Vous êtes sur la page 1sur 392

LES ALCHIMISTES GRECS

RECETTES ALCHIMIQUES
(FAR. GR. 2419 : HOLKHAMICUS 109)

COSMAS LE HIÉROMOINE
CHRYSOPÉE

LES BELLES LETTRES

PARIS
LES ALCHIMISTES GRECS
RECETTES ALCHIMIQUES
(PAK. GR. 2419 ; HOLKHAMICUS 109)

COSMAS LE HIÉROMOINE
CHRYSOPÉE
COLLECTION DES UNIVERSITÉS DE FRANCE
DERNIERS OUVRAGES PARUS
Série grecque
dirigée par Jacques Jouanna

ALCHIMISTES GRECS. Recettes alchimiques (Par. Gr. 2419;


Holkhamicus 109) Cosmos le Hiéromoine-Chrysopée. Texte établi et tra­
duit par A. Colinet.
APPIEN, Hűtőire romaine, tome X, livre XV (Guerres civiles, livre III).
Texte établi et traduit par P. Goukowsky, annoté par Ph. Torrens.
CORPUS RHETORICUM, tome II, Hermogène, les états de cause. Textes
établi et traduit par M. Patillon.
FAVORINOS D'ARLES, tome III. Œuvres. Fragments. Texte établi, traduit
et commenté par E. Amato.
GALIEN, tome III. Le médecin. Introduction. Texte étabb et traduit par
С Petit
GALIEN, tome ГѴ. Ne pas se chagriner. Texte établi et traduit par
V. Boudon-Millot et J. Jouanna avec la collaboration de A. Pietrobelli.
MÉNANDRE, tome ГѴ. Les Sicyoniens. Texte établi et traduit par
A. Blanchard.

Série latine
dirigée par Jean-Louis Ferrary

ARNOBE. Contre les Gentih (Contre les païens), tome VI, livres Vl-VII.
Texte établi, traduit et commenté par B. Fragu.
LES ARPENTEURS ROMAINS, tome II, Hygin Siculus Flaccus. Texte
établi, traduit et commenté par J.-Y. Guillaumin.
COMMODIEN. Instructions. Texte établi et traduit par J.-M. Poinsotte.
ENNODE DE PAVIE, tome II. Lettres. Texte établi, traduit et commenté
par S. Gioanni.
PLINE LE JEUNE, tome I. Lettres. Nouvelle édition. Texte étabti, traduit et
commenté par H. Zehnacker.
SYMMAQUE. LHscours. Texte établi, traduit et commenté par J.-P. Callu.
VITRUVE. De Varchitecture, livre V. Texte étabh, traduit et commenté par
C. Saliou.
COLLECTION DES UNIVERSITÉS DE FRANCE
publiée sous le patronage de l'ASSOCMTION GUILLAUME BUDÉ

LES ALCHIMISTES GRECS


Publiés sous le patronage de V Union Académique Internationale

TOME XI
RECETTES ALCHIMIQUES
(PAR. GR. 2419 ; HOLKHAMICUS 109)

COSMAS LE HIÉROMOINE
CHRYSOPÉE

TEXTE ÉTABLI ET TRADUIT


РАК

ANDRÉE COLINET
Docteur en Philosophie et Lettres à l'Université catholique de Louvain

Ouvrage publié avec le concours


du Centre national du Livre

PARIS
LES BELLES LETTRES
2010
Conformément aux statuts de Γ Association Guillaume
Budéy ce volume a été soumis à Vapprobation de la commis-
sion technique, qui a chargé M. A.-Ph. Segonds d'en faire la
révision et d'en surveiller la correction en collaboration avec
Mme A. Colinet.

Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation


réservés pour tous les pays.

© 2010. Société d'édition Les Belles Lettres


95 boulevard Raspali, 75006 Paris
umrw.lesbelleslettres.com

¡SAN : 978-2-251-00559-1
ISSN : 0184-7155
AVANT-PROPOS

Le chimüte eminent qu'était Marcelin Berthelot cherchait


dans VAntiquité grecque les origines de sa discipline. Π
s'intéressa donc surtout à l'alchimie alexandrine et à ses prolon­
gements, alchimie mise en vedette dans le prestigieux manuscrìt
de Venise. L'alchimie grecque médiévale lui apparaît ainsi
comme une sauvegarde du savoir des Anciens et son commen­
taire toujours recommencé, se terminant dans la sclérose et la
logorrhée. Май cette vhion des choses tronque la portée de la
réflexion opérée par les Byzantins, tournés bien sûr vers l'Anti­
quité, mais aussi ouverts largement aux idées contemporaines
du monde méditerranéen, arabe et occidental. Malheureuse­
ment pour illustrer cet aspect de leur civilisation, mis à part
/'Anonyme de Zuretti qualifié de second Marcianus par Jo­
seph Bidez et Armand Oelxitte, nous ne disposons souvent que
de « reliques », comme disait Paul Kraus. Π nous faut donc gra-
piller çà et là dans des recueih qui ajoutent quelques recettes
alchimiques à des traités d'astronomie, d'astrologie ou de ma­
gie. Cette recherche nous amène à rencontrer dans l'alchimie
tantôt l'aspect technique rigoureux, tantôt le doux rêve fan­
taisiste ; elle nous permet aussi de toucher les erreurs de la
transnùssion manuscrite, ou sa transformation parfois volon­
taire, qui favorisent le passage d'un de ces aspects à l'autre.
J'ai voulu dans ce volume étudier conjointement deux té­
moins tardifs de l'alchimie grecque médiévale : le réceptaire
du Parisinus gr. 2419 et celui de Z^Holkhamicus gr. 109, au­
jourd'hui à Oxford, appelé autrefoL· Holkhamicus 290. Dès
1924, 0. Lagercrantz avait fait une édition diplomatique de
la partie alchimique du manuscrit de Grande-Bretagne. Cette
VIII AVANT-PROPOS

édition était remarquable pour Vépoque et en dernière page, le


savant avait signalé la parenté d'une partie des recettes avec
d'autres contenues dans le manuscrit de Paris. Les recettes pari­
siennes sont toujours inédites à ce jour et j'ai voulu approfondir
la question, comparer ces deux séries et leur environnement al­
chimique dans ces manuscrits : aussi j'édite en même temps le
texte complet de ces deux réceptaires. Cette édition est précédée
d'une description de leur place dans ces deux codices encyclo­
pédiques, d'une étude de leur Ішц^іе, déjà abordée par
0. Lagercrantz dans ses notes en ce qui concerne lüioXkhami-
cus, enfin d'une recherche de leurs sources, basée surtout sur
le dépouillement de quelques manuscrits latins, ce qui m'a per­
mis de mettre en lumière quelques-uns de leurs caractères et
d'éclairer les préoccupations culturelles de ces lettrés qui vé­
curent les derniers moments de Byzance et furent à l'origine de
notre Renaissance occidentale. J'y joins une nouvelle édition
de la Chrysopée de Cosmas, éditée autrefois par M. Berthelot
et Ch.-E. Ruelle. A mon avis, il s'agit d'un montage du xve s.
dont l'une des recettes se retrouve aussi dans /*Но1к1іатісіі8
avec quelques variantes.
J'ai énormément de gratitude envers le Professeur Anne Ti-
qui m'a toujours soutenue et conseillée dans l'élaboration
de ce travail. L'étude de ces textes touchait à plusieurs dhci-
plines et j'ai heureusement bénéficié de l'intérêt de nombreux
spécialistes. Je remercie spécialement les Professeurs P. Yanno-
poulos qui a bien voulu relire une grande partie de mon texte
grec, B. Mahieu qui a revu la partie chimique etj. De Slo>over la
partie botanique, Paola Carusi que j'ai interrogée apropos de
l'arabe. m'ont tous fait part de prêchions et de remarques
pertinentes. J'ai aussi une dette particulière envers Madame
Aurélie Gribomont qui m'a fait découvrir l'aspect magique de
la lunaire, auquel je ne pensais pas. Je n'oublie pas non plus
tous ceux qui m'ont aidée à rassembler ma documentation :
Monseigneur P. Canari, Mesdames Anne-Marie Doyen, Isabelle
Draelants, Aurélie Gribomont, Michèle Mertens, Cristina Viano
ainsi que les Professeurs F. Cerulus et A. Vitale-Brovarowie. Mes
remerciements vont encore à Monsieur A. Segonds qui m*a mon-
AVANT-PROPOS ix
tré un grand intérêt pour ces réceptaires et qui a été le reviseur
de cette édition.

ANDRÉE COLINET
INTRODUCTION*

Les deux manuscrits dont nous allons étudier les recettes


alchimiques — le Parisinus gr. 2419 et l'Holkhamicus gr. 109
— présentent plusieurs similitudes. Tous deux contiennent
une collection d'ouvrages de sciences occultes parmi les-
quels apparaissent quelques folios réservés à de l'alchimie :
celle-ci s'inspire en grande partie de l'Occident et est écrite
dans une langue d'un niveau culturel assez semblable. De
plus, dans chacun de ces deux recueils, on rencontre un
certain nombre de recettes identiques ou apparentées. J'étu-
dierai d'abord celles propres au Parisinus, ensuite celles
propres à YHolkhamicus, enfin les parties communes aux
deux manuscrits, tout en citant les recettes communes à leur
ordre dans chacun des codices pour maintenir une vue d'en-
semble dans l'un et l'autre.

I. MANUSCRITS ET ÉDITION

A. Le Parisinus gr. 2419 (= R)


1. Description générale
Manuscrit du xve siècle sur papier contenant 342 folios
de 41 χ 31 cm, de 38 lignes chacun. Dans l'état actuel du
manuscrit, l'ordre des cahiers est parfois perturbé, certains
cahiers ont disparu en tout ou en partie. On y distingue

* Pour les abréviations, voir infra, p. cxi-cxni.


XII INTRODUCTION

trois mains. La main principale est celle de Georges Midiatis


dont l'écriture se reconnaît également dans certaines pages
du Parisinus gr. 2180, mais ce copiste n'est pas autrement
connu1. Son nom apparaît ici aux f. 160 et 288, accompagné
du titre de διδάσκαλος. Entre les f. 144 et 153, on a inséré
un quaternion dont les f. 144-148 sont écrits par une main
contemporaine de celle de Georges Midiatis, mais légère-
ment différente, alors que les f. 148v-152 sont vides. Cette
main se retrouve aux f. 264-278 où le f. 275 r contient la date
de 1462 (année du monde 6970,10 e mois) et le f. 278 v celle
de 1460/61 (année du monde 6969). Une troisième main
nettement postérieure, du xvie ou du xvne s., apparaît dans
les f. 218-219r (les f. 219 v - 223 sont vides). Le manuscrit a
été acheté par le cardinal Ridolfi (mort en 1550), comme le
note son bibliothécaire, Matthieu Devaris, au f. 340 v : οώτη
ή μεγάλη βίβλος ήν εκόμισέ τις Έλλην εν Βαλνεαρία διατρί-
βοντι τφ δεσπότη περιέχει αστρονομικά τίνα και ιατρικά και
άλλα διαφορά. Il a appartenu plus tard à Catherine de Medi-
cis, avant d'aboutir dans la bibliothèque du roi Henri IV.
Du f. 1 jusqu'au f. 168, Georges Midiatis a réparti sa
matière en quatre livres. Cette division ne se poursuit pas au-
delà. Il est difficile pour l'instant de se rendre compte du fil
conducteur de l'ouvrage. Cet in-folio est une vaste compila-
tion dans laquelle tout historien des sciences trouve sa part 2 .
Extraits d'ouvrages d'astrologie, d'hermétisme, de magie se
succèdent et voisinent avec quelques textes d'astronomie, de
botanique, de médecine humaine, d'hippiatrie et aussi d'al-
chimie. Les auteurs rencontrés appartiennent aussi bien à
l'Antiquité qu'à une époque récente et certains sont traduits

1. P. Boudreaux, CCAG, VIII, 3, n° 38, p. 14. Georges


Midiatis est cité dans le Repertorium de E. Gamillscheg et D.
Harlfinger, Π, Α, Β et C, ° 87, mais sans plus de renseigne­
ments.
2. Considérations générales sur la structure des manus-
crits grecs tardifs, voir P. Magdalino et Maria Mavroudi,
« Introduction », dans The Occult Sciences in Byzantium, p. 21-22
et 25.
LES MANUSCRITS XIII

de l'arabe. Certains d'entre eux sont connus par d'autres


manuscrits, parfois édités, d'autres sont inconnus ou bien
leur ouvrage apparaît ailleurs dans une version différente.
Le manuscrit commence au f. 1 par une figure du corps
humain placée au milieu de deux cercles concentriques et
dont les différentes parties sont mises en relation avec les
signes du zodiaque3. Au f. 24l v , Georges Midiatis copie un
exposé de géomancie, traitant du rabolwn, qu'il a tiré du
livre du patriarche Gennadios (Ικθεσις του ραμπλίου ήν έλα-
βον άπο το βιβλίον Γεναδίου πατριάρχου). Gennadios est le
nom qu'a pris le moine Georges Scholarios lorsqu'il est de­
venu patriarche de Constantinople après la chute de la ville
en 1453. On n'est pas sûr de la date de sa mort, sans doute
est-ce 14684. L'indication de Constantinople est un repère
intéressant concernant le lieu d'origine du manuscrit.
Le manuscrit a été décrit par H. Omont5 dans son en-
semble, par F. Cumont pour les parties astrologique et
magique6 et par H. Lebègue pour la partie alchimique7.
M. Berthelot et C.-É. Ruelle ont aussi étudié le manuscrit8.
Certains mots sont écrits en une écriture cryptographique
dont la plupart des signes sont empruntés à l'hébreu et qu'il
faut lire de droite à gauche de façon phonétique. A. De-
latte a déchiffré cette écriture9. F. Cumont a édité certains
passages du manuscrit10 ; A. Delatte en a édité beaucoup

3. Planche I de CCAG, VIII, 1 et description dans CAG, I,


p. 205. D'après A. Tihon, cette figure de l'homme zodiacal a été
tirée d'un autre manuscrit et collée sur celui-ci.
4. K. Krumbacher, Geschichte der Byz. Litt., p. 120 et 497.
5. H. Omont, Inventaire sommaire, II, p. 256-257.
6. F. Cumont, CCAG, VIII, 1, n° 4, p. 20-63.
7. H. Lebègue, CMAG, I, n° 3, p. 62-68.
8. CAG, I, p. 79, 87-92, 100, 103, 205-211,
9. A. Delatte, Anecdota Atheniensia, I, p. 446.
10. CCAG, VIII, 1 : voir planche I, figure du f. 1 ; p. 160,
introduction du livre de Seth (f. l v ) ; p. 161-171, Vettius Valens,
nouveau fragment (f. 21 v -23 v) ) ; p. 172-177, Hermès Trismé-
giste, méthode mystique (f. 69 v ) ; p. 178-186, Apomasar, les
хгѵ INTRODUCTION

d'autres consacrés à la magie ou à la botanique11 et Anne-


Marie Doyen a relevé les passages hippiatriques12.
2. Partie alchimique
Les différentes disciphnes ne sont pas toujours bien dé-
limitées dans les catalogues et la partie alchimique du
manuscrit est moins importante que ne pourrait le laisser
croire la description d'H. Lebègue. En effet, le texte du f.
118 v est une fabrication d'encre noire, celui de la pivoine
au f. 145 est magique, les préparations des f. 154v à 158v
sont médicales. Quant à celles des f. 270 v à 273, ce sont des
recettes techniques ou des tours de magie, parfois basés sur
des propriétés chimiques des corps, sans être pour autant de
l'alchimie. On y trouve pêle-mêle la réduction en poussière
d'une pièce de monnaie par l'eau forte13, une préparation
d'encre sympathique, une façon de simuler la transformation

effets de la lune ; les conjonctions et les déclinaisons de la


lune (f. 138) ; p. 186-187, les habitants des antipodes (f. 142 v ) ;
p. 187-193, la pivoine et ses propriétés médicinales et magiques
(f. 145-147).
11. A. Delatte, Anecdota Atheniensia, I, p. 447-524 : recettes
magiques (f. 4 0 v , 140 v -141, 144-144 v 147, 159 v , 199, 248 v -249,
2 6 4 - 2 6 5 \ 271-271 v , 273-275, 275, 278, 341 v ) ; divination par
les nombres (f. 143 v -144) ; Aristo te à Hermès sur le gouverne-
ment (f. 147-147 v ) ; le Testament de Salomon (f. 218-219) ; traité
onirocritique de Manuel Paléologue f. 315 v -318 v , avec f. 316-
316 v , un passage sur le cheval, l'âne et la mule, p. 5 2 4 ; Id., « Le
lexique de botanique du Parisinus gr. 2419 », dans Serta Leoden-
sia, p. 59-101 (f. 319-341 v ) ; avec L. Delatte, « Un traité byzantin
de géomancie», dans Ann. de Vlnst. dephilol. et d'Hist. orient, et
slaves 4 (1936) (Mél. Franz Cumont), p. 575-658 (f. 226 v -241 v ).
12. A.-M. Doyen, L'Epitome, p. 44-46 : textes sur la déter-
mination de l'âge des chevaux ou sur leurs qualités, un passage
sur la castration, la seconde introduction de Hiéroclès (f. 139 v -
140retf. 159rv).
13. Je l'ai cependant éditée en appendice, infra, p. 65, à
cause de la description précise des caractères de l'eau forte
qu'elle contient.
LES MANUSCRITS xv
d'eau en vin, l'enlèvement de taches sur un tissu, le blanchi-
ment de l'ivoire14, une manière d'endormir quelqu'un avec
de la mandragore et la confection d'un pétard ou d'une fu-
sée15. Les foHos 266 et 232 de VAmbrosianus gr. H 2 inf., du
xvie s., sont la copie directe de ces f. 270 v à 273 du Parisi
nus16, comme le montre la collation des deux manuscrits.
A partir du f. 279 jusqu'au f. 293, les textes rencontrés
sont différents et appartiennent dans l'ensemble à l'alchi-
mie. Le texte le plus important est une traduction de la
Semita recta d'Albert le Grand du f. 279 à 288 v . Titre : 'Αρ­
χή της ευθείας όδου του μεγάλου διδασκάλου κυρίου Πέτρου
του Θεοκτονίκου προς τήν τέχνην της άρχημίας. Πρόλογος.
Incipit : Πάσα σοφία άπο του κυρίου θεού ημών εδόθη... Ex­
plicit : ...άπό τήν δευτέραν καΐ τρίτην δοκιμήν καΐ τό χρώμα
ήθελεν άποβάλειν απ' αότόν. Vient ensuite une rubrique qui
mentionne le nom du copiste : Ζως ώδε έτελειώθη ή όδος ή
καθαρά του αδελφού 'Αμπέρτου του Θεοκτονίκου του μεγά­
λου φιλοσόφου της άρκιμίας γραφομένη δι' έμεν Γεώρ(γιον)
τόν διδάσκαλον τον Μειδιάτην. Le texte est accompagné de
deuxfiguresd'appareils au f. 288, l'une est un filtre, l'autre
un ballon. Le traducteur de cette Semita recta n'est pas iden-
tifié. Elle fut découverte par M. Berthelot17 qui assigna le
sigle R au manuscrit. Elle est encore inédite.

14. Une recette similaire se rencontre aussi en Alch. gr., X,


§ 82.21 et n. 609.
15. Recette similaire dans Marcus Grœcus, L. ignium,
CMA, I, p. 119, n° 33 ; Alch. gr., X, § 82.23 et n. 611.
16. CMAG, II, n° 11, p. 97-100. Sont copiés également
sur le Parisinus, f. 237v-238, quelques extraits de la Semita recta
grecque dont la version diffère de celle des passages traduits
dans YAnonyme de Zuretti. Voir la liste des passages traduits dans
mon édition en Alch. gr., X, p. 429.
17. CAG, I, p. 207-211. Voir aussi mon étude de la Semita
recta dans Alch. gr. X, p. LI-LII, et, de manière plus développée,
dans ma thèse, Anonyme de Zuretti, I, p. 132-142 et notes (vol.
II, p. 132-142); II, p. 34-63.
XVI INTRODUCTION

Les recettes que j'étudie y font suite, jusqu'au f. 293 18 .


Titre de la première : Περί της λαγαρίσεως άφροδίτης. Inci­
pit : Λάβε πέταλα χαλκού λίτραν α'... Explicit de la dernière :
...και γενήσεται ήλιος, εστίν δέ δόκιμον.Elles sont également
inédites. Ce sont des purifications de métaux vils, des pré-
parations de tartre, de chaux de coquille d'oeuf, de safran de
mars, de sel ammoniac fixé, l'essai d'un métal, des consi-
dérations sur le moment opportun pour entreprendre la
distillation ou la sublimation et surtout plusieurs prépara-
tions de pierre philosophale, fondées l'une sur l'emploi des
acides minéraux, une autre sur la séparation du mercure en
ses quatre éléments, une autre encore sur la préparation d'un
mélange de six huiles, trois huiles tirées des corps et trois
huiles extraites des esprits. Il s'y ajoute une calcination de
l'argent, des recettes de fumiers, une fabrication de fausses
perles d'ambre, suivie d'élaborations de luts divers pour se
terminer par deux teintures, l'une de plomb en or et l'autre
d'argent en or. Dans mon édition, j'ai numéroté les recettes
pour plus de clarté.
Toute cette partie est de la même main que la Semita recta,
donc de Georges Midiatis. Les termes écrits en caractères
cryptographiques sont répartis tout au long du texte et sou-
vent surmontés de leur résolution en une encre plus foncée,
due à une autre main19. Deux additions entre les lignes sont
d'une main encore différente, celles du f. 289 v , 32 et du f.

18. Le texte s'étend sur les cinq dernières lignes du f. 2 8 8 v ,


sur huit fois trente-huit lignes aux folios 289-292 et sur quatre
lignes au f. 293 où le reste de la page est blanc.
19. C'était d'ailleurs l'avis d'A. Delatte, Anecdota Athénien
sia, I, p. 4 4 6 . Mots sans transcription : f. 2 8 9 , 33 (μαίου), f. 2 8 9 v ,
3 (μέλ^), 10 (κομίδι), 20 (φύλλα), 29 (χρίσες το et άναλυμάτου) ; f.
290, 1 (κινάβαρι), 4 (τον φουρνον), 11 (πεταλωμένην), 32 (αλόγου
κοπρίαν), 33 (απέ τήν κοπρίαν et τήν κοπρον), 36 (κοπριάς) ; f. 2 9 0 v ,
7 (κόπρον) ; f. 2 9 1 ν , 22 (κρυστάλλου). Mots avec transcription : f.
2 9 0 v , 24 το κεντουκλον, 26 φουρνον ; f. 291, 10 κοπρον, 11 κοπρον,
13 πέταλα, 22 εν κοπριά ; f. 2 9 1 ν , 18 πεταλομένον ; f. 2 9 2 , 7 , 1 1 , 1 2 ,
chaque fois κοπρον, 24 κοπρίαν ; f. 2 9 2 v , 12 κοπρον, 14 κόπροιαν.
LES MANUSCRITS XVII

291 v , 720. Mais l'addition marginale du f. 292, 37, accom-


pagnée de trois points en triangle repris dans le texte, paraît
être de la main de Georges Midiatis21. Quant à la dernière
recette, celle du f. 293, elle contient deux fois une abrévia-
tion de και différente de celle de l'ensemble des autres folios.
Cette recette semble pourtant écrite par le même copiste,
mais sans doute à un autre moment. On retrouve cette abré-
viation utilisée de manière courante dans les folios 270 v à
273, mais non dans la Semita recta.

B. imikhamicus gr. 109 (= H)


1. Description générale
Le codex Holkhamicus gr. 109 est un manuscrit sur pa-
pier contenant 194 folios de 29,5 χ 20 cm qui peut être
daté du xvę siècle, plus exactement des années 1470-1480,
comme le montrent les tables astronomiques des f. 85 et sui­
vants22. Aujourd'hui à Oxford, il se trouvait auparavant, sous
le numéro 290, dans la bibliothèque du comte de Leicester à
Holkham Hall, dans le comté de Norfolk en Angleterre. Cette
bibliothèque comptait plusieurs centaines de manuscrits en
tout genre23. La partie la plus importante a été achetée par
Thomas Coke, premier comte de Leicester (1697-1759). En
1721, par l'entremise du consul britannique à Venise, Jo-
seph Smith, il entra en possession d'une série importante de
manuscrits grecs qui avaient appartenu à Giulio Giustiniani,
le procurateur de Saint Marc. C'est de cette série que fait
partie notre manuscrit.
Bernard de Montfaucon avait examiné notre manuscrit en
1698, comme en témoigne la note écrite de sa main sur la

20. Voir infra, édition, p. 8, 2 et 45,18, R 19.4 νέγρο et 15.4


βξος par signe.
21. Voir infra, édition, p. 15, 8, R 27 ίνα λυσ*.
22. Je remercie le Professeur Anne Tihon de m'avoir fourni
ce renseignement.
23. S. de Ricci, A Handlist of Manuscripts, p. vu, 24.
XVIII INTRODUCTION

premiere page du texte, dans le coin droit supérieur : 1698.


Codex 16. Ptolemaei Astronomica annorumplus quam 300. Et
il le signale dans sa Bibliotheca bibliothecarum manuscripto-
rum nova24. Le catalogue des manuscrits de Holkham Hall
rédigé par S. de Ricci indique seulement, p. 24 : « Traités et
Tables en grec sur de l'astrologie, géomancie et géométrie ».
Il reprend ainsi une note inscrite sur une des pages blanches
qui se trouvent en tête du manuscrit : Syntagma Astrologiae
Judiciariae geomantiae atque geometriáé scrìptorum.
Le choix des textes compris dans le manuscrit a été opéré
dans le même esprit que celui du Parisinus : il s'agit essentiel-
lement d'extraits d'ouvrages astrologiques et magiques grecs
d'époques variées s'étendant de l'Antiquité aux dernières
années de Byzance, sans oublier des traductions d'auteurs
arabes. Cependant peu de textes sont communs aux deux
manuscrits : un passage du f. 5 correspond à celui du f. 265 v
du Parisinus, et un rabolion des f. 20-26 correspond à ce-
lui du Paiisinus f. 243. On y rencontre ΓΈξήγησις εις τήν
σύνταξιν των Περσών de Georges Chrysococcès, publiée en
1346, ainsi qu'un traité sur l'astrolabe de Nicéphore Gré-
goras (1295-1360). Le contenu détaillé du manuscrit a été
relevé par S. Weinstock qui en a édité certains passages as-
trologiques ou magiques25.
2. Partie alchimique
Les neuf derniers folios du manuscrit (f. 186r-194v) ren-
ferment des recettes alchimiques que n'indiquaient ni les
notes écrites sur le manuscrit ni le catalogue de S. de Ricci.

24. I, p. 483 : Bibliothecae Venetae. Bibliotheca Procuratori^


Justiniani Venetih, et p. 484 484 : Ptolemaei Astronomica in codice
XIV saeculi.
25. S. Weinstock, CCAG, IX, 2, p. 57-65, contenu, et pas-
sages édités, p. 138-175 : manière de déterminer le signe du
zodiaque du moment de la naissance (f. 2V) ; confection d'amu-
lettes possédant les vertus des différentes planètes (f. 7) ; les
pierres des planètes (f. 9V) ; leurs prières (f. 12) et les prières
des vents (f. 16) ; les signes du zodiaque de l'année (f. 17).
LES MANUSCRITS XIX

Titre : 'Αρχή συν θεω αγίω της άλτεμίας ή διάταξης* καΐ ή


συμβολαίς* καΐ ή κοπρί άπο αρχής Ζως τέλως. Incipit : Ό πη­
λός ο έντεχνος ό καλούμενος φηλοσοφηκος... Explicit : ...και
γήνεται ήλιος καθαρός.
Ces recettes alchimiques ne sont pas simplement jux­
taposées, mais structurées sous un titre que l'on peut
orthographier ainsi : Ή διάταξις καΐ οι συμβολές καΐ οί κό­
προι, et traduire « l'apprêt du matériel, les compositions et
les fumiers26 ». L'auteur parle parfois à la première personne
et renvoie à des recettes précédentes27. Le programme an-
noncé par le titre est réalisé dans les vingt-six premières
recettes (f. 186r, 1 - f. 193 v , 26). L'apprêt du matériel ne
comporte qu'une recette, la préparation du lut des philo-
sophes (f. 186r, 1-15). Les compositions englobent la partie
la plus importante (f. 186r, 16 - f. 193 v , 13). Il s'agit de
fabrications d'or sans or ou d'alliages à bas titre, d'augmen-
tations de poids, de purifications de différents métaux et de
blanchiments du cuivre, de préparations de safran de fer,
de cinabre artificiel, de tartre, de pierre philosophale à base
d'acides minéraux ainsi que d'une transmutation à base de
lunaire astrologique, pierre philosophale végétale. La troi-
sième partie (f. 193v, 13-26) étudie les fumiers, dont l'auteur
donne plusieurs formules. Suivent encore quelques recettes
en désordre. La première est inscrite au bas du f. 193 v, lignes
27 à 33, alors que les autres folios ont seulement 27 lignes ;
d'autres sont inscrites sur deux colonnes au f. 194, tandis
que le reste du texte est écrit à pleine page. Les titres du f.
194 sont en noir ; ailleurs, ils sont en rouge ; les majuscules
sont différentes aussi. Deux recettes ont encore été ajoutées,
l'une dans la marge gauche du f. 190v et l'autre dans la marge
droite du f. 191 r : cette dernière reproduit avec quelques va-
riantes la recette du f. 186v, 6-19.
J'ai examiné le manuscrit sur microfilm. Les folios trai-
tant d'alchimie me paraissent comporter trois écritures.

26. Voir infra, édition, n. 46 et 47.


27. Par exemple, infra, p. 47b, 14-15.
хх INTRODUCTION

L'écriture principale est calligraphiée. Celle des additions


surlinéaires ou marginales ainsi que celle des recettes ajou-
tées à la fin du folio 193 v et au folio 194 est moins soignée,
mais très proche de celle de la main principale, sinon la
même. Quant aux invocations de caractère superstitieux
ajoutées près des noms de Zeus ou d'Hermès aux folios
193 r (en H 19 et H 20) et 194r(en H 34), elles sont d'une
écriture nettement différente.
3. Edition
En 1924, Otto Lagercrantz édite ces recettes en appen-
dice du ш е volume du Catalogue des manuscrits alchimiques
grecs, consacré par F. Cumont aux manuscrits d'Angle-
terre 28 . L'année suivante, il publie à part une traduction
allemande du texte 29 dans laquelle il numérote les recettes,
numérotation que j'ai reprise.

L'édition d'O. Lagercrantz est une très belle édition di-


plomatique accompagnée d'une courte préface et de notes
ainsi que d'un index des mots rares. L'auteur attribue aussi
des lettres de l'alphabet aux différentes pages du manuscrit
et numérote les lignes. Malgré la difficulté du travail, les
fautes d'impression sont presque inexistantes : je les ai no-
tées chemin faisant dans l'apparat critique. Dans ses notes,
O. Lagercrantz rapproche du texte des passages grecs pa-
rallèles ou fait des recherches approfondies sur le caractère
moderne de la langue. Il étudie en particulier les termes
d'origine turque désignant certaines substances utilisées.
Malheureusement, sa transcription des signes alchimiques
et des abréviations est parfois sujette à caution30. Il faut dire
que le volume que G. O. Zuretti leur a consacré n'existait pas

28. GMAG, III, p. 37 à 54 = Lagercrantz, éd.


29. O. Lagercrantz, Alchemutische Rezepte = Lagercrantz,
trad.
30. Je les discute en m ê m e temps que d'autres au chapitre
de la langue, p. XXIII.
LANGUE xxi
encore : il est paru seulement huit ans plus tard, en 1932 31.

G. Textes communs aux deux manuscrits

A la fin de son édition, O. Lagercrantz nous fait part d'un


renseignement que lui a fourni J. Bidez : une partie des
recettes de VHolkhamicus se retrouve dans le Parisinus gr.
2419, mais rangées dans un ordre différent. Pour pouvoir
faire cette comparaison et dorénavant, j'indiquerai par H et
leur numéro d'ordre les recettes de VHolkhamicus et par R
et leur numéro d'ordre celles du Parisinus.
Les recettes intitulées dans VHolkhamicus Περί λαγαρι-
σμων «des purifications», soit H 18, 19, 21, 22, se
rencontrent en effet, mais sans titre, dans le Parisinus, f.
288 v , 34-f. 289 r , 18, où elles constituent R 1, 2, 3, 4 ; puis,
au bas de la même page et au début de la page suivante, f.
289 r , 36-289v, 6, on trouve à nouveau trois recettes de VHol­
khamicus : H 20 manquant précédemment dans la série des
purifications ainsi que H 12 et 13 qui y forment R 9, 10, 11.
Plus loin, f. 289 v , 18- 291 r , 25, les recettes R 15, 16, 17,
18 reprennent la recette H 11 et le groupe H 5, 6, 7. Toutes
ces recettes sont pratiquement pareilles, à part les groupes
R 15 H 11, R 16 H 5, R 17 H 6 qui se présentent dans des
versions différentes.

II. LANGUE DES MANUSCRITS

La langue de ces deux manuscrits est à la fois savante,


puriste, héritée du grec ancien et mêlée de formes et de tour-
nures qui appartiennent à la langue parlée et qui annoncent
le grec moderne démotique. Pour un même mot, la même
phrase renferme des formes classiques et des variantes plus
vulgaires ou dialectales. Mais parmi celles-ci, la plupart se

31. C.O. Zuretti, Alchemistica signa, GMAG, VIII.


XXII INTRODUCTION

manifestent déjà à la période alexandrine pour s'épanouir


plus tard. Pour les phénomènes les plus anciens, on se re-
portera aux grammaires du Nouveau Testament, à celle des
papyrus et à celle des Chroniques ; pour les plus récents, aux
grammaires du grec moderne32. Quant au sens des termes,
la solution se trouvera le plus souvent dans les dictionnaires
du grec médiéval ou moderne plutôt que dans ceux du grec
qq
ancien .
Chacun des deux manuscrits est caractérisé par une
langue uniforme tout au long de ses recettes, mises à part
Γ avant-dernière du Parisinus provenant de Psellos et la qua-
trième de YHolkhamicus extraite sans doute des œuvres de
Zosime et abondamment glosée. Dans l'ensemble, la langue
de YHolkhamicus est un peu plus proche du grec moderne
démotique que celle du Parisinus, mais la situation varie se-
lon les caractères envisagés.

32. Malgré la parution de G. Horrocks, Greek. A History of


the Language and its Speakers, les grands ouvrages classiques sont
toujours : F. Blass, A. Debrunner, F. Rehkopf, Grammatik der
Neutestamentlichen Griechüch ; E. Mayser, Grammatik der Griechi­
schen Papyri aus der Ptolemäerzeit ; K. Dieterich, Untersuchungen
zur Geschichte der Griechischen Sprache von der Hellenüthchen Zeit
bis zum 10. Jahrhundert n. Chr. ; S.B. Psaltès, Grammatik der By­
zantinischen Chroniken ; A. Thumb, Handbuch der Neugriechischen
Volksprache ; A. Mirambel, Grammaire du grec moderne (abrégé en
Mirambel). J'y ai ajouté quelques monographies : D. Tabacho-
vitz, Études sur le grec de la basse époque ; A. Mirambel, « Participe
et gérondif en grec médiéval et moderne » ; Idem, « Essai sur
l'évolution du verbe grec en grec byzantin » ; J. Humbert, La
disparition du datif en grec (du Ier au Xe siècle) (On trouvera les
titres et références complètes infra, p. cxviii-cxxv).
33. J'ai vu surtout les dictionnaires de Du Cange (abrégé
en Ducange) et de Kriaras ; le lexique de H. Pernot ; les diction-
naires encyclopédiques de Dimitrakos et Eleutheroudakè.
LANGUE XXIII

A. Symbohs alchimiques, abréviations


et variantes orthographiques

Les deux manuscrits présentent les signes alchimiques ha-


bituels pour désigner les métaux, les sels, le vinaigre, les
poids, les jours, les heures34. Dans YHolkhamicus, les signes
sont souvent accentués et précédés en général de la première
lettre du nom désigné par le signe, parfois précédés ou suivis
du nom entier. Cette habitude ne se retrouve pas dans le Pari-
sinus. Dans l'édition de Lagercrantz, il faut rectifier quelques
résolutions de signes ou d'abréviations. Lagercrantz traduit
ainsi de façon erronée par once, le signe représentant la
livre 35 et il ne connaît pas le symbole de l'arsenic qu'il prend
pour celui du tartre36. Il lit toujours -t l'abréviation que l'on
résout habituellement par -iv ou -ην37. Il rend par 1/6 l'abré-
viation £", mais ce signe peut désigner aussi la moitié38,
sens qui me paraît mieux convenir ici, surtout lorsqu'il ac-
compagne α et le signe de la livre sous la forme a£"39. Le
manuscrit contient un signe pour désigner la drachme, signe
en forme d'angle aigu qui se rencontre déjà dans les papy-
rus40 et deux abréviations inconnues Δ' et Δρ', la deuxième
utilisée une fois seulement dans une recette ajoutée dans un
deuxième temps (H 33). Pour celles-ci, Lagercrantz a préféré
le sens de δράμι (drame) à celui de δραχμή (drachme), car

34. Ce sont les signes décrits par C.O. Zuretti, en CM AG,


VIII.
35. CMAG, VIII, n° 661.
36. CMAG, VIII, n° 1041.
37. CMAG, VIII, n o s 316, 499,1051.
38. CMAG, VIII, n o s 667, 994 ; Ducange, Notarum charac
teres, col. 12 et 22 (placés après les deux appendices).
39. Comme aux f. 190r, 19 ; f. 190 v , 23, voir infra, p. 24, 23
et 26, 23.
40. Alch. gr. I, p. 19.
ххгѵ INTRODUCTION

δραχμή n'apparaît jamais en toutes lettres tandis que δρά­


μι et δράμια se rencontrent dans la recette H 6 à côté de
l'abréviation Δ', et j'ai suivi son interprétation. La recette
H 8 présente l'équivalence entre une once et 9 Δ', alors que
l'once équivaut habituellement à 8 drachmes dans le système
de la livre ou à 8 drames dans le système de l'oque, mais sui-
vant les régions le drame est parfois plus léger et représente
une fraction plus petite de l'once. De toute façon les poids
de la drachme ou du drame sont proches dans la pratique (un
peu plus de 3 gr.) 41 .
En outre, les textes comportent un grand nombre d'abré-
viations courantes. Georges Midiatis y ajoute aussi beaucoup
d'abréviations par suspension. Ce dernier trait surtout donne
un texte peu précis que le copiste se contente de suggérer
et que le lecteur est prié de compléter à sa guise. A tout
hasard, je suppose ainsi qu'il faut lire pour les métaux le
nom de la planète, car le croissant représentant la lune (ή
σελήνη) ou l'argent (ο άργυρος) est parfois accompagné d'un
adjectif au féminin et, dans les recettes communes aux deux
manuscrits, YHolkhamicus éprouve le besoin d'expliquer ce
symbole en le faisant suivre de la correspondance avec le mé-
tal lié à cette planète. Pour les adjectifs au féminin, comment
interpréter l'abréviation ε τρ ? Faut-il lire έτερα, forme litté-
raire, issue du grec ancien ou Ιτερη, forme du grec moderne
démotique, présente déjà dans la κοινή ? On trouve écrits en
toutes lettres une fois Ιτερην42 et trois fois le pluriel Ιτερες43.
Mais d'autre part si l'on rencontre les formes modernes κα­
θαρή et ξηρή, on trouve aussi ξηρά et τελεία, cette dernière
avec son accentuation classique. L'abréviation π α recouvre-
t-elle πάσα, forme invariable en grec moderne, ou faut-il la
décliner ? Comment Иге άργιλ' ? "Αργιλος selon Aristote et

41. E. Schilbach, Byzantinische Metrologie, p. 228-231.


42. Sous la forme έτεριν (voir infra, R 19.3, p. 7, 11).
43. Voir infra, R 15.1, p. 43,16 ; R 17.4, p. 55, 25, et R 18.6,
p. 63, 14, apparat.
LANGUE xxv
44
Théophraste ou άργιλα suivant Galien ? Lorsque je ne pos­
sédais aucun autre indice, j'ai préféré résoudre l'abréviation
dans la forme classique, tout en sachant que ce choix don-
nerait au texte une couleur qui n'est peut-être pas la sienne.
UHolkhamicus au contraire ne présente pas ce genre d'abré-
viations.
Dans les deux manuscrits, s'ajoutent de très nombreuses
variantes orthographiques dues à la prononciation du temps.
Les plus connues en sont l'iotacisme, les confusions ε/αι et
ο/ω, ainsi que la simplification de consonnes doubles, mais
ici il en existe d'autres.
— Les deux manuscrits rendent toujours par τζ les sons
transcrits en grec moderne par τζ ou τσ, de plus VHolkha
micus remplace parfois σ par ζ quand σ se prononce comme
ζ devant sonore.
— Le Parisinus écrit la plupart du temps ευ le groupe
qu'aujourd'hui on préfère écrire εβ devant une sonore ou
εφ devant une sourde, tandis que VHolkhamicus emploie les
deux façons, mais il écrit toujours αυ le groupe αφ de άφτω.
— Le groupe γγ est écrit souvent νγγ dans le Parisinus
et γγκ dans VHolkhamicus. — Ce dernier manuscrit écrit de
plusieurs façons le son prononcé yod et constitué d'un son i
en hiatus ou d'un γ suivi du son i ou é : nous trouvons donc
ήαλήν, είαλί, ίαλήν et γιαλί pour désigner le verre. — On
trouve encore dans VHolkhamicus εντυμένον pour ενδυμένον,
mais ντ et ѵб se prononcent de même dès la κοινή.
— Le traitement du -vfinalvarie suivant les deux manus­
crits : dans VHolkhamicus^ il tombe ou est ajouté là où il n'est
pas nécessaire, tandis que le Parisinus affable d'un -v prati-
quement toutes les finales vocaliques des déclinaisons ainsi
que l'infinitif médiéval du verbe être, εΐσθαι, parfois aussi la
finale de la troisième personne de l'indicatif en -ει ou celle
en -Οη du subjonctif aoriste passif, enfin aussi les négations

44. La Semita recta de ce même manuscrit, f. 282, écrit, 1.


11, αργύλας, 1. 24, αργήλης, Ι. 29, αργήλαν.
XXVI INTRODUCTION

ού et μή. Le -ν final est caduc déjà dans la κοινή 45 et au xv e s.,


il a pratiquement disparu, sauf dans les dialectes de certaines
îles de la mer Egée dont Chypre, Rhodes ou la Crète 46 . Dans
ces régions au contraire, on l'ajoute parfois où il n'a que
faire, ce qui est le cas ici 47 .
Quant à l'accentuation, les mots principaux ont presque
toujours leur accent à la place habituelle, mais les petits
mots, comme νά, άς ou l'article, l'omettent le plus souvent.
Pour les enclitiques, le Parisinus ne suit pas nos règles et rien
n'indique qu'il en suive une, mais YHolkhamicus ajoute plu-
sieurs fois l'accent d'enclise sur la finale des proparoxytons.
Il accentue presque toujours sur la première syllabe έστι
lorsqu'il signifie « s'appeler ». Le Parisinus n'accentue jamais
les termes abrégés par suspension, tandis que YHolkhamicus
surmonte d'un esprit des voyelles placées à l'intérieur d'un
mot, surtout après η : φηάλη pour φιάλη, ήάλήν pour ύαλίν ;
parfois après une autre voyelle, comme ι ou α : διάργυρος
pour διάργυρος, άαΐρα pour αέρα. On verra plus bas les par­
ticularités propres à différentes catégories morphologiques.

B. Phonétique*
1. Voyelles
1.1. Dans les deux manuscrits, les voyelles ω et ου al­
ternent dans des noms : το χωνί ον, το χωνίν et το χουνίν
ainsi que σάπων et το σαπούνιον apparaissent dans la même

45. Mayser, p. 191,198 ; Dieterich, p. 88-91 ; Psaltès, § 168


et 179.
46. En grec moderne, il est conservé dans le groupe article
+ substantif si le nom commence par une voyelle ou κ, π, τ, ξ,
ψ, τσ (Thumb §34).
47. Thumb, § 34, rem. 4.
* Pour ne pas alourdir le texte, je ne donne pas les réfé-
rences des termes que l'on retrouvera, infra, dans l'index ou
dans les dictionnaires du grec moderne.
LANGUE : PHONÉTIQUE XXVII
48
recette R 15 . UHolkhamicus pousse plus loin la transfor-
mation en remplaçant le son о non accentué par ου dans
des adverbes : κάτω voisine avec κάτου, ύποκάτω avec άπο-
κάτου, επάνω avec επάνου et άπάνου, toutes formes du grec
moderne ; on y trouve aussi des subjonctifs aoriste en -ουσι49.
Par contre, dans des verbes en -όω du grec ancien ou -ώνω
du grec moderne, il présente plusieurs impératifs en -o ou
en -ω là où l'on attendrait -ου. Le Parisinus en montre aussi
un exemple50.
1.2. Dans VHolkhamicus, nous rencontrons aussi l'alter­
nance ile : κηρωτή et κερωτή, άχυρον et άχερον. Le son i non
accentué a tendance à passer au son é devant ρ déjà dans la
κοινή51, mais cette tendance n'est pas absolue. De plus les
sons i été sont parfois interchangés dans d'autres cas : σβήσε
et Ισβεσε, πάλιν et πάλε, alternances qui s'observent aussi
en grec moderne52. Il s'y ajoute ici δσεν pour δσην (ρ, 47,
25). Ce phénomène ne s'observe qu'une fois dans le Parisi
nus : να χ (ίν) , mis pour va έχη (p. 42, 4, apparat). Par contre,
dans VHolkhamicus, χώιδονία remplace χελιδόνια et σημίδα-
λην voisine avec σεμίδαλιν.
1.3. La voyelle initiale non accentuée est caduque. Dans
le Parisinus, elle tombe parfois dans μπουλέταν mis pour
άμπουλέταν, λαμπίκον abrégé d'άλαμπíκov, πάνω existant à
côté d^ávct> et δεν à côté de ουδέν. Quant à πομεν (ρ. 58, 3-
4, apparat), la forme provient de εϊπομεν, comme le montre
la variante de VHolkhamicus50. Dans ce manuscrit, on trouve
quelquefois λίγον pour ολίγον, τό γδίν pour το ίγδίον, τό

48. Déjà dans la κοινή, voir Dieterich, p. 17-18, 273-274,


289 ; Psaltès, § 87-88. En grec moderne, le son о non accentué
du grec ancien a tendance à devenir ου dans le voisinage d'une
gutturale ou d'une labiale, cf. Thumb, § 6.
49. Voir infra, С 2, 3. Désinences du subjonctif.
50. Voir infra, С 2, 3. Désinences de l'impératif.
51. Mayser, I, 1, p. 70 ; Dieterich, p. 11-12, 25, 272 ; Psal-
tès, § 54 ; Thumb, § 6.
52. Mayser, I, 1, p. 67-69.
53. Cf. Mirambel, p. 147, n. 2, qui cite le subjonctif θα πώ.
XXVIII INTRODUCTION

λάδιν pour το ελάδιν, diminutifs de Ιλαιον. Toutes ces alter­


nances se retrouvent en grec moderne. Une voyelle s'ajoute
parfois à un mot qui n'en demande pas : ψιλός est très
souvent confondu avec υψηλός dans les manuscrits. Dans
le Parisinus άχαυνίζω, άχαύνωσις, άχαυνός remplacent les
formes classiques χαυνόω, χαύνωσις, χαΰνος ; dans YHolkha-
micus Ισμιξον voisine avec σμιξον, τήν ήγήν avec τήν γη ν. La
voyelle initiale peut aussi se transformer : dans le Parisinus
όγδοχέρι, est composé de το ίγδίον et de χειρ. Ce terme est
devenu γδοχέρι en grec moderne, mais VHolkhamicus pos­
sède la variante όγδίν pour ίγδίον, forme attestée aussi par
Du Cange 54 .
1.4. Des voyelles semblables peuvent se contracter : dans
VHolkhamicus πήση est mis pour ποιήση (p. 54, 11). La
contraction peut aussi avoir lieu entre mots différents : dans
le Parisians, la conjonction καί s'élide devant ε-, comme
(και)νώσας pour καί ένώσας (p. 19, 12). Dans ce même ma-
nuscrit, il se produit aussi des contractions entre la particule
va (dérivée de ίνα) et la voyelle initiale du verbe qui la suit :
να χει (p. 3, 6, apparat) ou να χ(εν) (ρ. 42, 4, apparat), abou­
tissement de να έχει ou να έχη, να νε (p. 40, 7 et p. 48, 23,
apparats), aboutissement de να Ιναι. Ce phénomène apparaît
aussi dans le texte parallèle de VHolkhamicus et se retrouve
en grec moderne 55 .
1.5. Dans les deux manuscrits, la finale neutre -tv côtoie
l'ancien -tov : τό πανίν et το πανίον, το υελίν et το υελίον56.
'Holkhamicus a parfois -ί : το πανί, comme en grec moderne.

54. Cf. Ducange 1028, τινι όγδί s. ν. ¿γδίς. Voir Dieterich,


p. 29-37, 276, 289 ; Psaltès, § 22, 44, 68, 70 ; Mirambel, p. 27 ;
Thumb, § 12.
55. Blass, § 31 ; Dieterich, p. 43-45 ; Psaltès, § 20, 74 ;
Thumb, § 11 ; Mirambel, p. 27. Je les ai notées να 'χει, να 'ναι
en suivant Thumb, tandis que Mirambel, p. 13-14, préfère la
crase : νάχε^ vávat.
56. Mayser, 1,1, p. 260 ; Dieterich, p. 63-67 ; Psaltès, § 94-
95. Le phénomène apparaît au in e s. av. J.C. déjà.
LANGUE : PHONÉTIQUE XXIX

2. Consonnes
2.1. Dans les deux manuscrits, σθ est parfois devenu στ :
γενέσθαι et γενέσται, χωριστηναι, νά σκεπαστώσιν57. Mais
dans YHolkhamicus, on rencontre ίσθίαν à côté de ίστίαν,
dérivés du grec ancien εστία ou ίστίη.
2.2. Dans le Parisinus, on peut observer deux fois la trans­
formation de λκ en ρχ : άρχαλίν, άρχιμία58. Parfois aussi, la
lettre ξ y est remplacé par ζ : ελεζίρ, ζηρή, mais les deux gra­
phies sont proches. D'autre part, dans YHolkhamicus, πτ se
transforme en φτ comme en grec moderne : νά πέφτη (ρ. 21,
22, écrit να πέυτη), transformation du grec ancien πίπτω,
άφτούμενα (écrit αυτούμενα), dérivé du grec ancien άπτω59.
Le groupe prononcé f s ou vs devient ψ : χονέψη pour χώ­
νευση60 et vn devient μν comme en grec moderne : αχαμνός
remplace χαυνος (toujours) avec changement d'accent après
être passé sans doute par άχαυνός, la forme du Paminus*1.
2.3. Un groupe de consonnes a tendance à se simplifier :
dès la κοινή, γιγνώσκω et γίγνομαι, très fréquents dans les
deux manuscrits, sont devenus γινώσκω et γίνομαι62. Dans le
Parisinus σφίξον, forme du grec moderne63, dérive de σφίγ-
ξον, άχριτα (p. 13, 13, apparat), est mis pour άχρηστα64,
βετιότρ' (ρ. 3, 16, apparat), pour βελτιώτερα, λεκή pour
λευκή (p. 49, 9-10, apparat)65. Les occurrences observées
dans YHolkhamicus sont plus banales dans la langue médié-
vale : μάλαμα pour μάλαγμα, συβολή pour συμβολή, mais

57. Mayser, 1,1, p. 179 ; Dieterich, p. 100 ; Psaltès, § 194 ;


Thumb, § 18.
58. Psaltès, § 197 ; Thumb, § 31.
59. Dieterich, p. 96 ; Thumb, § 14.
60. Thumb, §19.
61. Thumb, § 24, rem. 2
62. Blass, § 34 ; Mayser, I, 1, p. 165 ; Dieterich, p. 119-
120 ; Psaltès, § 199 ; Thumb, § 24.
63. Dieterich, p. 117 ; Thumb, § 33, rem. 1 ; Mirambel,
p. 154.
64. Psaltès, § 206.
65. Dieterich, p. 79-80.
xxx INTRODUCTION

aussi συνμβολή, ματζάναις pour μαντζάνες, έπηκεν pour εμ-


πηκεν (ρ. 51, 1, apparat), un des aoristes du grec moderne
μπαίνω dérivé de εμβαίνω. Par contre, dans les deux ma­
nuscrits l'addition d'un μ dans στουμπώνω est habituelle 66 .
2.4. Rare dans le Parisinus, la métathèse de consonnes se
rencontre seulement dans εΰγαλον ou ευγαλε (evgale pour eg-
vale, utilisé souvent), à côté de εκβαλον et έκβαλμα. Elle est
plus fréquente dans VHolkhamicus où nous rencontrons éga-
lement εογαλε ou έβγαλε pour Ικβαλε, mais encore : γκόπος
pour κόμβος (gopos pour kobos), τηρίαν pour τρυγίαν (tirya
pour trìya), ainsi qu'une fois όρβίθ&α, variante de ροβίθια (or
vithia pour rovithia), la forme du grec moderne dérivée de
ερέβινθος. Le phénomène est courant en grec médiéval 67 .

C. Morphologie
1. Déclinaisons
1.1. Remarque. Dans le Parisinus, le -v final adventice est
présent dans l'accusatif singulier des noms neutres en -μα et
dans μέλι ainsi que parfois dans l'article τό ou dans les pro­
noms ou les adjectifs neutres en -o ou en -υ. Également dans
l'accusatif masculin ou féminin de la troisième déclinaison
ainsi que dans les participes en -οντά. Cette profusion ne se
remarque pas dans VHolkhamicus qui indique le -v final ou
l'omet de façon aléatoire.
1.2. Article. Dans VHolkhamicus, l'article du nominatif fé-
minin pluriel est plusieurs fois οι, la forme du grec moderne
(écrite ici ή), à côté de αϊ, la forme du grec ancien 68 . Il s'y
ajoute un article indéfini formé à partir du nombre « un » 69 .
On n'observe rien de tel dans le Parisinus.

66. Mayser, I, 1, p. 190 et 194 ; Dieterich, p. 111-117, 283


et p. 93-95 ; Thumb, § 33, rem. 3.
67. Mayser, I, 1, p. 189 ; Dieterich, p. 110-111, 284, 291 ;
Psaltès, § 213 ; Thumb, § 16.
68. Dieterich, p. 152 ; Thumb, § 55.
69. Voir infra, p. xxxrv, n. 92.
LANGUE : MORPHOLOGIE XXXI

1.3. Noms et adjectifs. Dans l'ensemble, ces déclinaisons


sont assez stables, cependant les deux manuscrits présentent
quelques passages d'une déclinaison à une autre. S'y ajoutent
aussi quelques changements de genre ou d'accentuation.
—Accusatif pluriel de la première déclinaison en -ες (écrit
souvent -αις dans YHolkhamicus)70. De plus, dans YHolkha­
micus, le nominatif pluriel de la première déclinaison n'est
plus en -at, mais en -ες, comme celui de la troisième décli-
naison : c'est la forme du grec moderne qui se rencontre déjà
au premier siècle de notre ère71.
— Des confusions aussi au génitif. Un génitif singulier
en -ου au lieu de -ος à la troisième déclinaison dans le Parì-
sinus : άναλυμάτου, c'est la forme du grec moderne72. On y
observe aussi un changement d'accent au génitif pluriel dans
έλαιών73. Dans YHoïkhamicus, le génitif singulier des noms
en -ις de la troisième déclinaison est tantôt en -εως comme
en grec ancien, tantôt en -ις comme en grec moderne : δδωρ
της στύψεως et το νερον της στύψις (écrit στήψης)74. 'Ανθος,
lafleur,est masculin dans ce manuscrit, alors que le nom est
neutre dans le Parisinus.
— Féminin d'adjectifs en -η ou en -a pour les adjectifs
en -ρος : ξηρή et ξηρά, καθαρή et καθαρά (souvent)75. Des
adjectifs de matière en -óv au heu de -ουν : σιδηρόν, χαλκόν.
Ces deux changements se manifestent déjà vers le 11e siècle
ap. J.C. 76.
— Dans les deux manuscrits, la déclinaison des adjectifs
en -ύς, -εΐα, -ύ présente à côté de δριμύ, comme accusatif
neutre singulier de δριμύς la forme δριμέος (ρ. 38, 7) qui
est celle du génitif classique. UHolkhamicus y ajoute deux

70. Dieterich, p. 156 ; Psaltès, § 261 ; Thumb, § 81.


71. Dieterich, p. 157 ; Psaltès, § 273.
72. Mayser, I, 2, p. 36 ; Dieterich, p. 163 ; Psaltès, § 265 ;
Thumb, § 103.
73. Psaltès, §264.
74. Dieterich, p. 160-161 ; Psaltès, § 290 ; Thumb, § 86.
75. Dieterich, p. 180 ; Psaltès, § 301 ; Thumb, § 108.
76. Psaltès, § 301 ; Thumb, § 109a.
XXXII INTRODUCTION

fois παχέα (p. 29, 15 ; p. 36, 7) comme féminin singulier


de παχύς. Ces formes ne se retrouvent pas en grec moderne.
Par contre, ce manuscrit contient aussi le génitif singulier
démotique δριμέου : του δξους του δριμέου (ρ. 40, б) 7 7 . И
transforme aussi ατυχής en άτυχος (p. 30, 13), avec change­
ment d'accent : c'est une des formes du grec moderne 78 .
— L'adjectif ύέλινος n'a que deux terminaisons ici 7 9 , est
paroxyton dans le Parisinus et proparoxyton suivant la nor­
male dans YHolkhamicus ; ρωμάνος est toujours paroxyton
dans les deux manuscrits, contrairement à l'usage habituel
du grec, qu'il soit ancien ou moderne 8 0 ; δμοιος est accentué
à la manière moderne dans le Parisinus (p. 51, 7 et p. 53,12)
et à la manière antique dans YHolkhamicus (p. 32, 3 et 5).
— Degrés de comparaison. Dans les deux manuscrits
apparaissent, à côté des formes classiques, βελτιώτερος,
καλλιώτερος et κρειττότατος, formes déjà employées dans
la κοινή 81 . Dans YHolkhamicus, comparatif et superlatif se
confondent pour le sens, ce qui est courant au moyen âge.
On y trouve aussi κάλλιος, une forme du grec moderne au
génitif féminin : κάλλιας (p. 35, 12-13) 82 . En outre, le se­
cond terme de la comparaison y est introduit par παρά ou
περί : λευκότερα παρά χιών (p. 22, 1-2), όλιγότερον περί τό
πρώτον (ρ. 29, 23-24). La préposition est construite avec le
nominatif et non l'accusatif comme le demanderait le grec
moderne 83 .
— Formation d'adverbes. Dans les deux manuscrits, c'est
surtout le neutre pluriel qui sert dans le sens adverbial :

77. Thumb, §110.


78. Dieterich, p. 175-176 ; Psaltès, § 265 ; Thumb, § 115.
79. Psaltès, § 303.
80. C'était le cas aussi dans le manuscrit de L'Anonyme de
ZurettU Alch. gr., X. J'ai corrigé à tort.
81. Psaltès, § 304.
82. Thumb, § 118. 2.
83. Pour παρά, voir Blass, § 185 ; Thumb, § 120 qui cite
aussi περί utilisé à Velvendos en Macédoine.
LANGUE : MORPHOLOGIE XXXIII

on trouve καλά à côté de καλώς et καλόν84. C'est la façon


normale de former l'adverbe en grec moderne. Remarquons
aussi l'expression de VHolkhamicus καλά δυνατά, le mieux
possible (p. 51, 26).
1.4. Pronoms et adjectifs pronominaux
1.4.1. Parmi les démonstratifs, dans les deux manuscrits,
ббе a disparu ; οδτος et οδτως indiquent ce qui suit aussi bien
que ce qui précède ; αυτός se présente sous la forme pleine
et sous la forme réduite enclitique τος, τη, το85. À côté de
οδτος qui se trouve toujours, VHolkhamicus ajoute la forme
du grec moderne ετούτος, ετούτη, έτοΰτο86.
1.4.2. Quant aux relatifs, le Parisinus a gardé la forme
ancienne δς, ή, б, mais δστις y a pris le même sens et est
complété par βπερ devenu invariable et une fois par δπου
(p. 13, 11). Όποιον utilisé une fois (p. 62, 8), a gardé son
sens classique. VHolkhamicus a perdu la forme ancienne du
relatif qu'il remplace par :
— l'article87 : λάβε το έχυσες (ρ. 43, 13-14).
— δστις88 qui modifie parfois sa déclinaison : τάς αύτας
δυνάμεις άτινας είπομεν (ρ. 58, 3-4). La même forme se re-
trouve dans le Parisinus.
— δπου, invariable, forme du grec moderne. C'est l'an­
cien relatif de lieu, déjà employé dans ce sens chez Malaias
au vie siècle89 : το νερόν δπου κατεβαίνει (ρ. 49, 27-28).
— δπερ devenu invariable90 : тЬ ύδωρ της ζωής γεννάται
απ' αυτό δπερ γίνεται ή σκευασία αύτοΰ (ρ. 59, 7-8). C'est le
plus courant.

84. Dieterich, p. 182 ; Psaltès, §471 ; Thumb, § 122.


85. Thumb, § 136.
86. Thumb, § 145.
87. Dieterich, p. 198 ; Psaltès, § 312 ; Thumb, § 150, rem.
1. L'article est utilisé de nos jours en Crète et dans le grec du
sud-est dans cette fonction.
88. Mayser, I, 2, p. 68 ; Dieterich, p. 199 ; Psaltès, § 312.
89. Dieterich, p. 200-201 ; Psaltès, § 312 ; Thumb, 149.
90. Tabachovitz, p. 14.
xxxrv INTRODUCTION

— όποιος, οποία, οποίον, lequel. Ce pronom introduit


habituellement une parenthèse et l'antécédent est toujours
répété : βάλε εις φιάλην... οποία φιάλη ένεΐναι οφείλει κεχρι-
σμένη (ρ. 47, 8). En grec moderne, il est précédé de l'article,
ce qui ne se produit qu'une fois dans VHolkhamicus : ίχει
φύλλα... τα όποια φύλλα έναι ώσπερ τριφυλλιού (ρ. 31, 24).
1.4.3. Indéfinis. Le Parisinus surmonte habituellement
d'un accent le τι indéfini. VHolkhamicus y ajoute
— τίποτες : Ζως δτου να μηδέν άπεμείνη... τίποτες (ρ. 44,
15). Le terme veut dire « quelque chose ». En grec moderne,
τίποτα ou τίποτε(ς) a le même sens ou celui de « rien ». Il est
dérivé du grec ancien τί ποτέ 91 .
— žvav pour l'accusatif masculin singulier et ëva(v) pour
le neutre singulier ainsi que μία pour le féminin. À côté de
la forme Iva(v) pour le neutre subsiste encore la forme clas-
sique έν. Ces formes peuvent avoir le sens de l'article ou de
l'adjectif indéfini. Ou bien le sens du numéral cardinal, par-
fois aussi celui de l'ordinal 92 .
— καθέν au neutre et καθήν μίαν au féminin de l'accu-
satif : εις το δίδειν βάρος εις το καθέν μέταλλο (ρ. 28, 17),
να σκευάσης τήν καθήν μίαν λίτραν (ρ. 60, 17, apparat). Le
Parìsinus présente la variante καθεμίαν93.

91. Voir exemples dans Psaltès, § 313 ; Thumb, § 153.


92. "Ενα apparaît chez Malaias, voir Psaltès, § 305. Le nomi-
natif masculin et le neutre singulier sont dérivés de l'accusatif
masculin singulier d'elç, μία, Žv, représentant l'unité en grec
ancien. En grec moderne, ce terme désigne toujours le nombre
« un », mais il a pris également les valeurs du pronom, de l'ad-
jectif ou de l'article indéfini, sens qu'il présente ici. De plus,
μία est devenu μιά, accentuation qui n'apparaît pas dans nos
recettes. Voir aussi Thumb, § 128.
93. Καθείς, καθεμ^, καθένα, employé avec article, veut dire
« chacun » en grec moderne. En grec classique, καθ 'ένα veut dire
« un par un » ; dans la κοινή, κατά peut se construire avec le no­
minatif dans cette expression (St Marc, 14,19 είς κατά είς) et les
deux mots vont se lier pour n'en former plus qu'un seul. Voir
exemples dans Psaltès, § 305 ; voir aussi Thumb, § 155.
LANGUE : MORPHOLOGIE xxxv
— άπασα au neutre pluriel : πότιζε το μολύβιν άπασα,
«imbibe le plomb du tout» (p. 23, 4). Le terme peut être
invariable en grec moderne sous cette forme94.
— L'un... l'autre se dit ό Ινας... ό άλλος comme en grec
moderne95.
1.4.4. Nombres. Dans YHolkhamicus, les noms de nombres
sont ceux du grec moderne : Ιξη pour six et σαράντα, pour
quarante, mais δύο garde son accent du grec ancien96. Pour
είς, μία, lv, voir supra, 1.3.3. Indéfinis.
2. Conjugaisons
Les transformations sont importantes et apparaissent à
tous les niveaux : confusions dans les voix, apparition de
nouveaux présents ou d'aoristes, perturbation dans les dési-
nences, absence ou présence indue de Faugment, nouvelles
formations de modes ou de temps, tendance à l'invariabilité
du participe présent actif.
2. 1. Voix. La voix moyenne disparaissant, il se produit
des confusions. Γίγνομαι dans les deux manuscrits et βού-
λομαι dans le Parisinus ont parfois des formes actives. Par
contre dans les deux manuscrits, le verbe être possède une 3 e
personne de l'indicatif présent à désinences médio-passives,
έναι, alors que le grec moderne a εϊναι. De même, son infinitif
est είσθαι (p. 2, 9) ou εΐσται (p. 3, 1 ; p. 25, 23) 97 .
2.2. Nouveaux présents ou aoristes. Dans le Parisinus,
de nouveaux présents apparaissent : βάνω dérivé de βάλ-

94. Thumb, § 155. Voir infra, la . 54 de la traduction.


95. Mirambel, p. 96.
96. Thumb, §127.
97. À l'époque classique, le verbe être a des désinences
moyennes au futur ; dans la κοινή, on trouve des formes à ter-
minaisons moyennes à l'imparfait d'abord, au présent ensuite.
On comprend alors l'infinitif εϊσθαι. La 3 e personne du singulier
proviendrait du grec ancien êvt, il est possible. Il est devenu Ivat
comme ici avec une terminaison moyenne, puis εϊναι en grec
moderne. L1Anonyme de Zuretti, Alch. gr., X, présente plusieurs
fois la forme ένι (voir son index, p. 346).
XXXVI INTRODUCTION

λω, βάφω dérivé de βάπτω ; αναλύω y possède des formes


contractes (άναλοΰνται ρ. 3, 17)98. On y rencontre aussi des
aoristes premiers à côté d'aoristes seconds : Ιγινα, Ιβαλα".
Dans YHolkhamicus, βάνω s'observe aussi ; αλλάζω y rem­
place parfois άλλάσσω ; στέκω est un nouveau présent dérivé
de Ϊστημι et δίδω est issu de δίδωμι. On y trouve aussi la
forme contracte άνελη (p. 37, 4) de αναλύω. De nouveaux
aoristes s'observent également : l'indicatif Ιπηκεν mis pour
εμπηκεν 10° ; (p. 51, 1) ; les subjonctifs να σέβη, dérivé de
είσβαίνω devenu σεβαίνω (p. 21, 13) et να πάρης (ρ. 27, 17),
provenant de επαίρω qui donnera πέρνω ou παίρνω en grec
moderne et signifie « prendre » et non plus « lever ». Il faut y
ajouter les impératifs Ιπαρε (ρ. 20, 7) ou έπαρον (ρ. 21, 17),
provenant du même verbe et ρίξε (ρ. 50, 7), dérivé de ρίχνω
voisin de ρίπτω.
2.3. Désinences. — Dans les deux manuscrits, la dési-
nence de la 3 e personne du pluriel de l'indicatif présent est
souvent -ουν à l'actif, et c'était déjà le cas dès la κοινή. On
trouve aussi dans le Parisinus -ουνται ou bien -οΰνται pour
le moyen-passif : καλτζινώνουνται et γινουνται101. L'indica­
tif aoriste peut avoir la désinence moderne à la deuxième
personne du singulier : έποίησες, έχυσες, ενέλυσες102.
— Les désinences du subjonctif présent avaient presque
toutes la même prononciation que celles de l'indicatif de-
puis l'époque alexandrine103 : on les a donc aussi confondues
dans l'orthographe. A l'aoriste, le subjonctif possède les dé-
sinences du subjonctif présent, c'est-à-dire qu'il peut alors

98. Thumb, § 11, rem. 3 ; Mirambel, p. 27.


99. Blass, § 81 ; Ιγεινα chez Dieterich, p. 232 ; Mirambel,
p. 162.
100. Le grec moderne possède l'aoriste έμπηκα, dérivé de
έμβαίνω, avec ici la chute de la nasale, cf. supra, В 2.4. Voir
Thumb, p. 331 ; Mirambel, p. 163.
101. Dieterich, p. 247 ; Psaltès, § 327 ; Thumb, § 213 et
219.
102. Blass, § 83 ; Psaltès, § 329 ; Thumb, § 214.
103. Dieterich, p. 205.
LANGUE : MORPHOLOGIE XXXVII

prendre les désinences de l'indicatif présent. Georges Mi-


diatis préfère souvent comme désinence de la 3 e personne
du singulier -et à l'actif mais -θη ou -θην au passif. Il donne
parfois aussi au subjonctif aoriste une désinence d'indicatif
aoriste moderne : να σκεύασες (p. 3, 12). Dans YHolkha
mieus, le copiste préfère le η. Nous y trouvons des formes
classiques ou modernes comme να ποίησης (ρ. 20, 19) ;
d'autres qui sont modernes comme να απομείνουν (ρ. 25, 3),
να άπεμείνη (p. 45, 21-22). Mais il y a aussi des désinences
d'indicatif comme να καίεται (p. 35, 16), να κείται (ρ. 26,
21), tandis que les formes νά πιουσιν (p. 23, 7) et να άνακα-
τωθουσιν (p. 43, 5-6) peuvent être dialectales104.
— Dans les deux manuscrits, l'impératif aoriste premier
présente côte à côte la terminaison -σον qui est celle du grec
ancien et la terminaison -σε qui est celle du grec moderne :
άνάλυσον et ανάλυσε, De même l'aoriste second a tantôt la
finale -ε, tantôt la finale -ov par analogie avec les autres
verbes105. On trouve aussi, provenant de verbes en -όω du
grec ancien ou en -ώνω du grec moderne, un impératif en
-ω ou -o au lieu de -ου, une fois dans le Parisinus, βούλλω
(écrit βούλο, p. 18, 1), mais plus souvent dans YHolkhami-
cus : ζύμο (p. 20, 14), στερέο (p. 31, 6), στούμπο (ρ. 30,
26), πούμο, apparenté à πωμάζω (ρ. 44, 22). Le manuscrit
a chaque fois la graphie о sauf pour στέγνω (ρ. 29, 7). Les
verbes de cette conjugaison ne sont plus contractes en grec
moderne106 et je n'ai pas trouvé trace de formes analogues.
Lagercrantz préconise la graphie -ω107 et je l'ai suivi.
— Dans le Parisinus, quelques traces de désinences
d'optatif, du moins dans l'orthographe. Il est en voie de dis-

104. À Chypre, en Crète, dans les îles de la mer Egée, il


existe encore des désinences -ουσι(ν), voir Thumb, § 213, rem.
5.
105. Mayser, I, 1, p. 327 et I, 2, p. 89 ; Dieterich, p. 248 ;
Psaltès, § 329.
106. Thumb, § 237, rem.
107. Voir son édition, p. 56.
XXXVIII INTRODUCTION

parition dès la κοινή 108 et est employé ici à contretemps :


άναπνέοι (p. 9, 11), γένοι (p. 5, 1).
— Dans ce même manuscrit, l'infinitif aoriste peut avoir
des désinences du présent : λύσειν (ρ. 6, 14 et souvent).
2.4. Augment. Dans le Paiisinus, ευρίσκω n'a pas d'aug-
ment à l'indicatif aoriste tout comme en grec moderne :
ευρον. Mais certains verbes en possèdent parfois un à l'im-
pératif : έσβησε. La présence de l'augment à des modes de
l'aoriste autres que l'indicatif est plus importante dans YHol
khamicus, et il s'y rencontre même au présent : να άπεμείνη
(p. 45, 21-22 : subj. aor.), άνέλυσον (p. 23, 9, apparat : im­
pératif aor.), Ιβαλε (p. 46, 8 : id.), ήβρίσκεις (p. 22, 1 : ind.
pr.), κατεβαίνει (p. 21, 19 : id.), το άπεμένειν (p. 50, 16 :
inf. prés.) 109 . Seulement le présent κατεβαίνω est normal en
grec moderne, inky est une variante de la préposition άπο et
άνε- est un préverbe courant 110 . D'autres verbes présentent
un η ou un ε entre le préverbe et la racine du verbe, comme
εξηβαίνει (p. 31, 4) ou ίνα έξηβάλης (p. 35, 18) ainsi que va
σέβη (p. 21, 13), mais il s'agit plutôt, je crois, d'une anap-
tyxe. Elle aboutira en grec moderne aux préverbes ξε-, dérivé
de έξε-, et σε-, dérivé de είσε- 111 .
2.5. Impératif. En ce qui concerne l'impératif, dans les
deux manuscrits, άφες suivi de l'infinitif ou de va + sub­
jonctif garde souvent son sens de « laissez », tandis que son
aboutissement άς + indicatif, présent dans le seul Holkhami
eus, est une formule qui exprime l'impératif comme dans le
grec moderne 112 : ας στέκονται, « qu'ils reposent » (p. 2 3 , 8).

108. Blass, § 65, 2 et 384-386 ; Moravcsik, p. 71 ; Miram-


bel, p. 164.
109. Suppression de l'augment, voir Psaltès, § 316-318, en
particulier εορον, voir Mayser, I, 1, p. 337 ; addition à d'autres
modes, voir Mayser, I, 1, p. 345 ; Dieterich, p. 212.
110. Thumb, § 159 et 161.
111. Dieterich, p. 40-41 et 277 ; Psaltès, § 66 ; Thumb, § 7,
rem. 2.
112. "Ας + subjonctif se rencontre déjà dans des papyrus du
vi e siècle, voir Psaltès, § 178.
LANGUE : MORPHOLOGIE XXXIX

Dans ce même manuscrit, l'impératif peut s'exprimer aussi


par la tournure va et le subjonctif ou l'indicatif, même à la
deuxième personne, ce qui se retrouve en grec moderne :
να ρίψης, «jette» (p. 32, 22), να ëvat κομμένο, «qu'il soit
coupé » (p. 50, 5-6). Remarquons enfin que le participe fait
parfois office d'impératif114.
2.6. Infinitif. L'infinitif que l'on attendrait après des
verbes « devoir », « pouvoir » ou « vouloir » est souvent rem-
placé par ίνα, να ou δια να + subjonctif ou indicatif115 dans le
Parisinus : βούλει ίνα γλυκάνεις (ρ. 5, 4), ημπορείς να σκεύα­
σες (ρ. 3, 12), έδυνηθή δια νά σταλάξει (ρ. 8, 15). Cette
construction ne se rencontre pas dans YHolkhamieus, qui lui
préfère une fois οφείλω et l'indicatif : οφείλει δέ έναι το ύα-
λίν καλά στυλομένο (ρ. 31, 2-3). L'infinitif aoriste passif est
souvent en -θήν dans le Parisinus, en -θήν ou en -θή dans
YHolkhamieus. Ce sont des variantes de la forme du grec
moderne orthographiée actuellement -θεΐ116.
2.7. Indicatif futur. L'indicatif futur dans les deux manus­
crits est parfois le futur classique ordinaire, mais la plupart
du temps, il est formé d'une périphrase à base de θέλω. Θέ­
λω + infinitif dans le Parisinus : θέλει γένειν (ρ. 6, 8), θέλει
τελειωθην (p. 9, 14)117. Θέλω construit soit avec un infini­
tif, soit avec ίνα ou va et le subjonctif dans YHolkhamieus :
θέλεις ίδεΐν (p. 31, 4), θέλουν γεννηθη (p. 53, 9), έαν θέλης
ίνα μάθης (ρ. 56, 15-16), δταν θέλης να ποίησης (ρ. 42, 15).
Dès la κοινή également, le futur est atteint et, en grec mo-
derne, la forme ancienne en -σω n'existe plus, mais elle est
remplacée par θα et l'indicatif, aboutissement de θέλω ίνα et
le subjonctif.

113. Thumb, §193,4).


114. Voir infra, D. 2.5. Syntaxe des propositions.
115. L'atteinte de l'infinitif commence dès la κοινή, voir
Moravcsik, Einführung, p. 72 ; il est remplacé effectivement par
va + subjonctif entre le xn e et le xrve siècle, voir Mirambel, 61
(1966), p. 187.
116. Thumb, §232.
117. Dieterich, p. 245 ; Psaltès, § 333.
XL INTRODUCTION

2.8. Participes. Dans les deux manuscrits, le participe pré-


sent actif ou aoriste second actif présente souvent une forme
en -οντά invariable, intermédiaire entre le participe en -ων
du grec ancien et celui en -οντάς du grec moderne 118 . Cette
forme a souvent le sens d'un gérondif : ποίησον... σμίγοντα,
« fais cela en mélangeant » (p. 42, 11). Le Parisinus présente
de tels participes rapportés à des noms neutres : ύδωρ άνα-
λύοντα (p. 51, 15) ou à des noms féminins : σελήνην έχοντα
(p. 46, 10-11). Remarquons aussi Ιστωντα, «étant donné»
(p. 53, 26), devenu Ιστωντας en grec moderne. Au passif
dans les deux manuscrits, le participe passé est en -μένος, bâti
sur le thème de l'aoriste ou, si l'on préfère, c'est le participe
parfait du grec ancien privé de son redoublement. Accompa-
gné du verbe être, il forme un parfait passif périphrastique
que l'on retrouve dans le grec moderne : ëvat γραμμένος
(p. 47,14-15), va έναι κομμένο (ρ. 50, 5-6). Quelques formes
ont cependant gardé leur redoublement comme κεχωρισμέ-
να (p. 7, 16), εντετυλισμένου, κεκολλησμένον, τετp μμέvov.
VHolkhamicus présente aussi un participe présent passif en
-ούμενος comme en grec moderne : άφτούμενα (ρ. 23, 19).
2.9. Accentuation. Les perturbations sont nombreuses
dans Γ accentuation de l'aoriste second, accentué la plupart
du temps à la manière moderne : λάβε (toujours) 119 , λαβείν
(p. 18, 4), γένείν (toujours), αν ίδής (ρ. 7, 7-8), ίνα βάλεις
(p. 10, 11), ?να κατάβη (p. 8, 13) ; κατάβην (p. 14, 15), mais
καταβή (p. 62,11) toutes les deux formes d'infinitif. D'autre
part, on trouve une fois ϊδε (ρ. 59, 16, apparat), alors que le
grec moderne a gardé la forme ancienne 12 °.

118. Dieterich, p. 207-208, signale de mauvais accords ;


Mirambel, 56 (1961), p. 53 signale l'addition d'un -ς dans beau­
coup d'exemples du xin e siècle.
119. Blass, § 106, 46.
120. Blass, § 101, 62 ; Mayser, I, 2, p. 97 et 137 ; Thumb,
§218.
LANGUE : SYNTAXE XLI

D. Syntaxe
1. Syntaxe des cas
1.1. Le datif, très rare, est remplacé par l'accusatif ou par
des prépositions construites soit avec le génitif, soit avec l'ac-
cusatif. Dans le Parisinus, il apparaît quelquefois après la
préposition èv (p. 2, 11 ; p. 11, 18), mais dans des noms de
la deuxième déclinaison. Ou après l'adjectif δμοιος, mais on
rencontre aussi le génitif après cet adjectif121 : δμοιον χρυσού
(p. 12,14). Dans YHolkhamicus, il ne subsiste plus que dans
la formule èv ονόματι του θεού ou σύν θεφ άγίω, ainsi que
dans la recette H 4, recette plus ancienne attribuée à Zosime
(300 ap. J.-C.) dans la Chrysopée de Cosmos122.
1.2. Le complément d'objet direct qui précède le verbe est
parfois repris par un pronom après le verbe : το πινάκιν εκεί­
νον βάλε τον (ρ. 3, 5). Dans YHolkhamicus on rencontre un
double accusatif après ποτίζω et δίδω 123 : πότιζε το μολύβιν
άπασα (ρ. 23, 4) ; δός πυρ άχαμνον το υαλίν (ρ. 48, 17-18).
1.3. La fonction du relatif invariable δπερ est précisée par
la reprise à sa suite de son antécédent ou d'un pronom dé-
monstratif124 : δπερ εκ τούτου (p. 6, 1, qui correspond au
latin ex quo) ; δπερ τών υδάτων ή δοκιμασία οδτως εστίν
(ρ. 53,14-15) ; είς δδωρ... δπερ το δδωρ άναλυόμενον (ρ. 57,
9-10).
1.4. Les prépositions sont abondantes. Il s'en crée des va-
riantes : μέ à côté de μετά, απέ à côté de από, σέ à côté de είς,
ωσάν à côté de ως, ces deux dernières seulement dans YHol­
khamicus, p. 63, 2 pour σέ et p. 53, 10 pour ωσάν. Elles ont

121. Cf. Thumb, § 54 с, rem. 2.


122. D'après J. Humbert, La disparition du datif, p. 55, le
remplacement de είς par έν date du n e -ni e s. après J.C., ce qui
correspond à la date de Zosime.
123. Blass, § 1 5 3 ; Thumb, § 54 b).
124. Tabachovitz, p. 14 ; Thumb, § 149.
XLII INTRODUCTION

tendance à se construire avec l'accusatif125 : εογαλε από το


άγγεΐον (p. 5, 1, origine) ; απέ το χουνί (ρ. 30, 23-24, id.) ;
άπ' αυτήν τήν ψύχραν (ρ. 3, 6-7, agent) ; με τήν γλώσσαν
(ρ. 6, 16, moyen) ; με τήν ούσίαν (ρ. 17, 17-18, accompa­
gnement). Elles sont parfois renforcées par un adverbe126 :
βάλε επάνω εις τας στάκτας (ρ. 9, 12) ; βάλε Ισωθεν εις τον
ήλιον (ρ. 42, 8) ; βάλε εις τήν κοπρίαν μέσα (ρ. 27, 15). Il en
surgit de nouvelles, constituées d'un ancien adverbe 127 : βά­
λε κύκλωθεν αύτου (p. 12,10) ; άνωθεν του ρινίσματος (ρ. 11,
5) ; βάλε επάνω τήν φιάλην (ρ. 47, 21). Remarquons dans le
Parisinus, περί avec le sens du per latin : στάλαζε αύτο περί
το κεντουκλον (ρ. 12, 14-15) et dans YHolkhamicus, un προς
après un adjectif construit avec τό et le subjonctif : εοκολος
προς το γενέστω σελήνη (ρ. 22, 2-3).
1.5. Le génitif partitif est souvent remplacé par un com-
plément introduit par une préposition 128 . 'Ex + génitif : βάλε
εκ των τριμμάτων όγγίαν α' (ρ. 9, 6-7). Ou bien άπο + gé-
nitif ou accusatif ou sa variante άπέ + accusatif : βάλε άπό
του δδατος όγγίας γ' (ρ. 9, 7-8) ; Ιπαρε άπό τον πηλον έναν
μερτικόν (ρ. 20, 7-8) ; λάβε λίτραν α' άπέ τον Sta (ρ. 6, 5).
Le complément du nom est souvent aussi remplacé par une
apposition 129 : λάβε θείον ζώντα λίτρας ß' (p. 13, 2-3) ; εις
κάκκαβον άλατος δδωρ (ρ. 17, 5) ; ό 8έ φίνος ή πρόβα (ρ. 36,
21) ; είς ι' μερτικά είς εκείνην τήν σελήνην (ρ. 32, 15).
1.6. Les différentes nuances du complément de lieu ne
sont plus perçues, déjà depuis l'époque alexandrine. Έ α -
σον εκείθεν (p. 11, 24) ou Ιασον αύτο εκεΐσε (ρ. 12, 11-12)
marquent tous deux la situation 130 . Le complément de

125. Thumb, § 161 et 162.


126. Thumb, §171.
127. Thumb, §172.
128. Blass, § 164 ; Mayser, Π, 2, 352.
129. Thumb, §43.
130. Depuis l'époque alexandrine déjà, voir Blass, § 206 et
218.
LANGUE : SYNTAXE XLIII

temps, qu'il indique l'époque ou la durée, est toujours à l'ac-


cusataf131 : βάλε το... τον ίούνιον (ρ. 27, 9-10) ; άφες αυτό Ζναν
σπερονυκτόμερον (ρ. 26, 24).
1.7. L'adjectif, le participe ou l'apposition sont parfois
mal accordés 132 : τήν άκραν νά γένη ή λευκόν ή μαΰρον (ρ. 49,
6-7) ; τα άναλύματα... έκτοτε δντες (ρ. 3,14-16) ; λάβε ερμήν
ήγουν δίάργυρος (ρ. 22, 7-8).
2. Syntaxe des propositions
2.1. Dans YHolkhamieus, la proposition complément di-
rect dépendant du verbe « voir » est construite avec 6τι et
l'indicatif ou va et le subjonctif. De plus, comme en grec
ancien, il y a parfois prolepse du sujet ou d'un complément
de la proposition subordonnée. Ce sujet ou ce complément
devient complément direct du verbe principal : ίνα ίδης τήν
άκραν του καλαμίου νά γένη ή λευκόν ή μαΰρον, « vous verrez
que l'extrémité du tube devient blanche ou noire » (p. 49,
5-7) ; θέλεις ίδεΐν το ύαλίν δτι έξηβαίνει μαύρος καπνός,
« vous verrez que de la fiole s'échappe une fumée noire »
(p. 3 1 , 4-5). Même prolepse dans le Parisinus après un verbe
« savoir » suivi d'une interrogation indirecte βταν βούλη νοή-
σαί τι πράγμα ει Ιστιν, « lorsque vous voulez savoir si un objet
est... » (p. 4, 5-6).
2.2. Une préposition accompagnée d'un infinitif avec ar-
ticle 133 ou de son substitut est une tournure fréquente pour
indiquer le temps : μετά το ξηρανθήναι (p. 6, 12 ; άχρι του
χωριστηναι το καθόλου θείον (ρ. 12, 21). Il en va de même
pour le but : είς zb δ£δειν (p. 28, 1) ; δια το τήν ύγρότητα
έξατμισθήναί (ρ. 15, 9) ; είς το νά σταλάξει (ρ. 8, 9-10).
2.3. La conditionnelle peut se construire avec εάν + indica­
tif: εάν αναλύεται (p. 52, 9-10). Ou avec ει + subjonctif134 : εί
μέν καη (p. 29, 4) ; εί μέν γένη πυρώδες, εστί καλώς (ρ. 36,

131. Thumb, §52.


132. Blass, §136.
133. Mayser, II, 3, p. 59-61.
134. Mayser, II, 3, p. 284.
XLIV INTRODUCTION

22 - 37, 1). "Οταν peut se construire avec l'indicatif et si­


gnifie souvent simplement « lorsque » : δταν εποίησα (ρ. 46,
7-8) ; δταν ξηρανθη (p. 39, 7) 135 . Dans VHoïkhamicus, on
trouve aussi ωσάν avec valeur de temps : ωσάν στέγνωση,
βάλε (ρ. 52, 6).
2.4. De nouvelles conjonctions apparaissent : μεθου πλύ­
νεις (p. 9, 22), μεθοΰ άνελύση (p. 22, IO)136. Si le Parisinus
utilise normalement £ως άν et le subjonctif, on y trouve aussi
un infinitif après Ζως, à moins que le -v ne soit adventice :
Ιως το ύδωρ ύπερέχειν (p. 11,4). D'autre psitVHolkhamicus
remplace cette tournure par Ιως δτου (p. 20,12 ; 23, 2 ; 44,
16), ως δτου (p. 28, 14), ως του (p. 44, 27), ως об (р. 25,
2) construits avec va et le subjonctif. Les deux manuscrits
emploient aussi pour marquer le but δια να et le subjonctif
ou l'indicatif : δια να δέχεται (p. 48, 19-20). Καλά καΐ άν ou
καλά και εάν sont utilisés pour la concession.
2.5. Le participe est introduit par des conjonctions : μετά
το ζυμώσας (p. 12, 19) ; μετά το ενωθήσας (ρ. 26, 11-12) ;
μεθου κοσκινίσας (ρ. 33, 14-15) ; εάν βάλας (ρ. 54, 24-25) ;
εν δέ τφ θερμάνας (ρ. 34,12-13). Il peut aussi être coordonné
à un impératif : βάλας και βάλε (p. 54, 6-9) ; λαβών τήν σελή-
νην και άνάλυσον αυτήν (ρ. 26, 13-14) ; άρας και ρίψε (ρ. 22,
11-12)137.
2.6. Le génitif absolu peut être remplacé par un accusatif
absolu : δπερ γινόμενον, λάβε (p. 12, 3-4). Dans VHoïkhami­
cus, on trouve un exemple de construction hybride : τοΰτο
γινομένου (p. 34, 14). On trouve aussi des participes sans
sujet ou se rapportant au sujet de la principale, ils sont au
génitif ou sont terminés en -οντά dans le Parisinus, toujours
sous cette dernière forme dans VHoïkhamicus138 : στάλαξον

135. Blass, § 382, 4.


136. Conjonction dérivée de μεθ' об. On trouve μεθ' б dans
Alch. gr., X, index, p. 362, αφ' об en grec ancien, écrit άφου en
grec moderne.
137. Blass, §468.
138. Blass, §423.
LANGUE : VOCABULAIRE XLV

αυτό φοράς τρεις, πάντοτε βάνοντος καΐ ποτίζοντος (ρ. 11,


6-5) ; άφες να άναλύση, κλίνοντα καΐ έχοντα (ρ. 59, 13-14) ;
ποίησον φοράς β' ή και γ', σμίγοντα πάντα (ρ. 4 2 , 11).
2.7. La négation est parfois ού dans une conditionelle 139 :
έάν ού ποιήσεις (p. 3, 20) ; άν ού καη (ρ. 30,4-5). Ou dans une
temporelle avec άν : δταν ού πλέον σταλάζει (ρ. 8, 6). Ουδέν,
utilisé dans les même circonstances que ού, en est souvent
un simple équivalent comme en grec moderne, ουδέν θέλουν
βάφειν καλά (p. 2, 14) ; ει δέ ουδέν βουλήσει (ρ. 30, 12-13).
Il peut aussi modifier un participe : ουδέν άναλύσας (ρ. 8,
22). Remarquons dans YHolkhamicus : θές το εις τόπον να
μηδέν τό ίδη ουδέ ήλιος ουδέ ήμερα, « mettez-le dans un lieu
où ne le verra ni le soleil ni le jour» (p. 53, 5-8). D'autre
part, il y a parfois dans ce manuscrit confusion entre μή et
μήν : χρώμα κίτρινον μήν τέλειον, « une couleur jaune non
parfaite » (p. 26, 13) ; και ού μή γένηται τέλεια σελήνη, « et
il ne devient pourtant pas de l'argent parfait » (p. 37, 4-5).
En grec moderne, μήν est une variante de μή.

E. Vocabulaire

Le vocabulaire tiré du vieux fonds de la langue est tou-


jours important, mais son sens a souvent évolué et pris
celui du grec moderne. Les mots composés sont nombreux :
μαρμαρόγδι, κεντουκλοκομάτι, μακρυγούργουρος. Les mots
techniques sont souvent vagues, comme άγγεϊον, αναλύω,
σταλάζω. Il s'y ajoute, comme c'est courant en grec mé-
diéval, des mots venant du latin ou de l'italien. Parmi ceux
qui se rencontrent ici, M. A. Triandaphyllidis en avait déjà
relevé toute une série dans les textes vulgaires médiévaux
comme βέργα (uirga), σκουτέλλι (scutella), κέντουκλον (cen-
tunculum), παννί (pannus), σαπούνι (sapo)), φούρνος (furnus),
έξάγιον (hexagium), ούγκία (uncia), πρόβα (proba), emprun­
tés aulatin, σαλνιτρίον (salnitro), τσουκάλι (zucca), βατσέλι

139. Blass, §428, 1.


XLVI INTRODUCTION

(vascello), φίνος (fino), empruntés à l'italien140. Dans YHol-


khamicus, se rencontrent aussi des dérivés du turc, ce qui
n'est pas rare non plus dans les textes médiévaux de langue
vulgaire. Lagercrantz a étudié spécialement ces derniers
dans la préface de son édition141. En H 8, le synonyme de
χάλκωμα κεκαυμένον, ραστίκ τασί, viendrait d'un mot per­
san râsuxt, « cuivre calciné »142, devenu rastiq par métathèse,
et d'un mot du vieux fonds turc tas, « la pierre » ; dans cette
recette également et en H 10, le synonyme de καλακάνθι
κίτρινον, σαρύ ζάκζ, serait issu de ssary, «jaune», un mot
turc 143 , et du mot arabe zag, «vitriol » ; en H 27 enfin, dans
une addition au-dessus de la ligne, σαρι ζηρνακ explique le
symbole de l'arsenic, ζηρνακ étant la métathèse de żarnik, le
nom persan de l'arsenic. Tous ces noms d'ingrédients font
croire à Lagercrantz que les Turcs s'occupaient d'alchimie
et que l'on pourrait trouver chez eux l'origine des recettes
de YHolkhamicus, d'autant plus qu'il croit trouver en arabe
la solution du problème que lui pose le terme άλτεμία. Ce
terme, présent dans le titre général et dans celui de H 34,
ne lui semble pas pouvoir dériver phonétiquement ni du la-
tin alchimia ni du turc. Il propose une origine arabe à partir
de al-temâm ou al-tamâm, combiné avec le suffixe -ija de
kîmija, chimie. Le terme signifierait « perfection » et Lager-
crantz le rapproche des innombrables passages alchimiques
qui utilisent cette expression et en particulier de la Summa
perfections de Geber. C'est peut-être aller loin, car s'il est
probable qu'il y ait eu des adeptes de l'alchimie en Turquie
aussi bien qu'ailleurs, ces produits d'origine orientale sans
doute ont dû transiter par les ports de cette région pour abou-
tir dans le monde grec et ces termes ne sont peut-être que

140. M. A. Triandaphyllidis, Die Lehnwörter der mittelgrìe-


chischen Vulgärliteratur, p. 20-134.
141. Lagercrantz, éd., p. 31-35.
142. Cosmas, § 9 et § 10, a la forme ρασούχτην ou ρασούκτην.
143. D'après J. Ruska, Razi, Secret, p. 4 0 , zärin veut dire
« doré » en persan.
SOURCES XLVII

leur nom commercial144. Un autre mot d'origine persane145,


utilisé en H 7, νισαντίρ, équivalent du sel ammoniac, existe
encore dans le grec d'aujourd'hui. Peut-être peut-on envisa-
ger une autre hypothèse pour άλτεμία. En latin, les formes
orthographiques désignant l'alchimie sont nombreuses, alkí­
mia, alkymia, alchimia, alcimia. Certaines remplacent i par
e : l'une d'entre elles est alcemia. D'autre part, dans les ma-
nuscrits latins du xrve siècle, il est souvent impossible de
distinguer les lettres et c. La forme άλτέμια pourrait donc
être la translittération falcemia lue altemia.

III. SOURCES ET PASSAGES PARALLÈLES

Malgré une esquisse de structure dans YHoïkhamicus,


dans chacun des deux recueils les recettes ne présentent
guère de hens logiques entre elles. Elles sont toutes ano-
nymes. Apriori, elles peuvent provenir chacune d'une source
différente. Elles peuvent aussi avoir été traduites d'une
langue étrangère. Si les manuscrits alchimiques grecs sont
peu nombreux et bien connus, quantité de textes arabes ou
latins ne sont pas édités ni même répertoriés dans des cata-
logues. Pour le latin en particulier, les recettes sont rarement
décrites en détail146. Elles subissent des transformations in-
volontaires, résultat de copies successives. De plus, c'était

144. Les gisements d'orpiment (arsenic jaune) ne sont


pas très répandus. Le produit venait d'Anatolie à l'époque ro-
maine (Dioscoride, V, 104, précise Mysie, Pont, Cappadoce). Le
meilleur cuivre calciné provenait de Memphis (Dioscoride, V,
76). Deux vitriols jaunes sont cités par Razi, Secret, trad. Ruska,
p. 47 et 87-88, voir infra, . 66 de la traduction.
145. J. Ruska, « Sal ammoniacus ».
146. Mises à part, par exemples, celles décrites dans le ca-
talogue des manuscrits alchimiques latins des Etats-Unis et du
Canada (= CMAL, VI), celles des Pal. lat. de la Bibliothèque va-
ticane ( . Schuba, Hss. Pal. Lat.), ou celles contenues dans le
manuscrit de Londres, BL Add. 41486.
XLVIII INTRODUCTION

une habitude chez les auteurs médiévaux de remanier des


recettes antérieures : ils choisissent une variante pour une
opération, allongent ou raccourcissent un texte, ou bien en
combinent plusieurs. Ils modernisent aussi la langue d'un
procédé parfois très ancien147. Ces pratiques m'ont amenée
à rechercher plusieurs manuscrits d'une source entrevue et
à en étudier plusieurs versions pour déterminer laquelle se
rapprochait le plus du texte grec. Mais II faut beaucoup de
chance pour retrouver les sources d'un recueil de recettes.
Pour pallier un peu cette difficulté, j'ai fait appel aussi à des
textes parallèles qui décrivaient le même procédé dans une
rédaction différente, en les faisant précéder du mot confer.

A. Sources du Parisinus

À part la trente-cinquième qui est tirée de YÉpître mr la


chrysopée de Psellos, et sans doute la dernière, les recettes
du Parisinus semblent toutes d'origine latine. Certaines
trouvent leur pendant dans des manuscrits latins proches par
la date, comme le Vatican, Pal. lat. 1330, daté de 1463-64
(recettes R 20-26 et R 29-30) ou le manuscrit de Boston,
Medical . 18, écrit à Bamberg vers 1464-68 et rédigé par-
tiellement en allemand (R 2,12,19, 28 à 30). Vu leurs dates
et leurs localisations, ils ne peuvent être la source du Pausi
nus, mais tous reflètent les préoccupations du moment. Des
recettes apparaissent, parfois dans une version différente,
dans des manuscrits beaucoup plus anciens, du xnie siècle
déjà, comme le Vatican, Pal. lat. 978 (R 5, 6 et 13), le ma-
nuscrit de Londres, BL Sloane 1754 (R 3 et 5) ou le BL Add.
41486 (R 2, 7, 8, 29). Quant aux recettes d'ambre artificiel,
elles sont nombreuses dès cette époque. Au xrve siècle, le
Liber clarítatL· du Bologne, BU lat. 164 (153) contient une

147. Le problème est bien exposé par S. Matton, « Éditer


des traités alchimiques médiévaux», Chrysopœia 6 (1997-1999),
p. i-xii.
SOURCES XLIX

recette apparentée à R19 et YAlkimia minor attribué à Albert


le Grand148 contient une variante de R 20-26. Plusieurs in-
dices laissent deviner une traduction faite sur le latin, même
dans des recettes dont je n'ai pas identifié la source, comme
en R 12, l'ingrédient curieux οδρον ποαδος θηλυκού corres­
pondant à urina pueri uirginL· mal compris ou en R 14, εις
άγγεϊον ύελίνον, traduction erronée de uitrum qui désigne
non pas le récipient, mais la matière. J'ai pu sortir de l'ano-
nymat les recettes R 6, tirée d'un Lumen luminum, R 3, 5,
7, 8 extraites du De et spiritibus d'Archelaus ainsi
que le groupe R 16-18 traduit du Vade mecum dufrèreÉlie.
Je parlerai de ces trois sources plus en détail ci-après.

B. Sources de /^Holkliamicus

Le De corporìbus et spiritibus d'Archelaus et le Vade mecum


du frère Élie apparaissent aussi comme sources dans des re-
cettes de YHolkhamicus communes avec le Parisinus : H 21
pour Archelaus et le groupe H 5-7 pour Élie. Quant à la re-
cette H 4, elle se retrouve, avec quelques leçons différentes
et sans les gloses dont elle est farcie, dans l'œuvre de Cosmas
où elle est attribuée à Zosime. Pour les autres, il est difficile
de trouver une origine certaine. J'ai dû souvent me contenter
de passages parallèles.

С Sources identifiées et quelques passages parallèles

Je passerai en revue les sources identifiées dans l'ordre


de leur importance : tout d'abord, deux sources communes
aux deux manuscrits, le Vade mecum de frère Élie et le De
corporìbus et spiritibus d'Archelaus ; ensuite une source du
Parìsinus seul, le Lumen luminum ex libris medicorum ; enfin

148. Pour la date de ce traité, voir infra, n. 171.


INTRODUCTION

une source de YHolkhamicus seul, la lunaire, une plante pla-


nétaire hermétique. J'y ajouterai une étude de la préparation
du cinabre artificiel d'après différents textes apparentés à la
recette de YHolkhamicus et je terminerai par la Chrysopée de
Cosmos.
1. Le Vade mecum du frère Élie

LI. Etat de la question.

Le frère Hélie ou Élie de Coitone succéda à François d'As-


sise comme Ministre général de l'ordre des Frères mineurs
en 1226 et mourut en 1253. Il avait dès son vivant la ré-
putation d'être alchimiste 149 et il est cité comme tel dans
YArs alchemie de Michel Scot (f 1235) 15 °. Toujours est-il
que l'on possède bon nombre d'ouvrages alchimiques qui
portent son nom. Certains de ses Sonetti ont déjà été impri-
més à Venise en 1475 en même temps que des œuvres de
Geber 151 . Un De lapide philosophorum a été édité à Francfort
en 1685 1 5 2 . En ce qui concerne les manuscrits, L. Thorndike
a relevé quelques titres et incipits 153 et les catalogues des bi-
bliothèques en mentionnent d'autres. Ces textes ne semblent

149. L. Thorndike, HMES, II, p. 334-335 ; Id., Michael


Scot, p. 115, . 1 et sa bibliographie, e. a. Ed. Lempp, Frère Élie
de Cortone, Paris 1901, p. 121. Voir aussi la bibliographie citée
par A. Pattin, « Un recueil alchimique », p. 104, n° 45.
150. Michel Scot, Ars Alchemie, p. 539, vu ; p. 542, χ ;
p. 549, xxi. A propos de cet ouvrage, voir aussi A. Vinciguerra,
« The Ars alchemie : the First Latin Text on Practical Alchemy »,
¿mòix 56 (2009), p. 57-67.
151. Voir С. Gilly, « Sulla genesi del Theatrum chemicum »,
I, p. 431, n. 2. Pour les sonnets du manuscrit de Bethlehem,
Lehigh Univ. n° 1, voir CMAL VI, p. 513 ainsi que W.J. Wil­
son, « Arnaldus de Bruxella », p. 373-374 et description p. 342 ;
HMES, IV, p. 332. Voir aussi « Frère Élie de Cortone, Deux son­
nets alchimiques. Textes édités et présentés par A. Perifano »,
Chvsopœia II (1988), p. 385-390.
152. Il fait suite au Liber secretus d'Artephius, p. 60-101.
153. Il a recensé les ouvrages contenus dans les manuscrits
Bologne, B. Univ. lat. 138 (104), f. 138v-141v, f. 241 v -243 v ; Va-
SOURCES : FRÈRE ÉLIE LI

pas édités et n'ont jamais été étudiés. Parmi ces ouvrages, il


en est un qui s'intitule parfois le Vade mecum154. Cet opus-
cule décrit une préparation de pierre philosophale logique,
claire et précise, au contraire de beaucoup d'autres qui uti-
lisent les mêmes ingrédients. Elle est basée sur l'attaque des
métaux par les acides minéraux et se divise en trois ou quatre
parties selon les versions : un prologue, suivi ou non d'une
préparation d'une eau forte avec description de ses proprié-
tés, une argyropée et une chrysopée parallèle à l'argyropée.
1.2. Manuscrits.
J'ai vu sept manuscrits sur reproductions photogra-
phiques. Ils présentent chacun un texte à la fois pareil et
dissemblable. Je les ai répartis en deux groupes suivant la
place occupée par la préparation du mercure rouge.
a) Le premier groupe comporte les versions contenues
dans les manuscrits suivants :
— Londres, BL Shane 692, xve s., f. 53-58v. Titre : Vade
mecum per fratrem Helye. Incipit : Cum infrascrìptis oquis
distülatiombus... Explicit : ...filius aurum descendent a supra
scriptis. Explicit tractatusfratrisHelie de ordine minörüm qui
dicitur Vade mecum. L'ouvrage composé de quatre parties
est assez bavard : le prologue en particulier multiplie les
citations, ajoutant Galien, le Christ et Salomon à Alistóte,
Hermès et Archelaus que l'on trouve ailleurs. Comme dans
tous les manuscrits du groupe, la partie pratique commence
par la préparation du mercure rouge à base d'une eau forte
aux propriétés sensationnelles présentées avec insistance155.
— Vatican, BAV, Pal. lat. 1267, parchemin du xrve s., f.
15rb-17v. Titre : Pro lapide philosophorum. Il est anonyme

tican, Pal. lat. 1330, f. 198v ; Vatican, Barberini 273, f. 115-121,


f. 284-289 ; Vatican, Reg. Suev. 1242, f. l - l l v , cf. HMES, III,
p. 347.
154. Il ne se trouve pas dans les grands recueils alchi-
miques, mais dans le manuscrit de Bologne, B. Univ. lat. 138
(104), f. 241 v , une note marginale mentionne une impression.
155. Cf. TK 289, 13 ; DWS 172.
LII INTRODUCTION

et ne comporte pas le prologue 156 . Incipit : Recipe uitrioli


romani... Explicit : ...filius sol descendens apredictis.
— Palerme, B. Comunale 4Qq AIO, parchemin du dé-
but xiv e s., f. 4 3 1 - 4 3 Г (411-411 v ), addition dans les blancs
d'une synonymie. Anonyme, pas de prologue ni de conclu­
sion à la chrysopée. Titre : Нес est scripta quam dedit
Laurenzius Buti Bartolomeo fratrì meo quam dixit se ha-
buhse a quodam epucopo Ceruiensi tempore sue morùsfurtiue
qui episcopus largas spendebat diuitias. Même incipit que le
précédent. Explicit : ...facientes отпет probationem supra-
dictam. D'après le titre, la recette aurait été volée par un
Laurent Buti à la mort d'un évêque de Cervia. On connaît
d'autres Buti, mais non pas de Laurent. Par contre, l'évêque
de Cervia en question est peut-être Théodoric Borgognoni
de Lucques (± 1205-1298), médecin, chirurgien, hippiatre
renommé, alchimiste aussi 157 . Le texte n'est pas mentionné
dans l'article de I. Carini 158 , ni dans le catalogue des ma-
nuscrits de Palerme de D. Ciccarelli, ni par L. Thorndike et
Pearl Kibre dans leur Catalogue oflncipits.
— Paris, BN, Nouv. acq. lat. 1293, xv e s., f. 93 v -94. Titre :
Incipit tractatus Gilieti qui та recta secretorum intulisdei (sic).
Incipit : Cum inscrìpturis aquis distilationibus... Explicit :
...aqua pascis habens multas uirtutes infrascriptas. Le texte
comporte un mini-prologue et s'arrête court assez vite. Il est

156. Cf. L. Schuba, Hss. Pal. Lat, p. 342, qui donne au ma-
nuscrit une origine française. N'est pas cité par TK.
157. DWS 307, signale le même texte dans Edinburgh,
Univ. L. 131,1478, f. 75-82 ; il est mentionné aussi par TK 1340,
7. L'incipit est le même que celui de Palerme, mais Fexplicit est
différent ; de plus, le nom de Laurent Buti du manuscrit de Pa-
lerme y est devenu Laurentius Luci. Buti est une commune de la
Toscane près de Pise. U. Chevalier, Répertoire, col. 737, cite un
François Buti, né à Pise en 1324 et mort en 1406. On rencontre
aussi un Jacques Buti, mort en 1450 (U. Chevalier, idem, et Th.
Kaeppeli, Scriptores O. P., II, 309-310).
158. Carini, p. 181, n° 63.
SOURCES : FRÈRE ÉLIE LIII

fort corrompu. Le nom de frère Elie est estropié en Gilieti


(gén.) 159 .
b) Le deuxième groupe donne souvent plus de détails chi-
miques et ne s'attarde pas aux propriétés remarquables de
l'eau forte. J'en ai trouvé trois manuscrits. La préparation
du mercure rouge, un peu différente, a pris une place plus
logique, en tête de la chrysopée. Le troisième manuscrit ne
comporte que cette dernière et débute aussi par cette même
préparation du mercure.
— Bologne, B. Univ. lat. 138 (104), xv e s., f. 241 v -244 v .
Titre : Incipit magisterìum fratris helye ordinis minörüm de
elixire ad album et rubeum. Incipit : Cum de infrascripHs...
Explicit : ...aurum perfectum a supradicüs descendem. Expli­
cit ars maior et minor philosophorum a fratre helia ordina
minorum compilata. L'opuscule est attribué au frère Elie.
Il renferme le prologue et les deux œuvres, mais le titre
est différent. Ses leçons sont souvent les meilleures, avec
malheureusement une lacune importante dans l'œuvre au
rouge 160 .
— Vatican, BAV lat. 4092, хгѵе-хѵе s., f. 183 ѵ М89 г а .
Titre : Incipit liber fratris helie intitulatus vade mecum. Inci­
pit : Cum infrascriptis... Explicit : ...solperfectus a supradicüs.
Le texte comporte les mêmes trois parties, tout en étant plus
concis et entaché de quelques solides fautes d'accord161.
— Londres, BL Sloane 3457, xv e s., f. 136-138. Titre :
Item opus cuiusdam helie fratrum minorum generalis ad confi
ciendum bonum solem super saturnum. Incipit : Recipe uitriolli

159. Cf. CMALI, p. 217. L'explicit donné est faux. Le texte


s'arrête avant les propriétés de l'œuvre au blanc. TK le renseigne
faussement comme l'œuvre au rouge, anonyme (TK 1340, 12).
160. Cf. TK 289, 13 ; L. Frati, «Indice», p. 155-158. Le
manuscrit fait partie du Fonds Caprara. Sur ce fonds, voir D.
Kahn, « Le fonds Caprara de manuscrits alchimiques de la Bi-
bliothèque universitaire de Bologne », p. 62-110.
161. Pearl Kibre, Ambix VIII (1960), p. 167-176, ici, p. 174,
donne à tort un explicit différent : quorum effectu si non ignoras
satis nosti. Sans doute main du Nord de l'Italie. TK 289, 13.
LIV INTRODUCTION

romani... Explicit : ...flauus est sol perfectus. Explicit opus


cuiusdam helie fratrum minorum generala. Il ne comprend
que la chrysopée et est attribué au frère Elie dans le titre et
dans Fexplicit162.
Il existe d'autres manuscrits que je n'ai pas vus163. Le
même texte pourrait aussi s'intituler autrement. Beaucoup
de recettes anonymes ont un incipit semblable à l'un des
deux œuvres du Vade mecum, mais il est difficile de sa-
voir s'il s'agit de la même pratique ou bien de préparations
d'eau forte utilisées dans des manipulations différentes164.
Les catalogues de manuscrits relèvent encore des recettes
attribuées au frère Elie, mais sans en donner le détail165.
1.3. Date et caractère.
M. Berthelot voyait les acides minéraux mentionnés pour
la première fois chez Rupescissa, au milieu du xrve siècle166.
Il croyait aussi que les noms des ingrédients utilisés étaient
récents, mais W.R. Newman a démontré qu'il n'en était
rien167. R. Multhauf place l'origine de ces acides dans la pre-
mière moitié du siècle car il en soupçonne la connaissance
dans les textes attribués à Arnaud de Villeneuve, Raymond
Lulle ou Petrus Bonus et pense qu'il y a eu une expéri-
mentation sur les acides avant qu'ils ne soient clairement

162. DWS 172 ; TK 1340,12.


163. Je n'ai pas vu Vatican, Pal. lat. 1335 (ca 1400), f. 32 v ,
cf. . Schuba, Hss. Pal. lat., p. 460 ; Manchester, Rylands Libr.
65, xv e s., f. 123-125v (manuscrit en mauvais état), cf. TK 289,
13 et DWS 172 ; Orléans 291, xvi e s. ( 1516), f. 34-44 (traduction
française), cf. CMAL II, p. 151. Je n'ai pas vu non plus les textes
que DWS, p. 1132, corr. 172, rapproche du Vade mecum, ni non
plus un texte attribué à Roger Bacon, très corrompu ou mal lu,
signalé en DWS 201.
164. Voir entre autres DWS 477 et 1082.
165. Voir CMAL I, II etVI;TK 1329.
166. Voir GMA, I, p. 343.
167. Voir Geber, Summa, p. 73-74 et notes p. 106.
SOURCES : FRÈRE ÉLIE LV

168
identifiés . . Thorndike, tout en reconnaissant la réputa-
tion dufrèreElie comme alchimiste, ou peut-être à cause de
cette dernière, s'interrogeait sur l'authenticité des œuvres
qui lui sont attribuées, car les manuscrits où il les rencontrait
datent du xve siècle169. En ce qui concerne le Vade mecum,
il ne connaissait pas les recettes anonymes du Vatican, Pal.
lat. 1267, manuscrit du xrve s. Π ne se doutait pas non plus
que le manuscrit de Palerme, du début du xrve s., contenait
le fruit d'un vol de Laurent Buti, sans doute en 1298, qui
était le même texte. D'autres recettes utilisant les acides mi­
néraux se rencontrent dans ces deux manuscrits. Le Vatican,
Pal . 1267, f. 7V, possède une eau merveilleuse à base des
mêmes ingrédients dont les effets sur le mercure et l'argent
sont mentionnés. Le manuscrit de Palerme contient, f. 396v-
397 (f. 375v-376), une recette proche du Vade mecum : un
chapitre dufrèreGautier adressé à l'empereur Henri, empe­
reur de 1312 à 131317°. Son auteur décrit le même procédé

168. Voir R. Multhauf, Origins, p. 195-197.


169. HMES, III, p. 347.
170. Carini n° 55. Titre : Incipit epistola missa imperatorì
Henrico afratre Gualterio ordiniş predicatorum. Imperatori Henrico
frater Gualterius ordinis predicatorum della Fiamma etc. Incipit :
R/ uitrioli romani libram 1... Explicit : ...in puram lunom : iudicium
et examen et probauit. Ce texte du frère Gautier est répertorié
sous la même adresse et le même incipit, mais avec un expli­
cit légèrement différent dans le catalogue des manuscrits de
Grande-Bretagne, DWS, n° 291. Il est contenu dans le manuscrit
d'Edinburgh, Univ. L. 131, xv e s., f. 87-88, voir aussi TK1340, 9
et HMES, III, p. 132, n. 50. Le même texte apparaît encore dans
le manuscrit de Boston, Medical L. 18, écrit à Bamberg vers 1464-
1468, f. 173v-174v, cf. CMAL VI, p. 131, n° 634, ainsi que dans
le Vatican, Barb. 273, xv*s., f. 282, cf. HMES III, p. 132, n. 50.
Ce frère Gautier n'est pas connu d'autre part. Son nom, Gual­
terius della Fiamma, devient Galuanus et Galualnus della Fiamma
dans le manuscrit de Boston. En III, p. 941, DWS suggère sous
réserve un rapprochement avec un Galuaneus della Fiamma,
un dominicain des environs de 1444, ce qui est impossible si la
date (ca 1325) attribuée au manuscrit de Palerme est exacte. Si­
gnalons aussi que la Bibliothèque du frère Dominique détaillée
LVI INTRODUCTION

sous une redaction différente. Dans la partie la plus ancienne


de ce même manuscrit, on peut relever deux recettes à base
d'eau forte attribuées à un Maître Jacqmain, contemporain
ou postérieur à Jean de Tolède, mort en 1275 : f. 312 v , une
préparation semblable de l'œuvre au blanc et, f. 311, une
préparation de l'oxyde de mercure rouge171. Cette dernière

dans ce manuscrit contient au f. 37 l v un capitulum fratris Ga-


luanini (S.H. Thompson, dans son édition de VArs Alchemie de
Michel Scot, p. 527, lit à tort capitula). L'empereur Henri à qui
la lettre est adressée est sans doute le dernier de ce n o m , Henri
v u , né en 1269, sacré empereur en 1312 et mort près de Sienne
en 1313. Th. Kaeppeli, Scrìptores О. Р., II, p. 60 o u L. Thorndike
et P. Kibre, TK, rapprochent son incipit d'autres recettes d'eaux
fortes, mais à tort semble-t-il.
171. La recette du mercure rouge, sans titre particulier,
correspond, avec des variantes négligeables, au chapitre 31 de
YAlkimia minor d'Albert le Grand éditée par Pearl Kibre, p. 297-
298, où elle est intitulée suivant les manuscrits : De preparation*
mercurii ad soluendum ou bien De mercurio rubificato soluto. Dans
le manuscrit de Palerme, elle fait partie d'une suite de recettes,
f. 310-311 v , constituant u n e longue manipulation de pierre phi-
losophale au rouge intitulée : Medicina ad rubeum super lunam
ex croco ferri, uitreolo, calcuzio et mercurio rubificato. Cette suite
se retrouve sans titre spécial aux chapitres 26 à 32 de YAlkimia
minor éditée par P. Kibre, tandis que dans le manuscrit de Pa-
lerme, elle fait elle-même partie d'un ensemble de recettes, f.
303 v -313 v (Carini n° 3 9 ) , intitulé : Capitulum coagulationü mer­
curii cum luna uel sole in ueram lunam uel solem quod
habui a magistro lacomino predicto quod dixit esse uerum et exper-
tum. Ce maître Iacominus est cité dans le recueil précédent, f.
279 et 3 0 3 v (Carini n° 38) : Liber magistri Iacomini prouincialis
de rialto de uignone compilatus ex scientia excellentissimi cardinalis
albi. Quem librum intitulat Archilaum. Précisons que ce Cardinal
blanc est Jean de Tolède, médecin à la Cour papale mort e n 1275.
Ajoutons encore que la présence de cette suite de recettes dans
le manuscrit de Palerme (début xrv e s.) confirme pour YAlki­
mia minor la date suggérée par sa mention dans la Bibliothèque
du frère Dominique de Bologne. En effet, jusqu'à ce jour, cette
œuvre attribuée à Albert le Grand n'est connue que par des ma-
nuscrits du xv e siècle.
SOURCES : FRÈRE ÉLIE LVII

est déjà décrite dans le Liber inuestigationb de Geber, rema-


niement de Paul de Tarente, écrit vers 1280 et présent
dans un manuscrit du xine s., le manuscrit de Florence, Bibl.
Riccardiana 933, f. 14v. On se rapproche ainsi des dates du
frère Élie, Ministre général des Frères mineurs de 1226 à
1253. Pourquoi dès lors lui refuser la paternité du Vade me-
cum ? On objectera cependant que ni Roger Bacon dans le
Breue breuiarium, ni Albert le Grand dans le De mineralibus,
ni Geber dans la Summa perfecûoms ne décrivent la prépara-
tion de l'eau forte, mais est-ce bien là qu'il faut chercher ?
Ces traités cataloguent surtout des substances naturelles. Ne
faudrait-il pas plutôt explorer les livres des douze eaux ? On
en connaît au moins trois173 qui sont muets sur le sujet, mais
il en reste d'autres à éditer et à étudier. La réponse à la ques-
tion de l'authenticité du Vade mecum est importante, car si
elle est affirmative, elle permet de faire remonter de près
d'un demi-siècle au moins la découverte des acides miné-
raux, découverte essentielle dans l'histoire de la chimie. En
effet, l'eau forte permet la préparation du nitrate d'argent
ou de mercure et celle de l'oxyde rouge de mercure ; elle
rend possible aussi la séparation de l'or et de l'argent sans
perte ni de l'un ni de l'autre, tandis que l'eau régale permet
la dissolution de l'or. L'ouvrage apparaît comme proche de

172. Depuis Berthelot déjà, on sait que le Geber latin n'est


pas le Jabir arabe. J. Ruska et W.R. Newman l'ont confirmé. Le
Liber inuestigationis est un remaniement du Secret des secrets de
Razi (± 865-925), mais ce passage est une addition au texte
arabe original. L'auteur de ce remaniement est le même que
celui de la Summa perfectionis magisterii et d'une Theorica et prac­
tica. Il s'agit de Paul de Tarente, Lecteur au couvent des Frères
mineurs d'Assise, dont on ne sait rien, mais qui a dû écrire ses
ouvrages vers 1280. Voir M. Berthelot, GMA, I, p. 343-350 ; J.
Ruska, « Übersetzung », p. 26-87 ; W. R. Newman, « The Gene-
sis », p. 240-302, et son édition de la Summa de Geber, p. 64-72,
102-103.
173. Cf. Alch. gr., X, p. LV-LVI et sa bibliographie.
LVIII INTRODUCTION

la découverte de l'eau forte par son insistance sur les pro-


priétés remarquables qui lui sont attribuées. Il semble assez
ancien par sa façon de purifier le mercure et laisse deviner
un auteur rationnel qui élabore des manipulations découlant
de manière logique des théories en vigueur de son temps.
1.4. Traduction grecque.
La traduction grecque du Vade mecum occupe la moitié
du texte dans les recettes des deux manuscrits, soit les cha-
pitres R 16-R 18 du Parisinus et H 5-H 7 de YHolkhamicus.
Les traducteurs grecs ne se sont intéressés qu'à la partie pra-
tique du traité, négligeant prologue et fin. Pour les parties
communes, les deux textes sont proches de la version du ma-
nuscrit de Bologne pour l'argyropée et de celle du manuscrit
de Londres, BL Sloane 3457, pour la chrysopée, mais ils s'en
écartent parfois, tandis que YHolkhamicus détaille plus que
tout autre les explications techniques des manipulations. Le
Parisinus gr. 2327, daté de 1478, f. 286 v , contient dans le
Traité sur Vorfèvrerie édité par Berthelot et Ruelle174, une
préparation semblable, mais beaucoup plus résumée. Parmi
ses recettes magiques du f. 271 v , le Parisinus gr. 2419 décrit
aussi une recette d'eau forte que j'édite en annexe.
1.5. Possibilité dfautres œuvres du même auteur.
Il est possible qu'il faüle attribuer aussi à frère Élie les
chapitres R 20 à R 26 du Parisinus. Leur source, Experimen-
tum fit ex sex oléis, contenue dans le Vatican, Pal. lat. 1330,
suit deux recettes dont la première bénéficie d'un titre orné
d'une grande initiale, Opusfratris helie de almania175, et dont
la deuxième, titrée De aqua mercuríi de qua dictum est, est
une partie de la première. La troisième dont question ici
fait-elle encore partie de Y Opus ou non ? Il est impossible
de le dire, mais sa démarche est semblable à celle du Vade

174. CAG, II, p. 332, 12-333, 6, §41.


175. Je pense qu'il faut lire de . C'est d'ailleurs ainsi
que le comprenait Thorndike en HMES, III, 347, n. 2.
SOURCES : ARCHELAUS LIX

mecum, se déroulant logiquement à partir d'une théorie ad-


mise alors. Il se pourrait aussi que la recette R 6 soit tirée du
Lumen luminum qui lui est attribué176.
2. Archelaus, le De corporibus et spiritibus
2.1. Mentions du personnage et de ses ouvrages.
Inconnu des modernes, Archelaus est considéré comme
un personnage important par les alchimistes latins médié-
vaux. Certains manuscrits lui attribuent parfois le De perfecto
magisterio111 ou le Livre des douze eauxlls. Son nom apparaît
dans des traités fort précoces : le Liber rebis cite un Archel
philosophus ou Archelphulus119 ; Michel Scot, mort en 1235,
parle de lui dans son Lumen luminum160 ; Frère Élie (f 1253)
le considère comme une autorité à côté d'Hermès et d'Aris-
tote181. Plus tard, Raymond Lulle (1235-1316)182 et Sedacer
(f 1382) s'y réfèrent encore189. Les copistes multiplient aussi
les extraits de son œuvre, qu'ils soient anonymes ou attri-
bués.
On ne sait qui se cache sous ce pseudonyme* Archélaos est
un philosophe grec présocratique, récupéré par les auteurs
alchimiques : son nom apparaît plusieurs fois dans cette lit-
térature. En grec byzantin, un auteur a écrit sous ce nom un

176. Voir infra, source 3.


177. Par exemple, le manuscrit de Florence, Bibl. Riccar-
diana 119, f. 192 v -193 v , cf. A Pattin, « Un recueil alchimique »,
n°55.
178. Par exemple le manuscrit de Palerme, B. Comunale
4Qq AIO, f. 2 3 0 v - 2 3 1 v (243 v -244 v ), dans une note marginale du
xrv e s. : Hic liber compositum est ab archilao, aliqui dicunt fuisse (et
non farse, lecture de I. Carini) Galieni.
179. Hermès, Liber rebis ou dabessi, éd. R. Steele et D.W.
Singer, « The Emerald Table », p. 49.
180. Michel Scot, Lumen luminum, éd. J. Wood-Brown,
p. 252 et 262.
181. Voir supra, p. LI.
182. Voir DWS 263.
183. Voir Sedacina, éd. P. Barthélémy, I, p. 334-335.
LX INTRODUCTION

poème alchimique, qui est antérieur au xi e s., car lt texte


est contenu dans le Marcianus gr. 299 1 8 4 . En arabe, oi men-
tionne un Archélaos, auteur d'un ouvrage qui deviendra en
latin la Turba philosophorum185. Dans la traduction latine,
c'est lui qui convoque les autres philosophes à l'assemblée.
Son nom est souvent déformé dans les différentes versions
et se présente sous la forme Arisleus le plus souven:, avec
quelques variantes orthographiques, et parfois même sous la
forme Bracus186. Les auteurs arabes lui attribuent également
la Risâlat madd al-bhr dhât al-ruya, traduite en latin sous le
titre de la Visio Ansiei187. En latin, on met sous le nom d'Ar­
chelaus un De corporibus et spirìtibus, un Liber mappe, une
Summa,, une Summula, une Florum summula, un Sœretum
secretorum, ainsi qu'un grand nombre de recettes isolées. La
lecture du De corporìbus et spiritibus nous apportera quelques
renseignements sur la personnalité de l'auteur et sur ses dif-
férents ouvrages.

