 449, 15.
4. L'idée revient plusieurs fois chez Démocrite, chez Zosime
et leur est attribuée par leurs commentateurs, Synésius pour
Démocrite, le Chrétien pour Zosime. On la trouve aussi chez
Hiérothée. Dans tous ces textes, la pauvreté est traitée de νόσος
ανίατος, maladie incurable, tandis que dans le Traité des quatre
éléments la pauvreté apparaît sans détermination (voir les oc-
currences supra, H 4, n. 64). Cosmas est le seul à qualifier la
maladie de κακόσχολος.
5. La leçon des manuscrits δστις... καΐ pose problème : δστις
semble ici l'équivalent de τίποτες. "Οστις est parfois invariable
dans les textes médiévaux, cf. Ahh. gr., X, p. 7, 7 et n. 26. Ruelle
corrige en ώς τι et l'on pourrait le suivre en partie en adoptant
ώς tout en gardant τις, car Zerwick, §9, donne des exemples de
τις indéclinable dès la κοινή. Il faut alors supprimer καΐ.
6. Βάλε = λαβε. Le cas est fréquent et relevé par Ruelle. Pour
d'autres occurrences, voir Alch. gr., X, index.
7. C'est une des façons d'obtenir de l'or en poudre : en effet, tel
quel, l'or ne peut être broyé, car trop mou. En l'amalgamant avec
du mercure, on obtient une masse pulvérulente que l'on presse
ensuite pour ôter le mercure. La technique est déjà décrite chez
Pline (XXXIII, 99) et chez Vitruve (VII 8,4) et elle est employée
dans le papyrus de Leyde (voir Alch. gr., I, p. 93 n° 33).
8. Le terme ίός, rouille, sans qualification désigne le plus
souvent le vert-de-gris dans les papyrus de Leyde et de Stock-
holm {voirAleh. gr., I, p. 214) et chez Zosime {voix Alch. gr.b ГѴ,
1, p. 183-184), mais il peut désigner toute oxydation du fer ou
du cuivre. Ici, on attend un ingrédient rouge : il s'agit donc de
rouille de fer ou de cuivre calciné.
11. La préposition εκ revient quatre fois dans les §§1 et 2
et a désarçonné Ruelle. Elle n'est plus utilisée dans la langue
vivante du moyen âge et elle n'existe plus en grec moderne. Ici,
118 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 6 6 - 6 9 )
Page 67.
13. Ruelle traduit « à plusieurs reprises et sans désemparer »,
mais je pense que ήγουν συχνά συχνά est une glose explicative
de θαμινά θαμινά qui n'était plus compris. 'Ανάπτω et απτω ne
veulent pas seulement dire allumer un feu, mais aussi le main
tenir en activité, voir Alch. gr., X, p. 65, 18 et 28 ; p. 6 6 , 3 ;
p. 67, 18.
14. Μήνη est un terme poétique et rare désignant la lune,
on le rencontre cependant chez le pseudo-Démocrite, CAG, II,
p. 4 8 , 6. Il est glosé dans B, mais la glose est mal insérée.
16. L'or obryze (ββρυζος) est de l'or affìné à la coupelle, voir
Alch. gr., X, p. 74, n. 348 — La recette aboutira à u n alliage
or et argent avec rectification de la couleur. Procédé analogue
pour un résultat différent dans le manuscrit de Jehan le Bègue,
copié au xv e s., Merrifield, Arts of Paintings, p. 57, n ° 22. Ad fa
ciendum litteras que uideantur esse de auro. — Fac in ouo galine
foramen paruum, et extrahe albumen solum, et postea repie ouum
argento uiuo, et claude bene foramen oui, et ipsum pone sub fimo
calido per dies quadraginta ; postea extrahe argentum uiuum, et ac-
cipe onciam I cristalli, etpulueris subtilissime, et incorpora cum dicto
uitello. Dein cum dicta pasta unge cartam aut quidquid uis, et cum
siccauerìt, frica desuper cum auro uel argento, et remanebunt coloris
auri uel argenti. « Pour obtenir des lettres dorées. — Forez u n
petit trou dans un œuf et extrayez-en seulement le blanc, rem-
plissez l'œuf de vif-argent, fermez bien le trou et placez l'œuf
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 66-69) 119
Page 68.
20. Voir supra, H 4, n. 61.
21. Flottement pour les poids dans les manuscrits, le signe
ζ' pouvant désigner 1/6 ou l'hexage (= 1/6 de l'once). J'adopte
la leçon de С explicitée par celle de VHolkhamicus où έξάγιν est
écrit en toutes lettres, voir supra* H 4, n. 63.
23. Sur les idées de vaincre la pauvreté et de repousser les
ennemis, voir supra* H 4, n. 64 et ici, n. 4.