184. Aux f. 57-62v. Éd. J.L. ideler, Physici et medici grœci


minores, II, p. 343, 2-352, 13. On le date souvent du ѵш е s., cf.
J. Letrouit, « Chronologie des alchimistes grecs », p. 82.
185. Éd. J. Ruska dans Turba philosophorum, p. 323-328 ou
Manget, I, p. 495-497.
186. Voir M. Steinschneider, « Die Europäischen Überse-
tzungen », II, p. 66-69. La forme se rencontre dans le manuscrit
de Bologne, BU, 139 ( 108), xrve s., p. 435, cf. L. Frati, « Indice »,
p. 159.
187. Éd. Ruska, Turba philosophorum, p. 323-328 ; Manget,
I, p. 445-467. Voir aussi S. Matton, « Alchimie et stoïcisme »,
p. 21, n. 68 ; G.C. Anawati, «L'alchimie arabe», p. 113 et sa
bibliographie.
SOURCES : ARCHELAUS LXI

2.2. Manuscrits.
J'en ai vu cinq manuscrits188 : ils sont fort différents. Quel
que soit le manuscrit, le traité a pourtitreIncipit liber Arche-
lai philosophi de corporibus et spiritibus [TK 618] et débute
toujours par Incipit breuis expositio summe totius libri mine­
rału operis et maioris [TK 181]. On peut toutefois discerner
deux groupes.
a) Dans le premier groupe, après une phrase d'introduc­
tion où l'auteur promet de dissiper les obscurités des auteurs
anciens, il expose la suite des livres, à vrai dire très courts,
plutôt des chapitres, qu'il compte aborder, ce qui nous donne
un fil conducteur qui nous permettra peut-être de dépar-
tager l'œuvre originelle des additions. Il rapporte ensuite
comment il a été amené à rédiger son traité qu'il qualifie
de traduction (translatio). Après une quête suivant la tra-
dition hermétique, il s'embarque pour Constantinople à la
cour de l'empereur Emanuel (sic), c'est-à-dire Manuel Com-
nène Ier (1143-1180), et rédige à sa demande cette summa,
avant d'en composer une plus brève (summula). Il reprend
ainsi pour désigner son ouvrage l'appellation de summa, déjà
présente dans la première ligne du texte, et la différencie de
la summula. Il semblerait donc que Summa et De corporibus
et spiritibus soient identiques.

188. Je n'ai pas vu Cambridge, Univ. L. Additional mss. 4087,


xiv e s., f. 215-216, 230, 239 v ; Cambridge, Gonville et Caius Coll.
181, xv e s., p. 157-168 ; Florence, Bibi. Naz. Centr. Pal. 981, xv e s.,
f. 26v-46, attribué à Galien ; Munich, Bayer. Staatsbibl. CLM 610,
f. 2-85. D'après W.R. Newman dans son édition de la Summa de
Geber, p. 226, le texte de ce dernier De corporibus renferme aussi
le De compositione alchemica de Morienus, le Liber Hermetis de Ы-
chkmkb ( = Liber rebk, manuscrit de Paris, BN lat. 6514, f. 39-40v)
et le De aluminibus et salibus. Je n'ai pas vu non plus le manuscrit
de Florence, B. Riccardiana 119, f. 185va-192va, qui contient un
Liber mappe et une Summa (ou summula) du même auteur écrite
amore imperatorum Emanuel etfrederici, cf. A. Pattin, « Un recueil
alchimique», n° 53 et n° 54. Ces ouvrages demanderaient un
examen.
LXII INTRODUCTION

Le premier groupe comprend les manuscrits suivants :


— Londres, BL Sloane 1754, xnie-xive s., f. 84-94v ; 81 v -
82 v . Après le préambule, l'auteur commence par décrire la
purification du sel commun, substance qu'il appelle sapor
sapientum ou sal amarus, en faisant un jeu de mot entre sal
amarus et sal a mare. Il continue par la préparation d'autres
sels (ammoniac, alcali, nitre, atincar), et de nitres de cou-
leurs variées. Il y fait allusion à un Babylonien189. Il étudie
ensuite la calcination des coquilles d'œufs de différents vo-
latiles (poule, faisan, perdrix, outarde), puis celle des six
métaux et celle des esprits qui sont au nombre de trois (mer-
cure, arsenic et soufre). Il décrit ensuite les aluns et vitriols,
des vinaigres de différents fruits (sorbes, grenades, poires,
coings) et dix eaux. Suivent alors des recettes plus élabo-
rées comme celles de coagulation du mercure, un ensemble
de sept préparations (experimenta) à base d'ingrédients ti-
rés des animaux et enfin le Liber diabessi. Si l'on compare le
programme annoncé dans le sommaire au déroulement des
rubriques, on voit qu'elles se présentent dans le désordre. De
plus, certains « livres » annoncés ne s'y trouvent pas, même
si parfois l'auteur s'y réfère. Manque ainsi, entre autres, la
préparation du sang humain, mais elle est présente dans le
manuscrit, f. 81 v -82 v , où elle est anonyme et couplée avec
une autre expérience sur le sang.
— Palerme, B. Corn. 4Qq AIO, début xrve s., f. 334, Carini
n° 41. Le texte se limite à la première page du traité : il
comprend la même phrase introductrice et la même table
des matières, avec douze eaux cette fois.
Vatican, BAV Pal lat. 1339, début xrve s., f. 96-114 ;
f. 4-6. Ce manuscrit reprend, avec peu de variantes, le texte

189. Au f. 8 7 v : Explicit calx solis Babilonensis soldani, repris


par Manget, II, p. 643b. Le texte deviendra dans le Vatican, Pal.
lat. 1339, f. 100 v : Explicit liber solutionis babylonientis (sic) soldani
et chez Michel Scot, Ars Alchemie, éd. S.H. T h o m s o n , p. 548,
XVIII : Dixit Barreeta Saracenus de Africa. Pour ces diverses édi-
tions, voir infra, 2.5, p. LXVII.
SOURCES : ARCHELAUS LXIII

du manuscrit de Londres. Sa table des matières ajoute deux


titres : celui du livre de la détermination des époques pro-
pices aux distillations et sublimations et celui des luts. Les
livres se présentent dans un ordre différent du manuscrit de
Londres. Bien que leur titre soit mentionné dans la table, cer-
tains font toujours défaut, d'autres s'y ajoutent comme celui
du sang humain, mais le Liber diabessi manque cette fois. Le
texte général est entrecoupé de recettes écrites dans un voca-
bulaire différent, certaines plus tardives basées sur l'emploi
d'acides minéraux, certaines mises sous le nom d'Archelaus
(reprise du sel atincar, f. 103v), de Razi (akaryui hubechar,
f. 104), d'un certain Georgius (f. 109v, f. 110), d'Hermès (f.
l l l v ) ou d'un Burgundus (f. 114). D'autres livres, absents
du traité, sont présents dans le début du manuscrit, f. 4-6,
où ils sont anonymes, ce sont le livre de la détermination
des époques des distillations et sublimations et d'autres, tous
présents dans la table.
b) Le deuxième groupe comprend deux manuscrits fort
proches. Bien que le traité y ait le même titre, le même in-
cipit et les trois quarts des rubriques du premier groupe, il
est totalement différent, mis à part les huit premiers mots.
Seuls deux chapitres font exception : celui de la distillation
du sang humain, identique à celui du Vatican, Pal. lat. 1339
et celui de la pierre diabessi, identique à celui du manuscrit
de Londres, mais dont le nom est devenu adhebesL De plus,
à propos de la préparation du sel commun, l'auteur se pré-
sente comme distinct d'Archelaus : dicam hic preparańonem
eius ualere ab archileo philosopho descriptam. Il fait souvent
allusion à un autre ouvrage intitulé mappa. Les deux manus-
crits de ce groupe sont :
— Venise, Bibl. Marciana VI. 214 (XVI. 3), a. 1472, f.
223-249.
Vatican, BAV Pal. lat. 1330, a. 1463-64, f. 8V-55V. Le
texte de base est presque toujours le même que celui du ma-
nuscrit de Venise, mais les leçons du Vatican, Pal. lat. 1330
sont meilleures. L'ordre des rubriques est souvent identique.
Le manuscrit couvre la matière de celui de Venise jusqu'au f.
LXIV INTRODUCTION
v
29 . Commence alors un De massa archilai philosophi quam
occultauerunt philosophi primi. In ea sunt multa secreta et ope-
rationes bone et mirabïles... Son incipit est le même que celui
de la Mappa du manuscrit de Florence, Bibl. Riccardiana
119. Parmi les recettes suivantes, j'ai pu identifier, f. 38 v-
52, le De aluminibus et salibus, dans la version de l'édition
de Jean de Garlande éditée par J. Ruska, dont on ne connais-
sait pas de manuscrit 190 .
En résumé, le même auteur aurait écrit une Mappa, une
Summula et une Summa. Le Secretum secretorum n'est sans
doute pas le titre d'un de ses ouvrages car, dans le De corpori
bus et spiritibus, l'auteur dit avoir tiré des Secreta secretorum
philosophorum le chapitre des Experimenta191. De plus, la
Summa serait identique au De corporibus et spiritibus et il
en existe au moins deux versions.
2.3. Caractère de l'œuvre : traduction ?
Le De corporibus et spiritibus se présente comme une tra-
duction. Le traité est fortement influencé par l'hermétisme
dans le récit présent dans le premier groupe de manus-
crits (vision au cours d'un songe, initiation par un vieillard,
découverte dans une ruine, mission, secret à garder, col-
laboration du fils)192 et la dénomination de liber pour des

190. Version G, p. 55-83. Le texte en est très proche à part


les noms propres. Il lui manque les passages sur le talc, la mar-
cassite et le vitriol (G 69 à G 73). Il est parfois plus complet,
possédant des paragraphes parallèles à ceux de la version Steele
absents dans la version de Jean de Garlande. Il faudrait voir son
rapport avec les Aluns et sels incorporés dans le traité d'Arche-
laus du manuscrit de Munich signalé par W.R. Newman, voir
supra, p. LXI, n. 188.
191. Londres, BL Sloane 1754, f. 93 ; Vatican, Pal. lat. 1339,
f. 106.
192. Voir sur ce type d'écrits A.J. Festugière, La Révélation
d'Hermès Trismégiste, I, p. 312-354.
SOURCES : ARCHELAUS LXV

passages très courts fait penser aux habitudes arabes193, mais


les termes dérivés de cette langue dans la version du manus-
crit de Londres sont rares et l'étymologie fantaisiste du sal
amarus ne se conçoit que dans une rédaction latine. Quant
aux ingrédients, les nitres multicolores, les chaux de co-
quilles d'œufs de paon, de faisan, d'outarde et de perdrix
ne sont pas habituels dans l'alchimie latine, mais ces ani-
maux se rencontrent dans les Cyranides194, et les végétaux
qui forment la base des vinaigres spéciaux sont présents chez
Platearais195. Le réactif utilisé ici est presque uniquement le
sel marin dissous dans le vinaigre. Tous ces caractères dé-
montrent que nous sommes ici en présence d'une alchimie
latine très ancienne. D'autre part, le texte serait contempo-
rain ou à peine postérieur à la traduction du Morienus ( 1144),
si l'on admet comme fiable l'époque de l'empereur Manuel
(1143-1180) pour son apparition. Sous les Comnènes, les
relations entre l'Egypte et Byzance étaient amicales et Anne
Comnène signale la présence d'astrologues à la cour de son
père Alexis (1081-1118), de plus Manuel croyait à l'astrolo-
gie196 et était curieux de science. Astrologues et alchimistes
font bon ménage quand ils ne sont pas identiques, dès lors, le
récit de l'arrivée à Constantinople n'est pas invraisemblable.
Une incohérence cependant : pourquoi avoir écrit en latin et
non pas en grec une œuvre dédiée à l'empereur de Constan-
tinople ? Faut-il penser à une traduction du grec ? Le texte

19 3. P. Carusi consultée n'y voit pas d'influence de ce type,


mais plutôt une œuvre d'origine latine. Je la remercie pour cet
avis.
194. Édition du texte grec : D. Kaim akis, Die Kyraniden.
Sur les Cyranides en général, voir A. J. Festugière, La Révélation
d'Hermès Trìsmégiste, I, p. 200-216. Pour les termes de la traduc-
tion latine, voir L. Delatte, Cyranides, p. 178-179, 301-302.
195. Platearius, Circa instans, éd. H. Wölfel, p. 76-78.
196. Voir A. Tihon, « Les textes astronomiques arabes »,
p. 314 ; 318-321 ; P. Magdalino, L'orthodoxie des astrologues, sur-
tout p. 104, 111, 131 ; P. Magdalino et M. Mavroudi, The Occult
Sciences in Byzantium, p. 452, index, s. v. Manuel I Komnenos.
LXVI INTRODUCTION

ne le laisse pas deviner. Mais c'est dans cette ville que Pascal
Romanus, l'interprète de Manuel, a traduit les Cyranides du
grec en latin en 1169197 et le Lumen luminum de Michel Scot
se présente parfois comme la traduction d'un Livre de Dé-
dale grec198. A l'heure actuelle, les interrogations subsistent.
2.4. Auteur ?
Le manuscrit de Païenne, B. Corn. 4Qq AIO, f. 303 v , dans
l'explicit d'un recueil de recettes, nous dévoilerait peut-être
l'identité du personnage qui se cache sous le nom d'Arche-
laus : Explicit liber magistrì Iacomini prouincialb de rialto de
uignone, compilatus ex scientia excellentùsimi cardinalis albi.
Quem librum intitulat Archilaum. Le texte est ambigu : on ne
voit pas si l'auteur du livre intitulé Archelaus est le Cardinal
blanc ou bien maître Jacqmain. Le Cardinal blanc est Jean
de Tolède, médecin à la cour papale mort en 1275 et féru
d'alchimie, mais on ne connaît pas le maître Jacqmain ou Ia-
cominus, appelé aussi Iacobinus au f. 279 et Iacobus au f. 313 v
du même manuscrit. Si le traité de Michel Scot n'a pas été
interpolé pour les passages où il cite notre auteur, les dates
ne concordent pas. D'autre part en étudiant les manuscrits,
nous avons vu que les textes d'Archelaus ont été plusieurs
fois remaniés et donc ces affirmations ne sont pas contra-
dictoires. Le Cardinal blanc ou Maître Jacqmain a pu opérer
un remaniement de l'œuvre de son illustre prédécesseur et
dans ce cas, il n'y aurait pas de raison de soupçonner d'in-
authenticité les passages où Michel Scot cite le philosophe
présocratique, s'il était devenu une célébrité incontournable
de l'alchimie.

197. Voir L. Delatte, Cyranides, p. 5. C. Burnett, «Trans-


lations», p. 329, signale des traductions d'autres ouvrages
astrologiques ou magiques du grec au latin à Byzance à la m ê m e
époque.
198. Rome, Bibl. Casanatense 1477, f. 79 ou 9 6 , explicit :
Dedali philosophy in arte alkimie translatus a Michaele Scocto philo-
sopho de greco in latinum.
SOURCES : ARCHELAUS LXVII

2.5. Éditions partielles.


Le De corporíbus et spirìtibus ne paraît pas imprimé comme
tel. Toutefois plusieurs de ses passages apparaissent dans
des éditions d'autres textes. Les éditions du De perfecto ma
gùterio en renferment des extraits quelque peu raccourcis :
ce sont tous les passages tirés du Liber Emanuelu ainsi que
toutes les Additwnes à la Nitrì separatio (sel de nitre, attincar,
nitres de différentes couleurs)199. Les éditions de la Semita
recta d'Albert le Grand contiennent aussi des additions ti-
rées de cette œuvre, mais certaines sont attribuées à Roger
Bacon, dans un ouvrage intitulé De modo componendi medici­
nam per œquationem elementorum, chapitre De calcinatione
corporum200. Il faut y ajouter une addition au chapitre de
la cération201. Dans YArs alchemie de Michel Scot, les cha-
pitres du verre proviennent du nitre d'Archelaus202, avec la
confusion mtrum/uitrum. HJ. Romswinkel a édité le cha-
pitre consacré au sang humain203 ainsi que celui de la pierre
dabessi204. Pour ce dernier, j'ai ajouté des variantes tirées
du manuscrit de Bruxelles, Bibl. Royale 4264-77 dans mon
article consacré en partie au même sujet205. Pascale Barthé-
lémy enfin publie dans son édition de la Sedacina plusieurs
recettes que Sedacer a tirées d'Archelaus en adaptant à sa
façon le vocabulaire de l'ouvrage206.

199. De perfecto magisterìo, Manget, II, p. 643-650.


200. Voir Albert, Semita, Borgnet, vol. 37, p. 570b-571a,
§ 53. Cf. Londres, BL Sloane 1754, f. 88-89.
201. ibidem, p. 561b-562a, § 36. Cf. Vatican, Pal. lat. 1339,
f. 5 V .
202. Voir Michel Scot, Ars Alchemie, éd. S.H. Thomson,
p. 548, XVII-XIX. Cf. Sloane f. 87 v .
203. De sanguine humano destillato, p. 57-61 et 79-93. Cf.
Sloane f. 81 v -82 v .
204. Ibidem, p. 71-73 et 99. Cf. Sloane f. 94-94 v .
205. « Le livre d'Hermès intitulé Liber dabessi ou Liber re
bis », p. 1050-1052.
206. Voir Sedacina, éd. P. Barthélémy, II, p. 6 4 , 1, VII, 4 3
(cibation du mercure avec du plomb, correspondant à Sloane
LXVIII INTRODUCTION

2.6. Extraits traduits en grec.


Le livre abrégé et traduit en R 7 et R 8 est le Liber de-
terminationL· temporis annoncé dans la table de l'ouvrage
d'Archelaus copié dans le Vatican, Pal. lat. 1339, f. 96. Dans
ce manuscrit, il n'apparaît pas dans le texte du traité mais il
se rencontre dans le début du manuscrit, f. 4-4v, où ii est ano-
nyme. Il est anonyme aussi dans le manuscrit de Londres, BL
Add. 41486, daté de la fin du xme s.207, et dans d'autres208,
mais ne se trouve pas dans le manuscrit de Londres, BL
Sloane 1754. Dans le manuscrit de Venise, f. 247v, et dans
le Vatican, Pal. lat. 1330, f. 28, ce livre est incorporé dans
le De corporibus et spiritibus, sans être cité dans le sommaire
assez bref énoncé au début, mais sa rédaction dans ces ma-
nuscrits est fort éloignée du texte grec. En comparant les
deux versions grecque et latine, il apparaît que le texte grec
ne peut pas être l'ancêtre du texte latin 209 . La calcination des
coquilles d'œuf de poule de R 5 et la purification du plomb
de R 3 H 21 sont aussi assez proches du texte du Vatican,
Pal. lat. 1339.
3. Le Lumen luminum ex libris medicorum [TK 833
et 732]
Le terme lumen luminum ne désigne pas un ouvrage bien
spécifique. Il a le sens d'un manuel de base, un livre de che-
vet, et peut concerner n'importe quelle discipline210. Le plus

1754, f. 92 v ) ; p. 128, 1, XIII, 10-11 (préparation d'acier repre-


nant une partie de la calcination du fer de Sloane, f. 88 v ou
Borgnet, 37, p. 571) et p. 330, 2, XV, 21-23 (sel atincar, repris
avec variantes de vocabulaire à Sloane 1754, f. 87-87v).
207. Aux f. 195-195v, voir British Museum, Catalogue ofAd­
ditions^. 50 (38).
208. Voir TK 985.
209. Voir infra, les notes 5 et 6 du texte.
210. Voir ma thèse, II, p. 111-135, où je cite un Lumen lu­
minum Aristotelis désignant le De mineralibus d'Avicenne dans le
manuscrit de Tolède, Bibl. Capituli 94.18, f. 263v-266ainsi qu'un
Lumen luminum de colorìbus, contenu dans le manuscrit de Paris,
SOURCES : LUMEN LUMINUM LXIX

connu en alchimie est le Lumen luminum (incipit : Cum de su-


blimiorì) qui est parfois appelé Lumen luminum magnum211.
Le De perfecto magisterio porte le nom de Lumen luminum et
perfecţi mag terii dans le manuscrit de Paris, BN lat. 6514,
f. 120va. Mais il en existe d'autres212. Le manuscrit de Flo­
rence, Bibl. Rice. 119, en contient quatre : outre le Lumen
luminum (incipit : Cum de sublimiori) s'y rencontrent encore
un Lumen luminum de Michel Scot et deux autres, attri­
bués l'un à Razi et l'autre au frère Élie. Ces deux derniers
semblent avoir beaucoup de points communs, en plus d'un
incipit semblable213. Cet incipit apparaît aussi dans d'autres
manuscrits pour des traités anonymes souvent contenus dans
des manuscrits très anciens comme le manuscrit de Paris, BN
lat. 7400 A, ou le manuscrit de Londres, BL Add. 41486, da-
tés tous deux du xnie siècle. Π était contenu également dans
le manuscrit de Tours 846, du xnie siècle également, détruit
en 1940.
J'ai vu le manuscrit de Bologne, B. Univ. lat. 138 (104),
xve s., f. 310v-315v. Titre : Incipit liber qui dieitur lumen
luminum. Incipit : Incipit liber qui lumen luminum dieitur
ex libris medicorum et experimentis philosophorum collectus
in quo lapidum preciosorum et dùciplinarum extranearum ac
experimentorum... Les premières rubriques traitent du sel
ammoniac, du borax, de l'alun, du sel alkali, des draganti
(en réalité les vitriols), du vif-argent, des tuties... D'après la
description faite par A. Pattin, le Lumen luminum attribué
au frère Elie dans le manuscrit de Florence possède prati-
quement le même incipit et les mêmes premières rubriques,

BN lat. 6749 В, f. 62 v -63, d'après CMAL, I, p. 51. Voir aussi infra,


. 212.
211. ТК 290 et 345. Voir F. Hoefer, Hist, de la Chimie,
I, p. 323-324 ; M. Berthelot, CMA, I, p. 311-312 ; J. Ruska,
« Pseudepigraphe », p. 56-65.
212. Voir CMA, I, p. 305 et p. 311 ; J. Wood Brown, An En-
, p. 85, n. 1.
213. A. Pattin, « Un recueil alchimique », n o s 13-14,18,43,
45.
LXX INTRODUCTION

si l'on fait abstraction de sa phrase préliminaire : Incipit


liber alchimicalL· quem frater helya edidit apud frederìcum
Imperatorem. Liber lumen luminum transactus de sarraceno
ас arabico in latinum afratre cyprìano ас compositus in lati-
num a generali fratrum minorum super alchimicü214. J'ai vu
aussi le manuscrit de Paris, BN, lat. 7400 A, f. 40-44 et
35-39 v21s . L'incipit se trouve au f. 40 et il est le même que ce-
lui de Bologne sauf variantes minimes, mais après la phrase
introductive, les deux manuscrits divergent totalement. On
y retrouve cependant certaines rubriques du manuscrit de
Bologne dans une rédaction et dans un ordre différents. Cer-
taines des ces recettes, communes à ces deux manuscrits,
apparaissent aussi dans le manuscrit de Londres, BL Add.
41486 et sont identiques à d'autres provenant du manuscrit
de Paris, BN lat. 6514, éditées par J. Gorbett216. L'auteur du
catalogue du British Museum voit dans le manuscrit de Pa-
ris, BN lat. 7400 A, deux parties, les liber quintus et quartus
du Lumen luminum, correspondant à ceux de VAdd. 41486 et
plusieurs de leurs recettes se retrouveraient dans la Mappe
clauicula217. Le traité est inédit et demanderait une étude
approfondie qui n'est pas de mise ici. Georges Midiatis ou sa
source en a extrait une recette, celle du safran de fer en R 6.

4. La lunaire, une plante planétaire hermétique


4.1. Spécificité de notre lunaire.
Dans VHolkhamicus, la recette n° 17 fait diversion au mi-
lieu de recettes d'allure préchimique. Consacrée à la lunaire,
elle se divise en deux parties : description des caractères

214. A. Pattin, Ibidem, p. 104, n° 45, f. 166rb-173rb.


215. CMAL, I, p. 138, n° 40.
216. CMAL, I, p. 299-309.
217. Voir British Museum, Catalogue of Additions, p. 48-49,
(33) (35). Voir aussi R.P. Johnson, « Some continental manus-
cripts of the Mappœ clauicula », p. 86.
SOURCES : LA LUNAIRE LXXI

botaniques de la plante et détail de ses propriétés transmu-


tatoires. La description de la plante présente des caractères
contradictoires d'origines diverses et la rédaction de ses
propriétés apparaît complexe : le tout semble avoir subi plu-
sieurs remaniements. Je n'ai pas retrouvé sa source directe,
mais plusieurs textes plus ou moins apparentés.
La lunaire est une pierre philosophale végétale qu'Arnaud
de Villeneuve (± 1240-1311) cite en compagnie de la sapo-
naire et du pourpier marin dans son Liber пот testamenti218 :

LapL· uero philosophicus de uegetalibus, i. de herbis, qui


est medicina perfecta quam Deus donauit, fit de una herba
que uocatur lunaria et de alia que saponaria et de alia
que uocatur portulaca marina, [...] et istarum trium
herbarum simul mutis conuertit mercurium in aurumfinum,
sicut multi testantur.

« La pierre philosophale végétale, une médecine par-


faite qui est un don de Dieu, se fait à partir d'une
plante appelée lunaire, d'une autre appelée sapo-
naire et d'une troisième que l'on appelle pourpier
marin. [...] Le mélange des sucs de ces trois plantes
transmute le mercure en or fin, comme beaucoup l'at-
testent ».

4.2. Les lunaires de Paul de Tarente.


Un peu plus tôt peut-être, l'alchimiste Paul de Tarente
décrit deux lunaires dans sa Theorìca et practica219. Il dis-
tingue une lunaria synonyme de borissa et une deuxième qu'il

218. Arnaud, L. noui Testamenti, Palerme, B. Com. 4Qq AIO,


xrve s., n° 42, f. 339 (348), ou Manget, I, p. 706a. Le terme por-
tulaca marina du manuscrit de Palerme est devenu chez Manget
pompiam.
219. A propos de Paul de Tarente, voir supra, p. LVII, n.
172. Voir aussi W. Newman, « New Light on the Identity of "Ge-
ber" », p. 76-90.
LXXII INTRODUCTION

appelle lunarìa maior ; il décrit aussi quelques-uns de leurs


effets 2 2 0 :

De efficacia herbe que dicitur borissa siue lunaria. — Que-


dam herba inuenitur in parńbus Apulie et in Lombardia
prope Nouariam, in monte super Nouarie, et in Punitia [? :
Prouincia P / et in Suria, et in diuersis alm partibus, que bo­
rissa siue lunaria uocatur, que est quasi similL· maiorane,
excepto quod folia parum habet maiora quam maiorana.
Et sunt rotunda ad modum denarii et habet stipitem ru-
beum in modum illius herbe que uocatur pes columbinus.
Et sunt folia eius celestis coloris, similia foliis ueticelle. Et
quando luna est in plenum [prima P / ponit foliun unum.
In secunda die ponit alium folium. Et sic quolibet die fo­
lium unum producit usque ad quintadecimum diem, [unde
in medietate lune quindecim add. Ρ / habet folia. Post mo­
dum, quolibet die post [diem add. P/ quintadecimum lune,
amittit folium unum, ita quod ad nouam lunationem nul­
lum remanet ei folium. Et sic remanet denudata, herum in
sequenti lunatione idem facit ; et sic in quolibet lunatione
hoc modo ponit et deponit folia sua. Effectue eius est Ute.
Extrahatur succus eius et bulliat in eo mercurius, etfiet la­
pis rubeus. Ex hoc lapide rúbeo posita pars ¡parte P / super
decern eris, fiet sol.

« D u pouvoir de la plante que l'on appelle borissa o u


lunaire. — D a n s certaines régions d'Apulie, e n Lom-
bardie près de Novare, sur u n m o n t plus h a u t q u e
Novare, e n pays p u n i q u e , e n Syrie et e n divers autres
lieux, se rencontre u n e p l a n t e q u e l ' o n appelle borissa
o u lunaire. Elle est presque semblable à la marjolaine,
sauf que ses feuilles s o n t u n p e u p l u s grandes q u e
celles de la marjolaine. Elles s o n t r o n d e s à la façon
d'un denier. Elle p o s s è d e u n e tige rouge à la m a n i è r e
de la plante a p p e l é e p i e d de p i g e o n . Ses feuilles

220. Paul de Tarente, Theorìca et practica, éd. W. Newman,


p. 225-229, d'après le manuscrit de Paris, BN lat. 14005, f. 184,
et le manuscrit de Paris, BN lat. 7159, f. 5 4 v (Les leçons de ce
dernier sont citées ici sous le sigle P).
221. Nom vulgaire du Geranium columbinum L., d'après la
flore D. Me Clintock et R.S.R. Fitter, Guide des plantes à fleurs
de ГЕигоре occidentale, n° 242. Voir pour d'autres possibilités J.
SOURCES : LA LUNAIRE LXXIII

sont d'une couleur céleste comme les feuilles du ta-


mier 222 . Et lorsque la lune est à son premier jour 223 ,
elle produit une feuille. Au second jour, elle en déploie
une autre, et ainsi chaque jour, elle ajoute une feuille
jusqu'au quinzième jour, si bien qu'à la pleine lune,
elle possède quinze feuilles. Puis depuis le quinzième
jour de la lune jusqu'à la nouvelle lune, de jour en jour,
elle perd une feuille jusqu'à ce qu'il ne lui en reste
plus aucune. Elle est ainsi dénudée. Au cours de la
lunaison suivante, le même phénomène se reproduit,
et ainsi lors de chaque lunaison, elle acquiert et perd
ses feuilles. Son effet est le suivant : que l'on extraie
son suc et y fasse bouillir du mercure, il deviendra une
pierre rouge 224 ; une partie de cette pierre placée sur
dix de cuivre, le transformera en or ».

[Effectus alterius herbe qui dicitur lunaría maior add. P/.


— Est et alia herba que nascitur in ripL· fluminum et in

André, Les noms de plantes dans la Rome antique, p. 194, s. v. pes


gallinaceus.
222. J. André traduit uiticella par bryone, p. 273. Il s'agit
d'une autre plante grimpante dont la feuille ressemble à celle
du lierre. Le tamier est souvent confondu avec la bryone, voir
J. André, p. 328, s. v. tamus. On trouvera infra la justification de
mon choix dans la n. 228. — Il doit y avoir de la confusion dans
la suite des phrases. Quoique les différents manuscrits que j'ai
vus décrivent toujours les caractères de la plante dans le même
ordre, je me demande s'il n'y a pas eu assez tôt une interversion
entre les membres de phrase Et sunt rotunda ad modum denarii
et similia foliis ueticelle, à moins que ce soit des gloses mal in-
sérées dans le texte. On lirait alors : « Ses feuilles sont un peu
plus grandes que celles de la marjolaine comme les feuilles du
tamier. Ses feuilles sont d'une couleur céleste. Elles sont rondes
à la façon d'un denier ». Le terme folia désigne la première fois
ses feuilles à proprement parler et la deuxième fois les fruits.
« Céleste » ou « aérienne » veut sans doute dire « translucide » :
on applique cet adjectif à des cristaux. Ce n'est pas l'interpré-
tation de C. Gesner, voir infra, . 255.
223. Je traduis la leçon de P.
224. Le texte peut se comprendre de deux façons : I o le
mercure se coagulera en une substance rouge solide ; 2° le mer-
cure deviendra la pierre philosophale pour le rouge.
Lxxrv INTRODUCTION

montibus, cuius folia sunt rotunda ad modum denarii, cuius


stipes est rubeus,florescitrini coloris, odor eius sicut musei,
de qua [si rumpatur add. Ρ/ exit lac croceus, cuius succus
si super lunam ponatur, sol optimus [flet, de quo sole si
super plumbum purgatum posueris, ipsum aurum inuenies
add. Ρ]. De succo uero radicL· eius, si ferrum inungatur,
mollificabitur etfiet luna. De hac autem luna, si apponatur
super mercurium, flet lapis. Accipiatur igitur de f olm eius
et tritis succus extrahatur, qui super argentum pósito, flet
aurum, qui super es mixtus, flet sol purissimus.
« Propriétés d'une autre herbe appelée la grande lu-
naire. — Il existe une autre herbe qui pousse sur les
berges des rivières et dans les montagnes. Ses feuilles
sont rondes à la façon d'un denier, sa tige est rouge,
ses fleurs de couleur citrine, son parfum est celui du
musc. Il en sort un lait couleur de safran 225 quand on
la brise. Si vous le mettez sur de l'argent, il devien-
dra du meilleur or ; si vous placez cet or sur du plomb
purifié, vous le trouverez changé en or. En outre, si
l'on enduit du fer du jus de ses racines, il ramollira et
deviendra de l'argent. Si vous posez cet argent sur du
mercure, il deviendra une pierre 226 . Que l'on prenne
donc de ses feuilles et, après les avoir broyées, qu'on
en extraie le jus : placé sur de l'argent, il deviendra de
l'or qui, mêlé à du cuivre, sera de l'or très pur ».

4.3. Origine dans les herbiers hermétiques.


Le terme borissa est une précision intéressante, car il
existe dans les manuscrits une série de textes, proches de
celui de Paul de Tarente, qui utilisent cette appellation et
qui sont attribués à Hermès, comme celui du Vatican, Pal.
lat. 1339 2 2 7 , celui du manuscrit de Bethlehem, Lehigh Uni

225. Safran ou crocus : toutes les couleurs de jaune et de


rouge, la couleur du soleil et celle de l'or, celle du sang égale-
ment.
226. Voir supra, n. 224.
227. Manuscrit du début du xrve s., f. 16 r v , d'après L.
Schuba, Hss. Pal. Lat., p. 473. C'est le plus ancien connu à ce
jour. Voir aussi P. Lucentini et V. Perrone Compagni, I testi e i
SOURCES : LA LUNAIRE LXXV

versity 1 228 , ou encore celui de Londres, Wellcome Historical


Medical Library 261, transcrit par Vera Segre-Rutz229, tan-
dis que le manuscrit de Londres, BL Arundel 342, f. 45v-46,
présente une version des Cyranides250 qui se termine par ce
même chapitre231. De plus, le De uita phüosophorum d'Ar-
naud de Villeneuve, édité par A. Calvet, contient une recette
d'un elixir de jouvence à base d'une plante appelée cette fois
soatir qui présente le même texte appartenant aussi aux livres
d'Hermès232. Mais dans ces deux versions, les deux plantes
de Paul de Tarente n'en font plus qu'une.
Cette référence constante aux ouvrages d'Hermès nous
fait placer l'origine des pouvoirs d'au moins une lunaire,

codici di Ermete nel Medioevo. La table des matières reprend, au


n° 17, le Capitulum de arbore borissa {non uidi).
228. Manuscrit de la fin du xv e s., f. 125 v , d'après CMAL
VI, p. 498. Au Heu de uiticelle, le manuscrit a la variante uitreole.
Pour J. André, p. 274, uitreoL· est la pariétaire (Parietarìa offici­
nalis . ) à moins que ce ne soit la guède (Isatis tinctoria L. ), ce
qui nous ramène à la description de la pivoine de Pline, HN, 27,
84 (voir texte de Pline, infra, p. LXXX). Le tamier, la pariétaire
et la guède ont une forme de feuille assez semblable.
229. Le manuscrit est du xv e s. Le texte des f. 45 v -46 est
transcrit par Vera Segre-Rutz, dans 11 giardino, p. xxix-xxx : Ca­
pitulum Hermetis sapientissimi de arbore que dicitur borissa, id est
lunatica, que est similL· folie maiurane, cuius folia celestis coloris
simïlia sunt foliis uiticelle... Elle le réimprime dans « Botanica
astrologica», Micrologus XII ( 2 0 0 4 ) , p. 537-538. Cette version
reprend le texte de Paul de Tarente en plus corrompu. Vera
Segre-Rutz donne également la référence d'un manuscrit de
Volterra, Bibi. Com. XLIII.I.17 (5399), f. 38 v . Ajoutons-y le ma-
nuscrit de Londres, BL Sloane 6 9 2 , xv e s., f. 7 9 , (DWS n ° 456)
que j'ai vu et qui n'en reprend que les propriétés alchimiques.
230. Sur les Cyranides, voir supra, n. 194.
231. Manuscrit du xrv e s., d'après DWS, III, p. 762, K. 1.
ii., fin.
232. De vita phüosophorum d'Arnaud de Villeneuve, éd. A.
Calvet, p. 64-65 : Dicitur in libris Hermetis quod est quedam planta
que dicitur soatir et est similü maiorane, cuiusfolia celestis sunt coloris
simïlia foliis uiticelle...
LXXVI INTRODUCTION

celle que l'on appelle borìssa, à la période alexandrine et re-


monter aux herbiers hermétiques de botanique astrologique.
Ces herbiers hermétiques ont été fort répandus à l'époque
médiévale, tant dans le monde byzantin que dans le monde
latin : on en connaît de nombreux manuscrits. Plusieurs tra-
ductions latines ont été faites directement sur le grec. Ces
herbiers comptent au moins cinq ou six collections dont cer-
taines présentent encore des variantes et certaines ne sont
connues que par leur version latine233. A partir de cette ori-
gine lointaine, le texte s'est sans doute perpétué aussi par
l'arabe, car à côté du terme borissa, existe aussi gorissa234.
Malheureusement, ces herbiers, tout en nous donnant le
nom de la plante associée à chaque planète et ses applica-
tions médicales et magiques, ne la décrivent pas. Dans ces
herbiers, la plante associée à la lune est ordinairement la pi-
voine, appelée άγλαόφαντον, άγλαοφώτις ou σελήνιον, forme
dérivée du nom de Σελήνη, la lune. Tous ces termes sont
donnés par Dioscoride comme synonymes de παιωνία, la pi­
voine, ainsi que par Pline235.
Parmi les versions éditées dans le Catalogue des manus-
crits astrologiques on peut rapprocher de nos textes :
a) la phrase introductive de la quatrième collection.

233. Voir l'état de la question, la bibliogaphie sur le sujet


et la liste des éditions partielles dans l'article d'Aurelie Gribo-
mont, « La Pivoine », p. 5-59. Sur les différentes collections, voir
A.J. Festugière, La Révélation d'Hermès Trismégiste, I, p. 146-160
et sur la pivoine en particulier, le petit article du même auteur,
« Un opuscule hermétique sur la pivoine », p. 183-201.
234. Dans les mots latins translittérés de l'arabe, on trouve
souvent cette alternance, par exemple la confusion entre Ga-
lienus et Balinas. Pour la forme gorissa, voir infra le texte de G.
Gesner, p. LXXXI-LXXXII. Bońssa s'applique au mercure dans le
prologue du Vade mecum du frère Elie. Pour le problème très
complexe de la lunaire dans les textes arabes, voir P. Carusi,
« Fleurs minérales, minéraux fleurissants », p. 25-62, spéciale-
ment les p. 42-68.
235. Dioscoride, Mat med., III, 140 ; Pline, ΗΝ, 24, 60 ;
25, 29 et 27, 84.
SOURCES : LA LUNAIRE LXXVII

Της Σελήνης ή βοτάνη λέγεται σεληναία καΐ παρά δέ 'Ρω­


μαίων λουναρία. Αύτη ευρίσκεται έν ύψηλαϊς άκρωρείαις
Προύσης και Θράκης. "Εχει καΐ ούτως* έν τη αυξήσει της
Σελήνης τα φύλλα καθ' ήμέραν ποιεί, έν δέ τη ληγώσει καθ'
ήμέραν αποβάλλει, ήγουν Τίκτει τα φύλλα* τα άνθια της είναι
κίτρινα.
« La plante de la lune est appelée sélénea et chez les
Romains lunaria. Celle-ci se rencontre sur les hauts
sommets de Pruse 236 et de Thrace. Elle se comporte
ainsi : à la lune montante, chaque jour, elle produit
des feuilles, mais à la lune descendante, chaque jour,
elle les perd, c'est-à-dire qu'elle rejette ses feuilles. Ses
fleurs sont de couleur citrine 237 ».

b) la phrase de la deuxième collection qui souligne le pa-


rallèle entre la croissance de la lune et celle de la plante qui
lui est associée.

Έρμου του Τρισμεγίστου προς Άσκληπιον περί βοτάνων των


ζ' αστέρων. Σελήνης βοτάνη άγλαόφαντον. Αδτη [...] πάσχει
το δμοιον τη Σελήνη* αυξανομένης γαρ αοξεται καΐ αύτη, λη-
γούσης δέ μειουται.
«D'Hermès Trismégiste à Asclépios à propos des
plantes des sept planètes. La plante de la lune est la pi­
voine. Cette plante [...] subit les mêmes changements

236. Pruse est une ville de Bithynie, près du mont Olympe.


237. CCAG, XII (1936), p. 132, 13-19, édition de M. San­
gın, d'après le Petropolitanus 3, du Musée paléographique de
l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, xvii e s., f. 109, De
7 herbu planetarum. Je donne ici le texte de l'édition d'A. Delatte,
dans les Mélanges H. Grégoire, p. 172. Le nom σεληναία est une cor­
rection de ce dernier, le manuscrit présentant ελοινέα. M. Šangin
corrigeait en έλένιον, l'hélénium ou la grande aunée, fleur dé-
crite par Dioscoride, I, 28-29 et IV, 9, et identifiée comme Inula
helenium L. par J. André, p. 118. Cet hélénium possède des fleurs
jaunes contrairement aux pivoines indigènes d'Europe qui ont
des fleurs blanches, roses ou rouges, mais κίτρινος peut qualifier
aussi bien le rouge que le jaune, comme le montrent de nom­
breux exemples.
LXXVIII INTRODUCTION

que la lune. Lorsque celle-ci croît, elle croît, lorsqu'elle


décroît, elle décroît 238 ».

c) le début et la fin du texte consacré à la pivoine dans la


troisième collection de plantes planétaires, le traité de Salo-
mon à son fils Roboam.

Της Σελήνης ή βοτάνη εστί ή γλαοφώτη* παρά бе 'Ιταλοϊς


λέγεται λουναρία [...] τήν δέ ¿άβδον της βοτάνης καΐ τήν ρί-
ζαν εις οίον μίταλλον εν χωνευτηρίω περικεκαλυμμένον και
χωνεύσεις καΐ εύρήσεις αυτό καθαρον και Ικλαμπρον και δό-
κιμον χρυσίον.

« La plante de la lune est la pivoine, elle est appelée


chez les Italiens lunaria [...] Vous mettrez la tige de la
plante et la racine sur un métal quelconque dans un
creuset luté, vous fondrez et vous le trouverez trans-
formé en or pur, brillant et éprouvé 239 ».

4.4. Additions et interprétations des auteurs médiévaux et re­


naissants.
Les textes de ces herbiers présupposent la connaissance de
la plante lunaire et insistent sur ses propriétés médicales et
magiques. Seul le traité de Salomon évoque brièvement ses
propriétés alchimiques. La transformation du texte va s'opé-
rer suivant deux directions : d'une part, les auteurs successifs

238. CCAG, VIII, 3 (1912), p. 154, 4-7, édition de P. Bou-


dreaux. Traité d'Hermès Trismégiste adressé à Asclépios à
propos des plantes des 7 planètes (version de Thessalos ou
d'Harpocration). Cf. CCAG, VIII, 4 (1922), p. 260, éd. F. Cu-
mont, d'après le ms. latin de Montpellier 277, xve s. : Depaeonia
[...] Est autem similis ei (= Lunae) et mouetur ipsius motu : cum enim
luna ereseit, et ipsa ereseit, et cum Luna decrescit, ipsa decrescit.
239. CCAG, VIII, 2, p. 165, 6-7 et 19-22. Hermética, édition
J. Heeg, d'après le manuscrit Monacensis gr. 70 (cf. CCAG, VII,
p. 3-5), xvi e s., f. 254. Hygromancie de Salomon dédiée à son fils
Roboam. — Je corrige en περικεκαλυμμένω <βαλών> χωνεύσεις και
εύρήσεις. Voir aussi AJ. Festugière, « Un opuscule hermétique »,
p. 183-201.
SOURCES : LA LUNAIRE LXXIX

tentent d'identifier la plante en décrivant ses traits distinc-


tifs et de l'autre, ils développent ses utilisations alchimiques.
Pour les caractères, ils décrivent les plantes qu'ils croient
connaître et procèdent par additions en s'inspirant d'abord
de la pivoine de Dioscoride et de Pline, sans revoir l'unité de
la rédaction et sans se rendre compte que la lunaire n'est pas
le nom d'une plante particulière, mais un nom vernaculaire
de n'importe quelle plante associée à la lune.
Ainsi la pivoine de Dioscoride comprend bien deux es-
pèces, une mâle, Paeonia máscula ( .) Miller, et une femelle,
Paeonia officinalis . 2 4 0 . La femelle a des feuilles semblables
à celles du maceron, Smyrnium olusatrum L. ou perfoliatum
Mill. 241 . Ces dernières feuilles sont bien composées. Sa ra-
cine a la longueur et la blancheur d'un radis long 242 .
Γλυκυσίδη* [...] τήν δέ ^ίζαν παιωνίαν καλοΰσιν, άλλοι бе
άγλαοφώτιδα [...] φύλλα δέ <Ζχβι> ή μέν ίρρην βασιλική κά­
ρυα βμοια, ή δέ θήλεια έπέσχισται τα φύλλα ώσπερ σμύρνιον
[...] £ίζα δέ της μέν άρρενος περί δακτύλου πάχος, μήκος δέ
σπιθαμής, γευομένφ στύφουσα, λευκή.
« Glykysidê. [...] Certains appellent la racine pivoine,
d'autres aglaophôtis [...] La pivoine mâle possède des
feuilles semblables à celles du noyer royal, la femelle a
les feuilles divisées comme le maceron [...] La racine
de la pivoine mâle est d'une épaisseur d'environ un
doigt et d'une longueur d'un empan. Elle est acre au
goût et de couleur blanche ».
Certains manuscrits ajoutent 243 : φύεται δέ εν ύψηλο-
τάτοις δρεσιν ou εν τόποις καΐ άκρωτηρίοις «Elle pousse
sur les hautes montagnes » ou « dans des endroits élevés ».
Ou bien 2 4 4 : παιωνία άρρην ή γλυκυσίδη. oí δέ [...] σελή-
νιον [...] παιωνία θήλεια* καΐ ταύτην άγλαοφώτιδα καλοΰσιν

240. J. André, p. 185.


241. J. André, p. 242.
242. Dioscoride, Mat. med., HI, 140.
243. Ibidem : in fine add. RDiN : marg. add. A2.
244. Ibidem :140 RV.
LXXX INTRODUCTION

« La pivoine mâle ou glykysidê, d'autres [...] l'appellent sélé


nion [...] La pivoine femelle, on l'appelle aussi aglaophôtis ».
Chez Pline, la plante pousse à l'ombre dans les montagnes,
sa tige est rouge, il en existe deux espèces, les feuilles de la
plante femelle sentent la myrrhe.

Glycyside, quam aliqui Pœoniam [...] uocant, caulem ha­


bet [...] subrutilum, cute lauri, folia qualia isatis, pinguiora
rotundioraque et minora [...] Duo autem genera sunt [...]
Feminœ folia murram redolent et densiora sunt. Nascuntur
in siluis.

«La glycyside, que certains nomment paeonia [...] а


une tige [...] rougeâtre, à peau de laurier ; les feuilles
sont comme celles de VisatL· mais plus grasses, plus
rondes, et plus petites [...] Il y a du reste deux espèces
de cette plante [...] Les feuilles de la plante femelle
sentent la myrrhe et sont plus touffues. Les deux es-
pèces poussent dans les forêts 245 ».
Nascitur opacis montibus « Elle croît dans les montagnes
à l'ombre» 246 .

Mais dans les textes médiévaux, le terme lunaria peut s'ap-


pliquer à d'autres plantes. La première à laquelle on songe
est notre lunaire, appelée vulgairement « monnaie du pape »,
nom qui lui a été attribué à cause de la forme plate et arron-
die du fruit ; on pense que c'est cette forme du fruit aussi qui
lui a valu le nom de lunaire. On en connaît deux espèces :
Lunaria rediviva (= odorata) et Lunaria biennis (= annua,
= inodora). La Lunaria rediviva est surtout présente dans
les forêts montagneuses (Alpes, Jura, Pyrénées, Grèce, etc.).
Elle est odorante, tandis que la Lunaria annua est inodore,
mais possède une tige velue. Aucune des deux espèces n'a
les fleurs jaunes, mais violacées, lilas ou purpurines. Aucune
des deux espèces n'a de feuilles à trois folioles comme celles
du trèfle, mais les deux lunaires ont des feuilles entières ou

245. Pline, HN, 27, 84-87.


246. Ibidem, 25, 29.
SOURCES : LA LUNAIRE LXXXI

dentées comme la marjolaine, ou Origanum vulgare, dont les


feuilles sont entières ou dentées.
Rufinus (xnie s.) identifie borissa et saponaire247 ; un
manuscrit du xve s., l'Oxford, Bodleian Lib. Digby 164, f.
64-64 v , opère l'assimilation entre borissa et lis martagon248.
Vera Segre-Rutz édite, d'après des manuscrits des xve et
xvie siècles, un herbier à quatre lunaires dont aucune des
figures ne correspond à une plante réelle249. D'après P.
Fournier, le terme peut désigner encore les plantes sui-
vantes : Ricotia lunaria DC de la Méditerranée orientale,
Botrychium lunaria, Adenostyles, Farsetia250. Au xvie s., Do-
donée (Rembert Dodoens, 1517-1574) signale que certains
parmi les modernes appellent l'alysson lunaria maior. Cette
plante produit des fleurs jaunes, puis des siliques rondes
blanchâtres. Ses feuilles sont lancéolées et tomenteuses251.
Mais à cette époque la confusion est totale et С Gesner, en
1555, consacre un traité entier aux différentes lunaires252.
Il en décrit plusieurs dont la lunaire gorissa (variante de bo­
rissa) pour laquelle il précise253 :
Aliqui hanc herbom gorissam nominant, olii marihagon,
portulacam, hypericon perforatum maiorem L..]Vulgo per
foratœ uel hyperico uel androsœmo hœc aascribunt : cui

247. Éd. . Thorndike, The Herbal of Rufinus, p. 60 :


« Borissa. Synonima. saponaria idem est et dicitur etiam nerba
fullonum » ; p. 167 : « Item dictum est michi quod borissa est
lapis lune ». Sur Rufinus, voir l'article de M. McVaugh, DSB,
XI, p. 601.
248. Voir DWS 1107 A.
249. V. Segre-Rutz, giardino, p. 179, n° 56. Herba Luna­
ria greca ; p. 221, n° 69. Herba Lunaria ; p. 252, n° 79. Herba
Lunaria , p. 275, n° 86. Herba Lunaria tercia.
250. Renseignement donné par lettre en 1952.
251. R. Dodoens, Hűtőire des plantes, trad, franc, par J.E.
Opsomer, p. 81.
252. C. Gesner, De raris et admirandis herbu quœ, siue quod
noctu luceant siue alias ob causas, Lunariœ nominantur, Tiguri (Zü-
rich), 1555.
253. ìbidem, p. 18-19.
LXXXII INTRODUCTION

etiam ex descriptione hac quœdam conueniunt, quœdam


non conueniunt.
« Certains appellent cette herbe gorissa, d'autres mar-
tagón, pourpier, grand millepertuis perforé [...] Ils
ajoutent couramment au millepertuis ou à l'andro-
sème 2 5 4 la remarque suivante : "d'après sa descrip-
tion, certains caractères lui conviennent, d'autres
non" ».

Il cite aussi Γ herba glauca transmise par Mercure dont les


feuilles sont cœli uel cœrulei coloris255, ainsi que la lunaria
odorata et Falysson 256 .
4.5. Conclusion.
Ce terme de lunaire a qualifié ainsi toute plante s'appa-
rentant à la lune de près ou de loin, si bien que la pivoine
originelle s'est étoffée au fil des siècles de caractères contra-
dictoires repris à différentes lunaires, pour former assez
rapidement une plante imaginaire et monstrueuse, ce qui
est le cas ici. Dans notre texte grec, certains caractères qui
pouvaient convenir à la pivoine peuvent aussi se rapporter
aux lunaires de Paul de Tarente, comme les deux espèces,
la localisation dans la montagne et l'odeur de l'une d'elle.
La ressemblance des feuilles avec celles de la marjolaine ne
concerne pas la pivoine mais est spécifique de la monnaie
du pape. D'autre part, ni la pivoine, ni la lunaire n'ont un
latex jaune 257 , mais sa mention se rencontre chez Paul de
Tarente. La tige de la lunaire n'est pas carrée, celle de la pi-
voine non plus, mais celle de la marjolaine l'est. Quant à la

254. En réalité l'androsème est aussi un millepertuis : Hy­


pericum androsœmum.
255. C. Gesner, p. 21-22. Il comprend donc l'expression
comme signifiant « de couleur bleue ». Voir supra, n. 222.
256. Ibidem, p. 26-28 et p. 29-30.
257. La confusion entre pivoine et chelidonie, plante à la-
tex jaune, est déjà faite chez le pseudo-Dioscoride et chez le
pseudo-Apulée, voir J. André, p. 185, s. v. paeonia.
SOURCES : LE CINABRE LXXXIII

partie alchimique, les différences de leçons proviennent sur-


tout de signes de métaux mal compris. L'origine immédiate
de la recette est-elle latine ou grecque ? C'est difficile à dire,
le vocabulaire est très démotique et l'emploi du nom φεγ-
γαριότισσα sans trace de σελήνιον me fait pencher pour une
source latine, mais rien n'est moins sûr. Le texte apparaît
comme remanié plus d'une fois. Le terme βλαστάρι trahit
une addition.
5. La préparation du cinabre artificiel
5.1. Le cinabre et son importance.
La préparation du cinabre artificiel est importante pour
les alchimistes. Ils ont été intrigués depuis toujours par les
substances utilisées, mercure et soufre, la base des métaux,
et le résultat atteint, un corps rouge. La succession des cou-
leurs qui se produit durant la manipulation les frappe aussi.
Ces phénomènes illustrent leurs théories, à moins qu'ils n'en
soient la cause.
Nos deux manuscrits contiennent trois préparations du ci-
nabre : les recettes n° 36 du Parisinus (= R 36) ainsi que les
recettes n° 16 (= H 16) et n° 33 (= H 33) de VHolkhamicus.
R 36 et H 33 sont traditionnelles : l'on voudra bien se re-
porter à leurs notes pour celles-ci. Inversement H 16 est une
recette claire et précise, d'allure moderne, dont je n'ai mal-
heureusement pas trouvé la source. Mais des préparations
similaires sont fréquentes dans les réceptaires médiévaux,
qu'ils soient alchimiques ou techniques. Je compte en relever
quelques-unes et les comparer pour faciliter la compréhen-
sion de notre texte.
Le cinabre est une des variétés cristallines du sulfure de
mercure (II), HgS, de couleur rouge. Les Anciens, Théo-
phraste, Dioscoride, Vitruve et Pline l'Ancien258, connais-
saient le cinabre naturel, το κιννάβαρι, ó ou ή κιννάβαρις,

258. Cf. Théophraste, Lap., 58-59 ; Dioscoride, V, 94-95 ;


Pline l'Ancien, ЯІѴ, XXXIII, 111-122 ; Vitruve, VII, 8-9. Voir
aussi Alch. gr., I, index.
LXXXIV INTRODUCTION

cinnabar, cinnabarì ou cinnabaris, même si quelquefois ils


l'appelaient minium (μίνιον, minium), ne faisant pas toujours
la différence entre les deux substances. Ils décrivent son utili-
sation comme minerai dont on extrait le mercure, son emploi
comme remède ophtalmique en médecine et comme pigment
en peinture ou encore comme produit de beauté. A Byzance,
il servait aussi à écrire les chrysobulles que les empereurs
envoyaient aux cours étrangères. Le cinabre est un produit
cher, les auteurs anciens décrivent les fraudes utilisées, ja-
mais pourtant ces auteurs ne parlent de la fabrication du
cinabre artificiel par sublimation de mercure et de soufre.
5.2. Essai de datation de l'apparition de la fabrication du ci­
nabre artificiel.
Ce silence avait déjà été relevé par M. Berthelot qui en
rechercha les premières manifestations dans les textes. Il
trouva un passage de Zosime (± 300 ap. J.C.) qui le men-
tionne « avec quelque obscurité », deux recettes alchimiques
grecques claires, mais « de date incertaine », enfin deux
recettes latines faisant partie des Compositiones, dans un ma-
nuscrit du viii e siècle. Il en déduisit que la découverte de
cette préparation, ou du moins sa divulgation, était posté-
rieure aux auteurs anciens cités et antérieure à l'époque de
Charlemagne 259 , alors que F. Hoefer 260 avait attribué la pre-
mière mention de la synthèse du cinabre à Albert le Grand
(1183-1280) qui l'évoque dans son De mineralibus261.
5.2.1. Mention du procédé chez Zosime
Michèle Mertens a éclairci le passage de Zosime contenu
dans les Mémoires authentiques262 :

259. Voir CMA, I, p. 17-18.


260. F. Hoefer, Histoire de la chimie, I, p. 365.
261. Borgnet, V, p. 85b.
262. Alch. gr., IV, 1, p. 11 et p. 122, n. 11 ainsi que p. CLIII-
CLIX.
SOURCES : LE CINABRE LXXXV

"Εξεστι εν τφ φανφ [...] πήσσειν τήν ύδράργυρον καΐ ξαν-


θήν αυτήν καθισταν δια της του θείου άναθυμιάσεως, των
αρχαίων γραφών τούτο παρεγγυουσών.
Il est possible [...] de fixer le mercure dans le phanos
et de le jaunir par l'exhalaison du soufre, comme le
recommandent les anciens traités 263 .

D'après son interprétation logique et bien étayée, le φανός


serait l'ancêtre de Γαίθαλερόν et de Faludéi et il s'agirait bien
d'une sublimation d'un mélange de mercure et de soufre 264 .
Ajoutons-y que la confusion entre le jaune et le rouge est ha-
bituelle dans l'Antiquité et que, lorsque Zosime parle des
anciens traités, il désigne ceux des premiers alchimistes
alexandrins comme Marie ou le pseudo-Démocrite qui ont
vécu un peu avant le début de notre ère : c'est donc à ces
auteurs qu'il fait remonter l'utilisation du cinabre artificiel.
Nous avons heureusement conservé un passage des Φυσι­
κά καΐ μυστικά qui pourrait faire allusion à ce procédé, à
condition de l'interpréter comme l'a fait Hoefer sans suivre
la traduction de Ruelle et l'interprétation de Berthelot. Voici
ce passage :

Λαβών ύδράργυρον, πηξον [...] θείω άπύρω. [...] Kal επί­


βαλλε λευκήν γαΐαν χαλκφ και έξεις χαλκον άσκίαστον.
Ξανθήν δέ επίβαλλε σελήνην καΐ Ιξεις χρυσόν...

Je le traduis :

«Prenez du mercure, coagulez-le [...] avec du soufre


vif. [...] Jetez la terre blanche sur du cuivre et vous

263. J'ai gardé l'orthographe et la ponctuation des éditions


que je reproduis ou ceUes des manuscrits, la traduction de ce
passage est ceUe de Michèle Mertens, mais toutes les autres sont
personneUes.
264. Sans apporter d'arguments probants, J. Letrouit
conteste cette identification du φανός dans son article
« Hermétisme et alchimie », I, p. 103-104, § 16.
LXXXVI INTRODUCTION

aurez du cuivre sans ombre. [...] Jetez la terre rouge


sur de l'argent, vous aurez de l'or 265 ».

5.2.2. Recettes grecques de date incertaine

Quant aux deux recettes contenues dans la Collection


des anciens alchimistes grecs, la première est transcrite du
Marcianus gr. 299 2 6 6 . Elle est claire, mais assez courte. La
seconde est tirée du Parisinus gr. 2327, copié en 1478 267 :
elle est d'origine latine comme nous le verrons ci-après 268 .

265. Voir CAG, II, p. 44-45, § 4 et CAG, III, p. 46 et Hoe-


fer, Histoire de la chimie, p. 267-268. Le texte présente plusieurs
difficultés : le sens de γαϊαν, la fonction de Ξανθήν et celle de σε-
λήνην, mot transcrit par un signe accompagné de l'abréviation
de -ην. Hoefer traduit, à bon droit je crois, γαϊαν par « poudre »,
rapporte Ξανθήν toujours à γαΐαν et fait de σελήνην le complé-
m e n t d'objet indirect de επίβαλλε à la mode médiévale (voir
supra, p. XLI, syntaxe des cas, 1.2). On se trouve alors devant
une sublimation du mercure à l'odeur de soufre, interprétation
confirmée par la version syriaque, voir CMA, II, p. 267.
266. CAG, II, p. 37, 17-38, 6 ; GAG, III, p. 3 9 . Ruelle ne
traduit pas αύτοματάριν ou αύτόματον. Αύτοματάριον ou αύτοματά-
ρειον est assez rare dans le Corpus grec (Olympiodore, CAG, II,
p. 9 1 , 1 0 et CAG, III, p. 99 ; Teinture des pierres, CAG, II, p. 3 6 0 ,
25 et CAG, III, p. 3 4 6 ) , mais plus fréquent dans les textes sy-
riaques attribués à Démocrite ou à Zosime (CMA, II, p. 35, XI ;
p. 47, VIII ; p. 4 9 , XII ; p. 68, XL ; p. 151, 34 et surtout p. 261, f.
8 4 ) . Il deviendra en arabe le nãfih nafsahu du Secret des secrets de
Razi (Ruska, p. 59 et description p. 99) que J. Ruska traduit par
Selbstblciser et que sa traduction latine, le Liber inuestigationis de
Geber, rend par fornax que per se suffiat (Ruska, « Übersetzung »,
p. 47-48 et figure p. 83). C'est un four à tirage automatique plus
étroit dans le haut qui sert à fondre les métaux. Voir aussi Théo-
phile, Diversarum artium schedala, Dodwell, p. 1 2 2 , n ° 64. Dans
le texte grec, je remplacerais aussi χρυσον par ήλκ>ν et traduirais
par soleil.
267. CAG, II, p. 3 8 3 , 14-384, 7.
268. Voir infra, 5.2.3.
SOURCES : LE CINABRE LXXXVII

5.2.3. Recettes des Compositiones


En latin, la préparation du cinabre artificiel se rencontre
très tôt. Les Compositiones ad tingendo, musiua, du manus-
crit 490 de la Bibliothèque capitulaire de Lucques, datant
de 787-816, en présentent deux recettes, comme l'avait vu
Berthelot. Ce réceptaire se retrouve en entier dans la Mappe
clauicula dont il n'existe pas d'édition269, mais C.S. Smith et
J.G. Hawthorne en ont publié une traduction anglaise qu'ils
ont accompagnée de la reproduction photographique des
manuscrits de Sélestat 17, de la fin du χ e siècle, et Phillipps-
Corning 3715, du xne siècle270. Le texte des Compositiones
est rédigé en un latin barbare, rempli de termes translittérés
du grec et manifestement calqué sur une source grecque. Il
a été édité plusieurs fois dès 1739, la dernière édition est
celle de H. Hedfors271. L'une des recettes est trop concise
pour nous apporter grand-chose272, l'autre, p. 57, b 24 - g 3,

269. Sur l'état de la question et les manuscrits, voir les


titres des ouvrages donnés dans les notes suivantes et leur bi-
bliographie ; voir aussi R. Halleux et P. Meyvaert, « Les origines
de la Mappœ clauicula », p. 7-58 ; également W. Ganzenmül-
ler, « E i n unbekanntes Bruchstück der Mappœ Clauicula aus
dem Anfang des 9. Jahrhunderts», dans Mitteilungen zur Ges­
chichte der Medizin, der Naturwissenschaften und der Technik, 4 0
(1941-1942), p. 1-15, réimprimé dans W. Ganzenmüller, Bei
trage zur Geschichte der Technologie und der Alchemie, Weinheim
1956, p. 336-349 (non uidi). Voir aussi en CMAL, I, p. 299-309,
quelques recettes tirées du manuscrit de Paris, BN lat. 6514,
f. 51-53 v ; dans le Catalogue du British Museum, Catalogue of
Additions, p. 42-47, le relevé d'autres recettes dans VAdditional
41486, cf. supra, source 4, Lumen luminum.
270. C.S. Smith et J.G. Hawthorne, «Mappœ clauicula, A
little Key to the World of Medieval Techniques », Transactions
of the American Philosophical Society, Philadelphie, . s., 6 4 , 4
(1974), p. 1-128.
271. Compositiones ad tingenda musiua, H. Hedfors, éd., In-
aug. Diss., Uppsala 1932.
272. Hedfors, p. 3 2 , О 10-12 ; traduction aUemande p. 151.
On retrouvera cette recette dans la Mappe clauicula, au folio
LXXXVIII INTRODUCTION

mérite qu'on s'y attarde. Elle se retrouve dans la Mappe claui


cula où elle apparaît deux fois dans le manuscrit de Sélestat,
aux f. 24 r et 213 v273 . Les différents témoins présentent de
nombreuses variantes. Je pars ici du texte du f. 213 v du
manuscrit de Sélestat et j'ajoute entre crochets droits les va-
riantes utiles de l'édition d'Hedfors (= H) ou celles du f. 24
du manuscrit de Sélestat (= S) et je la compare à la seconde
recette grecque claire tirée du Parisinus gr. 2327 mention-
née plus haut. Les additions dans le texte grec sont celles de
C.-É. Ruelle274.

[ l a ] Compositio cinnabarin [ l b ] Κινναβάρεως σκευασία. —


alithinus mundissimus ex ar­ <Λαβέ> υδραργύρου μέρη β', και
genti uiui et sulphuris uiui. θείου ζώντος λελειωμένου <...>
Vrina munda pars una, argenti οορου καθαρού μέρος α'. ΚαΙ
uiui partes duas [mundissimus λαβών βικίον καθαρον δυνατόν,
— duas : mundi — Sume ex και άνευ καπνού των δυνάμεων
argenti uiui partes и et sul­ [το δυναμένον correxi] βαστά-
phuris uiui partem unam H/. σαι τήν πυράν, βάλε τήν σκευήν
Et ipsam mundissimam tollens εις αύτο* μή γέμει δέ, άλλα μάλ­
ampullám f ortem et sine filmo λον ίνα εστί κενόν Οσον δάκτυλα
qui et calorem sufferet, sulphur β' ή γ'. ΚαΙ άνάμιξον πάντα,
tritum et admixtum argento καΐ ποίησον καμίνιον οίον του ύε-
uiuo mittas in ampullam non λοψοΰ* Ιστω δέ τοιούτον βικίον
plenom minus habentem и • εύρύχωρον καΐ άφες τόπον δσον
/ u n e . Sy. Quod si maior erit, θέλεις είσελθεϊν το βικίον, και
et tres — / u n e . Sy minus ha- χώρισον κάλαμον καΐ μετά ταύ­
beat. Et mixta exagita et facias τα άναψον τό καμίνιον. Έασον
fomacem minorem uitriarii, ut δέ καΐ έτέραν θυριδίτζαν μικράν
ampullám large ¡-gam H] ca­ δθεν μέλλει είσελθεϊν του πυρός
piat ; et dimittis locum unde λάβρα κύκλωθεν. Τό δέ σημεϊον

1 4 ν du Sélestat, au folio 2 5 v du PhiUipps-Corning, Smith et


Hawthorne, chapitre 105 et reproductions photographiques des
manuscrits p. 81b et 102b.
273. Smith et Hawthorne, chapitre 221C et notes 156,
157 ; manuscrits p. 84c et 93b.
274. Pour faciliter la comparaison ultérieure des recettes
retenues, je les numérote entre crochets.
SOURCES : LE CINABRE LXXXIX

ampulla ingredietur ; et diuides της έψήσεως τοιούτον έστι* τή-


cannas et inde incendes forna- ρησον το κένωμα του βικίου, και
cem. Dimittes et alias fenestras έάν ?δης έξερχόμενον καπνον ώσ-
minores [aliamfenestrellam mi­ εΐ πορφύραν σχήμα έχοντα, καΐ
norem H/ unde exhaletflamma τήν θερμότητα κινναβαρίζουσαν,
in circuitu. Signum autem coc- Ιδού γέγονεν. Κατέλειπε πλέον
hoc est : dum uiderìs του έκκαίειν το ύέλιον ει γαρ
ubi minus habet ampulla por τούτου γενομένου πλέον έθέλει
firizonta fiimum et calorem έκκαυσαι, ρήγνυται το ύέλιον.
[colorem H S] facientem ut
cinnabarìm, desinis succendere.
Leniter succendes [L. s. om. H
S/ ut [nam H S/ ex multo in­
cendio ampulla crepat. Et dum
percoctum fuerìt, dimittis eum
refrigidare.

« Fabrication du cinabre vé- « Préparation du cinabre. —


ritable et pur. — Prenez vif- <Prenez> vif-argent deux par-
argent deux parties, soufre ties, soufre vif pulvérisé <...>
vif une partie, urine pure urine pure une partie. Pre-
une partie. Prenez aussi un nez aussi un ballon propre
ballon très propre et résis- et résistant qui puisse sup-
tant qui puisse supporter un porter un feu sans fumée et
feu sans fumée. Mettez dans mettez-y la préparation. Ne
le ballon le soufre pulvé- le remplissez pas, mais plu-
risé et mélangé au vif-argent. tôt qu'il soit vide de deux
Sans le remplir, mettez-y ou trou doigts. Mélangez le
moins de deux onces ou, s'il tout et faites un four sem-
est plus grand, moins de blable à celui des verriers.
trois onces. Agitez le mélange Que ce ballon soit large ; lais-
et faites un petit four de sez une place pour entrer le
verrier, qui contienne le bal- ballon et divisez du roseau,
lon à l'aise, et laisser une ensuite allumez le four. Lais-
place pour entrer le ballon ; sez aussi une petite fenêtre
divisez des roseaux, ensuite par où la flamme pourra en­
allumez le four. Laissez aussi trer sur le pourtour. Le signe
une petite fenêtre par où la de la cuisson est celui-ci : ob-
flamme sortira sur le pour- servez le vide du ballon, si
tour. Le signe de la cuisson vous voyez s'élever une fu-
est celui-ci : lorsque vous ver- mée ayant l'apparence de la
rez que le ballon contient pourpre et la chaleur du ci-
xc INTRODUCTION

un peu de fumée pourpre nabre, voilà, c'est fait. Ne


d'une couleur semblable au laissez pas chauffer le verre
cinabre, laissez descendre le plus fort, en effet, une fois
feu. En effet, si le feu est fort, la préparation finie, si on
le ballon éclate. Lorsque le chauffe davantage, le verre
produit est bien cuit, laissez- se brise ».
le refroidir ».
En les comparant, l'on remarque que c'est le texte grec
qui est traduit du latin : si la différence entre les onces et les
doigts s'explique par une résolution différente du signe -r, la
chaleur du cinabre trouvée dans la recette grecque (τήν θερ­
μότητα κινναβαρί ζούσαν) n'a pas de sens et se comprend par
la variante calorem du manuscrit de Sélestat, f. 213 v . De plus
la traduction de « sortir » (exhalet) par « entrer » (είσελθειν)
dénote une méconnaissance du procédé 275 . M. Berthelot
avait déjà vu les accointances de ces réceptaires avec les re-
cettes du papyrus de Leyde et le pseudo-Démocrite 276 . Le
mot alithinus, translittération d'd&y)6ivou, suffirait à indiquer
une source grecque, à moins que ce terme ne désigne cou-
ramment en latin une qualité de rouge 277 . Il en va de même
pour porfirizonta. En outre l'emploi de roseaux comme com-
bustible est typique de la région méditerranéenne. Ainsi une
recette grecque tardive (le Parisinus gr. 2327 qui la contient
est daté de 1478) retrouve ses origines en faisant le détour
par le latin.
En conclusion, des deux recettes grecques claires, Tune
est antérieure au χ e ou au xi e siècle, date du manuscrit de
Venise, l'autre est traduite de la Mappe clauicula. Cepen-
dant, après l'étude de Michèle Mertens, il est clair que les
premiers alchimistes grecs connaissaient la préparation du

275. Voir infra les textes 3 et 4 ainsi que l'explication de


Macquer.
276. CMA, I, p. 7-65.
277. E. Reusens, Éléments d'archéologie chrétienne, I, p. 235,
décrit des vêtements sacerdotaux qualifiés de rubea alythina,
sans citer sa source et sans donner de référence de temps ou
de lieu malheureusement.
SOURCES : LE CINABRE XCI

cinabre de synthèse comme Zosime l'affirme278. Était-ce là


le résultat de leurs таліриіагіопв opérées dans le but de
coaguler le mercure, ce qui était l'une de leurs préoccupa-
tions ? Ou bien ont-ils basé leur réflexion sur un procédé déjà
connu ? Quand le cinabre provient d'une mine, il est natu-
rellement impur. Or, les pigments utilisés dans l'Antiquité
sont très rouges, comme on le voit sur les fresques de Pom-
pei, et l'on peut se demander s'il s'agit de cinabre naturel
ou d'un produit de synthèse obtenu par la sublimation du
mercure et du soufre279. Cependant les auteurs anciens n'en
parlent pas.
5.3. Le cinabre artificiel à Vépoque médiévale.
Les textes d'alchimie syriaque traduits par R. Duval pour
M. Berthelot, ainsi que les textes arabes de la Septuaginta de
Jabir et des Aluns et sefo, privilégient une autre technique ;
une sublimation du mercure par le soufre appelée coagula-
tion du mercure à l'odeur de soufre280. Chez Razi dans le
Secret des secrets2*1, ou dans sa traduction latine, le Liber in
uestigationis de Geber282, apparaît le procédé indirect avec
une préparation à chaud de sulfure noir préalable283, mais
le rôle joué par sa lampe d'argile n'est pas clair. Le procédé
utilisant la trituration àfroiddes deux substances avant leur
sublimation dans un ballon se rencontre aussi dans l'alchimie
orientale284.
Dans le monde occidental, les recettes de préparation
du cinabre artificiel apparaissent dans la plupart des ré-
ceptaires, mises parfois sous le nom de vermillon. D.V.

278. Voir supra, p.LXXxrv-LXXXv.


279. Sur la question, voir R. Garcia-Moreno et N. Thomas,
« Cinnabar or Vermilion », p. 141-143.
280. Voir infra, recette H 3 3 et sa note ainsi que son apparat
des sources.
281. Razi, Secret, Ruska, p. 109-110, § 27-28.
282. Newman, éd., p. 28 (f. 3V).
283. Cf. infra, l'expérience de Macquer en 5.4.
284. Voir Doctrìne de Démocrite, VIII, 8, CMA, II, p. 77.
XCII INTRODUCTION

Thompson en a relevé un nombre impressionnant dans les


manuscrits285. Il est impossible dans les circonstances ac-
tuelles d'en faire le tour et dès lors difficile de rencontrer
celle qui pourrait être la source de notre recette, à suppo-
ser que sa source soit latine. Certaines de ces recettes sont
parfois très brèves et ne nous apportent guère de renseigne-
ments286, d'autres multiplient les ingrédients, ajoutant par
exemple, des jaunes d'œufs, du vitriol calciné et du sel al-
cali287. J'ai repris ici un choix des plus caractéristiques parmi
celles qui pouvaient éclairer le texte de H 16.
Dans cette même Mappe clauicula, cette fois dans le ma-
nuscrit Phillipps, apparaît une recette288 qui nous intéresse
par sa description des couleurs successives qui s'élèvent au
cours de l'opération, description analogue à celle de H 16 :
[2] De uermiculo — [...]Et quando uiderisfumum exire ex
ore ampulle blauum, cooperi ; et quando exieritfiimus cro­
cei coloris, iterum cooperi ; et quando uideris exire fiimus
rubeus quasi uermiculum, sic toile ignem et habes uermicu
lum optimum in ampulla.
« Du vermillon. — [...] Lorsque vous verrez sortir de
l'orifice du ballon une fumée bleue, couvrez ; lorsque
vous verrez sortir une fumée de couleur jaune, couvrez
à nouveau, et lorsque vous verrez sortir une fumée

285. D.V. Thompson, « Trial Index » p. 410-431, ici p. 430-


431, s. v. Vermillon ; voir aussi du même auteur « Medieval
Color-Making », p. 456-468 et sa bibliographie ; du même aussi,
« More Medieval Color-Making », p. 382-396 ; . Thomdike,
« Some Medieval Texts on Colours », p. 3-24 ; DWS, n o s 867-
950b.
286. Comme celle du Liber sacerdotum, CMA, I, p. 216,
n° 154.
287. Comme le . claritatis, Darmstaedter, II, 2. La recette
R 36 est dans la même ligne, voir infra, texte et notes.
288. Smith et Hawthorne, p. 26, chap, i, texte p. 94a. Le
texte se retrouvera plus tard avec quelques variantes dans le ma-
nuscrit du copiste Jehan le Bègue (M. Ph. Merrifield, Arts of
Paintings, I, p. 139, n° 174, d'après le manuscrit de Paris, BN
lat. 6741, copié après 1431).
SOURCES : LE CINABRE XCIII

rouge comme du vermillon, enlevez le feu et vous avez


dans le ballon du très beau vermillon ».

Le moine Théophile, au xn e siècle toujours, donne


également une préparation du cinabre artificiel dans sa
Diuersarum artium schedula2*9. Au xnie s., Albert le Grand
fait allusion au procédé dans le De mineralibus290 et traite la
question plus en détail dans la Semita recta291.
Au xrve siècle, les manuscrits se multiplient : parmi eux,
j'ai relevé plusieurs préparations, sans connaître la date de
leur rédaction. Le Liber clarìtatis, recueil de textes assez an-
ciens292, renferme deux recettes de cinabre293. Un manus-
crit de Munich traitant des couleurs en présente une égale-
ment294. Celle-ci procède en deux temps comme H 16, elle
signale en outre une combustion du soufre qui n'apparaît pas
dans notre recette grecque, mais qui est suggérée dans la re-
cette des Compositiones par le mot exhalet. Cette combustion
sera décrite aussi dans la recette du manuscrit de Palerme et
expliquée par Macquer, comme nous le verrons plus loin :
[3] De modo componendi uermilionem. — Recipe libram ι
argenti uiui et mediam libram uel tertiam partem sulphuris
uiui. Primo fimdas sulphur in puluere redactum in patella

289. Théophile, Diuersarum artium schedula, Dodwell, p. 31,


I, xxxiiii.
290. B. Alberti, Opera omnia, Borgnet, V, p. 85b.
291. B. Alberti Magni, Opera omnia, Borgnet, voi. 37, Libel­
lus de Alchimia, p. 557a.
292. Son premier livre contient une traduction latine des
Aluns et seh, tandis que son second livre est composé de mor-
ceaux de provenances diverses comme des extraits d'Hermès,
de Jabir, de Morienus ou de Platearius. Sa recette de cinabre
fait partie d'une série de recettes proches de celles qui seront
copiées plus tard par Jehan le Bègue (cf. supra, n. 288).
293. Darmstaedter, II, 2 et II, 22, transcrit sur Bologne,
BV lat. 164 (153), xrve s.
294. D.V. Thompson, « More Medieval Color Making Trac­
tates de Coloribus from Munich, Staatsbibliothek, Ms. latin
444», Isis xxrv (1936), p. 382-396. Manuscrit du xrve s., f. 215,
recette n° 9, éditée p. 386 de l'article.
хсгѵ INTRODUCTION

terrea bene uitreata ; quo fuso et ab igne deposito, impone


argentum uiuum, bene insimul corporando ne apareat. Post
abstractum pulueriza, et pone in uose terreo interìus plum-
bato, uel in uose sublimatorio ad hoc facto, ut in ampulla
uitrea, decoquendo lento igne carbonum donec humiditas
consumetur ; et post igne acriori foramine clauso donec spi­
ritus sublimetur, quod scitur colore ru<beo>fumi.
Set nota quod debes accipere apartes argenti uiui et unam
sulphuris uiui. Postea habeas aliquam ampullam de uitro,
et pone totum intus, ita quod sit plena. Post hohes f oma-
сет de lapidibus, inferius strictam, et desuper amplam ; et
sint due uirge ferree desuper. Tunc colloca ollam tuam su­
per uirgas et fac subtus ignem darum de lignis sieciš, et
sit ignis semper lentus. Tunc uidebis flammam desuper et
audies frangorem interìus. Et quando fundus clarescet quia
nihil infundo remanebit quin ascendat ad os ampulle, quo-
niam fiamma penitus cessauerit, et fundus erit uaeuus, et
fiamma non exibit, tunc habeas unam paruam tegulam, et
tege de illa os ampulle, et f acias magnum ignem per se in
frigescere, et extingue colorem donec ad crastinum. Post
accipe ampullam, et inuenies circa os ampulle quod queris.
Manière de composer le vermillon. — Prenez une
livre d'argent vif et une demi-livre ou le tiers de
soufre vif. Tout d'abord, après avoir réduit le soufre
en poudre, fondez-le dans une poêle de terre bien vi-
trifiée. Lorsqu'il est fondu et enlevé du feu, ajoutez
l'argent vif, incorporez-le bien pour qu'il n'appa-
raisse pas. Ensuite enlevez le mélange, pulvérisez-le
et placez-le dans un vaisseau de terre vernissé à l'in-
térieur, ou bien dans un sublimatoire fait pour cet
usage, comme un ballon de verre ; cuisez à feu lent de
charbons jusqu'à ce que l'humidité disparaisse, puis à
feu plus vif, l'orifice fermé, jusqu'à ce que l'esprit se
sublime, ce que l'on sait par sa couleur rouge.
Mais notez qu'il vous faut prendre deux parts d'argent
vif et une de soufre vif. Ensuite ayez un ballon de verre
et placez-y le tout, de manière à le remplir. Ayez aussi
un fourneau fait de pierres, étroit dans le bas et large
en haut, comportant deux barres de fer à son sommet.
Placez alors votre vaisseau sur les barres et faites en
dessous un feu clair de bois sec, en veillant à ce qu'il
soit toujours doux. Vous verrez alors une flamme dans
le haut et entendrez du bruit à l'intérieur. Et lorsque le
SOURCES : LE CINABRE xcv
fond s'éclaircira parce qu'il ne restera au fond rien de
ce qui doit monter vers l'orifice du ballon, puisque la
flamme aura cessé dans le bas, que le fond sera vide et
qu'il ne sortira plus de flamme, ayez alors une petite
tuile et couvrez-en l'orifice du ballon, laissez le grand
feu se refroidir de lui-même et la chaleur s'éteindre
jusqu'au lendemain. Puis prenez le ballon et vous trou-
verez autour de l'orifice ce que vous cherchez ».

Le manuscrit de Palerme, B. Com. 4Qq AIO, f. 289 v -290,


du début du xiv e siècle, possède une recette tirée des Capitula
sumpta ex rotulo magistri Iacobini de Rialto prouincialL·295.
Elle est inédite et très détaillée :

[4] Quomodo fiat uzifur i. cinabrium. — Recipe sulfuris


uiui lib. ι, mercurii lib. nnor. Funde sulfur ad lentum iğnem
carbonum in uose alto per unam spannam et plus quod
habet fiındum rotundum admodum colocilofructii [...], et
habeat istud uas cooperculum factum sicut una parapsis fo­
rata in capitulo et f...] circulariter bene lutatum ne respiret
aliunde quod per foramen superius cohoperculi. Et inmitte
spatulam unam ferri per foramen cooperculi et tempta si
sulfur est totumfusum, et statim cum senseris ipsumfusum,
admoue ignem de sub uose et pone intus in uose mercurium
per foramen cooperculi et agita cum dicta spatula donee
cognoueris quod mercurius sit mortificatus, et signum est
quod apparet ut massa nigra. Tunc reduc ignem sub uose
in fumetto et sit ignis de lignis /macula/ adeo integrius
sicut ignis sublimaüonis donee uideas flammam exire per
foramen cooperculi, et si nonfiammaret de se ipso, calefa-
cias siue ignias unumferrum et inmitte ferrum per foramen
cooperculi donee uidebis quod eiciat flammam et extrahe
ferrum /macula/ quodflammam prohicit et continua ignem
de mane usque ad meridiem et sine infrigidari. Et accipe
massam et tere non nimb sed sicut arena et mitte puluerem
in inguistaria magna infundo rotunda tunicata per totum,
et etiam collum debet esse tunicatum et collum debet esse
longum de tribus aut quattuor digitis ad plus et largum et
debet tenere puluis quasi medietatem inguistarie uel me-
dietatem et non plus. Post fac ignem sublimationis donec

295. Voir supra, source 1, le Vade mecum.


XCVI INTRODUCTION

fuerit sublimatimi. Et accende quod si non flammaret a


mane usque ad mediam tertiam, tunc per collum inguistarie
inmitte ferrum igneum ut leuetflammam et tune superpone
unam clappam testi cui pendens quod sublimatur circum
collum uel orificium inguistarie et [...] duret ignis de mane
usque ad sero uel mediam noctem.
«Manière de faire le cinabre. — Prenez soufre vif
une livre, mercure quatre livres. Fondez le soufre sur
un feu doux de charbon dans un vaisseau haut d'un
empan et plus, possédant un fond rond comme une
coloquinte [...] ; qu'il ait sur le dessus un couvercle
fait à la façon d'une assiette trouée [...] ; qu'il soit bien
luté tout autour pour qu'il ne respire que par le trou
supérieur du couvercle. Introduisez une spatule de fer
par le trou du couvercle et vérifiez si le soufre est tota-
lement fondu ; dès que vous le sentirez fondu, enlevez
le feu de sous le vaisseau et versez à l'intérieur du vais-
seau le mercure par le trou du couvercle ; agitez avec
la spatule précitée jusqu'à ce que vous sachiez que le
mercure est mortifié : le signe en est qu'il apparaît en
une masse noire. Alors remettez le feu sous le vaisseau
dans le fourneau ; que ce soit un feu de bois [tache] de
l'intensité d'un feu de sublimation jusqu'à ce que vous
voyiez une flamme s'élever par le trou du couvercle et
si la matière ne s'enflamme pas d'elle-même, chauffez
ou rougissez un fer et introduisez-le par le trou jusqu'à
ce que vous voyiez qu'il fait surgir une flamme ; enle-
vez le fer [dès] que la flamme s'élève et continuez le feu
depuis le matin jusqu'à midi ; laissez refroidir. Prenez
la matière et broyez-la, pas trop, mais à la grosseur
du sable, et mettez la poudre dans un grand ballon
à col étroit et à fond rond, luté dans sa totalité ; son
col aussi doit être luté ; il doit être long de trois ou
quatre doigts au plus et large ; la poudre doit occuper
à peu près la moitié du ballon ou la moitié, mais pas
plus. Faites ensuite un feu de sublimation jusqu'à ce
que ce soit sublimé. Allumez et si la poudre ne fait
pas de flamme depuis le matin jusqu'au milieu de la
troisième heure, introduisez un fer rougi par le col du
ballon pour provoquer la flamme, puis superposez-lui
une plaque de terre cuite à laquelle viendra se sus-
pendre ce qui se sublime autour du col ou de l'orifice
du ballon [...] ; le feu durera du matin jusqu'au soir
ou jusqu'au milieu de la nuit ».
SOURCES : LE CINABRE XCVII

[5] Dans le monde byzantin aussi l'on utilisait le cinabre


artificiel comme l'atteste la présence d'une recette semblable
dans le Guide de la peinture écrit en 1468 par Denys de
Fourna, un moine du Mont Athos 2 9 6 . Celui-ci diminue la
proportion de soufre à un pour cinq de mercure et allonge
la recette avec un peu de sanguine ; il prépare le sulfure de
mercure noir à chaud et mentionne la succession des trois
couleurs, noire, blanche et rouge comme H 16.
5.4. Expérìence de P.J. Macquer.
Avant de comparer entre elles ces différentes recettes, il
est intéressant de nous reporter à l'expérience décrite par
P.J. Macquer en 1756 2 9 7 . La description qu'il en fait et les
remarques que son déroulement lui suggère nous éclaireront
déjà certains points obscurs.
Combiner le Mercure avec le Soufre. JEthiops minéral. —
Meslez un gros de Soufre avec trois gros de Mercure
coulant, en triturant le tout ensemble dans un mor-
tier de verre avec un pilon de verre. A mesure que
vous triturerez, le Mercure disparaîtra, et la matière
prendra une couleur noire. Continuez la trituration,
jusqu'à ce que vous n'apperceviez plus aucune parcelle
de Mercure coulant. La matière noire qui sera après
cela dans le mortier, est connue en Médecine sous le
nom d'Aïthiops minéral. On peut encore faire FiŒthiops
à chaud, de la maniere suivante.
Faites fondre dans un vase de terre plat, et non ver-
nissé, une partie de fleurs de Soufre : versez-y trois
parties de Mercure que vous ferez tomber peu à peu
en forme de pluie, en l'exprimant à travers une peau
de chamois. Remuez le mélange avec un tuyau de pipe,

296. K. Krumbacher, p. 1117, cite deux éditions du traité


qu'il intitule Ερμηνεία των ζωγράφων, l'une en 1853, l'autre en
1885, mais je n'en ai vu que la traduction française de P. Durand
dans M. Didron, Manuel d'iconographie chrétienne, p. 47-48. —
La sanguine est de l'hématite, c'est-à-dire du sesquioxyde de fer
(III) naturel, РегОз, cf. le vitriol calciné du L. claritatis, même
produit, mais artificiel.
297. P.J. Macquer, Élémens de chymie, I, p. 336-341.
XCVIII INTRODUCTION

à mesure que le Mercure tombera ; vous verrez la ma-


tière s'épaissir, et acquérir une couleur noire. Quand
la mixtion sera faite, mettez-y le feu avec une allu-
mette, et laissez consumer tout le Soufre qui pourra
brûler de lui-même.
Remarques. Le Mercure et le Soufre ont beaucoup de
facilité à s'unir ensemble. La simple trituration à froid
est suffisante pour cela [...] L'^thiops 2 9 8 qu'on pré-
pare par la fusion, est une combinaison plus exacte
du Mercure et du Soufre ; car la quantité de Soufre
que nous avons prescrite, est beaucoup plus grande
que celle qui est absolument nécessaire pour lier le
Mercure. Ainsi le soufre surabondant à ce mélange se
détruit par la combustion [...] Si on ne mêloit d'abord
avec le Mercure que la quantité de Soufre qui est
nécessaire pour le lier, il seroit difficile de faire le mé-
lange bien exactement, parce-que cette quantité est
très-petite.
Sublimer en Cinnabre la combinaison de Soufre et de Mer­
cure. — Réduisez en poudre l'jŒthiops minéral fait à
chaud. Mettez-le dans une cucurbite ; ajustez un cha-
piteau à la cucurbite : placez-la sur un bain de sable, et
donnez d'abord le degré de chaleur qui convient pour
sublimer le Soufre. Il se sublimera une matière noire
qui s'attachera aux parois du vaisseau. Quand il ne
montera plus rien à ce degré de chaleur, augmentez
le feu jusqu'à faire rougir le sable et le fond de la cu-
curbite : alors le reste de la matière se sublimera sous
la forme d'une masse d'un rouge brun, qui est de vé-
ritable Cinnabre.
Remarques. L'^thiops minéral n'a besoin que d'être
sublimé pour être de vrai Cinnabre semblable à ce-
lui qu'on retire des mines de Mercure ; mais cet
jŒthiops contient encore une plus grande quantité
de Soufre qu'il n'en doit entrer dans la combinai-
son du Cinnabre ; c'est pourquoi nous avons prescrit
de ne donner d'abord qu'un degré de feu capable de
sublimer le Soufre. Comme le Cinnabre, quoique com-
posé de Mercure et de Soufre, est cependant moins

298. Dans la pharmacie ancienne, on appelle ^thiops ou


Éthiops beaucoup de préparations de couleur noire.
SOURCES : LE CINABRE XCIX

volatil que l'une ou l'autre de ces substances prises


séparément, [...] s'il y a dans l'>Ethiops du Soufre
surabondant qui n'ait point contracté d'union intime
avec le Mercure, il se sublime seul à ce premier degré
de chaleur : il monte aussi avec lui quelques parti-
cules mercurielles, qui lui donnent la couleur noire.
Le Cinnabre ne contient qu'environ un sixième ou
un septième de son poids de Soufre [...] Le Cinnabre
paroît d'abord noir ; mais [...] cette couleur n'est
qu'extérieure. On peut l'enlever comme un enduit ;
l'intérieur pour lors paroîtra d'un beau rouge. Si on
sublime après cela une seconde fois ce Cinnabre, il
sera très-beau.
P.J. Macquer reprendra l'essentiel de cette expérience
dans son Dictionnaire de la chymie, mais il y conseille cinq
ou six sublimations pour arriver à obtenir « du cinabre par-
faitement beau, en tout semblable au cinabre naturel 299 ».
5.5. Vue d'ensemble de ces recettes.
Ces différentes recettes médiévales se complètent l'une
l'autre par quelque détail omis ailleurs. Les proportions du
mélange varient avec le temps : d'une part de soufre pour
deux de mercure [la, l b , 3] à trois [3], quatre [4] ou même
cinq parts [5] de mercure dans des manuscrits plus récents.
C'était partir dans la bonne direction comme le montre
P.J. Macquer. On ajoute parfois un troisième ingrédient, de
l'urine [la, lb] : elle sera remplacée par la potasse caus-
tique dans la production industrielle. Certaines recettes que
je n'ai pas reprises ajoutent plutôt du sel ammoniac 300 ou du
sel alcali. Certaines recettes allongent le produit avec une
substance rouge moins chère comme l'oxyde de fer (РегОз),
naturel (hématite, sanguine) [5] ou artificiel (vitriol cal-
ciné) 301 .

299. P.J. Macquer, Dictionnaire de chymie, I, p. 371 (fabri-


cation du cinabre artificiel) et II, p. 99 (Ethiops minéral).
300. Albert, De mineralibus, Borgnet, V, p. 85b ; Semita
recta, Borgnet, 37, Additiones, p. 557b-558a.
301. Le Liber claritatis, Darmstaedter, II, 2, ajoute du sel
alcali et allonge avec du vitriol calciné.
с INTRODUCTION

Le processus s'est compliqué avec le temps. Les premières


recettes placent simplement mercure et soufre dans un ap-
pareil et chauffent, ce qui amenait des pertes énormes. Les
praticiens cherchent alors à maintenir en contact les deux
substances, soit plus longtemps comme dans la coagulation
arabe à l'odeur de soufre, soit plus intimement comme en
Occident où l'on opère en deux temps, comme chez Mac-
quer : d'abord une préparation de sulfure de mercure noir,
l^Ethiops de Macquer, ensuite la sublimation de ce produit.
La première préparation peut se faire à froid par broyage
[la, lb], ou bien à chaud, en faisant fondre du soufre et
en y ajoutant du mercure [3, 4, 5] : c'est alors le procédé
indirect. Mais il vaut mieux ne pas attendre que le mélange
soit complètement pétrifié pour l'extraire du creuset, comme
semble l'indiquer la recette H 16 et comme j'ai pu le consta-
ter lors d'un essai. On signale aussi parfois une combustion
du soufre excédentaire, qu'elle soit spontanée [la, 3, 4] ou
provoquée [4].
Pour la sublimation, l'appareil de verre utilisé est un βι-
κίον [lb], une ampulla [la, 3], ou une angustaria [4]. Tous
ces termes désignent un ballon, d'après le texte lui-même ou
d'après les croquis qui accompagnent certains traités302 ; la
recette précise parfois qu'il est à long col [4, 5]. Macquer
utilise un alambic, on peut employer également un aludel
[3] ou une cornue303. Ce ballon est plus ou moins fermé
selon les cas, avec une tuile [2, 3] ou une plaque [4], en
laissant une ouverture [la, lb], Les méthodes utilisées sont

302. Voir entre autres CAG, I, p. 138-139; Ruska,


« Übersetzung », p. 83.
303. Dans son édition des Compositiones, p. 193, Hedfors
traduisait ampulla par Kolbe, cornue, mais il ne semble pas
qu'elle ait existé à l'époque des Compositiones. D'après R.J.
Forbes, Short History of the Art of Distillation, p. 74, elle aurait
été inventée vers 1250. Elle apparaîtrait dans les Experimenta et
le Vade mecum de Raymond Lulle sous la forme retorta ou storta
et chez Arnaud sous la forme distorta. Je ne l'ai jamais trouvée
dans les textes que j'ai vus.
SOURCES : COSMAS ci

variées et permettent parfois de surveiller le déroulement


de l'opération en ôtant et remettant la fermeture. En H 16,
c'est un verre de l'art, c'est-à-dire un ballon, bouché avec
du crin de cheval, ce qui lui est spécifique. Lors du dérou-
lement de l'expérience, certaines recettes mentionnent du
bruit dans l'appareil [3] — il est peut-être provoqué par le
soufre qui s'enflamme —, d'autres parlent de l'apparition
de couleurs différentes avant celle du rouge. Le [2] parle de
bleu (blauus), de jaune (croceus) et de rouge (rubeus), tan-
dis que [5] et H 16 présentent du noir (μαύρος), du blanc
(άσπρος) et du rouge (ερυθρός). Mais on sait que la dési-
gnation des couleurs est relative. Macquer nous explique la
montée du bleu-noir. Quant au blanc-jaune, c'est sans doute
de la fleur de soufre provenant de la sublimation de l'excès
de soufre. La succession de ces trois couleurs, étayée par
des spéculations d'allure philosophique, est la règle dans la
confection du Grand œuvre304, mais ici elle se base sur des
phénomènes réels. Le feu doit être clair [la, lb, 3, 4] et le
ballon propre [la, lb] ; en H 16, on nettoie l'appareil avant
de l'ouvrir. Macquer préconise plutôt une deuxième subli-
mation ou même plusieurs. Dans l'ensemble, malgré leurs
imprécisions et leurs contradictions, ces différentes recettes
sont assez proches de l'expérience de Macquer, compte tenu
du manque de solidité de la tradition manuscrite connue
souvent actuellement par un seul témoin. Pour nous ces pré-
parations témoignent d'une lente mise au point d'une recette
technique et nous donnent une idée des tâtonnements des
médiévaux vers plus de précision dans le long chemin du
savoir.
6. La Chrysopée de Gosmas
La recette n° 4 de YHolkhamicus est une variante du § 3 de
la Chrysopée de Cosmos, voir infra. Mais la recette de YHol-

304. Voir CMA, III, p. 114 ; Albert, Compositum de composi­


ta, Zetzner, ГѴ, p. 840-841 ou Arnaud, Rosarìum philosophorum,
Manget, I, p. 664a.
CII INTRODUCTION

khamicus est fortement glosée et présente quelques leçons


qui dénotent une origine distincte.
7. Répartition des sources identifiées dans les deux recueih
7.1. Nombre général de lignes.
Dans ma première transcription305, les recettes du Parisi
nus occupent 496 lignes, celles de YHolkhamicus 513 lignes.
Il faut en retrancher un doublet (R 14) dans le Parisinus et
trois (H 3, H 29, H 28) dans YHolkhamicus. Restent donc
484 lignes pour le Parisinus et 490 pour YHolkhamicus, étant
convenu que je tiens compte chaque fois du texte le plus long.
7.2. Textes communs.
Remarquons tout d'abord que les textes de YHolkhami-
cus sont plus longs que ceux du Parisinus, car ce manuscrit
détaille davantage les opérations ou glose les recettes. Le
Parisinus comporte 248 lignes de textes communs et YHol-
khamicus 260 lignes. Les deux manuscrits ont donc en
commun plus de la moitié de leurs sources. Parmi celles-ci,
certaines sont latines sans discussion : R 2 H 1 9 , R 3 H 2 1 ,
R 15 H 11, R 16-18 H 5-7, soit 218 lignes pour le Parísinus
et 230 lignes pour YHolkhamicus.
7.3. Sources du Parisinus.
En plus de ces 218 lignes, le Parisinus a 183 lignes comme
sources latines sûres ou très probables (R 5 à 8, R 12-13, R
19 à 26, 28 à 30). Il possède donc au moins 401 lignes de
sources latines sur 484 et sans doute plus. Sa seule source
grecque identifiée est Psellos (R 35) : elle comporte 5 lignes.
7.4. Sources de ZHolkhamicus.
Ce manuscrit possède certainement des sources latines
pour ses 230 lignes communes avec le Parisinus et sans doute

305. Ce comptage des lignes est impossible à faire dans


l'édition, car les textes parallèles sont imprimés en colonnes,
ce qui fausse le calcul.
SOURCES : PLAN CIII

pour tous ses textes qui sont communs aux deux manuscrits,
soit 260 lignes, c'est-à-dire, plus de la moitié. Pour H 17, re-
cette de la lunaire, je crois plutôt, d'après son vocabulaire,
à une source latine directe, bien qu'une source grecque soit
possible et qu'à terme elle remonte à la période alexandrine.
Les sources sont certainement grecques pour H 4 et H 3
(parallèle avec Cosmas). Elles le sont sans doute aussi pour
l'ensemble H 8-9-10 (reprise de termes au turc, emploi du
drame, fabrication d'eau divine typique de l'alchimie alexan-
drine). La recette H 16 utilise la même abréviation du drame
qu'H 8 et les deux recettes emploient du crin de cheval, ma-
tière propre à VHolkhamicus que je n'ai jamais rencontrée
ailleurs dans la littérature alchimique grecque ou latine :
H 16 proviendrait peut-être ainsi de la même source que
l'ensemble précédent. H 27, en plus d'un signe de l'arsenic
glosé par un équivalent dérivé du turc, utilise de l'urine de
jeune garçon vierge, typique des vieux auteurs. H 14 et 15
en sont proches aussi par leurs ingrédients et leurs procédés.
Enfin, H 34 se sert de lie de vin de Malvoisie. Toutes ces re-
cettes laissent deviner une rédaction dans un environnement
grec récent, mais sans la découverte de leur source, il est im-
possible de se rendre compte de leur origine plus lointaine,
d'autant plus que le terme δράμι en toutes lettres, son abré-
viation et l'emploi d'un dérivé turc ѵьааѵтір comme glose
se retrouvent en H 6, recette tirée du Vade mecum du frère
Elie. L'utilisation de ces éléments ne prouve donc rien : c'est
peut-être seulement le résultat de la propension de l'auteur
à transformer ses recettes.
8. Plan général des sources
Pour chaque manuscrit,
— la première colonne indique le chapitre,
— la deuxième le nombre de lignes dans ma première
transcription,
— la troisième la source ou le passage parallèle précédé
de cf.,
civ INTRODUCTION
— la quatrième les équivalences et les doublets.

Parisinus = R Hoikhamkus = [£
1 2 3 4 1 2 3 4
1 08 cf. Palerme H 18 1 11 cf. Palerme
2 15 Boston ; Lond. Addit. = H19 2 16 cf. Aluns et seh
3 08 Archelaus = H21 3 14 ±H35
4 08 cf. Bethlehem = H22 4 12 Cosmas
5 04 Archelaus 5-7 174 Eue = R 16-18
6 07 Lumen luminum 8 35
7-8 19 Archelaus 9 06
9 05 = H20 10 12
10 04 = H12 11 33 «R15
11 05 = H13 12 04 = R10
12 05 Boston 13 05 = R11
13 04 Vat. Pal. lat. 978 14 10 cf. Palerme
14 12 15 15 cf. GAG
15 29 cf. Michel Scot = H11 16 20
¡-18 166 Elie = H5-7 17 21 Hermès
19 66 . claritaús 18 08 cf. Palerme -RI
20 15 Vat Pal lat. 1330 ; Ä minor 19 15 Boston = R2
21 10 id. 20 05 = R9
22 05 id. ; BL Shane 3457 21 08 Arcbelaus = R3
23 08 id. 22 08 cf. Bethlehem = R4
24 08 id. 23 03
25 05 id. 24 06
26 14 id. 25 05
27 14 cf. . inuestigatwnis 26 03
28 05 Boston ; cf. P. Tarente 27 09 cf. Semita recta
29 04 Boston ; cf. L. inuestigatwnis 28 05 ±H15
30 04 Boston 29 04 ±H22
31 17 cf. Palerme 30 03
32 03 cf. Palerme ; L. inuestigatwnis 31 05 cf. Palerme
33 03 32 04 cf. Palerme
34 06 cf. Palerme ; Boston 33 08 cf. Aluns et sels
35 05 Psellos, §13 34 11
36 05 cf. L. clarùatis 35 15
Total : 496 - 12 = 484 lignes Total : 513 - 23 = 490lignes
CARACTÈRE DES RECUEILS cv

IV. CARACTÈRE GÉNÉRAL DES DEUX RECUEILS


ET RAPPORTS ENTRE EUX

A. Caractère du Parisinus

Le Parisinus présente sans lien logique une série de


recettes claires de sources presque exclusivement latines.
Toutes sont rédigées dans une même langue récente. Elles
font suite à une traduction grecque de la Semita recta at-
tribuée à Albert le Grand (± 1280). On pourrait imaginer
que le traducteur grec a trouvé dans un manuscrit latin une
série de recettes qui complétait l'ouvrage d'Albert, comme
c'est le cas dans le Vatican, Pal. lat. 978, où le traité est
suivi d'une série de recettes dont trois sont apparentées aux
nôtres, mais la Semita recta grecque du Parisinus n'en est pas
issue : son ordre des chapitres, par exemple, est totalement
différent. D'autre part, une Semita recta n'est pas l'autre et
ses manuscrits sont nombreux. Malheureusement aucun des
textes recensés par Pearl Kibre ou de ceux que j'ai pu ad-
joindre à sa liste ne porte un titre identique à celui de la
Semita recta grecque, et les six exemplaires latins que j'ai
parcourus présentent chaque fois des variantes dans la lon-
gueur et l'ordre des chapitres, dans la langue aussi. Il est dès
lors impossible pour l'instant de déterminer l'origine précise
de la Semita recta grecque. On peut cependant remarquer
que, malgré un niveau de langue relativement proche, le vo-
cabulaire technique de cet ouvrage et celui de nos recettes
n'est pas toujours identique : on trouve d'une part πνιγεύς
pour désigner le four et d'autre part φούρνος, ρίνισμα pour
la sublimation et άνάλυμα. Il en va de même pour certaines
tournures syntaxiques qui n'existent que dans la Semita recta
et qui sont peut-être des barbarismes. Il faut donc renoncer
à l'idée d'une traduction d'un seul manuscrit latin par un
traducteur unique.
CVI INTRODUCTION

Georges Midiatis dit avoir écrit la Semita recta à son usage


(γραφομένη δι' εμεν). C'est lui qui a écrit aussi les recettes qui
la suivent, l'identité d'écriture en fait foi. Son texte est une
copie d'un exemplaire grec plus ancien, comme le montre,
par exemple, sa traduction d'opus par υγρόν au lieu d'ëpyov
dans le titre de R 16 et sa lacune dans le deuxième para-
graphe. Cependant ces recettes paraissent avoir été traduites
au même moment, même si leurs sources sont d'âge diffé-
rent. Elles semblent l'avoir été à partir de manuscrits latins
récents, ce qui expliquerait qu'une source latine ancienne,
comme l'est le traité d'Archelaus, ait déjà été fort corrompue
en latin.

B. Caractère de /'Holkhamicus

Les recettes de YHolkhamicus font partie d'une petite


structure comportant un titre, un plan, des rappels. Elle a
été organisée dans un environnement grec influencé par le
monde turc car les gloses tirées de cette langue sont fré-
quentes pour désigner certains ingrédients. Ses recettes, tout
en montrant habituellement une langue uniforme, laissent
deviner un arrière-plan très varié : tradition alexandrine,
apport magique, recettes techniques, traductions d'oeuvres
latines. En particulier, il y a trois abréviations de la drachme
ou du drame et les recettes ajoutées en finale contiennent
parfois un vocabulaire différent. Certaines recettes sont iden-
tiques à celles du Parisinus et l'origine des autres reste floue,
d'autant plus que l'auteur retravaille ses sources et que les
manuscrits alchimiques grecs qui subsistent sont rares.

C. Rapports entre les deux recueik

D'après les dates des tables astronomiques contenues dans


YHolkhamicus, celui-ci serait légèrement postérieur au Pari-
sinus. Aurait-il pu dès lors avoir été copié sur ce dermer dans
les passages communs aux deux manuscrits ?
CARACTÈRE DES RECUEILS CVII

D'une façon générale, le texte de VHolkhamicus corres-


pond à celui du Parisinus dans les recettes H18à22, H 12,
H 13, la fin de H 6 et H 7. Pour ces parties, I o l'orthographe
de VHolkhamicus est plus fantaisiste, mais comporte moins
d'abréviations, 2° sa langue est ordinairement un peu plus
vulgaire, 3° il est surchargé de gloses incorporées au texte ou
ajoutées dans la marge qui ne se retrouvent pas dans l'autre
manuscrit, 4° les variantes n'apportent pas de changement
de sens, parfois une précision. On peut mentionner encore
quelques détails : de petits mots sans grande valeur pour le
sens sont supprimés comme ανά ou bien ή dans ή καί, de­
venu καί dans H 18 ; d'autre part, H 22 présente une forme
plus complète, αύγότζεφλον, au lieu de τζέφλον en R 4 ; en
H 12, l'indication sommaire τρεις φόρας de R 11 est dévelop-
pée en une phrase entière. Cependant ces parties auraient pu
avoir été reprises au Parisinus par un auteur qui interprète la
forme du texte, le glose et y fait des additions. En revanche,
pour la recette H 20, il est difficile d'admettre une dépen-
dance de R 9 : le copiste aurait alors remplacé σκευασμένον
par μαλαγίλένον de sa propre initiative. Ce n'est pas dans ses
habitudes : il aurait préféré plutôt garder l'expression de sa
source et ajouter son interprétation ήγουν μαλαγμένον. Les
deux textes semblent plutôt provenir d'une traduction du
latin assez récente qui n'a pas encore été déformée par de
nombreuses copies.
Quant à H 11 et le groupe H 5, 6, 7, les deux manuscrits
décrivent les mêmes procédés, tout en étant très éloignés
l'un de l'autre dans la forme et le fond : VHolkhamicus utilise
des substances quelque peu différentes, il décrit les opéra-
tions plus en détail et en ajoute de supplémentaires. Il faut
plutôt penser, je crois, à des traductions de versions déjà dif-
férentes en latin ou retravaillées par des Grecs.
Conclusion
Aucun des deux recueils n'est un original. Ils sont l'un
et l'autre la copie de manuscrits inconnus et variés qui
laissent deviner à l'arrière-plan une recherche jamais lasse
CVIII INTRODUCTION

ainsi qu'une littérature alchimique importante et perdue.


Tous deux font partie d'une encyclopédie des sciences et
des pseudo-sciences et témoignent de la soif du savoir
de l'époque. Les Turcs occupent Byzance, les Vénitiens
contrôlent la Crète, mais la vie culturelle grecque n'est pas
morte. Deux lettrés rassemblent, l'un des informations ve-
nues du monde occidental, l'autre des traditions séculaires
d'origine indéterminée et participent ainsi au formidable
bouillonnement intellectuel à l'origine de la Renaissance.

V. PRINCIPES ET MÉTHODES SUIVIS DANS CETTE ÉDITION

1. Texte grec. Apparat critique.

Aucun des deux manuscrits n'a d'orthographe fixe. Pour


ne pas aboutir à un apparat monstrueux, j'ai donc norma-
lisé tacitement les graphies tributaires de l'iotacisme, les
variantes αι/ε, ο/ω, les consonnes simples ou doubles, pour
autant que leurs présences me paraissaient relever seulement
de la prononciation médiévale sans interférences morpholo-
giques ou sémantiques, comme le conseillent les Règles et
recommandations pour les éditions crìtiques (série grecque) de
la Collection des Universités de France, publiées en 1972 par J.
Irigoin. J'ai indiqué les autres modifications dans l'apparat.
Toutefois, cette langue de la fin du moyen âge est compo-
site, savante et démotique, proche à la fois du grec ancien et
du grec moderne. J'ai gardé ce caractère même dans l'ortho-
graphe : j'ai laissé telles quelles les formes présentes dans
les dictionnaires de grec, qu'il soit ancien, médiéval ou mo-
derne. De plus, j'ai maintenu dans le texte des habitudes
d'écriture qui me semblaient caractéristiques de l'un ou de
l'autre copiste. Ainsi, dans les deux manuscrits, c'était le cas
pour σθ et στ qui alternent ou pour le τζ qui seul se rencontre
au lieu des τζ et τσ du grec moderne. Pour le Parisinus, j'ai
gardé le -v terminal omniprésent, son subjonctif à terminai-
sons d'indicatif ou son infinitif aoriste passif toujours écrit
PRINCIPES D'ÉDITION cix

-θη alors que le grec actuel préfère -θεΐ. En ce qui concerne


YHolkhamicus, j'ai respecté la présence ou l'absence du -v
final. Quant à l'accentuation, placée dans les manuscrits la
plupart du temps à l'endroit habituel, j'ai parfois modifié sa
forme suivant nos critères et je l'ai ajoutée là où elle man-
quait. Pour celle-ci également, j'ai respecté les indications
des manuscrits quand elles paraissaient constantes. Enfin,
j'ai ajouté l'esprit rude sur le p- initial et les iotas souscrits,
traits qui n'apparaissent jamais.

2. Apparat des sources.

Il était rare que la source d'une recette soit éditée. J'ai


rencontré la plupart d'entre elles dans des manuscrits, dont
j'ai indiqué chaque fois la date, car cela peut constituer une
indication intéressante. J'ai alors choisi comme texte de base
celui dont les leçons se rapprochaient le plus de nos re-
cettes en y ajoutant entre crochets les variantes utiles tirées
d'autres versions.

3. Divisions.

Lagercrantz avait numéroté les recettes de VHolkhamieus


dans sa traduction allemande. J'ai repris sa numérotation
dans mon édition et j'en ai ajouté une similaire pour le Parisi-
nus, en les faisant précéder chaque fois du sigle du manuscrit
concerné. J'ai également subdivisé les recettes longues en
paragraphes numérotés.
ABRÉVIATIONS. BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES CITÉS EN ABRÉGÉ

Alch. gr. = Les Alchimbtes grecs.


— I, Papyrus de Leyde, Pap. de Stockholm, Fragments de re­
cettes, éd. par R. Halleux (CUF), Paris, 1981.
— IV, 1, Zosime de Panopolis, Mémoires authentiques, éd. par
Michèle Mertens (CUF), Paris, 1995.
— X, L'Anonyme de Zuretti, éd. par Andrée Colinet (CUF),
Paris, 2000.
С AG = BERTHELOT M. et RUELLE Ch.-É., Collection des anciens
alchimistes grecs, 3 vols, Paris, 1888-1889. I, Introduc-
tion ; II, Texte grec ; III, Traduction.
С С AG = Catalogus codicum astrologorum grœcorum.
— ГѴ. Codices Itálicos descripserunt Dom. Bassi, Fr. Cu-
mont, ALm. Martini, A. Olivieri, Bruxelles, 1903.
— VII. Codices Germánicos descripsit Fr. Boll, Bruxelles,
1908.
— VIII, 1. Codicum Parisinorum partem primam descripsit
F. Cumont, Bruxelles, 1929.
—VIII, 2. Codicum Parisinorum partem secundam descripsit
Car. JEm. Ruelle, Bruxelles, 1911.
— VIII, 3. Codicum Parisinorum partem tertiam descripsit
P. Boudreaux, Bruxelles, 1912.
— VIII, 4. Codicum Parisinorum partem quartam descripsit
P. Boudreaux, Bruxelles, 1922.
— IX, 2. Codices Britannicos descripsit S. Weinstock. Pars
altera : Codices Londinenses, Cantabrigienses, Bibliotheca-
rum minorum ; accedunt codices Bataui, Danenses, Sueui,
Bruxelles, 1953.
— XII. Codices Russicos descripsit M. Sangin, Bruxelles,
1936.
CXII INTRODUCTION

GMA = BERTHELOT M., La Chimie au moyen âge, 3 vols, Paris,


1893.1. Essai sur la transmission de la science antique au
moyen âge ; IL L'Alchimie syriaque, texte et traduction,
avec la collaboration de M. Rubens Duval ; III. L'Alchi-
mie arabe, texte et traduction avec la collaboration de M.
O. Houdas.
G M AG = Catalogue des manuscrits alchimiques grecs.
— I : Les Parisini, par H. Lebègue, Bruxelles, 1924.
— II : Les manuscrìts italiens, par C.O. Zuretti, avec
la collaboration de O. Lagercrantz, J.L. Heiberg, I.
Hammer-Jensen, D. Bassi, Ж. Martini, Bruxelles, 1927.
— III : Les manuscrits des Iles Britanniques, par Dorothea
Waley Singer, avec la collaboration d'Annie Anderson et
WJ. Anderson. En appendice : Les recettes alchimiques du
Codex Holkhamicus, éd. par O. Lagercrantz, Bruxelles,
1924.
— VI : Michel Psellus. Épitre sur la Chrysopée et autres, éd. par
J. Bidez, Bruxelles, 1928.
— VIII : Alchemistica signa, éd. par C.O. Zuretti, Bruxelles,
1932.
С MAL = Catalogue des manuscrits alchimiques latins,
— I : Manuscrits des Bibliothèques de Paris antérieurs au
XVIIe siècle, par J. Gorbett, Paris, 1939.
— II : Manuscrits des Bibliothèques publiques des départe­
ments français antérieurs au XVIIe siècle, par J. Gorbett,
Bruxelles, 1951.
— VI : Catalogue of Latin and Vernacular Manuscripts in the
United States and Canada, dans Osirìs 6 (1939) par W.J.
Wilson.
Dimitrakos = ΔΗΜΗΤΡΑΚΟΤ Δ., Μέγα L·ξıκòv της Ελληνικής
γλώσσης, 9 vols, Athènes, 1949-1951.
Ducange = DU FRESNE С , Seigneur DU GANGE, Glossarìum ad
Scriptores mediœ et infimœ grœcitatis, Lyon 1688 ; réimpr.
anastatique Graz, 1958.
DWS = GMAL, III-IV-V : Catalogue of Latin and Vernacular
Alchemical Manuscripts in Great Britain and Ireland, dating
from before the XVI™ Century, par Dorothea Waley Singer,
Annie Anderson et Robina Addis, Bruxelles, 1928-1931,
3 vols.
Eleutheroudakè - ΕΛΕΥΘΕΡΟΥΔΆΚΗ, Σύγχρονος εγκυκλοπαίδεια,
12 vols, 3 e éd., Athènes, s. d.
ABRÉVIATIONS CXIII

HMES = THORNDIKE L., A History of Magic and Experimental


Science, New-York, 192B-1941, 6 vols.
Kriaras = ΚΡΙΑΡΑς Ε., Λεξικό της μεσαιωνικής 'Ελληνικής δημώ­
δους γραμματείας, Ι-ΧΙΙΙ, 1969-1994.
Lagercrantz, éd. = LAGERCRANTZ Ο., Codicis Grœci Holkham
Hall 290, folia 186-194, Appendix III, p. 29-81, dans
CMAG, III, voir supra.
Lagercrantz, trad. = LAGERCRANTZ O., Alchemûtische Rezepte
des späten Mittelalters, aus dem Griechhchen übersetzt, Ber-
lin, 1925.
SM = Sanioris medicinœ magistri D. Rogeri Baconis Angli, The­
saurus chemicus : In quo Liber Scientiarum. Alchemia major.
Breviarium de dono Dei. Verbum abbreviatum de Leone viridi.
Secretum Secretorum. Tractatus trium verborum. Speculum
Secretorum. Prostat Francofurti apud Joannem Carolum
Unckelium, Anno Domini MDCXX, In -12, 408 p.
TK = THORNPIKE L,, KIBRE Pearl, A Catalogue oflncipits of
Medioeval Scientific Writings in Latin, 2 e éd., Londres, 196B.
Zetzner = Theatrum Chemicum, prœcipuos selectorum aucto-
rum. Tractatus de Chemiœ et lapidis Philosophici antiquitate,
ueritate, iure, prœstantia et operationibus continens... in
sex partes seu uolumina digestum. Strasbourg, Zetzner,
1659-1661, in-16.

IL ÉDITIONS DE TEXTES D'AUTEURS ANCIENS ET MÉDIÉVAUX

1. Recueih de plusieurs œuvres

DELATTE A, Anecdota Atheniensia et alia (Bibi. de la Fac. de


phil. et lettres de l'Univ. de Liège, fase. 36 et fase. 88), 2
vols, Liège-Paris, 1927 et 1940.
[GRATAROLO G.], IoannL· de Rupescbsa, de consideratione
Quinta? essentie rerum omnium. Arnaldi de Villanova Epistola
de sanguine humano distillato. Raymundi Lulli Ars operativa
et alia quœdam. Accessit MichaelL· Savonarola? Libellus Opti­
mus de aqua Vitœ, Bale, [1561].
IDELER J.L., Physici et medici grœci minores, 2 vols, Berlin,
1842.
схгѵ INTRODUCTION

MANGET J.J., Bibliotheca Chemica Curiosa, seu Rerum adAlche-


miampertinentium Thesaurus Instructissimus, Genève, 1702,
2 vols, in-folio.
MERRIFIELD Mary Philadelphia, Original Treatises on the Arts
of Painting, 2 vols, Londres, 1849.
ROMSWINKEL H -J., De sanguine humano destillato. Medizi-
nisch-alchemistische Texte des 14. Jahrhunderts über des­
tilliertes Menschenblut (diss.), Bonn 1974.
RUSKA J., « Pseudepigraphe Rasis-Schriften », Osiris 7
(1939), p. 31-93.

2. Éditions d9œuvres séparées

L'ordre alphabétique des auteurs médiévaux est celui


de leur prénom. Les ouvrages anonymes sont rangés sans
tenir compte de mots adventices comme ad, de, liber. L'at-
tribution est traditionelle. Les titres des périodiques sont
abrégés suivant l'usage de VAnnée Philologique.

ALBERT, Alkímia minor = KIBRE Pearl, «The Alkímia minor


ascribed to Albertus Magnus », Isis 32 ( 1940), p. 267-300.
ID., Compositum de compositis, Zetzner, ГѴ, p. 825-841.
ID., De mineralibus = B. Alberti Magni, Opera omnia, éd. A.
Borgnet, V, Paris 1890 : Liber Mineralium, p. 1-116.
ID., De occultis naturœ = KIBRE Pearl, « Albertus Magnus, De
Occultis Nature», Osirìs 13 (1958), p. 157-183.
ID., Semita recta = В. Alberti Magni, Opera omnia, éd. A. et E.
Borgnet, voi. 37, Paris, 1898 : Libellus de Alchimia, p. 545-
573.
De Aluminibus et salibus ou Aluns et sels.
— A = RUSKA J., Das Buch der Alaune und Salze. Ein Grundwerk
der spätlateinischen Alchemie, Berlin, 1935 ( texte arabe et
trad, allemande).
— G = id. (version latine du texte).
— Ρ comprend St et Pal, c.-à-d. St = STEELE R., « Practical
Chemistry in the Twelfth Century », 1 12 ( 1929), p. 10-
46 (autre version latine du texte), et Pal = la version du
ms. de Palerme 4Qq AIO.
— Lel = voir Liber claritatü (autre version latine).
BIBLIOGRAPHIE cxv
Anonyme de Zuretti, voir I, Alch. gr., X.
ARCHÉLAOS (grec), éd. J. L. ideler, II, p. 342, 2-352,13, voir
supra, II, 1.
ARISTOTE, De perfecto magisterio, Manget, I, p. 638-659.
ARNAUD DE BRUXELLES (copiste), voir infra, III, Wilson.
ARNAUD DE VILLENEUVE, Epistola de sanguine humano distil­
lato, voir supra, II, 1, Gratarolo, loannis de Rupescissa,
p. 169-175.
ID., . пот Testamenti, Manget, I, p. 704-707.
ID., Liber perfecţi magisterìi, Zetzner, III, p. 128-136, ou Man­
get, I, p. 679-683.
ID., Rosarìumphilosophorum, Manget, I, p. 662-676.
ID., «Le De vita philosophorum du pseudo-Arnaud de Vil­
leneuve», éd. A. Calvet, Chrysopœia IV (1990-1991),
p. 35-79, d'après le manuscrit de Paris, B. N. lat. 7817, f.
42-56 v .
AVICENNE, De anima • AVICENNI, De anima in arte alche*
mice, Artis chemicœ principes, Auicenna atque Geber, hoc
uolumine continentur. Quorum alter nunquam hactenus in lu­
cern prodiit : alter uero uetustis exemplarìbus collatus, atque
eleganiioribus et pluribus figuris quam antehac illustratus,
doctnnœ huius professoribus, hac nostra editione tum iucun-
dior, tum utilior euasit, Bale, Petrus Perna, 1622, p. 1-471.
AVICENNE, De congelatione = HOLMYARD E.J. et MANDEVILLE
D.C., Auicennœ de congelatione et conglutinatione lapi-
dum being sections of the Ki tab al-Shifa', Paris, 1927.
ID., ad Hasen, Zetzner, IV, p. 863-875.
LE CHRÉTIEN, CAĞ, II, p. 395-421 ; 272-285 ; 373-375 ; 35 ;
27.
Liber clarìtatL· = DARMSTJSDTER E., «Liber claritatis », ASSc
6 (1925), p. 319-330 ; 7 (1926), p. 257-265 ; 8 (1927),
p. 95-103, 214-229 ; Archeion 9 (1928), p. 63-80, 191-208,
462-482.
Compositiones de Lucques = Compositiones ad tingenda musiva,
éd. H. Hedfors (diss.), Uppsala, 1932.
COSMAS, CAG, II, p. 442-446 et infra, p. 66-76.
Liber dabessi, voir infra, HERMÈS.
DÉMOCRITE, Physica et mystica, CAG, II, p. 41-53.
— Démocrite syriaque, voir CMA, II, p. vii-xn ; 19-84.
CXVI INTRODUCTION

DENYS de FOURNA = Manuel d'iconographie chrétienne, intro-


duction et notes de M. Didron, traduction du Guide de la
peinture par P. Durand, Paris, 1845 [réimpr. anastatique,
New York, s. d.].
DIOSCORIDE, De materia medica, éd. M. Wellmann, Berlin,
1907-1914, 3 vols.
Frère ELIE OU HÉLIE, Vade mecum, voir infra, IV.
EMANUEL, voir infra, IV, ARCHELAUS latin.
GEBER, . inuest. = Liber Gebens de inuestigatione perfectio­
ns magisterìi, éd. dactylographiée de W.R. Newman, 1985
(ms. de base : Florence, Bibl. Riccardiana 933, xin e s., f.
1-24). Voir aussi infra, III, RUSKA J., « Übersetzung».
ID., Summa = The Summa perfectionis of Pseudo-Geber, a cri-
tical Edition, Translation and Study, by W.R. Newman,
Leyde, 1991.
GUILLAUME SEDACER, voir infra, Sedacina.
Frère HÉLIE ou ELIE, Vade mecum, voir infra, ГѴ.
HERMÈS, Liber rebis ou dabessi.
— STEELE R. et SINGER Dorothea Waley, «The Emerald
Table», Proc. of the R. Soc. of Med. 21 (1927), p. 485-501
ou p. 41-57.
— GOLINET Α., « Hermès, . dabessi », voir infra, III.
ID., Tractatus aureus, Manget, I, p. 400-445.
HiÉROTHÉE, Sur Vart sacré, CAG, II, p. 450-451.
Lettre d'IsL·, GAG, II, p. 28-35 ou MERTENS Michèle, Un
traité gréco-égyptien d'alchimie : La « Lettre d'Isis à Ho-
rus », Liège, 1984 (mémoire inédit).
JABIR IBN HAYYAN.
— JABIR, Septuaginta = BERTHELOT M., « Liber de Septuaginta
translatus a magistro Renaldo Gremonensi de lapide ani-
mali. Archéologie et hist, des sciences », Mém. de Γ Acad.
des Sc. de Vlnst. de France, 49 (1906), p. 310-363.
— JABIR, K. al-Khawâss, voir infra, III, HOLMYARD.
JABIR, Flos naturarum, voir infra, III, PINGREE.
JEHAN LE BÈGUE (copiste), voir supra, II, MERRIFIELD.
MARCUS GRJECUS, Liber ignium, GMA, I, p. 89-135.
Mappœ clauicula = SMITH G.S. et HAWTHORNE J.G., «Mappœ
clauicula. A little Key to the World of Medieval Tech-
niques », Philadelphie, TAPhS n.s., 6 4 , 4 ( 1974), p. 1-128.
MICHEL PSELLOS, voir supra, I, GMAG, VI.
BIBLIOGRAPHIE CXVII

MICHEL SCOT, Ars alchimiœ = THOMSON S.H., «The Texts of


Michael Scot's Ars Alchemie », Osiris 5 (1938), p. 523-559.
ID., Lumen luminum = WOOD BROWN J., An Enquiry into the Life
and Legend of Michael Scot, Edimbourg, 1897, p. 240-268.
MORIENUS, Liber de Compositione alchemice, Manget, I,
p. 509-519.
NÉOPHYTOS PRODROMENOS, voir A. DELATTE, Anecdota Athe
niensia, supra, II, 1, II ( = fase. 8 8 ) , p. 277-302.
OLYMPIODORE, Sur Vart sacré, CAG, II, p. 69-104.
Sur la très précieuse et célèbre orfèvrerie, CAG, II, p. 321-337.
Papyrus de Leyde, voir supra, I, Alch. gr., I, p. 84-109.
Papyrus de Stockholm, voir supra, I, Alch. gr., I, p. 110-151.
PAUL DE TARENTE, Theorica et practica, éd. dactylographiée
de W.R. Newman avec trad, anglaise, d'après la trans-
cription faite sur les manuscrits de Paris, BN lat. 14005,
xv e s., f. 167-184 et Paris, BN lat. 7159, xv e , xvi e , peut-être
xvn e s., f. 1-55.
De perfecto magisterio, voir supra, ARISTOTE.
PLATEARIUS, Circa instans = WÖLFEL H., Das Arzneidrogenbuch
Circa Instans (diss.), Berlin, 1939.
PLINE L'ANCIEN, Histoire naturelle,
— livre 24, texte établi, trad, et comm. par J. André, Paris,
1972.
— livre 25, texte établi, trad, et comm. par J. André, Paris,
1974.
— livre 27, texte établi, trad, et comm. par A. Ernout, Paris,
1959.
— livre 33, texte établi, trad, et comm. par H. Zehnacker,
Paris, 1983.
PSELLOS, voir Michel.
RAYMOND LULLE, Experimenta in quibus uerœ Philosophice
Chemicœ Operationes clarissime traduntur, Manget, I,
p. 826-848.
RAZI, Secret des secrets, trad, allemande = RUSKA J., Al-RazVs
Buch Geheimnis der Geheimnisse, Quellen и. Studien 6
(1937), p. 1-246.
Liber rebis, voir supra, HERMÈS.
ROGER BACON, Breue breuiarium, SM, p. 95-264.
ID., Liber experimentorum, SM, p. 202-228.
cxviii INTRODUCTION

ID., Speculum secretorum, SM, p. 387-408.


ID., Verbum abbreuiatum de leone uiridi, SM, p. 264-285.
RuFiNUS, éd. . Thorndike, The Herbal of Rufinus, Chicago,
1946.
Liber sacerdotum, CMA, I, p. 179-228.
Sedacina = BARTHÉLÉMY Pascale, La Sedacina ou VŒuvre au
crible, L'alchimie de Guillaume Sedacer, carme catalan de
la fin du xive siècle, I, Études et outils ; II, Sedacina, éd.
critique suivie du Liber alterquinus, 2 vols, Paris-Milan,
2002.
Septuaginta, voir supra, JABIR IBN HAYYAN.
SYNESIUS, Dialogue sur Démocrite, CAG, II, p. 56-69.
Teinture des pierres, CAG, II, p. 350-364.
THÉOPHILE, Diuersarum artium schedula = DODWELL C.R.,
Theophilus. The Various Arts (De diuersis artibus), Londres,
1961, éd. et trad. anglaise.
THÉOPHRASTE, Des Pierres = Earle E. CALEY et J.F.C. RI-
CHARDS, Theophrastus on Stones, Columbus, Ohio, 1956,
éd., trad, anglaise et comm.
Traités techniques, CAG, II, p. 321-392.
Travail des quatre éléments, CAG, II, p. 337-342.
Turba philosophorum,
— Manget, I, p. 445-494.
— Ruska J., Turba philosophorum : Ein Beitrag zur Geschichte
der Alchemie, Berlin 1931 ; réimpr. 1970.
Visio Arislei, éd. Ruska, Turba, p. 323-328 ou Manget, I,
p. 495-497.
VITRUVE, De Γ Architecture, VII, texte établi et trad, par B.
Liou et M. Zuinghedau, comm. par M.-Th. Cam, Paris,
1995.
ZOSIME, voir supra, I, Alch. gr., IV, 1 et CAG, II, p. 107-252.

III. OUVRAGES MODERNES

ANAWATI G.G., «L'alchimie arabe», dans R. RASHED et R.


MORELON (éd.), Histoire des sciences arabes, Paris, 1997,
III, Technologie, alchimie et sciences de la vie, p. 111-141.
ANDRÉ J., Les noms des plantes dans la Rome antique, Paris,
Les Belles Lettres, 1985.
BIBLIOGRAPHIE CXIX

Blass = BLASS F., DEBRUNNER Α., REHKOPF F., Grammatik des


Neutestamentlichen Griechisch, 14 e éd., Göttingen, 1976.
BRÉHIER ., Le monde byzantin, 3 vols, Paris, 1948-1950.
British Museum, Catalogue of Additions to the Manuscripts
192&1930, Londres 1959.
BURNETT С , «Late Antique and Medieval Latin Transla­
tions of Greek Texts on Astrology and Magic », dans P.
MAGD ALINO, Maria MAVROUDI (éd.), The Occult Sciences in
Byzantium, Genève, 2006, p. 325-359.
Carini = CARINI , « Sulle Scienze occulte nel medio evo e
sopra un codice della famiglia Speciale », Rivista Sicula di
se, lett. ed artiVll (1872), p. 30-63 ; 138-182 ; 465-490.
CARUSI Paola, « Fleurs minérales, minéraux fleurissants :
L'alchimie de l'Islam et son jardin», dans A. Paravi-
cini Bagliani (éd.), Le monde végétal. Médecine, Botanique,
Symbolique (Micrologus'Library, n° 30), Florence, 2009,
p. 25-62.
CHEVALIER U., Répertoire des sources historìques du moyen Age.
Bio-bibliographie, 2 vols, Paris, 1905-1907.
Ciccarelli = Catalogo di manoscritti filosofici nelle biblioteche
italiane (Corpus philosophorum Medii-dEvi, Subsidia),
— vol. 7, Novara, Palermo, Pavia, par G.M. Cao (et alii),
Florence, 1993, p. 29-106, « Palermo, Biblioteca Comu-
nale » par D. Ciccarelli. (J'indique entre parenthèses la
numérotation des folios donnée par ce catalogue : elle
diffère de celle inscrite au centre de la marge supérieure
des folios dans le manuscrit.)
CLINTOCK D. Me et FITTER R.S.R., Guide des plantes à fleurs
de VEurope occidentale, adaptation française de S. et Cl.
Favarger, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel-Paris, 1979.
COLINET Andrée, « Le livre d'Hermès intitulé Liber dabessi
ou Liber rebis », Studmed 3 e s., 36 (1995), p. 1011-1052.
FAD., «Le Travail des quatre éléments ou lorsqu'un alchi-
miste byzantin s'inspire de Jabir», dans I. DRAELANTS,
A. TIHON, B. VAN DEN ABEELE (éd.), Occident et Proche-
Orient : Contacts scientifiques au temps des Croisades. Actes
du colloque de Louvain-la-Neuve, 24 et 25 mars 1997 (Ré-
minisciences 5), p. 165-190.
Б AD., L'Anonyme de Zuretti. Un traité alchimique grec du
xive siècle, dissertation inédite, 4 vols, Louvain-la-Neuve,
1992 (thèse reprise en partie dans Alch. gr., X, voir supra).
схх INTRODUCTION

DELATTE Α., Anecdota Atheniensia, voir supra, Π, 1.


ID., « Le lexique de botanique du Parisinus Gr. 2419 », dans
Serta Leodensia (Bibi. de la Fac. de phil. et lettres de
rUniv. de Liège, fase. 4 4 , Liège, 1930, p. 59-101.
ID., «Le traité des plantes planétaires d'un manuscrit de
Leningrad», dans ΠΑΓΚΑΡΠΕΙΑ Mélanges Henn Gré­
goire, Annuaire de Vlnst. de philologie et d'hüt. orìentales et
slaves 9 (1949), Bruxelles, 1949, p. 145-177.
DELATTE A. et DELATTE ., « Un traité byzantin de géoman-
cie (codex Parisinus 2419), dans Mélanges Franz Cumont.
Annuaire de Vlnst. de philologie et d'hist. orientales et slaves
4 (1936), p. 575-658.
DELATTE ., Textes latins et vieux français relatifs aux Cyranides
(Bibl. de la Fac. de Philosophie et Lettres de l'Université
de Liège, fase. XCIII), Paris, 1942.
DE MONTFAUCON В., Bibliotheca bibliothecarum manuscripto
rum nova, 2 vols, Paris, 1739.
DE RICCI S., A Handlbt of Manuscripts in the Library of the Earl
of Leicester at Holkham Hall, Oxford, 1932.
DEVREESSE R., Le fonds grec de la Bibliothèque vaticane des
origines à Paul V (Studi e Testi 244), Vatican, 1965.
Dieterich = DIETERICH К., Untersuchungen zur Geschichte der
Griechbchen Sprache von der Hellenhthchen Zeit bis zum 10.
Jahr. n. Chr. (Byzantinische Archiv I), Leipzig, 1898.
DODOENS R., Histoire des plantes, traduction française avec
introduction, commentaire et concordance du Cruydt-
boeck van Rembertus Dodonœus, Anvers, 1644, par J.E.
Opsomer, Bruxelles, 1978.
DOYEN-HIGUET Anne-Marie, L'Epitome de la Collection
d'hippiatrie grecque (Publications de l'Institut orienta-
liste de Louvain, 54), 3 vols, Louvain-la -Neuve, 2006-
(vol. I paru).
FESTUGIÈRE A.J., La révélation d'Hermès Trismégiste, Paris,
1950-1954, 4 vols [réimpr. en 1 vol., 2007].
ID., «Un opuscule hermétique sur la pivoine», dans Her­
métisme et mystique païenne, Paris, 1967, p. 187-201.
FORBES R.J., Short History of the Art of Distillation, 2 e éd.,
Leyde, 1970.
ID., Bitumen and Petroleum in Antiquity, Leyde, 1936.
BIBLIOGRAPHIE CXXI

FORMENTIN Mariarosa, I codici greci di medicina nelle tre Vene­


zie (Università di Padova Studi bizantini e neogreci, 10),
Padoue, 1978.
FRANCŒUR L.B., Élémens de Technologie, Paris, 1833.
FRATI L., « Indice dei codici latini conservati nella R. Biblio-
teca universitaria di Bologna», Studi italiani di filologia
classica 16 (1908).
GAMILLSCHEG E . , HARLFINGER D. et HÜNGER H., Repertorium
der griechischen Kopisten, 3 vols, Vienne, 1981-1997.
GARCÍA-MORENO R., THOMAS Ν., « Cinnabar or Vermilion ? »,
dans KROUSTALLIS S., TOWSEND Ј.Н., CENALMOR BRUQUE-
TAS E., STIJNMAN Α., SAN ANDRES MOYA M. (éd.), Art
Technology : Source and Methods (Proceedings of the
Second Symposion of the Art Technological Source Re-
search Study Group), Londres, Archetype Publications,
2008, p. 141-143.
Conradi GESNERI Medici, De raris et admirandis herbh quee,
siue quod noctu luceant sine alias ob causas, Lunatice nomi-
nantur, Tiguri (Zurich), 1555.
GILLY C , « Sulla Genesi del Theatrum chemicum di . Zetzner
a Strasburgo », dans Magia, alchimia, scienza dal '400 al
'700; L'influsso di Ermete Trismegisto, C. GILLY et C. VAN
HEERTUM (éd.), 2 vols, Florence-Venise, 2002, I, p. 417-
467.
GOLTZ Dietlinde, Studien zur Geschichte der Mineralnamen in
Pharmazie, Chemie und Medizin von den Anfängen bü Para­
celsus (Sudhoffs Archiv 14), Wiesbaden, 1972.
GRIBOMONT Aurelie, « La Pivoine dans les herbiers astrolo-
giques grecs », Bolletino del 'Academia Belgica : Bulletin de
l'Institut hhtorique belge de Rome 74 (2004), p. 5-59.
H ALLEUX R., La métallurgie des métaux non ferreux dans l'An­
tiquité, thèse dactylographiée, 2 vols, Liège, 1977.
ID., «Méthodes d'essai et d'affinage des alliages auri-
fères dans l'Antiquité et au Moyen-Âge», dans Cécile
MORISSON et alii [edd.], L'or monnayé, I, Purification et al­
térations de Rome à Byzance (Cahiers Ernest Babelon, 2),
Paris 1985, p. 39-77.
H ALLEUX R. et MEYVAERT P., « Les origines de la Mappœ cla­
vicula», AHMA 54 (1987), p. 7-58.
HŒFER F., Hűtőire de la chimie depuis les temps les plus reculés
jusqu'à notre époque, Paris, 1842-1843, 2 vols.
CXXII INTRODUCTION

HOLMYARD E.J., «Jâbir ibn Hayyân», Proc. of the R. Soc. of


Med., Section Hhtory of Medicine 16 (1923), p. 46-57.
HORROCKS G., Greek : A History of the Language ant its Spea­
kers, Londres et New York, 1997.
HUMBERT J., LO disparìtion du datif en grec (du I er au Xe s.)
(Coll. ling. pubi, par la Soc. de Ung. de Paris, 33), Paris,
1930.
JOHNSON R.P., « Some continental manuscripts of the
Mappœ clauicula», Sp XII (1937), p. 84-103.
KAEPPELI Th., Scriptores ordinis Prœdicatorum medii oevi,
Rome, 4 vols, 1970-, vol. 2, 1975.
KAHN D., «Le fonds Caprara de manuscrits alchimiques
de la Bibliothèque universitaire de Bologne », Scriptorìum
XLVIII (1994).
KAIMAKIS D., Die Kyraniden (Beitrage zur Klassischen Phi-
lologie, 76), Meisenheim am Gian, 1976.
KIBRE Pearl, voir ТК et Albert.
EAD., «TWO Alchemical Miscellanies : Vatican latin mss.
4091, 4092 », Ambix VIII (1960), p. 167-176.
KRUMBACHER К., Geschichte der byzantinuchen Literatur von
Justinian bù zum Ende des Oströmischen Reiches (527-1453),
2e éd., Munich, 1897.
LAGERCRANTZ, voir supra, I.
LEROI-GOURHAN Α., L'homme et la matière, Paris, 1971, 2 vols.
LETROUIT J., « Chronologie des alchimistes grecs », dans D.
KAHN, S. MATTON (éd.), Alchimie : art, histoire et mythes.
Actes du 1 e r colloque intern, de la Soc. d'Étude de Γ Hist,
de FAlch., Paris-Milan, 1995 (Textes et Travaux de Chry-
sopœia, I), p. 11-93.
— «Hermétisme et alchimie : contribution à l'étude du
Marcianus grœcus 299 ( = M) », dans Magia, alchimia,
scienza dal '400 al '700. L'influsso di Ermete Trismegisto, C.
GILLY et C. VAN HEERTUM (éd.), 2 vols, Florence-Venise,
2002, I, p. 85-105.
LUCENTINI P. et PERRONE COMPAGNI V , J testi e i codici di Er­
mete nel Medioevo (Hermética Mediaevalia, 1), Florence,
2001.
MACQUER P.J., Élémens de chymie-pratìque, 2 e éd., 2 vols, Pa-
ris, 1756.
ID., Dictionnaire de chimie, 2 e éd., 2 vols, Paris, 1778.
BIBLIOGRAPHIE CXXIII

P. MAGDALINO, L'orthodoxie des astrologues : la science entre le


dogme et la divination à Byzance (vn€- xrve s.), Paris, 2006.
P. MAGDALINO et Maria MAVROUDI, The Occult Sciences in By­
zantium^ Genève, 2006.
Mac VAUGH, «Rufinus», dans C.C. Gillispie, Dictionary of
Scientific Biography, XI, New York, 1975.
MATTON S., «L'influence de l'Humanisme sur la tradition
alchimique», Micrologus III (1995), p. 179-345.
ID., «Alchimie et stoïcisme», Chrysopœia 5 (1992-1996),
p. 1-144.
Mayser = MAYSER E., Grammatik der Griechüchen Papyri aus
der Ptolemäerzeit, 4 vols, 1930-1934.
Mirambel = MIRAMBEL Α., Grammaire du grec moderne, Paris,
1949.
ID., « Participe et gérondif en grec médiéval et moderne »,
Bull, de la Soc. de Linguistique 56 (1961) p. 46-79.
ID., « Essai sur l'évolution du verbe grec en grec byzantin »,
Bull, de la Soc. de Linguistique 61 (1966), p. 167-190.
MORAVCSIK G., Einführung in die Byzantinologie, Darmstadt.
1976.
MULTHAUF R.P., The Origins of Chemistry, Londres, 1966.
NEWMAN W., « New l i g h t on the Identity of "Geber" », dans
Sudhoffs Archiv 69 (1985), p. 76-90,
ID., «The Genesis of the Summa Perfections», AIHS 35
(1988), p. 240-302.
OMONT H., Inventaire sommaire des manuscrits grecs de la Bi­
bliothèque Nationale, II, 1888.
OPSOMER J.E., voir R. DODOENS.
PATTIN Α., « Un recueil alchimique : Le manuscrit Firenze,
bibi. Riccardiana, . III. 13. 119 —Description et docu­
mentation — » , BphM 14 (1972), p. 89-107.
PERNOT H., Lexique grec moderne françaù, Paris, s. d. (1931).
PINGREE D. f, « Between the Ghâya and the Picatrix, II : The
Flos naturarum Ascribed to Jâbir». Introduction de Ch.
Burnett, JWl LXXII (2009), p. 41-80.
Psaltès = PSALTÈS S.B., Grammatik der Byzantinischen Chro­
niken (Forsch, z. gr. u. lat. Gramm., 2), Göttingen, 1913.
RUSKA J., « Sal ammoniacus, Nusadir und Salmiak », SHAW
1923/5, p. 1-23.
сххгѵ INTRODUCTION

ID., «Übersetzung und Bearbeitungen von al-Razis Buch


GeheimnL· der Geheimnuse », Quellen u. Studien 4, 3 ( 1935),
p. 1-87 [153-239].
ID., « Studien zu dem chemisch-technischen Rezeptsamm-
lungen des Liber sacerdotum », Quellen u. Studien 5, 2-3
(1936), p. 85-125.
ID., « Pseudepigraphe Rasis-Schriften », Osiris 7 (1939),
p. 31-93.
ScHiLBACH E., Byzantinkche Metrologie (Handbuch der Alter-
tumwissenschaft, XII, 4 ) , Munich, 1970.
SCHUBA, Hss. Pal. Lat. = SCHUBA L., Die medizinische Hand­
schriften der Codices Palatini Latini in der Vatikanischen
Bibliothek, Wiesbaden, 1981.
SEGRE-RUTZ Vera, Il giardino magico degli alchimisń, Milan,
2000.
E AD., « Botanica astrologica e chimia vegetale : Testi e im-
magini», Mkrologus XII (2004), p. 533-547.
STEINSCHNEIDER M., « Die Europäischen Übersetzungen aus
dem Arabischen bis Mitte des 17. Jahrhunderts », S AWW
149 (1904) et 151 (1905).
TABACHOVITZ D., Études sur le grec de la basse époque (Skrif-
ter utgivna av. K. Humanistika Vetenskaps Samfundet i
Uppsala, 36, 3), Uppsala et Leipzig, 1943.
THOMAS N., « De la recette à la pratique : l'exemple du lutum
sapientiœ des alchimistes », dans CORDOBA DE LA LLAVE R.
(éd.), Crafts treatises and handbooks : the Dissemination of
technical knowledge in the Middle Ages - International sym­
posion Córdoba, 6-8 de octubre de 2005, à paraître.
THOMPSON D. V., « Trial Index to some Unpublished Sources
for the History of Mediaeval Craftmanship », Sp X
(1935), p. 410-431.
ID., «Medieval Color-Making», 1 22 (1935), p. 456-468.
ID., « More Medieval Color-Making Tractatus de Coloribus
from Munich, Staatsbibliothek, Ms. latin 444 », 1 24
(1936), p. 382-396.
HMES - THORNDIKE L., A History of Magic and Experimental
Science, New-York, 1923-1941, 6 vols.
ID., Michael Scot, Londres, 1965.
Thumb = THUMB Α., Handbuch der Neugriechüchen Volks­
prache, 2 e éd., Strasbourg, 1910.
MANUSCRITS cxxv
TIHON Anne, « Les textes astronomiques arabes importés
à Byzance aux x i e et x n e siècles», dans I. DRAELANTS,
A. TIHON, B. VAN DEN ABEELE (éd.)» Occident et Proche-
Orient : Contacts scientifiques au temps des Croisades. Actes
du colloque de Louvain-la-Neuve, 24 et 25 mars 1997 (Ré-
minisciences 5 ) , p. 313-324.
TRAPP E. et alii, Lexikon zur Byzantinischen Gräzität, besonders
des 9.-12. Jahrhunderts, Vienne, 2001-2007-.
TRIANDAPHYLLIDIS M.A., DieLehnwörterderMittelgriechischen
Vulgärliteratur, Strasbourg, 1909.
TROOST ., Précis de chimie, 3 2 e éd., Paris, 1900.
VIANO Cristina, «Gli alchimistici greci e Y acqua divina»,
dans F. CALASCIBETTA (éd.), Atti del VII convegno Nazio-
nale di Storia e fondamenti della chimica (L'Aquila, 8-11
Ottobre 1997), p. 61-70.
VINCIGUERRA Α., « The Ars alchemie : the First Latin Text on
Practical Alchemy», АтЪіх 56 (2009), p. 57-67.
WILSON W.J., «An Alchemical Manuscript by Arnaldus de
Bruxella», Osiris 2 (1936), p. 220-401.
WOOD BROWN J., An Enquiry into the Life and Legend ofMichael
Scot, Edimbourg, 1897.
ZERWICK M., Biblical Greek, adaptée de la 4 e édition latine
par J. Smith, Rome, 1963.

IV. OUVRAGES INÉDITS CONSULTÉS SUR MANUSCRITS.

ARCHELAUS (latin), De corporïbus et spiritibus, inédit, voir su­


pra, sources С, 2, et infra, apparat des sources R 5, 7, 8
et R 3 H 21.
Frère ELIE, Vade mecum, voir supra, sources С, 1, et infra,
apparat des sources R 16 H 5- R 18 H 7.
Experimentumfitex sex oléis, Vatican, Pal. lat. 1330, voir infra,
apparat des sources R 19 et supra, sources С, 1.
Frère GAUTIER (frater Gualterius ordinis predicatorum della
Fiamma), Palerme, В. Com. 4Qq AIO, voir supra, sources
C,l.
Maître JACQMAIN (magister Iacominus prouinciaUs de rialto
de vignone, variantes : Iacobinus de Rialto prouincialis ou
même Iacobus), Palerme, B. Corn. 4Qq AIO, voir supra,
CXXVI INTRODUCTION

sources С, 1, et infra, apparat des sources R 31, H 1, H


14, H 31.
LAURENT BUTI, Palerme, B. Corn. 4Qq AIO, voir supra,
sources G, 1.
Lumen luminum ex libris medicorum..., voir supra, sources C, 3.
MICHAEL DE SIGOLIS ordinis fratrum predicatorum, Palerme,
B. Corn. 4Qq AIO, voir infra, apparat des sources R 4 H
22.
Liber domini Ramundi prouincialis, Palerme 4Qq AIO, voir
infra, apparat des sources R 1 H 18, H 32.
THÉODORIC de GERVIA, Aqua uite, Londres, Sloane 1754, f.
16 v 17 v et 33-36.

V. MANUSCRITS UTILISÉS POUR LES SOURCES.

Bologne, B. Univ. lat. 138 (104), XVe s.


Londres, BL Sloane 692, XVe s.
Londres, BL Sloane 1754, ХИГ-ХІѴе s.
Londres, BL Sloane 3457, XVe s.
Milan, Ambrosianus gr. H 2 inf., XVIe s.
Palerme, B.Com. 4 Qq AIO, XIVe s.
Paris, BN lat. 7400 A, XIII e s.
Paris, BN lat. 14005, XVe s.
Paris, BN nouv. acq. lat. 1295, XVe s.
Vatican, BAV lat. 4092, XIVe s.
Vatican, BAV Pal. lat. 978, XIII e s.
Vatican, BAV Pal. lat. 1267, XIVe s.
Vatican, BAV Pal. lat. 1330, XVe s.
Vatican, BAV Pal. lat. 1339, XIVe s.
INDEX SIGLORVM

I . IN TEXTO GIL4ECO :

H = Holkhamicus gr. 109, saec. XV.


H* = scriba scribendo.
H2 = reuisor a scriba certe distinctus.
H3 = manus recentior.
Lag = Lagercrantz, in editione.
Lag' = Lagercrantz, in annotatione.
R = Parisinus gr. 2419, anno ± 1460.
R1 = scriba scribendo.
R2 = reuisor a scriba certe distinctus.
R3 = alter reuisor.
Yannopoulos = uerbaliter ad me.

2 . IN TEXTIS FONTIUM LATINIS :

a) codices
Bol = Bologne, В. Univ. lat. 138 (104), saec. XV.
Ρ = Paris, BN lat. 14005, saec. XV.
Pal = Palerme, B. Gom. 4 Qq AIO, saec. XIV.
SI = Londres, BL Sloane 692, saec. XV.
Sl a = Londres, BL Sloane 1754, saec. XIII-XIV.
Sl b = Londres, BL Sloane 3457, saec. XV.
V = Vatican, BAV lat. 4092, saec. XIV.
Vp = Vatican, BAV Pal. lat. 1267, saec. XIV.
b) editiones, uide supra, p. схш-схѵш.
<А. Recepta e codice
Parisino gr. 2419 hausta>
R 1. Περί τή§ λαγαρίσεως άφροδίτη$. Vide infra,
С, R 1 Η 18.
5 R 2. rupi λαγαρισεως του διό$. Vide infra, С,
R 2 Η 19.
R 3. ГІ€рІ λαγαρίσ€ως του κρόνου. Vide infra, С,
R 3 Η 21.
R 4. Περί τοΰ ταρτάρου. Vide infra, С, R 4 Η
io 22.
R 5. Περί άσβεστου των ώων. — Ό άσβεστος
των φλοιών τών ώών ούτως γίνεται. Βάλε άπ' αυτά
δσα βούλει eis τανάκιν ώμον και πώμασον αυτό
καλώς και βάλε αυτό εις τον φοΰρνον τον πηλινον
15 και αφες αυτό ήμερόνυκτον εν ή εως δτου να ενη
ικανό ν.

R 5-R 8 : R, f. 289, 18-36.

15 ήμερόνυκτον per signum R.

R 5 Archelai, De corporìbus et spiritibus. Vat. Pal. lat. 1339,


xiv° s., f. 100v-101, Londin. Sloan. 1754, xiii°-xiv° s., f. 87 v
(= Sla) : Incipit liber χ de calcinatione ouorum galline. — Ac-
cipe testas ouorum galline quantum uis et mitte in lexiuium
quasi tepidum et dimitte ibi per xv dies naturales [xv d. n. :
tres dies et totidem noctes Sla] deinde extrahe et frica in aqua
tepida inter manus tuas donee turpia inde recédant et sicca ad
<A. Recettes tirées du Parisinus gr. 2419 *>

R 1. Purification du cuivre, voir infra, С, R 1 H 18.


R 2. Purification de l'étain, voir infra, С, R 2 H 19.
R 3. Purification du plomb, voir infra, С, R 3 H 21.
R 4. À propos du tartre, voir infra, G, R 4 H 22.
R 5. La chaux d'oeuf. — La chaux de coquille d'oeuf se fait
comme suit. Mettez-en à volonté dans un plat en terre crue
que vous bouchez bien, placez-le dans un four de potier et
laissez-y vingt-quatre heures ou à suffisance1.

solem inter duos lin theolos. Deinde imple ollam crudam et di-
mitte in fornace fìguli tribus uel 4 diebus donec erit infrigidata
fornax et, olla optime bituminata bitumine philosophorum ut
calx non comburatur ab igne, extrahe et inuolue in pelle in 8
diebus, aperi et inuenies calcem lune quam reconde ad horam
necessitatis.
— Cf. Vat. Pal. lat. 978, XIII 0 s., f. 46 : Calcinatio testarum.
— Calcinatio testarum sic fit. Accipe testas ouorum quantum
uis et impie ollam et superpone coopertorium bene argillatum
non seratum et pone in fiirno calcinationis super tripodem et
da telón fortissimum 3 dies et 3 dies et calcinatur et albatur.

* Pour les notes dont l'appel est resté sans réponse en bas
de page, l'on se reportera aux Notes complémentaires en fin
de volume, p. 77-121. — Pour l'explication des p h é n o m è n e s
de langue, on lira dans l'introduction le chapitre qui leur est
consacré, supra, p. XXI-XLVII.
2 RECEPTA PARISINI, R 6 - R 7

R 6. Περί κρόκου του σιδήρου. — Ό κρόκος του


σιδήρου ούτως γίνεται. Λάβε ρίνισμαν σιδήρου και
βάλε αυτό εις δοίδυκαν σίδηρο ν και βάλε αυτό εις
πυρ και φύσα αυτό μετά μηχανής άχρι αν κοκ-
κινίση. Και δταν κοκκινίση, ρΐψον αυτό εις ολμον
χαλκοΰν και τ ρΐψον αυτό μετά όγδοχερίου καλώς
εως αν γενηται καλόν τριμμαν και κροκάτον. "Υσ­
τερον δε μετά ταύτα όταν σκευασθή με το αυγό ν,
ούτως θέλει είσθαιν πολλά κολλητικόν ότι όπου τό
βάλεις αυτό πλέον εκβαλμαν ουκ έχει.
R 7. Περί των σταλαγμάτων εν ποίω καιρώ μέλ­
λει γενέσθαι. — Τα σταλάγματα οφείλει γενέσται
από μαρτίου μηνός άχρι σεπτεμβρίου τελός, ει δε
άλλως, ουδέν θέλουν βάφειν καλά. Και τό ύδωρ τό
σταλαγμένον πρέπει ίνα άναπαυθή άχρι αν ή όδμή
αυτών έξέλθη απ' αυτών, εις δε άλλον τρόπον γί-

4 μηχανής ego : μη χ ν R || 4-5 κοκκινίση ego : κοκινι^ R ||


5 κοκκινίση ego : κοκινι01 R || 6 όγδοχερίου ego : ογδοχαιρ R ||
7 γένηται ego : -νοι τίαι) R || τριμμαν ego : τρίμαν ut semper R ||
9 είσθαιν ego : ή σ θ ( ι ν ) R || κολλητικόν ego : κολυτικον R || 16 έξ-
έλθη ego : -ελθ' R.

R 6 Paris. BN lat. 7400 A, XIII° s., f. 4 3 v : Lumen luminum di-


citur ex libris medicorum et experimentis philosophorum collectis. De
zapharan. — Quomodo fiat zapharan metallicum. Sume limatu-
ram ferri et in cocliario ad ignem positum, suffla cum foUibus
donee calefiat. Calefactam in mortario tere donee subtilissimus
fiat puluis. Et to tiens hoc fiat donee accipias colorem zapha­
ran. Hoc omni rei inseparabiliter adherebit. — Bonon., BU 138
( 1 0 4 ) , xv° s., f. 3 1 3 v : Liber qui Lumen luminum dicitur... De cro­
co ferri quomodo fit. — Crocus ferri sic fit. Recipe limaturam
ferri quantum uis et in cochliari ferri pone et super igne pó-
sito sufla donee limatura calefiat. Quam calidam rubeam pone
in mortario et optime teras donee in subtilissimum puluerem
REC. DU PARISINUS, R 6 - R 7 2

R 6. Le safran de fer. — Le safran de fer se fait ainsi. Pre-


nez de la limaille de fer et mettez-la dans une cuiller2 de fer ;
portez-la au feu et soufflez avec les soufflets jusqu'à ce qu'elle
rougisse. Lorsqu'elle est rouge, versez-la dans un mortier de
cuivre et broyez bien avec un pilon jusqu'à l'obtention d'une
belle poudre safranée. Préparée ensuite avec de l'œuf, elle
adhérera tellement fort qu'on ne pourra plus l'enlever où
que vous l'appliquiez3.
R 7. Moments favorables pour les distillations. — Il faut
réaliser les distillations depuis le mois de mars jusqu'à fin
septembre, autrement les distillais ne teindront pas bien. Il
convient que l'eau distillée4 repose jusqu'à ce qu'ils perdent

redigatur. Et hoc fiet 7 et ampLius donec croci boni colorem


habuerit et serua. Que cum sic preparata fuerit, rei cui addita
merit [macula] adherebit —Vat. Pal. lat. 978, хш° s., f. 51 :
Safran quomodo fiat. — Limaturas martis quantum uis sume et
in cocleari ferreo pone quod, postquam in telón miseris, cum
foìlibus sufla donec limatura calefiat. Quam calidam exeuntem
in mortarium proicias et optime teras donec in subtilissimum
puluerem transeat. Hoc fac decies et safram colorem habeat.
Et, postquam sic preparátum fuerit, omni rei cui additum fue-
rit, inseparabiliter adherebit.
R 7 Archelai, De corpońbus et spirìtibus, Vat. Pal. lat. 1339.
xiv° s., f. 4-4v : Incipit liber determinationum omnium distil-
lationum et sublimationum [...] — Omnes ergo distillationes
debent fieri a medietate marţii usque in fine mensis septem­
bres. Et si [... ] feceris in aliis temporibus, non bene tinget tinc-
tura tua [...] Omnes uidelicet distillationes aque facte pausare
uolunt longo tempore donec fumositas odoris fimi et fumositas
odoris ignis erunt delete pausando. Quod si non facis, opera-
tionem nigram facis, non autem albam nec rubeam.
Sine autem omni spiramine debes dimitiere pausare in loco
temperato, s. in fouea sub terra structa in qua ponas ollam ma­
gnani cum aqua frigida et sábulo mixto quia sabulum seruabit
frigiditatem aque. Mutări uero debet aqua irTsabulum de quar­
ta in quartam diem, donec in fine xv aggregátum erit maioris
subtilitatis et acuitatis quia consumpte sunt omnes infirmi-
tates et fumositates que superius diete sunt. Deinde poteris
conficere elixir album et rubeum et tingit tinctura rubea et al­
ba.
3 RECEPTA PARISINI, R 7 - R 9

νωσκ€ δτι ό κόπος σου θέλει εϊσταιν άνευχάριστος.


Και αυτά χωρίς αναπνοή ν ¿φίεται είς τόπον cu-
κρατωμένον, οφείλεις δε φυλάξαι ταύτα είς τούτον
τον τρόπον. Βάλε το ύδωρ το σταλαγμένον είς πι-
νάκιν, και το πινάκιν εκείνον βάλ€ τον είς άγγειον
δπου να 'χει ύδωρ ψυχρόν και ψάμμον, διότι απ'
αυτήν τήν ψυχραν βαστάζεται το ύδωρ το σταλαγ­
μένον. Γίνωσκ€ бе οτι από б' ημερών ξως δ' μέλλεις
¿λλάσσων το ύδωρ και τον άμμο ν, και τούτο ττοίει
εως ημέρας ιε'· ούτως δέ ή δύναμις τοΰ ύδατος
πληθύνεται και έχει μ€γαλώτ€ρην δύναμιν και λεπ-
τότερην, και ούτως ημπορείς να σκεύασες το έλεζίρ
<καί βάψει είς> λευκον και έρυθρόν χρώμαν.
R 8. Пбрі άναλυμάτων. — Τα άναλύματα μέλ­
λουν γενέσθαι από μηνός μαίου εως τέλος αόγουσ-
του. νΕκτοτ€ δντες, καλτζινωνουνται βελτιώτερα και
άναλοΰνται δλα τα λεπτά των μοιρών. Ή δέ άνά-
παυσις αυτών έστω εως ημέρας ε' και εις εκαστον
άνάλυμαν. Ούτως ποιοϋσιν οι διδάσκαλοι από τον
ασβέστη ν τον μέγαν λίθον, και έάν ούτω où ποιή­
σεις, ουδέν θέλει βάψειν ποτέ εις λευκον χρώμαν ή
έρυθρόν.
R 9. Псрі λαγαρίσεως τοΰ διός. Vide infra, С,
R 9 Η 20.

1 κόπος σου ego : κόποσου R || είσταιν ego : ήστεν R || 5 άγγειον


ego : αν™' ut semper R || 6 να 'χει ego : να χει R || 8 ήμερων et
10 ημέρας per signum ut semper R || 11 μεγαλώτερην ego cf.
λεπτότερην in 1. 11-12 : -λοτρ' R || 11-12 λεπτότερην ego : -ριν R ||
13 καΐ βάφει εις addidi cf. infra, finem R 8 || 14 άν<χλυμάτων
ego : στ<χλαγμάτων R || 15 μαίου cryptographicis litteris R ||
16 βελτιώτερα ego : βετίοτρ R || 20 τον μέγαν λίθον ego : του μ γαν
λιθ' R H 21 θέλει ego : θελ' ut plerumque R.
REC. DU PARISINUS, R 7 - R 9 3

leur odeur, sinon sachez que votre peine sera vaine.


Il convient aussi de les abandonner dans un endroit tem-
péré et non venteux et de les conserver de la manière
suivante. Mettez l'eau distillée dans un plat, et ce plat
déposez-le dans un vaisseau contenant de l'eau froide et du
sable, parce que l'eau distillée se conserve dans cette fraî-
cheur. Sachez aussi qu'il faut changer l'eau et le sable de
quatre en quatre jours et le faire pendant quinze jours : ainsi
la puissance de l'eau s'accroît, elle possède une force plus
grande et plus subtile, et vous pouvez ainsi préparer l'élixir
<qui teindra dans> la couleur blanche et la rouge5.
R 8. Les sublimations. — Les sublimations doivent s'opérer
depuis le mois de mai jusqu'à fin août. Si elles se font à cette
époque, elles se calcinent mieux et toutes les composantes
subtiles de leurs parties sont divisées. En outre, pour chaque
sublimation le repos sera de cinq jours. Les maîtres font ainsi
la grande pierre à partir de la chaux et si vous ne travaillez
pas ainsi, elle ne teindra jamais, ni pour la couleur blanche,
ni pour la rouge6.
R 9. Purification de l'étain, voir infra, С, R 9 H 20.

R 8 Archelai, De corporibus et spirìtibus,Vat. Pal. lat. 1339, xiv°


s., f. 4 V ( sequitur) : [... ] multi errant qui nesciunt tempus inci-
piendi sublimationes et calcinationes et hoc a medietate maii
usque ad exitum augusti et in istis terminis omnes sublima-
tiones debent esse complete et post sublimationes dimittant
ut melius calcinentur et subtiliantur omnes superfluitates par-
tium [...] etsicperdiesviresidendo [...] sicutfaciuntmagistri
de calce lapidum. Et si hoc non feceris, non tingit in composi-
tione elixir in albedine uel in rubidine.
4 RECEPTA PARISINI, R 10 - R 14
R 10. Περί του ποιήσαι την σ€λήνην ϊνα δέχηται
τον αρην. Vide infra, С, R 10 Η 12.
R 11. Псрі του ηλίου. Vide infra, С, R 11 Η
13.
R 12. Δοκιμή των £' πλανητών. — "Οταν βούλη
νοήσαί τι πράγμα ei Ιστιν ήλιος ήτ€ αψροδίτη ή
άλλον τι, ποιήσον ούτως* Лабе άλας ¿μμωνιακον
και ιόν ξ υ στον, και ταύτα τρίψας καλώς, ευκρά-
τωσον αυτά μ€τα δξους δριμέος και ουρον παιδος
θηλυκού. Είτα μ€τα ταύτα τρίψον отсрса τον πλα-
νήτην δν βούλ€ΐ. Και ci μέν κρατήσ€ΐ το χρώμα,
€στι καθαρός, €ΐ ο ουν, ουχί.
R 13. Псрі γλυκασίας αφ ροδί τη ς. — Лабе κομίδι
λίτραν α' καΐ κολοφωνίαν λίτρας β', τρίψον ομού
και σκεύασον. Και δταν αναλυσ€ΐς τήν αψροδίτη ν,
ριψον απ' αυτήν τήν πουλδβρην Ισω όμου, €ΐτα
χυσον καί, Ινθ' αν χυσ€ΐς αυτήν, έστω και !κ€ΐ από
τήν πούλβ€ρην.
R 14. Όρισμος π€ρί κάλου πν€υματος. Εις ήλιον
και σ€λήνην уіѵстаі. — 'Από τήν σ€λήνην ή τον
ήλιον μοιραν δσην βουλβις λαβών, τρίψον καί μΐξον
€ΐς τον σάπωναν eis άγγ€ΐον υελίνον δ βουλ€ΐ, καί
ανάλυσε αυτά έσω €ΐς το χουνίν. "Оттер αναλυμένο ν,

R 12-R 14 : R, f. 289\ 6-18.


5 πλανητών per signum R || βούλη ego : βουλ' R || 6-7 ήλιος
et άφροδίτη et άλας άμμωνιακον per signum ut plerumque R ||
9 δξους per signum ut plerumque R || 10-11 et p. 5 , 1 0 πλανήτην
ego : πλάνη ^ R || 11 et 22 et p. 5, 4 et 12 βούλει ego : βουλ' R ¡|
13 άφροδίτης per signum ut semper R || κομίδι cryptographicis
litterisR || 14 κολοφωνίαν ego : κωλφ R || 15 GXZVCUJOV ego : σκέβ-
R || άφροδίτην per signum ut semper R || 19 πνεύματος ego :
πνς R || 19 et 20 ήλιον et σελήνην per signum ut semper R ||
22 ύελίνον ut semper R.
REG. DU PARISINUS, R 10 - R 14 4

R 10. Préparation de l'argent pour qu'il accepte le fer,


voir infra, С, R 10 H 12.
R 11. À propos de Гог, voir infra, С, R 11 H 13.
R12. Essai des sept métaux. — Lorsque vous voulez savoir
si un objet est de l'or, ou du cuivre, ou autre chose, faites
ainsi. Prenez du sel ammoniac et du vert-de-gris, broyez-les
bien et mélangez-les avec du vinaigre piquant et de l'urine
de fillette7. Puis avec ce mélange frottez vigoureusement le
métal que vous voulez. Si sa couleur est fixe, il est pur, sinon
non8.
R 13. Adoucissement du cuivre. — Prenez une livre de
gomme et deux livres de colophane, broyez ensemble et pré-
parez. Lorsque vous fondez le cuivre, jetez-y de cette poudre,
ensuite coulez et, là où vous coulez, ajoutez là aussi de la
poudre9.
R 14. Instruction à propos d'un bon esprit10. Elle est va-
lable pour l'or et l'argent. — Prenez d'argent ou d'or la part
de votre choix, broyez et mélangez à du savon dans le vais-
seau de verre qui vous plaît et fondez dans le creuset. Après

R 12 CMAL VI, p. 102, n° 451, Boston, Medical L. 18, Bam-


berg a. 1464-1468, f. 114 v : Item ad experimentandum utrum
aurum sit bonum et naturale. Experimentum breue et sine
cementatione. Recipe ergo partem unam uiridis eris,... salis
armoniaci... cum urina... Vnge illud aurum quod probare uo-
lueris et pone ad ignem,... et postea proice in urinam. Et si
uideris colorem auri puri obrisi, tunc est bonum et naturale.
Si autem fuerit denigratum, tunc non est bonum nec est na-
turale. Vel etiam si fuerit liuidum, id est, mutatum in liuidum
colorem, non est bonum nec est purum. — Cf. CMAL VI, p. 450
n° 98, San Marino, Huntington L. 1051, xv°-xvi° s., f. 118 : Ad
probandum aurum uel argentum. Primum si sit luna. Recipe
salis armoniaci, uiridis eris ana [...] et si pura sint metalla,
non uariabitur color in eisdem ; sin autem, ruscus erit.
R 13 Vat. Pal. lat. 978, XIII 0 s., f. 4 2 v : De mollificatione
ueneris. — Accipe libram unam de gummi arabico et mediam
libram pieis grece et tere per se, postea confice simul et, quan-
do es colatum fuerit, proice intus de hoc puluere et tere simul
multum et tiet dulce superius omne naturale.
5 RECEPTA PARISINI, R 14 - R 18
ευγαλε Tas uXas από το άγγ€Ϊον. Και δταν γένοι
αυτό φοράς τρεΐ5, δσον απομένει καθαρόν γίνεται
λευκή σελήνη, πλην μόνον φθείρεται eis τήν δοκι-
μασίαν τοΰ apeos. Και ει μεν βούλει ίνα γλυκάνει
5 αυτό, τριψον ή άνάλυσον eis το άλας άμμωνιακόν
αυτό, ανάλυσε α' αυτό eis ö|os δια να συμπιθη
καλά eis αυτό. Άκολουθηθη ή ιατρεία αυτή eis
άληθε$ διότι απ' αύτοΰ ετερόν τι ουκ εστίν χρεία
να avaXuaeis μετ' αυτό. Kai BeXeis ίδειν τήν έν-
10 έργειαν αύτοΰ, δτι, καν δποιον πλανήτη ν βουλεις
ποιήσαι, βάλε άπ' αυτό μοιραν α' eis μοίραβ ζ' τοΰ
πλανήτου και άποκαταστήσεται δ βούλει.
R 15. Ή πράξι$ τη s έπανωγραφή$. Vide infra,
С, R 15 Η 11.
15 R 16. Σκευασία uŐaros eis το ¿ναλΰσαι τον έρμη ν
εΐ5 ύγρόν εκλαμπρον θαυμαστόν. Vide infra, С, R
16 H 5.
R 17. "Υδωρ τό αυτό άναλύοντα τον αυτόν έρμη ν.
Vide infra, С, R 17 Η 6.
20 R 18. "Eтеρον κεφάλαιον uôaTos επάνω eis τον
κρόνον. Vide infra, С, R 18 Η 7.

3 σελήνη per signum ut semper R || 4 άρεος per signum


martis R H 6 δξος per signum ut plerumque R || 9 ίδεΐν ego :
είδη ν R || 11 μοιραν et μοίρας per compendium μ01 ut semper R Ц
12 πλανήτου ego : πλάνη τ R.
REG. DU PARISINUS, R 14 - R 18 5
la fonte, enlevez les scories du vaisseau. Lorsque cela s'est
fait trois fois, la partie pure qui reste est de l'argent blanc,
sauf qu'il est détruit dans l'essai sur l'enclume. Si vous vou-
lez l'adoucir, broyez-le ou fondez-le dans le sel ammoniac
que vous dissolvez d'abord dans du vinaigre de façon qu'il en
soit bien imbibé. On suivra cette médecine en vérité parce
qu'en utilisant cet esprit, il n'est pas nécessaire de dissoudre
autre chose avec lui. Et vous verrez son action, car, quel
que soit le métal que vous désirez obtenir, projetez une part
de cette préparation sur sept parts du métal et votre désir
s'accomplira11.
R 15. Confection de la teinture, voir infra, С, R 15 H 11.
R 16. Préparation d'une eau pour dissoudre le mercure
en un merveilleux liquide brillant, voir infra, С, R 16 H 5.
R 17. Eau dissolvant ce mercure de la même façon, voir
infra, С, R 17 H 6.
R 18. Autre chapitre, celui de Геаи sur le plomb, voir
infra, С, R 18 H 7.
6 RECEPTA PARISINI, R 19 § 1

R 19. 1. Έλαιον του έρμου оттер ек τούτου


γινουνται πνεύματα δ', ήγουν στοιχεία, ατινα εύγα-
λόμενα και λαγαρισμένα ακολουθεί ή ιατρεία πάνω
εις τον έρμήν τον ζώντα εις πάσαν δοκιμήν. —
5 Πρώτον λάβε λίτραν α' απέ τον δια και άναλυσας
χΰσον εσω εις έτερον χωνίον έχοντα έρμήν ζώντα
λίτραν μίαν και τάραξον μετά ξύλου άχρι αν ευ ή
μικτή. Είτα έασον ψυγήναι και θέλει γένειν είδος εις
το τρίβεσθαι. Είτα τρίψον αυτό και βάλε το τριμ-
10 μαν εις πανίον λινον και πλΰνον αυτό μετά ύδατος
κοινού άχρι αν το ύδωρ έξέλθτ) καθαρόν, είτα εασον
ξηρανθήναι. Και μετά το ξηρανθήναι, ενωσον μετά
οξους δριμέος καΐ βάλε αυτά εις ολμον μαρμάρινον
εις ύγρόν τόπον και το ύποκειμένον θέλει λύσειν
15 εις ύδωρ εως ημέρας η'. Και όταν λύσει, λαδε αυτά
και στάλαξον με τήν γλώσσαν εις άγγειον υελίνον
άχρι αν έχεις αυτό καθαρόν και διαυγές. Είτα βάλε
αυτό το έλαιον, ή το ύδωρ, διά νά σταλάξει εις
άγγειον υελίνον μετά λαμπίκου. Και δος < π ΰ ρ >
20 εύκρατο ν έκ των ανθράκων εως ώρας κδ' και συν-
αξον το στάλαγμα εις τήν άμπουλαν και τοΰτο το

R 19 : R, f. 291, 26-f. 2 9 1 ν , 31.

1 έρμου per signum ut semper R || 2 πνεύματα ego :πνάταΚ ||


3 ακολουθεί ego : θή R || 4 πασαν ego : π α R || 5 λίτραν per
signum ut semper R || Sia per signum ut semper R || 7-8 εύ ή
μικτή dubitanter scripsi : εφιμικτει R || 11 έξέλθη ego : -ελθ R ||
16 γλώσσαν ego : γλώσαν R || 19 πυρ addidi : in extrema 1.
om. R И 20 των ego : τω R.

R 19. 1. Liber clarìtatis, Darmstaedter, II, 8 5 , e ms. Bonon.,


BU lat. 164 ( 1 5 3 ) , xiv° s. : Ad faciendum oleum argenti uiui.
— Ad faciendum oleum argenti uiui ex quo postea extrahuntur
quatuor elementa, ex quibus elementis extractas et purificatis
REC. DU PARISINUS, R 19 § 1 6
R19.1. Huile de mercure dont naissent quatre esprits, ou
plutôt quatre éléments, lesquels, extraits et purifiés, sont à la
base de la médecine à toute épreuve utilisée sur le mercure
vif12. — Tout d'abord prenez une livre d'étain, fondez-le,
versez-le dans un autre creuset contenant une livre de mer-
cure vif et mélangez avec un bâton jusqu'à ce qu'il y soit bien
mêlé. Laissez refroidir : il se formera une substance friable13.
Broyez-la, mettez la poudre dans un morceau de toile, la-
vez à l'eau ordinaire jusqu'à ce qu'elle sorte claire et laissez
sécher. Après le séchage, unifiez avec du vinaigre piquant,
mettez dans un mortier de marbre dans un lieu humide et
le sédiment se liquéfiera en eau en huit jours. Lorsqu'il est
liquéfié, prenez le liquide, siphonnez avec une languette de
tissu dans un vaisseau de verre jusqu'à ce qu'il soit pur et
clair. Prenez ensuite cette huile, c'est-à-dire l'eau, pour la
distiller dans un vaisseau de verre muni du chapiteau de
l'alambic. Donnez <un feu> de charbons modéré pendant
vingt-quatre heures, recueillez le distillât dans une ampoule :

fit medicina perfecta super mercurium uiuum et facit ipsum


perfectum ad omne iudicium.
In primis fundatur libra una stagni et prohiciatur in ipso
libra una mercurii uiui et ducatur cum báculo de ligno ut ad
inuicem optime incorporentur. Et dimitte infrigidari et ueniet
tune lapis frangibilis. Теге ergo ipsum bene supra porfidum et
pone ipsum in panno lineo et laua ipsum ter cum aqua com­
muni donee aqua exeat bene clara ; deinde desiccetur ad solem.
Et cum fuerit desiccatum, incorpora cum eo super lapidem li­
bram unam mercurii sublimati et subtiliter puluerizati. Postea
extende dictam matériám super dictum lapidem et ponatur in
loco húmido ut materia dissoluatur. Cum uero fuerit dissoluta,
permitte ipsam residere in uase uitreo per duos dies ut feces
ipsius descendant ad fundum. Deinde euacua illud quod erat
darum in alio uase uitreo et mundo. Et sic successiue facias
transmutando dictum oleum singulis duobus diebus donee ha-
beas ipsum clarissimum et lucidissimum in colore ambrarum.
Deinde pone dictum oleum sic clarissimum ad distillandum et
detur in principio temperatissimus ignis per duodecim horas
continuas. Et aqua que inde exierit caute recolligatur in am-
pulla uitrea quia ista aqua est primum elemen tum.
7 RECEPTA PARISINI, R 19 § 1-3
στοιχ€ΐον το πρώτον έστιν υπέρ Хе и коv. Τελειουσών
δε των ωρών, εΰγαλον τήν αμπουλαν μετ' εκείνον τό
ύδωρ καί βάλ€ ετερην αμπουλαν cis το λαμπίκον,
τήν δε εχουσαν το ύδωρ πωμάσας καλώς φύλαξον. |
5 2. Καί πάλιν ποιήσον πυρ δια να ευ γαλή ς το
δεύτερον στοιχείον, ήγουν το ύδωρ δπερ εστίν eis
θεωρίαν βροχής ύδωρ, καί σύναξον αυτό άχρι αν
ίδής ούσίαν εις το βάθος του αγγείου μέλαιναν καί
ξηράν. Καί αράς τήν αμπουλαν, πώμασον καί φύ-
10 λαξον.
3. Καί βάλ€ πάλιν ετερην αμπουλαν είς το λαμ­
πίκον διά νά συνάξεις το τρίτον ύδωρ εως ημέρας
ε' μετά πυρός στερεού μετά ξύλων ξηρών. Είτα εΰ-
γαλον τήν αμπουλαν καί πώμασον ίνα μή αναπνέει
15 καί φυλαξον. Και ούτως θέλεις Ιχείν ÖSäfa τρία
κεχωρισμένα εις τρεις αμπούλας, τουτέστιν ύδωρ,
άέραν καί πυρ, καί οΰπω εύγαλειν τήν αμπουλαν
από τό λαμπίκον, εΰγαλε τό καθόλου πυρ καί εα-
σον τό άγγείον ψυγήναι, καί τήν μεν άμπουλέταν
20 πωμάσας φύλαξον.

3 έτερην ego : ετρ cf. infra, Ιτερην [ 11] R || 11 Ιτερην ego :


-pŁv R И 19 άμπουλέταν ego : μπουλεταν R.

2. Transactas duodecim horis, remoueatur ampulla et pona-


tur alia ad recolligendum secundam aquam que exierit in colore
aque pluuialis, sed prima aqua erit candidissima super omnes
aquas huius mundi. Ista secunda aqua erit secundum elemen­
ttim. Et nota quod debes fortificare ignem in distülatione istius
secunde aque. Et ista secunda aqua debet recolligi donee uideas
matériám in fundo uessice siccam et nigram. Tunc depone am-
pullam et Claude ipsam ne respiret.
3. Et pone aliam ampullam ad recolligendum tertium ele-
mentum quod erit rúbea quasi in colore rubini. Et ista tertia
ampulla debet stare ad dictum rostrum ad recolligendum die-
REC. DU PARISINUS, R 19 § 1-3 7

ce premier élément est très blanc. Lorsque ce temps est ac­


compli, enlevez l'ampoule contenant cette eau, mettez-en
une autre comme récipient de l'alambic, bouchez bien celle
qui contient l'eau et réservez.
2. À nouveau faites du feu pour extraire le deuxième
élément, c'est-à-dire l'eau qui a l'aspect de l'eau de pluie,
recueillez-la jusqu'à ce que vous voyiez dans le fond du
vaisseau une substance noire et sèche. Enlevez l'ampoule,
bouchez-la et réservez.
3. Disposez à nouveau une autre ampoule comme réci­
pient de l'alambic pour recueillir la troisième eau en cinq
jours, en la soumettant à un feu vif de bois sec. Enlevez
l'ampoule, bouchez-la pour ne pas que l'eau s'évapore et ré­
servez. Vous posséderez ainsi trois eaux séparées dans trois
ampoules, c'est-à-dire l'eau, l'air et le feu. Avant de déta­
cher l'ampoule de l'alambic, enlevez tout le feu et laissez le
vaisseau refroidir, bouchez la petite ampoule et réservez14.

tum tertium elementum quinqué diebus naturalibus, dando


sibi fortissimum iğnem per is tos quinqué dies. Deinde remoue
dictam ampullam a dicto rostro et claude ipsam ne respiret. Et
sic habes tria elementa separata in tribus ampullis, uidelicet
aquam, aerem et ignem. Postea remoueatur ignis de fornace
et dimittatur uessica per tres dies, antequam remoueatur cum
alembico sicut stat.
8 RECEPTA PARISINI, R 19 § 4
4. To бе άγγειον συνθλάσας, ευ ρήσεις χώμαν
λευκόν ώσπερ στάκτην, και εστίν τούτο στοιχειον
τέταρτον, ήγουν το χώμα τουτ' εστί γή. Είτα λάβε
αυτήν τήν ξηράν γήν και τριψον αυτήν καλώς, και
5 βάλε αυτήν είς τόπον του άναλυματος άχρι άν δυ-
νηθί) λυσαί τι. "Οταν δε ου πλέον σταλάζει εσω είς
τήν αμπουλαν, δ εστίν ση μείον δια το ευγαλεις αυ-
το και ραλε απο το υοωρ όπερ εσταλαζεν απ αυτό
το άσδέστωμαν εις μίαν αμπουλαν εις το να σταλά-
10 ξει εως τινάς ημέρας, τουτέστιν ϊνα άποκατασταθή
καθαρόν. Και δταν γένηται καλά καθαρόν, μετάγ-
γισον αυτό είς ετερην αμπουλαν υελίνον επιδέξια
ϊνα μή κατάδη τεθολωμένον. Τούτου δε γινομένου,
σύναξον εκείνον όλον το άσβεστωμαν δσον ουδέν
15 έδυνηθή δια νά σταλάζει, και βάλε κατά τό ¿νάλο-
γον αύτου από τό άλας το κοινόν το σκευασμένον,
εάν Ιστιν ή υλη είς λευκόν. Ει δε ή υλη ευρέθη
ερυθρά, βάλε κατά τό άνάλογον αυτού άλας άμ
μωνιακόν τό άναλυόμενον, και καλτζινάρισον αυτό
20 εως ώρας κδ', και βάλε αυτό πάλιν νά λύση ώσπερ
πρώτον και ταύτα τά ύδατα μιξον όμου, ήτοι δε
ουδέν άναλυσας, ξηράνας φύλαξον.

2 νέγρο super λευκόν add. R3sl || 12 έτερην ego : ετρ cf. supra,
Ιτερην [ρ. 7,11] R || 16 άλ<χς per signum ut semper R || 20 λύση
ego : λυσ' R.

4. Quibus diebus elapsis, extrahatur de fornace et aperiatur


et frangatur uas. Et inuenies in fundo eius terram nigram. Теге
ipsam et pone earn sic puluerizatam in aliquo pignatello paruo
et mundo non uitreato et pone ipsum discopertum in furno
calcinationis siue reuerberationis, et da ei temperatissimum
ignem una die naturali. Secunda uero die fortifica sibi iğnem
continuando usque ad tertium diem. Tertia uero die fortifica-
REC. DU PARISINUS, R 19 § 4 8
4. Brisez le vaisseau et vous trouverez une masse blanche
comme de la cendre : c'est le quatrième élément, c'est-à-dire
que cette masse est la terre. Prenez cette terre sèche, broyez-
la bien, portez-la dans le lieu de dissolution jusqu'à ce qu'elle
se dissolve quelque peu. Lorsqu'elle ne s'égoutte plus dans
l'ampoule, ce qui est le signe qu'il faut l'enlever et mettre
dans une ampoule l'eau qui s'est égouttée de cette chaux
pour qu'elle égoutte quelques jours, ou plutôt pour qu'elle
soit pure. Lorsqu'elle est bien pure, transvasez-la dans une
autre ampoule de verre avec précaution pour qu'elle n'y des-
cende pas souillée. Cela fait, recueillez toute la chaux qui n'a
pu s'égoutter et mettez avec elle poids égal de sel commun
préparé, si la matière doit servir dans l'œuvre au blanc. Si
c'est pour le rouge, ajoutez-y poids égal de sel ammoniac
dissous et calcinez pendant vingt-quatre heures, mettez à
nouveau à dissoudre comme la première fois et mélangez
ensemble ces eaux, ou bien séchez sans dissoudre, et réser-
vez15.

tur adhuc, ita quod sit bene for tis usque ad quartum diem.
Deinde extrañe pignatellam et matériám tuam calcinatam et
albissimam ad instar nini s. Tere ergo ipsam et pone ad disso-
luendum super lapidem marmoreum in loco húmido et mundo
donee quicquid ex ea poterit resomi resoluatur. Et cum dissolu-
ta fuerit, ponatur in aliqua ampulla et dimittatur residere per
aliquos dies donee bene clarificetur. Quando uero fuerit bene
clarificata, transmittetur in aliam ampullam, ita leuiter quod
feces ipsius remaneant.

15. Lorsqu'il s'agit du quatrième élément, le grec présente


un saut important du même au même en passant d'une terre
noire à une terre blanche, ce qui a entraîné l'introduction de
cendre par la lecture de cinis au lieu de niuis. Par la suite les
deux textes diffèrent assez bien dans la forme et le latin ne
fait aucune manipulation sur la chaux restante, au contraire
du grec. L'étude de la recette latine dans d'autres manuscrits
révélerait sans doute des variantes.
9 RECEPTA PARISINI, R 19 § 5
5. "Όταν бе βουλή τούτο το θείον ύδωρ ζυμώσαι
eis λευκόν, βάλε απ' αυτό το ύδωρ ογγίας δ' και
βάλ€ eis αυτό από την σ€λήνην ογγίαν α' πετα­
λωμένη ν, και καλά τριμμένη ν και βάλ€ αυτόν eis
Tas OTÓKTOS, και θέλει λύσ€ΐν ¿pas κδ'. "Οταν
βούλη бе ποιήσαι ιατρείαν τινάν, βάλε ек των τριμ­
μάτων των μη άναλυμάτων ογγίαν α', από бе του
ύδατος όγγία5 γ' και ξύμωσον και ογγίαν α' από
το πρώτον στοιχειον και από του δευτέρου στοι­
χείου έξαγία γ'. Και βάλε αυτά €ΐς άγγείον ύελίνον
μακρυλαυκανον και πώμασον αυτό ίνα μη αναπνέοι
και βάλε αυτό επάνω eis Tas στάκτας και στάλα-
ξον αυτό άχρι αν ξηρανθην ή ουσία άχρι ημέρας
ιε'. "Οταν δε σταλαχθη καλώς, θέλει τελειωθην λίθος
κρυστάλλου όπερ auTos ο λίθος ουναται μετουσιά-
σαι τον έρμήν τον ζώντα eis σελήνην καθαρήν εις
το ύπερβαίνειν την ψυσικήν σελήνην eis παντοίαν
δοκιμήν. "Οταν δε βούλει ποιήσαι έργον τή$ aùrrjs
іатреіас επάνω εις τον έρμήν, ποίησον οΰτως. Λά­
βε άπό τον έρμήν δσον βούλει και πλΰνον αυτόν
μετά οξος σταλαγμένον και άλατος σκευασμένου.
Και μεθου πλύνεις αυτόν, βάλε eis χωνίον και τίθει
αυτό εις άνθρακας και ρίψον ολίγον από τον θείον

1 et 6 βούλη ego : βουλ R || 2 λευκόν ego : λε' ut ssepe R ||


2 et 3 όγγίας et ογγίαν per compendium ut semper R || 3 τήν
σελήνην ego cf. infra, 1. 16 : τον ήλιον per signum R || 3-4 πετα-
λωμένην ego : πεταλωμένον crypt. litt. ( cum insuper πεταλομένον
transcriptione R 2sl ) R || 4 τριμμένηνβ&ο : τριμ™ R || 10 έξαγία
per signum R Ц 13 ξηρανθην ego : -лг^* R || 15 κρυστάλλου
crypt, litteris R H 16 καθαρήν ego : -plv R.

5. Cum uis postea istam aquam benedictam fermentare, po­


ne in qualibet uncia ipsius aque uncías quinqué purissime lune
REC. DU PARISINUS, R 19 § 5 9
16
5. Lorsque vous voulez avec cette eau divine faire un
ferment pour le blanc, prenez-en quatre onces et mettez-y
une once d'argent en feuille, broyez bien, déposez dans les
cendres et le mélange se dissoudra en vingt-quatre heures.
Lorsque vous voulez composer une médecine, prenez une
once des poudres non dissoutes, trois onces de l'eau et pé-
trissez avec une once du premier élément et trois hexages du
deuxième. Mettez-les dans un vaisseau de verre à long col,
bouchez-le pour que son contenu ne s'évapore pas, déposez-
le dans les cendres et distillez quinze jours jusqu'à ce que
la matière soit sèche. Lorsque la distillation est terminée, la
pierre cristalline sera parfaite : cette pierre peut transmu-
ter le mercure vif en argent pur, supérieur à l'argent naturel
lors de tout essai. Lorsque vous voulez accomplir l'œuvre de
cette médecine sur le mercure, faites ainsi. Prenez du mer-
cure quantité à votre choix, lavez-le avec du vinaigre distillé
et du sel préparé. Après lavage, mettez-le dans un creuset,

foliate et statim dissoluetur in ipsa, ita quod de ipsa nichil


apparebit. Cum uis facere postea medicinam tuam, pone dic-
tam aquam fermentatam in uase uitreo ad hoc apto. Deinde
pone in dicto uase cum dicta medicina unciám unam de pri-
mo elemento extracto ab ipsa medicina et dimidiam unciám
secundi elementi. Postea sigilletur ampulla sigillo hermetis.
Deinde ponatur sub fimo uel in balneo marie per quadragin-
ta dies. Deinde ponatur ad congelandum inter cineres calidos,
donee medicina congeletur, uidelicet per mensem. Cum fuerit
desiccata, habebis lapidem cristallinum qui habet transmutare
mercurium uiuum in purissimam lunam, multo melius omni
naturali in omni examine et iudicio. Cum enim uis facere рго-
iectionem dicti preciosi lapidis super mercurium, facias sic.
Recipe illám quantitatem que tibi placet de mercurio uiui, et
laua ipsum aceto distillato et sale communi preparato. Deinde
dictum mercurium in crucibulo ponatur, deinde pone desuper
aliquantulum de isto lapide benedicto. Postea ponatur cruci-
bulum in fortissimo igne carbonum et suffla cum follibus per
octauam partem unius hore. Et congelabitur predictum mer-
curium in massam solidam et erit perfectissima luna.
10 RECEPTA PARISINI, R 19 § 5 - R 20

αυτόν λίθον €ΐς τον έρμη ν. Και δος ανεμον μετά


μηχανής άχρι ή' μιας ώρας και ευθύς ѲсХеі λύσειν
€ΐς μάζαν στρογγύλην και θέλει πήξε iv και θέλει
γεννηθήν τελεία σελήνη.
6. Ει δε βουλει ταύτη ν τήν χροιάν μεταβάλ-
λειν εις ήλιον, βάλε εις τον τόπον τής σελήνης
ήλιον πεταλώμενον δια να λύσει εις αυτό το ύδωρ
ωσπερ έδίδαξα άνωθεν εις τήν σελήνην, ομοίως είς
τα πάντα ωσπερ τήν σελήνην ποιών, πλην είς πά­
σας μοίρας τών άλλων στοιχείων ήγουν είς πάσας
όγγίας του αυτού τρίμματος ϊνα βάλεις ή' τής μιας
όγγίας άπό το γ' στοιχειον δπερ έστάλαξεν είς χρώ-
μαν έρυθρόν, και έχεις δ ζητείς ευθύς.
R 20. Έλαιον του ηλίου. — Το ελαιον του ηλίου
ούτως γίνεται. Λάβε ρίνισμαν του ηλίου δσον βού­
λει. Είτα ποίησον ΰδωρ τοιούτον' λάβε σαλνίτρον
μοίραν α' και μοίρας β' βεντριόλο ρωμάνο και δ'
<τής μοίρας άλας άμμωνιακόν και ε'> τής μοίρας
στυπτηρίαν σχιστή ν και βάλε αυτό είς το λαμπί-
κον. 'Από δε αυτών τών ειδών εξέρχονται ύδατα

R 20-R 26 : R, f. 2 9 1 ν , 32-f. 2 9 2 , 35.

2 μηχανής ego : μη* ν ' R || 4 τελεία ego : τ λ R || 9-10 et


10 πάσας ego : π α R || 14 ήλιου p e r s i g n u m u t s e m p e r R ||
15 Λάβε ego : βάλε R || 18 της μοίρας — ε' coll. lat. addidi.

6. Si a u t e m uis f e r m e n t a r e dictam m e d i c i n a m ad a u r u m ,
loco argenti p o n e a u r u m p u r i s s i m u m foliatum eodem p o n d e r e
c u m coniunctione elemen t o r u m a l i o r u m , scilicet p a r t e m uncie
terţii elementi qui distülauit in colore r u b i n i . E t habebis quic-
quid uolueris c u m dei adiutorio. — CMAL V I , p . 131, n ° 632,
Boston, ML 18, Bamberg a. 1464-1468, f. 171- 173 : Sequi­
t u r aliud o p u s , uidelicet ad faciendum o l e u m argenti u i u i ex
quo postea e x t r a h u n t u r q u a t u o r e l e m e n t a , ex quibus elementis
REG. DU PARISINUS, R 19 § 5 - R 20 10
déposez-le sur les charbons et projetez un peu de la pierre
divine sur le mercure. Donnez du vent avec les soufflets pen-
dant 1/8 d'heure, bientôt il se dissoudra en une masse ronde,
se coagulera et deviendra de l'argent parfait17 .
6. Si vous voulez transformer sa couleur en or, prenez au
lieu de l'argent de l'or en feuille pour le dissoudre dans la
même eau, comme je vous l'ai appris plus haut pour l'argent,
en opérant comme pour l'argent en toute chose, sauf qu'il
vous faut ajouter 1/8 d'once du troisième élément, qui a
distillé en une couleur rouge, à toutes les parts des autres
éléments, c'est-à-dire toutes les onces de la poudre. Vous
obtiendrez vite ce que vous cherchez18.
R 20. Huile d'or19. — L'huile d'or se fait ainsi. Prenez de
la limaille d'or à volonté. Ensuite confectionnez une eau de
cette façon : prenez sel de nitre une part, vitriol romain deux
parts, un quart de part de <sel ammoniac et un cinquième de

extractis et purificatis fit medicina perfecta super ipsum mer-


curium, [...] Et eodem modo et eodem pondere coniungantur
cum dicta aqua, excepto quod debes poneré cum coniunctíone
elementorum aliorum octauam partem uncie terţii elementi,
scilicet ignis, et habebis quod uolueris Domino concedente. —
CMAL I, p. 91, Paris., BN lat. 7159, xv°-xvi° s., f. 57 ; CMAL
I, p. 130, Paris., BN lat. 7169, a. 1542, f. 24v-26 ; Vat. Pal. lat.
1335, ± 1400, f. 63-64.
R 20-26 Vat. Pal. lat. 1330, xv° s., f. 199v-200v : Experimentum
fit ex sex oleis.
R 20 Primum est oleum solis et sic fit. Recipe aquam for­
tem ex una parte salis nitri et duobus partibus uitrioli Romani
et ex quarta parte salis armoniaci et ex quinta parte aluminis
Iameni. In illa aqua tertia [-ius ms.] ponatur limatura solis in
alembico, ita quod aqua superet и digitos et distillatur tribus
uicibus. Postea extrañe de uase et ponatur in marmore in loco
húmido ad dissoluendum in fimo et fiet tribus diebus natura-
libus. Et si limatura in tertia aqua non fuerit dissoluta, tunc
misce cum ipsa de sale armoniaco preparato et sublimato, ita
quod una pars sit limatura et due sunt salis armoniaci predic-
ti sublimati, quod sai ter sublimetur ex dieta limatura. Tunc
recipe limaturam et pone ad dissoluendum ut supra quia sine
dubio dissoluetur in oleum quod serua.
11 RECEPTA PARISINI, R 20 - R 21

τρία ών τα μέν δύο où χρησιμεύουν* το δέ γ' оттер


εστί το χρώμα αυτού έρυθρόν έστιν βέλτιον. "Εκ­
τοτε βαλε αυτό το ύδωρ εις το λαμπίκον και βάλε
το ρίνισμαν εσω εις το ύδωρ εως το ύδωρ ύπερέχειν
άνωθεν του ρινίσματος. Και στάλαξον αυτό φοράς
τρεις, πάντοτε βάνοντος και ποτίζοντος απ' αυτού
του ερυθρού ύδατος, και στάλαξον άχρι dv το ύδωρ
έξαλειφθή. Έξαλειφθέντος δέ του ύδατος, λάβε αυ­
τό | και βάλε το να αναλύσει εις τόπον ψυχρόν
επάνω είς πέτραν. Εϊθ' ούτως βάλε είς αυτό άπό τό
άλας άμμωνιακόν τό σκευασμένο ν και άναλυμένον,
είς μοΐραν α' δηλονότι μοίρας β' από τό άλας άμ­
μωνιακόν, και ανάλυσε πάλιν αυτό μέ τό λαμπίκον
φοράς τρεις. "Εκτοτε πάλιν λάβε αυτό και ανάλυ­
σε και δ τι γινόμενόν εστί ελαιον του ηλίου και
φυλαξον.
R 2 1 . "Ελαιον εξ αίματος. — Λάβε άπ' αυτόν
δσον βούλει και βάλε ύδωρ εν κακκάβω. Και δταν
αρξηται παφλάζον τό ύδωρ, βάνε τό αιμαν ολίγον
ολίγον άχρι αν τελειωθή. Εϊτα βρασον αυτό άχρι
αν ξηρανθην. Είτα εΰγαλον αυτό μετά δοίδυκος από
ξύλου, και βάλε αυτό είς τό λαμπίκον και πώμασον
αυτό καλώς, και βάλε αυτό <είς> κόπρον θερμή ν
και εασον εκείθεν άχρι ημέρας μ'. Είτα αφελών έκ

12 δηλονότι ego : δο λτ R || 18 ßofoet ego : βουλ' R || κακκάβφ


ego : κακάβω R || 21 ξηρανθην ego : -ν θ(γ)ν) R || 23 είς addidi :
in extrema 1. om. R || 23 et p. 12, 9 et 11 κόπρον crypt, litteris
( c u m κόπρον transcriptione R 2 s l ) R.

R 21 Secundum oleum est oleum sanguinis humani et fit


sie. Mittatur dictus sanguis in aqua feruenti que tunc buliat
REC. DU PARISINUS, R 20 - R 21 11
part> d'alun lamelleux; mettez-les dans l'alambic. De ces es-
pèces, on extraira trois eaux dont les deux premières ne sont
pas utiles ; la troisième qui est de couleur rouge est meilleure.
Mettez alors cette eau dans l'alambic et versez-y la limaille de
façon que l'eau la recouvre. Distillez trois fois en apportant
chaque fois de l'eau rouge et en imbibant, et distillez jusqu'à
ce que l'eau disparaisse. Après l'élimination de l'eau, pre-
nez le résidu et mettez-le à dissoudre sur une pierre dans un
endroit frais. Ensuite ajoutez-y du sel ammoniac préparé et
sublimé, deux parts de sel ammoniac pour une part. Subli-
mez à nouveau trois fois pai* l'alambic. Prenez alors, dissolvez
et ce qui se formera sera l'huile d'or. Réservez20.
R 21. Huile de sang. — Prenez du sang à volonté et
mettez de l'eau dans un chaudron. Lorsqu'elle commence à
bouillonner, versez-y le sang peu à peu jusqu'à épuisement.
Ensuite faites bouillir jusqu'à siccité. Enlevez-le avec une
cuiller en bois21 et mettez-le dans l'alambic que vous bouchez
bien, mettez <dans> du fumier chaud et laissez là quarante

quod sanguis constringit se insimul et fiat durus. Post recipia-


tur cum cocliari et ponatur in lambico clauso et lutato sub fimo
per XVIII diebus. Quo extracto de fimo, ponatur sic clausus ad
distillandum et per uiam distillationis aer et ignis separetur
a terra et aqua. Quo facto, recipe aerem et ignem et pone si-
mul in lambico bene clauso ad distillandum et totiens reitera
distülationes aeris et ignis quousque remaneat unum in uero
colore rubedinis et hoc erit in quatuor distillationibus et tunc
stat bene factum et serua. — Londin. Sloan. 3457, xv° s., f.
307 v : Oleum de sanguine. — Recipe de sanguine humano ad
placitum. Deinde fac bulire aquam fontis in caldano, in quam
aquam bulientem dictus sanguis sudatur et coaguletur et indu-
rescat. Postea coagulatus et induratus recipiatur cum cochleari
et ponatur in alembico clauso seu lutato in fimo calido. Stet ibi
per xxtos dies, postea extrañe de fimo et pone ad distillandum
cum alembico, et per uiam distillationis aer et ignis separetur a
terra et aqua. Quo facto, recipe aerem et ignem, pone simul sub
alembico ad distillandum et totiens uertetur distillando aerem
quousque ambo partes remaneant unum in uero ruboris colo-
re. Et fiet hoc in un distülationes. Et illud est oleum sanguinis
humani.
12 RECEPTA PARISINI, R 21 - R 23

της κόπρου, βάλε αυτό και στάλαξον, και εις την


¿δον του σταλάγματος θέλει χωρισθή τελείως ο αήρ
και το πυρ έκτε της γης και του ύδατος. "Οπερ γι-
νόμ€νον, λάβε τον άέραν και το πυρ, και βάλε αυτά
5 εις το λαμπίκον και πώμασον καλά και στάλαξον
αυτό φοράς δ', και τότε ó αήρ και τό πυρ θέλουν
μετάβην εις έρυθράν χροιάν, και φύλαξον.
R 22. Ελαιον τοΰ άρτου. — Λάβε αρτον κα­
λά ζυμωμένον και βάλε αυτόν εις κόπρον θερμή ν
10 και βάλε κυκλωθεν αυτοΰ κάλαμον ή άλλον τι
ϊνα μή εγγίζει τήν κόπρον και εασον αυτό έκεΐ-
σε εως ημέρας ιε\ Είτα εΰγαλον καΐ σφίξον αυτό
μετά στουρακιού, και τό εξελθόν ελαιον θέλει εχειν
χρώμα όμοιον χρυσού και στάλαξε αυτό περί τό
15 κέντουκλον και φύλαξον.
R 23. "Ελαιον κρόκου του σίδερου. — Λάβε του
αυτοΰ ρίνισμαν μοίραν α', θείον ζώντα μοΐραν "
και τρίψας, ζύμωσε αυτά μετά ελαιον τοΰ ταρτά-
ρου. Και μετά τό ζυμώσας, ποίησον αυτό ώς πίτταν.
20 ΚαΙ βάλε το μετά τίνος είδους πάνω εις άνθρακας
ζώντας και εασον άχρι τοΰ χωριστήναι τό καθόλου
θείον. Τούτου δε γενομένου, λάβε τόν αυτόν κρόκον
τοΰ σιδήρου και βάλε μετ' αυτοΰ μοίρας β' άλας
άμμωνιακόν και ανάλυσε αυτό φοράς τρεις. Είτα
25 βάλε αυτό εις αμπουλαν εσω εις κόπρον εως ημέ­
ρας γ' και θέλει άχαυνίσειν και μετά τό άχαυνίσαι

1 κόπρου ego : crypt, litteris ( cum κόπρον insuper transcrip-


tione R 2 s l ) R || 5 καλά (uel καλώς) ego : καλ' R || 11 εγγίζει
ego : ενγ- R || 14 χρυσού totis litteris R || 19 ζυμώσας ego :
ζημο σ ( α ς ) R || πίτταν ego : πη τ α ν R || 25 κόπρον crypt, litteris R.

R 2 2 Tertium oleum uocatur oleum paniš. Hoc sic fit. Re-


REC. DU PARISINUS, R 21 - R 23 12
jours. Puis sortez l'alambic du fumier, prenez et distillez le
sang : au cours de la distillation, l'air et le feu seront bien
séparés de la terre et de l'eau. Gela fait, prenez l'air et le feu,
mettez-les dans l'alambic que vous bouchez bien, distillez
quatre fois : l'air et le feu se transformeront en une couleur
rouge. Réservez22.
R 22. Huile de pain. — Prenez du pain bien fermenté,
mettez-le dans du fumier chaud en l'entourant de roseaux
ou d'autre chose de façon qu'il ne touche pas le fumier et
laissez-le là quinze jours. Ensuite enlevez-le, pressez-le dans
le pressoir23 : l'huile extraite aura la couleur de l'or. Filtrez-
la dans un linge et réservez24.
R 23. Huile de safran de mars. — Prenez une part de li-
maille de fer, une demi-part de soufre vif, broyez et pétrissez
avec de l'huile de tartre25. Par le pétrissage, faites-en une
sorte de poix. Mettez-la avec une certaine substance sur les
charbons ardents et laissez-la jusqu'à ce que tout le soufre
se sépare. Cela fait, prenez ce safran de mars, ajoutez-y deux
parts de sel ammoniac et sublimez trois fois. Ensuite, mettez
dans une ampoule dans le fumier pendant trois jours : il sera

cipe panem bene fermentatum et colloca eum, circunda cum


cannis [ claudis ms. ] scissis, sub fimo taliter quod pañis a fimo
non tangatur et sub fimo stet donee pañis putrescit, quod erit
in quindeeim diebus. Deinde comprime et contrahe per pres-
suram ad modum olei oliuarum in colore auri. Post distilla per
filtrum et est factum.
R 23 Quartum oleum uocatur oleum de croco ferri quod sic
fit. Recipe de limatura ferri partem unam, sulfuris umi partem
mediam que insimul bene impasta [inplasta ms. ] cum oleo tar-
tari et fiat pitta que ponatur super carbones accensos non quod
eos tangat et ibidem stet quousque limatura a sulfure separe-
tur et tunc dicitur crocum ferri. Post recipe partem unam dicti
croci et duas partes salis armoniaci sublimati que simul misce
et in alembico pone et sublima ter. Postea pone in ampulla ui-
trea ad dissoluendum sub fimo et dissoluetur in sex diebus et
est oleum croci ferri.

25. Sur le tartre et son huile, voir infra, H 27 et . 97, H 29


et . 99 ainsi que R 4 H 22 et n. 123.
13 RECEPTA PARISINI, R 23 - R 25

φυλαξον.
R 24. "Ελαιον τοΰ θείου. — Лабе θείον ζώντα λί­
τρας β', στυτττηρίαν γ€μμαννήν λίτραν α', και ταύτα
τρίψον ψιλότατα και μίξον όμου. Είτα βάλε αυτό
εις ράκος λινόν και βάλ€ το εσω εις ουρον παίδων
αφθόρων και βράσον, και τό μεν έρυθρόν όπερ πλέει
άνωθεν σύναξον μετά δοίδυκος ξύλινου. Και μεθοΰ
τό σύναξης, βάλε το εις τό λαμπίκον και στάλα-
ξον αυτό €ΐς πυρ άχαυνόν ή είς ύδωρ τταφλάζον,
και δσον γένει σταλαγμένον φυλαξον. Γίνωσκε δε
και τοΰτο δτι τό πρώτον ύδωρ δπου σταλάξει εστίν
ύδωρ καθαρόν, τό δέ δεύτερον κίτρινον, και εστίν
αυτά άχρηστα. Τό δε τρίτον δπερ εστίν έρυθρόν
φυλαξον.
R 25. *Ελαιον βεντριόλου. — Λάβε απ' αυτό ερυ-
θρωμένον μοίραν α' και άλας μοίρας β'. Και τρίψας
βάλε όμοΰ εις τήν κοπρίαν ή εις τόπον ψυχρόν επ­
άνω εις τήν πέτραν, και τούτο ποίησον ημέρας γ'
ή <' τό πλειον. Και τό άναλυθέν φυλαξον. Ή αυτή
δέ συμβολή έστιν και τοΰ κρόκου τοΰ σιδήρου και
οΰτως γίνεται.

3 στυπτηρίαν ego : στπ R || 4 ψιλότατα ego : ύψιλο ττ ut sem­


per R H 8 σύναξης ego : -ξις R || 13 άχρηστα ego : άχριτ" R ||
17 κοπρίαν crypt, litteris ( cum κοπριαν insuper transcriptione
R 2 s l ) R || 20 συμβολή ego : συνμβ- R.

R 2 4 Quintum oleum est oleum sulfuris quod sic fit. Recipe


sulfuris uiui lib. и, aluminis iameni lib. i, tere et misce. Deinde
ponatur in sacculo lineo oblongo, qui sacculus ponatur ad bu-
liendum uel in urina puerorum uel in capitello et illud rubeum
quod supernatat colligatur cum penna uel subtili lingua. Post
quod colligisti pone in lambico et distilletur in lentissimo igne
uel in balneo sánete marie. Quod distillatum fuerit illud est
REC. DU PARISINUS, R 23 - R 25 13
dissous. Après la dissolution, réservez26.
R 24. Huile de soufre. — Prenez deux livres de soufre
vif et une livre d'alun du Yémen. Broyez-les finement et
mélangez-les. Placez le produit dans un sac de toile que vous
mettez dans de l'urine d'enfants vierges. Faites bouillir et
la partie rouge qui surnage, recueillez-la avec une cuiller en
bois27. Lorsqu'elle est recueillie, mettez-la dans l'alambic et
distillez à feu doux, ou dans l'eau bouillante, et gardez le
distillât. Sachez que la première eau qui distille est de l'eau
claire, la deuxième est jaune : les deux sont inutiles. Gardez
la troisième qui est rouge28.
R 25. Huile de vitriol. — Prenez du vitriol rougi, une
part, et du sel, deux parts. Broyez et mettez ensemble dans
le fumier ou dans un lieu froid sur la pierre. Laissez trois
ou au plus six jours. Gardez la dissolution. Sa recette est la
même que celle du safran de mars et se réalise à la manière
de celle-ci29.

oleum sulfuris. Et scias quod primo exit aqua clara distillando,


secundo citrina aliquantulum que non ualet, sed tertio rúbea
que est bona et uocatur oleum sulfuris quod seruas.
R 25 Sextum oleum est oleum uitrioli quod sic fit. Recipe
uitriolum Romanum rubificatum et cum [ex ms.] eo sublima
sal armoniacum ita quod uitrioli sit una pars et salis armoniaci
partes и sublimate, dissolue in loco húmido et hoc facit in
tribus diebus uel sex ad plus. Quod distillatum fuit est oleum
ualde necessarium ad operationem nostrani.

27. À nouveau le terme δοΐδυξ traduisant ici subtili lingua qui


peut désigner également une cuiller : Gaffiot donne ce sens
pour lingula, voir supra, R 2, n. 2, et R 21, n. 21.
28. Autres recettes d'huile de soufre, voir Roger Bacon, L.
experimentorum, SM, p. 204-205 et 209-210 ou Alch. gr., X, §91.2
et 92.1 (début) ; voir aussi ibid., §81.3.
29. Le vitriol rougi ou colcotar est du sesquioxyde de fer
(III), tout comme le safran de fer. Il s'obtient en calcinant au
four du vitriol vert ou sulfate de fer (II), voir Ahh. gr., Χ, §71.1
et 71.3. Le latin précise le sel : sal armoniacum.
14 RECEPTA PARISINI, R 26
R 26. "Opos της πράξεως των έλαιών. — "Εχοντα
τα παρόντα έλαια σκευασμένα, δεΰρο νυν <πρόσ-
ελθε> εις την ίατρείαν της παρούσης αυτών θέσεως
ήτις εστί αυτή. Λάβε ελαιον του χρυσού, πηγμένον,
5 μοίραν α', και ελαιον τοΰ αίματος δπερ εστί ψεΰγον
μοίραν α', και ελαιον του άρτου και αυτό ψεΰγον
μοίραν α', ελαιον του κρόκου του αρεος μοίραν ",
ελαιον τοΰ θείου μοίραν <", ελαιον βιτριόλου ρω
μάνο μοίραν <". Ταύτα δε τά έλαια μΐξον ομού και
10 βάλε αυτά εις άγγείον ύελίνον και πώμασον. Και
μετά το πωμάσαι, βάλε αυτό εις κακκάβην γέμοντα
ύδωρ, ή το άγγείον χρή είναι άσκέπαστον. Και βρά-
σον αυτό εως ημέρας β' πάντοτε πλήτον το πΰρ,
ειθ' ούτως αφελε αυτό τοΰ πυρός και το πηγμέ-
15 νον θέλει κατάβην εις το βάθος τοΰ αγγείου. Είτα
βάλε άπ' αυτό μοίραν α' και ετερην μοίραν α' εκ
τοΰ χρυσοΰ τοΰ λαγαρισμένου και ενωσον και θέλει
γένειν το καθόλου εν. "Επειτα λάβε σελήνη ν άσβεσ
τωμένην και σκευασμένη ν, και βάλε εις μοίρας ξ'
20 τής αυτής σελήνης μοίραν α' εκ τούτου, και ευθύς

2-3 πρόσελθε coll. procedas addidi || 4 et 17 τοΰ χρυσού totis


litteris R II 7 άρεος per signum R || 11 κακκάβην ego : κακα-
βην R H 16 έτερην ego : ετρ ut plerumque R || 20 σελήνης per
signum ut semper R.

R 26 Modus compositionis oleorum predictorum. — Reci­


pe oleum auri quod est fixum partem i, olei sanguinis humani
quod est fugitum partem i, olei pañis quod est fugitum partem
mediam, olei sulfuris partem mediam, olei uitrioli partem me-
diam, olei croci ferri partem unam. Ista sex olea in predicto
pondere coniungantur adinuicem et ponantur in cocuibita ce-
ca et mittetur in cacabo aqua pleno super ignem et buliatur
quousque fixum fiat totum in fundo cucurbite et hoc fiat in
duobus diebus et debet ignis continuare. Deinde extrahe me-
REC. DU PARISINUS, R 26 14
R 26. Règles de la confection des huiles. — Maintenant
en possession de ces huiles préparées, <venez-en> ici à la mé-
decine composée de ces dernières qui est la suivante. Prenez
huile d'or, qui est fixe, une part, huile de sang, qui est vola-
tile, une part, huile de pain, volatile aussi, une part, huile de
safran de mars une demi-part, huile de soufre une demi-part,
huile de vitriol romain une demi-part. Mélangez ensemble
ces huiles, mettez-les dans un vaisseau de verre et bouchez-
le. Lorsqu'il est bouché, placez-le dans un chaudron rempli
d'eau, ou bien il faut que le vaisseau soit découvert. Faites
bouillir deux jours, toujours à feu continu ; ensuite enlevez
du feu : la partie fixe descendra dans le fond du vaisseau.
Prenez-en une part et une autre part d'or purifié ; unifiez et
l'entièreté deviendra une. Ensuite prenez de l'argent calciné
et préparé ; mettez dans soixante parts de cet argent une part

dicinam tuam de qua, si unam partem proieceris super aliam


partem solis purissimi, totum fiat medicina cuius una pais
cadens super [c. s. : cadit ms. ] LX lune calcinate et reducte con-
uertit in aur urn purissimum. Et idem est de quo faceretis de
mercurio et ere calcinato, etc.
— Cf. Alberti Magni, Alkímia minor, Kibre, e diuersis mss.
xv1 s., cap. 18-24.
De oleo auri ad opus solis capitulum octauum decimum [...]
De oleo marris capitulum decimum nonum [... ] De oleo uitrio-
li romani capitulum 20 m [... ] Ista tria olea sunt fixa et perfecte
tíngentia. De oleo sulfuris capitulum 21 : Nunc procedendum
est ad olea non fixa sed uolatilia et primo in sulfure proceda-
mus [...] De oleo lapidis maioris capitulum 22 [...] De oleo
fermenti capitulum 23 [...] De modo compositionis medicine
capitulum 2 4 m : Sic in dei nomine procedas ad compositio-
nem de omnibus sex oléis supradictis pone partes equales in
alembicho ceco [...] Et tunc completa sunt Dictaphilosophorum
dicentium : «Si sciueris facere fixum uolatile et uolatile fíxum,
artis perfectionem inuenisti». Et alterius qui dicit : «Si sciueris
spiritus et corpora summe depurata coniungere per minima,
perfectionis opera tibi indubitanter complebuntur». De predic-
ta medicina una super 50 album in rubeum mutat mutatione
perfecta.
15 RECEPTA PARISINI, R 26 - R 28
γ€νήσ€ται καθαρώτατος ήλιος. Το αυτό δε γίν€ται
και εις τήν αφ ροδίτη ν.
R 27. Σκευασία θαυμαστή άλατος άμμωνιακοΰ.
— Λάβε από το άλας άμμωνιακον μοίραν α' και άπα
5 το ρίνισμαν του αρεος μοίραν <" και τρίτη ν μοίραν
από τό άλας το κοινόν και ασβεστον ζώνταν τρίτην
μοίραν. Ταύτα τρίψας, βάλε εις αγγειον ύελίνον ίνα
λύση, εχονταν το αγγειον άνωθεν τήν οπήν αυτού
λεπτή ν δια τό τήν υγρότητα έξατμισθήναι ε | αυ-
10 της. Και τούτο γινώσκεται | έκ της μαχαίρος το
άκρον, τουτέστιν βαλομένου του άκρου αύτοΰ και
εξερχόμενου άνευ υγρότητος, εστί καλόν. "Οταν δε
ή ύγρότης απασα έ|αλειψθη, πώμασον τήν οπήν
του αγγείου καλώς και δυνάμωσον το πυρ δι' δλης
15 της ημέρας. Είτα ανοιξον τήν οπήν και βάλε ξυ-
λον λεπτότατον μετά βαμβακιού έντετυλισμένου εις
το άκρον αύτοΰ, και ει μέν ευρείς εις τό βαμβά-
κιν ώσπερ άνθη, ουκ εστίν τέλειον. Και πάλιν αψες
αυτό άχρι αν μή κόλληταί τι εις τό βαμβάκιν, και
20 τότε εστίν τέλειον άνάλυμαν. Και αράς αυτό, λά­
βε τό άναλυμένον και τό μή άναλυθέν ριψον ώς
αχρηστον, και εστίν τοΰτο δπερ έμβάλεται εις τάς
χρείας.
R 28. Καλτζινάρισμαν σελήνης. — Λάβε απ' αυ-
25 τήν πέταλα λεπτά και ποίησον τρΐμμαν από το
άλας τό κοινον τό σκευασμένον μοίραν α' και τρί-

R 27-R 35 : R, f. 292, 36-f. 2 9 2 \ 38.

5 άρεος per signum R || 7-8 ίνα λύση R lm 8 || 14 καλώς (uel


καλόν) ego : καλ° R || 19 τι ego : τΐ ut saepe R || 25 πέταλα per
signum R.

R 27 Cf. Geberi, Liber inuestigationU, Ruska, «Übersetzung»,


REG. DU PARISINUS, R 26 - R 28 15
de la préparation. Il deviendra aussitôt de For très pur. Le
même résultat s'obtient aussi pour le cuivre30.
R 27. Préparation étonnante de sel ammoniac. — Pre-
nez sel ammoniac une part, limaille de fer une demi-part,
sel commun un tiers de part, chaux vive un tiers de part.
Broyez-les et mettez-les à sublimer31 dans un vaisseau de
verre possédant dans le haut une petite ouverture par la-
quelle rhumidité pourra s'évaporer. On le saura grâce à la
pointe du couteau, c'est-à-dire que, si on y introduit la pointe
d'un couteau et qu'il ressort sans humidité, c'est bien32.
Lorsque toute l'humidité a disparu, bouchez bien l'ouverture
du vaisseau et activez le feu durant tout le jour. Ensuite
débouchez l'ouverture et introduisez-y une fine baguette en-
robée de coton à sa pointe : si vous trouvez sur le coton des
sortes de fleurs33, l'opération n'est pas achevée. À nouveau
laissez jusqu'à ce que plus rien ne colle au coton, alors la
sublimation est terminée. Enlevez l'appareil, prenez ce qui
est sublimé, et jetez comme inutile ce qui ne l'est pas. Vous
l'emploierez lorsque vous en aurez l'usage.
R 28. Calcination de l'argent. — Prenez-en de fines
feuilles ; pulvérisez une part de sel commun préparé et un

p. 66, e ms. Florent. Rice. 933, XIII 0 s., f. 21 : Sal armoniacum


non tingitur nisi sublimetur, nec unquam commiscetur corpo-
ri, ut cum eo maneat, sed introducit tincturas per minimas
corporis partes, et demum recedit substantia eius tota [...] Et
omnia corpora et calces, a quibus ter subleuatur, et etiam spi-
ritus calcinatos uel fîxos solubiles facit [...] Et si sublimatur a
battitura ferri multotiens, fit sicut sanguis.
R 28 CMAL VI, p. 83, n° 271, Boston, ML 18, Bamberg a.
1464-1468, f. 87 v : Calcina tio et preparacio argenti sic fît. Sic
poteris calcinare argentum. Recipe ex argento laminas subti-
les,... salis communis,... sulphuris... Ponatur in fornace reuer-
beracionis — Extrañe et habebis argentum tuum calcinatum.
— Cf. Pauli de Tarento, Theorica et practica, Newman, p. 210,
e ms. Paris., BN lat. 7159, xv°-xvi° s., f. 51 : Calcinado lune
pure.
16 RECEPTA PARISINI, R 28 - R 30

την μοίραν από τοΰ θείου και ενωσον τα δύο. Και


auvOcs τα πέταλα cis άγγ€Ϊον πάτον από το τρίμμαν
και πάτον απ' αυτά αχρις αν πλησθη το άγγ€Ϊον.
Και πωμάσας βάλε eîç τον πνιγέαν έως ώρας ιβ'·
R 29. Eis άχαύνωσιν οϊου βούλει. — Ποίησον cis
οίκον βόθρον τετράγωνον έχον το βάθος πήχυν μίαν,
είτα βάλε εις αυτόν κόπρον άλογου και κολούμπων
και õ(jos δσον ή διάγνωσις διά νά θερμανθτ) και εκεί
δύνασαι νά λύσης ει τι χρήζεις.
R 30. "Αλλως. — Βάλε εις αυτόν τον λάκκον
πάτον από την κόπρον και έτερον πάτον άσδεστον
ζώνταν και έτερον πάτον αχυρον ψιλόν και τούτο
ποίησον άχρι πλησθη ό βόθρος. Και εκεί βάλε οίον
βούλει άγγειον και χώσον. Όρα δε μη έμπέση τι
εις τό άγγειον εσω από την κοπρίαν.