24. Le §4 du texte que Berthelot et Ruelle attribuent à Cos-
mes est le décalque du §6 de Psellos, CMAG, VI, p. 16-18. J'ai
repris dans l'apparat des sources les sigles attribués par J. Bidez
aux divers manuscrits de Psellos dans son édition. On voudra
bien s'y reporter. — Chez Diosconde, V, 103, la sandaraque dé-
signe le réalgar ou sulfure rouge d'arsenic, AS4S4, et l'arsenic,
V, 104, désigne l'orpiment ou sulfure jaune d'arsenic, ÀS2S3. Ce
sont aussi les sens des papyrus alchimiques et ceux du pseudo
Démocrite, ce sont toujours les sens de Psellos, tandis que dans
L'Anonyme de Zuretti* le terme d'arsenic englobe les deux sul-
fures, précisé alors par leur couleur. Π en va de même pour la
variante de la recette de Psellos ajoutée dans la marge de son
manuscrit, le Vaticanus gr. 1134, éditée en Alch. gr.* X, §97.3
et n. 709 : celle-ci remplace la sandaraque et l'arsenic de Psel-
los par l'arsenic jaune et rouge, mais pour désigner le vitriol,
elle reprend le terme classique, χάλκανθος, alors que Psellos ne
l'utilise pas et qu'il se sert de καλακάνθη plus récent, voir supra*
n. 66.
Page 69.
27. Le texte de la source de Cosmas est incomplet, comme
c'est le cas dans les manuscrits de la classe b ou dans la tra-
duction italienne que J. Bidez donne en regard du texte dans
son édition. Psellos ajoutait : « Après l'avoir transvasé dans un
creuset, chauffez, mettez en contact une part d'argent. Fondez,
laissez refroidir et vous trouverez de l'or ». Π s'agit donc d'une
120 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 69-71)
Page 70.
32. Reprise de Psellos §10, mais la fin est différente. Cf.
Alch. gr., I, Leid. n o s 16 ou 86, deux recettes identiques, où
misy et terre de Sinope s'emploient pour doubler l'or (la terre
de Sinope serait une argile rougie par un oxyde de fer, voir
Dioscoride, V, 96 et Goltz, Mineralnamen, p. 250).
33. Reprise de Psellos §11, Bidez, p. 36, 23-25. La rouille du
cuivre est habituellement du vert-de-gris, sens qui ne convient
pas ici. On peut penser au cuivre calciné, СигО, oxyde de cuivre
(I), mais si Psellos songe au pseudo-Démocrite (CAG, II, p. 45,
§8) qu'il semble résumer, la rouille dorée du cuivre serait le
misy, trouvé à Chypre avec le minerai du cuivre, voir ici, n. 29.
Quant au cinabre, il s'utilise souvent pour dorer l'argent, cf.
Alch. gr., I, Leid. n° 50 et n° 53. Dans Alch. gr., X, §13, il sert
à lui donner le poids et le son de l'or.
34. Reprise de Psellos §13 avec une fin différente. Une va-
riante de la recette est présente aussi dans le Parisinus gr. 2419,
voir supra, R 35 et n. 42 et 43. VHolkhamicus gr. 109 a une re-
cette semblable pour le fond, mais elle est exprimée en termes
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 69-71) 121
Page 71.
35. Pour les phénomènes de langue constatés dans les
paragraphes 9-11, se reporter au chapitre de la langue de
l'introduction, supra, p. XXVI-XLV. — Το ^ασούχτην ou ράσουκτην
(Ducange, col. 1285) est dérivé du persan, voir supra, introduc-
tion, p. XLVI. Nous sommes ici en présence d'une préparation
de cuivre calciné rouge, , selon une méthode recensée
par Dioscoride, V, 76 ; cf. CAG, I, p. 233. Voir aussi Alch. gr.,
X, §30.3 et n. 224. Le soufre va d'abord transformer le cuivre
en sulfure noir, puis le soufre combiné à l'oxygène s'échappe
sous forme de .