2 πέταλα per signum R || 5 et 14 βούλει ego : βου λ ut saepe R ||


6 τετράγωνον per signum R || 7 et 11 κόπρον crypt, litteris (cum
κόπρον insuper transcriptione R 2 s l ) R || 8 6ξος totis litteris R ||
9 λύσης ego : -σις R || εϊ τι ego : ή τι R H 10 Β ά λ ε Β 1 : Λ ά λ ε R ||
λάκκον ego : λάκον R || 11 έτερον ego : ε τρ R || 12 ψιλον ego :
ύψιλ*ον) R || 15 κοπρίαν crypt, litteris ( c u m insuper κόπρο^ν
transcriptione R 2 s l ) R.

R 2 9 CMAL VI, p. 97, n° 407, Boston, ML 18, Bamberg


a. 1464-1468, f. 108 v -109 : Secuntur aliqui modi ad facien­
dum fimum. Inuenies domum temperatam, scilicet que non
sit multum calida пес multum frigida : in qua facias foveam
quadratam habentem unum cubitum in unaquaque parte et
unum cubitum in profundum. Postea accipe fimi equini puri
et fimi columbini tantundem et misce..., immittendo de aceto
[...] Putrefacere et dissoluere potes ea que uoles. — Vat. Pal.
lat. 1B30, xv° s., f. 191 v : Ad faciendum fimum putrefactionis.
— Facias foueam quadratam in domo temperata habentem cu­
bitum in altitudine et profundo. Post recipe fimi equini puri
et columbini ana, misce insimul et appone de aceto et pone
REC. DU PARISINUS, R 28 - R 30 16
tiers de part de soufre ; unifiez les deux. Disposez les feuilles
dans le vaisseau : une couche de poudre, une couche de
feuilles, jusqu'à remplir le vaisseau. Après l'avoir bouché,
mettez-le dans le four34 pendant douze heures35.
R 29. Dissolution de n'importe quoi. — Faites dans votre
propriété un trou cubique d'une coudée de profondeur.
Mettez-y du crottin de cheval, de la fiente de pigeon et du
vinaigre, quantité à votre idée, pour que le fumier chauffe.
Vous pourrez y dissoudre ce que vous désirez36.
R 30. Autrement. — Mettez dans cette fosse une couche
de fumier, une couche de chaux vive et une couche de paille
fine. Faites cela jusqu'à remplir le trou. Mettez-y n'importe
quel vaisseau et enfouissez-le. Mais veillez à ce qu'aucune
particule de fumier ne tombe dans le vaisseau37.

in fouea predicta, — Gf, Geberi, Liber inuestigationis, Newman,


p. 156-159, e ms. Flor. Rice. 933, XIII 0 s., f. 15 r : Dissolutio
per mollitiem fit tribus modis [...] De faciendis foueis [...] De
eodem de fimo. Inuenta domo [...] ; Londin. Add. 41486, XIII0
s., f. 112b-113 : Inuenta domo temperata [...]
R 30 CMAL VI, p. 97, n° 408, Boston, ML 18, Bamberg a.
1464-1468, f. 109 : Item ad idem. Alius modus faciendi fimum
qui talis est. Facies foueam quadratam ut superius ; ... facies
unum lectum de fimo equino puro, et alium lectum facies de
calce uiua, et alium de paleis minutis putridis... Et ultimo sem-
per facias lectum de fimo [...] Caue tarnen ne aliquo modo
possit cadere in uas aliquid de fimo. Et ideo cooperias cum
concha terrea. Postea cooperias de fimo. —Vat. Pal. lat. 1330,
xv° s., f. 191 v (sequitur) : Item alius modus. — Fac lectum de
fimo equino puro, lectum alium de calce uiua, alium de paleis
minutis putridis et ultimo de fimo supradicto in quo pone uasa
ad dissoluendum.

34. Unique emploi de πν&γεύς, -έως dans ces recettes, alors


que ce terme désigne toute espèce de four dans la Semita recta
grecque contenue dans ce même manuscrit. Le terme habituel
est φούρνος.
35. Attaque de l'argent par cémentation. Mêmes ingré-
dients, mais procédés différents dans les Aluns et sefc, G 35
A 35 St 45 Lcl I, 44 et G 36 A 36 St 45 ou Alch. gr„ X, §100.31
et n. 828, ainsi que §100.32 et n. 829.
17 RECEPTA PARISINI, R 31

R 31. Ποίησις αμπρων. — Λάβε та λευκά των


ώων και τάραξον αυτά καλώς, είτα αφες άναπαυ-
θήναι. Είτα βάλε αυτά εις αμπουλαν ueXívov και
εντύλιξον αυτήν μετά πανιού. Και βάλε αυτήν εις
κάκκαβον γέμμου άλατος ύδωρ και δέσον αυτήν ίνα
μή βουλήσ€ΐ εις το βάθος και αρμοσον αυτήν καλώς
διά του βράζοντος του κακκάβου μήκ€τι φέρεται
ώδε какбіѲсѵ. Το δε στόμαν του ύελίου πώμασον
καλώς, και βράζε το ύδωρ μετά ευκράτου πυρός,
είτα συχνασον το πυρ έως ώρας б' άχρι ή ουσία ίνα
Ιηρανθη. Και δταν γένη καλά ξηρή, βάλ€ αυτά εις
τον ήλιον ή μέραν α', άχρι ημέρας η' ή και πλέον,
είτα τξάκισε το άγγ€ΐον κα ι λάβε τήν ουσίαν εις τό­
πον. Εϊθ' ούτως τριψον αυτήν επάνω εις μάρμαρον
και πότιζε αυτήν μετά βερονικίου δ και ποιήσεις
ούτως. Λάβε νυν ελαιον καθαρόν καΐ ψήσον αυτό
άχρι αν το δον μέρος λειφθή, είτα μίξον αυτό μέ
τήν ουσίαν τήν ανω είρημένην. Είτα βάλε αυτό cíç
το τυπάριν, και cię αυτό το τυπάριν βάλε ξυλον ή

1 λευκά ego : λέ' R || 5 κάκκαβον ego : κακα^ R || 11 ξηρή


ego : ζηρή R || 12 άχρι — πλέον hue transposui : post τόπον
[1. 13-14] positum est in R.

R 31 Cf. Palerai. 4Qq AIO, xiv° s., f. 325 ( id. ) , Carini n° 4 0 :


Capitula ab aliis diuersis ; Vat. Pal. lat. 1267, xiv° s., f. 9 V [= Vp] :
Ad faciendum ambram ex eodem rotulo ( = ex rotulo magistri
Iacomini prouincialis de rialto) [Item Vp]. — Recipe ciaram
ouorum de ansere et proice intus de croco et optime rumpe
cum báculo et cola per pannum. Postea recipe puluerem subti-
lissimum lapidis magnetis [de ametis Vp diamantis correxi] et
intus p o n e , sed non multum, et misce et cola et pone in can-
nellis de canna uel cupro uel in budello porci et claude bene
cannellos uel budellos. Et pone in olla et oUam in caldario pie-
no aque. Fac bullire aquam per 3 horas uel donec illud quod in
REG. DU PARISINUS, R 31 17
R 31. Fabrication de grains d'ambre. — Prenez des blancs
d'oeuf et battez-les bien, puis laissez reposer. Mettez-les
dans une ampoule de verre que vous entourez d'un tissu.
Placez-la dans un chaudron d'eau de sel gemme ; attachez-
la pour qu'elle ne coule pas au fond et calez-la bien pour
qu'elle ne soit pas portée de-ci de-là lors de l'ébullition de
l'eau du chaudron. Bouchez bien l'orifice de l'ampoule et
faites bouillir l'eau à feu modéré. Ensuite activez le feu pen-
dant quatre heures jusqu'à ce que la substance soit sèche.
Lorsqu'elle devient bien sèche, mettez le vaisseau au soleil
un jour, huit jours ou plus ; ensuite cassez-le et prenez la sub-
stance qu'il contenait. Broyez-la sur un marbre et imbibez-la
de vernis que vous ferez comme ci-après. Prenez de l'huile
pure, cuisez-la jusqu'à perte du quart et mélangez-la avec la
substance citée plus haut. Mettez le mélange dans la forme

cannello uel budello sit coctum et durum admodum albuminis


oui bene cocti. Vel si uis facilius [melius Vp] facere et pulcrius,
non bullias in aquam sed desicca solum in dictis budeUis ad ca-
lorem solis. Extrahe illud de cannellis et fac inde cum cultello
paternoster prout uis uel alias formas et. sicca ad solem donee
indurentur ut docet. Et si multum desiccarentur, pone intus
folia cauli. Si uis quod sit nigri coloris, pone carbonem pulue-
rizatum et distempei atum cum oleo et desiccatum loco lapidis
deamantis et de croco nichil ponas. — Cf. Palerai. 4Qq AIO,
xiv° s., f. 325 (id.) (sequitur) : Item idem de eodem. — Reci-
pe ciaram ouorum anseris uel galline et frange in scutella cum
spongia ut seis donee sit liquida ut aqua. Et in xx lib. dicte
clare pone ι une. lapidis magnetís subtüissime puluerizati et
misce fortiter. Et pone in ea croci aUquantulum sic ita quod
sit tanti coloris quantum uis. Postea pone in budellis porcinis,
bene lotis et ligatis amplis uel subtilibus secundum grossitiem
quam uolueris. Tunc pone ad solem calidum per 9 dies ut in-
durentur, non tarnen optime sed ut cum cultello incidi possit.
Tunc scindantur budelli et extrahatur dicta clara indurata et
perforetur cum filo ferreo et incidatur cum gladio in paterno-
stros uel in aliam formam quam uolueris. Postea applanentur
super poste nucis cum oleo Uni donee bene poliantur. Postea
exsiccentur ad calorem solis quousque perfecte indurentur et
erit facta ambra pulcra. Cf. Vat. Pal. lat. 1335, ± 1400, f. 83 v .
18 RECEPTA PARISINI, R 31 - R 34
σύρμαν, και βούλλω το και αλειψον αυτό καλώς.
Και βάλε αυτό πάλιν διά να βράσει εις το κακκάβιν
εως ¿pas γ' ως άνωθεν εϊρηται, και θέλει ξηρανθή
και θέλει λάβειν και χρώμαν. Είτα εκβαλον αυτά
από το τυπάριν και βάλε els τον ήλιον και θέλουν
ξηρανθή καλλιότερον και εισιν δόκιμα.
R 32. 'Αλοιφή εις αγγεία. — Τα δε πωμάσμα-
τα των χουνιών και των λαμπίκων ούτως γίνονται.
Λάβε άλφιτα και λευκά των ώων και μΐξον όμοΰ.
ΕΪτα χρίσον πανίον και βάλε εις οϊον αν βούλη
σκέπασμαν.
R 33. Περί πηλού διδασκαλικού. — Ό πηλός ο
διδασκαλικός οΰτως γίνεται. Λάβε από την αργιλαν
την καθαρή ν και ώων τά λευκά και κόπρον αίγός
ξηράν και τρίψας όμοΰ και ζυμώσας χρω.
R 34. Τη s σοφίας. — Ό πηλός τη s σοφίας ούτως
γίνεται. Λάβε από τήν αργιλαν τήν καθαρήν και
τριψον και καθάρισον αυτήν, και τρίψας βάλε εις
ύδωρ εως ήμέραν α'. Είτα χύσε το ύδωρ εκείνον καΐ
βάλε κόπρον αιγός τετριμμένη ν, άρμενικόν βώλον,
λευκά των ώων άναδαρμένα και αιμαν τράγου και
τριμμαν όστέων κεκαυμένων. Ταύτα πάντα τριψον
όμοΰ και μιξον και ποίησον ζυμην και φύλαξον.

1 βούλλω ego : βούλο R || 7 αγγεία ego : ανγγία R II 9 et


14 λευκά ego : λέ' R || 10 βούλη ego : βουλ' R || 13 et 17 αργιλαν
ego : άργιλ R || 20 άρμενικόν βώλον ego : αρμ βολ R || 21 λευκά
ego : λε R.

R 32 Cf. Palerai. 4Qq AIO, xiv° s., f. 323 v (id.), Carini


n° 40 : Capitula ab aliis diuersis : Lutum optimum ad lutandum
et opturandum iuncturas uasorum. — Recipe caleis extincte
partem 1 farine partem 1, misce et mole insimul super marmor
REC. DU PARISINUS, R 31 - R 34 18
et dans la forme mettez une baguette ou un fil, bouchez et
enduisez bien. Mettez à nouveau à bouillir dans le chaudron
pendant trois heures, comme dit plus haut : les grains seront
secs et prendront couleur. Enlevez-les de la forme, mettez
au soleil, ils seront bien secs et éprouvés38.
R 32. Enduit pour les vaisseaux. — La fermeture des creu-
sets et des alambics se fait ainsi. Prenez de la fleur de farine
et du blanc d'œuf et mélangez. Enduisez un morceau de toile
et appliquez sur n'importe quel couvercle39.
R 33. Lut magistral. — Le lut magistral se fait ainsi. Pre-
nez de l'argile pure, des blancs d'œuf, des crottes de chèvre
sèches ; broyez ensemble, pétrissez et utilisez.
R 34. <Lut> de sapience. — Le lut de sapience se fait
ainsi. Prenez de l'argile pure, broyez et purifiez-la. Après
broyage, trempez-la dans l'eau pendant un jour. Ensuite dé-
versez cette eau et ajoutez crottes de chèvre broyées, bol
arménien40, blancs d'œuf battus, sang de bouc, poudre d'os
calcinés. Broyez tous ces ingrédients, mélangez, faites une
pâte et réservez41.

et inpasta cum aqua uel cum albumine ouorum tracto, quod


melius est, et iunge cum eo petiam lineam et luta uas ut seis.
R 34 Cf. Paierai. 4Qq AIO, xiv° s., f. 270v-271 (id.), Carini
n° 37 : Incipit liber collectionL·, cap. 12 : Lutum magisteriale sic
fit. — Accipe terram rubeam ab omni sorde mundatam, et mit-
te earn in concam uel in caldarium cum aqua et due earn cum
Ugno donee perfecte dissoluatur. Deinde coletur per pannum
et dimitte residere. Deinde prohice aquam, et lutum quod in
fundo remanet, accipe et misce cum capiüis minutatim incisis
et cum puluere ferruginis ferri quam prohiciunt fabri de for-
nace, et puluere ossium similiter et puluere uitri et carbonum
et cinere uitis bene cribellatis, que omnia simul mixta per 3
dies bene cum martello pistando et aquam apponendo. Cum
indurescit, confice. Cumque bene confectum fuerit, intunica
uasa que uis. Si non indiges adpresens, sicca illud et repone.
Cum autem operări uolueris, tere et confice cum aqua uel oui
albumine et operare ipso in lutando quodeumque uas uolue­
ris. — Cf. CMAL VI, p. 88, n° 313, Boston, ML 18, Bamberg a.
1464-1468, f. 95.
19 RECEPTA PARISINI, R 35 - R 36
R 35. Eis άρχιμίαν ηλίου. — <Μόλυ6δον> τή-
ξας ττυρί, θ€ΐον απ υ ρο ν τούτω έπίρρανον και χρω
τω πυρί αχρις αν ή αποψορά Ιξατμισθή. Είτα 8ή
στυπτηρίαν σχιστήν και κιννάβαρι ίσόμ€τρον δγκην
5 λαβών και μίζας έν όξυμέλιτι άμφω, τίθει α έπιχέη,
ομοίως τούτοις, τω απύρω ϊνα τό μέν στ€ρρον γ ο -
νώς, το δέ το χρώμαν δι' όλων των πόρων λαβών
αποτβλβσθειεν σοι ήλιος. |
R 36. < . . . > . — 'Από τον έρμήν Ιξάγιον < . . . > ,
10 σουρψανον έξάγια <...>, ταύτα τρΐψον όμοΰ. Ме­
та бс то τρίψας καλώς, μΐ£ον μ€τ' αυτών ώχρόν
cv του ωού. Κ' ένώσας ταΰτα καλώς, βάλ€ αυτά
€ΐς αμπουλέταν υελίνον και πωμάσας καλώς, тіѲеі
cis κόπρον έως ημέρας ι'. Είτα χων€ύσας σ€λήνην,
15 βαλβ €ΐς αυτήν από του χρίσματος του ueXíou και
γ€νήσ€ται ήλιος. "Εστίν δέ δόκιμον.
R 36 : R, f. 2 9 3 , 1-4.

1 Μόλυβδον e Ρ s ELLI, De chrys. : uerbum cancellatimi quod


non legitur R || 9 Titulus recept» e t p o n d e r u m quantitates de-
ficiuntinR || 12 Κ'ένώσας ego : (καl)vώσαςR || 13 αμπουλέταν
ego : μπουλετάν R.

R 35 Michaelis Pselli, Epistola de chrysopea, Bidez § 13, uide


infra, Cosmas § 8.
R 36 Cf. Liber clarìtatis, Darmstaedter, II, 2, e ms. Bonon.,
BU lat. 164 ( 1 5 3 ) , xiv° s. : Ad solem. Accipe tres uncías de
mercurio uiuo et tres uncías de sulfure uiuo, et mortifica ipsos
simul cum uitellis ouorum crudorum ad solem uel ad ignem
paulatim paulatim per totum diem desiccando. Et postquam
erunt bene desiccata, tere subtiliter supra porfidum. Et im-
ple unum uàsellum uitreatum de ista confectione, et super
is am confectionem pone de bono uitriolo cocto, et super ui-
triolum pone sal alkaly tantum donee sit plenum uàsellum.
Postea coperias uàsellum de luto magisterii, sicut seis, et pone
sub igne fimi per noctem unam. Mane extrahe, et inuenies con-
fectionem sicut cinabrium, et istud uocatur sinar. Postea accipe
confectionem et tere sicut prius fecisti c u m uitello oui crudi
REC. DU PARISINUS, R 35 - R 36 19
R 35. En vue de l'alchimie de l'or. — Après avoir fondu
<du plomb> au feu, aspergez-le de soufre vif et maintenez le
feu jusqu'à dissipation de la mauvaise odeur. Ensuite, prenez
poids égal d'alun lamelleux et de cinabre, mélangez les deux
à de Гохутеі42, et de même placez ce qui est versé sur le
soufre, pour que, étant devenu solide d'une part et ayant
pris la couleur par tous ses pores d'autre part, il soit pour
vous de l'or parfait43.
R 36. <...>. — Mercure un hexage, soufre <...> hexages.
Broyez-les ensemble. Après les avoir bien broyés, mélangez-y
un jaune d'oeuf. Unifiez-les bien, mettez-les dans une petite
ampoule de verre, bouchez bien et placez dans le fumier pen-
dant dix jours. Fondez ensuite de l'argent, ajoutez-y de la
graisse de verre44, il deviendra de l'or. C'est prouvé45.

paulatim paula tim per totum diem, et pone ipsam sub igne
fimi sicut superbis fecisti. Et ita facias per ν dies. Et quando
erit completum accipe karattum unum et pone super unziam
unam de luna perfecta, et efficietur sol.

42. Il s'agit d'un mélange de vinaigre et de miel utilisé en


médecine.
45. Recette trop résumée, peut-être intentionnellement : les
chiffres des poids ont été omis. D'après M. Didron, commen-
tant le traité de peinture de Denys de Fourna dans le Manuel
d'iconographie, p. 50, n. 1, les quantités des produits manquent
toujours dans les manuscrits du Mont Athos. Est-ce une habi-
tude propre à ces monastères ou est-elle plus générale ? — Le
mélange mercure et soufre devrait donner du cinabre si on le
sublime, ce que la recette ne dit pas. On l'ajouterait à l'argent
lors de la fonte. Durant cette opération, l'huile de verre devrait
empêcher le cinabre de se décomposer en chauffant. Voir pour
d'autres occurrences Alch. gr., X, §13 et n. 143 (sans huile de
verre) ; Sedacina, Barthélémy, II, p. 141 (sous le nom de san­
guinis draco). Sur la préparation de cinabre artificiel, voir infra,
H 16 et supra, le chapitre de l'introduction qui lui est consacré,
p . LXXXIII-CI.
<B. Receptarium alchemicum
codicis Holkhamici gr. 109>

'Αρχή συν θεώ άγίω τής άλτεμίας·


ή διάταξις και οι συμβολές και οι κόπροι,
5 α π ό αρχής έως τέλος.

Η 1. Ό πηλός ό έντεχνος ό καλούμενος φιλοσο­


φικός γίνεται ούτως. — "Επαρε πηλόν τζουκαλάδι-
κον καλά καθαιρισμένον έναν μ€ρτικόν, και απέ τον
πηλόν τον κ€ραμάδικον καλό καθαιρισμένον έναν
10 μερτικόν, και κοπριά αλόγου ξερήν καλό καθαιρισ-
μένην έναν μερτικόν, ήγουν καΐ τά τρία ίσια. Και
ενωσον αυτά τά τρία και ζυμωσον καλώς εως ότου
να ένωθώσιν καλώς μέ λίγον ύδωρ. Βάλε δέ και
πούχνη άχέρου όλίγη και ζυμω το και αφες αυτό
15 εως δτου νά ξηρανθή. Και άφοΰν ξηρανθή και ίδής
αυτό δτι σκέται, βάλε νερόν και ζυμω το καλώς
εως ότου νά μηδέν σκέται. Τότε ξήρανον αυτό και
φύλαξον.
"Οταν δέ θέλης νά ποίησης ένδυσιν είς υαλίν,
20 λάβε απ' αυτό δσον θέλεις και τριψον, και βάλε

Titulus et Η 1- Η 2 : Η, f. 1B6, l-f. 1 8 6 \ 5.

3 άλτεμίας Η cf. Η 34 uide adn. 121 || 4 οι bis ego : ή bis Η ||


συμβολές ego : -αις Η || 14 ζύμω Lag7 : ζύμο Η.
<B. Réceptaire alchimique
deVHolkhamicus gr. 109>
Avec l'aide du Dieu saint, début de l'alchimie46 :
l'apprêt du matériel47, les compositions et les fumiers,
depuis le commencement jusqu'à la fin.

H 1. Préparation du lut employé dans l'art et appelé lut


des philosophes. — Prenez argile de potier bien purifiée une
partie, argile de briquetier bien purifiée une partie, crottin
de cheval sec bien purifié une partie : ce qui fait trois parties
égales. Unifiez les trois substances et pétrissez bien avec un
peu d'eau jusqu'à ce qu'elles soient bien unifiées. Ajoutez un
peu de paille pulvérisée, pétrissez et laissez sécher. Lorsque
le mélange est sec et que vous le voyez se fendre, ajoutez
de l'eau et pétrissez bien jusqu'à ce qu'il ne se fende plus.
Laissez alors sécher et réservez.
Quand vous voulez enduire un vaisseau de verre, prenez

H 1 Cf. Paierai. 4Qq AIO, xiv° s., f. 285 v (id. ), Carini n° 38 :


Capitula sumpta ex rotulo magistri Iacobini de Rialto prouincialisy
rec. n° 64. Lutum siue terra peroptima adlutandum uasa uitrea
et terrea sic fit. — Recipe partem 1 argille que patiatur ignem et
partem 1 sabloni de mari aut sabloni de aqua dulci et octauam
partem stercoris equi et pulueriza subtiliter super marmor et
impasta cum aqua communi et de hac terra lutabis quecumque
uasa uolueris quia non defecit neque fallit.
21 RECEPTARIVM HOLKHAMIGI, H 1 - H 2
ύδωρ και λεπτά του αύτοΰ και ζύμωσον καλώς.
Και τότ€ ενδυσον το ύαλίν απέ τα μέσα και κάτου
το πάχος δάκτυλον β'.
Η 2. Περί λευκώσεως άφροδίτη ς ήγουν χάλκωμα.
5 — Λά6€, έν ονόματι του θεοΰ, σκίλλαν μίαν ή και
δύο ή δσον θέλβις. Και βάλε αύτάς καθαιρισμέν€ς
εις τζουκάλιν πέτρινον. Και βάλε νερον γλυκυν εως
δτου να σκ€παστώσιν άπάνου έως δάκτυλο δ'. Και
τότ€ βράσ€ αύτάς εως δτου να φυράση το ήμισυ, και
10 τότε σακέλισον το νερον εις Ιναν πινάκιν. Την δέ
σκίλλαν βάλε την εις κανναβάτσο αρύ ν και στερεόν,
και δέσε την καλώς, και στίφε την καλά να έ|έβη
δλη ή μύξα της, νά σέβη εις το νερον εκείνο, και
τάραξον το νερον νά γένη δλον ενα. Και βάλε το
15 εις Ιναν βατζέλι χαλκάν, και επάνω εις τα βατζέλι
βάλε φρύγανα.
Τότε επαρον χάλκωμα λίτραν α' ή και πλέον. Και
ανάλυσε αυτό εις χωνευτήριον και χύσε αυτό έπ-
άνου εις τά φρύγανα. Και κατεβαίνει ή άφροδίτη εις
20 της σκίλλας το νερον | ωσπερ όρβίθια και μαργα­
ριτάρια. Και πάλε σύναξον αυτά και άνάλυσον και
χΰσον πάλε εις τά φρύγανα άπάνου νά πέφτη εις
τό νερον της σκίλλας μέσα. Τούτο ποίησε φοράς ε'

1 ζύμωσον ego : ζήμο- Η ξημο- Lag || 4 άφροδίτης Lag : ά


et signum ueneris ut plerumque Η || ήγουν χάλκωμα H l m g ||
5 et 11 σκίλλαν Lag7 : σκήλαν et σκίλαν Η || 6 θέλεις ego : -λης
ut semper Η || καθαιρισμένες ego : -ναις Η || 8 δάκτυλο ego :
δάκτιλωΗ || 9 φυράση ego :-σιΗ || 11 κανναβάτζο Yannopoulos :
καναβάτζο Η κάνα βάτζο Lag || 12 δέσε Η : δαΐσε Lag7 || 13 μύξα
ego : μίξα Η || 17 λίτραν ego : per signum ut semper Η uide
supra p. XXIII || 19 κατεβαίνει ego : -βένη Η Ц άφροδίτη Lag :
-της Η || 20 της Lag : την Η || 22 πέφτη Lag7 : πέυτη Η.
RÉC. DE VHOLKHAMICUS, H 1 - H 2 21
de ce lut la quantité que vous voulez et broyez ; prenez de
l'eau et de cette poudre et malaxez bien. Enduisez la moitié
inférieure du vaisseau sur une épaisseur de deux doigts48.
H 2. Blanchiment du cuivre. — Au nom de Dieu, prenez
une seule, ou deux, ou la quantité qu'il vous plaît. Nettoyez-
les et mettez-les dans une marmite de pierre. Versez dessus
de l'eau douce de manière à les recouvrir de quatre doigts.
Faites bouillir jusqu'à ce que la moitié du liquide s'évapore
etfiltrezl'eau dans un plat. Mettez la seule dans une étamine
lâche et solide49, liez-la et pressez bien pour en chasser tout
le suc et le faire s'écouler dans l'eau. Agitez l'eau afin qu'elle
soit bien homogène. Versez dans une bassine de cuivre et au-
dessus de la bassine disposez des branchages50.
Prenez alors du cuivre, une livre ou plus. Fondez dans
un creuset et versez sur les branches. Le cuivre tombe dans
l'eau de scille sous forme de pois et de perles. Rassemblez-le,
fondez et versez à nouveau sur les branches de manière qu'il

H 2 Cf. De aluminibus et salibus, Palerm. 4Qq AIO, xiv° s.,


f. 242v-243 (f. 255-256), Carini n° 34. Accipe de сера porci,
id est squilla, quantum uis et munda ipsam et pone ipsam in
mortario de ligno et prohice super ipsam pondus medietatis
sue de sale cibi aut alumine iameni et tere cum contritione
multa. Deinde pone earn in olla uitreata et accende super earn
ignem lenem aut fac morari ollam cum eo quod est in ea in fur-
no paniš per noctem. Nam soluitur aqua acuta. Liquefac ergo
stagnum aut plumbum... Et similiter igni laminas eris subtiles
aut ferri et extingue eas in hac aqua. Nam ipse albificentur et
sunt bone. Cf. Vat. Pal. lat. 978, xin° s., f. 50.

48. Le manuscrit de Palerme, В. Comunale 4Qq AIO, f. 285 v ,


recette n° 64, en donne une recette plus simple, voir apparat
des sources. Voir d'autres recettes supra, en R 33, R 34 et n. 41.
Voir aussi supra, en R 32 et infra, en R 16 H 5.1. et n. 144,
des luts destinés à d'autres usages. — À propos de δάχτυλον β',
comparer avec l'expression du grec moderne εϊναι οκτώ ή ώρα,
il est huit heures.
22 RECEPTARIVM HOLKHAMICI, H 2 - H 3 / H 3 5

ή και εξη και ήβρίσκεις την άφροδίτην λευκότερα


παρά χιών. νΕναι δε ή τοιαύτη σκευασία εύκολος
προς το γενεστω σελήνη καθαρά.
Η 3. Συμβολή καλ- Η 35. Έτερα συμ-
5 λιωτέρα. — Λάβε κρό- βολή. — Λάβε μολύ-
νον δραχμάς ε', ήγουν βιν δραχμάς κε' (λ')
μολύβι, και έρμήν δραχ- και άνάλυσον. Και μεθ-
μάς ε', ήγουν διάργυρος, ου άνελύση, εχε τιάφην
και άνάλυσον τον κρό- δραχμάς ε' ( K ' ) . Και ετ-
10 νον. Кац μεθοΰ άνελυση ζ ι ωσάν εναι αναλυμένη,
ο κράνος, εχε τον ερ- αράς εκ του πυρός και
μην θερμότατον και ρίψε ρίψε τήν τιάφην μέσα
άπέσω εις τον κρόνον και άφες αυτό ψυγήναι.
και ταράξας, και ευθύς Και τότε ήβρίσκεις το
15 αράς απέ τοΰ πυρός και δτι τρίβεται και βάλε το
αφες αυτό ψυγήναι. Και εις το γδιν και τρΐψέ το
μετά το ψυγήναι, τρίψε και κοσκίνισέ το και πά-
αυτο καλώς, και μετά το λε βάλε το και φύλαξον.
τριβήναι, βάλε Καί επαρον
20 κιννάβαριν δραχμάς i' καί στύψιν καθαρή ν δραχμάς
. Καί τρΐψέ τα καλώς καί ενωσον αυτά, καί βά­
λε αυτά εις έναν πινάκιν φράγκικον. Καί βάλε καί

Η 3 : Η, f. 186 ν , 6-19 || Η 35 : Η, f. 191 mg., 1-38.

2 σκευασία ego : σκεβ- Η || 4a Συμβολή Lag : σιβ- Η || 6a et Та­


ва δραχιχάς per signum Η || 6b et 9b δραχμάς per signum Η ||
6b λ' H2*1 H 8b τιάφην ut semper Η || 9b κ' H 2 s t || 12b τήν ego :
τ(ην) Η del. Lag || 14b ήβρίσκεις ego : -κις Η || 20 et p. 2 3 , 1 et
6 δραχμάς per signum Η || 20 καθαρήν ego : -plv Η || 22 αυτά
Η 35 : αυτ' Η 3 αυτό Lag Ц έναν om. Η 3 || φράγκικον Η 35 :
φράγγκιγκον Η 3 || βάλε καί Η 3 : τότε έπαρε Η 35.
RÉC. DE UHOLKHAMICUS, H 2 - H З/Н 35 22

tombe dans l'eau de seule. Faites cela cinq ou six fois et vous
trouverez le cuivre plus blanc que neige. Cette préparation
est facile lorsque l'on veut obtenir de l'argent pur51.
H 3. Excellente compo- H 35. Autre composi-
sition. — Prenez du plomb, tion52. — Prenez du plomb,
cinq drachmes, et du mer- 25 (ou 30) drachmes et fon-
cure, cinq drachmes. Fondez dez. Lorsqu'il est fondu, ayez
le plomb. Lorsqu'il est du soufre, 5 drachmes (ou
fondu, ayez du mercure 20). Dès que le soufre est
bien chaud; versez-le sur fondu, enlevez-le du feu et
le plomb et agitez; enle- versez-le sur le plomb et
vez immédiatement du feu laissez refroidir. Vous ver-
et laissez refroidir. Lorsqu'il rez alors que le produit est
est refroidi, broyez-le bien et friable : mettez-le dans le
lorsqu'il est broyé, prenez mortier, broyez et tamisez,
prenez et réservez. Prenez
cinabre, 6 drachmes, et alun pur, 6 drachmes. Broyez bien
et unifiez, mettez dans un plat franc53. Prenez aussi miel,

51. La seule (Scilla maritima .) est bien connue dans


l'Antiquité : Dioscoride décrit longuement ses vertus théra-
peutiques (Dioscoride, II, 271). Il décrit aussi la préparation
du vinaigre de scille (Dioscoride, V, 17) utilisé en Alch. gr.,
X, p. 135, 18, dans une liquéfaction de la magnésie. Il s'agit
ici d'un décapage de cuivre fondu par extinction dans une dé-
coction de plante avant de l'utiliser dans un alliage d'argent.
L'utilisation de sucs de plantes pour décaper les métaux est
ancienne et date sans doute de la préhistoire (le matériel est
ici très archaïque), voir l'emploi de bettes dans le papyrus de
Leyde en Alch. gr., I, n° 45, p. 96, 287-289 et n. 3 ; du suc de
cyclamen en Alch. gr., X, p. 44, 6-8 et n. 207. On ajoute parfois
des sels pour augmenter l'efficacité des sucs, id., p. 230, 7-22
(ail) et n. 877 ainsi que sa source, les Aluns et seh ; voir aussi
dans la version longue des Aluns et seh, manuscrit de Palerme,
B. Comun. 4Qq AIO, f. 242 v -243, la première eau qui ajoute à
la scille du sel ou de l'alun. Une autre version de la même eau
dans le L. claritatis, I, 74, emploie des poireaux plutôt que des
seules. Voir d'autres passages parallèles chez Lagercrantz, éd.
p. 57.
23 RECEPTARIVM HOLKHAMICI, H 3 / H 3 5 - H 4
μέλι δραχμας € και όξίδιν δραχμας e και Ινωσον
αυτά καλώς Ιως δτου να ένωθώσι καλά. Και τότ€
πότιζ€ την κιννάβαριν και την στύψιν Ιως δτου να
γένη ωσάν μέλι. Και τότ€ πότιζ€ το μολύβιν απασα
€ΐς το γδίν και τζάκιζε καλά. "Εχ€ δέ και τιάφην
τριμμένην ψιλήν δραχμας € και βάν€ και απ' αυ­
τήν Ιως δτου νά το πιουσιν δλα. Και τότ€ βάλ€
το €ΐς χουνίν και ας στέκονται ημέρας γ' ή και .
Και τότε άνάλυσον αυτό και χυσον €ΐς βέργα και
cu ρήσεις το ττοθούμενον ήλιον.
Η 4. Ποίησις χρυσαφιού. — Λάβε ώα τέσσα­
ρα, έν άμίω ευρυχώρφ βαλών. Και φυράσας όλίγη
σημίδαλιν, κατάθου πέριξ τον έν τω αμίω. Και φι-
μώσας ασφαλώς, χώσον έν ίππείω κόπρω ημέρας
рк εως ή φύσις υοατι γενηται αίμα ψυχής. Και
μετέπειτα άνακαλύψας, θες τον ενοικον έν όστρακω
καινω, ήγουν θες τον καρπον απάνου εις γαστρί
αφόριον. Και δείξε πυρρούς άνθρακας, ήγουν κάρ­
βουνα άφτούμενα, καΐ τούτους ριπίξων, ήγουν φυσά

Η 4 : Η, f. 186\ 20-f. 187, 5.


1 μέλι Η 35 : μέλιν Η 3 || ε' bis Η 3 : t' bis Η 35 || 2 Ιως
— καλά om. Η 3 || 3 рг. τήν ego : τ(ην) Η 3 Η 35 || alt. τήν Η
35 : τ(ην) Η 3 || 6 ψιλήν Η 3 : ψηλούτζηκήν Η 35 || 7-8 βάλε το
Η 3 : βάλεται Η 35 || 8 το post εις add. Η 35 || 8 et 14 ημέρας
Lag : η et signa dierum ut plerumque H || 9 Kal o m H 3 ||
άνάλυσον Η 35 : ανέλ- Η 3 || αυτό Η 3 : αυτ' Η 35 αυτά Lag ||
βέργ α Η 35 : βερ^Η 3 || 10 εύρήσεις ego : -ρίσης ut semper Η ||
ήλων per signum Η 3 : η et signum solis Η 35 || 13 τον Η : των
Lag7 || άμίω Lag7 άμμίώ Η || 14 ίππείω ego : ηπίο Η ήπίω Lag7 ||
17-18 ήγουν — αφόριον H l s l || 18 δείξε ego : δήξαι Η δίοιξε Lag ||
19 άφτούμενα ego : αυτ- Η.
RÉC. DE UHOLKHAMICUS, H З/Н 35 - H 4 23

5 drachmes, et vinaigre, 5 drachmes : mélangez-les bien


jusqu'à complète unification. Imbibez-en alors le cinabre et
l'alun jusqu'à consistance de miel. Puis imbibez le plomb
de toutes ces substances54 dans un mortier et écrasez bien.
Ayez aussi du soufre finement broyé, 5 drachmes ; mettez-en
jusqu'à ce que le tout absorbe le plomb. Versez alors dans
un creuset et laissez reposer trois ou six jours. Puis fondez et
coulez en barre55 : vous trouverez l'or que vous recherchez56.
H 4. Fabrication d'or57. — Prenez quatre œufs et mettez-
les dans une coupe évasée. Faites une pâte avec un peu de
fleur de farine et entourez-en le contenu de la coupe. Bou-
chez bien et enfouissez dans du fumier de cheval pendant
cent vingt jours, jusqu'à ce que la nature de leur eau devienne
du sang frais58. Ensuite débouchez et mettez le contenu dans
un vaisseau en terre cuite neuf. Amenez59 les charbons au

H 4 Cf. Cosmas § 3, uide infra, p. 67-68.

55. Le terme χουνί ou χωνί en grec moderne, tout comme


χωνεΐον ou χωνίον en grec ancien, peut avoir le sens d'entonnoir
ou de creuset. Dans son commentaire à l'édition du texte, p. 58,
Lagercrantz comprend χουνί comme un entonnoir muni d'une
anse, qui reçoit le métal liquéfié et le transforme en barre,
mais dans sa traduction publiée un an plus tard, p. 7, il traduit
χουνί par « Tiegel », creuset. C'est le seul sens possible ici. En
effet, en examinant le texte, on s'aperçoit que l'opérateur met
la préparation dans un χουνί, l'y laisse reposer plusieurs jours,
la fond et la coule en barre. Il est impossible de laisser reposer
plusieurs jours un mélange dans un entonnoir, qui est troué
par définition.
57. Recette qui apparaît aussi avec quelques variantes chez
Cosmas §3 qui l'attribue nommément à Zosime, voir infra,
p. 67-68, ou CAG, II, p. 443, 5-16.
59. Nouvelle variante 1.18 entre les deux textes. Lagercrantz
résout les mots de VHolkhamicus δήξαι πυρούς en δίοιξε πυρρούς
provenant de διοίγνυμι ou διοίγω, entr'ouvrir, ouvrir : aperì car­
bones ut ignem emittant eoque rubescant, il traduit, p. 7, par
« Mache Kohlen glühend », amenez les charbons au rouge. J'ai
préféré comprendre δήξαι comme un équivalent de δείξε, un im­
pératif aoriste médiéval de δείκνυμι, δεικνύω ou δείχνω, faire voir,
faire devenir.
24 RECEPTARIVM HOLKHAMICI, H 4 » H 8

Tous» φέρε την των ανθράκων αύρα erri τον προκει-


μένον ενοικον, ήγουν θές το cv άμίω άπάνου εις τα
κάρβουνα. Και όταν φρυγή, βάλε 4ν θρίω,| ήγουν
συκόφυλλον, πλην ή χειρ σου βλέπε μη άψηται, και
λείωσον και εχε έν βοσσίω. Και χώνευσον άσήμιν
έ|άγιν εν και επίβαλε εκ τοΰ ξηρίου μέρος τρίτον
έ|άγιν και θαυμάσης' τούτο έστιν το θείον και μέ­
γα μυστήριον το ζητούμενον και δυνάμενον πενίαν
νικήσαι και τους εχθρούς τροπώσασθαι.
Η 5. Ποίησις αργύρου άπο έρμου. Vide infra, С,
R 16 Η 5.
Η 6. Δεύτερο νερό της αδελφής. Vide infra, С,
R 17 Η 6.
H 7. 'Έτερον κεφάλαιον ύδατος επάνω εις τον
κρόνον. Vide infra, С, R 18 Η 7.
H 8. Μέθοδος πώς δε ποιήσειν την σελήνην ήλιον.
— Λάβε κιννάβαριν λίτρας α<", ίάρι ήγουν βαρδα-
ράμον λίτραν α', χάλκωμα κεκαυμένον ήγουν ραστίκ
τασί λίτραν <", καλακάνθι κίτρινον ήγουν σαρυ
ζάκζ ούγγίας β', ψιαστικήν κίτρινον ούγγίας β',
κρόκον τοΰ σίδερου ουγγίας β', διάργυρον λίτρας
γ', τιάφην κίτρινον λίτραν α', άσβέστην ζωντανον
λίτραν α<", νερόν της βροχής λίτρας η'.
Τήν τιάφην τρίψον και εσμιξον με τον άσβέστην

Η 8-Η 10 : Η, f. 190, 15-f. 191, 10.

1 τήν Lag7 :τηςΗ || 1-2 επί — ενοικον scriptura сіагіоге Η 2 s l ||


3 θρίω ego : θριο Η || 5 λείωσον ego : λύοσον Η || βοσσίω ego :
βοσίο Η βησσίω Lag7 || 7 θαυμάσης ego cf. infra, COSMAS, p. 68,
5 : -άσις Η || 8 δυνάμενον Lag : δυνάμιν Η || 16 ποιήσειν Lag7 :
πηήσι Η || σελήνην per signum lunae ut semper Η || ήλιον Lag :
η et signum solis ut plerumque Η Ц 17-18 ήγουν βαρδαράμον
H l s l H 2 4 Ισμιξον ego : έζμ- Η || άσβέστην ego : άζβ- Η.
RÉC. DE VHOLKHAMICUS, H 4 - H 8 24
rouge en soufflant dessus et exposez le contenu précité au
rayonnement des charbons. Lorqu'il est desséché, mettez le
produit dans une feuille de figuier60 sans le toucher de la
main61, broyez et réservez dans un bol62. Fondez de l'argent,
un hexage, et projetez-y de la poudre, un tiers d'hexage63.
Émerveillez-vous : c'est le divin et grand mystère recherché,
capable de vaincre la pauvreté et de repousser les ennemis64.
H 5. Fabrication d'argent à partir du mercure, voir infra,
C,R 16 H 5.
H 6. Deuxième eau, celle de la sœur, voir infra, С, R 17
H 6.
H 7. Autre chapitre, celui de l'eau sur le plomb, voir infra,
С, R 18 H 7.
H 8. Méthode pour transmuter de l'argent en or65. — Pre-
nez cinabre 1 1/2 Uvre, vert-de-gris 1 livre, cuivre calciné
1/2 livre, vitriol jaune 2 onces, sandaraque jaune 2 onces,
safran de fer 2 onces, vif-argent 3 livres, soufre jaune 1 livre,
chaux vive 1 1/2 livre, eau de pluie 8 livres66.
Broyez le soufre, mélangez-le avec la chaux, mettez-les

60. La recette de VHolkhamicus utilise une feuille de figuier,


tandis que celle de Gosmas se sert d'un mortier. L'alchimie
alexandrine et Zosime en particulier se réfèrent plus d'une fois
à des pratiques culinaires, voir Alch. gr., IV, 1, p. 26, 8-10 et
n. 4, Olympiodore, CAG, II, p. 69, 14-70, 2. On pourrait donc
penser ici à l'emploi d'une feuille de figuier, mais un mortier
paraît plus indiqué pour broyer, d'autant plus que θριό et θυΐον,
variante de θυεία, sont bien proches dans l'écriture et peuvent
facilement être lus l'un pour l'autre. À moins qu'il ne faille
comprendre qu'il faut enfermer le produit dans une feuille de
figuier et le triturer dans le mortier en le maintenant dans son
emballage, ce qui empêcherait de le toucher avec les mains,
voir note suivante.
61. La défense de toucher avec la main énoncée par Marie
est souvent répétée par les alchimistes ultérieurs, voir Zosime,
Alch. gr., IV, 1, p. 33, 67 ; CAG, II, p. 176, 6 (Zosime) ; p. 103,
5-6 (Olympiodore) ; p. 201, 8-9 (morceau récent). Elle est inter-
prétée différemment suivant les citations : les auteurs y voient
une nuance soit ésotérique, soit pratique.
25 RECEPTARIVM HOLKHAMICI, H 8
και βάλε τα εις έναν τέστον μέ το νερόν της βρο­
χής, και βράζων ολίγον ολίγον ως ου να λείψη το
τρίτο νερόν va απομείνουν τα δύο. Και τότε έβγαλε
το απέ την ίστίαν να κρυώση να κατασταθη. Και
5 ωσάν κατασταθή, βάλε κεντουκλοκομάτι νά στραγ-
γίζη άπέσω εις το ύαλίν και στούμπω το και φύλαξε
το. Και τότε επαρε και τα άλλα τα εϊδη και τρίψε
αυτά και κοσκίνισέ τα και βάλε αυτά εις μαρμαρό-
γδιν και πότιζε αυτά ολίγον ολίγον μέ το νερόν του
10 ύαλίου ομού και μέ τον διάργυρον. Τούτο ποιήσεις
συχνώς εως δτου νά καταμιτωθή ó διάργυρος δλος
εις το ζυμάρι μέσα,) και τότε αψες αυτό εως ημέρας
ι' νά ξηρανθή. Και τότε λάβε αυτό και τρίψε το και
βάλε το εις το ύαλίν και βάλε εις το στόμα του
15 ύαλίου από άλογου χαίτην τρίχες και στούμπω το,
και τότε βάλε το στούμπωμα και στούμπω το και
σφίξε το καλά. Και βάλε το εις τον φοΰρνον, και
δός την ίσθίαν όλίγην όλίγην εως δτου νά πυρώση
τό άγγειον εως ώρας γ', από τότε δός το πυρ στε-
20 ρεώτερον εως ώρας θ', είτα αφες το νά ψυχρανθή.
Και μετά τό ψυχρανθήναι, άνοιξε αυτό και άπε-
στούμπω το και θέλεις ευρειν τον διάργυρον εις τό
άνωθεν μέρος κεκολλησμένον και θέλει είσται και τό
χρώμα αυτού ολίγον κίτρινον. Και πάλε λάβε τον
25 διάργυρον και τάς υλας δπου άπεμένουσιν εις τό

2 λείψη Lag7 : λήψη Η || 4 ίστίαν ego : ειστ ut semper Η ||


κρυώση ego : κριόσι Η || κατασταθη ego : -ΘΙ Η || 5-6 στραγγίζη
ego :στραγγκ-Η || 6 στούμπω ut semper Lag7 :-ποΗ || 11 συχνώς
Lag : ηχνός Η || 18 ίσθίαν ego : είσθ- Η || πύρωση ego : πηρόσι Η ||
20 ψυχρανθή ego : -Ѳі Η || 21-22 άπεστούμπω Lag7 : -πο Η.
RÉG. DE VHOLKHAMICUS, H 8 25

dans une marmite avec l'eau de pluie et faites bouillir petit à


petit jusqu'à ce que le tiers de l'eau disparaisse et qu'il reste
les deux tiers. Enlevez alors le mélange du feu pour qu'il re-
froidisse et dépose. Lorsqu'il a déposé, prenez un morceau
de tissu pour le filtrer dans un ballon, bouchez et conser-
vez67. Prenez alors les autres substances, broyez, tamisez et
mettez-les dans un mortier de marbre : imbibez-les peu à
peu avec l'eau du ballon ainsi qu'avec le vif-argent. Vous
recommencerez l'opération jusqu'à ce que le vif-argent soit
tout à fait incorporé dans la pâte ; laissez alors sécher pen-
dant 10 jours. Puis prenez, broyez, mettez dans un ballon,
insérez du crin de cheval dans son col et bouchez60 : mettez
alors le bouchon, bouchez et serrez bien. Mettez le ballon au
four, donnez un tout petit feu pendant trois heures jusqu'à
ce que le vaisseau soit chaud, ensuite donnez un feu plus fort
pendant neuf heures, puis laissez refroidir. Lorsque le vais-
seau est refroidi, ouvrez-le, débouchez et vous trouverez le
mercure collé à la partie supérieure ; sa couleur sera un peu
jaune. Prenez alors le vif-argent et les matières qui restent

67. Nous sommes ici en présence d'une préparation d'« eau


divine » ou d'eau de soufre, chère à l'alchimie alexandrine uti-
lisée pour teindre les métaux. Les formules sont nombreuses.
Celle-ci correspond à une recette du Démocrite syriaque, CMA,
II, p. 88, n° 13. Il y a formation de polysulfure de calcium, très
actif en présence des métaux, d'après M. Berthelot, С AG, I,
p. 68-69. Voir une autre acception du terme supra en R 19.5 et
n. 16.
68. Le crin de cheval qui réapparaît infra, en H 16, est une
spécialité de VHolkhamicus. On n'en connaît pas l'usage, est-ce
celui du chanvre des plombiers ? Sans doute faut-il le rappro-
cher de l'emploi de l'étoupe dans le Breue breuiarìum de Roger
Bacon, SM, p. 196 ou Alch. gr.9 X, p. 79, 7, §47.3.
26 REGEPTARIVM HOLKHAMICI, H 8 - H 9
ύ αλίν κάτου και ποίησ€ αυτό πάλε ως το πρότερον,
τρίβοντα, ζυμώνοντα, ξηραίνοντα και ψήνοντα, εως
δτου να ελθη το ποθούμενον εις χρυσίου χροιάν,
και λαβών αυτό ψυλαξον' και λέγεται το τοιούτον
5 πράγμα λίθος τίμιος.
"Οταν δέ βουλή το ποιήσαι την σ€λήνην ήλιον,
ποίει ούτως' λαβών απέ την σ€λήνην μέρος δσο
βούλβι και απέ τον λίθον τον τίμιον μέρος ενατον
< ή > η ο ν δσον υπό δείγματι' έστω ή σελήνη ουγγία
10 α', τουτέστι Δ' θ', το δέ ποθούμενον Δ' α'. Και άνα-
λύσας την σελήνη ν, βάλε το ποθούμενον καί, μετά
το ένωθήσας, χΰσέ το εις βεργί καί ή βρίσκεται ή
σελήνη χρώμα κίτρινον μην τέλειον. Είτα πάλε λα­
βών την σελήνην καί άνάλυσον αυτήν καί βάλε από
15 το ποθούμενον Δ' θ', καί, όταν ένωθώσιν καλώς εις
το χωνευτήριον, χΰσον αυτό εις βεργί καί εύρήσεις
τήν σελήνην τέλειον ήλιον.
Η 9. Το δέ ύδωρ της στύψεως γίνεται ούτως.
— Λάβε στύψιν λίτραν α' καί τρίψον αυτήν εις
20 μαρμαρογδιν εως δτου νά γένη χνοωδέστατος. Καί
τότε αψες αυτοΰ νά κείται εως δτου νά γένη υγρή
ωσάν νερό. Καί τότε βάλε νερόν της βροχής λίτραν
α<", καί τάραξε αυτό καλά καί αψες αυτό εκεί-
σε έναν σπερονυκτόμερον. "Εκτοτε σακέλισον με τό
25 κέντουκλον ώς έδιδάχθης καί ψυλαξον αυτό εις ύα­
λίν σκεύος καί έχεις τό ύδωρ της στύψεως.

1 ποίησε Lag' : πήσοα Η || 3 χροιάν Lag : χράν Η || 7 ποίει


ego : πήη Η || 8 βούλει ego : η u t semper Η || 9 ή ή ο ν ' ego :
η ov Η || 12 et 16 βεργί ego cf. p . 4 2 , 12 : βεργ' Η βέργα Lag ||
25-26 ύαλίν ego : άλήν Η άλλύ Lag 7 || 26 σκεύος ego : σκέβος Η ||
ίχεις ego : -ης Η.
RÉC. DE VHOLKHAMICUS, H 8 - H 9 26
au fond du ballon et faites à nouveau comme auparavant :
broyez, pétrissez, séchez, cuisez jusqu'à ce que ce que vous
souhaitez69 prenne la couleur de l'or. Prenez ce produit et
gardez-le : on lui donne le nom de pierre précieuse.
Lorsque vous voulez transmuter de l'argent en or, pro-
cédez ainsi. Prenez de l'argent à volonté et de la pierre
précieuse la neuvième partie, ou la huitième à l'estime :
soit de l'argent une once, c'est-à-dire 9 drames70, et de la
pierre désirée 1 drame. Fondez l'argent, jetez-y la pierre dé-
sirée et après avoir unifié, coulez en barre et vous trouverez
l'argent d'une couleur jaune non encore parfaite. Prenez en-
suite l'argent, fondez-le, jetez-y 9 drames de la pierre désirée.
Lorsque le mélange est bien unifié dans le creuset, coulez en
barre et vous trouverez l'argent devenu de l'or parfait71.
H 9. Préparation de l'eau d'alun. — Prenez de l'alun, 1
livre, et broyez dans un mortier de marbre jusqu'à le réduire
en poudre très fine. Laissez-le reposer là jusqu'à ce qu'il
devienne liquide comme de l'eau. Alors versez de l'eau de
pluie, 1 1/2 livre ; remuez bien et laissez reposer 24 heures
en cet endroit. Puis filtrez avec un morceau de tissu, comme
vous l'avez appris, et réservez le produit dans un vaisseau de
verre72 : vous avez l'eau d'alun73.

69. Το ποθούμενον désigne ici la pierre philosophale comme


le précise la phrase suivante, contrairement à supra, H 3 H 35
où il désigne Гог et à infra, H 11.3 où il désigne Гог ou l'argent,
voir n. 134.
70. L'équivalence classique est de 8 drachmes pour une once,
mais le drame est d'origine turque et appartient au système de
l'oque. Il est souvent un peu plus léger que la drachme. Voir
supra, p. XXIII.
72. Lagercrantz, éd. p. 67, interprète άλήν en άλλύ, autre au
neutre. Il suppose cette forme à côté de άλλοΐον comme on a
trouvé p. 21,11 άρίν au lieu d'apatóv, espacé, voir supra, n. 49. Je
pense plutôt à un είάλήν ou ήάλήν mis pour ύαλίν qui aurait perdu
sa première lettre et j'y vois un vase de verre, cf. le chapitre de
l'alun en Alch. gr.y X, p. 130, 4.
27 RECEPTARIVM HOLKHAMICI, H 10 » H 13
H 10. Μέθοδος πώς γίν€ται ο κρόκος του σιδή­
ρου. — Лабе του αύτου σιδήρου ρίνισμα καθαρον
μαλακον λίτραν α' και καλακάνθι κί|τρινον (λέγεται
σαρύ ζάκζ) ουγγίας δ'. Και τρίψον εις όγδίν μαρ-
5 μάρινον και πότιζε αυτό ολίγον ολίγον από το νερον
της στύψ€ως <εως> δτου να γένηται ζύμη παχέα
και τότε αφες να στέγνωση ολίγον. Και βάλ€ το
μέσα εις ύαλίν μακρυγούργουρον ένδυμένον καλά
και στουμπω το και βάλ€ το εις κοπρίαν θερμήν
10 τόν ίούνιον και αφες αύτο εκεί εως ημέρας κ'. Και
τότε έβγαλε αύτο και τρίψε και κοσκίνισέ το. Και
το ψιλον €ττάρον και φύλαξον, και το χοντρον πάλε
πότιζε με το νερον της στύψις εις το μαρμαρόγδι.
Και τότ€ βάλε το εις το ύαλίν μέσα και στούμπω
15 το και βάλε το εις την κοπρίαν μέσα και ας ποίη­
ση ημέρας ι'. Και από τάς ι' ημέρας, έβγαλε αύτο
και ποίησε ώς το πρότερον εως δτου να πάρης το
καθόλου* και αυτόν έστιν ό κρόκος του σιδήρου.
Η 11. Μέθοδος ή ηλίου ή σελήνης, δταν θέλης
20 να ποίησης ή ήλιον ήτε σελήνη ν. Vide infra, С, R
15 H I L
H 12. Περί του ποιήσαι τήν σελήνη ν ϊνα δέχηται
τόν αρην. Vide infra, С, R 10 Η 12.
H 13. Περί τον ήλιον ομοίως. Vide infra, С, R
25 11 H 13.

6 Ιως add. Lag || 7 στέγνωση ego : -ωσι Η || 8 ένδυμένον


Lag7 : έντη- Η || 12 χοντρον (siue χονδρόν) Lag7 : χοτρον Η ||
15-16 ποιήση ego : πηήσι Η || 16 alt. ημέρας totis litteris Hfc
RÉG. DE VHOLKHAMICUS, H 10 - H 13 27

H 10. Méthode pour obtenir du safran de fer. — Prenez de


ce même fer74, pur et doux, 1 livre de limaille ; prenez aussi
du vitriol jaune (on l'appelle sari zag), 4 onces. Broyez les
deux substances dans un mortier de marbre et imbibez-les
peu à peu d'eau d'alun de façon à obtenir une pâte épaisse
et laissez sécher quelque temps75. Mettez dans un ballon au
long col bien luté, bouchez-le, placez-le, au mois de juin,
dans du fumier chaud et laissez-le reposer là 20 jours. Enle-
vez alors, broyez son contenu et tamisez. Prenez les parties
fines et réservez ; les gros morceaux, imbibez-les à nouveau
d'eau d'alun dans un mortier de marbre. Mettez-les alors
dans le ballon, bouchez, déposez dans le fumier et laissez
le produit se faire pendant 10 jours. Après ces 10 jours, en-
levez le ballon et procédez comme précédemment jusqu'à
prendre le tout. C'est le safran de fer76.
H 11. Méthode pour fabriquer de l'or ou de l'argent, voir
m^a,C,R15Hll.
H 12. Préparation de l'argent pour qu'il accepte le fer,
voir infra, G, R 10 H 12.
H 13. À propos de l'or, voir infra, С, R 11 H 13.

H 10 Cf. Londin. Sloan. 3457, xv° s., f. 306. Aqua rubicun­


díssima tingens in colori auri qui nunquam recedit. — Recipe
limaturam ferri, ipsam contere in mortario cum uitriolo, pone
uel funde super ipsum acetum uini forte et fac stare et pone ad
distillandum 12, renouando semper atramentum. Deinde distil-
labitur aqua rubicundíssima quam usui reserua. Cuius uirtus
est tingere argentum et es rubeum in uerum colorem aureum
qui nunquam recedit in igne.

74. Lagercrantz, éd. p. 67, fait remarquer que l'expression


του αύτου σιδήρου indique que la recette est tirée d'un chapitre
du fer plus important.
76. Les préparations du safran de fer ou safran de Mars sont
fort nombreuses, voir entre autres Alch. gr., X, §17.4 ; 16 à 21.
Il s'agit ici d'une oxydation du fer et du sulfate de fer par l'eau
d'alun qui fonctionne comme acide faible (cf. Alch. gr., I, p. 31)
et va accélérer la rouille du fer par l'air ; l'on obtient du safran
de Mars hydraté FeOOH. Cf. R 6 et n. 3 ainsi que R 23.
28 RECEPTARIVM HOLKHAMICI, H 14 - H 1 5 / H 28

H 14. Els то δίδειν βάρος. — Λάβε άνθρώπινον


катгроѵ ξηρόν και τριψον αυτό χνοώδες, €Ϊτα βάλε
εις άγγειον υέλινον, στάλαξον αυτό ώς οΐδας και
λάβε το ύδωρ αυτό εις μέρος. Όμοίως και στάλαξον
5 χιλιδονία εις έτερον άγγείον και λάβε τα δύο ύδατα
ισοστάθμως και ενωσον τά δύο ύδατα ίσόσταθμα.
Φύλαξον ITTI της xp€ias.
Λάβε άργύριον ή χρυσίον δσον βούλει και Ιδε
πόσον ζυγίον εστίν. Έστω το άργύριον ούγγίαι ι',
10 βουλομαι τοΰτο ττοιήσαι ούγγίας ιβ'' άττό бе τον
ι' εως τον ιβ' λείπονταί μ€ ούγγίαι β'. Лабе άττό
του ύδατος το | σο Отоν δσον νά βάψη το άργύριον,
πυρώνοντα, βάψοντα και ζυγίζοντα ολίγον ολίγον
ώς δτου να γένη ούγγίαι ιβ'. Ει бе βάφεις αυτό
15 ττλέον, γίνεται ττερισσότερον εξω του αριθμού.
Η 15. "Ετερον εις το Η 28. Eis το δί-
δίδειν βάρος. — Λά- δειν βάρος εις το καθέν
6ε άσβεστη ν ζώντα μέρη μέταλλο. — Λάβε ά-
β' και εν μέρος άλας σβέστην δσον βούλει και
20 βλάχικον λαγαρισμένον. λάδιν και άνακάτω τα
"Εστί δε ή λαγάρισις και βάλε τα είς τον λαμ-

Η 14 : Η, f. 191 ν , 21-f. 192, 3 || Η 15 : Η, f. 192, 3-19 || Η


2 8 : Η, f. 194, col. I, 1-7.

1 δίδειν Lag7 : δήδη Η || ανθρώπινον ego : άνοΰνον Η άνού( ρα)νον


Lag uide adn. 77 || 4 στάλαξον H s l || 6 ίσοστάθμως Lag7 : ίσόσ-
ταθμος Η || 8 χρυσίον Η : χουσ- Lag || 14 βάφεις ego : -φης Η ||
16b-17b δίδειν Lag7 : δήδη Η || 17a δίδειν Lag : δήδη Η || 20b άνα­
κάτω Lag7 : -το ut semper Η.

Η 14 Cf. Palerm. 4Qq AIO, xiv° s., f. 2 9 1 v ( i d . ) , Carini


n ° 38 : Capitula sumpta ex rotulo magistri Iacobini de Rialto prouin-
cialiS) rec. n ° 8 5 . Aqua stercoris humani que augmentat pondus
auri. — Recipe stercoris humani quod sit de homine optime et
RÉC. D E UHOLKHAMICUS, H 14 - H 1 5 / H 28 28

H 14. Pour donner du poids. — Prenez des excréments


humains secs77, broyez-les pour les réduire en poudre, puis
mettez dans un vaisseau de verre, distillez78 comme vous sa-
vez et mettez cette eau à part79. De la même façon, distillez
de la chélidoine80 dans un autre vaisseau. Prenez le même
poids des deux eaux et unifiez-les. Conservez pour l'usage.
Prenez de l'argent ou de l'or, la quantité désirée, et voyez
quel est son poids. Soit 10 onces d'argent, je veux en faire
12 : de 10 onces à 12, il me manque 2 onces. Prenez de
l'eau autant qu'il en faut pour faire tremper l'argent; chauf-
fez, faites tremper l'argent, pesez-le peu à peu jusqu'à ce
que vous obteniez 12 onces. Si vous le faites tremper plus
longtemps, ce nombre sera dépassé81.
H 15. Autre recette pour H 28. Pour donner du
donner du poids. — Prenez poids à n'importe quel mè-
de la chaux vive, 2 parties, et tal. — Prenez de la chaux à
1 partie de gros sel purifié82, volonté et de l'huile, mélan-
Voici sa purification : prenez gez et mettez dans l'alambic

splendide uiuente et carnes multas comedente. Primo sicca ad


solem, postea in testo, et pone unam libram istius stercoris
dupliciter siccati et libram unam boracis et simul pulueriza et
pone ad distillandum per alembic, et exit aqua citrina quam
serua. Et nota quod antequam distilles, debet înhumări per 15
dies sub fimo. Aquam primam que distillât alba abice, et col-
lige citrinam in qua bulhas aurum et augmentat eius pondus
et debet poni in uase uitri sub cineres cribatos calidos, et si
pluries bulliret, magis augmentat et melius est.
H 15 Cf. Περί της τιμιωτάτης καί πολυφήμου χρνσοχοικής, CAG,
Π, ρ. 3 3 2 , § 4 0 . "Αλλη μέθοδος μυστική. — Λαβών άσβεστον άβροχον,
καί μιξον καί Ιλαιον μετά της άσβεστου, καί πότισον καλώς μίαν καί β'
φοράς. Κα! τότε βάλε έν τω ίαμβίκω, έπίβαλον δέ καί εν τφ φουρνελλίω
στάκτην έχων κύκλωθεν καί επάνω δακτύλων ß'* καί έξήβαλον το θείον
ύδωρ έν έτερα φιάλη. Καί τότε λαβών παννίν λινόν, καί βρέξον αυτό έν τφ
υδατι τούτω* καί τίθες έν τφ πυρί, καί ει μεν άψει το παννί, ΐσθι Οτι ουκ
ωφελεί. Καί πάλιν Ιπαρον το έλαιον της άσβεστου* καί βαλών αυτό είς
έτέραν άσβεστον, καί ποίησον αυτό ως το πρότερον, Ιως ού εύτυχήσαι
αύτο, ήγουν Ζως ού μή καήναι το παννί έν τφ πυρί. Καί τότε λαβών έκ
το έλαιον, καί θές κασσίτερον έν τφ χωνίω, καί γίνεται χρυσός.
29 RECEPTARIVM HOLKHAMICI, H 15/H 28
αυτού* λάβε άλας και πίκον νά στάλαξη. Και
τρΐψον και ανάλυσον με άφοΰν στάλαξη, βρέξε-
ζεστό νερόν και σακέ- πανίν και άναψε το και,
λισον καλώς και ψήσον ει μεν καη το πανί, εστίν
5 ολίγον ολίγον εως δτου άτυχο. Και πάλε βάλε
νά φυγή το νερόν και και στάλαξε το εως δτου
από τότε λάβε, στεγνω μη καη τό πανίν και τό­
το και τρίψε καλώς. τε εστί καλό.
"Επειτα λάβε τον ά-
10 σβέστην και το άλας
και βάλε τα είς όγδίν
μαρμαρίτικον και ζύμω­
νε αυτά με ελάδιν του
δέον ώστε νά γένη ώς
15 ζυμην παχέαν. Τότε βά­
λε εις λαμπίκον χρισ-
μένον πωμασμένον και
βάλε το είς τον ψοΰρνον
νά στράγγιση το ελάδιν
20 είς αλλην αμουλαν. Τό­
τε λάβε το λάδιν πάλε
και άσβέστην ζώντα και
άλας λαγαρισμένον όλι-
γώτερον περί το πρώτον
25 και ζύμωσον καλά. Και
βάλε αυτό είς λαμπίκον
και στάλαξον ώς το πρό-
τερον εως δτου νά ίδής

4b καη ego : καή Η || 6b στάλαζε Η : -αξε Lag || 26a λαμπίκον


ego : -πήγκον Η.
RÉC. DE UHOLKHAMICUS, H 15/H 28 29

du sel, broyez et dissolvez-le pour distiller. Après distil-


dans de l'eau chaude, filtrez- lation, mouillez-en un mor-
le bien, et chauffez-le peu ceau de tissu et enflammez-
à peu jusqu'à ce que l'eau le : si le bout d'étoffe brûle,
s'évapore; alors prenez-le, c'est raté. À nouveau pre-
laissez-le sécher et broyez-le nez et distillez jusqu'à ce que
bien. l'étoffe ne brûle pas : alors
c'est bien.
Ensuite prenez la chaux
et le sel, mettez-les dans
un mortier de marbre et
pétrissez-les avec de l'huile,
la quantité nécessaire pour
obtenir une pâte épaisse.
Mettez alors cette pâte dans
un alambic luté et bouché,
portez-le dans le fourneau
pour distiller l'huile dans
une ampoule. À nouveau
prenez de l'huile, de la chaux
vive et du sel purifié, moins
qu'auparavant, et pétrissez
bien. Mettez dans un alam-
bic et distillez comme au-
30 RECEPTARIVM HOLKHAMICI, H 15/H 28 - H 16
την πρόβα. Ή πρόβα бе
εστί αύτη' έπεί δταν βά­
ψης χαρτίν και βάλης το
eis την ίσθίαν και αν ου
5 καή, εστίν καλό, εί δέ
καή, εστίν άτυχο. "Εστί
οε €Τ€ρη προοα cav απ€
τό λάδι αυτό έάν στάξης
ivav γκόττον εις ποτήριν
10 γ€μάτο v€pòv και βούλη­
ση ó γκόπος το έλάδιν,
€στι κάλο, ci οε ουοεν
βουλήσει, έστιν άτυχο.
Η 16. Έρμη veía iva ποίησης κιννάβαριν. — Λάβε
15 θείον κίτρινον ήγουν τιάψην Δ' ν' και διαργυρον Δ'
ρ'. Kal τριψον то θείον ψιλότατον και βάλε το εις
χουνίν σίδηρον και βάλ€ αυτό άπάνου εις άνθρακας
ίνα πυρώνεται το θείον ολίγον ολίγον ώστε άνελυση.
Άναλυόμενον δε αυτού, ραίνε άπάνου εις αυτόν τον
20 διαργυρον ολίγον ολίγον εως δτου καταπίη αυτού
δλον τον διαργυρον. Τούτου δε γενομένου, έβγαλε
τό χουνίν απέ του πυρός, και ούτως ευθύς πήσσει
ώσπερ πέτρα. Και τότε ξύσε αυτό και έβγαλε άπέ
το χουνίν και τρίψε το ψιλότατον. Και βάλε το
25 εις ύαλίν της τέχνης και άπά|νου εις το στόμα
του ύαλίου στούμπω το μέ άλογου τρίχες και βάλε

Η 16-Η 17 : Η, f. 192, 19-f. 193, 4.


7а εάν άπέ ego : εάπε Η ε del. Lag || 20 καταπίη ego : -πήγη Η ||
22 πήσσει ego : πίσει Η πoıήσεt Lag7 || 24 ψιλότατον Lag' : ήψη-
Η || 26 τρίχες ego : -χαις Η.
RÉG. DE UHOLKHAMICUS, H 15/H 28 - H 16 30

paravánt jusqu'à ce que cet


essai réussisse. Voici l'essai :
lorsque vous y faites tremper
un papier et que vous le met-
tez dans le feu, s'il ne brûle
pas, c'est bien; s'il brûle,
c'est raté. Voici un autre es-
sai : si vous faites tomber une
goutte d'huile dans un verre
d'eau et que la goutte coule,
c'est bien ; sinon c'est raté83.
H 16. Explication de la fabrication du cinabre. — Prenez
du soufre jaune, 50 drames, et du vif-argent, 100 drames.
Broyez le soufre au plus fin et mettez-le dans un creuset
de fer que vous portez sur les charbons, pour que le soufre
s'échauffe petit à petit et qu'il fonde. Lorsqu'il est fondu, ver-
sez dessus le vif-argent peu à peu, jusqu'à ce que le soufre
absorbe tout le vif-argent. Cela fait, enlevez le creuset du feu :
bientôt le mélange se coagule à la façon d'une pierre. Alors
raclez-le, enlevez-le du creuset et broyez très fin. Mettez dans
le ballon de l'art, bouchez l'ouverture avec du crin de che-

l i 16 Vide supra, Introductionem, p. LXXXIII-CI.


31 RECEPTARIVM HOLKHAMICI, H 16 - H 17
το €ΐς τον ψοΰρνον ψιλοσοψικόν ίνα π€ρισσ€υη το
στόμα άπέ τον ψοΰρνον ολίγον, офсіХсі δέ ίναι το
ύαλίν καλά στυλωμένο. Είτα άναψον πυρ αχαμνόν
ώρας i' και θέλ€ΐς Ібсіѵ το ύαλίν δτι έ£ηβαίν€ΐ
μαύρος καπνός και μηδέν δ€ΐλιάσης. Έκτοτ€ δέ
στ€ρέω τό πΰρ ολίγον άχρι ώρας και θέλβις ιδεΐν
δτι ó καπνός έξη6αίν€ΐ άσπρος. Και τότ€ βαστά
τό πυρ €ΐς μίαν δύναμιν, βλέπ€ бе πάντοτ€ τον
καπνόν δτι θέλ€ΐ αρ|€σται του γ€νέσται ερυθρός,
από δέ ώρας ѲсХсі γ€νέσθαι έρυθρώτ€ρος. "Οταν δέ
γένη τέλ€ΐος ερυθρός, αψ€λ€ παρ€υθύς τό πυρ [τό
πυρ] άπέ τον ψοΰρνον και ёаооѵ ψυγήναι. Είτα
λά6*€ τό ύαλίν απέ τον ψοΰρνον και καθαίρισον αυτό
απέ την Ιξω μεριάν καλά, €Ϊτα σύνθλασον αυτό,
και €υρήσ€ΐς την κιννάβαριν cis τό ανω μέρος του
ύαλίου, την δέ υλην €ΐς τό βάθος του ύαλίου. Και
την μέ κιννάβαριν ψύλαξον και €χ€ €ΐς χρβίαν σου.
Η 17. "Ετ€ρη συμβολή της ψ€γγαριότισσας (λέ-
γ€ται ρωμαϊκά και ψράγκικα λουναρία). — *Όπ€ρ
γίν€ται €ΐς ψαραγξ βουνίων €ΐς τόπον ύγρόν και
€ΐς τόπον κρυπτόν. Έννόησον δτι δύο λογές Ιναι
τό βότανον αυτό, θηλυκόν και αρσ€νικόν' τό μέγαν
αρσ€ν, τό δέ μικρόν θήλυ. "Εχει τό аросѵікоѵ ψύλλα
ι' και τό θηλυκόν ψύλλα ic', τα όποια ψύλλα εναι

1 περισσεύη Lag7 : περισέβη Η || 2 οφείλει ego : λη Η || 4 έξ-


ηβαίνει ego : -βένη ut semper Η || 6 στερέω Lag7 : -εο Η || 9 et
10 θέλει ego : -λη Η || 9 γενέσται Η : -σθαι Lag || 10 γενέσθαι
ego : γενέσθαι Η Ц 11-12 το πυρ рг. το del. Lag : το πυρ alt.
deleui || 18 συμβολή Lag : συνμβ- Η || φεγγαριότισσας ego : φεγ-
καριότισας Η || 19 φράγκικα ego : φράγγη- Η || 20 φάραγξ ego :
-αξ Η -ραζ Lag || 23 "Εχει ego : έχη Η.
RÉC. DE UHOLKHAMICUS, H 16 « H 17 31
84
val et placez l'appareil dans le fourneau des philosophes,
en l'arrangeant de telle façon que l'orifice dépasse un peu
du fourneau ; le ballon doit être bien fixé. Allumez ensuite
un feu léger, entretenez-le pendant six heures et vous verrez
s'élever dans le vaisseau une vapeur noire, mais ne craignez
rien. A ce moment activez un peu le feu, pendant six heures,
et vous verrez que la vapeur s'élève blanche. Alors entre-
tenez un feu de première force85, en examinant sans cesse
la vapeur dès qu'elle commencera à devenir rouge. Après
une heure86 elle deviendra plus rouge. Lorsqu'elle sera d'un
rouge parfait, enlevez aussitôt le feu du fourneau et laissez
refroidir. Ensuite enlevez le ballon du fourneau et nettoyez
bien sa paroi extérieure. Puis brisez-le et vous trouverez le
cinabre dans la partie supérieure du vaisseau et le résidu au
fond. Gardez le cinabre et réservez-le pour votre usage87.
H 17. Autre composition à base de lunaire (On l'appelle
phengariotissa en grec, lunaria en franc). — Celle-ci croît
dans les gorges88 des montagnes, dans un lieu humide et
caché. Sachez qu'il en existe deux espèces, une femelle et
une mâle : la grande est mâle, la petite est femelle. La mâle

H 17 Vide supra, Introductionem, p. LXX-LXXXIII.

86. Le terme ώρας peut être accusatif pluriel o u génitif sin-


gulier. C'est cette dernière option que choisit Lagercrantz, à
bon droit je pense, si je compare au texte de la Semita recta
d'Albert, Borgnet, p. 557b : uidebbfiimum croceum exhalare qui
post modicam horam transformabitur in colorem rubeum siue cina-
brii.
87. La recette est fréquente dans les réceptaires médiévaux,
qu'ils soient alchimiques ou qu'ils traitent de la fabrication
des couleurs. En général, la recette est brève. Celle-ci est l'une
des plus longues et des plus précises. Voir p. LXXXIII-CI, l'étude
détaillée.
88. Lagercrantz, éd. p. 49 et 70, trad. p. 17, lit φάραζ, fait
dériver le terme du turco-arabe f araz, conjecture, et pense que
l'auteur a voulu cacher le n o m de la montagne, mais le ma-
nuscrit porte φάραξ que je rapproche du grec moderne φάραγξ
signifiant « gorge, ravin ».
32 RECEPTARIVM HOLKHAMICI, H 17 - H 18
ώσττ€ρ τριφυλλιού. Και ό βλαστός evai κόκκινος και
ó άνθος κίτρινος, και ή €υωδία του σύρν€ΐ μόσχο ν,
και ό ζωμός αυτής όμοιος ώσττ€ρ χιλιδονίας, και
ή ρίζα αυτής μ€γάλη και άσπρη όμοια ραπανίου,
5 και το φύλλον αυτής όμοΐον μαντζουράνας, και ό
βλαστός χνωδάτος. Και ώσπερ ή σβλήνη αύξάν€ΐ
και έκλ€ΐψαίν€ΐ, ούτως και τό βοτάνιν άκολουθ€ΐ
τής σ€λήνης. Και τό βλαστάριν της cvai τετράγωνον
ώσπ€ρ κουκκία.
10 Και τον ζωμόν αυτού έμιξον μ€ τόν διαργυρον cíç
χωνίν και άνακάτω το και уіѵстаі ασήμιν. 'Ακόμη
βάλ€ το και €ΐς χάλκωμα, βάλ€ ¿π' αυτόν τόν ζωμόν
και γίν€ται ήλιος και γίν€ται δυνατόν και κόκκινον.
Και етгароѵ άττ' αυτόν τόν ήλιον cvav μ€ρτικόν και
15 ßaXc το €ΐς ι' μ€ρτικά €ΐς Ικ€ΐνην την σ€λήνην και
γίν€ται ήλιος καθαρός. 'Ακόμη Ιναν μ€ρτικόν απέ
τόν ζωμόν εκείνον βάλε απάνω €ΐς ι' μερτικά του
κρόνου ήγουν μολυβιού και | γίνεται ήλιος. 'Ακόμη
τόν ζωμόν τής ρίζας οπού τό βάλης ή €ΐς στάνιον ή
20 €ΐς μολύβιν και γίνεται σελήνη. 'Ακόμη ή πούλπερη
τής ρίζας και του φύλλου ει μερτικόν α' άπονου
εις ι' εις τήν σελήνη ν νά το ρίψης, γίνεται ήλιος.
Και ετούτη όλη ή τέχνη εναι αληθινή καΐ ϊσια.
Η 18. Περί λαγαρισμών' Λαγάρισις αφροδίτης.
25 Vide infra, С, R 1 Η 18.

2 eÙG>8iocego ιεβοδίαΗ || oopvetLag' : σήρνη Η || 3 ζωμός ego :


ζόμος ut plerumque Η || 6 αυξάνει ego : -νη Η || 7 έκλειψαίνει
Lag7 : εκληψένη Η || ακολουθεί ego : θή Η || 10 è^^ovego : έμυξον
Η μυξον Lag7 || 10-11 εις χωνίν H l s l || 13 ήλιος totis litteris ||
18 κρόνου per signum saturni Η || 21 ει ego : εις Η || 22 εις
τήν σελήνην ego : εις τι (σελήνην per signum) cf. 1. 15.
RÉC. DE UHOLKHAMICUS, H 1 7 - H 1 8 32
possède dix feuilles, la femelle quinze ; les feuilles de cette
dernière ressemblent à celles du trèfle. Sa tige est rouge et
sa fleur jaune. Le parfum de la plante rappelle le musc. Son
suc est pareil à celui de la chelidonie. Sa racine est longue
et blanche comme celle d'un radis et sa feuille est semblable
à celle de la marjolaine. Sa tige est duveteuse. Et comme la
lune croît et décroît, ainsi la plante suit la lune. Sa tige est
carrée comme celle de la fève.
Mêlez son suc à du vif-argent dans un creuset et remuez :
il se forme de l'argent. De même, versez ce suc sur du cuivre,
il devient de l'or, il devient agissant et rouge. Prenez de cet
or, une partie, que vous ajoutez à dix parties de l'argent pré-
cédent : il se forme de l'or pur. Versez de même une partie
de ce suc sur dix parties de plomb : il devient de l'or. En
outre, si vous versez le suc extrait de la racine sur de l'étain
ou sur du plomb, il se forme de l'argent. Et si vous jetez de la
poudre de la racine et des feuilles, une partie, sur dix parties
de cet argent, il se forme de l'or. Et tout cet art est vrai et
juste89 !
H 18. Des purifications. Purification du cuivre, voir infra,
G,R1 H18.

89. Voir le chapitre de l'introduction consacré au sujet,


p . LXX-LXXXIII.
33 RECEPTARIVM HOLKHAMICI, H 19 - H 25
H 19. rUpì λαγαρίσ€ως του διός ήγουν τον κασ-
σίτ€ Ρ ον. Vide infra, С, R 2 Η 19.
Η 20. Έτερη λαγάρισα διός. Vide infra, С, R
9 H 20.
5 H 2 1 . Пбрі λαγαρισεως του κρόνου ήγουν μολύβι.
Vide infra, С, R 3 Η 21.
H 22. rUpì του ταρτάρου. Vide infra, С, R 4 Η
22.
Η 23. Έρμη veía δια TOUS κόπρου S ίνα βάνης
10 τα ύαλία. — Λάβε κοπρίαν χλθ€ρήν και θες είς
λακκον νά πύρωση. Και αψοΰν πύρωση, βάλε το
ύαλίν ¿πέσω είς την κοπρίαν.
Η 24. Έτερη κόπρος. — Лабе κοπρίαν ξηρή ν
και τριψον καλώς και κοσκίνισον. Και μεθοΰ κοσκι-
15 νίσας, βάλ€ εις λακκον και βάλε και τό ύαλίν μέσα'
τότ€ Ιχ€ θερμόν βραστόν και χΰσ€ εις την κοπρίαν
μέσα και σκέπασον την κοπρίαν και ας στέκεται
εως ημέρας ζ'. Мета τάς ζ' ημέρας, εχε και άλλον
λακκον με ετερην κοπρίαν και βάλε τό ύαλίν και
20 το θερμόν και ποίει ώς το πρότερον, τοΰτο ποίει
εως ημέρας μ'.
Η 25. "Ετερη κόπρος. — Λάβε αχ upo ν ψιλον και
ασβέστη ν και κοπρίαν ξηράν και βάλε εις λακκον
πάτον αχυρον και πάτον άσβεστη ν και πάτον κο-
25 πρίαν. Και τότε βάλε τό ύαλίν μέσα και εχε θερμόν
και χΰσον εις την κοπρίαν και σκέπασον αυτήν εως

Η 23-Η 27 Η, f. 193 v , 13-33.

11 πυρώση bis Lag7 : πη°'ρσι Η || 12 εις τήν κοπρίαν H 2 m g ||


13 "Ετερη Lag : ϊτε' ut saepe Η || 20 alt. το Η : τότε Lag || ποίει
ego : πήει H.
RÉC. DE VHOLKHAMICUS, H 19 - H 25 33

H 19. Purification de l'étain, voir infra, G, R 2 H 19.


H 20. Autre purification de l'étain, voir infra, С, R 9 H
20.
H 21. Purification du plomb, voir infra, G, R 3 H 21.
H 22. À propos du tartre, voir infra, G, R 4 H 22.
H 23. Explications concernant les fumiers destinés à rece-
voir les ballons90. — Prenez du fumier frais, mettez-le dans
une fosse pour qu'il chauffe. Lorsqu'il est chaud, déposez-y
le ballon.
H 24. Autre fumier. — Prenez du fumier sec, broyez-le
bien et tamisez-le. Lorsqu'il est tamisé, mettez-le dans une
fosse et placez-y le ballon. Qu'il soit alors bouillant et mettez-
le au milieu du fumier. Couvrez le fumier et laissez reposer 7
jours. Après 7 jours, préparez une autre fosse avec de l'autre
fumier, mettez-y le ballon chaud et faites comme auparavant.
Faites cela pendant 40 jours.
H 25. Autre fumier. — Prenez de la paille fine, de la chaux
et du fumier sec. Disposez dans la fosse une couche de paille,
une couche de chaux et une couche de fumier, puis mettez-y
le ballon : tenez le ballon chaud, mettez-le pendant 7 jours
dans le fumier que vous couvrez. Faites cela comme dit plus

90. Les recettes H 23-H 26 répondent à la troisième partie


du titre de VHolkhamicus.
34 REGEPTARIVM HOLKHAMICI, H 25 - H 27

ημέρας ζ'. Τούτο ττοίει ώς άνωθεν ειρηται από λάκ-


κον εις λάκκον ώς άνωθεν ειρηται Ιως ημέρας μ'.
Η 26. "Ετερη κόπρος. — Лабе μαντξάνες και
κόψ€ auras κομάτια και βράσε αύτάς. Είτα βάλε
το ύαλίν μέσα εις τον λάκκον εις τάς ματζάνες
¿πέσω και ήλλασον τάς ματζάνες από ζ' ημερών
εως ζ'. Τούτο ποίει έως ημέρας μ'.
Η 27. Έτερη συμβολή ¿ψροδίτης εις σελήνην. —
Μετάβασις άφροδίτης εις σελήνη ν. Λάβε άφροδίτης
λεπτά. Και θερμάνας αυτό υπό του πυρός, δεΰσον
αυτό εις ο|ος δριμύ ν και ούρο ν παιδός άψθόρου
και τούτο ποίει εως φοράς β' ή και πλέον. Έν δε
τω θερμάνας (άφτωνε ΐσαιως), πάττε αυτήν άλας
παρπαράτο ψιλότατον. Τούτο δε γινομένου, λάβε
τάρταρον και σαρο ζιρνακ σκευασμένα καΐ Τετριμ­
μένα. Και λαβών χυτραν, άνακάμπτων τίθει τοιαύτη
τήν άφροδίτην και πάττε εκ των τριμμάτων άχρι
αν πλησθή ή καθόλου χύτρα. Και πωμάσας αυτήν
καλώς, κρΰψον εις άνθρακας ώρας ιζ' (ιδ'). Είτα
αφελών τρίψον και σεΐσον και ξύμωσον αυτά μετ'
ελαίου του ταρτάρου και χΰσον εις βέργα. |

1 ποίει ego : πήη Η || 1-2 λάκκον ego : κόπρον Η κόπρον


καΐ από λάκον εις Lag || 5 et 6 ματζάνες ego : -ναις H μαντζάνες
Lag || 6 ζ' Lag : ε ζ' Η || 10 λεπτά per compendium (et λεπτά
H 2 s l ) Η H 11 δξος per signum Η || 13 τφ Lag7 : το Η || άφτωνε
ίσαιως ego : αυτονε ησεως H 2 m 6 || 14 παρπαράτο Lag7 : -ητο Η ||
ψιλότατον Lag7 : ύψηλ- Η || λάβε Lag : λα' Η || 15 σαρύ ζιρνάκ
per signum arsenici (et σαρι ζηρνακ H 2 s l ) Η || σκευασμένα ego :
σκεβ- Η || 16 άνακάμπτων Lag : -καπτων Η || τίθει ego : -θη Η ||
17 άφροδίτην per signum ueneris Η || άχρι Lag : αχριρι Η ||
18 αυτήν ego : αυτί Η || 19 ιδ' hue addidi ex Η 1 uide adn. 96 ||
21 іб' φοράς post χΰσον add. Lag || βέργα totis litteris H.
RÉC. DE VHOLKHAMICUS, H 25 - H 27 34

haut : changez-le de fosse en fosse comme dit plus haut, pen-


dant 40 jours.
H 26. Autre fumier. — Prenez des aubergines, coupez-
les en petits morceaux et cuisez-les. Ensuite mettez le ballon
dans la fosse, parmi les aubergines que vous changerez de 7
en 7 jours91. Faites cela pendant 40 jours92.
H 27. Autre composition du cuivre pour le transmuter
en argent. — Transformation du cuivre en argent. Prenez
du cuivre en fines lamelles93. Après l'avoir chauffé au feu,
plongez-le dans du vinaigre piquant et de l'urine d'enfant
vierge94 ; faites cela neuf fois ou plus. Et pendant que vous
chauffez (donnez un feu égal), recouvrez le cuivre de sel
fin préparé. Cela fait, prenez du tartre et de l'orpiment95
préparés et broyés. Prenez un pot; mettez-y ce cuivre et
entassez-y les substances broyées, en recommençant (les opé-
rations l'une après l'autre) jusqu'à remplir tout à fait le pot.
Bouchez-le bien, enfouissez-le dans les charbons pendant 17
(ou 14) heures96. Ensuite, après l'avoir enlevé, broyez son
contenu, remuez-le et pétrissez-le avec de l'huile de tartre97
et coulez en barre98.

H 27 Cf. Alberti, Semita recta, Borgnet, p. 571 § 54. Quomodo


laminas Veneris calcinabis ? — Laminas Veneris incide ad lati-
tudinem denariorum, et Unias cum aqua salis, et pone unum
ordinem ad fundum crucibuli, sed prius inuoluas et reuoluas
ex utraque parte cum arsenico praeparato cum aceto, et ita po-
ne stratum super stratum, donee uas impleatur, et Claude cum
argilla ne respiret, et permitte siccari, et tunc in furno calci-
nationis pone, et ibi bene per quatuor horas stet, ita ut totum
uasculum bene rubescat : caue tarnen ne Venus per nimium
calorem fundatur et liquescat, quod saepius contingit. Postea
permitte infrigidari, et excipe, et inuenies totam destructam :
ita quod bene teretur in mortario, uel lapide. Tere ergo pul-
uerem, et reserua, residuum uero quod non est calcinatum,
iterum illinias, et melius calcina.

93. Le signe représentant λεπτά a été surmonté de sa signifi-


cation par une autre main, cf. σαρύ ζφνάκ, infra, . 95 et πέταλα,
infra, . 112.
35 RECEPTARIVM HOLKHAMICI, H 28 - H 32
H 28. Εις то δίδειν βάρος εις το καθέν μέταλλο.
Vide supra H 15.
Η 29. Ταρτάρου έλαιον. — Лабе τάρταρον και
καΰσ€ αυτόν εις αυγότζεφλον ή εις πανίν εως ότου
νά μαυρίση. Είτα τ ρΐψον αυτό καλώς. Και τρΐψ€
και άλας ολίγον. Εΐτα ενωσον τον τάρταρον μέ το
άλας καί αυτό έστι τό έλαιον του ταρτάρου.
Η 30. rupi κρατήσ€ως του διαργυρου. — Лабе
χηβάδας έκ του γιαλού εις στρειδίου λέπος καί
τριψον αυτά καλώς λίαν. Εΐτα ρΐψον αυτό άπέσω
εις τον έρμήν άναλυόμ€νον, καί κρατήσβται.
Η 31. Περί κρατήσ€ως του έρμου. Ποίησις κάλ-
λιας. — Лабе τό βότανον τό λ€γόμ€νον ύσκύαμος
καί ξήρανον αυτό. Εΐτα κάμε λάκκον καί αψε ίστίαν
και απάνω €ΐς την ιστιαν, 0ες το ροτανον το ξηρό ν
νά καίεται. Καί άψοΰν καη καί χώνεψη, γίνεται ενα
σώμα. Είτα λάβε αυτό καί τριψον καλώς καί στά-
λαζον εις λαμπίκον ϊνα έξηβάλης απ' αυτό ύδωρ
καί εχε εις χρείαν σου.
Η 32. 'Από σαλνίτρο καί στύψεως έβγαλε ύδωρ
καί απ' αυτό τό ύδωρ λάβε ¿σον βούλει. Καί λά­
βε καί τάρταρον δσον βούλει. Καί άνακάτω τον καί
ποίησε τον ως ζύμην. Καί μέ ταύτην την ζύμην τρί-

Η 29-Η 33 Η, f. 194, col. 1 , 8-f. 194, col. 2, 11.

7 ταρτάρου Η : -λου Lag || 9 χηβάδας ego : χιβάδας Η λιβάδαν


Lag || είς Lag : ει Η || 11 άναλυόμενον ego : -ομένον Η || 12 έρμου
Lag : ερ et signum hermetis Η Ц ήγουν θ(εο)ς ν άγι σοσι add.
Η 3 || Ποίησις Lag : ήησης Η || 13 ύσκύαμος ego : ύσ... σ αγι θν
Η uide adn. 102 || 17-18 στάλαζον Η : -ξον Lag || 19 foramen
duarum litterarum inter χρείαν et σου Η || 22 et 23 τον Η : το
Lag.
RÉC. DE VHOLKHAMICUS, H 28 - H 32 35
H 28. Pour donner du poids à n'importe quel métal. Voir
supra, H 15.
H 29. Huile de tartre. — Prenez du tartre et brûlez-le
dans une coquille d'œuf ou dans un linge jusqu'à ce qu'il
noircisse. Ensuite broyez-le bien. Broyez aussi un peu de sel.
Puis unifiez le tartre avec le sel et c'est l'huile de tartre".
H 30. Fixation du mercure100. — Prenez des coquillages
sur la plage, mettez-les dans une écaille d'huître et broyez-les
bien. Versez ensuite dans le mercure liquide et il sera fixé101.
H 31. Fixation du mercure. Meilleur procédé. — Prenez
la plante appelée jusquiame102 et séchez-la. Puis creusez une
fosse et allumez un feu, et sur le feu, mettez la plante sèche
pour la brûler. Lorsqu'elle est brûlée et consumée, elle de­
vient un corps. Prenez-le, broyez-le bien, distillez-le dans
un alambic pour en extraire son eau et réservez pour votre
usage103.
H 32. t 104 Extrayez l'eau du sel de nitre et de l'alun et
prenez-en à volonté. Prenez aussi du tartre à volonté. Mé­
langez ces substances et faites-en une pâte. Frottez le cuivre

H 31 Cf. Palerm. 4Qq AIO, f. 302 v (id. ), Carini n° 38, Çapım­


la sumpta ex rotulo magistri Iacobini de Rialto prouincialis : Accipe
hederam in magna quantitate et sicca ad solem. Postea arde ip-
sam et de cinere fac lixiuium et congela ipsum ut habeas salem
hedere. De isto sale recipe 4 o r une. et pone cum lib. 1 succi
hesule et in eis fac bullire mercurium et congelatur durum ad
modum malgame dure.
H 32 Cf. Palerm. 4Qq AIO, f. 317-317v (id.), Carini n° 40,
Capitula ab aliis diuersis : Нес est preparatio cupri ex capitu-
lis libri domini Ramundi prouincialis. — Dissolue tartarum
album et sai comune separatum equaliter de utroque in aceto
fortissimo, et sit in libra aceti uncia salis predicti et uncia tar­
tari. Post distilla per filtrum et in eo distillato, funde cuprum
quater uel quinquies et fiet aptum ad recipiendum medicinam
cuiiuslibet dealbationis proiecte superius, licet ego credo non
satis sufficere ad cineritium.

104. Cette recette n'a pas de titre, elle est précédée d'une
croix dans la marge, identique à celle qui précède la partie du
manuscrit consacrée aux recettes alchimiques.
36 RECEPTAMVM HOLKHAMICI, H 32 - H 34
ψον μέταλλο άφροδίτης και γίνεται λευκον ώσπερ
σελήνη καθαρά. |
Η 33. Έτερη συμβολή του έρμου. — Λάβε έρμη ν
όσον βουλει και βάλε αυτήν εις καλάμι χλοερόν.
5 Εϊτα λάβε θείον κίτρινον ττολυ και ποίησε αυτό
χνοΰς. Και ζυμωσον αυτό με ύδωρ και ποίησε αυτό
ώς ζύμη ν παχέαν και χρΐσον το καλάμι όλον. Και
μετά το χρίσας, λάβε πηλόν εντέχνου και χρίσε
αυτό άπάνου εις το θείον και πάλε χρίσε αυτό μέ
10 θείον και μέ πηλόν. Και φιμώσας ασφαλώς, θές
[θές] το εις άνθρακα άφτόμενα ίνα πήσση ημέρας
β'. ν Επειτα άνακαλυψας και εύρήσεις αυτό ώσπερ
χρυσίον. Είτα λάβε άπέ ήλιον καθαρόν Δρ' α' και
βάλε εις αυτόν τόν έρμήν, εις Δρ' ι', και γίνεται
15 ήλιος καθαρός.
Η 34. Έτερα συμβολή της άλτέμιας. — Λάβε
χάλκωμα λεπτότερο ν κομμένον, είτα π υ ρώσον αυτό
καλώς και βάλε αυτό εις οξος δριμέος, τρεις και
τέσσερες φορές πυρωμένον εως ότου νά γένη πυ-
20 ρώδες. Είτα βάλε δια ργ upo ν δσον βουλει, βάλε και
σουλιμαν δσον βούλει φίνον. Ό δέ φίνος ή πρόβα
εστί αυτό* βάλε άπάνου του έναν άσπρον, και ει

Η 34 f. 190 v mg., 1-29.

1 άφροδίτης to tis litteris Η || 3 συμβολή Lag : συβ- Η || Λάβε


Lag : άβε Η || 11 θές del. Lag || άφτόμενα ego : αυτ- Η || 16 συμ­
βολή Lag : συβ- Η || 19 τέσσερες ego : τέσαιραις Η || φορές ego :
-ραΐς Η || 21 ή ego : υ Η υπό Lag.

Η 33 Cf. Jabir, Septuaginta, liber 62, Sublimatio argenti uiui,


Palerai. 4Qq AIO, f. 164 v (179 v ) ; (lacuna in codice Berthe-
lot editionis ) : Rubifìcatio uero eius cum aliis rebus melius fit
cum sulphure quam cum aliis et cum sulphure fit ita. Et hec est
RÉC. DE UHOLKHAMICUS, H 32 - H 34 36

avec cette pâte et il deviendra blanc comme de l'argent


pur105.
H 33. Autre composition à base de mercure. Prenez du
mercure à volonté et mettez-le dans un roseau vert. En-
suite prenez beaucoup de soufre jaune et réduisez-le en
poudre. Pétrissez-le avec de l'eau, faites-en une pâte épaisse
et enduisez-en tout le roseau. Après l'avoir enduit, prenez
du lut de sapience, recouvrez-en le soufre et à nouveau en-
duisez de soufre et de lut. Après avoir bien fermé le roseau,
mettez-le sur des charbons ardents pendant deux jours pour
que le mercure coagule. Ouvrez ensuite et vous trouverez
le mercure pareil à de l'or. Prenez ensuite de l'or pur, un
drame, et mettez-le dans dix drames de mercure : il se forme
de l'or pur106.
H 34. Autre107 composition de l'alchimie. — Prenez du
cuivre coupé très finement. ChaufFez-le bien et mettez-le
dans du vinaigre piquant, trois ou quatre fois, en le chauf-
fant jusqu'au rouge. Prenez ensuite du mercure à volonté.
Prenez aussi du très bon sublimé108 à volonté. Voici l'essai
d'un excellent sublimé : Mettez dessus une pièce d'argent; si

ut ponas argentum uiuum in teratio inferius rotundo ut caput


quod in fundo olle super lutum ponas, deinde pone in circuitu
teratii de sulphure tantum quantum est argentum uiuum et al-
luminis une. и et accende sub eo lentum ignem per diem unam
et per noctem et egredietur rubeum sicut aurum. Vtere eo in
quocumque uolueris. Et hec est preparatio melior rubifican-
di argentum uiuum. Cf. Jabir, Septuaginta, Palerm. 4Qq AIO,
f. 169 (184) ; Berthelot, p. 336, finis libri. 27, L. euasionis :
Gonstrictio uero uiui argenti rubei est duobus modis. Quorum
unus est ut terantur une. χ argenti uiui cum tribus une. ignis
lapidis, super tabulam uitream, donec moriatur. Deinde pone
in embubam de canna et line ipsam bene ex luto. Postea pone
ipsam in ignem et insuffletur ignis, donec fiat rúbea. Postea
permitte infrigidari et frange ipsam et inuenies massam unam
sicut aurum rubeam et citrinam neque est differentia inter ip-
sam et ipsum nisi uelocitate fundendi [et frange — fundendi
от. Berthelot]. Fac ipsam duram si uis, et si non, pulueriza et
operare cum eo in eo quod uolueris.
37 RECEPTARIVM HOLKHAMICI, H 34 - H 35
μεν γένη πυρώδες το άσπρο ν, εστί καλώς' ει δε μη
ουχί, βάλ€ και τυρίαν βουτξίου Μονοβασίας φίνας.
Είτα βάλ€ αυτά εις χουνίον και ας άνελύσουν κα­
λώς. Το πλέον άνελή, κρειττότερον εσται, και ου
5 μη γένηται τέλεια σελήνη. Είτα βάλε έναν μερτικόν
καθάριαν σελήνην και δύο μερτικά απ' αυτήν του
διαργύρου τήν σελήνην, χάλκωμά του, και βάλε
τα εις χουνίν να άνελύσουν καλώς. Είτα χΰσον εις
βέργα, και γίνεται τέλεια σελήνη εσω και εξω.
10 Η 35. Έτερα συμβολή. Vide supra H 3.

2 τυρίαν Η : τρυγίαν Lag7 || 4 άνελη Η : -λύη Lag7 || κρειττότερον


Lag' : κρυτόντ- Η.
RÉC. DE UHOLKHAMICUS, H 34 - H 35 37

la pièce rougit, c'est bien ; sinon ajoutez de la Ue d'excellent


vin de Malvoisie109. Mettez ces substances dans un creuset et
laissez-les bien fondre. Plus longtemps elles fondent, mieux
c'est. Il ne se forme pourtant pas de l'argent pur. Ensuite
prenez 1 partie d'argent pur et deux parties d'argent du vif-
argent, le cuivre, et mettez-les dans un creuset pour bien les
fondre. Puis coulez en barre. On obtient de l'argent parfait
à l'intérieur et à l'extérieur110.
H 35. Autre composition, voir supra, H 3.

109. C'est-à-dire du tartre.


110. Le mercure s'amalgame avec le cuivre et donne du
brillant à l'alliage blanc, voir Alch. gr., I, p. 95, n° 41 et n. 4.
Voir aussi Alch. gr., X, §47.3.
<С. Recepta utriusque codicis>
R 1 H 18. rUpl λαγαρισμών' Λαγάρισα άφροδί-
της. — Λά6€ πέταλα αφ ροδί τη s λίτραν α', ήγουν
χάλκωμα, και τάρταρον και άλας κοινον ανά λί-
5 τραν α'. Και τριψον τον τάρταρον μ€τα του άλατος
του κοινού και ποίησον αυτά τέφραν. Είτα λαβ€
τά πέταλα και βρέξον αυτά €ΐς δξος δριμέος. Και
μ€θοΰ τά βρέ|τ)ς και δντα υγρά, Ιπίπασσον αυτά έκ
του τρίμματος και βάλ€ αυτά €ΐς άνθρακας ζώντας
10 άχρι αν κοκκινίση. МеѲои бе κοκκινίση, Ισδησέ τα
€ΐς οξος δριμύν και τούτο ποίησον φοράς δυο ή και
τρ€ΐς και δ'· δσον бе то ποιήσεις πλέον, τοσούτον
Ιστιν крсіттоѵ.
R 2 Η 19. Псрі λαγαρίσεως του διάς, ήγουν τον
15 κασσίτερον. — 'Ανάλυσε τον κασσίτερο ν, δσον βου-

R 1 Η 18-R 4 Η 2 2 : R, f. 2 8 8 ν , 34-f. 2 8 9 , 18 et Η , f. 193, 4-f.


1 9 3 ν , 13.

2 Περί λαγαρισμών add. Η || 3-4 ήγουν χάλκωμα add. Η ||


4 άνα o m . Η || 5 μετά του άλατος ego : μετά του αλ0* R με το
άλας Η || 7 δξος R : ξήδην Η || 8 βρέξης Η : -ξεις R || έπίπασσον
ego : έπήπασον Η επίπασε R || 9 άνθρακας ζώντας R : -κα -τα Η ||
10 рг. κοκκινίση ego : κοκινήση Η κοκινη ' R || alt. κοκκινίση
ego : κοκινήσει Η κοκινη 0 ' R || Ισβησέ R : έσβεσέ Η || 11 δξος per
s i g n u m R : όξύδην Η || ή o m . R || 12 ποιήσεις R : πηεΐς Η ||
13 κρεΐττον ego : κρειττ^ R κριτότατον Η || 14 διος p e r s i g n u m u t
p l e r u m q u e R H Ц ήγoυvθ(εo)ςvάγıσoσıadd. H 3 m g Ц 14-15 ήγουν
τον κασσίτερον add. Η || 15 κασσίτερον Η : p e r s i g n u m iouis R ||
15-p. 39, 1 δσον βούλει H l s l .
<C. Recettes communes aux deux manuscrits>
R 1 H 18. Des purifications111. Purification du cuivre.
— Prenez des feuilles112 de cuivre, 1 livre ; du tartre et du
sel commun, 1 livre de chacun. Broyez le tartre avec le
sel commun et pulvérisez-les113. Prenez ensuite les feuilles
et trempez-les dans du vinaigre piquant. Après leur trem-
page, tandis qu'elles sont encore humides, répandez-y la
poudre. Mettez les feuilles sur des charbons ardents jusqu'à
ce qu'elles rougissent. Lorsqu'elles sont rouges, éteignez-les
dans du vinaigre piquant et faites cela deux, trois ou quatre
fois : plus vous le ferez, mieux cela vaudra114.
R 2 H 19. Purification de l'étain115. — Fondez de l'étain

R 1 H 18 Cf. Palerm. 4Qq AIO, xiv° s., f. 317 317 v ( i d . ) , Ca-


rini n° 4 0 , Capitula ab aliis diuersis : Нес est preparatio cupri
ex capitulis libri domini Ramundi prouinCialis. Dissolue tarta-
rum album et sal c o m m u n e separatum equaliter de | utroque
in aceto fortissimo et sit in lb. aceti une. salis predicti et une.
tartari. Post distilla per filtrum et in eo distillato funde cuprum
quater uel quinquies et fiet aptum ad recipiendum medicinam
cuiuslibet dealbationis proiecte superius, licet ego eredam n o n
satis sufficere ad cineritium.
R 2 H 19 CMAL VI, p. 8 4 , n ° 278 : Boston, ML 18, Bamberg,
a. 1454-1468, f. 88. Item preparatio louis — Funde Iouem in
patella ferrea... pieis Grece ... Extingue edam in aqua salis ar-
moniaci, et est Iouis bene separatus et preparatus. Cf. Londin.
Add. 41486, XIII 0 s., f. 193.

111. Le titre Περί λαγαρισμών, présent seulement dans


YHolkhamicus, introduit u n groupe de quatre recettes, H 18-H
21. Dans le Parisinus, le titre est absent, la seconde purification
de l'étain, R 9, est séparée du groupe R 1-R 3 et apparaît plus
loin. Se rattache aussi à cette série la recette du tartre, R 4 H
22.
39 RECEPTA VTR. CODICIS, R 2/H 19
λ€ΐ, €19 χουνίν σιδηρούν και €iç μοίρας € του διός
βάλ€ μοιραν α' κολοφωνίαν, ήγουν πίσσα υγρή»
και τάραξον μ€τα σιδήρου. Και χϋσον αυτό φοράς
€ , €ΐτα πάλιν άνάλυσον αυτόν τον δια. Και μβθοΰ
τον ανάλυσης, βάλβ επάνω του διός την κολοφω­
νίαν και афбс αυτό ψυγήναι Ισω €ΐς το αγγ€ΐον
δπου τον ένέλυσες. Και δταν ξηρανθή, Ιχ€ τριμμένον
άλας άμμωνιακόν, ήγουν τζαπάρικο, και ¿νάλυσ€
τον δία. Και μ€θοΰ τον ανάλυσης, ριψον ολίγον
από το άλας το άμμωνιακόν και €ασον ψυγήναι.
Και τούτο ποίησον φοράς δ' και αφβς πάλιν αυ­
τόν €ΐς το άλας τό άμμωνιακόν ίνα σταθη ολίγον.
Και τούτου γινομένου πάλιν άνάλυσον αυτόν φοράς
ζ' και χΰσον αυτόν ας τό ύδωρ τό άρχαλί ή €ΐς
του κοινού του σκ€υασμένου (ή €ΐς τό βλάχικον
πλυμένο ν και τριμμένον). νΕκτοτ€ πάλιν χΰσον τον
δία και βάλ€ επάνω ολίγον από τό άλας άμμωνια­
κόν και σβήσε τον €ΐς τό ύδωρ τοΰ άλατος άρχαλί

1 σιδηρούν R : -pòv Η || 2 μοιραν ego : μοίρα Η p e r com­


p e n d i u m R H κολοφωνίαν ego : κολοφονία Η κολοφω' R || ήγουν
— υγρή add. Η || 4 αυτόν o m . Η || 5 ανάλυσης ego : άνελήσης
Η άναλυσ... c u m t r i u m l i t t e r a r u m foramine R || επάνω τοΰ διος
o m . Η H 6 άγγεΐον ego : αγγκίον Η ανγγ' R || 7 τον R : το Η ||
ξηρανθη ego : -ανθεί R -αθήν Lag -αθήναι Η || καΐ p r œ εχε add. R ||
8 ήγουν τζαπάρικο add. Η || ανάλυσε R : άνέλ- Η || 9 ανάλυσης
ego : άνελήσης Η αναλύσεις R || ^ΐψον R : -ψε Η || 10 άπο — άμ­
μωνιακόν R : άλ(ας) άμονιακον Η || 11-12 πάλιν αυτόν R : αυτό
πάλιν Η || 13 τούτου γινομένου R : τούτο-μένον Η || αυτόν o m . Η ||
14 αυτόν R : -τό Η || 14 et 18 άρχαλί ego : -λή Η -λίν R || 14 alt. εις
o m . Η || 15 του σκευασμένου R : σκεβ- Η || 15-16 ή — τριμμένον
add. Η || 16 πάλιν R : -λι Η || 18 τον R : το Η || άλατος ego :
αλ ος R άλας Η .
RECETTES COMMUNES, R 2/H 19 39
dans un creuset de fer, quantité à votre choix ; dans 5 parties
d'étain, mettez 1 partie de colophane, ou de poix liquide,
et mélangez avec un fer. Coulez 5 fois et fondez à nou-
veau l'étain. Une fois celui-ci fondu, ajoutez-y la colophane
et laissez-le refroidir dans le vaisseau où il a été fondu116.
Lorsqu'il est dur, prenez du sel ammoniac en poudre et fon-
dez l'étain. Après sa fusion, jetez-y un peu de sel ammoniac
et laissez refroidir. Faites cela quatre fois et laissez l'étain
séjourner quelque temps dans le sel ammoniac. Cela fait,
fondez l'étain sept fois et coulez-le dans l'eau d'alcali 117ou
dans celle du sel commun préparé (ou dans du gros sel lavé
et broyé)118. Alors coulez à nouveau l'étain, versez au-dessus
un peu de sel ammoniac, éteignez-le dans l'eau du sel alcali

116. La colophane, ou poix grecque ou poix sèche, était uti-


lisée supra, en R 13, voir aussi n. 9. En réalité, elle n'est pas
l'équivalent de la poix liquide comme semble l'indiquer la glose
de YHolkhamicus, mais son emploi est le même. La poix liquide
était le produit de la distillation du bois, cf. R.J. Forbes, Bitu­
men, p. 4, tableaux I, III, IV. La purification de l'étain par la
poix, qu'elle soit sèche, liquide ou non précisée, est une pu-
rification traditionnelle qui opère par réduction. Elle est déjà
présente dans le papyrus de Leyde où elle s'accompagne sou-
vent d'asphalte, voir Alch. gr., I, n o s 2, 4, 36, 81, etc. Voir aussi
Lagercrantz, éd. p. 71, pour des textes parallèles ainsi que AUh.
gr., X, §22.2 et n. 187.
117. Le terme άρχαλί résulte, par dissimilation, d'alcali, mot
d'origine arabe désignant le carbonate impur de sodium ou de
potassium, voir Alch. gr., X, §70.2-70.8. La graphie alchali est
courante en latin et το άλχαλή se rencontre dans la Semita recta
grecque, f. 283 v . La solution de ces carbonates, l'eau d'alcali
ou de sel alcali, a une réaction alcaline.
118. Du sel préparé, c'est-à-dire purifié, est du sel cristallisé
par evaporation, refroidissement et dissolution dans l'eau à
plusieurs reprises, comme on peut le lire en Alch. gr., X, §70.19.
— L'expression άλας βλάχικον se rencontrait déjà supra, en H 15,
accompagnée de la recette de sa purification, voir n. 82. Il s'agit
donc de gros sel qui, lorsqu'il aura été purifié, sera l'équivalent
du sel commun.
40 RECEPTA VTR. GODICIS, R 2/H 19 - R 4/H 22
ή του κοινού του σκ€υασμένου ( ή του βλάχικου
αναλυμένου) και θέλει χωριστήν.
R 3 Η 2 1 . Περί λαγαρίσ€ως του κρόνου, ήγουν
μολύβι. — 'Ανάλυσε τον κρόνον και μ€θου τον άνα-
5 λύσης έσβησε τον εις το ύδωρ του άλατος του
κοινού και του οξους τοΰ δριμέος, ούτως δτι το
άλας να 'ναι σκ€υαζόμ€νον ολίγον» Και ανάλυσε αυ­
τόν φοράς ιδ' και σβήσον αυτόν eis αυτό το ύδωρ,
διότι το άλας τρώγει την μαυράδαν, το δε δ|ος
10 φθείρει την δύναμιν. Είτα τρΐψον αυτόν και βάλε
τον εις ττινάκιν ώμόν και ττώμασον αυτό καλώς και
βάλε αυτό εις φούρνο ν ένθα ότττώνται οι άρτοι και
VI Э * » л » r\l Τ O l >

αφες αυτό εκεισε άχρι ώρας ιρ . Το οε πρωί ανοιξας,


ευ ρήσεις αυτόν λευκό ν ώσττερ ασβεστον.
15 R 4 Η 22. Περί του ταρτάρου. — Λάβε τόν
τάρταρον (ήγουν βουτξίου υλην) και τρΐψον αυτόν

1 σκευασμένου ego : σκεβ- Η || 1-2 ή — αναλυμένου add. Η ||


2 θέλει χωριστήν R : θέλην χορήσην Η || 3-4 ήγουν μολύβι add. Η ||
4-5 ανάλυσης ego :-σεις R άνελήσης Η || 5 έσβησεR :έσβεσέΗ || τον
R : το Η || οδωρ του om. Η || 6 δριμέος R : -έου Η || δτι R : έστι Η ||
7 να 'ναι ego : νά νε RH || σκευαζόμενον R : σκεβασμένον Η ||
9 μαυράδαν R :-δαΗ || 11 ώμόν ego :oμòvRoμoυH || 14 εύρήσεις
Η : θέλεις εορειν R || αυτόν R : -το Η || λευκον ώσπερ άσβεστον Η :
ώσπερά. λ. R || 15 τοΰ om. Η || 16 ήγουν — ΰλην h u e transposui :
post καλώς add. Η [p. 4 1 , 1] || τρΐψον R : -ψε Η || αυτόν om. H.

R 3 Η 21 Archelai, De et spińtibus, Vat. Pal. lat.


1339, xiv° s., f. 101 ; Londin. Sloan. 1754, χιιι°-χιν° s., f. 8 8 v
(= Sla) ; Alberti Magni, Semita recta, Add. in I Rogeri Baconis,
Borgnet, p. 570. De calcinatione plumbi. — Accipe plumbum
[et funde add. Sla] et extingue in aqua salis c o m m u n i s et aceto
acerrimo ita quod sal aliquantulum separatus [prep- Sla] sit et
solutus χ uicibus, in alio XL uieibus, extingue plumbum in hane
RECETTES COMMUNES, R 2/H 19 - R 4/H 22 40
ou du sel commun préparé (ou du gros sel dissous) et il sera
préparé119.
R 3 H 21. Purification du plomb. — Fondez le plomb.
Lorsqu'il est fondu, éteignez-le dans l'eau faite à partir de
sel commun et de vinaigre piquant120 de façon que le sel soit
un peu préparé. Fondez le plomb 14 fois et éteignez-le dans
cette eau parce que le sel mange la noirceur du plomb et que
le vinaigre détruit sa force. Ensuite, broyez-le et versez-le
dans un plat en terre crue, bouchez-le bien et mettez-le dans
un four à pain ; laissez-le reposer là 12 heures. En ouvrant le
vaisseau au matin, vous trouverez le plomb aussi blanc que
la chaux121.
R 4 H 22. À propos du tartre. — Prenez du tartre (c'est-

aquam, beneficio uirtutis acuitatis salis et aceti calcinatus [-


tur Sla] et corrodit nigredinem et fetorem et acetosità» stringit
[a. s. от. Sla] mollitiem et prestat duritiem suam. Deinde pone
tritum quod bene teritur in ollam opilatam crudam et argila-
tam in furno paniš per diem et noctem, mane extrañe calcem
niuei coloris et ponderosam ut aurum [sal Borgnet].
R 4 H 22 Cf. CMAL VI, p. 497, n° 107 : Bethlehem, Lehigh
U. 1, a. 1472-1490. Ad faciendum oleum tartari. Ad faciendum
oleum tartari, i. e. rasme, recipe ipsum et pone in uno sacculo
lineo [... ] scutellam sub eo teneas. — Cf. Palerai. 4Qq AIO, xiv°
s., f. 313v (id.), Carini n° 40, Capitula ab aliis diuersis : Opus
fratris Michaelis de Sigolis ordinis fratrum predicatorum. Re-
cipe tartarum purum et mundum et calcina ipsum in furno
calcinationis ita quod fiat album ad modum caleis. Postea tere
bene et dissolue cum aqua calida et distilla per filtrum et distil-
latimi congela super ignem et fiet sai. Istud sai iterum dissolue
cum aqua et cola per saccum uel filtrum quousque aqua sit be-
ne clara et congela iterum et cum congelatum fuerit pone in
igne forti sicut seis et sit ignis ubi funditur cuprum et funditur
sai cum fortitudine ignis. Cumque fusum fuerit iterum tere et
dissolue cum aqua calida et cola per saccum et congela super
ignem et iterum funde sicut prius et fundatur facilius secun-
da uice quam prima et sic reitera ter uel quater uel quinquies
donec fundatur facilius quam plumbum uel sicut cera quod me-
lius est, et tunc serua ipsum diligenter. Aqua predicti tartari
sic fit : R/ sai tartari preparati sic dictum est prius et ponatur
in loco húmido sicut in cellario et fiet aqua.
41 RECEPTA VTR. CODICIS, R 4 / H 22 - R Ю / Н 12

καλώς και καΰσον αυτόν είς αυγότζεφλον έως αν


μαυρίση. Είτα βάλ€ αυτόν είς ττανίν λινό ν και βάλε
άποκάτω άγγ€ΐον δια να λαμβάνη το έ|ερχόμενον
ύδωρ άττ' αυτού. Και τούτο το ύδωρ φύλαξον eis
μίαν αμουλαν μικρήν και πώμασον. Ωφελεί бе αυ­
τό είς την σελήνην και εις το συμττιειν άπ' αυτό
οίον βούλει και τούτο εστίν το τελειον κρατητικόν
εις το λευκαίνειν. 'Εάν δε και βάλης αυτό εις το
άλαμττίκον και στάλαξης, εστίν κρεΐττον.
R 9 Η 20. Έτερη λαγάρισις διός. — Ή λα-
γάρισις του διος ούτως γίνεται. Λάβε τον δια και
ανάλυσον αυτόν καί μετά το άναλύσας χΰσον αυτόν
εις τό δξος καί θέλει γένειν στερεόν καί τοΰτο ττοίη-
σον φοράς iß'. "Υστερον δε ούτως άναλυμενον βάλε
αυτόν εις τόν άσβεστην τόν μαλαγμενον (καλά εν-
αι με τό γάλα μαλαγμένος ο ασβέστης) καί θέλει
γένειν ύττέρλευκον.
R 10 Η 12. Περί του ποιήσαι την σελήνη ν ϊνα

R 9 Η 2 0 : R, f. 289, 36-38 et Η , f. 193, 24-27 || R 10 Η 12-R


11 Η 13 : R, f. 2 8 9 ν , 1-6 et Η , f. 1 9 1 ν , 14-20.

1 αύγότζεφλον Η : τζέφλιν R || 2 μαυρίση ego : -σι Η -σει R ||


αυτόν R : -το Η || 3 άποκάτω ego : άποκ ν R -κάτου Η || λαμβάνη
Lag : -vet R λαβάνη Η || 6 συμπιειν R : σύ πηεΐς Η || 8 βάλης
Η : -λεις R || 8-9 το άλαμπίκον R : τον λαμπ- Η || 9 στάλαξης Η :
-ξεις R || κρεΐττον ego : κρίτον Η κρει ττ/ R || 10 "Ετερη — διός
Η : Περί λαγαρίσεως του (διός) R || θ(εο)ς ν ά γ ι σοσι add. H 3 m 6 ||
10-11 Ή — γίνεται o m . Η || 12 άναλύσας R : άνελ- Η || αυτόν
R : -το Η || 13 alt. τό o m . Η || γένειν R : -νη Η || 14 οΟτως R :
τούτον Η Η 15 μαλαγμενον Η : σκευασμένον R || 15-16 καλά —
άσβεστης H 2 s l || 17 γένειν ego : -νην R -νη Η || 18 ίνα R : να Η.
RECETTES COMMUNES, R 4/H 22 - R 10/H 12 41
122
à-dire du sédiment de tonneau) , broyez-le bien, brûlez-le
dans une coquille d'œuf jusqu'à ce qu'il noircisse. Ensuite
versez-le dans un morceau de toile et placez en dessous un
vaisseau pour recueillir l'eau qui va s'écouler. Cette eau,
gardez-la dans une petite ampoule et bouchez-la. Elle est
votre alliée dans l'obtention de l'argent : vous en imbiberez
ce que vous voudrez ; c'est un parfait fixatif pour le blanchi-
ment123. Si vous la mettez dans un alambic et que vous la
distillez, elle est meilleure124.
R 9 H 20. Autre purification de l'étain. — La purification
de l'étain se fait comme suit. Prenez de l'étain. Fondez-le
et lorsqu'il est fondu, versez-le dans du vinaigre : il durcira.
Faites cela 12 fois. Ensuite, après l'avoir fondu, versez-le
dans de la chaux amollie (la chaux est bien amollie avec du
lait) et l'étain deviendra très blanc125.
R 10 H 12. Préparation de l'argent pour qu'il accepte le

122. Cette expression est une glose qui expliquait le mot


tartre dans un manuscrit précédent et qui a été mal insérée
dans le texte de YHolkhamicus* comme le montre la comparai-
son avec la recette du Parisinus où ces mots manquent.
124. En le distillant, on le concentre.
125. La chaux amollie ne peut être que du lait de chaux,
c'est-à-dire de la chaux éteinte en suspension dans l'eau, une
bouillie blanche, alors que la chaux vive est un solide blanc ou
une poudre blanche et la chaux éteinte, une poudre blanche. —
L'étain est débarrassé des oxydes et des sels qui l'accompagnent
par le vinaigre qui sera ensuite neutralisé par le lait de chaux
qui a une réaction très alcaline. C'est une base forte et très bon
marché fort utilisée. — Peut-être l'auteur de la glose a-t-il pris
au pied de la lettre l'appellation « lait de chaux », utilisée sans
doute de son temps, mais le papyrus de Stockholm, Alch. gr.,
I, ° 61 et n. 5, possède une recette destinée à blanchir les
perles en les enduisant de chaux vive, éteinte dans du lait de
chienne. D'après son éditeur R. Halleux, de la chaux se dépose
sur les perles. Ce pourrait être le même procédé appliqué ici
pour blanchir l'étain.
42 RECEPTA VTR. CODIGIS, R 1 0 / H 12 - R 1 5 / H 11 § 1

δέχηται τον άρην. — Ει βούλ€ΐ ποιήσαι την σ€λή-


νην ϊνα δέχηται τον άρην, ποίησον ούτως' άνάλυσον
αυτήν την σ€λήνην els χωνίον δ βούλ€ΐ και χυσον
αυτήν cis σκουτέλλιν οπού να Ιχη έσωθεν μέλιν.
Και ποίησον αυτό φοράς τρ€ΐς και δέχεται.
R 11 Η 13. Περί του ήλιου. Όμοίως και περί
ήλιου. — 'Ανάλυσε τον ήλιον cis χωνίον δ βουλει,
και βάλ€ εσωθεν cis τον ήλιον της σελήνης τι μέρος
ολίγον τριμμένο ν και αναλυμένον. Και τάραξον αυτό
μετά ξύλου άχρι αν ένωθή μέ τον ήλιον. Και τούτο
ποίησον φοράς δύο ή τρεις, σμίγοντα πάντοτε άπο
τήν σελήνην ψιλότατα, είτα χυσον αυτόν εις βεργίν.
R 15. 1. Ή πρα- Η 11. 1. Μέθοδος ή
ξις τής έπανωγραφής. ηλίου ή σελήνης, δταν
— Ή πραξις τής έπ- θέλης να ποίησης ή
ανωγραφής ούτως εστίν, ήλιον ήτε σελήνην. —
Λάβε άπο τήν σελήνην Λάβε ή ήλιον καθαρόν
ή τον ήλιον φύλλα και ρίνισμα ή σελήνης καθα-
κόψον αυτά λεπτομερώς ρής ρίνισμα δσον βούλει
ή άπο το ρίνισμαν των και άλλον τόσον ύα-

R 15 : R, f. 2 8 9 \ 10-37 || Η 11 : Η , f. 191, 11-f. 191 ν , 14.

1 δέχηται R : -χεται Η || άρην Η : p e r s i g n u m R Ц 1-2 Ei


— οΰτως o m . Η || 2 άρην p e r s i g n u m R || άνάλυσον Η : -σε R ||
3 αυτήν o m . Η || χωνίον R : γουνήν Η || 4 σκουτέλλιν Lag : κουτέλην
Η σκουτε R || Ιχη Η : χ ( ε ν ί R || Ισωθεν R : μέσα Η || μέλιν crypt,
litteris R : -λην Η || 5 ΚαΙ — αυτό o m . R || καΐ δέχεται o m . R ||
6-7 Περί — alt. ηλίου R : περί τον ήλιον ομοίως Η || 7 χωνίον R :
χουνήν Η || 8-9 της σελήνης — τριμμένον R : άπο την (σελήνην)
τριμένην καθαρίν μέρος ολίγον Η || 9 αυτό R : -τόν Η || 10 ξύλου
R : ξύλων Η || ένωθ^ ego : ένοΟή Η ενω θ(γ ι ν) R || 11 ή R : ή καΐ Η ||
πάντοτε R : πάντα Η || 12 αυτόν Η : -τήν R || 17b ήλιον καθαρόν
ego : solis s i g n u m καθαρόν Η ηλίου καθαρού Lag 7 || 18a φύλλα
crypt, litteris R.
RECETTES COMMUNES, R 1 0 / H 12 - R 1 5 / H 11 § 1 42

fer. — Si vous voulez que l'argent accepte le fer, faites ainsi :


fondez l'argent dans le creuset de votre choix et coulez-le
dans un plat qui contient du miel126. Faites cela trois fois et
il l'accepte.
R 11 H 13. A propos de l'or. Méthode semblable. — Fon-
dez l'or dans le creuset de votre choix et ajoutez à l'or une
petite partie d'argent broyé et fondu ; agitez avec un bâton
jusqu'à ce que l'argent soit uni à l'or. Faites cela deux ou
trois fois, mélangeant toujours très intimement l'argent ; en-
suite coulez en barre.
R 15. 1. Confection de H 11. 1. Méthode pour
la teinture127. — La tein- fabriquer de l'or ou de
ture se fait ainsi. Prenez des l'argent. — Prenez de la li-
feuilles d'argent ou d'or et maille d'or pur ou de la
coupez-les finement, ou pre- limaille d'argent pur à vo-
nez de la limaille de ces lonté, prenez aussi autant

R 15 H 11 Cf. Michaelis Scoti, Ars alchemie, S.H. Thomson,


p. 5 5 2 , XXVIII, e ms. Palerm. 4Qq AIO, xiv° s., f. 3 6 1 v (f. 346) :
Capitulum dulcificationis. — Нес est dulcificado omnium me-
tallorum, diuersorum metallorum. Accipe de sale armoniaco
et de uiride eris equalia pondera et cera omnia forti aceto et
assa et desicca et postea sublima et de hac sublimatione pone
super metallum fusum miscendo simul et erit dulce.

127. Ces deux recettes présentent des titres très différents. Le


terme έπανωγραφή qui fait songer à une peinture sur papier, sur
objet o u sur paroi, est peut-être la traduction du latin inscripţio
qui désigne une encre o u u n e peinture sur ces supports, cf. Lu­
men luminum dicitur ex libris medicorum, Paris, BN lat. 7400 A, f.
45 : Auri inscripţio [...Jfacis autem hoc non solum in cartis et in mem-
branis uerum etiam in marmore et uitro. Même sens dans la Mappe
clauicula, Smith et Hawthorne, p. 77-78, manuscrit de Séles-
tat 17, f. 3 r , 4 r . Mais cette signification ne convient pas ici. J'ai
opté pour teinture, en m e basant sur Favant-dernière phrase de
la recette. Il s'agit ici d'obtenir une pâte à base d'argent, pour
l'œuvre au blanc, o u à base d'or, pour l'œuvre au rouge, que
l'on projette sur sept parties d'un métal vil dans le premier cas
ou sur sept parties d'argent dans l'autre. Le terme έπανωγρα­
φή indique peut-être que l'on est parti d'une recette de dorure
pour en faire u n procédé de transmutation.
43 RECEPTA VTR. CO [CIS, R 1 5 / Η 11 § 1-2

αυτών και ζυμωσον και λίν τριμμένον και άλλον


άνακάτωσον με τον σά- τόσον σαπούνι τριμμέ­
πωναν τον άχαυνόν και νον. Και εσμιξον αυτά
με το υελίν το τριμμένο ν. τα τρία και τζάκισέ τα
5 Και, δταν αυτά ζυμώ- καλά εως δτου να άνα-
σας καλώς εις τρόπον κατωθοΰσιν, και άπεκεΐ
της ζύμης, βάλ€ αυτό βάλ€ το εις έναν χουνίν
€ΐς χωνίον και άνάλυσον και ας στέκβται ημέρας
αυτό και χυσον. "Οπερ γ'. Μετά τάς γ' ημέρας
10 χυμένον, ρΐψον τάς υλας άνάλυσον αυτό καί χυ-
τάς μένουσας εσωθεν εις σον δπου θέλ€ΐς, τα δέ
το χουνίν, τουτέστιν τοΰ χουνίν καθαίρισέ το κα­
σαπουνιού και υελίου, λά. Καί πάλβ λά6€ το
και καθάρισ€ καλά το έχυσες καί ρίνισέ το καί
15 χωνιν και ποίησον αυτό βάλ€ σαπούνιν καθαρον
ετέρες φορές δύο ώσπ€ρ καί ύαλίν τριμμένον καί
το πρότ€ρον. ποίησε αυτό φοράς γ',
ώς το πρότερον. Καί τό­
τε δοκίμασε αυτό εις το
20 άμόνιν αν τρίβεται, καί
ει μεν τρίβεται, τρίψε
αυτό καλώς καί ποίησε
αυτό χνοώδες καί φύλα
ξε αυτό.
25 2. Είτα Лабе άλας 2. Είτα λάβε άλας άμ­
άμμωνιακον σκευασμέ- μωνιακον καθαρον Δ' θ'
νον καλώς ώσπ€ρ έδίδα- καί τριψον αυτά εις μάρ-

3b Ισμιξον Η : εζμ- Lag || 5a-6a ζυμώσας ego : ζημο* "*' R ||


8b άς στέκεται Lag : αστέκεται ut semper Η || 17b ποίησε Lag7 :
πήσε ut saepe H.
RECETTES COMMUNES, R 15/H 11 § 1-2 43

corps ; pétrissez et mélangez de verre broyé et autant


avec du savon en poudre128 de savon broyé. Mêlez les
et du verre broyé129. Après trois substances et broyez-les
les avoir bien pétris à la ma- bien jusqu'à ce qu'elles se
nière d'une pâte, mettez-les mélangent. Mettez-les alors
dans un creuset, fondez et dans un creuset et laissez re-
coulez. Après la coulée, je- poser trois jours. Après trois
tez les matières qui restent jours, fondez et coulez ce
dans le creuset, c'est-à-dire que vous désirez et purifiez
le savon et le verre. Purifiez bien le creuset. À nouveau
bien le creuset et recommen- prenez ce que vous avez
cez deux fois comme aupara- coulé et limez-le ; prenez du
vant. savon pur et du verre broyé
et recommencez trois fois
l'opération comme aupara-
vant. Alors essayez le produit
sur une enclume pour voir
s'il se broie ; et s'il se broie,
broyez le bien, réduisez-le
en poudre et réservez130.
2. Ensuite prenez du sel 2. Prenez ensuite du sel
ammoniac bien préparé, ammoniac pur 9 drames,

128. Supra, en R 23 et n. 26, άχαυνίζω correspond à dissoluo


et s'applique à une dissolution dans le fumier, en R 29 et n. 36,
άχαύνωσις est repris par λύσις είς κόπρον, tandis qu'infra, en R 16
H 5.1, άχαυνός est en parallèle avec αχαμνός, la forme du grec
moderne, et s'applique au feu, un feu doux. Ici, il s'applique au
savon : dans le volume Alch. gr.y X, p. 15, 7 et 197, 3, j'ai traduit
l'expression par « savon mou », peut-être à tort, car dans cette
recette-ci il est en parallèle avec τριμμένον, du savon réduit en
poudre. Il s'agirait donc, ici du moins, d'un savon sodique,
genre savon de Marseille, que l'on pulvérise. Les termes de
cette famille reprennent le sens de ceux du grec ancien χαυνος
et χαυνόω, voir Alch. gr., X, index. Χαυνόω peut parfois traduire
comminuo ou molo, cf. Alch. gr., X, p. 203, 26. Pour l'évolution du
mot χαυνος en αχαμνός, voir supra, p. xxix, le chapitre consacré
à la langue.
44 RECEPTA VTR. GODICIS, R 15/H 11 § 2-3
ξα εις το κεψάλαιον των μαρο <καί βάλε είς>
σκευασιών. Και άνάλυ- χώνην σιδερόν, είτα βά­
σον αυτό εις δριμύτατον λε όξίδιν δριμυν άσπρο ν
δξος και στάλαξον αυτό Δ' κζ' και τάραξε αυ­
5 εις κέντουκλον. τό καλά και ας στέκεται
ημέρας γ'. Και τότε λάβε
κέντουκλον καθαρόν και
στράγγισον αυτόν να γέ­
νη ύπερκάθαρον.
10 3. Και λάβε αυτόν 3. Και τότε επαρε τό
το ύδωρ το σταλαγμένον νερόν εκείνο και βάλε
και τριψον μετ' αυτοΰ τό ποθούμενον εκείνο και
τον ήλιον ή την σελή­ βάλε το εις μαρμαρόγδι
νη ν επάνω εις μάρμαρον. και στάζε απέ τό νερόν
15 Και όταν τριψθή καλώς ολίγον ολίγον και οερ-
και συμπιθή ό ήλιος ή νε το καλά εως δτου να
ή σελήνη εις αυτό το γένη ωσάν ζυμάρι και
δξος και γενηται ώσπερ αψες το αυτού νά εναι
ζύμη μαλαγμένον καλώς ημέρας ε', τουτέστι νά
20 και ένωμένον άχρι ώρας στέγνωση. Και τότε τρι­
ικανής, τότε βάλε αυτό ψον αυτό και βάλε το εις
εις άγγείον ύελίνον μετά τό и αλίν και πούμω το
λαμπίκου, εις το να στα­ καλά με τό σ|κέπασμά
λάξεις αυτό και χρίσε το του και χρίσε το κα­
25 καλά και βάλε το εις τον λά. Και βάλε το εις
τόπον του άναλυμάτου. τον ψουρνον και δός αυ­
τόν πυρ ολίγον ως του

l b καΐ βάλε εις inter μάρμαρο et χώνην σιδερόν addidì : μάρμαρο-


χόνη σήδ- Lag μάρμαροχόνησσήδ- Η uide adn. 132 || 2a σκευασιών
ego : σευα- R || 8b στράγγισον Η : στγάγγ- Lag || 18a γένηται
ego : γενοι τ(αι) R || 22b πούμω Lag7 : -μο Η || 24a χρΐσέτο crypt,
litteris R H 26a του άναλυμάτου crypt, litteris R.
RECETTES COMMUNES, R 15/H 11 § 2-3 44

comme je vous l'ai montré broyez-le sur le marbre <et


dans le chapitre des prépa- mettez-le dans> un creuset
rations131. Dissolvez-le dans en fer132. Prenez du vinaigre
du vinaigre très piquant et blanc piquant 27 drames,
filtrez la solution dans un agitez bien et laissez repo-
morceau de toile. ser 3 jours. Prenez alors un
morceau de tissu propre et
filtrez bien le mélange afin
qu'il soit très pur.
3. Prenez l'eau filtrée 3. Prenez cette eau,
et broyez avec elle l'or ou prenez aussi le métal sou-
l'argent sur un marbre. haité134, mettez-le dans un
Lorsque l'un de ces métaux mortier de marbre, laissez
est bien broyé et imbibé de tomber l'eau goutte à goutte
vinaigre et qu'il se forme et battez bien le mélange
comme une pâte bien amol- jusqu'à ce qu'il se forme une
lie et unifiée au bout d'un sorte de pâte; laissez-la re-
temps suffisant, mettez-la poser 5 jours, c'est-à-dire le
pour la sublimer dans un temps de la sécher. Broyez
vaisseau en verre, surmonté alors la pâte et mettez-la
du chapiteau de l'alambic; dans un ballon que vous
enduisez-le bien et mettez-le fermez bien avec son cou-
dans le lieu de la sublima- vercle et que vous lutez bien.
tion 133 Placez-le dans le fourneau et
donnez un feu doux jusqu'à

132. Sur le sens de l'abréviation Δ', voir supra, p. XXIII et


infra, . 150. — On broie sur un marbre ou dans un mortier,
mais non dans un creuset. Un creuset n'est pas en marbre, mais
il peut être en fer. Je suppose donc une lacune.
133. D'après le contexte, il y a ici confusion dans les
termes entre σταλάσσω, distiller, et αναβιβάζω, sublimer : lors
de l'ouverture de l'appareil, l'on découvre à la partie supé-
rieure une substance sèche que l'on racle et il n'est nullement
question d'un liquide que l'on recueillerait. La confusion est
courante, cf. Alch. gr., X, index français, s. v. sublimé. Άνάλυμα
a ici aussi le sens de sublimation, comme supra, en R 8 et n. 6.
45 RECEPTA VTR. CODICIS, R 15/H 11 § 3-5
νά πυρωθήν το ύαλίν,
τουτέστιν εως ωραν μίαν.
Είτα στερέωσον то πυρ
εως ώρας iß' και τότε
άφες το νά κρυώση.
4. Και δταν σταλάξει, 4. Και ανοιξον το
εΰγαλε τα άγγ€ΐον από υαλίν και δσον ευρης
του πυρός και σύνθλα- άπάνου ξύσε και φύλαξε
σ€ και δσον αν ευρης €ΐς το. Το δε, έναπολειφθει-
10 το αγγείο ν άνωθεν δ τι σαν υλην κάτωθεν του
κεκόλληται σύναξον αυ- υαλίου ξηράν ουσαν, λά­
τάς και φύλαξον. Tàs βε αυτό και τρίψον εις το
δέ έναπολειφθέντας υλας μαρμαρόγδι και πότιζε
εις το βάθος του άγ- αυτήν ως το πρότερον.
15 γείου βάλε πάλιν αυτά Και πάλε αυτό αφες το
επάνω εις το μάρμαρον νά ξερανθη ημέρας ε',
και τρίψον, ώσπ€ρ εϊρη- και τότε τρίψον αυτό και
ται, μ€τά ύδωρ (δξος) βάλε το εις το υαλίν και
του άλατος άμμωνιακου. ποίησον ως το πρότε­
20 Και πάλιν βάλε αυτό εις ρον. Και πολέμα αυτό
έτερον άγγ€ΐον και ποίη- εως δτου νά μηδέν άπε-
σον ως το πρότ€ρον και μείνη εις τον πάτον του
τούτο ποίησον <' ή και υαλίου τίποτες.
ζ' φοράς άχρι αν τελειω-
25 θη.
5. Και ούτως θέλει γέ- . Και τότε έχεις τε-
νειν τελεία κηρωτή και λειαν κηρωτή ν και τέ-
τέλειον στάλαγμαν, και λειον στάλαγμα. Ει μεν

7b εύρης ego : Ζβρις Η || 9а εορης ego : εύρις R || 18а δξος


per signum Rsl.
RECETTES COMMUNES, R 15/H 11 § 3-5 45

ce que le ballon soit chaud,


c'est-à-dire pendant 1 heure.
Ensuite activez le feu pen-
dant 12 heures, puis laissez
refroidir.
4. Lorsque le produit est 4. Ouvrez le ballon, raclez
sublimé, enlevez le vaisseau et gardez ce que vous trou-
du feu et cassez-le; rassem- vez à la partie supérieure.
blez et gardez ce que vous Le résidu qui subsiste sec au
trouvez collé à la partie su- fond du vaisseau, prenez-le,
périeure du vaisseau. Les broyez-le dans un mortier de
matières qui restent au fond, marbre et imbibez-le comme
mettez-les à nouveau sur le auparavant. Ensuite, laissez
marbre et broyez-les avec sécher 5 jours, broyez, met-
l'eau (vinaigre) du sel ammo- tez dans le ballon et procé-
niac, comme on Га dit. Met­ dez comme auparavant. Tra-
tez le produit dans un autre vaillez le produit jusqu'à ce
vaisseau et procédez comme qu'il ne reste rien dans le
auparavant, faites cela 6 ou fond du ballon.
même 7 fois jusqu'à ce que
ce soit parfait.
5. Ainsi s'obtient le cérat 5. Vous obtenez alors le
parfait et le sublimé par- cérat parfait et le sublimé
46 RECEPTA VTR. CODICIS, R 15/H 11 § 5 - R 16/H 5 § 1

αυτή €στιν ή ιατρεία του ηλίου εστίν, έβα­


μέχρι τέλος. Έμ6άλ€ται λε άπ' αυτήν μέρος εν
δέ έκ τούτου μοίρα α' είς μέρη ζ' της σελήνης
είς μοίρας ζ' είς λευ- καί γίνεται το καθόλου
κον ή εις έρυθρόν, Ιστιν τέλειος ήλιος. Ει δέ σε­
δέ δόκιμον εις παντοίαν λήνης εκεί υπάρχει ή
δοκιμασίαν. "Οπερ δταν κερωτή καί τέλειον στά­
έποίησα έγώ την δοκι­ λαγμα, έβαλε απ' αυτό
μή ν αυτήν, ευρον τήν μέρος εν καί βάλε είς
σελήνην όλίγην υγρα- μέρη ζ' της άψροδίτης,
σίαν έχοντα και τούτο ήγουν χάλκωμα, ή του
δε εγινεν οτι το άλας διός, ήγουν κασσίτερος,
άμμωνιακόν ουδέν ευρέ­ και γίνεται το καθόλου
θη σκευασμένον καλά, τελεία σελήνη εσω καί
είς δέ τα έτερα πάντα ε£ω.
ευρέθη ν τέλειον είς πάν
πράγμα.
R 16. 1. Σκευασία Η 5. 1. Ποίησις σελή­
ύδατος εις το άναλΰ- νης άπό έρμου. — Λάβε,
σαι τον έρμήν είς ύγρόν έν ονόματι του θεού, βι-
έκλαμπρον θαυμαστό ν. τριόλο ρωμάνο λίτραν
— Λάβε βεντριόλο ρω- α', σαλνίτρο λαγαρισμέ­
μάνο ή κυπρίνο λίτραν νο ύπερκάθαρον λίτρας

R 16-R 18 : R, f. 289 ν , 37-291, 25 || Η 5 - Η 7 : Η, f. 187, 5-f.


190, 15.

R 16 Η 5. 1. Fratris Helie, Vade mecum, Bonon., 138 (104),


xv° s., f. 242 г ѵ (= Bol). Cf. Vatican, lat. 4092, xiv° s., f. 184v-
185 (= V) ; Londin. Sloan. 692, xv° s., f. 53-58v (= SI) ; Vat.
Pal. lat. 1267, xiv° s., f. 16 17 v (= Vp) ; Paierai. 4Qq AIO, xiv°
s., Carini n° 63 add., f. 431 (f. 411) (= Pal). De dissolutio-
ne corporum. — Recipe uitrioli romani libram i, salis petre
ana, cinaprii uncías in [De dissolutione — in : Aqua mercurii
RECETTES COMMUNES, R 15/H 11 § 5 - R 16/H 5 § 1 46
fait135 : c'est la médecine qui parfait. Si c'est un cérat
mène à la perfection. On pro- pour l'or, projetez une par-
jettera 1 partie de ceci sur tie de celui-ci sur 7 par-
7 parties pour obtenir du ties d'argent136 et l'entièreté
blanc ou du rouge, c'est à devient de l'or parfait. Si
toute épreuve. Lorsque j'ai c'est un cérat et un su-
fait moi-même l'essai, j'ai blimé parfait pour l'argent,
trouvé de l'argent un peu hu- prenez-en 1 partie, projetez-
mide : c'est arrivé parce que la sur 7 parties de cuivre
le sel ammoniac n'était pas ou d'étain et le tout de-
bien préparé, mais pour tout vient de l'argent parfait,
le reste, il s'est trouvé parfait aussi bien à l'intérieur qu'à
pour tout usage. l'extérieur137.
R 16. 1. Préparation H 5. 1. Fabrication
d'une eau pour dissoudre le d'argent à partir de mer-
mercure en un merveilleux cure138. — Au nom de Dieu,
liquide brillant. — Prenez prenez vitriol romain une
vitriol romain ou vitriol de livre, sel de nitre parfai-

crudi in a quam clarissimam ad opus perfectum. — Recipe de


uitriolo romano uel de cipri lb. i, de salnitro lb. semissem, de
uermilione une. IH V] et optime per se puluerizentur et postea
adhuc insimul. Et ponatur puluis in urinali magno grosso et
spisso de uitro, ita tamen quod dictum urinale remaneat ua-
cuum per duas partes et dictum urinale sit optime lutatum de
luto sapientie et de sicca tum. Postea superpone ei alembicum
et optime coniungantur et desiccentur. Postea ponatur super
furnellum de cineribus cribellatis et optime collocetur et sub
uase alembici ponatur ampulla cum collo fere per unum pedem
habente [ Et ponatur puluis — haben te : pone in uno uase bene
forti et bene lutato cum suo recipiente V]. Postea fiat ignis in
furnello a principio lentus, paulatim augmentando quousque
summitas alembici incipiat rubificari. Et tunc luta os alembici
cum collo ampulle ita quod non respiret. Et tunc fortificetur
ignis semper debito modo usque ad finem sine remutatione
ampulle quousque plus non distilletur et summitas alembici
fiat quasi alba. Tunc dimitte ignem quousque infrigidetur et
remoue ampullam et optime Claude os ut non respiret.
47 RECEPTA VTR. GODICIS, R 16/H 5 § 1
a', | άλας νίτρον λίτρας γ', στύψιν την κάλου
γ', κιννάβαρι όγγίας β', μένη ν ρόκα λίτραν <",
και ταύτα τρίψον καλώς ταύτα τρίψας καθ' ιδίαν,
καθ' ιδίαν.
5 Είτα Ινωσον αυτά Είτα Ινωσον αυτά
όμοΰ και βάλ€ ταύτα cíç όμοΰ και βάλ€ αυτά cíç
άγγ€ΐον ύελίνον παχύν, φιάλην €ντ€χνον ύέλι-
ούτως δτι <κ€νά άπο- νον, οποία φιάλη cvcîvai
μένουσι> τα δύο μέρη όφ€ΐλ€ΐ κ€χρισμένη μ€τα
10 του υ€λίου ϊνα εστίν cu- πηλού έντεχνου του κα-
καιρον. Και χρισον αυτό λουμένου φιλοσοφικού
μετά πηλού της σοφίας Ιως την μέση ν бак-
καί афсс ξηρανθήναι. Ει τύλων δυο το πάχος'
τα βάλ€ αυτό μ€τα το όποιος πηλός Ιναι cis
15 ξηρανθήναι επάνω cíç την αρχήν γραμμένος,
τάς στάκτας, ϋχονταν Και βάλ€ τα ττροτ€τριμ
το λαμπίκον πωμασμέ- μένα cíç τήν φιάλην,
νον καλώς. ήγουν cis δυο υαλία μοί-
раос τά τρίμματα δια
20 το κάλλιον. Είτα βάλ€
επάνω τήν φιάλην το
κάλυμμα αυτής το cv-
τ€χνον.
Είτα сттароѵ απέ τον
25 μύλον πάσπαλιν босѵ
арке! cis τήν τέχνην και
βάλ€ αύγόν το λ€πτον

2a κιννάβαρι ego : κιναβαρι crypt, litteris R || 7b έντεχνον Lag :


Ιτ- Η || 8a-9a κενά άπομένουσι uel απομείνουν coll. lat. addidi ||
18b ύαλία Lag / : γιαλία Η || 22b κάλυμμα ego : κάλημα Η κάλαμι
pro καλάμι Lag7 || 25b δσεν Η : δσην Lag 7 .
RECETTES COMMUNES, R 16/H 5 § 1 47

Chypre 1 livre, sel de nitre tement purifié trois livres,


3 livres, cinabre 2 onces alun appelé de roche une
et broyez bien chaque sub- demi-livre et broyez chaque
stance séparément. substance à part139.
Puis unifiez-les et mettez- Puis unifiez-les et mettez
les dans un vaisseau de verre dans une fiole de verre em-
épais, de manière que les ployée dans l'art. Cette fiole
deux tiers du vaisseau t e s - doit être enduite du lut em-
tent vides> : ainsi l'opération ployé dans l'art et appelé
se déroule bien. Enduisez de lut des philosophes ; elle doit
lut de sapience et laissez sé- être enduite jusqu'à la moi-
cher. Lorsque le lut est sec, tié sur une épaisseur de deux
placez dans les cendres le doigts : ce lut est décrit
vaisseau surmonté du cha- au début140. Dans la fiole,
piteau de l'alambic, après mettez les substances préa-
avoir bien bouché leur join- lablement broyées, ou plu-
ture. tôt répartissez-les dans deux
vaisseaux en verre, ce qui est
mieux141. Placez au-dessus
de la fiole le chapiteau em-
ployé dans l'art142.
Puis prenez de la farine
qui sort de la meule, quan-
tité suffisant à l'art; prenez

140. Référence à la première recette de YHoïkhamicus, voir


supra, H 1. Une même personne a donc structuré le « traité ».
Le lut des philosophes ou de sapience à base d'argile préservait
le verre d'un feu trop violent, cf. supra, R 33 ; R 34 et n. 41.
141. Divergence entre les deux versions grecques. Le texte
du Parisinus est lacunaire et s'éclaire par celui du manuscrit de
Bologne. L'idée se retouve à peu près chez Macquer, Élémens
de chymie, I, p. 75 : « Mettez le mélange dans une cornue de
bon verre lutée, assez grande pour qu'elle ne soit qu'à moitié
pleine ».
48 RECEPTA VTR. CODICIS, R 16/H 5 § 1

και ανακάτωσε αυτό ως


ζύμη ν αχαμνή ν. Και τό­
τε λάβε πανίν στερεόν το
πλάτος δάκτυλα γ' και
το μάκρος μία σπιθαμή
και άλειψε το πανίν άπέ
τήν ζυμην έκείνην. Και
έντύλιξε τό κάλυμμα με­
τά τήν ψιάλην και αψες
10 αυτό νά ξηρανθή.
Και άναψον πυρ εις "Εκτοτε βάλε αυτό
τον ψοΰρνον άχαυνόν εις φούρνο ν φιλοσοφικόν
και ώρας προς ώρας και βάλε εις τό άκρος
πάντοτε αυξάνων το του καλαμίου έναν υαλίν
15 πυρ. Το δέ καλάμιν του μικρόν και χρίσε αυτό
λαμπίκου κάτωθεν eis καλά νά μή άναπνέη τό
το άκρον οφείλει εχειν ύδωρ. Και τότε δός πυρ
μίαν άμπουλέταν μι- άχαμνόν τό υαλίν εως
κρήν μακρυλαιμον δια δτου πυρωθην το υαλίν.
20 να δέχεται το νερόν το 'Από δέ τότε αυξηνε τήν
καταβαινον εκ του λαμ­ ίσθίαν ολίγον ολίγον εως
πίκου. Ή δέ αμπούλα δτου νά κατέβη τό ύδωρ.
μέλλει να 'ναι καλά
χρισμένη ίνα μη άνα-
25 πνέοι το ύδωρ, το δέ πυρ
αυξάνων μετά ίσότητος.
Είτα ύστερον στερέω- 'Από δέ τότε δός

5b μία scriptura clariore H 2 s l || 8b κάλυμμα ego : κάλημα Η


καλάμι pro καλάμι Lag7 || İla εις ego : ει R || 12a τον φουρνον
crypt, litteris R || 23a να 'ναι ego : νά νε R.
RECETTES COMMUNES, R 16/H 5 § 1 48

du blanc d'œuf et mélangez-


le à la farine pour en faire
une pâte légère. Prenez alors
un morceau de toile solide,
de la largeur de 3 doigts et
de la longueur d'un empan,
et enduisez le tissu de cette
pâte. Enveloppez-en la join-
ture entre le chapiteau et la
fiole et laissez sécher143.
Allumez un feu léger Placez l'appareil dans le
dans le fourneau et d'heure fourneau des philosophes et
en heure augmentez-le. ajoutez à l'extrémité du tube
Il faut alors adapter à un petit récipient de verre et
l'extrémité inférieure du lutez-le bien pour que l'eau
tube de l'alambic une toute ne s'échappe pas. Faites su-
petite ampoule au long col bir un feu léger au vaisseau
pour recevoir l'eau qui s'en jusqu'à ce qu'il soit chaud.
écoute. Cette ampoule doit Puis augmentez peu à peu la
être bien lutée pour que chaleur du foyer jusqu'à ce
l'eau ne s'échappe pas tan- que l'eau descende145.
dis que l'on augmente peu à
peu la chaleur du feu144.
Intensifiez-le jusqu'à la fin Donnez alors un feu tel-
144. Le récipient est désigné par άμπουλετά μικρή μακρύλαι-
μον ou αμπούλα dans le Parisinus et par ύαλί μικρόν, et plus tard
par άμουλα, dans VHolkhamicus, Je traduis αμπούλα du Parisinus
par « ampoule », en gardant au mot français son sens premier
de «petite fiole à col long et ventre renflé (Robert) ». — Le
lut à l'œuf décrit dans YHolkhamicus et suggéré dans le Parisi-
nus comme dans les manuscrits latins peut servir à fermer les
jointures des différentes pièces de l'appareil, cf. supra, R 32 et
n. 39. Macquer, Élémens de chymie, I, p. 75-76, donne le m ê m e
conseil : « Luttez exactement ce récipient à la cornue avec du
lut gras, recouvert d'une toile enduite de chaux et de blanc
d'œuf». Les autres versions sont encore plus courtes, annon-
çant tout au plus : sicut distillatur aqua rosea. Seul le texte grec
de CAG, II, p. 332, 15, précise : φίμωσας μετά ζύμης καΐ ώου το
λευκόν.
49 RECEPTA VTR. GODICIS, R 16/H 5 § 1-2
σ€ то πυρ άχρι τέλος το πυρ πλέον τοσοΰ-
τής σταλάξεως, TOUT- τον ώστε να μηδέν μείνη
έστιν ϊνα μη μείν€ΐ τι, ύδωρ εις την φιάλη ν. Το
σταλαγκός τις, εσω eis δέ ση μείον Ιστι τούτο'
5 το άγγειον, αλλά тс- τουτέστιν ίνα ίδής την
λείως νά στραγγίσει, άκραν του καλαμίου νά
Και τούτο έστιν το ση- γένη ή λευκό ν ή μαΰρον.
μείον δτι το άκρον του Και δταν ίδης τα ση-
λαμπίκου γενέσθαι λευ- μεια | ταύτα, νόησον δτι
10 κή ή μελαίνη. "Εκτοτε δέ ουδέν έχει πλέον ύδωρ ή
παΰσε το πυρ και εασον φιάλη και τότε αφής αύ-
ψυγήναι. το ψυγήναι.
Και ευγαλον την αμ- Μετά δέ ταύτα εβγα-
πουλαν και πώμασον λε την αμουλαν δπου
15 αυτήν ϊνα μή αναπνέει. ίχ€ΐ το ύδωρ, και ιτω-
μάσας καλώς φύλαξον
αυτό ώρας κδ' πωμασμέ-
νον καλώς.
'Από τότε δέ ποίησον
20 από κέντουκλον λεπτόν
ωσπερ γλώσσαν και βά­
λε το έναν άκρος μέσα
εις το ύαλίν, ή δέ άλ­
λη άκρα της γλώσσας
25 νά έχη άλλον υαλόπου-
λον μικρόν ευ καιρόν νά
δέχεται το νερόν δπου
κατεβαίνει καθαρόν.
2. Και εις αυτό το 2. Και δταν ίδής δτι

9a-10a λευκή ego : λεκή R.


RECETTES COMMUNES, R 16/H 5 § 1-2 49

de la distillation, c'est-à-dire lement violent qu'il ne reste


jusqu'à ce qu'il n'y ait plus plus d'eau dans la fiole. C'est
une goutte dans le vaisseau le signe lorsque l'on voit
et que le liquide soit par- l'extrémité du tube devenir
faitement distillé. C'est le blanche ou noire146. Lorsque
signe lorsque le sommet de vous apercevez ces signes,
l'alambic devient blanc ou pensez qu'il ne subsiste plus
noir. Cessez alors de chauf- d'eau dans la fiole et laissez
fer et laissez refroidir. refroidir.
Enlevez l'ampoule, bou- Ensuite enlevez le réci-
chez-la pour querienne s'en pient qui contient l'eau, bou-
échappe. chez et gardez 24 heures
bien bouché147.
Découpez une mince lan-
guette de tissu; plongez-en
un bout dans le récipient et
l'autre dans un autre petit
ballon apte à recevoir l'eau
qui va s'écouler pure148.
2. Dans cette eau, je- 2. Lorsque vous verrez

2. In qua aqua et in dicta ampulla pone unciám ι lune fine,


in foliis minutatis fortiter incisse, et dissoluetur in aqua sicut
sai dissoluitur in aqua calida [in aqua sicut — calida от. V]. Et
postquam dissoluta fuerit, pone in aliam ampullam cum panno
lineo bene spisso. Postea pone dictam ampullam in cineribus
super furneUum et fiat lentus ignis donee dicta aqua que est
in ampulla bene calefiat et clarificetur dicta aqua in colore lu­
ridi admodum smeraldi. Quam aquam serua in ampulUa bene
clausa donec oportunum fuerit.

146. L'acide nitrique lorsqu'il est pur est blanc, mais dans
cette réaction, le fer contenu dans le vitriol romain lui donne
une couleur jaune rougeâtre, d'après Macquer, Élémens de chy-
mie, I, p. 76 (en réalité, la couleur rougeâtre provient sans doute
des vapeurs rutilantes). Seules les versions grecques parlent
d'une couleur noire. D'après le latin et le Parisinus, c'est le som-
met de l'alambic qui devient blanc et non l'extrémité du tube de
décharge, il y a donc dans VHolkhamicus confusion entre καλάμι
et κάλυμμα.
50 RECEPTA VTR. GODICIS, R 16/H 5 § 2

ύδωρ βάλε όγγίαν α' σε- έστράγγισεν καλώς και


λήνην ττεταλωμένην και ουδέν έττεμεινεν μέσα.
κεκομμένην χνοώδη και τότε εχε άσημιν καθα-
τετριμμένη ν. Και μετά το ρόν λεπτον ως χαρτίν,
5 βαλείν την σελήνην εσω- και να εναι λεπτά κομ­
θεν εις αυτό το ύδωρ, μένο, δσον δράμια ι' και
ευθύς θέλει λύσειν εις ρΐξέ τα μέσα εις το υαλίν
υοωρ οιονεί το άλας εις δπου έχει το νερόν το
θερμόν ύδωρ. Και δταν καθαρόν και στούμπω­
10 ούτως αναλύσει, διήθη- σε το καλά και φυλαξέν
σον αυτό το ύδωρ μετά το. Και ετζι γλήγορα θέ­
πανιού πηκτού εις ετε- λεις ίδειν δτι το άσημιν
ρην άμπουλέταν. έγένετο νερόν και τό­
τε σακέλισον με πηκτόν
15 πανίν εις άλλον υαλίν
[και το άπεμένειν εις
το πανίν φύλαξον καλά.
Και βάλε το δεύτερο νε­
ρό ήγουν του διαργύρου
20 εις αυτό το άπέμεινεν
εις τό πανίν και γίνεται
αδελφός με αδελφή].
Και μετά ταΰτα αυ­ Τότε λάβε αυτό τό
τήν την άμπουλέταν την υαλίν και βάλε αυτό
25 εχουσαν το διηθησμένον εις στάκτην ζεστήν εως
ύδωρ πωμάσας καλώς, ότου νά θερμανθη ολίγον
επίβαλε αυτήν εις τάς και θέλεις το ίδεΐν ότι

la-2a σελήνην per signum R || lb έστράγγισεν ego : έστραγγκ-


Η H 2 a πεταλωμένη ν ego : -λομενον crypt, litteris R || За κε­
κομμένην ego : -ομμ*ην* R || χνοώδη ego : -δ' R || 4a τετpŁμμέvηv
ego : 4μ (ην) R || 16b-22b καΐ το άπεμένειν - αδελφή deleui ||
26b θερμανθη ego : -αθή ut saepe H.
RECETTES COMMUNES, R 16/H 5 § 2 50
tez une once d'argent en que le liquide est bien fil-
feuilles, coupées finement et tré et qu'il n'en reste plus
broyées. Dès que vous au- dans le récipient, ayez de
rez mis l'argent dans cette l'argent pur, mince comme
eau, il s'y dissoudra comme du papier, coupez-le en pe-
le sel dans l'eau chaude149. tits morceaux, prenez-en 10
Lorsqu'il sera ainsi dissous, drames150, jetez-les dans le
filtrez cette même eau avec ballon qui contient le liquide
un Unge serré dans une autre pur; bouchez bien et ré-
petite ampoule. servez. Dès que vous voyez
l'argent réduit en eau, filtrez
avec un linge serré dans un
autre ballon. [Ce qui reste
dans le linge, conservez-le
bien. Mettez la deuxième
eau, celle du mercure, dans
le résidu contenu dans le
linge : voilà le frère avec la
sœur]161.
Bouchez bien cette am- Prenez alors le ballon
poule qui contient l'eau et placez-le dans la cendre
filtrée, mettez-la dans les chaude jusqu'à ce qu'il
cendres et donnez un feu le- s'échauffe peu à peu et vous

149. La comparaison de la dissolution de l'argent dans


l'acide nitrique avec celle de la dissolution du sel dans l'eau
chaude, présente dans le Parisinus et absente dans le Vatican,
lat. 4092, se retrouve dans les autres manuscrits latins.
150. Sur le δράμί, écrit ici en toutes lettres, voir supra, intro-
duction p. XXIII.
151. Dans VHolkhamicus, l'union du frère avec la sœur
désigne deux opérations différentes. Comme le contexte le
montre, il s'agit en réalité de la réunion de deux eaux. Il faut
donc supprimer cette phrase-ci qui prescrit la réunion du ré-
sidu avec l'eau de mercure.
51 RECEPTA VTR. CODICIS, R 16/H 5 § 2 - R 17/H 6 § 1

στάκτας και δός тгир εμπηκεν χρώμα πράσι­


άχαυνόν άχρι αν θερμαν- νον ωσάν σμαράγδι. Kai
θή καλώς ή αμπούλα. στούμπω το καλά και
Και μετά το θερμαν- φύλαξον αυτό εις τόπον
5 θήναι θέλει λάβ€ΐν το ΐσκιον. Καί αυτό εναι то
ύδωρ χρώμαν πράσινον πρώτο νερόν δπου λέγε­
δμοιον σμαράγδω λίθω. ται αδελφός.
Και φύλαξον αυτό καλά
πωμασμένον cis μίαν αμ-
10 πουλαν αχρις αν έλθης
εις το έργον της μί|εως
μετά του έτερου ύδατος
δ μέλλω δειξαι ένθάδε.
R 17. 1. "Υδωρ το αύ- Η 6. 1. Δεύτερο νερό
15 το άναλύοντα τον αυτόν της αδελφής. — Από δε
έρμη ν. — Ποίησον ύδωρ τώρα αρξομαι το δεύτε­
εις τον τρόπον δν εϊπα- ρον νερόν όποιον γίνεται
μεν. Βάλε δέ από τον από του διαργύρου. Λά­
έρμήν τον ώμόν όγγίαν βε δέ έν ονόματι του
20 α' καλά ττ λυμένο ν καί θεού διάργυρον ουγγίαν
λαγαρισμένον επάνω εις α' ή και δύο. Καί βά­
το δξος το δριμυν, και λε αυτό εις υαλίν μικρόν
έμβαλομένου επάνω εις καί βάλε όξίδιν δρι­
δέρμαν καί ξηραινομένου μυν εως την μέσην του
25 επάνω εις αυτό. υαλίου καί στούπω το
καλά δυνατά, καί την
ήμέραν τάραζε αυτό φο-

lb Ιμπηκεν Lag7 : έπ- Η Ιμτ- Lag || 7a σμαράγδω λίθω ego cf.


infra, p. 53, 12 : -γδ' λιθ' R || 25b στούπω Lag7 : -πο Η.

R 17 Η 6. 1. Post uero iterum accipe supradictas res, scili-


RECETTES COMMUNES, R 16/H 5 § 2 - R 17/H 6 § 1 51

ger jusqu'à ce que l'ampoule verrez se former une couleur


s'échauffe bien. Lorsqu'elle verte comme l'émeraude.
sera chaude, l'eau prendra Bouchez bien et gardez à
une teinte verte semblable à l'ombre. C'est la première
l'émeraude. Réservez cette eau, celle que l'on appelle le
eau dans une ampoule bien frère152.
bouchée jusqu'à ce que vous
commenciez l'œuvre du mé-
lange de cette eau avec cette
autre que je vais décrire
maintenant.
R 17. 1. Eau dissolvant H 6. 1. Deuxième eau,
ce mercure de la même celle de la sœur. — Dès à
façon. — Préparez l'eau présent, je commencerai à
comme nous l'avons dit. Puis parler de la deuxième eau,
mettez-y 1 once de mercure celle qui s'obtient à partir
cru, après l'avoir bien lavé du vif-argent. Au nom de
et purifié dans du vinaigre Dieu, prenez du mercure, 1
piquant et l'avoir versé et sé- once ou bien deux. Mettez-
ché dans une peau. le dans un petit ballon de
verre ; versez du vinaigre fort
jusqu'à mi-hauteur et bou-
chez le mieux possible; re-

cet uitrioli romani et salis petre ana libram ι, cinaprii uncías


ni [Coniunctáo medicine. — Recipe uitrioli romani lb. i, de
salnitro lb. semissem, de cinabrio une. ni V], et fiat aqua ut
dictum est usque ad mixtionem lune exclusiue. Et post accipe
dictam aquam in ampullam et pone in ea unciám ι mercurii
crudi uiui bene purgati, loti et desiccati, ad dissoluendum. Et
scias quod cito dissoluetur in aqua. Et si non dissoluitur cito,
pone ampullam cum ista materia in cineribus super furnellum
ad lentum ignem donec calefiat et sic dissoluetur. Coniunctio
medicine. — Recipe istam aquam in qua est dissolutus mer-
curius et aliam aquam in qua dissoluta fuit uncia ι lune. Et
istas duas aquas insimul coniunge in una ampulla, et erit facta
coniunctio mercurii crudi in aqua dissolutum [-ti correxi] cum
sorore sua in aquam dissoluta.
52 RECEPTA VTR. CODICIS, R 17/H 6 § 1-2
pas i €ως η . Και тотс
επαρον δέρμα έλαφινόν
και βά|λ€ τον διάργυ-
ρον μοναχον επάνω cis
το δέρμα να στ€γνώση.
'Афои бе τον λαγαρί­ Και ωσάν στέγνωση,
σεις καλά cis το όζος, ßaXc το πάλ€ cis то иа-
ούτως ταχύ λύεται cis λίν εκείνο και ßaXc το
wo I/" > С
άνω cis στάκτην θερμήν
υοωρ. Και cav oc τα-
бтои vá θερμανθή
10 χύ бсѵ αναλύεται, βάλε
και Θέλα γένα vepòv κα­
αυτό cis μίαν άμπουλαν
θαρό ν. Και тотс Ιπαρον
επάνω cis τας στάκτας
αυτό τό vepòv και βάλε
δια νά θερμανθην και ου-
το cis τό πρώτον vepòv
τω$ cuOùs ταχέως θέλει
άπέσω, και τοΰτο cvai
15 λύσειν cis ύδωρ. Εΐτα
αδελφός μέ αδελφή.
βάλε και σμιξον τα δύο
ύδατα, ήγουν то άνωθεν
ειρημένον και το παρόν
τούτον τον τρόπον. Лабе
20 και τα δύο ύδατα ταύ­
τα και σμιξον αυτά και
βάλε eis μίαν άμπου­
λαν και θέλουν ycvciv
σμιγμένα δπ€ρ λέγ€ται
25 αδελφός μέ άδ€λφήν.
2. Και στούμπω το,
2. Και βάλ€ ταύ-
καλά χρισμένη και βάλ'
την την άμπουλαν καλά

5b στέγνωση ego : -ώσι Lag στεγνω' Η || 13a θερμανθην ego :


-ν θ(ην) R || 26b στούμπω Lag' : -πο ut semper Η || 27b καλά
χρισμένη Η : καλ' άχρις μένη Lag7.
RECETTES COMMUNES, R 17/H 6 § 1-2 52

muez 6 fois le jour, pendant


8 jours. Prenez alors une
peau de chamois et mettez
le mercure seul dans la peau
pour le sécher153.
Lorsque vous l'avez bien Lorsqu'il est sec, versez-
purifié ainsi dans le vinaigre, le à nouveau dans le ballon
il se liquéfie immédiatement et mettez celui-ci dans la
en eau. S'il ne se liquéfie pas cendre chaude jusqu'à ce que
vite, mettez-le dans une am- le mercure soit chaud et de-
poule sur les cendres pour le vienne de l'eau pure. Prenez
chauffer et ainsi il se liqué- alors cette eau et versez-la
fiera immédiatement. Alors sur la première et voilà le
prenez-le et mélangez les frère avec la sœur154.
deux eaux, celle dont nous
parlions plus haut et la pré-
sente. Faites-le de cette fa-
çon : prenez ces deux eaux
et mélangez-les, versez-les
dans une ampoule et elles se-
ront mélangées ; on dit alors
que le frère est avec la sœur.
2. Portez cette ampoule 2. Bouchez le ballon et,

2. Postea pone istam ampullam super furnellum in cineri-


bus, faciendo ignem mediocrem donec tertia pars dicte aque
fuerit consumpta. Postea dimitte sic infrigidari et tunc pone
ampullam in loco ubi uero tangat nec sol neque aqua et tunc
fient in ampulla lapides cristallini et ut cera fusibiles. Et omnia
affirmant DictU philosophorum dicentium «Descendet in terram
et generati sunt inde filii non euntes [existentes Bolsl] similes
patribus seu parentibus et sai fusibile et oleum incombustibi-
le». Tunc laudaret Deum, ut super patet, quia mercurius uere
coniunctus est cum sua sorore. De qua aqua lapidis [De qua
- lapidis : Cuius aqua et lapidum V] probatio talis est : si de
prima aqua tetigeris es uel latonem, statim dealbabitur ut luna
pura.
53 RECEPTA VTR. CODICIS, R 17/H 6 § 2
χρισμένην επάνω eis τάς το επάνω εις στάκτας
στάκτας και 80s πυρ με- και δός πυρ μεσαιον
σαιον άχρι αν λειφθη άχρι λειψθή το τρίτον,
το τρίτον, €Ϊτα ευγα- είτα ευ γάλε, άψες αυ­
5 λον και άφες ψυγήναι. τό ψυγήναι. Είτα θες
Εϊτα βάλ€ αυτήν τήν άμ- το εις τόπον νά μηδέν
πουλαν εις τόπον ένθα τό ίδή ουδέ ήλιος ου­
μήτ€ ήλιος μήτ€ ύδωρ δέ ήμερα και εις αυτό
βλέψει αυτό και τότ€ θέ- τό νερόν θέλουν γεννηθή
10 λουν γένειν εις αυτό το λίθοι ωσάν κρυσταλλον
ύδωρ λίθοι ύπέρλευκοι λάμποντες ως ό ήλιος.
όμοιοι κρυστάλλω και
άναλύοντες οιονεί κηρόν.
"Οπερ των υδάτων και Όποιον άπ' αυτό τό
15 των λίθων ή δοκιμα­ νερόν και άπ' αυτούς
σία ούτως εστίν ¿τι, έάν τους λίθους έάν βάλης
άπό τούτου του ύδατος εις χάλκωμαν λεπτόν
προσέγγισης άφροδίτην πυρωμένο ν, ετζι γλή­
ή κύπρον οντά θερμά, γορα γίνεται άσπρον
20 ούτως ευθύς λαγαρίζε- ωσπερ σελήνη, καλά και
ται και λευκαίνεται εις αν ουδέν εναι τέλεια σε­
λευκον ωσπερ καθαρή ν λήνη.
σελήνην έσωθεν και έξω­
θεν, καλά και εάν ούκ
25 εστίν καθαρή σελήνη,
και μή εστωντά τι άπό
των εκτός των πλανη­
τών των μή μετεχόντων

l i b λάιχποντες ego : -αις Η -νται η Lag || 13a άναλύοντες ego :


ανάλύον(δε' R || 27a-28a πλανητών totís litteris R.
RECETTES COMMUNES, R 17/H 6 § 2 53
155
bien enduite dans les cendres lorsqu'il est bien luté ,
et donnez un feu modéré portez-le dans les cendres
jusqu'à ce que disparaisse le et donnez un feu modéré
tiers du liquide, puis enlevez jusqu'à ce que disparaisse le
du feu et laissez refroidir. tiers de son contenu, puis
Mettez ensuite l'ampoule enlevez et laissez refroidir.
dans un lieu où elle soit Mettez le ballon dans un lieu
à l'abri du soleil et de à l'abri du soleil et de la lu-
l'humidité : il se formera mière : dans l'eau se forme-
dans l'eau des pierres très ront des pierres semblables
blanches, semblables à du à du cristal qui brilleront
cristal, qui fondent comme comme le soleil156.
de la cire.
L'essai de ces eaux et de Si vous jetez de cette eau
ces pierres se fait de cette fa- et de ces pierres sur du
çon : si vous approchez de cuivre mince et chauffé, il
cette eau du cuivre chaud, deviendra rapidement blanc
il est purifié à l'instant et comme de l'argent, bien
devient blanc comme de qu'il ne soit pas de l'argent
l'argent pur à l'intérieur et véritable.
à l'extérieur, bien qu'il ne
soit pas de l'argent pur, étant
donné que le cuivre n'est pas
un des métaux qui peuvent

156. Lagercrantz comprend, trad. p. 9, λείπω c o m m e voulant


dire subsister : « so dass ein Drittel zurückbleibt ». Ce n'est pas
son sens habituel. Le latin a ici : donee tenia pars aque fuerìt
consumpta — Le Parisinus est plus proche du latin qui dit « à
l'abri du soleil et de l'eau » : in loco ubi non sił sol пес aqua pos-
sit tangere ; tout comme le latin, il ne possède pas n o n plus
la comparaison des pierres avec l'éclat du soleil qu'indique
YHolkhamicus, qui le répète plus bas encore, p. 5 6 , 9-10. — Les
cristaux de nitrate de mercure sont blancs (voir infra, n. 166).
Ceux du nitrate d'argent devraient l'être aussi.
54 RECEPTA VTR. CODICIS, R 17/H 6 § 2-3
ττοιήσαι σελήνην καθα-
ρήν €is πασαν δοκιμή ν,
μόνον του έρμου.
3. "Οπερ άττ' αυτό 3. Και αφες αυτό το
5 το ύδωρ και απ' αυτών ύαλίν έω$ ημέρας η'.
λίθων βάλας χωρίς έτε­ 'Από бе тот' έσω βά-
ρων υδάτων εις αμττου- λ€ το ύαλίν εκείνο €ΐς
λαν μακρυλαύκανον και κοπρίαν άλογου ζεστήν
βάλ€ αυτήν τήν αμττου- και χώσε το και ας φαί­
10 λαν καλά πωμασμένην νεται ό γούργουρος έξω
έσω cis αλόγου κοπρίαν δάκτυλα δ'. Και ποίηση
θ€ρμήν και ϊνα υπερέχει ημέρας μ'* και ci μέν έναι
ó λαυκανίας του ύελίου ó καιρός από μαρτίου
έξω άπέ τήν κοπρίαν Ιως αύγούστου, άλλα-
15 δάκτυλα δ' και αφες αυ­ σον τό ύαλίν από ήμε­
τό έκεισε άχρι ημέρας μ', ρων ζ' έως ζ' από κόπρον
άλλάσσων πάντοτ€ τήν cis κόπρον, ei δέ έστιν
κόπρον από ήμ€ρών ζ' ó καίρος από αύγούσ­
£' έν τοις υπό κύ- του έως του φλεθαρίου,
20 να καύμασιν, ei δέ έστιν αλλασεν τό ύαλίν από
χ€ΐμων απο θ άχρι ο ημερών θ' έως θ' άπό κό­
ημέρας, και тоте θέλουν προν €ΐς κόπρον. Τό δέ
λύσ€ΐν αύται αί πέτραι ύαλίν οφείλει έναι μα-
€ΐς ύδωρ. "Οπερ έάν βά- кри γούργουρον.
25 λας άπ' αυτό το ύδωρ

2a πασαν ego : π α R || За έρμου per signum R Ц 6а et 24a-


25а βάλας ego : βα λ(ας) R || 6b Ισω Lag : εσον H || 7b post
είς additio quae non legitur H 2 m g || l i a άλογου κοπρίαν crypt,
litteris R H l i b post δάκτυλα б' additio quae non legitur H 2 m g ||
ποιήση Lag7 : πήση H || 14a άπέ τήν κοπρίαν crypt, litteris R ||
18a κόπρον crypt, litteris R.
RECETTES COMMUNES, R 17/H 6 § 2-3 54
produire de l'argent pur à
toute épreuve. Seul le mer-
cure le peut157.
3. Sans autre eau, met- 3. Laissez le ballon 8
tez de cette eau et de jours. Mettez-le dans du
ces pierres158 dans une am- fumier de cheval chaud.
poule au long col. Placez-la Enfoncez-le et laissez dé-
bien bouchée dans du fumier passer le col de quatre
chaud de cheval, de telle doigts. Laissez-le 40 jours. Si
façon que son col dépasse l'époque de cette opération
du fumier de quatre doigts se situe entre mars et août,
et laissez reposer quarante changez le ballon de fumier
jours. Changez continuelle- tous les 7 jours, si c'est entre
ment le fumier de 7 en 7 août et février, changez-le de
jours pendant les chaleurs fumier tous les 9 jours. Le
de la canicule et, si c'est ballon doit être à long col.
l'hiver, de 9 en 9 jours. Alors
les pierres se liquéfieront en
eau. Si vous versez de cette
eau sur du cuivre chaud, il

3. Et si predictos lapides ab aqua supradicta descendentes


per se sine aqua posueris in ampulla uitreata, longum collum
haben te, in fimo [equino add. SI Vp Pal] calido, ita tarnen quod
aliqua pars colli dicte ampulle appareat super fimum et sic
manebit in dicto fimo semper exente [existente V] calido per
unum mensem, tum tertio [tum tertio : semper V] remutando
supradictum fimum infra 7 dies in estate, in hyeme uero infra
nouem, tunc dissoluentur dicti lapides in aqua. In qua aqua
si posueris cuprum uel latonem calidum, dealbabitur ut luna
intus et extra, licet non sit perfectum, cum non sit metallum de
quo possit fieri luna perfecta ad omne iudicium nisi de argento
uiuo.

158. La traduction grecque est fautive. Le texte latin utilise


seulement les pierres.
55 RECEPTA VTR. CODIGIS, R 17/H 6 § 3-4
εις άφροδίτην ή εις κύ-
προν θερμόν, ευθύ s θέλει
λευκανθή εσω και εξω,
καλά και εάν ουκ εστίν
5 αστήρ ϊνα γένη καθαρή
σελήνη εις πασαν δοκι-
μήν, ει μή μόνον άπό τον
έρμην·
4. "Οπερ δταν αφελείς 4. "Οταν δε πληρώ­
10 αυτό εκ της καλής κο­ σουν οι σαράντα ημέρες,
πριάς , βάλε αυτό εις έβγαλε το υαλίν άπε τον
βίκιν ύελίνον και χρισον κόπρον. Και δ τι έχει
καλώς και βάλε αυτό εις τό υαλίν, αυτό βάλε το
τήν γη ν εως ή μέρας μ' εις άλλον υαλίν έτερον
15 ίνα στοιχειωθη. Και μετά ωσάν αυτό και στουμ
τήν τελείωσιν των ήμ€- πω το καλά, και χώσε
ρών, βάλε αυτό εις | αμ- το κάτω €ΐς τήν γήν
μον όγρόν περισσεύοντα Ιως ημέρας μ'. 'Από τότε
άνωθεν τής δψεως αυτού έβγαλε αυτό και βάλε το
20 του ψάμμου δακτυλον α' εις άλλον υαλίν έτερον
ή και πλέον, και αφες ωσάν αυτό. Και βάλε το
αυτό έκεΐσε άχρι ημέ­ εις αμμον δπου να εχη
ρας μ'. Είτα αράς αυτό, νερον γλυκύ εως ημέρας
κρέμασον εις τον άέ- μ' και άλλαζε τό νερον
25 ραν ετέρες ημέρας μ' και από ημερών £' εως £'.
έκτοτε θέλει άποκατα- Πληρωμένες οί σαράντα
σταθήν ό λίθος τέλειος ήμερες, τότε επαρον αυ-

5a αστήρ totis litteris R || 6a πασαν ego : π α R || 10a καλής


ego : -λη R || 12b б ego : ει in fine 1. uidetur Η ει Lag || 17b γην
Lag : ήγήν Η || 22a-23a ημέρας per signum R.
RECETTES COMMUNES, R 17/H 6 § 3-4 55

blanchira immédiatement à
l'intérieur et à l'extérieur,
bien qu'il ne soit pas un
métal capable de devenir de
l'argent pur à toute épreuve.
Ce dernier ne peut se former
qu'à partir du mercure.
4. Lorsque vous enlevez le 4. Lorsque les 40 jours
produit du fumier approprié sont révolus, enlevez le bal-
(à la saison), mettez-le dans lon du fumier. Et ce qu'il
un matras en verre que vous contient, placez-le dans un
enduisez bien et mettez en autre semblable, bouchez
terre pendant quarante jours bien et enfouissez-le en
pour que son contenu soit terre pendant 40 jours. Puis
réduit en ses éléments159. enlevez-le et mettez son
Lorsque ces jours sont révo- contenu dans un autre ballon
lus, mettez le matras dans du semblable au précédent. Pla-
sable humide; laissez-le dé- cez ce dernier dans du sable
passer du sable d'un doigt ou contenant de l'eau douce
plus, et laissez-le là 40 jours. pendant 40 jours et chan-
Enlevez-le et suspendez-le gez l'eau de 7 en 7 jours.
à l'air pendant 40 autres Les quarante jours écoulés,
jours : alors se déposera prenez le ballon bouché et

4. Si supradicta [-am V] aqua [-am V] supradictorum lapi-


dum in fimo dissolutorum post extractionem de fimo posueris
ad elementandum in terra in ampulla uitrea per unum men-
sem cum dimidio et isto termino completo ponas postea in
aere [arena Bolsl V\ aqua [aquosa Bolsl SI Vp] in qua sit super
aqua ita ut natet per unum digitum uel magis [in qua — magis
omUerunt ceteri codd. ] per alium mensem cum dimidio, postea
subtrahatur et suspendatur ad aerem per alium mensem cum
dimidio, tunc lapis esset [est V] perfectus omnibus philoso-
phie occultus. Vnde ait philosophus : «Inueni [Inueniamus V]
lapidem quem ignis non destruit ñeque corrumpit». Cuius uir-
tus talis est [Cuius — est : Cuius uirtus preciosíssima est et
multis módis V].
56 RECEPTA VTR. CC »ICIS, R 17/H 6 § 4-5
και λαθραίος από πάν­ τό ετζι πωμασμένον και
των των φιλοσόφων, εξ βάλε αυτό εις τόπον να
ου και ό φιλόσοφος ού­ μηδέν τό εμβλέπη ήλιος,
τως λέγει' «Όφείλομεν μόνον αήρ, και αφες αυ­
5 εύρείν λίθους οποίους τό εκεί εως ημέρας μ' και
μη διαφθείρει το πΰρ τότε γεννάται ό λίθος ό
δια το είναι ή δυνα- τίμιος. Και λίθοι τίμιοι
μις αυτών ακριβή και ώσπερ κρυσταλλον κα-
μεγάλη.» "Εχει δε ό θαρόν λάμπονται ή ώς ό
10 λίθος αυτός μεγίστας εν­ ήλιος, εναι δε οι τοιούτοι
έργειας και θειότατας. λίθοι τέλειοι εις πάσαν
δοκιμήν. "Εχει δε ό λί­
θος αυτός θεού ενεργείας
και χάριτος μεγάλης.
15 5. ΨΩν ή πρώτη δυνα- 5. Έάν θελης ινα μά­
μίς έστιν δτι εάν βάλεις θη ς τήν ένέργειαν αυτού,
απ' αυτόν τόν λίθον μοι- ποίει ούτως. | Λάβε έρ­
ραν α' εις ο' μοίρας του μη ν, ήγουν διάργυρον,
έρμου του ώμου θερμού ο και απε τον λι-
20 δντος εις χωνίον, ευθύς θον εκείνον Δ' α'. Και
ό έρμης πήσσει και γί­ λάβε χουνίν, και βά­
νεται τελεία σελήνη. λε αυτό εις πΰρ εως
δτου νά κοκκινίση, και
άφοΰν κοκκινίση, ευθύς
25 ρίψε τόν διάργυρον μέ­
σα. Και άφοΰν πύρωση

3b εμβλέπη Lag : αίβλέπη Η || 9b ή ώς Lag : macula trium


litterarum quae non legitur H | 14b χάριτος Η : χάριτ ος Lag ||
μεγάλης ego : -λος Η.

5. [Prima uirtus istius lapidis est quod add. V] si proiece-


ris unciám ι istius lapidis super LXX uncias mercurii crudi ad
RECETTES COMMUNES, R 17/H 6 § 4-5 56
160
la pierre parfaite, cachée mettez-le dans un lieu où ne
par tous les philosophes. À pénètre pas le soleil mais
son propos, le philosophe dit seulement l'air et laissez-
ceci : «Nous devons trou- le là 40 jours : alors naît
ver des pierres que le feu la pierre précieuse. Et les
ne détruise pas parce que pierres brillent comme du
leur puissance est grande et cristal ou comme le soleil.
précieuse161 ». La pierre pos- De telles pierres sont par-
sède les plus grands pouvoirs faites, à toute épreuve. Cette
divins. pierre possède les pouvoirs
de Dieu et de sa grande bien-
veillance.
5. Voici la première de 5. Si vous voulez
ses vertus : si vous versez connaître son action, procé-
dans un creuset 1 partie de dez comme suit. Prenez du
cette pierre sur 70 parties mercure 70 drames et de la
de mercure cru et chaud, le pierre 1 drame. Prenez un
mercure se coagulera bientôt creuset, placez-le sur le feu
et deviendra de l'argent par- jusqu'à ce qu'il rougisse et
fait162. dès qu'il rougit, versez-y le

ignem in crucibulo [calido add. V], congelabitur in una hora in


luna perfectissima ad omne iudicium. Secundo [ Secunda uir-
tus est V] quod cito in aqua destruitur in fimo equino, de qua
aqua sic dissoluta poteris deargentare ferrum, ossa et omnia
metalla. [ Et si in predicta aqua poneres per spatium unius hore
sine igne mercurium, efficietur optimum argentum ad omnem
probationem. add. SI Vp Pal) Tertio quod [Tertio quod : Tertia
uirtus que nobilior est et maxima quia V] si de predicto lapi-
de sic elementato ut supra dictum est, scilicet in fimo, aqua
[ arena aquosa V] et terra et aere, faciente probationem supra-
dictam, pone [poneres V] unciám ι super [une. add. V] LXX
mercurii ut supra docui dissoluti (aduertatur quod predicta
aqua sit calida), creabuntur inde LX [LXX SI] lapides omnes
facientes uirtutes predictas ad omnia. Et hoc affirmant Dicta
philosophorum dicentium quod «mercurius est serpens se ipsum
ingenerans et pregnáns una hora pariens, tamquam coagulum
in lacte, fermentum in pasta et museus in odore bono».
57 RECEPTA VTR. CODICIS, R 17/H 6 § 5
ό διάργυρος, ευθύς ρίψε
και τον λίθον μέσα και
ταράξας ρΐψον εις βερ-
γί και εύρήσεις τελειαν
σελήνη ν, όποια σελήνη
εναι δόκιμος εις πασαν
δοκιμασία.
Ή δευτέρα δύναμις αύτοΰ έστιν ούτως δτι ταχύ
αναλύεται εις ύδωρ εις θερμήν κόττρον τοΰ αλόγου,
όπερ το ύδωρ αυτό ούτως ¿ναλυόμενον δύναται εκ
τούτου γενέσται ο αρης είς σελήνη ν και οι πάντες
πλανήται. Έαν απ' αυτήν τήν σελήνην τήν τελείαν
βάλης έναν δράμιν είς άλλα εβδομήντα δράμια τού­
του διαργύρου, θερμού δντος ως άνωθεν εΐρηται, και
ταράξας ρΐψον είς βεργί και εύ ρήσεις παντελείαν
σελήνην.
Ή τρίτη δύναμις αύτοΰ εστίν ευγενέστατη διότι,
εάν απ' αυτόν τον λίθον ούτως στοιχισμένον και
σκευασμένον ως άνωθεν εΐρηται βάλης θερμόν δν
το ύδωρ αυτόν μοίραν α' επάνω είς μοίρας ο' τοΰ

3b-4b βεργί ego : βεργ' Η βέργα Lag || 8 αύτου om. R || ούτως


om. Η || 9 θερμήν Η : -ον R || κόπρον crypt, litteris R : κοπρίαν Η ||
11 ό άρης p e r s i g n u m R : ό άρις et signum marris H || είς R :
ή H || πάντες H : παν ( δ ε ) R || 12 πλανήται (uel αστέρες) ego :
per s i g n u m R H cf. s u p r a , p . 5 3 , 27-28 et p . 5 5 , 5 || 12-16 Έαν
— σελήνην o m . R || 12 απ* αυτήν τήν σελήνην Η coll. in predicta
aqua Sİ V p Pal u i d e adn. 163 || 17 έστιν o m . Η || ευγενέστατη Η :
-στέρα R || 18 στοιχισμένον R : -ος Η || 19 σκευασμένον R : -ος Η ||
βάλης ego : βάλεις R coll. poneres V βάλαι Η coll. pone Bol || 19-
20 Θερμόν бѵ το ύδωρ αυτόν R coll. predicta aqua sit calida Bol : εις
Θερμόν χουνήν Η || 20 μοίραν ego : μοίρα Η p e r c o m p e n d i u m R Ц
επάνω Η : επαν R.
RECETTES COMMUNES, R 17/H 6 § 5 57

mercure. Lorsque le mercure


est chaud, ajoutez la pierre
et après avoir remué, coulez
en barre et vous trouverez
de l'argent pur. Cet argent
résiste à toute épreuve.
Voici sa deuxième vertu. Cette pierre, placée dans du ra-
mier de cheval chaud, se liquéfie vite et grâce à la dissolution
de cette eau, le fer peut devenir de l'argent ainsi que les
autres métaux. Si vous jetez un drame de cet argent parfait
dans soixante-dix drames de vif-argent, chauffé comme dit
plus haut, et qu'après l'avoir remué, vous le coulez en barre,
vous trouverez de l'argent pur163.
Sa troisième vertu est la plus noble. Si de cette pierre,
réduite en ses éléments et préparée comme on Га dit plus
haut, vous mettez de son eau, lorsqu'elle est chaude, 1 partie

163. Cet argent parfait est le métal transmuté par la pierre


liquéfiée. Cette phrase ne se retrouve en latin ni dans le ma-
nuscrit de Bologne, B. Univ. lat. 138 (104), ni dans celui du
Vatican, lat. 4092. Dans les autres versions, elle est remplacée
par : Si in predicta aqua poneres per spatium unius hore sine igne
mercurium, efficietur optimum argentum ad отпет probationem.
58 RECEPTA VTR. CODICIS, R 17/H 6 § 5 - R 1 8 H 7 § l
έρμου, ή γ ο υ ν διάργυρον, και αύτοϋ αναλυμένου ο ν -
TOS, cis χωνίον γενήσονται стсроі λίθοι ο' ή γ ο υ ν
μοΐραι ο' TTOIOUVTCS τάς αύτας δυνάμ€ΐξ ατινας cï-
πομ€ν тгсрі τούτου του λίθου.
R 1 8 Η 7. 1. "Етсроѵ κ€φάλαιον ύδατος επάνω
cis τον κρόνον. — Л а б е βιτριόλο ρωμάνο λίτραν
α', σαλνίτρο λίτρας β', κιννάβαρι λίτρας β'. Τ α ύ τ α
τριψον καθ' ιδίαν, сіта Ινωσον ομού και τρίψον ά μ φ
όλου και α π ' αυτά τα τρίμματα π ο ί η σ ο ν ύδωρ cis
τα π ά ν τ α ώσπ€ρ cíç то аѵо>Ѳсѵ ксфаХаюѵ έποίησας
( ή γ ο υ ν cíç та ύαλία ένδυμένα ν α έ β γ ά λ η ς τό v e p ó ) .
"Оттер έκβαλομένου του ύδατος έάν β ά λ η ς cis αυτό
το ύδωρ έρμήν ζώντα, ή γ ο υ ν διάργυρον, οΰτως си­
ви s άσβ€στών€ται. Και ούτως π ά λ ι ν άσβΰστωμένου
OVTOS o<J>cíXcis τρΐψαι και ßaXciv αυτόν cv τω λ α μ -
πίκω διά να а т а Х а | с і ωσπ€ρ аѵо>Ѳсѵ ¿δίδαξα. Και
μ€θου σ τ ά λ α ξ η , афсЛсЬѵ €υρήσ€ΐς τον έρμήν cis το

1 ήγουν διάργυρον add. Η || αύτου αναλυμένου R : -τός -μένος Η ||


2 χωνίον R : χουν- Η || έτεροι λίθοι om. H || 3 ποιοΰντες ego :
-τας RH || 3-4 είπομεν Η : πομεν R || 4 τούτου του λίθου ego :
τούτον λήθον Η τούτων των λίθων R || 5 ύδατος Η 1 || 6-7 Λάβε —
κιννάβαρι λίτρας β'in ras. R 1 || 6 βιτριόλο Η : βιντ-R || 7 κιννάβαρι
Lag7 : κίνα- R κυνάβαριν ut semper Η || 10 εις το R : ώσ et macula
duarum litterarum in H || 11 ήγουν — νερό add. Η || έβγάλης
Lag : -λη et macula unius litterae H || 12 έκβαλομένου RLag :
-ov H || βάλης H : βα λ ( α ς ) ) R || 13 ήγουν διάργυρον add. H ||
14 άσβεστώνεται R : άζβ- H || Kal — πάλιν iter. H || άσβεστωμένου
ego : άζβεστομέν( ov) Η καλτζηνομενου R || 15 δντος RH : ούτος
Lag || οφείλεις R : -λη Η || βαλειν R : βάλην Η || αυτόν om. H || 15-
16 τφ λαμπίκω Lag / : τω λαμπικ' R τό λαμπήγκο Η || 17 στάλαξη
Η : -ξει R || αφελών R : -ov Η.

R 18 Η 7. 1. Fratrie Helie, Vade mecum, Londin. Sloan. 3457,


xv° s., f. 136-138 (= Slb). Ad teteros codd., uide supra. Item opus
cuiusdam Helie fratrum minorum generalis ad conficiendum
RECETTES COMMUNES, R 17/H 6 § 5 - R 1 8 H 7 § l 58
sur 70 parties de mercure, après liquéfaction, il naîtra dans le
creuset 70 autres pierres ou 70 parties, qui auront les mêmes
vertus que celles que nous avons énumérées pour la pierre164.
R 18 H 7. 1. Autre chapitre, celui de l'eau sur le plomb.
— Prenez vitriol romain 1 livre, sel de nitre 2 livres, cinabre
2 livres. Broyez ces substances séparément, puis unifiez-les,
broyez-les ensemble et réduisez leurs poudres en eau, tout
comme vous l'avez fait au chapitre précédent (c'est-à-dire
que vous extrayez l'eau dans les ballons en verre lûtes)165.
Sur cette eau ainsi extraite si vous versez du mercure vif, il
se calcine bientôt. Lorsqu'il est ainsi calciné, vous devez le
broyer et le mettre dans l'alambic pour le distiller comme
je vous l'ai appris plus haut. Lorsque la distillation est ter-
minée, enlevez le mercure, vous le trouverez calciné dans le

bonum solem super saturnum. Aqua nobilissima. [Aqua ad


solem saturni V] — Recipe uitrioli romani uel cipriani uel co-
porose bene uiridis lb. i, salis petre et cinabrii ana lb. semissem.
Prius puluerisentur omnia : cinabrium, post sal petre, post
uitriolum, post insimul misceantur, bene puluerisando. Post
pone in urinali, optime et perfecte lutato cum bono luto sapien-
tie <et> desiccato, alembico superposito et optime coniuncto et
desiccato. Post pone super furnellum et in cineribus ad distil-
landum. Et fac ignem primo bene lentum. Et ampulla ponatur
bene sub uase alembici et paulatim fortificetur ignis quousque
summitas alembici incipiat rubificari. Et tunc illam ampullam
remoue et statim pone aliam et optime luta ne respiret, fortiter
siccando et fortiter fortificando ignem quousque amplius non
fallet et summitas alembici efficiatur quasi alba. Et tunc for-
tissime fìat ignis quousque non fìat alba. Tunc amitte ignem
donee se bene refriget. Post remoue ampullam et optime Clau-
de os eius ne respiret [...] Et si in ipsa aqua mercurius uiuus
ponatur, statim calcinabitur. Et si, postquam calcinatus fiat,
dicta aqua per alembicum distilletur, remanebit in fundo ip-
sius urinalis ipse mercurius calcinatus et croceus ualde, quia
uirtute aque sic coloratur. Et de ipso sic calcinato et colorato fit
fermentum in aurifera operatione [in — operatione : ad maius
opus, scilicet Bol] ad solem.
59 RECEPTA VTR. CODICIS, R 18 H 7 § 1-2

βάθος του αγγείου ασβεστωμένον και το χρώμα αυ­


τού κίτρινον πολλά. Μετά τη s δυνάμεως του αυτού
ύδατος γίνεται ζύμη εις μέγα έργον τοΰ ηλίου.
2. Ό λίθος δε ό ερυθρός, ώσπερ διδάσκει ό Έρ­
μης και ό 'Αριστοτέλης, ουδέν γεννάται άπό το
νερόν τοΰ κλήματος, άλλ' άπό το ύδωρ της ζωής.
Τό δε ύδωρ της ζωής γεννάται απ' αυτό όπερ ούτως
γίνεται ή σκευασία αύτοΰ. Λάβε άλας άμμωνιακόν,
ήγουν νισαντίρ, λίτραν α' και τριψον ψιλότατα και
βάλε αυτό εις μαρμαρον εις τόπον ψυχρόν και ύγρόν
και εασον ύγρανθήναι τό άλας. Είτα τριψον αυτό
πάλιν μετά πέτρας εως αν γενηται άχαυνόν και
ούτως άψες αυτό να άναλύση, κλίνοντα τό μαρμα­
ρον άπό τό εν μέρος και έχοντα ύποκάτω άγγειον
υέλινον εις τό δεχεσθαι τό καταδαινον ύδωρ. Και
μεθοΰ λύση τό πάν, ίδέ αυτό τό ύδωρ πόσας λίτρας
εστίν. "Οσας δε λίτρας ευρης αυτό, βάλε τόσας
λίτρας άπό τό άλας τό άμμωνιακόν. Είτα ούτως
άναλυμένον τό ύδωρ, λάβε αυτό και στάλαξον εις
τό κέντουκλον. Και μεθοΰ τό στάλαξης τό καθόλου

1 χρώμα Η : -αν R || 2 πολλά R : πολ' Η πολί Lag || 3 μέγα Η :


μ γ σ τ (= μέγιστον) R || 5 γεννάται ego : γενατ(αι) R γίνεται Η ||
6 κλήματος Η : κλήμα in fine 1. R || αλλ* R : άλα H || 8 σκευασία R :
σκεβ- H || 9 ήγουν νισαντίρ add. H || νισαντίρ Lag7 : νησατήρ Η ||
λίτραν α' om. R || ψιλότατα ego : ύψϊλοττ' R καλός Η || 11 αυτό
om. Η || 12 άχαυνόν R : άχαμν- Η || 13 άναλύση Η : -σει R ||
κλίνοντα Η : -αν R || 14 το om. Η || Ιχοντα Η : -αν R || 16 λύση
R : λήσαι Η || ίδέ Η : ΐδε R || 17 εστίν R : έναι Η || δέ om. Η ||
19 το om. R || λάβε αυτό R : άναλημένον Η || 20 το κέντουκλον
Η : cryptographicis litteris ( cum το κέντουκλον transcriptione
R 2 s l ) R H στάλαξης H : -ξεις R.

2. Lapis uero rubeus, ut inquit Aristoteles, Hermes et Arche-


RECETTES COMMUNES, R 18 H 7 § 1-2 59
fond du vaisseau et sa couleur sera fort jaune. Grâce à la vertu
de cette eau, il se formera un levain pour le Grand œuvre de
l'or166.
2. La pierre rouge, comme l'enseignent Hermès et Aris-
tote, ne se forme pas à partir de l'eau de vigne, mais à partir
de l'eau de vie167. L'eau de vie est engendrée de cette eau
dont voici la préparation. Prenez du sel ammoniac168 1 livre,
broyez-le très finement, mettez-le sur un marbre dans un lieu
froid et humide et laissez le sel s'humidifier. Ensuite broyez-
le avec la pierre169 pour le réduire en poudre et laissez-le
se liquéfier, en inclinant le marbre sur le côté et en pla-
çant en dessous un vaisseau en verre pour recevoir l'eau qui
s'écoule170. Lorsque tout est liquéfié, voyez combien il y a
de livres d'eau : ajoutez autant de livres de sel ammoniac
que vous trouvez de livres d'eau171. Cette solution, prenez-la
et filtrez-la dans un linge. Après la filtration de toute l'eau,

laus, [descendit add. V SI Vp Pal] non ab aqua ui tis, ymmo ab


aqua uite. Et aqua uite descendit ab ea cuius quidem de uerbo
ad uerbum compositio talis est. Recipe salis armoniaci subtilis
sime puluerisati lb. in uel quantumuis et pone quamlibet per
se super marmorem in cellario uel in alio loco húmido donec
soluantur. Post mole bene et, fortiter tamen terendo donec fiat
liquidum, et ita dimitte distillare, inclinando lapidem ad unam
partem et supponendo philosophicam tellam uitream in quam
cadet aqua que distillatur ponendo et totum soluatur. Et aqua
dissoluta cuiuslibet per se ad partem pones. Post recipe aquam
dissolutam lb. i, distilla per filtrum et pone dictam aquam in
urinali magno et ipsum urinale pone super furnellum in ci-
neribus et fac in fundo ignem lentum donec fere quarta pars
uel quinta potius in fumum exalatur quod erit humiditas a lo-
co húmido supposita. Post dimitte infrigidari et tunc proice
in dicto urinali in dictam aquam lb. unam de sale petre, post
superpone alembicum et obtura et desicca et distilla aquam a
dictis salibus et serua bene donec opus fiat. Et sic fiat de aliis
libris salis armoniaci cum tantumdem sale petre donec aqua
compleatur. Postea iste aque semisse misceantur et fermenten-
tur [reseruentur V].

168. Sur le terme νισαντίρ, voir supra, p. XLVII.


171. Cette phrase est propre aux manuscrits grecs.
60 RECEPTA VTR. CODICIS, R 18 H 7 § 2 - 3

ύδωρ, βαλε αυτό εις ¿γγεΐον μέγα ύελίνον, και βά­


λε αυτό εις τας στάκτας επάνω εις τον ψοΰρνον και
δος πυρ άχαυνόν άχρι αν έξαλειφθη το τέταρτον ή
το πέμπτον αύτοΰ εις καπνόν' ό δε καπνός εστί ή
όγρώτης ην ελαβεν από τόν τόπον της αναλύσεως.
Είτα εασον αυτό ψυγήναι και, μεθοΰ ψυχρανθτ), ρΐ-
ψον εσωθεν εις αυτό σαλνίτρο λίτραν <". Και επάνω
βάλε λαμπίκο καί πώμασον αυτό καλά και ξή pa­
voν, και στάλαξον αυτό το ύδωρ άπ' αυτά < τ ά >
άλατα καί φύλαξον αυτό εως ώρας χρήσεως. Τού­
το δε γίνωσκε δτι τούτο δπερ έδίδαξα, ουκ εϊπον
οτι το καθόλου ύδωρ όσας λίτρας ευρης αυτό ίνα
το τρίψης καί στάλαξε δια μίαν φοράν, άλλα ανά
μίαν λίτραν καί εις μίαν εκάστην λίτραν του ύδατος
iva βάλης άλας άμμωνιακον λίτραν μίαν καί σαλ­
νίτρο λίτραν i" καί να σκευάσης αυτά ιδίως την
καθεμίαν λίτραν τοΰ ύδατος, είτα ταΰτα τα ύδατα
πάντα ένώσας φύλαξον.
3. Εϊτα λάβε από τόν έρμη ν τόν έρυθρόν (ήγουν
τόν πρώτον) καί άναλυμένον, ως άνωθεν εΐρηται,

1 μέγα om. Η || ύελίνον R : ύέλι- Η || 2 φοΰρνον Η : crypt,


litteris (cum φουρνον transcriptione R 2 s l ) R || 3 άχαυνόν R :
άχαμν- H || 4 αύτοΰ R : αυ τ Η αυτό Lag || έστι per compendium
R : γήναιται H || ή om. H || 5 ήν Ιλαβεν R : καί Ιλαβον Η ||
6 ψυγηναι R : πυγ- Η || 8 λαμπίκο Η : -7ctx' R || 9-10 απ' αυτά τα
άλατα ego : απαυτα (άλατα) R από το άλας Η coll. a salibus Sl b ||
11 δτι τούτο H l m 8 : о т . R || 12 ευρης ego : -ρεις R -ρις Η ||
13 τρίψης ego : τρύψης Η -ψεις R || στάλαξε Η : -ξει R || 15 βάλης
Η : -λεις R || 15-16 σαλνίτρο ego : -νήτρο Η -νιτρ R || 16 σκευάσης
ego : σκεβάσης Η -σεις R || 17 καθεμίαν R : καθήν μίαν Η || τοΰ
ύδατος Η : το ύδωρ R || 17-18 τα ύδατα πάντα R : πάντα τα ύδ- Η ||
19-20 ήγουν τον πρώτον add. Η l s l .
RECETTES COMMUNES, R 18 H 7 § 2-3 60
mettez-la dans un grand vaisseau de verre que vous placez
dans les cendres sur le fourneau172 et vous donnez un feu
léger jusqu'à ce que s'en aille en fumée le quart ou le cin-
quième : cette fumée est l'humidité que prend le produit
dans le lieu de la dissolution. Laissez refroidir la solution ;
lorsqu'elle est froide, versez-y 1/2 livre de sel de nitre. Met-
tez au-dessus le chapiteau de l'alambic, lutez bien et laissez
sécher le lut ; distillez l'eau des sels et gardez-la pour le mo-
ment de l'emploi. Sachez que dans ce que je vous ai enseigné,
je ne vous ai pas dit de broyer et de distiller en une fois toutes
les livres d'eau que vous trouvez, mais une seule livre à la
fois : dans chaque livre d'eau, vous mettez une livre de sel
ammoniac et 1/2 livre de sel de nitre et vous préparez cha-
cune de ces livres d'eau séparément, puis vous les réunissez
toutes et vous les gardez173.
3. Ensuite, après l'avoir dissous comme dit plus haut174,

3. Post recipe dicti mercurii uiui mortificati [rubificad SI


Vp Pal] et dissoluti ut supra une. π, aque primo separate que
minus fortis est et pone in cassia ferrea et mundissima, i. in
cocleari ferreo, super ignem ad bulliendum quousque rubifi-
cetur et quasi admodum sanguinis. De qua aqua sic rubificata
pone tantum quantum de aqua mercurii uiui rubificati et post-
modum dissoluti et tunc efficietur coniunctio aquarum túrbida
[rúbida К tepida Pal] et tunc [uel quantumuis — et tunc от.
Bol] pone in ampulla uitrea in cineribus super furnellum et fac
ignem lentum et sic rubificatur in colore croceo. Et ille est la­
pis preciosissimus in uase uitri [in — uitri : in colore crocei V]
cuius quidem probatio talis est : R/ si de ipso posueris in uase
uitreo uel uitreato, faciet residentiam sic [sicut Boi] optimus
sanguis draconis. Et tunc repone quia perfecta est medicina
tua [perfecta — tua : facta est VSI Vp Pai].

173. La préparation par distillation de l'eau des sels, solu-


tion sursaturée de sel ammoniac additionnée de sel de nitre ou
salpêtre, suit toujours la version du manuscrit de Londres, BL
Sloane 3457. C'est la plus détaillée. On obtient une sorte d'eau
régale, cf. supra, n. 20. Pour la suite, toutes les versions latines
voisinent, mais le manuscrit de Londres reste habituellement
le plus proche.
61 RECEPTA VTR. CODICIS, R 18 H 7 § 3-4
όγγίας β' και ύδωρ πρώτον χωρισμένον ήγουν όλί-
γην δύναμιν έχοντα και βάλ€ αυτό €ΐς χωνίον του
αρεος καθαρόν επάνω εις τό πυρ δια να βράση
άχρι αν γένηται έρυθρόν ως αϊμαν. *Όττερ τό νε-
ρόν ούτως έρυθρώμενον βάλε τόσον από του έρμου
τοΰ ερυθρού και αναλυμένου και τότ€ θέλει λαβείν
ενωσιν έρυθράν των υδάτων. Είτα βάλε αυτό με­
τά αμπούλας τό ύδωρ επάνω εις τάς στάκτας και
δός πυρ άχαυνόν, και ούτως γενήσεται τό τοιούτον
εις χρώμαν κίτρινον. Και εστί τοΰτο λίθος ακριβός
εις χρώμαν κίτρινον όπερ δοκιμάζεται ούτως' εάν
εκ τούτου βάλης εσω εις ύελίον, ποιεί ύπόστασιν
οιονεί δράκοντος αϊμαν, και όταν ïSrjs τό τοιούτον
χρώμα, τότε γίνωσκε ότι εστίν τέλειον.
4. Νυν δε λάβε από τόν ήλιον τόν άσβεστώμενον,
ήγουν μάλαμα καθαρόν, και βάλε εις αυτό τό νε-
ρόν κατά την προρηθεΐσαν μέθοδον του ύδατος του
άνωθεν κεφαλαίου όγγίαν α'* και βάλε ολίγον ύδωρ
εις χωνίον του αρεος του προειρημένου τό σταλαγ-

1 πρώτον χωρισμένον om. Η || 2 αυτό R : αυ^ Η αυτά Lag ||


χωνίον R : χουν- Η || 2-3 τοΰ άρεος per signum R : του άρεος et
signum martis σίδερον Η || 3 βράση ego : -σει R -ot Η || 6 λάβειν
ego : λάβη RH || 7 έρυθράν R : έρηθρα Η || των ύδατων ego coll.
aquarum : το ύδωρ RH || 9 άχαυνόν R : άχαμν-Η || 10 et 11 χρώμαν
Η : χρω1*' R || 11 δπερ om. Η || 12 τούτου R : -το Η || βάλης Η :
-λεις R H έσω om. Η || ποιεί R : τήν Η || καΐ γένη post ύπόστασιν
add. Η || 13 οιονεί R : οίον Η || ϊδης R : ήδής Η || το om. R ||
14 χρώμα Η : -αν R || τέλειον R : -ληια Η || 16 ήγουν — καθαρόν
add. Η ¡Ι δε post αυτό add. Η || 17 τήν R : τον Η || ύδατος ego : υ δρ
R σουτον Η || 18 κεφαλαίου R : καΐφάλαιον Η || ύδωρ Η : ύδων R ||
19 χωνίον R : χουν- Η || του άρεος per signum R : σιδηρον Η ||
19-ρ. 62, 1 το σταλαγμένον R : του -νου Η.
RECETTES COMMUNES, R 18 H 7 § 3-4 61
prenez du mercure rouge (c'est-à-dire le premier), 2 onces,
prenez aussi l'eau séparée la première, c'est-à-dire celle qui
a peu de force175, et mettez-la dans un creuset de fer propre
sur le feu, pour la faire bouillir jusqu'à ce qu'elle devienne
rouge sang. Cette eau ainsi rougie, versez-la dans autant de
mercure rouge et fondu : alors le mélange des eaux deviendra
rouge176. Mettez cette eau dans une ampoule sur les cendres
et donnez un feu léger : le produit va acquérir une couleur
jaune. C'est la pierre précieuse pour la couleur jaune qu'on
essaie ainsi : si vous en mettez dans un ballon177, elle fait un
dépôt pareil à du sang-dragon178 ; lorsque vous voyez cette
couleur, sachez qu'elle est achevée.
4. Maintenant, prenez de l'or calciné, c'est-à-dire de l'or
pur179, mettez-en une once dans cette eau, selon la façon
décrite plus haut dans le chapitre : versez peu à peu dans le
creuset de fer précité l'eau distillée à partir de sel ammoniac

4. Modo recipe de sole calcinato secundum quod in predicta


aqua docetur ι une. et pone paulatim in capsa ferrea cum aqua
supradieta distillata a sale armoniaco et sale petre super len tum
ignem et dissoluetur in aquam, [quam aquam add. Bol V] mis­
ce cum supradieta aqua mercurii rubificati [ut supradictum
est, et aqua magis rubificatur, et fac istas in aquas insimul
bulliré in codiare ferri, scilicet aqua mercurii rubificati add.
Bol V] et aqua prime distillationis separata ab aqua fortissima
et aqua distillata a sale armoniaco et sale petre in qua sal [ sol
Bol] sit dissolutum [in q. s. s. dissolutimi от. V\ quousque
tertia pars sit consumpta [Modo — consumpta : Et habeas de
auro calcinato ut infra et pone paulatim in lento igne in aqua
salis armoniaci et salis petre et dissoluetur in aquam. Quam
aquam ponas cum supradieta aqua argenti uiui rubificati et
aqua que rubificatur s. (et aqua — s. add. SI) in cassia ferrea
et fac bullire omnia insimul, uidelicet istas tres aquas supra-
scriptas quousque consumatur tertia pars SI Vp Pai]. Residuam
uero partem [Residuum u. pone Bol V] in ampulla uitrea in
qua solum tangat aqua [in — aqua : in loco ubi sol nee aqua
tangat Bol V] dictam ampullam. Et descendei [-dent Bol V] in
fundo lapides rubicundissimi resplendentes.
62 RECEPTA VTR. GODIGIS, R 18 H 7 § 4 - 5

μένον από άλας αμμωνιακοΰ και τοΰ σαλνίτρου, και


βάλε αυτό επάνω είς πυρ αχαυνον και θέλει λύσειν
είς ύδωρ. Και μΐξον αυτό με το προειρη μένον ύδωρ
τοΰ έρμου, ήγουν του διαργύρου, τοΰ ερυθρού και
το ύδωρ της πρώτης αναλύσεως το χωρισμένον από
τοΰ ύδατος τοΰ δυνατοΰ και το ύδωρ το άναλυμέ-
νον από το άλας άμμωνιακόν και το σαλνίτρο, εις
όποιον νερόν το άλας ενέλυσεν, και έξαλειφθη ή
τρίτη μοίρα. Το καταλειφθέν δε βάλε αυτό εις αμ-
πουλαν υέλινον είς τόπον ϊνα μήτε ό ήλιος μήτε
ύδωρ προσψαΰσαι και θέλουν καταβή είς το βάθος
της αμπούλας λίθοι ερυθρότατοι λάμποντες.
5. Και εΰγαλον αυτούς τους λίθους και βάλε αυ­
τούς είς ετερην αμπουλαν ύέλινον μακρυλαύκανον
και βάλε το είς κόπρον θερμήν και υγράν ως τό
άνωθεν αύτοΰ μέρος ψαίνεσται εξω από τήν κόπρον
δάκτυλα б', άλλάσσων πάντοτε αυτήν ως άνωθεν
εΐρηται, και έασον ημέρας λ' και θέλει λύσειν είς
ύδωρ. Και |_€avj μετ αυτό το υοωρ εαν προσψαυ-

1 σαλνίτρου Η : σαλον- R || 2 επάνω om. Η || άχαυνον R : άχαμν-


Η || λύσειν ego : λήση Η λυ^ R || 4 ήγουν τοΰ διαργυρου add. Η ||
τοΰ ερυθροΰ Η : το ερυθρον R || 5 της πρώτης R : το ήστερον της Η ||
αναλύσεως R : άνελ- Η || 6-7 άναλυμένον R : άνελ- Η || 8 έξαλειφθή
Η : -θην R || 9-10 αμπουλαν R : άμου- ut semper Η || 10 ίνα
R : να Η || 11 καταβή ego : καταβή R κα^γϊ Η κατά γην Lag7 ||
12 αμπούλας R : άμου-Η || λάμποντες ego :-ον ( * R-οντίαι) Η ||
13 εΰγαλον R : -λαι Η || τους Η : του R || 14 Ιτερην totis litteris
RH H μακρυλαύκανον R : -κινον H || 15 κόπρον crypt, litteris (cum
κόπρον transcriptioneR 2 s l ) R || 16 άπ R : ά π ε Η || κόπρον crypt,
litteris (cum κόπρον transcriptione R 2 s l ) R || 17 πάντοτε ego :
π α ν τ ν R πάντα H || 18 λύσειν ego : -σιν R λήση Η || 19 pr. εάν
deleui || αυτό Η : -τον R || alt. έάν del. Lag.
RECETTES COMMUNES, R 18 H 7 § 4-5 62
et de sel de nitre, mettez-la sur un feu léger et l'or va s'y
dissoudre. Mélangez cette solution avec l'eau mentionnée
plus haut, composée de mercure rouge et de l'eau séparée
de l'eau forte lors de la première dissolution ainsi que de
l'eau obtenue à partir du sel ammoniac et du sel de nitre, eau
dans laquelle le sel a été dissous, et de ce mélange, laissez
évaporer le tiers180. Ce qui reste, mettez-le dans une ampoule
en verre dans un lieu que n'atteint ni le soleil ni l'eau, il se
déposera dans le fond de l'ampoule des pierres très rouges
et brillantes.
5. Enlevez les pierres181, mettez-les dans une autre am-
poule au long col que vous placez dans du fumier chaud
et humide, de façon que le col dépasse de 4 doigts. Chan-
gez le fumier sans cesse, comme dit plus haut, et laissez 30
jours : les pierres se liquéfieront en eau. Si avec cette eau

5. Quos ab aqua separatos si posueris in ampulla uitrea cum


longo collo in fimo equi calido et húmido, in [ita V] tantum
quod superficies colli sit super fimum, remutando sicut decet
equinum fimum, et sic remaneat per unum mensem et dissol-
uetur in aquam. f De add. Bol V] Qua aqua si tetigeris lunam uel
uenerem sine igne deaurabitur extra et si in dieta aqua posue-
ris de predictis laminam calidam, uidebis esse bonum aurum
intus et extra, licet tarnen non sit bene perfectum per testi-
monium supradictorum [filosoforum «non potest fieri nisi de
saturno, quia, ut filosofi dixerunt, manifestum saturni est se-
cretum solis et occultum saturni est manifestum solis», et ideo
uocauerunt ipsum aurum filosoforum et aurum leprosum add.
Bol V (aurum filosoforum et aurum leprosum Boi V : aurum
perfectum uel non uerbo SI)].

180. Le terme ολίγον traduit paulatim, αναλύσεως distillationis.


Le manuscrit latin Londres, BL Sloane 3457, comporte une la­
cune en cet endroit. Les différentes versions latines sont très
hésitantes pour ce passage.
181. Ici commence la réduction des pierres rouges en leurs
éléments, comme on Га fait plus tôt pour les pierres blanches
en R 17 H 6.4 et n. 159.
63 RECEPTA VTR. CODICIS, R 18 H 7 § 5-6
ση s σελήνην ή αφ ροδί τη ν χωρίς πυρ, θέλει χρυσωθή
έξωθεν και, ει σε αυτό το ύδωρ βάλης πέταλον οϊον
βούλει, θέλει χρυσωθή εσω και εξω, καλά και αν
ούκ εστίν ήλιος καθαρός, διότι ó τέλειος και καθα­
ρός και θαυμαστός ήλιος ου δύναται γενέσθαι ει μη
από τόν κρόνον, ήγουν μολύβι, δτι, καθώς λέγουν οί
φιλόσοφοι δια τόν κρόνον δτι εστίν ήλιος κρυφός,
και διό τοΰτο έκάλεσαν αυτόν χρυσόν μιασμένον,
εις δε άλλον τρόπον καλείται χρυσός άχρυστος.
6. Συ δε λάβε <τό προειρημένον ύδωρ ποιοΰν>
TOS άνωθεν δοκιμάς και βάλε εις την γήν διά νά
στοιχισθη άχρι ημέρας λ', <εϊτα εις άμμον υγράν
ημέρας λ',> είτα πάλιν βάλ' το εις τον αέρα διά
ετέρας ημέρας λ' ένθα μήτε ό ήλιος μήτε ύδωρ
ττροσψαΰσαι αυτό, ώσπερ έποίησες εις τό άνω κε-
φάλαιον τής σελήνης, και ούτως θέλει γένειν εις τήν
αμπουλαν λίθος ερυθρότατος. "Οντινα λίθον εάν βά-
λης απ' αυτόν μοίραν α' εις μοίρας ο' του κρόνου,

1 et 3 χρυσωθή Η : -θην R || 2 εί σέ αυτό Η : έαύτό R εί


εις εαυτό Lag || βάλης Η : -λεις R || πέταλον crypt, litteris (cum
πέταλα transcriptione R 2 s l ) R : -λα Η || 3 καΐ άν Η : καΐ έαν R ||
4 ούκ Ιστιν R : ουδέν ένε Η || 5 γενέσθαι RLag 7 : -σται Η ||
6 από τον (κρόνον) R : άπε του κρόνου et signum saturni Η ||
ήγουν μολύβι, add. Η || 7 κρυφός R : καΐ φός Η || 9 άχρυστος
Η : άχρησ- R άχροίιστος Lag || 10 τό — ποιούν addidi coll. recipe
predictam aquam/orientent probationes prescriptas uide adn. 183 ||
12 στοιχισθη ego : στιχησθή Η στοιχειωστη R || 12-13 εϊτα —
ημέρας λ', addidi coll. per mensem et arena madida per mensem
uide adn. 183 || 13 πάλιν R : -λαι Η || βάλ' το o m . R || 13-14 δια
ετέρας Η : δι έτερες R || 14 ó om. Η || 15 εις iter. R || 16 της
σελήνης Η : είς τήν σελήνην R || γένειν ego : -νην RH || 17 λίθος
ερυθρότατος R : λίθοι -τοι Η || "Οντινα RLag' : ο?τιναν Η || εάν R :
καΐ άν Η || 17-18 βάλης Η : -λεις R || 18 μοιραν ego : μίρα Η μ01 R.
RECETTES COMMUNES, R 18 H 7 § 5 - 6 63

vous touchez de l'argent ou du cuivre, sans feu, il sera doré


extérieurement et, si dans cette eau vous mettez une feuille
de n'importe quel métal, elle sera dorée à l'intérieur et à
l'extérieur, bien que ce ne soit pas de l'or pur, parce que l'or
parfait, pur et admirable ne peut pas se former, si ce n'est à
partir du plomb ; car, comme les philosophes disent à propos
du plomb qu'il est de l'or caché, ils l'appellent aussi de l'or
malade ou, d'une autre façon, de l'or qui n'en est pas182.
6. Prenez <cette eau après l'avoir> essayée comme aupa-
ravant et enterrez-la 30 jours pour qu'elle soit réduite en ses
éléments, <placez-la ensuite dans un bain de sable pendant
30 jours>, ensuite, pendant 30 autres jours, mettez-la à l'air
dans un endroit que ne touche ni le soleil ni l'eau, comme
vous l'avez fait au chapitre précédent, celui de l'argent183 : il
se formera dans l'ampoule une pierre très rouge. Si de cette

6. Item accipe predictas probationes [Tu ergo recipe su-


pradictas probationes Bol V Tu ergo recipe predictam aquam
suprascriptas uirtutes facientem Vp Pal Recipe predictas aquas
suprascriptas probationes facientes SI] et pone in terra ad ele-
mentandum per mensem [in arena madida per m e n s e m add.
Vp Pal] et post in aere per alium m e n s e m , in loco ubi sol, aqua
nee pluuia tangat dictam ampullam et semper erit in ampul-
la lapis rubicundissimus. De quo si posueris ι une. super LXX
[LX SI Pal] une. stanni [saturni Bol V] in crucibulo ad i ğ n e m
fusum [-si Bol], habebis in una hora LXXX [LX Bol VSI Vp Pai]
une. soHs perfecţi ad omnes examinationes [une. — examina
tiones : une. puri et optimi solis ad omnem probationem SI Vp
Pai une. solis perfectissimi ad omne iudicium Boi].

183. Le grec suit le texte lacunaire du deuxième groupe. Je


corrige d'après Vatican, Pal. lat. 1267 et la marche parallèle des
opérations du chapitre précédent. Vatican, Pal. lat. 1267 : recipe
predictam aquam suprascriptas uirtutes facientem, pone in terra ad
elementandum per mensem, in arena madida per mensem et in aere
per mensem.
64 RECEPTA VTR. CODICIS, R 18 H 7 § 6-7
ήγουν εις μολυβιν Δ' ο', είς χωνίον αναλυμένο ν,
τότε OéXcis €χ€ΐν ευθύς то καθόλου ήλιον καθαρόν
€Ís παντοίαν δοκιμήν κατά την βοήθ€ΐαν τοΰ θεοΰ.
7. Aí δυνάμ€ΐς бе αύτοΰ είσιν πολλές' ή πρώτη
5 δυναμις αύτοΰ έστιν οτι ταχύ αναλύεται είς ύδωρ
έν κοπριά' ή β' οτι ταχύ πήγνυται είς τον αέρα.
"Οπ€ρ άναλυμένον έάν το βάλης cis τον κρόνον,
€ύθύς γυρίζει είς ήλιον. Και ευθέως πήγ€ται, δπ€ρ
πηγνύμενον και τετριμμένον, έαν βαλης μίαν μοίραν
10 είς ο' τοΰ έρμου, ήγουν διαργυρου, θερμού οντος
τοΰ έρυθροΰ και αναλυμένου, θέλεις εχειν μοίρας
ο' άπό τοΰ λίθου τοΰ άνωθεν είρημένου και ποιειν
αύτω πάσας τάς άνωθεν είρημένας δυνάμεις.

1 ήγουν — ο' add. Η || χωνίον R : χουν- Η || 5 αναλύεται R :


-λύσεται Η || 6 έν κοπρία crypt, litteris (cum εν κοπριά transcrip-
tíone R 3 s l ) R : εις κοπριά Η || πήγνυται Η : юр* R || αέρα Η :
-αν R || 7 "Οπερ R : ούτως Η || βάλης Η : βαλ' R || 9 βάλης Η :
-λεις R || 10 ήγουν διαργυρου add. Η || θερμού RLag 7 : -μον Η ||
11 αναλυμένου RLag7 : -νον Η || εχειν R : Ιχη Η || 12 άνωθεν
om. Η || ποιειν R : -εις Η || 13 αύτφ Lag7 : αυτό RH || είρημένας
RLag : ήριμέ-μενας in fine et initio 1. Η.

7. Item uirtutes huius lapidis rubei sunt [Virtutes uero huius


lapidis multe sunt Bol V] : una [prima Bol V] est quod cito
dissoluitur in aquam in fimo equino ; alia [secunda Bol V] uir-
tus est quod cito congelatur in aere. Quo dissoluto si posueris
[ supra plumbum, de facili efficietur sol. Statim congelaretur in
aere, de qua congelatione puluerisata si poneres add. SI Vp Pai]
ι une. super LXXX [LXX Boi V Vp LX SI Pai] une. mercurii rubifi­
c a d et dissoluti calidi, habebis LXXX [LX Boi V SI Vp Pai] une.
lapidis supradicti ad omne iudicium [ad — iudicium : facien-
tis omnes predictas probationes SI Vp ad o m n e m probationem
faciendam Boi].
RECETTES COMMUNES, R 18 H 7 § 6-7 64
pierre, vous projetez 1 partie sur 70 parties de plomb fondu
dans un creuset, vous obtiendrez aussitôt de l'or pur à toute
épreuve, avec l'aide de Dieu.
7. Les vertus de la pierre sont nombreuses : la première
est qu'elle fond facilement dans le fumier ; la deuxième est
qu'elle se coagule rapidement à l'air. Ainsi, si vous proje-
tez la pierre dissoute sur du plomb, immédiatement il se
transforme en or. Et elle se coagule vite : lorsqu'elle est
coagulée et broyée, si vous en projetez une partie sur 70
parties de mercure rouge chauffé et fondu, vous obtiendrez
70 parties 184 de la pierre nommée plus haut et vous leur en
donnerez toutes les vertus citées185.

184. Les chiffres latins varient suivant les versions qui hé-
sitent entre LX (5/), LXX (Bol V Vp) et LXXX (S/ 6 ). Lagercrantz, éd.
p. 44 et 63, propose ο <α'>. Mais la pierre transmute le métal
sans y ajouter du poids, l'auteur considérant que la pierre est
un agent transmutateur sans réalité matérielle, cf. supra,fìnR
17 H 6, où le texte grec du Parisinus apparaît comme corrigé.
185. En résumé, les chapitres R 16 H 5 et R 17 H 6 consti-
tuent une préparation d'une pierre philosophale pour l'œuvre
au blanc, comprenant I o une préparation d'acide nitrique,
2° une dissolution de nitrate d'argent, 3° une dissolution
de nitrate de mercure, 4° le mélange des deux solutions, 5°
l'évaporation du tiers et la formation de cristaux blancs, 6° la
réduction de ces cristaux en leurs éléments, 7° la production de
la pierre blanche et sa multiplication. En parallèle, le chapitre
R 18 H 7 constitue une préparation d'une pierre philosophale
pour l'œuvre au rouge, comprenant I o une préparation de mer-
cure rouge ainsi qu'une préparation d'eau de deux sels, 2° une
dissolution de mercure rouge dans l'acide nitrique ou eau forte,
3° une dissolution d'or dans l'eau des deux sels, 4° le mélange
des différentes eaux, 5° l'évaporation du tiers et la formation
de cristaux rouges, 6° la réduction de ces cristaux en leurs élé-
ments, 7° la production de la pierre rouge et sa multiplication.
Ces préparations sont assez simples et claires à défaut d'être
efficaces. Elles appliquent des idées exprimées souvent par les
médiévaux, comme : le mercure est la matière première des
métaux ; le ferment de l'argent est l'argent, le ferment de l'or
est l'or ; la pierre doit être réduite en ses éléments. Ou encore :
il faut purifier les substances avant de les mettre en œuvre ; le
plomb est de l'or caché.
<Appendix : receptum magicum e
codice Pausino gr. 2419, f. 2 7 1 ^

Псрі του ποιήσαι ύδωρ оттер Ιαν ρίψη s μίαν φόλ-


λαν να γένηται τρίμμαν. — Έπαρον βεντριόλο
5 ρωμάνο λίτραν α', σαλνίτρον λίτραν <", κιννάβαρ
λίτραν tf'. Και τρίψας ομού ταΰτα βάλ€ τα cis ύε-
λίνον λαμττίκον και στάλαξον αυτά ωσπερ ειρηθη
όπισθεν π€ρί των σταλαγμάτων τη s άρχιμίας. Και
λάβε από το ύδωρ δ μέλλει σταλάξαι και στάξον
10 άνωθεν χαλκόν. Και ει μεν αφρίζει ωσπερ το otos
cis την γη ν, τότ€ εστίν καλόν' ει δ' ουν, ουκ εσ-
τιν καλόν. Πάλιν βάλε το να στάλαξη, και τούτο
ττοιήσον άχρι αν ϊδη5 δτι εστί καλόν. Και δταν ϊδη$
δτι εστίν καλόν, τότε λάβε αυτό και φύλαξον. Και
15 αυτό το ύδωρ €is οίον μέταλλον έμβή, φθείρει το
και μεταφέρει το εί$ πούλβερην, πλην δε τον ήλιον
και την σελήνην και τον έρμήν ου μέλλει καλτζι-
νάρη, άλλα και eis ούσίαν ύδατος μεταφέρει αυτά
και λαγαρίζει, και το μεν καθαρόν ΐσταται, το δε
20 έναπολειφθέν γίνεται ώς τρίμμαν.
<Appendice : recette magique :
Parisinus gr. 2419, f. 271 >
Fabrication d'une eau qui réduit en poudre une pièce de
monnaie que l'on y jette. — Prenez vitriol romain une livre,
sel de nitre une demi-livre, cinabre une demi-livre. Broyez-
les ensemble, placez-les dans un alambic de verre et distillez
comme on le dira plus loin à propos des distillations alchi-
miques186. Prenez l'eau qui distillera et laissez-la tomber sur
du cuivre. Si elle écume comme du vinaigre sur la terre,
elle est bonne ; sinon, elle n'est pas bonne. Recommencez
la distillation jusqu'à ce que vous voyiez qu'elle est bonne.
Lorsqu'elle vous paraît convenir, recueillez-la et conservez-
la. Cette eau, mise en contact avec n'importe quel métal, le
détruit et le transforme en poussière, à part l'or, l'argent et
le mercure qu'elle ne calcinera pas, mais elle les transfor-
mera en une substance d'eau et les purifiera : la partie pure
subsistera, le reste deviendra une sorte de poudre187.