INDICES
ι. INDEX GREC
a. INDEX LATIN
c) Dans l'introduction
AVANT-PROPOS ѵи-и
INTRODUCTION xi-cxxxvm
I. Manuscrits et édition xi-xxi
A. Le Parisinus gr. 2419 (= R) xi-xvn
1. Description générale xi-xrv
2. Partie alchimique . , xiv-xvn
B. VHolkhamicus gr. 109 ( s H) xvn-xxi
1. Description générale xvii-xvni
2. Partie alchimique xviiixx
3. Édition xx-xxi
G. Textes communs aux deux manuscrits . . . . xxi
II. Langue des manuscrits XXI-XLVII
A. Symboles alchimiques, abréviations et variantes
orthographiques JCXIII-XXVI
B. Phonétique xxvi-xxx
1. Voyelles
1.1 Alternance de ω et de ου ; 1.2 alternance
des sons i et e ; 1.3 traitement de la voyelle
initiale non accentuée ; 1.4 contraction de
voyelles semblables ; 1.5 simultanéité des
finales -iov, -tv et -t xxvi-xxviii
2. Consonnes
2.1 Alternance de σθ et de στ ; 2.2 trans
formations de groupes de consonnes ; 2.3
simplification d'un groupe de consonnes ;
2.4 métathèse de consonnes xxix-xxx
С Morphologie XXX-XL
170 TABLE DES MATIÈRES
1. Déclinaisons
1.1 Addition d'un -v final adventice ; 1.2
article ; 1.3 noms et adjectifs, degrés
de comparaison, formation de l'adverbe ;
1.4 pronoms et adjectifs pronominaux
(démonstratifs, relatifs, indéfinis, numé-
raux) xxx-xxxv
2. Conjugaisons
2.1 Voix ; 2.2 nouveaux présents et aoristes ;
2.3 désinences ; 2.4 augment ; 2.5 impéra-
tif ; 2.6 infinitif ; 2.7 indicatif futur ; 2.8
participes ; 2.9 accentuation XXXV-XL
D. Syntaxe XL-XLV
1. Syntaxe des cas
1.1 Rareté du datif; 1.2 reprise du complé-
ment d'objet direct par un pronom ; 1.3
indication de la fonction du relatif inva-
riable ; 1.4 abondance des prépositions ;
1.5 remplacement du génitif ; 1.6 absence
de nuances dans les compléments de lieu
ou de temps ; 1.7 mauvais accords. . . XLI-XLIII
2. Syntaxe des propositions
2.1 Prolepse dans la construction de la pro-
position complément direct ; 2.2 temps o u
but indiqué par préposition + infinitif;
2.3 construction de la conditionnelle, de
δταν et de ωσάν ; 2.4 apparition de nou
velles conjonctions ; 2.5 construction du
participe ; 2.6 sort du génitif absolu ; 2.7
évolution des négations XLIII-XLV
E. Vocabulaire XLV-XLVII
III. Sources et passages parallèles XLVII-CIV
A. Sources du Parisinus XLVIII-XLIX
B. Sources de VHolkhamicus XLIX
G. Sources identifiées et quelques passages paral-
lèles XLIX-CIV
1. Le Vade mecum du frère Elie
TABLE DES MATIÈRES 171
1.1 État de la question ; 1.2 manuscrits ;
1.3 date et caractère de l'œuvre ; 1.4 tra-
duction grecque ; 1.5 possibilité d'autres
œuvres du même auteur L-LIX
2. Archelaus, le De corporibus et spiritibus . . .
2.1 Mentions du personnage et de ses ou-
vrages ; 2.2 manuscrits ; 2.3 caractère de
l'œuvre : traduction ? ; 2.4 auteur ? ; 2.5
éditions partielles ; 2.6 extraits traduits en
grec Lix-Lxviii
3. Le Lumen luminum ex libris medicorum [TK 833
et 732] LXVIII-LXX
4. La lunaire, une plante planétaire hermétique
4.1 Spécificité de notre lunaire ; 4.2 les lu-
naires de Paul de Tarente ; 4.3 origine dans
les herbiers hermétiques ; 4.4 additions et
interprétations des auteurs médiévaux et
renaissants ; 4.5 conclusion LXX-LXXXIÎI
5. La préparation du cinabre artificiel . . . .
5.1 Le cinabre et son importance ; 5.2 essai de
datation de l'apparition de la fabrication
du cinabre artificiel ; 5.3 le cinabre artifi-
ciel à l'époque médiévale ; 5.4 expérience
de PJ. Macquer ; 5.5 vue d'ensemble des
différentes recettes LXXXIII-CI
6. La Chrysopée de Cosmos ci-en
7. Répartition des sources identifiées dans les
deux recueils ci-cni
8. Plan général des sources cin-crv
IV. Caractère général des deux recueils et rapports
entre eux cv-cvin
A. Caractère du Parisinus cv-cvi
B. Caractère de YHoïkhamicus cvi
C. Rapports entre les deux manuscrits.
Conclusion cvi-cviii
V. Principes et méthodes suivis dans cette édition cviu-cix
ABRÉVIATIONS. BIBLIOGRAPHIE .cxi-cxxvi
172 TABLE DES MATIÈRES
INDICES 123-168
1. Index grec 123-145
2. Index latin 146-157
3. Index français des termes techniques 158-166
4. Lieux, personnages et ouvrages cités 166-168
Ce volume,
le quatre cent soixante-quinzième
de la série grecque
de la Collectwn des Universités de France,
publié aux Editions Les Belles Lettres,
a été achevé d'imprimer
en octobre 2010
sur les presses
de la Nouvelle Imprimerie Laballery
58500 Clamecy, France
№ d'édition : 7132
Dépôt légal : novembre 2010
№ d'impression : 010142
Imprimé en France
ISBN : 978-2-251-00559-1 ULUSUTTItS
D I f f VItOM
ISSN : 0184-7155 55 € DtSTIIIUTION
9"782251"005591"