186. Renvoi à la recette R 16.1, traduite du Vade mecum de


Frère Élie.
187. Cette recette n'est pas à proprement parler une recette
alchimique. Elle fait partie d'une suite de recettes magiques
merveilleuses (voir p. xrv-xv) : il s'agit ici d'un tour de magie
qui consiste à faire disparaître une pièce de monnaie dans de
l'eau, mais pas dans n'importe laquelle. Le prestidigitateur uti-
lise une eau qui a la même composition que celle utilisée par
Frère Elie dans le Vade mecum et dont les propriétés chimiques
sont ici très bien décrites. D'après celles-ci, il s'agit bien d'eau
forte, c'est-à-dire d'acide nitrique, HNO3. — La même recette se
retrouve dans ΓAmbrosianus gr. H 2 inf., f. 266, au milieu d'une
série d'autres manifestement copiées du Parisinus gr. 2419.
LA CHRYSOPÉE DE COSMAS

INTRODUCTION"

Il existe dans la Collection des anciens alchimistes grecs une


suite de recettes1 que M. Berthelot désigne tantôt par les
mots « traité de Cosmas »2, tantôt par Chrysopée de Cosmos,
expression qui reprend la traduction partielle de son titre
grec3, ερμηνεία της επιστήμης της χρυσοποιίας Ιερομόναχου
του Κοσμά. La tradition alchimique est muette à son pro-
pos, mais à en juger par sa langue, Ch.-É. Ruelle et lui-même
croient le traité d'une époque très récente4. Toutefois J. Bi-
dez, dans son édition de YÉpïtre sur la Chrysopée de Psellos,
nous apporte une précision intéressante : il découvre que
les paragraphes 4 à 8 du texte de Cosmas sont des recettes
extraites de l'œuvre de Psellos gravement mutilées par des
omissions accidentelles et provenant d'une tradition manus-
crite tardive 5. J. Letrouit élargira au texte complet de Cosmas

* Pour les abréviations, voir supra, p. cxi-cxin.


1. CAG, II, p. 442-446, texte ; CAG, III, p. 416-419, traduc-
tion.
2. CAG, I, p. 203, et III, p. 416, n. 1.
3. CAG, I, p. 197.
4. CAG, III, p. 416, n. 1.
5. CMAG, VI, p. 16-18.
сххх INTRODUCTION

l'étendue de cette source partielle6. À tort, comme le montre


la lecture du recueil.

i. MANUSCRITS

Le texte est d'apparition tardive. Il n'est pas dans le Mar


cianus gr. 299 et s'il se rencontre dans le Parisinus gr. 2325
(= В), un bombycin que l'on date du xme s., c'est dans une
addition finale postérieure écrite au xve s.7. On le retrouve
dans le Paiisinus gr. 2275 (= C), écrit à Venise en 1465.
Le copiste Emanuel Rousotas l'ajoute après son colophon8.
D'après Ch.-É. Ruelle, le manuscrit dans son ensemble pa-
raît une copie directe du précédent, B, mais, comme il le
précise dans son édition, cela ne vaudrait pas pour le dernier
texte, ajouté après coup dans B 9 . Cette Chrysopée est incor-
porée dans le Parisinus gr. 2327 (= A), terminé à Héraklion
en 1478 10 . Ce manuscrit contient en première partie, rangés
dans le même ordre, les textes de В, у compris celui de Cos-
mas, et il y ajoute ensuite des traités qui lui sont propres. Le
même recueil apparaît aussi dans le ScorialensL· gr. I . f . l l u ,
copie de A, du xve s. également, ainsi que dans le Laurentia-
nus gr. 86.16 (= L), daté de 149212. Ce manuscrit présente

6. J. Letrouit, « Chronologie des alchimistes grecs », p. 69 :


« J. Bidez a montré que L'explication de la science de la chrysopée
par le hiéromoine Cosmos n'était qu'une suite d'extraits à peine
retouchés provenant de manuscrits récents de la lettre de Psel-
los ».
7. Voir CMAG, I, p. 16.
8. Colophon au f. 122v : αύτη ή βίβλος λέγεται ίερα τέχνη* ήπερ
έστι 'Ιμανουήλου του 'Ρουσωτα* γραφεΐσα έν Ένετίας εν Ιτει £ ω ^ ω ο ω
τρίτω ( 1465 ). φευρουαρίου κε έγράφη δέ εφ' ήμερων κ', voir CMAG,
I, p. 82.
9. Voir CAG, II, p. 4 4 2 , n. 1.
10. Voir CMAG, I, p. 38.
11. Voir CMAG, V, 1, p. 21 et CAG, I, p. 187 et 2 0 4 ,
confirmé par CMAG, VI, p. 10.
12. Voir CMAG, II, p. 57.
GOSMAS : LES MANUSCRITS cxxxi
un texte très proche de A, bien que ses rubriques soient ran-
gées dans un ordre différent, et il est difficile de dire s'il est
copié de A ou s'il en est le jumeau13. On rencontre encore
l'ouvrage dans des manuscrits plus récents, copiés soit sur le
Parisinus gr. 2327, soit sur le Laurentianus14 : le Parisinus
gr. 2249, copie de A pour cette partie d'après Ch.-É. Ruelle,
et le Marcianus Appendix ms. cl. IV, 41, apparenté au manus-
crit de la Laurentienne15, tous deux du xvie s. S'y ajoutent
deux manuscrits de Copenhague du xvnie s., le HavniensL·
Fabr. 93,4 o16 et le Havniensis Fabr. 61,4 o17 , dérivés de A.
En outre, le manuscrit d'Oxford, Bodleian . Arch. Selden
В 18 (3364), xvıe s., f. 204 v , contient seulement l'incipit du
texte jusqu'à δεΐ(τοα)18.

a. FILIATION DES MANUSCRITS

J'ai vu sur reproduction photographique les extraits conte­


nus dans les manuscrits de base que sont A, В, С et L. Le
texte étant très court, alors qu'est sans doute très important
le nombre de manuscrits du xve s. qui ne sont pas parve-
nus jusqu'à nous, on peut difficilement tirer des conclusions
décisives à propos de leur filiation. On peut cependant re-
marquer ceci :
— L'encre du manuscrit В a pâli et est devenue souvent illi-
sible, ses marges ont parfois été restaurées, entraînant la

13. Pour la discussion générale de la parenté des manus-


crits alchimiques, voir Michèle Mertens, Alch. gr., ГѴ, 1, p.
xxn-XLii, et sa bibliographie. Voir aussi pour la connaissance
des alchimistes grecs par les humanistes et leurs traductions la­
tines, S. Matton, « L'influence de l'humanisme sur la tradition
alchimique », Micrologie, III (1995), p. 279-345. Ici, p. 314-321.
14. Voir CMAG, I, p. 110 et CAG II, p. 442.
15. Voir CMAG, II, p. 125.
16. Voir CMAG, IV, p. 348.
17. Voir CMAG, IV, p. 366. Le texte est mutilé.
18. Voir CMAG, III, p. 20.
CXXXII INTRODUCTION

disparition de certaines lettres : le texte devient ainsi très


partiel.
— G est-il copié sur В ? D'après Ch.-É. Ruelle, G serait co-
pié sur В pour le reste du manuscrit, mais les deux textes
de Gosmas auraient une souche commune, tout en étant in-
dépendants. En effet, outre des variantes peu importantes,
В présente un saut du même au même : il termine son folio
181 v avec αν- de ανθράκων (GAG, II, p. 443, 10; ici, p. 68,
1) et commence son folio 182 avec άμφω (GAG, II, p. 444,
4; ici, p. 69, 7), tandis que le texte de Gosmas est entier
dans G où le passage manquant de В occupe vingt lignes.
Cependant, vu l'état déplorable dans lequel se trouve В et
son nombre de lignes par page tellement variable, je pense
qu'il n'est pas impossible qu'il ait perdu, entre les folios 181
et 182, un folio qui aurait contenu autrefois cette partie du
texte. De plus, В intercale entre les paragraphes 7 et 8 de
Berthelot et Ruelle un extrait du § 11 de YÉpître sur la Chry
sopée de Psellos, non repris dans les autres manuscrits : j'ai
pu lire ou deviner sur le f. 182v le texte de l'édition Bidez19
p. 38, 5-11. В est aussi le seul à gloser μήνη, et cela dans
le corps du texte. D'autre part, С laisse deux fois un blanc
pour un mot qu'il n'a pu lire dans son modèle, seulement les
passages de В qui y correspondraient manquent : l'un aurait
dû être inclus dans sa lacune et l'autre est illisible.
— A est très proche de C. À première vue, il pourrait en
être copié, comme le conjecture Ch.-É. Ruelle20. La plupart
des variantes sont purement orthographiques, cependant A
présente une orthographe plus correcte que G, et certaines

19. Le folio a été consolidé sur tout son pourtour, effaçant


chaque fois à gauche et à droite au moins trois lettres. A partir
de la ligne 8, seul le début de la ligne est plus ou moins lisible.
Του χαλκού σώμα έλάσας ό / κος όμαια τη/α γλώσα επιμηκ / γασαι.
ήτα δ' Ιπ ανθρακω / ος έπ αυτόν το / ύπεραινων / νυν δέ άττεικης / λαξ
νώτα και / ... ηδη συ κα / το γλαυκον / χρισι.
20. CAG, II, ρ. 4 4 2 , . 1.
COSMAS : LES MANUSCRITS cxxxiii
discordances peuvent s'expliquer à larigueurcomme le rem-
placement d'èyéveTO par γέγονεν. L'un des deux blancs de C,
celui de С AG, И, р. 443, 14 (ici, p. 68, 5) a bénéficié dans
A d'une correction de seconde main ; il en va de même pour
μησήν de G, corrigé en A en δμισιν, GAG, II, p. 446, 10 (ici,
p. 75,18-19a). Mais ce qui est plus difficile à admettre, c'est
que le mot γυρον, CAG, II, p. 445, 13 (ici, p. 73, la), qui
n'existe pas dans G où il est remplacé par un blanc, ait pu
être copié par A. Pour suivre Gh.-É. Ruelle, il faut suppo-
ser que le copiste de A, Théodore Pelecanos, est un copiste
« intelligent » qui amende le texte qu'il a devant les yeux,
ce qui n'est pas impossible quand on sait qu'il l'avait copié
pour son usage personnel21. Toutefois J. Bidez l'a qualifié
d'« illettré », commettant des fautes grossières22 dans sa co-
pie de VÉpître sur la Chrysopée de Psellos aux folios 1-7 de
ce même manuscrit. Mais les fautes pouvaient déjà se trou-
ver dans son modèle : entre Michel Psellos (1018-1078) et
Théodore Pelecanos, il y a trois siècles et de nombreuses
copies. Il faudrait observer la correspondance entre les deux
manuscrits dans des passages plus étendus pour arriver à une
certitude. D'autre part, С est copié à Venise et A est terminé
à Héraklion, ce qui n'exclut pas qu'il ait été commencé à
Venise, les communications entre les deux villes étant fré-
quentes, puisque la Crète était alors sous la domination de
Venise.
— A et sont pratiquement identiques, mais les deux cor-
rections de seconde main de A sont incorporées au texte dans
L, alors que la première était erronée. De plus, présente
un saut du même au même (GAG, II, p. 444, 11 ; ici, p. 69,
12-16), tandis que le texte de A est complet. A ne peut donc
être copié sur L, mais peut avoir été copié sur A.

21. Voir colophon du manuscrit, f. 291 : Έτελειώθη ή παρ­


ούσα βίβλος δια χειρός έμου Θεωδώρου του Πελεκάνου... καΐ Ισται ή
βίβλος αυτή έμοΰ Θεωδώρου του Πελεκάνου...
22. C M A G , V I , p . 10.
схххгѵ INTRODUCTION

En résumé, en ce qui concerne le texte de Cosmas, paraît


copié de A, A serait peut-être copié de С - à moins que ce
ne soit de son modèle -, G et В sont assez proches là où В est
lisible, mais leur parenté est impossible à préciser vu l'état
actuel de B. Dans ces conditions, j'ai basé mon édition sur
le manuscrit G.
D'autre part, le Vaticanus gr. 1174, xve-xvie s., ff.
153-155 v23 , et le Neapolitanus gr. III.D.18, xvie s., ff. 159-
163, sa copie, contiennent une préparation analogue aux
paragraphes 9-11 de Gosmas dans une version un peu dif-
férente. Un texte identique au Neapolitanus se retrouve dans
VOttobonianus gr. 60, f. 43-44 24 . Cette version a été édi-
tée par J. L. Heiberg en CMAG, II, p. 334-336, d'après
le Vaticanus et VOttobonianus. J'ai vu sur reproduction
photographique les extraits des manuscrits Vaticanus et Nea
politanus et je les ai édités en parallèle avec ceux de Gosmas.

3. LANGUE, SOURCES ET STRUCTURE

À la lecture du texte, ce qui frappe d'abord c'est la diffé-


rence de langue suivant les paragraphes. J'analyserai donc le
texte paragraphe par paragraphe.
Le § 1 est une adresse à un ami précis peut-être, à un autre
religieux ou bien au lecteur anonyme25. On y relève tous les

23. CMAG, II, p. 61, place ce manuscrit au xvi e s., mais M.


Martelli m'a fait remarquer que le manuscrit était déjà cité dans
le catalogue de Bartolomeo Platina de 1475, cf. R. Devreese,
Le fonds grec de la Bibl. vaticane des origines à Paul V, p. 55 et
479. Voir aussi CAG, I, p. 191-193. Berthelot date la partie la
plus ancienne du xv e s., mais les f. 153-155v sont d'une main
plus récente. Voir aussi l'article de S. Matton, « L'influence de
l'humanisme... », Micrologus III (1995), p. 318.
24. Sur ce manuscrit, voir CMAG, II, p. 70.
25. J. Bidez, CMAG, VI, p. 18, se demande s'il ne faut pas
voir dans cette adresse une imitation du début de VÉpître de
Psellos. Je ne le pense pas car cette mention est banale en alchi-
COSMAS : STRUCTURE cxxxv
poncifs habituels aux textes alchimiques : science mystérieuse
dévoilée par faveur spéciale au lecteur pour qu'il ne s'égare
pas, difficulté de l'œuvre, citations des grands maîtres. Les der-
niers mots annoncent les paragraphes suivants.
Le § 2 est une transmutation d'argent en or opérée par
une poudre de projection (ξηρίον) composée d'or en poudre,
de rouille et de sel ammoniac liés par du jaune d'œuf, di-
gérés dans le ramier et cuits dans une coquille d'œuf. La
recette a des allures antiques par l'importance accordée à
Γίός et par son vocabulaire : μίγμα, άποκλύζω, φρύττω, mots
des vieux auteurs, que l'on trouve cependant encore chez
Psellos, ainsi que μήνη, mot poétique rare qui est chez le
pseudo-Démocrite. Sa grammaire présente quelques parti-
cularités non classiques, mais elles se rencontrent déjà dans
la κοινή. D'autre part, y apparaît un mot récent, τζαπαρι-
κόν, qui pourrait cependant être la transcription d'un signe
du sel ammoniac, et θαμινά est glosé (ainsi que μηνή dans
B). Cette dualité de style fait penser à une recette ancienne
modernisée.
Après une transition qui donne les sources de la recette
précédente et de la suivante (l'une est tirée de l'art des
Anciens, l'autre provient de Zosime), le § 3 est aussi une pré-
paration de poudre de projection devant transmuter l'argent
en or, mais elle utilise cette fois-ci des produits organiques.
Bien qu'elle ne fasse pas partie des extraits de Zosime que
nous connaissons, elle l'évoque en effet, car elle reprend tex-
tuellement une de ses phrases et une recette à base d'oeufs
existe chez lui. Le codex Holkhamieus gr. 109 contient égale-
ment cette recette, la seule de langue savante au milieu d'un
recueil très démotique où elle est anonyme26.
Ces trois paragraphes constituent un tout cohérent pour la
langue, mais aussi pour la forme : il s'agit de deux recettes

mie. Monsieur A.-Ph. Segonds me fait remarquer que la formule


utilisée (διατήνσήν αγάπηv) est spécifique du langage ecclésias-
tique.
26. Cf. supra, H 4.
CXXXVI INTRODUCTION

précédées d'une introduction, reliées par une charnière et


terminées par une finale.
Les §§ 4-8 sont introduits par un nouveau titre, ετέρα ερ­
μηνεία, et sont écrits dans une langue plus précieuse : ils
sont tirés de YÉpître sur la Chrysopée de Psellos qu'édita J.
Bidez27. Le copiste en a repris les exemples pratiques sans
mentionner sa source. Ces extraits ont été transcrits d'après
un manuscrit de la classe b et plus spécialement du groupe
d28. Le texte des manuscrits de ce groupe est très altéré29 et
la transcription de Cosmas va encore le remanier. J. Bidez re-
lève le remplacement de θείον άπυρον par τεάφην, l'addition
de la glose expliquant les vases de Thériclée et la transforma-
tion du Pactole en « petit plat ». On y ajoutera la modification
de toutes les finales de paragraphes, certaines déjà transfor-
mées dans la tradition manuscrite de Psellos, ainsi que la
modernisation du vocabulaire (αναλύω au lieu de τήκω) et
de la syntaxe (addition de prépositions et parataxe au lieu
d'hypotaxe). Pour le fond, ces extraits reprennent des procé-
dés et des ingrédients proches de ceux du pseudo-Démocrite
et du papyrus de Leyde.
Précédés d'un signe de croix, les §§ 9-11 sont rédigés dans
une langue beaucoup plus moderne, proche de celle que l'on
rencontre dans le Parisinus gr. 2419 et dans YHolkhamicus
gr. 109. Le § 9 décrit une préparation de cuivre calciné. Le
§ 10 est une sublimation d'un mélange contenant du mer-
cure très clairement expliquée. Dans le § 11, on fabrique
un alliage qui a l'aspect de l'argent. Ces trois paragraphes
constituent une seule recette pratique, plus moderne éga-
lement par l'importance accordée à la calcination ou à la
sublimation des ingrédients30.

27. CMAG,VI,p. 1-43.


28. CMAG, VI, p. 16-18.
29. CMAG, VI, p. 13.
30. Je remercie spécialement monsieur le Professeur B.
Mahieu qui m'a aidé à en préciser le déroulement.
GOSMAS : AUTEUR CXXXVII

4. LIMITES DU RECUEIL ET PERSONNALITÉ DE L'AUTEUR

La différence de langue est parallèle à la différence des


sources. La question se pose alors de savoir où arrêter le
« traité de Cosmas ». La réponse se trouve, je crois, dans la
disposition des titres du manuscrit С : le copiste marque bien
les trois parties du texte en écrivant les trois titres des § 1,
§ 4 et § 9 au centre de la page, ce qu'on ne trouve que chez
lui. La différence de style constatée dans le déroulement de
l'œuvre ainsi que le nouveau titre du § 4 me font donc penser
que le « traité » de Cosmas n'existe pas et qu'il faut attribuer
au hiéromoine Cosmas l'introduction du § 1 et les recettes
des §§ 2-3 seulement. Il est en effet courant de trouver dans
les manuscrits latins des recettes attribuées nommément à
un auteur. Les alchimistes médiévaux étaient liés les uns
avec les autres et s'échangeaient régulièrement leurs trou-
vailles. Il devait en être de même chez les Grecs. Qui était ce
Père Cosmas ? Il s'agissait peut-être tout simplement du ιε­
ρομόναχος Κοσμάς, qui faisait partie du scriptorium installé à
Venise par le cardinal Bessarion depuis 1456 jusqu'à sa mort
en 1472. Ce hiéromoine est le copiste du Marcianus gr. 295
et en partie celui du Marcianus gr. 286, manuscrits conte-
nant des œuvres médicales et datés tous les deux de 1470 31 .
Il parcourait le monde grec à la recherche de manuscrits :
il aurait pu trouver quelques recettes alchimiques perdues
dans les marges d'un ouvrage médical et les envoyer au pos-
sesseur du Parisinus gr. 2325 alors à Venise ou à un autre de
ses correspondants amateur d'alchimie. Celui-ci aurait reco-
pié son envoi. Il y aurait ajouté à l'occasion Γέτέρα ερμηνεία
de Psellos. Enfin, après un signe de croix qui marque sans
doute une nouvelle intervention, il complète sa collection
par une recette d'alchimie pratique. L'ensemble du texte de-
vient ainsi pour moi un montage accidentel du xve s. Bien
entendu, cette hypothèse est invérifiable et les hiéromoines

31. Voir Mariarosa Formentin, / codici greci di medicina,


planche VI et p. 8, 9, 14, 15, 70, 71.
cxxxviii INTRODUCTION

de ce nom devaient être nombreux dans le monde byzantin.


Mais, par commodité, je continue à désigner sous le nom
de Cosmas l'ensemble du texte édité ainsi par Berthelot et
Ruelle.
INDEX SIGLORVM

A = Parisinus gr. 2327, HérakHon 1478, f. 159-161v.


В = Parisinus gr. 2325, xv e s., f. 181-185.
С = Parisinus gr. 2275, Venise 1465, f. 124 v -126 v .
= Laurentianus gr. 86.16, 1492, f. 283-286 v .
V = Vaticanus gr. 1174, xv e -xvi e s., f. 153-155 v .
N = Neapolitanus gr. III.D.18, xvi e s., f. 159-163 v .
Ps = Psellus, Epistola ad Michaelem patrìarchem de chryso
peia, GMAG, VI, p. 3-43.
Ru = Gh.-É. Ruelle, GAG, II, p. 442-446; III, p. 416-419.
ΕΡΜΗΝΕΙΑ ΤΗΣ ΕΠΙΣΤΗΜΗΣ
ΤΗΣ ΧΡΥΣΟΠΟΙΙΑΣ
ΙΕΡΟΜΟΝΑΧΟΥ ΤΟΥ ΚΟΣΜΑ.
1. Ή αληθινή αυτή και μυστική χυμία κόπου
5 μόνου δείται, εξόδου δέ ουδεμιάς' εν γαρ έστι το
πάν και бі' ου το πάν και, ει μή γένηται το εν
τρία και τα τρία εν, ουδέν εστί τό π ά ν και τουτό
εστίν ή λύσις της κακοσχόλου νόσου της πενίας.
Δια γοΰν την σήν άγάπην γράφω σοι δστις εφόδιον
10 και τίποτες μικρόν εκ ταύτης τέχνασμα.
2. Βάλε χρυσού καθαροΰ έξάγ' γ', ύδράργυρον
έξάγ' α' και ποίησον μίγμα ώς ποιοΰσιν οι χρυσό
χοΐ. Είτα άπόκλυσον τό μίγμα υδατι ώς έκφυγειν
τήν μελανίαν, είτα άποπίασον τό μίγμα πανίω λινώ
15 καλώς ώς εκφυγείν τόν ύδράργυρον. ΕΪτα ενωσον
τό μίγμα ϊσω ίώ καλώ και τζαπαρίκω και όλίγω
τιτάνω ώοΰ και τρίβε καλώς τα όλα έπί μαρμάρω,
εϊτα ενωσον αυτά ώοΰ λεκίνθω μιφ. Είτα βάλε πάν­
τα έν κελυφω ώοΰ στερεού εκ μιας οπής (έστω δέ
20 τό κέλυφον καινον και καθαρόν) και γύψωσον κα-

9 δστις CAL : ώς τι Ru || 10 τίποτες CAL : -ται Β || 12 έξάγ'


per compendium CAL || 12-13 χρυσοχοΐ ВС AL : -χόοι Ru ||
13 άπόκλυσον Ru : -κλησον В -κλεισον CAL || 15 τον ВС AL : τήν
Ru || 17 μαρμάρω CAL : -ρου Β || 18 λεκίνθω CAL : λεκίθω Ru.
EXPLICATIONS DU HIÉROMOINE COSMAS1
CONCERNANT LA SCIENCE
DELACHRYSOPÉE

1. Cette chimie2 vraie et mystérieuse demande de la peine


seulement, mais aucune dépense. En effet, « un est le tout
et par lui le tout » et, si un ne devient pas trois et trois un,
il n'est en rien le tout3 : c'est la délivrance de la maladie
malfaisante de la pauvreté4. Aussi c'est par amour pour vous
que je vous décris quelque ressource et certain petit artifice
tiré de cette science5.
2. Prenez6 de l'or pur trois hexages, du mercure un
hexage, et faites un mélange comme font les orfèvres. La-
vez le mélange à l'eau de façon à en extraire la noirceur et
pressez-le bien à travers un tissu de lin pour en expulser le
mercure7. Ensuite unissez le mélange à une quantité égale
de belle rouille8, de sel ammoniac9 et à un peu de chaux
d'œuf10 ; broyez bien le tout sur un marbre et unifiez-le
avec un jaune d'œuf. Introduisez l'ensemble par un trou11
dans une coquille d'œuf solide (que la coquille soit fraîche et
propre12) ; lutez bien l'ouverture ainsi que l'œuf entier et en-

9. Le mot τζαπαρικόν est un mot médiéval d'emploi restreint


(Ducange, col. 1563). Il est synonyme de sel ammoniac et ap-
paraît comme tel dans une recette de purification de l'étain
du codex Holkhamicus gr. 109 (voir supra, p. 39, 8, H 19) ainsi
que dans le lexique du médecin Nicodème de date inconnue,
lexique conservé dans un manuscrit du xv e s. (voir A. Delatte,
Anecdota Atheniensia, II, p. 306, 8 et p. 318, 16). Le terme n'est
plus employé en grec moderne.
10. Il s'agit de chaux de coquille d'œuf, voir recettes dans
Alch. gr., X, §§65. 4, 65. 6, 65.7 et 67. 1 et supra, R 5.
67 ΕΡΜΗΝΕΙΑ ΤΗΣ ΧΡΥΣΟΠΟΙΙΑΣ, 2 - 3

λώς την όπήν και δλον το ώάν και χώσον τούτο cv


Ітгтгеіа κόττρω θερμή ημέρας ζ'. Είτα έξελών, ібс ек
τής οπής του ώου το σύνθεμα' και ei μέν еуеѵето
όλον ιός, καλόν' еі б' οΰν, πάλιν χώσον ομοίως,
€ως γένηται δλον iv, ήως ιός καλός. Тоте άνάψας
άνθρακας θαμινά θαμινά, ήως συχνά συχνά, φρυ-
ξον δλον το ώόν. Είτα έξελών το μίγμα, τριψον ΙπΙ
μαρμάρου, και еде ξηρίον. Και λύσας μήνη ν κα-
θαρωτάτην ev τή χώνη, βάλε έ | αυτού του ξηρίου
μέρος εν και ΐδης χρυσον ύπέρφωτον. Ει δέ θέλης
όβρυζώτερον ποιήσαι, δευτεροτρίτωσον τήν πραξιν
ως πρώτον εως αρέσει σοι.
3. Τούτο μέν έστιν εκ τινός παλαιού Ζωσίμου
τινός — το δέ έτερον εστίν εκ τής μεγάλης τεχνής
τών παλαιών — και δοκίμασον αυτό ούτως.
Λαβε ωά τέσσαρα, έν άγγείω βαλών όστρακίνω
εύρυχώρω και φυράσας ολίγον σεμιδάλεως μετά μέ­
λιτος, κατάθου πέριξ τών ωών έν τω άγγείω. Και
φιμώσας ασφαλώς, χώσον έν κοπριά ημέρας ρκ',
εως ή φύσις γένηται αίματος ψυχής. "Επειτα άνα-
καλύψας, έπίθες τον ενοικον έν όστρακίνω καινω,
και διαπύρους άνάψας άνθρακας, τούτους ριπίξων,

1 χώσον τούτο ВС : χώσον ALRu || 2 ημέρας per signum


GAL И ίδε CAL || 3 έγένετο ВС : γέγονεν AL Ru || 4 ει б' oÖv
BCAL : el б' oö Ru || 6-7 φρύξον Ru : φράξον BCAL || 8 λύσας
Ru : λήσας Β λείσας CAL || 9 χώνη CAL : χώνη ήγουν άργυρον
καθαρον Β || εξ αύτοΰ του ξηρίου BCAL : έξ αύτου Ru || 10 χρυσον
per signum CAL || θέλης BCAL : θέλεις Ru || 11 όβρυζώτερον
ego : ώβρ- Ru εύρ- BCAL || 12 αρέσει CAL : -σοι Β || 13 Ζωσίμου
CAL : Ζωσήμου Β || 14 το δέ CAL : το б' Β || 16 Λαβε om. Β ||
19 φιμώσας Ru : φημ- BCAL || κοπρία BCAL : ίππείω κόπρω Η ||
20 φύσις BCAL : ύδάτι add. Η.
COSMAS, 2 - 3 67
fouissez dans du fumier de cheval chaud pendant sept jours.
Après l'avoir enlevé, regardez la composition par l'orifice
de l'œuf : si elle est devenue tout entière de la rouille, c'est
bien, sinon enfouissez à nouveau de même jusqu'à ce qu'elle
devienne tout entière une, c'est-à-dire de la belle rouille. Al-
lumez alors un feu de charbons, entretenez-le sans arrêt13
et rôtissez l'œuf entièrement. Enlevez ensuite le mélange,
broyez sur le marbre et gardez la poudre. Après avoir fondu
de l'argent14 très pur dans le creuset, mettez-y une partie de
cette poudre15 et vous verrez l'or étinceler. Si vous voulez
le rendre plus pur, renouvelez l'opération deux ou trois fois
comme auparavant jusqu'à ce que l'or vous plaise16.
3. Ce texte-ci17 est celui d'un Ancien, un certain Zosime
- l'autre est tiré du grand art des Anciens -, essayez-le ainsi.
Prenez18 quatre œufs, mettez-les dans un vaisseau de terre
évasé, mélangez un peu de fleur de farine avec du miel et
déposez autour des œufs dans le vaisseau. Bouchez bien et
placez dans du fumier pendant cent vingt jours jusqu'à ce que
la narare de ces œufs révèle une âme de sang19. Ensuite dé-
bouchez, mettez le contenu dans un vaisseau en terre neuf
et, après avoir rendu les charbons incandescents en souf-

15. La proportion d'argent manque. Le poids de la rouille et


celui du sel ammoniac manquent tout autant.
17. La phrase n'est pas un titre dans les manuscrits, contrai-
rement à ce que pourrait laisser croire la typographie de
l'édition de Berthelot et Ruelle. La phrase est ambiguë : que
représentent τούτο et έτερον ? Je donne à τούτο le sens de ce
qui suit, cf. Zerwick, §213, comme le fait d'ailleurs Ruelle, et
je considère Ιτερον comme un rappel de la première des deux.
Quoi qu'il en soit, les deux recettes sont anciennes.
18. Recette présente aussi dans VHolkhamicus, voir supra,
p. 23, 11 - 24, 9, H 4 et n. 57-64.
19. Je comprends : «jusqu'à ce que sa nature soit d'une âme
de sang (être et génitif possessif) ». Ruelle traduit : «jusqu'à ce
que se produise une nature rouge de sang (destinée à devenir
l'âme du produit) ».Voir supra, H 4, n. 58. Sur le sens de ψυχή,
voir aussi Alch. gr., IV, 1, p. 75 etAlch. gr., X, indices, s. ν. ψυχή
et Nature.
68 ΕΡΜΗΝΕΙΑ ΤΗΣ ΧΡΤΣΟΠΟΙΙΑΣ, 3 - 4

φέρε την των ανθράκων αυραν επί τον προκείμενον


ένοικο ν. Και δταν φρυγή, βάλ€ èv θυεία, της χειρός
σου μη αψαμένης, και τρίψας εχε έν βησσίω. Και
χωνευσας άργυρο ν καθαρον λίτραν μίαν, επίβαλε έκ
του ξηρίου μέρος γ" έξαγ', και θαυμάσης' τούτο έσ-
τιν то θείον και μέγα μυστήριον το ζητούμενον, και
δυνάμενον πενίαν νικήσαι και εχθρούς άπώσασθαι.
Εϊεν αύθις.

ΕΤΕΡΑ ΕΡΜΗΝΕΙΑ.

4. Σανδαράχην, καλακάνθην, αρσενική ν, τεάφην


και κιννάβαριν, ταύτα ενωσον ομού. Και τρίψας και
λειώσας, και γλοιώδες το μίγμα ποιήσας, εις καθα­
ρον εμβαλε υελον* τούτο εναι έπιβαλτάριον. Έστω
ου ν το στόμα αυτού στενώτερον της κοιλίας αυτοΰ,
όποια δήτά είσι τά θηρίκλεια. Και το στόμα έμφρά-
ξας μετά πηλού, θέρμανον μεθ' ήμέραν πυρί' είτα δε
αφελών τόν πηλόν, ευ ρήσεις ξηρον το μίγμα, πίτ-

1 post των αν] θράκων usque ad άμφω, ρ. 69, 7 def. Β || 2 θυεία


CAL : θριο ήγουν σηκόφυλον Η || 3 άψαμένης CAL : άναψα- Ru ||
τρίψας CAL : λύοσον Η || 4 καθαρον AL : -ράν С || λίτραν μίαν
CAL : έξάγιν έν Η || 5 μέρος Η : μέρη CAL || γ' έξαγ' ego :
τρίτον έξάγιν Η γ' ( spatium uacuum trium litterarum ) ζ' С γ'
(ή add. si. ) C'A γ' ή ζ' || θαυμάσης CAL : -σεις Ru || 7 εχθρούς
CAL : τους έ. Η || άπώσασθαι CAL : τροπώσασθαι Η || 10 Λαβών
add. Ru H Σανδαράχην Ps : -χη CAL || τεάφην CAL : θείον άπυρον
Ps || 11 κιννάβαριν RuPs : κινά- CAL || ομοΰ CAPs : ώμου ||
12 γλοιώδες RuPs : γλίωδες CAL || 13 ΰελον AL : ϊελον С ||
14 στενώτερον RuPs : στενό- CAL || 15 θηρίκλεια Ps : θυροκύκλια
CAL || 16 πυρί Ps : πυρήν CAL || 17 εύρήσεις ALPs : -σης С ||
ξηρον CA : ξιρον || 17-ρ. 69, 1 πίττη τήν Ps : πυττητήν CAL.
COSMAS, 3 - 4 68

fiant dessus, faites porter le rayonnement des charbons sur le


contenu précité. Lorsqu'il est rôti, mettez le produit dans un
mortier sans le toucher de la main20 et, après l'avoir broyé,
conservez-le dans une petite fiole. Fondez de l'argent pur,
une livre, projetez-y de la poudre, un tiers d'hexage21, et
émerveillez-vous : c'est le divin et grand mystère recher-
ché22, capable de vaincre la pauvreté et de repousser les
ennemis23. Ainsi soit-il.

AUTRES EXPLICATIONS

4. Unissez sandaraque, vitriol, arsenic, soufre et cinabre24.


Broyez, pulvérisez, faites-en un mélange visqueux et placez-
le dans un verre propre : c'est un épibaltarìon25. Que son
embouchure soit plus étroite que sa panse, comme sont les
vases de Thériclée26. Lutez l'orifice avec de l'argile, chauffez
un jour au feu, ensuite enlevez le lut et vous trouverez le

4 . Michaelis Pselli, De chysopea, Bidez § 8 : Et бе βούλει, καΐ


οοτω ποίει* σανδαράχην καΐ καλακάνθην καΐ άρσενίκην καΐ θείον άπυρον
καΐ κιννάβαριν όμου συντρίψας τε καΐ λειώσας, καΐ γλοιώδες το μίγμα
ποιήσας, εις καθαράν [-ον codd.] Ιμβαλε οελον, ής το στόμιον [-μα
b ] Ιστω στενώτερον, όποια δή [ δήτα b ] είσι τα θηρίκλεια [ θυρίκλια
d l , και το στόμα εμφράξας πηλφ, θέρμανον μεθ 'ήμέραν πυρί, εϊτα δή
αφελών τον πηλόν, εύρήσεις ξηρον τ6 μίγμα καΐ πίττη τήν σύστασιν
έοικός [-κώς d ] . Τούτο οδν αύθις λειώσας, είς κεραμεοΰν [-ράμεον
Α d] άγγειον [άγγος b ] μετάγγισον, καΐ δλον περιλαβών θές έγγύθι
[-θεν b ] πυρός, καΐ άνακαλύψας εύρήσεις ξανθον, καί τοοτο είς χώνην
μεταβολών πύρωσον, καΐ αργύρου μέρος επάφες* εϊτα τήξας καΐ ψύξας
εύρήσεις χρυσόν [καΐ τούτο — χρυσόν om. b ] .

22. Phrase empruntée textuellement à Zosime, Mémoires au-


thentiquesi V, 1, Alch. gr., ГѴ, 1, p. 21, 1.
25. Le terme έπιβαλτάριον est une addition de Gosmas. Le
terme se rencontre sous la forme πιβαλτάρι dans le Vaticanus
gr. 1174, xvi e s., édité en CMAG, II, p. 337, dernière ligne, et
p. 338, 6 et 8.
26. Le mot θηρίκλεια est estropié dans la source de Cosmas
et n'a pas été compris par Ch.-É. Ruelle. J. Bidez a rétabli son
sens, CMAG, VI, p. 17. Il s'agit de vases de Thériclée, un potier
corinthien célèbre.
69 ΕΡΜΗΝΕΙΑ ΤΗΣ ΧΡΤΣΟΠΟΙΙΑΣ, 4 - 6
τη την σύστασιν έοικός. Τούτο ουν αύθις λειώσας,
δια κ€ράμ€ΐον αγγος μετάγγισον και δλον περιλα-
βών, Oes εγγύθεν πυρός' και ανακαλύψας cu ρήσεις
ξ ανθό ν.
5. Και μαγνησίαν δε ει λάδοις λευκή ν και ίσον
ογκον τοΰ ψήγματος άριστα προοικονομηθέντος, εί­
τα δέ αμφω λειάνας ρεφανίνω έλαίω πέψειας, εσται
σοι τό εκ της χωνείας υπέρ ξ ανθό ν. Ει бе μή στίλβει
τω χρώματι, αλάτι χρίσας και μίσυι και σιδήρου ίω
συν οξει λειανθεισι και τάς δυνάμεις κοινώσασι, των
εκ του Πακτωλού ψηγμάτων τελειον γενήσεται.
6. Ει δε χρυσόν έχεις, διπλάσαι τον δγκον
θελησείας, μηδέν άψέλης της ποιότητος, τούτον
διασταθμήσας, άντιστάθμησον διπλάσια φάρμακα,
μίσυ και έδένινον ρίνισμα, ως είναι τό εξ αμφο­
τέρων του χρυσού τετραπλάσιον. Ταύτα μίζας ή
άνακράσας, περίπλασον τον χρυσόν. Και ούτως εις
χώνην έμβαλών και πυρώσας, έξένεγκε, και ευ ρήσεις

1 έοικός Ru Ρ s : -κώς CAL || 2 κεράμειον Ru : -μιον CAL ||


3 καΐ post 7τυρός CAL : om. Ru || 5 μαγνησίαν С : μΎ AL || λάβοις
Ps : λάβης CAL || ίσον Ps : Ισον С οϊον AL || 6 δγκον RuPs : δγγον
CAL || άριστα Ps : εΰρης τα CALRu || 7 ab άμφω redit Β sed
saepe legi nequit || λειάνας ego : λεάνας Ps χλυάνας CAL Ru ||
ρεφανίνω AL : ^εμφ- ВС ραφ Ps || πέψειας Ps : πέψιας CAL || έσται
Ps : έστω ВС AL || 8 το εκ Ps : τφ εις ВС AL || στίλβει RuPs :
-βη ВС AL H 9 τφ χρώματι ВС : το χρωμα τ AL || χρίσας ALPs :
χpήσαςC || μίσυι RuPs ^iaioiCAL || 9-10 ίφ σύν δξει λειανθεισι Ps
coni. Ru : ίον συνωξιλιανθήσα CAL || 10 κοινώσασι Ps : -σοι CAL ||
11 Πακτωλού Ps : παντελου ВС πατελου AL || ψηγμάτων RuPs :
ψημ- CAL || 12 διπλάσαι et τετραπλάσιον, 1. 16, contraxit ||
δγκον RuPs : δγγον CAL || 15 εβένινον RuPs : βένηνον CAL || είναι
Ps : οικείων CAL || 18 έξένεγκε ALPs : έξη- С || εύρήσεις AL :
-σης С.
COSMAS, 4 - 6 69

mélange sec et semblable à de la poix pour la consistance.


Pulvérisez à nouveau, transvasez dans un vaisseau d'argile
et, après avoir pris le tout, mettez-le près du feu : lorsque
vous ouvrirez, vous le trouverez jaune27.
5. Si vous prenez poids égal de magnésie blanche28 ainsi
que de paillettes bien préparées et si, après avoir pulvérisé
les deux, vous les cuisez dans de l'huile de ravenelle, vous
trouverez après la fonte un produit très jaune. Mais, s'il n'est
pas d'une couleur éclatante, enduisez-le de sel, de misy29 et
de rouille de fer, après les avoir broyés avec du vinaigre et
avoir mis en commun leurs vertus : il sera parfait parmi les
paillettes du Pactole30.
6. Si vous avez de l'or et que vous vouliez doubler son
poids sans rien ôter de sa qualité, pesez-le et contrebalancez-
le par une double médecine, consistant en misy et en limaille
d'ébène31, pour que l'ensemble des deux fasse le quadruple
de Гог. Mélangez ou mêlez et appliquez sur l'or. Mettez ainsi

5. Michaelis Pselli, De chrysopea, Bidez § 9 : ΚαΙ μαγνησίαν бе


et λάβοις λευκήν καΐ ίσον δγκον του ψήγματος άριστα προοικονομηθέν-
τος, είτα δή [ δέ d] άμφω λεάνας ^αφανίνω έλαίω πέψειας, Ισται σοι το
εκ της χωνείας χρυσός. Ει бе μή στίλβει τφ χρώματι, άλατι χρίσας καΐ
μέσΰι καΐ σιδήρου ίω συν ¿ξει λειανθεΐσι [-σαν b ] καΐ τάς δυνάμεις κοι-
νώσασι, των εκ του Πακτωλού [παστ- Α] ψηγμάτων χρυσοειδέστερον
άπεργάσαιο.
6. Michaelis Pselli, De chrysopea, Bidez § 10 : Ει δέ, χρυσον
Ιχων, διπλάσιον [-σαι AMS] τον δγκον ποιήσαι θελήσειας μηδέν αφ­
ελών της ποιότητος, τούτον διασταθμήσας, δύο τούτου άντιστάθμησον
διπλάσια φάρμακα μίσυ καΐ έβένινον [ ßewivov VAMS ] $ίνημα, ως είναι
το έξ αμφοτέρων του χρυσού τετραπλάσιον ταύτα μίξας ή άνακράσας
περίπλασον τφ χρυσφ, καΐ οΟτως είς χώνην εμβολών καΐ πυρώσας, έξ-
ένεγκε, καΐ σαυτου πλουσιώτερος γενήση διπλή.

28. Le §5 reprend le §9 de Psellos. Le terme magnésie a plu-


sieurs sens. L'un d'entre eux correspond à l'oxyde magnétique
de fer F e 3 0 4 , voir CAG, I, p. 221 et 255-256 ; D. Goltz, Mine­
ralnamen, p. 180-181. Pour son blanchiment, voir Älch. gr., X,
§§74.1-74.4 et . 543 ainsi que Moïse, CAG, II, p. 308, 6-10
et p. 305, 15-18. Le fer s'allie facilement à l'or et n'était pas
décelable à l'époque, voir Alch. gr., X, n. 153.
70 ΕΡΜΗΝΕΙΑ ΤΗΣ ΧΡΤΣΟΠΟΙΙΑΣ, 6 - 9

τον χρυσον διπλούν.


7. Ή κιννάβαρις και χρυσίζων iòs του χαλκού,
ώσττερ τίνα φυσικά είδη, σεληναία υλη επιβληθέντα,
σώμα ποιοΰσιν χρυσοΰν.
8. Μόλυβδον άναλύσας πυρί, έπίρρανον τούτω
τεάφην και χρω τω πυρί μέχρις ου ή ¿ποψορά έξ-
ατμηθη. Είτα σχιστής στυπτηρίας και κινναβάρεως
επί ισόμετρους όγκους λαβών και μίζας εν όξομέλι-
τι, τηκομένω τω μολύβδω έπίρραινε, ομοίως τοΰτο
τω θείω απ υ ρω, ίνα στερρός γεγονώς, εκ πάντων
άποτελεσθή ο χρυσός.

9. Λαδών χαλκόν, εξ» 9. Λα6ών χαλκον κόκ-


ελάμνισον και κόψον ко- κινον καθαρόν, έξελάμνι-
μάτια τετράγωνα, και σον αυτόν ώστε γενέσθαι
βάλε αυτά εις τζουκά- δνυχον παχύ, εϊτα κόψον
λιν πήλινον, πάτον άπό αυτόν πέταλα τετράγω-
τόν χαλκόν και πάτον να και τρίγωνα και βάλε
τριμμένη ν τεάψην. Και αυτά εις τζουκάλιν αγά

2 Ή κιννάβαρις Ps : κινάβαρι GAL || 5 άναλύσας CAL : τήξας


Ps || έπίρρανον τούτω RuPs : επίρανον τοΰτο ВС AL || 6 τεάφην
CAL : θείον άπυρον Ps || ού CAL : άν Ps || άποφορά ВС AL : ά.
του θείου Ps || 6-7 έξατμηθή ВС AL : εξατμισθη Ps || 7 σχιστής
AL : σχή- ВС || κινναβάρεως RuPs : κίνα- ВС AL || 8 επί om.
Ps H Ογκους Ps : δγγους С άγγους AL || έν om. Ps || 8-9 ¿ξομέ-
λιτι BPs : όξομέλητί С όξυμέλιτι AL || 9 επίρρα^ε RuPs : επίρενε
ВС AL H 10 άπύρω AL : άπείρω С || στερρός RuPs : στερος CAL ||
11 άποτελεσθή CAL : -θείη Ps || 13a Λαβών CAL : λαβον Β ||
14a-15a κομάτια ВС AL : κομμ- Ru || 14b-15b έξελάμνισον ego :
ξελάμνισον Ν έξελάμνεσον V || 18a χαλκόν CAL : χάλκωμαν Β ||
19a τριμμένην Ru : τριμέ- CAL.
COSMAS, 6 - 9 70

dans un creuset, chauffez, enlevez et vous trouverez l'or dou-


blé32.
7. Le cinabre et la rouille dorée du cuivre, ainsi que cer-
taines substances naturelles, projetés sur la matière argentée
produisent un métal doré33.
8. Après avoir fondu du plomb au feu, aspergez-le de
soufre et maintenez le feu jusqu'à ce que la mauvaise odeur
soit évaporée. Ensuite prenez poids égal d'alun lamelleux et
de cinabre, mélangez-les à de l'oxymel et répandez-les sur
le plomb fondu, comme vous avez fait pour le soufre vif,
afin que, devenu dur, l'or soit achevé grâce à tous ces ingré-
dients34.

9. Prenez du cuivre que 9. Prenez du cuivre rouge


vous martelez et coupez en pur, martelez-le à l'épaisseur
morceaux carrés. Mettez-les de l'ongle, ensuite coupez-le
dans un pot en terre : en feuilles carrées et inan-
ime couche de cuivre, une gulaires et mettez-les dans

7. Michaelis Pselli, De c/i/ysopea, Bidez § 11, p. 36, 23-25 :


Ή κιννάβαρις καΐ ό χρυσίζων ιός του χαλκού, ώσπερ τινά φυσικά είδη
σεληναία ΰλη επιβληθέντα, σώμα ποιουσι χρυσουν.
Gf. Democriti, Physica et Mystica, CAG, II, p. 4 5 , § 8 : Τήν
κιννάβαριν λευκήν ποίει δι 'ελαίου, ή Οξους, ή μέλιτος, ή άλμης, ή στυπ­
τηρίας, είτα ξανθήν δια μίσυος, ή σώρεως, ή χαλκάνθου, ή θείω άπύρω,
ή ώς επινοείς. Kał επίβαλλε άργύρω, και χρυσός Ισται, έάν χρυσον κατα-
βάπτη...
8. Michaelis Pselli, De chrysopea^ Bidez § 13 : Χρυσον δέ καΐ ού­
τως εργάσαιο* μόλιβδον τήξας πυρί, θείον άπυρον τούτω έπίρρανον, καΐ
χρώ τφ πυρί μέχρις άν ή άποφορά του θείου [τ. θ. om. b ] εξατμισθη*
είτα δή σχιστής στυπτηρίας καΐ κινναβάρεως Ισόμετρους Ογκους λαβών
και μίξας δξομέλιτι [ εν όξυμ- b ] , τηκομένω τφ μολίβδω έπίρραινε*
δέ τούτοις καί τφ άπύρω, τφ μεν στερρός γεγονώς, των δέ τό χρώμα [
δε — χρώμα : ομοίως τούτοις τώ άπύρω ίνα το μέν στερρον γεγονώς το
δέ το χρώμα b ] δι 'δλων τών πόρων λαβών, έκ πάντων άποτελεσθείη
χρυσός [ά. χ. : άποτελεσθη ó χρυσός d ] .
71 ΕΡΜΗΝΕΙΑ ΤΗΣ ΧΡΥΣΟΠΟΠΑΣ, 9 - 1 0
φράξας άνω το στόμα νωτον πάτο ν χαλκον και
καλώς, ήως μ€τά πη­ πάτον τεάφην. "Επειτα
λού, και μετά τούτο φράξον το στόμα του
βάλε το τζουκάλιον αύ- τζου καλίου καλώς και
5 το εις ітероѵ τζουκάλιον βάλε αυτό εις τζουκάλιν
μέγα' και aç έχει τρύ­ μεγαν τρυπημενον έτε­
πας να σεβαίντ) το πυρ ρον και εντός αυτού πΰρ
και από το στόμαν και ισχυρον. "Ας βράση ουν
από τας τρύπας. Και ώρ' δ', και καέν καλώς
10 βάλε πυρ ισχυρον και τελειουται τό ράσο υ κ-
ας βράση ώρας δ'. Καίε­ την.
ται γαρ то χάλκωμαν
και γίνεται τοιούτον δτι
τρίβεται ώσπερ άλας γί-
15 ν€ται бс то λεγάμενον
ρασούχτην.
10. ΕΪτα βάλε ρα­ 10. ΕΪτα βάλε αυ­
σούχτην ούγγίας πέν- τού ρασούκτην ουγγ'
τ€ ήμισυ, σαλόνιτρον ε<", ψιαστικήν λευκή ν
20 ήως σκ€υο6ότανον ούγ­ ουγγ' ε<", σάλουνίτρον
γίας τρεις, υδράργυρον ήγουν σκευοβότανον
ούγγίας δύο, και ανακά­ ουγγ' γ'* κοπανίσας ουν
τωσε τα δλα και τρίψε αυτά καλώς και τρί-
τα ψιλά ως άλευρο ν. ψας ώστε γενέσθαι ως
25 Τρίβε ουν ταύτα εως άλεύριν ψιλόν, σμιξον

1а φράξας CAL : -ξον Β || 5b τζουκάλιν Ν : τζοκ- V || 6а-


7а τρύπας Ru : τρίπ- CAL || 7а σεβαίνη С : -βαίνει AL -βένη Β ||
7b-8b πυρ ίσχυρόν VN? C : περισχ- N a c || 8а στύμαν CAL : -μα
Ru || 9а τρύπας Β : τρίπ- CAL || 12а χάλκωμαν CAL : -μα Ru ||
20а ήως : η*' CA ήγουν Ru || 21а τρεις С : - AL τρίς Β || 22а-
23а ανακάτωσε AL : -τόσε С Ц 24а ψιλά С : ψηλά AL Ц άλευρον
Ru : άλεβρον CAL.
COSMAS, 9 - 1 0 71
couche de soufre broyé. Bou- une marmite non enduite :
chez bien l'orifice, c'est-à- une couche de cuivre, une
dire avec de l'argile. Puis couche de soufre. Bouchez
mettez ce pot dans un autre bien l'ouverture de la mar-
pot qui soit grand. Que celui- mite et placez-la dans une
ci possède des trous pour autre marmite, grande et
que le feu puisse y pénétrer, trouée. Allumez-y un feu
et par le goulot et par les violent et laissez cuire quatre
trous. Faites un feu vif et cui- heures. Bien brûlé, le cuivre
sez quatre heures. En effet le deviendra du cuivre calciné.
cuivre brûlera et deviendra
pulvérulent comme du sel :
il devient ce que l'on appelle
du cuivre calciné35.
10. Prenez ensuite cuivre 10. Prenez ensuite de ce
calciné cinq onces et de- cuivre calciné cinq onces
mie, sel de nitre ou skeuo- et demie, de la sandaraque
botanon trois onces, mer- blanche cinq onces et de-
cure deux onces. Mélangez mie, du sel de nitre ou
ces ingrédients et broyez-les du skeuobotanon trois onces ;
fin comme farine36. Broyez- pilez-les bien et broyez-les
les donc jusqu'à ce que le pour obtenir une fine fa-

36. Το σκευοβότανον est ici l'équivalent de sel de nitre ou sal-


pêtre, KNO3. Le terme apparaît aussi dans le Parisinus gr. 2419,
f. 272 v , repris en Ambrosianus gr. H 2 inf. (CMAG, II, p. 100) : To
σκευοβότανον εστί ούτως* σαλνίτρον μοίρας δ', καρβούνιν ίτέας μοίρας
β', τεάφην μοΐραν α'. «Voici le skeuobotanon : salpêtre 4 parties,
charbon de saule 2 parties, soufre 1 partie». Il désigne alors
la poudre à canon, cf. Alch. gr., X, §82.23 et n. 611 (Notons
qu'en français, nitre ou salpêtre a parfois désigné la poudre de
guerre). La recette du Vaticanus gr. 1174 ajoute de la ψιαστική
(sandaraque) blanche. La sandaraque blanche est de l'arsenic
blanc, c'est-à-dire du sesquioxyde d'arsenic, AS2O3 : pour ce
terme, voir supra, H 8, n. 66. L'arsenic blanchit le cuivre,
que l'on désigne sous ce nom l'un de ses sulfures, l'orpiment,
AS2S3, ou le realgar, AS4S4, ou comme ici son oxyde obtenu lors
de sa sublimation, voir Alch. gr., X, §27.7 et n. 212, §87.4 ; 94 ;
96.1 ; 96.4.
72 ΕΡΜΗΝΕΙΑ ΤΗΣ ΧΡΤΣΟΠΟΠΑΣ, 10
δτου να μηδέν φαίνε- αυτά όμοΰ. Είτα βάλε
ται ο υδράργυρος· Εί­ ύδράργυρον ούγγ' α' καί
τα εύρων πινάκια δύο τριψον αυτά μετ' αύτοΰ
ώστε στουμπών€σθαι ήρ- ούτως ώστε μη φαίνε-
μοσμένα, και μηδέν εξ- σθαι τον διάργυρον. Καί
έρχεσθαι ει δυνατόν έξ τότ€ εύρων καυκία δύο
αυτών, ουδέ ύδωρ. Είτα άγάνωτα ώστ€ ένοΰσθαι
χρίσον αυτά μ€τά πηλού καί αρμόξεσθαι ασφα­
εξ ου ποιουσιν τα χω­ λώς, χρίσον αυτά μ€τά
νιά ή, αν ούχ ευρίσκεται πηλού πυριμάχου. Καί
άπ' αυτού, ας εναι από το κάτω καυκίν то κεί-
τον πηλόν δπου γίνον­ μενον έν τω φουρνακίω
ται τα πινάκια. Και άψ' χρίσον αυτό μετά πηλοΰ
ου άρμοσης τά πινάκια πυριμάχου. Καί στε-
καλώς, οπού να σέβη το γνώσαντος του πηλού,
έναν εις το άλλον μό­ αλειψον αυτό λεπτόν
νον τά χείλη των, τότ€ ώοΰ, έπειτα ας στέγνω­
χρΐσ€ αυτά καλώς. Και ση, είτα τό ανω καυκίν
το lv καυκίον, ήως το τρύπησον εις τό μέσον
πινάκιον, χώσε το πά­ του πάτου.
λιν εις τον πηλον αυτόν,
καί, στ€γνώσαντος του
πηλού, αλειψον αυτό εις
τάς αρμονίας και δλον

2b ύδράργυρον Ν : ύδαγ- V || 6b καυκία V : κωκία ut plerum-


que Ν H 8a χρίσον AL : χρύσον С || 9a εξ ού GAL : δπου В ||
ποιουσιν G : σι AL Ц 17a των ego : τον CAL του В || 18a χρίσε
BAL : χρήσε С || 19a ήως : η* ВС Α ήγουν Ru || 19b τρύπησον
ego : τρίπ- ut semper VN || 20a χώσε CAL : χώσαι Β || 22a στε-
γνώσαντος CAL : στεγνόσ- Β || 24a αρμονίας Ru : αρμονείας CAL
άρμων- Β.
COSMAS, 10 72

mercure n'apparaisse plus. rine, puis mélangez-les en-


Trouvez ensuite deux as- semble. Ajoutez du mercure
siettes qui s'adaptent et se une once et broyez-les avec
ferment en ne laissant rien lui de manière à ce que le
s'échapper d'entre elles si mercure ne soit plus visible.
possible, même pas de l'eau. Trouvez alors deux coupelles
Lutez-les d'argile dont on non enduites qui puissent se
fait les creusets, ou si vous réunir et s'emboîter parfaite-
n'en trouvez pas, que ce soit ment et enduisez-les d'argile
de celle dont on fabrique les réfractaire ; le bas de la cou-
assiettes. Lorsque vous avez pelle qui se trouve dans
bien joint les assiettes pour le four, enduisez-le aussi
que leurs bords s'ajustent d'argile réfractaire. Lorsque
l'un à l'autre, enduisez-les l'argile est sèche, enduisez la
bien. L'une des coupelles, coupelle de blanc d'œuf, en-
c'est-à-dire l'une des as- suite laissez sécher et trouez
siettes, enfouissez-la à son le haut de la coupelle au mi-
tour dans l'argile. Lorsque lieu de la couche.
l'argile est sèche, enduisez
l'assiette de blanc d'œuf aux
jointures et tout autour de
celle-ci. Trouez ensuite la
73 ΕΡΜΗΝΕΙΑ ΤΗΣ ΧΡΥΣΟΠΟΙΙΑΣ, 10

τον γυρον αυτού αυγού


λευκόν. Είτα τρύπησον
τον πάτον του επάνω
καυκιού με τίποτας οπού
να ποίησης τρυπαν δσον
σακκοραφης, ή και μι-
κροτέραν, δσον βελόνης
χοντρού.
Εϊτα ποίησον φουρ- Είτα κατασκεύασον
νόπουλον, και άνάδα- ψουρνάκιον ώς δπισθε
σ€ αυτό στενον ¿πάνω, γράφεται και βάλε το
δσον να χωρεί τα καυ­ καυκίν, είτα επίβαλε κά­
κιά επάνω ή τρυπά το δε τωθεν του φουρνακίου
κάτω as εναι πλατύτε- πυρ ολίγον εν ισότη­
ρον. Και βάλε τά καυκιά τι και επάνω εις την
επάνω εις το ψουρνά- τρυπαν του καυκιού επί-
κιν, και άποκάτω βάλε θες μάχαιραν, ήτοι την
πυρ ολίγον εν ισότητι. μύτην του μαχαιριού.
Έπίθες δε εις την τρυ­ Σήκωνε ουν και βλέπε
παν του επάνω καυκιού αυτήν συνεχώς, και εως
μάχαιραν, δπου να εναι αν βλέπης ύγρότητα εν
ή μύτη της ξυντή, και τη μαχαίρα, ας καίεται.
ας βράζη αγάλια. Ση

1а γυρον αύτου ego : ( spatium uacuum 4 litt. ) αυτου G γυρον


α' του AL γυρον από του Ru || 2a τρύπησον Ru : τρίπ- ut semper
ВС AL II 4a μέ τίποτας С AL : μετήπο^ В || 5a τρυπαν Ru : τρίπ-
semper GAL || 6a σακκopάφηςRu : σάκο-CAL || 7a βελόνης GAL :
βελωνιςΒ || 10b δπισθε ego :-o6aiVN || 12a χωpεtCAL :χωρήΒ ||
12b καυκίν V : κουκιν N Ц 13а επάνω CAL : άπ- В || 16b τρυπαν
ego : τρίπαν V τρίπα Ν || 17а άποκάτω CAL : -κάτου Β || 17b-
18b τήν μύτην ego : τήν μι^ V μετά Ν || 19а Έπίθες GAL :
έπήθες Β || 23а βράζη ВС : βράζει AL || αγάλια CAL : -ληα Β ||
23а-р. 74, 1а Σήκωνε ego : σίκ- CAL.
COSMAS, 10 73

couche dans la partie supé-


rieure de la coupelle avec
un objet grâce auquel vous
puissiez percer un trou sem-
blable à celui que fait une
alène, ou un plus petit, pa-
reil à celui d'une grosse ai-
guille37.
Fabriquez ensuite un pe- Préparez ensuite un four
tit four et montez-le étroit comme décrit ci-après et
du haut pour que l'espace mettez-y la coupelle; allu-
supérieur contienne les cou- mez dans le bas du four
pelles, mais que le bas soit un feu léger et régulier et,
plus large. Mettez les cou- sur le trou de la coupelle,
pelles dans le haut du four et déposez un couteau, c'est-à-
faites en dessous un feu doux dire la pointe d'un couteau.
et régulier. Sur le trou de Soulevez-la et regardez-la
la coupelle supérieure pla- souvent : tant que vous aper-
cez un couteau dont la pointe cevrez de l'humidité sur le
soit bien aiguisée et cui- couteau, faites calciner.
sez doucement. Soulevez le

37. Il y a ici identité entre mváxiov, assiette, et καυκίον, cou­


pelle. Sur la sublimation dans des coupelles et le regard ménagé
dans la partie supérieure de l'appareil, voir Alch. gr., X, §41 et
n. 306, 310 et 311. Le procédé est utilisé en particulier pour le
mercure, Alch. gr., X, §42.7.
74 ΕΡΜΗΝΕΙΑ ΤΗΣ ΧΡΥΣΟΠΟΠΑΣ, 10 - 11

κων€ δέ την μαχαιραν


συχνώς, και βλέπε. Και
δταν ϊδης δτι άναβαίν€ΐ
ώς άσημιν, τότ€ πάλιν
ας βράζη κάλια. Πρώ­
τον γουν θέλει άναβαίνη
σάν θολός καπνός, και
υστέρα ό υδράργυρος ώς
άσημιν.
11. "Οταν γοΰν ϊδης 11. Έπειδάν δέ ϊδης
τούτο, άφες то πυρ, την μαχαιραν γενέσθαι
και στούμπωνε την τρΰ- λευκήν ώς άργυρο ν,
παν του καυκιού μετά άψες τό έργον και χρΐ-
πηλου, και αψες αύ- σον μετά πηλού την
τα ψυχρανθηναι. Και επί τρΰπαν και άψες αυ­
τήν αυριον, εκβαλε αύ- το εως ου ψυχρανθη.
τά, άποχρίσας τα καυ- Και έπί την αυριον Ικ-
κια. Και το μέν του βαλε αυτό άποχωρίσας
επάνω καυκιού κρατεί* τά καυκιά. Και το μέν
το δέ άλλον πάλιν εχε ανω καυκίν κράτει και
και αυτό. Και μάζω- συναξον την καταστηρί­
ξε τον ύδράργυρον δλον χείσαν νεψέλην. Και τό
μηδέν αφή ση ς από του άλλον τό ενι έν τω κάτω

За αναβαίνει AL : -βαίνη С -βένη Β || 5а βράζη С : ζει AL ||


6a άναβαίνη G : -βαίνει AL -βένην Β || 7а θολός CAL : θολον В ||
10b Έπειδάν δέ ego : έπειδάν δέ Щ uel ϊδέ V επειδή δέν ίδε Ν ||
15а ψυχρανθηναι CAL :-θεΐναιΒ || της νυκτός post ψυχρανθηναι add.
Ru II 17a άποχρίσας AL : -χρήσας ВС || 19а κράτει CAL : -τη В ||
19b καυκία V : κουκία Ν || 20a άλλον πάλιν CAL : άλο πάλην Β ||
21a-22a μάζωξε С : μάζο-BAL || 21b-22b καταστηριχεΐσαν Ѵ? с :
κάτο στηριχήσαν VN || 23а άφήσης CAL : -σεις Β || 23b Ivi V :
б'N.
COSMAS, 10 - 11 74

couteau fréquemment et re-


gardez. Lorsque vous voyez
s'élever un genre d'argent,
cuisez bien à nouveau. Au
début, il s'élèvera comme
une fumée trouble et plus
tard, le mercure sera sem-
blable à de l'argent38.
11. Lorsque donc vous i l . Mais lorsque vous ver-
voyez cela, cessez d'entrete- rez le couteau devenir blanc
nir le feu, bouchez le trou de comme de l'argent, arrê-
la coupelle avec de l'argile tez l'opération, enduisez le
et laissez refroidir. Le lende- trou d'argile et laissez re-
main, enlevez et délutez les froidir. Le lendemain, sortez
coupelles. Prenez la coupelle l'appareil, après avoir séparé
supérieure; l'autre, gardez- les coupelles. Prenez celle
la aussi. Recueillez tout le du dessus et recueillez le su-
mercure, en ne laissant rien blimé déposé. Le reste qui se
perdre de la coupelle su- trouve dans la coupelle infé-

38. Cf. Alch. gr., X, §42.6, qui emploie aussi le participe έθο-
λωμένον « trouble », pour caractériser l'aspect du mercure lors
de sa première sublimation et Alch. gr., X, §43.2 qui le compare
à l'argent.
75 ΕΡΜΗΝΕΙΑ ΤΗΣ ΧΡΥΣΟΠΟΠΑΣ, 11

€ττανω καυκιού τιποτας' καυκιω εναι αχρηστον.


εναι γαρ κολλημένος cis Κρατών δε τό επάνω του
το επάνω καυκίον' και καυκιού, εχε πεφυλαγ-
ξύσε τον όλον, και επαρέ μένον.
τον.
Και τότε βάλε άσήμιν Είτα βουλόμενος έρ-
ουγγίας δ', και χάλκω- γάσθαι αργυρον, βάλε
μαν ούγγίας η', και ανά­ εις χωνίν ασήμι καθα-
λυσε πρώτον τον χαλ­ ρόν ποσότητα ούγγίας
κόν, καΐ αφ' ου άναλύση δ' και χάλκωμα ράσουκ-
καλώς, βάλε και το άσή­ την ούγγ' η' επί τό
μιν. Και τότε αφ' ou διπλούν, άναλύσας πρό-
άναλύση και αυτό και τερον τον χαλκόν. Είτα
γενωνται τά δυο εν, τό­ βάλε άπό της πεφυλαγ-
τε βάλε από του ξηρίου, μένης νεφέλης ήως τοΰ
ήως άπό τοΰ υδραργύ­ ξηρίου εις αυτά ούγγ'
ρου όπου έμάζωξες άπό <". Και δτε ενώσεις αυ­
τοΰ καυκιού, εως ήμι­ τά, άνακάτωσον και εκ-
συ ν ουγγίαν, και εσται 6αλε αυτά τοΰ πυρός
σοι δλον καθαρός άργυ­ και παγέντα πάλιν βάλε
ρος και τέλειος. "Οταν έν τω πυρί και άναλυ-
γοΰν τό χύσης εις τον θέντα πάλιν βάλε άπό

l a τίποτας CAL : τιπότε Β || 2a κολλημένος Ru : κολη- Β κολυ-


CAL || За καυκίον GAL : καυκή Β || 4a ξΰσε CAL : ξήσε Β || Та­
ва χάλκωμαν CAL : -μα Ru || 8a η' CAL : δκτω Β || 8a-9a ανάλυσε
Ru : -λησε BCAL || İ l a καλώς CAL : καλά Β || lla-12a άσήμιν
ego : άσήμην AL άσύμην С || l i b επί το Ν : έπειτον || 13a άναλύση
CAL : -λήση Β || 14a γενωνται Ru -ονται CAL -ουνται Β || τα δύο
Žv CAL : lv τα δύο Β || 16a ήως ego : η ? ' CAL ήγουν Ru || 18a-
19a ήμισυν ούγγίαν ego : μυσίν ούγγίαν С μησ(ην) ού γγιαν Β μησιν
( ΰ add. si. ) ου™ Α υμησιν ου ™' μισής ούγγίας Ru.
COSMAS, 11 75
périeure : il est en effet rieure est inutile. Prenez le
collé à la coupelle supé- contenu de la coupelle supé-
rieure. Grattez-le en entier et rieure et réservez-le.
enlevez-le39.
Prenez alors de l'argent Lorsque vous voulez faire
quatre onces et du cuivre œuvre d'argent, mettez dans
huit onces. Fondez d'abord un creuset quatre onces de
le cuivre; lorsqu'il est bien pur argent, et du cuivre
fondu, ajoutez l'argent. calciné huit onces, soit le
Lorsque celui-ci est fondu double, en fondant d'abord
et que les deux corps sont le cuivre. Projetez-y ensuite
unifiés, versez de la poudre, une demi-once du sublimé
c'est-à-dire du mercure que conservé, c'est-à-dire de la
vous avez recueilli dans la poudre. Après unification,
coupelle, au plus une demi- mélangez et enlevez du feu.
once, et le tout sera pour Lorsque le produit est coa-
vous de l'argent pur et par- gulé, remettez-le au feu
fait. Et lorsque vous le coulez et lorsqu'il est à nouveau
en barre, ajoutez du sel am- fondu, projetez de la poudre

39. Le sel de nitre, qui est un oxydant, et le cuivre calciné


vont s'allier, avec ou sans l'arsenic blanc, aux impuretés conte-
nues dans le mercure pour former un composé non sublimable
qui restera dans la coupelle inférieure. La sublimation classique
du mercure utilise plutôt du sel et du vitriol, voir Alch. gr., X,
p. 277, n. 327.
76 ΕΡΜΗΝΕΙΑ ΤΗΣ ΧΡΤΣΟΠΟΙΙΑΣ, 11

χύτην, βάν€ το απάνω του ξηρίου €Τ€ρα ουγγ'


,// V \
μέ τζαπάρικον* €ΐ бе
, ηως €ξαγ γ , και
και κάλλιον θελιάς, βά-
δταν βράση καλώς, χΰ-
Xe και έτέραν ήμισυ ν
σον αυτά cis τον χύτην,
ούγγίαν από του κασσι-
áÁ€Í\|/as αυτόν πρότ€ρον
τήρου, ουπ€ρ έμάξωξας
κηρόν. Eis бе την δψιν
ек τοΰ καυκιού, και εναι
τοΰ ασημιού Ιχ€ τ ζ α -
Kp€ÎTTOV.
πάρικον τριμμένον και,
ζβστου ÔVTOS του αση­
10
μιού, χΰσον έπάνου.

l a βάνε CAL : βάλε Ru || απάνω С : έπ- AL || За κάλλιον GAL :


καλίον Β || θέλης GAL : θέλεις Ru || 3b βράση ego : βράσι VN ||
4a έτέραν CAL : άλην Β άλλην Ru || ήμισυν С : ήμισυ AL μισήν Β ||
5a 6a του κασσιτήρου CAL : τον κασητυρον Β του κασσιτέρου Ru ||
6a ουπερ CAL : τον Β || έμάζωξας CAL : -ξε Β || 6b δψιν Ν :
6ψι V || 8a κρεΐττον CAL : κρηττον Β.
GOSMAS, 11 76
moniac. Si vous le voulez une autre demi-once, c'est-à-
encore plus beau, ajoutez dire trois hexages, et lorsque
aussi une demi-once d'étain l'ensemble bouillonne bien,
à ce que vous avez recueilli coulez en barre après avoir
de la coupelle et il sera ma- enduit la lingotière de cire.
gnifique40. Pour donner bel œil à
l'argent, prenez du sel am-
moniac broyé et lorsque
l'argent est chaud, versez-le
dessus.

40. Après l'expression « une autre demi-once », les deux re-


cettes diffèrent : celle de Cosmas, p. 76, 5-6a, ajoute de Fétain,
κασσιτέρου, écrit en toutes lettres dans tous les manuscrits,
alors que la version parallèle, p. 76, lb, ajoute du mercure.
Ruelle garde l'étain mais traduit par mercure, sans avoir pour-
tant connaissance de la variante. La difficulté provient du sens
de έτέρα(ν) qui porte uniquement sur ούγγία(ν), comme souvent
en grec, voir supra, R 30. Remarquons aussi l'accent de έτερα,
en p. 76, lb, accentué comme Ιτερη en grec moderne et non
à la manière antique. — Les mots ούπερ ou τον sont le com­
plément d'objet indirect du verbe εμάζωξας — La recette décrit
la préparation d'un alliage blanc : l'addition d'étain en ren-
force la blancheur et le sel ammoniac en décape la surface et le
rend brûlant. Le procédé est ancien, courant dans le papyrus
de Leyde, voir Alch. gr., I, surtout les recettes 8, 9, 13 ; CAG,
I, p. 64-66. Ici, la recette se complique de calcination ou de
sublimation des ingrédients, complications basées sans doute
sur des idées préconçues : il faut travailler avec des produits
purifiés et réduits en fines particules (per minima). Voir aussi
Alch. gr., X, §96.1, qui agit de même.
NOTES COMPLÉMENTAIRES

Page 1.
1. Le texte est assez proche d'Archelaus, mais il n'en a retenu
que la phrase essentielle et la durée de la calcination diffère.
Les recettes de préparation de chaux de coquilles d'œuf sont fré-
quentes, cf. entre autres Alch. gr., X, §65.4 et n. 459 ; CAG, II,
p. 452, 9-14 et CAG, III, p. 424 (où je traduis ψύχας par « ayant
séché », Ιχε πεφυλαγμένον par « tenez en réserve » et φύλαξον par
« réservez ») ; GMA, II, p. 52, Démocrate syriaque, VI, n° 4 ;
L. sacerdotum, CMA, I, p. 221, n° 175 ; Geber, . inuestigationis,
Newman, p. 78 (f. 8 r ). — La calcination des coquilles d'oeuf,
composées essentiellement de carbonate et de phosphate de
calcium, donne un blanc pur utilisé en peinture. En alchimie,
la chaux des coquilles fait partie de la liste des substances fa-
vorisant le blanchiment, cf. Alch. gr., X, p. 63, 2-5 et Albert,
Semita recta, Borgnet, p. 559a.

Page 2.
2. Le terme ό δοΐδυξ traduit le latin cochlear ici et infra, dans
la recette R 21, tandis qu'en R 24, il traduit lingua, qui tout
comme cochlear peut avoir le sens de cuiller, voir infra9 n. 21
et 27, alors qu'en grec moderne tout comme en grec ancien
il désigne un pilon. On ne voit pas comment faire tenir de la
limaille de fer sur un tel outil. [Ce sens de cuiller aurait aussi
mieux convenu en Alch. gr., X, voir index, s. ν. δοΐδυξ].
3. Le grec précise la matière du mortier et l'emploi du pi-
lon, tout en omettant le nombre de fois qu'il faut répéter
l'opération. La dernière phrase est moins proche du latin. Il
n'est pas question d'oeuf dans la recette latine, mais l'oeuf était
un liant normal en peinture. On peut supposer une addition en
grec ou une variante dans certains manuscrits latins. Quant au
terme Ικβαλμα, il est cité par Ducange, col. 444, s. ν. εΰγαρμαν,
78 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 2-3)

comme variante de ce terme. En effet, il s'agit d'une forme plus


ancienne de έβγαλμα du grec moderne, comme έκβάλλω est la
forme primitive de εύγάλλω, έβγάλλω ou βγάζω, avec métathèse
de consonnes. — Il y a ici formation de safran de fer, РегОз,
sesquioxyde de fer (III) de couleur rouge. Dioscoride, V, 80,
l'utilise en médecine, mais il n'en donne pas la préparation.
En alchimie, on incorpore habituellement le safran de fer à
des alliages pour les rougir et leur donner l'apparence de l'or.
Alors que le latin, tel qu'il se présente ici, se comprend plutôt
comme une adjonction d'un ingrédient à un alliage, le texte
grec envisage un enduit sur un métal ou un autre support :
le traducteur songe peut-être à un succédané de la sanguine
ou hématite naturelle utilisée en peinture. La recette décrite
ici est très simple, c'est toujours celle de Macquer, Élémens de
chymie, I, p. 273 : « Calcination de Fer. Divers saffrans de Mars.
Prenez la quantité qu'il vous plaira de limaille de Fer : mettez-la
dans un vaisseau de terre non vernissé qui soit évasé. Placez ce
vaisseau sous la mouffle d'un fourneau de coupelle : faites le
rougir : remuez souvent la limaille ; entretenez le même degré
de feu jusqu'à ce que tout le Fer soit entièrement réduit en une
poudre rouge. Remarques : [...] La couleur jaune-rouge qu'ont
toutes les chaux ferrugineuses, de quelque manière qu'elles
soient préparées, leur a fait donner à toutes en général le nom
de Saffran. Celle dont nous venons de donner la préparation,
porte en médecine le nom de Saffran de Mars astringent ». Pour
des préparations plus compliquées utilisant des acides ou du
soufre, voir Alch. gr., X, §17.4 et n. 165, 173, 174 et 177. Voir
aussi infra, en R 23 et n. 26, ainsi qu'en H 10 et n. 74, des pré-
parations de safran de fer hydraté, FeOOH, hydroxyde de fer
(Ш).
4. Le terme στάλαγμα désigne aussi bien la distillation
(il s'identifie alors à στάλαξις) que son résultat, le distillât.
L'expression το Οδωρ σταλαγμένον reprend σταλάγματα, mais avec
changement de nombre : il faudrait toujours le pluriel.

Page г.
5. Le texte grec résume et défigure le texte latin, à moins que
le modèle latin du traducteur ne soit déjà fort corrompu. — La
recherche du moment favorable pour une opération alchimique
est une préoccupation constante des adeptes, cf. Zosime, GAG,
II, p. 158,16 et CAG, III, p. 158 ; Olympiodore, citant Zosime,
CAG, II, p. 69-70 et CAG, III, p. 75, dans une comparaison
avec les salaisons ; CMA, II, p. 42, Démocrite syriaque, V, 2 ;
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 2-3) 79

Jabir, Septuaginta, Berthelot, p. 311, pour l'extraction du sang


humain ou Alch. gr. X, §68 et n. 475 ; Albert, Semita recta, Bor-
gnet, p. 549b, 3 e précepte. On peut y voir un souci astrologique,
cf. A.J. Festugière, La Révélation d'Hermès, I, p. 138, mais l'on
sait aussi que la réussite de certaines préparations culinaires
dépend de la saison où l'on opère.
6. Texte corrompu et très résumé également. Le terme
άνάλυμα, doublet de άνάλυσις, est le terme propre correspondant
au latin solutio : il désigne la transformation d'une substance
en liquide, voir Alch. gr., X, p. 13, 1-14, 3. Faut-il penser pour
άναλύματα à une traduction erronée de sublimationes, confondu
avec solutiones ? Dans certains manuscrits latins, sublimano est
abrégé en sblatio qui peut se lire facilement solutio. Mais ce
même sens d'aváX^oc apparaît infra, en R 27 et n. 31 ainsi qu'en
R 15 H 11 et n. 133 ; de plus sublimo est traduit par αναλύω en R
20 et n. 20 ainsi qu'en R 23 et n. 26. À vrai dire, λύω et αναλύω
ont un sens plus général : ils signifient détruire la structure
d'une substance, soit en la pulvérisant et la divisant, soit, dans
le cas d'un métal, en le fondant, soit, s'il s'agit d'un sel, en le
dissolvant, voir Alch. gr., X, index. Ici le changement de struc-
ture se fait par la sublimation, que l'on désigne habituellement
de façon plus spécifique par les termes αίθάλωσις ou άνάβασις,
tandis que la Semita recta grecque de ce même Parisinus gr. 2419
utilise le terme ρίνισμα qui veut dire normalement limaille. —
La sublimation était aussi parfois considérée comme une cal-
cination des esprits, ce qui explique l'utilisation ici du verbe
καλτζινόω et de άσβεστης pius bas dans la recette, voir Alch.
gr., X, p. 60, 20 et 64, 23-24. Sur le sens du mot calcination,
voir Alch. gr., X, n. 108. — Pour λεπτά le problème est le même :
traduirait-il subtilitates et non superfluitates du texte ? Il est plus
vraisemblable que la transformation du texte d'Archelaus soit
consciente et s'inspire de la théorie de la transmutation per
minima que l'on rencontre, entre autres, chez Geber dans le
L. inuestigationis, Ruska, « Übersetzung », p. 66 et 69 (voir in­
fra, p. 15, apparat des sources de R 27), et dans la Summa de
Geber, Newman, p. 143-148, ainsi que chez Arnaud de Ville-
neuve dans le Rosarium phïlosophorum, Manget, I, p. 663, 664 :
la transmutation est possible si l'on arrive à isoler les parti-
cules élémentaires des substances. La notion de minime partes,
partes subtiles ou a elementata qu'ils emploient est rendue ici par
λεπτά των μ<πρων. Voir aussi infra, n. 30.
80 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 4-5)

Page 4.
7. La recette est traduite du latin, comme le laisse devi-
ner l'expression οδρον παιδος θηλυκού, traduction du latin urìna
puerì uirginis, le mot uirgo ayant été compris dans le sens de
jeune-fille. L'expression latine elle-même traduisait le grec οδρον
ποαδος άφθόρου, urine de jeune garçon vierge, voir infra, H 27
et n. 94, ainsi que CAG, I, p. 46, n. 3. Erreur similaire dans
la Mappe clauicula, Smith et Hawthorne, n° 85, p. 100, manus-
crit Phillipps-Corning, f. 20 v , 13, dans une recette utilisant de
Yurinam muliebrem, où a disparu en outre le terme παιδός. Cette
dernière recette est d'origine alexandrine, comme l'ont montré
R. Halleux et P. Meyvaert, « Les origines », p. 44. — Le vinaigre
est une addition du grec. L'emploi du groupe d'ingrédients vi-
naigre et urine est très fréquent dans les textes alchimiques,
mais il faut remplacer ici καί (et) par ή (ou) comme fréquem-
ment, voir Alch. gr.y X, index grec ή et και, les deux produits
mordants, vinaigre et urine, se neutralisant en tant qu'acide et
base. Ou bien faut-il utiliser les deux produits l'un après l'autre
suivant l'addition d*Hermès dans la Semita recta d'Albert, Bor-
gnet, p. 557b : (sulphur) per unum diem in aceto, et secundo in
urina decoquatur ; voir aussi CMA, II, p. 99-100, recettes 1 et
2. Pour l'expression urina pueri uirginis, voir par exemple M.
Scot, Lumen luminum, Wood-Brown, p. 261, 15 ou le manuscrit
Vatican, Pal. lat. 1267, f. 8V.
8. Comme le titre latin l'indique, il s'agit à l'origine d'une
recette docimastique visant à déterminer la composition d'un
objet doré, mais dans l'état actuel du texte grec, le produit
obtenu, qu'il soit acide ou basique, pourra détruire la teinture
superficielle d'un métal vil sans attaquer l'or vrai, mais sans
le passage au feu perdu en grec, il ne changera pas la couleur
d'un alliage jaune, cf. Geber, Summa, Newman, p. 619, 26-32
et 780. Voir aussi Alch. gr., I, p. 52 et R. Halleux, « Méthodes
d'essai », p. 55-56 ; CMA, II, p. 86, Démocrite syriaque, IX, 8.
9. La gomme est de la gomme arabique, comme le précise le
latin. La colophane est une résine plus ou moins jaune et sèche,
assez diaphane et friable, résidu de la distillation de la térében-
thine. Son nom est dérivé de la ville de Colophon en Ionie d'où
elle provenait. On l'appelle également poix grecque ou poix
sèche. Elle s'emploie habituellement pour purifier l'étain, voir
infra, R 2 H 19 et n. 116. La notion de métal doux n'apparaît
pas dans l'alchimie alexandrine, elle désigne un métal facile-
ment malléable, cf. Alch. gr., X, p. 15, 5 et n. 68, p. 27, 16 et
index, s. ν. γλυκύς, γλυκύτης et dulcedo, dulcís, etc.
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 4-5) 81

10. J'ai donné au terme ορισμός le sens de prœceptum, cor-


respondance que l'on trouve dans la Semita recta grecque, f.
281-281v de ce même manuscrit (cf. Ducange, col. 1055, ius-
sio et βρίζει, iubere, imperare). J'ai développé en πνεύματος
l'abréviation πνς rencontrée dans le titre, car le sel ammoniac
est un esprit. Même problème dans le titre de R19, infra, p. 6,2.

Page 5.
11. Recette sans doute résumée à partir d'une source mal
comprise. Cette source est la même que celle de la recette
suivante du manuscrit, voir infra, p. 41-45, R 15 H 11. I o
L'expression εϊς άγγείον ύελίνον б βούλει est inhabituelle et n'a
pas beaucoup de sens : pourquoi mettre les ingrédients « dans
un vaisseau de verre au choix » simplement pour les mélanger
avant de les mettre dans le creuset, alors que cette opération
aurait très bien pu se faire dans ce dernier ? Mais en compa-
rant la recette à la suivante R 15 H 11, je pense que άγγείον
ύβλίνον est une mauvaise traduction du latin \atrum> qui est ici
un ingrédient dont la quantité n'a pas d'importance. 2° L'essai
« sur l'enclume » est mon interprétation de l'essai « au fer »,
traduction littérale du texte. N'ayant jamais rencontré cette
expression, j'avais d'abord pensé à une erreur de signe pour
l'essai au plomb, beaucoup plus fréquent. L'essai au plomb, au-
trement dit l'essai à la coupelle, désigne la coupellation grâce à
laquelle il est possible de déterminer le titre de l'argent. Le mé-
lange d'argent et d'une autre substance se décomposera lors de
l'essai. La même technique s'emploie pour l'or. Si ici l'argent
(ou l'or) était pur, comme le début de la recette nous le fait
penser, il ne devrait pas être détruit dans l'essai au plomb.
Donc cette correction n'est pas de mise. Mais l'auteur envi-
sage ensuite le cas où le produit obtenu ne serait pas « doux »,
c'est-à-dire difficilement malléable : il faut donc qu'il ait été es-
sayé au marteau sur l'enclume précédemment et c'est le sens de
cette phrase. Cette interprétation est confirmée par l'essai sur
l'enclume pratiqué dans la recette H 11, voir infra, R 15 H 11 et
n. 130. 3° La recette se fait en deux temps : des fusions répétées
facilitées par l'emploi du savon et du verre comme fondants,
ensuite un affinage au sel ammoniac. La recette pourrait passer
pour une recette technique d'affinage d'un alliage, s'il n'y avait
pas les deux dernières phrases qui indiquent bien une fabrica-
tion de pierre philosophale, appelée ici ιατρεία, et qui nous fait
dire que la source de cette recette était proche de celle de R 15
H 11.
82 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 6-11)

Page 6.
12. L'assimilation entre esprit et élément se retrouve dans le
De Anima d'Avicenne, Artis chemicœ principes, dictio II, 4, p. 96 et
dictio IV, 2, p. 106. — Tout comme infra, dans les recettes R16 H
5-R 18 H 7, traduites du Vade mecum du frère Élie, nous devons
sous-entendre ici une théorie qui voit dans le mercure la base de
toute pierre philosophale, pierre formée à partir de mercure ré-
duit en ses quatre éléments. Nous retrouvons cette théorie chez
Arnaud de Villeneuve dans le Rosarium philosophorum, Manget,
I, p. 668-670 : pour être efficace, la pierre doit être réduite en
ses éléments. Cette réduction s'opère habituellement par une
distillation fractionnée, mais Arnaud reste prudemment dans
les généralités. En effet, si cette opération semble s'appliquer
lorsqu'il s'agit de pierre animale, cf. mon article « L. dabessi »,
p. 1012, elle devient une pure vue de l'esprit dans le cas d'une
autre pierre. Cette théorie a son origine dans la Septuaginta
de Jabir qui, lui, privilégie la pierre animale. Dans son article
sur les sources du L. sacerdotum, J. Ruska a peut-être entrevu
le mécanisme de cette extrapolation (« Studien zu L. sacerdo­
tum», p. 107 et 111). Il a remarqué que, lors de la traduction
du §1, l'eau tirée de l'œuf avait été confondue avec le mercure
qui peut s'exprimer par le même surnom, et qu'au §6, l'œuf
devenait du soufre. On peut y ajouter qu'il peut s'agir aussi de
confusion de signe, comme dans le L. claritatis, Darmstsedter,
II, 43, recette tirée de la Septuaginta, Berthelot, p. 326, où se
remarque une confusion entre l'or et l'œuf qui peuvent avoir le
même signe en latin. Voir aussi infra, p. 54, R 17 H 6. 2, n. 157.
13. Formation d'un amalgame d'étain.

Page 7.
14. Les deux textes latin et grec se déroulent avec des va-
riantes ou des omissions souvent courtes. La différence la plus
importante apparaît dans la purification de l'amalgame, faite
par un lavage au vinaigre en grec (§1), tandis que le latin pro-
cède par addition de mercure sublimé, cf. infra, R 17 H 6.1. et
n. 153. Il y a flottement dans les couleurs des différentes eaux :
le grec omet la couleur de l'ambre (§1) et celle du rubis (§3).
Mais le latin se contredit dans la mention des couleurs de la
première eau : « couleur de l'ambre » au §1 et « très blanche »
au §2, où prima est sans doute une erreur de lecture. Le grec
détaille davantage les opérations : il filtre par une étoffe tandis
que le latin laisse simplement décanter ( §1 ), et pour un feu vif,
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 6-11) 83

il brûle du bois sec, ce que le latin ne mentionne pas (§3). En


outre, dans une séparation en quatre éléments, l'huile tient la
place de l'élément Air et les auteurs confondent ici plusieurs
fois huile et eau, comprenant tantôt ce dernier terme comme
l'équivalent d'un liquide ou comme l'élément Eau.

Page 9.
16. Remarquons la traduction de aqua benedicta en θείον δδωρ,
l'eau divine chère à l'alchimie grecque et dont les sens sont
multiples, voir CAG, I, p. 68-69 et 285 ; Zosime, Alch. gr., ГѴ,
1, p. 21 et 162-167 ; papyrus de Leyde n° 87, Alch, gr., I, p. 104
et n. 4 ; Alch. gr., X, §51 et 49.3 ainsi que les n. 389 et 392 ; С
Viano, « Gli alchemistici greci ». Voir aussi infra, H 8 et . 67.

Page 10.
17. Le grec utilise le résidu trouvé au §4, au contraire du la-
tin, ce qui est compréhensible car le latin ne le mentionnait pas
plus haut ; il précise aussi la forme du vaisseau. Mais le verbe
congelare (solidifier) est traduit tantôt par σταλάζω (égoutter,
distiller, filtrer), tantôt par λύω (fondre), ce qui altère et obs-
curcit la marche de l'opération.
18. La fin du texte est plus proche de celle du manuscrit Bos-
ton, Med. . 18. — Cf. . claritatis, Darmstaedter, II, 77 pour
une recette similaire de mercure réduit en ses quatre éléments
et valable pour l'œuvre au blanc seulement. Pour des réduc-
tions en leurs quatre éléments d'autres substances minérales,
voir DWS 510 pour une réduction du soufre ; Roger Bacon, Ver­
bum abbreuiatum, SM, p. 266-268 et la Sedacina, Barthélémy, II,
p. 72-83, pour une réduction de l'antimoine.
19. R 20-R 26 forment un tout assez proche d'un ensemble
intitulé Experimentum fit ex sex oléis dans le Vatican, Pal. lat.
1330, xve s., f. 199v-200v. Le même ensemble est repris dans
YAlkimia minor d'Albert le Grand, Kibre, §18- 24, en une version
différente, tandis que R 21 en particulier est identique à la
recette du manuscrit de Londres, BL Sloane 3457, xv e s., f. 307 v .

Page 11.
20. L'huile d'or est une solution d'or dissous dans l'eau
régale. En effet, la distillation du mélange sel de nitre,
KNO3, vitriol romain, FeS04, et alun lamelleux, sulfate double
d'aluminium et de potassium, va donner naissance à de l'acide
84 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 11-15)

nitrique impur, mais il faut y additionner du sel ammoniac,


NH4CI, perdu en grec, pour obtenir de l'eau régale qui seule
est capable de dissoudre l'or. Voir infra, R 18 H 7. 2. et n. 173.
Remarquons encore la traduction du sel ammoniac sublimé
{sublimati) par du sel ammoniac dissous (άναλυμένον), cf. supra,
R 8 et n. 6.
21. Tout comme en R 2, δοΐδυξ désigne une cuiller, en bois
cette fois, comme le confirme l'équivalent latin cochlear. Voir
supra, n. 2.

Page 12.
22. Séparation du sang en ses quatre éléments par distilla-
tion fractionnée. Voir les textes édités par H.-J. Romswinkel,
De sanguine ; Y Epistola de sanguine humano distillato d'Arnaud de
Villeneuve, éditée par G. Gratarolo ; ainsi que Alch. gr.t X, §68
et n. 475 et 476.
23. Le terme στουράκιον traduit pressura ad modum olei oliua-
rum : Ducange, col. 1455, donne Ιλιξ c o m m e équivalent et
traduit par pampinas, corymbus.
24. On peut rapprocher le produit obtenu du kwas o u kvas,
une boisson enivrante, en usage chez les Slaves. Le kwas peut
s'obtenir, entre autres, en versant de l'eau chaude sur des
tranches de pain rôties qu'on laisse fermenter. Les céréales sont
peu employées en alchimie, toutefois Paul de Tarente, Theorica
et practica, fabrique une eau à partir de grains de blé n o n mûrs,
Newman, p. 185 (f. 4 8 r ) , et Roger Bacon, dans son Breue breuia-
rium, cite le froment comme le meilleur des esprits végétaux,
il est obtenu par putréfaction et distillation, voir SM, p. 2 2 8 ,
et Alch. gr., X, §64.1 et n. 446.

Page 13.
26. Le deuxième mot latin limatura, non identifié par le tra-
ducteur, est devenu μετά τίνος είδους, sublimo est traduit par
αναλύω comme plus haut et dissoluo par άχαυνίζω. Pour le sens
de ce dernier terme, comparer avec infra, R 29 et n. 3 6 , où
άχαύνωσις a le sens δε λύσις εις κόπρον. Voir aussi άχαυνός et
αχαμνός infra, en R 15 Η 11 et n. 128, ainsi qu'en R 16 H 5.1.
et n. 145, où άχαυνός qualifie le feu. Mais on utilise aussi en
latin le terme mollificano pour une dissolution dans le fumier,
cf. infra, Geber, . inuestigatìonis, apparat des sources de R 2 9 ,
p. 16 ; d'autre part un feu doux se dit parfois ignis mollis : nous
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 11-15) 85

arrivons alors au sens général ά'άχαώνωσις, voir Alch. gr., X, in­


dex latin, p. 410. — D'après PJ. Macquer, Élémens de chymie, I,
p. 275 : «On prépare encore d'une autre manière [...] un Saf-
fran de Mars, en mêlant ensemble de la limaille et du Soufre
pulvérisé, humectant le mélange qui fermente, et s'échauffe
au bout d'un certain temps. On le met sur le feu : le soufre se
consume : on remue le tout jusqu'à ce qu'il soit réduit en une
matière rouge. Ce Saffran n'est autre chose que du Fer dissous
par l'Acide du Soufre [...] par conséquent ce Saffran de Mars
ne diffère point du Vitriol calciné au rouge ». Lorsqu'il sera dis-
sous, il s'agira ici d'une préparation de safran de fer hydraté,
FeOOH ou hydroxyde de fer (III), cf. infra, H 10 et n. 76. Voir
aussi supra, R 6 et n. 3, une autre préparation de safran de fer.

Page 15.
30. Toutes ces huiles sont rouges et, additionnées d'un peu
d'or, sont destinées à fabriquer une pierre philosophale qui de-
vrait teindre l'argent et les métaux vils. — La recette marque
bien la différence entre les huiles fixes et les huiles volatiles. La
raison de cette distinction nous est donnée dans la version de
YAlkimia minor qui nous explicite le dessein de l'auteur de cet
experimentum. En effet, l'ordre de la préparation des huiles y est
différent : l'alchimiste présente d'abord trois huiles fixes, celles
de l'or, du fer et du vitriol ; il passe ensuite aux huiles volatiles,
nunc procedendum est ad olea non fixa, sed uolatilia, et décrit les
huiles de soufre, de sang et de pain. Il s'appuie pour justifier
son mélange de fixe et de volatil sur les Dicta philosophorum,
les Dires des philosophes, qu'il cite. Les Dicta philosophorum
sont une référence courante dans les œuvres latines (voir, entre
autres, Hermès, L. rebis, Steele et Singer, p. 49 ; les Distinctiones
des Aluns et seh, dans le L. claritatis, Darmstaedter, I, 80 et II,
44 ; Alch. gr., X, p. XLIII ; DWS 11 à 24 et annexes ; DWS 69). La
première citation, si sciuerisfacerefixum uolatile et uolatile fixum,
artis perfectionem inuenisti, est fréquente et très ancienne, déjà
attribuée à Hermès ou à Marie (voir quelques occurrences en
Alch. gr., X, n. 90 ; voir aussi pour le latin Berthelot, CM A, I,
p. 252). La seconde citation, si sciueris spirìtus et corpora summe
depurata coniungere per minima, perfectionis opera ubi indubitan-
ter complebuntur, reprend la même idée en insistant sur deux
notions : I o summe depurata, qui souligne l'importance de la
purification des ingrédients déjà marquée chez Jabir et Avi-
cenne et reprise dans le De perfecto magisterio (voir Manget, I,
p. 639 et Alch. gr., X, n. 72), et 2° per minima qui nous rap-
86 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 15-18)

pelle les préoccupations de Geber et d'Arnaud, voir supra, n. 6.

31. Le mot λύω de l'addition, άνάλυμα et αναλύω ont ici le


sens de sublimare, sublimatio comme supra, dans R 8 et n. 6. Nous
s o m m e s ici en effet devant une sublimation de sel ammoniac
en présence de limaille de fer qui va le rougir et de chaux vive
qui va le fixer. C'est la réunion en une de deux opérations qui se
présentent ailleurs séparément. Sur la rubification du sel ammo-
niac, voir aussi Alch. gr.9 X, §60 et Macquer, Élémens de chymie, II,
p. 535-536 : « Quoique le Sel ammoniac ne soit qu'à demi-volatil,
et qu'il ait besoin d'une chaleur considérable pour se sublimer,
il a cependant la propriété d'enlever avec lui des matières très-
pesantes et très fixes [...] On fait sublimer avec lui, pour l'usage
de la Médecine, du Fer [...] et il prend alors le nom de Fleurs de
sel ammoniac martial ». Quant à l'addition de chaux vive, elle pro-
voque la réaction suivante : 2NH 4 C1 + CaO -* 2NH3 + CaCU +
H2O. Elle est utilisée soit pour obtenir de l'ammoniaque, soit
du sel ammoniac fixe, c'est-à-dire du chlorure de calcium. Cette
préparation se rencontre quelquefois aussi dans les textes, voir
CMA, I, p. 157 ; CMA, II, p. 143, traité arabe n ° 11 ; L.claritatis,
Darmstaedter, II, 39 ; Alch. gr., X, §63.2 et n. 4 4 4 ; Albert, Se­
mita recta, Borgnet, p. 566a. Chez Macquer encore, Élémens de
chymie, II, p. 546-547, l'on retrouve une opération similaire :
«Décomposition du Sel ammoniac par [...] la Chaux. Esprit volatil
du Sel ammoniac. Sel ammoniac fixe [...] Pulvérisez séparément,
et mêlez promptement ensemble, une partie de Sel ammoniac,
et trois parties de Chaux éteinte à l'air. Entonnez aussi très-
promptement ce mélange dans une grande cornue de verre, dont
la moitié demeure vuide. Adaptez-y un grand récipient percé
d'un petit trou, pour donner issue aux vapeurs, en cas que cela
soit nécessaire. Laissez la cornue dans le fourneau environ pen-
dant u n quart d'heure, sans mettre du feu dessous. Il sortira à
froid une grande quantité de vapeurs invisibles, qui se condense-
ront en gouttes, et formeront une liqueur dans le récipient. Met-
tez, après ce temps, deux ou trois charbons allumés dans votre
fourneau, et augmentez le feu par degrés, jusqu'à ce qu'il n e sorte
plus aucune liqueur de la cornue. Déluttez alors les vaisseaux,
en prenant toutes les précautions possibles pour ne vous point
exposer aux vapeurs qui en sortiront, et versez promptement la
liqueur du récipient dans une bouteille, que vous boucherez avec
u n bouchon de cristal usé à l'émeri. Il restera au fond de la cornue
une masse blanche, composée de la Chaux qui aura servi à la dis-
tillation, et de l'Acide du sel ammoniac : c'est ce qu'on appelle Sel
ammoniac fixe ».
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 15-18) 87

32. Ce regard destiné à surveiller le déroulement de


l'expérience est souvent mentionné, voir Ahh. gr., X, p. 65,
20-66, 3 et n. 311.
33. « Lorsque l'on sublime le sel ammoniac dans une cucur-
bite surmontée d'un chapiteau aveugle, en ne poussant pas le
feu trop vivement, il y en a une partie qui monte sous la forme
d'une poudre légère et blanche, qu'on nomme Fleurs de sel am­
moniac », Macquer, Élémens de chymie, II, p. 535. C'est le sel
ammoniac qui se présente ainsi.

Page 16.
36. Les termes άχαύνωσις et λύσις sont ici équivalents et
s'appliquent à la dissolution dans le fumier. Pour d'autres oc-
currences, voir supra, R 23 et n. 26 ; infra, R 15 H 11 et n. 128
ainsi que R 16 H 5.1 et n. 145. — L'enfouissement dans le fu-
mier permet le maintien d'une chaleur douce et régulière. Sur
cette technique, voir Aluns et seh, G 20 St 30 Lcl I, 32 ; Roger
Bacon, Speculum secretorum4 SM, p. 404 ou Akh. gr., X, p. 13,
10-14. Pour d'autres formules de fumier, voir infra, H 23-H 26
et n. 92.
37. Pour ces deux recettes de fumier, le manuscrit de Bos-
ton est plus précis concernant l'emplacement de la fosse, ses
mesures et la façon de couvrir la fiole. H 25 utilise les mêmes
ingrédients que R 30, voir infra.

Page 18.
38. Les recettes de fabrication d'ambre jaune artificiel
sont assez fréquentes dans les manuscrits latins des xrve et
xv e s. : D.V. Thompson, «Trial Index to some Unpublished
Sources », p. 414, a répertorié une série de manuscrits qui en
contiennent ; DWS 951 cite aussi l'Oxford, Corpus Christi Coll.
125, xrve s., f. 117v ; on peut y ajouter une recette du manuscrit
de Palerme, B. Comunale 4Qq AIO, xrve s., f. 326-326v, identique
à GMAL, VI, p. 496, n° 82, manuscrit Bethlehem, Pennsylva-
nia, Lehigh Univ. 1, fin xv e s., f. 115b, ainsi que celles transcrites
ici dans l'apparat des sources. Ce faux ambre était utilisé sur-
tout pour confectionner des chapelets. Il était à base de blanc
d'oeuf durci auquel on incorporait habituellement un produit
colorant comme le safran, l'hématite ou le charbon, suivant la
couleur des grains désirée. La recette grecque le laisse naturel.
Macquer, Élémens de chymie, II, p. 485-486, enlève l'humidité
contenue dans le blanc d'oeuf durci en le distillant par l'alambic
88 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 18-20)

placé dans un bain-marie. Lorsqu'il délute l'appareil, il ob-


serve : «Vous trouverez dans la cucurbite les morceaux de blanc
d'œuf, dont le volume sera considérablement diminué. Ils au-
ront l'apparence de petits morceaux de verre de couleur rousse,
et ils seront durs et cassans ».
39. Le lut à l'œuf et à la farine sert à joindre hermétiquement
les différentes parties des appareils, cf. infra, H 5 et . 144 ;
Alch. gr.,X, §41 et n. 318 ; Albert, Semita recta, Borgnet p. 561b ;
Geber, . inuestigationù, Newman, p. 250 (f. 24 г ).
40. Le bol arménien est une terre argileuse, ocreuse, grasse,
utilisée en médecine car considérée comme tonique et astrin-
gente, employée également par les doreurs et les peintres. Cette
appellation remplace celle de «terre de Lemnos» ou «terre
sigillée», utilisées dans l'Antiquité (Larousse ± 1910). La Se-
dacina, Barthélémy, II, p. 191, donne sa préparation.
41. Le lut magistral, des philosophes ou de sapience sert
à protéger de l'ardeur du feu les vaisseaux de verre. Les in-
grédients peuvent varier et les recettes rencontrées dans les
manuscrits sont innombrables : à l'argile toujours présente,
on ajoute parfois du sable et toujours un liant qui peut être du
crottin de cheval ou d'âne, de la paille coupée, des cheveux,
des cendres, etc. Ces divers ingrédients empêchent le retrait
et la fissuration de l'argile ; ils disparaissent à la cuisson (A.
Leroi-Gourhan, L'homme et la matière, I, p. 213). Voir infra, H
1, pour une autre recette, ainsi que Alch. gr.y X, p. 65, 3-9 et
n. 309 ; p. 156, 3-9 et n. 633 ; CMA, II, p. 152, n° 38 ; p. 166,
n° 82 ; voir aussi en CMAL, VI, p. 88, n o s 313-323, une sé-
rie de recettes de luts tirée du manuscrit de Boston, Med. L.
18, f. 95 ; CMAL, VI, p. 452, n o s 121-129, une autre série pro-
venant du manuscrit San Marino, Huntington . 1051, f. 122.
Voir sur les luts en général le bel article de N. Thomas, « De la
recherche ».

Page 19.
43. Voir d'autres variantes de la même recette chez Cosmas,
infra, §8 et n. 34, p. 69 ou CAG, II, p. 444, 17-22, ainsi que
dans ΓAmbrosianus E 37 sup., xvi e s., f. 290, passage édité par
CO. Zuretti en CMAG, II, p. 340,1-7. La fin du texte surtout est
différente de celle éditée par J. Bidez. Cette dernière pourrait se
traduire comme suit : « mélangez-les à de l'oxymel, et arrosez-
en le plomb fondu. Grâce à ce mélange et au soufre vif, le métal
devient solide par l'un et il prend la couleur des autres à travers
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 18-20) 89

tous ses pores. Grâce à tous, il est de For parfait ». Voir aussi
infra, H 35 et n. 56.
44. Χρίσμα του ύελίου, huile ou graisse de verre, est à rap-
procher sans doute d'Albert, De mineralibus, Borgnet, p. 91a,
oleum uitri. Dans ce passage, Albert décrit une fabrication de
laiton à partir de cuivre, d'un peu d'étain et de calamine (car-
bonate de zinc). Selon lui, en vue d'obtenir une plus belle
couleur dorée, certains fixent la calamine, pour qu'elle reste
plus longtemps en contact avec le cuivre, en recouvrant le mé-
lange cuivre et calamine de verre pilé qui fondra au-dessus du
mélange et retardera l'évaporation de l'oxyde de zinc, résultant
de la décomposition de la calamine. Il appelle ce verre fondu
oleum uitrì, huile de verre. Il précise aussi que certains réitèrent
plusieurs fois l'opération et ajoutent de l'argent au lieu d'étain
pour obtenir ainsi une couleur encore plus proche de celle de
l'or. L'expression est proche de στέαρ του ύέλου, employée plu-
sieurs fois dans le traité du comte de Santa Flore en Alch. gr., X,
p. 184, 19 et sqq., voir index et n. 718 [En cet endroit, la réfé-
rence du 1. inuestigationü est fausse : il faut lire p. 243 (f. 23 r )].
Cette dernière expression correspond au latin pinguedo, sapo,
spuma, sagimen uitri et désigne l'écume qui se sépare du verre
pendant sa fusion. Même ingrédient dans la Sedacina, Barthé-
lémy, I, 298, C'est un synonyme de sel alcali, employé dans la
recette du L. claritatis donnée dans l'apparat des sources. Il est
utilisé comme fondant.

Page 20.
46. Le copiste a commencé son travail en écrivant un signe
de croix, signe que l'on retrouvera en début de H 32. — Théo-
riquement, le terme άλτέμια peut être complément de αρχή ou
de διάταξις. Lagercrantz choisit la deuxième solution : dans ce
cas αρχή fait corps avec l'invocation à Dieu. Mais j'ai préféré
faire dépendre άλτεμία de αρχή en comparant ce titre à d'autres
provenant du même manuscrit, voir surtout f. 20, 'Αρχή σύν
θεφ άγίφ της τέχνης του ραμβουλείου βταν..., voir encore f. 19 où
σύνθεσις est un génitif médiéval. — Le mot άλτέμια apparaît deux
fois dans le texte, ici et dans le titre de la recette n° 34. Lager-
crantz traduit le terme par « Alchemie », trad. p. 6 et 21, et dans
l'introduction à l'édition, p. 31-32, il s'interroge sur l'origine
de la forme, voir supra, p. XLVII.
47. Lagercrantz, trad. p. 6, traduit διάταξις par « Hilfsmittel »,
aide, moyen de secours, et pour lui le terme concerne ici la
première recette. Chez les alchimistes, le mot simple τάξις veut
90 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 20-23)

souvent dire « prescription », « recette », voir Alch. gr., I, p. 16,


ou, s'il s'agit d'un appareil, « instruction de montage », voir
Alch. gr., IV, 1, p. 130, n. 43. Même sens de «recette» chez
Olympiodore, CAG, II, p. 74, 19 et 87, 1. Quant au composé
διάταξις, Ducange, col. 300, le traduit par constitutio. C'est le
terme employé pour la règle monastique ou le règlement d'une
institution, voir L. Bréhier, Le monde byzantin, II, p. 505, 549,
550. Vu l'orthographe déplorable du manuscrit et sa langue, ή
διάταξις pourrait tout aussi bien être un pluriel : on traduirait
alors par « recettes ».

Page 21.
49. Lagercrantz, éd. p. 57, comprend κάνα βάτζο en deux
mots, un vase, mais la lecture que m'a proposée monsieur le
Professeur P. Yannopoulos, κανναβάτζο en un seul mot, une eta­
mine, me paraît plus adaptée au sens général de la recette.
Lagercrantz traduit d'ailleurs κάνα βάτζο άρύν, trad. p. 6, par
« mit Löchern versehenes Gefäss ». Il voit, éd. p. 57, dans άρύν
une variante du grec classique αραιός, cf. Alch. gr., X, p. 36, 14,
άραίν, la forme du manuscrit, f. 16, étant άρεν. Pour la forme
δέσε, il propose de la faire dériver, d'après le sens de la phrase,
d'un verbe inconnu, δαίω signifiant diviser ou découper. Mais
à partir du moment où l'étamine est identifiée, le verbe δέω,
signifiant lier, nouer, est tout à fait de mise.
50. Lagercrantz, trad. p. 7, traduit φρύγανα par «Kohlen­
stäbchen», bâtonnets de charbon. Ce sens du grec ancien
ne convient pas ici, on ne voit pas l'utilité de charbons de
bois dans cette recette. Le sens du grec moderne « petit bois,
menues branches, brindilles (Pernot) » convient mieux car le
déversement du cuivre sur des branches permettra, pensait-on,
de mieux attaquer ensuite le métal divisé ainsi en fines gout-
telettes par son passage à travers les branches qui forment un
treillage et servent de tamis. Mais l'emploi de branchages pour
granuler le cuivre est superflu : après avoir été fondu, s'ü est
versé dans de l'eau froide, il se solidifie sous forme de granules
(R. Halleux, Non ferreux, I, p. 237).

Page 22.
52. La recette H 3 est reprise dans la marge du f. 191, ici H
35, avec quelques variantes de langue. De plus, les poids des
ingrédients sont différents et le mercure y est remplacé par du
soufre. Amalgamer le plomb ou le transformer en sulfure sont
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 20-23) 91

deux manières de le « calciner », voir Aluns et seh9 G 60 ; Alch.


gr., X, §33.1 et n. 240 ainsi que §35.2 et n. 252. — Καλλιωτέρα
est une forme médiévale de comparatif qui peut avoir aussi un
sens de superlatif. Ce dernier sens me semble mieux adapté
ici. Lagercrantz garde le sens du comparatif et traduit, p. 7,
par « besseres ». Remarquons aussi que le terme τιάφη ou τιάφι
est féminin ici.
53. Le plat franc est inconnu. Dans le De occultis nature, un
traité alchimique attribué à Albert le Grand et que son éditrice
P. Kibre date du xrve siècle, l'on rencontre deux fois dans une
recette le terme francum qui pourrait bien désigner le même
ustensile : la première fois à la fin de la page 181, tune pone
in urinali apta in suo lari (= espèce de foyer) et sicca igne leui ;
extrahe in francum, tere sine liquore et ensuite p. 182, reduc ad
ignem leuem. herum extrahe infrancum; tere cum aqua sua. Dans
ce texte latin, il s'agit d'un appareil dans lequel on peut broyer
une substance, donc peut-être une variété de mortier ou bien
une sorte de terrine, un plat large et peu profond comme la
téle de l'Artois ou de Wallonie (cf. Alch. gr., X, p. 12, n. 56). Le
terme πίναξ qui accompagne φράγκικον en grec fait plutôt croire
à la deuxième hypothèse. S'il en est ainsi, il faut comprendre :
« Broyez et unifiez les substances en les plaçant dans un plat
franc ».

Page 23.
54. Le mot άπασα est invariable en grec moderne, voir su­
pra, introduction, p. xxxrv. Il peut donc être un neutre singulier
qualifiant μολύβι comme l'a compris Lagercrantz, ou un neutre
pluriel désignant les différentes substances. Les deux traduc-
tions sont possibles et n'amènent guère de différence de sens.
J'ai choisi la deuxième en comparant le texte à celui de la 1.7, δλα.
56. Recette typiquement alchimique de fabrication d'or en
colorant du plomb avec des matières rouges ou jaunes. Dans
l'alchimie alexandrine, le plomb est la base de tous les mé-
taux, voir CAG, II, p. 168, 3 (Zosime) ; p. 95, 5 ; 96, 3 ; 98,
9 (Olympiodore citant les oracles d'Apollon, puis citant deux
fois Zosime). À partir d'Apollonius de Tyane, le métal qui est
extérieurement du plomb est intérieurement de l'or, voir Alch.
gr., X, p. 247, n. 71. C'est la théorie de Jabir et des Aluns et seh ;
c'est la théorie générale en Occident. Il est donc logique de ten-
ter de partir du plomb pour obtenir de l'or. On la trouvera aussi
dans le Vade mecum du frère Élie, voir infra, R 18 H 7, p. 63,
92 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 2 3 - 2 4 )

5-6. Sa transformation par le mercure en amalgame pulvéru-


lent devrait le purifier aux dires de Roger Bacon dans i e Breue
breuiaríum, SM, p. 150 ou Alch. gr., X, p. 50. Dans les recueils, o n
trouve plus souvent des recettes qui prennent l'argent c o m m e
base au lieu du plomb, l'argent étant considéré c o m m e le mé-
tal le plus parfait après l'or. Voir infra, recette H 8 e t n. 71.
— Mêmes ingrédients dans la recette de Michel Psellos, voir
supra, R 35, reprise par Cosmas §8, infra, p. 7 0 , ou GAG, II,
p. 4 4 4 , 17-22. Mais au contraire de la recette suivante qui se
retrouve aussi chez Cosmas, la rédaction en est complètement
différente.

58. Quelques variantes entre les deux versions de cette re-


cette : 1. 12, YHolkhamicus remplace άγγείφ de Cosmas par
άμμίω très proches dans l'écriture et de sens similaires ; 1. 13,
YHolkhamicus oublie le miel et les œufs tandis que, 1. 14, Cos-
mas ne précise pas la variété de fumier. Lagercrantz interprète
ηπίο de YHolkhamicus en ήπίφ, qu'il traduit, p. 7, par « n i c h t
zu scharfen », pas trop fort. J'ai préféré y voir ίππείφ. Mais
la ligne 15 pose problème. Les termes αίμα ou αίματος ψυχής
sont difficiles à interpréter. Berthelot et Ruelle, CAG, III, 417
§3, traduisent le texte de Cosmas par : «jusqu'à ce que se
produise une nature rouge de sang (destinée à devenir l'âme
du produit) ». Lagercrantz, éd. p. 59, qui ne comprend pas
cette traduction, propose pour cette version : donec natura ouo-
rum in naturam sanguinis uiuentium transeat. Berthelot et Ruelle
font donc de αίματος le complément du n o m φύσις et de ψυχής
l'apposition à ce nom. Ils donnent à ψυχή le sens alchimique
habituel de « substance interne d'une autre substance », voir
Alch. gr.,X, n. 71, tandis que Lagercrantz choisit u n sens cou­
rant de ψυχή qui, tant en grec ancien qu'en grec moderne, peut
désigner « u n e personne, un être vivant». Il comprend donc
« sang d'un être vivant, sang frais ». h'Holkhamicus présente en
outre le terme USGCTL et Lagercrantz comprend la phrase : donec
natura ouorum (uitellorum et albumentorum) aqua orta in sangui-
пет uiuentium, non in sanguinem congelatum, transeat. Il t r a d u i t
d'ailleurs, trad. p. 7, par « bis sich die Natur der Eier verflüssigt
zu lebendigen Blut ». Il donne donc à ύδατι la valeur d'un datif
d'origine, ce qui n'est pas normal en grec. Un génitif remplace
parfois un datif en grec médiéval, mais l'inverse est rare. Il
se trouve parfois cependant : par exemple dans Y Epitome hip-
piatrique, Doyen, II, version S, chap. 2 2 , §5. Il s'agirait alors
d'un hyperpurisme, mais il est possible que ce ne soit qu'un
ύδατος abrégé en οδατ* dans la source de notre copiste et l u ύδατι.
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 23-24) 93

Quant au texte de Cosmas, il peut se comprendre au premier


degré comme Га compris Lagercrantz ou se traduire par « une
âme de sang », en gardant l'interprétation plus spécifiquement
alchimique de Berthelot et Ruelle.

Page 24.
62. Le copiste de VHolkhamicus a écrit βοσίο et non βυσίο
comme le lit Lagercrantz qui le rapproche de βησσίον, cité par
Hésychius et attesté dans le papyrus de Stockholm, Alch. gr., I,
Holm. 635. On trouve aussi en grec moderne βυτίον ou βουτίον.
Je fais de βοσίο une variante de βοττίον, attesté en Alch. gr.> X,
164, 9, mais tous ces termes ont des sens similaires. — Τρίψας
de Cosmas et λείωσον (écrit λύοσον) de VHolkhamicus peuvent
provenir de la même abréviation dans un manuscrit antérieur,
voir CMAG, VIII, index et Alch. gr., X, p. хххш-хххгѵ.
63. Pour le poids de l'argent, la différence est considérable
entre l'hexage de VHolkhamicus, écrit en toutes lettres (έξάγιν),
et celui de la livre de la recette de Cosmas, écrite en usant de son
symbole : l'hexage vaut le sixième de Ponce qui vaut elle-même
le douzième de la livre. Pour le poids de la poudre (ξηρίον),
VHolkhamicus est clair, mais il y a flottement dans les diffé-
rents manuscrits de Cosmas qui ont confondu l'abréviation de
l'hexage avec celle du chiffre 6, ce qui a entraîné dans certains
d'entre eux l'addition de ή. Les proportions de VHolkhamicus
sont celles d'une recette de fraude courante tandis que chez
Cosmas la poudre devient la poudre de projection alchimique
dont une partie infime permet la transmutation en or. Cette
propriété de la poudre de projection n'apparaît pas clairement
chez les alchimistes alexandrins chez qui se rencontre cepen-
dant l'idée qu'une quantité infime d'or peut transmuter une
énorme quantité de matière, comme le levain transforme la
pâte, voir CAG, II, p. 175, 20-23 ; 145, 9-11 ; 248, 7-8, mais
elle est courante dans l'Occident médiéval.
64. Les lignes 7-8 se retrouvent telles quelles dans les Mé­
moires authentiques de Zosime (Ahh. gr.y ГѴ, 1, p. 21, 1). —
L'allusion à la pauvreté qualifiée de mal incurable apparaît chez
lui également, voir CAG, II, p. 212, 21. Synésius reprend l'idée,
voir CAG, II, p. 59, 7-8 et p. 67, 24-68, 2. Elle est fréquente
chez les commentateurs ultérieurs : p. 414, 9 (le Chrétien) ;
451, 19-20 (Hiérothée). Elle apparaît encore dans un morceau
anonyme, p. 285, 3 et dans le Travail des 4 éléments, p. 342, 18,
mais sans détermination cette fois. Voir aussi infra, Cosmas,
p. 66, n. 4. — Quant à l'idée d'écarter les ennemis, elle est
94 NOTES COMPLEMENTAIRES (p. 24)

présente chez Hermès, dans le L. dabessi ou rebis et chez les au-


teurs qui s'en inspirent, mais appliquée à la pierre, p. 1047 : ex
ipso possunt aggregari exercitus et interfici reges. Voir mon article
sur le sujet. Voir aussi le prologue de la Semita recta d'Albert
le Grand au f. 245, 39-40 du manuscrit de Palerme, B. Comun.
4Qq AIO : Inimicos vestros pedibus substinetis, a vobh recedei om-
nis tristitia, fijgiet a uobis omnis trïbulatio et angustia et au f. 2 4 6 ,
16 : Ostendom vobis lapidem qui vincit отпет equum armatum.
— Cette recette est manifestement ancienne : elle est abon­
damment glosée dans YHoïkhamicus, parce que sa langue n'est
plus comprise, et elle contient les seuls emplois de εν en de­
hors d'expressions figées. Partout ailleurs dans ce recueil είς
remplace èv, voir supra, p. XLI. Cosmas attribue la recette à Zo-
sime. Bien que ce texte n'apparaisse pas dans les fragments
du Panopolitain que nous possédons, il n'y a aucune raison de
lui en refuser la paternité : l'alchimie qu'elle révèle est celle
de son temps. Cosmas pourtant lui donne peut-être une colo-
ration plus moderne si l'on traduit « une âme de sang » (voir
supra, n. 58) et si l'on adopte les poids indiqués dans sa version
pour les différents ingrédients (voir supra, n. 63). Des recettes
utilisant des œufs sont fréquentes dans l'alchimie alexandrine,
et Zosime en particulier en emploie dans ses Mémoires authen­
tiques, voir Alch. gr., TV, 1, p. 30-33 et n. 1, voir aussi Alch. gr.,
X, p. 101-111. Ces préparations sont toutes plus élaborées que
celle-ci qui se contente de faire pourrir des œufs dans du fu-
mier, puis de dessécher le liquide rouge obtenu en une poudre
qui teindra l'argent, tandis que les autres textes se compliquent
d'une division des œufs en leurs quatre éléments qui seront re-
traités chacun à leur tour par des distillations, enfouissements
et broyages multiples. Cette recette-ci est spécialement concise
et ne précise m ê m e pas s'il faut casser les œufs ou les laisser
entiers.
65. Dans ses notes à l'édition, p. 65, Lagercrantz interprète
η en aut, mais dans sa traduction, p. 12, il traduit correcte­
ment ici et plus bas. En effet, la recette est une méthode pour
transmuter de l'argent en or par l'entremise d'une pierre phi-
losophale. La lettre η est l'initiale de ήλιον et nous sommes
en présence du verbe ποιεΐν construit avec deux accusatifs : un
complément d'objet direct et son attribut. Les recettes H 8, 9
et 10 se tiennent : H 9 prépare de l'eau d'alun utilisée en H 10
et H 10 prépare le safran de mars employé en H 8.
66. Le terme lapt ou γιάρι est une forme médiévale de ιός pré-
sente dans le glossaire botanique de Néophytos Prodromenos,
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 24) 95

écrit au xrv e s. et édité par A. Delatte, Anecdota Atheniensia, II,


p. 287 : Ιός ξυστός το ίάριν. Il désigne le vert-de-gris comme le
précise la glose βαρδαράμον, translittération de uerderame, dé-
formation du latin uiride œramen, même sens. — Καλακάνθι ou
καλακάνθη est une déformation médiévale de χάλκανθος, le vi­
triol, qui possède beaucoup de variantes de genre et de finale
en grec classique. La forme antique devient dans le papyrus de
Leyde χαλάκανθος (voir Ahh. gr., I, index et apparat), καλάκανθος
dans le lexique présent dans le Marcianus gr. 299, f. 131 (CAG,
II, p. 5, 8), et καλακάνθη chez Psellos (Bidez, p. 34, 24), même
forme chez Cosmas, §4, infra, p. 68, 10, ou CAG, II, p. 443,
17. Razi dans le Secret des secrets, Ruska, p. 47 et 87-88, cite
deux vitriols jaunes. Ruska rapproche l'un des deux du misy
de Chypre (Dioscoride, V, 100, voir infra, Cosmas, p. 69, 15,
n. 29), mais croit plutôt à une pyrite ou à un vitriol (sulfate)
de fer. En effet la pyrite martiale (FeS2> est jaune et il ne faut
sans doute pas penser ici au misy de Chypre, car on voit mal un
Grec donner un nom turc à un produit chypriote, alors que l'île
n'a pas encore été conquise. Pour M. Berthelot, CAG, I, p. 242,
le vitriol jaune est un sulfate de fer basique : suivant leur degré
d'impureté, la décomposition spontanée des pyrites exposées
à l'air et à l'humidité peut donner des vitriols verts, jaunes ou
rouges (voir infra, p. 47, en R 16 H 5 et note 139, une autre
dénomination du sulfate de fer, d'origine italienne). Il pour-
rait s'agir aussi de vitriol calciné (ou colcotar) qui est rouge,
ЕегОз, car les couleurs jaune et rouge sont souvent confondues
ici, cf. supra, n. 29, et Paul de Tarente, Theorica et practica, New­
man, p. 158 (f. 40 г ), kolkotar est citrinum. — Le terme ψιαστική
se trouve dans le même glossaire, A. Delatte, Anecdota Athe-
niensia, II, p. 297, 2, comme équivalent de la sandaraque :
σανδαράχη ή λεγομένη ψιαστική. Chez Dioscoride, V, 104-105, et
dans le papyrus de Leyde (Ahh. gr., I, index), la sandaraque
est le réalgar, un sulfure d'arsenic rouge, AS4S4, tandis que le
sulfure d'arsenic jaune, άρσενικόν, est normalement l'orpiment,
AS2S3, mais la Lettre d'Isis, CAG, II, p. 31, 4-5, mentionne une
sandaraque jaune (ξανθή) et les deux minerais sont souvent mé-
langés, d'après M. Mertens, Un traité gréco-égyptien, p. 135. Le
terme ψιαστχκή revient en CMAG, II, p. 335, 1, dans l'édition
de J.L. Heiberg d'extraits du manuscrit Vaticanus gr. 1174, où
il s'agit de ψιασπκή λευκή, c'est-à-dire cette fois d'arsenic blanc,
autrement dit de sesquioxyde d'arsenic AS2O3. Lagercrantz,
pour qui le terme est inconnu, le rapproche d'une recette de
blanchiment d'étain, CAG, II, p. 335, 23, où se rencontre la
variante όψααστική. Son rapprochement avec άστριοψιακή, re-
96 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 24-28)

pris de M. Berthelot, GAG, III, p. 321, n. 1, me paraît sujet


à caution. — Quant aux termes ^αστίκ τασί et σαρύ ζάκζ, ce sont
des calques turcs d'après Lagercrantz, éd. p. 33-34, voir supra,
p. XLVI.

Page 26.
71. L'argent est transmuté en or par la projection d'une
pierre philosophale faite de mercure que l'on sublime avec une
série de produits destinés à le teindre en jaune-rouge : cinabre,
cuivre calciné, vitriol jaune, sandaraque jaune, safran de fer
sont rouges ou jaunes. Certaines de ces substances sont déjà
utilisées pour dorer l'argent dans le papyrus de Leyde, Alch.
gr., I, p. 97 §50, recette qui se sert de vitriol, sandaraque et
cinabre. Michel Psellos la reprend en y ajoutant du soufre et de
l'orpiment, CMAG, VI, p. 34-36 §8. On la retrouve chez Cos-
mas §4, infra, p. 68-69, ou CAG, II, p. 443, 17-444, 2 et dans
Alch. gr., X, §97.3. Le cinabre est utilisé également pour donner
à l'argent le poids de l'or, voir Alch. gr., X, §13 et n. 143. Ici la
recette se complique encore par l'addition de substances sup-
plémentaires et par le recours à la pierre mercurielle. On peut
aussi rapprocher la recette des eaux rouges d'Avicenne, incluses
dans le De perfecto magisterio de l'édition Manget I, p. 650-651,
surtout de la sixième eau (chaux vive, soufre, vinaigre, cuivre,
vitriol vert, arsenic sublimé rouge, vitriol rouge), mais ces eaux
colorent et ne prétendent pas transmuter.
73. Cette préparation d'eau d'alun est très simple. Pour
d'autres préparations, voir Alch. gr., X, §72, p. 128-130 et n. 529
à 532.

Page 27.
75. Pour un temps de séchage plus précis, cf. infra, re-
cette H 11.3, p. 44. Lagercrantz, trad. p. 14, traduit ολίγον par
« langsam », lentement.

Page 28.
77. Le manuscrit porte άνουνον surmonté sur -ουν- du titu­
lus qui marque la contraction. Lagercrantz l'interprète comme
άνούρανον, terme inconnu qu'il fait dériver de ουρανός et pro­
pose comme traduction, éd. p. 68, intectus ou trad. p. 15, « frei
liegende », à l'air libre. Je pense qu'il faut y voir une abrévia-
tion d'un dérivé άΆνορωπος : άνθρώπειον ou άνθρώπινον. En effet
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 24-28) 97

les excréments de l'homme ou de divers animaux sont utilisés


couramment en alchimie grecque ou latine. D'après le pseudo-
Démocrite, CAG, II, p. 49,12, les excréments humains (κόπρος
ανθρωπεία) soudent le fer. Dans un traité technique, CAG, II,
p. 360, 15 (ανθρωπινή κόπρος), ils contribuent au ramollisse­
ment de la pierre aérite. Ils peuvent aussi servir à ramollir
l'or cassant, cf. Alch. gr., X, p. 153, 20-23. Dans le manuscrit
de Palerme, B. Comun. 4Qq AIO, f. 291 v , on trouve une recette
d'eau composée d'excréments humains et de borax que l'on dis-
tille par l'alambic et qui est destinée comme ici à augmenter le
poids de l'or (voir apparat des sources). Même idée dans le Flos
naturarum attribué à Jâbir, éd. Pingree, p. 49, n° 22. Sedacer
prépare une pierre philosophale avec des excréments humains
additionnés de vinaigre, Sedacina, Barthélémy, II, 2,xvn,39,
p. 351. Et Macquer encore dans ses Éléments, p. 491-509, re-
late les analyses de matière fécale humaine opérées par un M.
Homberg qui cherchait à en extraire une huile capable de fixer
le mercure en argent fin. Il précise en outre que cette huile a
le même effet que celle préparée à partir du sang humain. La
phrase d'Hermès, dans le L. rebis (Steele et Singer, «The Eme-
rald Table », p. 52) : Lapis [...] est uilissimus, ou celle du Morienus,
Manget, I, p. 515, si hoc quod quœris in sterquilinio inueneris, illud
accipe, a beaucoup fait rêver.
78. Le terme στάλαξον pourrait vouloir dire distiller par
l'alambic ou bien filtrer, mais la recette latine est plus précise.
79. Lagercrantz traduit εις μέρος par suo tempore, éd. p. 68,
et par « wenn die Reihe an ihm ist », trad. p. 15. Pour moi, le
sens est le même que celui du latin ad partem (== de côté).
80. Le suc de chélidoine donne une couleur jaune. Le pseudo-
Démocrite le recommande, CAG, II, §17 et 18, p. 48,14, 20 et
p. 49, 3 ; le papyrus de Stockholm l'utilise, Alch. gr.91, n° 145.
Dans ce même papyrus, Ahh. gr., I, n° 149 et n. 7, se rencontre
une recette analogue à celle-ci qui utilise des excréments de
porc et la plante comaris (voir son index, s. ν. κόμαρι) pour
teindre en rouge cette fois. Zosime, Alch. gr., TV, 1, p. 19, 84,
range l'eau de chélidoine dans les eaux jaunes tirées des herbes.
Sur la synonymie έλύδριον et χελ&δον£α, voir ibidem, p. 159.
81. L'eau extraite des matières fécales va agir comme mor-
dant pour fixer sur le métal la couleur donnée par l'eau de
chélidoine. À première vue, cette recette est donc tout au plus
une recette de teinture superficielle d'argent en or et non
une préparation capable d'augmenter le poids du métal. Ce-
pendant, la recette a9Alch. gr., X, §87.3, présente une eau de
98 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 28-34)

chélidoine destinée également à augmenter le poids de l'or. Je


pense qu'il faut comprendre que cette préparation n'augmente
pas le poids de l'or, mais qu'elle permet d'augmenter frauduleu-
sement le poids de l'or en l'alliant à un métal vil. A ce moment,
elle rectifie la couleur de l'alliage, d'où la croyance.
82. Lagercrantz, éd. p. 69, rapproche άλας βλάχικον de « Sal
de Hungária, i. e. sal nitri (Rulandus, Lex. alch., 412) », mais
dans sa traduction, p. 16, il considère que le sens du terme
demeure obscur. D'après H. Pernot, Lexique, l'adjectif βλάχικος
veut dire « de valaque, de berger, grossier, rustique ». Je donne
à l'expression le sens de sel de berger, sel que le berger donne
à ses bêtes : il s'agit donc de gros sel qui, lorsqu'il aura été
purifié, sera l'équivalent du sel commun [En Alch. gr.9 X, p. 70.
15, l'expression άλας ποιμένον que nous avons corrigée, voir
n. 332, aurait pu se comprendre «sel de berger»]. Voir aussi
en Alch. gr.t X, §70.18 et infra, R 2 H 19, n. 118.

Page 30.
83. La recette parallèle utilise simplement de la chaux et de
l'huile, sans sel. Lagercrantz la rapproche de С AG, II, p. 332
§40, une recette similaire qui devrait transformer de rétain
en or, voir apparat des sources [J'y traduirais plutôt στάκτη
par « cendre », dans le sens d'un bain de cendre, et non par
lessive, comme le fait C.-E. Ruelle. Quant à έκβάλλω, c'est le
terme propre pour désigner l'extraction par distillation dans
un alambic, voir infra, n. 105]. Dans le cas envisagé, comme
le remarque Berthelot, CAG, III, p. 317 n. 1, l'on obtient un
Uniment calcaire capable de rendre une étoffe ou un papier in-
combustible. Il en va de même ici, mais, à mon avis, si l'on
rapproche les trois recettes, on doit les supposer incomplètes.
Le but de la manipulation n'est pas de rendre une étoffe in-
combustible. L'huile de chaux, une fois testée, doit servir à
une opération préliminaire exécutée sur un métal vil (déca-
page avant teinture ?) que l'on ajoutera à un métal précieux
pour en augmenter le poids sans en dénaturer la couleur. C'est
une préoccupation constante des alchimistes, voir entre autres
CMAL VI, p. 67, n o s 132 et 133 (emploi d'huile, de soufre et de
mercure), d'après le manuscrit de Boston, Med. . 18, f. 40 ou
p. 439, n° 38 (emploi du sel gemme), d'après le manuscrit de
San Marino, Huntington . 1051, f. 95.
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 28-34) 99

Page 31.
84. L'emploi de crin de cheval est une spécificité de
YHolkhamicus, cf. supra, H 8 et n. 68.
85. Le manuscrit porte μιαν en toutes lettres. Lagercrantz
traduit, p. 16 : « in der selben Stärcke ».

Page 34.
91. La lettre ε est l'initiale du chiffre qui suit, cf. infra, H
11.6 et n. 136.
92. Ducange, col. 887, cite le mot ματζάνα dans deux enume­
rations, l'une de légumes, l'autre de fruits, sans en donner le
sens. E. Trapp, Lexikon, 5, p. 979, traduit ce terme, ou ses va-
riantes, par aubergine. Même sens en grec moderne. E. Trapp
rapproche μα(ν)τζάνα de μαντζιτζάνιον, ibid., p. 970, de même
signification. Ce dernier terme était présent en Alch. gr., X,
p. 126, 6-8, où il faut donner à λύω un sens actif et non un sens
moyen, comme je l'ai fait. En effet, les deux textes s*éclairent
mutuellement : il s'agit de végétaux utilisés pour dissoudre les
préparations alchimiques. Les espèces purgatives citées dans
Alch. gr., X, sont peut-être utilisées dans un désir d'obtenir pour
les préparations alchimiques le résultat observé sur le corps
humain. — Par souci d'économie d'énergie et de surveillance
durant de longues périodes, cette dissolution se fait soit dans
du fumier frais (H 23) qui fermente (la chaleur atteinte dans
la fermentation du fumier de cheval peut être de 70° ), parfois
additionné de vinaigre (R 29) ou de chaux vive (R 30), soit
par des procédés rappelant celui de la marmite norvégienne
(H 24), soit par des procédés mixtes (H 25).
94. L'urine d'enfant impubère, comme traduit Berthelot en
CAG, I, p. 46, n° 89 et n. 3, se rencontre plus d'une fois dans
l'alchimie grecque : dans le papyrus de Leyde n° 67, Alch. gr.,
I, p. 100 ; chez Zosime, Alch. gr.y IV, 1, p. 18, 53 et p. 146, n. 6
fort développée ; Alch. gr., X, p. 106, 25. L'ingrédient intervient
aussi en médecine, voir Alch. gr., I, p. 33, n. 1, et se retrouvera
en alchimie latine sous les termes d'urinapueri uirginis. Emplois
de la même expression plus ou moins respectée supra, en R 12
et R 24. Sur le duo urine/vinaigre, voir supra, n. 7.
95. Le manuscrit présente le signe de l'arsenic, écrit sous
la forme des n° 302 ou 1041 de CMAG VIII, et surmonté par
une autre main des mots σαρί ζηρνάκ, calque d'un mot turc dési-
gnant l'arsenic jaune, d'après Lagercrantz, éd. p. 34, voir supra,
100 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 34-36)

p. XLVI. L'arsenic à cette époque désigne ce que nous appelons


les sulfures d'arsenic : le jaune est l'orpiment et le rouge est
le réalgar. Ils s'utilisent souvent pour blanchir le cuivre, voir
Alch. gr., X, §27.7 et n. 212 ; Semita recta, Borgnet, p. 571 §54.
Sur le sens d'apoxvtxov, voir aussi supra, n. 66.
96. Les chifres ьб' sont inscrits entre les lignes : en dessous
de ιζ' et au-dessus de χήσον. Lagercrantz les rapporte à χυσον
(écrit χήσον) et ajoute alors le mot φοράς.
97. Lagercrantz comprend μέ τελέου του ταρτάρου et traduit,
trad. p. 20, par « mit reinsten Tartarus », mais ce n'est pas là le
sens habituel de l'adjectif τέλειος. — L'huile ou l'eau de tartre
est la solution du sel de tartre obtenue en plaçant ce dernier
dans un endroit humide pour qu'il se liquéfie, cf. Alch. gr.t X,
§81.4 et n. 583 avec ses occurrences ; voir aussi infra, H 29 et
n. 99 ainsi que R 4 H 22 et n. 123.
98. Cette recette occupe la marge inférieure du f. 193V : elle
semble toujours écrite de la main principale, mais d'une ma-
nière un peu moins soignée. C'est une recette en trois temps
constitués par un décapage du cuivre avec du vinaigre et/ou de
l'urine additionnés de sel, suivi d'une cémentation avec tartre
et arsenic, complétée encore par l'addition d'huile de tartre.

Page 35.
99. Le titre de cette recette est en noir et ne se distingue
pas du texte de la recette précédente H 28, ce qui a induit en
erreur Lagercrantz qui rapporte ταρτάρου έλαιον à cette dernière
et croit H 29 sans titre. Il s'agit d'une huile de tartre, faite à
partir de tartre et de sel commun, assez semblable à celle de
la recette dìAlch. gr., X, §81.4, qui utilisait du sel gemme. Voir
aussi supra, n. 97 et infra, R 4 H 22 et n. 123.
100. La fixation du mercure consiste à supprimer sa volati-
lité. Elle s'opère de plusieurs façons : soit on l'éteint à l'aide
de certaines substances comme dans cette recette ou dans la
suivante, soit on l'associe au plomb ou au soufre pour former
un amalgame ou du cinabre artificiel.
101. Au lieu de Хьбабосѵ, que lisait Lagercrantz et qu'il traduit,
trad. p. 20, par « eau de rivage (Wasser from Strande) », je vois
un χ où Lagercrantz voyait un λ et un σ où il lisait un v. Il
s'agit donc de χιβάδας ou χηβάδας, accusatif pluriel de χηβάδα ou
άχηβάδα, qui désigne un coquillage. Pour éteindre le mercure,
la tradition médicale utilise souvent de la poudre d'os de seiche
(voir Alch. gr., X, §42.1, sa source et n. 321).
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 34-36) 101

102. Le titre est accompagné dans YHoïkhamicus d'une glose


d'une autre main difficilement lisible que Lagercrantz lit ήγουν
θ(εο)ς άγι σοσι et traduit par «d. h. mit Gottes Hilfe wird es
gelingen », trad. p. 21. Du nom de la plante subsistent seule­
ment les deux premières lettres, le reste a été effacé. Celui
qui a ajouté les invocations au titre de cette recette ainsi qu'à
ceux des recettes H 19 et H 20 (voir infra, . 115), Га rem­
placé par quelques caractères et Lagercrantz lit ύσ / / / σ at θν,
comprend σ at θν comme une abréviation de είς άγιον Θέον et tra­
duit, trad. p. 21, «sie (ihr Nähme) ist beim Heiligen Gott».
Je suggère la jusquiame ύοσκύαμος ou ύσκύαμος, une plante ma­
gique associée à Jupiter dans certains herbiers astrologiques
(A. Delatte, Anecdota Atheniensia, II, p. 300). Voir aussi DWS,
III, p. 768 ; A. Gribomont, La pivoine, p. 13 et 39. Cf. une re-
cette beaucoup plus compliquée chez Michel Scot, Ars alchemie,
p. 540-541, chap. IX, où intervient la jusquiame. Voir aussi Wil-
son, « Arnaud de Bruxelles », Osiris II, p. 323.
103. Les cendres de cette plante comme celles de beaucoup
d'autres donnent du sel alcali que Ton utilise pour fixer le mer-
cure, voir Alch. gr., X, §70.6 et n. 336.

Page 36.
105. Si έκβάλλω veut dire extraire par l'alambic, comme le
pense Lagercrantz — ce qui est le cas dans la recette précédente
— nous serions ici en présence d'acide nitrique. Voir supra, H
18 et H 27, pour des méthodes plus traditionnelles et moins
énergiques.
106. Coagulation traditionnelle du mercure. Dans la confec-
tion du cinabre, les alchimies syriaque et arabe privilégient la
coagulation du mercure ò Vodeur de soufre. Le mercure est en-
fermé dans un contenant qui peut être suivant les cas un roseau
comme ici, un tissu, un vaisseau de terre ou même de verre.
Ainsi enfermé, le mercure est mis, souvent suspendu, dans un
vaisseau plus grand dans lequel il est entouré de soufre. On
ferme le deuxième vaisseau et l'on chauffe. Comme les points
d'ebullition du soufre et du mercure sont différents (447° pour
le soufre et 350° pour le mercure), on force ainsi les vapeurs de
mercure à s'unir à celles du soufre sans s'échapper à l'extérieur.
Voir par exemple : CMA, II, p. 31 (marmite d'argile) ; CMA, II,
p. 288 (linge) ; Jabir, K. al-Khawâss, Holmyard, p. 57 (vaisseau
de verre) ; Aluns et seh, G13 St 23 ou Alch. gr., X, §43.4 et 99.3
(linge).
102 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 36-41)

107. La recette est inscrite dans la marge du f. 190v. Elle pa-


raît avoir été écrite par la main principale, mais d'une manière
un peu moins soignée tout comme celle de la marge du f. 191.
108. Le terme σουλιμας est compris comme un dérivé du la­
tin sublimatimi par Lagercrantz, éd. p. 75. Il lui donne le sens
du sublimé corrosif ou chlorure de mercure (II), HgCİ2. Des
recettes utilisant du mercure et du mercure sublimé existent
en syriaque, GMA, II, p. 48, n° 10 ou en Alch. gr., X, §82.28
et n. 616 (textes latins). Mais en grec moderne, ό σουλιμας si­
gnifie la céruse (Dimitrakos, 6608) et dériverait du turc. Il y
a cependant beaucoup d'imprécisions de sens pour ce terme
en alchimie. Le correspondant classique de céruse, ψιμύθιον,
désigne parfois le bioxyde d'étain (Alch. gr., X, §24.2) ou le
chlorure de fer (II), FeCl2 anhydre (Alch. gr., X, §18.1). En
syriaque d'autre part, on trouve la confusion entre céruse, pro-
tochlorure ou sulfate de mercure, acide arsénieux ou bioxyde
d'étain, voir CMA, II, p. 48, n o s 8 et 10 ; p. 83, n. 4 ; p. xxi ;
p. 192, n° 160. Il faut sans doute penser ici au sublimé corro-
sif qui attaquerait la surface de la pièce de monnaie et suivre
l'identification de Lagercrantz.

Page 38.
112. Dans VHolkhamicus, les feuilles du métal sont représen-
tées par deux carrés précédés du mot πέταλα en toutes lettres
et surmontés de la mention ομια écrite par une autre main,
alors que l'habitude du manuscrit est plutôt de faire précéder
chaque signe alchimique de l'initiale du terme qu'il représente,
voir l'introduction, p. XXIII et supra, n. 91 et 93 ainsi que infra,
n. 136. Lagercrantz, trad. p. 17, traduit par « gleich grosse »
(donc il comprend que le mot δμοια est une précision au texte
et doit en faire partie). Je pense plutôt, comme l'interprète
l'auteur de la surcharge, que les deux carrés sont la redite de
πέταλα, ce que confirme d'ailleurs le texte du Parisinus.
113. Le mot τέφρα désigne la cendre. Lagercrantz, trad.
p. 17, traduit l'expression ποίησον αυτά τέφραν par «verasche
sie ». A mon avis, cendre a ici seulement le sens de poussière,
de poudre, comme l'indique sa reprise plus bas par le mot
τρϊμμα.
114. Les recettes de décapage du cuivre avec des sels sont an-
ciennes et nombreuses. Celle-ci est une des plus simples. Pour
d'autres occurrences plus élaborées, voir Alch. gr.y X, §16.1,
p. 31, 13-20 ; §27.3 ; 27.4 ; 28.1 ; 82.14 et n. 210. Voir aussi
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 36-41) 103

supra, H 32. Mêmes ingrédients dans la recette du manuscrit


de Palerme, mais procédé un peu différent.
115. Le titre est accompagné dans VHolkhamicus d'une glose
d'une autre main difficilement lisible que Lagercrantz lit ήγουν
θ(εο)ς άγι σοσι et interprète en «d. h. mit Gottes Hilfe wird
es gelingen», trad. p. 18, Elle réapparaît infra, près du titre
de la recette H 20, chaque fois à côté du nom de Zeus. Nous
l'avons déjà rencontrée en H 31, voir supra, n. 102. Ces gloses,
écrites par une main récente, nous les avons mentionnées dans
l'apparat critique, mais jamais dans le texte.

Page 40.
119. Le verbe χωρίζω correspond au latin separo qui s'emploie
dans certains textes comme le De perfecto magisterio (Manget,
I, p. 642-645) pour désigner la purification préliminaire. Le
terme separatus apparaît en latin dans la recette du manuscrit
de Boston.
120» Cette eau est décrite en Alch. gr., X, §82.1 et n. 243.
121. Le texte d'Archelaus est très différent selon les versions.
Le texte grec est proche de celui du manuscrit du Vatican, Pal.
lat. 1339, mais il lit « quatorze » au lieu de « dix ou quarante »,
raccourcit l'interprétation de l'action des ingrédients et omet la
finale. Même procédé dans les Aluns et seh en Ρ 69. Lagercrantz,
trad. p. 18, propose une formation de céruse.

Page 41.
123. Le tartre est le dépôt qui se forme dans le vin et
s'attache à la paroi des tonneaux : c'est le bitartrate de potas-
sium ou tartrate acide de potassium, KC4H5O6. Il est à l'état
impur, mélangé avec des substances étrangères et principale-
ment du tanin. Si on le calcine, comme ici, on obtient le sel de
tartre, c'est-à-dire du carbonate de potassium, K2CO3, plus pur
que celui retiré des cendres des végétaux. On l'utilise fréquem-
ment pour blanchir le cuivre, comme ici. cf. Paul de Tarente,
Theorìca et practica, Newman, p. 186 (f. 18г) ; Albert, Semita
recta, Borgnet, p. 556b ; Alch. gr., Χ, §81.4 et . 583 ; CMAL,
VI, p. 451, n o s 106,114, 115, d'après le manuscrit San Marino,
Huntington . 1051, f. 120. Laisse à l'humidité, il se liquéfie et
devient de l'huile ou eau de tartre, voir aussi supra, H 27 et
n. 97 ainsi que H 29 et n. 99.
104 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 42-46)

Page 42.
126. Lagercrantz, trad. p. 15, se demande si le miel ne serait
pas ici un terme codé (Deckname), mais le miel sert plusieurs
fois d'adjuvant dans les recettes alchimiques, car il est un ré-
ducteur, voir supra, recettes H 3 et H 35, voir aussi Alch. gr., 1
et X, index, s. ν. μέλι. Voir en particulier Alch. gr., X, §85.7.

Page 43.
129. Les variantes οελος, ύαλί, ύελί désignent le verre. On
trouve plusieurs fois des recettes alchimiques utilisant le verre
comme ingrédient, voir Alch. gr., X, index. Verre et huile sont
utilisés entre autres par Jabir, dans la Septuaginta, Berthelot,
p. 347 ou Alch. gr., X, §18.2 et n. 171, lors de la fusion du fer,
pour le rendre semblable à l'argent ; par Sedacer, dans la Sedu-
cimi, Barthélémy, II, p. 90-97, 1Д, 8,16,18,20,21,25 et n. 74.
Macquer, Élémens de chymie, I, p. 242, dit que le verre facilite la
fusion du cuivre. Lagercrantz traduit le terme par « borax » en
se basant sur une équivalence, μβουράζω ήγουν ύ*λον, contenue
dans le traité d'orfèvrerie Sur la précieuse et célèbre orfèvrerie,
édité en CAG, II, p. 329, 26. L'expression Οελος βοράχη revient
en p. 324, 11 et 331, 22. Il découvre 6ελος ρ. 323, 14 dans une
recette qui utilise plusieurs ingrédients que l'on rencontre ici,
mais c'est une recette que Berthelot n'arrive pas à interpréter
(GAG, III, p. 310, n. 1). Toujours dans ce même traité Οελος ap­
paraît encore p. 324, 12 et p. 330, 5. De toute façon, le terme
borax à cette époque peut désigner des substances très diverses
utilisées pour faciliter la fusion des métaux ou la préparation
des soudures (voir Berthelot, GAG, III, p. 310, n. 4 ; D. Goltz,
Mineralnamen, p. 248-250 ; Alch. gr., X, §73 et ses notes). Les
Aluns et seh, voir Alch. gr., X, §100.37 et n. 851, identifient verre
des sages et borax.
130. L'essai, présent dans le seul Hokhamicus, laisse suppo-
ser que l'on doit arriver à un produit qui se broie. De l'or pur ne
se broie pas, il faut user d'un subterfuge : on l'additionne habi-
tuellement de miel, de plomb, de litharge, ou on l'amalgame.
Je n'ai pas trouvé trace de procédés qui utiliseraient du savon,
du verre ou du borax. Habituellement, ces produits servent à
purifier les métaux et à les rendre aptes au martelage, comme le
conseillent le Breue breuiarium de Roger Bacon, SM, p. 147-148,
ou ΓAnonyme de Zuretti, Alch. gr., X, p. 15, 1-8, qui se servent
d'ingrédients similaires.
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 42-46) 105

Page 44.
131. Il n'y a pas de chapitre des préparations dans le Parisi
nus.
134. Το ποθούμενον désigne ici, suivant la teinture que l'on dé-
sire obtenir, le métal choisi au début de la recette, soit l'argent,
soit l'or, comme le précise le Parisinus. En H 8, il désignait la
pierre philosophale, voir supra, n. 69.

Page 46.
135. Un cérat est une substance qui possède la consistance
de la cire, voir Alch. gr., X, p. 12 et p. 131, 14-25, leurs sources
et notes. Ce terme désigne donc ici la poudre obtenue après
la fonte du métal, poudre ramollie par la combinaison du sel
ammoniac et du vinaigre et devenue une pâte.
136. Le ε devant le chiffre έπτα est son initiale : c'est une ha­
bitude de VHolkhamicus de faire précéder les signes alchimiques
de leur initiale, voir p. XXIII, et il en fait parfois de même pour
les nombres, cf. supra, H 26 et n. 91.
137. Ces deux recettes reprennent en l'amplifiant la courte
recette de dulcifìcation de Michel Scot qui comporte un ingré-
dient de plus, le vert-de-gris. Voir aussi supra, R 14, une recette
qui semble être la même que R 15 H 11, mais moins dévelop-
pée. Les trois recette, R 14, R 15 et H 11, fabriquent une pierre
philosophale composée d'or ou d'argent que l'on traite à la ma-
nière d'un métal vil en ajoutant des fondants (verre et savon)
lors de la fusion (§1) et en le dulcirían ensuite par une céra-
tion (sel ammoniac et vinaigre) suivie d'une sublimation. On
devrait obtenir du sel ammoniac combiné avec le métal qu'il a
entraîné dans sa sublimation, cf. supra, R 27 et n. 31.
138. R 16-R 18 forment un ensemble : c'est la fabrication
d'une pierre philosophale pour l'œuvre au blanc (recettes 16 et
17) et pour l'œuvre au rouge (recette 18) à partir d'eau forte
ou acide nitrique. L'ensemble se retrouve dans une version un
peu différente en H 5-H 7 que j'édite en regard. La source de
ces trois recettes est un texte latin qui apparaît sous plusieurs
versions, le Vade mecum du frère Elie, voir supra, p. L-LDC. La
version de cet ouvrage qui se rapproche le plus du grec pour
l'œuvre au blanc est celle du manuscrit de Bologne, B. Univ.
lat. 138 (104), f. 242-244 v (= Bol), ensuite celle du Vatican, lat.
4092 (= V). — Les titres de la première recette grecque, qui
diffèrent dans les deux manuscrits, conviennent à l'ensemble
106 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 46-47)

de cet œuvre au blanc, mais celui du Parisinus est proche de


celui du Vatican latin.

Page 47.
139. Comme presque toujours, les poids varient fortement
suivant les versions. Les ingrédients ne sont pas identiques :
le Pansinus, tout comme le Vatican, lat. 4092, propose une va-
riante au vitriol romain, le vitriol de Chypre et il ajoute du
cinabre, ce qui correspond au vermillon du latin, tandis que
YHoïkhamicus le remplace par de l'alun de roche. Certains ma-
nuscrits latins utilisent de Γ alun comme variante à la place
du vitriol, tout en gardant le vermillon. Le vitriol romain est
un sulfate de fer (voir D. Goltz, Mineralnamen, p. 153), le vi-
triol de Chypre un sulfate de cuivre et de fer, l'alun est un
sulfate double d'aluminium et de potassium, l'alun de roche est
l'ancien alun rond de Dioscoride, il provient de la ville de Rocca
ou Ruhâ en Asie mineure, autre nom d'Édesse (voir Ruska,
«Übersetzung», ρ, 69), La distillation d'un sulfate produit
de l'acide sulfurique qui réagit sur le sel de nitre ou salpêtre
(nitrate de potassium) pour former de l'acide nitrique. C'est
toujours la préparation de P.J. Macquer en 1756 dans ses Sie­
mens de chymie, I, p. 75-76 : « Décomposer le Nitre par Vintermede
de VAcide vitriolique [...] Prenez parties égales de Nitre bien
purifié et de Vitriol verd ; faites bien sécher le Nitre, et réduisez-
le en poudre fine. Faites calciner le Vitriol jusqu'au rouge :
réduisez-le de même en poudre très-fine ; mêlez exactement
ensemble ces deux matières. Mettez le mélange dans une cor-
nue de terre ou de bon verre luttée, assés grande pour qu'elle
ne soit qu'à moitié pleine. Placez la cornue dans un fourneau
de réverbère ; couvrez-la du dôme : adaptez-y un grand réci-
pient de verre, lequel soit percé d'un petit trou bouché avec
un peu de lut. Luttez exactement ce récipient à la cornue avec
du lut gras, recouvert d'une toile enduite de lut de chaux et
de blanc d'œuf. Echauffez les vaisseaux très-lentement. Le ré-
cipient s'emplira bientôt de vapeurs rouges très-épaisses, et les
gouttes commenceront à distuier du col de la cornue. Conti-
nuez la distillation, en augmentant un peu le feu ; quand vous
verrez que les gouttes ne se succéderont que lentement, et qu'il
y aura entr'elles plus de quarante secondes ; ouvrez de temps en
temps le petit trou du récipient, pour en laisser échapper le su-
perflu des vapeurs. Augmentez le feu vers la fin de l'opération,
jusqu'à faire rougir la cornue. Lorsque la cornue étant rouge,
il ne sortira plus rien, déluttez le récipient, et versez promp-
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 46-47) 107

tement la liqueur qu'il contient dans un flacon de cristal que


vous boucherez avec un bouchon de verre usé à l'Emeri dans
son gouleau. La liqueur que vous retirerez du récipient sera
très-fumante, d'un jaune rougeâtre, et le flacon qui la contien-
dra sera continuellement rempli de vapeurs rouges semblables
à celles du récipient ». — Tout comme celle du Parisinus, les dif-
férentes préparations rencontrées dans les manuscrits ajoutent
presque toujours un troisième ingrédient qui est soit du ci-
nabre, sulfure de mercure (II) (cinabríum, uermilio), soit du
vert-de-gris, carbonate basique de cuivre (uirìde œs, ziniar). Il
est possible qu'à l'origine il y ait eu confusion entre la translit-
tération du mot arabe zingâr désignant le vert-de-gris et zungufr
qui désigne le cinabre. D. Goltz, Mineralnamen., p. 287, . 371,
en donne un exemple, voir aussi CMA, I, p. 297, confusion
cette fois entre cinabre et azenzar, variante de ziniar dans le De
anima d'Avicenne. On ne voit pas bien ce que cette troisième
substance ajoute à la recette. Seuls VHolkhamicus et le texte grec
de CAG, II, p. 333 §43, ajoutent comme troisième substance
de l'alun qui donne la même réaction que le vitriol ; ces deux
recettes grecques l'utilisent peut-être car nous sommes ici dans
l'œuvre au blanc qui préfère l'alun, tandis que le vitriol est plu-
tôt réservé à l'œuvre au rouge. Pour maître Jacqmain qui décrit
une manipulation parallèle, on peut remplacer le vitriol par de
l'alun du Yémen et supprimer le ziniar, mais la réaction se fait
moins bien : Idem operatur si in dicta recepta loco uitreoli ponatur
allumen Iameni cum dicto sale nitro et ziniar et etiam sine ziniar,
licet non ita bene. (Palerme, B. Com. 4Qq AIO, f. 312 v ). — Sur
la valeur du signe indiquant la livre et sur celle du signe ζ"
indiquant la moitié, voir supra, Langue, p. XXIII.

142. Tout comme le Vatican, lat. 4092 qui se sert d'un uas, le
Parisinus utilise un appareil cité de manière très vague : άγγειον
ύέλινον. Mais d'après la suite de la recette et sa description dans
VHolkhamicus (φιάλη έντεχνος ύέλινος), c'est une cucurbite. C'est
d'ailleurs le sens habituel d'urinai utilisé par le manuscrit de
Bologne. Le Parisinus emploie le terme de λαμπίκον pour dési-
gner le chapiteau de l'alambic. Mais VHolkhamicus désigne le
chapiteau par κάλημα que j'interprète en κάλυμμα, couvercle,
cf. capellum ou cooperculum en latin qui peuvent désigner le
chapiteau de l'alambic. Ce sens a échappé à Lagercrantz, éd.
p. 60, qui y voyait καλάμι avec une métathèse de voyelles et
un changement d'accent. Le mot καλάμι apparaît plus bas dans
VHolkhamicus, p. 48, 14b, et désigne le tuyau de décharge, tan-
dis que p. 49, 6b, il a été confondu avec κάλυμμα, voir infra,
108 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 47-52)

. 146. — Suivant les auteurs et suivant l'origine variée des pas-


sages, λαμπίκον désigne tantôt le chapiteau de l'alambic, tantôt
l'appareil complet, voir infra, index. Voir aussi Alch. gr., TV, 1,
p. cxxii ; Alch. gr., X, index français, p. 420, s. v. Alambic.

Page 48.
143. Le Parisinus ne détaille pas cette opération, qu'il indique
seulement par le verbe πωμάζω. Les textes latins non plus.
145. Dans YHolkhamicus, le terme vague ύαλί (vaisseau de
verre), soumis au feu est l'alambic complet (cucurbite et cha­
piteau) d'après la phrase latine : quousque summitas incipiat
rubificare. En effet, des vapeurs rutilantes s'élèvent au début
de la distillation. La phrase manque dans le Parisinus. — Sur
les termes άχαυνός et αχαμνός, voir supra, n. 128. Le terme Ισθία
est une variante de εστία (ionien Ιστίη), voir supra, p. xxix, pour
-στ- et -σθ-.

Page 49.
147. Cet arrêt dans la manipulation n'est mentionné ni dans
le Parisinus, ni en latin. Mais ily est supposé puisqu'on y bouche
aussi le vaisseau. En effet, pourquoi boucher le vaisseau, si c'est
pour y verser aussitôt de l'argent ?
148. Décantation supplémentaire au moyen d'un siphon,
présente seulement dans YHolkhamicus. Voir figure en CMA,
I, p. 152, fig. vi, ou Geber, Summa, Newman, p. 703.

Page 51.
152. Préparation d'une solution de nitrate d'argent. Le ni-
trate d'argent est un solide incolore. En solution, exposé à l'air
et à la lumière, il noircit : d'où les recommandations de bien le
boucher et de le garder à l'ombre que l'on rencontre seulement
dans YHolkhamicus. La couleur verte est peut-être donnée à la
solution par le vitriol romain qui est vert. — L'union du frère
et de la sœur est évoquée souvent dans la littérature alchimique
latine. Le texte le plus connu fait référence à l'histoire de Ca-
britas et de Beua dans la Visio Arislei, éd. Ruska, Turba, p. 327
ou Manget, I, p. 495 : il s'agit là de l'union du soufre, le frère,
et du mercure, la sœur. Elle apparaît aussi dans le Tractatus
aureus d'Hermès, chap. IV, Manget, I, p. 432, à propos de Vé-
nus et de son frère ; dans les Aluns et seh, à propos du mercure
et des métaux, G 9 et Ρ 19 : Et qui ligat me cumfratre meo uel
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 4 7 - 5 2 ) 109

sorore mea uiuit et gaudet. Le prologue du Vade mecum, lorsqu'il


existe, interprète la source des Aluns et sels : Et qui me coniunge-
ret cumfratre meo dissoluto in aquam, uidelicet cum sole dissoluto,
ac cum sorore mea, uidelicet cum luna absoluta, gauderet et uiue
ret in eternum (Londres, Shane 6 9 2 , f. 5 3 v ) . C'est, résumé en
quelques mots, tout le sens de cette manipulation : le mercure
considéré ici comme u n métal s'allie à ses frères et sœurs, les
autres métaux. Mais dans VHolkhamicus, l'eau du frère est celle
de la lune, tandis que l'eau de la sœur est celle du mercure, ce
qui montre son incompréhension de l'image, déterminée sans
doute par l'absence de prologue dans sa source. — Dans tout
ce chapitre, le Parisinus suit de près le manuscrit de Bologne,
tandis que YHolkhamicus est plus prolixe.

Page 52.
153. Le lavage par le vinaigre est absent dans les manuscrits
latins, mais il est suggéré malgré tout dans le manuscrit de
Bologne par les mots loti et desiccath Ce lavage va nettoyer le
mercure de certaines impuretés (cf. L. claritatis, Darmstœdter,
I, 21 note). Ici, l'opération est complétée par le pressage à tra-
vers une peau. C'est un procédé classique de toujours, déjà chez
Pline qui parle de peau apprêtée (Я/Ѵ, XXXIII, 9 9 , Zehnacker,
p. 8 8 , in pelles subactas). C'est une peau de chamois chez R.
Lulle, Experimenta, Manget, I, p. 8 4 0 , Exp. 24 : Accipe Mercu-
rium uulgi, atque Ulum lauabis cum aceto, postquam eius terrestreitas
remota fuerìt, transeat per corium camusciœ. Macquer, Élémens de
chymie, I, p. 65, utilise toujours u n e peau de chamois. Cette
technique est employée aussi couramment pour récupérer le
mercure utilisé lors de l'amalgamation des sables aurifères.
Dans les préparations médiévales de pierres philosophâtes chi-
mériques, le mercure est souvent purifié par sublimation : l'on
obtient alors du sublimé corrosif mêlé de calomel, voir Albert,
Composés des composés, Zetzner, IV, p. 831-832 ; Arnaud, Ro­
sarium philosophorum, Manget, I, p. 667b. On trouve la m ê m e
précision du grec, supra en R 19 et n. 14, mais sans le pressage
à travers une peau. — Grâce à sa forte tension superficielle,
le mercure, quand il est pur, n'adhère pas à ce qu'il touche
c o m m e un autre liquide et n e mouille pas la peau : c'est ce
que les anciens veulent dire lorsqu'ils affirment qu'il est sec,
cf. Avicenne, De congelatione, Holmyard et Mandeville, p. 38 et
52.
154. Dans YHolkhamicus, la deuxième eau est simplement
du mercure, tandis que le Parisinus et les autres préparations
110 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 52-58)

similaires latines et grecque (Vade mecum latin, recettes de


Frère Gautier ou CAG II, p. 332-333, §41) utilisent comme
deuxième eau du mercure dissous dans de l'acide nitrique (cf.
infra, . 166, Macquer, première partie) : on mélange alors
entre elles les dissolutions de nitrate d'argent et de nitrate de
mercure.

Page 53.
155. Lagercrantz, éd. p. 61, lit καλλ 'άχρις μένει : ut alter aqua
in prima maneai et traduit, tr. p. 9, par « so dass nichts ent­
weicht». On ne voit pas dans ce cas comment un vaisseau
bouché pourrait laisser évaporer son contenu. Cette phrase
est une addition de VHolkhamicus. En gardant cette lecture,
on pourrait traduire : « Bouchez bien tant que le produit est
en attente ». Les différentes versions latines sont muettes sur
ce point. Le Parisinus ne parle pas de garder le produit bouché
en attente de travail, mais il lute l'ampoule, ce qui est normal
lorsque l'on compte soumettre pendant longtemps un appareil
à un feu relativement fort. Je pense qu'il faut lire καλά χρισμένη
dans VHolkhamicus et supposer un accord défectueux influencé
par le genre du mot latin ampulla, cf. p. 49, 6-10, les accords
des adjectifs qualifiant άκρον et άκρος et comprendre στουππώνω
comme « luter ».

Page 54.
157. Si l'on met une lame de cuivre dans du nitrate d'argent,
l'argent se précipite et se dépose sur le cuivre. C'est une des
façons d'argenter le cuivre (L. B. Francœur, Élémens de tech­
nologie, p. 308, n° 360·). — Théorie du mercure seul, présente
déjà chez Geber (voir Summa, Newman, p. 204-208) et abon-
damment développée chez Arnaud de Villeneuve : voir entre
autres le Rosarium philosophorum, Manget, I, p. 665 ou le L.
perfecţi magisterii, Zetzner, III, p. 131. Avicenne, dans le De
congelatione, affirme qu'un corps ne peut être transmuté s'il
n'est pas d'abord ramené à sa matière première, qu'il ne pré-
cise pas : Нес compositio in aliam mutări non potent composińonem
nisi forte in primam reducantur matériám (éd. Holmyard et Man-
devüle, p. 55). On en déduira au temps de Geber et surtout
d'Arnaud que cette matière première est le mercure, en mi-
nimisant l'action du soufre dans la composition des métaux,
contrairement à la théorie en honneur jusqu'alors. — Ce pas-
sage est une addition du Parisinus, absente dans VHolkhamicus
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 52-58) 111

et en latin en cet endroit. L'idée provient de plus loin, p. 55,


4-8.

Page 55.
159. Le verbe στοιχειόω ou infra, p. 57, 18, στοιχίζω est la
traduction du latin elementare, réduire en ses éléments, voir
supra, R 19 et n. 12 ; R 21 et n. 22. Ici notre alchimiste emploie
un procédé simpliste : il lui suffit de disposer successivement
le mélange des solutions dans les différents milieux, le fumier
représentant le Feu, le bain de sable humide figurant l'Eau.

Page 56.
160. La nécessité de tenir le secret est déjà une caractéris-
tique des textes d'Hermès, cf. A.J. Festugière, La Révélation
d'Hermès Trismégiste, I, p. 76-81, ainsi que mon article «L.
dabessi», p. 1011. Elle se retrouve dans toute la tradition al-
chimique.
161. La phrase attribuée au philosophe développe le mot
stans, provenant d'Avicenne, ad Hasen, Zetzner IV, p. 871 : fiat
res una, stans, tingens, profundens, consolidane, perseuerans.
162. Pour ce chapitre, le texte du Parisinus est proche du
latin au contraire de VHolkhamicus, plus développé.

Page 58.
164. L'opération appliquant la troisième uertu est la mul-
tiplication de la pierre. Elle est appelée fermentatio dans le
manuscrit du Vatican, lat. 4092 : celui-ci sous-entend la compa-
raison avec l'action du levain (fermentum) qui transforme une
pâte entière en lui donnant ses propriétés. La fin du texte varie
suivant les manuscrits. Les parties (μοΐροα) ne se rencontrent
pas ici dans les textes latins, mais elles apparaissent dans le
Vatican, lat. 4092, en fin du chapitre suivant.
165. Référence au début de l'œuvre au blanc, voir supra, R
16 H 5. 1. Les auteurs grecs, contrairement aux manuscrits
de Bologne ou du Vatican, ne reprennent pas la fabrication de
l'eau forte qu'ils estiment connue, à tort comme on le verra ci-
après, n. 166. Pour ce chapitre, nous disposons d'un manuscrit
latin supplémentaire, le manuscrit de Londres, BL Sloane 3457,
qui ne décrit que l'œuvre au rouge.
112 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 59)

Page 59.
166. Nous sommes en présence d'une préparation d'oxyde de
mercure (II). Dans la version A du texte (manuscrits Londres,
BL Sloane 692, Vatican, Pal. lat. 1267, . Buti dans le manus-
crit de Palerme), cette préparation est expliquée tout au début
de la practica, après le prologue. Le grec suit la version B, il
est surtout proche du manuscrit de Londres, BL, Shane 3457,
accessoirement de Bologne, B. Univ. lat. 138 (104) et du Vati-
can, lat. 4092. Des recettes de mercure rouge se rencontrent
chez Albert, Alkímia minor, Kibre, §31, ou dans la compilation
de Maître Jacqmain, manuscrit Palerme, B. Comun. 4Qq AIO,
Garini n° 39, f. 311 (id.) ; aussi chez Geber, . inuestigationis,
Ruska, « Übersetzung », p. 29. Voir aussi Macquer, ÉUmens de
chymie, I, p. 341-342 : « Dissoudre le Mercure dans l'Acide nitreux.
Mettez dans un matras la quantité de Mercure que vous vou-
drez dissoudre : versez par-dessus autant de bon esprit de Nitre :
placez le matras sur un bain de sable d'une chaleur modérée.
Le Mercure se dissoudra [...] La dissolution étant achevée, lais-
sez refroidir la liqueur [...] Remarques : [...] Cette dissolution
étant refroidie, fournit des cristaux, qui sont un Sel nitreux
mercuriel [...] On se sert en médecine du Mercure précipité
ainsi en blanc de sa dissolution dans l'esprit de Nitre [...] La
préparation connue sous le nom de Précipité rouge, est aussi ti-
rée de notre dissolution de Mercure dans l'esprit de Nitre. Il
faut pour la faire, enlever [...] par distillation dans la retorte
[...] toute l'humidité de la dissolution. Quand elle commence
à être réduite en forme sèche, elle a l'apparence d'une masse
blanche et pesante. Alors on la pousse au feu assez fortement
pour en séparer presque tout l'Acide nitreux qui y est demeuré
concentré, et qui s'élève sous la forme de vapeurs rouges. A
mesure que l'Acide nitreux est enlevé par le feu, la masse mer-
curielle perd la couleur blanche, pour en prendre une jaune,
et enfin une très-rouge. Quand elle est entièrement devenue
rouge, l'opération est achevée. La masse rouge qui reste n'est
plus que du Mercure qui ne contient que peu d'Acide [...] elle
forme un très-bon escarrotique [...] sur-tout dans les ulcères
vénériens [...] Il est à remarquer que le Mercure acquiert, par
son union avec l'Acide nitreux, un certain degré de fixité ; car
le précipité rouge peut soutenir sans se volatiliser un degré de
chaleur plus fort que le Mercure pur. ». — La couleur de l'oxyde
de mercure est plutôt rouge et non jaune (κίτρινος), mais le grec
ne fait pas de différence entre les deux couleurs et appelle jaune
ou rouge le soleil, l'or, le safran, le sang, le minium... — La fin
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 59) 113

du paragraphe a été mal comprise par le traducteur grec : en


latin, c'est le mercure calciné, séparé de l'eau forte, qui est le
ferment, et de ipso sic calcinato et coloratofitfermentum, et non
l'eau.

167. Si l'on en doutait, nous aurions ici la preuve que cette


suite de recettes est d'origine latine. Κλήμα (que Lagercrantz,
éd. p. 93, avoue n'avoir pas compris : il propose, trad. p. 10,
«Wasser des Grabes, eau du tombeau») veut dire «le cep de
vigne, la vigne ». Nous avons ici un jeu de mot qui ne se conçoit
qu'en latin entre aqua uite et aqua uitis. Le latin ajoute aqua uini
dans les versions du groupe A. Chez Arnaud de Villeneuve, les
trois termes peuvent se rapporter à l'alcool. Déjà du temps du
frère Élie, Théodoric de Cervia (± 1205-1298) traite d'une aqua
uite médicinale qu'il qualifie à anima uini (Londres, BL Shane
1754, f. 16v-17v et 33-36 ; DWS 1000). Le sens d'aqua uite est
alors celui d'une eau qui donne ou garde la santé, accessoire-
ment fabriquée à partir d'alcool. Mais il n'en va pas de même
plus tôt. Dans les Aluns et seta, que la tradition attribue par-
fois à Hermès (voir Alch. gr., X, p. XLIV, n. 148), le mercure
est qualifié d'aqua uite, G 9, Ρ 19 : c'est alors une eau vivante,
un métal liquide qui ne reste pas en place. Le L. inuestigauonis
de Geber, Newman, p. 246 (f. 23 v ), la définit comme une eau
provenant des esprits : Alie uero sunt aque spirituum fixatorum,
calcinatorum et dissolutorum, et hec aque uite dicuntur. En effet
les esprits donnent la vie aux corps métalliques. Dans une des
versions du De corporibus et spirìtibus d'Archelaus, l'eau de vie
est une eau piquante qui ressuscite les corps et les esprits : De
aqua uite. — Aqua uite que facit omnia corpora et omnes spiritus
resurgere, dissoluit enim omnes spiritus et omnes limaturas in solu-
tione mirabili super ignem que sic fit. Recipe aquile libram unam,
salis alkali, aluminU de pluma libram mediam. Puluerizentur insi-
mul et distillentur per alembic et erìt aqua ualde acuta. Нес aqua
dicitur aqua uite (Vatican, Pal. lat. 1339, début xrve s., f. 102).
Le terme peut aussi avoir le sens d'une eau extraite d'une ma-
tière vivante par distillation. Le De perfecto magisterio attribué
à Aristote présente une recette d'agita uite à partir d'oeufs de
poule, Manget, I, p. 649b. Le Breue breuiarium de Roger Ba-
con considère comme synonymes aqua uite et aqua animalis,
SM, p. 230 ; de même Alch. gr., X, p. 111, 12 et les indices, s.
ν. οδωρ της ζωής et aqua uitœ. D. W. Singer signale, dans son
catalogue, en DWS 992 A, une aqua uite d'Hermès distillée à
partir du sang. Ces eaux sont tirées de substances vivantes par
distillation et séparation de leurs quatre éléments. Arnaud de
114 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 59-63)

Villeneuve d'ailleurs garde parfois ce sens et l'applique à une


eau extraite du mercure par la séparation de ses quatre élé-
ments, voir Rosarium philosophorum, Manget, I, p. 668a. Mais
chez Raymond Lulle, Experimenta, Manget, I, p. 841, Exp. 25,
Vaqua uitœ est de l'alcool ; même chose en p. 842, Exp. 26,
où l'auteur parle d'ogua uitœ ardens. Dans la Sedacina, Barthé-
lémy, I, p. 223, seul le sens d'alcool apparaît, tandis que dans
le Composé des composés attribué à Albert, l'eau de vie est une
eau chimérique, purement alchimique, qui résout les métaux
en leur matière première, Zetzner, IV, p. 831 et sqq. Nous nous
trouvons donc ici à une période où le sens d'eau de vie est chan-
geant. Dans le Vade mecum, l'eau de vie désigne une eau qui
rend la santé aux métaux, elle est synonyme de pierre philoso-
phale. Elle est composée de deux sels, sel ammoniac et salpêtre.
— Le texte grec omet la troisième autorité citée par les textes
latins, Archelaus ou Arisleus. Il est l'auteur du De et
spiritibus qui décrit également une aqua uite, composée quant à
elle d'une solution de mercure sublimé à laquelle on incorpore
de la chaux d'or ou d'argent, additionnée de sel ammoniac, de
vitriol et de vinaigre (voir supra p. LXII, sources С 2, et Manget,
I, p. 649b, De perfecto magisterio, Eaux d'Emanuel 1, 2 et 3 ;
Londres, BL Shane 1754, f. 90 v ).
169. Lagercrantz traduit, p. 11, μετά πέτρας par « auf einer
Steinplatte». Je crois plutôt que nous sommes en présence
d'une pierre employée en guise de molette pour broyer le pro-
duit sur le marbre.
170. Cf. Albert, Semita recta, Borgnet, p. 567b : debet poni
super lapidem marmoreum in cellarium ualde humidum, ita ut incli-
natus sit lapis, et quod resoluitur, statim descendat in uas uitreum
superpositum [superpositum : desubtus positum et dimittatur donec
totum resoluatur Pal f. 253]. Ce détail, présent dans le manus-
crit Londres, BL Shane 3457, n'est pas repris dans les autres
versions latines.

Page 60.
172. Lagercrantz traduit, p. 11, είς τάς στάκτας επάνω εις τον
φουρνον par «in die Asche des Ofens». Je pense plutôt que
l'auteur utilise ici un bain de cendre qu'il place sur le four-
neau.
174. Le mercure rouge est préparé plus haut, voir supra, R
18 H 7.1, mais sa dissolution n'est pas décrite : on obtient un
précipité plutôt qu'une eau. Cependant la suite du chapitre
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 59-63) 115

mentionne toujours une eau. Il faut donc supposer que ce pré-


cipité est mis à dissoudre, ce que ne précise ni le grec ni le latin.
Cette phase de la préparation est mentionnée dans la recette
du frère Gautier qui enfouit le précipité rouge dans le fumier :
mercunusfietrubeus quasi sanguis quem postea pones sub fimo per
dies XL et fiet aqua rúbea quasi sanguis (Palerme, В. Comun. 4Qq
AIO, f. 396 v ). Elle est suggérée dans le texte de VAlkimia mi­
nor, Kibre §31, ou dans le manuscrit de Palerme, B. Comun.
4Qq AIO, Carini n° 39, f. 311 (id.) qui se terminent par : ha
bebis mercurium tuum rubificatum et preparátum ad soluendum pro
rúbeo.

Page 61.
175. Le grec n'a fait qu'une sorte de préparation d'eau forte
et n'a jamais séparé le premier distillât contenant peu d'acide
nitrique, contrairement à tous les manuscrits latins, ce qui
provoque ici cette incohérence.
176. Le texte latin correspondant varie ; et efficietur admixtio
aquarum túrbida (Sl b SI Vp), rúbida (V) ou tepida (Pal) : trouble
et agitée, rouge ou tiède. La vraie leçon est sans doute túrbida,
car la solution comporte un précipité en suspension.
177. La leçon de H est fausse. Je suis R, en comparant au
latin : si de ipsoposueris in uose uitri, fociét residentiam sicut sanguis
draconh. Lagercrantz, éd. p. 65, trad., p. 11, voyait dans εις
ύελίον τήν ύπόστασιν, le borax.
178. Gomme qui s'écoule de l'écorce de certains dragonniers
ou d'autres végétaux et qui, en séchant, devient friable et rouge
sang. Ce produit provenait des Indes et entrait dans la compo-
sition de certains médicaments et de certains vernis.
179. De l'or calciné est de l'or réduit en poudre, cf. Alch. gr.9
X, n. 108. Mais l'or est trop mou pour être broyé, on y ajoute du
miel, de la litharge ou du plomb, cf. supra, n. 130 et Alch. gr.,
X, §§7 à 10 et notes. Une autre façon est de préparer un amal-
game, puis d'évaporer le mercure. Le terme du grec moderne
μάλαμα est dérivé de μάλαγμα, amalgame, mais désigne l'or par
glissement de sens. Mais en latin, il semble que la calcination
de l'or soit ici sa dissolution dans l'eau régale.

Page 63.
182. Le plomb est appelé de l'or caché chez Jabir, Septuaginta,
livre 66, Pal f. 183 v : plumbum interim est aurum, cf. Alch. gr., X,
116 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 63-66)

§38 et . 71. Sur les maladies des métaux, et spécialement du


plomb, voir le Speculum secretorum de Roger Bacon, SM, p. 390
et Alch. gr.y X, n. 32. De plus, étain et plomb ont parfois été
confondus, cf. Alch. gr.y X, n. 198, et la Semita recta attribuée à
Albert traite le plomb de lépreux, Borgnet, p. 548a : generatur
plumbum de quo dicit Aristoteles quod plumbum est aurum leprosum.
— Quant au mot écrit άχρηστος dans le Parisinus et άχρυστος dans
VHolkhamicus, on peut le comprendre comme άχρηστος, inutile,
non utilisable, sans valeur et peut-être vil. Mais sans doute faut-
il y voir un jeu de mot, de Гог qui n'est pas de For, impossible
à rendre en français. C'est l'interprétation que suggère le texte
du manuscrit de Londres, BL Sloane 692 : aurum perfectum uel
non uerbo. Lagercrantz propose d'y voir άχροίιστος, mot inconnu
qu'il fait dériver de χρο^ζω, colorer, et qu'il interprète comme
signifiant non coloré.

Page 66.
1. Tout comme Michèle Mertens, Alch. grM IV, 1, p. xxxvi,
je traduis ερμηνεία par un pluriel plus conforme à notre usage
dans ce sens. — Le terme Ιερομόναχος désigne un moine prêtre
(Ducange, col. 511) et non un « saint moine », comme traduit
Ruelle. Le génitif singulier des noms propres masculins de la
première déclinaison en -ας est en α dans une inscription at­
taque du v e s. a. J.C. et se trouve chez Polybe (Dieterich, p. 171).
D'une façon générale, pour les phénomènes de langue, voir su­
pra, introduction, p. XXVI-XLV.
2. Le terme chimie est orthographié χυμία dans tous les ma­
nuscrits de Cosmas et χυμεία par Liddell-Scott, p. 2013, et c'est
l'orthographe en υ qui est à retenir. Ce terme a été traduit en
syriaque par khumia à une époque où le υ grec ne se prononçait
pas encore ¿, tandis que nos manuscrits grecs qui présentent
ce terme sont postérieurs à cette date et écrivent η-ι-υ-ει, in­
fluencés par l'iotacisme. Il faut donc oublier les etymologies
d'origine égyptienne ou sémitique et y voir sans doute le de-
gré zéro de la racine χε^- que l'on trouve dans χέω, verser ou
fondre (un métal) et dans χύτης, la lingotière. L'alchimie de-
vient alors l'art de la coulée, l'art de la fonte. Pour les diverses
etymologies, voir, par exemple, R. Halleux, Textes alchimiques,
p. 45-47.
3. Citation partielle de la phrase attribuée habituellement à
Chymes et comportant des variantes : Έν το παν, δι' об το παν
τούτο γαρ ει μή έχοι το παν, ουδέν το παν (version d'Olympiodore,
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 63-66) 117

CAG, II, p. 84, 12-14). Sur cette formule, voir l'étude im-
portante de Michèle Mertens, Alch. gr., IV, 1, p. 181-183. —
L'association de l'aphorisme de Chymes, cité ici de manière
incomplète, avec l'idée de la Sainte Trinité, normale chez un
moine, n'est peut-être pas à faire, même si l'on trouve dans
les textes l'identification de l'Un avec Dieu, qu'il soit philoso-
phique, gnostique ou chrétien (voir les citations de passages en
Alch. gr., ГѴ, 1, p. 77-78). En effet, on rencontre dans le Corpus
d'autres triades, surtout chez les commentateurs, cf. CAG, II,
p. 133, 24-p. 134, 3 ; p. 205, 1 er texte ; p. 402, 13-15 ; p. 404,
3-4 ; p. 408, 10-13 ; p. 424, 9 et sq. ; p. 449, 15.
4. L'idée revient plusieurs fois chez Démocrite, chez Zosime
et leur est attribuée par leurs commentateurs, Synésius pour
Démocrite, le Chrétien pour Zosime. On la trouve aussi chez
Hiérothée. Dans tous ces textes, la pauvreté est traitée de νόσος
ανίατος, maladie incurable, tandis que dans le Traité des quatre
éléments la pauvreté apparaît sans détermination (voir les oc-
currences supra, H 4, n. 64). Cosmas est le seul à qualifier la
maladie de κακόσχολος.
5. La leçon des manuscrits δστις... καΐ pose problème : δστις
semble ici l'équivalent de τίποτες. "Οστις est parfois invariable
dans les textes médiévaux, cf. Ahh. gr., X, p. 7, 7 et n. 26. Ruelle
corrige en ώς τι et l'on pourrait le suivre en partie en adoptant
ώς tout en gardant τις, car Zerwick, §9, donne des exemples de
τις indéclinable dès la κοινή. Il faut alors supprimer καΐ.
6. Βάλε = λαβε. Le cas est fréquent et relevé par Ruelle. Pour
d'autres occurrences, voir Alch. gr., X, index.
7. C'est une des façons d'obtenir de l'or en poudre : en effet, tel
quel, l'or ne peut être broyé, car trop mou. En l'amalgamant avec
du mercure, on obtient une masse pulvérulente que l'on presse
ensuite pour ôter le mercure. La technique est déjà décrite chez
Pline (XXXIII, 99) et chez Vitruve (VII 8,4) et elle est employée
dans le papyrus de Leyde (voir Alch. gr., I, p. 93 n° 33).
8. Le terme ίός, rouille, sans qualification désigne le plus
souvent le vert-de-gris dans les papyrus de Leyde et de Stock-
holm {voirAleh. gr., I, p. 214) et chez Zosime {voix Alch. gr.b ГѴ,
1, p. 183-184), mais il peut désigner toute oxydation du fer ou
du cuivre. Ici, on attend un ingrédient rouge : il s'agit donc de
rouille de fer ou de cuivre calciné.
11. La préposition εκ revient quatre fois dans les §§1 et 2
et a désarçonné Ruelle. Elle n'est plus utilisée dans la langue
vivante du moyen âge et elle n'existe plus en grec moderne. Ici,
118 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 6 6 - 6 9 )

me semble-t-il, elle est employée deux fois avec un sens partitif,


1. 10 et p. 67, 9, (voir Blass, §164 et Mayser, II, 2 , 3 5 2 , f, Alch.
gr., X, p. 4 8 , 3 et ici, supra, R 26, p. 14, 16) et deux fois avec
un sens instrumental ou de passage, 1. 19 et p. 67, 2 (voir Alch.
gr., X, p. 76, 8-9).
12. Je ne pense pas qu'il faille comprendre « u n œuf dur»,
comme le fait Ruelle, mais déjà dans le Nouveau Testament,
on trouve des adjectifs mal accordés, voir Blass § 136-137.
Berthelot, CAG, III, p. 416, . 2, voit ici un appareil dénommé
« œuf philosophique », mais rien ne s'oppose à l'emploi d'une
vraie coquille d'œuf comme on en trouve dans les Aluns et seh,
traité arabe du xi e s. (voir G 37 et 38 ou Ρ 47 et 4 8 ; voir aussi
Alch. gr., X, chap. 15, 100. 33 et 100. 34, traductions grecques
des précédents, et n. 147). La coquille d'œuf s'emploie aussi
c o m m e réceptacle dans des recettes du Parisinus gr. 2419 et de
VHolkhamicus gr. 109, voir supra, p. 35, 4, H 29 et p. 4 1 , 1, R 4
H 22.

Page 67.
13. Ruelle traduit « à plusieurs reprises et sans désemparer »,
mais je pense que ήγουν συχνά συχνά est une glose explicative
de θαμινά θαμινά qui n'était plus compris. 'Ανάπτω et απτω ne
veulent pas seulement dire allumer un feu, mais aussi le main­
tenir en activité, voir Alch. gr., X, p. 65, 18 et 28 ; p. 6 6 , 3 ;
p. 67, 18.
14. Μήνη est un terme poétique et rare désignant la lune,
on le rencontre cependant chez le pseudo-Démocrite, CAG, II,
p. 4 8 , 6. Il est glosé dans B, mais la glose est mal insérée.
16. L'or obryze (ββρυζος) est de l'or affìné à la coupelle, voir
Alch. gr., X, p. 74, n. 348 — La recette aboutira à u n alliage
or et argent avec rectification de la couleur. Procédé analogue
pour un résultat différent dans le manuscrit de Jehan le Bègue,
copié au xv e s., Merrifield, Arts of Paintings, p. 57, n ° 22. Ad fa­
ciendum litteras que uideantur esse de auro. — Fac in ouo galine
foramen paruum, et extrahe albumen solum, et postea repie ouum
argento uiuo, et claude bene foramen oui, et ipsum pone sub fimo
calido per dies quadraginta ; postea extrahe argentum uiuum, et ac-
cipe onciam I cristalli, etpulueris subtilissime, et incorpora cum dicto
uitello. Dein cum dicta pasta unge cartam aut quidquid uis, et cum
siccauerìt, frica desuper cum auro uel argento, et remanebunt coloris
auri uel argenti. « Pour obtenir des lettres dorées. — Forez u n
petit trou dans un œuf et extrayez-en seulement le blanc, rem-
plissez l'œuf de vif-argent, fermez bien le trou et placez l'œuf
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 66-69) 119

dans du fumier chaud pendant quarante jours. Puis enlevez


le vif-argent et prenez une once de cristal de roche que vous
pulvérisez très finement et incorporez au jaune d'œuf précité.
Ensuite avec cette pâte, enduisez du papier ou ce que vous vou-
lez et, lorsqu'elle est sèche, frottez dessus de l'or ou de l'argent
et ces couleurs subsisteront ».

Page 68.
20. Voir supra, H 4, n. 61.
21. Flottement pour les poids dans les manuscrits, le signe
ζ' pouvant désigner 1/6 ou l'hexage (= 1/6 de l'once). J'adopte
la leçon de С explicitée par celle de VHolkhamicus où έξάγιν est
écrit en toutes lettres, voir supra* H 4, n. 63.
23. Sur les idées de vaincre la pauvreté et de repousser les
ennemis, voir supra* H 4, n. 64 et ici, n. 4.
24. Le §4 du texte que Berthelot et Ruelle attribuent à Cos-
mes est le décalque du §6 de Psellos, CMAG, VI, p. 16-18. J'ai
repris dans l'apparat des sources les sigles attribués par J. Bidez
aux divers manuscrits de Psellos dans son édition. On voudra
bien s'y reporter. — Chez Diosconde, V, 103, la sandaraque dé-
signe le réalgar ou sulfure rouge d'arsenic, AS4S4, et l'arsenic,
V, 104, désigne l'orpiment ou sulfure jaune d'arsenic, ÀS2S3. Ce
sont aussi les sens des papyrus alchimiques et ceux du pseudo
Démocrite, ce sont toujours les sens de Psellos, tandis que dans
L'Anonyme de Zuretti* le terme d'arsenic englobe les deux sul-
fures, précisé alors par leur couleur. Π en va de même pour la
variante de la recette de Psellos ajoutée dans la marge de son
manuscrit, le Vaticanus gr. 1134, éditée en Alch. gr.* X, §97.3
et n. 709 : celle-ci remplace la sandaraque et l'arsenic de Psel-
los par l'arsenic jaune et rouge, mais pour désigner le vitriol,
elle reprend le terme classique, χάλκανθος, alors que Psellos ne
l'utilise pas et qu'il se sert de καλακάνθη plus récent, voir supra*
n. 66.

Page 69.
27. Le texte de la source de Cosmas est incomplet, comme
c'est le cas dans les manuscrits de la classe b ou dans la tra-
duction italienne que J. Bidez donne en regard du texte dans
son édition. Psellos ajoutait : « Après l'avoir transvasé dans un
creuset, chauffez, mettez en contact une part d'argent. Fondez,
laissez refroidir et vous trouverez de l'or ». Π s'agit donc d'une
120 NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 69-71)

dorure de l'argent, à rapprocher des recettes 50 et 73 du papy-


rus de Leyde, Alch. gr., I, qui présentent des enduits avec des
produits similaires, mais sans fonte.
29. Le misy est décrit par Dioscoride, V, 100 : c'est un miné-
ral de Chypre, doré et brillant comme l'or. Il en existe aussi une
variété égyptienne qu'il cite sans la décrire. Le misy de Chypre
est associé à la chalcopyrite, sulfure de cuivre et de fer, CuFeS2.
Ce pourrait en être une altération : en effet, exposés à Fair et à
l'humidité, les sulfures se transforment lentement en sulfates
ou vitriols. Ce pourrait aussi être du sulfure de fer jaune, FeS2,
ou pyrite martiale qui lui est mélangée dans ce gisement, voir
R. Halleux, Non ferreux, p. 29 et 100-102 ; D. Goltz, Mineralna­
men, p. 153. Voir aussi supra, H 8, n. 66. Le terme n'est utilisé
ni dans L'Anonyme de Zuretti ni dans des textes tardifs.
30. Le nom du Pactole est estropié et la fin de la phrase est
différente. Nous sommes en présence d'un doublement de l'or
accompagné d'une rectification de sa couleur par cémentation
superficielle, cf. Alch. gr., I, Leid, ° 24 et sa note.
31. La limaille d'ébène est jaune suivant Dioscoride, I, 98,
11. J. Bidez, en CMAG, VI, p. 21, n. 1, cite cette référence que
lui a transmise O. Lagercrantz.

Page 70.
32. Reprise de Psellos §10, mais la fin est différente. Cf.
Alch. gr., I, Leid. n o s 16 ou 86, deux recettes identiques, où
misy et terre de Sinope s'emploient pour doubler l'or (la terre
de Sinope serait une argile rougie par un oxyde de fer, voir
Dioscoride, V, 96 et Goltz, Mineralnamen, p. 250).
33. Reprise de Psellos §11, Bidez, p. 36, 23-25. La rouille du
cuivre est habituellement du vert-de-gris, sens qui ne convient
pas ici. On peut penser au cuivre calciné, СигО, oxyde de cuivre
(I), mais si Psellos songe au pseudo-Démocrite (CAG, II, p. 45,
§8) qu'il semble résumer, la rouille dorée du cuivre serait le
misy, trouvé à Chypre avec le minerai du cuivre, voir ici, n. 29.
Quant au cinabre, il s'utilise souvent pour dorer l'argent, cf.
Alch. gr., I, Leid. n° 50 et n° 53. Dans Alch. gr., X, §13, il sert
à lui donner le poids et le son de l'or.
34. Reprise de Psellos §13 avec une fin différente. Une va-
riante de la recette est présente aussi dans le Parisinus gr. 2419,
voir supra, R 35 et n. 42 et 43. VHolkhamicus gr. 109 a une re-
cette semblable pour le fond, mais elle est exprimée en termes
NOTES COMPLÉMENTAIRES (p. 69-71) 121

différents, voir supra, H 35 et n. 56. Cf. Alch. gr.,1, Leid. n° 53


et n. 5, mêmes ingrédients sur de l'argent au lieu du plomb.

Page 71.
35. Pour les phénomènes de langue constatés dans les
paragraphes 9-11, se reporter au chapitre de la langue de
l'introduction, supra, p. XXVI-XLV. — Το ^ασούχτην ou ράσουκτην
(Ducange, col. 1285) est dérivé du persan, voir supra, introduc-
tion, p. XLVI. Nous sommes ici en présence d'une préparation
de cuivre calciné rouge, , selon une méthode recensée
par Dioscoride, V, 76 ; cf. CAG, I, p. 233. Voir aussi Alch. gr.,
X, §30.3 et n. 224. Le soufre va d'abord transformer le cuivre
en sulfure noir, puis le soufre combiné à l'oxygène s'échappe
sous forme de .
INDICES

ι. INDEX GREC

On trouvera ci-après la liste des termes désignant les


ingrédients, le matériel, les opérations et les notions théo­
riques d'alchimie. Les chiffres romains renvoient aux pages
de Vintroduction et les chiffres arabes à celles de Γ édition,
SG désigne les sources grecques en bas de page. L'abréviation
n. marque une note et v. indique les corrélats ou les synonymes.

'Αγάνωτος, ρ. 70b, 19 - 71b, — ά. ύ. μετά λαμπίκου, ρ.


I ; 72b, 7, ν. καυκίον, 6, 19 ; 44a, 22-23.
τζουκάλι. άγγος κεράμειον, ρ. 69, 2.
άγγεΐον, p. XLV ; 3, 5 ; 5, 1 ; άγλαόφαντον - άγλαοφωτις, ρ.
6,19 ; 7, 8 (uessica), 19 ; LXXVI-LXXX, ν. παιωνία.
8, 1 ; 14, 12, 15 ; 16, 2, αδελφή, p. 51b, 15 ; αδελ­
14, 15 ; 17, 13 ; 18, 7 ; φός, p. 51b, 7 ; αδελφός μέ
2 5 , 1 9 ; 39, 6 ; 4 1 , 3 (scu- αδελφή (mercurius cum
tella) ; 45a, 7, 10, 14-15, sorore sua), p. 50b, 22
21 ; 49a, 5 ; 59, 1, v. - ( . 152) ; 52a, 25 ; 52b,
κίον, ύαλί. 16.
— ά. οστράκινον, ρ. 67,16. άήρ, I sens propre, p. 55a,
24-25 ; 56b, 4 ; 63, 13 ;
— ά. ύέλινον, ρ. 4, 22 (η. 64,6.
II = uitrum) ; 6, 16 (uas — II élément, p. 7, 17 ;
uitreum), 19 ; 14, 10 ; 12, 2, 4, 6.
15, 7 ; 28, 3 ; 47a, 7 (uri­ αίμα (sanguis), p. 11, 17,
nale, . 142) ; 59,14-15; 1 9 ; 14, 5 ; 61, 4, v.
60,1. Ιλαιον.
— ά. ύ. μακρυλαύκανον, ρ. — at. δράκοντος (sanguis
9, 10-11. draconis), p. 61, 13.
124 INDICES

— αι. τράγου, ρ. 18, 21. 23 ; 72b, 16 ; 76b, 5, v.


— αϊ. ψυχής, p. 23, 15 ( . χρίω.
58) ; 67, 20. άλεύριν, p. 71b, 25 ; άλευρον,
άλαμπίκον, τό, ρ. 41, 9, ν. p. 71a, 24.
λαμπίκον. άλογον, ν. κοπρία, κόπρος,
χαίτη,
άλας, ρ. 13, 16 ; 35, 6 ; 40, αλοιφή (lutum), p. 18, 7.
5, 9 ; 50а, 8 ; 62, 8 ; 69, άλτεμία, p. XLVI-XLVII ; 20,
9, ν. άλας κοινόν.
3 ; 36, 16.
— ά. παρπαράτο, ρ. 34,
άλφιτα, -ων (farina), p. 18,
13-14.
9.
— ά. το σκευασμένον (sal
commune separatum ), άμ(μ)ιον (Duc 61), p. 23,
p. 9, 21 ; 40, 7. 12, 13 ; 24, 2.
άμμος, о, p. 3, 9 ; 55a, 17-
άλας βλάχικον λαγαρισμένον,
18 ; 55b, 22 ; 63, 12, v.
p. 28a, 19-20 ; 29a, 23 ;
ά. βλ. πλυμένον καΐ τριμμέ- ψάμμος.
νον, 39, 15-16 ( . 118). αμόνι (Duc 62), p. 43b, 20.
άμουλα (Duc 63, Trapp 68,
άλας άμμωνιακόν (sal armo-
miat. amula), p. 29, 20 ;
niacum), p. 4, 7 ; 5, 5 ;
8, 18-19 ; 10, 18 ; 11, 11, 41, 5 ; 49b, 14 ; 62, 9-10
12-13 ; 12, 23-24 ; 15, 3, (apparat H), ν. αμπούλα,
4 ; 39, 8, 10, 12, 17-18 ; ύαλί, ύαλόπουλον.
43a, 25-26 ; 43b, 25-26 ; αμπούλα, ή (ampulla), p. 6,
45a, 19 ; 46a, 12-13 ; 59, 21 ; 7, 2, 3, 9 , 1 1 , 14,16,
8, 18 ; 60, 15, ν. νισαντίρ, 17 ; 8, 7, 9 ; 12, 25 ; 48a,
τζαπάρικο, ύδωρ. 22 ; 49a, 13-14 ; 51a, 3,
άλας άρχαλί, ρ. 39, 18, ν. άρ­ 9-10 ; 52a, 11,22-23, 27 ;
χαλί, ύδωρ. 53a, 6-7 ; 54a, 9-10 ; 61,
8 ; 62, 12 ; 63, 17.
άλας γέμμον, ρ. 17, 5. — ά. μακρυλαύκανος (cum
άλας κοινόν, ρ. 15, 6 ; 38, longo colle), p. 54a, 7-8 ;
4, 5-6 ; 40, 5-6, ν. άλας, 62, 14.
ύδωρ. — ά.ύελίνος,ρ. 8 , 1 2 ; 17,
— ά. κ. το σκευασμένον 3 ; 62, 9-10, 14.
(sal commune separa­ (ά)μπουλέτα, ή (Duc 63), p.
tum), p. 15,26 ; 39, 15 ; 7, 19 ; 50a, 13, 24, v.
40, 1. μπουλέτα.
άλας νίτρον (sal nitri, sal — ά. μακρύλαιμος (am­
petre), p. 47a, 1, ν. σαλ- pulla, recipiens), p. 48a,
νίτρο, σαλονίτρο. 18-19 (n. 145).
αλείφω, ρ. 18, 1 ; 48b, 6 ( . — ά. ύελίνος, ρ. 19, 13.
143, lut à l'œuf) ; 72a, άμπρα, -ων, p. 17, 1.
INDICES 125

αναβαίνω, p. 74a, 3, 6. 61, 6 ; 64, 5, 7,11 ; ά. οιο­


άναθυμίασις, p. LXXXV. νεί κηρόν, 53a, 13.
— I l l sublimer, p. 3 , 1 7 ;
άνάλυμα, I dissolution, p. 8, ά. μέ το λαμπίκον (disso-
5. luo = sublimo), p. 11,13,
— II (sublimatio), p. 3, 14-15 ( . 20) ; 12, 24 ( .
14 (n. 6), 1 9 ; 15, 20 26).
(n. 31) ; 44a, 26 (-μάτου αναπνέω, p. 7, 14 ; 9, 11 ;
gén., cf. p. xxxi), ν. τό­ 48a, 24-25 ; 48b, 16 ;
πος. 49a, 15.
άνάλυσις, p. 60, 5 ; 62, 5 (άν- άνάπτω, ρ. 67, 5 (n. 13).
έλ- H, cf. p. XXXVIII). άνθος, ο, τό, p. xxxi ; 15,18 ;
αναλύω, Ι fondre un métal 32,2.
(fundo), p. 4, 15, 23 ; 6, άνθρακον, τό, ρ. 36, 11.
5 ; 22a, 9, 10 (άνελ- cf. άνθραξ, δ, p. 6, 20 ; 9, 23
p. XXXVIII) ; 22b, 7, 8
(carbo) ; 30,17 ; 34, 19 ;
(άνελ-) ; 23, 9 ; 26,10-11,
67, 6, v. κάρβουνον.
14 ; 30, 18 (άνελ-), 19 ;
35, 11 ; 38, 15 ; 39, 4 , 5, — ά. ζωντα (carbo accen-
8, 9, 13 ; 4 0 , 4, 4-5, 7 ; sus),p. 12,20-21 ; 3 8 , 9.
41, 12, 14 ; 4 2 , 2, 7, 9 ; — ά. πυρρός, p. 23,18 ; ά.
43b, 10 ; 70, 5 ; 75a, 8-9, διάπυρος, 67, 22.
1 0 , 1 3 ; 75b, 12, 21-22, v. ανθρώπινος, ν. κόπρος.
ένλύω, λύω. άπεστουμπώνω, ρ. XXXVII ;
— ά. εις χουνί(ο)ν, ρ. 4, 25, 21-22, ν. στουμπώνω,
23 ; 37, 3 (άνελ-), 4, 8 ; άποχρίω, p. 74a, 17, ν. χρίω.
64, 1 (apparat Η) ; ά. εις άπτω, ρ. 24, 4 ; 68, 3, ν.
χωνευτήριον, 21, 18, 21 ; χείρ, άφτω.
— ά. εις χωνίον, 43a, 8 ; άργιλα ou άργιλος, ή, р. ххгѵ-
64, 1. χχν ; 18, 13, 17, ν. πηλός.
— II liquéfier dans un άργύριον, ρ. 28, 8, 9, 12.
lieu humide, une cave ou άργυρος, ρ. 68, 4 ; 75a, 20-
le fumier, ou bien dis- 21 ; 75b, 7, ν. ασήμι, σε­
soudre dans un acide, p. λήνη.
3, 17 ; 5, 5, 6 (είς 6ξος), άρης, άρεος, ρ. 5, 4 ; 14, 7 ;
9 ; 8, 19, 22 ; 11, 9 (είς 15, 5 ; 4 2 , 1, 2 ; 57, 11 ;
τόπον ψυχρόν) ; 13 (id.), 61, 3, 19, ν. σίδηρος, σίδε-
19 ; 40, 2 ; 4 4 , 2-3 (είς ρον.
6ξος) ; 46a, 19-20 ; 51a, αρμενικός, ν. βώλος.
15 ; 52a, 10 ; 57, 9 (είς άρσενίκη, ρ. 68, 10.
ύδωρ είς κοπρόν), 10 ; 58,
1 ; 59, 13, 19 ; 60, 20 ; άρτος, ο, ρ. 1 2 , 8 ; 14, 6 ; 4 0 ,
12, ν. Ιλαιον, φούρνος.
126 INDICES

άρχαλί, p. xxix ; 39, 14, 18 άφροδίτη (uenus, es, cu­


( . 117), ν. ύδωρ. prum), p. 4, 6, 13, 15 ;
άρχιμία, ρ. xxix ; 19, 1 ; 65, 15, 2 ; 21, 4, 19 ; 22, 1 ;
8. 3 4 , 8 , 9 , 1 7 ; 3 6 , 1 ; 38,2-
3, 3 ; 46b, 10 ; 53a, 18 ;
άσβεστης, ο (calx), p. 3, 20 55a, 1 ; 63, 1, v. χαλκός,
( . 6) ; 24, 2 4 ; 28b, 18- χάλκωμα, κύπρον.
19 ; 33, 2 3 , 24 ; 41, 15,
16. άφτω, p. 23, 19 ; 36, 11.
— ά. ζώντα, 28a, 18 ; ά. αχαμνός, p. XXIX ; 31, 3 ;
ζωντανός, 24, 22. 48b, 2 , 1 8 ; 5 9 , 1 2 (appa­
άσβεστος, ο, ρ. 4 0 , 14. rat H) ; 60, 3 (app. H) ;
— ά. άβροχος, ρ. 28, SG 61, 9 (app. H) ; 62, 2
2. (app. H), ν. άχαυνός, ζύ­
— ά. ζώντα (calx uìua), μη, πυρ.
15, 6 ; 16, 11-12. άχαυνίζω (dissoluo sub
— ά. των φλοιών των ώων, fimo), p. XXVIII ; 12, 26
1, 11-12. ( . 26).
άσβεστόω, -ώνω, ρ. 14, 18 άχαυνός, p. XXVIII ; 43a, 3 ;
19 ; 58, 14 (άζβ- apparat 48a, 12 ; 51a, 2 ; 5 9 , 1 2 ;
Η) ; 61, 15, ν. καλτζινώ- 60, 3 ; 61, 9 ; 62, 2, v.
νω, έρμης, ήλιος, σελήνη. αχαμνός, πυρ, σάπων.
άσβέστωμα, ρ. 8, 9. άχαύνωσις (dissolutio per
ασήμι, ρ. 2 4 , 5 ; 32, 11 ; moUitiem), p. XXVIII ;
50b, 3, 12 ; 74a, 4 ; 75a, 16, 5 ( . 36).
6, 11-12 ; 75b, 8 ; 76b, 7, άχερο, τό, ρ. XXVII ; 20, 14 ;
9-10. άχυρον, τό (palea), 16,
άσπρον, τό, p. 36, 22 ; 37, 1. 12.
άσπρος, p. 31, 7 ; 32, 4 ; άχρυστος, ρ. 63, 9, ν. χρυσός.
44b, 3 ; 53b, 19, ν. λευ­
κός, όξίδι, σελήνη. Βαμβάκι, τό, ρ. 15, 16, 17-
αστήρ, ó, p. LXXVII ; 55a, 5, 18, 19.
ν. πλανήτης. βαρδαράμον, ρ. 24, 17-18 ( .
αύγόν, p. 2, 8, ν. ώόν. 66), ν. ίάρι.
— αύγόν το λεπτόν, 47b, βάρος, ρ. 28, 1 ; 28a, 17 ;
27. 28b, 17.
— αύγου λευκόν, 73a, 1-2. βατζέλι χαλκόν, ρ. XLV ; 21,
αύγότζεφλον, ρ. 3 5 , 4 ; 4 1 , 1 , 15.
ν. τζέφλον. βάφω (tingo), ρ. xxxvi; 2,
αύτοματάριν, ρ. LXXXVI, Π. 14 ; 3 , 1 3 , 2 1 ; 2 8 , 1 2 , 1 3 ,
266. 14.
άφόριος, ρ. 2 3 , 18, ν. γαστρί. βελόνη, p. 73a, 7.
INDICES 127
βεντριόλο ^ωμάνο (uitrio- γδοχέρι, ρ. χχνιι-χχνιιι, ν.
lum romanum), p. 10, ογδοχέρι.
17 ; 13, 15 ; 65, 4-5, v. γεμάτος, p. 30a, 10.
βι(ν)τριόλο, Ιλαιον. γη, Ι matière, p. 55a, 14 ;
— β. . ή κυπρΐνον (u. г. 55b, 17 ; 6 3 , 11 ; 65, 11.
uel de cipri, ciprianum) — II élément, p. 8 , 3 , 4 ;
46a, 22-23 (n. 139). 12,3.
βέργα, ή, p. XLV ; 23, 9 ; βερ- γκόπος, ó, p. xxx ; 30a, 9,
γίν, τό (uirga), 26, 12, 11, ν. κόμβος, κόμπος,
16 ; 4 2 , 1 2 ; 57b, 3-4 ; 57,
15, ν. χέω. γλαοφώτη, ρ. LXXVIII.
βερονίκιον, ρ. 17, 15. γλυκαίνω, ρ. 5, 4.
βησσίον, ρ. 68, 3, ν. βοσσίον. γλυκασία (dulcificatio, mol-
lifìcatio), p. 4 , 13.
βικίν ύελίνον, p. 55a, 12 ;
βικίον (ampulla), p. LXXX­ γλυκύς, p. 21, 7, ν. νερόν.
VIII. γλυκυσίδη, p. LXXIX-LXXX.
βι(ν)τριόλο £ωμάνο, ρ. 14, 8- γλώσσα, p. 6, 16 ; 49b, 21,
9 ; 46b, 20-21 ; 58, 6, ν. v. σταλάζω.
βεντριόλο. γούργουρος, ( collum), p.
βόθρος, δ (fouea), p. 16, 6, 54b, 10.
13, ν. λάκκος, γυψόω, p. 66, 20, v. πωμά-
βοσσίον, ρ. 24, 5, ν. βησσίον. ζω.
βουλάω (Duc 215, mergo), Δέρμα, τό, ρ. 51a, 24.
p. 17, 6 ; 30a, 10-11, 13. — δ. έλαφινόν, 52b, 2.
βούλλω, -λώνω (Duc 219), p. δευτεροτριτώνω, p. 67„ 11.
XXXVII ; 18, 1. διάγνωσις, ρ. 16, 8.
βουτζίον (Duc 223, Trapp διάργυρος, p. 22a, 8 ; 24,
292, ital. buzzo), p. 37, 21 ; 25, 10, 11, 22, 25
30, 15, 20, 21 ; 32, 10
2 ; 40,16, ν. τάρταρον, τυ-
35, 8 ; 36, 20 ; 37, 7
ρία, ύλη. 50b, 1 9 ; 51b, 18, 20
βροχή, ν. νέρον, ύδωρ. 52b, 3-4 ; 56b, 18, 25
βωλος αρμενικός, ó (bolus ar- 57b, 1 ; 57, 14 ; 58, 1
meniacus), p. 18, 20 ( . 13 ; 62, 4 ; 64, 10 ; 72b,
40). 5, v. έρμης, νερό, υδράργυ­
Γαία, p. Lxxxv-Lxxxvi et n. ρος.
265. διάταξις, ρ. 20, 4.
γάλα, ρ. 41, 16. διηθέω, p. 50a, 10-11 (μετά
γαστρί, p. 23, 17. πανίου) ; 50a, 25, ν. σακ-
κελίζω, σταλάζω, στραγγί-
γδί, ρ. χχνιι-χχνιιι ; 22b,
ζω.
16 ; 23, 5, ν. ίγδίον, όγδίν.
128 INDICES

δοΐδυξ άπο ξύλου, ρ. 11, 21- 55b, 1 1 , 1 9 ; 58, ΙΙ,ν.έκ-


22 (η. 21) ; δ. ξύλινος βάλλω, εύγάλλω.
(lingua), 13, 7 (η. 27). έβένινον ρίνισμα, ρ. 6 9 , 1 5 ( .
— δ. σίδηρος (cochlear 31).
ferri), ρ. 2, 3 ( . 2). είδος, ρ. 6, 8 (lapis) ;
δοκιμάζω (probo), p. 43b, espèce, 10, 20 ; 12,
19 ; 61, 11 ; 67, 15. 20 ; 25, 7 ; 70, 3, ν. ου­
δοκιμασία, p. 46a, 7 ; 53a, σία.
15-16 ; 57b, 7. έκβάλλω, Ι sens courant,
— б. του άρεος, 5, 3-4 ( . p. 74a, 16 ; 74b, 17-18 ;
И). 75b, 18-19.
δοκιμή (examinatío, experi- — II extraire par distil­
mentum, iudicium, pro- lation dans l'alambic, p.
baldo), p. 4, 5 ; 6, 4 ; 9, 28, SG 5 (εξη&- cf. p. XX­
18 ; 46a, 8-9 ; 54a, 2 ; VIII), 35, 18 (έξηβ-) ; 58,
55a, 6-7 ; 56b, 12 ; 63, 12, ν. εβγάλλω, εύγάλλω.
11 ; 64, 3. Ικβαλμα (Duc 444 εΰγαρμαν,
δόκιμος, p. 18, 6 ; 19, 16 ; ngr. Ι6γαλμα),ρ. 2,10 ( .
46a, 6 ; 57b, 6. 3).
δράκων, ν. αίμα. ¿λάδι, p. 30a, 11, ν. έλαιον,
δράμι (Duc 331), p. χχιιι- λάδι.
xxrv ; 50b, 6 (n. 150) ; Ιλαιον, ρ. xxxi ; 1 4 , 1 , 9 ; 17,
57, 13, v. δραχμή. 16 ; 28, SG 3, 8, 11.
δραχμή, p. ххш-ххгѵ ; 22a, — Ι. ^εφάνινον, ρ. 69, 7.
6, 7-8 ; 22b, 6, 9 ; 22, — Ι. (εξ) του αίματος
20 ; 23, 1, 6, v. δράμι, (oleum de sanguine), p.
δριμύς, p. xxxi, v. βξος. 11, 17 ; 14, 5.
δύναμις (uirtus), p. 3, 10, — С. του άρτου (ο. fer­
11 ; 31, 8 ; 40, 10 ; 56a, menti), ρ. 12, 8, 13 ( .
7-8,15-16 ; 57, 8,17 ; 58, 24) ; 14, 6.
3 ; 59, 2 ; 61, 2 ; 64, 4, — Ι. (του) βεντριόλου, ρ.
5, 13 ; 69, 10, v. ενέργεια, 13, 15 ; Ι. τ. βιτριόλου ^ω-
πυρ. μάνο (ο. uitrioliromani),
δυναμόω, p. 15, 14, ν. πυρ. 14, 8-9.
δυνατός, p. 32,13 ; 51b, 26 ; — Ι. του έρμου (ο. argenti
62, 6, v. βικίον, ύδωρ, χρυ­ uiui), p. 6, 1.
σός. — Ι του ηλίου (ο. solis),
'Εβγάλλω, ρ. xxx ; 25, 3 ; 27, ρ. 10, 14 ( . 20).
11, 16 ; 30, 21, 23 ; 35, — Ι. του θείου (ο. sulfu-
20 ( . 105, = extraire) ; r i s ) , p . 1 3 , 2 ; 14, 8.
INDICES 129
— Ι. του κρόκου του άρεος, ερμηνεία, p. 30, 14 ; 33, 9 ;
ρ. 14, 7 ; Ι. τ. κρ. τ. σί­ 66, 1 ; 68, 9.
δερου (ο. de croco ferri), έρμης (argentum uiuum,
12, 16. mercurius), p. 6, 1 ; 10,
— Ι. (του) ταρτάρου (ο. I ; 19, 9 ; 22a, 7, 11-12 ;
tartari), p. 12, 18-19 ; 35, 12 ; 36, 3, 14 ; 46a,
34, 21 ( . 97) ; 35, 3, 7 20 ; 46b, 19 ; 51a, 16 ;
( . 99). 54a, 3 ; 55a, 8 ; 56a, 21 ;
— Ι. του χρυσού, ρ. 14, 4. 56b, 17-18 ; 58, 1, 17 ;
έλαφινός, ν. δέρμα. 65, 17, ν. διάργυρος.
έλεζίρ (elixir), p. xxix ; 3, — έ. άναλυόμενος, ρ. 35,
12, ν. ξηρίον. I I ; 61, 5-6 ; 64, 10-11.
έλένιον (Inula helenium .), — έ. ερυθρός (mercurius
rubeus, m. rubicundus),
p. LXXVII, . 237.
p. 6 0 , 1 9 ; 61,5-6; 6 2 , 4 ;
έμπορέω, ν. ήμπορέω. 64, 10-11.
ένδυσις, ρ. 20, 19. — έ. ζώντα, p. 6, 4, 6 ; 9,
ενδύω, p. 21, 2 ; 27, 8 ; 58, 16.
11. — έ. ωμός (m. crudus),
ενέργεια, p. 5, 9-10 ; 56a, p. 51a, 19 ; 56a, 19.
10-11 ; 56b, 13, 16, v. δύ- ερυθρός, p. 3, 13 ; 8, 18 ;
ναμις. 10, 1 3 ; 11, 2, 7 ; 12,
ένλύω, p. 39, 7 ; 62, 8, v. 7 ; 13, 6, 13 ; 31, 9, 10,
λύω. 11 ; 46a, 5 ; 59, 4 ; 60,
19 ; 61, 4, 6, 7 ; 62, 4,
έντεχνος, ν. κάλυμμα, πηλός, 12 ; 63, 17 ; 64, 11, v.
φιάλη, αίμα, έρμης, λίθος, ύδωρ,
έντυλίσσω, ρ. 15, 16 ; 17, 4 ; 6λη, χροιά, χρώμα.
48b, 8. έρυθρόω, ρ. 13,15-16 ; 61, 5,
έξελαμνίζω, ρ. xxix ; XXX­ ν. βεντριόλον, Οδωρ.
VIII ; 70a, 13-14 ; 70b, εύγάλλω, I sens courant, p.
14-15. 7, 2, 13-14, 17, 18 ; 8, 7 ;
έπανωγραφή, p. 42a, 14. 11, 21 ; 12, 12 ; 45a, 7 ;
έπιβαλτάριον, ρ. 68, 13 ( . 49a, 13 ; 53a, 4-5 ; 53b,
4 ; 62, 13.
25), ν. πιβαλτάριον.
— II extraire par
επιστήμη, ρ. 66, 1. Falambic, p. 6, 2-3 ; 7,
έπιχέω, ρ. 19, 5. 5, v. έβγάλλω, έκβάλλω.
Ιργον, ρ. 9, 18 ; 51a, 11 ; εορυζος, ν. δβρυζος.
74b, 13. εχθρός, p. 24, 9 ; 68, 7.
— μέγα Ιργον του ηλίου
(maius opus ad solem), Ιψησις (coctio), p. LXXXIX.
p. 59, 3.
130 INDICES

Ζάγζ, ν. σαρύ ζάγζ. — ή. άσβεστωμένος, ρ. 61,


ζεΰς (stagnum), ρ. 6, 5 ; 38, 15, ν. μάλαμα, μίγμα.
1 4 ; 3 9 , 1 , 4 , 5 , 9 , 1 7 ; 41, — ή. κρυφός, ρ. 63, 7.
10, 11 ; 46b, 12, ν. κασσί­ ήμπορέω (= έμπορέω, Duc
τερος, στάνιον. 382, ngr. μπορώ), ρ. 3,
ζιρνάκ, ν. σαρύ ζιρνάκ. 12.
ζυγίζω, ρ. 28, 13.
Θείον (sulfur), ρ. LXXXV ; 13,
ζυγίον, ρ. 28, 9. 2 ; 14, 8 ; 16, 1 ; 30, 16,
ζυμάρι, ρ. 25, 12 ; 44b, 17. 18 ; 36, 9, 10, ν. Ιλαιον,
ζύμη, Ι pâte, p. 18, 23 ; 27, σούρφανον, τεάφη, τιάφη.
6 ; 29, 15 ; 35, 23 ; 36, — θ. άπυρον, ρ. LXXXV ;
7 ; 43a, 7 ; 44a, 19 ; 48b, 19, 2 ; 70, 10 ; θ. ζώντα
2. (s. uiuum), p. LXXXVIII ;
— II (fermentam), p. 12, 17 ; 13, 2.
59,3. — θ. κίτρινον, ρ. 30, 15 ;
ζυμόω, -μώνω, Ι (impasto), 36,5.
ρ. xxxvii ; 9, 8 ; 12, 18, θ«ος, ρ. 9, 1, 23 ; 24, 7 ;
19 ; 18, 15 ; 20, 12, 14, 68, 6, ν. λίθος, μυστήριον,
16 ; 21, 1 ; 26, 2 ; 29a, ύδωρ.
12-13, 25 ; 34, 20 ; 36, θηρίκλεια, ρ. 68, 15 ( . 26).
6 ; 43a, l , 5-6.
θρίξ,ν.τρίχες,ρ.25,15;30,
— II (fermento) p. 9 , 1 ; 26.
12,9.
θρΐον ήγουν συκόφυλλον, ρ.
ζωμός, p. 32, 3, 10, 12, 17.
24, 3-4.
Ήβρίσκω = ευρίσκω, ρ. 22, θυεία, ρ. 68, 2.
1 ; 22b, 14 ; 26, 12. θυριδίτζα (fenestra), p.
ήλιος, I astre, p. 17, 12 ; 18, LXXXVIII.
5 ; 53a, 8 ; 53b, 7, 11 ; Ίάμβιξ, ρ. 28, SG 4.
56b, 3 ; 62, 10 ; 6 3 , 14. ίάρι ήγουν βαρδαράμον, ρ. 24,
— II or, p. 4, 6, 19, 21 ; 17-18, ν. ιός.
10, 6, 14, 15 ; 11, 15 ; ιατρεία (medicina), ρ. 5, 7
15, 1 ; 19, 1, 8, 16 ; 23,
( . 11) ; 6, 3 ; 9, 6 ; 14,
10 ; 24, 16 ; 26, 6, 17 ;
32, 13, 14, 16, 18, 22 ; 3 ; 46a, l.
36, 13, 15 ; 42, 6, 7, 8, ίγδίον, ν. γδί, όγδίν.
1 0 ; 42a, 1 8 ; 42b, 14,16, ιός, ρ. 66, 16 ; 67, 4, 5 ( .
17 ; 44a, 13, 16 ; 46b, 5 ; 8).
59, 3 ; 63, 4, 5, 7 ; 64, — ξυστός (uiride es), p.
2, 8 ; 65, 16, v. χρυσάφι 4,8.
χρυσίον, χρυσός. — ί. σιδήρου, ρ. 69, 9.
INDICES 131
— ί. χρυσίζων του χαλκού, καν(ν)αβάτζο, p. 21, 11 ( .
ρ. 70, 2 (η. 33). 49).
ίππειος κόπρος, ρ. 23, 14. κάρβουνον, p. 23, 18-19, v.
ιστία, ρ. 25, 4 ; 35, 14, 15 ; άνθραξ, στάκτη.
ίσθία, ρ. xxix ; 25, 18 ; καρύα, p. LXXIX.
30a, 4 ; 48b, 21 (η. 144). κασσίτερος, ρ. 28, SG 11 ;
3 8 , 1 5 ; 46b, 1 2 ; 76a, 5-6
Καθαίρίζω, ρ. 20, 8, 9, 10- (-τηρος),ν. ζεΰς.
11 ; 21, 6 ; 31, 13 ; 43b,
καταβαίνω, ρ. 8 , 1 3 ; 14,15 ;
12 ; καθαρ-, 18, 18 ; 43a,
21, 19 (κατεβ- cf. p. XXX­
14, ν. λαγαρίζω.
VIII) ; 48a, 21 ; 48b, 22
καινός, ρ. 23, 17 ; 66, 20 ; (κατεβ-) ; 59, 15 ; 62, 11.
67, 21, ν. κέλυφος, όστρά- καυκίον, p. 72a, 19 ( . 37),
κον, όστράκινον. 72b, 11, 18 ; 73a, 4, 12-
κακ(κ)άβη, ή, ρ. 14, 11 ; 13, 15, 20 ; 73b, 12, 16 ;
κακάβι(ον) τό, (Duc 543, 74a, 13, 17-18, 19 ; 74b,
Trapp 736, lat. cacca- 19, 20 ; 75a, 1, 3, 18 ;
bus), 18, 2. 75b, 1, 3 ; 76a, 7.
κάκ(κ)αβος, (caldarium), — κ. άγάνωτον, p. 72b, 6-
p. 11, 18 ; 17, 5, 7. 7.
καλακάνθη, p. 68, 10 ; καλα- κέλυφος ώου, ρ. 66, 19, 20,
κάνθι κίτρινον ήγουν σαρύ ν. αύγότζεφλον.
ζάκζ, 24, 19-20 ( . 66) ; κεντουκλοκομάτι, p. XLV ; 25,
27, 3-4. 5.
καλάμι, ρ. 36, 4 ; 48b, 14 ; κέντουκλον (filtrum, Duc
49b, 6. 688, Trapp 820, lat. cen-
— κ. του λαμπίκου, ρ. tunclum), p. 12, 15 ; 26,
48a, 15-16 ( . 142). 25 ; 44a, 5 ; 44b, 7 ; 49b,
κάλαμος (canna), p. LXXX­ 20 ; 59, 20, ν. σταλάζω,
VIII ; 12, 10. στραγγίζω.
καλτζιναρίζω, p. 8, 19 ; 65, κεραμάδικος, p. 20, 9, ν. πη­
17-18, ν. άσβεστώνω. λός.
καλτζινάρισμα (calcinado), κεράμειος, ρ. 69, 2, ν. άγγος.
p. 15, 24. κερωτή, ρ. XXVII ; 46b, 7, ν.
καλτζινώνω (calcino), p. 3, κηρωτή.
16 ( . 6) ; 58, 14 (appa­ κηρός, ó (cera), p. 53a, 13 ;
rat R), ν. άσβεστώνω. 76b, 6.
κάλυμ(μ)α, ρ. 4 8 , 8. κηρωτή, p. 45a, 27 ; 45b,
— κ. εντεχνον, ρ. 47b, 22- 27, v. κερωτή.
23 ( . 142), ν. λαμπίκον. κιννάβαρις, ή (Duc 655), p.
καμίνιον του υελοψου (fornax LXXXVIII ; 22, 20 ; 23, 3 ;
uitriarii), p. LXXXVIII. 24, 17 ; 30, 14 ; 31, 15,
132 INDICES

1 7 ; 68, 1 1 ; 70, 2 ( . κόπρος, ή, ο, ρ. 11, 23 ; 12,


33), 7 ; το κιννάβαρι (cina- 1, 9, 11, 25 ; 16, 11 ; 19,
b r i u m , uermilio), 19,4 ; 14 ; 20, 4 ; 33, 9, 13 ( .
47a, 2 ; 58, 7 ; 65, 5 (κιν- 92), 2 2 ; 34, 3 ; 5 4 a , 1 8 ;
νάβαρ). 54b, 16, 17, 21-22, 22 ;
κίτρινος, ρ. 13, 12 ; 24, 19, 62, 15, 16.
20, 22 ; 25, 24 ; 26, 13 ; — κ. αίγός, ρ. 18, 14, 20.
27, 3 ; 30, 15 ; 32, 2 ; — κ. άλογου, ρ. 57, 9.
36, 5 ; 59, 2 ; 61, 10, 11, — κ. άλογου καΐ κολούμ-
ν. άνθος, θείον, καλακάνθι, πων (fimus equinus et
τιάφι, ύδωρ, χρώμα, ψια- columbinus), p . 16, 7.
στική.
— κ. ανθρώπινος, p . 2 8 , 1 -
κλήμα, ν. νερόν. 2 ( . 77).
κοκκινίζω (calefio), p. 2, 4- — κ. Ιππεία, ρ. 67, 2 ; κ.
5, 5 ; 38, 10 ; 56b, 2 3 ,
ίππειος, 23, 14.
24.
κοσκινίζω, p. 22b, 17 ; 25,
κολλάω, κολλώ (adhereo), p .
8 ; 27,11 ; 33,14,14-15.
1 5 , 1 9 ; 2 5 , 2 3 ; 45a, Π ;
75a, 2. κουκ(κ)ίον, ρ. 32, 9.
κολλητικός, ρ. 2, 9. κρατέω, ρ. 4, 11 ; 35, 11 ;
κόλουμπος, ρ. 16, 7, ν. κό­ 74a, 19 ; 74b, 20.
προς. κράτησις, ρ. 35, 8, 12.
κολοφώνια (pìx greca), p . 4, κρατητικόν, τό, ρ. 4 1 , 7.
14 ; 39, 2 ( . 116), 5-6. κροκάτος, ρ. 2, 7.
κομάτι (Duc 688, Trapp κρόκος του άρεος, ρ. 14, 7 ; κ.
851), p . 34, 4 ; 70a, 14- τ. σιδήρου (crocus ferri,
15. zapharan, safran), 2, 1,
κόμβος, κόμπος, ν. γκόπος. 1-2 ; 12, 16 (σιδέ- cf. p .
κομ ( μ ) ίδι ( gummi arabi­ XXVII) ; 13, 20 ; 24, 21
cum) (Duc 698, T r a p p (σιδέ-) ; 27, 1-2, 18, v.
853), p . 4, 13 ( . 9). έλαιον.
κοπρία, p . 13, 17 ; 16, 15 ; κρόνος, p . 22a, 5-6, 9-10,
27, 9 , 1 5 ; 33, 12, 13,16, 11 ; 40, 3, 4 ; 58, 6 ; 63,
17, 19, 23, 26 ; 54a, 14 ; 6, 7, 18 ; 64, 7, ν. μόλυ­
55a, 10-11 ; 64, 6 ; 67, βδος, μολύβι.
19. κρύσταλλον, τό ou -ος, ό, ρ.
— κ. άλογου, p . 54a, 11 ; 9,15 ; 53a, 12 ; 53b, 10 ;
54b, 8 ; 54a, 11. 56b, 8, ν. λίθος.
— κ. ά. ξερή, p . 20, 10 ; κρύω, ρ. 2 5 , 4 ; 45b, 5, ν. ψύ-
κ. ξηρά, 33, 23 ; κ. ξηρή, γω, ψυχραίνω.
33, 13. κυπρίνος, p. 46a, 2 3 , ν. βεν-
— κ. χλοερή, ρ. 33, 10. τριόλον.
INDICES 133
κύπρον (es, lato), p . 53a, λεπτός, p . 3, 11-12 (subti-
19 ; 55a, 1-2, ν. άφροδίτη, litas) ; 15, 16, 25 ; 2 1 ,
χαλκός. 1 ; 34, 10 ; 36, 17 ; 49b,
20 ; 50b, 4, 5 ; 53b, 17, v.
Λαγαρίζω (purifico), p . 6, ασήμι, άφροδίτη, δύναμις,
3 ; 14, 17 ; 28a, 20 ; 29a, κέντουκλον, χάλκωμα.
2 3 ; 46b, 2 2 - 2 3 ; 51a,
λευκαίνω, ρ. 4 1 , 8 ; 53a, 21 ;
21 ; 52a, 6-7 ; 53a, 20-21.
55a, 3.
λαγάρισα, ή, p . 28a, 21 ; 38,
2, 14 ; 40, 3 ; 4 1 , 10. λευκόν των ώων (albumen
ouorum), p . 17, 1-2 ; 18,
λαγαρισμός, ρ. 38, 2. 9, 14, 21 ; αύγου λευκόν,
λάδι, p . XXVIII ; 29a, 21 ; 30, 73a, 1-2.
8, ν. έλάδι. λευκός, ρ. xxix ; 3 , 13, 21 ;
λάκκος, ó (fouea), p . 16,10 ; 5, 3 ; 8, 2, 17 ; 9, 2 ; 22,
33, 11, 15, 19, 23 ; 34, 1- 1 ; 36, 1 ; 40, 14 ; 46a, 4-
2, 2, 5 ; 3 5 , 14, ν. βόθρος. 5 ; 49a, 9-10 ; 49b, 7, v.
λαμπίκον, τό (alembicum), άσπρος, ύπέρλευκος, άκρα,
cf. p. xxvii, I chapiteau, άκρον, άσβίστος, άφροδί­
p . 6, 19 ; 7, 3, 11-12, 18 ; τη, σελήνη, χρώμα, χώμα.
44a, 23 ; 47a, 17 ; 60, 8, λεύκωσις, ρ. 21, 4, ν. άφροδί­
v. κάλυμμα, σκέπασμα. τη.
— II tout l'appareil, p . λίθος (lapis), I minéral, p .
10, 19-20 ; 11, 3, 13, 22 ; 9, 14, 15 ; 51a, 7 ; 53a,
12, 5 ; 13, 8 ; 18, 8 ; ; 11, 15 ; 53b, 10, 16 ; 62,
28b, 2 1 - 2 9 b , l ; 2 9 a , 16, 13 ; 63,17, ν. κρύσταλλον,
26 (λαμπιγκ-) ; 35, 18 ; πέτρα, σμαράγδος.
4 1 , 9 (apparat H) ; 58,
15-16 ; 65, 7, v. άλαμπί- — λ. ερυθρός, ρ. 62, 12 ;
κον. 63, 17 ; λ. ύπέρλευκος,
53a, 11.
λαυκανίας, ό (collum), p .
54a, 13. — II pierre philoso-
phale, p . 56a, 5, 10, 17 ;
λεώω, ρ. LXXXVIII ; 24, 5 ;
56b, 12-13, 19-20 ; 57b,
68,12 ; 6 9 , 1 ; λειαίνω, ρ. 2 ; 57, 18 ; 58, 2, 4 ; 6 4 ,
69, 7, 10. 12.
λέκι(ν)θος ώου, ρ. 66, 18. — λ. ακριβός, p . 61,10 ; λ.
λέπος στρειδίου, ρ. 3 5 , 9. ερυθρός, 59, 4 ; 6 3 , 17 ; λ.
λεπτόν ώοΰ, 72b, 16-17 ; αύ- θειος, 9, 23 - 1 0 , 1 ; λ. λα­
γον το λεπτόν, p . 47b, 27. θραίος, 55a, 27 - 56a, 1 ;
— λεπτά των μοιρών (su- λ. μέγας, 3 , 20 ; λ. τέλειος,
perfluitas), p . 3, 17 ( . 55a, 27 ; 56b, 11 ; λ. τί­
6). μιος, 26, 5 ; 56b, 6-7, 7.
134 INDICES

λουναρία, p. 31, 19, ν. φεγγα- μαντζιτζάνιον, p. 34, . 92.


рьбтіаса. μαντζουράνα, ρ. 32, 5.
λύω, liquéfier, λ. είς οδωρ μαργαριτάριον, p. 21, 20-21.
(dissoluo), p. 6, 14-15 ; μαρμάρινος, p. 6, 13 ; 27, 4-
10, 7 ; 50а, 7-8 ; 52а, 8-9, 5 ; -ρίτικος, 29a, 12, v.
15 ; 54а, 23-24 ; 62, 2-3, ίγδίον, όγδίν, βλμος.
18-19, ν. αναλύω, ένλυω.
μαρμαρόγδι, ρ. XLV ; 25,8-9 ;
— Ι liquéfier dans un en-
26, 20 ; 27,13 ; 44b, 13 ;
droit humide, p. 59, 16.
45b, 13.
— dans un acide, p. 10,
7 ; 50a, 7 ; 52a, 7, 15 ; μάρμαρον, τό (marmor), ρ.
62,2. 1 7 , 1 4 ; 43b, 27 - 4 4 b , 1 ;
44a, 1 4 ; 45a, 1 6 ; 59,10,
— dans le fumier (είς κό-
προν),ρ. 1 6 , 9 ; 54a, 23 ; 13-14 ; 66, 17.
62, 18. μαυράδα, ή, ρ. 4 0 , 9.
— dans les cendres (είς μαυρίζω, p. 35, 5 ; 41, 2.
τάς στάκτας), ρ. 9, 4-5. μαύρος, p. 31, 5 ; 49b, 7, v.
— II sublimer, (λ. εις τό­ μέλας,
πον του άναλύματος) ; ρ. 8, μάχαιρα, ή, ρ. 15, 10 (gén.
5-6. -ρος) ; 73a, 21 ; 73b, 17,
— III fondre, p. 9, 22 - 22 ; μαχαιρών, τό, 73b,
10, 2 (λ. είς χωνίον) ; 67, 18.
8-9 (έντηχώνη). μέθοδος, ρ. 28, SG 2
Μαγνησία, ρ. 69, 5 ( . 28). μέλας, p. 7, 8 ; 49a, 10.
μέλι, p. 23, 1, 4 ; 42, 4 ( .
μάζα (massa), p. 10, 3.
126).
μαζώνω, аог. -ωξα (Duc
μεριά, ή, ρ. 31, 14.
850), p. 74a, 21-22; 75a,
μερτικό ν (μερδικό ngr.), p.
17 ; 76a, 6.
20, 8,10, 11 ; 32, 14,15,
μακρυγούργουρος, p. XLV ;
16, 17 ; 37, 5, 6.
2 7 , 8 ; 54b, 23-24, ν. ύαλί.
μέταλλον, p. 28b, 18 ; 3 6 , 1 ;
μακρυλαύκανος, ρ. 9, 11 ;
65, 15.
54a, 8 ; 62, 14 ; -κινος,
μετουσιάζω (transmuto), ρ.
62,14 (apparat Η), ν. άγ-
9, 15-16.
γεΐον, άμουλα, αμπούλα,
μήνη, ρ. 67, 8 ( . 14).
μακρύλαιμος, p. 48a, 19, ν.
μηχανή (follis), p. 2, 4 ; 10,
άμπουλέτα.
2.
μάλαμα, ρ. xxix ; 61, 16 ( .
μίγμα, ρ. 6 6 , 1 2 , 1 3 , 1 4 ; 67,
179), ν. ήλιος, μίγμα.
7 ; 68, 12, ν. μάλαμα,
μα(ν)τζάνα (Duc 887, Trapp
979), p. xxx; 34, 3, 5, 6 μίσυ, ρ. 69, 9, 15 ( . 29).
( . 92). μόλυβδος, ρ. 19, 1 ; 70, 5, 9,
ν. κρόνος, μολύβι.
INDICES 135
μολύβι, p. 22a, 7 ; 22b, 5-6 ; Ξανθός, p. LXXXV-LXXXVI ( .
2 3 , 4 ; 32,18, 20 ; 40, 3 ; 265).
63, 6 ; 64, 1, ν. κρόνος. ξηρίον, p. 24, 6 ( . 63) ; 67,
μπορώ, ν. ήμπορέω. 8 ; 68, 5 ; 75a, 15 ; 75b,
μπουλέτα, ρ. XXVII ; 7, 19 16, ν. έλεζίρ.
(apparat R) ; 19, 13 (ap­ ξίδι, p. XXVII ; 38, 7 (appa­
parat R), ν. άμπουλέτα. rat H), ν. όξίδι.
μύλος, p. 47b, 25, ξΰλον, τό, Ι bâton, (bacu-
μύξα, ρ. 21, 13 lum deligno) p. 6, 7 ; 15,
15-16 ; 17, 19 ; 4 2 , 10.
μυστήριον, ρ. 24, 8 ; 68, 6.
— II combustible, p. 7,
μυστικός, ρ. 28, SG 2 ; 66, 13.
4.
ξύνω, ρ. 45b, 8 ; 75a, 4.
μύτη, p. 73a, 22 ; 73b, 18,
ν. το άκρον. "Οβρυζος (Duc 1027), p. 67,
11 (n. 16), ν. χρυσός,
Νερόν (aqua), p. 20,16 ; 21,
10, 13, 14, 20, 23 ; 25, δγδίν (Duc 1028, Trapp
9 ; 26, 22 ; 29a, 3 ; 30a, 1101), p. XXVIII ; 27, 4 ;
1 0 ; 44b, И , 1 4 ; 48а, 29a, 11, ν. ίγδίον.
20 ; 49b, 27 ; 50b, 8 , 1 3 ; όγδοχέρι (cf. ngr. γδοχέρι),
52b, 11, 13 ; 53b, 9, 15 ; p. XXVIII ; 2 , 6.
58, 11 ; 61, 4-5, 16-17 ; δλμος μαρμάρινος (porfì-
62, 8, ν. σκίλλα, 6δωρ.
dum), p. 6, 13.
— ν. γλυκύ, p. 21, 7 ; 55b, — б. χαλκούς (morta-
23. rium), p. 2 , 5-6.
— ν. δεύτερο, p. 50b, 18- όξίδι, p. 23, 1 ; 38, 11 (ap­
19 ; 51b, 14, 16-17. parat H).
— ν. πρώτο, ρ. 51b, 6 ; — δ. δριμύ, ρ. 51b, 23-
52b, 14. 24 ; ó. δριμύ άσπρον, ρ.
44b, 3.
— ν. της βροχής, ρ. 24,
23 ; 25, 1-2 ; 26, 22. δξος, τό, p. 5, 6 ; 16, 8 ; 40,
9 ; 41, 13 ; 44a, 18 ; 45a,
— ν. της στύψεως, ρ. 27, 18 ; 52a, 7 ; 65, 10 ; 69,
5-6 ; ν. της στύψις, xxxi ; 10.
27, 13.
— 6. δριμέος (acetum for­
— ν. του κλήματος (aqua tissimum), p. XXXI ; 36,
uitis), p. 59, 6 ( . 167). 18 ; 38, 7.
νεφέλη (= sublimé), p. 74b, — 6. δριμύ(ν), p. 4 , 9 ; 6,
22 ; 75b, 15. 13 ; 34, 11 ; 38, 11 ; 40,
νισα(ν)τίρ, ρ. XLVII ; 59, 9, 6 (-μεου gén., apparat H,
ν. άλας άμμωνιακόν. cf. p. XXXII) ; 51a, 22.
136 INDICES

— б. δριμύτατον, ρ. 44a, παρπαράτο (corr. Lager­


3-4. crantz, -ητο Η ) , ρ. 34,
— б. σταλαγμένον (a. dis­ 14, ν. σκευάζω, άλας.
tillatimi), p. 9, 21. πάσπαλις, ή (Trapp 1243),
όξόμελι, p. 70, 8-9 ; όξύμ-, p. 47b, 25.
19, 5 ( . 42). παφλάζω, ρ. 11, 19 (bulio) ;
οπή, p. 15, 8, 13, 15 ( . 13, 9, ν. Οδωρ.
32) ; 6 6 , 1 9 ; 67,3, ν. τρυ­ πενία, ρ. 24, 8 ( . 64) ; 66,
πά. 8 ( . 4) ; 68, 7.
όρβίθιον (Trapp 1144, dé- πέταλον (lamina), p. 15,
rivé de έρέοινθος, cf. ngr. 25 ; 38, 7 ; 63, 2 ; 70b,
ροβίθι),ρ. xxx; 21, 20. 17.
ορισμός (preceptum), p. 4, πεταλόω (folio), p. 9, 3-4 ;
19 (n. 10). 10, 7 ; 50a, 2.
βρος (modus), p. 14, 1. πέτρα (lapis), p. 11, 10
όστοΰν κεκαυμένον, ρ. 18, 22. (marmor) ; 13, 18 ; 30,
όστράκινον, p. 67, 21 ; δστρα- 23 ; 54a, 23 ; 59, 12 (n.
κον, 23* 16. 169) ·, ν, λίθος, μάρμαρον.
οδρον (urina), p. LXXXVIII. πέτρινον, p. 21, 7, ν. τζουκά-
— об. παιδος άφθόρου, ρ. λι.
34, 11. πηγμένον, τό (fìxum), ρ. 14,
— об. παιδος θηλυκού 4 ( . 30), ν. το φεΰγον.
(urina pueri uirginis), πηγνύω, πήγω, πήζω, πήσσω
p. 4, 9-10 ( . 7). (congelo), ρ. LXXXV ; 10,
— об. παίδων άφθόρων 3 ; 30, 22 ; 36, 11 ; 56a,
( urina pueror um ), ρ. 21 ; 64, 6, 8, 9 ; 75b, 20.
13, 5-6. πηκτός, p. 50a, 12 ; 50b, 14,
ουσία, ρ. 7, 8 ; 9, 13 (mate­ ν. πανίον.
ria) ; 17, 10, 13 ; 65, 18, πήλινος, ρ. 1, 14, ν. φούρνος.
ν. είδος. πηλός, ο, ρ. 36, 10 ; 68, 16,
Παιωνία, ρ. LXXVI ; LXXIX.
17 ; 72a, 8, 21 ; 72b, 15 ;
74b, 14.
παν(ν)ί(ο)ν, τό (Duc 1092
πανίον, Trapp 1193), ρ. — π. διδασκαλικός (lutum
xxi ; XLV ; 17, 4 ; 18, 10 magisteriale), p. 18, 12,
(petia) ; 29b, 4 ; 35, 4 ; 12-13.
48b, 3, 6 ; 50a, 12 ; 50b, — π. έντεχνος, p. 20, 6 ;
15, 21. 36, 8 ; 47b, 10.
— π. λινόν (sacculus li- — π. κεραμάδικος, ρ. 20,
neus), p. 6, 10 (pannus 9.
lineus) ; 28, SG 6 ; 41, — π. πυρίμαχος, p. 72b,
2 ; 66, 14. 10, 13-14.
INDICES 137

— π. τζουκαλάδικος, ρ. πρόβα, p. XLV ; 30a, 1, 7 ;


20, 7-8. 36, 21, ν. δοκιμή.
— π. της σοφίας (lutum πυρ, I sens propre, p. 2, 4 ;
sapientie), p. 18, 16 ; 7, 5, 18 ; 14, 14 ; 15, 14 ;
47a, 12. 17, 10 ; 19, 2, 3 ; 22a,
— π. φιλοσοφικός, ρ. 20, 15 ; 22b, 11 ; 28, SG 7,
6-7 ; 47b, 10-11. 10 ; 30, 22 ; 31, 6, 8 , 1 1 ;
πιβαλτάριον, cf. p. XXVII, V. 34, 10 ; 44b, 27 ; 45a,
8 ; 45b, 3 ; 48a, 11, 15,
έπιβαλτάριον. 25 ; 48b, 17 ; 49a, 1,11 ;
πινάκι, p. 3, 4-5, 5 ; 21, 10 ; 49b, 1; 56a, 6 ; 56b, 2 2 ;
72a, 3 , 13, 14, 20, ν. καυ- 61, 3 ; 63, 1 ; 68, 16 ; 69,
κίον. 3 ; 7 0 , 5, 6 ;71a, 7 ; 73a,
— π. φράγκικον, ρ. 22, 22 18 ; 73b, 14 ; 74a, 11 ;
( . 53). 75b, 19, 21.
— π. ώμόν, p. 1, 13 ; 4 0 , — π. άχαμνόν, p. 31, 3 ;
11 (olla cruda). 48b, 17-18 ; 60, 3 (appa­
πίσσα υγρή, p. 39, 2 ( . 9 ) ; rat H) ; 61, 9 (id.) ; 62,
πίττα (pitta), 12,19; 68, 2 (id.) ; π. άχαυνόν (len-
17 - 69, 1. ignis), 13, 9 ; 48a,
πλανήτης, о, р. 4, 5 ; 5, 10 ; 11-12 ; 51a, 3-2 ; 60, 3 ;
53a, 27-28; 57, 12, ν. 61, 9 ; 62, 2.
αστήρ, — π. εΰκρατον, ρ. 6, 19-
πνεύμα, p. 4, 19 ( . 10) ; 6, 20 ; 17, 9.
2. — π. ίσχυρον, p. 71a, 10 ;
71b, 7-8.
πνιγεύς (fornax reuerbera-
— π. μεσαΐον (mediocris
tionis), p. 16, 4 (n. 34),
), p. 53a, 2-3 ; 53b, 2.
ν. φούρνος,
— π. πλήτον (continuus
πόρος, ρ. 19, 7. i.), p. 14, 13.
ποτήριν, p. 30a, 9. — π. στερεόν (fortissimus
πούλβερη, ή (puluis), p. 4, i.), p. 7, 1 3 ; 25, 19-20.
16 ; 65, 16 ; πούλπ-, 32, — II élément, p. 7, 17 ;
20, ν. τρίμμα, 12, 3.
πουμώνω, p. XXXVII ; 44b, πυρόω, -ρώνω, p. 2 5 , 1 8 ; 28,
22. 13 ; 30, 18 ; 33, 11 ; 36,
πούχνη άχέρου (Trapp 1361, 17, 19 ; 45b, 1 ; 48b, 19 ;
cf. ποΰχο Duc 1215), p. 53b, 18 ; 56b, 26 ; 69,
20, 14. 18.
πραξις, p. 14, 1 (composi- πυρρός, p. 23, 18, v. άνθραξ.
tio) ; 42a, 13-14, 15. πύρωσης, p. 36, 19-20 ; 37,
1.
πράσινος, p. 51a, 6 ; 51b, 1-
2, ν. χρώμα.
138 INDICES

πωμάζω, p. 1, 13 (argillo, 3-4, ν. δ4ηθέω, σταλάζω,


bitumino bitumine phi- στραγγίζω.
losophorum) ; (claudo) — σ. μέ το κέντουκλον, ρ.
7, 4, 9, 14, 20 ; 9, 11 (si­ 26, 24-25.
gillo sigillo hermetis) ; — σ. μέ πανίν, p. 50b, 14-
11, 22 ; 12, 5 ; 14, 10, 15.
11; 15,13; 16,4; 17,8; σακ(κ)οράφη (Duc 1322), ρ.
19, 13 ; 29a, 17 ; 4 0 , 1 1 ; 73a, 6.
41, 5 ; 47a, 17-18 ; 49a,
14 ; 49b, 15-16, 17-18 ; σαλνίτρον (sainitri), p. XLV ;
10, 1 6 ; 35, 2 0 ; 46b,
50a, 26 ; 51a, 9 ; 54a,
22 ; 58, 7 ; 60, 7 ; 62,
10 ; 56b, 1 ; 60, 8, ν. που-
1, 7 ; 65, 5 ; σαλόν-, 62,
μώνω, στουμπώνω, χρίω.
1 (apparat R) ; 71a, 19 ;
πώμασμα, ρ. 18, 7-8. σαλουνίτρον, 71b, 20.
'Ράκος, τό, λινόν (sacculus li- σαπούνι(ο)ν, p. xxvi ; XLV ;
neus), p. 13, 5, ν. πανί. 43a, 13 ; 43b, 2, 15.
ραπάνιον, ρ. 32, 4, ν. ρεφάνι- σάπων, ο, ρ. 4, 22.
νος. =— е. άχαυνός, ρ» 43a, 2=3
ρασούχτη (Duc 1285), ρ. ( . 128).
71a, 16, 17-18 ( . 35) ; σαρύ ζάκζ, ρ. XLVI ; 24, 19-
-ούκτη, 71b, 10-11, 18 ; 20 ; 27, 4, ν. καλακάνθι
75b, 10-11, ν. χάλκωμακε- κίτρινον.
καυμένον. σαρύ ζιρνάκ, ρ. XLVI ; 34, 15
ραστίκ τασί, ρ. XLVI ; 24, ( .95).
18-19, ν. χάλκωμα κεκαυ- σβένω, σβήνω (extinguo), p.
38, 10 ; 39, 18 ; 40, 5.
μένον.
σεβαίνω (dérivé de είσβαίνω
^εφάνινον Ιλαιον, ρ. 69, 7, ν. Duc 1339), p. 21, 13 ;
¿απάνιον. 71a, 7 ; 72a, 15.
^νίζω, p. 43b, 14. σεληναΐος, p. 70, 3, ν. ολη.
ρίνισμα (limatura), ρ. 2, 2 ; σελήνη (luna), p. 4, 20 ; 9,
10, 15 ; 11, 4 ; 12, 17 ; 3,16 ; 10, 4, 6, 8, 9 ; 14,
15, 5 ; 27, 2 ; 42a, 20 ; 18, 20 ; 15, 24 ; 19, 14 ;
42b, 18, 19 ; 69, 15, v. 22, 3 ; 26, 6, 7, 9, 11,
άρης, έβένινον, ήλιος, σελή­ 13, 14, 17 ; 32, 6, 8, 15,
νη, σίδηρος, 20, 22 ; 34, 8, 9 ; 36, 2 ;
ριπίζω, ρ. 23, 19, ν. φυσάω, 37, 5, 6, 7, 9 ; 41, 6, 18 ;
42, 1-2, 3, 8, 12 ; 42a,
ροβίθι, ν. ¿ρβίθιον.
17; 42b, 1 4 , 1 6 , 1 8 ; 44a,
ρόκα, p. 47b, 2, ν. στυψις. 13-14, 17 ; 46a, 10 ; 46b,
Σακ(κ)ελίζω (σακελίζω, Duc 3, 5-6, 14, 18-19 ; 50a, 1-
1319), ρ. 21, 1 0 ; 29a, 2, 5 ; 53a, 23, 25 ; 53b,
INDICES 139
20, 21-22 ; 54a, 1 ; 55a, σκόμαι (cf. ngr. σκάνω, σχί­
6 ; 56a, 22 ; 57b, 5 ; 57, ζω), ρ. 20, 16, 17.
11, 12, 1 6 ; 63, 1, 1 6 ; σκουτέλλι(ο)ν, ρ. XLV ; 4 2 , 4 .
65, 17, ν. άργυρος, ασήμι, σμαράγδι, p. 51b, 2 ; σμαρά-
άσβεστόω, καλτζινώνω, ρί­ γδος λίθος, 51a, 7.
νισμα. σμύρνιον p. LXXIX.
σεμίδαλις, ρ. XXVII ; 67, 17 ;
σουλιμας φίνος, ρ. 36, 21 ( .
σημίδαλι, 23, 13. 108).
σημεΐον, ρ. 8, 7 ; 49a, 7-8 ;
σούρφανον (Duc 1413), ρ.
49b, 4 , 8-9. 19, 10.
σίδερον, ρ. 12, 16 ; 24, 21, ν.
σπερονυκτόμερον, ρ. 26, 24.
σίδηρος II.
σιδερός, ρ. XXVII ; xxxi ; 44b, στάζω, p. 30a, 8 ; 44b, 14 ;
65,9.
2 ; 61, 2-3 (apparat H), ν.
σίδηρους, στάκτη, ρ. 8, 2 ; 9, 5, 12 ;
28, SG 5 ; 47a, 16 (ci-
σίδηρος, Ι barre, p. 39, 3.
nis cribellatus) ; 51a, 1 ;
— II métal, p. 2, 1, 2 ; 52a, 12 ; 52b, 9 ; 53a, 2 ;
12, 23 ; 13, 20 ; 27, 1- 53b, 1 ; 60, 2 ; 61, 8 (n.
2, 2, 18 ; ν. σίδερον, άρης, 172).
ίός, κρόκος, ρίνισμα.
σταλαγκός, ό, p. 49a, 4.
σίδηρος, ρ. xxxi ; 2, 3 ; 30,
στάλαγμα (distillatio), p. 2 ,
17 ; 39, 1 (apparat H) ;
11, 12 (n. 4) ; 12, 2 ;
-ους, 39, 1, ν. σιδερός, δοΐ-
distillât, 6, 21 ; 65, 8 ;
δυξ, χουνί, χωνίον. sublimé, 45a, 28 ; 45b,
σκεπάζω, ρ. 21, 8. 28.
σκέπασμα, ρ. 18, 11 ; 44b, στάλαξις, ρ. 49a, 2.
23, ν. πώμασμα. σταλάζω, -σσω (distillo), p.
σκευάζω, ρ. 2, 8 ; 8, 16 ; 9, XLV ; 2, 15 ; 6, 18 ; 8, 6,
21 ; 11, 11 ; 14, 2, 19 ; 8, 9-10, 15 ; 9, 12-13, 14,
15, 26 ; 34, 15 ; 39, 15 ; 21 ; 10,12 ; 11, 5, 7 ; 12,
40, 1, 7 ; 43a, 26-27; 1, 14 ; 13, 10, 11 ; 28, 3 ,
46a, 14 ; 57, 19 ; 60, 16, 4 ( . 78) ; 29a, 27 ; 29b,
ν. παρπαράτο. 1, 2, 6 ; 44a, 11 ; 45a, 6 ;
σκευασία, ρ. 15, 3 ; 22, 2 ; 59, 20 ; 60, 13 ; 61, 19 -
44a, 2 ; 46a, 18 ; 59, 8 62, 1 ; 65, 9, 12, ν. διη-
(compositio). θέω, σακελίζω, στραγγίζω,
σκευοβότανον, p. 71a, 20 ( . «ξος.
36) ; 71b, 21, ν. σαλόνι- — στ. μέ τήν γλώσσαν, ρ.
τρον, -ουνίτρον. 6, 16 ; στ. εις (το) κέντου-
κλον (d. per filtrum), 12,
σκεύος, ρ. 26, 26.
14-15 (περίκ.) ;44a, 4 - 5 ;
σκίλλα, ρ. 21, 5, 11, 20, 23 59, 19-20.
( . 51).
140 INDICES

— στ. εις (το) — στρ. μέ κέντουκλοκομά-


(ά)λαμπίκον, ρ. 12, 5 ; τι, ρ. 25, 5-6.
13, 8-9 ; 3 5 , 17-18 ; 4 1 , στρείδιον, ρ. 35, 9.
8-9 ; 6 5 , 7 ; έν λαμπίκω, στυπτηρία γεμμαννή (alú-
58, 15-16 ; 60, 8-9 ; μετά men iameni), p . 13, 3,
λαμπίκου, 6, 18-19 ; 44a, ν. στύψις.
22-24 (η. 134) ;
— στ. σχιστή (a. iameni),
στάνιον (Duc 1428), ρ. 32, p. 10, 19 ; 19, 4 ; 70, 7.
19. στύψις, p . xxxi ; 22, 20 ; 2 3 ,
στεγνόω, ρ. XXXVII ; 27, 7 ; 3 ; 26, 18, 19, 26 ; 27, 6,
29a, 7 ; 44b, 20 ; 52b, 5, 13 (gén. -ις) ; 35, 2 0 , v.
6. νερόν, στυπτηρία.
στερεός, p . 4 , 10 ; 7, 13 ; 2 1 , — στ. ρόκα, p . 47b, 1-2.
11 ; 2 5 , 19-20 ; 4 1 , 13 ; συκόφυλλον, ρ. 2 4 , 4 ( . 60),
48b, 3 , ν. κανναβάτζο, πα­
ν. θρΐον.
νί, πυρ.
συ(μ)βολή, ρ. xxix ; 13, 20 ;
στερέω, ρ. XXXVII ; 31, 6 ;
20, 4 ; 22a, 4 ; 22b, 4-5 ;
45b, 3 ; 48a, 26 - 49a, 1
31,18 ; 34,8 ; 36,3,16.
στοΐχειον (elementum), p . σύνθεμα, ρ. 67, 3.
6, 2 ; 7, 1, 6 ; 8, 2 ; 9, 9, σύρμα, τό, ρ. 18, 1.
9-10 ; 10, 10, 12.
στοιχειόω, -ειώνω (ele­ σώμα, ρ. 35, 17 ; σ. χρυσουν,
m e n t o ) , p . 55a, 15 ( . 70,4.
159) ; στοιχίζω, ρ. 57, Τάρταρον, τό, ρ. 12, 18-19 ;
18 ; 6 3 , 12. 34, 15, 21 ; 35, 3, 6, 7,
στούμπωμα, ρ. 2 5 , 16. 22 ; 38, 4, 5 ; 40, 1 5 , 16
στου(μ)πώνω, p . XXXVII ; 2 5 ,
( . 123), ν. Ιλαιον, τυρία,
6, 15, 16 ; 27, 9, 14 ; 30, ύδωρ.
26 ; 50b, 9-10 ; 51b, 3, τεάφη, ρ. 68, 10 ; 70, 6 ;
25 ; 52b, 26 ; 55b, 15-16 70a, 19 ; 71b, 2, ν. θείον,
(n. 155) ; 72a, 4 ; 74a, τιάφη.
12. τέστον, ρ. 25, 1.
στουράκιον (pressura ad τέφρα, ή, ρ. 38, 6 ( . 113 -
m o d u m olei oliuarum) τρίμμα).
( D u c l 4 5 5 = éX£),p. 12,
τέχνασμα, ρ. 66, 10.
13.
τέχνη, ρ. 30, 25 ; 32, 23 ;
στραγγίζω (Duc 1456), p .
49a, 6 ; 50b, 1, ν. διηθέω, 47b, 26 ; 67, 14, ν. ύαλί.
σακελίζω, σταλάζω. τζακίζω (Duc 1559), ρ. 17,
— στρ. εις λαμπίκον, ρ. 13 ; 2 3 , 5 ; 43b, 4.
29a, 16-19. τζαπάρικον (Duc 1563), ρ.
3 9 , 8 ; 66,16 ( . 9) ;76a,
INDICES 141

2 ; 76b, 7-8, ν . άλας άμμω- τρίμμα ( p u l u i s ) , p . 2 , 7 ; 6 ,


νιακόν. 9-10 ; 9 , 6-7 ; 1 0 , 11 ; 1 5 ,
τζέφλιν, τό, ρ . 4 1 , 1 (appa­ 25 ; 1 6 , 2 ; 1 8 , 2 2 ; 3 4 ,
rat R ) , ν . αύγότζεφλιν. 17 ; 3 8 , 9 ; 4 7 b , 19 ; 5 8 ,
9 ; 65, 4.
τζουκάλι(ο)ν, ρ. XLV ; 71a, 4 ,
5 ; 71b, 4 , 5. τριφυλλίον, ρ . 3 2 , 1.
— τζ. άγάνωτον, p . 7 0 b , τρίχες άλογου, ρ . 2 5 , 15 ( .
19 - 71b, l . 68) ; 30, 26.
— τζ. πέτρινον, ρ . 2 1 , 7. τρυγία, ν . τυρία.
— τζ. πήλινον, p . 7 0 a , 16- τρυπά, p . 7 1 a , 6-7, 9 ; 73a,
17. 5 , 1 3 , 1 9 - 2 0 ( . 37) ; 7 3 b ,
τζουκαλάδικος, ρ . 2 0 , 7-8, ν . 16 ; 74a, 12-13 ; 74b, 15.
πηλός, τρυπάω, p. 7 1 b , 6 ; 7 2 b , 19 ;
τήκω, ρ. 19, 1-2 ; 7 0 , 9. 73a, 2 .
τιάφη, ή, p . 2 2 b , 8 , 12 ; 2 3 , τυπάριν, τό, p . 17, 19.
5 ; 2 4 , 2 2 , 2 4 ; 3 0 , 15, ν. τυρία βουτζίου (cf. ngr. τρυ­
θεϊον, τεάφη. γία), p . xxx ; 37, 2 .
τίτανος ώου, ρ . 6 6 , 17 ; ν . άσ­
βεστης, ώόν. Ύαλί, I r é c i p i e n t , p . 2 0 , 1 9
2 1 , 2 ; 2 5 , 6 , 1 0 , 14
τόπος, ρ. 10, 6 ; 17, 13-14.
15 ; 2 6 , 1 , 2 5 - 2 6 ( . 72)
— τ. ένθα μήτε ήλιος μήτε 27, 14 ; 3 1 , 16 ; 3 3 , 10
ύδωρ βλέψει, p . 5 3 a , 7-9 ; 12, 1 5 , 1 9 , 2 5 ; 3 4 , 5
τ. να μηδέν το ίδη ουδέ ήλιος 4 4 b , 2 2 ; 4 5 b , 1, 7, 18
ουδέ ήμερα, 5 3 b , 6-8 ; τ. 48b, 14, 18, 1 9 ; 49b
νά μηδέν το έμβλέπη ήλιος, 23 ; 5 0 b , 7, 1 5 , 2 4 (
μόνον άήρ, 5 6 b , 2-4 ; τ. 145) ; 5 4 b , 5 , 1 5 , 2 0 , 2 3
ίνα μήτε ό ήλιος μήτε ύδωρ 55b, 11, 13, 14, 2 0 ; 58,
προσψαυσαι, 6 2 , 10-11. 11, ν . ύέλι(ο)ν.
— τ. εύκρατωμένος, ρ . 3 , — υ. μακρυγούργουρον, ρ.
2-3. 27, 8 ; 5 4 b , 2 3 - 2 4 .
— τ. ίσκιος, p . 5 1 b , 4-5. — υ. της τέχνης, ρ . 3 0 , 2 5 .
— τ. κρυπτός, ρ . 3 1 , 2 1 . — II m a t i è r e , ύ. τριμμέ-
— τ. υγρός, ρ . 6 , 14 ; 3 1 , νον, p . 4 2 b , 2 0 - 4 3 b , 1 ( .
20. 129).
— τ. ψυχρός, ρ . 1 1 , 9 ; 1 3 , ύαλόπουλον, p . 4 9 b , 25-26.
17.
υδράργυρος, p . LXXXV ; LXXX­
— τ. της αναλύσεως, ρ. 6 0 , VIII ; 6 6 , 1 1 , 1 5 ; 7 1 a , 2 1 ;
5. 72a, 2 ; 7 2 b , 2 ; 74a, 8 ,
— τ. του άναλύματος, ρ . 8 , 22 ; 75a, 16-17, ν . διάργυ-
5 ; 4 4 a , 2 6 (-μάτου). ρος.
142 INDICES

ΰδωρ (aqua), I sens courant — ΰ. του ταρτάρου, ρ. 40,


ou non précisé, très fré- 15 - 41, 4.
quent, ν. νερόν. ύέλι(ο)ν, τό (accentué ύε-
— ΰ. βροχής (a. pluuia- λίον), Ι récipient, p. 17,
lis), p. 7, 7. 8 ; 47a, 10 ; 54a, 13 ; 61,
— ö. κοινόν (a. commu­ 12.
nis), p. 6, 10-11. — II matière, p. 19, 15 ;
— ΰ. παφλάζον, ρ. 11,19 ; 43a, 4 ( . 129), 13, ν. ύα-
13, 9 (balneum sánete λί, χρίσμα.
marie). ύελίνος, ος, ον, ρ. XXXII ; 4,
— ö. ψυχρόν, (a. frigida), 22 ; 6, 16, 19 ; 8, 12 ; 9,
р. З, 6. 10 ; 14,10 ; 15, 7 ; 17, 3 ;
— II élément, p. 7, 6, 19,13 ; 44a, 22 ; 47a, 7 ;
16 ; 12, 3. 55a, 12 ; 65, 6-7 ; ύέλινος,
— Ill liquides divers, 59, 15, ν. άγγεϊον, αμ­
ΰδωρ άπο (τό) άλας άμμω- πούλα, άμπουλέτα, βικίν,
νιακον κ. το σαλνίτρο, ρ. φιάλη.
61, 18 - 6 2 , 1 ; 62, 6-7 ; υ. Οελος, ρ. 68, 13.
άπο σαλνίτρο κ. στύψεως, ΰλη, ρ. 5, 1 ; 8, 17 ; 25, 25 ;
ρ. 35, 20. 31, 16 ; 40, 16 ; 43a, 10 ;
— Ö. γέμμου άλατος, ρ. 17, 45a, 13 ; 45b, 10, ν. βουτ-
5. ζίον.
— ΰ. δυνατόν, ρ. 62, 6. — ΰ. σεληναία, ρ. 70, 3.
— ΰ. θείον (a. benedicta), ύπέρλευκος, ρ. 7, 1 ; 41, 17 ;
p. 9, 1 ( . 16). 53a, 11, ν. λευκός, ζεΰς, λί­
— ΰ. της ζωής (aqua θος, στοιχειον.
uite), p. 59, 6, 7. ύπόστασις, ρ. 61, 12.
— б. τής στύψεως, ρ. 26, ύσκύαμος,ρ. 35,13 ( . 102).
18, 26.
— 6. τό άρχαλί, ρ. 39, 14, Φανός, ρ. LXXXV.
18. φάραγξ, ρ. 3 1 , 2 0 ( . 88).
— 6. του άλατος άμμωνια- φάρμακον, ρ. 69, 14.
κοΰ, p. 45a, 18-19. φεγγαριότισσα (cf. ngr. τό
— ΰ. (του άλατος) του κοι­ φεγγάρι), ρ. 31,18, ν. λου-
νού του σκευασμένου, ρ. ναρία.
39, 14-15; 39, 1 8 - 4 0 , 1. φεΰγον, τό, ρ. 14, 5, 6 ( .
— 6. του άλατος τ. κοινού 30), ν. πηγμένον.
κ. τ. βξουςτ. δριμέος (aqua φιάλη, ρ. 28, SG 6 ; 47b, 8,
salis communis et асе- 17, 21 ; 48b, 9 ; 49b, 3,
tum acerrimum), p. 4 0 , И.
5-6. — φ. έντεχνος ύέλινος, ρ.
— ö. του έρμου, ρ. 62, 3-4. 47b, 7-8.
INDICES 143
φιλοσοφικός, p. 20, 6-7 ; Χαίτη, ρ. 25, 15.
47b, 11 ; 48b, 11, ν. πη­ χαλκός, ό, ρ. 65, 10 ; 70,
λός, φούρνος. 2 ; 70a, 13,18 ; 70b, 13 ;
φιλόσοφος, p. 56a, 2, 3 ; 63, 71b, 1 ; 75a, 9-10 ; 75b,
7. 13, ν. άφροδίτη, χάλκωμα,
φιμόω, p. 23, 13-14 ; 36, ίός.
10 ; 67, 19. — χ. άσκίαστος, ρ. LXXXV.
φίνος, p. XLV ; 36, 21, ν. σου- χαλκός, adj., p. xxxi ; 21,
λιμας. 15 ; -κοΰς, 2, 6, ν. βατζέ-
φλοιός, ο, των ώων (testa λι, δλμος.
ouorum), p. 1, 12. χάλκωμα, ρ. 21, 4, 17 ; 32,
φόλλα, p. 65, 3-4. 12 ; 36,17 ; 37, 7 ; 3 8 , 4 ;
φουρνακίον, p. 72b, 12. 46b, 11 ; 53b, 17 ; 71a,
φουρνέλλιον, ρ. 28, SG 4. 12 ; 75a, 7-8 ; 75b, 10, v.
άφροδίτη.
φουρνόπουλον, ρ. 73a, 9-10.
— χ. κεκαυμένον, ρ. 2 4 ,
φούρνος ó (furnellum), p. 18, v. (&ασούχτη, ^αστίκτα-
XLV ; 25,17 ; 29a, 18 ; 31,
<7Í.
2, 12, 13 ; 44b, 26 ; 48a,
12 ; 60, 2. χαρτί, p. 30a, 3 ; 50b, 4.
— φ. ένθα όπτωνται ot άρ­ χείρ, p. 24, 4 ; 68, 2.
τοι (furnus pañis), p. 40, χελιδονία, ν. χιλιδονία.
12. χέω, p. 4, 17 ; 6, 6 ; 18, 19 ;
— φ. πήλινος (fornax fi­ 21, 18, 22 ; 33, 16, 26 ;
glili), p. 1, 14. 39, 3 , 1 4 , 1 6 ; 4 1 , 1 2 ; 4 2 ,
— φ. φιλοσοφικός, ρ. 31, 3 ; 43a, 9, 10 : 43b, to­
1 ; 48b, 12. l l , 14 ; 76b, 10.
φράγ(γ)κικος, ρ. 2 2 , 22 ; 31, — χ. είς βέργα, p. 23, 9 ;
19, ν. πινάκι, 34, 21 ; 37,8-9 ; χ. είς βερ-
γίν, 26, 12, 16 ; 42, 12.
φράττω, p. 71a, 1 ; 71b, 3.
— χ. είς τον χύτην, p. 75a,
φρύγανον, ρ. 21, 19, 22. 22 - 76a, 1 ; 76b, 3-4.
φρύγω, φρύττω, ρ. 24, 3 ; 67, χηβάδη (Duc 1750), p. 35, 9
6-7 ; 68, 2. ( . 101).
φύλλον, ρ. 31, 23, 24 ; 32, 5, χιλιδονία, p. XXVII ; 28, 5 ( .
21 ; 42a, 18. 80) ; 32, 3, ν. χελιδονία.
φυράω, φυρω, ρ. 21, 9 ; 23, χουνί(ο)ν, p. xxvi ; 4, 23 ;
12 ; 67, 17. 18, 8 ; 23, 8 ( . 55) ; 30,
φυσάω, φυσώ (sufflo), p. 2, 22 ; 37, 3 ; 4 2 , 3 (appa­
4 ; 23, 19. rat H), 7 (id.) ; 4 3 a , 1 2 ;
43b, 7 ; 56b, 21, ν. χω-
φυσικός, ρ. 9, 17. VÍOV.
φύσις, ρ. 23, 15 ; 67, 20.
144 INDICES

— χ. σιδηρόν, p. 30, 17 ; 1 ; 61, 10, 11, 14, v. ερυ­


39, l(apparat H) ; 61, 2 θρός, κίτρινος, λευκός.
(id.), 19 (id.) ; χ. σιδηρούν χυμία, p. 66, 4 ( . 2).
(patella ferrea), 39, 1. χύνω (colo), v. χέω.
χρίσμα του ύελίου, ρ. 19, 15 χύτης, ο, p. 76a, 1 ; 76b, 4.
(π. 44). χύτρα, ρ. 34, 16
χρίω, ρ. 18, 10 ; 29a, 16- χώμα (terra), p. 8, 1, 3.
17 ; 36, 7, 8, 9 ; 44a, 24 ; χωνεία, ρ. 69, 8.
44b, 24 ; 47a, 11 ; 47b, χωνευτήριον, ρ. LXXVIII ; 21,
9 ; 48a, 24 ; 48b, 15 ; 18 ; 26, 16.
52b, 27 ; 53a, 1; 55a, χωνεύω, ρ. xxix ; LXXVIII ;
12 ; 72a, 8 ; 74b, 13-14, 19, 14 ; 24, 5 ; 35, 16 ;
ν. πωμάζω, στουμπώνω. 68,4.
— χ. μετά πηλοΰ πυριμά­
χώνη, ρ. 67, 9 ; 69, 18.
χου, p. 72b, 9-10, 13-14.
— χ. μετά πηλοΰ της σο­ — χ. σιδερόν, p. 44b, 2.
φίας (luto de luto sapien­ χωνί (ο) ν (crucibulum), p.
t e ) , p. 47a, 11-12. 6, 6 ; 9, 22 ; 28, SG 11 ;
χροιά, p. 10, 5 ; 12, 7 ; 26, 32, 11 ; 42, 3 ; 43a, 8,
3, ν. χρώμα. 15 ; 56a, 20 ; 58, 2 ; 64,
1 ; 72a, 9-10 ; 75b, 8, v.
χρυσάφι, p. 2 3 , 1 1 , ν. χρυσός,
χουνίον, χώνη.
χρυσίζω, ρ. 70, 2.
— χ. τ. άρεος (cassia fer­
χρυσίον, p. LXXVIII ; 26, 3 ; rea i. e. cochlear fer-
28, 8 ; 36, 13. reum, capsa), p. 61, 2-3,
χρυσοποιία, p. 66, 2. 19.
χρυσός, p. 1 2 , 1 4 ; 1 4 , 4 , 1 7 ; χώννυμι, χώνω, p. 16, 14 ;
28, SG 11 ; 66, 11 ; 67, 23,14 ; 54b, 9 ; 55b, 16 ;
10 ; 6 9 , 1 2 , 1 6 , 1 7 ; 7 0 , 1 , 67, 1, 4, 19 ; 72a, 20.
11, ν. ήλιος, χρυσάφι, χρυ­ χωρίζω, ρ. 7, 16 ; 12, 2 (se­
σίον, Ιλαιον, ββρυσος. paro), 21 ; 40, 2 (separo
— χ. άχρυστος (au- et preparo, . 119) ; 61,
rum perfectum uel non 1 ; 62, 5.
uerbo),p. 63, 9 ( . 182).
— χ. μιασμένος (aurum Ψάμμος, ή, (sabulum), p. 3,
leprosum), p. 63, 8. 6 ; 55a, 20, ν. άμμος.
χρυσούς, p. 70, 4, ν. σώμα. ψήγμα, ρ. 69, 6.
χρυσόω (deauro), p. 63, 1, ψήνω, ρ. 17,16 ; 26, 2 ; 29a,
3. 4.
χρώμα, p. 3, 13, 21 ; 4, 11 ; ψιαστική κίτρινος, ρ. 24, 20
10,12-13 ; 11,2 ; 12,14 ; ( . 66).
18, 4 ; 19, 7 ; 25, 24 ; 26, — ψ. λευκή, p. 71b, 19 ( .
13 ; 51a, 6 ; 51b, 1 ; 59, 36).
INDICES 145
ψιλός, p. XXVIII ; 13, 4 ; 16, ψυχρός, p. 3, 6 ; 11, 9 ;
12 ; 23, 6 ; 27, 12 ; 30, 13, 17 ; 59, 10, ν. τόπος,
16, 24 ; 33, 22 ; 34, 14 ; ύδωρ.
42, 12 ; 59, 9 ; 71a, 24 ;
71b, 25 ; -ουτζκκός, 23, 6 'Ωμός, ρ. 1,13 ; 4 0 , 1 1 ; 51a,
(apparat). 19 ; 56a, 19, ν. έρμης, πι-
νάκιον.
ψύγω, p. 6, 8 ; 7, 19 ; 22a,
16, 17 ; 22b, 13 ; 31, 12 ; ώόν, τό, ρ. 1, 11, 12 ; 17, 2 ;
39, 6 ; 49a, 12 ; 49b, 12 ; 1 8 , 9 , 1 4 , 2 1 ; 23,11 ; 66,
53a, 5 ; 53b, 5 ; 60, 6, v. 17, 18, 19 ; 67, 3, 7, 16,
ψυχραίνω. ν. άσβεστος, αύγόν, αύγότ-
ζεφλον, λέκι(ν)θος, λεπτόν,
ψυχή, p. 23, 15 ( . 133) ; λευκόν, τίτανος, φλοιός.
67, 20 ( . 19). — του ώοΰ λεπτόν, p. 72b,
ψύχρα, ρ. 3, 7. 16-17.
ώυχραίνω, p. 25, 20, 21 ; 60, — του ώοΰ ώχρον, ρ. 19,
6. 11-12.
146 INDICES

a. INDEX LATIN

Les pages suivies de chiffres romains sont celles de


Vintroduction. Pour retrouver les termes présents dans Vapparat
des sources des recettes, on se basera de préférence sur le titre
courant, Ret H désignant les manuscrits Parisinus gr. 2419 et
Holkhamicus gr. 109.

Acetositas, R 3/H 21. 19.3 ; R 20 ; R 21 ; R


acetum (δξος), R 29 ; H 27. 23 ; H 14 ; R 16.1/H 5.1.
— a. acerrimum, R 3/H — a. cecum R 26.
21. — II chapiteau, R
— a. distillatimi, R 19.5 16.1/H 5.1 ; R 18.1-2/H
(6. σταλαγμένον). 7.1-2.
— a. forte (6. δριμύ), Η alithinus, p. LXXXVIII ; xc
10 ; R 15/H 11 ; a. fortis­ (n. 277).
simum, H 32 ; R 1 / H 18. a(l)lumen, H 33.
aer (άήρ), I sens courant, R — a. Iameni, R 20 (στυ­
17.4-5/H 6.4-5 ; R 18.6- πτηρία σχιστή) ; R 24 (στ.
7/H 7.6-7. γεμαννή) ; H 2.
— II élément, R 19.3 ; R ambra, R 19.1 ; R 31 (άμ-
21. πρα).
aes, v. es. ampulla (αμπούλα, άμπου-
albedo, R 8. λέτα, ύαλί), p. Lxxxviii-
LXXXIX, хсгѵ, с ( . 103) ;
albifico, H 2 ; albo, R 5. R 19.1-2-3-4-5 ; R 23 ; R
albumen oui (λευκον των 16.1-2/H 5.1-2 ; R 17.1-2-
ώων), R 31 ; R 32 ; R 34. 3-4/H 6.1-2-3-4 ; R 18.1-
albus (λευκός), R 7 ; R 3-4-6/H 7.1-3-4-6, v. Col­
19.4 ; R 26 ; H 14 ; H lum, uitreatus, uitreus.
32 ; R 1/H18 ; R 4/H androsœmum (Hypericum
2 2 ; R16.1/H 5 . 1 ; R androsœmum L. ), p.
18.1/H 7.1. Lxxxi-Lxxxii (n. 254).
alcali, R 2/H 19, n. 117. anser, R 31, v. ouum.
alembic, H 14. aqua (ύδωρ, νερόν), I sens
alembicum (λαμπίκον), Ι courant, R 5 ; R 7 ; R
appareil complet, R 19.1-2-5 ; R 21 ; R 24 ;
INDICES 147

R 26 ; R 31 ; R 32 ; R argentum uiuum, p. LXXX­


34 ; H 1 ; H 14 ; R 4/H VIII ; хсш-хсгѵ ; R 19.1 ;
2 2 ; R 16.1-2/H 5.1-2; H 3 3 ; R 17.3/H 6 . 3 ;
R 17.1-2-3-4-5/H 6.1-2-3- R 18.4/H 7.4, v. mercu-
4-5 ; R 18.1-2-3-4-6-7/H rius, oleum.
7.1-2-3-4-6-7. argilla, H 27, ν. lutum.
— a. communis (ö. xot- — a. que patiatur ignem,
νόν), R 19.1 ; H 1 ; a. Hl.
dulcis, H I ; a. fontis, R argil(l)o, R 5 (πωμάζω) ;
21 ; a. pluuialis (ΰ. της R 3/H 21, v. bitumino,
βροχής), R 19.2. luto,
— II élément, R 19.3 ; R ars, R 26.
21. arsenicum, H 27.
— III liquides divers, a tram en tum, H 10, v. ui-
— a. acuta, H 2. triolum.
— a. benedicta (ΰ. θείον), aureus, H 10 ; auriferus, R
R 19.5.
18.1/H 7.1, v. color,
— a. distillata a sale ar-
moniaco et sale petre, R aurum (χρυσός), ρ. LXXTV ;
18.4/H 7.4. R 12 ; R 19.6 ; R 22 ; R
— a. fortis, R 20 ; R 18.3- 26 ; H 10 ; H 14 ; H 33 ;
R 3/H 21 ; R 18.5/H 7.5,
4/H 7.3-4.
v. sol II.
— a. mercurii crudi, R
— a. calcina tum, R
16.1/H 5.1 ; a. m. rubifi­
18.4/H 7.4.
cad, R 18.3-4/H 7.3-4.
— a. finum, p. LXXI.
— a. salis armoni aci, R — a. leprosum (χ. άχρυ-
2/H 19. στος), R 18.5/H 7.5.
— a. salis, H 27 ; a. s. — a. obrisum, R 12.
communis, R 3 / H 21. — a. philosophorum (χ.
— a. stercoris humani, μιασμένος), R 18.5/H 7.5.
H 14.
— a. tartari, R 4 / H 22. Baculum, R 31.
— a. uite (οδωρ της — b. deligno, R 19.1 (ξυ-
ζωής), R 18.2/Η 7.2. λον).
— a. uitás (νερον του κλή­ balneum marie, R 19.5 ; b.
ματος), R 18.2/Η 7.2. sánete marie, R 24 (ύδωρ
arena (άμμος, ψάμμος), ρ. παφλάζον).
xcv ; R 17.4-5/Η 6.4-5 ; R battitura ferri, R 27.
18.6/Η 7.6. bitumen philosophorum,
argentum, R 12 ; R 19.6 ; R R5.
28 ; H 10 ; R 17.5/H 6.5 bitumino (πωμάζω), R 5, v.
(ασήμι), ν. luna. argillo, luto.
148 INDICES

blauus, p. XCII, ci. carbo, R 19.5 ; R 23 ; R 31 ;


borax, H 14. R 34, v. ignis,
borissa, p. LXXI-LXXXI, pas­ cassia ferrea (χωνίον του
sim, άρεος), R 18.3-4/Η 7.3-4,
budellus porci, R 31. v. capsa, coclear,
caulus, v. folium,
Cacabus, R 26 (κακάβη).
cselestis, caeruleus, ν. celes- celestis color, p. LXXII-LXXV,
tis, ceruleus. passim.
calcinatio, R 5 (άσβεστος) ; cernendo, R 12.
R 8 ; R 19.4 ; R 28 (καλτ- cepa porci, H 2, ν. squilla,
ζινάρισμα) ; H 27 ; R 3/H cera (κηρός), R 4 / H 22 ; R
21 ; R 4 / H 22, v. furnus. 17.2/H 6.2.
calcino (άσβεστώνω), R 3 ; cero, R 15/H 11.
R 4 ; R 5 ; R 8 (καλτζι-
νώνω) ; R 1 9 . 4 ; R 2 6 ; R ceruleus color, p. LXXXII ( .
27 ; R 28 ; H 21 ; H 22 ; 255).
H 27 ; R 18.1-4/H 7.1-4, cinabrium, cinaprium (κιν-
v. aurum, luna, sol. νάβαρι), R 36 ; R 16.1/H
caldarius (κάκκαβος)321 ; 5.1 ; R 17.1/H 6.1 ; R
R 31 ; R 34. 18.1/H 7.1, v. cinnaba-
calefio (κοκκινίζω), R 6 ; R ris, sinar, uermiculum,
16.2/H 5.2 ; R 17.1/6.1. uermilio, uzifur.
calor, p. Lxxxix ; xc, v. co­ cineritium, R 32 ; R 1/H
lor. 18.
calx (ασβέστης, άσβεστος), R cinis (στάκτη), R 19.5 ; H
3;R4;R5;R8;R27; 31 ; R 16.1-2/H 5.2 ; R
R 3/H 21 ; R 4 / H 22. 17.1-2/H 6.1-2 ; R 18.1-2-
— с extincta, R 32. 3/H 7.1-2-3.
— с uiua (άσβεστος ζών- — с cribatus, H 14.
Toc),R30. — c. cribellatus, R
canna, p. LXXXIX ; xc ; (κά­ 16.1/H 5.1.
λαμος), R 22 ; H 33. — с uitis, R 34.
cannellus de canna uel cu- cinnabar, cinnabari ( s ),
pro, R 31. p. Lxxxrv ; с alithinus,
capillus, R 34. LXXXVIII, xc (n. 277), v.
capitellum, R 24, v. cinabrium, uzifur.
lexiuium. citrinus, p. Lxxrv.
capsa ferrea (χωνίον του clappa testi, p. xcvi,
άρεος), R 18.4/Η 7.4, v. clara ouorum de ansere uel
cassia, coclear. galline (λευκά των ωών),
R31.
INDICES 149
claudo (πωμάζω), R 19.2- co(h)operculum, p. xcv.
3 ; R 31 ; R 16.1/H 5.1 ; co(o)perio, R 30 ; R 36.
R 18.1/H 7.1. coopertorium, R 5.
coagulo, R 21, ν. congelo. coporosa uiridis, R 18.1/H
coagulum, R 17.5/H 6.5. 7.1.
coc(h)liar (δο»υξ),Κ21. corpus (σώμα), R 26 ; R
— coclear ferreum R 27 ; R 16.1/H 5.1, v. spi­
18.3-4/H 7.3-4, v. capsa, ritus.
cassia. cribeUo, R 34 ; R 16.1/H
cocliarium, R 6 (δοΐδυξ). 5.1, v. cinis.
coctio (Ιψησις), ρ. LXXXIX. croceus, p. Lxxrv (lac) ; xcii
cocurbita ceca (άγγεΐον ύελί- (color).
vov), R 2 6 . crocus, R 31 ; e. ferri (κρό­
çöllüm (λαυκανίας), R κος σιδήρου) R 6 ; R 23 ;
16.1/H 5 . 1 ; R 17.3/H R26.
6.3 ; R 18.5/H 7.5 (γούρ- crucibulum (χωνίον), Η
γουρος), v. ampulla. 2 7 ; R 17.5/H 6 . 5 ; R
18.6/H 7.6.
colo, R 13 (αναλύω).
cucurbita, v. cocurbita.
— с. per fiitrum, R 4/H
cultellus, R 31.
22 ; с. per pannum, R
31 ; 34 ; с. per saccum, cuprum (κύπρον, χάλκωμα),
R 4 / H 22. R 31 ; H 32 ; R l / H 18 ;
R 4 / H 22 ;R 17.3/H 6.3,
colocilofructium, p. xcv. v. es, uenus.
color, p. LXXXIX-XC ; (χρώ­
μα), R 6 ; R 12 ; R 19.1-2- Dealbatío, H 32 ; R 1 / H 18.
3-6 ; R 31 ; Η 10 ; R 3/H dealbo, R 17.2-3/H 6.2-3.
21;R4/H22;R16.2/H deamans lapis, R 31.
5.2 ; R 18.3/H 7.3, v. ca­ deargento, R 17.5/H 6.5.
lor.
deauro (χρυσόω), R 18.5/H
compositio ( σκευασία ), R 7.5.
8 ; R 26 ; R 18.2/H 7.2. dissoluo (αναλύω, λύω), R
conc(h)a, R 34 ; e. terrea, 19.1-4-5 ; R 20 ; R 25 ; R
R30. 34 ; H 32 ; R 1/H 18 ;
confectio, R 36. R 16. 2/H 5.2 ; R 17.1-3-
congelo (πήγνυμ&, πήσσω, 4 / H 6.1-3-4; R18.2-3-4-
πήγω), R 19.5 ; H 31 ; R 7/H 7.2-3-4-7.
4/H 22 ; R 17.5/H 6.5 ; — d. cum aqua, R 4/H
R 18.6/H 7.6. 22 ; R 18.5-6/H 7.5-6.
coniunctio (ένωσις), R — d. sub fimo, R 20 ; R
19.6 ; R 17.1/H 6.1 ; R 23 (άχαυνίζω) ; R 29 ; R
18.3/H 7.3. 30 ; R 17.4/H 6.4.
150 INDICES

dissolutio, R 16.1/H 5.1. extinguo (σβέννυμι, σβήνω),


— d. per molikiem H2 ; R 2/H 19 ; R 3/H
(άχαύνωσις), R 29. 21.
distillatio (στάλαγμα), R 7 ;
R 19.2 ; R 21 ; R 18.4/H Farina, R 32 (άλφιτα).
7.4. fermentatio R 17.4/H 6.4,
distillo, H 10 ; (σταλάζω) n. 164.
R 19.1-5-6; R 2 0 ; R fermento (ζυμόω), R 19.5-
21 ; R 24 ; R 18.1-2-4/H 6 ; R 22 ; R 18.2/H 7.2.
7.1-2-4 ; (αναλύω) R 25 ; fermentum ( ζύμη ), R
(στραγγίζω) R 16.1-2/H 17.5/H 6.5 ; R 18.1/H
5.1-2 ; (έβγάλλω) Η 32. 7.1.
— d. per alembic, H 14. ferreus, R 6 ; R 31 ; R 2/H
— d. per filtrimi, R l / H 19 ; R 18.3-4/H 7.3-4, v.
1 8 ; R 4 / H 2 2 ; (σταλ. εις cassia, capsa, coclear, fi­
κέντουκλον) R 18.2/Η 7.2 lum, patella.
(περί κ.). ferrum (σιδερός, σίδηρος),
domus temperata, R 29. R 6 ; R 23 ; R 26 ; R
dragantum, p. LXIX. 27; R 3 4 ; H 2 ; H
dulcificado, R 15/H 11, v. 1 0 ; R 17.5/H 6 . 5 ; R
metallum. 18.4/H 7.4, v. battitura,
dulcís, R 13 ; H 1 ; R 15/H codiar, crocus, lamina,
limatura.
11, v. aqua, uenus.
fex, R 19.4.
Elemento (στοιχειόω, -χί- filtrum, H 32 ; R 1/H 18 ;
ζ ω ) ^ 1 7 . 4 - 5 / Η 6.4-5 ; R R 4/H 22 ; (κέντουκλον)
18.6/Η 7.6. R 18.2/H 7.2, v. distillo.
elementum (στοιχεΐον), R filum ferreum, R 31 (σύρ­
19.1-2-3-5-6. μα).
elixir, R 7 (έλεζίρ), R 8. fimus (κόπρος), R 7 ; R
embuba de canna, H 33. 19.5;R20;R21;R22;
es, p. LXXII ; R 13 ; R 26 ; H R23;R29;R30;R36;
2 ; H 10 ; R 17.2/H 6.2, H 14 ; R 17.3-4-5/H 6.3-
v. cuprum, uenus. 4-5, v. ignis.
— es uiride, R 12 ; R — f. columbinus, R 29
15/H 11. (κ. κολούμπων).
examen, R 19.5 ; exami­ — f. equi (κ. αλόγου),
nado, R 18.6/H 7.6, v. f. equinus, R 29 ; R
iudicium, probatio. 30 ; R 17.3-5/H 6.3-5 ; R
experimento, R 12. 18.5/H 7.5.
experimentum, R 12 (δοκι­ finus, R 16.2/H 5.2, v. au-
μή), R 20. rum, luna.
INDICES 151
fixum, R 26 (πηγμένον), Glycyside, p. LXXX, V. paeo-
ν. fugitum, oleum, uola- nia.
Ше. gorissa, p. LXXXI (n. 234), v.
f olia tus, R 19.5-6 (πεταλω- borissa.
μένος), ν. aurum, luna, gummi arabicum (κομίδι),
folium, p. Lxxii-Lxxx, R13.
passim ; (πέταλον), R Hederá, Η 31, v. sal.
16.2/H 5.2. hesula, Η 31, v. succus.
— f. cauli, R 31. hypericon perforata maior,
follis (μηχανή), R 6 ; R 19.5. p. LXXXI.
fornax, R 19.3-4 ; R 34.
— f. fìguli, R 5 (φούρνος Ignis (πυρ), I sens propre,
πήλινος). R5;R6;R7;R12;R
— f. reuerberationis, R 19.1-2-3 ; R 26 ;R 3 6 ; Η
28 (πνιγεύς). 1 ; Η 10 ; Η 33 ; R 4/H
— f. uitriarii, p. Lxxxviii- 2 2 ; R 17.4-5/H 6.4-5;
LXXXIX. R 18.1-3-5-6-7/H 7.1-3-5-
fouea, R 7 ; R 29 (βόθρος) ; 6-7.
R 30 (λάκκος), — i. carbonum, p. xciv ;
fugitum, R 26 (φευγον), ν. R 19.5.
— i. fimi, R 36.
fixum, oleum, uolatile.
— i. fortis, R 4 / H 22 ;
fumositas, R 7.
i. fortissimus, R 19.3 (π.
fundo (αναλύω), R 19.1 ; H στερεόν).
10 ; H 27 ; H 32 ; H 33 ; — i. lapis, H 33.
R 1/H 18 ; R 2/H 19 ; R
3/H 21 ; R 4 / H 22 ; R — i. lenis, H 2.
15/H 11. — i. lentus, p. xcrv ;
xcv ; (π. άχαυνόν, π. άχα-
furnellum (φούρνος), R μνόν), R 2 4 ; Η 3 3 ;
16.1-2/H 5.1-2 ; R 17.1- R 16.1-2/H 5.1-2; R
2/H 6.2 ; R 18.1-2-3-6/H 17.1/H 6.1 ; R 18.1-2-3-
7.1-2-3-6. 4/H 7.1-2-3-4.
furnus calcinationis, R 5 — i. mediocris (π. με-
(φούρνος) ; R 19.4 ; H aaiov),R 17.2/H 6.2.
27 ; R 4/H 22. — i. temperatissimus (π.
— f. paniš, H 2 ; R 3/H εΟκρατον), R 19.1-4.
21 (φούρνος ένθα όπτώνται — i. ubi funditur cu­
ot άρτοι). prum, R 4/H 22.
— f. reuerberationis, R
19.4. — II élément, R 19.3 ; R
fusibilis, R 17.2/H 6.2, v. 21.
sal. infirmitas, R 7.
152 INDICES

inguistaria (cf. Duc lat., — 1. benedictus, R 19.5


253b, angus taria, ui- (λ. θειος) ; 1. elemen ta­
trum collo angusto), p. tus, R 17.5/H 6.5 ; 1.
xcv. maior, R 22 ; 1. occultus,
inhumo, H 14. R 17.4/H 6.4 ; 1. precio-
inscripţio, R 15, . 62. sus (λ. ακριβός), R 19.5 ;
R 18.3/H 7.3 ; 1. rubeus,
insufflo, H 33, ν. follis. p. LXXII-LXXIII (n. 224) ;
intunico, R 34, v. luto. 1. rubeus, rubicundus (λ.
inuoluo, R 5 ; H 27. ερυθρός), R 18.2-4-6-7/H
isatis (IsatL· tinctoria L.), p. 7.2-4-6-7 ; 1. philosophi-
LXXV (n. 228) ; LXXX.
cus de uegetalibus, p.
LXXI.
iudicium (δοκιμή), R 19.1-
5 ; R 17.3-5/H 6.3-5 ; R lato, R 17.2-3/H 6.2-3.
18.6-7/H 7.6-7, v. exa­ laurus, p. LXXX.
men, probado. lexiuium, R 5, v. capitel-
iuppiter (ζευς), R 2/H 19, lum, lixiuium.
v. stagnum. lignum, p. xcrv-xcv (com­
bustible) ; R 19.1 ; R 34 ;
Lambicum, R 21 ; R 24, v.
H 2, v. baculum, morta-
alembicum.
rium.
lamina (πέταλον), R 28 ; H
2 ; H 27 ; R 18.5/H 7.5, limatura (ρίνισμα), R 6 ; R
v. es, luna, uenus. 20 ; R 23 ; H 10, v. fer-
rum, mars, sol.
lapis (λίθος), Ι matériau, p.
xcrv (fornax) ; R 19.1 (6λ- lineus, v. pannus, petia,
μος) ; H 27 ; R 18.2/H sacculus.
7.2 (μάρμαρον). lingua, R 24 (δοΐδυξ), ν. co­
— 1. marmoreus, R 19.4. diar.
— II cristaux, R 17.3- lint(h)eolus, R 5.
4-5/H 6.3-4-5 ; R 18.2-4- lixiuium, H 31, v. capitel-
7/H7.2-4-7. lum, lexiuium.
— 1. cristallinus, R 19.5 luna (σελήνη), R 5 ; R 1 2 ; R
(λ. κρυστάλλου ; R 17.2-3- 19.5;R26;R28;R36;
4 / H 6.2-3-4 (πέτρα). R16.2/H 5.2 ;R 17.1-2-3-
— Ili magnetite, la­ 5/H 6.1-2-3-5 ; R 18.5/H
pis diamantas, R 31 ; 7.5, v. calcino, finus, fo-
ignis, H 33 ; 1. magnetis, liatus.
R31. lunaria, p. LXXI-LXXXI, pas­
— IV pierre philoso- sim ; 1. borissa, p. LXXII ;
phale, p. LXXIV ; R 8 ; R 1. maior, p. LXXIII.
17.2/H 6.2. lunatio, p. LXXII.
INDICES 153
luto, p. xcv ; (χρίω), R 21 ; metallum (αστήρ, πλανή­
R 32 ; R 34 ; H 1 ; R της), R 15/Η 11 ; R
16.1/H 5 . 1 ; R 18.1/H 17.3-5/H 6.3-5.
7.1, v. argilo, bitumino. metallicus, R 6, v. zapha-
lutum, R 32 (αλοιφή) ; H 1 ; ran.
H 33. minima, R 8, . 6 ; R 26, n.
— 1. magisteriale, R 34 ; 30.
magisterii, R 36. mollificatio, R 13 (γλυκα-
— 1. sapienti e (πηλός της σία).
σοφίας), R 16.1/H 5.1 ; R mollities, R 29.
18.1/H 7.1. mortarium (6λμος), R 6 ; H
2 ; (όγδίν) H 10 ; H 27.
Maiorana, p. LXXII. murra, p. LXXX.
malgama, H 31. museus, R 17.5/H 6.5.
marmor (μάρμαρον), R 20
Naturalis (φυσικός), R 5 ; R
(πέτρα) ; R 32 ; H 1 ; R
12 ; R 13 ; R 19.3-4-5 ; R
18.2/H 7.2, v. lapis I.
20.
marmoreus, R 19.4. nux, R 31.
mars, R 6 (σίδηρος) ; R 26
(άρης), ν. ferrum. Obrisus, R 12, v. aurum.
martellus, R 34. obturo (πωμάζω), R 18.2/H
7.2.
marthagon, p. LXXXI.
oleum (Ιλαιον), R 31.
massa (μάζα), R 19.5. — о. argenti uiui, R 19.1.
materia, R 19.1-2-4 (ου­ — o. auri. R 26.
σία) ; R 17.1/H 6.1. — о. de croco ferri (I.
medicina, p. LXXI ; (ια­ κρόκου τ. σίδερου), R 23 ;
τρεία), R 19.1-5-6; R R26.
2 6 ; H 3 2 ; R 1/H — ο. fermenti, R 26.
18 ; R 17.1/H 6.1 ; R — ο. lini, R 31.
18.3/H7.3.
— о. oliuarum, R 22, v.
mercurius, p. LXXI-XCV. pressura.
— m. crudus (έρμης — o. pañis (I. τ. άρτου),
ωμός, διάργυρος), R 17.1- R 22 ; R 26.
5/H 6.1-5. — ο. sanguinis humani,
— m. rubificatus (έ. ερυ­ R 21 ; о. de sanguine (I.
θρός), R 18.4-7/H 7.4-7. έξ αίματος), R 26.
— m. uiuus (έρμης ζών- — ο. solis (Ι. τ. ηλίου), R
τα), R 19.1-5 ; R 26 ; R 20.
36 ; Η 31 ; R 17.2-5/Η — o. sulfuris (I. τ. θείου),
6.2-5 ; R 18.1-3/Н 7.1-3. R 24 ; R 26.
154 INDICES

— o. tartari, R 4 / H 22. pellis, R 5.


— о. uitrioli (Ι. τ. βεντριό- penna, R 24.
λου, Ι. τ. βιτριόλου), R 25 ; pes columbinus (Geranium
R26. columbinum L.), p. LXXII
olla (άγγεΐον, πινάκιν), R 7 ; (n. 221).
R 31 ; Η 33, v. teratium. petia linea, R 32.
— ο. cruda, R 3 ; R 5 (π. philosophus, R 17.4/H
ώμόν) ; Η 21. 6 . 4 ; R 18.5/H 7.5, v.
— ο. uitreata, H 2. aurum, bitumen, dicta,
operatio R 5 ; R 25. tella, testimonium,
— ο. aurifera, R 18.1/H pignatella, -lum, R 19.4.
7.1. pix greca (κολοφώνια), R
operor, R 34 ; H 33. 13 ; R 2/Η 19.
opilo, R 3 / H 21. plumbatus, p. xcrv (uas).
opturo, R 32. plumbum (κρόνος, μολύβι),
opus (Ιργον), R 19.1 ; R 26 ; R З/Н 21 ; R 4 / H 22 ; R
R 16.1/H 5.1 ; 18.1-2/H 18.7/H 7.7, v. saturnus.
7.1-2. porfidum, R 19.1 ; R 36.
— maius o., R 18.1/H porfirizonta, p. Lxxxix ; xc.
7.1.
portulaca marina, p. LXXI.
os, ossis, R 17.5/H 6.5, v.
postiş nucís, R 31.
puluis.
pressura ad modum olei
ouum galline (ώόν), R 5, v.
oliuarum (στουράκιον), R
albumen, clara, testa.
22.
— о. de ansere, R 31.
probatio (δοκιμασία, δοκι­
Paeonia, p. LXXVIII (n. μή), R 17.2-5/H 6.2-5 ;
238) ; LXXX ; LXXXII (n. R 18.3-6-7/H 7.3-6-7, v.
257). examinatio, iudicium.
palea, R 31 (άχυρον). probo, R 12.
pañis, R 2 2 , ν. furnus, puluerizo, R 19.1-4 ; R 31 ;
H 1 ; H 14 ; H 33 ; R
oleum,
16.1/H 5 . 1 ; R 18.1-2-
pannus, R 31 ; R 34. 7/H 7.1-2-7.
— p. lineus (πανί(ο)ν λι- puluis (πούλβερη), R 6 ; R
νόν), R 19.1 ; R 16.2/H 13 ; R 31 ; H 27 ; R
5.2. 16.1/H 5.1.
ρ агар sis, p. xcv. — p. ferruginis ferri
patella ferrea (χουνίν σιδη­ quam prohiciunt fabri
ρούν), R 2 / Η 19 ; p. bene
de fornace, R 34.
uitreata, р. хсш-хсгѵ.
— p. ossium, R 34.
paternoster, R 31. — p. uitri, R 34.
INDICES 155

purifico (λαγαρίζω), R 19.1. 28 ; H 32 ; R 1/H 18 ; R


3/H 21, v. aqua.
Rasma (racemus?), R 4 / H — sal fusibüe, R 17.2/H
22. 6.2.
recipiens, R 16.1/H 5.1 (αμ­ — II autres sels,
πούλα, άμπουλέτα, ύαλί),
ν. alembicum. — s. alkaly, R 36.
residentia (ύπόστασις), R — s. amarus, s. a mare,
p. LXII.
18.3/H 7.3 ; residuum,
H 27 ; R 18.4/H 7.4. — s. armoniacum (άλας
resoluo, R19.4 (λύω). άμμωνιακόν), R 2 ; R 12 ;
R20;R23;R25;R27;
rostrum, R 19.3. R2/H19;R15/H11;R
rubedo, R 8 ; R 21 ; rubifi­ 18.2-4/H 7.2-4.
cado, H 32 ; rubor, R 21.
— s. hedere, H 31.
rubesco, H 27, v. rubifico.
— s. nitri (σαλνίτρον),
rubeus, R 6 ; R 7 ; R 19.3 ; R 20, v. salnitrum, s.
R 24; R 26; R 34; petre.
H 1 0 ; H 3 3 ; R 18.2-
7/H 7.2-7 ; rubicundus, — s. petre (σαλνίτρον),
H 10 ; R 18.4-6/H 7.4-6, R 16.1/H 5.1 ; R 17.1/H
v. color, lapis, tinctura. 6.1 ; R 18.1-2-4/H 7.1-2-
4 , v. sai nitri, salnitrum.
rubifico, R 25 ; H 33 ; R
— s. tartari, R 4.
16.1/H 5.1 ; R 18.1-3-4-
7/H 7.1-3-4-7, v. rubesco. salnitrum, R 16.1/H 5.1 ; R
rubinus, R 19.3-6. 17.1/H 6.1, v. s. nitri, s.
petre,
Şablonum de mari, H 1, v. sanguis (αίμα), R 27 ; R
sabulum. 18.3/H 7.3.
— s. de aqua dulci, H 1. — s. draconis ((αίμα δρά-
sabulum (άμμος, ψάμμος), κοντος), R 18.3/H 7.3.
R 7, v. şablonum, — s. humánus, R 21 ; R
sacculus lineus, R 24 ( - 26.
κος λίνον) ; R 4/H 22 ; saponaria, p. LXXI.
saccus, R 4 / H 22. sapor sapientum, p. LXXII.
safran, R 6, v. crocus ferri, saturnus (κρόνος), R 18.1-
zapharan. 5-6/H 7.1-5-6, v. plum­
sal, I sel de cuisine, H 27 ; bum.
R4/H22;R16.2/H5.2. scutella, R 31 ; R 4 / H 22.
— s. cibi, H 2, v. sal com­ separo, (χωρίζω), R 19.3 ;
mune. H 32 ; R 1/H 18 ; R 2/H
— s. commune, m. ou n. 19 ; R 3/H 21 ; R 18.3-4-
(άλας κοινόν), R 19.5 ; R 5/H 7.3-4-5.
156 INDICES

serpens, R 17.5/H 6.5, v. suf(f)lo (φυσάω), R 6 ; R


mercur ius. 19.5.
sigillo sigillo hermetis (πω- sulfur ou sulphur, R 28 ; H
μάζω)^19.5. 33, v. oleum.
sinar, R 36, ν. cinabrium. — s. uiuum, p. LXXXVIII ;
smaraldus (σμαράγδος, -άγ- хеш ; xcv ; (θείον ζώντα)
R 24 ; R 36.
δι), R 16.2/Η 5.2.
super flui as, R 8 (λεπτόν).
sol, I, soleil, R 5 ; R 19.1 ; R
31 ; R 36 ; H 14 ; H 31 ; Tartarum (τάρταρον), R
R 17.2/H 6.2 ; R 18.4- 23 ; H 32 ; R 1/H 18 ;
6/H 7.4-6. R 4/H 22, v. oleum,
— II, or, p. LXXII ; Lxxrv ;
tegula, p. xcrv.
R 20 ; R 26 ; R 36 ; R
18.1-4-5-6-7/H 7.1-4-5-6- tella philosophica ui-
7, v. aur um. trea (άγγεΐον ύελίνον), R
solubilis, R 27. 18.2/H 7.2.
soluo, H 2 ; R 3/H 21 ; R telon (πυρ), R 5 ; R 6, v.
18.2/ H 7.2. ignis,
soror, R 17.1-2/H 6.1-2. teratium, H 33.
spatula, p. xcv. terra (γη), I matière, R 7 ;
spiritus, R 26, ν. corpus, R 19.4 (χώμα) ; R 34 ; H
spongia, R 31. 1 ; R 17.2-4-5/H 6.2-4-5 ;
squilla, H 2, ν. сера porci, R 18.6/H 7.6.
stagnum, R 19.1 ; H 2 ; — II élément, R 21.
stannum, R 18.6/H 7.6. terreus, R 30 ; H 1.
stercus equi, H 1. testa ouorum, R 5 (φλοιός
— s. humánum, H 14. των ώων),
subleuo, R 27. testimonium philosopho-
sublimatio, p. xcv ; R 7 ; rum, R 18.5/H 7.5.
R 8 (άνάλυμα) ; H 33 ; testűm, Η 14.
R15/H 11 (στάλαγμα). tinctura, R 7 ; R 8.
sublimatorius, p. xcrv tingo (βάφω), R 7 ; R 8.
(uas). transmuto (μετουσιάζω), R
sublimo, p. xcrv ; xcvi ; R 19.5.
19.1 ; R 20 (αναλύω) ; R tripus, R 5.
23 ; R 25 ; R 27 ; R 1 5 / H túnico, p. xcv, ν. luto.
11 (σταλάζω). Vas (άγγειον, ύαλί), R 19.4 ;
substantia, R 27. R20;R30;R32;R34;
subtilio (αναλύω), R 8. Η 27 ; R 16.1/Η 5.1 ; R
succus hesule, H 31. 18.1/Н 7.1.
INDICES 157
— u. alembici (λάμπι- uitreatus, R 19.4 ; R 36 ; H
κον), R 16.1/Η 5 . 1 ; R 2 ; R 17.3/H 6.3 ; 18.3/H
18.1/Н 7.1. 7.3.
— u. terreum, H 1. uitreola (Parietaria officina-
— u. uitreatum, R ZisL.),p. LXXV (n. 228).
18.3/H 7.3. uitreus, R 19.1-5 ; R 23 ; H
— u. uitreum, uitri (άγ- 1 ; H 33 ; R 17.4/H 6.4 ;
γεΐον ύελίνον), R 19.1-5 ; R 18.2-3-4-5/H 7.2-3-4-5,
Η 1 ; Η 14 ; R 18.3/H v. ampulla, uas.
7.3. uitriolum, H 10.
uasculum, H 27. — u. ciprianum, de cipri
uasellum uitreatum (άμ- (κυπρίνο), R 16.1/H 5.1 ;
πουλέτα), R 36. R 18.1/H 7.1.
uenus (άφροδίτη), R 13 ; R — u. coctum, R 36, v. u.
18.5/Η 7.5, v. cuprum, rubificatum.
es. — u. romanum (βεντριό-
uermiculum, p. XCII, V. ci- λο βωμάνο, βιτριόλο ^ωμά-
nabrium, иегтШо. νο), R 20 ; R 25 ; R 26 ;
uermilio, p. хеш ; R R 16.1/H 5.1 ; R 17.1/H
6.1 ; R 18.1/H 7.1.
16.1/H 5.1, v. cina-
— u. rubificatum (β. έρυ-
brium, uermiculum.
θρωμένον), R 25, v. и.
uessica (άγγεΐον, αμπούλα,
coctum.
άμπουλέτα), R 19.2-3.
uitrum, R 14 ( . 11) ; R
ueticella, p. LXXII ; LXXIII
34 ; R 16.1/H 5.1 ; R
(n. 222). 18.3/H 7.3.
uiride es (ιόςξυστός), R 12 ; uncia, p. LXXXVIII ; xc.
R 15/H 11.
uolatile, R 26, v. fugi tum.
— uiridis coporose, R
urina, p. LXXXVIII ; R 1 2 (об-
18.1/H 7.1.
ρον παιδος θηλυκού).
— u. s maraldus, R
— u. puerorum (об. παί­
16.2/H 5.2.
δων άφθόρων), R 2 4 .
uirga, p. xerv.
urinale, R 18.1-2/Η 7.1-2.
uirtus (δύναμις, ενέργεια), Η
— и. de uitro, R 16.1/H
10 ; R 3/H 21 ; R 17.4-
5.1 (άγγεΐον ύελίνον, φιά­
5/H 6.4-5 ; R 18.1-6-7/H λη έντεχνος ύελίνον) ; R
7.1-6-7. 18.1/Η 7.1 (ύαλί).
uitellus ouorum (ώχρον του uzifur, ρ. xcv, ν. cinabrium.
ώου), R 36, v. ouum.
uitácella, v. ueticella. Zapharan (κρόκος του σιδή­
uitis, R 34 ; R 18.2/H 7.2, ρου), R 6, ν. crocus ferri,
v. aqua, cinis. safran.
158 INDICES

3. INDEX FRANÇAIS DES TERMES TECHNIQUES

Pour retrouver les recettes, on se basera sur le titre courant, R


marquant les recettes du Parisinus, H celles de fflolkhamicus,
С celles de Cosmos, R app. Гappendice de la page 65. Je
n'ai pas repris toutes les occurrences, mois seulement celles
apportant une préciswn sur le sujet. J'ai tenté ainsi une
approche globale des notions alchimiques, chimiques et tech­
niques éparses dans le texte et dans les notes.

Air, voir élément IL Amalgame, — d'étain, R


Alambic, (ά)λαμπίκον, Ι 19.1, n. 13 И — d'or,
chapiteau, R 19.1 ; R R 18.4/H 7.4, n. 179 ; G
15.3/H 11.3 (σκέπασμα) ; 2, n. 7 H — de plomb,
R 16.1/H 5.1, n. 142 (κά­ H 3, n. 52.
λυμμα) ; R 18.2/H 7.2. Ambre, R 31, n. 38.
— II appareil complet, R Ammoniac, voir sel —.
20 ; R 21 ; R 24 ; H 15 ;
R 4/H 22 ; R 16.1/H 5.1, Ampoule, I récipient de
n. 145 ; R 18.1/H7.1 ; R Γ alambic, αμπούλα, R19,
app. 1-2-3 ; άμπουλέτα, άμου
λα, R 16.1/H 5.1, n. 144 ;
— III non précisé, R 32 ύαλί, R 16.1/H 5.2.
(voir cucurbite, lut, réci-
pient, regard, tuyau de — II sens général, αμ­
décharge, vaisseau). πούλα, άμουλα, άμπουλέ-
τα, ύαλί, ύαλόπουλον, R
Alcali, voir sel —. 23 ; R 31 ; R 36 ; R 4 / H
Alchimie, άρχιμία, R 35 ; 2 2 ; R 16.1-2/H 5.1-2;
άλτεμία, H titre, n. 46 ; R R 17.1-2-3/H 6.1-2-3 ; R
34 ; χυμία, С 1, . 2. 18.5/H 7.5, (voir ballon,
vaisseau).
Alun, — lamelleux : sulfate
double d'aluminium et Argent, R 11 ; R 14 ; R
de potassium, στυπτηρία 19.5; R 2 6 ; H 8 ; H
σχιστή, R 20 ; R 35 ; R 14 ; H 34 ; R 10/H 12 ;
16.1/H 5.1, n. 139 ; С 8 ; R 11/H 13 ; R 15.1-5/H
— du Yemen, στ. γεμαν- 11.1-5 ; R 16.2/H 5.2 ; R
νή, R 24 ; στύψις, Η 3 ; 18.5/H 7.5 ; С 2 ; G 3 ; G
— de roche, στ. ή καλού­ 11, n. 40 ; calcination, R
μενη Εόκα, R 16.1/H 5.1, 28 ; cémentation, R 28,
. 139 || eau d'—, Η n. 35 ; dorure, С 4, n.
9, . 73 (voir eau forte). 27 ; С 7, n. 33.
INDICES 159
Arsenic, sulfures : orpi- 8 ; R 16.1/H 5.1, n. 139,
ment AS2S3, ou réalgar R 1 8 . 1 / H 7 . 1 ; R a p p . ;C
AS4S4, H 8, . 66 ; H 27, 4 ; С 7, n. 33 ; С 8 ; fabri­
n. 95 ; С 4, . 24 (voir cation du — artificiel, p.
sandaraque). Lxxxiii-ci ; R 36, n. 45 ;
H 16, n. 87 ; H 33, n. 106
Bain, — de cendres, R (voir eau forte).
19.5 ; R 16.2/H 5.2 ; R
Colophane, κολοφώνια,
17.1-2/H 6.1-2 ; R 18.2-
dans purification de
3/H 7.2-3, n. 172 II — l*étain9 R 2/H 19, n.
marie, R 7 ; R 24 ; R 26 ; 116 ; dans la dulcifica-
R 31 (+ sel gemme) || tion du cuivre, R 13, n.
— de sable, R 7 ; R 24 ; 9 (voir poix).
R31.
Ballon de l'art, ύαλί της τέχ­ Coquille d'œuf, réceptacle,
νης, H 16 (= ampoule à voir œuf.
long col). Coton, βαμβάκιον, R 27
Bol arménien, βώλος αρμενι­ (voir essai).
κός, R 34, n. 40. Coupelles pour la sublima­
Branchages, φρύγανα, Η 2, tion du mercure, καυκίον
n. 50. ου πινάκιον, С 10-11.
Calcination des esprits = Couteau, pointe de —, R
27 ; С 10 (voir essai).
sublimation, R 8, n. 6.
Cémentation, R 28, n. 35 ; Creuset, H 3, n. 55 (voir
H 27, n. 98. cuiller).
Cérat, R 15.5/H 11.5, n. Crin de cheval, H 8, n. 68 ;
135. H 16, n. 84.
Céruse, H 34, n. 108 ; R Cucurbite, άγγειον, φιάλη έν­
3/H 21, n. 121 (voir τεχνος, R 19.1 ; R 15.3/H
plomb). 11.3 ; R 16.1/H 5.1, n.
Chapiteau de l'alambic, 142 (voir alambic, fiole).
voir alambic. Cuiller, δοΐδυξ, — de fer, R
Chaux, H 25 ; H 28 ; — 6, n. 2 ; — en bois, R 21,
vive, R 27 ; R 30 ; H 8 ; n. 21 ; 24, n. 27.
H 15 H lait de —, R Cuivre, R 2 6 ; R 15.5/H
9/H 20, n. 125. 11.5; R 18.5/H 7.5;
Chaux de coquille d'œuf, blanchiment, H 2, n.
voir œuf. 51 ; H 27, n. 95 ; H
Chélidoine, eau de —, H 32, n. 105 ; С 11 ; cé-
14, n. 80-81. mentation, H 27, n. 98 ;
Cinabre : sulfure de mer- dorure, R 18.5/H 7.5 ;
cure HgS, R 35 ; H 3 ; H dulcifica tio n, R 13, n.
160 INDICES

9 ; essai, R 12 ; puri- 139 et . 146 ; R 18.1-


fication, H 3 4 ; R 1/H 3-4/H 7.1-3-4 ; R app.
18, n. 114 || — cal- (voir alun, cinabre, sel
ciné : oxyde de cuivre (1У de nitre, vitriol).
C u 2 0 , G 9, n. 35 ; С 11. Eau du frère, nitrate
Décantation, R 19.4. d'argent AgN0 3 , R
Dissolution, Ι άχαύνωσις 16.2/H 5.2, n. 152.
(mollificano), — dans le Eau régale, R 20, n. 20 ; R
fumier, R 23, n. 26 ; R 18.2-4/H 7.2-4, n. 173 et
29, n. 36. n. 179.
— II άνάλυμα, — sur le Eau rouge, R 20 ; R 24 ; R
marbre, du sel ammo­ 18.3/H 7.3, n. 176.
niac, R 18.2/H 7.2, n.
170 ; — sur la pierre, de Eau de sel commun et de
la solution d'or, R 20, n. vinaigre, R 3/H 21, n.
20 ; du vitriol rouge, R 120.
25. Eau de sel de nitre et
— III άνάλυμα = sublima­ d'alun, H 32.
tion, R 8, n. 6 ; R 20, n. Eau de la sœur, nitrate
20. de mercure HgN(>3, R
Distillation, στάλαγμα, R 17.1/H 6.1, n. 154.
16.1/H5.1 || moment Eau de vie, δδωρ της ζωής,
de la —, R 7. R 18.2/H 7.2, n. 167.
Distiller, σταλάσσω, = subli­ Eau de vigne, νερον του κλή­
mer, R 15.3/H 11.3, n. ματος, R 18.2/H 7.2, n.
133. 167.
Eau, élément, voir élément
Doux, métal —, R 13, n. 9 ;
II.
R 14, n. 11.
Eaux autres, voir alun,
Dulcification, γλυκασία, — chélidoine, sel alcali,
du cuivre, R 13, n. 9 ; — sel commun préparé,
de l'or et de l'argent, R tartre.
14, n. 11.
Ébène, limaille d'—, С 6,
Eau ordinaire, ύδωρ κοινόν, n. 31.
R19.1 H — d o u c e , ve- Élément, I = esprit, R 19.1,
pòv γλυκύν, Η 2 || — n. 12.
de pluie, ύδωρ της βροχής, — II séparation des 4
R 19.2 ; νερον τ. β., Η 8. —, de la pierre philoso-
Eau divine, θείον οδωρ, R p h a i , R 17.4/H 6.4, n.
19.5, . 16 ; Η 8, . 67. 159 ; R 18. 2-5-6/H 7.2-
Eau forte, р. хгѵ ; H 32, 5-6, n. 167 et n. 181 ; du
. 105 ; R 16.1/H 5.1, . mercure, R 19.1-3, n. 12,
INDICES 161

. 14 et . 18 ; du sang, 22 ; R 15.2/H 11.2 ; R


R 21, n. 22. 16.2/H 5.2 ; κέντουκλον,
Elixir, R 7 (voir ferment, le- R 22 ; H 9 ; R 18.2/H
vain, médecine, pierre). 7.2 ; κεντουκλοκομάτι, Η
Ennemi, victoire sur les —, 8 ; κανναβάτζο, Η 2, n.
H 4, n. 64 ; G 3, n. 23. 49 || — par sipho-
Esprit, R 14, n. 10 ; — = nage, γλώσσα, R 19.1 ; R
élément, R 19.1, n. 12. 16.1/H 5.1, n. 148 (voir
Essai de Геаи forte, R décantation).
app. ; — d'un liquide Fiole de l'art, φιάλη έντεχ­
pour donner du poids, νος, R 16.1/H 5.1 (voir
H 15, n. 83 ; — des mé- cucurbite).
taux, R 12, n. 8 ; — du Fleur de farine, άλφιτον, R
sublimé, H 34, n. 108 ; 32 ; σεμέδαλις, G 3 ; σημί-
— sur l'enclume, δοκιμα­ δαλι, Η 4 || — de sel
σία τουάρεος, R14, n. 11 ; ammoniac, R 27, n. 33.
R 15.1/H 11.1, n. 130 ; Four, R 28, n. 34.
—sur le cuivre, R 17.2- Fumier, R 29 ; R 30 ; H 23 ;
3 / H 6.2-3 ; R 18.3/H 7.3 С 2 ; — d'aubergines, H
(voir coton, couteau, re­ 26, n. 92 ; — de cheval,
gard). R 29 ; H 1 ; H 4 ; — de
Étain, R 15.5/H 11.5 ; G chèvre, R 33 ; R 34 ; —
11 ; amalgame d'—, R de pigeon, R 29.
19.1, n. 13 ; purification,
Gomme arabique, κομίδι, R
R2/H19,n. 116;R9/H
20, n. 125. 13, n. 9.
Etamine, H 2, n. 49 (voir Graisse de verre, χρίσμα του
filtration). ύελίου, R 36, . 44 (voir
huile de verre).
Fer, R 6 ; R 10 ; R 23, n.
26 ; R 2 7 ; H 12 || sa- Huile, Ιλαιον, R 31 ||
fran de —, κρόκος του — de verre, R 36 ||
huiles fixes et volatiles,
σιδήρου, R 6, . 3 ; R 23,
R 26, n. 30 || autres,
. 26 ; R 26.
voir 2 e élément : mer-
Ferment, R 19.5 (voir
cure, or, pain, ravenelle,
élixir, levain, médecine, safran de fer, sang,
pierre). tartre, verre, vitriol ro-
Feu, élément, voir élément main, vitriol rougi.
II. Humains, excréments —,
Figuier, feuille de —, H 4, H 14, n. 77 et 81.
n. 60.
Filtration par étamine, πα- Incombustible, étoffe ou
νίον λινόν, R 19.1 ; R 4/H papier —, H 15, n. 83.
162 INDICES

Ivoire, blanchiment, v. p. à l'odeur de plomb, H


xv. 33, n. 106 ; fixation, H
30, n. 101 ; H 31, n. 103 ;
Jaune = rouge, voir ci- purification au vinaigre
nabre, lunaire, sanda- et pressage à travers une
raque, vitriol. peau, R 19.1 ; R 17.1/H
6.1, n. 153 ; réduction en
Lait de chaux, H 20, n. 125 ses 4 éléments, R 19.1,
(voir chaux). n. 12 ; sublimation, С
Languette, voir filtration 1 0 ; G 11, n. 39 ||
par siphon. huile de — R 19.1 ||
Levain du Grand œuvre, ζύ­ — seul, R 17.2-3/H 6.2-
μη, R 18.1/H 7.1 (voir 3, n. 157 H mercure
elixir, ferment, méde- rouge : oxyde de mercure
cine, pierre). (II) HgO, R 18.1-3/H
Liquéfaction d'un sel sur le 7.1-3, n. 166 (voir cou­
marbre, R 18.2/H 7.2, n. pelles, éléments, huile,
170 (voir dissolution). vif-argent).
Lunaire, p. LXX-LXXXIII ; H Métal doux, R 13 ; R 14, n.
17, n. 89. 11.
Lut à Targue (magistral, Miel, H 3 ; H 35 ; R 10/H
de sapience, des philo- 12, n. 126 ; G 3.
sophes), R 33 ; R 34,
n. 41 ; H 1, n. 48 ; R Minima, per —, R 8, . 6 ; R
16.1/H5.1, n. 1 4 0 ; R 26, . 30 (voir particules
17.2/H 6.2, n. 155 ; G 4 ; élémentaires).
С 10 || — à l'œuf, R Misy, G 5, . 29 ; G 6 ; С 7,
32, n. 39 ; R 16.1/H 5.1, . 33.
n. 144 ; С 10. Molette, R 18. 2/H 7.2, n.
Magnésie : oxyde magné- 169.
tique de fer Fe3(>4, G 5, Moment favorable, R 7, n.
n. 28. 5;R8.
Main, contact de la —, H Mortier, δλμος, — de
4, n. 61 ; С 3, . 20. cuivre, R 6 Ц — de
Mars, voir fer. marbre, δλμος, R 19.1 ;
Médecine, R 14, n. 11 ; R γδί et composés, H 3 ;
19.1-5 ; R 15.5/H 11.5 ; H 8 ; H 10 ; R 15.3-4/H
G 6 (voir élixir, pierre). 11.3-4 (voir pilon).
Mercure, R 36 ; H 3 ; H Multiplication de la pierre,
8, n. 71 ; H 34 ; calci- R 17.5/H 6.5, n. 164;
nation à l'eau forte, R 18.7/H 7.7 (voir pierre
18.1/H 7.1 ; coagulation philosophale).
INDICES 163
Nitrate d'argent, R 16.2/H Pain, huile de —, R 22, n.
5.2, n. 1 5 2 ; R 17.2/H 24 ; R 26.
6.2, n. 156 ; — de mer- Particules élémentaires, R
cure, R 17.2/H 6.2, n. 8, n. 6 ; R 26, n. 30.
156 (voir union du frère Pauvreté, mal incurable, H
avec la sœur). 4, n. 64 ; С 1, n. 4 ; С 3.
Nitre, sel de —, nitrate de Peau de chamois, δέρμα
potassium KNO3, R 20, έλαφινόν, R 17.1/H 6.1,
n. 20 ; R 16.1/H 5.1, n. n. 153 (purification du
139 (voir eau forte). mercure).
Pierre cachée, R 17.4/H
Œuf, αύγόν, R 6, n. 3 ; 6.4, n. 160 ; — divine,
¿ > ó v , H 4 ; C 3 H blanc R 19.5 ; grande — R
d'—, λευκον των ώων, R 8 ; — phüosophale, R
31 ; R 32 ; R 33 ; R 34 19.1-5, n. 12 ; R 26, n.
H jaune d'—, λέκι(ν)θος 3 0 ; R 15.5/H 11.5, n.
ώου, G 2 ; ώχρον του ώου, 137 ; R 16/H 5 à R 18/H
R 36 H chaux de co­ 7, n. 138 ; — rouge, R
quille d'— : carbonate et 18.2-6/H 7.2-6 H mul-
phosphate de calcium, tiplication de la —, R
R 5, n. 1 ; G 2, n. 10 17.4/H 6.4, n. 164 H
Il coquille d'—, récep- pouvoirs de la —, R 17.4-
tacle, R 4 ; H 22 ; H 29 ; 5/H 6.4-5, n. 161 (voir
G 2, n. 12. elixir, ferment, levain,
médecine).
Or, R 11 ; R 19.6 ; R 20 ; Pilon, ογδοχέρι, R 6 (voir
H 13; H 14; H 33;
mortier).
R15.1/H 11.1 ; broyage
de l'— R 15.1/H 11.1, n. Pivoine, v. lunaire.
130 ; — caché R 18.5/H Plat franc, πινάκι φράγκικον,
7.5, n. 182 (voir plomb) ; H 3, n. 53.
— calciné, R 18.4/H Plomb, base de l'or, R 35 ;
7.4, n. 179 ; С 2, n. 7 G 8 ; or caché, R 18.1-5-
(voir amalgame) ; dou­ 6-7/H 7.1-5-6-7, n. 182 ;
blement de Г—, С 5, n. calcination, H 3, n. 52
30 ; С 6, . 32 ; essai de (voir amalgame) et 56 ;
l'—, R 12 ; R 14 ; huile purification (formation
d'— R 20, n. 20 ; R 26 ; de céruse), R 3/H 21, n.
— obryze, С 2, n. 16 ; — 121.
purifié, R 26. Poix, πίττα, R 23 ; G 4 ||
Os, poudre d'—, R 34. — grecque = colophane,
R 13, n. 9 H — li­
Oxymel, R 35, n. 42 ; G 8. quide, R 2/H 19, n. 116.
164 INDICES

Pressoir, στουράκιον, R 22, Sel alcali : soude КагСОз


. 23. ou potasse K2CO3, άρχα-
λί, et eau de (sel) —, R
Rabolion, p. XIII. 31, n. 103 ; R 2/H 19, n.
Ravenelle, huile de —, С 5. 117.
Récipient, άμπουλέτα, ύα- Sel ammoniac : chlorure
λί, R 16.1/H 5.1, . d'ammonium NH4GI,
144 (voir alambic, am­ άλας άμμωνιακόν, VLoav-
poule). τίρ, R 12 ; R 14 ; R 19.4 ;
Regard, οπή, R 27, . 32 ; R 20, n. 20 ; R 23 ; R 25,
τρυπά, С 10, . 37. n. 29 ; R 15.2-5/H 11.2-
Rouille, С 2, . 8 ; — du 5 ; R 18.2-4/H 7.2-4, n.
cuivre, С 7 ; — de fer, G 168 ; С 2, n. 9 ; G 11 ;
5. fleurs de sel —, R 27, n.
33 ; rubification, R 27,
Safran de fer : sesquioxyde n. 31 ; sublimation, R
de fer (III) F e 2 0 3 , R 6, 27, n. 31 ; sel — sublimé,
n. 3 ; H 8 || hydroxyde R 8 , n. 6 ; R 2 0 , n. 20 ;R
de fer (III) FeOOH, R 15.5/H 11.5, n. 137 ||
23, n. 26 ; R 25 ; H 10, sel — fixe : chlorure de
n. 76 || huile d e — , R calcium CaCh, R 27, n.
23 ; R 26. 31 H affinage au sel
Safran de mars, voir safran — R 2 ; R 14, n. 10-11 ;
de fer 11 huile de — R H 19.
23 ; R 26.
Sel commun préparé : chlo-
Salpêtre, voir sel de nitre.
rure de sodium NaCl, R
Sandaraque blanche : ses- 19.4-5 ; R 27 ; R 28 ; R
quioxyde d'arsenic (III) 1/H18 H eau d e — , R
AS2O3, G 10 ; — jaune : 2/H 19, n. 118 H gros
orpiment, H 8, n. 66 ; G sel, ά. ßλάχ κov, H 15, n.
4, n. 24 (voir arsenic). 82.
Sang, huile de —, R 21 ; R
26 ; séparation des 4 élé- Sel gemme, άλας γέμμον, R
ments, R 21, n. 22. 31.
Sang, — de bouc, R 34. Sel de nitre : nitrate de
Sang-dragon, R 18.3/H 7.3, potassium KNO3, σαλνί-
n. 178. τρον, R 20, n. 20 ; R
Savon, R 14, n. 11 ; — 16.1/H 5.1, n. 139 ; R
en poudre, άχαυνός, R 18.1-2/H 7.1-2 ; R app. ;
G 10 (voir eau forte).
15.1/H 11.1, n. 128.
Seule, H 2, n. 51. Sel de tartre, voir tartre.
Secret, nécessité du —, R Soufflet, μηχανή, R 6 ; R
17.4/H 6.4, n. 160. 19.5.
INDICES 165

Soufre, R 23 ; R 28 ; R 35 ; fillette, οδρον παιδος θη­


R 36 ; H 3, n. 52 ; H 8 ; λυκού, R 12, . 7.
H 16 ; H 33, n. 106 ; G
4 ; С 8 || huile d e — , Vaisseau de l'art, ύαλί έν-
R 24 ; R 26. τεχνον, Η 16 ; — au
Sublimation, άνάλυμα, R long col, R 19.5 ; H
8, n. 6 (moment favo­ 1 0 ; H 1 6 ; R 16.1/H
rable) ; R 20, n. 20 ; R 5 . 1 ; R 17.3/H 6 . 3 ; R
23, n. 26 ; R 27, n. 31 (de 18.5/H 7.5 (voir alam­
sel ammoniac) ; R 15.3- bic, ballon, coupelles,
4 / H 11.3-4, n. 133 || - plat franc).
calcination, R 8, n. 6. Vernis, βερονίκιον, R 31.
Sublimé, R 15.5/H 11.5, n. Verre, matière, R14, n. 11 ;
133. R 15.1/H 11.1, n. 129 ;
Sublimé corrosif : chlorure huile de —, R 36.
de mercure (II) HgCh, Vert-de-gris, ίος ξυστός, R
σουλιμας, Η 34, n. 108. 1 2 ; R 16.1/H 5.1, n.
139 ; tapt ήγουν βαρδαρά-
Tartre : bitartrate de potas­ μον, Η 8, . 66.
sium KC4H5O6, H 2 7 ;
Vif-argent, Η 8 ; Η 16, voir
H 32 ; H 34, n. 109 ; R
mercure.
1/H 18 ; sel et eau de — :
K 2 C 0 3 , R 4 / H 2 2 , n . 123 Vinaigre, 6ξος, R 12, . 7 ;
ou huile de —, R 23 ; H R 14 ; R 19.1-5, n. 14 ; R
27, n. 97 ; H 29, n. 99. 29 ; H 3 ; H 34 ; H 35 ;
Teinture, R 15.1/H 11.1, n. R I/H 18 ; R 9/H 20 ;
127. R 15.2-3/H 11.2-3; R
Terre, élément, voir élé- 17.1/H 6.1, n. 153 (voir
ment II. urine).
Vitriol, С 4 ; — de Chypre :
Trois = un, С 1, n. 3.
sulfate de cuivre et de
Tuyau de décharge, R fer, R 16.1/H 5.1, n. 139
16.1/H 5.1, n. 142 (voir Il — romain : sulfate
alambic). de fer (II) FeS0 4 , R 20,
Un est le tout, G 1, n. 3. n. 2 0 ; R 16.1/H 5.1,
Union du frère avec la n. 139 ; R18.1/H 7.1 ; R
sœur, R 17.1/H 6.1, n. app. H huile de — ro­
152, 154 (voir nitrate). main, R 26 (voir eau
Urine de jeune garçon forte).
vierge, R 12, n. 7 ; R Vitriol jaune, H 8, n. 66 11
2 4 ; H 27, n. 94 (voir vitriol rougi : colcotar,
vinaigre) ; — d'enfants oxyde de fer (III) РегОз,
vierges, οδρον παίδων huile de — rougi, R 25,
άφθόρων, R 24 ; — de n. 29.
166 INDICES

4. LIEUX, PERSONNAGES ET OUVRAGES CITÉS

a) Dans les textes

'Αριστοτέλης, ρ. 59, 5. Κοσμάς, ρ. 66, 3.


Έρμης, ρ. 59, 4-5. Μονοβασία, ρ. 37, 2.
Ζώσιμος, ρ. 67, 13. Πακτωλός, p. 69, 11.

b) Dans l'apparat des sources

Archelaus, R 18.2/H 7.2. Dicta philosophorum, R 26 ;


R 17.2/H 6.2.
Hermes, H 17 ; R 18.2/H
Aristoteles, R 18.2/H 7.2. 7.2.

c) Dans l'introduction

Albert le Grand, Alkímia Arisleus, p. LX.


minor, p. XLIX ; LVI ( . Aris tote, p. LI.
171) ; De mineralibus, p. Arnaud de Villeneuve, p.
LVII ; Lxxxrv ; хеш ; xcix Lrv ; с ( . 303) ; ci ( .
(n. 300) ; Semita recta, 304) ; . пот testamenti,
LXVII ; хеш ; xcrx (n. 300 LXXI ( . 218) ; De uita
Additiones) : Semita recta philosophorum, LXXV ( .
grecque, xv (n. 16 ; 17) ; 232).
xxv (n. 44) ; хеш ; cv ;
Compositum de compositum 'Ασκληπιός, p. LXXVII.
ci (n. 304). Burgundus, p. LXIII.
Anne Comnène, p. LXV. Cardinal blanc, v. Jean de
Archélaos grec, p. LIX-LX. Tolède.
Archelaus, p. LI ; LVI Catherine de Médicis, p.
XII.
(n. 171) ; Lix-Lxviii ;
Summa; Summula ; Li­ Cervia, ν. Théodoric Borgo-
ber mappe (ou masse) ; gnoni.
Experimenta ; Secretum Compositiones ad tingenda
secretorum, p. LX ; LXI (n. musiua, p. LXXXVII-XC ; с
188). (n. 303).
INDICES 167

Constantinople, p. XIII ; Georges Midiatis (ou Mei-


LXV ; LXI. diatès), р. хи ( . 1).
Cyranides, p. LXV ; LXVI ; Georges Scholarios, ν. Gen­
LXXV. nadios.
De aluminibus et salibus, p. Georgius, p. LXIII.
LXI (n. 188) ; LXTV (n. Gesner G., p. LXXXI-LXXXII.
190) ; xci. Giulio Giustiniani, p. XVII.
Dominique de Bologne, Gualterius della Fiamma
frère, p. LV (n. 170) ; LVI (Galuanus ou Galual­
(n. 171). nus), frater, p. LV (n.
Démocrite (pseudo-), p. 170).
Lxxxv-Lxxxvi ; xc. Hélie, v. Élie.
Démocrite arabe, p. LXXXVI Henri IV, roi de France, p.
(n. 266) ; xci (n. 284). XII.
Denys de Fourna, p. XCVII
Henri VII, empereur
(n. 296). (1212-1213), p. Lv-Lvi(n.
De perfecto magisterio, p. 170).
Lix ; LXVII ; LXIX.
Dioscoride, p. XLVII (n.
Hermès, p. LI ; LXIII ; Her-
biers hermétiques, p.
144) ; LXXVI ; LXXVII (n.
LXXTV-LXXVIII.
237) ; Lxxix ; LXXXIII.
Dodonée (R. Dodoens, Έρμης Τρισμέγιστος, ρ. LXX­
VII.
1517-1574), p. LXXXI.
Élie (ou Hélie), frère, Vade Iacobinus (Iacominus
mecum^ p. L-LIX ; Lumen ou Iacobus), magister,
luminum, LIX ; LXIX. prouincialis de rialto de
Frédéric I er Hohenstau- vignone, p. LVI (n. 171) ;
fen, empereur, p. LXI (n. xcv.
188). Jabir, Septuaginta, p. xci.
Galien, p. xxv ; LI. Jean de Tolède (f 1275), p.
Galuanus ou Galualnus, v. LVI (n. 171.
Gualterius. Jehan le Bègue, copiste, p.
Geber, Liber inuestigatio XCII (n. 288).
nis, p. LVII (n. 172) ; Laurent Buti, p. LU (n.
LXXXVI (n. 266) ; xci ; 157).
Summa perfectionist LVII Liber claritatis, p. XLVIII ;
( . 172) ; LXI ( . 188). XCII (n. 287) ; хеш (n.
Gennadios, patriarche, p. 292 ; 293) ; xcix (n.
XIII. 301).
Georges Chrysococcès, Έξ- Liber diabessi (adhebesi) ou
ήγησις είς τήν σύνταξιν των rebisi p. LIX ; LXI-LXIII (n.
Περσών, ρ. XVIII. 188), LXVII.
168 INDICES

Liber duodecim aquarum, p. Pline l'Ancien, p. LXXVI ;


LVII ; Lix. LXXX ; LXXXIII.
Liber Emanuelu, p. LXVII. Προΰσα, p. LXXVII.
Liber rebL·, v. L. diabessi. Rabolion, p. XIII.
Liber sacerdotum, p. XCII (n. Raymond Lulle, p. Lrv ;
LIX ; с (n. 303).
286).
Razi, Secret des secrets, p.
Lumen luminum, p. LIX ; XLVI (n. 143) ; XLVII (n.
LXVIII-LXX.
144) ; LVII (n. 172) ; LXIII
Macquer P. J., p. xcvn-
(akaryui hubechar) ;
xcix ; c-ci.
LXXXVI (n. 266) ; xci.
Manuel Comnène I e r , em- Ridolfi, cardinal, p. XII.
pereur (1143-1180), p.
LXI (n. 188) ; LXV.
Roger Bacon, p. Lrv (n.
163), Breue breuiarìum,
Mappe clauicula, p. LXX ; LVII ; Additìones de la Se­
Lxxxvii-xc ; XCII. mita recta, LXVII.
Matthieu Devaris, p. XII. Rufìnus, p. LXXXI.
Michel Scot, Ars alchemie, Salomon, p. LI ; LXXVIII.
p. ; LXII ( . 189) ; LX- Sedacina, p. LIX ; LXVII.
VII ; Lumen luminum, p. Théodoric Borgognoni de
LIX ; LXVI ( . 198) ; LXIX.
Lucques, évêque de Cer-
Morienus, De compositione via, p. n i .
alchemiœ, p. LXI ( . Théophile, Diuersarìum ar-
188) ; LXV. tium schedula, p. LXXXVI
Nicéphore Grégoras, p. (n. 266) ; хеш.
XVIII. Théophraste, p. LXXXIII.
Pascal Romanus, p. LXVI. Thomas Coke, comte de
Paul de Tarente, p. LVII (n. Leicester, p. XVII.
172) ; Lxxi-Lxxrv ; LXXV ; Turba philosophorum, p. LX.
LXXXII. Vitruve, p. LXXXIII.
Petrus Bonus, p. Lrv. Zosime, p. LXXXIV-LXXXV ;
Platearius, p. LXV. LXXXVI (n. 266).
TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS ѵи-и

INTRODUCTION xi-cxxxvm
I. Manuscrits et édition xi-xxi
A. Le Parisinus gr. 2419 (= R) xi-xvn
1. Description générale xi-xrv
2. Partie alchimique . , xiv-xvn
B. VHolkhamicus gr. 109 ( s H) xvn-xxi
1. Description générale xvii-xvni
2. Partie alchimique xviiixx
3. Édition xx-xxi
G. Textes communs aux deux manuscrits . . . . xxi
II. Langue des manuscrits XXI-XLVII
A. Symboles alchimiques, abréviations et variantes
orthographiques JCXIII-XXVI
B. Phonétique xxvi-xxx
1. Voyelles
1.1 Alternance de ω et de ου ; 1.2 alternance
des sons i et e ; 1.3 traitement de la voyelle
initiale non accentuée ; 1.4 contraction de
voyelles semblables ; 1.5 simultanéité des
finales -iov, -tv et -t xxvi-xxviii
2. Consonnes
2.1 Alternance de σθ et de στ ; 2.2 trans­
formations de groupes de consonnes ; 2.3
simplification d'un groupe de consonnes ;
2.4 métathèse de consonnes xxix-xxx
С Morphologie XXX-XL
170 TABLE DES MATIÈRES

1. Déclinaisons
1.1 Addition d'un -v final adventice ; 1.2
article ; 1.3 noms et adjectifs, degrés
de comparaison, formation de l'adverbe ;
1.4 pronoms et adjectifs pronominaux
(démonstratifs, relatifs, indéfinis, numé-
raux) xxx-xxxv
2. Conjugaisons
2.1 Voix ; 2.2 nouveaux présents et aoristes ;
2.3 désinences ; 2.4 augment ; 2.5 impéra-
tif ; 2.6 infinitif ; 2.7 indicatif futur ; 2.8
participes ; 2.9 accentuation XXXV-XL
D. Syntaxe XL-XLV
1. Syntaxe des cas
1.1 Rareté du datif; 1.2 reprise du complé-
ment d'objet direct par un pronom ; 1.3
indication de la fonction du relatif inva-
riable ; 1.4 abondance des prépositions ;
1.5 remplacement du génitif ; 1.6 absence
de nuances dans les compléments de lieu
ou de temps ; 1.7 mauvais accords. . . XLI-XLIII
2. Syntaxe des propositions
2.1 Prolepse dans la construction de la pro-
position complément direct ; 2.2 temps o u
but indiqué par préposition + infinitif;
2.3 construction de la conditionnelle, de
δταν et de ωσάν ; 2.4 apparition de nou­
velles conjonctions ; 2.5 construction du
participe ; 2.6 sort du génitif absolu ; 2.7
évolution des négations XLIII-XLV
E. Vocabulaire XLV-XLVII
III. Sources et passages parallèles XLVII-CIV
A. Sources du Parisinus XLVIII-XLIX
B. Sources de VHolkhamicus XLIX
G. Sources identifiées et quelques passages paral-
lèles XLIX-CIV
1. Le Vade mecum du frère Elie
TABLE DES MATIÈRES 171
1.1 État de la question ; 1.2 manuscrits ;
1.3 date et caractère de l'œuvre ; 1.4 tra-
duction grecque ; 1.5 possibilité d'autres
œuvres du même auteur L-LIX
2. Archelaus, le De corporibus et spiritibus . . .
2.1 Mentions du personnage et de ses ou-
vrages ; 2.2 manuscrits ; 2.3 caractère de
l'œuvre : traduction ? ; 2.4 auteur ? ; 2.5
éditions partielles ; 2.6 extraits traduits en
grec Lix-Lxviii
3. Le Lumen luminum ex libris medicorum [TK 833
et 732] LXVIII-LXX
4. La lunaire, une plante planétaire hermétique
4.1 Spécificité de notre lunaire ; 4.2 les lu-
naires de Paul de Tarente ; 4.3 origine dans
les herbiers hermétiques ; 4.4 additions et
interprétations des auteurs médiévaux et
renaissants ; 4.5 conclusion LXX-LXXXIÎI
5. La préparation du cinabre artificiel . . . .
5.1 Le cinabre et son importance ; 5.2 essai de
datation de l'apparition de la fabrication
du cinabre artificiel ; 5.3 le cinabre artifi-
ciel à l'époque médiévale ; 5.4 expérience
de PJ. Macquer ; 5.5 vue d'ensemble des
différentes recettes LXXXIII-CI
6. La Chrysopée de Cosmos ci-en
7. Répartition des sources identifiées dans les
deux recueils ci-cni
8. Plan général des sources cin-crv
IV. Caractère général des deux recueils et rapports
entre eux cv-cvin
A. Caractère du Parisinus cv-cvi
B. Caractère de YHoïkhamicus cvi
C. Rapports entre les deux manuscrits.
Conclusion cvi-cviii
V. Principes et méthodes suivis dans cette édition cviu-cix
ABRÉVIATIONS. BIBLIOGRAPHIE .cxi-cxxvi
172 TABLE DES MATIÈRES

INDEX SIGLORVM cxxvn

LES RECETTES ALCHIMIQUES DU PARISINUS GR 2419 ET DE


L'HOLKHAMICUS GR 109. Édition critique, traduc-
tion, sources et notes 1-65
A. <Recepta e codice Parisino gr. 2419 hausta> . . 1-19
B. <Receptarium codicis Holkhamici gr. 109> . . . 20-37
C. <Recepta utriusque codicis> 37-64
Appendix : receptum magicum e codice Parisino gr.
2419, f. 271 v 65
ANNEXE : LA CHRYSOPÉE DE COSMAS
Introduction cxxix-cxxxviii
Index siglorum cxxxix
Edition critique, traduction, sources et notes. . . 66-76
NOTES COMPLÉMENTAIRES 77-121

INDICES 123-168
1. Index grec 123-145
2. Index latin 146-157
3. Index français des termes techniques 158-166
4. Lieux, personnages et ouvrages cités 166-168
Ce volume,
le quatre cent soixante-quinzième
de la série grecque
de la Collectwn des Universités de France,
publié aux Editions Les Belles Lettres,
a été achevé d'imprimer
en octobre 2010
sur les presses
de la Nouvelle Imprimerie Laballery
58500 Clamecy, France

№ d'édition : 7132
Dépôt légal : novembre 2010
№ d'impression : 010142
Imprimé en France
ISBN : 978-2-251-00559-1 ULUSUTTItS
D I f f VItOM
ISSN : 0184-7155 55 € DtSTIIIUTION
9"782251"005591"

Vous aimerez peut-être aussi